- ArtEcoVert Pauline Leroux
Bonjour et bienvenue dans le podcast ARTECOVERT, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.
- Emilie Roulland
Je suis Pauline Leroux,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants. pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Donc bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovers Émilie Roulland. Bonjour Émilie !
- Emilie Roulland
Bonjour !
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Alors Émilie, je suis ravie qu'on arrive à enregistrer ce podcast parce qu'on va parler avec vous de la... place de la couleur végétale, des teintures végétales, etc. dans les grandes tendances, les macro trends. Vous m'avez appris ce vocabulaire. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, j'aimerais bien que vous puissiez vous présenter aux auditeurs qui est Émilie Roulland, ce que vous avez fait, votre parcours et comment vous en êtes arrivée à parler aujourd'hui avec moi de la place de la couleur végétale dans les grandes tendances.
- Emilie Roulland
Alors bonjour à tous, donc Émilie Roulange de participer à ce podcast. Moi, j'ai un parcours de designer et je suis chercheur. En d'autres termes, je suis docteur en design et j'ai plusieurs domaines de recherche de prédilection dans le cadre de ce recherche en design, à savoir la recherche création, comment on fait de la recherche par la création en menant des actions. Je travaille sur le design quantique, c'est-à-dire la place finalement des sciences quantiques dans le design d'aujourd'hui. Je travaille sur du design d'anticipation, c'est-à-dire comment on imagine ou comment on anticipe les années à venir, 3, 5, 10, 20, 30 ans, parfois 50. Et en fait, ça permet d'établir des scénarios d'avenir dans un contexte incertain, en se disant, OK, l'avenir, on ne peut pas exactement savoir ce que c'est, mais on peut imaginer des scénarios futurs, qui sont des potentiels, finalement, pour accompagner des transitions actuelles et à venir. C'est aussi ce qu'on appelle du design de transition, donc finalement de la prospective, mais vu par le design et non pas par le marketing. Je fais également ce qu'on appelle du design positif. Le design positif, c'est concevoir des projets, justement dans le cadre de ces transitions, ces grandes transitions sociales, environnementales, climatiques, économiques. Et à un moment donné, comment on peut créer des projets qui produisent plus d'énergie et de synergie qu'ils ne consomment d'énergie. Donc on est effectivement dans une logique... de proactive concernant les avenirs possibles. Et je travaille également autour du color design, donc design couleur et matière, qui lui est plus spécifique à se dire comment on peut traduire tous ces grands changements ou en tout cas toutes ces choses qui sont en murmure ou qui sont plus ou moins criardes par des gammes de couleurs ou en tout cas par des approches chromatiques. Donc ce sont des disciplines émergentes du design et de la recherche en design qui elle se veut prospective en la matière. recherche et développement notamment.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Super. Bon, je pense que tout le monde, tous les auditeurs ont compris pourquoi je suis ravie de vous recevoir aujourd'hui, du coup. Bon, alors, quand on a préparé ce podcast, j'y ai tout de suite vu un énorme intérêt, je vous l'ai dit. Donc, moi, dans mon travail sur la couleur végétale, l'idée, c'est de fédérer et de démocratiser autour de cette couleur. J'avoue que je cherche, donc, du coup, à lever tous les préjugés qu'il peut y avoir sur cette couleur. Ça a été une des premières missions. Ensuite, de trouver tous les domaines d'application et vous en apporter encore des nouveaux dans votre... dans votre présentation, donc je suis hyper contente. Et la troisième chose, c'était, on m'a souvent dit, oui, mais il nous faudrait savoir si c'est une mode, une mode de passage, oh, ça va partir, c'est un truc de bobo, ça va, bon, bref. Mais en fait, avec votre travail, on va voir que ça s'inscrit quand même dans le temps, et je suis ravie que vous puissiez expliquer tout ça aux auditeurs. Donc, si vous voulez bien, on y va. Je vous laisse m'emmener et emmener les auditeurs dans ces... dans cette histoire de macro-trend, qu'est-ce que c'est et comment ça se traduit pour la couleur végétale à horizon 2050 ?
- Emilie Roulland
Globalement, ce qu'on appelle une macro-trend, ce n'est pas tout à fait la même chose qu'une tendance de mode. Une tendance de mode, c'est à 2, 3, parfois 4 ans. Finalement, c'est ce qu'on appelle de la prospective à court terme, c'est de la projection à court terme. Quand on parle de méga-trend, on parle de tendance sociétale. Et donc du coup, de tendances qui sont plus ancrées dans des schémas qui sont à 5, 10, voire 20 ans. Et donc du coup, on est sur un travail de long terme. Globalement, on travaille sur... des approches politiques, des approches socio-économiques, des approches ethnologiques, anthropologiques plus largement. Et en fait, on touche à la sociologie tout en étant dans des sphères culturelles et de mode, mais en s'en détachant. Donc du coup, on travaille sur des innovations scientifiques, culturelles, artistiques et, entre guillemets, liées à l'humain au sens large. Qu'est-ce qu'on est susceptible de manger ? Comment on est susceptible de s'habiller ? Comment on est susceptible de se mouvoir, voyager, habiter, etc. On n'est pas dans qu'est-ce qui fera la bonne matière sur les podiums d'ici trois ans, ni qu'est-ce qu'on trouvera chez H&M dans trois ans. Le propos n'est pas là, mais plutôt comment penser des avenirs plus souhaitables pour la planète et pour le mieux vivre de ses habitants. En fait... Par rapport à la teinture végétale, effectivement, si on se projette à horizon 2050, ce qui paraît très loin finalement, mais qui est déjà demain, puisque ce qui se construit aujourd'hui influencera ce que sera 2050, et donc pour la teinture végétale, on peut, grâce à des études un peu poussées et ce qu'on appelle qualitatives, c'est-à-dire d'études de terrain, d'études de données et d'études de murmures du monde, on peut... dès aujourd'hui, en fait, identifier neuf macro-trends, donc macro au sens large, qui, elles, vont déterminer plus ou moins cinq futurs potentiels et 40 scénarios d'avenir possibles.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Je vous laisse me guider dans cette... Je suis curieuse de savoir les huit en détail, donc... Donc allez-y. La première tendance, du coup, qui... Alors, est-ce que c'est par ordre d'importance, d'ailleurs, ou est-ce que ça n'a pas d'importance ? Les huit sont dans le même niveau d'importance, ou vous allez les citer par importance ?
- Emilie Roulland
En fait, les huit sont toutes aussi importantes les unes que les autres parce qu'elles interagissent les unes avec les autres. Donc ce n'est pas, entre guillemets, par ordre d'importance, effectivement, mais bien des entités qui se correspondent, qui circulent les unes avec les autres et qui sont en... en interdépendance. La première tendance, c'est la transition écologique et circulaire. La seconde, la restauration des écosystèmes. La troisième, la santé et le bien-être. La quatrième, l'éducation et les compétences. La cinquième, la réduction des inégalités. Sixième, les villes durables. Septième, mobilité durable. Et la huitième, la gouvernance collaborative. On va rentrer dans le détail de chacune d'entre elles pour que ce soit un petit peu plus lisible et compréhensible.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Est-ce qu'à chaque fin de trend, je peux venir compléter avec vous sur ce que j'ai pu voir, les invités que j'ai pu recevoir, et pareil, qu'on se fasse une tendance et un peu d'interaction sur ce qu'on a toutes les deux pressentis, si ça vous va.
- Emilie Roulland
Bien sûr, avec plaisir.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Donc la première, transition écologique et circulaire.
- Emilie Roulland
Tout à fait. Les énergies renouvelables comme le solaire, l'éolien et la géothermie seront d'ici 2050 devenues des sources d'énergie dominantes qui réduiront drastiquement notre dépendance aux combustibles fossiles. Les réseaux électriques seront de plus en plus intelligents et décentralisés, favorisant l'autoconsommation et le stockage d'énergie à domicile. En d'autres termes, les principes de l'économie circulaire seront intégrés à tous les niveaux de production et de consommation. Le gaspillage sera minimisé grâce à la conception durable, la réparation, le réemploi. emploi et le recyclage avancé. Les déchets seront considérés comme des ressources précieuses. Ce sont des choses qui sont déjà à l'ordre du jour, mais qui en 2050 seront entre guillemets la normalité.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Sur la partie transition écologique et circulaire, avant qu'on rentre encore plus profondément avec vous, Émilie, tout à l'heure, moi, la première chose qui m'interpelle, c'est les chercheurs au Canada qui regardent aussi l'utilisation de la couleur végétale dans le stockage d'énergie, notamment solaire. Il y a des recherches et des études là-dessus. Je vais peut-être avoir un invité canadien dont c'est la spécialité. Donc ça, c'est la première chose qui me vient. Ensuite, tout ce qui est forcément économie circulaire, coproduits à valoriser, donc que ce soit les coproduits agricoles desquels on arrive à obtenir maintenant de la couleur solide qui tient. Donc ça, c'est vraiment pour moi de l'upcycling, du réemploi. Tout ce qui est les déchets deviennent des biens précieux. Globalement, toutes les teinturières ont commencé par utiliser les déchets ménagers, les déchets de la cuisine pour commencer leur première couleur. Donc tout ça, on l'approfondira après, mais déjà tout ça, ça me parle clairement. Sauf que voilà, en 2050, ce sera vraiment la norme et plus quelques personnes par-ci par-là.
- Emilie Roulland
Exactement, on ne sera plus dans l'ordre de l'artisanat en tant que tel, mais de choses qui seront devenues la normalité, même si encore aujourd'hui, c'est balbutiant. Grande tendance numéro 2, restauration des écosystèmes. Donc la couleur végétale, en fait, ne n'échappera pas aux efforts massifs de reforestation, de restauration des zones humides et des océans qui auront permis de renforcer la biodiversité et la résilience des écosystèmes face aux changements climatiques. L'agriculture durable et régénératrice sera largement adoptée, favorisant la santé des sols et la production alimentaire locale.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
plein d'épisodes sur les agriculteurs qu'on a reçus sur le podcast, donc les agriculteurs en plantes tinctoriales, qui constatent sur leur exploitation une augmentation massive de la biodiversité, une revivification des sols, je ne sais pas si ça se dit, mais avec beaucoup plus de verre, beaucoup plus d'activité, enfin vraiment, ça se voit, notamment aussi sur la population des oiseaux, puisque qui dit plus d'insectes dit forcément plus d'oiseaux, c'est toute une chaîne. Donc ça, c'est vraiment un truc qu'on constate. Vous parlez de restauration des écosystèmes. Il y a maintenant des associations qui se mobilisent pour, par exemple, le bois de campèche qui donne du violet magnifique au Mexique, par exemple, a été fortement déboisé pour des raisons industrielles. Et aujourd'hui, il y a beaucoup d'associations qui se mobilisent pour remettre ces écosystèmes en place, réintroduire, replanter des arbres, parce qu'on se rend compte, bon, ça y a pu être prouvé, que les arbres sont hyper importants. et en plus de faire une filière... durable, notamment je pense au bois de campèche au Mexique, et je pense aussi à cette histoire d'agroforesterie. Il y a beaucoup, dans d'autres pays qu'en France, des agriculteurs en plantes tinctoriales, c'est ce qu'on avait vu dans la quinzaine de l'agriculture, la dernière, où on parlait des démarches dans le monde entier, et on a vu des exemples en Thaïlande, au Mexique, au Japon, de cultures de plantes tinctoriales à proximité d'arbres, d'arbustes, et chaque... végétale avait sa place, son rôle, et faisait un effet de roue, de mécanisme pour aider l'autre, en fait, avec les mycorhizes, les champignons. Tout le monde avait sa place et jouait un grand jeu dans cette histoire d'écosystème. Donc voilà les choses qui me viennent en tête sur cette deuxième tendance.
