- Speaker #0
Salut à toi et bienvenue dans Au-delà du mur. Aujourd'hui j'ai le plaisir d'accueillir un invité qui incarne à lui seul l'esprit de l'ultra trail. J'ai nommé Lucas Papy. Fraîchement arrivé du Swisspeak 170, Lucas a accepté de partager avec nous ses ressentis à chaud après plus de 170 km d'efforts à travers les Alpes-Valaisannes. Mais cet épisode, ce n'est pas seulement le récit d'une course. C'est aussi une plongée dans son incroyable parcours fait de victoires prestigieuses, de podiums sur des épreuves hors normes et d'une passion inébranlable pour la montagne. Ensemble, on va parler de la façon dont il gère ses efforts, de ce qui le motive, de ce qui l'anime. Et aussi, de son prochain grand défi, le tord des glaciers qui aura lieu dans quelques jours. Prépare-toi à un échange sincère et inspirant qui montre que l'ultra-trail, ce n'est pas seulement une question de performance, mais aussi une aventure humaine et émotionnelle. Bienvenue dans Au-delà du mur, le podcast pour tous les passionnés de course, qu'il s'agisse de bitume, de nature, ou de pistes. Que vous soyez débutant ou coureur à guéris, nous explorons ensemble la préparation physique et mentale, la nutrition et la santé pour vous aider à atteindre vos objectifs. Si vous cherchez des conseils pratiques, des témoignages inspirants et des discussions captivantes, vous êtes au bon endroit. Préparez-vous, votre voyage au-delà du mur commence ici. Mon cher Lucas, bonjour. Bonjour ! Comment ça va ?
- Speaker #1
Ça va très bien, un peu fatigué mais sinon ça va très bien.
- Speaker #0
Bah t'as l'air moins fatigué que moi quand même qui ai dû me lever tôt ce matin. Bon j'ai eu de la chance, mes enfants m'ont réveillé. Mais t'as l'air quand même moins fatigué que moi donc faut croire que l'effort te va bien.
- Speaker #1
C'est parce que je ne suis pas allé vivre ce matin.
- Speaker #0
Ça doit être ça le secret, ça doit être ça le secret. Pour les personnes qui ne te connaissent pas ou qui ne t'ont pas reconnu sur la vidéo, est-ce que tu pourrais nous en dire un peu plus sur toi ?
- Speaker #1
Bonjour à tous, je m'appelle Lucas Papy, je suis italien, j'habite en France depuis des années, depuis 27 ans maintenant. Et il y a une quinzaine d'années, j'ai commencé la course à pied comme ça, pour un challenge entre amis, entre collègues. J'ai commencé en 2010 avec un semi-marathon. J'ai suivi avec les crosses du Mont-Blanc, les 13 aiguilles rouges, donc 50 km avec 4000 et dans la foulée, tout ça à chaque fois. 2-3 mois d'intervalle, l'Endurance Rail est amplié. Et l'année suivante, comme ça m'a plu, j'ai fait une vingtaine de courses. Et ensuite, entre 20 et 40, 42, 46 courses par an.
- Speaker #0
Ça t'étonne, effectivement, quand on regarde ton parcours, on se rend compte que tu es à Paris sur la Seine. Alors pas brutalement mais bon, tu as un peu suivi l'ascension des courses ultra etc. Donc tu ne viens pas du monde du sport comme tu l'as dit, donc un peu par hasard, sauf erreur, tu travailles dans un parc d'attractions c'est ça ?
- Speaker #1
Alors j'ai travaillé dans un parc d'attractions jusqu'à il y a un an. Et là depuis je suis pompier professionnel. Depuis 2003 j'étais pompier volontaire, et là j'ai passé pompier professionnel, et du coup c'est tout nouveau, ça fait un an et demi maintenant.
- Speaker #0
L'appel des pompiers, c'était quoi le déclencheur ?
- Speaker #1
C'est juste que moi j'ai toujours eu besoin de remplir mon temps en fait. Et quand je suis arrivé à mon travail dans le parc d'attractions, j'avais du temps libre. Et du coup j'ai découvert qu'on pouvait être pompier volontaire et je me suis engagé. Tout simplement. J'aime bien. Le job des pompiers, tout simplement, ça m'a toujours attiré. J'ai eu l'opportunité d'essayer, ça m'a plu. Et voilà, ça m'est devenu mon métier. C'est excellent.
- Speaker #0
Pour quelqu'un qui ne vient pas forcément du métier, ce n'était pas forcément un rêve pour toi, j'imagine, quand tu étais enfant, de devenir pompier, qu'est-ce que tu penses que tu peux apporter justement avec ton profil qui est quand même un peu atypique ? D'ailleurs, je suis un peu surpris que tu m'annonces que tu fais pompier actuellement.
