Speaker #0Bonjour et bienvenue dans Biopilates Deep Dive. Aujourd'hui, nous allons parler d'un exercice avancé, exigeant, mais profondément structurant, le hip twist ou torsion des hanches. Ce n'est pas un exercice que l'on découvre au début d'un parcours. C'est un exercice que l'on rencontre quand les principes fondamentaux de la méthode sont intégrés dans le corps, quand la respiration est naturelle, quand le bassin est conscient, quand la colonne peut s'allonger et se mobiliser en sécurité. C'est à ce stade que le travail change de nature. On ne cherche plus à bien faire, mais à laisser faire, à affiner, à jouer, à laisser la plasticité cérébrale faire son œuvre, grâce à la répétition, au plaisir du mouvement, à l'écoute du corps. Alors, installons-nous. Assis, légèrement en arrière des ischions, le bassin est légèrement en rétroversion, en continuité avec la flexion lombaire. La colonne dorsale s'étire vers le haut. Les jambes sont levées, tendues, parallèles, en adduction. Les hanches sont fléchies autant que possible. Et derrière vous, les bras sont en extension, les paumes au sol, les doigts tournés vers l'extérieur. C'est là que tout commence. À ce stade du mouvement, vos bras ne sont pas passifs. Ils sont essentiels. Ils soutiennent. Ils stabilisent. Ils absorbent une partie du poids du tronc sans jamais s'effondrer. Et pour cela, deux muscles entrent en jeu de façon fine, constante, discrète, mais capitale. Le triceps brachial et l'enconné. Le triceps brachial, c'est ce grand muscle situé à l'arrière du bras. Il est composé de trois faisceaux, un chef long, un chef latéral et un chef médial. Le chef long prend naissance sur la scapula, au niveau du tubercule infraglénoïdal. Il participe donc non seulement à l'extension du coude, mais aussi à la stabilisation de l'épaule. Le chef latéral naît sur la face postérieure de l'humérus, au-dessus du sillon du nerf radial. Il est davantage sollicité lors des extensions rapides ou puissantes. Quant au chef médial, plus profond, il se fixe également sur l'humérus, mais en dessous du sillon. C'est lui qui travaille le plus intensément lors des efforts de maintien prolongé. Comme ici, dans une extension de soutien isométrique, les trois faisceaux se rejoignent pour s'insérer sur l'olécrane de l'ulna, à l'arrière du coude. Ensemble, ils permettent l'extension de l'avant-bras, mais aussi une stabilisation active de l'articulation du coude pendant le mouvement. À ses côtés, on trouve un petit muscle souvent oublié, mais que j'aime particulièrement pour sa précision, l'enconné. L'enconné s'attache à l'épicondyle latéral de l'humérus. Il se termine un peu plus bas, sur le bord externe de l'olécrane et sur la face postérieure de l'ulna. Ce muscle est court, mais il a une mission essentielle. Il affine l'extension du coude, il stabilise l'articulation et il absorbe les micro-ajustements quand le bras est tendu, que le corps s'équilibre et que le bassin flotte. Dans le hip twist, il empêche l'effondrement dans les épaules. Il offre cette petite force continue, presque imperceptible, qui soutient sans alourdir. Et pendant que les bras vous soutiennent, que le triceps et l'enconné vous stabilisent, le mouvement se met en route. Vous inspirez pour préparer, vous expirez pour engager. Les jambes commencent leur cercle. Le bassin reste en rétroversion contrôlée, dans l'alignement de la colonne fléchie. Il ne s'écrase pas. Il reste vivant, mobile, mais stable. Les homoplates restent connectées. Le regard reste doux. Vous tracez un cercle précis, sans jamais laisser la gravité prendre le dessus, et vous inspirez de nouveau, pour ramener les jambes au centre. C'est dans cette succession de gestes maîtrisés que la plasticité cérébrale se manifeste. Mais qu'est-ce que cela signifie, vraiment ? La plasticité cérébrale, c'est la capacité du cerveau à se transformer, à créer de nouvelles connexions, à renforcer des circuits existants, et cela ne se fait pas par hasard. Cela se fait par la répétition consciente. Chaque fois que vous répétez un mouvement précis, avec présence et attention, vous envoyez un signal au cerveau. Et ce signal, s'il est répété assez de fois, devient un chemin neuronal stable, un geste automatique, mais pas machinal. C'est ce que j'appelle la gravure neuronale. C'est ce que j'observe chez mes élèves, jour après jour. Et ce principe traverse tous les arts du mouvement. Charlie Chaplin l'avait déjà compris dans les temps modernes. Ce qu'il dénonçait dans la répétition sans âme, il le compensait par la rigueur joyeuse du geste affiné. Car l'artiste, le danseur, le créateur ne parvient à la perfection d'un mouvement qu'en le répétant. Encore, et encore, et encore. Tiger Woods, lui non plus, n'a jamais cessé de s'entraîner, même au sommet. Il continuait à travailler son swing. Pas pour faire plus fort, mais pour faire plus juste, avec moins d'effort. et plus de précision. Et dans le Pilates, c'est exactement cela. Joseph Pilates disait que cette méthode était un compagnon solide et fidèle sur le chemin de la réussite. Un entraînement durable, une transformation intérieure, un dialogue entre le mouvement, le souffle et le système nerveux. Et c'est ici que ces paroles prennent tout leur sens. Après dix séances, vous sentirez la différence. Après vingt, vous verrez la différence. Et après 30, vous aurez un corps tout neuf. Ce n'est pas un slogan, c'est une vérité vécue. Ces transformations ne se voient pas seulement dans un miroir, elles se vivent dans la fluidité d'un mouvement, dans la légèreté d'une posture, dans la confiance d'un geste intérieur. Elles s'inscrivent dans le corps, mais elles commencent dans le cerveau. Et c'est pour cela que j'insiste. À ce niveau, il faut s'amuser. Ne cherchez pas à figer le mouvement. Cherchez à explorer, à comprendre, à répéter avec légèreté et précision. C'est dans cette souplesse mentale et corporelle que le système nerveux apprend le mieux. Le hip twist peut être modifié. Si les épaules fatiguent, reposez-vous sur les coudes. Cela diminue la sollicitation des triceps, mais augmente le travail abdominal. Si les fléchisseurs des hanches sont trop tendus, fléchissez les genoux. Vous raccourcissez le levier. Vous gagnez en confort et vous conservez l'essentiel. L'important, c'est la stabilité du centre, pas la hauteur des jambes, pas l'amplitude du cercle. Alors, la prochaine fois que vous pratiquez le hip twist, pensez à vos bras, pensez à votre triceps, à ces trois faisceaux qui vous soutiennent. Pensez à votre ancôné, ce petit muscle précieux qui affine le geste. Et surtout, faites confiance à la répétition. Laissez le cerveau apprendre, laissez les schémas moteurs se renforcer. Parce que ce qui se joue ici, ce n'est pas qu'un mouvement, c'est une transformation silencieuse, profonde, neurologique. Merci d'avoir écouté Biopilates Deep Dive.