- Speaker #0
Allez je tire 200.
- Speaker #1
Travailler, se marier, se pacser ou vivre en union libre, fonder une famille, épargner,
- Speaker #2
acheter un appartement ou une maison, autant d'étapes de la vie mais aussi,
- Speaker #1
trop souvent, d'occasions de s'appauvrir voire de se faire avoir pour les femmes mal informées. Mais il n'est jamais trop tard pour se poser les bonnes questions sur sa situation financière et sur son patrimoine actuel ou à venir. Et tant qu'il en est encore temps, mettre en place des stratégies d'épargne et d'investissement pour éviter de se réveiller un jour complètement fauchée voire spoliée. Bien sûr, l'argent concerne les hommes comme les femmes. Mais dans ce podcast, nous allons poser un regard spécifique de femmes, de mères, de filles sur l'argent. On ne vous racontera pas pour la énième fois l'histoire de l'émancipation économique des femmes. Vous avez déjà lu partout que les femmes ont attendu 1965 pour avoir le droit d'avoir un chéquier à leur nom. En revanche, si ce que vous raconte votre banquier vous paraît obscur ou complexe, ce podcast est fait pour vous. On ne vous conseillera jamais d'acheter tel ou tel produit financier. On ne vous promettra pas non plus que vous pourrez prendre votre retraite à 35 ans fortune faite , mais nous vous aiderons à peser le pour et le contre avant de prendre une décision qui engage vos sous. Je suis Corine Goldberger, journaliste. Tous les 15 jours, avec Thierry Ohayon, auteur de "Les filles osons parler argent", nous répondons avec pédagogie et sans tabou aux questions que se posent les femmes de toutes générations sur leur argent, avec nos expertes et nos experts. Comme le dit souvent Thierry, pensez d'abord à votre peau. Alors maintenant qu'on s'est dit tout ça,
- Speaker #2
parlons cash les filles! Tout le monde a déjà plus ou moins entendu parler du crédit municipal. Ça ne te dit rien ? Mais si ! Depuis sa naissance à Paris en 1637, le crédit municipal est aussi connu sous le nom de Mont de piété. Le crédit municipal a en effet pris exemple sur le Monti di Pietta, une institution caritative italienne des années 1400. Il avait été fondé pour lutter contre les usuriers qui pratiquaient des taux d'intérêt extrêmement élevés. Le crédit municipal parisien a aussi un autre surnom: Ma tante. On dit: " j'ai mis mes bijoux chez ma tante". D'où vient ce surnom ? Eh bien, voici l'histoire. Le prince de Joinville, joueur invétéré, avait donné en gage sa montre en or au Crédit municipal de Paris. Sa mère, soupçonneuse, lui ayant demandé où se trouvait sa montre, il répondit que l'objet se trouvait chez sa tante Adélaïde d'Orléans, la sœur du roi Louis-Philippe. Le prince avoua finalement où était sa montre et l'histoire fit le buzz dans Paris. A l'époque, toutes les classes sociales se rendaient au crédit municipal et des personnalités telles qu'Émile Zola ou encore la comtesse de Castiglione ont déposé des biens dans l'établissement. Mais revenons à 2024. Outre le prêt sur gage, le Crédit Municipal propose des initiatives à destination des femmes qui vont beaucoup intéresser nos auditrices. Et pour en parler, nous recevons aujourd'hui Fanny Kopf et Nadia Shekkouri. Bonjour Fanny.
- Speaker #3
Bonjour.
- Speaker #2
Bonjour Nadia. Bonjour. Bonjour Thierry. Bonjour. Et bonjour Léo à la technique. Fanny, vous êtes directrice du prêt sur gage au Crédit Municipal de Paris. Et Nadia, vous êtes directrice adjointe inclusion et culture financière. également au Crédit municipal de Paris. Et je vous pose la première question. Fanny, tout le monde a déjà plus ou moins entendu parler du Crédit municipal. Pouvez-vous nous expliquer plus précisément ce que c'est le Crédit municipal et le prêt sur gage ?
- Speaker #3
Le crédit municipal de Paris, c'est la plus ancienne institution financière de la ville. Nous sommes un établissement public avec une activité historique qui est le prêt sur gage. Le prêt sur gage, c'est quoi ? C'est le dépôt d'un objet de valeur pour lequel nous allons vous prêter une somme d'argent que nous allons définir. Grâce à une estimation, cette estimation se base sur la valeur de votre objet sur le marché de la vente aux enchères.
- Speaker #2
J'avais vu que le montant était compris entre 50 et 70% de sa valeur, c'est ça ?
- Speaker #3
C'est exactement ça. Pour vous citer un exemple, une bague ou un bracelet que vous avez acheté, par exemple, 4 000 euros, un très beau bijou. Nous allons pouvoir l'estimer sur place. à peu près la moitié de sa valeur d'occasion, on va dire ça comme ça, donc 2000 euros, et nous allons pouvoir vous faire un prêt qui va être entre 1000 et 1500 euros selon la nature de votre objet.
- Speaker #2
D'accord.
- Speaker #0
Alors Nadia et Fanny, moi qui suis attaché au sujet de l'argent et des femmes, on a vu que sur le site du Crédit Municipal, il y a une surreprésentation des femmes parmi les publics accueillis. J'ai lu ce déséquilibre et le reflet d'inégalités économiques anciennes et persistantes que le Crédit Municipal de Paris, aux côtés de la Fondation des Femmes, entend combattre. Ce sont donc surtout des femmes qui viennent remettre des objets en gage ou des objets de valeur. Et quel est leur profil ? Ces femmes sont-elles des femmes surendettées, fichées à la Banque de France ? Ces femmes ne peuvent plus prendre de crédit ? J'en profite pour rappeler qu'ici, dans le podcast, on avait fait aussi un épisode sur le surendettement des femmes.
- Speaker #2
Avec l'association Crésus, absolument.
