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Apprendre la philosophie

Qu'est-ce que l'éthique ?

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09min |15/10/2023
Play
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Qu'est-ce que l'éthique ?

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09min |15/10/2023
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Description

Si vous avez écouté le premier épisode de ce podcast, vous savez déjà que l'éthique est une partie de la philosophie qui s'intéresse aux comportements des individus en société et s'interroge sur ce qui est bien ou mal, juste ou injuste. Mais de quoi s'agit-il plus précisément et que fait-on lorsque l'on fait de l'éthique en philosophie ? Je vous explique dans cet épisode la différence entre éthique et morale, ce qu'est l'éthique normative, l'éthique appliquée et enfin la méta-éthique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Caroline du blog Apprendre la Philosophie, et aujourd'hui je vais continuer cette introduction à la philosophie en répondant à la question « qu'est-ce que l'éthique ? » . Si vous avez écouté le premier épisode de ce podcast, vous savez déjà que l'éthique est une partie de la philosophie qui s'intéresse au comportement des individus en société et s'interroge sur ce qui est bien ou mal, juste ou injuste. Mais de quoi s'agit-il plus précisément, et que fait-on lorsque l'on fait de l'éthique ? en philosophie. Pour bien comprendre, il faut d'abord avoir en tête que le terme éthique, en français, ou moral, je vais y revenir, peut avoir deux sens très différents. L'éthique en philosophie, c'est d'abord une discipline qui réfléchit sur les principes, les règles et les normes qu'il faudrait suivre, et qui va donc se demander que faut-il faire, que doit-on faire dans telle ou telle situation, et comment justifier rationnellement que l'on choisisse de faire ceci, plutôt que cela. Par exemple, faut-il ne jamais mentir ? Ou bien peut-on parfois le faire et pourquoi ? L'éthique en ce sens, c'est donc d'abord une réflexion sur ce qui doit être fait ou pas. Mais l'éthique ou la morale en français, cela peut également désigner l'ensemble des règles et normes que l'on doit suivre dans un pays ou une culture spécifique. En ce sens, le terme renvoie à quelque chose de beaucoup plus descriptif. Voilà comment l'on doit se comporter ici, et il n'est nullement question de réfléchir sur le pourquoi de ces règles. C'est à cause de cette ambiguïté du terme qu'il y a parfois une confusion dans l'esprit de mes interlocuteurs lorsque, en tant que professeur de philosophie, je dis que je vais faire de l'éthique ou de la philosophie morale avec mes élèves. Lorsque je dis cela, certains pourraient penser que j'enseigne la morale à mes élèves, c'est-à-dire ce qu'il faut faire ou ne pas faire aujourd'hui dans la société française. comme cela a pu être le cas il y a longtemps dans l'éducation. Mais en réalité, ce n'est pas du tout cela que nous faisons en philosophie. Dans le cours de philosophie, faire de l'éthique, cela signifie réfléchir aux raisons pour lesquelles on va adopter certaines règles de conduite ou certains devoirs. Le but n'est donc pas de transmettre des règles à suivre sans réfléchir, mais au contraire d'aider les élèves à être autonomes et à déterminer pourquoi ils suivent telles règles de conduite ou non. Deuxième point terminologique qu'il faut préciser pour bien commencer, y a-t-il une différence entre l'éthique et la morale ? Cette question pourrait faire l'objet de longs développements, mais je vais tâcher d'aller au plus simple. Il est possible de considérer que les deux termes ont un sens similaire si l'on part de l'étymologie. Le terme éthique vient du grec ethos, qui signifie l'habitude, la coutume ou le caractère. Le terme morale, quant à lui, vient du latin mos, mores, qui signifie l'habitude, la tradition, les mœurs. En d'autres termes, ces deux mots sont très proches, et l'on pourrait dire que l'on désigne la même discipline lorsque l'on dit que l'on fait de la philosophie morale ou que l'on fait de l'éthique. Néanmoins, si l'on observe les usages et la manière dont, en France, on utilise ces deux mots, on peut observer une différence intéressante. En effet, le terme morale en français a une connotation beaucoup plus religieuse que le terme éthique, qui fait davantage penser à des philosophies eudémonistes, c'est-à-dire des philosophies qui ne cherchent pas seulement à déterminer ce qu'il faut faire pour bien agir, mais surtout ce qu'il faut faire pour être heureux. Donc des philosophies qui cherchent ce qu'il faut faire ou être pour avoir une bonne vie. On peut ainsi penser à l'éthique d'Aristote, à l'éthique d'Épicure ou encore à l'éthique stoïcienne. qui, bien évidemment, ne sont pas d'accord sur ce qu'est le bonheur et sur la manière de l'atteindre. J'y reviendrai. Si l'on en croit Ernst Günther Schumacher, cette différence d'usage entre les termes éthique et moral s'explique par les rapports difficiles des philosophes à la religion en France. Certains auraient alors préféré utiliser le terme éthique plutôt que moral afin d'insister sur le fait que cette discipline, l'éthique, cherche à déterminer ce qui est bien