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Agent Double

Agent 003 // Didier Poulmaire, passion fiducie

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28min |01/10/2024|

386

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28min |01/10/2024|

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Description

Dans son domaine, Didier Poulmaire est un ponte. Ou devrions-nous plutôt dire…dans ses domaines ! Premier avocat fiduciaire de France - qui représente des sportifs de haut niveau tels que Teddy Riner ou Cassandre Beaugrand -, Didier Poulmaire est également arbitre auprès du Tribunal Abritral du Sport (TAS) et président du Think Thank « Sport et Citoyenneté ».


Une vie à mille à l’heure donc, mais où l’avocat prend le temps de s’arrêter un instant chez nous pour nous parler des droits à l’image et de tout l’écosystème qui en découle.


Au passage, Maître Poulmaire évoque, non sans émotion, ses anciennes collaborations avec la nageuse olympique Laure Manaudou et le footballeur Yohann Gourcuff. Un témoignage édifiant.


//////////


Agent Double est un podcast indépendant sur une idée originale de Nayla Khalek, conçu, produit et animé par Pascale Wakim et Rand Khalek.


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Gratitude à notre fabuleuse équipe !


Vidéo et montage: Laetitia Moya Moukarzel

Son: Benjamin Lagadec

Graphisme: Yara Mehdi

Musique: Pascale Wakim

Mixage Musique: Eudoxe Parrain


Remerciements particuliers à Florian Rusterholtz pour son précieux coup de main sur les tournages 🙏


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Au fond, et moi c'était un peu le cas de Laure, à la fin, elle finissait par nager pour les autres. Et moi, ça a été un moment important dans ma carrière. J'ai su, ça s'est revenu à mes oreilles, qu'elle nageait plus vraiment pour elle. On m'a même dit, mais je crois, Didier, il n'est pas exclu qu'elle nage pour toi, entre guillemets, en tout cas sous-entendu pour tout ce que tu as fait autour d'elle. Et pour moi, c'était inenvisageable qu'elle ne nage pas pour elle et pour son plaisir. Donc, j'ai provoqué une réunion avec elle. On s'est mis à l'abri. des regards et beaucoup de choses. Et je lui ai vraiment posé la question les yeux dans les yeux. Mais alors, au fond, aujourd'hui, si tu mets de côté, parce que je savais, si tu mets de côté les sponsors, la fédération, le public, les Français, les médias, est-ce que tu as encore envie de nager ? Et elle m'a dit non, je ne crois pas. Et on a arrêté sa carrière. Agent double.

  • Speaker #1

    Je suis Pascal Wachim.

  • Speaker #2

    Je suis Rancalec.

  • Speaker #1

    Vous écoutez Agent double. le podcast qui dévoile les secrets des relations agent-talent.

  • Speaker #2

    Un jeudi sur deux, nous recevons un ou une invitée qui vient nous parler de ce métier si particulier, celui d'agent. Le podcast Agent Double, c'est mettre pour une fois dans la lumière celles et ceux qui œuvrent dans l'ombre pour le succès des autres.

  • Speaker #1

    Pour ne rater aucune de nos missions, abonnez-vous à notre chaîne YouTube Agent Double ou sur votre plateforme d'écoute préférée.

  • Speaker #2

    Pour des contenus exclusifs, suivez notre page Instagram Agent Double Podcast. Aujourd'hui dans Agent Double, nous recevons... Un homme à l'itinéraire singulier et très riche, un rôle multicasquette en soi, à la fois avocat de sportif de haut niveau, arbitre auprès du tribunal arbitral du sport, président du think tank sport et citoyenneté, tout ça à la fois, et il trouve tout de même le temps d'être parmi nous pour nous parler de son parcours. Bonjour Didier Poulmer.

  • Speaker #0

    On rentre dans le vif du sujet tout de suite. Tout de suite. Donc je suis avocat, mais c'est vrai que moi je me suis retrouvé dans des univers de talent, beaucoup dans le sport mais aussi dans le cinéma. où je faisais mon métier d'avocat, mais le cœur de mon activité était de structurer et d'aider les personnalités et les agents, quelquefois, à optimiser la gestion de leur image. Parce que l'image, au fil du temps, est devenue un droit, celui d'exploiter l'image, qui est au cœur d'une économie colossale. On pense à tout ce qui est publicité, mais on pense aussi à tout ce qui est diffusion d'images, que ce soit à travers de la retransmission de matchs. de pratique sportive ou alors de cinéma ou de musique, l'image est au cœur de cet énorme business de la gestion de talent.

  • Speaker #2

    Pour ceux qui ne le savent pas, tu as été l'agent de l'Ormanodou, de l'agent, l'avocat qui représentait l'Ormanodou, Johan Gourcuff également, aujourd'hui l'analyseur Marita Barli ou l'athlète paralympique Arnaud Assoumani. Comment ça t'est venu cette idée de représenter des sportifs ?

  • Speaker #0

    Alors, ça ne m'est pas venu spontanément, c'est que j'ai été formé pour être un avocat dans le domaine des affaires, dans le monde économique. Et j'avais comme passion effectivement le sport et j'ai commencé vraiment tout en bas de l'échelle, entre guillemets, avec des... Là, c'était un pilote de karting, donc c'était vraiment tout en bas, dans mon métier d'avocat. Mais effectivement, quand tu es avocat, tu représentes les intérêts de ton client. Et dans ces univers où les agents n'étaient pas présents, et on parlera d'un mot de l'homme à ne d'où, effectivement... Ce qui s'est passé, c'est qu'il a fallu que je représente mes clients sans agent. Donc les médias, notamment quand j'ai accompagné la carrière de Lorma Dedoux, me présentaient quelquefois comme un agent, parce qu'ils savaient que j'étais avocat, mais c'était plus simple de dire agent qu'avocat. Donc on travaille dans tous les univers, sport, musique, cinéma, avec un gros focus sur le sport, parce qu'historiquement j'ai été présent dans le sport. Mais c'est effectivement en commençant dans le sport que je me suis intéressé à la représentation des athlètes. Et avec le... un focus important sur la manière d'optimiser la gestion de l'image, mais également de la sécuriser. D'où l'importance de mon métier d'avocat, c'est qu'il y a une dimension d'optimisation, et là ça se rapproche un peu de ce que font les agents, et on travaille la main dans la main avec les agents, mais également de sécurisation, parce que la gestion de l'image suppose de la sécuriser.

  • Speaker #2

    Et juste pour rebondir, pour que les gens comprennent bien, qu'est-ce que tu fais toi qu'un agent ne fait pas ?

  • Speaker #0

    Alors nous, en fait, au fil du temps, et c'est vraiment le cœur de notre activité aujourd'hui, on a trouvé... Un schéma d'exploitation de l'image qui permet aujourd'hui aux personnalités de transférer le droit d'exploiter l'image dans un véhicule juridique qui a été adopté par la France, qui s'appelle la fiducie. Et aujourd'hui, on opère et on gère des plateformes fiduciaires qui, elles, gèrent l'image de personnalité. Et on le fait effectivement la main dans la main avec les agents, parce que les agents, eux, ont un rôle d'intermédiation. Ils représentent vraiment leurs clients et leurs clientes dans un rôle pour trouver des films, pour les placer dans des équipes. Nous, on est vraiment focus sur la manière de structurer et d'exploiter l'image. Et l'image, elle est omniprésente. Donc, on travaille effectivement, quand il y a des agents, on la met dans la main avec les agents. Quand il n'y a pas d'agents, on travaille avec nos clients directement, nos constituants de fiducie.

  • Speaker #1

    Alors justement, l'image étant très importante, comment tu as fait pour travailler dans un contexte, par exemple, avec un Johan Gourcuff, qui lui préfère être justement plutôt dans l'ombre, pas très privé. Et comment tu fais pour exploiter l'image d'un athlète qui n'est pas du tout dans cet état d'esprit forcément ?

  • Speaker #0

    Toutes les personnalités dans tous ces trois univers, sport, musique, cinéma, télévision, de toute façon, leur image, elle est là. Ils ne peuvent pas être dans leur coin, sinon ils ne sont pas diffusés. Et l'image et l'intérêt d'exploiter l'image est né de la médiatisation de la pratique, soit de sport, soit d'un talent qui soit cinématographique ou musical. Et donc, la diffusion de ce talent, son exploitation, a créé l'image de ces personnalités. Et on peut remonter très loin dans le temps, et c'est encore plus vrai maintenant, avec la digitalisation, avec l'explosion de l'Internet et tout ce qui s'est passé. Donc, l'image est au cœur de ce business. Et donc, il a été intéressant, nous, de regarder la manière dans le sport, dont on pouvait... vraiment optimiser l'exploitation de ce droit-là. Donc, on a été amené, alors bien entendu, et c'est pour répondre à ta question, systématiquement en fonction de ce que veut faire la personnalité. Il y a des personnalités qui adorent se mettre en scène, entre guillemets, ou qui prennent plaisir à le faire, et il y en a d'autres, plus réservées, qui ne sont pas très à l'aise. Et donc, on a travaillé avec des professionnels qui ont l'habitude, et notamment, on a travaillé avec un certain nombre d'agences de production de contenu. Donc, notre rôle a été de... de coordonner, de structurer et de créer des passerelles entre des professionnels qui avaient l'habitude d'exploiter cette image-là et nous, certains de nos clients. Et ce qui a été intéressant, notamment dans l'univers du sport, quand les personnalités n'avaient pas trop le temps, ça a été de déterminer comment on pouvait créer beaucoup de contenu en très peu de temps. Il y a une création de contenu, il se peut quelquefois qu'un même shooting serve à la fois à produire du contenu pour les médias, pour la presse ou pour le digital, mais serve aussi à répondre aux attentes d'une marque. Donc, il y a eu un travail d'optimisation. Et c'est vrai que le sport était relativement en avance parce que compte tenu des rythmes d'entraînement des athlètes de haut niveau, il a fallu vraiment travailler la main dans la main avec des gens qui avaient cette habitude-là. Donc cette interpénétration et cette convergence de tous ces supports a été passionnante et ça s'est fait sur 10-15 ans.

  • Speaker #2

    En quoi les réseaux sociaux ont bouleversé l'image, la manière dont on travaille l'image de quelqu'un ? Comment c'est venu cette évolution, cette révolution ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est une question technique complexe. Moi, je ne prétends pas avoir... Je peux parler de ce qu'on a vécu, nous. Je ne suis pas forcément un théoricien de ces sujets-là, mais ça a chamboulé vraiment la manière dont on créait du contenu et dont on les a structurés pour le proposer aux marques. Ça, c'est une première chose. Et ensuite, pour les agents, parce que c'est quand même le sujet qui nous réunit aujourd'hui, ça a fait évoluer leur pratique parce que les personnalités qui sont sur les réseaux, en fait, sont désormais directement accessibles. plus ou moins parce qu'ils ont des professionnels qui les aident à gérer les réseaux, mais l'intermédiation qu'on connaissait à travers les agents a été un peu révolutionnée par le fait que les personnalités sont aujourd'hui directement accessibles. Ça a nécessité de discipliner cette explosion de l'accession aux gens de talent. Et ça s'est fait au fil du temps, aujourd'hui ça fonctionne bien, mais ça a surtout été dans l'univers économique dans lequel on se situe, dans l'interface entre les marques et les personnalités, un très bon moyen d'ajouter une nouvelle corde. à l'arc de l'exploitation de l'image des personnalités. Et c'est devenu un business qui est aujourd'hui très important, qui est en plus planétaire, là où avant on était plutôt sur des marchés, il y avait le marché européen, le marché américain, le marché asiatique. Cette désintermédiation et cette explosion des réseaux sociaux nous a conduit à appréhender le monde comme un terrain de jeu d'exploitation de l'image. Et nous, effectivement, aujourd'hui, on a accompagné des marques qui s'intéressaient à des personnalités et donc on travaille avec des agents. y compris des agents étrangers, notamment américains, pour faire la passerelle entre les marques et ces personnalités-là. Et on travaille la main dans la main avec les agents.

  • Speaker #1

    Et donc, en fait, quelque part en France, toi et ton équipe, vous avez été avant-gardistes sur la façon de gérer l'interface entre l'image et les artistes, les athlètes.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si c'est avant-gardiste. En tout cas, j'ai eu la chance de travailler aux États-Unis, détaché à mon état en cabine américain. Donc, j'ai vu qu'aux États-Unis... ils industrialisaient un peu ces process. Ils étaient frappés par le fait que ça allait arriver, où je voyais quand même les marques arriver avec beaucoup de moyens. C'était avant même l'apparition de Netflix, des plateformes, mais on sentait que, entre guillemets, l'industrie de ces univers-là, l'industrie liée à l'exploitation de ces talents, et notamment de l'image, allait vraiment venir et peser sur le développement de ces secteurs-là, notamment en Europe. Donc, on a un peu anticipé et on a fait en sorte que, notamment sur la partie de l'image, encore une fois, qui vient à côté, du métier traditionnel des agents. On a vu que l'image allait être un sujet clé. Donc, on a réfléchi, nous, à la possibilité de créer une plateforme et un mode juridique d'exploitation de droits à l'image qui pourrait satisfaire les talents, qui pourrait satisfaire les agents et qui permettrait, en fait, de créer un écosystème, une plateforme. intégrés. C'est ce qui est un peu nouveau par rapport à la manière dont les agents ont travaillé dans le passé, c'est que avant c'était assez compartimenté, là la puissance des réseaux et ce qui est venu aujourd'hui chambouler l'univers de l'image et des talents a conduit à créer ces plateformes et à créer des écosystèmes dans lesquels les professionnels autour du talent travailleraient ensemble, la main dans la main. Et ça, ça a été une évolution, et on va dans le sens de ces plateformes dans lesquelles on agrège les différents professionnels dont l'agent qui joue un rôle. clé, mais dans lequel on trouve aussi des avocats fiduciaires comme nous, des avocats qui sont des fois spécialisés sur tel ou tel sujet, de propriété intellectuelle, de droit des sociétés, de droit des contrats. Mais nous, en étant avocats fiduciaires, on crée la plateforme fiduciaire qui permet de loger le droit d'exploiter l'image, tous les droits de propriété intellectuelle qui sont au cœur de ces univers. C'est formidable, c'est un secteur en pleine mutation, en pleine évolution, et les professionnels sont invités, tous, à... tenir compte de cette évolution-là. C'est ce que j'ai trouvé, moi, passionnant.

  • Speaker #2

    On n'a pas des agents qui se disent mais là, il marche sur mes plates-bandes, il n'est pas agent, mais en même temps, il fait un peu le travail d'agent

  • Speaker #0

    Alors, tu as eu ça au début, et tu as eu ça notamment il y a une dizaine d'années, quand certains avocats ont milité, nous sommes auprès de l'Ordre, pour pousser un statut de mandataire, donc mandataire d'artiste, mandataire de sportif, qui a conduit certains avocats à penser qu'ils allaient pouvoir faire quasiment entièrement le métier d'agent. Et pour moi, c'était une erreur, parce qu'effectivement, ce métier-là d'avocat, c'est un métier avant tout de technicien. C'est un métier, quand tu vas voir un avocat, tu sais qu'il va te dire le droit, il va te conseiller sur beaucoup de sujets. Un agent, c'est un autre métier. C'est quelqu'un qui fait de la pure intermédiation, qui peut mener des activités de démarchage dans lesquelles l'avocat n'est pas formé initialement pour. C'est pour ça que nous, on s'est situés de manière complémentaire. On a eu l'idée de créer et de mettre à disposition des talents de leurs agents, de leur family office, de ceux qui les aident à gérer leur carrière au sens large et leurs intérêts économiques, on a proposé une plateforme de gestion des droits et des droits de propriété intellectuelle. Et ça, c'est vraiment nouveau. Et alors, tu as effectivement des gens qui peuvent voir des fois ça comme étant concurrent, mais quand tu rentres vraiment dans l'exploitation de ces droits-là, nous, on travaille la main dans la main avec les agents.

  • Speaker #1

    Et tes clients, c'est eux qui viennent vers toi ou c'est toi qui les choisis ?

  • Speaker #0

    Chaque histoire est un peu différente. Non, ça se fait par des rencontres. L'humain est central, parce qu'effectivement, derrière cette ingénierie, on en a parlé, c'est l'humain qui est au cœur de ça. Il Ausha fois, pour rejoindre ce que vous disiez, j'ai eu la chance d'accompagner deux très grandes personnalités, deux très grands champions, et ils sont tous singuliers, ils ont tous leur caractère, leur vision de la vie, leur qualité, leurs défauts, comme tout le monde. Et donc, on travaille bien pour ces gens-là quand on respecte 100% de ce qu'ils sont. Maintenant, il y a un business qui s'est développé. est-ce que tu veux faire en sorte que ton image soit associée à des marques ? Est-ce que tu veux vraiment essayer d'optimiser la gestion de ton image ? Et là, tout ce qu'on fait prend du sens. Ou est-ce que tu veux être plutôt discret ? Mais dans tous les cas, ton image, elle est au cœur de ton activité professionnelle. Parce que maintenant, il faut savoir qu'en parlant des réseaux sociaux, les réseaux sociaux sont devenus quand même intrusifs. Chaque personne a un portable. Il y a 10-15 ans, ils se méfiaient des paparazzis. Maintenant, il faut se méfier de tout le monde, parce que tout le monde avec un portable peut faire un... un film qui est intrusif dans ta vie privée.

  • Speaker #1

    Justement, on a une question qui est allée un peu dans ce sens. L'agent double, ce n'est pas justement cette personne qui doit être un petit peu entre ce que veut l'athlète ou sa représentation ou l'artiste, et les besoins économiques de faire fructifier son image, etc. Est-ce que ce n'est pas toujours un choix ? Tu dois être un petit peu entre les deux et savoir comment peser.

