53. StopTCA : La Start-up  qui révolutionne l'accompagnement des troubles du comportement alimentaire - avec Céline Casse cover
53. StopTCA : La Start-up  qui révolutionne l'accompagnement des troubles du comportement alimentaire - avec Céline Casse cover
Business de Meufs

53. StopTCA : La Start-up qui révolutionne l'accompagnement des troubles du comportement alimentaire - avec Céline Casse

53. StopTCA : La Start-up qui révolutionne l'accompagnement des troubles du comportement alimentaire - avec Céline Casse

56min |04/03/2025
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53. StopTCA : La Start-up qui révolutionne l'accompagnement des troubles du comportement alimentaire - avec Céline Casse

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Description

Dans cet épisode, nous accueillons Céline Casse, fondatrice de StopTCA, une startup innovante dédiée à la prise en charge des troubles du comportement alimentaire.


Elle nous décrit comment l'idée de son projet a germé, ainsi que les étapes essentielles de la création de son entreprise. Du financement à l'accompagnement, en incluant les premiers partenaires stratégiques. Céline dévoile les coulisses de son aventure entrepreneuriale.


Comment sa plateforme a-t-elle été accueillie par les utilisateurs ? Comment a-t-elle su convaincre avec une solution à la fois novatrice et nécessaire ?


Un épisode inspirant qui explore l'entrepreneuriat féminin dans le secteur de la santé et des startups, et qui met en lumière la nécessité d’une approche globale pour lutter contre les troubles du comportement alimentaire.

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L'invitée : Celine

Entreprise : Stop TCA

Site internet  : https://stoptca.fr/

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello les meufs aujourd'hui je vous reçois céline qui est la fondatrice et la dirigeante de stop tca qui est une structure spécialisée dans la santé et le bien-être des troubles alimentaires bonjour céline

  • Speaker #1

    Salut Astrid !

  • Speaker #0

    Merci d'être là aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Alors aujourd'hui Céline, tu vas nous parler de ta structure Stop TCA. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de toi, nous dire qui tu es et qu'est-ce que Stop TCA ?

  • Speaker #1

    Donc j'ai début trentaine, je ne vais pas dire mon âge, ça me perturbe. Je viens d'avoir 32 ans et j'ai fondé Stop TCA il y a déjà quelques années de cela. Donc Stop TCA c'est une plateforme d'accompagnement spécialisée dans les troubles alimentaires. Donc, ce n'est pas une structure physique, c'est une plateforme en ligne. Et j'ai fondé la plateforme puisque j'ai souffert de... Enfin, c'est une des raisons. J'ai souffert de troubles alimentaires pendant plus de 15 ans. J'ai souffert d'anorexie, de boulimie, d'hyperphagie. J'ai été très mince, très maigre. Mais je n'ai jamais été en obésité et j'ai eu un surpoids. D'accord. Et une fois guérie, quelques années après, je me suis dit, c'est l'une. Il faut aussi que tu apportes ta pierre à l'édifice. Et je me suis arrêtée sur une idée autour des troubles alimentaires. Et après une étude de marché assez poussée, j'en suis venue à mettre en place Stop TCA.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui a été déclencheur pour toi dans ta vie de salariée ? Est-ce qu'à un moment, tu as eu envie de changer, d'évoluer ? Comment tu as eu ce cheminement en fait ?

  • Speaker #1

    Alors, Stop TCA, c'est vraiment un projet de vie. Et à côté de ça, la passion que j'ai, professionnellement parlant en tant que salariée, c'est le management hôtelier haut de gamme de luxe. Donc avant de me lancer dans ce TAP TCA, je manageais des équipes dans les hôtels haut de gamme. Et j'ai fait tout mon parcours scolaire dans le management et le management hôtelier. Mais c'est vrai que c'est quand même très lourd parce que... Très lourd émotionnellement parlant dans le fait où tu peux pas être toi-même à 3000%. Et forcément parfois t'auras envie de dire des choses, de faire des choses et tu peux pas le faire. Parce que... Tu dois parler d'une certaine manière au client, parce que tu dois te comporter comme si, comme ça. Et c'est vrai que parfois j'étais très... je me sentais très frustrée parce que j'arrivais pas à ressentir le fait que je pouvais atteindre mon plein potentiel à ce niveau-là, au niveau de ma personnalité. Et oui, je me sentais un petit peu emprisonnée. Donc ça c'est vraiment un point important. Et ça je pense que c'est dû au TCA. TSA, c'est l'acronyme de trouble du comportement alimentaire. Depuis ma guérison, depuis que je suis guérie, j'ai ce besoin de ressentir que je vis pleinement et que je n'ai pas envie de passer à côté de certaines choses. J'ai eu plusieurs expériences après mes études en hôtellerie. Et en fait, je me disais, non, Céline, il faut que tu fasses autre chose. Tu es un petit peu emprisonnée. Et j'ai eu cette idée autour des troubles alimentaires. Et quand je l'ai eue, le dilemme était assez compliqué parce que... Bac plus 5 dans le management de société et dans le management hôtelier. Donc mes parents aussi avaient beaucoup dépensé d'argent, avaient beaucoup investi en moi. Exactement. Tout était tracé, j'avais un super bel avenir tracé. Et là, je crois que j'ai envie de changer de voie, que j'ai envie de me lancer. J'ai envie de faire autre chose. C'est une catastrophe. Et c'est vrai que ça a été... très, très, très, très challenging. Et encore, je pèse mes mots pour arriver où j'en suis aujourd'hui. Mais je pense que c'est le fait aussi que je voulais vivre sans regret. Et à un moment, je me suis dit parce que Stop TCA, ça fait un peu plus d'un an que je suis à temps de me plaindre dessus. Avant, j'avais toujours mon travail de salarié. Et à un moment, je me suis dit aussi, ok, Céline, tu tapes des 70 heures par semaine, t'as plus de vie sociale, t'es tout le temps fatiguée, tu fais plus de sport, tu fais plus rien. Euh... Ta vie c'est du travail, alors super. Au final, je passais à côté de ma vie alors que je voulais vivre pleinement ma vie. Et donc je me suis dit, soit Stop TCA, ça reste un side project, mais au final, parce que j'étais revenue en France pour lancer Stop TCA aussi, donc au final, tu reviens en France mais tu fais les choses à moitié et tu peux pas développer ta carrière en hôtellerie, soit tu prends le parti de vraiment développer un des deux aspects. Et donc là, je me suis dit, bon, la carrière en hôtellerie, je la mets de côté. Si je vais y revenir, je vais me relancer. Mais par contre, stop TCA, je n'aurai pas deux idées comme ça. Je n'aurai pas deux énergies comme ça pour me lancer. Donc là, je me suis dit, allez, tu as peur, tu as plein de freins. Et vas-y quand même, comme ça, plus tard, tu pourrais dire, je l'ai fait.

  • Speaker #0

    Je vais être fière de réussir. Je pense qu'avec les troubles alimentaires que tu as eus avant, tu as peur. t'as eu l'impression d'être emprisonné, de devoir combattre quelque chose et de ne pas vivre pleinement ta vie. Et là, tu t'es retrouvé dans un secteur professionnel où tu ne pouvais pas être toi-même et tu étais aussi enfermé, où tu devais jouer un rôle. Et là, je t'ai dit, en fait, il faut que... C'est le moment où jamais de t'émanciper un peu de tout ça et de créer ta propre structure et de créer quelque chose par toi-même. Donc, je pense que c'est ça qui a provoqué le déclic.

  • Speaker #1

    Je pense, je pense en partie. Et après aussi, pendant mon master, donc j'ai fait une business school très classique, mais c'est un petit peu à l'américaine. Vous êtes les meilleurs, vous pouvez faire ci, vous pouvez faire ça. Et c'est vrai que ça m'a donné des ailes. Ça m'a donné beaucoup de confiance. Et en même temps, c'est assez ambivalent ce que je veux dire, parce que c'est pendant mon master notamment que j'ai pu reprendre confiance en moi à ce niveau-là, niveau pro et pour développer des idées aussi. pour commencer à me lancer dans ce processus plutôt de création de société. En même temps, c'est à ce moment-là où j'ai bien inscrit le processus de guérison, où j'ai auto-hospitalisé et tout ce qui s'ensuit. Donc ça a été un double enjeu cette année de master.

  • Speaker #0

    D'accord, donc c'est vraiment là où tu t'es dit c'est maintenant, parce que finalement tu as l'impression de perdre un peu tes moyens quand tu es... quand tu as des troubles ou quand tu as des problèmes de santé, parce que tu as l'impression que ce n'est pas toi qui te diriges, mais c'est plutôt la maladie qui te dirige. Et là, tu avais vraiment envie de reprendre les rênes de ta vie.

  • Speaker #1

    Alors, je vais parler en mon nom parce que les troubles alimentaires, ce sont des maladies complexes, multifactorielles, et c'est étroitement lié à l'histoire personnelle. Donc, j'aime à dire qu'il y a autant de TCA que de personnes, parce que c'est vécu de manière très intime. Mais c'est vrai qu'en fait, j'avais l'impression de passer à côté de ma vie. Les troubles alimentaires ont commencé quand j'avais 9 ans, donc c'est très tôt.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc, je me suis développée avec ça. J'ai développé... Alors déjà, l'adolescence, pour la plupart, c'est pas une période facile. Et avec mes TCA, donc j'avais de l'acné, j'avais mes TCA, j'avais les problèmes un peu de famille à gérer. Enfin, c'était un tsunami. Et en fait... Je me trouvais pas belle, je me trouvais pas bien, j'avais pas confiance en moi. Je voyais mes copines qui sortaient, qui vivaient... J'avais l'impression, plus pleinement que moi, qu'ils étaient plus épanouis. C'était une impression que j'avais. Mais qui était mieux que moi, quoi. Et du coup, moi j'étais... J'étais toute triste, quoi. Enfin, j'étais... Mais... C'est quoi cette vie-là ? Et c'est vrai que j'ai été très retenue. En fait, c'est ça, j'ai été très retenue. J'ai... Je me suis mis beaucoup de barrières et les TCA m'ont mis beaucoup de barrières. Et c'est pour ça que je pense qu'après, j'ai eu ce besoin de vivre pleinement, même si j'ai eu la trouille. Avec cette TCA.

  • Speaker #0

    Oui, mais oui, je m'imagine qu'on ne quitte pas un métier dans lequel il y a tout ce qui va avec. Tes revenus, ton statut social, c'est ce que je cherchais comme mot. Voilà, tu te dis, tu mets tout ça en jeu pour monter un projet, mais c'est normal que t'aies la trouille. Et puis en France, je trouve que quand on quitte une situation confortable pour se mettre dans quelque chose qui est un peu moins confortable, mais qui nous convient, enfin confortable, c'est-à-dire, c'est surtout l'argent qui guide un petit peu les gens. Ils comprennent pas en fait, on est un peu incompris dans ce truc, on se dit on va se monter dans un truc qui n'est pas forcément réunir à tort, on quitte quelque chose de confortable, même si c'est confortable mais ça ne me convient pas, c'est difficile à... Comment tu as réussi à te détacher un peu de cette vision que les gens avaient de toi ?

  • Speaker #1

    Oui et puis surtout c'est un métier dur que j'ai quitté mais c'est un métier passion que j'ai quitté aussi. Donc, c'était compliqué parce qu'effectivement, je savais que niveau stabilité financière, là, on n'était pas au même stade. J'allais repartir de très loin. Je savais que ce serait un combat aussi avec mon entourage parce que Céline, comment ça ? Qu'est-ce que tu nous fais là ? Non ? La vie était toute tracée depuis que t'as 14 ans. Tu nous dis que tu vas être dans le management hôtelier, que tu vas être directrice d'hôtel. Et là, qu'est-ce que tu fais ? T'arrêtes tout. Donc, il y avait aussi cet aspect-là. Et puis le fait que j'aimais aussi ce que je faisais, mine de rien.

  • Speaker #0

    Et comment t'as fait un peu le deuil de... Enfin, est-ce que t'as fait un deuil de ta vie passée ? Où tu t'es dit... Je sais pas de... Enfin, je l'ai fait dans un coin de ma tête, et j'y pense pas pour l'instant. Et si j'ai besoin... Je vais le récupérer. Est-ce que ça a été un deuil ou une pause, comme dans une relation, on fait une petite pause et on revient plus tard ?

  • Speaker #1

    Oui, alors j'essaye de ne pas avoir... De ne pas me dicter de choix ? Exact, enfin, de ne pas me dicter de choix. Si, on doit en faire tout le temps des choix, mais en fait, dans les troubles alimentaires aussi, on a une posture où tout est noir, où tout est blanc. Et à chaque fois, on va tout le temps dans les extrêmes. Et ça, c'est mine de rien aussi, c'est une partie de ma personnalité. Et donc j'essaye un petit peu de lisser ça, parce que du coup, tout est extrême. Et quand j'ai quitté le milieu de l'hôtellerie, ça a été très émotionnellement parlant, ça a été très compliqué, parce que justement, je me disais, mais en fait, j'abandonne une partie de moi, une partie de ma vie. Et ça a été très violent. Et après, je me suis dit, mais Céline, t'abandonnes rien du tout, ça fait partie de toi. C'est pas comme si tu fermais la porte et tu pouvais plus du tout y retourner, que tu perdais la clé. Là, tu veux y revenir, tu y reviendras. Et je pense aussi que j'avais besoin de me rassurer parce que je lâchais tout pour rien du tout. J'ai eu même pas une idée. Je voulais juste mettre en place un projet dans les troubles alimentaires. Donc, j'avais même pas une idée précise. Et donc, je me suis dit, tu sais que t'as des contacts, t'as déjà bien avancé dans ce métier-là. Tu peux retourner quand tu veux. Pour le moment, ben... Bien sûr, j'ai ma famille en France, mais je n'ai pas d'enfants. Quand tu as des enfants, de tout ce que je m'imagine, parce que comme je ne suis pas maman, je ne peux pas savoir, j'ai l'idée que tu veux qu'ils aient de la stabilité. Donc, tu vois, je pense que si tu as des enfants, et pour pléthore de raisons, ce n'est pas facile de bouger comme tu le souhaites. Mais là, tu vois, j'ai un chat, un copain. Donc, c'est facile de partir quand tu veux, plus facile du moins. Et donc, je me dis que si j'ai envie de reprendre ma carrière en hôtellerie, je peux le refaire comme ça, mais pour le moment c'est pas d'actualité parce que là Stop TCA, on est vraiment en train de bien décoller et de bien avancer et donc c'est ça, c'est dans ma tête.

  • Speaker #0

    Ça reste quand même une option mais voilà, t'avances et puis tu vois.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement.

  • Speaker #0

    Tu m'expliquais quelle était la réaction de ta famille, tes proches, mais la famille des proches c'est pas forcément ceux qui nous soutiennent le plus. contrairement à ce qu'on peut penser. C'est dingue.

  • Speaker #1

    C'est dingue. Alors, je pense que je n'ai pas eu le soutien souhaité au début parce qu'il y avait beaucoup de peur de la part de mes parents. En fait, il n'y avait principalement que de la peur, je pense, de leur part. Et donc, ils ne m'ont pas dit « Ouais, c'est super, Céline, lance-toi, vis ta vie. » C'était « Mais qu'est-ce que tu nous fais, ma cocotte ? » Et en plus, mes parents habitent en Haute-Savoie. D'accord. Moi, quand je suis revenue en France, je me suis dit, bon, c'est Paris pour commencer. Et j'avais déjà fait mon bachelor ici, donc je connaissais la ville. Et donc, je suis revenue ici, j'étais toute seule. J'avais pas de famille. Donc, il y avait une charge émotionnelle, mais aussi une charge financière, parce que je devais payer mon appart et tout. Mais c'est vrai que mes proches étaient dans la compréhension totale. Et parfois, j'avais des appels. Par exemple, j'ai une tante qui m'a appelée un jour et qui m'a dit « Céline, en fait, je ne comprends pas, qu'est-ce que tu fais ? Mais tu n'as pas de travail, là ? Donc tu ne fais rien de tes journées ? Mais je ne comprends pas, comment tu te lèves ? Qu'est-ce qui te donne l'envie de te lever ? » C'était très, très, très, très violent pour moi. Et je lui disais « Mais tu sais, mettre en place un projet, ça demande beaucoup de préparation, beaucoup de temps. Je ne peux pas... » mettre en place mon idée en claquant des doigts. C'est pas aussi instantané que tu possules un travail, tu vas travailler, t'as du résultat, tu vois. Oui. Faire quelque chose, là, il y a tout à faire.