- Emilie Roulland
Ce sont des logiques de permaculture, en fait, qui sont assez anciennes sur le fond, mais qui sont remises, effectivement, au goût du jour, de par les logiques écosystémiques qui sont de plus en plus conscientes, ou en tout cas conscientisées. et qui tendent effectivement à cette logique de régénération des sols et non plus juste de ne pas les altérer. On est là dans une logique de revalorisation des sols.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Alors la troisième, santé et bien-être.
- Emilie Roulland
Santé et bien-être, effectivement. Côté teinture végétale, les avancées en médecine préventive, en intelligence artificielle appliquées à la santé et à la télémédecine auront rendu les soins plus accessibles, personnalisés et efficaces. L'accent sera mis sur le bien-être physique. et mentale, avec des environnements urbains plus verts et des politiques favorisant un mode de vie plus sain. En d'autres termes, l'accent sera mis sur du mieux vivre et du mieux-être, au sens noble du terme, en passant par la santé, mais pas uniquement la santé biochimique, mais aussi, effectivement, naturelle. Donc ce qui, aujourd'hui, prend de l'essor sera devenu, là encore, une normalité d'ici 2050. souhaitable ou non, à nous de faire en sorte qu'elles le deviennent.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord, là-dessus, je pense tout de suite à Delphine Talbot, qui est chercheuse et enseignante sur le color and care, donc la couleur et le soin, qui met en avant les propriétés bioactives, notamment des couleurs. Elle a travaillé aussi avec Vanessa Mardy-Rossian du Canada, donc c'est des invités, vous pouvez réécouter les épisodes de podcast. Et très récemment, j'ai enregistré avec Alexa Mérès, qui est venue avec un sujet qui pour moi était glissant sur le podcast. C'était un sujet de la couleur dans l'art-thérapie. Et je me suis dit, ce n'est pas très cartésien. J'ai peur d'avoir des réticences dans les auditeurs. Et finalement, c'est un épisode qu'on a mis pour les membres Patreon. Il a cartonné. Et je ne m'attendais pas à ce que les gens aient intérieurement un lien avec la couleur si presque inexpliqué. Et donc, on va creuser ce sujet du soin par la couleur, mais pas forcément que par les principes bioactifs, mais aussi dans ses ressentis et dans le fait d'être, comment dire, bien en présence et à la vue du végétal, de la forêt, etc., qui n'est plus à prouver ça, mais par rapport à la couleur, je pense qu'il y a encore un chemin à faire. C'est à ça que je pense en premier.
- Emilie Roulland
Des ondes positives, effectivement.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Des ondes positives, oui.
- Emilie Roulland
Tendance numéro 4, l'éducation et les compétences. d'ici 2050 auront un peu évolué, pour développer des compétences essentielles pour le 21e siècle, puisqu'on y sera déjà quand même pas mal, la pensée critique, la créativité, la collaboration et l'adaptabilité. L'apprentissage tout au long de la vie sera encouragé, bien plus encore qu'aujourd'hui, avec des plateformes d'éducation en ligne, de qualité et des opportunités de requalification pour s'adapter aux évolutions du marché du travail. Socioéconomiquement parlant, on aura une réaction au tout-il-y-a pour éviter le tout-intelligence artificielle et justement revaloriser toutes les qualités humaines qui sont indispensables dans le travail. La créativité, l'esprit critique, etc. Tout ça qui est déjà... mis à l'œuvre par l'école ou les systèmes éducatifs classiques seront encore plus renforcés, même à l'âge adulte, pour pousser finalement à des redirections de formation, une réévaluation des formations, en vue de revaloriser aussi les compétences fondamentales pour le travail. Dans la teinture végétale, que ce soit au niveau des formations en biochimie ou alors pour le travail créatif, pour tout ce qui est lié finalement à la recherche. Tout ça sera revalorisé au travers de qualités plus créatives pour lesquelles on espère effectivement que l'IA, ce ne restera qu'un outil.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, ça c'est une sacrée tendance. Il y a plein de choses à dire que je ne maîtrise pas dans le sens profond, mais que je touche du doigt. Il y a beaucoup d'acteurs de la couleur végétale qui ont fait une reconversion. C'est une reconversion professionnelle. un ras-le-bol de l'ordinateur, des réunions, des trucs très… un besoin de retourner à du savoir-faire, à des compétences manuelles aussi, des savoir-faires manuels. Moi, je pense à ça. Je pense au côté très pratique, c'est-à-dire appliquer une couleur sur une matière et le côté savoir-faire ancestral qu'on vient remettre, la compétence, le passage de savoir, etc. Je pense beaucoup à ça parce que c'est quelque chose qui… Par exemple, Michel Garcia se définit comme un passeur. sur le sujet de la couleur végétale. Et je trouve que ce mot-là est hyper important, passeur de compétences, de techniques et de savoirs. Bon, la créativité et la collaboration, je trouve que sur l'univers qui touche la couleur végétale, toutes les personnes que j'ai rencontrées, généralement, c'est des personnes qui travaillent en groupe dans des projets plus grands. Voilà, j'en pense à certains designers qui... Voilà, des projets plus grands. Et la créativité, forcément, c'est, comme vous le dites, c'est ce qu'il n'y a pas sur l'intelligence artificielle. des idées novatrices ou des... On peut avoir des pistes, mais après, la créativité et l'expression de cette créativité, ça restera du rôle de l'humain, je pense. C'est aussi une façon de remettre le rôle de l'artisanat, carrément. Ça, c'est une sacrée tendance. C'est assez complexe à visualiser. Je trouve qu'il y a tellement de choses. Il y a plein de tiroirs là-dedans.
- Emilie Roulland
Tout à fait. Disons que la couleur végétale est une application de cette méga-trend. C'est pour ça qu'on appelle ça une méga trend, une... tendance macro. On est sur quelque chose de global auquel la couleur végétale n'échappera pas d'une certaine manière. La tendance numéro 5, c'est la réduction des inégalités. C'est des choses vers lesquelles on va tendre effectivement d'ici 2050. Politiques publiques ambitieuses qui auront permis de réduire significativement les inégalités sociales et économiques, garantissant un accès plus équitable à l'éducation, à la santé, au logement et à l'emploi. L'inclusion et la diversité seront valorisées à tous les niveaux de la société. Donc là, on est plus sur, effectivement, de l'innovation sociale et solidaire, qui vise finalement à valoriser la démocratie, ou en tout cas les élans démocratiques, qui pourront participer à du mieux-être global, et avoir accès à l'éducation, quels que soient les pays du monde, à la santé, qui est malheureusement élitiste dans certains pays. Le problème du logement et de l'emploi, c'est pareil, c'est des choses qui sont... toujours problématiques et qui, aujourd'hui, pourraient tendre vers l'inclusion et la diversité. Donc, ce sont des choses qui tendent effectivement à évoluer dans les mentalités, premièrement, mais aussi dans les institutions.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Alors là, j'avoue, sur celle-ci, je sèche un peu. Juste dire qu'il y a quand même pas mal de projets de réinsertion avec la couleur, notamment dans les projets de jardins tanctoriaux, dans des endroits... Soit dans des endroits médicaux, soit au sein d'associations. Il y a beaucoup d'associations autour de la couleur végétale, de gens qui cultivent, d'artistes, de designers. Donc, c'est un monde associatif. Je le vois beaucoup dans les échanges que j'ai avec les gens. Et il y a de la réinsertion pour le travail, la cueillette des fleurs, pour le conditionnement, etc. C'est quelque chose que j'entends beaucoup par rapport à d'autres secteurs. Mais alors, j'avoue, je sèche sur celle-là. pas d'exemple pur concret, mais la scie, c'est ville durable.
- Emilie Roulland
Tout à fait. D'ici 2050, les villes seront conçues pour être plus vertes, plus inclusives, comme on disait, et plus efficaces grâce à l'intégration de technologies intelligentes. La gestion des ressources en eau, en énergie, en déchets sera optimisée et les espaces verts seront donc valorisés avec une participation citoyenne encouragée, y compris dans la prise de décisions urbaines. En d'autres termes, les habitants... deviendront encore plus partie prenante de leur ville intelligente. Intelligente n'étant pas ici liée à l'intelligence artificielle par exemple, mais une intelligence émotionnelle, intelligence humaine, de relation humaine. Donc finalement, pour tendre vers une symbiose entre le bâti, les habitants, et puis effectivement la nature sur laquelle la ville se bâtit. Rendre les villes plus vertes, les rendre plus humaines, c'est aussi justement une façon de... de la rendre plus habitable et de façon plus inclusive par la prise de décision de collectif.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Alors là-dessus, je pensais au début ne pas avoir d'idée sur les invités ou les thèmes, mais en fait, si. Dans votre explication, j'en trouve. Par exemple, j'ai des artistes qui vont se sourcer directement en ville. Ils ont demandé l'accord de leur mairie pour pouvoir... collecter par exemple les fleurs de Sophora, je crois que c'était ça, pour faire des encres. Donc c'est un artiste qui travaille les encres, qui collecte, qui a demandé à sa mairie, qui est hyper contente parce que pour elle, ça ne salit pas du coup les trottoirs pour les passants. Et pour l'artiste, c'est une matière première qu'il a sans bouger de chez lui juste pendant sa balade. Et donc ça me fait penser à ça. J'ai d'autres personnes qui ont demandé au parc public s'ils pouvaient récolter. des ressources tinctoriales pour leur... Pareil, encore une fois, les encres, parce que pour les encres, il faut très peu de ressources végétales. En gros, c'est l'histoire de quelques feuilles, ça n'impacte pas l'espace. Je pense notamment aussi à l'association des tinctoriales à Lille, qui, elle, exploite toutes les parcelles disponibles en ville pour y introduire des plantes tinctoriales et pour sensibiliser la population, notamment dans des quartiers où ce n'est pas la joie, très clairement. Et elle... euh... Cette association remet les gens dans les plantes, mais dans les plantes tinctoriales, au moment des collectes, avec des animations, etc. Je pense aussi à un dernier artiste sur Paris, qui fait de la sérigraphie et qui s'est amusé à travailler ses encres avec toutes les plantes qui poussaient dans sa cour. Toutes les « mauvaises herbes » , toutes les plantes « invasives » , soi-disant. Lui en a fait une richesse. Pareil, il sort de son atelier, il va collecter ses plantes. il fait ses encres et en fait c'est une matière qu'il a gratuitement il entre guillemets nettoie la cour pour tout le monde et en fait c'est un tout bénef quoi clairement donc je pense à ces trois personnes là sur Ville Durable où j'étais pas certaine de trouver des choses et des liens parce qu'il y a beaucoup de bâtiments maintenant qui sont verdis avec des arbres qui poussent à plein d'étages, on y installe des ruches on y installe mes jeux ... Je ne sais pas si demain, il serait possible d'avoir des toitures terrasse avec des plantes tanctoriales ou autre. C'est dur de se projeter.
- Emilie Roulland
Tout à fait. C'est un peu l'idée. C'est de se dire qu'on pourrait créer des jardins qui aujourd'hui sont bien souvent réservés au musée d'histoire naturelle, par exemple, pour des collections particulières. Là, ça pourrait devenir complètement comme les potagers. Ça pourrait devenir plus démocratisé.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ce serait génial. Ça, c'est une super idée parce que les artistes sont souvent en ville et pourraient faire rayonner et faire découvrir leur art différemment via ce jardin tinctorial qui serait leur ressource. Ouais, super idée.
