- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale dans toute la chaîne de Valais.
- Speaker #1
Mon but,
- Speaker #0
fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies.
- Speaker #1
Alors c'est parti,
- Speaker #0
bonne écoute !
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Donc bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Lise Camoin. Bonjour Lise.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Alors la première question, est-ce que vous pouvez vous présenter, nous raconter comment vous êtes arrivée à la teinture végétale et qui vous a formée ?
- Speaker #1
Alors moi je suis Lise Camoin, je suis formatrice et teinturière au sein de la Scope Couleur Garance et ça fait à peu près 15 ans que je pratique la couleur végétale. Comment est-ce que j'en suis arrivée là ? Pour reprendre mon parcours du tout début, j'ai une formation de peintre en décor. Donc durant cette activité, j'ai beaucoup travaillé la couleur. J'avais plutôt tendance d'ailleurs à fabriquer mes propres couleurs plutôt que d'acheter des couleurs déjà toutes faites. qui n'étaient pas toujours optées pour la facilité. Mais en tous les cas, je crois qu'en y repensant, je crois que ce qui m'a amenée déjà au départ à la couleur végétale, c'est mon attraction pour la couleur. Ensuite, j'ai eu toute une carrière de... avec ce métier-là. Et puis, ma chance, en fait, c'est d'habiter à l'horis. Et que, en ayant déjà cet attrait pour la couleur, mais aussi l'artisanat, et aussi le végétal, la protection de l'environnement, etc., etc., eh bien, juste à côté de chez moi, j'avais déjà un très beau jardin conservatoire. auquel je me suis intéressée petit à petit, tout simplement au départ en venant faire du bénévolat pour aider au tri de graines et à l'entretien du jardin. Et là, grâce aux révélations, je me suis investie de plus en plus et donc évidemment, j'avais la chance d'avoir Michel Garcia juste à côté. Donc on a eu des sessions de formation parce qu'on était aussi la nouvelle équipe, parce qu'il y a eu un peu une histoire avec le jardin conservatoire, mais je faisais partie aussi d'une nouvelle équipe qui développait le jardin, et Michel nous a fait quelques formations spécifiques pour cette mission-là. Donc ça a été en fait pour moi après tout un parcours entre des moments d'entretien, de grandes discussions avec Michel, des expérimentations personnelles parce que je continuais quand même, j'avais toujours mon statut, je donnais de plus en plus de temps à l'association Couleur Garance jusqu'à animer ensuite des ateliers. mais j'avais quand même toujours mon statut d'indépendant et donc je faisais après mes propres recherches, mes propres expérimentations et ça a été comme une sorte de formation longue, formation professionnelle, un peu formation d'apprenti telle qu'on peut le rêver à l'heure actuelle mais qui est finalement très peu proposée.
- Speaker #0
Ok, alors du coup, est-ce que vous pourriez réexpliquer la genèse de Couleur Garance ? Donc au tout début, on a compris le lieu, c'était l'Horice, mais c'était quoi les dates, on va dire, les activités qui sont proposées historiquement et aujourd'hui ? Comment ça fonctionne un petit peu les événements ? Enfin, nous raconter un petit peu tout ça.
- Speaker #1
Alors l'association Couleur Garance, moi je n'y étais pas mais a été créée par Michel et toute une équipe a priori dans les années 98. Le projet de Michel, en parallèle de la rénovation du site du château à l'ORIS, ça a été de créer ce jardin conservatoire de plantes peintoriales, tout en continuant les activités de promotion et de développement de la couleur végétale au travers d'ateliers, mais aussi au travers de visites, visites du jardin pour le tout public, organisations d'événements. Voilà, etc. Donc Michel faisait partie du bureau, de l'association au départ, et après il s'en est détaché, mais ça je n'ai pas la date exacte. En tous les cas, lorsque je suis arrivée, Michel ne faisait plus partie déjà des membres du bureau, par contre il continuait de proposer des formations au sein de la structure. d'accord l'association couleur garance qui comprenait si je refais le point le jardin conservatoire et ensuite toute une activité de formation et de promotion de la couleur végétale au travers aussi de la vente de produits, etc. Ça continue de se développer, donc on va dire encore une dizaine d'années dans laquelle j'ai été de plus en plus impliquée. Et puis l'association a été dissoute en 2021. d'accord pour ça devenait un petit peu compliqué ce sont des sujets qui sont quand même difficiles on va dire en termes de rentabilité on est à cheval sur un sujet de culture un sujet professionnel Enfin bon, il faut qu'il y ait des volontés politiques, c'est compliqué. Du coup, l'association Couleur Grasse n'a pas pu continuer de soutenir tous ces projets à la fois, parce que c'était trop important. Et le jardin, elle a été dissoute, et le jardin est devenu jardin municipal. Moi, anciennement, finalement, j'ai été salariée de la dernière année de l'association Couleur d'Arances. J'ai repris l'activité avec une autre salariée de la structure et puis une autre personne venant de l'extérieur. Nous sommes donc trois associés à l'heure actuelle et nous avons repris l'activité de formation, vente de produits en ligne et sur place, et puis développement de la teinture à façon.
- Speaker #0
Ok, super. Justement, ça fait écho avec la question que je voulais vous poser juste derrière. C'était, est-ce que vous pouvez nous parler des produits que vous proposez sur votre site internet ? Je suis allée voir et c'est très riche. Donc, une partie sur les produits, une partie sur la formation et une partie sur comment ça se passe, qu'est-ce que vous enseignez, quels sont les enseignants, comment fonctionne du coup la couleur Garance 2.0, on va dire, avec ce nouveau souffle, on va dire.
