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Agriquoi ?! - L'agriculture en questions

Combien de pesticides tu manges ?

Combien de pesticides tu manges ?

13min |30/08/2024
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Agriquoi ?! - L'agriculture en questions

Combien de pesticides tu manges ?

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Description

Acheter bio, laver nos fruits et légumes à l’eau, au bicarbonate… Chacun sa technique pour tenter de les éviter : je parle des résidus de pesticides. Alors, en amont, en agriculture, il y a des actions menées pour diminuer l'utilisation des pesticides : j'en parlais dans l'épisode sur "Peut-on se passer des pesticides" et dans celui sur le plan Ecophyto. Mais aujourd'hui, je voulais parler de l'aval, des fruits et des légumes qu'on achète au quotidien. Comment on mesure les résidus de pesticides qu'ils contiennent ? A quoi correspond la limite maximale de résidus (LMR) ? et Qu'est-ce que le label "Zéro résidu de pesticide" ? C'est le sujet de l'épisode du jour !


Je m’appelle Virginie Montmartin. Je suis journaliste scientifique et depuis 6 ans je me suis spécialisée sur l'agriculture et la transition agroécologique. Je ne suis pas du tout issue du milieu agricole et, au départ, j’avais toujours peur de poser des questions bêtes. Dans ce podcast, je te propose cette "agriculture pour les nuls" que j'aurais aimé trouver à ce moment-là.


Pour cet épisode, j'ai utilisé les sources suivantes :


Tu peux me partager n’importe quelle question que tu as sur l'agriculture :)