  • Speaker #0

    C'est une très bonne question et c'est vrai que moi, j'aime bien le titre de votre podcast, donc bravo pour le titre, c'est que... Effectivement, la situation et le rôle des agents, et d'une manière générale des professionnels et des gens qui sont à leur côté, mais les agents cristallisent beaucoup d'attention parce que c'est effectivement le point d'entrée pour une personnalité. Ils sont à la fois au service d'eux, et effectivement ils accompagnent, ils construisent et ils aident les talents à construire leur carrière, mais ils sont aussi dépendants des activités économiques qu'ils nouent pour le compte des personnalités. Et il se retrouve des fois quand la personnalité, pour une raison X ou Y, ou dérape ou ne va pas dans le sens de ce qui est attendu, il se retrouve un peu à devoir justifier ses comportements. Et moi, j'ai été très sensible, parce que j'ai fréquenté, j'ai été l'avocat, avant d'être avocat fiduciaire de beaucoup d'agents aussi, et j'ai été sensible à cette situation complexe. Et les personnalités ne se rendent pas toujours compte faute de temps, parce qu'ils sont, eux, absorbés par les tournages, ou par les compétitions, ou par les shows. ils ne se rendent pas toujours compte de l'ingratitude de ce métier-là. Et ils ne voient pas toujours ce qu'ils font. Et quelquefois, ils sont quittés. Des fois, il y a beaucoup de séparations. Des fois, elles sont même dures, explosives, entre certains agents et certaines personnalités. Mais je trouve important, au cœur de tous ces sujets passionnants, de tous ces secteurs, cinéma, musique, sport, c'est beaucoup de passion, c'est beaucoup d'irrationalité, c'est beaucoup d'égo aussi, il faut dire les choses. Et en fait, nous sommes, et les agents, les avocats, les attachés de presse, on faut mettre beaucoup de professionnels, des professionnels, on est formés pour accompagner ces personnalités-là. Mais le mélange de l'égo, l'irrationnel, même les chefs d'entreprise, quand ils viennent là-dedans, ils se font plaisir, des fois, ils retrouvent leur âme d'enfant. Il y a beaucoup, beaucoup de choses à gérer. Le rôle de l'agent, il est vraiment central. Et donc, rationaliser et essayer de créer à la fois du lien et de mettre surtout à la fois le respect et la bienveillance au cœur de ces secteurs-là, ce n'est pas toujours facile.

  • Speaker #2

    Il y a eu notamment deux divorces dans votre cas, on va peut-être les évoquer. Donc, Johan Gourcuff et Lormano Doux. Comment est-ce qu'on appréhende ce genre de moments ? Comment est-ce qu'on les a vécu ? Est-ce qu'on les explique ou bien sur le moment, on se le prend en pleine face ?

  • Speaker #0

    Alors, et ça rejoint votre sujet de l'agent, c'est que quand tu travailles et quand tu t'investis beaucoup, comme le font tous les agents pour les personnalités que tu représentes, effectivement, et chaque agent que vous interrogerez ici pourra vous le raconter, mais c'est valable pour les avocats aussi, en fait, tu peux effectivement des fois être congédié de manière injuste.

  • Speaker #2

    Mais comment tu l'as vécu, toi, sur le moment ?

  • Speaker #0

    Moi, je l'ai vécu parce que je devais le vivre, c'était mon destin, mais c'est difficile. Des fois, les agents peuvent faire aussi des bêtises, ont commis des erreurs, comme tout le monde. Mais au moins, on essaie d'avoir des discussions rationnelles. Il m'a paru important pour les artistes, pour les sportifs, pour les gens de talent, qu'ils aient aussi un moyen de jauger, d'apprécier, d'analyser les professionnels qu'ils ont autour d'eux de manière rationnelle. On se doit de rationaliser les choses, en tout cas d'accompagner ces gens de talent avec le plus haut niveau de professionnalisme, mais aussi avec des environnements qui sont pérennes. tu prends Michael Jackson, Marilyn Monroe, tu prends des gens qui ont entre guillemets mal fini. Il y en a beaucoup dans l'univers de la musique. Il y en a un peu dans le cinéma. Il y en a aussi un peu dans le sport. C'est qu'à un moment donné, ces sphères-là explosent. Elles explosent parce que la constante de la gestion du talent, c'est quand même la pression et l'exigence qui est autour de lui. Et plus tu mets d'enjeux financiers, d'enjeux économiques, plus cette pression augmente. Et souvent, l'agent, avec l'avocat, il est au cœur de cette pression-là.

  • Speaker #2

    C'est l'humain, du coup,

  • Speaker #0

    qui est central. C'est l'humain. C'est l'humain, mais les systèmes qu'on a créés économiques. autour de l'exploitation de ces droits de propriété intellectuelle, il est colossal. Ça repose toujours, et ça rejoint tout à fait ton point, sur les épaules de jeunes, plus ou moins jeunes, gens, hommes, femmes, qui ont un talent, qui savent chanter, qui savent produire une performance sportive, qui savent jouer la comédie. Et donc, il y a pour moi une responsabilité grande pour les professionnels, et encore une fois, l'agent est au cœur de ça, d'accompagner au mieux ces gens-là. Mais il se retrouve, lui, aujourd'hui, par la... financiarisation un peu de ces univers au cœur de systèmes qu'il faut comprendre, qu'il faut maîtriser et dans lesquels il faut bâtir l'écosystème du talent. Et ça, c'est passionnant. Effectivement, les agents se sont retrouvés à un moment donné un peu pas dépassés, ce n'est pas exactement le terme, mais se sont retrouvés au cœur d'un écosystème dans lequel ils ont eu besoin de se raccrocher à des professionnels qui allaient pouvoir les aider à développer ces activités économiques autour de leurs clients. Et c'est pour ça que pour moi, le... Le travail de l'agent aujourd'hui, il est complexe, mais il ne fonctionne bien que pour autant qu'on le sécurise aussi lui dans sa position. Et c'est pour ça qu'on s'est attaqué nous à l'image, parce que l'image, elle est le point commun de toutes ces activités-là.

  • Speaker #1

    Alors là, il y a une énorme opportunité, c'est les Jeux Olympiques, justement. Qu'est-ce que ça représente en termes d'opportunités, par exemple pour toi, pour tes représentations, pour la profession en général ?

  • Speaker #0

    C'est formidable, c'est vrai que c'est le moment où tu célèbres le sport dans le monde entier. Nous, on a la chance d'accompagner aujourd'hui quelqu'un comme Teddy Riner. Pour Teddy, aujourd'hui, c'est l'opportunité d'abord de montrer qu'il a toujours son talent depuis tant d'années. C'est l'opportunité de communier avec ses fans. C'est l'opportunité de réaliser le rêve d'une vie. Il a déjà eu plusieurs titres, mais aujourd'hui…

  • Speaker #2

    Il aura une saveur particulière.

  • Speaker #0

    C'est quand même la France. Chaque fois que tu célèbres dans un univers, c'est le sport, mais c'est valable, quand tu projettes à Cannes. C'est des moments d'émotion pour ces gens de talent qui est incroyable. Et nous, professionnels, autour, on essaie d'optimiser aussi ce temps-là parce qu'effectivement, il y a l'intérêt de beaucoup de marques. Donc, les marques vont vouloir s'associer à l'image de ces personnalités. Donc, notre rôle, nous, c'est d'accompagner tout ce business-là. Mais on le fait à 100% dans le respect de ce que veulent faire les personnes. Et vous citiez des personnalités, que ce soit Laure, Johan, ils avaient des images incroyables. C'était les numéros 1 quasiment dans leur secteur. Mais... L'un comme l'autre n'était pas très fan de pouvoir vraiment faire avec leur image tant de choses que ça. Donc, on a fait plutôt peu de choses, mais de très belles choses. Et Johan, par exemple, a pu être shooté par Bruce Weber, qui était un des plus grands photographes au monde, sans doute, aux États-Unis. Et chaque fois, c'était peu de choses, mais des choses qui leur faisaient plaisir, qui leur faisaient découvrir des univers. Et il faut que ce qui est fait à travers l'image soit aussi, pour moi, c'est clé, un moyen pour les personnalités de sortir un peu. de leur univers qui est de performer sur scène, dans un tournage ou dans un stade. Tout ce qu'on fait autour de l'image, c'est un moyen formidable de découvrir d'autres univers.

  • Speaker #2

    Si je te dis la petite mort, ça t'évoque quoi ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ce qu'on appelle la fin de la carrière des champions. C'est vrai que c'est un moment qui est difficile. Pour reprendre des exemples, moi je l'ai vécu avec Laure, ça a été compliqué parce qu'à un moment donné, les sunnites s'éteignent et quand tu décides un peu brutalement, comme c'était son cas, d'arrêter sa carrière, effectivement, c'est difficile parce que d'abord, tu as peur, ce qui était un peu son cas, que tout disparaisse, y compris parce que tu as envie. Donc, si tu perds ta source de revenus, tu es fragilisé. Donc, ça a été des moments vraiment durs humainement. Mais c'est là que, quand on est un professionnel, aux côtés des artistes ou des sportifs, c'est là que notre rôle prend aussi tout son sens. Parce qu'à la limite, quand tu rigoles, quand tout le monde vient vers toi, c'est facile. Tu vois, tu cueilles un peu. Les gens viennent vers toi, tu n'as qu'à bien optimiser les contrats qu'on te propose. Mais quand il n'y a plus personne, quand vraiment, d'un coup, quelqu'un annonce la fin de sa carrière, surtout quand c'est brutal, là, se pose la question de et après ?

  • Speaker #2

    Comment on prépare l'athlète ?

  • Speaker #0

    Tu ne prépares pas quand c'est brutal. Alors que quand ça arrive au fil du temps… Vous n'y attendez pas du tout pour l'or ? Ah non, tu ne t'y attends pas du tout.

  • Speaker #2

    Comment elle te l'annonce ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est un sujet intéressant parce que d'abord, ils sont tous… Peut-être encore plus dans le cinéma et la musique parce qu'ils ont des carrières longues, mais dans le sport, ils appréhendent ça parce qu'ils se retrouvent sortis de leur première vie à 30 ans, 35 ans. Donc, ils ont des vies et une vie entière à accomplir derrière. Donc, ils ne sont jamais préparés. Quelquefois, et moi, ça a été un peu le cas de Laure, quand tu crées des écosystèmes autour d'eux très forts avec beaucoup d'attentes, que ce soit la fédération, le public, les médias, les sponsors, finalement, ça leur crée aussi une pression. qu'il faut savoir gérer. Parce qu'au fond, et moi, c'était un peu le cas de Laure, à la fin, elle finissait par nager pour les autres. Et moi, ça a été un moment important dans ma carrière. J'ai su, ça s'est revenu à mes oreilles, qu'elle nageait plus vraiment pour elle. On m'a même dit, mais je crois, Didier, il n'est pas exclu qu'elle nage pour toi, entre guillemets, en tout cas, sous-entendu, pour tout ce que tu as fait autour d'elle. Et pour moi, c'était inenvisageable qu'elle ne nage pas pour elle et pour son plaisir. Donc, j'ai provoqué une réunion avec elle. On s'est mis à l'abri. des regards et beaucoup de choses et je lui ai vraiment posé la question les yeux dans les yeux mais lors font aujourd'hui si tu mets de côté parce que je savais si tu mets de côté les sponsors la fédération le public les français et les médias est ce que tu as encore envie de nager et elle m'a dit non je crois pas et on a arrêté sa carrière et c'est ça en fait tu ne peux pas aujourd'hui au motif que il ya de la pression boutique les enjeux et pourquoi je donne l'exemple tout à l'heure de ces exemples un peu dramatiques de Marilyn Monroe, de Michael Jackson, mais tu peux prendre Amy Winehouse plus récemment, c'est que quand ils sont au cœur de ces systèmes planétaires d'exploitation de leurs talents, quelle est la part vraiment de leur désir encore ? Et tu as effectivement des systèmes qui sont un peu oppressants aussi, parce qu'ils te mettent au cœur de quelque chose dans lequel tu dois performer. Et c'est pour ça que ça revient à votre sujet que je trouve passionnant, qui est quelle est la place de l'agent, quelle est la place de ces intermédiaires, de ces professionnels qui sont au cœur, parce que tu accompagnes ça, mais tu es aussi, toi, partie prenante d'un système, tu te nourris aussi parce que tu es rémunéré pour ce que tu fais. Et donc, ça renvoie en fait à la responsabilité aussi de chacun. Ça te renvoie à ta conscience, ça te renvoie à la place que tu accordes, toi, dans la vie, à la vie, quoi, à des valeurs qui, pour moi, sont clés, qui sont la bienveillance, le respect. Et tu dois faire la part des choses entre le business, entre effectivement, et voilà, moi, je ne suis pas non plus mère Thérésa, je fais un business, mais ça renvoie à la conscience de chacun de dans quelle mesure j'ai envie d'influencer ça et dans la bonne direction. Il faut expliquer aussi à ces gens de talent, oui, tu rentres dans un système et voilà quelle va être ta position, voilà quelle va être la valeur de ton image et comment elle peut être exploitée par tous ces gens-là. Est-ce que tu as envie de faire ça ou pas ? Et dans quelle proportion tu as envie de le faire ? Et si tu n'as pas envie de le faire, comment on peut organiser le suivi de ta carrière ? pour te protéger aussi. Et tu as des gens qui ne font pas de publicité, tu as des gens qui vivent un peu, tu prends le cas de Zidane, il a fait quelques pubs, il n'a pas non plus, avec le talent qui était le sien, il aurait pu faire beaucoup plus de choses. Tu prends celui d'Embapé, il commence à faire des choses, on verra comment il se situe par rapport à ça. Quand tu travailles bien ton image, quand elle émeut les gens et quand tu réussis à la rendre cohérente. dans ces univers-là, c'est d'une puissance inégalée.

  • Speaker #1

    Et à l'inverse, quand tu as des personnes qui sont beaucoup moins médiatisées, qui sont moins connues, etc., est-ce que justement c'est plus difficile de les aider à préparer leur retraite ? Comment ils font, des personnes qui ont peut-être un coussin financier moins important, etc. ? Comment tu les accompagnes sur cette transition ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est un sujet qui est majeur, tu as tout à fait raison. Alors, tu as des gens qui ne sont pas inquiets, parce que ça dépend aussi où tu places dans la vie ton besoin matériel. Tout le monde n'a pas le même besoin. Donc, ça, c'est déjà le point de départ. C'est où est-ce que tu as envie d'aller sur le plan économique ? Mais effectivement, tu as raison. Ce que je trouve intéressant, moi, dans ce qu'on fait sur l'image, c'est que tu peux ne pas être une méga star, mais si tes valeurs sont fortes, et prends tout ce qui se passe aujourd'hui dans l'univers de l'environnement, et du RSE, c'est-à-dire de la responsabilité sociale et environnementale, tu as des gens de grands commitments, de grands engagements dans ces univers-là, qui ne sont pas forcément des méga stars. mais qui intéressent beaucoup les marques. Et tu as aujourd'hui tout un pan du secteur économique qui est à la recherche de personnalités, mais qui sont réellement engagées. Parce que tout le monde peut dire aujourd'hui je suis plus ou moins engagé tu peux raconter des histoires et tu peux faire du storytelling à travers tes réseaux.

  • Speaker #2

    Donc là, c'est les marques qui s'adaptent.

  • Speaker #0

    Alors les marques, elles recherchent des personnalités. Et là, l'agent, il peut être celui qui va expliquer pourquoi telle personnalité, tel acteur ou telle comédienne qui n'est peut-être pas la plus bankable va vraiment venir. accompagner et aider la marque à positionner et à se faire l'écho de ce qu'elle va faire dans l'univers du RSE. Et ça, c'est vraiment intéressant parce que ça donne à des personnalités qui ne sont peut-être pas les méga stars l'opportunité, effectivement, de jouer un rôle.

  • Speaker #2

    Tu peux expliquer le RSE juste ?

  • Speaker #0

    C'est la responsabilité sociale et environnementale. C'est ce qui fait qu'aujourd'hui, les marques doivent non seulement performer sur le plan économique, mais on leur demande aussi, la société leur demande, il y a même des lois pour, d'investir dans ces univers-là.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as un mot de la fin, un conseil que tu donnerais à... quelqu'un qui... Un agent qui démarre...

  • Speaker #0

    Oui, c'est intéressant. C'est de croire d'abord dans ce qu'il fait parce que ces univers-là, et je pense que dans les années qui viennent, ça va être encore plus puissant. Les gens de talent, je les appelle comme ça, pardon, c'est peut-être un peu l'expression, mais ont besoin de personnes à leur côté pour les comprendre, déjà, pour comprendre parce que des fois, ils se retrouvent avec un talent mais ils ne le vivent pas toujours très bien. Ils peuvent se retrouver aussi des fois exposés à des choses où ils ne souhaitaient pas être exposés, devenir une star, occuper tant de... de sujets sur les réseaux sociaux. Donc, il faut les comprendre. Il faut les accompagner professionnellement. Il y a beaucoup de business, il y a beaucoup de sophistication financière, juridique autour d'elles, faisant en sorte qu'ils soient bien représentés et qu'ils aient aussi leur morceau du gâteau. Tout ça pour leur bonheur. Je crois que s'il y a un mois à la fin à retenir, il ne faut pas oublier d'être heureux.

  • Speaker #1

    Merci de nous avoir écoutés jusqu'au bout. Et maintenant, c'est à vous d'entrer en action. Votre mission, si vous l'acceptez, laissez 5 étoiles et un commentaire sur votre... plateforme d'écoute. Abonnez-vous au podcast, à notre chaîne YouTube et à notre compte Instagram pour des contenus exclusifs et surtout, n'hésitez pas à partager autour de vous. Agent Double est un podcast indépendant. S'il vous a plu et pour qu'on puisse continuer à le développer, vous pouvez nous soutenir en cliquant sur le lien dans le descriptif de l'épisode. On compte sur vous et on se retrouve dans deux semaines pour un nouveau numéro d'Agent Double.

