- ArtEcoVert Pauline Leroux
Bonjour et bienvenue dans le podcast ARTECOVERT, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants. pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur.
- Tristan Lienhard
Mon but,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors, c'est parti ! Bonne écoute ! Donc bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Tristan Lienhard. Je me trompe déjà sur le nom de famille, alors sur le nom d'entreprise. Donc d'AppleOak Fiberworks,
- Tristan Lienhard
à peu près.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Donc c'est comme on se disait avec Tristan avant d'enregistrer, c'est le nom le plus dur à prononcer. Mais bon, voilà. Alors, pourquoi je suis ravie de recevoir Tristan aujourd'hui ? Parce que j'ai eu la chance d'échanger avec Tristan en amont de la quinzaine de l'agriculture tinctoriale et que je pense que ce qu'il a à vous raconter va forcément et fortement vous intéresser. Donc dans cet épisode, si Tristan tu es d'accord, on va parler teinture sur laine. Teinture végétale, bien sûr, sur laine à grande échelle. On va aussi parler de ton travail et de tes recherches agronomiques. Et on va aussi glisser quelques petits tips de respect de l'environnement dans la teinture végétale, si tu veux bien. Tristan, je suis enchantée. Est-ce qu'on peut commencer par ton parcours ? Que tu nous racontes un petit peu comment tu en es arrivé là, avec ton épouse, et ce que vous faites ?
- Tristan Lienhard
D'accord. Ben si, en fait, ça vaut le coup de commencer carrément au début, quand on s'est rencontrés. Donc on s'est rencontrés en 2002, en Écosse, et on était tous les deux venus en fait travailler. Donc moi, je suis de France d'origine, mais ça fait longtemps que j'habite en Angleterre. Et Jennifer venait d'Allemagne. et on était tous les deux venus à cet endroit en Écosse. C'était une entreprise qui faisait pousser et transformer les plantes médicinales. Donc il y a déjà dès le début dès qu'on s'est rencontrés, on est carrément allé en Écosse pour se rencontrer à travers les plantes. Donc c'est une longue histoire avec les plantes. Et puis après on a déménagé en Angleterre, et après on est venu en Irlande où ça fait 20 ans qu'on est. Et là, on a continué à travailler avec les plantes. Donc, on a travaillé ensemble, en fait, toute notre carrière depuis qu'on s'est rencontrés. Donc, là, on a changé un petit peu. J'avais fait un apprentissage d'agriculture, horticulture biologique en Angleterre de deux ans. Et donc, on est allé en Irlande. Et là, j'ai commencé une entreprise d'aménagement paysagiste. en fait Jennifer a fait un cours en ligne pour faire le design pour l'aménagement. Donc on s'est retrouvé avec les plantes au corps. Moi j'installais les jardins, je faisais le design surtout la structure et Jennifer mettait toujours les plantes dans les jardins. Elle est devenue vraiment expertise de plantes. Donc là on a travaillé comme ça pendant longtemps. Mais en même temps elle faisait, elle avait... Elle travaillait dans les travaux manuels pendant beaucoup d'années. Elle était jardinière d'enfants aussi avant ça. Et donc, elle avait commencé un peu à explorer, à faire de la teinture, à faire des travaux manuels avec des groupes de personnes dans le coin où elle enseignait un petit peu de tricot, un petit peu de felting, de différents travaux manuels comme ça sur les fibres. Et éventuellement, elle a fait un cours, juste un petit cours comme ça d'un jour où ils ont... Ils sont allés dans les champs, trouver quelques plantes. Ils ont trouvé un petit peu de laine sur le barbelé. Ils ont mis tout ça dans un pot et ils ont fait une petite teinture. C'était quelqu'un qui l'introduisait à la teinture naturelle, à la teinture végétale. Et là, elle a été complètement accrochée. Ça l'a fasciné. Et donc, elle a travaillé. Donc, à ce moment-là, c'était surtout Jennifer qui faisait ça elle-même. Moi, je faisais encore l'aménagement surtout. Et donc, elle a commencé à faire des teintures végétales. Ça a commencé dans la cuisine, petite échelle. C'était super intéressant. On a fait des expériments. D'ailleurs, je me suis rappelé, dernièrement, j'ai fait ma première... J'ai fait pousser mon premier lot de persiquaires à ce moment-là. Et c'est intéressant de voir parce que là, je viens de semer 1500 persiquaires, le week-end qui vient de passer, pour un peu plus grande échelle. Mais c'est marrant de repenser à ça. C'était un tout petit lot. Donc on a fait ça, on a grandi, après on est allé à des marchés dans le coin, après on a commencé à aller à des foires un peu plus importantes, donc à Dublin d'abord, après à Londres, et à travers ça on a fait des connexions, on a commencé à être un peu mieux connus. Et on a réussi à avoir un contrat en fait, avec quelqu'un qui est assez à ce moment-là que c'est devenu grande échelle en fait. C'est là, c'était un contrat de 1500 kilos de pelotes de laine par an. Donc là on a dû monter un atelier qui pouvait, on pouvait, là où on travaillait avant ça, on pouvait pas faire cette quantité là. Donc c'est un contrat qui a duré trois ans. Donc pendant trois ans on faisait à peu près presque 40 kilos de pelote de laine par semaine. Donc après ce contrat il a fini, c'est devenu un petit peu... compliqué, disons que les prix devaient baisser et la quantité devait monter. On s'est dit que c'était peut-être une belle aventure mais ça ferait mieux de continuer. Donc à ce moment là je travaillais pour Irish Seed Savers qui est une qui est une organisation qui en fait garde les graines de semences paysannes.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Les conservatoires.
- Tristan Lienhard
Voilà conservatoires de graines de semences paysannes. J'ai travaillé là pendant trois ans et c'est là qu'en fait j'ai commencé à faire pousser des plantes tinctoriales avec Jany. Donc c'était Irish Seed Savers qui collaborait avec Apoloque Fiberworks.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Que tu prononces super bien.
- Tristan Lienhard
Donc là on a commencé un petit peu à collaborer ensemble. En fait... Jusqu'à ce moment-là, j'ai aidé Jany à faire les teintures et tout ça, mais je n'étais pas complètement parti dans le côté faire pousser les plantes elles-mêmes. Mais à travers cette expérience de presque quatre ans à Irish Seed Savers, d'apprendre vraiment énormément sur les semences, que j'avais fait un petit peu partie d'Irish Seed Savers avant, mais vraiment en y travaillant comme ça à plein temps, j'ai énormément appris. Et c'est là qu'en fait, ça m'a vachement... attirer les plantes intoréales, on a fait des extractions de pastels, on a fait grandir, on a fait pousser de de la garance, on a fait... Et ce qui était intéressant c'est que tous les visiteurs qui venaient surtout pour les semences paysannes de légumes étaient fascinés par le fait qu'on pouvait sortir des couleurs de ces plantes là. C'est impressionnant, il y avait toujours ce moment quand on faisait le tour du jardin qui était... super intéressants et avec des variétés de légumes super intéressantes aussi. Mais il y avait toujours ce moment-là de sortir du jaune de la gaude, les gens n'y croyaient pas quoi. Donc c'est là vraiment où on a commencé à travailler ensemble sur les plantes en fait. Et puis là ça fait deux, trois ans que je suis à plein temps à VibreX avec Jenny. On travaille vraiment ensemble plein temps seulement sur les teintures végétales.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ce passage à grande échelle, forcé entre guillemets par un bon contrat ? Ça, c'est quand même déjà génial. Parce que tu vois, les auditrices et les acteurs en France, ils ont envie d'une montée en échelle pour éventuellement pouvoir répondre à une commande. Toi, c'est l'inverse. Tu as eu la commande et vous avez structuré l'atelier pour tout ça. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu les plantes tinctoriales que vous utilisez tous les deux pour teindre vos laines qu'on voit derrière ? Pour les auditeurs de podcast, je vous invite à vous abonner à Patreon pour avoir la vidéo complète avec Tristan pour voir tout ce que tu vas nous montrer tout à l'heure. Est-ce que tu peux nous raconter les plantes tinctoriales, ce qu'elles utilisaient au début et ce qu'elles continuent à utiliser, Jennifer ?
- Tristan Lienhard
Oui. Donc, disons que... Tout le long de tout ça, Jennifer a tout le long aussi... continuer à avoir un magasin en ligne en fait deux magasins en ligne un sur et si un sur shopify et c'est donc à ce moment là donc sur sur ces magasins on vend tout ce qu'il faut pour faire la teinture en fait et toutes les laines tout tout ce qu'il faut pour les arts les arbres de fibres en fait et donc au début c'était vraiment on achetait les produits pour faire la teinture donc on achetait la gaude sécher on achetait la lundi aux en poudre Donc on faisait tout ça comme ça. Et c'est vraiment que dernièrement qu'on regarde vraiment comment... C'était toujours l'idée de faire pousser tout ça. Mais, mais, réalistiquement, en montant à grande échelle, ça nous a pris énormément, énormément de travail. C'était vraiment un truc un peu de fou. Disons qu'on n'a pas énormément de fonds. On est un couple, ouais, avec pas trop de moyens. Donc, c'était vraiment... on n'allait pas pouvoir louer un nouveau local, on n'allait pas pouvoir investir dans toutes ces machines et tout ça sans avoir le contrat. Et c'est ça un peu le problème. Il y a toujours cette situation qu'on voit toujours avec beaucoup de monde, c'est est-ce qu'on doit être prêt pour avoir ces contrats-là ou est-ce qu'il faut avoir ces contrats-là pour devenir prêt ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
C'est une super bonne question.
- Tristan Lienhard
Disons que ce que ça veut dire, c'est qu'on a eu le contrat, on a commencé le contrat. Et disons que ça veut dire que j'étais sur des échelles quand même à 4 heures du mat en train de faire des… en train de bricoler, en train de monter des trucs pour pouvoir commencer le contrat rapidement parce qu'on n'avait pas les fonds…
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, pour investir.
- Tristan Lienhard
Oui, oui. Donc bon, après, non, il faut quand même dire qu'on avait justement… j'avais un petit peu d'économie et ça, ça a été vachement important quand même. On n'aurait pas pu faire sans. Et donc… Ouais, donc on a eu ce contrat, on a dit oui, on le prend, et puis après on a commencé à monter notre truc. Donc c'était vachement intense, mais en même temps, le truc a été intéressant de faire ça de cette façon-là, veut aussi dire qu'en fait on a aménagé un nouveau local, on a trouvé un endroit à louer, on a aménagé et amélioré et développé tous les processus au fur et à mesure quelque part. Et donc ça veut dire qu'on n'a pas aussi mis énormément d'investissement dans un truc qui en fait ne marchait pas vraiment. Oui, d'accord. Il y a un peu ce côté-là où il y a eu… c'était une grande… le local c'était juste un hangar de 15 par 10 mètres. Et donc ça fait quoi ? Ça fait 1500 mètres ? Non ? Oui. Et donc… Non, 150 mètres carrés. Non, 150, j'allais dire, ouais, 150. Même à temps français. Donc, 150 mètres carrés, c'était un truc ouvert. Et donc, on a commencé un petit peu à diviser. Donc là, ça va être la partie où on va utiliser l'eau, où ça va être mouillé. Là, ça va être la partie où ça va être sec. Là, ça va être la partie où on va avoir le magasin. Là, ça va être la partie où on va faire les commandes. Et petit à petit, on a tout monté, mais pas tout mis d'un coup. Et après, se réaliser que ça n'allait pas, tu vois. Par exemple, l'endroit mouillé où on fait les teintures était beaucoup trop petit. On a remarqué ça très rapidement. On a rapidement déménagé les murs.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Donc, tu avais des cloisons amovibles. Oui. C'est génial. D'accord.
- Tristan Lienhard
Disons qu'au début, on n'avait même pas de cloisons.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord. Donc, tu avais des espaces que tu as fait évoluer en fonction de la pratique. Oui.
