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#43 - Julie Andrieu : une vie de voyages et de cuisine, une soupe de pieds et la dolce vita en famille cover
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Beau Voyage

#43 - Julie Andrieu : une vie de voyages et de cuisine, une soupe de pieds et la dolce vita en famille

#43 - Julie Andrieu : une vie de voyages et de cuisine, une soupe de pieds et la dolce vita en famille

34min |05/11/2024
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#43 - Julie Andrieu : une vie de voyages et de cuisine, une soupe de pieds et la dolce vita en famille

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Description

Si quelqu'un incarne la fusion parfaite entre voyage et gastronomie en France, c'est bien Julie Andrieu. Photographe devenue critique gastronomique, auteure et figure incontournable de la télévision, elle a fait de la cuisine son ticket d'entrée pour explorer le monde.


Derrière ses airs d'héroïne hitchcockienne se cache une exploratrice insatiable qui a fait de la cuisine son plus beau prétexte à voyager. Du Liban au Kirghizistan, des marchés secrets du Brésil aux trattorias romaines, elle collectionne depuis vingt ans les rencontres improbables et les découvertes culinaires les plus audacieuses.

Elle nous livre les secrets des cinq saisons de "Fourchette et Sac à Dos" - ces années où elle parcourait le monde à la rechercher de nouvelles saveurs et de renocntres dingues.

Une conversation à cœur ouvert qui nous emmène aussi dans les coulisses des "Carnets de Julie", jusqu'à son dernier coup de cœur : quatre mois d'expatriation à Rome avec ses enfants.


Une conversation sans filtre avec une passionnée qui a transformé sa curiosité en métier.



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Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser 5 étoiles sur Spotify ou un commentaire sur Apple Podcasts. Ce serait vraiment un sacré coup de pouce pour nous !


Retrouvez-nous sur @beauvoyage pour encore plus de contenu !


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Production : Sakti Productions

Musique : Chase The Mississipi, Michael Shynes

Vous êtes une marque et vous souhaitez collaborer avec Beau Voyage ? 

Ecrivez-nous : mariegarreau@saktiproductions.com 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    We don't need a destination, let's go where the river's taking us.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est Marie et vous écoutez Beau Voyage. De l'ascension du Merapik au Népal, au tour du monde en famille, du road trip au Chili au bivouac en Inde dans les Pyrénées, vous entendrez des hommes et des femmes qui partagent leurs aventures hors des sentiers battus, des aventuriers ordinaires qui vous racontent leurs aventures extraordinaires.

  • Speaker #0

    If we start chasing this and see people...

  • Speaker #1

    À deux ou en tribu, à l'autre bout du monde ou en bas de chez eux, avec trois sous ou en claquant leur PEL, ces voyageurs nous confient leurs histoires, leurs galères, leurs bons plans et leurs coups de cœur. Sur Beau Voyage, nous allons vous prouver que l'aventure est partout et à la portée de tout le monde. Alors montez le son et venez rêver avec nous. Aujourd'hui, nous avons l'immense plaisir de recevoir Julie Andrieux. Depuis plusieurs mois, je rêvais de parler food et voyage. Alors qui mieux que Julie pour incarner la fusion entre l'aventure et la gastronomie ? De photographe à critique gastronomique, en passant par auteur culinaire et animatrice télé, Julie a parcouru la planète avec sa fourchette et son sac à dos, faisant de sa passion pour la cuisine un prétexte merveilleux pour aller vers les autres. Pour Beau Voyage, elle revient sur ses années à sillonner le monde, du Liban au Brésil, en passant par le Mexique ou le Kyrgyzstan. Elle nous raconte ses rencontres les plus cocasses et les plats les plus fous qu'elle a goûté. Elle nous dévoile aussi les dessous des carnets de Julie, une émission qu'elle a incarnée durant des années et qui l'ont menée dans un road trip culinaire à travers toute la France. Enfin, elle nous confie sa dernière folie qui l'a menée jusqu'à Rome, sa ville de cœur, où elle est partie s'installer pendant quatre mois avec ses enfants. Bonjour Julie. Bonjour Marie. Je suis ravie de vous avoir à mon micro, parce que comme je vous disais, je vous attends finalement depuis un an pour parler cuisine et voyage.

  • Speaker #2

    Ça me touche beaucoup.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous pouvez vous présenter pour les peu de personnes qui peut-être ne vous connaissent pas encore ?

  • Speaker #2

    Je ne suis pas sûre que si je n'étais pas moi-même, je me connaîtrais vraiment. Écoutez, je suis journaliste culinaire. Je fais plein de métiers différents parce que j'ai également une société de production. Je coproduis mes émissions. Je les écris très souvent. J'ai écrit une trentaine, 35 livres. J'en ai un qui sort dans quelques semaines, d'ailleurs. Et qu'est-ce que j'ai fait d'autre ? Pas mal de conseils dans la restauration. Puis, j'en oublie, beaucoup de presse, de radio et beaucoup, principalement, d'animation, d'émissions de télé.

  • Speaker #1

    Bien sûr, on vous a tous vus dans Fourchette et Sac à dos et dans les carnets de Julie. En tout cas, moi, ça m'a bercée et j'ai adoré. Vous avez commencé par la cuisine ou par le voyage ?

  • Speaker #2

    J'ai commencé, eh bien, je ne sais pas. J'ai commencé par voyager dans l'enfance, comme quelques enfants, peut-être un peu privilégiés à l'époque en tout cas. Mais je ne voyageais pas non plus de façon frénétique. On passait les vacances toujours à peu près aux mêmes endroits, mais il nous arrivait de voyager. Donc déjà, j'avais un peu ça dans le sang. Et puis la cuisine, c'est venu plus tardivement quand même, parce que je ne m'intéressais vraiment pas du tout à la cuisine pendant l'adolescence. Ma maman ne cuisinait pas ou très peu. C'était vraiment quelque chose qui était assez périphérique à notre vie, qui était riche de plein d'autres choses. donc c'est venu assez soudainement je dirais à travers un couple que j'ai formé avec un homme dont je suis restée très proche dans Marie Perrier et qui lui était très gourmand et non pas qu'il m'ait demandé de passer au fourneau mais il était tellement gourmand il aimait les restos, il était bon vivant il aimait les plats traditionnels donc il m'a fait découvrir les bistrots et toute cette gastronomie que je ne connaissais pas et l'appréciait et donc au bout d'un moment je me suis dit il faut quand même que je m'y mette que je fasse un peu les choses par moi-même. Et donc, j'ai commencé. Et très vite, c'est devenu passionnel. Oui, absolument.

  • Speaker #1

    Et l'histoire de Fourchette et Sac à dos ?

  • Speaker #2

    Alors, Fourchette et Sac à dos, j'ai fait des émissions avant cela, mais ma première idée était de conjuguer le voyage et la cuisine et la gastronomie. Et donc, à chaque fois, quand j'ai commencé à faire la cuisine, d'abord, on m'a proposé de faire un livre de cuisine. Mais à l'époque, il y avait très, très peu à la fois de livres. Il n'y avait bien sûr pas de sites Internet et autres podcasts. Et c'était très balbutiant. Il y avait principalement des grands chefs qui livraient leurs recettes, que ce soit à la télévision, il y en avait déjà quelques-uns, ou dans les livres, et des mamas, un peu comme Maïté. Donc, c'était le terroir ou la gastronomie. Mais il n'y avait pas vraiment de troisième voie. Donc, assez naïvement, je me suis dit, tiens, il y a peut-être une place à prendre. Moi, j'étais élevée vraiment avec la télévision. Ma maman était comédienne, j'étais dans les coulisses des théâtres. Donc, tout ça m'était familier. Je me suis dit, après tout, s'il n'y a pas la cuisine que j'aime, moi, à la télé, je vais le faire. Ce n'est pas aussi simple que ça, malgré les quelques entrées que j'avais peut-être plus que d'autres. Oui, mais je n'avais pas compris qu'il fallait passer par la caisse production. Moi, je me suis dit, je vais écrire mon idée, je vais aller la proposer à une chaîne. Non, ça ne marche pas. Donc, j'ai quand même frappé à pas mal de portes qui ne se sont pas ouvertes. Et puis, un jour, je suis tombée sur un producteur qui n'était pas du tout producteur de ce genre d'émission. Il faisait de la fiction qui m'a dit, c'est vraiment la cuisine. Et puis, vous n'êtes pas connu. Qu'est-ce que je vais aller faire là-dedans ? Ça n'intéresse personne. C'est vrai, ça n'intéresse personne. à cette personne à l'époque. Et ce n'était vraiment pas un sujet à la mode. Et il m'a dit, écoutez, gentiment, poliment, je mets votre projet dans un tiroir et je vous rappellerai. Et puis, il m'a rappelé, peut-être un an après, parce qu'une chaîne s'est ouverte à l'époque, qui s'appelait Teva, qui existe toujours. Qui était donc une chaîne dédiée aux femmes du groupe M6. Et il y avait Clémence de Bodina qui a créé la chaîne, avait commencé en se disant, on ne va pas faire de la cuisine tout de suite. C'est un peu trop attendu, justement, de ne pas catégoriser les femmes dans la cuisine. Mais au bout d'un an ou deux, elles se sont dit, Tiens, quand même, c'est un sujet, mais on pourrait peut-être l'aborder différemment. Et à ce moment-là, le producteur était dans le coin, il a pensé à moi en se disant Justement, j'ai peut-être un projet un peu marrant, un peu décalé. Donc, on a commencé. Et à ce moment-là, je leur ai dit Oui, mais attendez, on pourrait peut-être faire des voyages de la cuisine. Ils m'ont dit Non, mais vous êtes gentil, on n'a pas le budget. Donc, je suis restée sagement à Boulogne-Biancourt, dans mon studio. Et c'était déjà très formateur, j'ai appris aussi. Mais je continue à mijoter mon projet. Et ensuite, une autre personne est venue me voir en me disant J'aimerais bien travailler avec toi Et c'était, alors peut-être que ça va vous parler, je ne sais pas si on a le même âge, vous êtes sans doute un peu plus jeune que moi, c'était le club Dorothée, Jackie Jakubowicz. Bien sûr, Jackie et Dorothée, c'était mon enfance. Et donc très surprenant, Jackie était donc producteur et il faisait d'autres choses que d'animer le club Dorothée, qui était terminé depuis longtemps. Et pareil, Jackie me parle et je lui dis Moi, il y a… une chose que je veux faire, c'est la cuisine et le voyage. J'y crois, il y a des choses formidables à faire. J'avais entre-temps beaucoup voyagé, mais personnellement. Et il m'a dit, allez, banco, on le tente. On a trouvé un sponsor et on a fait ça sur Cuisine TV. C'était l'ancêtre de Fourchette et Sac à dos.

  • Speaker #1

    C'était la dorée Cuisine TV.

  • Speaker #2

    Voilà, de Dominique Farugia. Merveilleuse chaîne, très audacieuse en plus, mais qui malheureusement n'existe plus aujourd'hui et qui était un peu calquée sur le modèle américain de ces food networks qui existaient déjà depuis longtemps. Et donc, on a fait ce programme insensé avec trois bouts de ficelle et on est parti dans le monde entier. Et récemment, j'y ai fait allusion sur les réseaux sociaux parce que j'ai fait une émission avec Michel Blanc. Donc voilà, des occasions insensées parce que tout ça a été assez léger, assez facile, sachant que justement, il y avait peu d'enjeux commerciaux, peu de budget. On faisait les choses là aussi un peu en improvisation. Mais voilà, ça a commencé à prendre forme. Et puis, Christophe Dechavanne vient me voir à nouveau pour me proposer une émission. Une émission qui ne me correspond pas, et je lui dis, c'est vrai, je fais de la cuisine, mais je ne fais pas n'importe quoi en cuisine. Moi, j'ai envie de voyager, de partir dans le monde entier. J'ai des choses à raconter, et je pense qu'à travers la cuisine, on peut dire beaucoup. Et il m'a dit, pourquoi pas ? Et donc, on s'est associés, et on a monté cette émission dont vous parliez gentiment, qui s'appelle Fourchette et sac à dos, sur France 5. Et voilà qu'il y a eu un joli succès qui passait en prime. Et puis, moi, j'ai eu des enfants et j'ai dit non, là, je ne peux plus.

  • Speaker #1

    Fini la pourchette et le chacal d'or.

  • Speaker #2

    Fini la pourchette et le chacal d'or. Et personne n'a compris parce que j'étais dans un univers très masculin. Les directeurs de programme, Christophe, il me dit, mais attends, ça cartonne. Ce n'est pas possible, on va bien y arriver. Je dis non, on ne va pas y arriver. Je pars 12 jours pour chaque programme. Et c'est vrai que je ne voyais pas comment on pouvait le faire autrement, sans s'épuiser ou sans survoler. Maintenant, la priorité est ailleurs. Donc, on a arrêté. Et très vite, je me suis dit, mais après tout, cette exploration des cultures par la cuisine, on pourrait l'adapter à la France, que je ne connais pas tant que ça, malgré le fait que je sois française. Et donc, cette terra incognita est devenue la France que j'ai explorée pour les carnets de Julie et voilà, avec Pierre-Antoine Capeton.

  • Speaker #1

    C'est extra. C'était pendant deux ans à peu près Fourchette et Sacado ?

  • Speaker #2

    Ah non,

  • Speaker #1

    c'était pendant sept ans. Pendant sept ans. Vous avez fait combien de pays ?

  • Speaker #0

    On essayait de toucher tous les continents. Il y avait aussi des accords qui pouvaient conduire nos décisions avec les compagnies aériennes, parce que là aussi, ça peut présider à ça. Et puis surtout, l'intérêt gastronomique du pays. Donc, on est allé au Japon, on est allé au Pérou. Et puis, des pays plus proches aussi, en Europe, en Allemagne, en Espagne, en Italie, bien sûr, en Grèce. On est parti au Liban.

  • Speaker #1

    On a vu avec Marie un petit bout d'épisode sur le Liban. C'était incroyable.

  • Speaker #0

    ils sont au sporting au bord de la mer ça reste toujours incroyable c'est vrai que c'est un pays cher à mon coeur et puis la cuisine est passionnante elle est tellement riche et surtout pour ce qui est du travail du légume ce qui est assez rare donc voilà on est allé à peu près partout et c'est des souvenirs insensés j'y pensais en marchant dans la rue il y a plein de choses qui me reviennent je pensais au Mexique, au Brésil et malheureusement je ne me souviens pas de tout mais des émotions qui restent c'était une équipe Non, pas tant que ça, mais on était quand même, combien étions-nous ? Je dirais 4 ou 5, oui.

  • Speaker #1

    Et vous vous souvenez de votre plus belle rencontre ?

  • Speaker #0

    Non, je ne les ai pas hiérarchisées, mais il y en a eu beaucoup. Il y a eu des moments qui sont restés gravés plus que d'autres, on ne sait pas trop pourquoi. Mais je me souviens du Vietnam, qui n'est pas un voyage d'ailleurs que j'ai tant apprécié que ça, alors que j'ai beaucoup aimé le pays, mais je l'ai trouvé très... très abîmés et néanmoins des gens d'une générosité, d'une gentillesse inouïe, une cuisine fantastique, mais tout était en construction, beaucoup de pollution, c'était un peu triste, tropique. Et pour autant, on s'est retrouvés sur la baie d'Along, dans une jonque, avec un pêcheur qui ne parlait évidemment pas un mot d'anglais, moi je ne parlais pas non plus sa langue, mais on communiquait à travers nos gestes, à travers notre cuisine et donc on mangeait ce qu'on pêchait et à un moment, il a pêché un poisson et on s'est dit tiens, si chacun nous faisions une recette à notre façon, avec ce qu'on a sous la main. Et lui a commencé à vider son poisson, donc j'ai fait pareil. Sauf que lui a cuisiné uniquement ce qu'il avait sorti du poisson. C'est-à-dire toutes les viscères, la tête, les arêtes. Et le reste, il l'a mis de côté. Donc je me suis dit, il est gentil. Il se dit que moi, je vais cuisiner la partie noble. Et non, en fait, pour lui, la partie noble, elle était là. Et le filet, ça ne l'intéressait pas du tout. Et il me disait, si vous voulez le cuisiner, allez-y, mais ça n'a pas de goût. Et alors que là, ça a beaucoup de goût. Je lui ai dit, oui, c'est sûr, ça a beaucoup de goût. Mais pour nous, c'est surprenant parce que c'est ce qu'on jette. C'était amusant, c'était tout simple, mais c'était très révélateur de ce choc des cultures, et qui finalement se mariait bien. Mais il a raison, j'ai des amis chefs qui m'ont toujours dit fais ton bouillon de poisson avec la tête de poisson, il n'y a rien de plus savoureux Pour nous, c'est un peu culturel.

  • Speaker #1

    Et c'est ça le truc le plus fou que vous ayez mangé ?

  • Speaker #0

    Non, on m'a rappelé, j'ai enregistré une émission hier sur C8, et on m'a rappelé que j'avais bu du jus de pied. C'est vrai que j'ai eu un moment avant de retrouver cette anecdote. Mais oui, en Afrique du Sud, on était dans une hutte assez importante en taille qui tenait lieu à la fois de mairie, de dispensaire, d'église, un peu tout, mais en terre battue, au fin fond de l'Afrique du Sud. Et donc, on était là pour une cérémonie de désenvoûtement. Ça avait l'air d'être assez courant là-bas. Et donc, je devais assister à ça. C'était le journaliste qui nous guidait qui m'avait organisé ça. Donc, c'était très intéressant. Et avant de rentrer dans cette maison... on lavait tous nos pieds dans de l'eau, ce qui est finalement assez courant dans beaucoup de cultures et de religions, et tout dans la même eau. Et donc, on est tous rentrés, il y a eu cette cérémonie très prenante. Et à la fin, je vois que tout le monde se met à boire une eau assez douteuse dans une bouteille qui circule de main en main. Et donc, je pose la question, je dis qu'est-ce que c'est que ça ? Et ils me disent c'est l'eau dans laquelle tout le monde s'est lavé les pieds Je dis oui, non mais là, on était quand même… on était une soixantaine dans la pièce. C'était vraiment... C'était assez... Voilà, assez vivant. Et là, j'ai dit non, mais là, j'ai dit oui à tout, mais là, non, là, vous ne m'aurez pas. Ça ne passera pas par moi. Et donc, j'ai beaucoup ri. On en rit encore. Mais c'est vrai que l'eau, culturellement, j'ai fait tous les voyages, j'ai tout mangé. J'ai mangé principalement ce que mangent les autochtones parce que c'est comme ça, je trouve, jusque-là. En tout cas, ça a été mon expérience, qu'on n'est pas malades, plus que dans les hôtels. Mais là, l'eau, je dois dire que... Je voyais la dysenterie venir de très loin. Gastronomiquement, ça n'a pas d'intérêt. Mais il y a eu des œufs couvés, il y a eu de toutes sortes d'œufs, des œufs de fourmi, des verres blancs vivants.

  • Speaker #1

    Ils m'ont tout fait.

  • Speaker #0

    Oui, alors non, c'était les cochons d'Inde. À partir du moment où c'est cuit, ça passe. Ça ressemble un peu au lapin. Mais bon, c'est l'idée. Mais là aussi, c'est très culturel parce que nous, on mange du lapin, justement. Ils peuvent être des animaux domestiques, on mange des huîtres, on mange des escargots, ce qui pour beaucoup est vraiment très écœurant, ce grenu dégoûtant. Donc ça, je peux me faire à l'idée. Le ver vivant qu'il faut croquer, je l'ai mangé à l'île de la Réunion. Ils ont coupé un tronc tout plein de ver devant moi, qui était complètement moisi, et ils se sont servis goulûment. Et donc j'ai mangé parce que ça faisait partie du jeu. Donc j'ai goûté et après tout de suite je me suis retournée. Instinctivement, j'ai arraché une feuille. Dans la forêt tropicale, j'ai arraché une feuille de je ne sais pas quoi que j'ai mangé pour faire passer, j'avais que ça. Il m'a dit mais ce que vous venez de faire est beaucoup plus dangereux que de manger un verre. Parce que vous auriez pu prendre une feuille toxique et y rester. Bon, enfin le verre est passé quand même, c'était le but.

  • Speaker #1

    Vous n'êtes jamais tombée malade ?

  • Speaker #0

    Si, je suis tombée malade en Inde pour un voyage personnel où je suis partie seule. Je suis partie souvent en Inde et je suis tombée très malade. Je suis partie à l'hôpital, mais alors justement c'était une des rares fois où je me suis offert un repas un peu chic dans un hôtel. Et je suis tombée malade. Et là, ça m'a servi de leçon. Et je me suis dit, plus jamais, on ne m'aura plus jamais. Et c'est vrai que jusque-là, j'avais vraiment tout. Je buvais même. Ça aussi, ce n'est pas à faire. Mais je buvais l'eau du robinet. J'ai fait plein de choses idiotes parce que je ne me rendais pas compte au début. Mais peut-être que ça m'a mitridatisé, ça m'a immunisé.

  • Speaker #1

    Mais ça, c'est sûr. Moi, j'y crois beaucoup quand même.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Alors, ce n'est pas à reproduire. Je répondrai aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Plus on s'habitue à manger dans la rue, un peu local, etc. Plus on… C'est évident.

  • Speaker #0

    Oui, absolument. C'est pour ça que je ne fais pas partie des gens qui vivent sous cloche, loin de là. J'ai bu du lait de chèvre dans des outres à Dhirbakir, qui était à la frontière entre le Kurdistan et l'Irak. Dans la même ville, j'ai mangé du tartare d'agneau fait sur des tables en boîte dans la rue, au couteau devant nous. Je n'ai pas été malade. Donc, voilà, ce que j'ai pu constater, c'est que la plupart des vendeurs de rue, d'abord, ont toujours les mêmes clients. Donc, ne peuvent pas se permettre de donner des produits périmés. Ils connaissent très bien leurs produits. D'ailleurs, souvent, ils n'en vendent qu'un. Et puis, ils n'ont pas la capacité à stocker. Ils n'ont pas la capacité à réfrigérer. Donc, ils savent très bien ce qu'ils vont vendre dans la journée et le reste est jeté ou consommé par eux. Alors que dans les restaurants qui ont justement des réfrigérateurs, là, on stocke, on restocke, on recuit. Et c'est là que, évidemment, les... C'est plus dangereux. Voilà. Tous les bactéries se développent. Mais sinon, non, je n'ai jamais eu de problème.

  • Speaker #1

    Et vous avez eu peur ?

  • Speaker #0

    Non. Ah si, si, si, j'ai eu peur. Si, si, j'ai eu peur, mais pas d'un point de vue culinaire. Mais j'ai eu peur, oui, en Espagne. Paradoxalement, ce n'est pas si loin. Ce n'est pas la grande aventure, mais comme quoi. Oui, en Espagne, à côté de Séville.

  • Speaker #1

    Après la frontière de l'Irak, finalement, à Séville.

