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Epicure : Dépend-il de nous d'être heureux cover
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Apprendre la philosophie

Epicure : Dépend-il de nous d'être heureux

Epicure : Dépend-il de nous d'être heureux

07min |30/09/2023
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Description

Epicure, dans La Lettre à Ménécée, entend montrer que le bonheur dépend bien de nous, c’est-à-dire de nos choix et de nos actions. Selon lui, Il est possible d’atteindre le bonheur  notamment grâce à une méthode rationnelle.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans ce nouveau podcast d'Apprendre la Philosophie. Je suis Caroline et dans cet épisode nous allons nous demander si le bonheur dépend de nous. Pour répondre à cette question, nous allons nous intéresser tout particulièrement à ce que pourrait répondre Épicure sur ce sujet. Tout d'abord, nous pouvons remarquer que la réponse ne va pas de soi. Si l'on se réfère à l'étymologie, le bonheur semble d'abord lié à la chance. En effet, bonheur vient de bon, d'une part, et heure, d'autre part. qui en ancien français signifie la chance ou la fortune. Le terme français heure vient lui-même du latin augurium, qui signifie augure ou présage. Alors, si l'on s'en tient à l'origine du mot, atteindre le bon heure, c'est avoir une bonne chance ou être favorisé par les circonstances. En ce sens, le bonheur, que l'on peut d'abord définir comme un état de satisfaction durable et global, semble donc dépendre du hasard. plutôt que de nous-mêmes, et des actions que nous pourrions entreprendre pour y arriver. Cependant, Épicure, dans la lettre à Ménécée, s'oppose à cette thèse, et entend montrer que le bonheur dépend bien de nous, c'est-à-dire de Ausha et de nos actions. Selon lui, il est possible d'atteindre le bonheur, notamment grâce à la philosophie. Première précision importante, pour Épicure, le bonheur, c'est le plaisir. Mais il faut ici faire attention au contresens, car par... plaisir, Épicure entend la suppression de la douleur. Il ne s'agit donc pas de dire qu'il faut multiplier les désirs et les plaisirs et que cela nous rendra heureux, comme peut le faire un hédoniste. Au contraire, pour Épicure, on est heureux quand on ne souffre pas. Il le dit en ces termes, je cite, « la santé du corps, la tranquillité de l'âme sont la perfection de la vie heureuse » . Être heureux pour Épicure, c'est être en bonne santé physique et atteindre une certaine tranquillité mentale. Cette définition du bonheur est singulière et fort éloignée de la conception commune que l'on peut avoir du bonheur. Alors, si le bonheur dépend de nous, pour Épicure, comment faire pour ne pas souffrir, ni dans son corps, ni dans son âme ? Épicure donne en effet plusieurs recommandations pour atteindre le bonheur. Tout d'abord, point important, Selon lui, il faut limiter ses désirs, voire se défaire complètement de certains désirs. En effet, pour Épicure, le désir est un manque de quelque chose, c'est quelque chose que l'on n'a pas encore, mais que l'on souhaite obtenir. De ce fait, le désir apparaît d'abord comme un manque, une douleur. Et si l'on désire quelque chose de difficile à obtenir, cela sera plus douloureux encore, car nous ne sommes pas sûrs de l'atteindre, ou cela va prendre beaucoup de temps. Le désir excessif peut donc nous rendre inquiets et nous faire souffrir. Selon Épicure, si nous sommes perpétuellement inquiets, car