- Speaker #1
En fait, c'est tout ce qui est côté... J'ai envie de dire le côté humain, le côté partage, le côté... Voilà, on peut aussi... tout ce qui est côté mental, l'endurance, ça c'est des choses qui sont importantes dans la vie, chez tout le monde. Puis voilà.
- Speaker #0
On va revenir un peu plus sur la course, donc le SwissPix. Tu as terminé il y a quelques heures, d'ailleurs je me sens un peu honteux de te demander encore de l'énergie après cette course-là, donc je me profite encore pour te remercier. Comment ça s'est passé cette SwissPix 170 ?
- Speaker #1
Ça s'est passé très bien. Il y a eu ce départ le matin à 10h30, les grandes distances, avec la neutralisation de la course suite au mauvais temps, juste après. donc on a fait deux tours 3 heures de course, on s'est arrêté à Louvetier. Donc nous on y est resté, moi je suis resté à peu près 7 heures. Donc suite à ça, l'heure de départ, j'ai retrouvé un copain avec qui j'avais couru il y a 2-3 ans sur 2-3 courses. On s'était croisés, on s'est tout le temps croisés et là, le hasard fait qu'on a commencé à courir ensemble. On avait à peu près les mêmes rythmes et du coup au final, on a fait toute la course ensemble et du coup ça s'est très bien passé parce que voilà on s'est pas ralenti, on s'est suivi, on s'est même aidé l'un l'autre, on s'est même accéléré sur la course donc je pense que l'un comme l'autre, on en a parlé un peu en arrivant, on a fait peut-être un meilleur résultat qu'est-ce qu'on aurait espéré en faisant tout seul. Très bien, comment ça se passe comme ça ?
- Speaker #0
C'est une des choses que je trouve qui est magique dans l'ultra distance qu'on ne trouve pas forcément dans les semi-marathons ou les marathons c'est ces faits de course ou ces récits de course ou ces aventures de course tu ne prévois pas forcément une neutralisation quand tu prends part à une course même si tu sais que c'est un risque qui peut arriver et là tu rencontres quelqu'un que tu n'as pas vu depuis des années et puis vous faites un bout de chemin ensemble ça représente quoi justement pour toi l'ultra distance ? Est-ce que c'est justement ces micro-aventures que tu peux vivre avec les gens ? Oui Merci.
- Speaker #1
Tout à fait, ça fait des micro-aventures qu'on peut vivre avec les gens. Ça fait complètement partie de l'ultra-distance. Après, il y a tout ce qui est partage, tout ce qui est côté humain. Et il y a aussi les côtés où on a du temps et on peut se retrouver avec soi-même. C'est-à-dire que par choix, je suis resté avec mon ami. On ne s'était pas vus depuis longtemps. Mais tout comme sur certaines courses, il y a des moments où j'aurais besoin de faire un petit point, de rester un peu tout seul avec moi-même. Et du coup je vais faire la course tout seul, dans mon coin j'ai envie de dire, et évoluer un peu de ce côté-là. C'est vraiment, il y a cette opportunité de pouvoir se retrouver dans le partage, mais aussi avec soi-même, et c'est très important d'être bien avec soi-même en fait.
- Speaker #0
Il y a quelque chose de très particulier dans ton profil, c'est que s'il y a des personnes qui prévoient 2, 3 courses highlight dans la saison, Toi, comme tu le disais quand on a commencé à discuter, tu es plutôt du genre à, en tout cas vu de l'extérieur, ça donne un peu l'impression, ah, il y a une course qui a l'air bien là, j'y vais, je pars, je m'organise et je prends le départ. C'est quoi qui te motive ou qui te pousse justement à te fixer autant de défis sur une année ?
- Speaker #1
C'est juste que j'arrive à voir où on doit trouver le temps de le faire, en fait, tout simplement. Et qu'au final, c'est vrai que j'ai fait beaucoup de courses, mais quand on fait des courses... qui font 300, 380 km, 700 km, des telles distances, pour s'entraîner en 80, en 100 km, c'est l'idéal j'ai envie de dire, sauf qu'on ne peut pas faire aussi facilement en 100 km que ceux dans son coin. Donc pour moi, la plupart des courses, ça reste des gros entraînements et qu'on peut mixer avec des moments de partage, parce que finalement... Quand on n'est pas dans l'optique de faire une performance, dans l'optique de la performance pure, du coup on peut s'étendre, on peut parler avec les autres. C'est le même monde, mais c'est deux choses complètement différentes. C'est excellent.