  • Speaker #0

    Oui, après la frontière de l'Irak, après les casques bleus. On en parle beaucoup en ce moment. La finule, j'étais partie avec une brigade, je ne sais pas comment on dit, de la finule pour goûter leur ration. Et je leur avais apporté fièrement un foie gras. qui m'avait été donné par Pierre Perret, c'est pas rien, parce que je faisais une émission à la radio à ce moment-là, et Pierre Perret m'avait offert un foie gras. Je me suis dit, tiens, je partais le lendemain, je vais te donner ça au soldat de la Finule, sauf que j'avais oublié qu'il faisait 50 degrés. Le foie gras a fondu littéralement quand je l'ai ouvert, c'était pathétique. Mais en dehors de ça, oui, j'ai eu peur. Oui, j'ai eu peur et puis j'ai vraiment risqué gros. Donc en Espagne, à côté de Séville, où on m'avait proposé, comme d'habitude, de m'immerger dans la culture locale, pas seulement gastronomique. Et donc, ils m'ont demandé de descendre dans une arène. me mesurer à un taureau. Alors un taureau, c'était une vachette, comme ils tauraient des vachettes là-bas pour s'entraîner. Enfin une vachette qui avait été taurée, à laquelle on avait coupé les cornes, donc qui pissait le sang, et qui était très très très nerveuse, on peut le comprendre. Et donc la vachette m'a vue arriver, et ça a fait, mais vraiment pas un pli, en trois secondes, elle m'a foncée dessus, et pensant que j'étais l'agresseur, et elle m'a vraiment soulevée, elle m'a mis les cornes autour de mes hanches, et elle m'a soulevée, l'image était très impressionnante, Et avant qu'elle ne me piétine, parce que quand je dis vachette, c'est quand même un animal énorme. Plus épais que vous. Oui, voilà. Pas aussi gros qu'un taureau, mais quand même vraiment un animal très impressionnant. Ils ont réussi, ils se sont jetés sur elle, ils ont réussi à la maîtriser, mais c'est miraculeux. Donc, c'était une vraie connerie. Donc, j'ai demandé à ce que la séquence ne soit pas diffusée parce que je ne voulais pas qu'on montre cette image-là. C'était une connerie d'accepter, mais bon, moi, je n'y connais rien. Je l'adore au machisme, ça ne me parle pas du tout. Bon, je ne condamne pas, mais ce n'est pas ma culture. tout le monde fait ça. Je dis oui, les cons sans doute font ça, moi je ne le fais pas. Et puis ça ne représente rien pour moi. Peut-être que pour quelqu'un qui a ça dans le sang, se mesurer à un taureau, c'est fascinant. Moi, j'ai juste compris que c'était la fin de ma vie qui arrivait. Donc voilà, c'était une erreur et ça, c'était vraiment dangereux. Mais donc finalement, le risque, il est au bout de la rue.

  • Speaker #1

    Il y a des pays où vous auriez aimé aller, vous n'êtes pas allé ?

  • Speaker #0

    Oui, j'aurais aimé, il en a été question. Et puis on a considéré que c'était un peu trop dangereux. J'en regrette, j'aurais aimé aller en Syrie. puisque la Syrie a beaucoup changé de visage aujourd'hui et c'était il y a 20 ans et en plus la cuisine est passionnante comme dans tout ce bassin mésopotamien et ça ne s'est pas fait mais aujourd'hui malheureusement la Syrie a été très très abîmée mais la culture heureusement et la cuisine restent Et quand vous avez arrêté,

  • Speaker #1

    vous n'êtes pas dit un peu comme Frédéric Lopez je passe le flambeau à quelqu'un d'autre, quelqu'un qui va continuer à voyager etc ?

  • Speaker #0

    Non, je n'aurais pas été contre du tout, parce que je ne suis pas du tout dans le genre chasse-garder, mais il n'en a pas été question. Je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs. Non, l'émission s'est arrêtée, elle a été remplacée par autre chose. Il y avait déjà Fred sur Canal+, absolument. On a à peu près commencé au même moment. Et non, France 5 a arrêté. Après, ils ont peut-être refait des émissions dans le même genre, je ne sais pas, je n'ai pas suivi. Mais c'est vrai que ça aurait pu. Oui, il y en a quelques-unes quand même. Mais de voyages aussi lointains, j'ai vu là maintenant qu'Échappée Belle faisait pas mal de cuisine aussi. Enfin, c'est devenu un sujet beaucoup plus courant et qui trouve son public. Mais c'est vrai que moi, quand j'ai démarré, les directeurs de programmes que j'allais voir me disaient Mais pourquoi la cuisine ? Faites autre chose, proposez-nous autre chose, on veut bien vous donner votre chance. cuisine. Ça n'intéresse personne. Enfin, il pensait que ça n'intéressait personne et c'est vrai qu'autour de moi, mes copines, ça ne les intéressait pas non plus. C'était bizarrement hors sujet, hors culture. On considérait que soit on était asservi au fourneau et alors là, vraiment, on appartenait à un autre temps. Soit on en faisait un métier et puis ce n'était pas très sexy parce qu'on était confinés dans sa cuisine. Dans les deux cas, ce n'était pas sexy. Et puis, ils sont arrivés, c'était les crochets, tous ces concours de cuisine qui existaient déjà. Et moi, j'observais depuis longtemps les États-Unis et ce qui se passait aux États-Unis, où je trouvais, à chaque fois que j'y allais, parce que j'avais l'occasion d'y aller souvent, je trouvais ça tellement sympa, tous ces programmes de cuisine qui renouvelaient complètement le genre et qui nous montraient que la cuisine n'était pas une fin en soi. C'était un moyen de parler de plein de choses, d'aborder plein de thèmes, de se rencontrer, de jouer, et puis de parler de cuisine du monde. Il y avait même des émissions spécialisées, il y a toujours aux États-Unis... la cuisine asiatique, sur la cuisine italienne. Et en France, ça n'émergeait pas. Et donc, je me disais, mais c'est bizarre parce que c'est quand même, on est censé être le pays de la bonne bouffe. Et peut-être, les Français pensaient-ils qu'ils savaient déjà faire. Alors que les Américains ont cette modestie de se dire, j'ai vraiment à apprendre, j'ai besoin d'apprendre. Mais je ne sais pas, je n'ai pas d'explication. Et pourtant, Faroudjia a essayé, Dominique Faroudjia avec Cuisine TV a vraiment essayé et a eu un joli succès et puis ça n'a pas duré.

  • Speaker #1

    S Mais donc après, vous partez en France, quand même, ça, c'est passionnant. Aussi, finalement, vous avez dû faire des découvertes incroyables en France.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, oui. En France, comme je vous le disais, bon, on connaît tous une, deux, trois régions, mais finalement, pas beaucoup plus. Et donc là, on a vraiment exploré tous les terroirs, tous les territoires. Et encore une fois, il ne s'agit pas seulement d'un département, parce que ça, c'est une segmentation administrative qui est assez récente et qui ne représente pas forcément des entités culturelles. Donc nous, on allait vraiment dans des micro-régions, dans des petites vallées, où on se rendait compte que d'une vallée à l'autre... Le produit n'était pas le même, la façon de cuisiner n'était pas la même. Puis c'était l'occasion aussi de confronter des gens qui avaient chacun la version de tel plat, le cassoulet. On a eu des conversations jusqu'à pas d'heure sur le cassoulet. Et puis c'était véhément sur le fait qu'il fallait mettre de la tomate ou pas, il fallait mettre telle saucisse ou pas, donc c'est assez drôle. Il y a autant de recettes d'un plat traditionnel que de cuisiniers ou de cuisinières.

  • Speaker #1

    Vous avez mangé des plats incroyables en France ?

  • Speaker #0

    Ah oui, on a mangé pas mal. On a mangé, je me souviens, dans le bord de l'Ais, on a mangé une sauce de couenne. Alors ça, je ne m'attendais pas à ça. Donc déjà, la sauce signifie, ça je l'ai appris aussi dans le Sud-Ouest, un plat en sauce. On appelle ça la sauce. Et là, c'était de la couenne de porc. Mais il n'y avait que ça. Ce n'était pas en plus comme dans le cassoulet. C'est la base mijotée avec je ne sais plus quoi et dans laquelle on rajoutait des poireaux, du vinaigre. Honnêtement, je n'en ai pas gardé un souvenir éblouissant, mais les gens étaient charmants. et puis voilà là aussi il faut se dire que c'est culturel et puis plein de choses amusantes mais je me souviens notamment d'une dame une ancienne agricultrice donc une dame à la retraite si tant est qu'on soit à la retraite un jour en étant agriculteur je ne suis pas sûre qui voulait absolument me faire goûter son son alose déjà il faut connaître l'alose qui est un poisson là aussi du sud-ouest qu'on pêche notamment dans la Dour donc on est dans les Landes et donc l'alose qui est un poisson délicieux mais assez gras mais qui est bourré d'arêtes Et donc, la tradition veut qu'on le farcisse à l'oseille, parce que l'oseille aurait la propension à anéantir les arêtes, à les faire fondre par son acidité. Vrai ou pas, je ne sais pas. Là, elle ne l'a pas fait à l'oseille, mais plutôt avec des pruneaux, du vin de Jurançon, donc un peu sucré-salé. Et elle me dit, voilà, alors elle fait tout ça, elle met tout ça dans sa cocotte. Elle me dit, bon, à partir de là, il faut laisser mijoter. Je dis, ah, très bien, combien de temps ? Elle me dit, 48 heures. Je lui dis, 48 heures, c'est-à-dire ? Elle me dit, oui, oui, non, la recette, c'est comme ça, c'est 48 heures sur le coin du fourneau. Et je me disais, et c'était exquis. Et ça m'a rappelé un peu les anguilles laquées à la japonaise. Et je me disais, mais cette femme, finalement, c'est Monsieur Jourdain. C'est-à-dire qu'elle fait de la brosse sans le savoir. Elle fait de la cuisine japonaise. Elle fait de la cuisine basse température. Elle a tout inventé, finalement. Alors que c'est juste instinctif. Elle me dit, vous savez, moi, j'ai un fourneau qui me sert de chauffage. Donc, il est allumé tout le temps, comme autrefois. Peut-être qu'il était à bois, je ne me souviens pas. Donc, forcément, je mets mes plats dessus en permanence. Et elle s'était rendue compte que c'était bien meilleur. Elle a raison. Quand c'était cuisiné comme ça, mijoté pendant très longtemps. incroyables. Donc voilà, des découvertes avec des gens qui font des choses qui leur semblent totalement simples et naturelles et quotidiennes et qui pour nous sont très inattendues.

  • Speaker #1

    Étonnante quoi.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Et si demain je dois aller dans une région de France ou un coin de France ?

  • Speaker #0

    Non, mais ça dépend de qui vous êtes. Racontez-moi qui vous êtes, Marie-Nivasse, parce que finalement, pourquoi ce serait dans le sens... Alors, les légumes, il faut aller, à mon avis, dans une région, c'est la cuisine niçoise, c'est la Provence et le comté de Nice. Parce que sinon, il faut quand même être honnête, la cuisine française traditionnelle, bien sûr, elle a évolué, est assez pauvre en légumes. Par les potets, j'en ai fait une hier d'ailleurs, potets Lorraine, où là, on met les légumes de saison, et c'est d'ailleurs très sain, mais en dehors de ça, on est quand même très viande patate. On est très cochon-patate, mais après, parce qu'il y avait des cochons dans toutes les fermes et que la pomme de terre, même si elle est arrivée tardivement en France, elle s'est quand même très vite acclimatée. Mais sinon, la cuisine niçoise, merveilleux pour le légume. Même dans les desserts d'ailleurs, il y a une tourte de blettes à base de sucré, donc les blettes qui sont un peu proches des épinards, et qui se cuisinent avec des raisins, avec des pignons, ça c'est délicieux. Et puis il y a des raviolis à la courge. Mais parce que la cuisine, finalement, est très inspirée de l'Italie, puisque le comté de Nice faisait partie du royaume de Piedmont-Sardaigne jusqu'en 1860. Donc, c'est là, il n'y a pas longtemps.

  • Speaker #1

    On va arriver en Italie, on va arriver en Italie. Il y a trop de questions pour vous. Et pendant ce temps-là, vous avez eu vos enfants ?

  • Speaker #0

    Pendant ce temps-là, j'ai eu mes enfants. Oui, j'ai eu mes enfants il y a 12 ans, à peu près. Donc, au moment où j'ai commencé les carnets de Julie, j'ai eu mes enfants.

  • Speaker #1

    Ils mangent de tout, vos enfants ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui. ils mangent de tout à midi je leur ai fait une soupe de légumes maison parce que justement j'avais fait une potée je vais vous raconter ma vie et donc j'ai bien vu que ils avaient bien trié quand même ils avaient préféré la pomme de terre justement plutôt que le navet et donc j'ai mixé tout ça et là c'est passé comme un charme avec des petits croutons un peu de fromage c'est passé comme un charme donc oui oui ils sont faciles mais parce que je les ai habitués aussi ils voyagent avec vous ? ils voyagent beaucoup avec moi ils goûtent de tout ? Et ils goûtent maintenant assez facilement. Autrefois, peut-être, ils étaient un petit peu plus réticents. Maintenant, je dois dire que je me rends compte qu'ils sont assez ouverts de tout. Mais non, mais si, je ne vois pas tellement de limites.

  • Speaker #1

    Ils sont curieux, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, je les ai habitués beaucoup à la cuisine asiatique aussi, à beaucoup de saveurs et de textures différentes. Et là, ils me disent, mais maman, c'est difficile, parce que quand on va chez les copains, on se rend compte que quand même, ce n'est pas toujours aussi bon. Alors, je dis, c'est gentil, merci. Je dis mais moi j'en fais un métier, tout le monde n'en fait pas un métier Et puis moi c'est pas non plus toujours bon, parfois je me trompe Mais ils me disent ouais non mais tu vois je me rendais pas compte A quel point tu fais quand même des efforts Je dis oui mais merci de me le dire

  • Speaker #1

    C'est du temps,

  • Speaker #0

    c'est de l'amour et tout C'est du temps quand même de cuisiner pour ta famille Oui oui oui c'est beaucoup de temps On va pas se mentir c'est beaucoup de temps De cuisiner puis de faire les courses, d'acheter les bons produits Moi ce que j'aime bien C'est au delà de cuisiner c'est utiliser aussi Ce qu'on a dans le réfrigérateur, dans le garde-manger C'est de se dire Bon ben voilà il y a un moment où on va pas tout le temps acheter des nouveaux produits, faisons avec ce qu'on a. Et ça, c'est un petit peu un challenge. Quand on a fait à peu près toutes les recettes, c'est pas mal aussi de se contraindre, d'avoir un cadre. Et d'essayer, quoi.

  • Speaker #1

    Et alors, on parlait d'Italie parce que vous avez fait un truc qui me fait vraiment rêver. Il y a six mois, à peu près six mois, peut-être ?

  • Speaker #0

    Non, même pas. On est rentrés début juillet.

  • Speaker #1

    Vous êtes partis pour un trimestre.

  • Speaker #0

    On est parti plus longtemps. On est parti vraiment pour s'installer là-bas. Et ça s'est avéré quand même un peu compliqué parce que mon mari, lui, n'avait pas la possibilité de partir de façon plus durable puisqu'il travaille ici. Donc, il faisait des allers-retours. Donc, on s'est dit qu'il valait mieux que ce soit moi qui fasse les allers-retours. Chacun son tour. Donc, maintenant, c'est moi qui fais des allers-retours avec l'Italie. Et lui, il travaille ici. On a retrouvé nos marques ici. Mais on est resté trois mois à Rome.

  • Speaker #1

    Comment ça vous est venu cette idée ?

  • Speaker #0

    Parce que j'ai la bougeotte. Parce que j'adore l'Italie, parce que moi, j'ai une grand-mère italienne, donc des attaches là-bas, à Rome, à Florence et même à Milan. Et que j'aime cette culture. Je pense que quand on est français, on se sent forcément un cousinage avec l'Italie. Je ne parle pas vraiment la langue, voire même très peu, mais je la comprends, la baragouine. Mais voilà, ça faisait longtemps que j'avais envie de faire l'expérience d'aller vivre ailleurs. Et je n'ai jamais eu cette chance, bien que j'ai beaucoup voyagé, on l'a évoqué, mais je ne me suis jamais vraiment posée ailleurs, encore moins avec les enfants. Et c'est vrai que... toujours un arrachement de partir, même si c'est pour faire des très beaux voyages et de belles découvertes. Quand je pars pour mes voyages professionnels, c'est toujours un arrachement de quitter la famille. Là, de les emmener, c'était fabuleux.

  • Speaker #1

    Et comment ça se décide, un truc comme ça ?

  • Speaker #0

    Ça se décide... En fait, c'est une amie, une de mes amies qui est peintre, qui m'a dit, je vais partir m'installer à Rome pour un an, probablement. Bon, mais où, mais quoi ? Comment ? L'école des enfants ? Elle m'a dit, écoute, il y a une école française formidable. Sa sœur était déjà là-bas, donc on avait déjà des points de comparaison. Et je lui ai dit, mais attends, si tu pars, je pars. Puis évidemment, comme je ne sais pas ne pas travailler, je me suis dit, si je suis en Italie, il faut que j'en fasse quelque chose. En plus, l'Italie et la cuisine, c'est assez compatible. Et donc, je suis en train d'écrire un livre sur ce voyage. Et puis, entre-temps, j'ai réussi à concrétiser un projet que j'avais en tête depuis longtemps, qui est un tour d'Italie, à travers les grandes villes emblématiques d'Italie, à travers lequel je présente mes adresses favorites, mes bons plans, un peu la vie locale comme on la vit, telle que ceux qui habitent la ville.

  • Speaker #1

    de manière très pratique, parce que je pense qu'il y a plein de gens qui rêvent comme vous de le faire. Comment ça se passe avec l'école, par exemple, des enfants ?

  • Speaker #0

    L'école, nous, on pensait vraiment rester un an, mais on s'est inscrits pour un an, ce qui est assez facile parce que ce sont des écoles qui sont très fréquentées par des expatriés, donc qui font des allers-retours, des gens qui viennent souvent pour des courts séjours, donc ils n'étaient pas surpris. C'était l'école française. Oui, c'est l'école française et on a été très agréablement surpris d'ailleurs par cette pédagogie. très ouvertes, très positives. Peut-être plus à rapprocher d'ailleurs des méthodes anglo-saxonnes, où il n'y avait pas de notes, assez peu de sanctions aussi, bien sûr, évidemment. Mais il y a un cadre pédagogique. Mais on ne pointe pas du doigt les manques et les faiblesses, comme quand même on a tendance à le faire largement en France, avant de les encourager. Et ça, c'était très agréable. Alors que moi, j'ai des enfants qui marchent plutôt bien à l'école, mais pour autant, ils ont trouvé que ça les portait vraiment. Et avec des professeurs très bienveillants, bien que leurs professeurs soient bienveillants aussi ici, mais c'est tout un autre état d'esprit.

  • Speaker #1

    Et à Paris, c'était facile de les enlever de l'école ?

  • Speaker #0

    Oui, c'était facile à partir du moment où je leur ai dit qu'ils étaient scolarisés ailleurs et de surcroît dans le public, comme ils le sont ici. Oui, ça s'est fait assez simplement. Mais il fallait qu'ils aient l'assurance qu'ils étaient scolarisés quelque part.

  • Speaker #1

    Et comment on trouve un appartement après ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est très compliqué. En tout cas, à Rome, c'est très compliqué, c'est très cher. C'est une ville, je ne m'attendais pas du tout à ce que ce soit aussi cher. Probablement plus cher qu'à Paris. bien que je n'ai jamais été dans la situation de devoir me loger en location, enfin si en location, mais pas en location courte durée.

  • Speaker #1

    C'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    C'est tout le problème, c'est que les prix évidemment sont beaucoup plus hauts à partir du moment où vous êtes sur ces locations courte durée. Mais on a finalement, par des amis communs, j'ai été aidée par Louana Belmondo qui allait romaine, j'ai réussi à trouver un appartement.

  • Speaker #1

    Mais il faut un peu d'astuces quand même, c'est pas si simple.

  • Speaker #0

    Oui, plus que de l'astuce, il faut aller sur... place. C'était la partie compliquée. Mais je ne dirais pas ça de toutes les villes d'Italie, mais Rome est une ville évidemment très touristique où les prix ont flambé. D'ailleurs, les Romains le déplorent, comme dans beaucoup de villes aujourd'hui qui subissent le surtourisme, où les prix sont très élevés pour qui veut se loger.

  • Speaker #1

    Et alors, le premier matin, on met les enfants à l'école, etc. Qu'est-ce que vous ressentez de cette nouvelle vie ? C'est assez petit à voir, c'est quand même. Oui,

  • Speaker #0

    une excitation d'aller vers quelque chose de... Bon, après, ça reste l'Italie, c'est pas le bout du monde, mais quand même très nouveau.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très nouveau.

  • Speaker #0

    Une langue qui n'est pas la mienne. Je ne connais personne à l'école, hormis cette amie que j'ai suivie. Et puis, la ville a exploré. Les enfants, est-ce que ça va bien se passer ? Ils y allaient quand même un peu à reculons parce qu'ils sont très contents là où ils sont. Ils ont leurs potes, ils ne connaissaient personne. Donc oui, c'était un petit saut dans le vide. Mais moi, c'est ce que j'aimais. Et puis... À partir du moment où on est une famille solide, soudée, aimante, il n'y a pas de raison que ça ne se passe pas bien. Moi, j'étais là pour les enfants, j'étais là tous les jours, tous les soirs.

  • Speaker #1

    Tous les soirs, vous étiez à la sortie de l'école ?

  • Speaker #0

    Oui, pratiquement. En tout cas, je les amenais tous les matins. Parfois, c'est vrai qu'ils sortent très tôt en Italie. Donc, je n'étais pas toujours au rendez-vous, mais j'essayais au maximum. En plus, on avait la chance d'avoir cette école qui était dans la Villa Borghese, qui est le plus grand parc de Rome. C'est merveilleux parce que déjà, l'école, c'était un grand domaine de plusieurs hectares. Et en plus, vous sortez, vous êtes dans le plus beau parc de Rome. Donc, c'était tentant d'aller prendre une glace avec eux. Donc, non, l'idée était de profiter d'eux au maximum et puis de profiter de la ville et de leur montrer autre chose. Et puis, le printemps à Rome, il y a pire.

  • Speaker #1

    Ah oui, il y a bien. Alors, c'est triste de rentrer après. C'est dur de se dire on s'en va.

  • Speaker #0

    Oui, ça a été dur parce que moi, je serais bien restée, c'est vrai. Mais voilà, pour des raisons familiales, c'était notre priorité. Mais oui, oui, moi, j'ai adoré ce séjour. Je trouvais ça très, très joyeux. Et puis, c'est une ville, peut-être Paris l'est elle aussi. Mais moi, Paris, j'ai vécu 45 ans. J'ai l'impression d'avoir fait un peu le tour alors qu'on n'en a jamais fait le tour. Mais j'avais besoin justement de ce sentiment de découverte et un peu de ce... Cette griserie de la nouveauté. Et puis Rome correspond à ce que j'aime, c'est-à-dire une plongée dans l'histoire, dans les vieilles pierres. Et puis malgré tout, une ville aussi qui vit aujourd'hui, contemporaine, vibrante, chaleureuse. Et puis les Italiens, peut-être que je n'ai un aperçu que superficiel, mais ils sont très cools. Ils sont incroyablement cools.

  • Speaker #1

    C'était facile de vous faire des amis et de sortir le soir et tout ? Oui,

  • Speaker #0

    alors oui, oui, on a rencontré beaucoup de gens, mais après... Mais forcément, on reste un petit peu dans le cercle français parce que les gens, les contacts qu'on a sont souvent français. Mais néanmoins, moi, j'ai quand même des cousins là-bas, donc j'ai pu élargir ce cercle-là. Mais les gens sont extrêmement chaleureux, accueillants. Et puis, comme je vous le disais, c'est étonnant. En tout cas, je ne m'attendais pas à être étonnée par ça, mais ils sont extrêmement détendus. C'est-à-dire que rien n'est jamais un problème. et alors parfois ça peut énerver parce que quand vous vous avez vraiment un problème vous voudriez qu'il prenne une réponse quand même il faut prendre les choses au sérieux mais ça vous apprend vous aussi à lâcher du lest mais là j'ai vraiment senti la différence de culture merci beaucoup Julie merci à vous Marie c'est

  • Speaker #1

    la fin merci mille fois de nous avoir écouté jusqu'au bout j'espère que vous aussi vous avez voyagé Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser 5 étoiles sur Apple Podcast et un petit commentaire. On attend avec impatience vos retours et vos impressions. Et si vous aussi, vous avez envie de nous raconter un extraordinaire voyage ou une aventure au bout de votre rue, envoyez-nous un petit message sur Instagram. À très vite, merci et à bientôt !