Vous pouvez me contacter par mail podcast.agriquoi@gmail.com


Je suis aussi sur Instagram


Création, montage et mixage : Virginie Montmartin

Création de l'intro : Alice Krief, Les Belles Fréquences


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Virginie Montmartin

    Vous vous posez des questions sur l'agriculture ? Vous êtes au bon endroit. Je m'appelle Virginie, je suis journaliste agricole. mais aussi 100% urbaine et pas du tout issue du monde agricole. Depuis que je travaille dans ce domaine, je vois bien qu'on a tous des milliers de questions sur le sujet. Dans Agriquoi, j'ai décidé d'essayer de répondre à toutes ces questions qu'on n'ose pas poser. Bonne écoute ! Bonjour tout le monde et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Agriquoi. Cette semaine, j'avais envie de vous parler des résidus de pesticides. Je pense que c'est un sujet qui stresse. beaucoup de monde, moi y compris, bien sûr, parce qu'on en mange normalement assez souvent, des fruits et des légumes, et on sait que par principe, si les agriculteurs utilisent des pesticides au départ, on en retrouve une partie dans notre alimentation. Mais je me suis toujours demandé, c'est quoi un résidu de pesticides ? Et à quel moment ça passe du statut de résidu à pesticides tout court ? En gros, comment ça se mesure, c'est le sujet de l'épisode du jour. Comme je le disais en introduction, les agriculteurs utilisent des pesticides en amont. J'en ai déjà parlé dans plusieurs épisodes. J'ai fait un épisode sur peut-on se passer des pesticides où je vous explique comment les agriculteurs essaient de diminuer l'utilisation des pesticides. Et j'en ai également reparlé dans l'épisode dédié au plan éco-phyto. Donc les agriculteurs utilisent des pesticides pour limiter les maladies, le risque de champignons, les risques d'insectes ravageurs, bref... Ils utilisent les pesticides dans cet objectif-là, et ils essayent de le réduire par différents leviers dans leur pratique. Je vous en parle dans ces épisodes dédiés, donc si vous ne les avez pas écoutés, je vous les mets en lien dans la description. Mais dans cet épisode, je voulais vraiment vous parler de la partie avale. Oui, les agris agissent, et qu'est-ce qui se passe en bout de chaîne en fait ? Comment on retrouve des résidus de pesticides dans notre alimentation, et en quelle quantité ? Donc histoire de savoir justement... Combien il y a de résidus de pesticides dans notre alimentation, Les produits agroalimentaires sont testés. Déjà, ils sont testés par le gouvernement, par les différentes directions, comme la DGCCRF, la Direction Générale de la Concurrence du Commerce et de la Répression des Fraudes, ainsi que la Direction Générale de l'Alimentation, dans le cas de la France, où ils vont prélever des échantillons, etc., et faire des contrôles aléatoires pour pouvoir connaître la quantité de résidus de pesticides qu'il y a dans notre alimentation. Eux, ils mesurent ça pour la France, mais c'est dans le cadre d'un programme pluriannuel qui existe au niveau européen pour savoir la quantité de résidus de pesticides dans notre alimentation au niveau européen. Les produits peuvent être aussi testés dans le cas de labels, comme par exemple le zéro résidu de pesticides. Je vous en reparle juste après pour savoir exactement ce que c'est, mais voilà, c'est pour donner une idée, ça peut être aussi testé dans le cas de labels. Et enfin, certaines associations, comme l'association Génération Futur, surveillent ces rapports, ces bilans, pour pouvoir également évaluer et faire remonter quand il y a des problématiques sur le sujet des résidus de pesticides. Donc en fait, des chiffres, on en a, et heureusement. Si je me base sur la dernière étude publiée, là en avril 2024, de ce programme pluriannuel européen, qui sont sur des données de 2022, on voit qu'il y a à peu près 51% des échantillons qui se sont révélés exemples de niveaux quantifiables de résidus. Donc 51%. dans lesquels on n'a pas trouvé de résidus. 47% contenaient un ou plusieurs résidus à des concentrations inférieures ou égales au niveau autorisé. Et il y a 1,6% qui contenaient des résidus dépassant les niveaux autorisés. Tout en sachant que ces résultats sont pour les aliments produits par un des pays de l'Union européenne. Si on ajoute les produits importés là-dedans, Le 1,6% de produits qui dépassent la limite autorisée passe à 3,7%. Vous le savez bien, les normes dans les autres pays du monde ne sont pas forcément les mêmes que ceux que l'on a dans l'Union Européenne. Et du coup, ces résultats, je les ai déjà vus plusieurs fois, et en soi, ça me semble rassurant. 1,6% sur tout ce qu'on mange au quotidien, ça serait mieux que ce soit zéro, c'est clair, mais je veux dire, on peut s'attendre à ce que ce soit plus élevé. Mais plus élevé par rapport à quoi ? Est-ce que vous... connaissez justement les niveaux autorisés vous. Et bah du coup j'ai cherché ! Quand une institution apporte des échantillons De produits, ils sont testés du coup en laboratoire. Et il y a trois limites qui sont vérifiées. La première, ça va être la limite de détection. Ça correspond au fait que la substance, une substance a bien été trouvée, mais avec une concentration tellement faible qu'on ne peut pas la quantifier avec précision. Ensuite, on arrive à la limite de quantification. Là, il y a bien un résidu de pesticides et sa concentration est effectivement mesurée. C'est là-dedans. quand on parle des 51% de produits révélés exempts de niveau quantifiable de résidus. C'est qu'ils sont en dessous de cette fameuse limite de quantification. Et enfin, la troisième, la plus importante, j'ai envie de dire, c'est la limite maximale de résidus, la LMR, ou le niveau maximum autorisé. Cette mesure, elle est en fait fixée par les agences sanitaires et c'est une mesure que le produit que l'on consomme ne doit bien sûr pas dépasser pour qu'il soit commercialisé. Mais cette limite, elle est avant tout réglementaire. C'est une limite fixée par la Commission européenne dans notre cas. Mais c'est bien sûr basé sur des faits scientifiques. Pour vous le résumer, en gros, parce que je vous avoue qu'il y a 2-3 petits points à prendre en compte, donc je vous fais un résumé. Il y a une dose journalière admissible de plein de substances, dont notamment les pesticides, que l'on peut consommer sans risque pour notre santé. C'est cette dose-là qui est fixée. On n'avale pas qu'une tomate dans notre journée. Donc forcément, on prend en compte également votre régime alimentaire. Tout ce qu'on peut manger dans la journée, et donc tous les résidus de pesticides que l'on peut croiser dans nos assiettes. Ça aussi, ça se mesure. Et donc en ajoutant la dose autorisée plus tout ce qu'on peut manger dans une journée, on obtient une certaine valeur. Sur cette valeur, on va prendre une marge de sécurité. Histoire que si tu manges une tomate cerise en plus, tu ne meurs pas dans d'atroces souffrances. C'est quand même utile, les marges de sécurité. Et avec ça, on obtient la LMR, la limite maximale de résidus. En plus, petit point, cette LMR, elle est mesurée sur des matières premières non lavées, non épluchées. Parce que sinon c'est triché, hein, on est bien d'accord. Et, comme je vous explique que c'est sur une dose journalière admissible d'une substance en particulier, il y a en fait autant de LMR que de pesticides. Et à chaque fois qu'on va mesurer les résidus, on va les comparer à ces limites fixées. Et si ça les dépasse, normalement le produit ne peut pas être commercialisé. Et donc c'est là-dedans que l'on retrouve les 47% de produits qui ont bien des résidus de pesticides quantifiés, mais qui sont en dessous des niveaux autorisés, et les 1,6% qui restent, ils dépassent cette concentration maximale. Et donc normalement, eux, on n'est pas censé les retrouver sur le marché, on n'est pas censé pouvoir les acheter, ils sont censés être détruits. Pour info, ces trois limites... Elles ne sont pas inscrites dans le marbre, si vous voulez. Oui, ce sont des valeurs scientifiques, bien sûr. Et déjà, les outils techniques, ça évolue. Donc la limite de détection, elle peut s'abaisser. La limite de quantification, elle peut s'abaisser également. Donc on va voir dans les prochaines années, peut-être que ces limites vont changer. Cette LMR, elle peut aussi changer en fonction de l'évolution des connaissances. Et elle peut aussi changer pour des questions politiques. Par exemple, en 2005-2008, je crois, les LMR ont évolué parce qu'on a harmonisé ces mesures au niveau européen. Avant c'était chaque état qui avait chacun ses mesures et maintenant on a des résultats au niveau européen grâce à ce programme pluriannuel. Il a bien fallu harmoniser tout ça. Par contre, deuxième point aussi à noter, vous verrez qu'il est très difficile de prendre en compte l'effet cocktail des pesticides, à savoir l'effet de tous ces résidus sur le corps. Et on ne pense pas seulement à 1 plus 1 plus 1, c'est que certains pesticides, quand ils sont mis ensemble, provoquent d'autres effets. Il peut y avoir même des effets qui sont différents d'une personne à une autre, en fonction de son âge, de son état de santé, etc. Et ça, ce sont des effets qui sont difficiles à calculer et qui sont actuellement étudiés au niveau de la recherche, et notamment comment les prendre en compte dans notre alimentation pour pouvoir au mieux mesurer l'impact des résidus de pesticides sur notre santé. Mais ça, voilà, l'effet cocktail. C'est très difficile à prendre en compte. Et je tenais à vous le préciser pour vous dire que c'est pas parce que c'est en dessous de la LMR que forcément c'est 100% sans risque. Normalement oui, mais on manque quand même de recul sur l'affaire. Et maintenant pour parler un petit peu concret, en plus de ses limites, comment ça se passe avec des labels comme le label zéro résidu de pesticides ? Et bien en fait ce label, il mise sur le contrôle de chaque lot qui est vendu. pour assurer au consommateur l'absence de résidus. Et ce qu'il appelle l'absence de résidus, lui, c'est le fait d'être en dessous de 0,01 microgramme par kilo, qui est la limite de quantification la plus faible pour une majorité des substances actives trouvées dans les pesticides. Donc en gros, oui, un pesticide peut bien être détecté dans un produit zéro résidu de pesticides, mais il sera toujours dans une concentration, rappelez-vous de la définition, trop faible pour pouvoir être quantifié. Donc d'accord, 0,01 n'est pas zéro, mais on est quand même beaucoup plus bas que certains produits vendus sur le marché. Et quelle est la différence du coup entre ce label zéro résidu de pesticides et le bio ? Alors déjà, l'agriculture biologique n'utilise pas... de pesticides de synthèse. Donc forcément, on en retrouve moins dans le produit final. C'est un lien de cause à effet. Par contre, on peut trouver des résidus dans les produits bio, soit dû à la contamination d'un champ voisin, bien sûr, soit à part des résidus de produits de certains produits utilisés. Mais à titre d'exemple, dans l'étude européenne que je citais avant, 80% des produits bio échantillonnés sont en dessous de la limite de quantification. Donc on retrouve quand même moins de résidus de pesticides dans les produits bio que dans les produits conventionnels, selon cette étude. Le zéro résidu de pesticides, lui, permet l'utilisation des pesticides de synthèse lors de la culture, quoi, tout en sachant qu'il a une liste de certaines substances qui l'interdit comparé à l'agriculture conventionnelle, mais il utilise quand même des pesticides de synthèse. Par contre, il contrôle chaque lot à la fin pour s'assurer que dans les produits vendus sous ce label, Les résidus sont en dessous de la limite de quantification. Donc en fait, ce sont vraiment deux logiques différentes, si vous voulez. En conclusion de cet épisode, oui, il y a des résidus de pesticides dans notre alimentation, et ces résidus restent aujourd'hui sous un seuil appelé limite maximale de résidus. Par contre, il ne faut pas oublier l'effet cocktail, qui est aujourd'hui quelque chose d'assez inconnu, qui sont justement tout ce mélange de résidus à long terme. Et c'est aujourd'hui à l'étude pour être mieux pris en compte par rapport à notre alimentation. Et je tenais à vous préciser ces limites, entre limites de détection, limites de quantification et de LMR, parce que ce sont des termes qu'on peut entendre dans le débat public, dans des articles, dans beaucoup de choses, et je ne connaissais pas forcément la subtilité des trois, et je trouve ça super intéressant. Par exemple, le gouvernement, les entreprises agroalimentaires vont dire qu'il n'y a pas de risque pour la santé, puisque c'est en dessous de cette LMR. A l'inverse, vous allez avoir des associations comme Génération Futur, qui va considérer que puisqu'il y a des pesticides qui sont détectés et quantifiés, il y a un risque pour notre santé, et que l'objectif est bien sûr d'avoir zéro résidu de pesticides dans notre alimentation. Donc faites bien attention à ces termes, détection, quantification et limite maximale de résidus. J'espère que je vous ai apporté des informations dans cet épisode, moi j'adorais faire des recherches, je pensais que ce serait... vraiment plus simple que ça, que ça serait résidu ou pas résidu, mais comme souvent, c'est un peu plus compliqué que ça. J'espère que cet épisode vous a plu et on se retrouve dès la semaine prochaine dans un prochain épisode. A bientôt !

