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Le podcast des pros du tourisme

#27 - Réussir avec un projet passion - la success story d'un entrepreneur baroudeur

#27 - Réussir avec un projet passion - la success story d'un entrepreneur baroudeur

53min |10/04/2025|

81

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#27 - Réussir avec un projet passion - la success story d'un entrepreneur baroudeur

53min |10/04/2025|

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Description

💡 Faut-il suivre sa passion ou construire un vrai modèle économique ?

🎙 Aujourd'hui, Marjorie Govinden reçoit Alexandre Zurcher, fondateur de Vintage Rides, le tour-opérateur spécialiste du voyage à moto de caractère. Un échange riche, sans filtre, autour de l’entrepreneuriat, de la passion et de la croissance.
🌍 Alexandre partage son parcours de créateur passionné, les galères du démarrage, l’importance de structurer un projet avec rigueur, les leviers de scaling (digitalisation, automatisation) et sa vision lucide du tourisme durable.
Un épisode inspirant pour tous ceux qui veulent entreprendre dans le voyage… sans bullshit.

💬 Ses convictions :
- Pas besoin d’un business plan parfait : mais partir avec un Minimum Viable Plan.
- La fidélité des collaborateurs vient d’une vraie culture d’équipe.
- Mieux vaut une action imparfaite que l’inaction verte.

🧠 Thèmes abordés : entrepreneuriat, tourisme d'aventure, digitalisation, scaling, culture d’équipe, tourisme durable, Minimum Viable Plan

🎁 Merci au sponsor de cet épisode JetBlue ✈, compagnie aérienne new-yorkaise desservant plus de 100 destinations aux États-Unis et dans les Caraïbes.


📍Ce podcast est produit par le collectif Away We Go, un réseau de freelances experts du tourisme B2B et B2C, spécialisés en production, vente, marketing et développement stratégique.

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👉 Vous êtes professionnel du voyage ou acteur de l’innovation touristique ?

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🎧 Bonne écoute… et bon voyage !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Marjorie Govinden, membre de WeWeGo, collectif de freelance spécialisé dans le tourisme B2B et B2C, qui accompagne les opérateurs touristiques dans la vente, la production et le marketing. Bienvenue sur ce nouvel épisode de la quatrième saison de notre podcast. Avant de commencer, je tiens à remercier JetBlue qui est partenaire de cet épisode. JetBlue est une compagnie aérienne new-yorkaise qui relie plus de 100 destinations aux US et dans les Caraïbes avec un vol quotidien au départ de Paris vers New York et Boston. A bord, un service client aux petits oignons avec notamment du wifi ultra rapide gratuit, des lecos et une classe à faire mint qui met la barre très haut. 24 suites privées avec porte coulissante s'il vous plaît et un vrai matelas qui se transforme en siège. Bref, du confort en altitude. Pour le moment, on va redescendre sur Terre, même un peu plus que sur Terre, et on va parler du parcours d'entrepreneur. Et pour échanger sur ce sujet, je reçois aujourd'hui Alexandre Zürcher, fondateur et CEO de Vintage Rides, le tour opérateur B2C spécialiste du voyage à moto de caractère. Bonjour Alexandre.

  • Speaker #1

    Bonjour Marjorie.

  • Speaker #0

    Et merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux t'appeler Alex ?

  • Speaker #1

    Oui, comme tout le monde.

  • Speaker #0

    On va faire ça.

  • Speaker #1

    Je peux t'appeler Marjo ? Tu peux m'appeler Marjo,

  • Speaker #0

    avec plaisir. On se connaît déjà un peu, tous les deux. Mais pour ceux qui nous écoutent, est-ce que tu peux te présenter, nous en dire un peu plus sur l'activité de Vintage Rides ?

  • Speaker #1

    Oui, donc voilà, Alexandre Zurcher. Moi, j'ai monté Vintage Rides, qui est un tour opérateur moto. On opère maintenant dans une vingtaine de pays depuis 20 ans. Sachant qu'on est né en Inde, on s'est développé sur l'Asie, après l'Afrique, l'Amérique du Sud et maintenant un petit peu l'Europe aussi.

  • Speaker #0

    Ok, ça a bien grandi.

  • Speaker #1

    Ouais, ça a bien grandi, ouais, ouais. Le temps qui est passé. Et juste une petite parenthèse sur ton partenaire JetBlue. Le Wi-Fi en avion, je trouve ça juste incroyable. Ça marche vraiment, ça ?

  • Speaker #0

    J'ai pas testé personnellement, mais la commerciale, en tout cas, de JetBlue, nous dit que ça marche du tonneur.

  • Speaker #1

    Top. Faut que j'essaye JetBlue, alors.

  • Speaker #0

    Faut que t'essayes JetBlue.

  • Speaker #1

    Parfait.

  • Speaker #0

    C'est une belle aventure vintage, qui existe déjà depuis de nombreuses années, tu le précisais. Mais si on revient au début, qu'est-ce qui t'a donné envie de te lancer dans cette aventure ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi, je suis arrivé en Inde à 19 ans. et j'avais envie d'exotisme, d'aventure. Et finalement, en arrivant en Inde, j'ai été dépaysé, mais pas aussi fortement que ce que je cherchais. 19 ans, tu sais, en anglais, on est encore adolescents, donc on est encore teenagers, comme ils disent. Et je pense que j'avais envie de quelque chose d'un peu intense pour passer à l'âge adulte. Et donc, je me suis un peu cherché pendant quelques mois. Et à un moment, j'étais passager d'un copain à moto dans les montagnes en Rajasthan. Et là, j'ai eu un déclic. J'ai réalisé que la moto, ce n'était pas juste des sensations fortes, un truc de casse-cou, mais au contraire, que c'était vraiment quelque chose qui pouvait être doux et idéal pour voyager. Et donc, j'ai passé le permis moto local, j'ai fait le tour de l'Inde à moto, et au bout d'un an, j'ai monté l'agence.

  • Speaker #0

    Donc, ça a été assez vite quand même ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était assez vite. J'avais du coup 20 ans quand j'ai monté l'entreprise. Assez vite. Après, j'ai fait bien 20-25 000 kilomètres cette année-là. Les motos sur lesquelles on roule sont des Royal Enfield, c'est des petites motos. indienne qui roule en moyenne à... Tu vois, sur les routes indiennes, on est à 30-40 km heure avec les petites pistes, etc.

  • Speaker #0

    C'est pas du concours de vitesse.

  • Speaker #1

    On va dire que vite, c'était pas le terme approprié, en ce qui concerne l'expérience vécue. Mais oui, au bout de... Au bout de 9 mois de moto, j'ai monté une agence pour partager ça avec un maximum de gens, tout simplement. Parce que moi, ça m'a vraiment changé la vie. J'ai finalement réalisé mon objectif. J'ai eu le sentiment... En un an, d'en prendre 5 à 10 d'un coup, et je me suis dit, si ça peut me faire cet effet-là, autant partager ça au maximum.

  • Speaker #0

    Et cette fibre entrepreneuriale, tu l'as toujours eue ou elle est arrivée plus tard ?

  • Speaker #1

    C'est dur à dire parce que j'étais finalement jeune quand j'ai monté la boîte, donc d'une certaine manière, je l'avais peut-être un peu en moi. Quand je suis arrivé en Inde, je voulais monter une ONG en fait. Avec un ami, on était intéressé par tout ce qui était micro-finances, etc. Donc on était parti à l'origine un peu avec cette idée-là. Après, moi j'ai réalisé qu'il y avait beaucoup d'étudiants étrangers qui avaient accès à des gros sources de financement pour faire des projets de voyage qui n'avaient pas beaucoup de sens, en tout cas pas beaucoup d'impact à destination. Et j'étais dans une université où les étudiants étaient assez brillants, mais ils n'avaient pas accès aux sources de financement. Et donc l'idée qu'on avait, c'était de connecter des étudiants brillants du Nord, qui ont accès aux sources de financement, avec des étudiants brillants du Sud, qui ont des vraies idées de projets à impact. Et puis en fait voilà on était jeunes, moi j'étais en Inde, mon pote est parti au Mexique, j'ai commencé à faire de la moto, on va dire qu'un projet a pris la place d'un autre. Donc ouais je pense qu'il y avait déjà une forme d'envie d'entreprendre assez jeune.

  • Speaker #0

    Ouais c'est clair, maintenant c'est tôt.

  • Speaker #1

    Ouais ouais écoute je me rendais pas compte mais maintenant, 20 ans plus tard tu vois. Exactement. Je me dis oui c'était... Exactement.

  • Speaker #0

    Et quand tu as lancé Vintage, ça ressemblait à quoi concrètement au début ? Est-ce que tu peux nous raconter un peu quelles étaient les coulisses des premières années ?

  • Speaker #1

    Le tout début, c'était rock'n'roll. Quand j'ai dit que je lance la boîte, la réalité, c'est que je m'étais lancé avec un indien, celui qui m'avait vendu ma moto, qui s'appelait Sanjay Wattal. Pour moi, lancer la boîte, ça voulait dire aller chez l'expert comptable et déposer les statuts, ce qui n'est pas du tout ce qu'il faut faire, de mon point de vue, maintenant, quand on veut lancer une boîte. À l'époque, j'ai dit que je suis entrepreneur, j'avais surtout un bout de papier. Après, je suis rentré en France, j'ai commencé à m'orienter un peu mon parcours d'études vers l'entrepreneuriat, à mieux comprendre les choses. Et on avait des produits, un site web, après il fallait toucher une clientèle. Et donc là, j'ai fait des études de marché, j'ai travaillé sur le positionnement. Et en fait, au bout d'un an, je me suis associé avec Alex Lebehan, qui est aussi le fondateur de Shanti Travel, qui est une agence sur mesure maintenant basée en Asie. Je pense qu'elle est même un peu développée en Amérique du Sud, mais principalement asiatique. Et lui, il avait plus d'expérience dans le tourisme, et surtout, il avait monté sa boîte un an plus tôt. Ils avaient déjà opéré des tours moto. Et on a réalisé qu'on était concurrent sur un marché de niche. mais que les motards à 75% voulaient partir avec une agence spécialisée. Et donc je les approchais tout simplement, et après je dirais un déjeuner, on a décidé de s'associer. Donc ça c'était vraiment les tout débuts. On a été incubés dans leur bureau pendant quelques années, pendant que moi je faisais des allers-retours entre l'Inde et la France. Et voilà, on a fait les salons, on a travaillé avec la presse spécialisée, et développé la notoriété du concept.

  • Speaker #0

    Ok, super. Et on sent pas mal de passion déjà, dans ta voix. Et dans ton intention, on a tous cette image un peu romantique de l'entrepreneur passionné qui suit à fond son envie. Mais entre l'idée et la réalité, il y a souvent un monde. C'est quoi tes premiers gros challenges quand tu lances Vintage ?

  • Speaker #1

    Des challenges, il y en a plein. Après, je dirais que ça dépend de la manière dont tu l'approches. Pour moi, tout ce qui se passait, c'était du plus. À la base, j'avais quand même 20 ans, j'étais étudiant. J'avais l'énorme chance d'avoir mes études financées par mes parents avec un petit budget étudiant, qui était tout à fait raisonnable. Et donc, je pouvais me permettre de passer tout mon temps à bosser sans que ça génère des sous. Donc, je pense que le premier sujet, c'est quand même de gagner sa vie avec son travail. Et moi, pendant 2-3 ans, vu que j'étais étudiant, je n'ai pas eu cette problématique. Donc, à partir du moment où j'ai approché ça en me disant, voilà, je n'ai pas besoin de gagner ma vie tout de suite. Tous les... Les challenges principaux de mon point de vue étaient que des opportunités. Donc il y a bien sûr le fait de trouver des clients, ça franchement ce n'était pas évident. Moi je me souviens, j'avais mobilisé un groupe de copains de Sciences Po Lille où j'étais étudiant à l'époque et on était parti à l'Enduro du Touquet qui est un gros événement moto et on avait imprimé à la fac 2000 flyers sur les imprimantes de la fac, donc des trucs qu'on avait découpés au ciseau pour aller motiver des gens pour partir en Inde à moto. Il faut quand même s'imaginer le truc, on leur disait à l'époque Ça vous dit de venir rouler en Inde à moto sur des Royal Enfield qui étaient des motos qui avaient de très mauvaise réputation. A l'époque, ça avait encore une conception des années 50. Et on leur disait, venez rouler avec des motos qui ont des vitesses inversées en Inde, avec une boîte locale, avec des jeunes qui ont 20 piges.

  • Speaker #0

    Et ça va être génial.

  • Speaker #1

    Et ça va être génial. Et donc, dis-toi que le challenge, il était là. Objectivement, le challenge, c'était motiver des gens pour y aller. Après, évidemment, il y avait beaucoup de sujets opérationnels. Et moi j'ai eu la chance de faire une bonne association avec Alex Le Behan qui avait une expérience tourisme et qui était capable de mettre en place vraiment sur place l'opérationnel de manière hyper professionnelle. Donc ça, ça a énormément facilité les choses.

  • Speaker #0

    Et puis tu jonglais quand même entre tes études et ton activité à développer.

  • Speaker #1

    Ouais exactement, donc du coup moi je gérais vraiment principalement ce qui était communication et vente. Donc assez vite après on a eu un ou deux stagiaires en Inde que je gérais à distance. Et puis ça a pris comme ça petit à petit quoi. Étape par étape. Mais le gros sujet, c'était la commercialisation. Parce que contrairement à d'autres entrepreneurs qui se lancent, ils se lancent sur un gros marché, ils apportent quelque chose de différent. Nous, on s'est lancé sur un marché qui n'existait pas. Personne ne voulait aller rouler en Royal Enfield en Inde. Et les seuls riders qui partaient avec une agence à l'étranger, c'était pour aller aux États-Unis. Il y avait quelques marginaux qui trouvaient des petits projets locaux dans d'autres pays. Vraiment anecdotique, ce n'était pas suffisant pour monter une agence digne de ce nom.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu te dis, est-ce que ça va vraiment marcher, mon agence ? Et comment tu as fait pour continuer à y croire, malgré le peu de temps que tu avais aussi pour développer ton activité, et malgré les challenges que tu mentionnes juste avant ?

  • Speaker #1

    Au début, je ne savais pas si ça allait marcher. Ce que je me disais, c'est que tous les groupes qui venaient, c'était un groupe de plus, et c'était une chance, c'était une opportunité de... de partager cette passion et de continuer à la vivre et de continuer à dédier tout mon temps libre à cette passion. Honnêtement, je n'ai jamais été convaincu que ça fonctionne jusqu'à la fin de mes études. Là, je ne sais pas, ça restait tout petit, mais on commençait à faire voyager peut-être 150-200 personnes à l'année. Là, je me suis dit, OK, il y a un vrai concept. Il y a quelque chose, ça permettra peut-être jamais d'en vivre très bien, mais il y a un projet qui mérite de se lancer à fond, à 100% de mon temps et de continuer l'aventure.

  • Speaker #0

    Ce que je comprends, c'est que finalement, tu n'avais pas beaucoup d'enjeux et que tu prenais chaque opportunité qui arrivait et il n'y avait pas le coup près de « il faut absolument que ça marche, sinon on replante » . Oui,

  • Speaker #1

    exactement. Et ce que je disais beaucoup quand j'étais jeune, parce que ça fait vieux con de dire ça, mais ça remonte quand même. J'ai beaucoup, pour moi, l'Inde est une super terre d'entrepreneuriat. Parce que tu peux vivre avec très peu. Et donc, en fait, même si au début, j'étais étudiant, et donc j'avais la chance d'avoir un petit budget étudiant, comme je l'ai dit, mon premier salaire d'entrepreneur, c'était 300 euros par mois. Mais en fait, c'est à partir du moment où tu acceptes de vivre à l'indienne avec des attentes qui ne soient pas celles d'un occidental habituel, tu peux vivre relativement... Moi, j'étais très heureux avec 30 tambales par mois.

  • Speaker #0

    Tu prenais ce qui rentrait et...

  • Speaker #1

    De toute façon, je ne faisais que bosser. Et puis, je vivais dans des endroits basiques, avec les chiotes à la turque, sur un petit toit. Là-bas, la douche, tout le monde n'a pas de douche, on se lave avec un seau. Mais j'ai jamais eu un sentiment de manque. J'avais le sentiment d'une aventure géniale, d'avoir un projet qui se développe. Et oui, bien qu'il y avait plein de challenges, je voyais que ça se développait. Donc, moi, je poussais dans cette direction.

  • Speaker #0

    OK. Et en termes de financement, j'imagine que sur les débuts, ça a été quand même un peu simple. et puis quand tu as commencé à te développer et que tu avais besoin de financement est-ce que c'était système D ? ou est-ce que tu avais un plan hyper carré ?

  • Speaker #1

    Non, on n'avait pas de plan hyper carré c'était clairement système D mais moi j'avais des petites notions de finance donc avec nos petits moyens on arrivait à avoir quand même quelque chose qui tenait la route en fait c'est juste qu'on a toujours développé la boîte avec une philosophie bootstrap c'est-à-dire on investit l'argent qu'on gagne Donc moi au tout début j'ai fait un peu de livraison de pizza, de traduction etc. pour mettre la mise de départ. Il y a un moment j'ai eu vraiment un coup de chance, j'ai eu une bourse d'excellence universitaire qui était vraiment un coup de pot, parce qu'il faut avoir accès à ce genre de truc et puis il faut savoir que ça existe déjà, puis après il faut l'avoir. C'était vraiment un coup de chance, ça m'a vraiment aidé aussi au début à mettre un petit peu plus d'argent dans la boîte. Et après on a été autofinancé, donc on a juste planifié de dépenser que l'argent qu'on planifiait de gagner. Et c'est comme ça qu'on a avancé. Maintenant, c'est sûr que si j'avais voulu gagner 1500 euros par mois au bout de six mois, la boîte aurait eu des soucis de financement. Il n'y a pas de débat.

  • Speaker #0

    Très clairement.

  • Speaker #1

    Et si j'avais été moi et mon associé, on aurait été encore plus dans la merde. Donc non, c'est le fait d'avoir été modeste au début, prudent, bien sûr de planifier avec un plan stratégique quand même cadré au fur et à mesure. Même si au début, il n'y avait rien du tout, mais quand même assez vite, c'est arrivé. Et c'est ça qui nous a permis d'avoir un développement sain.

  • Speaker #0

    Vintage a super évolué depuis ces dernières années. C'est assez impressionnant de voir aujourd'hui où est-ce que vous êtes arrivé, où est-ce que tu es arrivé avec ton équipe. À quel moment tu t'es dit dans ce parcours, ok là on change de dimension ?

  • Speaker #1

    C'est... je ne sais pas te dire vraiment, c'est dur à dire en fait.

  • Speaker #0

    Tu as eu plusieurs étapes peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu plein d'étapes, j'ai du mal à me souvenir vraiment et je pense que c'est peut-être un défaut que j'ai en tant qu'entrepreneur, c'est d'être toujours dans le futur. et voir toujours les challenges qui sont devant et toujours le sentiment que ce qu'on fait c'est insuffisant et qu'il faut toujours aller plus loin et du coup de moins célébrer les étapes qu'on franchit et les victoires et donc finalement celle qui me vient à l'esprit c'est plus les destinations qui sont liées à la passion en fait en tant que telle plus qu'au milestone entrepreneurial en termes de en termes de d'étapes quoi mais oui d'après des grandes étapes qu'il y a eu je dirais Au bout de 5-6 ans, on a décidé de sortir d'Inde pour aller en Mongolie. Ça, pour nous, c'était une très grosse étape, avec un gros choix stratégique de garder la même marque de moto. Donc là, clairement, il y a eu un gros enjeu quand on est parti sur la Mongolie. Une autre grosse étape de développement, c'est quand j'ai réalisé que ce serait très difficile de scaler la boîte en gardant le siège en Inde. Et donc, j'ai fait un déménage... ... transformation vraiment profonde du business modèle en deux temps. Première étape, si je ne me trompe pas, je crois que c'était 2014, on a créé une entreprise française qui a commencé à, quoi qu'on a déclaré à tout France, etc., et qui a commencé à encaisser nos riders, donc on a créé un tour opérateur français, mais toute l'équipe était toujours basée en Inde. 2016, on a commencé à avoir une ou deux personnes en France pour du sales, du marketing, pour tâter un peu le terrain. Moi, j'ai commencé à faire des allers-retours en tout l'Inde et la France. Et 2019, on a décidé... de drastiquement réduire l'Inde en termes d'équipe à un bureau opérationnel et d'avoir notre siège en France. Et ça, ça a été une transformation de business extrêmement marquante, ce d'autant plus que six mois après cette décision, on a été frappé par la crise du Covid. Et du coup, au lieu de gérer juste une transformation de business qui en soi, vu l'ampleur de la transformation, on passait de 45 personnes en Inde, on avait une cible à 18 personnes en France et 12 personnes en Inde. avec des grilles de salaires complètement différentes. Puis l'ampleur de la transformation sur le papier, c'est quelque chose qui mettait clairement l'avenir de la boîte en danger. Mais au lieu de ne gérer que ça, on s'est retrouvé à gérer ça, plus la crise du Covid.

  • Speaker #0

    Double peine.

  • Speaker #1

    Double peine, quoi. Et donc, au lieu de passer de 40, 45 à 18 plus 12, on est passé de 45 à 6 personnes. Et après, il fallait tout redresser. Donc, ça a été un sacré malheur.

  • Speaker #0

    Ça a été un peu rock'n'roll.

  • Speaker #1

    Ouais, très. Et du coup, dernier milestone, c'est d'avoir retrouvé nos volumes de chiffre d'affaires d'avant Covid. Ça devait être en 2022 ou 2023. Et de repartir vraiment en développement. Sur les lages. On a toujours connu finalement.

  • Speaker #0

    Et tu mentionnais le fait d'avoir rencontré de la difficulté à se caler en Inde. Pour quelles raisons ? Si tu veux bien en parler.

  • Speaker #1

    Ouais, bien sûr. Je pense qu'il y a une inertie administrative qui est absolument colossale en Inde. Déjà, ce n'est pas chez nous. Moi, j'adore l'Inde. Je suis très, très attaché à ce pays, très reconnaissant. de ce que m'a apporté ce pays, tous ses collègues, ses amis, les Indiens, qui sont des gens que j'adore, qui ont une gentillesse incroyable, très dévoués, hyper travailleurs, bref, c'est des gens super. Malgré tout, c'est une autre culture, il y a moins d'esprit d'initiative, donc ça après on peut s'y adapter, créer un cadre qui colle à ça, mais il y a des infrastructures qui sont quand même très mal développées, donc nous, infrastructures, je pense aux routes, mais ça c'est loin d'être le sujet central, l'électricité, les coupures d'électricité, la qualité de... L'internet à une époque qui n'était pas non plus parfaite, même si bien sûr tout ça a évolué, mais les infrastructures et puis le cadre juridique qui est vraiment extrêmement complexe. À la fin, je ne sais plus ce qu'on faisait exactement en 2019, mais en 2019 on faisait un petit peu moins de 5 millions d'euros de chiffre d'affaires, on avait passé les 4 millions. Et pour gérer ça, on avait 7 comptables, ce qui est juste une aberration. En France, les entrepreneurs à 4-5 millions, ils se demandent s'ils prennent un comptable en interne. Et nous, on avait sept, quoi. Et ça tournait jamais, c'était jamais clair. Et donc, bon, voilà, c'était... De toute façon, à ce moment-là, j'étais déjà arrivé à la conclusion que ça pouvait plus tenir. L'inertie administrative était trop forte. Trop forte. La différence culturelle, l'inertie administrative.

  • Speaker #0

    OK. Et donc, tu mentionnais le fait que finalement, les étapes de croissance de ta boîte ont souvent été liées à des nouvelles destines. Nouvelles destinations. Oui. si tu devais dire quelle est la destination qui représente le plus vintage aujourd'hui ce serait laquelle abbas et l'inde c'est l'un des encore là ouais ouais c'est là où on est je pense que notre notre adn notre état d'esprit est indien c'est

  • Speaker #1

    nos valeurs qui sont vraiment le dépassement de soi le partage d'authenticité tout ça c'est des choses qui viennent d'un qui viennent de ce que moi j'ai vécu en inde l'inde c'est vrai c'est vraiment l'essence de nos voyages et c'est je dirais la magie qui peut y avoir sur nos voyages en inde qu'on cherche à reconstruire sur chacune des destinations qu'on monte à l'étranger quoi ce voilà on en sort très vite des sentiers battus on a un contact absolument spontané riche et génial avec les populations locales ça c'est le benchmark à retrouver quoi en inde on à l'himalaya c'est des paysages grands paysages grandioses c'est ce qu'on va chercher à retrouver donc donc l inde c'est vous Pour moi, c'est nos voyages en Inde, c'est ce qui représente vraiment l'ADN de la boîte.

  • Speaker #0

    Alors, s'il y avait une deuxième destination, peut-être ?

  • Speaker #1

    Après, il y a plein de destines qui sont représentatives. Souvent, on me dit « Alex, c'est quoi ton voyage préféré ? » Je dis « Mais moi, je n'ai pas de voyage préféré, ça va dépendre de mon mood. » Il y a des voyages, je trouve qu'ils sont incroyables en couple. Je ne sais pas, par exemple, si je devais partir en couple, j'irais peut-être en Turquie. C'est un voyage qui est super... C'est une de tes dernières destinations. C'est très doux, très accessible. Il y a un côté à la fois aventure, à la fois balnéaire sur la côte. C'est hyper sympa. Et en même temps, si je veux vivre une aventure incroyable qui prenne aux tripes, il y en a deux qui me viennent à l'esprit, spontanément. L'Argentine, c'est quand même des paysages à couper le souffle en haute altitude. J'en ai d'autres qui me viennent en tête, mais je dois choisir. Et sinon, d'un point de vue culturel, tu as le Rwanda. Le Randa, c'est une des sticks qui représente hyper bien l'ADN vintage. Parce que dans notre ADN, il y a quand même le fait d'avoir surpris un peu. On a créé un marché qui n'existait pas. Et pourquoi ? Parce qu'à la base, les gens n'avaient pas envie d'aller faire de la moto en Inde. Ils avaient l'impression qu'ils allaient mourir sur la route. Je caricature un peu, mais moi je leur dis, non, non, moi j'ai fait 25 000 kilomètres, et puis je ne suis pas le seul, ça se fait, etc. Puis on va vous encadrer. Et donc on les a vraiment surpris, et c'est aussi par la surprise qu'on leur a donné envie de nous suivre. Et le Rwanda, on a un peu retrouvé ça quand on a lancé le Rwanda. C'est une des sties qui développe super bien. Les pros du tourisme le savent. Mais le français moyen n'est pas au courant forcément que le Rwanda, c'est un des pays les plus développés d'Afrique en termes d'infrastructure, que ça a vachement changé. L'image du Rwanda est encore marquée par celle du génocide. Et donc je trouve que voyager là-bas, ça prend un peu au trip. Il y a une forme de... Un dépaysement qui est très fort et ça je trouve que ça colle bien à l'ADN de Vintage. D'organiser des voyages aventures là où on ne nous attend pas forcément.

  • Speaker #0

    S'il y a une destination que je devais choisir, ce serait celle-ci.

  • Speaker #1

    La Vintage,

  • Speaker #0

    c'est leur vendeur.

  • Speaker #1

    Top, je te le recommande.

  • Speaker #0

    Peut-être un jour. Je voulais aussi parler un peu de la communauté parce qu'en fait Vintage, ce n'est pas juste Antéo, un tour opérateur, c'est aussi une vraie communauté de passionnés, de motards. Comment tu as fait pour construire ce lien fort avec cette communauté au fil des années ?

  • Speaker #1

    écoute je pense que tout part quand même c'est l'état d'esprit de la boîte et le produit je pense que voilà les voyages qu'en fait le volant le produit dans le sens que voyage quoi le voyage qui est proposé je pense que les gens vivent une expérience qui est tellement forte et tellement acquis qui les transforme pour certains quoi y en a ils vivent de bonnes de belles vacances y en a ils reviennent changer mais au sens propre du terme qu'on a régulièrement des riders nos guides qui nous racontent qu'ils pleurent sur les voyages c'est quand même un truc de fou et donc je pense que le Le lien émotionnel qui se crée entre l'agence et le rider, c'est pendant le voyage. Et après, ça continue à travers les rencontres qu'on peut faire sur les salons, les newsletters qu'on envoie, il y a une énergie qui est partagée. Mais ces voyages se produisent et notre communication est aussi nourrie par nos valeurs, qui parlent aux riders. Moi, j'ai déjà remarqué que l'histoire que j'ai vécue moi, la manière dont je parle de la jeunesse de la boîte, ça parle à cette communauté. Moi, typiquement, je ne suis pas un grand motard. Je ne suis pas un très bon motard.

  • Speaker #0

    Vous avez appelé tout le monde là.

  • Speaker #1

    Oui, mais je veux dire, j'ai appris à faire de la moto tout seul en Inde. J'ai plein de défauts de pilotage. Et je m'en fous complètement parce que justement, pour moi, la moto, c'est presque une méditation. C'est aussi un challenge. C'est le fait de se dépasser. Et en fait, ça parle à la majorité finalement des motards. Alors que dans ce monde de la moto, en général, les professionnels, ça reste quand même un peu macho. Et ça reste un peu, moi, je suis plus fort que tout le monde. Sauf que la réalité, c'est que la majorité des gens, ce n'est pas des supermans. Donc, je pense que cette approche aussi de la moto parle vachement à la communauté. En tout cas, à notre communauté.

  • Speaker #0

    À votre communauté. Oui. Complètement. Complètement. Sans transition, je voulais aussi te poser une question concernant la digitalisation. Parce que c'est forcément un sujet qui est un gros sujet dans le tourisme aujourd'hui. Et depuis déjà un certain temps. Dans ton business, quelle est la part de la tech ? Comment tu la places dans tes priorités business ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, la tech, c'est une priorité absolue parce qu'on se développe. Parce qu'on se développe et pour pouvoir continuer à avoir le niveau de service qu'on avait quand on était petit et qu'on faisait voyager 100 personnes à 2000 personnes. Alors ça reste tout petit dans le milieu du voyage, mais dans le milieu du voyage à moto, c'est significatif. Et vu que notre métier demande... énormément de vrai travail de prod au sens vraiment premier du mot prod dans le tourisme c'est à dire qu'on produit vraiment nos voyages on associe vraiment il ya un guide qui fait des vrais repérage c'est lui qui va après guider les voyages avec un partenaire moto avec un mécanicien avec une assistance mécanique et de l'autre côté un dmc donc c'est c'est vraiment pas de la prod dans le sens où on fait un cahier des charges et on demande à un dmc de produire un voyage ce qui est le plus classique produit tout ça une vraie prod de terrain quoi on associe après évidemment des partenaires dont un dmc Il y a une vraie prod et en fait ce travail prend tellement de temps que si on veut scaler le business, on n'a pas le choix que d'automatiser. Et donc pour pouvoir scaler et être productif dans un milieu où les marges sont faibles, et c'est l'industrie du tourisme qui le veut, c'est la réalité du tourisme, on se doit d'investir sur la tech pour automatiser et améliorer les procédures, fiabiliser et maintenir une expérience client. Au-delà de l'expérience client voyage, où là, je pense qu'on est vraiment bon, c'est vraiment là où on est les meilleurs, on doit aussi maintenir cette expérience client de qualité avant et après le voyage. Et pour ça, il faut une tech. Donc, on n'a pas le choix. Donc, c'est central. C'est une priorité centrale. Moi, à la base, j'ai monté ma boîte pour voyager à moto et aujourd'hui, je parle de CRM.

  • Speaker #0

    C'est ça, tu as un peu évolué.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Et ce n'est pas simple d'automatiser quand on a la complexité de tes produits. Tu parlais d'assistance, de beaucoup de logistique autour des voyages. Comment tu fais pour automatiser tout ça ?

  • Speaker #1

    C'est très compliqué d'automatiser. C'est le temps de plus que finalement, tu fais 2000 riders sur 20 destis. C'est à chaque fois automatisé sur des toutes petites destinations. Donc, il y a des choses qu'on peut automatiser, qui sont des process communs à toutes nos destis et des process de vente assez génériques. Et puis, il y a des choses qu'on ne peut juste pas et qu'on ne doit pas automatiser parce que ce serait presque un piège. Parce qu'à chercher à automatiser le truc, on va passer plus de temps à mettre en place l'outil informatique qu'à le faire à la main. Et donc, il faut trouver le juste milieu en termes d'automatisation. Mais ouais, c'est un challenge de tous les instants.