- Speaker #1
Merci. Alors effectivement nous avons le souhait de pouvoir proposer à toutes les personnes que nous formons la possibilité de se fournir toutes sortes de produits qui servent à la pratique de la teinture végétale. On essaie d'avoir des produits le plus possible locaux, mais en termes de production il n'y a quand même pas énormément. Donc voilà, c'est un petit peu varié. On a aussi... des produits qui viennent du Japon parce que j'ai une associée qui est japonaise et donc qui fait le lien avec le Japon qui est un pays où on peut trouver encore beaucoup de matériel qui sont liés à un artisanat textile chose que l'on ne trouve plus en France voilà donc c'est vrai que il y a un petit air japonisant quelquefois sur notre site mais ça vient de ça en fait, c'est vrai que couleur garance c'est un peu un mélange d'identité à l'heure actuelle entre le sud de la France et le Japon nos formateurs alors moi je suis formatiste et je gère certaines sessions comme des initiations un stage à Nuancier un stage à Nibou je gère aussi la formation fabrication de pigments application technique Beaux-Arts ça vient vraiment du fait de ma formation initiale et ensuite nous avons des intervenants extérieurs comme Marie Marquet, Magali Bontou, Marianne Aubry, la Tenture Puy de Poisson avec Loïc Cuir, c'est vrai que ça c'est un gars qui est plus haut de nous, qui on a encore… Enfin voilà, toute une belle équipe avec qui on partage bien volontiers. C'est une équipe qui est en place depuis un certain nombre d'années, avec qui ça fonctionne bien. On affine nos programmes au fur et à mesure des années en fonction de la demande. Mais c'est vrai que là, ce qui est vraiment très changeant, c'est que si on était peut-être au départ un petit peu plus sur du loisir créatif, on voit qu'il y a de plus en plus de projets professionnels autour de la couleur végétale. Voilà, et ça c'est très intéressant avec de plus en plus de jeunes sortis des grandes écoles d'art appliqué. des designers, créateurs textiles et des gens qui sont en reconversion professionnelle. Donc, vraiment, de plus en plus de projets professionnels et c'est vraiment très intéressant de pouvoir les accompagner sur cette voie-là parce qu'on commence aussi à avoir un petit peu de recul sur l'activité. Voilà, donc c'est vraiment ce que l'on sent actuellement.
- Speaker #0
d'accord ok donc vous voyez un regain top ça c'est génial j'avais une question du coup sur le jardin je pense que du coup c'est peut-être pas le c'est peut-être pas en gros c'était savoir où bah comment ce qui s'y passait en ce moment etc qui du coup qui du coup s'en occupe de ce jardin s'il est plus enfin quel est son statut maintenant et qui s'en occupe parce que ça peut faire l'objet d'un du coup d'un podcast aussi sur le
- Speaker #1
Bien sûr, vous pouvez contacter Florent, Flora Valentin, qui faisait vraiment partie du tout début du jardin. Il a planté les plus grands arbres qui sont actuellement dans le jardin. Il est devenu, lui, salarié de la commune. C'est vraiment la municipalité de l'ORIS qui a pris en charge le jardin. D'accord. Mais on va dire que l'entretien du jardin, les visites, les ouvertures du jardin tout simplement déjà à la visite, sont gérées par une association qui s'appelle les Amis du Jardin Conservatoire de Plantes Territoriales de l'ORIS.
- Speaker #0
d'accord ok bon bah écoutez je contacterai donc du coup Florent Valentin pour la question jardin j'avais donc du coup pareil une question sur les partenaires vos partenaires mais ce que j'entends par partenaire c'était vos fournisseurs de pigments d'autres matières etc mais ce que j'entends c'est que c'est que bah déjà vous il y en a une partie qui vient du jardin et après et après non plus maintenant du coup
- Speaker #1
Non, mais ça dépend pourquoi. C'est-à-dire, si vous voulez travailler, faire des animations et un petit peu en formation, vous pouvez faire des prélèvements dans le jardin parce que vous aurez des petites quantités à prélever. Mais si vous voulez faire de la production textile, il faut de grosses quantités. Donc, le jardin, c'est une collection, c'est un petit peu comme un musée. Il sert surtout de support pédagogique. Mais si vous voulez vraiment faire de la production, alors là, dans ces cas-là, il faut des agriculteurs qui cultivent de grosses quantités. Voilà, donc là, on a un peu de producteurs sur le risque, on a un petit peu de producteurs en France, et après, on a des producteurs, on ne va pas dire du monde entier, mais presque.
- Speaker #0
D'accord, ok. Après, dans les épisodes de podcast, on essaie maintenant, c'est ce que je vous disais quand on s'était échangé avant, j'essaye de mettre des points techniques parce qu'en fait, je me rends compte que les auditeurs, ils aiment bien entendre des petits sujets techniques. Et toutes les deux, on a choisi la technique dans le terme colorisation, recherche de couleurs, etc. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ? déjà pourquoi ça vous est naturellement venu cette proposition sur la colorisation et comment vous l'appliquez aujourd'hui pour expliquer aux gens ce que c'est et comment ça s'applique quand on est teinturier
- Speaker #1
en fait on fabrique des couleurs Et quand on a une clientèle qui recherche des couleurs, il faut apprendre à composer les couleurs parce qu'il n'existe pas forcément une plante qui va proposer la couleur que la personne va vous demander. et quand vous avez appris à fabriquer de la couleur comme moi je l'ai appris c'est-à-dire souvent avec des tubes de gouache on va dire vous avez l'habitude d'avoir donc des réactions de mélange entre les différentes couleurs là le fonctionnement des plantes est différent donc il faut déjà apprendre à les connaître individuellement et ensuite apprendre à les marier ensemble par type de colorant pour pouvoir réussir à fabriquer une couleur qui va vous être demandée Merci
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Il y a des nuanciers qui existent. Il y a des nuanciers. Ça peut être le support d'un nuancier. On va vous dire, moi, j'aimerais bien avoir telle couleur. Est-ce que c'est possible ? Donc, nous, notre travail, ça va être de prendre un temps pour essayer de se rapprocher le plus possible de la couleur désignée sur un nuancier. Après, il y a des personnes qui ont... un bout de tissu avec une couleur à laquelle il tient ou enfin bon ça peut être plein plein plein de supports mais en tous les cas il faut un support visuel pour s'entendre ça c'est sûr et alors du coup c'est quoi les méthodes pour trouver
- Speaker #0
une couleur donc par exemple moi dans mes formations j'avais vu avec les plantes avec une plante on va dire il y a aussi Alors il y a des termes techniques que je ne maîtrise pas mais quand on veut assombrir une couleur quand on veut la... Est-ce que vous pourriez expliquer tout ça Lise et puis nous dire est-ce que finalement comme les tubes de gouache, est-ce que c'est possible de mélanger plusieurs plantes ensemble au début ou est-ce qu'il y a un procédé est-ce que vous pouvez nous raconter ?