nous voulons absolument des biens de luxe et n'y arrivons pas, alors nous ne sommes pas heureux. C'est pourquoi, selon lui, si nous voulons atteindre le bonheur, il nous faut limiter nos désirs, pour ne garder que les désirs les plus simples à satisfaire. Il dit ainsi dans la lettre à Ménécée Épicure met ici l'accent sur un autre point important. Si nous devenons trop dépendants du confort et de l'abondance, si nous y sommes totalement habitués au point que nous ne pouvons plus nous en passer, Alors, si nous venons à perdre ce confort, nous serons extrêmement malheureux. Au contraire, quelqu'un qui garde l'habitude de pouvoir se satisfaire de peu, ne souffrira pas plus que ça s'il vient à perdre ses richesses, car il aura su continuer à se satisfaire de plaisirs simples. Donc pour Épicure, le bonheur c'est l'absence de souffrance dans l'âme, nous l'avons vu, mais selon lui, le bonheur c'est aussi l'absence de souffrance dans le corps. En effet, Épicure considère que pour être heureux, nous devons également atteindre l'absence de souffrance dans le corps, ou aponie en grec. Or, cela n'est possible que si nous menons une vie réglée, sans faire trop d'excès. C'est donc faire un contresens sur Épicure que de penser qu'il invite à multiplier les plaisirs et désirs de toutes sortes, et à vivre dans une sorte de débauche. Les plaisirs excessifs et l'intempérance conduisent selon lui à des douleurs et à des maladies. Ainsi, il dit, je cite, Quand nous disons que le plaisir est le but de la vie, nous ne parlons pas des plaisirs des voluptueux inquiets, ni de ceux qui consistent dans les jouissances déréglées, ainsi que l'écrive des gens qui ignorent notre doctrine ou qui la combattent et la prennent dans un mauvais sens. Le plaisir dont nous parlons est celui qui consiste pour le corps à ne pas souffrir et pour l'âme à être sans trouble. Donc, pour Épicure, Pour être heureux, il faut limiter ses désirs, afin de ne pas souffrir dans son âme et de ne pas souffrir dans son corps. Et il essaie de se prémunir contre de mauvaises compréhensions de sa doctrine. Alors le bonheur dépend-il de nous ? Pour Épicure, oui, car nous pouvons apprendre à distinguer entre les bons désirs qui ne nous font pas souffrir, qu'il appelle les désirs naturels et nécessaires, et les mauvais désirs qui, eux, nous font souffrir, et qu'il appelle non naturels et non nécessaires. Epicure fut un ascète, il mène une vie austère en se contentant de peu. Il défend que le bonheur peut s'atteindre car celui qui ne souffre pas de ses excès et n'a pas l'âme troublée par des désirs futiles vit paisiblement. Cela suppose de distinguer entre les bons désirs, qui sont ceux qui vont pouvoir être satisfaits facilement et répondre à un besoin naturel, et les mauvais désirs qui vont nous rendre malades. et sont difficiles à satisfaire. Épicure considère alors qu'il nous faut renoncer à tous les désirs non naturels et non nécessaires, comme par exemple manger des mets luxueux, vivre dans de riches demeures ou posséder quantité de biens matériels superflus, pour préférer les désirs naturels et nécessaires. Par exemple, manger simplement, boire, avoir un toit, philosopher. Voilà pour cet épisode. J'espère qu'il vous aura aidé à mieux comprendre les enjeux sur cette question et la réponse des piqueux. Si vous voulez davantage de contenu sur le thème du bonheur, je vous invite à vous rendre sur mon blog Apprendre la Philosophie. Très bonne journée à vous !