Description

Si quelqu'un incarne la fusion parfaite entre voyage et gastronomie en France, c'est bien Julie Andrieu. Photographe devenue critique gastronomique, auteure et figure incontournable de la télévision, elle a fait de la cuisine son ticket d'entrée pour explorer le monde.


Derrière ses airs d'héroïne hitchcockienne se cache une exploratrice insatiable qui a fait de la cuisine son plus beau prétexte à voyager. Du Liban au Kirghizistan, des marchés secrets du Brésil aux trattorias romaines, elle collectionne depuis vingt ans les rencontres improbables et les découvertes culinaires les plus audacieuses.

Elle nous livre les secrets des cinq saisons de "Fourchette et Sac à Dos" - ces années où elle parcourait le monde à la rechercher de nouvelles saveurs et de renocntres dingues.

Une conversation à cœur ouvert qui nous emmène aussi dans les coulisses des "Carnets de Julie", jusqu'à son dernier coup de cœur : quatre mois d'expatriation à Rome avec ses enfants.


Une conversation sans filtre avec une passionnée qui a transformé sa curiosité en métier.



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Production : Sakti Productions

Musique : Chase The Mississipi, Michael Shynes

Vous êtes une marque et vous souhaitez collaborer avec Beau Voyage ? 

Ecrivez-nous : mariegarreau@saktiproductions.com 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    We don't need a destination, let's go where the river's taking us.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est Marie et vous écoutez Beau Voyage. De l'ascension du Merapik au Népal, au tour du monde en famille, du road trip au Chili au bivouac en Inde dans les Pyrénées, vous entendrez des hommes et des femmes qui partagent leurs aventures hors des sentiers battus, des aventuriers ordinaires qui vous racontent leurs aventures extraordinaires.

  • Speaker #0

    If we start chasing this and see people...

  • Speaker #1

    À deux ou en tribu, à l'autre bout du monde ou en bas de chez eux, avec trois sous ou en claquant leur PEL, ces voyageurs nous confient leurs histoires, leurs galères, leurs bons plans et leurs coups de cœur. Sur Beau Voyage, nous allons vous prouver que l'aventure est partout et à la portée de tout le monde. Alors montez le son et venez rêver avec nous. Aujourd'hui, nous avons l'immense plaisir de recevoir Julie Andrieux. Depuis plusieurs mois, je rêvais de parler food et voyage. Alors qui mieux que Julie pour incarner la fusion entre l'aventure et la gastronomie ? De photographe à critique gastronomique, en passant par auteur culinaire et animatrice télé, Julie a parcouru la planète avec sa fourchette et son sac à dos, faisant de sa passion pour la cuisine un prétexte merveilleux pour aller vers les autres. Pour Beau Voyage, elle revient sur ses années à sillonner le monde, du Liban au Brésil, en passant par le Mexique ou le Kyrgyzstan. Elle nous raconte ses rencontres les plus cocasses et les plats les plus fous qu'elle a goûté. Elle nous dévoile aussi les dessous des carnets de Julie, une émission qu'elle a incarnée durant des années et qui l'ont menée dans un road trip culinaire à travers toute la France. Enfin, elle nous confie sa dernière folie qui l'a menée jusqu'à Rome, sa ville de cœur, où elle est partie s'installer pendant quatre mois avec ses enfants. Bonjour Julie. Bonjour Marie. Je suis ravie de vous avoir à mon micro, parce que comme je vous disais, je vous attends finalement depuis un an pour parler cuisine et voyage.

  • Speaker #2

    Ça me touche beaucoup.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous pouvez vous présenter pour les peu de personnes qui peut-être ne vous connaissent pas encore ?

  • Speaker #2

    Je ne suis pas sûre que si je n'étais pas moi-même, je me connaîtrais vraiment. Écoutez, je suis journaliste culinaire. Je fais plein de métiers différents parce que j'ai également une société de production. Je coproduis mes émissions. Je les écris très souvent. J'ai écrit une trentaine, 35 livres. J'en ai un qui sort dans quelques semaines, d'ailleurs. Et qu'est-ce que j'ai fait d'autre ? Pas mal de conseils dans la restauration. Puis, j'en oublie, beaucoup de presse, de radio et beaucoup, principalement, d'animation, d'émissions de télé.

  • Speaker #1

    Bien sûr, on vous a tous vus dans Fourchette et Sac à dos et dans les carnets de Julie. En tout cas, moi, ça m'a bercée et j'ai adoré. Vous avez commencé par la cuisine ou par le voyage ?

  • Speaker #2

    J'ai commencé, eh bien, je ne sais pas. J'ai commencé par voyager dans l'enfance, comme quelques enfants, peut-être un peu privilégiés à l'époque en tout cas. Mais je ne voyageais pas non plus de façon frénétique. On passait les vacances toujours à peu près aux mêmes endroits, mais il nous arrivait de voyager. Donc déjà, j'avais un peu ça dans le sang. Et puis la cuisine, c'est venu plus tardivement quand même, parce que je ne m'intéressais vraiment pas du tout à la cuisine pendant l'adolescence. Ma maman ne cuisinait pas ou très peu. C'était vraiment quelque chose qui était assez périphérique à notre vie, qui était riche de plein d'autres choses. donc c'est venu assez soudainement je dirais à travers un couple que j'ai formé avec un homme dont je suis restée très proche dans Marie Perrier et qui lui était très gourmand et non pas qu'il m'ait demandé de passer au fourneau mais il était tellement gourmand il aimait les restos, il était bon vivant il aimait les plats traditionnels donc il m'a fait découvrir les bistrots et toute cette gastronomie que je ne connaissais pas et l'appréciait et donc au bout d'un moment je me suis dit il faut quand même que je m'y mette que je fasse un peu les choses par moi-même. Et donc, j'ai commencé. Et très vite, c'est devenu passionnel. Oui, absolument.

  • Speaker #1

    Et l'histoire de Fourchette et Sac à dos ?

  • Speaker #2

    Alors, Fourchette et Sac à dos, j'ai fait des émissions avant cela, mais ma première idée était de conjuguer le voyage et la cuisine et la gastronomie. Et donc, à chaque fois, quand j'ai commencé à faire la cuisine, d'abord, on m'a proposé de faire un livre de cuisine. Mais à l'époque, il y avait très, très peu à la fois de livres. Il n'y avait bien sûr pas de sites Internet et autres podcasts. Et c'était très balbutiant. Il y avait principalement des grands chefs qui livraient leurs recettes, que ce soit à la télévision, il y en avait déjà quelques-uns, ou dans les livres, et des mamas, un peu comme Maïté. Donc, c'était le terroir ou la gastronomie. Mais il n'y avait pas vraiment de troisième voie. Donc, assez naïvement, je me suis dit, tiens, il y a peut-être une place à prendre. Moi, j'étais élevée vraiment avec la télévision. Ma maman était comédienne, j'étais dans les coulisses des théâtres. Donc, tout ça m'était familier. Je me suis dit, après tout, s'il n'y a pas la cuisine que j'aime, moi, à la télé, je vais le faire. Ce n'est pas aussi simple que ça, malgré les quelques entrées que j'avais peut-être plus que d'autres. Oui, mais je n'avais pas compris qu'il fallait passer par la caisse production. Moi, je me suis dit, je vais écrire mon idée, je vais aller la proposer à une chaîne. Non, ça ne marche pas. Donc, j'ai quand même frappé à pas mal de portes qui ne se sont pas ouvertes. Et puis, un jour, je suis tombée sur un producteur qui n'était pas du tout producteur de ce genre d'émission. Il faisait de la fiction qui m'a dit, c'est vraiment la cuisine. Et puis, vous n'êtes pas connu. Qu'est-ce que je vais aller faire là-dedans ? Ça n'intéresse personne. C'est vrai, ça n'intéresse personne. à cette personne à l'époque. Et ce n'était vraiment pas un sujet à la mode. Et il m'a dit, écoutez, gentiment, poliment, je mets votre projet dans un tiroir et je vous rappellerai. Et puis, il m'a rappelé, peut-être un an après, parce qu'une chaîne s'est ouverte à l'époque, qui s'appelait Teva, qui existe toujours. Qui était donc une chaîne dédiée aux femmes du groupe M6. Et il y avait Clémence de Bodina qui a créé la chaîne, avait commencé en se disant, on ne va pas faire de la cuisine tout de suite. C'est un peu trop attendu, justement, de ne pas catégoriser les femmes dans la cuisine. Mais au bout d'un an ou deux, elles se sont dit, Tiens, quand même, c'est un sujet, mais on pourrait peut-être l'aborder différemment. Et à ce moment-là, le producteur était dans le coin, il a pensé à moi en se disant Justement, j'ai peut-être un projet un peu marrant, un peu décalé. Donc, on a commencé. Et à ce moment-là, je leur ai dit Oui, mais attendez, on pourrait peut-être faire des voyages de la cuisine. Ils m'ont dit Non, mais vous êtes gentil, on n'a pas le budget. Donc, je suis restée sagement à Boulogne-Biancourt, dans mon studio. Et c'était déjà très formateur, j'ai appris aussi. Mais je continue à mijoter mon projet. Et ensuite, une autre personne est venue me voir en me disant J'aimerais bien travailler avec toi Et c'était, alors peut-être que ça va vous parler, je ne sais pas si on a le même âge, vous êtes sans doute un peu plus jeune que moi, c'était le club Dorothée, Jackie Jakubowicz. Bien sûr, Jackie et Dorothée, c'était mon enfance. Et donc très surprenant, Jackie était donc producteur et il faisait d'autres choses que d'animer le club Dorothée, qui était terminé depuis longtemps. Et pareil, Jackie me parle et je lui dis Moi, il y a… une chose que je veux faire, c'est la cuisine et le voyage. J'y crois, il y a des choses formidables à faire. J'avais entre-temps beaucoup voyagé, mais personnellement. Et il m'a dit, allez, banco, on le tente. On a trouvé un sponsor et on a fait ça sur Cuisine TV. C'était l'ancêtre de Fourchette et Sac à dos.

  • Speaker #1

    C'était la dorée Cuisine TV.

  • Speaker #2

    Voilà, de Dominique Farugia. Merveilleuse chaîne, très audacieuse en plus, mais qui malheureusement n'existe plus aujourd'hui et qui était un peu calquée sur le modèle américain de ces food networks qui existaient déjà depuis longtemps. Et donc, on a fait ce programme insensé avec trois bouts de ficelle et on est parti dans le monde entier. Et récemment, j'y ai fait allusion sur les réseaux sociaux parce que j'ai fait une émission avec Michel Blanc. Donc voilà, des occasions insensées parce que tout ça a été assez léger, assez facile, sachant que justement, il y avait peu d'enjeux commerciaux, peu de budget. On faisait les choses là aussi un peu en improvisation. Mais voilà, ça a commencé à prendre forme. Et puis, Christophe Dechavanne vient me voir à nouveau pour me proposer une émission. Une émission qui ne me correspond pas, et je lui dis, c'est vrai, je fais de la cuisine, mais je ne fais pas n'importe quoi en cuisine. Moi, j'ai envie de voyager, de partir dans le monde entier. J'ai des choses à raconter, et je pense qu'à travers la cuisine, on peut dire beaucoup. Et il m'a dit, pourquoi pas ? Et donc, on s'est associés, et on a monté cette émission dont vous parliez gentiment, qui s'appelle Fourchette et sac à dos, sur France 5. Et voilà qu'il y a eu un joli succès qui passait en prime. Et puis, moi, j'ai eu des enfants et j'ai dit non, là, je ne peux plus.

  • Speaker #1

    Fini la pourchette et le chacal d'or.

  • Speaker #2

    Fini la pourchette et le chacal d'or. Et personne n'a compris parce que j'étais dans un univers très masculin. Les directeurs de programme, Christophe, il me dit, mais attends, ça cartonne. Ce n'est pas possible, on va bien y arriver. Je dis non, on ne va pas y arriver. Je pars 12 jours pour chaque programme. Et c'est vrai que je ne voyais pas comment on pouvait le faire autrement, sans s'épuiser ou sans survoler. Maintenant, la priorité est ailleurs. Donc, on a arrêté. Et très vite, je me suis dit, mais après tout, cette exploration des cultures par la cuisine, on pourrait l'adapter à la France, que je ne connais pas tant que ça, malgré le fait que je sois française. Et donc, cette terra incognita est devenue la France que j'ai explorée pour les carnets de Julie et voilà, avec Pierre-Antoine Capeton.

  • Speaker #1

    C'est extra. C'était pendant deux ans à peu près Fourchette et Sacado ?

  • Speaker #2

    Ah non,

  • Speaker #1

    c'était pendant sept ans. Pendant sept ans. Vous avez fait combien de pays ?

  • Speaker #0

    On essayait de toucher tous les continents. Il y avait aussi des accords qui pouvaient conduire nos décisions avec les compagnies aériennes, parce que là aussi, ça peut présider à ça. Et puis surtout, l'intérêt gastronomique du pays. Donc, on est allé au Japon, on est allé au Pérou. Et puis, des pays plus proches aussi, en Europe, en Allemagne, en Espagne, en Italie, bien sûr, en Grèce. On est parti au Liban.

  • Speaker #1

    On a vu avec Marie un petit bout d'épisode sur le Liban. C'était incroyable.

  • Speaker #0

    ils sont au sporting au bord de la mer ça reste toujours incroyable c'est vrai que c'est un pays cher à mon coeur et puis la cuisine est passionnante elle est tellement riche et surtout pour ce qui est du travail du légume ce qui est assez rare donc voilà on est allé à peu près partout et c'est des souvenirs insensés j'y pensais en marchant dans la rue il y a plein de choses qui me reviennent je pensais au Mexique, au Brésil et malheureusement je ne me souviens pas de tout mais des émotions qui restent c'était une équipe Non, pas tant que ça, mais on était quand même, combien étions-nous ? Je dirais 4 ou 5, oui.

  • Speaker #1

    Et vous vous souvenez de votre plus belle rencontre ?

  • Speaker #0

    Non, je ne les ai pas hiérarchisées, mais il y en a eu beaucoup. Il y a eu des moments qui sont restés gravés plus que d'autres, on ne sait pas trop pourquoi. Mais je me souviens du Vietnam, qui n'est pas un voyage d'ailleurs que j'ai tant apprécié que ça, alors que j'ai beaucoup aimé le pays, mais je l'ai trouvé très... très abîmés et néanmoins des gens d'une générosité, d'une gentillesse inouïe, une cuisine fantastique, mais tout était en construction, beaucoup de pollution, c'était un peu triste, tropique. Et pour autant, on s'est retrouvés sur la baie d'Along, dans une jonque, avec un pêcheur qui ne parlait évidemment pas un mot d'anglais, moi je ne parlais pas non plus sa langue, mais on communiquait à travers nos gestes, à travers notre cuisine et donc on mangeait ce qu'on pêchait et à un moment, il a pêché un poisson et on s'est dit tiens, si chacun nous faisions une recette à notre façon, avec ce qu'on a sous la main. Et lui a commencé à vider son poisson, donc j'ai fait pareil. Sauf que lui a cuisiné uniquement ce qu'il avait sorti du poisson. C'est-à-dire toutes les viscères, la tête, les arêtes. Et le reste, il l'a mis de côté. Donc je me suis dit, il est gentil. Il se dit que moi, je vais cuisiner la partie noble. Et non, en fait, pour lui, la partie noble, elle était là. Et le filet, ça ne l'intéressait pas du tout. Et il me disait, si vous voulez le cuisiner, allez-y, mais ça n'a pas de goût. Et alors que là, ça a beaucoup de goût. Je lui ai dit, oui, c'est sûr, ça a beaucoup de goût. Mais pour nous, c'est surprenant parce que c'est ce qu'on jette. C'était amusant, c'était tout simple, mais c'était très révélateur de ce choc des cultures, et qui finalement se mariait bien. Mais il a raison, j'ai des amis chefs qui m'ont toujours dit fais ton bouillon de poisson avec la tête de poisson, il n'y a rien de plus savoureux Pour nous, c'est un peu culturel.

  • Speaker #1

    Et c'est ça le truc le plus fou que vous ayez mangé ?

  • Speaker #0

    Non, on m'a rappelé, j'ai enregistré une émission hier sur C8, et on m'a rappelé que j'avais bu du jus de pied. C'est vrai que j'ai eu un moment avant de retrouver cette anecdote. Mais oui, en Afrique du Sud, on était dans une hutte assez importante en taille qui tenait lieu à la fois de mairie, de dispensaire, d'église, un peu tout, mais en terre battue, au fin fond de l'Afrique du Sud. Et donc, on était là pour une cérémonie de désenvoûtement. Ça avait l'air d'être assez courant là-bas. Et donc, je devais assister à ça. C'était le journaliste qui nous guidait qui m'avait organisé ça. Donc, c'était très intéressant. Et avant de rentrer dans cette maison... on lavait tous nos pieds dans de l'eau, ce qui est finalement assez courant dans beaucoup de cultures et de religions, et tout dans la même eau. Et donc, on est tous rentrés, il y a eu cette cérémonie très prenante. Et à la fin, je vois que tout le monde se met à boire une eau assez douteuse dans une bouteille qui circule de main en main. Et donc, je pose la question, je dis qu'est-ce que c'est que ça ? Et ils me disent c'est l'eau dans laquelle tout le monde s'est lavé les pieds Je dis oui, non mais là, on était quand même… on était une soixantaine dans la pièce. C'était vraiment... C'était assez... Voilà, assez vivant. Et là, j'ai dit non, mais là, j'ai dit oui à tout, mais là, non, là, vous ne m'aurez pas. Ça ne passera pas par moi. Et donc, j'ai beaucoup ri. On en rit encore. Mais c'est vrai que l'eau, culturellement, j'ai fait tous les voyages, j'ai tout mangé. J'ai mangé principalement ce que mangent les autochtones parce que c'est comme ça, je trouve, jusque-là. En tout cas, ça a été mon expérience, qu'on n'est pas malades, plus que dans les hôtels. Mais là, l'eau, je dois dire que... Je voyais la dysenterie venir de très loin. Gastronomiquement, ça n'a pas d'intérêt. Mais il y a eu des œufs couvés, il y a eu de toutes sortes d'œufs, des œufs de fourmi, des verres blancs vivants.

  • Speaker #1

    Ils m'ont tout fait.

  • Speaker #0

    Oui, alors non, c'était les cochons d'Inde. À partir du moment où c'est cuit, ça passe. Ça ressemble un peu au lapin. Mais bon, c'est l'idée. Mais là aussi, c'est très culturel parce que nous, on mange du lapin, justement. Ils peuvent être des animaux domestiques, on mange des huîtres, on mange des escargots, ce qui pour beaucoup est vraiment très écœurant, ce grenu dégoûtant. Donc ça, je peux me faire à l'idée. Le ver vivant qu'il faut croquer, je l'ai mangé à l'île de la Réunion. Ils ont coupé un tronc tout plein de ver devant moi, qui était complètement moisi, et ils se sont servis goulûment. Et donc j'ai mangé parce que ça faisait partie du jeu. Donc j'ai goûté et après tout de suite je me suis retournée. Instinctivement, j'ai arraché une feuille. Dans la forêt tropicale, j'ai arraché une feuille de je ne sais pas quoi que j'ai mangé pour faire passer, j'avais que ça. Il m'a dit mais ce que vous venez de faire est beaucoup plus dangereux que de manger un verre. Parce que vous auriez pu prendre une feuille toxique et y rester. Bon, enfin le verre est passé quand même, c'était le but.

  • Speaker #1

    Vous n'êtes jamais tombée malade ?

  • Speaker #0

    Si, je suis tombée malade en Inde pour un voyage personnel où je suis partie seule. Je suis partie souvent en Inde et je suis tombée très malade. Je suis partie à l'hôpital, mais alors justement c'était une des rares fois où je me suis offert un repas un peu chic dans un hôtel. Et je suis tombée malade. Et là, ça m'a servi de leçon. Et je me suis dit, plus jamais, on ne m'aura plus jamais. Et c'est vrai que jusque-là, j'avais vraiment tout. Je buvais même. Ça aussi, ce n'est pas à faire. Mais je buvais l'eau du robinet. J'ai fait plein de choses idiotes parce que je ne me rendais pas compte au début. Mais peut-être que ça m'a mitridatisé, ça m'a immunisé.

  • Speaker #1

    Mais ça, c'est sûr. Moi, j'y crois beaucoup quand même.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Alors, ce n'est pas à reproduire. Je répondrai aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Plus on s'habitue à manger dans la rue, un peu local, etc. Plus on… C'est évident.

  • Speaker #0

    Oui, absolument. C'est pour ça que je ne fais pas partie des gens qui vivent sous cloche, loin de là. J'ai bu du lait de chèvre dans des outres à Dhirbakir, qui était à la frontière entre le Kurdistan et l'Irak. Dans la même ville, j'ai mangé du tartare d'agneau fait sur des tables en boîte dans la rue, au couteau devant nous. Je n'ai pas été malade. Donc, voilà, ce que j'ai pu constater, c'est que la plupart des vendeurs de rue, d'abord, ont toujours les mêmes clients. Donc, ne peuvent pas se permettre de donner des produits périmés. Ils connaissent très bien leurs produits. D'ailleurs, souvent, ils n'en vendent qu'un. Et puis, ils n'ont pas la capacité à stocker. Ils n'ont pas la capacité à réfrigérer. Donc, ils savent très bien ce qu'ils vont vendre dans la journée et le reste est jeté ou consommé par eux. Alors que dans les restaurants qui ont justement des réfrigérateurs, là, on stocke, on restocke, on recuit. Et c'est là que, évidemment, les... C'est plus dangereux. Voilà. Tous les bactéries se développent. Mais sinon, non, je n'ai jamais eu de problème.

  • Speaker #1

    Et vous avez eu peur ?

  • Speaker #0

    Non. Ah si, si, si, j'ai eu peur. Si, si, j'ai eu peur, mais pas d'un point de vue culinaire. Mais j'ai eu peur, oui, en Espagne. Paradoxalement, ce n'est pas si loin. Ce n'est pas la grande aventure, mais comme quoi. Oui, en Espagne, à côté de Séville.

  • Speaker #1

    Après la frontière de l'Irak, finalement, à Séville.

