- Speaker #0
Agent Double. Je suis Pascal Wachim.
- Speaker #1
Je suis Rand Kalec.
- Speaker #0
Vous écoutez Agent Double, le podcast qui dévoile les secrets des relations agent-talent.
- Speaker #1
Un jeudi sur deux, nous recevons un ou une invitée qui vient nous parler de ce métier si particulier, celui d'agent. Le podcast Agent Double, c'est mettre pour une fois dans la lumière celles et ceux qui œuvrent dans l'ombre pour le succès des autres.
- Speaker #0
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- Speaker #1
Et pour des contenus exclusifs, suivez notre page Instagram Agent Double Podcast. Dans le monde du cinéma, notre agent 012 règne en stratège de l'image. Véritable chef d'orchestre des carrières, notre invité évolue avec brio dans cet univers glamour entre artistes prometteurs, réalisateurs de renom et grandes productions. Un quotidien hors normes qui n'est pas sans rappeler les intrigues de la série 10%, mais dans le monde réel cette fois-ci. Bienvenue Barbara de Prémilla.
- Speaker #0
Barbara, bienvenue ici.
- Speaker #2
Merci.
- Speaker #0
Alors tu vas te présenter en deux facettes, parce que tu sais, nous on est agent double, donc on est double. Voilà,
- Speaker #2
on a fait deux. Donc je m'appelle Barbara, j'ai créé l'agence BBR Images il y a à peu près 7 ans maintenant et je suis ce qu'on appelle un agent d'image ou manager d'image. Ça dépend des namings, ça dépend des territoires ou publiciste. Et je suis là aujourd'hui pour discuter un petit peu de ce qu'est un agent.
- Speaker #1
Parce que dans ta vie... On te demande souvent, qu'est-ce que tu fais Barbara ? Explique-nous.
- Speaker #2
Qu'est-ce que je fais ?
- Speaker #1
Je pense que tu en as un peu marre aussi, parce que souvent les gens ne comprennent pas ce que tu fais.
- Speaker #2
Mon métier, c'est un mélange de la série 10% et Made in Paris. Moi, ça résume assez bien ce qu'est le métier d'agent et surtout ce que je fais au jour le jour. Oui, c'est un métier qui fascine un peu, les gens posent beaucoup de questions, demandent beaucoup d'anecdotes. Mais c'est un vrai métier, on n'est pas que en soirée, on n'est pas là que à des concerts, à des fashion week, sur des plateaux de cinéma. Il faut que les gens comprennent que c'est un vrai métier.
- Speaker #0
Alors, avant de rentrer dans le vif du sujet de ce qu'est ce métier, nous, quand on s'est parlé, il y a un truc qui nous a fascinés. C'est qu'on a remarqué que tu avais vraiment une carrière vraiment atypique. En fait, on va te laisser raconter, on ne va pas en dire plus. Mais juste à notre audience, on va donner deux points de repère. Le premier, c'est que tu commences ta carrière chez General Electrics.
- Speaker #2
C'est ça.
- Speaker #0
Et en 2018, tu fondes ton agence de représentation BBR Image.
- Speaker #2
Exactement. Il s'est passé plein de choses. J'ai commencé un premier stage, j'ai travaillé dans un bureau de presse de mode, Morozo Communication, où j'ai un peu découvert le métier d'attachée de presse. Je suis restée presque un an en stage. Et là, mes parents m'ont dit, oui, ce n'est pas vraiment un métier, la mode, avec les études que tu as faites, parce que j'avais fait des études en marketing, communication, vraiment, il faut que tu fasses autre chose. Finalement, du coup, j'ai fait un métier un peu plus sérieux. J'ai travaillé chez General Electric, un vrai métier, comme aiment les parents. Les parents étaient très contents. Et c'est vrai que je suis arrivée à un moment où... Le costume, l'uniforme, partir loin sur des gros sites. C'était un siège à Bucs, vers Versailles, prendre le RER, 2000 personnes sur site, en tailleur toute la journée. C'était très challenging, mais c'était un petit peu loin aussi de ce que j'aimais niveau côté création. Général Electric me propose de partir, de suivre un cycle un peu de Top Talent, parce que c'est très américain. Ils me disent, voilà, il te manque un troisième cycle. On a une grande vision de carrière pour toi, au sein du groupe, mais il faut que tu passes un troisième cycle, et ensuite tu pourras, on va te mettre sur des jobs, six mois dans tel pays, six mois dans tel pays, pour que dans, parce que c'est très tracé dans la carrière professionnelle, comme ça dans quatre, cinq ans, tu auras tel job, tel titre, dans tel pays.
- Speaker #0
Un troisième cycle, c'est-à-dire un cycle d'études ? Ouais,
- Speaker #2
un cycle d'études. Donc qui te propose du cochon d'or ? Ouais, d'accord. En fait, ils m'ont dit, il faudrait que tu passes le concours, soit Sciences Po, soit le CELSA.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #2
Pour que tu fasses un master professionnel. Le CELSA. Et moi, j'ai passé le concours. J'aimais bien le côté journaliste aussi. L'école, c'est l'Université de la Sorbonne. C'est la plus grande école, on va dire, de communication. J'ai réussi, je suis passée le concours. Et là, j'ai pris le cursus de stratégie de marque et communication. Donc, rien à voir avec General Electric.
- Speaker #1
Ton premier rapport à la marque, il naît au CELSA. Au CELSA.
- Speaker #2
Voilà. Là, j'ai fait une formation de presque un an où j'ai rencontré des personnes exceptionnelles, des intervenants extérieurs qui travaillaient dans des grosses marques, en consulting, chez Publicis, chez L'Oréal. Et ça a été un peu une révélation. Et là, il fallait choisir une thématique pour graduer, pour avoir le diplôme. Moi, je vais faire ma thématique sur comment James Bond est devenu une marque. Et c'est parti de là.
- Speaker #1
L'agent double, c'est pas pour rien, attention.
- Speaker #2
Exactement. Donc cinéma et marque. Cinéma et marque, et je me suis dit comme ça, je vais pouvoir réintégrer, enfin, on va essayer d'avoir un pied dans le cinéma. J'ai eu la chance en fait, encore une rencontre amoureuse, parce que mon amoureux de l'époque avec qui j'étais, lui travaillait dans le cinéma puisqu'il était script docteur. D'accord. C'est-à-dire, il était consultant sur tous les scénarios, scénarii. Et étant donné que j'aime beaucoup la littérature, souvent, il me glissait entre les mains un scénario. Tiens, qu'est-ce que t'en penses ? Donne-moi ton avis. C'est vrai que j'avais un œil assez pertinent là-dessus. Je dis, tiens, je trouve ça un peu pas assez dynamique. Ce serait plus sympa que l'histoire se passe comme ça.
- Speaker #1
Il prenait en compte tes remarques ?
- Speaker #2
Oui. Souvent, il trouvait que c'était assez pertinent. Il était un peu, ah ouais, vraiment, bonne idée. Moi, j'aimais bien poser des questions un peu. Mais comment ça se finance un film ? Comment tu dis ? tribus, comment ça se passe. Donc c'est vrai que j'ai un petit peu, j'ai toujours de la curiosité autour de ça. Et un jour, il m'appelle et il me demande, voilà Barbara, on est en train d'écrire, enfin voilà, j'ai un projet, La vérité si je mens. Jean-Loup Dabadie va être l'auteur, va écrire le scénario. Voilà, Jean-Loup a un travail un peu à la vieille école. Est-ce que tu... serais d'accord, toi qui aimes bien ce côté très littéraire, de commencer à retaper en fait ses textes, parce qu'il décrit tout à la main. Est-ce que tu voudrais le faire parce qu'il n'a pas d'ordinateur ? Il avait une assistante, mais avec qui il ne travaille plus. Est-ce que ça te dit ? Je vous mets en relation. Comme ça, il décrit le scénario. Vous voyez si ça match ou pas. Moi, au début, je me dis qui est Jean-Loup Dabadie ? Je commence à regarder. Oui, là, je fais. Oula, oui, je suis. Pinotto, sauté, parolier, écrivain, journaliste, romancier, grande figure du cinéma. Tout de suite, un peu la pression. Écrit absolument tous ses textes, même en tant qu'académicien. Toutes ses pièces de théâtre jusqu'à son décès il y a quelques années. Et du coup, j'ai appris aussi à voir comment on écrit un scénario. Déjà par mon amoureux de l'époque. Puisque j'ai appris un peu à voir comment on noue une intrigue.