  • Speaker #0

    Et ça doit aussi s'inscrire dans une envie d'améliorer ton expérience client au global. Absolument,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Donc, c'est aussi lié à cette dynamique-là. Quand on a collaboré ensemble, Alex, j'ai aussi pu voir que tu étais super attaché à l'expérience client, aux détails. Tu as un gros, gros souci des détails. Est-ce que c'est ça aujourd'hui qui fait la différence chez Vintage par rapport éventuellement à tes concurrents ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense que oui. Je pense que… L'attachement à l'expérience client, c'est très clair. Ça, je pense que c'est viscéral. Ce, d'autant plus que je n'ai pas monté la boîte à la base, comme certains montent une boîte pour gagner leur vie. Moi, j'ai monté la boîte pour partager une passion. Et donc, pour moi, avoir quelqu'un qui rentre en me disant qu'il n'est pas satisfait de son voyage, ça me prend au trip. Je vis chaque voyage comme mon propre voyage. Donc, pour moi, c'est un vrai échec. À chaque fois que quelqu'un est insatisfait, c'est un vrai échec. Et donc, je porte vachement attention aux détails. Et je pense que, oui, c'est ça qui nous porte. Et c'est très clair, aujourd'hui on a 70% du business, c'est soit des riders qui reviennent, qui nous connaissent, soit des amis de nos riders ou du bouche à oreille. C'est énorme ! Bah ouais, c'est énorme ! Et en fait, ça veut tout dire quoi. Aujourd'hui, nous 100% de nos... une de nos valeurs c'est la transparence. 100% de nos feedbacks riders sont en ligne sur le site, bons et mauvais. Tous. Et donc, voilà, ça veut tout dire. On est à, je sais plus, 4,7 ou 4,8 en moyenne.

  • Speaker #0

    Belle performance en intégrant... Des avis plus mitigés aussi ?

  • Speaker #1

    Ils sont tous là. Ils sont tous là. Et je pense que c'est une belle performance parce que dans notre métier, déjà dans le travel, mais encore plus dans le voyage à moto, les imprévus font vraiment partie de l'expérience. Et on a beau le dire en amont, à l'évidence, quelquefois, ça ne se passe pas comme prévu. Quand il y a la montagne qui s'effondre, quand il y a des glissements de terrain, quand il y a des motos qui décident de ne pas démarrer. Il y a des fois où on a beau avoir mis tous les moyens en place, ça ne se passe pas comme prévu. Et malgré ça, on a un très haut taux de satisfaction. Donc oui, je pense que c'est d'un côté l'ADN et l'énergie, et de l'autre côté, c'est bien sûr la tension qu'on porte aux détails et l'envie vraiment profonde que chacun, au final, rende satisfait.

  • Speaker #0

    Et reviennent un peu transformés.

  • Speaker #1

    Oui, c'est au cœur de notre positionnement. Ce n'est pas la moto pour la moto, c'est la moto pour le voyage, avec un impact positif. À destination, bien sûr, parce qu'il y a du partage, il y a de l'échange, on va dans des endroits où il y a peu de développement économique, donc évidemment. Mais dans notre positionnement profond, c'est avant tout une transformation personnelle. C'est se confronter un petit peu à ses craintes, à ses incertitudes et puis se rendre compte que ça le fait, ça passe et en revenir un peu boosté.

  • Speaker #0

    Prendre un peu de recul sur ses petits soucis du quotidien.

  • Speaker #1

    Exactement, oui.

  • Speaker #0

    Et donc tu mentionnais effectivement ces différentes challenges, une transition digitale. Il y a un autre challenge important qui est le marché du travail qui a pas mal évolué.

  • Speaker #1

    Oui, clairement.

  • Speaker #0

    Et notamment des générations qui sont pleines d'énergie, mais qui ont parfois des façons de fonctionner un peu différentes de celles qu'on a pu connaître, nous les anciens, entre guillemets. Comment tu gères, toi, ton recrutement aujourd'hui et comment tu insuffles une culture d'entreprise à ces équipes un peu multigénérationnelles ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est clairement l'envers du temps, cette réflexion. Après, je dirais que pour nous, elle a un peu toujours été à des échelles différentes. C'est-à-dire que nous, à la base, on devait créer une ambiance de travail la plus stable possible, donc avec des gens qui ont envie de rester, dans un environnement qui n'était pas habituel pour eux. Parce qu'il y avait des Indiens qui bossaient dans une boîte de Français, parce qu'on était basé à New Delhi, et il y avait des Français qui venaient bosser à New Delhi, payer un salaire local dans une ville qui est la plus polluée du monde, pour vendre des voyages à moto. Dans tous les cas, il y a toujours eu cet enjeu de comment est-ce qu'on fidélise des gens. Et la nouvelle génération, je dirais qu'il y a un truc qui les caractérise, c'est le sens et la passion. Et pour eux, ce qui est hyper important, c'est de donner du sens et de la passion dans ce qu'ils font. En tout cas, c'est ce que je comprends des jeunes collègues que j'ai. Et en fait, avec un peu de recul maintenant sur mon expérience française, je me rends compte que c'est...

  • Speaker #0

    En fait, finalement, toujours des profils comme ça qu'on a attirés chez Vintage. C'est toujours des gens qui sont venus pour le sens et la passion. Et moi, la manière que j'ai eue de les fidéliser, c'est de les impliquer un maximum, de suivre leurs envies, de leur donner beaucoup de responsabilités, beaucoup plus, je pense, que ce que dans beaucoup d'autres boîtes on pourrait faire. Ce qui est un challenge, ce qui fait qu'on a beaucoup de boulot. Mais d'un autre côté... C'est aussi un peu une expérience où on en ressort grandi. Au final, je trouve que ça colle bien aux attentes de cette nouvelle génération. Ça leur rend envie de se battre pour la boîte parce que le projet leur plaît, mais aussi parce qu'il y a un truc où vraiment, eux, ils ont le sentiment de grandir et de progresser. Ça, c'est un vrai enjeu. C'est leur donner des responsabilités et toujours leur montrer un petit peu ce qu'il y a au-delà, les impliquer dans la réflexion stratégique globale. Et je trouve que ça fonctionne. Ça fonctionnait bien avant qu'on était en Inde et ça fonctionne bien aussi maintenant qu'on est implanté en France et qu'on commence à avoir un tout petit peu de recul. Après, il y a plein de questions sur lesquelles je pense qu'aujourd'hui, il y a plein de modèles qui sont acceptables sur plein de sujets. Et ce qui est important en tant qu'entrepreneur, c'est d'être clair sur son modèle et de le communiquer clairement aux gens. Et à partir du moment où c'est communiqué clairement aux gens qui rentrent et qu'on le défend de manière régulière, répétée et constante. ou qu'on évolue mais qu'on le communique, les jeunes équipes adhèrent, en tout cas elles comprennent. Et déjà je pense que c'est un pas de géant. Je pense que beaucoup de gens ont le sentiment que c'est dur de fidéliser cette nouvelle génération, ce qui est parfois vrai, mais le fond c'est qu'ils ont souvent l'impression de ne pas faire partie du tout. Ils ont l'impression d'être un petit grain dans un grand rouage et puis ils ne comprennent pas trop quel est leur impact. Donc j'ai l'impression qu'avec cette génération, très clairement, au bout de six mois, ils vont se barrer. Si on leur donne cette vision, qu'on leur explique aussi qu'elle est la nôtre, et qu'on leur dit par contre, je comprends, ça t'as envie, mais ça ne marche pas comme ça chez nous. Voilà pourquoi, mais ça ne marchera pas comme ça chez nous. Déjà, ça filtre au recrutement et après, ça permet d'avoir un alignement de valeurs, de valeurs, d'envie, etc. La question du télétravail est pour moi emblématique. C'est un truc qui a vachement secoué le monde du travail pendant le Covid. Chez Vintage, c'est un truc qu'on a d'une certaine manière toujours connu, puisque moi, j'ai monté ma boîte en étant étudiant entrepreneur entre l'Inde et la France. Donc on a toujours bossé sur Skype, qui maintenant est fermé je crois. Bref. Et donc les visions on l'a toujours fait. Et ma conviction, et que j'ai défendu pendant tout le Covid, où honnêtement si tu faisais pas 100% de télétravail, t'étais limite un espèce de... quoi, t'étais un ovni, un bio-schnock quoi. Et moi je disais ouais ok c'est bien, mais moi je veux des gens qui se voient au bureau. Je suis d'accord que ça peut marcher en full remote, des boîtes peuvent marcher en full remote, mais faut déjà un, des rendez-vous physiques réguliers, et deux, faut que le fondateur en ait envie, il faut qu'il en suive une culture d'une grande rigueur. de mon point de vue. Je ne sais pas ce que je veux faire. Et donc, je veux, avec un peu de télétravail, il y a chez Vinted du télétravail. Il y a, je crois, une journée par semaine, plus une vingtaine de jours dans l'année. Tu es revenu sur un modèle minimaliste. J'y suis resté, en fait. Je n'ai jamais bougé. Mais du coup, les gens qui sont rentrés dans la boîte, ils savaient à quoi s'attendre. Et il n'y a pas de souci. Alors après, on fait évoluer un petit peu au fur et à mesure. Mais les gens qui sont chez nous s'y retrouvent globalement. On a un jour de télétravail Et les gens qui sont chez nous, il y en a certains qui me reviennent peut-être un deuxième jour, mais globalement, ils sont contents de se retrouver au moins trois jours par semaine au bureau. Donc c'est un exemple, mais je dirais que certains pourraient dire « Ok, si aujourd'hui tu ne fais pas du full TT, tu ne vas jamais réussir à fidéliser les jeunes. » Moi, ma vision et mon expérience, c'est… Ah oui, peut-être qu'il faut en faire un peu dans tous les cas. Il en faut un peu,

  • Speaker #1

    mais ce n'est pas open bar non plus.

  • Speaker #0

    Mais encore, je dirais, il faut que le fondateur assume sa ligne, recrute en conséquence et explique pourquoi. Et du coup, il va attirer des jeunes qui sont alignés avec sa ligne. Et après, ça se passe bien.

  • Speaker #1

    Et tes collaborateurs, et pas seulement les jeunes générations d'ailleurs, ils arrivent souvent chez Vintage, j'imagine, parce qu'ils sont passionnés de moto. Oui,

  • Speaker #0

    voyage de moto.

  • Speaker #1

    Parce qu'ils y trouvent du sens aussi. Ce n'est pas nécessairement des personnes qui viennent du métier du tourisme. Est-ce que ce n'est pas un challenge aussi pour toi de pouvoir aligner un peu toutes les planètes entre une passion et une nécessité d'avoir... des techniciens, des forces de vente aussi impactantes ?

  • Speaker #0

    Si, franchement, ça, c'est un challenge parce que c'est vrai que nous, on attire beaucoup de passionnés, ce qui est génial parce que ça donne une énergie folle. Mais souvent, du coup, les passionnés, c'est rare qu'on trouve à la fois un passionné de moto qui ait 10 ans d'expérience dans le travel. Donc souvent, on doit soit former sur la culture moto, soit former sur le métier du travel. Et au final, aujourd'hui, on a quand même plus de gens qui ont une appétence moto. ou même qui sont attirés par l'énergie que dégage la boîte que des gens qui ont une expérience travel. Et finalement on forme beaucoup et ça c'est vrai que c'est un challenge. Le sujet de formation est toujours un challenge. C'est plus simple pour nous d'unborder des gens qui viennent du travel, qui sont attirés par le voyage-aventure, et finalement on s'aperçoit que tous les gens qui vont à ce profil, assez vite ils ont envie de faire de la moto. En tout cas, telle que nous la pratiquent, sans pour autant devenir forcément des motards.

  • Speaker #1

    Ils développent une certaine appétence quand même, ils s'intéressent au sujet,

  • Speaker #0

    ils viennent curieux. Oui, parce qu'ils voient bien que du coup, comme moi j'ai découvert quand j'étais en Inde, que la moto, ce n'est pas que parfois l'image un peu galvaudée qu'on en a, un peu beauf. Au contraire, c'est une manière incroyable de voyager. Et vu que les gens qui viennent dans le travail quand même le voyagent, assez vite, ça donne envie de passer le cap. Donc ça, ça fonctionne.

  • Speaker #1

    Super. Est-ce que tu sens plus d'intérêt ou de curiosité de la part des générations plus jeunes dans tes équipes sur le sujet environnemental ? Parce que c'était un point que je voulais aussi aborder avec toi. Il y a beaucoup de préoccupations environnementales actuellement dans le tourisme et PQ. Comment Vintage réfléchit à l'avenir du voyage à moto ? Et est-ce que cette nouvelle génération a contribué aussi d'une certaine façon à peut-être une évolution de tes produits ou de ton concept ?

  • Speaker #0

    Pourquoi pas ? Oui, déjà je le vois dans les équipes, il y a une sensibilité plus forte aujourd'hui qu'il y a dix ans sur le sujet déjà avant tout du réchauffement climatique, qui est le sujet central, et donc des émissions à gaz à effet de serre du secteur du voyage. Ça c'est sûr et certain. C'est sûr que ça me fait beaucoup réfléchir. La problématique de fond dans le voyage, nous on commercialise pas l'aérien. Donc d'une certaine manière notre impact carbone strict, donc si on va vraiment sur le truc c'est ce qu'on appelle le scope 3, c'est la prestation qui est à la destination. Donc là dessus, bon le gros de la émission c'est la moto, c'est sûr que ça pollue. Il y a des évolutions technologiques et nous on accompagnera aussi ces évolutions technologiques. Il y aura des motos avec des carburants plus durables, il y aura des motos électriques. On a beau s'appeler vintage, on va évoluer. Maintenant, on a beau ne pas commercialiser. Et d'ailleurs, sur ce sujet-là, on ne communique pas dessus parce qu'on est tout à fait conscients que le gros de notre impact indirect, c'est quand même l'aérien, le billet d'avion que prennent nos riders pour venir.

  • Speaker #1

    Tu ne le commercialises pas et de toute façon, il ne va pas se faire.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est le gros de l'impact. Mais nous, ce qu'on fait à l'échelle de l'impact réellement commercialisé de la boîte, c'est qu'on investit dans des fonds de captation carbone. qui à terme permettront de capter l'équivalent de la pollution qu'on a émise. Bon, très bien. Ce qu'on fait à côté, c'est qu'on a développé le moyen courrier et le court courrier. Ça, c'est un vrai impact, parce que bien qu'on ne commercialise pas l'aérien, quand on prend un court courrier, on va dire qu'on a plutôt une tonne, une tonne cinq d'émissions de gaz à effet de serre, alors que sur le long courrier, on est plutôt à trois tonnes minimum. Donc il y a un vrai impact, en fait, sur le fait de développer un mix plus moyen courrier de notre... de notre offre. Après, moi, en tant qu'entrepreneur, j'ai cofondé, avec un ancien collègue, un festival qui s'appelle le e-Adventure Festival.

  • Speaker #1

    Vous voulez t'en parler, justement ?

  • Speaker #0

    Le but, en fait, c'est de créer le premier festival aventure du véhicule motorisé. Pour moi, en tant qu'entrepreneur, c'est un laboratoire. L'idée, c'est de dire, de proposer une alternative durable aux passionnés de véhicules, de voyages motorisés, le road trip. Plein de gens adorent le road trip et aiment bien la planète. Donc ils se disent que ce serait quand même sympa de...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu fais pour faire un road trip sans avoir à utiliser une moto ?

  • Speaker #0

    Il faut utiliser une moto, mais pourquoi pas une moto électrique ? Ça se développe, etc. Ça n'a pas encore les mêmes autonomies, mais le marché évolue vite. Et donc on a voulu créer cette plateforme qui est un festival en disant « Venez découvrir ce qui existe, les professionnels, venez vous exprimer sur le sujet. » Et c'est ma contribution, disons, un peu entrepreneuriale. essayer de proposer cette alternative pour essayer de faire un petit peu bouger le marché et qu'on ait potentiellement à terme des road trips un peu plus durables. Ça je pense que c'est important. Après le gros du sujet c'est l'aérien. Et la réalité c'est que dans le travel, il n'y a pas de solution miracle. On ne va pas pouvoir faire grand chose à part inciter les voyageurs à prendre des vols directs, prendre des compagnies aériennes qui proposent des avions plus modernes, qui ont déjà un impact beaucoup plus faible en termes d'émissions. et de la sensibilisation sur l'impact réel de ce qu'a notre activité. De manière à ce que les gens, potentiellement, parfois choisissent entre un billet d'avion ou manger trois steaks par semaine. C'est un sujet qui est évidemment existentiel et qui, moi, me fait beaucoup réfléchir. Mais je n'ai pas la solution toute faite. On fait à notre échelle, mais c'est une réflexion permanente.

  • Speaker #1

    C'est déjà un bon début.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un début. Mais avoir un mix plus moyen courrier, ça, c'est un vrai impact. capter nos émissions de CO2 bon c'est ce qu'on fait aussi un peu par conviction il y a de la pédagogie qu'il faudrait faire en plus on n'a pas encore pris le temps de vraiment bien le faire donc on ne le fait pas encore parce que je pense que quand on commence à le faire il faut bien le faire auprès de notre communauté surtout pas tomber dans le greenwashing, c'est un sujet très sensible et d'ailleurs je trouve ça assez dommage que la prise de parole alors il ya des gens qui font du greenwashing mais malheureusement trop je pense que la prise de parole ou quand tout cas qu'on essaye de faire quelque chose on a souvent les gens les plus engagés sur le sujet qui ont d'ailleurs souvent raison dans l'absolu qui tout de suite nous attaque une taxe de greenwashing ou nous disent qu'on va pas assez loin ce qui décourage je pense aussi beaucoup d'entrepreneurs et d'entreprises à agir quoi alors que moi je suis plus partisans de la politique des petits pas il faut surtout pas continuer tout comme avant mais toutes les steps dans la direction de quelque chose de plus durable sont quand même bon à prendre peut-être pas suffisant, c'est bon à prendre donc voilà, moyen courrier, communication et un peu de captation carbone à la hauteur de nos émissions Et est-ce que tu imagines éventuellement aller vers une certification ?

  • Speaker #1

    Travel, type Travel Life ou ce type de certification ?

  • Speaker #0

    Je sais même pas ce que c'est

  • Speaker #1

    Oui, c'est la nouvelle réponse

  • Speaker #0

    Non, non, je suis pas je suis pas assez dans le serrail, je pense je sais même pas quel impact ça a réellement sur le business donc après Je... Il y a ATR que je connais un peu, je ne sais pas si tu penses aussi à eux en termes de certification, je pense qu'ils font des choses vraiment incroyables et c'est assez inspirant, donc ça c'est sûr que ça me fait réfléchir. Non, moi je réfléchis au mouvement One Person for the Planet, ça j'y pense régulièrement. Parce que ça permet aussi de labelliser vraiment les actions. C'est vrai qu'aujourd'hui nous on contribue à un fonds carbone. qui a un vrai impact carbone, mais aussi à destination, qui aide des populations locales, etc. Mais vu qu'on le fait sans label encore très bien marketé, même si c'est en train de venir, puisque c'est le fond du CETO et il y a vraiment tout un plan de com' qui est en train de se mettre en place, je me dis, voilà, ça pourrait peut-être aussi être intéressant de rejoindre un label qui permet de cadrer et de communiquer aussi sur ce qu'on met en place.

  • Speaker #1

    Et qui serait plus en phase peut-être avec tes envies, tes convictions, il y en a beaucoup. Donc...

  • Speaker #0

    Donc il faut regarder.

  • Speaker #1

    Ok. Et pour revenir un petit peu plus sur l'aspect entrepreneurial, avec le recul, s'il y avait une ou deux choses que tu devais refaire, que tu voudrais refaire différemment, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Bonne question.

  • Speaker #1

    Elle n'est pas simple, celle-là. Oui,

  • Speaker #0

    non. Il y a forcément des choses qu'on fait différemment. Alors je pense qu'il y en a deux qui viennent à l'esprit. Pour le mieux, c'est au tout début. Je pense que je ne suis pas assez... Allez. Même si c'est quand même relativement vite auto-financé. Donc je suis content de ce qu'on a fait, mais si je le refaisais, j'irais plus vite vers les clients. C'est-à-dire qu'à un moment, je me souviens de phases où j'étais un peu dans l'attente, j'attendais d'avoir le bon site web et je passais du temps avec le webmaster, avec le designer pour faire le site web que j'attendais avant d'aller les voir parce que j'avais un peu le syndrome de l'imposteur. Je n'ai pas envie de leur proposer d'autres trucs.

  • Speaker #1

    Vous avez tout fait parfait, bien bordé.

  • Speaker #0

    Voilà. Alors bon, je suis peut-être un peu sévère avec le regard que j'ai irrespectif, mais si c'était à refaire, j'irais encore plus vite. Donc à un moment, c'est une journée maximum pour avoir un... Un produit minimal en tête et puis il faut foncer vers les clients, c'est ça le but. J'ai un moment, il faut aller se confronter au marché le plus vite possible. Donc ça, je le referai plus rapidement en tout cas.

  • Speaker #1

    Le fameux minimum viable product.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment plus rapidement. Et le deuxième truc, c'est qu'on a quand même vraiment un moment... Moi, à un moment, je me suis retrouvé à gérer une boîte. Je disais tout le temps, c'est le style d'affaires d'une TPE, le staff d'une PME, mais la complexité d'une multinationale. C'est assez naturellement, je me disais bon bah si je veux créer un pays, il faut que j'aille créer une boîte. Et donc je me suis retrouvé avec une filiale en Mongolie, une filiale en Thaïlande, et je ne sais même plus où d'autres. Et à un moment je me suis dit bon non, ça fait trop quoi. Ça fait trop, c'est trop compliqué. Et donc là on est en train de fermer notre filiale en Mongolie, fermer celle en Thaïlande, et maintenant on prend des participations chez des partenaires. Donc on a effectivement une grosse participation au Maroc, par exemple au Pérou, en Argentine. Mais dans plein d'autres destinations, on va... monter des partenariats avec des entrepreneurs locaux, où on va potentiellement co-financer des choses. Nous, l'enjeu, c'est les motos, donc clairement co-financer des motos. Mais je suis arrivé à la conclusion que la propriété n'entraîne pas le contrôle de l'opérationnel sur place, et surtout que la propriété est donc une entreprise qui crée une inertie et donc nous défocus du cœur métier. En tout cas, moi, ça m'a défocusé de mon cœur métier. Je suis retrouvé à J'ai l'aide des boîtes. Ce qui est en soi stérile, une boîte doit être au service d'une création de valeur, alors qu'en fait pour créer la valeur et offrir le service, on pouvait tout simplement avoir des partenaires. Et avec des partenaires-là, ça s'encadre. Plus simple à dire aussi une fois qu'on a atteint un certain volume critique, qui permet de motiver des partenaires.

  • Speaker #1

    Et d'avoir j'imagine un cahier des charges aussi un peu rodé, que tu dupliques en fait en fonction de tes destinations.

  • Speaker #0

    Oui, un cahier des charges et puis du coup des réflexes, ce qui est un peu au même.

  • Speaker #1

    Et justement, par rapport à ces différentes projections, tu parlais des filiales que vous aviez dans le passé et ce que vous avez maintenu aujourd'hui. Si on se projette dans plusieurs années, 5 ou 10 ans, où est-ce que tu vois Vintage Rides à ses échéances ?

  • Speaker #0

    Écoute, nous l'objectif c'est... Je pense, 10 ans c'est très loin, mais peut-être 5 ans déjà.

  • Speaker #1

    Déjà 5 ans, on va commencer.

  • Speaker #0

    L'objectif serait de doubler de taille, en tout cas de passer la barre des 10 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 4 ou 5 000 voyageurs. Aujourd'hui, on a une grande majorité de voyageurs français, on est à 80% de français ou de francophones. Et l'objectif dans 5 ans, c'est qu'on soit à 50-50 entre les français et les étrangers. C'est pour ça qu'on a 3 représentants en Allemagne, en Angleterre et aux Etats-Unis. justement pour accélérer notre développement sur ces marques-là. Toujours avec cette problématique de taille de marché, on a le sentiment que la taille du marché français, aujourd'hui, ça devient un petit peu insuffisant pour continuer à nous développer comme on le souhaite.

  • Speaker #1

    Ok, très bien. Et toujours pour revenir sur l'aspect entrepreneurial, qu'est-ce qui te fait encore vibrer aujourd'hui dans le fait d'être entrepreneur ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est une bonne question. Moi, ce qui me fait vibrer, c'est la nouveauté. C'est la nouveauté et les rencontres de nouvelles personnes et les challenges. Donc c'est aussi pour ça que j'ai envie d'aller sur des nouveaux marchés, donc des nouvelles destinations bien sûr, on va continuer à ouvrir des destis, mais ça peut-être c'était un peu évident, mais voilà pour moi arriver à rentrer sur le marché allemand, le marché anglais, le marché américain ou sur certains de ces marchés, c'est un vrai challenge, c'est complexe avec nos moyens et sur un marché de niche, et c'est pour ça que ça me stimule quoi. Donc c'est vraiment ça que j'adore, et dans le cadre de ce processus, c'est rencontrer des nouvelles personnes. tisser des liens et grâce à ces rencontres arriver à des succès communs quoi.

  • Speaker #1

    Donc pas près de raccrocher les wagons. J'avais envie de te poser une question qui était quelle serait la taille du chèque qui te ferait ranger la moto au garage ?

  • Speaker #0

    Je sais pas, franchement c'est hyper dur à dire quoi. C'est hyper dur à dire parce que j'y pense de temps en temps et je suis pas sûr d'être vendeur de la boîte. Je pense que ce serait plus quel est le projet qu'on proposerait à ma boîte qui me permettrait de me dire que la boîte sera mieux sans moi. Évidemment, il faut que le montant soit cohérent. Mais objectivement, ce n'est plus ça. C'est-à-dire qu'à un moment, c'est très particulier parce que là, bientôt, ça fera 20 ans que j'ai monté la boîte. Là, l'année, ça fait 20 ans. C'est les 20 ans de mon arrivée en Inde. Et dans un an, ça fera 20 ans que j'ai monté cette boîte. Et ce sera pile poil la moitié de ma vie. Et donc, bizarrement, tu vois, c'est un peu la crise de la quarantaine. Je ne me pose pas, je pense, de questions là. Je me dis, OK, en fait, c'est un sacré step pour moi. Parce que à double, voilà, c'est à moitié, quoi, c'est vraiment la moitié de ma vie, je l'ai donnée à cette boîte, et à ce projet en fait, plus qu'une boîte, c'est ce projet, cette communauté qui s'est développée, tous ces collègues qui évoluent à mes côtés, et c'est du coup vraiment, quel avenir je donne à cette entreprise ? C'est plus ça pour moi l'enjeu. Quel avenir je lui donne ? Comment est-ce qu'on arrive à pérenniser un peu ce qu'on a créé, à continuer à véhiculer nos valeurs, à organiser des voyages comme on aime l'organiser ? Et donc c'est plus... qui pourrait peut-être reprendre le flambeau mieux que moi, qui me donnerait envie de lâcher le morceau. Ok.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as déjà eu ce type de questionnement en échangeant avec d'autres personnes ? Parce que toi, tu as un réseau de dingues à travers tes discussions. Est-ce qu'il y a des projets ou des idées qui ont émergé et qui pourraient te donner envie de passer à autre chose ?

  • Speaker #0

    Pas forcément. Après, c'est plus à titre personnel. En tout cas, j'ai vu personne malheureusement. Après, c'est très niche comme business. Je n'ai pas encore identifié, parce qu'il faut que ce soit un groupe ou alors des entrepreneurs qui aient une vision de monter quelque chose. Je n'ai pas en tout cas été approché par des gens où je me suis dit « Là, s'ils reprennent la boîte, ils vont faire un truc incroyable, complètement aligné à ce que je veux faire, ou différent, mais mieux. » Je n'ai pas encore eu cette rencontre-là. Après, moi, c'est plus à titre personnel. J'ai des envies de... de projets différents, j'ai des idées de boîtes différentes, des trucs qui pourraient me faire vibrer. Mais bon, c'est autre chose. Une fois de plus, ce n'est pas une question de chèque. Oui,

  • Speaker #1

    complètement. Et justement, sur la question pro-perso, tu me tends un peu la perche, merci. Comment on vit à la maison et en famille avec Alexandre, l'entrepreneur ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça dépend des phases. Ça dépend des phases. Je pense que la complexité, c'est que la boîte, elle est quand même toujours un peu avec moi. J'arrive de... plus en plus. Alors ça, c'est depuis le Covid. J'ai toujours pris des vacances, mais pas forcément hyper longues. Et j'avais potentiellement du mal à débrancher. Et maintenant, depuis le Covid, je me force à prendre de grands congés et à déléguer de plus en plus. C'est-à-dire encore plus que ce que je faisais avant. Parce que je pense quand même, je le disais à l'équipe, à l'incentive de cette année, en janvier, pour lancer l'année, je leur dis, la boîte, elle a 18-19 ans, c'est bon, elle est adulte en fait. Donc comme un enfant qui a des dividendes doit prendre son autonomie, maintenant Vintage doit un petit peu prendre son autonomie par rapport à moi. Et donc même si parfois c'est pas facile, même pour moi honnêtement, sur tous les sujets, mais je me force physiquement à prendre du recul. Et même en termes de congés, parce que si je ne suis pas off, je suis assis devant mon écran et je passe des coups de fil et je m'intéresse à ce qui se passe et j'ai envie de tout refaire. Donc j'essaie de prendre des congés et quand je suis en congé, au bout d'un moment, j'arrive à débrancher. Ça, c'est bien. Par contre, quand je ne suis pas en congé, j'ai quand même toujours un peu la boîte dans la tête.

  • Speaker #1

    Donc pas toujours simple à la maison ?

  • Speaker #0

    Non, franchement, pas toujours simple. Je remercie ma femme, Lorraine, de me supporter au quotidien.

  • Speaker #1

    Un petit mot pour Lorraine ?

  • Speaker #0

    C'est pas toujours évident d'être avec moi, en tout cas, le côté entrepreneur n'est pas toujours simple à gérer, je pense.

  • Speaker #1

    Très clair. Peut-être pour conclure, parce qu'on arrive à la fin de ce podcast, est-ce que tu as, si tu devais donner un conseil ? aux jeunes entrepreneurs ou aux moins jeunes entrepreneurs du tourisme et peut-être dans le tourisme d'aventure qui nous écoutent, ce serait quoi ton conseil ?

  • Speaker #0

    Alors si c'est jeune entrepreneur dans le sens qu'il se lance, c'est vraiment ce que je t'ai dit tout à l'heure, c'est d'aller le plus vite possible voir vos clients. Montez une proposition et allez la confronter au marché le plus vite possible parce que la priorité quand même en entrepreneuriat c'est de trouver un client. Et je pense que souvent on fait l'erreur de rester vachement dans notre coin, essayer de monter le concept parfait alors on se prend la tête. Il y a mille raisons de se prendre la tête en tant qu'entrepreneur. On peut partir loin quoi, si on revoit déjà le business model, ça c'est un peu nécessaire quand même de réfléchir. Mais après, les trucs d'association, les plans de développement à 10 ans, les machins, les trucs, ça peut vite prendre énormément d'énergie et si ça se trouve, il y a zéro client au bout de la ligne. Donc voilà, mon conseil c'est quand même d'aller le plus vite possible vers le client. Ok,

  • Speaker #1

    super. Merci Alex. Pour finir, si les auditeurs veulent suivre un peu les aventures de Vintage Rides, où est-ce qu'ils peuvent vous trouver, te trouver, trouver l'équipe ?

  • Speaker #0

    On est bien sûr sur notre site web, vintagerides.com, sur Instagram, sur Facebook. On a notre chaîne YouTube, on a quand même pas mal de films, on fait un film par an. Et puis moi, j'essaye de communiquer un peu plus sur LinkedIn, ça fait partie de mes petits challenges personnels. La tout doux du petit poste à écrire.

  • Speaker #1

    Et puis les salons ? Vous êtes aussi présent sur des salons.

  • Speaker #0

    Mais nous, moto. On n'est pas dans les salons de tourisme, on est sur les salons moto. Donc, bien sûr, s'il y a des gens qui aiment la moto, on sera là pour les rencontrer.

  • Speaker #1

    Vous êtes sur les salons. Super. Merci, Alex.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Nous arrivons à la fin de cet épisode. Merci à vous de nous avoir écoutés et regardés. J'espère que cet épisode vous a plu. Merci, Alexandre, encore une fois, d'être venu dans ce studio parisien pour l'enregistrement de ce podcast. Je remercie également toute l'équipe du podcast, Audrey, Marie, Olivier, Alexis et Paul. et un merci particulier à JetBlue, qui est notre partenaire sur cet épisode. Retrouvez tout notre réseau de produits tourisme sur notre site owebigo.fr et sur notre page LinkedIn. Et si vous ne voulez pas manquer notre prochain numéro, abonnez-vous dès maintenant sur votre plateforme d'écoute préférée. N'hésitez pas à nous donner un 5 étoiles et à partager autour de vous. Ça nous aide énormément à faire grandir la communauté et à proposer du contenu toujours plus pertinent. On se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode.