- Emilie Roulland
La septième tendance, effectivement, c'est mobilité durable. C'est la suite logique des villes durables. C'est ce qui va ensemble, en fait, mais pour les transports. Et notamment les véhicules électriques autonomes et partagés qui seront devenus la norme dans les villes pour diminuer la pollution de l'air et les embouteillages. Les transports en commun seront... beaucoup plus efficaces, abordables et alimentées par des énergies propres, plus que ce ne l'est déjà aujourd'hui. Les infrastructures pour les vélos et les piétons seront également largement développées, ce qui encouragera des modes de déplacement actifs, ou même lents, ce qu'on appelle lents au Canada, c'est-à-dire le vélo, le traîneau, les skis, mais ça veut dire aussi tout ce qui est de l'ordre des mobilités douces, et donc là, tout à fait, qui peut... concerner la France notamment, tout ce qui est lié finalement aux patins-roulettes, aux rollers, tout ce qui nécessite l'énergie motrice. plus que l'énergie est cinétique, plutôt qu'électrique ou thermique. Donc là encore, ça produit davantage d'énergie que ça n'en consomme. C'est le même principe. Concernant la huitième tendance, qu'on appelle donc la gouvernance collaborative, en fait, ça concerne les processus démocratiques qui seront renforcés par l'utilisation de technologies numériques favorisant la participation citoyenne et la transparence de l'action publique. La collaboration entre les gouvernements, les entreprises, la société civile et les citoyens sera essentielle pour relever les défis complexes. Là, on rejoint finalement la logique d'appropriation de la ville et de l'égalité des chances pour participer à la vie démocratique du pays, ou à plus petite échelle, locale, à celle des villes. Parler de collaboration entre gouvernement, entreprise et société civile, c'est ce qu'on appelle de la co-conception. Et c'est ce qui permet d'envisager les avenirs à plusieurs, et non plus de façon hiérarchique, avec une gouvernance pour des citoyens. Mais là, c'est les deux ensemble, de façon à ce que ça puisse avancer plus pragmatiquement, et surtout plus en accord finalement avec les problématiques de terrain.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Donc là, moi je reviens sur les idées d'associations, de projets collaboratifs, etc. Je vois un peu ce lien par là, mais je n'ai pas d'autres illustrations. Ok, donc ça c'est, on pose... on pose les huit tendances qui nous proposent cinq avenirs, si j'ai toujours suivi le début, c'est ça ?
- Emilie Roulland
Tout à fait. En fait, c'est ce qu'on appelle les macro-trends. Ce sont des grandes tendances sociétales à 2050 qui ne sont pas une utopie. C'est un horizon atteignable si des choix politiques, scientifiques, industriels, économiques et sociaux sont faits dès aujourd'hui de façon audacieuse. Ça demande une prise de conscience collective. un engagement fort en faveur de la durabilité, de l'équité et de l'innovation, qui sont donc autant de terrains d'application potentielle pour la teinture végétale, et c'est demain. Et en fait, les demains en question, c'est ce qu'on va dérouler au travers de cinq futurs potentiels, qui, eux, décrivent finalement comment la teinture végétale est en train de se transformer à la lumière de ces méga-tendances à 2050. Le futur numéro 1, c'est la biochimie et les couleurs intelligentes. Le futur numéro 2, c'est la couleur soin. Le futur numéro 3, c'est la circularité et la durabilité. Le futur numéro 4, c'est l'approvisionnement, la transparence et la traçabilité des couleurs. Et le futur numéro 5, les savoir-faire ancestraux, la pédagogie, l'innovation et l'intégration. On va rentrer dans chacune d'entre elles progressivement avec... ce qu'on appelle des murmures du monde, ce qui existe déjà en ce sens, et finalement des scénarios de ce qui pourrait voir le jour d'ici 2050, en ce sens. Donc du coup, le premier futur des couleurs tectoriales, des plantes tectoriales et de la couleur végétale, c'est ce qu'on appelle la biochimie et les couleurs dites intelligentes. existe déjà en ce sens Colorfix et H&M qui travaillent avec le Royaume-Uni depuis un certain temps, qui consiste à infuser la couleur avec des colorants microbiens par exemple. Ça utilise des micro-organismes génétiquement modifiés pour produire des pigments naturels par fermentation en remplaçant les colorants synthétiques et en éliminant les produits chimiques toxiques. Grâce à ce procédé biologique évolutif, c'est compatible avec des machines de teinture existantes et ça propose une alternative dynamique, économique et éco-responsable qui redéfinit la création de couleurs. pour un avenir de la mode plus durable. En termes de murmures, effectivement, de la couleur intelligente, on a aussi The Unseen Beauty, qui est anglais également, et c'est un maquillage pour les yeux, des ombres à paupières thermoréactives avec des pigments d'algues. Ce sont des alternatives durables et non toxiques qui offrent une couleur différente pour chaque personne tout en éliminant activement le CO2. C'est présent dans les eyeliners, les mascaras, des ombres à paupières noires. Et le pigment noir de carbone est obtenu par combustion partielle de pétrole brut ou de gaz naturel. Et pour chaque litre d'algaé black, ils éliminent 4 litres de dioxyde de carbone de l'atmosphère. Donc il y a une logique d'amélioration de l'environnement grâce à des couleurs intelligentes. C'est incroyable. Oui, c'est assez génial. disons que c'est des choses qui sont balbutiantes, qui sont encore en R&D ou alors qui sont qui commencent à être à sortir des laboratoires mais qui ne sont pas encore démocratisés ou vulgarisés et là en l'occurrence au fur et à mesure ça va devenir une norme, mais ça fait partie des choses qui se dessinent pour l'avenir et donc du coup 7 scénarios d'avenir potentiel par rapport à ces biochimies et couleurs intelligentes.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Il y aurait une amélioration des performances. La R&D se concentrera sur l'amélioration de la solidité des couleurs, de la résistance au lavage et à la lumière, les rendant plus compétitives avec les teintures synthétiques traditionnelles. Cela pourrait impliquer de nouvelles méthodes d'extraction, de mordansage et de fixation des pigments. En d'autres termes, des alternatives moins toxiques. En termes de bioingénierie et de production de pigments, ce sera sur mesure. En d'autres termes, la bioingénierie pourrait permettre de modifier génétiquement les plantes. ou des micro-organismes pour produire des pigments spécifiques avec des propriétés améliorées en termes d'intensité, de solidité ou de gamme de couleurs, ce qui ouvre la voie à une production de pigments « sur mesure » . Les teintures multifonctionnelles seront intégrées aux matériaux. Les pigments végétaux pourraient être ainsi intégrés directement dans la structure de nouvelles fibres biosourcées, la cellulose régénérée par exemple, des fibres issues de déchets agricoles, etc. lors de leur fabrication, ce qui leur conférera non seulement ... des propriétés protection UV, mais aussi antimicrobiennes, ou même des capacités de captation de polluants. Donc finalement, des textiles intelligents, par exemple, complètement dépolluants. On parlera aussi de design computationnel et d'optimisation des recettes. Dans d'autres termes, l'intelligence artificielle pourrait être utilisée pour concevoir des recettes de teinture complexe, mais aussi prévoir des résultats sur différents types de fibres, ce qui aujourd'hui reste expérimental. et d'optimiser l'utilisation des ressources. Faire moins d'expérimentation, ça veut dire aussi préserver la matière. Qui dit optimisation des recettes, dit aussi réduction des mordants, et donc alternatives plus écologiques. En recherche, on travaille aussi sur les applications de nouvelles techniques de mordant sage, utilisant des substances et des solutions sans mordant, grâce à des modifications de fibres et ou des pigments. En d'autres termes, moins de produits pour fixer la couleur, égale réduction de D2. non pas de déchets, mais de polluants. Et donc du coup, alternative écologique en tant que telle. Il y aurait aussi d'ici 2050 des combinaisons de couleurs complexes et beaucoup plus durables, avec une maîtrise accrue des techniques de teinture végétale pour obtenir une gamme de couleurs plus étendues, des nuances plus vives, et une meilleure solidité au lavage et à la lumière, ce qui pose bien souvent souci, en rivalisant avec des performances des teintures synthétiques, tout en étant respectueuses en l'environnement. Donc en d'autres termes, aujourd'hui, la... Les teintures synthétiques se sont inspirées des teintures végétales. Aujourd'hui, c'est l'inverse, mais de façon respectueuse. On aura aussi une bioproduction de pigments. La biologie synthétique pourrait permettre de produire des pigments végétaux ou des molécules précurseurs par fermentation microbienne, ce qui offre une alternative potentiellement plus durable et contrôlée à la culture traditionnelle. Donc là encore, l'idée, c'est de valoriser les sols, ou en tout cas de faire attention en se disant On peut créer des pigments sur mesure, des pigments végétaux sur mesure. Et donc, grâce à des techniques à la fois anciennes, mais pensées de façon contemporaine, on peut arriver à des choses qui soient de l'ordre de la bioproduction de pigments.
- Emilie Roulland
C'est incroyable ce futur, parce qu'en fait, j'ai l'impression qu'il est déjà presque là, mais dans des petites niches, de petits projets. Parce qu'en fait, tout à l'heure, vous parliez... des organismes, enfin, moi, j'ai tout de suite noté les OGM dans le sens des organismes qu'on viendrait modifier pour produire plus de pigments ou autres, etc. C'est exactement le sujet de conversation que j'avais tout à l'heure avec un extracteur industriel qui expliquait que tous ses copains de promo étaient partis aux États-Unis et travaillaient là-dessus parce que aux États-Unis, les organismes génétiquement modifiés sont autorisés notamment sur la recherche alors que chez nous, c'est interdit. Et en fait, ils disaient qu'ils avaient déjà trouvé des choses là-bas, sur ce point de vue-là, et je l'ai aussi interrogé sur, moi, ce que j'appelle les biotechnologies, mais liées aux végétales, ce que ça donnait, et c'est l'objet du prochain épisode sur ce sujet-là, donc ça me parle, et tout ce que vous avez dit, captation des polluants, ça existe déjà, il y a des études qui sortent comme quoi, grâce à des végétaux, on arrive à dépolluer des usines qui rejettent des effluents toxiques, polluants, on va dire. Donc, en fait, c'est... j'adore ce mot de murmure du monde parce que c'est exactement ça. Moi qui suis dans le sujet et qui essaye d'avoir des oreilles un peu partout, j'ai l'impression que ce que vous venez de me raconter, en fait, il n'y a aucun point que je me suis dit, oh non, ça ne me parle pas trop. Là, en fait, j'ai vraiment l'impression que c'est déjà initié et qu'en fait, il faut encourager ces démarches-là.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Tout à fait. En fait, c'est dans les tuyaux, c'est dans les laboratoires de recherche et dans les marchés industriels. Mais c'est dans les tuyaux, comme on dit, mais on n'en est pas encore à la normalisation, on n'en est pas encore à la démocratisation et à la vulgarisation. Mais c'est en cours. D'ici 2005 ans, c'est une échéance entre guillemets réaliste. On est dans des choses qui murmurent à l'heure actuelle et qui deviendront criards d'ici 2050 et dans le bon sens du terme.
- Emilie Roulland
Est-ce qu'on passe au futur numéro 2 ? Parce que je suis sûre, là, Émilie, que les auditeurs sont au taquet. Parce que franchement, vous nous parlez de choses... En plus, c'est des futurs qu'on a tous collectivement, passionnés de la couleur végétale, en vie, qui se produisent. Donc, je pense que ça va remettre de l'énergie à tout le monde. Donc, si on passe sur le deuxième futur, qui va en intéresser pas mal...