  • Speaker #0

    Oui, après la frontière de l'Irak, après les casques bleus. On en parle beaucoup en ce moment. La finule, j'étais partie avec une brigade, je ne sais pas comment on dit, de la finule pour goûter leur ration. Et je leur avais apporté fièrement un foie gras. qui m'avait été donné par Pierre Perret, c'est pas rien, parce que je faisais une émission à la radio à ce moment-là, et Pierre Perret m'avait offert un foie gras. Je me suis dit, tiens, je partais le lendemain, je vais te donner ça au soldat de la Finule, sauf que j'avais oublié qu'il faisait 50 degrés. Le foie gras a fondu littéralement quand je l'ai ouvert, c'était pathétique. Mais en dehors de ça, oui, j'ai eu peur. Oui, j'ai eu peur et puis j'ai vraiment risqué gros. Donc en Espagne, à côté de Séville, où on m'avait proposé, comme d'habitude, de m'immerger dans la culture locale, pas seulement gastronomique. Et donc, ils m'ont demandé de descendre dans une arène. me mesurer à un taureau. Alors un taureau, c'était une vachette, comme ils tauraient des vachettes là-bas pour s'entraîner. Enfin une vachette qui avait été taurée, à laquelle on avait coupé les cornes, donc qui pissait le sang, et qui était très très très nerveuse, on peut le comprendre. Et donc la vachette m'a vue arriver, et ça a fait, mais vraiment pas un pli, en trois secondes, elle m'a foncée dessus, et pensant que j'étais l'agresseur, et elle m'a vraiment soulevée, elle m'a mis les cornes autour de mes hanches, et elle m'a soulevée, l'image était très impressionnante, Et avant qu'elle ne me piétine, parce que quand je dis vachette, c'est quand même un animal énorme. Plus épais que vous. Oui, voilà. Pas aussi gros qu'un taureau, mais quand même vraiment un animal très impressionnant. Ils ont réussi, ils se sont jetés sur elle, ils ont réussi à la maîtriser, mais c'est miraculeux. Donc, c'était une vraie connerie. Donc, j'ai demandé à ce que la séquence ne soit pas diffusée parce que je ne voulais pas qu'on montre cette image-là. C'était une connerie d'accepter, mais bon, moi, je n'y connais rien. Je l'adore au machisme, ça ne me parle pas du tout. Bon, je ne condamne pas, mais ce n'est pas ma culture. tout le monde fait ça. Je dis oui, les cons sans doute font ça, moi je ne le fais pas. Et puis ça ne représente rien pour moi. Peut-être que pour quelqu'un qui a ça dans le sang, se mesurer à un taureau, c'est fascinant. Moi, j'ai juste compris que c'était la fin de ma vie qui arrivait. Donc voilà, c'était une erreur et ça, c'était vraiment dangereux. Mais donc finalement, le risque, il est au bout de la rue.

  • Speaker #1

    Il y a des pays où vous auriez aimé aller, vous n'êtes pas allé ?

  • Speaker #0

    Oui, j'aurais aimé, il en a été question. Et puis on a considéré que c'était un peu trop dangereux. J'en regrette, j'aurais aimé aller en Syrie. puisque la Syrie a beaucoup changé de visage aujourd'hui et c'était il y a 20 ans et en plus la cuisine est passionnante comme dans tout ce bassin mésopotamien et ça ne s'est pas fait mais aujourd'hui malheureusement la Syrie a été très très abîmée mais la culture heureusement et la cuisine restent Et quand vous avez arrêté,

  • Speaker #1

    vous n'êtes pas dit un peu comme Frédéric Lopez je passe le flambeau à quelqu'un d'autre, quelqu'un qui va continuer à voyager etc ?

  • Speaker #0

    Non, je n'aurais pas été contre du tout, parce que je ne suis pas du tout dans le genre chasse-garder, mais il n'en a pas été question. Je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs. Non, l'émission s'est arrêtée, elle a été remplacée par autre chose. Il y avait déjà Fred sur Canal+, absolument. On a à peu près commencé au même moment. Et non, France 5 a arrêté. Après, ils ont peut-être refait des émissions dans le même genre, je ne sais pas, je n'ai pas suivi. Mais c'est vrai que ça aurait pu. Oui, il y en a quelques-unes quand même. Mais de voyages aussi lointains, j'ai vu là maintenant qu'Échappée Belle faisait pas mal de cuisine aussi. Enfin, c'est devenu un sujet beaucoup plus courant et qui trouve son public. Mais c'est vrai que moi, quand j'ai démarré, les directeurs de programmes que j'allais voir me disaient Mais pourquoi la cuisine ? Faites autre chose, proposez-nous autre chose, on veut bien vous donner votre chance. cuisine. Ça n'intéresse personne. Enfin, il pensait que ça n'intéressait personne et c'est vrai qu'autour de moi, mes copines, ça ne les intéressait pas non plus. C'était bizarrement hors sujet, hors culture. On considérait que soit on était asservi au fourneau et alors là, vraiment, on appartenait à un autre temps. Soit on en faisait un métier et puis ce n'était pas très sexy parce qu'on était confinés dans sa cuisine. Dans les deux cas, ce n'était pas sexy. Et puis, ils sont arrivés, c'était les crochets, tous ces concours de cuisine qui existaient déjà. Et moi, j'observais depuis longtemps les États-Unis et ce qui se passait aux États-Unis, où je trouvais, à chaque fois que j'y allais, parce que j'avais l'occasion d'y aller souvent, je trouvais ça tellement sympa, tous ces programmes de cuisine qui renouvelaient complètement le genre et qui nous montraient que la cuisine n'était pas une fin en soi. C'était un moyen de parler de plein de choses, d'aborder plein de thèmes, de se rencontrer, de jouer, et puis de parler de cuisine du monde. Il y avait même des émissions spécialisées, il y a toujours aux États-Unis... la cuisine asiatique, sur la cuisine italienne. Et en France, ça n'émergeait pas. Et donc, je me disais, mais c'est bizarre parce que c'est quand même, on est censé être le pays de la bonne bouffe. Et peut-être, les Français pensaient-ils qu'ils savaient déjà faire. Alors que les Américains ont cette modestie de se dire, j'ai vraiment à apprendre, j'ai besoin d'apprendre. Mais je ne sais pas, je n'ai pas d'explication. Et pourtant, Faroudjia a essayé, Dominique Faroudjia avec Cuisine TV a vraiment essayé et a eu un joli succès et puis ça n'a pas duré.

  • Speaker #1

    S Mais donc après, vous partez en France, quand même, ça, c'est passionnant. Aussi, finalement, vous avez dû faire des découvertes incroyables en France.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, oui. En France, comme je vous le disais, bon, on connaît tous une, deux, trois régions, mais finalement, pas beaucoup plus. Et donc là, on a vraiment exploré tous les terroirs, tous les territoires. Et encore une fois, il ne s'agit pas seulement d'un département, parce que ça, c'est une segmentation administrative qui est assez récente et qui ne représente pas forcément des entités culturelles. Donc nous, on allait vraiment dans des micro-régions, dans des petites vallées, où on se rendait compte que d'une vallée à l'autre... Le produit n'était pas le même, la façon de cuisiner n'était pas la même. Puis c'était l'occasion aussi de confronter des gens qui avaient chacun la version de tel plat, le cassoulet. On a eu des conversations jusqu'à pas d'heure sur le cassoulet. Et puis c'était véhément sur le fait qu'il fallait mettre de la tomate ou pas, il fallait mettre telle saucisse ou pas, donc c'est assez drôle. Il y a autant de recettes d'un plat traditionnel que de cuisiniers ou de cuisinières.

  • Speaker #1

    Vous avez mangé des plats incroyables en France ?

  • Speaker #0

    Ah oui, on a mangé pas mal. On a mangé, je me souviens, dans le bord de l'Ais, on a mangé une sauce de couenne. Alors ça, je ne m'attendais pas à ça. Donc déjà, la sauce signifie, ça je l'ai appris aussi dans le Sud-Ouest, un plat en sauce. On appelle ça la sauce. Et là, c'était de la couenne de porc. Mais il n'y avait que ça. Ce n'était pas en plus comme dans le cassoulet. C'est la base mijotée avec je ne sais plus quoi et dans laquelle on rajoutait des poireaux, du vinaigre. Honnêtement, je n'en ai pas gardé un souvenir éblouissant, mais les gens étaient charmants. et puis voilà là aussi il faut se dire que c'est culturel et puis plein de choses amusantes mais je me souviens notamment d'une dame une ancienne agricultrice donc une dame à la retraite si tant est qu'on soit à la retraite un jour en étant agriculteur je ne suis pas sûre qui voulait absolument me faire goûter son son alose déjà il faut connaître l'alose qui est un poisson là aussi du sud-ouest qu'on pêche notamment dans la Dour donc on est dans les Landes et donc l'alose qui est un poisson délicieux mais assez gras mais qui est bourré d'arêtes Et donc, la tradition veut qu'on le farcisse à l'oseille, parce que l'oseille aurait la propension à anéantir les arêtes, à les faire fondre par son acidité. Vrai ou pas, je ne sais pas. Là, elle ne l'a pas fait à l'oseille, mais plutôt avec des pruneaux, du vin de Jurançon, donc un peu sucré-salé. Et elle me dit, voilà, alors elle fait tout ça, elle met tout ça dans sa cocotte. Elle me dit, bon, à partir de là, il faut laisser mijoter. Je dis, ah, très bien, combien de temps ? Elle me dit, 48 heures. Je lui dis, 48 heures, c'est-à-dire ? Elle me dit, oui, oui, non, la recette, c'est comme ça, c'est 48 heures sur le coin du fourneau. Et je me disais, et c'était exquis. Et ça m'a rappelé un peu les anguilles laquées à la japonaise. Et je me disais, mais cette femme, finalement, c'est Monsieur Jourdain. C'est-à-dire qu'elle fait de la brosse sans le savoir. Elle fait de la cuisine japonaise. Elle fait de la cuisine basse température. Elle a tout inventé, finalement. Alors que c'est juste instinctif. Elle me dit, vous savez, moi, j'ai un fourneau qui me sert de chauffage. Donc, il est allumé tout le temps, comme autrefois. Peut-être qu'il était à bois, je ne me souviens pas. Donc, forcément, je mets mes plats dessus en permanence. Et elle s'était rendue compte que c'était bien meilleur. Elle a raison. Quand c'était cuisiné comme ça, mijoté pendant très longtemps. incroyables. Donc voilà, des découvertes avec des gens qui font des choses qui leur semblent totalement simples et naturelles et quotidiennes et qui pour nous sont très inattendues.

  • Speaker #1

    Étonnante quoi.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Et si demain je dois aller dans une région de France ou un coin de France ?

  • Speaker #0

    Non, mais ça dépend de qui vous êtes. Racontez-moi qui vous êtes, Marie-Nivasse, parce que finalement, pourquoi ce serait dans le sens... Alors, les légumes, il faut aller, à mon avis, dans une région, c'est la cuisine niçoise, c'est la Provence et le comté de Nice. Parce que sinon, il faut quand même être honnête, la cuisine française traditionnelle, bien sûr, elle a évolué, est assez pauvre en légumes. Par les potets, j'en ai fait une hier d'ailleurs, potets Lorraine, où là, on met les légumes de saison, et c'est d'ailleurs très sain, mais en dehors de ça, on est quand même très viande patate. On est très cochon-patate, mais après, parce qu'il y avait des cochons dans toutes les fermes et que la pomme de terre, même si elle est arrivée tardivement en France, elle s'est quand même très vite acclimatée. Mais sinon, la cuisine niçoise, merveilleux pour le légume. Même dans les desserts d'ailleurs, il y a une tourte de blettes à base de sucré, donc les blettes qui sont un peu proches des épinards, et qui se cuisinent avec des raisins, avec des pignons, ça c'est délicieux. Et puis il y a des raviolis à la courge. Mais parce que la cuisine, finalement, est très inspirée de l'Italie, puisque le comté de Nice faisait partie du royaume de Piedmont-Sardaigne jusqu'en 1860. Donc, c'est là, il n'y a pas longtemps.

  • Speaker #1

    On va arriver en Italie, on va arriver en Italie. Il y a trop de questions pour vous. Et pendant ce temps-là, vous avez eu vos enfants ?

  • Speaker #0

    Pendant ce temps-là, j'ai eu mes enfants. Oui, j'ai eu mes enfants il y a 12 ans, à peu près. Donc, au moment où j'ai commencé les carnets de Julie, j'ai eu mes enfants.

  • Speaker #1

    Ils mangent de tout, vos enfants ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui. ils mangent de tout à midi je leur ai fait une soupe de légumes maison parce que justement j'avais fait une potée je vais vous raconter ma vie et donc j'ai bien vu que ils avaient bien trié quand même ils avaient préféré la pomme de terre justement plutôt que le navet et donc j'ai mixé tout ça et là c'est passé comme un charme avec des petits croutons un peu de fromage c'est passé comme un charme donc oui oui ils sont faciles mais parce que je les ai habitués aussi ils voyagent avec vous ? ils voyagent beaucoup avec moi ils goûtent de tout ? Et ils goûtent maintenant assez facilement. Autrefois, peut-être, ils étaient un petit peu plus réticents. Maintenant, je dois dire que je me rends compte qu'ils sont assez ouverts de tout. Mais non, mais si, je ne vois pas tellement de limites.

  • Speaker #1

    Ils sont curieux, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, je les ai habitués beaucoup à la cuisine asiatique aussi, à beaucoup de saveurs et de textures différentes. Et là, ils me disent, mais maman, c'est difficile, parce que quand on va chez les copains, on se rend compte que quand même, ce n'est pas toujours aussi bon. Alors, je dis, c'est gentil, merci. Je dis mais moi j'en fais un métier, tout le monde n'en fait pas un métier Et puis moi c'est pas non plus toujours bon, parfois je me trompe Mais ils me disent ouais non mais tu vois je me rendais pas compte A quel point tu fais quand même des efforts Je dis oui mais merci de me le dire

  • Speaker #1

    C'est du temps,

  • Speaker #0

    c'est de l'amour et tout C'est du temps quand même de cuisiner pour ta famille Oui oui oui c'est beaucoup de temps On va pas se mentir c'est beaucoup de temps De cuisiner puis de faire les courses, d'acheter les bons produits Moi ce que j'aime bien C'est au delà de cuisiner c'est utiliser aussi Ce qu'on a dans le réfrigérateur, dans le garde-manger C'est de se dire Bon ben voilà il y a un moment où on va pas tout le temps acheter des nouveaux produits, faisons avec ce qu'on a. Et ça, c'est un petit peu un challenge. Quand on a fait à peu près toutes les recettes, c'est pas mal aussi de se contraindre, d'avoir un cadre. Et d'essayer, quoi.

  • Speaker #1

    Et alors, on parlait d'Italie parce que vous avez fait un truc qui me fait vraiment rêver. Il y a six mois, à peu près six mois, peut-être ?

  • Speaker #0

    Non, même pas. On est rentrés début juillet.

  • Speaker #1

    Vous êtes partis pour un trimestre.

  • Speaker #0

    On est parti plus longtemps. On est parti vraiment pour s'installer là-bas. Et ça s'est avéré quand même un peu compliqué parce que mon mari, lui, n'avait pas la possibilité de partir de façon plus durable puisqu'il travaille ici. Donc, il faisait des allers-retours. Donc, on s'est dit qu'il valait mieux que ce soit moi qui fasse les allers-retours. Chacun son tour. Donc, maintenant, c'est moi qui fais des allers-retours avec l'Italie. Et lui, il travaille ici. On a retrouvé nos marques ici. Mais on est resté trois mois à Rome.

  • Speaker #1

    Comment ça vous est venu cette idée ?

  • Speaker #0

    Parce que j'ai la bougeotte. Parce que j'adore l'Italie, parce que moi, j'ai une grand-mère italienne, donc des attaches là-bas, à Rome, à Florence et même à Milan. Et que j'aime cette culture. Je pense que quand on est français, on se sent forcément un cousinage avec l'Italie. Je ne parle pas vraiment la langue, voire même très peu, mais je la comprends, la baragouine. Mais voilà, ça faisait longtemps que j'avais envie de faire l'expérience d'aller vivre ailleurs. Et je n'ai jamais eu cette chance, bien que j'ai beaucoup voyagé, on l'a évoqué, mais je ne me suis jamais vraiment posée ailleurs, encore moins avec les enfants. Et c'est vrai que... toujours un arrachement de partir, même si c'est pour faire des très beaux voyages et de belles découvertes. Quand je pars pour mes voyages professionnels, c'est toujours un arrachement de quitter la famille. Là, de les emmener, c'était fabuleux.

  • Speaker #1

    Et comment ça se décide, un truc comme ça ?

  • Speaker #0

    Ça se décide... En fait, c'est une amie, une de mes amies qui est peintre, qui m'a dit, je vais partir m'installer à Rome pour un an, probablement. Bon, mais où, mais quoi ? Comment ? L'école des enfants ? Elle m'a dit, écoute, il y a une école française formidable. Sa sœur était déjà là-bas, donc on avait déjà des points de comparaison. Et je lui ai dit, mais attends, si tu pars, je pars. Puis évidemment, comme je ne sais pas ne pas travailler, je me suis dit, si je suis en Italie, il faut que j'en fasse quelque chose. En plus, l'Italie et la cuisine, c'est assez compatible. Et donc, je suis en train d'écrire un livre sur ce voyage. Et puis, entre-temps, j'ai réussi à concrétiser un projet que j'avais en tête depuis longtemps, qui est un tour d'Italie, à travers les grandes villes emblématiques d'Italie, à travers lequel je présente mes adresses favorites, mes bons plans, un peu la vie locale comme on la vit, telle que ceux qui habitent la ville.

  • Speaker #1

    de manière très pratique, parce que je pense qu'il y a plein de gens qui rêvent comme vous de le faire. Comment ça se passe avec l'école, par exemple, des enfants ?

  • Speaker #0

    L'école, nous, on pensait vraiment rester un an, mais on s'est inscrits pour un an, ce qui est assez facile parce que ce sont des écoles qui sont très fréquentées par des expatriés, donc qui font des allers-retours, des gens qui viennent souvent pour des courts séjours, donc ils n'étaient pas surpris. C'était l'école française. Oui, c'est l'école française et on a été très agréablement surpris d'ailleurs par cette pédagogie. très ouvertes, très positives. Peut-être plus à rapprocher d'ailleurs des méthodes anglo-saxonnes, où il n'y avait pas de notes, assez peu de sanctions aussi, bien sûr, évidemment. Mais il y a un cadre pédagogique. Mais on ne pointe pas du doigt les manques et les faiblesses, comme quand même on a tendance à le faire largement en France, avant de les encourager. Et ça, c'était très agréable. Alors que moi, j'ai des enfants qui marchent plutôt bien à l'école, mais pour autant, ils ont trouvé que ça les portait vraiment. Et avec des professeurs très bienveillants, bien que leurs professeurs soient bienveillants aussi ici, mais c'est tout un autre état d'esprit.

  • Speaker #1

    Et à Paris, c'était facile de les enlever de l'école ?

  • Speaker #0

    Oui, c'était facile à partir du moment où je leur ai dit qu'ils étaient scolarisés ailleurs et de surcroît dans le public, comme ils le sont ici. Oui, ça s'est fait assez simplement. Mais il fallait qu'ils aient l'assurance qu'ils étaient scolarisés quelque part.

  • Speaker #1

    Et comment on trouve un appartement après ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est très compliqué. En tout cas, à Rome, c'est très compliqué, c'est très cher. C'est une ville, je ne m'attendais pas du tout à ce que ce soit aussi cher. Probablement plus cher qu'à Paris. bien que je n'ai jamais été dans la situation de devoir me loger en location, enfin si en location, mais pas en location courte durée.

  • Speaker #1

    C'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    C'est tout le problème, c'est que les prix évidemment sont beaucoup plus hauts à partir du moment où vous êtes sur ces locations courte durée. Mais on a finalement, par des amis communs, j'ai été aidée par Louana Belmondo qui allait romaine, j'ai réussi à trouver un appartement.

  • Speaker #1

    Mais il faut un peu d'astuces quand même, c'est pas si simple.

  • Speaker #0

    Oui, plus que de l'astuce, il faut aller sur... place. C'était la partie compliquée. Mais je ne dirais pas ça de toutes les villes d'Italie, mais Rome est une ville évidemment très touristique où les prix ont flambé. D'ailleurs, les Romains le déplorent, comme dans beaucoup de villes aujourd'hui qui subissent le surtourisme, où les prix sont très élevés pour qui veut se loger.

  • Speaker #1

    Et alors, le premier matin, on met les enfants à l'école, etc. Qu'est-ce que vous ressentez de cette nouvelle vie ? C'est assez petit à voir, c'est quand même. Oui,

  • Speaker #0

    une excitation d'aller vers quelque chose de... Bon, après, ça reste l'Italie, c'est pas le bout du monde, mais quand même très nouveau.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très nouveau.

  • Speaker #0

    Une langue qui n'est pas la mienne. Je ne connais personne à l'école, hormis cette amie que j'ai suivie. Et puis, la ville a exploré. Les enfants, est-ce que ça va bien se passer ? Ils y allaient quand même un peu à reculons parce qu'ils sont très contents là où ils sont. Ils ont leurs potes, ils ne connaissaient personne. Donc oui, c'était un petit saut dans le vide. Mais moi, c'est ce que j'aimais. Et puis... À partir du moment où on est une famille solide, soudée, aimante, il n'y a pas de raison que ça ne se passe pas bien. Moi, j'étais là pour les enfants, j'étais là tous les jours, tous les soirs.

  • Speaker #1

    Tous les soirs, vous étiez à la sortie de l'école ?

  • Speaker #0

    Oui, pratiquement. En tout cas, je les amenais tous les matins. Parfois, c'est vrai qu'ils sortent très tôt en Italie. Donc, je n'étais pas toujours au rendez-vous, mais j'essayais au maximum. En plus, on avait la chance d'avoir cette école qui était dans la Villa Borghese, qui est le plus grand parc de Rome. C'est merveilleux parce que déjà, l'école, c'était un grand domaine de plusieurs hectares. Et en plus, vous sortez, vous êtes dans le plus beau parc de Rome. Donc, c'était tentant d'aller prendre une glace avec eux. Donc, non, l'idée était de profiter d'eux au maximum et puis de profiter de la ville et de leur montrer autre chose. Et puis, le printemps à Rome, il y a pire.

  • Speaker #1

    Ah oui, il y a bien. Alors, c'est triste de rentrer après. C'est dur de se dire on s'en va.

  • Speaker #0

    Oui, ça a été dur parce que moi, je serais bien restée, c'est vrai. Mais voilà, pour des raisons familiales, c'était notre priorité. Mais oui, oui, moi, j'ai adoré ce séjour. Je trouvais ça très, très joyeux. Et puis, c'est une ville, peut-être Paris l'est elle aussi. Mais moi, Paris, j'ai vécu 45 ans. J'ai l'impression d'avoir fait un peu le tour alors qu'on n'en a jamais fait le tour. Mais j'avais besoin justement de ce sentiment de découverte et un peu de ce... Cette griserie de la nouveauté. Et puis Rome correspond à ce que j'aime, c'est-à-dire une plongée dans l'histoire, dans les vieilles pierres. Et puis malgré tout, une ville aussi qui vit aujourd'hui, contemporaine, vibrante, chaleureuse. Et puis les Italiens, peut-être que je n'ai un aperçu que superficiel, mais ils sont très cools. Ils sont incroyablement cools.

  • Speaker #1

    C'était facile de vous faire des amis et de sortir le soir et tout ? Oui,

  • Speaker #0

    alors oui, oui, on a rencontré beaucoup de gens, mais après... Mais forcément, on reste un petit peu dans le cercle français parce que les gens, les contacts qu'on a sont souvent français. Mais néanmoins, moi, j'ai quand même des cousins là-bas, donc j'ai pu élargir ce cercle-là. Mais les gens sont extrêmement chaleureux, accueillants. Et puis, comme je vous le disais, c'est étonnant. En tout cas, je ne m'attendais pas à être étonnée par ça, mais ils sont extrêmement détendus. C'est-à-dire que rien n'est jamais un problème. et alors parfois ça peut énerver parce que quand vous vous avez vraiment un problème vous voudriez qu'il prenne une réponse quand même il faut prendre les choses au sérieux mais ça vous apprend vous aussi à lâcher du lest mais là j'ai vraiment senti la différence de culture merci beaucoup Julie merci à vous Marie c'est

  • Speaker #1

    la fin merci mille fois de nous avoir écouté jusqu'au bout j'espère que vous aussi vous avez voyagé Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser 5 étoiles sur Apple Podcast et un petit commentaire. On attend avec impatience vos retours et vos impressions. Et si vous aussi, vous avez envie de nous raconter un extraordinaire voyage ou une aventure au bout de votre rue, envoyez-nous un petit message sur Instagram. À très vite, merci et à bientôt !