- Speaker #1
Alors, il faut déjà pouvoir distinguer les familles de colorants. On va dire, pour simplifier et ultra schématiser, il y a les colorants en mordant, et puis il va y avoir ce qu'on appelle les colorants de cuve, comme l'indigo. Là déjà, impossible de les mélanger dans un même bain de teinture. Donc, si vous avez un verre à faire, il va y avoir forcément deux étapes. Parce qu'un indigo et puis un colorant du jaune. Déjà, ça veut dire que dans toute la gamme de verre, il y a déjà beaucoup plus de travail parce que vous ne pourrez pas mélanger les colorants dans la même cuve de teinture. Ensuite, pour les autres catégories de colorants, on va appeler des colorants amordants. C'est-à-dire qu'ils nécessitent un mordant sage pour pouvoir se fixer sur le tissu. il est possible de les mélanger dans une seule et même cuve, mais il est possible aussi de les faire les uns après les autres. Et vous aurez forcément des résultats différents à chaque fois. Parce qu'en couleur de l'état, à partir du moment où vous changez un paramètre, vous changez, vous modifiez le résultat. Donc après, systématiquement, c'est une adaptation en fonction de la fibre, en fonction du volume que vous avez à travailler, en fonction de la configuration de votre atelier, de votre dépense énergétique. C'est extrêmement vaste. C'est en ça que la couleur végétale, c'est extrêmement passionnant parce que… On est totalement impliqué dans la production, dans la fabrication de la couleur que l'on a choisi de faire. Et c'est une relation perpétuelle avec le vivant, avec la plante qui forcément ne se laisse pas toujours faire. Donc, il va falloir toujours s'adapter et voir comment on peut faire. Et quand on a une clientèle, il faut pouvoir aussi leur dire écoutez, je vais pouvoir me rapprocher, mais la couleur végétale, c'est ça, c'est ça, c'est ça et puis ça. voilà il faut se protéger aussi ensuite mais voilà donc à chaque fois que j'ai un client je suis sur un procédé relativement différent en sachant que ce qui revient quand même le plus souvent c'est qu'en production textile on va plutôt tendance à alors quand je dis production textile c'est à dire quand je vais faire de la teinture à façon pour une marque de vêtements par exemple il faut que au bout de la chaîne vous avez le consommateur et le problème du coût. Donc, ça veut dire qu'aussi, le calcul des produits, de la technique que vous avez choisi se fera en fonction de tout ça. Ah, d'accord.
- Speaker #0
Donc, vous avez peut-être deux manières d'arriver à une couleur, mais en fonction du budget, vous pouvez… D'accord, ok, super.
- Speaker #1
C'est ça. Et puis, il y a aussi une question de temps. Oui, bien sûr. Voilà, comme on dit, le temps, c'est de l'argent. On est trop pressé. Il faut toujours faire à moindre coût, plus, à moindre coût. Et donc, c'est vrai que souvent, on va plutôt utiliser des extraits en production.
- Speaker #0
D'accord. OK. D'où le... Oui, parce que les extraits, du coup, on gagne du temps, c'est déjà un temps de...
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
D'accord, ok.
- Speaker #1
C'est ça. Et puis, on a plus de chances aussi d'obtenir une reproductibilité parce qu'il y a quand même des extraits qui sont relativement standardisés.
- Speaker #0
oui d'accord donc vous êtes sûre de retomber globalement dans la même frange de couleur ça vous sécurise dans la je comprends bien ok super c'était la transition d'après vous avez parlé que vous aviez une je sais pas si elle était existante cette fonction de teinturière à façon ou c'est venu depuis la refonte mais en tout cas du coup vous teignez maintenant ok vous teignez depuis un moment pour les pros, est-ce que vous pouvez nous, sans forcément nous dire les noms si vous n'avez pas l'autorisation, mais est-ce que vous pouvez nous parler des types de projets pour nous montrer un peu la largeur de ce qui peut, comment dire, émerger maintenant sur le marché, sur la couleur végétale ? Nous parler un peu de leurs projets, des trucs qui vous ont un petit peu surpris ou des projets qui vous passionnent, que vous avez en ce moment, avec ce que vous avez le droit de dire, bien sûr. Mais pour nous montrer un petit peu ce que, ben voilà, les projets.