- ArtEcoVert Pauline Leroux
ça j'en suis certaine donc couleur et soin le futur numéro 2 de la couleur végétale c'est la couleur soin qui est effectivement déjà en murmure là encore on va prendre par exemple on va prendre deux exemples on va prendre Oxia de Pneuma qui est donc bulgare, c'est un projet bulgare qui fait des textiles vivants et respirants première fibre textile vivante au monde, capable de photosynthèse intégrant des cellules vivantes dans les tissus purifier l'air et réduire les émissions de dioxyde de carbone. En d'autres termes, c'est un matériau biofabriqué, non seulement comme alternative écologique, mais aussi comme des agents actifs contribuant à la préservation et à la valorisation de l'environnement naturel. Ce sont des tissus vivants.
- Emilie Roulland
C'est incroyable, franchement,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
c'est incroyable. Et sinon, il y a effectivement le projet TransSense, qui est un projet anglais qui est intéressant. qui n'est pas du tout dans le même domaine, mais qui mérite effectivement d'être relevé. Ce sont des stores aux pigments photochromiques sensibles aux UV. Grâce à des pigments spéciaux sensibles aux UV, les panneaux de la designer de la centrale Saint-Martin-Saint-Mathé signalent visuellement l'intensité solaire tout en se refermant mécaniquement à la chaleur. C'est automatisé, en fait, grâce à ces pigments. Ce qui conjugue la régulation thermique passive et l'alerte chromatique.
- Emilie Roulland
C'est fou, on se croirait dans un film de science-fiction, clairement, mais ça existe déjà.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Tout à fait, et pourtant ça a déjà été expérimenté et ça existe en termes de prototypes. Prototypes qui sont développés en petites séries, mais qui existent. Incroyable. Et donc du coup, par rapport à cette couleur soin, on peut... distinguer quatre scénarios d'avenir potentiels, notamment les teintures végétales adaptatives, c'est-à-dire que grâce aux nanotechnologies et à la bio-ingénierie, on pourrait voir apparaître des teintures végétales capables de s'adapter à la couleur naturelle des cheveux, par exemple, à la lumière ambiante, ou même à l'humeur des personnes. Les recherches pourraient aboutir à des teintures capables de changer de couleur en réponse à des stimuli environnementaux, la température, la lumière ou l'humidité, par exemple. Il y a déjà pas mal de choses qui existent en ce sens, mais ça pourrait effectivement... devenir entre guillemets normal, ou en tout cas très courant. On pourrait parler aussi de teinture végétale multifonctionnelle, à savoir que les colorations végétales intégreront des actifs de soins ciblés pour des problèmes spécifiques, par exemple la chute de cheveux, le cuir chevelu sensible ou les cheveux abîmés, qui agiraient comme de véritables traitements colorants. Donc que ce ne soit pas juste une coloration après un traitement, mais que ça fasse les deux en même temps. Troisième scénario d'avenir potentiel. On avait également la synergie avec la phytothérapie et l'aromathérapie. La couleur est bien souvent pensée comme une médecine douce, ou en tout cas comme une médecine naturelle, ce qui est encore plus logique avec la peinture végétale. Mais c'est vrai qu'on arrive finalement à une synergie avec d'autres médecines douces qui sont tout aussi intéressantes. Et donc, on pourrait arriver d'ici 2050 à des formulations complexes associant des pigments végétaux et des extraits de plantes aux propriétés fortifiantes. apaisantes, stimulantes, et même à des huiles essentielles qui renforceraient les expériences sensorielles et plus holistiques, d'un point de vue global, des ressentis globaux. Enfin, l'application au-delà du textile, parce que bien souvent, on pense textile quand on pense couleur végétale, mais ça va bien au-delà. Les pigments végétaux trouveront des applications dans d'autres domaines, comme la cosmétique naturelle, ce qui est déjà un peu le cas, les peintures et des encres biosourcées, là aussi, ça prend de plus en plus d'ampleur. les colorants alimentaires, tels qu'on les connaît, mais ceux qu'on ne connaît pas encore, et même dans des applications biomédicales, les antioxydants, les agents thérapeutiques, etc. Donc finalement, le textile et la mode ne seront probablement plus qu'un secteur parmi d'autres pour la teinture végétale, alors que ça a souvent été finalement l'un des domaines précurseurs et les plus importants. Là, ça pourrait ne devenir qu'un voisin.
- Emilie Roulland
Alors sur cette partie-là, j'ai plein de choses à ajouter. Dans la partie future possible des teintures végétales adaptatives, je pense notamment aujourd'hui en Chine, ils utilisent les couleurs végétales dans les étiquettes pour l'emballage alimentaire. Et en fait, dès qu'il y a un changement de péage de la viande, par exemple, l'étiquette change de couleur. Et du coup, celui qui met en rayon se rend compte que tel et tel morceau de bœuf ou de porc n'est plus bon et doit être retiré du rayon. Et en fait, c'est... intelligent parce que c'est visuel, ça aide à la gestion des stocks, etc. Et ça limite aussi le gaspillage. Et j'ai revu passer des études scientifiques sur les histoires des emballages intelligents et je sais qu'à chaque fois, c'est de la couleur végétale. Donc ça, c'est déjà là, mais il faudrait le mettre d'abord davantage en avant. Ensuite, sur le deuxième futur possible, sur les teintures végétales multifonctionnelles, notamment dans la coloration capillaire. C'est hyper marrant parce que j'ai l'impression que vous avez regardé qui j'ai eu comme échange juste avant, mais j'ai eu un acteur de la de la couleur végétale, donc Rémi Guillaumard qui est à la tête, le fondateur de Terre de Couleurs, et lui c'est exactement ça qu'il fait, c'est-à-dire que ça n'est pas qu'une couleur, c'est une couleur et un soin. Donc il s'attaque entre guillemets à dépolluer et remettre à zéro, faire reset sur les bulbes capillaires, pour les personnes qui ont par exemple eu des cancers ou autres, ou qui ont des métaux lourds dans les bulbes capillaires. Et en fait, lui, il fait tout un protocole de soins où il y a des pollutions. Je ne sais pas comment on peut dire le mot, mais on remet le bulbe à zéro, on le colore et on le nourrit. Comme si on redonnait une vie avec la couleur et le soin. Ce n'est pas du rêve, c'est déjà aujourd'hui. Ensuite, sur les synergies avec tout ce qui est médecine naturelle, on en parlait tout à l'heure, c'est vraiment quelque chose qui est balbutiant aujourd'hui, mais dont les gens ont une appétence. J'ai vu comment les auditeurs se sont rués sur cet épisode avec Alexa Mérès sur l'art-thérapie et les médecines à côté. Et je me dis, waouh, c'est vraiment qu'il y a quelque chose qui se passe là-dessus. Et ensuite, sur tout ce que vous avez dit, les nouvelles applications, là aujourd'hui, on m'a parlé d'applications, notamment dans la nutraceutique, les nouveaux compléments alimentaires ou même la beauté par la nutrition. Donc, ce n'est ni des médicaments, ni des compléments alimentaires, ni vraiment de l'alimentation. Bref, ça se situe un peu entre eux. Mais à chaque fois, il y a de la couleur végétale dans le produit pour allier une autre propriété que cette couleur végétale. Donc, c'est un futur, encore une fois. C'est un murmure, mais c'est déjà là et il faut le renforcer. Super passionnant. Franchement, c'est génial. J'adore. Du coup, le futur numéro 3,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
c'est celui qui parle de circularité et de durabilité pour les plantes sectorielles. Donc là encore, en termes de murmures du présent, on a quatre projets qui paraissent intéressants et qui parlent dès aujourd'hui de ce à quoi pourrait ressembler 2050. Tout d'abord, le A-Zoom West Care, c'est un projet allemand et japonais qui fait des soins pour la peau à partir des eaux usées de teinture. Donc ça, c'est pareil, c'est non pas avant-gardiste, mais en tout cas prospectif. et validé en laboratoire. C'est une start-up nippo-allemande, en collaboration avec Service Plan Innovation and Work By Works, qui a créé le premier soin pour la peau fabriqué à partir des eaux usées générées par la teinture textile naturelle. Ils utilisent uniquement des plantes, de l'eau et des ultrasons, plutôt que des produits chimiques, et le procédé réduit la pollution, mais transforme aussi les eaux usées de teinture propre. en un produit aux propriétés anti-inflammatoires et rajeunissantes pour la peau, ce qui illustre aussi une vision radicale de la beauté durable. Ensuite, il y a Acroma Earth Colors, qui travaille sur des teintures circulaires pour la mode à partir de déchets, des déchets agricoles et végétaux, comme des coques d'amandes et des résidus de betterave, par exemple. Ils en font de la teinture naturelle haute performance pour le coton. et pour d'autres flippants naturels. En valorisant des déchets non comestibles, ils en font des palettes de couleurs naturelles et ils adoptent une approche circulaire de la fabrication des teintures. Ce qui réduit l'empreinte hydrique, tout en alliant nature et technologie pour une mode plutôt innovante et durable. Troisième projet Murmure du Monde, le studio Sarmit, c'est européen, qui valorise des déchets de teinture industrielle. Eux, ils travaillent à partir des déchets d'usine. de voir comment ils peuvent les recycler dans des matériaux intéressants pour le design notamment. Une étude de cas sur la teinture du denim, par exemple, qui explore comment les flux de déchets existants pourraient être utilisés pour créer de nouveaux matériaux en réinjectant l'excédent de teinture de chaque lavage dans la production. La teinture recyclée est incorporée à un mélange de polymères. biodégradable, attention, et moulé dans des biotextiles translucides, plutôt doux et plutôt lisses. Là, c'est vraiment de l'upcycling de déchets industriels. Autre projet un petit peu plus prospectif, ou en tout cas expérimental, on pourrait dire un projet d'école. Celui de Nicole Stensward, qui transforme des déchets végétaux en pigments en poudre. Elle, elle fait carrément des pigments en poudre à partir des légumes. et des fruits de l'étal. C'est une designer qui a donc inventé un système qu'elle a appelé Keku, qui transforme les dégâts végétaux en pigments, et donc en poudre, grâce à une technologie de vaporisation qui offre une alternative non toxique aux teintures synthétiques, tout en révélant la mémoire vivante des plantes. Elle les conserve, et par un petit labo d'alchimiste, elle arrive à extraire des pigments. On observe neuf... scénario d'avenir potentiel, des choses qui pourraient devenir là encore normales d'ici 2050. L'agriculture régénérative tout d'abord. Un accent massif sera mis sur des pratiques agricoles qui restaurent la santé des sols et qui augmentent la diversité en capturant le carbone. Il y aura une diversification des sources végétales également. La recherche et l'utilisation de nouvelles sources de pigments végétaux, y compris des sous-produits agricoles, des déchets alimentaires comme des pots d'avocats ou des pelures d'oignons pour celles qui sont les plus connues. et potentiellement des micro-algues cultivées de manière durable. L'objectif sera de réduire la pression sur les plantes sauvages et cultiver traditionnellement pour la teinture. Des recherches identifieront et valoriseront de nouvelles espèces locales ou adaptées à différents climats, en offrant une palette de couleurs plus riche et des propriétés tinctoriales spécifiques. On aura aussi une tendance à l'upcycling et donc à la valorisation des déchets végétaux, comme on l'a expliqué. via le développement de technologies pour extraire les pigments de source réduisant le gaspillage, que ce soit des échées agricoles, des coques de fruits, des algues ou des micro-organismes. Le système de teinture sera plutôt envisagé en circuit fermé, c'est-à-dire que des procédés de teinture minimiseront la consommation d'eau et permettront de recycler les jus de teinture, voire de récupérer les pigments non fixés pour de nouvelles applications. Donc, rien ne se perd, tout se transforme. En termes de biodégradabilité, on en sera sur un objectif de biodégradabilité totale et de compostabilité totale aussi. En d'autres termes, les emballages et potentiellement même les résidus de teinture seront entièrement biodégradables et compostables. Les résidus de teinture pourraient être valorisés comme des engrais ou pour d'autres applications industrielles. L'extraction et la formulation avanceront également. Des techniques d'extraction non toxiques et à haute efficacité. CO2 supercritique, ultrasons, extraction enzymatique par exemple, seront généralisées. Utilisation de solvants biosourcés, extraction par ultrasons ou fluides supercritiques pour minimiser l'impact environnemental et améliorer le rendement. On verra une réparation, une régénération des couleurs. Alors ça, ça rejoint un petit peu les couleurs intelligentes, mais on n'est pas tout à fait dans le même cas. Puisque là, ce seront des systèmes qui pourraient être développés pour réactiver, pour réparer des couleurs des textiles teints naturellement. pour prolonger leur durée de vie et donc réduire le gaspillage. Technologie propre appliquée à la teinture végétale, on verra de l'impression numérique directe, avec des encres végétales ou des systèmes de teinture en circuit fermé, qui minimiseront la consommation d'eau et le rejet de polluants potentiels qui pourraient être développés et mis à l'échelle. Enfin, on verra aussi un impact des changements climatiques. En d'autres termes, les changements climatiques pourraient affecter la croissance et la composition des plantes tinctoriales, nécessitant des stratégies d'adaptation. Là encore, ça rejoint la régénération des sols. Il faut, à un moment donné, puisque changement climatique il y a, changer non pas la composition des plantes, mais en tout cas la permaculture ou les espèces avec lesquelles on fait vivre les plantes tinctoriales, pour qu'elles puissent se régénérer et à la fois régénérer les sols.