Chapters

  • Introduction et présentation de l'épisode

    00:10

  • Le parcours d'Alexandre Zürcher et Vintage Rides

    01:02

  • Les débuts de Vintage Rides : défis et opportunités

    02:11

  • La culture d'entreprise et l'importance de l'expérience client

    03:47

  • Les défis de croissance et la transformation de l'entreprise

    06:10

  • Réflexions sur l'avenir et vision de Vintage Rides

    13:11

  • Conseils aux jeunes entrepreneurs dans le tourisme

    50:33

Description

💡 Faut-il suivre sa passion ou construire un vrai modèle économique ?

🎙 Aujourd'hui, Marjorie Govinden reçoit Alexandre Zurcher, fondateur de Vintage Rides, le tour-opérateur spécialiste du voyage à moto de caractère. Un échange riche, sans filtre, autour de l’entrepreneuriat, de la passion et de la croissance.
🌍 Alexandre partage son parcours de créateur passionné, les galères du démarrage, l’importance de structurer un projet avec rigueur, les leviers de scaling (digitalisation, automatisation) et sa vision lucide du tourisme durable.
Un épisode inspirant pour tous ceux qui veulent entreprendre dans le voyage… sans bullshit.

💬 Ses convictions :
- Pas besoin d’un business plan parfait : mais partir avec un Minimum Viable Plan.
- La fidélité des collaborateurs vient d’une vraie culture d’équipe.
- Mieux vaut une action imparfaite que l’inaction verte.

🧠 Thèmes abordés : entrepreneuriat, tourisme d'aventure, digitalisation, scaling, culture d’équipe, tourisme durable, Minimum Viable Plan

🎁 Merci au sponsor de cet épisode JetBlue ✈, compagnie aérienne new-yorkaise desservant plus de 100 destinations aux États-Unis et dans les Caraïbes.


📍Ce podcast est produit par le collectif Away We Go, un réseau de freelances experts du tourisme B2B et B2C, spécialisés en production, vente, marketing et développement stratégique.

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🎧 Bonne écoute… et bon voyage !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Marjorie Govinden, membre de WeWeGo, collectif de freelance spécialisé dans le tourisme B2B et B2C, qui accompagne les opérateurs touristiques dans la vente, la production et le marketing. Bienvenue sur ce nouvel épisode de la quatrième saison de notre podcast. Avant de commencer, je tiens à remercier JetBlue qui est partenaire de cet épisode. JetBlue est une compagnie aérienne new-yorkaise qui relie plus de 100 destinations aux US et dans les Caraïbes avec un vol quotidien au départ de Paris vers New York et Boston. A bord, un service client aux petits oignons avec notamment du wifi ultra rapide gratuit, des lecos et une classe à faire mint qui met la barre très haut. 24 suites privées avec porte coulissante s'il vous plaît et un vrai matelas qui se transforme en siège. Bref, du confort en altitude. Pour le moment, on va redescendre sur Terre, même un peu plus que sur Terre, et on va parler du parcours d'entrepreneur. Et pour échanger sur ce sujet, je reçois aujourd'hui Alexandre Zürcher, fondateur et CEO de Vintage Rides, le tour opérateur B2C spécialiste du voyage à moto de caractère. Bonjour Alexandre.

  • Speaker #1

    Bonjour Marjorie.

  • Speaker #0

    Et merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux t'appeler Alex ?

  • Speaker #1

    Oui, comme tout le monde.

  • Speaker #0

    On va faire ça.

  • Speaker #1

    Je peux t'appeler Marjo ? Tu peux m'appeler Marjo,

  • Speaker #0

    avec plaisir. On se connaît déjà un peu, tous les deux. Mais pour ceux qui nous écoutent, est-ce que tu peux te présenter, nous en dire un peu plus sur l'activité de Vintage Rides ?

  • Speaker #1

    Oui, donc voilà, Alexandre Zurcher. Moi, j'ai monté Vintage Rides, qui est un tour opérateur moto. On opère maintenant dans une vingtaine de pays depuis 20 ans. Sachant qu'on est né en Inde, on s'est développé sur l'Asie, après l'Afrique, l'Amérique du Sud et maintenant un petit peu l'Europe aussi.

  • Speaker #0

    Ok, ça a bien grandi.

  • Speaker #1

    Ouais, ça a bien grandi, ouais, ouais. Le temps qui est passé. Et juste une petite parenthèse sur ton partenaire JetBlue. Le Wi-Fi en avion, je trouve ça juste incroyable. Ça marche vraiment, ça ?

  • Speaker #0

    J'ai pas testé personnellement, mais la commerciale, en tout cas, de JetBlue, nous dit que ça marche du tonneur.

  • Speaker #1

    Top. Faut que j'essaye JetBlue, alors.

  • Speaker #0

    Faut que t'essayes JetBlue.

  • Speaker #1

    Parfait.

  • Speaker #0

    C'est une belle aventure vintage, qui existe déjà depuis de nombreuses années, tu le précisais. Mais si on revient au début, qu'est-ce qui t'a donné envie de te lancer dans cette aventure ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi, je suis arrivé en Inde à 19 ans. et j'avais envie d'exotisme, d'aventure. Et finalement, en arrivant en Inde, j'ai été dépaysé, mais pas aussi fortement que ce que je cherchais. 19 ans, tu sais, en anglais, on est encore adolescents, donc on est encore teenagers, comme ils disent. Et je pense que j'avais envie de quelque chose d'un peu intense pour passer à l'âge adulte. Et donc, je me suis un peu cherché pendant quelques mois. Et à un moment, j'étais passager d'un copain à moto dans les montagnes en Rajasthan. Et là, j'ai eu un déclic. J'ai réalisé que la moto, ce n'était pas juste des sensations fortes, un truc de casse-cou, mais au contraire, que c'était vraiment quelque chose qui pouvait être doux et idéal pour voyager. Et donc, j'ai passé le permis moto local, j'ai fait le tour de l'Inde à moto, et au bout d'un an, j'ai monté l'agence.

  • Speaker #0

    Donc, ça a été assez vite quand même ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était assez vite. J'avais du coup 20 ans quand j'ai monté l'entreprise. Assez vite. Après, j'ai fait bien 20-25 000 kilomètres cette année-là. Les motos sur lesquelles on roule sont des Royal Enfield, c'est des petites motos. indienne qui roule en moyenne à... Tu vois, sur les routes indiennes, on est à 30-40 km heure avec les petites pistes, etc.

  • Speaker #0

    C'est pas du concours de vitesse.

  • Speaker #1

    On va dire que vite, c'était pas le terme approprié, en ce qui concerne l'expérience vécue. Mais oui, au bout de... Au bout de 9 mois de moto, j'ai monté une agence pour partager ça avec un maximum de gens, tout simplement. Parce que moi, ça m'a vraiment changé la vie. J'ai finalement réalisé mon objectif. J'ai eu le sentiment... En un an, d'en prendre 5 à 10 d'un coup, et je me suis dit, si ça peut me faire cet effet-là, autant partager ça au maximum.

  • Speaker #0

    Et cette fibre entrepreneuriale, tu l'as toujours eue ou elle est arrivée plus tard ?

  • Speaker #1

    C'est dur à dire parce que j'étais finalement jeune quand j'ai monté la boîte, donc d'une certaine manière, je l'avais peut-être un peu en moi. Quand je suis arrivé en Inde, je voulais monter une ONG en fait. Avec un ami, on était intéressé par tout ce qui était micro-finances, etc. Donc on était parti à l'origine un peu avec cette idée-là. Après, moi j'ai réalisé qu'il y avait beaucoup d'étudiants étrangers qui avaient accès à des gros sources de financement pour faire des projets de voyage qui n'avaient pas beaucoup de sens, en tout cas pas beaucoup d'impact à destination. Et j'étais dans une université où les étudiants étaient assez brillants, mais ils n'avaient pas accès aux sources de financement. Et donc l'idée qu'on avait, c'était de connecter des étudiants brillants du Nord, qui ont accès aux sources de financement, avec des étudiants brillants du Sud, qui ont des vraies idées de projets à impact. Et puis en fait voilà on était jeunes, moi j'étais en Inde, mon pote est parti au Mexique, j'ai commencé à faire de la moto, on va dire qu'un projet a pris la place d'un autre. Donc ouais je pense qu'il y avait déjà une forme d'envie d'entreprendre assez jeune.

  • Speaker #0

    Ouais c'est clair, maintenant c'est tôt.

  • Speaker #1

    Ouais ouais écoute je me rendais pas compte mais maintenant, 20 ans plus tard tu vois. Exactement. Je me dis oui c'était... Exactement.

  • Speaker #0

    Et quand tu as lancé Vintage, ça ressemblait à quoi concrètement au début ? Est-ce que tu peux nous raconter un peu quelles étaient les coulisses des premières années ?

  • Speaker #1

    Le tout début, c'était rock'n'roll. Quand j'ai dit que je lance la boîte, la réalité, c'est que je m'étais lancé avec un indien, celui qui m'avait vendu ma moto, qui s'appelait Sanjay Wattal. Pour moi, lancer la boîte, ça voulait dire aller chez l'expert comptable et déposer les statuts, ce qui n'est pas du tout ce qu'il faut faire, de mon point de vue, maintenant, quand on veut lancer une boîte. À l'époque, j'ai dit que je suis entrepreneur, j'avais surtout un bout de papier. Après, je suis rentré en France, j'ai commencé à m'orienter un peu mon parcours d'études vers l'entrepreneuriat, à mieux comprendre les choses. Et on avait des produits, un site web, après il fallait toucher une clientèle. Et donc là, j'ai fait des études de marché, j'ai travaillé sur le positionnement. Et en fait, au bout d'un an, je me suis associé avec Alex Lebehan, qui est aussi le fondateur de Shanti Travel, qui est une agence sur mesure maintenant basée en Asie. Je pense qu'elle est même un peu développée en Amérique du Sud, mais principalement asiatique. Et lui, il avait plus d'expérience dans le tourisme, et surtout, il avait monté sa boîte un an plus tôt. Ils avaient déjà opéré des tours moto. Et on a réalisé qu'on était concurrent sur un marché de niche. mais que les motards à 75% voulaient partir avec une agence spécialisée. Et donc je les approchais tout simplement, et après je dirais un déjeuner, on a décidé de s'associer. Donc ça c'était vraiment les tout débuts. On a été incubés dans leur bureau pendant quelques années, pendant que moi je faisais des allers-retours entre l'Inde et la France. Et voilà, on a fait les salons, on a travaillé avec la presse spécialisée, et développé la notoriété du concept.

  • Speaker #0

    Ok, super. Et on sent pas mal de passion déjà, dans ta voix. Et dans ton intention, on a tous cette image un peu romantique de l'entrepreneur passionné qui suit à fond son envie. Mais entre l'idée et la réalité, il y a souvent un monde. C'est quoi tes premiers gros challenges quand tu lances Vintage ?

  • Speaker #1

    Des challenges, il y en a plein. Après, je dirais que ça dépend de la manière dont tu l'approches. Pour moi, tout ce qui se passait, c'était du plus. À la base, j'avais quand même 20 ans, j'étais étudiant. J'avais l'énorme chance d'avoir mes études financées par mes parents avec un petit budget étudiant, qui était tout à fait raisonnable. Et donc, je pouvais me permettre de passer tout mon temps à bosser sans que ça génère des sous. Donc, je pense que le premier sujet, c'est quand même de gagner sa vie avec son travail. Et moi, pendant 2-3 ans, vu que j'étais étudiant, je n'ai pas eu cette problématique. Donc, à partir du moment où j'ai approché ça en me disant, voilà, je n'ai pas besoin de gagner ma vie tout de suite. Tous les... Les challenges principaux de mon point de vue étaient que des opportunités. Donc il y a bien sûr le fait de trouver des clients, ça franchement ce n'était pas évident. Moi je me souviens, j'avais mobilisé un groupe de copains de Sciences Po Lille où j'étais étudiant à l'époque et on était parti à l'Enduro du Touquet qui est un gros événement moto et on avait imprimé à la fac 2000 flyers sur les imprimantes de la fac, donc des trucs qu'on avait découpés au ciseau pour aller motiver des gens pour partir en Inde à moto. Il faut quand même s'imaginer le truc, on leur disait à l'époque Ça vous dit de venir rouler en Inde à moto sur des Royal Enfield qui étaient des motos qui avaient de très mauvaise réputation. A l'époque, ça avait encore une conception des années 50. Et on leur disait, venez rouler avec des motos qui ont des vitesses inversées en Inde, avec une boîte locale, avec des jeunes qui ont 20 piges.

  • Speaker #0

    Et ça va être génial.

  • Speaker #1

    Et ça va être génial. Et donc, dis-toi que le challenge, il était là. Objectivement, le challenge, c'était motiver des gens pour y aller. Après, évidemment, il y avait beaucoup de sujets opérationnels. Et moi j'ai eu la chance de faire une bonne association avec Alex Le Behan qui avait une expérience tourisme et qui était capable de mettre en place vraiment sur place l'opérationnel de manière hyper professionnelle. Donc ça, ça a énormément facilité les choses.

  • Speaker #0

    Et puis tu jonglais quand même entre tes études et ton activité à développer.

  • Speaker #1

    Ouais exactement, donc du coup moi je gérais vraiment principalement ce qui était communication et vente. Donc assez vite après on a eu un ou deux stagiaires en Inde que je gérais à distance. Et puis ça a pris comme ça petit à petit quoi. Étape par étape. Mais le gros sujet, c'était la commercialisation. Parce que contrairement à d'autres entrepreneurs qui se lancent, ils se lancent sur un gros marché, ils apportent quelque chose de différent. Nous, on s'est lancé sur un marché qui n'existait pas. Personne ne voulait aller rouler en Royal Enfield en Inde. Et les seuls riders qui partaient avec une agence à l'étranger, c'était pour aller aux États-Unis. Il y avait quelques marginaux qui trouvaient des petits projets locaux dans d'autres pays. Vraiment anecdotique, ce n'était pas suffisant pour monter une agence digne de ce nom.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu te dis, est-ce que ça va vraiment marcher, mon agence ? Et comment tu as fait pour continuer à y croire, malgré le peu de temps que tu avais aussi pour développer ton activité, et malgré les challenges que tu mentionnes juste avant ?

  • Speaker #1

    Au début, je ne savais pas si ça allait marcher. Ce que je me disais, c'est que tous les groupes qui venaient, c'était un groupe de plus, et c'était une chance, c'était une opportunité de... de partager cette passion et de continuer à la vivre et de continuer à dédier tout mon temps libre à cette passion. Honnêtement, je n'ai jamais été convaincu que ça fonctionne jusqu'à la fin de mes études. Là, je ne sais pas, ça restait tout petit, mais on commençait à faire voyager peut-être 150-200 personnes à l'année. Là, je me suis dit, OK, il y a un vrai concept. Il y a quelque chose, ça permettra peut-être jamais d'en vivre très bien, mais il y a un projet qui mérite de se lancer à fond, à 100% de mon temps et de continuer l'aventure.

  • Speaker #0

    Ce que je comprends, c'est que finalement, tu n'avais pas beaucoup d'enjeux et que tu prenais chaque opportunité qui arrivait et il n'y avait pas le coup près de « il faut absolument que ça marche, sinon on replante » . Oui,

  • Speaker #1

    exactement. Et ce que je disais beaucoup quand j'étais jeune, parce que ça fait vieux con de dire ça, mais ça remonte quand même. J'ai beaucoup, pour moi, l'Inde est une super terre d'entrepreneuriat. Parce que tu peux vivre avec très peu. Et donc, en fait, même si au début, j'étais étudiant, et donc j'avais la chance d'avoir un petit budget étudiant, comme je l'ai dit, mon premier salaire d'entrepreneur, c'était 300 euros par mois. Mais en fait, c'est à partir du moment où tu acceptes de vivre à l'indienne avec des attentes qui ne soient pas celles d'un occidental habituel, tu peux vivre relativement... Moi, j'étais très heureux avec 30 tambales par mois.

  • Speaker #0

    Tu prenais ce qui rentrait et...

  • Speaker #1

    De toute façon, je ne faisais que bosser. Et puis, je vivais dans des endroits basiques, avec les chiotes à la turque, sur un petit toit. Là-bas, la douche, tout le monde n'a pas de douche, on se lave avec un seau. Mais j'ai jamais eu un sentiment de manque. J'avais le sentiment d'une aventure géniale, d'avoir un projet qui se développe. Et oui, bien qu'il y avait plein de challenges, je voyais que ça se développait. Donc, moi, je poussais dans cette direction.

  • Speaker #0

    OK. Et en termes de financement, j'imagine que sur les débuts, ça a été quand même un peu simple. et puis quand tu as commencé à te développer et que tu avais besoin de financement est-ce que c'était système D ? ou est-ce que tu avais un plan hyper carré ?

  • Speaker #1

    Non, on n'avait pas de plan hyper carré c'était clairement système D mais moi j'avais des petites notions de finance donc avec nos petits moyens on arrivait à avoir quand même quelque chose qui tenait la route en fait c'est juste qu'on a toujours développé la boîte avec une philosophie bootstrap c'est-à-dire on investit l'argent qu'on gagne Donc moi au tout début j'ai fait un peu de livraison de pizza, de traduction etc. pour mettre la mise de départ. Il y a un moment j'ai eu vraiment un coup de chance, j'ai eu une bourse d'excellence universitaire qui était vraiment un coup de pot, parce qu'il faut avoir accès à ce genre de truc et puis il faut savoir que ça existe déjà, puis après il faut l'avoir. C'était vraiment un coup de chance, ça m'a vraiment aidé aussi au début à mettre un petit peu plus d'argent dans la boîte. Et après on a été autofinancé, donc on a juste planifié de dépenser que l'argent qu'on planifiait de gagner. Et c'est comme ça qu'on a avancé. Maintenant, c'est sûr que si j'avais voulu gagner 1500 euros par mois au bout de six mois, la boîte aurait eu des soucis de financement. Il n'y a pas de débat.

  • Speaker #0

    Très clairement.

  • Speaker #1

    Et si j'avais été moi et mon associé, on aurait été encore plus dans la merde. Donc non, c'est le fait d'avoir été modeste au début, prudent, bien sûr de planifier avec un plan stratégique quand même cadré au fur et à mesure. Même si au début, il n'y avait rien du tout, mais quand même assez vite, c'est arrivé. Et c'est ça qui nous a permis d'avoir un développement sain.

  • Speaker #0

    Vintage a super évolué depuis ces dernières années. C'est assez impressionnant de voir aujourd'hui où est-ce que vous êtes arrivé, où est-ce que tu es arrivé avec ton équipe. À quel moment tu t'es dit dans ce parcours, ok là on change de dimension ?

  • Speaker #1

    C'est... je ne sais pas te dire vraiment, c'est dur à dire en fait.

  • Speaker #0

    Tu as eu plusieurs étapes peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu plein d'étapes, j'ai du mal à me souvenir vraiment et je pense que c'est peut-être un défaut que j'ai en tant qu'entrepreneur, c'est d'être toujours dans le futur. et voir toujours les challenges qui sont devant et toujours le sentiment que ce qu'on fait c'est insuffisant et qu'il faut toujours aller plus loin et du coup de moins célébrer les étapes qu'on franchit et les victoires et donc finalement celle qui me vient à l'esprit c'est plus les destinations qui sont liées à la passion en fait en tant que telle plus qu'au milestone entrepreneurial en termes de en termes de d'étapes quoi mais oui d'après des grandes étapes qu'il y a eu je dirais Au bout de 5-6 ans, on a décidé de sortir d'Inde pour aller en Mongolie. Ça, pour nous, c'était une très grosse étape, avec un gros choix stratégique de garder la même marque de moto. Donc là, clairement, il y a eu un gros enjeu quand on est parti sur la Mongolie. Une autre grosse étape de développement, c'est quand j'ai réalisé que ce serait très difficile de scaler la boîte en gardant le siège en Inde. Et donc, j'ai fait un déménage... ... transformation vraiment profonde du business modèle en deux temps. Première étape, si je ne me trompe pas, je crois que c'était 2014, on a créé une entreprise française qui a commencé à, quoi qu'on a déclaré à tout France, etc., et qui a commencé à encaisser nos riders, donc on a créé un tour opérateur français, mais toute l'équipe était toujours basée en Inde. 2016, on a commencé à avoir une ou deux personnes en France pour du sales, du marketing, pour tâter un peu le terrain. Moi, j'ai commencé à faire des allers-retours en tout l'Inde et la France. Et 2019, on a décidé... de drastiquement réduire l'Inde en termes d'équipe à un bureau opérationnel et d'avoir notre siège en France. Et ça, ça a été une transformation de business extrêmement marquante, ce d'autant plus que six mois après cette décision, on a été frappé par la crise du Covid. Et du coup, au lieu de gérer juste une transformation de business qui en soi, vu l'ampleur de la transformation, on passait de 45 personnes en Inde, on avait une cible à 18 personnes en France et 12 personnes en Inde. avec des grilles de salaires complètement différentes. Puis l'ampleur de la transformation sur le papier, c'est quelque chose qui mettait clairement l'avenir de la boîte en danger. Mais au lieu de ne gérer que ça, on s'est retrouvé à gérer ça, plus la crise du Covid.

  • Speaker #0

    Double peine.

  • Speaker #1

    Double peine, quoi. Et donc, au lieu de passer de 40, 45 à 18 plus 12, on est passé de 45 à 6 personnes. Et après, il fallait tout redresser. Donc, ça a été un sacré malheur.

  • Speaker #0

    Ça a été un peu rock'n'roll.

  • Speaker #1

    Ouais, très. Et du coup, dernier milestone, c'est d'avoir retrouvé nos volumes de chiffre d'affaires d'avant Covid. Ça devait être en 2022 ou 2023. Et de repartir vraiment en développement. Sur les lages. On a toujours connu finalement.

  • Speaker #0

    Et tu mentionnais le fait d'avoir rencontré de la difficulté à se caler en Inde. Pour quelles raisons ? Si tu veux bien en parler.

  • Speaker #1

    Ouais, bien sûr. Je pense qu'il y a une inertie administrative qui est absolument colossale en Inde. Déjà, ce n'est pas chez nous. Moi, j'adore l'Inde. Je suis très, très attaché à ce pays, très reconnaissant. de ce que m'a apporté ce pays, tous ses collègues, ses amis, les Indiens, qui sont des gens que j'adore, qui ont une gentillesse incroyable, très dévoués, hyper travailleurs, bref, c'est des gens super. Malgré tout, c'est une autre culture, il y a moins d'esprit d'initiative, donc ça après on peut s'y adapter, créer un cadre qui colle à ça, mais il y a des infrastructures qui sont quand même très mal développées, donc nous, infrastructures, je pense aux routes, mais ça c'est loin d'être le sujet central, l'électricité, les coupures d'électricité, la qualité de... L'internet à une époque qui n'était pas non plus parfaite, même si bien sûr tout ça a évolué, mais les infrastructures et puis le cadre juridique qui est vraiment extrêmement complexe. À la fin, je ne sais plus ce qu'on faisait exactement en 2019, mais en 2019 on faisait un petit peu moins de 5 millions d'euros de chiffre d'affaires, on avait passé les 4 millions. Et pour gérer ça, on avait 7 comptables, ce qui est juste une aberration. En France, les entrepreneurs à 4-5 millions, ils se demandent s'ils prennent un comptable en interne. Et nous, on avait sept, quoi. Et ça tournait jamais, c'était jamais clair. Et donc, bon, voilà, c'était... De toute façon, à ce moment-là, j'étais déjà arrivé à la conclusion que ça pouvait plus tenir. L'inertie administrative était trop forte. Trop forte. La différence culturelle, l'inertie administrative.

  • Speaker #0

    OK. Et donc, tu mentionnais le fait que finalement, les étapes de croissance de ta boîte ont souvent été liées à des nouvelles destines. Nouvelles destinations. Oui. si tu devais dire quelle est la destination qui représente le plus vintage aujourd'hui ce serait laquelle abbas et l'inde c'est l'un des encore là ouais ouais c'est là où on est je pense que notre notre adn notre état d'esprit est indien c'est

  • Speaker #1

    nos valeurs qui sont vraiment le dépassement de soi le partage d'authenticité tout ça c'est des choses qui viennent d'un qui viennent de ce que moi j'ai vécu en inde l'inde c'est vrai c'est vraiment l'essence de nos voyages et c'est je dirais la magie qui peut y avoir sur nos voyages en inde qu'on cherche à reconstruire sur chacune des destinations qu'on monte à l'étranger quoi ce voilà on en sort très vite des sentiers battus on a un contact absolument spontané riche et génial avec les populations locales ça c'est le benchmark à retrouver quoi en inde on à l'himalaya c'est des paysages grands paysages grandioses c'est ce qu'on va chercher à retrouver donc donc l inde c'est vous Pour moi, c'est nos voyages en Inde, c'est ce qui représente vraiment l'ADN de la boîte.

  • Speaker #0

    Alors, s'il y avait une deuxième destination, peut-être ?

  • Speaker #1

    Après, il y a plein de destines qui sont représentatives. Souvent, on me dit « Alex, c'est quoi ton voyage préféré ? » Je dis « Mais moi, je n'ai pas de voyage préféré, ça va dépendre de mon mood. » Il y a des voyages, je trouve qu'ils sont incroyables en couple. Je ne sais pas, par exemple, si je devais partir en couple, j'irais peut-être en Turquie. C'est un voyage qui est super... C'est une de tes dernières destinations. C'est très doux, très accessible. Il y a un côté à la fois aventure, à la fois balnéaire sur la côte. C'est hyper sympa. Et en même temps, si je veux vivre une aventure incroyable qui prenne aux tripes, il y en a deux qui me viennent à l'esprit, spontanément. L'Argentine, c'est quand même des paysages à couper le souffle en haute altitude. J'en ai d'autres qui me viennent en tête, mais je dois choisir. Et sinon, d'un point de vue culturel, tu as le Rwanda. Le Randa, c'est une des sticks qui représente hyper bien l'ADN vintage. Parce que dans notre ADN, il y a quand même le fait d'avoir surpris un peu. On a créé un marché qui n'existait pas. Et pourquoi ? Parce qu'à la base, les gens n'avaient pas envie d'aller faire de la moto en Inde. Ils avaient l'impression qu'ils allaient mourir sur la route. Je caricature un peu, mais moi je leur dis, non, non, moi j'ai fait 25 000 kilomètres, et puis je ne suis pas le seul, ça se fait, etc. Puis on va vous encadrer. Et donc on les a vraiment surpris, et c'est aussi par la surprise qu'on leur a donné envie de nous suivre. Et le Rwanda, on a un peu retrouvé ça quand on a lancé le Rwanda. C'est une des sties qui développe super bien. Les pros du tourisme le savent. Mais le français moyen n'est pas au courant forcément que le Rwanda, c'est un des pays les plus développés d'Afrique en termes d'infrastructure, que ça a vachement changé. L'image du Rwanda est encore marquée par celle du génocide. Et donc je trouve que voyager là-bas, ça prend un peu au trip. Il y a une forme de... Un dépaysement qui est très fort et ça je trouve que ça colle bien à l'ADN de Vintage. D'organiser des voyages aventures là où on ne nous attend pas forcément.

  • Speaker #0

    S'il y a une destination que je devais choisir, ce serait celle-ci.

  • Speaker #1

    La Vintage,

  • Speaker #0

    c'est leur vendeur.

  • Speaker #1

    Top, je te le recommande.

  • Speaker #0

    Peut-être un jour. Je voulais aussi parler un peu de la communauté parce qu'en fait Vintage, ce n'est pas juste Antéo, un tour opérateur, c'est aussi une vraie communauté de passionnés, de motards. Comment tu as fait pour construire ce lien fort avec cette communauté au fil des années ?

  • Speaker #1

    écoute je pense que tout part quand même c'est l'état d'esprit de la boîte et le produit je pense que voilà les voyages qu'en fait le volant le produit dans le sens que voyage quoi le voyage qui est proposé je pense que les gens vivent une expérience qui est tellement forte et tellement acquis qui les transforme pour certains quoi y en a ils vivent de bonnes de belles vacances y en a ils reviennent changer mais au sens propre du terme qu'on a régulièrement des riders nos guides qui nous racontent qu'ils pleurent sur les voyages c'est quand même un truc de fou et donc je pense que le Le lien émotionnel qui se crée entre l'agence et le rider, c'est pendant le voyage. Et après, ça continue à travers les rencontres qu'on peut faire sur les salons, les newsletters qu'on envoie, il y a une énergie qui est partagée. Mais ces voyages se produisent et notre communication est aussi nourrie par nos valeurs, qui parlent aux riders. Moi, j'ai déjà remarqué que l'histoire que j'ai vécue moi, la manière dont je parle de la jeunesse de la boîte, ça parle à cette communauté. Moi, typiquement, je ne suis pas un grand motard. Je ne suis pas un très bon motard.

  • Speaker #0

    Vous avez appelé tout le monde là.

  • Speaker #1

    Oui, mais je veux dire, j'ai appris à faire de la moto tout seul en Inde. J'ai plein de défauts de pilotage. Et je m'en fous complètement parce que justement, pour moi, la moto, c'est presque une méditation. C'est aussi un challenge. C'est le fait de se dépasser. Et en fait, ça parle à la majorité finalement des motards. Alors que dans ce monde de la moto, en général, les professionnels, ça reste quand même un peu macho. Et ça reste un peu, moi, je suis plus fort que tout le monde. Sauf que la réalité, c'est que la majorité des gens, ce n'est pas des supermans. Donc, je pense que cette approche aussi de la moto parle vachement à la communauté. En tout cas, à notre communauté.

  • Speaker #0

    À votre communauté. Oui. Complètement. Complètement. Sans transition, je voulais aussi te poser une question concernant la digitalisation. Parce que c'est forcément un sujet qui est un gros sujet dans le tourisme aujourd'hui. Et depuis déjà un certain temps. Dans ton business, quelle est la part de la tech ? Comment tu la places dans tes priorités business ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, la tech, c'est une priorité absolue parce qu'on se développe. Parce qu'on se développe et pour pouvoir continuer à avoir le niveau de service qu'on avait quand on était petit et qu'on faisait voyager 100 personnes à 2000 personnes. Alors ça reste tout petit dans le milieu du voyage, mais dans le milieu du voyage à moto, c'est significatif. Et vu que notre métier demande... énormément de vrai travail de prod au sens vraiment premier du mot prod dans le tourisme c'est à dire qu'on produit vraiment nos voyages on associe vraiment il ya un guide qui fait des vrais repérage c'est lui qui va après guider les voyages avec un partenaire moto avec un mécanicien avec une assistance mécanique et de l'autre côté un dmc donc c'est c'est vraiment pas de la prod dans le sens où on fait un cahier des charges et on demande à un dmc de produire un voyage ce qui est le plus classique produit tout ça une vraie prod de terrain quoi on associe après évidemment des partenaires dont un dmc Il y a une vraie prod et en fait ce travail prend tellement de temps que si on veut scaler le business, on n'a pas le choix que d'automatiser. Et donc pour pouvoir scaler et être productif dans un milieu où les marges sont faibles, et c'est l'industrie du tourisme qui le veut, c'est la réalité du tourisme, on se doit d'investir sur la tech pour automatiser et améliorer les procédures, fiabiliser et maintenir une expérience client. Au-delà de l'expérience client voyage, où là, je pense qu'on est vraiment bon, c'est vraiment là où on est les meilleurs, on doit aussi maintenir cette expérience client de qualité avant et après le voyage. Et pour ça, il faut une tech. Donc, on n'a pas le choix. Donc, c'est central. C'est une priorité centrale. Moi, à la base, j'ai monté ma boîte pour voyager à moto et aujourd'hui, je parle de CRM.

  • Speaker #0

    C'est ça, tu as un peu évolué.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Et ce n'est pas simple d'automatiser quand on a la complexité de tes produits. Tu parlais d'assistance, de beaucoup de logistique autour des voyages. Comment tu fais pour automatiser tout ça ?

  • Speaker #1

    C'est très compliqué d'automatiser. C'est le temps de plus que finalement, tu fais 2000 riders sur 20 destis. C'est à chaque fois automatisé sur des toutes petites destinations. Donc, il y a des choses qu'on peut automatiser, qui sont des process communs à toutes nos destis et des process de vente assez génériques. Et puis, il y a des choses qu'on ne peut juste pas et qu'on ne doit pas automatiser parce que ce serait presque un piège. Parce qu'à chercher à automatiser le truc, on va passer plus de temps à mettre en place l'outil informatique qu'à le faire à la main. Et donc, il faut trouver le juste milieu en termes d'automatisation. Mais ouais, c'est un challenge de tous les instants.