Description

Dans son domaine, Didier Poulmaire est un ponte. Ou devrions-nous plutôt dire…dans ses domaines ! Premier avocat fiduciaire de France - qui représente des sportifs de haut niveau tels que Teddy Riner ou Cassandre Beaugrand -, Didier Poulmaire est également arbitre auprès du Tribunal Abritral du Sport (TAS) et président du Think Thank « Sport et Citoyenneté ».


Une vie à mille à l’heure donc, mais où l’avocat prend le temps de s’arrêter un instant chez nous pour nous parler des droits à l’image et de tout l’écosystème qui en découle.


Au passage, Maître Poulmaire évoque, non sans émotion, ses anciennes collaborations avec la nageuse olympique Laure Manaudou et le footballeur Yohann Gourcuff. Un témoignage édifiant.


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Agent Double est un podcast indépendant sur une idée originale de Nayla Khalek, conçu, produit et animé par Pascale Wakim et Rand Khalek.


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Gratitude à notre fabuleuse équipe !


Vidéo et montage: Laetitia Moya Moukarzel

Son: Benjamin Lagadec

Graphisme: Yara Mehdi

Musique: Pascale Wakim

Mixage Musique: Eudoxe Parrain


Remerciements particuliers à Florian Rusterholtz pour son précieux coup de main sur les tournages 🙏


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Au fond, et moi c'était un peu le cas de Laure, à la fin, elle finissait par nager pour les autres. Et moi, ça a été un moment important dans ma carrière. J'ai su, ça s'est revenu à mes oreilles, qu'elle nageait plus vraiment pour elle. On m'a même dit, mais je crois, Didier, il n'est pas exclu qu'elle nage pour toi, entre guillemets, en tout cas sous-entendu pour tout ce que tu as fait autour d'elle. Et pour moi, c'était inenvisageable qu'elle ne nage pas pour elle et pour son plaisir. Donc, j'ai provoqué une réunion avec elle. On s'est mis à l'abri. des regards et beaucoup de choses. Et je lui ai vraiment posé la question les yeux dans les yeux. Mais alors, au fond, aujourd'hui, si tu mets de côté, parce que je savais, si tu mets de côté les sponsors, la fédération, le public, les Français, les médias, est-ce que tu as encore envie de nager ? Et elle m'a dit non, je ne crois pas. Et on a arrêté sa carrière. Agent double.

  • Speaker #1

    Je suis Pascal Wachim.

  • Speaker #2

    Je suis Rancalec.

  • Speaker #1

    Vous écoutez Agent double. le podcast qui dévoile les secrets des relations agent-talent.

  • Speaker #2

    Un jeudi sur deux, nous recevons un ou une invitée qui vient nous parler de ce métier si particulier, celui d'agent. Le podcast Agent Double, c'est mettre pour une fois dans la lumière celles et ceux qui œuvrent dans l'ombre pour le succès des autres.

  • Speaker #1

    Pour ne rater aucune de nos missions, abonnez-vous à notre chaîne YouTube Agent Double ou sur votre plateforme d'écoute préférée.

  • Speaker #2

    Pour des contenus exclusifs, suivez notre page Instagram Agent Double Podcast. Aujourd'hui dans Agent Double, nous recevons... Un homme à l'itinéraire singulier et très riche, un rôle multicasquette en soi, à la fois avocat de sportif de haut niveau, arbitre auprès du tribunal arbitral du sport, président du think tank sport et citoyenneté, tout ça à la fois, et il trouve tout de même le temps d'être parmi nous pour nous parler de son parcours. Bonjour Didier Poulmer.

  • Speaker #0

    On rentre dans le vif du sujet tout de suite. Tout de suite. Donc je suis avocat, mais c'est vrai que moi je me suis retrouvé dans des univers de talent, beaucoup dans le sport mais aussi dans le cinéma. où je faisais mon métier d'avocat, mais le cœur de mon activité était de structurer et d'aider les personnalités et les agents, quelquefois, à optimiser la gestion de leur image. Parce que l'image, au fil du temps, est devenue un droit, celui d'exploiter l'image, qui est au cœur d'une économie colossale. On pense à tout ce qui est publicité, mais on pense aussi à tout ce qui est diffusion d'images, que ce soit à travers de la retransmission de matchs. de pratique sportive ou alors de cinéma ou de musique, l'image est au cœur de cet énorme business de la gestion de talent.

  • Speaker #2

    Pour ceux qui ne le savent pas, tu as été l'agent de l'Ormanodou, de l'agent, l'avocat qui représentait l'Ormanodou, Johan Gourcuff également, aujourd'hui l'analyseur Marita Barli ou l'athlète paralympique Arnaud Assoumani. Comment ça t'est venu cette idée de représenter des sportifs ?

  • Speaker #0

    Alors, ça ne m'est pas venu spontanément, c'est que j'ai été formé pour être un avocat dans le domaine des affaires, dans le monde économique. Et j'avais comme passion effectivement le sport et j'ai commencé vraiment tout en bas de l'échelle, entre guillemets, avec des... Là, c'était un pilote de karting, donc c'était vraiment tout en bas, dans mon métier d'avocat. Mais effectivement, quand tu es avocat, tu représentes les intérêts de ton client. Et dans ces univers où les agents n'étaient pas présents, et on parlera d'un mot de l'homme à ne d'où, effectivement... Ce qui s'est passé, c'est qu'il a fallu que je représente mes clients sans agent. Donc les médias, notamment quand j'ai accompagné la carrière de Lorma Dedoux, me présentaient quelquefois comme un agent, parce qu'ils savaient que j'étais avocat, mais c'était plus simple de dire agent qu'avocat. Donc on travaille dans tous les univers, sport, musique, cinéma, avec un gros focus sur le sport, parce qu'historiquement j'ai été présent dans le sport. Mais c'est effectivement en commençant dans le sport que je me suis intéressé à la représentation des athlètes. Et avec le... un focus important sur la manière d'optimiser la gestion de l'image, mais également de la sécuriser. D'où l'importance de mon métier d'avocat, c'est qu'il y a une dimension d'optimisation, et là ça se rapproche un peu de ce que font les agents, et on travaille la main dans la main avec les agents, mais également de sécurisation, parce que la gestion de l'image suppose de la sécuriser.

  • Speaker #2

    Et juste pour rebondir, pour que les gens comprennent bien, qu'est-ce que tu fais toi qu'un agent ne fait pas ?

  • Speaker #0

    Alors nous, en fait, au fil du temps, et c'est vraiment le cœur de notre activité aujourd'hui, on a trouvé... Un schéma d'exploitation de l'image qui permet aujourd'hui aux personnalités de transférer le droit d'exploiter l'image dans un véhicule juridique qui a été adopté par la France, qui s'appelle la fiducie. Et aujourd'hui, on opère et on gère des plateformes fiduciaires qui, elles, gèrent l'image de personnalité. Et on le fait effectivement la main dans la main avec les agents, parce que les agents, eux, ont un rôle d'intermédiation. Ils représentent vraiment leurs clients et leurs clientes dans un rôle pour trouver des films, pour les placer dans des équipes. Nous, on est vraiment focus sur la manière de structurer et d'exploiter l'image. Et l'image, elle est omniprésente. Donc, on travaille effectivement, quand il y a des agents, on la met dans la main avec les agents. Quand il n'y a pas d'agents, on travaille avec nos clients directement, nos constituants de fiducie.

  • Speaker #1

    Alors justement, l'image étant très importante, comment tu as fait pour travailler dans un contexte, par exemple, avec un Johan Gourcuff, qui lui préfère être justement plutôt dans l'ombre, pas très privé. Et comment tu fais pour exploiter l'image d'un athlète qui n'est pas du tout dans cet état d'esprit forcément ?

  • Speaker #0

    Toutes les personnalités dans tous ces trois univers, sport, musique, cinéma, télévision, de toute façon, leur image, elle est là. Ils ne peuvent pas être dans leur coin, sinon ils ne sont pas diffusés. Et l'image et l'intérêt d'exploiter l'image est né de la médiatisation de la pratique, soit de sport, soit d'un talent qui soit cinématographique ou musical. Et donc, la diffusion de ce talent, son exploitation, a créé l'image de ces personnalités. Et on peut remonter très loin dans le temps, et c'est encore plus vrai maintenant, avec la digitalisation, avec l'explosion de l'Internet et tout ce qui s'est passé. Donc, l'image est au cœur de ce business. Et donc, il a été intéressant, nous, de regarder la manière dans le sport, dont on pouvait... vraiment optimiser l'exploitation de ce droit-là. Donc, on a été amené, alors bien entendu, et c'est pour répondre à ta question, systématiquement en fonction de ce que veut faire la personnalité. Il y a des personnalités qui adorent se mettre en scène, entre guillemets, ou qui prennent plaisir à le faire, et il y en a d'autres, plus réservées, qui ne sont pas très à l'aise. Et donc, on a travaillé avec des professionnels qui ont l'habitude, et notamment, on a travaillé avec un certain nombre d'agences de production de contenu. Donc, notre rôle a été de... de coordonner, de structurer et de créer des passerelles entre des professionnels qui avaient l'habitude d'exploiter cette image-là et nous, certains de nos clients. Et ce qui a été intéressant, notamment dans l'univers du sport, quand les personnalités n'avaient pas trop le temps, ça a été de déterminer comment on pouvait créer beaucoup de contenu en très peu de temps. Il y a une création de contenu, il se peut quelquefois qu'un même shooting serve à la fois à produire du contenu pour les médias, pour la presse ou pour le digital, mais serve aussi à répondre aux attentes d'une marque. Donc, il y a eu un travail d'optimisation. Et c'est vrai que le sport était relativement en avance parce que compte tenu des rythmes d'entraînement des athlètes de haut niveau, il a fallu vraiment travailler la main dans la main avec des gens qui avaient cette habitude-là. Donc cette interpénétration et cette convergence de tous ces supports a été passionnante et ça s'est fait sur 10-15 ans.

  • Speaker #2

    En quoi les réseaux sociaux ont bouleversé l'image, la manière dont on travaille l'image de quelqu'un ? Comment c'est venu cette évolution, cette révolution ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est une question technique complexe. Moi, je ne prétends pas avoir... Je peux parler de ce qu'on a vécu, nous. Je ne suis pas forcément un théoricien de ces sujets-là, mais ça a chamboulé vraiment la manière dont on créait du contenu et dont on les a structurés pour le proposer aux marques. Ça, c'est une première chose. Et ensuite, pour les agents, parce que c'est quand même le sujet qui nous réunit aujourd'hui, ça a fait évoluer leur pratique parce que les personnalités qui sont sur les réseaux, en fait, sont désormais directement accessibles. plus ou moins parce qu'ils ont des professionnels qui les aident à gérer les réseaux, mais l'intermédiation qu'on connaissait à travers les agents a été un peu révolutionnée par le fait que les personnalités sont aujourd'hui directement accessibles. Ça a nécessité de discipliner cette explosion de l'accession aux gens de talent. Et ça s'est fait au fil du temps, aujourd'hui ça fonctionne bien, mais ça a surtout été dans l'univers économique dans lequel on se situe, dans l'interface entre les marques et les personnalités, un très bon moyen d'ajouter une nouvelle corde. à l'arc de l'exploitation de l'image des personnalités. Et c'est devenu un business qui est aujourd'hui très important, qui est en plus planétaire, là où avant on était plutôt sur des marchés, il y avait le marché européen, le marché américain, le marché asiatique. Cette désintermédiation et cette explosion des réseaux sociaux nous a conduit à appréhender le monde comme un terrain de jeu d'exploitation de l'image. Et nous, effectivement, aujourd'hui, on a accompagné des marques qui s'intéressaient à des personnalités et donc on travaille avec des agents. y compris des agents étrangers, notamment américains, pour faire la passerelle entre les marques et ces personnalités-là. Et on travaille la main dans la main avec les agents.

  • Speaker #1

    Et donc, en fait, quelque part en France, toi et ton équipe, vous avez été avant-gardistes sur la façon de gérer l'interface entre l'image et les artistes, les athlètes.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si c'est avant-gardiste. En tout cas, j'ai eu la chance de travailler aux États-Unis, détaché à mon état en cabine américain. Donc, j'ai vu qu'aux États-Unis... ils industrialisaient un peu ces process. Ils étaient frappés par le fait que ça allait arriver, où je voyais quand même les marques arriver avec beaucoup de moyens. C'était avant même l'apparition de Netflix, des plateformes, mais on sentait que, entre guillemets, l'industrie de ces univers-là, l'industrie liée à l'exploitation de ces talents, et notamment de l'image, allait vraiment venir et peser sur le développement de ces secteurs-là, notamment en Europe. Donc, on a un peu anticipé et on a fait en sorte que, notamment sur la partie de l'image, encore une fois, qui vient à côté, du métier traditionnel des agents. On a vu que l'image allait être un sujet clé. Donc, on a réfléchi, nous, à la possibilité de créer une plateforme et un mode juridique d'exploitation de droits à l'image qui pourrait satisfaire les talents, qui pourrait satisfaire les agents et qui permettrait, en fait, de créer un écosystème, une plateforme. intégrés. C'est ce qui est un peu nouveau par rapport à la manière dont les agents ont travaillé dans le passé, c'est que avant c'était assez compartimenté, là la puissance des réseaux et ce qui est venu aujourd'hui chambouler l'univers de l'image et des talents a conduit à créer ces plateformes et à créer des écosystèmes dans lesquels les professionnels autour du talent travailleraient ensemble, la main dans la main. Et ça, ça a été une évolution, et on va dans le sens de ces plateformes dans lesquelles on agrège les différents professionnels dont l'agent qui joue un rôle. clé, mais dans lequel on trouve aussi des avocats fiduciaires comme nous, des avocats qui sont des fois spécialisés sur tel ou tel sujet, de propriété intellectuelle, de droit des sociétés, de droit des contrats. Mais nous, en étant avocats fiduciaires, on crée la plateforme fiduciaire qui permet de loger le droit d'exploiter l'image, tous les droits de propriété intellectuelle qui sont au cœur de ces univers. C'est formidable, c'est un secteur en pleine mutation, en pleine évolution, et les professionnels sont invités, tous, à... tenir compte de cette évolution-là. C'est ce que j'ai trouvé, moi, passionnant.

  • Speaker #2

    On n'a pas des agents qui se disent mais là, il marche sur mes plates-bandes, il n'est pas agent, mais en même temps, il fait un peu le travail d'agent

  • Speaker #0

    Alors, tu as eu ça au début, et tu as eu ça notamment il y a une dizaine d'années, quand certains avocats ont milité, nous sommes auprès de l'Ordre, pour pousser un statut de mandataire, donc mandataire d'artiste, mandataire de sportif, qui a conduit certains avocats à penser qu'ils allaient pouvoir faire quasiment entièrement le métier d'agent. Et pour moi, c'était une erreur, parce qu'effectivement, ce métier-là d'avocat, c'est un métier avant tout de technicien. C'est un métier, quand tu vas voir un avocat, tu sais qu'il va te dire le droit, il va te conseiller sur beaucoup de sujets. Un agent, c'est un autre métier. C'est quelqu'un qui fait de la pure intermédiation, qui peut mener des activités de démarchage dans lesquelles l'avocat n'est pas formé initialement pour. C'est pour ça que nous, on s'est situés de manière complémentaire. On a eu l'idée de créer et de mettre à disposition des talents de leurs agents, de leur family office, de ceux qui les aident à gérer leur carrière au sens large et leurs intérêts économiques, on a proposé une plateforme de gestion des droits et des droits de propriété intellectuelle. Et ça, c'est vraiment nouveau. Et alors, tu as effectivement des gens qui peuvent voir des fois ça comme étant concurrent, mais quand tu rentres vraiment dans l'exploitation de ces droits-là, nous, on travaille la main dans la main avec les agents.

  • Speaker #1

    Et tes clients, c'est eux qui viennent vers toi ou c'est toi qui les choisis ?

  • Speaker #0

    Chaque histoire est un peu différente. Non, ça se fait par des rencontres. L'humain est central, parce qu'effectivement, derrière cette ingénierie, on en a parlé, c'est l'humain qui est au cœur de ça. Il Ausha fois, pour rejoindre ce que vous disiez, j'ai eu la chance d'accompagner deux très grandes personnalités, deux très grands champions, et ils sont tous singuliers, ils ont tous leur caractère, leur vision de la vie, leur qualité, leurs défauts, comme tout le monde. Et donc, on travaille bien pour ces gens-là quand on respecte 100% de ce qu'ils sont. Maintenant, il y a un business qui s'est développé. est-ce que tu veux faire en sorte que ton image soit associée à des marques ? Est-ce que tu veux vraiment essayer d'optimiser la gestion de ton image ? Et là, tout ce qu'on fait prend du sens. Ou est-ce que tu veux être plutôt discret ? Mais dans tous les cas, ton image, elle est au cœur de ton activité professionnelle. Parce que maintenant, il faut savoir qu'en parlant des réseaux sociaux, les réseaux sociaux sont devenus quand même intrusifs. Chaque personne a un portable. Il y a 10-15 ans, ils se méfiaient des paparazzis. Maintenant, il faut se méfier de tout le monde, parce que tout le monde avec un portable peut faire un... un film qui est intrusif dans ta vie privée.

  • Speaker #1

    Justement, on a une question qui est allée un peu dans ce sens. L'agent double, ce n'est pas justement cette personne qui doit être un petit peu entre ce que veut l'athlète ou sa représentation ou l'artiste, et les besoins économiques de faire fructifier son image, etc. Est-ce que ce n'est pas toujours un choix ? Tu dois être un petit peu entre les deux et savoir comment peser.