- Tristan Lienhard
D'accord. Et puis donc, très rapidement, nous, on croyait que dans notre innocence, on croyait que... l'endroit mouillé était dans ce côté de la salle, qu'on pouvait aller sécher notre laine de l'autre côté de la salle et ça irait. Mais en fait, il fallait mettre la cloison entre les deux et tout ça. Mais donc, on a pu vraiment monter ça petit à petit, quelque part, mais très rapidement. Tout en sachant que les commandes commençaient à venir, on commençait à se faire payer. Mais je suis géré à personne. C'était sport. Ouais, ouais. Disons qu'il y avait aussi, on ne connaissait aucun autre projet qui faisait la même chose. Donc maintenant, nous, on a cette plateforme d'éducation là sur Matinette Works où on fait pas mal de, on montre aux gens comment on a monté tout ça pour que les gens puissent commencer à comprendre comment ça peut marcher sur un peu plus grande échelle.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Top. Et alors du coup, les plantes avec lesquelles vous avez commencé, est-ce que tu te souviens ?
- Tristan Lienhard
Ouais, les plantes avec... Ben donc, c'était assez Irish Sea Savers. Là, on a commencé avec le pastel, la garance et la gaude, en fait. Donc, c'était vraiment les trois plantes primaires. J'avais fait un petit peu de persiquaire à la maison avant ça. C'est marrant de voir, en fait, c'était au tout début de notre voyage dans les teintures végétales. Et c'est marrant d'y repenser, en fait. On n'a presque pas eu de bleu. Enfin, maintenant, on est en... des professionnels ont dit que c'était un peu léger quand même. Mais c'était super intéressant. Et donc,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
avec ces trois couleurs-là, vous arriviez à faire différentes teintes pour la laine. Vous ne travaillez pas sur laine, d'ailleurs ?
- Tristan Lienhard
Non, non, non. On travaille sur toute fibre naturelle, en fait. On a travaillé sur le bambou. Ça, ça ne marche pas très bien du tout. Mais sinon, le coton, le hemp, la chanvre, c'est le chanvre, la chanvre. Le chanvre. Oui, le chanvre. Oui, on teint sur tout, en fait. Donc, en fait, les fibres se divisent en deux, en fait. La laine qui est protéine et le coton et le chanvre qui est cellulose. Donc, il y a différentes personnes de mordre dans ces fibres-là. Mais vous faites quoi ? Oui. Donc par exemple les pelotes derrière moi, c'est des couleurs que je dis trop prétises. C'est canon ! En fait, il en manque déjà parce qu'on les a vendues. Ça c'est pour si ! Ça c'était un projet dernièrement. Un des trucs qu'on a remarqué souvent, c'est que la plupart des gens... de mythologie, enfin de mythes que les gens croivent dans la couleur végétale, c'est que ça ne tient pas longtemps et il n'y a jamais de couleur qui pète. La première image. Voilà, ça c'était notre truc, c'est qu'on a dit, ok, on va faire un nouveau color range cette année. Donc là, il y a deux ans de ça. On va faire ça, on va faire... une nouvelle color range qui pète. Oui, ça pète, c'est clair. C'est sûr que c'est des couleurs quand même assez intenses. Donc ça s'est fait à végétal et on les a faits avec les plantes, donc la gaude, l'indigo, la garance, vraiment les grandes... Comment on appelle ça ? Les grands teints. Les grands teints, voilà. Surtout. On en utilise quelques autres aussi qui sont bien aussi. Mais ce qui est intéressant, c'est que là, par exemple, ce qu'on a fait en même temps, c'était aussi que chaque rang ait une différente fibre. Donc là, on a de la soie et laine. Là, on a pure laine. Là, on a une laine super fine qui est vachement intéressante. Elle a pris la couleur super bien. Là, c'est laine et lin. donc la cellulose et ce qu'on a fait en fait c'est que chaque couleur a été mis, en fait on avait huit bases de pelote, donc là c'est les autres quatre, les quatre autres pelotes, et donc chacune, donc ça c'est, ça là on adore d'ailleurs, c'est une laine, 100% laine faite en Irlande. Ah génial ! Le projet ça a été, la laine a été produite en Irlande, la... et a été teint en Irlande, c'est vraiment un produit irlandais 100%. Mais donc ce qui a été intéressant c'est qu'on a fait pour chaque couleur, on a fait les huit bases, les huit laines, différentes laines, dans la même cuve.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Dans la même cuve,
- Tristan Lienhard
ah ça c'est cool. Et ce qui est intéressant, on ne voit pas énormément là parce que c'est toute la laine pure, mais quand on voit par exemple ça, ça et ça, ça, c'était dans la même cuve. C'est incroyable. La fibre elle-même, la fibre elle-même, elle coule complètement différemment. Donc, c'était... On a fait ça aussi d'un point de vue efficacité, parce qu'en fait, ça veut dire que quand il nous manque, par exemple, le violet, qui part très rapidement, souvent, quand il nous manque une couleur, maintenant, on peut... S'il nous en manque une couleur dans plusieurs différentes bases, on les refait tous dans le même bain et on n'a pas besoin de faire trois, quatre différentes.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
C'est génial ça.
- Tristan Lienhard
C'est un peu plus efficace en fait. Ça veut dire que quand on commence à reteindre, une fois que ça vend,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
ça devient plus efficace parce qu'au lieu de faire donc on peut faire en fait dans un bain on fait 10 kilos à la fois ça il faut absolument que tu nous expliques ta montée en échelle parce que je sais qu'en France c'est vraiment une des questions donc on sait qu'à côté du podcast on organise aussi des rencontres donc toi t'as participé à la quinzaine de l'agriculture qui était super il y a des rencontres sur les teinturières justement et la montée en échelle ... Et il y a eu des questions sur comment on s'organise pour teindre en quantité sans que ton dos soit cassé. Préservons l'ergonomie.
- Tristan Lienhard
Un kilo de laine sec, différent d'un kilo de laine mouillée.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Donc ça, ça serait hyper intéressant que tu nous expliques un petit peu comment vous êtes monté et un peu le gap que vous avez fait. Quand vous étiez, quand Jenny, elle teignait. seule, entre guillemets, elle était à combien de kilos de laine ? Et quand vous avez reçu ce contrat, donc si j'ai bien compris, 40 kilos de pelote par semaine, comment vous vous êtes organisé ? Comment vous avez structuré vos bains ? Dans quelle contenance, etc. ? Parce que, voilà, il y avait sûrement différentes couleurs et il fallait assurer, quoi.
- Tristan Lienhard
Oui, absolument. Et il y a ce côté-là aussi, ça c'est justement un des sujets que... sur lequel on discute pas mal en ce moment. Donc, on a une plateforme Mighty Networks qui s'appelle The Natural Dyers and Growers Academy.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Je mettrai les liens.
- Tristan Lienhard
Oui, et en fait, ça, c'est justement un des sujets qu'on fait tous les mois. En fait, il y a un groupe qui discute des questions de professionnels de contrat. Parce qu'il y a ce côté-là, c'est de... d'arriver à produire ces genres de quantités là. Mais en fait le truc c'est qu'avec la teinture végétale, il y a tellement de subtilité dans les couleurs, ça réagit très rapidement à différentes choses. En fait il y a eu plein de trucs qu'on a, par exemple, les pelotes qu'on recevait étaient mises en file dans une usine au nord de l'Irlande, à Donegal. Et... C'était incroyable, dès qu'ils avaient... Il y avait des moments où une des ceintures qui essorait les pelotes, pour eux, a cassé. Et on n'a que su ça quand on a fait, je crois que c'était 20 ou 30 kilos de pelotes qui ont raté. Parce qu'en fait, leur ceinture avait cassé, ça veut dire que ça n'avait pas été bien lavé. Il restait encore des produits de leur production dans la laine. et ça a eu des effets sur nos teintures. Donc, il y a eu plein de trucs comme ça. Il faut faire attention dans les grands contrats, disons. Parce qu'il y a beaucoup de subtilités.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Trouver aussi une source qui soit la même, homogène, et que tu puisses avoir en grande quantité quand tu veux assurer. Est-ce que tu veux qu'on aille faire le tour maintenant ? Ou est-ce que tu veux qu'on continue ? On fait le tour maintenant ?
- Tristan Lienhard
Oui, on peut.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Tu arrives à parler en même temps que tu bouges ton ordinateur.
- Tristan Lienhard
Voilà, je le mettrai. J'essaie de trouver un petit endroit où je peux le poser et puis je fais un petit tour. Donc là, c'est le magasin en fait. Donc là, c'est toutes les teintures, tous les produits pour les teintures.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord, donc pas de droguerie aussi pour la teinture, que ce soit cellulosique ou de…
- Tristan Lienhard
Je ne sais pas, je n'avais pas l'intention de faire ça, mais pourquoi pas. Donc là, c'est juste pour montrer aux gens quand ils viennent acheter. Mais essentiellement, c'est tout ce qui est dans les sacs. Donc, en grande quantité, c'est dans les sacs. Après, ça, c'est juste pour montrer. Puis après, c'est là qu'on pèse.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Tu prépares les commandes.
- Tristan Lienhard
Toutes les commandes, oui, voilà, en ligne. Après, donc, il y a toutes les fibres. Là, il y a beaucoup de laine. On fait pas mal de tissus aussi en laine et en lin et en chambre. tout un truc assez grand ouais carrément je m'attendais pas à ce que ce soit si vite et puis après là on a pas mal de donc là c'est des écharpes qu'on fait aussi et sinon là il y a beaucoup de après il y a beaucoup de tissus en fait qu'on fait ouais que vous teignez aussi non pas nécessairement on fait de la teinture un qu'on a teint que j'adore d'ailleurs on vient de finir qui est super On vient de teindre ça, c'est du... comment ça s'appelle ? De l'ortie.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Du rami.
- Tristan Lienhard
C'est de l'ortie. Oui. Non, c'est vraiment juste de l'ortie.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Mais je crois qu'on s'appelle la rami. La fibre d'ortie.
- Tristan Lienhard
D'accord. Plus de l'ortie, ok. Oui, et donc on a fait ça à l'Indigo. On a fait ça, oui, c'est vraiment, c'est une superbe, c'est impressionnant. Donc, c'est ce qu'on a fait. Mais pour dire qu'en fait, on ne fait pas tous les petits. Oui, c'est un but. Oui, il y a ce côté-là aussi du point de vue, il y a pas mal de gens qui nous demandent souvent, comment est-ce que... comment est-ce que vous arrivez financièrement. Et le côté boutique où on achète et revend fait quand même une grande partie de notre économie. On ne fait pas tout. La main-d'oeuvre, ça coûte toujours cher.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Tu as raison de le préciser parce que ça peut être courageux.
- Tristan Lienhard
C'est important, absolument. Parce qu'il y a beaucoup de gens qui se disent qu'on va pouvoir faire ça juste en faisant la teinture. Je crois que c'est important à savoir aussi. Donc disons que... Disons qu'il y a des moments où on a énormément de travail de teinture, donc on a du mal à faire les commandes et continuer avec le magasin. Mais après, quand on a un trou dans les teintures, on est content d'avoir le magasin. Carrément,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
tu m'étonnes. Et vous avez des gens qui vous aident, des stagiaires ?
- Tristan Lienhard
Pas cette année malheureusement. En fait, ce qui est marrant, c'est une Française. On a une employée française qui travaille pour nous trois jours par semaine. après une autre qui travaille un jour par semaine. Et normalement, on a deux étudiants de l'université de fashion du coin. Normalement, on a une ou deux étudiantes. Dans la mode. Là, ce n'est pas malheureusement. Ok. Donc, ce que je vais faire, là, c'est qu'on a divisé, on a partagé ça en deux. Je vais voir si je peux mettre… Si je peux mettre l'ordinateur, peut-être.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
C'est vachement grand.
- Tristan Lienhard
C'était quand même...
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Je ne m'attendais pas du tout à ce que ce soit si grand.
- Tristan Lienhard
Attends, je vais juste essayer de... Je vais peut-être mettre ça là. Voilà. On voit bien, là, comme ça ? Oui,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
on voit bien.
- Tristan Lienhard
C'est bon. Donc, en fait, tu disais le poids. Ça, c'est un des grands problèmes quand on va à plus grande échelle. Donc ce qu'on a fait, c'est qu'on a fait un système qui est en fait, je ne sais pas si on voit bien, mais c'est comme sur un building site, un truc de construction. Ouais,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
comme une grue.
- Tristan Lienhard
Voilà, c'est une grue, exactement. On en a trois. Et donc ça, elle peut prendre jusqu'à 250 kilos. Et donc là, on a un seau parce qu'on est en train de faire les chaussettes. Donc en fait, on ne fait rien. nous-mêmes en fait. On doit soulever ça d'un endroit à l'autre, mais jamais plus que ça.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
C'est jamais toi qui portes, c'est la grue qui passe.
