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Episode 66 : Sarah -Dystocie de démarrage et césarienne d'urgence cover
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Balance ton accouchement

Episode 66 : Sarah -Dystocie de démarrage et césarienne d'urgence

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1h20 |17/04/2024
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1h20 |17/04/2024
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Description

Retrouvez aujourd'hui le témoignage de Sarah qui revient avec nous sur sa grossesse, en pleine période de COVID mais surtout sur son accouchement très long, en raison d'une dystocie de démarrage. Elle nous partage ses ressentis mais également l'accompagnement qu'elle a reçu en milieu hospitalier et à quel point une personne encourageante peut tout changer.


Sarah revient également sur la césarienne d'urgence avec un code rouge annulé qui conduira finalement à une césarienne code orange presque inévitable. On aborde également le post-partum, qui est complexifié par des douleurs liées à une cicatrice de césarienne loin d'être anodine.


Envie d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur Instagram : @balance_ton_accouchement et @hello_maman_off.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Rébecca

    Hello maman, je suis Rebecca et je te souhaite bienvenue sur Balance ton accouchement. Maman d'un petit garçon et complètement bouleversée par la maternité, je te propose de retrouver ici chaque semaine un ou plusieurs nouveaux récits d'accouchement avec des mots authentiques, sans filtre et sans tabou. L'occasion de partager, d'apprendre et peut-être même de guérir autour de ce grand moment qu'est l'accouchement. Alors si tu es prête, c'est parti ! Alors bonjour ! Merci à toi de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Sarah

    Bonjour, je m'appelle Sarah, j'ai 31 ans. J'ai une fille qui a deux ans et demi maintenant. Et pour l'instant, je n'ai pas grand-chose à ajouter.

  • Rébecca

    C'est déjà bien, c'est déjà bien. Une grande petite fille.

  • Sarah

    Oui, elle est grande maintenant, oui.

  • Rébecca

    Ça passe trop vite.

  • Sarah

    Ça, clairement.

  • Rébecca

    Alors, première question qui nous met dans le bain. Est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta grossesse ? Est-ce que c'était quelque chose qui t'avait angoissée, à laquelle tu avais hâte ?

  • Sarah

    Alors, je n'avais pas hâte, dans le sens où, voilà, forcément un accouchement. Je dis forcément. En tout cas, pour moi, je trouve que c'est quelque chose qui fait assez peur. Après, je n'y pensais pas du tout, dans le sens où je prenais un peu la grossesse au fur et à mesure. J'ai mis un peu de temps à tomber enceinte. Donc, voilà, forcément, j'ai un an et demi, il me semble. On a mis un an et demi pour pouvoir avoir notre fille. Et du coup, forcément, le monde avait énormément changé parce qu'on a commencé les essais bébés en 2019. Donc, j'ai accouché en 2021. Et entre-temps, il y a eu le Covid.

  • Rébecca

    Du coup, enceinte en plein Covid, quoi.

  • Sarah

    Voilà, c'est ça. C'était une période assez compliquée. Alors, le Covid était déjà bien entamé quand j'étais enceinte parce que j'ai découvert que j'étais enceinte en janvier 2021. Donc voilà, on avait déjà passé tous les confinements, etc. Mais le vaccin n'existait pas encore. Et ma sage-femme était très, très, très inquiétante sur le sujet. Pas le sujet du vaccin, mais le sujet du Covid en tant que tel. Et du coup, je me projetais plus au quotidien. Il ne faut vraiment pas que je tombe malade. Il ne faut pas que je sorte. Il faut que j'évite tout contact avec la population extérieure.

  • Rébecca

    Les masques, les hydroalcooliques à outrance.

  • Sarah

    Oui, et puis après le gel hydroalcoolique, j'avais peur que l'alcool passe dans le sang et atteigne le bébé. Ça a été très loin. Ma sage-femme était très… J'ai pris du recul maintenant sur le sujet, mais sur le coup, c'était assez compliqué. Après, il y a eu le vaccin, ça m'a un peu rassurée. Mais voilà, du coup, je prenais les choses vraiment au fur et à mesure. Donc au final, à l'accouchement, j'y pensais assez peu. Et finalement, ce n'est pas plus mal.

  • Rébecca

    Oui, c'est sûr. Ok, et du coup, comment s'est passée ta grossesse ? Alors, outre le fait que tu étais très stressée, on t'a beaucoup stressée sur le Covid. En soi, comment ça se passait ? Est-ce que tu étais malade ? Est-ce que tu avais des soucis particuliers ?

  • Sarah

    Je pense que, comme beaucoup, les nausées, au premier trimestre surtout, qui étaient très présentes. sans forcément vomir ni rien, mais alors par contre une sensation d'inconfort au quotidien qui est assez présente. Et sinon, les autres symptômes, c'était la fatigue. Alors je pense que je pouvais dormir 15 heures dans la journée sans aucun problème. Et le dernier symptôme qui était, ma foi, très sympathique, c'était l'impression d'avoir perdu son cerveau. C'est vraiment le cerveau de femme enceinte. Je n'arrivais plus à réfléchir. C'était une tâche assez simple. Je me prenais beaucoup plus de temps qu'à l'habitude. Et au final, du fait de la fatigue, j'ai été arrêtée assez vite. Vu qu'il y avait le Covid, ma sage-femme était aussi très stressée là-dessus. Ça a aussi poussé un peu de ce côté-là. Je dois admettre que ça a fait du bien d'être arrêtée, de se poser un peu, profiter un peu plus de la grossesse. Le deuxième trimestre a été beaucoup plus calme, c'était très agréable. Et le troisième trimestre est arrivé avec les remontées acides, évidemment. Le petit côté un peu sympathique, retour des nausées et les remontées acides. Ouais, c'était très sympa.

  • Rébecca

    Ouais, c'est vrai que c'est sympa. C'est en pleine nuit, tu te réveilles, t'en peux plus.

  • Sarah

    Le gaviscon était mon meilleur ami à ce moment-là.

  • Rébecca

    J'avoue qu'on n'en parle pas assez, mais quel quel pote celui-là !

  • Sarah

    Ah non, le goût est horrible, mais alors par contre, ça soulage instantanément. C'était quand même un plaisir de savoir qu'on avait le droit de le prendre.

  • Rébecca

    C'est vrai, c'est un des rares trucs qu'on a le droit en plus.

  • Sarah

    C'est ça, ça et le doliprane, donc ça va assez vite.

  • Rébecca

    C'est ça. Ok, bon du coup, une grossesse, tout le temps, toute classique quoi.

  • Sarah

    Ouais, très classique. Après, c'est vrai que je ne connais pas trop le niveau de fatigue, parce que toutes les femmes enceintes dans mon entourage avaient l'air de vivre la grossesse la plus idyllique, et du coup, j'avais l'impression d'être... Waouh ! De ne pas vivre tout à fait la même chose que tout le monde. C'est vrai qu'en écoutant le podcast, ça m'a un peu rassurée. Je me suis dit, bon, je ne suis pas la seule. Il y a d'autres personnes qui sont fatiguées. Il y a d'autres personnes qui sont arrêtées en avance. Franchement, ça rassure beaucoup d'entendre ça.

  • Rébecca

    Je te rassure, la fatigue, c'est aussi un de mes gros symptômes, clairement. Je tombe de sommeil.

  • Sarah

    Ah, c'est terrible.

  • Rébecca

    Ok. Et du coup, est-ce que tu avais pu suivre ou voulu suivre des cours de préparation à l'accouchement ? Est-ce que c'était possible à ton époque, entre guillemets ?

  • Sarah

    Oui, c'était possible. Moi, je les ai suivis. Alors, mon terme était prévu à mi-octobre. D'ailleurs, pour la petite anecdote, mon terme était prévu exactement le même jour que l'anniversaire de mon conjoint. C'était plutôt rigolo. Moi, clairement, je faisais tout pour accoucher avant. Parce que voilà, puis en plus, je m'étais toujours dit que je serais maman à 28 ans. J'ai été maman à 29 ans, à quelques mois après. C'était très drôle parce qu'en plus, j'avais prévenu mon compagnon dès le moment où on s'est mis ensemble. Je lui ai dit, je te préviens, à 28 ans, j'ai vu un enfant. Il n'était pas du tout pour au démarrage en plus, donc c'était plutôt rigolo. Mais voilà, ça c'est pour la petite anecdote. Et pour la préparation, on a commencé en août. J'ai fait la préparation classique avec une sage-femme libérale, donc ma fameuse sage-femme. Et c'était des préparations en groupe pour la majorité. Et donc, je n'ai fait que les principaux. Je n'ai pas fait celui pour l'allaitement. qu'on avait décidé qu'on ne ferait pas d'allaitement. C'était une décision, en fait, à l'origine, moi, je voulais. Mais là, sa femme m'avait dit, si c'est pour faire qu'une semaine, deux semaines, moi, j'avais prévu de faire deux mois, deux, trois mois maximum. Elle m'a dit, ça ne sert à rien, autant rien faire.

  • Rébecca

    Ah bon ? Ah, c'est original.

  • Sarah

    J'ai appris que ce n'était pas vrai. Mais du coup, je l'ai appris beaucoup trop tard. J'ai appris ça, ma fille était déjà née. je t'avais pas mis en place voilà mais bon j'ai un petit regret là dessus mais ça va ça pour le coup je le vis pas non plus trop mal mais voilà j'aurais aimé avoir la bonne information donc si jamais quelqu'un

  • Rébecca

    vous a dit ça n'écoutez pas c'est faux oui de toute façon la moindre goutte de lait est bonne à prendre donc même si c'est que 3 mois c'est très bien c'est ça surtout que

  • Sarah

    Je spoil un peu l'après-accouchement, mais très clairement, j'ai eu une montée de lait qui était immense. Et pour le reste, c'est vrai qu'on n'apprend pas grand-chose pendant ces cours de préparation. C'est pas méchant, mais c'est vrai que c'était des trucs très basiques. À un moment donné, on a même eu « il faut penser à nourrir son enfant » . J'ai dit « ah oui, c'est mieux,

  • Rébecca

    ça peut aider » .

  • Sarah

    C'est ça. Ouais, non, c'est tout. On faisait de la sophrologie. pour aider à se détendre et à accueillir la douleur. Et voilà.

  • Rébecca

    Oui, ok. Ça n'a pas paru essentiel non plus.

  • Sarah

    J'aurais aimé avoir d'autres informations. Maintenant que j'ai accouché, que je vois comment ça se passe, mais c'est toujours plus simple après coup de toute façon. Parce qu'avant d'accoucher la première fois, on ne sait pas à quoi s'attendre, on ne sait pas comment ça va se passer. Même si on a déjà accouché une fois, finalement la deuxième, la troisième ou la quatrième peut être totalement différente. Après c'est vrai que je trouve qu'il y a des éléments de base que j'aurais aimé savoir avant, comme qu'on peut vocaliser sa douleur par exemple. Ça c'est des choses que j'aurais aimé savoir sur le coup, parce que ce n'est pas du tout quelque chose que j'ai fait. Peut-être que ça aurait changé beaucoup de choses pendant mon accouchement. pareil, je ne le saurais jamais, mais je trouve qu'il y a des choses qui sont nécessaires. Après, il y a beaucoup de cours en ligne. J'avoue que tout le monde m'a toujours dit ne regarde pas trop de trucs sur l'accouchement parce que tu vas te faire peur, tu vas avoir des trucs qui ne vont jamais t'arriver, comme les physiotomies, comme les forceps, ce genre de choses. Ne regarde surtout pas, tu vas te faire peur pour rien. Alors que... En fait, moi, je suis plutôt du style « je préfère savoir » . Et comme ça, même si le plus grave arrive, entre guillemets, je suis courant et je sais ce qui se passe. Là, j'ai tout découvert sur le tas, au final.

  • Rébecca

    C'est bien souvent le problème de l'accouchement, je trouve. C'est qu'il ne faut pas se faire peur, il ne faut pas se faire peur. Mais bon, au final, s'il y a des choses qui arrivent et qui ne sont pas classiques accouchements physio comme dans les films, on se retrouve un peu perdu.

  • Sarah

    C'est ça. En plus, enfin... Moi, je rêvais d'un accouchement physiologique, je pense comme beaucoup. Je rêvais de ne pas forcément prendre la péridurale, mais en tout cas de la retarder le plus possible. Après, ma mère a accouché sans péridurale pour ma sœur et pour moi. Très clairement, elle m'a dit « si tu as la possibilité de prendre la péridurale, vraiment, je te conseille de la prendre » . Donc voilà, je ne m'étais pas du tout. fermer sur le sujet. C'est vrai qu'on a accès quand même à une technologie qui est, je ne sais pas si on peut appeler ça une technologie, mais en tout cas une nouveauté qui est, parce que ce n'est pas si vieux que ça finalement, la territoriale. Donc j'aurais trouvé ça dommage, pour moi en tout cas, de me fermer la porte sur le sujet. J'ai eu une, comment dire, je suis très fière entre guillemets, je ne trouve pas le terme des personnes qui arrivent. et qui ont la force de durer jusqu'au bout sans péridural et qui veulent vraiment faire ça jusqu'au bout, peu importe tout ce qui se passe. Moi, je ne vais pas faire fermer la porte et je ne jugerai jamais personne sur ceux qui veulent prendre, qui ne veulent pas prendre, qui préfèrent des césariennes programmées. Oui, ça, je crois que c'est très personnel. Oui, c'est très personnel. Dans l'idéal, je devrais préférer sans. Je spoil aussi un peu, mais je l'ai eu. Finalement, mais voilà.

  • Rébecca

    Ce n'était pas un objectif ultime, mais si jamais on n'avait pas le temps de la poser par un grand hasard, ce n'est pas plus grave, ce n'était pas si mal.

  • Sarah

    C'est ça. Moi, la seule chose que je voulais à tout prix éviter, c'était l'accouchement gynécologique sur le dos. C'était vraiment la seule chose où je ne voulais pas passer à côté. C'était vraiment ça. C'était le seul truc dans mon plan de naissance au final. que je n'ai jamais rédigé parce qu'il n'y avait que ça. Donc, du coup, ce n'était pas nécessaire.

  • Rébecca

    Ok, d'accord. Bon, alors, on va avancer un petit peu. Est-ce que tu te souviens du moment où le travail s'est déclenché, où le grand moment est arrivé ?

  • Sarah

    Oui, je m'en souviens très bien. Il faut que je revienne un peu en arrière quand même, parce que c'est un peu drôle, entre guillemets, cette suite d'événements. Moi, mon terme était prévu le 16 octobre. Et le 13 au soir à 23h, j'ai l'impression de fissurer la boche des os. Donc vraiment une sensation d'inconfort et puis ça coule un petit peu. Donc je préviens mon conjoint, il me dit bon on va aller faire un petit check à la maternité, s'assurer que tout va bien et si c'est ça, essayez d'avoir notre enfant. Et on arrive sur place, ils font un test à la maternité, c'est une sorte de coton-tige, ils font un test pour vérifier que c'est bien du liquide amniotique, et ils font le test, et pas du tout. C'est pas ça. Donc on ne m'a jamais dit ce que c'était au final. Donc ils me font quand même un toucher pour voir où on en est. Et j'ai quand même le col raccourci. Il n'est pas ouvert du tout, mais par contre, il est ramolli et plus court. Donc, ils nous disent clairement que c'est pour pas longtemps. J'étais pour le moment, mon terme est dans trois jours. C'est très bien. Moi qui voulais à tout prix faire en sorte d'accoucher plus tôt, pendant un mois avant la naissance, j'étais sûre que c'est aujourd'hui. Mon conjoint, il a dit... tous les jours à son travail, c'est pour aujourd'hui, je vais devoir vous abandonner. Je peux dire que quand il est parti en congé de maternité, tout était prévu. Ça fait un mois qu'il avait prévu son départ.

  • Rébecca

    Vous étiez trop près en fait.

  • Sarah

    On était trop près, ça c'est clair. On marchait tous les jours, j'en pouvais plus, j'étais fatiguée. Mais non, elle n'était pas décidée à venir à ce moment-là. Donc du coup, on rentre à la maison. Il doit être, je ne sais pas, une heure, une heure et demie du matin, quelque chose comme ça. Il est claqué. Clairement, sa première envie, c'est d'aller se coucher. Donc on va se coucher. Et je me réveille le lendemain. Il doit être six heures et demie, sept heures du matin. Et j'éclate de rire. Vraiment d'un rire très franc. Et je le réveille et je lui ai dit, je fais, bah non, là on va aller à la maternité, il n'y a pas de doute. J'avais percé la poche des oies dans le lit. Ok,

  • Rébecca

    là tu avais vu la différence là.

  • Sarah

    Ah bah oui, clairement. J'ai eu très grande différence, là j'avais aucun doute parce que c'est clairement une flaque. C'est terrifiant parce que je me suis posé la question quand même. Est-ce que je n'aurais pas fait pipi au lit ? C'est un truc un peu bête.

  • Rébecca

    Surtout en fin de grossesse, on est quand même un peu moins dans la retenue sur certaines choses et ça peut arriver.

  • Sarah

    Là, on était rentrés à une heure et demie du matin. J'y étais allée avant d'aller au lit. Là, je me doutais que ce n'était pas ça.

  • Rébecca

    Et du coup, tu ne l'as pas senti se percer. Au final, tu as juste eu le résultat au réveil.

  • Sarah

    Oui, je n'ai rien entendu. Je n'ai pas entendu le fameux bloc que certaines entendent. Moi, j'étais en train de dormir. Mais ça m'a réveillée, par contre. Et en plus, moi, ce qui a réveillé mon conjoint, c'est que j'ai rigolé. Il me dit « Mais qu'est-ce qui se passe ? » Il ne comprenait pas du tout ce qui était en train de se passer. Parce que je le rappelle, mais lui était vraiment fatigué. Donc, c'est vrai que se faire réveiller par quelqu'un qui rigole et qui dit après « Le lit est trempé. » Et pour qu'on aille à la maternité. Donc, on appelle la maternité parce qu'on sait que quand il y a fissure ou rond... On tue les drôles de la poche des os. Il faut prendre des antibiotiques pour éviter les infections. On sait qu'on a un temps qui est assez compté avant d'aller à la maternité. On les appelle. Ils nous disent qu'arriver pour 9h, ce sera très bien. On prend le temps de prendre une petite douche. Chacun va en y aller. C'est vrai qu'il y a un truc que je ne savais pas. Quand on ronde la poche des os, je pensais qu'on perdait les os une fois. Et c'était tout. Mais non, c'est un... continu, ça ne s'arrête jamais.

  • Rébecca

    Il n'arrête pas de se vider.

  • Sarah

    Ah, c'est... Et en fait, à la maternité, on m'a expliqué, et je me suis dit, bah, c'est vrai, c'est logique. Mais si vous rompez la poche des os et qu'il y a tout le liquide qui s'en va, votre bébé, il est dans quoi après ? Je dis, bah, oui. En fait, ça se produit en continu, et du coup, vu qu'il n'y a rien pour retenir, bah, ça coule. Et ça ne s'arrête jamais jusqu'à l'accouchement, de ce que j'ai cru comprendre. Donc voilà, ça c'est le petit côté assez sympathique. On arrive à la maternité à 9h. On respectait scrupuleusement l'horaire. J'avais encore aucune contraction. C'était très léger, des petites chattes toutes gentilles, toutes mignonnes. On fait le nécessaire en arrivant à la maternité pour s'enregistrer, etc. C'était assez drôle parce qu'ils nous disent « vous êtes sûr que vous allez accoucher ? » Oui, j'ai pas trop de doutes sur le sujet. Je pense que oui. A priori, en tout cas. Et donc, on nous installe en... Alors, je sais plus comment ça s'appelle. C'est une salle de travail, une salle de pré-accouchement. J'ai plus le terme. Et au final, les contractions ont commencé vers 10h du matin.

  • Rébecca

    Ok.

  • Sarah

    Quelque chose comme ça.

  • Rébecca

    D'accord. Donc là, oui, t'étais quand même assise, t'étais quand même dans ton... dans un univers un peu hospitalisé et tu attendais juste que le travail se mette en place.

  • Sarah

    C'est ça. Je n'ai pas précisé, mais du coup, on a quand même fait un toucher pour voir où on en est et pour vérifier que c'était bien la poche des os. À peine installés, ils ont fait oui, il n'y a pas de doute.

  • Rébecca

    Là, c'est bon.

  • Sarah

    On n'a pas besoin de faire un test, on sait. Et j'étais ouverte à un, je crois.

  • Rébecca

    Ça a commencé tout doucement.

  • Sarah

    vraiment légèrement. C'était là, on était sûrs. Là ils nous ont dit bah oui on vous garde, là il n'y a plus trop de choix. Mais avant de poser les antibiotiques, c'était pas très urgent, ils nous ont fait marcher un peu partout dans l'hôpital. C'était très enrichissant comme malade. On a vu le parking sous toutes ses coutures et je ne sais plus à quelle heure on a commencé les antibiotiques, je n'ai plus de souvenirs. J'ai eu le droit à un petit test PCR aussi en arrivant.

  • Rébecca

    Forcément, à l'époque faisant.

  • Sarah

    C'était masque obligatoire, on avait le masque et test PCR. J'ai trouvé ça très drôle parce que j'ai été la seule à avoir un test PCR, mon conjoint ne l'a pas eu.

  • Rébecca

    Ah oui, c'est vrai que maintenant que tu le dis, moi c'était pareil, c'était en mars 2020, donc c'est un peu plus loin, mais j'avais eu le test et tout ça, même deux fois, et non,

  • Sarah

    il n'y a eu pas de soucis. J'ai pas compris, moi c'est un truc qui me reste entre guillemets à travers de la gorge, parce que j'étais heureuse, c'est pas juste.

  • Rébecca

    C'est vrai.

  • Sarah

    Aussi, participe.

  • Rébecca

    Il est là, quand même.

  • Sarah

    C'est ça, mais il n'y a que moi qui ai eu le droit au test, et le fameux masque. Alors le masque, pendant le travail, ça franchement, c'est un plaisir. On n'oublie pas. Je me souviens, en plus, avant d'arriver à la maternité, j'avais dit jamais, ils me forceront à porter un masque. Si j'ai mal, ça va être trop compliqué et tout. Oh, arrivé sur place, je l'ai porté.

  • Rébecca

    Finalement.

  • Sarah

    Je n'ai pas chargé. Je me suis dit, à mon avis, ils ont assez à faire à côté sans avoir à s'occuper d'une femme qui ne veut pas mettre le masque pour son travail. Même si, honnêtement, respirer avec un masque,

  • Rébecca

    il n'y a pas de mieux.

  • Sarah

    C'est ça, en tout cas respirer pendant des contractions. Oui. C'est surtout ça, quoi.

  • Rébecca

    Justement, tes contractions, du coup, elles arrivent vers 10h. Pour le moment, elles sont gérables, je suppose ?

  • Sarah

    Oui, là, ça va. Très clairement, je les sens. Elles sont assez rapidement rapprochées. C'est Monsieur qui prend la mesure sur son téléphone. Enfin, je dis rapprochée. Dans un premier temps, c'était une toutes les 10 minutes. Oui. Et après, une toutes les cinq minutes, c'est arrivé vers 11h, je pense. Et à 11h, elles étaient déjà... Ouais, c'était des contractions, quoi. Aucun doute. Après,

  • Rébecca

    vu que tu avais rompu la poche, forcément, c'est quand même un peu plus intense en ressenti, quoi. Ça s'accélère un petit peu.

  • Sarah

    J'ai appris ça après, effectivement, que quand on rompt la poche des os, les contractions, a priori, sont plus fortes. Alors, je ne connais pas sans avoir un confus, donc je ne saurais pas. prononcer là-dessus. Mais c'est vrai qu'une heure après, à peine au démarrage des contractions, là, je me suis dit, oh là !

  • Rébecca

    Ça va être dur.

  • Sarah

    J'espère que ça va aller vite. Non, pas du tout, ça n'a pas été vite du tout. Mais ça a commencé très dur. Mais continuer de marcher quand même pendant ce temps-là pour essayer de faire avancer les choses, etc. Vraiment en faisant en sorte que ça bouge.

  • Rébecca

    Et justement, comment se poursuit la journée du coup ?

  • Sarah

    Eh bien, on marche.

  • Rébecca

    Le parking du coup ?

  • Sarah

    Le parking et puis le parking n'est pas grand en plus, donc c'est terrible. Enfin vraiment, en termes d'endroits pour aller, c'est assez spécial. Et après, on est en pleine journée, donc se balader dans les couloirs de l'hôpital, c'était un peu compliqué parce qu'il y avait beaucoup de soignants. patients, beaucoup de consultations etc. Donc on ne se sentait pas très à l'aise de se balader là dedans. Il faisait très beau malgré le mois d'octobre, il faisait très très beau donc on profitait plus d'être à l'extérieur. Après au fur et à mesure je m'arrêtais très fréquemment pour pouvoir accueillir la douleur comme on dit. J'aime pas trop ce terme, j'ai du mal à concevoir comment on peut vraiment accueillir. Je ne suis pas quelqu'un de douillette normalement. Et là, accueillir cette valeur-là, c'était vraiment très compliqué. Je me souviens, il y avait des poteaux de stationnement sur ce fameux parking. Et mon but, c'était, avant chaque contraction, d'arriver au prochain poteau. C'était un peu le but. Mais à la fin, je n'y arrivais même plus. Je m'arrêtais vraiment. Pour les deux pas, je m'arrêtais.

  • Rébecca

    Oui, OK. Et là, tu avais toujours le projet sans péril ou tu t'es dit non, je ne pense pas, je pense que ça ne va pas aller ?

  • Sarah

    Ça a commencé à partir. Pourquoi ? Quand j'ai vu, parce qu'en fait, je me suis dit, je suis encore au début. Là, je ne suis pas vraiment qu'au tout début du travail. Si j'en suis déjà là maintenant, je sens que ça va être compliqué. Donc, je l'ai dit quasiment tout de suite à mon conjoint parce que j'avais un peu peur qu'il dise au sage-femme. Parce qu'en plus... Quand on est arrivé à la maternité, justement, il m'a dit « Ah, t'as oublié de dire à la sage-femme que tu voulais éviter la péridurale. » Et j'ai dit « Ouais, non. » Je préfère éviter de dire ce genre de choses parce que vu que je ne me ferme vraiment pas la porte au sujet, c'est un coup à ce que derrière, ça ne marche pas. Oui.

  • Rébecca

    Et puis quand du coup, on te soutient dans ton projet de t'avoir apairée alors que toi, tu... On a vraiment envie, ce n'est pas juste la phase de désespérance, c'est vraiment je veux la payer maintenant.

  • Sarah

    C'est un peu ça, là j'avais vraiment la crainte qu'on me dise... Non, vous aviez dit ça. C'est vrai qu'on n'a pas forcément prévu un anesthésiste disponible. C'est trop tard. Je ne pouvais pas y avoir accès. C'était vers midi, quelque chose comme ça. Là, je me suis dit que les douleurs commençaient à être vraiment trop fortes. Je ne vais vraiment rien dire sur ce projet-là. J'attends de voir ce qu'il en est.

  • Rébecca

    Comment ont évolué les choses une fois que tu as continué ta petite randonnée sur le parking ?

  • Sarah

    Pas très bien, dans le sens où premier toucher à 9h, j'étais à 1h. Deuxième toucher à midi, j'étais à 1h.

  • Rébecca

    Ok, très bien.

  • Sarah

    Aucun changement, aucune évolution des contractions toutes les deux minutes. Mais qui n'agissent pas sur le col. Qui n'agissent pas. pas du tout sur le col, vraiment il ne se passe rien du tout. Et là on commence à me prévenir qu'au regard de la façon dont ça se passe et de l'intensité des contractions, parce qu'on a fait un monito et que clairement le tracé crevait un peu le plafond, ils nous ont dit bon bah c'est une dysthocie de démarrage, ça veut dire exactement ce que tu as dit, il y a des contractions, elles sont là, on les voit, elles sont intenses mais elles ne font rien du tout.

  • Rébecca

    Super !

  • Sarah

    Et là, j'entends ça et ça fait plaisir.

  • Rébecca

    Et là, est-ce qu'on te donne une solution quand même ? Est-ce qu'on te dit, ça va s'accélérer un moment, il faut faire ça, il faut... Non ?

  • Sarah

    C'était terrible et j'avais pas du tout un bon feeling avec la sage-femme. C'était pas celle qui nous avait accueillies, qui faisait la suite de mon accouchement. Mais vraiment pas un bon feeling avec cette sage-femme-là. Elle était très jeune, ce n'est pas un défaut d'être très jeune, mais là en l'occurrence je pense que ça en était un petit, dans le sens où je pense qu'elle n'avait pas vu beaucoup d'accouchements et qu'elle n'avait pas vécu elle-même un accouchement. Et mine de rien, je pense que ça change les choses dans la façon d'accompagner les femmes enceintes, quand on l'a vécu ou quand on ne l'a pas vécu. Encore une fois, ce n'est pas une tare, ça dépend vraiment des personnes, etc. Là, avec elle... Je pense qu'elle se souviendra un petit moment de moi, je suis pas sûre. Mais voilà, le feeling n'était pas très bien passé et du coup, j'avais aucune solution qui m'était donnée. J'avais un ballon dans la salle. Mais alors, personnellement, ça ne m'a jamais rien fait d'utiliser le ballon. Alors, c'était sympa d'être assise dessus. Ça changeait du lit, mais concrètement, ça n'avait pas trop d'intérêt pour moi. Par contre, le truc bien, c'est que vu que j'avais un dispositif de d��marrage, c'est que j'ai pu manger à midi.

  • Rébecca

    Ok.

  • Sarah

    Ça c'est le truc quand même assez sympa. C'est dommage parce qu'on m'a servi de la paella. Et c'est littéralement un des seuls plats que je supporte pas.

  • Rébecca

    Très bien. Mais sinon ça n'allait pas.

  • Sarah

    Non, et pour la petite blague, mon conjoint m'a fait un petit truc assez sympathique. C'est qu'il a été chercher une pizza à l'extérieur. Parce que lui, il n'avait pas le droit à un repas. Eh oui, forcément. Il a pris une pizza au chorizo. Je déteste le chorizo. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles j'aime pas la paella. Et l'odeur, à chaque fois qu'il y avait quelqu'un qui passait dans la chambre, il disait « Waouh, ça sent fort ! » Ça sentait la pizza dans toute la chambre, mais c'est une chambre double en plus qu'on avait. J'étais toute seule dedans, mais c'était une chambre double. Et l'odeur, elle était très forte. Et lui, il rigolait en mode « Ah, c'est pas grave » . Je rigole parce que c'est vraiment quelqu'un d'extraordinaire. Là, il fait une petite erreur de débutant sur ce sujet-là.

  • Rébecca

    J'ai peur d'en rigoler.

  • Sarah

    J'ai rigolé sur le coup, je n'ai jamais été en colère contre lui sur le sujet, mais j'étais quand même tabuza. Mais non, du coup on a pu manger un petit peu, j'ai mangé du pain et du beurre, grosso modo. Sachant qu'en plus je n'avais pas pris de petit déjeuner le matin avant de partir à la maternité, une erreur de débutant je pense sur le sujet.

  • Rébecca

    Mais ça s'est continué comme ça. Et puis, il faut savoir, un truc un peu bête et un peu intime, du coup, au final, mais vu que j'avais rompu la poche des os, j'allais aux toilettes très régulièrement. Parce que vu que ça n'arrêtait pas de couler tout le temps, il fallait que j'y aille tout le temps pour changer la couche. Je ne peux plus en tenir ça comme ça. Parce que concrètement, ce n'était pas gérable. C'était un continu,

  • Sarah

    donc forcément.

  • Rébecca

    Ouais, ouais, et puis c'est pas juste ça coule un peu, quoi. C'est un flot, quoi.

  • Sarah

    Ça n'arrête vraiment pas.

  • Rébecca

    Non, ouais, ça c'est le truc que j'aurais aimé savoir aussi pour me préparer et acheter ce qu'il faut en conséquence. Là, c'est la maternité qui m'a fourni, j'ai eu de la chance, il y en avait, mais c'était pas si simple que ça, quoi.

  • Sarah

    Ouais, forcément. Ok. Donc, tu as dit aussi du démarrage. Et du coup, qu'est-ce qu'on fait ? Parce qu'au final, tu peux manger, mais comment ça se passe après ?

  • Rébecca

    Eh bien, on continue de marcher. On prend les escaliers, on essaie de bouger le plus possible.

  • Sarah

    Oui, parce que du coup, tu n'as pas de solution, à part débrouille-toi un petit peu. Non. Tant pis pour toi.

  • Rébecca

    Non, la seule solution qu'il y a derrière, en fait, c'est l'ocytocine. Donc, c'est du déclenchement au final. Mais vu que j'avais des contractions quand même, ça n'avait pas trop d'intérêt. Et alors, moi, j'ai évité aussi au maximum d'avoir des touchés pour savoir où on en est. Pour deux raisons, parce que la première, ce n'est pas agréable, très clairement.

  • Sarah

    Il faut l'avouer.

  • Rébecca

    Et la deuxième, c'est que j'avais peur qu'on me dise « t'es à 1 » . Ça n'a pas avancé. Ça c'était vraiment un truc qui m'inquiétait comme pas possible. Et vers 14h, 14h30, les contractions ont commencé à devenir insupportables. Vraiment, j'avais dépassé un stade de douleur que je n'avais jamais connu jusqu'à présent. C'était vraiment impressionnant. Et pour la petite anecdote, d'ailleurs juste avant... Moi, je fais partie de ces personnes qui n'avaient absolument pas prévenu que j'allais à la maternité parce que j'avais peur. C'est ironique, j'avais peur que ça prenne du temps et que les personnes s'inquiètent. Et le problème, c'est que vu que mon terme était prévu au 16 et que là, on était le 14, j'avais énormément de messages. J'avais des messages de mes collègues qui demandaient. où est-ce qu'on en était parce que c'est un mercredi c'était le mercredi 14 qu'est-ce que je raconte ? mercredi 13 du coup pardon, je me suis décalée d'une journée je crois depuis le démarrage de l'histoire on t'a dit que la veille c'était le 13 du coup ouais mais je crois que je me suis trompée parce que je suis partie comme si j'avais accouché le jour de mon terme mais non j'ai pas accouché le jour de mon terme donc du coup je me suis complètement décalée bon c'est

  • Sarah

    pas très grave

  • Rébecca

    Non, c'est le jeudi 14. Enfin bref, c'était le jeudi. Je me trompe complètement, je vais y arriver. Donc, on était le jeudi et ma mère m'appelle. Là, j'étais « comment je gère ça ? » Et en fait, au moment où mon téléphone sort, je sors tout juste d'une contraction. Donc, je me dis « j'ai une minute, il faut que je réussisse à faire l'appel le plus court possible. » au cours de tous les temps. Je décroche. Elle me fait « ah bah je t'appelle, c'est juste pour savoir comment ça va, etc. » Et je fais « oh ça va nickel ! » Elle me fait « ah bah t'as toujours pas accouché ? » « Ah bah non, non non non non ! » Et je fais comme si de rien n'était. Et je fais « ah bah par contre, je dois te laisser, parce que je sentais la contraction qui revenait. » Et je raccroche, la contraction est là. J'étais « waouh ! » Et en fait j'ai regardé la durée de l'appel, c'était même pas 45 secondes.

  • Sarah

    Tu as tenu le timing. Moins de deux minutes, j'ai réussi.

  • Rébecca

    C'est ça. Et c'est là que je me suis rendue compte. Par contre, les contractions sont vraiment hyper rapprochées. Plus ça va, moins j'ai de temps entre les contractions. Et c'est hyper impressionnant. Et c'est littéralement juste après cet appel que les douleurs ont commencé à devenir vraiment très complexes à gérer. Et vers 15h, j'ai la fameuse sage-femme qui arrive. Mon conjoint était parti à ce moment-là et elle me demande où j'en suis actuellement sur le seuil de la douleur, sur une échelle de 1 à 10. Et en fait, à savoir que là, vous n'êtes qu'au début de l'accouchement, donc vous n'êtes clairement pas au maximum de votre douleur. Déjà, la phrase fait plaisir, on ne va pas se mentir, sachant que moi je comptais répondre 10, très clairement. Ok,

  • Sarah

    oui, tu avais vraiment très très mal.

  • Rébecca

    J'étais à un stade de douleur où, alors c'est horrible ce que je vais dire, mais je cherchais n'importe quel moyen d'arrêter tout ce qui était en train de se passer. Ok. J'avais commencé vraiment à dépasser un stade, je n'arrivais pas du tout à gérer les contractions, c'était terrible. Je retenais ma respiration, ce qu'il ne faut vraiment pas faire. Pendant chaque contraction, je retenais ma respiration, je faisais en sorte de faire le moins de bruit possible. Et en gros, je pense que je retenais ma fille à l'intérieur. Je l'empêchais de descendre en fait. C'est la façon dont je gérais les contractions. Très clairement, pas bon du tout, ça n'aide en rien. Du coup, elle me dit « bon, ça va s'empirer après » , donc je réponds « neuf » , parce que ça va s'empirer après, donc je réduis un peu ce que je voulais dire. Et elle me fait « est-ce que vous voulez qu'on vérifie pour voir si on peut vous poser la péridurale ? » Je dis « bah oui » , parce qu'on me disait encore à ce moment-là qu'il fallait attendre d'être dilaté à trois pour avoir la péridurale. Oui. Ça, pareil, j'ai appris après coup que ce n'était pas vrai. Bon,

  • Sarah

    par ce moment-là, oui.

  • Rébecca

    Mais voilà. Et là, elle fait le toucher. Je suis à 1,5. J'en veux être sympa, quoi. Donc là, il est 15h. Donc ça fait 5h que j'ai des contractions et j'ai évolué de 0,5.

  • Sarah

    Oui, puis c'est surtout des contractions douloureuses et rapprochées, quoi. C'est pas des contractions gérables.

  • Rébecca

    C'est ça. Donc elle me dit, bah, allez prendre une douche. Donc je suis restée une heure. Je me crois sous la douche. C'est terrible. Je n'arrêtais pas de dire, non, mais l'écologie, ça ne va pas du tout. C'est vraiment comme ça, sous la douche, à dire, ça ne va pas. Je suis en train de gaspiller de l'eau. Ça ne se fait pas. Il ne faut pas faire ça et tout. Lui, il me disait, tu t'en fiches. C'est une journée. Pense à toi pour une fois. Ce n'est pas grave. Et du coup, on continue comme ça. Elle revient. Vers 18h, je crois, rebelote, demande pour un toucher pour voir où on en est. Et là, pareil, il est sorti de la pièce pendant ce moment-là. Je lui dis clairement que je ne suis pas forcément pour un toucher à ce niveau-là parce que je suis à un stade de douleur où je n'arrive plus à rien gérer du tout. Mais elle me dit qu'il n'y a pas le choix parce que si vous voulez aller à la péridurale, il faut qu'on vérifie. Si il n'y a pas le choix, on y va. Et là, elle commence le toucher et je hurle. Littéralement, je hurle de douleur. Je crois que je n'ai jamais senti quelque chose d'aussi douloureux de toute ma vie, je pense. Et ça ne l'arrête pas. Ça, c'est un truc que je ne comprendrai jamais. Je pense qu'on m'a entendu sur trois étages. Et ça ne l'a pas du tout arrêté. Et elle me dit à la fin, vous êtes ouverte à deux. Et donc ça avance toujours pas du tout. Moi, j'ai eu hyper mal, je voulais plus qu'elle s'approche de moi. Très clairement, j'avais juste envie qu'elle disparaisse de ma vie. Mais je n'ai tellement pas appris à gérer ce genre de choses et de violences que la première chose que j'ai fait, c'est m'excuser d'avoir hurlé. Ça c'est un truc, je pense que j'aurais toujours du mal à revenir sur ce point-là. Et elle, le seul truc qu'elle m'a dit c'est « c'est pas grave » .

  • Sarah

    Elle ne se rend pas du tout compte de ce qu'elle vient de faire.

  • Rébecca

    Non, en fait je pense qu'elle s'est rendue compte parce que… Ah si, elle m'a dit une phrase, elle m'a dit « c'était douloureux mais fallait le faire » .

  • Sarah

    Oui. Pire, limite derrière en fait.

  • Rébecca

    C'est ça, en fait, elle a totalement enlevé ma douleur. Déjà qu'elle m'avait dit que ce n'était pas possible que je sois à 9 sur l'échelle de la douleur juste avant, qu'après elle me dit ça sur le sujet, j'avais l'impression de ne pas être écoutée. J'étais une femme enceinte, j'étais là pour accoucher, je n'étais pas là pour... vive mon expérience d'accouchement pour faire les choses en collaboration avec elle. Parce qu'au final, je trouve que c'est ça, la relation avec une sage-femme, c'est entre guillemets accoucher ensemble. Elle est là pour nous accompagner, nous aiguiller sur le sujet, elle connaît plus normalement. En tout cas, c'était parti du principe qu'elle connaissait plus que moi sur le sujet. Et en fait, moi j'avais hâte que d'une seule chose, c'était qu'elle s'en aille, qu'elle ne revienne plus jamais, et qu'il y ait un roulement des sages-femmes qui se fasse à ce moment-là. Ça n'a pas été le cas. Elle est restée massage-femme sur le coup. Et en fait, j'ai fini par dire à mon conjoint, quand il est revenu et qu'elle était partie, je lui ai expliqué ce qui s'était passé. Et il était très énervé en fait sur ce qui s'est passé. Il me demandait qu'est-ce qu'on pouvait faire. Je disais rien, je suis à coucher, donc on va pas continuer comme ça. Après, je vais passer ce qui s'est passé parce que ça a été encore très long comme ça. jusqu'au moment où on faisait un énième tour de l'hôpital pour essayer de faire avancer les choses. Mais j'arrivais de moins en moins à marcher. Ils devaient me servir de pilier à peu près toutes les trois secondes pour que je réussisse à juste rester debout à ce niveau-là. Et c'est à trois heures du matin, lui, il a commencé à péter un câble en disant « non mais là, par contre, ce n'est pas possible » . toujours pas de péridurale en vue, il n'y a rien qui se passe. Donc il rappelle de nouveau la sage-femme, la sage-femme arrive et me propose de faire à nouveau un toucher.