  • Speaker #0

    Et ça doit aussi s'inscrire dans une envie d'améliorer ton expérience client au global. Absolument,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Donc, c'est aussi lié à cette dynamique-là. Quand on a collaboré ensemble, Alex, j'ai aussi pu voir que tu étais super attaché à l'expérience client, aux détails. Tu as un gros, gros souci des détails. Est-ce que c'est ça aujourd'hui qui fait la différence chez Vintage par rapport éventuellement à tes concurrents ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense que oui. Je pense que… L'attachement à l'expérience client, c'est très clair. Ça, je pense que c'est viscéral. Ce, d'autant plus que je n'ai pas monté la boîte à la base, comme certains montent une boîte pour gagner leur vie. Moi, j'ai monté la boîte pour partager une passion. Et donc, pour moi, avoir quelqu'un qui rentre en me disant qu'il n'est pas satisfait de son voyage, ça me prend au trip. Je vis chaque voyage comme mon propre voyage. Donc, pour moi, c'est un vrai échec. À chaque fois que quelqu'un est insatisfait, c'est un vrai échec. Et donc, je porte vachement attention aux détails. Et je pense que, oui, c'est ça qui nous porte. Et c'est très clair, aujourd'hui on a 70% du business, c'est soit des riders qui reviennent, qui nous connaissent, soit des amis de nos riders ou du bouche à oreille. C'est énorme ! Bah ouais, c'est énorme ! Et en fait, ça veut tout dire quoi. Aujourd'hui, nous 100% de nos... une de nos valeurs c'est la transparence. 100% de nos feedbacks riders sont en ligne sur le site, bons et mauvais. Tous. Et donc, voilà, ça veut tout dire. On est à, je sais plus, 4,7 ou 4,8 en moyenne.

  • Speaker #0

    Belle performance en intégrant... Des avis plus mitigés aussi ?

  • Speaker #1

    Ils sont tous là. Ils sont tous là. Et je pense que c'est une belle performance parce que dans notre métier, déjà dans le travel, mais encore plus dans le voyage à moto, les imprévus font vraiment partie de l'expérience. Et on a beau le dire en amont, à l'évidence, quelquefois, ça ne se passe pas comme prévu. Quand il y a la montagne qui s'effondre, quand il y a des glissements de terrain, quand il y a des motos qui décident de ne pas démarrer. Il y a des fois où on a beau avoir mis tous les moyens en place, ça ne se passe pas comme prévu. Et malgré ça, on a un très haut taux de satisfaction. Donc oui, je pense que c'est d'un côté l'ADN et l'énergie, et de l'autre côté, c'est bien sûr la tension qu'on porte aux détails et l'envie vraiment profonde que chacun, au final, rende satisfait.

  • Speaker #0

    Et reviennent un peu transformés.

  • Speaker #1

    Oui, c'est au cœur de notre positionnement. Ce n'est pas la moto pour la moto, c'est la moto pour le voyage, avec un impact positif. À destination, bien sûr, parce qu'il y a du partage, il y a de l'échange, on va dans des endroits où il y a peu de développement économique, donc évidemment. Mais dans notre positionnement profond, c'est avant tout une transformation personnelle. C'est se confronter un petit peu à ses craintes, à ses incertitudes et puis se rendre compte que ça le fait, ça passe et en revenir un peu boosté.

  • Speaker #0

    Prendre un peu de recul sur ses petits soucis du quotidien.

  • Speaker #1

    Exactement, oui.

  • Speaker #0

    Et donc tu mentionnais effectivement ces différentes challenges, une transition digitale. Il y a un autre challenge important qui est le marché du travail qui a pas mal évolué.

  • Speaker #1

    Oui, clairement.

  • Speaker #0

    Et notamment des générations qui sont pleines d'énergie, mais qui ont parfois des façons de fonctionner un peu différentes de celles qu'on a pu connaître, nous les anciens, entre guillemets. Comment tu gères, toi, ton recrutement aujourd'hui et comment tu insuffles une culture d'entreprise à ces équipes un peu multigénérationnelles ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est clairement l'envers du temps, cette réflexion. Après, je dirais que pour nous, elle a un peu toujours été à des échelles différentes. C'est-à-dire que nous, à la base, on devait créer une ambiance de travail la plus stable possible, donc avec des gens qui ont envie de rester, dans un environnement qui n'était pas habituel pour eux. Parce qu'il y avait des Indiens qui bossaient dans une boîte de Français, parce qu'on était basé à New Delhi, et il y avait des Français qui venaient bosser à New Delhi, payer un salaire local dans une ville qui est la plus polluée du monde, pour vendre des voyages à moto. Dans tous les cas, il y a toujours eu cet enjeu de comment est-ce qu'on fidélise des gens. Et la nouvelle génération, je dirais qu'il y a un truc qui les caractérise, c'est le sens et la passion. Et pour eux, ce qui est hyper important, c'est de donner du sens et de la passion dans ce qu'ils font. En tout cas, c'est ce que je comprends des jeunes collègues que j'ai. Et en fait, avec un peu de recul maintenant sur mon expérience française, je me rends compte que c'est...

  • Speaker #0

    En fait, finalement, toujours des profils comme ça qu'on a attirés chez Vintage. C'est toujours des gens qui sont venus pour le sens et la passion. Et moi, la manière que j'ai eue de les fidéliser, c'est de les impliquer un maximum, de suivre leurs envies, de leur donner beaucoup de responsabilités, beaucoup plus, je pense, que ce que dans beaucoup d'autres boîtes on pourrait faire. Ce qui est un challenge, ce qui fait qu'on a beaucoup de boulot. Mais d'un autre côté... C'est aussi un peu une expérience où on en ressort grandi. Au final, je trouve que ça colle bien aux attentes de cette nouvelle génération. Ça leur rend envie de se battre pour la boîte parce que le projet leur plaît, mais aussi parce qu'il y a un truc où vraiment, eux, ils ont le sentiment de grandir et de progresser. Ça, c'est un vrai enjeu. C'est leur donner des responsabilités et toujours leur montrer un petit peu ce qu'il y a au-delà, les impliquer dans la réflexion stratégique globale. Et je trouve que ça fonctionne. Ça fonctionnait bien avant qu'on était en Inde et ça fonctionne bien aussi maintenant qu'on est implanté en France et qu'on commence à avoir un tout petit peu de recul. Après, il y a plein de questions sur lesquelles je pense qu'aujourd'hui, il y a plein de modèles qui sont acceptables sur plein de sujets. Et ce qui est important en tant qu'entrepreneur, c'est d'être clair sur son modèle et de le communiquer clairement aux gens. Et à partir du moment où c'est communiqué clairement aux gens qui rentrent et qu'on le défend de manière régulière, répétée et constante. ou qu'on évolue mais qu'on le communique, les jeunes équipes adhèrent, en tout cas elles comprennent. Et déjà je pense que c'est un pas de géant. Je pense que beaucoup de gens ont le sentiment que c'est dur de fidéliser cette nouvelle génération, ce qui est parfois vrai, mais le fond c'est qu'ils ont souvent l'impression de ne pas faire partie du tout. Ils ont l'impression d'être un petit grain dans un grand rouage et puis ils ne comprennent pas trop quel est leur impact. Donc j'ai l'impression qu'avec cette génération, très clairement, au bout de six mois, ils vont se barrer. Si on leur donne cette vision, qu'on leur explique aussi qu'elle est la nôtre, et qu'on leur dit par contre, je comprends, ça t'as envie, mais ça ne marche pas comme ça chez nous. Voilà pourquoi, mais ça ne marchera pas comme ça chez nous. Déjà, ça filtre au recrutement et après, ça permet d'avoir un alignement de valeurs, de valeurs, d'envie, etc. La question du télétravail est pour moi emblématique. C'est un truc qui a vachement secoué le monde du travail pendant le Covid. Chez Vintage, c'est un truc qu'on a d'une certaine manière toujours connu, puisque moi, j'ai monté ma boîte en étant étudiant entrepreneur entre l'Inde et la France. Donc on a toujours bossé sur Skype, qui maintenant est fermé je crois. Bref. Et donc les visions on l'a toujours fait. Et ma conviction, et que j'ai défendu pendant tout le Covid, où honnêtement si tu faisais pas 100% de télétravail, t'étais limite un espèce de... quoi, t'étais un ovni, un bio-schnock quoi. Et moi je disais ouais ok c'est bien, mais moi je veux des gens qui se voient au bureau. Je suis d'accord que ça peut marcher en full remote, des boîtes peuvent marcher en full remote, mais faut déjà un, des rendez-vous physiques réguliers, et deux, faut que le fondateur en ait envie, il faut qu'il en suive une culture d'une grande rigueur. de mon point de vue. Je ne sais pas ce que je veux faire. Et donc, je veux, avec un peu de télétravail, il y a chez Vinted du télétravail. Il y a, je crois, une journée par semaine, plus une vingtaine de jours dans l'année. Tu es revenu sur un modèle minimaliste. J'y suis resté, en fait. Je n'ai jamais bougé. Mais du coup, les gens qui sont rentrés dans la boîte, ils savaient à quoi s'attendre. Et il n'y a pas de souci. Alors après, on fait évoluer un petit peu au fur et à mesure. Mais les gens qui sont chez nous s'y retrouvent globalement. On a un jour de télétravail Et les gens qui sont chez nous, il y en a certains qui me reviennent peut-être un deuxième jour, mais globalement, ils sont contents de se retrouver au moins trois jours par semaine au bureau. Donc c'est un exemple, mais je dirais que certains pourraient dire « Ok, si aujourd'hui tu ne fais pas du full TT, tu ne vas jamais réussir à fidéliser les jeunes. » Moi, ma vision et mon expérience, c'est… Ah oui, peut-être qu'il faut en faire un peu dans tous les cas. Il en faut un peu,

  • Speaker #1

    mais ce n'est pas open bar non plus.

  • Speaker #0

    Mais encore, je dirais, il faut que le fondateur assume sa ligne, recrute en conséquence et explique pourquoi. Et du coup, il va attirer des jeunes qui sont alignés avec sa ligne. Et après, ça se passe bien.

  • Speaker #1

    Et tes collaborateurs, et pas seulement les jeunes générations d'ailleurs, ils arrivent souvent chez Vintage, j'imagine, parce qu'ils sont passionnés de moto. Oui,

  • Speaker #0

    voyage de moto.

  • Speaker #1

    Parce qu'ils y trouvent du sens aussi. Ce n'est pas nécessairement des personnes qui viennent du métier du tourisme. Est-ce que ce n'est pas un challenge aussi pour toi de pouvoir aligner un peu toutes les planètes entre une passion et une nécessité d'avoir... des techniciens, des forces de vente aussi impactantes ?

  • Speaker #0

    Si, franchement, ça, c'est un challenge parce que c'est vrai que nous, on attire beaucoup de passionnés, ce qui est génial parce que ça donne une énergie folle. Mais souvent, du coup, les passionnés, c'est rare qu'on trouve à la fois un passionné de moto qui ait 10 ans d'expérience dans le travel. Donc souvent, on doit soit former sur la culture moto, soit former sur le métier du travel. Et au final, aujourd'hui, on a quand même plus de gens qui ont une appétence moto. ou même qui sont attirés par l'énergie que dégage la boîte que des gens qui ont une expérience travel. Et finalement on forme beaucoup et ça c'est vrai que c'est un challenge. Le sujet de formation est toujours un challenge. C'est plus simple pour nous d'unborder des gens qui viennent du travel, qui sont attirés par le voyage-aventure, et finalement on s'aperçoit que tous les gens qui vont à ce profil, assez vite ils ont envie de faire de la moto. En tout cas, telle que nous la pratiquent, sans pour autant devenir forcément des motards.

  • Speaker #1

    Ils développent une certaine appétence quand même, ils s'intéressent au sujet,

  • Speaker #0

    ils viennent curieux. Oui, parce qu'ils voient bien que du coup, comme moi j'ai découvert quand j'étais en Inde, que la moto, ce n'est pas que parfois l'image un peu galvaudée qu'on en a, un peu beauf. Au contraire, c'est une manière incroyable de voyager. Et vu que les gens qui viennent dans le travail quand même le voyagent, assez vite, ça donne envie de passer le cap. Donc ça, ça fonctionne.

  • Speaker #1

    Super. Est-ce que tu sens plus d'intérêt ou de curiosité de la part des générations plus jeunes dans tes équipes sur le sujet environnemental ? Parce que c'était un point que je voulais aussi aborder avec toi. Il y a beaucoup de préoccupations environnementales actuellement dans le tourisme et PQ. Comment Vintage réfléchit à l'avenir du voyage à moto ? Et est-ce que cette nouvelle génération a contribué aussi d'une certaine façon à peut-être une évolution de tes produits ou de ton concept ?

  • Speaker #0

    Pourquoi pas ? Oui, déjà je le vois dans les équipes, il y a une sensibilité plus forte aujourd'hui qu'il y a dix ans sur le sujet déjà avant tout du réchauffement climatique, qui est le sujet central, et donc des émissions à gaz à effet de serre du secteur du voyage. Ça c'est sûr et certain. C'est sûr que ça me fait beaucoup réfléchir. La problématique de fond dans le voyage, nous on commercialise pas l'aérien. Donc d'une certaine manière notre impact carbone strict, donc si on va vraiment sur le truc c'est ce qu'on appelle le scope 3, c'est la prestation qui est à la destination. Donc là dessus, bon le gros de la émission c'est la moto, c'est sûr que ça pollue. Il y a des évolutions technologiques et nous on accompagnera aussi ces évolutions technologiques. Il y aura des motos avec des carburants plus durables, il y aura des motos électriques. On a beau s'appeler vintage, on va évoluer. Maintenant, on a beau ne pas commercialiser. Et d'ailleurs, sur ce sujet-là, on ne communique pas dessus parce qu'on est tout à fait conscients que le gros de notre impact indirect, c'est quand même l'aérien, le billet d'avion que prennent nos riders pour venir.

  • Speaker #1

    Tu ne le commercialises pas et de toute façon, il ne va pas se faire.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est le gros de l'impact. Mais nous, ce qu'on fait à l'échelle de l'impact réellement commercialisé de la boîte, c'est qu'on investit dans des fonds de captation carbone. qui à terme permettront de capter l'équivalent de la pollution qu'on a émise. Bon, très bien. Ce qu'on fait à côté, c'est qu'on a développé le moyen courrier et le court courrier. Ça, c'est un vrai impact, parce que bien qu'on ne commercialise pas l'aérien, quand on prend un court courrier, on va dire qu'on a plutôt une tonne, une tonne cinq d'émissions de gaz à effet de serre, alors que sur le long courrier, on est plutôt à trois tonnes minimum. Donc il y a un vrai impact, en fait, sur le fait de développer un mix plus moyen courrier de notre... de notre offre. Après, moi, en tant qu'entrepreneur, j'ai cofondé, avec un ancien collègue, un festival qui s'appelle le e-Adventure Festival.

  • Speaker #1

    Vous voulez t'en parler, justement ?

  • Speaker #0

    Le but, en fait, c'est de créer le premier festival aventure du véhicule motorisé. Pour moi, en tant qu'entrepreneur, c'est un laboratoire. L'idée, c'est de dire, de proposer une alternative durable aux passionnés de véhicules, de voyages motorisés, le road trip. Plein de gens adorent le road trip et aiment bien la planète. Donc ils se disent que ce serait quand même sympa de...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu fais pour faire un road trip sans avoir à utiliser une moto ?

  • Speaker #0

    Il faut utiliser une moto, mais pourquoi pas une moto électrique ? Ça se développe, etc. Ça n'a pas encore les mêmes autonomies, mais le marché évolue vite. Et donc on a voulu créer cette plateforme qui est un festival en disant « Venez découvrir ce qui existe, les professionnels, venez vous exprimer sur le sujet. » Et c'est ma contribution, disons, un peu entrepreneuriale. essayer de proposer cette alternative pour essayer de faire un petit peu bouger le marché et qu'on ait potentiellement à terme des road trips un peu plus durables. Ça je pense que c'est important. Après le gros du sujet c'est l'aérien. Et la réalité c'est que dans le travel, il n'y a pas de solution miracle. On ne va pas pouvoir faire grand chose à part inciter les voyageurs à prendre des vols directs, prendre des compagnies aériennes qui proposent des avions plus modernes, qui ont déjà un impact beaucoup plus faible en termes d'émissions. et de la sensibilisation sur l'impact réel de ce qu'a notre activité. De manière à ce que les gens, potentiellement, parfois choisissent entre un billet d'avion ou manger trois steaks par semaine. C'est un sujet qui est évidemment existentiel et qui, moi, me fait beaucoup réfléchir. Mais je n'ai pas la solution toute faite. On fait à notre échelle, mais c'est une réflexion permanente.

  • Speaker #1

    C'est déjà un bon début.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un début. Mais avoir un mix plus moyen courrier, ça, c'est un vrai impact. capter nos émissions de CO2 bon c'est ce qu'on fait aussi un peu par conviction il y a de la pédagogie qu'il faudrait faire en plus on n'a pas encore pris le temps de vraiment bien le faire donc on ne le fait pas encore parce que je pense que quand on commence à le faire il faut bien le faire auprès de notre communauté surtout pas tomber dans le greenwashing, c'est un sujet très sensible et d'ailleurs je trouve ça assez dommage que la prise de parole alors il ya des gens qui font du greenwashing mais malheureusement trop je pense que la prise de parole ou quand tout cas qu'on essaye de faire quelque chose on a souvent les gens les plus engagés sur le sujet qui ont d'ailleurs souvent raison dans l'absolu qui tout de suite nous attaque une taxe de greenwashing ou nous disent qu'on va pas assez loin ce qui décourage je pense aussi beaucoup d'entrepreneurs et d'entreprises à agir quoi alors que moi je suis plus partisans de la politique des petits pas il faut surtout pas continuer tout comme avant mais toutes les steps dans la direction de quelque chose de plus durable sont quand même bon à prendre peut-être pas suffisant, c'est bon à prendre donc voilà, moyen courrier, communication et un peu de captation carbone à la hauteur de nos émissions Et est-ce que tu imagines éventuellement aller vers une certification ?

  • Speaker #1

    Travel, type Travel Life ou ce type de certification ?

  • Speaker #0

    Je sais même pas ce que c'est

  • Speaker #1

    Oui, c'est la nouvelle réponse

  • Speaker #0

    Non, non, je suis pas je suis pas assez dans le serrail, je pense je sais même pas quel impact ça a réellement sur le business donc après Je... Il y a ATR que je connais un peu, je ne sais pas si tu penses aussi à eux en termes de certification, je pense qu'ils font des choses vraiment incroyables et c'est assez inspirant, donc ça c'est sûr que ça me fait réfléchir. Non, moi je réfléchis au mouvement One Person for the Planet, ça j'y pense régulièrement. Parce que ça permet aussi de labelliser vraiment les actions. C'est vrai qu'aujourd'hui nous on contribue à un fonds carbone. qui a un vrai impact carbone, mais aussi à destination, qui aide des populations locales, etc. Mais vu qu'on le fait sans label encore très bien marketé, même si c'est en train de venir, puisque c'est le fond du CETO et il y a vraiment tout un plan de com' qui est en train de se mettre en place, je me dis, voilà, ça pourrait peut-être aussi être intéressant de rejoindre un label qui permet de cadrer et de communiquer aussi sur ce qu'on met en place.

  • Speaker #1

    Et qui serait plus en phase peut-être avec tes envies, tes convictions, il y en a beaucoup. Donc...

  • Speaker #0

    Donc il faut regarder.

  • Speaker #1

    Ok. Et pour revenir un petit peu plus sur l'aspect entrepreneurial, avec le recul, s'il y avait une ou deux choses que tu devais refaire, que tu voudrais refaire différemment, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Bonne question.

  • Speaker #1

    Elle n'est pas simple, celle-là. Oui,

  • Speaker #0

    non. Il y a forcément des choses qu'on fait différemment. Alors je pense qu'il y en a deux qui viennent à l'esprit. Pour le mieux, c'est au tout début. Je pense que je ne suis pas assez... Allez. Même si c'est quand même relativement vite auto-financé. Donc je suis content de ce qu'on a fait, mais si je le refaisais, j'irais plus vite vers les clients. C'est-à-dire qu'à un moment, je me souviens de phases où j'étais un peu dans l'attente, j'attendais d'avoir le bon site web et je passais du temps avec le webmaster, avec le designer pour faire le site web que j'attendais avant d'aller les voir parce que j'avais un peu le syndrome de l'imposteur. Je n'ai pas envie de leur proposer d'autres trucs.

  • Speaker #1

    Vous avez tout fait parfait, bien bordé.

  • Speaker #0

    Voilà. Alors bon, je suis peut-être un peu sévère avec le regard que j'ai irrespectif, mais si c'était à refaire, j'irais encore plus vite. Donc à un moment, c'est une journée maximum pour avoir un... Un produit minimal en tête et puis il faut foncer vers les clients, c'est ça le but. J'ai un moment, il faut aller se confronter au marché le plus vite possible. Donc ça, je le referai plus rapidement en tout cas.

  • Speaker #1

    Le fameux minimum viable product.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment plus rapidement. Et le deuxième truc, c'est qu'on a quand même vraiment un moment... Moi, à un moment, je me suis retrouvé à gérer une boîte. Je disais tout le temps, c'est le style d'affaires d'une TPE, le staff d'une PME, mais la complexité d'une multinationale. C'est assez naturellement, je me disais bon bah si je veux créer un pays, il faut que j'aille créer une boîte. Et donc je me suis retrouvé avec une filiale en Mongolie, une filiale en Thaïlande, et je ne sais même plus où d'autres. Et à un moment je me suis dit bon non, ça fait trop quoi. Ça fait trop, c'est trop compliqué. Et donc là on est en train de fermer notre filiale en Mongolie, fermer celle en Thaïlande, et maintenant on prend des participations chez des partenaires. Donc on a effectivement une grosse participation au Maroc, par exemple au Pérou, en Argentine. Mais dans plein d'autres destinations, on va... monter des partenariats avec des entrepreneurs locaux, où on va potentiellement co-financer des choses. Nous, l'enjeu, c'est les motos, donc clairement co-financer des motos. Mais je suis arrivé à la conclusion que la propriété n'entraîne pas le contrôle de l'opérationnel sur place, et surtout que la propriété est donc une entreprise qui crée une inertie et donc nous défocus du cœur métier. En tout cas, moi, ça m'a défocusé de mon cœur métier. Je suis retrouvé à J'ai l'aide des boîtes. Ce qui est en soi stérile, une boîte doit être au service d'une création de valeur, alors qu'en fait pour créer la valeur et offrir le service, on pouvait tout simplement avoir des partenaires. Et avec des partenaires-là, ça s'encadre. Plus simple à dire aussi une fois qu'on a atteint un certain volume critique, qui permet de motiver des partenaires.

  • Speaker #1

    Et d'avoir j'imagine un cahier des charges aussi un peu rodé, que tu dupliques en fait en fonction de tes destinations.

  • Speaker #0

    Oui, un cahier des charges et puis du coup des réflexes, ce qui est un peu au même.

  • Speaker #1

    Et justement, par rapport à ces différentes projections, tu parlais des filiales que vous aviez dans le passé et ce que vous avez maintenu aujourd'hui. Si on se projette dans plusieurs années, 5 ou 10 ans, où est-ce que tu vois Vintage Rides à ses échéances ?

  • Speaker #0

    Écoute, nous l'objectif c'est... Je pense, 10 ans c'est très loin, mais peut-être 5 ans déjà.

  • Speaker #1

    Déjà 5 ans, on va commencer.

  • Speaker #0

    L'objectif serait de doubler de taille, en tout cas de passer la barre des 10 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 4 ou 5 000 voyageurs. Aujourd'hui, on a une grande majorité de voyageurs français, on est à 80% de français ou de francophones. Et l'objectif dans 5 ans, c'est qu'on soit à 50-50 entre les français et les étrangers. C'est pour ça qu'on a 3 représentants en Allemagne, en Angleterre et aux Etats-Unis. justement pour accélérer notre développement sur ces marques-là. Toujours avec cette problématique de taille de marché, on a le sentiment que la taille du marché français, aujourd'hui, ça devient un petit peu insuffisant pour continuer à nous développer comme on le souhaite.

  • Speaker #1

    Ok, très bien. Et toujours pour revenir sur l'aspect entrepreneurial, qu'est-ce qui te fait encore vibrer aujourd'hui dans le fait d'être entrepreneur ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est une bonne question. Moi, ce qui me fait vibrer, c'est la nouveauté. C'est la nouveauté et les rencontres de nouvelles personnes et les challenges. Donc c'est aussi pour ça que j'ai envie d'aller sur des nouveaux marchés, donc des nouvelles destinations bien sûr, on va continuer à ouvrir des destis, mais ça peut-être c'était un peu évident, mais voilà pour moi arriver à rentrer sur le marché allemand, le marché anglais, le marché américain ou sur certains de ces marchés, c'est un vrai challenge, c'est complexe avec nos moyens et sur un marché de niche, et c'est pour ça que ça me stimule quoi. Donc c'est vraiment ça que j'adore, et dans le cadre de ce processus, c'est rencontrer des nouvelles personnes. tisser des liens et grâce à ces rencontres arriver à des succès communs quoi.

  • Speaker #1

    Donc pas près de raccrocher les wagons. J'avais envie de te poser une question qui était quelle serait la taille du chèque qui te ferait ranger la moto au garage ?

  • Speaker #0

    Je sais pas, franchement c'est hyper dur à dire quoi. C'est hyper dur à dire parce que j'y pense de temps en temps et je suis pas sûr d'être vendeur de la boîte. Je pense que ce serait plus quel est le projet qu'on proposerait à ma boîte qui me permettrait de me dire que la boîte sera mieux sans moi. Évidemment, il faut que le montant soit cohérent. Mais objectivement, ce n'est plus ça. C'est-à-dire qu'à un moment, c'est très particulier parce que là, bientôt, ça fera 20 ans que j'ai monté la boîte. Là, l'année, ça fait 20 ans. C'est les 20 ans de mon arrivée en Inde. Et dans un an, ça fera 20 ans que j'ai monté cette boîte. Et ce sera pile poil la moitié de ma vie. Et donc, bizarrement, tu vois, c'est un peu la crise de la quarantaine. Je ne me pose pas, je pense, de questions là. Je me dis, OK, en fait, c'est un sacré step pour moi. Parce que à double, voilà, c'est à moitié, quoi, c'est vraiment la moitié de ma vie, je l'ai donnée à cette boîte, et à ce projet en fait, plus qu'une boîte, c'est ce projet, cette communauté qui s'est développée, tous ces collègues qui évoluent à mes côtés, et c'est du coup vraiment, quel avenir je donne à cette entreprise ? C'est plus ça pour moi l'enjeu. Quel avenir je lui donne ? Comment est-ce qu'on arrive à pérenniser un peu ce qu'on a créé, à continuer à véhiculer nos valeurs, à organiser des voyages comme on aime l'organiser ? Et donc c'est plus... qui pourrait peut-être reprendre le flambeau mieux que moi, qui me donnerait envie de lâcher le morceau. Ok.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as déjà eu ce type de questionnement en échangeant avec d'autres personnes ? Parce que toi, tu as un réseau de dingues à travers tes discussions. Est-ce qu'il y a des projets ou des idées qui ont émergé et qui pourraient te donner envie de passer à autre chose ?

  • Speaker #0

    Pas forcément. Après, c'est plus à titre personnel. En tout cas, j'ai vu personne malheureusement. Après, c'est très niche comme business. Je n'ai pas encore identifié, parce qu'il faut que ce soit un groupe ou alors des entrepreneurs qui aient une vision de monter quelque chose. Je n'ai pas en tout cas été approché par des gens où je me suis dit « Là, s'ils reprennent la boîte, ils vont faire un truc incroyable, complètement aligné à ce que je veux faire, ou différent, mais mieux. » Je n'ai pas encore eu cette rencontre-là. Après, moi, c'est plus à titre personnel. J'ai des envies de... de projets différents, j'ai des idées de boîtes différentes, des trucs qui pourraient me faire vibrer. Mais bon, c'est autre chose. Une fois de plus, ce n'est pas une question de chèque. Oui,

  • Speaker #1

    complètement. Et justement, sur la question pro-perso, tu me tends un peu la perche, merci. Comment on vit à la maison et en famille avec Alexandre, l'entrepreneur ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça dépend des phases. Ça dépend des phases. Je pense que la complexité, c'est que la boîte, elle est quand même toujours un peu avec moi. J'arrive de... plus en plus. Alors ça, c'est depuis le Covid. J'ai toujours pris des vacances, mais pas forcément hyper longues. Et j'avais potentiellement du mal à débrancher. Et maintenant, depuis le Covid, je me force à prendre de grands congés et à déléguer de plus en plus. C'est-à-dire encore plus que ce que je faisais avant. Parce que je pense quand même, je le disais à l'équipe, à l'incentive de cette année, en janvier, pour lancer l'année, je leur dis, la boîte, elle a 18-19 ans, c'est bon, elle est adulte en fait. Donc comme un enfant qui a des dividendes doit prendre son autonomie, maintenant Vintage doit un petit peu prendre son autonomie par rapport à moi. Et donc même si parfois c'est pas facile, même pour moi honnêtement, sur tous les sujets, mais je me force physiquement à prendre du recul. Et même en termes de congés, parce que si je ne suis pas off, je suis assis devant mon écran et je passe des coups de fil et je m'intéresse à ce qui se passe et j'ai envie de tout refaire. Donc j'essaie de prendre des congés et quand je suis en congé, au bout d'un moment, j'arrive à débrancher. Ça, c'est bien. Par contre, quand je ne suis pas en congé, j'ai quand même toujours un peu la boîte dans la tête.

  • Speaker #1

    Donc pas toujours simple à la maison ?

  • Speaker #0

    Non, franchement, pas toujours simple. Je remercie ma femme, Lorraine, de me supporter au quotidien.

  • Speaker #1

    Un petit mot pour Lorraine ?

  • Speaker #0

    C'est pas toujours évident d'être avec moi, en tout cas, le côté entrepreneur n'est pas toujours simple à gérer, je pense.

  • Speaker #1

    Très clair. Peut-être pour conclure, parce qu'on arrive à la fin de ce podcast, est-ce que tu as, si tu devais donner un conseil ? aux jeunes entrepreneurs ou aux moins jeunes entrepreneurs du tourisme et peut-être dans le tourisme d'aventure qui nous écoutent, ce serait quoi ton conseil ?

  • Speaker #0

    Alors si c'est jeune entrepreneur dans le sens qu'il se lance, c'est vraiment ce que je t'ai dit tout à l'heure, c'est d'aller le plus vite possible voir vos clients. Montez une proposition et allez la confronter au marché le plus vite possible parce que la priorité quand même en entrepreneuriat c'est de trouver un client. Et je pense que souvent on fait l'erreur de rester vachement dans notre coin, essayer de monter le concept parfait alors on se prend la tête. Il y a mille raisons de se prendre la tête en tant qu'entrepreneur. On peut partir loin quoi, si on revoit déjà le business model, ça c'est un peu nécessaire quand même de réfléchir. Mais après, les trucs d'association, les plans de développement à 10 ans, les machins, les trucs, ça peut vite prendre énormément d'énergie et si ça se trouve, il y a zéro client au bout de la ligne. Donc voilà, mon conseil c'est quand même d'aller le plus vite possible vers le client. Ok,

  • Speaker #1

    super. Merci Alex. Pour finir, si les auditeurs veulent suivre un peu les aventures de Vintage Rides, où est-ce qu'ils peuvent vous trouver, te trouver, trouver l'équipe ?

  • Speaker #0

    On est bien sûr sur notre site web, vintagerides.com, sur Instagram, sur Facebook. On a notre chaîne YouTube, on a quand même pas mal de films, on fait un film par an. Et puis moi, j'essaye de communiquer un peu plus sur LinkedIn, ça fait partie de mes petits challenges personnels. La tout doux du petit poste à écrire.

  • Speaker #1

    Et puis les salons ? Vous êtes aussi présent sur des salons.

  • Speaker #0

    Mais nous, moto. On n'est pas dans les salons de tourisme, on est sur les salons moto. Donc, bien sûr, s'il y a des gens qui aiment la moto, on sera là pour les rencontrer.

  • Speaker #1

    Vous êtes sur les salons. Super. Merci, Alex.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Nous arrivons à la fin de cet épisode. Merci à vous de nous avoir écoutés et regardés. J'espère que cet épisode vous a plu. Merci, Alexandre, encore une fois, d'être venu dans ce studio parisien pour l'enregistrement de ce podcast. Je remercie également toute l'équipe du podcast, Audrey, Marie, Olivier, Alexis et Paul. et un merci particulier à JetBlue, qui est notre partenaire sur cet épisode. Retrouvez tout notre réseau de produits tourisme sur notre site owebigo.fr et sur notre page LinkedIn. Et si vous ne voulez pas manquer notre prochain numéro, abonnez-vous dès maintenant sur votre plateforme d'écoute préférée. N'hésitez pas à nous donner un 5 étoiles et à partager autour de vous. Ça nous aide énormément à faire grandir la communauté et à proposer du contenu toujours plus pertinent. On se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode.

Chapters

  • Introduction et présentation de l'épisode

    00:10

  • Le parcours d'Alexandre Zürcher et Vintage Rides

    01:02

  • Les débuts de Vintage Rides : défis et opportunités

    02:11

  • La culture d'entreprise et l'importance de l'expérience client

    03:47

  • Les défis de croissance et la transformation de l'entreprise

    06:10

  • Réflexions sur l'avenir et vision de Vintage Rides

    13:11

  • Conseils aux jeunes entrepreneurs dans le tourisme

    50:33

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Description

💡 Faut-il suivre sa passion ou construire un vrai modèle économique ?

