Description
Que vous soyez aidant d'un parent en Ehpad, de votre conjoint ou de votre enfant, les fêtes sont toujours une période difficile.
Christelle et sa sœur ont choisi de faire confiance aux professionnels pour s'occuper de leur mère. L'Ehpad organise un moment festif à Noël et cela convient à tout le monde.
En premier lieu à la maman, qui ne perd pas ses repairs et reste en territoire familier.
En second lieu, c'est un soulagement pour les 2 sœurs.
En somme, si la tentation est – encore ! – grande de culpabiliser durant les fêtes, n'oubliez jamais qu'en tant qu'aidant, vous faîtes déjà beaucoup toute l'année.
Inutile d'en rajouter en organisant une soirée ou un événement synonyme d'angoisse ou de fatigue.
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Retranscription de l'épisode
- Salut Laurent,
- Salut Christelle, ça va?
- Fêtes de fin d'année, donc c’est toujours un peu particulier pour moi.
- M'en parle pas. Ma mère est morte juste avant Noël, alors je ne fête plus Noël. Et quand on a un parent en EHPAD, c'est compliqué les fêtes, n'est-ce pas?
- Oui, c'est compliqué parce que je me sens coupable. Parce que faire quelque chose avec une personne qui a des troubles neurodégénératifs, c'est difficile.
- Tu parles de ta maman qui est en EHPAD?
- Exactement.
- Et à Noël, comment vous faites avec ta frangine?
- On s'est vite dit qu'on ferait des choses qui ne nous épuisaient pas. Surtout qu'elle, elle est maman. Comme l'EHPAD organise un moment festif, et on s'est dit qu'on ne va pas se rajouter la charge de sortir notre mère de l'établissement, de devoir la gérer, en plus du reste. Donc on a choisi cette solution !
- C'est à dire la sécurité. L’EHPAD s'occupe de Noël, vous y allez et tout se passe très très bien et vous n'avez pas la peur qu’il puisse lui arriver un accident, c'est ça ?
- Exactement. Parce qu’elle angoisse, elle a peur quand on la change de cadre. Dès qu'il y a un peu trop de bruit, qu'elle ne reconnaît plus les gens, elle angoisse. Et puis, ma sœur et moi on reste ses filles, donc on ne saurait pas la gérer émotionnellement. Donc on s'est dit, on fait ça à l'EHPAD, ils organisent avec les soignants qui vont bien et ça ira bien pour tout le monde.
- Au final, tu laisses les professionnels faire.
- Exactement. Quand on est aidant, on se dit : « c'est ma mère, c'est mon père, c'est mon époux, je sais comment elle est, comment il va réagir. Je peux gérer. » Sauf que désormais la personne dont vous prenez soin a des fonctionnements différents. Et ce n'est pas votre métier de la soigner.
- Là, on parle des pas de personnes âgées. Ça peut être vrai avec un enfant ou son conjoint.
- Tout à fait.
- Et pas nécessairement âgé. Encore une fois, tu es en train de dire que ce n’est pas la peine de culpabiliser à outrance et qu’il vaut mieux laisser faire les pros.
- Oui , laisser faire les professionnels parce que ce n'est pas notre métier et il faut se préserver. Si on commence à être 100 % aidant, on se consume : le fameux burn out. Les aidants doivent avoir des moments de répit. Souvent, ils culpabilisent et me disent: « je n'ai rien envie de faire pour les fêtes de fin d’année. » Mais vous faites déjà le max toute l'année ! Donc inviter des gens, organiser un événement, sortir de son cadre la personne dont vous prenez soin : est-ce vraiment nécessaire? Quel est le coût pour vous ? Je parle de coût humain, en termes de fatigue. Ça, les aidants ont trop tendance à l'oublier et à s'oublier.
- Finalement, tu nous parles de charge mentale. On l'a suffisamment au quotidien, pas la peine d'en rajouter. On culpabilise déjà naturellement. Donc, pour une fois, on fait la trêve des confiseurs et on s'occupe comme on peut de la personne qu’on aide.
- On ne culpabilise pas outre mesure et on essaie de passer de bonnes fêtes ; à sa façon.