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Un texte fondateur : l'allégorie de la caverne de Platon cover
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Apprendre la philosophie

Un texte fondateur : l'allégorie de la caverne de Platon

Un texte fondateur : l'allégorie de la caverne de Platon

06min |25/09/2023
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Description

Dans ce texte, extrait de l'œuvre nommée La République, Platon qui fût l'élève de Socrate, prend l'image de la caverne pour nous parler de la condition humaine, de la vérité et également de la vocation de la philosophie. Platon décrit ainsi la condition humaine :  Les hommes vivent au fond d'une caverne. Ils sont assis pieds, bras et tête enchainés. Ils sont donc contraints de regarder un mur sur lequel des ombres apparaissent. Car, dans leurs dos, se trouvent un feu et des montreurs de marionnettes qui se déplacent devant le feu afin que les hommes puissent voir des ombres danser sur le mur. Ces individus ne sont jamais sorti de la caverne et ne peuvent tourner la tête, ils prennent donc les ombres devant eux pour la réalité.  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Caroline Dubloc, Apprendre la Philosophie, et aujourd'hui je vais vous parler de Platon et d'un de ses textes les plus fameux, l'allégorie de la caverne. Dans ce texte, extrait de l'œuvre nommée La République, Platon, qui fut l'élève de Socrate, prend l'image de la caverne pour nous parler de la condition humaine, de la vérité et également de la vocation de la philosophie. Platon décrit ainsi la condition humaine. Les hommes vivent au fond d'une caverne. Ils sont assis, pieds, bras et tête enchaînés. Ils sont donc contraints de regarder un mur sur lequel des ombres apparaissent. Car dans leur dos se trouve un feu et des montreurs de marionnettes qui se déplacent devant le feu afin que les hommes puissent voir des ombres danser sur le mur. Ces individus ne sont jamais sortis de la caverne et ne peuvent tourner la tête. Ils prennent donc les ombres devant eux pour la réalité. Comment comprendre ce début de l'allégorie ? La caverne est une métaphore de l'ignorance. Les hommes ne voient pas les choses elles-mêmes, mais seulement des apparences. Ils n'ont pas de réelles connaissances sur le monde, mais seulement des opinions, c'est-à-dire de vagues idées sur les choses qui ne sont pas le résultat d'une réflexion. Pour Platon, nos opinions sont des idées non réfléchies, que nous avons simplement parce que c'est ce que tout le monde dit autour de nous ou parce qu'elles nous ont été transmises par notre famille. Il faut comprendre que pour lui, nous devons nous méfier des informations que nous donne l'essence. Ce que l'on voit, ce qui semble vrai, ce que l'on entend sur telle ou telle chose, tout cela n'est pas réfléchi. La seule manière de sortir de l'ignorance, et ici donc de la caverne, c'est d'utiliser notre intellect ou notre raison. Si l'on se fie à ce que l'on voit, le soleil n'est pas plus gros qu'un ballon de basket et la terre est plutôt plate. C'est par la science que nous pouvons prétendre... atteindre la vérité. Si l'on se fie à ce que l'on entend, les femmes conduisent plus mal que les hommes. Pourtant, ce n'est pas ce que disaient les statistiques. Ainsi, pour atteindre la vérité, il ne faut pas se fier aux apparences ou à ce que l'on dit en général, mais réfléchir, user de sa raison et de science. Par ailleurs, dans cette allégorie, les hommes sont enchaînés dans un espace clos, ce qui suggère évidemment que les hommes ne sont pas libres. A cela, on pourrait objecter qu'en tant que citoyens d'une démocratie, nous avons beaucoup de liberté, à commencer par la liberté de mouvement, d'expression et un certain nombre de droits. Pourquoi alors dire que nous ne sommes pas libres ? Platon précise dans ce texte, je cite, « Ils sont là depuis leur enfance. » On comprend ici plusieurs choses. D'abord, ce qui les entrave, ce sont leurs habitudes. Ils sont habitués à vivre ainsi. Et l'habitude est quelque chose de très dangereux pour le philosophe. Car être habitué, c'est ne plus questionner, ne plus être curieux, ne plus s'étonner. Or, la capacité à être étonné est le point de départ de la recherche de la vérité. Ils ont