🎙 Aujourd'hui, Marjorie Govinden reçoit Alexandre Zurcher, fondateur de Vintage Rides, le tour-opérateur spécialiste du voyage à moto de caractère. Un échange riche, sans filtre, autour de l’entrepreneuriat, de la passion et de la croissance.
🌍 Alexandre partage son parcours de créateur passionné, les galères du démarrage, l’importance de structurer un projet avec rigueur, les leviers de scaling (digitalisation, automatisation) et sa vision lucide du tourisme durable.
Un épisode inspirant pour tous ceux qui veulent entreprendre dans le voyage… sans bullshit.

💬 Ses convictions :
- Pas besoin d’un business plan parfait : mais partir avec un Minimum Viable Plan.
- La fidélité des collaborateurs vient d’une vraie culture d’équipe.
- Mieux vaut une action imparfaite que l’inaction verte.

🧠 Thèmes abordés : entrepreneuriat, tourisme d'aventure, digitalisation, scaling, culture d’équipe, tourisme durable, Minimum Viable Plan

🎁 Merci au sponsor de cet épisode JetBlue ✈, compagnie aérienne new-yorkaise desservant plus de 100 destinations aux États-Unis et dans les Caraïbes.


📍Ce podcast est produit par le collectif Away We Go, un réseau de freelances experts du tourisme B2B et B2C, spécialisés en production, vente, marketing et développement stratégique.

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🎧 Bonne écoute… et bon voyage !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Marjorie Govinden, membre de WeWeGo, collectif de freelance spécialisé dans le tourisme B2B et B2C, qui accompagne les opérateurs touristiques dans la vente, la production et le marketing. Bienvenue sur ce nouvel épisode de la quatrième saison de notre podcast. Avant de commencer, je tiens à remercier JetBlue qui est partenaire de cet épisode. JetBlue est une compagnie aérienne new-yorkaise qui relie plus de 100 destinations aux US et dans les Caraïbes avec un vol quotidien au départ de Paris vers New York et Boston. A bord, un service client aux petits oignons avec notamment du wifi ultra rapide gratuit, des lecos et une classe à faire mint qui met la barre très haut. 24 suites privées avec porte coulissante s'il vous plaît et un vrai matelas qui se transforme en siège. Bref, du confort en altitude. Pour le moment, on va redescendre sur Terre, même un peu plus que sur Terre, et on va parler du parcours d'entrepreneur. Et pour échanger sur ce sujet, je reçois aujourd'hui Alexandre Zürcher, fondateur et CEO de Vintage Rides, le tour opérateur B2C spécialiste du voyage à moto de caractère. Bonjour Alexandre.

  • Speaker #1

    Bonjour Marjorie.

  • Speaker #0

    Et merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux t'appeler Alex ?

  • Speaker #1

    Oui, comme tout le monde.

  • Speaker #0

    On va faire ça.

  • Speaker #1

    Je peux t'appeler Marjo ? Tu peux m'appeler Marjo,

  • Speaker #0

    avec plaisir. On se connaît déjà un peu, tous les deux. Mais pour ceux qui nous écoutent, est-ce que tu peux te présenter, nous en dire un peu plus sur l'activité de Vintage Rides ?

  • Speaker #1

    Oui, donc voilà, Alexandre Zurcher. Moi, j'ai monté Vintage Rides, qui est un tour opérateur moto. On opère maintenant dans une vingtaine de pays depuis 20 ans. Sachant qu'on est né en Inde, on s'est développé sur l'Asie, après l'Afrique, l'Amérique du Sud et maintenant un petit peu l'Europe aussi.

  • Speaker #0

    Ok, ça a bien grandi.

  • Speaker #1

    Ouais, ça a bien grandi, ouais, ouais. Le temps qui est passé. Et juste une petite parenthèse sur ton partenaire JetBlue. Le Wi-Fi en avion, je trouve ça juste incroyable. Ça marche vraiment, ça ?

  • Speaker #0

    J'ai pas testé personnellement, mais la commerciale, en tout cas, de JetBlue, nous dit que ça marche du tonneur.

  • Speaker #1

    Top. Faut que j'essaye JetBlue, alors.

  • Speaker #0

    Faut que t'essayes JetBlue.

  • Speaker #1

    Parfait.

  • Speaker #0

    C'est une belle aventure vintage, qui existe déjà depuis de nombreuses années, tu le précisais. Mais si on revient au début, qu'est-ce qui t'a donné envie de te lancer dans cette aventure ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi, je suis arrivé en Inde à 19 ans. et j'avais envie d'exotisme, d'aventure. Et finalement, en arrivant en Inde, j'ai été dépaysé, mais pas aussi fortement que ce que je cherchais. 19 ans, tu sais, en anglais, on est encore adolescents, donc on est encore teenagers, comme ils disent. Et je pense que j'avais envie de quelque chose d'un peu intense pour passer à l'âge adulte. Et donc, je me suis un peu cherché pendant quelques mois. Et à un moment, j'étais passager d'un copain à moto dans les montagnes en Rajasthan. Et là, j'ai eu un déclic. J'ai réalisé que la moto, ce n'était pas juste des sensations fortes, un truc de casse-cou, mais au contraire, que c'était vraiment quelque chose qui pouvait être doux et idéal pour voyager. Et donc, j'ai passé le permis moto local, j'ai fait le tour de l'Inde à moto, et au bout d'un an, j'ai monté l'agence.

  • Speaker #0

    Donc, ça a été assez vite quand même ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était assez vite. J'avais du coup 20 ans quand j'ai monté l'entreprise. Assez vite. Après, j'ai fait bien 20-25 000 kilomètres cette année-là. Les motos sur lesquelles on roule sont des Royal Enfield, c'est des petites motos. indienne qui roule en moyenne à... Tu vois, sur les routes indiennes, on est à 30-40 km heure avec les petites pistes, etc.

  • Speaker #0

    C'est pas du concours de vitesse.

  • Speaker #1

    On va dire que vite, c'était pas le terme approprié, en ce qui concerne l'expérience vécue. Mais oui, au bout de... Au bout de 9 mois de moto, j'ai monté une agence pour partager ça avec un maximum de gens, tout simplement. Parce que moi, ça m'a vraiment changé la vie. J'ai finalement réalisé mon objectif. J'ai eu le sentiment... En un an, d'en prendre 5 à 10 d'un coup, et je me suis dit, si ça peut me faire cet effet-là, autant partager ça au maximum.

  • Speaker #0

    Et cette fibre entrepreneuriale, tu l'as toujours eue ou elle est arrivée plus tard ?

  • Speaker #1

    C'est dur à dire parce que j'étais finalement jeune quand j'ai monté la boîte, donc d'une certaine manière, je l'avais peut-être un peu en moi. Quand je suis arrivé en Inde, je voulais monter une ONG en fait. Avec un ami, on était intéressé par tout ce qui était micro-finances, etc. Donc on était parti à l'origine un peu avec cette idée-là. Après, moi j'ai réalisé qu'il y avait beaucoup d'étudiants étrangers qui avaient accès à des gros sources de financement pour faire des projets de voyage qui n'avaient pas beaucoup de sens, en tout cas pas beaucoup d'impact à destination. Et j'étais dans une université où les étudiants étaient assez brillants, mais ils n'avaient pas accès aux sources de financement. Et donc l'idée qu'on avait, c'était de connecter des étudiants brillants du Nord, qui ont accès aux sources de financement, avec des étudiants brillants du Sud, qui ont des vraies idées de projets à impact. Et puis en fait voilà on était jeunes, moi j'étais en Inde, mon pote est parti au Mexique, j'ai commencé à faire de la moto, on va dire qu'un projet a pris la place d'un autre. Donc ouais je pense qu'il y avait déjà une forme d'envie d'entreprendre assez jeune.

  • Speaker #0

    Ouais c'est clair, maintenant c'est tôt.

  • Speaker #1

    Ouais ouais écoute je me rendais pas compte mais maintenant, 20 ans plus tard tu vois. Exactement. Je me dis oui c'était... Exactement.

  • Speaker #0

    Et quand tu as lancé Vintage, ça ressemblait à quoi concrètement au début ? Est-ce que tu peux nous raconter un peu quelles étaient les coulisses des premières années ?

  • Speaker #1

    Le tout début, c'était rock'n'roll. Quand j'ai dit que je lance la boîte, la réalité, c'est que je m'étais lancé avec un indien, celui qui m'avait vendu ma moto, qui s'appelait Sanjay Wattal. Pour moi, lancer la boîte, ça voulait dire aller chez l'expert comptable et déposer les statuts, ce qui n'est pas du tout ce qu'il faut faire, de mon point de vue, maintenant, quand on veut lancer une boîte. À l'époque, j'ai dit que je suis entrepreneur, j'avais surtout un bout de papier. Après, je suis rentré en France, j'ai commencé à m'orienter un peu mon parcours d'études vers l'entrepreneuriat, à mieux comprendre les choses. Et on avait des produits, un site web, après il fallait toucher une clientèle. Et donc là, j'ai fait des études de marché, j'ai travaillé sur le positionnement. Et en fait, au bout d'un an, je me suis associé avec Alex Lebehan, qui est aussi le fondateur de Shanti Travel, qui est une agence sur mesure maintenant basée en Asie. Je pense qu'elle est même un peu développée en Amérique du Sud, mais principalement asiatique. Et lui, il avait plus d'expérience dans le tourisme, et surtout, il avait monté sa boîte un an plus tôt. Ils avaient déjà opéré des tours moto. Et on a réalisé qu'on était concurrent sur un marché de niche. mais que les motards à 75% voulaient partir avec une agence spécialisée. Et donc je les approchais tout simplement, et après je dirais un déjeuner, on a décidé de s'associer. Donc ça c'était vraiment les tout débuts. On a été incubés dans leur bureau pendant quelques années, pendant que moi je faisais des allers-retours entre l'Inde et la France. Et voilà, on a fait les salons, on a travaillé avec la presse spécialisée, et développé la notoriété du concept.

  • Speaker #0

    Ok, super. Et on sent pas mal de passion déjà, dans ta voix. Et dans ton intention, on a tous cette image un peu romantique de l'entrepreneur passionné qui suit à fond son envie. Mais entre l'idée et la réalité, il y a souvent un monde. C'est quoi tes premiers gros challenges quand tu lances Vintage ?

  • Speaker #1

    Des challenges, il y en a plein. Après, je dirais que ça dépend de la manière dont tu l'approches. Pour moi, tout ce qui se passait, c'était du plus. À la base, j'avais quand même 20 ans, j'étais étudiant. J'avais l'énorme chance d'avoir mes études financées par mes parents avec un petit budget étudiant, qui était tout à fait raisonnable. Et donc, je pouvais me permettre de passer tout mon temps à bosser sans que ça génère des sous. Donc, je pense que le premier sujet, c'est quand même de gagner sa vie avec son travail. Et moi, pendant 2-3 ans, vu que j'étais étudiant, je n'ai pas eu cette problématique. Donc, à partir du moment où j'ai approché ça en me disant, voilà, je n'ai pas besoin de gagner ma vie tout de suite. Tous les... Les challenges principaux de mon point de vue étaient que des opportunités. Donc il y a bien sûr le fait de trouver des clients, ça franchement ce n'était pas évident. Moi je me souviens, j'avais mobilisé un groupe de copains de Sciences Po Lille où j'étais étudiant à l'époque et on était parti à l'Enduro du Touquet qui est un gros événement moto et on avait imprimé à la fac 2000 flyers sur les imprimantes de la fac, donc des trucs qu'on avait découpés au ciseau pour aller motiver des gens pour partir en Inde à moto. Il faut quand même s'imaginer le truc, on leur disait à l'époque Ça vous dit de venir rouler en Inde à moto sur des Royal Enfield qui étaient des motos qui avaient de très mauvaise réputation. A l'époque, ça avait encore une conception des années 50. Et on leur disait, venez rouler avec des motos qui ont des vitesses inversées en Inde, avec une boîte locale, avec des jeunes qui ont 20 piges.

  • Speaker #0

    Et ça va être génial.

  • Speaker #1

    Et ça va être génial. Et donc, dis-toi que le challenge, il était là. Objectivement, le challenge, c'était motiver des gens pour y aller. Après, évidemment, il y avait beaucoup de sujets opérationnels. Et moi j'ai eu la chance de faire une bonne association avec Alex Le Behan qui avait une expérience tourisme et qui était capable de mettre en place vraiment sur place l'opérationnel de manière hyper professionnelle. Donc ça, ça a énormément facilité les choses.

  • Speaker #0

    Et puis tu jonglais quand même entre tes études et ton activité à développer.

  • Speaker #1

    Ouais exactement, donc du coup moi je gérais vraiment principalement ce qui était communication et vente. Donc assez vite après on a eu un ou deux stagiaires en Inde que je gérais à distance. Et puis ça a pris comme ça petit à petit quoi. Étape par étape. Mais le gros sujet, c'était la commercialisation. Parce que contrairement à d'autres entrepreneurs qui se lancent, ils se lancent sur un gros marché, ils apportent quelque chose de différent. Nous, on s'est lancé sur un marché qui n'existait pas. Personne ne voulait aller rouler en Royal Enfield en Inde. Et les seuls riders qui partaient avec une agence à l'étranger, c'était pour aller aux États-Unis. Il y avait quelques marginaux qui trouvaient des petits projets locaux dans d'autres pays. Vraiment anecdotique, ce n'était pas suffisant pour monter une agence digne de ce nom.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu te dis, est-ce que ça va vraiment marcher, mon agence ? Et comment tu as fait pour continuer à y croire, malgré le peu de temps que tu avais aussi pour développer ton activité, et malgré les challenges que tu mentionnes juste avant ?

  • Speaker #1

    Au début, je ne savais pas si ça allait marcher. Ce que je me disais, c'est que tous les groupes qui venaient, c'était un groupe de plus, et c'était une chance, c'était une opportunité de... de partager cette passion et de continuer à la vivre et de continuer à dédier tout mon temps libre à cette passion. Honnêtement, je n'ai jamais été convaincu que ça fonctionne jusqu'à la fin de mes études. Là, je ne sais pas, ça restait tout petit, mais on commençait à faire voyager peut-être 150-200 personnes à l'année. Là, je me suis dit, OK, il y a un vrai concept. Il y a quelque chose, ça permettra peut-être jamais d'en vivre très bien, mais il y a un projet qui mérite de se lancer à fond, à 100% de mon temps et de continuer l'aventure.

  • Speaker #0

    Ce que je comprends, c'est que finalement, tu n'avais pas beaucoup d'enjeux et que tu prenais chaque opportunité qui arrivait et il n'y avait pas le coup près de « il faut absolument que ça marche, sinon on replante » . Oui,

  • Speaker #1

    exactement. Et ce que je disais beaucoup quand j'étais jeune, parce que ça fait vieux con de dire ça, mais ça remonte quand même. J'ai beaucoup, pour moi, l'Inde est une super terre d'entrepreneuriat. Parce que tu peux vivre avec très peu. Et donc, en fait, même si au début, j'étais étudiant, et donc j'avais la chance d'avoir un petit budget étudiant, comme je l'ai dit, mon premier salaire d'entrepreneur, c'était 300 euros par mois. Mais en fait, c'est à partir du moment où tu acceptes de vivre à l'indienne avec des attentes qui ne soient pas celles d'un occidental habituel, tu peux vivre relativement... Moi, j'étais très heureux avec 30 tambales par mois.

  • Speaker #0

    Tu prenais ce qui rentrait et...

  • Speaker #1

    De toute façon, je ne faisais que bosser. Et puis, je vivais dans des endroits basiques, avec les chiotes à la turque, sur un petit toit. Là-bas, la douche, tout le monde n'a pas de douche, on se lave avec un seau. Mais j'ai jamais eu un sentiment de manque. J'avais le sentiment d'une aventure géniale, d'avoir un projet qui se développe. Et oui, bien qu'il y avait plein de challenges, je voyais que ça se développait. Donc, moi, je poussais dans cette direction.

  • Speaker #0

    OK. Et en termes de financement, j'imagine que sur les débuts, ça a été quand même un peu simple. et puis quand tu as commencé à te développer et que tu avais besoin de financement est-ce que c'était système D ? ou est-ce que tu avais un plan hyper carré ?

  • Speaker #1

    Non, on n'avait pas de plan hyper carré c'était clairement système D mais moi j'avais des petites notions de finance donc avec nos petits moyens on arrivait à avoir quand même quelque chose qui tenait la route en fait c'est juste qu'on a toujours développé la boîte avec une philosophie bootstrap c'est-à-dire on investit l'argent qu'on gagne Donc moi au tout début j'ai fait un peu de livraison de pizza, de traduction etc. pour mettre la mise de départ. Il y a un moment j'ai eu vraiment un coup de chance, j'ai eu une bourse d'excellence universitaire qui était vraiment un coup de pot, parce qu'il faut avoir accès à ce genre de truc et puis il faut savoir que ça existe déjà, puis après il faut l'avoir. C'était vraiment un coup de chance, ça m'a vraiment aidé aussi au début à mettre un petit peu plus d'argent dans la boîte. Et après on a été autofinancé, donc on a juste planifié de dépenser que l'argent qu'on planifiait de gagner. Et c'est comme ça qu'on a avancé. Maintenant, c'est sûr que si j'avais voulu gagner 1500 euros par mois au bout de six mois, la boîte aurait eu des soucis de financement. Il n'y a pas de débat.

  • Speaker #0

    Très clairement.

  • Speaker #1

    Et si j'avais été moi et mon associé, on aurait été encore plus dans la merde. Donc non, c'est le fait d'avoir été modeste au début, prudent, bien sûr de planifier avec un plan stratégique quand même cadré au fur et à mesure. Même si au début, il n'y avait rien du tout, mais quand même assez vite, c'est arrivé. Et c'est ça qui nous a permis d'avoir un développement sain.

  • Speaker #0

    Vintage a super évolué depuis ces dernières années. C'est assez impressionnant de voir aujourd'hui où est-ce que vous êtes arrivé, où est-ce que tu es arrivé avec ton équipe. À quel moment tu t'es dit dans ce parcours, ok là on change de dimension ?

  • Speaker #1

    C'est... je ne sais pas te dire vraiment, c'est dur à dire en fait.

  • Speaker #0

    Tu as eu plusieurs étapes peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu plein d'étapes, j'ai du mal à me souvenir vraiment et je pense que c'est peut-être un défaut que j'ai en tant qu'entrepreneur, c'est d'être toujours dans le futur. et voir toujours les challenges qui sont devant et toujours le sentiment que ce qu'on fait c'est insuffisant et qu'il faut toujours aller plus loin et du coup de moins célébrer les étapes qu'on franchit et les victoires et donc finalement celle qui me vient à l'esprit c'est plus les destinations qui sont liées à la passion en fait en tant que telle plus qu'au milestone entrepreneurial en termes de en termes de d'étapes quoi mais oui d'après des grandes étapes qu'il y a eu je dirais Au bout de 5-6 ans, on a décidé de sortir d'Inde pour aller en Mongolie. Ça, pour nous, c'était une très grosse étape, avec un gros choix stratégique de garder la même marque de moto. Donc là, clairement, il y a eu un gros enjeu quand on est parti sur la Mongolie. Une autre grosse étape de développement, c'est quand j'ai réalisé que ce serait très difficile de scaler la boîte en gardant le siège en Inde. Et donc, j'ai fait un déménage... ... transformation vraiment profonde du business modèle en deux temps. Première étape, si je ne me trompe pas, je crois que c'était 2014, on a créé une entreprise française qui a commencé à, quoi qu'on a déclaré à tout France, etc., et qui a commencé à encaisser nos riders, donc on a créé un tour opérateur français, mais toute l'équipe était toujours basée en Inde. 2016, on a commencé à avoir une ou deux personnes en France pour du sales, du marketing, pour tâter un peu le terrain. Moi, j'ai commencé à faire des allers-retours en tout l'Inde et la France. Et 2019, on a décidé... de drastiquement réduire l'Inde en termes d'équipe à un bureau opérationnel et d'avoir notre siège en France. Et ça, ça a été une transformation de business extrêmement marquante, ce d'autant plus que six mois après cette décision, on a été frappé par la crise du Covid. Et du coup, au lieu de gérer juste une transformation de business qui en soi, vu l'ampleur de la transformation, on passait de 45 personnes en Inde, on avait une cible à 18 personnes en France et 12 personnes en Inde. avec des grilles de salaires complètement différentes. Puis l'ampleur de la transformation sur le papier, c'est quelque chose qui mettait clairement l'avenir de la boîte en danger. Mais au lieu de ne gérer que ça, on s'est retrouvé à gérer ça, plus la crise du Covid.

  • Speaker #0

    Double peine.

  • Speaker #1

    Double peine, quoi. Et donc, au lieu de passer de 40, 45 à 18 plus 12, on est passé de 45 à 6 personnes. Et après, il fallait tout redresser. Donc, ça a été un sacré malheur.

  • Speaker #0

    Ça a été un peu rock'n'roll.

  • Speaker #1

    Ouais, très. Et du coup, dernier milestone, c'est d'avoir retrouvé nos volumes de chiffre d'affaires d'avant Covid. Ça devait être en 2022 ou 2023. Et de repartir vraiment en développement. Sur les lages. On a toujours connu finalement.

  • Speaker #0

    Et tu mentionnais le fait d'avoir rencontré de la difficulté à se caler en Inde. Pour quelles raisons ? Si tu veux bien en parler.

  • Speaker #1

    Ouais, bien sûr. Je pense qu'il y a une inertie administrative qui est absolument colossale en Inde. Déjà, ce n'est pas chez nous. Moi, j'adore l'Inde. Je suis très, très attaché à ce pays, très reconnaissant. de ce que m'a apporté ce pays, tous ses collègues, ses amis, les Indiens, qui sont des gens que j'adore, qui ont une gentillesse incroyable, très dévoués, hyper travailleurs, bref, c'est des gens super. Malgré tout, c'est une autre culture, il y a moins d'esprit d'initiative, donc ça après on peut s'y adapter, créer un cadre qui colle à ça, mais il y a des infrastructures qui sont quand même très mal développées, donc nous, infrastructures, je pense aux routes, mais ça c'est loin d'être le sujet central, l'électricité, les coupures d'électricité, la qualité de... L'internet à une époque qui n'était pas non plus parfaite, même si bien sûr tout ça a évolué, mais les infrastructures et puis le cadre juridique qui est vraiment extrêmement complexe. À la fin, je ne sais plus ce qu'on faisait exactement en 2019, mais en 2019 on faisait un petit peu moins de 5 millions d'euros de chiffre d'affaires, on avait passé les 4 millions. Et pour gérer ça, on avait 7 comptables, ce qui est juste une aberration. En France, les entrepreneurs à 4-5 millions, ils se demandent s'ils prennent un comptable en interne. Et nous, on avait sept, quoi. Et ça tournait jamais, c'était jamais clair. Et donc, bon, voilà, c'était... De toute façon, à ce moment-là, j'étais déjà arrivé à la conclusion que ça pouvait plus tenir. L'inertie administrative était trop forte. Trop forte. La différence culturelle, l'inertie administrative.

  • Speaker #0

    OK. Et donc, tu mentionnais le fait que finalement, les étapes de croissance de ta boîte ont souvent été liées à des nouvelles destines. Nouvelles destinations. Oui. si tu devais dire quelle est la destination qui représente le plus vintage aujourd'hui ce serait laquelle abbas et l'inde c'est l'un des encore là ouais ouais c'est là où on est je pense que notre notre adn notre état d'esprit est indien c'est

  • Speaker #1

    nos valeurs qui sont vraiment le dépassement de soi le partage d'authenticité tout ça c'est des choses qui viennent d'un qui viennent de ce que moi j'ai vécu en inde l'inde c'est vrai c'est vraiment l'essence de nos voyages et c'est je dirais la magie qui peut y avoir sur nos voyages en inde qu'on cherche à reconstruire sur chacune des destinations qu'on monte à l'étranger quoi ce voilà on en sort très vite des sentiers battus on a un contact absolument spontané riche et génial avec les populations locales ça c'est le benchmark à retrouver quoi en inde on à l'himalaya c'est des paysages grands paysages grandioses c'est ce qu'on va chercher à retrouver donc donc l inde c'est vous Pour moi, c'est nos voyages en Inde, c'est ce qui représente vraiment l'ADN de la boîte.

  • Speaker #0

    Alors, s'il y avait une deuxième destination, peut-être ?

  • Speaker #1

    Après, il y a plein de destines qui sont représentatives. Souvent, on me dit « Alex, c'est quoi ton voyage préféré ? » Je dis « Mais moi, je n'ai pas de voyage préféré, ça va dépendre de mon mood. » Il y a des voyages, je trouve qu'ils sont incroyables en couple. Je ne sais pas, par exemple, si je devais partir en couple, j'irais peut-être en Turquie. C'est un voyage qui est super... C'est une de tes dernières destinations. C'est très doux, très accessible. Il y a un côté à la fois aventure, à la fois balnéaire sur la côte. C'est hyper sympa. Et en même temps, si je veux vivre une aventure incroyable qui prenne aux tripes, il y en a deux qui me viennent à l'esprit, spontanément. L'Argentine, c'est quand même des paysages à couper le souffle en haute altitude. J'en ai d'autres qui me viennent en tête, mais je dois choisir. Et sinon, d'un point de vue culturel, tu as le Rwanda. Le Randa, c'est une des sticks qui représente hyper bien l'ADN vintage. Parce que dans notre ADN, il y a quand même le fait d'avoir surpris un peu. On a créé un marché qui n'existait pas. Et pourquoi ? Parce qu'à la base, les gens n'avaient pas envie d'aller faire de la moto en Inde. Ils avaient l'impression qu'ils allaient mourir sur la route. Je caricature un peu, mais moi je leur dis, non, non, moi j'ai fait 25 000 kilomètres, et puis je ne suis pas le seul, ça se fait, etc. Puis on va vous encadrer. Et donc on les a vraiment surpris, et c'est aussi par la surprise qu'on leur a donné envie de nous suivre. Et le Rwanda, on a un peu retrouvé ça quand on a lancé le Rwanda. C'est une des sties qui développe super bien. Les pros du tourisme le savent. Mais le français moyen n'est pas au courant forcément que le Rwanda, c'est un des pays les plus développés d'Afrique en termes d'infrastructure, que ça a vachement changé. L'image du Rwanda est encore marquée par celle du génocide. Et donc je trouve que voyager là-bas, ça prend un peu au trip. Il y a une forme de... Un dépaysement qui est très fort et ça je trouve que ça colle bien à l'ADN de Vintage. D'organiser des voyages aventures là où on ne nous attend pas forcément.

  • Speaker #0

    S'il y a une destination que je devais choisir, ce serait celle-ci.

  • Speaker #1

    La Vintage,

  • Speaker #0

    c'est leur vendeur.

  • Speaker #1

    Top, je te le recommande.

  • Speaker #0

    Peut-être un jour. Je voulais aussi parler un peu de la communauté parce qu'en fait Vintage, ce n'est pas juste Antéo, un tour opérateur, c'est aussi une vraie communauté de passionnés, de motards. Comment tu as fait pour construire ce lien fort avec cette communauté au fil des années ?

  • Speaker #1

    écoute je pense que tout part quand même c'est l'état d'esprit de la boîte et le produit je pense que voilà les voyages qu'en fait le volant le produit dans le sens que voyage quoi le voyage qui est proposé je pense que les gens vivent une expérience qui est tellement forte et tellement acquis qui les transforme pour certains quoi y en a ils vivent de bonnes de belles vacances y en a ils reviennent changer mais au sens propre du terme qu'on a régulièrement des riders nos guides qui nous racontent qu'ils pleurent sur les voyages c'est quand même un truc de fou et donc je pense que le Le lien émotionnel qui se crée entre l'agence et le rider, c'est pendant le voyage. Et après, ça continue à travers les rencontres qu'on peut faire sur les salons, les newsletters qu'on envoie, il y a une énergie qui est partagée. Mais ces voyages se produisent et notre communication est aussi nourrie par nos valeurs, qui parlent aux riders. Moi, j'ai déjà remarqué que l'histoire que j'ai vécue moi, la manière dont je parle de la jeunesse de la boîte, ça parle à cette communauté. Moi, typiquement, je ne suis pas un grand motard. Je ne suis pas un très bon motard.

  • Speaker #0

    Vous avez appelé tout le monde là.

  • Speaker #1

    Oui, mais je veux dire, j'ai appris à faire de la moto tout seul en Inde. J'ai plein de défauts de pilotage. Et je m'en fous complètement parce que justement, pour moi, la moto, c'est presque une méditation. C'est aussi un challenge. C'est le fait de se dépasser. Et en fait, ça parle à la majorité finalement des motards. Alors que dans ce monde de la moto, en général, les professionnels, ça reste quand même un peu macho. Et ça reste un peu, moi, je suis plus fort que tout le monde. Sauf que la réalité, c'est que la majorité des gens, ce n'est pas des supermans. Donc, je pense que cette approche aussi de la moto parle vachement à la communauté. En tout cas, à notre communauté.

  • Speaker #0

    À votre communauté. Oui. Complètement. Complètement. Sans transition, je voulais aussi te poser une question concernant la digitalisation. Parce que c'est forcément un sujet qui est un gros sujet dans le tourisme aujourd'hui. Et depuis déjà un certain temps. Dans ton business, quelle est la part de la tech ? Comment tu la places dans tes priorités business ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, la tech, c'est une priorité absolue parce qu'on se développe. Parce qu'on se développe et pour pouvoir continuer à avoir le niveau de service qu'on avait quand on était petit et qu'on faisait voyager 100 personnes à 2000 personnes. Alors ça reste tout petit dans le milieu du voyage, mais dans le milieu du voyage à moto, c'est significatif. Et vu que notre métier demande... énormément de vrai travail de prod au sens vraiment premier du mot prod dans le tourisme c'est à dire qu'on produit vraiment nos voyages on associe vraiment il ya un guide qui fait des vrais repérage c'est lui qui va après guider les voyages avec un partenaire moto avec un mécanicien avec une assistance mécanique et de l'autre côté un dmc donc c'est c'est vraiment pas de la prod dans le sens où on fait un cahier des charges et on demande à un dmc de produire un voyage ce qui est le plus classique produit tout ça une vraie prod de terrain quoi on associe après évidemment des partenaires dont un dmc Il y a une vraie prod et en fait ce travail prend tellement de temps que si on veut scaler le business, on n'a pas le choix que d'automatiser. Et donc pour pouvoir scaler et être productif dans un milieu où les marges sont faibles, et c'est l'industrie du tourisme qui le veut, c'est la réalité du tourisme, on se doit d'investir sur la tech pour automatiser et améliorer les procédures, fiabiliser et maintenir une expérience client. Au-delà de l'expérience client voyage, où là, je pense qu'on est vraiment bon, c'est vraiment là où on est les meilleurs, on doit aussi maintenir cette expérience client de qualité avant et après le voyage. Et pour ça, il faut une tech. Donc, on n'a pas le choix. Donc, c'est central. C'est une priorité centrale. Moi, à la base, j'ai monté ma boîte pour voyager à moto et aujourd'hui, je parle de CRM.

  • Speaker #0

    C'est ça, tu as un peu évolué.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Et ce n'est pas simple d'automatiser quand on a la complexité de tes produits. Tu parlais d'assistance, de beaucoup de logistique autour des voyages. Comment tu fais pour automatiser tout ça ?

  • Speaker #1

    C'est très compliqué d'automatiser. C'est le temps de plus que finalement, tu fais 2000 riders sur 20 destis. C'est à chaque fois automatisé sur des toutes petites destinations. Donc, il y a des choses qu'on peut automatiser, qui sont des process communs à toutes nos destis et des process de vente assez génériques. Et puis, il y a des choses qu'on ne peut juste pas et qu'on ne doit pas automatiser parce que ce serait presque un piège. Parce qu'à chercher à automatiser le truc, on va passer plus de temps à mettre en place l'outil informatique qu'à le faire à la main. Et donc, il faut trouver le juste milieu en termes d'automatisation. Mais ouais, c'est un challenge de tous les instants.