- Speaker #1
T'as un grand jour.
- Speaker #2
Voilà. Et je me suis dit, mais en fait, ce métier est absolument fascinant. Et là, je me suis dit, bon, maintenant, j'ai 27 ans. Voilà, on balaye tout ce qui a été fait avant. Il faut qu'on rentre dans le cinéma. J'ai eu la chance d'avoir cet ami producteur qui a glissé mon CV à l'époque chez TF1, puisqu'il sortait un film chez... TFM, qui était à l'époque la branche de distribution de films de TF1, qui était en fusion avec Miramax, d'où TFM. Et ils cherchaient donc des stagiaires. Et à 27 ans, je suis redevenue stagiaire. Et j'ai énormément appris. Parce que là, j'étais vraiment dans ce que je voulais faire, parce que je voulais vraiment être chez le distributeur de films. J'adorais ce côté, comment on monte une stratégie de sortie de film, comment on crée une bande-annonce, comment on monte toute la planique. Voilà, qu'est-ce qu'on achète, combien de kakémonos, quel est le budget pour mettre l'affichage métro, bus.
- Speaker #1
Ça coûte cher.
- Speaker #2
Ça coûte très cher et c'est des prêts stratégiques et j'étais fascinée. Donc j'ai commencé comme ça. Ensuite, j'ai travaillé en boîte de production. Et par Jean-Loup Dabadie, j'apprends qu'il cherche quelqu'un dans le bureau de presse Armédia.
- Speaker #1
Alors on précise juste Armédia,
- Speaker #2
c'est une des plus grandes agences. Donc tous les plus gros noms du cinéma étaient là-bas.
- Speaker #1
C'est eux qui ont inspiré la série 10% ?
- Speaker #2
10%. J'envoie un CV, sans trop y croire. Je reçois un coup de chine, je suis convoquée, je suis prise. J'arrive mon premier jour de travail. Voilà, bonjour, vous avez travaillé au service de presse de l'agence Air Média. Voilà un téléphone, un ordinateur. Bonne journée. Ok, comment ça marche ?
- Speaker #1
Bon courage !
- Speaker #2
Là, du coup, je suis restée dans cette très belle maison pendant pratiquement six ans, où j'ai travaillé avec tous les agents cinéma, enfin les plus gros, où j'avais un énorme, on va dire, portefeuille d'artistes.
- Speaker #1
Tu peux nous dire combien ?
- Speaker #2
J'en avais plus de mille, donc bien évidemment, on ne travaille pas sur mille personnes.
- Speaker #1
Ça peut tourner la tête quand même. Oui,
- Speaker #2
parce qu'il y avait des auteurs, des réalisateurs, des comédiens, des scénaristes. Mais j'ai été formée là-bas. Ça m'a vraiment donné les armes pour après. Parce que du coup, moi qui voulais être dans le cinéma, j'étais dans le cœur du cinéma.
- Speaker #0
Tu considérais que être au cœur dans le rôle que tu avais, c'était encore plus au cœur qu'en prod ou dans les autres expériences que tu avais fait avant ?
- Speaker #2
Parce que c'est à partir de la décision d'un artiste qu'un projet se monte. Sans la validation d'un casting, aucun projet peut se monter.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #2
Donc c'est vrai que tous les réalisateurs, enfin les producteurs, attendent que tel ou tel comédien accepte le projet. Et à partir de là, tout... la machine se met en place. Là, j'étais vraiment au cœur de tout. Bien évidemment, moi, je n'étais pas agent artistique, mais je travaillais avec les côtoyers au quotidien. Moi, j'étais vraiment plus sur la presse, développer toutes les relations publiques aussi des artistes. Donc, j'ai commencé un petit peu à toucher aussi au milieu de la mode, parce que souvent, à l'époque, comme maintenant, on demandait des célébrités au frontereau. Il y avait des demandes aussi parfois des marques pour commencer. pour faire de la pub. Moi, je n'étais pas vraiment sur le job justement d'endorsement, où on fait des contrats entre les comédiens et les marques. Mais c'est vrai que je connaissais les marques. J'ai fait mes premiers défilés avec des comédiens. Je ne connaissais pas du tout ce milieu-là. Et c'est vrai que j'ai jonglé entre aller sur un plateau télé, aller sur un frontreau de défilé, aller à une émission de télé, à la radio.
- Speaker #1
Tu étais hyper formateur pour toi. Vraiment, tu as fait
- Speaker #2
Toutes mes armes.
- Speaker #1
Toutes tes armes.
- Speaker #2
Toutes tes armes.
- Speaker #0
Et ta connaissance à ce moment-là des marques, que tu avais commencé déjà à analyser quand tu étais au CELSA, ta méthodologie, etc. Elle t'a servi à quoi dans cette étape ?
- Speaker #2
Déjà, comprendre l'univers des marques. Et ensuite, force de proposition sur des profils qui correspondent aux marques, à leur univers. Parce qu'on ne va pas proposer un talent avec une certaine filmographie à une marque, on va dire. Donc il faut vraiment avoir cette connaissance. Et donc j'ai appris toute seule. Je me souviens, je faisais des petites fiches, je faisais des recherches. Alors la maison, Paco Rabanne, qu'est-ce que c'est ? Quels sont les visuels de campagne avec qui ils ont travaillé ? Quelles étaient les dernières célébrités invitées au Définé ? Donc on apprend en fait. Moi, c'est vrai qu'il faut de la curiosité. J'ai un peu fait mon bagage toute seule. J'ai été aussi épaulée par des amis qui travaillaient dans la mode, qui étaient aussi conseils. Parce que moi, je ne venais pas d'école de mode. C'est vrai que j'apprenais sur le taille, mais j'ai toujours eu un œil. Je me souviens, je recevais au tout début, quand j'étais charmédia, Oui, Peter Lindbergh veut shooter Vincent Pérez. Je me disais, mais qui est Peter Lindbergh ? Oh, bon, on regarde. Ah oui, d'accord, on comprend, on apprend. C'est de la curiosité, regarder des magazines, feuilleter, comme je l'ai appris avec des comédiens. Au début, je... Je n'avais pas un énorme bagage dans le cinéma, je connaissais des grands noms, mais j'ai appris à... c'est moi qui tapais les filmographies de Claude Pinotto, Sophie Marceau, je me souviens je faisais toutes les revues de presse. J'ai eu des amis aussi qui étaient agents de photographes, on a un peu tous grandi ensemble, ils étaient très jeunes à l'époque quand ils avaient ces postes-là. Et on se faisait des petites brainstorms autour d'un apéro. Ah tiens, regarde, j'ai vu tel photographe, c'est un jeune, il est super. Ah oui, tu vois.
- Speaker #0
Donc, les échanges un petit peu.