ou bon de faire de manière purement rationnelle, sans se laisser influencer par des dogmes religieux. Bien, voilà pour ces précisions. Maintenant, que fait-on exactement quand on fait de l'éthique dans un cours de philosophie ? Je pense que l'on peut identifier quatre manières relativement distinctes de faire de l'éthique. D'abord, on peut faire de l'histoire de la philosophie, c'est-à-dire que l'on va s'intéresser à des théories philosophiques ou à des écoles de pensée qui nous conseillent d'agir de telle ou telle manière. si nous souhaitons être heureux ou encore bien vivre. Ces pensées peuvent être intéressantes pour nous car elles contiennent notamment des thèses et des arguments qui peuvent nourrir notre propre réflexion. On peut ainsi s'intéresser à l'épicurisme, au stoïcisme ou à l'éthique d'Aristote. Ensuite, on va faire de l'éthique normative en philosophie. C'est-à-dire que l'on va s'intéresser à nos principes moraux, à nos règles de conduite, et se demander pour quelles raisons nous pensons qu'il est plus juste de faire ceci plutôt que cela. Car bien évidemment, faire de l'éthique, c'est aussi être confronté à des dilemmes moraux. S'il était toujours facile de déterminer ce qui est bien, ou le meilleur choix à faire, on n'aurait pas besoin de faire de l'éthique. Par exemple, on pourra se demander, faut-il ne jamais mentir par principe ? Ou bien peut-on envisager qu'il est parfois souhaitable de le faire, si l'on prend en compte les conséquences ? Autre question très souvent scénarisée, peut-il être juste de torturer un être humain, si cela permet de sauver 20 personnes ? Faut-il s'y opposer au nom de principes moraux ? Ou bien faut-il considérer que la torture est la meilleure chose à faire, car la bonne chose à faire, c'est ce qui rend heureux le plus grand nombre de personnes ? Ici donc, sauver les 20 personnes. Dans ces deux exemples, j'ai essayé d'exquisser une opposition classique entre deux des trois grandes théories morales qui s'opposent le plus souvent en éthique. Ces théories morales concurrentes sont le déontologisme, ou éthique déontologique, qui, pour le dire rapidement, détermine ce qui est bien en fonction du devoir et de principe, a priori. Le conséquentialisme ou éthique conséquentialiste, qui détermine ce qu'il faut faire en fonction des conséquences. Et enfin, troisième éthique, l'éthique des vertus, qui s'intéresse davantage à la qualité morale de l'acte ou de la personne qui l'accomplit. Ces théories morales sont dites concurrentes, car elles vont nous donner des raisons différentes. de justifier nos actions, et souvent nous pousser à faire des choix différents. J'en viens maintenant à la troisième manière de faire de l'éthique. Une fois que l'on a fait de l'éthique normative, que l'on a réfléchi sur les raisons de Ausha moraux, on va pouvoir essayer d'appliquer ces théories dans des domaines particuliers. C'est ce que l'on appelle faire de l'éthique appliquée. On parle alors par exemple de bioéthique, quand on s'interroge sur le bien fondé des avancées en matière de biologie et de médecine. Les questions liées à la fin de vie sont des questions de bioéthique, mais on peut également penser aux recherches sur les embryons humains. Est-ce bien de faire telle ou telle recherche, et jusqu'à quel stade de développement par exemple ? Mais on parle également d'éthique de l'environnement, d'éthique animale, d'éthique de l'intelligence artificielle, et plus récemment encore d'éthique des algorithmes. Est-il souhaitable qu'il y ait dans nos rues des voitures autonomes par exemple ? Et si l'on admet que c'est souhaitable ? Comment une voiture autonome doit-elle être programmée ? Quel choix est-elle supposée faire en cas d'accident ? Si elle ne peut éviter tout le monde, faut-il la programmer pour qu'elle préfère percuter une personne plutôt que trois ? Et si elle doit choisir entre un enfant et une personne âgée ? Bien, donc vous le voyez, dans tous ces domaines, de nombreuses questions éthiques se posent. Et les évolutions de la médecine, de la technique ou encore de l'état de la planète ne cessent de susciter de nouveaux problèmes moraux. Enfin, quatrième manière de faire de l'éthique en philosophie, c'est faire ce que l'on va appeler de la méta-éthique. Qu'est-ce que cela me direz-vous ? Quand on fait de la méta-éthique, on ne cherche pas à savoir ce que l'on devrait faire pour agir bien, ou ce qu'est une vie bonne. Mais on réfléchit sur l'éthique elle-même, sur ses concepts, sur ses fondements, sur sa valeur. Une question classique de méta-éthique serait par exemple, y a-t-il une vérité en moral ? Ou encore, y a-t-il des jugements moraux ? universelle que tous partageront. Et en méta-éthique, on peut également se demander qu'est-ce que le bien, qu'est-ce que le juste, ou encore, qu'est-ce que l'éthique ? Donc vous l'avez compris, actuellement, nous sommes en pleine méta-éthique. Voilà pour cet épisode. J'espère que vous avez à présent une idée un peu plus claire de ce que c'est que de faire de l'éthique en philosophie. Si vous avez envie d'en savoir davantage, n'hésitez pas à visiter mon blog Apprendre la philosophie. Et je vous dis à bientôt pour de nouvelles questions philosophiques. Très bonne journée à vous.