- Speaker #3
Au niveau du prêt sur gage, on a effectivement une clientèle qui est majoritairement féminine. On est sur l'année dernière à peu près 80% de notre clientèle, ce sont des femmes. Effectivement, nous avons un héritage peut-être de gestion financière et de gestion de budget du côté féminin. Et aujourd'hui, moi quand une femme se présente, quand un client se présente, je n'ai pas sa situation financière sous les yeux. Je n'ai que ce qu'elle veut bien me dire, ce que je détecte. et ce que je vais essayer de rechercher en discutant avec elle pour comprendre sa situation, répondre à son besoin ponctuel de financement, puisqu'on vient chez nous parce qu'on a un projet, quel que soit ce projet, ça peut être la machine à laver qui a cassé ce matin, ça peut être payer l'école pour les enfants ou investir dans un nouveau commerce. On a vraiment autant de femmes que de prêt. Partir en vacances aussi, organiser une fête. Donc on a autant de clientes que de prêts. que de projets, et on va s'adapter à chaque fois aux besoins qui sont exprimés en essayant de détecter si derrière on peut aussi aller un peu plus loin et accompagner justement ces clientes dans leurs finances et dans leur rééquilibrage financier.
- Speaker #2
Vous avez des histoires un petit peu.. des portraits, des personnes qui vous ont marquées ?
- Speaker #3
Alors avec 450 clients par jour, oui. On a beaucoup d'histoires, on a beaucoup d'anecdotes qui nous touchent. On fait aussi ce métier parce qu'il y a un aspect social qui est très important pour nous et on est là pour. aider et soutenir ponctuellement et dans la durée aussi toutes les personnes qui se présentent chez nous. Des histoires, on en a énormément. On a des histoires qui nous touchent particulièrement avec, je pense à cette cliente qui était venue chez nous pour effectuer un prêt pour des raisons de santé. Elle avait besoin de trésorerie pour des frais médicaux. Oui,
- Speaker #2
c'est vrai que tout n'est pas remboursé.
- Speaker #3
Exactement.Tout à fait.
- Speaker #2
Il y a des restes à charge importants parfois.
- Speaker #3
Ça peut arriver. Et donc, elle nous avait sollicités en nous apportant des objets qu'elle estimait de valeur. Néanmoins, nous n'avons pas pu lui faire un prêt parce que ce qu'elle nous déposait ne rentrait pas. Ça n'avait pas de valeur, en tout cas, pas à laquelle elle s'attendait. Et nous avons essayé de chercher une solution avec elle. Et en fait, assez naturellement, nous l'avons dirigée justement vers les équipes de Nadia, vers Parcours Budget, pour voir si une solution était possible, potentiellement de microcrédit, ou d'accompagnement, pour voir ce qui était possible de faire.
- Speaker #4
Oui, tout à fait. Je me souviens de cette histoire très touchante. D'ailleurs, nous avons parmi les publics et nous accompagnons au sein de Parcours Budget, au sein de la direction inclusion et culture financière, 24% des personnes accompagnées sont des personnes qui sont issues des clients du prêt sur gage. Et au total, ce sont quand même 63% de femmes.
- Speaker #2
63% de femmes ?
- Speaker #4
Tout à fait.
- Speaker #0
Petite question, est-ce que quand on vient vous voir pour demander de l'argent, est-ce qu'on a toujours… besoin de déposer quelque chose en contrepartie parce que vous venez de dire qu'en fait vous pouvez prêter de l'argent grâce à un objet et puis vous prêtez de l'argent ou sinon pour des soins, des besoins immatériels.
- Speaker #4
Pour poursuivre effectivement sur l'histoire de cette dame qui illustre très bien ce que nous savons faire depuis 15 ans maintenant, nous accompagnons les personnes dans le sens où il s'agit de faire un état des lieux budgétaire de la situation et de clarifier le besoin réel de la personne. Donc on va, avec l'accord de la personne, explorer la dimension budgétaire sur les ressources, sur les dépenses, évaluer le niveau d'endettement, calculer le reste à vivre et comprendre les difficultés ou l'origine de ces difficultés pour proposer d'autres solutions, d'autres alternatives que le crédit. Nous avons effectivement la possibilité de proposer ce qu'on appelle le micro-crédit social personnel accompagné qui permet aux personnes qui sont exclues du crédit classique de pouvoir obtenir le financement d'un projet comme le financement d'un véhicule pour maintenir son emploi ou pour obtenir un nouvel emploi, pour améliorer l'habitat, pour retourner au pays quand ça fait plusieurs années qu'on avait eu l'occasion de le faire, pour des soins qui ne sont évidemment pas financés, pas pris en charge par la Sécurité sociale ou la Caisse de retraite complémentaire. Donc il y a mille et un projets, mais toujours dans une optique de bien-être financier, bien-être personnel aussi. Et puis, c'est aussi l'occasion de faire le point sur la situation budgétaire, la façon de dépenser, prioriser aussi ses dépenses. et puis re-questionner sa façon de dépenser et explorer la dimension plus cognitive, plus émotionnelle, en plus de l'aspect comportemental en lien avec l'argent.
- Speaker #2
Nadia, vous nous avez appris que le Crédit municipal de Paris organise des ateliers gratuits pour aider les femmes à gérer leur budget et les encourager, si je comprends bien, à lever le tabou genré de l'argent aussi. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces ateliers ? Par exemple, le sujet de l'éducation financière et de l'indépendance financière des femmes, nous, ça nous intéresse beaucoup ici. Donc, comme c'est complètement notre sujet, on aimerait en savoir un petit peu plus sur ces ateliers.
- Speaker #4
Bien sûr. Alors, effectivement, en plus d'un accompagnement individuel, où on va s'intéresser à la situation particulière de l'individu, on va proposer des temps collectifs pour plusieurs objectifs. D'abord, permettre aussi aux personnes de se rendre compte qu'elles ne sont pas seules dans la difficulté. Et ça permet aussi de dédramatiser ce sujet-là. Ça permet d'identifier toutes les sources d'informations qui sont neutres, non marchandes et fiables. Et ça permet de partager sur des problématiques, comme par exemple... travailler sur l'estime de soi et la confiance en soi en lien avec l'argent. Ça, c'est vraiment un sujet qui revient très souvent. À l'occasion de ces ateliers collectifs, qu'on appelle d'ailleurs Athéna pour les femmes qu'on accompagne, ces femmes-là vont parler de leurs histoires de vie. Et on va donc aller sur des dimensions très personnelles, la sphère professionnelle, la sphère personnelle, le rapport à soi, l'argent dans le couple, l'argent dans la famille.
- Speaker #2
C'est complètement nos sujets, ça.
- Speaker #4
Absolument. Donc voilà, c'est des moments qui sont des moments de parole libérée et bienveillante surtout. Et l'objectif, c'est de pouvoir aussi poser des pistes d'action pour pouvoir permettre à ces femmes de se réapproprier leur pouvoir d'agir. C'est vraiment ça l'objectif.