- Speaker #0
Tu parles de partage, de convivialité dans les courses, mais quand on regarde ton palmarès, on se rend compte quand même que tu en as gagné des courses. Donc quand tu prends le départ d'une course, est-ce que tu es dans l'état d'esprit où tu te dis cette course je pars pour la gagner ou alors c'est au gré justement des kilomètres que tu vas progressivement construire un peu ton focus sur la victoire ou plutôt sur le plaisir ?
- Speaker #1
c'est un peu les deux. Il y a des courses qui sont plus des objectifs, sur lesquelles oui je pars, je pars jamais pour gagner, je pars pour faire un temps. Sur ces courses qui sont des objectifs, je n'ai pas pour faire les meilleurs temps que je puisse faire. Donc après, la gagner, c'est ce que je dis, ça ne dépend pas de moi, ça dépend des autres. S'il y a plus rapide, ce ne sera pas moi qui va gagner. Le but, c'est de me dire à la fin de la course, je me suis donné un fond. On a parlé tout à l'heure de la course au Portugal que je viens de gagner, il y a un peu plus d'un mois. La course au Portugal, mon objectif premier. C'était de faire mieux en temps que l'année d'avant. Mon meilleur temps c'était en plus ou moins de 42 heures. J'avais fait 41 heures 50, je crois quelque chose comme ça. la fois d'avant et là oui objectif atteint parce que j'ai fait 40h52-53 donc oui je gagne une heure sur mon meilleur temps et puis au passage je gagne la course donc là c'est excellent mais cette course là selon les années elle a été gagnée en 36-37 heures donc après la place ça dépend de qui est là. J'ai regardé des fois il y a des classements sur des courses Je fais une course au Portugal où je fais le deuxième meilleur temps de l'histoire de cette course. Manque de bol, c'est la course où la personne qui gagne fait le premier meilleur temps de la course. C'est vraiment indépendant de soi-même si on gagne ou pas.
- Speaker #0
C'est peut-être là aussi qu'il y a cette magie qu'on retrouve dans l'ultra, qu'il n'y a plus forcément dans les... aller jusqu'au marathon. Parce que, effectivement, en fonction des personnes qui sont là, alors il y a des courses qui sont tactiques, ça dépend si on est aux Jeux Olympiques ou pas, parce que le plus important c'est la médaille d'or plutôt que le temps, mais comme tu l'as très justement dit, l'ultra c'est, il y a une année on peut gagner une course avec un temps, je dirais, moyen, et une autre année on explose le chrono, mais bon, il y a 5 personnes qui vont exploser le chrono au même moment, donc dans la préparation pour une course, est-ce qu'il y a quand même cette notion ? De performance vis-à-vis des autres ou est-ce que c'est vraiment toujours focus sur toi, ce que tu as envie de faire ?
- Speaker #1
Pour ce qui me concerne, il n'y a pas vraiment vis-à-vis des autres. L'ultra, c'est un monde qui est assez petit quand même, on se connaît à peu près tous. Donc, des courses où je sais qu'il y a telle personne, telle personne, telle personne, dans ma tête, si je commençais à me dire, il faut que je finisse devant lui, déjà je sais très bien que ça peut être très compliqué. Et le fait de se dire, de se donner comme objectif de finir devant quelqu'un, c'est la meilleure chose qu'on puisse faire pour foirer sa course. Parce que du coup on va se concentrer plutôt sur ce qu'il fait l'autre personne que sur ce qu'on fait nous. Et du coup si je ne m'écoute pas, que je regarde ce qu'il fait l'autre, que j'essaie de faire mieux, au final je vais finir très très loin de l'autre et très très loin de la performance que j'aurais pu faire. J'ai vu des gens suivre d'autres coureurs parce que pour vouloir faire Une place, et au final, le moment venu s'arrêtait peut-être 8 heures et foirait complètement toute sa course. Alors que c'est des personnes qui auraient eu la capacité, que je connais, de finir bien devant l'autre.
- Speaker #0
Tu as enchaîné un certain nombre de podiums et également de victoires. Je sais que ce n'est pas facile comme question, mais jusqu'à maintenant, si tu devais... ressortir un top 3 des victoires les plus importantes pour toi ça serait lesquelles ?