Description

Epicure, dans La Lettre à Ménécée, entend montrer que le bonheur dépend bien de nous, c’est-à-dire de nos choix et de nos actions. Selon lui, Il est possible d’atteindre le bonheur  notamment grâce à une méthode rationnelle.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans ce nouveau podcast d'Apprendre la Philosophie. Je suis Caroline et dans cet épisode nous allons nous demander si le bonheur dépend de nous. Pour répondre à cette question, nous allons nous intéresser tout particulièrement à ce que pourrait répondre Épicure sur ce sujet. Tout d'abord, nous pouvons remarquer que la réponse ne va pas de soi. Si l'on se réfère à l'étymologie, le bonheur semble d'abord lié à la chance. En effet, bonheur vient de bon, d'une part, et heure, d'autre part. qui en ancien français signifie la chance ou la fortune. Le terme français heure vient lui-même du latin augurium, qui signifie augure ou présage. Alors, si l'on s'en tient à l'origine du mot, atteindre le bon heure, c'est avoir une bonne chance ou être favorisé par les circonstances. En ce sens, le bonheur, que l'on peut d'abord définir comme un état de satisfaction durable et global, semble donc dépendre du hasard. plutôt que de nous-mêmes, et des actions que nous pourrions entreprendre pour y arriver. Cependant, Épicure, dans la lettre à Ménécée, s'oppose à cette thèse, et entend montrer que le bonheur dépend bien de nous, c'est-à-dire de Ausha et de nos actions. Selon lui, il est possible d'atteindre le bonheur, notamment grâce à la philosophie. Première précision importante, pour Épicure, le bonheur, c'est le plaisir. Mais il faut ici faire attention au contresens, car par... plaisir, Épicure entend la suppression de la douleur. Il ne s'agit donc pas de dire qu'il faut multiplier les désirs et les plaisirs et que cela nous rendra heureux, comme peut le faire un hédoniste. Au contraire, pour Épicure, on est heureux quand on ne souffre pas. Il le dit en ces termes, je cite, « la santé du corps, la tranquillité de l'âme sont la perfection de la vie heureuse » . Être heureux pour Épicure, c'est être en bonne santé physique et atteindre une certaine tranquillité mentale. Cette définition du bonheur est singulière et fort éloignée de la conception commune que l'on peut avoir du bonheur. Alors, si le bonheur dépend de nous, pour Épicure, comment faire pour ne pas souffrir, ni dans son corps, ni dans son âme ? Épicure donne en effet plusieurs recommandations pour atteindre le bonheur. Tout d'abord, point important, Selon lui, il faut limiter ses désirs, voire se défaire complètement de certains désirs. En effet, pour Épicure, le désir est un manque de quelque chose, c'est quelque chose que l'on n'a pas encore, mais que l'on souhaite obtenir. De ce fait, le désir apparaît d'abord comme un manque, une douleur. Et si l'on désire quelque chose de difficile à obtenir, cela sera plus douloureux encore, car nous ne sommes pas sûrs de l'atteindre, ou cela va prendre beaucoup de temps. Le désir excessif peut donc nous rendre inquiets et nous faire souffrir. Selon Épicure, si nous sommes perpétuellement inquiets, car nous voulons absolument des biens de luxe et n'y arrivons pas, alors nous ne sommes pas heureux. C'est pourquoi, selon lui, si nous voulons atteindre le bonheur, il nous faut limiter nos désirs, pour ne garder que les désirs les plus simples à satisfaire. Il dit ainsi dans la lettre à Ménécée Épicure met ici l'accent sur un autre point important. Si nous devenons trop dépendants du confort et de l'abondance, si nous y sommes totalement habitués au point que nous ne pouvons plus nous en passer, Alors, si nous venons à perdre ce confort, nous serons extrêmement malheureux. Au contraire, quelqu'un qui garde l'habitude de pouvoir se satisfaire de peu, ne souffrira pas plus que ça s'il vient à perdre ses richesses, car il aura su continuer à se satisfaire de plaisirs simples. Donc pour Épicure, le bonheur c'est l'absence de souffrance dans l'âme, nous l'avons vu, mais selon lui, le bonheur c'est aussi l'absence de souffrance dans le corps. En effet, Épicure considère que pour être heureux, nous devons également atteindre l'absence de souffrance dans le corps, ou aponie en grec. Or, cela n'est possible que si nous menons une vie réglée, sans faire trop d'excès. C'est donc faire un contresens sur Épicure que de penser qu'il invite à multiplier les plaisirs et désirs