  • Sarah

    Et toujours la même du coup ?

  • Rébecca

    Toujours la même. Alors là, très clairement, je ne vais pas être polie, mais je lui envoyais chier, parce que là, ce n'était même pas la peine d'y penser, elle ne s'approcherait pas de moi à ce niveau-là. Et en fait, elle m'a dit, si je ne peux pas vérifier, je ne peux rien faire. Donc du coup, elle est sortie. Je crois qu'il y a eu des échanges de mots mais j'étais plus dans mes contractions que dans l'échange qui était en train de se passer. Et à 4h du matin, finalement, elle est revenue dans la chambre et elle a dit « on va vous faire la péridurale » . J'étais « ok, très bien » . Là, j'étais à un niveau de douleur où très sincèrement, j'étais en train de me demander « est-ce que la fenêtre est assez haute ? » . J'étais au rez-de-chaussée donc évidemment non. Mais est-ce qu'elle est assez haute pour que juste un an finisse ? À ce niveau-là, c'est terrible ce que je suis en train de dire. Et je ne peux pas faire peur au futur. Vraiment, très clairement, ce n'est pas le but. Mais voilà, c'est pour dire le niveau de douleur et qu'on ne me croyait pas.

  • Sarah

    C'est ça qui est terrible.

  • Rébecca

    Qu'on me dise, tu n'as pas le droit de la périté, pour l'instant, je peux encore l'entendre. Mais qu'on ne comprenne pas le niveau de douleur. Parce que je n'avais aucune solution. contre la douleur. Je n'avais pas d'oxygène, une espèce de gaz hilarant qui existe ou un truc comme ça. Je n'avais rien, rien du tout. C'est ma partie un peu traumatisante sur le sujet. Du coup, je n'avais pas mangé le soir, je n'avais rien contre la douleur, je n'arrivais pas du tout à gérer mes contractions. Et la douleur était immense. Lui, il essayait de m'accompagner du mieux qu'il pouvait à côté, mais il n'y arrivait plus. C'était arrivé à un stade où je ne l'écoutais même plus. Oui,

  • Sarah

    forcément.

  • Rébecca

    Ce n'est pas que je ne l'écoutais pas, c'est que je ne l'entendais même plus. Il était là, je le voyais, je m'en servais comme pilier. Par contre, je crois qu'il me parlait, mais je n'entendais rien. Je n'entendais plus rien.

  • Sarah

    Oui, c'est vraiment le mot insupportable, mais dans son sens premier du terme. Oui,

  • Rébecca

    c'est vraiment ça. Et 4 heures du matin, quand elle a parlé de Péridural, j'étais « waouh » . Je n'ai même pas entendu toute la phrase. J'ai juste compris, on va en salle de naissance, on pose la péridurale. Je n'ai pas du tout entendu le reste. Je ne sais pas ce qui s'est passé. Et le premier truc que j'ai fait, c'est que je me suis levée. On a été en salle de naissance qui était de l'autre côté de la maternité. J'ai mis un temps infini à y aller.

  • Sarah

    Et pas de fauteuil du coup ?

  • Rébecca

    C'est là le truc drôle. C'est qu'en fait, j'écoutais tellement rien, j'entendais tellement rien, qu'ils m'ont proposé le fauteuil. Je ne m'en souviens pas. et du coup mon conjoint m'a dit que je l'ai refusé d'accord mais t'étais vraiment dans ton monde je m'en souviens pas du tout parce qu'en plus je me souviens j'ai râlé en disant ils auraient pu me proposer un fauteuil ou un truc comme ça et ils m'ont proposé et j'étais waouh alors là je sais pas du tout ce qui s'est passé parce que vraiment je m'en souviens pas par contre je me souviens du temps infini que j'ai mis à aller là-bas et je me suis dit mais la nécessité va être repartie j'ai mis trop de temps à venir oui Je ne vais pas avoir la péridurale finalement. On arrive dans la salle. Moi, je n'ai pas du tout peur des aiguilles ni rien. Donc du coup, je ne suis pas du tout inquiète sur ce point-là. Le seul truc, c'est que je vois l'anesthésiste débarquer. Et c'était la médecin qui m'avait fait le test pendant la grossesse, de voir si un tube peut passer dans la gorge, etc. Enfin, le rendez-vous anesthésique. Et j'avais détesté le contact avec la mère. Donc c'était terrible de l'avoir rêvé. Je fais un an, les ennuis continuent. Et en fait, non, elle était d'une gentillesse infinie. Rien à voir avec la personne que j'avais vue lors de l'échange. Je pense que... Je m'étais fait une idée parce que c'est hyper rapide un rendez-vous à anesthésie. On attend plus de temps qu'on passe de temps avec la personne à échanger sur le sujet. Et en fait, non, sur le coup, elle était géniale. Mais par contre, je tremblais. C'est la douleur qui me faisait trembler. Je n'arrivais pas à stopper les tremblements. Et ça, je m'en souviens, je n'ai pas arrêté de dire à l'anesthésiste, vous allez y arriver, je tremble tellement, vous n'allez jamais y arriver. J'arrêtais pas de me dire mais si, mais si, ça va aller, ça va aller et tout. Et en fait, moi j'avais juste peur de ça, qu'elle se loupe dans la piqûre parce que je tremblais tellement comme une feuille que c'était terrible. Et la brie durale a fait effet assez rapidement. Donc là-dessus, j'ai eu de la chance. Et en termes de dosage, elle était vraiment pas mal. Je sentais encore mes contractions, mais j'avais plus mal. Ça, c'était vraiment génial.

  • Sarah

    Et tu n'as pas eu la petite pompe pour mettre toi-même la dose ? C'était directement elle qui l'a dosée ?

  • Rébecca

    Non, j'avais la pompe. J'avais la pompe et au bout d'un moment, on m'avait dit qu'on avait le droit de l'actionner toutes les trois heures. Mais en fait, elle était tellement... C'était vraiment... doser pile comme il faut, que au final, je regardais l'heure et dès que je passais la seconde des trois heures, j'appuyais sur le bouton. Oui,

  • Sarah

    c'est normal.

  • Rébecca

    En fait, c'est surtout que vu qu'on m'a posé la péridurale, on m'a refait un toucher et j'étais à trois. J'étais bon, il est quatre heures du matin. Ça fait, mine de rien, quasiment 24 heures que j'ai commencé. depuis la poche des os. Donc là je me suis dit, ça commence à être compliqué. Donc on m'a posé une perf d'ocytocine pour faire évoluer les choses. Et déjà que c'était pas terrible avant, mais je dirais que depuis la pose de cette perf, ça a été de pire en pire en fait. En fait je connaissais pas, on n'en avait jamais parlé. Je ne savais pas ce que c'était. On m'avait juste dit que c'était pour aider les contractions. Mes contractions sont déjà assez fortes, donc je ne vois pas ce que ça peut faire de plus. Mais bon, ce n'est pas mon métier, on va faire ce qu'ils nous disent. Et il pose la perf. Au début, tout va bien. Par contre, il me pose la perf, mais très mal. C'est un petit détail qui a son importance. Il l'avait mis dans l'avant-bras. Jusque-là, tout va bien, tout est normal. Mais j'ai été obligée de garder le bras tendu. Si je pliais le bras,

  • Sarah

    ça coupait la verve.

  • Rébecca

    Je le voyais parce qu'on voit le goutte à goutte qui tombe. Et dès que je pliais le bras, il n'y avait plus de goutte qui tombait. Et j'étais super. Et en fait, même à un moment donné, c'est devenu douloureux. J'ai été obligée carrément de demander au sage-femme. Parce que du coup, c'était un homme qui avait pris la suite. Il y a eu le fameux roulement de sage-femme. J'ai pu dire adieu à celle d'avant. Et du coup, lui était adorable, d'ailleurs. Il avait une gentillesse absolue. Je pense que c'est lui qui fait en partie que mon accouchement reste quand même, entre guillemets, un bon souvenir. Très clairement, je ne dirais pas que c'est le plus beau jour de ma vie. Ce serait mentir. Rencontrer ma fille, c'est le plus beau jour de ma vie. Tout ce qui a précédé, c'était un enfer. Mais lui, par contre, c'était... Le rayon de soleil, quoi. Très clairement, il m'a parlé un peu de sa vie, il m'a parlé de ses enfants. C'était tellement agréable de savoir. Il m'a expliqué aussi que sa femme, elle avait une liste aussi de démarrage. Je ne voulais vraiment pas que je m'inquiète qu'on allait s'en sortir, quoi. C'était tellement agréable d'entendre ça, franchement. Cette phrase-là me manquait depuis le démarrage, en fait.

  • Sarah

    Oui,

  • Rébecca

    juste dire que ça va aller. Mais oui, ça va aller. C'est bête à dire, mais juste savoir que ça va aller, quoi. tout va bien pour l'instant nickel quoi donc il finit par me repositionner la perf donc là dessus nickel je peux à nouveau plier le bras ce qui n'est pas désagréable Et j'ai quasiment pas dormi quand même. Le stress encore. J'étais très stressée que j'arrivais pas à dormir. Lui, heureusement, il avait une espèce de couchette. Du coup, il a dormi sur la couchette pendant ce temps-là. Et du coup, le temps passe, on continue les examens. Il n'y a toujours rien qui bouge. Concrètement, j'atteins difficilement les 3h30-4h à un moment donné. Il devait être 9h du matin.

  • Sarah

    Oui.

  • Rébecca

    Et du coup, nous, on avait deux Ausha à la maison. Du coup, mon conjoint me dit, ça commence à faire un petit moment, il faudrait que j'aille les voir quand même pour voir si tout va bien. Donc, on demande au stage femme, qu'est-ce qu'il en est, vers quelle heure, entre guillemets, on peut espérer accoucher. Il nous dit, j'imagine vers 16h, 16h30, mais pas avant.

  • Sarah

    Ah oui, ok. On a du temps.

  • Rébecca

    C'est ça. Donc du coup, j'ai dit à mon conjoint, je lui ai dit, vas-y, fais un aller-retour, on n'habite pas très loin de la maternité, à peine 20 minutes ou quelque chose comme ça. Il nous dit, fais l'aller-retour, va t'occuper des Ausha et reviens tranquillement, pose-toi, mange un peu. Du coup, il n'avait rien mangé le matin, donc il s'en va. Et moi, je discute un peu avec le sage-femme, mais sans plus parce qu'il y a du monde. à accoucher ce jour-là. Et à un moment donné, on discute parce que forcément, je suis en monitoring tout le temps du fait de la péridurale et de l'ocytocine surtout. Et on se rend compte que l'ocytocine fait des petits effets pas très cools sur le cœur de ma fille. Donc, elle fait un peu de brachycardie, c'est-à-dire que le cœur ralentit. Et je finis par demander au sage-femme, je lui dis, mais est-ce que je dois m'inquiéter de quelque chose ? Et il me dit, non, sauf si vraiment ça dégringole au niveau des chiffres. Et il me dit, en dessous de 70, si je ne me trompe pas. J'ai vraiment un doute sur le chiffre, mais il me dit quelque chose comme ça. En dessous de 70, il faut me sonner. Vous m'appelez et on fait en sorte de quoi ? Et là, à 10h, je vois le chiffre. qui dégringolent. Mais vraiment, pas un peu. On atterrit à, je ne sais plus, 55. Un truc comme ça. Et là, je regarde le chiffre un peu bête en regardant le truc en disant non, ce n'est pas en train d'arriver. Ce n'est pas possible. On en a parlé littéralement dix minutes avant avec le sage-femme. Je me fais des idées là. Je suis dans un rêve et ce n'est pas du tout en train de se passer. Je reprends vite mes esprits et j'appuie sur le bouton pour appeler le sage-femme. Et là il débarque littéralement en une seconde quoi. Il a débarqué hyper vite. Et là j'ai rien le temps de comprendre, il dit code rouge.

  • Sarah

    Ok, direct.

  • Rébecca

    Pardon, ça va commencer à être un peu compliqué.

  • Sarah

    Ouais.

  • Rébecca

    Il dit code rouge et là je comprends rien à ce qui se passe. Il y a quelqu'un qui l'a dit dans ton podcast, je me demande si c'est pas toi d'ailleurs, qui dit c'est comme si on est plus dans notre corps. On est au-dessus de notre corps et là, très clairement, je ne bouge plus. Il ne se passe plus rien dans mon cerveau. Il y a 8 personnes qui débarquent dans la salle. Je rappelle, mais mon conjoint n'est pas là.

  • Sarah

    Il n'est pas revenu.

  • Rébecca

    Non, je n'ai pas mon téléphone. Mon sac est à l'autre bout de la pièce. Je suis reliée par 40 milliards de fils. Je ne peux rien faire.

  • Sarah

    Même avec ton téléphone, tu n'aurais pas fait grand-chose, je pense.

  • Rébecca

    Je ne sais pas si c'est possible. Et là... Là, il me regarde et il fait « on va partir en césarienne, tout de suite » . Là, ce qu'il faut savoir, c'est que code rouge, il faut que l'enfant soit sorti dans les 5 minutes, je crois.

  • Sarah

    Oui, orange c'est 30 et rouge c'est 5.

  • Rébecca

    Oui, 5 ou 15, je ne sais plus. C'est hyper rapide, on n'a pas le temps de réfléchir. Et là, je vois une fille qui débarque et qui prend le temps de m'expliquer quand même et qui me dit « là, du coup, on va partir en césarienne, donc il faut que je vous rase et que je vous sonde » . Et j'étais d'accord. De toute façon, tu n'as pas le temps de réagir sur le coup. Ça arrive, point. Il n'y a pas le temps de faire quoi que ce soit. Donc, elle fait ce qu'elle a à faire. Et le sage-femme prend vraiment le temps de m'expliquer quand même. Je ne saurais pas du tout redire ses termes. Mais il m'explique vraiment ce qui est en train de se passer. Que là, on va y aller. Est-ce qu'il n'y a pas moyen que je trouve mon téléphone quand même pas loin ? Où est monsieur ? Est-ce qu'il n'est pas loin ? et du coup bref on a pas trop le temps d'échanger sur le sujet et là on regarde de nouveau le monito le coeur est remonté ok Annulation du code rouge. Ah, ok. Plus de césarienne de prévu. Et là, je commence à comprendre ce qui est en train de se passer. Je ne comprends pas très bien quand même pour autant. Et là, le sage-femme revient à côté de moi. Il reprend le temps de m'expliquer. Il me dit que j'ai eu le bon réflexe, que c'était parfait. Que là, vu que le cœur est remonté, on va stopper l'ocytocine. Ils ont stoppé l'ocytocine d'abord et c'est ce qui a fait remonter le cœur. Pardon, c'est plutôt dans ce sens-là. Et on va voir où on en est au niveau du toucher. J'étais à 4, donc je n'ai très clairement aucune évolution. Donc il me dit, bon, on va prendre... Je fais, est-ce que votre téléphone n'est pas loin ? Donc il va me chercher mon téléphone et il me dit, appelez votre conjoint. Vous ne lui dites pas, surtout, ce qui se passe. Vous lui dites juste de revenir. parce que les choses ont bougé, etc. Dites-lui juste de revenir. Surtout, vous ne lui dites pas qu'il y a eu un risque de césarienne en urgence, parce qu'il a de la route et il ne faudrait pas qu'il ait un accident sur la route. J'étais oui. Donc, je lui laisse un message, parce qu'il n'avait pas son téléphone. En fait, il était déjà en route pour revenir à ce moment-là. Et du coup, juste après cet appel, le sage-femme me regarde et me fait... Ouais, vous êtes incroyable. J'étais, ah, pourquoi ? Il me dit, vous êtes restée d'un calme. C'est vraiment impressionnant, quoi. Et j'étais, bah, j'ai rien compris à ce qui s'est passé, en fait. C'est hyper gentil de dire ça, mais alors, moi, j'avais surtout l'impression d'être...

  • Sarah

    Je suis paumée, en fait.

  • Rébecca

    C'est ça, je suis... Il m'a expliqué et tout, donc je comprends ce qui se passe, mais moi, j'avais l'impression d'être juste bête, quoi. Enfin, de... de ne pas avoir compris ce qui s'est passé, de ne pas avoir vécu le truc. J'avais l'impression d'avoir fait n'importe quoi. Et en fait, il m'a rassurée. Ça, c'était hyper agréable. Oui,

  • Sarah

    tu as eu enfin quelqu'un qui était là pour te rassurer et pas pour t'enfoncer ou te laisser dans ton coin.

  • Rébecca

    C'est ça. Ça, c'était génial. Et bref, on continue un peu comme ça. Un peu plus tard, on refait un toucher. Je suis à 5. miraculeusement. Et il dit, bon, par contre, ça commence à faire vraiment trop longtemps. Donc, étant donné que le travail n'avance vraiment pas, il y a quand même des chances qu'on finisse quand même en césarienne. Et honnêtement, j'étais à un stade où j'étais en train de me dire, mais si vous voulez, faites une césarienne. Franchement, qu'on en finisse, j'étais à bout. Je n'avais pas dormi. Là, il était midi. J'y étais depuis 7h la veille, j'en pouvais plus. J'étais « non mais s'il vous plaît, dites-moi qu'on y est bientôt » . Il demande conseil à une gynécologue qui vient me voir une heure après et qui me dit « bon, on a reculé » . C'est-à-dire que j'étais plus ouverte à 5, j'étais de nouveau ouverte à 4.

  • Sarah

    Pourquoi c'est possible ça ?

  • Rébecca

    Je ne savais pas. Soit il y a eu un problème de mesure avant, soit effectivement mon col s'est refermé. Je ne sais pas. En tout cas, on m'a dit que, très clairement, si on m'a dit que j'étais à un moment ouverte à 5, on a été vraiment très sympa avec moi. Là, il m'a dit, à 90%, on finit en césarienne. Et en fait, moi je regarde mon conjoint et je lui dis, mais pourquoi ce n'est pas 100% ? À ce niveau-là, même si j'arrive jusqu'à la voie basse, je suis... tellement fatiguée que je n'y arriverai pas en fait. J'avais oublié le fait d'accoucher sur le côté, enfin vraiment toutes ces choses là c'était parti, c'était très loin. Non mais c'est pas grave quoi. Sachant qu'en plus pour l'anecdote pendant les cours d'accouchement, on nous a expliqué la césarienne. Je savais comment ça allait se passer, limite j'étais plus informée sur la césarienne que sur l'accouchement en voix basse finalement. Et j'avais demandé à ma sage-femme, je lui ai dit mais au final... pourquoi on ne fait pas tous une césarienne ? Question bête sur le coup. Elle m'avait regardée un peu interloquée, elle m'avait dit, c'est une opération quand même, madame. Ce n'est pas anodin, ce n'est pas un petit truc. Et j'étais, ah oui, c'est vrai. Donc, elle me dit 90% de chance. Et en fait, quand on ne se retrouve plus qu'à deux, je me mets à pleurer. Je me dis, non, mais il faut qu'on arrive à la césarienne. J'étais, ouais. tellement tellement fatiguée que j'espérais plus qu'une chose, c'était cette fameuse césarienne. mais c'est rien de calme c'est le moment où on a le temps d'y arriver donc moi il m'a permis l'ocytocine aussi entre temps et à 14h la même chose, le coeur tombe à 55 pareil de nouveau code rouge tout le monde débarque sauf que là cette fois-ci il est avec moi donc je le vis beaucoup mieux la deuxième fois, je suis inquiète et puis tu l'as déjà vu au moins tu sais comment ça se passe c'est ça t'es déjà prêt en fait là finalement plus qu'à me poser la rachianesthésie et on part quoi il n'y a plus grand chose à faire donc je suis beaucoup moins inquiète je suis très inquiète pour ma fille en fait moi je m'en fiche pas j'ai passé un stade où moi c'est pas grave mais elle j'avais peur j'avais très peur parce que le chiffre il est impressionnant parce que le coeur d'un enfant je crois que c'est 160 c'est immense, c'est super haut Là dessus j'étais inquiète, il recoupe l'ocytocine, le cœur remonte mais pas suffisamment. Du coup je passe en césarienne en code orange. Donc là cette fois-ci on y va. Il n'y a plus aucun doute, on est parti. Et ils vont le préparer. Là j'étais rassurée, il a pu venir avec moi. Il était avec moi pendant la césarienne. Et ce qui est très drôle c'est qu'il est très grand. et que les tenues stériles pour les hommes, il n'y en a pas beaucoup. Et il était en rose bonbon.

  • Sarah

    Ah super !

  • Rébecca

    C'était archi drôle. Mais par contre, pendant tout le temps où il était en train de se préparer, moi j'étais toute seule dans la salle. L'anesthésiste s'est présenté, il m'a expliqué ce que c'était que la rachianesthésie et comment il s'allait se passer. Et il a fait son travail, grosso modo. Et en fait, chaque personne dans le bloc s'est présentée à moi. Et j'ai trouvé ça super agréable de savoir tout ça. Juste avant de partir au bloc, par contre, il y a le sage-femme qui est venu vers moi et qui m'a dit « j'ai un accouchement en voie basse qui est en train de se produire, je ne pourrais pas être là » . Et là, j'étais « ah, c'est ça par contre » . Il était limite plus désolé que moi sur le sujet. C'était tellement particulier, en fait, le lien qui se crée pendant ce temps-là, c'est tellement particulier. Mais il ne pouvait pas être là, donc je disais, tant pis, c'est le jeu. Il m'a dit, mais je vous ai choisi mon meilleur collègue pour vous accompagner, il n'est pas là. Il était très gentil aussi. Et du coup, on nous installe dans la césarienne. Et par contre, ce que je ne savais pas, c'est que le champ pour nous cacher la vue était aussi proche du visage, en fait. Et ça, c'est... En fait, on m'avait prévenu qu'on ne verrait rien. Avec du recul, je pense que j'aurais préféré voir. Mais ça, ça m'est très personnelle. Mais le champ était à 3 cm de mon menton, quoi. Quelque chose comme ça. Je voyais qu'un drap bleu, en fait, en face de moi. Je ne voyais rien d'autre. Et il m'avait mis un masque. Je ne sais pas si c'était de l'oxygène ou autre chose. Je ne sais pas du tout ce que c'était. Et j'avais donc ce masque à oxygène. et le masque chirurgical part de suite.

  • Sarah

    Ok, tu ne risquais pas de respirer ?

  • Rébecca

    Non, mais vraiment, par contre, est-ce que ça c'est obligatoire ? Mais bon, ce n'est pas moi qui décidais sur le coup, donc j'ai juste suivi le truc. Et au final, l'opération s'est très bien passée. Et ce que j'ai apprécié, c'est qu'ils m'ont fait participer. Donc j'ai pu pousser. pendant la césarienne. Et c'est très étrange de pousser sans rien sentir du tout. Et avec des mains à l'intérieur de soi. Parce que concrètement, c'est ça.

  • Sarah

    C'est ce qui se passe.

  • Rébecca

    La sensation est très bizarre. Je n'ai pas trouvé ça désagréable, personnellement. Juste étrange. Étrange, c'est vraiment le terme. Mais on sent tout. Moi, je sentais tout. Je n'avais pas la douleur, je sentais absolument tout, sauf l'ouverture. Ça, je n'ai pas senti. Mais par contre, j'ai senti quand ma fille est sortie, j'ai senti quand ils ont retiré le placenta. Enfin, vraiment tout, tout, tout. Ok.

  • Sarah

    Et tu as pu voir ta fille rapidement ? Du coup, on a quand même pu te la présenter.

  • Rébecca

    Oui, je l'ai vue tout de suite. Ils l'ont mise derrière le champ, du côté de ma tête. Ok. Et ils l'ont posée. tête contre tête en fait. Mais le truc c'est que vu que le champ était à 3 cm de mon visage, concrètement je voyais qu'un bout de son nez. Je ne voyais vraiment pas grand-chose. Donc ça m'a un peu déstabilisée de ce côté-là, parce que j'ai toujours cru que quand j'accoucherais, je l'aurais dans mes bras tout de suite. Et j'avais la position de la croix, les bras écartés sur le côté pour avoir tous les médicaments. Et pendant les cours de préparation, on m'avait dit surtout qu'il ne faut pas bouger les bras. C'est la règle principale. Et du coup, je me souviens que le seul truc que je disais, c'était est-ce que je peux bouger les bras ? Est-ce que je peux bouger les bras ? Pour pouvoir juste la toucher un peu. Alors soit je n'ai pas entendu, soit personne ne m'a répondu, je ne sais pas. Je pencherai plus sur je n'ai pas entendu. Mais du coup, j'ai pu l'avoir quand même contre moi. Et elle a eu le temps de me faire pipi dessus.

  • Sarah

    Stop ! Le début d'une longue lignée pipi.

  • Rébecca

    C'est ça, c'est la dénote que j'aime bien raconter. qu'elle sera ravie d'entendre à peu près 40 fois quand elle sera plus âgée mais voilà c'était mon premier contact avec ma fille c'est un petit tête contre tête et un petit biais et du coup elle allait bien une fois à l'extérieur ? elle allait super bien alors si une problématique on n'en a pas parlé mais je l'ai entendu pleurer quasiment tout de suite Elle était parfaite, je ne sais pas trop d'autres termes. Tout le monde m'a dit qu'elle était magnifique. Tout le monde me disait qu'elle avait une tête ronde toute parfaite.

  • Sarah

    C'est vrai que c'est l'avantage de la césarienne. Au moins, les visages et les têtes sont parfaits.

  • Rébecca

    Ça, c'est clair. Très rond. C'est sûr, là, pour le coup, aucune déformation du fait passage. C'est ce que je disais aussi. C'est l'avantage.

  • Sarah

    C'est ça. Et il faut bien en trouver, écoute. Oui.

  • Rébecca

    C'est ça, je suis tout à fait d'accord. Mais André, moi, la césarienne, ça a été une libération, franchement. Oui. Je l'ai vraiment perçue comme ça.

  • Sarah

    Et comment tu allais, toi, justement, après cette opération ?

  • Rébecca

    Juste après, super bien. Vraiment, je sentais un poids en moins. Je me suis dit, c'est fini. Tout ce qui s'était passé avant, je ne l'avais pas oublié, mais tout ce qui s'était passé avant, je me disais, ça y est, c'est fini, c'est derrière moi. Alors, OK, maintenant, je vais devoir récupérer d'une opération. Je vais avoir un enfant qui pleure tout le temps et qui va me réveiller la nuit. Mais à partir de ce moment-là, c'est que du positif. C'est fini, c'est derrière moi. C'est fini. C'est vraiment, c'était une clé dans ma tête. C'est fini. Le passage en salle de réveil était un peu plus compliqué, très honnêtement. Par contre ce qui était bien c'est qu'on était deux. On était deux en salle de réveil, une autre femme qui sortait aussi d'une césarienne. Et du coup on a pu discuter ensemble à travers un rideau parce qu'on ne se voyait pas. Et j'avais soif. J'avais soif, c'était horrible. C'est vraiment la sensation principale que je garde, c'est mon dieu, ça ne s'arrêtera jamais, je vais mourir de soif sur le truc. Et ma voisine disait exactement pareil.

  • Sarah

    Ok, au moins c'est un point commun.

  • Rébecca

    C'est ça. Le petit truc drôle par contre, c'est que quand on est arrivé en salle de réveil, j'ai vu mon conjoint assis sur une chaise en peau à peau avec ma fille et le t-shirt déchiré.

  • Sarah

    Ok.

  • Rébecca

    Qu'est-ce qui s'est passé ? Et là, je ne sais pas, il m'explique. Il me dit, en fait, j'ai voulu faire une blague à votre conjoint. Je lui ai dit de déchirer son t-shirt pour faire du peau à peau. Et il l'a fait. C'est ça, il l'a fait. Mais c'était la tenue stérile, ce n'était pas son t-shirt. Oui, il l'a fait. C'est à lui. Et du coup, il fait, oui, on m'a demandé, je n'ai pas réfléchi. Je dis, au moins, il a tout donné pour sa fille, c'est cool. Mais j'étais contente quand même qu'il ait pu faire du pot à pot, même si je n'étais pas là. Forcément, je regrette de ne pas avoir été cette personne-là. On ne va pas s'en dire.

  • Sarah

    C'est mieux le papa qu'une sage-femme ou rien du tout, tout simplement.

  • Rébecca

    C'est ça. Moi, c'était mon inquiétude principale qu'elle finisse directement dans le berceau, sans contact. Je ne savais pas du tout comment ça se passait derrière, parce que lui, il est parti. tout de suite et je suis restée quoi, le temps qu'ils finissent l'opération. Et c'est bête, mais je m'attendais pas du tout à ça. Alors que c'est logique, mais je m'attendais pas du tout à cette partie-là.

  • Sarah

    Oui, de toute façon, on se rend pas compte d'un accouchement, t'as tombé dans les bras et c'est tout. Et tu te rends pas compte que bah oui, mais quand t'accouches pas par voix basse, c'est pas comme ça en fait. C'est une opération et tu pars en salle de réveil comme une autre opération quoi.

  • Rébecca

    C'est ça. Non, ça, c'était le truc. J'avais hâte d'être en chambre, en fait, et de clôturer ce passage.

  • Sarah

    Mais ça a mis longtemps à arriver, ce moment, du coup ?

  • Rébecca

    J'en ai aucune idée. Je ne me rends pas du tout compte. Le temps, à partir de ce moment-là, il est devenu... Je ne regardais plus l'heure et tout. Alors, autant pendant le travail, je savais quelle heure il était. Alors ça, je connaissais minute par minute, sans problème. Ma fille, il est à 14h30. Et j'ai aucune idée à quelle heure je suis remontée en chambre Parce qu'on m'avait dit Vous pourrez remonter en chambre que quand vous aurez bougé les orteils Je me suis jamais autant concentrée Et ça par contre c'est un peu traumatisant Parce qu'essayer de bouger un membre Qui ne réagit pas du tout C'était terrible Et en fait je me sentais Encore une fois cette sensation d'être un peu bête Et revenue parce que mon conjoint m'a proposé de l'avoir sur moi pendant que j'étais en salle de réveil. Je sentais mes bras, mais à partir de ma poitrine, je ne sentais plus rien. Et il me l'a posé sur moi. Et en fait, j'étais tellement fatiguée, j'avais tellement soif, je n'y arrivais pas. Je l'avais sur moi, j'étais contente. J'ai profité deux minutes et après, je lui ai demandé de l'enlever parce que je n'étais pas dedans. peur qu'elle tombe, j'avais peur de lui faire mal je la sentais pas en fait je la sentais dans mon cou mais tout ce qui touchait en dessous de mon cou je sentais rien du tout du coup j'avais tellement peur de lui faire mal, de faire mal les choses que je lui ai dit je fais non faut me l'enlever quoi tu te sentais pas quoi c'est horrible de faire ça après je me suis sentie très mal d'avoir pris cette décision là je pense que c'était le mieux euh Toujours aujourd'hui, je pense que c'était le mieux. Mais sur le coup, j'avais l'impression de rejeter ma fille. Alors que clairement, pas du tout. Un peu perturbée de ce côté-là. Oui,

  • Sarah

    tu fais comme tu peux à ce moment-là.

  • Rébecca

    Oui, c'est ça.

  • Sarah

    Ok. Et du coup, comment tu as vécu ton post-accouchement ? Une fois que tu as retrouvé ta fille, que tu as pu la prendre dans tes bras, comment tu te sentais, toi ?

  • Rébecca

    Je n'ai pas pu la prendre tout de suite dans les bras. Enfin, vraiment après. proprement parler, je veux dire. Je l'avais avec moi dans le lit, mais j'ai mis un peu de temps à me lever. C'est un peu délicat, forcément, parce que on m'avait posé des agrafes pour refermer, et les agrafes, je les sentais vraiment forts. Je ne pouvais pas marcher en étrange droite, j'étais pliée, et du coup, je n'arrivais pas à la porter. Parce que pareil, j'avais l'impression d'avoir perdu en tonus musculaire et de ne pas réussir à la porter. Heureusement, il dormait avec moi, enfin il était avec moi dans la chambre. C'est lui qui a fait tous les premiers soins. C'est lui qui a appris à donner le bain, etc. Donc de ce côté-là, vraiment un conjoint en or. Et moi, je me sentais un peu inutile. Je me sentais totalement inutile. Et j'ai une puricultrice qui me l'a dit, pas dans ces termes-là, mais qui m'a clairement dit, non mais écoutez, madame, la césarienne, c'était hier. Il faut vous lever, quoi.

  • Sarah

    Mais c'est quoi cet hôpital ?

  • Rébecca

    Alors, très clairement, cet hôpital, maintenant, dès que je connais des personnes qui sont enceintes dans mon entourage, je leur dis clairement de ne pas y aller.

  • Sarah

    Oui, je comprends.

  • Rébecca

    Mais ils y vont tous.

  • Sarah

    Ok.

  • Rébecca

    C'est un hôpital qui est très réputé normalement pour les accouchements. Et je ne sais pas, je pense que moi, je suis tombée sur des gens pas lunés ce jour-là. Ils n'avaient pas envie de travailler. Mais moi, elle m'a dit, il faut se lever maintenant, c'est bon. C'est juste une césarienne. Et j'étais oui. Puis en plus, après avoir été sondée, il faut aller aux toilettes, il faut faire le fameux premier pi pour éviter le libérateur. Je ne sais plus quoi. Sinon, on risque une piélo-néfrite ou je ne sais plus quoi. Il y a un truc, si on ne va pas aux toilettes, après une sonde. Et moi, on ne me l'a pas retiré tout de suite. On me l'a retiré, je ne sais plus, le lendemain, je crois. Donc, ça a mis un peu de temps quand même. Et du coup, on m'en a tout fait pour que je me lève. Cette puricultrice, je l'ai eue pendant trois jours.

  • Sarah

    En plus ?

  • Rébecca

    Et elle m'a... À plusieurs reprises, elle m'a fait une remarque sur le fait que je ne bougeais pas assez, que c'était monsieur qui faisait tout, qu'à un moment donné, il va bien falloir que je me débrouille toute seule. etc.

  • Sarah

    Ok, super. Très agréable.

  • Rébecca

    Oui, très agréable. Heureusement, j'ai eu des personnes qui étaient beaucoup mieux à côté. Mais en plus, assez souvent, ces remarques-là, c'était toujours quand le monsieur n'était pas là. Oui,

  • Sarah

    forcément.

  • Rébecca

    Sinon, ce n'est pas drôle. Après, j'ai eu plein de remarques qui disaient « Votre conjoint, il est super, il fait plein de choses. » J'étais « Oui, c'est le papa. » Oui, après,

  • Sarah

    il prend son rôle de papa, tout simplement.

  • Rébecca

    C'est ça.

  • Sarah

    C'est plutôt le contraire qui est inquiétant au final. Si papa ne fait rien du tout, là, c'est un peu inquiétant.

  • Rébecca

    Oui, et puis ils étaient vraiment en mode, oui, il faut qu'il se repose aussi un peu. Mais oui, moi aussi.

  • Sarah

    Ah oui, tu as eu un accompagnement entre la sage-femme et l'allaitement et la sage-femme de l'accouchement et ton suivi postpartum. Tu n'es vraiment pas aidée.

  • Rébecca

    Non, non, non, c'était pas terrible de ce côté-là. Et le pire, c'est qu'au moment de partir, je voulais pas partir. Parce que j'étais, non mais on va être à la maison, il y aura plus de médecins. Après,

  • Sarah

    si tu te sentais infantilisée comme ça, te faire comprendre que t'es incapable, forcément tu l'as intégré aussi. Tu t'es sûrement dit que tu n'y arriverais pas, puisque c'était, entre guillemets, attention, mais tu étais nulle parce que t'y arrivais pas. Donc forcément... T'as intériorisé le fait que, bah oui, effectivement, je vais pas y arriver, j'arrive pas à me lever. Alors que c'est du fait normal, césarienne, ça fait mal, il faut le dire quand même.

  • Rébecca

    Ouais, très clairement, c'est pour ça que je disais au démarrage, césarienne de confort, oui. Alors, très rapidement, quoi. Sur le coup, c'est confortable, ça j'avoue, je vais pas mentir, on sent rien, donc tout va bien, c'est chouette, c'est confortable, c'est sûr. l'après il est un peu moins il faut le vivre quand même je pense que ça la céréale c'est un peu comme l'accouchement final,

  • Sarah

    il faut le vivre pour comprendre à quel point c'est compliqué c'est pas juste une opération de la peinticite et encore j'ai pas vécu ça donc je sais même pas dire comment c'est ouais, écoute en tout cas merci beaucoup de ton partage D'avoir été aussi franche et ouverte sur tout ce qui t'est arrivé, parce que c'est des choses auxquelles on ne pense pas déjà parce que ce n'est pas censé se produire, mais qui malheureusement arrivent. Et je pense que c'est beaucoup de choses sur lesquelles ça arrivait à des mamans et qui ont dit non, mais ça va, j'ai mon bébé et ça va. Sauf que oui, tu as ton bébé, ça va très bien, mais ce n'est quand même pas normal. Il faut quand même en parler et il faut quand même être informé que ça peut arriver et que c'est vrai. on peut vivre son moment et dire ok d'accord,

  • Rébecca

    juste pour qu'on arrête de nous dire des choses horribles mais c'est pas normal il faut le savoir et ça c'est le message que j'aimerais passer aujourd'hui faut pas hésiter à faire du bruit c'est bête mais moi j'ai tellement ancré que les femmes qui font du bruit quand elles accouchent c'est insupportable Elles font du cinéma, jamais c'est nécessaire de crier à ce point là. Franchement, si vous avez envie de crier, faites-le quoi ! Salut ! S'il y a un conseil que je peux donner, c'est celui-là. Et en salle de réveil, on a entendu une femme hurler, vraiment. On était juste à côté des salles de naissance, donc on entendait les accouchements d'à côté. Et la femme hurlait comme pas possible quoi. Enfin vraiment, c'était impressionnant. Et sur le coup, on en a rigolé. avec la femme qui était à côté, on en a rigolé dans le sens où on était, bah nous au moins on a eu une séduitienne on préférait dédramatiser la situation parce que par mine de rien on en avait besoin loin de là l'idée de se moquer de la personne qui était en train d'hurler, mais on était c'est la situation qui est plus drôle on a échappé à ça quoi, entre guillemets c'était un peu l'idée quoi je me suis dit quelques jours plus tard je suppose que tu t'es dit,

  • Sarah

    bah en fait finalement elle a Elle a crié une fois et c'était fini. Moi, je n'ai pas crié. Par contre, là, j'en ai pour un moment à me remettre de la cicatrice et des suites d'une césarienne.

  • Rébecca

    Il y avait de ça. Et en fait, je me suis surtout dit, c'est bien, elle a osé. Elle a crié en se disant, je m'en fiche. Ce n'est pas grave. Les gens peuvent me juger à côté. Ils peuvent se boucher les oreilles. Mais moi, en attendant, je vis mon moment et je fais en sorte que ça se passe bien. Et ça, j'ai trouvé ça génial. J'aurais adoré me dire... On arrête de penser à l'image qu'on peut avoir de soi et on passe à autre chose. Et tant pis.

  • Sarah

    C'est vrai que c'est quelque chose de pas à savoir pour toutes celles qui sont un peu pudiques ou un petit peu réservées de se dire que c'est ton moment. Peu importe ce qu'on pense de toi ou ce qu'on va dire. C'est ton moment, fais ce que tu peux.

  • Rébecca

    Fais ce que tu peux, c'est clairement ça.

  • Sarah

    J'allais dire fais ce que tu veux, mais je pense que c'est plutôt fais ce que tu peux en fait.

  • Rébecca

    Non, le fais ce que tu veux, si c'est possible, c'est top. Mais le fais ce que tu peux, c'est le plus, qui colle le plus à la réalité, je pense.

  • Sarah

    C'est vrai. Et bien en tout cas, merci beaucoup pour tous ces messages. Et bravo pour tout ce courage dont tu as fait preuve, même si sur le moment, tu ne t'en es pas rendu compte, mais quand même, tu en as eu beaucoup et tu as supporté un travail interminable sans broncher. Et ça, c'est fou quand même.

  • Rébecca

    C'est gentil.

  • Sarah

    Merci beaucoup à toi.

