- Emmy
Bonjour et bienvenue sur Antifembre, ton nouveau podcast sans tabou dédié à la sexualité pour toutes et tous. Je m'appelle Emy, j'ai 22 ans et je t'invite à débuter cette aventure ensemble pour explorer et vivre pleinement ta sexualité. Alors mets-toi à l'aise et viens écouter les voix d'Antifembre. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Antifembre. Aujourd'hui je suis avec Axelle, merci beaucoup d'être venue.
- Axelle
Merci à toi de me recevoir.
- Emmy
Dans cet épisode, nous allons parler de la domination des fantasmes et un peu de la vie d'Axelle au quotidien. Est-ce que pour commencer, tu pourrais te présenter rapidement s'il te plaît Oui,
- Axelle
bien sûr. Alors bonjour, je m'appelle Axel Dessade. Je suis directrice d'une école un peu particulière parce que c'est une école qui forme ou qui accompagne au développement de sa sexualité, de son intimité, plutôt dans une dimension créative. Et cette école s'appelle l'École des Arsadiens. Elle existe depuis cinq ans. Et aujourd'hui, on est 15 professeurs et on enseigne une trentaine de disciplines. Et l'année dernière, on a fait 57 cours et on a reçu 373 élèves. C'est énorme C'est énorme
- Emmy
Félicitations Merci Et est-ce que tu peux nous parler un peu plus de cette école, les disciplines, comment ça se passe, quand c'est venu
- Axelle
Alors comment c'est venu J'ai un autre métier qui est un métier qu'on appelle dominatrice professionnelle, c'est-à-dire que je reçois des gens, soit des hommes, soit des femmes ou des personnes non-binaires et même des couples. qui viennent avec un fantasme et moi je le mets en scène. Alors c'est un fantasme un peu particulier parce que généralement, c'est très différent de la prostitution puisqu'il n'y a pas... Mes orifices ne font pas partie de la prestation. Mais je suis bien sur la mise en place d'un fantasme, souvent transgressif et souvent en rapport avec ce qu'on appelle le BDSM.
- Emmy
Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est
- Axelle
Oui, bien sûr. Alors le BDSM, ça veut dire bondage, discipline, domination, soumission et sadomasochisme. On pourrait rajouter le K pour kink, donc les excentricités sexuelles qui sortent de l'hétéronormativité pénétrative. Et également, on pourrait rajouter le F pour fétichisme. Et donc le fétichisme, ce sont des stimuli visuels, olfactifs ou auditifs qui provoquent une excitation. Merci. Le fétichisme le plus répandu, c'est le fétichisme du pied ou du talon. Donc moi, je mets en place des fantasmes qui sont en rapport avec ces univers-là. Et en fait, on m'a souvent demandé des cours. Et il n'existait pas vraiment d'endroit identifié comme organisme de formation pour apprendre à développer. et accompagner les sexualités. Et c'est de là où est venue l'idée de créer cette école. Donc aujourd'hui, 30 disciplines. Beaucoup de disciplines liées à l'initiation. On va commencer, quand on intègre l'école, souvent les gens commencent par ce qu'on appelle les fondamentaux du BDSM, qui est un cours qui permet de comprendre ce qu'est le BDSM, la sexualité créative, les kinks, les fétichismes. qui va parler de la dimension psychologique, des devoirs et responsabilités de chacun des partenaires. Et puis on va voir aussi comment se déroule un moment lié à la sexualité créative, le avant, le pendant et l'après. Ça c'est le premier cours, en général les gens commencent par ça. On a un autre cours qui est dédié aux archétypes, soit de la soumission, soit de la domination. Et là c'est un cours qui va aider à identifier qui... Nous sommes dans ce monde parallèle. Quel nom on va donner à cette autre personne Comment elle va s'habiller Comment elle va parler Quelles sont ses pratiques Avec qui elle va pouvoir jouer Quelles vont être ses signatures visuelles, olfactives, auditives Et ensuite on va aller sur des cours d'initiation à l'impact, d'initiation à la contrainte, ou des cours qui sont liés à ce que j'appelle les orgasmologies. orgasmologie du pénis, orgasmologie de la vulve et du vagin. Donc des cours qui permettent vraiment d'entrer dans les pratiques et d'apprendre les règles de base.
- Emmy
C'est quand même très complet déjà. Et du coup, il y a une sorte de diplôme à la fin.
- Axelle
Oui.
- Emmy
un certain nombre d'années d'études ou de cours, je ne sais pas.
- Axelle
Ce serait bien, mais on a des cours d'initiation et après on a des masterclass qui viennent parler de certaines disciplines comme le fouet, comme la florentine, ou comme les pratiques anales type fist ou répression, et qui ont vraiment des spécificités, ce qu'on appelle des masterclass. Et les élèves ont la possibilité de prendre des cours à la carte, ou alors de suivre des cursus. Et donc il va y avoir un cursus initiation et il y a un cursus intermédiaire, donc initiation avec tous les cours d'initiation et un cursus intermédiaire avec toutes les masterclass. Et les élèves qui suivent huit cours ont à la fin de l'année une attestation de suivi de cours que nous on appelle diplôme mais qui n'est pas un diplôme reconnu par qui que ce soit malheureusement. Peut-être un jour, on peut... Je ne sais pas. Et donc, on leur donne un diplôme avec un objet aussi qui symbolise leur passage dans l'école. Et en fait, au départ, ce que moi je pensais être vraiment un clin d'œil pour coller au monde de l'éducation est vraiment important pour les élèves. Il y a certaines personnes qui ont vraiment besoin d'avoir ce document-là pour se sentir légitime.
- Emmy
Une certaine validation de leur apprentissage.
- Axelle
Exactement. Et puis on a aussi parallèlement des coachings qui viennent accompagner des gens de manière individuelle sur des problématiques qui leur sont propres. Alors souvent c'est comment je parle de mon intimité à ma partenaire de vie ou comment je me développe au sein de cette communauté. Et donc on a quelques coachs qui viennent accompagner certains individus qui en font la demande.
- Emmy
Mais là, par exemple, c'est un peu moins lié au BDSM. C'est vraiment du coaching sur la sexualité en règle générale.
- Axelle
Mais l'école, elle est vraiment basée sur la sexualité créative. On n'a pas que des cours qui sont en rapport avec le BDSM. On a par exemple Laura Pinson qui vient parler des zéros types, qui sont des archétypes liés à l'intimité. Et par exemple, on peut être aussi bien bestial ou spirituel ou... transgressif ou versatile ou alchimiste, architecte, etc. Et en fait, pendant ce cours-là, on vient cartographier quelles sont ses envies, sa sexualité, son intimité. L'autre, son partenaire, peut aussi venir cartographier, ce qui permet ensuite de mieux se comprendre, mieux comprendre l'autre et d'ériger certaines passerelles pour avoir une meilleure connexion.