  • Speaker #0

    Il y a tout à faire, tout à comprendre.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et après aussi, quand... En fait, je me rendais pas compte à quel point... C'était lourd de monter une start-up, un projet. Et quand je m'en suis rendue compte, je me suis dit, oh là là Céline, fais un pas en arrière et endulce-toi. Donc j'ai aussi pris beaucoup de temps pour moi à ce moment-là. Je me suis dit, il faut que tu sois... Qu'est-ce que tu t'as fait dans ta tête ? J'ai rencontré des gens, j'ai fait du sport. Je suis sortie, j'ai essayé de me stabiliser émotionnellement.

  • Speaker #0

    D'accord. Et tu as un peu travaillé ou tu n'as vraiment pas du tout travaillé ? Tu n'as fait que des activités un peu... Je prends du temps pour moi. Ou tu y es allée un petit peu par touche, sans pression ?

  • Speaker #1

    Les premiers mois, je me suis plus concentrée sur moi. Et en fait aussi, j'étais littéralement rongée par la peur. Parce que je n'ai pas forcément de modèle d'entrepreneur dans ma famille. Et donc, c'était tout nouveau. Et donc j'avais énormément de peur qui me retenait. J'étais dans une situation certainement d'évitement. Et donc j'ai préféré me concentrer à 90% sur moi. Et ensuite je commençais à faire des soirées réseautage et autres. Mais c'est vraiment après 6-7 mois que je me suis dit, allez, il faut mettre les pieds dans le plat là aussi. D'accord. On s'attend en fait quand on lance une start-up. On est déjà des clients. Enfin, nous, en l'occurrence, c'est patient-client sur la plateforme. On s'attend déjà à avoir une liste d'attente de personnes qui font la queue pour bénéficier de tes services ou de tes produits. Que nenni, c'est pas tout ça. Non, non, non. Et donc, à un moment, je me suis dit, ok, c'est... T'as mis quand même de l'argent dans Stop TCA. Ça commence pas comme tu le souhaiterais. Au moment où il y a une réalité économique, les parents acceptent de te soutenir un minimum, mais bon. Donc c'est là aussi que j'ai repris un travail en hôtellerie pour être sûre de me stabiliser. C'est là que ça a été un side project pendant les premières années, parce que du coup, le management hôtelier était sur du 50, 60 heures. Quand il manque quelqu'un, il faut que tu le remplaces. Oui. C'est là que c'était très compliqué et donc je n'ai pas pu développer Stop TCA comme je le voulais. Mais en même temps, c'est là que c'est pas au tout noir ou tout blanc. C'est ce qui m'a permis, je pense, de m'apaiser, de me donner de la force pour me permettre de lâcher ce métier-là à un moment. Et comme je voyais que je n'arrivais pas aussi à développer Stop TCA comme je le voulais, ça m'a apporté de la frustration. Et c'est là que je me suis dit, mais en fait, Céline, tu vas perdre et ta carrière en hôtellerie et Stop TCA si tu ne fais pas un choix. Donc à un moment, par la force des choses, j'ai dû trouver la force de prendre une décision nette. Et aussi... Quand j'étais au stade de l'idée, donc tu vois, je te dis que j'étais à 90 ou 90% focus sur moi, mais aussi je me suis dit, bon, j'ai mon passé de patiente, très bien, c'est une expérience perso, mais il faut aussi quand même, si je mets en place un projet dans la santé, il faut quand même que j'ai un minimum d'expérience pro. Donc j'ai décidé de postuler à des programmes, ça s'appelle de l'ETP, Éducation Thérapeutique du Patient. Moi j'ai postulé à la Sorbonne Paris 13 et j'ai eu la chance d'être acceptée. Donc j'ai passé aussi un D.U. en éducation thérapeutique du patient. Et là j'ai pu travailler avec différents professionnels de santé, paramédicaux, d'autres patients, des patients qui ont des maladies chroniques. Et ça m'a apporté cette posture professionnelle. Et j'avais besoin de ça aussi pour être légitime moi déjà, pour me sentir bien dans mes baskets. Et aussi, on joue quand même avec la santé des gens, même si on n'est pas sur une opération à cœur ouvert, mais les personnes mettent beaucoup d'espoir en nous et on se doit d'être un minimum droit dans nos bottes. Et donc j'estimais que c'était la chose que je devais faire au minimum pour aussi bien m'ancrer dans ce top TCA.

  • Speaker #0

    Comment ça s'est structuré tout ça ? C'est-à-dire que tu es revenue en France. T'as pris du temps pour toi pendant quelques mois, t'as repris un emploi, pendant combien de temps à peu près ?

  • Speaker #1

    Deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Deux ans et demi et tu as mis Stop TCA en side project. T'as fait ton DU en même temps ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    D'accord. Un DU c'est six mois ? Un an ?

  • Speaker #1

    C'est sur un an mais c'est quelques jours par mois donc c'est pas ce qu'il y a de plus prenant.

  • Speaker #0

    En termes de volume ça va ? D'accord. Donc, tu as travaillé deux ans et demi, tu avais les deux. Et quand tu as senti que ça commençait à vraiment prendre, à ce moment-là, tu t'es dit concrètement, je suis prête à me lancer parce que déjà, j'ai pour moi la légitimité, parce que je me sens bien. Parce que je suis apaisée aussi émotionnellement et là maintenant je suis prête à y aller.

  • Speaker #1

    Exactement, je suis prête. C'était vraiment ça, je suis prête.

  • Speaker #0

    Ok. Et est-ce que tu as été, c'est à ce moment-là que tu as été voir des incubateurs peut-être ? Ou tu t'es fait accompagner ? Enfin, comment ça s'est déroulé tout ça ? Tu t'es lancée et après tu t'es dit bon ça va être un peu plus complexe, j'ai besoin d'aide. Aidez-moi, comme on dit moi.

  • Speaker #1

    Alors, le premier incubateur que j'ai fait, c'était pour m'aider à structurer mon idée. Donc, c'était après plusieurs mois après être arrivée en France, revenue en France. Et c'était pendant la période aussi de salariat. D'accord. C'est vrai que j'ai fait plein de choses. Ce n'est pas étonnant que j'ai été très fatiguée après ça.

  • Speaker #0

    Mais quand on est dedans, on ne se rend pas compte.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Pour nous, ce rythme est normal. Et on ne se rend pas compte de toute l'accumulation de choses qu'on fait, de temps qu'on passe. On ne se rend pas compte.

  • Speaker #1

    Non, et c'est vrai que quand mes amis de Haute-Savoie venaient me voir, ils me disaient, mais Céline, mais vous courrez de partout, tu cours de partout. Quand est-ce que tu te poses ? Et j'étais, non, ça va. Mais du coup, j'ai fait mon premier incubateur au stade de l'idée. Et en fait, je sortais des chiffres, par exemple, sur les personnes qui souffrent de troubles alimentaires. Je ne les sortais pas de mon chapeau, tu vois. Et on me disait, mais non, celui-là, ce n'est pas vrai. Il n'y a pas autant de personnes qui souffrent de TSA. en remettant en question constamment mes propos. Et c'est vrai que déjà, je n'avais pas confiance en moi à ce niveau-là. Et donc, à chaque fois qu'on me casse comme ça, et puis en plus quand je pitchais, donc déjà parler devant des gens, pour moi, c'était aussi un challenge. Parler d'une idée qui est bancaire, c'est encore un méga challenge. Mais la seule chose dont j'étais sûre, c'était les chiffres qui venaient de rapports établis par des établissements de santé, des médicaux, des associations. de patients. Et c'était pratiquement la seule chose où on me disait mais non, c'est une, c'est pas heureuse. Donc il y avait ça.

  • Speaker #0

    Pendant que tu faisais tes préparations de pitch ou pendant le pitch ?

  • Speaker #1

    Pendant le pitch et pendant mes préparations.

  • Speaker #0

    Mais c'est quoi ce...

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    moyen.

  • Speaker #1

    Et puis après, quand j'ai trouvé le nom Stop TCA, on a aussi trouvé un nom de start-up, de société, mon Dieu, c'est... Faut sortir les mines en gelade, c'est parti, tchou tchou ! C'est méga compliqué aussi de trouver un nom qui puisse parler, qui n'est pas déjà pris, qui résonne en toi, qui puisse résonner chez les autres. C'est aussi un gros challenge. Et quand je m'étais arrêtée sur Stop TCA, on m'avait dit « Oui, mais Céline, on s'en fiche de ton nom, ça se trouve, personne ne va se souvenir de toi. » Et j'avais écouté beaucoup de romans, pas que, parce que bon, quand même. J'ai bien été aidée mine de rien.

  • Speaker #0

    T'es restée combien de temps dans ce... 6 mois à peu près. Oui, c'est ça. 6 mois.

  • Speaker #1

    J'ai pas continué après. Mais c'est vrai que ça a été lourd parce que je me suis dit oh là. Et parfois je me remets en question. Je me disais mais en fait ça se trouve, il y a raison.

  • Speaker #0

    En fait, hyper fort dans sa tête et hyper convaincue par son idée pour pas se laisser démonter quand même. Ce qu'il faut se dire c'est est-ce que je me fais pas un kiff ? Parce que ça me plaît, donc forcément ça plaît à tout le monde. Ou est-ce qu'il y a vraiment une réalité, ça reste factuel, ça reste cohérent, et que ce soit moi ou quelqu'un d'autre qui le montre, il y a quand même un besoin sur le marché. Donc c'est vrai que là, on peut avoir des doutes sur est-ce que c'est ok ou pas.

  • Speaker #1

    Ah totalement ! Et puis en plus, comme j'étais au stade de l'idée, c'était carrément bancal, et j'étais au début de mon étude de marché. Donc, je n'étais pas sûre du tout du résultat.

  • Speaker #0

    Est-ce que ce que tu leur proposais, c'était déjà l'idée de plateforme ou ça a évolué au fil du temps ?

  • Speaker #1

    Ça a beaucoup, beaucoup changé. Enfin, beaucoup, beaucoup. On est quand même resté dans la même thématique. Oui. Mais oui, ça a bien évolué. Mais en fait, ce n'était pas vraiment, tu vois, sur le...

  • Speaker #0

    Sur le pourquoi ?

  • Speaker #1

    Sur ce que je voulais mettre en place, sur la forme que ça allait prendre. Je pense que c'était vraiment le sujet. Et pour eux, c'était une thématique assez opaque. Et en fait, ils n'étaient pas convaincus qu'il y avait un besoin. Tu vois, c'était plus ça. La forme, c'est pas qu'ils s'en fichent.

  • Speaker #0

    Ils n'étaient pas convaincus par l'idée. Pour eux, ce n'était pas une idée. Ce n'était pas un marché qui était connu et qui était exploitable.

  • Speaker #1

    on n'avait pas lancé une start-up à grande échelle qui allait parler à tout le monde c'était trop niche pour eux alors que bien sûr c'est niche et heureusement qu'il n'y a pas toute la population qui souffre de TCA il y en a déjà pas mal mais

  • Speaker #0

    pour eux c'était encore plus niche que ça ne l'est et encore dans les chiffres je pense que c'est des gens qu'on pense mais il y a des gens qui je pense qu'il y en a beaucoup plus et

  • Speaker #1

    Oui, tous ceux qui ne se font pas diagnostiquer, tous ceux qui ne le disent pas.

  • Speaker #0

    Et comment on se fait diagnostiquer justement quand on a des troubles de comportement alimentaire ?

  • Speaker #1

    Alors, les professionnels. qui peuvent poser un diagnostic, ce sont des médecins. Je vais parler des trois principaux qu'on connaît tous. C'est le médecin généraliste, le psychiatre, le médecin nutritionniste. Il faut que la personne soit médecin pour poser un diagnostic.

  • Speaker #0

    D'accord. Et après, il y a une prise en charge qui est faite par Stop TCA ou en général par des organismes de santé.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous expliquer comment Stop TCA fonctionne et comment Stop TCA prend en charge les patients, contrairement à d'autres types de structures ?

  • Speaker #1

    Alors, je vais essayer d'expliquer très simplement. Tu vois, par exemple, quand tu vas à l'hôpital, je dis n'importe quoi, tu as l'infirmière, l'anesthésiste, le médecin, ils viennent te voir et te prendre en charge. Ils ont un dossier, patients partagés de concernant, et même dans leur réseau après, internet. Donc, ils vont un dossier te concernant pour être sûr de ne pas faire n'importe quoi et de travailler ensemble en équipe et d'être cohérent autour de toi. D'accord. Pour bien te prendre en charge. Et dans les structures, dans les services TCA aussi, c'est ce qui se passe, tu as toute une équipe autour de toi. Et puis après, ils font des réunions, ils échangent entre eux pour être sûr de te proposer l'accompagnement le plus cohérent et pertinent pour toi. Donc, nous, en fait, c'est ce qu'on a cherché à mettre. Je dis non, mais je suis toute seule, la seule fondatrice. Avec les praticiens, je ne suis jamais toute seule parce qu'il y a toute une équipe autour de moi et dans les backstage et sur la plateforme et les différents professionnels. Du coup, ce que j'ai cherché à mettre en place, c'est vraiment une plateforme en ligne où les personnes puissent être accompagnées de manière personnalisée, c'est la base dans le soin, pluridisciplinaire et en équipe. Donc en fait, il y a différents professionnels de santé et paramédicaux. des psychologues, des diététiciens, de sophrologues et d'autres thérapeutes, qui sont bien entendu un des prérequis, c'est d'être formé aux troubles alimentaires. Et par exemple, j'ai un TCA, j'ai besoin d'aide, je vais sur Stop TCA, et là, je vais prendre rendez-vous avec une psychologue et une diététicienne. Donc je prends rendez-vous, et en fait ce qui va se passer, c'est que les professionnels vont travailler ensemble en équipe autour de moi. Alors c'est des consultations classiques en one-to-one, ça se joue après en dehors de la consultation. Mais donc on travaille un peu sous forme de dossier partagé. Et donc il y a deux ports d'entrée, tu vois. Soit tu sais que tu as besoin d'aide, tu vas sur la plateforme et tu trouves les profils qui te conviennent et tu prends un rendez-vous de manière autonome. Soit tu sais que tu as besoin d'aide, mais tu ne sais pas forcément vers quel professionnel de tourner. Et dans ce cas-là, tu prends un rendez-vous gratuit. Pour le moment, c'est avec moi, j'avoue que j'ai dit mal. Je n'ai pas lâché prise avec ça. Est-ce que je connais... C'est moi qui accepte ou pas que les professionnels soient sur la plateforme. Donc, je connais leur profil un minimum et je creuse aussi. Et donc, j'ai du mal à déléguer cette tâche où... De diagnostic un peu. Oh non, ne dis pas diagnostic.

  • Speaker #0

    De... Non.

  • Speaker #1

    Non, non, non. C'est... On échange. les attentes et les besoins.

  • Speaker #0

    De connaissance, de prise de connaissance de la personne.