Description

Si vous avez écouté le premier épisode de ce podcast, vous savez déjà que l'éthique est une partie de la philosophie qui s'intéresse aux comportements des individus en société et s'interroge sur ce qui est bien ou mal, juste ou injuste. Mais de quoi s'agit-il plus précisément et que fait-on lorsque l'on fait de l'éthique en philosophie ? Je vous explique dans cet épisode la différence entre éthique et morale, ce qu'est l'éthique normative, l'éthique appliquée et enfin la méta-éthique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Caroline du blog Apprendre la Philosophie, et aujourd'hui je vais continuer cette introduction à la philosophie en répondant à la question « qu'est-ce que l'éthique ? » . Si vous avez écouté le premier épisode de ce podcast, vous savez déjà que l'éthique est une partie de la philosophie qui s'intéresse au comportement des individus en société et s'interroge sur ce qui est bien ou mal, juste ou injuste. Mais de quoi s'agit-il plus précisément, et que fait-on lorsque l'on fait de l'éthique ? en philosophie. Pour bien comprendre, il faut d'abord avoir en tête que le terme éthique, en français, ou moral, je vais y revenir, peut avoir deux sens très différents. L'éthique en philosophie, c'est d'abord une discipline qui réfléchit sur les principes, les règles et les normes qu'il faudrait suivre, et qui va donc se demander que faut-il faire, que doit-on faire dans telle ou telle situation, et comment justifier rationnellement que l'on choisisse de faire ceci, plutôt que cela. Par exemple, faut-il ne jamais mentir ? Ou bien peut-on parfois le faire et pourquoi ? L'éthique en ce sens, c'est donc d'abord une réflexion sur ce qui doit être fait ou pas. Mais l'éthique ou la morale en français, cela peut également désigner l'ensemble des règles et normes que l'on doit suivre dans un pays ou une culture spécifique. En ce sens, le terme renvoie à quelque chose de beaucoup plus descriptif. Voilà comment l'on doit se comporter ici, et il n'est nullement question de réfléchir sur le pourquoi de ces règles. C'est à cause de cette ambiguïté du terme qu'il y a parfois une confusion dans l'esprit de mes interlocuteurs lorsque, en tant que professeur de philosophie, je dis que je vais faire de l'éthique ou de la philosophie morale avec mes élèves. Lorsque je dis cela, certains pourraient penser que j'enseigne la morale à mes élèves, c'est-à-dire ce qu'il faut faire ou ne pas faire aujourd'hui dans la société française. comme cela a pu être le cas il y a longtemps dans l'éducation. Mais en réalité, ce n'est pas du tout cela que nous faisons en philosophie. Dans le cours de philosophie, faire de l'éthique, cela signifie réfléchir aux raisons pour lesquelles on va adopter certaines règles de conduite ou certains devoirs. Le but n'est donc pas de transmettre des règles à suivre sans réfléchir, mais au contraire d'aider les élèves à être autonomes et à déterminer pourquoi ils suivent telles règles de conduite ou non. Deuxième point terminologique qu'il faut préciser pour bien commencer, y a-t-il une différence entre l'éthique et la morale ? Cette question pourrait faire l'objet de longs développements, mais je vais tâcher d'aller au plus simple. Il est possible de considérer que les deux termes ont un sens similaire si l'on part de l'étymologie. Le terme éthique vient du grec ethos, qui signifie l'habitude, la coutume ou le caractère. Le terme morale, quant à lui, vient du latin mos, mores, qui signifie l'habitude, la tradition, les mœurs. En d'autres termes, ces deux mots sont très proches, et l'on pourrait dire que l'on désigne la même discipline lorsque l'on dit que l'on fait de la philosophie morale ou que l'on fait de l'éthique. Néanmoins, si l'on observe les usages et la manière dont, en France, on utilise ces deux mots, on peut observer une différence intéressante. En effet, le terme morale en français a une connotation beaucoup plus religieuse que le terme éthique, qui fait davantage penser à des philosophies eudémonistes, c'est-à-dire des philosophies qui ne cherchent pas seulement à déterminer ce qu'il faut faire pour bien agir, mais surtout ce qu'il faut faire pour être heureux. Donc des philosophies qui cherchent ce qu'il faut faire ou être pour avoir une bonne vie. On peut ainsi penser à l'éthique d'Aristote, à l'éthique d'Épicure ou encore à l'éthique stoïcienne. qui, bien évidemment, ne sont pas d'accord sur ce qu'est le bonheur et sur la manière de l'atteindre. J'y reviendrai. Si l'on en croit Ernst Günther Schumacher, cette différence d'usage entre les termes éthique et moral s'explique par les rapports difficiles des philosophes à la religion en France. Certains auraient alors préféré utiliser le terme éthique plutôt que moral afin d'insister sur le fait que cette discipline, l'éthique, cherche à déterminer ce qui est bien ou bon de faire de manière purement rationnelle, sans se laisser influencer par des dogmes religieux. Bien, voilà pour ces précisions. Maintenant, que fait-on exactement quand on fait de l'éthique