- Speaker #2
Alors, vous avez parlé d'histoires de vie, vous pourriez nous raconter un petit peu des cas qui vous ont marqué, des histoires qui vous ont marquée ?
- Speaker #4
On a beaucoup d'histoires très touchantes, dans des contextes tout à fait différents. On peut avoir quelqu'un qui, par exemple, une femme qui s'est retrouvée seule parce que son mari ou son compagnon l'a quittée assez brutalement, et qui s'est retrouvée toute seule à devoir faire face au paiement de la mensualité de la résidence principale, et toutes les difficultés que ça a généré derrière. Donc, le bien a été saisi. Derrière, il y a eu une expulsion évidemment, il a fallu trouver un relogement, il a fallu réaménager la dette dans le cadre d'un dossier de surendettement, etc. On a aussi des personnes qui ne sont pas forcément en surendettement, ni même en mal endettement, mais qui se retrouvent à une étape de vie importante où elles vont questionner finalement leur rapport à l'argent. Comme par exemple, récemment, j'ai rencontré une femme, entrepreneure individuelle d'ailleurs, qui allait partir à la retraite et qui s'est rendu compte que le niveau de revenu va forcément être inférieur. Je n'ai jamais pris le temps de regarder dans mes finances. Il est temps maintenant de le faire. Et j'ai besoin d'un regard extérieur, d'un regard qui soit neutre, qui soit bienveillant, qui soit non jugeant et qui soit aussi connaisseur. Parce qu'il s'agit quand même de savoir aller explorer l'épargne disponible, savoir lire un contrat d'assurance vie, comprendre ce que ça veut dire avec les frais d'arbitrage, les frais de gestion, quelles questions elle se sent légitime ou pas de poser à son gestionnaire de patrimoines ou à sa banque. prioriser aussi les objectifs. Je voudrais changer d'appartement, par quoi je commence ? Comment est-ce que je peux évaluer le budget sur le reste à vivre ? Comment est-ce que je pourrais éventuellement l'étaler sur mon épargne bancaire ? Est-ce que je vais prioriser plutôt de remplir mon livret A avant d'envisager d'abonder mes contrats d'assurance-vie ? Donc là, on peut parler aussi d'argent, mais là sur le patrimoine. Donc, il n'y a pas que des sujets de difficultés financières. C'est ça qui est intéressant.
- Speaker #2
Il y a des sujets de patrimoine également. C'est intéressant.
- Speaker #4
Donc, on est sur une étape de vie, mais ça peut être aussi un accident de vie, comme on l'a dit tout à l'heure, une séparation, un décès, une perte d'emploi ou un questionnement sur une reconversion professionnelle. On a aussi des personnes en milieu de vie, par exemple.
- Speaker #2
C'est l'un de nos prochains épisodes. Le coût de la reconversion professionnelle.
- Speaker #4
Absolument. Et là,
- Speaker #1
c'est les aides aussi.
- Speaker #0
Le coût de la reconversion professionnelle. C'est un vrai sujet en France.
- Speaker #4
C'est un vrai sujet et on a besoin, il y a toujours cette peur de manquer. Et donc, on va les aider à faire preuve de discernement, à surmonter ces peurs et surtout être orientée vers le bon interlocuteur pour pouvoir être accompagnée si c'est notamment partir sur la création d'une entreprise individuelle, parce que derrière, ça veut dire des charges sociales, des charges fiscales, choisir le bon statut. Nous ne sommes pas experts sur ces sujets-là, mais nous avons des liens avec des partenaires qui savent accompagner aussi.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #2
et continuer l'accompagnement.
- Speaker #4
Absolument. Donc, c'est de les aider à lever ces freins des craintes, mais faire preuve de discernement et poser un objectif avec un plan d'action très concret, des indicateurs de réussite, etc. Et ça se fait, évidemment, dans la durée.
- Speaker #2
C'est super intéressant. On apprend vraiment des choses. Je ne pensais pas du tout que le Crédit municipal proposait tout ça.
- Speaker #0
Alors, revenons au prêt sur gage. Quel genre d'objet les gens vous amènent en majorité ? Je suis très curieux. Malheureusement, je vous ai entendu dire que vous prenez la valeur des bijoux, vous la coupez en deux déjà et après vous discutez sur le pourcentage de ce que vous prêtez.
- Speaker #3
Pour répondre à cette partie-là sur l'estimation, nous sommes vraiment là pour prêter. avec le but de récupérer. L'idée, c'est que le prêt soit accessible ensuite pour que le client ou la cliente puisse récupérer son bien. Sur mon bien à 4 000 euros, acheté neuf, qui vaut 2 000 euros sur le marché de l'occasion, si je veux m'en séparer, je peux le vendre. Effectivement, je m'en sépare. Là, sur les objets, on va être sur des objets auxquels on tient. sur un collier de mariage, sur les bijoux de l'arrière-grand-mère, sur le vase qui a été offert à la naissance du petit dernier. On va être sur des objets qui ont une valeur affective importante. Donc, nous allons avoir des clients qui viennent pour un projet qui leur tient à cœur, un projet personnel et ou professionnel, mais qui parle de leur vie et qui nous confient un objet auquel ils tiennent. Qui nous confie, nous ne sommes jamais propriétaires de l'objet, il est vraiment... on garde chez nous, dans des espaces de conservation qui sont dédiés, je ne garde pas une guitare électrique là où je garde une veste vintage ou du vin, et donc on me confie l'objet jusqu'à ce qu'on vienne le récupérer en soldant le prêt, ou jusqu'à ce qu'on décide aussi de le vendre, il est possible de le vendre, puisqu'on a un système de vente aux enchères, qui vous permet, une fois l'objet vendu, de récupérer le bénéfice de cette vente une fois le prêt et les intérêts soldés. Donc vous avez... on évoquait le système bancaire plus tôt, une différence avec un prêt bancaire classique, on n'est pas une banque on est juste un organisme qui vous permet d'avoir un coup de pouce de trésorerie et qui va sur la valeur de votre objet uniquement se concentrer, donc la valeur de votre objet va déterminer le montant du prêt, vous ne vous endettez pas, vous nous confiez un objet et vous décidez de votre prêt il n'y a pas de mensualités chez nous c'est vous qui décidez de renouveler votre prêt au bout d'un an en payant uniquement les intérêts de vendre si finalement c'est la montre que votre ex vous a offerte et que vous ne voulez plus avoir cette montre, donc vous avez décidé de la vendre, ou vous allez, si vous ne pouvez pas la récupérer, renouveler votre prêt ou alors vous allez le solder à n'importe quel moment. Trois jours après avoir déposé, trois mois après, trois ans après. A partir du moment où vous renouvelez votre contrat en payant les intérêts, vous pouvez laisser votre objet déposé chez nous en toute sécurité.