- Emmy
Et vos étudiants, ils ont environ quel âge Il y a beaucoup de jeunes ou plutôt des personnes plus mûres Ou il y a un peu de tout
- Axelle
Alors, il y a un peu de tout. Et ça, c'est vraiment quelque chose... Enfin, je suis très contente de ça. Ne serait-ce que pour une raison, déjà, c'est qu'on a trois types de tarifs. On a un tarif solidaire, on a un tarif standard et un tarif sponsor, ce qui nous permet d'accueillir vraiment tout type d'individus en fonction de la classe sociale. Ça n'est pas un problème, en tout cas chez nous. Et ensuite, alors, on a majoritairement plutôt des personnes seules. Et on va dire que c'est 80% de femmes ou de personnes non-binaires. Et ça, vraiment, ça a été ma grande surprise. Je pensais que j'allais plutôt avoir un public masculin. Et en fait, pas du tout. C'est plutôt, en fait, les femmes ou les personnes non-binaires se sentent concernées, en fait, par ce sujet-là. Parce qu'il me semble qu'elles sont à la recherche de leur sexualité, de se réapproprier leur sexualité. de découvrir et de se construire en fait d'une fantasmagorie qui sort de la représentation mainstream souvent véhiculée par le porno qui est hétéronormative, pénétrative, alors que là vraiment on va aller développer donc la sexualité mais dans tout le corps mais surtout dans l'esprit en fait parce que le premier organe sexuel ça reste le cerveau.
- Emmy
Ok C'est impressionnant, je suis très impressionnée. Et comment toi tu as découvert ce domaine-là, un peu ton parcours
- Axelle
Moi je l'ai découvert il y a à peu près une vingtaine d'années et je l'ai découvert par le monde de la fête. Parce que j'adorais la fête et j'allais faire des raves parties dans des forêts, bref un peu partout. Et un jour je suis tombée sur un flyer des nuits élastiques. qui existe toujours d'ailleurs. Et ce flyer était assez intriguant pour moi parce qu'il y avait une personne dessus, habillée tout en noir, en latex, avec un masque à gaz. Et je me suis dit, waouh, qu'est-ce que c'est que cette soirée Et donc, avec un couple et d'amis, nous voilà tous les trois partant pour aller à cette soirée. Et quand je suis arrivée dans cette soirée, c'était des escaliers qui descendaient et je suis descendue et là j'ai vu une foule habillés en noir, avec du métal, certains qui étaient à quatre pattes, et ça m'a fait peur. Alors je suis remontée, et puis j'étais sur le trottoir, j'ai fumé une cigarette, et il y avait des participants de cette soirée qui étaient là en train de discuter, et en fait leur conversation était assez banale. Et ça m'a rassurée, et après je suis descendue dans cet univers-là, et je ne suis jamais remontée. Et c'est comme ça en fait que j'ai fait la connaissance de cet univers transgressif. Mais au départ, je me souviens, ma mentor s'appelle Léa et elle me disait On va aller dans un club, crier chuchotement, tu verras, je te donnerai une cravache, tu auras un soumis. Et je lui disais Mais jamais Jamais, je n'irai là-bas C'est vraiment pour les gens, pour les pervers et tout. Et finalement, les mois passant, j'ai continué à aller dans ce type de soirée. côtoyer cet univers festif et un après-midi j'ai été dans ce club-là et effectivement on m'a donné une cravache et je me suis sentie très à l'aise. Ça a été la deuxième étape de mon exploration de cet environnement-là. Et puis j'ai rencontré d'autres personnes via une association qui s'appelle le Paris Munch, qui existe toujours, maintenant qui doit s'appeler le Paris SM je crois. Et c'est une association qui organise donc des munchs. Qu'est-ce que c'est des munchs Ce sont des rencontres. de pratiquantes dans un café lambda où tout le monde va là-bas habiller de manière très classique. Et à un moment donné, il va y avoir un débat avec un sujet qui est énoncé au préalable. Alors ça peut être, peut-on être soumise et féministe Qu'est-ce qui est intéressant dans la pratique liée à l'euro Golden Shower. Et donc j'ai rencontré à nouveau plein de gens et j'ai surtout évolué après en Allemagne. où j'ai fait la découverte d'un festival qui existe toujours qui s'appelle Xplore, qui est un festival d'éducation sexuelle, on va l'appeler comme ça, puisqu'il propose en fait je ne sais plus combien d'ateliers sur trois jours. Là ça a été une révélation. J'ai fait aussi des jeux BDSM grandeur nature, où j'étais enfermée pendant 24 heures dans une prison. Et en fait je me suis rendue compte qu'en France ça n'existait pas. Il y avait les clubs libertins, il y avait les soirées, et puis il y avait les clubs BDSM, mais il n'y avait pas d'autres propositions. Et c'est à partir de là qu'avec d'autres amis, on a créé une association qui s'appelle l'érosticratie, et qui a développé donc d'autres propositions d'exploration de l'intimité et de la sexualité. Et c'est comme ça qu'on a créé Héro Sphère et plein d'autres choses.
- Emmy
Ok. C'est vrai que je trouve que c'est encore un domaine un peu, enfin pas un peu, mais tabou. J'ai l'impression que quand on parle du BDSM, c'est tout de suite quelque chose de vu comme très trash ou sale ou pervers, comme tu disais tout à l'heure. Alors qu'en fait, dans le sens, c'est juste une autre forme de pratique et c'est pas forcément plus sale. Le terme est vraiment très mal approprié, je trouve, parce qu'il n'y a rien de sale là-dedans. C'est juste que ça sort de la sexualité classique qu'on voit au quotidien. Et tu disais que tu avais des clients en tant que dominatrice professionnelle. Quand ça se passe, ils viennent vers toi, est-ce que tu choisis, tu les rencontres avant pour savoir si tu choisis ces clients ou pas
- Axelle
Alors en général, ils trouvent mon site assez facilement. Et ensuite, ils m'envoient un mail en se présentant et en me parlant de leurs envies, de leurs limites, de leurs tabous. À partir de là, moi, je vais leur répondre en leur disant si c'est OK ou pas par rapport à ce qui m'est proposé. Parce qu'il y a des pratiques sur lesquelles je ne vais pas.
- Emmy
C'est possible de nous dire lesquelles
- Axelle
Moi, par exemple, je ne vais pas sur les pratiques scato. Je ne me sens pas à l'aise là-dedans. Et puis sur les pratiques qui sont trop sanglantes. ou qui font appel à un univers médical qui pourrait s'apparenter à l'exercice illégal de la médecine. Il y a des gens qui veulent, par exemple, avoir du sérum physiologique implanté dans le corps pour faire des poitrines, des choses comme ça. Et ça, moi, je ne le fais pas, je n'ai pas les compétences pour le faire. Mais une fois qu'on est d'accord sur ce qu'on va faire, il y a aussi la question du prix qui va entrer en ligne de compte aussi, qui est une variable importante. Et puis, suite à ça, je leur demande un accompte. Et quand l'accompte est versé, on a un rendez-vous qui est convenu. Et je vais les rencontrer. Et donc, la première rencontre, qui est la rencontre la plus importante, parce que pour eux, la plus angoissante, on va être plutôt dans la découverte de l'un et de l'autre, où je vais cartographier leur corps, savoir comment leur corps répond à différentes pratiques, et surtout leur psychologie, en fait, ce qui va leur plaire ou pas leur plaire.
- Emmy
Est-ce que c'est intéressant de savoir pourquoi on ne peut pas faire certains actes, peut-être les toucher à des endroits ou d'autres Est-ce que tu rentres un peu dans ce côté émotionnel avec eux
- Axelle
Non, pas forcément. Parce que je ne me définis pas comme thérapeute. Ils ne viennent pas suivre une thérapie. Donc je ne rentre pas en fait dans le pourquoi de leur envie ou de leur fantasme. Je vais le réaliser. Et après, parfois, certains vont me parler... des événements qu'ils ont vécu, de pourquoi ceci ou cela, mais moi, je ne le demande pas.