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Description

Si quelqu'un incarne la fusion parfaite entre voyage et gastronomie en France, c'est bien Julie Andrieu. Photographe devenue critique gastronomique, auteure et figure incontournable de la télévision, elle a fait de la cuisine son ticket d'entrée pour explorer le monde.


Derrière ses airs d'héroïne hitchcockienne se cache une exploratrice insatiable qui a fait de la cuisine son plus beau prétexte à voyager. Du Liban au Kirghizistan, des marchés secrets du Brésil aux trattorias romaines, elle collectionne depuis vingt ans les rencontres improbables et les découvertes culinaires les plus audacieuses.

Elle nous livre les secrets des cinq saisons de "Fourchette et Sac à Dos" - ces années où elle parcourait le monde à la rechercher de nouvelles saveurs et de renocntres dingues.

Une conversation à cœur ouvert qui nous emmène aussi dans les coulisses des "Carnets de Julie", jusqu'à son dernier coup de cœur : quatre mois d'expatriation à Rome avec ses enfants.


Une conversation sans filtre avec une passionnée qui a transformé sa curiosité en métier.



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Retrouvez-nous sur @beauvoyage pour encore plus de contenu !


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Production : Sakti Productions

Musique : Chase The Mississipi, Michael Shynes

Vous êtes une marque et vous souhaitez collaborer avec Beau Voyage ? 

Ecrivez-nous : mariegarreau@saktiproductions.com 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    We don't need a destination, let's go where the river's taking us.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est Marie et vous écoutez Beau Voyage. De l'ascension du Merapik au Népal, au tour du monde en famille, du road trip au Chili au bivouac en Inde dans les Pyrénées, vous entendrez des hommes et des femmes qui partagent leurs aventures hors des sentiers battus, des aventuriers ordinaires qui vous racontent leurs aventures extraordinaires.

  • Speaker #0

    If we start chasing this and see people...

  • Speaker #1

    À deux ou en tribu, à l'autre bout du monde ou en bas de chez eux, avec trois sous ou en claquant leur PEL, ces voyageurs nous confient leurs histoires, leurs galères, leurs bons plans et leurs coups de cœur. Sur Beau Voyage, nous allons vous prouver que l'aventure est partout et à la portée de tout le monde. Alors montez le son et venez rêver avec nous. Aujourd'hui, nous avons l'immense plaisir de recevoir Julie Andrieux. Depuis plusieurs mois, je rêvais de parler food et voyage. Alors qui mieux que Julie pour incarner la fusion entre l'aventure et la gastronomie ? De photographe à critique gastronomique, en passant par auteur culinaire et animatrice télé, Julie a parcouru la planète avec sa fourchette et son sac à dos, faisant de sa passion pour la cuisine un prétexte merveilleux pour aller vers les autres. Pour Beau Voyage, elle revient sur ses années à sillonner le monde, du Liban au Brésil, en passant par le Mexique ou le Kyrgyzstan. Elle nous raconte ses rencontres les plus cocasses et les plats les plus fous qu'elle a goûté. Elle nous dévoile aussi les dessous des carnets de Julie, une émission qu'elle a incarnée durant des années et qui l'ont menée dans un road trip culinaire à travers toute la France. Enfin, elle nous confie sa dernière folie qui l'a menée jusqu'à Rome, sa ville de cœur, où elle est partie s'installer pendant quatre mois avec ses enfants. Bonjour Julie. Bonjour Marie. Je suis ravie de vous avoir à mon micro, parce que comme je vous disais, je vous attends finalement depuis un an pour parler cuisine et voyage.

  • Speaker #2

    Ça me touche beaucoup.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous pouvez vous présenter pour les peu de personnes qui peut-être ne vous connaissent pas encore ?

  • Speaker #2

    Je ne suis pas sûre que si je n'étais pas moi-même, je me connaîtrais vraiment. Écoutez, je suis journaliste culinaire. Je fais plein de métiers différents parce que j'ai également une société de production. Je coproduis mes émissions. Je les écris très souvent. J'ai écrit une trentaine, 35 livres. J'en ai un qui sort dans quelques semaines, d'ailleurs. Et qu'est-ce que j'ai fait d'autre ? Pas mal de conseils dans la restauration. Puis, j'en oublie, beaucoup de presse, de radio et beaucoup, principalement, d'animation, d'émissions de télé.

  • Speaker #1

    Bien sûr, on vous a tous vus dans Fourchette et Sac à dos et dans les carnets de Julie. En tout cas, moi, ça m'a bercée et j'ai adoré. Vous avez commencé par la cuisine ou par le voyage ?

  • Speaker #2

    J'ai commencé, eh bien, je ne sais pas. J'ai commencé par voyager dans l'enfance, comme quelques enfants, peut-être un peu privilégiés à l'époque en tout cas. Mais je ne voyageais pas non plus de façon frénétique. On passait les vacances toujours à peu près aux mêmes endroits, mais il nous arrivait de voyager. Donc déjà, j'avais un peu ça dans le sang. Et puis la cuisine, c'est venu plus tardivement quand même, parce que je ne m'intéressais vraiment pas du tout à la cuisine pendant l'adolescence. Ma maman ne cuisinait pas ou très peu. C'était vraiment quelque chose qui était assez périphérique à notre vie, qui était riche de plein d'autres choses. donc c'est venu assez soudainement je dirais à travers un couple que j'ai formé avec un homme dont je suis restée très proche dans Marie Perrier et qui lui était très gourmand et non pas qu'il m'ait demandé de passer au fourneau mais il était tellement gourmand il aimait les restos, il était bon vivant il aimait les plats traditionnels donc il m'a fait découvrir les bistrots et toute cette gastronomie que je ne connaissais pas et l'appréciait et donc au bout d'un moment je me suis dit il faut quand même que je m'y mette que je fasse un peu les choses par moi-même. Et donc, j'ai commencé. Et très vite, c'est devenu passionnel. Oui, absolument.

  • Speaker #1

    Et l'histoire de Fourchette et Sac à dos ?

  • Speaker #2

    Alors, Fourchette et Sac à dos, j'ai fait des émissions avant cela, mais ma première idée était de conjuguer le voyage et la cuisine et la gastronomie. Et donc, à chaque fois, quand j'ai commencé à faire la cuisine, d'abord, on m'a proposé de faire un livre de cuisine. Mais à l'époque, il y avait très, très peu à la fois de livres. Il n'y avait bien sûr pas de sites Internet et autres podcasts. Et c'était très balbutiant. Il y avait principalement des grands chefs qui livraient leurs recettes, que ce soit à la télévision, il y en avait déjà quelques-uns, ou dans les livres, et des mamas, un peu comme Maïté. Donc, c'était le terroir ou la gastronomie. Mais il n'y avait pas vraiment de troisième voie. Donc, assez naïvement, je me suis dit, tiens, il y a peut-être une place à prendre. Moi, j'étais élevée vraiment avec la télévision. Ma maman était comédienne, j'étais dans les coulisses des théâtres. Donc, tout ça m'était familier. Je me suis dit, après tout, s'il n'y a pas la cuisine que j'aime, moi, à la télé, je vais le faire. Ce n'est pas aussi simple que ça, malgré les quelques entrées que j'avais peut-être plus que d'autres. Oui, mais je n'avais pas compris qu'il fallait passer par la caisse production. Moi, je me suis dit, je vais écrire mon idée, je vais aller la proposer à une chaîne. Non, ça ne marche pas. Donc, j'ai quand même frappé à pas mal de portes qui ne se sont pas ouvertes. Et puis, un jour, je suis tombée sur un producteur qui n'était pas du tout producteur de ce genre d'émission. Il faisait de la fiction qui m'a dit, c'est vraiment la cuisine. Et puis, vous n'êtes pas connu. Qu'est-ce que je vais aller faire là-dedans ? Ça n'intéresse personne. C'est vrai, ça n'intéresse personne. à cette personne à l'époque. Et ce n'était vraiment pas un sujet à la mode. Et il m'a dit, écoutez, gentiment, poliment, je mets votre projet dans un tiroir et je vous rappellerai. Et puis, il m'a rappelé, peut-être un an après, parce qu'une chaîne s'est ouverte à l'époque, qui s'appelait Teva, qui existe toujours. Qui était donc une chaîne dédiée aux femmes du groupe M6. Et il y avait Clémence de Bodina qui a créé la chaîne, avait commencé en se disant, on ne va pas faire de la cuisine tout de suite. C'est un peu trop attendu, justement, de ne pas catégoriser les femmes dans la cuisine. Mais au bout d'un an ou deux, elles se sont dit, Tiens, quand même, c'est un sujet, mais on pourrait peut-être l'aborder différemment. Et à ce moment-là, le producteur était dans le coin, il a pensé à moi en se disant Justement, j'ai peut-être un projet un peu marrant, un peu décalé. Donc, on a commencé. Et à ce moment-là, je leur ai dit Oui, mais attendez, on pourrait peut-être faire des voyages de la cuisine. Ils m'ont dit Non, mais vous êtes gentil, on n'a pas le budget. Donc, je suis restée sagement à Boulogne-Biancourt, dans mon studio. Et c'était déjà très formateur, j'ai appris aussi. Mais je continue à mijoter mon projet. Et ensuite, une autre personne est venue me voir en me disant J'aimerais bien travailler avec toi Et c'était, alors peut-être que ça va vous parler, je ne sais pas si on a le même âge, vous êtes sans doute un peu plus jeune que moi, c'était le club Dorothée, Jackie Jakubowicz. Bien sûr, Jackie et Dorothée, c'était mon enfance. Et donc très surprenant, Jackie était donc producteur et il faisait d'autres choses que d'animer le club Dorothée, qui était terminé depuis longtemps. Et pareil, Jackie me parle et je lui dis Moi, il y a… une chose que je veux faire, c'est la cuisine et le voyage. J'y crois, il y a des choses formidables à faire. J'avais entre-temps beaucoup voyagé, mais personnellement. Et il m'a dit, allez, banco, on le tente. On a trouvé un sponsor et on a fait ça sur Cuisine TV. C'était l'ancêtre de Fourchette et Sac à dos.

  • Speaker #1

    C'était la dorée Cuisine TV.

  • Speaker #2

    Voilà, de Dominique Farugia. Merveilleuse chaîne, très audacieuse en plus, mais qui malheureusement n'existe plus aujourd'hui et qui était un peu calquée sur le modèle américain de ces food networks qui existaient déjà depuis longtemps. Et donc, on a fait ce programme insensé avec trois bouts de ficelle et on est parti dans le monde entier. Et récemment, j'y ai fait allusion sur les réseaux sociaux parce que j'ai fait une émission avec Michel Blanc. Donc voilà, des occasions insensées parce que tout ça a été assez léger, assez facile, sachant que justement, il y avait peu d'enjeux commerciaux, peu de budget. On faisait les choses là aussi un peu en improvisation. Mais voilà, ça a commencé à prendre forme. Et puis, Christophe Dechavanne vient me voir à nouveau pour me proposer une émission. Une émission qui ne me correspond pas, et je lui dis, c'est vrai, je fais de la cuisine, mais je ne fais pas n'importe quoi en cuisine. Moi, j'ai envie de voyager, de partir dans le monde entier. J'ai des choses à raconter, et je pense qu'à travers la cuisine, on peut dire beaucoup. Et il m'a dit, pourquoi pas ? Et donc, on s'est associés, et on a monté cette émission dont vous parliez gentiment, qui s'appelle Fourchette et sac à dos, sur France 5. Et voilà qu'il y a eu un joli succès qui passait en prime. Et puis, moi, j'ai eu des enfants et j'ai dit non, là, je ne peux plus.

  • Speaker #1

    Fini la pourchette et le chacal d'or.

  • Speaker #2

    Fini la pourchette et le chacal d'or. Et personne n'a compris parce que j'étais dans un univers très masculin. Les directeurs de programme, Christophe, il me dit, mais attends, ça cartonne. Ce n'est pas possible, on va bien y arriver. Je dis non, on ne va pas y arriver. Je pars 12 jours pour chaque programme. Et c'est vrai que je ne voyais pas comment on pouvait le faire autrement, sans s'épuiser ou sans survoler. Maintenant, la priorité est ailleurs. Donc, on a arrêté. Et très vite, je me suis dit, mais après tout, cette exploration des cultures par la cuisine, on pourrait l'adapter à la France, que je ne connais pas tant que ça, malgré le fait que je sois française. Et donc, cette terra incognita est devenue la France que j'ai explorée pour les carnets de Julie et voilà, avec Pierre-Antoine Capeton.

  • Speaker #1

    C'est extra. C'était pendant deux ans à peu près Fourchette et Sacado ?

  • Speaker #2

    Ah non,

  • Speaker #1

    c'était pendant sept ans. Pendant sept ans. Vous avez fait combien de pays ?

  • Speaker #0

    On essayait de toucher tous les continents. Il y avait aussi des accords qui pouvaient conduire nos décisions avec les compagnies aériennes, parce que là aussi, ça peut présider à ça. Et puis surtout, l'intérêt gastronomique du pays. Donc, on est allé au Japon, on est allé au Pérou. Et puis, des pays plus proches aussi, en Europe, en Allemagne, en Espagne, en Italie, bien sûr, en Grèce. On est parti au Liban.

  • Speaker #1

    On a vu avec Marie un petit bout d'épisode sur le Liban. C'était incroyable.

  • Speaker #0

    ils sont au sporting au bord de la mer ça reste toujours incroyable c'est vrai que c'est un pays cher à mon coeur et puis la cuisine est passionnante elle est tellement riche et surtout pour ce qui est du travail du légume ce qui est assez rare donc voilà on est allé à peu près partout et c'est des souvenirs insensés j'y pensais en marchant dans la rue il y a plein de choses qui me reviennent je pensais au Mexique, au Brésil et malheureusement je ne me souviens pas de tout mais des émotions qui restent c'était une équipe Non, pas tant que ça, mais on était quand même, combien étions-nous ? Je dirais 4 ou 5, oui.

  • Speaker #1

    Et vous vous souvenez de votre plus belle rencontre ?

  • Speaker #0

    Non, je ne les ai pas hiérarchisées, mais il y en a eu beaucoup. Il y a eu des moments qui sont restés gravés plus que d'autres, on ne sait pas trop pourquoi. Mais je me souviens du Vietnam, qui n'est pas un voyage d'ailleurs que j'ai tant apprécié que ça, alors que j'ai beaucoup aimé le pays, mais je l'ai trouvé très... très abîmés et néanmoins des gens d'une générosité, d'une gentillesse inouïe, une cuisine fantastique, mais tout était en construction, beaucoup de pollution, c'était un peu triste, tropique. Et pour autant, on s'est retrouvés sur la baie d'Along, dans une jonque, avec un pêcheur qui ne parlait évidemment pas un mot d'anglais, moi je ne parlais pas non plus sa langue, mais on communiquait à travers nos gestes, à travers notre cuisine et donc on mangeait ce qu'on pêchait et à un moment, il a pêché un poisson et on s'est dit tiens, si chacun nous faisions une recette à notre façon, avec ce qu'on a sous la main. Et lui a commencé à vider son poisson, donc j'ai fait pareil. Sauf que lui a cuisiné uniquement ce qu'il avait sorti du poisson. C'est-à-dire toutes les viscères, la tête, les arêtes. Et le reste, il l'a mis de côté. Donc je me suis dit, il est gentil. Il se dit que moi, je vais cuisiner la partie noble. Et non, en fait, pour lui, la partie noble, elle était là. Et le filet, ça ne l'intéressait pas du tout. Et il me disait, si vous voulez le cuisiner, allez-y, mais ça n'a pas de goût. Et alors que là, ça a beaucoup de goût. Je lui ai dit, oui, c'est sûr, ça a beaucoup de goût. Mais pour nous, c'est surprenant parce que c'est ce qu'on jette. C'était amusant, c'était tout simple, mais c'était très révélateur de ce choc des cultures, et qui finalement se mariait bien. Mais il a raison, j'ai des amis chefs qui m'ont toujours dit fais ton bouillon de poisson avec la tête de poisson, il n'y a rien de plus savoureux Pour nous, c'est un peu culturel.

  • Speaker #1

    Et c'est ça le truc le plus fou que vous ayez mangé ?

  • Speaker #0

    Non, on m'a rappelé, j'ai enregistré une émission hier sur C8, et on m'a rappelé que j'avais bu du jus de pied. C'est vrai que j'ai eu un moment avant de retrouver cette anecdote. Mais oui, en Afrique du Sud, on était dans une hutte assez importante en taille qui tenait lieu à la fois de mairie, de dispensaire, d'église, un peu tout, mais en terre battue, au fin fond de l'Afrique du Sud. Et donc, on était là pour une cérémonie de désenvoûtement. Ça avait l'air d'être assez courant là-bas. Et donc, je devais assister à ça. C'était le journaliste qui nous guidait qui m'avait organisé ça. Donc, c'était très intéressant. Et avant de rentrer dans cette maison... on lavait tous nos pieds dans de l'eau, ce qui est finalement assez courant dans beaucoup de cultures et de religions, et tout dans la même eau. Et donc, on est tous rentrés, il y a eu cette cérémonie très prenante. Et à la fin, je vois que tout le monde se met à boire une eau assez douteuse dans une bouteille qui circule de main en main. Et donc, je pose la question, je dis qu'est-ce que c'est que ça ? Et ils me disent c'est l'eau dans laquelle tout le monde s'est lavé les pieds Je dis oui, non mais là, on était quand même… on était une soixantaine dans la pièce. C'était vraiment... C'était assez... Voilà, assez vivant. Et là, j'ai dit non, mais là, j'ai dit oui à tout, mais là, non, là, vous ne m'aurez pas. Ça ne passera pas par moi. Et donc, j'ai beaucoup ri. On en rit encore. Mais c'est vrai que l'eau, culturellement, j'ai fait tous les voyages, j'ai tout mangé. J'ai mangé principalement ce que mangent les autochtones parce que c'est comme ça, je trouve, jusque-là. En tout cas, ça a été mon expérience, qu'on n'est pas malades, plus que dans les hôtels. Mais là, l'eau, je dois dire que... Je voyais la dysenterie venir de très loin. Gastronomiquement, ça n'a pas d'intérêt. Mais il y a eu des œufs couvés, il y a eu de toutes sortes d'œufs, des œufs de fourmi, des verres blancs vivants.

  • Speaker #1

    Ils m'ont tout fait.

  • Speaker #0

    Oui, alors non, c'était les cochons d'Inde. À partir du moment où c'est cuit, ça passe. Ça ressemble un peu au lapin. Mais bon, c'est l'idée. Mais là aussi, c'est très culturel parce que nous, on mange du lapin, justement. Ils peuvent être des animaux domestiques, on mange des huîtres, on mange des escargots, ce qui pour beaucoup est vraiment très écœurant, ce grenu dégoûtant. Donc ça, je peux me faire à l'idée. Le ver vivant qu'il faut croquer, je l'ai mangé à l'île de la Réunion. Ils ont coupé un tronc tout plein de ver devant moi, qui était complètement moisi, et ils se sont servis goulûment. Et donc j'ai mangé parce que ça faisait partie du jeu. Donc j'ai goûté et après tout de suite je me suis retournée. Instinctivement, j'ai arraché une feuille. Dans la forêt tropicale, j'ai arraché une feuille de je ne sais pas quoi que j'ai mangé pour faire passer, j'avais que ça. Il m'a dit mais ce que vous venez de faire est beaucoup plus dangereux que de manger un verre. Parce que vous auriez pu prendre une feuille toxique et y rester. Bon, enfin le verre est passé quand même, c'était le but.

  • Speaker #1

    Vous n'êtes jamais tombée malade ?

  • Speaker #0

    Si, je suis tombée malade en Inde pour un voyage personnel où je suis partie seule. Je suis partie souvent en Inde et je suis tombée très malade. Je suis partie à l'hôpital, mais alors justement c'était une des rares fois où je me suis offert un repas un peu chic dans un hôtel. Et je suis tombée malade. Et là, ça m'a servi de leçon. Et je me suis dit, plus jamais, on ne m'aura plus jamais. Et c'est vrai que jusque-là, j'avais vraiment tout. Je buvais même. Ça aussi, ce n'est pas à faire. Mais je buvais l'eau du robinet. J'ai fait plein de choses idiotes parce que je ne me rendais pas compte au début. Mais peut-être que ça m'a mitridatisé, ça m'a immunisé.

  • Speaker #1

    Mais ça, c'est sûr. Moi, j'y crois beaucoup quand même.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Alors, ce n'est pas à reproduire. Je répondrai aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Plus on s'habitue à manger dans la rue, un peu local, etc. Plus on… C'est évident.

  • Speaker #0

    Oui, absolument. C'est pour ça que je ne fais pas partie des gens qui vivent sous cloche, loin de là. J'ai bu du lait de chèvre dans des outres à Dhirbakir, qui était à la frontière entre le Kurdistan et l'Irak. Dans la même ville, j'ai mangé du tartare d'agneau fait sur des tables en boîte dans la rue, au couteau devant nous. Je n'ai pas été malade. Donc, voilà, ce que j'ai pu constater, c'est que la plupart des vendeurs de rue, d'abord, ont toujours les mêmes clients. Donc, ne peuvent pas se permettre de donner des produits périmés. Ils connaissent très bien leurs produits. D'ailleurs, souvent, ils n'en vendent qu'un. Et puis, ils n'ont pas la capacité à stocker. Ils n'ont pas la capacité à réfrigérer. Donc, ils savent très bien ce qu'ils vont vendre dans la journée et le reste est jeté ou consommé par eux. Alors que dans les restaurants qui ont justement des réfrigérateurs, là, on stocke, on restocke, on recuit. Et c'est là que, évidemment, les... C'est plus dangereux. Voilà. Tous les bactéries se développent. Mais sinon, non, je n'ai jamais eu de problème.

  • Speaker #1

    Et vous avez eu peur ?

  • Speaker #0

    Non. Ah si, si, si, j'ai eu peur. Si, si, j'ai eu peur, mais pas d'un point de vue culinaire. Mais j'ai eu peur, oui, en Espagne. Paradoxalement, ce n'est pas si loin. Ce n'est pas la grande aventure, mais comme quoi. Oui, en Espagne, à côté de Séville.

  • Speaker #1

    Après la frontière de l'Irak, finalement, à Séville.