  • Rébecca

    Merci à toi.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si jamais il t'a plu et que tu souhaites aider le podcast, n'hésite pas à laisser une petite note sur l'application d'écoute sur laquelle tu es actuellement ou un petit commentaire ça me ferait très plaisir et ça peut être d'une grande aide pour aider le projet à avance en attendant je te retrouve mercredi prochain pour une nouvelle histoire d'accouchement

Description

Retrouvez aujourd'hui le témoignage de Sarah qui revient avec nous sur sa grossesse, en pleine période de COVID mais surtout sur son accouchement très long, en raison d'une dystocie de démarrage. Elle nous partage ses ressentis mais également l'accompagnement qu'elle a reçu en milieu hospitalier et à quel point une personne encourageante peut tout changer.


Sarah revient également sur la césarienne d'urgence avec un code rouge annulé qui conduira finalement à une césarienne code orange presque inévitable. On aborde également le post-partum, qui est complexifié par des douleurs liées à une cicatrice de césarienne loin d'être anodine.


Envie d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur Instagram : @balance_ton_accouchement et @hello_maman_off.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Rébecca

    Hello maman, je suis Rebecca et je te souhaite bienvenue sur Balance ton accouchement. Maman d'un petit garçon et complètement bouleversée par la maternité, je te propose de retrouver ici chaque semaine un ou plusieurs nouveaux récits d'accouchement avec des mots authentiques, sans filtre et sans tabou. L'occasion de partager, d'apprendre et peut-être même de guérir autour de ce grand moment qu'est l'accouchement. Alors si tu es prête, c'est parti ! Alors bonjour ! Merci à toi de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Sarah

    Bonjour, je m'appelle Sarah, j'ai 31 ans. J'ai une fille qui a deux ans et demi maintenant. Et pour l'instant, je n'ai pas grand-chose à ajouter.

  • Rébecca

    C'est déjà bien, c'est déjà bien. Une grande petite fille.

  • Sarah

    Oui, elle est grande maintenant, oui.

  • Rébecca

    Ça passe trop vite.

  • Sarah

    Ça, clairement.

  • Rébecca

    Alors, première question qui nous met dans le bain. Est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta grossesse ? Est-ce que c'était quelque chose qui t'avait angoissée, à laquelle tu avais hâte ?

  • Sarah

    Alors, je n'avais pas hâte, dans le sens où, voilà, forcément un accouchement. Je dis forcément. En tout cas, pour moi, je trouve que c'est quelque chose qui fait assez peur. Après, je n'y pensais pas du tout, dans le sens où je prenais un peu la grossesse au fur et à mesure. J'ai mis un peu de temps à tomber enceinte. Donc, voilà, forcément, j'ai un an et demi, il me semble. On a mis un an et demi pour pouvoir avoir notre fille. Et du coup, forcément, le monde avait énormément changé parce qu'on a commencé les essais bébés en 2019. Donc, j'ai accouché en 2021. Et entre-temps, il y a eu le Covid.

  • Rébecca

    Du coup, enceinte en plein Covid, quoi.

  • Sarah

    Voilà, c'est ça. C'était une période assez compliquée. Alors, le Covid était déjà bien entamé quand j'étais enceinte parce que j'ai découvert que j'étais enceinte en janvier 2021. Donc voilà, on avait déjà passé tous les confinements, etc. Mais le vaccin n'existait pas encore. Et ma sage-femme était très, très, très inquiétante sur le sujet. Pas le sujet du vaccin, mais le sujet du Covid en tant que tel. Et du coup, je me projetais plus au quotidien. Il ne faut vraiment pas que je tombe malade. Il ne faut pas que je sorte. Il faut que j'évite tout contact avec la population extérieure.

  • Rébecca

    Les masques, les hydroalcooliques à outrance.

  • Sarah

    Oui, et puis après le gel hydroalcoolique, j'avais peur que l'alcool passe dans le sang et atteigne le bébé. Ça a été très loin. Ma sage-femme était très… J'ai pris du recul maintenant sur le sujet, mais sur le coup, c'était assez compliqué. Après, il y a eu le vaccin, ça m'a un peu rassurée. Mais voilà, du coup, je prenais les choses vraiment au fur et à mesure. Donc au final, à l'accouchement, j'y pensais assez peu. Et finalement, ce n'est pas plus mal.

  • Rébecca

    Oui, c'est sûr. Ok, et du coup, comment s'est passée ta grossesse ? Alors, outre le fait que tu étais très stressée, on t'a beaucoup stressée sur le Covid. En soi, comment ça se passait ? Est-ce que tu étais malade ? Est-ce que tu avais des soucis particuliers ?

  • Sarah

    Je pense que, comme beaucoup, les nausées, au premier trimestre surtout, qui étaient très présentes. sans forcément vomir ni rien, mais alors par contre une sensation d'inconfort au quotidien qui est assez présente. Et sinon, les autres symptômes, c'était la fatigue. Alors je pense que je pouvais dormir 15 heures dans la journée sans aucun problème. Et le dernier symptôme qui était, ma foi, très sympathique, c'était l'impression d'avoir perdu son cerveau. C'est vraiment le cerveau de femme enceinte. Je n'arrivais plus à réfléchir. C'était une tâche assez simple. Je me prenais beaucoup plus de temps qu'à l'habitude. Et au final, du fait de la fatigue, j'ai été arrêtée assez vite. Vu qu'il y avait le Covid, ma sage-femme était aussi très stressée là-dessus. Ça a aussi poussé un peu de ce côté-là. Je dois admettre que ça a fait du bien d'être arrêtée, de se poser un peu, profiter un peu plus de la grossesse. Le deuxième trimestre a été beaucoup plus calme, c'était très agréable. Et le troisième trimestre est arrivé avec les remontées acides, évidemment. Le petit côté un peu sympathique, retour des nausées et les remontées acides. Ouais, c'était très sympa.

  • Rébecca

    Ouais, c'est vrai que c'est sympa. C'est en pleine nuit, tu te réveilles, t'en peux plus.

  • Sarah

    Le gaviscon était mon meilleur ami à ce moment-là.

  • Rébecca

    J'avoue qu'on n'en parle pas assez, mais quel quel pote celui-là !

  • Sarah

    Ah non, le goût est horrible, mais alors par contre, ça soulage instantanément. C'était quand même un plaisir de savoir qu'on avait le droit de le prendre.

  • Rébecca

    C'est vrai, c'est un des rares trucs qu'on a le droit en plus.

  • Sarah

    C'est ça, ça et le doliprane, donc ça va assez vite.

  • Rébecca

    C'est ça. Ok, bon du coup, une grossesse, tout le temps, toute classique quoi.

  • Sarah

    Ouais, très classique. Après, c'est vrai que je ne connais pas trop le niveau de fatigue, parce que toutes les femmes enceintes dans mon entourage avaient l'air de vivre la grossesse la plus idyllique, et du coup, j'avais l'impression d'être... Waouh ! De ne pas vivre tout à fait la même chose que tout le monde. C'est vrai qu'en écoutant le podcast, ça m'a un peu rassurée. Je me suis dit, bon, je ne suis pas la seule. Il y a d'autres personnes qui sont fatiguées. Il y a d'autres personnes qui sont arrêtées en avance. Franchement, ça rassure beaucoup d'entendre ça.

  • Rébecca

    Je te rassure, la fatigue, c'est aussi un de mes gros symptômes, clairement. Je tombe de sommeil.

  • Sarah

    Ah, c'est terrible.

  • Rébecca

    Ok. Et du coup, est-ce que tu avais pu suivre ou voulu suivre des cours de préparation à l'accouchement ? Est-ce que c'était possible à ton époque, entre guillemets ?

  • Sarah

    Oui, c'était possible. Moi, je les ai suivis. Alors, mon terme était prévu à mi-octobre. D'ailleurs, pour la petite anecdote, mon terme était prévu exactement le même jour que l'anniversaire de mon conjoint. C'était plutôt rigolo. Moi, clairement, je faisais tout pour accoucher avant. Parce que voilà, puis en plus, je m'étais toujours dit que je serais maman à 28 ans. J'ai été maman à 29 ans, à quelques mois après. C'était très drôle parce qu'en plus, j'avais prévenu mon compagnon dès le moment où on s'est mis ensemble. Je lui ai dit, je te préviens, à 28 ans, j'ai vu un enfant. Il n'était pas du tout pour au démarrage en plus, donc c'était plutôt rigolo. Mais voilà, ça c'est pour la petite anecdote. Et pour la préparation, on a commencé en août. J'ai fait la préparation classique avec une sage-femme libérale, donc ma fameuse sage-femme. Et c'était des préparations en groupe pour la majorité. Et donc, je n'ai fait que les principaux. Je n'ai pas fait celui pour l'allaitement. qu'on avait décidé qu'on ne ferait pas d'allaitement. C'était une décision, en fait, à l'origine, moi, je voulais. Mais là, sa femme m'avait dit, si c'est pour faire qu'une semaine, deux semaines, moi, j'avais prévu de faire deux mois, deux, trois mois maximum. Elle m'a dit, ça ne sert à rien, autant rien faire.

  • Rébecca

    Ah bon ? Ah, c'est original.

  • Sarah

    J'ai appris que ce n'était pas vrai. Mais du coup, je l'ai appris beaucoup trop tard. J'ai appris ça, ma fille était déjà née. je t'avais pas mis en place voilà mais bon j'ai un petit regret là dessus mais ça va ça pour le coup je le vis pas non plus trop mal mais voilà j'aurais aimé avoir la bonne information donc si jamais quelqu'un

  • Rébecca

    vous a dit ça n'écoutez pas c'est faux oui de toute façon la moindre goutte de lait est bonne à prendre donc même si c'est que 3 mois c'est très bien c'est ça surtout que

  • Sarah

    Je spoil un peu l'après-accouchement, mais très clairement, j'ai eu une montée de lait qui était immense. Et pour le reste, c'est vrai qu'on n'apprend pas grand-chose pendant ces cours de préparation. C'est pas méchant, mais c'est vrai que c'était des trucs très basiques. À un moment donné, on a même eu « il faut penser à nourrir son enfant » . J'ai dit « ah oui, c'est mieux,

  • Rébecca

    ça peut aider » .

  • Sarah

    C'est ça. Ouais, non, c'est tout. On faisait de la sophrologie. pour aider à se détendre et à accueillir la douleur. Et voilà.

  • Rébecca

    Oui, ok. Ça n'a pas paru essentiel non plus.

  • Sarah

    J'aurais aimé avoir d'autres informations. Maintenant que j'ai accouché, que je vois comment ça se passe, mais c'est toujours plus simple après coup de toute façon. Parce qu'avant d'accoucher la première fois, on ne sait pas à quoi s'attendre, on ne sait pas comment ça va se passer. Même si on a déjà accouché une fois, finalement la deuxième, la troisième ou la quatrième peut être totalement différente. Après c'est vrai que je trouve qu'il y a des éléments de base que j'aurais aimé savoir avant, comme qu'on peut vocaliser sa douleur par exemple. Ça c'est des choses que j'aurais aimé savoir sur le coup, parce que ce n'est pas du tout quelque chose que j'ai fait. Peut-être que ça aurait changé beaucoup de choses pendant mon accouchement. pareil, je ne le saurais jamais, mais je trouve qu'il y a des choses qui sont nécessaires. Après, il y a beaucoup de cours en ligne. J'avoue que tout le monde m'a toujours dit ne regarde pas trop de trucs sur l'accouchement parce que tu vas te faire peur, tu vas avoir des trucs qui ne vont jamais t'arriver, comme les physiotomies, comme les forceps, ce genre de choses. Ne regarde surtout pas, tu vas te faire peur pour rien. Alors que... En fait, moi, je suis plutôt du style « je préfère savoir » . Et comme ça, même si le plus grave arrive, entre guillemets, je suis courant et je sais ce qui se passe. Là, j'ai tout découvert sur le tas, au final.

  • Rébecca

    C'est bien souvent le problème de l'accouchement, je trouve. C'est qu'il ne faut pas se faire peur, il ne faut pas se faire peur. Mais bon, au final, s'il y a des choses qui arrivent et qui ne sont pas classiques accouchements physio comme dans les films, on se retrouve un peu perdu.

  • Sarah

    C'est ça. En plus, enfin... Moi, je rêvais d'un accouchement physiologique, je pense comme beaucoup. Je rêvais de ne pas forcément prendre la péridurale, mais en tout cas de la retarder le plus possible. Après, ma mère a accouché sans péridurale pour ma sœur et pour moi. Très clairement, elle m'a dit « si tu as la possibilité de prendre la péridurale, vraiment, je te conseille de la prendre » . Donc voilà, je ne m'étais pas du tout. fermer sur le sujet. C'est vrai qu'on a accès quand même à une technologie qui est, je ne sais pas si on peut appeler ça une technologie, mais en tout cas une nouveauté qui est, parce que ce n'est pas si vieux que ça finalement, la territoriale. Donc j'aurais trouvé ça dommage, pour moi en tout cas, de me fermer la porte sur le sujet. J'ai eu une, comment dire, je suis très fière entre guillemets, je ne trouve pas le terme des personnes qui arrivent. et qui ont la force de durer jusqu'au bout sans péridural et qui veulent vraiment faire ça jusqu'au bout, peu importe tout ce qui se passe. Moi, je ne vais pas faire fermer la porte et je ne jugerai jamais personne sur ceux qui veulent prendre, qui ne veulent pas prendre, qui préfèrent des césariennes programmées. Oui, ça, je crois que c'est très personnel. Oui, c'est très personnel. Dans l'idéal, je devrais préférer sans. Je spoil aussi un peu, mais je l'ai eu. Finalement, mais voilà.

  • Rébecca

    Ce n'était pas un objectif ultime, mais si jamais on n'avait pas le temps de la poser par un grand hasard, ce n'est pas plus grave, ce n'était pas si mal.

  • Sarah

    C'est ça. Moi, la seule chose que je voulais à tout prix éviter, c'était l'accouchement gynécologique sur le dos. C'était vraiment la seule chose où je ne voulais pas passer à côté. C'était vraiment ça. C'était le seul truc dans mon plan de naissance au final. que je n'ai jamais rédigé parce qu'il n'y avait que ça. Donc, du coup, ce n'était pas nécessaire.

  • Rébecca

    Ok, d'accord. Bon, alors, on va avancer un petit peu. Est-ce que tu te souviens du moment où le travail s'est déclenché, où le grand moment est arrivé ?

  • Sarah

    Oui, je m'en souviens très bien. Il faut que je revienne un peu en arrière quand même, parce que c'est un peu drôle, entre guillemets, cette suite d'événements. Moi, mon terme était prévu le 16 octobre. Et le 13 au soir à 23h, j'ai l'impression de fissurer la boche des os. Donc vraiment une sensation d'inconfort et puis ça coule un petit peu. Donc je préviens mon conjoint, il me dit bon on va aller faire un petit check à la maternité, s'assurer que tout va bien et si c'est ça, essayez d'avoir notre enfant. Et on arrive sur place, ils font un test à la maternité, c'est une sorte de coton-tige, ils font un test pour vérifier que c'est bien du liquide amniotique, et ils font le test, et pas du tout. C'est pas ça. Donc on ne m'a jamais dit ce que c'était au final. Donc ils me font quand même un toucher pour voir où on en est. Et j'ai quand même le col raccourci. Il n'est pas ouvert du tout, mais par contre, il est ramolli et plus court. Donc, ils nous disent clairement que c'est pour pas longtemps. J'étais pour le moment, mon terme est dans trois jours. C'est très bien. Moi qui voulais à tout prix faire en sorte d'accoucher plus tôt, pendant un mois avant la naissance, j'étais sûre que c'est aujourd'hui. Mon conjoint, il a dit... tous les jours à son travail, c'est pour aujourd'hui, je vais devoir vous abandonner. Je peux dire que quand il est parti en congé de maternité, tout était prévu. Ça fait un mois qu'il avait prévu son départ.

  • Rébecca

    Vous étiez trop près en fait.

  • Sarah

    On était trop près, ça c'est clair. On marchait tous les jours, j'en pouvais plus, j'étais fatiguée. Mais non, elle n'était pas décidée à venir à ce moment-là. Donc du coup, on rentre à la maison. Il doit être, je ne sais pas, une heure, une heure et demie du matin, quelque chose comme ça. Il est claqué. Clairement, sa première envie, c'est d'aller se coucher. Donc on va se coucher. Et je me réveille le lendemain. Il doit être six heures et demie, sept heures du matin. Et j'éclate de rire. Vraiment d'un rire très franc. Et je le réveille et je lui ai dit, je fais, bah non, là on va aller à la maternité, il n'y a pas de doute. J'avais percé la poche des oies dans le lit. Ok,

  • Rébecca

    là tu avais vu la différence là.

  • Sarah

    Ah bah oui, clairement. J'ai eu très grande différence, là j'avais aucun doute parce que c'est clairement une flaque. C'est terrifiant parce que je me suis posé la question quand même. Est-ce que je n'aurais pas fait pipi au lit ? C'est un truc un peu bête.

  • Rébecca

    Surtout en fin de grossesse, on est quand même un peu moins dans la retenue sur certaines choses et ça peut arriver.

  • Sarah

    Là, on était rentrés à une heure et demie du matin. J'y étais allée avant d'aller au lit. Là, je me doutais que ce n'était pas ça.

  • Rébecca

    Et du coup, tu ne l'as pas senti se percer. Au final, tu as juste eu le résultat au réveil.

  • Sarah

    Oui, je n'ai rien entendu. Je n'ai pas entendu le fameux bloc que certaines entendent. Moi, j'étais en train de dormir. Mais ça m'a réveillée, par contre. Et en plus, moi, ce qui a réveillé mon conjoint, c'est que j'ai rigolé. Il me dit « Mais qu'est-ce qui se passe ? » Il ne comprenait pas du tout ce qui était en train de se passer. Parce que je le rappelle, mais lui était vraiment fatigué. Donc, c'est vrai que se faire réveiller par quelqu'un qui rigole et qui dit après « Le lit est trempé. » Et pour qu'on aille à la maternité. Donc, on appelle la maternité parce qu'on sait que quand il y a fissure ou rond... On tue les drôles de la poche des os. Il faut prendre des antibiotiques pour éviter les infections. On sait qu'on a un temps qui est assez compté avant d'aller à la maternité. On les appelle. Ils nous disent qu'arriver pour 9h, ce sera très bien. On prend le temps de prendre une petite douche. Chacun va en y aller. C'est vrai qu'il y a un truc que je ne savais pas. Quand on ronde la poche des os, je pensais qu'on perdait les os une fois. Et c'était tout. Mais non, c'est un... continu, ça ne s'arrête jamais.

  • Rébecca

    Il n'arrête pas de se vider.

  • Sarah

    Ah, c'est... Et en fait, à la maternité, on m'a expliqué, et je me suis dit, bah, c'est vrai, c'est logique. Mais si vous rompez la poche des os et qu'il y a tout le liquide qui s'en va, votre bébé, il est dans quoi après ? Je dis, bah, oui. En fait, ça se produit en continu, et du coup, vu qu'il n'y a rien pour retenir, bah, ça coule. Et ça ne s'arrête jamais jusqu'à l'accouchement, de ce que j'ai cru comprendre. Donc voilà, ça c'est le petit côté assez sympathique. On arrive à la maternité à 9h. On respectait scrupuleusement l'horaire. J'avais encore aucune contraction. C'était très léger, des petites chattes toutes gentilles, toutes mignonnes. On fait le nécessaire en arrivant à la maternité pour s'enregistrer, etc. C'était assez drôle parce qu'ils nous disent « vous êtes sûr que vous allez accoucher ? » Oui, j'ai pas trop de doutes sur le sujet. Je pense que oui. A priori, en tout cas. Et donc, on nous installe en... Alors, je sais plus comment ça s'appelle. C'est une salle de travail, une salle de pré-accouchement. J'ai plus le terme. Et au final, les contractions ont commencé vers 10h du matin.

  • Rébecca

    Ok.

  • Sarah

    Quelque chose comme ça.

  • Rébecca

    D'accord. Donc là, oui, t'étais quand même assise, t'étais quand même dans ton... dans un univers un peu hospitalisé et tu attendais juste que le travail se mette en place.

  • Sarah

    C'est ça. Je n'ai pas précisé, mais du coup, on a quand même fait un toucher pour voir où on en est et pour vérifier que c'était bien la poche des os. À peine installés, ils ont fait oui, il n'y a pas de doute.

  • Rébecca

    Là, c'est bon.

  • Sarah

    On n'a pas besoin de faire un test, on sait. Et j'étais ouverte à un, je crois.

  • Rébecca

    Ça a commencé tout doucement.

  • Sarah

    vraiment légèrement. C'était là, on était sûrs. Là ils nous ont dit bah oui on vous garde, là il n'y a plus trop de choix. Mais avant de poser les antibiotiques, c'était pas très urgent, ils nous ont fait marcher un peu partout dans l'hôpital. C'était très enrichissant comme malade. On a vu le parking sous toutes ses coutures et je ne sais plus à quelle heure on a commencé les antibiotiques, je n'ai plus de souvenirs. J'ai eu le droit à un petit test PCR aussi en arrivant.

  • Rébecca

    Forcément, à l'époque faisant.

  • Sarah

    C'était masque obligatoire, on avait le masque et test PCR. J'ai trouvé ça très drôle parce que j'ai été la seule à avoir un test PCR, mon conjoint ne l'a pas eu.

  • Rébecca

    Ah oui, c'est vrai que maintenant que tu le dis, moi c'était pareil, c'était en mars 2020, donc c'est un peu plus loin, mais j'avais eu le test et tout ça, même deux fois, et non,

  • Sarah

    il n'y a eu pas de soucis. J'ai pas compris, moi c'est un truc qui me reste entre guillemets à travers de la gorge, parce que j'étais heureuse, c'est pas juste.

  • Rébecca

    C'est vrai.

  • Sarah

    Aussi, participe.

  • Rébecca

    Il est là, quand même.

  • Sarah

    C'est ça, mais il n'y a que moi qui ai eu le droit au test, et le fameux masque. Alors le masque, pendant le travail, ça franchement, c'est un plaisir. On n'oublie pas. Je me souviens, en plus, avant d'arriver à la maternité, j'avais dit jamais, ils me forceront à porter un masque. Si j'ai mal, ça va être trop compliqué et tout. Oh, arrivé sur place, je l'ai porté.

  • Rébecca

    Finalement.

  • Sarah

    Je n'ai pas chargé. Je me suis dit, à mon avis, ils ont assez à faire à côté sans avoir à s'occuper d'une femme qui ne veut pas mettre le masque pour son travail. Même si, honnêtement, respirer avec un masque,

  • Rébecca

    il n'y a pas de mieux.

  • Sarah

    C'est ça, en tout cas respirer pendant des contractions. Oui. C'est surtout ça, quoi.

  • Rébecca

    Justement, tes contractions, du coup, elles arrivent vers 10h. Pour le moment, elles sont gérables, je suppose ?

  • Sarah

    Oui, là, ça va. Très clairement, je les sens. Elles sont assez rapidement rapprochées. C'est Monsieur qui prend la mesure sur son téléphone. Enfin, je dis rapprochée. Dans un premier temps, c'était une toutes les 10 minutes. Oui. Et après, une toutes les cinq minutes, c'est arrivé vers 11h, je pense. Et à 11h, elles étaient déjà... Ouais, c'était des contractions, quoi. Aucun doute. Après,

  • Rébecca

    vu que tu avais rompu la poche, forcément, c'est quand même un peu plus intense en ressenti, quoi. Ça s'accélère un petit peu.

  • Sarah

    J'ai appris ça après, effectivement, que quand on rompt la poche des os, les contractions, a priori, sont plus fortes. Alors, je ne connais pas sans avoir un confus, donc je ne saurais pas. prononcer là-dessus. Mais c'est vrai qu'une heure après, à peine au démarrage des contractions, là, je me suis dit, oh là !

  • Rébecca

    Ça va être dur.

  • Sarah

    J'espère que ça va aller vite. Non, pas du tout, ça n'a pas été vite du tout. Mais ça a commencé très dur. Mais continuer de marcher quand même pendant ce temps-là pour essayer de faire avancer les choses, etc. Vraiment en faisant en sorte que ça bouge.

  • Rébecca

    Et justement, comment se poursuit la journée du coup ?

  • Sarah

    Eh bien, on marche.

  • Rébecca

    Le parking du coup ?

  • Sarah

    Le parking et puis le parking n'est pas grand en plus, donc c'est terrible. Enfin vraiment, en termes d'endroits pour aller, c'est assez spécial. Et après, on est en pleine journée, donc se balader dans les couloirs de l'hôpital, c'était un peu compliqué parce qu'il y avait beaucoup de soignants. patients, beaucoup de consultations etc. Donc on ne se sentait pas très à l'aise de se balader là dedans. Il faisait très beau malgré le mois d'octobre, il faisait très très beau donc on profitait plus d'être à l'extérieur. Après au fur et à mesure je m'arrêtais très fréquemment pour pouvoir accueillir la douleur comme on dit. J'aime pas trop ce terme, j'ai du mal à concevoir comment on peut vraiment accueillir. Je ne suis pas quelqu'un de douillette normalement. Et là, accueillir cette valeur-là, c'était vraiment très compliqué. Je me souviens, il y avait des poteaux de stationnement sur ce fameux parking. Et mon but, c'était, avant chaque contraction, d'arriver au prochain poteau. C'était un peu le but. Mais à la fin, je n'y arrivais même plus. Je m'arrêtais vraiment. Pour les deux pas, je m'arrêtais.

  • Rébecca

    Oui, OK. Et là, tu avais toujours le projet sans péril ou tu t'es dit non, je ne pense pas, je pense que ça ne va pas aller ?

  • Sarah

    Ça a commencé à partir. Pourquoi ? Quand j'ai vu, parce qu'en fait, je me suis dit, je suis encore au début. Là, je ne suis pas vraiment qu'au tout début du travail. Si j'en suis déjà là maintenant, je sens que ça va être compliqué. Donc, je l'ai dit quasiment tout de suite à mon conjoint parce que j'avais un peu peur qu'il dise au sage-femme. Parce qu'en plus... Quand on est arrivé à la maternité, justement, il m'a dit « Ah, t'as oublié de dire à la sage-femme que tu voulais éviter la péridurale. » Et j'ai dit « Ouais, non. » Je préfère éviter de dire ce genre de choses parce que vu que je ne me ferme vraiment pas la porte au sujet, c'est un coup à ce que derrière, ça ne marche pas. Oui.

  • Rébecca

    Et puis quand du coup, on te soutient dans ton projet de t'avoir apairée alors que toi, tu... On a vraiment envie, ce n'est pas juste la phase de désespérance, c'est vraiment je veux la payer maintenant.

  • Sarah

    C'est un peu ça, là j'avais vraiment la crainte qu'on me dise... Non, vous aviez dit ça. C'est vrai qu'on n'a pas forcément prévu un anesthésiste disponible. C'est trop tard. Je ne pouvais pas y avoir accès. C'était vers midi, quelque chose comme ça. Là, je me suis dit que les douleurs commençaient à être vraiment trop fortes. Je ne vais vraiment rien dire sur ce projet-là. J'attends de voir ce qu'il en est.

  • Rébecca

    Comment ont évolué les choses une fois que tu as continué ta petite randonnée sur le parking ?

  • Sarah

    Pas très bien, dans le sens où premier toucher à 9h, j'étais à 1h. Deuxième toucher à midi, j'étais à 1h.

  • Rébecca

    Ok, très bien.

  • Sarah

    Aucun changement, aucune évolution des contractions toutes les deux minutes. Mais qui n'agissent pas sur le col. Qui n'agissent pas. pas du tout sur le col, vraiment il ne se passe rien du tout. Et là on commence à me prévenir qu'au regard de la façon dont ça se passe et de l'intensité des contractions, parce qu'on a fait un monito et que clairement le tracé crevait un peu le plafond, ils nous ont dit bon bah c'est une dysthocie de démarrage, ça veut dire exactement ce que tu as dit, il y a des contractions, elles sont là, on les voit, elles sont intenses mais elles ne font rien du tout.

  • Rébecca

    Super !

  • Sarah

    Et là, j'entends ça et ça fait plaisir.

  • Rébecca

    Et là, est-ce qu'on te donne une solution quand même ? Est-ce qu'on te dit, ça va s'accélérer un moment, il faut faire ça, il faut... Non ?

  • Sarah

    C'était terrible et j'avais pas du tout un bon feeling avec la sage-femme. C'était pas celle qui nous avait accueillies, qui faisait la suite de mon accouchement. Mais vraiment pas un bon feeling avec cette sage-femme-là. Elle était très jeune, ce n'est pas un défaut d'être très jeune, mais là en l'occurrence je pense que ça en était un petit, dans le sens où je pense qu'elle n'avait pas vu beaucoup d'accouchements et qu'elle n'avait pas vécu elle-même un accouchement. Et mine de rien, je pense que ça change les choses dans la façon d'accompagner les femmes enceintes, quand on l'a vécu ou quand on ne l'a pas vécu. Encore une fois, ce n'est pas une tare, ça dépend vraiment des personnes, etc. Là, avec elle... Je pense qu'elle se souviendra un petit moment de moi, je suis pas sûre. Mais voilà, le feeling n'était pas très bien passé et du coup, j'avais aucune solution qui m'était donnée. J'avais un ballon dans la salle. Mais alors, personnellement, ça ne m'a jamais rien fait d'utiliser le ballon. Alors, c'était sympa d'être assise dessus. Ça changeait du lit, mais concrètement, ça n'avait pas trop d'intérêt pour moi. Par contre, le truc bien, c'est que vu que j'avais un dispositif de d��marrage, c'est que j'ai pu manger à midi.

  • Rébecca

    Ok.

  • Sarah

    Ça c'est le truc quand même assez sympa. C'est dommage parce qu'on m'a servi de la paella. Et c'est littéralement un des seuls plats que je supporte pas.

  • Rébecca

    Très bien. Mais sinon ça n'allait pas.

  • Sarah

    Non, et pour la petite blague, mon conjoint m'a fait un petit truc assez sympathique. C'est qu'il a été chercher une pizza à l'extérieur. Parce que lui, il n'avait pas le droit à un repas. Eh oui, forcément. Il a pris une pizza au chorizo. Je déteste le chorizo. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles j'aime pas la paella. Et l'odeur, à chaque fois qu'il y avait quelqu'un qui passait dans la chambre, il disait « Waouh, ça sent fort ! » Ça sentait la pizza dans toute la chambre, mais c'est une chambre double en plus qu'on avait. J'étais toute seule dedans, mais c'était une chambre double. Et l'odeur, elle était très forte. Et lui, il rigolait en mode « Ah, c'est pas grave » . Je rigole parce que c'est vraiment quelqu'un d'extraordinaire. Là, il fait une petite erreur de débutant sur ce sujet-là.

  • Rébecca

    J'ai peur d'en rigoler.

  • Sarah

    J'ai rigolé sur le coup, je n'ai jamais été en colère contre lui sur le sujet, mais j'étais quand même tabuza. Mais non, du coup on a pu manger un petit peu, j'ai mangé du pain et du beurre, grosso modo. Sachant qu'en plus je n'avais pas pris de petit déjeuner le matin avant de partir à la maternité, une erreur de débutant je pense sur le sujet.

  • Rébecca

    Mais ça s'est continué comme ça. Et puis, il faut savoir, un truc un peu bête et un peu intime, du coup, au final, mais vu que j'avais rompu la poche des os, j'allais aux toilettes très régulièrement. Parce que vu que ça n'arrêtait pas de couler tout le temps, il fallait que j'y aille tout le temps pour changer la couche. Je ne peux plus en tenir ça comme ça. Parce que concrètement, ce n'était pas gérable. C'était un continu,

  • Sarah

    donc forcément.

  • Rébecca

    Ouais, ouais, et puis c'est pas juste ça coule un peu, quoi. C'est un flot, quoi.

  • Sarah

    Ça n'arrête vraiment pas.

  • Rébecca

    Non, ouais, ça c'est le truc que j'aurais aimé savoir aussi pour me préparer et acheter ce qu'il faut en conséquence. Là, c'est la maternité qui m'a fourni, j'ai eu de la chance, il y en avait, mais c'était pas si simple que ça, quoi.

  • Sarah

    Ouais, forcément. Ok. Donc, tu as dit aussi du démarrage. Et du coup, qu'est-ce qu'on fait ? Parce qu'au final, tu peux manger, mais comment ça se passe après ?

  • Rébecca

    Eh bien, on continue de marcher. On prend les escaliers, on essaie de bouger le plus possible.

  • Sarah

    Oui, parce que du coup, tu n'as pas de solution, à part débrouille-toi un petit peu. Non. Tant pis pour toi.

  • Rébecca

    Non, la seule solution qu'il y a derrière, en fait, c'est l'ocytocine. Donc, c'est du déclenchement au final. Mais vu que j'avais des contractions quand même, ça n'avait pas trop d'intérêt. Et alors, moi, j'ai évité aussi au maximum d'avoir des touchés pour savoir où on en est. Pour deux raisons, parce que la première, ce n'est pas agréable, très clairement.

  • Sarah

    Il faut l'avouer.

  • Rébecca

    Et la deuxième, c'est que j'avais peur qu'on me dise « t'es à 1 » . Ça n'a pas avancé. Ça c'était vraiment un truc qui m'inquiétait comme pas possible. Et vers 14h, 14h30, les contractions ont commencé à devenir insupportables. Vraiment, j'avais dépassé un stade de douleur que je n'avais jamais connu jusqu'à présent. C'était vraiment impressionnant. Et pour la petite anecdote, d'ailleurs juste avant... Moi, je fais partie de ces personnes qui n'avaient absolument pas prévenu que j'allais à la maternité parce que j'avais peur. C'est ironique, j'avais peur que ça prenne du temps et que les personnes s'inquiètent. Et le problème, c'est que vu que mon terme était prévu au 16 et que là, on était le 14, j'avais énormément de messages. J'avais des messages de mes collègues qui demandaient. où est-ce qu'on en était parce que c'est un mercredi c'était le mercredi 14 qu'est-ce que je raconte ? mercredi 13 du coup pardon, je me suis décalée d'une journée je crois depuis le démarrage de l'histoire on t'a dit que la veille c'était le 13 du coup ouais mais je crois que je me suis trompée parce que je suis partie comme si j'avais accouché le jour de mon terme mais non j'ai pas accouché le jour de mon terme donc du coup je me suis complètement décalée bon c'est

  • Sarah

    pas très grave

  • Rébecca

    Non, c'est le jeudi 14. Enfin bref, c'était le jeudi. Je me trompe complètement, je vais y arriver. Donc, on était le jeudi et ma mère m'appelle. Là, j'étais « comment je gère ça ? » Et en fait, au moment où mon téléphone sort, je sors tout juste d'une contraction. Donc, je me dis « j'ai une minute, il faut que je réussisse à faire l'appel le plus court possible. » au cours de tous les temps. Je décroche. Elle me fait « ah bah je t'appelle, c'est juste pour savoir comment ça va, etc. » Et je fais « oh ça va nickel ! » Elle me fait « ah bah t'as toujours pas accouché ? » « Ah bah non, non non non non ! » Et je fais comme si de rien n'était. Et je fais « ah bah par contre, je dois te laisser, parce que je sentais la contraction qui revenait. » Et je raccroche, la contraction est là. J'étais « waouh ! » Et en fait j'ai regardé la durée de l'appel, c'était même pas 45 secondes.

  • Sarah

    Tu as tenu le timing. Moins de deux minutes, j'ai réussi.

  • Rébecca

    C'est ça. Et c'est là que je me suis rendue compte. Par contre, les contractions sont vraiment hyper rapprochées. Plus ça va, moins j'ai de temps entre les contractions. Et c'est hyper impressionnant. Et c'est littéralement juste après cet appel que les douleurs ont commencé à devenir vraiment très complexes à gérer. Et vers 15h, j'ai la fameuse sage-femme qui arrive. Mon conjoint était parti à ce moment-là et elle me demande où j'en suis actuellement sur le seuil de la douleur, sur une échelle de 1 à 10. Et en fait, à savoir que là, vous n'êtes qu'au début de l'accouchement, donc vous n'êtes clairement pas au maximum de votre douleur. Déjà, la phrase fait plaisir, on ne va pas se mentir, sachant que moi je comptais répondre 10, très clairement. Ok,

  • Sarah

    oui, tu avais vraiment très très mal.

  • Rébecca

    J'étais à un stade de douleur où, alors c'est horrible ce que je vais dire, mais je cherchais n'importe quel moyen d'arrêter tout ce qui était en train de se passer. Ok. J'avais commencé vraiment à dépasser un stade, je n'arrivais pas du tout à gérer les contractions, c'était terrible. Je retenais ma respiration, ce qu'il ne faut vraiment pas faire. Pendant chaque contraction, je retenais ma respiration, je faisais en sorte de faire le moins de bruit possible. Et en gros, je pense que je retenais ma fille à l'intérieur. Je l'empêchais de descendre en fait. C'est la façon dont je gérais les contractions. Très clairement, pas bon du tout, ça n'aide en rien. Du coup, elle me dit « bon, ça va s'empirer après » , donc je réponds « neuf » , parce que ça va s'empirer après, donc je réduis un peu ce que je voulais dire. Et elle me fait « est-ce que vous voulez qu'on vérifie pour voir si on peut vous poser la péridurale ? » Je dis « bah oui » , parce qu'on me disait encore à ce moment-là qu'il fallait attendre d'être dilaté à trois pour avoir la péridurale. Oui. Ça, pareil, j'ai appris après coup que ce n'était pas vrai. Bon,

  • Sarah

    par ce moment-là, oui.

  • Rébecca

    Mais voilà. Et là, elle fait le toucher. Je suis à 1,5. J'en veux être sympa, quoi. Donc là, il est 15h. Donc ça fait 5h que j'ai des contractions et j'ai évolué de 0,5.

  • Sarah

    Oui, puis c'est surtout des contractions douloureuses et rapprochées, quoi. C'est pas des contractions gérables.

  • Rébecca

    C'est ça. Donc elle me dit, bah, allez prendre une douche. Donc je suis restée une heure. Je me crois sous la douche. C'est terrible. Je n'arrêtais pas de dire, non, mais l'écologie, ça ne va pas du tout. C'est vraiment comme ça, sous la douche, à dire, ça ne va pas. Je suis en train de gaspiller de l'eau. Ça ne se fait pas. Il ne faut pas faire ça et tout. Lui, il me disait, tu t'en fiches. C'est une journée. Pense à toi pour une fois. Ce n'est pas grave. Et du coup, on continue comme ça. Elle revient. Vers 18h, je crois, rebelote, demande pour un toucher pour voir où on en est. Et là, pareil, il est sorti de la pièce pendant ce moment-là. Je lui dis clairement que je ne suis pas forcément pour un toucher à ce niveau-là parce que je suis à un stade de douleur où je n'arrive plus à rien gérer du tout. Mais elle me dit qu'il n'y a pas le choix parce que si vous voulez aller à la péridurale, il faut qu'on vérifie. Si il n'y a pas le choix, on y va. Et là, elle commence le toucher et je hurle. Littéralement, je hurle de douleur. Je crois que je n'ai jamais senti quelque chose d'aussi douloureux de toute ma vie, je pense. Et ça ne l'arrête pas. Ça, c'est un truc que je ne comprendrai jamais. Je pense qu'on m'a entendu sur trois étages. Et ça ne l'a pas du tout arrêté. Et elle me dit à la fin, vous êtes ouverte à deux. Et donc ça avance toujours pas du tout. Moi, j'ai eu hyper mal, je voulais plus qu'elle s'approche de moi. Très clairement, j'avais juste envie qu'elle disparaisse de ma vie. Mais je n'ai tellement pas appris à gérer ce genre de choses et de violences que la première chose que j'ai fait, c'est m'excuser d'avoir hurlé. Ça c'est un truc, je pense que j'aurais toujours du mal à revenir sur ce point-là. Et elle, le seul truc qu'elle m'a dit c'est « c'est pas grave » .

  • Sarah

    Elle ne se rend pas du tout compte de ce qu'elle vient de faire.

  • Rébecca

    Non, en fait je pense qu'elle s'est rendue compte parce que… Ah si, elle m'a dit une phrase, elle m'a dit « c'était douloureux mais fallait le faire » .

  • Sarah

    Oui. Pire, limite derrière en fait.

  • Rébecca

    C'est ça, en fait, elle a totalement enlevé ma douleur. Déjà qu'elle m'avait dit que ce n'était pas possible que je sois à 9 sur l'échelle de la douleur juste avant, qu'après elle me dit ça sur le sujet, j'avais l'impression de ne pas être écoutée. J'étais une femme enceinte, j'étais là pour accoucher, je n'étais pas là pour... vive mon expérience d'accouchement pour faire les choses en collaboration avec elle. Parce qu'au final, je trouve que c'est ça, la relation avec une sage-femme, c'est entre guillemets accoucher ensemble. Elle est là pour nous accompagner, nous aiguiller sur le sujet, elle connaît plus normalement. En tout cas, c'était parti du principe qu'elle connaissait plus que moi sur le sujet. Et en fait, moi j'avais hâte que d'une seule chose, c'était qu'elle s'en aille, qu'elle ne revienne plus jamais, et qu'il y ait un roulement des sages-femmes qui se fasse à ce moment-là. Ça n'a pas été le cas. Elle est restée massage-femme sur le coup. Et en fait, j'ai fini par dire à mon conjoint, quand il est revenu et qu'elle était partie, je lui ai expliqué ce qui s'était passé. Et il était très énervé en fait sur ce qui s'est passé. Il me demandait qu'est-ce qu'on pouvait faire. Je disais rien, je suis à coucher, donc on va pas continuer comme ça. Après, je vais passer ce qui s'est passé parce que ça a été encore très long comme ça. jusqu'au moment où on faisait un énième tour de l'hôpital pour essayer de faire avancer les choses. Mais j'arrivais de moins en moins à marcher. Ils devaient me servir de pilier à peu près toutes les trois secondes pour que je réussisse à juste rester debout à ce niveau-là. Et c'est à trois heures du matin, lui, il a commencé à péter un câble en disant « non mais là, par contre, ce n'est pas possible » . toujours pas de péridurale en vue, il n'y a rien qui se passe. Donc il rappelle de nouveau la sage-femme, la sage-femme arrive et me propose de faire à nouveau un toucher.