- Emmy
Oui, c'est eux qui viennent vers toi. Et tu en as tes réguliers C'est quoi la plus grosse fréquence que tu as avec un client
- Axelle
Ça dépend, mais il y a certains soumis que je vois depuis le début. Donc, ça va faire quasiment 12 ans que je les vois. D'autres que je peux voir une fois par an, d'autres que je vais voir une fois. par mois, mais sur un temps de 3-4 jours. Je vais même partir avec eux en vacances. Je peux aller à Dubaï, à New York. Ouais, c'est... C'est assez sympa, même si ce n'est pas évident de rester pendant quatre jours avec quelqu'un et d'être sur un mode de domination-soumission, ce n'est pas évident.
- Emmy
En permanence.
- Axelle
Oui, ce n'est pas évident parce qu'en fait, il faut toujours veiller à garder le respect de l'être humain qui est face à soi. Alors que lorsque je suis sur la soumission et parfois je vais sur l'humiliation, donc je vais sur une dégradation de l'autre. Mais néanmoins, il faut que dans mon esprit, je puisse quand même conserver. absolument le respect nécessaire. Le respect de l'être humain, c'est hyper important pour moi. Et puis il y a certains clients que je vois à peu près toutes les deux semaines.
- Emmy
Et c'est pas compliqué de garder une certaine distance professionnelle quand on les voit régulièrement, ces clients Alors peut-être pour toi, mais est-ce que tu en as qui ont du mal à jauger,
- Axelle
qui essayent de passer les limites Il y a certains de mes clients qui sont amoureux d'Axel. Mais ils sont amoureux d'Axel, ils ne sont pas amoureux de moi.
- Emmy
Ils sont amoureux de la dominatrice.
- Axelle
Exactement. Et la dominatrice est une femme fantasmée, souvent inatteignable. Donc, ils sont amoureux d'une image. Pour certains clients que je vois régulièrement, et notamment certains que je vois depuis 12 ans, on peut développer une forme d'amitié un peu particulière, parce qu'elle est basée sur des rencontres. où on a face à soi une vérité qui n'est connue que de moi seule, souvent. Et donc, le lien est quand même assez fort entre eux et moi. Et puis, très, très rarement, ça a dû arriver deux ou trois fois, où les gens sont devenus des amis.
- Emmy
Ok. C'est une jolie histoire. C'est une jolie fin de relation. Et est-ce que tu as justement quelques fantasmes que tu pourrais nous dire que tu as rencontrés ou que tu as réalisés Avec certains clients Alors j'en ai plein.
- Axelle
Il y en a un qui est assez rigolo, avec un qui aime bien en fait me faire endosser des rôles. Et la dernière fois j'étais reptilienne, et lui il était Illuminati, et en fait je devais le transformer en reptilien. Donc ça c'était un... C'est créatif. Ouais c'est créatif. Au moment d'Halloween, j'aime bien faire de la thanatopraxie.
- Emmy
Je ne sais pas du tout ce que c'est.
- Axelle
C'est l'embaumement des morts.
- Emmy
Ah oui Oui, ok.
- Axelle
Avec une housse mortuaire. Et donc, je vais avoir face à moi quelqu'un qui va être dans la housse mortuaire. Et je vais m'assurer qu'elle est bien morte. Donc, par exemple, en la chatouillant. ou en la mordant un petit peu, ou en la griffant. Et puis ensuite, je vais m'assurer que le corps est bien vide. Enfin voilà, des choses comme ça.
- Emmy
Et quel type de clients Des hommes, des femmes Donc tu as des couples, mais pareil, en termes d'âge, tu as des très jeunes, tu as des personnes plus mûres, ça varie
- Axelle
Alors moi, mes tarifs sont quand même des tarifs assez élevés. Donc j'ai plutôt des gens qui ont les moyens et qui sont plutôt âgés. Mais par exemple, sur certaines pratiques comme le tickling, le chatouillement, qui est ma spécialité, je pratique des tarifs plus bas, ce qui fait que j'ai plutôt une clientèle assez jeune. Et alors j'ai majoritairement des hommes, mais je peux aussi avoir des femmes seules. Et ça, vraiment, ça me ravit. et de plus en plus de couples. Et ça vraiment, moi j'aime beaucoup le fait d'avoir une clientèle aussi diversifiée. C'est très important pour moi, c'est pour ça d'ailleurs que mon site internet et mes communications sont en langage inclusif. Parce que souvent quand on travaille dans le sexe, quand on exerce le travail du sexe, on a un stéréotype qui fait que les femmes sont les travailleuses du sexe, les prostituées, les dominatrices. Et puis les clients sont des hommes. Et en fait, ce n'est pas aussi clair que ça. Il faut savoir que 30% des travailleuses du sexe sont des hommes. Et la clientèle, elle est beaucoup plus variée. Et je pense que c'est important de le dire parce que les abolitionnistes, les personnes qui sont contre le travail du sexe, elles adossent ça au féminisme. Et à mon avis, c'est une erreur en fait. Parce que lorsqu'on exerce ce travail-là, on se rend compte qu'on a une valeur ajoutée. qui est de prodiguer un service à des personnes qui parfois n'ont pas d'autre choix que de payer pour être pris dans les bras. Ou alors parce qu'il y a un fantasme qui ne peut pas être fait dans le cadre du couple pour des raisons... qui sont soit le partenaire ne veut pas, soit l'un n'ose pas l'avouer à l'autre, soit il y a le fameux syndrome de la madone, je ne veux pas que ma femme puisse avoir des pratiques transgressives parce qu'elle n'a plus l'image de... Et en fait on a vraiment une velle rajoutée. Malheureusement, le fait que le travail du sexe soit interdit fait que, contrairement à ce que les abolitionnistes veulent, ça renforce les réseaux. Si c'était décriminalisé comme d'autres pays, comme la Belgique ou l'Allemagne, on verrait qu'il y a beaucoup moins de traite d'êtres humains que dès lors que le travail est interdit. Alors le travail n'est pas interdit, c'est le client qui est pénalisé. Mais ça reste hypocrite. Mine de rien, c'est quand même une grosse barrière à l'exercice du métier. C'est comme ouvrir une boulangerie, mais ne pas avoir de clients.
- Emmy
Oui, c'est sûr. Est-ce que le statut social de tes clients influence justement leur fantasme, leur désir de soumission
- Axelle
Alors, c'est une question qui revient souvent. Et on a vraiment l'idée que les hommes qui se soumettent sont des personnes qui ont des très grandes responsabilités. Non. En fait, souvent, ce sont des personnes qui cherchent à fuir l'injonction sociale à l'érection, l'injonction de procurer du plaisir à l'autre, l'injonction d'être responsable et de l'idée de diriger la relation sexuelle. En fait, c'est vraiment des personnes qui vont...
- Emmy
chercher à me donner les clés de leur esprit et de leur corps pour que je puisse justement prendre la direction, les diriger dans la mise en œuvre de leur fantasme.