  • Speaker #0

    C'est une très bonne question et c'est vrai que moi, j'aime bien le titre de votre podcast, donc bravo pour le titre, c'est que... Effectivement, la situation et le rôle des agents, et d'une manière générale des professionnels et des gens qui sont à leur côté, mais les agents cristallisent beaucoup d'attention parce que c'est effectivement le point d'entrée pour une personnalité. Ils sont à la fois au service d'eux, et effectivement ils accompagnent, ils construisent et ils aident les talents à construire leur carrière, mais ils sont aussi dépendants des activités économiques qu'ils nouent pour le compte des personnalités. Et il se retrouve des fois quand la personnalité, pour une raison X ou Y, ou dérape ou ne va pas dans le sens de ce qui est attendu, il se retrouve un peu à devoir justifier ses comportements. Et moi, j'ai été très sensible, parce que j'ai fréquenté, j'ai été l'avocat, avant d'être avocat fiduciaire de beaucoup d'agents aussi, et j'ai été sensible à cette situation complexe. Et les personnalités ne se rendent pas toujours compte faute de temps, parce qu'ils sont, eux, absorbés par les tournages, ou par les compétitions, ou par les shows. ils ne se rendent pas toujours compte de l'ingratitude de ce métier-là. Et ils ne voient pas toujours ce qu'ils font. Et quelquefois, ils sont quittés. Des fois, il y a beaucoup de séparations. Des fois, elles sont même dures, explosives, entre certains agents et certaines personnalités. Mais je trouve important, au cœur de tous ces sujets passionnants, de tous ces secteurs, cinéma, musique, sport, c'est beaucoup de passion, c'est beaucoup d'irrationalité, c'est beaucoup d'égo aussi, il faut dire les choses. Et en fait, nous sommes, et les agents, les avocats, les attachés de presse, on faut mettre beaucoup de professionnels, des professionnels, on est formés pour accompagner ces personnalités-là. Mais le mélange de l'égo, l'irrationnel, même les chefs d'entreprise, quand ils viennent là-dedans, ils se font plaisir, des fois, ils retrouvent leur âme d'enfant. Il y a beaucoup, beaucoup de choses à gérer. Le rôle de l'agent, il est vraiment central. Et donc, rationaliser et essayer de créer à la fois du lien et de mettre surtout à la fois le respect et la bienveillance au cœur de ces secteurs-là, ce n'est pas toujours facile.

  • Speaker #2

    Il y a eu notamment deux divorces dans votre cas, on va peut-être les évoquer. Donc, Johan Gourcuff et Lormano Doux. Comment est-ce qu'on appréhende ce genre de moments ? Comment est-ce qu'on les a vécu ? Est-ce qu'on les explique ou bien sur le moment, on se le prend en pleine face ?

  • Speaker #0

    Alors, et ça rejoint votre sujet de l'agent, c'est que quand tu travailles et quand tu t'investis beaucoup, comme le font tous les agents pour les personnalités que tu représentes, effectivement, et chaque agent que vous interrogerez ici pourra vous le raconter, mais c'est valable pour les avocats aussi, en fait, tu peux effectivement des fois être congédié de manière injuste.

  • Speaker #2

    Mais comment tu l'as vécu, toi, sur le moment ?

  • Speaker #0

    Moi, je l'ai vécu parce que je devais le vivre, c'était mon destin, mais c'est difficile. Des fois, les agents peuvent faire aussi des bêtises, ont commis des erreurs, comme tout le monde. Mais au moins, on essaie d'avoir des discussions rationnelles. Il m'a paru important pour les artistes, pour les sportifs, pour les gens de talent, qu'ils aient aussi un moyen de jauger, d'apprécier, d'analyser les professionnels qu'ils ont autour d'eux de manière rationnelle. On se doit de rationaliser les choses, en tout cas d'accompagner ces gens de talent avec le plus haut niveau de professionnalisme, mais aussi avec des environnements qui sont pérennes. tu prends Michael Jackson, Marilyn Monroe, tu prends des gens qui ont entre guillemets mal fini. Il y en a beaucoup dans l'univers de la musique. Il y en a un peu dans le cinéma. Il y en a aussi un peu dans le sport. C'est qu'à un moment donné, ces sphères-là explosent. Elles explosent parce que la constante de la gestion du talent, c'est quand même la pression et l'exigence qui est autour de lui. Et plus tu mets d'enjeux financiers, d'enjeux économiques, plus cette pression augmente. Et souvent, l'agent, avec l'avocat, il est au cœur de cette pression-là.

  • Speaker #2

    C'est l'humain, du coup,

  • Speaker #0

    qui est central. C'est l'humain. C'est l'humain, mais les systèmes qu'on a créés économiques. autour de l'exploitation de ces droits de propriété intellectuelle, il est colossal. Ça repose toujours, et ça rejoint tout à fait ton point, sur les épaules de jeunes, plus ou moins jeunes, gens, hommes, femmes, qui ont un talent, qui savent chanter, qui savent produire une performance sportive, qui savent jouer la comédie. Et donc, il y a pour moi une responsabilité grande pour les professionnels, et encore une fois, l'agent est au cœur de ça, d'accompagner au mieux ces gens-là. Mais il se retrouve, lui, aujourd'hui, par la... financiarisation un peu de ces univers au cœur de systèmes qu'il faut comprendre, qu'il faut maîtriser et dans lesquels il faut bâtir l'écosystème du talent. Et ça, c'est passionnant. Effectivement, les agents se sont retrouvés à un moment donné un peu pas dépassés, ce n'est pas exactement le terme, mais se sont retrouvés au cœur d'un écosystème dans lequel ils ont eu besoin de se raccrocher à des professionnels qui allaient pouvoir les aider à développer ces activités économiques autour de leurs clients. Et c'est pour ça que pour moi, le... Le travail de l'agent aujourd'hui, il est complexe, mais il ne fonctionne bien que pour autant qu'on le sécurise aussi lui dans sa position. Et c'est pour ça qu'on s'est attaqué nous à l'image, parce que l'image, elle est le point commun de toutes ces activités-là.

  • Speaker #1

    Alors là, il y a une énorme opportunité, c'est les Jeux Olympiques, justement. Qu'est-ce que ça représente en termes d'opportunités, par exemple pour toi, pour tes représentations, pour la profession en général ?

  • Speaker #0

    C'est formidable, c'est vrai que c'est le moment où tu célèbres le sport dans le monde entier. Nous, on a la chance d'accompagner aujourd'hui quelqu'un comme Teddy Riner. Pour Teddy, aujourd'hui, c'est l'opportunité d'abord de montrer qu'il a toujours son talent depuis tant d'années. C'est l'opportunité de communier avec ses fans. C'est l'opportunité de réaliser le rêve d'une vie. Il a déjà eu plusieurs titres, mais aujourd'hui…

  • Speaker #2

    Il aura une saveur particulière.

  • Speaker #0

    C'est quand même la France. Chaque fois que tu célèbres dans un univers, c'est le sport, mais c'est valable, quand tu projettes à Cannes. C'est des moments d'émotion pour ces gens de talent qui est incroyable. Et nous, professionnels, autour, on essaie d'optimiser aussi ce temps-là parce qu'effectivement, il y a l'intérêt de beaucoup de marques. Donc, les marques vont vouloir s'associer à l'image de ces personnalités. Donc, notre rôle, nous, c'est d'accompagner tout ce business-là. Mais on le fait à 100% dans le respect de ce que veulent faire les personnes. Et vous citiez des personnalités, que ce soit Laure, Johan, ils avaient des images incroyables. C'était les numéros 1 quasiment dans leur secteur. Mais... L'un comme l'autre n'était pas très fan de pouvoir vraiment faire avec leur image tant de choses que ça. Donc, on a fait plutôt peu de choses, mais de très belles choses. Et Johan, par exemple, a pu être shooté par Bruce Weber, qui était un des plus grands photographes au monde, sans doute, aux États-Unis. Et chaque fois, c'était peu de choses, mais des choses qui leur faisaient plaisir, qui leur faisaient découvrir des univers. Et il faut que ce qui est fait à travers l'image soit aussi, pour moi, c'est clé, un moyen pour les personnalités de sortir un peu. de leur univers qui est de performer sur scène, dans un tournage ou dans un stade. Tout ce qu'on fait autour de l'image, c'est un moyen formidable de découvrir d'autres univers.

  • Speaker #2

    Si je te dis la petite mort, ça t'évoque quoi ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ce qu'on appelle la fin de la carrière des champions. C'est vrai que c'est un moment qui est difficile. Pour reprendre des exemples, moi je l'ai vécu avec Laure, ça a été compliqué parce qu'à un moment donné, les sunnites s'éteignent et quand tu décides un peu brutalement, comme c'était son cas, d'arrêter sa carrière, effectivement, c'est difficile parce que d'abord, tu as peur, ce qui était un peu son cas, que tout disparaisse, y compris parce que tu as envie. Donc, si tu perds ta source de revenus, tu es fragilisé. Donc, ça a été des moments vraiment durs humainement. Mais c'est là que, quand on est un professionnel, aux côtés des artistes ou des sportifs, c'est là que notre rôle prend aussi tout son sens. Parce qu'à la limite, quand tu rigoles, quand tout le monde vient vers toi, c'est facile. Tu vois, tu cueilles un peu. Les gens viennent vers toi, tu n'as qu'à bien optimiser les contrats qu'on te propose. Mais quand il n'y a plus personne, quand vraiment, d'un coup, quelqu'un annonce la fin de sa carrière, surtout quand c'est brutal, là, se pose la question de et après ?

  • Speaker #2

    Comment on prépare l'athlète ?

  • Speaker #0

    Tu ne prépares pas quand c'est brutal. Alors que quand ça arrive au fil du temps… Vous n'y attendez pas du tout pour l'or ? Ah non, tu ne t'y attends pas du tout.

  • Speaker #2

    Comment elle te l'annonce ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est un sujet intéressant parce que d'abord, ils sont tous… Peut-être encore plus dans le cinéma et la musique parce qu'ils ont des carrières longues, mais dans le sport, ils appréhendent ça parce qu'ils se retrouvent sortis de leur première vie à 30 ans, 35 ans. Donc, ils ont des vies et une vie entière à accomplir derrière. Donc, ils ne sont jamais préparés. Quelquefois, et moi, ça a été un peu le cas de Laure, quand tu crées des écosystèmes autour d'eux très forts avec beaucoup d'attentes, que ce soit la fédération, le public, les médias, les sponsors, finalement, ça leur crée aussi une pression. qu'il faut savoir gérer. Parce qu'au fond, et moi, c'était un peu le cas de Laure, à la fin, elle finissait par nager pour les autres. Et moi, ça a été un moment important dans ma carrière. J'ai su, ça s'est revenu à mes oreilles, qu'elle nageait plus vraiment pour elle. On m'a même dit, mais je crois, Didier, il n'est pas exclu qu'elle nage pour toi, entre guillemets, en tout cas, sous-entendu, pour tout ce que tu as fait autour d'elle. Et pour moi, c'était inenvisageable qu'elle ne nage pas pour elle et pour son plaisir. Donc, j'ai provoqué une réunion avec elle. On s'est mis à l'abri. des regards et beaucoup de choses et je lui ai vraiment posé la question les yeux dans les yeux mais lors font aujourd'hui si tu mets de côté parce que je savais si tu mets de côté les sponsors la fédération le public les français et les médias est ce que tu as encore envie de nager et elle m'a dit non je crois pas et on a arrêté sa carrière et c'est ça en fait tu ne peux pas aujourd'hui au motif que il ya de la pression boutique les enjeux et pourquoi je donne l'exemple tout à l'heure de ces exemples un peu dramatiques de Marilyn Monroe, de Michael Jackson, mais tu peux prendre Amy Winehouse plus récemment, c'est que quand ils sont au cœur de ces systèmes planétaires d'exploitation de leurs talents, quelle est la part vraiment de leur désir encore ? Et tu as effectivement des systèmes qui sont un peu oppressants aussi, parce qu'ils te mettent au cœur de quelque chose dans lequel tu dois performer. Et c'est pour ça que ça revient à votre sujet que je trouve passionnant, qui est quelle est la place de l'agent, quelle est la place de ces intermédiaires, de ces professionnels qui sont au cœur, parce que tu accompagnes ça, mais tu es aussi, toi, partie prenante d'un système, tu te nourris aussi parce que tu es rémunéré pour ce que tu fais. Et donc, ça renvoie en fait à la responsabilité aussi de chacun. Ça te renvoie à ta conscience, ça te renvoie à la place que tu accordes, toi, dans la vie, à la vie, quoi, à des valeurs qui, pour moi, sont clés, qui sont la bienveillance, le respect. Et tu dois faire la part des choses entre le business, entre effectivement, et voilà, moi, je ne suis pas non plus mère Thérésa, je fais un business, mais ça renvoie à la conscience de chacun de dans quelle mesure j'ai envie d'influencer ça et dans la bonne direction. Il faut expliquer aussi à ces gens de talent, oui, tu rentres dans un système et voilà quelle va être ta position, voilà quelle va être la valeur de ton image et comment elle peut être exploitée par tous ces gens-là. Est-ce que tu as envie de faire ça ou pas ? Et dans quelle proportion tu as envie de le faire ? Et si tu n'as pas envie de le faire, comment on peut organiser le suivi de ta carrière ? pour te protéger aussi. Et tu as des gens qui ne font pas de publicité, tu as des gens qui vivent un peu, tu prends le cas de Zidane, il a fait quelques pubs, il n'a pas non plus, avec le talent qui était le sien, il aurait pu faire beaucoup plus de choses. Tu prends celui d'Embapé, il commence à faire des choses, on verra comment il se situe par rapport à ça. Quand tu travailles bien ton image, quand elle émeut les gens et quand tu réussis à la rendre cohérente. dans ces univers-là, c'est d'une puissance inégalée.

  • Speaker #1

    Et à l'inverse, quand tu as des personnes qui sont beaucoup moins médiatisées, qui sont moins connues, etc., est-ce que justement c'est plus difficile de les aider à préparer leur retraite ? Comment ils font, des personnes qui ont peut-être un coussin financier moins important, etc. ? Comment tu les accompagnes sur cette transition ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est un sujet qui est majeur, tu as tout à fait raison. Alors, tu as des gens qui ne sont pas inquiets, parce que ça dépend aussi où tu places dans la vie ton besoin matériel. Tout le monde n'a pas le même besoin. Donc, ça, c'est déjà le point de départ. C'est où est-ce que tu as envie d'aller sur le plan économique ? Mais effectivement, tu as raison. Ce que je trouve intéressant, moi, dans ce qu'on fait sur l'image, c'est que tu peux ne pas être une méga star, mais si tes valeurs sont fortes, et prends tout ce qui se passe aujourd'hui dans l'univers de l'environnement, et du RSE, c'est-à-dire de la responsabilité sociale et environnementale, tu as des gens de grands commitments, de grands engagements dans ces univers-là, qui ne sont pas forcément des méga stars. mais qui intéressent beaucoup les marques. Et tu as aujourd'hui tout un pan du secteur économique qui est à la recherche de personnalités, mais qui sont réellement engagées. Parce que tout le monde peut dire aujourd'hui je suis plus ou moins engagé tu peux raconter des histoires et tu peux faire du storytelling à travers tes réseaux.

  • Speaker #2

    Donc là, c'est les marques qui s'adaptent.

  • Speaker #0

    Alors les marques, elles recherchent des personnalités. Et là, l'agent, il peut être celui qui va expliquer pourquoi telle personnalité, tel acteur ou telle comédienne qui n'est peut-être pas la plus bankable va vraiment venir. accompagner et aider la marque à positionner et à se faire l'écho de ce qu'elle va faire dans l'univers du RSE. Et ça, c'est vraiment intéressant parce que ça donne à des personnalités qui ne sont peut-être pas les méga stars l'opportunité, effectivement, de jouer un rôle.

  • Speaker #2

    Tu peux expliquer le RSE juste ?

  • Speaker #0

    C'est la responsabilité sociale et environnementale. C'est ce qui fait qu'aujourd'hui, les marques doivent non seulement performer sur le plan économique, mais on leur demande aussi, la société leur demande, il y a même des lois pour, d'investir dans ces univers-là.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as un mot de la fin, un conseil que tu donnerais à... quelqu'un qui... Un agent qui démarre...

  • Speaker #0

    Oui, c'est intéressant. C'est de croire d'abord dans ce qu'il fait parce que ces univers-là, et je pense que dans les années qui viennent, ça va être encore plus puissant. Les gens de talent, je les appelle comme ça, pardon, c'est peut-être un peu l'expression, mais ont besoin de personnes à leur côté pour les comprendre, déjà, pour comprendre parce que des fois, ils se retrouvent avec un talent mais ils ne le vivent pas toujours très bien. Ils peuvent se retrouver aussi des fois exposés à des choses où ils ne souhaitaient pas être exposés, devenir une star, occuper tant de... de sujets sur les réseaux sociaux. Donc, il faut les comprendre. Il faut les accompagner professionnellement. Il y a beaucoup de business, il y a beaucoup de sophistication financière, juridique autour d'elles, faisant en sorte qu'ils soient bien représentés et qu'ils aient aussi leur morceau du gâteau. Tout ça pour leur bonheur. Je crois que s'il y a un mois à la fin à retenir, il ne faut pas oublier d'être heureux.

  • Speaker #1

    Merci de nous avoir écoutés jusqu'au bout. Et maintenant, c'est à vous d'entrer en action. Votre mission, si vous l'acceptez, laissez 5 étoiles et un commentaire sur votre... plateforme d'écoute. Abonnez-vous au podcast, à notre chaîne YouTube et à notre compte Instagram pour des contenus exclusifs et surtout, n'hésitez pas à partager autour de vous. Agent Double est un podcast indépendant. S'il vous a plu et pour qu'on puisse continuer à le développer, vous pouvez nous soutenir en cliquant sur le lien dans le descriptif de l'épisode. On compte sur vous et on se retrouve dans deux semaines pour un nouveau numéro d'Agent Double.

