Hélène Chevallier - L'emploi des plantes tinctoriales dans les beaux-arts et l'aquarelle cover
Hélène Chevallier - L'emploi des plantes tinctoriales dans les beaux-arts et l'aquarelle cover
ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

Hélène Chevallier - L'emploi des plantes tinctoriales dans les beaux-arts et l'aquarelle

Hélène Chevallier - L'emploi des plantes tinctoriales dans les beaux-arts et l'aquarelle

46min |04/09/2025
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Hélène Chevallier - L'emploi des plantes tinctoriales dans les beaux-arts et l'aquarelle

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Description


Savez-vous que la couleur végétale peut transformer non seulement nos textiles, mais aussi notre rapport à l'environnement ? Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, Hélène Chevallier reçoit Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée par la teinture végétale et les plantes tinctoriales. Ensemble, elles plongent au cœur de l'univers fascinant des colorants biosourcés, mettant en lumière l'importance cruciale de la couleur végétale dans des domaines variés tels que le textile, l'ameublement et l'artisanat.


Hélène partage son parcours inspirant, qui l'a menée à découvrir la peinture végétale à travers ses études en céramique et en photographie. Elle évoque également ses expériences enrichissantes en Australie, où elle a eu l'opportunité de s'immerger dans la permaculture et d'explorer les multiples facettes des plantes comestibles. Ce voyage lui a permis de tisser des liens entre les plantes tinctoriales et les plantes médicinales, révélant ainsi les synergies insoupçonnées qui existent dans la nature.


Au fil de leur conversation, Hélène et Pauline abordent les défis liés à la conservation des couleurs et à la pratique de la peinture végétale, tout en partageant des anecdotes et des conseils pratiques. Hélène présente également son livre, une véritable bible pour les passionnés de teinture végétale, qui recense 110 plantes et matériaux pour créer des peintures végétales. Elle y dévoile ses inspirations, ses méthodes de travail et l'importance des pigments végétaux dans l'art contemporain.


Ce podcast est une invitation à explorer la richesse des couleurs naturelles et à s'engager dans des pratiques artistiques respectueuses de l'environnement. Que vous soyez un artiste en herbe, un passionné de jardinage ou simplement curieux d'en apprendre davantage sur les plantes tinctoriales, cet épisode vous offre une perspective unique sur le monde des colorants végétaux. Découvrez comment des éléments tels que l'indigo, la garance et les tanins peuvent transformer vos créations et enrichir votre quotidien.



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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Hélène Chevallier

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Donc bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Hélène Chevalier. Bonjour Hélène. Bonjour Pauline.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Alors Hélène, je voulais te remercier publiquement parce que tu m'as envoyé gentiment ton livre. Comme je te le dis, il a un petit peu pris la première place dans les lectures que j'avais parce que je l'ai trouvé très illustré, très abordable, très agréable. Et je suis ravie de te recevoir aujourd'hui parce que je trouve que tu fais une entrée en la matière sur la peinture végétale qui donne vraiment envie de se mettre à pratiquer. Mais avant qu'on arrive au livre, je voudrais que tu puisses... te présenter pour les auditeurs qui ne te connaîtraient pas, raconter un petit peu ton parcours et ce qui t'a amené à la couleur végétale.

  • Hélène Chevallier

    Très bien, un grand merci à toi pour mon livre. Donc je vais me présenter, Hélène Chevalier, du coup j'ai 40 ans. J'ai commencé mes études à 17 ans par des études de céramique. Donc c'est un CAP décoration sur céramique à Paris. Et j'ai continué par un brevet des métiers d'art. à l'école de Provence de céramique à Aubagne où je faisais un apprentissage. Et donc, mon maître d'apprentissage, moi, était à côté de Roussillon, à côté des ocres de Roussillon. Donc, petit aparté pour dire que j'ai adoré l'épisode sur les ocres de France parce que c'était exactement où j'étais. Donc voilà, là, ça m'a donné un amour, en fait, des matières vivantes, de la terre. Donc, c'était très, très enrichissant. J'ai continué ensuite par des études de photographie. J'ai fait un diplôme en photographie en deux ans. Du coup, je faisais aussi une petite aparté pour te parler de l'antotype que j'ai découvert il y a seulement deux ans. Et du coup, je trouve ça extraordinaire. Donc, ça consiste à badigeonner le papier photo de peinture végétale, d'apposer des végétaux ou autres et de les laisser au soleil. Et du coup, on va avoir l'empreinte sur le papier. Pareil, mes études de photo. Tout ce qui était chambre noire, le développement du papier, l'image qui apparaît, toute cette magie. En fait, je le retrouve avec la peinture végétale. Il y a pas mal de corrélations que je fais souvent entre la céramique et la peinture végétale. Et puis la photo aussi. En fait, on a une maîtrise avec la céramique des émeaux. On sait à peu près ce que ça va donner. On sait les couleurs où ça va aller, les effets. Mais la surprise, en fait, quand ça sort du four, c'est toujours une révélation. Et du coup, j'adore ce moment où on n'a pas vraiment de maîtrise et la nature nous fait un peu ce cadeau. Donc moi, je vis cette chose avec la peinture végétale depuis dix ans.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    D'accord, ok.

  • Hélène Chevallier

    Après ça, moi, j'ai fait un visa vacante travail en Australie d'un an. Et c'est là-bas que j'ai découvert la permaculture à travers le woofing. Donc j'ai fait énormément de woofing là-bas. Autant du niveau artistique que de l'éco-construction que de la permaculture. Donc ça m'a vraiment donné mes bases. surtout sur l'émerveillement des plantes sauvages et comestibles. C'était vraiment une année super importante pour moi. J'ai fait aussi des essais avec la terre rouge, parce que la terre est tellement extraordinaire que j'en prenais. Je faisais des petits essais de peinture dessus. J'ai vu là-bas, dans les galeries aussi, les premières peintures faites avec des éléments naturels. Ça m'a vraiment marquée. C'est tout un débat un peu étrange, c'est qu'il y a les peintures aborigènes qui étaient faites avant. avec des peintures des ocres, des terres et tout ça. Pareil, la peinture abrogène, de toute manière, c'est assez récent, parce qu'ils se sont mis sur toile, sur papier, en fait, ça ne fait pas si longtemps, c'est depuis, je ne sais pas, 70 ans. Et du coup, là, c'était un blanc australien très renommé qui faisait des peintures de paysages très minimalistes et il utilisait des peintures d'ocres différentes. Et c'est vrai que ça m'avait... émerveillé. De retour en France, moi j'ai fait un diplôme d'animatrice, le BAFA. J'ai fait aussi une formation de soigneur animalier où j'ai travaillé dans beaucoup de stages dans tous les refuges animaliers avec les LPO, donc c'est les Ligues de Protection des Oiseaux. Et donc j'en parle aussi parce que dedans, il y avait des animatrices qui faisaient autant des animations pour apprendre aux gens toutes sortes d'oiseaux, leur son et tout, que les plantes comestibles et sauvages. Ça, ça m'a vraiment... C'est en Bretagne. Donc, avec quelques plantes sur la plage et tout, qu'on peut manger et tout, c'est vrai que mon monde a commencé à se transformer à ce moment-là. Après ça, j'ai commencé à m'auto-former aux plantes comestibles et sauvages par Internet, par des livres, des groupes Facebook super utiles. J'ai fait des sorties à quelques guides nature, dont Christophe Dehoudy, qui m'a devenu super connue avec le chemin de la nature. Moi, j'étais assez prémisse.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    J'ai subi sa formation, moi. La de... d'herboristerie j'ai suivi ça cette année d'ailleurs et donc oui je suis ses cours je l'ai vu en vidéo pendant 135 heures donc j'ai l'impression que c'est un ami mais c'était juste mon formateur c'est formidable et bien ça ne m'étonnerait pas s'il prenne d'ailleurs une partie de formation de plan teintoral plus tard je pense qu'il va apporter en tout cas je lui ai fait un appel du pied pour lui dire que moi je gérais le sujet et que si ça lui... Si ça lui disait, on pouvait voir. Je n'ai pas eu de réponse, donc on verra ce qu'il fait, mais ce serait vraiment génial.

  • Hélène Chevallier

    Eh bien, c'est formidable, oui. Je vais parler un peu de ma partie artistique, parce que je ne suis pas à côté depuis que je suis adolescente. Donc, entre mes études de céramique, de photo et tout, j'ai fait mes premières petites expos où je faisais de l'art recyclable. Donc, moi, je faisais des peintures sur CD qui ne marchaient plus, des vieux DivX. Je peignais avec tous les éléments recyclables de ma maison, du vernis à ongles, de la cire, des copeaux de crayon, tout ça. J'ai fait pas mal de peintures où je collais des éléments naturels, où je mettais un peu de terre aussi. Donc ça, c'est pour expliquer que je suis un peu dans les éléments naturels depuis un bon moment. Du coup, je suis retournée faire un deuxième visa en Australie. parmi d'autres voyages, mais du coup, je suis retournée un an pour travailler là-bas. Et j'ai réalisé un de mes plus grands rêves, c'était d'être dans une communauté aborigène. Ah ! Oui, parce que ma première année, je n'avais pas eu l'occasion d'être assez en contact avec eux. Et donc là, j'ai découvert un centre d'art tout au milieu de l'Australie, à côté d'Alley Spring, qui prenait des bénévoles dans leur centre d'art. Et du coup, j'ai commencé là-bas. Après, j'y suis restée dix mois, j'ai travaillé et tout. Mais du coup, c'est un moment super important pour moi parce que dans ce centre d'art, j'étais bénévole, je nettoyais les pinceaux, les peintures des aborigènes et je leur apportais leur toile, tout ça. Et en fait, ils utilisaient une acrylique ultra chimique là-bas. Donc, ils avaient complètement perdu le fait de faire des peintures naturelles. Et moi qui utilisais déjà des acryliques avant, là, je pense que c'était une marque chinoise. Ça me brûlait la peau, en fait, et ça m'a fait des énergies pas possibles. Donc, c'était vraiment un moment où je me dis, c'est pas possible, je mange sainement, je fais tout pour préserver la nature et tout. Et en fait, je peins depuis des années avec des produits ultra chimiques qui ne se recyclent pas et tout. Et là, d'être avec le peuple premier qui avait toutes les bases pour ça, qui les a perdues, enfin, on se dit que rien ne va plus, en fait, à ce moment-là.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Déclic.

  • Hélène Chevallier

    C'était mon premier gros déclic sur une conscience écologique pour arrêter d'utiliser du white spirit quand on nettoie ses pinceaux. Après ça, là-bas, dans cette communiquée, ils m'ont appris les plantes comestibles et sauvages un petit peu. Donc, ils avaient quand même gardé des savoirs. Donc, je vais continuer dans cette lignée-là. Le deuxième déclic pour moi, qui était de l'émerveillement cette fois plutôt, C'était une visite de Guédelon, au quartier médiéval de Guédelon, qui reconstitue tout le château avec les moyens du Moyen-Âge. Donc, ils refont les peintures murales comme à l'époque, ils font leur farine, ils font leur propre fer, ils font leurs tuiles, enfin tout, tout, tout, de A à Z, c'est extraordinaire. Et donc là, je vois la teinturière qui a exposé une laine teinte à la pelure d'oignon jaune. Et je vois une couleur jaune doré extraordinaire. Et donc là, ça a été vraiment... Mon monde s'est transformé à ce moment-là, en fait. Je me suis dit, c'est pas possible. Il y a dans la nature des couleurs possibles comme ça. On nous le cache depuis tout ce temps. C'est incroyable. Donc après ça, j'ai fait des petites recherches pour trouver des livres dessus. Moi, étant peintre, je suis plus allée chercher des livres sur la peinture, en fait. Et le seul que j'ai trouvé, moi, à cette époque, du coup, il y a plus de dix ans, c'était la peinture végétale pour enfants, avec les enfants, de Elena Arendt, qui est une traduction allemande, en fait. Je peux dire que je n'avais trouvé absolument que ça à ce moment-là. Donc ça, c'était il y a à peu près dix ans. À partir de ça, moi, j'ai commencé à faire mes... Premier test de peinture végétale. Dans le livre, il doit y avoir une vingtaine de plantes à peu près. Elle donne des descriptions de comment faire des peintures liquides, du maquillage pour enfants naturel aussi, des crayons, enfin plein de choses comme ça. Donc ça m'a donné une base, une super base. Et à partir de ça, j'ai continué à faire des tests pendant une dizaine d'années. Sinon, à côté de ça, moi, je travaille dans l'agriculture, toutes les plantes avec les chèvres. Mon dernier emploi était dans une pépinière. Donc, je fais un peu tout le monde agricole de A à Z depuis des années.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Et tu travailles les plantes tanctorielles ou pas du tout alors ?

  • Hélène Chevallier

    Je n'ai jamais eu l'occasion de travailler les plantes tanctorielles, non.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Ah, c'est dommage. C'est dommage. Eh bien,

  • Hélène Chevallier

    j'aimerais.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Bah ouais, tu m'étonnes. D'accord, ok. Donc... Donc, on comprend ton lien avec la couleur. On voit qu'il y a deux déclics dans les peuples aborigènes et cette teinture à l'oignon dans la reconstitution médiévale qui t'ont fait tilt. Toi, tu as expérimenté, tu t'es formée avec un livre. Et encore, c'est un livre, aujourd'hui, quand tu te dis qu'il y a sûrement d'autres ressources, etc. Donc, un livre, 20 plantes. Et toi, tu arrives à nous sortir un livre avec 110 plantes sur la couleur végétale. J'ai une... Une première question, donc ton livre, je le montre parce que je pourrais aussi mettre la vidéo, que j'ai reçu, donc Créer votre peinture végétale, l'aquarelle grâce à 110 plantes et matériaux de récup Donc on retrouve tes aspirations de matériel de récup de tes débuts et toutes tes recherches sur les plantes, donc le livre complet. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu, ça m'intéresse toujours, comment ton projet de livre a vu le jour ? Est-ce qu'on est venu te chercher en disant Ouais, on est un… On est une maison d'édition, on a besoin d'un sujet comme ça. Ou est-ce que tu as écrit quelque chose et tu es allée le proposer ? Comment ça s'est un peu fait, ce projet de livre ?

  • Hélène Chevallier

    Oui, du coup, non, c'est moi qui l'ai écrit, qui est allée le proposer. En fait, il y a à peu près cinq ans, je constate que j'ai déjà énormément de tests de couleurs. J'ai au moins déjà plus de 60 plantes. Et je n'ai toujours pas... pas vu d'ouvrage similaire parce qu'en voyant les ouvrages sur la teinture tinctoriale, sur les vêtements j'ai vite constaté que c'était complètement différent sur le papier que sur la laine, du coup c'est deux mondes donc moi je faisais quelques ateliers de plantes comestibles et j'avais commencé à faire à partager mes connaissances sur mes essais de peinture végétale Donc, à ce moment-là, je commence à me dire que sérieusement, ça serait une bonne idée d'en faire un livre. Parmi d'autres boulots, des voyages et tout, je continue à faire mes essais, mes essais, mes essais. Et il y a à peu près trois ans, j'en parle un peu autour de moi et une amie qui était anciennement dans l'édition me dit quoi faire, entre guillemets, pour contacter une maison d'édition. Donc, leur envoyer tous les chapitres complets. Une double page, quelques photos et tout ça. Et donc, j'ai envoyé ça à une maison d'édition qui m'a dit qu'il y avait des livres un peu similaires, donc ils m'ont refusé. Et la deuxième, les éditions Terran, ils m'ont tout de suite accepté. Et du coup, c'est tombé que c'était feu d'artifice dans ma tête, parce que c'était une édition que j'admire énormément depuis des années. parce qu'ils sont vraiment spécialisés sur les plantes, la permaculture, ils sont très pointus. Donc voilà, ça c'était il y a deux ans et demi où ils m'ont dit oui et du coup ils m'ont demandé après ça de leur envoyer quasiment le livre complet. Donc pendant un an, j'ai préparé tout ce qu'il fallait pour leur en envoyer et un an après, ils m'ont fait signer un contrat. Voilà pour le moment. pour la jeunesse.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    D'accord. Et donc, en gros, je regarde les éditions Terran, ils publient aussi des choses sur cueiller votre encens, les nichoirs, le bois et les outils, le geste, la vannerie, toutes les créations de nature, la cuisine sauvage au fil des saisons et je vois l'art de vie sauvage. Donc, c'était vraiment pile ton... Ouais, voilà, la maison d'édition qui te fallait. Donc, top, je comprends mieux. Donc, en tout, ce projet de livre a mis deux ans et demi, si je comprends bien.

  • Hélène Chevallier

    Alors, de la fois où je leur envoyais mes chapitres et la double page, où ils m'ont demandé le livre complet, je n'étais pas du tout prête encore. J'avais fait toutes mes illustrations, j'avais tout à peu près dans... dans l'idée, mais à écrire, je n'avais pas à fignoler tout ça. Donc, oui, comme tu m'as demandé comment j'ai construit mon livre, je me suis inspirée un peu du livre d'Elena Arendt pour faire quelque chose sur les saisons. Après, j'ai fait vraiment avec mes propres goûts, c'est-à-dire que dans toutes mes recherches, j'ai exploré toutes les recettes médiévales parce que je suis passionnée d'histoire. Donc je voulais que pour chaque chapitre, une couleur et une fiche vraiment détaillée sur une plante. Je souhaitais pouvoir rajouter dans tout ça des recettes de peinture, mais aussi quelques éléments sur une plante qui peut aussi servir pour se soigner. On peut aussi un peu la manger. Donc j'avais tout ça à travailler à leur envoyer. Donc un an après, je leur envoie. Et là, à partir de là, ils me font signer le contrat. Mais en fait, ce qu'elle m'a demandé, c'était de décrire chaque plante. Donc 110 plantes. description, milieu, origine, période de cueillette, tout ça, tout ça. Donc moi, j'avais déjà le nuancier et la recette pour chacun, mais je n'étais pas prête pour une description pour chacun. Donc on a travaillé ensemble. Enfin, j'ai travaillé, ils ont corrigé pendant un an. Et en fait, à partir que j'ai signé le contrat jusqu'à la sortie, il y a eu à peu près un an de boulot extrêmement intense. C'était des tas de corrections et ça m'a pris...

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    toutes mes soirées tout le monde c'est chiant mais alors du coup avant de rentrer dans le livre parce que j'ai plein de choses à dire je te dis je l'ai dévoré franchement je trouve que c'est c'est une submersion rapide c'est enfin vraiment ça ça donne envie de s'y mettre j'ai une question pour toi qui a travaillé dans les plantes comestibles je voulais savoir si plantes comestibles et plantes tinctoriales il y avait un lien est-ce qu'il y aurait quelque chose à exploiter est-ce que ça n'a rien à voir est-ce que il y a quelque chose C'est plutôt un lien plus fort entre tinctoriale et plantes médicinales. Qu'est-ce que tu en penses par rapport à ça, vu que toi, tu as travaillé aussi les plantes comestibles ?

  • Hélène Chevallier

    C'est une question super intéressante. Je n'ai pas du tout la réponse. Je me suis posé rapidement la question, mais je ne l'ai pas explorée. Du coup, il y a des plantes teintoriales qui sont toxiques, comme d'autres qui sont comestibles, et d'autres avec lesquelles on peut soigner. Non, aucun rapport. C'est sûr que je sais que tout ce qui est les pigments, les flavonoïdes, ce qui fait que la plante a cette couleur, c'est des éléments pour la protéger aussi. Non, il y a énormément d'études à aller creuser sur ça. J'ai pas eu du temps de chercher.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Non, mais c'était une question comme ça, une question bonus qui m'est venue vu que tu m'as reparlé que tu avais travaillé sur les comestibles et je me suis dit, ah tiens, il y a peut-être un truc à faire. Alors, moi, ce que je voulais te dire, c'est que j'ai... J'ai démarré le livre et j'ai vu beaucoup d'illustrations peintes. Et j'avançais, j'avançais. Je me dis, mais est-ce que c'est... D'ailleurs, mes notes, ici en dessous, j'écris, est-ce que c'est elle qui les fait ? Et en fait, au bout d'un moment, j'ai vu qu'il y avait tout le temps la même signature et j'ai reconnu tes initiales et je me suis dit, donc c'est bien elle qui a fait toutes les illustrations. Donc, est-ce que dans ton livre, tout ce qu'il y a dedans, c'est toi qui l'as fait ?

  • Hélène Chevallier

    Tout ce qu'il y a dedans, c'est moi qui l'ai fait.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Incroyable. Oui, c'est incroyable.

  • Hélène Chevallier

    Merci. Les illustrations, les photos, il y a une dizaine de photos qui ne sont pas de moi, mais sinon, toutes les photos sont de moi, les illustrations. Et c'est pour ça que ça a pris du temps. C'est que j'ai fait mes illustrations au fur et à mesure, au long des années, à chaque fois que je faisais un test sur une plante. Et quand j'ai eu l'idée du livre, je me suis dit qu'il fallait que je fasse une belle illustration, chaque couleur.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Ouais, c'est top, parce que tu vois, là, moi, je me suis posé la question sur celle-ci, sur, alors ça ne va pas super bien rendre, mais sur ton illustration sur l'histoire du pH avec le jus de chou rouge. C'est souvent une manipulation qu'on fait en cours, en SVT, au collège, etc., pour comprendre la notion de pH. Et là, de le voir avec des couleurs applicables, tu vois, je me suis dit, mais quelle belle illustration, plutôt que de remettre comme tout le monde les différents tubes à essai, tu vois. Et j'ai trouvé ça super bien. Et c'est à partir de cette page où je me suis dit, mais attends, est-ce que c'est elle qui a fait ça ? Donc, félicitations, parce que franchement, toutes les illustrations, à chaque fois que tu utilises l'art, la peinture, je me suis demandé si c'était toi. J'avais un autre gros coup de cœur dans le livre, qui moi, me permet de structurer, en tout cas dans ma tête, c'est ton fameux calendrier que j'ai trouvé super bien. Tu intitules ça Tableau périodique des couleurs Et donc, j'ai pris plein de notes parce que j'ai trouvé ça génial. Les matériaux que tu utilises, la période à laquelle on peut les trouver, la couleur que ça donne, et t'es hyper dans le détail. C'est-à-dire que t'as pas fait rouge, jaune, bleu. On a des nuances de bleu, on a des nuances de violet, on a des descriptions de la partie qui est utilisée. Franchement, j'ai trouvé ça canon. Et je me dis, pour les lecteurs, c'est hyper... Enfin, je sais pas comment t'expliquer, mais je trouve que ça t'aide vraiment à te dire, tiens, je veux telle chose, j'ai ce qu'il faut. Tu précises même s'il faut ajouter du citron, s'il faut ajouter tel truc. Et donc, en fait, je trouve ça vraiment... En fait, tu incites avec ça les gens à passer à l'action, je trouve. C'est vraiment... En fait, c'est... Allez, go les amis, prenez les ressources, ajoutez ce qu'il faut. Vous avez la période, vous savez ce que vous avez à faire pour faire vos couleurs. Enfin, j'ai trouvé ça top.