une manière de vivre et ne cherchent pas à savoir s'il peut en exister une meilleure. Ils sont donc prisonniers de leurs habitudes. Ensuite, la période de l'enfance est aussi cette période où l'on a tendance à faire confiance à ceux, plus âgés, qui nous donnent des réponses. Ce faisant... On accepte sans doute bien des choses qui ne sont pas vérifiées ou pas vraies, mais ces idées influent sur notre comportement et ont des effets sur ce que nous allons faire ou pas. En ce sens, les hommes de la caverne ne sont pas libres, parce qu'ils sont déterminés, c'est-à-dire influencés, à leur insu par les idées et comportements qui sont ceux de leur famille, de leur groupe social, et plus largement de la culture à laquelle ils appartiennent. Enfin, chez Platon, la caverne est aussi la métaphore du corps, et le corps est le corps. corps pour Platon, c'est le tombeau de l'âme. Quelle idée étrange me direz-vous ? Et pourtant. Voilà comment Platon l'explique dans le Phédon, une autre de ses œuvres. Je cite, « Tant que nous aurons le corps associé à la raison dans notre recherche, et que notre âme sera contaminée par un tel mal, nous n'atteindrons jamais complètement ce que nous désirons, et nous disons que l'objet de nos désirs, c'est la vérité. » Car le corps nous cause mille difficultés par la nécessité où nous sommes de le nourrir. Qu'avec cela des maladies surviennent, nous voilà entravés dans notre chasse au réel. Il nous remplit d'amour, de désirs, de craintes, de chimères de toutes sortes, d'innombrables sottises, si bien que, comme on dit, il nous ôte vraiment et réellement toute possibilité de penser. Vous le comprenez, pour Platon, le corps, parce qu'il nous détourne de la réflexion, est un obstacle à la philosophie. et donc à notre libération. Car c'est par la pensée, par la réflexion seulement, que nous pouvons nous défaire des apparences trompeuses. nous défaire aussi des préjugés et opinions héritées de notre famille ou de la société. Pouvons-nous alors réellement nous libérer ? Platon, dans la suite de l'allégorie, raconte que l'un des hommes réussit à se détacher et sort de la caverne. Là, il est d'abord ébloui par la vérité, puis prenant conscience que tous vivent dans l'illusion, sans saisir la réalité des choses, il entreprend de redescendre dans la caverne pour libérer les autres. C'est alors que les autres refusent de le croire, le traitent de fou et tentent même de le tuer. On voit communément ici une référence faite par Platon à son maître Socrate, qui, accusé de corrompre la jeunesse, fut condamné à mort et but la ciguë. Tout comme Socrate dérange et finit par être tué, car il veut aider les hommes à sortir de l'ignorance, le philosophe qui redescend dans la caverne est mal accueilli, car il est difficile de remettre en question ce que l'on croit être vrai. depuis toujours. Il est difficile d'admettre que nous vivons dans l'opinion, et pourtant, c'est une nécessité pour s'engager sur le chemin de la connaissance. Pour Platon, la seule manière pour les hommes de sortir de la caverne consiste à prendre conscience qu'ils vivent dans l'illusion, puis à utiliser leurs raisons pour commencer à connaître les choses telles qu'elles sont réellement, et pas telles qu'elles apparaissent, si l'on se fie au sens ou aux opinions des autres. Voilà pour cet épisode sur l'allégorie de la caverne de Platon. Si vous avez envie d'en savoir davantage, n'hésitez pas à visiter mon blog, et je vous dis à bientôt pour la suite. Très bonne journée à vous !

Description

Dans ce texte, extrait de l'œuvre nommée La République, Platon qui fût l'élève de Socrate, prend l'image de la caverne pour nous parler de la condition humaine, de la vérité et également de la vocation de la philosophie. Platon décrit ainsi la condition humaine :  Les hommes vivent au fond d'une caverne. Ils sont assis pieds, bras et tête enchainés. Ils sont donc contraints de regarder un mur sur lequel des ombres apparaissent. Car, dans leurs dos, se trouvent un feu et des montreurs de marionnettes qui se déplacent devant le feu afin que les hommes puissent voir des ombres danser sur le mur. Ces individus ne sont jamais sorti de la caverne et ne peuvent tourner la tête, ils prennent donc les ombres devant eux pour la réalité.  


