Transcription

• Pauline Leroux ArtEcoVert

  Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Dans cet épisode, nous allons parler des différentes fibres naturelles. Il existe deux types de fibres naturelles. Une fibre naturelle, ça va de soi, mais vient de matière naturelle. Dans les deux types, il y a les fibres naturelles d'origine animale, qu'on dit fibres protéiques. En gros, pour faire court, elles viennent du poil d'un animal. Et on a les fibres naturelles d'origine végétale, dites fibres cellulosiques. Pour tester sur quel type de fibre nous sommes, si vous avez un doute et que l'étiquette n'indique pas forcément la matière présente, vous pouvez faire le test du briquet. Alors le test du briquet, c'est de faire flamber un petit fil de votre tissu. Si ce fil en brûlant sent un peu la corne ou la bête, le cheveu, c'est une fibre d'origine protéique, donc animale. Si ça sent un peu comme du papier brûlé, c'est plutôt de la fibre. cellulosique, donc végétale, et si ça forme une boule au bout du fil un peu plus épaisse, c'est que c'est une fibre synthétique et non naturelle. Dans les fibres d'origine animale, donc dans les fibres protéiques, il existe notamment la laine. Donc ça peut être de la laine de mouton, comme le mérinos, la laine de chèvre avec le cachemire, le mohair, la laine d'alpaga, de l'ama, la laine de lapin, en effet qui vient de la toison. du lapin albinos ou angora, qui donne ce fameux angora. Il existe aussi des laines de chameau, de yac, et d'autres sûrement que je n'ai pas trouvées. Donc toutes ces laines sont issues de la toison des animaux. Elle est essentiellement composée de kératine, donc comme la molécule qu'on a dans nos cheveux, mais aussi du suin. Le suin, c'est en fait un mélange de sueur et d'une substance un peu graisseuse, épaisse, lubrifiante, qui est sécrétée par l'animal. et dans la toison il y a aussi des impuretés. Il faut savoir que la production de laine ne représente que 2% de la production mondiale de fibres naturelles. La laine est une fibre qui a de nombreuses vertus, comme la résistance, l'élasticité, elle est flexible, légère, c'est un très bon régulateur thermique. Elle possède aussi une résistance aux tâches avec cette fameuse pellicule sireuse qu'elle possède. Elle ne s'enflamme pas facilement. Il faut atteindre 560 degrés pour qu'elle brûle. C'est aussi un anti-odeur. Elle est biodégradable et c'est une source renouvelable parce que la toison repousse chaque année. Il existe aussi différents types de laine et de qualités différentes. Le Merinos, le Lamswool, qui est la laine des agneaux âgés de 6 à 8 mois. Il y a la laine Shetland, le tweed. Différents niveaux de qualité de laine. Aujourd'hui, la laine la plus utilisée, c'est la laine du Mérinos de Nouvelle-Zélande, mais il existe de nombreuses qualités et espèces de moutons qui donnent des laines. J'espère accueillir quelqu'un sur la filière laine au bout du podcast pour avoir plus d'informations. Alors maintenant en ce qui concerne la soie qui est la deuxième fibre protéique ou fibre animale, elle est fabriquée à partir de nombreux insectes mais la soie utilisée dans l'industrie textile est issue du filament de bave du ver de murier lorsque celui-ci tisse son cocon. Et si vous voulez gagner au trial poursuite, le nom de l'élevage du ver de soie s'appelle la céréciculture. Et il faut savoir que ce papillon n'existe pas à l'état sauvage, il est le fruit d'une sélection humaine. Alors la soie représente environ 0,2% des fibres textiles mondiales avec une production annuelle aux alentours de 150 000 tonnes. La soie a de fortes propriétés avec son pouvoir d'absorption, sa douceur exceptionnelle et son brillant dû à son lustre si on préfère. Elle est très agréable à porter et elle isole très bien de la chaleur et du froid en hiver donc elle est thermorégulatrice comme la laine. Alors ces deux fibres protéiques d'origine animale, donc la laine et la soie, sont des fibres qui reçoivent très bien la couleur végétale et qui donnent des couleurs flamboyantes, vives, plus que les fibres cellulosiques ou végétales. Il y a des points de vigilance toutefois par rapport à la température. Pour la laine, il faut qu'on puisse ouvrir les écailles de la laine, il faut donc travailler à une certaine température. Par contre, la laine ne doit pas subir de choc thermique au risque de l'abîmer, de la détériorer, de la feutrer. Donc il faut éviter et s'assurer que tout au long du processus de teinture, on transvase la laine d'un bac à un autre de même température. Pour la soie, on dit fibre lisse. Elle, elle se travaille à froid ou à température faible pour ne pas dégrader son lustre, justement sa brillance. Quant à l'indicateur du pH, ces deux fibres n'apprécient pas trop les bases et les pH trop élevés, à peu près supérieur à 9. Pour la préparation des fibres, elle est plus rapide que sur les fibres cellulosiques, mais il faut éviter l'emploi de fer comme mordant qui peut rendre la laine, en tout cas sur la laine, un peu plus rêche. Et un dernier point de vigilance, c'est le respect du bien-être animal. En effet, ces deux fibres nous sont disponibles grâce aux animaux. Et en plus des conditions sociales, écologiques et économiques, nous pouvons veiller à ce que les pratiques d'élevage soient respectueuses. Donc en ce qui concerne les moutons, on peut s'intéresser au non-museling. C'est-à-dire, le museling, c'est une technique chirurgicale qui consiste à faire une ablation d'une partie de la peau périanale des moutons, qui apporte de la souffrance aux animaux. Et on peut aussi parler de la codectomie, donc c'est la... La coupe des queues des moutons, ça se pratique de moins en moins, mais c'est encore un sujet sur lequel il faut veiller. Et enfin, pour les vers à soie, il existe des soies qu'on appelle soies non violentes, c'est-à-dire qu'en fait on n'ébouillante pas les animaux vivants qui sont à l'intérieur des cocons. C'est deux critères à veiller en fonction de votre projet de teinture et de vos sensibilités personnelles sur le sujet. On se retrouvera la prochaine fois pour parler des fibres cellulosiques ou végétales. Je vous invite à aller consulter les autres épisodes Zoom ou les épisodes avec les invités et aller sur la page Instagram Artecovert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y retrouver et deviner les futurs invités du podcast, mais notamment retrouver les sources écrites de tout ce que nous abordons dans les épisodes Zoom. Belle journée à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture Tinctoriale