- Speaker #2
Oui, voilà. Avec un petit noyau dur d'amis, des copains qui étaient vraiment attachés de presse dans la mode. Ils me disaient, ah mais cette marque, tu devrais faire des trucs avec. Essaye, demande pour prêter des vêtements, parce que cette marque est vraiment bien. Ça irait bien avec tel comédien, telle comédienne. Donc oui, on apprend. On fait des erreurs aussi, mais on avance. Des erreurs, c'est une sorte de naïveté, quand on n'a pas trop la connaissance de comment fonctionne ce milieu. Parce qu'il y a des vrais codes qui sont très importants. Moi, par exemple, je ne savais pas que si on met une comédienne au premier rang de Dior, du coup, on ne peut pas aller chez Chanel. Parce que ça, on l'apprend sur le terrain. Mais au départ, on ne sait pas. Il faut faire son choix, Dior ou Chanel. Ce genre de choses, si parfois on fait une campagne avec telle marque, ça nous ferme les portes aussi sur d'autres. Ou le fait de travailler, je ne sais pas, avec des photographes qui n'ont pas forcément peut-être une bonne réputation. Au début, on ne sait pas, on trouve que l'image est belle, mais on fait attention, on apprend, on discute beaucoup. C'est beaucoup avoir, voilà, s'informer, lire, poser des questions.
- Speaker #1
Tu nous racontais en off... Une fois, tu as dû valider les poteaux sans l'aval de ton artiste. C'est au début,
- Speaker #2
quand j'étais charmédia. Forcément, quand il y a de la promo, quand il y a des... Je me souviens, c'était pour un comédien. On avait fait un shooting, j'avais tout calé à distance avec le Gala Magazine. Donc forcément, après, moi, je n'étais pas du tout sur la prod. C'était parti shooter, je crois, dans les Landes. C'était un gros shooting en extérieur. Je reçois les photos du magazine. Je les transfère donc aux comédiens. Je lui dis, ben voilà, quelle photo tu aimes bien, tu n'aimes pas ? Il m'envoie sa sélection, une sélection assez large. Et ensuite, le magazine me demande, mais du coup, quelle photo a été choisie ? Et du coup, prise d'un élan de je ne sais quoi. Je choisis les plus jolies photos. Je dis, ben voilà, celles-ci, elles sont super. Et en fait, j'avais complètement oublié de demander la revalidation des photos à l'artiste. C'est vrai que je m'étais pris une grosse soufflante à ce moment-là. Et là, on se dit, oui, bon, OK, c'est vrai, j'ai oublié ce petit détail-là. Ce léger détail, mais bon, après, l'édito était très beau. Mais c'est vrai qu'on apprend où, je ne sais pas, par exemple, il y avait des comédiens où on ne pouvait pas donner leur vraie adresse personnelle. Quand il y avait des pick-up de taxi pour qu'ils partent sur des émissions de télé ou autre, quand je prends le répertoire, je dis voilà, taxi, telle adresse, je préviens l'artiste, voilà, telle heure, ton pick-up, en bas de chez toi. Mais non, mais absolument pas, il ne faut jamais donner mon adresse. Et là, bon, ok, j'ai appris, je me suis pris une soufflante. Je le saurais pour la prochaine fois, mais je ne savais pas. Je ne pouvais pas le savoir.
- Speaker #1
C'était une équipe pour réguler.
- Speaker #2
Je me souviens, il y avait eu Amira Khazar ou Richard Anconina.
- Speaker #1
Ce qui est normal aussi.
- Speaker #2
Oui, normal. Ce que tu fais,
- Speaker #0
c'est que tu donnes une adresse un peu proche.
- Speaker #2
Oui, voilà. Ou alors, on avait des noms de codes aussi. On ne donnait pas les noms des talents. Oui. Ils avaient des pseudos, des réservations d'hôtels. Mais c'est vrai que moi, quand je suis arrivée au début...
- Speaker #1
C'est comme dans Notting Hill, quand il va voir Julia Roberts à l'hôtel. Il dit genre Cendrillon, ou Blanche-Neige, ou Snow White.
- Speaker #2
Ça arrive, oui, oui.
- Speaker #1
Il y en a qui font ça, vraiment ?
- Speaker #2
Oui, il y a des artistes d'autres prénoms, d'autres noms. Mais oui, si personne ne me le disait à l'époque, quand je suis arrivée, je ne pouvais pas l'inventer. Une fois que j'ai fait la boulette... C'est fait !
- Speaker #1
Mais tu ne l'as fait qu'une fois, ça va. Oui, je l'ai fait une fois. Une fois qu'on l'a fait une fois, on a...
- Speaker #2
Désolée, je n'en ai pas trop.
- Speaker #0
Je vous parie à votre adresse.
- Speaker #2
Voilà, c'est pas grave.
- Speaker #0
Donc tu pars d'Armedia et tu décides de monter ton agence ?
- Speaker #2
Alors en fait je pars d'Armedia et je vais travailler dans une agence qui fait du management de célébrités Et on me demande d'ouvrir un pôle presse, amener plus des profils cinéma, jeune génération Donc c'est vrai que je m'occupe pendant presque 5 ans En même temps du coup je commence à apprendre un peu le métier de gérer plus des contrats Et vraiment sur... Devant la scène, il faut négocier un contrat, tu nous as ramené tel talent, tu vas apprendre, donc j'ai appris. Et à partir de ce moment-là, au bout de cinq ans, les choses font que des fois les chemins se séparent et c'est un peu arrivé, on va dire, par hasard. Et je me suis dit, pourquoi pas montrer mon agence.
- Speaker #1
C'est quoi le déclic ?
- Speaker #2
Le déclic, c'est un petit peu comme ce qui se passe dans la série 10%. On sent qu'il y a des changements qui vont être faits, on ne nous tient pas au courant, on ne comprend pas trop. Du coup, je me dis, j'ai l'impression d'avoir été un peu déçue, un petit coup de poignard dans le dos. Et c'est un peu triste parce que mon travail, c'est un peu ma passion, ma vie. Et au final, je me souviens, ma mère me dit... comprends pas pourquoi tu ne montes pas ton agence, puisque tu fais ce métier, ça a du sens. C'est vrai que j'ai toujours été un bon soldat, j'ai jamais voulu forcément trop me dire, tiens, je vais monter mon agence, ça va être super, j'aimais bien être toujours un peu le pilier, le soldat, le bras droit, et je me suis lancée. Et j'ai posé la question à mes talents, donc les jeunes talents que j'avais ramenés, voilà, je vais partir, je vais faire autre chose, j'hésite encore. Si je monte une agence, est-ce que vous me suivez ? Je n'ai eu que des retours positifs. Et je me suis lancée dans cette aventure de BBR Images, qui n'a pas toujours été facile au début, parce qu'on est un peu sans filet, il y a un peu d'animosité, il n'y a pas toujours de la bienveillance.
- Speaker #1
Et mal accueilli quand tu serais...
- Speaker #2
Est-ce que les autres agents,
- Speaker #0
par exemple de ArtMedia, ont vu ça comme une concurrence aussi ?
- Speaker #2
Non, mais c'est vrai que le métier n'était pas encore très développé aussi quand je l'ai fait. Il y avait très peu d'agences. Il y avait beaucoup des agences de mannequins qui avaient des pôles de célébrités. Il y avait quelques agents qui avaient des agences qui représentaient, qui faisaient de l'endorsement. Mais bon, il fallait trouver sa place, puis il faut surtout trouver les talents. Parce que si on n'a pas de talent, on n'a pas de contrat, donc on ne peut pas exister. Donc il faut déjà souvent le bouche à oreille. Ce sont des rencontres, ce sont aller sur des événements, des dîners, échanger avec les gens, leur proposer, envoyer des messages. C'est vrai qu'Instagram aide aussi beaucoup à ça. Maintenant, c'est plus facile, il y a plus de proximité.
- Speaker #1
C'est comme ça qu'on s'est contacté ?