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    Bonjour, je suis Caroline Dubloc, Apprendre la Philosophie, et aujourd'hui je vais vous parler de Platon et d'un de ses textes les plus fameux, l'allégorie de la caverne. Dans ce texte, extrait de l'œuvre nommée La République, Platon, qui fut l'élève de Socrate, prend l'image de la caverne pour nous parler de la condition humaine, de la vérité et également de la vocation de la philosophie. Platon décrit ainsi la condition humaine. Les hommes vivent au fond d'une caverne. Ils sont assis, pieds, bras et tête enchaînés. Ils sont donc contraints de regarder un mur sur lequel des ombres apparaissent. Car dans leur dos se trouve un feu et des montreurs de marionnettes qui se déplacent devant le feu afin que les hommes puissent voir des ombres danser sur le mur. Ces individus ne sont jamais sortis de la caverne et ne peuvent tourner la tête. Ils prennent donc les ombres devant eux pour la réalité. Comment comprendre ce début de l'allégorie ? La caverne est une métaphore de l'ignorance. Les hommes ne voient pas les choses elles-mêmes, mais seulement des apparences. Ils n'ont pas de réelles connaissances sur le monde, mais seulement des opinions, c'est-à-dire de vagues idées sur les choses qui ne sont pas le résultat d'une réflexion. Pour Platon, nos opinions sont des idées non réfléchies, que nous avons simplement parce que c'est ce que tout le monde dit autour de nous ou parce qu'elles nous ont été transmises par notre famille. Il faut comprendre que pour lui, nous devons nous méfier des informations que nous donne l'essence. Ce que l'on voit, ce qui semble vrai, ce que l'on entend sur telle ou telle chose, tout cela n'est pas réfléchi. La seule manière de sortir de l'ignorance, et ici donc de la caverne, c'est d'utiliser notre intellect ou notre raison. Si l'on se fie à ce que l'on voit, le soleil n'est pas plus gros qu'un ballon de basket et la terre est plutôt plate. C'est par la science que nous pouvons prétendre... atteindre la vérité. Si l'on se fie à ce que l'on entend, les femmes conduisent plus mal que les hommes. Pourtant, ce n'est pas ce que disaient les statistiques. Ainsi, pour atteindre la vérité, il ne faut pas se fier aux apparences ou à ce que l'on dit en général, mais réfléchir, user de sa raison et de science. Par ailleurs, dans cette allégorie, les hommes sont enchaînés dans un espace clos, ce qui suggère évidemment que les hommes ne sont pas libres. A cela, on pourrait objecter qu'en tant que citoyens d'une démocratie, nous avons beaucoup de liberté, à commencer par la liberté de mouvement, d'expression et un certain nombre de droits. Pourquoi alors dire que nous ne sommes pas libres ? Platon précise dans ce texte, je cite, « Ils sont là depuis leur enfance. » On comprend ici plusieurs choses. D'abord, ce qui les entrave, ce sont leurs habitudes. Ils sont habitués à vivre ainsi. Et l'habitude est quelque chose de très dangereux pour le philosophe. Car être habitué, c'est ne plus questionner, ne plus être curieux, ne plus s'étonner. Or, la capacité à être étonné est le point de départ de la recherche de la vérité. Ils ont une manière de vivre et ne cherchent pas à savoir s'il peut en exister une meilleure. Ils sont donc prisonniers de leurs habitudes. Ensuite, la période de l'enfance est aussi cette période où l'on a tendance à faire confiance à ceux, plus âgés, qui nous donnent des réponses. Ce faisant... On accepte sans doute bien des choses qui ne sont pas vérifiées ou pas vraies, mais ces idées influent sur notre comportement et ont des effets sur ce que nous allons faire ou pas. En ce sens, les hommes de la caverne ne sont pas libres, parce qu'ils sont déterminés, c'est-à-dire