- Speaker #2
Alors vraiment, j'ai vu une liste d'objets, c'est vraiment hétéroclite. On peut laisser en dépôt des cartes magiques et Pokémon, j'ai vu, si elles sont en excellent état. Tout à fait,
- Speaker #3
vous en avez.
- Speaker #2
Je ne sais pas, peut-être que notre technicien a toujours ses cartes Pokémon. Ah, on me fait signe que oui, bon, on en parlera après. J'ai vu des sculptures, des instruments de musique aussi. On peut apporter sa guitare électrique ou son piano. Oui. sa flûte, son accordéon, son violon,
- Speaker #3
tout objet de valeur.
- Speaker #0
Sur la base de ce que vous venez de dire... Finalement, la personne qui vient déposer un objet décide de la durée de son crédit. Est-ce qu'on peut dire ça ?
- Speaker #3
On peut dire ça. D'accord. On peut dire ça. À partir du moment où la personne a les finances suffisantes pour solder son prêt, elle revient, elle solde son prêt, les intérêts sont calculés au jour prêt et vous récupérez votre bien.
- Speaker #0
À quel moment le crédit municipal décide ? de rompre ce deal avec la personne qui a apporté cet objet ? Parce qu'à un moment donné, le crédit municipal ne peut plus attendre que cette personne fasse face à ses engagements. Je ne sais pas, est-ce que je me fais comprendre ?
- Speaker #3
Je pense vous comprendre. En fait, on ne décide jamais de rompre le contrat. C'est le client qui récupère ou qui ne récupère pas. Et effectivement, à la fin de votre première année, deuxième année, troisième année, à la fin de votre contrat de 12 mois, Nous vous invitons à venir régler vos intérêts et nous relançons, parce que notre idée à nous, c'est vraiment que vous récupérez votre objet. Et si jamais vous ne donnez pas de nouvelles, effectivement, l'objet peut partir en vente et c'est ce qui peut rompre le contrat. Maintenant, tant que vous payez vos intérêts tous les ans, le contrat reste en sécurité chez nous. Et nous avons des objets qui sont là depuis... des années. Après, la durée moyenne d'un prêt, elle est plutôt autour de deux ans, deux ans et demi. Souvent, les gens renouvellent une fois, voire une seconde fois. Mais on a des objets qui sont là depuis, oui, quelques objets qui sont là depuis 30 ans.
- Speaker #2
C'est impressionnant. Fanny, pouvez-vous nous citer des exemples qui montrent combien on peut emprunter en fonction de la valeur de l'objet mis en gage ? Tout à l'heure, vous avez donné un exemple avec une bague achetée 4 000 euros, mais peut-être un autre exemple pour qu'on comprenne mieux comment ça se passe ?
- Speaker #3
Par exemple, on va rester sur un bracelet. J'aime bien les bracelets.
- Speaker #2
Oui, moi aussi.
- Speaker #3
J'en porte pas aujourd'hui. Un bracelet pour lequel nous allons avoir une estimation de 500 euros, un bracelet en or avec une estimation à 500 euros. On va vous prêter... 300 euros sur ce bracelet. Donc, pour pouvoir solder votre prêt, il faudra rembourser ces 300 euros et les intérêts à date d'échéance ou à la date à laquelle vous venez récupérer. Mais pour un an, vous avez des intérêts comme ça, de tête, un peu moins de 17 euros par an.
- Speaker #0
Ça doit faire ça. Ça fait quel pourcentage à peu près, Fanny ? En taux ?
- Speaker #3
Sur cette tranche, on a trois tranches de prêt. Sur la plus petite tranche qui est jusqu'à 500 euros, on est à 4,25.
- Speaker #0
Moi, je voudrais vous poser une question. Quand une personne vient vous rencontrer, c'est que forcément, il y a une rupture quelque part qui s'est produite. Et cette personne vient avec effectivement son problème d'un besoin d'argent pour une période temporaire. Mais quand ces gens n'ont pas d'objet, ils sont locataires, ils n'ont pas de patrimoine, ou bien est-ce qu'ils peuvent mettre en caution leur appartement ? Est-ce qu'ils peuvent mettre en caution des biens plus conséquents qu'un objet au crédit municipal ?
- Speaker #3
On peut mettre tellement d'objets différents en gage. Je cite.. du vin, votre vélo, des bijoux, bien entendu. C'est 90% aujourd'hui des objets qui sont déposés chez nous, les bijoux et les montres.
- Speaker #2
La bague de la grand-mère.
- Speaker #3
Exactement.
- Speaker #0
L'argenterie.
- Speaker #3
L'argenterie, de la vaisselle.
- Speaker #2
La ménagère Christofle dont on ne se sert jamais.
- Speaker #3
Les verres en cristal.
- Speaker #2
Les verres en cristal.
- Speaker #3
Et puis, les instruments de musique. Vos cartes Pokémon. On a un panel d'objets à déposer qui est... très très important. Aujourd'hui, à part des objets électroniques, on prend énormément d'objets. Et effectivement, le principe du prêt sur gage, ce qui va faire le montant de votre prêt, c'est vraiment l'objet que vous déposez. Donc oui, il faut avoir un objet, un objet de valeur, pour pouvoir avoir un prêt. Néanmoins, en termes de prêts, aujourd'hui, on fait des prêts qui vont de 30 euros à plusieurs millions. On peut avoir des objets très conséquents en termes de valeur.
- Speaker #2
Vous pouvez donner un exemple de prêts extrêmement importants ? C'était contre quel objet ?
- Speaker #0
Un tableau.
- Speaker #2
Un tableau de maître.
- Speaker #0
Très beaux bijoux.
- Speaker #3
Des très beaux bijoux, des très belles parures ou alors des objets un peu historiques qui ont appartenu à des personnages célèbres. Donc on va avoir effectivement une valeur qui est liée à... au fait que cet objet est recherché sur le marché des collectionneurs, par exemple.
- Speaker #2
Vous avez un souvenir ? Un nom d'artiste ?