  • Hélène Chevallier

    Un grand merci. En fait, c'est tout ce que je voulais pour ce livre. Moi, j'ai beaucoup de mal avec beaucoup de livres où, en fait, on commence un livre et on... On commence à lire et en fait, on est fatigué tout de suite. On a envie d'aller se coucher et tout nous paraît super compliqué. Et voilà, ça nous décourage. Tout ce que je voulais dans le livre, c'est que chaque chose que j'ai écrite soit quelque chose d'utile. C'est exactement ça. Dans la vie, c'est aller droit au but, donc quelque chose de pratique. Et encourager les gens, leur montrer que c'est simple. Bon, j'ai pris le temps, moi, de faire des belles illustrations, mais... Mais les essais que je fais récemment, souvent, je peins avec rien. Je fais juste quelques formes, je fais de l'abstrait. Donc, c'est vraiment, tout le monde peut le faire, expliquer de la façon la plus simple possible. Moi, je suis la plus grande femme, pas sorcier. Donc, en fait, si on pouvait expliquer tout de manière simple, on aurait accès à plein de savoirs. Donc, c'est ce que je voulais dans le livre.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Écoute, franchement, on n'a pas répété toutes les deux pour se dire ça, mais c'est vraiment mon ressenti sur le livre. Et je voulais te dire aussi un truc que j'aimais. Donc, c'est dans ta description des plantes. Donc, à chaque fois, on a une photo pour être bien sûr de ne pas se planter parce que c'est une science, la botanique. Il faut savoir la bonne plante. Tu mets les couleurs qu'on obtient. La description de la plante, être vraiment sûr qu'on ne se plante pas, c'est le cas de le dire, de végétal. Un peu où on le trouve, l'écologie, etc. La période de cueillette que tu reprends dans ton tableau. Et ce que j'aime bien aussi, c'est que des fois, il y a des petites parties diverses où tu viens raconter des petites anecdotes. Mais pareil, ce n'est pas une paragraphe, c'est deux lignes. Et si on a envie d'aller creuser, tu vois là, par exemple, je suis sur la rose trémière. Tu dis, ben voilà, tout se mange de la racine à la fleur. Et je me dis, oh, trop bien. Oh, on fait des tisanes. Oh, et bon, bref, moi, j'aime bien ce genre de, comme tu dis, de lecture qui va droit au but. Et effectivement, c'est pour ça que je l'ai dévoré. Parce qu'en fait, c'est bien structuré, c'est bien illustré. Et puis, tu vois, tous les petits repères avec les couleurs et tout. Franchement, il y en a qui diront que c'est stupide, ma remarque, mais je trouve ça hyper facile d'aller chercher ce que tu as envie de faire comme couleur. Je ne te le cache pas, c'est vraiment un gros coup de cœur. Ça m'a donné envie de me remettre à en faire. Je me dis, c'est vrai qu'avec le podcast et les enregistrements, je n'ai pas beaucoup de temps, mais je me dis franchement, là j'ai 110 plantes, j'ai regardé. Première chose que j'ai fait, j'ai regardé, j'ai fait des croix. je l'ai dans mon jardin, je l'ai dans mon jardin, je peux la trouver et j'étais là, allez Pauline, faut que tu t'y remettes quoi, mais bon donc franchement bravo parce que je te dis, il donne vraiment envie ce livre, donc top pour ça et je ne suis pas payée pour dire ça je le dis, ce serait qu'aujourd'hui les gens sont payés pour donner leur avis j'ai juste une remarque qui m'a titillée tout le long de la lecture, c'est est-ce que tu peux nous réexpliquer la différence entre l'encre végétale et l'aquarelle, parce que j'ai eu tout au long de la lecture, le sentiment qu'on était à la limite entre l'encre et l'aquarelle. J'ai eu sur le podcast, par exemple, je pense à Grégoire Fournier, qui lui travaille les encres végétales, et je me suis dit, à quel moment on peut dire, tiens, c'est une encre, tiens, ça passe à une aquarelle, est-ce que c'est l'emploi, le support, le liant, la quantité d'eau ? Je voudrais vraiment que tu puisses nous repréciser ça.

  • Hélène Chevallier

    Oui, c'est une bonne question. Du coup, une définition d'une encre, normalement, c'est une peinture qui est faite pour écrire. Là, en fait, je pense, moi, dans mes recherches, quand j'avais cherché des recettes, et comme un peu tous les gens dans le milieu de la couleur de la peinture, je pense qu'on dit encre pour une peinture qui va être naturellement plus épaisse et couvrante. Donc en fait une aquarelle ça va être vraiment une peinture liquide, parce que je vais prendre l'exemple de l'encre gallique, donc là c'est une encre vraiment épaisse, là on écrive avec, mais on va dire l'encre de sureau, parce que l'encre de sureau avec ses baies, c'est exactement les mêmes recettes que l'aquarelle, mais en fait la texture de la plante fait qu'elle est déjà épaisse et couvrante. Donc les baies de Troën par exemple, elles me font une encre, parce que ça me fait vraiment une peinture épaisse et couvrante. Du raisin d'Amérique, pareil. Du sirop pareil. Et en fait, c'est là, moi, où j'ai la différence. Mais avant que tu me poses la question, je ne me l'étais pas forcément posée moi-même. Mais simplement, je crois qu'on retrouve ça un peu partout. La recette de base de l'aquarelle est la même. C'est liquide. On va rajouter un peu de poudre d'alun ou pas. On peut rajouter la gomme arabique. Et voilà, c'est tout. Donc, c'est propre à la plante et à l'épaisseur, en fait.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Ouais, d'accord, la viscosité ou le liant qu'on vient y mettre qui fait... Ouais, d'accord, ok. Bon, voilà, parce que j'ai trouvé qu'il y avait quand même des parallèles et je me suis dit, t'as mis peinture, t'as mis aquarelle et en fait, je me dis que... Tu aurais presque pu mettre un paragraphe en disant En faisant ça, vous faites de l'encre. Je pense que ça peut aussi. Après, je ne sais pas si ça se vérifie à chaque recette, mais je trouve qu'il y a peut-être un pont à faire dans les expérimentations. Mais je trouve qu'encre et aquarelle, j'avais un moi-personne à un doute. J'aimerais bien qu'on rentre dans des petits détails techniques. Mais avant, je voulais te poser la question. Si quelqu'un a ton livre, qu'est-ce que tu lui recommanderais ? pour faire de l'aquarelle, de démarrer facilement. Si tu as deux, trois plantes à citer qu'on trouve soit partout, soit où la recette est vraiment facile, qu'est-ce que tu aurais envie de dire aux auditeurs ? Tiens, vous voulez commencer ? Commencez par ça.

  • Hélène Chevallier

    Oui, une plante que j'adore citer parce que ça émerveille un peu tout le monde quand on ne connaît pas, c'est la peau d'avocat. La peau d'avocat parce que la surprise de la peau verte qui donne un rose rouge, orangé extraordinaire. Et le fait que la peau d'avocat, on n'a pas besoin de rajouter de mordant, vu qu'il y a assez de tannin déjà dans la peau. Donc la peau d'avocat, il suffit de la garder. On peut la garder sèche en plus dans le temps et tout. Et il suffit de la faire bouillir avec de l'eau. Et on a sa peinture. Donc c'est facile à l'extrême. Après, en fait, il y a la peau d'oignon jaune, qui est un classique, qui donne des magnifiques couleurs facilement. Pareil, ça se garde. Il faut le garder longtemps, sec ou pas. Et après, moi, ce que je recommande, c'est juste de sortir et de tester n'importe quelle plante. C'est ce que j'adore faire. Moi, du coup, j'en ai mis 110 que je trouvais les plus concluantes, mais j'en ai testé bien plus que ça. Quand je fais des ateliers, on teste toujours de nouvelles plantes. En fait, c'est de se lancer. Là, par exemple, j'ai des clémentines. On m'a donné plein de clémentines. J'ai plein de feuilles. Je vais tester ça. Je vais tester ça. Comme j'avais déjà constaté que les feuilles de citronnier donnaient des belles couleurs, je me dis qu'il y a quelque chose à chercher. Donc, en fait, c'est de regarder qu'est-ce qu'on a comme végétation, comme feuilles, et puis de se lancer une casserole. Et c'est parti.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Bon, top. Moi, je te dis, ça m'a donné envie de m'y remettre. Alors, je voulais voir des points particuliers. Je voudrais que tu nous parles un petit peu du vert d'iris, que tu as illustré dans ton livre avec un œil et un bel œil vert. Mais je voudrais que tu nous en parles un petit peu plus du ver d'iris, parce que c'est quand même ce que moi je trouve surprenant dans les plantes, c'est qu'on a beau connaître la botanique, on a beau identifier la couleur d'une plante, la couleur d'une fleur, et bien des fois il y a des pièges, il y a souvent des pièges d'ailleurs, et là c'est quand même le piège le plus parlant. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ce ver d'iris, comment tu l'obtiens et comment tu le fais toi ? Oui, du coup, le verdiris, c'est une plante très importante parce que c'est une des seules plantes de peinture végétale qui est restée dans les manuscrits et dont on a retrouvé la recette dans différents anciens manuscrits. Et du coup, qui a prouvé, ça a duré dans le temps quand même d'au moins 500 ans. Donc, c'est assez extraordinaire. Et donc, c'est un peu en plus un symbole d'alchimie ultime de cette époque, de voir qu'une fleur bleu-violette va donner... un magnifique vers. Alors je peux te parler que le vers d'Iris était aussi appelé vers des frères Limbourg. Voilà donc le vers des frères Limbourg a pris ce nom parce que c'était des frères qui étaient super connus car ils ont illustré un des plus vieux manuscrits les plus connus qui s'appelle les Très-Régiseurs du duc de Berry. et du coup dans ce... en fait on le retrouve souvent quand les gens ils font des recherches sur les manuscrits sur toutes les peintures anciennes médiévales parce qu'il y a des bleus sublimes comme des verts de toutes sortes donc le verdiris a ce nom pour cela les frères Limbourg moi la recette que je préfère c'est une recette en fait qui mélange le verdiris avec un jus de cendre donc on va faire son jus de cendre avec des cendres qu'on va garder on va on va le filtrer et en fait c'est là potasse de la cendre mélangée au jus qui va faire une transformation chimique et qui va le transformer en verre. Ça c'est une première recette mais en fait il y en a d'autres dans les écrits médiévaux il y a au moins une dizaine de recettes différentes pour le verre d'iris. Donc il y en a où on cuit longtemps, il y en a où on utilise de l'urine, il y en a où on ne cuit pas du tout et il y en a une autre du coup que j'aime bien c'est simplement en fait avec l'ajout de poudre d'alun. on le verse dans le coquillage. Et en fait, le calcium du coquillage va faire aussi tourner l'iris en vert. Et ça, du coup, c'est une petite annotation que j'avais trouvée sur le net qui viendrait de Michel Garça, qui nous dit que maintenant, on n'a pas besoin forcément de rajouter de calcium ni rien parce que les papiers sont traités avec du carbonate de calcium. Et donc, directement un peu sur le papier, maintenant, on peut voir des effets. Alors moi, je teste jamais mes papiers, donc je fais toujours un peu des tests à l'aveugle, selon le papier, donc c'est vrai que des fois, je peux avoir des surprises incroyables. Et du coup, je vais continuer là-dessus, c'est que j'ai moi fait d'autres tests avec d'autres fleurs violettes, par exemple la pétunia rampante, et j'ai aussi constaté qu'en fait, avec l'ajout de la poudre d'Alain et mon papier, ça tournait aussi au vert. Donc il y a une vraie relation chimique, je pense, entre le violet et le vert. la transformation sur le papier, qui donne du vert. Moi, j'aimerais vraiment chercher et comprendre pourquoi quel est en fait ce pigment à l'intérieur qui fait que ça se transforme en vert dedans.

  • Hélène Chevallier

    Ce ne serait pas les anthocyanes ? Tu sais, il y a un pigment, je pense que ça pourrait être ça, les anthocyanes en fonction du pH qui change de couleur, un peu comme l'histoire du chou, le chou qui varie en fonction du pH. Est-ce que, en tout cas, si les auditeurs ont la réponse ? on est preneur de... D'autres ont fait des expériences entre fleurs violettes et fleurs vertes. Enfin, fleurs violettes qui donnent du vert, on est carrément preneur de ces infos. J'avais une autre question. Donc, il y a un emploi d'auxiliaire, on va dire, que tu prends souvent, c'est le blanc de meudon. Et en fait, j'aurais bien voulu que tu nous expliques pourquoi tu t'en sers, à quoi il sert, comment tu... Enfin, voilà, en gros, ça, c'est un peu ta droguerie, tu as cette matière-là. A quoi elle sert ?

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Alors moi, le blanc de meudon, je l'ai utilisé en fait pour créer des pigments en poudre de mes peintures végétales et créer des peintures plus solides en fait. Je sais que d'autres personnes l'utilisent dans des recettes de gouache. Moi, je ne l'ai pas utilisé de la même manière. Je l'ai utilisé en fait pour faire précipiter tous les pigments au fond du pot et pouvoir les garder. Et après, les garder en godet et pouvoir les rémulgifier et les réutiliser. Donc moi, c'est pour ça que j'ai utilisé le blanc de meudon. Donc en fait, le blanc de meudon qui est une sorte de craie. Donc c'était une partie très intéressante parce que comme ça, j'ai des peintures solides, je peux peindre sur toile. Et après, c'est encore plein d'autres tests parce que ça modifie quand même la couleur. Et des fois avec des bonnes surprises et des fois des moins bonnes. Par exemple, avec les pinards, moi qui est en peinture végétale, qui tient très mal souvent, là, elle est restée d'un vert très lumineux.

  • Hélène Chevallier

    Comme tu m'as parlé que tu travaillais la céramique, je voulais savoir si on avait employé la couleur végétale dans la céramique.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Non, céramique, ça a toujours été des minéraux et de la chimie, en fait, avec des oxydes, des mélanges d'oxydes et tout ça. Donc, par exemple, les azules, les roses au Portugal, En fait c'est du bleu de cobalt Et le bleu de cobalt, c'est un mélange d'oxyde métallique de cobalt et d'autres éléments encore. Donc moi, dans mes recherches, j'avais entendu parler de ça plus tard, jamais utilisé. Je sais que les seuls éléments végétaux qu'on va utiliser pour faire des émeaux sont des cendres de bois. Donc de différents types de bois qui vont donner différents noirs, gris, tout ça. et du coup j'étais tombée sur une conférence d'une femme qui s'est spécialisée un petit peu là-dedans sur les émous de cendres végétaux pour rendre la céramique plus écologique voilà, elle s'appelle Anna Belen Montero je pense que simplement avec le feu ça tient pas Est-ce que tu veux encore nous dire des choses sur ton livre ? Une partie peut-être importante que t'as pas citée c'est la partie de conservation dans le temps, donc comme j'avais pu faire des tests de plus de huit ans temps. Autant, en fait, dans la conservation que j'avais fait ma peinture liquide, que j'ai gardée simplement hermétiquement, mais même sans vraiment forcer comme un pot de confiture, mais que j'ai gardée des fois pendant sept ans, j'ai pu voir, en fait, dans le temps, vraiment comment tenir les couleurs ou pas. J'ai pu voir sur le papier aussi, donc ça, c'est une partie quand même assez intéressante dans mon livre.

  • Hélène Chevallier

    Ouais, qui est à la fin sur la conservation et tu parles même des ressources, tu mets des... Toujours pareil, tu illustres super bien avec la couleur dans le temps sur la page conservation en peau et la couleur dans le temps. Parce que c'est quand même aussi un des sujets, c'est comment on garde ses couleurs dans le temps et pas refaire minute, entre guillemets, sa peinture. Parce que quand tu peins, tu as besoin de toutes tes couleurs et tu n'as pas envie d'en refaire à chaque fois. Donc, je voudrais te poser une première question qui est dans les différents domaines de la couleur végétale où j'ai la chance d'avoir des invités. J'ai vu qu'il y avait quand même une certaine difficulté à vivre de la couleur végétale et de son partage, de son utilisation. Est-ce que toi, aujourd'hui, tu vis de la couleur végétale ? Après, tu as un petit peu répondu. Tu nous as dit que tu avais un travail à côté dans l'agriculture. Donc, je pense que j'ai un peu ma réponse.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Oui, tu as ta réponse. Mais on va dire que c'est tout nouveau aussi. Mon livre, il n'est sorti qu'en septembre. Donc, je ne peux pas dire que j'en vis. De toute façon, sur les livres, on ne gagne pas grand-chose. Après, moi, j'avais un projet. En fait, je voulais vraiment finir mon livre et refaire des ateliers après ça de peinture végétale. Donc, j'ai repris le pli là en novembre. Et tout mon programme de l'année prochaine, c'est de faire que des ateliers de peinture végétale. Et je pense m'en sortir. Et il y aura possibilité d'en vivre. Mais pour l'instant, non.

  • Hélène Chevallier

    Cool. Est-ce qu'il y a quelque chose comme tu es en autre... Enfin, c'est toi qui as appris de manière autodidacte. une notion ou t'as eu une incompréhension quelque chose que t'as mis du temps à capter parce que le monde de la couleur végétale franchement faut le dire des fois c'est surprenant on travaille avec du vivant il y a des réactions qu'on ne s'explique pas est-ce que toi t'as une incompréhension ou une erreur que t'as faite que tu voudrais partager dans le sens passer pas trop de temps là-dessus par exemple voilà ce que j'ai expérimenté ou une erreur que tu voudrais partager bah non pas spécialement

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    J'avais vu cette question, oui, mais parce que pour moi, tous les tests, si la couleur ne m'a rien donné, ça sera toujours un succès aussi. L'apprentissage n'est pas un échec. Je ne vois aucune erreur dans tous les tests que j'ai pu faire vu que ça m'a fait découvrir quelque chose de nouveau à chaque fois. C'était extraordinaire. Les incompréhensions, je vais dire plutôt, à chaque fois que je cherchais un peu des recettes, médiévales ou d'autres recettes que je trouvais avant, en fait, la complexité des ingrédients, pourquoi ils réagissent de telle manière ensemble, et où il me manquait énormément d'explications simples, on va dire. Et il m'en manque toujours pour plein de choses. Comme je t'ai parlé de la réaction, oui, c'est peut-être des antiocianes, mais je ne suis pas sûre non plus à 300%. Pourquoi telle couleur donne telle couleur sur le papier ? Moi, on me pose la question en atelier, alors... J'explique que la chlorophylle cache les couleurs, il y a telle couleur qui est cachée derrière. J'ai quelques petites explications, mais il m'en manque beaucoup. Donc, si quelqu'un veut faire un livre dessus,

  • Hélène Chevallier

    c'est simple. Tu sais à qui je pense ? Je pense à Michel Garcia. Parce que Michel, le truc, c'est que toutes ces questions qu'on se pose, pour moi, c'est de la chimie. C'est de la chimie tinctoriale. Et qui dit chimie tinctoriale, dit forcément, ça ne peut pas être un sujet hyper... hyper facile à expliquer parce qu'il y a plein de réactions chimiques qui s'expliquent. Et donc, moi, j'aimerais que Michel fasse un livre là-dessus pour expliquer justement pourquoi telle chose fait quoi. Mais est-ce que ce sera abordable ? Ça, c'est une autre question. Mais ce serait vraiment chouette. Ce serait vraiment chouette parce que ce serait utile dans tous les domaines de la couleur végétale parce qu'à chaque fois, t'as tes végétaux, mais t'as aussi les auxiliaires, moi j'appelle ça les auxiliaires de teinture. dans les encres, les liants, les trucs, toute la droguerie qu'on utilise à côté. Et en fait... L'apport de cette droguerie avec la couleur végétale, ça fait quelque chose. Et en fait, des fois, on manque de notions de chimie pour comprendre. Mais je suis carrément d'accord avec toi. C'est vraiment le truc qui manque aujourd'hui, clairement. Est-ce que tu as un conseil pour une personne qui voudrait s'installer ou commencer la couleur végétale ? Est-ce que tu as un petit tip, quelque chose à partager ?

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Oui, pour s'installer, je n'en ai aucune idée, puisque comme le livre, je n'ai pas fait ça de manière professionnelle. Les petits tips, moi, c'est d'explorer et de s'amuser en fait, en le faisant. C'est de se lancer et de ne pas penser que cette peinture, elle va peut-être durer 100 ans ou qu'il faudrait qu'elle soit parfaite. C'est d'essayer, d'essayer. Parce qu'en fait, il y a une magie, moi, j'appelle ça aussi de l'art thérapien, la peinture végétale. On voit en fait la peinture. peinture vivre d'elle-même sur le papier, faire des formes et se transformer. En fait, sur le papier, la couleur peut changer trois fois. Donc, c'est juste s'émerveiller, se prendre le temps.

  • Hélène Chevallier

    D'accord, ok. Est-ce que tu as trois personnes inspirantes ou sources d'inspiration que tu voudrais partager ?

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Oui. Alors, j'en ai trois, mais qui ont été citées grandement. Donc, c'est les classiques, Michel Garcia, Michel Pastoreau et Dominique Cardon. Pour en rajouter de nouvelles, entre guillemets, c'est une personne que je suis sur les réseaux sociaux, qui est canadienne, qui fait de la peinture végétale avec des vidéos extraordinaires. C'est Joanne Green. Elle fait vraiment, elle teste un peu tout. Elle a ses méthodes, qu'elle garde un peu secrètes. Elle fait des illustrations superbes. Enfin, c'est super bien fait. Et la deuxième, c'était que tu as interviewé il y a peu. Je suis super excitée de... d'écouter cet épisode bientôt,

  • Hélène Chevallier

    c'est Hélène Roche que j'ai découvert il y a peu de temps c'est passionnant franchement l'épisode est vraiment génial, je pense que oui effectivement il va te plaire et elle est hyper inspirante dans sa démarche et sa proximité à la nature, ça fait du bien franchement ça fait du bien est-ce que tu as un livre que tu voudrais recommander ? Donc tu as cité tout à l'heure le livre d'Elena Arendt pour la peinture végétale pour enfants, mais est-ce que tu en as d'autres qui t'ont inspiré ? Voilà, tu voudrais citer.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Oui, du coup celui-là, très important, et un livre que j'ai adoré, du coup à parler de site internet aussi peut-être, du coup c'est le livre des couleurs, qui est du coup une traduction d'un ancien manuscrit de 1462, de Benjudaïm. et qui a été en fait traduit et recherché par Michel Laroche. Donc Benjouda Ibs était un enlumineur, un maître enlumineur, un maître imprimeur, un maître teinturier, et du coup c'est des recettes médiévales de différentes méthodes, il y a des recettes un peu plus chimiques et des méthodes naturelles. Donc moi il m'a émerveillé ce livre, et donc je l'ai découvert sur le site L'Atelier du Noble Carmin, et c'est Michel Laroche qui a fait tout ça. Monsieur extraordinaire qui m'a... Parce que sur ce site, on trouve des recettes gratuites aussi de peinture médiévale. Oui, un autre site qui est extraordinaire pour moi, c'est percée.fr. C'est un site où on retrouve en fait gratuitement des tas d'anciens livres qu'on peut peut-être plus trouver ailleurs. Et du coup, sur ce site, j'avais trouvé par exemple Les encres noires du Moyen-Âge de Monique Zerdoun.

  • Hélène Chevallier

    Ok, top. Écoute, deux nouveaux sites inconnus. En tout cas, moi, je ne les connais pas et je pense que ça va ravir les auditeurs d'aller creuser tout ça. Est-ce que tu as quelqu'un que tu voudrais me recommander pour le podcast ?

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Alors, il y a une personne à qui je pense que je connais personnellement et après, il y en a certaines que j'aimerais entendre plutôt. Donc, ceux que j'aimerais entendre, je les ai plus ou moins cités. C'est Anne-Bélène Montero avec les émeux végétaux. Michel Laroche, si on arrivait à l'Avra, ses recherches, ça serait extraordinaire. Et aussi Monique Zerdoun, parce qu'elle travaille au CNRS, qui a écrit un livre extraordinaire sur les encres noires du Moyen-Âge. Et du coup, la personne que moi je connais personnellement, c'est Guice Indigo, que j'ai rencontré en Guadeloupe et qui fait de l'indigo là-bas depuis 20-30 ans. En étant là-bas, c'est une petite île qui s'appelle la Désirade. On a de l'indigo qui pousse sauvage de partout, tout autour. Donc en fait, il fait de la teinture végétale sur place depuis des années. Je pense que ce serait très intéressant d'écouter son discours et aussi le côté des îles. Génial.

  • Hélène Chevallier

    Surtout que c'est des questions que j'ai souvent, c'est sur les plantes tropicales ou tout ce qui se passe outre-mer. On me pose une quantité de questions là-dessus, donc c'est une excellente idée. Franchement, je te remercie. Donc si tu veux bien nous mettre en lien, ce serait parfait. Et je chercherai pour les trois personnes que tu m'as citées à essayer de rentrer en contact.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    J'ai une question. C'est revenu.

  • Hélène Chevallier

    Oui, vas-y.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Non, sur ta dernière question. Parce que je l'ai vue passer ta question, c'était est-ce que tu connais des événements... autour de la couleur tinctoriale, enfin végétale. Dans les Beaux-Arts. Dans les Beaux-Arts. Et du coup, je n'ai pas de réponse à ça, mais justement, c'est une réponse, c'est que je n'en connais absolument aucun et j'aimerais en connaître. Et du coup, j'aimerais que des personnes relaient ce genre d'événement ou en créent.

  • Hélène Chevallier

    Sur les Beaux-Arts, c'est une excellente bouteille à la mer pour les auditeurs. J'aimerais bien que sous le poste, quand on sortira ton épisode, que les gens viennent renseigner en commentaire s'il y a des événements autour des beaux-arts en couleur végétale à nous renseigner des événements importants un grand merci Hélène un immense merci à toi du coup moi je t'ai découvert il y a quelques mois seulement je

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    t'ai écouté pendant que je travaillais ça refait toutes mes matinées et j'ai appris dans tes podcasts plus que dans toutes les recherches que j'ai pu faire les dernières années Donc, c'est vraiment une source, une mine d'or pour tout ce qui est couleur végétale. Donc, un grand merci de faire ton travail.

  • Hélène Chevallier

    Merci Hélène. Écoute, c'est merci aux invités de se prêter aux exercices parce qu'à chaque fois qu'il y a des gens qui viennent témoigner de ce qu'ils savent faire, en fait, ça enrichit la connaissance globale parce que du coup, ça donne des idées, ça donne de l'inspiration à chacun. Merci aux invités et franchement, je suis hyper contente qu'on découvre plein de domaines d'application. Et aujourd'hui avec toi, l'aquarelle, la peinture végétale. Donc écoute, merci beaucoup. Ça fait plaisir ce compliment de la fin. Ça fait du bien.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Merci. Au revoir.