- Tristan Lienhard
Voilà, voilà. Donc la grue, elle passe. Donc après, cette grue-là centrale fait jusqu'au bout là, jusqu'au bout de bas, et fait tout le tour jusqu'à l'autre côté et enchaîne. C'est génial. Donc en fait, c'est un système super simple. Il n'y a pas de… Ouais, ils nous ont monté ça, quelqu'un du coin. C'est vraiment, il n'y a pas de... Ouais, ce n'est pas technologie super... Ouais,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
mais c'est hyper pratique.
- Tristan Lienhard
Mais c'est vachement pratique. Donc, cette grue-là passe sous celle-là.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ah oui, d'accord.
- Tristan Lienhard
Donc, ça veut dire qu'on peut passer... On peut... Tu peux faire panier. Donc, on peut échanger, voilà. Donc, on peut échanger d'une grue à l'autre ou...
- ArtEcoVert Pauline Leroux
On a cette grue là, ça c'est pour tout mouiller et pour faire le mordansage.
- Tristan Lienhard
D'accord.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Après, là c'est pour les teintures, ça c'est les bains de teinture. C'est des trucs. Ce qui est marrant, ce qui est marrant, c'est que c'est des, je ne sais pas comment dire en français exactement, mais c'est tout simplement des trucs pour les vaches à boire.
- Tristan Lienhard
Des abreuvoirs. Voilà,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
des abreuvoirs.
- Tristan Lienhard
C'est génial,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
c'est génial. Donc, c'est la même entreprise qui nous a fait les grues, qui nous a fait cette table-là. Donc, ce que j'ai fait, en fait, c'est j'ai pris une cuve à deux côtés. Et dans chaque cuve, on peut mettre 6 kilos.
- Tristan Lienhard
D'accord. Elles font combien de litres,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
tes cuves ? Ah oui, le litre. Je crois que c'est 350 litres entre les deux, pour les deux cuves. Donc on en a deux. Et ce que j'ai fait, c'est que j'ai mis de l'isolation aussi dans cette table-là. Je l'ai fait fabriquer en métal d'une manière où je pouvais mettre de l'isolation. Et ça veut dire qu'en fait, on fait notre extraction dans cette grande cuve-là, ici. Et... une fois qu'on a fait l'extraction, on la pompe avec une pompe, ça va par des tuyaux et ça va dans des cuves.
- Tristan Lienhard
Ça va dans tes barques et avec l'isolation, ça tient la chaleur.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Et donc voilà, exactement. Donc on fait nos extractions surtout à 80 degrés souvent, la plupart. On fait extraire à 80 degrés, hop, ça passe dans les cuves. Et puis après, j'ai fabriqué des couvercles qui sont isolés. Et en fait, le lendemain matin, la plupart du temps, on laisse. les teintures pendant la nuit entière pour qu'elles absorbent vraiment le plus de couleurs possibles. Et le lendemain, le lendemain matin, elles sont encore à 40 degrés peut-être.
- Tristan Lienhard
Sans rechauffer ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Sans rechauffer, ouais.
- Tristan Lienhard
Donc c'est super,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
c'est bien isolé quand même. Ouais, carrément. Et donc voilà, on a organisé en fait les étapes une par une. Donc là c'est le mordant sage, là c'est la teinture. Et puis hop, on passe par ici et par ici. Vous ne voyez pas, je vais peut-être... Et par là, en fait, c'est une machine à laver américaine où on met par le dessus. Les machines à laver européennes, c'est toujours du côté. Et donc là, ça fait 15 kilos à la fois. Et ça, c'est pour essorer et pour laver. Génial. Et puis après, notre très, très grand... investissement le plus grand investissement de notre de notre truc et une presse à vin donc qui est fait pour faire le qui est fait pour faire le vin vient d'italie ça c'est le seul c'est le seul le seul truc qu'on a payé le plus même 15 15 5000 euros le truc 5000 euros à part parce que sinon tout le reste c'est vraiment comme je dis c'est à brevoir de vache.
- Tristan Lienhard
C'est génial, franchement.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Disons que sur le tout entier, on a dépensé à peu près 50 000. D'accord. Mais c'est le truc entier.
- Tristan Lienhard
Et donc, tu apprêtes sa vin, elle te permet d'essorer les pelotes avant de les mettre à sécher ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Non, l'essorage se fait dans la machine à laver. Non, ça c'est pour sortir le plus de teinture possible du matériel de plante. Donc, on l'utilise pour ne pas gaspiller de matériel. Donc, il ne reste plus rien. Il faut bien y passer par là.
- Tristan Lienhard
T'optimise chaque étape.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Donc là, c'est là qu'en utilisant cette presse, on sort quand même énormément plus de teinture que si on ne le faisait pas. Canon. Donc, voilà. Et puis là... Ce qu'on a fait, et ce qui est important, j'ai parlé avec pas mal d'autres personnes qui commençaient leur propre studio, des étudiants et tout ça. Ce qui est important pour nous, et le premier truc qu'on a fait, c'est qu'on a regardé où tombait le sol. Et en fait, on a trouvé l'endroit le plus bas du bâtiment entier. Et donc, attends, je veux te montrer là. Donc, c'est là que j'ai fait un gros trou. Et c'est par là que tu... toute l'eau sort. Ah,
- Tristan Lienhard
génial !
- ArtEcoVert Pauline Leroux
En fait, ce qu'on a fait, c'est qu'on a étanchéifié le sol. Et en fait, on ne s'inquiète pas du tout. Parce qu'en fait, quand on va lever les pelotes, les passer d'un endroit à l'autre, si on doit faire attention de ne pas mouiller le sol, tout ça, ça devient difficile. Donc en fait, ici, c'est vraiment trempé. On ne s'inquiète pas. Il y a beaucoup de façons où l'eau va passer par des tuyaux et tout ça, pour que tout ne passe pas par le sol. Mais essentiellement, le sol, il va tout dans un coin et c'est là que toute l'eau est récoltée, passe par notre filtrate.
- Tristan Lienhard
Que tu nous expliqueras après. Donc déjà, tu t'es enlevé du point de vue ergonomique. Tu ne portes rien, tu ne soulèves aucune charge lourde grâce à ces grues. Deux, tu ne t'ennuies pas avec l'eau qui peut tâcher le sol ou quoi. Tu as un système d'évacuation. Elle va naturellement vers ton point d'évacuation ou par d'autres tuyaux. Et tu as fait différents postes adaptés.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Qui suit vraiment le processus. Génial. Et donc voilà, comme j'expliquais, la grue passe d'un à l'autre, ça suit le processus.
- Tristan Lienhard
Et tu ne perds pas de quantité de colorant puisque tu presses à mort pour recueillir le max, donc le gaspillage. Tu nous expliqueras pour ton histoire d'eau parce que ça m'avait impressionné quand tu as expliqué. Génial, canon !
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Donc voilà, ça c'est le côté teinture, le côté mouillé et après ça c'est le côté séchoir en fait. Donc là, j'ai juste fait un mur, c'est vraiment juste un mur en plastique en fait, mais qui empêche l'eau de passer d'un côté à l'autre, ou l'humidité. Et puis donc, ce que j'ai fait, j'ai fabriqué des étendoirs qui prennent, je crois qu'on fait sécher 60... on peut faire 60 kg de pelote à la fois. D'accord. Et puis, il y a quand même un petit côté, il y a le côté important aussi là-dedans, c'est ce qu'on a fait, et puis ça, on a vu dans l'usine qui faisait les pelotes pour ce contrat-là, on est allé visiter, c'est eux qui nous ont montré cette astuce-là, mais en fait, c'est des...
- Tristan Lienhard
Ventilateurs ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Des ventilateurs, voilà. Donc, ces ventilateurs-là sont sur un faux plafond, qui n'est donc pas le plafond lui-même. Ça fait passer l'air par-dessus le plafond, qui après... Attention, la poubelle ! Qui après ressort de l'autre côté. Je ne sais pas si vous voyez à peu près. Elle ressort de l'autre côté et elle passe à travers...
- Tristan Lienhard
Toutes les pelotes de laine ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, toute la pelote de laine.
- Tristan Lienhard
Ça fait un circuit d'air, quoi.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Voilà, ça fait un circuit qui tourne. Et après, il y a un déshumidificateur. Oui, oui, oui. Génial. Et ce système-là, sans chauffage, quand on le met à fond, il sèche les 60 kilos de pelote de laine en 35-40 heures. D'accord, ok. Donc, quand même rapidement, oui. Oui, carrément. Donc, quand on faisait… Puisqu'on faisait 40 kilos par semaine, il fallait que… Donc, en fait, ce qu'on faisait, c'est qu'on faisait la teinture pendant le début de la semaine. Et au fur et à mesure que ça se remplissait, après, on mettait tout ça à fond. Donc, en fait, chaque semaine, on faisait quatre teintures, qui étaient donc de 10 kilos chacune, avec le vendredi pour un peu tout nettoyer, pour un peu finir tout ce qu'il y avait à faire. Et après, on avait… À ce moment-là, on avait quand même trois employés. plein temps et qui après faisait donc rouler ça, emballer ça, envoyer ça. C'était quand même… C'était génial. C'était intéressant à faire. Je ne sais pas si on voudrait y retourner.
- Tristan Lienhard
En tout cas, c'est hyper ingénieux. C'est hyper pratique et on soulève tous les sujets qu'on a abordés, nous, sur l'ergonomie, les ateliers, les différents postes et tout.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Je trouve que c'est top. C'est nickel. Ça a été intéressant. A monter quand même. Ça nous a pris quand même du travail. Mais disons que maintenant, on est plutôt dans l'éducation,
- Tristan Lienhard
dans la transmission,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
la formation. On fait encore pas mal de teintures, mais c'est à plus petite échelle. Et puis des projets un peu plus… On peut un peu choisir les projets qu'on veut faire. Ouais, ça c'est chouette. Bon,
- Tristan Lienhard
top. Est-ce que sur cette partie-là, tu as encore des choses à nous montrer sur la partie atelier ? Ou tu veux…
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Non, je crois que c'est bon.
- Tristan Lienhard
Je pense que c'est bon. Franchement, merci pour cette visite. Et donc, je rappelle aux auditeurs que s'ils veulent voir, venez sur Patreon, on va mettre la vidéo complète. Tristan, on se croirait dans un reportage.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Disons que je crois que c'est important. C'est quand même... C'est pas simple, la teinture végétale, je pense. Et toute l'aide qu'on peut avoir entre nous, c'est important à avoir.
- Tristan Lienhard
Canon. Canon, canon. Donc, ça, c'est la première partie. C'est la première partie sur la teinture. Donc, allez-vous prendre un café, chers auditeurs. On continue sur les autres parties. Donc, première partie. On l'a vu, franchement, bravo pour cette... ingéniosité avec, comme tu l'as dit, et c'est important de le rappeler, pas forcément des moyens, pas forcément des investissements colossaux, mais quand même, t'as quand même fait des gros investissements et c'est canon ce que t'as fait, avec des objets détournés,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
des abreuvoirs à vaches,
- Tristan Lienhard
et puis de la logique, tu vois, de bien maintenir la chaleur, d'avoir des points d'évacuation, enfin, tu vois, t'as bien réfléchi ton truc. Donc ça, c'était la partie atelier, donc ... Tu disais que vous achetiez tous les colorants, à la base les colorants végétaux, vous les achetiez. Est-ce qu'aujourd'hui, tu es dans l'idée de fabriquer tes propres colorants ou c'est encore trop tôt ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Non, justement, on est juste à ce point-là. Je crois que j'ai déjà dit au début, on vient de semer quand même 1500 plantes de persiquaires. Et ça, c'est seulement les persiquaires. On a beaucoup de pastels de... enfin tout un tout un tas de choses vous pouvez aller sur notre plateforme mighty networks pour aller voir ça je remettrai tout à fait que les gens puissent aller voir et donc bah oui donc en fait non mais là on s'y met vraiment ça a toujours été l'idée on a toujours voulu faire le circuit entier en fait que ce soit vraiment un circuit fermé et ça fait quand même beaucoup presque 20 ans qu'on fait la teinture d'une échelle à une autre mais c'est seulement maintenant finalement qu'on arrive à ce côté là de donc de de de jardinage quoi de faire les plantes donc
- Tristan Lienhard
mais c'est vraiment juste l'année dernière qu'on a commencé est ce que tu veux qu'avant qu'on passe à la partie plante on passe à la partie transmission formation que que vous faites et L'idée, ce serait, sans donner tous les détails pour qu'ils aillent voir, je mettrais tous les liens, mais que tu dises, parce que votre formation est quand même mentionnée dans le livre de
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Julia, comme une référence.