- Speaker #1
Alors c'est vrai que c'est une activité qui est nouvelle pour Couleur Garance. mais pour moi c'est une activité qui est importante quand j'ai décidé en fait de faire de la couleur végétale je voulais la faire sortir de ces clichés de loisirs créatifs et si je veux avoir plus de crédibilité auprès aussi des personnes que je forme il faut que je sois capable d'avoir un vrai projet professionnel derrière et d'avoir un discours du coup et du recul et une expérience pour avoir un discours solide dans mes formations d'accord voilà donc ça c'est une activité nouvelle que que que l'on développe alors on a voilà pour l'instant on n'a pas trop des marchés mais parce que j'ai pas non plus 100% de mon temps pour me consacrer à ça mais très régulièrement on a des des marques françaises qui viennent nous voir et qui nous demandent du coup déjà de faire un échantillonnage et de voir ce qu'il est possible de faire pour eux parce qu'ils produisent déjà de manière totalement éthique ou locale avec de superbes fibres, du lin français. Donc, c'est vraiment de la production de fibres françaises, de la confection française. Et bien évidemment, on veut de la couleur végétale dessus. Comme ça, le projet est totalement cohérent. Donc, on a de plus en plus de personnes qui viennent nous voir autour de ça. Donc, voilà. C'est vraiment quelque chose que je souhaite développer après. Il y a vraiment un questionnement. Parce que pour l'instant, il ne faut pas se leurrer, on est sur du… moyen haut de gamme. Par exemple, on a travaillé avec la marque Azure. Je peux vous en parler. C'est une marque marseillaise qui fait un travail absolument génial et qui a su trouver la manière de positionner son travail. C'est-à-dire que ça, dans le contexte économique actuel, ce que je veux dire, c'est que leurs vêtements, ils sont un peu comme des œuvres d'art, en fait. Donc, on est entre du prêt-à-porter et en même temps de l'objet un petit peu exceptionnel. Et donc, forcément, la couleur végétale, elle prend tout son sens. Ensuite, moi, je trouve que ce n'est pas… Moi je trouve que c'est un peu dommage de cantonner la couleur végétale à du luxe ou du très haut de gamme. Donc ce qu'il faut pouvoir faire, c'est proposer sur du prêt-à-porter de la couleur végétale, parce que la couleur synthétique, en fait, ce ne sera plus possible bientôt. Ça dépend de ce qu'on souhaite faire de notre planète, mais ce sera bientôt plus possible. Alors par contre, c'est vrai que les questionnements, c'est oui, mais la couleur végétale, est-ce que ça s'applique à l'échelle industrielle ? Mais est-ce qu'on souhaite en fait continuer de fabriquer des vêtements à l'échelle industrielle ? Non, moi ce que je souhaite travailler, c'est avec justement ces marques de vêtements qui sont à taille humaine. et la couleur végétale elle correspond bien à ça si on continue de consommer tel qu'on consomme à l'heure actuelle la couleur végétale elle ne pourra pas elle ne pourra pas suivre donc à nous en fait de tenir bon et de travailler sur comment on imagine comment est-ce qu'on va s'intégrer dans l'économie de demain et comment est-ce qu'on arrive à faire les rêver des gens autrement
- Speaker #0
Et alors du coup, Lise, ma question c'est, j'entends bien et je partage complètement ce que vous dites, si du coup on est plus conscient en tant que consommateur qu'il faut réduire la voilure sur nos achats de textiles, qu'il faut s'orienter plutôt vers du naturel si on veut que la planète ne s'en porte pas mal de nos achats de textiles, il y a le consommateur qui aujourd'hui, alors peut-être vous dans votre entourage autour de Couleur Garance qui connaît la couleur végétale. mais je n'ai pas l'impression que ce soit si connu que ça. Et je me dis déjà, il y a peut-être un... Comment dire ? De faire connaître cette couleur végétale aux consommateurs, ça peut être intéressant. Et après, ma question, c'est comment on motive les industriels ou les semi-industriels, les marques de vêtements, si on veut, peu importe leur échelle, à cette couleur végétale ? Parce que vous avez dit deux choses qui sont essentielles pour moi. Vous avez parlé des coûts de production. et vous avez parlé du pas du semi-industriel mais d'une entreprise à taille à peu près humaine comment on fait pour que ces gens-là qui sont déjà sensibilisés vous avez parlé de marques qui sont déjà très poussées dans leur démarche comment on fait pour sensibiliser des marques textiles qui ne seraient pas encore au Made in France pas encore à la fibre naturelle comment on fait pour leur parler de la couleur végétale et les faire un peu basculer et s'y intéresser
- Speaker #1
alors c'est sûr que c'est un petit peu compliqué s'ils n'ont pas déjà une fibre un peu entre guillemets écolo et donc moi à mon avis il n'y aura que la contrainte en fait après qui va les persuader parce que en fait on a vu des grandes marques je ne vais pas les citer, faire des collections capsules à l'heure actuelle en couleur végétale et j'ai eu aussi en formation de très grands groupes qui cherchent donc ils savent qu'à un moment donné La réglementation va être tellement stricte. en termes environnementaux, qu'il va falloir trouver d'autres solutions. Et donc, à mon avis, c'est ça qui va faire qu'on va devoir trouver autre chose. La couleur de l'histoire ne sera peut-être pas la solution unique, mais elle peut faire partie quand même des couleurs textiles de demain, je pense, j'en suis persuadée.
- Speaker #0
D'accord, donc pour vous Lise, c'est un peu par la contrainte, donc un peu par la législation, une loi, par exemple la loi AGEC, anti-gaspillage économie circulaire, qui est passée en janvier 2023, qui incite les entreprises textiles à se réinventer pour être moins impactantes, et effectivement pour vous la teinture végétale pourrait être une des solutions parmi d'autres, mais ça peut… ouais d'accord, ok. Donc vraiment il y a cet aspect loi qui pourrait… inciter, on va dire fortement, les entreprises à bouger. D'accord, ok. Oui,
- Speaker #1
parce que, en fait, moi, si vous voulez, j'aurai que des arguments où on va me dire, mais bon, ok, c'est hyper sympa, mais t'es un peu rêveuse. Parce que moi, je pense qu'il faut déjà avoir, c'est sûr, une sensibilité un peu, il faut avoir une éducation de l'œil sur la valeur couleur, qu'apporte la couleur végétale. Il faut avoir déjà une conscience écologique. Et ça, pour convaincre quelqu'un en disant Mais regarde, tu ne vois pas cette profondeur de couleur, tu ne vois pas à quel point la couleur s'intègre, même si elle est vive, elle s'intègre dans notre environnement, elle n'est jamais choquante, tu peux toutes les associer, tout ira toujours bien, etc. ceux qui font du gros business, ils vont me dire, bon, c'est bien gentil, mais il faut revenir sur Terre. Je pense. Je pense. Donc, voilà. Puis, en plus, derrière, il va y avoir ce gros a priori contre lequel il va falloir lutter, c'est-à-dire, oui, mais les couleurs naturelles, c'est fragile, ça ne tient pas dans le temps. Mais là, en fait, au bout du compte, ça ne veut rien dire, parce que... ça ne tient pas dans le temps. On l'estime à combien de temps ?
- Speaker #0
Oui, voilà, c'est ça.