- Axelle
Donc toi tu reçois que des soumis ou soumises Des masos aussi,
- Emmy
des masos ou des joueurs en fait. Parce que tout le monde pratique le BDSM sans le savoir, c'est-à-dire qu'à partir du moment où on met un bandeau sur les yeux, ou qu'on attache les mains de son ou sa partenaire, ou alors qu'on va avoir une posture, ou dès lors qu'on est dans une sexualité pénétrative, ou on va être dans quelque chose d'un peu dominant, je te prends, t'aimes ça et tout ça, on est déjà quelque part dans le BDSM. Donc tout le monde le pratique, et souvent... Quand on pratique avec son ou sa partenaire de jeu, on va être plutôt dans un mode de jeu justement, et c'est pour ça que je parle plus de sexualité créative, où les rôles vont pouvoir s'inverser, où alors on va être à la recherche de nouvelles sensations, par exemple quand on est dans sa cuisine, et si je reprends une scène de 9 semaines et demie où on joue avec de la chantilly un peu partout sur le corps, etc. Là, on voit bien qu'on est sur de la sexualité créative et que la dimension où je dirige, où je vais faire mal à l'autre, où je vais l'humilier, elle n'existe pas, en fait, pour être uniquement dans des jeux, on va dire, enfantins, mais qui font appel à différents stimuli.
- Axelle
Et est-ce que tu penses que, pour justement participer à des jeux de domination-soumission, est-ce que... Il faut qu'une personne ait confiance en elle déjà de base.
- Emmy
C'est mieux. C'est mieux de savoir qui on est. C'est mieux d'identifier ce qu'on recherche, d'identifier aussi pourquoi on recherche et avec qui on peut jouer. Donc d'avoir un travail préalable d'identification. De qui on est, de ce qu'on recherche, ça me semble primordial. Et surtout, de savoir dire non. Et de respecter, de se respecter. De ne pas aller au-delà de ses limites. Ça, c'est vraiment hyper important. Ne serait-ce que si on se soumet, et le fait de dire non, ça je peux pas, ça veut dire que l'autre en face est conscient de ses limites, et donc ça donne plus de liberté que si l'autre en fait n'ose pas. Parce que peur de ne pas être une bonne soumise, ou parce que j'ai peur de perdre l'amour de l'autre, ou de le décevoir. En fait, il vaut mieux peut-être décevoir l'autre, mais c'est dommage s'il le prend comme ça. Parce qu'au final, respecter ses limites, ça veut dire que justement on reste dans le consentement. Et il faut savoir qu'en ce moment, il y a de plus en plus de procès. qui sont en rapport avec la pratique BDSM, où on va parler d'emprise ou de non-consentement. Et donc, le fait d'avoir un partenaire qui se connaît et qui sait exprimer ses limites, limite justement le risque d'abus.
- Axelle
Je te posais la question parce que je sais que personnellement, après je suis peut-être encore jeune, mais je sais qu'un de mes anciens partenaires, c'était mon copain, j'étais amoureuse, donc j'étais très en confiance avec lui sexuellement. On avait un jeu où on devait chacun faire des gages ou faire des actes. à l'autre sans qu'il sache forcément que ça venait du jeu. Donc il y en a un où il m'a bandé les yeux. Et en fait, juste ça, j'ai eu un fou rire, mais je pense de gêne, en fait. Et je me rends compte que je me suis sentie vulnérable. Et je n'ai pas du tout apprécié, parce que je pense qu'honnêtement, je n'ai pas encore confiance en moi à 100%, et du coup que quelqu'un... complètement axé à mon corps. J'ai l'impression que je n'aurais pas pu dire non, que je ne peux pas contrôler, etc. Ça m'a fait paniquer. Et je sais que j'ai vachement de mal avec ça. Mais je suis consciente que c'est quand même un domaine où se bander les yeux, attacher les mains, c'est des choses vers lesquelles j'ai envie d'aller, mais je ne me sens pas encore complètement prête à le faire. Mais c'est avec le temps.
- Emmy
Alors, c'est sûr que la conversation et le dialogue avec l'autre est super important. On se connaît de soi, mais aussi le dialogue avec l'autre. Et il y a certains outils qui existent comme des listes de pratiques ou des listes qui sont en rapport avec quelle émotion je recherche. Et il y a un site qui les propose, qui est très très bien, qui s'appelle nouveauplaisireaupluriel.fr et il y a une rubrique qui s'appelle outils et dans la rubrique outils, il y a deux items, kinky list pratique, kinky list émotion. Et je pense que c'est un document qui est intéressant à remplir. Chacun des partenaires doit le remplir parce que ça permet déjà de s'interroger sur ce qu'on veut et puis ensuite de partager ce document-là. Et après, quand on se lance dans ce type de pratique, je ne sais pas si vous étiez mis d'accord sur ce qu'on appelle les safe words, des mots de sécurité qui permettent d'arrêter le jeu ou de ralentir le jeu ou au contraire de dire que tout va bien. Il y a un certain nombre de dispositifs qui permettent de sécuriser la relation.
- Axelle
Alors on n'en avait pas du tout parlé. Je pense que pour nous, on s'était dit juste bander les yeux ou attacher les mains, ça rentrait pas dans des pratiques BDSM ou quoi. Et puis au final, j'ai juste rigolé en lui disant je me sens pas à l'aise et voilà, ça s'est arrêté là. En fait, j'ai aussi cette sensation que des fois, quand il y a trop de règles, même si en même temps ça rassure, j'ai l'impression que c'est moins spontané et du coup, je vais avoir une réaction de... On attend une réaction. Quand on rentre dans un jeu, je sais pas... Je ne sais pas me mettre dans le jeu en fait.
- Emmy
On me le dit souvent, mais moi je pense que le consentement est sexy. Ne serait-ce que pour une...
- Axelle
Ah oui, d'entendre j'ai envie que tu me fasses ça ou ce genre de choses.
- Emmy
Alors déjà l'échange, enfin déjà se poser la question et remplir son truc, déjà ça fait travailler sa fantasmagorie. Ok. Et en soi, ce genre de devoir, ça... participe en fait à mettre le cerveau en branle, si je peux me permettre. Ça permet déjà en fait d'avoir une forme d'excitation intellectuelle. Le fait aussi de se mettre d'accord sur un cadre et notamment des mots, c'est une conversation avec son partenaire de vie ou un partenaire qu'on assure du long terme qui se fait en général une fois, utiliser ces mots-là, etc. Donne-moi ta kinkiliste. Et puis après, il y a les debriefings, par exemple, après chaque moment. qui permettent d'ajuster. Et on peut donner des petits devoirs qui sont assez rigolos et je trouve sexy, comme par exemple aller demander à l'autre d'aller faire le marché, de ramener un certain nombre de légumes. Si l'autre doit comprendre quand même qu'en fonction des légumes, ils vont être introduits ou pas. ou aller chercher une tenue ou un sextoy, etc. Ce qui fait que la sexualité sort de la chambre à coucher pour se matérialiser ailleurs. Et au final, ça permet d'alimenter une fantasmagorie commune. Et c'est vrai qu'on me dit, oui, mais du coup, il n'y a plus de spontanéité. Oui, mais du coup, s'il y a spontanéité, il y a risque d'erreur, de mauvaise interprétation, de mauvaise compréhension. Et aussi, peut-être que je vais me renfermer parce que, justement, il va se passer quelque chose auquel je ne m'attendais pas, auquel je n'ai pas consenti en amont. Du coup, après, est-ce que la confiance, elle ne s'étiole pas un peu C'est vrai que quand on dit consentement, c'est un sexy. Mais en fait, il faut essayer de le travailler de manière à ce que ça devienne sexy. Et c'est ce que je fais moi, par exemple, tu vois, lorsque je fais une liste au Père Noël ou lorsque je fais, je ne sais pas moi, un audit ou des choses comme ça. Ou si je demande un contrat d'appartenance. Ça permet en fait d'alimenter mon savoir sur ce qui est possible ou pas, tout en restant dans une dimension ludique. qui reste fantasmatique.