dans un cours de philosophie ? Je pense que l'on peut identifier quatre manières relativement distinctes de faire de l'éthique. D'abord, on peut faire de l'histoire de la philosophie, c'est-à-dire que l'on va s'intéresser à des théories philosophiques ou à des écoles de pensée qui nous conseillent d'agir de telle ou telle manière. si nous souhaitons être heureux ou encore bien vivre. Ces pensées peuvent être intéressantes pour nous car elles contiennent notamment des thèses et des arguments qui peuvent nourrir notre propre réflexion. On peut ainsi s'intéresser à l'épicurisme, au stoïcisme ou à l'éthique d'Aristote. Ensuite, on va faire de l'éthique normative en philosophie. C'est-à-dire que l'on va s'intéresser à nos principes moraux, à nos règles de conduite, et se demander pour quelles raisons nous pensons qu'il est plus juste de faire ceci plutôt que cela. Car bien évidemment, faire de l'éthique, c'est aussi être confronté à des dilemmes moraux. S'il était toujours facile de déterminer ce qui est bien, ou le meilleur choix à faire, on n'aurait pas besoin de faire de l'éthique. Par exemple, on pourra se demander, faut-il ne jamais mentir par principe ? Ou bien peut-on envisager qu'il est parfois souhaitable de le faire, si l'on prend en compte les conséquences ? Autre question très souvent scénarisée, peut-il être juste de torturer un être humain, si cela permet de sauver 20 personnes ? Faut-il s'y opposer au nom de principes moraux ? Ou bien faut-il considérer que la torture est la meilleure chose à faire, car la bonne chose à faire, c'est ce qui rend heureux le plus grand nombre de personnes ? Ici donc, sauver les 20 personnes. Dans ces deux exemples, j'ai essayé d'exquisser une opposition classique entre deux des trois grandes théories morales qui s'opposent le plus souvent en éthique. Ces théories morales concurrentes sont le déontologisme, ou éthique déontologique, qui, pour le dire rapidement, détermine ce qui est bien en fonction du devoir et de principe, a priori. Le conséquentialisme ou éthique conséquentialiste, qui détermine ce qu'il faut faire en fonction des conséquences. Et enfin, troisième éthique, l'éthique des vertus, qui s'intéresse davantage à la qualité morale de l'acte ou de la personne qui l'accomplit. Ces théories morales sont dites concurrentes, car elles vont nous donner des raisons différentes. de justifier nos actions, et souvent nous pousser à faire des choix différents. J'en viens maintenant à la troisième manière de faire de l'éthique. Une fois que l'on a fait de l'éthique normative, que l'on a réfléchi sur les raisons de Ausha moraux, on va pouvoir essayer d'appliquer ces théories dans des domaines particuliers. C'est ce que l'on appelle faire de l'éthique appliquée. On parle alors par exemple de bioéthique, quand on s'interroge sur le bien fondé des avancées en matière de biologie et de médecine. Les questions liées à la fin de vie sont des questions de bioéthique, mais on peut également penser aux recherches sur les embryons humains. Est-ce bien de faire telle ou telle recherche, et jusqu'à quel stade de développement par exemple ? Mais on parle également d'éthique de l'environnement, d'éthique animale, d'éthique de l'intelligence artificielle, et plus récemment encore d'éthique des algorithmes. Est-il souhaitable qu'il y ait dans nos rues des voitures autonomes par exemple ? Et si l'on admet que c'est souhaitable ? Comment une voiture autonome doit-elle être programmée ? Quel choix est-elle supposée faire en cas d'accident ? Si elle ne peut éviter tout le monde, faut-il la programmer pour qu'elle préfère percuter une personne plutôt que trois ? Et si elle doit choisir entre un enfant et une personne âgée ? Bien, donc vous le voyez, dans tous ces domaines, de nombreuses questions éthiques se posent. Et les évolutions de la médecine, de la technique ou encore de l'état de la planète ne cessent de susciter de nouveaux problèmes moraux. Enfin, quatrième manière de faire de l'éthique en philosophie, c'est faire ce que l'on va appeler de la méta-éthique. Qu'est-ce que cela me direz-vous ? Quand on fait de la méta-éthique, on ne cherche pas à savoir ce que l'on devrait faire pour agir bien, ou ce qu'est une vie bonne. Mais on réfléchit sur l'éthique elle-même, sur ses concepts, sur ses fondements, sur sa valeur. Une question classique de méta-éthique serait par exemple, y a-t-il une vérité en moral ? Ou encore, y a-t-il des jugements moraux ? universelle que tous partageront. Et en méta-éthique, on peut également se demander qu'est-ce que le bien, qu'est-ce que le juste, ou encore, qu'est-ce que l'éthique ? Donc vous l'avez compris, actuellement, nous sommes en pleine méta-éthique. Voilà pour cet épisode. J'espère que vous avez à présent une idée un peu plus claire de ce que c'est que de faire de l'éthique en philosophie. Si vous avez envie d'en savoir davantage, n'hésitez pas à visiter mon blog Apprendre la philosophie. Et je vous dis à bientôt pour de nouvelles questions philosophiques. Très bonne journée à vous.

