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Arrête de rougir : le podcast qui t'aide à prendre la parole en public !

60. Elle a créé un podcast bilingue (avec Claire Rougié)

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41min |24/06/2024
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Description

Bonjour à tous !


Dans cet épisode je reçois Claire, créatrice du Podcast "Une histoire deux langues". Son podcast vous entraîne dans un monde mystérieux, au-delà des frontières linguistiques.


Au micro elle nous parle de son parcours, et de ce qui l'a poussé à devenir podcasteuse. Car plus jeune, la prise de parole en public ce n'était pas vraiment son dada.


Alors comment s'est-elle lancée ? Qu'est-ce qui lui plaît dans le podcast ? Quel rapport a-t-elle à sa voix ?


Vous saurez tout à la fin de l'épisode ;)


Pour écouter Une histoire deux langues : Une histoire deux langues | Ausha


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast Arrête de rougir, le podcast qui t'aide à prendre la parole en public en toute sérénité. Ici c'est Mathilde et dans la vie, j'accompagne les professionnels à prendre confiance en eux et en leurs paroles grâce à des techniques oratoires et de gestion du stress. Dans ce podcast, tu trouveras des conseils et des témoignages qui t'aideront à prendre confiance en toi et en ta parole et à ne plus te sentir seul face à ta peur. Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui, je reçois Claire. Claire, elle est podcasteuse. Elle a créé un podcast sur la langue espagnole, un podcast destiné aux enfants. Pendant cet épisode, elle va nous raconter son parcours en prise de parole en public, un parcours pas forcément évident et elle va nous raconter comment elle a... dépasser ses blocages, surmonter sa timidité pour aujourd'hui prendre énormément de plaisir à parler derrière son micro. Je vous laisse en compagnie de Claire et de moi-même et je vous souhaite un excellent épisode. A tout à l'heure ! Bonjour Claire ! En plus je commence toujours mes podcasts à mordre de rire. Bonjour Claire !

  • Speaker #1

    Bonjour Mathilde !

  • Speaker #0

    Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Ça va bien merci,

  • Speaker #0

    et toi ? Bah ouais super, ça fait une heure qu'on discute en deux !

  • Speaker #1

    On aura tout dit et vous n'avez rien entendu !

  • Speaker #0

    On était en train de se dire est-ce que cet épisode va vraiment commencer ? Oui, ça commence avec Claire qui va témoigner de son expérience en prise de parole en public. Je suis ravie de t'avoir avec moi.

  • Speaker #1

    Moi aussi, merci pour l'invitation sur ce podcast.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Donc on se connaît depuis quelques mois maintenant.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    On est aux Mâmes Preneurs toutes les deux, on s'est connues là-bas. Et Claire, pourquoi je l'ai invitée aujourd'hui ? Parce que tu as une bonne question. Pourquoi ? Parce que tu as un podcast ? Tout à fait. Tu peux nous en parler un petit peu ? Alors,

  • Speaker #1

    ce podcast s'appelle Une histoire de langue. C'est un podcast bilingue, français-espagnol pour les enfants. Donc, on y raconte des histoires dans les deux langues, d'où le ton bilingue. De façon assez progressive. Donc, le principe, c'est que le premier épisode, il y ait maximum de français pour installer la confiance, pour que l'enfant se sente en sécurité, entre guillemets. Et petit à petit, l'espagnol arrive et comme ça, il comprend le contexte et il s'apprivoise avec la langue. Et apprivoise la langue, plutôt.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'a donné envie de lancer ce podcast ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je trouve qu'en France, notre système d'apprentissage des langues est très, très, très, très, très mauvais. Et petit à petit, donc c'est surtout en ayant mes enfants, je me suis beaucoup intéressée au fonctionnement du cerveau. Et on se rend compte que c'est pas quand on arrive en sixième que notre cerveau est le plus adapté, le plus adapté pour acquérir les langues. Je rassure tout le monde, on peut apprendre des langues tout au long de sa vie. Mais pas de la même façon. Et quand les enfants sont petits, ce sont de véritables éponges. En fait, petit à petit, c'est comme si on semait des graines tout au long de la vie. Plus on leur en donne, plus ils vont l'utiliser. Tout de suite ou non, mais c'est pas grave. Il faut donner, donner, donner. Et ça c'est vrai que je l'ai aussi appris quand j'étais prof. Quand j'étais jeune prof, j'avais pour habitude de cadrer beaucoup. Donc voilà, à la fin de la séquence, tu dois savoir faire ça. Donc je te donne ce vocabulaire. Pas plus, surtout pas plus. Et en fait, non. je donne ce qu'il faut, certes, mais si on me demande, il faut ouvrir les vannes. Parce qu'ils vont prendre des choses, on est tous différents. Donc on va forcément acquérir des choses différentes chacun. Et il ne faut pas mettre de limites. D'où l'idée de commencer jeune. Le podcast est bilingue. Il n'a pas pour vocation, au bout de trois épisodes, à rendre l'enfant bilingue, bien sûr. Mais vraiment, de le sensibiliser. Et également, être sensibilisée aux langues, c'est aussi être sensibilisée à la culture qui va avec. Et donc, d'ouvrir les yeux et d'ouvrir les portes sur d'autres mondes.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant parce que, en effet, moi j'ai aussi la sensation, quand j'étais professeure des écoles... On me demandait d'animer des cours d'anglais parce qu'en CM2, même avant, même dès le CP, on apprend l'anglais. Sauf que moi, je n'ai jamais été formée à l'anglais. Et on demande à des professeurs de former des élèves à l'anglais alors qu'on n'a pas forcément l'accent, alors qu'on ne sait pas forcément comment s'y prendre, etc. Donc oui, il y a des vraies lacunes au niveau linguistique de l'apprentissage des langues dans le milieu scolaire, je dirais, qui a quand même tendance à s'améliorer, j'ai l'impression. Au fil des ans, mais je pense qu'en effet, ton podcast, il est d'utilité publique. En plus, moi, j'adore l'espagnol. Donc, c'est vraiment génial. Et ce que tu dis sur l'ouverture à la culture, c'est hyper important. Et ça me parle énormément. C'est-à-dire qu'une langue, ce n'est pas juste apprendre deux, trois mots pour savoir se débrouiller. Non. Et ouais, c'est surtout savoir, tiens, mais... Il y a de l'espagnol, mais c'est quoi la culture qui est reliée à l'espagnol ? C'est quoi l'Espagne ? Donc ça rend les enfants curieux.

  • Speaker #1

    Et l'espagnol n'est pas que l'Espagne. On parle espagnol dans plus de 15 pays dans le monde. Même aux Etats-Unis, l'espagnol est la seconde langue la plus parlée. C'est même une langue officielle, je ne veux pas dire de bêtises, mais il me semble qu'en Californie, c'est une langue officielle. Et quand j'étais... En fait, je suis partie en Californie...

  • Speaker #0

    T'es jeune. Claire est très bien. Venue avec une canne.

  • Speaker #1

    Et pour apprendre l'anglais. Sauf que je pense que j'ai mal choisi ma destination parce que j'étais à Santa Barbara. Et tout est traduit. C'est-à-dire qu'on va prendre le bus, donc il parle en anglais, et ensuite en espagnol. Donc je n'étais pas perdue du tout.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est super intéressant. Tu ne savais pas du tout. Et ça me fait penser à quelque chose de très important. C'est de dire que si vous voulez rendre vos enfants curieux... L'apprentissage d'une langue, c'est peut-être une clé d'entrée qui est super chouette. Oui,

  • Speaker #1

    et ça peut être des dessins animés aussi. Je pense qu'il faut le faire assez jeune. Moi, avec ma fille, je n'y arrive pas. Elle n'écoute pas de dessin animé. Même si elle les connaît, elle ne va pas l'écouter en anglais. J'aimerais bien, mais non. Et d'où aussi l'idée de ce podcast bilingue, le fait que le français entraîne aussi l'histoire pour que l'enfant connaisse les personnages, s'accroche finalement aux personnages pour pouvoir se laisser emporter par la deuxième langue.

  • Speaker #0

    Claire, j'aimerais bien que tu nous racontes ton parcours. En prise de parole parce que tu nous as parlé de ton podcast, tu nous as dit que tu avais été aussi prof pendant dix ans, c'est ça ? C'est ça. Alors qu'est-ce qui t'a mené aujourd'hui et dans ton cursus à prendre la parole ? Alors on va peut-être commencer par comment ça se passait quand tu étais enfant. Tu viens d'où Claire ? Est-ce que tu peux nous parler un peu de toi ?

  • Speaker #1

    Alors moi je viens de pas très loin, donc là on est actuellement à Toulouse, précise. Et moi je viens du Lot, donc ce n'est pas très loin, d'un petit village. Quand j'étais petite à la maison, on ne parlait pas beaucoup. C'était pas... A l'origine, je ne suis pas fan en... Enfin, pas fan, mais pas à l'aise en communication, on va dire. Petite anecdote, je me souviens, quand j'étais au collège, j'ai toujours été super scolaire. C'est pour ça que j'ai été prof. Je me souviens que, par exemple, en cours d'anglais, j'adorais les langues. J'ai toujours adoré les langues et je voulais prendre la parole en anglais un jour. Et je ne connaissais pas grand monde parce que c'était la rentrée. Et là, je me suis sentie avoir les larmes qui montaient aux yeux tellement j'étais timide et tellement je n'étais pas habituée. En fait, il y avait cette partie de moi qui avait super envie de parler. et l'autre qui me disait mais non, on n'y va pas tu vas t'exposer devant tout le monde non, non, non, surtout pas ça et du coup j'ai parlé mais avec les larmes aux yeux alors que j'ai juste pris la parole j'ai juste une phrase en anglais j'étais assise à ma place, rien d'extraordinaire et tu étais en quelle classe ? j'étais en 6ème et j'ai encore ce souvenir, c'est vrai que quand je pense à la prise de parole j'ai ce souvenir de moi assise sur cette chaise qui a les larmes qui montent en secours d'anglais donc chez toi on ne parlait pas beaucoup ?

  • Speaker #0

    non En classe, c'était plutôt compliqué pour toi au début de t'exprimer. Et en dehors, dans la cour de l'école, avec tes amis, t'étais comment ?

  • Speaker #1

    On va dire que j'ai du mal à m'ouvrir. Je ne vais pas tisser des liens rapidement. Sur l'échelle de la sociabilité, je suis plus à 4 qu'à 8.

  • Speaker #0

    Et pourtant, et c'est ça que j'aime dans ce podcast, c'est que beaucoup de personnes que j'invite ont ce profil-là. Ce sont des personnes qui étaient timides ou introverties et qui avaient du mal, forcément, à s'exprimer en public et qui, aujourd'hui, dépassent cette peur. Et c'est ton cas aussi, et c'est hyper intéressant. D'ailleurs, est-ce que quand tu étais enfant, tu avais un modèle d'une personne qui parlait ou qui était charismatique et tu te disais, waouh, j'aimerais trop lui ressembler ? Est-ce que tu avais quelqu'un comme ça ?

  • Speaker #1

    Des modèles, non, mais c'est vrai que quand je voyais les présentateurs à la télé, par exemple, c'est vrai que ça me fascinait l'aisance. Et même les chanteurs en concert. Le fait, parce que mon présentateur, il est, j'ai envie de dire, il est presque statique, il s'exprime certes, mais pas, enfin, quand on voit un chanteur sur scène. qui a la gestuelle, qui a tout fait, il est vraiment emporté par ce qu'il fait, c'est vrai que c'est assez passionnant, c'est assez fascinant.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'il est à l'aise sur scène, il bouge.

  • Speaker #1

    Et pas juste devant dix personnes.

  • Speaker #0

    C'est aussi parce que c'est un travail qui est différent dans le sens où, comme tu dis, un présentateur, il va être plutôt assis, statique. Son corps, il est en jeu, mais pas autant qu'une personne qui est sur scène où vraiment tout son corps est là, on le voit. Et donc, dans un concert ou aussi au théâtre, ce sont des personnes qui communiquent entièrement aussi avec leur corps. Oui, complètement. Donc ça, ça te fascinait ? Oui.

  • Speaker #1

    Et le théâtre, je n'allais pas au théâtre quand j'étais petite. Mais c'est vrai que c'est passionnant aussi parce que tu vois les gens, ils sont dans leur truc et tu sais que j'aime aussi le théâtre d'impro pour ça. Parce que tu te dépasses, tu vas plus loin que ce qu'on peut penser de toi. Et finalement on a tous ce côté créatif.

  • Speaker #0

    qu'on a besoin d'exprimer aussi à travers la prise de parole ce que tu dis c'est génial parce que pour moi le théâtre d'impro c'est vraiment l'endroit où tu peux être très créatif sans avoir peur alors c'est vrai c'est facile à dire quand on n'y est pas bien sûr une fois que tu es un peu entraîné et c'est un peu la philosophie du théâtre d'impro c'est que tu peux pas te tromper c'est ça que je veux dire c'est bien sûr qu'on a peur mais ce que je veux dire c'est que on peut pas se tromper parce que on accepte Au théâtre d'impro, on accepte l'autre, on accepte les propositions. Il y a une des règles qui est fondamentale, c'est de dire oui. Quelqu'un qui te dit t'es un chat en fait tu deviens un chat. Et si toi tu lui dis on est à la montagne la personne est obligée d'accepter qu'on est à la montagne, sinon on ne peut pas créer d'histoire. Il y a un travail comme ça qui est hyper collaboratif en théâtre d'impro, qui permet d'être créatif sans avoir peur du jugement, en se disant ça va quand même être accepté Et ça c'est cool, et je trouve que pour l'affirmation de soi... ça vient vraiment nourrir quelque chose le théâtre d'impro, peut-être plus que le théâtre classique où on va travailler autre chose, on va travailler peut-être plus sur l'émotionnel, sur la psychologie du personnage, etc. En théâtre d'impro, on a quand même ce lâcher prise qui permet d'être créatif et de donner un peu de nous aussi sur scène.

  • Speaker #1

    Alors moi je trouve que le théâtre justement, comme tu dis, classique, et c'est vraiment différent parce que finalement tu vas apprendre ton texte, je dis pas que c'est facile, c'est pas ce que je dis, mais tu apprends ton texte et t'as une structure. T'arrives sur scène, tu dois vaincre la peur d'être sur scène devant les gens, mais quelque part t'es posé avec ton texte et que tu vas réciter, jouer, mettre en scène. Le théâtre d'impro tu sais pas ce que tu vas faire. C'est un doux titre. Et ce que je trouve difficile moi dans le théâtre d'impro, Pour le coup, ce n'est pas la prise de parole là. Peut-être parce que j'ai fait aussi un travail sur moi avant. C'est plus le positionnement. Savoir que tu n'es pas tout seul. donc comment où on met le curseur est-ce que je vais l'idée le binôme ou le trinôme en fonction ou est-ce que je vais me laisser porter et c'est là où moi c'est ce qui me coûte le plus alors pour être pour bien repositionner aussi les choses Claire a fait partie est

  • Speaker #0

    venue au premier atelier d'impro que j'ai donné en avril et c'était la première inscrite d'ailleurs une des premières inscrites donc c'était génial Et donc tu as pu venir en effet tester ce théâtre. Et qu'est-ce que tu en as pensé toi ? C'était comment pour toi ? Donc tu parles en effet de ce positionnement où tu m'avais même dit à un moment donné Ouais mais je ne sais pas, j'ai peur de prendre trop de place.

  • Speaker #1

    Moi ça c'est le problème de ma vie. Oui, pas envie de prendre trop de place et de laisser de la place aux autres. Mais en même temps, moi, tu me mets sur une scène, tu me dis voilà, il faut faire ça. Dans ma tête, il se passe plein de choses et j'ai envie de faire plein de trucs. Donc j'ai toujours plein d'idées. Je ne serai pas bloquée par l'idée. Mais voilà, je me dis mais quand même, tu n'es pas toute seule. Oui.

  • Speaker #0

    Et c'est aussi ça qui est intéressant, c'est que dans un groupe d'improvisation, il y a des personnes qui vont être les créatifs du groupe. D'autres personnes qui vont être ceux qui vont créer la structure. d'autres qui vont être plus dans l'émotion. Et c'est ça aussi, quand tu commences à jouer avec les mêmes personnes, ou dans certains moments, tu sais qu'il y en a qui n'ont pas d'idée dès le début. Et c'est souvent les mêmes. Moi, je ne sais pas, je te laisse avoir l'idée. Et c'est hyper rassurant de savoir que dans ton groupe, il y a quelqu'un, c'est le créatif, et il va pouvoir te proposer quelque chose. Donc, tu vois, au niveau de la place, à force, c'est aussi accepter, moi, je suis la créative, et j'aime bien avoir des propositions, parce que c'est facile pour moi. ok bah c'est cool, c'est chouette de t'avoir parce qu'il y en a en fait ils l'auront pas donc tu vois ce problème de place je pense que c'est un problème que je comprends tout à fait, c'est est-ce que je fais de l'ombre aux autres et là être aussi très empathique et de se dire moi j'ai mon moment mais les autres ils ont pas leur moment à eux etc et je trouve ça chouette d'avoir cette idée et en même temps je pense que c'est un truc un peu féminin d'ailleurs de pas vouloir trop te prendre de place sur une scène Et donc c'est important de la voir, mais pas qu'elle t'empêche d'être créative. Mais tu verras à force, puisque tu reviens. Merci de m'avoir appris la date d'ailleurs. Sur le prochain, peut-être qu'il y a d'autres choses qui vont s'ouvrir pour toi. Claire qui est timide, Claire qui a du mal en 6ème à apprendre la parole, qui a même les larmes aux yeux dans ce que tu nous disais, vraiment on sent que c'était assez compliqué. Quelques années plus tard, on la retrouve prof.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    devant une classe. Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Ben, du coup, j'étais en 6e, et c'est en 4e, c'est ma prof d'espagnol qui m'a donné envie d'être prof d'espagnol. Donc, tu vois, j'ai été... j'ai connu mon chemin assez vite. Alors, j'ai commencé par être surveillante. Donc, on dit... on dit plus ça, mais... J'ai commencé par être surveillante dans un collège et donc là je me suis confrontée finalement à la prise de parole. Oui. c'est plus que ça même, c'est de la prise de position, l'autorité, comme on dit, devant une classe. Et là, je... Alors, je suis petite, de taille, je précise, et du coup, je me suis dit... D'ailleurs, il y a une fois, pour notre anecdote, la dame du CDI qui m'a prise pour une élève. Ah oui. Voilà, donc niveau autorité, j'étais un peu moins de 10 000. Et j'avais beaucoup tendance à crier. Et vraiment, c'est comme ça que j'imposais mon autorité, c'était comme ça, mais je criais. Un jour, la CPE m'a expliqué que ça sert pas toujours à trop se crier, donc elle m'a expliqué un petit peu comment faire, poser le cadre et tout. Et au fil des années, en étant surveillante, en étant prof, je criais beaucoup moins. Et donc j'ai appris vraiment assez rapidement au fil des années que c'était pas la solution. Même si pour moi, ça me paraissait évident. Moi, si on me crie dessus, j'ai peur, donc je m'arrête. Mais ça ne marche pas sur tout le monde. Et le fait de devoir s'exprimer, ça permet aussi ça que ça permet, mais on doit écouter l'autre. Comment l'autre ressent les choses. Donc j'ai commencé un travail sur, déjà, qu'est-ce que c'est un enfant ? C'est un peu la base, mais on ne nous l'apprend pas à l'école, même à l'école de prof. qu'est-ce que c'est un enfant, comment ça fonctionne, de quoi ça a besoin. Donc ça a besoin de cadres, donc comment on fait. Et j'ai appris au fil des années à poser un cadre, tout simplement, à expliquer les choses. Et un enfant qui a un cadre, on lui dit, voilà, aujourd'hui c'est ça, ça, ça, on va faire ça comme ça, ben ça se passe bien. Et j'ai travaillé en Seine-Saint-Denis dans des REP+, donc des collèges en zone d'éducation prioritaire. Et ça a fonctionné, mes dernières années de professora, je n'avais pas de problème de bazar dans mes classes, même dans des zones sensibles. et sans crier.

  • Speaker #0

    Et parce que ça s'apprend, c'est ce que tu dis aussi. C'est que ça n'a rien d'intuitif de se retrouver devant des dizaines d'élèves et de devoir poser une parole qui doit être écoutée. C'est quelque chose qui s'apprend, et c'est super que tu le dises, parce qu'encore une fois, on a l'impression que ce sont des choses qui sont soit innées, etc. Non, non, non, il y a des techniques, il y a aussi une compréhension de l'autre. Qui est-ce que j'ai en face de moi ? Comment il fonctionne pour que finalement ma parole soit bien reçue ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Et finalement quand on prend la parole, bon après il y a plein de contexte, mais finalement on apporte quelque chose à l'autre. De l'apprentissage, une connaissance, un témoignage. Et c'est ce que, ben moi c'est ce qui m'a énormément apporté dans le podcast, le fait de donner la parole à quelqu'un. cette parole va apporter quelque chose. Et moi, c'est dans les témoignages, c'est dans les témoignages où j'ai appris, où je suis tombée amoureuse finalement du monde du podcast, parce que c'était une période où je n'allais pas bien, enfin bon, post-partum, plein de changements, j'étais vraiment pas bien. Et un jour, j'ai écouté un podcast, j'en écoutais pas mal, un témoignage, un podcast sur la maternité. Et là, quelqu'un qui racontait un petit peu ce que je vivais. Et je me suis dit tout simplement, je ne suis pas toute seule. Je ne suis pas toute seule, ça existe. Et ça va bien se passer. Et petit à petit, j'ai réussi à remonter un petit peu les échelons et du coup je suis intéressée au podcast, à d'autres témoignages, à écouter d'autres personnes, à comprendre ce qui s'était passé pour eux et comment ils avaient fait pour s'en sortir. Et cette parole de prise de parole a été super importante. Et moi c'est tout ce que je vois dans le podcast, c'est prêter sa voix quelque part pour témoigner. Alors qu'il y a quelques années... Je ne viens pas d'un endroit où on parle beaucoup de soi. Je n'ai jamais vraiment beaucoup parlé de moi. Et je sais maintenant que finalement, parler de soi, ça peut apporter des choses aux autres. Sans se plaindre, sans en faire tout un... Mais juste, voilà, ça c'est mon expérience. Tu prends ou pas, mais ça peut te servir. Tu prends ce que tu veux et tu...

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, moi, ça résonne énormément. puisque moi ce que je pense et ce que j'ai vu aussi je suis sophrologue et j'ai travaillé avec des groupes en sophrologie et en fait on se rend compte que l'individuel est universel c'est à dire qu'une personne qui va poser sa parole sur un thème quel qu'il soit, ça vient forcément rebondir de manière puissante ou pas forcément puissante mais ça vient rebondir quand même chez l'autre et ça vient chercher quelque chose aussi chez les autres. Donc c'est super important ce que tu dis. Et d'après ce que j'entends, c'est vraiment ce côté témoignage qui t'anime. Et d'ailleurs, ça se voit parce que vous ne la voyez pas, Claire, mais quand elle nous en parle, il y a ses mains qui boullent, elle est là un peu à l'italienne, comme ça, il y a ce truc qui l'anime, du témoignage, et c'est super chouette. Mais aujourd'hui, tu ne fais plus forcément de témoignages dans ton podcast.

  • Speaker #1

    Non, parce que j'ai pris dans le parti de... de prêter ma voix pour les enfants justement, pour les ouvrir à cette culture linguistique et hispanique surtout.