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    D'accord, diagnostic, c'est à bannir. Ah oui,

  • Speaker #1

    oui, oui, utilise pas de diagnostic. Genre, stop TSA existe toujours, après le podcast. Et donc, en fonction de ses besoins, tu vois, mais on pose des questions très personnelles. Et aussi, les personnes le font parce que la plupart, elles savent que j'en ai souffert et donc ça facilite aussi l'échange. Et en fonction de leurs propos, de leur budget et de leur temps. Et la partie émotionnelle qu'elles peuvent allouer à cette prise en charge, parce que c'est très lourd, je les dirige vers les praticiens que j'estime être les plus adaptés pour elles. Et après, elles mettent en place leur accompagnement. Et donc, on accompagne les patients, mais on accompagne aussi les proches, ça c'est super important. Donc, les proches dans la prise en charge. Et là aussi, c'est des consultations classiques que les patients ont sur la plateforme.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc les proches peuvent aider aussi à mieux comprendre comment fonctionne la personne. En fait, et pour toutes les pathologies, quand on est proche d'une personne qui a un problème, si on parlait de santé, et qu'on veut l'aider, pour l'aider, il faut comprendre. On ne peut pas comprendre tout à 100% et c'est normal. Mais voilà, il faut comprendre un minimum, il faut avoir un discours qui soit le plus adapté possible. Il faut être dans une posture où quand on comprend un peu plus, on est moins dans le jugement. Exactement. Et donc il y a tout cet aspect-là. Et puis aussi il y a l'aspect, quand on est proche, là je retourne dans Laetitia, quand on est proche d'une personne qui souffre de troubles alimentaires, qu'on est conscient de la problématique et qu'on veut l'aider, c'est méga compliqué parce qu'on est là, ok mais qu'est-ce que je dois faire ? Qu'est-ce que je dois dire ? Comment je dois réagir ? Qu'est-ce que je dois faire à manger ? Donc il y a ça. Et puis aussi la personne, elle a ses problèmes à elle. à gérer. Par exemple, les familles qu'on accompagne, les parents, les conjoints, les conjointes, les petits copains, les petites copines, tu vois. Pour eux, ils sont là. Alors moi, j'ai ma vie à gérer, déjà, c'est pas facile. Mais en plus, la personne que j'aime, elle est malade et je sais pas quoi faire et ça me détruit. Enfin, tu vois, donc il y a cet aspect. On accompagne le proche pour le sensibiliser, pour faire au mieux, pour que lui aussi puisse aider la personne qui souffre de TCA.

  • Speaker #1

    Et se faire concerner aussi.

  • Speaker #0

    Et puis on l'aide aussi dans ses problématiques annexes si besoin.

  • Speaker #1

    L'avantage aussi, c'est que la personne qui souffre de troubles peut se faire prendre en charge par toute une équipe qui pourra l'aider dans son processus de guérison.

  • Speaker #0

    Exactement. En fait, ce n'est pas une simple plateforme de prise de rendez-vous, mais c'est vraiment un écosystème qu'on construit autour des personnes qui le souhaitent. On construit un accompagnement qui soit le plus solide possible. Et après, j'ai choisi cette direction de plateforme, donc en ligne, où les consultations se font soit par visio, soit par téléphone, pour deux choses. Dans un premier but, dans cette optique de combler un petit peu les déserts médicaux, on peut beaucoup combler les déserts médicaux, on va mettre les mots. Et ensuite, malheureusement, c'est un problème qui est croissant. C'est un problème de santé publique qui ne fait que croître. Au début, je voulais faire... Enfin, je me disais, les personnes qui vont prendre rendez-vous, c'est les personnes qui habitent en province, qui doivent littéralement faire deux heures de route pour un rendez-vous de 40 minutes. Et au final, quand on parle de déserts médicaux, on croirait que c'est qu'en province et loin des grandes villes. Mais à Paris aussi, malheureusement...

  • Speaker #1

    Dans certains départements.

  • Speaker #0

    Mais c'est saturé. Tu veux prendre rendez-vous même chez un médecin généraliste, c'est compliqué. Chez le dentiste, c'est compliqué. Tu veux prendre rendez-vous chez un psychologue formé au TCA. Moi, par exemple, la médecin nutritionniste qui j'avais pris rendez-vous, vous avez vu, lequel que vous... Ça veut dire que ça n'avait pas marché. J'ai eu six mois d'attente.

  • Speaker #1

    Pour avoir...

  • Speaker #0

    Un premier rendez-vous.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Il n'était pas conclu en plus.

  • Speaker #0

    Il n'était pas... Bon, après, il faut tester parce que, aussi, tu vois, il y a cette pression des personnes qui se disent c'est un investissement personnel, financier, il faut que je trouve directement la bonne personne. et je vais rester avec cette personne. Mais l'accompagnement, il est long, il est complexe, les besoins peuvent s'affiner au fur et à mesure du temps, on peut découvrir d'autres problématiques, je dis n'importe quoi, des traumas ou autres, les priorités peuvent changer sur la manière dont on veut tacler la maladie, enfin tu vois. Et donc le processus est long et complexe, et un seul praticien de A à Z, tout seul, est le même. C'est tout. C'est très compliqué. Et donc, on peut changer de professionnel au fur et à mesure aussi. Mais il ne faut pas hésiter. Si un praticien ne convient pas, il ne faut pas le voir comme j'ai gâché de l'argent, j'ai gâché du temps. Non, je ne sais plus ce que je veux, plus ce qui me convient, ce qui ne me convient pas. Vers quel outil me convienne plus ou moins. En fait, c'est un affinage. C'est vraiment ça. Et oui, l'accompagnement pluridisciplinaire dans les troubles alimentaires, il est indispensable. C'est la clé d'une guérison, vraiment.

  • Speaker #1

    Mais une guérison, ça peut prendre combien de temps à peu près ?

  • Speaker #0

    Alors tu vois, quand je pitch auprès d'autres entrepreneurs, souvent la question récurrente qui revient, c'est « Mais pourquoi tu ne fais pas de programme ? » Parce que ça, financièrement parlant, c'est bling bling, super, t'as de l'argent qui rentre. Et je leur dis, mais là, on ne parle pas de trois séances de sport par semaine. On parle d'une maladie mentale, psychiatrique, complexe. Et ce n'est pas simplement le fait d'être trop mince, d'être trop gros, de trop manger, de ne pas assez manger. C'est tellement plus profond que ça. Donc, proposer un programme en disant, ouais, dans six mois, vous serez guéri, c'est une mensonge absolue. Et ça, c'est vraiment jouer sur la détresse des gens. Et je me refuse de faire ça. Alors... Bien sûr, il y a d'autres choses à faire en plus de stop des CA, mais le programme... Il y en a qui le font, mais moi je ne suis pas du tout alignée avec ça, parce que c'est mettre beaucoup d'espoir, beaucoup de pression sur les épaules des professionnels, du patient, et tu ne peux pas... C'est impossible de dire dans deux ans tu seras guéri, dans six mois tu seras guéri, c'est tellement impossible. Comme tu vois, c'est ce que je disais tout à l'heure, les troubles alimentaires c'est multifactoriel et c'est étroitement lié à l'histoire personnelle d'une personne. Donc, il y a X problématiques sur lesquelles travailler, à régler. Et c'est pour ça que tu ne peux pas dire, en trois mots, tu iras mieux. Mais tu vois, quand on est mal, même moi, au tout début, et c'est ce qui a fait que moi, par exemple, j'ai mis 4 ans pour guérir. Et au bout de ces 4 années, à chaque fois, quand on me demandait comment j'allais, je disais, je vais mieux. Mais tu vois j'avais tellement, et je ne savais pas bimbo-riose que c'était une vie sans TSA parce que comme ça a commencé très tôt, je m'étais construite dessus. Je disais tout le temps mais on ne sait jamais, je vais rechuter, je peux rechuter, donc je vais bien. Et cette sensation de vraiment au cas où je suis guérie, elle a mis six mois à arriver après.

  • Speaker #1

    Après la forme.

  • Speaker #0

    Et moi du coup, j'ai été accompagnée pendant quatre ans de manière soutenue. Et au tout début, dans le processus de rétablissement, de guérison, il y a des rechutes. C'est pas parce qu'on commence qu'on va directement mieux, malheureusement. Mais en fait, on est tellement mal. Et même moi, la première, quand j'en souffrais, j'étais tellement mal, je voulais juste aller mieux. Et donc, c'est ce qui faisait qu'à chaque fois, j'arrivais pas à... à prendre la bonne porte, parce qu'en fait, j'allais vers les solutions... Faciles. Exactement.

  • Speaker #1

    Où on avait des belles promesses.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ça ne fonctionnait pas. Et en même temps, c'est ce que je voulais, parce que tu vois, j'étais là, non, je veux juste aller mieux, j'en ai marre. Et souvent, les personnes, elles me disent, ok Céline, mais combien de temps ça va prendre ? Est-ce que vous avez une idée du temps ? Et je sais que ce n'est pas la réponse qu'elles attendent, mais je suis très honnête, ça peut prendre des mois comme des années, on n'est plus sur...

  • Speaker #1

    un an minimum que sur un mois minimum un mois minimum c'est bien que tu aies ce discours qui soit honnête et puis de toute façon comme tu es passée par là tu peux expliquer tu vois tu fais ce travail de pédagogie expliquer pourquoi ça prend du temps et pourquoi tu ne vends pas de solution express non et s'ils veulent une solution express c'est vers toi qu'ils doivent aller c'est ça oui je ne vends pas de solution express c'est pas de solution miracle mais après

  • Speaker #0

    J'essaye de ne pas avoir ce discours qui peut être perçu comme des fétiches, tu vois, quand on est en souffrance. Donc, je leur dis, en fait, le processus va être long, très long, il va être semé d'embûches. C'est un vrai parcours du combattant. Mais ce qui permet aux personnes de tenir, c'est qu'au fur et à mesure, elles vont se dire, « Ah, tiens là, je vais mieux ! » Puis après, « Ah, et là aussi ! » Ah, et là aussi ! Et entre-temps, il y aurait des rechutes aussi. Mais en fait, tu vois, le fait de se dire, ah, ben là, il y a de l'amélioration, et là aussi, et là aussi.

  • Speaker #1

    De prendre conscience, en fait, de son état.

  • Speaker #0

    Étape par étape. Moi, j'aime bien cette expression, petit à petit, il va t'offrir son nid. Là, c'est totalement ça. Exactement. Et j'essaye de faire une communication la plus inclusive possible, parce que les troubles alimentaires, ça concerne tout type de personnes. Hommes, femmes, jeunes, moins jeunes, peu importe la catégorie sociale. Malheureusement, c'est un vrai rouleau compresseur, ça fait... Ça épargne personne. Parfois, il y a des personnes qui nous contactent sur la plateforme, qui ont des troubles alimentaires. Ces personnes, elles sont médecins, elles travaillent à l'hôpital, ou dans la santé, ou autre quoi. Et 95% des cas, c'est « j'ai honte parce que je... »

  • Speaker #1

    « Je suis patiente. »

  • Speaker #0

    Voilà. Et je leur dis tout le temps « mais il faut décorer... » Il y a vous, la personne et votre métier. C'est deux choses différentes. On n'est pas là pour vous dire, ah, vous êtes médecin. Non, non, les TCA, en termes de...

  • Speaker #1

    C'est comme si on disait à un médecin, il ne faut jamais être malade.

  • Speaker #0

    Oui. Et souvent, les personnes ont honte de demander de l'aide parce qu'elles se disent, mais je ne peux pas être malade parce que moi-même, je soigne les gens ou j'aide les gens. Et donc, s'il y a des personnes qui nous écoutent, qui sont aussi professionnelles de santé, il faut totalement déconstruire cette pensée-là. Et il faut vous rapprocher de professionnels avec lesquels vous vous sentez bien en confiance. Et bien entendu que vous aussi, si vous avez besoin d'aide, il ne faut pas hésiter à être au cas d'effort. Mais ça concerne quand même plus les femmes que les hommes. C'est les chiffres. Même si c'est le cas, j'inclue aussi bien les hommes que les femmes dans ma communication.

  • Speaker #1

    Ils viennent facilement ou pas ?

  • Speaker #0

    Bon, facilement, mais ils viennent. Et quand j'ai des hommes au téléphone, je me dis bravo monsieur. Enfin, c'est tellement... C'est tellement bien pour vous, limite j'ai envie de dire que je suis fière de vous, parce que dans notre société, je suppose, je ne suis pas un homme donc je ne peux pas parler pour eux.

  • Speaker #1

    Ils ne peuvent pas trop se montrer fébriles ?

  • Speaker #0

    C'est peut-être certainement plus compliqué pour eux que pour une femme de demander de l'aide. Et donc quand je les ai au téléphone et qu'ils me racontent à cœur ouvert leurs problématiques, je suis là, waouh, vous êtes au bon endroit. vraiment et du coup donc en termes de marketing et de communication je sais que c'est pas ce qu'il faut faire parce qu'on cible pas les personnes qui tu vois les plus prédominantes sur la plateforme on cible on a une communication très ouverte mais j'ai l'impression que c'est plutôt des personnes qui sont en surpoids, en obésité qui souffrent de coulis minis et d'hyperphagie qui nous consultent le plus. On a des personnes qui souffrent d'anorexie aussi, et on est totalement aptes et formées pour. Mais si je me penche vraiment sur les statistiques, c'est plus boulimie, hyperphagie.

  • Speaker #1

    Et ça concerne en tout combien de personnes ? À peu près.

  • Speaker #0

    Alors, ce chiffre, c'est la FFAB, Fédération Française d'Anorexie, qui le dit.

  • Speaker #1

    C'est pas toi qui l'as fait, c'est ton chapeau.

  • Speaker #0

    Pas moi. Si on prend en compte les TCA, le spectre des TCA, ça inclurait 17% de la population française. Donc il y aurait 17% de la population française. qui serait concerné par le spectre des troubles alimentaires. Ah oui.

  • Speaker #1

    Et tu penses que c'est dû à quoi, en fait ? C'est l'environnement ?

  • Speaker #0

    En fait, les facteurs sont différents et sont multiques. Ça peut être biologique, génétique, environnemental, sociétal, la manière dont les émotions sont abordées à la maison, dans la famille, psychologique, trauma ou pas. Tu vois, il y a pléthore de causes. D'accord. Et c'est étroitement lié à l'histoire personnelle. Ce qui n'arrange pas la chose, c'est que, mais ça en fait j'ai l'impression que c'est dire, dire, dire mais malheureusement c'est le cas c'est qu'on est dans une société où il y a beaucoup de virtuels il y a beaucoup de faux, il y a beaucoup de choses qu'on estime être parfaites qu'on voit sur les réseaux sociaux de personnes qu'on voit et on se dit, elle est trop belle elle est trop belle parce que elle est mince donc pour beaucoup, mince, elle est belle elle est belle, tu vois ...

  • Speaker #1

    Il n'y a pas beaucoup de représentation dans la société.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Voilà, sur une typologie qui reste systématiquement la même.

  • Speaker #0

    Tu vois. Et parfois, je fais des interventions dans les collèges lycées. Et donc, on parle beaucoup des réseaux sociaux. Et les jeunes, c'est ça, ont 9, 10, 11, 12, 13 ans. Alors, souvent, je leur dis, OK, oui, à chaque fois, vous êtes conscients que ce que vous voyez sur les réseaux sociaux, ce n'est pas la réalité. que c'est retouché, que même si les personnes ont ce corps que vous estimez être parfait, ça se fait au prix de TCA et de nombreux sacrifices divers et variés. Et donc toutes les personnes, la plupart du temps, me disent « oui, oui, on le sait, on le sait » . Et après quand je leur demande « ok, alors qui est-ce que vous aimez ? À qui est-ce que vous aimeriez ressembler ? » Souvent on me sort des noms de personnes qui sont très belles. mais qui ont fait beaucoup de chirurgie esthétique, ou certaines qui ont même dit qu'elles avaient des TCA, tu vois. Et donc, les jeunes sont pour la plupart conscients de cette réalité du faux sur les réseaux sociaux, mais veulent quand même ressembler à ça. Et donc, ça, c'est très perturbant. Tu vois, c'est pas stable du tout, c'est pas sain du tout. Donc, ça les aide pas dans leur développement. Et puis après, mine de rien... Même si on essaye de déconstruire ça, même si on tend à cette déconstruction de mince égale beau égale critère de beauté, mine de rien on tombe quand même dedans. Malheureusement, oui. Et nous souvent, quand les personnes viennent sur ce top des secs, elles me disent « je veux perdre du poids » , je leur dis « alors attends-tu, bien entendu, on n'est pas en type perte de poids » . Mais le but, ce n'est pas de vous aider à avoir une taille mannequin. Le but, c'est de vous aider à retrouver une alimentation saine. Alors, quand je dis saine, c'est pas salade verte. Saine, mentalement parlant, sereine, apaisée. De retrouver une alimentation à votre corps aussi qui soit sympa, qui soit sereine et apaisée aussi. Le but, ce n'est pas de vous faire perdre 10 kilos.