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Si vous avez écouté le premier épisode de ce podcast, vous savez déjà que l'éthique est une partie de la philosophie qui s'intéresse aux comportements des individus en société et s'interroge sur ce qui est bien ou mal, juste ou injuste. Mais de quoi s'agit-il plus précisément et que fait-on lorsque l'on fait de l'éthique en philosophie ? Je vous explique dans cet épisode la différence entre éthique et morale, ce qu'est l'éthique normative, l'éthique appliquée et enfin la méta-éthique.


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    Bonjour, je suis Caroline du blog Apprendre la Philosophie, et aujourd'hui je vais continuer cette introduction à la philosophie en répondant à la question « qu'est-ce que l'éthique ? » . Si vous avez écouté le premier épisode de ce podcast, vous savez déjà que l'éthique est une partie de la philosophie qui s'intéresse au comportement des individus en société et s'interroge sur ce qui est bien ou mal, juste ou injuste. Mais de quoi s'agit-il plus précisément, et que fait-on lorsque l'on fait de l'éthique ? en philosophie. Pour bien comprendre, il faut d'abord avoir en tête que le terme éthique, en français, ou moral, je vais y revenir, peut avoir deux sens très différents. L'éthique en philosophie, c'est d'abord une discipline qui réfléchit sur les principes, les règles et les normes qu'il faudrait suivre, et qui va donc se demander que faut-il faire, que doit-on faire dans telle ou telle situation, et comment justifier rationnellement que l'on choisisse de faire ceci, plutôt que cela. Par exemple, faut-il ne jamais mentir ? Ou bien peut-on parfois le faire et pourquoi ? L'éthique en ce sens, c'est donc d'abord une réflexion sur ce qui doit être fait ou pas. Mais l'éthique ou la morale en français, cela peut également désigner l'ensemble des règles et normes que l'on doit suivre dans un pays ou une culture spécifique. En ce sens, le terme renvoie à quelque chose de beaucoup plus descriptif. Voilà comment l'on doit se comporter ici, et il n'est nullement question de réfléchir sur le pourquoi de ces règles. C'est à cause de cette ambiguïté du terme qu'il y a parfois une confusion dans l'esprit de mes interlocuteurs lorsque, en tant que professeur de philosophie, je dis que je vais faire de l'éthique ou de la philosophie morale avec mes élèves. Lorsque je dis cela, certains pourraient penser que j'enseigne la morale à mes élèves, c'est-à-dire ce qu'il faut faire ou ne pas faire aujourd'hui dans la société française. comme cela a pu être le cas il y a longtemps dans l'éducation. Mais en réalité, ce n'est pas du tout cela que nous faisons en philosophie. Dans le cours de philosophie, faire de l'éthique, cela signifie réfléchir aux raisons pour lesquelles on va adopter certaines règles de conduite ou certains devoirs. Le but n'est donc pas de transmettre des règles à suivre sans réfléchir, mais au contraire d'aider les élèves à être autonomes et à déterminer pourquoi ils suivent telles règles de conduite ou non. Deuxième point terminologique qu'il faut préciser pour bien commencer, y a-t-il une différence entre l'éthique et la morale ? Cette question pourrait faire l'objet de longs développements, mais je vais tâcher d'aller au plus simple. Il est possible de considérer que les deux termes ont un sens similaire si l'on part de l'étymologie. Le terme éthique vient du grec ethos, qui signifie l'habitude, la coutume ou le caractère. Le terme morale, quant à lui, vient du latin mos, mores, qui signifie l'habitude, la tradition, les mœurs. En d'autres termes, ces deux mots sont très proches, et l'on pourrait dire que l'on désigne la même discipline lorsque l'on dit que l'on fait de la philosophie morale ou que l'on fait de l'éthique. Néanmoins, si l'on observe les usages et la manière dont, en France, on utilise ces deux mots, on peut observer une différence intéressante. En effet, le terme morale en français a une connotation beaucoup plus religieuse que le terme éthique, qui fait davantage penser à des philosophies eudémonistes, c'est-à-dire des philosophies qui ne cherchent pas seulement à déterminer ce qu'il faut faire pour bien agir, mais surtout ce qu'il faut faire pour être heureux. Donc des philosophies qui cherchent ce qu'il faut faire ou être pour avoir une bonne vie. On peut ainsi penser à l'éthique d'Aristote, à l'éthique d'Épicure ou encore à l'éthique stoïcienne. qui, bien évidemment, ne sont pas d'accord sur ce qu'est le bonheur et sur la manière de l'atteindre. J'y reviendrai. Si l'on en croit Ernst Günther Schumacher, cette différence d'usage entre les termes éthique et moral s'explique par les rapports difficiles des philosophes à la religion en France. Certains auraient alors préféré utiliser le terme éthique plutôt que moral afin d'insister sur le fait que cette discipline, l'éthique, cherche à déterminer ce qui est bien ou bon de faire de manière purement rationnelle, sans se laisser influencer par des dogmes religieux. Bien, voilà pour ces précisions. Maintenant, que fait-on