  • Hélène Chevallier

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le... commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de l'invitée

    01:26

  • Parcours d'Hélène Chevallier et sa passion pour la couleur végétale

    02:10

  • Découverte de la permaculture en Australie

    04:49

  • Le lien entre plantes tinctoriales et plantes médicinales

    05:58

  • Présentation du livre d'Hélène sur la peinture végétale

    07:32

  • Différences entre encres et aquarelles végétales

    17:49

  • Conseils pour débuter avec la couleur végétale

    27:30

Description


Savez-vous que la couleur végétale peut transformer non seulement nos textiles, mais aussi notre rapport à l'environnement ? Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, Hélène Chevallier reçoit Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée par la teinture végétale et les plantes tinctoriales. Ensemble, elles plongent au cœur de l'univers fascinant des colorants biosourcés, mettant en lumière l'importance cruciale de la couleur végétale dans des domaines variés tels que le textile, l'ameublement et l'artisanat.


Hélène partage son parcours inspirant, qui l'a menée à découvrir la peinture végétale à travers ses études en céramique et en photographie. Elle évoque également ses expériences enrichissantes en Australie, où elle a eu l'opportunité de s'immerger dans la permaculture et d'explorer les multiples facettes des plantes comestibles. Ce voyage lui a permis de tisser des liens entre les plantes tinctoriales et les plantes médicinales, révélant ainsi les synergies insoupçonnées qui existent dans la nature.


Au fil de leur conversation, Hélène et Pauline abordent les défis liés à la conservation des couleurs et à la pratique de la peinture végétale, tout en partageant des anecdotes et des conseils pratiques. Hélène présente également son livre, une véritable bible pour les passionnés de teinture végétale, qui recense 110 plantes et matériaux pour créer des peintures végétales. Elle y dévoile ses inspirations, ses méthodes de travail et l'importance des pigments végétaux dans l'art contemporain.


Ce podcast est une invitation à explorer la richesse des couleurs naturelles et à s'engager dans des pratiques artistiques respectueuses de l'environnement. Que vous soyez un artiste en herbe, un passionné de jardinage ou simplement curieux d'en apprendre davantage sur les plantes tinctoriales, cet épisode vous offre une perspective unique sur le monde des colorants végétaux. Découvrez comment des éléments tels que l'indigo, la garance et les tanins peuvent transformer vos créations et enrichir votre quotidien.



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Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Hélène Chevallier

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Donc bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Hélène Chevalier. Bonjour Hélène. Bonjour Pauline.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Alors Hélène, je voulais te remercier publiquement parce que tu m'as envoyé gentiment ton livre. Comme je te le dis, il a un petit peu pris la première place dans les lectures que j'avais parce que je l'ai trouvé très illustré, très abordable, très agréable. Et je suis ravie de te recevoir aujourd'hui parce que je trouve que tu fais une entrée en la matière sur la peinture végétale qui donne vraiment envie de se mettre à pratiquer. Mais avant qu'on arrive au livre, je voudrais que tu puisses... te présenter pour les auditeurs qui ne te connaîtraient pas, raconter un petit peu ton parcours et ce qui t'a amené à la couleur végétale.

  • Hélène Chevallier

    Très bien, un grand merci à toi pour mon livre. Donc je vais me présenter, Hélène Chevalier, du coup j'ai 40 ans. J'ai commencé mes études à 17 ans par des études de céramique. Donc c'est un CAP décoration sur céramique à Paris. Et j'ai continué par un brevet des métiers d'art. à l'école de Provence de céramique à Aubagne où je faisais un apprentissage. Et donc, mon maître d'apprentissage, moi, était à côté de Roussillon, à côté des ocres de Roussillon. Donc, petit aparté pour dire que j'ai adoré l'épisode sur les ocres de France parce que c'était exactement où j'étais. Donc voilà, là, ça m'a donné un amour, en fait, des matières vivantes, de la terre. Donc, c'était très, très enrichissant. J'ai continué ensuite par des études de photographie. J'ai fait un diplôme en photographie en deux ans. Du coup, je faisais aussi une petite aparté pour te parler de l'antotype que j'ai découvert il y a seulement deux ans. Et du coup, je trouve ça extraordinaire. Donc, ça consiste à badigeonner le papier photo de peinture végétale, d'apposer des végétaux ou autres et de les laisser au soleil. Et du coup, on va avoir l'empreinte sur le papier. Pareil, mes études de photo. Tout ce qui était chambre noire, le développement du papier, l'image qui apparaît, toute cette magie. En fait, je le retrouve avec la peinture végétale. Il y a pas mal de corrélations que je fais souvent entre la céramique et la peinture végétale. Et puis la photo aussi. En fait, on a une maîtrise avec la céramique des émeaux. On sait à peu près ce que ça va donner. On sait les couleurs où ça va aller, les effets. Mais la surprise, en fait, quand ça sort du four, c'est toujours une révélation. Et du coup, j'adore ce moment où on n'a pas vraiment de maîtrise et la nature nous fait un peu ce cadeau. Donc moi, je vis cette chose avec la peinture végétale depuis dix ans.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    D'accord, ok.

  • Hélène Chevallier

    Après ça, moi, j'ai fait un visa vacante travail en Australie d'un an. Et c'est là-bas que j'ai découvert la permaculture à travers le woofing. Donc j'ai fait énormément de woofing là-bas. Autant du niveau artistique que de l'éco-construction que de la permaculture. Donc ça m'a vraiment donné mes bases. surtout sur l'émerveillement des plantes sauvages et comestibles. C'était vraiment une année super importante pour moi. J'ai fait aussi des essais avec la terre rouge, parce que la terre est tellement extraordinaire que j'en prenais. Je faisais des petits essais de peinture dessus. J'ai vu là-bas, dans les galeries aussi, les premières peintures faites avec des éléments naturels. Ça m'a vraiment marquée. C'est tout un débat un peu étrange, c'est qu'il y a les peintures aborigènes qui étaient faites avant. avec des peintures des ocres, des terres et tout ça. Pareil, la peinture abrogène, de toute manière, c'est assez récent, parce qu'ils se sont mis sur toile, sur papier, en fait, ça ne fait pas si longtemps, c'est depuis, je ne sais pas, 70 ans. Et du coup, là, c'était un blanc australien très renommé qui faisait des peintures de paysages très minimalistes et il utilisait des peintures d'ocres différentes. Et c'est vrai que ça m'avait... émerveillé. De retour en France, moi j'ai fait un diplôme d'animatrice, le BAFA. J'ai fait aussi une formation de soigneur animalier où j'ai travaillé dans beaucoup de stages dans tous les refuges animaliers avec les LPO, donc c'est les Ligues de Protection des Oiseaux. Et donc j'en parle aussi parce que dedans, il y avait des animatrices qui faisaient autant des animations pour apprendre aux gens toutes sortes d'oiseaux, leur son et tout, que les plantes comestibles et sauvages. Ça, ça m'a vraiment... C'est en Bretagne. Donc, avec quelques plantes sur la plage et tout, qu'on peut manger et tout, c'est vrai que mon monde a commencé à se transformer à ce moment-là. Après ça, j'ai commencé à m'auto-former aux plantes comestibles et sauvages par Internet, par des livres, des groupes Facebook super utiles. J'ai fait des sorties à quelques guides nature, dont Christophe Dehoudy, qui m'a devenu super connue avec le chemin de la nature. Moi, j'étais assez prémisse.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    J'ai subi sa formation, moi. La de... d'herboristerie j'ai suivi ça cette année d'ailleurs et donc oui je suis ses cours je l'ai vu en vidéo pendant 135 heures donc j'ai l'impression que c'est un ami mais c'était juste mon formateur c'est formidable et bien ça ne m'étonnerait pas s'il prenne d'ailleurs une partie de formation de plan teintoral plus tard je pense qu'il va apporter en tout cas je lui ai fait un appel du pied pour lui dire que moi je gérais le sujet et que si ça lui... Si ça lui disait, on pouvait voir. Je n'ai pas eu de réponse, donc on verra ce qu'il fait, mais ce serait vraiment génial.

  • Hélène Chevallier

    Eh bien, c'est formidable, oui. Je vais parler un peu de ma partie artistique, parce que je ne suis pas à côté depuis que je suis adolescente. Donc, entre mes études de céramique, de photo et tout, j'ai fait mes premières petites expos où je faisais de l'art recyclable. Donc, moi, je faisais des peintures sur CD qui ne marchaient plus, des vieux DivX. Je peignais avec tous les éléments recyclables de ma maison, du vernis à ongles, de la cire, des copeaux de crayon, tout ça. J'ai fait pas mal de peintures où je collais des éléments naturels, où je mettais un peu de terre aussi. Donc ça, c'est pour expliquer que je suis un peu dans les éléments naturels depuis un bon moment. Du coup, je suis retournée faire un deuxième visa en Australie. parmi d'autres voyages, mais du coup, je suis retournée un an pour travailler là-bas. Et j'ai réalisé un de mes plus grands rêves, c'était d'être dans une communauté aborigène. Ah ! Oui, parce que ma première année, je n'avais pas eu l'occasion d'être assez en contact avec eux. Et donc là, j'ai découvert un centre d'art tout au milieu de l'Australie, à côté d'Alley Spring, qui prenait des bénévoles dans leur centre d'art. Et du coup, j'ai commencé là-bas. Après, j'y suis restée dix mois, j'ai travaillé et tout. Mais du coup, c'est un moment super important pour moi parce que dans ce centre d'art, j'étais bénévole, je nettoyais les pinceaux, les peintures des aborigènes et je leur apportais leur toile, tout ça. Et en fait, ils utilisaient une acrylique ultra chimique là-bas. Donc, ils avaient complètement perdu le fait de faire des peintures naturelles. Et moi qui utilisais déjà des acryliques avant, là, je pense que c'était une marque chinoise. Ça me brûlait la peau, en fait, et ça m'a fait des énergies pas possibles. Donc, c'était vraiment un moment où je me dis, c'est pas possible, je mange sainement, je fais tout pour préserver la nature et tout. Et en fait, je peins depuis des années avec des produits ultra chimiques qui ne se recyclent pas et tout. Et là, d'être avec le peuple premier qui avait toutes les bases pour ça, qui les a perdues, enfin, on se dit que rien ne va plus, en fait, à ce moment-là.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Déclic.

  • Hélène Chevallier

    C'était mon premier gros déclic sur une conscience écologique pour arrêter d'utiliser du white spirit quand on nettoie ses pinceaux. Après ça, là-bas, dans cette communiquée, ils m'ont appris les plantes comestibles et sauvages un petit peu. Donc, ils avaient quand même gardé des savoirs. Donc, je vais continuer dans cette lignée-là. Le deuxième déclic pour moi, qui était de l'émerveillement cette fois plutôt, C'était une visite de Guédelon, au quartier médiéval de Guédelon, qui reconstitue tout le château avec les moyens du Moyen-Âge. Donc, ils refont les peintures murales comme à l'époque, ils font leur farine, ils font leur propre fer, ils font leurs tuiles, enfin tout, tout, tout, de A à Z, c'est extraordinaire. Et donc là, je vois la teinturière qui a exposé une laine teinte à la pelure d'oignon jaune. Et je vois une couleur jaune doré extraordinaire. Et donc là, ça a été vraiment... Mon monde s'est transformé à ce moment-là, en fait. Je me suis dit, c'est pas possible. Il y a dans la nature des couleurs possibles comme ça. On nous le cache depuis tout ce temps. C'est incroyable. Donc après ça, j'ai fait des petites recherches pour trouver des livres dessus. Moi, étant peintre, je suis plus allée chercher des livres sur la peinture, en fait. Et le seul que j'ai trouvé, moi, à cette époque, du coup, il y a plus de dix ans, c'était la peinture végétale pour enfants, avec les enfants, de Elena Arendt, qui est une traduction allemande, en fait. Je peux dire que je n'avais trouvé absolument que ça à ce moment-là. Donc ça, c'était il y a à peu près dix ans. À partir de ça, moi, j'ai commencé à faire mes... Premier test de peinture végétale. Dans le livre, il doit y avoir une vingtaine de plantes à peu près. Elle donne des descriptions de comment faire des peintures liquides, du maquillage pour enfants naturel aussi, des crayons, enfin plein de choses comme ça. Donc ça m'a donné une base, une super base. Et à partir de ça, j'ai continué à faire des tests pendant une dizaine d'années. Sinon, à côté de ça, moi, je travaille dans l'agriculture, toutes les plantes avec les chèvres. Mon dernier emploi était dans une pépinière. Donc, je fais un peu tout le monde agricole de A à Z depuis des années.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Et tu travailles les plantes tanctorielles ou pas du tout alors ?

  • Hélène Chevallier

    Je n'ai jamais eu l'occasion de travailler les plantes tanctorielles, non.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Ah, c'est dommage. C'est dommage. Eh bien,

  • Hélène Chevallier

    j'aimerais.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Bah ouais, tu m'étonnes. D'accord, ok. Donc... Donc, on comprend ton lien avec la couleur. On voit qu'il y a deux déclics dans les peuples aborigènes et cette teinture à l'oignon dans la reconstitution médiévale qui t'ont fait tilt. Toi, tu as expérimenté, tu t'es formée avec un livre. Et encore, c'est un livre, aujourd'hui, quand tu te dis qu'il y a sûrement d'autres ressources, etc. Donc, un livre, 20 plantes. Et toi, tu arrives à nous sortir un livre avec 110 plantes sur la couleur végétale. J'ai une... Une première question, donc ton livre, je le montre parce que je pourrais aussi mettre la vidéo, que j'ai reçu, donc Créer votre peinture végétale, l'aquarelle grâce à 110 plantes et matériaux de récup Donc on retrouve tes aspirations de matériel de récup de tes débuts et toutes tes recherches sur les plantes, donc le livre complet. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu, ça m'intéresse toujours, comment ton projet de livre a vu le jour ? Est-ce qu'on est venu te chercher en disant Ouais, on est un… On est une maison d'édition, on a besoin d'un sujet comme ça. Ou est-ce que tu as écrit quelque chose et tu es allée le proposer ? Comment ça s'est un peu fait, ce projet de livre ?

  • Hélène Chevallier

    Oui, du coup, non, c'est moi qui l'ai écrit, qui est allée le proposer. En fait, il y a à peu près cinq ans, je constate que j'ai déjà énormément de tests de couleurs. J'ai au moins déjà plus de 60 plantes. Et je n'ai toujours pas... pas vu d'ouvrage similaire parce qu'en voyant les ouvrages sur la teinture tinctoriale, sur les vêtements j'ai vite constaté que c'était complètement différent sur le papier que sur la laine, du coup c'est deux mondes donc moi je faisais quelques ateliers de plantes comestibles et j'avais commencé à faire à partager mes connaissances sur mes essais de peinture végétale Donc, à ce moment-là, je commence à me dire que sérieusement, ça serait une bonne idée d'en faire un livre. Parmi d'autres boulots, des voyages et tout, je continue à faire mes essais, mes essais, mes essais. Et il y a à peu près trois ans, j'en parle un peu autour de moi et une amie qui était anciennement dans l'édition me dit quoi faire, entre guillemets, pour contacter une maison d'édition. Donc, leur envoyer tous les chapitres complets. Une double page, quelques photos et tout ça. Et donc, j'ai envoyé ça à une maison d'édition qui m'a dit qu'il y avait des livres un peu similaires, donc ils m'ont refusé. Et la deuxième, les éditions Terran, ils m'ont tout de suite accepté. Et du coup, c'est tombé que c'était feu d'artifice dans ma tête, parce que c'était une édition que j'admire énormément depuis des années. parce qu'ils sont vraiment spécialisés sur les plantes, la permaculture, ils sont très pointus. Donc voilà, ça c'était il y a deux ans et demi où ils m'ont dit oui et du coup ils m'ont demandé après ça de leur envoyer quasiment le livre complet. Donc pendant un an, j'ai préparé tout ce qu'il fallait pour leur en envoyer et un an après, ils m'ont fait signer un contrat. Voilà pour le moment. pour la jeunesse.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    D'accord. Et donc, en gros, je regarde les éditions Terran, ils publient aussi des choses sur cueiller votre encens, les nichoirs, le bois et les outils, le geste, la vannerie, toutes les créations de nature, la cuisine sauvage au fil des saisons et je vois l'art de vie sauvage. Donc, c'était vraiment pile ton... Ouais, voilà, la maison d'édition qui te fallait. Donc, top, je comprends mieux. Donc, en tout, ce projet de livre a mis deux ans et demi, si je comprends bien.

  • Hélène Chevallier

    Alors, de la fois où je leur envoyais mes chapitres et la double page, où ils m'ont demandé le livre complet, je n'étais pas du tout prête encore. J'avais fait toutes mes illustrations, j'avais tout à peu près dans... dans l'idée, mais à écrire, je n'avais pas à fignoler tout ça. Donc, oui, comme tu m'as demandé comment j'ai construit mon livre, je me suis inspirée un peu du livre d'Elena Arendt pour faire quelque chose sur les saisons. Après, j'ai fait vraiment avec mes propres goûts, c'est-à-dire que dans toutes mes recherches, j'ai exploré toutes les recettes médiévales parce que je suis passionnée d'histoire. Donc je voulais que pour chaque chapitre, une couleur et une fiche vraiment détaillée sur une plante. Je souhaitais pouvoir rajouter dans tout ça des recettes de peinture, mais aussi quelques éléments sur une plante qui peut aussi servir pour se soigner. On peut aussi un peu la manger. Donc j'avais tout ça à travailler à leur envoyer. Donc un an après, je leur envoie. Et là, à partir de là, ils me font signer le contrat. Mais en fait, ce qu'elle m'a demandé, c'était de décrire chaque plante. Donc 110 plantes. description, milieu, origine, période de cueillette, tout ça, tout ça. Donc moi, j'avais déjà le nuancier et la recette pour chacun, mais je n'étais pas prête pour une description pour chacun. Donc on a travaillé ensemble. Enfin, j'ai travaillé, ils ont corrigé pendant un an. Et en fait, à partir que j'ai signé le contrat jusqu'à la sortie, il y a eu à peu près un an de boulot extrêmement intense. C'était des tas de corrections et ça m'a pris...

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    toutes mes soirées tout le monde c'est chiant mais alors du coup avant de rentrer dans le livre parce que j'ai plein de choses à dire je te dis je l'ai dévoré franchement je trouve que c'est c'est une submersion rapide c'est enfin vraiment ça ça donne envie de s'y mettre j'ai une question pour toi qui a travaillé dans les plantes comestibles je voulais savoir si plantes comestibles et plantes tinctoriales il y avait un lien est-ce qu'il y aurait quelque chose à exploiter est-ce que ça n'a rien à voir est-ce que il y a quelque chose C'est plutôt un lien plus fort entre tinctoriale et plantes médicinales. Qu'est-ce que tu en penses par rapport à ça, vu que toi, tu as travaillé aussi les plantes comestibles ?

  • Hélène Chevallier

    C'est une question super intéressante. Je n'ai pas du tout la réponse. Je me suis posé rapidement la question, mais je ne l'ai pas explorée. Du coup, il y a des plantes teintoriales qui sont toxiques, comme d'autres qui sont comestibles, et d'autres avec lesquelles on peut soigner. Non, aucun rapport. C'est sûr que je sais que tout ce qui est les pigments, les flavonoïdes, ce qui fait que la plante a cette couleur, c'est des éléments pour la protéger aussi. Non, il y a énormément d'études à aller creuser sur ça. J'ai pas eu du temps de chercher.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Non, mais c'était une question comme ça, une question bonus qui m'est venue vu que tu m'as reparlé que tu avais travaillé sur les comestibles et je me suis dit, ah tiens, il y a peut-être un truc à faire. Alors, moi, ce que je voulais te dire, c'est que j'ai... J'ai démarré le livre et j'ai vu beaucoup d'illustrations peintes. Et j'avançais, j'avançais. Je me dis, mais est-ce que c'est... D'ailleurs, mes notes, ici en dessous, j'écris, est-ce que c'est elle qui les fait ? Et en fait, au bout d'un moment, j'ai vu qu'il y avait tout le temps la même signature et j'ai reconnu tes initiales et je me suis dit, donc c'est bien elle qui a fait toutes les illustrations. Donc, est-ce que dans ton livre, tout ce qu'il y a dedans, c'est toi qui l'as fait ?

  • Hélène Chevallier

    Tout ce qu'il y a dedans, c'est moi qui l'ai fait.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Incroyable. Oui, c'est incroyable.

  • Hélène Chevallier

    Merci. Les illustrations, les photos, il y a une dizaine de photos qui ne sont pas de moi, mais sinon, toutes les photos sont de moi, les illustrations. Et c'est pour ça que ça a pris du temps. C'est que j'ai fait mes illustrations au fur et à mesure, au long des années, à chaque fois que je faisais un test sur une plante. Et quand j'ai eu l'idée du livre, je me suis dit qu'il fallait que je fasse une belle illustration, chaque couleur.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Ouais, c'est top, parce que tu vois, là, moi, je me suis posé la question sur celle-ci, sur, alors ça ne va pas super bien rendre, mais sur ton illustration sur l'histoire du pH avec le jus de chou rouge. C'est souvent une manipulation qu'on fait en cours, en SVT, au collège, etc., pour comprendre la notion de pH. Et là, de le voir avec des couleurs applicables, tu vois, je me suis dit, mais quelle belle illustration, plutôt que de remettre comme tout le monde les différents tubes à essai, tu vois. Et j'ai trouvé ça super bien. Et c'est à partir de cette page où je me suis dit, mais attends, est-ce que c'est elle qui a fait ça ? Donc, félicitations, parce que franchement, toutes les illustrations, à chaque fois que tu utilises l'art, la peinture, je me suis demandé si c'était toi. J'avais un autre gros coup de cœur dans le livre, qui moi, me permet de structurer, en tout cas dans ma tête, c'est ton fameux calendrier que j'ai trouvé super bien. Tu intitules ça Tableau périodique des couleurs Et donc, j'ai pris plein de notes parce que j'ai trouvé ça génial. Les matériaux que tu utilises, la période à laquelle on peut les trouver, la couleur que ça donne, et t'es hyper dans le détail. C'est-à-dire que t'as pas fait rouge, jaune, bleu. On a des nuances de bleu, on a des nuances de violet, on a des descriptions de la partie qui est utilisée. Franchement, j'ai trouvé ça canon. Et je me dis, pour les lecteurs, c'est hyper... Enfin, je sais pas comment t'expliquer, mais je trouve que ça t'aide vraiment à te dire, tiens, je veux telle chose, j'ai ce qu'il faut. Tu précises même s'il faut ajouter du citron, s'il faut ajouter tel truc. Et donc, en fait, je trouve ça vraiment... En fait, tu incites avec ça les gens à passer à l'action, je trouve. C'est vraiment... En fait, c'est... Allez, go les amis, prenez les ressources, ajoutez ce qu'il faut. Vous avez la période, vous savez ce que vous avez à faire pour faire vos couleurs. Enfin, j'ai trouvé ça top.

  • Hélène Chevallier

    Un grand merci. En fait, c'est tout ce que je voulais pour ce livre. Moi, j'ai beaucoup de mal avec beaucoup de livres où, en fait, on commence un livre et on... On commence à lire et en fait, on est fatigué tout de suite. On a envie d'aller se coucher et tout nous paraît super compliqué. Et voilà, ça nous décourage. Tout ce que je voulais dans le livre, c'est que chaque chose que j'ai écrite soit quelque chose d'utile. C'est exactement ça. Dans la vie, c'est aller droit au but, donc quelque chose de pratique. Et encourager les gens, leur montrer que c'est simple. Bon, j'ai pris le temps, moi, de faire des belles illustrations, mais... Mais les essais que je fais récemment, souvent, je peins avec rien. Je fais juste quelques formes, je fais de l'abstrait. Donc, c'est vraiment, tout le monde peut le faire, expliquer de la façon la plus simple possible. Moi, je suis la plus grande femme, pas sorcier. Donc, en fait, si on pouvait expliquer tout de manière simple, on aurait accès à plein de savoirs. Donc, c'est ce que je voulais dans le livre.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Écoute, franchement, on n'a pas répété toutes les deux pour se dire ça, mais c'est vraiment mon ressenti sur le livre. Et je voulais te dire aussi un truc que j'aimais. Donc, c'est dans ta description des plantes. Donc, à chaque fois, on a une photo pour être bien sûr de ne pas se planter parce que c'est une science, la botanique. Il faut savoir la bonne plante. Tu mets les couleurs qu'on obtient. La description de la plante, être vraiment sûr qu'on ne se plante pas, c'est le cas de le dire, de végétal. Un peu où on le trouve, l'écologie, etc. La période de cueillette que tu reprends dans ton tableau. Et ce que j'aime bien aussi, c'est que des fois, il y a des petites parties diverses où tu viens raconter des petites anecdotes. Mais pareil, ce n'est pas une paragraphe, c'est deux lignes. Et si on a envie d'aller creuser, tu vois là, par exemple, je suis sur la rose trémière. Tu dis, ben voilà, tout se mange de la racine à la fleur. Et je me dis, oh, trop bien. Oh, on fait des tisanes. Oh, et bon, bref, moi, j'aime bien ce genre de, comme tu dis, de lecture qui va droit au but. Et effectivement, c'est pour ça que je l'ai dévoré. Parce qu'en fait, c'est bien structuré, c'est bien illustré. Et puis, tu vois, tous les petits repères avec les couleurs et tout. Franchement, il y en a qui diront que c'est stupide, ma remarque, mais je trouve ça hyper facile d'aller chercher ce que tu as envie de faire comme couleur. Je ne te le cache pas, c'est vraiment un gros coup de cœur. Ça m'a donné envie de me remettre à en faire. Je me dis, c'est vrai qu'avec le podcast et les enregistrements, je n'ai pas beaucoup de temps, mais je me dis franchement, là j'ai 110 plantes, j'ai regardé. Première chose que j'ai fait, j'ai regardé, j'ai fait des croix. je l'ai dans mon jardin, je l'ai dans mon jardin, je peux la trouver et j'étais là, allez Pauline, faut que tu t'y remettes quoi, mais bon donc franchement bravo parce que je te dis, il donne vraiment envie ce livre, donc top pour ça et je ne suis pas payée pour dire ça je le dis, ce serait qu'aujourd'hui les gens sont payés pour donner leur avis j'ai juste une remarque qui m'a titillée tout le long de la lecture, c'est est-ce que tu peux nous réexpliquer la différence entre l'encre végétale et l'aquarelle, parce que j'ai eu tout au long de la lecture, le sentiment qu'on était à la limite entre l'encre et l'aquarelle. J'ai eu sur le podcast, par exemple, je pense à Grégoire Fournier, qui lui travaille les encres végétales, et je me suis dit, à quel moment on peut dire, tiens, c'est une encre, tiens, ça passe à une aquarelle, est-ce que c'est l'emploi, le support, le liant, la quantité d'eau ? Je voudrais vraiment que tu puisses nous repréciser ça.