- Speaker #2
Exactement. un DM et hop on nous répond on nous répond pas, on nous dit oui, on nous dit non il y a moins de pudeur et du coup voilà au fur et à mesure après moi j'ai eu aussi, j'ai la chance d'avoir des très bonnes relations avec des agents cinéma qui me proposent aussi des profils de talent voilà tiens je pense que ça peut être bien ça correspond bien à ce que tu fais à ce que t'aimes, il y a des choses à faire donc c'est de la confiance, après j'ai aussi des talents qui me contactent directement moi qui les démarche c'est un petit peu dans tous les sens C'est assez plaisant parce que finalement, c'est le hasard des rencontres.
- Speaker #0
Donc tu finis par développer ce que tu as appelé un réseau à haute fréquence. J'ai beaucoup aimé l'expression, un réseau à haute fréquence. Et c'est intéressant parce que ce que tu disais quand on s'est rencontrés plus tôt, c'est que tu étais quelqu'un de très timide à la base.
- Speaker #2
Oui, alors moi j'ai été très timide adolescente. On me parlait, je devenais rouge comme une tomate. Moi l'adolescence a été un peu compliquée parce que j'avais du mal à trouver ma place. Et il a fallu un peu surmonter tout ça. Et après, maintenant, je suis dans un milieu de RP où je parle toute la journée aux gens. Il a fallu apprendre à faire un peu tomber les barrières. Il a fallu apprendre à trouver sa place, à comment trouver sa place par rapport aux artistes. Parce qu'il y a aussi une relation, il faut avoir de la retenue. Il faut être là sans être là. Il faut que chacun trouve sa place. Donc, c'est un équilibre à trouver au début.
- Speaker #1
Tu nous racontais que chez ArtMedia, ils avaient quand même une approche très stricte du métier.
- Speaker #2
Oui, alors ArtMedia, c'était la plus grosse agence avec une liste de talents incroyables, français ou internationaux, où on m'a appris à garder sa place. On ne peut pas avoir des personnalités complètement exubérantes, on peut pas exister plus qu'un artiste en soirée. Il faut se tenir, il y a des vrais codes dans le milieu. Il faut les respecter parce que c'est aussi respecter les talents, respecter les clients. Et il faut savoir s'adapter, il faut être caméléon.
- Speaker #0
Alors au sujet des marques, on a plein de questions à te poser parce que c'est vraiment ton cœur un peu de métier. Aujourd'hui, c'est vraiment ta grande spécialité. Quand tu travailles avec une marque, déjà, est-ce que tu bouscules le choix des marques ou est-ce que tu réponds à leur choix ?
- Speaker #2
En fait, ça dépend. Moi, j'aime bien être force de proposition auprès des marques, leur donner des envies, parfois un petit peu bousculer aussi des profils, proposer des gens auxquels ils ne penseraient pas prime abord et un peu défendre aussi des idées sur une production d'images, de photos, vidéos. Et c'est vrai que j'ai cette chance. Généralement, les marques adhèrent bien. J'ai dit ah oui c'était une bonne idée, on n'y avait pas pensé. Donc c'est vrai que c'est toujours intéressant d'être force de proposition et de voir que finalement c'était une bonne idée pour la marque.
- Speaker #1
Elle te fait confiance parce que tu as un bagage aussi.
- Speaker #2
Oui parce que c'est vrai qu'il y a un passif, j'ai aussi une réputation dans le milieu. Les gens savent qu'avec moi ça va être carré, que je ne vais pas être force de proposition sur des profils complètement surréalistes. Mais c'est toujours moi j'aime bien c'est du challenge et puis défendre les intérêts des artistes c'est ce qui plaît aussi. Même construire leur image et leur proposer des choses différentes parfois.
- Speaker #1
Des exemples ?
- Speaker #2
Qu'est-ce que j'aurais ? Oui par exemple je m'étais occupée de Kevin Michel qui à l'époque était dans un film qui avait eu un prix de la caméra à Cannes. Qui à la base est un danseur. J'étais dans ce film, j'étais à Cannes quand le film est passé, mais je ne l'avais absolument pas vu, parce qu'à Cannes, on n'a jamais le temps d'aller voir des films, c'est normal. Et souvent, moi, j'aime bien regarder les bandes-annonces des films. Je peux passer une heure à regarder plein de bandes-annonces, quand j'ai le temps. Et je le vois dans cette bande-annonce qui dure moins d'une minute, et je le vois danser, je le trouve incroyable. Et je me dis, il y a un truc à faire avec ce comédien. Je lui envoie un message sur Insta, je lance une perche. Il me répond et finalement on commence à travailler ensemble. Donc lui à base était breaker, a passé un casting sauvage et a été pris dans ce film. Et j'ai commencé un petit peu à... je me dis bon ben voilà il sort un peu de nulle part. Il a fait un film, mais je pense qu'il y a plein de choses à faire. J'aimais beaucoup son univers artistique. Et j'ai commencé à le proposer à des marques. J'en avais fait un viteux en front-road, dans le défilé Saint-Laurent. On a fait de la presse.
- Speaker #1
Tu l'as écouté, quoi.
- Speaker #2
J'ai écouté. Du coup, il a été positionné à la fois comme comédien et danseur. Il a fait une campagne digitale pour Hermès. Donc ça a bousculé un peu les codes, quand même. Un breaker qui finit dans une campagne digitale Hermès. On avait fait un énorme projet avec la maison Christian Louboutin pour un lancement de basket. Du coup, il y a eu toute une chorégraphie. Il a fait toute la direction artistique dans une église, autour de la marque. Je trouve que ça bousculait vraiment les codes d'introduire quelqu'un qui est dans la danse au milieu de l'urbain. Ça date de... Oui, on a fait ça il y a peut-être 6-7 ans. Je suis très contente.
- Speaker #0
Et justement, qu'est-ce que les marques vont aller chercher chez les talents ?
- Speaker #2
En fait, ils veulent un storytelling, ils veulent des choses différentes, ils veulent que leur marque s'incarne aussi dans ce qu'ils représentent, dans ce qu'ils sont, mais en ayant aussi un positionnement un peu différent des autres, sinon tout est copié-collé, c'est un petit peu fan, un petit peu...
- Speaker #0
Quelque chose de singulier, une personnalité.
- Speaker #2
Et c'est vrai que moi, quand je choisis aussi les talents, que je rentre à l'agence, j'aime bien que chacun ait une identité propre. Aucun de mes talents n'est en concurrence les uns avec les autres parce que chacun est vraiment dans son identité propre ou dans une identité qu'on a développée ensemble, qu'on a construite. Et ce qui fait que ça peut répondre et on donne des idées aux marques aussi pour incarner des campagnes.
- Speaker #0
Et si tu prends, admettons, je suis une musicienne, d'accord, de musique classique, j'ai gagné des prix, etc. Alors je prends l'exemple de la musique classique parce que c'est un peu moins peut-être... médiatisé que l'urbain ou le reste ou le jazz ou peu importe et je suis quelqu'un j'ai gagné des prix je suis vraiment excellente etc mais je suis pas quelqu'un qui est beaucoup travaillé mon image sur les réseaux est ce que je suis bankable pour une marque alors
- Speaker #2
les gens regardent les noms de followers aussi des marques regardent énormément aussi la capacité que peut avoir l'artiste donner envie aussi à des communautés.
- Speaker #1
Peu d'engagement surtout, parce qu'ils achètent des followers.
- Speaker #2
Oui, ça on le voit instantanément. Les ratios, on scrolle un peu, on regarde le nombre de j'aime, on sait que là il y a eu de l'achat, c'est facile à voir.
- Speaker #1
C'est courant quand même, tu trouves que c'est courant ?
- Speaker #2
Maintenant ça se fait beaucoup moins, parce que les marques ont des logiciels où ils scannent les profils et ils savent instantanément ce qui a été acheté ou pas acheté. On a l'habitude, on regarde les chiffres.
- Speaker #1
Nous on n'a que des vrais followers.