exactement quand on fait de l'éthique dans un cours de philosophie ? Je pense que l'on peut identifier quatre manières relativement distinctes de faire de l'éthique. D'abord, on peut faire de l'histoire de la philosophie, c'est-à-dire que l'on va s'intéresser à des théories philosophiques ou à des écoles de pensée qui nous conseillent d'agir de telle ou telle manière. si nous souhaitons être heureux ou encore bien vivre. Ces pensées peuvent être intéressantes pour nous car elles contiennent notamment des thèses et des arguments qui peuvent nourrir notre propre réflexion. On peut ainsi s'intéresser à l'épicurisme, au stoïcisme ou à l'éthique d'Aristote. Ensuite, on va faire de l'éthique normative en philosophie. C'est-à-dire que l'on va s'intéresser à nos principes moraux, à nos règles de conduite, et se demander pour quelles raisons nous pensons qu'il est plus juste de faire ceci plutôt que cela. Car bien évidemment, faire de l'éthique, c'est aussi être confronté à des dilemmes moraux. S'il était toujours facile de déterminer ce qui est bien, ou le meilleur choix à faire, on n'aurait pas besoin de faire de l'éthique. Par exemple, on pourra se demander, faut-il ne jamais mentir par principe ? Ou bien peut-on envisager qu'il est parfois souhaitable de le faire, si l'on prend en compte les conséquences ? Autre question très souvent scénarisée, peut-il être juste de torturer un être humain, si cela permet de sauver 20 personnes ? Faut-il s'y opposer au nom de principes moraux ? Ou bien faut-il considérer que la torture est la meilleure chose à faire, car la bonne chose à faire, c'est ce qui rend heureux le plus grand nombre de personnes ? Ici donc, sauver les 20 personnes. Dans ces deux exemples, j'ai essayé d'exquisser une opposition classique entre deux des trois grandes théories morales qui s'opposent le plus souvent en éthique. Ces théories morales concurrentes sont le déontologisme, ou éthique déontologique, qui, pour le dire rapidement, détermine ce qui est bien en fonction du devoir et de principe, a priori. Le conséquentialisme ou éthique conséquentialiste, qui détermine ce qu'il faut faire en fonction des conséquences. Et enfin, troisième éthique, l'éthique des vertus, qui s'intéresse davantage à la qualité morale de l'acte ou de la personne qui l'accomplit. Ces théories morales sont dites concurrentes, car elles vont nous donner des raisons différentes. de justifier nos actions, et souvent nous pousser à faire des choix différents. J'en viens maintenant à la troisième manière de faire de l'éthique. Une fois que l'on a fait de l'éthique normative, que l'on a réfléchi sur les raisons de Ausha moraux, on va pouvoir essayer d'appliquer ces théories dans des domaines particuliers. C'est ce que l'on appelle faire de l'éthique appliquée. On parle alors par exemple de bioéthique, quand on s'interroge sur le bien fondé des avancées en matière de biologie et de médecine. Les questions liées à la fin de vie sont des questions de bioéthique, mais on peut également penser aux recherches sur les embryons humains. Est-ce bien de faire telle ou telle recherche, et jusqu'à quel stade de développement par exemple ? Mais on parle également d'éthique de l'environnement, d'éthique animale, d'éthique de l'intelligence artificielle, et plus récemment encore d'éthique des algorithmes. Est-il souhaitable qu'il y ait dans nos rues des voitures autonomes par exemple ? Et si l'on admet que c'est souhaitable ? Comment une voiture autonome doit-elle être programmée ? Quel choix est-elle supposée faire en cas d'accident ? Si elle ne peut éviter tout le monde, faut-il la programmer pour qu'elle préfère percuter une personne plutôt que trois ? Et si elle doit choisir entre un enfant et une personne âgée ? Bien, donc vous le voyez, dans tous ces domaines, de nombreuses questions éthiques se posent. Et les évolutions de la médecine, de la technique ou encore de l'état de la planète ne cessent de susciter de nouveaux problèmes moraux. Enfin, quatrième manière de faire de l'éthique en philosophie, c'est faire ce que l'on va appeler de la méta-éthique. Qu'est-ce que cela me direz-vous ? Quand on fait de la méta-éthique, on ne cherche pas à savoir ce que l'on devrait faire pour agir bien, ou ce qu'est une vie bonne. Mais on réfléchit sur l'éthique elle-même, sur ses concepts, sur ses fondements, sur sa valeur. Une question classique de méta-éthique serait par exemple, y a-t-il une vérité en moral ? Ou encore, y a-t-il des jugements moraux ? universelle que tous partageront. Et en méta-éthique, on peut également se demander qu'est-ce que le bien, qu'est-ce que le juste, ou encore, qu'est-ce que l'éthique ? Donc vous l'avez compris, actuellement, nous sommes en pleine méta-éthique. Voilà pour cet épisode. J'espère que vous avez à présent une idée un peu plus claire de ce que c'est que de faire de l'éthique en philosophie. Si vous avez envie d'en savoir davantage, n'hésitez pas à visiter mon blog Apprendre la philosophie. Et je vous dis à bientôt pour de nouvelles questions philosophiques. Très bonne journée à vous.