de toutes sortes, et à vivre dans une sorte de débauche. Les plaisirs excessifs et l'intempérance conduisent selon lui à des douleurs et à des maladies. Ainsi, il dit, je cite, Quand nous disons que le plaisir est le but de la vie, nous ne parlons pas des plaisirs des voluptueux inquiets, ni de ceux qui consistent dans les jouissances déréglées, ainsi que l'écrive des gens qui ignorent notre doctrine ou qui la combattent et la prennent dans un mauvais sens. Le plaisir dont nous parlons est celui qui consiste pour le corps à ne pas souffrir et pour l'âme à être sans trouble. Donc, pour Épicure, Pour être heureux, il faut limiter ses désirs, afin de ne pas souffrir dans son âme et de ne pas souffrir dans son corps. Et il essaie de se prémunir contre de mauvaises compréhensions de sa doctrine. Alors le bonheur dépend-il de nous ? Pour Épicure, oui, car nous pouvons apprendre à distinguer entre les bons désirs qui ne nous font pas souffrir, qu'il appelle les désirs naturels et nécessaires, et les mauvais désirs qui, eux, nous font souffrir, et qu'il appelle non naturels et non nécessaires. Epicure fut un ascète, il mène une vie austère en se contentant de peu. Il défend que le bonheur peut s'atteindre car celui qui ne souffre pas de ses excès et n'a pas l'âme troublée par des désirs futiles vit paisiblement. Cela suppose de distinguer entre les bons désirs, qui sont ceux qui vont pouvoir être satisfaits facilement et répondre à un besoin naturel, et les mauvais désirs qui vont nous rendre malades. et sont difficiles à satisfaire. Épicure considère alors qu'il nous faut renoncer à tous les désirs non naturels et non nécessaires, comme par exemple manger des mets luxueux, vivre dans de riches demeures ou posséder quantité de biens matériels superflus, pour préférer les désirs naturels et nécessaires. Par exemple, manger simplement, boire, avoir un toit, philosopher. Voilà pour cet épisode. J'espère qu'il vous aura aidé à mieux comprendre les enjeux sur cette question et la réponse des piqueux. Si vous voulez davantage de contenu sur le thème du bonheur, je vous invite à vous rendre sur mon blog Apprendre la Philosophie. Très bonne journée à vous !

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Epicure, dans La Lettre à Ménécée, entend montrer que le bonheur dépend bien de nous, c’est-à-dire de nos choix et de nos actions. Selon lui, Il est possible d’atteindre le bonheur  notamment grâce à une méthode rationnelle.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans ce nouveau podcast d'Apprendre la Philosophie. Je suis Caroline et dans cet épisode nous allons nous demander si le bonheur dépend de nous. Pour répondre à cette question, nous allons nous intéresser tout particulièrement à ce que pourrait répondre Épicure sur ce sujet. Tout d'abord, nous pouvons remarquer que la réponse ne va pas de soi. Si l'on se réfère à l'étymologie, le bonheur semble d'abord lié à la chance. En effet, bonheur vient de bon, d'une part, et heure, d'autre part. qui en ancien français signifie la chance ou la fortune. Le terme français heure vient lui-même du latin augurium, qui signifie augure ou présage. Alors, si l'on s'en tient à l'origine du mot, atteindre le bon heure, c'est avoir une bonne chance ou être favorisé par les circonstances. En ce sens, le bonheur, que l'on peut d'abord définir comme un état de satisfaction durable et global, semble donc dépendre du hasard. plutôt que de nous-mêmes, et des actions que nous pourrions entreprendre pour y arriver. Cependant, Épicure, dans la lettre à Ménécée, s'oppose à cette thèse, et entend montrer que le bonheur dépend bien de nous, c'est-à-dire de Ausha et de nos actions. Selon lui, il est possible d'atteindre le bonheur, notamment grâce à la philosophie. Première précision importante, pour Épicure, le bonheur, c'est le plaisir. Mais il faut ici faire attention au contresens, car par... plaisir, Épicure entend la suppression de la douleur. Il ne s'agit donc pas de dire qu'il faut multiplier les désirs et les plaisirs et que cela nous rendra heureux, comme peut le faire un hédoniste. Au contraire, pour Épicure, on est heureux quand on ne souffre pas. Il le dit en ces termes, je cite, « la santé du corps, la tranquillité de l'âme sont la perfection de la vie heureuse » . Être heureux pour Épicure, c'est être en bonne santé physique et atteindre une certaine tranquillité mentale. Cette