influencés, à leur insu par les idées et comportements qui sont ceux de leur famille, de leur groupe social, et plus largement de la culture à laquelle ils appartiennent. Enfin, chez Platon, la caverne est aussi la métaphore du corps, et le corps est le corps. corps pour Platon, c'est le tombeau de l'âme. Quelle idée étrange me direz-vous ? Et pourtant. Voilà comment Platon l'explique dans le Phédon, une autre de ses œuvres. Je cite, « Tant que nous aurons le corps associé à la raison dans notre recherche, et que notre âme sera contaminée par un tel mal, nous n'atteindrons jamais complètement ce que nous désirons, et nous disons que l'objet de nos désirs, c'est la vérité. » Car le corps nous cause mille difficultés par la nécessité où nous sommes de le nourrir. Qu'avec cela des maladies surviennent, nous voilà entravés dans notre chasse au réel. Il nous remplit d'amour, de désirs, de craintes, de chimères de toutes sortes, d'innombrables sottises, si bien que, comme on dit, il nous ôte vraiment et réellement toute possibilité de penser. Vous le comprenez, pour Platon, le corps, parce qu'il nous détourne de la réflexion, est un obstacle à la philosophie. et donc à notre libération. Car c'est par la pensée, par la réflexion seulement, que nous pouvons nous défaire des apparences trompeuses. nous défaire aussi des préjugés et opinions héritées de notre famille ou de la société. Pouvons-nous alors réellement nous libérer ? Platon, dans la suite de l'allégorie, raconte que l'un des hommes réussit à se détacher et sort de la caverne. Là, il est d'abord ébloui par la vérité, puis prenant conscience que tous vivent dans l'illusion, sans saisir la réalité des choses, il entreprend de redescendre dans la caverne pour libérer les autres. C'est alors que les autres refusent de le croire, le traitent de fou et tentent même de le tuer. On voit communément ici une référence faite par Platon à son maître Socrate, qui, accusé de corrompre la jeunesse, fut condamné à mort et but la ciguë. Tout comme Socrate dérange et finit par être tué, car il veut aider les hommes à sortir de l'ignorance, le philosophe qui redescend dans la caverne est mal accueilli, car il est difficile de remettre en question ce que l'on croit être vrai. depuis toujours. Il est difficile d'admettre que nous vivons dans l'opinion, et pourtant, c'est une nécessité pour s'engager sur le chemin de la connaissance. Pour Platon, la seule manière pour les hommes de sortir de la caverne consiste à prendre conscience qu'ils vivent dans l'illusion, puis à utiliser leurs raisons pour commencer à connaître les choses telles qu'elles sont réellement, et pas telles qu'elles apparaissent, si l'on se fie au sens ou aux opinions des autres. Voilà pour cet épisode sur l'allégorie de la caverne de Platon. Si vous avez envie d'en savoir davantage, n'hésitez pas à visiter mon blog, et je vous dis à bientôt pour la suite. Très bonne journée à vous !

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Dans ce texte, extrait de l'œuvre nommée La République, Platon qui fût l'élève de Socrate, prend l'image de la caverne pour nous parler de la condition humaine, de la vérité et également de la vocation de la philosophie. Platon décrit ainsi la condition humaine :  Les hommes vivent au fond d'une caverne. Ils sont assis pieds, bras et tête enchainés. Ils sont donc contraints de regarder un mur sur lequel des ombres apparaissent. Car, dans leurs dos, se trouvent un feu et des montreurs de marionnettes qui se déplacent devant le feu afin que les hommes puissent voir des ombres danser sur le mur. Ces individus ne sont jamais sorti de la caverne et ne peuvent tourner la tête, ils prennent donc les ombres devant eux pour la réalité.  