  • Hélène Chevallier

    Oui, c'est une bonne question. Du coup, une définition d'une encre, normalement, c'est une peinture qui est faite pour écrire. Là, en fait, je pense, moi, dans mes recherches, quand j'avais cherché des recettes, et comme un peu tous les gens dans le milieu de la couleur de la peinture, je pense qu'on dit encre pour une peinture qui va être naturellement plus épaisse et couvrante. Donc en fait une aquarelle ça va être vraiment une peinture liquide, parce que je vais prendre l'exemple de l'encre gallique, donc là c'est une encre vraiment épaisse, là on écrive avec, mais on va dire l'encre de sureau, parce que l'encre de sureau avec ses baies, c'est exactement les mêmes recettes que l'aquarelle, mais en fait la texture de la plante fait qu'elle est déjà épaisse et couvrante. Donc les baies de Troën par exemple, elles me font une encre, parce que ça me fait vraiment une peinture épaisse et couvrante. Du raisin d'Amérique, pareil. Du sirop pareil. Et en fait, c'est là, moi, où j'ai la différence. Mais avant que tu me poses la question, je ne me l'étais pas forcément posée moi-même. Mais simplement, je crois qu'on retrouve ça un peu partout. La recette de base de l'aquarelle est la même. C'est liquide. On va rajouter un peu de poudre d'alun ou pas. On peut rajouter la gomme arabique. Et voilà, c'est tout. Donc, c'est propre à la plante et à l'épaisseur, en fait.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Ouais, d'accord, la viscosité ou le liant qu'on vient y mettre qui fait... Ouais, d'accord, ok. Bon, voilà, parce que j'ai trouvé qu'il y avait quand même des parallèles et je me suis dit, t'as mis peinture, t'as mis aquarelle et en fait, je me dis que... Tu aurais presque pu mettre un paragraphe en disant En faisant ça, vous faites de l'encre. Je pense que ça peut aussi. Après, je ne sais pas si ça se vérifie à chaque recette, mais je trouve qu'il y a peut-être un pont à faire dans les expérimentations. Mais je trouve qu'encre et aquarelle, j'avais un moi-personne à un doute. J'aimerais bien qu'on rentre dans des petits détails techniques. Mais avant, je voulais te poser la question. Si quelqu'un a ton livre, qu'est-ce que tu lui recommanderais ? pour faire de l'aquarelle, de démarrer facilement. Si tu as deux, trois plantes à citer qu'on trouve soit partout, soit où la recette est vraiment facile, qu'est-ce que tu aurais envie de dire aux auditeurs ? Tiens, vous voulez commencer ? Commencez par ça.

  • Hélène Chevallier

    Oui, une plante que j'adore citer parce que ça émerveille un peu tout le monde quand on ne connaît pas, c'est la peau d'avocat. La peau d'avocat parce que la surprise de la peau verte qui donne un rose rouge, orangé extraordinaire. Et le fait que la peau d'avocat, on n'a pas besoin de rajouter de mordant, vu qu'il y a assez de tannin déjà dans la peau. Donc la peau d'avocat, il suffit de la garder. On peut la garder sèche en plus dans le temps et tout. Et il suffit de la faire bouillir avec de l'eau. Et on a sa peinture. Donc c'est facile à l'extrême. Après, en fait, il y a la peau d'oignon jaune, qui est un classique, qui donne des magnifiques couleurs facilement. Pareil, ça se garde. Il faut le garder longtemps, sec ou pas. Et après, moi, ce que je recommande, c'est juste de sortir et de tester n'importe quelle plante. C'est ce que j'adore faire. Moi, du coup, j'en ai mis 110 que je trouvais les plus concluantes, mais j'en ai testé bien plus que ça. Quand je fais des ateliers, on teste toujours de nouvelles plantes. En fait, c'est de se lancer. Là, par exemple, j'ai des clémentines. On m'a donné plein de clémentines. J'ai plein de feuilles. Je vais tester ça. Je vais tester ça. Comme j'avais déjà constaté que les feuilles de citronnier donnaient des belles couleurs, je me dis qu'il y a quelque chose à chercher. Donc, en fait, c'est de regarder qu'est-ce qu'on a comme végétation, comme feuilles, et puis de se lancer une casserole. Et c'est parti.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Bon, top. Moi, je te dis, ça m'a donné envie de m'y remettre. Alors, je voulais voir des points particuliers. Je voudrais que tu nous parles un petit peu du vert d'iris, que tu as illustré dans ton livre avec un œil et un bel œil vert. Mais je voudrais que tu nous en parles un petit peu plus du ver d'iris, parce que c'est quand même ce que moi je trouve surprenant dans les plantes, c'est qu'on a beau connaître la botanique, on a beau identifier la couleur d'une plante, la couleur d'une fleur, et bien des fois il y a des pièges, il y a souvent des pièges d'ailleurs, et là c'est quand même le piège le plus parlant. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ce ver d'iris, comment tu l'obtiens et comment tu le fais toi ? Oui, du coup, le verdiris, c'est une plante très importante parce que c'est une des seules plantes de peinture végétale qui est restée dans les manuscrits et dont on a retrouvé la recette dans différents anciens manuscrits. Et du coup, qui a prouvé, ça a duré dans le temps quand même d'au moins 500 ans. Donc, c'est assez extraordinaire. Et donc, c'est un peu en plus un symbole d'alchimie ultime de cette époque, de voir qu'une fleur bleu-violette va donner... un magnifique vers. Alors je peux te parler que le vers d'Iris était aussi appelé vers des frères Limbourg. Voilà donc le vers des frères Limbourg a pris ce nom parce que c'était des frères qui étaient super connus car ils ont illustré un des plus vieux manuscrits les plus connus qui s'appelle les Très-Régiseurs du duc de Berry. et du coup dans ce... en fait on le retrouve souvent quand les gens ils font des recherches sur les manuscrits sur toutes les peintures anciennes médiévales parce qu'il y a des bleus sublimes comme des verts de toutes sortes donc le verdiris a ce nom pour cela les frères Limbourg moi la recette que je préfère c'est une recette en fait qui mélange le verdiris avec un jus de cendre donc on va faire son jus de cendre avec des cendres qu'on va garder on va on va le filtrer et en fait c'est là potasse de la cendre mélangée au jus qui va faire une transformation chimique et qui va le transformer en verre. Ça c'est une première recette mais en fait il y en a d'autres dans les écrits médiévaux il y a au moins une dizaine de recettes différentes pour le verre d'iris. Donc il y en a où on cuit longtemps, il y en a où on utilise de l'urine, il y en a où on ne cuit pas du tout et il y en a une autre du coup que j'aime bien c'est simplement en fait avec l'ajout de poudre d'alun. on le verse dans le coquillage. Et en fait, le calcium du coquillage va faire aussi tourner l'iris en vert. Et ça, du coup, c'est une petite annotation que j'avais trouvée sur le net qui viendrait de Michel Garça, qui nous dit que maintenant, on n'a pas besoin forcément de rajouter de calcium ni rien parce que les papiers sont traités avec du carbonate de calcium. Et donc, directement un peu sur le papier, maintenant, on peut voir des effets. Alors moi, je teste jamais mes papiers, donc je fais toujours un peu des tests à l'aveugle, selon le papier, donc c'est vrai que des fois, je peux avoir des surprises incroyables. Et du coup, je vais continuer là-dessus, c'est que j'ai moi fait d'autres tests avec d'autres fleurs violettes, par exemple la pétunia rampante, et j'ai aussi constaté qu'en fait, avec l'ajout de la poudre d'Alain et mon papier, ça tournait aussi au vert. Donc il y a une vraie relation chimique, je pense, entre le violet et le vert. la transformation sur le papier, qui donne du vert. Moi, j'aimerais vraiment chercher et comprendre pourquoi quel est en fait ce pigment à l'intérieur qui fait que ça se transforme en vert dedans.

  • Hélène Chevallier

    Ce ne serait pas les anthocyanes ? Tu sais, il y a un pigment, je pense que ça pourrait être ça, les anthocyanes en fonction du pH qui change de couleur, un peu comme l'histoire du chou, le chou qui varie en fonction du pH. Est-ce que, en tout cas, si les auditeurs ont la réponse ? on est preneur de... D'autres ont fait des expériences entre fleurs violettes et fleurs vertes. Enfin, fleurs violettes qui donnent du vert, on est carrément preneur de ces infos. J'avais une autre question. Donc, il y a un emploi d'auxiliaire, on va dire, que tu prends souvent, c'est le blanc de meudon. Et en fait, j'aurais bien voulu que tu nous expliques pourquoi tu t'en sers, à quoi il sert, comment tu... Enfin, voilà, en gros, ça, c'est un peu ta droguerie, tu as cette matière-là. A quoi elle sert ?

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Alors moi, le blanc de meudon, je l'ai utilisé en fait pour créer des pigments en poudre de mes peintures végétales et créer des peintures plus solides en fait. Je sais que d'autres personnes l'utilisent dans des recettes de gouache. Moi, je ne l'ai pas utilisé de la même manière. Je l'ai utilisé en fait pour faire précipiter tous les pigments au fond du pot et pouvoir les garder. Et après, les garder en godet et pouvoir les rémulgifier et les réutiliser. Donc moi, c'est pour ça que j'ai utilisé le blanc de meudon. Donc en fait, le blanc de meudon qui est une sorte de craie. Donc c'était une partie très intéressante parce que comme ça, j'ai des peintures solides, je peux peindre sur toile. Et après, c'est encore plein d'autres tests parce que ça modifie quand même la couleur. Et des fois avec des bonnes surprises et des fois des moins bonnes. Par exemple, avec les pinards, moi qui est en peinture végétale, qui tient très mal souvent, là, elle est restée d'un vert très lumineux.

  • Hélène Chevallier

    Comme tu m'as parlé que tu travaillais la céramique, je voulais savoir si on avait employé la couleur végétale dans la céramique.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Non, céramique, ça a toujours été des minéraux et de la chimie, en fait, avec des oxydes, des mélanges d'oxydes et tout ça. Donc, par exemple, les azules, les roses au Portugal, En fait c'est du bleu de cobalt Et le bleu de cobalt, c'est un mélange d'oxyde métallique de cobalt et d'autres éléments encore. Donc moi, dans mes recherches, j'avais entendu parler de ça plus tard, jamais utilisé. Je sais que les seuls éléments végétaux qu'on va utiliser pour faire des émeaux sont des cendres de bois. Donc de différents types de bois qui vont donner différents noirs, gris, tout ça. et du coup j'étais tombée sur une conférence d'une femme qui s'est spécialisée un petit peu là-dedans sur les émous de cendres végétaux pour rendre la céramique plus écologique voilà, elle s'appelle Anna Belen Montero je pense que simplement avec le feu ça tient pas Est-ce que tu veux encore nous dire des choses sur ton livre ? Une partie peut-être importante que t'as pas citée c'est la partie de conservation dans le temps, donc comme j'avais pu faire des tests de plus de huit ans temps. Autant, en fait, dans la conservation que j'avais fait ma peinture liquide, que j'ai gardée simplement hermétiquement, mais même sans vraiment forcer comme un pot de confiture, mais que j'ai gardée des fois pendant sept ans, j'ai pu voir, en fait, dans le temps, vraiment comment tenir les couleurs ou pas. J'ai pu voir sur le papier aussi, donc ça, c'est une partie quand même assez intéressante dans mon livre.

  • Hélène Chevallier

    Ouais, qui est à la fin sur la conservation et tu parles même des ressources, tu mets des... Toujours pareil, tu illustres super bien avec la couleur dans le temps sur la page conservation en peau et la couleur dans le temps. Parce que c'est quand même aussi un des sujets, c'est comment on garde ses couleurs dans le temps et pas refaire minute, entre guillemets, sa peinture. Parce que quand tu peins, tu as besoin de toutes tes couleurs et tu n'as pas envie d'en refaire à chaque fois. Donc, je voudrais te poser une première question qui est dans les différents domaines de la couleur végétale où j'ai la chance d'avoir des invités. J'ai vu qu'il y avait quand même une certaine difficulté à vivre de la couleur végétale et de son partage, de son utilisation. Est-ce que toi, aujourd'hui, tu vis de la couleur végétale ? Après, tu as un petit peu répondu. Tu nous as dit que tu avais un travail à côté dans l'agriculture. Donc, je pense que j'ai un peu ma réponse.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Oui, tu as ta réponse. Mais on va dire que c'est tout nouveau aussi. Mon livre, il n'est sorti qu'en septembre. Donc, je ne peux pas dire que j'en vis. De toute façon, sur les livres, on ne gagne pas grand-chose. Après, moi, j'avais un projet. En fait, je voulais vraiment finir mon livre et refaire des ateliers après ça de peinture végétale. Donc, j'ai repris le pli là en novembre. Et tout mon programme de l'année prochaine, c'est de faire que des ateliers de peinture végétale. Et je pense m'en sortir. Et il y aura possibilité d'en vivre. Mais pour l'instant, non.

  • Hélène Chevallier

    Cool. Est-ce qu'il y a quelque chose comme tu es en autre... Enfin, c'est toi qui as appris de manière autodidacte. une notion ou t'as eu une incompréhension quelque chose que t'as mis du temps à capter parce que le monde de la couleur végétale franchement faut le dire des fois c'est surprenant on travaille avec du vivant il y a des réactions qu'on ne s'explique pas est-ce que toi t'as une incompréhension ou une erreur que t'as faite que tu voudrais partager dans le sens passer pas trop de temps là-dessus par exemple voilà ce que j'ai expérimenté ou une erreur que tu voudrais partager bah non pas spécialement

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    J'avais vu cette question, oui, mais parce que pour moi, tous les tests, si la couleur ne m'a rien donné, ça sera toujours un succès aussi. L'apprentissage n'est pas un échec. Je ne vois aucune erreur dans tous les tests que j'ai pu faire vu que ça m'a fait découvrir quelque chose de nouveau à chaque fois. C'était extraordinaire. Les incompréhensions, je vais dire plutôt, à chaque fois que je cherchais un peu des recettes, médiévales ou d'autres recettes que je trouvais avant, en fait, la complexité des ingrédients, pourquoi ils réagissent de telle manière ensemble, et où il me manquait énormément d'explications simples, on va dire. Et il m'en manque toujours pour plein de choses. Comme je t'ai parlé de la réaction, oui, c'est peut-être des antiocianes, mais je ne suis pas sûre non plus à 300%. Pourquoi telle couleur donne telle couleur sur le papier ? Moi, on me pose la question en atelier, alors... J'explique que la chlorophylle cache les couleurs, il y a telle couleur qui est cachée derrière. J'ai quelques petites explications, mais il m'en manque beaucoup. Donc, si quelqu'un veut faire un livre dessus,

  • Hélène Chevallier

    c'est simple. Tu sais à qui je pense ? Je pense à Michel Garcia. Parce que Michel, le truc, c'est que toutes ces questions qu'on se pose, pour moi, c'est de la chimie. C'est de la chimie tinctoriale. Et qui dit chimie tinctoriale, dit forcément, ça ne peut pas être un sujet hyper... hyper facile à expliquer parce qu'il y a plein de réactions chimiques qui s'expliquent. Et donc, moi, j'aimerais que Michel fasse un livre là-dessus pour expliquer justement pourquoi telle chose fait quoi. Mais est-ce que ce sera abordable ? Ça, c'est une autre question. Mais ce serait vraiment chouette. Ce serait vraiment chouette parce que ce serait utile dans tous les domaines de la couleur végétale parce qu'à chaque fois, t'as tes végétaux, mais t'as aussi les auxiliaires, moi j'appelle ça les auxiliaires de teinture. dans les encres, les liants, les trucs, toute la droguerie qu'on utilise à côté. Et en fait... L'apport de cette droguerie avec la couleur végétale, ça fait quelque chose. Et en fait, des fois, on manque de notions de chimie pour comprendre. Mais je suis carrément d'accord avec toi. C'est vraiment le truc qui manque aujourd'hui, clairement. Est-ce que tu as un conseil pour une personne qui voudrait s'installer ou commencer la couleur végétale ? Est-ce que tu as un petit tip, quelque chose à partager ?

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Oui, pour s'installer, je n'en ai aucune idée, puisque comme le livre, je n'ai pas fait ça de manière professionnelle. Les petits tips, moi, c'est d'explorer et de s'amuser en fait, en le faisant. C'est de se lancer et de ne pas penser que cette peinture, elle va peut-être durer 100 ans ou qu'il faudrait qu'elle soit parfaite. C'est d'essayer, d'essayer. Parce qu'en fait, il y a une magie, moi, j'appelle ça aussi de l'art thérapien, la peinture végétale. On voit en fait la peinture. peinture vivre d'elle-même sur le papier, faire des formes et se transformer. En fait, sur le papier, la couleur peut changer trois fois. Donc, c'est juste s'émerveiller, se prendre le temps.

  • Hélène Chevallier

    D'accord, ok. Est-ce que tu as trois personnes inspirantes ou sources d'inspiration que tu voudrais partager ?

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Oui. Alors, j'en ai trois, mais qui ont été citées grandement. Donc, c'est les classiques, Michel Garcia, Michel Pastoreau et Dominique Cardon. Pour en rajouter de nouvelles, entre guillemets, c'est une personne que je suis sur les réseaux sociaux, qui est canadienne, qui fait de la peinture végétale avec des vidéos extraordinaires. C'est Joanne Green. Elle fait vraiment, elle teste un peu tout. Elle a ses méthodes, qu'elle garde un peu secrètes. Elle fait des illustrations superbes. Enfin, c'est super bien fait. Et la deuxième, c'était que tu as interviewé il y a peu. Je suis super excitée de... d'écouter cet épisode bientôt,

  • Hélène Chevallier

    c'est Hélène Roche que j'ai découvert il y a peu de temps c'est passionnant franchement l'épisode est vraiment génial, je pense que oui effectivement il va te plaire et elle est hyper inspirante dans sa démarche et sa proximité à la nature, ça fait du bien franchement ça fait du bien est-ce que tu as un livre que tu voudrais recommander ? Donc tu as cité tout à l'heure le livre d'Elena Arendt pour la peinture végétale pour enfants, mais est-ce que tu en as d'autres qui t'ont inspiré ? Voilà, tu voudrais citer.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Oui, du coup celui-là, très important, et un livre que j'ai adoré, du coup à parler de site internet aussi peut-être, du coup c'est le livre des couleurs, qui est du coup une traduction d'un ancien manuscrit de 1462, de Benjudaïm. et qui a été en fait traduit et recherché par Michel Laroche. Donc Benjouda Ibs était un enlumineur, un maître enlumineur, un maître imprimeur, un maître teinturier, et du coup c'est des recettes médiévales de différentes méthodes, il y a des recettes un peu plus chimiques et des méthodes naturelles. Donc moi il m'a émerveillé ce livre, et donc je l'ai découvert sur le site L'Atelier du Noble Carmin, et c'est Michel Laroche qui a fait tout ça. Monsieur extraordinaire qui m'a... Parce que sur ce site, on trouve des recettes gratuites aussi de peinture médiévale. Oui, un autre site qui est extraordinaire pour moi, c'est percée.fr. C'est un site où on retrouve en fait gratuitement des tas d'anciens livres qu'on peut peut-être plus trouver ailleurs. Et du coup, sur ce site, j'avais trouvé par exemple Les encres noires du Moyen-Âge de Monique Zerdoun.

  • Hélène Chevallier

    Ok, top. Écoute, deux nouveaux sites inconnus. En tout cas, moi, je ne les connais pas et je pense que ça va ravir les auditeurs d'aller creuser tout ça. Est-ce que tu as quelqu'un que tu voudrais me recommander pour le podcast ?

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Alors, il y a une personne à qui je pense que je connais personnellement et après, il y en a certaines que j'aimerais entendre plutôt. Donc, ceux que j'aimerais entendre, je les ai plus ou moins cités. C'est Anne-Bélène Montero avec les émeux végétaux. Michel Laroche, si on arrivait à l'Avra, ses recherches, ça serait extraordinaire. Et aussi Monique Zerdoun, parce qu'elle travaille au CNRS, qui a écrit un livre extraordinaire sur les encres noires du Moyen-Âge. Et du coup, la personne que moi je connais personnellement, c'est Guice Indigo, que j'ai rencontré en Guadeloupe et qui fait de l'indigo là-bas depuis 20-30 ans. En étant là-bas, c'est une petite île qui s'appelle la Désirade. On a de l'indigo qui pousse sauvage de partout, tout autour. Donc en fait, il fait de la teinture végétale sur place depuis des années. Je pense que ce serait très intéressant d'écouter son discours et aussi le côté des îles. Génial.

  • Hélène Chevallier

    Surtout que c'est des questions que j'ai souvent, c'est sur les plantes tropicales ou tout ce qui se passe outre-mer. On me pose une quantité de questions là-dessus, donc c'est une excellente idée. Franchement, je te remercie. Donc si tu veux bien nous mettre en lien, ce serait parfait. Et je chercherai pour les trois personnes que tu m'as citées à essayer de rentrer en contact.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    J'ai une question. C'est revenu.

  • Hélène Chevallier

    Oui, vas-y.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Non, sur ta dernière question. Parce que je l'ai vue passer ta question, c'était est-ce que tu connais des événements... autour de la couleur tinctoriale, enfin végétale. Dans les Beaux-Arts. Dans les Beaux-Arts. Et du coup, je n'ai pas de réponse à ça, mais justement, c'est une réponse, c'est que je n'en connais absolument aucun et j'aimerais en connaître. Et du coup, j'aimerais que des personnes relaient ce genre d'événement ou en créent.

  • Hélène Chevallier

    Sur les Beaux-Arts, c'est une excellente bouteille à la mer pour les auditeurs. J'aimerais bien que sous le poste, quand on sortira ton épisode, que les gens viennent renseigner en commentaire s'il y a des événements autour des beaux-arts en couleur végétale à nous renseigner des événements importants un grand merci Hélène un immense merci à toi du coup moi je t'ai découvert il y a quelques mois seulement je

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    t'ai écouté pendant que je travaillais ça refait toutes mes matinées et j'ai appris dans tes podcasts plus que dans toutes les recherches que j'ai pu faire les dernières années Donc, c'est vraiment une source, une mine d'or pour tout ce qui est couleur végétale. Donc, un grand merci de faire ton travail.

  • Hélène Chevallier

    Merci Hélène. Écoute, c'est merci aux invités de se prêter aux exercices parce qu'à chaque fois qu'il y a des gens qui viennent témoigner de ce qu'ils savent faire, en fait, ça enrichit la connaissance globale parce que du coup, ça donne des idées, ça donne de l'inspiration à chacun. Merci aux invités et franchement, je suis hyper contente qu'on découvre plein de domaines d'application. Et aujourd'hui avec toi, l'aquarelle, la peinture végétale. Donc écoute, merci beaucoup. Ça fait plaisir ce compliment de la fin. Ça fait du bien.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Merci. Au revoir.