- Axelle
Et tout à l'heure, tu nous parlais de liste des kinks émotionnels et des kinks de pratique. Est-ce que tu peux nous en citer certains C'est quoi exactement
- Emmy
Alors, dans les pratiques, ça peut être je veux bien être attachée, je veux bien être attachée avec des cordes, mon corps entièrement, ou une partie du corps. Si c'est une partie du corps, j'accepte par exemple les baillons-bouches, ou pas. J'accepte... ou pas les bouchons d'oreille, j'accepte les menottes, j'accepte... Donc sur la contrainte, par exemple, ça c'est les pratiques, mais on peut le voir aussi du côté de l'impact, est-ce que je suis d'accord pour que mon corps soit impacté, si oui, avec quoi Est-ce que je suis d'accord pour aller dans certains univers fétichisés, comme le médical, le scolaire, le policier Est-ce que je suis d'accord aussi pour... porter certaines lingeries Est-ce que je suis d'accord pour aller sur certaines pratiques type le chatouillement, la lutte érotique, ou je ne sais quoi Donc ça, c'est la liste des pratiques. Et puis, la liste des sentiments, ça va être quand je suis dans cet univers de la sexualité créative ou du BDSM, je suis à la recherche peut-être de sentiments positifs qui sont d'être honorés, servis, et embellie, empoirée, ou alors ça peut être des sentiments négatifs, je cherche à être dégradée, humiliée, insultée, rabaissée, se mettre d'accord sur quel type d'émotions je cherche à vivre.
- Axelle
Et toi, dans tes clients, t'as plutôt des kinks justement sur des émotions positives ou négatives
- Emmy
Alors moi, mes clients, je leur fais pas remplir cette liste-là, j'en ai une qui m'est propre. Et il faut savoir, ma clientèle est à la recherche surtout de pratiques anales. Surtout pour les hommes cis. C'est vraiment...
- Axelle
C'est un vrai sujet, ça.
- Emmy
Oui, c'est un vrai sujet. Mais c'est un vrai sujet, en fait. Parce qu'il y en a certains qui n'osent pas aborder le sujet avec leur partenaire. Vraiment, parce qu'ils le considèrent comme une dévirilisation. Voilà. Donc, c'est vraiment la grosse question. Et puis, il y a... D'autres, en face, ça peut être aussi, je n'ose pas pratiquer l'anal parce que je ne sais pas comment le faire, parce que c'est sale, parce que peut-être il y a du caca, enfin je n'en sais rien. Alors que la poire fait très bien son effet et puis on n'est pas obligé de faire des gros lavements, enfin bref. Il y a un cours qui existe sur l'analytique sur ce sujet. Mais c'est vraiment la grosse question. Et souvent, les hommes cis-hétéros se posent la question à partir du moment où il y a des problèmes érectiles, où ils vont être à la recherche d'un autre plaisir. Et dans leur tête, il y a une graine qui a germé du plaisir prostatique, qui est un plaisir assez intéressant, puisqu'on pourrait le comparer au plaisir clitoridien. Sachant que moi, un de mes clients fait des records et parfois il peut avoir 30. 30 orgasmes prostatiques, tu vois Ah oui Ou alors lui, c'est vraiment un recordman. Mais oui, on peut aller sur 1, 2, 3, 4, 5, 10, un plaisir.
- Axelle
Et quand tu parles d'orgasme prostatique, est-ce que c'est lié à l'éjaculation ou pas forcément
- Emmy
Pas forcément. Qu'est-ce qu'un orgasme prostatique Alors l'orgasme prostatique, il est dû à la manipulation de la prostate, qui est une glande auquel on peut accéder en passant un doigt, et qui est à peu près à une phalange. Et donc c'est la stimulation de cette glande qui fait qu'il va y avoir une décharge électrique orgasmique. Elle peut être tout à fait décorrélée de l'éjaculation, et pour d'autres, non, en fait, les deux vont être liés.
- Axelle
Il y a un livre qui s'appelle L'homme pénétré, je ne sais pas si tu connais. Oui, donne-moi. Justement, il aborde ce grand cliché autour de l'anal et les hommes et ce rapport de virilité. C'est un vrai débat et je sais qu'encore hier, j'en parlais à quelqu'un. C'est-à-dire que ça reste un problème où les hommes cis, hétéros, pensent tout de suite que ça signifie que je suis plus viril ou alors est-ce que je suis gay. C'est tout un... Ils ne disent aussi pas que c'est vraiment juste physiquement là où ils peuvent ressentir du plaisir et ce n'est pas l'acte qui définit l'orientation.
- Emmy
Alors oui, il y a une confusion. Néanmoins, j'ai pu remarquer que dans les jeunes générations, c'est beaucoup moins vrai. Les jeunes générations sont beaucoup plus ouvertes à la découverte de ce plaisir-là. Et puis aussi, je crois qu'il y a eu un certain nombre d'ouvrages, et on en parle aussi de plus en plus dans les médias, ce qui fait que ça devient un peu moins tabou, même si ça le reste encore, mais un peu moins. Soulignons cette évolution positive.
- Axelle
Et je repense un peu du coup au cliché BDSM que je peux penser. Avant, je voyais ça de manière violente, mais c'est possible complètement un acte de BDSM doux, avec des plumes.
- Emmy
Oui, il n'y a rien de plus puissant que de dominer avec une voix très douce. en lui disant voilà tu vas souffrir mais parce que tu me l'as demandé et on va aller voir, on va aller tester tes limites. Mais il faut savoir que la violence elle est quand même assez peu répandue, même si elle existe parce qu'il y a certaines personnes, donc les masos, ils vont être à la recherche d'une vraie douleur, d'une vraie souffrance. Mais souvent le masochisme peut s'expliquer parce qu'on va érotiser un traumatisme de maltraitance infantile Je vais le rejouer avec quelqu'un avec lequel je me sens en confiance et je maîtrise ce qui va se passer parce que je peux dire stop à tout moment et que je vais maîtriser sur quelle partie du corps, avec quel objet, avec une personne choisie. Et donc on érotise ce moment-là. Ça peut être aussi parce qu'à un moment donné dans sa vie, on traverse une épreuve un peu particulière, très douloureuse, type deuil ou licenciement. ou rupture. Et à ce moment-là, cette douleur qu'on a à l'intérieur de soi, on va chercher à la matérialiser dans son corps. Toujours pour avoir un mieux-être qui sera de toute façon temporaire. C'est là où je dis que nous ne sommes pas thérapeutes, mais on apporte quelque part un mieux-être temporaire. Et puis il y a d'autres personnes qui vont avoir besoin de ressentir de la douleur pour pouvoir être dans le lâcher-prise et pour pouvoir s'abandonner. mais il faut savoir que ça reste quand même des demandes qui existent mais c'est loin d'être la majorité j'ai tellement de questions donc toi tu es dominatrice professionnelle mais est-ce qu'il existe des soumises professionnelles
- Axelle
Oui aussi, parce que pour le coup, elles, ça va forcément impacter leur corps. Alors que toi, par contre, tes clients, ils ne te touchent pas. Oui, c'est ça.