  • Speaker #0

    Non là ce qui est intéressant c'est un peu comme si tu étais encore dans une autre échelon, pour reprendre ce que tu disais tout à l'heure, où tu oses enfin parler toi un peu plus, t'ouvrir un peu plus, c'est-à-dire que tu vas plus te servir de la parole des autres, mais te mettre un peu plus en avant. M'exposer. T'exposer, ouais, ouais, ouais, c'est clair. Et c'est comment pour toi, derrière de t'exposer, tu te dis que t'as pas l'habitude de le faire, et puis tu le fais, plus c'est facile ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Alors, facile, non. Mais, en fait, c'est comme si, quand je m'exposais, il y avait plein de filtres qui se posaient devant moi. Au début, il y en a, je sais pas, des dizaines, et petit à petit, il y en a moins. Mais il y en a toujours, et en même temps... Je ne pense pas qu'il y ait des gens pour qui il n'y en ait pas. Tout est une question de dosage, comme beaucoup de choses. C'est important aussi de se poser des questions. Si on va franco dans les choses, c'est compliqué. Mais il y en a de moins en moins. Par exemple, faire un réel sur Instagram, pour moi, ça a été une grande étape. Je peux le mettre au présent, c'est une grande étape. Mais ce n'est pas la même qu'au début. Je l'ai fait plusieurs fois. ça va, j'ai survécu, et la Terre continue de tourner.

  • Speaker #0

    Mais ce que tu dis, c'est ça, c'est que des fois, déjà, des fois, on se fait un monde de quelque chose, et au final, quand on la fait, on se dit,

  • Speaker #1

    ah,

  • Speaker #0

    bon, c'est ça. Mais je pense que c'est hyper important quand même dans les étapes parce que ce que j'aime dans ce podcast, c'est d'entendre des voix qui montrent à quel point rien n'est gravé dans le marbre. Et ça, c'est un truc que je dis dans chaque épisode, donc j'aime bien le redire, mais c'est vrai. C'est-à-dire que les choses, elles s'apprennent. Les choses, elles deviennent plus faciles, même si c'est pas facile. Elles deviennent plus faciles au fil du temps en se confrontant aux choses. Et la prise de parole en public, c'est pareil. Et l'exposition, c'est pareil. Des fois, les personnes, on se dit Waouh, mais regarde, elle a l'air hyper à l'aise et tout ! Mais parce que peut-être qu'elle la fait plus souvent. Et moi, personnellement, il y a des choses... Parler de moi, c'est un truc... Vraiment, parler de ma vie privée, de moi, c'est un truc que je ne fais pas parce que je ne suis pas forcément à l'aise. Et je ne pense pas que ça apporte une plus-value non plus à l'histoire. Mais je pense qu'il y a des parts de moi sur des témoignages qui pourraient en effet apporter des choses intéressantes. Mais c'est aussi savoir où on en est. Tiens, moi, je me positionne comment par rapport à ça ? Et... Moi, par exemple, par les deux mois, il y a deux, trois ans, même avec des groupes... proche, c'était compliqué. Aujourd'hui, c'est un petit peu plus facile parce que je me rends compte qu'au final, je suis bien acceptée, etc. Mais tout ça, c'est un cheminement. Donc, c'est super chouette que tu le dises aussi. C'est avec le temps. Et je pense que le temps, on n'y prête pas assez attention aujourd'hui. On veut que ça aille vite. On a l'impression que...

  • Speaker #1

    Ah ben, de plus en plus.

  • Speaker #0

    Ben ouais, c'est ça, tu vois. Alors qu'en fait, non, les choses prennent du temps et l'affirmation de soi, ben, ça prend du temps. Ça serait bien que ça prenne moins de temps, mais ça peut prendre du temps.

  • Speaker #1

    Et le fait qu'on ait d'écouter des témoignages, on se rend bien compte qu'il n'y a pas de règles. Enfin tout est possible, c'est un peu vaste, mais tout le monde est comme il est, on est tous uniques et en même temps on vit aussi tous des choses qui sont équivalentes, ce ne sont pas les mêmes, mais sensiblement équivalentes et on peut s'apporter les uns les autres. Mais pour ça, il faut le dire, enfin moi c'est vrai que quand j'allais mal... J'en ai pas parlé à grand monde et forcement, je pense être quelqu'un de très souriant, je pense pas qu'on me croise dans la rue, ça se voyait, même quelqu'un qui me connaît. Mais du coup j'ai réussi comme ça parce que des gens ont expliqué leurs choses, leur histoire, leurs sentiments, que j'ai pu me retrouver et me dire ok c'est ça et en sortir.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça aussi tout à l'heure qu'on parlait un peu des modèles et je te demandais, tiens, est-ce que tu as eu des modèles ? Parce qu'un modèle, ça peut être quelqu'un de connu comme ça peut être quelqu'un d'anonyme qui est juste venu témoigner de quelque chose. Et je pense que c'est important d'avoir des modèles et on peut en avoir plein de modèles pour toutes compétences. On peut avoir un modèle parce que ces modèles, ils nous servent aussi, nous, à savoir où est-ce qu'on en est et à savoir aussi vers quoi on veut aller. Et toi, dans ces témoignages que tu as entendus lors de ton post-partum, c'est aussi quelque part... des modèles qui nous façonnent et c'est intéressant d'être de s'ouvrir aussi aux choses et de se dire tiens en fait ça c'est possible si lui il l'a fait, ben moi peut-être que je peux le faire aussi si lui il l'a vécu, ben peut-être que moi je vais pouvoir le vivre et que ça va aller et le podcast permet ça oui je trouve qu'il y a tellement de plateformes aujourd'hui qui existent qu'on peut vraiment se retrouver dans quelque chose et toi dans le podcast que tu fais sur le podcast Bilingue C'est aussi ça, c'est dire, ah tiens, il y a un podcast pour les enfants bilingues qui existe, ça va peut-être donner à quelqu'un envie de faire quelque chose là-dedans, et tu vas devenir le modèle aussi de quelqu'un, et c'est ça qui est génial.

  • Speaker #1

    Et on parle de modèle, donc je reviens sur le modèle. Finalement, je me rends compte, en parlant avec toi, que ma prof d'espagnol de 4e a été un modèle. Parce que je ne sais pas ce qui m'a plu en elle, finalement. C'est peut-être le fait que c'était une prof. C'est peut-être le fait... Il y a l'espagnol, certes. C'est la langue qui m'a plu. Parce que je précise que cette prof d'espagnol était aussi ma prof de français. J'étais dans un tellement petit collège.

  • Speaker #0

    Les profs de musique.

  • Speaker #1

    mon prof de maths était aussi mon prof de physique vraiment un tout petit collège mais il y a aussi ça ce côté transmission vraiment c'est le fait de connaître de transmettre qui me plaît c'est ce que je retrouve c'est ce que j'ai retrouvé pendant 10 ans dans l'enseignement c'est ce que je retrouve aujourd'hui dans le podcast ce côté transmission moi ça me parle beaucoup ce que tu dis parce que la transmission moi c'est aussi un truc que

  • Speaker #0

    C'est une des valeurs, tu vois, un truc qui est hyper important pour moi. Je pense que je peux transmettre même des choses qui ne m'intéressent pas trop. Je pourrais les transmettre assez facilement parce que j'aime tellement faire apprendre des choses aux gens en disant Ah, moi, j'ai appris un truc. Tiens, j'ai trop envie que tu le saches, tu vois, ce truc. Et d'avoir un modèle d'une manière de faire réelle, apparemment, c'est plus sa manière d'être et de faire que finalement le contenu. Peut-être qu'il t'a... Peut-être, je ne sais pas. Et je trouve ça génial.

  • Speaker #1

    On n'y avait jamais réfléchi jusqu'à...

  • Speaker #0

    Mais on est là pour vous y acclare. On réfléchit à des trucs auxquels on n'avait jamais réfléchi. C'est ça. Et donc, aujourd'hui, tu as un podcast. Un podcast qui... L'essence même d'un podcast, c'est de parler dans un micro. Est-ce que tu avais déjà parlé dans un micro avant ça ?

  • Speaker #1

    Avant mes podcasts... Non, je n'ai pas de souvenirs. Non, j'avais parlé en public, quand j'étais prof, certes, mais aussi devant des parents, dans des réunions, mais dans un micro, non.

  • Speaker #0

    Et comment tu te prépares alors à parler dans ton micro ? Est-ce que c'est toujours le même rituel ou est-ce que tu lâches pas en vrai ?

  • Speaker #1

    Non, ça va dépendre de mon humeur. Il y a des fois, il faut que je le fasse parce que c'est le timing pour le faire et je ne suis pas prête. Alors des fois, j'écoute de la musique. Je m'en prends, j'écoute deux, trois musiques. Des fois, je chante aussi, ça prépare ma voix. Oui, c'est ça. Oui, c'est ça. Et sinon, non, j'ai pas de rituel à part faire le test du micro, boire et me concentrer.

  • Speaker #0

    Et c'est comment pour toi, quand tu te retrouves face à ton micro, tu imagines les auditeurs ? Il y a un truc qui vient t'animer là ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je raconte des histoires, donc je suis dans l'histoire. Vraiment, je suis avec les personnages. Là, je viens de faire une série qui s'appelle Boses, qui veut dire les voix en espagnol. où je racontais l'histoire de femmes hispanophones, donc espagnoles et hispano-américaines. Et c'était passionnant parce que déjà j'en ai appris plus que ce que je savais sur ces femmes. Mais du coup je me projetais vraiment dans la vie de ces femmes et pensais quel impact elles avaient eu, qu'est-ce que j'avais envie de dire qu'elles avaient fait qui est important, et qu'il fallait que les jeunes filles d'aujourd'hui, et les jeunes garçons, mais surtout les jeunes filles retiennent qu'est-ce qui était vraiment important moi je pense à Frida Kahlo que tout le monde connait et que j'adore cette résilience la résilience de cette femme ce qu'elle a vécu et cette force qu'elle a trouvé dans sa douleur pour faire ce que l'on connait aujourd'hui c'est juste extraordinaire et c'est ce que j'ai essayé de transmettre aussi à travers ces histoires donc quand je parle au micro je suis dans l'histoire. Et je suis presque addict maintenant au micro. Là, j'ai fait une pause de deux semaines du podcast, le temps de préparer l'histoire et de faire d'autres choses.

  • Speaker #0

    ça me manquait tu vois ce petit moment oui le petit moment où je parle et ça me manquait c'est super chouette parce que il y a quelque chose vraiment ici qui vient te qui

  • Speaker #1

    vient t'animer il y a un truc, encore une fois c'est les mains tes mains qui parlent ton corps qui investit là dedans et comment tu choisis tes histoires

  • Speaker #0

    Comment je choisis mes histoires ? Cette série Bosses, c'était vraiment quelque chose qui me tenait à cœur. Vraiment, que j'avais réfléchi depuis longtemps. C'est ce que j'aurais aimé faire pour mes élèves, finalement, quand j'étais prof. Ils l'auront peut-être aussi, mais différemment. La première série que j'ai réalisée, donc Julie et Lola à Madrid,

  • Speaker #1

    En fait,

  • Speaker #0

    c'est venu... Je ne sais pas, c'est venu... Je voulais un endroit. Madrid, parce que j'y ai vécu un an. Des prénoms, Julie et Lola. Julie, parce qu'il y avait le J, donc je voulais travailler la rota, le julia. Lola, parce que c'est typique espagnol. Et vraiment, l'histoire est venue assez naturellement, assez vite.

  • Speaker #1

    Donc, c'est toi qui écris tes histoires. Oui, et c'est ça qui est encore plus beau. C'est que là, tu es dans... Je ne sais pas si ça... Est-ce que tu es vraiment dans un processus de création ? Oui, c'est ton... une histoire à toi, et j'entends quelque chose, et peut-être que je me trompe, mais quand tu dis tiens, c'est quelque chose que j'aurais aimé donner à mes élèves quand j'étais professeure d'espagnol, peut-être un truc où, quand t'étais prof, bah t'es dans une sorte de carcan, il faut faire ça, il faut faire ça, bon, t'as pas trop de choix. Alors que là, aujourd'hui, avec ton micro, tu fais ce que tu veux. Et là, il y a une sorte de liberté à te dire, mais là, je raconte les histoires qui me touchent de la manière Ah oui,

  • Speaker #0

    j'ai pas de programme, j'ai pas de directrice. C'est moi qui dis, je ne mets que ça d'espagnol, après j'en mettrai plus. C'est moi qui choisis les mots, le rythme, je choisis tout en fait.

  • Speaker #1

    Et aussi, je voulais te demander, beaucoup de personnes n'aiment pas leur voix. Dès qu'elles s'entendent, alors moi j'en vois beaucoup en formation, parfois je les enregistre, elles me disent, ah mais je ne supporte pas ma voix, etc. Elles ont du mal à s'écouter. Toi, quel est le rapport que tu as avec ta voix ?

  • Speaker #0

    Alors, il a beaucoup évolué, mais les premiers temps, les premières fois où je me suis enregistrée, parce que j'avais avant un autre podcast d'interview, quand je travaillais dans l'immobilier, c'était difficile. Quand je faisais le montage, c'était difficile de m'entendre. Je me suis habituée. Bon, maintenant, il n'y a que moi qui parle du podcast. Je me suis vraiment habituée et ça ne me dérange plus de m'entendre. Par contre... Mes enfants des fois demandent à écouter mes histoires.

  • Speaker #1

    Cool. Ouais.

  • Speaker #0

    Ça me fatigue un peu de m'entendre dans un contexte chez moi, mais parce que c'est moi. Et après, du coup, je me suis posé la question. Pourquoi je n'ai pas envie de rester dans sa chambre s'il écoute mon histoire ? Du coup, peut-être parce qu'encore je ne suis pas super à l'aise. Est-ce que c'est un syndrome de l'imposteur ? Parce que je pourrais lui mettre un autre podcast qui a plus de je ne sais pas quoi. Du coup, voilà. Je sais pas pourquoi, parce que ma voix, j'ai travaillé dessus et ça va. Mais au début, oui, c'était difficile. Et là, je sais pas pourquoi, j'ai envie de changer de pièce.

  • Speaker #1

    Je voulais faire la psychologie de comptoir. Est-ce que ? Est-ce que c'est parce que tu te dis, tiens, ils me mettent sur la même place qu'une podcasteuse qui serait plus connue, qui serait plus renommée, etc. Et te dire, mais en fait...

  • Speaker #0

    Ou peut-être que j'ai juste peur qu'ils me disent, non mais c'est bon, arrête, c'est nul. Tu vois, c'est peut-être juste ça.

  • Speaker #1

    Ah oui, qui te disent, mais non, c'est pas vrai. Ok, oui, oui, oui, complètement. D'accord. Donc le travail sur la voix, il est super important parce que... Comme vous le savez, sûrement, la voix que l'on entend quand on parle, ce n'est pas notre voix réelle, mais elle n'est pas écoutée depuis l'extérieur. On l'écoute depuis l'intérieur de nous, donc elle est forcément modifiée. Et c'est vrai que quand on s'entend sur un répondeur, quand on s'entend sur les vocaux, aujourd'hui on fait plein de vocaux sur WhatsApp ou Instagram, on se dit mais waouh, mais je ne me reconnais pas. Et c'est aussi une habitude. C'est aussi une habitude, plus on va s'écouter, plus on va aussi reconnaître, se reconnaître. dans sa voix après parfois on a la voix qui est un petit peu au perché on a la voix qui n'est pas forcément posée et ça c'est un travail que l'on fait ça s'apprend de poser sa voix moi des fois sur certains podcasts je sens quand ma voix elle est au perché parce que je suis toute excitée je pense à parler un peu comme ça alors que des fois j'arrive avec ma voix un peu plus posée donc c'est quelque chose qui se travaille et ça il faut aussi le savoir il y a des petites techniques pour apprendre à poser sa voix la respiration et oui

  • Speaker #0

    la respiration au tout début quand j'écrivais mes histoires et que je les enregistrais je m'y reprenais plusieurs fois parce que je stressais alors que je sais qu'il n'y a aucun enjeu mais je stressais et ça s'entendait dans ma respiration même le premier podcast là ça s'entend peut-être aussi mais quand on fait des pauses qu'on reprend la respiration avant de parler ça s'entendait vachement du coup j'ai fait un montage du tout coupé Mais c'était...

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que la voix, elle est liée à la respiration. Si on parle, c'est parce qu'on respire. Oui. Et à un moment donné, si notre respiration, elle n'est pas bonne, et moi, ce que je propose souvent, c'est de faire des respirations ventrales, c'est vraiment, ça va vraiment vous permettre de bien poser votre voix et de ne pas être en apnée, de ne pas avoir cette respiration un peu haute, où on a déjà commencé, on a dit le premier mot, déjà, on n'a plus d'air, parce qu'on n'a pas bien respiré. Et c'est marrant que tu le dises, j'ai fait un post tout à l'heure sur LinkedIn où j'ai expliqué un peu comment respirer, mais vraiment c'est fondamental. J'ai des personnes, je leur dis, en accompagnement individuel souvent, je leur dis mais respire avant de parler. Parce qu'elles sont déjà parties, leur voix elle n'est plus là. Leur corps il est là, leur voix elle n'est pas là. Donc respire et après tu commences. Et ça permet de jouer aussi sur le stress.

  • Speaker #0

    Mais c'est comme des fois on a envie d'y aller parce qu'on se dit plutôt j'y vais, plutôt c'est fini. Mais non parce qu'il faut tenir sur la longueur.

  • Speaker #1

    Et oui, après il faut tenir.

  • Speaker #0

    L'autre jour j'ai fait un... Un pitch, dans un événement, j'ai présenté dans mon podcast et devant d'autres podcasteurs. Donc du coup, j'étais en stress un peu, du syndrome peut-être de l'imposteur, de me dire mais qu'est-ce que je fais là ? Alors je l'avais préparé, j'avais mon truc et tout. Et en fait, le fait de l'avoir préparé, je sais pas si ça m'a servi ou desservi. Mon podcast, je le connais, je sais ce que j'ai envie de dire dessus. Et de me retrouver devant tous ces podcasteurs et me dire Mais qu'est-ce que c'est ?

  • Speaker #1

    Et comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Ça va, j'étais très stressée parce que seule devant un micro c'est facile, mais devant des gens qui te regardent c'est moins facile. Mais ça va, j'ai dit ce que j'avais à dire, j'ai été vite. Je pense que c'est mon défaut, de ne pas prendre le temps d'expliquer les choses, de se poser, d'accepter le silence, d'accepter le blanc.

  • Speaker #1

    C'est pas grave,

  • Speaker #0

    il y a un blanc, c'est pas grave, ça permet de prendre la respiration, on peut sourire, on peut faire plein de choses.

  • Speaker #1

    et de recommencer mais c'est pas évident parce que ça s'apprend encore une fois l'exercice de je suis toute seule devant mon micro face à mon ordinateur et je suis devant 20 personnes avec un micro c'est un exercice qui est totalement différent surtout quand tu es devant des personnes qui font le même métier que toi ou tu peux avoir ce petit syndrome en te disant non mais qu'est-ce que je fais là ils sont beaucoup plus forts que moi j'en suis sûre alors que pas du tout mais tu te racontes plein plein de choses Et c'est intéressant que tu le dises parce qu'encore une fois, c'est des exercices qui sont totalement différents. Mais plus tu vas le faire ça aussi, et plus ce sera facile. Parce que c'est une compétence. Donc ça, ça prend. Et il faut toujours aussi se dire que notre corps, il n'a pas envie qu'on soit là. Parce que quand tu es toute seule face à un public, la première chose qu'il se dit, c'est Waouh, mais qu'est-ce que je fais là en fait ? C'est une petite zone de constance.

  • Speaker #0

    Et lui, il ne veut pas.

  • Speaker #1

    Et non, il ne veut pas. Et lui, il se sent en danger. Donc clairement, il va nous envoyer. plein plein plein de signes d'alarme pour partir sauf qu'on peut pas on peut pas partir et donc là c'est pas forcément adapté comme signaux mais c'est important de le savoir et de se dire que c'est normal de ressentir du stress parce que notre corps il a envie qu'on que ça s'arrête et ça nous avec des exercices de respiration de visualisation d'autres exercices sur la confiance etc qui vont permettre à notre corps de se calmer un peu plus rapidement mais après c'est de la gestion du stress parce que le stress

  • Speaker #0

    Je pense que c'est important de l'avoir parce que c'est ce qui va donner un cadrage, il va nous dire attention, il ne faut pas faire ça, ça, mais il faut savoir le gérer et se dire ok, tout va bien. Ça me fait mal. Quand je préparais l'agrégation et que je devais faire des oraux, donc là on fait un oral devant des personnes quand même de haut niveau et qui te jugent. Mais je sais que ça m'est arrivé de ne plus trouver mes mots en espagnol ou de… mal les prononcer. Alors que tu parles avec quelqu'un, tes mots, tu les prononces très bien. Mais tu es devant quelqu'un qui va te juger,

  • Speaker #1

    du coup,

  • Speaker #0

    c'est une perte de moyens. Si tu n'arrives pas à te dire Ok, tout va bien, tu connais ton sujet tu perds les moyens et ça ne se passe pas très bien.

  • Speaker #1

    Et oui. Mais après, ça se... Ça s'apprend. Mais aussi, des fois, on a beau avoir tout fait pour que ça se passe bien, ce jour-là, on n'y arrive pas. Parce que peut-être qu'on a mal dormi, peut-être parce que le stress est trop grand, peut-être parce qu'il y a une personne dans le jury, on se dit Oh là là, je ne pensais pas qu'elle serait là, et en fait elle y est ! C'était pas prévu. Et donc, oui, il y a de l'imprévu qui peut venir aussi augmenter le stress. Mais ce que je dis quand même souvent, c'est que plus on est préparé, mieux ça va se passer. Si on se dit, j'y vais au talent. Alors, certaines personnes, ça peut réussir, mais on se crée parfois aussi du stress supplémentaire. C'est quand même mieux de le préparer. Mais en effet, on ne sait jamais vraiment ce qui peut se passer. Maintenant on va passer aux questions traditionnelles du podcast, à part si tu avais quelque chose à rajouter. C'est bon pour moi. C'est bon pour toi ? Oui. Alors Claire, j'aimerais savoir quel est ton meilleur souvenir ou ton pire souvenir, tu commences par celui que tu veux, en prise de parole en public.

  • Speaker #0

    Alors mon meilleur souvenir sans hésitation, c'est mes prises de parole vraiment derrière le micro. C'est là où je suis le plus à l'aise parce que… Déjà, ce que je dis, c'est moi qui le crée. Donc, je n'ai pas de pression. Je ne ressens pas la pression comme le pitch dont je te parlais, que j'ai fait il y a deux mois, où tu es devant les gens. Alors, ce n'est pas le pire, parce que c'était vraiment le stress qui est monté et que je l'ai géré, mais s'il n'avait pas été là, ça aurait été mieux. Mais voilà, vraiment, quand tu es... Cette relation au micro et au fait que ce que tu transmets, c'est que ta voix. Donc en fait, oui, ce que tu transmets, c'est que le message. Il n'y a pas tout le visuel, si on peut dire ça comme ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est que ta voix. Et après, les personnes, elles s'imaginent des choses. Tiens, à quoi est-ce qu'elles ressemblent, etc. Mais il y a quelque chose, c'est très pur, je trouve, le podcast, dans le sens où tout va passer par des vibrations, et par les vibrations de la voix.