  • Speaker #1

    Pas une source de stress.

  • Speaker #0

    Une source de problème en plus par la suite.

  • Speaker #1

    En plus alimentation c'est tous les jours donc grosse pression.

  • Speaker #0

    C'est ça tu peux pas faire sans.

  • Speaker #1

    On peut pas faire sans,

  • Speaker #0

    non.

  • Speaker #1

    Je vais te poser une question par rapport à ta plateforme. Comment tu t'es fait entourer par des experts ? Comment tu les as sélectionnés, tu les as trouvés et tout ? Mais est-ce qu'ils t'ont aidé à mettre en place ta plateforme ? Parce que tu sortais de l'hôtellerie. Enfin, après, je sais pas, peut-être que tu fais du code le soir chez toi, en plus de ton début. Enfin, on ne sait jamais. Voilà, comment tu t'es fait accompagner pour la mise en place de la plateforme qui t'a accompagnée, le cahier des charges, etc., tout ça ?

  • Speaker #0

    Quand j'ai commencé à faire, tu sais, des soirées ressortage, je pitchais souvent. Donc là aussi, je pitchais une idée. Mais il y a une chose dont j'étais sûre, comme si c'était dans les troubles alimentaires. C'est que les personnes qui allaient se rallier à moi devaient être formées au trouble alimentaire et avoir cette expertise et avoir une personnalité aussi qui m'attirait. Et en fait, c'est en commençant à pitcher cette idée que j'ai commencé à rallier les premières personnes à mes côtés. Et ensuite, ça a fait boule de neige. Ces professionnels parlaient de moi à d'autres professionnels qui postulaient pour rejoindre la plateforme. Maintenant, j'ai de la chance, 95% des profils de praticiens qui sont sur la plateforme viennent postuler d'eux-mêmes. Donc ça, c'est vraiment top. Ah oui,

  • Speaker #1

    ça signifie le cours.

  • Speaker #0

    Oui. Mais après, tu vois, j'analyse vraiment.

  • Speaker #1

    Le profil, toi, tu fais vraiment attention à ce que les personnes correspondent aussi à ce que tu attends d'un accompagnement, d'un praticien, qui est de la bienveillance.

  • Speaker #0

    Ah là là, tellement, tellement. Je fais attention. Sur la partie, il y a deux points. L'aspect compétence, diplôme, formation. Ça, c'est le premier point. Puis après, il y a l'aspect personnalité. Est-ce que la personne travaille en équipe ? Est-ce qu'elle est sympa ? Est-ce qu'elle est ouverte ? Est-ce qu'elle est dans le jugement ? Il y a tout ça. Il y a tout ce volet personnalité. Bon, après, c'est biaisé parce que je le fais en fonction de moi, de ma vision des choses, que j'estime être bonne. Mais c'est comme ça que j'intègre les personnes sur la plateforme. Je fais très attention à ça. Et ensuite, comment j'ai créé la plateforme ? Alors au début, oui aussi, on me disait, mais tu utilises Word ou Excel pour les dossiers, tu vois, pour le partage d'informations. Enfin, on me dit, mais c'est pas grave. Et moi, je me dis, mais mon Dieu, mais quelle catastrophe de me reposer ça. Mais c'est les conseils que j'avais. Et je ne sais pas du tout coder, malheureusement. Oh là là, j'admire ces personnes qui savent coder. Ils ont une intelligence que je n'ai pas. Donc au départ, j'ai commencé très bêtement à prendre un couple de développeurs qui faisaient notamment du WordPress. Tu vois, je mettais du WordPress comme ça, je vais pouvoir garder un minimum la main dessus. Et tout est fait correctement au niveau sécurité, notamment comme on est avec des données de santé, il ne faut pas rigoler. Et au final, cette fameuse fonctionnalité de dossier partagé, on ne la trouvait pas sur WordPress. Donc on avait déjà dû commencer à faire appel. à des développeurs qui faisaient vraiment du développement from scratch, vraiment, avec du code. Et c'est comme ça qu'on a commencé. Et après, pour optimiser l'expérience, l'utilisation, aussi bien pour les professionnels que pour les patients, pour faire quelque chose d'homogène, après, on a redéveloppé toute la plateforme dans son intégralité. Et là, par contre, on a fait appel à des développeurs. Et encore, parfois, tu vois, je me dis, oh là là, j'aurais dû faire du no-code. Mais le no-code, maintenant, ça devient... Mine de rien, avec l'entretien, le fait de vouloir ajouter des fonctionnalités et tout, moi, je trouve que limite, en termes de prix, ça devient limite aussi cher que du no-code. Et le no-code, ce qui est bien, c'est que j'ai... Enfin, c'est pas moi, mais on a la main dessus avec les devs. Et on peut vraiment faire ce qu'on veut, comme avec du no-code. Mais là, au moins, tu vois, je me dis que la solution, elle appartient à Stop TSA. La solution, entre guillemets, plateforme. Et oui, et parfois, c'est ça, on me dit, mais utilise, tu vois, des bouts de plateforme, Google, Google Drive et tout pour partager les infos. Ah oui, mais... Alors ça, économiquement parlant, en termes de coûts, bah pompez l'up, tu vois, j'aurais pas eu à dépenser des milliers et des milliers d'euros pour mettre en place Top TCA, tu vois. Mais là, en termes de...

  • Speaker #1

    Sécurisation des genoux.

  • Speaker #0

    Zéro, zéro. Et je n'ai pas envie de me retrouver derrière les barreaux. La saison des oranges, mais je n'ai pas envie de manger des oranges derrière les barreaux. Et puis, tu ne peux pas faire ça. Donc, on a décidé de faire appel à des développeurs, voilà, pour être vrais.

  • Speaker #1

    Pour sécuriser les données, pour avoir quelque chose de...

  • Speaker #0

    Et après, j'ai fait appel à une juriste qui est spécialisée dans la protection données de santé et RGPD. Voilà, pour m'assurer qu'on...

  • Speaker #1

    Que tu sois dans les coups.

  • Speaker #0

    Exactement. Oui, oui, parce que ça, on ne peut pas... Après, on ne peut pas dire qu'on est parfait à 3000%. Tu vois, si les craques du code réussissent à pirater Doctolib, l'assurance-médie, des choses comme ça, tu vois, personne ne peut dire que je suis à la brito. Voilà. Mais on fait au mieux et on respecte la législation au max, tu vois, pour... Rien n'est parfait, mais pour toucher du tout à cette perfection et pour être sûre de ne pas faire n'importe quoi.

  • Speaker #1

    Et au niveau du financement, ça s'est passé comment ? Tu as été voir des banques, tu as eu des programmes particuliers, des concours, des choses comme ça, pour financer la plateforme, parce que je pense que ça a dû coûter un petit billet.

  • Speaker #0

    Plusieurs petits gros billets.

  • Speaker #1

    Ou c'était du financement perso ?

  • Speaker #0

    Alors là aussi, j'avais un billet. qui est non je veux pas devoir de l'argent à ma banque pour mon projet et du coup j'ai décidé d'investir mes économies dedans et après mes parents quand ils ont vu que ça tenait la honte ouais voilà que c'était pas trop déconnant bon encore un petit peu parce que franchement ils se sont dit ah mais tu fais ça quand ils ont vu la plateforme pour eux après tu vois c'était juste que jusqu'à la visualisation de la plateforme, jusqu'à ce qu'ils aient vu la plateforme, pour eux, c'était du blabla, quoi. Mais ils se disaient quand même, dis donc, elle s'acharne là-dessus, il y a peut-être, on devrait peut-être l'aider. C'est notique, quand même. Et donc, mes parents m'ont aidée financièrement parlant. Et après, j'ai fait, j'ai limité au maximum les dépenses côté perso. Et j'ai beaucoup investi dans Stop TCA. J'ai pas fait de prêts bancaires. Et en fait, la bêtise que j'ai faite, c'est que je ne me suis pas intéressée aux subventions. Donc en fait, j'ai foncé, tête baissée, juste avec mon argent.

  • Speaker #1

    Après, je pense que pour d'autres problématiques, pour d'autres sujets sur lesquels tu vas développer des choses.

  • Speaker #0

    Oui, totalement. Là, j'ai ça en tête. Oui. Mais après, je me dis que c'est plus challenging parce que tu as moins d'argent pour faire ce que tu veux. Mais en même temps, t'es obligée d'être efficace. Tu veux pas tergiverser. T'es obligée d'être dans la... Enfin, moi, je le vois comme ça. Je le voyais comme j'étais obligée d'être dans la performance. Je pouvais pas changer d'avis tous les 36. Tu vois, je devais. Je devais le faire comme ça. Donc après, c'est... Pourtant, je suis pas si rigoureuse. Mais tu vois, c'était une vraie rigueur. Enfin, ça m'a demandé beaucoup d'énergie parce que là, c'était un cap. Je devais garder ce cap. Et... Mais en même temps, je... Je le vois comme ça, mais je n'avais pas cette pression de me dire « je dois rembourser des investisseurs » ou « j'ai fait un prêt, je dois rembourser la banque » .

  • Speaker #1

    C'était un amour avec toi-même. Je comprends tout à fait. Un fonds propre, quand on peut le faire, c'est nickel. Et pour Stop TCE, c'est quoi la suite ? Tu as quoi comme projet ?

  • Speaker #0

    Déjà, on va vraiment continuer d'asseoir notre présence en France. Donc, on va axer ça sur la communication. On va faire un gros effort de communication pour que les personnes se disent, j'ai un TCA. Ah bah tiens, il y a ce top TCA, tu vois. Et pour que vous soyez bien identifiés. Exactement. Et puis après, commencer à aller en dehors de nos frontières. Oui. Ça, c'est...

  • Speaker #1

    Mais il y a d'autres pays où c'est beaucoup plus avancé. Je pense au Canada, aux choses comme ça, où...

  • Speaker #0

    Eh ben...

  • Speaker #1

    Non. Et ben non !

  • Speaker #0

    Alors la compréhension, les études menées sur ces problématiques, oui, sont beaucoup plus avancées. Mais j'ai des personnes qui nous contactent et qui habitent au Canada et qui nous disent, tu vois c'est tellement vaste aussi, qui nous disent mais moi j'ai rien à proximité de chez moi. Et puis il n'y a plus de place dans les services TCA qui sont à 1000 kilomètres de chez moi. Donc pour le moment j'ai rien. comme solution autour de moi, donc ils consultent sur la plateforme. Donc on a des personnes qui habitent en Belgique, au Canada, dans d'autres pays francophones, et on a aussi des expats qu'on accompagne qui n'ont pas de solution autour d'elles. Donc...

  • Speaker #1

    Quand t'es expat, tu viens d'arriver, t'es confrontée aussi à la langue, t'es pas à l'aise, peut-être que ça crée aussi plus d'anxiété, plus d'angoisse le fait que tu sois loin de chez toi, de ta famille.

  • Speaker #0

    C'est une super aventure, mais c'est aussi très déroutant. Tu vois, t'as plus tes repères, donc il y a beaucoup de choses à remettre en place, ouais. Et du coup, les projets, c'est ça, c'est développer Stop TCA à l'étranger et créer de nouveaux services. additionnelle à la plateforme. Mais alors là j'ai... En fait je suis au stade de l'IT donc...

  • Speaker #1

    T'attends que ça m'y reste un peu ?

  • Speaker #0

    Exactement parce que parler pour parler, tu vois, je trouve que ça n'a pas trop d'intérêt. Mais je suis super excitée parce que j'ai une idée qui ne me lâche pas. J'ai un... Et avec mon mentor, on a échangé à plusieurs reprises dessus et plus j'en parle et plus je me dis mais oui, il faudrait faire ça, ce serait... Trop bien comme service additionnel. Donc, développement de nouveaux services et dire bonjour aux pays francophones.

  • Speaker #1

    Francophones. Très bien. Merci Céline.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Je t'ai ravie de t'avoir. Merci de nous avoir expliqué un petit peu comment tu interviens, comment ta boîte fonctionne, de nous avoir parlé des coulisses. C'était très intéressant.

  • Speaker #0

    Merci à toi de m'avoir reçu. J'ai passé un très bon moment.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir. Merci de nous avoir écoutés. Merci à toutes. N'hésitez pas à laisser vos avis sur cet épisode, nous dire ce que vous avez pensé sur vos plateformes préférées, donc Spotify, Apple, YouTube, Deezer et bien d'autres. Pensez aussi à nous suivre sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn. D'ailleurs, je mets toutes les infos concernant Céline dans la légende du podcast, mais aussi sur les réseaux sociaux. Donc, n'hésitez pas à aller regarder pour la contacter si vous avez besoin. Une grande nouveauté, j'ai ouvert un répondeur. Donc si vous avez des questions sur l'entrepreneuriat ou d'autres sujets, n'hésitez pas à m'écrire ou à me laisser un petit message vocal au 0756 96 90 91. Je vous répondrai avec grand plaisir dans un épisode spécial ou sur une autre forme. On verra. N'oubliez pas aussi de partager cette émission autour de vous. Si vous avez des personnes qui ont des troubles de comportement alimentaire, si vous êtes... Voilà, vous êtes en questionnement sur ce sujet, n'hésitez pas à aller voir Stop TCA, c'est hyper bien, c'est hyper complet. Et puis, n'hésitez pas à nous suivre, Business de Meuf, sur les réseaux sociaux. Plus on est nombreux, plus on rit. Et puis, abonnez-vous et laissez-nous des étoiles sur Apple Podcasts et sur les plateformes d'écoute. Ça m'aidera à faire grandir le podcast. Et merci encore de nous avoir écoutés. Voilà, à bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt.

Description

Dans cet épisode, nous accueillons Céline Casse, fondatrice de StopTCA, une startup innovante dédiée à la prise en charge des troubles du comportement alimentaire.


Elle nous décrit comment l'idée de son projet a germé, ainsi que les étapes essentielles de la création de son entreprise. Du financement à l'accompagnement, en incluant les premiers partenaires stratégiques. Céline dévoile les coulisses de son aventure entrepreneuriale.


Comment sa plateforme a-t-elle été accueillie par les utilisateurs ? Comment a-t-elle su convaincre avec une solution à la fois novatrice et nécessaire ?


Un épisode inspirant qui explore l'entrepreneuriat féminin dans le secteur de la santé et des startups, et qui met en lumière la nécessité d’une approche globale pour lutter contre les troubles du comportement alimentaire.

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L'invitée : Celine

Entreprise : Stop TCA

Site internet  : https://stoptca.fr/

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello les meufs aujourd'hui je vous reçois céline qui est la fondatrice et la dirigeante de stop tca qui est une structure spécialisée dans la santé et le bien-être des troubles alimentaires bonjour céline

  • Speaker #1

    Salut Astrid !

  • Speaker #0

    Merci d'être là aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Alors aujourd'hui Céline, tu vas nous parler de ta structure Stop TCA. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de toi, nous dire qui tu es et qu'est-ce que Stop TCA ?