  • Hélène Chevallier

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le... commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de l'invitée

    01:26

  • Parcours d'Hélène Chevallier et sa passion pour la couleur végétale

    02:10

  • Découverte de la permaculture en Australie

    04:49

  • Le lien entre plantes tinctoriales et plantes médicinales

    05:58

  • Présentation du livre d'Hélène sur la peinture végétale

    07:32

  • Différences entre encres et aquarelles végétales

    17:49

  • Conseils pour débuter avec la couleur végétale

    27:30

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Description


Savez-vous que la couleur végétale peut transformer non seulement nos textiles, mais aussi notre rapport à l'environnement ? Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, Hélène Chevallier reçoit Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée par la teinture végétale et les plantes tinctoriales. Ensemble, elles plongent au cœur de l'univers fascinant des colorants biosourcés, mettant en lumière l'importance cruciale de la couleur végétale dans des domaines variés tels que le textile, l'ameublement et l'artisanat.


Hélène partage son parcours inspirant, qui l'a menée à découvrir la peinture végétale à travers ses études en céramique et en photographie. Elle évoque également ses expériences enrichissantes en Australie, où elle a eu l'opportunité de s'immerger dans la permaculture et d'explorer les multiples facettes des plantes comestibles. Ce voyage lui a permis de tisser des liens entre les plantes tinctoriales et les plantes médicinales, révélant ainsi les synergies insoupçonnées qui existent dans la nature.


Au fil de leur conversation, Hélène et Pauline abordent les défis liés à la conservation des couleurs et à la pratique de la peinture végétale, tout en partageant des anecdotes et des conseils pratiques. Hélène présente également son livre, une véritable bible pour les passionnés de teinture végétale, qui recense 110 plantes et matériaux pour créer des peintures végétales. Elle y dévoile ses inspirations, ses méthodes de travail et l'importance des pigments végétaux dans l'art contemporain.


Ce podcast est une invitation à explorer la richesse des couleurs naturelles et à s'engager dans des pratiques artistiques respectueuses de l'environnement. Que vous soyez un artiste en herbe, un passionné de jardinage ou simplement curieux d'en apprendre davantage sur les plantes tinctoriales, cet épisode vous offre une perspective unique sur le monde des colorants végétaux. Découvrez comment des éléments tels que l'indigo, la garance et les tanins peuvent transformer vos créations et enrichir votre quotidien.



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⭐Plus de contenus, plus d'échanges, plus de partages, allez sur Patreon : https://www.patreon.com/ArtEcoVert 

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Ses ateliers: https://www.facebook.com/fairefaireart

Ses peintures : https://www.facebook.com/kakatoeskurcubitace


🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Hélène Chevallier

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Donc bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Hélène Chevalier. Bonjour Hélène. Bonjour Pauline.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Alors Hélène, je voulais te remercier publiquement parce que tu m'as envoyé gentiment ton livre. Comme je te le dis, il a un petit peu pris la première place dans les lectures que j'avais parce que je l'ai trouvé très illustré, très abordable, très agréable. Et je suis ravie de te recevoir aujourd'hui parce que je trouve que tu fais une entrée en la matière sur la peinture végétale qui donne vraiment envie de se mettre à pratiquer. Mais avant qu'on arrive au livre, je voudrais que tu puisses... te présenter pour les auditeurs qui ne te connaîtraient pas, raconter un petit peu ton parcours et ce qui t'a amené à la couleur végétale.

  • Hélène Chevallier

    Très bien, un grand merci à toi pour mon livre. Donc je vais me présenter, Hélène Chevalier, du coup j'ai 40 ans. J'ai commencé mes études à 17 ans par des études de céramique. Donc c'est un CAP décoration sur céramique à Paris. Et j'ai continué par un brevet des métiers d'art. à l'école de Provence de céramique à Aubagne où je faisais un apprentissage. Et donc, mon maître d'apprentissage, moi, était à côté de Roussillon, à côté des ocres de Roussillon. Donc, petit aparté pour dire que j'ai adoré l'épisode sur les ocres de France parce que c'était exactement où j'étais. Donc voilà, là, ça m'a donné un amour, en fait, des matières vivantes, de la terre. Donc, c'était très, très enrichissant. J'ai continué ensuite par des études de photographie. J'ai fait un diplôme en photographie en deux ans. Du coup, je faisais aussi une petite aparté pour te parler de l'antotype que j'ai découvert il y a seulement deux ans. Et du coup, je trouve ça extraordinaire. Donc, ça consiste à badigeonner le papier photo de peinture végétale, d'apposer des végétaux ou autres et de les laisser au soleil. Et du coup, on va avoir l'empreinte sur le papier. Pareil, mes études de photo. Tout ce qui était chambre noire, le développement du papier, l'image qui apparaît, toute cette magie. En fait, je le retrouve avec la peinture végétale. Il y a pas mal de corrélations que je fais souvent entre la céramique et la peinture végétale. Et puis la photo aussi. En fait, on a une maîtrise avec la céramique des émeaux. On sait à peu près ce que ça va donner. On sait les couleurs où ça va aller, les effets. Mais la surprise, en fait, quand ça sort du four, c'est toujours une révélation. Et du coup, j'adore ce moment où on n'a pas vraiment de maîtrise et la nature nous fait un peu ce cadeau. Donc moi, je vis cette chose avec la peinture végétale depuis dix ans.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    D'accord, ok.

  • Hélène Chevallier

    Après ça, moi, j'ai fait un visa vacante travail en Australie d'un an. Et c'est là-bas que j'ai découvert la permaculture à travers le woofing. Donc j'ai fait énormément de woofing là-bas. Autant du niveau artistique que de l'éco-construction que de la permaculture. Donc ça m'a vraiment donné mes bases. surtout sur l'émerveillement des plantes sauvages et comestibles. C'était vraiment une année super importante pour moi. J'ai fait aussi des essais avec la terre rouge, parce que la terre est tellement extraordinaire que j'en prenais. Je faisais des petits essais de peinture dessus. J'ai vu là-bas, dans les galeries aussi, les premières peintures faites avec des éléments naturels. Ça m'a vraiment marquée. C'est tout un débat un peu étrange, c'est qu'il y a les peintures aborigènes qui étaient faites avant. avec des peintures des ocres, des terres et tout ça. Pareil, la peinture abrogène, de toute manière, c'est assez récent, parce qu'ils se sont mis sur toile, sur papier, en fait, ça ne fait pas si longtemps, c'est depuis, je ne sais pas, 70 ans. Et du coup, là, c'était un blanc australien très renommé qui faisait des peintures de paysages très minimalistes et il utilisait des peintures d'ocres différentes. Et c'est vrai que ça m'avait... émerveillé. De retour en France, moi j'ai fait un diplôme d'animatrice, le BAFA. J'ai fait aussi une formation de soigneur animalier où j'ai travaillé dans beaucoup de stages dans tous les refuges animaliers avec les LPO, donc c'est les Ligues de Protection des Oiseaux. Et donc j'en parle aussi parce que dedans, il y avait des animatrices qui faisaient autant des animations pour apprendre aux gens toutes sortes d'oiseaux, leur son et tout, que les plantes comestibles et sauvages. Ça, ça m'a vraiment... C'est en Bretagne. Donc, avec quelques plantes sur la plage et tout, qu'on peut manger et tout, c'est vrai que mon monde a commencé à se transformer à ce moment-là. Après ça, j'ai commencé à m'auto-former aux plantes comestibles et sauvages par Internet, par des livres, des groupes Facebook super utiles. J'ai fait des sorties à quelques guides nature, dont Christophe Dehoudy, qui m'a devenu super connue avec le chemin de la nature. Moi, j'étais assez prémisse.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    J'ai subi sa formation, moi. La de... d'herboristerie j'ai suivi ça cette année d'ailleurs et donc oui je suis ses cours je l'ai vu en vidéo pendant 135 heures donc j'ai l'impression que c'est un ami mais c'était juste mon formateur c'est formidable et bien ça ne m'étonnerait pas s'il prenne d'ailleurs une partie de formation de plan teintoral plus tard je pense qu'il va apporter en tout cas je lui ai fait un appel du pied pour lui dire que moi je gérais le sujet et que si ça lui... Si ça lui disait, on pouvait voir. Je n'ai pas eu de réponse, donc on verra ce qu'il fait, mais ce serait vraiment génial.

  • Hélène Chevallier

    Eh bien, c'est formidable, oui. Je vais parler un peu de ma partie artistique, parce que je ne suis pas à côté depuis que je suis adolescente. Donc, entre mes études de céramique, de photo et tout, j'ai fait mes premières petites expos où je faisais de l'art recyclable. Donc, moi, je faisais des peintures sur CD qui ne marchaient plus, des vieux DivX. Je peignais avec tous les éléments recyclables de ma maison, du vernis à ongles, de la cire, des copeaux de crayon, tout ça. J'ai fait pas mal de peintures où je collais des éléments naturels, où je mettais un peu de terre aussi. Donc ça, c'est pour expliquer que je suis un peu dans les éléments naturels depuis un bon moment. Du coup, je suis retournée faire un deuxième visa en Australie. parmi d'autres voyages, mais du coup, je suis retournée un an pour travailler là-bas. Et j'ai réalisé un de mes plus grands rêves, c'était d'être dans une communauté aborigène. Ah ! Oui, parce que ma première année, je n'avais pas eu l'occasion d'être assez en contact avec eux. Et donc là, j'ai découvert un centre d'art tout au milieu de l'Australie, à côté d'Alley Spring, qui prenait des bénévoles dans leur centre d'art. Et du coup, j'ai commencé là-bas. Après, j'y suis restée dix mois, j'ai travaillé et tout. Mais du coup, c'est un moment super important pour moi parce que dans ce centre d'art, j'étais bénévole, je nettoyais les pinceaux, les peintures des aborigènes et je leur apportais leur toile, tout ça. Et en fait, ils utilisaient une acrylique ultra chimique là-bas. Donc, ils avaient complètement perdu le fait de faire des peintures naturelles. Et moi qui utilisais déjà des acryliques avant, là, je pense que c'était une marque chinoise. Ça me brûlait la peau, en fait, et ça m'a fait des énergies pas possibles. Donc, c'était vraiment un moment où je me dis, c'est pas possible, je mange sainement, je fais tout pour préserver la nature et tout. Et en fait, je peins depuis des années avec des produits ultra chimiques qui ne se recyclent pas et tout. Et là, d'être avec le peuple premier qui avait toutes les bases pour ça, qui les a perdues, enfin, on se dit que rien ne va plus, en fait, à ce moment-là.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Déclic.

  • Hélène Chevallier

    C'était mon premier gros déclic sur une conscience écologique pour arrêter d'utiliser du white spirit quand on nettoie ses pinceaux. Après ça, là-bas, dans cette communiquée, ils m'ont appris les plantes comestibles et sauvages un petit peu. Donc, ils avaient quand même gardé des savoirs. Donc, je vais continuer dans cette lignée-là. Le deuxième déclic pour moi, qui était de l'émerveillement cette fois plutôt, C'était une visite de Guédelon, au quartier médiéval de Guédelon, qui reconstitue tout le château avec les moyens du Moyen-Âge. Donc, ils refont les peintures murales comme à l'époque, ils font leur farine, ils font leur propre fer, ils font leurs tuiles, enfin tout, tout, tout, de A à Z, c'est extraordinaire. Et donc là, je vois la teinturière qui a exposé une laine teinte à la pelure d'oignon jaune. Et je vois une couleur jaune doré extraordinaire. Et donc là, ça a été vraiment... Mon monde s'est transformé à ce moment-là, en fait. Je me suis dit, c'est pas possible. Il y a dans la nature des couleurs possibles comme ça. On nous le cache depuis tout ce temps. C'est incroyable. Donc après ça, j'ai fait des petites recherches pour trouver des livres dessus. Moi, étant peintre, je suis plus allée chercher des livres sur la peinture, en fait. Et le seul que j'ai trouvé, moi, à cette époque, du coup, il y a plus de dix ans, c'était la peinture végétale pour enfants, avec les enfants, de Elena Arendt, qui est une traduction allemande, en fait. Je peux dire que je n'avais trouvé absolument que ça à ce moment-là. Donc ça, c'était il y a à peu près dix ans. À partir de ça, moi, j'ai commencé à faire mes... Premier test de peinture végétale. Dans le livre, il doit y avoir une vingtaine de plantes à peu près. Elle donne des descriptions de comment faire des peintures liquides, du maquillage pour enfants naturel aussi, des crayons, enfin plein de choses comme ça. Donc ça m'a donné une base, une super base. Et à partir de ça, j'ai continué à faire des tests pendant une dizaine d'années. Sinon, à côté de ça, moi, je travaille dans l'agriculture, toutes les plantes avec les chèvres. Mon dernier emploi était dans une pépinière. Donc, je fais un peu tout le monde agricole de A à Z depuis des années.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Et tu travailles les plantes tanctorielles ou pas du tout alors ?

  • Hélène Chevallier

    Je n'ai jamais eu l'occasion de travailler les plantes tanctorielles, non.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Ah, c'est dommage. C'est dommage. Eh bien,

  • Hélène Chevallier

    j'aimerais.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Bah ouais, tu m'étonnes. D'accord, ok. Donc... Donc, on comprend ton lien avec la couleur. On voit qu'il y a deux déclics dans les peuples aborigènes et cette teinture à l'oignon dans la reconstitution médiévale qui t'ont fait tilt. Toi, tu as expérimenté, tu t'es formée avec un livre. Et encore, c'est un livre, aujourd'hui, quand tu te dis qu'il y a sûrement d'autres ressources, etc. Donc, un livre, 20 plantes. Et toi, tu arrives à nous sortir un livre avec 110 plantes sur la couleur végétale. J'ai une... Une première question, donc ton livre, je le montre parce que je pourrais aussi mettre la vidéo, que j'ai reçu, donc Créer votre peinture végétale, l'aquarelle grâce à 110 plantes et matériaux de récup Donc on retrouve tes aspirations de matériel de récup de tes débuts et toutes tes recherches sur les plantes, donc le livre complet. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu, ça m'intéresse toujours, comment ton projet de livre a vu le jour ? Est-ce qu'on est venu te chercher en disant Ouais, on est un… On est une maison d'édition, on a besoin d'un sujet comme ça. Ou est-ce que tu as écrit quelque chose et tu es allée le proposer ? Comment ça s'est un peu fait, ce projet de livre ?

  • Hélène Chevallier

    Oui, du coup, non, c'est moi qui l'ai écrit, qui est allée le proposer. En fait, il y a à peu près cinq ans, je constate que j'ai déjà énormément de tests de couleurs. J'ai au moins déjà plus de 60 plantes. Et je n'ai toujours pas... pas vu d'ouvrage similaire parce qu'en voyant les ouvrages sur la teinture tinctoriale, sur les vêtements j'ai vite constaté que c'était complètement différent sur le papier que sur la laine, du coup c'est deux mondes donc moi je faisais quelques ateliers de plantes comestibles et j'avais commencé à faire à partager mes connaissances sur mes essais de peinture végétale Donc, à ce moment-là, je commence à me dire que sérieusement, ça serait une bonne idée d'en faire un livre. Parmi d'autres boulots, des voyages et tout, je continue à faire mes essais, mes essais, mes essais. Et il y a à peu près trois ans, j'en parle un peu autour de moi et une amie qui était anciennement dans l'édition me dit quoi faire, entre guillemets, pour contacter une maison d'édition. Donc, leur envoyer tous les chapitres complets. Une double page, quelques photos et tout ça. Et donc, j'ai envoyé ça à une maison d'édition qui m'a dit qu'il y avait des livres un peu similaires, donc ils m'ont refusé. Et la deuxième, les éditions Terran, ils m'ont tout de suite accepté. Et du coup, c'est tombé que c'était feu d'artifice dans ma tête, parce que c'était une édition que j'admire énormément depuis des années. parce qu'ils sont vraiment spécialisés sur les plantes, la permaculture, ils sont très pointus. Donc voilà, ça c'était il y a deux ans et demi où ils m'ont dit oui et du coup ils m'ont demandé après ça de leur envoyer quasiment le livre complet. Donc pendant un an, j'ai préparé tout ce qu'il fallait pour leur en envoyer et un an après, ils m'ont fait signer un contrat. Voilà pour le moment. pour la jeunesse.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    D'accord. Et donc, en gros, je regarde les éditions Terran, ils publient aussi des choses sur cueiller votre encens, les nichoirs, le bois et les outils, le geste, la vannerie, toutes les créations de nature, la cuisine sauvage au fil des saisons et je vois l'art de vie sauvage. Donc, c'était vraiment pile ton... Ouais, voilà, la maison d'édition qui te fallait. Donc, top, je comprends mieux. Donc, en tout, ce projet de livre a mis deux ans et demi, si je comprends bien.

  • Hélène Chevallier

    Alors, de la fois où je leur envoyais mes chapitres et la double page, où ils m'ont demandé le livre complet, je n'étais pas du tout prête encore. J'avais fait toutes mes illustrations, j'avais tout à peu près dans... dans l'idée, mais à écrire, je n'avais pas à fignoler tout ça. Donc, oui, comme tu m'as demandé comment j'ai construit mon livre, je me suis inspirée un peu du livre d'Elena Arendt pour faire quelque chose sur les saisons. Après, j'ai fait vraiment avec mes propres goûts, c'est-à-dire que dans toutes mes recherches, j'ai exploré toutes les recettes médiévales parce que je suis passionnée d'histoire. Donc je voulais que pour chaque chapitre, une couleur et une fiche vraiment détaillée sur une plante. Je souhaitais pouvoir rajouter dans tout ça des recettes de peinture, mais aussi quelques éléments sur une plante qui peut aussi servir pour se soigner. On peut aussi un peu la manger. Donc j'avais tout ça à travailler à leur envoyer. Donc un an après, je leur envoie. Et là, à partir de là, ils me font signer le contrat. Mais en fait, ce qu'elle m'a demandé, c'était de décrire chaque plante. Donc 110 plantes. description, milieu, origine, période de cueillette, tout ça, tout ça. Donc moi, j'avais déjà le nuancier et la recette pour chacun, mais je n'étais pas prête pour une description pour chacun. Donc on a travaillé ensemble. Enfin, j'ai travaillé, ils ont corrigé pendant un an. Et en fait, à partir que j'ai signé le contrat jusqu'à la sortie, il y a eu à peu près un an de boulot extrêmement intense. C'était des tas de corrections et ça m'a pris...

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    toutes mes soirées tout le monde c'est chiant mais alors du coup avant de rentrer dans le livre parce que j'ai plein de choses à dire je te dis je l'ai dévoré franchement je trouve que c'est c'est une submersion rapide c'est enfin vraiment ça ça donne envie de s'y mettre j'ai une question pour toi qui a travaillé dans les plantes comestibles je voulais savoir si plantes comestibles et plantes tinctoriales il y avait un lien est-ce qu'il y aurait quelque chose à exploiter est-ce que ça n'a rien à voir est-ce que il y a quelque chose C'est plutôt un lien plus fort entre tinctoriale et plantes médicinales. Qu'est-ce que tu en penses par rapport à ça, vu que toi, tu as travaillé aussi les plantes comestibles ?

  • Hélène Chevallier

    C'est une question super intéressante. Je n'ai pas du tout la réponse. Je me suis posé rapidement la question, mais je ne l'ai pas explorée. Du coup, il y a des plantes teintoriales qui sont toxiques, comme d'autres qui sont comestibles, et d'autres avec lesquelles on peut soigner. Non, aucun rapport. C'est sûr que je sais que tout ce qui est les pigments, les flavonoïdes, ce qui fait que la plante a cette couleur, c'est des éléments pour la protéger aussi. Non, il y a énormément d'études à aller creuser sur ça. J'ai pas eu du temps de chercher.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Non, mais c'était une question comme ça, une question bonus qui m'est venue vu que tu m'as reparlé que tu avais travaillé sur les comestibles et je me suis dit, ah tiens, il y a peut-être un truc à faire. Alors, moi, ce que je voulais te dire, c'est que j'ai... J'ai démarré le livre et j'ai vu beaucoup d'illustrations peintes. Et j'avançais, j'avançais. Je me dis, mais est-ce que c'est... D'ailleurs, mes notes, ici en dessous, j'écris, est-ce que c'est elle qui les fait ? Et en fait, au bout d'un moment, j'ai vu qu'il y avait tout le temps la même signature et j'ai reconnu tes initiales et je me suis dit, donc c'est bien elle qui a fait toutes les illustrations. Donc, est-ce que dans ton livre, tout ce qu'il y a dedans, c'est toi qui l'as fait ?

  • Hélène Chevallier

    Tout ce qu'il y a dedans, c'est moi qui l'ai fait.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Incroyable. Oui, c'est incroyable.

  • Hélène Chevallier

    Merci. Les illustrations, les photos, il y a une dizaine de photos qui ne sont pas de moi, mais sinon, toutes les photos sont de moi, les illustrations. Et c'est pour ça que ça a pris du temps. C'est que j'ai fait mes illustrations au fur et à mesure, au long des années, à chaque fois que je faisais un test sur une plante. Et quand j'ai eu l'idée du livre, je me suis dit qu'il fallait que je fasse une belle illustration, chaque couleur.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Ouais, c'est top, parce que tu vois, là, moi, je me suis posé la question sur celle-ci, sur, alors ça ne va pas super bien rendre, mais sur ton illustration sur l'histoire du pH avec le jus de chou rouge. C'est souvent une manipulation qu'on fait en cours, en SVT, au collège, etc., pour comprendre la notion de pH. Et là, de le voir avec des couleurs applicables, tu vois, je me suis dit, mais quelle belle illustration, plutôt que de remettre comme tout le monde les différents tubes à essai, tu vois. Et j'ai trouvé ça super bien. Et c'est à partir de cette page où je me suis dit, mais attends, est-ce que c'est elle qui a fait ça ? Donc, félicitations, parce que franchement, toutes les illustrations, à chaque fois que tu utilises l'art, la peinture, je me suis demandé si c'était toi. J'avais un autre gros coup de cœur dans le livre, qui moi, me permet de structurer, en tout cas dans ma tête, c'est ton fameux calendrier que j'ai trouvé super bien. Tu intitules ça Tableau périodique des couleurs Et donc, j'ai pris plein de notes parce que j'ai trouvé ça génial. Les matériaux que tu utilises, la période à laquelle on peut les trouver, la couleur que ça donne, et t'es hyper dans le détail. C'est-à-dire que t'as pas fait rouge, jaune, bleu. On a des nuances de bleu, on a des nuances de violet, on a des descriptions de la partie qui est utilisée. Franchement, j'ai trouvé ça canon. Et je me dis, pour les lecteurs, c'est hyper... Enfin, je sais pas comment t'expliquer, mais je trouve que ça t'aide vraiment à te dire, tiens, je veux telle chose, j'ai ce qu'il faut. Tu précises même s'il faut ajouter du citron, s'il faut ajouter tel truc. Et donc, en fait, je trouve ça vraiment... En fait, tu incites avec ça les gens à passer à l'action, je trouve. C'est vraiment... En fait, c'est... Allez, go les amis, prenez les ressources, ajoutez ce qu'il faut. Vous avez la période, vous savez ce que vous avez à faire pour faire vos couleurs. Enfin, j'ai trouvé ça top.

  • Hélène Chevallier

    Un grand merci. En fait, c'est tout ce que je voulais pour ce livre. Moi, j'ai beaucoup de mal avec beaucoup de livres où, en fait, on commence un livre et on... On commence à lire et en fait, on est fatigué tout de suite. On a envie d'aller se coucher et tout nous paraît super compliqué. Et voilà, ça nous décourage. Tout ce que je voulais dans le livre, c'est que chaque chose que j'ai écrite soit quelque chose d'utile. C'est exactement ça. Dans la vie, c'est aller droit au but, donc quelque chose de pratique. Et encourager les gens, leur montrer que c'est simple. Bon, j'ai pris le temps, moi, de faire des belles illustrations, mais... Mais les essais que je fais récemment, souvent, je peins avec rien. Je fais juste quelques formes, je fais de l'abstrait. Donc, c'est vraiment, tout le monde peut le faire, expliquer de la façon la plus simple possible. Moi, je suis la plus grande femme, pas sorcier. Donc, en fait, si on pouvait expliquer tout de manière simple, on aurait accès à plein de savoirs. Donc, c'est ce que je voulais dans le livre.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Écoute, franchement, on n'a pas répété toutes les deux pour se dire ça, mais c'est vraiment mon ressenti sur le livre. Et je voulais te dire aussi un truc que j'aimais. Donc, c'est dans ta description des plantes. Donc, à chaque fois, on a une photo pour être bien sûr de ne pas se planter parce que c'est une science, la botanique. Il faut savoir la bonne plante. Tu mets les couleurs qu'on obtient. La description de la plante, être vraiment sûr qu'on ne se plante pas, c'est le cas de le dire, de végétal. Un peu où on le trouve, l'écologie, etc. La période de cueillette que tu reprends dans ton tableau. Et ce que j'aime bien aussi, c'est que des fois, il y a des petites parties diverses où tu viens raconter des petites anecdotes. Mais pareil, ce n'est pas une paragraphe, c'est deux lignes. Et si on a envie d'aller creuser, tu vois là, par exemple, je suis sur la rose trémière. Tu dis, ben voilà, tout se mange de la racine à la fleur. Et je me dis, oh, trop bien. Oh, on fait des tisanes. Oh, et bon, bref, moi, j'aime bien ce genre de, comme tu dis, de lecture qui va droit au but. Et effectivement, c'est pour ça que je l'ai dévoré. Parce qu'en fait, c'est bien structuré, c'est bien illustré. Et puis, tu vois, tous les petits repères avec les couleurs et tout. Franchement, il y en a qui diront que c'est stupide, ma remarque, mais je trouve ça hyper facile d'aller chercher ce que tu as envie de faire comme couleur. Je ne te le cache pas, c'est vraiment un gros coup de cœur. Ça m'a donné envie de me remettre à en faire. Je me dis, c'est vrai qu'avec le podcast et les enregistrements, je n'ai pas beaucoup de temps, mais je me dis franchement, là j'ai 110 plantes, j'ai regardé. Première chose que j'ai fait, j'ai regardé, j'ai fait des croix. je l'ai dans mon jardin, je l'ai dans mon jardin, je peux la trouver et j'étais là, allez Pauline, faut que tu t'y remettes quoi, mais bon donc franchement bravo parce que je te dis, il donne vraiment envie ce livre, donc top pour ça et je ne suis pas payée pour dire ça je le dis, ce serait qu'aujourd'hui les gens sont payés pour donner leur avis j'ai juste une remarque qui m'a titillée tout le long de la lecture, c'est est-ce que tu peux nous réexpliquer la différence entre l'encre végétale et l'aquarelle, parce que j'ai eu tout au long de la lecture, le sentiment qu'on était à la limite entre l'encre et l'aquarelle. J'ai eu sur le podcast, par exemple, je pense à Grégoire Fournier, qui lui travaille les encres végétales, et je me suis dit, à quel moment on peut dire, tiens, c'est une encre, tiens, ça passe à une aquarelle, est-ce que c'est l'emploi, le support, le liant, la quantité d'eau ? Je voudrais vraiment que tu puisses nous repréciser ça.