Description

Bonjour à tous !


Dans cet épisode je reçois Claire, créatrice du Podcast "Une histoire deux langues". Son podcast vous entraîne dans un monde mystérieux, au-delà des frontières linguistiques.


Au micro elle nous parle de son parcours, et de ce qui l'a poussé à devenir podcasteuse. Car plus jeune, la prise de parole en public ce n'était pas vraiment son dada.


Alors comment s'est-elle lancée ? Qu'est-ce qui lui plaît dans le podcast ? Quel rapport a-t-elle à sa voix ?


Vous saurez tout à la fin de l'épisode ;)


Pour écouter Une histoire deux langues : Une histoire deux langues | Ausha


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast Arrête de rougir, le podcast qui t'aide à prendre la parole en public en toute sérénité. Ici c'est Mathilde et dans la vie, j'accompagne les professionnels à prendre confiance en eux et en leurs paroles grâce à des techniques oratoires et de gestion du stress. Dans ce podcast, tu trouveras des conseils et des témoignages qui t'aideront à prendre confiance en toi et en ta parole et à ne plus te sentir seul face à ta peur. Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui, je reçois Claire. Claire, elle est podcasteuse. Elle a créé un podcast sur la langue espagnole, un podcast destiné aux enfants. Pendant cet épisode, elle va nous raconter son parcours en prise de parole en public, un parcours pas forcément évident et elle va nous raconter comment elle a... dépasser ses blocages, surmonter sa timidité pour aujourd'hui prendre énormément de plaisir à parler derrière son micro. Je vous laisse en compagnie de Claire et de moi-même et je vous souhaite un excellent épisode. A tout à l'heure ! Bonjour Claire ! En plus je commence toujours mes podcasts à mordre de rire. Bonjour Claire !

  • Speaker #1

    Bonjour Mathilde !

  • Speaker #0

    Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Ça va bien merci,

  • Speaker #0

    et toi ? Bah ouais super, ça fait une heure qu'on discute en deux !

  • Speaker #1

    On aura tout dit et vous n'avez rien entendu !

  • Speaker #0

    On était en train de se dire est-ce que cet épisode va vraiment commencer ? Oui, ça commence avec Claire qui va témoigner de son expérience en prise de parole en public. Je suis ravie de t'avoir avec moi.

  • Speaker #1

    Moi aussi, merci pour l'invitation sur ce podcast.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Donc on se connaît depuis quelques mois maintenant.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    On est aux Mâmes Preneurs toutes les deux, on s'est connues là-bas. Et Claire, pourquoi je l'ai invitée aujourd'hui ? Parce que tu as une bonne question. Pourquoi ? Parce que tu as un podcast ? Tout à fait. Tu peux nous en parler un petit peu ? Alors,

  • Speaker #1

    ce podcast s'appelle Une histoire de langue. C'est un podcast bilingue, français-espagnol pour les enfants. Donc, on y raconte des histoires dans les deux langues, d'où le ton bilingue. De façon assez progressive. Donc, le principe, c'est que le premier épisode, il y ait maximum de français pour installer la confiance, pour que l'enfant se sente en sécurité, entre guillemets. Et petit à petit, l'espagnol arrive et comme ça, il comprend le contexte et il s'apprivoise avec la langue. Et apprivoise la langue, plutôt.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'a donné envie de lancer ce podcast ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je trouve qu'en France, notre système d'apprentissage des langues est très, très, très, très, très mauvais. Et petit à petit, donc c'est surtout en ayant mes enfants, je me suis beaucoup intéressée au fonctionnement du cerveau. Et on se rend compte que c'est pas quand on arrive en sixième que notre cerveau est le plus adapté, le plus adapté pour acquérir les langues. Je rassure tout le monde, on peut apprendre des langues tout au long de sa vie. Mais pas de la même façon. Et quand les enfants sont petits, ce sont de véritables éponges. En fait, petit à petit, c'est comme si on semait des graines tout au long de la vie. Plus on leur en donne, plus ils vont l'utiliser. Tout de suite ou non, mais c'est pas grave. Il faut donner, donner, donner. Et ça c'est vrai que je l'ai aussi appris quand j'étais prof. Quand j'étais jeune prof, j'avais pour habitude de cadrer beaucoup. Donc voilà, à la fin de la séquence, tu dois savoir faire ça. Donc je te donne ce vocabulaire. Pas plus, surtout pas plus. Et en fait, non. je donne ce qu'il faut, certes, mais si on me demande, il faut ouvrir les vannes. Parce qu'ils vont prendre des choses, on est tous différents. Donc on va forcément acquérir des choses différentes chacun. Et il ne faut pas mettre de limites. D'où l'idée de commencer jeune. Le podcast est bilingue. Il n'a pas pour vocation, au bout de trois épisodes, à rendre l'enfant bilingue, bien sûr. Mais vraiment, de le sensibiliser. Et également, être sensibilisée aux langues, c'est aussi être sensibilisée à la culture qui va avec. Et donc, d'ouvrir les yeux et d'ouvrir les portes sur d'autres mondes.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant parce que, en effet, moi j'ai aussi la sensation, quand j'étais professeure des écoles... On me demandait d'animer des cours d'anglais parce qu'en CM2, même avant, même dès le CP, on apprend l'anglais. Sauf que moi, je n'ai jamais été formée à l'anglais. Et on demande à des professeurs de former des élèves à l'anglais alors qu'on n'a pas forcément l'accent, alors qu'on ne sait pas forcément comment s'y prendre, etc. Donc oui, il y a des vraies lacunes au niveau linguistique de l'apprentissage des langues dans le milieu scolaire, je dirais, qui a quand même tendance à s'améliorer, j'ai l'impression. Au fil des ans, mais je pense qu'en effet, ton podcast, il est d'utilité publique. En plus, moi, j'adore l'espagnol. Donc, c'est vraiment génial. Et ce que tu dis sur l'ouverture à la culture, c'est hyper important. Et ça me parle énormément. C'est-à-dire qu'une langue, ce n'est pas juste apprendre deux, trois mots pour savoir se débrouiller. Non. Et ouais, c'est surtout savoir, tiens, mais... Il y a de l'espagnol, mais c'est quoi la culture qui est reliée à l'espagnol ? C'est quoi l'Espagne ? Donc ça rend les enfants curieux.

  • Speaker #1

    Et l'espagnol n'est pas que l'Espagne. On parle espagnol dans plus de 15 pays dans le monde. Même aux Etats-Unis, l'espagnol est la seconde langue la plus parlée. C'est même une langue officielle, je ne veux pas dire de bêtises, mais il me semble qu'en Californie, c'est une langue officielle. Et quand j'étais... En fait, je suis partie en Californie...

  • Speaker #0

    T'es jeune. Claire est très bien. Venue avec une canne.

  • Speaker #1

    Et pour apprendre l'anglais. Sauf que je pense que j'ai mal choisi ma destination parce que j'étais à Santa Barbara. Et tout est traduit. C'est-à-dire qu'on va prendre le bus, donc il parle en anglais, et ensuite en espagnol. Donc je n'étais pas perdue du tout.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est super intéressant. Tu ne savais pas du tout. Et ça me fait penser à quelque chose de très important. C'est de dire que si vous voulez rendre vos enfants curieux... L'apprentissage d'une langue, c'est peut-être une clé d'entrée qui est super chouette. Oui,

  • Speaker #1

    et ça peut être des dessins animés aussi. Je pense qu'il faut le faire assez jeune. Moi, avec ma fille, je n'y arrive pas. Elle n'écoute pas de dessin animé. Même si elle les connaît, elle ne va pas l'écouter en anglais. J'aimerais bien, mais non. Et d'où aussi l'idée de ce podcast bilingue, le fait que le français entraîne aussi l'histoire pour que l'enfant connaisse les personnages, s'accroche finalement aux personnages pour pouvoir se laisser emporter par la deuxième langue.

  • Speaker #0

    Claire, j'aimerais bien que tu nous racontes ton parcours. En prise de parole parce que tu nous as parlé de ton podcast, tu nous as dit que tu avais été aussi prof pendant dix ans, c'est ça ? C'est ça. Alors qu'est-ce qui t'a mené aujourd'hui et dans ton cursus à prendre la parole ? Alors on va peut-être commencer par comment ça se passait quand tu étais enfant. Tu viens d'où Claire ? Est-ce que tu peux nous parler un peu de toi ?

  • Speaker #1

    Alors moi je viens de pas très loin, donc là on est actuellement à Toulouse, précise. Et moi je viens du Lot, donc ce n'est pas très loin, d'un petit village. Quand j'étais petite à la maison, on ne parlait pas beaucoup. C'était pas... A l'origine, je ne suis pas fan en... Enfin, pas fan, mais pas à l'aise en communication, on va dire. Petite anecdote, je me souviens, quand j'étais au collège, j'ai toujours été super scolaire. C'est pour ça que j'ai été prof. Je me souviens que, par exemple, en cours d'anglais, j'adorais les langues. J'ai toujours adoré les langues et je voulais prendre la parole en anglais un jour. Et je ne connaissais pas grand monde parce que c'était la rentrée. Et là, je me suis sentie avoir les larmes qui montaient aux yeux tellement j'étais timide et tellement je n'étais pas habituée. En fait, il y avait cette partie de moi qui avait super envie de parler. et l'autre qui me disait mais non, on n'y va pas tu vas t'exposer devant tout le monde non, non, non, surtout pas ça et du coup j'ai parlé mais avec les larmes aux yeux alors que j'ai juste pris la parole j'ai juste une phrase en anglais j'étais assise à ma place, rien d'extraordinaire et tu étais en quelle classe ? j'étais en 6ème et j'ai encore ce souvenir, c'est vrai que quand je pense à la prise de parole j'ai ce souvenir de moi assise sur cette chaise qui a les larmes qui montent en secours d'anglais donc chez toi on ne parlait pas beaucoup ?

  • Speaker #0

    non En classe, c'était plutôt compliqué pour toi au début de t'exprimer. Et en dehors, dans la cour de l'école, avec tes amis, t'étais comment ?

  • Speaker #1

    On va dire que j'ai du mal à m'ouvrir. Je ne vais pas tisser des liens rapidement. Sur l'échelle de la sociabilité, je suis plus à 4 qu'à 8.

  • Speaker #0

    Et pourtant, et c'est ça que j'aime dans ce podcast, c'est que beaucoup de personnes que j'invite ont ce profil-là. Ce sont des personnes qui étaient timides ou introverties et qui avaient du mal, forcément, à s'exprimer en public et qui, aujourd'hui, dépassent cette peur. Et c'est ton cas aussi, et c'est hyper intéressant. D'ailleurs, est-ce que quand tu étais enfant, tu avais un modèle d'une personne qui parlait ou qui était charismatique et tu te disais, waouh, j'aimerais trop lui ressembler ? Est-ce que tu avais quelqu'un comme ça ?

  • Speaker #1

    Des modèles, non, mais c'est vrai que quand je voyais les présentateurs à la télé, par exemple, c'est vrai que ça me fascinait l'aisance. Et même les chanteurs en concert. Le fait, parce que mon présentateur, il est, j'ai envie de dire, il est presque statique, il s'exprime certes, mais pas, enfin, quand on voit un chanteur sur scène. qui a la gestuelle, qui a tout fait, il est vraiment emporté par ce qu'il fait, c'est vrai que c'est assez passionnant, c'est assez fascinant.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'il est à l'aise sur scène, il bouge.

  • Speaker #1

    Et pas juste devant dix personnes.

  • Speaker #0

    C'est aussi parce que c'est un travail qui est différent dans le sens où, comme tu dis, un présentateur, il va être plutôt assis, statique. Son corps, il est en jeu, mais pas autant qu'une personne qui est sur scène où vraiment tout son corps est là, on le voit. Et donc, dans un concert ou aussi au théâtre, ce sont des personnes qui communiquent entièrement aussi avec leur corps. Oui, complètement. Donc ça, ça te fascinait ? Oui.

  • Speaker #1

    Et le théâtre, je n'allais pas au théâtre quand j'étais petite. Mais c'est vrai que c'est passionnant aussi parce que tu vois les gens, ils sont dans leur truc et tu sais que j'aime aussi le théâtre d'impro pour ça. Parce que tu te dépasses, tu vas plus loin que ce qu'on peut penser de toi. Et finalement on a tous ce côté créatif.

  • Speaker #0

    qu'on a besoin d'exprimer aussi à travers la prise de parole ce que tu dis c'est génial parce que pour moi le théâtre d'impro c'est vraiment l'endroit où tu peux être très créatif sans avoir peur alors c'est vrai c'est facile à dire quand on n'y est pas bien sûr une fois que tu es un peu entraîné et c'est un peu la philosophie du théâtre d'impro c'est que tu peux pas te tromper c'est ça que je veux dire c'est bien sûr qu'on a peur mais ce que je veux dire c'est que on peut pas se tromper parce que on accepte Au théâtre d'impro, on accepte l'autre, on accepte les propositions. Il y a une des règles qui est fondamentale, c'est de dire oui. Quelqu'un qui te dit t'es un chat en fait tu deviens un chat. Et si toi tu lui dis on est à la montagne la personne est obligée d'accepter qu'on est à la montagne, sinon on ne peut pas créer d'histoire. Il y a un travail comme ça qui est hyper collaboratif en théâtre d'impro, qui permet d'être créatif sans avoir peur du jugement, en se disant ça va quand même être accepté Et ça c'est cool, et je trouve que pour l'affirmation de soi... ça vient vraiment nourrir quelque chose le théâtre d'impro, peut-être plus que le théâtre classique où on va travailler autre chose, on va travailler peut-être plus sur l'émotionnel, sur la psychologie du personnage, etc. En théâtre d'impro, on a quand même ce lâcher prise qui permet d'être créatif et de donner un peu de nous aussi sur scène.

  • Speaker #1

    Alors moi je trouve que le théâtre justement, comme tu dis, classique, et c'est vraiment différent parce que finalement tu vas apprendre ton texte, je dis pas que c'est facile, c'est pas ce que je dis, mais tu apprends ton texte et t'as une structure. T'arrives sur scène, tu dois vaincre la peur d'être sur scène devant les gens, mais quelque part t'es posé avec ton texte et que tu vas réciter, jouer, mettre en scène. Le théâtre d'impro tu sais pas ce que tu vas faire. C'est un doux titre. Et ce que je trouve difficile moi dans le théâtre d'impro, Pour le coup, ce n'est pas la prise de parole là. Peut-être parce que j'ai fait aussi un travail sur moi avant. C'est plus le positionnement. Savoir que tu n'es pas tout seul. donc comment où on met le curseur est-ce que je vais l'idée le binôme ou le trinôme en fonction ou est-ce que je vais me laisser porter et c'est là où moi c'est ce qui me coûte le plus alors pour être pour bien repositionner aussi les choses Claire a fait partie est

  • Speaker #0

    venue au premier atelier d'impro que j'ai donné en avril et c'était la première inscrite d'ailleurs une des premières inscrites donc c'était génial Et donc tu as pu venir en effet tester ce théâtre. Et qu'est-ce que tu en as pensé toi ? C'était comment pour toi ? Donc tu parles en effet de ce positionnement où tu m'avais même dit à un moment donné Ouais mais je ne sais pas, j'ai peur de prendre trop de place.

  • Speaker #1

    Moi ça c'est le problème de ma vie. Oui, pas envie de prendre trop de place et de laisser de la place aux autres. Mais en même temps, moi, tu me mets sur une scène, tu me dis voilà, il faut faire ça. Dans ma tête, il se passe plein de choses et j'ai envie de faire plein de trucs. Donc j'ai toujours plein d'idées. Je ne serai pas bloquée par l'idée. Mais voilà, je me dis mais quand même, tu n'es pas toute seule. Oui.

  • Speaker #0

    Et c'est aussi ça qui est intéressant, c'est que dans un groupe d'improvisation, il y a des personnes qui vont être les créatifs du groupe. D'autres personnes qui vont être ceux qui vont créer la structure. d'autres qui vont être plus dans l'émotion. Et c'est ça aussi, quand tu commences à jouer avec les mêmes personnes, ou dans certains moments, tu sais qu'il y en a qui n'ont pas d'idée dès le début. Et c'est souvent les mêmes. Moi, je ne sais pas, je te laisse avoir l'idée. Et c'est hyper rassurant de savoir que dans ton groupe, il y a quelqu'un, c'est le créatif, et il va pouvoir te proposer quelque chose. Donc, tu vois, au niveau de la place, à force, c'est aussi accepter, moi, je suis la créative, et j'aime bien avoir des propositions, parce que c'est facile pour moi. ok bah c'est cool, c'est chouette de t'avoir parce qu'il y en a en fait ils l'auront pas donc tu vois ce problème de place je pense que c'est un problème que je comprends tout à fait, c'est est-ce que je fais de l'ombre aux autres et là être aussi très empathique et de se dire moi j'ai mon moment mais les autres ils ont pas leur moment à eux etc et je trouve ça chouette d'avoir cette idée et en même temps je pense que c'est un truc un peu féminin d'ailleurs de pas vouloir trop te prendre de place sur une scène Et donc c'est important de la voir, mais pas qu'elle t'empêche d'être créative. Mais tu verras à force, puisque tu reviens. Merci de m'avoir appris la date d'ailleurs. Sur le prochain, peut-être qu'il y a d'autres choses qui vont s'ouvrir pour toi. Claire qui est timide, Claire qui a du mal en 6ème à apprendre la parole, qui a même les larmes aux yeux dans ce que tu nous disais, vraiment on sent que c'était assez compliqué. Quelques années plus tard, on la retrouve prof.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    devant une classe. Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Ben, du coup, j'étais en 6e, et c'est en 4e, c'est ma prof d'espagnol qui m'a donné envie d'être prof d'espagnol. Donc, tu vois, j'ai été... j'ai connu mon chemin assez vite. Alors, j'ai commencé par être surveillante. Donc, on dit... on dit plus ça, mais... J'ai commencé par être surveillante dans un collège et donc là je me suis confrontée finalement à la prise de parole. Oui. c'est plus que ça même, c'est de la prise de position, l'autorité, comme on dit, devant une classe. Et là, je... Alors, je suis petite, de taille, je précise, et du coup, je me suis dit... D'ailleurs, il y a une fois, pour notre anecdote, la dame du CDI qui m'a prise pour une élève. Ah oui. Voilà, donc niveau autorité, j'étais un peu moins de 10 000. Et j'avais beaucoup tendance à crier. Et vraiment, c'est comme ça que j'imposais mon autorité, c'était comme ça, mais je criais. Un jour, la CPE m'a expliqué que ça sert pas toujours à trop se crier, donc elle m'a expliqué un petit peu comment faire, poser le cadre et tout. Et au fil des années, en étant surveillante, en étant prof, je criais beaucoup moins. Et donc j'ai appris vraiment assez rapidement au fil des années que c'était pas la solution. Même si pour moi, ça me paraissait évident. Moi, si on me crie dessus, j'ai peur, donc je m'arrête. Mais ça ne marche pas sur tout le monde. Et le fait de devoir s'exprimer, ça permet aussi ça que ça permet, mais on doit écouter l'autre. Comment l'autre ressent les choses. Donc j'ai commencé un travail sur, déjà, qu'est-ce que c'est un enfant ? C'est un peu la base, mais on ne nous l'apprend pas à l'école, même à l'école de prof. qu'est-ce que c'est un enfant, comment ça fonctionne, de quoi ça a besoin. Donc ça a besoin de cadres, donc comment on fait. Et j'ai appris au fil des années à poser un cadre, tout simplement, à expliquer les choses. Et un enfant qui a un cadre, on lui dit, voilà, aujourd'hui c'est ça, ça, ça, on va faire ça comme ça, ben ça se passe bien. Et j'ai travaillé en Seine-Saint-Denis dans des REP+, donc des collèges en zone d'éducation prioritaire. Et ça a fonctionné, mes dernières années de professora, je n'avais pas de problème de bazar dans mes classes, même dans des zones sensibles. et sans crier.

  • Speaker #0

    Et parce que ça s'apprend, c'est ce que tu dis aussi. C'est que ça n'a rien d'intuitif de se retrouver devant des dizaines d'élèves et de devoir poser une parole qui doit être écoutée. C'est quelque chose qui s'apprend, et c'est super que tu le dises, parce qu'encore une fois, on a l'impression que ce sont des choses qui sont soit innées, etc. Non, non, non, il y a des techniques, il y a aussi une compréhension de l'autre. Qui est-ce que j'ai en face de moi ? Comment il fonctionne pour que finalement ma parole soit bien reçue ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Et finalement quand on prend la parole, bon après il y a plein de contexte, mais finalement on apporte quelque chose à l'autre. De l'apprentissage, une connaissance, un témoignage. Et c'est ce que, ben moi c'est ce qui m'a énormément apporté dans le podcast, le fait de donner la parole à quelqu'un. cette parole va apporter quelque chose. Et moi, c'est dans les témoignages, c'est dans les témoignages où j'ai appris, où je suis tombée amoureuse finalement du monde du podcast, parce que c'était une période où je n'allais pas bien, enfin bon, post-partum, plein de changements, j'étais vraiment pas bien. Et un jour, j'ai écouté un podcast, j'en écoutais pas mal, un témoignage, un podcast sur la maternité. Et là, quelqu'un qui racontait un petit peu ce que je vivais. Et je me suis dit tout simplement, je ne suis pas toute seule. Je ne suis pas toute seule, ça existe. Et ça va bien se passer. Et petit à petit, j'ai réussi à remonter un petit peu les échelons et du coup je suis intéressée au podcast, à d'autres témoignages, à écouter d'autres personnes, à comprendre ce qui s'était passé pour eux et comment ils avaient fait pour s'en sortir. Et cette parole de prise de parole a été super importante. Et moi c'est tout ce que je vois dans le podcast, c'est prêter sa voix quelque part pour témoigner. Alors qu'il y a quelques années... Je ne viens pas d'un endroit où on parle beaucoup de soi. Je n'ai jamais vraiment beaucoup parlé de moi. Et je sais maintenant que finalement, parler de soi, ça peut apporter des choses aux autres. Sans se plaindre, sans en faire tout un... Mais juste, voilà, ça c'est mon expérience. Tu prends ou pas, mais ça peut te servir. Tu prends ce que tu veux et tu...

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, moi, ça résonne énormément. puisque moi ce que je pense et ce que j'ai vu aussi je suis sophrologue et j'ai travaillé avec des groupes en sophrologie et en fait on se rend compte que l'individuel est universel c'est à dire qu'une personne qui va poser sa parole sur un thème quel qu'il soit, ça vient forcément rebondir de manière puissante ou pas forcément puissante mais ça vient rebondir quand même chez l'autre et ça vient chercher quelque chose aussi chez les autres. Donc c'est super important ce que tu dis. Et d'après ce que j'entends, c'est vraiment ce côté témoignage qui t'anime. Et d'ailleurs, ça se voit parce que vous ne la voyez pas, Claire, mais quand elle nous en parle, il y a ses mains qui boullent, elle est là un peu à l'italienne, comme ça, il y a ce truc qui l'anime, du témoignage, et c'est super chouette. Mais aujourd'hui, tu ne fais plus forcément de témoignages dans ton podcast.

  • Speaker #1

    Non, parce que j'ai pris dans le parti de... de prêter ma voix pour les enfants justement, pour les ouvrir à cette culture linguistique et hispanique surtout.