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Description

Dans son domaine, Didier Poulmaire est un ponte. Ou devrions-nous plutôt dire…dans ses domaines ! Premier avocat fiduciaire de France - qui représente des sportifs de haut niveau tels que Teddy Riner ou Cassandre Beaugrand -, Didier Poulmaire est également arbitre auprès du Tribunal Abritral du Sport (TAS) et président du Think Thank « Sport et Citoyenneté ».


Une vie à mille à l’heure donc, mais où l’avocat prend le temps de s’arrêter un instant chez nous pour nous parler des droits à l’image et de tout l’écosystème qui en découle.


Au passage, Maître Poulmaire évoque, non sans émotion, ses anciennes collaborations avec la nageuse olympique Laure Manaudou et le footballeur Yohann Gourcuff. Un témoignage édifiant.


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Agent Double est un podcast indépendant sur une idée originale de Nayla Khalek, conçu, produit et animé par Pascale Wakim et Rand Khalek.


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Vidéo et montage: Laetitia Moya Moukarzel

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Graphisme: Yara Mehdi

Musique: Pascale Wakim

Mixage Musique: Eudoxe Parrain


Remerciements particuliers à Florian Rusterholtz pour son précieux coup de main sur les tournages 🙏


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Au fond, et moi c'était un peu le cas de Laure, à la fin, elle finissait par nager pour les autres. Et moi, ça a été un moment important dans ma carrière. J'ai su, ça s'est revenu à mes oreilles, qu'elle nageait plus vraiment pour elle. On m'a même dit, mais je crois, Didier, il n'est pas exclu qu'elle nage pour toi, entre guillemets, en tout cas sous-entendu pour tout ce que tu as fait autour d'elle. Et pour moi, c'était inenvisageable qu'elle ne nage pas pour elle et pour son plaisir. Donc, j'ai provoqué une réunion avec elle. On s'est mis à l'abri. des regards et beaucoup de choses. Et je lui ai vraiment posé la question les yeux dans les yeux. Mais alors, au fond, aujourd'hui, si tu mets de côté, parce que je savais, si tu mets de côté les sponsors, la fédération, le public, les Français, les médias, est-ce que tu as encore envie de nager ? Et elle m'a dit non, je ne crois pas. Et on a arrêté sa carrière. Agent double.

  • Speaker #1

    Je suis Pascal Wachim.

  • Speaker #2

    Je suis Rancalec.

  • Speaker #1

    Vous écoutez Agent double. le podcast qui dévoile les secrets des relations agent-talent.

  • Speaker #2

    Un jeudi sur deux, nous recevons un ou une invitée qui vient nous parler de ce métier si particulier, celui d'agent. Le podcast Agent Double, c'est mettre pour une fois dans la lumière celles et ceux qui œuvrent dans l'ombre pour le succès des autres.

  • Speaker #1

    Pour ne rater aucune de nos missions, abonnez-vous à notre chaîne YouTube Agent Double ou sur votre plateforme d'écoute préférée.

  • Speaker #2

    Pour des contenus exclusifs, suivez notre page Instagram Agent Double Podcast. Aujourd'hui dans Agent Double, nous recevons... Un homme à l'itinéraire singulier et très riche, un rôle multicasquette en soi, à la fois avocat de sportif de haut niveau, arbitre auprès du tribunal arbitral du sport, président du think tank sport et citoyenneté, tout ça à la fois, et il trouve tout de même le temps d'être parmi nous pour nous parler de son parcours. Bonjour Didier Poulmer.

  • Speaker #0

    On rentre dans le vif du sujet tout de suite. Tout de suite. Donc je suis avocat, mais c'est vrai que moi je me suis retrouvé dans des univers de talent, beaucoup dans le sport mais aussi dans le cinéma. où je faisais mon métier d'avocat, mais le cœur de mon activité était de structurer et d'aider les personnalités et les agents, quelquefois, à optimiser la gestion de leur image. Parce que l'image, au fil du temps, est devenue un droit, celui d'exploiter l'image, qui est au cœur d'une économie colossale. On pense à tout ce qui est publicité, mais on pense aussi à tout ce qui est diffusion d'images, que ce soit à travers de la retransmission de matchs. de pratique sportive ou alors de cinéma ou de musique, l'image est au cœur de cet énorme business de la gestion de talent.

  • Speaker #2

    Pour ceux qui ne le savent pas, tu as été l'agent de l'Ormanodou, de l'agent, l'avocat qui représentait l'Ormanodou, Johan Gourcuff également, aujourd'hui l'analyseur Marita Barli ou l'athlète paralympique Arnaud Assoumani. Comment ça t'est venu cette idée de représenter des sportifs ?

  • Speaker #0

    Alors, ça ne m'est pas venu spontanément, c'est que j'ai été formé pour être un avocat dans le domaine des affaires, dans le monde économique. Et j'avais comme passion effectivement le sport et j'ai commencé vraiment tout en bas de l'échelle, entre guillemets, avec des... Là, c'était un pilote de karting, donc c'était vraiment tout en bas, dans mon métier d'avocat. Mais effectivement, quand tu es avocat, tu représentes les intérêts de ton client. Et dans ces univers où les agents n'étaient pas présents, et on parlera d'un mot de l'homme à ne d'où, effectivement... Ce qui s'est passé, c'est qu'il a fallu que je représente mes clients sans agent. Donc les médias, notamment quand j'ai accompagné la carrière de Lorma Dedoux, me présentaient quelquefois comme un agent, parce qu'ils savaient que j'étais avocat, mais c'était plus simple de dire agent qu'avocat. Donc on travaille dans tous les univers, sport, musique, cinéma, avec un gros focus sur le sport, parce qu'historiquement j'ai été présent dans le sport. Mais c'est effectivement en commençant dans le sport que je me suis intéressé à la représentation des athlètes. Et avec le... un focus important sur la manière d'optimiser la gestion de l'image, mais également de la sécuriser. D'où l'importance de mon métier d'avocat, c'est qu'il y a une dimension d'optimisation, et là ça se rapproche un peu de ce que font les agents, et on travaille la main dans la main avec les agents, mais également de sécurisation, parce que la gestion de l'image suppose de la sécuriser.

  • Speaker #2

    Et juste pour rebondir, pour que les gens comprennent bien, qu'est-ce que tu fais toi qu'un agent ne fait pas ?

  • Speaker #0

    Alors nous, en fait, au fil du temps, et c'est vraiment le cœur de notre activité aujourd'hui, on a trouvé... Un schéma d'exploitation de l'image qui permet aujourd'hui aux personnalités de transférer le droit d'exploiter l'image dans un véhicule juridique qui a été adopté par la France, qui s'appelle la fiducie. Et aujourd'hui, on opère et on gère des plateformes fiduciaires qui, elles, gèrent l'image de personnalité. Et on le fait effectivement la main dans la main avec les agents, parce que les agents, eux, ont un rôle d'intermédiation. Ils représentent vraiment leurs clients et leurs clientes dans un rôle pour trouver des films, pour les placer dans des équipes. Nous, on est vraiment focus sur la manière de structurer et d'exploiter l'image. Et l'image, elle est omniprésente. Donc, on travaille effectivement, quand il y a des agents, on la met dans la main avec les agents. Quand il n'y a pas d'agents, on travaille avec nos clients directement, nos constituants de fiducie.

  • Speaker #1

    Alors justement, l'image étant très importante, comment tu as fait pour travailler dans un contexte, par exemple, avec un Johan Gourcuff, qui lui préfère être justement plutôt dans l'ombre, pas très privé. Et comment tu fais pour exploiter l'image d'un athlète qui n'est pas du tout dans cet état d'esprit forcément ?

  • Speaker #0

    Toutes les personnalités dans tous ces trois univers, sport, musique, cinéma, télévision, de toute façon, leur image, elle est là. Ils ne peuvent pas être dans leur coin, sinon ils ne sont pas diffusés. Et l'image et l'intérêt d'exploiter l'image est né de la médiatisation de la pratique, soit de sport, soit d'un talent qui soit cinématographique ou musical. Et donc, la diffusion de ce talent, son exploitation, a créé l'image de ces personnalités. Et on peut remonter très loin dans le temps, et c'est encore plus vrai maintenant, avec la digitalisation, avec l'explosion de l'Internet et tout ce qui s'est passé. Donc, l'image est au cœur de ce business. Et donc, il a été intéressant, nous, de regarder la manière dans le sport, dont on pouvait... vraiment optimiser l'exploitation de ce droit-là. Donc, on a été amené, alors bien entendu, et c'est pour répondre à ta question, systématiquement en fonction de ce que veut faire la personnalité. Il y a des personnalités qui adorent se mettre en scène, entre guillemets, ou qui prennent plaisir à le faire, et il y en a d'autres, plus réservées, qui ne sont pas très à l'aise. Et donc, on a travaillé avec des professionnels qui ont l'habitude, et notamment, on a travaillé avec un certain nombre d'agences de production de contenu. Donc, notre rôle a été de... de coordonner, de structurer et de créer des passerelles entre des professionnels qui avaient l'habitude d'exploiter cette image-là et nous, certains de nos clients. Et ce qui a été intéressant, notamment dans l'univers du sport, quand les personnalités n'avaient pas trop le temps, ça a été de déterminer comment on pouvait créer beaucoup de contenu en très peu de temps. Il y a une création de contenu, il se peut quelquefois qu'un même shooting serve à la fois à produire du contenu pour les médias, pour la presse ou pour le digital, mais serve aussi à répondre aux attentes d'une marque. Donc, il y a eu un travail d'optimisation. Et c'est vrai que le sport était relativement en avance parce que compte tenu des rythmes d'entraînement des athlètes de haut niveau, il a fallu vraiment travailler la main dans la main avec des gens qui avaient cette habitude-là. Donc cette interpénétration et cette convergence de tous ces supports a été passionnante et ça s'est fait sur 10-15 ans.

  • Speaker #2

    En quoi les réseaux sociaux ont bouleversé l'image, la manière dont on travaille l'image de quelqu'un ? Comment c'est venu cette évolution, cette révolution ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est une question technique complexe. Moi, je ne prétends pas avoir... Je peux parler de ce qu'on a vécu, nous. Je ne suis pas forcément un théoricien de ces sujets-là, mais ça a chamboulé vraiment la manière dont on créait du contenu et dont on les a structurés pour le proposer aux marques. Ça, c'est une première chose. Et ensuite, pour les agents, parce que c'est quand même le sujet qui nous réunit aujourd'hui, ça a fait évoluer leur pratique parce que les personnalités qui sont sur les réseaux, en fait, sont désormais directement accessibles. plus ou moins parce qu'ils ont des professionnels qui les aident à gérer les réseaux, mais l'intermédiation qu'on connaissait à travers les agents a été un peu révolutionnée par le fait que les personnalités sont aujourd'hui directement accessibles. Ça a nécessité de discipliner cette explosion de l'accession aux gens de talent. Et ça s'est fait au fil du temps, aujourd'hui ça fonctionne bien, mais ça a surtout été dans l'univers économique dans lequel on se situe, dans l'interface entre les marques et les personnalités, un très bon moyen d'ajouter une nouvelle corde. à l'arc de l'exploitation de l'image des personnalités. Et c'est devenu un business qui est aujourd'hui très important, qui est en plus planétaire, là où avant on était plutôt sur des marchés, il y avait le marché européen, le marché américain, le marché asiatique. Cette désintermédiation et cette explosion des réseaux sociaux nous a conduit à appréhender le monde comme un terrain de jeu d'exploitation de l'image. Et nous, effectivement, aujourd'hui, on a accompagné des marques qui s'intéressaient à des personnalités et donc on travaille avec des agents. y compris des agents étrangers, notamment américains, pour faire la passerelle entre les marques et ces personnalités-là. Et on travaille la main dans la main avec les agents.

  • Speaker #1

    Et donc, en fait, quelque part en France, toi et ton équipe, vous avez été avant-gardistes sur la façon de gérer l'interface entre l'image et les artistes, les athlètes.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si c'est avant-gardiste. En tout cas, j'ai eu la chance de travailler aux États-Unis, détaché à mon état en cabine américain. Donc, j'ai vu qu'aux États-Unis... ils industrialisaient un peu ces process. Ils étaient frappés par le fait que ça allait arriver, où je voyais quand même les marques arriver avec beaucoup de moyens. C'était avant même l'apparition de Netflix, des plateformes, mais on sentait que, entre guillemets, l'industrie de ces univers-là, l'industrie liée à l'exploitation de ces talents, et notamment de l'image, allait vraiment venir et peser sur le développement de ces secteurs-là, notamment en Europe. Donc, on a un peu anticipé et on a fait en sorte que, notamment sur la partie de l'image, encore une fois, qui vient à côté, du métier traditionnel des agents. On a vu que l'image allait être un sujet clé. Donc, on a réfléchi, nous, à la possibilité de créer une plateforme et un mode juridique d'exploitation de droits à l'image qui pourrait satisfaire les talents, qui pourrait satisfaire les agents et qui permettrait, en fait, de créer un écosystème, une plateforme. intégrés. C'est ce qui est un peu nouveau par rapport à la manière dont les agents ont travaillé dans le passé, c'est que avant c'était assez compartimenté, là la puissance des réseaux et ce qui est venu aujourd'hui chambouler l'univers de l'image et des talents a conduit à créer ces plateformes et à créer des écosystèmes dans lesquels les professionnels autour du talent travailleraient ensemble, la main dans la main. Et ça, ça a été une évolution, et on va dans le sens de ces plateformes dans lesquelles on agrège les différents professionnels dont l'agent qui joue un rôle. clé, mais dans lequel on trouve aussi des avocats fiduciaires comme nous, des avocats qui sont des fois spécialisés sur tel ou tel sujet, de propriété intellectuelle, de droit des sociétés, de droit des contrats. Mais nous, en étant avocats fiduciaires, on crée la plateforme fiduciaire qui permet de loger le droit d'exploiter l'image, tous les droits de propriété intellectuelle qui sont au cœur de ces univers. C'est formidable, c'est un secteur en pleine mutation, en pleine évolution, et les professionnels sont invités, tous, à... tenir compte de cette évolution-là. C'est ce que j'ai trouvé, moi, passionnant.

  • Speaker #2

    On n'a pas des agents qui se disent mais là, il marche sur mes plates-bandes, il n'est pas agent, mais en même temps, il fait un peu le travail d'agent

  • Speaker #0

    Alors, tu as eu ça au début, et tu as eu ça notamment il y a une dizaine d'années, quand certains avocats ont milité, nous sommes auprès de l'Ordre, pour pousser un statut de mandataire, donc mandataire d'artiste, mandataire de sportif, qui a conduit certains avocats à penser qu'ils allaient pouvoir faire quasiment entièrement le métier d'agent. Et pour moi, c'était une erreur, parce qu'effectivement, ce métier-là d'avocat, c'est un métier avant tout de technicien. C'est un métier, quand tu vas voir un avocat, tu sais qu'il va te dire le droit, il va te conseiller sur beaucoup de sujets. Un agent, c'est un autre métier. C'est quelqu'un qui fait de la pure intermédiation, qui peut mener des activités de démarchage dans lesquelles l'avocat n'est pas formé initialement pour. C'est pour ça que nous, on s'est situés de manière complémentaire. On a eu l'idée de créer et de mettre à disposition des talents de leurs agents, de leur family office, de ceux qui les aident à gérer leur carrière au sens large et leurs intérêts économiques, on a proposé une plateforme de gestion des droits et des droits de propriété intellectuelle. Et ça, c'est vraiment nouveau. Et alors, tu as effectivement des gens qui peuvent voir des fois ça comme étant concurrent, mais quand tu rentres vraiment dans l'exploitation de ces droits-là, nous, on travaille la main dans la main avec les agents.

  • Speaker #1

    Et tes clients, c'est eux qui viennent vers toi ou c'est toi qui les choisis ?

  • Speaker #0

    Chaque histoire est un peu différente. Non, ça se fait par des rencontres. L'humain est central, parce qu'effectivement, derrière cette ingénierie, on en a parlé, c'est l'humain qui est au cœur de ça. Il Ausha fois, pour rejoindre ce que vous disiez, j'ai eu la chance d'accompagner deux très grandes personnalités, deux très grands champions, et ils sont tous singuliers, ils ont tous leur caractère, leur vision de la vie, leur qualité, leurs défauts, comme tout le monde. Et donc, on travaille bien pour ces gens-là quand on respecte 100% de ce qu'ils sont. Maintenant, il y a un business qui s'est développé. est-ce que tu veux faire en sorte que ton image soit associée à des marques ? Est-ce que tu veux vraiment essayer d'optimiser la gestion de ton image ? Et là, tout ce qu'on fait prend du sens. Ou est-ce que tu veux être plutôt discret ? Mais dans tous les cas, ton image, elle est au cœur de ton activité professionnelle. Parce que maintenant, il faut savoir qu'en parlant des réseaux sociaux, les réseaux sociaux sont devenus quand même intrusifs. Chaque personne a un portable. Il y a 10-15 ans, ils se méfiaient des paparazzis. Maintenant, il faut se méfier de tout le monde, parce que tout le monde avec un portable peut faire un... un film qui est intrusif dans ta vie privée.

  • Speaker #1

    Justement, on a une question qui est allée un peu dans ce sens. L'agent double, ce n'est pas justement cette personne qui doit être un petit peu entre ce que veut l'athlète ou sa représentation ou l'artiste, et les besoins économiques de faire fructifier son image, etc. Est-ce que ce n'est pas toujours un choix ? Tu dois être un petit peu entre les deux et savoir comment peser.