Description

Acheter bio, laver nos fruits et légumes à l’eau, au bicarbonate… Chacun sa technique pour tenter de les éviter : je parle des résidus de pesticides. Alors, en amont, en agriculture, il y a des actions menées pour diminuer l'utilisation des pesticides : j'en parlais dans l'épisode sur "Peut-on se passer des pesticides" et dans celui sur le plan Ecophyto. Mais aujourd'hui, je voulais parler de l'aval, des fruits et des légumes qu'on achète au quotidien. Comment on mesure les résidus de pesticides qu'ils contiennent ? A quoi correspond la limite maximale de résidus (LMR) ? et Qu'est-ce que le label "Zéro résidu de pesticide" ? C'est le sujet de l'épisode du jour !


Je m’appelle Virginie Montmartin. Je suis journaliste scientifique et depuis 6 ans je me suis spécialisée sur l'agriculture et la transition agroécologique. Je ne suis pas du tout issue du milieu agricole et, au départ, j’avais toujours peur de poser des questions bêtes. Dans ce podcast, je te propose cette "agriculture pour les nuls" que j'aurais aimé trouver à ce moment-là.


Pour cet épisode, j'ai utilisé les sources suivantes :


Tu peux me partager n’importe quelle question que tu as sur l'agriculture :)


Vous pouvez me contacter par mail podcast.agriquoi@gmail.com


Je suis aussi sur Instagram


Création, montage et mixage : Virginie Montmartin

Création de l'intro : Alice Krief, Les Belles Fréquences


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Virginie Montmartin

    Vous vous posez des questions sur l'agriculture ? Vous êtes au bon endroit. Je m'appelle Virginie, je suis journaliste agricole. mais aussi 100% urbaine et pas du tout issue du monde agricole. Depuis que je travaille dans ce domaine, je vois bien qu'on a tous des milliers de questions sur le sujet. Dans Agriquoi, j'ai décidé d'essayer de répondre à toutes ces questions qu'on n'ose pas poser. Bonne écoute ! Bonjour tout le monde et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Agriquoi. Cette semaine, j'avais envie de vous parler des résidus de pesticides. Je pense que c'est un sujet qui stresse. beaucoup de monde, moi y compris, bien sûr, parce qu'on en mange normalement assez souvent, des fruits et des légumes, et on sait que par principe, si les agriculteurs utilisent des pesticides au départ, on en retrouve une partie dans notre alimentation. Mais je me suis toujours demandé, c'est quoi un résidu de pesticides ? Et à quel moment ça passe du statut de résidu à pesticides tout court ? En gros, comment ça se mesure, c'est le sujet de l'épisode du jour. Comme je le disais en introduction, les agriculteurs utilisent des pesticides en amont. J'en ai déjà parlé dans plusieurs épisodes. J'ai fait un épisode sur peut-on se passer des pesticides où je vous explique comment les agriculteurs essaient de diminuer l'utilisation des pesticides. Et j'en ai également reparlé dans l'épisode dédié au plan éco-phyto. Donc les agriculteurs utilisent des pesticides pour limiter les maladies, le risque de champignons, les risques d'insectes ravageurs, bref... Ils utilisent les pesticides dans cet objectif-là, et ils essayent de le réduire par différents leviers dans leur pratique. Je vous en parle dans ces épisodes dédiés, donc si vous ne les avez pas écoutés, je vous les mets en lien dans la description. Mais dans cet épisode, je voulais vraiment vous parler de la partie avale. Oui, les agris agissent, et qu'est-ce qui se passe en bout de chaîne en fait ? Comment on retrouve des résidus de pesticides dans notre alimentation, et en quelle quantité ? Donc histoire de savoir justement... Combien il y a de résidus de pesticides dans notre alimentation, Les produits agroalimentaires sont testés. Déjà, ils sont testés par le gouvernement, par les différentes directions, comme la DGCCRF, la Direction Générale de la Concurrence du Commerce et de la Répression des Fraudes, ainsi que la Direction Générale de l'Alimentation, dans le cas de la France, où ils vont prélever des échantillons, etc., et faire des contrôles aléatoires pour pouvoir connaître la quantité de résidus de pesticides qu'il y a dans notre alimentation. Eux, ils mesurent ça pour la France, mais c'est dans le cadre d'un programme pluriannuel qui existe au niveau européen pour savoir la quantité de résidus de pesticides dans notre alimentation au niveau européen. Les produits peuvent être aussi testés dans le cas de labels, comme par exemple le zéro résidu de pesticides. Je vous en reparle juste après pour savoir exactement ce que c'est, mais voilà, c'est pour donner une idée, ça peut être aussi testé dans le cas de labels. Et enfin, certaines associations, comme l'association Génération Futur, surveillent ces rapports, ces bilans, pour pouvoir également évaluer et faire remonter quand il y a des problématiques sur le sujet des résidus de pesticides. Donc en fait, des chiffres, on en a, et heureusement. Si je me base sur la dernière étude publiée, là en avril 2024, de ce programme pluriannuel européen, qui sont sur des données de 2022, on voit qu'il y a à peu près 51% des échantillons qui se sont révélés exemples de niveaux quantifiables de résidus. Donc 51%. dans lesquels on n'a pas trouvé de résidus. 47% contenaient un ou plusieurs résidus à des concentrations inférieures ou égales au niveau autorisé. Et il y a 1,6% qui contenaient des résidus dépassant les niveaux autorisés. Tout en sachant que ces résultats sont pour les aliments produits par un des pays de l'Union européenne. Si on ajoute les produits importés là-dedans, Le 1,6% de produits qui dépassent la limite autorisée passe à 3,7%. Vous le savez bien, les normes dans les autres pays du monde ne sont pas forcément les mêmes que ceux que l'on a dans l'Union Européenne. Et du coup, ces résultats, je les ai déjà vus plusieurs fois, et en soi, ça me semble rassurant. 1,6% sur tout ce qu'on mange au quotidien, ça serait mieux que ce soit zéro, c'est clair, mais je veux dire, on peut s'attendre à ce que ce soit plus élevé. Mais plus élevé par rapport à quoi ? Est-ce que vous... connaissez justement les niveaux autorisés vous. Et bah du coup j'ai cherché ! Quand une institution apporte des échantillons De produits, ils sont testés du coup en laboratoire. Et il y a trois limites qui sont vérifiées. La première, ça va être la limite de détection. Ça correspond au fait que la substance, une substance a bien été trouvée, mais avec une concentration tellement faible qu'on ne peut pas la quantifier avec précision. Ensuite, on arrive à la limite de quantification. Là, il y a bien un résidu de pesticides et sa concentration est effectivement mesurée. C'est là-dedans. quand on parle des 51% de produits révélés exempts de niveau quantifiable de résidus. C'est qu'ils sont en dessous de cette fameuse limite de quantification. Et enfin, la troisième, la plus importante, j'ai envie de dire, c'est la limite maximale de résidus, la LMR, ou le niveau maximum autorisé. Cette mesure, elle est en fait fixée par les agences sanitaires et c'est une mesure que le produit que l'on consomme ne doit bien sûr pas dépasser pour qu'il soit commercialisé. Mais cette limite, elle est avant tout réglementaire. C'est une limite fixée par la Commission européenne dans notre cas. Mais c'est bien sûr basé sur des faits scientifiques. Pour vous le résumer, en gros, parce que je vous