  • Speaker #0

    Et ça doit aussi s'inscrire dans une envie d'améliorer ton expérience client au global. Absolument,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Donc, c'est aussi lié à cette dynamique-là. Quand on a collaboré ensemble, Alex, j'ai aussi pu voir que tu étais super attaché à l'expérience client, aux détails. Tu as un gros, gros souci des détails. Est-ce que c'est ça aujourd'hui qui fait la différence chez Vintage par rapport éventuellement à tes concurrents ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense que oui. Je pense que… L'attachement à l'expérience client, c'est très clair. Ça, je pense que c'est viscéral. Ce, d'autant plus que je n'ai pas monté la boîte à la base, comme certains montent une boîte pour gagner leur vie. Moi, j'ai monté la boîte pour partager une passion. Et donc, pour moi, avoir quelqu'un qui rentre en me disant qu'il n'est pas satisfait de son voyage, ça me prend au trip. Je vis chaque voyage comme mon propre voyage. Donc, pour moi, c'est un vrai échec. À chaque fois que quelqu'un est insatisfait, c'est un vrai échec. Et donc, je porte vachement attention aux détails. Et je pense que, oui, c'est ça qui nous porte. Et c'est très clair, aujourd'hui on a 70% du business, c'est soit des riders qui reviennent, qui nous connaissent, soit des amis de nos riders ou du bouche à oreille. C'est énorme ! Bah ouais, c'est énorme ! Et en fait, ça veut tout dire quoi. Aujourd'hui, nous 100% de nos... une de nos valeurs c'est la transparence. 100% de nos feedbacks riders sont en ligne sur le site, bons et mauvais. Tous. Et donc, voilà, ça veut tout dire. On est à, je sais plus, 4,7 ou 4,8 en moyenne.

  • Speaker #0

    Belle performance en intégrant... Des avis plus mitigés aussi ?

  • Speaker #1

    Ils sont tous là. Ils sont tous là. Et je pense que c'est une belle performance parce que dans notre métier, déjà dans le travel, mais encore plus dans le voyage à moto, les imprévus font vraiment partie de l'expérience. Et on a beau le dire en amont, à l'évidence, quelquefois, ça ne se passe pas comme prévu. Quand il y a la montagne qui s'effondre, quand il y a des glissements de terrain, quand il y a des motos qui décident de ne pas démarrer. Il y a des fois où on a beau avoir mis tous les moyens en place, ça ne se passe pas comme prévu. Et malgré ça, on a un très haut taux de satisfaction. Donc oui, je pense que c'est d'un côté l'ADN et l'énergie, et de l'autre côté, c'est bien sûr la tension qu'on porte aux détails et l'envie vraiment profonde que chacun, au final, rende satisfait.

  • Speaker #0

    Et reviennent un peu transformés.

  • Speaker #1

    Oui, c'est au cœur de notre positionnement. Ce n'est pas la moto pour la moto, c'est la moto pour le voyage, avec un impact positif. À destination, bien sûr, parce qu'il y a du partage, il y a de l'échange, on va dans des endroits où il y a peu de développement économique, donc évidemment. Mais dans notre positionnement profond, c'est avant tout une transformation personnelle. C'est se confronter un petit peu à ses craintes, à ses incertitudes et puis se rendre compte que ça le fait, ça passe et en revenir un peu boosté.

  • Speaker #0

    Prendre un peu de recul sur ses petits soucis du quotidien.

  • Speaker #1

    Exactement, oui.

  • Speaker #0

    Et donc tu mentionnais effectivement ces différentes challenges, une transition digitale. Il y a un autre challenge important qui est le marché du travail qui a pas mal évolué.

  • Speaker #1

    Oui, clairement.

  • Speaker #0

    Et notamment des générations qui sont pleines d'énergie, mais qui ont parfois des façons de fonctionner un peu différentes de celles qu'on a pu connaître, nous les anciens, entre guillemets. Comment tu gères, toi, ton recrutement aujourd'hui et comment tu insuffles une culture d'entreprise à ces équipes un peu multigénérationnelles ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est clairement l'envers du temps, cette réflexion. Après, je dirais que pour nous, elle a un peu toujours été à des échelles différentes. C'est-à-dire que nous, à la base, on devait créer une ambiance de travail la plus stable possible, donc avec des gens qui ont envie de rester, dans un environnement qui n'était pas habituel pour eux. Parce qu'il y avait des Indiens qui bossaient dans une boîte de Français, parce qu'on était basé à New Delhi, et il y avait des Français qui venaient bosser à New Delhi, payer un salaire local dans une ville qui est la plus polluée du monde, pour vendre des voyages à moto. Dans tous les cas, il y a toujours eu cet enjeu de comment est-ce qu'on fidélise des gens. Et la nouvelle génération, je dirais qu'il y a un truc qui les caractérise, c'est le sens et la passion. Et pour eux, ce qui est hyper important, c'est de donner du sens et de la passion dans ce qu'ils font. En tout cas, c'est ce que je comprends des jeunes collègues que j'ai. Et en fait, avec un peu de recul maintenant sur mon expérience française, je me rends compte que c'est...

  • Speaker #0

    En fait, finalement, toujours des profils comme ça qu'on a attirés chez Vintage. C'est toujours des gens qui sont venus pour le sens et la passion. Et moi, la manière que j'ai eue de les fidéliser, c'est de les impliquer un maximum, de suivre leurs envies, de leur donner beaucoup de responsabilités, beaucoup plus, je pense, que ce que dans beaucoup d'autres boîtes on pourrait faire. Ce qui est un challenge, ce qui fait qu'on a beaucoup de boulot. Mais d'un autre côté... C'est aussi un peu une expérience où on en ressort grandi. Au final, je trouve que ça colle bien aux attentes de cette nouvelle génération. Ça leur rend envie de se battre pour la boîte parce que le projet leur plaît, mais aussi parce qu'il y a un truc où vraiment, eux, ils ont le sentiment de grandir et de progresser. Ça, c'est un vrai enjeu. C'est leur donner des responsabilités et toujours leur montrer un petit peu ce qu'il y a au-delà, les impliquer dans la réflexion stratégique globale. Et je trouve que ça fonctionne. Ça fonctionnait bien avant qu'on était en Inde et ça fonctionne bien aussi maintenant qu'on est implanté en France et qu'on commence à avoir un tout petit peu de recul. Après, il y a plein de questions sur lesquelles je pense qu'aujourd'hui, il y a plein de modèles qui sont acceptables sur plein de sujets. Et ce qui est important en tant qu'entrepreneur, c'est d'être clair sur son modèle et de le communiquer clairement aux gens. Et à partir du moment où c'est communiqué clairement aux gens qui rentrent et qu'on le défend de manière régulière, répétée et constante. ou qu'on évolue mais qu'on le communique, les jeunes équipes adhèrent, en tout cas elles comprennent. Et déjà je pense que c'est un pas de géant. Je pense que beaucoup de gens ont le sentiment que c'est dur de fidéliser cette nouvelle génération, ce qui est parfois vrai, mais le fond c'est qu'ils ont souvent l'impression de ne pas faire partie du tout. Ils ont l'impression d'être un petit grain dans un grand rouage et puis ils ne comprennent pas trop quel est leur impact. Donc j'ai l'impression qu'avec cette génération, très clairement, au bout de six mois, ils vont se barrer. Si on leur donne cette vision, qu'on leur explique aussi qu'elle est la nôtre, et qu'on leur dit par contre, je comprends, ça t'as envie, mais ça ne marche pas comme ça chez nous. Voilà pourquoi, mais ça ne marchera pas comme ça chez nous. Déjà, ça filtre au recrutement et après, ça permet d'avoir un alignement de valeurs, de valeurs, d'envie, etc. La question du télétravail est pour moi emblématique. C'est un truc qui a vachement secoué le monde du travail pendant le Covid. Chez Vintage, c'est un truc qu'on a d'une certaine manière toujours connu, puisque moi, j'ai monté ma boîte en étant étudiant entrepreneur entre l'Inde et la France. Donc on a toujours bossé sur Skype, qui maintenant est fermé je crois. Bref. Et donc les visions on l'a toujours fait. Et ma conviction, et que j'ai défendu pendant tout le Covid, où honnêtement si tu faisais pas 100% de télétravail, t'étais limite un espèce de... quoi, t'étais un ovni, un bio-schnock quoi. Et moi je disais ouais ok c'est bien, mais moi je veux des gens qui se voient au bureau. Je suis d'accord que ça peut marcher en full remote, des boîtes peuvent marcher en full remote, mais faut déjà un, des rendez-vous physiques réguliers, et deux, faut que le fondateur en ait envie, il faut qu'il en suive une culture d'une grande rigueur. de mon point de vue. Je ne sais pas ce que je veux faire. Et donc, je veux, avec un peu de télétravail, il y a chez Vinted du télétravail. Il y a, je crois, une journée par semaine, plus une vingtaine de jours dans l'année. Tu es revenu sur un modèle minimaliste. J'y suis resté, en fait. Je n'ai jamais bougé. Mais du coup, les gens qui sont rentrés dans la boîte, ils savaient à quoi s'attendre. Et il n'y a pas de souci. Alors après, on fait évoluer un petit peu au fur et à mesure. Mais les gens qui sont chez nous s'y retrouvent globalement. On a un jour de télétravail Et les gens qui sont chez nous, il y en a certains qui me reviennent peut-être un deuxième jour, mais globalement, ils sont contents de se retrouver au moins trois jours par semaine au bureau. Donc c'est un exemple, mais je dirais que certains pourraient dire « Ok, si aujourd'hui tu ne fais pas du full TT, tu ne vas jamais réussir à fidéliser les jeunes. » Moi, ma vision et mon expérience, c'est… Ah oui, peut-être qu'il faut en faire un peu dans tous les cas. Il en faut un peu,

  • Speaker #1

    mais ce n'est pas open bar non plus.

  • Speaker #0

    Mais encore, je dirais, il faut que le fondateur assume sa ligne, recrute en conséquence et explique pourquoi. Et du coup, il va attirer des jeunes qui sont alignés avec sa ligne. Et après, ça se passe bien.

  • Speaker #1

    Et tes collaborateurs, et pas seulement les jeunes générations d'ailleurs, ils arrivent souvent chez Vintage, j'imagine, parce qu'ils sont passionnés de moto. Oui,

  • Speaker #0

    voyage de moto.

  • Speaker #1

    Parce qu'ils y trouvent du sens aussi. Ce n'est pas nécessairement des personnes qui viennent du métier du tourisme. Est-ce que ce n'est pas un challenge aussi pour toi de pouvoir aligner un peu toutes les planètes entre une passion et une nécessité d'avoir... des techniciens, des forces de vente aussi impactantes ?

  • Speaker #0

    Si, franchement, ça, c'est un challenge parce que c'est vrai que nous, on attire beaucoup de passionnés, ce qui est génial parce que ça donne une énergie folle. Mais souvent, du coup, les passionnés, c'est rare qu'on trouve à la fois un passionné de moto qui ait 10 ans d'expérience dans le travel. Donc souvent, on doit soit former sur la culture moto, soit former sur le métier du travel. Et au final, aujourd'hui, on a quand même plus de gens qui ont une appétence moto. ou même qui sont attirés par l'énergie que dégage la boîte que des gens qui ont une expérience travel. Et finalement on forme beaucoup et ça c'est vrai que c'est un challenge. Le sujet de formation est toujours un challenge. C'est plus simple pour nous d'unborder des gens qui viennent du travel, qui sont attirés par le voyage-aventure, et finalement on s'aperçoit que tous les gens qui vont à ce profil, assez vite ils ont envie de faire de la moto. En tout cas, telle que nous la pratiquent, sans pour autant devenir forcément des motards.

  • Speaker #1

    Ils développent une certaine appétence quand même, ils s'intéressent au sujet,

  • Speaker #0

    ils viennent curieux. Oui, parce qu'ils voient bien que du coup, comme moi j'ai découvert quand j'étais en Inde, que la moto, ce n'est pas que parfois l'image un peu galvaudée qu'on en a, un peu beauf. Au contraire, c'est une manière incroyable de voyager. Et vu que les gens qui viennent dans le travail quand même le voyagent, assez vite, ça donne envie de passer le cap. Donc ça, ça fonctionne.

  • Speaker #1

    Super. Est-ce que tu sens plus d'intérêt ou de curiosité de la part des générations plus jeunes dans tes équipes sur le sujet environnemental ? Parce que c'était un point que je voulais aussi aborder avec toi. Il y a beaucoup de préoccupations environnementales actuellement dans le tourisme et PQ. Comment Vintage réfléchit à l'avenir du voyage à moto ? Et est-ce que cette nouvelle génération a contribué aussi d'une certaine façon à peut-être une évolution de tes produits ou de ton concept ?

  • Speaker #0

    Pourquoi pas ? Oui, déjà je le vois dans les équipes, il y a une sensibilité plus forte aujourd'hui qu'il y a dix ans sur le sujet déjà avant tout du réchauffement climatique, qui est le sujet central, et donc des émissions à gaz à effet de serre du secteur du voyage. Ça c'est sûr et certain. C'est sûr que ça me fait beaucoup réfléchir. La problématique de fond dans le voyage, nous on commercialise pas l'aérien. Donc d'une certaine manière notre impact carbone strict, donc si on va vraiment sur le truc c'est ce qu'on appelle le scope 3, c'est la prestation qui est à la destination. Donc là dessus, bon le gros de la émission c'est la moto, c'est sûr que ça pollue. Il y a des évolutions technologiques et nous on accompagnera aussi ces évolutions technologiques. Il y aura des motos avec des carburants plus durables, il y aura des motos électriques. On a beau s'appeler vintage, on va évoluer. Maintenant, on a beau ne pas commercialiser. Et d'ailleurs, sur ce sujet-là, on ne communique pas dessus parce qu'on est tout à fait conscients que le gros de notre impact indirect, c'est quand même l'aérien, le billet d'avion que prennent nos riders pour venir.

  • Speaker #1

    Tu ne le commercialises pas et de toute façon, il ne va pas se faire.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est le gros de l'impact. Mais nous, ce qu'on fait à l'échelle de l'impact réellement commercialisé de la boîte, c'est qu'on investit dans des fonds de captation carbone. qui à terme permettront de capter l'équivalent de la pollution qu'on a émise. Bon, très bien. Ce qu'on fait à côté, c'est qu'on a développé le moyen courrier et le court courrier. Ça, c'est un vrai impact, parce que bien qu'on ne commercialise pas l'aérien, quand on prend un court courrier, on va dire qu'on a plutôt une tonne, une tonne cinq d'émissions de gaz à effet de serre, alors que sur le long courrier, on est plutôt à trois tonnes minimum. Donc il y a un vrai impact, en fait, sur le fait de développer un mix plus moyen courrier de notre... de notre offre. Après, moi, en tant qu'entrepreneur, j'ai cofondé, avec un ancien collègue, un festival qui s'appelle le e-Adventure Festival.

  • Speaker #1

    Vous voulez t'en parler, justement ?

  • Speaker #0

    Le but, en fait, c'est de créer le premier festival aventure du véhicule motorisé. Pour moi, en tant qu'entrepreneur, c'est un laboratoire. L'idée, c'est de dire, de proposer une alternative durable aux passionnés de véhicules, de voyages motorisés, le road trip. Plein de gens adorent le road trip et aiment bien la planète. Donc ils se disent que ce serait quand même sympa de...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu fais pour faire un road trip sans avoir à utiliser une moto ?

  • Speaker #0

    Il faut utiliser une moto, mais pourquoi pas une moto électrique ? Ça se développe, etc. Ça n'a pas encore les mêmes autonomies, mais le marché évolue vite. Et donc on a voulu créer cette plateforme qui est un festival en disant « Venez découvrir ce qui existe, les professionnels, venez vous exprimer sur le sujet. » Et c'est ma contribution, disons, un peu entrepreneuriale. essayer de proposer cette alternative pour essayer de faire un petit peu bouger le marché et qu'on ait potentiellement à terme des road trips un peu plus durables. Ça je pense que c'est important. Après le gros du sujet c'est l'aérien. Et la réalité c'est que dans le travel, il n'y a pas de solution miracle. On ne va pas pouvoir faire grand chose à part inciter les voyageurs à prendre des vols directs, prendre des compagnies aériennes qui proposent des avions plus modernes, qui ont déjà un impact beaucoup plus faible en termes d'émissions. et de la sensibilisation sur l'impact réel de ce qu'a notre activité. De manière à ce que les gens, potentiellement, parfois choisissent entre un billet d'avion ou manger trois steaks par semaine. C'est un sujet qui est évidemment existentiel et qui, moi, me fait beaucoup réfléchir. Mais je n'ai pas la solution toute faite. On fait à notre échelle, mais c'est une réflexion permanente.

  • Speaker #1

    C'est déjà un bon début.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un début. Mais avoir un mix plus moyen courrier, ça, c'est un vrai impact. capter nos émissions de CO2 bon c'est ce qu'on fait aussi un peu par conviction il y a de la pédagogie qu'il faudrait faire en plus on n'a pas encore pris le temps de vraiment bien le faire donc on ne le fait pas encore parce que je pense que quand on commence à le faire il faut bien le faire auprès de notre communauté surtout pas tomber dans le greenwashing, c'est un sujet très sensible et d'ailleurs je trouve ça assez dommage que la prise de parole alors il ya des gens qui font du greenwashing mais malheureusement trop je pense que la prise de parole ou quand tout cas qu'on essaye de faire quelque chose on a souvent les gens les plus engagés sur le sujet qui ont d'ailleurs souvent raison dans l'absolu qui tout de suite nous attaque une taxe de greenwashing ou nous disent qu'on va pas assez loin ce qui décourage je pense aussi beaucoup d'entrepreneurs et d'entreprises à agir quoi alors que moi je suis plus partisans de la politique des petits pas il faut surtout pas continuer tout comme avant mais toutes les steps dans la direction de quelque chose de plus durable sont quand même bon à prendre peut-être pas suffisant, c'est bon à prendre donc voilà, moyen courrier, communication et un peu de captation carbone à la hauteur de nos émissions Et est-ce que tu imagines éventuellement aller vers une certification ?

  • Speaker #1

    Travel, type Travel Life ou ce type de certification ?

  • Speaker #0

    Je sais même pas ce que c'est

  • Speaker #1

    Oui, c'est la nouvelle réponse

  • Speaker #0

    Non, non, je suis pas je suis pas assez dans le serrail, je pense je sais même pas quel impact ça a réellement sur le business donc après Je... Il y a ATR que je connais un peu, je ne sais pas si tu penses aussi à eux en termes de certification, je pense qu'ils font des choses vraiment incroyables et c'est assez inspirant, donc ça c'est sûr que ça me fait réfléchir. Non, moi je réfléchis au mouvement One Person for the Planet, ça j'y pense régulièrement. Parce que ça permet aussi de labelliser vraiment les actions. C'est vrai qu'aujourd'hui nous on contribue à un fonds carbone. qui a un vrai impact carbone, mais aussi à destination, qui aide des populations locales, etc. Mais vu qu'on le fait sans label encore très bien marketé, même si c'est en train de venir, puisque c'est le fond du CETO et il y a vraiment tout un plan de com' qui est en train de se mettre en place, je me dis, voilà, ça pourrait peut-être aussi être intéressant de rejoindre un label qui permet de cadrer et de communiquer aussi sur ce qu'on met en place.

  • Speaker #1

    Et qui serait plus en phase peut-être avec tes envies, tes convictions, il y en a beaucoup. Donc...

  • Speaker #0

    Donc il faut regarder.

  • Speaker #1

    Ok. Et pour revenir un petit peu plus sur l'aspect entrepreneurial, avec le recul, s'il y avait une ou deux choses que tu devais refaire, que tu voudrais refaire différemment, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Bonne question.

  • Speaker #1

    Elle n'est pas simple, celle-là. Oui,

  • Speaker #0

    non. Il y a forcément des choses qu'on fait différemment. Alors je pense qu'il y en a deux qui viennent à l'esprit. Pour le mieux, c'est au tout début. Je pense que je ne suis pas assez... Allez. Même si c'est quand même relativement vite auto-financé. Donc je suis content de ce qu'on a fait, mais si je le refaisais, j'irais plus vite vers les clients. C'est-à-dire qu'à un moment, je me souviens de phases où j'étais un peu dans l'attente, j'attendais d'avoir le bon site web et je passais du temps avec le webmaster, avec le designer pour faire le site web que j'attendais avant d'aller les voir parce que j'avais un peu le syndrome de l'imposteur. Je n'ai pas envie de leur proposer d'autres trucs.

  • Speaker #1

    Vous avez tout fait parfait, bien bordé.

  • Speaker #0

    Voilà. Alors bon, je suis peut-être un peu sévère avec le regard que j'ai irrespectif, mais si c'était à refaire, j'irais encore plus vite. Donc à un moment, c'est une journée maximum pour avoir un... Un produit minimal en tête et puis il faut foncer vers les clients, c'est ça le but. J'ai un moment, il faut aller se confronter au marché le plus vite possible. Donc ça, je le referai plus rapidement en tout cas.

  • Speaker #1

    Le fameux minimum viable product.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment plus rapidement. Et le deuxième truc, c'est qu'on a quand même vraiment un moment... Moi, à un moment, je me suis retrouvé à gérer une boîte. Je disais tout le temps, c'est le style d'affaires d'une TPE, le staff d'une PME, mais la complexité d'une multinationale. C'est assez naturellement, je me disais bon bah si je veux créer un pays, il faut que j'aille créer une boîte. Et donc je me suis retrouvé avec une filiale en Mongolie, une filiale en Thaïlande, et je ne sais même plus où d'autres. Et à un moment je me suis dit bon non, ça fait trop quoi. Ça fait trop, c'est trop compliqué. Et donc là on est en train de fermer notre filiale en Mongolie, fermer celle en Thaïlande, et maintenant on prend des participations chez des partenaires. Donc on a effectivement une grosse participation au Maroc, par exemple au Pérou, en Argentine. Mais dans plein d'autres destinations, on va... monter des partenariats avec des entrepreneurs locaux, où on va potentiellement co-financer des choses. Nous, l'enjeu, c'est les motos, donc clairement co-financer des motos. Mais je suis arrivé à la conclusion que la propriété n'entraîne pas le contrôle de l'opérationnel sur place, et surtout que la propriété est donc une entreprise qui crée une inertie et donc nous défocus du cœur métier. En tout cas, moi, ça m'a défocusé de mon cœur métier. Je suis retrouvé à J'ai l'aide des boîtes. Ce qui est en soi stérile, une boîte doit être au service d'une création de valeur, alors qu'en fait pour créer la valeur et offrir le service, on pouvait tout simplement avoir des partenaires. Et avec des partenaires-là, ça s'encadre. Plus simple à dire aussi une fois qu'on a atteint un certain volume critique, qui permet de motiver des partenaires.

  • Speaker #1

    Et d'avoir j'imagine un cahier des charges aussi un peu rodé, que tu dupliques en fait en fonction de tes destinations.

  • Speaker #0

    Oui, un cahier des charges et puis du coup des réflexes, ce qui est un peu au même.

  • Speaker #1

    Et justement, par rapport à ces différentes projections, tu parlais des filiales que vous aviez dans le passé et ce que vous avez maintenu aujourd'hui. Si on se projette dans plusieurs années, 5 ou 10 ans, où est-ce que tu vois Vintage Rides à ses échéances ?

  • Speaker #0

    Écoute, nous l'objectif c'est... Je pense, 10 ans c'est très loin, mais peut-être 5 ans déjà.

  • Speaker #1

    Déjà 5 ans, on va commencer.

  • Speaker #0

    L'objectif serait de doubler de taille, en tout cas de passer la barre des 10 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 4 ou 5 000 voyageurs. Aujourd'hui, on a une grande majorité de voyageurs français, on est à 80% de français ou de francophones. Et l'objectif dans 5 ans, c'est qu'on soit à 50-50 entre les français et les étrangers. C'est pour ça qu'on a 3 représentants en Allemagne, en Angleterre et aux Etats-Unis. justement pour accélérer notre développement sur ces marques-là. Toujours avec cette problématique de taille de marché, on a le sentiment que la taille du marché français, aujourd'hui, ça devient un petit peu insuffisant pour continuer à nous développer comme on le souhaite.

  • Speaker #1

    Ok, très bien. Et toujours pour revenir sur l'aspect entrepreneurial, qu'est-ce qui te fait encore vibrer aujourd'hui dans le fait d'être entrepreneur ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est une bonne question. Moi, ce qui me fait vibrer, c'est la nouveauté. C'est la nouveauté et les rencontres de nouvelles personnes et les challenges. Donc c'est aussi pour ça que j'ai envie d'aller sur des nouveaux marchés, donc des nouvelles destinations bien sûr, on va continuer à ouvrir des destis, mais ça peut-être c'était un peu évident, mais voilà pour moi arriver à rentrer sur le marché allemand, le marché anglais, le marché américain ou sur certains de ces marchés, c'est un vrai challenge, c'est complexe avec nos moyens et sur un marché de niche, et c'est pour ça que ça me stimule quoi. Donc c'est vraiment ça que j'adore, et dans le cadre de ce processus, c'est rencontrer des nouvelles personnes. tisser des liens et grâce à ces rencontres arriver à des succès communs quoi.

  • Speaker #1

    Donc pas près de raccrocher les wagons. J'avais envie de te poser une question qui était quelle serait la taille du chèque qui te ferait ranger la moto au garage ?

  • Speaker #0

    Je sais pas, franchement c'est hyper dur à dire quoi. C'est hyper dur à dire parce que j'y pense de temps en temps et je suis pas sûr d'être vendeur de la boîte. Je pense que ce serait plus quel est le projet qu'on proposerait à ma boîte qui me permettrait de me dire que la boîte sera mieux sans moi. Évidemment, il faut que le montant soit cohérent. Mais objectivement, ce n'est plus ça. C'est-à-dire qu'à un moment, c'est très particulier parce que là, bientôt, ça fera 20 ans que j'ai monté la boîte. Là, l'année, ça fait 20 ans. C'est les 20 ans de mon arrivée en Inde. Et dans un an, ça fera 20 ans que j'ai monté cette boîte. Et ce sera pile poil la moitié de ma vie. Et donc, bizarrement, tu vois, c'est un peu la crise de la quarantaine. Je ne me pose pas, je pense, de questions là. Je me dis, OK, en fait, c'est un sacré step pour moi. Parce que à double, voilà, c'est à moitié, quoi, c'est vraiment la moitié de ma vie, je l'ai donnée à cette boîte, et à ce projet en fait, plus qu'une boîte, c'est ce projet, cette communauté qui s'est développée, tous ces collègues qui évoluent à mes côtés, et c'est du coup vraiment, quel avenir je donne à cette entreprise ? C'est plus ça pour moi l'enjeu. Quel avenir je lui donne ? Comment est-ce qu'on arrive à pérenniser un peu ce qu'on a créé, à continuer à véhiculer nos valeurs, à organiser des voyages comme on aime l'organiser ? Et donc c'est plus... qui pourrait peut-être reprendre le flambeau mieux que moi, qui me donnerait envie de lâcher le morceau. Ok.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as déjà eu ce type de questionnement en échangeant avec d'autres personnes ? Parce que toi, tu as un réseau de dingues à travers tes discussions. Est-ce qu'il y a des projets ou des idées qui ont émergé et qui pourraient te donner envie de passer à autre chose ?

  • Speaker #0

    Pas forcément. Après, c'est plus à titre personnel. En tout cas, j'ai vu personne malheureusement. Après, c'est très niche comme business. Je n'ai pas encore identifié, parce qu'il faut que ce soit un groupe ou alors des entrepreneurs qui aient une vision de monter quelque chose. Je n'ai pas en tout cas été approché par des gens où je me suis dit « Là, s'ils reprennent la boîte, ils vont faire un truc incroyable, complètement aligné à ce que je veux faire, ou différent, mais mieux. » Je n'ai pas encore eu cette rencontre-là. Après, moi, c'est plus à titre personnel. J'ai des envies de... de projets différents, j'ai des idées de boîtes différentes, des trucs qui pourraient me faire vibrer. Mais bon, c'est autre chose. Une fois de plus, ce n'est pas une question de chèque. Oui,

  • Speaker #1

    complètement. Et justement, sur la question pro-perso, tu me tends un peu la perche, merci. Comment on vit à la maison et en famille avec Alexandre, l'entrepreneur ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça dépend des phases. Ça dépend des phases. Je pense que la complexité, c'est que la boîte, elle est quand même toujours un peu avec moi. J'arrive de... plus en plus. Alors ça, c'est depuis le Covid. J'ai toujours pris des vacances, mais pas forcément hyper longues. Et j'avais potentiellement du mal à débrancher. Et maintenant, depuis le Covid, je me force à prendre de grands congés et à déléguer de plus en plus. C'est-à-dire encore plus que ce que je faisais avant. Parce que je pense quand même, je le disais à l'équipe, à l'incentive de cette année, en janvier, pour lancer l'année, je leur dis, la boîte, elle a 18-19 ans, c'est bon, elle est adulte en fait. Donc comme un enfant qui a des dividendes doit prendre son autonomie, maintenant Vintage doit un petit peu prendre son autonomie par rapport à moi. Et donc même si parfois c'est pas facile, même pour moi honnêtement, sur tous les sujets, mais je me force physiquement à prendre du recul. Et même en termes de congés, parce que si je ne suis pas off, je suis assis devant mon écran et je passe des coups de fil et je m'intéresse à ce qui se passe et j'ai envie de tout refaire. Donc j'essaie de prendre des congés et quand je suis en congé, au bout d'un moment, j'arrive à débrancher. Ça, c'est bien. Par contre, quand je ne suis pas en congé, j'ai quand même toujours un peu la boîte dans la tête.

  • Speaker #1

    Donc pas toujours simple à la maison ?

  • Speaker #0

    Non, franchement, pas toujours simple. Je remercie ma femme, Lorraine, de me supporter au quotidien.

  • Speaker #1

    Un petit mot pour Lorraine ?

  • Speaker #0

    C'est pas toujours évident d'être avec moi, en tout cas, le côté entrepreneur n'est pas toujours simple à gérer, je pense.

  • Speaker #1

    Très clair. Peut-être pour conclure, parce qu'on arrive à la fin de ce podcast, est-ce que tu as, si tu devais donner un conseil ? aux jeunes entrepreneurs ou aux moins jeunes entrepreneurs du tourisme et peut-être dans le tourisme d'aventure qui nous écoutent, ce serait quoi ton conseil ?

  • Speaker #0

    Alors si c'est jeune entrepreneur dans le sens qu'il se lance, c'est vraiment ce que je t'ai dit tout à l'heure, c'est d'aller le plus vite possible voir vos clients. Montez une proposition et allez la confronter au marché le plus vite possible parce que la priorité quand même en entrepreneuriat c'est de trouver un client. Et je pense que souvent on fait l'erreur de rester vachement dans notre coin, essayer de monter le concept parfait alors on se prend la tête. Il y a mille raisons de se prendre la tête en tant qu'entrepreneur. On peut partir loin quoi, si on revoit déjà le business model, ça c'est un peu nécessaire quand même de réfléchir. Mais après, les trucs d'association, les plans de développement à 10 ans, les machins, les trucs, ça peut vite prendre énormément d'énergie et si ça se trouve, il y a zéro client au bout de la ligne. Donc voilà, mon conseil c'est quand même d'aller le plus vite possible vers le client. Ok,

  • Speaker #1

    super. Merci Alex. Pour finir, si les auditeurs veulent suivre un peu les aventures de Vintage Rides, où est-ce qu'ils peuvent vous trouver, te trouver, trouver l'équipe ?

  • Speaker #0

    On est bien sûr sur notre site web, vintagerides.com, sur Instagram, sur Facebook. On a notre chaîne YouTube, on a quand même pas mal de films, on fait un film par an. Et puis moi, j'essaye de communiquer un peu plus sur LinkedIn, ça fait partie de mes petits challenges personnels. La tout doux du petit poste à écrire.

  • Speaker #1

    Et puis les salons ? Vous êtes aussi présent sur des salons.

  • Speaker #0

    Mais nous, moto. On n'est pas dans les salons de tourisme, on est sur les salons moto. Donc, bien sûr, s'il y a des gens qui aiment la moto, on sera là pour les rencontrer.

  • Speaker #1

    Vous êtes sur les salons. Super. Merci, Alex.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Nous arrivons à la fin de cet épisode. Merci à vous de nous avoir écoutés et regardés. J'espère que cet épisode vous a plu. Merci, Alexandre, encore une fois, d'être venu dans ce studio parisien pour l'enregistrement de ce podcast. Je remercie également toute l'équipe du podcast, Audrey, Marie, Olivier, Alexis et Paul. et un merci particulier à JetBlue, qui est notre partenaire sur cet épisode. Retrouvez tout notre réseau de produits tourisme sur notre site owebigo.fr et sur notre page LinkedIn. Et si vous ne voulez pas manquer notre prochain numéro, abonnez-vous dès maintenant sur votre plateforme d'écoute préférée. N'hésitez pas à nous donner un 5 étoiles et à partager autour de vous. Ça nous aide énormément à faire grandir la communauté et à proposer du contenu toujours plus pertinent. On se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode.

Chapters

  • Introduction et présentation de l'épisode

    00:10

  • Le parcours d'Alexandre Zürcher et Vintage Rides

    01:02

  • Les débuts de Vintage Rides : défis et opportunités

    02:11

  • La culture d'entreprise et l'importance de l'expérience client

    03:47

  • Les défis de croissance et la transformation de l'entreprise

    06:10

  • Réflexions sur l'avenir et vision de Vintage Rides

    13:11

  • Conseils aux jeunes entrepreneurs dans le tourisme

    50:33

Description

💡 Faut-il suivre sa passion ou construire un vrai modèle économique ?