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  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Caroline Dubloc, Apprendre la Philosophie, et aujourd'hui je vais vous parler de Platon et d'un de ses textes les plus fameux, l'allégorie de la caverne. Dans ce texte, extrait de l'œuvre nommée La République, Platon, qui fut l'élève de Socrate, prend l'image de la caverne pour nous parler de la condition humaine, de la vérité et également de la vocation de la philosophie. Platon décrit ainsi la condition humaine. Les hommes vivent au fond d'une caverne. Ils sont assis, pieds, bras et tête enchaînés. Ils sont donc contraints de regarder un mur sur lequel des ombres apparaissent. Car dans leur dos se trouve un feu et des montreurs de marionnettes qui se déplacent devant le feu afin que les hommes puissent voir des ombres danser sur le mur. Ces individus ne sont jamais sortis de la caverne et ne peuvent tourner la tête. Ils prennent donc les ombres devant eux pour la réalité. Comment comprendre ce début de l'allégorie ? La caverne est une métaphore de l'ignorance. Les hommes ne voient pas les choses elles-mêmes, mais seulement des apparences. Ils n'ont pas de réelles connaissances sur le monde, mais seulement des opinions, c'est-à-dire de vagues idées sur les choses qui ne sont pas le résultat d'une réflexion. Pour Platon, nos opinions sont des idées non réfléchies, que nous avons simplement parce que c'est ce que tout le monde dit autour de nous ou parce qu'elles nous ont été transmises par notre famille. Il faut comprendre que pour lui, nous devons nous méfier des informations que nous donne l'essence. Ce que l'on voit, ce qui semble vrai, ce que l'on entend sur telle ou telle chose, tout cela n'est pas réfléchi. La seule manière de sortir de l'ignorance, et ici donc de la caverne, c'est d'utiliser notre intellect ou notre raison. Si l'on se fie à ce que l'on voit, le soleil n'est pas plus gros qu'un ballon de basket et la terre est plutôt plate. C'est par la science que nous pouvons prétendre... atteindre la vérité. Si l'on se fie à ce que l'on entend, les femmes conduisent plus mal que les hommes. Pourtant, ce n'est pas ce que disaient les statistiques. Ainsi, pour atteindre la vérité, il ne faut pas se fier aux apparences ou à ce que l'on dit en général, mais réfléchir, user de sa raison et de science. Par ailleurs, dans cette allégorie, les hommes sont enchaînés dans un espace clos, ce qui suggère évidemment que les hommes ne sont pas libres. A cela, on pourrait objecter qu'en tant que citoyens d'une démocratie, nous avons beaucoup de liberté, à commencer par la liberté de mouvement, d'expression et un certain nombre de droits. Pourquoi alors dire que nous ne sommes pas libres ? Platon précise dans ce texte, je cite, « Ils sont là depuis leur enfance. » On comprend ici plusieurs choses. D'abord, ce qui les entrave, ce sont leurs habitudes. Ils sont habitués à vivre ainsi. Et l'habitude est quelque chose de très dangereux pour le philosophe. Car être habitué, c'est ne plus questionner, ne plus être curieux, ne plus s'étonner. Or, la capacité à être étonné est le point de départ de la recherche de la vérité. Ils ont une manière de vivre et ne cherchent pas à savoir s'il peut en exister une meilleure. Ils sont donc prisonniers de leurs habitudes. Ensuite, la période de l'enfance est aussi cette période où l'on a tendance à faire confiance à ceux, plus âgés, qui nous donnent des réponses. Ce faisant... On accepte sans doute bien des choses qui ne sont pas vérifiées ou pas vraies, mais ces idées influent sur notre comportement et ont des effets sur ce que nous allons faire ou pas. En ce sens, les hommes de la caverne ne sont pas libres, parce qu'ils sont déterminés, c'est-à-dire influencés, à leur insu par les idées et comportements qui sont ceux de leur famille, de leur groupe social, et plus largement de la culture à laquelle ils appartiennent. Enfin, chez Platon, la caverne est aussi la métaphore du corps, et le corps est le corps. corps pour Platon, c'est le tombeau de l'âme. Quelle idée étrange me direz-vous ? Et pourtant. Voilà comment Platon l'explique dans le Phédon, une autre de ses œuvres. Je cite, « Tant que nous aurons le corps associé à la raison dans notre recherche, et que notre âme sera contaminée par un tel mal, nous n'atteindrons jamais complètement ce que nous désirons, et nous disons que l'objet de nos désirs, c'est la vérité. » Car le corps nous cause mille difficultés par la nécessité où nous sommes de le nourrir. Qu'avec cela des maladies surviennent, nous voilà entravés dans notre chasse au réel. Il nous remplit d'amour, de désirs, de craintes, de chimères de toutes sortes, d'innombrables sottises, si bien que, comme on dit, il nous ôte vraiment et réellement toute possibilité de penser. Vous le comprenez, pour Platon, le corps, parce qu'il nous détourne de la réflexion, est un obstacle à la philosophie. et donc à notre libération. Car c'est par la pensée, par la réflexion seulement, que nous pouvons nous défaire des apparences trompeuses. nous défaire aussi des préjugés et opinions héritées de notre famille ou de la société. Pouvons-nous alors réellement nous libérer ? Platon, dans la suite de l'allégorie, raconte que l'un des hommes réussit à se détacher et sort de la caverne. Là, il est d'abord ébloui par la vérité, puis prenant conscience que tous vivent dans l'illusion, sans saisir la réalité des choses, il entreprend de redescendre dans la caverne pour libérer les autres. C'est alors que les autres refusent de le croire, le traitent de fou et tentent même de le tuer. On voit communément ici une référence faite par Platon à son maître Socrate, qui, accusé de corrompre la jeunesse, fut condamné à mort et but la ciguë. Tout comme Socrate dérange et finit par être tué, car il veut aider les hommes à sortir de l'ignorance, le philosophe qui redescend dans la caverne est mal accueilli, car il est difficile de remettre en question ce que l'on croit être vrai. depuis toujours. Il est difficile d'admettre que nous vivons dans l'opinion, et pourtant, c'est une nécessité pour s'engager sur le chemin de la connaissance. Pour Platon, la seule manière pour les hommes de sortir de la caverne consiste à prendre conscience qu'ils vivent dans l'illusion, puis à utiliser leurs raisons pour commencer à connaître les choses telles qu'elles sont réellement, et pas telles qu'elles apparaissent, si l'on se fie au sens ou aux opinions des autres. Voilà pour cet épisode sur l'allégorie de la caverne de Platon. Si vous avez envie d'en savoir davantage, n'hésitez pas à visiter mon blog, et je vous dis à bientôt pour la suite. Très bonne journée à vous !