avoue qu'il y a 2-3 petits points à prendre en compte, donc je vous fais un résumé. Il y a une dose journalière admissible de plein de substances, dont notamment les pesticides, que l'on peut consommer sans risque pour notre santé. C'est cette dose-là qui est fixée. On n'avale pas qu'une tomate dans notre journée. Donc forcément, on prend en compte également votre régime alimentaire. Tout ce qu'on peut manger dans la journée, et donc tous les résidus de pesticides que l'on peut croiser dans nos assiettes. Ça aussi, ça se mesure. Et donc en ajoutant la dose autorisée plus tout ce qu'on peut manger dans une journée, on obtient une certaine valeur. Sur cette valeur, on va prendre une marge de sécurité. Histoire que si tu manges une tomate cerise en plus, tu ne meurs pas dans d'atroces souffrances. C'est quand même utile, les marges de sécurité. Et avec ça, on obtient la LMR, la limite maximale de résidus. En plus, petit point, cette LMR, elle est mesurée sur des matières premières non lavées, non épluchées. Parce que sinon c'est triché, hein, on est bien d'accord. Et, comme je vous explique que c'est sur une dose journalière admissible d'une substance en particulier, il y a en fait autant de LMR que de pesticides. Et à chaque fois qu'on va mesurer les résidus, on va les comparer à ces limites fixées. Et si ça les dépasse, normalement le produit ne peut pas être commercialisé. Et donc c'est là-dedans que l'on retrouve les 47% de produits qui ont bien des résidus de pesticides quantifiés, mais qui sont en dessous des niveaux autorisés, et les 1,6% qui restent, ils dépassent cette concentration maximale. Et donc normalement, eux, on n'est pas censé les retrouver sur le marché, on n'est pas censé pouvoir les acheter, ils sont censés être détruits. Pour info, ces trois limites... Elles ne sont pas inscrites dans le marbre, si vous voulez. Oui, ce sont des valeurs scientifiques, bien sûr. Et déjà, les outils techniques, ça évolue. Donc la limite de détection, elle peut s'abaisser. La limite de quantification, elle peut s'abaisser également. Donc on va voir dans les prochaines années, peut-être que ces limites vont changer. Cette LMR, elle peut aussi changer en fonction de l'évolution des connaissances. Et elle peut aussi changer pour des questions politiques. Par exemple, en 2005-2008, je crois, les LMR ont évolué parce qu'on a harmonisé ces mesures au niveau européen. Avant c'était chaque état qui avait chacun ses mesures et maintenant on a des résultats au niveau européen grâce à ce programme pluriannuel. Il a bien fallu harmoniser tout ça. Par contre, deuxième point aussi à noter, vous verrez qu'il est très difficile de prendre en compte l'effet cocktail des pesticides, à savoir l'effet de tous ces résidus sur le corps. Et on ne pense pas seulement à 1 plus 1 plus 1, c'est que certains pesticides, quand ils sont mis ensemble, provoquent d'autres effets. Il peut y avoir même des effets qui sont différents d'une personne à une autre, en fonction de son âge, de son état de santé, etc. Et ça, ce sont des effets qui sont difficiles à calculer et qui sont actuellement étudiés au niveau de la recherche, et notamment comment les prendre en compte dans notre alimentation pour pouvoir au mieux mesurer l'impact des résidus de pesticides sur notre santé. Mais ça, voilà, l'effet cocktail. C'est très difficile à prendre en compte. Et je tenais à vous le préciser pour vous dire que c'est pas parce que c'est en dessous de la LMR que forcément c'est 100% sans risque. Normalement oui, mais on manque quand même de recul sur l'affaire. Et maintenant pour parler un petit peu concret, en plus de ses limites, comment ça se passe avec des labels comme le label zéro résidu de pesticides ? Et bien en fait ce label, il mise sur le contrôle de chaque lot qui est vendu. pour assurer au consommateur l'absence de résidus. Et ce qu'il appelle l'absence de résidus, lui, c'est le fait d'être en dessous de 0,01 microgramme par kilo, qui est la limite de quantification la plus faible pour une majorité des substances actives trouvées dans les pesticides. Donc en gros, oui, un pesticide peut bien être détecté dans un produit zéro résidu de pesticides, mais il sera toujours dans une concentration, rappelez-vous de la définition, trop faible pour pouvoir être quantifié. Donc d'accord, 0,01 n'est pas zéro, mais on est quand même beaucoup plus bas que certains produits vendus sur le marché. Et quelle est la différence du coup entre ce label zéro résidu de pesticides et le bio ? Alors déjà, l'agriculture biologique n'utilise pas... de pesticides de synthèse. Donc forcément, on en retrouve moins dans le produit final. C'est un lien de cause à effet. Par contre, on peut trouver des résidus dans les produits bio, soit dû à la contamination d'un champ voisin, bien sûr, soit à part des résidus de produits de certains produits utilisés. Mais à titre d'exemple, dans l'étude européenne que je citais avant, 80% des produits bio échantillonnés sont en dessous de la limite de quantification. Donc on retrouve quand même moins de résidus de pesticides dans les produits bio que dans les produits conventionnels, selon cette étude. Le zéro résidu de pesticides, lui, permet l'utilisation des pesticides de synthèse lors de la culture, quoi, tout en sachant qu'il a une liste de certaines substances qui l'interdit comparé à l'agriculture conventionnelle, mais il utilise quand même des pesticides de synthèse. Par contre, il contrôle chaque lot à la fin pour s'assurer que dans les produits vendus sous ce label, Les résidus sont en dessous de la limite de quantification. Donc en fait, ce sont vraiment deux logiques différentes, si vous voulez. En conclusion de cet épisode, oui, il y a des résidus de pesticides dans notre alimentation, et ces résidus restent aujourd'hui sous un seuil appelé limite maximale de résidus. Par contre, il ne faut pas oublier l'effet cocktail, qui est aujourd'hui quelque chose d'assez inconnu, qui sont justement tout ce mélange de résidus à long terme. Et c'est aujourd'hui à l'étude pour être mieux pris en compte par rapport à notre alimentation. Et je tenais à vous préciser ces limites, entre limites de détection, limites de quantification et de LMR, parce que ce sont des termes qu'on peut entendre dans le débat public, dans des articles, dans beaucoup de choses, et je ne connaissais pas forcément la subtilité des trois, et je trouve ça super intéressant. Par exemple, le gouvernement, les entreprises agroalimentaires vont dire qu'il n'y a pas de risque pour la santé, puisque c'est en dessous de cette LMR. A l'inverse, vous allez avoir des associations comme Génération Futur, qui va considérer que puisqu'il y a des pesticides qui sont détectés et quantifiés, il y a un risque pour notre santé, et que l'objectif est bien sûr d'avoir zéro résidu de pesticides dans notre alimentation. Donc faites bien attention à ces termes, détection, quantification et limite maximale de résidus. J'espère que je vous ai apporté des informations dans cet épisode, moi j'adorais faire des recherches, je pensais que ce serait... vraiment plus simple que ça, que ça serait résidu ou pas résidu, mais comme souvent, c'est un peu plus compliqué que ça. J'espère que cet épisode vous a plu et on se retrouve dès la semaine prochaine dans un prochain épisode. A bientôt !