- Tristan Lienhard
Donc, je me suis dit, waouh, la classe. Donc, est-ce que tu peux nous raconter ce que vous avez monté comme formation ? Déjà, on entend que vous transmettez aussi sur la montée en échelle, et ça, je pense que ça va intéresser pas mal de personnes. Est-ce que tu peux nous dire la langue ? C'est en anglais,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
uniquement ? C'est en anglais, oui. C'est en anglais ?
- Tristan Lienhard
Oui,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
oui.
- Tristan Lienhard
OK. Ok. Et alors, quels sont les sujets que vous abordez ? Et vous avez une super plateforme, il faut le dire, Mighty Network. Moi, je suis des formations sur des gens qui ont cette plateforme-là. C'est quand même…
- ArtEcoVert Pauline Leroux
C'est une bonne plateforme. C'est une bonne plateforme. Oui, surtout pour les cours en ligne. Donc, en fait, disons que Jennifer faisait des cours. de week-end, d'une semaine, mais des petits cours pendant plusieurs années. Et beaucoup de ses élèves lui demandaient est-ce que tu pourrais pas faire vraiment un vrai cours professionnel éventuellement. Et donc éventuellement, il y a trois ans, on a pris la décision en fait de développer un cours professionnel, un grand cours. Et il est devenu plus grand qu'on avait. On s'était imaginé. Disons que c'est énorme. De faire un cours en ligne plutôt qu'un cours en personne est très différent. Le cours en ligne prend énormément plus d'écriture. De temps à le concevoir. Oui. Donc, ça lui a pris deux ans à écrire le cours. On avait de la chance qu'on avait une amie avec une maison de vacances pas très loin. Assez loin pour qu'on n'aille pas l'embêter, mais pas trop loin qu'elle puisse y aller assez facilement. Et donc Jennifer y allait tous les deux week-ends à peu près, ou les trois week-ends, elle y allait pour son week-end d'écrivain, comme on l'appelait. Et voilà, donc elle allait le vendredi matin, elle revenait le lundi soir. Elle faisait quatre jours en fait où elle ne faisait que ça. Ça a pris énormément de travail, mais c'est vraiment un cours très très structuré sur une année entière. Et où on va passer vraiment... tout début tout début donc la fibre on va apprendre vraiment tout ce qu'il faut apprendre pour la sur la fibre elle même donc ça c'est le premier mois après le deuxième mois c'est sur le sur le mordant sage donc on tout ce qui a à faire sur le mordant sage av avoir avec les fibres, les différentes fibres et les différentes façons de faire. Et après ça, on va aller dans le chapitre de Tannin, le troisième mois. Ça, c'est un énorme chapitre. Ça fait peur à tout le monde. Il y a deux ou trois élèves qui quittent le cours à ce moment-là. Non, pas vraiment, mais on a besoin de leur tenir la main. Oui, c'est clair. Parce que disons que le cours entier, parce que les... Parce que les teintures végétales sont tellement subtiles et sensibles à l'eau, surtout qui est utilisée entre autres choses. Ce qu'on a fait, c'est que le cours est fait d'une manière où l'étudiant va faire tous ses échantillons avec toutes ses recettes, mais chez elle, dans son studio, avec son eau, avec ses conditions, avec ses fibres qu'ils utilisent dans le monde, avec ses produits. Donc, ce qu'on leur dit, c'est qu'on peut vous... on peut vous munir avec tout ce qu'il faut, les matériaux, tout ça, mais si vous avez déjà des fibres que vous aimez aimer, que vous aimez utiliser, ou des produits que vous utilisez déjà, utilisez celle-ci, parce qu'en fait, vous allez finir avec un portfolio de plus de, je crois que c'est 600 échanges.
- Tristan Lienhard
Oui, c'est ce que tu avais dit,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
600 échantillons. Avec recettes, qu'après, l'étudiant pourra retourner là, quand elle... quand elle veut faire une couleur, elle va regarder un petit peu, ah oui, ce sera à peu près cette couleur, voilà la recette, ce sera peut-être entre ces deux couleurs, je vais essayer ça, mais disons que c'est vraiment ces échantillons sont faits pour les fibres que la personne utilise elle-même et avec les produits qu'ils utilisent eux-mêmes. Donc c'est vraiment un cours qui est, disons que si on allait agrandir surtout et commencer à faire ça d'une manière professionnelle, ce sera des teintures qui vont tenir et ça va être fait vraiment, pour ce studio il n'y aura pas besoin de refaire tous ces essais, tous ces échantillons.
- Tristan Lienhard
Oui, de refaire chez soi après,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
top ! Donc oui, après ça passe par une couleur à la fois, les trois couleurs primaires, après les couleurs secondaires, après ça passe par les… Ah oui, le jardinage, il y a aussi, je fais pas mal de jardinage sur ce cours-là. Là je suis en train de monter un cours spécifique pour le jardinage lui-même pour l'année prochaine, mais je fais un petit cours en faisant partie, c'est un petit bonus sur le cours de Jennifer. Et puis, ça, c'est le cours. Donc, ça lui a pris quand même un an. C'était un an et demi. Et elle a commencé le cours en n'ayant pas toujours fini. Fini, oui. Chaque module qu'elle a rattrapé.
- Tristan Lienhard
Elle a fait un module à la fois, je vois. Est-ce qu'elle s'est fait accompagner d'ailleurs ? Est-ce qu'elle s'est fait accompagner de quelqu'un ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Non, non,
- Tristan Lienhard
non. Ça, c'est vraiment le truc en ce moment.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Je crois... Disons que quelque part, je crois qu'on a été beaucoup accompagnés par Michel et Dominique, mais pas personnellement. À travers leurs livres, à travers ces ressources incroyables. Mais énormément de recherches, énormément de recherches. Bon, ça fait quand même maintenant presque 20 ans qu'elle fait la teinture, donc elle a fait énormément de recherches elle-même. Parce qu'il n'y a personne en Irlande qui aurait pu nous apprendre ça nécessairement.
- Tristan Lienhard
C'est ça que j'allais te demander quand tu dis, ben voilà, on s'est approvisionné au début pour démarrer. Il y a qui en Irlande qui fait de la teinture végétale ou qui fait des plantes tinctoriales ou des colorants pour vous fournir ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Il commence à y en avoir petit à petit, mais c'est surtout beaucoup de nos élèves en fait. Donc il y a Malou, Colerain, qui est Talu Earth, qui fait de la teinture maintenant, qui est super sympa. D'ailleurs, je viens de ramasser une machine à laver pour elle. C'est une petite communauté qui commence à grandir. Mais au moment où Jennifer commençait, où on était vraiment en plein, surtout dans la plus grande échelle, il n'y avait pas vraiment personne qui faisait ça en Irlande.
- Tristan Lienhard
D'accord. Donc avec cette formation-là d'un an, en gros, ils voient tout, fibres cellulosiques, fibres protéiques. Dans les conditions de leur atelier, ils ont un nuancier de 600 échantillons. Ils ont même une touche sur le jardin. pour peut-être cultiver eux-mêmes leurs plantes sanctoriales. Donc en gros, c'est vraiment la formation, tu as tout dedans globalement. Oui,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
oui, oui. Et on fait un truc qu'on adore faire, donc c'est en ligne, donc on peut le faire de n'importe où, mais on fait quand même quatre jours en personne en août. Et ça, c'est vraiment un moment super. Après avoir passé plus de six mois ensemble en ligne, donc un des trucs qu'il faut dire, c'est qu'on veut que notre plateforme et notre communauté soient vraiment très personnelles. Donc, on fait nos cours en personne. Donc, le module est écrit, on va tout lire, mais il y a une réunion... une ou deux semaines après que le module s'ouvre. Donc là, on va réviser un peu ce qui a été lu, ce qui a été expliqué. Après, il y a le projet, donc le projet qu'ils font pour ce module-là. On va refaire une réunion avant la fin du mois pour réviser un peu comment tout s'est passé. D'accord,
- Tristan Lienhard
donc vous êtes là pour répondre aux questions.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Donc vraiment, toutes les deux semaines, en fait, toutes les deux semaines, on passe une heure ensemble en ligne. Et notre idée avec la plateforme en général, et surtout les cours, parce que maintenant, on a aussi d'autres professeurs qui font d'autres cours, mais c'est que ce soit vraiment des cours personnels. On aime bien ce contact. C'est génial.
- Tristan Lienhard
Canon. Écoute, je mettrai les liens pour que les gens aillent voir cette formation. Donc ça, c'est votre grosse formation, on va dire, c'est la principale.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, ça, c'est la formation principale pour laquelle on a commencé la plateforme. Mais comme je dis, maintenant, il y a d'autres professeurs qui font d'autres trucs dans lesquels on est spécialisé. Donc, il y a un super cours qui vient de commencer sur comment faire du cyanotype printing. Je ne sais pas comment on dit en français.
- Tristan Lienhard
Oui, du cyanotype.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, super.
- Tristan Lienhard
Ah, nous, c'est de l'éco-print. avec des plantains que t'as regardé ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Non, c'est différent. C'est différent. Justement, Elisabeth, c'est pas encore annoncé mais Elisabeth va faire des cours e-couplements.
- Tristan Lienhard
Ah, cool. Et vous vous connaissiez avant ou vous vous êtes rencontré ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Elisabeth faisait partie du groupe Facebook que Jenny avait sur le pastel il y a longtemps mais on ne s'était pas vraiment connus avant la quinzaine de l'église. À travers la quinzaine on a vraiment connecté.
- Tristan Lienhard
Elle est formidable.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, absolument. Donc, il y a d'autres cours et puis il y a aussi un côté aussi tout simplement de membres. Donc, il y a un côté gratuit et puis il y a aussi un côté de membres où on peut joindre pour 45 euros de l'année. Et puis là, justement, les élèves vont discuter beaucoup de leur travail sur la plateforme publique. Donc, ça veut dire que les membres sur la plateforme peuvent… peuvent voir un peu ce que les élèves font. Il y a une galerie de leur travail. Enfin, on essaie d'essayer de développer une communauté qui est très fluide.
- Tristan Lienhard
Ouais, c'est top. Mighty, c'est vraiment bien. Ok, top. Donc ça, c'est la partie 2, la formation. Il y a encore une partie. Enfin, moi j'en vois encore une, mais il y en a peut-être encore d'autres. La partie de ce que tu as fait qui a subjugué tous nos participants à la quinzaine de l'agriculture tanctoriale. C'est les fameux essais que tu as faits sur des plants et ta recherche à travers le monde. Je n'en dis pas plus. Est-ce que tu peux nous raconter cette aventure qui est dingue ? Donc, ça y est, on rentre dans la troisième partie sur les plantes.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Merci,
- Tristan Lienhard
Tristan.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Raconte. Ouais, encore une fois, on a l'habitude de se lancer dans des trucs qui deviennent énormes. C'est clair. Qu'on apprenne un jour, avant qu'on devienne trop vieux. Mais oui, comme je disais, il y a trois ans, on a commencé vraiment à se dire qu'on allait vraiment s'y mettre aux plantes tinctoriales, à faire pousser les plantes pour la teinture. Mais essentiellement après, quand j'ai quitté Irish Seed Savers, j'adore les semences depuis, c'est fascinant, c'est un monde magique, aussi magique que les teintures végétales, c'est vraiment...