🎙 Aujourd'hui, Marjorie Govinden reçoit Alexandre Zurcher, fondateur de Vintage Rides, le tour-opérateur spécialiste du voyage à moto de caractère. Un échange riche, sans filtre, autour de l’entrepreneuriat, de la passion et de la croissance.
🌍 Alexandre partage son parcours de créateur passionné, les galères du démarrage, l’importance de structurer un projet avec rigueur, les leviers de scaling (digitalisation, automatisation) et sa vision lucide du tourisme durable.
Un épisode inspirant pour tous ceux qui veulent entreprendre dans le voyage… sans bullshit.

💬 Ses convictions :
- Pas besoin d’un business plan parfait : mais partir avec un Minimum Viable Plan.
- La fidélité des collaborateurs vient d’une vraie culture d’équipe.
- Mieux vaut une action imparfaite que l’inaction verte.

🧠 Thèmes abordés : entrepreneuriat, tourisme d'aventure, digitalisation, scaling, culture d’équipe, tourisme durable, Minimum Viable Plan

🎁 Merci au sponsor de cet épisode JetBlue ✈, compagnie aérienne new-yorkaise desservant plus de 100 destinations aux États-Unis et dans les Caraïbes.


📍Ce podcast est produit par le collectif Away We Go, un réseau de freelances experts du tourisme B2B et B2C, spécialisés en production, vente, marketing et développement stratégique.

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🎧 Bonne écoute… et bon voyage !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Marjorie Govinden, membre de WeWeGo, collectif de freelance spécialisé dans le tourisme B2B et B2C, qui accompagne les opérateurs touristiques dans la vente, la production et le marketing. Bienvenue sur ce nouvel épisode de la quatrième saison de notre podcast. Avant de commencer, je tiens à remercier JetBlue qui est partenaire de cet épisode. JetBlue est une compagnie aérienne new-yorkaise qui relie plus de 100 destinations aux US et dans les Caraïbes avec un vol quotidien au départ de Paris vers New York et Boston. A bord, un service client aux petits oignons avec notamment du wifi ultra rapide gratuit, des lecos et une classe à faire mint qui met la barre très haut. 24 suites privées avec porte coulissante s'il vous plaît et un vrai matelas qui se transforme en siège. Bref, du confort en altitude. Pour le moment, on va redescendre sur Terre, même un peu plus que sur Terre, et on va parler du parcours d'entrepreneur. Et pour échanger sur ce sujet, je reçois aujourd'hui Alexandre Zürcher, fondateur et CEO de Vintage Rides, le tour opérateur B2C spécialiste du voyage à moto de caractère. Bonjour Alexandre.

  • Speaker #1

    Bonjour Marjorie.

  • Speaker #0

    Et merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux t'appeler Alex ?

  • Speaker #1

    Oui, comme tout le monde.

  • Speaker #0

    On va faire ça.

  • Speaker #1

    Je peux t'appeler Marjo ? Tu peux m'appeler Marjo,

  • Speaker #0

    avec plaisir. On se connaît déjà un peu, tous les deux. Mais pour ceux qui nous écoutent, est-ce que tu peux te présenter, nous en dire un peu plus sur l'activité de Vintage Rides ?

  • Speaker #1

    Oui, donc voilà, Alexandre Zurcher. Moi, j'ai monté Vintage Rides, qui est un tour opérateur moto. On opère maintenant dans une vingtaine de pays depuis 20 ans. Sachant qu'on est né en Inde, on s'est développé sur l'Asie, après l'Afrique, l'Amérique du Sud et maintenant un petit peu l'Europe aussi.

  • Speaker #0

    Ok, ça a bien grandi.

  • Speaker #1

    Ouais, ça a bien grandi, ouais, ouais. Le temps qui est passé. Et juste une petite parenthèse sur ton partenaire JetBlue. Le Wi-Fi en avion, je trouve ça juste incroyable. Ça marche vraiment, ça ?

  • Speaker #0

    J'ai pas testé personnellement, mais la commerciale, en tout cas, de JetBlue, nous dit que ça marche du tonneur.

  • Speaker #1

    Top. Faut que j'essaye JetBlue, alors.

  • Speaker #0

    Faut que t'essayes JetBlue.

  • Speaker #1

    Parfait.

  • Speaker #0

    C'est une belle aventure vintage, qui existe déjà depuis de nombreuses années, tu le précisais. Mais si on revient au début, qu'est-ce qui t'a donné envie de te lancer dans cette aventure ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi, je suis arrivé en Inde à 19 ans. et j'avais envie d'exotisme, d'aventure. Et finalement, en arrivant en Inde, j'ai été dépaysé, mais pas aussi fortement que ce que je cherchais. 19 ans, tu sais, en anglais, on est encore adolescents, donc on est encore teenagers, comme ils disent. Et je pense que j'avais envie de quelque chose d'un peu intense pour passer à l'âge adulte. Et donc, je me suis un peu cherché pendant quelques mois. Et à un moment, j'étais passager d'un copain à moto dans les montagnes en Rajasthan. Et là, j'ai eu un déclic. J'ai réalisé que la moto, ce n'était pas juste des sensations fortes, un truc de casse-cou, mais au contraire, que c'était vraiment quelque chose qui pouvait être doux et idéal pour voyager. Et donc, j'ai passé le permis moto local, j'ai fait le tour de l'Inde à moto, et au bout d'un an, j'ai monté l'agence.

  • Speaker #0

    Donc, ça a été assez vite quand même ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était assez vite. J'avais du coup 20 ans quand j'ai monté l'entreprise. Assez vite. Après, j'ai fait bien 20-25 000 kilomètres cette année-là. Les motos sur lesquelles on roule sont des Royal Enfield, c'est des petites motos. indienne qui roule en moyenne à... Tu vois, sur les routes indiennes, on est à 30-40 km heure avec les petites pistes, etc.

  • Speaker #0

    C'est pas du concours de vitesse.

  • Speaker #1

    On va dire que vite, c'était pas le terme approprié, en ce qui concerne l'expérience vécue. Mais oui, au bout de... Au bout de 9 mois de moto, j'ai monté une agence pour partager ça avec un maximum de gens, tout simplement. Parce que moi, ça m'a vraiment changé la vie. J'ai finalement réalisé mon objectif. J'ai eu le sentiment... En un an, d'en prendre 5 à 10 d'un coup, et je me suis dit, si ça peut me faire cet effet-là, autant partager ça au maximum.

  • Speaker #0

    Et cette fibre entrepreneuriale, tu l'as toujours eue ou elle est arrivée plus tard ?

  • Speaker #1

    C'est dur à dire parce que j'étais finalement jeune quand j'ai monté la boîte, donc d'une certaine manière, je l'avais peut-être un peu en moi. Quand je suis arrivé en Inde, je voulais monter une ONG en fait. Avec un ami, on était intéressé par tout ce qui était micro-finances, etc. Donc on était parti à l'origine un peu avec cette idée-là. Après, moi j'ai réalisé qu'il y avait beaucoup d'étudiants étrangers qui avaient accès à des gros sources de financement pour faire des projets de voyage qui n'avaient pas beaucoup de sens, en tout cas pas beaucoup d'impact à destination. Et j'étais dans une université où les étudiants étaient assez brillants, mais ils n'avaient pas accès aux sources de financement. Et donc l'idée qu'on avait, c'était de connecter des étudiants brillants du Nord, qui ont accès aux sources de financement, avec des étudiants brillants du Sud, qui ont des vraies idées de projets à impact. Et puis en fait voilà on était jeunes, moi j'étais en Inde, mon pote est parti au Mexique, j'ai commencé à faire de la moto, on va dire qu'un projet a pris la place d'un autre. Donc ouais je pense qu'il y avait déjà une forme d'envie d'entreprendre assez jeune.

  • Speaker #0

    Ouais c'est clair, maintenant c'est tôt.

  • Speaker #1

    Ouais ouais écoute je me rendais pas compte mais maintenant, 20 ans plus tard tu vois. Exactement. Je me dis oui c'était... Exactement.

  • Speaker #0

    Et quand tu as lancé Vintage, ça ressemblait à quoi concrètement au début ? Est-ce que tu peux nous raconter un peu quelles étaient les coulisses des premières années ?

  • Speaker #1

    Le tout début, c'était rock'n'roll. Quand j'ai dit que je lance la boîte, la réalité, c'est que je m'étais lancé avec un indien, celui qui m'avait vendu ma moto, qui s'appelait Sanjay Wattal. Pour moi, lancer la boîte, ça voulait dire aller chez l'expert comptable et déposer les statuts, ce qui n'est pas du tout ce qu'il faut faire, de mon point de vue, maintenant, quand on veut lancer une boîte. À l'époque, j'ai dit que je suis entrepreneur, j'avais surtout un bout de papier. Après, je suis rentré en France, j'ai commencé à m'orienter un peu mon parcours d'études vers l'entrepreneuriat, à mieux comprendre les choses. Et on avait des produits, un site web, après il fallait toucher une clientèle. Et donc là, j'ai fait des études de marché, j'ai travaillé sur le positionnement. Et en fait, au bout d'un an, je me suis associé avec Alex Lebehan, qui est aussi le fondateur de Shanti Travel, qui est une agence sur mesure maintenant basée en Asie. Je pense qu'elle est même un peu développée en Amérique du Sud, mais principalement asiatique. Et lui, il avait plus d'expérience dans le tourisme, et surtout, il avait monté sa boîte un an plus tôt. Ils avaient déjà opéré des tours moto. Et on a réalisé qu'on était concurrent sur un marché de niche. mais que les motards à 75% voulaient partir avec une agence spécialisée. Et donc je les approchais tout simplement, et après je dirais un déjeuner, on a décidé de s'associer. Donc ça c'était vraiment les tout débuts. On a été incubés dans leur bureau pendant quelques années, pendant que moi je faisais des allers-retours entre l'Inde et la France. Et voilà, on a fait les salons, on a travaillé avec la presse spécialisée, et développé la notoriété du concept.

  • Speaker #0

    Ok, super. Et on sent pas mal de passion déjà, dans ta voix. Et dans ton intention, on a tous cette image un peu romantique de l'entrepreneur passionné qui suit à fond son envie. Mais entre l'idée et la réalité, il y a souvent un monde. C'est quoi tes premiers gros challenges quand tu lances Vintage ?

  • Speaker #1

    Des challenges, il y en a plein. Après, je dirais que ça dépend de la manière dont tu l'approches. Pour moi, tout ce qui se passait, c'était du plus. À la base, j'avais quand même 20 ans, j'étais étudiant. J'avais l'énorme chance d'avoir mes études financées par mes parents avec un petit budget étudiant, qui était tout à fait raisonnable. Et donc, je pouvais me permettre de passer tout mon temps à bosser sans que ça génère des sous. Donc, je pense que le premier sujet, c'est quand même de gagner sa vie avec son travail. Et moi, pendant 2-3 ans, vu que j'étais étudiant, je n'ai pas eu cette problématique. Donc, à partir du moment où j'ai approché ça en me disant, voilà, je n'ai pas besoin de gagner ma vie tout de suite. Tous les... Les challenges principaux de mon point de vue étaient que des opportunités. Donc il y a bien sûr le fait de trouver des clients, ça franchement ce n'était pas évident. Moi je me souviens, j'avais mobilisé un groupe de copains de Sciences Po Lille où j'étais étudiant à l'époque et on était parti à l'Enduro du Touquet qui est un gros événement moto et on avait imprimé à la fac 2000 flyers sur les imprimantes de la fac, donc des trucs qu'on avait découpés au ciseau pour aller motiver des gens pour partir en Inde à moto. Il faut quand même s'imaginer le truc, on leur disait à l'époque Ça vous dit de venir rouler en Inde à moto sur des Royal Enfield qui étaient des motos qui avaient de très mauvaise réputation. A l'époque, ça avait encore une conception des années 50. Et on leur disait, venez rouler avec des motos qui ont des vitesses inversées en Inde, avec une boîte locale, avec des jeunes qui ont 20 piges.

  • Speaker #0

    Et ça va être génial.

  • Speaker #1

    Et ça va être génial. Et donc, dis-toi que le challenge, il était là. Objectivement, le challenge, c'était motiver des gens pour y aller. Après, évidemment, il y avait beaucoup de sujets opérationnels. Et moi j'ai eu la chance de faire une bonne association avec Alex Le Behan qui avait une expérience tourisme et qui était capable de mettre en place vraiment sur place l'opérationnel de manière hyper professionnelle. Donc ça, ça a énormément facilité les choses.

  • Speaker #0

    Et puis tu jonglais quand même entre tes études et ton activité à développer.

  • Speaker #1

    Ouais exactement, donc du coup moi je gérais vraiment principalement ce qui était communication et vente. Donc assez vite après on a eu un ou deux stagiaires en Inde que je gérais à distance. Et puis ça a pris comme ça petit à petit quoi. Étape par étape. Mais le gros sujet, c'était la commercialisation. Parce que contrairement à d'autres entrepreneurs qui se lancent, ils se lancent sur un gros marché, ils apportent quelque chose de différent. Nous, on s'est lancé sur un marché qui n'existait pas. Personne ne voulait aller rouler en Royal Enfield en Inde. Et les seuls riders qui partaient avec une agence à l'étranger, c'était pour aller aux États-Unis. Il y avait quelques marginaux qui trouvaient des petits projets locaux dans d'autres pays. Vraiment anecdotique, ce n'était pas suffisant pour monter une agence digne de ce nom.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu te dis, est-ce que ça va vraiment marcher, mon agence ? Et comment tu as fait pour continuer à y croire, malgré le peu de temps que tu avais aussi pour développer ton activité, et malgré les challenges que tu mentionnes juste avant ?

  • Speaker #1

    Au début, je ne savais pas si ça allait marcher. Ce que je me disais, c'est que tous les groupes qui venaient, c'était un groupe de plus, et c'était une chance, c'était une opportunité de... de partager cette passion et de continuer à la vivre et de continuer à dédier tout mon temps libre à cette passion. Honnêtement, je n'ai jamais été convaincu que ça fonctionne jusqu'à la fin de mes études. Là, je ne sais pas, ça restait tout petit, mais on commençait à faire voyager peut-être 150-200 personnes à l'année. Là, je me suis dit, OK, il y a un vrai concept. Il y a quelque chose, ça permettra peut-être jamais d'en vivre très bien, mais il y a un projet qui mérite de se lancer à fond, à 100% de mon temps et de continuer l'aventure.

  • Speaker #0

    Ce que je comprends, c'est que finalement, tu n'avais pas beaucoup d'enjeux et que tu prenais chaque opportunité qui arrivait et il n'y avait pas le coup près de « il faut absolument que ça marche, sinon on replante » . Oui,

  • Speaker #1

    exactement. Et ce que je disais beaucoup quand j'étais jeune, parce que ça fait vieux con de dire ça, mais ça remonte quand même. J'ai beaucoup, pour moi, l'Inde est une super terre d'entrepreneuriat. Parce que tu peux vivre avec très peu. Et donc, en fait, même si au début, j'étais étudiant, et donc j'avais la chance d'avoir un petit budget étudiant, comme je l'ai dit, mon premier salaire d'entrepreneur, c'était 300 euros par mois. Mais en fait, c'est à partir du moment où tu acceptes de vivre à l'indienne avec des attentes qui ne soient pas celles d'un occidental habituel, tu peux vivre relativement... Moi, j'étais très heureux avec 30 tambales par mois.

  • Speaker #0

    Tu prenais ce qui rentrait et...

  • Speaker #1

    De toute façon, je ne faisais que bosser. Et puis, je vivais dans des endroits basiques, avec les chiotes à la turque, sur un petit toit. Là-bas, la douche, tout le monde n'a pas de douche, on se lave avec un seau. Mais j'ai jamais eu un sentiment de manque. J'avais le sentiment d'une aventure géniale, d'avoir un projet qui se développe. Et oui, bien qu'il y avait plein de challenges, je voyais que ça se développait. Donc, moi, je poussais dans cette direction.

  • Speaker #0

    OK. Et en termes de financement, j'imagine que sur les débuts, ça a été quand même un peu simple. et puis quand tu as commencé à te développer et que tu avais besoin de financement est-ce que c'était système D ? ou est-ce que tu avais un plan hyper carré ?

  • Speaker #1

    Non, on n'avait pas de plan hyper carré c'était clairement système D mais moi j'avais des petites notions de finance donc avec nos petits moyens on arrivait à avoir quand même quelque chose qui tenait la route en fait c'est juste qu'on a toujours développé la boîte avec une philosophie bootstrap c'est-à-dire on investit l'argent qu'on gagne Donc moi au tout début j'ai fait un peu de livraison de pizza, de traduction etc. pour mettre la mise de départ. Il y a un moment j'ai eu vraiment un coup de chance, j'ai eu une bourse d'excellence universitaire qui était vraiment un coup de pot, parce qu'il faut avoir accès à ce genre de truc et puis il faut savoir que ça existe déjà, puis après il faut l'avoir. C'était vraiment un coup de chance, ça m'a vraiment aidé aussi au début à mettre un petit peu plus d'argent dans la boîte. Et après on a été autofinancé, donc on a juste planifié de dépenser que l'argent qu'on planifiait de gagner. Et c'est comme ça qu'on a avancé. Maintenant, c'est sûr que si j'avais voulu gagner 1500 euros par mois au bout de six mois, la boîte aurait eu des soucis de financement. Il n'y a pas de débat.

  • Speaker #0

    Très clairement.

  • Speaker #1

    Et si j'avais été moi et mon associé, on aurait été encore plus dans la merde. Donc non, c'est le fait d'avoir été modeste au début, prudent, bien sûr de planifier avec un plan stratégique quand même cadré au fur et à mesure. Même si au début, il n'y avait rien du tout, mais quand même assez vite, c'est arrivé. Et c'est ça qui nous a permis d'avoir un développement sain.

  • Speaker #0

    Vintage a super évolué depuis ces dernières années. C'est assez impressionnant de voir aujourd'hui où est-ce que vous êtes arrivé, où est-ce que tu es arrivé avec ton équipe. À quel moment tu t'es dit dans ce parcours, ok là on change de dimension ?

  • Speaker #1

    C'est... je ne sais pas te dire vraiment, c'est dur à dire en fait.

  • Speaker #0

    Tu as eu plusieurs étapes peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu plein d'étapes, j'ai du mal à me souvenir vraiment et je pense que c'est peut-être un défaut que j'ai en tant qu'entrepreneur, c'est d'être toujours dans le futur. et voir toujours les challenges qui sont devant et toujours le sentiment que ce qu'on fait c'est insuffisant et qu'il faut toujours aller plus loin et du coup de moins célébrer les étapes qu'on franchit et les victoires et donc finalement celle qui me vient à l'esprit c'est plus les destinations qui sont liées à la passion en fait en tant que telle plus qu'au milestone entrepreneurial en termes de en termes de d'étapes quoi mais oui d'après des grandes étapes qu'il y a eu je dirais Au bout de 5-6 ans, on a décidé de sortir d'Inde pour aller en Mongolie. Ça, pour nous, c'était une très grosse étape, avec un gros choix stratégique de garder la même marque de moto. Donc là, clairement, il y a eu un gros enjeu quand on est parti sur la Mongolie. Une autre grosse étape de développement, c'est quand j'ai réalisé que ce serait très difficile de scaler la boîte en gardant le siège en Inde. Et donc, j'ai fait un déménage... ... transformation vraiment profonde du business modèle en deux temps. Première étape, si je ne me trompe pas, je crois que c'était 2014, on a créé une entreprise française qui a commencé à, quoi qu'on a déclaré à tout France, etc., et qui a commencé à encaisser nos riders, donc on a créé un tour opérateur français, mais toute l'équipe était toujours basée en Inde. 2016, on a commencé à avoir une ou deux personnes en France pour du sales, du marketing, pour tâter un peu le terrain. Moi, j'ai commencé à faire des allers-retours en tout l'Inde et la France. Et 2019, on a décidé... de drastiquement réduire l'Inde en termes d'équipe à un bureau opérationnel et d'avoir notre siège en France. Et ça, ça a été une transformation de business extrêmement marquante, ce d'autant plus que six mois après cette décision, on a été frappé par la crise du Covid. Et du coup, au lieu de gérer juste une transformation de business qui en soi, vu l'ampleur de la transformation, on passait de 45 personnes en Inde, on avait une cible à 18 personnes en France et 12 personnes en Inde. avec des grilles de salaires complètement différentes. Puis l'ampleur de la transformation sur le papier, c'est quelque chose qui mettait clairement l'avenir de la boîte en danger. Mais au lieu de ne gérer que ça, on s'est retrouvé à gérer ça, plus la crise du Covid.

  • Speaker #0

    Double peine.

  • Speaker #1

    Double peine, quoi. Et donc, au lieu de passer de 40, 45 à 18 plus 12, on est passé de 45 à 6 personnes. Et après, il fallait tout redresser. Donc, ça a été un sacré malheur.

  • Speaker #0

    Ça a été un peu rock'n'roll.

  • Speaker #1

    Ouais, très. Et du coup, dernier milestone, c'est d'avoir retrouvé nos volumes de chiffre d'affaires d'avant Covid. Ça devait être en 2022 ou 2023. Et de repartir vraiment en développement. Sur les lages. On a toujours connu finalement.

  • Speaker #0

    Et tu mentionnais le fait d'avoir rencontré de la difficulté à se caler en Inde. Pour quelles raisons ? Si tu veux bien en parler.

  • Speaker #1

    Ouais, bien sûr. Je pense qu'il y a une inertie administrative qui est absolument colossale en Inde. Déjà, ce n'est pas chez nous. Moi, j'adore l'Inde. Je suis très, très attaché à ce pays, très reconnaissant. de ce que m'a apporté ce pays, tous ses collègues, ses amis, les Indiens, qui sont des gens que j'adore, qui ont une gentillesse incroyable, très dévoués, hyper travailleurs, bref, c'est des gens super. Malgré tout, c'est une autre culture, il y a moins d'esprit d'initiative, donc ça après on peut s'y adapter, créer un cadre qui colle à ça, mais il y a des infrastructures qui sont quand même très mal développées, donc nous, infrastructures, je pense aux routes, mais ça c'est loin d'être le sujet central, l'électricité, les coupures d'électricité, la qualité de... L'internet à une époque qui n'était pas non plus parfaite, même si bien sûr tout ça a évolué, mais les infrastructures et puis le cadre juridique qui est vraiment extrêmement complexe. À la fin, je ne sais plus ce qu'on faisait exactement en 2019, mais en 2019 on faisait un petit peu moins de 5 millions d'euros de chiffre d'affaires, on avait passé les 4 millions. Et pour gérer ça, on avait 7 comptables, ce qui est juste une aberration. En France, les entrepreneurs à 4-5 millions, ils se demandent s'ils prennent un comptable en interne. Et nous, on avait sept, quoi. Et ça tournait jamais, c'était jamais clair. Et donc, bon, voilà, c'était... De toute façon, à ce moment-là, j'étais déjà arrivé à la conclusion que ça pouvait plus tenir. L'inertie administrative était trop forte. Trop forte. La différence culturelle, l'inertie administrative.

  • Speaker #0

    OK. Et donc, tu mentionnais le fait que finalement, les étapes de croissance de ta boîte ont souvent été liées à des nouvelles destines. Nouvelles destinations. Oui. si tu devais dire quelle est la destination qui représente le plus vintage aujourd'hui ce serait laquelle abbas et l'inde c'est l'un des encore là ouais ouais c'est là où on est je pense que notre notre adn notre état d'esprit est indien c'est

  • Speaker #1

    nos valeurs qui sont vraiment le dépassement de soi le partage d'authenticité tout ça c'est des choses qui viennent d'un qui viennent de ce que moi j'ai vécu en inde l'inde c'est vrai c'est vraiment l'essence de nos voyages et c'est je dirais la magie qui peut y avoir sur nos voyages en inde qu'on cherche à reconstruire sur chacune des destinations qu'on monte à l'étranger quoi ce voilà on en sort très vite des sentiers battus on a un contact absolument spontané riche et génial avec les populations locales ça c'est le benchmark à retrouver quoi en inde on à l'himalaya c'est des paysages grands paysages grandioses c'est ce qu'on va chercher à retrouver donc donc l inde c'est vous Pour moi, c'est nos voyages en Inde, c'est ce qui représente vraiment l'ADN de la boîte.

  • Speaker #0

    Alors, s'il y avait une deuxième destination, peut-être ?

  • Speaker #1

    Après, il y a plein de destines qui sont représentatives. Souvent, on me dit « Alex, c'est quoi ton voyage préféré ? » Je dis « Mais moi, je n'ai pas de voyage préféré, ça va dépendre de mon mood. » Il y a des voyages, je trouve qu'ils sont incroyables en couple. Je ne sais pas, par exemple, si je devais partir en couple, j'irais peut-être en Turquie. C'est un voyage qui est super... C'est une de tes dernières destinations. C'est très doux, très accessible. Il y a un côté à la fois aventure, à la fois balnéaire sur la côte. C'est hyper sympa. Et en même temps, si je veux vivre une aventure incroyable qui prenne aux tripes, il y en a deux qui me viennent à l'esprit, spontanément. L'Argentine, c'est quand même des paysages à couper le souffle en haute altitude. J'en ai d'autres qui me viennent en tête, mais je dois choisir. Et sinon, d'un point de vue culturel, tu as le Rwanda. Le Randa, c'est une des sticks qui représente hyper bien l'ADN vintage. Parce que dans notre ADN, il y a quand même le fait d'avoir surpris un peu. On a créé un marché qui n'existait pas. Et pourquoi ? Parce qu'à la base, les gens n'avaient pas envie d'aller faire de la moto en Inde. Ils avaient l'impression qu'ils allaient mourir sur la route. Je caricature un peu, mais moi je leur dis, non, non, moi j'ai fait 25 000 kilomètres, et puis je ne suis pas le seul, ça se fait, etc. Puis on va vous encadrer. Et donc on les a vraiment surpris, et c'est aussi par la surprise qu'on leur a donné envie de nous suivre. Et le Rwanda, on a un peu retrouvé ça quand on a lancé le Rwanda. C'est une des sties qui développe super bien. Les pros du tourisme le savent. Mais le français moyen n'est pas au courant forcément que le Rwanda, c'est un des pays les plus développés d'Afrique en termes d'infrastructure, que ça a vachement changé. L'image du Rwanda est encore marquée par celle du génocide. Et donc je trouve que voyager là-bas, ça prend un peu au trip. Il y a une forme de... Un dépaysement qui est très fort et ça je trouve que ça colle bien à l'ADN de Vintage. D'organiser des voyages aventures là où on ne nous attend pas forcément.

  • Speaker #0

    S'il y a une destination que je devais choisir, ce serait celle-ci.

  • Speaker #1

    La Vintage,

  • Speaker #0

    c'est leur vendeur.

  • Speaker #1

    Top, je te le recommande.

  • Speaker #0

    Peut-être un jour. Je voulais aussi parler un peu de la communauté parce qu'en fait Vintage, ce n'est pas juste Antéo, un tour opérateur, c'est aussi une vraie communauté de passionnés, de motards. Comment tu as fait pour construire ce lien fort avec cette communauté au fil des années ?

  • Speaker #1

    écoute je pense que tout part quand même c'est l'état d'esprit de la boîte et le produit je pense que voilà les voyages qu'en fait le volant le produit dans le sens que voyage quoi le voyage qui est proposé je pense que les gens vivent une expérience qui est tellement forte et tellement acquis qui les transforme pour certains quoi y en a ils vivent de bonnes de belles vacances y en a ils reviennent changer mais au sens propre du terme qu'on a régulièrement des riders nos guides qui nous racontent qu'ils pleurent sur les voyages c'est quand même un truc de fou et donc je pense que le Le lien émotionnel qui se crée entre l'agence et le rider, c'est pendant le voyage. Et après, ça continue à travers les rencontres qu'on peut faire sur les salons, les newsletters qu'on envoie, il y a une énergie qui est partagée. Mais ces voyages se produisent et notre communication est aussi nourrie par nos valeurs, qui parlent aux riders. Moi, j'ai déjà remarqué que l'histoire que j'ai vécue moi, la manière dont je parle de la jeunesse de la boîte, ça parle à cette communauté. Moi, typiquement, je ne suis pas un grand motard. Je ne suis pas un très bon motard.

  • Speaker #0

    Vous avez appelé tout le monde là.

  • Speaker #1

    Oui, mais je veux dire, j'ai appris à faire de la moto tout seul en Inde. J'ai plein de défauts de pilotage. Et je m'en fous complètement parce que justement, pour moi, la moto, c'est presque une méditation. C'est aussi un challenge. C'est le fait de se dépasser. Et en fait, ça parle à la majorité finalement des motards. Alors que dans ce monde de la moto, en général, les professionnels, ça reste quand même un peu macho. Et ça reste un peu, moi, je suis plus fort que tout le monde. Sauf que la réalité, c'est que la majorité des gens, ce n'est pas des supermans. Donc, je pense que cette approche aussi de la moto parle vachement à la communauté. En tout cas, à notre communauté.

  • Speaker #0

    À votre communauté. Oui. Complètement. Complètement. Sans transition, je voulais aussi te poser une question concernant la digitalisation. Parce que c'est forcément un sujet qui est un gros sujet dans le tourisme aujourd'hui. Et depuis déjà un certain temps. Dans ton business, quelle est la part de la tech ? Comment tu la places dans tes priorités business ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, la tech, c'est une priorité absolue parce qu'on se développe. Parce qu'on se développe et pour pouvoir continuer à avoir le niveau de service qu'on avait quand on était petit et qu'on faisait voyager 100 personnes à 2000 personnes. Alors ça reste tout petit dans le milieu du voyage, mais dans le milieu du voyage à moto, c'est significatif. Et vu que notre métier demande... énormément de vrai travail de prod au sens vraiment premier du mot prod dans le tourisme c'est à dire qu'on produit vraiment nos voyages on associe vraiment il ya un guide qui fait des vrais repérage c'est lui qui va après guider les voyages avec un partenaire moto avec un mécanicien avec une assistance mécanique et de l'autre côté un dmc donc c'est c'est vraiment pas de la prod dans le sens où on fait un cahier des charges et on demande à un dmc de produire un voyage ce qui est le plus classique produit tout ça une vraie prod de terrain quoi on associe après évidemment des partenaires dont un dmc Il y a une vraie prod et en fait ce travail prend tellement de temps que si on veut scaler le business, on n'a pas le choix que d'automatiser. Et donc pour pouvoir scaler et être productif dans un milieu où les marges sont faibles, et c'est l'industrie du tourisme qui le veut, c'est la réalité du tourisme, on se doit d'investir sur la tech pour automatiser et améliorer les procédures, fiabiliser et maintenir une expérience client. Au-delà de l'expérience client voyage, où là, je pense qu'on est vraiment bon, c'est vraiment là où on est les meilleurs, on doit aussi maintenir cette expérience client de qualité avant et après le voyage. Et pour ça, il faut une tech. Donc, on n'a pas le choix. Donc, c'est central. C'est une priorité centrale. Moi, à la base, j'ai monté ma boîte pour voyager à moto et aujourd'hui, je parle de CRM.

  • Speaker #0

    C'est ça, tu as un peu évolué.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Et ce n'est pas simple d'automatiser quand on a la complexité de tes produits. Tu parlais d'assistance, de beaucoup de logistique autour des voyages. Comment tu fais pour automatiser tout ça ?

  • Speaker #1

    C'est très compliqué d'automatiser. C'est le temps de plus que finalement, tu fais 2000 riders sur 20 destis. C'est à chaque fois automatisé sur des toutes petites destinations. Donc, il y a des choses qu'on peut automatiser, qui sont des process communs à toutes nos destis et des process de vente assez génériques. Et puis, il y a des choses qu'on ne peut juste pas et qu'on ne doit pas automatiser parce que ce serait presque un piège. Parce qu'à chercher à automatiser le truc, on va passer plus de temps à mettre en place l'outil informatique qu'à le faire à la main. Et donc, il faut trouver le juste milieu en termes d'automatisation. Mais ouais, c'est un challenge de tous les instants.

