Speaker #0Lorsque je parle de ma vision jumelle, j'ai déjà eu le retour que celle-ci était utopique. Le hic, c'est que cette vision est simplement le reflet de ma propre perception du monde. Utopie, c'est pour moi le mot qu'on donne à la muraille qu'on construit entre soi et le monde. Je m'appelle Garance et à travers ce podcast, je t'invite à te questionner sur ta propre perception de notre monde. Je te souhaite une bonne écoute. La face cachée de la vie, à savoir la mort. Ouais bon c'est peut-être pas le titre le plus accrocheur mais vous inquiétez pas tout va bien se passer. Aujourd'hui j'avais envie de parler d'un sujet aussi qui me tient à coeur, vous allez me dire tout me tient à coeur mais c'est pas faux non plus, c'est le sujet de la mort dans nos sociétés, du deuil et d'à quel point ça n'a pas sa place. Et pour autant, il me semble que la mort, on est d'accord que, j'espère ne rien vous apprendre, c'est une réalité qui fait partie de la vie. Sans mort, il n'y aurait pas de vie. Et pourtant, on fait surtout tout pour ne pas en parler. Et à travers ça, j'avais aussi envie de parler du deuil. Parce que moi, le deuil, c'est quelque chose que je connais assez bien. Il y a cinq ans, en l'espace de deux ans, j'ai perdu mon chat, ma grand-mère, mon père et mon grand-père. Donc j'ai eu un bon stage bien intensif de deuil quelque part et de confrontation à la mort. Et sincèrement, je pense que d'avoir traversé tout ça, ça a complètement transformé mon rapport à la vie. Parce qu'une fois qu'on s'est confronté au fait qui, pourtant c'est ça qui est drôle, est complètement connu qu'on va un jour mourir, quelque part on prend conscience de la valeur qu'a la vie. Et là en plus... Bon, il y a les morts de vieillesse où on est moins surpris, mais quand c'est la maladie qui prend des gens, on se retrouve vraiment avec sous le nez ce côté, et oui, la vie elle est fragile, la vie elle ne tient à pas grand chose, que ce soit aussi à travers les accidents, parce que tous on est dans cette même réalité que du jour au lendemain il pourrait nous arriver quelque chose et qu'on n'a pas la main dessus et que c'est une réalité dans laquelle on vit et qu'il n'y a pas besoin d'être angoissé par ça, mais je pense que c'est important quelque part d'en avoir conscience. pour donner la vraie valeur à chaque instant, à tout ce qui se passe, et pour arrêter de se compliquer la vie avec des choses qui n'ont aucune importance. Et moi, je sais qu'avoir traversé tout ce que j'ai traversé, ça m'a vraiment fait donner énormément de valeur à ce qui avait de l'importance et ce qui comptait vraiment pour moi. Et en plus, ce qui est entre guillemets rigolo, c'est que moi, cette période-là, quand je l'ai traversée, j'avais 23 ans, donc j'étais vraiment à l'âge où... Bon bah normalement on est à la fac, c'est l'insouciance, on fait des conneries, on profite, on sort, machin bidule. Et que moi j'étais pas du tout dans cette réalité là, et que vraiment j'étais en décalage. Alors mes proches savaient ce que je vivais, mais quand je rencontrais d'autres personnes, vraiment j'étais en mode pitié ne me parle pas, me demande pas ce que je fais dans la vie, parce que là ce que j'essaye de faire c'est de survivre et de surmonter les événements que je traverse. Et que c'est comme si mon insouciance, elle s'était un peu pris, s'était pris la porte quoi. Et que pour le coup, je pense que cette insouciance-là, j'apprends à la redécouvrir autrement. Mais je pense que par contre, ça m'a vraiment apporté une prise de conscience de ce qu'était la valeur de la vie. Et qu'en fait, je voulais en profiter et que je n'avais pas de temps à perdre pour ça. Parce que c'est vrai que je trouve que c'est beaucoup banalisé de subir sa vie, de vivre sa vie comme si de rien n'était. De ne pas choisir, de ne pas faire