- Tristan Lienhard
Il y a plein de subtilités, c'est ça aussi,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
on en parlera des subtilités. Et c'est justement pour ça que j'ai fait cette recherche. Donc il y a deux ans, donc il y a trois ans, on avait décidé d'y aller. Il y a deux ans, on a pris la décision qu'on allait commencer à vendre les graines de plantes intériales avec les semences, avec mon expérience que j'avais accumulée. Et aussi avec le fait que le main-d'oeuvre, c'est toujours ce côté-là économique quand même, le main-d'oeuvre pour récolter les plantes intériales, pour les sécher, pour les emballer, pour les envoyer, les vendre et tout ça, c'est pas facile nécessairement à faire ça d'une manière économique. sans vraiment aller à énorme échelle avec des machines et tout ça. Donc mon idée c'était qu'on allait faire pousser les plantes pour notre propre utilisation et pour les graines. et qu'on n'allait pas essayer d'aller dans la production de matériel de plantes tinctoriales. Et finalement ? Voilà, donc si j'allais faire les graines, en travaillant dans un conservatoire de semences avant ça, j'ai vraiment remarqué que les variétés jouaient un rôle énorme sur le résultat qu'on va avoir avec les plantes qu'on va utiliser. L'histoire que je dis souvent, c'est que je fais toujours pousser mes propres tomates à la maison. Et une année, j'avais acheté des tomates d'un conservatoire qui promessaient des super tomates toutes petites, mais super sucrées et énormément, abondance. Il y avait énormément d'abondance, mais c'était tout du verre et presque pas de fruits. Donc cette année-là, j'avais presque pas de tomates. Donc cette idée-là que la variété, c'était une tomate. comme d'autres tomates, mais la variété a vraiment joué un jeu énorme. Et ce que je me suis dit, c'est qu'en fait, ça va être la même chose dans les plantes territoriales. La variété va jouer un rôle important. Et donc, avant de mettre mes semences à vendre, je voudrais faire des recherches sur les variétés pour m'assurer que les variétés que j'allais vendre allaient être les meilleures. Mais en fait, en commençant à rechercher tout ça, j'ai vu qu'en fait, il n'y avait pas vraiment de recherche faite là-dedans. Ce n'était pas encore fait. Donc, voilà, j'ai pris l'idée en tête de faire ça moi-même. C'était un projet, c'était quelque chose sur lequel j'avais un peu travaillé dans le conservatoire. Donc, ça m'avait super excité. Et puis, je me suis dit, bon, je vais continuer ça pour moi-même. Ouais, c'était fascinant, donc j'ai commencé à faire mes recherches, je suis allé chercher, j'ai cherché quelques magasins en ligne, des commerçants, mais j'ai surtout cherché dans les conservatoires, dans les organisations de Genie Banks et tout ça. Et j'ai trouvé, donc le pastel ça se trouve pas mal, j'ai trouvé 21 variétés de pastels éventuellement. Après j'ai trouvé la gaude un peu moins. J'ai trouvé 15 variétés mais elles n'ont pas toutes germé. Donc j'ai fini par avoir 11 variétés que j'ai fait des tests. Après la garance, j'ai trouvé 9 encore un peu plus difficile encore, 9 variétés seulement. C'était 10 variétés mais en fait seulement 7 ont germé. Et la persilicaire c'était 7 variétés. Donc ça a pris quand même énormément de travail de recherche. Pendant le Gene Bank, il y a eu une Gene Bank en Allemagne qui est vraiment incroyable. C'est à travers eux que j'ai trouvé beaucoup de mes variétés. Il s'appelle IPK à Götterleben. Je te transmettrai ça. Ouais, moi je veux bien. Ça c'était... Ouais, ça c'est vraiment un gene bank qui fait énormément de travail, qui a énormément de variétés. Donc c'était des variétés de partout dans le monde. J'étais super content de trouver du Tadjikistan, de l'Afghanistan. J'ai trouvé des trucs de l'Espagne, de l'Italie, Suisse, Canada, un peu partout. Après il y avait des individus aussi, on avait fait un truc sur Instagram. Donc il y a pas mal d'individus qui nous ont envoyé aussi de certaines variétés. Génial. Donc ça m'a pris quand même presque un an de travail de récolter tout ça. Oui, oui. Et puis après, c'était de faire grandir ça, de faire pousser ça d'une manière scientifique. Donc là, j'ai réussi à avoir un peu de subvention d'un projet européen, le RADIAN Project qui est fini maintenant. C'est un projet de quatre ans. On a réussi à avoir 1800 euros, je crois, c'était en tout. Ce qui, pour finir, n'était pas une grande partie.
- Tristan Lienhard
On sous-estime souvent le montant.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Carrément, oui. Mais bon, le montant, il ne donnait pas plus. Par fermier, il donnait ça. D'accord. Mais ce qu'il donnait, le plus important, c'est qu'il donnait aussi une collaboration. Donc, j'ai fait partie de... du James Hutton Institute en Écosse, avec un professeur là qui est scientifique agronome et donc qui nous a suivi, il y avait 7 ou 8 projets qu'il suivait, et ça a été super, on a formé un groupe et il nous suivait et nous donnait des conseils. Et ça, ça a été super, donc c'est lui qui m'a vraiment montré comment faire ça d'une manière proprement scientifique qui pourrait être reconnue et qui allait nous donner des résultats fiables. Donc, ouais. J'ai semé toutes mes variétés et après chaque variété, on les a cassées en quatre lots. Chaque lot était planté dans différentes parties du champ pour s'assurer que la situation pédoclimatique n'avait pas une influence sur la variété. Ça a été intéressant parce que par exemple, la variété numéro 9 du pastel, et monter en graines. Et c'était vachement intéressant de voir, dans la première année, comme c'est une bille annuelle, elle ne devrait pas monter en graines. Mais ce qui était super intéressant de voir, c'était sur les quatre lots, elle montait en graines. Donc, ce n'était vraiment pas parce que il y avait une situation pédoclimatique qui l'influençait. Donc là, c'est là que j'ai vraiment revu à quel point c'était important de faire ça comme ça. Mais, énormément de travail de tout casser en graines. quatre après de suivre tout.
- Tristan Lienhard
C'est ce que tu racontes, j'invite les auditeurs du coup, c'est ce que tu racontes très bien dans la quinzaine de l'agriculture tectoriale. Tu nous as fait un support où tu nous montres tout ton boulot. Je ne sais pas si tu voyais les têtes des personnes qui étaient présentes pendant la quinzaine, ils disaient tout cela.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
C'est un boulot. Il est fou celui-là.
- Tristan Lienhard
Il est fou celui-là. C'était un boulot de titan. Mais alors, ce que je l'ai apprécié, c'est que tu as, comme tu dis, comme tu as été accompagné pour faire un travail agronomique pour qu'il y ait aucun autre paramètre qui rentre en jeu à part cette variété.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, oui.
- Tristan Lienhard
C'est là où tu nous montres les meilleurs résultats, en fait, parce qu'on sait que tu n'es pas… Tous les billets auxquels on aurait pu penser, tu les as éloignés.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Éliminés, oui.
- Tristan Lienhard
Éliminés. Et là, donc, tu proposes de… Moi, ce qui m'a surpris, c'est ton nuancier, c'était le pastel.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
J'ai ma raclette rouge. Donc, une fois qu'on a fait pousser chaque variété, après, il fallait les tester. Donc, les trois buts de la recherche, c'est très important d'avoir des buts très clairs. Mince, il y a quelque chose qui se passe avec la vidéo. Non ? Voilà, c'est bon. Donc... Ouais, donc les trois buts de la recherche en fait c'était le contenu colorifique on pourrait dire, au lieu de calorifique de chaque plante. Donc vraiment de chercher la variété avec le plus de contenu de couleur.
- Tristan Lienhard
Le plus colorant on peut dire.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Voilà, ouais. Ouais, d'accord. Donc après aussi la productivité, la quantité de biomasse que ça produit, chaque variété. produisait et aussi à quel point elles allaient être adaptées à produire des graines en Irlande qui est très important parce que de produire des graines en Irlande c'est très différent que de produire des graines en Provence donc ça c'est vraiment un détail énormément important pour moi et ouais donc on est en plein milieu de toutes ces recherches encore j'ai pas encore tous les résultats il faut encore que j'analyse pas mal Il y avait des nuances intéressantes. Donc, on a vraiment vu, j'ai montré à la quinzaine les images des résultats. Donc, sur les 21 variétés de Pastel, c'était vraiment très, très clair. Il y en avait qui n'avaient presque pas de contenu du tout. C'est clair. Et d'autres qui en avaient vraiment beaucoup. Ce qui était intéressant, c'est que la meilleure variété de Pastel vient quand même de Cocagne.
- Tristan Lienhard
Ah, où ça va ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Qui est quand même intéressant parce que c'est bien là que ça a toujours été... poussé historiquement. Et donc, après, Ouais, il faudra... J'ai pas encore fait l'analyse vraiment comme il faut, mais il y a des choses intéressantes qui sont sorties. Donc avec le pastel, j'ai l'impression que certaines des variétés avaient moins de contenu quand je faisais. Donc pour faire mes échantillons d'essai, je prenais 100 grammes de feuilles par variété. Mais la quantité que chaque variété produisait était très, très différente. Donc... J'ai aussi fait tous les poids de récolte et ça passait de 1 kg et quelques pour la variété la moins productive jusqu'à 10 kg presque. Donc peut-être qu'une des variétés avait un contenu de bleu un peu moins. elle produit beaucoup plus de biomasse et peut-être sur le tout, elle va produire plus de couleurs. Donc ça, ce sera intéressant un peu à faire les recherches pour voir, analyser un peu tout ça. Comme quoi, peut-être que certaines variétés seraient mieux pour la grande culture. On va faire des tonnes et des tonnes de feuilles, parce qu'elle a quand même un bon contenu, mais elle produit énormément, alors que d'autres variétés, comme celle qui venait de Denise, là, Lambert, du pays de Toulouse. qui produisait beaucoup moins de biomasse, mais qui avait le plus de quantité de bleu sur le tout. Donc, ça va être des analyses assez intéressantes à faire.
- Tristan Lienhard
Donc, tu pourrais même proposer des graines, par exemple, pour un jardin qui nourrit un atelier de teinture. Vertus, des exploitants, comme on est en train de voir avec les agriculteurs, sur grande surface. Ah, c'est génial. Ça peut aller vachement loin, en fait. C'est ça qui est top.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ce que j'ai vu à travers justement la quinzaine, ce qui m'a vraiment frappé, c'est que c'est vraiment le début seulement de ce genre de travail-là. C'est vraiment un tout début. Pour moi,
- Tristan Lienhard
tu es le premier.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, je n'avais pas trouvé de recherche là-dedans. C'est pour ça que je l'ai fait moi-même, parce que je ne trouvais pas de recherche là-dedans. Mais essentiellement, je vois ça comme vraiment un tout petit début. Pour moi, c'est déjà bien, parce que comme ça, je sais que beaucoup de mes clients vont… vont surtout être des petits cultivateurs dont je vais chercher des variétés qui vont avoir le plus de couleurs et pas nécessairement le plus de biomasse.
- Tristan Lienhard
Alors pour les agriculteurs,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
il faudrait trouver... Voilà, ça pourrait être intéressant. Les recherches que j'ai faites, disons que ces recherches-là sont un tout début qui pourrait être continué. J'ai communiqué avec... Je suis resté en contact avec la plupart des gens de qui j'ai réussi des graines et j'ai eu des discussions super intéressantes, comme Christian Lachaud, je te disais, à la paradisiaire, voilà. Lui a fait sa variété là, je lui ai parlé après avoir reçu ses graines et avoir les résultats, il me disait qu'en fait, ses graines à lui ont déjà plusieurs variétés qu'il a récoltées d'un peu partout dans le monde dans ses voyages. Et il les a croisées ensemble.