- Emmy
Non, ils ne me touchent pas.
- Axelle
Et ça, c'est lié juste à toi ou c'est lié à la domination
- Emmy
En général, les dominatrices, elles ne sont pas touchées. On est toujours dans ce registre de la femme fantasmatique, inatteignable. C'est vraiment le truc. Puisque comme je te le disais en introduction, souvent, on vient chercher justement à faire taire cette injonction de l'érection où je dois pénétrer la femme, etc. Non, là, en fait, on est vraiment sur une autre recherche. qui est je vais avoir du plaisir et peut-être même une éjaculation, mais sans pénétrer un corps.
- Axelle
Tu nous as dit aussi que tu t'es très vite sentie à l'aise quand on t'a donné, c'était un fouet ou une cravache Non,
- Emmy
c'est une cravache. Le fouet, il faut quand même le maîtriser un peu.
- Axelle
Est-ce que tu pourrais nous citer quelques accessoires que tu peux utiliser, les sensations que ça fait Il y en a beaucoup, je pense.
- Emmy
Il y en a beaucoup. Alors, il y a deux types d'accessoires. Il y a ce qu'on appelle les pervertibles et les accessoires BDSM. Les pervertibles, c'est des accessoires que tu vas trouver dans ta cuisine ou dans ton garage. Et par exemple, le Roi Merlin ou le BHV, pour moi, c'est un sanctuaire. Il y a tellement de choses qu'on peut utiliser.
- Axelle
Les petites attaches plastiques blanches.
- Emmy
Oui, l'attache plastique, mais ça peut être aussi les élastiques de bureau qui fonctionnent très bien. Dans la cuisine, ça peut être les spatules. Moi, j'ai une de mes élèves qui a fessé son partenaire avec un presse-purée.
- Axelle
Donc,
- Emmy
il y a vraiment les raquettes, tennis, ping-pong, évidemment les cravaches d'équitation. Donc, il y a plein d'objets du quotidien qui peuvent être détournés. Moi, j'ai un poisson. Tu sais, c'est les gros poissons qui gonflent avec des picots. Moi, je les utilise. Je vais, par exemple, le mettre sur un plug ou sur une chaîne reliée au pénis. Et la personne ne pourra pas serrer les jambes. Ça fait partie du jeu. Donc voilà, il y a plein d'objets qu'on peut utiliser. Et on n'a pas besoin spécifiquement d'objets achetés dans un sex shop. Les sex shops vendent des choses. Alors des menottes sécurisées par exemple, qui ouvrent sans clé, et ça c'est important. Différents godes, et ça c'est aussi important parce qu'on n'enfonce pas n'importe quoi, ça c'est sûr. Et donc vaut mieux là pour le coup avoir des objets en silicone assez molles pour éviter de blesser les orifices. Les baillons bouche. qu'on trouve aussi dans les magasins spécialisés, les cordes, tous les objets de contrainte, ce qu'on appelle les paddles, qui sont des sortes de réglettes en cuir qui viennent impacter le corps. Il y a toutes les fucking machines, les milking machines. Donc, fucking machines, ce sont des espèces de tomates qui font des allers-retours avec un gode. Les milking machines, ce sont des sortes de... boîte reliée à un système de pompe qui va donner l'impression de la traite. Et puis, il y a aussi pas mal de mobiliers qui sont assez sympathiques à utiliser, comme par exemple la croix de Saint-André ou le banc à fesser ou la fameuse chaise gynécologique.
- Axelle
Ça me fait rebondir sur ça. Je ne sais pas si tu connais, c'est une série sur Netflix, c'est une émission de télé où c'est une femme qui fait des salles Il y a des couples ou des personnes seules qui l'appellent et elle va leur créer une salle chez eux avec tout le matériel qu'il faut pour réaliser leur fantasme comme ils l'entendent et j'ai adoré regarder.
- Emmy
Moi mon donjon il est aménagé de la même manière, tu vois, il faut créer une ambiance et là celui que j'occupe actuellement, la bonbonnière, on est dans une ambiance cabinet de curiosité un petit peu à la marquisade parce qu'on a une librairie. Puis on a des gravures au mur qui rappellent l'Antiquité, avec des rideaux en velours. On est dans le vert, on est dans le pourpre. Et ça donne une dimension à la pièce fantasmatique. Parce que quand je te parle de signature, quand la personne rentre dans ton espace, il faut déjà qu'elle rentre dans un univers. Et c'est important en fait que mon espace de travail matérialise en fait... la rêverie que je leur propose.
- Axelle
Et tu me disais aussi que ta spécialité, c'était les chatouilles. J'avais des chatouillements horribles comme ça, ça n'existe pas. Et donc, tu chatouilles avec quoi
- Emmy
Ah, alors là, si tu m'allonges sur le tickling, ça va prendre du temps. Écoute, au départ, il faut savoir que le corps, on va aller sur ce qu'on appelle le knick-messis, qui est en fait un frôlement, un frôlement de la peau pour essayer de justement provoquer la chair de poule. Ou alors on va passer des plumes sous le nez ou dans les oreilles, on va souffler, et donc ça va être une gestuelle très légère. Et puis au fur et à mesure, quand le corps commence à être chauffé, on va aller sur ce qu'on appelle le gargalesis, où là on va aller sur provoquer le rire. Voilà. Alors évidemment les meilleurs instruments restent les doigts, mais on peut aussi avoir d'autres instruments comme par exemple les brosses à cheveux qui fonctionnent très bien, ou les gants qui servent à peigner les animaux. Ah oui C'est des petits picots en plastique, ça ça fonctionne très très bien. Et on va ajouter un certain nombre de ce que j'appelle les boosters. Donc par exemple, attacher l'autre de manière à ce qu'il ne puisse absolument pas bouger, et donc le mettre dans une forme de vulnérabilité fait que l'esprit commence à s'échauffer et donc va justement rire parce qu'un peu la gêne et justement la vulnérabilité. Ensuite, on va mettre un bandeau sur les yeux pour créer la surprise. Et je vais pouvoir ajouter aussi, par exemple, de l'huile ou du gel pour... que, par exemple, la plante des pieds soit très glissante quand je vais passer la brosse.
- Axelle
C'est vraiment des jeux de sensations, en fait. Oui,
- Emmy
mais c'est la torture par le rire, c'est pour ça que j'adore. Vraiment, voir l'autre se tordre de rire et donc aller sur une forme de... Alors, ce n'est pas de la torture, mais c'est un petit supplice, parce que ça ne peut s'arrêter que lorsque je le décide. Ou à l'énoncé du séfoir, évidemment. Mais c'est surtout à mon initiative que la torture s'arrête. Et voir l'autre rire aux éclats, etc., c'est jouissif pour moi.