  • Speaker #1

    Donc j'ai début trentaine, je ne vais pas dire mon âge, ça me perturbe. Je viens d'avoir 32 ans et j'ai fondé Stop TCA il y a déjà quelques années de cela. Donc Stop TCA c'est une plateforme d'accompagnement spécialisée dans les troubles alimentaires. Donc, ce n'est pas une structure physique, c'est une plateforme en ligne. Et j'ai fondé la plateforme puisque j'ai souffert de... Enfin, c'est une des raisons. J'ai souffert de troubles alimentaires pendant plus de 15 ans. J'ai souffert d'anorexie, de boulimie, d'hyperphagie. J'ai été très mince, très maigre. Mais je n'ai jamais été en obésité et j'ai eu un surpoids. D'accord. Et une fois guérie, quelques années après, je me suis dit, c'est l'une. Il faut aussi que tu apportes ta pierre à l'édifice. Et je me suis arrêtée sur une idée autour des troubles alimentaires. Et après une étude de marché assez poussée, j'en suis venue à mettre en place Stop TCA.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui a été déclencheur pour toi dans ta vie de salariée ? Est-ce qu'à un moment, tu as eu envie de changer, d'évoluer ? Comment tu as eu ce cheminement en fait ?

  • Speaker #1

    Alors, Stop TCA, c'est vraiment un projet de vie. Et à côté de ça, la passion que j'ai, professionnellement parlant en tant que salariée, c'est le management hôtelier haut de gamme de luxe. Donc avant de me lancer dans ce TAP TCA, je manageais des équipes dans les hôtels haut de gamme. Et j'ai fait tout mon parcours scolaire dans le management et le management hôtelier. Mais c'est vrai que c'est quand même très lourd parce que... Très lourd émotionnellement parlant dans le fait où tu peux pas être toi-même à 3000%. Et forcément parfois t'auras envie de dire des choses, de faire des choses et tu peux pas le faire. Parce que... Tu dois parler d'une certaine manière au client, parce que tu dois te comporter comme si, comme ça. Et c'est vrai que parfois j'étais très... je me sentais très frustrée parce que j'arrivais pas à ressentir le fait que je pouvais atteindre mon plein potentiel à ce niveau-là, au niveau de ma personnalité. Et oui, je me sentais un petit peu emprisonnée. Donc ça c'est vraiment un point important. Et ça je pense que c'est dû au TCA. TSA, c'est l'acronyme de trouble du comportement alimentaire. Depuis ma guérison, depuis que je suis guérie, j'ai ce besoin de ressentir que je vis pleinement et que je n'ai pas envie de passer à côté de certaines choses. J'ai eu plusieurs expériences après mes études en hôtellerie. Et en fait, je me disais, non, Céline, il faut que tu fasses autre chose. Tu es un petit peu emprisonnée. Et j'ai eu cette idée autour des troubles alimentaires. Et quand je l'ai eue, le dilemme était assez compliqué parce que... Bac plus 5 dans le management de société et dans le management hôtelier. Donc mes parents aussi avaient beaucoup dépensé d'argent, avaient beaucoup investi en moi. Exactement. Tout était tracé, j'avais un super bel avenir tracé. Et là, je crois que j'ai envie de changer de voie, que j'ai envie de me lancer. J'ai envie de faire autre chose. C'est une catastrophe. Et c'est vrai que ça a été... très, très, très, très challenging. Et encore, je pèse mes mots pour arriver où j'en suis aujourd'hui. Mais je pense que c'est le fait aussi que je voulais vivre sans regret. Et à un moment, je me suis dit parce que Stop TCA, ça fait un peu plus d'un an que je suis à temps de me plaindre dessus. Avant, j'avais toujours mon travail de salarié. Et à un moment, je me suis dit aussi, ok, Céline, tu tapes des 70 heures par semaine, t'as plus de vie sociale, t'es tout le temps fatiguée, tu fais plus de sport, tu fais plus rien. Euh... Ta vie c'est du travail, alors super. Au final, je passais à côté de ma vie alors que je voulais vivre pleinement ma vie. Et donc je me suis dit, soit Stop TCA, ça reste un side project, mais au final, parce que j'étais revenue en France pour lancer Stop TCA aussi, donc au final, tu reviens en France mais tu fais les choses à moitié et tu peux pas développer ta carrière en hôtellerie, soit tu prends le parti de vraiment développer un des deux aspects. Et donc là, je me suis dit, bon, la carrière en hôtellerie, je la mets de côté. Si je vais y revenir, je vais me relancer. Mais par contre, stop TCA, je n'aurai pas deux idées comme ça. Je n'aurai pas deux énergies comme ça pour me lancer. Donc là, je me suis dit, allez, tu as peur, tu as plein de freins. Et vas-y quand même, comme ça, plus tard, tu pourrais dire, je l'ai fait.

  • Speaker #0

    Je vais être fière de réussir. Je pense qu'avec les troubles alimentaires que tu as eus avant, tu as peur. t'as eu l'impression d'être emprisonné, de devoir combattre quelque chose et de ne pas vivre pleinement ta vie. Et là, tu t'es retrouvé dans un secteur professionnel où tu ne pouvais pas être toi-même et tu étais aussi enfermé, où tu devais jouer un rôle. Et là, je t'ai dit, en fait, il faut que... C'est le moment où jamais de t'émanciper un peu de tout ça et de créer ta propre structure et de créer quelque chose par toi-même. Donc, je pense que c'est ça qui a provoqué le déclic.

  • Speaker #1

    Je pense, je pense en partie. Et après aussi, pendant mon master, donc j'ai fait une business school très classique, mais c'est un petit peu à l'américaine. Vous êtes les meilleurs, vous pouvez faire ci, vous pouvez faire ça. Et c'est vrai que ça m'a donné des ailes. Ça m'a donné beaucoup de confiance. Et en même temps, c'est assez ambivalent ce que je veux dire, parce que c'est pendant mon master notamment que j'ai pu reprendre confiance en moi à ce niveau-là, niveau pro et pour développer des idées aussi. pour commencer à me lancer dans ce processus plutôt de création de société. En même temps, c'est à ce moment-là où j'ai bien inscrit le processus de guérison, où j'ai auto-hospitalisé et tout ce qui s'ensuit. Donc ça a été un double enjeu cette année de master.

  • Speaker #0

    D'accord, donc c'est vraiment là où tu t'es dit c'est maintenant, parce que finalement tu as l'impression de perdre un peu tes moyens quand tu es... quand tu as des troubles ou quand tu as des problèmes de santé, parce que tu as l'impression que ce n'est pas toi qui te diriges, mais c'est plutôt la maladie qui te dirige. Et là, tu avais vraiment envie de reprendre les rênes de ta vie.

  • Speaker #1

    Alors, je vais parler en mon nom parce que les troubles alimentaires, ce sont des maladies complexes, multifactorielles, et c'est étroitement lié à l'histoire personnelle. Donc, j'aime à dire qu'il y a autant de TCA que de personnes, parce que c'est vécu de manière très intime. Mais c'est vrai qu'en fait, j'avais l'impression de passer à côté de ma vie. Les troubles alimentaires ont commencé quand j'avais 9 ans, donc c'est très tôt.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc, je me suis développée avec ça. J'ai développé... Alors déjà, l'adolescence, pour la plupart, c'est pas une période facile. Et avec mes TCA, donc j'avais de l'acné, j'avais mes TCA, j'avais les problèmes un peu de famille à gérer. Enfin, c'était un tsunami. Et en fait... Je me trouvais pas belle, je me trouvais pas bien, j'avais pas confiance en moi. Je voyais mes copines qui sortaient, qui vivaient... J'avais l'impression, plus pleinement que moi, qu'ils étaient plus épanouis. C'était une impression que j'avais. Mais qui était mieux que moi, quoi. Et du coup, moi j'étais... J'étais toute triste, quoi. Enfin, j'étais... Mais... C'est quoi cette vie-là ? Et c'est vrai que j'ai été très retenue. En fait, c'est ça, j'ai été très retenue. J'ai... Je me suis mis beaucoup de barrières et les TCA m'ont mis beaucoup de barrières. Et c'est pour ça que je pense qu'après, j'ai eu ce besoin de vivre pleinement, même si j'ai eu la trouille. Avec cette TCA.

  • Speaker #0

    Oui, mais oui, je m'imagine qu'on ne quitte pas un métier dans lequel il y a tout ce qui va avec. Tes revenus, ton statut social, c'est ce que je cherchais comme mot. Voilà, tu te dis, tu mets tout ça en jeu pour monter un projet, mais c'est normal que t'aies la trouille. Et puis en France, je trouve que quand on quitte une situation confortable pour se mettre dans quelque chose qui est un peu moins confortable, mais qui nous convient, enfin confortable, c'est-à-dire, c'est surtout l'argent qui guide un petit peu les gens. Ils comprennent pas en fait, on est un peu incompris dans ce truc, on se dit on va se monter dans un truc qui n'est pas forcément réunir à tort, on quitte quelque chose de confortable, même si c'est confortable mais ça ne me convient pas, c'est difficile à... Comment tu as réussi à te détacher un peu de cette vision que les gens avaient de toi ?

  • Speaker #1

    Oui et puis surtout c'est un métier dur que j'ai quitté mais c'est un métier passion que j'ai quitté aussi. Donc, c'était compliqué parce qu'effectivement, je savais que niveau stabilité financière, là, on n'était pas au même stade. J'allais repartir de très loin. Je savais que ce serait un combat aussi avec mon entourage parce que Céline, comment ça ? Qu'est-ce que tu nous fais là ? Non ? La vie était toute tracée depuis que t'as 14 ans. Tu nous dis que tu vas être dans le management hôtelier, que tu vas être directrice d'hôtel. Et là, qu'est-ce que tu fais ? T'arrêtes tout. Donc, il y avait aussi cet aspect-là. Et puis le fait que j'aimais aussi ce que je faisais, mine de rien.

  • Speaker #0

    Et comment t'as fait un peu le deuil de... Enfin, est-ce que t'as fait un deuil de ta vie passée ? Où tu t'es dit... Je sais pas de... Enfin, je l'ai fait dans un coin de ma tête, et j'y pense pas pour l'instant. Et si j'ai besoin... Je vais le récupérer. Est-ce que ça a été un deuil ou une pause, comme dans une relation, on fait une petite pause et on revient plus tard ?

  • Speaker #1

    Oui, alors j'essaye de ne pas avoir... De ne pas me dicter de choix ? Exact, enfin, de ne pas me dicter de choix. Si, on doit en faire tout le temps des choix, mais en fait, dans les troubles alimentaires aussi, on a une posture où tout est noir, où tout est blanc. Et à chaque fois, on va tout le temps dans les extrêmes. Et ça, c'est mine de rien aussi, c'est une partie de ma personnalité. Et donc j'essaye un petit peu de lisser ça, parce que du coup, tout est extrême. Et quand j'ai quitté le milieu de l'hôtellerie, ça a été très émotionnellement parlant, ça a été très compliqué, parce que justement, je me disais, mais en fait, j'abandonne une partie de moi, une partie de ma vie. Et ça a été très violent. Et après, je me suis dit, mais Céline, t'abandonnes rien du tout, ça fait partie de toi. C'est pas comme si tu fermais la porte et tu pouvais plus du tout y retourner, que tu perdais la clé. Là, tu veux y revenir, tu y reviendras. Et je pense aussi que j'avais besoin de me rassurer parce que je lâchais tout pour rien du tout. J'ai eu même pas une idée. Je voulais juste mettre en place un projet dans les troubles alimentaires. Donc, j'avais même pas une idée précise. Et donc, je me suis dit, tu sais que t'as des contacts, t'as déjà bien avancé dans ce métier-là. Tu peux retourner quand tu veux. Pour le moment, ben... Bien sûr, j'ai ma famille en France, mais je n'ai pas d'enfants. Quand tu as des enfants, de tout ce que je m'imagine, parce que comme je ne suis pas maman, je ne peux pas savoir, j'ai l'idée que tu veux qu'ils aient de la stabilité. Donc, tu vois, je pense que si tu as des enfants, et pour pléthore de raisons, ce n'est pas facile de bouger comme tu le souhaites. Mais là, tu vois, j'ai un chat, un copain. Donc, c'est facile de partir quand tu veux, plus facile du moins. Et donc, je me dis que si j'ai envie de reprendre ma carrière en hôtellerie, je peux le refaire comme ça, mais pour le moment c'est pas d'actualité parce que là Stop TCA, on est vraiment en train de bien décoller et de bien avancer et donc c'est ça, c'est dans ma tête.

  • Speaker #0

    Ça reste quand même une option mais voilà, t'avances et puis tu vois.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement.

  • Speaker #0

    Tu m'expliquais quelle était la réaction de ta famille, tes proches, mais la famille des proches c'est pas forcément ceux qui nous soutiennent le plus. contrairement à ce qu'on peut penser. C'est dingue.

  • Speaker #1

    C'est dingue. Alors, je pense que je n'ai pas eu le soutien souhaité au début parce qu'il y avait beaucoup de peur de la part de mes parents. En fait, il n'y avait principalement que de la peur, je pense, de leur part. Et donc, ils ne m'ont pas dit « Ouais, c'est super, Céline, lance-toi, vis ta vie. » C'était « Mais qu'est-ce que tu nous fais, ma cocotte ? » Et en plus, mes parents habitent en Haute-Savoie. D'accord. Moi, quand je suis revenue en France, je me suis dit, bon, c'est Paris pour commencer. Et j'avais déjà fait mon bachelor ici, donc je connaissais la ville. Et donc, je suis revenue ici, j'étais toute seule. J'avais pas de famille. Donc, il y avait une charge émotionnelle, mais aussi une charge financière, parce que je devais payer mon appart et tout. Mais c'est vrai que mes proches étaient dans la compréhension totale. Et parfois, j'avais des appels. Par exemple, j'ai une tante qui m'a appelée un jour et qui m'a dit « Céline, en fait, je ne comprends pas, qu'est-ce que tu fais ? Mais tu n'as pas de travail, là ? Donc tu ne fais rien de tes journées ? Mais je ne comprends pas, comment tu te lèves ? Qu'est-ce qui te donne l'envie de te lever ? » C'était très, très, très, très violent pour moi. Et je lui disais « Mais tu sais, mettre en place un projet, ça demande beaucoup de préparation, beaucoup de temps. Je ne peux pas... » mettre en place mon idée en claquant des doigts. C'est pas aussi instantané que tu possules un travail, tu vas travailler, t'as du résultat, tu vois. Oui. Faire quelque chose, là, il y a tout à faire.

  • Speaker #0

    Il y a tout à faire, tout à comprendre.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et après aussi, quand... En fait, je me rendais pas compte à quel point... C'était lourd de monter une start-up, un projet. Et quand je m'en suis rendue compte, je me suis dit, oh là là Céline, fais un pas en arrière et endulce-toi. Donc j'ai aussi pris beaucoup de temps pour moi à ce moment-là. Je me suis dit, il faut que tu sois... Qu'est-ce que tu t'as fait dans ta tête ? J'ai rencontré des gens, j'ai fait du sport. Je suis sortie, j'ai essayé de me stabiliser émotionnellement.

  • Speaker #0

    D'accord. Et tu as un peu travaillé ou tu n'as vraiment pas du tout travaillé ? Tu n'as fait que des activités un peu... Je prends du temps pour moi. Ou tu y es allée un petit peu par touche, sans pression ?