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Si vous avez écouté le premier épisode de ce podcast, vous savez déjà que l'éthique est une partie de la philosophie qui s'intéresse aux comportements des individus en société et s'interroge sur ce qui est bien ou mal, juste ou injuste. Mais de quoi s'agit-il plus précisément et que fait-on lorsque l'on fait de l'éthique en philosophie ? Je vous explique dans cet épisode la différence entre éthique et morale, ce qu'est l'éthique normative, l'éthique appliquée et enfin la méta-éthique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Caroline du blog Apprendre la Philosophie, et aujourd'hui je vais continuer cette introduction à la philosophie en répondant à la question « qu'est-ce que l'éthique ? » . Si vous avez écouté le premier épisode de ce podcast, vous savez déjà que l'éthique est une partie de la philosophie qui s'intéresse au comportement des individus en société et s'interroge sur ce qui est bien ou mal, juste ou injuste. Mais de quoi s'agit-il plus précisément, et que fait-on lorsque l'on fait de l'éthique ? en philosophie. Pour bien comprendre, il faut d'abord avoir en tête que le terme éthique, en français, ou moral, je vais y revenir, peut avoir deux sens très différents. L'éthique en philosophie, c'est d'abord une discipline qui réfléchit sur les principes, les règles et les normes qu'il faudrait suivre, et qui va donc se demander que faut-il faire, que doit-on faire dans telle ou telle situation, et comment justifier rationnellement que l'on choisisse de faire ceci, plutôt que cela. Par exemple, faut-il ne jamais mentir ? Ou bien peut-on parfois le faire et pourquoi ? L'éthique en ce sens, c'est donc d'abord une réflexion sur ce qui doit être fait ou pas. Mais l'éthique ou la morale en français, cela peut également désigner l'ensemble des règles et normes que l'on doit suivre dans un pays ou une culture spécifique. En ce sens, le terme renvoie à quelque chose de beaucoup plus descriptif. Voilà comment l'on doit se comporter ici, et il n'est nullement question de réfléchir sur le pourquoi de ces règles. C'est à cause de cette ambiguïté du terme qu'il y a parfois une confusion dans l'esprit de mes interlocuteurs lorsque, en tant que professeur de philosophie, je dis que je vais faire de l'éthique ou de la philosophie morale avec mes élèves. Lorsque je dis cela, certains pourraient penser que j'enseigne la morale à mes élèves, c'est-à-dire ce qu'il faut faire ou ne pas faire aujourd'hui dans la société française. comme cela a pu être le cas il y a longtemps dans l'éducation. Mais en réalité, ce n'est pas du tout cela que nous faisons en philosophie. Dans le cours de philosophie, faire de l'éthique, cela signifie réfléchir aux raisons pour lesquelles on va adopter certaines règles de conduite ou certains devoirs. Le but n'est donc pas de transmettre des règles à suivre sans réfléchir, mais au contraire d'aider les élèves à être autonomes et à déterminer pourquoi ils suivent telles règles de conduite ou non. Deuxième point terminologique qu'il faut préciser pour bien commencer, y a-t-il une différence entre l'éthique et la morale ? Cette question pourrait faire l'objet de longs développements, mais je vais tâcher d'aller au plus simple. Il est possible de considérer que les deux termes ont un sens similaire si l'on part de l'étymologie. Le terme éthique vient du grec ethos, qui signifie l'habitude, la coutume ou le caractère. Le terme morale, quant à lui, vient du latin mos, mores, qui signifie l'habitude, la tradition, les mœurs. En d'autres termes, ces deux mots sont très proches, et l'on pourrait dire que l'on désigne la même discipline lorsque l'on dit que l'on fait de la philosophie morale ou que l'on fait de l'éthique. Néanmoins, si l'on observe les usages et la manière dont, en France, on utilise ces deux mots, on peut observer une différence intéressante. En effet, le terme morale en français a une connotation beaucoup plus religieuse que le terme éthique, qui fait davantage penser à des philosophies eudémonistes, c'est-à-dire des philosophies qui ne cherchent pas seulement à déterminer ce qu'il faut faire pour bien agir, mais surtout ce qu'il faut faire pour être heureux. Donc des philosophies qui cherchent ce qu'il faut faire ou être pour avoir une bonne vie. On peut ainsi penser à l'éthique d'Aristote, à l'éthique d'Épicure ou encore à l'éthique stoïcienne. qui, bien évidemment, ne sont pas d'accord sur ce qu'est le bonheur et sur la manière de l'atteindre. J'y reviendrai. Si l'on en croit Ernst Günther Schumacher, cette différence d'usage entre les termes éthique et moral s'explique par les rapports difficiles des philosophes à la religion en France. Certains auraient alors préféré utiliser le terme éthique plutôt que moral afin d'insister sur le fait que cette discipline, l'éthique, cherche à déterminer ce qui est bien ou bon de faire de manière purement rationnelle, sans se laisser influencer par des dogmes religieux. Bien, voilà pour ces précisions. Maintenant, que fait-on exactement quand on fait de l'éthique dans