les choses qu'on a envie de faire, de faire les choses pour faire plaisir à sa famille ou pour faire plaisir à un tel machin. Et qu'en fait, il y a plein de gens, ils tombent malades et c'est à ce moment-là qu'ils se rendent compte et qu'ils font le point un peu de toutes les choses qu'ils avaient vraiment envie de faire et qu'ils n'ont pas fait. Et je me dis, quelque part, ces moments-là, c'est une opportunité aussi. Alors, ce n'est pas marrant, on est bien d'accord, mais quelque part, c'est un luxe de pouvoir se dire... Oh purée, là j'ai un petit rappel pour me dire, attends, si tout devait s'arrêter demain, tu serais ok avec ce qui se passe, tu serais ok avec tes relations, tu serais ok avec ce que t'as fait de ta vie, tu serais ok avec ce que tu laisses au monde. Et je trouve qu'en fait, se poser cette question-là, on ne devrait pas attendre des événements tragiques pour se le poser. Et qu'en fait, dans notre façon d'appréhender la vie, ça devrait en faire complètement partie. Parce que, alors je pense que la religion a eu ses conséquences là-dedans, mais en fait ça devrait pas être aussi tabou la mort, ce truc-là, parce que du coup, pour le coup, quand ça t'arrive, tu es complètement... Alors quand ça t'arrive, moi ça ne m'est pas arrivé, effectivement, comme vous m'entendez là, mais quand on est confronté à la mort... On se retrouve complètement désemparé, dans des angoisses pas possibles, parce qu'en fait on n'est pas préparé, qu'on se prend ça dans la tronche et qu'on se dit le monde va s'arrêter. Alors qu'en fait ça fait complètement partie, et moi quand je vois par exemple les cultures où en Afrique on célèbre à la morse, qu'est-ce que ça, ça me fait rêver, je me dis waouh, mais purée, je trouve ça incroyable d'être en capacité de célébrer dans ces moments-là, parce qu'en fait on célèbre la vie qu'il y a eu derrière. Parce que oui, la mort c'est quelque chose qui s'est arrêté, mais si ça s'est arrêté, ça veut dire qu'il y avait quelque chose avant. Parce que si on n'avait jamais existé, entre guillemets, on n'aurait même pas le luxe de mourir. Bon là, je vais peut-être vous perdre un petit peu, je vais me calmer sur les métaphores. Mais je me dis finalement, plutôt que de vivre en cherchant à fuir à tout prix la mort, est-ce qu'on ne pourrait pas honorer la vie en accueillant que ça aura une fin, qu'on ne sait pas ? quelle sera cette fin ? Et par rapport à ça, moi je comprends tout à fait qu'on ait des croyances, que ce soit par la religion, que ce soit peu importe par rapport à ce qu'est la vie. Il y a des gens pour qui c'est quelque chose qui commence et qui s'arrête. Et voilà, chacun est libre de croire ce qu'il a envie de croire et ce qui lui fait du bien de croire. Je pense que c'est ça le plus important. Mais je me dis quand même, là c'est une réalité, la mort, la vie. Voilà, on sait que c'est là. Et qu'est-ce que ce serait chouette si on honorait vraiment la vie et que si en fait on donnait de la valeur à la vie ? Parce que dans ce que je vois partout dans le monde, je me dis mais purée, mais aujourd'hui la vie n'a pas de valeur quoi. Et encore plus selon où on va dans le monde et je me dis mais qu'est-ce que c'est terrible. Alors on est là, j'entends des discours en même temps, chaque vie compte et en même temps selon tel ou tel pays, on est plus ou moins triste d'une vie. Enfin à un moment, une vie c'est une vie et cette vie-là, elle a de la valeur et je vois... tellement de... Je trouve ça violent moi, à quel point, en fait, j'ai l'impression des fois dans nos sociétés que les individus sont juste de la chair à canon. Alors, chair à canon, que ce soit pour la guerre, mais pas que ça, quoi. Pour servir des intérêts qui ne sont pas les leurs, pour des systèmes qui nous dépassent, pour des gens qui font de l'argent et que pour l'argent, on