définition du bonheur est singulière et fort éloignée de la conception commune que l'on peut avoir du bonheur. Alors, si le bonheur dépend de nous, pour Épicure, comment faire pour ne pas souffrir, ni dans son corps, ni dans son âme ? Épicure donne en effet plusieurs recommandations pour atteindre le bonheur. Tout d'abord, point important, Selon lui, il faut limiter ses désirs, voire se défaire complètement de certains désirs. En effet, pour Épicure, le désir est un manque de quelque chose, c'est quelque chose que l'on n'a pas encore, mais que l'on souhaite obtenir. De ce fait, le désir apparaît d'abord comme un manque, une douleur. Et si l'on désire quelque chose de difficile à obtenir, cela sera plus douloureux encore, car nous ne sommes pas sûrs de l'atteindre, ou cela va prendre beaucoup de temps. Le désir excessif peut donc nous rendre inquiets et nous faire souffrir. Selon Épicure, si nous sommes perpétuellement inquiets, car nous voulons absolument des biens de luxe et n'y arrivons pas, alors nous ne sommes pas heureux. C'est pourquoi, selon lui, si nous voulons atteindre le bonheur, il nous faut limiter nos désirs, pour ne garder que les désirs les plus simples à satisfaire. Il dit ainsi dans la lettre à Ménécée Épicure met ici l'accent sur un autre point important. Si nous devenons trop dépendants du confort et de l'abondance, si nous y sommes totalement habitués au point que nous ne pouvons plus nous en passer, Alors, si nous venons à perdre ce confort, nous serons extrêmement malheureux. Au contraire, quelqu'un qui garde l'habitude de pouvoir se satisfaire de peu, ne souffrira pas plus que ça s'il vient à perdre ses richesses, car il aura su continuer à se satisfaire de plaisirs simples. Donc pour Épicure, le bonheur c'est l'absence de souffrance dans l'âme, nous l'avons vu, mais selon lui, le bonheur c'est aussi l'absence de souffrance dans le corps. En effet, Épicure considère que pour être heureux, nous devons également atteindre l'absence de souffrance dans le corps, ou aponie en grec. Or, cela n'est possible que si nous menons une vie réglée, sans faire trop d'excès. C'est donc faire un contresens sur Épicure que de penser qu'il invite à multiplier les plaisirs et désirs de toutes sortes, et à vivre dans une sorte de débauche. Les plaisirs excessifs et l'intempérance conduisent selon lui à des douleurs et à des maladies. Ainsi, il dit, je cite, Quand nous disons que le plaisir est le but de la vie, nous ne parlons pas des plaisirs des voluptueux inquiets, ni de ceux qui consistent dans les jouissances déréglées, ainsi que l'écrive des gens qui ignorent notre doctrine ou qui la combattent et la prennent dans un mauvais sens. Le plaisir dont nous parlons est celui qui consiste pour le corps à ne pas souffrir et pour l'âme à être sans trouble. Donc, pour Épicure, Pour être heureux, il faut limiter ses désirs, afin de ne pas souffrir dans son âme et de ne pas souffrir dans son corps. Et il essaie de se prémunir contre de mauvaises compréhensions de sa doctrine. Alors le bonheur dépend-il de nous ? Pour Épicure, oui, car nous pouvons apprendre à distinguer entre les bons désirs qui ne nous font pas souffrir, qu'il appelle les désirs naturels et nécessaires, et les mauvais désirs qui, eux, nous font souffrir, et qu'il appelle non naturels et non nécessaires. Epicure fut un ascète, il mène une vie austère en se contentant de peu. Il défend que le bonheur peut s'atteindre car celui qui ne souffre pas de ses excès et n'a pas l'âme troublée par des désirs futiles vit paisiblement. Cela suppose de distinguer entre les bons désirs, qui sont ceux qui vont pouvoir être satisfaits facilement et répondre à un besoin naturel, et les mauvais désirs qui vont nous rendre malades. et sont difficiles à satisfaire. Épicure considère alors qu'il nous faut renoncer à tous les désirs non naturels et non nécessaires, comme par exemple manger des mets luxueux, vivre dans de riches demeures ou posséder quantité de biens matériels superflus, pour préférer les désirs naturels et nécessaires. Par exemple, manger simplement, boire, avoir un toit, philosopher. Voilà pour cet épisode. J'espère qu'il vous aura aidé à mieux comprendre les enjeux sur cette question et la réponse des piqueux. Si vous voulez davantage de contenu sur le thème du bonheur, je vous invite à vous rendre sur mon blog Apprendre la Philosophie. Très bonne journée à vous !