  • Speaker #0

    Oui, après la frontière de l'Irak, après les casques bleus. On en parle beaucoup en ce moment. La finule, j'étais partie avec une brigade, je ne sais pas comment on dit, de la finule pour goûter leur ration. Et je leur avais apporté fièrement un foie gras. qui m'avait été donné par Pierre Perret, c'est pas rien, parce que je faisais une émission à la radio à ce moment-là, et Pierre Perret m'avait offert un foie gras. Je me suis dit, tiens, je partais le lendemain, je vais te donner ça au soldat de la Finule, sauf que j'avais oublié qu'il faisait 50 degrés. Le foie gras a fondu littéralement quand je l'ai ouvert, c'était pathétique. Mais en dehors de ça, oui, j'ai eu peur. Oui, j'ai eu peur et puis j'ai vraiment risqué gros. Donc en Espagne, à côté de Séville, où on m'avait proposé, comme d'habitude, de m'immerger dans la culture locale, pas seulement gastronomique. Et donc, ils m'ont demandé de descendre dans une arène. me mesurer à un taureau. Alors un taureau, c'était une vachette, comme ils tauraient des vachettes là-bas pour s'entraîner. Enfin une vachette qui avait été taurée, à laquelle on avait coupé les cornes, donc qui pissait le sang, et qui était très très très nerveuse, on peut le comprendre. Et donc la vachette m'a vue arriver, et ça a fait, mais vraiment pas un pli, en trois secondes, elle m'a foncée dessus, et pensant que j'étais l'agresseur, et elle m'a vraiment soulevée, elle m'a mis les cornes autour de mes hanches, et elle m'a soulevée, l'image était très impressionnante, Et avant qu'elle ne me piétine, parce que quand je dis vachette, c'est quand même un animal énorme. Plus épais que vous. Oui, voilà. Pas aussi gros qu'un taureau, mais quand même vraiment un animal très impressionnant. Ils ont réussi, ils se sont jetés sur elle, ils ont réussi à la maîtriser, mais c'est miraculeux. Donc, c'était une vraie connerie. Donc, j'ai demandé à ce que la séquence ne soit pas diffusée parce que je ne voulais pas qu'on montre cette image-là. C'était une connerie d'accepter, mais bon, moi, je n'y connais rien. Je l'adore au machisme, ça ne me parle pas du tout. Bon, je ne condamne pas, mais ce n'est pas ma culture. tout le monde fait ça. Je dis oui, les cons sans doute font ça, moi je ne le fais pas. Et puis ça ne représente rien pour moi. Peut-être que pour quelqu'un qui a ça dans le sang, se mesurer à un taureau, c'est fascinant. Moi, j'ai juste compris que c'était la fin de ma vie qui arrivait. Donc voilà, c'était une erreur et ça, c'était vraiment dangereux. Mais donc finalement, le risque, il est au bout de la rue.

  • Speaker #1

    Il y a des pays où vous auriez aimé aller, vous n'êtes pas allé ?

  • Speaker #0

    Oui, j'aurais aimé, il en a été question. Et puis on a considéré que c'était un peu trop dangereux. J'en regrette, j'aurais aimé aller en Syrie. puisque la Syrie a beaucoup changé de visage aujourd'hui et c'était il y a 20 ans et en plus la cuisine est passionnante comme dans tout ce bassin mésopotamien et ça ne s'est pas fait mais aujourd'hui malheureusement la Syrie a été très très abîmée mais la culture heureusement et la cuisine restent Et quand vous avez arrêté,

  • Speaker #1

    vous n'êtes pas dit un peu comme Frédéric Lopez je passe le flambeau à quelqu'un d'autre, quelqu'un qui va continuer à voyager etc ?

  • Speaker #0

    Non, je n'aurais pas été contre du tout, parce que je ne suis pas du tout dans le genre chasse-garder, mais il n'en a pas été question. Je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs. Non, l'émission s'est arrêtée, elle a été remplacée par autre chose. Il y avait déjà Fred sur Canal+, absolument. On a à peu près commencé au même moment. Et non, France 5 a arrêté. Après, ils ont peut-être refait des émissions dans le même genre, je ne sais pas, je n'ai pas suivi. Mais c'est vrai que ça aurait pu. Oui, il y en a quelques-unes quand même. Mais de voyages aussi lointains, j'ai vu là maintenant qu'Échappée Belle faisait pas mal de cuisine aussi. Enfin, c'est devenu un sujet beaucoup plus courant et qui trouve son public. Mais c'est vrai que moi, quand j'ai démarré, les directeurs de programmes que j'allais voir me disaient Mais pourquoi la cuisine ? Faites autre chose, proposez-nous autre chose, on veut bien vous donner votre chance. cuisine. Ça n'intéresse personne. Enfin, il pensait que ça n'intéressait personne et c'est vrai qu'autour de moi, mes copines, ça ne les intéressait pas non plus. C'était bizarrement hors sujet, hors culture. On considérait que soit on était asservi au fourneau et alors là, vraiment, on appartenait à un autre temps. Soit on en faisait un métier et puis ce n'était pas très sexy parce qu'on était confinés dans sa cuisine. Dans les deux cas, ce n'était pas sexy. Et puis, ils sont arrivés, c'était les crochets, tous ces concours de cuisine qui existaient déjà. Et moi, j'observais depuis longtemps les États-Unis et ce qui se passait aux États-Unis, où je trouvais, à chaque fois que j'y allais, parce que j'avais l'occasion d'y aller souvent, je trouvais ça tellement sympa, tous ces programmes de cuisine qui renouvelaient complètement le genre et qui nous montraient que la cuisine n'était pas une fin en soi. C'était un moyen de parler de plein de choses, d'aborder plein de thèmes, de se rencontrer, de jouer, et puis de parler de cuisine du monde. Il y avait même des émissions spécialisées, il y a toujours aux États-Unis... la cuisine asiatique, sur la cuisine italienne. Et en France, ça n'émergeait pas. Et donc, je me disais, mais c'est bizarre parce que c'est quand même, on est censé être le pays de la bonne bouffe. Et peut-être, les Français pensaient-ils qu'ils savaient déjà faire. Alors que les Américains ont cette modestie de se dire, j'ai vraiment à apprendre, j'ai besoin d'apprendre. Mais je ne sais pas, je n'ai pas d'explication. Et pourtant, Faroudjia a essayé, Dominique Faroudjia avec Cuisine TV a vraiment essayé et a eu un joli succès et puis ça n'a pas duré.

  • Speaker #1

    S Mais donc après, vous partez en France, quand même, ça, c'est passionnant. Aussi, finalement, vous avez dû faire des découvertes incroyables en France.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, oui. En France, comme je vous le disais, bon, on connaît tous une, deux, trois régions, mais finalement, pas beaucoup plus. Et donc là, on a vraiment exploré tous les terroirs, tous les territoires. Et encore une fois, il ne s'agit pas seulement d'un département, parce que ça, c'est une segmentation administrative qui est assez récente et qui ne représente pas forcément des entités culturelles. Donc nous, on allait vraiment dans des micro-régions, dans des petites vallées, où on se rendait compte que d'une vallée à l'autre... Le produit n'était pas le même, la façon de cuisiner n'était pas la même. Puis c'était l'occasion aussi de confronter des gens qui avaient chacun la version de tel plat, le cassoulet. On a eu des conversations jusqu'à pas d'heure sur le cassoulet. Et puis c'était véhément sur le fait qu'il fallait mettre de la tomate ou pas, il fallait mettre telle saucisse ou pas, donc c'est assez drôle. Il y a autant de recettes d'un plat traditionnel que de cuisiniers ou de cuisinières.

  • Speaker #1

    Vous avez mangé des plats incroyables en France ?

  • Speaker #0

    Ah oui, on a mangé pas mal. On a mangé, je me souviens, dans le bord de l'Ais, on a mangé une sauce de couenne. Alors ça, je ne m'attendais pas à ça. Donc déjà, la sauce signifie, ça je l'ai appris aussi dans le Sud-Ouest, un plat en sauce. On appelle ça la sauce. Et là, c'était de la couenne de porc. Mais il n'y avait que ça. Ce n'était pas en plus comme dans le cassoulet. C'est la base mijotée avec je ne sais plus quoi et dans laquelle on rajoutait des poireaux, du vinaigre. Honnêtement, je n'en ai pas gardé un souvenir éblouissant, mais les gens étaient charmants. et puis voilà là aussi il faut se dire que c'est culturel et puis plein de choses amusantes mais je me souviens notamment d'une dame une ancienne agricultrice donc une dame à la retraite si tant est qu'on soit à la retraite un jour en étant agriculteur je ne suis pas sûre qui voulait absolument me faire goûter son son alose déjà il faut connaître l'alose qui est un poisson là aussi du sud-ouest qu'on pêche notamment dans la Dour donc on est dans les Landes et donc l'alose qui est un poisson délicieux mais assez gras mais qui est bourré d'arêtes Et donc, la tradition veut qu'on le farcisse à l'oseille, parce que l'oseille aurait la propension à anéantir les arêtes, à les faire fondre par son acidité. Vrai ou pas, je ne sais pas. Là, elle ne l'a pas fait à l'oseille, mais plutôt avec des pruneaux, du vin de Jurançon, donc un peu sucré-salé. Et elle me dit, voilà, alors elle fait tout ça, elle met tout ça dans sa cocotte. Elle me dit, bon, à partir de là, il faut laisser mijoter. Je dis, ah, très bien, combien de temps ? Elle me dit, 48 heures. Je lui dis, 48 heures, c'est-à-dire ? Elle me dit, oui, oui, non, la recette, c'est comme ça, c'est 48 heures sur le coin du fourneau. Et je me disais, et c'était exquis. Et ça m'a rappelé un peu les anguilles laquées à la japonaise. Et je me disais, mais cette femme, finalement, c'est Monsieur Jourdain. C'est-à-dire qu'elle fait de la brosse sans le savoir. Elle fait de la cuisine japonaise. Elle fait de la cuisine basse température. Elle a tout inventé, finalement. Alors que c'est juste instinctif. Elle me dit, vous savez, moi, j'ai un fourneau qui me sert de chauffage. Donc, il est allumé tout le temps, comme autrefois. Peut-être qu'il était à bois, je ne me souviens pas. Donc, forcément, je mets mes plats dessus en permanence. Et elle s'était rendue compte que c'était bien meilleur. Elle a raison. Quand c'était cuisiné comme ça, mijoté pendant très longtemps. incroyables. Donc voilà, des découvertes avec des gens qui font des choses qui leur semblent totalement simples et naturelles et quotidiennes et qui pour nous sont très inattendues.

  • Speaker #1

    Étonnante quoi.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Et si demain je dois aller dans une région de France ou un coin de France ?

  • Speaker #0

    Non, mais ça dépend de qui vous êtes. Racontez-moi qui vous êtes, Marie-Nivasse, parce que finalement, pourquoi ce serait dans le sens... Alors, les légumes, il faut aller, à mon avis, dans une région, c'est la cuisine niçoise, c'est la Provence et le comté de Nice. Parce que sinon, il faut quand même être honnête, la cuisine française traditionnelle, bien sûr, elle a évolué, est assez pauvre en légumes. Par les potets, j'en ai fait une hier d'ailleurs, potets Lorraine, où là, on met les légumes de saison, et c'est d'ailleurs très sain, mais en dehors de ça, on est quand même très viande patate. On est très cochon-patate, mais après, parce qu'il y avait des cochons dans toutes les fermes et que la pomme de terre, même si elle est arrivée tardivement en France, elle s'est quand même très vite acclimatée. Mais sinon, la cuisine niçoise, merveilleux pour le légume. Même dans les desserts d'ailleurs, il y a une tourte de blettes à base de sucré, donc les blettes qui sont un peu proches des épinards, et qui se cuisinent avec des raisins, avec des pignons, ça c'est délicieux. Et puis il y a des raviolis à la courge. Mais parce que la cuisine, finalement, est très inspirée de l'Italie, puisque le comté de Nice faisait partie du royaume de Piedmont-Sardaigne jusqu'en 1860. Donc, c'est là, il n'y a pas longtemps.

  • Speaker #1

    On va arriver en Italie, on va arriver en Italie. Il y a trop de questions pour vous. Et pendant ce temps-là, vous avez eu vos enfants ?

  • Speaker #0

    Pendant ce temps-là, j'ai eu mes enfants. Oui, j'ai eu mes enfants il y a 12 ans, à peu près. Donc, au moment où j'ai commencé les carnets de Julie, j'ai eu mes enfants.

  • Speaker #1

    Ils mangent de tout, vos enfants ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui. ils mangent de tout à midi je leur ai fait une soupe de légumes maison parce que justement j'avais fait une potée je vais vous raconter ma vie et donc j'ai bien vu que ils avaient bien trié quand même ils avaient préféré la pomme de terre justement plutôt que le navet et donc j'ai mixé tout ça et là c'est passé comme un charme avec des petits croutons un peu de fromage c'est passé comme un charme donc oui oui ils sont faciles mais parce que je les ai habitués aussi ils voyagent avec vous ? ils voyagent beaucoup avec moi ils goûtent de tout ? Et ils goûtent maintenant assez facilement. Autrefois, peut-être, ils étaient un petit peu plus réticents. Maintenant, je dois dire que je me rends compte qu'ils sont assez ouverts de tout. Mais non, mais si, je ne vois pas tellement de limites.

  • Speaker #1

    Ils sont curieux, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, je les ai habitués beaucoup à la cuisine asiatique aussi, à beaucoup de saveurs et de textures différentes. Et là, ils me disent, mais maman, c'est difficile, parce que quand on va chez les copains, on se rend compte que quand même, ce n'est pas toujours aussi bon. Alors, je dis, c'est gentil, merci. Je dis mais moi j'en fais un métier, tout le monde n'en fait pas un métier Et puis moi c'est pas non plus toujours bon, parfois je me trompe Mais ils me disent ouais non mais tu vois je me rendais pas compte A quel point tu fais quand même des efforts Je dis oui mais merci de me le dire

  • Speaker #1

    C'est du temps,

  • Speaker #0

    c'est de l'amour et tout C'est du temps quand même de cuisiner pour ta famille Oui oui oui c'est beaucoup de temps On va pas se mentir c'est beaucoup de temps De cuisiner puis de faire les courses, d'acheter les bons produits Moi ce que j'aime bien C'est au delà de cuisiner c'est utiliser aussi Ce qu'on a dans le réfrigérateur, dans le garde-manger C'est de se dire Bon ben voilà il y a un moment où on va pas tout le temps acheter des nouveaux produits, faisons avec ce qu'on a. Et ça, c'est un petit peu un challenge. Quand on a fait à peu près toutes les recettes, c'est pas mal aussi de se contraindre, d'avoir un cadre. Et d'essayer, quoi.

  • Speaker #1

    Et alors, on parlait d'Italie parce que vous avez fait un truc qui me fait vraiment rêver. Il y a six mois, à peu près six mois, peut-être ?

  • Speaker #0

    Non, même pas. On est rentrés début juillet.

  • Speaker #1

    Vous êtes partis pour un trimestre.

  • Speaker #0

    On est parti plus longtemps. On est parti vraiment pour s'installer là-bas. Et ça s'est avéré quand même un peu compliqué parce que mon mari, lui, n'avait pas la possibilité de partir de façon plus durable puisqu'il travaille ici. Donc, il faisait des allers-retours. Donc, on s'est dit qu'il valait mieux que ce soit moi qui fasse les allers-retours. Chacun son tour. Donc, maintenant, c'est moi qui fais des allers-retours avec l'Italie. Et lui, il travaille ici. On a retrouvé nos marques ici. Mais on est resté trois mois à Rome.

  • Speaker #1

    Comment ça vous est venu cette idée ?

  • Speaker #0

    Parce que j'ai la bougeotte. Parce que j'adore l'Italie, parce que moi, j'ai une grand-mère italienne, donc des attaches là-bas, à Rome, à Florence et même à Milan. Et que j'aime cette culture. Je pense que quand on est français, on se sent forcément un cousinage avec l'Italie. Je ne parle pas vraiment la langue, voire même très peu, mais je la comprends, la baragouine. Mais voilà, ça faisait longtemps que j'avais envie de faire l'expérience d'aller vivre ailleurs. Et je n'ai jamais eu cette chance, bien que j'ai beaucoup voyagé, on l'a évoqué, mais je ne me suis jamais vraiment posée ailleurs, encore moins avec les enfants. Et c'est vrai que... toujours un arrachement de partir, même si c'est pour faire des très beaux voyages et de belles découvertes. Quand je pars pour mes voyages professionnels, c'est toujours un arrachement de quitter la famille. Là, de les emmener, c'était fabuleux.

  • Speaker #1

    Et comment ça se décide, un truc comme ça ?

  • Speaker #0

    Ça se décide... En fait, c'est une amie, une de mes amies qui est peintre, qui m'a dit, je vais partir m'installer à Rome pour un an, probablement. Bon, mais où, mais quoi ? Comment ? L'école des enfants ? Elle m'a dit, écoute, il y a une école française formidable. Sa sœur était déjà là-bas, donc on avait déjà des points de comparaison. Et je lui ai dit, mais attends, si tu pars, je pars. Puis évidemment, comme je ne sais pas ne pas travailler, je me suis dit, si je suis en Italie, il faut que j'en fasse quelque chose. En plus, l'Italie et la cuisine, c'est assez compatible. Et donc, je suis en train d'écrire un livre sur ce voyage. Et puis, entre-temps, j'ai réussi à concrétiser un projet que j'avais en tête depuis longtemps, qui est un tour d'Italie, à travers les grandes villes emblématiques d'Italie, à travers lequel je présente mes adresses favorites, mes bons plans, un peu la vie locale comme on la vit, telle que ceux qui habitent la ville.

  • Speaker #1

    de manière très pratique, parce que je pense qu'il y a plein de gens qui rêvent comme vous de le faire. Comment ça se passe avec l'école, par exemple, des enfants ?

  • Speaker #0

    L'école, nous, on pensait vraiment rester un an, mais on s'est inscrits pour un an, ce qui est assez facile parce que ce sont des écoles qui sont très fréquentées par des expatriés, donc qui font des allers-retours, des gens qui viennent souvent pour des courts séjours, donc ils n'étaient pas surpris. C'était l'école française. Oui, c'est l'école française et on a été très agréablement surpris d'ailleurs par cette pédagogie. très ouvertes, très positives. Peut-être plus à rapprocher d'ailleurs des méthodes anglo-saxonnes, où il n'y avait pas de notes, assez peu de sanctions aussi, bien sûr, évidemment. Mais il y a un cadre pédagogique. Mais on ne pointe pas du doigt les manques et les faiblesses, comme quand même on a tendance à le faire largement en France, avant de les encourager. Et ça, c'était très agréable. Alors que moi, j'ai des enfants qui marchent plutôt bien à l'école, mais pour autant, ils ont trouvé que ça les portait vraiment. Et avec des professeurs très bienveillants, bien que leurs professeurs soient bienveillants aussi ici, mais c'est tout un autre état d'esprit.

  • Speaker #1

    Et à Paris, c'était facile de les enlever de l'école ?

  • Speaker #0

    Oui, c'était facile à partir du moment où je leur ai dit qu'ils étaient scolarisés ailleurs et de surcroît dans le public, comme ils le sont ici. Oui, ça s'est fait assez simplement. Mais il fallait qu'ils aient l'assurance qu'ils étaient scolarisés quelque part.

  • Speaker #1

    Et comment on trouve un appartement après ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est très compliqué. En tout cas, à Rome, c'est très compliqué, c'est très cher. C'est une ville, je ne m'attendais pas du tout à ce que ce soit aussi cher. Probablement plus cher qu'à Paris. bien que je n'ai jamais été dans la situation de devoir me loger en location, enfin si en location, mais pas en location courte durée.

  • Speaker #1

    C'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    C'est tout le problème, c'est que les prix évidemment sont beaucoup plus hauts à partir du moment où vous êtes sur ces locations courte durée. Mais on a finalement, par des amis communs, j'ai été aidée par Louana Belmondo qui allait romaine, j'ai réussi à trouver un appartement.

  • Speaker #1

    Mais il faut un peu d'astuces quand même, c'est pas si simple.

  • Speaker #0

    Oui, plus que de l'astuce, il faut aller sur... place. C'était la partie compliquée. Mais je ne dirais pas ça de toutes les villes d'Italie, mais Rome est une ville évidemment très touristique où les prix ont flambé. D'ailleurs, les Romains le déplorent, comme dans beaucoup de villes aujourd'hui qui subissent le surtourisme, où les prix sont très élevés pour qui veut se loger.

  • Speaker #1

    Et alors, le premier matin, on met les enfants à l'école, etc. Qu'est-ce que vous ressentez de cette nouvelle vie ? C'est assez petit à voir, c'est quand même. Oui,

  • Speaker #0

    une excitation d'aller vers quelque chose de... Bon, après, ça reste l'Italie, c'est pas le bout du monde, mais quand même très nouveau.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très nouveau.

  • Speaker #0

    Une langue qui n'est pas la mienne. Je ne connais personne à l'école, hormis cette amie que j'ai suivie. Et puis, la ville a exploré. Les enfants, est-ce que ça va bien se passer ? Ils y allaient quand même un peu à reculons parce qu'ils sont très contents là où ils sont. Ils ont leurs potes, ils ne connaissaient personne. Donc oui, c'était un petit saut dans le vide. Mais moi, c'est ce que j'aimais. Et puis... À partir du moment où on est une famille solide, soudée, aimante, il n'y a pas de raison que ça ne se passe pas bien. Moi, j'étais là pour les enfants, j'étais là tous les jours, tous les soirs.

  • Speaker #1

    Tous les soirs, vous étiez à la sortie de l'école ?

  • Speaker #0

    Oui, pratiquement. En tout cas, je les amenais tous les matins. Parfois, c'est vrai qu'ils sortent très tôt en Italie. Donc, je n'étais pas toujours au rendez-vous, mais j'essayais au maximum. En plus, on avait la chance d'avoir cette école qui était dans la Villa Borghese, qui est le plus grand parc de Rome. C'est merveilleux parce que déjà, l'école, c'était un grand domaine de plusieurs hectares. Et en plus, vous sortez, vous êtes dans le plus beau parc de Rome. Donc, c'était tentant d'aller prendre une glace avec eux. Donc, non, l'idée était de profiter d'eux au maximum et puis de profiter de la ville et de leur montrer autre chose. Et puis, le printemps à Rome, il y a pire.

  • Speaker #1

    Ah oui, il y a bien. Alors, c'est triste de rentrer après. C'est dur de se dire on s'en va.

  • Speaker #0

    Oui, ça a été dur parce que moi, je serais bien restée, c'est vrai. Mais voilà, pour des raisons familiales, c'était notre priorité. Mais oui, oui, moi, j'ai adoré ce séjour. Je trouvais ça très, très joyeux. Et puis, c'est une ville, peut-être Paris l'est elle aussi. Mais moi, Paris, j'ai vécu 45 ans. J'ai l'impression d'avoir fait un peu le tour alors qu'on n'en a jamais fait le tour. Mais j'avais besoin justement de ce sentiment de découverte et un peu de ce... Cette griserie de la nouveauté. Et puis Rome correspond à ce que j'aime, c'est-à-dire une plongée dans l'histoire, dans les vieilles pierres. Et puis malgré tout, une ville aussi qui vit aujourd'hui, contemporaine, vibrante, chaleureuse. Et puis les Italiens, peut-être que je n'ai un aperçu que superficiel, mais ils sont très cools. Ils sont incroyablement cools.

  • Speaker #1

    C'était facile de vous faire des amis et de sortir le soir et tout ? Oui,

  • Speaker #0

    alors oui, oui, on a rencontré beaucoup de gens, mais après... Mais forcément, on reste un petit peu dans le cercle français parce que les gens, les contacts qu'on a sont souvent français. Mais néanmoins, moi, j'ai quand même des cousins là-bas, donc j'ai pu élargir ce cercle-là. Mais les gens sont extrêmement chaleureux, accueillants. Et puis, comme je vous le disais, c'est étonnant. En tout cas, je ne m'attendais pas à être étonnée par ça, mais ils sont extrêmement détendus. C'est-à-dire que rien n'est jamais un problème. et alors parfois ça peut énerver parce que quand vous vous avez vraiment un problème vous voudriez qu'il prenne une réponse quand même il faut prendre les choses au sérieux mais ça vous apprend vous aussi à lâcher du lest mais là j'ai vraiment senti la différence de culture merci beaucoup Julie merci à vous Marie c'est

  • Speaker #1

    la fin merci mille fois de nous avoir écouté jusqu'au bout j'espère que vous aussi vous avez voyagé Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser 5 étoiles sur Apple Podcast et un petit commentaire. On attend avec impatience vos retours et vos impressions. Et si vous aussi, vous avez envie de nous raconter un extraordinaire voyage ou une aventure au bout de votre rue, envoyez-nous un petit message sur Instagram. À très vite, merci et à bientôt !