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Dans ce texte, extrait de l'œuvre nommée La République, Platon qui fût l'élève de Socrate, prend l'image de la caverne pour nous parler de la condition humaine, de la vérité et également de la vocation de la philosophie. Platon décrit ainsi la condition humaine :  Les hommes vivent au fond d'une caverne. Ils sont assis pieds, bras et tête enchainés. Ils sont donc contraints de regarder un mur sur lequel des ombres apparaissent. Car, dans leurs dos, se trouvent un feu et des montreurs de marionnettes qui se déplacent devant le feu afin que les hommes puissent voir des ombres danser sur le mur. Ces individus ne sont jamais sorti de la caverne et ne peuvent tourner la tête, ils prennent donc les ombres devant eux pour la réalité.  


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    Bonjour, je suis Caroline Dubloc, Apprendre la Philosophie, et aujourd'hui je vais vous parler de Platon et d'un de ses textes les plus fameux, l'allégorie de la caverne. Dans ce texte, extrait de l'œuvre nommée La République, Platon, qui fut l'élève de Socrate, prend l'image de la caverne pour nous parler de la condition humaine, de la vérité et également de la vocation de la philosophie. Platon décrit ainsi la condition humaine. Les hommes vivent au fond d'une caverne. Ils sont assis, pieds, bras et tête enchaînés. Ils sont donc contraints de regarder un mur sur lequel des ombres apparaissent. Car dans leur dos se trouve un feu et des montreurs de marionnettes qui se déplacent devant le feu afin que les hommes puissent voir des ombres danser sur le mur. Ces individus ne sont jamais sortis de la caverne et ne peuvent tourner la tête. Ils prennent donc les ombres devant eux pour la réalité. Comment comprendre ce début de l'allégorie ? La caverne est une métaphore de l'ignorance. Les hommes ne voient pas les choses elles-mêmes, mais seulement des apparences. Ils n'ont pas de réelles connaissances sur le monde, mais seulement des opinions, c'est-à-dire de vagues idées sur les choses qui ne sont pas le résultat d'une réflexion. Pour Platon, nos opinions sont des idées non réfléchies, que nous avons simplement parce que c'est ce que tout le monde dit autour de nous ou parce qu'elles nous ont été transmises par notre famille. Il faut comprendre que pour lui, nous devons nous méfier des informations que nous donne l'essence. Ce que l'on voit, ce qui semble vrai, ce que l'on entend sur telle ou telle chose, tout cela n'est pas réfléchi. La seule manière de sortir de l'ignorance, et ici donc de la caverne, c'est d'utiliser notre intellect ou notre raison. Si l'on se fie à ce que l'on voit, le soleil n'est pas plus gros qu'un ballon de basket et la terre est plutôt plate. C'est par la science que nous pouvons prétendre... atteindre la vérité. Si l'on se fie à ce que l'on entend, les femmes conduisent plus mal que les hommes. Pourtant, ce n'est pas ce que disaient les statistiques. Ainsi, pour atteindre la vérité, il ne faut pas se fier aux apparences ou à ce que l'on dit en général, mais réfléchir, user de sa raison et de science. Par ailleurs, dans cette allégorie, les hommes sont enchaînés dans un espace clos, ce qui suggère évidemment que les hommes ne sont pas libres. A cela, on pourrait objecter qu'en tant que citoyens d'une démocratie, nous avons beaucoup de liberté, à commencer par la liberté de mouvement, d'expression et un certain nombre de droits. Pourquoi alors dire que nous ne sommes pas libres ? Platon précise dans ce texte, je cite, « Ils sont là depuis leur enfance. » On comprend ici plusieurs choses. D'abord, ce qui les entrave, ce sont leurs habitudes. Ils sont habitués à vivre ainsi. Et l'habitude est quelque chose de très dangereux pour