- Emilie Roulland
donc l'appareil Pour rebondir rapidement, il y a énormément dans les projets très pratico-pratiques dont vous avez parlé au début, les trois projets qui existent déjà. On a déjà parlé de la valorisation des biodéchets agricoles, ça c'est bon. Et je voulais vous parler par rapport au dénime qui est recyclé. Il y a notamment le CETI, Centre Européen des Textiles Innovants, qui est à Tourcoing, pas loin de chez moi. entre Roubaix et Tourcoing, et eux, pareil, s'occupent de récupérer la couleur dans des textiles. Donc là, c'est du synthétique. Mais ils récupèrent déjà la couleur synthétique des textiles en redispatchant les fibres par couleur et ils recréent des vêtements avec cette couleur-là pour ne pas recréer et ne pas réappliquer des colorants végétaux. Donc là, c'est sur le synthétique, mais je veux dire, ça peut potentiellement et clairement s'envisager sur le végétal. Dans tout ce que vous avez cité, Je voulais juste rebondir sur l'extraction plus propre. Donc, les procédés d'extraction plus propre, ça existe déjà, c'est l'éco-extraction. Et on a eu l'ITEPMAI qui nous a parlé justement de ces procédés qui sont déjà mis en place et qui se renforcent par rapport aux impacts environnementaux qu'on demande de réduire dans chaque entreprise. Donc, l'éco-extraction, c'est vraiment quelque chose qui arrive. Trop marrant, cette histoire de récupération de jus de teinture pour des... pour la valoriser. Pareil, ce matin, avec cet extracteur industriel, il m'expliquait que globalement, quand il extrayait d'un végétal un principe actif pour la pharmacie ou autre, il obtenait, il appelle ça lui vulgairement une soupe, avec un peu tout dedans, mais de couleur. Et il dit, aujourd'hui, ça nous coûterait trop cher de venir prendre tout ce qu'il y a dans cette soupe, mais qui est riche, en fait, nous c'est ce qui nous intéresse, cette fameuse couleur. Il dit, aujourd'hui, on n'en fait rien, mais demain ils sentaient qu'on allait faire quelque chose de ces presque déchets, de cette soupe. Donc, c'est hyper marrant que vous parliez de ça parce qu'il me l'a confirmé ce matin. Et ensuite, quand vous disiez les produits avec biodégradabilité totale et compostabilité, j'ai rencontré un acteur qui travaille les bioplastiques, lease packaging. Et cet acteur fait des bouteilles de shampoing ou de soin, donc des flacons de shampoing. Il les fait donc en plastique biosourcé. Et il y a à poser de la couleur végétale pour lui donner un aspect. Alors, sur du bioplastique, ça donne un aspect très pastel, mais qui peut être très tendance aussi. Et en fait, on a aussi la preuve par Michel Garcia, qui a écrit un super article dans le magazine numéro 2 de Couleur Végétale, sur la biodégradabilité totale des colorants végétaux dans les milieux marins ou les eaux. Donc, c'est deux preuves qui montrent que oui, demain, on pourra mettre, quand ce sera valide Home Compost, on pourra mettre son flacon de parfum, son flacon de shampoing, je vais y arriver, dans son compost à la maison, parce qu'il n'aura que du végétal à l'intérieur. Donc, c'est pas si loin, en fait. C'est pas si loin. Et un autre truc que je voulais dire, pour rebondir sur le futur réparation et régénération des couleurs, j'ai même des actrices en teinture végétale qui reteignent après une teinture végétale. C'est-à-dire que... Elles sont OK avec leurs clientes sur le fait que le produit se patine, le produit vit, c'est des plantes, donc sa vie, ça évolue. Et si la personne a envie de venir refaire teindre à nouveau sa pièce, c'est tout à fait possible. Et ça, je trouve ça d'une intelligence, parce que quand on a un coup de cœur pour une pièce textile, qu'on l'aime soit pour sa matière, soit pour son tombé, etc., on est hyper ravis de pouvoir lui redonner, entre guillemets, une seconde vie. en ravivant sa couleur. Donc, ça m'a fait penser à ça. Sur les technologies propres appliquées à la teinture végétale, sur l'impression numérique notamment, on m'a appris qu'on pouvait utiliser la couleur végétale dans les imprimantes 3D qui utilisaient du bioplastique. Et ça, je me suis dit, mais il y a un champ des possibles. Ça ouvre encore une porte énorme à aller creuser. Donc ça. Je cherche toujours, donc je lance un petit appel, s'il y a des acteurs sur les encres d'impression à grande échelle et qui ont envie de venir parler de la couleur végétale, c'est avec grand plaisir parce que il y a un biais aujourd'hui quand on écrit sur des prospectus imprimés avec des encres vertes ou je ne sais plus comment, la terminologie, mais en fait ça n'est pas du tout la couleur de l'encre. On n'utilise pas du tout la couleur végétale pour l'encre, on utilise des Merci. des produits, des végétaux pour faire la base de l'encre. Ça n'est pas du tout pareil. Il y a beaucoup de gens qui font un amalgame entre « t'inquiète, moi, tout est imprimé avec de l'encre de plantes » . Non, c'est la base de ton encre qui est faite avec des plantes, mais en aucun cas sa couleur. La couleur, c'est encore aujourd'hui des procédés de synthèse. S'il y a quelqu'un qui veut venir expliquer ça sur le podcast, il est le bienvenu, parce que je cherche depuis deux ans. Et ensuite, sur les changements climatiques, donc l'impact des changements climatiques sur les plantes tinctoriales, on voit déjà, naturellement, des variétés de plantes qui s'adaptent mieux au réchauffement climatique. Et ce qui est hyper intéressant de voir, c'est qu'il y a beaucoup de plantes tinctoriales qui ne nécessitent pas d'arrosage ou peu, et qui sont très résilientes par rapport aux ravageurs et à tous ces changements qui arrivent. Donc, est-ce que ça durera ? à suivre, parce qu'on sait que c'est plus il y a de cultures de la même culture, c'est là où les problèmes en gros apparaissent. Mais en tout cas, aujourd'hui, il y a une forte résilience de ces plantes panctoriales. Donc, encore une fois, je trouve que c'est pas si loin ce futur.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Non, non, tout à fait. On est déjà dans des choses qui existent et qui vont prendre de l'ampleur dans les années à venir. Ouais, tout à fait. Et c'est précisément pour ça qu'on est vraiment dans des murmures à l'heure actuelle, mais que ça va devenir... Quelque chose de plus évident. Futur numéro 4, c'est tout ce qui concerne l'approvisionnement, la transparence et la traçabilité. En d'autres termes, tout ce qui concerne comment les fournisseurs, globalement, de plantes sectoriales, comment on fait en sorte de valoriser la transparence entre les différents acteurs de la chaîne de production et donc à quel point la traçabilité peut être suivie. Aujourd'hui, à ce jour, il y a quatre projets intéressants qui méritent d'être relevés en ce sens, ou en tout cas qui ont pris ce parti-là. Notamment EcoUse, qui essaie de révolutionner la teinture grâce à des technologies sans eau, en utilisant très peu d'eau. Un système de teinture qui utilise un solvant recyclable et non aqueux, qui réduit la consommation d'eau de 95%. et qui élimine totalement l'utilisation du sel, avec une utilisation de 97% du colorant, des délais de production rapides, des étiquettes de traçabilité NFC. Cette innovation établit une nouvelle norme industrielle pour la teinture textile durable, et une transparence toute particulière pour les consommateurs. Sinon, autre projet intéressant, il y a Osora de Wefco, qui est une teinture plasma. pour un avenir textile sans eau, là aussi. C'est le même objectif, mais ce n'est pas la même technique. D'un côté, c'est les solvants, de l'autre côté, c'est le plasma. C'est une technologie qui révolutionne la teinture et la finition des textiles grâce à des procédés plasma sans eau, qui réduit l'utilisation de produits chimiques de 97% et la consommation d'énergie de 90%. En d'autres termes, ça offre des couleurs éclatantes et durables et des propriétés textiles améliorées. comme la déperlance et la résistance aux odeurs, qui éliminent aussi totalement la pollution de l'eau, puisque ça n'en utilise pas. Il y a également Alchemy Endeavor, à Taïwan, qui travaille sur une teinture numérique de précision, également sans eau. Une technologie pionnière en matière de teinture numérique sans eau, grâce à des buses piezoélectriques. qui délivre plus d'un milliard de gouttelettes de précision par mètre et qui réduit ainsi les eaux usées de 95%, ce qui est assez énorme, et les émissions de carbone de 85%. Donc là aussi, c'est une réussite expérimentale et en termes de production. C'est une usine qui est à Taïwan et qui s'établit comme une référence mondiale en matière de teinture textile évolutive à faible impact et prouvant de ce fait que la durabilité et la rentabilité peuvent aller de pair. Bien souvent, c'est toujours la question qui persiste. Eux, ils ont réussi. Quatrième projet intéressant, NTX Cool Trans, qui a travaillé une solution de colorant textile, également sans eau, qui colore avec précision presque tous les tissus sans chaleur, avec 90% d'économie d'eau, 65% d'économie d'énergie et 40% de réduction de l'utilisation de colorant. Ils font tout à l'économie durable. Du coup, ils arrivent à faire des produits qui produisent plus d'énergie qu'ils n'en consomment. ce qu'on appelle des projets positifs, à l'image des bâtiments positifs qui produisent de l'énergie.