  • Speaker #0

    Non là ce qui est intéressant c'est un peu comme si tu étais encore dans une autre échelon, pour reprendre ce que tu disais tout à l'heure, où tu oses enfin parler toi un peu plus, t'ouvrir un peu plus, c'est-à-dire que tu vas plus te servir de la parole des autres, mais te mettre un peu plus en avant. M'exposer. T'exposer, ouais, ouais, ouais, c'est clair. Et c'est comment pour toi, derrière de t'exposer, tu te dis que t'as pas l'habitude de le faire, et puis tu le fais, plus c'est facile ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Alors, facile, non. Mais, en fait, c'est comme si, quand je m'exposais, il y avait plein de filtres qui se posaient devant moi. Au début, il y en a, je sais pas, des dizaines, et petit à petit, il y en a moins. Mais il y en a toujours, et en même temps... Je ne pense pas qu'il y ait des gens pour qui il n'y en ait pas. Tout est une question de dosage, comme beaucoup de choses. C'est important aussi de se poser des questions. Si on va franco dans les choses, c'est compliqué. Mais il y en a de moins en moins. Par exemple, faire un réel sur Instagram, pour moi, ça a été une grande étape. Je peux le mettre au présent, c'est une grande étape. Mais ce n'est pas la même qu'au début. Je l'ai fait plusieurs fois. ça va, j'ai survécu, et la Terre continue de tourner.

  • Speaker #0

    Mais ce que tu dis, c'est ça, c'est que des fois, déjà, des fois, on se fait un monde de quelque chose, et au final, quand on la fait, on se dit,

  • Speaker #1

    ah,

  • Speaker #0

    bon, c'est ça. Mais je pense que c'est hyper important quand même dans les étapes parce que ce que j'aime dans ce podcast, c'est d'entendre des voix qui montrent à quel point rien n'est gravé dans le marbre. Et ça, c'est un truc que je dis dans chaque épisode, donc j'aime bien le redire, mais c'est vrai. C'est-à-dire que les choses, elles s'apprennent. Les choses, elles deviennent plus faciles, même si c'est pas facile. Elles deviennent plus faciles au fil du temps en se confrontant aux choses. Et la prise de parole en public, c'est pareil. Et l'exposition, c'est pareil. Des fois, les personnes, on se dit Waouh, mais regarde, elle a l'air hyper à l'aise et tout ! Mais parce que peut-être qu'elle la fait plus souvent. Et moi, personnellement, il y a des choses... Parler de moi, c'est un truc... Vraiment, parler de ma vie privée, de moi, c'est un truc que je ne fais pas parce que je ne suis pas forcément à l'aise. Et je ne pense pas que ça apporte une plus-value non plus à l'histoire. Mais je pense qu'il y a des parts de moi sur des témoignages qui pourraient en effet apporter des choses intéressantes. Mais c'est aussi savoir où on en est. Tiens, moi, je me positionne comment par rapport à ça ? Et... Moi, par exemple, par les deux mois, il y a deux, trois ans, même avec des groupes... proche, c'était compliqué. Aujourd'hui, c'est un petit peu plus facile parce que je me rends compte qu'au final, je suis bien acceptée, etc. Mais tout ça, c'est un cheminement. Donc, c'est super chouette que tu le dises aussi. C'est avec le temps. Et je pense que le temps, on n'y prête pas assez attention aujourd'hui. On veut que ça aille vite. On a l'impression que...

  • Speaker #1

    Ah ben, de plus en plus.

  • Speaker #0

    Ben ouais, c'est ça, tu vois. Alors qu'en fait, non, les choses prennent du temps et l'affirmation de soi, ben, ça prend du temps. Ça serait bien que ça prenne moins de temps, mais ça peut prendre du temps.

  • Speaker #1

    Et le fait qu'on ait d'écouter des témoignages, on se rend bien compte qu'il n'y a pas de règles. Enfin tout est possible, c'est un peu vaste, mais tout le monde est comme il est, on est tous uniques et en même temps on vit aussi tous des choses qui sont équivalentes, ce ne sont pas les mêmes, mais sensiblement équivalentes et on peut s'apporter les uns les autres. Mais pour ça, il faut le dire, enfin moi c'est vrai que quand j'allais mal... J'en ai pas parlé à grand monde et forcement, je pense être quelqu'un de très souriant, je pense pas qu'on me croise dans la rue, ça se voyait, même quelqu'un qui me connaît. Mais du coup j'ai réussi comme ça parce que des gens ont expliqué leurs choses, leur histoire, leurs sentiments, que j'ai pu me retrouver et me dire ok c'est ça et en sortir.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça aussi tout à l'heure qu'on parlait un peu des modèles et je te demandais, tiens, est-ce que tu as eu des modèles ? Parce qu'un modèle, ça peut être quelqu'un de connu comme ça peut être quelqu'un d'anonyme qui est juste venu témoigner de quelque chose. Et je pense que c'est important d'avoir des modèles et on peut en avoir plein de modèles pour toutes compétences. On peut avoir un modèle parce que ces modèles, ils nous servent aussi, nous, à savoir où est-ce qu'on en est et à savoir aussi vers quoi on veut aller. Et toi, dans ces témoignages que tu as entendus lors de ton post-partum, c'est aussi quelque part... des modèles qui nous façonnent et c'est intéressant d'être de s'ouvrir aussi aux choses et de se dire tiens en fait ça c'est possible si lui il l'a fait, ben moi peut-être que je peux le faire aussi si lui il l'a vécu, ben peut-être que moi je vais pouvoir le vivre et que ça va aller et le podcast permet ça oui je trouve qu'il y a tellement de plateformes aujourd'hui qui existent qu'on peut vraiment se retrouver dans quelque chose et toi dans le podcast que tu fais sur le podcast Bilingue C'est aussi ça, c'est dire, ah tiens, il y a un podcast pour les enfants bilingues qui existe, ça va peut-être donner à quelqu'un envie de faire quelque chose là-dedans, et tu vas devenir le modèle aussi de quelqu'un, et c'est ça qui est génial.

  • Speaker #1

    Et on parle de modèle, donc je reviens sur le modèle. Finalement, je me rends compte, en parlant avec toi, que ma prof d'espagnol de 4e a été un modèle. Parce que je ne sais pas ce qui m'a plu en elle, finalement. C'est peut-être le fait que c'était une prof. C'est peut-être le fait... Il y a l'espagnol, certes. C'est la langue qui m'a plu. Parce que je précise que cette prof d'espagnol était aussi ma prof de français. J'étais dans un tellement petit collège.

  • Speaker #0

    Les profs de musique.

  • Speaker #1

    mon prof de maths était aussi mon prof de physique vraiment un tout petit collège mais il y a aussi ça ce côté transmission vraiment c'est le fait de connaître de transmettre qui me plaît c'est ce que je retrouve c'est ce que j'ai retrouvé pendant 10 ans dans l'enseignement c'est ce que je retrouve aujourd'hui dans le podcast ce côté transmission moi ça me parle beaucoup ce que tu dis parce que la transmission moi c'est aussi un truc que

  • Speaker #0

    C'est une des valeurs, tu vois, un truc qui est hyper important pour moi. Je pense que je peux transmettre même des choses qui ne m'intéressent pas trop. Je pourrais les transmettre assez facilement parce que j'aime tellement faire apprendre des choses aux gens en disant Ah, moi, j'ai appris un truc. Tiens, j'ai trop envie que tu le saches, tu vois, ce truc. Et d'avoir un modèle d'une manière de faire réelle, apparemment, c'est plus sa manière d'être et de faire que finalement le contenu. Peut-être qu'il t'a... Peut-être, je ne sais pas. Et je trouve ça génial.

  • Speaker #1

    On n'y avait jamais réfléchi jusqu'à...

  • Speaker #0

    Mais on est là pour vous y acclare. On réfléchit à des trucs auxquels on n'avait jamais réfléchi. C'est ça. Et donc, aujourd'hui, tu as un podcast. Un podcast qui... L'essence même d'un podcast, c'est de parler dans un micro. Est-ce que tu avais déjà parlé dans un micro avant ça ?

  • Speaker #1

    Avant mes podcasts... Non, je n'ai pas de souvenirs. Non, j'avais parlé en public, quand j'étais prof, certes, mais aussi devant des parents, dans des réunions, mais dans un micro, non.

  • Speaker #0

    Et comment tu te prépares alors à parler dans ton micro ? Est-ce que c'est toujours le même rituel ou est-ce que tu lâches pas en vrai ?

  • Speaker #1

    Non, ça va dépendre de mon humeur. Il y a des fois, il faut que je le fasse parce que c'est le timing pour le faire et je ne suis pas prête. Alors des fois, j'écoute de la musique. Je m'en prends, j'écoute deux, trois musiques. Des fois, je chante aussi, ça prépare ma voix. Oui, c'est ça. Oui, c'est ça. Et sinon, non, j'ai pas de rituel à part faire le test du micro, boire et me concentrer.

  • Speaker #0

    Et c'est comment pour toi, quand tu te retrouves face à ton micro, tu imagines les auditeurs ? Il y a un truc qui vient t'animer là ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je raconte des histoires, donc je suis dans l'histoire. Vraiment, je suis avec les personnages. Là, je viens de faire une série qui s'appelle Boses, qui veut dire les voix en espagnol. où je racontais l'histoire de femmes hispanophones, donc espagnoles et hispano-américaines. Et c'était passionnant parce que déjà j'en ai appris plus que ce que je savais sur ces femmes. Mais du coup je me projetais vraiment dans la vie de ces femmes et pensais quel impact elles avaient eu, qu'est-ce que j'avais envie de dire qu'elles avaient fait qui est important, et qu'il fallait que les jeunes filles d'aujourd'hui, et les jeunes garçons, mais surtout les jeunes filles retiennent qu'est-ce qui était vraiment important moi je pense à Frida Kahlo que tout le monde connait et que j'adore cette résilience la résilience de cette femme ce qu'elle a vécu et cette force qu'elle a trouvé dans sa douleur pour faire ce que l'on connait aujourd'hui c'est juste extraordinaire et c'est ce que j'ai essayé de transmettre aussi à travers ces histoires donc quand je parle au micro je suis dans l'histoire. Et je suis presque addict maintenant au micro. Là, j'ai fait une pause de deux semaines du podcast, le temps de préparer l'histoire et de faire d'autres choses.

  • Speaker #0

    ça me manquait tu vois ce petit moment oui le petit moment où je parle et ça me manquait c'est super chouette parce que il y a quelque chose vraiment ici qui vient te qui

  • Speaker #1

    vient t'animer il y a un truc, encore une fois c'est les mains tes mains qui parlent ton corps qui investit là dedans et comment tu choisis tes histoires

  • Speaker #0

    Comment je choisis mes histoires ? Cette série Bosses, c'était vraiment quelque chose qui me tenait à cœur. Vraiment, que j'avais réfléchi depuis longtemps. C'est ce que j'aurais aimé faire pour mes élèves, finalement, quand j'étais prof. Ils l'auront peut-être aussi, mais différemment. La première série que j'ai réalisée, donc Julie et Lola à Madrid,

  • Speaker #1

    En fait,

  • Speaker #0

    c'est venu... Je ne sais pas, c'est venu... Je voulais un endroit. Madrid, parce que j'y ai vécu un an. Des prénoms, Julie et Lola. Julie, parce qu'il y avait le J, donc je voulais travailler la rota, le julia. Lola, parce que c'est typique espagnol. Et vraiment, l'histoire est venue assez naturellement, assez vite.

  • Speaker #1

    Donc, c'est toi qui écris tes histoires. Oui, et c'est ça qui est encore plus beau. C'est que là, tu es dans... Je ne sais pas si ça... Est-ce que tu es vraiment dans un processus de création ? Oui, c'est ton... une histoire à toi, et j'entends quelque chose, et peut-être que je me trompe, mais quand tu dis tiens, c'est quelque chose que j'aurais aimé donner à mes élèves quand j'étais professeure d'espagnol, peut-être un truc où, quand t'étais prof, bah t'es dans une sorte de carcan, il faut faire ça, il faut faire ça, bon, t'as pas trop de choix. Alors que là, aujourd'hui, avec ton micro, tu fais ce que tu veux. Et là, il y a une sorte de liberté à te dire, mais là, je raconte les histoires qui me touchent de la manière Ah oui,

  • Speaker #0

    j'ai pas de programme, j'ai pas de directrice. C'est moi qui dis, je ne mets que ça d'espagnol, après j'en mettrai plus. C'est moi qui choisis les mots, le rythme, je choisis tout en fait.

  • Speaker #1

    Et aussi, je voulais te demander, beaucoup de personnes n'aiment pas leur voix. Dès qu'elles s'entendent, alors moi j'en vois beaucoup en formation, parfois je les enregistre, elles me disent, ah mais je ne supporte pas ma voix, etc. Elles ont du mal à s'écouter. Toi, quel est le rapport que tu as avec ta voix ?

  • Speaker #0

    Alors, il a beaucoup évolué, mais les premiers temps, les premières fois où je me suis enregistrée, parce que j'avais avant un autre podcast d'interview, quand je travaillais dans l'immobilier, c'était difficile. Quand je faisais le montage, c'était difficile de m'entendre. Je me suis habituée. Bon, maintenant, il n'y a que moi qui parle du podcast. Je me suis vraiment habituée et ça ne me dérange plus de m'entendre. Par contre... Mes enfants des fois demandent à écouter mes histoires.

  • Speaker #1

    Cool. Ouais.

  • Speaker #0

    Ça me fatigue un peu de m'entendre dans un contexte chez moi, mais parce que c'est moi. Et après, du coup, je me suis posé la question. Pourquoi je n'ai pas envie de rester dans sa chambre s'il écoute mon histoire ? Du coup, peut-être parce qu'encore je ne suis pas super à l'aise. Est-ce que c'est un syndrome de l'imposteur ? Parce que je pourrais lui mettre un autre podcast qui a plus de je ne sais pas quoi. Du coup, voilà. Je sais pas pourquoi, parce que ma voix, j'ai travaillé dessus et ça va. Mais au début, oui, c'était difficile. Et là, je sais pas pourquoi, j'ai envie de changer de pièce.

  • Speaker #1

    Je voulais faire la psychologie de comptoir. Est-ce que ? Est-ce que c'est parce que tu te dis, tiens, ils me mettent sur la même place qu'une podcasteuse qui serait plus connue, qui serait plus renommée, etc. Et te dire, mais en fait...

  • Speaker #0

    Ou peut-être que j'ai juste peur qu'ils me disent, non mais c'est bon, arrête, c'est nul. Tu vois, c'est peut-être juste ça.

  • Speaker #1

    Ah oui, qui te disent, mais non, c'est pas vrai. Ok, oui, oui, oui, complètement. D'accord. Donc le travail sur la voix, il est super important parce que... Comme vous le savez, sûrement, la voix que l'on entend quand on parle, ce n'est pas notre voix réelle, mais elle n'est pas écoutée depuis l'extérieur. On l'écoute depuis l'intérieur de nous, donc elle est forcément modifiée. Et c'est vrai que quand on s'entend sur un répondeur, quand on s'entend sur les vocaux, aujourd'hui on fait plein de vocaux sur WhatsApp ou Instagram, on se dit mais waouh, mais je ne me reconnais pas. Et c'est aussi une habitude. C'est aussi une habitude, plus on va s'écouter, plus on va aussi reconnaître, se reconnaître. dans sa voix après parfois on a la voix qui est un petit peu au perché on a la voix qui n'est pas forcément posée et ça c'est un travail que l'on fait ça s'apprend de poser sa voix moi des fois sur certains podcasts je sens quand ma voix elle est au perché parce que je suis toute excitée je pense à parler un peu comme ça alors que des fois j'arrive avec ma voix un peu plus posée donc c'est quelque chose qui se travaille et ça il faut aussi le savoir il y a des petites techniques pour apprendre à poser sa voix la respiration et oui

  • Speaker #0

    la respiration au tout début quand j'écrivais mes histoires et que je les enregistrais je m'y reprenais plusieurs fois parce que je stressais alors que je sais qu'il n'y a aucun enjeu mais je stressais et ça s'entendait dans ma respiration même le premier podcast là ça s'entend peut-être aussi mais quand on fait des pauses qu'on reprend la respiration avant de parler ça s'entendait vachement du coup j'ai fait un montage du tout coupé Mais c'était...

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que la voix, elle est liée à la respiration. Si on parle, c'est parce qu'on respire. Oui. Et à un moment donné, si notre respiration, elle n'est pas bonne, et moi, ce que je propose souvent, c'est de faire des respirations ventrales, c'est vraiment, ça va vraiment vous permettre de bien poser votre voix et de ne pas être en apnée, de ne pas avoir cette respiration un peu haute, où on a déjà commencé, on a dit le premier mot, déjà, on n'a plus d'air, parce qu'on n'a pas bien respiré. Et c'est marrant que tu le dises, j'ai fait un post tout à l'heure sur LinkedIn où j'ai expliqué un peu comment respirer, mais vraiment c'est fondamental. J'ai des personnes, je leur dis, en accompagnement individuel souvent, je leur dis mais respire avant de parler. Parce qu'elles sont déjà parties, leur voix elle n'est plus là. Leur corps il est là, leur voix elle n'est pas là. Donc respire et après tu commences. Et ça permet de jouer aussi sur le stress.

  • Speaker #0

    Mais c'est comme des fois on a envie d'y aller parce qu'on se dit plutôt j'y vais, plutôt c'est fini. Mais non parce qu'il faut tenir sur la longueur.

  • Speaker #1

    Et oui, après il faut tenir.

  • Speaker #0

    L'autre jour j'ai fait un... Un pitch, dans un événement, j'ai présenté dans mon podcast et devant d'autres podcasteurs. Donc du coup, j'étais en stress un peu, du syndrome peut-être de l'imposteur, de me dire mais qu'est-ce que je fais là ? Alors je l'avais préparé, j'avais mon truc et tout. Et en fait, le fait de l'avoir préparé, je sais pas si ça m'a servi ou desservi. Mon podcast, je le connais, je sais ce que j'ai envie de dire dessus. Et de me retrouver devant tous ces podcasteurs et me dire Mais qu'est-ce que c'est ?

  • Speaker #1

    Et comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Ça va, j'étais très stressée parce que seule devant un micro c'est facile, mais devant des gens qui te regardent c'est moins facile. Mais ça va, j'ai dit ce que j'avais à dire, j'ai été vite. Je pense que c'est mon défaut, de ne pas prendre le temps d'expliquer les choses, de se poser, d'accepter le silence, d'accepter le blanc.

  • Speaker #1

    C'est pas grave,

  • Speaker #0

    il y a un blanc, c'est pas grave, ça permet de prendre la respiration, on peut sourire, on peut faire plein de choses.

  • Speaker #1

    et de recommencer mais c'est pas évident parce que ça s'apprend encore une fois l'exercice de je suis toute seule devant mon micro face à mon ordinateur et je suis devant 20 personnes avec un micro c'est un exercice qui est totalement différent surtout quand tu es devant des personnes qui font le même métier que toi ou tu peux avoir ce petit syndrome en te disant non mais qu'est-ce que je fais là ils sont beaucoup plus forts que moi j'en suis sûre alors que pas du tout mais tu te racontes plein plein de choses Et c'est intéressant que tu le dises parce qu'encore une fois, c'est des exercices qui sont totalement différents. Mais plus tu vas le faire ça aussi, et plus ce sera facile. Parce que c'est une compétence. Donc ça, ça prend. Et il faut toujours aussi se dire que notre corps, il n'a pas envie qu'on soit là. Parce que quand tu es toute seule face à un public, la première chose qu'il se dit, c'est Waouh, mais qu'est-ce que je fais là en fait ? C'est une petite zone de constance.

  • Speaker #0

    Et lui, il ne veut pas.

  • Speaker #1

    Et non, il ne veut pas. Et lui, il se sent en danger. Donc clairement, il va nous envoyer. plein plein plein de signes d'alarme pour partir sauf qu'on peut pas on peut pas partir et donc là c'est pas forcément adapté comme signaux mais c'est important de le savoir et de se dire que c'est normal de ressentir du stress parce que notre corps il a envie qu'on que ça s'arrête et ça nous avec des exercices de respiration de visualisation d'autres exercices sur la confiance etc qui vont permettre à notre corps de se calmer un peu plus rapidement mais après c'est de la gestion du stress parce que le stress

  • Speaker #0

    Je pense que c'est important de l'avoir parce que c'est ce qui va donner un cadrage, il va nous dire attention, il ne faut pas faire ça, ça, mais il faut savoir le gérer et se dire ok, tout va bien. Ça me fait mal. Quand je préparais l'agrégation et que je devais faire des oraux, donc là on fait un oral devant des personnes quand même de haut niveau et qui te jugent. Mais je sais que ça m'est arrivé de ne plus trouver mes mots en espagnol ou de… mal les prononcer. Alors que tu parles avec quelqu'un, tes mots, tu les prononces très bien. Mais tu es devant quelqu'un qui va te juger,

  • Speaker #1

    du coup,

  • Speaker #0

    c'est une perte de moyens. Si tu n'arrives pas à te dire Ok, tout va bien, tu connais ton sujet tu perds les moyens et ça ne se passe pas très bien.

  • Speaker #1

    Et oui. Mais après, ça se... Ça s'apprend. Mais aussi, des fois, on a beau avoir tout fait pour que ça se passe bien, ce jour-là, on n'y arrive pas. Parce que peut-être qu'on a mal dormi, peut-être parce que le stress est trop grand, peut-être parce qu'il y a une personne dans le jury, on se dit Oh là là, je ne pensais pas qu'elle serait là, et en fait elle y est ! C'était pas prévu. Et donc, oui, il y a de l'imprévu qui peut venir aussi augmenter le stress. Mais ce que je dis quand même souvent, c'est que plus on est préparé, mieux ça va se passer. Si on se dit, j'y vais au talent. Alors, certaines personnes, ça peut réussir, mais on se crée parfois aussi du stress supplémentaire. C'est quand même mieux de le préparer. Mais en effet, on ne sait jamais vraiment ce qui peut se passer. Maintenant on va passer aux questions traditionnelles du podcast, à part si tu avais quelque chose à rajouter. C'est bon pour moi. C'est bon pour toi ? Oui. Alors Claire, j'aimerais savoir quel est ton meilleur souvenir ou ton pire souvenir, tu commences par celui que tu veux, en prise de parole en public.

  • Speaker #0

    Alors mon meilleur souvenir sans hésitation, c'est mes prises de parole vraiment derrière le micro. C'est là où je suis le plus à l'aise parce que… Déjà, ce que je dis, c'est moi qui le crée. Donc, je n'ai pas de pression. Je ne ressens pas la pression comme le pitch dont je te parlais, que j'ai fait il y a deux mois, où tu es devant les gens. Alors, ce n'est pas le pire, parce que c'était vraiment le stress qui est monté et que je l'ai géré, mais s'il n'avait pas été là, ça aurait été mieux. Mais voilà, vraiment, quand tu es... Cette relation au micro et au fait que ce que tu transmets, c'est que ta voix. Donc en fait, oui, ce que tu transmets, c'est que le message. Il n'y a pas tout le visuel, si on peut dire ça comme ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est que ta voix. Et après, les personnes, elles s'imaginent des choses. Tiens, à quoi est-ce qu'elles ressemblent, etc. Mais il y a quelque chose, c'est très pur, je trouve, le podcast, dans le sens où tout va passer par des vibrations, et par les vibrations de la voix.