le philosophe. Car être habitué, c'est ne plus questionner, ne plus être curieux, ne plus s'étonner. Or, la capacité à être étonné est le point de départ de la recherche de la vérité. Ils ont une manière de vivre et ne cherchent pas à savoir s'il peut en exister une meilleure. Ils sont donc prisonniers de leurs habitudes. Ensuite, la période de l'enfance est aussi cette période où l'on a tendance à faire confiance à ceux, plus âgés, qui nous donnent des réponses. Ce faisant... On accepte sans doute bien des choses qui ne sont pas vérifiées ou pas vraies, mais ces idées influent sur notre comportement et ont des effets sur ce que nous allons faire ou pas. En ce sens, les hommes de la caverne ne sont pas libres, parce qu'ils sont déterminés, c'est-à-dire influencés, à leur insu par les idées et comportements qui sont ceux de leur famille, de leur groupe social, et plus largement de la culture à laquelle ils appartiennent. Enfin, chez Platon, la caverne est aussi la métaphore du corps, et le corps est le corps. corps pour Platon, c'est le tombeau de l'âme. Quelle idée étrange me direz-vous ? Et pourtant. Voilà comment Platon l'explique dans le Phédon, une autre de ses œuvres. Je cite, « Tant que nous aurons le corps associé à la raison dans notre recherche, et que notre âme sera contaminée par un tel mal, nous n'atteindrons jamais complètement ce que nous désirons, et nous disons que l'objet de nos désirs, c'est la vérité. » Car le corps nous cause mille difficultés par la nécessité où nous sommes de le nourrir. Qu'avec cela des maladies surviennent, nous voilà entravés dans notre chasse au réel. Il nous remplit d'amour, de désirs, de craintes, de chimères de toutes sortes, d'innombrables sottises, si bien que, comme on dit, il nous ôte vraiment et réellement toute possibilité de penser. Vous le comprenez, pour Platon, le corps, parce qu'il nous détourne de la réflexion, est un obstacle à la philosophie. et donc à notre libération. Car c'est par la pensée, par la réflexion seulement, que nous pouvons nous défaire des apparences trompeuses. nous défaire aussi des préjugés et opinions héritées de notre famille ou de la société. Pouvons-nous alors réellement nous libérer ? Platon, dans la suite de l'allégorie, raconte que l'un des hommes réussit à se détacher et sort de la caverne. Là, il est d'abord ébloui par la vérité, puis prenant conscience que tous vivent dans l'illusion, sans saisir la réalité des choses, il entreprend de redescendre dans la caverne pour libérer les autres. C'est alors que les autres refusent de le croire, le traitent de fou et tentent même de le tuer. On voit communément ici une référence faite par Platon à son maître Socrate, qui, accusé de corrompre la jeunesse, fut condamné à mort et but la ciguë. Tout comme Socrate dérange et finit par être tué, car il veut aider les hommes à sortir de l'ignorance, le philosophe qui redescend dans la caverne est mal accueilli, car il est difficile de remettre en question ce que l'on croit être vrai. depuis toujours. Il est difficile d'admettre que nous vivons dans l'opinion, et pourtant, c'est une nécessité pour s'engager sur le chemin de la connaissance. Pour Platon, la seule manière pour les hommes de sortir de la caverne consiste à prendre conscience qu'ils vivent dans l'illusion, puis à utiliser leurs raisons pour commencer à connaître les choses telles qu'elles sont réellement, et pas telles qu'elles apparaissent, si l'on se fie au sens ou aux opinions des autres. Voilà pour cet épisode sur l'allégorie de la caverne de Platon. Si vous avez envie d'en savoir davantage, n'hésitez pas à visiter mon blog, et je vous dis à bientôt pour la suite. Très bonne journée à vous !

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