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Acheter bio, laver nos fruits et légumes à l’eau, au bicarbonate… Chacun sa technique pour tenter de les éviter : je parle des résidus de pesticides. Alors, en amont, en agriculture, il y a des actions menées pour diminuer l'utilisation des pesticides : j'en parlais dans l'épisode sur "Peut-on se passer des pesticides" et dans celui sur le plan Ecophyto. Mais aujourd'hui, je voulais parler de l'aval, des fruits et des légumes qu'on achète au quotidien. Comment on mesure les résidus de pesticides qu'ils contiennent ? A quoi correspond la limite maximale de résidus (LMR) ? et Qu'est-ce que le label "Zéro résidu de pesticide" ? C'est le sujet de l'épisode du jour !


Je m’appelle Virginie Montmartin. Je suis journaliste scientifique et depuis 6 ans je me suis spécialisée sur l'agriculture et la transition agroécologique. Je ne suis pas du tout issue du milieu agricole et, au départ, j’avais toujours peur de poser des questions bêtes. Dans ce podcast, je te propose cette "agriculture pour les nuls" que j'aurais aimé trouver à ce moment-là.


Pour cet épisode, j'ai utilisé les sources suivantes :


Tu peux me partager n’importe quelle question que tu as sur l'agriculture :)


Vous pouvez me contacter par mail podcast.agriquoi@gmail.com


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Création, montage et mixage : Virginie Montmartin