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Description

Bonjour à tous !


Dans cet épisode je reçois Claire, créatrice du Podcast "Une histoire deux langues". Son podcast vous entraîne dans un monde mystérieux, au-delà des frontières linguistiques.


Au micro elle nous parle de son parcours, et de ce qui l'a poussé à devenir podcasteuse. Car plus jeune, la prise de parole en public ce n'était pas vraiment son dada.


Alors comment s'est-elle lancée ? Qu'est-ce qui lui plaît dans le podcast ? Quel rapport a-t-elle à sa voix ?


Vous saurez tout à la fin de l'épisode ;)


Pour écouter Une histoire deux langues : Une histoire deux langues | Ausha


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast Arrête de rougir, le podcast qui t'aide à prendre la parole en public en toute sérénité. Ici c'est Mathilde et dans la vie, j'accompagne les professionnels à prendre confiance en eux et en leurs paroles grâce à des techniques oratoires et de gestion du stress. Dans ce podcast, tu trouveras des conseils et des témoignages qui t'aideront à prendre confiance en toi et en ta parole et à ne plus te sentir seul face à ta peur. Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui, je reçois Claire. Claire, elle est podcasteuse. Elle a créé un podcast sur la langue espagnole, un podcast destiné aux enfants. Pendant cet épisode, elle va nous raconter son parcours en prise de parole en public, un parcours pas forcément évident et elle va nous raconter comment elle a... dépasser ses blocages, surmonter sa timidité pour aujourd'hui prendre énormément de plaisir à parler derrière son micro. Je vous laisse en compagnie de Claire et de moi-même et je vous souhaite un excellent épisode. A tout à l'heure ! Bonjour Claire ! En plus je commence toujours mes podcasts à mordre de rire. Bonjour Claire !

  • Speaker #1

    Bonjour Mathilde !

  • Speaker #0

    Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Ça va bien merci,

  • Speaker #0

    et toi ? Bah ouais super, ça fait une heure qu'on discute en deux !

  • Speaker #1

    On aura tout dit et vous n'avez rien entendu !

  • Speaker #0

    On était en train de se dire est-ce que cet épisode va vraiment commencer ? Oui, ça commence avec Claire qui va témoigner de son expérience en prise de parole en public. Je suis ravie de t'avoir avec moi.

  • Speaker #1

    Moi aussi, merci pour l'invitation sur ce podcast.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Donc on se connaît depuis quelques mois maintenant.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    On est aux Mâmes Preneurs toutes les deux, on s'est connues là-bas. Et Claire, pourquoi je l'ai invitée aujourd'hui ? Parce que tu as une bonne question. Pourquoi ? Parce que tu as un podcast ? Tout à fait. Tu peux nous en parler un petit peu ? Alors,

  • Speaker #1

    ce podcast s'appelle Une histoire de langue. C'est un podcast bilingue, français-espagnol pour les enfants. Donc, on y raconte des histoires dans les deux langues, d'où le ton bilingue. De façon assez progressive. Donc, le principe, c'est que le premier épisode, il y ait maximum de français pour installer la confiance, pour que l'enfant se sente en sécurité, entre guillemets. Et petit à petit, l'espagnol arrive et comme ça, il comprend le contexte et il s'apprivoise avec la langue. Et apprivoise la langue, plutôt.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'a donné envie de lancer ce podcast ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je trouve qu'en France, notre système d'apprentissage des langues est très, très, très, très, très mauvais. Et petit à petit, donc c'est surtout en ayant mes enfants, je me suis beaucoup intéressée au fonctionnement du cerveau. Et on se rend compte que c'est pas quand on arrive en sixième que notre cerveau est le plus adapté, le plus adapté pour acquérir les langues. Je rassure tout le monde, on peut apprendre des langues tout au long de sa vie. Mais pas de la même façon. Et quand les enfants sont petits, ce sont de véritables éponges. En fait, petit à petit, c'est comme si on semait des graines tout au long de la vie. Plus on leur en donne, plus ils vont l'utiliser. Tout de suite ou non, mais c'est pas grave. Il faut donner, donner, donner. Et ça c'est vrai que je l'ai aussi appris quand j'étais prof. Quand j'étais jeune prof, j'avais pour habitude de cadrer beaucoup. Donc voilà, à la fin de la séquence, tu dois savoir faire ça. Donc je te donne ce vocabulaire. Pas plus, surtout pas plus. Et en fait, non. je donne ce qu'il faut, certes, mais si on me demande, il faut ouvrir les vannes. Parce qu'ils vont prendre des choses, on est tous différents. Donc on va forcément acquérir des choses différentes chacun. Et il ne faut pas mettre de limites. D'où l'idée de commencer jeune. Le podcast est bilingue. Il n'a pas pour vocation, au bout de trois épisodes, à rendre l'enfant bilingue, bien sûr. Mais vraiment, de le sensibiliser. Et également, être sensibilisée aux langues, c'est aussi être sensibilisée à la culture qui va avec. Et donc, d'ouvrir les yeux et d'ouvrir les portes sur d'autres mondes.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant parce que, en effet, moi j'ai aussi la sensation, quand j'étais professeure des écoles... On me demandait d'animer des cours d'anglais parce qu'en CM2, même avant, même dès le CP, on apprend l'anglais. Sauf que moi, je n'ai jamais été formée à l'anglais. Et on demande à des professeurs de former des élèves à l'anglais alors qu'on n'a pas forcément l'accent, alors qu'on ne sait pas forcément comment s'y prendre, etc. Donc oui, il y a des vraies lacunes au niveau linguistique de l'apprentissage des langues dans le milieu scolaire, je dirais, qui a quand même tendance à s'améliorer, j'ai l'impression. Au fil des ans, mais je pense qu'en effet, ton podcast, il est d'utilité publique. En plus, moi, j'adore l'espagnol. Donc, c'est vraiment génial. Et ce que tu dis sur l'ouverture à la culture, c'est hyper important. Et ça me parle énormément. C'est-à-dire qu'une langue, ce n'est pas juste apprendre deux, trois mots pour savoir se débrouiller. Non. Et ouais, c'est surtout savoir, tiens, mais... Il y a de l'espagnol, mais c'est quoi la culture qui est reliée à l'espagnol ? C'est quoi l'Espagne ? Donc ça rend les enfants curieux.

  • Speaker #1

    Et l'espagnol n'est pas que l'Espagne. On parle espagnol dans plus de 15 pays dans le monde. Même aux Etats-Unis, l'espagnol est la seconde langue la plus parlée. C'est même une langue officielle, je ne veux pas dire de bêtises, mais il me semble qu'en Californie, c'est une langue officielle. Et quand j'étais... En fait, je suis partie en Californie...

  • Speaker #0

    T'es jeune. Claire est très bien. Venue avec une canne.

  • Speaker #1

    Et pour apprendre l'anglais. Sauf que je pense que j'ai mal choisi ma destination parce que j'étais à Santa Barbara. Et tout est traduit. C'est-à-dire qu'on va prendre le bus, donc il parle en anglais, et ensuite en espagnol. Donc je n'étais pas perdue du tout.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est super intéressant. Tu ne savais pas du tout. Et ça me fait penser à quelque chose de très important. C'est de dire que si vous voulez rendre vos enfants curieux... L'apprentissage d'une langue, c'est peut-être une clé d'entrée qui est super chouette. Oui,

  • Speaker #1

    et ça peut être des dessins animés aussi. Je pense qu'il faut le faire assez jeune. Moi, avec ma fille, je n'y arrive pas. Elle n'écoute pas de dessin animé. Même si elle les connaît, elle ne va pas l'écouter en anglais. J'aimerais bien, mais non. Et d'où aussi l'idée de ce podcast bilingue, le fait que le français entraîne aussi l'histoire pour que l'enfant connaisse les personnages, s'accroche finalement aux personnages pour pouvoir se laisser emporter par la deuxième langue.

  • Speaker #0

    Claire, j'aimerais bien que tu nous racontes ton parcours. En prise de parole parce que tu nous as parlé de ton podcast, tu nous as dit que tu avais été aussi prof pendant dix ans, c'est ça ? C'est ça. Alors qu'est-ce qui t'a mené aujourd'hui et dans ton cursus à prendre la parole ? Alors on va peut-être commencer par comment ça se passait quand tu étais enfant. Tu viens d'où Claire ? Est-ce que tu peux nous parler un peu de toi ?

  • Speaker #1

    Alors moi je viens de pas très loin, donc là on est actuellement à Toulouse, précise. Et moi je viens du Lot, donc ce n'est pas très loin, d'un petit village. Quand j'étais petite à la maison, on ne parlait pas beaucoup. C'était pas... A l'origine, je ne suis pas fan en... Enfin, pas fan, mais pas à l'aise en communication, on va dire. Petite anecdote, je me souviens, quand j'étais au collège, j'ai toujours été super scolaire. C'est pour ça que j'ai été prof. Je me souviens que, par exemple, en cours d'anglais, j'adorais les langues. J'ai toujours adoré les langues et je voulais prendre la parole en anglais un jour. Et je ne connaissais pas grand monde parce que c'était la rentrée. Et là, je me suis sentie avoir les larmes qui montaient aux yeux tellement j'étais timide et tellement je n'étais pas habituée. En fait, il y avait cette partie de moi qui avait super envie de parler. et l'autre qui me disait mais non, on n'y va pas tu vas t'exposer devant tout le monde non, non, non, surtout pas ça et du coup j'ai parlé mais avec les larmes aux yeux alors que j'ai juste pris la parole j'ai juste une phrase en anglais j'étais assise à ma place, rien d'extraordinaire et tu étais en quelle classe ? j'étais en 6ème et j'ai encore ce souvenir, c'est vrai que quand je pense à la prise de parole j'ai ce souvenir de moi assise sur cette chaise qui a les larmes qui montent en secours d'anglais donc chez toi on ne parlait pas beaucoup ?

  • Speaker #0

    non En classe, c'était plutôt compliqué pour toi au début de t'exprimer. Et en dehors, dans la cour de l'école, avec tes amis, t'étais comment ?

  • Speaker #1

    On va dire que j'ai du mal à m'ouvrir. Je ne vais pas tisser des liens rapidement. Sur l'échelle de la sociabilité, je suis plus à 4 qu'à 8.

  • Speaker #0

    Et pourtant, et c'est ça que j'aime dans ce podcast, c'est que beaucoup de personnes que j'invite ont ce profil-là. Ce sont des personnes qui étaient timides ou introverties et qui avaient du mal, forcément, à s'exprimer en public et qui, aujourd'hui, dépassent cette peur. Et c'est ton cas aussi, et c'est hyper intéressant. D'ailleurs, est-ce que quand tu étais enfant, tu avais un modèle d'une personne qui parlait ou qui était charismatique et tu te disais, waouh, j'aimerais trop lui ressembler ? Est-ce que tu avais quelqu'un comme ça ?

  • Speaker #1

    Des modèles, non, mais c'est vrai que quand je voyais les présentateurs à la télé, par exemple, c'est vrai que ça me fascinait l'aisance. Et même les chanteurs en concert. Le fait, parce que mon présentateur, il est, j'ai envie de dire, il est presque statique, il s'exprime certes, mais pas, enfin, quand on voit un chanteur sur scène. qui a la gestuelle, qui a tout fait, il est vraiment emporté par ce qu'il fait, c'est vrai que c'est assez passionnant, c'est assez fascinant.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'il est à l'aise sur scène, il bouge.

  • Speaker #1

    Et pas juste devant dix personnes.

  • Speaker #0

    C'est aussi parce que c'est un travail qui est différent dans le sens où, comme tu dis, un présentateur, il va être plutôt assis, statique. Son corps, il est en jeu, mais pas autant qu'une personne qui est sur scène où vraiment tout son corps est là, on le voit. Et donc, dans un concert ou aussi au théâtre, ce sont des personnes qui communiquent entièrement aussi avec leur corps. Oui, complètement. Donc ça, ça te fascinait ? Oui.

  • Speaker #1

    Et le théâtre, je n'allais pas au théâtre quand j'étais petite. Mais c'est vrai que c'est passionnant aussi parce que tu vois les gens, ils sont dans leur truc et tu sais que j'aime aussi le théâtre d'impro pour ça. Parce que tu te dépasses, tu vas plus loin que ce qu'on peut penser de toi. Et finalement on a tous ce côté créatif.

  • Speaker #0

    qu'on a besoin d'exprimer aussi à travers la prise de parole ce que tu dis c'est génial parce que pour moi le théâtre d'impro c'est vraiment l'endroit où tu peux être très créatif sans avoir peur alors c'est vrai c'est facile à dire quand on n'y est pas bien sûr une fois que tu es un peu entraîné et c'est un peu la philosophie du théâtre d'impro c'est que tu peux pas te tromper c'est ça que je veux dire c'est bien sûr qu'on a peur mais ce que je veux dire c'est que on peut pas se tromper parce que on accepte Au théâtre d'impro, on accepte l'autre, on accepte les propositions. Il y a une des règles qui est fondamentale, c'est de dire oui. Quelqu'un qui te dit t'es un chat en fait tu deviens un chat. Et si toi tu lui dis on est à la montagne la personne est obligée d'accepter qu'on est à la montagne, sinon on ne peut pas créer d'histoire. Il y a un travail comme ça qui est hyper collaboratif en théâtre d'impro, qui permet d'être créatif sans avoir peur du jugement, en se disant ça va quand même être accepté Et ça c'est cool, et je trouve que pour l'affirmation de soi... ça vient vraiment nourrir quelque chose le théâtre d'impro, peut-être plus que le théâtre classique où on va travailler autre chose, on va travailler peut-être plus sur l'émotionnel, sur la psychologie du personnage, etc. En théâtre d'impro, on a quand même ce lâcher prise qui permet d'être créatif et de donner un peu de nous aussi sur scène.

  • Speaker #1

    Alors moi je trouve que le théâtre justement, comme tu dis, classique, et c'est vraiment différent parce que finalement tu vas apprendre ton texte, je dis pas que c'est facile, c'est pas ce que je dis, mais tu apprends ton texte et t'as une structure. T'arrives sur scène, tu dois vaincre la peur d'être sur scène devant les gens, mais quelque part t'es posé avec ton texte et que tu vas réciter, jouer, mettre en scène. Le théâtre d'impro tu sais pas ce que tu vas faire. C'est un doux titre. Et ce que je trouve difficile moi dans le théâtre d'impro, Pour le coup, ce n'est pas la prise de parole là. Peut-être parce que j'ai fait aussi un travail sur moi avant. C'est plus le positionnement. Savoir que tu n'es pas tout seul. donc comment où on met le curseur est-ce que je vais l'idée le binôme ou le trinôme en fonction ou est-ce que je vais me laisser porter et c'est là où moi c'est ce qui me coûte le plus alors pour être pour bien repositionner aussi les choses Claire a fait partie est

  • Speaker #0

    venue au premier atelier d'impro que j'ai donné en avril et c'était la première inscrite d'ailleurs une des premières inscrites donc c'était génial Et donc tu as pu venir en effet tester ce théâtre. Et qu'est-ce que tu en as pensé toi ? C'était comment pour toi ? Donc tu parles en effet de ce positionnement où tu m'avais même dit à un moment donné Ouais mais je ne sais pas, j'ai peur de prendre trop de place.

  • Speaker #1

    Moi ça c'est le problème de ma vie. Oui, pas envie de prendre trop de place et de laisser de la place aux autres. Mais en même temps, moi, tu me mets sur une scène, tu me dis voilà, il faut faire ça. Dans ma tête, il se passe plein de choses et j'ai envie de faire plein de trucs. Donc j'ai toujours plein d'idées. Je ne serai pas bloquée par l'idée. Mais voilà, je me dis mais quand même, tu n'es pas toute seule. Oui.

  • Speaker #0

    Et c'est aussi ça qui est intéressant, c'est que dans un groupe d'improvisation, il y a des personnes qui vont être les créatifs du groupe. D'autres personnes qui vont être ceux qui vont créer la structure. d'autres qui vont être plus dans l'émotion. Et c'est ça aussi, quand tu commences à jouer avec les mêmes personnes, ou dans certains moments, tu sais qu'il y en a qui n'ont pas d'idée dès le début. Et c'est souvent les mêmes. Moi, je ne sais pas, je te laisse avoir l'idée. Et c'est hyper rassurant de savoir que dans ton groupe, il y a quelqu'un, c'est le créatif, et il va pouvoir te proposer quelque chose. Donc, tu vois, au niveau de la place, à force, c'est aussi accepter, moi, je suis la créative, et j'aime bien avoir des propositions, parce que c'est facile pour moi. ok bah c'est cool, c'est chouette de t'avoir parce qu'il y en a en fait ils l'auront pas donc tu vois ce problème de place je pense que c'est un problème que je comprends tout à fait, c'est est-ce que je fais de l'ombre aux autres et là être aussi très empathique et de se dire moi j'ai mon moment mais les autres ils ont pas leur moment à eux etc et je trouve ça chouette d'avoir cette idée et en même temps je pense que c'est un truc un peu féminin d'ailleurs de pas vouloir trop te prendre de place sur une scène Et donc c'est important de la voir, mais pas qu'elle t'empêche d'être créative. Mais tu verras à force, puisque tu reviens. Merci de m'avoir appris la date d'ailleurs. Sur le prochain, peut-être qu'il y a d'autres choses qui vont s'ouvrir pour toi. Claire qui est timide, Claire qui a du mal en 6ème à apprendre la parole, qui a même les larmes aux yeux dans ce que tu nous disais, vraiment on sent que c'était assez compliqué. Quelques années plus tard, on la retrouve prof.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    devant une classe. Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Ben, du coup, j'étais en 6e, et c'est en 4e, c'est ma prof d'espagnol qui m'a donné envie d'être prof d'espagnol. Donc, tu vois, j'ai été... j'ai connu mon chemin assez vite. Alors, j'ai commencé par être surveillante. Donc, on dit... on dit plus ça, mais... J'ai commencé par être surveillante dans un collège et donc là je me suis confrontée finalement à la prise de parole. Oui. c'est plus que ça même, c'est de la prise de position, l'autorité, comme on dit, devant une classe. Et là, je... Alors, je suis petite, de taille, je précise, et du coup, je me suis dit... D'ailleurs, il y a une fois, pour notre anecdote, la dame du CDI qui m'a prise pour une élève. Ah oui. Voilà, donc niveau autorité, j'étais un peu moins de 10 000. Et j'avais beaucoup tendance à crier. Et vraiment, c'est comme ça que j'imposais mon autorité, c'était comme ça, mais je criais. Un jour, la CPE m'a expliqué que ça sert pas toujours à trop se crier, donc elle m'a expliqué un petit peu comment faire, poser le cadre et tout. Et au fil des années, en étant surveillante, en étant prof, je criais beaucoup moins. Et donc j'ai appris vraiment assez rapidement au fil des années que c'était pas la solution. Même si pour moi, ça me paraissait évident. Moi, si on me crie dessus, j'ai peur, donc je m'arrête. Mais ça ne marche pas sur tout le monde. Et le fait de devoir s'exprimer, ça permet aussi ça que ça permet, mais on doit écouter l'autre. Comment l'autre ressent les choses. Donc j'ai commencé un travail sur, déjà, qu'est-ce que c'est un enfant ? C'est un peu la base, mais on ne nous l'apprend pas à l'école, même à l'école de prof. qu'est-ce que c'est un enfant, comment ça fonctionne, de quoi ça a besoin. Donc ça a besoin de cadres, donc comment on fait. Et j'ai appris au fil des années à poser un cadre, tout simplement, à expliquer les choses. Et un enfant qui a un cadre, on lui dit, voilà, aujourd'hui c'est ça, ça, ça, on va faire ça comme ça, ben ça se passe bien. Et j'ai travaillé en Seine-Saint-Denis dans des REP+, donc des collèges en zone d'éducation prioritaire. Et ça a fonctionné, mes dernières années de professora, je n'avais pas de problème de bazar dans mes classes, même dans des zones sensibles. et sans crier.

  • Speaker #0

    Et parce que ça s'apprend, c'est ce que tu dis aussi. C'est que ça n'a rien d'intuitif de se retrouver devant des dizaines d'élèves et de devoir poser une parole qui doit être écoutée. C'est quelque chose qui s'apprend, et c'est super que tu le dises, parce qu'encore une fois, on a l'impression que ce sont des choses qui sont soit innées, etc. Non, non, non, il y a des techniques, il y a aussi une compréhension de l'autre. Qui est-ce que j'ai en face de moi ? Comment il fonctionne pour que finalement ma parole soit bien reçue ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Et finalement quand on prend la parole, bon après il y a plein de contexte, mais finalement on apporte quelque chose à l'autre. De l'apprentissage, une connaissance, un témoignage. Et c'est ce que, ben moi c'est ce qui m'a énormément apporté dans le podcast, le fait de donner la parole à quelqu'un. cette parole va apporter quelque chose. Et moi, c'est dans les témoignages, c'est dans les témoignages où j'ai appris, où je suis tombée amoureuse finalement du monde du podcast, parce que c'était une période où je n'allais pas bien, enfin bon, post-partum, plein de changements, j'étais vraiment pas bien. Et un jour, j'ai écouté un podcast, j'en écoutais pas mal, un témoignage, un podcast sur la maternité. Et là, quelqu'un qui racontait un petit peu ce que je vivais. Et je me suis dit tout simplement, je ne suis pas toute seule. Je ne suis pas toute seule, ça existe. Et ça va bien se passer. Et petit à petit, j'ai réussi à remonter un petit peu les échelons et du coup je suis intéressée au podcast, à d'autres témoignages, à écouter d'autres personnes, à comprendre ce qui s'était passé pour eux et comment ils avaient fait pour s'en sortir. Et cette parole de prise de parole a été super importante. Et moi c'est tout ce que je vois dans le podcast, c'est prêter sa voix quelque part pour témoigner. Alors qu'il y a quelques années... Je ne viens pas d'un endroit où on parle beaucoup de soi. Je n'ai jamais vraiment beaucoup parlé de moi. Et je sais maintenant que finalement, parler de soi, ça peut apporter des choses aux autres. Sans se plaindre, sans en faire tout un... Mais juste, voilà, ça c'est mon expérience. Tu prends ou pas, mais ça peut te servir. Tu prends ce que tu veux et tu...

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, moi, ça résonne énormément. puisque moi ce que je pense et ce que j'ai vu aussi je suis sophrologue et j'ai travaillé avec des groupes en sophrologie et en fait on se rend compte que l'individuel est universel c'est à dire qu'une personne qui va poser sa parole sur un thème quel qu'il soit, ça vient forcément rebondir de manière puissante ou pas forcément puissante mais ça vient rebondir quand même chez l'autre et ça vient chercher quelque chose aussi chez les autres. Donc c'est super important ce que tu dis. Et d'après ce que j'entends, c'est vraiment ce côté témoignage qui t'anime. Et d'ailleurs, ça se voit parce que vous ne la voyez pas, Claire, mais quand elle nous en parle, il y a ses mains qui boullent, elle est là un peu à l'italienne, comme ça, il y a ce truc qui l'anime, du témoignage, et c'est super chouette. Mais aujourd'hui, tu ne fais plus forcément de témoignages dans ton podcast.

  • Speaker #1

    Non, parce que j'ai pris dans le parti de... de prêter ma voix pour les enfants justement, pour les ouvrir à cette culture linguistique et hispanique surtout.