- Tristan Lienhard
En fait, moi, ce que j'ai adoré dans ton intervention, c'est que pour moi, elle était nouvelle. C'est-à-dire qu'en cherchant partout, je n'ai vu personne qui s'était intéressé à ça. pour moi, elle est cruciale parce que la graine, c'est le plus précieux, en fait. C'est ce qui va faire perdre le patrimoine ou c'est ce qui va le conserver. Donc, les conservatoires de graines, les croisements que tu fais, les expériences que tu as, pour moi, c'est hyper important. Et ensuite, ce qui, moi, m'a aussi intéressée, c'est de me dire qu'en fait, tu pourrais être à l'origine de graines, comme je te disais, pour les particuliers ou les petites structures de teinturières artisanales, comme... des gros producteurs de plantes qui veulent renouveler leur stock de graines parce qu'au bout d'un moment, les variétés aussi elles s'épuisent, on voit qu'ils ont besoin de renouveler les graines donc pour moi c'est hyper hyper hyper important et donc tout le travail que tu nous as montré pendant la quinzaine avec tout ton protocole, tous les détails les photos et tout, j'ai trouvé ça génial et je vois bien que ça a titillé plein de gens en se disant c'est le début de quelque chose, maintenant Et c'est pour ça que je parle de toi dans le magazine numéro 2 sur la recherche. Pour moi, il nous faut de la recherche agronomique pour continuer ça, venir, tu vois, alors si toi tu préfères le faire pour l'Irlande et les particuliers, ce qui est déjà énorme, mais je ne sais pas, qu'il y ait des gens qui viennent te soutenir, qu'il y a une subvention ou je ne sais quoi, pour pouvoir travailler des graines pour des agriculteurs ou pour d'autres projets, mais que ce soit un peu conservé, maintenu tout ce… tout ce boulot quoi
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Tu vois ? Oui, c'est important. Et justement, heureusement qu'il y a eu ces conservatoires-là qui ont conservé ces graines. Parce que sinon, on n'aurait pas eu ces graines. Elles auraient disparu, disons.
- Tristan Lienhard
C'est ça. Donc, c'est hyper important. Et alors, un truc qui est intéressant aussi, tu dis, ça m'a passionné les graines, mais il y a beaucoup de personnes qui récoltent les graines trop tôt. Donc, les graines ne sont pas mûres. Donc, ils sont étonnés qu'il n'y ait pas un bon... taux de germination du tout. Et en fait, non mais tu vois, donc il y a ça, il y a attention, faire des graines, c'est sacrifier aussi des plants, c'est... Non mais c'est ça, tu vois, en fait, on ne peut pas tout avoir. Donc, avoir des graines, c'est un sacrifice entre guillemets d'une biomasse ou de plants ou de rangs, etc. Il y a tout le tri, il faut trier. C'est un super épisode qu'on a eu avec… Non, c'était pendant la quinzaine avec Stéphanie Égaré qui expliquait quand elle triait ses graines et le temps que ça prenait. Donc Stéphanie, en Bretagne, si tu nous écoutes, on pense fort à toi. Donc son tri de graines pour avoir le meilleur taux de germination possible. Après, il y a tout ce qui est stockage, comment tu les stocks, comment tu les sèches, comment tu les conserves, comment tu les tests. Donc ça, tu continues toi. Voilà.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, absolument. Disons que quand je travaillais au conservatoire irlandais, j'ai développé et lancé un cours justement sur la production de graines. Et donc, je l'ai réadapté pour les graines de... Tintorial. Tintorial. Mais je l'ai lancé l'année dernière, en fait, ce cours-là, mais on n'est pas du tout là encore. En fait, en ce moment, on est vraiment à cet endroit où... On est plus, disons que le cours qu'on développe maintenant, c'est le cours de comment faire pousser les plantes. Je vais toujours avoir cet élément de graines parce que j'adore ça et je trouve que c'est important. Mais je pense que ce sera dans plusieurs années, ce n'est pas encore maintenant, mais dans plusieurs années, je pense qu'il y aura besoin d'un cours justement sur ce côté-là. Sur les graines, oui. Parce que pas mal des graines que j'ai reçues comme ça, il y en a qui n'ont pas germé du tout. Pas mal de germances pas très bonnes. et souvent il y avait aussi comme tu disais le tri n'était pas très bien fait enfin c'est une science vraiment très détaillée que j'adore mais comme tu dis c'est exactement ça, il y a vraiment ce côté là aussi en montant ce côté de notre entreprise des graines il y a aussi cette expertise que j'amène après mon travail et j'essaye de... donc voilà les variétés c'est déjà le premier parce que sans les variétés c'est... Quelque part, ce n'est pas la peine, on pourrait presque dire. Mais la prochaine étape, c'est vraiment de produire des graines de très haute qualité.
- Tristan Lienhard
Et ce que je voulais aussi dire, c'est que dans les graines sectoriales, il y a aussi cette nuance de « est-ce que les graines sont encore « bonnes » ? » On me dit ça souvent. Est-ce qu'au bout d'un an, les graines sont encore bonnes ? Ce qu'on s'est rendu compte, c'est que selon les variétés, selon les couleurs, tu n'avais pas la même durée de péremption. Je ne sais pas si tu étais là quand tu as suivi quasiment toute la quinzaine. Je pense que tu étais là quand on a parlé des graines qui étaient en dormance et qui sont sorties. Il y a aussi une histoire de dormance et on voit qu'en fait, globalement, on n'y connaît encore pas grand-chose. C'est-à-dire que c'est le début de tout.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
C'est encore toute une science. Par exemple, le persiquaire ne dure pas. En fait, ce qui se passe avec la dormance, c'est qu'en général, la... la graine va être bonne, va germer bien pendant un certain point, et éventuellement, ça commence à descendre très très rapidement. Donc certaines graines, comme justement le pastel, ça peut rester longtemps, parce que ça fait partie de la famille du chou, le chou se garde très bien, mais donc ça va faire 10-15 ans de germination très bonne, et puis tout d'un coup, elle arrive à la fin, et chaque année ça va diminuer par 50%, 25%. C'est ça.
- Tristan Lienhard
Et c'est pour ça qu'ils veulent renouveler leur stock de graines ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
C'est impératif de renouveler. Ce qui est un problème avec la persiquaire, parce que la persiquaire ne dure pas plus longtemps que deux ans. On va toujours avoir de la germination, mais il va falloir semer cinq ou six fois plus de graines pour avoir ce qu'on veut. Ce qui est un peu un problème, parce qu'après il y a aussi la question génétique. C'est très important d'avoir les populations. populations correctes de minimum. Donc par exemple le pastel qui fait partie de la famille du chou a besoin d'une population de minimum 120 plants. pour garder, pour conserver le patrimoine génétique et la vigueur en fait, la vigueur génétique. Disons que si on garde des graines de 20 ou 30 plantes, ça ira pour cette génération-là, mais on fait ça deux ou trois fois, la population va diminuer, va être plus productive, va être en mauvaise santé. Et après, c'est... C'est presque impossible de ré-envigorer ça, sauf si on sait où il y a la même variété qui a été poussée par d'autres jardiniers. Et là, on commence à chercher plusieurs populations, on les ramène ensemble et on peut ré-envigorer la variété sans perdre la variété. Bon, le travail que je fais, l'autre travail que je fais en ce moment, c'est les croisements de différentes variétés. Ça, c'est quelque chose de différent, complètement différent encore.
- Tristan Lienhard
Ça, c'est génial aussi.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
que tu as fait dans les années qui viennent là l'idée pour ceux qui ont pas l'idée la quinzaine voilà l'idée c'est que en fait j'ai pris les six les six meilleures variétés de ces tests là ils sont dans le jardin en ce moment ils sont tous juste en train de commencer à justement les fleurs sont juste en train de commencer à ouvrir je les ai inters interplanter ensemble pour qu'elle se croise vraiment très bien L'idée, c'est que ce qui va se passer, c'est que l'année d'après, quand on les fait pousser, c'est parce que j'ai six variétés, ça va être assez varié. La deuxième année, ça va devenir super varié, ce qu'on va avoir la deuxième, troisième. Donc, disons qu'il va y avoir une variation énorme. dans cette population-là, parce que tout d'un coup, tous les gènes vont se récombiner de plein de différentes manières de toutes les différentes variétés. Et sur un travail de sélection sur plusieurs années, on va pouvoir commencer à développer des variétés spécifiquement adaptées à un endroit. Donc, mon idée, c'est de commencer ce travail déjà pendant les premières cinq ou six ans, pour que le lot ne soit pas trop... C'est bien d'avoir de la diversité, tout ça, mais quand c'est complètement parfait. Donc, je vais un peu faire mes sélections déjà, mais éventuellement, mon idée, c'est de vendre ces graines aux personnes comme quoi c'est un treasure box, un coffre de trésors. Un test de trésor. Pour que la personne, en fait, elle va recevoir des graines qui ont une génétique énormément diverse et à travers leur propre travail de sélection, sur plusieurs années, elles vont développer une variété qui leur convient complètement. Donc, elles ont...
- Tristan Lienhard
Oui, c'est canon. Non, non, franchement, c'est chouette. Et... Oui, donc, franchement, j'invite les gens à aller regarder le replay de la quinzaine Tinctorial sur ce que tu as abordé avec tes supports vidéo. Dans la première et deuxième quinzaine, on a aussi fait des focus sur les graines, justement. Comment créer ces graines pour son exploitation ? Tu sais comment tu fais un an avant tes graines pour déjà les adapter, l'importance du choix des variétés, de bien l'adapter à ton terroir, et puis toutes ces astuces de faire attention à bien les conserver, et les petits tips et les expériences. On a reçu quelqu'un, je cite son nom, Lise Musso du compte Instagram Lise No Good, qui fait des expériences de dingue avec « je surgèle » , « je ne gèle plus » , « je fais des… » Elle a testé plein de choses dans l'eau, hydroponie, etc. C'est hyper intéressant. Je me dis qu'à force de faire parler les gens entre eux comme ça et de faire ces tests que tu as initiés, on est au début d'une belle histoire et j'espère que ça va continuer. Pour moi, la graine, c'est la vie, c'est la base et il faut vraiment qu'on mette le paquet là-dessus.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
C'est le début et la fin de tout.
- Tristan Lienhard
Oui. c'est le début du cycle et la fin du cycle hyper bien résumé c'est ça qu'est-ce que j'allais dire est-ce que tu as d'autres choses que tu veux rajouter sur ton travail de sélection disons
- ArtEcoVert Pauline Leroux
qu'après la quinzaine je suis en contact avec Dalia ça c'est bien sympa elle va tester les variétés contre le gel justement
- Tristan Lienhard
Oui,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
elle nous expliquait que c'était tout ça. Oui, donc ce sera super intéressant de voir les résultats qu'elle va avoir. Je pense que tout ce travail, c'est vraiment un travail très très long terme, avec lequel j'ai hâte de rencontrer d'autres personnes avec qui je peux collaborer, parler de tout ça, j'adore.
- Tristan Lienhard
T'as eu des liens, moi j'avais envoyé Florent Valentin de l'ORIS, il y a des gens dans le Nord, enfin je sais pas si tu cherches encore des personnes pour les graines, on lance l'appel au podcast, n'hésitez pas à envoyer votre adresse mail, faites un message à Tristan, non mais sérieux, c'est aussi l'occasion d'échanger, donc s'il y a des gens qui sont passionnés de graines, qu'ils échangent avec toi, je mettrai ton contact comme ça tu pourras.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ouais, super.
- Tristan Lienhard
Est-ce que sur ce sujet-là, on a tout dit ou pas ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Je pense, oui.