Création de l'intro : Alice Krief, Les Belles Fréquences


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Virginie Montmartin

    Vous vous posez des questions sur l'agriculture ? Vous êtes au bon endroit. Je m'appelle Virginie, je suis journaliste agricole. mais aussi 100% urbaine et pas du tout issue du monde agricole. Depuis que je travaille dans ce domaine, je vois bien qu'on a tous des milliers de questions sur le sujet. Dans Agriquoi, j'ai décidé d'essayer de répondre à toutes ces questions qu'on n'ose pas poser. Bonne écoute ! Bonjour tout le monde et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Agriquoi. Cette semaine, j'avais envie de vous parler des résidus de pesticides. Je pense que c'est un sujet qui stresse. beaucoup de monde, moi y compris, bien sûr, parce qu'on en mange normalement assez souvent, des fruits et des légumes, et on sait que par principe, si les agriculteurs utilisent des pesticides au départ, on en retrouve une partie dans notre alimentation. Mais je me suis toujours demandé, c'est quoi un résidu de pesticides ? Et à quel moment ça passe du statut de résidu à pesticides tout court ? En gros, comment ça se mesure, c'est le sujet de l'épisode du jour. Comme je le disais en introduction, les agriculteurs utilisent des pesticides en amont. J'en ai déjà parlé dans plusieurs épisodes. J'ai fait un épisode sur peut-on se passer des pesticides où je vous explique comment les agriculteurs essaient de diminuer l'utilisation des pesticides. Et j'en ai également reparlé dans l'épisode dédié au plan éco-phyto. Donc les agriculteurs utilisent des pesticides pour limiter les maladies, le risque de champignons, les risques d'insectes ravageurs, bref... Ils utilisent les pesticides dans cet objectif-là, et ils essayent de le réduire par différents leviers dans leur pratique. Je vous en parle dans ces épisodes dédiés, donc si vous ne les avez pas écoutés, je vous les mets en lien dans la description. Mais dans cet épisode, je voulais vraiment vous parler de la partie avale. Oui, les agris agissent, et qu'est-ce qui se passe en bout de chaîne en fait ? Comment on retrouve des résidus de pesticides dans notre alimentation, et en quelle quantité ? Donc histoire de savoir justement... Combien il y a de résidus de pesticides dans notre alimentation, Les produits agroalimentaires sont testés. Déjà, ils sont testés par le gouvernement, par les différentes directions, comme la DGCCRF, la Direction Générale de la Concurrence du Commerce et de la Répression des Fraudes, ainsi que la Direction Générale de l'Alimentation, dans le cas de la France, où ils vont prélever des échantillons, etc., et faire des contrôles aléatoires pour pouvoir connaître la quantité de résidus de pesticides qu'il y a dans notre alimentation. Eux, ils mesurent ça pour la France, mais c'est dans le cadre d'un programme pluriannuel qui existe au niveau européen pour savoir la quantité de résidus de pesticides dans notre alimentation au niveau européen. Les produits peuvent être aussi testés dans le cas de labels, comme par exemple le zéro résidu de pesticides. Je vous en reparle juste après pour savoir exactement ce que c'est, mais voilà, c'est pour donner une idée, ça peut être aussi testé dans le cas de labels. Et enfin, certaines associations, comme l'association Génération Futur, surveillent ces rapports, ces bilans, pour pouvoir également évaluer et faire remonter quand il y a des problématiques sur le sujet des résidus de pesticides. Donc en fait, des chiffres, on en a, et heureusement. Si je me base sur la dernière étude publiée, là en avril 2024, de ce programme pluriannuel européen, qui sont sur des données de 2022, on voit qu'il y a à peu près 51% des échantillons qui se sont révélés exemples de niveaux quantifiables de résidus. Donc 51%. dans lesquels on n'a pas trouvé de résidus. 47% contenaient un ou plusieurs résidus à des concentrations inférieures ou égales au niveau autorisé. Et il y a 1,6% qui contenaient des résidus dépassant les niveaux autorisés. Tout en sachant que ces résultats sont pour les aliments produits par un des pays de l'Union européenne. Si on ajoute les produits importés là-dedans, Le 1,6% de produits qui dépassent la limite autorisée passe à 3,7%. Vous le savez bien, les normes dans les autres pays du monde ne sont pas forcément les mêmes que ceux que l'on a dans l'Union Européenne. Et du coup, ces résultats, je les ai déjà vus plusieurs fois, et en soi, ça me semble rassurant. 1,6% sur tout ce qu'on mange au quotidien, ça serait mieux que ce soit zéro, c'est clair, mais je veux dire, on peut s'attendre à ce que ce soit plus élevé. Mais plus élevé par rapport à quoi ? Est-ce que vous... connaissez justement les niveaux autorisés vous. Et bah du coup j'ai cherché ! Quand une institution apporte des échantillons De produits, ils sont testés du coup en laboratoire. Et il y a trois limites qui sont vérifiées. La première, ça va être la limite de détection. Ça correspond au fait que la substance, une substance a bien été trouvée, mais avec une concentration tellement faible qu'on ne peut pas la quantifier avec précision. Ensuite, on arrive à la limite de quantification. Là, il y a bien un résidu de pesticides et sa concentration est effectivement mesurée. C'est là-dedans. quand on parle des 51% de produits révélés exempts de niveau quantifiable de résidus. C'est qu'ils sont en dessous de cette fameuse limite de quantification. Et enfin, la troisième, la plus importante, j'ai envie de dire, c'est la limite maximale de résidus, la LMR, ou le niveau maximum autorisé. Cette mesure, elle est en fait fixée par les agences sanitaires et c'est une mesure que le produit que l'on consomme ne doit bien sûr pas dépasser pour qu'il soit commercialisé. Mais cette limite, elle est avant tout réglementaire. C'est une limite fixée par la Commission européenne dans notre cas. Mais c'est bien sûr basé sur des faits scientifiques. Pour vous le résumer, en gros, parce que je vous avoue qu'il y a 2-3 petits points à prendre en compte, donc je vous fais un résumé. Il y a une dose journalière admissible de plein de substances, dont notamment les pesticides, que l'on peut consommer sans risque pour notre santé. C'est cette dose-là qui est fixée. On n'avale pas qu'une tomate dans notre journée. Donc forcément, on prend en compte également votre régime alimentaire. Tout ce qu'on peut manger dans la journée, et donc tous les résidus de pesticides que l'on peut croiser dans nos assiettes. Ça aussi, ça se mesure. Et donc en ajoutant la dose autorisée plus tout ce qu'on peut manger dans une journée, on obtient une certaine valeur. Sur cette valeur, on va prendre une marge de sécurité. Histoire que si tu manges une tomate cerise en plus, tu ne meurs pas dans d'atroces souffrances. C'est quand même utile, les marges de sécurité. Et avec ça, on obtient la LMR, la limite maximale de résidus. En plus, petit point, cette LMR, elle est mesurée sur des matières premières non lavées, non épluchées. Parce que sinon c'est triché, hein, on est bien d'accord. Et, comme je vous explique que c'est sur une dose journalière admissible d'une substance en particulier, il y a en fait autant de LMR que de pesticides. Et à chaque fois qu'on va mesurer les résidus, on va les comparer à ces limites fixées. Et si ça les dépasse, normalement le produit ne peut pas être commercialisé. Et donc c'est là-dedans que l'on retrouve les 47% de produits qui ont bien des résidus de pesticides quantifiés, mais qui sont en dessous des niveaux autorisés, et les 1,6% qui restent, ils dépassent cette concentration maximale. Et donc normalement, eux, on n'est pas censé les retrouver sur le marché, on n'est pas censé pouvoir les acheter, ils sont censés être détruits. Pour info, ces trois limites... Elles ne sont pas inscrites dans le marbre, si vous voulez. Oui, ce sont des valeurs scientifiques, bien sûr. Et déjà, les outils techniques, ça évolue. Donc la limite de détection, elle peut s'abaisser. La limite de quantification, elle peut s'abaisser également. Donc on va voir dans les prochaines années, peut-être que ces limites vont changer. Cette LMR, elle peut aussi changer en fonction de l'évolution des connaissances. Et elle peut aussi changer pour des questions politiques. Par exemple, en 2005-2008, je crois, les LMR ont évolué parce qu'on a harmonisé ces mesures au niveau européen. Avant c'était chaque état qui avait chacun ses mesures et maintenant on a des résultats au niveau européen grâce à ce programme pluriannuel. Il a bien fallu harmoniser tout ça. Par contre, deuxième point aussi à noter, vous verrez qu'il est très difficile de prendre en compte l'effet cocktail des pesticides, à savoir l'effet de tous ces résidus sur le corps. Et on ne pense pas seulement à 1 plus 1 plus 1, c'est que certains pesticides, quand ils sont mis ensemble, provoquent d'autres effets. Il peut y avoir même des effets qui sont différents d'une personne à une autre, en fonction de son âge, de son état de santé, etc. Et ça, ce sont des effets qui sont difficiles à calculer et qui sont actuellement étudiés au niveau de la recherche, et notamment comment les prendre en compte dans notre alimentation pour pouvoir au mieux mesurer l'impact des résidus de pesticides sur notre santé. Mais ça, voilà, l'effet cocktail. C'est très difficile à prendre en compte. Et je tenais à vous le préciser pour vous dire que c'est pas parce que c'est en dessous de la LMR que forcément c'est 100% sans risque. Normalement oui, mais on manque quand même de recul sur l'affaire. Et maintenant pour parler un petit peu concret, en plus de ses limites, comment ça se passe avec des labels comme le label zéro résidu de pesticides ? Et bien en fait ce label, il mise sur le contrôle de chaque lot qui est vendu. pour assurer au consommateur l'absence de résidus. Et ce qu'il appelle l'absence de résidus, lui, c'est le fait d'être en dessous de 0,01 microgramme par kilo, qui est la limite de quantification la plus faible pour une majorité des substances actives trouvées dans les pesticides. Donc en gros, oui, un pesticide peut bien être détecté dans un produit zéro résidu de pesticides, mais il sera toujours dans une concentration, rappelez-vous de la définition, trop faible pour pouvoir être quantifié. Donc d'accord, 0,01 n'est pas zéro, mais on est quand même beaucoup plus bas que certains produits vendus sur le marché. Et quelle est la différence du coup entre ce label zéro résidu de pesticides et le bio ? Alors déjà, l'agriculture biologique n'utilise pas... de pesticides de synthèse. Donc forcément, on en retrouve moins dans le produit final. C'est un lien de cause à effet. Par contre, on peut trouver des résidus dans les produits bio, soit dû à la contamination d'un champ voisin, bien sûr, soit à part des résidus de produits de certains produits utilisés. Mais à titre d'exemple, dans l'étude européenne que je citais avant, 80% des produits bio échantillonnés sont en dessous de la limite de quantification. Donc on retrouve quand même moins de résidus de pesticides dans les produits bio que dans les produits conventionnels, selon cette étude. Le zéro résidu de pesticides, lui, permet l'utilisation des pesticides de synthèse lors de la culture, quoi, tout en sachant qu'il a une liste de certaines substances qui l'interdit comparé à l'agriculture conventionnelle, mais il utilise quand même des pesticides de synthèse. Par contre, il contrôle chaque lot à la fin pour s'assurer que dans les produits vendus sous ce label, Les résidus sont en dessous de la limite de quantification. Donc en fait, ce sont vraiment deux logiques différentes, si vous voulez. En conclusion de cet épisode, oui, il y a des résidus de pesticides dans notre alimentation, et ces résidus restent aujourd'hui sous un seuil appelé limite maximale de résidus. Par contre, il ne faut pas oublier l'effet cocktail, qui est aujourd'hui quelque chose d'assez inconnu, qui sont justement tout ce mélange de résidus à long terme. Et c'est aujourd'hui à l'étude pour être mieux pris en compte par rapport à notre alimentation. Et je tenais à vous préciser ces limites, entre limites de détection, limites de quantification et de LMR, parce que ce sont des termes qu'on peut entendre dans le débat public, dans des articles, dans beaucoup de choses, et je ne connaissais pas forcément la subtilité des trois, et je trouve ça super intéressant. Par exemple, le gouvernement, les entreprises agroalimentaires vont dire qu'il n'y a pas de risque pour la santé, puisque c'est en dessous de cette LMR. A l'inverse, vous allez avoir des associations comme Génération Futur, qui va considérer que puisqu'il y a des pesticides qui sont détectés et quantifiés, il y a un risque pour notre santé, et que l'objectif est bien sûr d'avoir zéro résidu de pesticides dans notre alimentation. Donc faites bien attention à ces termes, détection, quantification et limite maximale de résidus. J'espère que je vous ai apporté des informations dans cet épisode, moi j'adorais faire des recherches, je pensais que ce serait... vraiment plus simple que ça, que ça serait résidu ou pas résidu, mais comme souvent, c'est un peu plus compliqué que ça. J'espère que cet épisode vous a plu et on se retrouve dès la semaine prochaine dans un prochain épisode. A bientôt !