- Emilie Roulland
C'est génial parce que c'est grâce à ces pionniers qu'on va motiver les troupes en montrant que d'autres l'ont fait. C'est ça qui est génial. Eux l'ont fait. Et quand on nous reproche dans les préjugés sur la couleur végétale que ça consomme trop d'eau, que ça consomme trop d'énergie, ça c'est vraiment des préjugés qu'on a à chaque fois. Et bien là, en fait, non, on a la preuve.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Il existe des alternatives. Et il y a même, donc les projets sans eau, là, on parle beaucoup d'entreprises à l'étranger, mais il y a aussi en France, je pense notamment à Sandrine Rosier dans le sud, à Toulouse, qui travaille des techniques de teinture sans eau ou avec le moins d'eau possible. Il y a des agriculteurs qui extraient de l'indigo, donc le bleu, sans chauffer comme on le faisait avant. Avant, on chauffait beaucoup pour que ça aille plus vite. Là, ils arrivent à faire des extractions à froid. Donc, que ce soit à n'importe quel... niveau de la filière tinctoriales, je l'appelle comme ça parce que ça me parle et je pense que ça parle, chaque acteur y met son énergie personnelle pour réduire son impact et supprimer tous les préjugés qu'on peut coller à la peau de la couleur végétale et en fait, les preuves, elles sont là et là, avec des exemples. D'ailleurs, on se rend compte qu'ils ont des chiffres à nous indiquer, ils arrivent bien à réduire leur carbone, leur énergie, leur eau et leur consommation et en plus, certains sont positifs. Franchement, c'est génial. Je crois que je suis fan, vous l'avez vu, Émilie. Je ne sais pas retenir ma... Je suis emballée, franchement, je trouve ça génial.
- Emilie Roulland
Mais ça fait du bien de voir, effectivement, que certains disaient que c'était impossible, en attendant, d'autres l'ont fait, quoi. Et ils n'ont pas attendu. C'est ça.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
C'est ça. C'est top. Super message.
- Emilie Roulland
Futur numéro 4, qui est donc les questions d'approvisionnement, de transparence et de traçabilité. On peut voir se dessiner 12 scénarios d'avenir potentiels pour la couleur végétale. Premièrement, le développement d'infrastructures. Des infrastructures de culture, de transformation et de distribution de plantes tanctoriales à l'échelle régionale ou locale qui pourraient se développer pour soutenir la croissance du secteur. Mais aussi l'intégration dans les systèmes agricoles. En cela, on veut dire que les plantes tanctoriales pourraient être intégrées dans des systèmes de polyculture ou d'agroforesterie dont on a déjà parlé. qui apporterait des bénéfices supplémentaires aux exploitations agricoles, à savoir de l'amélioration de la santé des sols ou la diversification des revenus, par exemple. En termes d'approvisionnement aussi, d'ici 2050, on trouvera beaucoup plus de cultures urbaines et périurbaines, ce qu'on a déjà évoqué plus haut, à savoir voir émerger des initiatives de culture de plantes sectoriales en milieu urbain et périurbain, qui contribueraient à des circuits courts et à une sensibilisation locale. Donc ça revient à ce qui existe déjà dans le monde artistique. et qui pourraient se voir démocratisés pour les citoyens plus largement, au-delà des seuls jardins de collection de musées d'histoire naturelle. On pourrait trouver aussi des évolutions du côté des chaînes d'approvisionnement optimisées et automatisées. Les systèmes agricoles verticaux et les bioréacteurs pourraient être utilisés pour cultiver des plantes sectoriales et des micro-organismes producteurs de pigments à grande échelle, avec une autonomisation poussée pour optimiser le rendement. et réduire les coûts. On pourrait trouver de plus en plus une offre de plus en plus élargie à des prix de ce fait plus compétitifs. La production à plus grande échelle et les innovations dans les processus d'extraction pourraient rendre les teintures végétales plus accessibles en termes de prix. L'un des défis majeurs sera de rendre la production et l'utilisation des teintures végétales compétitives en termes de coûts et d'échelle par rapport aux teintures synthétiques. On en parle souvent, mais c'est vrai que ça reste une contrainte qui, elle, doit être pris en compte dès le départ. Envisager la blockchain pour la teinture végétale, c'est quelque chose qui s'envisage de plus en plus aussi, à savoir garantir une traçabilité complète de la provenance des plantes, les méthodes de culture et de transformation, pour offrir une transparence totale aux consommateurs, les systèmes de traçabilité pour informer sur l'origine des plantes, les méthodes de culture et d'extraction, mais aussi l'impact environnemental de chaque teinture, pour savoir ce qu'on achète, pourquoi, d'où ça vient. quelles ont été les validations préalables et surtout, quel est l'impact global d'un achat. On pourrait voir émerger des incitations à la réglementation de plus en plus drastiques, mais pour la bonne cause. En effet, les gouvernements pourraient mettre en place des politiques et des réglementations pour encourager l'adoption de pratiques de teinture plus durables et décourager l'utilisation des produits chimiques notifs. Ça pourrait notamment passer par des labels et donc des certifications ultra-exigeantes. Un développement de normes et de labels encore plus stricts en matière de durabilité, d'éthique et de composition des teintures. Des normes et des certifications claires pour des teintures végétales qui garantiront leur authenticité, leur durabilité et leur impact environnemental positif, là encore, facilitant leur adoption à grande échelle. On pourrait voir apparaître des bibliothèques de couleurs végétales numériques. des plateformes numériques qui pourraient offrir des bibliothèques de couleurs végétales avec des informations détaillées sur leur origine, leur impact environnemental, des recettes pour les reproduire, les cultures d'où elles viennent, etc. On pourrait, dans cette logique d'application numérique, aussi la voir du design computationnel, comme pour le futur précédent. Utiliser les outils numériques pour prévoir des résultats des teintures végétales en fonction des plantes. des techniques et des fibres utilisées, ce qui permet un design plus précis et une réduction des essais-erreurs, dont des expérimentations et de leurs coûts. Valorisation des circuits courts et locaux, là aussi, on va avoir des développements de chaînes d'approvisionnement local pour des plantes tectoriales et des services de teinture, qui réduisent l'empreinte carbone liée au transport et donc qui soutiennent les économies sociales et plutôt solidaires. Donc, tissu associatif, mais pas seulement. L'idée, c'est de réduire le nombre d'acteurs de façon à créer des circuits plus courts. et donc plus intéressant à tous les niveaux, plus maîtrisé aussi. Qui dit circuit plus court, dit aussi teinture textile plus écolo, et notamment de la mode, auquel on pensait et dont on parlait. Le secteur de la mode et du textile adoptera de plus en plus les teintures végétales comme alternative aux colorants synthétiques, sous la pression des réglementations, et de la demande des consommateurs pour des produits plus durables.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Alors là, ce sujet-là, il est incroyable. Alors, qu'est-ce que je me suis notée ? Bien sûr, sur l'histoire de l'approvisionnement ou du développement des infrastructures, c'est une des choses qui est le plus, pas reprochée à la couleur végétale, mais en gros, on sait qu'on a des agriculteurs qui produisent en France des plantes tinctoriales. Par contre, si on nous adresse des gros volumes, il va y avoir un système de logistique à mettre en place. Ça, c'est une obligation. Et en fait, c'est déjà un sujet qu'on aborde avec la communauté sur Arecovert. On échange à savoir s'il faut remettre en place des coopératives couleurs comme ça existait du temps du pastel des teinturiers, par exemple, ou s'il faut envisager la mutualisation des lots et avoir une analyse à produire à la personne qui nous achète en lui disant « tu vas avoir ce que tu voulais en termes de quantité, par contre, ça sera trois lots différents d'agriculteurs différents » . Là pose question l'histoire de la qualité de la couleur, enfin pas la qualité, mais la couleur que ça donne vraiment, parce qu'on sait que la couleur est liée… à l'ensoleillement, au terroir, à tellement de choses, à l'amour des agriculteurs quand ils collectent, etc. Donc ça, c'était un point important. Tout ce qui est intégration dans les systèmes agricoles, on l'a vu, l'agroforesterie, on a vu la diversification des revenus, on a même parlé des haies bocagères qui pourraient être des... On sait que les haies, c'est recommandé pour l'agriculture, je pense même que ça fait gagner des points, etc. Si on met des haies pour séparer et ces champs, ces parcelles. On a même travaillé ce sujet-là avec Beste Bonnard, qui était venu pendant la quinzaine de l'agriculture tinctoriale, en se disant, et si nos haies bocagères devenaient également des sources de couleurs, avec des espèces d'arbustes qu'on choisirait pour obtenir une palette de couleurs supplémentaires, avec des tannins, des ronciers, ou des choses qui ne sont pas trop... Roncier, ce n'est peut-être pas le bon exemple, puisque ça s'étend. Mais je veux dire, travailler ces haies bocagères aux couleurs végétales. On a parlé notamment de cultiver un terrain, par exemple dans les vignes, sous les vergers, venir intégrer ces plantes panctoriales dans d'autres exploitations. Et il faudrait mettre en place cette logistique pour que les plantes soient collectées sans qu'elles perdent leur pouvoir colorant avant d'être transformées. Donc il faudrait vraiment un réseau national de points de collecte et de transformation qui soit vraiment très très local. Donc ça, c'est des choses auxquelles moi, je rêve la nuit parce que ça me passionne. Mais je veux dire, la réalité, il va falloir que tout le monde se mobilise. Mais c'est vraiment quelque chose qui est envisageable. Vous parliez tout à l'heure des bioréacteurs. Pareil, encore une fois, la personne que j'ai eue au téléphone avant m'expliquait que oui, aujourd'hui, on pouvait mettre des micro-algues dans des bioréacteurs pour les cultiver plus rapidement. que ça soit moins coûteux, etc. C'était quelque chose qui s'envisageait. Mais aujourd'hui, cette technologie est assez chère. Donc, c'est plutôt pour des domaines du luxe ou du médicament, par exemple, qui ont les moyens de travailler ça en accéléré. Mais il m'en a parlé juste avant. Donc, voilà. L'histoire d'une offre élargie et un prix plus compétitif, ça, clairement, c'est le nerf de la guerre. Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, dans tous les préjugés qu'on reproche à la couleur végétale, il y en a quelques-uns qui sont vrais. c'est-à-dire la non-reproductibilité des couleurs, quoiqu'avec la recherche, je pense qu'on y arrivera, l'instabilité parfois qu'on lui reproche, notamment dans la formulation en cosmétique, mais on commence à tendre vers trouver des astuces et dès qu'on met de l'argent dans la recherche et développement, bizarrement, on trouve des pistes. Donc ça, c'est pareil, c'est des épisodes qui arrivent. Et troisièmement, le coût, c'est un des préjugés qui est vrai, la couleur végétale. est plus cher que la couleur de synthèse parce que la couleur végétale, elle est vivante, elle se cultive, il y a du travail, que la synthèse, c'est dérivé du pétrole, c'est une molécule qui est stable, qui ne coûte pas cher, qui se travaille vite, qui se travaille facilement. C'est tout l'avantage des colorants de synthèse. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, il va falloir composer, et surtout demain, il va falloir composer avec les deux, un dérivé du pétrole, un qui est biosourcé, renouvelable et durable. Et en fait, il faudra des deux. Pour moi, en 2050, il y aura encore des colorants de synthèse. Mais ils seront ciblés, ils sont ciblés par rapport à leur impact sur la santé, parce que là, il faut quand même qu'on en parle, et leur impact sur l'environnement. Mais pour moi, ils existeront toujours. Et l'idée aujourd'hui, ce n'est pas de dire... Colorant végétaux versus colorant de synthèse ? Non, les deux existeront, mais la couleur végétale va prendre beaucoup plus de place.