  • Speaker #1

    Les premiers mois, je me suis plus concentrée sur moi. Et en fait aussi, j'étais littéralement rongée par la peur. Parce que je n'ai pas forcément de modèle d'entrepreneur dans ma famille. Et donc, c'était tout nouveau. Et donc j'avais énormément de peur qui me retenait. J'étais dans une situation certainement d'évitement. Et donc j'ai préféré me concentrer à 90% sur moi. Et ensuite je commençais à faire des soirées réseautage et autres. Mais c'est vraiment après 6-7 mois que je me suis dit, allez, il faut mettre les pieds dans le plat là aussi. D'accord. On s'attend en fait quand on lance une start-up. On est déjà des clients. Enfin, nous, en l'occurrence, c'est patient-client sur la plateforme. On s'attend déjà à avoir une liste d'attente de personnes qui font la queue pour bénéficier de tes services ou de tes produits. Que nenni, c'est pas tout ça. Non, non, non. Et donc, à un moment, je me suis dit, ok, c'est... T'as mis quand même de l'argent dans Stop TCA. Ça commence pas comme tu le souhaiterais. Au moment où il y a une réalité économique, les parents acceptent de te soutenir un minimum, mais bon. Donc c'est là aussi que j'ai repris un travail en hôtellerie pour être sûre de me stabiliser. C'est là que ça a été un side project pendant les premières années, parce que du coup, le management hôtelier était sur du 50, 60 heures. Quand il manque quelqu'un, il faut que tu le remplaces. Oui. C'est là que c'était très compliqué et donc je n'ai pas pu développer Stop TCA comme je le voulais. Mais en même temps, c'est là que c'est pas au tout noir ou tout blanc. C'est ce qui m'a permis, je pense, de m'apaiser, de me donner de la force pour me permettre de lâcher ce métier-là à un moment. Et comme je voyais que je n'arrivais pas aussi à développer Stop TCA comme je le voulais, ça m'a apporté de la frustration. Et c'est là que je me suis dit, mais en fait, Céline, tu vas perdre et ta carrière en hôtellerie et Stop TCA si tu ne fais pas un choix. Donc à un moment, par la force des choses, j'ai dû trouver la force de prendre une décision nette. Et aussi... Quand j'étais au stade de l'idée, donc tu vois, je te dis que j'étais à 90 ou 90% focus sur moi, mais aussi je me suis dit, bon, j'ai mon passé de patiente, très bien, c'est une expérience perso, mais il faut aussi quand même, si je mets en place un projet dans la santé, il faut quand même que j'ai un minimum d'expérience pro. Donc j'ai décidé de postuler à des programmes, ça s'appelle de l'ETP, Éducation Thérapeutique du Patient. Moi j'ai postulé à la Sorbonne Paris 13 et j'ai eu la chance d'être acceptée. Donc j'ai passé aussi un D.U. en éducation thérapeutique du patient. Et là j'ai pu travailler avec différents professionnels de santé, paramédicaux, d'autres patients, des patients qui ont des maladies chroniques. Et ça m'a apporté cette posture professionnelle. Et j'avais besoin de ça aussi pour être légitime moi déjà, pour me sentir bien dans mes baskets. Et aussi, on joue quand même avec la santé des gens, même si on n'est pas sur une opération à cœur ouvert, mais les personnes mettent beaucoup d'espoir en nous et on se doit d'être un minimum droit dans nos bottes. Et donc j'estimais que c'était la chose que je devais faire au minimum pour aussi bien m'ancrer dans ce top TCA.

  • Speaker #0

    Comment ça s'est structuré tout ça ? C'est-à-dire que tu es revenue en France. T'as pris du temps pour toi pendant quelques mois, t'as repris un emploi, pendant combien de temps à peu près ?

  • Speaker #1

    Deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Deux ans et demi et tu as mis Stop TCA en side project. T'as fait ton DU en même temps ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    D'accord. Un DU c'est six mois ? Un an ?

  • Speaker #1

    C'est sur un an mais c'est quelques jours par mois donc c'est pas ce qu'il y a de plus prenant.

  • Speaker #0

    En termes de volume ça va ? D'accord. Donc, tu as travaillé deux ans et demi, tu avais les deux. Et quand tu as senti que ça commençait à vraiment prendre, à ce moment-là, tu t'es dit concrètement, je suis prête à me lancer parce que déjà, j'ai pour moi la légitimité, parce que je me sens bien. Parce que je suis apaisée aussi émotionnellement et là maintenant je suis prête à y aller.

  • Speaker #1

    Exactement, je suis prête. C'était vraiment ça, je suis prête.

  • Speaker #0

    Ok. Et est-ce que tu as été, c'est à ce moment-là que tu as été voir des incubateurs peut-être ? Ou tu t'es fait accompagner ? Enfin, comment ça s'est déroulé tout ça ? Tu t'es lancée et après tu t'es dit bon ça va être un peu plus complexe, j'ai besoin d'aide. Aidez-moi, comme on dit moi.

  • Speaker #1

    Alors, le premier incubateur que j'ai fait, c'était pour m'aider à structurer mon idée. Donc, c'était après plusieurs mois après être arrivée en France, revenue en France. Et c'était pendant la période aussi de salariat. D'accord. C'est vrai que j'ai fait plein de choses. Ce n'est pas étonnant que j'ai été très fatiguée après ça.

  • Speaker #0

    Mais quand on est dedans, on ne se rend pas compte.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Pour nous, ce rythme est normal. Et on ne se rend pas compte de toute l'accumulation de choses qu'on fait, de temps qu'on passe. On ne se rend pas compte.

  • Speaker #1

    Non, et c'est vrai que quand mes amis de Haute-Savoie venaient me voir, ils me disaient, mais Céline, mais vous courrez de partout, tu cours de partout. Quand est-ce que tu te poses ? Et j'étais, non, ça va. Mais du coup, j'ai fait mon premier incubateur au stade de l'idée. Et en fait, je sortais des chiffres, par exemple, sur les personnes qui souffrent de troubles alimentaires. Je ne les sortais pas de mon chapeau, tu vois. Et on me disait, mais non, celui-là, ce n'est pas vrai. Il n'y a pas autant de personnes qui souffrent de TSA. en remettant en question constamment mes propos. Et c'est vrai que déjà, je n'avais pas confiance en moi à ce niveau-là. Et donc, à chaque fois qu'on me casse comme ça, et puis en plus quand je pitchais, donc déjà parler devant des gens, pour moi, c'était aussi un challenge. Parler d'une idée qui est bancaire, c'est encore un méga challenge. Mais la seule chose dont j'étais sûre, c'était les chiffres qui venaient de rapports établis par des établissements de santé, des médicaux, des associations. de patients. Et c'était pratiquement la seule chose où on me disait mais non, c'est une, c'est pas heureuse. Donc il y avait ça.

  • Speaker #0

    Pendant que tu faisais tes préparations de pitch ou pendant le pitch ?

  • Speaker #1

    Pendant le pitch et pendant mes préparations.

  • Speaker #0

    Mais c'est quoi ce...

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    moyen.

  • Speaker #1

    Et puis après, quand j'ai trouvé le nom Stop TCA, on a aussi trouvé un nom de start-up, de société, mon Dieu, c'est... Faut sortir les mines en gelade, c'est parti, tchou tchou ! C'est méga compliqué aussi de trouver un nom qui puisse parler, qui n'est pas déjà pris, qui résonne en toi, qui puisse résonner chez les autres. C'est aussi un gros challenge. Et quand je m'étais arrêtée sur Stop TCA, on m'avait dit « Oui, mais Céline, on s'en fiche de ton nom, ça se trouve, personne ne va se souvenir de toi. » Et j'avais écouté beaucoup de romans, pas que, parce que bon, quand même. J'ai bien été aidée mine de rien.

  • Speaker #0

    T'es restée combien de temps dans ce... 6 mois à peu près. Oui, c'est ça. 6 mois.

  • Speaker #1

    J'ai pas continué après. Mais c'est vrai que ça a été lourd parce que je me suis dit oh là. Et parfois je me remets en question. Je me disais mais en fait ça se trouve, il y a raison.

  • Speaker #0

    En fait, hyper fort dans sa tête et hyper convaincue par son idée pour pas se laisser démonter quand même. Ce qu'il faut se dire c'est est-ce que je me fais pas un kiff ? Parce que ça me plaît, donc forcément ça plaît à tout le monde. Ou est-ce qu'il y a vraiment une réalité, ça reste factuel, ça reste cohérent, et que ce soit moi ou quelqu'un d'autre qui le montre, il y a quand même un besoin sur le marché. Donc c'est vrai que là, on peut avoir des doutes sur est-ce que c'est ok ou pas.

  • Speaker #1

    Ah totalement ! Et puis en plus, comme j'étais au stade de l'idée, c'était carrément bancal, et j'étais au début de mon étude de marché. Donc, je n'étais pas sûre du tout du résultat.

  • Speaker #0

    Est-ce que ce que tu leur proposais, c'était déjà l'idée de plateforme ou ça a évolué au fil du temps ?

  • Speaker #1

    Ça a beaucoup, beaucoup changé. Enfin, beaucoup, beaucoup. On est quand même resté dans la même thématique. Oui. Mais oui, ça a bien évolué. Mais en fait, ce n'était pas vraiment, tu vois, sur le...

  • Speaker #0

    Sur le pourquoi ?

  • Speaker #1

    Sur ce que je voulais mettre en place, sur la forme que ça allait prendre. Je pense que c'était vraiment le sujet. Et pour eux, c'était une thématique assez opaque. Et en fait, ils n'étaient pas convaincus qu'il y avait un besoin. Tu vois, c'était plus ça. La forme, c'est pas qu'ils s'en fichent.

  • Speaker #0

    Ils n'étaient pas convaincus par l'idée. Pour eux, ce n'était pas une idée. Ce n'était pas un marché qui était connu et qui était exploitable.

  • Speaker #1

    on n'avait pas lancé une start-up à grande échelle qui allait parler à tout le monde c'était trop niche pour eux alors que bien sûr c'est niche et heureusement qu'il n'y a pas toute la population qui souffre de TCA il y en a déjà pas mal mais

  • Speaker #0

    pour eux c'était encore plus niche que ça ne l'est et encore dans les chiffres je pense que c'est des gens qu'on pense mais il y a des gens qui je pense qu'il y en a beaucoup plus et

  • Speaker #1

    Oui, tous ceux qui ne se font pas diagnostiquer, tous ceux qui ne le disent pas.

  • Speaker #0

    Et comment on se fait diagnostiquer justement quand on a des troubles de comportement alimentaire ?

  • Speaker #1

    Alors, les professionnels. qui peuvent poser un diagnostic, ce sont des médecins. Je vais parler des trois principaux qu'on connaît tous. C'est le médecin généraliste, le psychiatre, le médecin nutritionniste. Il faut que la personne soit médecin pour poser un diagnostic.

  • Speaker #0

    D'accord. Et après, il y a une prise en charge qui est faite par Stop TCA ou en général par des organismes de santé.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous expliquer comment Stop TCA fonctionne et comment Stop TCA prend en charge les patients, contrairement à d'autres types de structures ?

  • Speaker #1

    Alors, je vais essayer d'expliquer très simplement. Tu vois, par exemple, quand tu vas à l'hôpital, je dis n'importe quoi, tu as l'infirmière, l'anesthésiste, le médecin, ils viennent te voir et te prendre en charge. Ils ont un dossier, patients partagés de concernant, et même dans leur réseau après, internet. Donc, ils vont un dossier te concernant pour être sûr de ne pas faire n'importe quoi et de travailler ensemble en équipe et d'être cohérent autour de toi. D'accord. Pour bien te prendre en charge. Et dans les structures, dans les services TCA aussi, c'est ce qui se passe, tu as toute une équipe autour de toi. Et puis après, ils font des réunions, ils échangent entre eux pour être sûr de te proposer l'accompagnement le plus cohérent et pertinent pour toi. Donc, nous, en fait, c'est ce qu'on a cherché à mettre. Je dis non, mais je suis toute seule, la seule fondatrice. Avec les praticiens, je ne suis jamais toute seule parce qu'il y a toute une équipe autour de moi et dans les backstage et sur la plateforme et les différents professionnels. Du coup, ce que j'ai cherché à mettre en place, c'est vraiment une plateforme en ligne où les personnes puissent être accompagnées de manière personnalisée, c'est la base dans le soin, pluridisciplinaire et en équipe. Donc en fait, il y a différents professionnels de santé et paramédicaux. des psychologues, des diététiciens, de sophrologues et d'autres thérapeutes, qui sont bien entendu un des prérequis, c'est d'être formé aux troubles alimentaires. Et par exemple, j'ai un TCA, j'ai besoin d'aide, je vais sur Stop TCA, et là, je vais prendre rendez-vous avec une psychologue et une diététicienne. Donc je prends rendez-vous, et en fait ce qui va se passer, c'est que les professionnels vont travailler ensemble en équipe autour de moi. Alors c'est des consultations classiques en one-to-one, ça se joue après en dehors de la consultation. Mais donc on travaille un peu sous forme de dossier partagé. Et donc il y a deux ports d'entrée, tu vois. Soit tu sais que tu as besoin d'aide, tu vas sur la plateforme et tu trouves les profils qui te conviennent et tu prends un rendez-vous de manière autonome. Soit tu sais que tu as besoin d'aide, mais tu ne sais pas forcément vers quel professionnel de tourner. Et dans ce cas-là, tu prends un rendez-vous gratuit. Pour le moment, c'est avec moi, j'avoue que j'ai dit mal. Je n'ai pas lâché prise avec ça. Est-ce que je connais... C'est moi qui accepte ou pas que les professionnels soient sur la plateforme. Donc, je connais leur profil un minimum et je creuse aussi. Et donc, j'ai du mal à déléguer cette tâche où... De diagnostic un peu. Oh non, ne dis pas diagnostic.

  • Speaker #0

    De... Non.

  • Speaker #1

    Non, non, non. C'est... On échange. les attentes et les besoins.

  • Speaker #0

    De connaissance, de prise de connaissance de la personne.

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    D'accord, diagnostic, c'est à bannir. Ah oui,

  • Speaker #1

    oui, oui, utilise pas de diagnostic. Genre, stop TSA existe toujours, après le podcast. Et donc, en fonction de ses besoins, tu vois, mais on pose des questions très personnelles. Et aussi, les personnes le font parce que la plupart, elles savent que j'en ai souffert et donc ça facilite aussi l'échange. Et en fonction de leurs propos, de leur budget et de leur temps. Et la partie émotionnelle qu'elles peuvent allouer à cette prise en charge, parce que c'est très lourd, je les dirige vers les praticiens que j'estime être les plus adaptés pour elles. Et après, elles mettent en place leur accompagnement. Et donc, on accompagne les patients, mais on accompagne aussi les proches, ça c'est super important. Donc, les proches dans la prise en charge. Et là aussi, c'est des consultations classiques que les patients ont sur la plateforme.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc les proches peuvent aider aussi à mieux comprendre comment fonctionne la personne. En fait, et pour toutes les pathologies, quand on est proche d'une personne qui a un problème, si on parlait de santé, et qu'on veut l'aider, pour l'aider, il faut comprendre. On ne peut pas comprendre tout à 100% et c'est normal. Mais voilà, il faut comprendre un minimum, il faut avoir un discours qui soit le plus adapté possible. Il faut être dans une posture où quand on comprend un peu plus, on est moins dans le jugement. Exactement. Et donc il y a tout cet aspect-là. Et puis aussi il y a l'aspect, quand on est proche, là je retourne dans Laetitia, quand on est proche d'une personne qui souffre de troubles alimentaires, qu'on est conscient de la problématique et qu'on veut l'aider, c'est méga compliqué parce qu'on est là, ok mais qu'est-ce que je dois faire ? Qu'est-ce que je dois dire ? Comment je dois réagir ? Qu'est-ce que je dois faire à manger ? Donc il y a ça. Et puis aussi la personne, elle a ses problèmes à elle. à gérer. Par exemple, les familles qu'on accompagne, les parents, les conjoints, les conjointes, les petits copains, les petites copines, tu vois. Pour eux, ils sont là. Alors moi, j'ai ma vie à gérer, déjà, c'est pas facile. Mais en plus, la personne que j'aime, elle est malade et je sais pas quoi faire et ça me détruit. Enfin, tu vois, donc il y a cet aspect. On accompagne le proche pour le sensibiliser, pour faire au mieux, pour que lui aussi puisse aider la personne qui souffre de TCA.

  • Speaker #1

    Et se faire concerner aussi.

  • Speaker #0

    Et puis on l'aide aussi dans ses problématiques annexes si besoin.

  • Speaker #1

    L'avantage aussi, c'est que la personne qui souffre de troubles peut se faire prendre en charge par toute une équipe qui pourra l'aider dans son processus de guérison.