Description

Acheter bio, laver nos fruits et légumes à l’eau, au bicarbonate… Chacun sa technique pour tenter de les éviter : je parle des résidus de pesticides. Alors, en amont, en agriculture, il y a des actions menées pour diminuer l'utilisation des pesticides : j'en parlais dans l'épisode sur "Peut-on se passer des pesticides" et dans celui sur le plan Ecophyto. Mais aujourd'hui, je voulais parler de l'aval, des fruits et des légumes qu'on achète au quotidien. Comment on mesure les résidus de pesticides qu'ils contiennent ? A quoi correspond la limite maximale de résidus (LMR) ? et Qu'est-ce que le label "Zéro résidu de pesticide" ? C'est le sujet de l'épisode du jour !


Je m’appelle Virginie Montmartin. Je suis journaliste scientifique et depuis 6 ans je me suis spécialisée sur l'agriculture et la transition agroécologique. Je ne suis pas du tout issue du milieu agricole et, au départ, j’avais toujours peur de poser des questions bêtes. Dans ce podcast, je te propose cette "agriculture pour les nuls" que j'aurais aimé trouver à ce moment-là.


Pour cet épisode, j'ai utilisé les sources suivantes :


Tu peux me partager n’importe quelle question que tu as sur l'agriculture :)


Vous pouvez me contacter par mail podcast.agriquoi@gmail.com


Je suis aussi sur Instagram


Création, montage et mixage : Virginie Montmartin

Création de l'intro : Alice Krief, Les Belles Fréquences


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Virginie Montmartin

    Vous vous posez des questions sur l'agriculture ? Vous êtes au bon endroit. Je m'appelle Virginie, je suis journaliste agricole. mais aussi 100% urbaine et pas du tout issue du monde agricole. Depuis que je travaille dans ce domaine, je vois bien qu'on a tous des milliers de questions sur le sujet. Dans Agriquoi, j'ai décidé d'essayer de répondre à toutes ces questions qu'on n'ose pas poser. Bonne écoute ! Bonjour tout le monde et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Agriquoi. Cette semaine, j'avais envie de vous parler des résidus de pesticides. Je pense que c'est un sujet qui stresse. beaucoup de monde, moi y compris, bien sûr, parce qu'on en mange normalement assez souvent, des fruits et des légumes, et on sait que par principe, si les agriculteurs utilisent des pesticides au départ, on en retrouve une partie dans notre alimentation. Mais je me suis toujours demandé, c'est quoi un résidu de pesticides ? Et à quel moment ça passe du statut de résidu à pesticides tout court ? En gros, comment ça se mesure, c'est le sujet de l'épisode du jour. Comme je le disais en introduction, les agriculteurs utilisent des pesticides en amont. J'en ai déjà parlé dans plusieurs épisodes. J'ai fait un épisode sur peut-on se passer des pesticides où je vous explique comment les agriculteurs essaient de diminuer l'utilisation des pesticides. Et j'en ai également reparlé dans l'épisode dédié au plan éco-phyto. Donc les agriculteurs utilisent des pesticides pour limiter les maladies, le risque de champignons, les risques d'insectes ravageurs, bref... Ils utilisent les pesticides dans cet objectif-là, et ils essayent de le réduire par différents leviers dans leur pratique. Je vous en parle dans ces épisodes dédiés, donc si vous ne les avez pas écoutés, je vous les mets en lien dans la description. Mais dans cet épisode, je voulais vraiment vous parler de la partie avale. Oui, les agris agissent, et qu'est-ce qui se passe en bout de chaîne en fait ? Comment on retrouve des résidus de pesticides dans notre alimentation, et en quelle quantité ? Donc histoire de savoir justement... Combien il y a de résidus de pesticides dans notre alimentation, Les produits agroalimentaires sont testés. Déjà, ils sont testés par le gouvernement, par les différentes directions, comme la DGCCRF, la Direction Générale de la Concurrence du Commerce et de la Répression des Fraudes, ainsi que la Direction Générale de l'Alimentation, dans le cas de la France, où ils vont prélever des échantillons, etc., et faire des contrôles aléatoires pour pouvoir connaître la quantité de résidus de pesticides qu'il y a dans notre alimentation. Eux, ils mesurent ça pour la France, mais c'est dans le cadre d'un programme pluriannuel qui existe au niveau européen pour savoir la quantité de résidus de pesticides dans notre alimentation au niveau européen. Les produits peuvent être aussi testés dans le cas de labels, comme par exemple le zéro résidu de pesticides. Je vous en reparle juste après pour savoir exactement ce que c'est, mais voilà, c'est pour donner une idée, ça peut être aussi testé dans le cas de labels. Et enfin, certaines associations, comme l'association Génération Futur, surveillent ces rapports, ces bilans, pour pouvoir également évaluer et faire remonter quand il y a des problématiques sur le sujet des résidus de pesticides. Donc en fait, des chiffres, on en a, et heureusement. Si je me base sur la dernière étude publiée, là en avril 2024, de ce programme pluriannuel européen, qui sont sur des données de 2022, on voit qu'il y a à peu près 51% des échantillons qui se sont révélés exemples de niveaux quantifiables de résidus. Donc 51%. dans lesquels on n'a pas trouvé de résidus. 47% contenaient un ou plusieurs résidus à des concentrations inférieures ou égales au niveau autorisé. Et il y a 1,6% qui contenaient des résidus dépassant les niveaux autorisés. Tout en sachant que ces résultats sont pour les aliments produits par un des pays de l'Union européenne. Si on ajoute les produits importés là-dedans, Le 1,6% de produits qui dépassent la limite autorisée passe à 3,7%. Vous le savez bien, les normes dans les autres pays du monde ne sont pas forcément les mêmes que ceux que l'on a dans l'Union Européenne. Et du coup, ces résultats, je les ai déjà vus plusieurs fois, et en soi, ça me semble rassurant. 1,6% sur tout ce qu'on mange au quotidien, ça serait mieux que ce soit zéro, c'est clair, mais je veux dire, on peut s'attendre à ce que ce soit plus élevé. Mais plus élevé par rapport à quoi ? Est-ce que vous... connaissez justement les niveaux autorisés vous. Et bah du coup j'ai cherché ! Quand une institution apporte des échantillons De produits, ils sont testés du coup en laboratoire. Et il y a trois limites qui sont vérifiées. La première, ça va être la limite de détection. Ça correspond au fait que la substance, une substance a bien été trouvée, mais avec une concentration tellement faible qu'on ne peut pas la quantifier avec précision. Ensuite, on arrive à la limite de quantification. Là, il y a bien un résidu de pesticides et sa concentration est effectivement mesurée. C'est là-dedans. quand on parle des 51% de produits révélés exempts de niveau quantifiable de résidus. C'est qu'ils sont en dessous de cette fameuse limite de quantification. Et enfin, la troisième, la plus importante, j'ai envie de dire, c'est la limite maximale de résidus, la LMR, ou le niveau maximum autorisé. Cette mesure, elle est en fait fixée par les agences sanitaires et c'est une mesure que le produit que l'on consomme ne doit bien sûr pas dépasser pour qu'il soit commercialisé. Mais cette limite, elle est avant tout réglementaire. C'est une limite fixée par la Commission européenne dans notre cas. Mais c'est bien sûr basé sur des faits scientifiques. Pour vous le résumer, en gros, parce que je vous avoue qu'il y a 2-3 petits