- Speaker #1
Et puis, est-ce que c'est souhaitable que ce soit immortel ? Parce que tout ce qu'on a créé de plus immortel, c'est ce qui nous tue, en fait.
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
Donc, voilà, c'est ça. Merci. Je pense qu'il va falloir forcément qu'il y ait certaines contraintes, hélas, pour que ça puisse s'imposer de soi.
- Speaker #0
Et alors du coup Lise, par le fait que vous mettiez cette nouvelle activité de teinture à façon, vous, si j'entends bien, êtes encore plus crédible pour les personnes qui viennent en formation et qui ont un projet pro. Moi, les questions qui reviennent beaucoup dans les invités que j'ai eues, qui sont teinturières à façon, qui se posent la question d'y être, c'est le matériel et les outils. donc on m'explique j'ai eu Bombo qui m'expliquait qu'il pouvait tientre 2 litres j'ai eu des gens à 20 litres j'ai eu David Santandreu avec des cuves à 10 000 litres et j'entends et on aura Charlotte Marambert de Miro Boland qui explique que voilà elle peut faire qu'à la force de ses bras qu'elle se questionne et en fait j'ai l'impression mais vous me dites ce que vous en pensez qu'il y a de plus en plus d'interrogations comme une nouvelle phase de la teinture à façon qui arrive de se poser des questions en se disant bien, en fait, ce qui pourrait être un avantage pour la teinture végétale, c'est peut-être une économie d'échelle, réduire ses coûts en en faisant un peu plus. Pas passer à un industriel, mais en en faisant un peu plus. Est-ce que vous pouvez du coup nous faire votre retour là-dessus ? Parce que je suppose que vous, vous vivez la même chose. Quel est votre avis là-dessus ?
- Speaker #1
Ça a développé une activité de teinture à façon pour que ça devienne rentable. tant qu'on n'a pas changé de modèle économique, il faut être mécanisé. Et il y a des machines de teinture à l'heure actuelle qui existent et qui se prêtent très très bien pour faire des productions qui ne seront pas des productions industrielles. Ça restera artisanal. Mais ce ne sera pas nos bras, quoi.
- Speaker #0
Parce que sinon,
- Speaker #1
sinon, voilà, sinon, il faut travailler vraiment juste pour une niche, le métier d'art qui se cantonne au luxe.
- Speaker #0
et là vous pouvez produire des couleurs exceptionnelles ça fait très envie quand on est amoureux vraiment de la couleur des couleurs exceptionnelles mais parce que derrière vous aurez des entreprises qui pourront payer le prix de ça mais si vous voulez que les gens portent de plus en plus de la couleur végétale et que du coup le consommateur puisse accéder quand même à ces textiles il va falloir se mécaniser forcément et à l'heure actuelle il y a des machines de teinture qui peuvent tout à fait gérer un système de teinture végétale il n'y a pas de problème là-dessus
- Speaker #1
et alors donc du coup donc il y aurait des outils plus adaptés pour le on va dire le la moyenne échelle parce que je ne sais pas le terme c'est ça oui est-ce que vous avez aussi des retours sur la phase plus industrielle donc la plus grande échelle encore est-ce qu'aujourd'hui les industriels vraiment plus gros vraiment au niveau industriel eux vous les sentez est-ce que vous avez des liens avec eux est-ce que vous les sentez prêts et est-ce que vous avez euh comment dire, l'impression qu'ils sont en capacité de gérer du colorant, du végétal. Est-ce que eux sont en capacité ? Parce que j'avoue, j'entends différents avis et je suis curieuse de savoir un peu ce que vous en pensez.
- Speaker #0
Je suis très peu en contact avec les industriels. Et alors, ce qu'on peut... Moi, ce que je peux percevoir, c'est que les marques qui ont vraiment réalisé à plus grande échelle, ils n'ont pas fait faire en France. voilà donc après je pense que j'ai entendu dire que les industriels en France étaient prêts mais je pense qu'il y a encore beaucoup trop de craintes et d'a priori, c'est ça qui, à mon avis, en termes de reproductibilité déjà, en termes de solidité, il y a encore ces blocages qu'il faut faire tomber. Je pense qu'on en est là, parce que bon, ce n'est pas si difficile en soi. Après, il y a la production de colorants aussi. Est-ce que, voilà... est-ce qu'en fonction du volume qu'ils souhaitent teindre, est-ce que derrière, il y a la possibilité de s'approvisionner en colorant ? Il y a tout un travail de filière à faire derrière. Nous, c'est ce qu'on envisage aussi puisqu'on travaille déjà avec des agriculteurs locaux. Donc, les encourager à produire et pour nous fournir nous, et puis, etc. Il y a vraiment une filière à retravailler sur une filière, bien sûr. Il faut travailler ensemble.
- Speaker #1
D'accord. d'accord ok super après il y a le petit pavé dans notre podcast qui est sur la transmission donc vous c'est très clair c'est les formations que vous organisez etc donc on a parlé des formatrices on a parlé des ateliers c'est des formations qui durent il y a un temps précis ou c'est un peu modulable on peut prendre une journée ou c'est plusieurs jours comment ça fonctionne ?
- Speaker #0
Il y a un temps précis. C'est vraiment des... D'accord. C'est très programmé, parce qu'en plus, nous nous sommes labellisés Calliope. Et alors là, ça, c'est ultra cadré.
- Speaker #1
Vous pouvez... D'accord.
- Speaker #0
Voilà, c'est vraiment... Chaque fait des gestes par demi-journée et prévu, cadré, signé, voilà. D'accord. Donc, c'est des sessions qui vont de deux jours à cinq jours. Et après, il y a des personnes qui font plusieurs sessions. et qui du coup vont avoir un parcours qui vont, alors par exemple, si vous souhaitez faire du textile imprimé, vous pouvez partir d'une formation initiation et ensuite, vous avez deux niveaux, impression textile par exemple. Et puis, comme si vous, alors, concernant essentiellement les colorants amordants et puis si ensuite vous avez envie d'intégrer la technique de l'indigo, il y aura un petit complément de formation sur l'indigo, voilà, par exemple.