- Speaker #1
Il y a la Montagnard parce que c'est un ultra assez dur Au niveau de Saint Nicolas de Véros entre Comte Amine et Saint-Gervais-le-Bain et celle là pourquoi parce que c'est ma première donc c'est la première fois où je gagne une course d'ultra en plus petite fierté c'est que A cette époque, j'étais la deuxième personne qui avait réussi à faire toute la course sans frontale. Parce qu'on est parti au lever du jour à 6h du matin, ou 5h du matin, je ne sais plus. C'était vraiment fin juin, début juillet. Et je suis arrivé juste après le coucher de soleil. Donc voilà. Et à l'époque, il n'y avait qu'une autre personne qui avait réussi. Donc très content de ça. Et après, les deux autres courses que je pourrais citer, ça serait la 360 à Grand Canaria. parce que Parce que c'est une course qui est magique, qui a une ambiance très belle et c'est une course qui me correspond. C'est de l'orientation, il n'est pas balisé, on peut se servir dans les commerces, on peut aller dans les bars, restaurants, pour manger s'ils sont sur le parcours ou même sortir un peu du parcours pour y aller. Voilà, c'est la course. Là cette année ça va être la 10e édition et j'ai fait les 9 éditions
- Speaker #0
Effectivement T'as un certain art au niveau de l'enchaînement des courses C'est quoi ta technique déjà pour continuer à avoir du plaisir Mais encore plus important et tout autant important que le plaisir Peut-être la notion de blessure, gestion, de l'effort C'est quoi un peu ta technique pour toujours doser peut-être le volume d'entraînement Dosez l'énergie au niveau des courses pour repousser le plus loin possible ce pack des blessures.
- Speaker #1
En fait, je n'ai pas de technique. Ce que je n'ai jamais eu de technique. J'ai toujours fait un peu au feeling. Quand je fais des courses, c'est des courses très très longues, donc on pousse la machine du côté mental, du côté gestion du sommeil, mais au niveau physique, ça reste des grosses randonnées. Donc au niveau physique, ça abîme beaucoup moins. J'ai envie de dire, si je fais un ultra par mois, j'y serais beaucoup moins abîmé que si je faisais... Un marathon tous les mois, parce qu'un marathon c'est un effort intense, on tape toujours de la même façon. Voilà, un ultra, via la foulée, il change en permanence et la moitié du temps c'est de la marche. Je regarde au Portugal les 41 heures de course, il doit y avoir 39h, 39h30 en mouvement et au final il y a... 20 heures de course et 19h30 de marche. Au Portugal, c'est du ultra sur route, donc il y a beaucoup de courses. Je suis sûr sur une course comme au Canary, par exemple. Mais il y a peut-être 80% de marche. Donc c'est des efforts qui, physiquement, habitent moins. Après, j'ai de la chance aussi, parce que je ne me blesse pas. Et ça, c'est une chance, parce que ça doit être par rapport à ma constitution physique à moi.
- Speaker #0
ça s'explique pas qu'on s'en fiche il ya face ce spectre cette notion de la blessure c'est quelque chose de très important alors pour moi qui me considère comme coureur du dimanche et puis pour le public cible du podcast qui écoute ce podcast au delà du mur on a tendance un peu maintenant à commencer un peu à banaliser la notion de l'ultra distance il ya une semaine il ya l'utmb qui s'est terminée c'est quoi justement pour toi qui est plutôt je te vois quand même comme quelqu'un qui est plutôt à la quête d'aventure on ne te voit pas souvent dans ces courses estampillées avec des immenses badges qu'est-ce que tu dirais à quelqu'un qui a envie de se lancer dans l'ultra distance pour y aller progressivement et pour éviter de se brûler les ailes ?
- Speaker #1
Après les buts c'est de prendre du plaisir je ne suis pas le bon exemple parce que sur un 6 mois je suis passé d'un semi-marathon à 100 km donc après c'est... C'est surtout de savoir s'écouter, et il y a une grosse part de chance. Parce que moi j'ai jamais dit qu'il ne fallait pas faire certaines choses, du coup j'ai tout fait. Quand on écoute, si j'avais écouté ou si je m'étais renseigné, on m'aurait dit non il ne faut pas faire ci, il ne faut pas faire ça. Chacun est différent, chacun est différent. Donc oui il y a des choses à faire, peut-être pas faire, mais c'est surtout la chose principale, c'est la connaissance des soirs. Et c'est de réussir à pré-apprendre à écouter son corps. Aujourd'hui on n'a pas... On ne s'écoute pas, on ne s'écoute pas assez. Et après, la part des chances, c'est le fait de dire « Moi j'ai de la chance, j'ai beaucoup de chance, parce que ce que j'ai fait, j'aime le faire. Et en plus, je pense qu'il y a une grosse partie des prédispositions où je suis porté pour ça. » Donc après, ça n'empêche que quelqu'un qui n'est pas porté pour ça va prendre énormément de plaisir. Demain, celui qui va finir sur la Swisspix, un dernier, peut-être deux ou trois jours après le premier, il aura pris autant de plaisir, voire peut-être plus de plaisir que le premier. Et ça c'est très important donc après voilà, chacun a sa différence.