  • Sarah

    Et toujours la même du coup ?

  • Rébecca

    Toujours la même. Alors là, très clairement, je ne vais pas être polie, mais je lui envoyais chier, parce que là, ce n'était même pas la peine d'y penser, elle ne s'approcherait pas de moi à ce niveau-là. Et en fait, elle m'a dit, si je ne peux pas vérifier, je ne peux rien faire. Donc du coup, elle est sortie. Je crois qu'il y a eu des échanges de mots mais j'étais plus dans mes contractions que dans l'échange qui était en train de se passer. Et à 4h du matin, finalement, elle est revenue dans la chambre et elle a dit « on va vous faire la péridurale » . J'étais « ok, très bien » . Là, j'étais à un niveau de douleur où très sincèrement, j'étais en train de me demander « est-ce que la fenêtre est assez haute ? » . J'étais au rez-de-chaussée donc évidemment non. Mais est-ce qu'elle est assez haute pour que juste un an finisse ? À ce niveau-là, c'est terrible ce que je suis en train de dire. Et je ne peux pas faire peur au futur. Vraiment, très clairement, ce n'est pas le but. Mais voilà, c'est pour dire le niveau de douleur et qu'on ne me croyait pas.

  • Sarah

    C'est ça qui est terrible.

  • Rébecca

    Qu'on me dise, tu n'as pas le droit de la périté, pour l'instant, je peux encore l'entendre. Mais qu'on ne comprenne pas le niveau de douleur. Parce que je n'avais aucune solution. contre la douleur. Je n'avais pas d'oxygène, une espèce de gaz hilarant qui existe ou un truc comme ça. Je n'avais rien, rien du tout. C'est ma partie un peu traumatisante sur le sujet. Du coup, je n'avais pas mangé le soir, je n'avais rien contre la douleur, je n'arrivais pas du tout à gérer mes contractions. Et la douleur était immense. Lui, il essayait de m'accompagner du mieux qu'il pouvait à côté, mais il n'y arrivait plus. C'était arrivé à un stade où je ne l'écoutais même plus. Oui,

  • Sarah

    forcément.

  • Rébecca

    Ce n'est pas que je ne l'écoutais pas, c'est que je ne l'entendais même plus. Il était là, je le voyais, je m'en servais comme pilier. Par contre, je crois qu'il me parlait, mais je n'entendais rien. Je n'entendais plus rien.

  • Sarah

    Oui, c'est vraiment le mot insupportable, mais dans son sens premier du terme. Oui,

  • Rébecca

    c'est vraiment ça. Et 4 heures du matin, quand elle a parlé de Péridural, j'étais « waouh » . Je n'ai même pas entendu toute la phrase. J'ai juste compris, on va en salle de naissance, on pose la péridurale. Je n'ai pas du tout entendu le reste. Je ne sais pas ce qui s'est passé. Et le premier truc que j'ai fait, c'est que je me suis levée. On a été en salle de naissance qui était de l'autre côté de la maternité. J'ai mis un temps infini à y aller.

  • Sarah

    Et pas de fauteuil du coup ?

  • Rébecca

    C'est là le truc drôle. C'est qu'en fait, j'écoutais tellement rien, j'entendais tellement rien, qu'ils m'ont proposé le fauteuil. Je ne m'en souviens pas. et du coup mon conjoint m'a dit que je l'ai refusé d'accord mais t'étais vraiment dans ton monde je m'en souviens pas du tout parce qu'en plus je me souviens j'ai râlé en disant ils auraient pu me proposer un fauteuil ou un truc comme ça et ils m'ont proposé et j'étais waouh alors là je sais pas du tout ce qui s'est passé parce que vraiment je m'en souviens pas par contre je me souviens du temps infini que j'ai mis à aller là-bas et je me suis dit mais la nécessité va être repartie j'ai mis trop de temps à venir oui Je ne vais pas avoir la péridurale finalement. On arrive dans la salle. Moi, je n'ai pas du tout peur des aiguilles ni rien. Donc du coup, je ne suis pas du tout inquiète sur ce point-là. Le seul truc, c'est que je vois l'anesthésiste débarquer. Et c'était la médecin qui m'avait fait le test pendant la grossesse, de voir si un tube peut passer dans la gorge, etc. Enfin, le rendez-vous anesthésique. Et j'avais détesté le contact avec la mère. Donc c'était terrible de l'avoir rêvé. Je fais un an, les ennuis continuent. Et en fait, non, elle était d'une gentillesse infinie. Rien à voir avec la personne que j'avais vue lors de l'échange. Je pense que... Je m'étais fait une idée parce que c'est hyper rapide un rendez-vous à anesthésie. On attend plus de temps qu'on passe de temps avec la personne à échanger sur le sujet. Et en fait, non, sur le coup, elle était géniale. Mais par contre, je tremblais. C'est la douleur qui me faisait trembler. Je n'arrivais pas à stopper les tremblements. Et ça, je m'en souviens, je n'ai pas arrêté de dire à l'anesthésiste, vous allez y arriver, je tremble tellement, vous n'allez jamais y arriver. J'arrêtais pas de me dire mais si, mais si, ça va aller, ça va aller et tout. Et en fait, moi j'avais juste peur de ça, qu'elle se loupe dans la piqûre parce que je tremblais tellement comme une feuille que c'était terrible. Et la brie durale a fait effet assez rapidement. Donc là-dessus, j'ai eu de la chance. Et en termes de dosage, elle était vraiment pas mal. Je sentais encore mes contractions, mais j'avais plus mal. Ça, c'était vraiment génial.

  • Sarah

    Et tu n'as pas eu la petite pompe pour mettre toi-même la dose ? C'était directement elle qui l'a dosée ?

  • Rébecca

    Non, j'avais la pompe. J'avais la pompe et au bout d'un moment, on m'avait dit qu'on avait le droit de l'actionner toutes les trois heures. Mais en fait, elle était tellement... C'était vraiment... doser pile comme il faut, que au final, je regardais l'heure et dès que je passais la seconde des trois heures, j'appuyais sur le bouton. Oui,

  • Sarah

    c'est normal.

  • Rébecca

    En fait, c'est surtout que vu qu'on m'a posé la péridurale, on m'a refait un toucher et j'étais à trois. J'étais bon, il est quatre heures du matin. Ça fait, mine de rien, quasiment 24 heures que j'ai commencé. depuis la poche des os. Donc là je me suis dit, ça commence à être compliqué. Donc on m'a posé une perf d'ocytocine pour faire évoluer les choses. Et déjà que c'était pas terrible avant, mais je dirais que depuis la pose de cette perf, ça a été de pire en pire en fait. En fait je connaissais pas, on n'en avait jamais parlé. Je ne savais pas ce que c'était. On m'avait juste dit que c'était pour aider les contractions. Mes contractions sont déjà assez fortes, donc je ne vois pas ce que ça peut faire de plus. Mais bon, ce n'est pas mon métier, on va faire ce qu'ils nous disent. Et il pose la perf. Au début, tout va bien. Par contre, il me pose la perf, mais très mal. C'est un petit détail qui a son importance. Il l'avait mis dans l'avant-bras. Jusque-là, tout va bien, tout est normal. Mais j'ai été obligée de garder le bras tendu. Si je pliais le bras,

  • Sarah

    ça coupait la verve.

  • Rébecca

    Je le voyais parce qu'on voit le goutte à goutte qui tombe. Et dès que je pliais le bras, il n'y avait plus de goutte qui tombait. Et j'étais super. Et en fait, même à un moment donné, c'est devenu douloureux. J'ai été obligée carrément de demander au sage-femme. Parce que du coup, c'était un homme qui avait pris la suite. Il y a eu le fameux roulement de sage-femme. J'ai pu dire adieu à celle d'avant. Et du coup, lui était adorable, d'ailleurs. Il avait une gentillesse absolue. Je pense que c'est lui qui fait en partie que mon accouchement reste quand même, entre guillemets, un bon souvenir. Très clairement, je ne dirais pas que c'est le plus beau jour de ma vie. Ce serait mentir. Rencontrer ma fille, c'est le plus beau jour de ma vie. Tout ce qui a précédé, c'était un enfer. Mais lui, par contre, c'était... Le rayon de soleil, quoi. Très clairement, il m'a parlé un peu de sa vie, il m'a parlé de ses enfants. C'était tellement agréable de savoir. Il m'a expliqué aussi que sa femme, elle avait une liste aussi de démarrage. Je ne voulais vraiment pas que je m'inquiète qu'on allait s'en sortir, quoi. C'était tellement agréable d'entendre ça, franchement. Cette phrase-là me manquait depuis le démarrage, en fait.

  • Sarah

    Oui,

  • Rébecca

    juste dire que ça va aller. Mais oui, ça va aller. C'est bête à dire, mais juste savoir que ça va aller, quoi. tout va bien pour l'instant nickel quoi donc il finit par me repositionner la perf donc là dessus nickel je peux à nouveau plier le bras ce qui n'est pas désagréable Et j'ai quasiment pas dormi quand même. Le stress encore. J'étais très stressée que j'arrivais pas à dormir. Lui, heureusement, il avait une espèce de couchette. Du coup, il a dormi sur la couchette pendant ce temps-là. Et du coup, le temps passe, on continue les examens. Il n'y a toujours rien qui bouge. Concrètement, j'atteins difficilement les 3h30-4h à un moment donné. Il devait être 9h du matin.

  • Sarah

    Oui.

  • Rébecca

    Et du coup, nous, on avait deux Ausha à la maison. Du coup, mon conjoint me dit, ça commence à faire un petit moment, il faudrait que j'aille les voir quand même pour voir si tout va bien. Donc, on demande au stage femme, qu'est-ce qu'il en est, vers quelle heure, entre guillemets, on peut espérer accoucher. Il nous dit, j'imagine vers 16h, 16h30, mais pas avant.

  • Sarah

    Ah oui, ok. On a du temps.

  • Rébecca

    C'est ça. Donc du coup, j'ai dit à mon conjoint, je lui ai dit, vas-y, fais un aller-retour, on n'habite pas très loin de la maternité, à peine 20 minutes ou quelque chose comme ça. Il nous dit, fais l'aller-retour, va t'occuper des Ausha et reviens tranquillement, pose-toi, mange un peu. Du coup, il n'avait rien mangé le matin, donc il s'en va. Et moi, je discute un peu avec le sage-femme, mais sans plus parce qu'il y a du monde. à accoucher ce jour-là. Et à un moment donné, on discute parce que forcément, je suis en monitoring tout le temps du fait de la péridurale et de l'ocytocine surtout. Et on se rend compte que l'ocytocine fait des petits effets pas très cools sur le cœur de ma fille. Donc, elle fait un peu de brachycardie, c'est-à-dire que le cœur ralentit. Et je finis par demander au sage-femme, je lui dis, mais est-ce que je dois m'inquiéter de quelque chose ? Et il me dit, non, sauf si vraiment ça dégringole au niveau des chiffres. Et il me dit, en dessous de 70, si je ne me trompe pas. J'ai vraiment un doute sur le chiffre, mais il me dit quelque chose comme ça. En dessous de 70, il faut me sonner. Vous m'appelez et on fait en sorte de quoi ? Et là, à 10h, je vois le chiffre. qui dégringolent. Mais vraiment, pas un peu. On atterrit à, je ne sais plus, 55. Un truc comme ça. Et là, je regarde le chiffre un peu bête en regardant le truc en disant non, ce n'est pas en train d'arriver. Ce n'est pas possible. On en a parlé littéralement dix minutes avant avec le sage-femme. Je me fais des idées là. Je suis dans un rêve et ce n'est pas du tout en train de se passer. Je reprends vite mes esprits et j'appuie sur le bouton pour appeler le sage-femme. Et là il débarque littéralement en une seconde quoi. Il a débarqué hyper vite. Et là j'ai rien le temps de comprendre, il dit code rouge.

  • Sarah

    Ok, direct.

  • Rébecca

    Pardon, ça va commencer à être un peu compliqué.

  • Sarah

    Ouais.

  • Rébecca

    Il dit code rouge et là je comprends rien à ce qui se passe. Il y a quelqu'un qui l'a dit dans ton podcast, je me demande si c'est pas toi d'ailleurs, qui dit c'est comme si on est plus dans notre corps. On est au-dessus de notre corps et là, très clairement, je ne bouge plus. Il ne se passe plus rien dans mon cerveau. Il y a 8 personnes qui débarquent dans la salle. Je rappelle, mais mon conjoint n'est pas là.

  • Sarah

    Il n'est pas revenu.

  • Rébecca

    Non, je n'ai pas mon téléphone. Mon sac est à l'autre bout de la pièce. Je suis reliée par 40 milliards de fils. Je ne peux rien faire.

  • Sarah

    Même avec ton téléphone, tu n'aurais pas fait grand-chose, je pense.

  • Rébecca

    Je ne sais pas si c'est possible. Et là... Là, il me regarde et il fait « on va partir en césarienne, tout de suite » . Là, ce qu'il faut savoir, c'est que code rouge, il faut que l'enfant soit sorti dans les 5 minutes, je crois.

  • Sarah

    Oui, orange c'est 30 et rouge c'est 5.

  • Rébecca

    Oui, 5 ou 15, je ne sais plus. C'est hyper rapide, on n'a pas le temps de réfléchir. Et là, je vois une fille qui débarque et qui prend le temps de m'expliquer quand même et qui me dit « là, du coup, on va partir en césarienne, donc il faut que je vous rase et que je vous sonde » . Et j'étais d'accord. De toute façon, tu n'as pas le temps de réagir sur le coup. Ça arrive, point. Il n'y a pas le temps de faire quoi que ce soit. Donc, elle fait ce qu'elle a à faire. Et le sage-femme prend vraiment le temps de m'expliquer quand même. Je ne saurais pas du tout redire ses termes. Mais il m'explique vraiment ce qui est en train de se passer. Que là, on va y aller. Est-ce qu'il n'y a pas moyen que je trouve mon téléphone quand même pas loin ? Où est monsieur ? Est-ce qu'il n'est pas loin ? et du coup bref on a pas trop le temps d'échanger sur le sujet et là on regarde de nouveau le monito le coeur est remonté ok Annulation du code rouge. Ah, ok. Plus de césarienne de prévu. Et là, je commence à comprendre ce qui est en train de se passer. Je ne comprends pas très bien quand même pour autant. Et là, le sage-femme revient à côté de moi. Il reprend le temps de m'expliquer. Il me dit que j'ai eu le bon réflexe, que c'était parfait. Que là, vu que le cœur est remonté, on va stopper l'ocytocine. Ils ont stoppé l'ocytocine d'abord et c'est ce qui a fait remonter le cœur. Pardon, c'est plutôt dans ce sens-là. Et on va voir où on en est au niveau du toucher. J'étais à 4, donc je n'ai très clairement aucune évolution. Donc il me dit, bon, on va prendre... Je fais, est-ce que votre téléphone n'est pas loin ? Donc il va me chercher mon téléphone et il me dit, appelez votre conjoint. Vous ne lui dites pas, surtout, ce qui se passe. Vous lui dites juste de revenir. parce que les choses ont bougé, etc. Dites-lui juste de revenir. Surtout, vous ne lui dites pas qu'il y a eu un risque de césarienne en urgence, parce qu'il a de la route et il ne faudrait pas qu'il ait un accident sur la route. J'étais oui. Donc, je lui laisse un message, parce qu'il n'avait pas son téléphone. En fait, il était déjà en route pour revenir à ce moment-là. Et du coup, juste après cet appel, le sage-femme me regarde et me fait... Ouais, vous êtes incroyable. J'étais, ah, pourquoi ? Il me dit, vous êtes restée d'un calme. C'est vraiment impressionnant, quoi. Et j'étais, bah, j'ai rien compris à ce qui s'est passé, en fait. C'est hyper gentil de dire ça, mais alors, moi, j'avais surtout l'impression d'être...

  • Sarah

    Je suis paumée, en fait.

  • Rébecca

    C'est ça, je suis... Il m'a expliqué et tout, donc je comprends ce qui se passe, mais moi, j'avais l'impression d'être juste bête, quoi. Enfin, de... de ne pas avoir compris ce qui s'est passé, de ne pas avoir vécu le truc. J'avais l'impression d'avoir fait n'importe quoi. Et en fait, il m'a rassurée. Ça, c'était hyper agréable. Oui,

  • Sarah

    tu as eu enfin quelqu'un qui était là pour te rassurer et pas pour t'enfoncer ou te laisser dans ton coin.

  • Rébecca

    C'est ça. Ça, c'était génial. Et bref, on continue un peu comme ça. Un peu plus tard, on refait un toucher. Je suis à 5. miraculeusement. Et il dit, bon, par contre, ça commence à faire vraiment trop longtemps. Donc, étant donné que le travail n'avance vraiment pas, il y a quand même des chances qu'on finisse quand même en césarienne. Et honnêtement, j'étais à un stade où j'étais en train de me dire, mais si vous voulez, faites une césarienne. Franchement, qu'on en finisse, j'étais à bout. Je n'avais pas dormi. Là, il était midi. J'y étais depuis 7h la veille, j'en pouvais plus. J'étais « non mais s'il vous plaît, dites-moi qu'on y est bientôt » . Il demande conseil à une gynécologue qui vient me voir une heure après et qui me dit « bon, on a reculé » . C'est-à-dire que j'étais plus ouverte à 5, j'étais de nouveau ouverte à 4.

  • Sarah

    Pourquoi c'est possible ça ?

  • Rébecca

    Je ne savais pas. Soit il y a eu un problème de mesure avant, soit effectivement mon col s'est refermé. Je ne sais pas. En tout cas, on m'a dit que, très clairement, si on m'a dit que j'étais à un moment ouverte à 5, on a été vraiment très sympa avec moi. Là, il m'a dit, à 90%, on finit en césarienne. Et en fait, moi je regarde mon conjoint et je lui dis, mais pourquoi ce n'est pas 100% ? À ce niveau-là, même si j'arrive jusqu'à la voie basse, je suis... tellement fatiguée que je n'y arriverai pas en fait. J'avais oublié le fait d'accoucher sur le côté, enfin vraiment toutes ces choses là c'était parti, c'était très loin. Non mais c'est pas grave quoi. Sachant qu'en plus pour l'anecdote pendant les cours d'accouchement, on nous a expliqué la césarienne. Je savais comment ça allait se passer, limite j'étais plus informée sur la césarienne que sur l'accouchement en voix basse finalement. Et j'avais demandé à ma sage-femme, je lui ai dit mais au final... pourquoi on ne fait pas tous une césarienne ? Question bête sur le coup. Elle m'avait regardée un peu interloquée, elle m'avait dit, c'est une opération quand même, madame. Ce n'est pas anodin, ce n'est pas un petit truc. Et j'étais, ah oui, c'est vrai. Donc, elle me dit 90% de chance. Et en fait, quand on ne se retrouve plus qu'à deux, je me mets à pleurer. Je me dis, non, mais il faut qu'on arrive à la césarienne. J'étais, ouais. tellement tellement fatiguée que j'espérais plus qu'une chose, c'était cette fameuse césarienne. mais c'est rien de calme c'est le moment où on a le temps d'y arriver donc moi il m'a permis l'ocytocine aussi entre temps et à 14h la même chose, le coeur tombe à 55 pareil de nouveau code rouge tout le monde débarque sauf que là cette fois-ci il est avec moi donc je le vis beaucoup mieux la deuxième fois, je suis inquiète et puis tu l'as déjà vu au moins tu sais comment ça se passe c'est ça t'es déjà prêt en fait là finalement plus qu'à me poser la rachianesthésie et on part quoi il n'y a plus grand chose à faire donc je suis beaucoup moins inquiète je suis très inquiète pour ma fille en fait moi je m'en fiche pas j'ai passé un stade où moi c'est pas grave mais elle j'avais peur j'avais très peur parce que le chiffre il est impressionnant parce que le coeur d'un enfant je crois que c'est 160 c'est immense, c'est super haut Là dessus j'étais inquiète, il recoupe l'ocytocine, le cœur remonte mais pas suffisamment. Du coup je passe en césarienne en code orange. Donc là cette fois-ci on y va. Il n'y a plus aucun doute, on est parti. Et ils vont le préparer. Là j'étais rassurée, il a pu venir avec moi. Il était avec moi pendant la césarienne. Et ce qui est très drôle c'est qu'il est très grand. et que les tenues stériles pour les hommes, il n'y en a pas beaucoup. Et il était en rose bonbon.

  • Sarah

    Ah super !

  • Rébecca

    C'était archi drôle. Mais par contre, pendant tout le temps où il était en train de se préparer, moi j'étais toute seule dans la salle. L'anesthésiste s'est présenté, il m'a expliqué ce que c'était que la rachianesthésie et comment il s'allait se passer. Et il a fait son travail, grosso modo. Et en fait, chaque personne dans le bloc s'est présentée à moi. Et j'ai trouvé ça super agréable de savoir tout ça. Juste avant de partir au bloc, par contre, il y a le sage-femme qui est venu vers moi et qui m'a dit « j'ai un accouchement en voie basse qui est en train de se produire, je ne pourrais pas être là » . Et là, j'étais « ah, c'est ça par contre » . Il était limite plus désolé que moi sur le sujet. C'était tellement particulier, en fait, le lien qui se crée pendant ce temps-là, c'est tellement particulier. Mais il ne pouvait pas être là, donc je disais, tant pis, c'est le jeu. Il m'a dit, mais je vous ai choisi mon meilleur collègue pour vous accompagner, il n'est pas là. Il était très gentil aussi. Et du coup, on nous installe dans la césarienne. Et par contre, ce que je ne savais pas, c'est que le champ pour nous cacher la vue était aussi proche du visage, en fait. Et ça, c'est... En fait, on m'avait prévenu qu'on ne verrait rien. Avec du recul, je pense que j'aurais préféré voir. Mais ça, ça m'est très personnelle. Mais le champ était à 3 cm de mon menton, quoi. Quelque chose comme ça. Je voyais qu'un drap bleu, en fait, en face de moi. Je ne voyais rien d'autre. Et il m'avait mis un masque. Je ne sais pas si c'était de l'oxygène ou autre chose. Je ne sais pas du tout ce que c'était. Et j'avais donc ce masque à oxygène. et le masque chirurgical part de suite.

  • Sarah

    Ok, tu ne risquais pas de respirer ?

  • Rébecca

    Non, mais vraiment, par contre, est-ce que ça c'est obligatoire ? Mais bon, ce n'est pas moi qui décidais sur le coup, donc j'ai juste suivi le truc. Et au final, l'opération s'est très bien passée. Et ce que j'ai apprécié, c'est qu'ils m'ont fait participer. Donc j'ai pu pousser. pendant la césarienne. Et c'est très étrange de pousser sans rien sentir du tout. Et avec des mains à l'intérieur de soi. Parce que concrètement, c'est ça.

  • Sarah

    C'est ce qui se passe.

  • Rébecca

    La sensation est très bizarre. Je n'ai pas trouvé ça désagréable, personnellement. Juste étrange. Étrange, c'est vraiment le terme. Mais on sent tout. Moi, je sentais tout. Je n'avais pas la douleur, je sentais absolument tout, sauf l'ouverture. Ça, je n'ai pas senti. Mais par contre, j'ai senti quand ma fille est sortie, j'ai senti quand ils ont retiré le placenta. Enfin, vraiment tout, tout, tout. Ok.

  • Sarah

    Et tu as pu voir ta fille rapidement ? Du coup, on a quand même pu te la présenter.

  • Rébecca

    Oui, je l'ai vue tout de suite. Ils l'ont mise derrière le champ, du côté de ma tête. Ok. Et ils l'ont posée. tête contre tête en fait. Mais le truc c'est que vu que le champ était à 3 cm de mon visage, concrètement je voyais qu'un bout de son nez. Je ne voyais vraiment pas grand-chose. Donc ça m'a un peu déstabilisée de ce côté-là, parce que j'ai toujours cru que quand j'accoucherais, je l'aurais dans mes bras tout de suite. Et j'avais la position de la croix, les bras écartés sur le côté pour avoir tous les médicaments. Et pendant les cours de préparation, on m'avait dit surtout qu'il ne faut pas bouger les bras. C'est la règle principale. Et du coup, je me souviens que le seul truc que je disais, c'était est-ce que je peux bouger les bras ? Est-ce que je peux bouger les bras ? Pour pouvoir juste la toucher un peu. Alors soit je n'ai pas entendu, soit personne ne m'a répondu, je ne sais pas. Je pencherai plus sur je n'ai pas entendu. Mais du coup, j'ai pu l'avoir quand même contre moi. Et elle a eu le temps de me faire pipi dessus.

  • Sarah

    Stop ! Le début d'une longue lignée pipi.

  • Rébecca

    C'est ça, c'est la dénote que j'aime bien raconter. qu'elle sera ravie d'entendre à peu près 40 fois quand elle sera plus âgée mais voilà c'était mon premier contact avec ma fille c'est un petit tête contre tête et un petit biais et du coup elle allait bien une fois à l'extérieur ? elle allait super bien alors si une problématique on n'en a pas parlé mais je l'ai entendu pleurer quasiment tout de suite Elle était parfaite, je ne sais pas trop d'autres termes. Tout le monde m'a dit qu'elle était magnifique. Tout le monde me disait qu'elle avait une tête ronde toute parfaite.

  • Sarah

    C'est vrai que c'est l'avantage de la césarienne. Au moins, les visages et les têtes sont parfaits.

  • Rébecca

    Ça, c'est clair. Très rond. C'est sûr, là, pour le coup, aucune déformation du fait passage. C'est ce que je disais aussi. C'est l'avantage.

  • Sarah

    C'est ça. Et il faut bien en trouver, écoute. Oui.

  • Rébecca

    C'est ça, je suis tout à fait d'accord. Mais André, moi, la césarienne, ça a été une libération, franchement. Oui. Je l'ai vraiment perçue comme ça.

  • Sarah

    Et comment tu allais, toi, justement, après cette opération ?

  • Rébecca

    Juste après, super bien. Vraiment, je sentais un poids en moins. Je me suis dit, c'est fini. Tout ce qui s'était passé avant, je ne l'avais pas oublié, mais tout ce qui s'était passé avant, je me disais, ça y est, c'est fini, c'est derrière moi. Alors, OK, maintenant, je vais devoir récupérer d'une opération. Je vais avoir un enfant qui pleure tout le temps et qui va me réveiller la nuit. Mais à partir de ce moment-là, c'est que du positif. C'est fini, c'est derrière moi. C'est fini. C'est vraiment, c'était une clé dans ma tête. C'est fini. Le passage en salle de réveil était un peu plus compliqué, très honnêtement. Par contre ce qui était bien c'est qu'on était deux. On était deux en salle de réveil, une autre femme qui sortait aussi d'une césarienne. Et du coup on a pu discuter ensemble à travers un rideau parce qu'on ne se voyait pas. Et j'avais soif. J'avais soif, c'était horrible. C'est vraiment la sensation principale que je garde, c'est mon dieu, ça ne s'arrêtera jamais, je vais mourir de soif sur le truc. Et ma voisine disait exactement pareil.

  • Sarah

    Ok, au moins c'est un point commun.

  • Rébecca

    C'est ça. Le petit truc drôle par contre, c'est que quand on est arrivé en salle de réveil, j'ai vu mon conjoint assis sur une chaise en peau à peau avec ma fille et le t-shirt déchiré.

  • Sarah

    Ok.

  • Rébecca

    Qu'est-ce qui s'est passé ? Et là, je ne sais pas, il m'explique. Il me dit, en fait, j'ai voulu faire une blague à votre conjoint. Je lui ai dit de déchirer son t-shirt pour faire du peau à peau. Et il l'a fait. C'est ça, il l'a fait. Mais c'était la tenue stérile, ce n'était pas son t-shirt. Oui, il l'a fait. C'est à lui. Et du coup, il fait, oui, on m'a demandé, je n'ai pas réfléchi. Je dis, au moins, il a tout donné pour sa fille, c'est cool. Mais j'étais contente quand même qu'il ait pu faire du pot à pot, même si je n'étais pas là. Forcément, je regrette de ne pas avoir été cette personne-là. On ne va pas s'en dire.

  • Sarah

    C'est mieux le papa qu'une sage-femme ou rien du tout, tout simplement.

  • Rébecca

    C'est ça. Moi, c'était mon inquiétude principale qu'elle finisse directement dans le berceau, sans contact. Je ne savais pas du tout comment ça se passait derrière, parce que lui, il est parti. tout de suite et je suis restée quoi, le temps qu'ils finissent l'opération. Et c'est bête, mais je m'attendais pas du tout à ça. Alors que c'est logique, mais je m'attendais pas du tout à cette partie-là.

  • Sarah

    Oui, de toute façon, on se rend pas compte d'un accouchement, t'as tombé dans les bras et c'est tout. Et tu te rends pas compte que bah oui, mais quand t'accouches pas par voix basse, c'est pas comme ça en fait. C'est une opération et tu pars en salle de réveil comme une autre opération quoi.

  • Rébecca

    C'est ça. Non, ça, c'était le truc. J'avais hâte d'être en chambre, en fait, et de clôturer ce passage.

  • Sarah

    Mais ça a mis longtemps à arriver, ce moment, du coup ?

  • Rébecca

    J'en ai aucune idée. Je ne me rends pas du tout compte. Le temps, à partir de ce moment-là, il est devenu... Je ne regardais plus l'heure et tout. Alors, autant pendant le travail, je savais quelle heure il était. Alors ça, je connaissais minute par minute, sans problème. Ma fille, il est à 14h30. Et j'ai aucune idée à quelle heure je suis remontée en chambre Parce qu'on m'avait dit Vous pourrez remonter en chambre que quand vous aurez bougé les orteils Je me suis jamais autant concentrée Et ça par contre c'est un peu traumatisant Parce qu'essayer de bouger un membre Qui ne réagit pas du tout C'était terrible Et en fait je me sentais Encore une fois cette sensation d'être un peu bête Et revenue parce que mon conjoint m'a proposé de l'avoir sur moi pendant que j'étais en salle de réveil. Je sentais mes bras, mais à partir de ma poitrine, je ne sentais plus rien. Et il me l'a posé sur moi. Et en fait, j'étais tellement fatiguée, j'avais tellement soif, je n'y arrivais pas. Je l'avais sur moi, j'étais contente. J'ai profité deux minutes et après, je lui ai demandé de l'enlever parce que je n'étais pas dedans. peur qu'elle tombe, j'avais peur de lui faire mal je la sentais pas en fait je la sentais dans mon cou mais tout ce qui touchait en dessous de mon cou je sentais rien du tout du coup j'avais tellement peur de lui faire mal, de faire mal les choses que je lui ai dit je fais non faut me l'enlever quoi tu te sentais pas quoi c'est horrible de faire ça après je me suis sentie très mal d'avoir pris cette décision là je pense que c'était le mieux euh Toujours aujourd'hui, je pense que c'était le mieux. Mais sur le coup, j'avais l'impression de rejeter ma fille. Alors que clairement, pas du tout. Un peu perturbée de ce côté-là. Oui,

  • Sarah

    tu fais comme tu peux à ce moment-là.

  • Rébecca

    Oui, c'est ça.

  • Sarah

    Ok. Et du coup, comment tu as vécu ton post-accouchement ? Une fois que tu as retrouvé ta fille, que tu as pu la prendre dans tes bras, comment tu te sentais, toi ?

  • Rébecca

    Je n'ai pas pu la prendre tout de suite dans les bras. Enfin, vraiment après. proprement parler, je veux dire. Je l'avais avec moi dans le lit, mais j'ai mis un peu de temps à me lever. C'est un peu délicat, forcément, parce que on m'avait posé des agrafes pour refermer, et les agrafes, je les sentais vraiment forts. Je ne pouvais pas marcher en étrange droite, j'étais pliée, et du coup, je n'arrivais pas à la porter. Parce que pareil, j'avais l'impression d'avoir perdu en tonus musculaire et de ne pas réussir à la porter. Heureusement, il dormait avec moi, enfin il était avec moi dans la chambre. C'est lui qui a fait tous les premiers soins. C'est lui qui a appris à donner le bain, etc. Donc de ce côté-là, vraiment un conjoint en or. Et moi, je me sentais un peu inutile. Je me sentais totalement inutile. Et j'ai une puricultrice qui me l'a dit, pas dans ces termes-là, mais qui m'a clairement dit, non mais écoutez, madame, la césarienne, c'était hier. Il faut vous lever, quoi.

  • Sarah

    Mais c'est quoi cet hôpital ?

  • Rébecca

    Alors, très clairement, cet hôpital, maintenant, dès que je connais des personnes qui sont enceintes dans mon entourage, je leur dis clairement de ne pas y aller.

  • Sarah

    Oui, je comprends.

  • Rébecca

    Mais ils y vont tous.

  • Sarah

    Ok.

  • Rébecca

    C'est un hôpital qui est très réputé normalement pour les accouchements. Et je ne sais pas, je pense que moi, je suis tombée sur des gens pas lunés ce jour-là. Ils n'avaient pas envie de travailler. Mais moi, elle m'a dit, il faut se lever maintenant, c'est bon. C'est juste une césarienne. Et j'étais oui. Puis en plus, après avoir été sondée, il faut aller aux toilettes, il faut faire le fameux premier pi pour éviter le libérateur. Je ne sais plus quoi. Sinon, on risque une piélo-néfrite ou je ne sais plus quoi. Il y a un truc, si on ne va pas aux toilettes, après une sonde. Et moi, on ne me l'a pas retiré tout de suite. On me l'a retiré, je ne sais plus, le lendemain, je crois. Donc, ça a mis un peu de temps quand même. Et du coup, on m'en a tout fait pour que je me lève. Cette puricultrice, je l'ai eue pendant trois jours.

  • Sarah

    En plus ?

  • Rébecca

    Et elle m'a... À plusieurs reprises, elle m'a fait une remarque sur le fait que je ne bougeais pas assez, que c'était monsieur qui faisait tout, qu'à un moment donné, il va bien falloir que je me débrouille toute seule. etc.

  • Sarah

    Ok, super. Très agréable.

  • Rébecca

    Oui, très agréable. Heureusement, j'ai eu des personnes qui étaient beaucoup mieux à côté. Mais en plus, assez souvent, ces remarques-là, c'était toujours quand le monsieur n'était pas là. Oui,

  • Sarah

    forcément.

  • Rébecca

    Sinon, ce n'est pas drôle. Après, j'ai eu plein de remarques qui disaient « Votre conjoint, il est super, il fait plein de choses. » J'étais « Oui, c'est le papa. » Oui, après,

  • Sarah

    il prend son rôle de papa, tout simplement.

  • Rébecca

    C'est ça.

  • Sarah

    C'est plutôt le contraire qui est inquiétant au final. Si papa ne fait rien du tout, là, c'est un peu inquiétant.

  • Rébecca

    Oui, et puis ils étaient vraiment en mode, oui, il faut qu'il se repose aussi un peu. Mais oui, moi aussi.

  • Sarah

    Ah oui, tu as eu un accompagnement entre la sage-femme et l'allaitement et la sage-femme de l'accouchement et ton suivi postpartum. Tu n'es vraiment pas aidée.

  • Rébecca

    Non, non, non, c'était pas terrible de ce côté-là. Et le pire, c'est qu'au moment de partir, je voulais pas partir. Parce que j'étais, non mais on va être à la maison, il y aura plus de médecins. Après,

  • Sarah

    si tu te sentais infantilisée comme ça, te faire comprendre que t'es incapable, forcément tu l'as intégré aussi. Tu t'es sûrement dit que tu n'y arriverais pas, puisque c'était, entre guillemets, attention, mais tu étais nulle parce que t'y arrivais pas. Donc forcément... T'as intériorisé le fait que, bah oui, effectivement, je vais pas y arriver, j'arrive pas à me lever. Alors que c'est du fait normal, césarienne, ça fait mal, il faut le dire quand même.

  • Rébecca

    Ouais, très clairement, c'est pour ça que je disais au démarrage, césarienne de confort, oui. Alors, très rapidement, quoi. Sur le coup, c'est confortable, ça j'avoue, je vais pas mentir, on sent rien, donc tout va bien, c'est chouette, c'est confortable, c'est sûr. l'après il est un peu moins il faut le vivre quand même je pense que ça la céréale c'est un peu comme l'accouchement final,

  • Sarah

    il faut le vivre pour comprendre à quel point c'est compliqué c'est pas juste une opération de la peinticite et encore j'ai pas vécu ça donc je sais même pas dire comment c'est ouais, écoute en tout cas merci beaucoup de ton partage D'avoir été aussi franche et ouverte sur tout ce qui t'est arrivé, parce que c'est des choses auxquelles on ne pense pas déjà parce que ce n'est pas censé se produire, mais qui malheureusement arrivent. Et je pense que c'est beaucoup de choses sur lesquelles ça arrivait à des mamans et qui ont dit non, mais ça va, j'ai mon bébé et ça va. Sauf que oui, tu as ton bébé, ça va très bien, mais ce n'est quand même pas normal. Il faut quand même en parler et il faut quand même être informé que ça peut arriver et que c'est vrai. on peut vivre son moment et dire ok d'accord,

  • Rébecca

    juste pour qu'on arrête de nous dire des choses horribles mais c'est pas normal il faut le savoir et ça c'est le message que j'aimerais passer aujourd'hui faut pas hésiter à faire du bruit c'est bête mais moi j'ai tellement ancré que les femmes qui font du bruit quand elles accouchent c'est insupportable Elles font du cinéma, jamais c'est nécessaire de crier à ce point là. Franchement, si vous avez envie de crier, faites-le quoi ! Salut ! S'il y a un conseil que je peux donner, c'est celui-là. Et en salle de réveil, on a entendu une femme hurler, vraiment. On était juste à côté des salles de naissance, donc on entendait les accouchements d'à côté. Et la femme hurlait comme pas possible quoi. Enfin vraiment, c'était impressionnant. Et sur le coup, on en a rigolé. avec la femme qui était à côté, on en a rigolé dans le sens où on était, bah nous au moins on a eu une séduitienne on préférait dédramatiser la situation parce que par mine de rien on en avait besoin loin de là l'idée de se moquer de la personne qui était en train d'hurler, mais on était c'est la situation qui est plus drôle on a échappé à ça quoi, entre guillemets c'était un peu l'idée quoi je me suis dit quelques jours plus tard je suppose que tu t'es dit,

  • Sarah

    bah en fait finalement elle a Elle a crié une fois et c'était fini. Moi, je n'ai pas crié. Par contre, là, j'en ai pour un moment à me remettre de la cicatrice et des suites d'une césarienne.

  • Rébecca

    Il y avait de ça. Et en fait, je me suis surtout dit, c'est bien, elle a osé. Elle a crié en se disant, je m'en fiche. Ce n'est pas grave. Les gens peuvent me juger à côté. Ils peuvent se boucher les oreilles. Mais moi, en attendant, je vis mon moment et je fais en sorte que ça se passe bien. Et ça, j'ai trouvé ça génial. J'aurais adoré me dire... On arrête de penser à l'image qu'on peut avoir de soi et on passe à autre chose. Et tant pis.

  • Sarah

    C'est vrai que c'est quelque chose de pas à savoir pour toutes celles qui sont un peu pudiques ou un petit peu réservées de se dire que c'est ton moment. Peu importe ce qu'on pense de toi ou ce qu'on va dire. C'est ton moment, fais ce que tu peux.

  • Rébecca

    Fais ce que tu peux, c'est clairement ça.

  • Sarah

    J'allais dire fais ce que tu veux, mais je pense que c'est plutôt fais ce que tu peux en fait.

  • Rébecca

    Non, le fais ce que tu veux, si c'est possible, c'est top. Mais le fais ce que tu peux, c'est le plus, qui colle le plus à la réalité, je pense.

  • Sarah

    C'est vrai. Et bien en tout cas, merci beaucoup pour tous ces messages. Et bravo pour tout ce courage dont tu as fait preuve, même si sur le moment, tu ne t'en es pas rendu compte, mais quand même, tu en as eu beaucoup et tu as supporté un travail interminable sans broncher. Et ça, c'est fou quand même.

  • Rébecca

    C'est gentil.

  • Sarah

    Merci beaucoup à toi.

  • Rébecca

    Merci à toi.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si jamais il t'a plu et que tu souhaites aider le podcast, n'hésite pas à laisser une petite note sur l'application d'écoute sur laquelle tu es actuellement ou un petit commentaire ça me ferait très plaisir et ça peut être d'une grande aide pour aider le projet à avance en attendant je te retrouve mercredi prochain pour une nouvelle histoire d'accouchement

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Description

Retrouvez aujourd'hui le témoignage de Sarah qui revient avec nous sur sa grossesse, en pleine période de COVID mais surtout sur son accouchement très long, en raison d'une dystocie de démarrage. Elle nous partage ses ressentis mais également l'accompagnement qu'elle a reçu en milieu hospitalier et à quel point une personne encourageante peut tout changer.