- Speaker #3
Beaucoup de noms d'artistes. En ce moment, on a quelques belles pièces de Soulages, par exemple. Nous avons un Rembrandt. Nous avons des poteries Picasso. Nous avons beaucoup de choses très différentes. Nous avons un César dans les objets déposés par un acteur. On peut vraiment déposer ? C'était un petit peu l'idée. Je vous le dépose, je viens de l'avoir.
- Speaker #2
Je vous le dépose.
- Speaker #3
Il en parle assez librement dans la presse, d'ailleurs. Donc voilà, tout objet de valeur peut être déposé chez nous. Mais effectivement, c'est ce qui va conditionner l'obtention du prêt. Ensuite, on a un mantra un peu chez nous, qui est nous prêtons et nous aidons Donc parfois on est aussi confronté à ce que vous citez, c'est-à-dire quelqu'un qui va venir avec un objet qui n'a pas forcément la valeur. pas forcément de valeur ou la valeur à laquelle il s'attendait, ou ça ne répond pas à son besoin. Et dans ces cas-là, effectivement, on se tourne vers nos collègues de Parcours budget pour voir ce que l'on peut faire pour ce client ou cette cliente.
- Speaker #4
Cette question est très intéressante parce que ça met le doigt sur un sujet aussi qu'on constate, que quand même 60% de l'expression des besoins qui émergent sur le premier contact qu'on a, soit en présentiel quand les personnes nous sont orientées du prêt sur gage, soit téléphoniquement quand les personnes nous appellent, c'est j'ai besoin d'un prêt Pourquoi ? Parce que dans l'esprit de la plupart des gens, c'est le prêt qui va résoudre la problématique. Or, notre travail, justement, c'est d'aller questionner pour clarifier le besoin réel et quelle est la solution ou les solutions à mettre en place. Alors souvent, évidemment, il y a des solutions externes. On va constater que la personne est potentiellement en situation de surendettement, on va lui expliquer l'intérêt. de faire une déclaration auprès de la commission de surendettement. On va l'accompagner dans ce sens, si elle est tout à fait favorable, et on va constituer le dossier, etc., expliquer les tenants, les aboutissants, les avantages et les inconvénients, évidemment, et aussi apporter des conseils budgétaires pour éviter, une fois que le dossier est déposé, qu'il y ait un plan de remboursement, que la situation ne se réitère. Et puis, on peut constater parfois des situations de mal-endettement où on peut intervenir en fait plutôt que de faire un prêt, c'est d'aller intervenir auprès des créanciers pour demander des aménagements des dettes et d'aller identifier des aides de droit commun ou des aides complémentaires qui n'ont pas été mobilisées. Ça peut être aussi, et il y a aussi cet aspect-là qui est important, c'est de remettre en question, comme je le disais tout à l'heure, la façon dont la personne a de dépenser ou même de gagner sa vie. Peut-être qu'il y a des dépenses qu'il va falloir reporter, qu'il va falloir diminuer, qu'il va falloir supprimer. Peut-être qu'il y a des assurances qui sont en doublon ou des niveaux de garantie qui ne sont absolument plus cohérents avec la valeur des meubles, par exemple. Donc, il y a des économies à faire. Il y a aussi un pas de côté à faire sur sa façon d'aborder l'argent, de dépenser, mais aussi de la gagner.
- Speaker #2
Je suis ébahie de tout ce que propose le crédit municipal actuellement. C'est une vraie découverte. Je reviens au dépôt d'objets. Si on n'a pas d'objet de luxe ou de valeur à mettre en gage, est-ce qu'on peut apporter sa télé par exemple ?
- Speaker #3
Alors non, pas la télé. Pas d'objet électronique aujourd'hui, mais vous avez bien un joli sac à main, une belle paire de chaussures, une robe vintage d'un grand couturier, ou tout simplement les bijoux qui vous ont été offerts tout au long de votre vie. On a tous plus ou moins ça dans nos placards.
- Speaker #2
On a tous plus ou moins des bijoux qu'on n'a jamais portés.
- Speaker #3
Exactement, et que vous allez récupérer surtout. C'est ça qui est important, on ne s'en sépare pas. on les confie pendant un certain temps et puis on les récupère dès que ça va mieux.
- Speaker #0
Mais maintenant, quelqu'un qui vient vous déposer un Soulages, et on connaît la valeur des Soulages, moi je la connais, quel est l'intérêt pour cette personne de vous mettre à dispo un Soulage dont la valeur est en train de s'envoler ? Donc lui, il a un deal avec vous, il a un contrat de prêt avec vous qui est déterminé au départ avec des taux, tout ça, mais comment il réfléchit ? Je veux dire,
- Speaker #2
c'est mieux qu'il prend son soulage ?
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #2
tout de suite,
- Speaker #0
prendre de la valeur avec ça, plutôt que de creuser encore un peu plus ses endettements. Parce que n'importe quelle banque privée lui prend son Soulages.
- Speaker #3
Ou qui ne veut pas passer par le circuit bancaire classique.
- Speaker #0
Et qui ne veut pas passer par le circuit bancaire classique.
- Speaker #3
On va avoir des clients qui vont nous déposer des très beaux objets. Déjà aussi pour les laisser chez nous. En conservation optimale. Parce qu'ils vont partir quelques mois à l'étranger, et chez nous c'est en sécurité.
- Speaker #2
Vous voulez dire, Fanny, qu'en fait il se sert aussi du crédit municipal comme d'un coffre à la banque ?
- Speaker #3
Exactement, avec en plus… Il laisse un tableau,
- Speaker #2
il le récupère après les vacances.
- Speaker #3
C'est ça, avec un peu de trésorerie. Et puis souvent la trésorerie va leur servir à acheter un autre tableau, ou à donner un petit coup de pouce. à leurs enfants ou à payer les vacances. Et puis, quand ils reviennent, ils le récupèrent. Ou alors, ils attendent la fin de l'année puisqu'ils attendent des dividendes. C'est une organisation, finalement, ils ont réussi à créer pour nos clients un écosystème dans lequel on est complètement intégré. Et ces coups de pouce de trésorerie, ces petits coups de pouce budgétaires, leur servent à, finalement, subventionner d'autres activités.
- Speaker #2
C'est passionnant. On découvre un univers.
- Speaker #0
Ma question, c'est pourquoi pas l'immobilier ?
- Speaker #3
Parce que le code monétaire et financier nous impose d'être sur des biens mobiliers.
- Speaker #0
C'est réglementaire.
- Speaker #3
Je dois pouvoir placer sous scellé, sous séquestre, les biens. C'est pour ça qu'ils sont chez moi.