  • Speaker #0

    Exactement. En fait, ce n'est pas une simple plateforme de prise de rendez-vous, mais c'est vraiment un écosystème qu'on construit autour des personnes qui le souhaitent. On construit un accompagnement qui soit le plus solide possible. Et après, j'ai choisi cette direction de plateforme, donc en ligne, où les consultations se font soit par visio, soit par téléphone, pour deux choses. Dans un premier but, dans cette optique de combler un petit peu les déserts médicaux, on peut beaucoup combler les déserts médicaux, on va mettre les mots. Et ensuite, malheureusement, c'est un problème qui est croissant. C'est un problème de santé publique qui ne fait que croître. Au début, je voulais faire... Enfin, je me disais, les personnes qui vont prendre rendez-vous, c'est les personnes qui habitent en province, qui doivent littéralement faire deux heures de route pour un rendez-vous de 40 minutes. Et au final, quand on parle de déserts médicaux, on croirait que c'est qu'en province et loin des grandes villes. Mais à Paris aussi, malheureusement...

  • Speaker #1

    Dans certains départements.

  • Speaker #0

    Mais c'est saturé. Tu veux prendre rendez-vous même chez un médecin généraliste, c'est compliqué. Chez le dentiste, c'est compliqué. Tu veux prendre rendez-vous chez un psychologue formé au TCA. Moi, par exemple, la médecin nutritionniste qui j'avais pris rendez-vous, vous avez vu, lequel que vous... Ça veut dire que ça n'avait pas marché. J'ai eu six mois d'attente.

  • Speaker #1

    Pour avoir...

  • Speaker #0

    Un premier rendez-vous.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Il n'était pas conclu en plus.

  • Speaker #0

    Il n'était pas... Bon, après, il faut tester parce que, aussi, tu vois, il y a cette pression des personnes qui se disent c'est un investissement personnel, financier, il faut que je trouve directement la bonne personne. et je vais rester avec cette personne. Mais l'accompagnement, il est long, il est complexe, les besoins peuvent s'affiner au fur et à mesure du temps, on peut découvrir d'autres problématiques, je dis n'importe quoi, des traumas ou autres, les priorités peuvent changer sur la manière dont on veut tacler la maladie, enfin tu vois. Et donc le processus est long et complexe, et un seul praticien de A à Z, tout seul, est le même. C'est tout. C'est très compliqué. Et donc, on peut changer de professionnel au fur et à mesure aussi. Mais il ne faut pas hésiter. Si un praticien ne convient pas, il ne faut pas le voir comme j'ai gâché de l'argent, j'ai gâché du temps. Non, je ne sais plus ce que je veux, plus ce qui me convient, ce qui ne me convient pas. Vers quel outil me convienne plus ou moins. En fait, c'est un affinage. C'est vraiment ça. Et oui, l'accompagnement pluridisciplinaire dans les troubles alimentaires, il est indispensable. C'est la clé d'une guérison, vraiment.

  • Speaker #1

    Mais une guérison, ça peut prendre combien de temps à peu près ?

  • Speaker #0

    Alors tu vois, quand je pitch auprès d'autres entrepreneurs, souvent la question récurrente qui revient, c'est « Mais pourquoi tu ne fais pas de programme ? » Parce que ça, financièrement parlant, c'est bling bling, super, t'as de l'argent qui rentre. Et je leur dis, mais là, on ne parle pas de trois séances de sport par semaine. On parle d'une maladie mentale, psychiatrique, complexe. Et ce n'est pas simplement le fait d'être trop mince, d'être trop gros, de trop manger, de ne pas assez manger. C'est tellement plus profond que ça. Donc, proposer un programme en disant, ouais, dans six mois, vous serez guéri, c'est une mensonge absolue. Et ça, c'est vraiment jouer sur la détresse des gens. Et je me refuse de faire ça. Alors... Bien sûr, il y a d'autres choses à faire en plus de stop des CA, mais le programme... Il y en a qui le font, mais moi je ne suis pas du tout alignée avec ça, parce que c'est mettre beaucoup d'espoir, beaucoup de pression sur les épaules des professionnels, du patient, et tu ne peux pas... C'est impossible de dire dans deux ans tu seras guéri, dans six mois tu seras guéri, c'est tellement impossible. Comme tu vois, c'est ce que je disais tout à l'heure, les troubles alimentaires c'est multifactoriel et c'est étroitement lié à l'histoire personnelle d'une personne. Donc, il y a X problématiques sur lesquelles travailler, à régler. Et c'est pour ça que tu ne peux pas dire, en trois mots, tu iras mieux. Mais tu vois, quand on est mal, même moi, au tout début, et c'est ce qui a fait que moi, par exemple, j'ai mis 4 ans pour guérir. Et au bout de ces 4 années, à chaque fois, quand on me demandait comment j'allais, je disais, je vais mieux. Mais tu vois j'avais tellement, et je ne savais pas bimbo-riose que c'était une vie sans TSA parce que comme ça a commencé très tôt, je m'étais construite dessus. Je disais tout le temps mais on ne sait jamais, je vais rechuter, je peux rechuter, donc je vais bien. Et cette sensation de vraiment au cas où je suis guérie, elle a mis six mois à arriver après.

  • Speaker #1

    Après la forme.

  • Speaker #0

    Et moi du coup, j'ai été accompagnée pendant quatre ans de manière soutenue. Et au tout début, dans le processus de rétablissement, de guérison, il y a des rechutes. C'est pas parce qu'on commence qu'on va directement mieux, malheureusement. Mais en fait, on est tellement mal. Et même moi, la première, quand j'en souffrais, j'étais tellement mal, je voulais juste aller mieux. Et donc, c'est ce qui faisait qu'à chaque fois, j'arrivais pas à... à prendre la bonne porte, parce qu'en fait, j'allais vers les solutions... Faciles. Exactement.

  • Speaker #1

    Où on avait des belles promesses.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ça ne fonctionnait pas. Et en même temps, c'est ce que je voulais, parce que tu vois, j'étais là, non, je veux juste aller mieux, j'en ai marre. Et souvent, les personnes, elles me disent, ok Céline, mais combien de temps ça va prendre ? Est-ce que vous avez une idée du temps ? Et je sais que ce n'est pas la réponse qu'elles attendent, mais je suis très honnête, ça peut prendre des mois comme des années, on n'est plus sur...

  • Speaker #1

    un an minimum que sur un mois minimum un mois minimum c'est bien que tu aies ce discours qui soit honnête et puis de toute façon comme tu es passée par là tu peux expliquer tu vois tu fais ce travail de pédagogie expliquer pourquoi ça prend du temps et pourquoi tu ne vends pas de solution express non et s'ils veulent une solution express c'est vers toi qu'ils doivent aller c'est ça oui je ne vends pas de solution express c'est pas de solution miracle mais après

  • Speaker #0

    J'essaye de ne pas avoir ce discours qui peut être perçu comme des fétiches, tu vois, quand on est en souffrance. Donc, je leur dis, en fait, le processus va être long, très long, il va être semé d'embûches. C'est un vrai parcours du combattant. Mais ce qui permet aux personnes de tenir, c'est qu'au fur et à mesure, elles vont se dire, « Ah, tiens là, je vais mieux ! » Puis après, « Ah, et là aussi ! » Ah, et là aussi ! Et entre-temps, il y aurait des rechutes aussi. Mais en fait, tu vois, le fait de se dire, ah, ben là, il y a de l'amélioration, et là aussi, et là aussi.

  • Speaker #1

    De prendre conscience, en fait, de son état.

  • Speaker #0

    Étape par étape. Moi, j'aime bien cette expression, petit à petit, il va t'offrir son nid. Là, c'est totalement ça. Exactement. Et j'essaye de faire une communication la plus inclusive possible, parce que les troubles alimentaires, ça concerne tout type de personnes. Hommes, femmes, jeunes, moins jeunes, peu importe la catégorie sociale. Malheureusement, c'est un vrai rouleau compresseur, ça fait... Ça épargne personne. Parfois, il y a des personnes qui nous contactent sur la plateforme, qui ont des troubles alimentaires. Ces personnes, elles sont médecins, elles travaillent à l'hôpital, ou dans la santé, ou autre quoi. Et 95% des cas, c'est « j'ai honte parce que je... »

  • Speaker #1

    « Je suis patiente. »

  • Speaker #0

    Voilà. Et je leur dis tout le temps « mais il faut décorer... » Il y a vous, la personne et votre métier. C'est deux choses différentes. On n'est pas là pour vous dire, ah, vous êtes médecin. Non, non, les TCA, en termes de...

  • Speaker #1

    C'est comme si on disait à un médecin, il ne faut jamais être malade.

  • Speaker #0

    Oui. Et souvent, les personnes ont honte de demander de l'aide parce qu'elles se disent, mais je ne peux pas être malade parce que moi-même, je soigne les gens ou j'aide les gens. Et donc, s'il y a des personnes qui nous écoutent, qui sont aussi professionnelles de santé, il faut totalement déconstruire cette pensée-là. Et il faut vous rapprocher de professionnels avec lesquels vous vous sentez bien en confiance. Et bien entendu que vous aussi, si vous avez besoin d'aide, il ne faut pas hésiter à être au cas d'effort. Mais ça concerne quand même plus les femmes que les hommes. C'est les chiffres. Même si c'est le cas, j'inclue aussi bien les hommes que les femmes dans ma communication.

  • Speaker #1

    Ils viennent facilement ou pas ?

  • Speaker #0

    Bon, facilement, mais ils viennent. Et quand j'ai des hommes au téléphone, je me dis bravo monsieur. Enfin, c'est tellement... C'est tellement bien pour vous, limite j'ai envie de dire que je suis fière de vous, parce que dans notre société, je suppose, je ne suis pas un homme donc je ne peux pas parler pour eux.

  • Speaker #1

    Ils ne peuvent pas trop se montrer fébriles ?

  • Speaker #0

    C'est peut-être certainement plus compliqué pour eux que pour une femme de demander de l'aide. Et donc quand je les ai au téléphone et qu'ils me racontent à cœur ouvert leurs problématiques, je suis là, waouh, vous êtes au bon endroit. vraiment et du coup donc en termes de marketing et de communication je sais que c'est pas ce qu'il faut faire parce qu'on cible pas les personnes qui tu vois les plus prédominantes sur la plateforme on cible on a une communication très ouverte mais j'ai l'impression que c'est plutôt des personnes qui sont en surpoids, en obésité qui souffrent de coulis minis et d'hyperphagie qui nous consultent le plus. On a des personnes qui souffrent d'anorexie aussi, et on est totalement aptes et formées pour. Mais si je me penche vraiment sur les statistiques, c'est plus boulimie, hyperphagie.

  • Speaker #1

    Et ça concerne en tout combien de personnes ? À peu près.

  • Speaker #0

    Alors, ce chiffre, c'est la FFAB, Fédération Française d'Anorexie, qui le dit.

  • Speaker #1

    C'est pas toi qui l'as fait, c'est ton chapeau.

  • Speaker #0

    Pas moi. Si on prend en compte les TCA, le spectre des TCA, ça inclurait 17% de la population française. Donc il y aurait 17% de la population française. qui serait concerné par le spectre des troubles alimentaires. Ah oui.

  • Speaker #1

    Et tu penses que c'est dû à quoi, en fait ? C'est l'environnement ?

  • Speaker #0

    En fait, les facteurs sont différents et sont multiques. Ça peut être biologique, génétique, environnemental, sociétal, la manière dont les émotions sont abordées à la maison, dans la famille, psychologique, trauma ou pas. Tu vois, il y a pléthore de causes. D'accord. Et c'est étroitement lié à l'histoire personnelle. Ce qui n'arrange pas la chose, c'est que, mais ça en fait j'ai l'impression que c'est dire, dire, dire mais malheureusement c'est le cas c'est qu'on est dans une société où il y a beaucoup de virtuels il y a beaucoup de faux, il y a beaucoup de choses qu'on estime être parfaites qu'on voit sur les réseaux sociaux de personnes qu'on voit et on se dit, elle est trop belle elle est trop belle parce que elle est mince donc pour beaucoup, mince, elle est belle elle est belle, tu vois ...

  • Speaker #1

    Il n'y a pas beaucoup de représentation dans la société.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Voilà, sur une typologie qui reste systématiquement la même.

  • Speaker #0

    Tu vois. Et parfois, je fais des interventions dans les collèges lycées. Et donc, on parle beaucoup des réseaux sociaux. Et les jeunes, c'est ça, ont 9, 10, 11, 12, 13 ans. Alors, souvent, je leur dis, OK, oui, à chaque fois, vous êtes conscients que ce que vous voyez sur les réseaux sociaux, ce n'est pas la réalité. que c'est retouché, que même si les personnes ont ce corps que vous estimez être parfait, ça se fait au prix de TCA et de nombreux sacrifices divers et variés. Et donc toutes les personnes, la plupart du temps, me disent « oui, oui, on le sait, on le sait » . Et après quand je leur demande « ok, alors qui est-ce que vous aimez ? À qui est-ce que vous aimeriez ressembler ? » Souvent on me sort des noms de personnes qui sont très belles. mais qui ont fait beaucoup de chirurgie esthétique, ou certaines qui ont même dit qu'elles avaient des TCA, tu vois. Et donc, les jeunes sont pour la plupart conscients de cette réalité du faux sur les réseaux sociaux, mais veulent quand même ressembler à ça. Et donc, ça, c'est très perturbant. Tu vois, c'est pas stable du tout, c'est pas sain du tout. Donc, ça les aide pas dans leur développement. Et puis après, mine de rien... Même si on essaye de déconstruire ça, même si on tend à cette déconstruction de mince égale beau égale critère de beauté, mine de rien on tombe quand même dedans. Malheureusement, oui. Et nous souvent, quand les personnes viennent sur ce top des secs, elles me disent « je veux perdre du poids » , je leur dis « alors attends-tu, bien entendu, on n'est pas en type perte de poids » . Mais le but, ce n'est pas de vous aider à avoir une taille mannequin. Le but, c'est de vous aider à retrouver une alimentation saine. Alors, quand je dis saine, c'est pas salade verte. Saine, mentalement parlant, sereine, apaisée. De retrouver une alimentation à votre corps aussi qui soit sympa, qui soit sereine et apaisée aussi. Le but, ce n'est pas de vous faire perdre 10 kilos.

  • Speaker #1

    Pas une source de stress.

  • Speaker #0

    Une source de problème en plus par la suite.

  • Speaker #1

    En plus alimentation c'est tous les jours donc grosse pression.

  • Speaker #0

    C'est ça tu peux pas faire sans.

  • Speaker #1

    On peut pas faire sans,

  • Speaker #0

    non.

  • Speaker #1

    Je vais te poser une question par rapport à ta plateforme. Comment tu t'es fait entourer par des experts ? Comment tu les as sélectionnés, tu les as trouvés et tout ? Mais est-ce qu'ils t'ont aidé à mettre en place ta plateforme ? Parce que tu sortais de l'hôtellerie. Enfin, après, je sais pas, peut-être que tu fais du code le soir chez toi, en plus de ton début. Enfin, on ne sait jamais. Voilà, comment tu t'es fait accompagner pour la mise en place de la plateforme qui t'a accompagnée, le cahier des charges, etc., tout ça ?

  • Speaker #0

    Quand j'ai commencé à faire, tu sais, des soirées ressortage, je pitchais souvent. Donc là aussi, je pitchais une idée. Mais il y a une chose dont j'étais sûre, comme si c'était dans les troubles alimentaires. C'est que les personnes qui allaient se rallier à moi devaient être formées au trouble alimentaire et avoir cette expertise et avoir une personnalité aussi qui m'attirait. Et en fait, c'est en commençant à pitcher cette idée que j'ai commencé à rallier les premières personnes à mes côtés. Et ensuite, ça a fait boule de neige. Ces professionnels parlaient de moi à d'autres professionnels qui postulaient pour rejoindre la plateforme. Maintenant, j'ai de la chance, 95% des profils de praticiens qui sont sur la plateforme viennent postuler d'eux-mêmes. Donc ça, c'est vraiment top. Ah oui,

  • Speaker #1

    ça signifie le cours.

  • Speaker #0

    Oui. Mais après, tu vois, j'analyse vraiment.