un cours de philosophie ? Je pense que l'on peut identifier quatre manières relativement distinctes de faire de l'éthique. D'abord, on peut faire de l'histoire de la philosophie, c'est-à-dire que l'on va s'intéresser à des théories philosophiques ou à des écoles de pensée qui nous conseillent d'agir de telle ou telle manière. si nous souhaitons être heureux ou encore bien vivre. Ces pensées peuvent être intéressantes pour nous car elles contiennent notamment des thèses et des arguments qui peuvent nourrir notre propre réflexion. On peut ainsi s'intéresser à l'épicurisme, au stoïcisme ou à l'éthique d'Aristote. Ensuite, on va faire de l'éthique normative en philosophie. C'est-à-dire que l'on va s'intéresser à nos principes moraux, à nos règles de conduite, et se demander pour quelles raisons nous pensons qu'il est plus juste de faire ceci plutôt que cela. Car bien évidemment, faire de l'éthique, c'est aussi être confronté à des dilemmes moraux. S'il était toujours facile de déterminer ce qui est bien, ou le meilleur choix à faire, on n'aurait pas besoin de faire de l'éthique. Par exemple, on pourra se demander, faut-il ne jamais mentir par principe ? Ou bien peut-on envisager qu'il est parfois souhaitable de le faire, si l'on prend en compte les conséquences ? Autre question très souvent scénarisée, peut-il être juste de torturer un être humain, si cela permet de sauver 20 personnes ? Faut-il s'y opposer au nom de principes moraux ? Ou bien faut-il considérer que la torture est la meilleure chose à faire, car la bonne chose à faire, c'est ce qui rend heureux le plus grand nombre de personnes ? Ici donc, sauver les 20 personnes. Dans ces deux exemples, j'ai essayé d'exquisser une opposition classique entre deux des trois grandes théories morales qui s'opposent le plus souvent en éthique. Ces théories morales concurrentes sont le déontologisme, ou éthique déontologique, qui, pour le dire rapidement, détermine ce qui est bien en fonction du devoir et de principe, a priori. Le conséquentialisme ou éthique conséquentialiste, qui détermine ce qu'il faut faire en fonction des conséquences. Et enfin, troisième éthique, l'éthique des vertus, qui s'intéresse davantage à la qualité morale de l'acte ou de la personne qui l'accomplit. Ces théories morales sont dites concurrentes, car elles vont nous donner des raisons différentes. de justifier nos actions, et souvent nous pousser à faire des choix différents. J'en viens maintenant à la troisième manière de faire de l'éthique. Une fois que l'on a fait de l'éthique normative, que l'on a réfléchi sur les raisons de Ausha moraux, on va pouvoir essayer d'appliquer ces théories dans des domaines particuliers. C'est ce que l'on appelle faire de l'éthique appliquée. On parle alors par exemple de bioéthique, quand on s'interroge sur le bien fondé des avancées en matière de biologie et de médecine. Les questions liées à la fin de vie sont des questions de bioéthique, mais on peut également penser aux recherches sur les embryons humains. Est-ce bien de faire telle ou telle recherche, et jusqu'à quel stade de développement par exemple ? Mais on parle également d'éthique de l'environnement, d'éthique animale, d'éthique de l'intelligence artificielle, et plus récemment encore d'éthique des algorithmes. Est-il souhaitable qu'il y ait dans nos rues des voitures autonomes par exemple ? Et si l'on admet que c'est souhaitable ? Comment une voiture autonome doit-elle être programmée ? Quel choix est-elle supposée faire en cas d'accident ? Si elle ne peut éviter tout le monde, faut-il la programmer pour qu'elle préfère percuter une personne plutôt que trois ? Et si elle doit choisir entre un enfant et une personne âgée ? Bien, donc vous le voyez, dans tous ces domaines, de nombreuses questions éthiques se posent. Et les évolutions de la médecine, de la technique ou encore de l'état de la planète ne cessent de susciter de nouveaux problèmes moraux. Enfin, quatrième manière de faire de l'éthique en philosophie, c'est faire ce que l'on va appeler de la méta-éthique. Qu'est-ce que cela me direz-vous ? Quand on fait de la méta-éthique, on ne cherche pas à savoir ce que l'on devrait faire pour agir bien, ou ce qu'est une vie bonne. Mais on réfléchit sur l'éthique elle-même, sur ses concepts, sur ses fondements, sur sa valeur. Une question classique de méta-éthique serait par exemple, y a-t-il une vérité en moral ? Ou encore, y a-t-il des jugements moraux ? universelle que tous partageront. Et en méta-éthique, on peut également se demander qu'est-ce que le bien, qu'est-ce que le juste, ou encore, qu'est-ce que l'éthique ? Donc vous l'avez compris, actuellement, nous sommes en pleine méta-éthique. Voilà pour cet épisode. J'espère que vous avez à présent une idée un peu plus claire de ce que c'est que de faire de l'éthique en philosophie. Si vous avez envie d'en savoir davantage, n'hésitez pas à visiter mon blog Apprendre la philosophie. Et je vous dis à bientôt pour de nouvelles questions philosophiques. Très bonne journée à vous.

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