  • Hélène Chevallier

    Oui, c'est une bonne question. Du coup, une définition d'une encre, normalement, c'est une peinture qui est faite pour écrire. Là, en fait, je pense, moi, dans mes recherches, quand j'avais cherché des recettes, et comme un peu tous les gens dans le milieu de la couleur de la peinture, je pense qu'on dit encre pour une peinture qui va être naturellement plus épaisse et couvrante. Donc en fait une aquarelle ça va être vraiment une peinture liquide, parce que je vais prendre l'exemple de l'encre gallique, donc là c'est une encre vraiment épaisse, là on écrive avec, mais on va dire l'encre de sureau, parce que l'encre de sureau avec ses baies, c'est exactement les mêmes recettes que l'aquarelle, mais en fait la texture de la plante fait qu'elle est déjà épaisse et couvrante. Donc les baies de Troën par exemple, elles me font une encre, parce que ça me fait vraiment une peinture épaisse et couvrante. Du raisin d'Amérique, pareil. Du sirop pareil. Et en fait, c'est là, moi, où j'ai la différence. Mais avant que tu me poses la question, je ne me l'étais pas forcément posée moi-même. Mais simplement, je crois qu'on retrouve ça un peu partout. La recette de base de l'aquarelle est la même. C'est liquide. On va rajouter un peu de poudre d'alun ou pas. On peut rajouter la gomme arabique. Et voilà, c'est tout. Donc, c'est propre à la plante et à l'épaisseur, en fait.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Ouais, d'accord, la viscosité ou le liant qu'on vient y mettre qui fait... Ouais, d'accord, ok. Bon, voilà, parce que j'ai trouvé qu'il y avait quand même des parallèles et je me suis dit, t'as mis peinture, t'as mis aquarelle et en fait, je me dis que... Tu aurais presque pu mettre un paragraphe en disant En faisant ça, vous faites de l'encre. Je pense que ça peut aussi. Après, je ne sais pas si ça se vérifie à chaque recette, mais je trouve qu'il y a peut-être un pont à faire dans les expérimentations. Mais je trouve qu'encre et aquarelle, j'avais un moi-personne à un doute. J'aimerais bien qu'on rentre dans des petits détails techniques. Mais avant, je voulais te poser la question. Si quelqu'un a ton livre, qu'est-ce que tu lui recommanderais ? pour faire de l'aquarelle, de démarrer facilement. Si tu as deux, trois plantes à citer qu'on trouve soit partout, soit où la recette est vraiment facile, qu'est-ce que tu aurais envie de dire aux auditeurs ? Tiens, vous voulez commencer ? Commencez par ça.

  • Hélène Chevallier

    Oui, une plante que j'adore citer parce que ça émerveille un peu tout le monde quand on ne connaît pas, c'est la peau d'avocat. La peau d'avocat parce que la surprise de la peau verte qui donne un rose rouge, orangé extraordinaire. Et le fait que la peau d'avocat, on n'a pas besoin de rajouter de mordant, vu qu'il y a assez de tannin déjà dans la peau. Donc la peau d'avocat, il suffit de la garder. On peut la garder sèche en plus dans le temps et tout. Et il suffit de la faire bouillir avec de l'eau. Et on a sa peinture. Donc c'est facile à l'extrême. Après, en fait, il y a la peau d'oignon jaune, qui est un classique, qui donne des magnifiques couleurs facilement. Pareil, ça se garde. Il faut le garder longtemps, sec ou pas. Et après, moi, ce que je recommande, c'est juste de sortir et de tester n'importe quelle plante. C'est ce que j'adore faire. Moi, du coup, j'en ai mis 110 que je trouvais les plus concluantes, mais j'en ai testé bien plus que ça. Quand je fais des ateliers, on teste toujours de nouvelles plantes. En fait, c'est de se lancer. Là, par exemple, j'ai des clémentines. On m'a donné plein de clémentines. J'ai plein de feuilles. Je vais tester ça. Je vais tester ça. Comme j'avais déjà constaté que les feuilles de citronnier donnaient des belles couleurs, je me dis qu'il y a quelque chose à chercher. Donc, en fait, c'est de regarder qu'est-ce qu'on a comme végétation, comme feuilles, et puis de se lancer une casserole. Et c'est parti.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Bon, top. Moi, je te dis, ça m'a donné envie de m'y remettre. Alors, je voulais voir des points particuliers. Je voudrais que tu nous parles un petit peu du vert d'iris, que tu as illustré dans ton livre avec un œil et un bel œil vert. Mais je voudrais que tu nous en parles un petit peu plus du ver d'iris, parce que c'est quand même ce que moi je trouve surprenant dans les plantes, c'est qu'on a beau connaître la botanique, on a beau identifier la couleur d'une plante, la couleur d'une fleur, et bien des fois il y a des pièges, il y a souvent des pièges d'ailleurs, et là c'est quand même le piège le plus parlant. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ce ver d'iris, comment tu l'obtiens et comment tu le fais toi ? Oui, du coup, le verdiris, c'est une plante très importante parce que c'est une des seules plantes de peinture végétale qui est restée dans les manuscrits et dont on a retrouvé la recette dans différents anciens manuscrits. Et du coup, qui a prouvé, ça a duré dans le temps quand même d'au moins 500 ans. Donc, c'est assez extraordinaire. Et donc, c'est un peu en plus un symbole d'alchimie ultime de cette époque, de voir qu'une fleur bleu-violette va donner... un magnifique vers. Alors je peux te parler que le vers d'Iris était aussi appelé vers des frères Limbourg. Voilà donc le vers des frères Limbourg a pris ce nom parce que c'était des frères qui étaient super connus car ils ont illustré un des plus vieux manuscrits les plus connus qui s'appelle les Très-Régiseurs du duc de Berry. et du coup dans ce... en fait on le retrouve souvent quand les gens ils font des recherches sur les manuscrits sur toutes les peintures anciennes médiévales parce qu'il y a des bleus sublimes comme des verts de toutes sortes donc le verdiris a ce nom pour cela les frères Limbourg moi la recette que je préfère c'est une recette en fait qui mélange le verdiris avec un jus de cendre donc on va faire son jus de cendre avec des cendres qu'on va garder on va on va le filtrer et en fait c'est là potasse de la cendre mélangée au jus qui va faire une transformation chimique et qui va le transformer en verre. Ça c'est une première recette mais en fait il y en a d'autres dans les écrits médiévaux il y a au moins une dizaine de recettes différentes pour le verre d'iris. Donc il y en a où on cuit longtemps, il y en a où on utilise de l'urine, il y en a où on ne cuit pas du tout et il y en a une autre du coup que j'aime bien c'est simplement en fait avec l'ajout de poudre d'alun. on le verse dans le coquillage. Et en fait, le calcium du coquillage va faire aussi tourner l'iris en vert. Et ça, du coup, c'est une petite annotation que j'avais trouvée sur le net qui viendrait de Michel Garça, qui nous dit que maintenant, on n'a pas besoin forcément de rajouter de calcium ni rien parce que les papiers sont traités avec du carbonate de calcium. Et donc, directement un peu sur le papier, maintenant, on peut voir des effets. Alors moi, je teste jamais mes papiers, donc je fais toujours un peu des tests à l'aveugle, selon le papier, donc c'est vrai que des fois, je peux avoir des surprises incroyables. Et du coup, je vais continuer là-dessus, c'est que j'ai moi fait d'autres tests avec d'autres fleurs violettes, par exemple la pétunia rampante, et j'ai aussi constaté qu'en fait, avec l'ajout de la poudre d'Alain et mon papier, ça tournait aussi au vert. Donc il y a une vraie relation chimique, je pense, entre le violet et le vert. la transformation sur le papier, qui donne du vert. Moi, j'aimerais vraiment chercher et comprendre pourquoi quel est en fait ce pigment à l'intérieur qui fait que ça se transforme en vert dedans.

  • Hélène Chevallier

    Ce ne serait pas les anthocyanes ? Tu sais, il y a un pigment, je pense que ça pourrait être ça, les anthocyanes en fonction du pH qui change de couleur, un peu comme l'histoire du chou, le chou qui varie en fonction du pH. Est-ce que, en tout cas, si les auditeurs ont la réponse ? on est preneur de... D'autres ont fait des expériences entre fleurs violettes et fleurs vertes. Enfin, fleurs violettes qui donnent du vert, on est carrément preneur de ces infos. J'avais une autre question. Donc, il y a un emploi d'auxiliaire, on va dire, que tu prends souvent, c'est le blanc de meudon. Et en fait, j'aurais bien voulu que tu nous expliques pourquoi tu t'en sers, à quoi il sert, comment tu... Enfin, voilà, en gros, ça, c'est un peu ta droguerie, tu as cette matière-là. A quoi elle sert ?

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Alors moi, le blanc de meudon, je l'ai utilisé en fait pour créer des pigments en poudre de mes peintures végétales et créer des peintures plus solides en fait. Je sais que d'autres personnes l'utilisent dans des recettes de gouache. Moi, je ne l'ai pas utilisé de la même manière. Je l'ai utilisé en fait pour faire précipiter tous les pigments au fond du pot et pouvoir les garder. Et après, les garder en godet et pouvoir les rémulgifier et les réutiliser. Donc moi, c'est pour ça que j'ai utilisé le blanc de meudon. Donc en fait, le blanc de meudon qui est une sorte de craie. Donc c'était une partie très intéressante parce que comme ça, j'ai des peintures solides, je peux peindre sur toile. Et après, c'est encore plein d'autres tests parce que ça modifie quand même la couleur. Et des fois avec des bonnes surprises et des fois des moins bonnes. Par exemple, avec les pinards, moi qui est en peinture végétale, qui tient très mal souvent, là, elle est restée d'un vert très lumineux.

  • Hélène Chevallier

    Comme tu m'as parlé que tu travaillais la céramique, je voulais savoir si on avait employé la couleur végétale dans la céramique.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Non, céramique, ça a toujours été des minéraux et de la chimie, en fait, avec des oxydes, des mélanges d'oxydes et tout ça. Donc, par exemple, les azules, les roses au Portugal, En fait c'est du bleu de cobalt Et le bleu de cobalt, c'est un mélange d'oxyde métallique de cobalt et d'autres éléments encore. Donc moi, dans mes recherches, j'avais entendu parler de ça plus tard, jamais utilisé. Je sais que les seuls éléments végétaux qu'on va utiliser pour faire des émeaux sont des cendres de bois. Donc de différents types de bois qui vont donner différents noirs, gris, tout ça. et du coup j'étais tombée sur une conférence d'une femme qui s'est spécialisée un petit peu là-dedans sur les émous de cendres végétaux pour rendre la céramique plus écologique voilà, elle s'appelle Anna Belen Montero je pense que simplement avec le feu ça tient pas Est-ce que tu veux encore nous dire des choses sur ton livre ? Une partie peut-être importante que t'as pas citée c'est la partie de conservation dans le temps, donc comme j'avais pu faire des tests de plus de huit ans temps. Autant, en fait, dans la conservation que j'avais fait ma peinture liquide, que j'ai gardée simplement hermétiquement, mais même sans vraiment forcer comme un pot de confiture, mais que j'ai gardée des fois pendant sept ans, j'ai pu voir, en fait, dans le temps, vraiment comment tenir les couleurs ou pas. J'ai pu voir sur le papier aussi, donc ça, c'est une partie quand même assez intéressante dans mon livre.

  • Hélène Chevallier

    Ouais, qui est à la fin sur la conservation et tu parles même des ressources, tu mets des... Toujours pareil, tu illustres super bien avec la couleur dans le temps sur la page conservation en peau et la couleur dans le temps. Parce que c'est quand même aussi un des sujets, c'est comment on garde ses couleurs dans le temps et pas refaire minute, entre guillemets, sa peinture. Parce que quand tu peins, tu as besoin de toutes tes couleurs et tu n'as pas envie d'en refaire à chaque fois. Donc, je voudrais te poser une première question qui est dans les différents domaines de la couleur végétale où j'ai la chance d'avoir des invités. J'ai vu qu'il y avait quand même une certaine difficulté à vivre de la couleur végétale et de son partage, de son utilisation. Est-ce que toi, aujourd'hui, tu vis de la couleur végétale ? Après, tu as un petit peu répondu. Tu nous as dit que tu avais un travail à côté dans l'agriculture. Donc, je pense que j'ai un peu ma réponse.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Oui, tu as ta réponse. Mais on va dire que c'est tout nouveau aussi. Mon livre, il n'est sorti qu'en septembre. Donc, je ne peux pas dire que j'en vis. De toute façon, sur les livres, on ne gagne pas grand-chose. Après, moi, j'avais un projet. En fait, je voulais vraiment finir mon livre et refaire des ateliers après ça de peinture végétale. Donc, j'ai repris le pli là en novembre. Et tout mon programme de l'année prochaine, c'est de faire que des ateliers de peinture végétale. Et je pense m'en sortir. Et il y aura possibilité d'en vivre. Mais pour l'instant, non.

  • Hélène Chevallier

    Cool. Est-ce qu'il y a quelque chose comme tu es en autre... Enfin, c'est toi qui as appris de manière autodidacte. une notion ou t'as eu une incompréhension quelque chose que t'as mis du temps à capter parce que le monde de la couleur végétale franchement faut le dire des fois c'est surprenant on travaille avec du vivant il y a des réactions qu'on ne s'explique pas est-ce que toi t'as une incompréhension ou une erreur que t'as faite que tu voudrais partager dans le sens passer pas trop de temps là-dessus par exemple voilà ce que j'ai expérimenté ou une erreur que tu voudrais partager bah non pas spécialement

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    J'avais vu cette question, oui, mais parce que pour moi, tous les tests, si la couleur ne m'a rien donné, ça sera toujours un succès aussi. L'apprentissage n'est pas un échec. Je ne vois aucune erreur dans tous les tests que j'ai pu faire vu que ça m'a fait découvrir quelque chose de nouveau à chaque fois. C'était extraordinaire. Les incompréhensions, je vais dire plutôt, à chaque fois que je cherchais un peu des recettes, médiévales ou d'autres recettes que je trouvais avant, en fait, la complexité des ingrédients, pourquoi ils réagissent de telle manière ensemble, et où il me manquait énormément d'explications simples, on va dire. Et il m'en manque toujours pour plein de choses. Comme je t'ai parlé de la réaction, oui, c'est peut-être des antiocianes, mais je ne suis pas sûre non plus à 300%. Pourquoi telle couleur donne telle couleur sur le papier ? Moi, on me pose la question en atelier, alors... J'explique que la chlorophylle cache les couleurs, il y a telle couleur qui est cachée derrière. J'ai quelques petites explications, mais il m'en manque beaucoup. Donc, si quelqu'un veut faire un livre dessus,

  • Hélène Chevallier

    c'est simple. Tu sais à qui je pense ? Je pense à Michel Garcia. Parce que Michel, le truc, c'est que toutes ces questions qu'on se pose, pour moi, c'est de la chimie. C'est de la chimie tinctoriale. Et qui dit chimie tinctoriale, dit forcément, ça ne peut pas être un sujet hyper... hyper facile à expliquer parce qu'il y a plein de réactions chimiques qui s'expliquent. Et donc, moi, j'aimerais que Michel fasse un livre là-dessus pour expliquer justement pourquoi telle chose fait quoi. Mais est-ce que ce sera abordable ? Ça, c'est une autre question. Mais ce serait vraiment chouette. Ce serait vraiment chouette parce que ce serait utile dans tous les domaines de la couleur végétale parce qu'à chaque fois, t'as tes végétaux, mais t'as aussi les auxiliaires, moi j'appelle ça les auxiliaires de teinture. dans les encres, les liants, les trucs, toute la droguerie qu'on utilise à côté. Et en fait... L'apport de cette droguerie avec la couleur végétale, ça fait quelque chose. Et en fait, des fois, on manque de notions de chimie pour comprendre. Mais je suis carrément d'accord avec toi. C'est vraiment le truc qui manque aujourd'hui, clairement. Est-ce que tu as un conseil pour une personne qui voudrait s'installer ou commencer la couleur végétale ? Est-ce que tu as un petit tip, quelque chose à partager ?

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Oui, pour s'installer, je n'en ai aucune idée, puisque comme le livre, je n'ai pas fait ça de manière professionnelle. Les petits tips, moi, c'est d'explorer et de s'amuser en fait, en le faisant. C'est de se lancer et de ne pas penser que cette peinture, elle va peut-être durer 100 ans ou qu'il faudrait qu'elle soit parfaite. C'est d'essayer, d'essayer. Parce qu'en fait, il y a une magie, moi, j'appelle ça aussi de l'art thérapien, la peinture végétale. On voit en fait la peinture. peinture vivre d'elle-même sur le papier, faire des formes et se transformer. En fait, sur le papier, la couleur peut changer trois fois. Donc, c'est juste s'émerveiller, se prendre le temps.

  • Hélène Chevallier

    D'accord, ok. Est-ce que tu as trois personnes inspirantes ou sources d'inspiration que tu voudrais partager ?

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Oui. Alors, j'en ai trois, mais qui ont été citées grandement. Donc, c'est les classiques, Michel Garcia, Michel Pastoreau et Dominique Cardon. Pour en rajouter de nouvelles, entre guillemets, c'est une personne que je suis sur les réseaux sociaux, qui est canadienne, qui fait de la peinture végétale avec des vidéos extraordinaires. C'est Joanne Green. Elle fait vraiment, elle teste un peu tout. Elle a ses méthodes, qu'elle garde un peu secrètes. Elle fait des illustrations superbes. Enfin, c'est super bien fait. Et la deuxième, c'était que tu as interviewé il y a peu. Je suis super excitée de... d'écouter cet épisode bientôt,

  • Hélène Chevallier

    c'est Hélène Roche que j'ai découvert il y a peu de temps c'est passionnant franchement l'épisode est vraiment génial, je pense que oui effectivement il va te plaire et elle est hyper inspirante dans sa démarche et sa proximité à la nature, ça fait du bien franchement ça fait du bien est-ce que tu as un livre que tu voudrais recommander ? Donc tu as cité tout à l'heure le livre d'Elena Arendt pour la peinture végétale pour enfants, mais est-ce que tu en as d'autres qui t'ont inspiré ? Voilà, tu voudrais citer.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Oui, du coup celui-là, très important, et un livre que j'ai adoré, du coup à parler de site internet aussi peut-être, du coup c'est le livre des couleurs, qui est du coup une traduction d'un ancien manuscrit de 1462, de Benjudaïm. et qui a été en fait traduit et recherché par Michel Laroche. Donc Benjouda Ibs était un enlumineur, un maître enlumineur, un maître imprimeur, un maître teinturier, et du coup c'est des recettes médiévales de différentes méthodes, il y a des recettes un peu plus chimiques et des méthodes naturelles. Donc moi il m'a émerveillé ce livre, et donc je l'ai découvert sur le site L'Atelier du Noble Carmin, et c'est Michel Laroche qui a fait tout ça. Monsieur extraordinaire qui m'a... Parce que sur ce site, on trouve des recettes gratuites aussi de peinture médiévale. Oui, un autre site qui est extraordinaire pour moi, c'est percée.fr. C'est un site où on retrouve en fait gratuitement des tas d'anciens livres qu'on peut peut-être plus trouver ailleurs. Et du coup, sur ce site, j'avais trouvé par exemple Les encres noires du Moyen-Âge de Monique Zerdoun.

  • Hélène Chevallier

    Ok, top. Écoute, deux nouveaux sites inconnus. En tout cas, moi, je ne les connais pas et je pense que ça va ravir les auditeurs d'aller creuser tout ça. Est-ce que tu as quelqu'un que tu voudrais me recommander pour le podcast ?

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Alors, il y a une personne à qui je pense que je connais personnellement et après, il y en a certaines que j'aimerais entendre plutôt. Donc, ceux que j'aimerais entendre, je les ai plus ou moins cités. C'est Anne-Bélène Montero avec les émeux végétaux. Michel Laroche, si on arrivait à l'Avra, ses recherches, ça serait extraordinaire. Et aussi Monique Zerdoun, parce qu'elle travaille au CNRS, qui a écrit un livre extraordinaire sur les encres noires du Moyen-Âge. Et du coup, la personne que moi je connais personnellement, c'est Guice Indigo, que j'ai rencontré en Guadeloupe et qui fait de l'indigo là-bas depuis 20-30 ans. En étant là-bas, c'est une petite île qui s'appelle la Désirade. On a de l'indigo qui pousse sauvage de partout, tout autour. Donc en fait, il fait de la teinture végétale sur place depuis des années. Je pense que ce serait très intéressant d'écouter son discours et aussi le côté des îles. Génial.

  • Hélène Chevallier

    Surtout que c'est des questions que j'ai souvent, c'est sur les plantes tropicales ou tout ce qui se passe outre-mer. On me pose une quantité de questions là-dessus, donc c'est une excellente idée. Franchement, je te remercie. Donc si tu veux bien nous mettre en lien, ce serait parfait. Et je chercherai pour les trois personnes que tu m'as citées à essayer de rentrer en contact.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    J'ai une question. C'est revenu.

  • Hélène Chevallier

    Oui, vas-y.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Non, sur ta dernière question. Parce que je l'ai vue passer ta question, c'était est-ce que tu connais des événements... autour de la couleur tinctoriale, enfin végétale. Dans les Beaux-Arts. Dans les Beaux-Arts. Et du coup, je n'ai pas de réponse à ça, mais justement, c'est une réponse, c'est que je n'en connais absolument aucun et j'aimerais en connaître. Et du coup, j'aimerais que des personnes relaient ce genre d'événement ou en créent.

  • Hélène Chevallier

    Sur les Beaux-Arts, c'est une excellente bouteille à la mer pour les auditeurs. J'aimerais bien que sous le poste, quand on sortira ton épisode, que les gens viennent renseigner en commentaire s'il y a des événements autour des beaux-arts en couleur végétale à nous renseigner des événements importants un grand merci Hélène un immense merci à toi du coup moi je t'ai découvert il y a quelques mois seulement je

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    t'ai écouté pendant que je travaillais ça refait toutes mes matinées et j'ai appris dans tes podcasts plus que dans toutes les recherches que j'ai pu faire les dernières années Donc, c'est vraiment une source, une mine d'or pour tout ce qui est couleur végétale. Donc, un grand merci de faire ton travail.

  • Hélène Chevallier

    Merci Hélène. Écoute, c'est merci aux invités de se prêter aux exercices parce qu'à chaque fois qu'il y a des gens qui viennent témoigner de ce qu'ils savent faire, en fait, ça enrichit la connaissance globale parce que du coup, ça donne des idées, ça donne de l'inspiration à chacun. Merci aux invités et franchement, je suis hyper contente qu'on découvre plein de domaines d'application. Et aujourd'hui avec toi, l'aquarelle, la peinture végétale. Donc écoute, merci beaucoup. Ça fait plaisir ce compliment de la fin. Ça fait du bien.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Merci. Au revoir.