  • Speaker #0

    C'est une très bonne question et c'est vrai que moi, j'aime bien le titre de votre podcast, donc bravo pour le titre, c'est que... Effectivement, la situation et le rôle des agents, et d'une manière générale des professionnels et des gens qui sont à leur côté, mais les agents cristallisent beaucoup d'attention parce que c'est effectivement le point d'entrée pour une personnalité. Ils sont à la fois au service d'eux, et effectivement ils accompagnent, ils construisent et ils aident les talents à construire leur carrière, mais ils sont aussi dépendants des activités économiques qu'ils nouent pour le compte des personnalités. Et il se retrouve des fois quand la personnalité, pour une raison X ou Y, ou dérape ou ne va pas dans le sens de ce qui est attendu, il se retrouve un peu à devoir justifier ses comportements. Et moi, j'ai été très sensible, parce que j'ai fréquenté, j'ai été l'avocat, avant d'être avocat fiduciaire de beaucoup d'agents aussi, et j'ai été sensible à cette situation complexe. Et les personnalités ne se rendent pas toujours compte faute de temps, parce qu'ils sont, eux, absorbés par les tournages, ou par les compétitions, ou par les shows. ils ne se rendent pas toujours compte de l'ingratitude de ce métier-là. Et ils ne voient pas toujours ce qu'ils font. Et quelquefois, ils sont quittés. Des fois, il y a beaucoup de séparations. Des fois, elles sont même dures, explosives, entre certains agents et certaines personnalités. Mais je trouve important, au cœur de tous ces sujets passionnants, de tous ces secteurs, cinéma, musique, sport, c'est beaucoup de passion, c'est beaucoup d'irrationalité, c'est beaucoup d'égo aussi, il faut dire les choses. Et en fait, nous sommes, et les agents, les avocats, les attachés de presse, on faut mettre beaucoup de professionnels, des professionnels, on est formés pour accompagner ces personnalités-là. Mais le mélange de l'égo, l'irrationnel, même les chefs d'entreprise, quand ils viennent là-dedans, ils se font plaisir, des fois, ils retrouvent leur âme d'enfant. Il y a beaucoup, beaucoup de choses à gérer. Le rôle de l'agent, il est vraiment central. Et donc, rationaliser et essayer de créer à la fois du lien et de mettre surtout à la fois le respect et la bienveillance au cœur de ces secteurs-là, ce n'est pas toujours facile.

  • Speaker #2

    Il y a eu notamment deux divorces dans votre cas, on va peut-être les évoquer. Donc, Johan Gourcuff et Lormano Doux. Comment est-ce qu'on appréhende ce genre de moments ? Comment est-ce qu'on les a vécu ? Est-ce qu'on les explique ou bien sur le moment, on se le prend en pleine face ?

  • Speaker #0

    Alors, et ça rejoint votre sujet de l'agent, c'est que quand tu travailles et quand tu t'investis beaucoup, comme le font tous les agents pour les personnalités que tu représentes, effectivement, et chaque agent que vous interrogerez ici pourra vous le raconter, mais c'est valable pour les avocats aussi, en fait, tu peux effectivement des fois être congédié de manière injuste.

  • Speaker #2

    Mais comment tu l'as vécu, toi, sur le moment ?

  • Speaker #0

    Moi, je l'ai vécu parce que je devais le vivre, c'était mon destin, mais c'est difficile. Des fois, les agents peuvent faire aussi des bêtises, ont commis des erreurs, comme tout le monde. Mais au moins, on essaie d'avoir des discussions rationnelles. Il m'a paru important pour les artistes, pour les sportifs, pour les gens de talent, qu'ils aient aussi un moyen de jauger, d'apprécier, d'analyser les professionnels qu'ils ont autour d'eux de manière rationnelle. On se doit de rationaliser les choses, en tout cas d'accompagner ces gens de talent avec le plus haut niveau de professionnalisme, mais aussi avec des environnements qui sont pérennes. tu prends Michael Jackson, Marilyn Monroe, tu prends des gens qui ont entre guillemets mal fini. Il y en a beaucoup dans l'univers de la musique. Il y en a un peu dans le cinéma. Il y en a aussi un peu dans le sport. C'est qu'à un moment donné, ces sphères-là explosent. Elles explosent parce que la constante de la gestion du talent, c'est quand même la pression et l'exigence qui est autour de lui. Et plus tu mets d'enjeux financiers, d'enjeux économiques, plus cette pression augmente. Et souvent, l'agent, avec l'avocat, il est au cœur de cette pression-là.

  • Speaker #2

    C'est l'humain, du coup,

  • Speaker #0

    qui est central. C'est l'humain. C'est l'humain, mais les systèmes qu'on a créés économiques. autour de l'exploitation de ces droits de propriété intellectuelle, il est colossal. Ça repose toujours, et ça rejoint tout à fait ton point, sur les épaules de jeunes, plus ou moins jeunes, gens, hommes, femmes, qui ont un talent, qui savent chanter, qui savent produire une performance sportive, qui savent jouer la comédie. Et donc, il y a pour moi une responsabilité grande pour les professionnels, et encore une fois, l'agent est au cœur de ça, d'accompagner au mieux ces gens-là. Mais il se retrouve, lui, aujourd'hui, par la... financiarisation un peu de ces univers au cœur de systèmes qu'il faut comprendre, qu'il faut maîtriser et dans lesquels il faut bâtir l'écosystème du talent. Et ça, c'est passionnant. Effectivement, les agents se sont retrouvés à un moment donné un peu pas dépassés, ce n'est pas exactement le terme, mais se sont retrouvés au cœur d'un écosystème dans lequel ils ont eu besoin de se raccrocher à des professionnels qui allaient pouvoir les aider à développer ces activités économiques autour de leurs clients. Et c'est pour ça que pour moi, le... Le travail de l'agent aujourd'hui, il est complexe, mais il ne fonctionne bien que pour autant qu'on le sécurise aussi lui dans sa position. Et c'est pour ça qu'on s'est attaqué nous à l'image, parce que l'image, elle est le point commun de toutes ces activités-là.

  • Speaker #1

    Alors là, il y a une énorme opportunité, c'est les Jeux Olympiques, justement. Qu'est-ce que ça représente en termes d'opportunités, par exemple pour toi, pour tes représentations, pour la profession en général ?

  • Speaker #0

    C'est formidable, c'est vrai que c'est le moment où tu célèbres le sport dans le monde entier. Nous, on a la chance d'accompagner aujourd'hui quelqu'un comme Teddy Riner. Pour Teddy, aujourd'hui, c'est l'opportunité d'abord de montrer qu'il a toujours son talent depuis tant d'années. C'est l'opportunité de communier avec ses fans. C'est l'opportunité de réaliser le rêve d'une vie. Il a déjà eu plusieurs titres, mais aujourd'hui…

  • Speaker #2

    Il aura une saveur particulière.

  • Speaker #0

    C'est quand même la France. Chaque fois que tu célèbres dans un univers, c'est le sport, mais c'est valable, quand tu projettes à Cannes. C'est des moments d'émotion pour ces gens de talent qui est incroyable. Et nous, professionnels, autour, on essaie d'optimiser aussi ce temps-là parce qu'effectivement, il y a l'intérêt de beaucoup de marques. Donc, les marques vont vouloir s'associer à l'image de ces personnalités. Donc, notre rôle, nous, c'est d'accompagner tout ce business-là. Mais on le fait à 100% dans le respect de ce que veulent faire les personnes. Et vous citiez des personnalités, que ce soit Laure, Johan, ils avaient des images incroyables. C'était les numéros 1 quasiment dans leur secteur. Mais... L'un comme l'autre n'était pas très fan de pouvoir vraiment faire avec leur image tant de choses que ça. Donc, on a fait plutôt peu de choses, mais de très belles choses. Et Johan, par exemple, a pu être shooté par Bruce Weber, qui était un des plus grands photographes au monde, sans doute, aux États-Unis. Et chaque fois, c'était peu de choses, mais des choses qui leur faisaient plaisir, qui leur faisaient découvrir des univers. Et il faut que ce qui est fait à travers l'image soit aussi, pour moi, c'est clé, un moyen pour les personnalités de sortir un peu. de leur univers qui est de performer sur scène, dans un tournage ou dans un stade. Tout ce qu'on fait autour de l'image, c'est un moyen formidable de découvrir d'autres univers.

  • Speaker #2

    Si je te dis la petite mort, ça t'évoque quoi ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ce qu'on appelle la fin de la carrière des champions. C'est vrai que c'est un moment qui est difficile. Pour reprendre des exemples, moi je l'ai vécu avec Laure, ça a été compliqué parce qu'à un moment donné, les sunnites s'éteignent et quand tu décides un peu brutalement, comme c'était son cas, d'arrêter sa carrière, effectivement, c'est difficile parce que d'abord, tu as peur, ce qui était un peu son cas, que tout disparaisse, y compris parce que tu as envie. Donc, si tu perds ta source de revenus, tu es fragilisé. Donc, ça a été des moments vraiment durs humainement. Mais c'est là que, quand on est un professionnel, aux côtés des artistes ou des sportifs, c'est là que notre rôle prend aussi tout son sens. Parce qu'à la limite, quand tu rigoles, quand tout le monde vient vers toi, c'est facile. Tu vois, tu cueilles un peu. Les gens viennent vers toi, tu n'as qu'à bien optimiser les contrats qu'on te propose. Mais quand il n'y a plus personne, quand vraiment, d'un coup, quelqu'un annonce la fin de sa carrière, surtout quand c'est brutal, là, se pose la question de et après ?

  • Speaker #2

    Comment on prépare l'athlète ?

  • Speaker #0

    Tu ne prépares pas quand c'est brutal. Alors que quand ça arrive au fil du temps… Vous n'y attendez pas du tout pour l'or ? Ah non, tu ne t'y attends pas du tout.

  • Speaker #2

    Comment elle te l'annonce ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est un sujet intéressant parce que d'abord, ils sont tous… Peut-être encore plus dans le cinéma et la musique parce qu'ils ont des carrières longues, mais dans le sport, ils appréhendent ça parce qu'ils se retrouvent sortis de leur première vie à 30 ans, 35 ans. Donc, ils ont des vies et une vie entière à accomplir derrière. Donc, ils ne sont jamais préparés. Quelquefois, et moi, ça a été un peu le cas de Laure, quand tu crées des écosystèmes autour d'eux très forts avec beaucoup d'attentes, que ce soit la fédération, le public, les médias, les sponsors, finalement, ça leur crée aussi une pression. qu'il faut savoir gérer. Parce qu'au fond, et moi, c'était un peu le cas de Laure, à la fin, elle finissait par nager pour les autres. Et moi, ça a été un moment important dans ma carrière. J'ai su, ça s'est revenu à mes oreilles, qu'elle nageait plus vraiment pour elle. On m'a même dit, mais je crois, Didier, il n'est pas exclu qu'elle nage pour toi, entre guillemets, en tout cas, sous-entendu, pour tout ce que tu as fait autour d'elle. Et pour moi, c'était inenvisageable qu'elle ne nage pas pour elle et pour son plaisir. Donc, j'ai provoqué une réunion avec elle. On s'est mis à l'abri. des regards et beaucoup de choses et je lui ai vraiment posé la question les yeux dans les yeux mais lors font aujourd'hui si tu mets de côté parce que je savais si tu mets de côté les sponsors la fédération le public les français et les médias est ce que tu as encore envie de nager et elle m'a dit non je crois pas et on a arrêté sa carrière et c'est ça en fait tu ne peux pas aujourd'hui au motif que il ya de la pression boutique les enjeux et pourquoi je donne l'exemple tout à l'heure de ces exemples un peu dramatiques de Marilyn Monroe, de Michael Jackson, mais tu peux prendre Amy Winehouse plus récemment, c'est que quand ils sont au cœur de ces systèmes planétaires d'exploitation de leurs talents, quelle est la part vraiment de leur désir encore ? Et tu as effectivement des systèmes qui sont un peu oppressants aussi, parce qu'ils te mettent au cœur de quelque chose dans lequel tu dois performer. Et c'est pour ça que ça revient à votre sujet que je trouve passionnant, qui est quelle est la place de l'agent, quelle est la place de ces intermédiaires, de ces professionnels qui sont au cœur, parce que tu accompagnes ça, mais tu es aussi, toi, partie prenante d'un système, tu te nourris aussi parce que tu es rémunéré pour ce que tu fais. Et donc, ça renvoie en fait à la responsabilité aussi de chacun. Ça te renvoie à ta conscience, ça te renvoie à la place que tu accordes, toi, dans la vie, à la vie, quoi, à des valeurs qui, pour moi, sont clés, qui sont la bienveillance, le respect. Et tu dois faire la part des choses entre le business, entre effectivement, et voilà, moi, je ne suis pas non plus mère Thérésa, je fais un business, mais ça renvoie à la conscience de chacun de dans quelle mesure j'ai envie d'influencer ça et dans la bonne direction. Il faut expliquer aussi à ces gens de talent, oui, tu rentres dans un système et voilà quelle va être ta position, voilà quelle va être la valeur de ton image et comment elle peut être exploitée par tous ces gens-là. Est-ce que tu as envie de faire ça ou pas ? Et dans quelle proportion tu as envie de le faire ? Et si tu n'as pas envie de le faire, comment on peut organiser le suivi de ta carrière ? pour te protéger aussi. Et tu as des gens qui ne font pas de publicité, tu as des gens qui vivent un peu, tu prends le cas de Zidane, il a fait quelques pubs, il n'a pas non plus, avec le talent qui était le sien, il aurait pu faire beaucoup plus de choses. Tu prends celui d'Embapé, il commence à faire des choses, on verra comment il se situe par rapport à ça. Quand tu travailles bien ton image, quand elle émeut les gens et quand tu réussis à la rendre cohérente. dans ces univers-là, c'est d'une puissance inégalée.

  • Speaker #1

    Et à l'inverse, quand tu as des personnes qui sont beaucoup moins médiatisées, qui sont moins connues, etc., est-ce que justement c'est plus difficile de les aider à préparer leur retraite ? Comment ils font, des personnes qui ont peut-être un coussin financier moins important, etc. ? Comment tu les accompagnes sur cette transition ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est un sujet qui est majeur, tu as tout à fait raison. Alors, tu as des gens qui ne sont pas inquiets, parce que ça dépend aussi où tu places dans la vie ton besoin matériel. Tout le monde n'a pas le même besoin. Donc, ça, c'est déjà le point de départ. C'est où est-ce que tu as envie d'aller sur le plan économique ? Mais effectivement, tu as raison. Ce que je trouve intéressant, moi, dans ce qu'on fait sur l'image, c'est que tu peux ne pas être une méga star, mais si tes valeurs sont fortes, et prends tout ce qui se passe aujourd'hui dans l'univers de l'environnement, et du RSE, c'est-à-dire de la responsabilité sociale et environnementale, tu as des gens de grands commitments, de grands engagements dans ces univers-là, qui ne sont pas forcément des méga stars. mais qui intéressent beaucoup les marques. Et tu as aujourd'hui tout un pan du secteur économique qui est à la recherche de personnalités, mais qui sont réellement engagées. Parce que tout le monde peut dire aujourd'hui je suis plus ou moins engagé tu peux raconter des histoires et tu peux faire du storytelling à travers tes réseaux.

  • Speaker #2

    Donc là, c'est les marques qui s'adaptent.

  • Speaker #0

    Alors les marques, elles recherchent des personnalités. Et là, l'agent, il peut être celui qui va expliquer pourquoi telle personnalité, tel acteur ou telle comédienne qui n'est peut-être pas la plus bankable va vraiment venir. accompagner et aider la marque à positionner et à se faire l'écho de ce qu'elle va faire dans l'univers du RSE. Et ça, c'est vraiment intéressant parce que ça donne à des personnalités qui ne sont peut-être pas les méga stars l'opportunité, effectivement, de jouer un rôle.

  • Speaker #2

    Tu peux expliquer le RSE juste ?

  • Speaker #0

    C'est la responsabilité sociale et environnementale. C'est ce qui fait qu'aujourd'hui, les marques doivent non seulement performer sur le plan économique, mais on leur demande aussi, la société leur demande, il y a même des lois pour, d'investir dans ces univers-là.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as un mot de la fin, un conseil que tu donnerais à... quelqu'un qui... Un agent qui démarre...

  • Speaker #0

    Oui, c'est intéressant. C'est de croire d'abord dans ce qu'il fait parce que ces univers-là, et je pense que dans les années qui viennent, ça va être encore plus puissant. Les gens de talent, je les appelle comme ça, pardon, c'est peut-être un peu l'expression, mais ont besoin de personnes à leur côté pour les comprendre, déjà, pour comprendre parce que des fois, ils se retrouvent avec un talent mais ils ne le vivent pas toujours très bien. Ils peuvent se retrouver aussi des fois exposés à des choses où ils ne souhaitaient pas être exposés, devenir une star, occuper tant de... de sujets sur les réseaux sociaux. Donc, il faut les comprendre. Il faut les accompagner professionnellement. Il y a beaucoup de business, il y a beaucoup de sophistication financière, juridique autour d'elles, faisant en sorte qu'ils soient bien représentés et qu'ils aient aussi leur morceau du gâteau. Tout ça pour leur bonheur. Je crois que s'il y a un mois à la fin à retenir, il ne faut pas oublier d'être heureux.

  • Speaker #1

    Merci de nous avoir écoutés jusqu'au bout. Et maintenant, c'est à vous d'entrer en action. Votre mission, si vous l'acceptez, laissez 5 étoiles et un commentaire sur votre... plateforme d'écoute. Abonnez-vous au podcast, à notre chaîne YouTube et à notre compte Instagram pour des contenus exclusifs et surtout, n'hésitez pas à partager autour de vous. Agent Double est un podcast indépendant. S'il vous a plu et pour qu'on puisse continuer à le développer, vous pouvez nous soutenir en cliquant sur le lien dans le descriptif de l'épisode. On compte sur vous et on se retrouve dans deux semaines pour un nouveau numéro d'Agent Double.