  • Speaker #0

    Non là ce qui est intéressant c'est un peu comme si tu étais encore dans une autre échelon, pour reprendre ce que tu disais tout à l'heure, où tu oses enfin parler toi un peu plus, t'ouvrir un peu plus, c'est-à-dire que tu vas plus te servir de la parole des autres, mais te mettre un peu plus en avant. M'exposer. T'exposer, ouais, ouais, ouais, c'est clair. Et c'est comment pour toi, derrière de t'exposer, tu te dis que t'as pas l'habitude de le faire, et puis tu le fais, plus c'est facile ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Alors, facile, non. Mais, en fait, c'est comme si, quand je m'exposais, il y avait plein de filtres qui se posaient devant moi. Au début, il y en a, je sais pas, des dizaines, et petit à petit, il y en a moins. Mais il y en a toujours, et en même temps... Je ne pense pas qu'il y ait des gens pour qui il n'y en ait pas. Tout est une question de dosage, comme beaucoup de choses. C'est important aussi de se poser des questions. Si on va franco dans les choses, c'est compliqué. Mais il y en a de moins en moins. Par exemple, faire un réel sur Instagram, pour moi, ça a été une grande étape. Je peux le mettre au présent, c'est une grande étape. Mais ce n'est pas la même qu'au début. Je l'ai fait plusieurs fois. ça va, j'ai survécu, et la Terre continue de tourner.

  • Speaker #0

    Mais ce que tu dis, c'est ça, c'est que des fois, déjà, des fois, on se fait un monde de quelque chose, et au final, quand on la fait, on se dit,

  • Speaker #1

    ah,

  • Speaker #0

    bon, c'est ça. Mais je pense que c'est hyper important quand même dans les étapes parce que ce que j'aime dans ce podcast, c'est d'entendre des voix qui montrent à quel point rien n'est gravé dans le marbre. Et ça, c'est un truc que je dis dans chaque épisode, donc j'aime bien le redire, mais c'est vrai. C'est-à-dire que les choses, elles s'apprennent. Les choses, elles deviennent plus faciles, même si c'est pas facile. Elles deviennent plus faciles au fil du temps en se confrontant aux choses. Et la prise de parole en public, c'est pareil. Et l'exposition, c'est pareil. Des fois, les personnes, on se dit Waouh, mais regarde, elle a l'air hyper à l'aise et tout ! Mais parce que peut-être qu'elle la fait plus souvent. Et moi, personnellement, il y a des choses... Parler de moi, c'est un truc... Vraiment, parler de ma vie privée, de moi, c'est un truc que je ne fais pas parce que je ne suis pas forcément à l'aise. Et je ne pense pas que ça apporte une plus-value non plus à l'histoire. Mais je pense qu'il y a des parts de moi sur des témoignages qui pourraient en effet apporter des choses intéressantes. Mais c'est aussi savoir où on en est. Tiens, moi, je me positionne comment par rapport à ça ? Et... Moi, par exemple, par les deux mois, il y a deux, trois ans, même avec des groupes... proche, c'était compliqué. Aujourd'hui, c'est un petit peu plus facile parce que je me rends compte qu'au final, je suis bien acceptée, etc. Mais tout ça, c'est un cheminement. Donc, c'est super chouette que tu le dises aussi. C'est avec le temps. Et je pense que le temps, on n'y prête pas assez attention aujourd'hui. On veut que ça aille vite. On a l'impression que...

  • Speaker #1

    Ah ben, de plus en plus.

  • Speaker #0

    Ben ouais, c'est ça, tu vois. Alors qu'en fait, non, les choses prennent du temps et l'affirmation de soi, ben, ça prend du temps. Ça serait bien que ça prenne moins de temps, mais ça peut prendre du temps.

  • Speaker #1

    Et le fait qu'on ait d'écouter des témoignages, on se rend bien compte qu'il n'y a pas de règles. Enfin tout est possible, c'est un peu vaste, mais tout le monde est comme il est, on est tous uniques et en même temps on vit aussi tous des choses qui sont équivalentes, ce ne sont pas les mêmes, mais sensiblement équivalentes et on peut s'apporter les uns les autres. Mais pour ça, il faut le dire, enfin moi c'est vrai que quand j'allais mal... J'en ai pas parlé à grand monde et forcement, je pense être quelqu'un de très souriant, je pense pas qu'on me croise dans la rue, ça se voyait, même quelqu'un qui me connaît. Mais du coup j'ai réussi comme ça parce que des gens ont expliqué leurs choses, leur histoire, leurs sentiments, que j'ai pu me retrouver et me dire ok c'est ça et en sortir.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça aussi tout à l'heure qu'on parlait un peu des modèles et je te demandais, tiens, est-ce que tu as eu des modèles ? Parce qu'un modèle, ça peut être quelqu'un de connu comme ça peut être quelqu'un d'anonyme qui est juste venu témoigner de quelque chose. Et je pense que c'est important d'avoir des modèles et on peut en avoir plein de modèles pour toutes compétences. On peut avoir un modèle parce que ces modèles, ils nous servent aussi, nous, à savoir où est-ce qu'on en est et à savoir aussi vers quoi on veut aller. Et toi, dans ces témoignages que tu as entendus lors de ton post-partum, c'est aussi quelque part... des modèles qui nous façonnent et c'est intéressant d'être de s'ouvrir aussi aux choses et de se dire tiens en fait ça c'est possible si lui il l'a fait, ben moi peut-être que je peux le faire aussi si lui il l'a vécu, ben peut-être que moi je vais pouvoir le vivre et que ça va aller et le podcast permet ça oui je trouve qu'il y a tellement de plateformes aujourd'hui qui existent qu'on peut vraiment se retrouver dans quelque chose et toi dans le podcast que tu fais sur le podcast Bilingue C'est aussi ça, c'est dire, ah tiens, il y a un podcast pour les enfants bilingues qui existe, ça va peut-être donner à quelqu'un envie de faire quelque chose là-dedans, et tu vas devenir le modèle aussi de quelqu'un, et c'est ça qui est génial.

  • Speaker #1

    Et on parle de modèle, donc je reviens sur le modèle. Finalement, je me rends compte, en parlant avec toi, que ma prof d'espagnol de 4e a été un modèle. Parce que je ne sais pas ce qui m'a plu en elle, finalement. C'est peut-être le fait que c'était une prof. C'est peut-être le fait... Il y a l'espagnol, certes. C'est la langue qui m'a plu. Parce que je précise que cette prof d'espagnol était aussi ma prof de français. J'étais dans un tellement petit collège.

  • Speaker #0

    Les profs de musique.

  • Speaker #1

    mon prof de maths était aussi mon prof de physique vraiment un tout petit collège mais il y a aussi ça ce côté transmission vraiment c'est le fait de connaître de transmettre qui me plaît c'est ce que je retrouve c'est ce que j'ai retrouvé pendant 10 ans dans l'enseignement c'est ce que je retrouve aujourd'hui dans le podcast ce côté transmission moi ça me parle beaucoup ce que tu dis parce que la transmission moi c'est aussi un truc que

  • Speaker #0

    C'est une des valeurs, tu vois, un truc qui est hyper important pour moi. Je pense que je peux transmettre même des choses qui ne m'intéressent pas trop. Je pourrais les transmettre assez facilement parce que j'aime tellement faire apprendre des choses aux gens en disant Ah, moi, j'ai appris un truc. Tiens, j'ai trop envie que tu le saches, tu vois, ce truc. Et d'avoir un modèle d'une manière de faire réelle, apparemment, c'est plus sa manière d'être et de faire que finalement le contenu. Peut-être qu'il t'a... Peut-être, je ne sais pas. Et je trouve ça génial.

  • Speaker #1

    On n'y avait jamais réfléchi jusqu'à...

  • Speaker #0

    Mais on est là pour vous y acclare. On réfléchit à des trucs auxquels on n'avait jamais réfléchi. C'est ça. Et donc, aujourd'hui, tu as un podcast. Un podcast qui... L'essence même d'un podcast, c'est de parler dans un micro. Est-ce que tu avais déjà parlé dans un micro avant ça ?

  • Speaker #1

    Avant mes podcasts... Non, je n'ai pas de souvenirs. Non, j'avais parlé en public, quand j'étais prof, certes, mais aussi devant des parents, dans des réunions, mais dans un micro, non.

  • Speaker #0

    Et comment tu te prépares alors à parler dans ton micro ? Est-ce que c'est toujours le même rituel ou est-ce que tu lâches pas en vrai ?

  • Speaker #1

    Non, ça va dépendre de mon humeur. Il y a des fois, il faut que je le fasse parce que c'est le timing pour le faire et je ne suis pas prête. Alors des fois, j'écoute de la musique. Je m'en prends, j'écoute deux, trois musiques. Des fois, je chante aussi, ça prépare ma voix. Oui, c'est ça. Oui, c'est ça. Et sinon, non, j'ai pas de rituel à part faire le test du micro, boire et me concentrer.

  • Speaker #0

    Et c'est comment pour toi, quand tu te retrouves face à ton micro, tu imagines les auditeurs ? Il y a un truc qui vient t'animer là ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je raconte des histoires, donc je suis dans l'histoire. Vraiment, je suis avec les personnages. Là, je viens de faire une série qui s'appelle Boses, qui veut dire les voix en espagnol. où je racontais l'histoire de femmes hispanophones, donc espagnoles et hispano-américaines. Et c'était passionnant parce que déjà j'en ai appris plus que ce que je savais sur ces femmes. Mais du coup je me projetais vraiment dans la vie de ces femmes et pensais quel impact elles avaient eu, qu'est-ce que j'avais envie de dire qu'elles avaient fait qui est important, et qu'il fallait que les jeunes filles d'aujourd'hui, et les jeunes garçons, mais surtout les jeunes filles retiennent qu'est-ce qui était vraiment important moi je pense à Frida Kahlo que tout le monde connait et que j'adore cette résilience la résilience de cette femme ce qu'elle a vécu et cette force qu'elle a trouvé dans sa douleur pour faire ce que l'on connait aujourd'hui c'est juste extraordinaire et c'est ce que j'ai essayé de transmettre aussi à travers ces histoires donc quand je parle au micro je suis dans l'histoire. Et je suis presque addict maintenant au micro. Là, j'ai fait une pause de deux semaines du podcast, le temps de préparer l'histoire et de faire d'autres choses.

  • Speaker #0

    ça me manquait tu vois ce petit moment oui le petit moment où je parle et ça me manquait c'est super chouette parce que il y a quelque chose vraiment ici qui vient te qui

  • Speaker #1

    vient t'animer il y a un truc, encore une fois c'est les mains tes mains qui parlent ton corps qui investit là dedans et comment tu choisis tes histoires

  • Speaker #0

    Comment je choisis mes histoires ? Cette série Bosses, c'était vraiment quelque chose qui me tenait à cœur. Vraiment, que j'avais réfléchi depuis longtemps. C'est ce que j'aurais aimé faire pour mes élèves, finalement, quand j'étais prof. Ils l'auront peut-être aussi, mais différemment. La première série que j'ai réalisée, donc Julie et Lola à Madrid,

  • Speaker #1

    En fait,

  • Speaker #0

    c'est venu... Je ne sais pas, c'est venu... Je voulais un endroit. Madrid, parce que j'y ai vécu un an. Des prénoms, Julie et Lola. Julie, parce qu'il y avait le J, donc je voulais travailler la rota, le julia. Lola, parce que c'est typique espagnol. Et vraiment, l'histoire est venue assez naturellement, assez vite.

  • Speaker #1

    Donc, c'est toi qui écris tes histoires. Oui, et c'est ça qui est encore plus beau. C'est que là, tu es dans... Je ne sais pas si ça... Est-ce que tu es vraiment dans un processus de création ? Oui, c'est ton... une histoire à toi, et j'entends quelque chose, et peut-être que je me trompe, mais quand tu dis tiens, c'est quelque chose que j'aurais aimé donner à mes élèves quand j'étais professeure d'espagnol, peut-être un truc où, quand t'étais prof, bah t'es dans une sorte de carcan, il faut faire ça, il faut faire ça, bon, t'as pas trop de choix. Alors que là, aujourd'hui, avec ton micro, tu fais ce que tu veux. Et là, il y a une sorte de liberté à te dire, mais là, je raconte les histoires qui me touchent de la manière Ah oui,

  • Speaker #0

    j'ai pas de programme, j'ai pas de directrice. C'est moi qui dis, je ne mets que ça d'espagnol, après j'en mettrai plus. C'est moi qui choisis les mots, le rythme, je choisis tout en fait.

  • Speaker #1

    Et aussi, je voulais te demander, beaucoup de personnes n'aiment pas leur voix. Dès qu'elles s'entendent, alors moi j'en vois beaucoup en formation, parfois je les enregistre, elles me disent, ah mais je ne supporte pas ma voix, etc. Elles ont du mal à s'écouter. Toi, quel est le rapport que tu as avec ta voix ?

  • Speaker #0

    Alors, il a beaucoup évolué, mais les premiers temps, les premières fois où je me suis enregistrée, parce que j'avais avant un autre podcast d'interview, quand je travaillais dans l'immobilier, c'était difficile. Quand je faisais le montage, c'était difficile de m'entendre. Je me suis habituée. Bon, maintenant, il n'y a que moi qui parle du podcast. Je me suis vraiment habituée et ça ne me dérange plus de m'entendre. Par contre... Mes enfants des fois demandent à écouter mes histoires.

  • Speaker #1

    Cool. Ouais.

  • Speaker #0

    Ça me fatigue un peu de m'entendre dans un contexte chez moi, mais parce que c'est moi. Et après, du coup, je me suis posé la question. Pourquoi je n'ai pas envie de rester dans sa chambre s'il écoute mon histoire ? Du coup, peut-être parce qu'encore je ne suis pas super à l'aise. Est-ce que c'est un syndrome de l'imposteur ? Parce que je pourrais lui mettre un autre podcast qui a plus de je ne sais pas quoi. Du coup, voilà. Je sais pas pourquoi, parce que ma voix, j'ai travaillé dessus et ça va. Mais au début, oui, c'était difficile. Et là, je sais pas pourquoi, j'ai envie de changer de pièce.

  • Speaker #1

    Je voulais faire la psychologie de comptoir. Est-ce que ? Est-ce que c'est parce que tu te dis, tiens, ils me mettent sur la même place qu'une podcasteuse qui serait plus connue, qui serait plus renommée, etc. Et te dire, mais en fait...

  • Speaker #0

    Ou peut-être que j'ai juste peur qu'ils me disent, non mais c'est bon, arrête, c'est nul. Tu vois, c'est peut-être juste ça.

  • Speaker #1

    Ah oui, qui te disent, mais non, c'est pas vrai. Ok, oui, oui, oui, complètement. D'accord. Donc le travail sur la voix, il est super important parce que... Comme vous le savez, sûrement, la voix que l'on entend quand on parle, ce n'est pas notre voix réelle, mais elle n'est pas écoutée depuis l'extérieur. On l'écoute depuis l'intérieur de nous, donc elle est forcément modifiée. Et c'est vrai que quand on s'entend sur un répondeur, quand on s'entend sur les vocaux, aujourd'hui on fait plein de vocaux sur WhatsApp ou Instagram, on se dit mais waouh, mais je ne me reconnais pas. Et c'est aussi une habitude. C'est aussi une habitude, plus on va s'écouter, plus on va aussi reconnaître, se reconnaître. dans sa voix après parfois on a la voix qui est un petit peu au perché on a la voix qui n'est pas forcément posée et ça c'est un travail que l'on fait ça s'apprend de poser sa voix moi des fois sur certains podcasts je sens quand ma voix elle est au perché parce que je suis toute excitée je pense à parler un peu comme ça alors que des fois j'arrive avec ma voix un peu plus posée donc c'est quelque chose qui se travaille et ça il faut aussi le savoir il y a des petites techniques pour apprendre à poser sa voix la respiration et oui

  • Speaker #0

    la respiration au tout début quand j'écrivais mes histoires et que je les enregistrais je m'y reprenais plusieurs fois parce que je stressais alors que je sais qu'il n'y a aucun enjeu mais je stressais et ça s'entendait dans ma respiration même le premier podcast là ça s'entend peut-être aussi mais quand on fait des pauses qu'on reprend la respiration avant de parler ça s'entendait vachement du coup j'ai fait un montage du tout coupé Mais c'était...

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que la voix, elle est liée à la respiration. Si on parle, c'est parce qu'on respire. Oui. Et à un moment donné, si notre respiration, elle n'est pas bonne, et moi, ce que je propose souvent, c'est de faire des respirations ventrales, c'est vraiment, ça va vraiment vous permettre de bien poser votre voix et de ne pas être en apnée, de ne pas avoir cette respiration un peu haute, où on a déjà commencé, on a dit le premier mot, déjà, on n'a plus d'air, parce qu'on n'a pas bien respiré. Et c'est marrant que tu le dises, j'ai fait un post tout à l'heure sur LinkedIn où j'ai expliqué un peu comment respirer, mais vraiment c'est fondamental. J'ai des personnes, je leur dis, en accompagnement individuel souvent, je leur dis mais respire avant de parler. Parce qu'elles sont déjà parties, leur voix elle n'est plus là. Leur corps il est là, leur voix elle n'est pas là. Donc respire et après tu commences. Et ça permet de jouer aussi sur le stress.

  • Speaker #0

    Mais c'est comme des fois on a envie d'y aller parce qu'on se dit plutôt j'y vais, plutôt c'est fini. Mais non parce qu'il faut tenir sur la longueur.

  • Speaker #1

    Et oui, après il faut tenir.

  • Speaker #0

    L'autre jour j'ai fait un... Un pitch, dans un événement, j'ai présenté dans mon podcast et devant d'autres podcasteurs. Donc du coup, j'étais en stress un peu, du syndrome peut-être de l'imposteur, de me dire mais qu'est-ce que je fais là ? Alors je l'avais préparé, j'avais mon truc et tout. Et en fait, le fait de l'avoir préparé, je sais pas si ça m'a servi ou desservi. Mon podcast, je le connais, je sais ce que j'ai envie de dire dessus. Et de me retrouver devant tous ces podcasteurs et me dire Mais qu'est-ce que c'est ?

  • Speaker #1

    Et comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Ça va, j'étais très stressée parce que seule devant un micro c'est facile, mais devant des gens qui te regardent c'est moins facile. Mais ça va, j'ai dit ce que j'avais à dire, j'ai été vite. Je pense que c'est mon défaut, de ne pas prendre le temps d'expliquer les choses, de se poser, d'accepter le silence, d'accepter le blanc.

  • Speaker #1

    C'est pas grave,

  • Speaker #0

    il y a un blanc, c'est pas grave, ça permet de prendre la respiration, on peut sourire, on peut faire plein de choses.

  • Speaker #1

    et de recommencer mais c'est pas évident parce que ça s'apprend encore une fois l'exercice de je suis toute seule devant mon micro face à mon ordinateur et je suis devant 20 personnes avec un micro c'est un exercice qui est totalement différent surtout quand tu es devant des personnes qui font le même métier que toi ou tu peux avoir ce petit syndrome en te disant non mais qu'est-ce que je fais là ils sont beaucoup plus forts que moi j'en suis sûre alors que pas du tout mais tu te racontes plein plein de choses Et c'est intéressant que tu le dises parce qu'encore une fois, c'est des exercices qui sont totalement différents. Mais plus tu vas le faire ça aussi, et plus ce sera facile. Parce que c'est une compétence. Donc ça, ça prend. Et il faut toujours aussi se dire que notre corps, il n'a pas envie qu'on soit là. Parce que quand tu es toute seule face à un public, la première chose qu'il se dit, c'est Waouh, mais qu'est-ce que je fais là en fait ? C'est une petite zone de constance.

  • Speaker #0

    Et lui, il ne veut pas.

  • Speaker #1

    Et non, il ne veut pas. Et lui, il se sent en danger. Donc clairement, il va nous envoyer. plein plein plein de signes d'alarme pour partir sauf qu'on peut pas on peut pas partir et donc là c'est pas forcément adapté comme signaux mais c'est important de le savoir et de se dire que c'est normal de ressentir du stress parce que notre corps il a envie qu'on que ça s'arrête et ça nous avec des exercices de respiration de visualisation d'autres exercices sur la confiance etc qui vont permettre à notre corps de se calmer un peu plus rapidement mais après c'est de la gestion du stress parce que le stress

  • Speaker #0

    Je pense que c'est important de l'avoir parce que c'est ce qui va donner un cadrage, il va nous dire attention, il ne faut pas faire ça, ça, mais il faut savoir le gérer et se dire ok, tout va bien. Ça me fait mal. Quand je préparais l'agrégation et que je devais faire des oraux, donc là on fait un oral devant des personnes quand même de haut niveau et qui te jugent. Mais je sais que ça m'est arrivé de ne plus trouver mes mots en espagnol ou de… mal les prononcer. Alors que tu parles avec quelqu'un, tes mots, tu les prononces très bien. Mais tu es devant quelqu'un qui va te juger,

  • Speaker #1

    du coup,

  • Speaker #0

    c'est une perte de moyens. Si tu n'arrives pas à te dire Ok, tout va bien, tu connais ton sujet tu perds les moyens et ça ne se passe pas très bien.

  • Speaker #1

    Et oui. Mais après, ça se... Ça s'apprend. Mais aussi, des fois, on a beau avoir tout fait pour que ça se passe bien, ce jour-là, on n'y arrive pas. Parce que peut-être qu'on a mal dormi, peut-être parce que le stress est trop grand, peut-être parce qu'il y a une personne dans le jury, on se dit Oh là là, je ne pensais pas qu'elle serait là, et en fait elle y est ! C'était pas prévu. Et donc, oui, il y a de l'imprévu qui peut venir aussi augmenter le stress. Mais ce que je dis quand même souvent, c'est que plus on est préparé, mieux ça va se passer. Si on se dit, j'y vais au talent. Alors, certaines personnes, ça peut réussir, mais on se crée parfois aussi du stress supplémentaire. C'est quand même mieux de le préparer. Mais en effet, on ne sait jamais vraiment ce qui peut se passer. Maintenant on va passer aux questions traditionnelles du podcast, à part si tu avais quelque chose à rajouter. C'est bon pour moi. C'est bon pour toi ? Oui. Alors Claire, j'aimerais savoir quel est ton meilleur souvenir ou ton pire souvenir, tu commences par celui que tu veux, en prise de parole en public.

  • Speaker #0

    Alors mon meilleur souvenir sans hésitation, c'est mes prises de parole vraiment derrière le micro. C'est là où je suis le plus à l'aise parce que… Déjà, ce que je dis, c'est moi qui le crée. Donc, je n'ai pas de pression. Je ne ressens pas la pression comme le pitch dont je te parlais, que j'ai fait il y a deux mois, où tu es devant les gens. Alors, ce n'est pas le pire, parce que c'était vraiment le stress qui est monté et que je l'ai géré, mais s'il n'avait pas été là, ça aurait été mieux. Mais voilà, vraiment, quand tu es... Cette relation au micro et au fait que ce que tu transmets, c'est que ta voix. Donc en fait, oui, ce que tu transmets, c'est que le message. Il n'y a pas tout le visuel, si on peut dire ça comme ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est que ta voix. Et après, les personnes, elles s'imaginent des choses. Tiens, à quoi est-ce qu'elles ressemblent, etc. Mais il y a quelque chose, c'est très pur, je trouve, le podcast, dans le sens où tout va passer par des vibrations, et par les vibrations de la voix.