  • Hélène Chevallier

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le... commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de l'invitée

    01:26

  • Parcours d'Hélène Chevallier et sa passion pour la couleur végétale

    02:10

  • Découverte de la permaculture en Australie

    04:49

  • Le lien entre plantes tinctoriales et plantes médicinales

    05:58

  • Présentation du livre d'Hélène sur la peinture végétale

    07:32

  • Différences entre encres et aquarelles végétales

    17:49

  • Conseils pour débuter avec la couleur végétale

    27:30

Description


Savez-vous que la couleur végétale peut transformer non seulement nos textiles, mais aussi notre rapport à l'environnement ? Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, Hélène Chevallier reçoit Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée par la teinture végétale et les plantes tinctoriales. Ensemble, elles plongent au cœur de l'univers fascinant des colorants biosourcés, mettant en lumière l'importance cruciale de la couleur végétale dans des domaines variés tels que le textile, l'ameublement et l'artisanat.


Hélène partage son parcours inspirant, qui l'a menée à découvrir la peinture végétale à travers ses études en céramique et en photographie. Elle évoque également ses expériences enrichissantes en Australie, où elle a eu l'opportunité de s'immerger dans la permaculture et d'explorer les multiples facettes des plantes comestibles. Ce voyage lui a permis de tisser des liens entre les plantes tinctoriales et les plantes médicinales, révélant ainsi les synergies insoupçonnées qui existent dans la nature.


Au fil de leur conversation, Hélène et Pauline abordent les défis liés à la conservation des couleurs et à la pratique de la peinture végétale, tout en partageant des anecdotes et des conseils pratiques. Hélène présente également son livre, une véritable bible pour les passionnés de teinture végétale, qui recense 110 plantes et matériaux pour créer des peintures végétales. Elle y dévoile ses inspirations, ses méthodes de travail et l'importance des pigments végétaux dans l'art contemporain.


Ce podcast est une invitation à explorer la richesse des couleurs naturelles et à s'engager dans des pratiques artistiques respectueuses de l'environnement. Que vous soyez un artiste en herbe, un passionné de jardinage ou simplement curieux d'en apprendre davantage sur les plantes tinctoriales, cet épisode vous offre une perspective unique sur le monde des colorants végétaux. Découvrez comment des éléments tels que l'indigo, la garance et les tanins peuvent transformer vos créations et enrichir votre quotidien.



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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



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Transcription

  • Hélène Chevallier

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Donc bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Hélène Chevalier. Bonjour Hélène. Bonjour Pauline.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Alors Hélène, je voulais te remercier publiquement parce que tu m'as envoyé gentiment ton livre. Comme je te le dis, il a un petit peu pris la première place dans les lectures que j'avais parce que je l'ai trouvé très illustré, très abordable, très agréable. Et je suis ravie de te recevoir aujourd'hui parce que je trouve que tu fais une entrée en la matière sur la peinture végétale qui donne vraiment envie de se mettre à pratiquer. Mais avant qu'on arrive au livre, je voudrais que tu puisses... te présenter pour les auditeurs qui ne te connaîtraient pas, raconter un petit peu ton parcours et ce qui t'a amené à la couleur végétale.

  • Hélène Chevallier

    Très bien, un grand merci à toi pour mon livre. Donc je vais me présenter, Hélène Chevalier, du coup j'ai 40 ans. J'ai commencé mes études à 17 ans par des études de céramique. Donc c'est un CAP décoration sur céramique à Paris. Et j'ai continué par un brevet des métiers d'art. à l'école de Provence de céramique à Aubagne où je faisais un apprentissage. Et donc, mon maître d'apprentissage, moi, était à côté de Roussillon, à côté des ocres de Roussillon. Donc, petit aparté pour dire que j'ai adoré l'épisode sur les ocres de France parce que c'était exactement où j'étais. Donc voilà, là, ça m'a donné un amour, en fait, des matières vivantes, de la terre. Donc, c'était très, très enrichissant. J'ai continué ensuite par des études de photographie. J'ai fait un diplôme en photographie en deux ans. Du coup, je faisais aussi une petite aparté pour te parler de l'antotype que j'ai découvert il y a seulement deux ans. Et du coup, je trouve ça extraordinaire. Donc, ça consiste à badigeonner le papier photo de peinture végétale, d'apposer des végétaux ou autres et de les laisser au soleil. Et du coup, on va avoir l'empreinte sur le papier. Pareil, mes études de photo. Tout ce qui était chambre noire, le développement du papier, l'image qui apparaît, toute cette magie. En fait, je le retrouve avec la peinture végétale. Il y a pas mal de corrélations que je fais souvent entre la céramique et la peinture végétale. Et puis la photo aussi. En fait, on a une maîtrise avec la céramique des émeaux. On sait à peu près ce que ça va donner. On sait les couleurs où ça va aller, les effets. Mais la surprise, en fait, quand ça sort du four, c'est toujours une révélation. Et du coup, j'adore ce moment où on n'a pas vraiment de maîtrise et la nature nous fait un peu ce cadeau. Donc moi, je vis cette chose avec la peinture végétale depuis dix ans.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    D'accord, ok.

  • Hélène Chevallier

    Après ça, moi, j'ai fait un visa vacante travail en Australie d'un an. Et c'est là-bas que j'ai découvert la permaculture à travers le woofing. Donc j'ai fait énormément de woofing là-bas. Autant du niveau artistique que de l'éco-construction que de la permaculture. Donc ça m'a vraiment donné mes bases. surtout sur l'émerveillement des plantes sauvages et comestibles. C'était vraiment une année super importante pour moi. J'ai fait aussi des essais avec la terre rouge, parce que la terre est tellement extraordinaire que j'en prenais. Je faisais des petits essais de peinture dessus. J'ai vu là-bas, dans les galeries aussi, les premières peintures faites avec des éléments naturels. Ça m'a vraiment marquée. C'est tout un débat un peu étrange, c'est qu'il y a les peintures aborigènes qui étaient faites avant. avec des peintures des ocres, des terres et tout ça. Pareil, la peinture abrogène, de toute manière, c'est assez récent, parce qu'ils se sont mis sur toile, sur papier, en fait, ça ne fait pas si longtemps, c'est depuis, je ne sais pas, 70 ans. Et du coup, là, c'était un blanc australien très renommé qui faisait des peintures de paysages très minimalistes et il utilisait des peintures d'ocres différentes. Et c'est vrai que ça m'avait... émerveillé. De retour en France, moi j'ai fait un diplôme d'animatrice, le BAFA. J'ai fait aussi une formation de soigneur animalier où j'ai travaillé dans beaucoup de stages dans tous les refuges animaliers avec les LPO, donc c'est les Ligues de Protection des Oiseaux. Et donc j'en parle aussi parce que dedans, il y avait des animatrices qui faisaient autant des animations pour apprendre aux gens toutes sortes d'oiseaux, leur son et tout, que les plantes comestibles et sauvages. Ça, ça m'a vraiment... C'est en Bretagne. Donc, avec quelques plantes sur la plage et tout, qu'on peut manger et tout, c'est vrai que mon monde a commencé à se transformer à ce moment-là. Après ça, j'ai commencé à m'auto-former aux plantes comestibles et sauvages par Internet, par des livres, des groupes Facebook super utiles. J'ai fait des sorties à quelques guides nature, dont Christophe Dehoudy, qui m'a devenu super connue avec le chemin de la nature. Moi, j'étais assez prémisse.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    J'ai subi sa formation, moi. La de... d'herboristerie j'ai suivi ça cette année d'ailleurs et donc oui je suis ses cours je l'ai vu en vidéo pendant 135 heures donc j'ai l'impression que c'est un ami mais c'était juste mon formateur c'est formidable et bien ça ne m'étonnerait pas s'il prenne d'ailleurs une partie de formation de plan teintoral plus tard je pense qu'il va apporter en tout cas je lui ai fait un appel du pied pour lui dire que moi je gérais le sujet et que si ça lui... Si ça lui disait, on pouvait voir. Je n'ai pas eu de réponse, donc on verra ce qu'il fait, mais ce serait vraiment génial.

  • Hélène Chevallier

    Eh bien, c'est formidable, oui. Je vais parler un peu de ma partie artistique, parce que je ne suis pas à côté depuis que je suis adolescente. Donc, entre mes études de céramique, de photo et tout, j'ai fait mes premières petites expos où je faisais de l'art recyclable. Donc, moi, je faisais des peintures sur CD qui ne marchaient plus, des vieux DivX. Je peignais avec tous les éléments recyclables de ma maison, du vernis à ongles, de la cire, des copeaux de crayon, tout ça. J'ai fait pas mal de peintures où je collais des éléments naturels, où je mettais un peu de terre aussi. Donc ça, c'est pour expliquer que je suis un peu dans les éléments naturels depuis un bon moment. Du coup, je suis retournée faire un deuxième visa en Australie. parmi d'autres voyages, mais du coup, je suis retournée un an pour travailler là-bas. Et j'ai réalisé un de mes plus grands rêves, c'était d'être dans une communauté aborigène. Ah ! Oui, parce que ma première année, je n'avais pas eu l'occasion d'être assez en contact avec eux. Et donc là, j'ai découvert un centre d'art tout au milieu de l'Australie, à côté d'Alley Spring, qui prenait des bénévoles dans leur centre d'art. Et du coup, j'ai commencé là-bas. Après, j'y suis restée dix mois, j'ai travaillé et tout. Mais du coup, c'est un moment super important pour moi parce que dans ce centre d'art, j'étais bénévole, je nettoyais les pinceaux, les peintures des aborigènes et je leur apportais leur toile, tout ça. Et en fait, ils utilisaient une acrylique ultra chimique là-bas. Donc, ils avaient complètement perdu le fait de faire des peintures naturelles. Et moi qui utilisais déjà des acryliques avant, là, je pense que c'était une marque chinoise. Ça me brûlait la peau, en fait, et ça m'a fait des énergies pas possibles. Donc, c'était vraiment un moment où je me dis, c'est pas possible, je mange sainement, je fais tout pour préserver la nature et tout. Et en fait, je peins depuis des années avec des produits ultra chimiques qui ne se recyclent pas et tout. Et là, d'être avec le peuple premier qui avait toutes les bases pour ça, qui les a perdues, enfin, on se dit que rien ne va plus, en fait, à ce moment-là.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Déclic.

  • Hélène Chevallier

    C'était mon premier gros déclic sur une conscience écologique pour arrêter d'utiliser du white spirit quand on nettoie ses pinceaux. Après ça, là-bas, dans cette communiquée, ils m'ont appris les plantes comestibles et sauvages un petit peu. Donc, ils avaient quand même gardé des savoirs. Donc, je vais continuer dans cette lignée-là. Le deuxième déclic pour moi, qui était de l'émerveillement cette fois plutôt, C'était une visite de Guédelon, au quartier médiéval de Guédelon, qui reconstitue tout le château avec les moyens du Moyen-Âge. Donc, ils refont les peintures murales comme à l'époque, ils font leur farine, ils font leur propre fer, ils font leurs tuiles, enfin tout, tout, tout, de A à Z, c'est extraordinaire. Et donc là, je vois la teinturière qui a exposé une laine teinte à la pelure d'oignon jaune. Et je vois une couleur jaune doré extraordinaire. Et donc là, ça a été vraiment... Mon monde s'est transformé à ce moment-là, en fait. Je me suis dit, c'est pas possible. Il y a dans la nature des couleurs possibles comme ça. On nous le cache depuis tout ce temps. C'est incroyable. Donc après ça, j'ai fait des petites recherches pour trouver des livres dessus. Moi, étant peintre, je suis plus allée chercher des livres sur la peinture, en fait. Et le seul que j'ai trouvé, moi, à cette époque, du coup, il y a plus de dix ans, c'était la peinture végétale pour enfants, avec les enfants, de Elena Arendt, qui est une traduction allemande, en fait. Je peux dire que je n'avais trouvé absolument que ça à ce moment-là. Donc ça, c'était il y a à peu près dix ans. À partir de ça, moi, j'ai commencé à faire mes... Premier test de peinture végétale. Dans le livre, il doit y avoir une vingtaine de plantes à peu près. Elle donne des descriptions de comment faire des peintures liquides, du maquillage pour enfants naturel aussi, des crayons, enfin plein de choses comme ça. Donc ça m'a donné une base, une super base. Et à partir de ça, j'ai continué à faire des tests pendant une dizaine d'années. Sinon, à côté de ça, moi, je travaille dans l'agriculture, toutes les plantes avec les chèvres. Mon dernier emploi était dans une pépinière. Donc, je fais un peu tout le monde agricole de A à Z depuis des années.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Et tu travailles les plantes tanctorielles ou pas du tout alors ?

  • Hélène Chevallier

    Je n'ai jamais eu l'occasion de travailler les plantes tanctorielles, non.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Ah, c'est dommage. C'est dommage. Eh bien,

  • Hélène Chevallier

    j'aimerais.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Bah ouais, tu m'étonnes. D'accord, ok. Donc... Donc, on comprend ton lien avec la couleur. On voit qu'il y a deux déclics dans les peuples aborigènes et cette teinture à l'oignon dans la reconstitution médiévale qui t'ont fait tilt. Toi, tu as expérimenté, tu t'es formée avec un livre. Et encore, c'est un livre, aujourd'hui, quand tu te dis qu'il y a sûrement d'autres ressources, etc. Donc, un livre, 20 plantes. Et toi, tu arrives à nous sortir un livre avec 110 plantes sur la couleur végétale. J'ai une... Une première question, donc ton livre, je le montre parce que je pourrais aussi mettre la vidéo, que j'ai reçu, donc Créer votre peinture végétale, l'aquarelle grâce à 110 plantes et matériaux de récup Donc on retrouve tes aspirations de matériel de récup de tes débuts et toutes tes recherches sur les plantes, donc le livre complet. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu, ça m'intéresse toujours, comment ton projet de livre a vu le jour ? Est-ce qu'on est venu te chercher en disant Ouais, on est un… On est une maison d'édition, on a besoin d'un sujet comme ça. Ou est-ce que tu as écrit quelque chose et tu es allée le proposer ? Comment ça s'est un peu fait, ce projet de livre ?

  • Hélène Chevallier

    Oui, du coup, non, c'est moi qui l'ai écrit, qui est allée le proposer. En fait, il y a à peu près cinq ans, je constate que j'ai déjà énormément de tests de couleurs. J'ai au moins déjà plus de 60 plantes. Et je n'ai toujours pas... pas vu d'ouvrage similaire parce qu'en voyant les ouvrages sur la teinture tinctoriale, sur les vêtements j'ai vite constaté que c'était complètement différent sur le papier que sur la laine, du coup c'est deux mondes donc moi je faisais quelques ateliers de plantes comestibles et j'avais commencé à faire à partager mes connaissances sur mes essais de peinture végétale Donc, à ce moment-là, je commence à me dire que sérieusement, ça serait une bonne idée d'en faire un livre. Parmi d'autres boulots, des voyages et tout, je continue à faire mes essais, mes essais, mes essais. Et il y a à peu près trois ans, j'en parle un peu autour de moi et une amie qui était anciennement dans l'édition me dit quoi faire, entre guillemets, pour contacter une maison d'édition. Donc, leur envoyer tous les chapitres complets. Une double page, quelques photos et tout ça. Et donc, j'ai envoyé ça à une maison d'édition qui m'a dit qu'il y avait des livres un peu similaires, donc ils m'ont refusé. Et la deuxième, les éditions Terran, ils m'ont tout de suite accepté. Et du coup, c'est tombé que c'était feu d'artifice dans ma tête, parce que c'était une édition que j'admire énormément depuis des années. parce qu'ils sont vraiment spécialisés sur les plantes, la permaculture, ils sont très pointus. Donc voilà, ça c'était il y a deux ans et demi où ils m'ont dit oui et du coup ils m'ont demandé après ça de leur envoyer quasiment le livre complet. Donc pendant un an, j'ai préparé tout ce qu'il fallait pour leur en envoyer et un an après, ils m'ont fait signer un contrat. Voilà pour le moment. pour la jeunesse.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    D'accord. Et donc, en gros, je regarde les éditions Terran, ils publient aussi des choses sur cueiller votre encens, les nichoirs, le bois et les outils, le geste, la vannerie, toutes les créations de nature, la cuisine sauvage au fil des saisons et je vois l'art de vie sauvage. Donc, c'était vraiment pile ton... Ouais, voilà, la maison d'édition qui te fallait. Donc, top, je comprends mieux. Donc, en tout, ce projet de livre a mis deux ans et demi, si je comprends bien.

  • Hélène Chevallier

    Alors, de la fois où je leur envoyais mes chapitres et la double page, où ils m'ont demandé le livre complet, je n'étais pas du tout prête encore. J'avais fait toutes mes illustrations, j'avais tout à peu près dans... dans l'idée, mais à écrire, je n'avais pas à fignoler tout ça. Donc, oui, comme tu m'as demandé comment j'ai construit mon livre, je me suis inspirée un peu du livre d'Elena Arendt pour faire quelque chose sur les saisons. Après, j'ai fait vraiment avec mes propres goûts, c'est-à-dire que dans toutes mes recherches, j'ai exploré toutes les recettes médiévales parce que je suis passionnée d'histoire. Donc je voulais que pour chaque chapitre, une couleur et une fiche vraiment détaillée sur une plante. Je souhaitais pouvoir rajouter dans tout ça des recettes de peinture, mais aussi quelques éléments sur une plante qui peut aussi servir pour se soigner. On peut aussi un peu la manger. Donc j'avais tout ça à travailler à leur envoyer. Donc un an après, je leur envoie. Et là, à partir de là, ils me font signer le contrat. Mais en fait, ce qu'elle m'a demandé, c'était de décrire chaque plante. Donc 110 plantes. description, milieu, origine, période de cueillette, tout ça, tout ça. Donc moi, j'avais déjà le nuancier et la recette pour chacun, mais je n'étais pas prête pour une description pour chacun. Donc on a travaillé ensemble. Enfin, j'ai travaillé, ils ont corrigé pendant un an. Et en fait, à partir que j'ai signé le contrat jusqu'à la sortie, il y a eu à peu près un an de boulot extrêmement intense. C'était des tas de corrections et ça m'a pris...

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    toutes mes soirées tout le monde c'est chiant mais alors du coup avant de rentrer dans le livre parce que j'ai plein de choses à dire je te dis je l'ai dévoré franchement je trouve que c'est c'est une submersion rapide c'est enfin vraiment ça ça donne envie de s'y mettre j'ai une question pour toi qui a travaillé dans les plantes comestibles je voulais savoir si plantes comestibles et plantes tinctoriales il y avait un lien est-ce qu'il y aurait quelque chose à exploiter est-ce que ça n'a rien à voir est-ce que il y a quelque chose C'est plutôt un lien plus fort entre tinctoriale et plantes médicinales. Qu'est-ce que tu en penses par rapport à ça, vu que toi, tu as travaillé aussi les plantes comestibles ?

  • Hélène Chevallier

    C'est une question super intéressante. Je n'ai pas du tout la réponse. Je me suis posé rapidement la question, mais je ne l'ai pas explorée. Du coup, il y a des plantes teintoriales qui sont toxiques, comme d'autres qui sont comestibles, et d'autres avec lesquelles on peut soigner. Non, aucun rapport. C'est sûr que je sais que tout ce qui est les pigments, les flavonoïdes, ce qui fait que la plante a cette couleur, c'est des éléments pour la protéger aussi. Non, il y a énormément d'études à aller creuser sur ça. J'ai pas eu du temps de chercher.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Non, mais c'était une question comme ça, une question bonus qui m'est venue vu que tu m'as reparlé que tu avais travaillé sur les comestibles et je me suis dit, ah tiens, il y a peut-être un truc à faire. Alors, moi, ce que je voulais te dire, c'est que j'ai... J'ai démarré le livre et j'ai vu beaucoup d'illustrations peintes. Et j'avançais, j'avançais. Je me dis, mais est-ce que c'est... D'ailleurs, mes notes, ici en dessous, j'écris, est-ce que c'est elle qui les fait ? Et en fait, au bout d'un moment, j'ai vu qu'il y avait tout le temps la même signature et j'ai reconnu tes initiales et je me suis dit, donc c'est bien elle qui a fait toutes les illustrations. Donc, est-ce que dans ton livre, tout ce qu'il y a dedans, c'est toi qui l'as fait ?

  • Hélène Chevallier

    Tout ce qu'il y a dedans, c'est moi qui l'ai fait.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Incroyable. Oui, c'est incroyable.

  • Hélène Chevallier

    Merci. Les illustrations, les photos, il y a une dizaine de photos qui ne sont pas de moi, mais sinon, toutes les photos sont de moi, les illustrations. Et c'est pour ça que ça a pris du temps. C'est que j'ai fait mes illustrations au fur et à mesure, au long des années, à chaque fois que je faisais un test sur une plante. Et quand j'ai eu l'idée du livre, je me suis dit qu'il fallait que je fasse une belle illustration, chaque couleur.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Ouais, c'est top, parce que tu vois, là, moi, je me suis posé la question sur celle-ci, sur, alors ça ne va pas super bien rendre, mais sur ton illustration sur l'histoire du pH avec le jus de chou rouge. C'est souvent une manipulation qu'on fait en cours, en SVT, au collège, etc., pour comprendre la notion de pH. Et là, de le voir avec des couleurs applicables, tu vois, je me suis dit, mais quelle belle illustration, plutôt que de remettre comme tout le monde les différents tubes à essai, tu vois. Et j'ai trouvé ça super bien. Et c'est à partir de cette page où je me suis dit, mais attends, est-ce que c'est elle qui a fait ça ? Donc, félicitations, parce que franchement, toutes les illustrations, à chaque fois que tu utilises l'art, la peinture, je me suis demandé si c'était toi. J'avais un autre gros coup de cœur dans le livre, qui moi, me permet de structurer, en tout cas dans ma tête, c'est ton fameux calendrier que j'ai trouvé super bien. Tu intitules ça Tableau périodique des couleurs Et donc, j'ai pris plein de notes parce que j'ai trouvé ça génial. Les matériaux que tu utilises, la période à laquelle on peut les trouver, la couleur que ça donne, et t'es hyper dans le détail. C'est-à-dire que t'as pas fait rouge, jaune, bleu. On a des nuances de bleu, on a des nuances de violet, on a des descriptions de la partie qui est utilisée. Franchement, j'ai trouvé ça canon. Et je me dis, pour les lecteurs, c'est hyper... Enfin, je sais pas comment t'expliquer, mais je trouve que ça t'aide vraiment à te dire, tiens, je veux telle chose, j'ai ce qu'il faut. Tu précises même s'il faut ajouter du citron, s'il faut ajouter tel truc. Et donc, en fait, je trouve ça vraiment... En fait, tu incites avec ça les gens à passer à l'action, je trouve. C'est vraiment... En fait, c'est... Allez, go les amis, prenez les ressources, ajoutez ce qu'il faut. Vous avez la période, vous savez ce que vous avez à faire pour faire vos couleurs. Enfin, j'ai trouvé ça top.

  • Hélène Chevallier

    Un grand merci. En fait, c'est tout ce que je voulais pour ce livre. Moi, j'ai beaucoup de mal avec beaucoup de livres où, en fait, on commence un livre et on... On commence à lire et en fait, on est fatigué tout de suite. On a envie d'aller se coucher et tout nous paraît super compliqué. Et voilà, ça nous décourage. Tout ce que je voulais dans le livre, c'est que chaque chose que j'ai écrite soit quelque chose d'utile. C'est exactement ça. Dans la vie, c'est aller droit au but, donc quelque chose de pratique. Et encourager les gens, leur montrer que c'est simple. Bon, j'ai pris le temps, moi, de faire des belles illustrations, mais... Mais les essais que je fais récemment, souvent, je peins avec rien. Je fais juste quelques formes, je fais de l'abstrait. Donc, c'est vraiment, tout le monde peut le faire, expliquer de la façon la plus simple possible. Moi, je suis la plus grande femme, pas sorcier. Donc, en fait, si on pouvait expliquer tout de manière simple, on aurait accès à plein de savoirs. Donc, c'est ce que je voulais dans le livre.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Écoute, franchement, on n'a pas répété toutes les deux pour se dire ça, mais c'est vraiment mon ressenti sur le livre. Et je voulais te dire aussi un truc que j'aimais. Donc, c'est dans ta description des plantes. Donc, à chaque fois, on a une photo pour être bien sûr de ne pas se planter parce que c'est une science, la botanique. Il faut savoir la bonne plante. Tu mets les couleurs qu'on obtient. La description de la plante, être vraiment sûr qu'on ne se plante pas, c'est le cas de le dire, de végétal. Un peu où on le trouve, l'écologie, etc. La période de cueillette que tu reprends dans ton tableau. Et ce que j'aime bien aussi, c'est que des fois, il y a des petites parties diverses où tu viens raconter des petites anecdotes. Mais pareil, ce n'est pas une paragraphe, c'est deux lignes. Et si on a envie d'aller creuser, tu vois là, par exemple, je suis sur la rose trémière. Tu dis, ben voilà, tout se mange de la racine à la fleur. Et je me dis, oh, trop bien. Oh, on fait des tisanes. Oh, et bon, bref, moi, j'aime bien ce genre de, comme tu dis, de lecture qui va droit au but. Et effectivement, c'est pour ça que je l'ai dévoré. Parce qu'en fait, c'est bien structuré, c'est bien illustré. Et puis, tu vois, tous les petits repères avec les couleurs et tout. Franchement, il y en a qui diront que c'est stupide, ma remarque, mais je trouve ça hyper facile d'aller chercher ce que tu as envie de faire comme couleur. Je ne te le cache pas, c'est vraiment un gros coup de cœur. Ça m'a donné envie de me remettre à en faire. Je me dis, c'est vrai qu'avec le podcast et les enregistrements, je n'ai pas beaucoup de temps, mais je me dis franchement, là j'ai 110 plantes, j'ai regardé. Première chose que j'ai fait, j'ai regardé, j'ai fait des croix. je l'ai dans mon jardin, je l'ai dans mon jardin, je peux la trouver et j'étais là, allez Pauline, faut que tu t'y remettes quoi, mais bon donc franchement bravo parce que je te dis, il donne vraiment envie ce livre, donc top pour ça et je ne suis pas payée pour dire ça je le dis, ce serait qu'aujourd'hui les gens sont payés pour donner leur avis j'ai juste une remarque qui m'a titillée tout le long de la lecture, c'est est-ce que tu peux nous réexpliquer la différence entre l'encre végétale et l'aquarelle, parce que j'ai eu tout au long de la lecture, le sentiment qu'on était à la limite entre l'encre et l'aquarelle. J'ai eu sur le podcast, par exemple, je pense à Grégoire Fournier, qui lui travaille les encres végétales, et je me suis dit, à quel moment on peut dire, tiens, c'est une encre, tiens, ça passe à une aquarelle, est-ce que c'est l'emploi, le support, le liant, la quantité d'eau ? Je voudrais vraiment que tu puisses nous repréciser ça.