- Emilie Roulland
C'est ça, c'est une coexistence avec des choix à faire par rapport à des parties prises. Qu'est-ce qui est souhaitable ? Qu'est-ce qui l'est moins ? Et à partir de là, ça implique effectivement des choix ambitieux, mais qu'il faut savoir tenir dans cet accompagnement du changement et cet accompagnement des transitions plus largement.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Exactement. Et alors sur la blockchain pour la teinture végétale, c'est marrant parce que quand je bossais dans la grande distri, j'ai travaillé sur des projets de blockchain. Et donc, j'ai voulu voir un peu si c'était possible de le faire sur notre filière tinctoriale, avec notamment la traçabilité jusqu'à la parcelle de l'agriculteur, quel mordant était appliqué, quelle méthode d'extraction. Et en fait, tout ça, on est en capacité de le faire aujourd'hui. C'est-à-dire que collecter l'info, la demander aux agris qui sont hyper volontaires pour faire bouger les choses, en fait, on peut très bien le mettre en place. Ensuite, on a réfléchi au sein de la communauté Récovert à est-ce qu'il faudrait lancer un label autoproclamé sur le colorant végétal et s'autoproclamer un label. Et alors là, je ne suis plus nuancée parce que j'ai vu ce que ça donnait les labels autoproclamés. C'est à double tranchant, c'est-à-dire qu'il faut vraiment un organisme tiers qui puisse vérifier la véracité et contrôler ce qu'on propose. Donc, L'idée reste dans nos têtes. Je sais qu'il y a des démarches aussi sur Déméter qui travaillent sur le sujet, donc à suivre, mais en tout cas, c'est des questions qu'on a déjà abordées. Et vous parliez aussi des bibliothèques de couleurs végétales numériques. Alors ça, ça me semble fou, mais ça capterait la couleur végétale à un instant donné dans son évolution, vu que c'est une couleur vivante. Par contre, on aurait encore... potentiellement cette histoire de reproductibilité des couleurs qui ne serait pas forcément garantie, sauf si, et c'est là où je trouve ça incroyable, c'est si l'intelligence artificielle nous aidait à savoir exactement quels paramètres entre le terroir, la durée d'ensoleillement, la technique utilisée ou je ne sais quoi, et que cette intelligence artificielle calculait tous ces paramètres vraiment très précisément et serait en capacité de nous indiquer la couleur réelle obtenue. On commence à voir les paramètres qui jouent, notamment les paramètres agronomiques. On commence à voir les paramètres qui jouent, notamment dans l'extraction des couleurs, la conservation des plantes, en fonction... Il y a plein de paramètres. Si l'intelligence artificielle nous aide là-dessus, ça voudrait dire qu'il faudrait des quantités, des quantités de données à lui injecter pour qu'elle arrive à créer des... des probabilités, plus que des probabilités. Après, il nous reste quelques années, il nous reste 25 ans, peut-être qu'on y arriverait d'ici 2050. En tout cas, tout ça, c'est... Je disais,
- Emilie Roulland
au vu de la vitesse à laquelle ça va, c'est des choses qui ne sont pas à exclure, clairement. 2050, on en est encore loin, même si c'est déjà demain. En d'autres termes, on a le temps de voir arriver des choses qui vont nous surprendre. À nous de voir ce qu'on peut faire.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, c'est ça. et de le communiquer et de le transmettre. Parce qu'encore une fois, je ne veux pas faire l'oiseau de mauvaise augure, mais on a en face de nous, donc de toutes les filières, de toutes les applications de la couleur végétale, on a en face de nous des lobbies énormes. Eux n'ont pas envie de voir le retour de cette couleur végétale. Même s'ils savent que jamais ça remplacera leur activité, ils ne veulent pas la voir, cette couleur. Et donc, il faut continuer à... communiquer, à écrire, à parler et à travailler là-dessus parce qu'en fait, c'est ça aussi qui va faire que ça deviendra un futur qui sera tangible pour les gens en se disant « Attends, si, c'est aujourd'hui, ça peut continuer demain, on s'accroche, quoi. » Ça, c'est hyper important, je pense. Alors, le dernier futur, c'est le futur savoir-faire ancestraux, pédagogie, innovation et intégration. Alors, qu'est-ce qu'on a sur cette partie-là ?
- Emilie Roulland
Sur cette partie-là, on va voir en fait comment les techniques ancestrales vont réapparaître dans la pédagogie de la couleur mais aussi dans les façons d'innover et donc d'intégrer finalement ces métiers très anciens. de façon contemporaine. Dans cet élan-là, à l'heure actuelle, on a deux projets qui sont intéressants, qui sont des murmures du présent. Waving Waving de Brouham Coe, qui transforme les déchets alimentaires en pigments naturels et qui travaille le tissage notamment. Donc en fait, Waving Waving, c'est une méthodologie d'atelier. qui aident les participants à gérer l'impact émotionnel de la crise climatique, donc en d'autres termes l'éco-anxiété, grâce à des pratiques de tissage collectif qui utilisent des matériaux locaux. En favorisant une communauté solidaire, le projet encourage la résilience collective, les liens et l'autonomisation face aux défis environnementaux. Et en fait, ils travaillent ça grâce à des déchets et des pigments naturels. Il y a également le projet Virginia Tech, qui transforme des déchets alimentaires en pigments naturels, une trousse de peinture qui offre une alternative pédagogique aux teintures synthétiques et qui révèle le potentiel circulaire des composts scolaires. En d'autres termes, c'est une palette de couleurs offerte aux milieux scolaires de... teintures et de peintures naturelles plutôt que synthétiques, pour leur apprendre à travailler ces couleurs-là plutôt que les couleurs synthétiques en tubes classiques de gouache. C'est une alternative, en fait. Mais ce, dès les premières années. Donc on est dans la pédagogie positive de concepts qu'ils trouveront normal, eux,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
20 ans plus tard.
- Emilie Roulland
Et donc là, pareil, on a huit scénarios d'avenir potentiels. pour ce qui est effectivement de la valorisation des savoir-faire ancestraux, de la pédagogie, de l'innovation et de l'intégration. On va commencer par la revalorisation des connaissances traditionnelles. On observe un regain d'intérêt pour les pratiques ancestrales de teinture végétale qui sont combinées à la recherche scientifique moderne et ce pour optimiser les techniques et les reformulations, mais aussi pour favoriser une nouvelle génération d'experts et d'artisans. Les connaissances traditionnelles sur la culture et l'utilisation des plantes seront de plus en plus reconnues. et valoriser comme une source d'inspiration et de savoir-faire pour l'avenir, pas uniquement par rapport à l'héritage du passé. On parlera de plus en plus également de collaborations interdisciplinaires. On verra beaucoup plus de collaborations entre les botanistes, les chimistes, les dermatologues, des coiffeurs, des experts en développement durable dans le but d'innover dans le domaine de la teinture végétale pour partager les connaissances, surmonter les défis techniques et développer des chaînes d'approvisionnement qui soient viables. Donc en gros, mettre les compétences en commun de plus en plus, même si elles paraissent éloignées, de façon quand même à pouvoir résoudre des problématiques communes. En termes d'éducation et de sensibilisation, on verra de plus en plus d'initiatives pour éduquer les designers, les fabricants et les consommateurs sur les avantages et les spécificités de la teinture végétale, ce qui favorisera une meilleure compréhension et donc une adoption plus large finalement de la teinture par les plantes. Ça passe aussi par les professionnels qui sont... initiateur de projet. On passera aussi en revue pas mal de teintures végétales DIY avancées. Des kits, finalement, pour valoriser la teinture végétale à la portée de n'importe qui. À domicile, plus simple d'utilisation avec des instructions claires, des outils précis pour obtenir des résultats professionnels. Les unités de teinture domestique ou à petite échelle seront alimentées par des cartouches de concentrés de pigments végétaux. qui pourrait permettre aux consommateurs et aux designers de teindre des textiles à la demande et de réduire les stocks tout en offrant une personnalisation extrême à la demande. Ce qui aussi renouvellerait la logique de savoir-faire, puisque qui dit « do it yourself » dit « apprendre à faire » . On pourrait voir arriver aussi une communication interactive et éducative. Les marques utiliseront la réalité augmentée et la réalité virtuelle pour informer les consommateurs sur l'origine des ingrédients. les processus de fabrication et des bénéfices spécifiques des plantes utilisées. Donc là, ça rejoint un peu la traçabilité et finalement tout ce qui est de l'ordre de la chaîne d'approvisionnement, mais ce, de façon en réalité augmentée, réalité virtuelle, qui deviennent de souhaits pédagogiques. Enfin, on pourrait parler d'hybridation des techniques. Au lieu d'une substitution complète des teintures synthétiques par les végétales, on observera probablement une période d'hybridation. Ce qu'on était en train de dire, les deux coexisteront. et ça fera naître des nouvelles possibilités auxquelles ni l'un ni l'autre séparément n'avaient forcément pensé. On parlera de transition sélective, c'est-à-dire que certains secteurs de l'industrie, le luxe, l'artisanat, les vêtements pour bébés ou le textile d'intérieur, pourraient être adoptés plus rapidement. ou plus largement la teinture végétale en raison de la demande des consommateurs et de la valeur perçue. D'autres secteurs, par exemple comme le vêtement de sport haute performance ou les textiles industriels, pourraient mettre plus de temps à intégrer des solutions végétales viables. Ça, c'est une réalité aussi. C'est pourquoi on parle de coexistence et effectivement, possiblement, de secteurs à plusieurs vitesses quant à l'intégration. Aussi, il est question finalement de faire accepter une palette de couleurs plus naturelle. Alors naturel entre guillemets parce qu'il y a naturel et naturel, il y a ce qu'on appelle naturel et puis il y a ce qu'il l'est vraiment. En d'autres termes, les consommateurs et les designers pourraient progressivement s'habituer et apprécier des gammes de couleurs plus subtiles et plus nuancées offertes par les teintures végétales qui sont moins saturées. Tout comme les patines, en s'éloignant des couleurs vives et uniformes souvent associées aux synthétiques. Les couleurs végétales sont effectivement bien souvent plus pastelles, mais ce n'est pas toujours le cas, certaines sont très vivaces. et très saturés. Mais c'est vrai qu'on a tendance, malgré tout, à obtenir des tons un peu plus pastels qui semblent un peu délavés, alors qu'ils ne le sont pas du tout.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ça, ça dépend si la teinture est bien faite.