- Speaker #0
Alors, si on ne connaît pas la valeur de l'objet, on arrive avec un service...
- Speaker #2
Un bijou de famille ?
- Speaker #0
X ou Y d'argenterie, des bijoux de famille qui ont appartenu à quelqu'un.
- Speaker #2
À la grand-mère ?
- Speaker #0
On a une valeur estimative affective, mais là, bien sûr, on ne sait pas ce que ça vaut. Je veux dire, il faut qu'on fasse confiance à vos experts. On ne peut pas contester la valorisation d'un bien où on peut négocier avec vous. Je vous amène un service d'argenterie. d'une très belle facture italienne. Pour moi, je sais que ça vaut beaucoup d'argent. Vos experts vont me donner une petite valeur. Comment je peux défendre mes intérêts ?
- Speaker #2
Est-ce que ça se passe un petit peu comme dans cette émission qu'on aime tous, Affaire conclue, où souvent, les candidats arrivent avec un objet et ils sont déçus de l'évaluation qu'on leur annonce, parce qu'ils espéraient évidemment bien plus de cet objet qui est dans la famille.
- Speaker #3
J'adore cette émission. Oui,
- Speaker #2
moi aussi, c'est pour ça que j'en parle.
- Speaker #3
Alors, ça ne se passe pas vraiment comme ça. Déjà, il n'y a pas d'exposé de la part du client sur son objet. Nous avons un système assez simple. Le client dépose son objet et ensuite, l'objet est estimé par nos assesseurs. Les assesseurs n'ont pas de contact avec le client, ils sont neutres. Leur rôle, c'est d'estimer l'objet, de faire les recherches. Et donc, ils vont rechercher. dans les grandes maisons de vente aux enchères, sur nos ventes précédentes, ils vont rechercher l'estimation et la valeur la plus proche de l'objet que vous déposez.
- Speaker #0
Quelle est la durée entre le moment où j'arrive, j'apporte un objet, et le moment où l'assesseur va de manière anonyme faire la valeur, et ensuite que vous allez me dire le montant du prêt que vous allez m'accorder ?
- Speaker #2
30 minutes.
- Speaker #3
C'est imbattable.
- Speaker #0
un prêt en 30 minutes.
- Speaker #1
Épaté, bravo.
- Speaker #0
Vous vous présentez, merci, félicitez mes équipes. Vous vous présentez, vous déposez votre objet, il est estimé par nos assesseurs, en moins de 10 minutes. Après, nous avons des objets particuliers, un Soulages, un Rembrandt, une montre Rolex d'une valeur de plus de 100 000 euros. on va demander à ce que l'objet reste chez nous et on vous fera un retour sur l'estimation et la proposition de prêt sous 48 heures. Mais 95% des objets sont estimés tout de suite, sur place, pour que vous puissiez repartir tout de suite avec le montant dont vous avez besoin pour votre...
- Speaker #1
Extraordinaire. Oui,
- Speaker #2
extraordinaire.
- Speaker #1
Alors finalement, si je pousse un peu le raisonnement... à partir du moment où j'ai des objets, quand bien même j'ai besoin d'argent ou presque pas besoin d'argent, je peux utiliser le crédit municipal pour me donner une valeur sur quelque chose.
- Speaker #0
Vous pouvez.
- Speaker #1
Parce qu'aujourd'hui, quand on va voir, par exemple, des commissaires priseurs, et un expert, ils vont vous donner une valeur, mais ils sont impliqués parce qu'en fait, comme ils ont envie de le revendre, ils donnent une valeur estimative. Comme ils savent parfaitement que les gens ne savent pas la valeur des choses. le Crédit municipal, comme une banque pour stocker des œuvres d'art, mais aussi pour les faire évaluer.
- Speaker #2
Oui,
- Speaker #0
nous avons un service d'expertise, d'ailleurs, qui ne fait que de l'expertise et pour lequel ça ne donne pas forcément lieu à un prêt. Mais nous avons, oui, de toute façon... mis à part des clients qui ont déjà déposé leurs objets chez nous, personne ne connaît la valeur réelle de l'objet qu'ils viennent déposer. Donc, c'est toujours un peu la découverte, surtout sur des objets qu'on a dans la famille depuis des générations ou un meuble qu'on a récupéré dans l'héritage de la grand-mère où effectivement, on a l'impression qu'eux, et puis en fait, pas du tout. Ou alors au contraire, c'est un meuble signé et on est à un meuble qui est estimé à 20 000 euros. Il y a des surprises.
- Speaker #2
Divine surprise. Alors moi, je reviens, on a un petit peu parlé tout à l'heure, mais je voudrais bien comprendre, je dispose de combien de temps pour rembourser et récupérer mon objet ?
- Speaker #0
Toute votre vie, Corine.
- Speaker #2
Toute sa vie, on peut.
- Speaker #0
Vous pouvez renouveler votre contrat. Tous les ans.
- Speaker #2
Oui, c'est un contrat.
- Speaker #0
Voilà. Tous les ans, les taux potentiellement peuvent changer. Vous réacceptez un nouveau contrat avec des nouvelles conditions. Mais voilà, il peut durer aussi longtemps que nécessaire pour vous.
- Speaker #2
Et est-ce que vous avez des chiffres sur, en moyenne, les personnes qui viennent récupérer leurs objets et rembourser leurs prêts, en combien de temps, en moyenne ?
- Speaker #0
En deux ans, deux ans et demi.
- Speaker #2
En deux ans, deux ans et demi.
- Speaker #0
Deux ans, deux ans et demi. La première année sert souvent un peu de calibrage et puis le contrat est renouvelé au moins une fois et ensuite, au courant de la seconde année ou début de la troisième, les objets sont récupérés.
- Speaker #1
On a parlé des femmes qui étaient en rupture, qui avaient des difficultés, mais on peut parler aussi des femmes que vous rencontrez, qui n'ont pas forcément de difficultés, qui viennent ici chercher de l'accompagnement temporaire, elles ont un salaire, elles gagnent leur vie correctement. Elles ont un besoin temporaire. On va dire qu'elles sont dans des situations positives, mais elles ont besoin d'échanger, d'ouvrir avec vous sur le comment faire, comment gérer. Parlons un peu de ces femmes qui n'ont pas forcément des grands problèmes, mais que vous rencontrez et que vous accompagnez.