Description

Si quelqu'un incarne la fusion parfaite entre voyage et gastronomie en France, c'est bien Julie Andrieu. Photographe devenue critique gastronomique, auteure et figure incontournable de la télévision, elle a fait de la cuisine son ticket d'entrée pour explorer le monde.


Derrière ses airs d'héroïne hitchcockienne se cache une exploratrice insatiable qui a fait de la cuisine son plus beau prétexte à voyager. Du Liban au Kirghizistan, des marchés secrets du Brésil aux trattorias romaines, elle collectionne depuis vingt ans les rencontres improbables et les découvertes culinaires les plus audacieuses.

Elle nous livre les secrets des cinq saisons de "Fourchette et Sac à Dos" - ces années où elle parcourait le monde à la rechercher de nouvelles saveurs et de renocntres dingues.

Une conversation à cœur ouvert qui nous emmène aussi dans les coulisses des "Carnets de Julie", jusqu'à son dernier coup de cœur : quatre mois d'expatriation à Rome avec ses enfants.


Une conversation sans filtre avec une passionnée qui a transformé sa curiosité en métier.



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Production : Sakti Productions

Musique : Chase The Mississipi, Michael Shynes

Vous êtes une marque et vous souhaitez collaborer avec Beau Voyage ? 

Ecrivez-nous : mariegarreau@saktiproductions.com 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    We don't need a destination, let's go where the river's taking us.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est Marie et vous écoutez Beau Voyage. De l'ascension du Merapik au Népal, au tour du monde en famille, du road trip au Chili au bivouac en Inde dans les Pyrénées, vous entendrez des hommes et des femmes qui partagent leurs aventures hors des sentiers battus, des aventuriers ordinaires qui vous racontent leurs aventures extraordinaires.

  • Speaker #0

    If we start chasing this and see people...

  • Speaker #1

    À deux ou en tribu, à l'autre bout du monde ou en bas de chez eux, avec trois sous ou en claquant leur PEL, ces voyageurs nous confient leurs histoires, leurs galères, leurs bons plans et leurs coups de cœur. Sur Beau Voyage, nous allons vous prouver que l'aventure est partout et à la portée de tout le monde. Alors montez le son et venez rêver avec nous. Aujourd'hui, nous avons l'immense plaisir de recevoir Julie Andrieux. Depuis plusieurs mois, je rêvais de parler food et voyage. Alors qui mieux que Julie pour incarner la fusion entre l'aventure et la gastronomie ? De photographe à critique gastronomique, en passant par auteur culinaire et animatrice télé, Julie a parcouru la planète avec sa fourchette et son sac à dos, faisant de sa passion pour la cuisine un prétexte merveilleux pour aller vers les autres. Pour Beau Voyage, elle revient sur ses années à sillonner le monde, du Liban au Brésil, en passant par le Mexique ou le Kyrgyzstan. Elle nous raconte ses rencontres les plus cocasses et les plats les plus fous qu'elle a goûté. Elle nous dévoile aussi les dessous des carnets de Julie, une émission qu'elle a incarnée durant des années et qui l'ont menée dans un road trip culinaire à travers toute la France. Enfin, elle nous confie sa dernière folie qui l'a menée jusqu'à Rome, sa ville de cœur, où elle est partie s'installer pendant quatre mois avec ses enfants. Bonjour Julie. Bonjour Marie. Je suis ravie de vous avoir à mon micro, parce que comme je vous disais, je vous attends finalement depuis un an pour parler cuisine et voyage.

  • Speaker #2

    Ça me touche beaucoup.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous pouvez vous présenter pour les peu de personnes qui peut-être ne vous connaissent pas encore ?

  • Speaker #2

    Je ne suis pas sûre que si je n'étais pas moi-même, je me connaîtrais vraiment. Écoutez, je suis journaliste culinaire. Je fais plein de métiers différents parce que j'ai également une société de production. Je coproduis mes émissions. Je les écris très souvent. J'ai écrit une trentaine, 35 livres. J'en ai un qui sort dans quelques semaines, d'ailleurs. Et qu'est-ce que j'ai fait d'autre ? Pas mal de conseils dans la restauration. Puis, j'en oublie, beaucoup de presse, de radio et beaucoup, principalement, d'animation, d'émissions de télé.

  • Speaker #1

    Bien sûr, on vous a tous vus dans Fourchette et Sac à dos et dans les carnets de Julie. En tout cas, moi, ça m'a bercée et j'ai adoré. Vous avez commencé par la cuisine ou par le voyage ?

  • Speaker #2

    J'ai commencé, eh bien, je ne sais pas. J'ai commencé par voyager dans l'enfance, comme quelques enfants, peut-être un peu privilégiés à l'époque en tout cas. Mais je ne voyageais pas non plus de façon frénétique. On passait les vacances toujours à peu près aux mêmes endroits, mais il nous arrivait de voyager. Donc déjà, j'avais un peu ça dans le sang. Et puis la cuisine, c'est venu plus tardivement quand même, parce que je ne m'intéressais vraiment pas du tout à la cuisine pendant l'adolescence. Ma maman ne cuisinait pas ou très peu. C'était vraiment quelque chose qui était assez périphérique à notre vie, qui était riche de plein d'autres choses. donc c'est venu assez soudainement je dirais à travers un couple que j'ai formé avec un homme dont je suis restée très proche dans Marie Perrier et qui lui était très gourmand et non pas qu'il m'ait demandé de passer au fourneau mais il était tellement gourmand il aimait les restos, il était bon vivant il aimait les plats traditionnels donc il m'a fait découvrir les bistrots et toute cette gastronomie que je ne connaissais pas et l'appréciait et donc au bout d'un moment je me suis dit il faut quand même que je m'y mette que je fasse un peu les choses par moi-même. Et donc, j'ai commencé. Et très vite, c'est devenu passionnel. Oui, absolument.

  • Speaker #1

    Et l'histoire de Fourchette et Sac à dos ?

  • Speaker #2

    Alors, Fourchette et Sac à dos, j'ai fait des émissions avant cela, mais ma première idée était de conjuguer le voyage et la cuisine et la gastronomie. Et donc, à chaque fois, quand j'ai commencé à faire la cuisine, d'abord, on m'a proposé de faire un livre de cuisine. Mais à l'époque, il y avait très, très peu à la fois de livres. Il n'y avait bien sûr pas de sites Internet et autres podcasts. Et c'était très balbutiant. Il y avait principalement des grands chefs qui livraient leurs recettes, que ce soit à la télévision, il y en avait déjà quelques-uns, ou dans les livres, et des mamas, un peu comme Maïté. Donc, c'était le terroir ou la gastronomie. Mais il n'y avait pas vraiment de troisième voie. Donc, assez naïvement, je me suis dit, tiens, il y a peut-être une place à prendre. Moi, j'étais élevée vraiment avec la télévision. Ma maman était comédienne, j'étais dans les coulisses des théâtres. Donc, tout ça m'était familier. Je me suis dit, après tout, s'il n'y a pas la cuisine que j'aime, moi, à la télé, je vais le faire. Ce n'est pas aussi simple que ça, malgré les quelques entrées que j'avais peut-être plus que d'autres. Oui, mais je n'avais pas compris qu'il fallait passer par la caisse production. Moi, je me suis dit, je vais écrire mon idée, je vais aller la proposer à une chaîne. Non, ça ne marche pas. Donc, j'ai quand même frappé à pas mal de portes qui ne se sont pas ouvertes. Et puis, un jour, je suis tombée sur un producteur qui n'était pas du tout producteur de ce genre d'émission. Il faisait de la fiction qui m'a dit, c'est vraiment la cuisine. Et puis, vous n'êtes pas connu. Qu'est-ce que je vais aller faire là-dedans ? Ça n'intéresse personne. C'est vrai, ça n'intéresse personne. à cette personne à l'époque. Et ce n'était vraiment pas un sujet à la mode. Et il m'a dit, écoutez, gentiment, poliment, je mets votre projet dans un tiroir et je vous rappellerai. Et puis, il m'a rappelé, peut-être un an après, parce qu'une chaîne s'est ouverte à l'époque, qui s'appelait Teva, qui existe toujours. Qui était donc une chaîne dédiée aux femmes du groupe M6. Et il y avait Clémence de Bodina qui a créé la chaîne, avait commencé en se disant, on ne va pas faire de la cuisine tout de suite. C'est un peu trop attendu, justement, de ne pas catégoriser les femmes dans la cuisine. Mais au bout d'un an ou deux, elles se sont dit, Tiens, quand même, c'est un sujet, mais on pourrait peut-être l'aborder différemment. Et à ce moment-là, le producteur était dans le coin, il a pensé à moi en se disant Justement, j'ai peut-être un projet un peu marrant, un peu décalé. Donc, on a commencé. Et à ce moment-là, je leur ai dit Oui, mais attendez, on pourrait peut-être faire des voyages de la cuisine. Ils m'ont dit Non, mais vous êtes gentil, on n'a pas le budget. Donc, je suis restée sagement à Boulogne-Biancourt, dans mon studio. Et c'était déjà très formateur, j'ai appris aussi. Mais je continue à mijoter mon projet. Et ensuite, une autre personne est venue me voir en me disant J'aimerais bien travailler avec toi Et c'était, alors peut-être que ça va vous parler, je ne sais pas si on a le même âge, vous êtes sans doute un peu plus jeune que moi, c'était le club Dorothée, Jackie Jakubowicz. Bien sûr, Jackie et Dorothée, c'était mon enfance. Et donc très surprenant, Jackie était donc producteur et il faisait d'autres choses que d'animer le club Dorothée, qui était terminé depuis longtemps. Et pareil, Jackie me parle et je lui dis Moi, il y a… une chose que je veux faire, c'est la cuisine et le voyage. J'y crois, il y a des choses formidables à faire. J'avais entre-temps beaucoup voyagé, mais personnellement. Et il m'a dit, allez, banco, on le tente. On a trouvé un sponsor et on a fait ça sur Cuisine TV. C'était l'ancêtre de Fourchette et Sac à dos.

  • Speaker #1

    C'était la dorée Cuisine TV.

  • Speaker #2

    Voilà, de Dominique Farugia. Merveilleuse chaîne, très audacieuse en plus, mais qui malheureusement n'existe plus aujourd'hui et qui était un peu calquée sur le modèle américain de ces food networks qui existaient déjà depuis longtemps. Et donc, on a fait ce programme insensé avec trois bouts de ficelle et on est parti dans le monde entier. Et récemment, j'y ai fait allusion sur les réseaux sociaux parce que j'ai fait une émission avec Michel Blanc. Donc voilà, des occasions insensées parce que tout ça a été assez léger, assez facile, sachant que justement, il y avait peu d'enjeux commerciaux, peu de budget. On faisait les choses là aussi un peu en improvisation. Mais voilà, ça a commencé à prendre forme. Et puis, Christophe Dechavanne vient me voir à nouveau pour me proposer une émission. Une émission qui ne me correspond pas, et je lui dis, c'est vrai, je fais de la cuisine, mais je ne fais pas n'importe quoi en cuisine. Moi, j'ai envie de voyager, de partir dans le monde entier. J'ai des choses à raconter, et je pense qu'à travers la cuisine, on peut dire beaucoup. Et il m'a dit, pourquoi pas ? Et donc, on s'est associés, et on a monté cette émission dont vous parliez gentiment, qui s'appelle Fourchette et sac à dos, sur France 5. Et voilà qu'il y a eu un joli succès qui passait en prime. Et puis, moi, j'ai eu des enfants et j'ai dit non, là, je ne peux plus.

  • Speaker #1

    Fini la pourchette et le chacal d'or.

  • Speaker #2

    Fini la pourchette et le chacal d'or. Et personne n'a compris parce que j'étais dans un univers très masculin. Les directeurs de programme, Christophe, il me dit, mais attends, ça cartonne. Ce n'est pas possible, on va bien y arriver. Je dis non, on ne va pas y arriver. Je pars 12 jours pour chaque programme. Et c'est vrai que je ne voyais pas comment on pouvait le faire autrement, sans s'épuiser ou sans survoler. Maintenant, la priorité est ailleurs. Donc, on a arrêté. Et très vite, je me suis dit, mais après tout, cette exploration des cultures par la cuisine, on pourrait l'adapter à la France, que je ne connais pas tant que ça, malgré le fait que je sois française. Et donc, cette terra incognita est devenue la France que j'ai explorée pour les carnets de Julie et voilà, avec Pierre-Antoine Capeton.

  • Speaker #1

    C'est extra. C'était pendant deux ans à peu près Fourchette et Sacado ?

  • Speaker #2

    Ah non,

  • Speaker #1

    c'était pendant sept ans. Pendant sept ans. Vous avez fait combien de pays ?

  • Speaker #0

    On essayait de toucher tous les continents. Il y avait aussi des accords qui pouvaient conduire nos décisions avec les compagnies aériennes, parce que là aussi, ça peut présider à ça. Et puis surtout, l'intérêt gastronomique du pays. Donc, on est allé au Japon, on est allé au Pérou. Et puis, des pays plus proches aussi, en Europe, en Allemagne, en Espagne, en Italie, bien sûr, en Grèce. On est parti au Liban.

  • Speaker #1

    On a vu avec Marie un petit bout d'épisode sur le Liban. C'était incroyable.

  • Speaker #0

    ils sont au sporting au bord de la mer ça reste toujours incroyable c'est vrai que c'est un pays cher à mon coeur et puis la cuisine est passionnante elle est tellement riche et surtout pour ce qui est du travail du légume ce qui est assez rare donc voilà on est allé à peu près partout et c'est des souvenirs insensés j'y pensais en marchant dans la rue il y a plein de choses qui me reviennent je pensais au Mexique, au Brésil et malheureusement je ne me souviens pas de tout mais des émotions qui restent c'était une équipe Non, pas tant que ça, mais on était quand même, combien étions-nous ? Je dirais 4 ou 5, oui.

  • Speaker #1

    Et vous vous souvenez de votre plus belle rencontre ?

  • Speaker #0

    Non, je ne les ai pas hiérarchisées, mais il y en a eu beaucoup. Il y a eu des moments qui sont restés gravés plus que d'autres, on ne sait pas trop pourquoi. Mais je me souviens du Vietnam, qui n'est pas un voyage d'ailleurs que j'ai tant apprécié que ça, alors que j'ai beaucoup aimé le pays, mais je l'ai trouvé très... très abîmés et néanmoins des gens d'une générosité, d'une gentillesse inouïe, une cuisine fantastique, mais tout était en construction, beaucoup de pollution, c'était un peu triste, tropique. Et pour autant, on s'est retrouvés sur la baie d'Along, dans une jonque, avec un pêcheur qui ne parlait évidemment pas un mot d'anglais, moi je ne parlais pas non plus sa langue, mais on communiquait à travers nos gestes, à travers notre cuisine et donc on mangeait ce qu'on pêchait et à un moment, il a pêché un poisson et on s'est dit tiens, si chacun nous faisions une recette à notre façon, avec ce qu'on a sous la main. Et lui a commencé à vider son poisson, donc j'ai fait pareil. Sauf que lui a cuisiné uniquement ce qu'il avait sorti du poisson. C'est-à-dire toutes les viscères, la tête, les arêtes. Et le reste, il l'a mis de côté. Donc je me suis dit, il est gentil. Il se dit que moi, je vais cuisiner la partie noble. Et non, en fait, pour lui, la partie noble, elle était là. Et le filet, ça ne l'intéressait pas du tout. Et il me disait, si vous voulez le cuisiner, allez-y, mais ça n'a pas de goût. Et alors que là, ça a beaucoup de goût. Je lui ai dit, oui, c'est sûr, ça a beaucoup de goût. Mais pour nous, c'est surprenant parce que c'est ce qu'on jette. C'était amusant, c'était tout simple, mais c'était très révélateur de ce choc des cultures, et qui finalement se mariait bien. Mais il a raison, j'ai des amis chefs qui m'ont toujours dit fais ton bouillon de poisson avec la tête de poisson, il n'y a rien de plus savoureux Pour nous, c'est un peu culturel.

  • Speaker #1

    Et c'est ça le truc le plus fou que vous ayez mangé ?

  • Speaker #0

    Non, on m'a rappelé, j'ai enregistré une émission hier sur C8, et on m'a rappelé que j'avais bu du jus de pied. C'est vrai que j'ai eu un moment avant de retrouver cette anecdote. Mais oui, en Afrique du Sud, on était dans une hutte assez importante en taille qui tenait lieu à la fois de mairie, de dispensaire, d'église, un peu tout, mais en terre battue, au fin fond de l'Afrique du Sud. Et donc, on était là pour une cérémonie de désenvoûtement. Ça avait l'air d'être assez courant là-bas. Et donc, je devais assister à ça. C'était le journaliste qui nous guidait qui m'avait organisé ça. Donc, c'était très intéressant. Et avant de rentrer dans cette maison... on lavait tous nos pieds dans de l'eau, ce qui est finalement assez courant dans beaucoup de cultures et de religions, et tout dans la même eau. Et donc, on est tous rentrés, il y a eu cette cérémonie très prenante. Et à la fin, je vois que tout le monde se met à boire une eau assez douteuse dans une bouteille qui circule de main en main. Et donc, je pose la question, je dis qu'est-ce que c'est que ça ? Et ils me disent c'est l'eau dans laquelle tout le monde s'est lavé les pieds Je dis oui, non mais là, on était quand même… on était une soixantaine dans la pièce. C'était vraiment... C'était assez... Voilà, assez vivant. Et là, j'ai dit non, mais là, j'ai dit oui à tout, mais là, non, là, vous ne m'aurez pas. Ça ne passera pas par moi. Et donc, j'ai beaucoup ri. On en rit encore. Mais c'est vrai que l'eau, culturellement, j'ai fait tous les voyages, j'ai tout mangé. J'ai mangé principalement ce que mangent les autochtones parce que c'est comme ça, je trouve, jusque-là. En tout cas, ça a été mon expérience, qu'on n'est pas malades, plus que dans les hôtels. Mais là, l'eau, je dois dire que... Je voyais la dysenterie venir de très loin. Gastronomiquement, ça n'a pas d'intérêt. Mais il y a eu des œufs couvés, il y a eu de toutes sortes d'œufs, des œufs de fourmi, des verres blancs vivants.

  • Speaker #1

    Ils m'ont tout fait.

  • Speaker #0

    Oui, alors non, c'était les cochons d'Inde. À partir du moment où c'est cuit, ça passe. Ça ressemble un peu au lapin. Mais bon, c'est l'idée. Mais là aussi, c'est très culturel parce que nous, on mange du lapin, justement. Ils peuvent être des animaux domestiques, on mange des huîtres, on mange des escargots, ce qui pour beaucoup est vraiment très écœurant, ce grenu dégoûtant. Donc ça, je peux me faire à l'idée. Le ver vivant qu'il faut croquer, je l'ai mangé à l'île de la Réunion. Ils ont coupé un tronc tout plein de ver devant moi, qui était complètement moisi, et ils se sont servis goulûment. Et donc j'ai mangé parce que ça faisait partie du jeu. Donc j'ai goûté et après tout de suite je me suis retournée. Instinctivement, j'ai arraché une feuille. Dans la forêt tropicale, j'ai arraché une feuille de je ne sais pas quoi que j'ai mangé pour faire passer, j'avais que ça. Il m'a dit mais ce que vous venez de faire est beaucoup plus dangereux que de manger un verre. Parce que vous auriez pu prendre une feuille toxique et y rester. Bon, enfin le verre est passé quand même, c'était le but.

  • Speaker #1

    Vous n'êtes jamais tombée malade ?

  • Speaker #0

    Si, je suis tombée malade en Inde pour un voyage personnel où je suis partie seule. Je suis partie souvent en Inde et je suis tombée très malade. Je suis partie à l'hôpital, mais alors justement c'était une des rares fois où je me suis offert un repas un peu chic dans un hôtel. Et je suis tombée malade. Et là, ça m'a servi de leçon. Et je me suis dit, plus jamais, on ne m'aura plus jamais. Et c'est vrai que jusque-là, j'avais vraiment tout. Je buvais même. Ça aussi, ce n'est pas à faire. Mais je buvais l'eau du robinet. J'ai fait plein de choses idiotes parce que je ne me rendais pas compte au début. Mais peut-être que ça m'a mitridatisé, ça m'a immunisé.

  • Speaker #1

    Mais ça, c'est sûr. Moi, j'y crois beaucoup quand même.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Alors, ce n'est pas à reproduire. Je répondrai aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Plus on s'habitue à manger dans la rue, un peu local, etc. Plus on… C'est évident.

  • Speaker #0

    Oui, absolument. C'est pour ça que je ne fais pas partie des gens qui vivent sous cloche, loin de là. J'ai bu du lait de chèvre dans des outres à Dhirbakir, qui était à la frontière entre le Kurdistan et l'Irak. Dans la même ville, j'ai mangé du tartare d'agneau fait sur des tables en boîte dans la rue, au couteau devant nous. Je n'ai pas été malade. Donc, voilà, ce que j'ai pu constater, c'est que la plupart des vendeurs de rue, d'abord, ont toujours les mêmes clients. Donc, ne peuvent pas se permettre de donner des produits périmés. Ils connaissent très bien leurs produits. D'ailleurs, souvent, ils n'en vendent qu'un. Et puis, ils n'ont pas la capacité à stocker. Ils n'ont pas la capacité à réfrigérer. Donc, ils savent très bien ce qu'ils vont vendre dans la journée et le reste est jeté ou consommé par eux. Alors que dans les restaurants qui ont justement des réfrigérateurs, là, on stocke, on restocke, on recuit. Et c'est là que, évidemment, les... C'est plus dangereux. Voilà. Tous les bactéries se développent. Mais sinon, non, je n'ai jamais eu de problème.

  • Speaker #1

    Et vous avez eu peur ?

  • Speaker #0

    Non. Ah si, si, si, j'ai eu peur. Si, si, j'ai eu peur, mais pas d'un point de vue culinaire. Mais j'ai eu peur, oui, en Espagne. Paradoxalement, ce n'est pas si loin. Ce n'est pas la grande aventure, mais comme quoi. Oui, en Espagne, à côté de Séville.

  • Speaker #1

    Après la frontière de l'Irak, finalement, à Séville.