  • Speaker #0

    Et ça doit aussi s'inscrire dans une envie d'améliorer ton expérience client au global. Absolument,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Donc, c'est aussi lié à cette dynamique-là. Quand on a collaboré ensemble, Alex, j'ai aussi pu voir que tu étais super attaché à l'expérience client, aux détails. Tu as un gros, gros souci des détails. Est-ce que c'est ça aujourd'hui qui fait la différence chez Vintage par rapport éventuellement à tes concurrents ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense que oui. Je pense que… L'attachement à l'expérience client, c'est très clair. Ça, je pense que c'est viscéral. Ce, d'autant plus que je n'ai pas monté la boîte à la base, comme certains montent une boîte pour gagner leur vie. Moi, j'ai monté la boîte pour partager une passion. Et donc, pour moi, avoir quelqu'un qui rentre en me disant qu'il n'est pas satisfait de son voyage, ça me prend au trip. Je vis chaque voyage comme mon propre voyage. Donc, pour moi, c'est un vrai échec. À chaque fois que quelqu'un est insatisfait, c'est un vrai échec. Et donc, je porte vachement attention aux détails. Et je pense que, oui, c'est ça qui nous porte. Et c'est très clair, aujourd'hui on a 70% du business, c'est soit des riders qui reviennent, qui nous connaissent, soit des amis de nos riders ou du bouche à oreille. C'est énorme ! Bah ouais, c'est énorme ! Et en fait, ça veut tout dire quoi. Aujourd'hui, nous 100% de nos... une de nos valeurs c'est la transparence. 100% de nos feedbacks riders sont en ligne sur le site, bons et mauvais. Tous. Et donc, voilà, ça veut tout dire. On est à, je sais plus, 4,7 ou 4,8 en moyenne.

  • Speaker #0

    Belle performance en intégrant... Des avis plus mitigés aussi ?

  • Speaker #1

    Ils sont tous là. Ils sont tous là. Et je pense que c'est une belle performance parce que dans notre métier, déjà dans le travel, mais encore plus dans le voyage à moto, les imprévus font vraiment partie de l'expérience. Et on a beau le dire en amont, à l'évidence, quelquefois, ça ne se passe pas comme prévu. Quand il y a la montagne qui s'effondre, quand il y a des glissements de terrain, quand il y a des motos qui décident de ne pas démarrer. Il y a des fois où on a beau avoir mis tous les moyens en place, ça ne se passe pas comme prévu. Et malgré ça, on a un très haut taux de satisfaction. Donc oui, je pense que c'est d'un côté l'ADN et l'énergie, et de l'autre côté, c'est bien sûr la tension qu'on porte aux détails et l'envie vraiment profonde que chacun, au final, rende satisfait.

  • Speaker #0

    Et reviennent un peu transformés.

  • Speaker #1

    Oui, c'est au cœur de notre positionnement. Ce n'est pas la moto pour la moto, c'est la moto pour le voyage, avec un impact positif. À destination, bien sûr, parce qu'il y a du partage, il y a de l'échange, on va dans des endroits où il y a peu de développement économique, donc évidemment. Mais dans notre positionnement profond, c'est avant tout une transformation personnelle. C'est se confronter un petit peu à ses craintes, à ses incertitudes et puis se rendre compte que ça le fait, ça passe et en revenir un peu boosté.

  • Speaker #0

    Prendre un peu de recul sur ses petits soucis du quotidien.

  • Speaker #1

    Exactement, oui.

  • Speaker #0

    Et donc tu mentionnais effectivement ces différentes challenges, une transition digitale. Il y a un autre challenge important qui est le marché du travail qui a pas mal évolué.

  • Speaker #1

    Oui, clairement.

  • Speaker #0

    Et notamment des générations qui sont pleines d'énergie, mais qui ont parfois des façons de fonctionner un peu différentes de celles qu'on a pu connaître, nous les anciens, entre guillemets. Comment tu gères, toi, ton recrutement aujourd'hui et comment tu insuffles une culture d'entreprise à ces équipes un peu multigénérationnelles ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est clairement l'envers du temps, cette réflexion. Après, je dirais que pour nous, elle a un peu toujours été à des échelles différentes. C'est-à-dire que nous, à la base, on devait créer une ambiance de travail la plus stable possible, donc avec des gens qui ont envie de rester, dans un environnement qui n'était pas habituel pour eux. Parce qu'il y avait des Indiens qui bossaient dans une boîte de Français, parce qu'on était basé à New Delhi, et il y avait des Français qui venaient bosser à New Delhi, payer un salaire local dans une ville qui est la plus polluée du monde, pour vendre des voyages à moto. Dans tous les cas, il y a toujours eu cet enjeu de comment est-ce qu'on fidélise des gens. Et la nouvelle génération, je dirais qu'il y a un truc qui les caractérise, c'est le sens et la passion. Et pour eux, ce qui est hyper important, c'est de donner du sens et de la passion dans ce qu'ils font. En tout cas, c'est ce que je comprends des jeunes collègues que j'ai. Et en fait, avec un peu de recul maintenant sur mon expérience française, je me rends compte que c'est...

  • Speaker #0

    En fait, finalement, toujours des profils comme ça qu'on a attirés chez Vintage. C'est toujours des gens qui sont venus pour le sens et la passion. Et moi, la manière que j'ai eue de les fidéliser, c'est de les impliquer un maximum, de suivre leurs envies, de leur donner beaucoup de responsabilités, beaucoup plus, je pense, que ce que dans beaucoup d'autres boîtes on pourrait faire. Ce qui est un challenge, ce qui fait qu'on a beaucoup de boulot. Mais d'un autre côté... C'est aussi un peu une expérience où on en ressort grandi. Au final, je trouve que ça colle bien aux attentes de cette nouvelle génération. Ça leur rend envie de se battre pour la boîte parce que le projet leur plaît, mais aussi parce qu'il y a un truc où vraiment, eux, ils ont le sentiment de grandir et de progresser. Ça, c'est un vrai enjeu. C'est leur donner des responsabilités et toujours leur montrer un petit peu ce qu'il y a au-delà, les impliquer dans la réflexion stratégique globale. Et je trouve que ça fonctionne. Ça fonctionnait bien avant qu'on était en Inde et ça fonctionne bien aussi maintenant qu'on est implanté en France et qu'on commence à avoir un tout petit peu de recul. Après, il y a plein de questions sur lesquelles je pense qu'aujourd'hui, il y a plein de modèles qui sont acceptables sur plein de sujets. Et ce qui est important en tant qu'entrepreneur, c'est d'être clair sur son modèle et de le communiquer clairement aux gens. Et à partir du moment où c'est communiqué clairement aux gens qui rentrent et qu'on le défend de manière régulière, répétée et constante. ou qu'on évolue mais qu'on le communique, les jeunes équipes adhèrent, en tout cas elles comprennent. Et déjà je pense que c'est un pas de géant. Je pense que beaucoup de gens ont le sentiment que c'est dur de fidéliser cette nouvelle génération, ce qui est parfois vrai, mais le fond c'est qu'ils ont souvent l'impression de ne pas faire partie du tout. Ils ont l'impression d'être un petit grain dans un grand rouage et puis ils ne comprennent pas trop quel est leur impact. Donc j'ai l'impression qu'avec cette génération, très clairement, au bout de six mois, ils vont se barrer. Si on leur donne cette vision, qu'on leur explique aussi qu'elle est la nôtre, et qu'on leur dit par contre, je comprends, ça t'as envie, mais ça ne marche pas comme ça chez nous. Voilà pourquoi, mais ça ne marchera pas comme ça chez nous. Déjà, ça filtre au recrutement et après, ça permet d'avoir un alignement de valeurs, de valeurs, d'envie, etc. La question du télétravail est pour moi emblématique. C'est un truc qui a vachement secoué le monde du travail pendant le Covid. Chez Vintage, c'est un truc qu'on a d'une certaine manière toujours connu, puisque moi, j'ai monté ma boîte en étant étudiant entrepreneur entre l'Inde et la France. Donc on a toujours bossé sur Skype, qui maintenant est fermé je crois. Bref. Et donc les visions on l'a toujours fait. Et ma conviction, et que j'ai défendu pendant tout le Covid, où honnêtement si tu faisais pas 100% de télétravail, t'étais limite un espèce de... quoi, t'étais un ovni, un bio-schnock quoi. Et moi je disais ouais ok c'est bien, mais moi je veux des gens qui se voient au bureau. Je suis d'accord que ça peut marcher en full remote, des boîtes peuvent marcher en full remote, mais faut déjà un, des rendez-vous physiques réguliers, et deux, faut que le fondateur en ait envie, il faut qu'il en suive une culture d'une grande rigueur. de mon point de vue. Je ne sais pas ce que je veux faire. Et donc, je veux, avec un peu de télétravail, il y a chez Vinted du télétravail. Il y a, je crois, une journée par semaine, plus une vingtaine de jours dans l'année. Tu es revenu sur un modèle minimaliste. J'y suis resté, en fait. Je n'ai jamais bougé. Mais du coup, les gens qui sont rentrés dans la boîte, ils savaient à quoi s'attendre. Et il n'y a pas de souci. Alors après, on fait évoluer un petit peu au fur et à mesure. Mais les gens qui sont chez nous s'y retrouvent globalement. On a un jour de télétravail Et les gens qui sont chez nous, il y en a certains qui me reviennent peut-être un deuxième jour, mais globalement, ils sont contents de se retrouver au moins trois jours par semaine au bureau. Donc c'est un exemple, mais je dirais que certains pourraient dire « Ok, si aujourd'hui tu ne fais pas du full TT, tu ne vas jamais réussir à fidéliser les jeunes. » Moi, ma vision et mon expérience, c'est… Ah oui, peut-être qu'il faut en faire un peu dans tous les cas. Il en faut un peu,

  • Speaker #1

    mais ce n'est pas open bar non plus.

  • Speaker #0

    Mais encore, je dirais, il faut que le fondateur assume sa ligne, recrute en conséquence et explique pourquoi. Et du coup, il va attirer des jeunes qui sont alignés avec sa ligne. Et après, ça se passe bien.

  • Speaker #1

    Et tes collaborateurs, et pas seulement les jeunes générations d'ailleurs, ils arrivent souvent chez Vintage, j'imagine, parce qu'ils sont passionnés de moto. Oui,

  • Speaker #0

    voyage de moto.

  • Speaker #1

    Parce qu'ils y trouvent du sens aussi. Ce n'est pas nécessairement des personnes qui viennent du métier du tourisme. Est-ce que ce n'est pas un challenge aussi pour toi de pouvoir aligner un peu toutes les planètes entre une passion et une nécessité d'avoir... des techniciens, des forces de vente aussi impactantes ?

  • Speaker #0

    Si, franchement, ça, c'est un challenge parce que c'est vrai que nous, on attire beaucoup de passionnés, ce qui est génial parce que ça donne une énergie folle. Mais souvent, du coup, les passionnés, c'est rare qu'on trouve à la fois un passionné de moto qui ait 10 ans d'expérience dans le travel. Donc souvent, on doit soit former sur la culture moto, soit former sur le métier du travel. Et au final, aujourd'hui, on a quand même plus de gens qui ont une appétence moto. ou même qui sont attirés par l'énergie que dégage la boîte que des gens qui ont une expérience travel. Et finalement on forme beaucoup et ça c'est vrai que c'est un challenge. Le sujet de formation est toujours un challenge. C'est plus simple pour nous d'unborder des gens qui viennent du travel, qui sont attirés par le voyage-aventure, et finalement on s'aperçoit que tous les gens qui vont à ce profil, assez vite ils ont envie de faire de la moto. En tout cas, telle que nous la pratiquent, sans pour autant devenir forcément des motards.

  • Speaker #1

    Ils développent une certaine appétence quand même, ils s'intéressent au sujet,

  • Speaker #0

    ils viennent curieux. Oui, parce qu'ils voient bien que du coup, comme moi j'ai découvert quand j'étais en Inde, que la moto, ce n'est pas que parfois l'image un peu galvaudée qu'on en a, un peu beauf. Au contraire, c'est une manière incroyable de voyager. Et vu que les gens qui viennent dans le travail quand même le voyagent, assez vite, ça donne envie de passer le cap. Donc ça, ça fonctionne.

  • Speaker #1

    Super. Est-ce que tu sens plus d'intérêt ou de curiosité de la part des générations plus jeunes dans tes équipes sur le sujet environnemental ? Parce que c'était un point que je voulais aussi aborder avec toi. Il y a beaucoup de préoccupations environnementales actuellement dans le tourisme et PQ. Comment Vintage réfléchit à l'avenir du voyage à moto ? Et est-ce que cette nouvelle génération a contribué aussi d'une certaine façon à peut-être une évolution de tes produits ou de ton concept ?

  • Speaker #0

    Pourquoi pas ? Oui, déjà je le vois dans les équipes, il y a une sensibilité plus forte aujourd'hui qu'il y a dix ans sur le sujet déjà avant tout du réchauffement climatique, qui est le sujet central, et donc des émissions à gaz à effet de serre du secteur du voyage. Ça c'est sûr et certain. C'est sûr que ça me fait beaucoup réfléchir. La problématique de fond dans le voyage, nous on commercialise pas l'aérien. Donc d'une certaine manière notre impact carbone strict, donc si on va vraiment sur le truc c'est ce qu'on appelle le scope 3, c'est la prestation qui est à la destination. Donc là dessus, bon le gros de la émission c'est la moto, c'est sûr que ça pollue. Il y a des évolutions technologiques et nous on accompagnera aussi ces évolutions technologiques. Il y aura des motos avec des carburants plus durables, il y aura des motos électriques. On a beau s'appeler vintage, on va évoluer. Maintenant, on a beau ne pas commercialiser. Et d'ailleurs, sur ce sujet-là, on ne communique pas dessus parce qu'on est tout à fait conscients que le gros de notre impact indirect, c'est quand même l'aérien, le billet d'avion que prennent nos riders pour venir.

  • Speaker #1

    Tu ne le commercialises pas et de toute façon, il ne va pas se faire.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est le gros de l'impact. Mais nous, ce qu'on fait à l'échelle de l'impact réellement commercialisé de la boîte, c'est qu'on investit dans des fonds de captation carbone. qui à terme permettront de capter l'équivalent de la pollution qu'on a émise. Bon, très bien. Ce qu'on fait à côté, c'est qu'on a développé le moyen courrier et le court courrier. Ça, c'est un vrai impact, parce que bien qu'on ne commercialise pas l'aérien, quand on prend un court courrier, on va dire qu'on a plutôt une tonne, une tonne cinq d'émissions de gaz à effet de serre, alors que sur le long courrier, on est plutôt à trois tonnes minimum. Donc il y a un vrai impact, en fait, sur le fait de développer un mix plus moyen courrier de notre... de notre offre. Après, moi, en tant qu'entrepreneur, j'ai cofondé, avec un ancien collègue, un festival qui s'appelle le e-Adventure Festival.

  • Speaker #1

    Vous voulez t'en parler, justement ?

  • Speaker #0

    Le but, en fait, c'est de créer le premier festival aventure du véhicule motorisé. Pour moi, en tant qu'entrepreneur, c'est un laboratoire. L'idée, c'est de dire, de proposer une alternative durable aux passionnés de véhicules, de voyages motorisés, le road trip. Plein de gens adorent le road trip et aiment bien la planète. Donc ils se disent que ce serait quand même sympa de...

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu fais pour faire un road trip sans avoir à utiliser une moto ?

  • Speaker #0

    Il faut utiliser une moto, mais pourquoi pas une moto électrique ? Ça se développe, etc. Ça n'a pas encore les mêmes autonomies, mais le marché évolue vite. Et donc on a voulu créer cette plateforme qui est un festival en disant « Venez découvrir ce qui existe, les professionnels, venez vous exprimer sur le sujet. » Et c'est ma contribution, disons, un peu entrepreneuriale. essayer de proposer cette alternative pour essayer de faire un petit peu bouger le marché et qu'on ait potentiellement à terme des road trips un peu plus durables. Ça je pense que c'est important. Après le gros du sujet c'est l'aérien. Et la réalité c'est que dans le travel, il n'y a pas de solution miracle. On ne va pas pouvoir faire grand chose à part inciter les voyageurs à prendre des vols directs, prendre des compagnies aériennes qui proposent des avions plus modernes, qui ont déjà un impact beaucoup plus faible en termes d'émissions. et de la sensibilisation sur l'impact réel de ce qu'a notre activité. De manière à ce que les gens, potentiellement, parfois choisissent entre un billet d'avion ou manger trois steaks par semaine. C'est un sujet qui est évidemment existentiel et qui, moi, me fait beaucoup réfléchir. Mais je n'ai pas la solution toute faite. On fait à notre échelle, mais c'est une réflexion permanente.

  • Speaker #1

    C'est déjà un bon début.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un début. Mais avoir un mix plus moyen courrier, ça, c'est un vrai impact. capter nos émissions de CO2 bon c'est ce qu'on fait aussi un peu par conviction il y a de la pédagogie qu'il faudrait faire en plus on n'a pas encore pris le temps de vraiment bien le faire donc on ne le fait pas encore parce que je pense que quand on commence à le faire il faut bien le faire auprès de notre communauté surtout pas tomber dans le greenwashing, c'est un sujet très sensible et d'ailleurs je trouve ça assez dommage que la prise de parole alors il ya des gens qui font du greenwashing mais malheureusement trop je pense que la prise de parole ou quand tout cas qu'on essaye de faire quelque chose on a souvent les gens les plus engagés sur le sujet qui ont d'ailleurs souvent raison dans l'absolu qui tout de suite nous attaque une taxe de greenwashing ou nous disent qu'on va pas assez loin ce qui décourage je pense aussi beaucoup d'entrepreneurs et d'entreprises à agir quoi alors que moi je suis plus partisans de la politique des petits pas il faut surtout pas continuer tout comme avant mais toutes les steps dans la direction de quelque chose de plus durable sont quand même bon à prendre peut-être pas suffisant, c'est bon à prendre donc voilà, moyen courrier, communication et un peu de captation carbone à la hauteur de nos émissions Et est-ce que tu imagines éventuellement aller vers une certification ?

  • Speaker #1

    Travel, type Travel Life ou ce type de certification ?

  • Speaker #0

    Je sais même pas ce que c'est

  • Speaker #1

    Oui, c'est la nouvelle réponse

  • Speaker #0

    Non, non, je suis pas je suis pas assez dans le serrail, je pense je sais même pas quel impact ça a réellement sur le business donc après Je... Il y a ATR que je connais un peu, je ne sais pas si tu penses aussi à eux en termes de certification, je pense qu'ils font des choses vraiment incroyables et c'est assez inspirant, donc ça c'est sûr que ça me fait réfléchir. Non, moi je réfléchis au mouvement One Person for the Planet, ça j'y pense régulièrement. Parce que ça permet aussi de labelliser vraiment les actions. C'est vrai qu'aujourd'hui nous on contribue à un fonds carbone. qui a un vrai impact carbone, mais aussi à destination, qui aide des populations locales, etc. Mais vu qu'on le fait sans label encore très bien marketé, même si c'est en train de venir, puisque c'est le fond du CETO et il y a vraiment tout un plan de com' qui est en train de se mettre en place, je me dis, voilà, ça pourrait peut-être aussi être intéressant de rejoindre un label qui permet de cadrer et de communiquer aussi sur ce qu'on met en place.

  • Speaker #1

    Et qui serait plus en phase peut-être avec tes envies, tes convictions, il y en a beaucoup. Donc...

  • Speaker #0

    Donc il faut regarder.

  • Speaker #1

    Ok. Et pour revenir un petit peu plus sur l'aspect entrepreneurial, avec le recul, s'il y avait une ou deux choses que tu devais refaire, que tu voudrais refaire différemment, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Bonne question.

  • Speaker #1

    Elle n'est pas simple, celle-là. Oui,

  • Speaker #0

    non. Il y a forcément des choses qu'on fait différemment. Alors je pense qu'il y en a deux qui viennent à l'esprit. Pour le mieux, c'est au tout début. Je pense que je ne suis pas assez... Allez. Même si c'est quand même relativement vite auto-financé. Donc je suis content de ce qu'on a fait, mais si je le refaisais, j'irais plus vite vers les clients. C'est-à-dire qu'à un moment, je me souviens de phases où j'étais un peu dans l'attente, j'attendais d'avoir le bon site web et je passais du temps avec le webmaster, avec le designer pour faire le site web que j'attendais avant d'aller les voir parce que j'avais un peu le syndrome de l'imposteur. Je n'ai pas envie de leur proposer d'autres trucs.

  • Speaker #1

    Vous avez tout fait parfait, bien bordé.

  • Speaker #0

    Voilà. Alors bon, je suis peut-être un peu sévère avec le regard que j'ai irrespectif, mais si c'était à refaire, j'irais encore plus vite. Donc à un moment, c'est une journée maximum pour avoir un... Un produit minimal en tête et puis il faut foncer vers les clients, c'est ça le but. J'ai un moment, il faut aller se confronter au marché le plus vite possible. Donc ça, je le referai plus rapidement en tout cas.

  • Speaker #1

    Le fameux minimum viable product.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment plus rapidement. Et le deuxième truc, c'est qu'on a quand même vraiment un moment... Moi, à un moment, je me suis retrouvé à gérer une boîte. Je disais tout le temps, c'est le style d'affaires d'une TPE, le staff d'une PME, mais la complexité d'une multinationale. C'est assez naturellement, je me disais bon bah si je veux créer un pays, il faut que j'aille créer une boîte. Et donc je me suis retrouvé avec une filiale en Mongolie, une filiale en Thaïlande, et je ne sais même plus où d'autres. Et à un moment je me suis dit bon non, ça fait trop quoi. Ça fait trop, c'est trop compliqué. Et donc là on est en train de fermer notre filiale en Mongolie, fermer celle en Thaïlande, et maintenant on prend des participations chez des partenaires. Donc on a effectivement une grosse participation au Maroc, par exemple au Pérou, en Argentine. Mais dans plein d'autres destinations, on va... monter des partenariats avec des entrepreneurs locaux, où on va potentiellement co-financer des choses. Nous, l'enjeu, c'est les motos, donc clairement co-financer des motos. Mais je suis arrivé à la conclusion que la propriété n'entraîne pas le contrôle de l'opérationnel sur place, et surtout que la propriété est donc une entreprise qui crée une inertie et donc nous défocus du cœur métier. En tout cas, moi, ça m'a défocusé de mon cœur métier. Je suis retrouvé à J'ai l'aide des boîtes. Ce qui est en soi stérile, une boîte doit être au service d'une création de valeur, alors qu'en fait pour créer la valeur et offrir le service, on pouvait tout simplement avoir des partenaires. Et avec des partenaires-là, ça s'encadre. Plus simple à dire aussi une fois qu'on a atteint un certain volume critique, qui permet de motiver des partenaires.

  • Speaker #1

    Et d'avoir j'imagine un cahier des charges aussi un peu rodé, que tu dupliques en fait en fonction de tes destinations.

  • Speaker #0

    Oui, un cahier des charges et puis du coup des réflexes, ce qui est un peu au même.

  • Speaker #1

    Et justement, par rapport à ces différentes projections, tu parlais des filiales que vous aviez dans le passé et ce que vous avez maintenu aujourd'hui. Si on se projette dans plusieurs années, 5 ou 10 ans, où est-ce que tu vois Vintage Rides à ses échéances ?

  • Speaker #0

    Écoute, nous l'objectif c'est... Je pense, 10 ans c'est très loin, mais peut-être 5 ans déjà.

  • Speaker #1

    Déjà 5 ans, on va commencer.

  • Speaker #0

    L'objectif serait de doubler de taille, en tout cas de passer la barre des 10 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 4 ou 5 000 voyageurs. Aujourd'hui, on a une grande majorité de voyageurs français, on est à 80% de français ou de francophones. Et l'objectif dans 5 ans, c'est qu'on soit à 50-50 entre les français et les étrangers. C'est pour ça qu'on a 3 représentants en Allemagne, en Angleterre et aux Etats-Unis. justement pour accélérer notre développement sur ces marques-là. Toujours avec cette problématique de taille de marché, on a le sentiment que la taille du marché français, aujourd'hui, ça devient un petit peu insuffisant pour continuer à nous développer comme on le souhaite.

  • Speaker #1

    Ok, très bien. Et toujours pour revenir sur l'aspect entrepreneurial, qu'est-ce qui te fait encore vibrer aujourd'hui dans le fait d'être entrepreneur ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est une bonne question. Moi, ce qui me fait vibrer, c'est la nouveauté. C'est la nouveauté et les rencontres de nouvelles personnes et les challenges. Donc c'est aussi pour ça que j'ai envie d'aller sur des nouveaux marchés, donc des nouvelles destinations bien sûr, on va continuer à ouvrir des destis, mais ça peut-être c'était un peu évident, mais voilà pour moi arriver à rentrer sur le marché allemand, le marché anglais, le marché américain ou sur certains de ces marchés, c'est un vrai challenge, c'est complexe avec nos moyens et sur un marché de niche, et c'est pour ça que ça me stimule quoi. Donc c'est vraiment ça que j'adore, et dans le cadre de ce processus, c'est rencontrer des nouvelles personnes. tisser des liens et grâce à ces rencontres arriver à des succès communs quoi.

  • Speaker #1

    Donc pas près de raccrocher les wagons. J'avais envie de te poser une question qui était quelle serait la taille du chèque qui te ferait ranger la moto au garage ?

  • Speaker #0

    Je sais pas, franchement c'est hyper dur à dire quoi. C'est hyper dur à dire parce que j'y pense de temps en temps et je suis pas sûr d'être vendeur de la boîte. Je pense que ce serait plus quel est le projet qu'on proposerait à ma boîte qui me permettrait de me dire que la boîte sera mieux sans moi. Évidemment, il faut que le montant soit cohérent. Mais objectivement, ce n'est plus ça. C'est-à-dire qu'à un moment, c'est très particulier parce que là, bientôt, ça fera 20 ans que j'ai monté la boîte. Là, l'année, ça fait 20 ans. C'est les 20 ans de mon arrivée en Inde. Et dans un an, ça fera 20 ans que j'ai monté cette boîte. Et ce sera pile poil la moitié de ma vie. Et donc, bizarrement, tu vois, c'est un peu la crise de la quarantaine. Je ne me pose pas, je pense, de questions là. Je me dis, OK, en fait, c'est un sacré step pour moi. Parce que à double, voilà, c'est à moitié, quoi, c'est vraiment la moitié de ma vie, je l'ai donnée à cette boîte, et à ce projet en fait, plus qu'une boîte, c'est ce projet, cette communauté qui s'est développée, tous ces collègues qui évoluent à mes côtés, et c'est du coup vraiment, quel avenir je donne à cette entreprise ? C'est plus ça pour moi l'enjeu. Quel avenir je lui donne ? Comment est-ce qu'on arrive à pérenniser un peu ce qu'on a créé, à continuer à véhiculer nos valeurs, à organiser des voyages comme on aime l'organiser ? Et donc c'est plus... qui pourrait peut-être reprendre le flambeau mieux que moi, qui me donnerait envie de lâcher le morceau. Ok.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as déjà eu ce type de questionnement en échangeant avec d'autres personnes ? Parce que toi, tu as un réseau de dingues à travers tes discussions. Est-ce qu'il y a des projets ou des idées qui ont émergé et qui pourraient te donner envie de passer à autre chose ?

  • Speaker #0

    Pas forcément. Après, c'est plus à titre personnel. En tout cas, j'ai vu personne malheureusement. Après, c'est très niche comme business. Je n'ai pas encore identifié, parce qu'il faut que ce soit un groupe ou alors des entrepreneurs qui aient une vision de monter quelque chose. Je n'ai pas en tout cas été approché par des gens où je me suis dit « Là, s'ils reprennent la boîte, ils vont faire un truc incroyable, complètement aligné à ce que je veux faire, ou différent, mais mieux. » Je n'ai pas encore eu cette rencontre-là. Après, moi, c'est plus à titre personnel. J'ai des envies de... de projets différents, j'ai des idées de boîtes différentes, des trucs qui pourraient me faire vibrer. Mais bon, c'est autre chose. Une fois de plus, ce n'est pas une question de chèque. Oui,

  • Speaker #1

    complètement. Et justement, sur la question pro-perso, tu me tends un peu la perche, merci. Comment on vit à la maison et en famille avec Alexandre, l'entrepreneur ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça dépend des phases. Ça dépend des phases. Je pense que la complexité, c'est que la boîte, elle est quand même toujours un peu avec moi. J'arrive de... plus en plus. Alors ça, c'est depuis le Covid. J'ai toujours pris des vacances, mais pas forcément hyper longues. Et j'avais potentiellement du mal à débrancher. Et maintenant, depuis le Covid, je me force à prendre de grands congés et à déléguer de plus en plus. C'est-à-dire encore plus que ce que je faisais avant. Parce que je pense quand même, je le disais à l'équipe, à l'incentive de cette année, en janvier, pour lancer l'année, je leur dis, la boîte, elle a 18-19 ans, c'est bon, elle est adulte en fait. Donc comme un enfant qui a des dividendes doit prendre son autonomie, maintenant Vintage doit un petit peu prendre son autonomie par rapport à moi. Et donc même si parfois c'est pas facile, même pour moi honnêtement, sur tous les sujets, mais je me force physiquement à prendre du recul. Et même en termes de congés, parce que si je ne suis pas off, je suis assis devant mon écran et je passe des coups de fil et je m'intéresse à ce qui se passe et j'ai envie de tout refaire. Donc j'essaie de prendre des congés et quand je suis en congé, au bout d'un moment, j'arrive à débrancher. Ça, c'est bien. Par contre, quand je ne suis pas en congé, j'ai quand même toujours un peu la boîte dans la tête.

  • Speaker #1

    Donc pas toujours simple à la maison ?

  • Speaker #0

    Non, franchement, pas toujours simple. Je remercie ma femme, Lorraine, de me supporter au quotidien.

  • Speaker #1

    Un petit mot pour Lorraine ?

  • Speaker #0

    C'est pas toujours évident d'être avec moi, en tout cas, le côté entrepreneur n'est pas toujours simple à gérer, je pense.

  • Speaker #1

    Très clair. Peut-être pour conclure, parce qu'on arrive à la fin de ce podcast, est-ce que tu as, si tu devais donner un conseil ? aux jeunes entrepreneurs ou aux moins jeunes entrepreneurs du tourisme et peut-être dans le tourisme d'aventure qui nous écoutent, ce serait quoi ton conseil ?

  • Speaker #0

    Alors si c'est jeune entrepreneur dans le sens qu'il se lance, c'est vraiment ce que je t'ai dit tout à l'heure, c'est d'aller le plus vite possible voir vos clients. Montez une proposition et allez la confronter au marché le plus vite possible parce que la priorité quand même en entrepreneuriat c'est de trouver un client. Et je pense que souvent on fait l'erreur de rester vachement dans notre coin, essayer de monter le concept parfait alors on se prend la tête. Il y a mille raisons de se prendre la tête en tant qu'entrepreneur. On peut partir loin quoi, si on revoit déjà le business model, ça c'est un peu nécessaire quand même de réfléchir. Mais après, les trucs d'association, les plans de développement à 10 ans, les machins, les trucs, ça peut vite prendre énormément d'énergie et si ça se trouve, il y a zéro client au bout de la ligne. Donc voilà, mon conseil c'est quand même d'aller le plus vite possible vers le client. Ok,

  • Speaker #1

    super. Merci Alex. Pour finir, si les auditeurs veulent suivre un peu les aventures de Vintage Rides, où est-ce qu'ils peuvent vous trouver, te trouver, trouver l'équipe ?

  • Speaker #0

    On est bien sûr sur notre site web, vintagerides.com, sur Instagram, sur Facebook. On a notre chaîne YouTube, on a quand même pas mal de films, on fait un film par an. Et puis moi, j'essaye de communiquer un peu plus sur LinkedIn, ça fait partie de mes petits challenges personnels. La tout doux du petit poste à écrire.

  • Speaker #1

    Et puis les salons ? Vous êtes aussi présent sur des salons.

  • Speaker #0

    Mais nous, moto. On n'est pas dans les salons de tourisme, on est sur les salons moto. Donc, bien sûr, s'il y a des gens qui aiment la moto, on sera là pour les rencontrer.

  • Speaker #1

    Vous êtes sur les salons. Super. Merci, Alex.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Nous arrivons à la fin de cet épisode. Merci à vous de nous avoir écoutés et regardés. J'espère que cet épisode vous a plu. Merci, Alexandre, encore une fois, d'être venu dans ce studio parisien pour l'enregistrement de ce podcast. Je remercie également toute l'équipe du podcast, Audrey, Marie, Olivier, Alexis et Paul. et un merci particulier à JetBlue, qui est notre partenaire sur cet épisode. Retrouvez tout notre réseau de produits tourisme sur notre site owebigo.fr et sur notre page LinkedIn. Et si vous ne voulez pas manquer notre prochain numéro, abonnez-vous dès maintenant sur votre plateforme d'écoute préférée. N'hésitez pas à nous donner un 5 étoiles et à partager autour de vous. Ça nous aide énormément à faire grandir la communauté et à proposer du contenu toujours plus pertinent. On se retrouve très bientôt pour un nouvel épisode.

Chapters

  • Introduction et présentation de l'épisode

    00:10

  • Le parcours d'Alexandre Zürcher et Vintage Rides

    01:02

  • Les débuts de Vintage Rides : défis et opportunités

    02:11

  • La culture d'entreprise et l'importance de l'expérience client

    03:47

  • Les défis de croissance et la transformation de l'entreprise

    06:10

  • Réflexions sur l'avenir et vision de Vintage Rides

    13:11

  • Conseils aux jeunes entrepreneurs dans le tourisme

    50:33

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