- Speaker #3
Effectivement, il y a souvent ce besoin d'un regard extérieur. D'abord, pour sortir de la dimension émotionnelle. C'est souvent lié à un événement, de toute façon. Il y a toujours un événement déclencheur. Il n'est jamais totalement neutre. Ça peut être une étape de vie, on l'a dit tout à l'heure.
- Speaker #2
On n'arrive pas au Crédit municipal, dans les ateliers, par hasard.
- Speaker #1
Mais il y a aussi le sujet, par exemple, je reçois un héritage. Ici, par exemple, dans le cadre de mes activités, j'ai des clientes qui reçoivent des héritages importants qui sont extrêmement encombrants. On les aime. Je pense que, alors que je n'ai jamais pensé au crédit municipal, que pour l'évaluation de toutes les collections des grands-pères, des grands-mères, des machins, il y a un travail à faire considérable.
- Speaker #3
Là, justement, aussi, il y a une dimension émotionnelle forte. J'ai justement le cas d'une dame qui a hérité d'une somme très importante, après avoir vécu des difficultés aussi assez importantes, et une bataille familiale très lourde. Et donc, quand les fonds sont arrivés, ça a été, j'ai besoin de travailler sur la dimension culpabilité. Je ne sais pas par quoi commencer, déjà. Et j'ai besoin d'être aidée pour gagner en sérénité.
- Speaker #2
Il y a un côté argent maudit, non ?
- Speaker #3
Absolument. Il y a toute l'histoire derrière. Et se sentir légitime de recevoir cet argent. Alors évidemment, nous ne sommes pas gestionnaires de patrimoine, mais on va les conseiller, en tout cas, de se rapprocher d'un conseiller en investissement financier, d'un gestionnaire de patrimoine, de faire le point avec sa banque, de leur donner de la visibilité quand même sur l'épargne classique, etc. Mais c'est de travailler justement sur... toute cette dimension de légitimité, de crainte, de croyance aussi, qu'il faut déconstruire pour atteindre ce bien-être financier. Et ça, il est essentiel. Et ça, c'est le métier d'un véritable coach. Nous avons deux coachs qui sont diplômés, certifiés, supervisés, avec une déontologie, etc. Donc ça, effectivement, c'est proposé aussi aux femmes qui le souhaitent, sachant que c'est une démarche volontaire. On ne coache pas les gens sans qu'ils sachent qu'ils sont coachés, puisqu'on pose des objectifs, on pose un plan d'action, on propose des choses à faire entre deux séances, et on n'explore que ce que la personne... souhaite explorer.
- Speaker #2
Je reviens au prêt sur gage. Je me demandais quelle était la proportion d'emprunteurs et d'emprunteuses qui remboursent et qui viennent récupérer leur objet. Est-ce qu'il y en a beaucoup qu'on ne revoit jamais ? Ou quelle est la proportion de ceux qui récupèrent l'objet et qui remboursent leur prêt ?
- Speaker #0
On a à peu près 90% de nos clients qui les récupèrent.
- Speaker #2
C'est énorme.
- Speaker #0
C'est plutôt bien.
- Speaker #1
C'est super. Ça veut dire que votre mission, telle qu'elle est définie d'accompagnement, fonctionne parfaitement.
- Speaker #0
Je dis souvent à mes clients, très bizarre à dire, mais pour un établissement, j'espère ne jamais vous revoir.
- Speaker #2
Que vous n'ayez plus besoin de nous.
- Speaker #0
Et si vous avez besoin de nous, si quelqu'un autour de vous a besoin de nous, on sera là.
- Speaker #3
Et c'est tout à fait l'objectif aussi de l'accompagnement budgétaire. L'objectif, ce n'est pas de rendre dépendant la personne cet accompagnement, mais c'est de le rendre autonome. Donc, l'objectif, c'est qu'à terme, ça peut être trois mois, ça peut être six mois, ça peut être douze mois, et qu'on ne se revoie plus. Et que la personne puisse se sentir totalement légitime de partir, de poursuivre son chemin sereinement.
- Speaker #2
Alors, les 10 qui ne viennent jamais récupérer leur objet, est vendu aux enchères ? Oui,
- Speaker #0
ça peut être une vente volontaire. cette fameuse montre de mon ex qui ne m'intéresse plus, que je ne veux plus voir, je ne veux plus entendre parler de cette personne, je ne veux plus de ses cadeaux. Elle va partir aux enchères. Et donc, ça peut être aussi des clients qui ne donnent plus signe de vie, qui ne prolongent pas leur contrat, qu'on a eu beau relancer, qui n'ont pas été au rendez-vous et pour qui, effectivement, on va placer les objets aux enchères. Et donc là, Une vente aux enchères, on en a beaucoup, parce qu'on en a presque 80 par an.
- Speaker #2
Et donc, c'est surtout des bijoux ?
- Speaker #0
Beaucoup de bijoux. Beaucoup de bijoux ? Oui, beaucoup de bijoux et puis ensuite des ventes thématiques avec des très beaux objets de maroquinerie, entre autres. C'est mon dada, c'est pour ça que j'en parle!
- Speaker #2
Vous voulez dire, je reviens à mes sacs Chanel vintage ? Voilà,
- Speaker #0
joli sac Hermès.
- Speaker #2
Il y a des affaires à faire.
- Speaker #0
Et donc les ventes sont régulières dans notre établissement. Et une fois la vente conclue, nous récupérons le montant du prêt, le montant des intérêts et des frais liés à la vente, et le reste retourne à l'engagiste. Donc l'idée étant que de toute façon, quoi qu'il arrive, à partir du moment où l'objet est vendu, le prêt est soldé. Quoi qu'il arrive. Si jamais la vente était malheureuse, ce qui n'arrive pas, et que l'objet est vendu moins que le prêt, tant pis pour nous. On ne demande rien à l'engagiste. Et à partir du moment où il y a un bénéfice, ce bénéfice qu'on appelle le boni, revient directement à l'engagiste. On a eu des très belles surprises, des grandes envolées d'enchères, avec, je repense à cette dame qui avait déposé une bague qu'elle avait achetée dans un dépôt vente, qu'elle avait payé pas grand-chose, pour laquelle on avait fait un joli prêt, et qui a eu au final... 30 000 euros de boni.
- Speaker #2
30 000 euros de boni ?
- Speaker #0
Oui, pour un prêt qui était un prêt d'environ 5 000 euros à l'époque.
- Speaker #2
Et pourquoi ? Parce que c'était une bague...
- Speaker #1
Une ngagiste heureuse. Oui.