- Emilie Roulland
Exactement.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Pour le fer, il... Et en fait, le gros avantage de la couleur végétale, c'est la... Alors ça, c'est... Sur les 200 personnes que j'ai reçues sur le podcast, c'est la flamboyance des couleurs végétales. Il se passe vraiment quelque chose. Et il y a eu des tests aussi de reconnaissance à l'œil, de savoir si les gens arrivaient à identifier. Alors, ça me semble improbable. Une couleur naturelle, une couleur synthétique, les gens identifient la couleur végétale par plus de flamboyance. C'est quand même fou, ça. C'est ça. Oui, et sur cette partie-là, pour rebondir, quand vous parlez de collaboration interdisciplinaire, en fait, ce qu'on se rend compte, c'est que la couleur végétale, pour la comprendre, la connaître, et l'appliquer, il faut énormément de discipline. Il faut la botanique, il faut la biochimie, il faut savoir ce qui se passe, la chimie, il faut de la technique, il faut des savoir-faire ancestraux, donc tissage, tricotage, toutes les applications qui existaient avant, il faut des notions d'histoire parce que clairement, ça ne sert à rien d'aller tester toutes les plantes sur terre. Il y a déjà des gens qui l'ont fait, notamment le super livre de Dominique Cardon sur... le guide des teintures naturelles, ou là, non, c'est le monde des teintures naturelles, où là, on a tous les végétaux qui sont donneurs de couleurs durables et stables. Donc, ça aussi, gagnons du temps en prenant les bonnes bases. Bien sûr, il y a des flores qui sont inexplorées. On a des invités qui sont venus parler de la flore de Madagascar, de la Guyane, de la Guadeloupe, etc. Bien sûr, et donc dans ces cas-là, c'est toujours hyper intéressant d'aller faire des teintures. tests et de comparer avec les couleurs qu'on obtient, mais ce que je veux dire, c'est pour la couleur végétale, c'est tellement de disciplines qui interagissent que c'est forcément une collaboration interdisciplinaire qui arrive. C'est la suite logique, j'ai l'impression. Quand vous parliez de DIY, c'est marrant, j'enregistrais justement avec une podcasteuse qui est sur justement cette partie DIY, et en fait, on s'est rendu compte que dans tous les invités qu'elle avait reçus sur les sujets de DIY, il y avait 90% de ces applications où on pouvait changer la couleur de synthèse par de la couleur végétale. Et en fait, les seuls DIY où on ne peut pas y aller, c'est quand il y a une chauffe extrême, genre céramique, etc., où là, les colorants végétaux, aujourd'hui, ne résistent pas à cette chaleur intense. Mais je veux dire, le DIY, c'est vraiment presque la première marche qui pourrait être enclenchée au quotidien, on va dire. Et ensuite, vous parliez d'hybridation des techniques. Là, je pense tout de suite à Marie-Angèle Bongard, qui travaille à accompagner les marques textiles vers le végétal. Et c'est la première à m'avoir parlé de recettes hybrides, où en fait, pour répondre aux attentes et aux cahiers des charges des entreprises, elle ne va pas que sur du végétal. Elle mixe des colorants de synthèse avec des colorants végétaux. C'est une manière pour elle de réduire au global l'impact. de son travail et l'impact de la personne qui switch. Et ça permet aussi de permettre un cheminement. Parce que c'est ça, en fait. C'est vraiment clairement ça, le sujet.
- Emilie Roulland
C'est comment...
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Exactement. Et donc, au début, j'étais surprise par cette approche hybride. Et en fait, je pense que oui, ça fera partie des pas, des avancées et des choses qu'il faut faire pour... accompagner le cheminement vers la couleur végétale. Quand vous disiez que le secteur du sport, par exemple, pourrait être en décalage, c'est notamment sur la partie des après. En fait, une fois qu'on a fait l'ennoblissement, la couleur végétale, c'est complètement possible avec des vêtements de sport, sauf qu'il va falloir être beaucoup plus résistant à la sueur. Il va falloir être beaucoup plus résistant à la pluie parce que quand on pratique le sport, c'est sous des conditions qu'on ne prévoit pas. Et en fait, ce qui est génial aussi, c'est que les acteurs des après, donc ce qu'on vient mettre, pour faire vraiment court, mais ce qu'on vient mettre après la couleur pour donner des propriétés au textile, ces acteurs-là sont déjà en train de réfléchir à des solutions plus naturelles, notamment en utilisant des cires d'abeilles ou d'autres cires plus naturelles, ou même des cires végétales. Et en fait, ce travail-là pour le sport, il ne se fera pas l'un sans l'autre. C'est-à-dire que les ennoblisseurs et les acteurs des après sont obligés de travailler ensemble. Donc, en fait, ça sera une co-évolution. Ça ne pourra pas être l'un et l'autre. Ils ont besoin l'un de l'autre.
- Emilie Roulland
Les enjeux sont aussi les enjeux des autres. Faut-il encore que leurs moyens de R&D coïncident de façon à ce que ça puisse être synchrone ? Oui.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Et alors, ça, c'est une remarque que m'avait fait Dominique Cardon. Elle me disait, si on avait investi Merci. dans la couleur végétale, autant qu'on a investi dans la couleur de synthèse ces dernières années, globalement, il n'y aurait plus aucun préjugé à la couleur végétale aujourd'hui. Elle serait déjà acceptée et déjà mise en place. Et en fait, c'est vrai. Ça irait beaucoup plus vite. On est complètement d'accord. Alors, du coup, là, on a vu nos cinq futurs avec nos 40 scénarios, si je ne dis pas de bêtises.
- Emilie Roulland
Tout à fait.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Super. Et donc là, vous nous proposez quoi du coup, Émilie ?
- Emilie Roulland
Je vais vous faire un petit passage rapide sur l'un des projets que je suis en train de développer moi-même, avec l'Université d'Artois et Interreg, qui est un consortium européen sur la cellulose, en fait. Donc matériau bois réduit à sa plus simple essence, des boîtes à œufs en passant par les matériaux d'isolation. L'idée, c'est de retravailler, donc je travaille avec eux sur un matériau innovant qui vise à être imprimé en 3D, mais pour le domaine de l'architecture. Faire des maisons en cellulose, teintes végétalement et minéralement, pour des régions sinistrées par des dégâts climatiques, de façon à pouvoir reconstruire assez rapidement avec des matériaux complètement biosourcés. Et donc du coup, des teintures végétales qui tiennent à l'humidité, aux UV, et surtout dans un matériau composite qui, lui, peut avoir des propriétés chimiques qui font un peu bouger les teintes. Mais je travaille effectivement sur un projet cellulose, donc en R&D, qui finalement est un exemple ou un projet appliqué qui mêle plusieurs de ces futurs en vue de projets prospectifs. Donc c'est aussi le travail du design positif. Et là, en l'occurrence, ce serait de créer un matériau positif en énergie, qui produise plus d'énergie et de synergie lors de reconstruction, qu'il ne consomme d'énergie via une logique zéro déchet.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Génialissime. Du coup, non mais franchement, je vous l'avais dit, quand j'ai lu votre... Je suis fan. En fait, ce que vous incarnez là par votre message, c'est... Cette histoire de murmure qui, en fait, est déjà là, il faut s'y accrocher, il faut l'intensifier, il faut y mettre la ressource, chacun, chaque acteur de la couleur végétale. Donc là, aujourd'hui, sur le podcast, on a 1600 auditeurs uniques chaque mois. Si chacun se rend compte qu'il ne faut pas baisser les bras maintenant, parce que des fois, j'ai des gens qui me disent « ça avance lentement, les gens mettent du temps à évoluer dans leur tête » , etc., surtout les entreprises, c'est ce qu'on me remet. souvent comme commentaire. En fait, non, il ne faut pas lâcher l'affaire parce que ces murmures du futur, en fait, ils sont déjà là. On l'a vu toutes les deux. À chaque fois, j'ai pu rebondir sur beaucoup de vos tendances et de vos futurs identifiés. Donc, vraiment, c'est à portée de main. Il faut continuer, il ne faut rien lâcher. Il faut investir en recherche. Là, c'est plus un message pour les entreprises. On sait qu'elles rencontrent des énormes difficultés. Je ne sais pas s'il y a un secteur qui se porte bien en ce moment, mais en tout cas... il faut continuer à chercher et il faut mettre aussi en avant toute une frange de population qui sont nos chercheurs c'est ce que j'essaye de faire sur le podcast tous ceux qui portent une thèse ou un sujet de recherche, franchement venez parce que l'idée c'est vraiment de mettre en avant tout ce que vous pouvez chercher notamment sur les colorants végétaux vous serez les bienvenus donc je digresse un peu, désolée donc Émilie, est-ce que vous pouvez nous expliquer où on peut vous contacter comment vous pouvez interagir avec les entreprises Parce que moi, l'objectif que je vois, c'est que vous pouvez être initiatrice de plein de projets parce que vous êtes un des maillons qui va faire bouger aussi les consciences et les perceptions. Donc, comment vous pouvez travailler avec les entreprises et comment on peut vous contacter ?
- Emilie Roulland
Alors moi, comme je suis designer et donc entrepreneur, je travaille sur de l'accompagnement des transitions. Donc, identification finalement du contexte global, des métatendances. de la méta-analyse, de la compréhension des différents acteurs systémiques d'un domaine ou d'une entreprise par exemple, de façon à pouvoir voir quels sont les potentiels pour faire émerger de nouvelles choses. Donc en d'autres termes, cibler là où il y a des potentiels, là où il y a des possibles, là où il y a des plausibles, des probables, et comment grâce à tout ça on arrive à faire des projets innovants. qui ne sont pas forcément des projets de rupture, mais des projets de transition, qui s'inscrivent de l'héritage à nos jours, mais dans une vue prospective. Donc c'est du conseil, mais c'est aussi ce qu'on appelle de l'accompagnement aux transitions, qui est préalable à ce qu'on appelle la conduite du changement. La conduite du changement, c'est la phase postérieure. Et donc du coup, moi je travaille effectivement sur toute la phase de recherche, mais aussi les phases de création et les phases de mise en action. C'est les trois domaines, finalement, les trois ressorts et les trois grands axes de ma profession de designer et de chercheuse en design. Et donc, je suis joignable sur mon site Internet, emilierroulant.com.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Donc, je remets tous les liens. Je mettrai votre adresse mail et votre lien de site Internet pour que les professionnels vous contactent pour enclencher le changement, parce qu'il est là, en fait, il faut y aller davantage. Est-ce que vous avez... Un mot de clôture là-dessus, Émilie, par rapport à tout ce que vous venez de nous présenter, qui, moi, personnellement, me fait un bien fou. Je vous avoue, parce que quand j'ai démarré il y a deux ans et demi, je ne vous raconte même pas, comme on m'a dit, mais tu es folle, en fait. Tu vas sur un sujet cul-de-sac. Qu'est-ce que tu fais d'abandonner un poste et de te lancer là-dedans ? Mais qu'est-ce qui t'est passé par la tête ? Bref, j'y crois depuis les débuts. Je suis... convaincu que c'est un sujet d'avenir. Je suis aussi très lucide, je le disais, sur le fait que ça ne remplacera pas les colorants de synthèse, mais ça peut être un énorme partenaire. Pour moi, il y a des potentiels de dingue. Le végétal et la nature ont toujours été une source d'inspiration et de solution. Qu'est-ce que vous pouvez nous dire, vous, dans votre perception sur ce travail que vous avez fait sur la teinture végétale Horizon 2050 ? je dirais même couleur végétale horizon 2050, comme, pas synthèse, mais presque,
- Emilie Roulland
par rapport à ce travail. Je dirais que j'en retiendrai ces potentiels, précisément parce que c'est très, très riche de possibilités, de choses qui sont déjà expérimentées et qui prouvent des potentiels à l'heure actuelle, au-delà de ceux qui ont été pressentis. C'est-à-dire que dès lors qu'il y a des preuves, il y a eu expérimentation, et il y a eu effectivement, à un moment donné, des personnes qui ont osé, qui ont été ambitieuses, et qui se sont dit... Ça fonctionne, ça valait le coup. On a plus ou moins tergiversé, mais ça fonctionne. Ça a du potentiel par rapport à ça, ça, ça, ça, ça et ça. et ça dépasse les espérances. Et dès lors qu'on est dans une logique optimiste par rapport à ça, on peut voir les potentiels, on peut voir ce qu'on peut se permettre de développer et ce qui peut être co-développé. Ça, c'est encore plus intéressant, à mon sens.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Super. Bon, Émilie, je vous remercie énormément pour ce partage, cette recherche, cet éclairage sur les tendances. les grandes tendances et l'horizon 2050 qui nous attend. Franchement, je croise les doigts pour que tout ça se mette en place. Vraiment, j'y... Émilie, un grand, grand merci pour tout ça. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram, ARTECOVERT, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !
Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale indigo tendance innovation nuances cosmétiques