a un moment accepté que ça valait des sacrifices de vie. Enfin, je me dis quand même, c'est quand même incroyable. Le plus beau cadeau du monde, c'est quand même la vie, pour moi. Attention. Et... On se retrouve dans un monde, dans une société où l'argent peut marchander des vies. Je me dis, putain, l'espèce humaine, elle est quand même bien, bien... Je ne vais pas rentrer dans cette analyse-là, mais quelque part, si, un petit peu, parce que je trouve ça lié. Je veux dire, on est d'accord qu'une espèce, quand elle est là... Bon, je vais parler que sur Terre, parce que j'en dirai comment ça se passe dans d'autres endroits de l'univers, jusqu'à présent. L'espèce, elle est là pour survivre. Quand je vois l'être humain, je me dis purée, mais nous, on a tout compris, quoi. On bousille nos ressources, on se tue les uns les autres. Waouh, t'es là, putain, un petit peu les prérequis de base pour subsister en tant qu'espèce, c'est pas fou quand même, je trouve qu'on n'est pas au top pour ça. Et en même temps, des fois, je me dis c'est peut-être pas plus mal, mais bon, c'est un autre sujet. Et je me dis, mais purée, mais est-ce que la vie, on ne pourrait pas remettre de la valeur dans la vie ? Et se rendre compte d'à quel point n'importe quelle vie a de la valeur. Et quelque part, d'arrêter de vivre sa vie en mode, c'est comme ça, je suis là et puis je ne vais plus être là. Et en fait, à aucun moment, c'est dans mon pouvoir. Moi, je suis là, je suis utile pour d'autres personnes. Et moi, je suis là à suivre le truc, à ne pas faire ce qui me fait vibrer. à tolérer des choses qui sont intolérables. Je me dis, purée, mais ça, c'est pas vivre, quoi. Et je pense que c'est pareil, survivre, c'est pas vivre. Quand on est là, et je le sais, parce que quand j'ai traversé des années difficiles, j'ai vu pendant plusieurs années ce que c'était de survivre, de vivre par la peur, d'essayer à tout prix de me sentir en sécurité, de me créer un cocon dans lequel rien ne pouvait m'atteindre pour me laisser digérer ce que j'avais vécu. Et j'ai l'impression qu'à plein d'échelles différentes, peu importe les événements qu'on traverse, j'ai l'impression de voir beaucoup de gens qui sont dans la survie et qui en fait n'ont même pas ce luxe quelque part de vivre librement, de vivre, d'honorer la vie qu'ils ont et de faire que leur vie compte. Alors je suis d'accord que ça aussi c'est facile à dire. Mais je pense que tout part de toute façon d'un moment d'une prise de conscience, de se dire est-ce que ma vie compte ? Est-ce que je... Je fais en sorte que ma vie compte ? Est-ce que, à mes yeux, ma vie compte ? Parce que des fois, c'est rien que là. Des fois, on ne s'accorde aucune valeur dans la vie qu'on a. Le fait d'être là, on est là en mode je suis là, je ne suis pas là, ça ne change rien alors que purée, non. C'est incroyable la vie. On est vivant, je veux dire, on part de rien, puis on devient quelque chose. C'est une belle analyse, ça. Et on a un corps qui nous permet d'être vivant. Ça, c'est quand même extraordinaire, le corps aussi. même de comment la vie sur Terre... Quand tu vois toutes ces choses extraordinaires et qu'on croit que ce soit pour telle ou telle raison, dans tous les cas, je pense qu'on est d'accord pour dire que la vie, c'est quand même quelque chose d'extraordinaire. Alors, est-ce qu'on ne pourrait pas faire en sorte de rendre nos vies extraordinaires et d'arrêter de subir sa vie, de survivre au lieu de vivre, et de redonner de la valeur dans quelque chose qui est extraordinaire ? J'espère que voilà, c'est... C'est un sujet qui vous a intéressé, qui vous a peut-être questionné. N'hésitez pas à me le partager dans les commentaires. Et écoutez, je vous retrouve dans un prochain épisode pour se triturer le cerveau, mais dans la bonne humeur. A très bientôt.