Description

Bonjour à tous !


Dans cet épisode je reçois Claire, créatrice du Podcast "Une histoire deux langues". Son podcast vous entraîne dans un monde mystérieux, au-delà des frontières linguistiques.


Au micro elle nous parle de son parcours, et de ce qui l'a poussé à devenir podcasteuse. Car plus jeune, la prise de parole en public ce n'était pas vraiment son dada.


Alors comment s'est-elle lancée ? Qu'est-ce qui lui plaît dans le podcast ? Quel rapport a-t-elle à sa voix ?


Vous saurez tout à la fin de l'épisode ;)


Pour écouter Une histoire deux langues : Une histoire deux langues | Ausha


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast Arrête de rougir, le podcast qui t'aide à prendre la parole en public en toute sérénité. Ici c'est Mathilde et dans la vie, j'accompagne les professionnels à prendre confiance en eux et en leurs paroles grâce à des techniques oratoires et de gestion du stress. Dans ce podcast, tu trouveras des conseils et des témoignages qui t'aideront à prendre confiance en toi et en ta parole et à ne plus te sentir seul face à ta peur. Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui, je reçois Claire. Claire, elle est podcasteuse. Elle a créé un podcast sur la langue espagnole, un podcast destiné aux enfants. Pendant cet épisode, elle va nous raconter son parcours en prise de parole en public, un parcours pas forcément évident et elle va nous raconter comment elle a... dépasser ses blocages, surmonter sa timidité pour aujourd'hui prendre énormément de plaisir à parler derrière son micro. Je vous laisse en compagnie de Claire et de moi-même et je vous souhaite un excellent épisode. A tout à l'heure ! Bonjour Claire ! En plus je commence toujours mes podcasts à mordre de rire. Bonjour Claire !

  • Speaker #1

    Bonjour Mathilde !

  • Speaker #0

    Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Ça va bien merci,

  • Speaker #0

    et toi ? Bah ouais super, ça fait une heure qu'on discute en deux !

  • Speaker #1

    On aura tout dit et vous n'avez rien entendu !

  • Speaker #0

    On était en train de se dire est-ce que cet épisode va vraiment commencer ? Oui, ça commence avec Claire qui va témoigner de son expérience en prise de parole en public. Je suis ravie de t'avoir avec moi.

  • Speaker #1

    Moi aussi, merci pour l'invitation sur ce podcast.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. Donc on se connaît depuis quelques mois maintenant.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    On est aux Mâmes Preneurs toutes les deux, on s'est connues là-bas. Et Claire, pourquoi je l'ai invitée aujourd'hui ? Parce que tu as une bonne question. Pourquoi ? Parce que tu as un podcast ? Tout à fait. Tu peux nous en parler un petit peu ? Alors,

  • Speaker #1

    ce podcast s'appelle Une histoire de langue. C'est un podcast bilingue, français-espagnol pour les enfants. Donc, on y raconte des histoires dans les deux langues, d'où le ton bilingue. De façon assez progressive. Donc, le principe, c'est que le premier épisode, il y ait maximum de français pour installer la confiance, pour que l'enfant se sente en sécurité, entre guillemets. Et petit à petit, l'espagnol arrive et comme ça, il comprend le contexte et il s'apprivoise avec la langue. Et apprivoise la langue, plutôt.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'a donné envie de lancer ce podcast ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je trouve qu'en France, notre système d'apprentissage des langues est très, très, très, très, très mauvais. Et petit à petit, donc c'est surtout en ayant mes enfants, je me suis beaucoup intéressée au fonctionnement du cerveau. Et on se rend compte que c'est pas quand on arrive en sixième que notre cerveau est le plus adapté, le plus adapté pour acquérir les langues. Je rassure tout le monde, on peut apprendre des langues tout au long de sa vie. Mais pas de la même façon. Et quand les enfants sont petits, ce sont de véritables éponges. En fait, petit à petit, c'est comme si on semait des graines tout au long de la vie. Plus on leur en donne, plus ils vont l'utiliser. Tout de suite ou non, mais c'est pas grave. Il faut donner, donner, donner. Et ça c'est vrai que je l'ai aussi appris quand j'étais prof. Quand j'étais jeune prof, j'avais pour habitude de cadrer beaucoup. Donc voilà, à la fin de la séquence, tu dois savoir faire ça. Donc je te donne ce vocabulaire. Pas plus, surtout pas plus. Et en fait, non. je donne ce qu'il faut, certes, mais si on me demande, il faut ouvrir les vannes. Parce qu'ils vont prendre des choses, on est tous différents. Donc on va forcément acquérir des choses différentes chacun. Et il ne faut pas mettre de limites. D'où l'idée de commencer jeune. Le podcast est bilingue. Il n'a pas pour vocation, au bout de trois épisodes, à rendre l'enfant bilingue, bien sûr. Mais vraiment, de le sensibiliser. Et également, être sensibilisée aux langues, c'est aussi être sensibilisée à la culture qui va avec. Et donc, d'ouvrir les yeux et d'ouvrir les portes sur d'autres mondes.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant parce que, en effet, moi j'ai aussi la sensation, quand j'étais professeure des écoles... On me demandait d'animer des cours d'anglais parce qu'en CM2, même avant, même dès le CP, on apprend l'anglais. Sauf que moi, je n'ai jamais été formée à l'anglais. Et on demande à des professeurs de former des élèves à l'anglais alors qu'on n'a pas forcément l'accent, alors qu'on ne sait pas forcément comment s'y prendre, etc. Donc oui, il y a des vraies lacunes au niveau linguistique de l'apprentissage des langues dans le milieu scolaire, je dirais, qui a quand même tendance à s'améliorer, j'ai l'impression. Au fil des ans, mais je pense qu'en effet, ton podcast, il est d'utilité publique. En plus, moi, j'adore l'espagnol. Donc, c'est vraiment génial. Et ce que tu dis sur l'ouverture à la culture, c'est hyper important. Et ça me parle énormément. C'est-à-dire qu'une langue, ce n'est pas juste apprendre deux, trois mots pour savoir se débrouiller. Non. Et ouais, c'est surtout savoir, tiens, mais... Il y a de l'espagnol, mais c'est quoi la culture qui est reliée à l'espagnol ? C'est quoi l'Espagne ? Donc ça rend les enfants curieux.

  • Speaker #1

    Et l'espagnol n'est pas que l'Espagne. On parle espagnol dans plus de 15 pays dans le monde. Même aux Etats-Unis, l'espagnol est la seconde langue la plus parlée. C'est même une langue officielle, je ne veux pas dire de bêtises, mais il me semble qu'en Californie, c'est une langue officielle. Et quand j'étais... En fait, je suis partie en Californie...

  • Speaker #0

    T'es jeune. Claire est très bien. Venue avec une canne.

  • Speaker #1

    Et pour apprendre l'anglais. Sauf que je pense que j'ai mal choisi ma destination parce que j'étais à Santa Barbara. Et tout est traduit. C'est-à-dire qu'on va prendre le bus, donc il parle en anglais, et ensuite en espagnol. Donc je n'étais pas perdue du tout.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est super intéressant. Tu ne savais pas du tout. Et ça me fait penser à quelque chose de très important. C'est de dire que si vous voulez rendre vos enfants curieux... L'apprentissage d'une langue, c'est peut-être une clé d'entrée qui est super chouette. Oui,

  • Speaker #1

    et ça peut être des dessins animés aussi. Je pense qu'il faut le faire assez jeune. Moi, avec ma fille, je n'y arrive pas. Elle n'écoute pas de dessin animé. Même si elle les connaît, elle ne va pas l'écouter en anglais. J'aimerais bien, mais non. Et d'où aussi l'idée de ce podcast bilingue, le fait que le français entraîne aussi l'histoire pour que l'enfant connaisse les personnages, s'accroche finalement aux personnages pour pouvoir se laisser emporter par la deuxième langue.

  • Speaker #0

    Claire, j'aimerais bien que tu nous racontes ton parcours. En prise de parole parce que tu nous as parlé de ton podcast, tu nous as dit que tu avais été aussi prof pendant dix ans, c'est ça ? C'est ça. Alors qu'est-ce qui t'a mené aujourd'hui et dans ton cursus à prendre la parole ? Alors on va peut-être commencer par comment ça se passait quand tu étais enfant. Tu viens d'où Claire ? Est-ce que tu peux nous parler un peu de toi ?

  • Speaker #1

    Alors moi je viens de pas très loin, donc là on est actuellement à Toulouse, précise. Et moi je viens du Lot, donc ce n'est pas très loin, d'un petit village. Quand j'étais petite à la maison, on ne parlait pas beaucoup. C'était pas... A l'origine, je ne suis pas fan en... Enfin, pas fan, mais pas à l'aise en communication, on va dire. Petite anecdote, je me souviens, quand j'étais au collège, j'ai toujours été super scolaire. C'est pour ça que j'ai été prof. Je me souviens que, par exemple, en cours d'anglais, j'adorais les langues. J'ai toujours adoré les langues et je voulais prendre la parole en anglais un jour. Et je ne connaissais pas grand monde parce que c'était la rentrée. Et là, je me suis sentie avoir les larmes qui montaient aux yeux tellement j'étais timide et tellement je n'étais pas habituée. En fait, il y avait cette partie de moi qui avait super envie de parler. et l'autre qui me disait mais non, on n'y va pas tu vas t'exposer devant tout le monde non, non, non, surtout pas ça et du coup j'ai parlé mais avec les larmes aux yeux alors que j'ai juste pris la parole j'ai juste une phrase en anglais j'étais assise à ma place, rien d'extraordinaire et tu étais en quelle classe ? j'étais en 6ème et j'ai encore ce souvenir, c'est vrai que quand je pense à la prise de parole j'ai ce souvenir de moi assise sur cette chaise qui a les larmes qui montent en secours d'anglais donc chez toi on ne parlait pas beaucoup ?

  • Speaker #0

    non En classe, c'était plutôt compliqué pour toi au début de t'exprimer. Et en dehors, dans la cour de l'école, avec tes amis, t'étais comment ?

  • Speaker #1

    On va dire que j'ai du mal à m'ouvrir. Je ne vais pas tisser des liens rapidement. Sur l'échelle de la sociabilité, je suis plus à 4 qu'à 8.

  • Speaker #0

    Et pourtant, et c'est ça que j'aime dans ce podcast, c'est que beaucoup de personnes que j'invite ont ce profil-là. Ce sont des personnes qui étaient timides ou introverties et qui avaient du mal, forcément, à s'exprimer en public et qui, aujourd'hui, dépassent cette peur. Et c'est ton cas aussi, et c'est hyper intéressant. D'ailleurs, est-ce que quand tu étais enfant, tu avais un modèle d'une personne qui parlait ou qui était charismatique et tu te disais, waouh, j'aimerais trop lui ressembler ? Est-ce que tu avais quelqu'un comme ça ?

  • Speaker #1

    Des modèles, non, mais c'est vrai que quand je voyais les présentateurs à la télé, par exemple, c'est vrai que ça me fascinait l'aisance. Et même les chanteurs en concert. Le fait, parce que mon présentateur, il est, j'ai envie de dire, il est presque statique, il s'exprime certes, mais pas, enfin, quand on voit un chanteur sur scène. qui a la gestuelle, qui a tout fait, il est vraiment emporté par ce qu'il fait, c'est vrai que c'est assez passionnant, c'est assez fascinant.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'il est à l'aise sur scène, il bouge.

  • Speaker #1

    Et pas juste devant dix personnes.

  • Speaker #0

    C'est aussi parce que c'est un travail qui est différent dans le sens où, comme tu dis, un présentateur, il va être plutôt assis, statique. Son corps, il est en jeu, mais pas autant qu'une personne qui est sur scène où vraiment tout son corps est là, on le voit. Et donc, dans un concert ou aussi au théâtre, ce sont des personnes qui communiquent entièrement aussi avec leur corps. Oui, complètement. Donc ça, ça te fascinait ? Oui.

  • Speaker #1

    Et le théâtre, je n'allais pas au théâtre quand j'étais petite. Mais c'est vrai que c'est passionnant aussi parce que tu vois les gens, ils sont dans leur truc et tu sais que j'aime aussi le théâtre d'impro pour ça. Parce que tu te dépasses, tu vas plus loin que ce qu'on peut penser de toi. Et finalement on a tous ce côté créatif.

  • Speaker #0

    qu'on a besoin d'exprimer aussi à travers la prise de parole ce que tu dis c'est génial parce que pour moi le théâtre d'impro c'est vraiment l'endroit où tu peux être très créatif sans avoir peur alors c'est vrai c'est facile à dire quand on n'y est pas bien sûr une fois que tu es un peu entraîné et c'est un peu la philosophie du théâtre d'impro c'est que tu peux pas te tromper c'est ça que je veux dire c'est bien sûr qu'on a peur mais ce que je veux dire c'est que on peut pas se tromper parce que on accepte Au théâtre d'impro, on accepte l'autre, on accepte les propositions. Il y a une des règles qui est fondamentale, c'est de dire oui. Quelqu'un qui te dit t'es un chat en fait tu deviens un chat. Et si toi tu lui dis on est à la montagne la personne est obligée d'accepter qu'on est à la montagne, sinon on ne peut pas créer d'histoire. Il y a un travail comme ça qui est hyper collaboratif en théâtre d'impro, qui permet d'être créatif sans avoir peur du jugement, en se disant ça va quand même être accepté Et ça c'est cool, et je trouve que pour l'affirmation de soi... ça vient vraiment nourrir quelque chose le théâtre d'impro, peut-être plus que le théâtre classique où on va travailler autre chose, on va travailler peut-être plus sur l'émotionnel, sur la psychologie du personnage, etc. En théâtre d'impro, on a quand même ce lâcher prise qui permet d'être créatif et de donner un peu de nous aussi sur scène.

  • Speaker #1

    Alors moi je trouve que le théâtre justement, comme tu dis, classique, et c'est vraiment différent parce que finalement tu vas apprendre ton texte, je dis pas que c'est facile, c'est pas ce que je dis, mais tu apprends ton texte et t'as une structure. T'arrives sur scène, tu dois vaincre la peur d'être sur scène devant les gens, mais quelque part t'es posé avec ton texte et que tu vas réciter, jouer, mettre en scène. Le théâtre d'impro tu sais pas ce que tu vas faire. C'est un doux titre. Et ce que je trouve difficile moi dans le théâtre d'impro, Pour le coup, ce n'est pas la prise de parole là. Peut-être parce que j'ai fait aussi un travail sur moi avant. C'est plus le positionnement. Savoir que tu n'es pas tout seul. donc comment où on met le curseur est-ce que je vais l'idée le binôme ou le trinôme en fonction ou est-ce que je vais me laisser porter et c'est là où moi c'est ce qui me coûte le plus alors pour être pour bien repositionner aussi les choses Claire a fait partie est

  • Speaker #0

    venue au premier atelier d'impro que j'ai donné en avril et c'était la première inscrite d'ailleurs une des premières inscrites donc c'était génial Et donc tu as pu venir en effet tester ce théâtre. Et qu'est-ce que tu en as pensé toi ? C'était comment pour toi ? Donc tu parles en effet de ce positionnement où tu m'avais même dit à un moment donné Ouais mais je ne sais pas, j'ai peur de prendre trop de place.

  • Speaker #1

    Moi ça c'est le problème de ma vie. Oui, pas envie de prendre trop de place et de laisser de la place aux autres. Mais en même temps, moi, tu me mets sur une scène, tu me dis voilà, il faut faire ça. Dans ma tête, il se passe plein de choses et j'ai envie de faire plein de trucs. Donc j'ai toujours plein d'idées. Je ne serai pas bloquée par l'idée. Mais voilà, je me dis mais quand même, tu n'es pas toute seule. Oui.

  • Speaker #0

    Et c'est aussi ça qui est intéressant, c'est que dans un groupe d'improvisation, il y a des personnes qui vont être les créatifs du groupe. D'autres personnes qui vont être ceux qui vont créer la structure. d'autres qui vont être plus dans l'émotion. Et c'est ça aussi, quand tu commences à jouer avec les mêmes personnes, ou dans certains moments, tu sais qu'il y en a qui n'ont pas d'idée dès le début. Et c'est souvent les mêmes. Moi, je ne sais pas, je te laisse avoir l'idée. Et c'est hyper rassurant de savoir que dans ton groupe, il y a quelqu'un, c'est le créatif, et il va pouvoir te proposer quelque chose. Donc, tu vois, au niveau de la place, à force, c'est aussi accepter, moi, je suis la créative, et j'aime bien avoir des propositions, parce que c'est facile pour moi. ok bah c'est cool, c'est chouette de t'avoir parce qu'il y en a en fait ils l'auront pas donc tu vois ce problème de place je pense que c'est un problème que je comprends tout à fait, c'est est-ce que je fais de l'ombre aux autres et là être aussi très empathique et de se dire moi j'ai mon moment mais les autres ils ont pas leur moment à eux etc et je trouve ça chouette d'avoir cette idée et en même temps je pense que c'est un truc un peu féminin d'ailleurs de pas vouloir trop te prendre de place sur une scène Et donc c'est important de la voir, mais pas qu'elle t'empêche d'être créative. Mais tu verras à force, puisque tu reviens. Merci de m'avoir appris la date d'ailleurs. Sur le prochain, peut-être qu'il y a d'autres choses qui vont s'ouvrir pour toi. Claire qui est timide, Claire qui a du mal en 6ème à apprendre la parole, qui a même les larmes aux yeux dans ce que tu nous disais, vraiment on sent que c'était assez compliqué. Quelques années plus tard, on la retrouve prof.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    devant une classe. Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Ben, du coup, j'étais en 6e, et c'est en 4e, c'est ma prof d'espagnol qui m'a donné envie d'être prof d'espagnol. Donc, tu vois, j'ai été... j'ai connu mon chemin assez vite. Alors, j'ai commencé par être surveillante. Donc, on dit... on dit plus ça, mais... J'ai commencé par être surveillante dans un collège et donc là je me suis confrontée finalement à la prise de parole. Oui. c'est plus que ça même, c'est de la prise de position, l'autorité, comme on dit, devant une classe. Et là, je... Alors, je suis petite, de taille, je précise, et du coup, je me suis dit... D'ailleurs, il y a une fois, pour notre anecdote, la dame du CDI qui m'a prise pour une élève. Ah oui. Voilà, donc niveau autorité, j'étais un peu moins de 10 000. Et j'avais beaucoup tendance à crier. Et vraiment, c'est comme ça que j'imposais mon autorité, c'était comme ça, mais je criais. Un jour, la CPE m'a expliqué que ça sert pas toujours à trop se crier, donc elle m'a expliqué un petit peu comment faire, poser le cadre et tout. Et au fil des années, en étant surveillante, en étant prof, je criais beaucoup moins. Et donc j'ai appris vraiment assez rapidement au fil des années que c'était pas la solution. Même si pour moi, ça me paraissait évident. Moi, si on me crie dessus, j'ai peur, donc je m'arrête. Mais ça ne marche pas sur tout le monde. Et le fait de devoir s'exprimer, ça permet aussi ça que ça permet, mais on doit écouter l'autre. Comment l'autre ressent les choses. Donc j'ai commencé un travail sur, déjà, qu'est-ce que c'est un enfant ? C'est un peu la base, mais on ne nous l'apprend pas à l'école, même à l'école de prof. qu'est-ce que c'est un enfant, comment ça fonctionne, de quoi ça a besoin. Donc ça a besoin de cadres, donc comment on fait. Et j'ai appris au fil des années à poser un cadre, tout simplement, à expliquer les choses. Et un enfant qui a un cadre, on lui dit, voilà, aujourd'hui c'est ça, ça, ça, on va faire ça comme ça, ben ça se passe bien. Et j'ai travaillé en Seine-Saint-Denis dans des REP+, donc des collèges en zone d'éducation prioritaire. Et ça a fonctionné, mes dernières années de professora, je n'avais pas de problème de bazar dans mes classes, même dans des zones sensibles. et sans crier.

  • Speaker #0

    Et parce que ça s'apprend, c'est ce que tu dis aussi. C'est que ça n'a rien d'intuitif de se retrouver devant des dizaines d'élèves et de devoir poser une parole qui doit être écoutée. C'est quelque chose qui s'apprend, et c'est super que tu le dises, parce qu'encore une fois, on a l'impression que ce sont des choses qui sont soit innées, etc. Non, non, non, il y a des techniques, il y a aussi une compréhension de l'autre. Qui est-ce que j'ai en face de moi ? Comment il fonctionne pour que finalement ma parole soit bien reçue ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Et finalement quand on prend la parole, bon après il y a plein de contexte, mais finalement on apporte quelque chose à l'autre. De l'apprentissage, une connaissance, un témoignage. Et c'est ce que, ben moi c'est ce qui m'a énormément apporté dans le podcast, le fait de donner la parole à quelqu'un. cette parole va apporter quelque chose. Et moi, c'est dans les témoignages, c'est dans les témoignages où j'ai appris, où je suis tombée amoureuse finalement du monde du podcast, parce que c'était une période où je n'allais pas bien, enfin bon, post-partum, plein de changements, j'étais vraiment pas bien. Et un jour, j'ai écouté un podcast, j'en écoutais pas mal, un témoignage, un podcast sur la maternité. Et là, quelqu'un qui racontait un petit peu ce que je vivais. Et je me suis dit tout simplement, je ne suis pas toute seule. Je ne suis pas toute seule, ça existe. Et ça va bien se passer. Et petit à petit, j'ai réussi à remonter un petit peu les échelons et du coup je suis intéressée au podcast, à d'autres témoignages, à écouter d'autres personnes, à comprendre ce qui s'était passé pour eux et comment ils avaient fait pour s'en sortir. Et cette parole de prise de parole a été super importante. Et moi c'est tout ce que je vois dans le podcast, c'est prêter sa voix quelque part pour témoigner. Alors qu'il y a quelques années... Je ne viens pas d'un endroit où on parle beaucoup de soi. Je n'ai jamais vraiment beaucoup parlé de moi. Et je sais maintenant que finalement, parler de soi, ça peut apporter des choses aux autres. Sans se plaindre, sans en faire tout un... Mais juste, voilà, ça c'est mon expérience. Tu prends ou pas, mais ça peut te servir. Tu prends ce que tu veux et tu...

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, moi, ça résonne énormément. puisque moi ce que je pense et ce que j'ai vu aussi je suis sophrologue et j'ai travaillé avec des groupes en sophrologie et en fait on se rend compte que l'individuel est universel c'est à dire qu'une personne qui va poser sa parole sur un thème quel qu'il soit, ça vient forcément rebondir de manière puissante ou pas forcément puissante mais ça vient rebondir quand même chez l'autre et ça vient chercher quelque chose aussi chez les autres. Donc c'est super important ce que tu dis. Et d'après ce que j'entends, c'est vraiment ce côté témoignage qui t'anime. Et d'ailleurs, ça se voit parce que vous ne la voyez pas, Claire, mais quand elle nous en parle, il y a ses mains qui boullent, elle est là un peu à l'italienne, comme ça, il y a ce truc qui l'anime, du témoignage, et c'est super chouette. Mais aujourd'hui, tu ne fais plus forcément de témoignages dans ton podcast.

  • Speaker #1

    Non, parce que j'ai pris dans le parti de... de prêter ma voix pour les enfants justement, pour les ouvrir à cette culture linguistique et hispanique surtout.