- Speaker #0
C'est quoi ton prochain objectif ?
- Speaker #1
C'est dans six jours maintenant, six jours et demi, le tour des glaciers. Donc là j'ai fait un enchaînement un peu hasardeux parce qu'il y a deux semaines, j'ai fait la picaria, j'ai 70 km avec... avec 7000 de dénivelé, donc un ratio qui est quand même assez dément. Et j'ai enchaîné sur 2-3 sorties, donc ça m'a fait à peu près sur le week-end 100 km avec 10 000. Là, j'ai fait la Swisspix à 100 miles, c'est 170 km avec, je crois qu'il va y avoir au moins 12 000. C'est ce que j'avais en main au niveau de l'altimètre. Et le but, c'était vraiment de... de me mettre un peu de dénivelé dans les pattes parce que c'est tout ce qui me manque. Parce qu'au Portugal, oui, c'est près de 290 km, mais il y a 5 000 m de dénivelé. Donc ça fait des mois que je n'ai pas fait le dénivelé. Je me suis dit la seule chose qu'il faut que je fasse maintenant, c'est de me faire un peu mal pour faire du dénivelé parce que sinon, au tort, au bout de la première bosse, je vais avoir mal et ça ne va pas le faire. Donc on va voir si ça fonctionne ou pas.
- Speaker #0
Donc j'imagine qu'il y a quand même une certaine part de récupération quand même à prendre histoire que les jambes soient le plus fraîches possible avant le départ ?
- Speaker #1
Oui, après il faut... Moi je n'arrête pas, je fais un peu de récupération active. Je vais faire bouger mes jambes, je vais courir. Je ne vais pas les courir des heures, je vais les trottiner une heure, une heure et demie maximum, à des allures pas traumatisantes justement, parce qu'il faut que les jambes récupèrent. Mais il ne faut pas que les jambes restent immobiles, sinon... Si je m'arrête 6 jours, quand je vais commencer le tour, mes gens ne vont pas comprendre.
- Speaker #0
Effectivement. La porte du SwissPix, alors elle s'est terminée en termes de chronomètre, mais j'imagine qu'en termes de gestion, de la fatigue, etc., émotionnelle, il y a encore un peu de travail. Mais comment est-ce que tu abordes déjà justement cette prochaine aventure ?
- Speaker #1
Là, il y a un petit peu d'appréhension quand même, parce que moi, dans la préparation de la Swiss Picks, c'était de faire l'ultra, la 100 miles pour finir le vendredi soir. Je m'étais dit, vendredi soir ou du moins dans la nuit, pour avoir seulement une nuit dehors. Ce n'est pas forcément cumuler la fatigue, mais c'est le niveau mental. Là, j'ai fait deux nuits complètes dehors. donc je me dis là il faut vraiment que je me repose et surtout mentalement il faut que je fasse beaucoup de travail pour être Après, lors du tort, à passer 5-6 nuits d'heures. Ce que je veux dire par rapport à ça, c'est que physiquement, si bonne nuit de sommeil, ça va être bon. Avec des siestes la journée, niveau physique, ça va être récupéré. Maintenant, niveau mental, si je ne suis pas à 100%, la première nuit, le premier refus, je vais avoir envie de me coucher et je vais dormir 8 heures. Donc le but c'est... Le but c'est ça, le but c'est de me dire là je suis sur le tord, j'ai beaucoup de nuit à faire, j'ai fait tout et je ne me couche pas.
- Speaker #0
Magnifique, merci infiniment Lucas d'avoir pris le temps à peine arrivé de cette suspic sans Miles. Merci beaucoup, je te souhaite une bonne récupération et une superbe aventure autour des glaciers.
- Speaker #1
Merci beaucoup, c'était un plaisir.
- Speaker #0
Bonne suite.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
Merci d'avoir écouté cet épisode d'Au-delà du mur. Si le sujet vous a inspiré ou intrigué, n'oubliez pas de vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes. Rejoignez notre communauté sur les réseaux sociaux et partagez vos réflexions avec nous. Je serai ravi d'entendre ce que vous avez pensé de cet épisode. Et si vous avez aimé, pensez à laisser un avis 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée. Ça m'aide énormément à faire grandir la communauté d'au-delà du mur. A très bientôt pour une nouvelle exploration de l'autre côté du mur. Jusque là, continuez à questionner, à explorer et à repousser vos limites.