Description

Epicure, dans La Lettre à Ménécée, entend montrer que le bonheur dépend bien de nous, c’est-à-dire de nos choix et de nos actions. Selon lui, Il est possible d’atteindre le bonheur  notamment grâce à une méthode rationnelle.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans ce nouveau podcast d'Apprendre la Philosophie. Je suis Caroline et dans cet épisode nous allons nous demander si le bonheur dépend de nous. Pour répondre à cette question, nous allons nous intéresser tout particulièrement à ce que pourrait répondre Épicure sur ce sujet. Tout d'abord, nous pouvons remarquer que la réponse ne va pas de soi. Si l'on se réfère à l'étymologie, le bonheur semble d'abord lié à la chance. En effet, bonheur vient de bon, d'une part, et heure, d'autre part. qui en ancien français signifie la chance ou la fortune. Le terme français heure vient lui-même du latin augurium, qui signifie augure ou présage. Alors, si l'on s'en tient à l'origine du mot, atteindre le bon heure, c'est avoir une bonne chance ou être favorisé par les circonstances. En ce sens, le bonheur, que l'on peut d'abord définir comme un état de satisfaction durable et global, semble donc dépendre du hasard. plutôt que de nous-mêmes, et des actions que nous pourrions entreprendre pour y arriver. Cependant, Épicure, dans la lettre à Ménécée, s'oppose à cette thèse, et entend montrer que le bonheur dépend bien de nous, c'est-à-dire de Ausha et de nos actions. Selon lui, il est possible d'atteindre le bonheur, notamment grâce à la philosophie. Première précision importante, pour Épicure, le bonheur, c'est le plaisir. Mais il faut ici faire attention au contresens, car par... plaisir, Épicure entend la suppression de la douleur. Il ne s'agit donc pas de dire qu'il faut multiplier les désirs et les plaisirs et que cela nous rendra heureux, comme peut le faire un hédoniste. Au contraire, pour Épicure, on est heureux quand on ne souffre pas. Il le dit en ces termes, je cite, « la santé du corps, la tranquillité de l'âme sont la perfection de la vie heureuse » . Être heureux pour Épicure, c'est être en bonne santé physique et atteindre une certaine tranquillité mentale. Cette définition du bonheur est singulière et fort éloignée de la conception commune que l'on peut avoir du bonheur. Alors, si le bonheur dépend de nous, pour Épicure, comment faire pour ne pas souffrir, ni dans son corps, ni dans son âme ? Épicure donne en effet plusieurs recommandations pour atteindre le bonheur. Tout d'abord, point important, Selon lui, il faut limiter ses désirs, voire se défaire complètement de certains désirs. En effet, pour Épicure, le désir est un manque de quelque chose, c'est quelque chose que l'on n'a pas encore, mais que l'on souhaite obtenir. De ce fait, le désir apparaît d'abord comme un manque, une douleur. Et si l'on désire quelque chose de difficile à obtenir, cela sera plus douloureux encore, car nous ne sommes pas sûrs de l'atteindre, ou cela va prendre beaucoup de temps. Le désir excessif peut donc nous rendre inquiets et nous faire souffrir. Selon Épicure, si nous sommes perpétuellement inquiets, car nous voulons absolument des biens de luxe et n'y arrivons pas, alors nous ne sommes pas heureux. C'est pourquoi, selon lui, si nous voulons atteindre le bonheur, il nous faut limiter nos