- Tristan Lienhard
Oui, je pense que ça plus la quinzaine, ils ont toutes les infos qu'il faut. Alors, il y avait un sujet sur lequel je voulais parler, c'était ce fameux retraitement des eaux. Alors, je sais qu'on fait un grand écart, mais c'est important pour moi parce qu'on reproche souvent à la teinture végétale de consommer beaucoup d'eau, d'être énergivore. Comme tu dis, après, on dit que les teintures ne tiennent pas, que ce n'est pas des couleurs flamboyantes. Bon, on le voit encore derrière toi. Bon, bref. Et donc, dans ces préjugés, il y a cette histoire d'eau, de conserver la ressource. Pendant la quinzaine, justement, tu nous as expliqué comment toi, tu traités ton eau. Est-ce que tu peux nous raconter tes bains de teinture, je suppose, une fois qu'ils sont épuisés, parce que les laines ont tout, enfin, les laines, les fibres ont tout pris. Comment tu travailles ce recyclage de ton eau ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, donc... L'eau commence déjà par la récolte d'eau de pluie. Ça, c'est déjà le départ. Parce qu'en fait, eau de rivière, eau de source, peut varier pas mal. Donc, c'est d'un côté très pratique et d'un côté écologique aussi qu'on a fait ça. Parce que, et puis l'eau municipale aussi peut changer pas mal. Donc ça, ça a des effets sur les couleurs. Donc, ouais. Donc la récolte d'eau de pluie a été d'une façon d'un côté très pratique, et de l'autre côté c'est qu'on voulait créer un circuit d'eau qui était complètement fermé, qui allait s'évaporer, finir par s'évaporer dans les nuages pour nous redonner de la pluie. Donc ça a été, encore une fois, des recherches et du travail. Ça a été intéressant, j'ai fait non, non, non, ça m'intrigue un peu tout ça. Mais c'est intéressant, j'ai fait appel à deux personnes qui spécialisent là-dedans. La première, ça ne m'a pas donné grand-chose. Le système qu'on a développé avec lui n'était pas très intéressant, ne marchait pas vraiment. Mais la deuxième personne était super. C'était un gars en Irlande, dans le sud-est de l'Irlande, qui est absolument passionné avec tout ce qui est de... des députés de moelle l'eau comment dire l'eau ou à des détails des toilettes des pindés et pour elle donc j'ai vu en fait un de ses projets à dublin dans un dans un centre de tout le temps le centre il en a demandé pour la pour l'économie circulaire pour cent il avait développé un système pour cent un système vachement intéressant pour cent des égouts mais vraiment un peu impressionnant j'ai j'ai je me suis je me suis trouvé avec un de la part des un des employés de ce centre-là dans la cave où tout le système se trouvait. C'était vachement intéressant. Je l'ai appelé, on a parlé et il était super enthousiasmé par notre projet, ce qu'on faisait. Il a été incroyable. Il est très pratique aussi. Il nous a donné des solutions économiques. bien plus abordable, parce que le centre là, ils avaient eu 20 millions je crois, ils avaient tout un énorme système, je lui ai dit très clairement, ça c'est nous, on fait ça nous-mêmes, est-ce que je peux vous employer en tant que consultant, pour la consultation, et vous me dites ce que je dois faire, et c'était super, il m'appelait de temps en temps le soir, en me disant, monsieur Lénard, vous avez bien utilisé un morceau, une... Une perceuse de 16 mm pour ce trou.
- Tristan Lienhard
Ah ouais, il est dans le détail.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ah ouais, dans le détail, mais vraiment dans le détail. Et le truc, il est indestructible qu'on a construit ensemble. Il m'a dirigé dans tout. Donc l'idée, c'est que toute l'eau passe par des tuyaux ou par le sol. Tout dans un bac qui est plus bas que tout. J'ai creusé un grand trou derrière le bâtiment.
- Tristan Lienhard
On peut dire une cuve de récupération.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Voilà. Voilà, exactement, une cuve de récupération. Donc c'est de là que ça part. De là, on a fait passer par quatre réservoirs qui, en fait... vont aller d'un réservoir à l'autre. Il y a un tuyau entre chaque réservoir. Le tuyau est au milieu du réservoir. Donc, tout ce qui flotte, tout ce qui est plus léger que l'eau, va flotter en haut. Tout ce qui est plus lourd que l'eau va descendre en bas. Et ce sera l'eau la plus claire qui va passer à travers ce tuyau-là. Pour le bac suivant. Donc, ça fait ça quatre fois. Et l'idée, c'est que l'eau se passe d'un à l'autre vraiment très, très, très lentement. Parce que comme ça, ça donne le temps de séparer. Et donc, ça veut dire qu'après, on peut vider ces quatre cuves-là de ces déchets. Mais l'eau qui va arriver à la prochaine étape va avoir plus rien de solide, en fait, dans l'eau. Ce ne sera vraiment que du liquide qui sera le...
- Tristan Lienhard
Oui, il dit... Le premier bac, tu n'appelles pas ça des bouts ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Des bouts un peu solides,
- Tristan Lienhard
c'est genre des bouts ? Et c'est toutes tes cuves de teinture mélangées ? C'est-à-dire que tu ne traites pas par couleur ? Non. toutes tes couleurs dans cette cuve de récupération.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Et c'est assez important, c'est assez important justement, et donc ça fait 4000 litres en tout, ces quatre cuves-là. Donc le tout, c'est intéressant parce qu'en fait, le tout, je n'ai pas tout à fait calculé, mais c'est maintenant que je vois bien comment ça marche. Mais le tout, c'est 4000 litres d'eau récoltée, 4000 litres d'eau dans ces bagues-là, 4000 litres avec des plantes. Mais ce que nos recherches ont montré, c'est que ça prend à peu près, si je ne me trompe pas, ça prend à peu près 10 litres par pelote. Pour teindre une pelote, ça prend… Je crois que c'est… Attends, ça prend… Il ne faut pas que je me trompe dans mes calculations là. Mais comme quoi, les 40 kilos qu'on fait par semaine marchent exactement avec nos 4000 litres d'eau. Litres d'eau. D'accord. Donc,
- Tristan Lienhard
il y a un système comme ça.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ouais, enfin, on en a parlé, on n'a pas tout à fait conçu le truc exactement, mais c'est tombé, c'est comme ça que c'est. Et puis, c'est maintenant, donc je crois que des fois, on essayait de faire 50 kilos par semaine et tout ça, et c'est là qu'on voyait que ça commençait à déborder partout. C'est pour ça que le truc est tombé. Et dimensionné pour 40 kilos.
- Tristan Lienhard
Et alors, tu as dit que tes 4 bacs, on a compris, donc là où l'eau est plus claire, elle passe dans un bac après, etc. Le dernier bac que tu nous as montré pendant la quinzaine, il y avait des plantes.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Voilà. Donc, une fois que c'est passé par ces quatre bacs, l'eau va descendre dans un tonneau avec une pompe dans le tonneau qui a un truc qui flotte. Et dès que ça arrive à 120 litres, ça va faire un grand « pch » ça va remonter l'eau sur les quatre bacs. qui ont des plantes. Ces bacs-là, en fait, c'est les mêmes bacs que les autres cubes. C'est tout à partir de bacs que je pouvais acheter d'occasion dans le coin. Et encore une fois, c'est là que Erland Herr, le monsieur qui a fait tout ce travail pour moi, a développé son système pour ces bacs, pour moi. Ça a été vraiment... Et donc, en fait, c'est... Ces bacs-là avec les plantes ont des gros cailloux quand même assez gros, vraiment des gros cailloux en bas. Après, ça fait quand même un tiers ou l'admi qui est comme ça avec des gros cailloux. Après, il y a des cailloux un peu moins gros. Après, il y en a encore un moins gros, de plus en plus petit, plus en plus petit, jusqu'à ce que la couche finale soit du sable. En fait, l'idée dans le sable est cette. couches et puis les graviers assez minces en dessous. J'ai mis des plantes. Donc, c'est des plantes qu'on trouve dans les bords de lacs partout ici en Irlande. D'ailleurs, je les ai prises du bord de lac. J'en avais pas besoin de beaucoup. Mais donc, ouais, c'est une plante.
- Tristan Lienhard
C'est quoi comme plante ? C'est pas des irises d'eau ? C'est pas un genre d'iris ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Non, j'ai mis quelques irises parce que c'est joli. Oui,
- Tristan Lienhard
d'accord. Parce que j'en ai eu 8 à je dire.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Non, les irises d'eau font un travail spécifique aussi, mais ça c'était juste pour faire joli. Non, je ne me rappelle plus du nom de la teinte. C'est une variété de plantes. C'est une variété de plantes.
- Tristan Lienhard
Elle a un rôle.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, absolument. Un rôle. Un rôle. D'accord. Elles vont sortir beaucoup de tout ce qu'ils peuvent de nutrition de l'eau. Oui, de nutriments. Oui, ils vont sortir le plus de nutriments possibles de l'eau. Mais le plus important, c'est qu'ils vont y amener de l'oxygène. Ça, c'est le plus important. Donc, c'est pour ça qu'on a ces gros cailloux en bas avec plus petits cailloux, plus petits cailloux. L'idée, c'est que l'eau, en fait, donc les 120 litres vont se faire éjecter toutes les 6 heures, je crois, si je me rappelle bien. C'est à peu près, je suis toujours en train de... Et l'idée, c'est que ça va faire tout un... Ça va remplir le dessus, vraiment, juste... L'eau, il y a le sable. Les 10 centimètres au-dessus du sable. Non, je n'ai pas encore... Je suis encore en train de travailler là-dessus, mais l'idée c'est que le sable doit être fin, assez fin, mais pas trop fin, parce que sinon il va se bloquer. Mais le sable doit être assez fin que l'eau se répande sur le dessus de chaque bac jusqu'à 10 cm, et que ça prenne à peu près entre 20 minutes et une heure à se disperser à travers le sable. En se dispersant à travers le sable, ça va passer par les cailloux, ça va se mettre sur la surface de tous les cailloux. Il y a aussi des cheminées d'air. dans la bague qui ont été mis avec des tuyaux en remplissant. L'idée, c'est de réintroduire le plus d'oxygène possible dans l'eau. Parce que la seule condition, enfin, c'est pas la seule condition, mais la condition la plus importante, comment ça s'appelle, qui a un effet le plus écologique dans l'eau, c'est quand il n'y a pas d'oxygène dans l'eau et qu'on répand ça quelque part. l'oxygène va devoir être pris de l'environnement.
- Tristan Lienhard
D'accord, que là, c'est toi qui le mets dedans.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, c'est ça qui va détruire l'environnement, en fait. C'est ça qui va polluer. C'est le manque d'oxygène. Donc, l'idée là, c'est que ça va mettre autant d'oxygène que possible dans l'eau. Après, ça, c'est récolté dans une autre cuve. Et cette cuve-là, en fait, je l'envoie dans une forêt d'arbres de pin. et je la répands sur une grande surface de pin. Et tu vois comment la surface d'une forêt de pin dense est toujours très très sec. Donc toute l'eau est tout de suite, il n'y a presque jamais, même en Irlande où il pleut tout le temps, les forêts de pin sont toujours secs.
- Tristan Lienhard
C'est dingue.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Et donc l'idée là, c'est que je répands tout ça, qui est bien oxygéné. Il y a encore des nutriments, mais elle est bien oxygénée. Elle va rentrer dans la terre et en fait, elle ne va jamais rentrer. C'est sur du sol. On a fait des tests aussi. C'est sur un sol très très lourd. qui ne laissent pas passer l'eau. Donc on sait que l'eau que je mets là ne passe pas dedans, donc ne va pas profond dans la terre, mais elle se répand autour des racines et les arbres eux-mêmes vont prendre les nutriments, l'eau, et puis renvoyer ça dans les nuages. Incroyable.
- Tristan Lienhard
Et du coup, ça, tu as tout le temps à faire.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ça a été encore un peu une aventure. Et du coup,
- Tristan Lienhard
tant qu'on trouve ce système...
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ah oui, carrément. D'ailleurs, quand nos élèves viennent, on leur montre bien ça et je donne le numéro de ce gars-là. C'est un système. D'ailleurs, Patrick, je donnais ce numéro à Patrick. Patrick Brunac, je ne suis pas sûr s'ils sont rentrés en contact, mais Patrick voulait lui demander un peu d'informations là-dessus. Et lui est vachement généreux avec toutes ces informations. Génial.
- Tristan Lienhard
Parce que ça, tu vois, pour moi aussi, c'est un point crucial et un point qui peut desservir la teinture végétale. c'est cette consommation en eau. Alors, on sait qu'il y a maintenant des personnes qui travaillent à réduire les quantités d'eau, faire des monobains, la technique de Michel, où tu teins en un seul bain tes laines au lieu d'en faire en deux. On voit qu'il y a plein de techniques, on voit qu'il y a plein de gens sur le podcast qu'on a reçus qui même essayent de teindre quasiment sans eau, ou teindre au pinceau en faisant genre des encres, tu vois. Donc, on sait que c'est le nerf de la guerre, l'eau. Mais là, ce que j'ai trouvé hyper intelligent, c'est que... C'est comme, tu sais, ils font des piscines écologiques pour recycler les eaux de machines à laver, de toilettes, tu vois, pour l'usage domestique. Je trouvais ça hyper intelligent de le faire pour votre atelier. Ah voilà, donc franchement, je suis d'accord d'avoir pensé à ça. Et merci pour les photos que tu nous as montrées. Est-ce qu'on voit l'installation ? Et je comprends... Ce que tu fais,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
c'est canon. Disons qu'encore une fois, le local qu'on a loué n'avait pas d'autres options. Il y avait un peu ce côté-là où c'était aussi une nécessité.