- Speaker #2
Il vaut mieux en avoir moins, mais des vrais,
- Speaker #1
qui ont de l'engagement fort.
- Speaker #2
Mais c'est vrai que les artistes, souvent, oui, s'ils n'ont pas développé l'image, c'est des choses qu'on met en place. On peut créer des productions d'images, même pour eux, leur contenu. C'est une façon aussi, quand ils sont en représentation, d'avoir un look vestimentaire. On peut travailler avec des stylistes, des airs, make-up, qui vont donner... Peut-être on rentre dans un personnage... Comment veux-tu que les gens te voient ? En fait, on construit. Moi, souvent, je suis aussi sollicitée par des jeunes et j'aime bien donner des conseils. Alors, disons, vous créez un mood board, prenez des images dans des magazines. Et à quoi avez-vous envie de ressembler ? Ensuite, on construit à partir de ça. Il ne faut pas que vous soyez déguisé, il faut que ça vous ressemble. Mais quelles sont vos aspirations d'images et comment voulez-vous que les gens vous perçoivent ? Et à partir de là, on peut construire derrière avec des équipes. Voilà, ça commence par une coupe de cheveux. On crée des photos, on fait des vidéos.
- Speaker #1
Ça me rappelle quelqu'un qui a fait ça à un moment dans sa vie.
- Speaker #2
Mais grand changement capillaire. Oui, je suis un petit peu une spécialiste dans ça, mais je peux calmer là. Depuis un petit moment, les cheveux ont bien pâti. Mais en fait,
- Speaker #1
c'est... Le fait d'incarner, je veux dire. Toi-même, tu as décidé dans ta vie d'incarner des films.
- Speaker #2
Oui, moi, oui. On se cherche. C'est vrai qu'on travaille dans la mode. Il faut aussi un peu se looker. Il faut se sentir fort aussi avec des carapaces. Je mets mon bouclier, je pars travailler. Ce qu'on évoquait tout à l'heure, moi c'est vrai que je suis un peu la dame en noir. Je suis toujours en noir parce que c'est simple aussi. On ne perd pas de temps trop le matin à se dire alors, qu'est-ce que je mets ? La garde-robe est noire, nous on fait des métiers de l'ombre, on n'est pas là non plus pour briller. Et on se forge, c'est une sorte de carapace. et de personnages qu'on crée pour soit s'armer aussi.
- Speaker #0
dans nos métiers qui ne sont pas toujours faciles.
- Speaker #1
Le paradoxe, c'est que tu disais que tu avais créé ton personnage pour être facilement repérable et incarné. Et d'un autre côté, il ne faut pas trop faire de l'ombre aux talents que tu représentes parce que parfois, peut-être, ça peut les déranger. Oui,
- Speaker #0
et puis non, on n'est pas là pour exister. En fait, on fait exister nos talents. On est là pour les mettre en avant. On est là pour leur donner de la dynamique d'image, pour les aider dans leur carrière. Moi, je pars du principe que mon métier, quand je travaille avec des artistes, par exemple des comédiens, moi, tout ce qu'on arrive à contractualiser avec des marques, toute la rémunération qu'ils arrivent à avoir grâce aux marques, grâce aux jolis projets qui sont faits, ce sont des respirations artistiques pour eux. C'est-à-dire qu'ils ne vont pas être pris de court en se disant mince, là, je n'ai pas de projet cinéma, il faut que je paye les impôts, il faut que je paye mon loyer Voilà, ils ont un pécule financier qui leur permet aussi de prendre le temps de choisir des jolis projets. de travailler avec des répétiteurs, de partir faire des stages à l'étranger pour s'améliorer en anglais, de faire même des voyages aspirationnels pour les aider aussi à avoir des respirations entre des pressions de tournage ou ce genre de choses.
- Speaker #2
Alors nous, on avait reçu Corentin qui nous disait qu'en fait, il profitait de l'actualité d'un talent pour le proposer à des marques. Et toi, tu as la stratégie inverse, c'est-à-dire que tu as tendance à essayer de créer des actualités pour que les actualités nourrissent d'autres projets.
- Speaker #0
Exactement. C'est vrai que j'ai une vision un peu plus peut-être globale et sur la durée avec les artistes. Parce que c'est vrai que j'ai des artistes que je représente depuis maintenant un petit moment. En fait, il faut, même si on connaît les parcours artistiques, c'est compliqué. Il y a des hauts, il y a des bas, il y a des moments très calmes, il y a eu le Covid. Donc il y a eu moins de projets, les financements de films, c'est plus compliqué. Ce qu'il faut, c'est toujours donner envie aux marques, même s'il n'y a pas quatre ou cinq sorties de films. dans l'année, des grosses actualités. Donc c'est essayer d'avoir des vraies relations aussi avec des maisons sur le long terme. Moi j'essaye de travailler avec des marques qui ont des affinités, par exemple dans le milieu du cinéma, parce qu'on va créer des relations sur le long terme, que même s'il n'y a pas d'actualité, du coup les talents peuvent être invités au festival de Cannes, donc ont une visibilité mais qui est cohérente aussi, même s'il n'y a pas d'actu avec ce qu'ils sont, des comédiens, des artistes. Ça va permettre aussi de déclencher des projets derrière, puisqu'ils vont faire des rencontres grâce à la marque qui a pu les inviter. Je prends l'exemple de la Maison Chopin, avec laquelle je collabore depuis très longtemps, qui est quand même le partenaire officiel du Festival de Cannes, qui est forcément très proche d'artistes cinéma, qui vont proposer, on va réfléchir ensemble, à des profils de comédiens, comédiennes. qui vont inviter. Ça va permettre de déclencher aussi ce que je disais, des rencontres. On fait des dîners, il y a des réalisateurs, il y a des producteurs. Il y a des films comme ça qui ont été montés sur une rencontre à un dîner à Cannes. Ça fait plaisir aussi. Moi, je ne suis pas forcément avec que des talents qui n'ont que de l'actualité tout le temps, tout le temps, tout le temps. Mais quand il y a des périodes creuses, je ne les oublie pas, je suis toujours là, je parle d'eux, j'essaie d'initier des projets. Et du coup ce sont des marques qui sont souvent fidèles et ce qui est joli c'est des vraies histoires artistiques.
- Speaker #1
Je ne sais pas si tu sais mais une fois j'ai couvré le festival de Cannes et j'ai rencontré un de tes artistes.
- Speaker #0
Ah ah ! Yes !
- Speaker #1
Une anecdote assez drôle, c'était pendant le boom de la Casa de Papel, donc il y a quelques années maintenant, quand Netflix avait racheté la série. Et donc le thème de la soirée c'était Casa de Papel. Donc les gens qui nous recevaient étaient avec la tunique rouge, le masque de Dali et tout. C'était vraiment, on était dans une ambiance assez marrante.
- Speaker #0
Très cannoise.
- Speaker #1
Très cannoise, absolument. Et je finis par plus ou moins dérober un masque de Dali à quelqu'un. Et je le mets pendant toute la soirée pour me marrer. Je trouvais ça drôle, j'aimais bien ma tête avec et tout. Ouais, c'est un déguisement. Et à un moment, je me... tape le dos contre quelqu'un, je me conne le dos contre quelqu'un qui était assez barraque, comme ça je sens que c'est un dos assez massif. Je me retourne.
- Speaker #0
Une montagne.
- Speaker #1
Une montagne. Et c'était donc Darko Perit qui joue El Stinky dans la série.
- Speaker #0
Exact.
- Speaker #1
Et donc il m'a vu avec le masque et nous on ne savait pas que les gens de la série savaient qu'ils étaient à Cannes mais on ne savait pas qu'ils allaient venir à la soirée.
- Speaker #2
Et c'était quoi sa réaction ?
- Speaker #1
C'était très drôle, donc on a fait un selfie ensemble. Je vais quand même te le montrer.