Sarah revient également sur la césarienne d'urgence avec un code rouge annulé qui conduira finalement à une césarienne code orange presque inévitable. On aborde également le post-partum, qui est complexifié par des douleurs liées à une cicatrice de césarienne loin d'être anodine.


Envie d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur Instagram : @balance_ton_accouchement et @hello_maman_off.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Rébecca

    Hello maman, je suis Rebecca et je te souhaite bienvenue sur Balance ton accouchement. Maman d'un petit garçon et complètement bouleversée par la maternité, je te propose de retrouver ici chaque semaine un ou plusieurs nouveaux récits d'accouchement avec des mots authentiques, sans filtre et sans tabou. L'occasion de partager, d'apprendre et peut-être même de guérir autour de ce grand moment qu'est l'accouchement. Alors si tu es prête, c'est parti ! Alors bonjour ! Merci à toi de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Sarah

    Bonjour, je m'appelle Sarah, j'ai 31 ans. J'ai une fille qui a deux ans et demi maintenant. Et pour l'instant, je n'ai pas grand-chose à ajouter.

  • Rébecca

    C'est déjà bien, c'est déjà bien. Une grande petite fille.

  • Sarah

    Oui, elle est grande maintenant, oui.

  • Rébecca

    Ça passe trop vite.

  • Sarah

    Ça, clairement.

  • Rébecca

    Alors, première question qui nous met dans le bain. Est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta grossesse ? Est-ce que c'était quelque chose qui t'avait angoissée, à laquelle tu avais hâte ?

  • Sarah

    Alors, je n'avais pas hâte, dans le sens où, voilà, forcément un accouchement. Je dis forcément. En tout cas, pour moi, je trouve que c'est quelque chose qui fait assez peur. Après, je n'y pensais pas du tout, dans le sens où je prenais un peu la grossesse au fur et à mesure. J'ai mis un peu de temps à tomber enceinte. Donc, voilà, forcément, j'ai un an et demi, il me semble. On a mis un an et demi pour pouvoir avoir notre fille. Et du coup, forcément, le monde avait énormément changé parce qu'on a commencé les essais bébés en 2019. Donc, j'ai accouché en 2021. Et entre-temps, il y a eu le Covid.

  • Rébecca

    Du coup, enceinte en plein Covid, quoi.

  • Sarah

    Voilà, c'est ça. C'était une période assez compliquée. Alors, le Covid était déjà bien entamé quand j'étais enceinte parce que j'ai découvert que j'étais enceinte en janvier 2021. Donc voilà, on avait déjà passé tous les confinements, etc. Mais le vaccin n'existait pas encore. Et ma sage-femme était très, très, très inquiétante sur le sujet. Pas le sujet du vaccin, mais le sujet du Covid en tant que tel. Et du coup, je me projetais plus au quotidien. Il ne faut vraiment pas que je tombe malade. Il ne faut pas que je sorte. Il faut que j'évite tout contact avec la population extérieure.

  • Rébecca

    Les masques, les hydroalcooliques à outrance.

  • Sarah

    Oui, et puis après le gel hydroalcoolique, j'avais peur que l'alcool passe dans le sang et atteigne le bébé. Ça a été très loin. Ma sage-femme était très… J'ai pris du recul maintenant sur le sujet, mais sur le coup, c'était assez compliqué. Après, il y a eu le vaccin, ça m'a un peu rassurée. Mais voilà, du coup, je prenais les choses vraiment au fur et à mesure. Donc au final, à l'accouchement, j'y pensais assez peu. Et finalement, ce n'est pas plus mal.

  • Rébecca

    Oui, c'est sûr. Ok, et du coup, comment s'est passée ta grossesse ? Alors, outre le fait que tu étais très stressée, on t'a beaucoup stressée sur le Covid. En soi, comment ça se passait ? Est-ce que tu étais malade ? Est-ce que tu avais des soucis particuliers ?

  • Sarah

    Je pense que, comme beaucoup, les nausées, au premier trimestre surtout, qui étaient très présentes. sans forcément vomir ni rien, mais alors par contre une sensation d'inconfort au quotidien qui est assez présente. Et sinon, les autres symptômes, c'était la fatigue. Alors je pense que je pouvais dormir 15 heures dans la journée sans aucun problème. Et le dernier symptôme qui était, ma foi, très sympathique, c'était l'impression d'avoir perdu son cerveau. C'est vraiment le cerveau de femme enceinte. Je n'arrivais plus à réfléchir. C'était une tâche assez simple. Je me prenais beaucoup plus de temps qu'à l'habitude. Et au final, du fait de la fatigue, j'ai été arrêtée assez vite. Vu qu'il y avait le Covid, ma sage-femme était aussi très stressée là-dessus. Ça a aussi poussé un peu de ce côté-là. Je dois admettre que ça a fait du bien d'être arrêtée, de se poser un peu, profiter un peu plus de la grossesse. Le deuxième trimestre a été beaucoup plus calme, c'était très agréable. Et le troisième trimestre est arrivé avec les remontées acides, évidemment. Le petit côté un peu sympathique, retour des nausées et les remontées acides. Ouais, c'était très sympa.

  • Rébecca

    Ouais, c'est vrai que c'est sympa. C'est en pleine nuit, tu te réveilles, t'en peux plus.

  • Sarah

    Le gaviscon était mon meilleur ami à ce moment-là.

  • Rébecca

    J'avoue qu'on n'en parle pas assez, mais quel quel pote celui-là !

  • Sarah

    Ah non, le goût est horrible, mais alors par contre, ça soulage instantanément. C'était quand même un plaisir de savoir qu'on avait le droit de le prendre.

  • Rébecca

    C'est vrai, c'est un des rares trucs qu'on a le droit en plus.

  • Sarah

    C'est ça, ça et le doliprane, donc ça va assez vite.

  • Rébecca

    C'est ça. Ok, bon du coup, une grossesse, tout le temps, toute classique quoi.

  • Sarah

    Ouais, très classique. Après, c'est vrai que je ne connais pas trop le niveau de fatigue, parce que toutes les femmes enceintes dans mon entourage avaient l'air de vivre la grossesse la plus idyllique, et du coup, j'avais l'impression d'être... Waouh ! De ne pas vivre tout à fait la même chose que tout le monde. C'est vrai qu'en écoutant le podcast, ça m'a un peu rassurée. Je me suis dit, bon, je ne suis pas la seule. Il y a d'autres personnes qui sont fatiguées. Il y a d'autres personnes qui sont arrêtées en avance. Franchement, ça rassure beaucoup d'entendre ça.

  • Rébecca

    Je te rassure, la fatigue, c'est aussi un de mes gros symptômes, clairement. Je tombe de sommeil.

  • Sarah

    Ah, c'est terrible.

  • Rébecca

    Ok. Et du coup, est-ce que tu avais pu suivre ou voulu suivre des cours de préparation à l'accouchement ? Est-ce que c'était possible à ton époque, entre guillemets ?

  • Sarah

    Oui, c'était possible. Moi, je les ai suivis. Alors, mon terme était prévu à mi-octobre. D'ailleurs, pour la petite anecdote, mon terme était prévu exactement le même jour que l'anniversaire de mon conjoint. C'était plutôt rigolo. Moi, clairement, je faisais tout pour accoucher avant. Parce que voilà, puis en plus, je m'étais toujours dit que je serais maman à 28 ans. J'ai été maman à 29 ans, à quelques mois après. C'était très drôle parce qu'en plus, j'avais prévenu mon compagnon dès le moment où on s'est mis ensemble. Je lui ai dit, je te préviens, à 28 ans, j'ai vu un enfant. Il n'était pas du tout pour au démarrage en plus, donc c'était plutôt rigolo. Mais voilà, ça c'est pour la petite anecdote. Et pour la préparation, on a commencé en août. J'ai fait la préparation classique avec une sage-femme libérale, donc ma fameuse sage-femme. Et c'était des préparations en groupe pour la majorité. Et donc, je n'ai fait que les principaux. Je n'ai pas fait celui pour l'allaitement. qu'on avait décidé qu'on ne ferait pas d'allaitement. C'était une décision, en fait, à l'origine, moi, je voulais. Mais là, sa femme m'avait dit, si c'est pour faire qu'une semaine, deux semaines, moi, j'avais prévu de faire deux mois, deux, trois mois maximum. Elle m'a dit, ça ne sert à rien, autant rien faire.

  • Rébecca

    Ah bon ? Ah, c'est original.

  • Sarah

    J'ai appris que ce n'était pas vrai. Mais du coup, je l'ai appris beaucoup trop tard. J'ai appris ça, ma fille était déjà née. je t'avais pas mis en place voilà mais bon j'ai un petit regret là dessus mais ça va ça pour le coup je le vis pas non plus trop mal mais voilà j'aurais aimé avoir la bonne information donc si jamais quelqu'un

  • Rébecca

    vous a dit ça n'écoutez pas c'est faux oui de toute façon la moindre goutte de lait est bonne à prendre donc même si c'est que 3 mois c'est très bien c'est ça surtout que

  • Sarah

    Je spoil un peu l'après-accouchement, mais très clairement, j'ai eu une montée de lait qui était immense. Et pour le reste, c'est vrai qu'on n'apprend pas grand-chose pendant ces cours de préparation. C'est pas méchant, mais c'est vrai que c'était des trucs très basiques. À un moment donné, on a même eu « il faut penser à nourrir son enfant » . J'ai dit « ah oui, c'est mieux,

  • Rébecca

    ça peut aider » .

  • Sarah

    C'est ça. Ouais, non, c'est tout. On faisait de la sophrologie. pour aider à se détendre et à accueillir la douleur. Et voilà.

  • Rébecca

    Oui, ok. Ça n'a pas paru essentiel non plus.

  • Sarah

    J'aurais aimé avoir d'autres informations. Maintenant que j'ai accouché, que je vois comment ça se passe, mais c'est toujours plus simple après coup de toute façon. Parce qu'avant d'accoucher la première fois, on ne sait pas à quoi s'attendre, on ne sait pas comment ça va se passer. Même si on a déjà accouché une fois, finalement la deuxième, la troisième ou la quatrième peut être totalement différente. Après c'est vrai que je trouve qu'il y a des éléments de base que j'aurais aimé savoir avant, comme qu'on peut vocaliser sa douleur par exemple. Ça c'est des choses que j'aurais aimé savoir sur le coup, parce que ce n'est pas du tout quelque chose que j'ai fait. Peut-être que ça aurait changé beaucoup de choses pendant mon accouchement. pareil, je ne le saurais jamais, mais je trouve qu'il y a des choses qui sont nécessaires. Après, il y a beaucoup de cours en ligne. J'avoue que tout le monde m'a toujours dit ne regarde pas trop de trucs sur l'accouchement parce que tu vas te faire peur, tu vas avoir des trucs qui ne vont jamais t'arriver, comme les physiotomies, comme les forceps, ce genre de choses. Ne regarde surtout pas, tu vas te faire peur pour rien. Alors que... En fait, moi, je suis plutôt du style « je préfère savoir » . Et comme ça, même si le plus grave arrive, entre guillemets, je suis courant et je sais ce qui se passe. Là, j'ai tout découvert sur le tas, au final.

  • Rébecca

    C'est bien souvent le problème de l'accouchement, je trouve. C'est qu'il ne faut pas se faire peur, il ne faut pas se faire peur. Mais bon, au final, s'il y a des choses qui arrivent et qui ne sont pas classiques accouchements physio comme dans les films, on se retrouve un peu perdu.

  • Sarah

    C'est ça. En plus, enfin... Moi, je rêvais d'un accouchement physiologique, je pense comme beaucoup. Je rêvais de ne pas forcément prendre la péridurale, mais en tout cas de la retarder le plus possible. Après, ma mère a accouché sans péridurale pour ma sœur et pour moi. Très clairement, elle m'a dit « si tu as la possibilité de prendre la péridurale, vraiment, je te conseille de la prendre » . Donc voilà, je ne m'étais pas du tout. fermer sur le sujet. C'est vrai qu'on a accès quand même à une technologie qui est, je ne sais pas si on peut appeler ça une technologie, mais en tout cas une nouveauté qui est, parce que ce n'est pas si vieux que ça finalement, la territoriale. Donc j'aurais trouvé ça dommage, pour moi en tout cas, de me fermer la porte sur le sujet. J'ai eu une, comment dire, je suis très fière entre guillemets, je ne trouve pas le terme des personnes qui arrivent. et qui ont la force de durer jusqu'au bout sans péridural et qui veulent vraiment faire ça jusqu'au bout, peu importe tout ce qui se passe. Moi, je ne vais pas faire fermer la porte et je ne jugerai jamais personne sur ceux qui veulent prendre, qui ne veulent pas prendre, qui préfèrent des césariennes programmées. Oui, ça, je crois que c'est très personnel. Oui, c'est très personnel. Dans l'idéal, je devrais préférer sans. Je spoil aussi un peu, mais je l'ai eu. Finalement, mais voilà.

  • Rébecca

    Ce n'était pas un objectif ultime, mais si jamais on n'avait pas le temps de la poser par un grand hasard, ce n'est pas plus grave, ce n'était pas si mal.

  • Sarah

    C'est ça. Moi, la seule chose que je voulais à tout prix éviter, c'était l'accouchement gynécologique sur le dos. C'était vraiment la seule chose où je ne voulais pas passer à côté. C'était vraiment ça. C'était le seul truc dans mon plan de naissance au final. que je n'ai jamais rédigé parce qu'il n'y avait que ça. Donc, du coup, ce n'était pas nécessaire.

  • Rébecca

    Ok, d'accord. Bon, alors, on va avancer un petit peu. Est-ce que tu te souviens du moment où le travail s'est déclenché, où le grand moment est arrivé ?

  • Sarah

    Oui, je m'en souviens très bien. Il faut que je revienne un peu en arrière quand même, parce que c'est un peu drôle, entre guillemets, cette suite d'événements. Moi, mon terme était prévu le 16 octobre. Et le 13 au soir à 23h, j'ai l'impression de fissurer la boche des os. Donc vraiment une sensation d'inconfort et puis ça coule un petit peu. Donc je préviens mon conjoint, il me dit bon on va aller faire un petit check à la maternité, s'assurer que tout va bien et si c'est ça, essayez d'avoir notre enfant. Et on arrive sur place, ils font un test à la maternité, c'est une sorte de coton-tige, ils font un test pour vérifier que c'est bien du liquide amniotique, et ils font le test, et pas du tout. C'est pas ça. Donc on ne m'a jamais dit ce que c'était au final. Donc ils me font quand même un toucher pour voir où on en est. Et j'ai quand même le col raccourci. Il n'est pas ouvert du tout, mais par contre, il est ramolli et plus court. Donc, ils nous disent clairement que c'est pour pas longtemps. J'étais pour le moment, mon terme est dans trois jours. C'est très bien. Moi qui voulais à tout prix faire en sorte d'accoucher plus tôt, pendant un mois avant la naissance, j'étais sûre que c'est aujourd'hui. Mon conjoint, il a dit... tous les jours à son travail, c'est pour aujourd'hui, je vais devoir vous abandonner. Je peux dire que quand il est parti en congé de maternité, tout était prévu. Ça fait un mois qu'il avait prévu son départ.

  • Rébecca

    Vous étiez trop près en fait.

  • Sarah

    On était trop près, ça c'est clair. On marchait tous les jours, j'en pouvais plus, j'étais fatiguée. Mais non, elle n'était pas décidée à venir à ce moment-là. Donc du coup, on rentre à la maison. Il doit être, je ne sais pas, une heure, une heure et demie du matin, quelque chose comme ça. Il est claqué. Clairement, sa première envie, c'est d'aller se coucher. Donc on va se coucher. Et je me réveille le lendemain. Il doit être six heures et demie, sept heures du matin. Et j'éclate de rire. Vraiment d'un rire très franc. Et je le réveille et je lui ai dit, je fais, bah non, là on va aller à la maternité, il n'y a pas de doute. J'avais percé la poche des oies dans le lit. Ok,

  • Rébecca

    là tu avais vu la différence là.

  • Sarah

    Ah bah oui, clairement. J'ai eu très grande différence, là j'avais aucun doute parce que c'est clairement une flaque. C'est terrifiant parce que je me suis posé la question quand même. Est-ce que je n'aurais pas fait pipi au lit ? C'est un truc un peu bête.

  • Rébecca

    Surtout en fin de grossesse, on est quand même un peu moins dans la retenue sur certaines choses et ça peut arriver.

  • Sarah

    Là, on était rentrés à une heure et demie du matin. J'y étais allée avant d'aller au lit. Là, je me doutais que ce n'était pas ça.

  • Rébecca

    Et du coup, tu ne l'as pas senti se percer. Au final, tu as juste eu le résultat au réveil.

  • Sarah

    Oui, je n'ai rien entendu. Je n'ai pas entendu le fameux bloc que certaines entendent. Moi, j'étais en train de dormir. Mais ça m'a réveillée, par contre. Et en plus, moi, ce qui a réveillé mon conjoint, c'est que j'ai rigolé. Il me dit « Mais qu'est-ce qui se passe ? » Il ne comprenait pas du tout ce qui était en train de se passer. Parce que je le rappelle, mais lui était vraiment fatigué. Donc, c'est vrai que se faire réveiller par quelqu'un qui rigole et qui dit après « Le lit est trempé. » Et pour qu'on aille à la maternité. Donc, on appelle la maternité parce qu'on sait que quand il y a fissure ou rond... On tue les drôles de la poche des os. Il faut prendre des antibiotiques pour éviter les infections. On sait qu'on a un temps qui est assez compté avant d'aller à la maternité. On les appelle. Ils nous disent qu'arriver pour 9h, ce sera très bien. On prend le temps de prendre une petite douche. Chacun va en y aller. C'est vrai qu'il y a un truc que je ne savais pas. Quand on ronde la poche des os, je pensais qu'on perdait les os une fois. Et c'était tout. Mais non, c'est un... continu, ça ne s'arrête jamais.

  • Rébecca

    Il n'arrête pas de se vider.

  • Sarah

    Ah, c'est... Et en fait, à la maternité, on m'a expliqué, et je me suis dit, bah, c'est vrai, c'est logique. Mais si vous rompez la poche des os et qu'il y a tout le liquide qui s'en va, votre bébé, il est dans quoi après ? Je dis, bah, oui. En fait, ça se produit en continu, et du coup, vu qu'il n'y a rien pour retenir, bah, ça coule. Et ça ne s'arrête jamais jusqu'à l'accouchement, de ce que j'ai cru comprendre. Donc voilà, ça c'est le petit côté assez sympathique. On arrive à la maternité à 9h. On respectait scrupuleusement l'horaire. J'avais encore aucune contraction. C'était très léger, des petites chattes toutes gentilles, toutes mignonnes. On fait le nécessaire en arrivant à la maternité pour s'enregistrer, etc. C'était assez drôle parce qu'ils nous disent « vous êtes sûr que vous allez accoucher ? » Oui, j'ai pas trop de doutes sur le sujet. Je pense que oui. A priori, en tout cas. Et donc, on nous installe en... Alors, je sais plus comment ça s'appelle. C'est une salle de travail, une salle de pré-accouchement. J'ai plus le terme. Et au final, les contractions ont commencé vers 10h du matin.

  • Rébecca

    Ok.

  • Sarah

    Quelque chose comme ça.

  • Rébecca

    D'accord. Donc là, oui, t'étais quand même assise, t'étais quand même dans ton... dans un univers un peu hospitalisé et tu attendais juste que le travail se mette en place.

  • Sarah

    C'est ça. Je n'ai pas précisé, mais du coup, on a quand même fait un toucher pour voir où on en est et pour vérifier que c'était bien la poche des os. À peine installés, ils ont fait oui, il n'y a pas de doute.

  • Rébecca

    Là, c'est bon.

  • Sarah

    On n'a pas besoin de faire un test, on sait. Et j'étais ouverte à un, je crois.

  • Rébecca

    Ça a commencé tout doucement.

  • Sarah

    vraiment légèrement. C'était là, on était sûrs. Là ils nous ont dit bah oui on vous garde, là il n'y a plus trop de choix. Mais avant de poser les antibiotiques, c'était pas très urgent, ils nous ont fait marcher un peu partout dans l'hôpital. C'était très enrichissant comme malade. On a vu le parking sous toutes ses coutures et je ne sais plus à quelle heure on a commencé les antibiotiques, je n'ai plus de souvenirs. J'ai eu le droit à un petit test PCR aussi en arrivant.

  • Rébecca

    Forcément, à l'époque faisant.

  • Sarah

    C'était masque obligatoire, on avait le masque et test PCR. J'ai trouvé ça très drôle parce que j'ai été la seule à avoir un test PCR, mon conjoint ne l'a pas eu.

  • Rébecca

    Ah oui, c'est vrai que maintenant que tu le dis, moi c'était pareil, c'était en mars 2020, donc c'est un peu plus loin, mais j'avais eu le test et tout ça, même deux fois, et non,

  • Sarah

    il n'y a eu pas de soucis. J'ai pas compris, moi c'est un truc qui me reste entre guillemets à travers de la gorge, parce que j'étais heureuse, c'est pas juste.

  • Rébecca

    C'est vrai.

  • Sarah

    Aussi, participe.

  • Rébecca

    Il est là, quand même.

  • Sarah

    C'est ça, mais il n'y a que moi qui ai eu le droit au test, et le fameux masque. Alors le masque, pendant le travail, ça franchement, c'est un plaisir. On n'oublie pas. Je me souviens, en plus, avant d'arriver à la maternité, j'avais dit jamais, ils me forceront à porter un masque. Si j'ai mal, ça va être trop compliqué et tout. Oh, arrivé sur place, je l'ai porté.

  • Rébecca

    Finalement.

  • Sarah

    Je n'ai pas chargé. Je me suis dit, à mon avis, ils ont assez à faire à côté sans avoir à s'occuper d'une femme qui ne veut pas mettre le masque pour son travail. Même si, honnêtement, respirer avec un masque,

  • Rébecca

    il n'y a pas de mieux.

  • Sarah

    C'est ça, en tout cas respirer pendant des contractions. Oui. C'est surtout ça, quoi.

  • Rébecca

    Justement, tes contractions, du coup, elles arrivent vers 10h. Pour le moment, elles sont gérables, je suppose ?

  • Sarah

    Oui, là, ça va. Très clairement, je les sens. Elles sont assez rapidement rapprochées. C'est Monsieur qui prend la mesure sur son téléphone. Enfin, je dis rapprochée. Dans un premier temps, c'était une toutes les 10 minutes. Oui. Et après, une toutes les cinq minutes, c'est arrivé vers 11h, je pense. Et à 11h, elles étaient déjà... Ouais, c'était des contractions, quoi. Aucun doute. Après,

  • Rébecca

    vu que tu avais rompu la poche, forcément, c'est quand même un peu plus intense en ressenti, quoi. Ça s'accélère un petit peu.

  • Sarah

    J'ai appris ça après, effectivement, que quand on rompt la poche des os, les contractions, a priori, sont plus fortes. Alors, je ne connais pas sans avoir un confus, donc je ne saurais pas. prononcer là-dessus. Mais c'est vrai qu'une heure après, à peine au démarrage des contractions, là, je me suis dit, oh là !

  • Rébecca

    Ça va être dur.

  • Sarah

    J'espère que ça va aller vite. Non, pas du tout, ça n'a pas été vite du tout. Mais ça a commencé très dur. Mais continuer de marcher quand même pendant ce temps-là pour essayer de faire avancer les choses, etc. Vraiment en faisant en sorte que ça bouge.

  • Rébecca

    Et justement, comment se poursuit la journée du coup ?

  • Sarah

    Eh bien, on marche.

  • Rébecca

    Le parking du coup ?

  • Sarah

    Le parking et puis le parking n'est pas grand en plus, donc c'est terrible. Enfin vraiment, en termes d'endroits pour aller, c'est assez spécial. Et après, on est en pleine journée, donc se balader dans les couloirs de l'hôpital, c'était un peu compliqué parce qu'il y avait beaucoup de soignants. patients, beaucoup de consultations etc. Donc on ne se sentait pas très à l'aise de se balader là dedans. Il faisait très beau malgré le mois d'octobre, il faisait très très beau donc on profitait plus d'être à l'extérieur. Après au fur et à mesure je m'arrêtais très fréquemment pour pouvoir accueillir la douleur comme on dit. J'aime pas trop ce terme, j'ai du mal à concevoir comment on peut vraiment accueillir. Je ne suis pas quelqu'un de douillette normalement. Et là, accueillir cette valeur-là, c'était vraiment très compliqué. Je me souviens, il y avait des poteaux de stationnement sur ce fameux parking. Et mon but, c'était, avant chaque contraction, d'arriver au prochain poteau. C'était un peu le but. Mais à la fin, je n'y arrivais même plus. Je m'arrêtais vraiment. Pour les deux pas, je m'arrêtais.

  • Rébecca

    Oui, OK. Et là, tu avais toujours le projet sans péril ou tu t'es dit non, je ne pense pas, je pense que ça ne va pas aller ?

  • Sarah

    Ça a commencé à partir. Pourquoi ? Quand j'ai vu, parce qu'en fait, je me suis dit, je suis encore au début. Là, je ne suis pas vraiment qu'au tout début du travail. Si j'en suis déjà là maintenant, je sens que ça va être compliqué. Donc, je l'ai dit quasiment tout de suite à mon conjoint parce que j'avais un peu peur qu'il dise au sage-femme. Parce qu'en plus... Quand on est arrivé à la maternité, justement, il m'a dit « Ah, t'as oublié de dire à la sage-femme que tu voulais éviter la péridurale. » Et j'ai dit « Ouais, non. » Je préfère éviter de dire ce genre de choses parce que vu que je ne me ferme vraiment pas la porte au sujet, c'est un coup à ce que derrière, ça ne marche pas. Oui.

  • Rébecca

    Et puis quand du coup, on te soutient dans ton projet de t'avoir apairée alors que toi, tu... On a vraiment envie, ce n'est pas juste la phase de désespérance, c'est vraiment je veux la payer maintenant.

  • Sarah

    C'est un peu ça, là j'avais vraiment la crainte qu'on me dise... Non, vous aviez dit ça. C'est vrai qu'on n'a pas forcément prévu un anesthésiste disponible. C'est trop tard. Je ne pouvais pas y avoir accès. C'était vers midi, quelque chose comme ça. Là, je me suis dit que les douleurs commençaient à être vraiment trop fortes. Je ne vais vraiment rien dire sur ce projet-là. J'attends de voir ce qu'il en est.

  • Rébecca

    Comment ont évolué les choses une fois que tu as continué ta petite randonnée sur le parking ?

  • Sarah

    Pas très bien, dans le sens où premier toucher à 9h, j'étais à 1h. Deuxième toucher à midi, j'étais à 1h.

  • Rébecca

    Ok, très bien.

  • Sarah

    Aucun changement, aucune évolution des contractions toutes les deux minutes. Mais qui n'agissent pas sur le col. Qui n'agissent pas. pas du tout sur le col, vraiment il ne se passe rien du tout. Et là on commence à me prévenir qu'au regard de la façon dont ça se passe et de l'intensité des contractions, parce qu'on a fait un monito et que clairement le tracé crevait un peu le plafond, ils nous ont dit bon bah c'est une dysthocie de démarrage, ça veut dire exactement ce que tu as dit, il y a des contractions, elles sont là, on les voit, elles sont intenses mais elles ne font rien du tout.

  • Rébecca

    Super !

  • Sarah

    Et là, j'entends ça et ça fait plaisir.

  • Rébecca

    Et là, est-ce qu'on te donne une solution quand même ? Est-ce qu'on te dit, ça va s'accélérer un moment, il faut faire ça, il faut... Non ?

  • Sarah

    C'était terrible et j'avais pas du tout un bon feeling avec la sage-femme. C'était pas celle qui nous avait accueillies, qui faisait la suite de mon accouchement. Mais vraiment pas un bon feeling avec cette sage-femme-là. Elle était très jeune, ce n'est pas un défaut d'être très jeune, mais là en l'occurrence je pense que ça en était un petit, dans le sens où je pense qu'elle n'avait pas vu beaucoup d'accouchements et qu'elle n'avait pas vécu elle-même un accouchement. Et mine de rien, je pense que ça change les choses dans la façon d'accompagner les femmes enceintes, quand on l'a vécu ou quand on ne l'a pas vécu. Encore une fois, ce n'est pas une tare, ça dépend vraiment des personnes, etc. Là, avec elle... Je pense qu'elle se souviendra un petit moment de moi, je suis pas sûre. Mais voilà, le feeling n'était pas très bien passé et du coup, j'avais aucune solution qui m'était donnée. J'avais un ballon dans la salle. Mais alors, personnellement, ça ne m'a jamais rien fait d'utiliser le ballon. Alors, c'était sympa d'être assise dessus. Ça changeait du lit, mais concrètement, ça n'avait pas trop d'intérêt pour moi. Par contre, le truc bien, c'est que vu que j'avais un dispositif de d��marrage, c'est que j'ai pu manger à midi.

  • Rébecca

    Ok.

  • Sarah

    Ça c'est le truc quand même assez sympa. C'est dommage parce qu'on m'a servi de la paella. Et c'est littéralement un des seuls plats que je supporte pas.

  • Rébecca

    Très bien. Mais sinon ça n'allait pas.

  • Sarah

    Non, et pour la petite blague, mon conjoint m'a fait un petit truc assez sympathique. C'est qu'il a été chercher une pizza à l'extérieur. Parce que lui, il n'avait pas le droit à un repas. Eh oui, forcément. Il a pris une pizza au chorizo. Je déteste le chorizo. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles j'aime pas la paella. Et l'odeur, à chaque fois qu'il y avait quelqu'un qui passait dans la chambre, il disait « Waouh, ça sent fort ! » Ça sentait la pizza dans toute la chambre, mais c'est une chambre double en plus qu'on avait. J'étais toute seule dedans, mais c'était une chambre double. Et l'odeur, elle était très forte. Et lui, il rigolait en mode « Ah, c'est pas grave » . Je rigole parce que c'est vraiment quelqu'un d'extraordinaire. Là, il fait une petite erreur de débutant sur ce sujet-là.

  • Rébecca

    J'ai peur d'en rigoler.

  • Sarah

    J'ai rigolé sur le coup, je n'ai jamais été en colère contre lui sur le sujet, mais j'étais quand même tabuza. Mais non, du coup on a pu manger un petit peu, j'ai mangé du pain et du beurre, grosso modo. Sachant qu'en plus je n'avais pas pris de petit déjeuner le matin avant de partir à la maternité, une erreur de débutant je pense sur le sujet.

  • Rébecca

    Mais ça s'est continué comme ça. Et puis, il faut savoir, un truc un peu bête et un peu intime, du coup, au final, mais vu que j'avais rompu la poche des os, j'allais aux toilettes très régulièrement. Parce que vu que ça n'arrêtait pas de couler tout le temps, il fallait que j'y aille tout le temps pour changer la couche. Je ne peux plus en tenir ça comme ça. Parce que concrètement, ce n'était pas gérable. C'était un continu,

  • Sarah

    donc forcément.

  • Rébecca

    Ouais, ouais, et puis c'est pas juste ça coule un peu, quoi. C'est un flot, quoi.

  • Sarah

    Ça n'arrête vraiment pas.

  • Rébecca

    Non, ouais, ça c'est le truc que j'aurais aimé savoir aussi pour me préparer et acheter ce qu'il faut en conséquence. Là, c'est la maternité qui m'a fourni, j'ai eu de la chance, il y en avait, mais c'était pas si simple que ça, quoi.

  • Sarah

    Ouais, forcément. Ok. Donc, tu as dit aussi du démarrage. Et du coup, qu'est-ce qu'on fait ? Parce qu'au final, tu peux manger, mais comment ça se passe après ?

  • Rébecca

    Eh bien, on continue de marcher. On prend les escaliers, on essaie de bouger le plus possible.

  • Sarah

    Oui, parce que du coup, tu n'as pas de solution, à part débrouille-toi un petit peu. Non. Tant pis pour toi.

  • Rébecca

    Non, la seule solution qu'il y a derrière, en fait, c'est l'ocytocine. Donc, c'est du déclenchement au final. Mais vu que j'avais des contractions quand même, ça n'avait pas trop d'intérêt. Et alors, moi, j'ai évité aussi au maximum d'avoir des touchés pour savoir où on en est. Pour deux raisons, parce que la première, ce n'est pas agréable, très clairement.

  • Sarah

    Il faut l'avouer.

  • Rébecca

    Et la deuxième, c'est que j'avais peur qu'on me dise « t'es à 1 » . Ça n'a pas avancé. Ça c'était vraiment un truc qui m'inquiétait comme pas possible. Et vers 14h, 14h30, les contractions ont commencé à devenir insupportables. Vraiment, j'avais dépassé un stade de douleur que je n'avais jamais connu jusqu'à présent. C'était vraiment impressionnant. Et pour la petite anecdote, d'ailleurs juste avant... Moi, je fais partie de ces personnes qui n'avaient absolument pas prévenu que j'allais à la maternité parce que j'avais peur. C'est ironique, j'avais peur que ça prenne du temps et que les personnes s'inquiètent. Et le problème, c'est que vu que mon terme était prévu au 16 et que là, on était le 14, j'avais énormément de messages. J'avais des messages de mes collègues qui demandaient. où est-ce qu'on en était parce que c'est un mercredi c'était le mercredi 14 qu'est-ce que je raconte ? mercredi 13 du coup pardon, je me suis décalée d'une journée je crois depuis le démarrage de l'histoire on t'a dit que la veille c'était le 13 du coup ouais mais je crois que je me suis trompée parce que je suis partie comme si j'avais accouché le jour de mon terme mais non j'ai pas accouché le jour de mon terme donc du coup je me suis complètement décalée bon c'est

  • Sarah

    pas très grave

  • Rébecca

    Non, c'est le jeudi 14. Enfin bref, c'était le jeudi. Je me trompe complètement, je vais y arriver. Donc, on était le jeudi et ma mère m'appelle. Là, j'étais « comment je gère ça ? » Et en fait, au moment où mon téléphone sort, je sors tout juste d'une contraction. Donc, je me dis « j'ai une minute, il faut que je réussisse à faire l'appel le plus court possible. » au cours de tous les temps. Je décroche. Elle me fait « ah bah je t'appelle, c'est juste pour savoir comment ça va, etc. » Et je fais « oh ça va nickel ! » Elle me fait « ah bah t'as toujours pas accouché ? » « Ah bah non, non non non non ! » Et je fais comme si de rien n'était. Et je fais « ah bah par contre, je dois te laisser, parce que je sentais la contraction qui revenait. » Et je raccroche, la contraction est là. J'étais « waouh ! » Et en fait j'ai regardé la durée de l'appel, c'était même pas 45 secondes.

  • Sarah

    Tu as tenu le timing. Moins de deux minutes, j'ai réussi.

  • Rébecca

    C'est ça. Et c'est là que je me suis rendue compte. Par contre, les contractions sont vraiment hyper rapprochées. Plus ça va, moins j'ai de temps entre les contractions. Et c'est hyper impressionnant. Et c'est littéralement juste après cet appel que les douleurs ont commencé à devenir vraiment très complexes à gérer. Et vers 15h, j'ai la fameuse sage-femme qui arrive. Mon conjoint était parti à ce moment-là et elle me demande où j'en suis actuellement sur le seuil de la douleur, sur une échelle de 1 à 10. Et en fait, à savoir que là, vous n'êtes qu'au début de l'accouchement, donc vous n'êtes clairement pas au maximum de votre douleur. Déjà, la phrase fait plaisir, on ne va pas se mentir, sachant que moi je comptais répondre 10, très clairement. Ok,

  • Sarah

    oui, tu avais vraiment très très mal.

  • Rébecca

    J'étais à un stade de douleur où, alors c'est horrible ce que je vais dire, mais je cherchais n'importe quel moyen d'arrêter tout ce qui était en train de se passer. Ok. J'avais commencé vraiment à dépasser un stade, je n'arrivais pas du tout à gérer les contractions, c'était terrible. Je retenais ma respiration, ce qu'il ne faut vraiment pas faire. Pendant chaque contraction, je retenais ma respiration, je faisais en sorte de faire le moins de bruit possible. Et en gros, je pense que je retenais ma fille à l'intérieur. Je l'empêchais de descendre en fait. C'est la façon dont je gérais les contractions. Très clairement, pas bon du tout, ça n'aide en rien. Du coup, elle me dit « bon, ça va s'empirer après » , donc je réponds « neuf » , parce que ça va s'empirer après, donc je réduis un peu ce que je voulais dire. Et elle me fait « est-ce que vous voulez qu'on vérifie pour voir si on peut vous poser la péridurale ? » Je dis « bah oui » , parce qu'on me disait encore à ce moment-là qu'il fallait attendre d'être dilaté à trois pour avoir la péridurale. Oui. Ça, pareil, j'ai appris après coup que ce n'était pas vrai. Bon,

  • Sarah

    par ce moment-là, oui.

  • Rébecca

    Mais voilà. Et là, elle fait le toucher. Je suis à 1,5. J'en veux être sympa, quoi. Donc là, il est 15h. Donc ça fait 5h que j'ai des contractions et j'ai évolué de 0,5.

  • Sarah

    Oui, puis c'est surtout des contractions douloureuses et rapprochées, quoi. C'est pas des contractions gérables.

  • Rébecca

    C'est ça. Donc elle me dit, bah, allez prendre une douche. Donc je suis restée une heure. Je me crois sous la douche. C'est terrible. Je n'arrêtais pas de dire, non, mais l'écologie, ça ne va pas du tout. C'est vraiment comme ça, sous la douche, à dire, ça ne va pas. Je suis en train de gaspiller de l'eau. Ça ne se fait pas. Il ne faut pas faire ça et tout. Lui, il me disait, tu t'en fiches. C'est une journée. Pense à toi pour une fois. Ce n'est pas grave. Et du coup, on continue comme ça. Elle revient. Vers 18h, je crois, rebelote, demande pour un toucher pour voir où on en est. Et là, pareil, il est sorti de la pièce pendant ce moment-là. Je lui dis clairement que je ne suis pas forcément pour un toucher à ce niveau-là parce que je suis à un stade de douleur où je n'arrive plus à rien gérer du tout. Mais elle me dit qu'il n'y a pas le choix parce que si vous voulez aller à la péridurale, il faut qu'on vérifie. Si il n'y a pas le choix, on y va. Et là, elle commence le toucher et je hurle. Littéralement, je hurle de douleur. Je crois que je n'ai jamais senti quelque chose d'aussi douloureux de toute ma vie, je pense. Et ça ne l'arrête pas. Ça, c'est un truc que je ne comprendrai jamais. Je pense qu'on m'a entendu sur trois étages. Et ça ne l'a pas du tout arrêté. Et elle me dit à la fin, vous êtes ouverte à deux. Et donc ça avance toujours pas du tout. Moi, j'ai eu hyper mal, je voulais plus qu'elle s'approche de moi. Très clairement, j'avais juste envie qu'elle disparaisse de ma vie. Mais je n'ai tellement pas appris à gérer ce genre de choses et de violences que la première chose que j'ai fait, c'est m'excuser d'avoir hurlé. Ça c'est un truc, je pense que j'aurais toujours du mal à revenir sur ce point-là. Et elle, le seul truc qu'elle m'a dit c'est « c'est pas grave » .

  • Sarah

    Elle ne se rend pas du tout compte de ce qu'elle vient de faire.

  • Rébecca

    Non, en fait je pense qu'elle s'est rendue compte parce que… Ah si, elle m'a dit une phrase, elle m'a dit « c'était douloureux mais fallait le faire » .

  • Sarah

    Oui. Pire, limite derrière en fait.

  • Rébecca

    C'est ça, en fait, elle a totalement enlevé ma douleur. Déjà qu'elle m'avait dit que ce n'était pas possible que je sois à 9 sur l'échelle de la douleur juste avant, qu'après elle me dit ça sur le sujet, j'avais l'impression de ne pas être écoutée. J'étais une femme enceinte, j'étais là pour accoucher, je n'étais pas là pour... vive mon expérience d'accouchement pour faire les choses en collaboration avec elle. Parce qu'au final, je trouve que c'est ça, la relation avec une sage-femme, c'est entre guillemets accoucher ensemble. Elle est là pour nous accompagner, nous aiguiller sur le sujet, elle connaît plus normalement. En tout cas, c'était parti du principe qu'elle connaissait plus que moi sur le sujet. Et en fait, moi j'avais hâte que d'une seule chose, c'était qu'elle s'en aille, qu'elle ne revienne plus jamais, et qu'il y ait un roulement des sages-femmes qui se fasse à ce moment-là. Ça n'a pas été le cas. Elle est restée massage-femme sur le coup. Et en fait, j'ai fini par dire à mon conjoint, quand il est revenu et qu'elle était partie, je lui ai expliqué ce qui s'était passé. Et il était très énervé en fait sur ce qui s'est passé. Il me demandait qu'est-ce qu'on pouvait faire. Je disais rien, je suis à coucher, donc on va pas continuer comme ça. Après, je vais passer ce qui s'est passé parce que ça a été encore très long comme ça. jusqu'au moment où on faisait un énième tour de l'hôpital pour essayer de faire avancer les choses. Mais j'arrivais de moins en moins à marcher. Ils devaient me servir de pilier à peu près toutes les trois secondes pour que je réussisse à juste rester debout à ce niveau-là. Et c'est à trois heures du matin, lui, il a commencé à péter un câble en disant « non mais là, par contre, ce n'est pas possible » . toujours pas de péridurale en vue, il n'y a rien qui se passe. Donc il rappelle de nouveau la sage-femme, la sage-femme arrive et me propose de faire à nouveau un toucher.