- Speaker #1
D'accord, ok. alors ensuite j'arrive aux questions un peu plus pour l'inspiration pour vous Lise, est-ce que vous pouvez nous donner vos sources d'inspiration que ce soit des personnes ou des vos sources d'inspiration je ne vais pas orienter la question mais quelles sont vos sources d'inspiration
- Speaker #0
Alors, déjà, la première personne qui m'a énormément inspirée dans cette démarche-là, c'est Michel. Voilà, Michel, il a une façon d'aborder la vie sous l'angle de la matière. avec tout ce que ça engendre d'observation, sans être forcément chimiste, mais déjà en étant totalement impliqué, totalement là et présent, attentif dans son environnement, et avec le monde du vivant, donc ça c'est extrêmement inspirant, et puis ensuite j'ai rencontré d'autres personnes extrêmement passionnées, et qui sont, lorsqu'on a des doutes, C'est totalement motivant. Comme par exemple, je ne sais pas si vous connaissez l'entreprise Bois et Sous au Japon. Donc, ils travaillent essentiellement en indigo, indigo traditionnel japonais. Et on est partis, nous, un temps là-bas dans leur atelier. C'est vrai que la personne qui a vraiment monté l'atelier, qui lui a les mains dans la teinture, c'est vraiment quelqu'un avec qui on a envie de partager, qui est vraiment sur sa ligne, totalement passionné. Ça peut être quelqu'un de totalement inspirant dans un peu ce mystère qu'il anime aussi, parce qu'on ne parlait pas du tout la même langue. Mais voilà, ils sont jusqu'au boutiste. Ils partent de la graine jusqu'à la teinture et ils sont extrêmement exigeants dans les résultats. Et... Ok ! C'est un exemple parmi d'autres, il ne m'en vient pas trop, il ne m'en vient pas d'autres, mais voilà, si ça me revient, je vous en dis. Il n'y a pas de soucis.
- Speaker #1
Une question pour vous, Lise, qui fédère aujourd'hui, selon vous, autour de la teinture végétale ? Est-ce que c'est assez ? Comment vous voyez les choses sur la fédération autour de la couleur végétale, couleur ou teinture végétale ?
- Speaker #0
Je... Ben... Je sais pas trop qui fait d'air. C'est vrai que Couleur Garance organisait un événement avant qui s'appelait le Forum international de la couleur végétale. Et ça, c'était absolument génial parce que c'était un moment où beaucoup d'acteurs autour de la couleur et de la teinture végétale se retrouvaient sur l'ouris. Et là, c'était vraiment l'occasion de se ressourcer pour pouvoir repartir de plus belle après. C'était vraiment très sympa. Hélas, cet événement, faute de moyens humains surtout, s'est arrêté. et c'est vrai que je me demande du coup qui fédère, on est peut-être un petit peu isolé bon nous c'est vrai qu'on a des intervenantes extérieures qui travaillent dans la couleur végétale depuis beaucoup d'années donc déjà on a l'impression de former un petit groupe mais en dehors de ça, c'est vrai que je pense que ça manque un peu
- Speaker #1
ça manque un peu votre événement dont vous parlez a été beaucoup cité est-ce que cette question je la pose à tous les invités il a été énormément cité mis en avant et c'est vrai que ils disent depuis ça et oui et ils parlaient aussi des symposiums des symposiums sur la couleur naturelle bien sûr mais sinon il y avait aussi cette interrogation sur sur qui fédère. Après, je ne sais pas si vous avez entendu parler de l'association Isina. J'ai l'impression qu'il y a des choses qui sont en train d'émerger aussi pour essayer de refédérer. Mais je la pose à tout le monde pour voir s'il y a quelque chose, si ça manque ou si c'est installé. Dans la même veine, Lise, j'avais des questions pour vous. Quels événements... autour de la couleur végétale ou de la teinture végétale sont à ne pas louper ?
- Speaker #0
Oui, justement, j'avais noté par rapport à cette question-là le symposium. Le symposium qui change de pays à chaque session et qui est un des événements les plus importants autour de la couleur végétale. Donc, à mon avis, ça va être ce qui est le plus incontournable. Avant, il y avait le Forum international de la couleur végétale, mais bon, voilà.
- Speaker #1
Et il n'y a pas de piste pour que ça revienne ?
- Speaker #0
L'ORIS organise le Festival de la couleur, alors ça va être la deuxième session cette année, mais le problème, c'est que le village de l'ORIS n'a pas suffisamment de moyens pour organiser un événement de cette ampleur.
- Speaker #1
Oui, d'accord.
- Speaker #0
Donc bon, je pense que... ça a le mérite d'exister, mais ce sera plus limité que ce qu'on a connu.
- Speaker #1
D'accord, ok. Si vous étiez une plante teintoriale, vous seriez laquelle et pourquoi ?
- Speaker #0
Alors ça, c'est compliqué. C'est compliqué parce que elles sont quand même, pas toutes fascinantes, mais presque. Mais j'allais dire, c'est vrai que... Je me suis dit, bon, allez, il faut en choisir une. Alors, je me suis dit, quand même, l'indigo, c'est quand même... Alors, c'est sûr que j'ai fait cette immersion au Japon et j'ai eu du mal à m'en remettre. Et là, vraiment, je pense qu'il y a mis une couche supplémentaire pour mon attraction, pour le bleu. avec ce bleu très foncé qui est absolument extraordinaire parce qu'il y a ce côté, ça n'existe pas dans la plante, il faut le créer avec l'oxygénation, mais ensuite il n'y a pas que ça, c'est quand même tout un challenge de maintenir une bonne fermentation dans la cuve de teinture, donc il faut des années pour apprendre à… connaître une cuve d'indigo pour qu'elle soit toujours en bon état de fonctionner et c'est un apprentissage de l'œil aussi parce que si vous montez une cuve à une certaine concentration au départ, à partir du moment où vous commencez à l'utiliser, il n'y a plus la même concentration, donc quand vous voulez reproduire une couleur c'est votre œil qui va déterminer si vous y êtes ou si vous n'y êtes pas donc voilà c'est c'est un apprentissage c'est toute une aventure c'est toute une aventure une maîtrise et ça nous rend humble j'aime bien ça
- Speaker #1
ça fait peur la cuve indigo je trouve que c'est le pas d'après quand on se sent plus maîtrisant mais ça fait un peu peur parce que c'est complexe et comme vous dites c'est de l'expérience de la pratique qui fait qu'on s'y repère mais j'avoue moi au début ou même quand je lis sur ce sujet là je me dis ça semble tout un truc et donc on s'en fait peut-être un peu trop. En fait, il faudrait se lancer et ça pourrait être...