- Speaker #0
Il est super Darko,
- Speaker #1
j'adore.
- Speaker #0
C'est un gros nounours.
- Speaker #1
Voilà la photo.
- Speaker #0
Oh, trop vite.
- Speaker #1
Tu sais qu'à un moment,
- Speaker #0
il s'est même rasé la barbe, là. Non,
- Speaker #1
ça marche pas.
- Speaker #0
Ça marche. C'est l'autre.
- Speaker #1
Ouais, c'est l'autre. Mais voilà, c'était juste pour un exemple. C'était très, très, très, très cool. On a parlé un peu espagnol, du coup.
- Speaker #0
Mais il parle bien français.
- Speaker #1
Il parle bien français, oui. J'étais à la question de lui.
- Speaker #0
Il parle énormément de langues.
- Speaker #1
Et non, c'était très marrant. Donc, du coup, de se déguiser en Cassa des Papelles et de tomber sur un acteur, c'était quand même... Ça n'arrive qu'à Cannes.
- Speaker #0
Oh, bah, qu'à Cannes. On retourne, on se trouve au bar avec deux niveaux. Ah, bonjour.
- Speaker #1
C'est ça, exactement. C'est vrai, c'est vrai,
- Speaker #0
c'est vrai. C'est Cannes, c'est la magie de Cannes.
- Speaker #2
Raconte-nous une anecdote.
- Speaker #0
Alors, une anecdote. Je commence par quoi ? Non, mais voilà, il y a toujours des imprévus. On arrive à un très bel événement, un dîner d'une marque. La fille sort de la voiture, le talon se casse. On est avant une montée de marche. Pourtant, on a les équipes de stylistes qui sont là. Au dernier moment, on a un bouton d'une robe qui se casse. Du coup, il faut improviser. C'est-à-dire qu'il faut avoir sa petite trousse. Le kit de festival de cas,
- Speaker #2
le kit de survie du talon cassé.
- Speaker #0
Ah bah ça là par contre c'est une catastrophe. C'est soit on arrache l'autre talon.
- Speaker #1
Ouais elle fait genre.
- Speaker #0
Ouais mais c'est gênant, on fait une photo puis après. T'es quitte si tu veux nous dire. À l'époque c'était Assassila. Ouais. Et c'était oui pour un événement en plus pour une marque de chaussures. En plus.
- Speaker #1
Ça c'est le grouble.
- Speaker #2
C'est terrible.
- Speaker #0
Après, les équipes RP ont été hyper réactives, ont tout de suite redonné, ont fait venir tout de suite une autre paire de chaussures.
- Speaker #1
On s'en brille, on sait.
- Speaker #0
Oui, c'est manque de chance, mais ça arrive. Moi, une montée de marge, voilà, on a la robe, le bouton qui craque, on va dans le tiroir de la commode de l'hôtel, on trouve le kit couture et puis on essaie de bricoler un truc vite fait parce qu'on part dans cinq minutes. C'est plein de petites anecdotes, mais on apprend. Oui, on apprend. De toute façon, il y a toujours un truc.
- Speaker #2
Alors pour qu'on se repère un petit peu, pour que l'audience se repère un peu, on appelle ça un pool d'artistes, mais je demande à chaque fois, parce que chaque agent a une nomination différente. Rooster pour les agents de musique. Nous aussi,
- Speaker #0
Rooster. Un Rooster, ok.
- Speaker #2
Donc dans tout Rooster, tu as des artistes qui sont dans le cinéma, dans la musique, dans l'influence. On peut citer quelques-uns, Coeur de Pirate, qu'on adore tous les deux d'ailleurs. On se demandait, comme on ne trouvait pas vraiment d'actualité à son sujet, peut-être que tu nous en dirais un peu plus.
- Speaker #0
Alors, Béatrice. Oui, maintenant, il y a eu une période où elle était beaucoup à Paris, parce qu'elle avait un appartement ici. Elle avait sa petite fille qui était encore petite en bas âge, donc non scolarisée. Donc c'est vrai que c'était plus facile pour elle de venir en France. Maintenant, elle a les enfants qui sont scolarisés au Canada. Donc c'est vrai qu'on perd un peu le lien aussi. C'est plus compliqué sur les voyages, les tournées, être plus présent sur le territoire français. Donc voilà, après, quand il y a des obligations familiales de l'artiste, ce qui explique aussi qu'il y a moins de projets qui puissent se monter en France, parce que, compliqué, on ne prend pas l'avion comme ça toutes les cinq minutes. Il y a une famille, il y a des engagements, et maintenant, elle reste beaucoup sur le territoire canadien.
- Speaker #2
Et donc, il y en a d'autres, évidemment, Axel Orient, comédien d'Arc Opérique, qu'a mentionné Rant tout à l'heure. Caridja Touré, Johanne Palmaro, l'influenceuse Arnaud Bina.
- Speaker #1
Coucou Johanne Palmaro. J'adore son univers.
- Speaker #0
J'adore Johanne. C'est vrai qu'on s'est rencontrées au tout début où j'ai créé l'agence. On a fait tellement de belles choses ensemble.
- Speaker #1
Elle a vraiment un univers propre.
- Speaker #0
On a beaucoup développé autour de la Dolce Vita.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
C'est la première influenceuse que j'ai prise à l'agence. Au début, je n'y connaissais pas grand-chose à l'influence. Et j'avais beaucoup aimé son profil qui était complètement atypique, qui était moins séréotypé que tout ce profil d'influenceuse qui était un petit peu en copier-coller.
- Speaker #1
Là, c'est un personnage de Féligme. Oui. Un truc un peu...
- Speaker #0
Et voilà, très Dolce & Gabbana. On aime beaucoup et on a fait beaucoup de choses. Et justement, j'ai réussi à amener aussi ce côté très italien dans toutes les collaborations qu'elle a pu faire parce que ça lui ressemble et que c'est important de... de rester dans l'univers aussi du talent en proposant des collaborations. C'est vrai que les marques allaient chercher ce côté très italien, Dolce Vita, que Joanne s'est très bien incarnée et pas ce qu'elle est comme ça en plus. Ce n'est pas un personnage qu'elle a créé, c'est elle. Donc bien sûr, moi je peux lui dire voilà on va faire plus ça, ça. Quand on crée les contenus ensemble, parce qu'on le fait souvent ensemble. On se connaît très bien, donc ça va très vite aussi pour faire les choses. Et c'est ça qui est plaisant quand on connaît bien ses artistes. Ça va vite.
- Speaker #2
Et tout à l'heure, tu parlais d'Emilie in Paris. Alors c'est drôle parce qu'Emilie in Paris, c'est quand même une série qui est un peu au carrefour de beaucoup de choses que tu aimes toi-même.
- Speaker #0
Là oui.
- Speaker #2
Le cinéma, tu as fait une expérience aux Etats-Unis, etc.
- Speaker #1
C'est toi en fait.
- Speaker #0
C'est un peu moi. C'est assez facile, on dit un mélange de 10% Emilie in Paris. Voilà, ça m'a été tout ça.
- Speaker #2
Est-ce que c'est un hasard que tu représentes ? deux comédiens de la série, Arnaud Binar et Talia Besson, ou c'est juste arrivé ?