désirs, pour ne garder que les désirs les plus simples à satisfaire. Il dit ainsi dans la lettre à Ménécée Épicure met ici l'accent sur un autre point important. Si nous devenons trop dépendants du confort et de l'abondance, si nous y sommes totalement habitués au point que nous ne pouvons plus nous en passer, Alors, si nous venons à perdre ce confort, nous serons extrêmement malheureux. Au contraire, quelqu'un qui garde l'habitude de pouvoir se satisfaire de peu, ne souffrira pas plus que ça s'il vient à perdre ses richesses, car il aura su continuer à se satisfaire de plaisirs simples. Donc pour Épicure, le bonheur c'est l'absence de souffrance dans l'âme, nous l'avons vu, mais selon lui, le bonheur c'est aussi l'absence de souffrance dans le corps. En effet, Épicure considère que pour être heureux, nous devons également atteindre l'absence de souffrance dans le corps, ou aponie en grec. Or, cela n'est possible que si nous menons une vie réglée, sans faire trop d'excès. C'est donc faire un contresens sur Épicure que de penser qu'il invite à multiplier les plaisirs et désirs de toutes sortes, et à vivre dans une sorte de débauche. Les plaisirs excessifs et l'intempérance conduisent selon lui à des douleurs et à des maladies. Ainsi, il dit, je cite, Quand nous disons que le plaisir est le but de la vie, nous ne parlons pas des plaisirs des voluptueux inquiets, ni de ceux qui consistent dans les jouissances déréglées, ainsi que l'écrive des gens qui ignorent notre doctrine ou qui la combattent et la prennent dans un mauvais sens. Le plaisir dont nous parlons est celui qui consiste pour le corps à ne pas souffrir et pour l'âme à être sans trouble. Donc, pour Épicure, Pour être heureux, il faut limiter ses désirs, afin de ne pas souffrir dans son âme et de ne pas souffrir dans son corps. Et il essaie de se prémunir contre de mauvaises compréhensions de sa doctrine. Alors le bonheur dépend-il de nous ? Pour Épicure, oui, car nous pouvons apprendre à distinguer entre les bons désirs qui ne nous font pas souffrir, qu'il appelle les désirs naturels et nécessaires, et les mauvais désirs qui, eux, nous font souffrir, et qu'il appelle non naturels et non nécessaires. Epicure fut un ascète, il mène une vie austère en se contentant de peu. Il défend que le bonheur peut s'atteindre car celui qui ne souffre pas de ses excès et n'a pas l'âme troublée par des désirs futiles vit paisiblement. Cela suppose de distinguer entre les bons désirs, qui sont ceux qui vont pouvoir être satisfaits facilement et répondre à un besoin naturel, et les mauvais désirs qui vont nous rendre malades. et sont difficiles à satisfaire. Épicure considère alors qu'il nous faut renoncer à tous les désirs non naturels et non nécessaires, comme par exemple manger des mets luxueux, vivre dans de riches demeures ou posséder quantité de biens matériels superflus, pour préférer les désirs naturels et nécessaires. Par exemple, manger simplement, boire, avoir un toit, philosopher. Voilà pour cet épisode. J'espère qu'il vous aura aidé à mieux comprendre les enjeux sur cette question et la réponse des piqueux. Si vous voulez davantage de contenu sur le thème du bonheur, je vous invite à vous rendre sur mon blog Apprendre la Philosophie. Très bonne journée à vous !

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