  • Hélène Chevallier

    Oui, c'est une bonne question. Du coup, une définition d'une encre, normalement, c'est une peinture qui est faite pour écrire. Là, en fait, je pense, moi, dans mes recherches, quand j'avais cherché des recettes, et comme un peu tous les gens dans le milieu de la couleur de la peinture, je pense qu'on dit encre pour une peinture qui va être naturellement plus épaisse et couvrante. Donc en fait une aquarelle ça va être vraiment une peinture liquide, parce que je vais prendre l'exemple de l'encre gallique, donc là c'est une encre vraiment épaisse, là on écrive avec, mais on va dire l'encre de sureau, parce que l'encre de sureau avec ses baies, c'est exactement les mêmes recettes que l'aquarelle, mais en fait la texture de la plante fait qu'elle est déjà épaisse et couvrante. Donc les baies de Troën par exemple, elles me font une encre, parce que ça me fait vraiment une peinture épaisse et couvrante. Du raisin d'Amérique, pareil. Du sirop pareil. Et en fait, c'est là, moi, où j'ai la différence. Mais avant que tu me poses la question, je ne me l'étais pas forcément posée moi-même. Mais simplement, je crois qu'on retrouve ça un peu partout. La recette de base de l'aquarelle est la même. C'est liquide. On va rajouter un peu de poudre d'alun ou pas. On peut rajouter la gomme arabique. Et voilà, c'est tout. Donc, c'est propre à la plante et à l'épaisseur, en fait.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Ouais, d'accord, la viscosité ou le liant qu'on vient y mettre qui fait... Ouais, d'accord, ok. Bon, voilà, parce que j'ai trouvé qu'il y avait quand même des parallèles et je me suis dit, t'as mis peinture, t'as mis aquarelle et en fait, je me dis que... Tu aurais presque pu mettre un paragraphe en disant En faisant ça, vous faites de l'encre. Je pense que ça peut aussi. Après, je ne sais pas si ça se vérifie à chaque recette, mais je trouve qu'il y a peut-être un pont à faire dans les expérimentations. Mais je trouve qu'encre et aquarelle, j'avais un moi-personne à un doute. J'aimerais bien qu'on rentre dans des petits détails techniques. Mais avant, je voulais te poser la question. Si quelqu'un a ton livre, qu'est-ce que tu lui recommanderais ? pour faire de l'aquarelle, de démarrer facilement. Si tu as deux, trois plantes à citer qu'on trouve soit partout, soit où la recette est vraiment facile, qu'est-ce que tu aurais envie de dire aux auditeurs ? Tiens, vous voulez commencer ? Commencez par ça.

  • Hélène Chevallier

    Oui, une plante que j'adore citer parce que ça émerveille un peu tout le monde quand on ne connaît pas, c'est la peau d'avocat. La peau d'avocat parce que la surprise de la peau verte qui donne un rose rouge, orangé extraordinaire. Et le fait que la peau d'avocat, on n'a pas besoin de rajouter de mordant, vu qu'il y a assez de tannin déjà dans la peau. Donc la peau d'avocat, il suffit de la garder. On peut la garder sèche en plus dans le temps et tout. Et il suffit de la faire bouillir avec de l'eau. Et on a sa peinture. Donc c'est facile à l'extrême. Après, en fait, il y a la peau d'oignon jaune, qui est un classique, qui donne des magnifiques couleurs facilement. Pareil, ça se garde. Il faut le garder longtemps, sec ou pas. Et après, moi, ce que je recommande, c'est juste de sortir et de tester n'importe quelle plante. C'est ce que j'adore faire. Moi, du coup, j'en ai mis 110 que je trouvais les plus concluantes, mais j'en ai testé bien plus que ça. Quand je fais des ateliers, on teste toujours de nouvelles plantes. En fait, c'est de se lancer. Là, par exemple, j'ai des clémentines. On m'a donné plein de clémentines. J'ai plein de feuilles. Je vais tester ça. Je vais tester ça. Comme j'avais déjà constaté que les feuilles de citronnier donnaient des belles couleurs, je me dis qu'il y a quelque chose à chercher. Donc, en fait, c'est de regarder qu'est-ce qu'on a comme végétation, comme feuilles, et puis de se lancer une casserole. Et c'est parti.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Bon, top. Moi, je te dis, ça m'a donné envie de m'y remettre. Alors, je voulais voir des points particuliers. Je voudrais que tu nous parles un petit peu du vert d'iris, que tu as illustré dans ton livre avec un œil et un bel œil vert. Mais je voudrais que tu nous en parles un petit peu plus du ver d'iris, parce que c'est quand même ce que moi je trouve surprenant dans les plantes, c'est qu'on a beau connaître la botanique, on a beau identifier la couleur d'une plante, la couleur d'une fleur, et bien des fois il y a des pièges, il y a souvent des pièges d'ailleurs, et là c'est quand même le piège le plus parlant. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ce ver d'iris, comment tu l'obtiens et comment tu le fais toi ? Oui, du coup, le verdiris, c'est une plante très importante parce que c'est une des seules plantes de peinture végétale qui est restée dans les manuscrits et dont on a retrouvé la recette dans différents anciens manuscrits. Et du coup, qui a prouvé, ça a duré dans le temps quand même d'au moins 500 ans. Donc, c'est assez extraordinaire. Et donc, c'est un peu en plus un symbole d'alchimie ultime de cette époque, de voir qu'une fleur bleu-violette va donner... un magnifique vers. Alors je peux te parler que le vers d'Iris était aussi appelé vers des frères Limbourg. Voilà donc le vers des frères Limbourg a pris ce nom parce que c'était des frères qui étaient super connus car ils ont illustré un des plus vieux manuscrits les plus connus qui s'appelle les Très-Régiseurs du duc de Berry. et du coup dans ce... en fait on le retrouve souvent quand les gens ils font des recherches sur les manuscrits sur toutes les peintures anciennes médiévales parce qu'il y a des bleus sublimes comme des verts de toutes sortes donc le verdiris a ce nom pour cela les frères Limbourg moi la recette que je préfère c'est une recette en fait qui mélange le verdiris avec un jus de cendre donc on va faire son jus de cendre avec des cendres qu'on va garder on va on va le filtrer et en fait c'est là potasse de la cendre mélangée au jus qui va faire une transformation chimique et qui va le transformer en verre. Ça c'est une première recette mais en fait il y en a d'autres dans les écrits médiévaux il y a au moins une dizaine de recettes différentes pour le verre d'iris. Donc il y en a où on cuit longtemps, il y en a où on utilise de l'urine, il y en a où on ne cuit pas du tout et il y en a une autre du coup que j'aime bien c'est simplement en fait avec l'ajout de poudre d'alun. on le verse dans le coquillage. Et en fait, le calcium du coquillage va faire aussi tourner l'iris en vert. Et ça, du coup, c'est une petite annotation que j'avais trouvée sur le net qui viendrait de Michel Garça, qui nous dit que maintenant, on n'a pas besoin forcément de rajouter de calcium ni rien parce que les papiers sont traités avec du carbonate de calcium. Et donc, directement un peu sur le papier, maintenant, on peut voir des effets. Alors moi, je teste jamais mes papiers, donc je fais toujours un peu des tests à l'aveugle, selon le papier, donc c'est vrai que des fois, je peux avoir des surprises incroyables. Et du coup, je vais continuer là-dessus, c'est que j'ai moi fait d'autres tests avec d'autres fleurs violettes, par exemple la pétunia rampante, et j'ai aussi constaté qu'en fait, avec l'ajout de la poudre d'Alain et mon papier, ça tournait aussi au vert. Donc il y a une vraie relation chimique, je pense, entre le violet et le vert. la transformation sur le papier, qui donne du vert. Moi, j'aimerais vraiment chercher et comprendre pourquoi quel est en fait ce pigment à l'intérieur qui fait que ça se transforme en vert dedans.

  • Hélène Chevallier

    Ce ne serait pas les anthocyanes ? Tu sais, il y a un pigment, je pense que ça pourrait être ça, les anthocyanes en fonction du pH qui change de couleur, un peu comme l'histoire du chou, le chou qui varie en fonction du pH. Est-ce que, en tout cas, si les auditeurs ont la réponse ? on est preneur de... D'autres ont fait des expériences entre fleurs violettes et fleurs vertes. Enfin, fleurs violettes qui donnent du vert, on est carrément preneur de ces infos. J'avais une autre question. Donc, il y a un emploi d'auxiliaire, on va dire, que tu prends souvent, c'est le blanc de meudon. Et en fait, j'aurais bien voulu que tu nous expliques pourquoi tu t'en sers, à quoi il sert, comment tu... Enfin, voilà, en gros, ça, c'est un peu ta droguerie, tu as cette matière-là. A quoi elle sert ?

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Alors moi, le blanc de meudon, je l'ai utilisé en fait pour créer des pigments en poudre de mes peintures végétales et créer des peintures plus solides en fait. Je sais que d'autres personnes l'utilisent dans des recettes de gouache. Moi, je ne l'ai pas utilisé de la même manière. Je l'ai utilisé en fait pour faire précipiter tous les pigments au fond du pot et pouvoir les garder. Et après, les garder en godet et pouvoir les rémulgifier et les réutiliser. Donc moi, c'est pour ça que j'ai utilisé le blanc de meudon. Donc en fait, le blanc de meudon qui est une sorte de craie. Donc c'était une partie très intéressante parce que comme ça, j'ai des peintures solides, je peux peindre sur toile. Et après, c'est encore plein d'autres tests parce que ça modifie quand même la couleur. Et des fois avec des bonnes surprises et des fois des moins bonnes. Par exemple, avec les pinards, moi qui est en peinture végétale, qui tient très mal souvent, là, elle est restée d'un vert très lumineux.

  • Hélène Chevallier

    Comme tu m'as parlé que tu travaillais la céramique, je voulais savoir si on avait employé la couleur végétale dans la céramique.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Non, céramique, ça a toujours été des minéraux et de la chimie, en fait, avec des oxydes, des mélanges d'oxydes et tout ça. Donc, par exemple, les azules, les roses au Portugal, En fait c'est du bleu de cobalt Et le bleu de cobalt, c'est un mélange d'oxyde métallique de cobalt et d'autres éléments encore. Donc moi, dans mes recherches, j'avais entendu parler de ça plus tard, jamais utilisé. Je sais que les seuls éléments végétaux qu'on va utiliser pour faire des émeaux sont des cendres de bois. Donc de différents types de bois qui vont donner différents noirs, gris, tout ça. et du coup j'étais tombée sur une conférence d'une femme qui s'est spécialisée un petit peu là-dedans sur les émous de cendres végétaux pour rendre la céramique plus écologique voilà, elle s'appelle Anna Belen Montero je pense que simplement avec le feu ça tient pas Est-ce que tu veux encore nous dire des choses sur ton livre ? Une partie peut-être importante que t'as pas citée c'est la partie de conservation dans le temps, donc comme j'avais pu faire des tests de plus de huit ans temps. Autant, en fait, dans la conservation que j'avais fait ma peinture liquide, que j'ai gardée simplement hermétiquement, mais même sans vraiment forcer comme un pot de confiture, mais que j'ai gardée des fois pendant sept ans, j'ai pu voir, en fait, dans le temps, vraiment comment tenir les couleurs ou pas. J'ai pu voir sur le papier aussi, donc ça, c'est une partie quand même assez intéressante dans mon livre.

  • Hélène Chevallier

    Ouais, qui est à la fin sur la conservation et tu parles même des ressources, tu mets des... Toujours pareil, tu illustres super bien avec la couleur dans le temps sur la page conservation en peau et la couleur dans le temps. Parce que c'est quand même aussi un des sujets, c'est comment on garde ses couleurs dans le temps et pas refaire minute, entre guillemets, sa peinture. Parce que quand tu peins, tu as besoin de toutes tes couleurs et tu n'as pas envie d'en refaire à chaque fois. Donc, je voudrais te poser une première question qui est dans les différents domaines de la couleur végétale où j'ai la chance d'avoir des invités. J'ai vu qu'il y avait quand même une certaine difficulté à vivre de la couleur végétale et de son partage, de son utilisation. Est-ce que toi, aujourd'hui, tu vis de la couleur végétale ? Après, tu as un petit peu répondu. Tu nous as dit que tu avais un travail à côté dans l'agriculture. Donc, je pense que j'ai un peu ma réponse.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Oui, tu as ta réponse. Mais on va dire que c'est tout nouveau aussi. Mon livre, il n'est sorti qu'en septembre. Donc, je ne peux pas dire que j'en vis. De toute façon, sur les livres, on ne gagne pas grand-chose. Après, moi, j'avais un projet. En fait, je voulais vraiment finir mon livre et refaire des ateliers après ça de peinture végétale. Donc, j'ai repris le pli là en novembre. Et tout mon programme de l'année prochaine, c'est de faire que des ateliers de peinture végétale. Et je pense m'en sortir. Et il y aura possibilité d'en vivre. Mais pour l'instant, non.

  • Hélène Chevallier

    Cool. Est-ce qu'il y a quelque chose comme tu es en autre... Enfin, c'est toi qui as appris de manière autodidacte. une notion ou t'as eu une incompréhension quelque chose que t'as mis du temps à capter parce que le monde de la couleur végétale franchement faut le dire des fois c'est surprenant on travaille avec du vivant il y a des réactions qu'on ne s'explique pas est-ce que toi t'as une incompréhension ou une erreur que t'as faite que tu voudrais partager dans le sens passer pas trop de temps là-dessus par exemple voilà ce que j'ai expérimenté ou une erreur que tu voudrais partager bah non pas spécialement

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    J'avais vu cette question, oui, mais parce que pour moi, tous les tests, si la couleur ne m'a rien donné, ça sera toujours un succès aussi. L'apprentissage n'est pas un échec. Je ne vois aucune erreur dans tous les tests que j'ai pu faire vu que ça m'a fait découvrir quelque chose de nouveau à chaque fois. C'était extraordinaire. Les incompréhensions, je vais dire plutôt, à chaque fois que je cherchais un peu des recettes, médiévales ou d'autres recettes que je trouvais avant, en fait, la complexité des ingrédients, pourquoi ils réagissent de telle manière ensemble, et où il me manquait énormément d'explications simples, on va dire. Et il m'en manque toujours pour plein de choses. Comme je t'ai parlé de la réaction, oui, c'est peut-être des antiocianes, mais je ne suis pas sûre non plus à 300%. Pourquoi telle couleur donne telle couleur sur le papier ? Moi, on me pose la question en atelier, alors... J'explique que la chlorophylle cache les couleurs, il y a telle couleur qui est cachée derrière. J'ai quelques petites explications, mais il m'en manque beaucoup. Donc, si quelqu'un veut faire un livre dessus,

  • Hélène Chevallier

    c'est simple. Tu sais à qui je pense ? Je pense à Michel Garcia. Parce que Michel, le truc, c'est que toutes ces questions qu'on se pose, pour moi, c'est de la chimie. C'est de la chimie tinctoriale. Et qui dit chimie tinctoriale, dit forcément, ça ne peut pas être un sujet hyper... hyper facile à expliquer parce qu'il y a plein de réactions chimiques qui s'expliquent. Et donc, moi, j'aimerais que Michel fasse un livre là-dessus pour expliquer justement pourquoi telle chose fait quoi. Mais est-ce que ce sera abordable ? Ça, c'est une autre question. Mais ce serait vraiment chouette. Ce serait vraiment chouette parce que ce serait utile dans tous les domaines de la couleur végétale parce qu'à chaque fois, t'as tes végétaux, mais t'as aussi les auxiliaires, moi j'appelle ça les auxiliaires de teinture. dans les encres, les liants, les trucs, toute la droguerie qu'on utilise à côté. Et en fait... L'apport de cette droguerie avec la couleur végétale, ça fait quelque chose. Et en fait, des fois, on manque de notions de chimie pour comprendre. Mais je suis carrément d'accord avec toi. C'est vraiment le truc qui manque aujourd'hui, clairement. Est-ce que tu as un conseil pour une personne qui voudrait s'installer ou commencer la couleur végétale ? Est-ce que tu as un petit tip, quelque chose à partager ?

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Oui, pour s'installer, je n'en ai aucune idée, puisque comme le livre, je n'ai pas fait ça de manière professionnelle. Les petits tips, moi, c'est d'explorer et de s'amuser en fait, en le faisant. C'est de se lancer et de ne pas penser que cette peinture, elle va peut-être durer 100 ans ou qu'il faudrait qu'elle soit parfaite. C'est d'essayer, d'essayer. Parce qu'en fait, il y a une magie, moi, j'appelle ça aussi de l'art thérapien, la peinture végétale. On voit en fait la peinture. peinture vivre d'elle-même sur le papier, faire des formes et se transformer. En fait, sur le papier, la couleur peut changer trois fois. Donc, c'est juste s'émerveiller, se prendre le temps.

  • Hélène Chevallier

    D'accord, ok. Est-ce que tu as trois personnes inspirantes ou sources d'inspiration que tu voudrais partager ?

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Oui. Alors, j'en ai trois, mais qui ont été citées grandement. Donc, c'est les classiques, Michel Garcia, Michel Pastoreau et Dominique Cardon. Pour en rajouter de nouvelles, entre guillemets, c'est une personne que je suis sur les réseaux sociaux, qui est canadienne, qui fait de la peinture végétale avec des vidéos extraordinaires. C'est Joanne Green. Elle fait vraiment, elle teste un peu tout. Elle a ses méthodes, qu'elle garde un peu secrètes. Elle fait des illustrations superbes. Enfin, c'est super bien fait. Et la deuxième, c'était que tu as interviewé il y a peu. Je suis super excitée de... d'écouter cet épisode bientôt,

  • Hélène Chevallier

    c'est Hélène Roche que j'ai découvert il y a peu de temps c'est passionnant franchement l'épisode est vraiment génial, je pense que oui effectivement il va te plaire et elle est hyper inspirante dans sa démarche et sa proximité à la nature, ça fait du bien franchement ça fait du bien est-ce que tu as un livre que tu voudrais recommander ? Donc tu as cité tout à l'heure le livre d'Elena Arendt pour la peinture végétale pour enfants, mais est-ce que tu en as d'autres qui t'ont inspiré ? Voilà, tu voudrais citer.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Oui, du coup celui-là, très important, et un livre que j'ai adoré, du coup à parler de site internet aussi peut-être, du coup c'est le livre des couleurs, qui est du coup une traduction d'un ancien manuscrit de 1462, de Benjudaïm. et qui a été en fait traduit et recherché par Michel Laroche. Donc Benjouda Ibs était un enlumineur, un maître enlumineur, un maître imprimeur, un maître teinturier, et du coup c'est des recettes médiévales de différentes méthodes, il y a des recettes un peu plus chimiques et des méthodes naturelles. Donc moi il m'a émerveillé ce livre, et donc je l'ai découvert sur le site L'Atelier du Noble Carmin, et c'est Michel Laroche qui a fait tout ça. Monsieur extraordinaire qui m'a... Parce que sur ce site, on trouve des recettes gratuites aussi de peinture médiévale. Oui, un autre site qui est extraordinaire pour moi, c'est percée.fr. C'est un site où on retrouve en fait gratuitement des tas d'anciens livres qu'on peut peut-être plus trouver ailleurs. Et du coup, sur ce site, j'avais trouvé par exemple Les encres noires du Moyen-Âge de Monique Zerdoun.

  • Hélène Chevallier

    Ok, top. Écoute, deux nouveaux sites inconnus. En tout cas, moi, je ne les connais pas et je pense que ça va ravir les auditeurs d'aller creuser tout ça. Est-ce que tu as quelqu'un que tu voudrais me recommander pour le podcast ?

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Alors, il y a une personne à qui je pense que je connais personnellement et après, il y en a certaines que j'aimerais entendre plutôt. Donc, ceux que j'aimerais entendre, je les ai plus ou moins cités. C'est Anne-Bélène Montero avec les émeux végétaux. Michel Laroche, si on arrivait à l'Avra, ses recherches, ça serait extraordinaire. Et aussi Monique Zerdoun, parce qu'elle travaille au CNRS, qui a écrit un livre extraordinaire sur les encres noires du Moyen-Âge. Et du coup, la personne que moi je connais personnellement, c'est Guice Indigo, que j'ai rencontré en Guadeloupe et qui fait de l'indigo là-bas depuis 20-30 ans. En étant là-bas, c'est une petite île qui s'appelle la Désirade. On a de l'indigo qui pousse sauvage de partout, tout autour. Donc en fait, il fait de la teinture végétale sur place depuis des années. Je pense que ce serait très intéressant d'écouter son discours et aussi le côté des îles. Génial.

  • Hélène Chevallier

    Surtout que c'est des questions que j'ai souvent, c'est sur les plantes tropicales ou tout ce qui se passe outre-mer. On me pose une quantité de questions là-dessus, donc c'est une excellente idée. Franchement, je te remercie. Donc si tu veux bien nous mettre en lien, ce serait parfait. Et je chercherai pour les trois personnes que tu m'as citées à essayer de rentrer en contact.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    J'ai une question. C'est revenu.

  • Hélène Chevallier

    Oui, vas-y.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Non, sur ta dernière question. Parce que je l'ai vue passer ta question, c'était est-ce que tu connais des événements... autour de la couleur tinctoriale, enfin végétale. Dans les Beaux-Arts. Dans les Beaux-Arts. Et du coup, je n'ai pas de réponse à ça, mais justement, c'est une réponse, c'est que je n'en connais absolument aucun et j'aimerais en connaître. Et du coup, j'aimerais que des personnes relaient ce genre d'événement ou en créent.

  • Hélène Chevallier

    Sur les Beaux-Arts, c'est une excellente bouteille à la mer pour les auditeurs. J'aimerais bien que sous le poste, quand on sortira ton épisode, que les gens viennent renseigner en commentaire s'il y a des événements autour des beaux-arts en couleur végétale à nous renseigner des événements importants un grand merci Hélène un immense merci à toi du coup moi je t'ai découvert il y a quelques mois seulement je

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    t'ai écouté pendant que je travaillais ça refait toutes mes matinées et j'ai appris dans tes podcasts plus que dans toutes les recherches que j'ai pu faire les dernières années Donc, c'est vraiment une source, une mine d'or pour tout ce qui est couleur végétale. Donc, un grand merci de faire ton travail.

  • Hélène Chevallier

    Merci Hélène. Écoute, c'est merci aux invités de se prêter aux exercices parce qu'à chaque fois qu'il y a des gens qui viennent témoigner de ce qu'ils savent faire, en fait, ça enrichit la connaissance globale parce que du coup, ça donne des idées, ça donne de l'inspiration à chacun. Merci aux invités et franchement, je suis hyper contente qu'on découvre plein de domaines d'application. Et aujourd'hui avec toi, l'aquarelle, la peinture végétale. Donc écoute, merci beaucoup. Ça fait plaisir ce compliment de la fin. Ça fait du bien.

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Merci. Au revoir.

  • Hélène Chevallier

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le... commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de l'invitée

    01:26

  • Parcours d'Hélène Chevallier et sa passion pour la couleur végétale

    02:10

  • Découverte de la permaculture en Australie

    04:49

  • Le lien entre plantes tinctoriales et plantes médicinales

    05:58

  • Présentation du livre d'Hélène sur la peinture végétale

    07:32

  • Différences entre encres et aquarelles végétales

    17:49

  • Conseils pour débuter avec la couleur végétale

    27:30

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