- Speaker #2
Une engagiste heureuse.
- Speaker #0
Et je l'ai longtemps cherchée parce qu'elle ne donnait pas signe de vie pour récupérer son boni. Et j'ai presque été la chercher pour lui dire, Madame, il faut vraiment venir. C'est vraiment intéressant.
- Speaker #2
Pourquoi les enchères ont été aussi hautes pour cette bague ?
- Speaker #0
C'était une bague signée, très recherchée, il y en a eu très peu.
- Speaker #2
Elle l'avait trouvée dans un dépôt.
- Speaker #0
Elle l'avait trouvée dans un dépôt.
- Speaker #2
Il faut aller dans les dépôts vente.
- Speaker #0
Il faut débusquer les bonnes affaires comme dans Affaires conclues.
- Speaker #1
Comment est-ce que je prouve que l'objet que j'apporte au Crédit municipal est bien à moi ? Par exemple, il y a des bijoux qui appartiennent à la famille depuis longtemps, il n'y a pas de facture, il n'y a aucune preuve que cette chose m'appartient.
- Speaker #0
C'est là où le contact humain fait toute la différence. Nous avons aussi des chargés de clientèle qui sont très expérimentés et on pose quelques questions quand même. Quand vous déposez vos biens, on va poser quelques questions. On va aussi voir si ce que vous nous dites est cohérent avec l'objet que vous déposez. une bague Chanel de la dernière collection. Vous ne pouvez pas me dire quelle était à votre grand-mère que vous l'avez héritée ? On connaît un petit peu le marché. Donc, on va poser des questions. On va aussi demander des factures pour certains objets. Typiquement, sur la maroquinerie, on va demander forcément des factures. Mais finalement, pour être très honnête avec vous, on n'est pas le bon endroit pour faire du recel, quoi qu'il arrive. Donnez votre pièce d'identité, toutes les informations vous concernant et en plus, avoir uniquement un prêt. c'est parce qu'il va intéresser les gens mal intentionnés qui vont préférer se débarrasser de la marchandise. Il y a plein d'endroits pour se débarrasser de la marchandise, je crois.
- Speaker #2
Il y a un frère, c'est le vrai.
- Speaker #0
Exactement, je pense qu'il y en a suffisamment sur la place parisienne pour ne pas venir chez nous. On va poser effectivement quelques questions et on va déterminer, en fonction de ce que nous dit le client, l'histoire de l'objet.
- Speaker #1
Alors, bien sûr, parce que comme je suis un peu dans les sujets d'argent un peu toute la journée, et combien vous prêtez ? Quel est votre budget de prêt ?
- Speaker #0
215 millions d'euros. Ah ouais ! Et donc à peu près le double en valeur dans les coffres.
- Speaker #1
Ce qui est extraordinaire avec ce podcast, c'est qu'on rencontre des gens auxquels on ne pense pas. Parce que le Crédit municipal, je passe ma vie à passer devant quand je me balade tous les dimanches à faire mes 10 km. Très joli. Mais ça, et comme Crésus ! cette association qui aide les gens à éviter de perdre leur maison. Donc, quand on s'aperçoit tout le maillage qui est organisé pour protéger les gens qui sont dans la vie, surtout des femmes, puisque chez Crésus, sur les sujets de surendettement, il y a effectivement énormément de femmes, et chez vous aussi, il y a énormément de femmes. Je trouve ça absolument extraordinaire et je suis très content qu'on fasse ce podcast.
- Speaker #2
C'est formidable qu'on puisse informer les femmes sur ce qui existe
- Speaker #1
Peut-être que vous avez un mot, un message à faire passer, Nadia ?
- Speaker #3
Non, le message à faire passer, d'abord, ce que je voudrais dire, c'est que c'est un métier qui est passionnant, parce que c'est un métier de l'humain. Et on rencontre des femmes, des hommes aussi, il faut le dire, des histoires extrêmement touchantes. Et c'est très courageux d'oser dire, j'ai des difficultés et je voudrais être aidée. et on les remercie beaucoup de femmes en particulier les cachent ces difficultés bien sûr mais les hommes aussi parce qu'il faut quand même surmonter la culpabilité, la honte la tristesse, la colère et passer à autre chose.. je me suis trompée,
- Speaker #2
j'ai fait des mauvais choix... absolument,
- Speaker #3
reconnaître qu'il y a des choses sur lesquelles on ne pourra pas agir mais au contraire focaliser son attention sur quoi on peut agir et on a un pouvoir d'agir et comment je peux avancer et vers qui je peux me tourner pour avoir un regard éclairant, un regard bienveillant et non jugeant. Et à un moment, il faut y aller. C'est surtout les aider à retrouver le cap, soit à travers un financement au prêt sur gage et / ou par du conseil, parfois juste une écoute. Ça fait du bien de parler, d'avoir une oreille attentive qui ne va pas vous juger, mais qui va vous... Et on est remercié souvent. Et ce qui est extrêmement touchant, c'est quand les gens partent et quand ces femmes partent. juste avec les yeux, elles vous disent merci de m'avoir écoutée, merci de m'avoir éclairée et de m'avoir permis de continuer et de retrouver l'espoir pour continuer mon chemin. Ça, c'est magnifique.
- Speaker #2
Et ça sera le mot de la fin, je crois. Et c'est la fin de cet épisode sur le crédit municipal. Merci à vous deux, Fanny, Nadia, d'avoir répondu à nos questions. Merci à nos auditrices, à nos auditeurs d'avoir écouté cet épisode. On espère que vous avez appris plein de choses sur le pret sur gage et les ateliers gratuits du Crédit municipal. qui aident les femmes à gérer leur budget, les encouragent à lever le tabou genré de l'argent. Et si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager à partir de votre appui Spotify, Apple Podcas ou Deezer, entre autres. Abonnez-vous à notre podcast. Vous trouverez le lien sur la page de notre podcast. Parlez-en à vos copines, vos sœurs, vos cousines, vos collègues. vos filles, votre mère, votre grand-mère, n'hésitez pas à nous laisser des commentaires et des étoiles sur Apple Podcast et Spotify. Vous pouvez aussi retrouver les conseils de Thierry dans les livres qu'il a co-écrits, Les filles osons parler argent chez Dunod, et aussi L'argent au féminin aux éditions Ellipse. Vous pouvez également nous contacter via LinkedIn et par notre compte Instagram, Argent, pardon, cash les filles! Et on vous dit à bientôt pour un nouvel épisode.