- Axelle
Et tu penses qu'en tant que dominatrice, justement, tu évolues continuellement au final. Mais ton personnage, si je peux l'appeler comme ça, pareil, évolue au fil du temps
- Emmy
Oui, comme ta personnalité dans le quotidien. C'est la même chose dans l'intimité, en fait. Au fur et à mesure de tes explorations, des domaines dans lesquels tu te sens forte, tu évolues. Les expériences aussi te font évoluer. Mais il faut savoir qu'il faut rester humble par rapport à ce type de pratique. Parce que mine de rien, on va avoir une gestuelle qui peut impacter le corps, qui peut être dangereuse pour le corps. Il faut faire attention à ça, il faut toujours rester humble. Par exemple, quand je joue avec la cire de bougie, j'ai toujours de l'eau à côté de moi. Ou il faut faire attention avec les accessoires auxquels on joue pour éviter qu'ils restent coincés. Il y a toujours cette nécessité d'être très attentive à ce que tu fais et de toujours respecter les règles de sécurité. Même si ça fait... 10, 12 ans, 20 ans ou 30 ans que tu exerces. Ça c'est vrai, quelle que soit ton année d'expérience.
- Axelle
Et est-ce que tu penses que justement d'avoir ce métier à côté, t'as aidé dans ta vie personnelle sur ta sexualité, ta confiance en toi, savoir ce que tu aimes, que c'est un peu lié, même ça ne veut pas dire que ce que tu pratiques en tant que dominatrice, tu le fais dans ta vie personnelle, mais que au cours de ta vie, quotidien ou en tout cas avant, ça t'a aidé petit à petit à mieux te connaître
- Emmy
Alors oui, ça m'a aidé parce que quelque part, j'ai l'impression que c'était une vocation et que j'étais appelée à faire ce métier-là. Avant d'avoir épousé cette carrière-là, j'étais... Pas dans mon élément. Moi, je le sentais pas. Mais quand j'ai commencé ce métier-là, je me suis sentie à ma place. Et ça m'a donné une force, ça m'a donné... c'est ce qu'on appelle l'empouvoirment. Et c'est vraiment ce que ça a fait sur moi. D'autant plus que c'est un métier qui est un peu particulier et paradoxal, dans le sens où tu es déifiée par tes clients. Tu es l'objet de fantasmes. par tes amis ou par les gens qui ne te connaissent pas et dès lors que tu leur dis que tu es dominatrice professionnelle, il y a plein de fantasmes qui se mettent en place et une curiosité aussi de qu'est-ce que c'est que ce métier, pourquoi, etc. Et à la fois, je suis, de par la société, extrêmement stigmatisée et victime de stigmatisation puisque je ne peux pas parler de mon métier ouvertement à mon banquier, à mon assureur ou à mon voisin de palier. C'est très compliqué. Et pour mes proches aussi. C'est-à-dire que moi j'ai choisi ce métier-là, je n'ai pas d'enfant, mais j'ai des frères, des sœurs, un partenaire de vie, et eux vivent cette stigmatisation. C'est très difficile par exemple pour mes frères ou pour mon père de dire qu'ils ont une sœur ou une fille qui exerce le métier du sexe parce qu'il y a une insulte qui est fille de pute, etc. Et ça, cette stigmatisation, elle est partie. particulière à vivre, très difficile à vivre. Et moi, j'ai la chance d'être aidée, accompagnée et appuyée, soutenue par ma famille. Ce qui me permet, notamment, de prendre la parole très librement et de pouvoir, justement, être filmée et pouvoir parler des questions d'intimité et du travail du sexe. Parce que c'est, j'ai envie de dire, oui, c'est comme une vocation. J'ai été... C'est une évolution. Révélation, vocation. Vocation, vraiment.
- Axelle
J'avais une dernière question.
- Emmy
Oui, bien sûr.
- Axelle
Est-ce que tu aurais quelques conseils pour justement des personnes qui ont envie de se lancer dans le BDSM ou se lancer dans la domination, soumission On en a déjà abordé plein. Mais là, si quelqu'un venait de poser la question, trois conseils.
- Emmy
Alors le premier, ce serait de se connecter à la communauté, notamment sur la communauté en ligne. Il y a un site... qui s'appelle Fetlife.com Fet F-E-T-L-I-F-E .com, c'est une sorte de Facebook dédié aux sexualités créatives et ça permet en fait de rencontrer d'autres pratiquants, il y en a beaucoup qui ont écrit des chartes, des règles des scénarios, donc ça permet un petit peu de s'immerger dans ce qu'il convient de faire au p... pas, les points d'attention, avoir des idées de scénarios. Et puis aussi, ça permet d'être informé des événements. Et donc, le deuxième conseil, ce serait de se rendre dans des munchs. Pas forcément des munchs and play, puisque justement, il y a play, donc on joue. Mais si on débute, d'aller dans les munchs, donc d'aller dans ces cafés, écouter et rencontrer les pratiquants et pratiquantes. pour mieux comprendre cet univers-là. Prendre des cours, évidemment. Mais ça, c'est ma propre paroisse. Mais il n'y a pas qu'à l'école, il y a d'autres endroits qui proposent des ateliers. Et notamment pour les vingtenaires et trentenaires, moi je les inviterais à voir ce qui se passe du côté du sexe positif. Et je pense que le sexe positif c'est très bien parce que ça commence par un cercle de paroles où chacun va se présenter avec ses envies, ses limites. Il va y avoir aussi tout un laïus sur le consentement, comment va se dérouler la soirée, qu'est-ce qui va être proposé, etc. Ce qui est assez rassurant. Et en plus, la population est plutôt jeune. Donc je pense que c'est pas mal d'aller vers ces environnements-là, ces expositifs. Et il y en a deux qui sont très très bien sur Paris, que je recommande particulièrement. Le premier, c'est Love Experience. qui organise plein d'ateliers, il y en a plusieurs par semaine. Et le deuxième c'est la Wilkie Way et on trouve toutes ces informations-là sur Facebook.
- Axelle
Ok. Alors ce que je retiens un peu de cet épisode et ce que je trouve important de redire, c'est qu'il n'y a vraiment pas de gêne en fait dans la sexualité. Ce qui ressort, c'est qu'il ne faut pas avoir de, enfin pour moi, de gêne entre ce qu'on a envie, ce qu'on ressent, parce qu'il existe des tas de fantasmes, des tas d'envie et pas juste les clichés. Enfin, il n'est plus vu comme le plan à droite ou ce genre de choses. Il en existe des tas au final.
- Emmy
et que vous jugez sans envie mais oui et surtout si quelqu'un vient vous parler de son fantasme ce qui est super important c'est de l'accueillir avec beaucoup de bienveillance et sans jugement parce que c'est une preuve de confiance parler d'un fantasme c'est se mettre en vulnérabilité c'est parler de soi de son intimité cru et donc si elle le fait c'est que vraiment elle vous fait énormément confiance Et donc vous, dans la manière de le recevoir, c'est vraiment ne pas se moquer de l'autre. C'est vraiment la base.
- Axelle
On arrive à la fin de cet épisode. Déjà, merci beaucoup Axelle.
- Emmy
C'est un plaisir, Amy. C'est un plaisir.
- Axelle
Et à chaque fin d'épisode, on a un pot où on va avoir des questions. Tu vas piocher et au hasard, tu auras ta question.
- Emmy
Avec plaisir.