Description

Dans son domaine, Didier Poulmaire est un ponte. Ou devrions-nous plutôt dire…dans ses domaines ! Premier avocat fiduciaire de France - qui représente des sportifs de haut niveau tels que Teddy Riner ou Cassandre Beaugrand -, Didier Poulmaire est également arbitre auprès du Tribunal Abritral du Sport (TAS) et président du Think Thank « Sport et Citoyenneté ».


Une vie à mille à l’heure donc, mais où l’avocat prend le temps de s’arrêter un instant chez nous pour nous parler des droits à l’image et de tout l’écosystème qui en découle.


Au passage, Maître Poulmaire évoque, non sans émotion, ses anciennes collaborations avec la nageuse olympique Laure Manaudou et le footballeur Yohann Gourcuff. Un témoignage édifiant.


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Agent Double est un podcast indépendant sur une idée originale de Nayla Khalek, conçu, produit et animé par Pascale Wakim et Rand Khalek.


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Gratitude à notre fabuleuse équipe !


Vidéo et montage: Laetitia Moya Moukarzel

Son: Benjamin Lagadec

Graphisme: Yara Mehdi

Musique: Pascale Wakim

Mixage Musique: Eudoxe Parrain


Remerciements particuliers à Florian Rusterholtz pour son précieux coup de main sur les tournages 🙏


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Au fond, et moi c'était un peu le cas de Laure, à la fin, elle finissait par nager pour les autres. Et moi, ça a été un moment important dans ma carrière. J'ai su, ça s'est revenu à mes oreilles, qu'elle nageait plus vraiment pour elle. On m'a même dit, mais je crois, Didier, il n'est pas exclu qu'elle nage pour toi, entre guillemets, en tout cas sous-entendu pour tout ce que tu as fait autour d'elle. Et pour moi, c'était inenvisageable qu'elle ne nage pas pour elle et pour son plaisir. Donc, j'ai provoqué une réunion avec elle. On s'est mis à l'abri. des regards et beaucoup de choses. Et je lui ai vraiment posé la question les yeux dans les yeux. Mais alors, au fond, aujourd'hui, si tu mets de côté, parce que je savais, si tu mets de côté les sponsors, la fédération, le public, les Français, les médias, est-ce que tu as encore envie de nager ? Et elle m'a dit non, je ne crois pas. Et on a arrêté sa carrière. Agent double.

  • Speaker #1

    Je suis Pascal Wachim.

  • Speaker #2

    Je suis Rancalec.

  • Speaker #1

    Vous écoutez Agent double. le podcast qui dévoile les secrets des relations agent-talent.

  • Speaker #2

    Un jeudi sur deux, nous recevons un ou une invitée qui vient nous parler de ce métier si particulier, celui d'agent. Le podcast Agent Double, c'est mettre pour une fois dans la lumière celles et ceux qui œuvrent dans l'ombre pour le succès des autres.

  • Speaker #1

    Pour ne rater aucune de nos missions, abonnez-vous à notre chaîne YouTube Agent Double ou sur votre plateforme d'écoute préférée.

  • Speaker #2

    Pour des contenus exclusifs, suivez notre page Instagram Agent Double Podcast. Aujourd'hui dans Agent Double, nous recevons... Un homme à l'itinéraire singulier et très riche, un rôle multicasquette en soi, à la fois avocat de sportif de haut niveau, arbitre auprès du tribunal arbitral du sport, président du think tank sport et citoyenneté, tout ça à la fois, et il trouve tout de même le temps d'être parmi nous pour nous parler de son parcours. Bonjour Didier Poulmer.

  • Speaker #0

    On rentre dans le vif du sujet tout de suite. Tout de suite. Donc je suis avocat, mais c'est vrai que moi je me suis retrouvé dans des univers de talent, beaucoup dans le sport mais aussi dans le cinéma. où je faisais mon métier d'avocat, mais le cœur de mon activité était de structurer et d'aider les personnalités et les agents, quelquefois, à optimiser la gestion de leur image. Parce que l'image, au fil du temps, est devenue un droit, celui d'exploiter l'image, qui est au cœur d'une économie colossale. On pense à tout ce qui est publicité, mais on pense aussi à tout ce qui est diffusion d'images, que ce soit à travers de la retransmission de matchs. de pratique sportive ou alors de cinéma ou de musique, l'image est au cœur de cet énorme business de la gestion de talent.

  • Speaker #2

    Pour ceux qui ne le savent pas, tu as été l'agent de l'Ormanodou, de l'agent, l'avocat qui représentait l'Ormanodou, Johan Gourcuff également, aujourd'hui l'analyseur Marita Barli ou l'athlète paralympique Arnaud Assoumani. Comment ça t'est venu cette idée de représenter des sportifs ?

  • Speaker #0

    Alors, ça ne m'est pas venu spontanément, c'est que j'ai été formé pour être un avocat dans le domaine des affaires, dans le monde économique. Et j'avais comme passion effectivement le sport et j'ai commencé vraiment tout en bas de l'échelle, entre guillemets, avec des... Là, c'était un pilote de karting, donc c'était vraiment tout en bas, dans mon métier d'avocat. Mais effectivement, quand tu es avocat, tu représentes les intérêts de ton client. Et dans ces univers où les agents n'étaient pas présents, et on parlera d'un mot de l'homme à ne d'où, effectivement... Ce qui s'est passé, c'est qu'il a fallu que je représente mes clients sans agent. Donc les médias, notamment quand j'ai accompagné la carrière de Lorma Dedoux, me présentaient quelquefois comme un agent, parce qu'ils savaient que j'étais avocat, mais c'était plus simple de dire agent qu'avocat. Donc on travaille dans tous les univers, sport, musique, cinéma, avec un gros focus sur le sport, parce qu'historiquement j'ai été présent dans le sport. Mais c'est effectivement en commençant dans le sport que je me suis intéressé à la représentation des athlètes. Et avec le... un focus important sur la manière d'optimiser la gestion de l'image, mais également de la sécuriser. D'où l'importance de mon métier d'avocat, c'est qu'il y a une dimension d'optimisation, et là ça se rapproche un peu de ce que font les agents, et on travaille la main dans la main avec les agents, mais également de sécurisation, parce que la gestion de l'image suppose de la sécuriser.

  • Speaker #2

    Et juste pour rebondir, pour que les gens comprennent bien, qu'est-ce que tu fais toi qu'un agent ne fait pas ?

  • Speaker #0

    Alors nous, en fait, au fil du temps, et c'est vraiment le cœur de notre activité aujourd'hui, on a trouvé... Un schéma d'exploitation de l'image qui permet aujourd'hui aux personnalités de transférer le droit d'exploiter l'image dans un véhicule juridique qui a été adopté par la France, qui s'appelle la fiducie. Et aujourd'hui, on opère et on gère des plateformes fiduciaires qui, elles, gèrent l'image de personnalité. Et on le fait effectivement la main dans la main avec les agents, parce que les agents, eux, ont un rôle d'intermédiation. Ils représentent vraiment leurs clients et leurs clientes dans un rôle pour trouver des films, pour les placer dans des équipes. Nous, on est vraiment focus sur la manière de structurer et d'exploiter l'image. Et l'image, elle est omniprésente. Donc, on travaille effectivement, quand il y a des agents, on la met dans la main avec les agents. Quand il n'y a pas d'agents, on travaille avec nos clients directement, nos constituants de fiducie.

  • Speaker #1

    Alors justement, l'image étant très importante, comment tu as fait pour travailler dans un contexte, par exemple, avec un Johan Gourcuff, qui lui préfère être justement plutôt dans l'ombre, pas très privé. Et comment tu fais pour exploiter l'image d'un athlète qui n'est pas du tout dans cet état d'esprit forcément ?

  • Speaker #0

    Toutes les personnalités dans tous ces trois univers, sport, musique, cinéma, télévision, de toute façon, leur image, elle est là. Ils ne peuvent pas être dans leur coin, sinon ils ne sont pas diffusés. Et l'image et l'intérêt d'exploiter l'image est né de la médiatisation de la pratique, soit de sport, soit d'un talent qui soit cinématographique ou musical. Et donc, la diffusion de ce talent, son exploitation, a créé l'image de ces personnalités. Et on peut remonter très loin dans le temps, et c'est encore plus vrai maintenant, avec la digitalisation, avec l'explosion de l'Internet et tout ce qui s'est passé. Donc, l'image est au cœur de ce business. Et donc, il a été intéressant, nous, de regarder la manière dans le sport, dont on pouvait... vraiment optimiser l'exploitation de ce droit-là. Donc, on a été amené, alors bien entendu, et c'est pour répondre à ta question, systématiquement en fonction de ce que veut faire la personnalité. Il y a des personnalités qui adorent se mettre en scène, entre guillemets, ou qui prennent plaisir à le faire, et il y en a d'autres, plus réservées, qui ne sont pas très à l'aise. Et donc, on a travaillé avec des professionnels qui ont l'habitude, et notamment, on a travaillé avec un certain nombre d'agences de production de contenu. Donc, notre rôle a été de... de coordonner, de structurer et de créer des passerelles entre des professionnels qui avaient l'habitude d'exploiter cette image-là et nous, certains de nos clients. Et ce qui a été intéressant, notamment dans l'univers du sport, quand les personnalités n'avaient pas trop le temps, ça a été de déterminer comment on pouvait créer beaucoup de contenu en très peu de temps. Il y a une création de contenu, il se peut quelquefois qu'un même shooting serve à la fois à produire du contenu pour les médias, pour la presse ou pour le digital, mais serve aussi à répondre aux attentes d'une marque. Donc, il y a eu un travail d'optimisation. Et c'est vrai que le sport était relativement en avance parce que compte tenu des rythmes d'entraînement des athlètes de haut niveau, il a fallu vraiment travailler la main dans la main avec des gens qui avaient cette habitude-là. Donc cette interpénétration et cette convergence de tous ces supports a été passionnante et ça s'est fait sur 10-15 ans.

  • Speaker #2

    En quoi les réseaux sociaux ont bouleversé l'image, la manière dont on travaille l'image de quelqu'un ? Comment c'est venu cette évolution, cette révolution ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est une question technique complexe. Moi, je ne prétends pas avoir... Je peux parler de ce qu'on a vécu, nous. Je ne suis pas forcément un théoricien de ces sujets-là, mais ça a chamboulé vraiment la manière dont on créait du contenu et dont on les a structurés pour le proposer aux marques. Ça, c'est une première chose. Et ensuite, pour les agents, parce que c'est quand même le sujet qui nous réunit aujourd'hui, ça a fait évoluer leur pratique parce que les personnalités qui sont sur les réseaux, en fait, sont désormais directement accessibles. plus ou moins parce qu'ils ont des professionnels qui les aident à gérer les réseaux, mais l'intermédiation qu'on connaissait à travers les agents a été un peu révolutionnée par le fait que les personnalités sont aujourd'hui directement accessibles. Ça a nécessité de discipliner cette explosion de l'accession aux gens de talent. Et ça s'est fait au fil du temps, aujourd'hui ça fonctionne bien, mais ça a surtout été dans l'univers économique dans lequel on se situe, dans l'interface entre les marques et les personnalités, un très bon moyen d'ajouter une nouvelle corde. à l'arc de l'exploitation de l'image des personnalités. Et c'est devenu un business qui est aujourd'hui très important, qui est en plus planétaire, là où avant on était plutôt sur des marchés, il y avait le marché européen, le marché américain, le marché asiatique. Cette désintermédiation et cette explosion des réseaux sociaux nous a conduit à appréhender le monde comme un terrain de jeu d'exploitation de l'image. Et nous, effectivement, aujourd'hui, on a accompagné des marques qui s'intéressaient à des personnalités et donc on travaille avec des agents. y compris des agents étrangers, notamment américains, pour faire la passerelle entre les marques et ces personnalités-là. Et on travaille la main dans la main avec les agents.

  • Speaker #1

    Et donc, en fait, quelque part en France, toi et ton équipe, vous avez été avant-gardistes sur la façon de gérer l'interface entre l'image et les artistes, les athlètes.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si c'est avant-gardiste. En tout cas, j'ai eu la chance de travailler aux États-Unis, détaché à mon état en cabine américain. Donc, j'ai vu qu'aux États-Unis... ils industrialisaient un peu ces process. Ils étaient frappés par le fait que ça allait arriver, où je voyais quand même les marques arriver avec beaucoup de moyens. C'était avant même l'apparition de Netflix, des plateformes, mais on sentait que, entre guillemets, l'industrie de ces univers-là, l'industrie liée à l'exploitation de ces talents, et notamment de l'image, allait vraiment venir et peser sur le développement de ces secteurs-là, notamment en Europe. Donc, on a un peu anticipé et on a fait en sorte que, notamment sur la partie de l'image, encore une fois, qui vient à côté, du métier traditionnel des agents. On a vu que l'image allait être un sujet clé. Donc, on a réfléchi, nous, à la possibilité de créer une plateforme et un mode juridique d'exploitation de droits à l'image qui pourrait satisfaire les talents, qui pourrait satisfaire les agents et qui permettrait, en fait, de créer un écosystème, une plateforme. intégrés. C'est ce qui est un peu nouveau par rapport à la manière dont les agents ont travaillé dans le passé, c'est que avant c'était assez compartimenté, là la puissance des réseaux et ce qui est venu aujourd'hui chambouler l'univers de l'image et des talents a conduit à créer ces plateformes et à créer des écosystèmes dans lesquels les professionnels autour du talent travailleraient ensemble, la main dans la main. Et ça, ça a été une évolution, et on va dans le sens de ces plateformes dans lesquelles on agrège les différents professionnels dont l'agent qui joue un rôle. clé, mais dans lequel on trouve aussi des avocats fiduciaires comme nous, des avocats qui sont des fois spécialisés sur tel ou tel sujet, de propriété intellectuelle, de droit des sociétés, de droit des contrats. Mais nous, en étant avocats fiduciaires, on crée la plateforme fiduciaire qui permet de loger le droit d'exploiter l'image, tous les droits de propriété intellectuelle qui sont au cœur de ces univers. C'est formidable, c'est un secteur en pleine mutation, en pleine évolution, et les professionnels sont invités, tous, à... tenir compte de cette évolution-là. C'est ce que j'ai trouvé, moi, passionnant.

  • Speaker #2

    On n'a pas des agents qui se disent mais là, il marche sur mes plates-bandes, il n'est pas agent, mais en même temps, il fait un peu le travail d'agent

  • Speaker #0

    Alors, tu as eu ça au début, et tu as eu ça notamment il y a une dizaine d'années, quand certains avocats ont milité, nous sommes auprès de l'Ordre, pour pousser un statut de mandataire, donc mandataire d'artiste, mandataire de sportif, qui a conduit certains avocats à penser qu'ils allaient pouvoir faire quasiment entièrement le métier d'agent. Et pour moi, c'était une erreur, parce qu'effectivement, ce métier-là d'avocat, c'est un métier avant tout de technicien. C'est un métier, quand tu vas voir un avocat, tu sais qu'il va te dire le droit, il va te conseiller sur beaucoup de sujets. Un agent, c'est un autre métier. C'est quelqu'un qui fait de la pure intermédiation, qui peut mener des activités de démarchage dans lesquelles l'avocat n'est pas formé initialement pour. C'est pour ça que nous, on s'est situés de manière complémentaire. On a eu l'idée de créer et de mettre à disposition des talents de leurs agents, de leur family office, de ceux qui les aident à gérer leur carrière au sens large et leurs intérêts économiques, on a proposé une plateforme de gestion des droits et des droits de propriété intellectuelle. Et ça, c'est vraiment nouveau. Et alors, tu as effectivement des gens qui peuvent voir des fois ça comme étant concurrent, mais quand tu rentres vraiment dans l'exploitation de ces droits-là, nous, on travaille la main dans la main avec les agents.

  • Speaker #1

    Et tes clients, c'est eux qui viennent vers toi ou c'est toi qui les choisis ?

  • Speaker #0

    Chaque histoire est un peu différente. Non, ça se fait par des rencontres. L'humain est central, parce qu'effectivement, derrière cette ingénierie, on en a parlé, c'est l'humain qui est au cœur de ça. Il Ausha fois, pour rejoindre ce que vous disiez, j'ai eu la chance d'accompagner deux très grandes personnalités, deux très grands champions, et ils sont tous singuliers, ils ont tous leur caractère, leur vision de la vie, leur qualité, leurs défauts, comme tout le monde. Et donc, on travaille bien pour ces gens-là quand on respecte 100% de ce qu'ils sont. Maintenant, il y a un business qui s'est développé. est-ce que tu veux faire en sorte que ton image soit associée à des marques ? Est-ce que tu veux vraiment essayer d'optimiser la gestion de ton image ? Et là, tout ce qu'on fait prend du sens. Ou est-ce que tu veux être plutôt discret ? Mais dans tous les cas, ton image, elle est au cœur de ton activité professionnelle. Parce que maintenant, il faut savoir qu'en parlant des réseaux sociaux, les réseaux sociaux sont devenus quand même intrusifs. Chaque personne a un portable. Il y a 10-15 ans, ils se méfiaient des paparazzis. Maintenant, il faut se méfier de tout le monde, parce que tout le monde avec un portable peut faire un... un film qui est intrusif dans ta vie privée.

  • Speaker #1

    Justement, on a une question qui est allée un peu dans ce sens. L'agent double, ce n'est pas justement cette personne qui doit être un petit peu entre ce que veut l'athlète ou sa représentation ou l'artiste, et les besoins économiques de faire fructifier son image, etc. Est-ce que ce n'est pas toujours un choix ? Tu dois être un petit peu entre les deux et savoir comment peser.