  • Sarah

    Et toujours la même du coup ?

  • Rébecca

    Toujours la même. Alors là, très clairement, je ne vais pas être polie, mais je lui envoyais chier, parce que là, ce n'était même pas la peine d'y penser, elle ne s'approcherait pas de moi à ce niveau-là. Et en fait, elle m'a dit, si je ne peux pas vérifier, je ne peux rien faire. Donc du coup, elle est sortie. Je crois qu'il y a eu des échanges de mots mais j'étais plus dans mes contractions que dans l'échange qui était en train de se passer. Et à 4h du matin, finalement, elle est revenue dans la chambre et elle a dit « on va vous faire la péridurale » . J'étais « ok, très bien » . Là, j'étais à un niveau de douleur où très sincèrement, j'étais en train de me demander « est-ce que la fenêtre est assez haute ? » . J'étais au rez-de-chaussée donc évidemment non. Mais est-ce qu'elle est assez haute pour que juste un an finisse ? À ce niveau-là, c'est terrible ce que je suis en train de dire. Et je ne peux pas faire peur au futur. Vraiment, très clairement, ce n'est pas le but. Mais voilà, c'est pour dire le niveau de douleur et qu'on ne me croyait pas.

  • Sarah

    C'est ça qui est terrible.

  • Rébecca

    Qu'on me dise, tu n'as pas le droit de la périté, pour l'instant, je peux encore l'entendre. Mais qu'on ne comprenne pas le niveau de douleur. Parce que je n'avais aucune solution. contre la douleur. Je n'avais pas d'oxygène, une espèce de gaz hilarant qui existe ou un truc comme ça. Je n'avais rien, rien du tout. C'est ma partie un peu traumatisante sur le sujet. Du coup, je n'avais pas mangé le soir, je n'avais rien contre la douleur, je n'arrivais pas du tout à gérer mes contractions. Et la douleur était immense. Lui, il essayait de m'accompagner du mieux qu'il pouvait à côté, mais il n'y arrivait plus. C'était arrivé à un stade où je ne l'écoutais même plus. Oui,

  • Sarah

    forcément.

  • Rébecca

    Ce n'est pas que je ne l'écoutais pas, c'est que je ne l'entendais même plus. Il était là, je le voyais, je m'en servais comme pilier. Par contre, je crois qu'il me parlait, mais je n'entendais rien. Je n'entendais plus rien.

  • Sarah

    Oui, c'est vraiment le mot insupportable, mais dans son sens premier du terme. Oui,

  • Rébecca

    c'est vraiment ça. Et 4 heures du matin, quand elle a parlé de Péridural, j'étais « waouh » . Je n'ai même pas entendu toute la phrase. J'ai juste compris, on va en salle de naissance, on pose la péridurale. Je n'ai pas du tout entendu le reste. Je ne sais pas ce qui s'est passé. Et le premier truc que j'ai fait, c'est que je me suis levée. On a été en salle de naissance qui était de l'autre côté de la maternité. J'ai mis un temps infini à y aller.

  • Sarah

    Et pas de fauteuil du coup ?

  • Rébecca

    C'est là le truc drôle. C'est qu'en fait, j'écoutais tellement rien, j'entendais tellement rien, qu'ils m'ont proposé le fauteuil. Je ne m'en souviens pas. et du coup mon conjoint m'a dit que je l'ai refusé d'accord mais t'étais vraiment dans ton monde je m'en souviens pas du tout parce qu'en plus je me souviens j'ai râlé en disant ils auraient pu me proposer un fauteuil ou un truc comme ça et ils m'ont proposé et j'étais waouh alors là je sais pas du tout ce qui s'est passé parce que vraiment je m'en souviens pas par contre je me souviens du temps infini que j'ai mis à aller là-bas et je me suis dit mais la nécessité va être repartie j'ai mis trop de temps à venir oui Je ne vais pas avoir la péridurale finalement. On arrive dans la salle. Moi, je n'ai pas du tout peur des aiguilles ni rien. Donc du coup, je ne suis pas du tout inquiète sur ce point-là. Le seul truc, c'est que je vois l'anesthésiste débarquer. Et c'était la médecin qui m'avait fait le test pendant la grossesse, de voir si un tube peut passer dans la gorge, etc. Enfin, le rendez-vous anesthésique. Et j'avais détesté le contact avec la mère. Donc c'était terrible de l'avoir rêvé. Je fais un an, les ennuis continuent. Et en fait, non, elle était d'une gentillesse infinie. Rien à voir avec la personne que j'avais vue lors de l'échange. Je pense que... Je m'étais fait une idée parce que c'est hyper rapide un rendez-vous à anesthésie. On attend plus de temps qu'on passe de temps avec la personne à échanger sur le sujet. Et en fait, non, sur le coup, elle était géniale. Mais par contre, je tremblais. C'est la douleur qui me faisait trembler. Je n'arrivais pas à stopper les tremblements. Et ça, je m'en souviens, je n'ai pas arrêté de dire à l'anesthésiste, vous allez y arriver, je tremble tellement, vous n'allez jamais y arriver. J'arrêtais pas de me dire mais si, mais si, ça va aller, ça va aller et tout. Et en fait, moi j'avais juste peur de ça, qu'elle se loupe dans la piqûre parce que je tremblais tellement comme une feuille que c'était terrible. Et la brie durale a fait effet assez rapidement. Donc là-dessus, j'ai eu de la chance. Et en termes de dosage, elle était vraiment pas mal. Je sentais encore mes contractions, mais j'avais plus mal. Ça, c'était vraiment génial.

  • Sarah

    Et tu n'as pas eu la petite pompe pour mettre toi-même la dose ? C'était directement elle qui l'a dosée ?

  • Rébecca

    Non, j'avais la pompe. J'avais la pompe et au bout d'un moment, on m'avait dit qu'on avait le droit de l'actionner toutes les trois heures. Mais en fait, elle était tellement... C'était vraiment... doser pile comme il faut, que au final, je regardais l'heure et dès que je passais la seconde des trois heures, j'appuyais sur le bouton. Oui,

  • Sarah

    c'est normal.

  • Rébecca

    En fait, c'est surtout que vu qu'on m'a posé la péridurale, on m'a refait un toucher et j'étais à trois. J'étais bon, il est quatre heures du matin. Ça fait, mine de rien, quasiment 24 heures que j'ai commencé. depuis la poche des os. Donc là je me suis dit, ça commence à être compliqué. Donc on m'a posé une perf d'ocytocine pour faire évoluer les choses. Et déjà que c'était pas terrible avant, mais je dirais que depuis la pose de cette perf, ça a été de pire en pire en fait. En fait je connaissais pas, on n'en avait jamais parlé. Je ne savais pas ce que c'était. On m'avait juste dit que c'était pour aider les contractions. Mes contractions sont déjà assez fortes, donc je ne vois pas ce que ça peut faire de plus. Mais bon, ce n'est pas mon métier, on va faire ce qu'ils nous disent. Et il pose la perf. Au début, tout va bien. Par contre, il me pose la perf, mais très mal. C'est un petit détail qui a son importance. Il l'avait mis dans l'avant-bras. Jusque-là, tout va bien, tout est normal. Mais j'ai été obligée de garder le bras tendu. Si je pliais le bras,

  • Sarah

    ça coupait la verve.

  • Rébecca

    Je le voyais parce qu'on voit le goutte à goutte qui tombe. Et dès que je pliais le bras, il n'y avait plus de goutte qui tombait. Et j'étais super. Et en fait, même à un moment donné, c'est devenu douloureux. J'ai été obligée carrément de demander au sage-femme. Parce que du coup, c'était un homme qui avait pris la suite. Il y a eu le fameux roulement de sage-femme. J'ai pu dire adieu à celle d'avant. Et du coup, lui était adorable, d'ailleurs. Il avait une gentillesse absolue. Je pense que c'est lui qui fait en partie que mon accouchement reste quand même, entre guillemets, un bon souvenir. Très clairement, je ne dirais pas que c'est le plus beau jour de ma vie. Ce serait mentir. Rencontrer ma fille, c'est le plus beau jour de ma vie. Tout ce qui a précédé, c'était un enfer. Mais lui, par contre, c'était... Le rayon de soleil, quoi. Très clairement, il m'a parlé un peu de sa vie, il m'a parlé de ses enfants. C'était tellement agréable de savoir. Il m'a expliqué aussi que sa femme, elle avait une liste aussi de démarrage. Je ne voulais vraiment pas que je m'inquiète qu'on allait s'en sortir, quoi. C'était tellement agréable d'entendre ça, franchement. Cette phrase-là me manquait depuis le démarrage, en fait.

  • Sarah

    Oui,

  • Rébecca

    juste dire que ça va aller. Mais oui, ça va aller. C'est bête à dire, mais juste savoir que ça va aller, quoi. tout va bien pour l'instant nickel quoi donc il finit par me repositionner la perf donc là dessus nickel je peux à nouveau plier le bras ce qui n'est pas désagréable Et j'ai quasiment pas dormi quand même. Le stress encore. J'étais très stressée que j'arrivais pas à dormir. Lui, heureusement, il avait une espèce de couchette. Du coup, il a dormi sur la couchette pendant ce temps-là. Et du coup, le temps passe, on continue les examens. Il n'y a toujours rien qui bouge. Concrètement, j'atteins difficilement les 3h30-4h à un moment donné. Il devait être 9h du matin.

  • Sarah

    Oui.

  • Rébecca

    Et du coup, nous, on avait deux Ausha à la maison. Du coup, mon conjoint me dit, ça commence à faire un petit moment, il faudrait que j'aille les voir quand même pour voir si tout va bien. Donc, on demande au stage femme, qu'est-ce qu'il en est, vers quelle heure, entre guillemets, on peut espérer accoucher. Il nous dit, j'imagine vers 16h, 16h30, mais pas avant.

  • Sarah

    Ah oui, ok. On a du temps.

  • Rébecca

    C'est ça. Donc du coup, j'ai dit à mon conjoint, je lui ai dit, vas-y, fais un aller-retour, on n'habite pas très loin de la maternité, à peine 20 minutes ou quelque chose comme ça. Il nous dit, fais l'aller-retour, va t'occuper des Ausha et reviens tranquillement, pose-toi, mange un peu. Du coup, il n'avait rien mangé le matin, donc il s'en va. Et moi, je discute un peu avec le sage-femme, mais sans plus parce qu'il y a du monde. à accoucher ce jour-là. Et à un moment donné, on discute parce que forcément, je suis en monitoring tout le temps du fait de la péridurale et de l'ocytocine surtout. Et on se rend compte que l'ocytocine fait des petits effets pas très cools sur le cœur de ma fille. Donc, elle fait un peu de brachycardie, c'est-à-dire que le cœur ralentit. Et je finis par demander au sage-femme, je lui dis, mais est-ce que je dois m'inquiéter de quelque chose ? Et il me dit, non, sauf si vraiment ça dégringole au niveau des chiffres. Et il me dit, en dessous de 70, si je ne me trompe pas. J'ai vraiment un doute sur le chiffre, mais il me dit quelque chose comme ça. En dessous de 70, il faut me sonner. Vous m'appelez et on fait en sorte de quoi ? Et là, à 10h, je vois le chiffre. qui dégringolent. Mais vraiment, pas un peu. On atterrit à, je ne sais plus, 55. Un truc comme ça. Et là, je regarde le chiffre un peu bête en regardant le truc en disant non, ce n'est pas en train d'arriver. Ce n'est pas possible. On en a parlé littéralement dix minutes avant avec le sage-femme. Je me fais des idées là. Je suis dans un rêve et ce n'est pas du tout en train de se passer. Je reprends vite mes esprits et j'appuie sur le bouton pour appeler le sage-femme. Et là il débarque littéralement en une seconde quoi. Il a débarqué hyper vite. Et là j'ai rien le temps de comprendre, il dit code rouge.

  • Sarah

    Ok, direct.

  • Rébecca

    Pardon, ça va commencer à être un peu compliqué.

  • Sarah

    Ouais.

  • Rébecca

    Il dit code rouge et là je comprends rien à ce qui se passe. Il y a quelqu'un qui l'a dit dans ton podcast, je me demande si c'est pas toi d'ailleurs, qui dit c'est comme si on est plus dans notre corps. On est au-dessus de notre corps et là, très clairement, je ne bouge plus. Il ne se passe plus rien dans mon cerveau. Il y a 8 personnes qui débarquent dans la salle. Je rappelle, mais mon conjoint n'est pas là.

  • Sarah

    Il n'est pas revenu.

  • Rébecca

    Non, je n'ai pas mon téléphone. Mon sac est à l'autre bout de la pièce. Je suis reliée par 40 milliards de fils. Je ne peux rien faire.

  • Sarah

    Même avec ton téléphone, tu n'aurais pas fait grand-chose, je pense.

  • Rébecca

    Je ne sais pas si c'est possible. Et là... Là, il me regarde et il fait « on va partir en césarienne, tout de suite » . Là, ce qu'il faut savoir, c'est que code rouge, il faut que l'enfant soit sorti dans les 5 minutes, je crois.

  • Sarah

    Oui, orange c'est 30 et rouge c'est 5.

  • Rébecca

    Oui, 5 ou 15, je ne sais plus. C'est hyper rapide, on n'a pas le temps de réfléchir. Et là, je vois une fille qui débarque et qui prend le temps de m'expliquer quand même et qui me dit « là, du coup, on va partir en césarienne, donc il faut que je vous rase et que je vous sonde » . Et j'étais d'accord. De toute façon, tu n'as pas le temps de réagir sur le coup. Ça arrive, point. Il n'y a pas le temps de faire quoi que ce soit. Donc, elle fait ce qu'elle a à faire. Et le sage-femme prend vraiment le temps de m'expliquer quand même. Je ne saurais pas du tout redire ses termes. Mais il m'explique vraiment ce qui est en train de se passer. Que là, on va y aller. Est-ce qu'il n'y a pas moyen que je trouve mon téléphone quand même pas loin ? Où est monsieur ? Est-ce qu'il n'est pas loin ? et du coup bref on a pas trop le temps d'échanger sur le sujet et là on regarde de nouveau le monito le coeur est remonté ok Annulation du code rouge. Ah, ok. Plus de césarienne de prévu. Et là, je commence à comprendre ce qui est en train de se passer. Je ne comprends pas très bien quand même pour autant. Et là, le sage-femme revient à côté de moi. Il reprend le temps de m'expliquer. Il me dit que j'ai eu le bon réflexe, que c'était parfait. Que là, vu que le cœur est remonté, on va stopper l'ocytocine. Ils ont stoppé l'ocytocine d'abord et c'est ce qui a fait remonter le cœur. Pardon, c'est plutôt dans ce sens-là. Et on va voir où on en est au niveau du toucher. J'étais à 4, donc je n'ai très clairement aucune évolution. Donc il me dit, bon, on va prendre... Je fais, est-ce que votre téléphone n'est pas loin ? Donc il va me chercher mon téléphone et il me dit, appelez votre conjoint. Vous ne lui dites pas, surtout, ce qui se passe. Vous lui dites juste de revenir. parce que les choses ont bougé, etc. Dites-lui juste de revenir. Surtout, vous ne lui dites pas qu'il y a eu un risque de césarienne en urgence, parce qu'il a de la route et il ne faudrait pas qu'il ait un accident sur la route. J'étais oui. Donc, je lui laisse un message, parce qu'il n'avait pas son téléphone. En fait, il était déjà en route pour revenir à ce moment-là. Et du coup, juste après cet appel, le sage-femme me regarde et me fait... Ouais, vous êtes incroyable. J'étais, ah, pourquoi ? Il me dit, vous êtes restée d'un calme. C'est vraiment impressionnant, quoi. Et j'étais, bah, j'ai rien compris à ce qui s'est passé, en fait. C'est hyper gentil de dire ça, mais alors, moi, j'avais surtout l'impression d'être...

  • Sarah

    Je suis paumée, en fait.

  • Rébecca

    C'est ça, je suis... Il m'a expliqué et tout, donc je comprends ce qui se passe, mais moi, j'avais l'impression d'être juste bête, quoi. Enfin, de... de ne pas avoir compris ce qui s'est passé, de ne pas avoir vécu le truc. J'avais l'impression d'avoir fait n'importe quoi. Et en fait, il m'a rassurée. Ça, c'était hyper agréable. Oui,

  • Sarah

    tu as eu enfin quelqu'un qui était là pour te rassurer et pas pour t'enfoncer ou te laisser dans ton coin.

  • Rébecca

    C'est ça. Ça, c'était génial. Et bref, on continue un peu comme ça. Un peu plus tard, on refait un toucher. Je suis à 5. miraculeusement. Et il dit, bon, par contre, ça commence à faire vraiment trop longtemps. Donc, étant donné que le travail n'avance vraiment pas, il y a quand même des chances qu'on finisse quand même en césarienne. Et honnêtement, j'étais à un stade où j'étais en train de me dire, mais si vous voulez, faites une césarienne. Franchement, qu'on en finisse, j'étais à bout. Je n'avais pas dormi. Là, il était midi. J'y étais depuis 7h la veille, j'en pouvais plus. J'étais « non mais s'il vous plaît, dites-moi qu'on y est bientôt » . Il demande conseil à une gynécologue qui vient me voir une heure après et qui me dit « bon, on a reculé » . C'est-à-dire que j'étais plus ouverte à 5, j'étais de nouveau ouverte à 4.

  • Sarah

    Pourquoi c'est possible ça ?

  • Rébecca

    Je ne savais pas. Soit il y a eu un problème de mesure avant, soit effectivement mon col s'est refermé. Je ne sais pas. En tout cas, on m'a dit que, très clairement, si on m'a dit que j'étais à un moment ouverte à 5, on a été vraiment très sympa avec moi. Là, il m'a dit, à 90%, on finit en césarienne. Et en fait, moi je regarde mon conjoint et je lui dis, mais pourquoi ce n'est pas 100% ? À ce niveau-là, même si j'arrive jusqu'à la voie basse, je suis... tellement fatiguée que je n'y arriverai pas en fait. J'avais oublié le fait d'accoucher sur le côté, enfin vraiment toutes ces choses là c'était parti, c'était très loin. Non mais c'est pas grave quoi. Sachant qu'en plus pour l'anecdote pendant les cours d'accouchement, on nous a expliqué la césarienne. Je savais comment ça allait se passer, limite j'étais plus informée sur la césarienne que sur l'accouchement en voix basse finalement. Et j'avais demandé à ma sage-femme, je lui ai dit mais au final... pourquoi on ne fait pas tous une césarienne ? Question bête sur le coup. Elle m'avait regardée un peu interloquée, elle m'avait dit, c'est une opération quand même, madame. Ce n'est pas anodin, ce n'est pas un petit truc. Et j'étais, ah oui, c'est vrai. Donc, elle me dit 90% de chance. Et en fait, quand on ne se retrouve plus qu'à deux, je me mets à pleurer. Je me dis, non, mais il faut qu'on arrive à la césarienne. J'étais, ouais. tellement tellement fatiguée que j'espérais plus qu'une chose, c'était cette fameuse césarienne. mais c'est rien de calme c'est le moment où on a le temps d'y arriver donc moi il m'a permis l'ocytocine aussi entre temps et à 14h la même chose, le coeur tombe à 55 pareil de nouveau code rouge tout le monde débarque sauf que là cette fois-ci il est avec moi donc je le vis beaucoup mieux la deuxième fois, je suis inquiète et puis tu l'as déjà vu au moins tu sais comment ça se passe c'est ça t'es déjà prêt en fait là finalement plus qu'à me poser la rachianesthésie et on part quoi il n'y a plus grand chose à faire donc je suis beaucoup moins inquiète je suis très inquiète pour ma fille en fait moi je m'en fiche pas j'ai passé un stade où moi c'est pas grave mais elle j'avais peur j'avais très peur parce que le chiffre il est impressionnant parce que le coeur d'un enfant je crois que c'est 160 c'est immense, c'est super haut Là dessus j'étais inquiète, il recoupe l'ocytocine, le cœur remonte mais pas suffisamment. Du coup je passe en césarienne en code orange. Donc là cette fois-ci on y va. Il n'y a plus aucun doute, on est parti. Et ils vont le préparer. Là j'étais rassurée, il a pu venir avec moi. Il était avec moi pendant la césarienne. Et ce qui est très drôle c'est qu'il est très grand. et que les tenues stériles pour les hommes, il n'y en a pas beaucoup. Et il était en rose bonbon.

  • Sarah

    Ah super !

  • Rébecca

    C'était archi drôle. Mais par contre, pendant tout le temps où il était en train de se préparer, moi j'étais toute seule dans la salle. L'anesthésiste s'est présenté, il m'a expliqué ce que c'était que la rachianesthésie et comment il s'allait se passer. Et il a fait son travail, grosso modo. Et en fait, chaque personne dans le bloc s'est présentée à moi. Et j'ai trouvé ça super agréable de savoir tout ça. Juste avant de partir au bloc, par contre, il y a le sage-femme qui est venu vers moi et qui m'a dit « j'ai un accouchement en voie basse qui est en train de se produire, je ne pourrais pas être là » . Et là, j'étais « ah, c'est ça par contre » . Il était limite plus désolé que moi sur le sujet. C'était tellement particulier, en fait, le lien qui se crée pendant ce temps-là, c'est tellement particulier. Mais il ne pouvait pas être là, donc je disais, tant pis, c'est le jeu. Il m'a dit, mais je vous ai choisi mon meilleur collègue pour vous accompagner, il n'est pas là. Il était très gentil aussi. Et du coup, on nous installe dans la césarienne. Et par contre, ce que je ne savais pas, c'est que le champ pour nous cacher la vue était aussi proche du visage, en fait. Et ça, c'est... En fait, on m'avait prévenu qu'on ne verrait rien. Avec du recul, je pense que j'aurais préféré voir. Mais ça, ça m'est très personnelle. Mais le champ était à 3 cm de mon menton, quoi. Quelque chose comme ça. Je voyais qu'un drap bleu, en fait, en face de moi. Je ne voyais rien d'autre. Et il m'avait mis un masque. Je ne sais pas si c'était de l'oxygène ou autre chose. Je ne sais pas du tout ce que c'était. Et j'avais donc ce masque à oxygène. et le masque chirurgical part de suite.

  • Sarah

    Ok, tu ne risquais pas de respirer ?

  • Rébecca

    Non, mais vraiment, par contre, est-ce que ça c'est obligatoire ? Mais bon, ce n'est pas moi qui décidais sur le coup, donc j'ai juste suivi le truc. Et au final, l'opération s'est très bien passée. Et ce que j'ai apprécié, c'est qu'ils m'ont fait participer. Donc j'ai pu pousser. pendant la césarienne. Et c'est très étrange de pousser sans rien sentir du tout. Et avec des mains à l'intérieur de soi. Parce que concrètement, c'est ça.

  • Sarah

    C'est ce qui se passe.

  • Rébecca

    La sensation est très bizarre. Je n'ai pas trouvé ça désagréable, personnellement. Juste étrange. Étrange, c'est vraiment le terme. Mais on sent tout. Moi, je sentais tout. Je n'avais pas la douleur, je sentais absolument tout, sauf l'ouverture. Ça, je n'ai pas senti. Mais par contre, j'ai senti quand ma fille est sortie, j'ai senti quand ils ont retiré le placenta. Enfin, vraiment tout, tout, tout. Ok.

  • Sarah

    Et tu as pu voir ta fille rapidement ? Du coup, on a quand même pu te la présenter.

  • Rébecca

    Oui, je l'ai vue tout de suite. Ils l'ont mise derrière le champ, du côté de ma tête. Ok. Et ils l'ont posée. tête contre tête en fait. Mais le truc c'est que vu que le champ était à 3 cm de mon visage, concrètement je voyais qu'un bout de son nez. Je ne voyais vraiment pas grand-chose. Donc ça m'a un peu déstabilisée de ce côté-là, parce que j'ai toujours cru que quand j'accoucherais, je l'aurais dans mes bras tout de suite. Et j'avais la position de la croix, les bras écartés sur le côté pour avoir tous les médicaments. Et pendant les cours de préparation, on m'avait dit surtout qu'il ne faut pas bouger les bras. C'est la règle principale. Et du coup, je me souviens que le seul truc que je disais, c'était est-ce que je peux bouger les bras ? Est-ce que je peux bouger les bras ? Pour pouvoir juste la toucher un peu. Alors soit je n'ai pas entendu, soit personne ne m'a répondu, je ne sais pas. Je pencherai plus sur je n'ai pas entendu. Mais du coup, j'ai pu l'avoir quand même contre moi. Et elle a eu le temps de me faire pipi dessus.

  • Sarah

    Stop ! Le début d'une longue lignée pipi.

  • Rébecca

    C'est ça, c'est la dénote que j'aime bien raconter. qu'elle sera ravie d'entendre à peu près 40 fois quand elle sera plus âgée mais voilà c'était mon premier contact avec ma fille c'est un petit tête contre tête et un petit biais et du coup elle allait bien une fois à l'extérieur ? elle allait super bien alors si une problématique on n'en a pas parlé mais je l'ai entendu pleurer quasiment tout de suite Elle était parfaite, je ne sais pas trop d'autres termes. Tout le monde m'a dit qu'elle était magnifique. Tout le monde me disait qu'elle avait une tête ronde toute parfaite.

  • Sarah

    C'est vrai que c'est l'avantage de la césarienne. Au moins, les visages et les têtes sont parfaits.

  • Rébecca

    Ça, c'est clair. Très rond. C'est sûr, là, pour le coup, aucune déformation du fait passage. C'est ce que je disais aussi. C'est l'avantage.

  • Sarah

    C'est ça. Et il faut bien en trouver, écoute. Oui.

  • Rébecca

    C'est ça, je suis tout à fait d'accord. Mais André, moi, la césarienne, ça a été une libération, franchement. Oui. Je l'ai vraiment perçue comme ça.

  • Sarah

    Et comment tu allais, toi, justement, après cette opération ?

  • Rébecca

    Juste après, super bien. Vraiment, je sentais un poids en moins. Je me suis dit, c'est fini. Tout ce qui s'était passé avant, je ne l'avais pas oublié, mais tout ce qui s'était passé avant, je me disais, ça y est, c'est fini, c'est derrière moi. Alors, OK, maintenant, je vais devoir récupérer d'une opération. Je vais avoir un enfant qui pleure tout le temps et qui va me réveiller la nuit. Mais à partir de ce moment-là, c'est que du positif. C'est fini, c'est derrière moi. C'est fini. C'est vraiment, c'était une clé dans ma tête. C'est fini. Le passage en salle de réveil était un peu plus compliqué, très honnêtement. Par contre ce qui était bien c'est qu'on était deux. On était deux en salle de réveil, une autre femme qui sortait aussi d'une césarienne. Et du coup on a pu discuter ensemble à travers un rideau parce qu'on ne se voyait pas. Et j'avais soif. J'avais soif, c'était horrible. C'est vraiment la sensation principale que je garde, c'est mon dieu, ça ne s'arrêtera jamais, je vais mourir de soif sur le truc. Et ma voisine disait exactement pareil.

  • Sarah

    Ok, au moins c'est un point commun.

  • Rébecca

    C'est ça. Le petit truc drôle par contre, c'est que quand on est arrivé en salle de réveil, j'ai vu mon conjoint assis sur une chaise en peau à peau avec ma fille et le t-shirt déchiré.

  • Sarah

    Ok.

  • Rébecca

    Qu'est-ce qui s'est passé ? Et là, je ne sais pas, il m'explique. Il me dit, en fait, j'ai voulu faire une blague à votre conjoint. Je lui ai dit de déchirer son t-shirt pour faire du peau à peau. Et il l'a fait. C'est ça, il l'a fait. Mais c'était la tenue stérile, ce n'était pas son t-shirt. Oui, il l'a fait. C'est à lui. Et du coup, il fait, oui, on m'a demandé, je n'ai pas réfléchi. Je dis, au moins, il a tout donné pour sa fille, c'est cool. Mais j'étais contente quand même qu'il ait pu faire du pot à pot, même si je n'étais pas là. Forcément, je regrette de ne pas avoir été cette personne-là. On ne va pas s'en dire.

  • Sarah

    C'est mieux le papa qu'une sage-femme ou rien du tout, tout simplement.

  • Rébecca

    C'est ça. Moi, c'était mon inquiétude principale qu'elle finisse directement dans le berceau, sans contact. Je ne savais pas du tout comment ça se passait derrière, parce que lui, il est parti. tout de suite et je suis restée quoi, le temps qu'ils finissent l'opération. Et c'est bête, mais je m'attendais pas du tout à ça. Alors que c'est logique, mais je m'attendais pas du tout à cette partie-là.

  • Sarah

    Oui, de toute façon, on se rend pas compte d'un accouchement, t'as tombé dans les bras et c'est tout. Et tu te rends pas compte que bah oui, mais quand t'accouches pas par voix basse, c'est pas comme ça en fait. C'est une opération et tu pars en salle de réveil comme une autre opération quoi.

  • Rébecca

    C'est ça. Non, ça, c'était le truc. J'avais hâte d'être en chambre, en fait, et de clôturer ce passage.

  • Sarah

    Mais ça a mis longtemps à arriver, ce moment, du coup ?

  • Rébecca

    J'en ai aucune idée. Je ne me rends pas du tout compte. Le temps, à partir de ce moment-là, il est devenu... Je ne regardais plus l'heure et tout. Alors, autant pendant le travail, je savais quelle heure il était. Alors ça, je connaissais minute par minute, sans problème. Ma fille, il est à 14h30. Et j'ai aucune idée à quelle heure je suis remontée en chambre Parce qu'on m'avait dit Vous pourrez remonter en chambre que quand vous aurez bougé les orteils Je me suis jamais autant concentrée Et ça par contre c'est un peu traumatisant Parce qu'essayer de bouger un membre Qui ne réagit pas du tout C'était terrible Et en fait je me sentais Encore une fois cette sensation d'être un peu bête Et revenue parce que mon conjoint m'a proposé de l'avoir sur moi pendant que j'étais en salle de réveil. Je sentais mes bras, mais à partir de ma poitrine, je ne sentais plus rien. Et il me l'a posé sur moi. Et en fait, j'étais tellement fatiguée, j'avais tellement soif, je n'y arrivais pas. Je l'avais sur moi, j'étais contente. J'ai profité deux minutes et après, je lui ai demandé de l'enlever parce que je n'étais pas dedans. peur qu'elle tombe, j'avais peur de lui faire mal je la sentais pas en fait je la sentais dans mon cou mais tout ce qui touchait en dessous de mon cou je sentais rien du tout du coup j'avais tellement peur de lui faire mal, de faire mal les choses que je lui ai dit je fais non faut me l'enlever quoi tu te sentais pas quoi c'est horrible de faire ça après je me suis sentie très mal d'avoir pris cette décision là je pense que c'était le mieux euh Toujours aujourd'hui, je pense que c'était le mieux. Mais sur le coup, j'avais l'impression de rejeter ma fille. Alors que clairement, pas du tout. Un peu perturbée de ce côté-là. Oui,

  • Sarah

    tu fais comme tu peux à ce moment-là.

  • Rébecca

    Oui, c'est ça.

  • Sarah

    Ok. Et du coup, comment tu as vécu ton post-accouchement ? Une fois que tu as retrouvé ta fille, que tu as pu la prendre dans tes bras, comment tu te sentais, toi ?

  • Rébecca

    Je n'ai pas pu la prendre tout de suite dans les bras. Enfin, vraiment après. proprement parler, je veux dire. Je l'avais avec moi dans le lit, mais j'ai mis un peu de temps à me lever. C'est un peu délicat, forcément, parce que on m'avait posé des agrafes pour refermer, et les agrafes, je les sentais vraiment forts. Je ne pouvais pas marcher en étrange droite, j'étais pliée, et du coup, je n'arrivais pas à la porter. Parce que pareil, j'avais l'impression d'avoir perdu en tonus musculaire et de ne pas réussir à la porter. Heureusement, il dormait avec moi, enfin il était avec moi dans la chambre. C'est lui qui a fait tous les premiers soins. C'est lui qui a appris à donner le bain, etc. Donc de ce côté-là, vraiment un conjoint en or. Et moi, je me sentais un peu inutile. Je me sentais totalement inutile. Et j'ai une puricultrice qui me l'a dit, pas dans ces termes-là, mais qui m'a clairement dit, non mais écoutez, madame, la césarienne, c'était hier. Il faut vous lever, quoi.

  • Sarah

    Mais c'est quoi cet hôpital ?

  • Rébecca

    Alors, très clairement, cet hôpital, maintenant, dès que je connais des personnes qui sont enceintes dans mon entourage, je leur dis clairement de ne pas y aller.

  • Sarah

    Oui, je comprends.

  • Rébecca

    Mais ils y vont tous.

  • Sarah

    Ok.

  • Rébecca

    C'est un hôpital qui est très réputé normalement pour les accouchements. Et je ne sais pas, je pense que moi, je suis tombée sur des gens pas lunés ce jour-là. Ils n'avaient pas envie de travailler. Mais moi, elle m'a dit, il faut se lever maintenant, c'est bon. C'est juste une césarienne. Et j'étais oui. Puis en plus, après avoir été sondée, il faut aller aux toilettes, il faut faire le fameux premier pi pour éviter le libérateur. Je ne sais plus quoi. Sinon, on risque une piélo-néfrite ou je ne sais plus quoi. Il y a un truc, si on ne va pas aux toilettes, après une sonde. Et moi, on ne me l'a pas retiré tout de suite. On me l'a retiré, je ne sais plus, le lendemain, je crois. Donc, ça a mis un peu de temps quand même. Et du coup, on m'en a tout fait pour que je me lève. Cette puricultrice, je l'ai eue pendant trois jours.

  • Sarah

    En plus ?

  • Rébecca

    Et elle m'a... À plusieurs reprises, elle m'a fait une remarque sur le fait que je ne bougeais pas assez, que c'était monsieur qui faisait tout, qu'à un moment donné, il va bien falloir que je me débrouille toute seule. etc.

  • Sarah

    Ok, super. Très agréable.

  • Rébecca

    Oui, très agréable. Heureusement, j'ai eu des personnes qui étaient beaucoup mieux à côté. Mais en plus, assez souvent, ces remarques-là, c'était toujours quand le monsieur n'était pas là. Oui,

  • Sarah

    forcément.

  • Rébecca

    Sinon, ce n'est pas drôle. Après, j'ai eu plein de remarques qui disaient « Votre conjoint, il est super, il fait plein de choses. » J'étais « Oui, c'est le papa. » Oui, après,

  • Sarah

    il prend son rôle de papa, tout simplement.

  • Rébecca

    C'est ça.

  • Sarah

    C'est plutôt le contraire qui est inquiétant au final. Si papa ne fait rien du tout, là, c'est un peu inquiétant.

  • Rébecca

    Oui, et puis ils étaient vraiment en mode, oui, il faut qu'il se repose aussi un peu. Mais oui, moi aussi.

  • Sarah

    Ah oui, tu as eu un accompagnement entre la sage-femme et l'allaitement et la sage-femme de l'accouchement et ton suivi postpartum. Tu n'es vraiment pas aidée.

  • Rébecca

    Non, non, non, c'était pas terrible de ce côté-là. Et le pire, c'est qu'au moment de partir, je voulais pas partir. Parce que j'étais, non mais on va être à la maison, il y aura plus de médecins. Après,

  • Sarah

    si tu te sentais infantilisée comme ça, te faire comprendre que t'es incapable, forcément tu l'as intégré aussi. Tu t'es sûrement dit que tu n'y arriverais pas, puisque c'était, entre guillemets, attention, mais tu étais nulle parce que t'y arrivais pas. Donc forcément... T'as intériorisé le fait que, bah oui, effectivement, je vais pas y arriver, j'arrive pas à me lever. Alors que c'est du fait normal, césarienne, ça fait mal, il faut le dire quand même.

  • Rébecca

    Ouais, très clairement, c'est pour ça que je disais au démarrage, césarienne de confort, oui. Alors, très rapidement, quoi. Sur le coup, c'est confortable, ça j'avoue, je vais pas mentir, on sent rien, donc tout va bien, c'est chouette, c'est confortable, c'est sûr. l'après il est un peu moins il faut le vivre quand même je pense que ça la céréale c'est un peu comme l'accouchement final,

  • Sarah

    il faut le vivre pour comprendre à quel point c'est compliqué c'est pas juste une opération de la peinticite et encore j'ai pas vécu ça donc je sais même pas dire comment c'est ouais, écoute en tout cas merci beaucoup de ton partage D'avoir été aussi franche et ouverte sur tout ce qui t'est arrivé, parce que c'est des choses auxquelles on ne pense pas déjà parce que ce n'est pas censé se produire, mais qui malheureusement arrivent. Et je pense que c'est beaucoup de choses sur lesquelles ça arrivait à des mamans et qui ont dit non, mais ça va, j'ai mon bébé et ça va. Sauf que oui, tu as ton bébé, ça va très bien, mais ce n'est quand même pas normal. Il faut quand même en parler et il faut quand même être informé que ça peut arriver et que c'est vrai. on peut vivre son moment et dire ok d'accord,

  • Rébecca

    juste pour qu'on arrête de nous dire des choses horribles mais c'est pas normal il faut le savoir et ça c'est le message que j'aimerais passer aujourd'hui faut pas hésiter à faire du bruit c'est bête mais moi j'ai tellement ancré que les femmes qui font du bruit quand elles accouchent c'est insupportable Elles font du cinéma, jamais c'est nécessaire de crier à ce point là. Franchement, si vous avez envie de crier, faites-le quoi ! Salut ! S'il y a un conseil que je peux donner, c'est celui-là. Et en salle de réveil, on a entendu une femme hurler, vraiment. On était juste à côté des salles de naissance, donc on entendait les accouchements d'à côté. Et la femme hurlait comme pas possible quoi. Enfin vraiment, c'était impressionnant. Et sur le coup, on en a rigolé. avec la femme qui était à côté, on en a rigolé dans le sens où on était, bah nous au moins on a eu une séduitienne on préférait dédramatiser la situation parce que par mine de rien on en avait besoin loin de là l'idée de se moquer de la personne qui était en train d'hurler, mais on était c'est la situation qui est plus drôle on a échappé à ça quoi, entre guillemets c'était un peu l'idée quoi je me suis dit quelques jours plus tard je suppose que tu t'es dit,

  • Sarah

    bah en fait finalement elle a Elle a crié une fois et c'était fini. Moi, je n'ai pas crié. Par contre, là, j'en ai pour un moment à me remettre de la cicatrice et des suites d'une césarienne.

  • Rébecca

    Il y avait de ça. Et en fait, je me suis surtout dit, c'est bien, elle a osé. Elle a crié en se disant, je m'en fiche. Ce n'est pas grave. Les gens peuvent me juger à côté. Ils peuvent se boucher les oreilles. Mais moi, en attendant, je vis mon moment et je fais en sorte que ça se passe bien. Et ça, j'ai trouvé ça génial. J'aurais adoré me dire... On arrête de penser à l'image qu'on peut avoir de soi et on passe à autre chose. Et tant pis.

  • Sarah

    C'est vrai que c'est quelque chose de pas à savoir pour toutes celles qui sont un peu pudiques ou un petit peu réservées de se dire que c'est ton moment. Peu importe ce qu'on pense de toi ou ce qu'on va dire. C'est ton moment, fais ce que tu peux.

  • Rébecca

    Fais ce que tu peux, c'est clairement ça.

  • Sarah

    J'allais dire fais ce que tu veux, mais je pense que c'est plutôt fais ce que tu peux en fait.

  • Rébecca

    Non, le fais ce que tu veux, si c'est possible, c'est top. Mais le fais ce que tu peux, c'est le plus, qui colle le plus à la réalité, je pense.

  • Sarah

    C'est vrai. Et bien en tout cas, merci beaucoup pour tous ces messages. Et bravo pour tout ce courage dont tu as fait preuve, même si sur le moment, tu ne t'en es pas rendu compte, mais quand même, tu en as eu beaucoup et tu as supporté un travail interminable sans broncher. Et ça, c'est fou quand même.

  • Rébecca

    C'est gentil.

  • Sarah

    Merci beaucoup à toi.

  • Rébecca

    Merci à toi.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si jamais il t'a plu et que tu souhaites aider le podcast, n'hésite pas à laisser une petite note sur l'application d'écoute sur laquelle tu es actuellement ou un petit commentaire ça me ferait très plaisir et ça peut être d'une grande aide pour aider le projet à avance en attendant je te retrouve mercredi prochain pour une nouvelle histoire d'accouchement

Description

Retrouvez aujourd'hui le témoignage de Sarah qui revient avec nous sur sa grossesse, en pleine période de COVID mais surtout sur son accouchement très long, en raison d'une dystocie de démarrage. Elle nous partage ses ressentis mais également l'accompagnement qu'elle a reçu en milieu hospitalier et à quel point une personne encourageante peut tout changer.