- Axelle
As-tu une musique spéciale sexe
- Emmy
Oui. J'ai une playlist spéciale. Quand je suis avec mes clients, je travaille beaucoup sur de la musique classique. Et je vais faire appel à des musiques de films type Basic Instinct, ou Ice Watchers, ou Léon, ou du David Lynch. Moi, j'aime bien la musique classique parce que ça donne une solennalité à ce qui se passe, en fait, et de l'élégance.
- Axelle
Personnellement, je n'ai pas de... playlist. Mais c'est vrai qu'en fait, tu me dis, dans les films, on voit toujours des actes sexuels avec une musique en fond. Et je me suis rendue compte qu'en fait, à part en soirée, quand j'ai des rapports, sinon, il n'y a pas de musique. Et en fait, je me dis, c'est peut-être un truc que j'aimerais rajouter au final, des ambiances sonores. Donc, ce sera ma tout doux 2025.
- Emmy
Mais ouais, surtout que tu sais, je te parlais de signature auditive. Et la signature auditive, elle passe par la musique. Et c'est super important dans un moment, dans une séance en tout cas, quand je suis avec des clients et des clientes, d'avoir cette musique qui permet en fait de mener l'autre, d'autant plus si l'autre a les yeux bandés, ce qui n'est rarement pas le cas. Peut-être bientôt,
- Axelle
je vais essayer.
- Emmy
Mais l'autre se remplit de la musique, et c'est pour ça que tu ne peux pas non plus diffuser n'importe quelle musique. Et moi j'évite absolument les chansons françaises. Parce que, tu vois, tu mets ta playlist de chansons françaises et tu peux tomber sur je suis malade ou alors au contraire avec un client, tu vois je t'aime, je t'aime Ça ne va pas du tout dans le cadre. Donc moi, je sais que je fais très attention à la musique.
- Axelle
Faut que je m'y mette. Eh bien,
- Emmy
oui, objectif 2025. Alors moi, ma question, ce serait, pourquoi tu t'es lancée dans les podcasts et dans cet univers du sexe avec tout ce que tu m'as montré
- Axelle
Très bonne question. Je vais essayer d'être rapide. Alors en fait, je suis dans une famille très ouverte, on parle facilement de sexualité, on est quatre filles. J'ai un papa avec qui je peux beaucoup en parler et je me suis très vite rendue compte que ce n'était pas le cas dans mes amis. Donc même déjà au collège, on venait souvent me parler de sexe, comment ça se passe, me poser des questions, m'avouer des peurs ou des envies. Peut-être une sensation de pouvoir en parler sans jugement. C'est un domaine, la sexualité, qui m'a toujours un peu intéressée. Je sais que j'ai une sexualité très classique et je me rends encore plus compte avec le podcast. Mais je reste très curieuse de ce domaine et je trouve ça important de le détabouiser. Parce que je me dis que c'est essentiel dans la vie. Et c'est dommage qu'on ne puisse pas en parler comme ça. Et donc, quand j'ai fait mes études de directrice artistique, j'avais un choix de master et je me suis dit, mais en fait, le sexe, Ça va être en plus un peu qui tout double. Il y a encore des gens qui sont hyper choqués. Au début, on m'a déconseillée à cause de justement une jeune femme qui va en parler à des hommes plus vieux. Ça peut être très mal interprété. Je me suis dit mais pourquoi Pourquoi c'est mal interprété Et donc, ça m'a donné envie de parler de ça, d'essayer de trouver des moyens pour que tout le monde puisse vivre sa sexualité comme il l'entend.
- Emmy
Bravo Émilie.
- Axelle
Merci.
- Emmy
Et longue vie au podcast Antichambre. Mais bravo parce que c'est effectivement pas facile quand on est une femme, d'autant plus quand on est une jeune femme, de parler sexualité parce qu'effectivement il y a le tabou et il faut le porter. Donc bravo. Merci. Bravo à toi.
- Axelle
Est-ce que Axelle, tu aurais des actualités dont tu souhaites nous parler
- Emmy
Ah oui, avec grand plaisir J'en ai deux. Alors la première, c'est... alors c'est plus tout à fait une actualité, mais au mois de novembre de l'année dernière est sorti un livre qui s'appelle Kink, manuel de sexualité créative. J'en suis l'autrice avec Meta Chitaya et c'est illustré par Stella Polaris. Et l'objectif c'était de faire une boîte à outils... pour parler de sexualité créative. Et donc à l'intérieur, il y a évidemment des conseils pratiques sur comment bien attacher l'autre, comment impacter le corps, comment le faire orgasmer, comment créer un scénario, savoir qui on est dans ce monde-là, bien choisir son ou sa partenaire. Et on l'a fait de manière ludique, parce qu'il y a des cahiers d'exercice. Il y a des interviews, il y a des conseils cinématographiques, et puis il y a aussi des nouvelles qui sont écrites par Meta. Il y a douze nouvelles qui viennent... mettre en mots, en tout cas en images et scénariser ce que j'ai écrit de manière technique. Vous pouvez le trouver dans toutes les librairies et j'en suis très très fière. Lorsqu'on se lance dans la sexualité créative, c'est peut-être un bon ouvrage à acquérir. Ça c'est la première chose. Et la deuxième chose, alors là c'est une expérience collective, sociale et dans la sexualité créative puisque... Je m'inspire de la série Squid Game. Tu vois cette série sur Netflix, où il y a des jeux enfantins, où à la fin, il n'en reste plus qu'un et tout le monde meurt. Bon, alors là, ce n'est pas tout à fait ça, mais c'est effectivement des jeux enfantins qui sont transposés dans l'univers de la sexualité créative. Et par exemple, comme dans Squid Game, ça va commencer par un 1, 2, 3 soleil. Et on va faire en sorte que les personnes bougent, par exemple en les chatouillant, ou en les griffant, ou en les mordant, etc. Et c'est un jeu qui va avoir lieu le 18 mai de 14h à 18h, et c'est à Paris. Alors on peut trouver les places sur demonia.com, et ça ne s'appelle pas le Squid Game, mais ça s'appelle le Thrill Game. T-H-R-I-L Game. Et on attend 100 participants. Donc c'est vraiment... C'est très grand. Ouais, mais j'ai hâte. Parce que moi j'organise déjà des jeux grandeur nature dans des univers carcérales, ou scolaires, ou religieux. Mais là, c'est une grande ampleur, 100 personnes, avec évidemment des dispositifs de sécurité, des safe words, des listes des possibles, etc. Mais j'ai hâte, vraiment j'ai hâte.
- Axelle
J'ai hâte de voir aussi. C'est possible de juger à des spectateurs ou c'est que des places pour participer
- Emmy
Non, il n'y a pas de spectateurs parce que c'est une expérience vraiment immersive. C'est-à-dire que pendant 4 heures, on est un personnage au milieu d'un Squid Game. Alors, il y aura aussi un purgatoire où on peut être repêché pour réintégrer le jeu. Il va y avoir des jeux du silence, des hippodromes, enfin plein de choses. Ça fait un an que je travaille dessus avec Otomo qui est un grand performeur et metteur en scène et Moiselle Pardine qui est l'ancienne présidente de l'érosticratie et qui a un esprit très joueur.
- Axelle
En tout cas, bravo.
- Emmy
Merci.
- Axelle
Encore merci beaucoup Axelle.
- Emmy
Je t'en prie.
- Axelle
J'espère que cet épisode vous a plu. n'hésitez pas à le partager et à bientôt sur Antichambre une production Studio Moya
- Emmy
Studio Moya