- Speaker #0
C'est ça. Exactement.
- Speaker #1
Oui, je pense.
- Speaker #0
Mais c'est pour ça qu'il y a que des personnes sont spécialisées dans cette couleur-là et pas les autres. Oui. Ça se comprend facilement, oui. Pardon.
- Speaker #1
Non, non, il n'y a pas de souci. C'est qu'on a un petit décalage du coup. Je suis désolée. Est-ce que vous avez une fibre de prédilection que vous adorez teinter et nous expliquez pourquoi ?
- Speaker #0
Alors j'adore teindre la laine, ça c'est sûr. Après j'aime beaucoup teindre le chanvre aussi, si on devait choisir une fibre dans chaque catégorie. Mais c'est vrai que la laine, avec la laine, on a des couleurs qui sont des fois tellement, tellement, tellement éclatantes que voilà, c'est très satisfaisant pour le teinturier.
- Speaker #1
Est-ce que vous avez des livres lises que vous voudriez nous recommander qui vous ont aidé ou qui vous ont inspiré que vous aimeriez nous partager ?
- Speaker #0
Je conseille toujours à ceux qui débutent, c'est vraiment le petit guide des teintures naturelles de Marie Marquet. Parce que quand on ne connaît pas bien les plantes, notamment nos plantes locales, et que vraiment on démarre, il est bien fait pour rentrer en contact avec ce monde-là. Elle reprend des recettes relativement... classiques, vous avez quand même des notes sur les solidités lavage alors même si vous teignez dans un autre contexte ça vous donne quand même une petite indication sur les colorants et sur la plante et voilà est-ce qu'ils sont intéressants ou pas il est tout petit facile à emporter en balade c'est vrai que moi c'est vraiment le premier bouquin que je recommande très facile d'abord et ensuite le bouquin Le monde des teintures naturelles de Dominique Ardon c'est ce qu'on a de plus complet en écrit contemporain on va dire et après il faut rencontrer Michel dans ce qu'il a écrit, moi je trouve il a eu de grosses contraintes éditoriales donc il n'a pas pu vraiment se laisser aller il n'a pas eu sûrement envie si je pense d'écrire tout ce qu'il sait donc il faut le rencontrer, lui il opte pour la transmission orale surtout mais Voilà, en termes de bouquins, moi je dirais ça. Et puis en fait, il faut vraiment, mais c'est une grande chance d'avoir le site de la BNF, Google Books, parce que vous avez accès à tout ce qu'il y a de plus complet sur à l'époque où on teignait qu'en couleur naturelle. Et les chimistes ont énormément écrit 17e, 18e. Et quand en fait, au bout d'un certain temps, quand on a un petit peu pratiqué. il faut aller fouiller dans tout ça. Alors, il y a des choses à laisser, parce qu'on pratique de la couleur, on ne la pratique plus vraiment, même si on est quand même sur des techniques voisines. La couleur telle qu'on l'a pratiquée, voilà, au 16e, 17e et bien avant. Mais quand même, quoi qu'il en soit, il y a plein de choses très enrichissantes qui vous apprennent énormément. ça revient à faire un peu de recherche parce qu'il y a beaucoup de choses à lire il y a beaucoup de choses à réinterpréter parce que les produits n'étaient pas forcément les mêmes il y a des produits qu'on ne souhaite plus utiliser non plus donc par quoi est-ce qu'on va les remplacer mais c'est extrêmement riche c'est incontournable de pouvoir à un moment donné aller fouiller dans les textes anciens
- Speaker #1
d'accord ok bon la question difficile attention tout le monde me dit à chaque fois que je la pose celle là
- Speaker #0
Lise quelle est votre plus grande fierté aujourd'hui sur la teinture végétale et la couleur végétale ma plus grande fierté c'est je crois l'enthousiasme des gens que je forme et qui partent heureux ah top
- Speaker #1
vous arrivez à répondre à tout leur... J'ai remarqué quand les gens arrivent en formation, les groupes sont quand même hyper... Les demandes et les projets sont hyper larges. Bien sûr. Et j'avais du coup une question, je ne sais pas des groupes de combien vous avez en formation, mais est-ce que vous arrivez... 15 ?
- Speaker #0
Jusqu'à 12.
- Speaker #1
jusqu'à 12 et vous arrivez justement à faire, à répondre à tout le monde dans chacun sa spécificité dans son projet ou son échelle ou ses couleurs vous arrivez à faire ça ça m'a toujours fascinée ce que je vois dans un groupe de 8 déjà les projets sont en grand écart et je me dis mais comment vous faites en tant qu'animateur pour réussir à répondre à tout ça ?
- Speaker #0
Alors, il paraît que je suis extrêmement patiente. Mais j'essaie de leur faire bénéficier de mon expérience. J'essaie d'être le plus à l'écoute possible. Après, je pense que je n'y arrive pas trop mal. Après, j'ai quand même aussi un suivi. Après les formations, les gens sont libres de me poser des questions. Après, moi, je suis aussi en continuel apprentissage et je pense que je le serai toujours parce que c'est un monde qui est tellement vaste. Mais en tous les cas, j'essaie de me rendre la plus disponible possible pour répondre aux questions. J'ai l'impression que les difficultés rencontrées peut-être par la suite ne viennent pas forcément du fait que je n'ai pas réussi à répondre à la question, mais viennent de tas d'autres choses, parce que ce sont des activités compliquées quand même. C'est complexe.