  • Speaker #0

    Oui, après la frontière de l'Irak, après les casques bleus. On en parle beaucoup en ce moment. La finule, j'étais partie avec une brigade, je ne sais pas comment on dit, de la finule pour goûter leur ration. Et je leur avais apporté fièrement un foie gras. qui m'avait été donné par Pierre Perret, c'est pas rien, parce que je faisais une émission à la radio à ce moment-là, et Pierre Perret m'avait offert un foie gras. Je me suis dit, tiens, je partais le lendemain, je vais te donner ça au soldat de la Finule, sauf que j'avais oublié qu'il faisait 50 degrés. Le foie gras a fondu littéralement quand je l'ai ouvert, c'était pathétique. Mais en dehors de ça, oui, j'ai eu peur. Oui, j'ai eu peur et puis j'ai vraiment risqué gros. Donc en Espagne, à côté de Séville, où on m'avait proposé, comme d'habitude, de m'immerger dans la culture locale, pas seulement gastronomique. Et donc, ils m'ont demandé de descendre dans une arène. me mesurer à un taureau. Alors un taureau, c'était une vachette, comme ils tauraient des vachettes là-bas pour s'entraîner. Enfin une vachette qui avait été taurée, à laquelle on avait coupé les cornes, donc qui pissait le sang, et qui était très très très nerveuse, on peut le comprendre. Et donc la vachette m'a vue arriver, et ça a fait, mais vraiment pas un pli, en trois secondes, elle m'a foncée dessus, et pensant que j'étais l'agresseur, et elle m'a vraiment soulevée, elle m'a mis les cornes autour de mes hanches, et elle m'a soulevée, l'image était très impressionnante, Et avant qu'elle ne me piétine, parce que quand je dis vachette, c'est quand même un animal énorme. Plus épais que vous. Oui, voilà. Pas aussi gros qu'un taureau, mais quand même vraiment un animal très impressionnant. Ils ont réussi, ils se sont jetés sur elle, ils ont réussi à la maîtriser, mais c'est miraculeux. Donc, c'était une vraie connerie. Donc, j'ai demandé à ce que la séquence ne soit pas diffusée parce que je ne voulais pas qu'on montre cette image-là. C'était une connerie d'accepter, mais bon, moi, je n'y connais rien. Je l'adore au machisme, ça ne me parle pas du tout. Bon, je ne condamne pas, mais ce n'est pas ma culture. tout le monde fait ça. Je dis oui, les cons sans doute font ça, moi je ne le fais pas. Et puis ça ne représente rien pour moi. Peut-être que pour quelqu'un qui a ça dans le sang, se mesurer à un taureau, c'est fascinant. Moi, j'ai juste compris que c'était la fin de ma vie qui arrivait. Donc voilà, c'était une erreur et ça, c'était vraiment dangereux. Mais donc finalement, le risque, il est au bout de la rue.

  • Speaker #1

    Il y a des pays où vous auriez aimé aller, vous n'êtes pas allé ?

  • Speaker #0

    Oui, j'aurais aimé, il en a été question. Et puis on a considéré que c'était un peu trop dangereux. J'en regrette, j'aurais aimé aller en Syrie. puisque la Syrie a beaucoup changé de visage aujourd'hui et c'était il y a 20 ans et en plus la cuisine est passionnante comme dans tout ce bassin mésopotamien et ça ne s'est pas fait mais aujourd'hui malheureusement la Syrie a été très très abîmée mais la culture heureusement et la cuisine restent Et quand vous avez arrêté,

  • Speaker #1

    vous n'êtes pas dit un peu comme Frédéric Lopez je passe le flambeau à quelqu'un d'autre, quelqu'un qui va continuer à voyager etc ?

  • Speaker #0

    Non, je n'aurais pas été contre du tout, parce que je ne suis pas du tout dans le genre chasse-garder, mais il n'en a pas été question. Je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs. Non, l'émission s'est arrêtée, elle a été remplacée par autre chose. Il y avait déjà Fred sur Canal+, absolument. On a à peu près commencé au même moment. Et non, France 5 a arrêté. Après, ils ont peut-être refait des émissions dans le même genre, je ne sais pas, je n'ai pas suivi. Mais c'est vrai que ça aurait pu. Oui, il y en a quelques-unes quand même. Mais de voyages aussi lointains, j'ai vu là maintenant qu'Échappée Belle faisait pas mal de cuisine aussi. Enfin, c'est devenu un sujet beaucoup plus courant et qui trouve son public. Mais c'est vrai que moi, quand j'ai démarré, les directeurs de programmes que j'allais voir me disaient Mais pourquoi la cuisine ? Faites autre chose, proposez-nous autre chose, on veut bien vous donner votre chance. cuisine. Ça n'intéresse personne. Enfin, il pensait que ça n'intéressait personne et c'est vrai qu'autour de moi, mes copines, ça ne les intéressait pas non plus. C'était bizarrement hors sujet, hors culture. On considérait que soit on était asservi au fourneau et alors là, vraiment, on appartenait à un autre temps. Soit on en faisait un métier et puis ce n'était pas très sexy parce qu'on était confinés dans sa cuisine. Dans les deux cas, ce n'était pas sexy. Et puis, ils sont arrivés, c'était les crochets, tous ces concours de cuisine qui existaient déjà. Et moi, j'observais depuis longtemps les États-Unis et ce qui se passait aux États-Unis, où je trouvais, à chaque fois que j'y allais, parce que j'avais l'occasion d'y aller souvent, je trouvais ça tellement sympa, tous ces programmes de cuisine qui renouvelaient complètement le genre et qui nous montraient que la cuisine n'était pas une fin en soi. C'était un moyen de parler de plein de choses, d'aborder plein de thèmes, de se rencontrer, de jouer, et puis de parler de cuisine du monde. Il y avait même des émissions spécialisées, il y a toujours aux États-Unis... la cuisine asiatique, sur la cuisine italienne. Et en France, ça n'émergeait pas. Et donc, je me disais, mais c'est bizarre parce que c'est quand même, on est censé être le pays de la bonne bouffe. Et peut-être, les Français pensaient-ils qu'ils savaient déjà faire. Alors que les Américains ont cette modestie de se dire, j'ai vraiment à apprendre, j'ai besoin d'apprendre. Mais je ne sais pas, je n'ai pas d'explication. Et pourtant, Faroudjia a essayé, Dominique Faroudjia avec Cuisine TV a vraiment essayé et a eu un joli succès et puis ça n'a pas duré.

  • Speaker #1

    S Mais donc après, vous partez en France, quand même, ça, c'est passionnant. Aussi, finalement, vous avez dû faire des découvertes incroyables en France.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, oui. En France, comme je vous le disais, bon, on connaît tous une, deux, trois régions, mais finalement, pas beaucoup plus. Et donc là, on a vraiment exploré tous les terroirs, tous les territoires. Et encore une fois, il ne s'agit pas seulement d'un département, parce que ça, c'est une segmentation administrative qui est assez récente et qui ne représente pas forcément des entités culturelles. Donc nous, on allait vraiment dans des micro-régions, dans des petites vallées, où on se rendait compte que d'une vallée à l'autre... Le produit n'était pas le même, la façon de cuisiner n'était pas la même. Puis c'était l'occasion aussi de confronter des gens qui avaient chacun la version de tel plat, le cassoulet. On a eu des conversations jusqu'à pas d'heure sur le cassoulet. Et puis c'était véhément sur le fait qu'il fallait mettre de la tomate ou pas, il fallait mettre telle saucisse ou pas, donc c'est assez drôle. Il y a autant de recettes d'un plat traditionnel que de cuisiniers ou de cuisinières.

  • Speaker #1

    Vous avez mangé des plats incroyables en France ?

  • Speaker #0

    Ah oui, on a mangé pas mal. On a mangé, je me souviens, dans le bord de l'Ais, on a mangé une sauce de couenne. Alors ça, je ne m'attendais pas à ça. Donc déjà, la sauce signifie, ça je l'ai appris aussi dans le Sud-Ouest, un plat en sauce. On appelle ça la sauce. Et là, c'était de la couenne de porc. Mais il n'y avait que ça. Ce n'était pas en plus comme dans le cassoulet. C'est la base mijotée avec je ne sais plus quoi et dans laquelle on rajoutait des poireaux, du vinaigre. Honnêtement, je n'en ai pas gardé un souvenir éblouissant, mais les gens étaient charmants. et puis voilà là aussi il faut se dire que c'est culturel et puis plein de choses amusantes mais je me souviens notamment d'une dame une ancienne agricultrice donc une dame à la retraite si tant est qu'on soit à la retraite un jour en étant agriculteur je ne suis pas sûre qui voulait absolument me faire goûter son son alose déjà il faut connaître l'alose qui est un poisson là aussi du sud-ouest qu'on pêche notamment dans la Dour donc on est dans les Landes et donc l'alose qui est un poisson délicieux mais assez gras mais qui est bourré d'arêtes Et donc, la tradition veut qu'on le farcisse à l'oseille, parce que l'oseille aurait la propension à anéantir les arêtes, à les faire fondre par son acidité. Vrai ou pas, je ne sais pas. Là, elle ne l'a pas fait à l'oseille, mais plutôt avec des pruneaux, du vin de Jurançon, donc un peu sucré-salé. Et elle me dit, voilà, alors elle fait tout ça, elle met tout ça dans sa cocotte. Elle me dit, bon, à partir de là, il faut laisser mijoter. Je dis, ah, très bien, combien de temps ? Elle me dit, 48 heures. Je lui dis, 48 heures, c'est-à-dire ? Elle me dit, oui, oui, non, la recette, c'est comme ça, c'est 48 heures sur le coin du fourneau. Et je me disais, et c'était exquis. Et ça m'a rappelé un peu les anguilles laquées à la japonaise. Et je me disais, mais cette femme, finalement, c'est Monsieur Jourdain. C'est-à-dire qu'elle fait de la brosse sans le savoir. Elle fait de la cuisine japonaise. Elle fait de la cuisine basse température. Elle a tout inventé, finalement. Alors que c'est juste instinctif. Elle me dit, vous savez, moi, j'ai un fourneau qui me sert de chauffage. Donc, il est allumé tout le temps, comme autrefois. Peut-être qu'il était à bois, je ne me souviens pas. Donc, forcément, je mets mes plats dessus en permanence. Et elle s'était rendue compte que c'était bien meilleur. Elle a raison. Quand c'était cuisiné comme ça, mijoté pendant très longtemps. incroyables. Donc voilà, des découvertes avec des gens qui font des choses qui leur semblent totalement simples et naturelles et quotidiennes et qui pour nous sont très inattendues.

  • Speaker #1

    Étonnante quoi.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Et si demain je dois aller dans une région de France ou un coin de France ?

  • Speaker #0

    Non, mais ça dépend de qui vous êtes. Racontez-moi qui vous êtes, Marie-Nivasse, parce que finalement, pourquoi ce serait dans le sens... Alors, les légumes, il faut aller, à mon avis, dans une région, c'est la cuisine niçoise, c'est la Provence et le comté de Nice. Parce que sinon, il faut quand même être honnête, la cuisine française traditionnelle, bien sûr, elle a évolué, est assez pauvre en légumes. Par les potets, j'en ai fait une hier d'ailleurs, potets Lorraine, où là, on met les légumes de saison, et c'est d'ailleurs très sain, mais en dehors de ça, on est quand même très viande patate. On est très cochon-patate, mais après, parce qu'il y avait des cochons dans toutes les fermes et que la pomme de terre, même si elle est arrivée tardivement en France, elle s'est quand même très vite acclimatée. Mais sinon, la cuisine niçoise, merveilleux pour le légume. Même dans les desserts d'ailleurs, il y a une tourte de blettes à base de sucré, donc les blettes qui sont un peu proches des épinards, et qui se cuisinent avec des raisins, avec des pignons, ça c'est délicieux. Et puis il y a des raviolis à la courge. Mais parce que la cuisine, finalement, est très inspirée de l'Italie, puisque le comté de Nice faisait partie du royaume de Piedmont-Sardaigne jusqu'en 1860. Donc, c'est là, il n'y a pas longtemps.

  • Speaker #1

    On va arriver en Italie, on va arriver en Italie. Il y a trop de questions pour vous. Et pendant ce temps-là, vous avez eu vos enfants ?

  • Speaker #0

    Pendant ce temps-là, j'ai eu mes enfants. Oui, j'ai eu mes enfants il y a 12 ans, à peu près. Donc, au moment où j'ai commencé les carnets de Julie, j'ai eu mes enfants.

  • Speaker #1

    Ils mangent de tout, vos enfants ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui. ils mangent de tout à midi je leur ai fait une soupe de légumes maison parce que justement j'avais fait une potée je vais vous raconter ma vie et donc j'ai bien vu que ils avaient bien trié quand même ils avaient préféré la pomme de terre justement plutôt que le navet et donc j'ai mixé tout ça et là c'est passé comme un charme avec des petits croutons un peu de fromage c'est passé comme un charme donc oui oui ils sont faciles mais parce que je les ai habitués aussi ils voyagent avec vous ? ils voyagent beaucoup avec moi ils goûtent de tout ? Et ils goûtent maintenant assez facilement. Autrefois, peut-être, ils étaient un petit peu plus réticents. Maintenant, je dois dire que je me rends compte qu'ils sont assez ouverts de tout. Mais non, mais si, je ne vois pas tellement de limites.

  • Speaker #1

    Ils sont curieux, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, je les ai habitués beaucoup à la cuisine asiatique aussi, à beaucoup de saveurs et de textures différentes. Et là, ils me disent, mais maman, c'est difficile, parce que quand on va chez les copains, on se rend compte que quand même, ce n'est pas toujours aussi bon. Alors, je dis, c'est gentil, merci. Je dis mais moi j'en fais un métier, tout le monde n'en fait pas un métier Et puis moi c'est pas non plus toujours bon, parfois je me trompe Mais ils me disent ouais non mais tu vois je me rendais pas compte A quel point tu fais quand même des efforts Je dis oui mais merci de me le dire

  • Speaker #1

    C'est du temps,

  • Speaker #0

    c'est de l'amour et tout C'est du temps quand même de cuisiner pour ta famille Oui oui oui c'est beaucoup de temps On va pas se mentir c'est beaucoup de temps De cuisiner puis de faire les courses, d'acheter les bons produits Moi ce que j'aime bien C'est au delà de cuisiner c'est utiliser aussi Ce qu'on a dans le réfrigérateur, dans le garde-manger C'est de se dire Bon ben voilà il y a un moment où on va pas tout le temps acheter des nouveaux produits, faisons avec ce qu'on a. Et ça, c'est un petit peu un challenge. Quand on a fait à peu près toutes les recettes, c'est pas mal aussi de se contraindre, d'avoir un cadre. Et d'essayer, quoi.

  • Speaker #1

    Et alors, on parlait d'Italie parce que vous avez fait un truc qui me fait vraiment rêver. Il y a six mois, à peu près six mois, peut-être ?

  • Speaker #0

    Non, même pas. On est rentrés début juillet.

  • Speaker #1

    Vous êtes partis pour un trimestre.

  • Speaker #0

    On est parti plus longtemps. On est parti vraiment pour s'installer là-bas. Et ça s'est avéré quand même un peu compliqué parce que mon mari, lui, n'avait pas la possibilité de partir de façon plus durable puisqu'il travaille ici. Donc, il faisait des allers-retours. Donc, on s'est dit qu'il valait mieux que ce soit moi qui fasse les allers-retours. Chacun son tour. Donc, maintenant, c'est moi qui fais des allers-retours avec l'Italie. Et lui, il travaille ici. On a retrouvé nos marques ici. Mais on est resté trois mois à Rome.

  • Speaker #1

    Comment ça vous est venu cette idée ?

  • Speaker #0

    Parce que j'ai la bougeotte. Parce que j'adore l'Italie, parce que moi, j'ai une grand-mère italienne, donc des attaches là-bas, à Rome, à Florence et même à Milan. Et que j'aime cette culture. Je pense que quand on est français, on se sent forcément un cousinage avec l'Italie. Je ne parle pas vraiment la langue, voire même très peu, mais je la comprends, la baragouine. Mais voilà, ça faisait longtemps que j'avais envie de faire l'expérience d'aller vivre ailleurs. Et je n'ai jamais eu cette chance, bien que j'ai beaucoup voyagé, on l'a évoqué, mais je ne me suis jamais vraiment posée ailleurs, encore moins avec les enfants. Et c'est vrai que... toujours un arrachement de partir, même si c'est pour faire des très beaux voyages et de belles découvertes. Quand je pars pour mes voyages professionnels, c'est toujours un arrachement de quitter la famille. Là, de les emmener, c'était fabuleux.

  • Speaker #1

    Et comment ça se décide, un truc comme ça ?

  • Speaker #0

    Ça se décide... En fait, c'est une amie, une de mes amies qui est peintre, qui m'a dit, je vais partir m'installer à Rome pour un an, probablement. Bon, mais où, mais quoi ? Comment ? L'école des enfants ? Elle m'a dit, écoute, il y a une école française formidable. Sa sœur était déjà là-bas, donc on avait déjà des points de comparaison. Et je lui ai dit, mais attends, si tu pars, je pars. Puis évidemment, comme je ne sais pas ne pas travailler, je me suis dit, si je suis en Italie, il faut que j'en fasse quelque chose. En plus, l'Italie et la cuisine, c'est assez compatible. Et donc, je suis en train d'écrire un livre sur ce voyage. Et puis, entre-temps, j'ai réussi à concrétiser un projet que j'avais en tête depuis longtemps, qui est un tour d'Italie, à travers les grandes villes emblématiques d'Italie, à travers lequel je présente mes adresses favorites, mes bons plans, un peu la vie locale comme on la vit, telle que ceux qui habitent la ville.

  • Speaker #1

    de manière très pratique, parce que je pense qu'il y a plein de gens qui rêvent comme vous de le faire. Comment ça se passe avec l'école, par exemple, des enfants ?

  • Speaker #0

    L'école, nous, on pensait vraiment rester un an, mais on s'est inscrits pour un an, ce qui est assez facile parce que ce sont des écoles qui sont très fréquentées par des expatriés, donc qui font des allers-retours, des gens qui viennent souvent pour des courts séjours, donc ils n'étaient pas surpris. C'était l'école française. Oui, c'est l'école française et on a été très agréablement surpris d'ailleurs par cette pédagogie. très ouvertes, très positives. Peut-être plus à rapprocher d'ailleurs des méthodes anglo-saxonnes, où il n'y avait pas de notes, assez peu de sanctions aussi, bien sûr, évidemment. Mais il y a un cadre pédagogique. Mais on ne pointe pas du doigt les manques et les faiblesses, comme quand même on a tendance à le faire largement en France, avant de les encourager. Et ça, c'était très agréable. Alors que moi, j'ai des enfants qui marchent plutôt bien à l'école, mais pour autant, ils ont trouvé que ça les portait vraiment. Et avec des professeurs très bienveillants, bien que leurs professeurs soient bienveillants aussi ici, mais c'est tout un autre état d'esprit.

  • Speaker #1

    Et à Paris, c'était facile de les enlever de l'école ?

  • Speaker #0

    Oui, c'était facile à partir du moment où je leur ai dit qu'ils étaient scolarisés ailleurs et de surcroît dans le public, comme ils le sont ici. Oui, ça s'est fait assez simplement. Mais il fallait qu'ils aient l'assurance qu'ils étaient scolarisés quelque part.

  • Speaker #1

    Et comment on trouve un appartement après ?

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est très compliqué. En tout cas, à Rome, c'est très compliqué, c'est très cher. C'est une ville, je ne m'attendais pas du tout à ce que ce soit aussi cher. Probablement plus cher qu'à Paris. bien que je n'ai jamais été dans la situation de devoir me loger en location, enfin si en location, mais pas en location courte durée.

  • Speaker #1

    C'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    C'est tout le problème, c'est que les prix évidemment sont beaucoup plus hauts à partir du moment où vous êtes sur ces locations courte durée. Mais on a finalement, par des amis communs, j'ai été aidée par Louana Belmondo qui allait romaine, j'ai réussi à trouver un appartement.

  • Speaker #1

    Mais il faut un peu d'astuces quand même, c'est pas si simple.

  • Speaker #0

    Oui, plus que de l'astuce, il faut aller sur... place. C'était la partie compliquée. Mais je ne dirais pas ça de toutes les villes d'Italie, mais Rome est une ville évidemment très touristique où les prix ont flambé. D'ailleurs, les Romains le déplorent, comme dans beaucoup de villes aujourd'hui qui subissent le surtourisme, où les prix sont très élevés pour qui veut se loger.

  • Speaker #1

    Et alors, le premier matin, on met les enfants à l'école, etc. Qu'est-ce que vous ressentez de cette nouvelle vie ? C'est assez petit à voir, c'est quand même. Oui,

  • Speaker #0

    une excitation d'aller vers quelque chose de... Bon, après, ça reste l'Italie, c'est pas le bout du monde, mais quand même très nouveau.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très nouveau.

  • Speaker #0

    Une langue qui n'est pas la mienne. Je ne connais personne à l'école, hormis cette amie que j'ai suivie. Et puis, la ville a exploré. Les enfants, est-ce que ça va bien se passer ? Ils y allaient quand même un peu à reculons parce qu'ils sont très contents là où ils sont. Ils ont leurs potes, ils ne connaissaient personne. Donc oui, c'était un petit saut dans le vide. Mais moi, c'est ce que j'aimais. Et puis... À partir du moment où on est une famille solide, soudée, aimante, il n'y a pas de raison que ça ne se passe pas bien. Moi, j'étais là pour les enfants, j'étais là tous les jours, tous les soirs.

  • Speaker #1

    Tous les soirs, vous étiez à la sortie de l'école ?

  • Speaker #0

    Oui, pratiquement. En tout cas, je les amenais tous les matins. Parfois, c'est vrai qu'ils sortent très tôt en Italie. Donc, je n'étais pas toujours au rendez-vous, mais j'essayais au maximum. En plus, on avait la chance d'avoir cette école qui était dans la Villa Borghese, qui est le plus grand parc de Rome. C'est merveilleux parce que déjà, l'école, c'était un grand domaine de plusieurs hectares. Et en plus, vous sortez, vous êtes dans le plus beau parc de Rome. Donc, c'était tentant d'aller prendre une glace avec eux. Donc, non, l'idée était de profiter d'eux au maximum et puis de profiter de la ville et de leur montrer autre chose. Et puis, le printemps à Rome, il y a pire.

  • Speaker #1

    Ah oui, il y a bien. Alors, c'est triste de rentrer après. C'est dur de se dire on s'en va.

  • Speaker #0

    Oui, ça a été dur parce que moi, je serais bien restée, c'est vrai. Mais voilà, pour des raisons familiales, c'était notre priorité. Mais oui, oui, moi, j'ai adoré ce séjour. Je trouvais ça très, très joyeux. Et puis, c'est une ville, peut-être Paris l'est elle aussi. Mais moi, Paris, j'ai vécu 45 ans. J'ai l'impression d'avoir fait un peu le tour alors qu'on n'en a jamais fait le tour. Mais j'avais besoin justement de ce sentiment de découverte et un peu de ce... Cette griserie de la nouveauté. Et puis Rome correspond à ce que j'aime, c'est-à-dire une plongée dans l'histoire, dans les vieilles pierres. Et puis malgré tout, une ville aussi qui vit aujourd'hui, contemporaine, vibrante, chaleureuse. Et puis les Italiens, peut-être que je n'ai un aperçu que superficiel, mais ils sont très cools. Ils sont incroyablement cools.

  • Speaker #1

    C'était facile de vous faire des amis et de sortir le soir et tout ? Oui,

  • Speaker #0

    alors oui, oui, on a rencontré beaucoup de gens, mais après... Mais forcément, on reste un petit peu dans le cercle français parce que les gens, les contacts qu'on a sont souvent français. Mais néanmoins, moi, j'ai quand même des cousins là-bas, donc j'ai pu élargir ce cercle-là. Mais les gens sont extrêmement chaleureux, accueillants. Et puis, comme je vous le disais, c'est étonnant. En tout cas, je ne m'attendais pas à être étonnée par ça, mais ils sont extrêmement détendus. C'est-à-dire que rien n'est jamais un problème. et alors parfois ça peut énerver parce que quand vous vous avez vraiment un problème vous voudriez qu'il prenne une réponse quand même il faut prendre les choses au sérieux mais ça vous apprend vous aussi à lâcher du lest mais là j'ai vraiment senti la différence de culture merci beaucoup Julie merci à vous Marie c'est

  • Speaker #1

    la fin merci mille fois de nous avoir écouté jusqu'au bout j'espère que vous aussi vous avez voyagé Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous laisser 5 étoiles sur Apple Podcast et un petit commentaire. On attend avec impatience vos retours et vos impressions. Et si vous aussi, vous avez envie de nous raconter un extraordinaire voyage ou une aventure au bout de votre rue, envoyez-nous un petit message sur Instagram. À très vite, merci et à bientôt !

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