Sarah revient également sur la césarienne d'urgence avec un code rouge annulé qui conduira finalement à une césarienne code orange presque inévitable. On aborde également le post-partum, qui est complexifié par des douleurs liées à une cicatrice de césarienne loin d'être anodine.


Envie d'en savoir plus ou de participer à ton tour ? Rendez-vous sur Instagram : @balance_ton_accouchement et @hello_maman_off.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Rébecca

    Hello maman, je suis Rebecca et je te souhaite bienvenue sur Balance ton accouchement. Maman d'un petit garçon et complètement bouleversée par la maternité, je te propose de retrouver ici chaque semaine un ou plusieurs nouveaux récits d'accouchement avec des mots authentiques, sans filtre et sans tabou. L'occasion de partager, d'apprendre et peut-être même de guérir autour de ce grand moment qu'est l'accouchement. Alors si tu es prête, c'est parti ! Alors bonjour ! Merci à toi de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît en me donnant ton prénom, en me disant combien d'enfants tu as et quel âge ils ont et puis en ajoutant tout ce que tu aurais envie.

  • Sarah

    Bonjour, je m'appelle Sarah, j'ai 31 ans. J'ai une fille qui a deux ans et demi maintenant. Et pour l'instant, je n'ai pas grand-chose à ajouter.

  • Rébecca

    C'est déjà bien, c'est déjà bien. Une grande petite fille.

  • Sarah

    Oui, elle est grande maintenant, oui.

  • Rébecca

    Ça passe trop vite.

  • Sarah

    Ça, clairement.

  • Rébecca

    Alors, première question qui nous met dans le bain. Est-ce que tu avais pensé accouchement dès le début de ta grossesse ? Est-ce que c'était quelque chose qui t'avait angoissée, à laquelle tu avais hâte ?

  • Sarah

    Alors, je n'avais pas hâte, dans le sens où, voilà, forcément un accouchement. Je dis forcément. En tout cas, pour moi, je trouve que c'est quelque chose qui fait assez peur. Après, je n'y pensais pas du tout, dans le sens où je prenais un peu la grossesse au fur et à mesure. J'ai mis un peu de temps à tomber enceinte. Donc, voilà, forcément, j'ai un an et demi, il me semble. On a mis un an et demi pour pouvoir avoir notre fille. Et du coup, forcément, le monde avait énormément changé parce qu'on a commencé les essais bébés en 2019. Donc, j'ai accouché en 2021. Et entre-temps, il y a eu le Covid.

  • Rébecca

    Du coup, enceinte en plein Covid, quoi.

  • Sarah

    Voilà, c'est ça. C'était une période assez compliquée. Alors, le Covid était déjà bien entamé quand j'étais enceinte parce que j'ai découvert que j'étais enceinte en janvier 2021. Donc voilà, on avait déjà passé tous les confinements, etc. Mais le vaccin n'existait pas encore. Et ma sage-femme était très, très, très inquiétante sur le sujet. Pas le sujet du vaccin, mais le sujet du Covid en tant que tel. Et du coup, je me projetais plus au quotidien. Il ne faut vraiment pas que je tombe malade. Il ne faut pas que je sorte. Il faut que j'évite tout contact avec la population extérieure.

  • Rébecca

    Les masques, les hydroalcooliques à outrance.

  • Sarah

    Oui, et puis après le gel hydroalcoolique, j'avais peur que l'alcool passe dans le sang et atteigne le bébé. Ça a été très loin. Ma sage-femme était très… J'ai pris du recul maintenant sur le sujet, mais sur le coup, c'était assez compliqué. Après, il y a eu le vaccin, ça m'a un peu rassurée. Mais voilà, du coup, je prenais les choses vraiment au fur et à mesure. Donc au final, à l'accouchement, j'y pensais assez peu. Et finalement, ce n'est pas plus mal.

  • Rébecca

    Oui, c'est sûr. Ok, et du coup, comment s'est passée ta grossesse ? Alors, outre le fait que tu étais très stressée, on t'a beaucoup stressée sur le Covid. En soi, comment ça se passait ? Est-ce que tu étais malade ? Est-ce que tu avais des soucis particuliers ?

  • Sarah

    Je pense que, comme beaucoup, les nausées, au premier trimestre surtout, qui étaient très présentes. sans forcément vomir ni rien, mais alors par contre une sensation d'inconfort au quotidien qui est assez présente. Et sinon, les autres symptômes, c'était la fatigue. Alors je pense que je pouvais dormir 15 heures dans la journée sans aucun problème. Et le dernier symptôme qui était, ma foi, très sympathique, c'était l'impression d'avoir perdu son cerveau. C'est vraiment le cerveau de femme enceinte. Je n'arrivais plus à réfléchir. C'était une tâche assez simple. Je me prenais beaucoup plus de temps qu'à l'habitude. Et au final, du fait de la fatigue, j'ai été arrêtée assez vite. Vu qu'il y avait le Covid, ma sage-femme était aussi très stressée là-dessus. Ça a aussi poussé un peu de ce côté-là. Je dois admettre que ça a fait du bien d'être arrêtée, de se poser un peu, profiter un peu plus de la grossesse. Le deuxième trimestre a été beaucoup plus calme, c'était très agréable. Et le troisième trimestre est arrivé avec les remontées acides, évidemment. Le petit côté un peu sympathique, retour des nausées et les remontées acides. Ouais, c'était très sympa.

  • Rébecca

    Ouais, c'est vrai que c'est sympa. C'est en pleine nuit, tu te réveilles, t'en peux plus.

  • Sarah

    Le gaviscon était mon meilleur ami à ce moment-là.

  • Rébecca

    J'avoue qu'on n'en parle pas assez, mais quel quel pote celui-là !

  • Sarah

    Ah non, le goût est horrible, mais alors par contre, ça soulage instantanément. C'était quand même un plaisir de savoir qu'on avait le droit de le prendre.

  • Rébecca

    C'est vrai, c'est un des rares trucs qu'on a le droit en plus.

  • Sarah

    C'est ça, ça et le doliprane, donc ça va assez vite.

  • Rébecca

    C'est ça. Ok, bon du coup, une grossesse, tout le temps, toute classique quoi.

  • Sarah

    Ouais, très classique. Après, c'est vrai que je ne connais pas trop le niveau de fatigue, parce que toutes les femmes enceintes dans mon entourage avaient l'air de vivre la grossesse la plus idyllique, et du coup, j'avais l'impression d'être... Waouh ! De ne pas vivre tout à fait la même chose que tout le monde. C'est vrai qu'en écoutant le podcast, ça m'a un peu rassurée. Je me suis dit, bon, je ne suis pas la seule. Il y a d'autres personnes qui sont fatiguées. Il y a d'autres personnes qui sont arrêtées en avance. Franchement, ça rassure beaucoup d'entendre ça.

  • Rébecca

    Je te rassure, la fatigue, c'est aussi un de mes gros symptômes, clairement. Je tombe de sommeil.

  • Sarah

    Ah, c'est terrible.

  • Rébecca

    Ok. Et du coup, est-ce que tu avais pu suivre ou voulu suivre des cours de préparation à l'accouchement ? Est-ce que c'était possible à ton époque, entre guillemets ?

  • Sarah

    Oui, c'était possible. Moi, je les ai suivis. Alors, mon terme était prévu à mi-octobre. D'ailleurs, pour la petite anecdote, mon terme était prévu exactement le même jour que l'anniversaire de mon conjoint. C'était plutôt rigolo. Moi, clairement, je faisais tout pour accoucher avant. Parce que voilà, puis en plus, je m'étais toujours dit que je serais maman à 28 ans. J'ai été maman à 29 ans, à quelques mois après. C'était très drôle parce qu'en plus, j'avais prévenu mon compagnon dès le moment où on s'est mis ensemble. Je lui ai dit, je te préviens, à 28 ans, j'ai vu un enfant. Il n'était pas du tout pour au démarrage en plus, donc c'était plutôt rigolo. Mais voilà, ça c'est pour la petite anecdote. Et pour la préparation, on a commencé en août. J'ai fait la préparation classique avec une sage-femme libérale, donc ma fameuse sage-femme. Et c'était des préparations en groupe pour la majorité. Et donc, je n'ai fait que les principaux. Je n'ai pas fait celui pour l'allaitement. qu'on avait décidé qu'on ne ferait pas d'allaitement. C'était une décision, en fait, à l'origine, moi, je voulais. Mais là, sa femme m'avait dit, si c'est pour faire qu'une semaine, deux semaines, moi, j'avais prévu de faire deux mois, deux, trois mois maximum. Elle m'a dit, ça ne sert à rien, autant rien faire.

  • Rébecca

    Ah bon ? Ah, c'est original.

  • Sarah

    J'ai appris que ce n'était pas vrai. Mais du coup, je l'ai appris beaucoup trop tard. J'ai appris ça, ma fille était déjà née. je t'avais pas mis en place voilà mais bon j'ai un petit regret là dessus mais ça va ça pour le coup je le vis pas non plus trop mal mais voilà j'aurais aimé avoir la bonne information donc si jamais quelqu'un

  • Rébecca

    vous a dit ça n'écoutez pas c'est faux oui de toute façon la moindre goutte de lait est bonne à prendre donc même si c'est que 3 mois c'est très bien c'est ça surtout que

  • Sarah

    Je spoil un peu l'après-accouchement, mais très clairement, j'ai eu une montée de lait qui était immense. Et pour le reste, c'est vrai qu'on n'apprend pas grand-chose pendant ces cours de préparation. C'est pas méchant, mais c'est vrai que c'était des trucs très basiques. À un moment donné, on a même eu « il faut penser à nourrir son enfant » . J'ai dit « ah oui, c'est mieux,

  • Rébecca

    ça peut aider » .

  • Sarah

    C'est ça. Ouais, non, c'est tout. On faisait de la sophrologie. pour aider à se détendre et à accueillir la douleur. Et voilà.

  • Rébecca

    Oui, ok. Ça n'a pas paru essentiel non plus.

  • Sarah

    J'aurais aimé avoir d'autres informations. Maintenant que j'ai accouché, que je vois comment ça se passe, mais c'est toujours plus simple après coup de toute façon. Parce qu'avant d'accoucher la première fois, on ne sait pas à quoi s'attendre, on ne sait pas comment ça va se passer. Même si on a déjà accouché une fois, finalement la deuxième, la troisième ou la quatrième peut être totalement différente. Après c'est vrai que je trouve qu'il y a des éléments de base que j'aurais aimé savoir avant, comme qu'on peut vocaliser sa douleur par exemple. Ça c'est des choses que j'aurais aimé savoir sur le coup, parce que ce n'est pas du tout quelque chose que j'ai fait. Peut-être que ça aurait changé beaucoup de choses pendant mon accouchement. pareil, je ne le saurais jamais, mais je trouve qu'il y a des choses qui sont nécessaires. Après, il y a beaucoup de cours en ligne. J'avoue que tout le monde m'a toujours dit ne regarde pas trop de trucs sur l'accouchement parce que tu vas te faire peur, tu vas avoir des trucs qui ne vont jamais t'arriver, comme les physiotomies, comme les forceps, ce genre de choses. Ne regarde surtout pas, tu vas te faire peur pour rien. Alors que... En fait, moi, je suis plutôt du style « je préfère savoir » . Et comme ça, même si le plus grave arrive, entre guillemets, je suis courant et je sais ce qui se passe. Là, j'ai tout découvert sur le tas, au final.

  • Rébecca

    C'est bien souvent le problème de l'accouchement, je trouve. C'est qu'il ne faut pas se faire peur, il ne faut pas se faire peur. Mais bon, au final, s'il y a des choses qui arrivent et qui ne sont pas classiques accouchements physio comme dans les films, on se retrouve un peu perdu.

  • Sarah

    C'est ça. En plus, enfin... Moi, je rêvais d'un accouchement physiologique, je pense comme beaucoup. Je rêvais de ne pas forcément prendre la péridurale, mais en tout cas de la retarder le plus possible. Après, ma mère a accouché sans péridurale pour ma sœur et pour moi. Très clairement, elle m'a dit « si tu as la possibilité de prendre la péridurale, vraiment, je te conseille de la prendre » . Donc voilà, je ne m'étais pas du tout. fermer sur le sujet. C'est vrai qu'on a accès quand même à une technologie qui est, je ne sais pas si on peut appeler ça une technologie, mais en tout cas une nouveauté qui est, parce que ce n'est pas si vieux que ça finalement, la territoriale. Donc j'aurais trouvé ça dommage, pour moi en tout cas, de me fermer la porte sur le sujet. J'ai eu une, comment dire, je suis très fière entre guillemets, je ne trouve pas le terme des personnes qui arrivent. et qui ont la force de durer jusqu'au bout sans péridural et qui veulent vraiment faire ça jusqu'au bout, peu importe tout ce qui se passe. Moi, je ne vais pas faire fermer la porte et je ne jugerai jamais personne sur ceux qui veulent prendre, qui ne veulent pas prendre, qui préfèrent des césariennes programmées. Oui, ça, je crois que c'est très personnel. Oui, c'est très personnel. Dans l'idéal, je devrais préférer sans. Je spoil aussi un peu, mais je l'ai eu. Finalement, mais voilà.

  • Rébecca

    Ce n'était pas un objectif ultime, mais si jamais on n'avait pas le temps de la poser par un grand hasard, ce n'est pas plus grave, ce n'était pas si mal.

  • Sarah

    C'est ça. Moi, la seule chose que je voulais à tout prix éviter, c'était l'accouchement gynécologique sur le dos. C'était vraiment la seule chose où je ne voulais pas passer à côté. C'était vraiment ça. C'était le seul truc dans mon plan de naissance au final. que je n'ai jamais rédigé parce qu'il n'y avait que ça. Donc, du coup, ce n'était pas nécessaire.

  • Rébecca

    Ok, d'accord. Bon, alors, on va avancer un petit peu. Est-ce que tu te souviens du moment où le travail s'est déclenché, où le grand moment est arrivé ?

  • Sarah

    Oui, je m'en souviens très bien. Il faut que je revienne un peu en arrière quand même, parce que c'est un peu drôle, entre guillemets, cette suite d'événements. Moi, mon terme était prévu le 16 octobre. Et le 13 au soir à 23h, j'ai l'impression de fissurer la boche des os. Donc vraiment une sensation d'inconfort et puis ça coule un petit peu. Donc je préviens mon conjoint, il me dit bon on va aller faire un petit check à la maternité, s'assurer que tout va bien et si c'est ça, essayez d'avoir notre enfant. Et on arrive sur place, ils font un test à la maternité, c'est une sorte de coton-tige, ils font un test pour vérifier que c'est bien du liquide amniotique, et ils font le test, et pas du tout. C'est pas ça. Donc on ne m'a jamais dit ce que c'était au final. Donc ils me font quand même un toucher pour voir où on en est. Et j'ai quand même le col raccourci. Il n'est pas ouvert du tout, mais par contre, il est ramolli et plus court. Donc, ils nous disent clairement que c'est pour pas longtemps. J'étais pour le moment, mon terme est dans trois jours. C'est très bien. Moi qui voulais à tout prix faire en sorte d'accoucher plus tôt, pendant un mois avant la naissance, j'étais sûre que c'est aujourd'hui. Mon conjoint, il a dit... tous les jours à son travail, c'est pour aujourd'hui, je vais devoir vous abandonner. Je peux dire que quand il est parti en congé de maternité, tout était prévu. Ça fait un mois qu'il avait prévu son départ.

  • Rébecca

    Vous étiez trop près en fait.

  • Sarah

    On était trop près, ça c'est clair. On marchait tous les jours, j'en pouvais plus, j'étais fatiguée. Mais non, elle n'était pas décidée à venir à ce moment-là. Donc du coup, on rentre à la maison. Il doit être, je ne sais pas, une heure, une heure et demie du matin, quelque chose comme ça. Il est claqué. Clairement, sa première envie, c'est d'aller se coucher. Donc on va se coucher. Et je me réveille le lendemain. Il doit être six heures et demie, sept heures du matin. Et j'éclate de rire. Vraiment d'un rire très franc. Et je le réveille et je lui ai dit, je fais, bah non, là on va aller à la maternité, il n'y a pas de doute. J'avais percé la poche des oies dans le lit. Ok,

  • Rébecca

    là tu avais vu la différence là.

  • Sarah

    Ah bah oui, clairement. J'ai eu très grande différence, là j'avais aucun doute parce que c'est clairement une flaque. C'est terrifiant parce que je me suis posé la question quand même. Est-ce que je n'aurais pas fait pipi au lit ? C'est un truc un peu bête.

  • Rébecca

    Surtout en fin de grossesse, on est quand même un peu moins dans la retenue sur certaines choses et ça peut arriver.

  • Sarah

    Là, on était rentrés à une heure et demie du matin. J'y étais allée avant d'aller au lit. Là, je me doutais que ce n'était pas ça.

  • Rébecca

    Et du coup, tu ne l'as pas senti se percer. Au final, tu as juste eu le résultat au réveil.

  • Sarah

    Oui, je n'ai rien entendu. Je n'ai pas entendu le fameux bloc que certaines entendent. Moi, j'étais en train de dormir. Mais ça m'a réveillée, par contre. Et en plus, moi, ce qui a réveillé mon conjoint, c'est que j'ai rigolé. Il me dit « Mais qu'est-ce qui se passe ? » Il ne comprenait pas du tout ce qui était en train de se passer. Parce que je le rappelle, mais lui était vraiment fatigué. Donc, c'est vrai que se faire réveiller par quelqu'un qui rigole et qui dit après « Le lit est trempé. » Et pour qu'on aille à la maternité. Donc, on appelle la maternité parce qu'on sait que quand il y a fissure ou rond... On tue les drôles de la poche des os. Il faut prendre des antibiotiques pour éviter les infections. On sait qu'on a un temps qui est assez compté avant d'aller à la maternité. On les appelle. Ils nous disent qu'arriver pour 9h, ce sera très bien. On prend le temps de prendre une petite douche. Chacun va en y aller. C'est vrai qu'il y a un truc que je ne savais pas. Quand on ronde la poche des os, je pensais qu'on perdait les os une fois. Et c'était tout. Mais non, c'est un... continu, ça ne s'arrête jamais.

  • Rébecca

    Il n'arrête pas de se vider.

  • Sarah

    Ah, c'est... Et en fait, à la maternité, on m'a expliqué, et je me suis dit, bah, c'est vrai, c'est logique. Mais si vous rompez la poche des os et qu'il y a tout le liquide qui s'en va, votre bébé, il est dans quoi après ? Je dis, bah, oui. En fait, ça se produit en continu, et du coup, vu qu'il n'y a rien pour retenir, bah, ça coule. Et ça ne s'arrête jamais jusqu'à l'accouchement, de ce que j'ai cru comprendre. Donc voilà, ça c'est le petit côté assez sympathique. On arrive à la maternité à 9h. On respectait scrupuleusement l'horaire. J'avais encore aucune contraction. C'était très léger, des petites chattes toutes gentilles, toutes mignonnes. On fait le nécessaire en arrivant à la maternité pour s'enregistrer, etc. C'était assez drôle parce qu'ils nous disent « vous êtes sûr que vous allez accoucher ? » Oui, j'ai pas trop de doutes sur le sujet. Je pense que oui. A priori, en tout cas. Et donc, on nous installe en... Alors, je sais plus comment ça s'appelle. C'est une salle de travail, une salle de pré-accouchement. J'ai plus le terme. Et au final, les contractions ont commencé vers 10h du matin.

  • Rébecca

    Ok.

  • Sarah

    Quelque chose comme ça.

  • Rébecca

    D'accord. Donc là, oui, t'étais quand même assise, t'étais quand même dans ton... dans un univers un peu hospitalisé et tu attendais juste que le travail se mette en place.

  • Sarah

    C'est ça. Je n'ai pas précisé, mais du coup, on a quand même fait un toucher pour voir où on en est et pour vérifier que c'était bien la poche des os. À peine installés, ils ont fait oui, il n'y a pas de doute.

  • Rébecca

    Là, c'est bon.

  • Sarah

    On n'a pas besoin de faire un test, on sait. Et j'étais ouverte à un, je crois.

  • Rébecca

    Ça a commencé tout doucement.

  • Sarah

    vraiment légèrement. C'était là, on était sûrs. Là ils nous ont dit bah oui on vous garde, là il n'y a plus trop de choix. Mais avant de poser les antibiotiques, c'était pas très urgent, ils nous ont fait marcher un peu partout dans l'hôpital. C'était très enrichissant comme malade. On a vu le parking sous toutes ses coutures et je ne sais plus à quelle heure on a commencé les antibiotiques, je n'ai plus de souvenirs. J'ai eu le droit à un petit test PCR aussi en arrivant.

  • Rébecca

    Forcément, à l'époque faisant.

  • Sarah

    C'était masque obligatoire, on avait le masque et test PCR. J'ai trouvé ça très drôle parce que j'ai été la seule à avoir un test PCR, mon conjoint ne l'a pas eu.

  • Rébecca

    Ah oui, c'est vrai que maintenant que tu le dis, moi c'était pareil, c'était en mars 2020, donc c'est un peu plus loin, mais j'avais eu le test et tout ça, même deux fois, et non,

  • Sarah

    il n'y a eu pas de soucis. J'ai pas compris, moi c'est un truc qui me reste entre guillemets à travers de la gorge, parce que j'étais heureuse, c'est pas juste.

  • Rébecca

    C'est vrai.

  • Sarah

    Aussi, participe.

  • Rébecca

    Il est là, quand même.

  • Sarah

    C'est ça, mais il n'y a que moi qui ai eu le droit au test, et le fameux masque. Alors le masque, pendant le travail, ça franchement, c'est un plaisir. On n'oublie pas. Je me souviens, en plus, avant d'arriver à la maternité, j'avais dit jamais, ils me forceront à porter un masque. Si j'ai mal, ça va être trop compliqué et tout. Oh, arrivé sur place, je l'ai porté.

  • Rébecca

    Finalement.

  • Sarah

    Je n'ai pas chargé. Je me suis dit, à mon avis, ils ont assez à faire à côté sans avoir à s'occuper d'une femme qui ne veut pas mettre le masque pour son travail. Même si, honnêtement, respirer avec un masque,

  • Rébecca

    il n'y a pas de mieux.

  • Sarah

    C'est ça, en tout cas respirer pendant des contractions. Oui. C'est surtout ça, quoi.

  • Rébecca

    Justement, tes contractions, du coup, elles arrivent vers 10h. Pour le moment, elles sont gérables, je suppose ?

  • Sarah

    Oui, là, ça va. Très clairement, je les sens. Elles sont assez rapidement rapprochées. C'est Monsieur qui prend la mesure sur son téléphone. Enfin, je dis rapprochée. Dans un premier temps, c'était une toutes les 10 minutes. Oui. Et après, une toutes les cinq minutes, c'est arrivé vers 11h, je pense. Et à 11h, elles étaient déjà... Ouais, c'était des contractions, quoi. Aucun doute. Après,

  • Rébecca

    vu que tu avais rompu la poche, forcément, c'est quand même un peu plus intense en ressenti, quoi. Ça s'accélère un petit peu.

  • Sarah

    J'ai appris ça après, effectivement, que quand on rompt la poche des os, les contractions, a priori, sont plus fortes. Alors, je ne connais pas sans avoir un confus, donc je ne saurais pas. prononcer là-dessus. Mais c'est vrai qu'une heure après, à peine au démarrage des contractions, là, je me suis dit, oh là !

  • Rébecca

    Ça va être dur.

  • Sarah

    J'espère que ça va aller vite. Non, pas du tout, ça n'a pas été vite du tout. Mais ça a commencé très dur. Mais continuer de marcher quand même pendant ce temps-là pour essayer de faire avancer les choses, etc. Vraiment en faisant en sorte que ça bouge.

  • Rébecca

    Et justement, comment se poursuit la journée du coup ?

  • Sarah

    Eh bien, on marche.

  • Rébecca

    Le parking du coup ?

  • Sarah

    Le parking et puis le parking n'est pas grand en plus, donc c'est terrible. Enfin vraiment, en termes d'endroits pour aller, c'est assez spécial. Et après, on est en pleine journée, donc se balader dans les couloirs de l'hôpital, c'était un peu compliqué parce qu'il y avait beaucoup de soignants. patients, beaucoup de consultations etc. Donc on ne se sentait pas très à l'aise de se balader là dedans. Il faisait très beau malgré le mois d'octobre, il faisait très très beau donc on profitait plus d'être à l'extérieur. Après au fur et à mesure je m'arrêtais très fréquemment pour pouvoir accueillir la douleur comme on dit. J'aime pas trop ce terme, j'ai du mal à concevoir comment on peut vraiment accueillir. Je ne suis pas quelqu'un de douillette normalement. Et là, accueillir cette valeur-là, c'était vraiment très compliqué. Je me souviens, il y avait des poteaux de stationnement sur ce fameux parking. Et mon but, c'était, avant chaque contraction, d'arriver au prochain poteau. C'était un peu le but. Mais à la fin, je n'y arrivais même plus. Je m'arrêtais vraiment. Pour les deux pas, je m'arrêtais.

  • Rébecca

    Oui, OK. Et là, tu avais toujours le projet sans péril ou tu t'es dit non, je ne pense pas, je pense que ça ne va pas aller ?

  • Sarah

    Ça a commencé à partir. Pourquoi ? Quand j'ai vu, parce qu'en fait, je me suis dit, je suis encore au début. Là, je ne suis pas vraiment qu'au tout début du travail. Si j'en suis déjà là maintenant, je sens que ça va être compliqué. Donc, je l'ai dit quasiment tout de suite à mon conjoint parce que j'avais un peu peur qu'il dise au sage-femme. Parce qu'en plus... Quand on est arrivé à la maternité, justement, il m'a dit « Ah, t'as oublié de dire à la sage-femme que tu voulais éviter la péridurale. » Et j'ai dit « Ouais, non. » Je préfère éviter de dire ce genre de choses parce que vu que je ne me ferme vraiment pas la porte au sujet, c'est un coup à ce que derrière, ça ne marche pas. Oui.

  • Rébecca

    Et puis quand du coup, on te soutient dans ton projet de t'avoir apairée alors que toi, tu... On a vraiment envie, ce n'est pas juste la phase de désespérance, c'est vraiment je veux la payer maintenant.

  • Sarah

    C'est un peu ça, là j'avais vraiment la crainte qu'on me dise... Non, vous aviez dit ça. C'est vrai qu'on n'a pas forcément prévu un anesthésiste disponible. C'est trop tard. Je ne pouvais pas y avoir accès. C'était vers midi, quelque chose comme ça. Là, je me suis dit que les douleurs commençaient à être vraiment trop fortes. Je ne vais vraiment rien dire sur ce projet-là. J'attends de voir ce qu'il en est.

  • Rébecca

    Comment ont évolué les choses une fois que tu as continué ta petite randonnée sur le parking ?

  • Sarah

    Pas très bien, dans le sens où premier toucher à 9h, j'étais à 1h. Deuxième toucher à midi, j'étais à 1h.

  • Rébecca

    Ok, très bien.

  • Sarah

    Aucun changement, aucune évolution des contractions toutes les deux minutes. Mais qui n'agissent pas sur le col. Qui n'agissent pas. pas du tout sur le col, vraiment il ne se passe rien du tout. Et là on commence à me prévenir qu'au regard de la façon dont ça se passe et de l'intensité des contractions, parce qu'on a fait un monito et que clairement le tracé crevait un peu le plafond, ils nous ont dit bon bah c'est une dysthocie de démarrage, ça veut dire exactement ce que tu as dit, il y a des contractions, elles sont là, on les voit, elles sont intenses mais elles ne font rien du tout.

  • Rébecca

    Super !

  • Sarah

    Et là, j'entends ça et ça fait plaisir.

  • Rébecca

    Et là, est-ce qu'on te donne une solution quand même ? Est-ce qu'on te dit, ça va s'accélérer un moment, il faut faire ça, il faut... Non ?

  • Sarah

    C'était terrible et j'avais pas du tout un bon feeling avec la sage-femme. C'était pas celle qui nous avait accueillies, qui faisait la suite de mon accouchement. Mais vraiment pas un bon feeling avec cette sage-femme-là. Elle était très jeune, ce n'est pas un défaut d'être très jeune, mais là en l'occurrence je pense que ça en était un petit, dans le sens où je pense qu'elle n'avait pas vu beaucoup d'accouchements et qu'elle n'avait pas vécu elle-même un accouchement. Et mine de rien, je pense que ça change les choses dans la façon d'accompagner les femmes enceintes, quand on l'a vécu ou quand on ne l'a pas vécu. Encore une fois, ce n'est pas une tare, ça dépend vraiment des personnes, etc. Là, avec elle... Je pense qu'elle se souviendra un petit moment de moi, je suis pas sûre. Mais voilà, le feeling n'était pas très bien passé et du coup, j'avais aucune solution qui m'était donnée. J'avais un ballon dans la salle. Mais alors, personnellement, ça ne m'a jamais rien fait d'utiliser le ballon. Alors, c'était sympa d'être assise dessus. Ça changeait du lit, mais concrètement, ça n'avait pas trop d'intérêt pour moi. Par contre, le truc bien, c'est que vu que j'avais un dispositif de d��marrage, c'est que j'ai pu manger à midi.

  • Rébecca

    Ok.

  • Sarah

    Ça c'est le truc quand même assez sympa. C'est dommage parce qu'on m'a servi de la paella. Et c'est littéralement un des seuls plats que je supporte pas.

  • Rébecca

    Très bien. Mais sinon ça n'allait pas.

  • Sarah

    Non, et pour la petite blague, mon conjoint m'a fait un petit truc assez sympathique. C'est qu'il a été chercher une pizza à l'extérieur. Parce que lui, il n'avait pas le droit à un repas. Eh oui, forcément. Il a pris une pizza au chorizo. Je déteste le chorizo. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles j'aime pas la paella. Et l'odeur, à chaque fois qu'il y avait quelqu'un qui passait dans la chambre, il disait « Waouh, ça sent fort ! » Ça sentait la pizza dans toute la chambre, mais c'est une chambre double en plus qu'on avait. J'étais toute seule dedans, mais c'était une chambre double. Et l'odeur, elle était très forte. Et lui, il rigolait en mode « Ah, c'est pas grave » . Je rigole parce que c'est vraiment quelqu'un d'extraordinaire. Là, il fait une petite erreur de débutant sur ce sujet-là.

  • Rébecca

    J'ai peur d'en rigoler.

  • Sarah

    J'ai rigolé sur le coup, je n'ai jamais été en colère contre lui sur le sujet, mais j'étais quand même tabuza. Mais non, du coup on a pu manger un petit peu, j'ai mangé du pain et du beurre, grosso modo. Sachant qu'en plus je n'avais pas pris de petit déjeuner le matin avant de partir à la maternité, une erreur de débutant je pense sur le sujet.

  • Rébecca

    Mais ça s'est continué comme ça. Et puis, il faut savoir, un truc un peu bête et un peu intime, du coup, au final, mais vu que j'avais rompu la poche des os, j'allais aux toilettes très régulièrement. Parce que vu que ça n'arrêtait pas de couler tout le temps, il fallait que j'y aille tout le temps pour changer la couche. Je ne peux plus en tenir ça comme ça. Parce que concrètement, ce n'était pas gérable. C'était un continu,

  • Sarah

    donc forcément.

  • Rébecca

    Ouais, ouais, et puis c'est pas juste ça coule un peu, quoi. C'est un flot, quoi.

  • Sarah

    Ça n'arrête vraiment pas.

  • Rébecca

    Non, ouais, ça c'est le truc que j'aurais aimé savoir aussi pour me préparer et acheter ce qu'il faut en conséquence. Là, c'est la maternité qui m'a fourni, j'ai eu de la chance, il y en avait, mais c'était pas si simple que ça, quoi.

  • Sarah

    Ouais, forcément. Ok. Donc, tu as dit aussi du démarrage. Et du coup, qu'est-ce qu'on fait ? Parce qu'au final, tu peux manger, mais comment ça se passe après ?

  • Rébecca

    Eh bien, on continue de marcher. On prend les escaliers, on essaie de bouger le plus possible.

  • Sarah

    Oui, parce que du coup, tu n'as pas de solution, à part débrouille-toi un petit peu. Non. Tant pis pour toi.

  • Rébecca

    Non, la seule solution qu'il y a derrière, en fait, c'est l'ocytocine. Donc, c'est du déclenchement au final. Mais vu que j'avais des contractions quand même, ça n'avait pas trop d'intérêt. Et alors, moi, j'ai évité aussi au maximum d'avoir des touchés pour savoir où on en est. Pour deux raisons, parce que la première, ce n'est pas agréable, très clairement.

  • Sarah

    Il faut l'avouer.

  • Rébecca

    Et la deuxième, c'est que j'avais peur qu'on me dise « t'es à 1 » . Ça n'a pas avancé. Ça c'était vraiment un truc qui m'inquiétait comme pas possible. Et vers 14h, 14h30, les contractions ont commencé à devenir insupportables. Vraiment, j'avais dépassé un stade de douleur que je n'avais jamais connu jusqu'à présent. C'était vraiment impressionnant. Et pour la petite anecdote, d'ailleurs juste avant... Moi, je fais partie de ces personnes qui n'avaient absolument pas prévenu que j'allais à la maternité parce que j'avais peur. C'est ironique, j'avais peur que ça prenne du temps et que les personnes s'inquiètent. Et le problème, c'est que vu que mon terme était prévu au 16 et que là, on était le 14, j'avais énormément de messages. J'avais des messages de mes collègues qui demandaient. où est-ce qu'on en était parce que c'est un mercredi c'était le mercredi 14 qu'est-ce que je raconte ? mercredi 13 du coup pardon, je me suis décalée d'une journée je crois depuis le démarrage de l'histoire on t'a dit que la veille c'était le 13 du coup ouais mais je crois que je me suis trompée parce que je suis partie comme si j'avais accouché le jour de mon terme mais non j'ai pas accouché le jour de mon terme donc du coup je me suis complètement décalée bon c'est

  • Sarah

    pas très grave

  • Rébecca

    Non, c'est le jeudi 14. Enfin bref, c'était le jeudi. Je me trompe complètement, je vais y arriver. Donc, on était le jeudi et ma mère m'appelle. Là, j'étais « comment je gère ça ? » Et en fait, au moment où mon téléphone sort, je sors tout juste d'une contraction. Donc, je me dis « j'ai une minute, il faut que je réussisse à faire l'appel le plus court possible. » au cours de tous les temps. Je décroche. Elle me fait « ah bah je t'appelle, c'est juste pour savoir comment ça va, etc. » Et je fais « oh ça va nickel ! » Elle me fait « ah bah t'as toujours pas accouché ? » « Ah bah non, non non non non ! » Et je fais comme si de rien n'était. Et je fais « ah bah par contre, je dois te laisser, parce que je sentais la contraction qui revenait. » Et je raccroche, la contraction est là. J'étais « waouh ! » Et en fait j'ai regardé la durée de l'appel, c'était même pas 45 secondes.

  • Sarah

    Tu as tenu le timing. Moins de deux minutes, j'ai réussi.

  • Rébecca

    C'est ça. Et c'est là que je me suis rendue compte. Par contre, les contractions sont vraiment hyper rapprochées. Plus ça va, moins j'ai de temps entre les contractions. Et c'est hyper impressionnant. Et c'est littéralement juste après cet appel que les douleurs ont commencé à devenir vraiment très complexes à gérer. Et vers 15h, j'ai la fameuse sage-femme qui arrive. Mon conjoint était parti à ce moment-là et elle me demande où j'en suis actuellement sur le seuil de la douleur, sur une échelle de 1 à 10. Et en fait, à savoir que là, vous n'êtes qu'au début de l'accouchement, donc vous n'êtes clairement pas au maximum de votre douleur. Déjà, la phrase fait plaisir, on ne va pas se mentir, sachant que moi je comptais répondre 10, très clairement. Ok,

  • Sarah

    oui, tu avais vraiment très très mal.

  • Rébecca

    J'étais à un stade de douleur où, alors c'est horrible ce que je vais dire, mais je cherchais n'importe quel moyen d'arrêter tout ce qui était en train de se passer. Ok. J'avais commencé vraiment à dépasser un stade, je n'arrivais pas du tout à gérer les contractions, c'était terrible. Je retenais ma respiration, ce qu'il ne faut vraiment pas faire. Pendant chaque contraction, je retenais ma respiration, je faisais en sorte de faire le moins de bruit possible. Et en gros, je pense que je retenais ma fille à l'intérieur. Je l'empêchais de descendre en fait. C'est la façon dont je gérais les contractions. Très clairement, pas bon du tout, ça n'aide en rien. Du coup, elle me dit « bon, ça va s'empirer après » , donc je réponds « neuf » , parce que ça va s'empirer après, donc je réduis un peu ce que je voulais dire. Et elle me fait « est-ce que vous voulez qu'on vérifie pour voir si on peut vous poser la péridurale ? » Je dis « bah oui » , parce qu'on me disait encore à ce moment-là qu'il fallait attendre d'être dilaté à trois pour avoir la péridurale. Oui. Ça, pareil, j'ai appris après coup que ce n'était pas vrai. Bon,

  • Sarah

    par ce moment-là, oui.

  • Rébecca

    Mais voilà. Et là, elle fait le toucher. Je suis à 1,5. J'en veux être sympa, quoi. Donc là, il est 15h. Donc ça fait 5h que j'ai des contractions et j'ai évolué de 0,5.

  • Sarah

    Oui, puis c'est surtout des contractions douloureuses et rapprochées, quoi. C'est pas des contractions gérables.

  • Rébecca

    C'est ça. Donc elle me dit, bah, allez prendre une douche. Donc je suis restée une heure. Je me crois sous la douche. C'est terrible. Je n'arrêtais pas de dire, non, mais l'écologie, ça ne va pas du tout. C'est vraiment comme ça, sous la douche, à dire, ça ne va pas. Je suis en train de gaspiller de l'eau. Ça ne se fait pas. Il ne faut pas faire ça et tout. Lui, il me disait, tu t'en fiches. C'est une journée. Pense à toi pour une fois. Ce n'est pas grave. Et du coup, on continue comme ça. Elle revient. Vers 18h, je crois, rebelote, demande pour un toucher pour voir où on en est. Et là, pareil, il est sorti de la pièce pendant ce moment-là. Je lui dis clairement que je ne suis pas forcément pour un toucher à ce niveau-là parce que je suis à un stade de douleur où je n'arrive plus à rien gérer du tout. Mais elle me dit qu'il n'y a pas le choix parce que si vous voulez aller à la péridurale, il faut qu'on vérifie. Si il n'y a pas le choix, on y va. Et là, elle commence le toucher et je hurle. Littéralement, je hurle de douleur. Je crois que je n'ai jamais senti quelque chose d'aussi douloureux de toute ma vie, je pense. Et ça ne l'arrête pas. Ça, c'est un truc que je ne comprendrai jamais. Je pense qu'on m'a entendu sur trois étages. Et ça ne l'a pas du tout arrêté. Et elle me dit à la fin, vous êtes ouverte à deux. Et donc ça avance toujours pas du tout. Moi, j'ai eu hyper mal, je voulais plus qu'elle s'approche de moi. Très clairement, j'avais juste envie qu'elle disparaisse de ma vie. Mais je n'ai tellement pas appris à gérer ce genre de choses et de violences que la première chose que j'ai fait, c'est m'excuser d'avoir hurlé. Ça c'est un truc, je pense que j'aurais toujours du mal à revenir sur ce point-là. Et elle, le seul truc qu'elle m'a dit c'est « c'est pas grave » .

  • Sarah

    Elle ne se rend pas du tout compte de ce qu'elle vient de faire.

  • Rébecca

    Non, en fait je pense qu'elle s'est rendue compte parce que… Ah si, elle m'a dit une phrase, elle m'a dit « c'était douloureux mais fallait le faire » .

  • Sarah

    Oui. Pire, limite derrière en fait.

  • Rébecca

    C'est ça, en fait, elle a totalement enlevé ma douleur. Déjà qu'elle m'avait dit que ce n'était pas possible que je sois à 9 sur l'échelle de la douleur juste avant, qu'après elle me dit ça sur le sujet, j'avais l'impression de ne pas être écoutée. J'étais une femme enceinte, j'étais là pour accoucher, je n'étais pas là pour... vive mon expérience d'accouchement pour faire les choses en collaboration avec elle. Parce qu'au final, je trouve que c'est ça, la relation avec une sage-femme, c'est entre guillemets accoucher ensemble. Elle est là pour nous accompagner, nous aiguiller sur le sujet, elle connaît plus normalement. En tout cas, c'était parti du principe qu'elle connaissait plus que moi sur le sujet. Et en fait, moi j'avais hâte que d'une seule chose, c'était qu'elle s'en aille, qu'elle ne revienne plus jamais, et qu'il y ait un roulement des sages-femmes qui se fasse à ce moment-là. Ça n'a pas été le cas. Elle est restée massage-femme sur le coup. Et en fait, j'ai fini par dire à mon conjoint, quand il est revenu et qu'elle était partie, je lui ai expliqué ce qui s'était passé. Et il était très énervé en fait sur ce qui s'est passé. Il me demandait qu'est-ce qu'on pouvait faire. Je disais rien, je suis à coucher, donc on va pas continuer comme ça. Après, je vais passer ce qui s'est passé parce que ça a été encore très long comme ça. jusqu'au moment où on faisait un énième tour de l'hôpital pour essayer de faire avancer les choses. Mais j'arrivais de moins en moins à marcher. Ils devaient me servir de pilier à peu près toutes les trois secondes pour que je réussisse à juste rester debout à ce niveau-là. Et c'est à trois heures du matin, lui, il a commencé à péter un câble en disant « non mais là, par contre, ce n'est pas possible » . toujours pas de péridurale en vue, il n'y a rien qui se passe. Donc il rappelle de nouveau la sage-femme, la sage-femme arrive et me propose de faire à nouveau un toucher.