points à prendre en compte, donc je vous fais un résumé. Il y a une dose journalière admissible de plein de substances, dont notamment les pesticides, que l'on peut consommer sans risque pour notre santé. C'est cette dose-là qui est fixée. On n'avale pas qu'une tomate dans notre journée. Donc forcément, on prend en compte également votre régime alimentaire. Tout ce qu'on peut manger dans la journée, et donc tous les résidus de pesticides que l'on peut croiser dans nos assiettes. Ça aussi, ça se mesure. Et donc en ajoutant la dose autorisée plus tout ce qu'on peut manger dans une journée, on obtient une certaine valeur. Sur cette valeur, on va prendre une marge de sécurité. Histoire que si tu manges une tomate cerise en plus, tu ne meurs pas dans d'atroces souffrances. C'est quand même utile, les marges de sécurité. Et avec ça, on obtient la LMR, la limite maximale de résidus. En plus, petit point, cette LMR, elle est mesurée sur des matières premières non lavées, non épluchées. Parce que sinon c'est triché, hein, on est bien d'accord. Et, comme je vous explique que c'est sur une dose journalière admissible d'une substance en particulier, il y a en fait autant de LMR que de pesticides. Et à chaque fois qu'on va mesurer les résidus, on va les comparer à ces limites fixées. Et si ça les dépasse, normalement le produit ne peut pas être commercialisé. Et donc c'est là-dedans que l'on retrouve les 47% de produits qui ont bien des résidus de pesticides quantifiés, mais qui sont en dessous des niveaux autorisés, et les 1,6% qui restent, ils dépassent cette concentration maximale. Et donc normalement, eux, on n'est pas censé les retrouver sur le marché, on n'est pas censé pouvoir les acheter, ils sont censés être détruits. Pour info, ces trois limites... Elles ne sont pas inscrites dans le marbre, si vous voulez. Oui, ce sont des valeurs scientifiques, bien sûr. Et déjà, les outils techniques, ça évolue. Donc la limite de détection, elle peut s'abaisser. La limite de quantification, elle peut s'abaisser également. Donc on va voir dans les prochaines années, peut-être que ces limites vont changer. Cette LMR, elle peut aussi changer en fonction de l'évolution des connaissances. Et elle peut aussi changer pour des questions politiques. Par exemple, en 2005-2008, je crois, les LMR ont évolué parce qu'on a harmonisé ces mesures au niveau européen. Avant c'était chaque état qui avait chacun ses mesures et maintenant on a des résultats au niveau européen grâce à ce programme pluriannuel. Il a bien fallu harmoniser tout ça. Par contre, deuxième point aussi à noter, vous verrez qu'il est très difficile de prendre en compte l'effet cocktail des pesticides, à savoir l'effet de tous ces résidus sur le corps. Et on ne pense pas seulement à 1 plus 1 plus 1, c'est que certains pesticides, quand ils sont mis ensemble, provoquent d'autres effets. Il peut y avoir même des effets qui sont différents d'une personne à une autre, en fonction de son âge, de son état de santé, etc. Et ça, ce sont des effets qui sont difficiles à calculer et qui sont actuellement étudiés au niveau de la recherche, et notamment comment les prendre en compte dans notre alimentation pour pouvoir au mieux mesurer l'impact des résidus de pesticides sur notre santé. Mais ça, voilà, l'effet cocktail. C'est très difficile à prendre en compte. Et je tenais à vous le préciser pour vous dire que c'est pas parce que c'est en dessous de la LMR que forcément c'est 100% sans risque. Normalement oui, mais on manque quand même de recul sur l'affaire. Et maintenant pour parler un petit peu concret, en plus de ses limites, comment ça se passe avec des labels comme le label zéro résidu de pesticides ? Et bien en fait ce label, il mise sur le contrôle de chaque lot qui est vendu. pour assurer au consommateur l'absence de résidus. Et ce qu'il appelle l'absence de résidus, lui, c'est le fait d'être en dessous de 0,01 microgramme par kilo, qui est la limite de quantification la plus faible pour une majorité des substances actives trouvées dans les pesticides. Donc en gros, oui, un pesticide peut bien être détecté dans un produit zéro résidu de pesticides, mais il sera toujours dans une concentration, rappelez-vous de la définition, trop faible pour pouvoir être quantifié. Donc d'accord, 0,01 n'est pas zéro, mais on est quand même beaucoup plus bas que certains produits vendus sur le marché. Et quelle est la différence du coup entre ce label zéro résidu de pesticides et le bio ? Alors déjà, l'agriculture biologique n'utilise pas... de pesticides de synthèse. Donc forcément, on en retrouve moins dans le produit final. C'est un lien de cause à effet. Par contre, on peut trouver des résidus dans les produits bio, soit dû à la contamination d'un champ voisin, bien sûr, soit à part des résidus de produits de certains produits utilisés. Mais à titre d'exemple, dans l'étude européenne que je citais avant, 80% des produits bio échantillonnés sont en dessous de la limite de quantification. Donc on retrouve quand même moins de résidus de pesticides dans les produits bio que dans les produits conventionnels, selon cette étude. Le zéro résidu de pesticides, lui, permet l'utilisation des pesticides de synthèse lors de la culture, quoi, tout en sachant qu'il a une liste de certaines substances qui l'interdit comparé à l'agriculture conventionnelle, mais il utilise quand même des pesticides de synthèse. Par contre, il contrôle chaque lot à la fin pour s'assurer que dans les produits vendus sous ce label, Les résidus sont en dessous de la limite de quantification. Donc en fait, ce sont vraiment deux logiques différentes, si vous voulez. En conclusion de cet épisode, oui, il y a des résidus de pesticides dans notre alimentation, et ces résidus restent aujourd'hui sous un seuil appelé limite maximale de résidus. Par contre, il ne faut pas oublier l'effet cocktail, qui est aujourd'hui quelque chose d'assez inconnu, qui sont justement tout ce mélange de résidus à long terme. Et c'est aujourd'hui à l'étude pour être mieux pris en compte par rapport à notre alimentation. Et je tenais à vous préciser ces limites, entre limites de détection, limites de quantification et de LMR, parce que ce sont des termes qu'on peut entendre dans le débat public, dans des articles, dans beaucoup de choses, et je ne connaissais pas forcément la subtilité des trois, et je trouve ça super intéressant. Par exemple, le gouvernement, les entreprises agroalimentaires vont dire qu'il n'y a pas de risque pour la santé, puisque c'est en dessous de cette LMR. A l'inverse, vous allez avoir des associations comme Génération Futur, qui va considérer que puisqu'il y a des pesticides qui sont détectés et quantifiés, il y a un risque pour notre santé, et que l'objectif est bien sûr d'avoir zéro résidu de pesticides dans notre alimentation. Donc faites bien attention à ces termes, détection, quantification et limite maximale de résidus. J'espère que je vous ai apporté des informations dans cet épisode, moi j'adorais faire des recherches, je pensais que ce serait... vraiment plus simple que ça, que ça serait résidu ou pas résidu, mais comme souvent, c'est un peu plus compliqué que ça. J'espère que cet épisode vous a plu et on se retrouve dès la semaine prochaine dans un prochain épisode. A bientôt !

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