- Speaker #0
En fait, c'est arrivé un peu par hasard. Pareil, des rencontres. Une copine attachée de presse, je m'occupe de tel comédien, il joue dans Emile Paris, ça, très bien, on se rencontre, on fait des choses. Talia, je l'ai rencontrée il y a un peu plus d'un an. Je l'ai eue, c'est son agent américain cinéma qui me l'a proposée, en me disant tiens, j'ai une petite Frenchie. qui vit aux Etats-Unis, pour y faire des choses ensemble. On s'est rencontrées. À l'époque, elle était beaucoup plus sur... Parce qu'elle vivait aux Etats-Unis, Los Angeles, New York. Après, elle a décidé de venir plus sur Paris. On a commencé, je l'ai amenée au Festival Lumière à Lyon, un festival de cinéma. On a appris à se connaître. J'ai rencontré son agent cinéma français sur un festival. On était tous ensemble, c'est très sympa. J'ai commencé à créer une jolie histoire avec elle, avec des marques. Je l'ai amenée au Festival de Cannes. Et on a fait un peu de Fashion Week. Et le projet Made in Paris s'est arrivé un peu en last minute sur le casting. Parce qu'il n'arrivait pas à trouver la bonne personne pour incarner son personnage dans la série. Du coup, c'est vrai qu'après, ça va très vite. Quand on fait des grosses séries comme ça, il y a un gros engouement derrière. Il y a de la visibilité, les marques adorent. Alors, on voulait savoir.
- Speaker #1
Oui, on se demandait avec Pascal, quand tu as une série aussi puissante. Comment est-ce qu'on anticipe l'effet que ça va avoir sur...
- Speaker #2
Le raz-de-marée en fait.
- Speaker #1
Le raz-de-marée que ça va provoquer pour l'artiste.
- Speaker #0
En fait, soit ça prend, soit ça prend pas. Ça dépend aussi des séries. C'est vrai que le cas de Thalia, c'est un personnage qui est fort aussi dans la série, qui les gens s'en souviennent. C'est un peu la méchante, celle qui vole l'amoureux d'Emily. Oui, on sait qu'il va se passer des choses.
- Speaker #2
C'est vrai.
- Speaker #0
On sait que les marques vont aimer parce que le personnage est fort, parce que c'est une série qui est internationale, que Thalia est une comédienne qui a déjà des projets, en plus qui a déjà tourné aux Etats-Unis dans plusieurs films. Donc elle, elle a commencé par les Etats-Unis avant en gros d'arriver sur le territoire français. Donc elle, elle a fait l'inverse. Enfin, le plus dur, elle l'a fait à l'envers. Donc c'est génial. C'est quelqu'un qui maintenant... Même quand je l'ai rencontrée, qu'elle n'avait pas fait mini, elle avait déjà des projets en cours à aller tourner. Donc là, en ce moment, elle a deux tournages en même temps.
- Speaker #1
Le fait d'être fille d'eux, ça aide aussi ?
- Speaker #0
Non, pas forcément, parce que ça peut être aussi un frein. Moi, j'ai eu des cas où il y a des marques... Je ne parle pas du cas de Thalia, mais un nom peut faire que telle marque ne veut pas travailler avec la fille d'eux ou le fils d'eux parce que le nom fait que non.
- Speaker #1
Et pour un talent qui serait moins préparé à ça, comment est-ce que toi tu pourrais l'aider à se préparer à un raz-de-marée médiatique ?
- Speaker #0
Déjà nous, moi en tant qu'agent, je suis là aussi pour leur remettre un peu les pieds sur terre. Ce sont des métiers où un jour on est en haut de l'affiche, le lendemain tout le monde peut vous oublier, ça peut aller très vite. Donc il faut garder une constance aussi de travail. Moi, le vrai conseil que je leur donne, c'est passer des essais, prenez des cours, ayez la curiosité, allez sur des festivals, rencontrez des gens. Parce que c'est beaucoup ça aussi, être comédien, c'est un métier qui fait du networking. Et créez vos projets, rencontrez. L'avantage, c'est que moi, je vois souvent que j'ai mes talents cinéma. Par l'agence, ils ont appris à se connaître. Ils ne se connaissaient pas forcément les uns les autres. Il y a eu des vraies amitiés qui se sont créées entre eux parce que moi, l'idée, aussi l'agence, je n'ai pas beaucoup de talent, donc il y a un petit côté famille. Ils sont très dans l'échange. Moi, je suis très contente de ça. Je me dis moins qu'ils créent des projets ensemble, des courts-métrages. Ils sont conseils les uns les autres. Il y a des jolies amitiés qui se créent. Donc moi, j'ai toujours eu l'idée... Je ne voulais pas avoir énormément de talent, un mur rempli de... de visages d'artistes, mais qu'on ne connaît finalement pas très bien. Moi, c'est vrai que j'aime créer du lien avec mes talents. Déjà, c'est un lien qui est basé sur la confiance. Parce que c'est vrai, quand on commence à travailler ensemble, l'idée, c'est de faire des jolies choses sur la continuité, parce qu'on ne peut pas faire les choses en une seule fois, avoir un one-shot. Moi, ça ne m'intéresse pas trop aussi de travailler que sur une promo ou faire un seul contrat. J'aime bien créer des histoires avec les marques. Et cette idée d'avoir, déjà parce que j'étais seule, donc je ne pouvais pas avoir non plus 150 artistes à m'occuper quand j'ai monté l'agence. Donc j'ai pris des profils qui me plaisaient, avec qui j'avais beaucoup d'affinité, avec qui il y avait de l'actualité. Et voir cette synergie, donc j'ai toujours entre 20 et 25 talents à peu près à l'agence. Mais je les connais bien. On peut dire oui, je connais le nom de leur chien, de leur chat.
- Speaker #2
Alors une petite question par rapport à ta culture américaine. Tu as étudié aux États-Unis, c'est une culture que tu connais bien. Dans ta façon, ça apporte quoi en fait à ta façon d'exercer ton métier d'agent ?
- Speaker #0
Alors moi, étant formée dans l'esprit américain par les études, par Général Electric, moi j'ai... c'est vrai que c'est très formateur dans le sens où on apprend à travailler en équipe. On travaille avec une team, un styliste, un coiffeur, un maquilleur, des photographes, des vidéastes. C'est pas... que moi je vais insuffler une idée que ensuite je vais travailler avec des gens qui comprennent mon idée, qui comprennent l'univers qui savent traduire aussi ce que j'ai envie et ce qui va être bien pour le talent et c'est vrai que je considère pas mon travail comme c'est moi qui tout fait c'est moi l'agent, c'est grâce à moi non pour moi je pars du principe que tout le monde et ça je pense que le côté américain très process aussi Parce que j'aime bien être très carrée dans ce que je fais. J'ai une grosse rigueur aussi, même d'un point de vue contractuel, on va dire administratif, parce qu'il faut être carrée, il faut avoir du suivi, il faut que tout soit bien back-upé en amont, parce que ça peut aller très vite, les campagnes, d'un coup, tout peut se monter, il faut essayer un peu de précipitation. Et puis, comme on dit... Voilà, c'est de la rigueur parce qu'on travaille avec des grosses maisons, avec des belles marques. Il faut avoir cette rigueur de travail derrière.
- Speaker #1
Tu nous racontais en off que toi, tu n'avais pas du tout de mal à parler d'argent avec tes talents.
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
Tu étais très transparent pour ça. Ce n'est pas le cas de tous les agents.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai que moi, je suis très carrée. Je n'ai pas de problème de parler d'argent. Comme vous le disiez, oui, des fois, il y a des choses qui peuvent être un peu floues avec d'autres agents. Hier, j'étais en rendez-vous avec un talent qui m'expliquait qu'il était très surpris aussi de la façon dont je travaillais, parce que j'aime bien être transparente sur les tarifs, sur comment s'organise l'agent, parce que c'est vrai qu'on prend un pourcentage aussi sur le client, donc la marque, mais également, moi, sur le talent. Tu prises les deux côtés. Exactement. C'est un travail de... c'est un service. C'est-à-dire que moi, je mobilise du temps, je mobilise des équipes, on accompagne les gens sur tous les événements, je monte des productions. C'est du temps, de l'énergie et du coup, je trouve que c'est très important que les talents comprennent aussi que moi, je ne prends pas un pourcentage et que j'attends qu'un mail arrive et qu'on me propose une campagne et que je reste dans mon petit bureau ou dans mon canapé. C'est du temps, c'est de la prospection, c'est des voyages, c'est partir sur des festivals. Tout ça a des frais et c'est des implications personnelles aussi. Du temps, et comme on dit à l'américaine, le temps c'est de l'argent.