  • Speaker #0

    C'est une très bonne question et c'est vrai que moi, j'aime bien le titre de votre podcast, donc bravo pour le titre, c'est que... Effectivement, la situation et le rôle des agents, et d'une manière générale des professionnels et des gens qui sont à leur côté, mais les agents cristallisent beaucoup d'attention parce que c'est effectivement le point d'entrée pour une personnalité. Ils sont à la fois au service d'eux, et effectivement ils accompagnent, ils construisent et ils aident les talents à construire leur carrière, mais ils sont aussi dépendants des activités économiques qu'ils nouent pour le compte des personnalités. Et il se retrouve des fois quand la personnalité, pour une raison X ou Y, ou dérape ou ne va pas dans le sens de ce qui est attendu, il se retrouve un peu à devoir justifier ses comportements. Et moi, j'ai été très sensible, parce que j'ai fréquenté, j'ai été l'avocat, avant d'être avocat fiduciaire de beaucoup d'agents aussi, et j'ai été sensible à cette situation complexe. Et les personnalités ne se rendent pas toujours compte faute de temps, parce qu'ils sont, eux, absorbés par les tournages, ou par les compétitions, ou par les shows. ils ne se rendent pas toujours compte de l'ingratitude de ce métier-là. Et ils ne voient pas toujours ce qu'ils font. Et quelquefois, ils sont quittés. Des fois, il y a beaucoup de séparations. Des fois, elles sont même dures, explosives, entre certains agents et certaines personnalités. Mais je trouve important, au cœur de tous ces sujets passionnants, de tous ces secteurs, cinéma, musique, sport, c'est beaucoup de passion, c'est beaucoup d'irrationalité, c'est beaucoup d'égo aussi, il faut dire les choses. Et en fait, nous sommes, et les agents, les avocats, les attachés de presse, on faut mettre beaucoup de professionnels, des professionnels, on est formés pour accompagner ces personnalités-là. Mais le mélange de l'égo, l'irrationnel, même les chefs d'entreprise, quand ils viennent là-dedans, ils se font plaisir, des fois, ils retrouvent leur âme d'enfant. Il y a beaucoup, beaucoup de choses à gérer. Le rôle de l'agent, il est vraiment central. Et donc, rationaliser et essayer de créer à la fois du lien et de mettre surtout à la fois le respect et la bienveillance au cœur de ces secteurs-là, ce n'est pas toujours facile.

  • Speaker #2

    Il y a eu notamment deux divorces dans votre cas, on va peut-être les évoquer. Donc, Johan Gourcuff et Lormano Doux. Comment est-ce qu'on appréhende ce genre de moments ? Comment est-ce qu'on les a vécu ? Est-ce qu'on les explique ou bien sur le moment, on se le prend en pleine face ?

  • Speaker #0

    Alors, et ça rejoint votre sujet de l'agent, c'est que quand tu travailles et quand tu t'investis beaucoup, comme le font tous les agents pour les personnalités que tu représentes, effectivement, et chaque agent que vous interrogerez ici pourra vous le raconter, mais c'est valable pour les avocats aussi, en fait, tu peux effectivement des fois être congédié de manière injuste.

  • Speaker #2

    Mais comment tu l'as vécu, toi, sur le moment ?

  • Speaker #0

    Moi, je l'ai vécu parce que je devais le vivre, c'était mon destin, mais c'est difficile. Des fois, les agents peuvent faire aussi des bêtises, ont commis des erreurs, comme tout le monde. Mais au moins, on essaie d'avoir des discussions rationnelles. Il m'a paru important pour les artistes, pour les sportifs, pour les gens de talent, qu'ils aient aussi un moyen de jauger, d'apprécier, d'analyser les professionnels qu'ils ont autour d'eux de manière rationnelle. On se doit de rationaliser les choses, en tout cas d'accompagner ces gens de talent avec le plus haut niveau de professionnalisme, mais aussi avec des environnements qui sont pérennes. tu prends Michael Jackson, Marilyn Monroe, tu prends des gens qui ont entre guillemets mal fini. Il y en a beaucoup dans l'univers de la musique. Il y en a un peu dans le cinéma. Il y en a aussi un peu dans le sport. C'est qu'à un moment donné, ces sphères-là explosent. Elles explosent parce que la constante de la gestion du talent, c'est quand même la pression et l'exigence qui est autour de lui. Et plus tu mets d'enjeux financiers, d'enjeux économiques, plus cette pression augmente. Et souvent, l'agent, avec l'avocat, il est au cœur de cette pression-là.

  • Speaker #2

    C'est l'humain, du coup,

  • Speaker #0

    qui est central. C'est l'humain. C'est l'humain, mais les systèmes qu'on a créés économiques. autour de l'exploitation de ces droits de propriété intellectuelle, il est colossal. Ça repose toujours, et ça rejoint tout à fait ton point, sur les épaules de jeunes, plus ou moins jeunes, gens, hommes, femmes, qui ont un talent, qui savent chanter, qui savent produire une performance sportive, qui savent jouer la comédie. Et donc, il y a pour moi une responsabilité grande pour les professionnels, et encore une fois, l'agent est au cœur de ça, d'accompagner au mieux ces gens-là. Mais il se retrouve, lui, aujourd'hui, par la... financiarisation un peu de ces univers au cœur de systèmes qu'il faut comprendre, qu'il faut maîtriser et dans lesquels il faut bâtir l'écosystème du talent. Et ça, c'est passionnant. Effectivement, les agents se sont retrouvés à un moment donné un peu pas dépassés, ce n'est pas exactement le terme, mais se sont retrouvés au cœur d'un écosystème dans lequel ils ont eu besoin de se raccrocher à des professionnels qui allaient pouvoir les aider à développer ces activités économiques autour de leurs clients. Et c'est pour ça que pour moi, le... Le travail de l'agent aujourd'hui, il est complexe, mais il ne fonctionne bien que pour autant qu'on le sécurise aussi lui dans sa position. Et c'est pour ça qu'on s'est attaqué nous à l'image, parce que l'image, elle est le point commun de toutes ces activités-là.

  • Speaker #1

    Alors là, il y a une énorme opportunité, c'est les Jeux Olympiques, justement. Qu'est-ce que ça représente en termes d'opportunités, par exemple pour toi, pour tes représentations, pour la profession en général ?

  • Speaker #0

    C'est formidable, c'est vrai que c'est le moment où tu célèbres le sport dans le monde entier. Nous, on a la chance d'accompagner aujourd'hui quelqu'un comme Teddy Riner. Pour Teddy, aujourd'hui, c'est l'opportunité d'abord de montrer qu'il a toujours son talent depuis tant d'années. C'est l'opportunité de communier avec ses fans. C'est l'opportunité de réaliser le rêve d'une vie. Il a déjà eu plusieurs titres, mais aujourd'hui…

  • Speaker #2

    Il aura une saveur particulière.

  • Speaker #0

    C'est quand même la France. Chaque fois que tu célèbres dans un univers, c'est le sport, mais c'est valable, quand tu projettes à Cannes. C'est des moments d'émotion pour ces gens de talent qui est incroyable. Et nous, professionnels, autour, on essaie d'optimiser aussi ce temps-là parce qu'effectivement, il y a l'intérêt de beaucoup de marques. Donc, les marques vont vouloir s'associer à l'image de ces personnalités. Donc, notre rôle, nous, c'est d'accompagner tout ce business-là. Mais on le fait à 100% dans le respect de ce que veulent faire les personnes. Et vous citiez des personnalités, que ce soit Laure, Johan, ils avaient des images incroyables. C'était les numéros 1 quasiment dans leur secteur. Mais... L'un comme l'autre n'était pas très fan de pouvoir vraiment faire avec leur image tant de choses que ça. Donc, on a fait plutôt peu de choses, mais de très belles choses. Et Johan, par exemple, a pu être shooté par Bruce Weber, qui était un des plus grands photographes au monde, sans doute, aux États-Unis. Et chaque fois, c'était peu de choses, mais des choses qui leur faisaient plaisir, qui leur faisaient découvrir des univers. Et il faut que ce qui est fait à travers l'image soit aussi, pour moi, c'est clé, un moyen pour les personnalités de sortir un peu. de leur univers qui est de performer sur scène, dans un tournage ou dans un stade. Tout ce qu'on fait autour de l'image, c'est un moyen formidable de découvrir d'autres univers.

  • Speaker #2

    Si je te dis la petite mort, ça t'évoque quoi ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ce qu'on appelle la fin de la carrière des champions. C'est vrai que c'est un moment qui est difficile. Pour reprendre des exemples, moi je l'ai vécu avec Laure, ça a été compliqué parce qu'à un moment donné, les sunnites s'éteignent et quand tu décides un peu brutalement, comme c'était son cas, d'arrêter sa carrière, effectivement, c'est difficile parce que d'abord, tu as peur, ce qui était un peu son cas, que tout disparaisse, y compris parce que tu as envie. Donc, si tu perds ta source de revenus, tu es fragilisé. Donc, ça a été des moments vraiment durs humainement. Mais c'est là que, quand on est un professionnel, aux côtés des artistes ou des sportifs, c'est là que notre rôle prend aussi tout son sens. Parce qu'à la limite, quand tu rigoles, quand tout le monde vient vers toi, c'est facile. Tu vois, tu cueilles un peu. Les gens viennent vers toi, tu n'as qu'à bien optimiser les contrats qu'on te propose. Mais quand il n'y a plus personne, quand vraiment, d'un coup, quelqu'un annonce la fin de sa carrière, surtout quand c'est brutal, là, se pose la question de et après ?

  • Speaker #2

    Comment on prépare l'athlète ?

  • Speaker #0

    Tu ne prépares pas quand c'est brutal. Alors que quand ça arrive au fil du temps… Vous n'y attendez pas du tout pour l'or ? Ah non, tu ne t'y attends pas du tout.

  • Speaker #2

    Comment elle te l'annonce ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est un sujet intéressant parce que d'abord, ils sont tous… Peut-être encore plus dans le cinéma et la musique parce qu'ils ont des carrières longues, mais dans le sport, ils appréhendent ça parce qu'ils se retrouvent sortis de leur première vie à 30 ans, 35 ans. Donc, ils ont des vies et une vie entière à accomplir derrière. Donc, ils ne sont jamais préparés. Quelquefois, et moi, ça a été un peu le cas de Laure, quand tu crées des écosystèmes autour d'eux très forts avec beaucoup d'attentes, que ce soit la fédération, le public, les médias, les sponsors, finalement, ça leur crée aussi une pression. qu'il faut savoir gérer. Parce qu'au fond, et moi, c'était un peu le cas de Laure, à la fin, elle finissait par nager pour les autres. Et moi, ça a été un moment important dans ma carrière. J'ai su, ça s'est revenu à mes oreilles, qu'elle nageait plus vraiment pour elle. On m'a même dit, mais je crois, Didier, il n'est pas exclu qu'elle nage pour toi, entre guillemets, en tout cas, sous-entendu, pour tout ce que tu as fait autour d'elle. Et pour moi, c'était inenvisageable qu'elle ne nage pas pour elle et pour son plaisir. Donc, j'ai provoqué une réunion avec elle. On s'est mis à l'abri. des regards et beaucoup de choses et je lui ai vraiment posé la question les yeux dans les yeux mais lors font aujourd'hui si tu mets de côté parce que je savais si tu mets de côté les sponsors la fédération le public les français et les médias est ce que tu as encore envie de nager et elle m'a dit non je crois pas et on a arrêté sa carrière et c'est ça en fait tu ne peux pas aujourd'hui au motif que il ya de la pression boutique les enjeux et pourquoi je donne l'exemple tout à l'heure de ces exemples un peu dramatiques de Marilyn Monroe, de Michael Jackson, mais tu peux prendre Amy Winehouse plus récemment, c'est que quand ils sont au cœur de ces systèmes planétaires d'exploitation de leurs talents, quelle est la part vraiment de leur désir encore ? Et tu as effectivement des systèmes qui sont un peu oppressants aussi, parce qu'ils te mettent au cœur de quelque chose dans lequel tu dois performer. Et c'est pour ça que ça revient à votre sujet que je trouve passionnant, qui est quelle est la place de l'agent, quelle est la place de ces intermédiaires, de ces professionnels qui sont au cœur, parce que tu accompagnes ça, mais tu es aussi, toi, partie prenante d'un système, tu te nourris aussi parce que tu es rémunéré pour ce que tu fais. Et donc, ça renvoie en fait à la responsabilité aussi de chacun. Ça te renvoie à ta conscience, ça te renvoie à la place que tu accordes, toi, dans la vie, à la vie, quoi, à des valeurs qui, pour moi, sont clés, qui sont la bienveillance, le respect. Et tu dois faire la part des choses entre le business, entre effectivement, et voilà, moi, je ne suis pas non plus mère Thérésa, je fais un business, mais ça renvoie à la conscience de chacun de dans quelle mesure j'ai envie d'influencer ça et dans la bonne direction. Il faut expliquer aussi à ces gens de talent, oui, tu rentres dans un système et voilà quelle va être ta position, voilà quelle va être la valeur de ton image et comment elle peut être exploitée par tous ces gens-là. Est-ce que tu as envie de faire ça ou pas ? Et dans quelle proportion tu as envie de le faire ? Et si tu n'as pas envie de le faire, comment on peut organiser le suivi de ta carrière ? pour te protéger aussi. Et tu as des gens qui ne font pas de publicité, tu as des gens qui vivent un peu, tu prends le cas de Zidane, il a fait quelques pubs, il n'a pas non plus, avec le talent qui était le sien, il aurait pu faire beaucoup plus de choses. Tu prends celui d'Embapé, il commence à faire des choses, on verra comment il se situe par rapport à ça. Quand tu travailles bien ton image, quand elle émeut les gens et quand tu réussis à la rendre cohérente. dans ces univers-là, c'est d'une puissance inégalée.

  • Speaker #1

    Et à l'inverse, quand tu as des personnes qui sont beaucoup moins médiatisées, qui sont moins connues, etc., est-ce que justement c'est plus difficile de les aider à préparer leur retraite ? Comment ils font, des personnes qui ont peut-être un coussin financier moins important, etc. ? Comment tu les accompagnes sur cette transition ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est un sujet qui est majeur, tu as tout à fait raison. Alors, tu as des gens qui ne sont pas inquiets, parce que ça dépend aussi où tu places dans la vie ton besoin matériel. Tout le monde n'a pas le même besoin. Donc, ça, c'est déjà le point de départ. C'est où est-ce que tu as envie d'aller sur le plan économique ? Mais effectivement, tu as raison. Ce que je trouve intéressant, moi, dans ce qu'on fait sur l'image, c'est que tu peux ne pas être une méga star, mais si tes valeurs sont fortes, et prends tout ce qui se passe aujourd'hui dans l'univers de l'environnement, et du RSE, c'est-à-dire de la responsabilité sociale et environnementale, tu as des gens de grands commitments, de grands engagements dans ces univers-là, qui ne sont pas forcément des méga stars. mais qui intéressent beaucoup les marques. Et tu as aujourd'hui tout un pan du secteur économique qui est à la recherche de personnalités, mais qui sont réellement engagées. Parce que tout le monde peut dire aujourd'hui je suis plus ou moins engagé tu peux raconter des histoires et tu peux faire du storytelling à travers tes réseaux.

  • Speaker #2

    Donc là, c'est les marques qui s'adaptent.

  • Speaker #0

    Alors les marques, elles recherchent des personnalités. Et là, l'agent, il peut être celui qui va expliquer pourquoi telle personnalité, tel acteur ou telle comédienne qui n'est peut-être pas la plus bankable va vraiment venir. accompagner et aider la marque à positionner et à se faire l'écho de ce qu'elle va faire dans l'univers du RSE. Et ça, c'est vraiment intéressant parce que ça donne à des personnalités qui ne sont peut-être pas les méga stars l'opportunité, effectivement, de jouer un rôle.

  • Speaker #2

    Tu peux expliquer le RSE juste ?

  • Speaker #0

    C'est la responsabilité sociale et environnementale. C'est ce qui fait qu'aujourd'hui, les marques doivent non seulement performer sur le plan économique, mais on leur demande aussi, la société leur demande, il y a même des lois pour, d'investir dans ces univers-là.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as un mot de la fin, un conseil que tu donnerais à... quelqu'un qui... Un agent qui démarre...

  • Speaker #0

    Oui, c'est intéressant. C'est de croire d'abord dans ce qu'il fait parce que ces univers-là, et je pense que dans les années qui viennent, ça va être encore plus puissant. Les gens de talent, je les appelle comme ça, pardon, c'est peut-être un peu l'expression, mais ont besoin de personnes à leur côté pour les comprendre, déjà, pour comprendre parce que des fois, ils se retrouvent avec un talent mais ils ne le vivent pas toujours très bien. Ils peuvent se retrouver aussi des fois exposés à des choses où ils ne souhaitaient pas être exposés, devenir une star, occuper tant de... de sujets sur les réseaux sociaux. Donc, il faut les comprendre. Il faut les accompagner professionnellement. Il y a beaucoup de business, il y a beaucoup de sophistication financière, juridique autour d'elles, faisant en sorte qu'ils soient bien représentés et qu'ils aient aussi leur morceau du gâteau. Tout ça pour leur bonheur. Je crois que s'il y a un mois à la fin à retenir, il ne faut pas oublier d'être heureux.

  • Speaker #1

    Merci de nous avoir écoutés jusqu'au bout. Et maintenant, c'est à vous d'entrer en action. Votre mission, si vous l'acceptez, laissez 5 étoiles et un commentaire sur votre... plateforme d'écoute. Abonnez-vous au podcast, à notre chaîne YouTube et à notre compte Instagram pour des contenus exclusifs et surtout, n'hésitez pas à partager autour de vous. Agent Double est un podcast indépendant. S'il vous a plu et pour qu'on puisse continuer à le développer, vous pouvez nous soutenir en cliquant sur le lien dans le descriptif de l'épisode. On compte sur vous et on se retrouve dans deux semaines pour un nouveau numéro d'Agent Double.

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