  • Sarah

    Et toujours la même du coup ?

  • Rébecca

    Toujours la même. Alors là, très clairement, je ne vais pas être polie, mais je lui envoyais chier, parce que là, ce n'était même pas la peine d'y penser, elle ne s'approcherait pas de moi à ce niveau-là. Et en fait, elle m'a dit, si je ne peux pas vérifier, je ne peux rien faire. Donc du coup, elle est sortie. Je crois qu'il y a eu des échanges de mots mais j'étais plus dans mes contractions que dans l'échange qui était en train de se passer. Et à 4h du matin, finalement, elle est revenue dans la chambre et elle a dit « on va vous faire la péridurale » . J'étais « ok, très bien » . Là, j'étais à un niveau de douleur où très sincèrement, j'étais en train de me demander « est-ce que la fenêtre est assez haute ? » . J'étais au rez-de-chaussée donc évidemment non. Mais est-ce qu'elle est assez haute pour que juste un an finisse ? À ce niveau-là, c'est terrible ce que je suis en train de dire. Et je ne peux pas faire peur au futur. Vraiment, très clairement, ce n'est pas le but. Mais voilà, c'est pour dire le niveau de douleur et qu'on ne me croyait pas.

  • Sarah

    C'est ça qui est terrible.

  • Rébecca

    Qu'on me dise, tu n'as pas le droit de la périté, pour l'instant, je peux encore l'entendre. Mais qu'on ne comprenne pas le niveau de douleur. Parce que je n'avais aucune solution. contre la douleur. Je n'avais pas d'oxygène, une espèce de gaz hilarant qui existe ou un truc comme ça. Je n'avais rien, rien du tout. C'est ma partie un peu traumatisante sur le sujet. Du coup, je n'avais pas mangé le soir, je n'avais rien contre la douleur, je n'arrivais pas du tout à gérer mes contractions. Et la douleur était immense. Lui, il essayait de m'accompagner du mieux qu'il pouvait à côté, mais il n'y arrivait plus. C'était arrivé à un stade où je ne l'écoutais même plus. Oui,

  • Sarah

    forcément.

  • Rébecca

    Ce n'est pas que je ne l'écoutais pas, c'est que je ne l'entendais même plus. Il était là, je le voyais, je m'en servais comme pilier. Par contre, je crois qu'il me parlait, mais je n'entendais rien. Je n'entendais plus rien.

  • Sarah

    Oui, c'est vraiment le mot insupportable, mais dans son sens premier du terme. Oui,

  • Rébecca

    c'est vraiment ça. Et 4 heures du matin, quand elle a parlé de Péridural, j'étais « waouh » . Je n'ai même pas entendu toute la phrase. J'ai juste compris, on va en salle de naissance, on pose la péridurale. Je n'ai pas du tout entendu le reste. Je ne sais pas ce qui s'est passé. Et le premier truc que j'ai fait, c'est que je me suis levée. On a été en salle de naissance qui était de l'autre côté de la maternité. J'ai mis un temps infini à y aller.

  • Sarah

    Et pas de fauteuil du coup ?

  • Rébecca

    C'est là le truc drôle. C'est qu'en fait, j'écoutais tellement rien, j'entendais tellement rien, qu'ils m'ont proposé le fauteuil. Je ne m'en souviens pas. et du coup mon conjoint m'a dit que je l'ai refusé d'accord mais t'étais vraiment dans ton monde je m'en souviens pas du tout parce qu'en plus je me souviens j'ai râlé en disant ils auraient pu me proposer un fauteuil ou un truc comme ça et ils m'ont proposé et j'étais waouh alors là je sais pas du tout ce qui s'est passé parce que vraiment je m'en souviens pas par contre je me souviens du temps infini que j'ai mis à aller là-bas et je me suis dit mais la nécessité va être repartie j'ai mis trop de temps à venir oui Je ne vais pas avoir la péridurale finalement. On arrive dans la salle. Moi, je n'ai pas du tout peur des aiguilles ni rien. Donc du coup, je ne suis pas du tout inquiète sur ce point-là. Le seul truc, c'est que je vois l'anesthésiste débarquer. Et c'était la médecin qui m'avait fait le test pendant la grossesse, de voir si un tube peut passer dans la gorge, etc. Enfin, le rendez-vous anesthésique. Et j'avais détesté le contact avec la mère. Donc c'était terrible de l'avoir rêvé. Je fais un an, les ennuis continuent. Et en fait, non, elle était d'une gentillesse infinie. Rien à voir avec la personne que j'avais vue lors de l'échange. Je pense que... Je m'étais fait une idée parce que c'est hyper rapide un rendez-vous à anesthésie. On attend plus de temps qu'on passe de temps avec la personne à échanger sur le sujet. Et en fait, non, sur le coup, elle était géniale. Mais par contre, je tremblais. C'est la douleur qui me faisait trembler. Je n'arrivais pas à stopper les tremblements. Et ça, je m'en souviens, je n'ai pas arrêté de dire à l'anesthésiste, vous allez y arriver, je tremble tellement, vous n'allez jamais y arriver. J'arrêtais pas de me dire mais si, mais si, ça va aller, ça va aller et tout. Et en fait, moi j'avais juste peur de ça, qu'elle se loupe dans la piqûre parce que je tremblais tellement comme une feuille que c'était terrible. Et la brie durale a fait effet assez rapidement. Donc là-dessus, j'ai eu de la chance. Et en termes de dosage, elle était vraiment pas mal. Je sentais encore mes contractions, mais j'avais plus mal. Ça, c'était vraiment génial.

  • Sarah

    Et tu n'as pas eu la petite pompe pour mettre toi-même la dose ? C'était directement elle qui l'a dosée ?

  • Rébecca

    Non, j'avais la pompe. J'avais la pompe et au bout d'un moment, on m'avait dit qu'on avait le droit de l'actionner toutes les trois heures. Mais en fait, elle était tellement... C'était vraiment... doser pile comme il faut, que au final, je regardais l'heure et dès que je passais la seconde des trois heures, j'appuyais sur le bouton. Oui,

  • Sarah

    c'est normal.

  • Rébecca

    En fait, c'est surtout que vu qu'on m'a posé la péridurale, on m'a refait un toucher et j'étais à trois. J'étais bon, il est quatre heures du matin. Ça fait, mine de rien, quasiment 24 heures que j'ai commencé. depuis la poche des os. Donc là je me suis dit, ça commence à être compliqué. Donc on m'a posé une perf d'ocytocine pour faire évoluer les choses. Et déjà que c'était pas terrible avant, mais je dirais que depuis la pose de cette perf, ça a été de pire en pire en fait. En fait je connaissais pas, on n'en avait jamais parlé. Je ne savais pas ce que c'était. On m'avait juste dit que c'était pour aider les contractions. Mes contractions sont déjà assez fortes, donc je ne vois pas ce que ça peut faire de plus. Mais bon, ce n'est pas mon métier, on va faire ce qu'ils nous disent. Et il pose la perf. Au début, tout va bien. Par contre, il me pose la perf, mais très mal. C'est un petit détail qui a son importance. Il l'avait mis dans l'avant-bras. Jusque-là, tout va bien, tout est normal. Mais j'ai été obligée de garder le bras tendu. Si je pliais le bras,

  • Sarah

    ça coupait la verve.

  • Rébecca

    Je le voyais parce qu'on voit le goutte à goutte qui tombe. Et dès que je pliais le bras, il n'y avait plus de goutte qui tombait. Et j'étais super. Et en fait, même à un moment donné, c'est devenu douloureux. J'ai été obligée carrément de demander au sage-femme. Parce que du coup, c'était un homme qui avait pris la suite. Il y a eu le fameux roulement de sage-femme. J'ai pu dire adieu à celle d'avant. Et du coup, lui était adorable, d'ailleurs. Il avait une gentillesse absolue. Je pense que c'est lui qui fait en partie que mon accouchement reste quand même, entre guillemets, un bon souvenir. Très clairement, je ne dirais pas que c'est le plus beau jour de ma vie. Ce serait mentir. Rencontrer ma fille, c'est le plus beau jour de ma vie. Tout ce qui a précédé, c'était un enfer. Mais lui, par contre, c'était... Le rayon de soleil, quoi. Très clairement, il m'a parlé un peu de sa vie, il m'a parlé de ses enfants. C'était tellement agréable de savoir. Il m'a expliqué aussi que sa femme, elle avait une liste aussi de démarrage. Je ne voulais vraiment pas que je m'inquiète qu'on allait s'en sortir, quoi. C'était tellement agréable d'entendre ça, franchement. Cette phrase-là me manquait depuis le démarrage, en fait.

  • Sarah

    Oui,

  • Rébecca

    juste dire que ça va aller. Mais oui, ça va aller. C'est bête à dire, mais juste savoir que ça va aller, quoi. tout va bien pour l'instant nickel quoi donc il finit par me repositionner la perf donc là dessus nickel je peux à nouveau plier le bras ce qui n'est pas désagréable Et j'ai quasiment pas dormi quand même. Le stress encore. J'étais très stressée que j'arrivais pas à dormir. Lui, heureusement, il avait une espèce de couchette. Du coup, il a dormi sur la couchette pendant ce temps-là. Et du coup, le temps passe, on continue les examens. Il n'y a toujours rien qui bouge. Concrètement, j'atteins difficilement les 3h30-4h à un moment donné. Il devait être 9h du matin.

  • Sarah

    Oui.

  • Rébecca

    Et du coup, nous, on avait deux Ausha à la maison. Du coup, mon conjoint me dit, ça commence à faire un petit moment, il faudrait que j'aille les voir quand même pour voir si tout va bien. Donc, on demande au stage femme, qu'est-ce qu'il en est, vers quelle heure, entre guillemets, on peut espérer accoucher. Il nous dit, j'imagine vers 16h, 16h30, mais pas avant.

  • Sarah

    Ah oui, ok. On a du temps.

  • Rébecca

    C'est ça. Donc du coup, j'ai dit à mon conjoint, je lui ai dit, vas-y, fais un aller-retour, on n'habite pas très loin de la maternité, à peine 20 minutes ou quelque chose comme ça. Il nous dit, fais l'aller-retour, va t'occuper des Ausha et reviens tranquillement, pose-toi, mange un peu. Du coup, il n'avait rien mangé le matin, donc il s'en va. Et moi, je discute un peu avec le sage-femme, mais sans plus parce qu'il y a du monde. à accoucher ce jour-là. Et à un moment donné, on discute parce que forcément, je suis en monitoring tout le temps du fait de la péridurale et de l'ocytocine surtout. Et on se rend compte que l'ocytocine fait des petits effets pas très cools sur le cœur de ma fille. Donc, elle fait un peu de brachycardie, c'est-à-dire que le cœur ralentit. Et je finis par demander au sage-femme, je lui dis, mais est-ce que je dois m'inquiéter de quelque chose ? Et il me dit, non, sauf si vraiment ça dégringole au niveau des chiffres. Et il me dit, en dessous de 70, si je ne me trompe pas. J'ai vraiment un doute sur le chiffre, mais il me dit quelque chose comme ça. En dessous de 70, il faut me sonner. Vous m'appelez et on fait en sorte de quoi ? Et là, à 10h, je vois le chiffre. qui dégringolent. Mais vraiment, pas un peu. On atterrit à, je ne sais plus, 55. Un truc comme ça. Et là, je regarde le chiffre un peu bête en regardant le truc en disant non, ce n'est pas en train d'arriver. Ce n'est pas possible. On en a parlé littéralement dix minutes avant avec le sage-femme. Je me fais des idées là. Je suis dans un rêve et ce n'est pas du tout en train de se passer. Je reprends vite mes esprits et j'appuie sur le bouton pour appeler le sage-femme. Et là il débarque littéralement en une seconde quoi. Il a débarqué hyper vite. Et là j'ai rien le temps de comprendre, il dit code rouge.

  • Sarah

    Ok, direct.

  • Rébecca

    Pardon, ça va commencer à être un peu compliqué.

  • Sarah

    Ouais.

  • Rébecca

    Il dit code rouge et là je comprends rien à ce qui se passe. Il y a quelqu'un qui l'a dit dans ton podcast, je me demande si c'est pas toi d'ailleurs, qui dit c'est comme si on est plus dans notre corps. On est au-dessus de notre corps et là, très clairement, je ne bouge plus. Il ne se passe plus rien dans mon cerveau. Il y a 8 personnes qui débarquent dans la salle. Je rappelle, mais mon conjoint n'est pas là.

  • Sarah

    Il n'est pas revenu.

  • Rébecca

    Non, je n'ai pas mon téléphone. Mon sac est à l'autre bout de la pièce. Je suis reliée par 40 milliards de fils. Je ne peux rien faire.

  • Sarah

    Même avec ton téléphone, tu n'aurais pas fait grand-chose, je pense.

  • Rébecca

    Je ne sais pas si c'est possible. Et là... Là, il me regarde et il fait « on va partir en césarienne, tout de suite » . Là, ce qu'il faut savoir, c'est que code rouge, il faut que l'enfant soit sorti dans les 5 minutes, je crois.

  • Sarah

    Oui, orange c'est 30 et rouge c'est 5.

  • Rébecca

    Oui, 5 ou 15, je ne sais plus. C'est hyper rapide, on n'a pas le temps de réfléchir. Et là, je vois une fille qui débarque et qui prend le temps de m'expliquer quand même et qui me dit « là, du coup, on va partir en césarienne, donc il faut que je vous rase et que je vous sonde » . Et j'étais d'accord. De toute façon, tu n'as pas le temps de réagir sur le coup. Ça arrive, point. Il n'y a pas le temps de faire quoi que ce soit. Donc, elle fait ce qu'elle a à faire. Et le sage-femme prend vraiment le temps de m'expliquer quand même. Je ne saurais pas du tout redire ses termes. Mais il m'explique vraiment ce qui est en train de se passer. Que là, on va y aller. Est-ce qu'il n'y a pas moyen que je trouve mon téléphone quand même pas loin ? Où est monsieur ? Est-ce qu'il n'est pas loin ? et du coup bref on a pas trop le temps d'échanger sur le sujet et là on regarde de nouveau le monito le coeur est remonté ok Annulation du code rouge. Ah, ok. Plus de césarienne de prévu. Et là, je commence à comprendre ce qui est en train de se passer. Je ne comprends pas très bien quand même pour autant. Et là, le sage-femme revient à côté de moi. Il reprend le temps de m'expliquer. Il me dit que j'ai eu le bon réflexe, que c'était parfait. Que là, vu que le cœur est remonté, on va stopper l'ocytocine. Ils ont stoppé l'ocytocine d'abord et c'est ce qui a fait remonter le cœur. Pardon, c'est plutôt dans ce sens-là. Et on va voir où on en est au niveau du toucher. J'étais à 4, donc je n'ai très clairement aucune évolution. Donc il me dit, bon, on va prendre... Je fais, est-ce que votre téléphone n'est pas loin ? Donc il va me chercher mon téléphone et il me dit, appelez votre conjoint. Vous ne lui dites pas, surtout, ce qui se passe. Vous lui dites juste de revenir. parce que les choses ont bougé, etc. Dites-lui juste de revenir. Surtout, vous ne lui dites pas qu'il y a eu un risque de césarienne en urgence, parce qu'il a de la route et il ne faudrait pas qu'il ait un accident sur la route. J'étais oui. Donc, je lui laisse un message, parce qu'il n'avait pas son téléphone. En fait, il était déjà en route pour revenir à ce moment-là. Et du coup, juste après cet appel, le sage-femme me regarde et me fait... Ouais, vous êtes incroyable. J'étais, ah, pourquoi ? Il me dit, vous êtes restée d'un calme. C'est vraiment impressionnant, quoi. Et j'étais, bah, j'ai rien compris à ce qui s'est passé, en fait. C'est hyper gentil de dire ça, mais alors, moi, j'avais surtout l'impression d'être...

  • Sarah

    Je suis paumée, en fait.

  • Rébecca

    C'est ça, je suis... Il m'a expliqué et tout, donc je comprends ce qui se passe, mais moi, j'avais l'impression d'être juste bête, quoi. Enfin, de... de ne pas avoir compris ce qui s'est passé, de ne pas avoir vécu le truc. J'avais l'impression d'avoir fait n'importe quoi. Et en fait, il m'a rassurée. Ça, c'était hyper agréable. Oui,

  • Sarah

    tu as eu enfin quelqu'un qui était là pour te rassurer et pas pour t'enfoncer ou te laisser dans ton coin.

  • Rébecca

    C'est ça. Ça, c'était génial. Et bref, on continue un peu comme ça. Un peu plus tard, on refait un toucher. Je suis à 5. miraculeusement. Et il dit, bon, par contre, ça commence à faire vraiment trop longtemps. Donc, étant donné que le travail n'avance vraiment pas, il y a quand même des chances qu'on finisse quand même en césarienne. Et honnêtement, j'étais à un stade où j'étais en train de me dire, mais si vous voulez, faites une césarienne. Franchement, qu'on en finisse, j'étais à bout. Je n'avais pas dormi. Là, il était midi. J'y étais depuis 7h la veille, j'en pouvais plus. J'étais « non mais s'il vous plaît, dites-moi qu'on y est bientôt » . Il demande conseil à une gynécologue qui vient me voir une heure après et qui me dit « bon, on a reculé » . C'est-à-dire que j'étais plus ouverte à 5, j'étais de nouveau ouverte à 4.

  • Sarah

    Pourquoi c'est possible ça ?

  • Rébecca

    Je ne savais pas. Soit il y a eu un problème de mesure avant, soit effectivement mon col s'est refermé. Je ne sais pas. En tout cas, on m'a dit que, très clairement, si on m'a dit que j'étais à un moment ouverte à 5, on a été vraiment très sympa avec moi. Là, il m'a dit, à 90%, on finit en césarienne. Et en fait, moi je regarde mon conjoint et je lui dis, mais pourquoi ce n'est pas 100% ? À ce niveau-là, même si j'arrive jusqu'à la voie basse, je suis... tellement fatiguée que je n'y arriverai pas en fait. J'avais oublié le fait d'accoucher sur le côté, enfin vraiment toutes ces choses là c'était parti, c'était très loin. Non mais c'est pas grave quoi. Sachant qu'en plus pour l'anecdote pendant les cours d'accouchement, on nous a expliqué la césarienne. Je savais comment ça allait se passer, limite j'étais plus informée sur la césarienne que sur l'accouchement en voix basse finalement. Et j'avais demandé à ma sage-femme, je lui ai dit mais au final... pourquoi on ne fait pas tous une césarienne ? Question bête sur le coup. Elle m'avait regardée un peu interloquée, elle m'avait dit, c'est une opération quand même, madame. Ce n'est pas anodin, ce n'est pas un petit truc. Et j'étais, ah oui, c'est vrai. Donc, elle me dit 90% de chance. Et en fait, quand on ne se retrouve plus qu'à deux, je me mets à pleurer. Je me dis, non, mais il faut qu'on arrive à la césarienne. J'étais, ouais. tellement tellement fatiguée que j'espérais plus qu'une chose, c'était cette fameuse césarienne. mais c'est rien de calme c'est le moment où on a le temps d'y arriver donc moi il m'a permis l'ocytocine aussi entre temps et à 14h la même chose, le coeur tombe à 55 pareil de nouveau code rouge tout le monde débarque sauf que là cette fois-ci il est avec moi donc je le vis beaucoup mieux la deuxième fois, je suis inquiète et puis tu l'as déjà vu au moins tu sais comment ça se passe c'est ça t'es déjà prêt en fait là finalement plus qu'à me poser la rachianesthésie et on part quoi il n'y a plus grand chose à faire donc je suis beaucoup moins inquiète je suis très inquiète pour ma fille en fait moi je m'en fiche pas j'ai passé un stade où moi c'est pas grave mais elle j'avais peur j'avais très peur parce que le chiffre il est impressionnant parce que le coeur d'un enfant je crois que c'est 160 c'est immense, c'est super haut Là dessus j'étais inquiète, il recoupe l'ocytocine, le cœur remonte mais pas suffisamment. Du coup je passe en césarienne en code orange. Donc là cette fois-ci on y va. Il n'y a plus aucun doute, on est parti. Et ils vont le préparer. Là j'étais rassurée, il a pu venir avec moi. Il était avec moi pendant la césarienne. Et ce qui est très drôle c'est qu'il est très grand. et que les tenues stériles pour les hommes, il n'y en a pas beaucoup. Et il était en rose bonbon.

  • Sarah

    Ah super !

  • Rébecca

    C'était archi drôle. Mais par contre, pendant tout le temps où il était en train de se préparer, moi j'étais toute seule dans la salle. L'anesthésiste s'est présenté, il m'a expliqué ce que c'était que la rachianesthésie et comment il s'allait se passer. Et il a fait son travail, grosso modo. Et en fait, chaque personne dans le bloc s'est présentée à moi. Et j'ai trouvé ça super agréable de savoir tout ça. Juste avant de partir au bloc, par contre, il y a le sage-femme qui est venu vers moi et qui m'a dit « j'ai un accouchement en voie basse qui est en train de se produire, je ne pourrais pas être là » . Et là, j'étais « ah, c'est ça par contre » . Il était limite plus désolé que moi sur le sujet. C'était tellement particulier, en fait, le lien qui se crée pendant ce temps-là, c'est tellement particulier. Mais il ne pouvait pas être là, donc je disais, tant pis, c'est le jeu. Il m'a dit, mais je vous ai choisi mon meilleur collègue pour vous accompagner, il n'est pas là. Il était très gentil aussi. Et du coup, on nous installe dans la césarienne. Et par contre, ce que je ne savais pas, c'est que le champ pour nous cacher la vue était aussi proche du visage, en fait. Et ça, c'est... En fait, on m'avait prévenu qu'on ne verrait rien. Avec du recul, je pense que j'aurais préféré voir. Mais ça, ça m'est très personnelle. Mais le champ était à 3 cm de mon menton, quoi. Quelque chose comme ça. Je voyais qu'un drap bleu, en fait, en face de moi. Je ne voyais rien d'autre. Et il m'avait mis un masque. Je ne sais pas si c'était de l'oxygène ou autre chose. Je ne sais pas du tout ce que c'était. Et j'avais donc ce masque à oxygène. et le masque chirurgical part de suite.

  • Sarah

    Ok, tu ne risquais pas de respirer ?

  • Rébecca

    Non, mais vraiment, par contre, est-ce que ça c'est obligatoire ? Mais bon, ce n'est pas moi qui décidais sur le coup, donc j'ai juste suivi le truc. Et au final, l'opération s'est très bien passée. Et ce que j'ai apprécié, c'est qu'ils m'ont fait participer. Donc j'ai pu pousser. pendant la césarienne. Et c'est très étrange de pousser sans rien sentir du tout. Et avec des mains à l'intérieur de soi. Parce que concrètement, c'est ça.

  • Sarah

    C'est ce qui se passe.

  • Rébecca

    La sensation est très bizarre. Je n'ai pas trouvé ça désagréable, personnellement. Juste étrange. Étrange, c'est vraiment le terme. Mais on sent tout. Moi, je sentais tout. Je n'avais pas la douleur, je sentais absolument tout, sauf l'ouverture. Ça, je n'ai pas senti. Mais par contre, j'ai senti quand ma fille est sortie, j'ai senti quand ils ont retiré le placenta. Enfin, vraiment tout, tout, tout. Ok.

  • Sarah

    Et tu as pu voir ta fille rapidement ? Du coup, on a quand même pu te la présenter.

  • Rébecca

    Oui, je l'ai vue tout de suite. Ils l'ont mise derrière le champ, du côté de ma tête. Ok. Et ils l'ont posée. tête contre tête en fait. Mais le truc c'est que vu que le champ était à 3 cm de mon visage, concrètement je voyais qu'un bout de son nez. Je ne voyais vraiment pas grand-chose. Donc ça m'a un peu déstabilisée de ce côté-là, parce que j'ai toujours cru que quand j'accoucherais, je l'aurais dans mes bras tout de suite. Et j'avais la position de la croix, les bras écartés sur le côté pour avoir tous les médicaments. Et pendant les cours de préparation, on m'avait dit surtout qu'il ne faut pas bouger les bras. C'est la règle principale. Et du coup, je me souviens que le seul truc que je disais, c'était est-ce que je peux bouger les bras ? Est-ce que je peux bouger les bras ? Pour pouvoir juste la toucher un peu. Alors soit je n'ai pas entendu, soit personne ne m'a répondu, je ne sais pas. Je pencherai plus sur je n'ai pas entendu. Mais du coup, j'ai pu l'avoir quand même contre moi. Et elle a eu le temps de me faire pipi dessus.

  • Sarah

    Stop ! Le début d'une longue lignée pipi.

  • Rébecca

    C'est ça, c'est la dénote que j'aime bien raconter. qu'elle sera ravie d'entendre à peu près 40 fois quand elle sera plus âgée mais voilà c'était mon premier contact avec ma fille c'est un petit tête contre tête et un petit biais et du coup elle allait bien une fois à l'extérieur ? elle allait super bien alors si une problématique on n'en a pas parlé mais je l'ai entendu pleurer quasiment tout de suite Elle était parfaite, je ne sais pas trop d'autres termes. Tout le monde m'a dit qu'elle était magnifique. Tout le monde me disait qu'elle avait une tête ronde toute parfaite.

  • Sarah

    C'est vrai que c'est l'avantage de la césarienne. Au moins, les visages et les têtes sont parfaits.

  • Rébecca

    Ça, c'est clair. Très rond. C'est sûr, là, pour le coup, aucune déformation du fait passage. C'est ce que je disais aussi. C'est l'avantage.

  • Sarah

    C'est ça. Et il faut bien en trouver, écoute. Oui.

  • Rébecca

    C'est ça, je suis tout à fait d'accord. Mais André, moi, la césarienne, ça a été une libération, franchement. Oui. Je l'ai vraiment perçue comme ça.

  • Sarah

    Et comment tu allais, toi, justement, après cette opération ?

  • Rébecca

    Juste après, super bien. Vraiment, je sentais un poids en moins. Je me suis dit, c'est fini. Tout ce qui s'était passé avant, je ne l'avais pas oublié, mais tout ce qui s'était passé avant, je me disais, ça y est, c'est fini, c'est derrière moi. Alors, OK, maintenant, je vais devoir récupérer d'une opération. Je vais avoir un enfant qui pleure tout le temps et qui va me réveiller la nuit. Mais à partir de ce moment-là, c'est que du positif. C'est fini, c'est derrière moi. C'est fini. C'est vraiment, c'était une clé dans ma tête. C'est fini. Le passage en salle de réveil était un peu plus compliqué, très honnêtement. Par contre ce qui était bien c'est qu'on était deux. On était deux en salle de réveil, une autre femme qui sortait aussi d'une césarienne. Et du coup on a pu discuter ensemble à travers un rideau parce qu'on ne se voyait pas. Et j'avais soif. J'avais soif, c'était horrible. C'est vraiment la sensation principale que je garde, c'est mon dieu, ça ne s'arrêtera jamais, je vais mourir de soif sur le truc. Et ma voisine disait exactement pareil.

  • Sarah

    Ok, au moins c'est un point commun.

  • Rébecca

    C'est ça. Le petit truc drôle par contre, c'est que quand on est arrivé en salle de réveil, j'ai vu mon conjoint assis sur une chaise en peau à peau avec ma fille et le t-shirt déchiré.

  • Sarah

    Ok.

  • Rébecca

    Qu'est-ce qui s'est passé ? Et là, je ne sais pas, il m'explique. Il me dit, en fait, j'ai voulu faire une blague à votre conjoint. Je lui ai dit de déchirer son t-shirt pour faire du peau à peau. Et il l'a fait. C'est ça, il l'a fait. Mais c'était la tenue stérile, ce n'était pas son t-shirt. Oui, il l'a fait. C'est à lui. Et du coup, il fait, oui, on m'a demandé, je n'ai pas réfléchi. Je dis, au moins, il a tout donné pour sa fille, c'est cool. Mais j'étais contente quand même qu'il ait pu faire du pot à pot, même si je n'étais pas là. Forcément, je regrette de ne pas avoir été cette personne-là. On ne va pas s'en dire.

  • Sarah

    C'est mieux le papa qu'une sage-femme ou rien du tout, tout simplement.

  • Rébecca

    C'est ça. Moi, c'était mon inquiétude principale qu'elle finisse directement dans le berceau, sans contact. Je ne savais pas du tout comment ça se passait derrière, parce que lui, il est parti. tout de suite et je suis restée quoi, le temps qu'ils finissent l'opération. Et c'est bête, mais je m'attendais pas du tout à ça. Alors que c'est logique, mais je m'attendais pas du tout à cette partie-là.

  • Sarah

    Oui, de toute façon, on se rend pas compte d'un accouchement, t'as tombé dans les bras et c'est tout. Et tu te rends pas compte que bah oui, mais quand t'accouches pas par voix basse, c'est pas comme ça en fait. C'est une opération et tu pars en salle de réveil comme une autre opération quoi.

  • Rébecca

    C'est ça. Non, ça, c'était le truc. J'avais hâte d'être en chambre, en fait, et de clôturer ce passage.

  • Sarah

    Mais ça a mis longtemps à arriver, ce moment, du coup ?

  • Rébecca

    J'en ai aucune idée. Je ne me rends pas du tout compte. Le temps, à partir de ce moment-là, il est devenu... Je ne regardais plus l'heure et tout. Alors, autant pendant le travail, je savais quelle heure il était. Alors ça, je connaissais minute par minute, sans problème. Ma fille, il est à 14h30. Et j'ai aucune idée à quelle heure je suis remontée en chambre Parce qu'on m'avait dit Vous pourrez remonter en chambre que quand vous aurez bougé les orteils Je me suis jamais autant concentrée Et ça par contre c'est un peu traumatisant Parce qu'essayer de bouger un membre Qui ne réagit pas du tout C'était terrible Et en fait je me sentais Encore une fois cette sensation d'être un peu bête Et revenue parce que mon conjoint m'a proposé de l'avoir sur moi pendant que j'étais en salle de réveil. Je sentais mes bras, mais à partir de ma poitrine, je ne sentais plus rien. Et il me l'a posé sur moi. Et en fait, j'étais tellement fatiguée, j'avais tellement soif, je n'y arrivais pas. Je l'avais sur moi, j'étais contente. J'ai profité deux minutes et après, je lui ai demandé de l'enlever parce que je n'étais pas dedans. peur qu'elle tombe, j'avais peur de lui faire mal je la sentais pas en fait je la sentais dans mon cou mais tout ce qui touchait en dessous de mon cou je sentais rien du tout du coup j'avais tellement peur de lui faire mal, de faire mal les choses que je lui ai dit je fais non faut me l'enlever quoi tu te sentais pas quoi c'est horrible de faire ça après je me suis sentie très mal d'avoir pris cette décision là je pense que c'était le mieux euh Toujours aujourd'hui, je pense que c'était le mieux. Mais sur le coup, j'avais l'impression de rejeter ma fille. Alors que clairement, pas du tout. Un peu perturbée de ce côté-là. Oui,

  • Sarah

    tu fais comme tu peux à ce moment-là.

  • Rébecca

    Oui, c'est ça.

  • Sarah

    Ok. Et du coup, comment tu as vécu ton post-accouchement ? Une fois que tu as retrouvé ta fille, que tu as pu la prendre dans tes bras, comment tu te sentais, toi ?

  • Rébecca

    Je n'ai pas pu la prendre tout de suite dans les bras. Enfin, vraiment après. proprement parler, je veux dire. Je l'avais avec moi dans le lit, mais j'ai mis un peu de temps à me lever. C'est un peu délicat, forcément, parce que on m'avait posé des agrafes pour refermer, et les agrafes, je les sentais vraiment forts. Je ne pouvais pas marcher en étrange droite, j'étais pliée, et du coup, je n'arrivais pas à la porter. Parce que pareil, j'avais l'impression d'avoir perdu en tonus musculaire et de ne pas réussir à la porter. Heureusement, il dormait avec moi, enfin il était avec moi dans la chambre. C'est lui qui a fait tous les premiers soins. C'est lui qui a appris à donner le bain, etc. Donc de ce côté-là, vraiment un conjoint en or. Et moi, je me sentais un peu inutile. Je me sentais totalement inutile. Et j'ai une puricultrice qui me l'a dit, pas dans ces termes-là, mais qui m'a clairement dit, non mais écoutez, madame, la césarienne, c'était hier. Il faut vous lever, quoi.

  • Sarah

    Mais c'est quoi cet hôpital ?

  • Rébecca

    Alors, très clairement, cet hôpital, maintenant, dès que je connais des personnes qui sont enceintes dans mon entourage, je leur dis clairement de ne pas y aller.

  • Sarah

    Oui, je comprends.

  • Rébecca

    Mais ils y vont tous.

  • Sarah

    Ok.

  • Rébecca

    C'est un hôpital qui est très réputé normalement pour les accouchements. Et je ne sais pas, je pense que moi, je suis tombée sur des gens pas lunés ce jour-là. Ils n'avaient pas envie de travailler. Mais moi, elle m'a dit, il faut se lever maintenant, c'est bon. C'est juste une césarienne. Et j'étais oui. Puis en plus, après avoir été sondée, il faut aller aux toilettes, il faut faire le fameux premier pi pour éviter le libérateur. Je ne sais plus quoi. Sinon, on risque une piélo-néfrite ou je ne sais plus quoi. Il y a un truc, si on ne va pas aux toilettes, après une sonde. Et moi, on ne me l'a pas retiré tout de suite. On me l'a retiré, je ne sais plus, le lendemain, je crois. Donc, ça a mis un peu de temps quand même. Et du coup, on m'en a tout fait pour que je me lève. Cette puricultrice, je l'ai eue pendant trois jours.

  • Sarah

    En plus ?

  • Rébecca

    Et elle m'a... À plusieurs reprises, elle m'a fait une remarque sur le fait que je ne bougeais pas assez, que c'était monsieur qui faisait tout, qu'à un moment donné, il va bien falloir que je me débrouille toute seule. etc.

  • Sarah

    Ok, super. Très agréable.

  • Rébecca

    Oui, très agréable. Heureusement, j'ai eu des personnes qui étaient beaucoup mieux à côté. Mais en plus, assez souvent, ces remarques-là, c'était toujours quand le monsieur n'était pas là. Oui,

  • Sarah

    forcément.

  • Rébecca

    Sinon, ce n'est pas drôle. Après, j'ai eu plein de remarques qui disaient « Votre conjoint, il est super, il fait plein de choses. » J'étais « Oui, c'est le papa. » Oui, après,

  • Sarah

    il prend son rôle de papa, tout simplement.

  • Rébecca

    C'est ça.

  • Sarah

    C'est plutôt le contraire qui est inquiétant au final. Si papa ne fait rien du tout, là, c'est un peu inquiétant.

  • Rébecca

    Oui, et puis ils étaient vraiment en mode, oui, il faut qu'il se repose aussi un peu. Mais oui, moi aussi.

  • Sarah

    Ah oui, tu as eu un accompagnement entre la sage-femme et l'allaitement et la sage-femme de l'accouchement et ton suivi postpartum. Tu n'es vraiment pas aidée.

  • Rébecca

    Non, non, non, c'était pas terrible de ce côté-là. Et le pire, c'est qu'au moment de partir, je voulais pas partir. Parce que j'étais, non mais on va être à la maison, il y aura plus de médecins. Après,

  • Sarah

    si tu te sentais infantilisée comme ça, te faire comprendre que t'es incapable, forcément tu l'as intégré aussi. Tu t'es sûrement dit que tu n'y arriverais pas, puisque c'était, entre guillemets, attention, mais tu étais nulle parce que t'y arrivais pas. Donc forcément... T'as intériorisé le fait que, bah oui, effectivement, je vais pas y arriver, j'arrive pas à me lever. Alors que c'est du fait normal, césarienne, ça fait mal, il faut le dire quand même.

  • Rébecca

    Ouais, très clairement, c'est pour ça que je disais au démarrage, césarienne de confort, oui. Alors, très rapidement, quoi. Sur le coup, c'est confortable, ça j'avoue, je vais pas mentir, on sent rien, donc tout va bien, c'est chouette, c'est confortable, c'est sûr. l'après il est un peu moins il faut le vivre quand même je pense que ça la céréale c'est un peu comme l'accouchement final,

  • Sarah

    il faut le vivre pour comprendre à quel point c'est compliqué c'est pas juste une opération de la peinticite et encore j'ai pas vécu ça donc je sais même pas dire comment c'est ouais, écoute en tout cas merci beaucoup de ton partage D'avoir été aussi franche et ouverte sur tout ce qui t'est arrivé, parce que c'est des choses auxquelles on ne pense pas déjà parce que ce n'est pas censé se produire, mais qui malheureusement arrivent. Et je pense que c'est beaucoup de choses sur lesquelles ça arrivait à des mamans et qui ont dit non, mais ça va, j'ai mon bébé et ça va. Sauf que oui, tu as ton bébé, ça va très bien, mais ce n'est quand même pas normal. Il faut quand même en parler et il faut quand même être informé que ça peut arriver et que c'est vrai. on peut vivre son moment et dire ok d'accord,

  • Rébecca

    juste pour qu'on arrête de nous dire des choses horribles mais c'est pas normal il faut le savoir et ça c'est le message que j'aimerais passer aujourd'hui faut pas hésiter à faire du bruit c'est bête mais moi j'ai tellement ancré que les femmes qui font du bruit quand elles accouchent c'est insupportable Elles font du cinéma, jamais c'est nécessaire de crier à ce point là. Franchement, si vous avez envie de crier, faites-le quoi ! Salut ! S'il y a un conseil que je peux donner, c'est celui-là. Et en salle de réveil, on a entendu une femme hurler, vraiment. On était juste à côté des salles de naissance, donc on entendait les accouchements d'à côté. Et la femme hurlait comme pas possible quoi. Enfin vraiment, c'était impressionnant. Et sur le coup, on en a rigolé. avec la femme qui était à côté, on en a rigolé dans le sens où on était, bah nous au moins on a eu une séduitienne on préférait dédramatiser la situation parce que par mine de rien on en avait besoin loin de là l'idée de se moquer de la personne qui était en train d'hurler, mais on était c'est la situation qui est plus drôle on a échappé à ça quoi, entre guillemets c'était un peu l'idée quoi je me suis dit quelques jours plus tard je suppose que tu t'es dit,

  • Sarah

    bah en fait finalement elle a Elle a crié une fois et c'était fini. Moi, je n'ai pas crié. Par contre, là, j'en ai pour un moment à me remettre de la cicatrice et des suites d'une césarienne.

  • Rébecca

    Il y avait de ça. Et en fait, je me suis surtout dit, c'est bien, elle a osé. Elle a crié en se disant, je m'en fiche. Ce n'est pas grave. Les gens peuvent me juger à côté. Ils peuvent se boucher les oreilles. Mais moi, en attendant, je vis mon moment et je fais en sorte que ça se passe bien. Et ça, j'ai trouvé ça génial. J'aurais adoré me dire... On arrête de penser à l'image qu'on peut avoir de soi et on passe à autre chose. Et tant pis.

  • Sarah

    C'est vrai que c'est quelque chose de pas à savoir pour toutes celles qui sont un peu pudiques ou un petit peu réservées de se dire que c'est ton moment. Peu importe ce qu'on pense de toi ou ce qu'on va dire. C'est ton moment, fais ce que tu peux.

  • Rébecca

    Fais ce que tu peux, c'est clairement ça.

  • Sarah

    J'allais dire fais ce que tu veux, mais je pense que c'est plutôt fais ce que tu peux en fait.

  • Rébecca

    Non, le fais ce que tu veux, si c'est possible, c'est top. Mais le fais ce que tu peux, c'est le plus, qui colle le plus à la réalité, je pense.

  • Sarah

    C'est vrai. Et bien en tout cas, merci beaucoup pour tous ces messages. Et bravo pour tout ce courage dont tu as fait preuve, même si sur le moment, tu ne t'en es pas rendu compte, mais quand même, tu en as eu beaucoup et tu as supporté un travail interminable sans broncher. Et ça, c'est fou quand même.

  • Rébecca

    C'est gentil.

  • Sarah

    Merci beaucoup à toi.

  • Rébecca

    Merci à toi.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si jamais il t'a plu et que tu souhaites aider le podcast, n'hésite pas à laisser une petite note sur l'application d'écoute sur laquelle tu es actuellement ou un petit commentaire ça me ferait très plaisir et ça peut être d'une grande aide pour aider le projet à avance en attendant je te retrouve mercredi prochain pour une nouvelle histoire d'accouchement

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