  • Speaker #0

    Non là ce qui est intéressant c'est un peu comme si tu étais encore dans une autre échelon, pour reprendre ce que tu disais tout à l'heure, où tu oses enfin parler toi un peu plus, t'ouvrir un peu plus, c'est-à-dire que tu vas plus te servir de la parole des autres, mais te mettre un peu plus en avant. M'exposer. T'exposer, ouais, ouais, ouais, c'est clair. Et c'est comment pour toi, derrière de t'exposer, tu te dis que t'as pas l'habitude de le faire, et puis tu le fais, plus c'est facile ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Alors, facile, non. Mais, en fait, c'est comme si, quand je m'exposais, il y avait plein de filtres qui se posaient devant moi. Au début, il y en a, je sais pas, des dizaines, et petit à petit, il y en a moins. Mais il y en a toujours, et en même temps... Je ne pense pas qu'il y ait des gens pour qui il n'y en ait pas. Tout est une question de dosage, comme beaucoup de choses. C'est important aussi de se poser des questions. Si on va franco dans les choses, c'est compliqué. Mais il y en a de moins en moins. Par exemple, faire un réel sur Instagram, pour moi, ça a été une grande étape. Je peux le mettre au présent, c'est une grande étape. Mais ce n'est pas la même qu'au début. Je l'ai fait plusieurs fois. ça va, j'ai survécu, et la Terre continue de tourner.

  • Speaker #0

    Mais ce que tu dis, c'est ça, c'est que des fois, déjà, des fois, on se fait un monde de quelque chose, et au final, quand on la fait, on se dit,

  • Speaker #1

    ah,

  • Speaker #0

    bon, c'est ça. Mais je pense que c'est hyper important quand même dans les étapes parce que ce que j'aime dans ce podcast, c'est d'entendre des voix qui montrent à quel point rien n'est gravé dans le marbre. Et ça, c'est un truc que je dis dans chaque épisode, donc j'aime bien le redire, mais c'est vrai. C'est-à-dire que les choses, elles s'apprennent. Les choses, elles deviennent plus faciles, même si c'est pas facile. Elles deviennent plus faciles au fil du temps en se confrontant aux choses. Et la prise de parole en public, c'est pareil. Et l'exposition, c'est pareil. Des fois, les personnes, on se dit Waouh, mais regarde, elle a l'air hyper à l'aise et tout ! Mais parce que peut-être qu'elle la fait plus souvent. Et moi, personnellement, il y a des choses... Parler de moi, c'est un truc... Vraiment, parler de ma vie privée, de moi, c'est un truc que je ne fais pas parce que je ne suis pas forcément à l'aise. Et je ne pense pas que ça apporte une plus-value non plus à l'histoire. Mais je pense qu'il y a des parts de moi sur des témoignages qui pourraient en effet apporter des choses intéressantes. Mais c'est aussi savoir où on en est. Tiens, moi, je me positionne comment par rapport à ça ? Et... Moi, par exemple, par les deux mois, il y a deux, trois ans, même avec des groupes... proche, c'était compliqué. Aujourd'hui, c'est un petit peu plus facile parce que je me rends compte qu'au final, je suis bien acceptée, etc. Mais tout ça, c'est un cheminement. Donc, c'est super chouette que tu le dises aussi. C'est avec le temps. Et je pense que le temps, on n'y prête pas assez attention aujourd'hui. On veut que ça aille vite. On a l'impression que...

  • Speaker #1

    Ah ben, de plus en plus.

  • Speaker #0

    Ben ouais, c'est ça, tu vois. Alors qu'en fait, non, les choses prennent du temps et l'affirmation de soi, ben, ça prend du temps. Ça serait bien que ça prenne moins de temps, mais ça peut prendre du temps.

  • Speaker #1

    Et le fait qu'on ait d'écouter des témoignages, on se rend bien compte qu'il n'y a pas de règles. Enfin tout est possible, c'est un peu vaste, mais tout le monde est comme il est, on est tous uniques et en même temps on vit aussi tous des choses qui sont équivalentes, ce ne sont pas les mêmes, mais sensiblement équivalentes et on peut s'apporter les uns les autres. Mais pour ça, il faut le dire, enfin moi c'est vrai que quand j'allais mal... J'en ai pas parlé à grand monde et forcement, je pense être quelqu'un de très souriant, je pense pas qu'on me croise dans la rue, ça se voyait, même quelqu'un qui me connaît. Mais du coup j'ai réussi comme ça parce que des gens ont expliqué leurs choses, leur histoire, leurs sentiments, que j'ai pu me retrouver et me dire ok c'est ça et en sortir.

  • Speaker #0

    Et c'est pour ça aussi tout à l'heure qu'on parlait un peu des modèles et je te demandais, tiens, est-ce que tu as eu des modèles ? Parce qu'un modèle, ça peut être quelqu'un de connu comme ça peut être quelqu'un d'anonyme qui est juste venu témoigner de quelque chose. Et je pense que c'est important d'avoir des modèles et on peut en avoir plein de modèles pour toutes compétences. On peut avoir un modèle parce que ces modèles, ils nous servent aussi, nous, à savoir où est-ce qu'on en est et à savoir aussi vers quoi on veut aller. Et toi, dans ces témoignages que tu as entendus lors de ton post-partum, c'est aussi quelque part... des modèles qui nous façonnent et c'est intéressant d'être de s'ouvrir aussi aux choses et de se dire tiens en fait ça c'est possible si lui il l'a fait, ben moi peut-être que je peux le faire aussi si lui il l'a vécu, ben peut-être que moi je vais pouvoir le vivre et que ça va aller et le podcast permet ça oui je trouve qu'il y a tellement de plateformes aujourd'hui qui existent qu'on peut vraiment se retrouver dans quelque chose et toi dans le podcast que tu fais sur le podcast Bilingue C'est aussi ça, c'est dire, ah tiens, il y a un podcast pour les enfants bilingues qui existe, ça va peut-être donner à quelqu'un envie de faire quelque chose là-dedans, et tu vas devenir le modèle aussi de quelqu'un, et c'est ça qui est génial.

  • Speaker #1

    Et on parle de modèle, donc je reviens sur le modèle. Finalement, je me rends compte, en parlant avec toi, que ma prof d'espagnol de 4e a été un modèle. Parce que je ne sais pas ce qui m'a plu en elle, finalement. C'est peut-être le fait que c'était une prof. C'est peut-être le fait... Il y a l'espagnol, certes. C'est la langue qui m'a plu. Parce que je précise que cette prof d'espagnol était aussi ma prof de français. J'étais dans un tellement petit collège.

  • Speaker #0

    Les profs de musique.

  • Speaker #1

    mon prof de maths était aussi mon prof de physique vraiment un tout petit collège mais il y a aussi ça ce côté transmission vraiment c'est le fait de connaître de transmettre qui me plaît c'est ce que je retrouve c'est ce que j'ai retrouvé pendant 10 ans dans l'enseignement c'est ce que je retrouve aujourd'hui dans le podcast ce côté transmission moi ça me parle beaucoup ce que tu dis parce que la transmission moi c'est aussi un truc que

  • Speaker #0

    C'est une des valeurs, tu vois, un truc qui est hyper important pour moi. Je pense que je peux transmettre même des choses qui ne m'intéressent pas trop. Je pourrais les transmettre assez facilement parce que j'aime tellement faire apprendre des choses aux gens en disant Ah, moi, j'ai appris un truc. Tiens, j'ai trop envie que tu le saches, tu vois, ce truc. Et d'avoir un modèle d'une manière de faire réelle, apparemment, c'est plus sa manière d'être et de faire que finalement le contenu. Peut-être qu'il t'a... Peut-être, je ne sais pas. Et je trouve ça génial.

  • Speaker #1

    On n'y avait jamais réfléchi jusqu'à...

  • Speaker #0

    Mais on est là pour vous y acclare. On réfléchit à des trucs auxquels on n'avait jamais réfléchi. C'est ça. Et donc, aujourd'hui, tu as un podcast. Un podcast qui... L'essence même d'un podcast, c'est de parler dans un micro. Est-ce que tu avais déjà parlé dans un micro avant ça ?

  • Speaker #1

    Avant mes podcasts... Non, je n'ai pas de souvenirs. Non, j'avais parlé en public, quand j'étais prof, certes, mais aussi devant des parents, dans des réunions, mais dans un micro, non.

  • Speaker #0

    Et comment tu te prépares alors à parler dans ton micro ? Est-ce que c'est toujours le même rituel ou est-ce que tu lâches pas en vrai ?

  • Speaker #1

    Non, ça va dépendre de mon humeur. Il y a des fois, il faut que je le fasse parce que c'est le timing pour le faire et je ne suis pas prête. Alors des fois, j'écoute de la musique. Je m'en prends, j'écoute deux, trois musiques. Des fois, je chante aussi, ça prépare ma voix. Oui, c'est ça. Oui, c'est ça. Et sinon, non, j'ai pas de rituel à part faire le test du micro, boire et me concentrer.

  • Speaker #0

    Et c'est comment pour toi, quand tu te retrouves face à ton micro, tu imagines les auditeurs ? Il y a un truc qui vient t'animer là ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je raconte des histoires, donc je suis dans l'histoire. Vraiment, je suis avec les personnages. Là, je viens de faire une série qui s'appelle Boses, qui veut dire les voix en espagnol. où je racontais l'histoire de femmes hispanophones, donc espagnoles et hispano-américaines. Et c'était passionnant parce que déjà j'en ai appris plus que ce que je savais sur ces femmes. Mais du coup je me projetais vraiment dans la vie de ces femmes et pensais quel impact elles avaient eu, qu'est-ce que j'avais envie de dire qu'elles avaient fait qui est important, et qu'il fallait que les jeunes filles d'aujourd'hui, et les jeunes garçons, mais surtout les jeunes filles retiennent qu'est-ce qui était vraiment important moi je pense à Frida Kahlo que tout le monde connait et que j'adore cette résilience la résilience de cette femme ce qu'elle a vécu et cette force qu'elle a trouvé dans sa douleur pour faire ce que l'on connait aujourd'hui c'est juste extraordinaire et c'est ce que j'ai essayé de transmettre aussi à travers ces histoires donc quand je parle au micro je suis dans l'histoire. Et je suis presque addict maintenant au micro. Là, j'ai fait une pause de deux semaines du podcast, le temps de préparer l'histoire et de faire d'autres choses.

  • Speaker #0

    ça me manquait tu vois ce petit moment oui le petit moment où je parle et ça me manquait c'est super chouette parce que il y a quelque chose vraiment ici qui vient te qui

  • Speaker #1

    vient t'animer il y a un truc, encore une fois c'est les mains tes mains qui parlent ton corps qui investit là dedans et comment tu choisis tes histoires

  • Speaker #0

    Comment je choisis mes histoires ? Cette série Bosses, c'était vraiment quelque chose qui me tenait à cœur. Vraiment, que j'avais réfléchi depuis longtemps. C'est ce que j'aurais aimé faire pour mes élèves, finalement, quand j'étais prof. Ils l'auront peut-être aussi, mais différemment. La première série que j'ai réalisée, donc Julie et Lola à Madrid,

  • Speaker #1

    En fait,

  • Speaker #0

    c'est venu... Je ne sais pas, c'est venu... Je voulais un endroit. Madrid, parce que j'y ai vécu un an. Des prénoms, Julie et Lola. Julie, parce qu'il y avait le J, donc je voulais travailler la rota, le julia. Lola, parce que c'est typique espagnol. Et vraiment, l'histoire est venue assez naturellement, assez vite.

  • Speaker #1

    Donc, c'est toi qui écris tes histoires. Oui, et c'est ça qui est encore plus beau. C'est que là, tu es dans... Je ne sais pas si ça... Est-ce que tu es vraiment dans un processus de création ? Oui, c'est ton... une histoire à toi, et j'entends quelque chose, et peut-être que je me trompe, mais quand tu dis tiens, c'est quelque chose que j'aurais aimé donner à mes élèves quand j'étais professeure d'espagnol, peut-être un truc où, quand t'étais prof, bah t'es dans une sorte de carcan, il faut faire ça, il faut faire ça, bon, t'as pas trop de choix. Alors que là, aujourd'hui, avec ton micro, tu fais ce que tu veux. Et là, il y a une sorte de liberté à te dire, mais là, je raconte les histoires qui me touchent de la manière Ah oui,

  • Speaker #0

    j'ai pas de programme, j'ai pas de directrice. C'est moi qui dis, je ne mets que ça d'espagnol, après j'en mettrai plus. C'est moi qui choisis les mots, le rythme, je choisis tout en fait.

  • Speaker #1

    Et aussi, je voulais te demander, beaucoup de personnes n'aiment pas leur voix. Dès qu'elles s'entendent, alors moi j'en vois beaucoup en formation, parfois je les enregistre, elles me disent, ah mais je ne supporte pas ma voix, etc. Elles ont du mal à s'écouter. Toi, quel est le rapport que tu as avec ta voix ?

  • Speaker #0

    Alors, il a beaucoup évolué, mais les premiers temps, les premières fois où je me suis enregistrée, parce que j'avais avant un autre podcast d'interview, quand je travaillais dans l'immobilier, c'était difficile. Quand je faisais le montage, c'était difficile de m'entendre. Je me suis habituée. Bon, maintenant, il n'y a que moi qui parle du podcast. Je me suis vraiment habituée et ça ne me dérange plus de m'entendre. Par contre... Mes enfants des fois demandent à écouter mes histoires.

  • Speaker #1

    Cool. Ouais.

  • Speaker #0

    Ça me fatigue un peu de m'entendre dans un contexte chez moi, mais parce que c'est moi. Et après, du coup, je me suis posé la question. Pourquoi je n'ai pas envie de rester dans sa chambre s'il écoute mon histoire ? Du coup, peut-être parce qu'encore je ne suis pas super à l'aise. Est-ce que c'est un syndrome de l'imposteur ? Parce que je pourrais lui mettre un autre podcast qui a plus de je ne sais pas quoi. Du coup, voilà. Je sais pas pourquoi, parce que ma voix, j'ai travaillé dessus et ça va. Mais au début, oui, c'était difficile. Et là, je sais pas pourquoi, j'ai envie de changer de pièce.

  • Speaker #1

    Je voulais faire la psychologie de comptoir. Est-ce que ? Est-ce que c'est parce que tu te dis, tiens, ils me mettent sur la même place qu'une podcasteuse qui serait plus connue, qui serait plus renommée, etc. Et te dire, mais en fait...

  • Speaker #0

    Ou peut-être que j'ai juste peur qu'ils me disent, non mais c'est bon, arrête, c'est nul. Tu vois, c'est peut-être juste ça.

  • Speaker #1

    Ah oui, qui te disent, mais non, c'est pas vrai. Ok, oui, oui, oui, complètement. D'accord. Donc le travail sur la voix, il est super important parce que... Comme vous le savez, sûrement, la voix que l'on entend quand on parle, ce n'est pas notre voix réelle, mais elle n'est pas écoutée depuis l'extérieur. On l'écoute depuis l'intérieur de nous, donc elle est forcément modifiée. Et c'est vrai que quand on s'entend sur un répondeur, quand on s'entend sur les vocaux, aujourd'hui on fait plein de vocaux sur WhatsApp ou Instagram, on se dit mais waouh, mais je ne me reconnais pas. Et c'est aussi une habitude. C'est aussi une habitude, plus on va s'écouter, plus on va aussi reconnaître, se reconnaître. dans sa voix après parfois on a la voix qui est un petit peu au perché on a la voix qui n'est pas forcément posée et ça c'est un travail que l'on fait ça s'apprend de poser sa voix moi des fois sur certains podcasts je sens quand ma voix elle est au perché parce que je suis toute excitée je pense à parler un peu comme ça alors que des fois j'arrive avec ma voix un peu plus posée donc c'est quelque chose qui se travaille et ça il faut aussi le savoir il y a des petites techniques pour apprendre à poser sa voix la respiration et oui

  • Speaker #0

    la respiration au tout début quand j'écrivais mes histoires et que je les enregistrais je m'y reprenais plusieurs fois parce que je stressais alors que je sais qu'il n'y a aucun enjeu mais je stressais et ça s'entendait dans ma respiration même le premier podcast là ça s'entend peut-être aussi mais quand on fait des pauses qu'on reprend la respiration avant de parler ça s'entendait vachement du coup j'ai fait un montage du tout coupé Mais c'était...

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que la voix, elle est liée à la respiration. Si on parle, c'est parce qu'on respire. Oui. Et à un moment donné, si notre respiration, elle n'est pas bonne, et moi, ce que je propose souvent, c'est de faire des respirations ventrales, c'est vraiment, ça va vraiment vous permettre de bien poser votre voix et de ne pas être en apnée, de ne pas avoir cette respiration un peu haute, où on a déjà commencé, on a dit le premier mot, déjà, on n'a plus d'air, parce qu'on n'a pas bien respiré. Et c'est marrant que tu le dises, j'ai fait un post tout à l'heure sur LinkedIn où j'ai expliqué un peu comment respirer, mais vraiment c'est fondamental. J'ai des personnes, je leur dis, en accompagnement individuel souvent, je leur dis mais respire avant de parler. Parce qu'elles sont déjà parties, leur voix elle n'est plus là. Leur corps il est là, leur voix elle n'est pas là. Donc respire et après tu commences. Et ça permet de jouer aussi sur le stress.

  • Speaker #0

    Mais c'est comme des fois on a envie d'y aller parce qu'on se dit plutôt j'y vais, plutôt c'est fini. Mais non parce qu'il faut tenir sur la longueur.

  • Speaker #1

    Et oui, après il faut tenir.

  • Speaker #0

    L'autre jour j'ai fait un... Un pitch, dans un événement, j'ai présenté dans mon podcast et devant d'autres podcasteurs. Donc du coup, j'étais en stress un peu, du syndrome peut-être de l'imposteur, de me dire mais qu'est-ce que je fais là ? Alors je l'avais préparé, j'avais mon truc et tout. Et en fait, le fait de l'avoir préparé, je sais pas si ça m'a servi ou desservi. Mon podcast, je le connais, je sais ce que j'ai envie de dire dessus. Et de me retrouver devant tous ces podcasteurs et me dire Mais qu'est-ce que c'est ?

  • Speaker #1

    Et comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Ça va, j'étais très stressée parce que seule devant un micro c'est facile, mais devant des gens qui te regardent c'est moins facile. Mais ça va, j'ai dit ce que j'avais à dire, j'ai été vite. Je pense que c'est mon défaut, de ne pas prendre le temps d'expliquer les choses, de se poser, d'accepter le silence, d'accepter le blanc.

  • Speaker #1

    C'est pas grave,

  • Speaker #0

    il y a un blanc, c'est pas grave, ça permet de prendre la respiration, on peut sourire, on peut faire plein de choses.

  • Speaker #1

    et de recommencer mais c'est pas évident parce que ça s'apprend encore une fois l'exercice de je suis toute seule devant mon micro face à mon ordinateur et je suis devant 20 personnes avec un micro c'est un exercice qui est totalement différent surtout quand tu es devant des personnes qui font le même métier que toi ou tu peux avoir ce petit syndrome en te disant non mais qu'est-ce que je fais là ils sont beaucoup plus forts que moi j'en suis sûre alors que pas du tout mais tu te racontes plein plein de choses Et c'est intéressant que tu le dises parce qu'encore une fois, c'est des exercices qui sont totalement différents. Mais plus tu vas le faire ça aussi, et plus ce sera facile. Parce que c'est une compétence. Donc ça, ça prend. Et il faut toujours aussi se dire que notre corps, il n'a pas envie qu'on soit là. Parce que quand tu es toute seule face à un public, la première chose qu'il se dit, c'est Waouh, mais qu'est-ce que je fais là en fait ? C'est une petite zone de constance.

  • Speaker #0

    Et lui, il ne veut pas.

  • Speaker #1

    Et non, il ne veut pas. Et lui, il se sent en danger. Donc clairement, il va nous envoyer. plein plein plein de signes d'alarme pour partir sauf qu'on peut pas on peut pas partir et donc là c'est pas forcément adapté comme signaux mais c'est important de le savoir et de se dire que c'est normal de ressentir du stress parce que notre corps il a envie qu'on que ça s'arrête et ça nous avec des exercices de respiration de visualisation d'autres exercices sur la confiance etc qui vont permettre à notre corps de se calmer un peu plus rapidement mais après c'est de la gestion du stress parce que le stress

  • Speaker #0

    Je pense que c'est important de l'avoir parce que c'est ce qui va donner un cadrage, il va nous dire attention, il ne faut pas faire ça, ça, mais il faut savoir le gérer et se dire ok, tout va bien. Ça me fait mal. Quand je préparais l'agrégation et que je devais faire des oraux, donc là on fait un oral devant des personnes quand même de haut niveau et qui te jugent. Mais je sais que ça m'est arrivé de ne plus trouver mes mots en espagnol ou de… mal les prononcer. Alors que tu parles avec quelqu'un, tes mots, tu les prononces très bien. Mais tu es devant quelqu'un qui va te juger,

  • Speaker #1

    du coup,

  • Speaker #0

    c'est une perte de moyens. Si tu n'arrives pas à te dire Ok, tout va bien, tu connais ton sujet tu perds les moyens et ça ne se passe pas très bien.

  • Speaker #1

    Et oui. Mais après, ça se... Ça s'apprend. Mais aussi, des fois, on a beau avoir tout fait pour que ça se passe bien, ce jour-là, on n'y arrive pas. Parce que peut-être qu'on a mal dormi, peut-être parce que le stress est trop grand, peut-être parce qu'il y a une personne dans le jury, on se dit Oh là là, je ne pensais pas qu'elle serait là, et en fait elle y est ! C'était pas prévu. Et donc, oui, il y a de l'imprévu qui peut venir aussi augmenter le stress. Mais ce que je dis quand même souvent, c'est que plus on est préparé, mieux ça va se passer. Si on se dit, j'y vais au talent. Alors, certaines personnes, ça peut réussir, mais on se crée parfois aussi du stress supplémentaire. C'est quand même mieux de le préparer. Mais en effet, on ne sait jamais vraiment ce qui peut se passer. Maintenant on va passer aux questions traditionnelles du podcast, à part si tu avais quelque chose à rajouter. C'est bon pour moi. C'est bon pour toi ? Oui. Alors Claire, j'aimerais savoir quel est ton meilleur souvenir ou ton pire souvenir, tu commences par celui que tu veux, en prise de parole en public.

  • Speaker #0

    Alors mon meilleur souvenir sans hésitation, c'est mes prises de parole vraiment derrière le micro. C'est là où je suis le plus à l'aise parce que… Déjà, ce que je dis, c'est moi qui le crée. Donc, je n'ai pas de pression. Je ne ressens pas la pression comme le pitch dont je te parlais, que j'ai fait il y a deux mois, où tu es devant les gens. Alors, ce n'est pas le pire, parce que c'était vraiment le stress qui est monté et que je l'ai géré, mais s'il n'avait pas été là, ça aurait été mieux. Mais voilà, vraiment, quand tu es... Cette relation au micro et au fait que ce que tu transmets, c'est que ta voix. Donc en fait, oui, ce que tu transmets, c'est que le message. Il n'y a pas tout le visuel, si on peut dire ça comme ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est que ta voix. Et après, les personnes, elles s'imaginent des choses. Tiens, à quoi est-ce qu'elles ressemblent, etc. Mais il y a quelque chose, c'est très pur, je trouve, le podcast, dans le sens où tout va passer par des vibrations, et par les vibrations de la voix.

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