- Speaker #1
Et ils comprennent tous ?
- Speaker #0
Alors, il y en a qui ont un peu du mal à comprendre, mais pourquoi est-ce qu'il y a une commission sur le talent ? Parce qu'en fait, moi au jour le jour, moi et mes équipes... On parle de toi, on part en rendez-vous, on va sur des événements, on met en place des outils aussi, on crée des composites, on envoie du matériel. Moi je travaille aussi, parfois je monte des prods qui sont à mes frais pour mettre en avant et développer l'image des talents. Donc il faut aussi payer des équipes et forcément on n'a pas rien sans rien. C'est-à-dire que moi les gens ne travaillent pas gratuitement. C'est vrai que j'ai un noyau dur autour de moi qui fait que les gens, je ne les rémunère pas. Quand on doit monter une prod, souvent les équipes me le font en gratuité parce que c'est moi, c'est l'agence. Mais que moi, en contrepartie, si je peux les mettre après sur des jobs payants pour accompagner les talents, chacun est un petit peu gagnant-gagnant. Parce qu'on fait tout ça pour un talent, mais il faut aussi que le talent ait conscience qu'il y a des gens qui travaillent derrière.
- Speaker #2
Il y a une question qu'on ne t'a pas posée par rapport à la rémunération. On ne t'a pas demandé le pourcentage que tu prenais.
- Speaker #0
Alors le pourcentage, ça c'est un peu ce que fait tout le monde. C'est 20% sur les clients, les marques et c'est entre 10 et 20% sur les talents. D'accord.
- Speaker #1
T'arrives à mettre la frontière entre ta vie perso et ta vie pro ?
- Speaker #0
Oui, au début, quand on est jeune, c'est un peu compliqué, on ne sait pas trop. Bon, par contre, j'ai toujours eu la distance aussi dans les relations avec mes talents. On est toujours resté très professionnels. Maintenant, oui, moi, dans la vie de tous les jours, je fais beaucoup de RP, je bouge beaucoup, je suis beaucoup sur des événements.
- Speaker #2
Tu accompagnes beaucoup tes talents ? Oui, tu le sens.
- Speaker #0
Moi, je suis tout le temps avec eux. C'est très rare que je ne sois pas là ou c'est vraiment que je suis malade au fond du lit.
- Speaker #2
Ça les rassure de te savoir là ?
- Speaker #0
Oui, et puis je trouve que c'est important. On est la genre. On part sur un événement, une soirée d'une marque, forcément il y a des rencontres qui se font aussi. On va rencontrer un rédacteur, une rédactrice en chef d'un magazine, on va présenter, on va rencontrer d'autres talents. Et puis il y a des synergies aussi de travail qui se font pendant les événements. Et laisser un talent seul sur un front trop défilé où il fait trois photos, ça n'a aucun sens. Le monde de la mode est là, par exemple sur un défilé, il y a de la presse, il y a des influenceurs. On va en backstage, on va féliciter le designer, on rencontre les équipes de RP. Oui. Voilà.
- Speaker #2
Est-ce qu'il y a une rencontre clé qui a changé ta carrière, qui t'a vraiment aidée ?
- Speaker #0
On ne peut pas dire une rencontre, ce sont des rencontres. Ce sont un peu des menteurs qu'on a, qu'on rencontre, des conseils qu'on nous donne, des gens bienveillants ou pas, des façons de les voir travailler, qui inspirent. Et je n'ai pas une personne... Je pense bien évidemment à Elisabeth Tanner qui m'a formée, avec qui j'ai tout appris chez Armédia. J'ai eu Henri Ernst à l'époque qui était chez TF1, qui m'a donné une rigueur de travail incroyable. Bien évidemment, des profs que j'ai pu avoir au CELSA parce qu'on m'a toujours appris. Au CELSA, on m'a dit si tu veux travailler dans un milieu, il faut que tu connaisses tout du milieu. Il faut que tu sois la meilleure, il faut que tu sois hyper curieuse sur tout. C'est vrai qu'on nous... C'est plutôt des rencontres, Jean-Loup Dabadji qui m'a donné cette envie aussi de travailler dans ce milieu, donc il y a plein de gens.
- Speaker #1
Tu as une collab de rêve aujourd'hui ? Un truc que tu te dis, ça c'est vraiment le but ultime ?
- Speaker #0
Alors moi, je n'ai pas de collab de rêve. J'ai plus envie de challenger les choses et en fait, on me dit, tiens, on te donne telle personne, essaye de faire des super trucs avec. Fais des belles rencontres, des beaux projets. C'est vrai que je ne suis pas à la recherche de travailler absolument avec une marque, ce serait que je travaille avec toutes les marques. Mais moi, je dirais que ma plus grande fierté, c'est quand je suis capable, avec mes talents, après discussion, de refuser des très grosses campagnes. En se disant non, ça ne me correspond absolument pas à l'image, ce n'est pas toi, ce n'est pas une bonne stratégie.
- Speaker #2
Et un conseil que tu pourrais donner, alors peut-être pour changer un petit peu, à un talent ? qui aimeraient rejoindre peut-être une écurie comme la tienne ou autre ?
- Speaker #0
Alors, le premier conseil, c'est...
- Speaker #1
Écoute ce podcast.
- Speaker #0
Alors, exactement. Grâce au podcast, déjà, ils comprennent un peu la mentalité des agents. Absolument. Parce que ce qu'on dit, c'est...
- Speaker #2
C'est le but.
- Speaker #0
Oui, c'est facile. On peut dire, oui, je veux un agent, je veux un agent. Mais est-ce que déjà, la personne est prête à... Parce qu'avoir un agent, c'est travailler une image. Donc, c'est aussi... C'est un job. C'est prendre du temps pour aller à des événements, pour rencontrer des clients, pour peut-être des fois être un peu bousculée dans la stratégie d'image, c'est-à-dire faire des shootings photos, monter des vidéos. Et oui, il y a des talents, moi que je rencontre, qui peuvent me dire Ah, je déteste faire des photos, je déteste aller à des événements, je déteste parler aux gens. Mais oui, ça fait partie du job aussi. Donc quand on veut, à partir du moment où on prend un agent d'image, c'est aussi... L'agent va aussi demander à ce que le talent se donne aussi dans cette mission. Si tu veux un agent, il faut aussi que tu passes du temps à aller faire des rencontres, des déjeuners, des cafés, des événements. Et que ce n'est pas l'agent qui va en claquement de doigts, va te trouver des contrats.
- Speaker #1
Hyper intéressant.
- Speaker #2
On adore.
- Speaker #1
Comme on dit chez Agent Double, Agent Barbara, mission accomplie.
- Speaker #0
Merci. Merci beaucoup d'être venu.
- Speaker #2
C'était hyper intéressant. On a appris plein de choses aujourd'hui.
- Speaker #0
Tant mieux.
- Speaker #2
Merci de nous avoir écoutés jusqu'au bout. Et maintenant, c'est à vous d'entrer en action. Votre mission, si vous l'acceptez, laissez 5 étoiles et un commentaire sur votre plateforme d'écoute. Abonnez-vous au podcast, à notre chaîne YouTube et à notre compte Instagram pour des contenus exclusifs. Et surtout, n'hésitez pas à partager autour de vous. Agendouble est un podcast indépendant. S'il vous a plu, et pour qu'on puisse continuer à le développer, vous pouvez nous soutenir en cliquant sur le lien dans le descriptif de l'épisode. On compte sur vous, et on se retrouve dans deux semaines pour un nouveau numéro d'Agendouble.