- Tristan Lienhard
Tu devais trouver un système pour remettre ton eau sans qu'elle pollue l'environnement. Comme quoi, des fois, des contraintes font des super belles,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
super rigueuses.
- Tristan Lienhard
C'est ça.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Des bonnes solutions. Des bonnes solutions.
- Tristan Lienhard
Top. écoute moi je pense que j'ai abordé tous les sujets qui étaient importants pour moi de voir avec toi mais est-ce qu'on en a oublié d'autres est-ce qu'il y a des choses toi qu'on a pas abordé que t'aimerais nous raconter ici
- ArtEcoVert Pauline Leroux
les expériences ils vont ils vont ils vont être en train de dormir les auditeurs non non non on a déjà fait plus long avec les abeilles justement qui a fait d'accord ennemi d'enregistrement d'accord t'inquiète c'est pas le record ça va c'est pas le record t'as d'autres sujets où je te pose mes dernières non je crois que non je crois que c'est bon pour moi ouais est ce que tu as des personnes qui
- Tristan Lienhard
t'ont inspiré d'Irlande, puisque d'habitude j'ai des auditeurs qui sont français ou très près, on va dire des Belges ou des Suisses, de proches. Est-ce que toi, tu as des personnes inspirantes en Irlande qui t'ont aidé dans toute cette démarche de 20 ans de teinture végétale, de recherche sur les graines, de tests agronomiques ? Est-ce que tu peux nous en citer ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Je pense que la... La dame avec qui j'ai travaillé au conservatoire de graines m'a beaucoup beaucoup appris et a été une inspiration. Elle a écrit un livre justement quand je travaillais avec elle sur les semences, comment récolter les semences en anglais, pour l'Irlande spécifiquement.
- Tristan Lienhard
D'accord.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Donc ça c'est une inspiration. Sinon mon inspiration, une autre inspiration va un peu plus loin, mais vient de l'Inde. C'est Vandana Shiva, une scientifique extraordinaire qui travaille justement sur les semences en Inde. Et vraiment une dame incroyable, incroyable, qui a fait du travail social, scientifique, vraiment très intéressant. Disons qu'elle a une connaissance scientifique très intéressante et je crois que c'était atomique d'origine, nucléaire. Mais elle s'est penchée vers les semences et vers des questions sociales, environnementales de ce qui se passait en Inde. Et c'est vraiment une dame incroyable qui fait du travail vraiment très spécial.
- Tristan Lienhard
Top, tu nous donneras les liens, on ira regarder. Est-ce que cette filière en Irlande, elle se construit ? Tu disais que tu avais une petite communauté. qui finalement grossit d'année en année, tes élèves deviennent tes partenaires aussi, enfin voilà. Est-ce que vous avez beaucoup d'agriculteurs en plantes sanctoriales en Irlande ? Est-ce que ça commence ? Est-ce que comment c'est ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ben non, on est les seuls qui font ça, même nous on fait ça que cette année, on va faire ça sur 400 mètres carrés, c'est pas très grand. Donc non, il n'y a pas vraiment la production, pas vraiment, parce que... Déjà, la production en général en Irlande n'est pas énorme avec le temps qu'on a. Oui,
- Tristan Lienhard
c'est vrai.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Les légumes et tout ça, il n'y a pas vraiment cette... Comment dire ? C'est pas adapté. Oui, c'est pas vraiment. Non, il n'y a pas vraiment ça. Il y a de plus en plus, en fait, c'est surtout de nos élèves qui commencent à s'installer. C'est sympa. On travaille ensemble souvent, donc on passe certains contrats. projets à d'autres personnes parce qu'en fait à travers à travers le l'éducation la transmission tout ça on a déjà énormément de travail en fait on fait moins de teinture maintenant ouais c'est basse ça commence tout juste ça commence juste ça commence tout juste mais ça avance c'est sympa c'est une communauté comme c'est comme l'irlande est quand même petit aussi c'est une communauté assez serré assez sympa ouais ouais c'est top à jeu moi je le vois pour la france la communauté qu'on a
- Tristan Lienhard
Tu l'as un peu aperçu pendant la quinzaine de l'agriculture territorial, mais ce n'est plus des gens bienveillants, des gens passionnés, qui sont généreux. C'est un plaisir. J'imagine pour vous le même sentiment de communauté. Vous avez formé combien de personnes aujourd'hui ? Tu sais dire ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Avec le cours qu'on fait là, on avait 29 personnes l'année dernière et 26 personnes cette année. Donc, ça, c'est sur cette année-là. Donc sur ces deux ans, on a une cinquantaine de personnes qui ont fait le cours. Donc on le fait chaque année.
- Tristan Lienhard
C'est top. Et tu gardes des nouvelles de ce qu'ils deviennent et comment ils poursuivent les projets.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, justement, parce qu'ils ont de toute façon accès à la plateforme pendant un an après le cours. Mais c'est super, ils sont sur la plateforme. D'ailleurs, c'est sympa, on voit la différence entre les élèves et ceux qui sont membres. Parce que les élèves, ils se foutent un peu de notre gueule souvent.
- Tristan Lienhard
Bonne ambiance.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, la plateforme est quand même une façon sympa de rester en contact. Parce que là, par exemple, cette année, on a deux personnes d'Amérique, deux personnes d'Australie. C'est vraiment un peu partout. Donc, c'est une façon sympa de rester en contact.
- Tristan Lienhard
Moi, ce qui m'a plu aussi, c'est de voir ton témoignage sur l'Irlande pendant la quinzaine. De voir qu'en fait, il y a certains pays qui sont plus structurés. alors que ce serait surprenant quand on a parlé de la Thaïlande j'étais étonnée de voir qu'il y avait déjà des organisations des trucs et tout en tout cas un collectif engagé et de voir l'Irlande comment ça se passait, la France de voir Dalia Milon au Canada qui était la seule à faire des plantes pour les vendre tu te dis c'est ouf, le Canada c'est énorme et en fait tout ça c'est il y a aussi je pense un biais de Tout le monde n'est pas encore sorti et on ne les a pas tous identifiés, tu vois, parce que les gens ne lèvent pas leurs mains s'ils sont en train de cultiver en disant « Eh, vous ne m'oubliez pas, je suis en train de cultiver des plantes panctoriales. » Mais ce que je veux dire, c'est que c'est beau de voir que ça bouge dans beaucoup de pays. Et moi, cette quinzaine où on a ouvert au monde, ça m'a vachement plu parce que je me suis dit « Waouh ! En fait, si toi, tu interagis avec l'Écosse, le Canada, la France et tout, ça fait… » Tu vois, on est encore plus nombreux, une petite communauté, mais dispersée, ça, je trouve ça chouette. Bon, bah,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
c'est… Comme disait Julia justement, elle disait qu'elle a une très grande communauté anglaise. Anglophone, oui. Anglophone, oui. Oui, carrément. Moi, j'ai vraiment beaucoup apprécié cette quinzaine. Elle a été super intéressante.
- Tristan Lienhard
Merci, c'est sympa. Merci pour ce retour, ça fait plaisir. Parce que c'est énormément de temps.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
ah oui j'imagine en faisant des cours qu'on fait là on fait des trucs en ligne et tout ça c'est énorme c'est énorme de travail même de trouver toutes les personnes, de faire les recherches tout ça c'est d'ailleurs je crois que je te l'avais dit en email mais cette façon de trouver un thème ta façon de structurer tout ça je trouve que t'as une façon super de structurer des événements et de mettre une thématique qui a vraiment un bon sens qui marche vachement bien oh Tristan tu as bien fait merci
- Tristan Lienhard
non bravo j'ai trouvé super ça fait plaisir c'est sympa bon ben je vais coucher du coup ce que je voulais te dire c'est que on m'a beaucoup demandé suite à cette quinzaine de continuer à faire des quinzaines ouvertures au monde c'est à dire de reprolonger l'année prochaine si on y arrive et d'ouvrir à d'autres pays etc mais de continuer de garder les gens en contact Donc avec notamment ce passage à la langue anglaise qui est dans les tuyaux, on va voir, il y a d'autres priorités aussi avant. Et le sujet, je le dis là, mais pour l'automne, ce sera la bioéconomie. Donc en gros, c'est toutes les sources sectoriales, mais qu'on ne cultive pas forcément pour la couleur. Par exemple, les déchets agricoles, les champignons, les lichens, on a certains coquillages qui donnent de la couleur et qui sont envahissants dans certaines zones du monde. Et en fait, ils ne savent pas quoi en faire et nous, on va en faire de la couleur. Alors... il y a les forêts, les résidus de forêt il y a beaucoup d'écorces, de fruits de choses qu'on peut récupérer donc ce sera le thème de la prochaine quinzaine à l'automne parce que ça m'a été demandé depuis je crois que depuis deux ans et demi on me demande ça tout le temps donc ça sera cet automne donc moins agriculture mais sur les sources tinctoriales diverses donc
- ArtEcoVert Pauline Leroux
voilà qui est aussi un endroit très important et qui est compatible c'est à dire qu'on peut très bien cultiver ...
- Tristan Lienhard
Et récolter, retravailler, upcycler des déchets agricoles. En fait, c'est juste du bon sens. Mais de voir le truc en 360, c'est intéressant. Donc, je trouvais ça pas mal. Super. Est-ce que tu as un livre ou une chaîne YouTube, une ressource que tu aimerais partager ? Donc, au-delà de tes ressources à toi, parce que je vais les mettre en lien, est-ce qu'il y a une source qui vous a vachement plu ou quelque chose qui vous a... qui vous intéressent d'aller voir de temps en temps, que vous voudriez recommander ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
J'ai, ouais, un petit livre pas du tout connu, qui est de E.F. Schumacher, qui a écrit « Small is Beautiful » . Si tu vois le livre, c'était un des écologiques très, très, très… Avant-gardiste ? Ouais, avant-gardiste. Il parlait de… Il parlait de choses écologiques que eux voyaient, que maintenant nous on commence tout juste à voir. C'était vraiment impressionnant leur vision. Mais lui, il écrit un livre très intéressant que je ne sais pas, je l'adore et j'aime bien m'y puiser régulièrement. C'est A Guide for the Perplexed. c'est un petit livre intéressant je trouve que c'est ouais c'est d'accord ok ça n'a rien à voir avec la teinture ou avec ouais mais non non mais non mais c'est je ne sais pas s'il existe je ne sais pas s'il est traduit en français ouais il faudra que je regarde ok bon
- Tristan Lienhard
top une lecture qui t'inspire bah ça c'est chouette qu'est-ce que j'allais dire bah écoute je voudrais te poser la dernière question est-ce qu'on a oublié quelque chose selon toi Est-ce que tu vas te dire, j'ai oublié de dire un truc ou pas ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Non, je ne crois pas, non.
- Tristan Lienhard
Non, top. Est-ce que tu as quelqu'un à qui tu voudrais passer le micro ? J'aime bien demander ça à mes invités. Quelqu'un que tu aimerais que je reçoive sur le podcast. Alors, tu m'avais cité, tu m'avais déjà cité des personnes, mais j'avoue, je n'ai pas été encore les interviewer. Mais est-ce que tu as une idée ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
C'est intéressant ça. Moi, oui, Christian Lachaud. Tu m'avais dit ça. Oui, oui. ça m'intéresserait parce qu'on a connecté par email et ça a été super intéressant il connaît ouais il connaît bien les semences et tout ça on a vraiment bien échangé ça m'intéresserait vachement de l'entendre dans un podcast d'accord je
- Tristan Lienhard
vais lui proposer du coup bon ben nickel bon Tristan franchement j'espère qu'on restera en lien longtemps parce que j'ai hâte de suivre toutes vos aventures parce que ça bouge beaucoup je trouve chez vous j'ai hâte que tu reviennes nous raconter comment ça évolue ce qui se passe chez vous en Irlande dans les prochaines quinzaines ouvertures au monde et je sais qu'on va rester en contact parce que en fait c'est un réseau interconnecté, on se met en lien avec un tel, un tel donc n'hésite pas si tu as des besoins de mise en connexion et merci beaucoup pour tout ce que tu as présenté pendant la quinzaine, merci pour nos échanges préalables parce qu'on a quand même parlé un bon moment avant et je trouve ça passionnant, non mais c'est top
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Merci à toi
- Tristan Lienhard
Merci Tristan
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Au revoir
- Tristan Lienhard
Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !
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