- Speaker #1
D'accord. OK. Alors, quels sont les projets pour vous, pour Couleur Garance à venir ? Qu'est-ce que vous aimeriez poursuivre, modifier ? Qu'est-ce qui vous tient à cœur pour la suite ? Merci.
- Speaker #0
Moi j'aimerais le projet que j'ai en tête ce qui m'anime vraiment depuis pas forcément depuis que je suis arrivée mais vraiment depuis qu'on a repris l'activité de couleur Garance c'est vraiment de redonner en quelque sorte ces lettres de noblesse à la couleur végétale et qu'elles puissent être une force de proposition pour la couleur textil et dans les formations que l'on propose où il risque d'y avoir finalement plein de petits ateliers qui se recréent, je pense que c'est ça la voie de la couleur végétale, on pourra recréer plein de petites structures et non plus de grandes, de très grandes qui vont avoir le monopole sur ces activités-là. Et donc voilà, au travers des produits que l'on vend, au travers des formations que l'on donne et au travers de notre produit. de notre proposition de Tenture à Vasson. On travaille toujours avec ça en tête. Après, ça ne peut pas se faire sans, à mon avis, un axe de recherche. Donc, moi, dans ma pratique, je suis une technicienne, donc je continue de chercher un peu.
- Speaker #1
D'accord. Est-ce que vous avez, Lise, des personnes à recommander pour le podcast que vous aimeriez qu'on… à qui on donne le micro pour vous succéder ?
- Speaker #0
J'en ai plein. J'en ai plein parce que j'ai rencontré tellement de chouettes personnes qui sont ultra dynamiques, convaincues, qui, malgré les difficultés, ne lâchent rien. Et c'est vrai que l'on ne connaît pas forcément, parce qu'ils ne sont pas sur le haut de la scène des praticiennes de la couleur végétale. Mais en tous les cas, ça vaut vraiment le coup de les connaître. déjà dans leur petite pratique qui est finalement relativement récente, ils ont déjà quand même pas mal d'expériences et certainement beaucoup de retours et déjà au moins un avis, un avis intéressant. Donc, je vous avais déjà parlé de l'atelier 1720, donc de Yannick qui fait un super boulot, où il cultive un peu, il a un super atelier qui est dans une maison d'alpage. Donc en plus, on a tellement envie d'aller teindre dans son atelier, ça fait rêver. J'ai une personne aussi dont je voulais parler, c'est… c'est Marie Dumortier parce qu'en fait, il ne faut pas oublier que la couleur végétale, ce n'est pas que la couleur textile. Il y a la couleur beaux-arts aussi qui est très intéressante. Et là, Marie Dumortier, elle a le compte Instagram qui s'appelle Patafuin Factory. Et voilà, elle a fait une formation ici et elle s'est lancée directement dans la production. Et elle a une superbe collection bien maîtrisée d'aquarelles, d'encre, de couleurs beaux-arts. Après, il y a Méline Design qui travaille beaucoup le shibori et l'indigo. Donc ça c'est Méline. Méline, je donne le compte Instagram. Peut-être que c'est plus facile pour vous de les contacter. Il y a Agnès aussi, d'Objet d'émotion. Agnès, elle fait tout. Elle sélectionne ses fibres, elle fait la couture, elle fait ses tissus imprimés. C'est Objet d'émotion sur Grenoble. après mon associée, Aromi Textile, qui elle fait un superbe travail, non seulement de couleur végétale, mais de tissu plissé, donc c'est très particulier, Aromi Textile. Et puis j'ai aussi une personne qui est venue en stage, qui était d'ailleurs avec Clément Boutier quand il a fait son stage chez Couleur Garance. qui par contre elle est mexicaine je ne sais pas si du coup vous sortez des frontières mais en tous les cas je vous donne quand même son contact parce qu'elle aussi elle devient quand même ultra spécialisée en teinture végétale et elle est au Mexique et son compte c'est Zicuri Z I C A U R I super
- Speaker #1
là j'ai du travail Lise vous m'avez mis oui j'avoue que là c'est chaud j'essaye de tenir la cadence mais il y a du monde mais c'est top je vois que ça ça fait plaisir aux gens d'entendre des nouvelles de leur père et d'avoir même des petits points techniques donc tant mieux si le podcast peut servir à ça j'avais une question Liz, est-ce que vous avez un mot de la fin ? pour les gens qui veulent se lancer ou pour les gens qui sont en questionnement, comme on disait, de passer à une échelle au-dessus ou un peu qui inclut tous les types de projets qu'on peut avoir, qu'est-ce que vous aimeriez leur dire ?
- Speaker #0
J'aimerais leur dire qu'on est vraiment dans une phase de transition où en fait les choses n'ont jamais autant bougé autour de ces techniques. Mais que quoi qu'il en soit, la couleur végétale ne permet pas de vivre forcément facilement, aisément de cette activité. Mais tant que faire se peut, il ne faut rien lâcher. Parce que même s'il y a des moments de difficultés et de doutes, ce que va vous apporter la couleur végétale, ça compense. Parce que c'est beaucoup de bonheur, je peux dire ça carrément. C'est un monde tellement riche qui vous accapare, qui vous enrichit constamment, qui vous fait prendre conscience du lien que vous avez avec le vivant. En fait, on est ravis de pouvoir toujours... On est ravis de se lever le matin et d'aller faire cette activité-là. Même si on a moins d'argent pour ce qu'on aurait envie de faire ou tel qu'on a toujours fait jusque-là. Mais en tous les cas, il ne faut rien lâcher parce que je pense que nous serons les acteurs... On dirait un slogan politique, c'est horrible. Les acteurs... Les acteurs du changement.
- Speaker #1
donc il faut tenir trouver des moyens pour le faire et puis si on a la passion on tourne je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram à Récovert pour y découvrir le nom des prochains invités, je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Sous-titrage
- Speaker #0
ST'501