  • Speaker #1

    Le profil, toi, tu fais vraiment attention à ce que les personnes correspondent aussi à ce que tu attends d'un accompagnement, d'un praticien, qui est de la bienveillance.

  • Speaker #0

    Ah là là, tellement, tellement. Je fais attention. Sur la partie, il y a deux points. L'aspect compétence, diplôme, formation. Ça, c'est le premier point. Puis après, il y a l'aspect personnalité. Est-ce que la personne travaille en équipe ? Est-ce qu'elle est sympa ? Est-ce qu'elle est ouverte ? Est-ce qu'elle est dans le jugement ? Il y a tout ça. Il y a tout ce volet personnalité. Bon, après, c'est biaisé parce que je le fais en fonction de moi, de ma vision des choses, que j'estime être bonne. Mais c'est comme ça que j'intègre les personnes sur la plateforme. Je fais très attention à ça. Et ensuite, comment j'ai créé la plateforme ? Alors au début, oui aussi, on me disait, mais tu utilises Word ou Excel pour les dossiers, tu vois, pour le partage d'informations. Enfin, on me dit, mais c'est pas grave. Et moi, je me dis, mais mon Dieu, mais quelle catastrophe de me reposer ça. Mais c'est les conseils que j'avais. Et je ne sais pas du tout coder, malheureusement. Oh là là, j'admire ces personnes qui savent coder. Ils ont une intelligence que je n'ai pas. Donc au départ, j'ai commencé très bêtement à prendre un couple de développeurs qui faisaient notamment du WordPress. Tu vois, je mettais du WordPress comme ça, je vais pouvoir garder un minimum la main dessus. Et tout est fait correctement au niveau sécurité, notamment comme on est avec des données de santé, il ne faut pas rigoler. Et au final, cette fameuse fonctionnalité de dossier partagé, on ne la trouvait pas sur WordPress. Donc on avait déjà dû commencer à faire appel. à des développeurs qui faisaient vraiment du développement from scratch, vraiment, avec du code. Et c'est comme ça qu'on a commencé. Et après, pour optimiser l'expérience, l'utilisation, aussi bien pour les professionnels que pour les patients, pour faire quelque chose d'homogène, après, on a redéveloppé toute la plateforme dans son intégralité. Et là, par contre, on a fait appel à des développeurs. Et encore, parfois, tu vois, je me dis, oh là là, j'aurais dû faire du no-code. Mais le no-code, maintenant, ça devient... Mine de rien, avec l'entretien, le fait de vouloir ajouter des fonctionnalités et tout, moi, je trouve que limite, en termes de prix, ça devient limite aussi cher que du no-code. Et le no-code, ce qui est bien, c'est que j'ai... Enfin, c'est pas moi, mais on a la main dessus avec les devs. Et on peut vraiment faire ce qu'on veut, comme avec du no-code. Mais là, au moins, tu vois, je me dis que la solution, elle appartient à Stop TSA. La solution, entre guillemets, plateforme. Et oui, et parfois, c'est ça, on me dit, mais utilise, tu vois, des bouts de plateforme, Google, Google Drive et tout pour partager les infos. Ah oui, mais... Alors ça, économiquement parlant, en termes de coûts, bah pompez l'up, tu vois, j'aurais pas eu à dépenser des milliers et des milliers d'euros pour mettre en place Top TCA, tu vois. Mais là, en termes de...

  • Speaker #1

    Sécurisation des genoux.

  • Speaker #0

    Zéro, zéro. Et je n'ai pas envie de me retrouver derrière les barreaux. La saison des oranges, mais je n'ai pas envie de manger des oranges derrière les barreaux. Et puis, tu ne peux pas faire ça. Donc, on a décidé de faire appel à des développeurs, voilà, pour être vrais.

  • Speaker #1

    Pour sécuriser les données, pour avoir quelque chose de...

  • Speaker #0

    Et après, j'ai fait appel à une juriste qui est spécialisée dans la protection données de santé et RGPD. Voilà, pour m'assurer qu'on...

  • Speaker #1

    Que tu sois dans les coups.

  • Speaker #0

    Exactement. Oui, oui, parce que ça, on ne peut pas... Après, on ne peut pas dire qu'on est parfait à 3000%. Tu vois, si les craques du code réussissent à pirater Doctolib, l'assurance-médie, des choses comme ça, tu vois, personne ne peut dire que je suis à la brito. Voilà. Mais on fait au mieux et on respecte la législation au max, tu vois, pour... Rien n'est parfait, mais pour toucher du tout à cette perfection et pour être sûre de ne pas faire n'importe quoi.

  • Speaker #1

    Et au niveau du financement, ça s'est passé comment ? Tu as été voir des banques, tu as eu des programmes particuliers, des concours, des choses comme ça, pour financer la plateforme, parce que je pense que ça a dû coûter un petit billet.

  • Speaker #0

    Plusieurs petits gros billets.

  • Speaker #1

    Ou c'était du financement perso ?

  • Speaker #0

    Alors là aussi, j'avais un billet. qui est non je veux pas devoir de l'argent à ma banque pour mon projet et du coup j'ai décidé d'investir mes économies dedans et après mes parents quand ils ont vu que ça tenait la honte ouais voilà que c'était pas trop déconnant bon encore un petit peu parce que franchement ils se sont dit ah mais tu fais ça quand ils ont vu la plateforme pour eux après tu vois c'était juste que jusqu'à la visualisation de la plateforme, jusqu'à ce qu'ils aient vu la plateforme, pour eux, c'était du blabla, quoi. Mais ils se disaient quand même, dis donc, elle s'acharne là-dessus, il y a peut-être, on devrait peut-être l'aider. C'est notique, quand même. Et donc, mes parents m'ont aidée financièrement parlant. Et après, j'ai fait, j'ai limité au maximum les dépenses côté perso. Et j'ai beaucoup investi dans Stop TCA. J'ai pas fait de prêts bancaires. Et en fait, la bêtise que j'ai faite, c'est que je ne me suis pas intéressée aux subventions. Donc en fait, j'ai foncé, tête baissée, juste avec mon argent.

  • Speaker #1

    Après, je pense que pour d'autres problématiques, pour d'autres sujets sur lesquels tu vas développer des choses.

  • Speaker #0

    Oui, totalement. Là, j'ai ça en tête. Oui. Mais après, je me dis que c'est plus challenging parce que tu as moins d'argent pour faire ce que tu veux. Mais en même temps, t'es obligée d'être efficace. Tu veux pas tergiverser. T'es obligée d'être dans la... Enfin, moi, je le vois comme ça. Je le voyais comme j'étais obligée d'être dans la performance. Je pouvais pas changer d'avis tous les 36. Tu vois, je devais. Je devais le faire comme ça. Donc après, c'est... Pourtant, je suis pas si rigoureuse. Mais tu vois, c'était une vraie rigueur. Enfin, ça m'a demandé beaucoup d'énergie parce que là, c'était un cap. Je devais garder ce cap. Et... Mais en même temps, je... Je le vois comme ça, mais je n'avais pas cette pression de me dire « je dois rembourser des investisseurs » ou « j'ai fait un prêt, je dois rembourser la banque » .

  • Speaker #1

    C'était un amour avec toi-même. Je comprends tout à fait. Un fonds propre, quand on peut le faire, c'est nickel. Et pour Stop TCE, c'est quoi la suite ? Tu as quoi comme projet ?

  • Speaker #0

    Déjà, on va vraiment continuer d'asseoir notre présence en France. Donc, on va axer ça sur la communication. On va faire un gros effort de communication pour que les personnes se disent, j'ai un TCA. Ah bah tiens, il y a ce top TCA, tu vois. Et pour que vous soyez bien identifiés. Exactement. Et puis après, commencer à aller en dehors de nos frontières. Oui. Ça, c'est...

  • Speaker #1

    Mais il y a d'autres pays où c'est beaucoup plus avancé. Je pense au Canada, aux choses comme ça, où...

  • Speaker #0

    Eh ben...

  • Speaker #1

    Non. Et ben non !

  • Speaker #0

    Alors la compréhension, les études menées sur ces problématiques, oui, sont beaucoup plus avancées. Mais j'ai des personnes qui nous contactent et qui habitent au Canada et qui nous disent, tu vois c'est tellement vaste aussi, qui nous disent mais moi j'ai rien à proximité de chez moi. Et puis il n'y a plus de place dans les services TCA qui sont à 1000 kilomètres de chez moi. Donc pour le moment j'ai rien. comme solution autour de moi, donc ils consultent sur la plateforme. Donc on a des personnes qui habitent en Belgique, au Canada, dans d'autres pays francophones, et on a aussi des expats qu'on accompagne qui n'ont pas de solution autour d'elles. Donc...

  • Speaker #1

    Quand t'es expat, tu viens d'arriver, t'es confrontée aussi à la langue, t'es pas à l'aise, peut-être que ça crée aussi plus d'anxiété, plus d'angoisse le fait que tu sois loin de chez toi, de ta famille.

  • Speaker #0

    C'est une super aventure, mais c'est aussi très déroutant. Tu vois, t'as plus tes repères, donc il y a beaucoup de choses à remettre en place, ouais. Et du coup, les projets, c'est ça, c'est développer Stop TCA à l'étranger et créer de nouveaux services. additionnelle à la plateforme. Mais alors là j'ai... En fait je suis au stade de l'IT donc...

  • Speaker #1

    T'attends que ça m'y reste un peu ?

  • Speaker #0

    Exactement parce que parler pour parler, tu vois, je trouve que ça n'a pas trop d'intérêt. Mais je suis super excitée parce que j'ai une idée qui ne me lâche pas. J'ai un... Et avec mon mentor, on a échangé à plusieurs reprises dessus et plus j'en parle et plus je me dis mais oui, il faudrait faire ça, ce serait... Trop bien comme service additionnel. Donc, développement de nouveaux services et dire bonjour aux pays francophones.

  • Speaker #1

    Francophones. Très bien. Merci Céline.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Je t'ai ravie de t'avoir. Merci de nous avoir expliqué un petit peu comment tu interviens, comment ta boîte fonctionne, de nous avoir parlé des coulisses. C'était très intéressant.

  • Speaker #0

    Merci à toi de m'avoir reçu. J'ai passé un très bon moment.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir. Merci de nous avoir écoutés. Merci à toutes. N'hésitez pas à laisser vos avis sur cet épisode, nous dire ce que vous avez pensé sur vos plateformes préférées, donc Spotify, Apple, YouTube, Deezer et bien d'autres. Pensez aussi à nous suivre sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn. D'ailleurs, je mets toutes les infos concernant Céline dans la légende du podcast, mais aussi sur les réseaux sociaux. Donc, n'hésitez pas à aller regarder pour la contacter si vous avez besoin. Une grande nouveauté, j'ai ouvert un répondeur. Donc si vous avez des questions sur l'entrepreneuriat ou d'autres sujets, n'hésitez pas à m'écrire ou à me laisser un petit message vocal au 0756 96 90 91. Je vous répondrai avec grand plaisir dans un épisode spécial ou sur une autre forme. On verra. N'oubliez pas aussi de partager cette émission autour de vous. Si vous avez des personnes qui ont des troubles de comportement alimentaire, si vous êtes... Voilà, vous êtes en questionnement sur ce sujet, n'hésitez pas à aller voir Stop TCA, c'est hyper bien, c'est hyper complet. Et puis, n'hésitez pas à nous suivre, Business de Meuf, sur les réseaux sociaux. Plus on est nombreux, plus on rit. Et puis, abonnez-vous et laissez-nous des étoiles sur Apple Podcasts et sur les plateformes d'écoute. Ça m'aidera à faire grandir le podcast. Et merci encore de nous avoir écoutés. Voilà, à bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt.

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Description

Dans cet épisode, nous accueillons Céline Casse, fondatrice de StopTCA, une startup innovante dédiée à la prise en charge des troubles du comportement alimentaire.


Elle nous décrit comment l'idée de son projet a germé, ainsi que les étapes essentielles de la création de son entreprise. Du financement à l'accompagnement, en incluant les premiers partenaires stratégiques. Céline dévoile les coulisses de son aventure entrepreneuriale.


Comment sa plateforme a-t-elle été accueillie par les utilisateurs ? Comment a-t-elle su convaincre avec une solution à la fois novatrice et nécessaire ?


Un épisode inspirant qui explore l'entrepreneuriat féminin dans le secteur de la santé et des startups, et qui met en lumière la nécessité d’une approche globale pour lutter contre les troubles du comportement alimentaire.

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L'invitée : Celine

Entreprise : Stop TCA

Site internet  : https://stoptca.fr/

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello les meufs aujourd'hui je vous reçois céline qui est la fondatrice et la dirigeante de stop tca qui est une structure spécialisée dans la santé et le bien-être des troubles alimentaires bonjour céline

  • Speaker #1

    Salut Astrid !

  • Speaker #0

    Merci d'être là aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Alors aujourd'hui Céline, tu vas nous parler de ta structure Stop TCA. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de toi, nous dire qui tu es et qu'est-ce que Stop TCA ?

  • Speaker #1

    Donc j'ai début trentaine, je ne vais pas dire mon âge, ça me perturbe. Je viens d'avoir 32 ans et j'ai fondé Stop TCA il y a déjà quelques années de cela. Donc Stop TCA c'est une plateforme d'accompagnement spécialisée dans les troubles alimentaires. Donc, ce n'est pas une structure physique, c'est une plateforme en ligne. Et j'ai fondé la plateforme puisque j'ai souffert de... Enfin, c'est une des raisons. J'ai souffert de troubles alimentaires pendant plus de 15 ans. J'ai souffert d'anorexie, de boulimie, d'hyperphagie. J'ai été très mince, très maigre. Mais je n'ai jamais été en obésité et j'ai eu un surpoids. D'accord. Et une fois guérie, quelques années après, je me suis dit, c'est l'une. Il faut aussi que tu apportes ta pierre à l'édifice. Et je me suis arrêtée sur une idée autour des troubles alimentaires. Et après une étude de marché assez poussée, j'en suis venue à mettre en place Stop TCA.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui a été déclencheur pour toi dans ta vie de salariée ? Est-ce qu'à un moment, tu as eu envie de changer, d'évoluer ? Comment tu as eu ce cheminement en fait ?

  • Speaker #1

    Alors, Stop TCA, c'est vraiment un projet de vie. Et à côté de ça, la passion que j'ai, professionnellement parlant en tant que salariée, c'est le management hôtelier haut de gamme de luxe. Donc avant de me lancer dans ce TAP TCA, je manageais des équipes dans les hôtels haut de gamme. Et j'ai fait tout mon parcours scolaire dans le management et le management hôtelier. Mais c'est vrai que c'est quand même très lourd parce que... Très lourd émotionnellement parlant dans le fait où tu peux pas être toi-même à 3000%. Et forcément parfois t'auras envie de dire des choses, de faire des choses et tu peux pas le faire. Parce que... Tu dois parler d'une certaine manière au client, parce que tu dois te comporter comme si, comme ça. Et c'est vrai que parfois j'étais très... je me sentais très frustrée parce que j'arrivais pas à ressentir le fait que je pouvais atteindre mon plein potentiel à ce niveau-là, au niveau de ma personnalité. Et oui, je me sentais un petit peu emprisonnée. Donc ça c'est vraiment un point important. Et ça je pense que c'est dû au TCA. TSA, c'est l'acronyme de trouble du comportement alimentaire. Depuis ma guérison, depuis que je suis guérie, j'ai ce besoin de ressentir que je vis pleinement et que je n'ai pas envie de passer à côté de certaines choses. J'ai eu plusieurs expériences après mes études en hôtellerie. Et en fait, je me disais, non, Céline, il faut que tu fasses autre chose. Tu es un petit peu emprisonnée. Et j'ai eu cette idée autour des troubles alimentaires. Et quand je l'ai eue, le dilemme était assez compliqué parce que... Bac plus 5 dans le management de société et dans le management hôtelier. Donc mes parents aussi avaient beaucoup dépensé d'argent, avaient beaucoup investi en moi. Exactement. Tout était tracé, j'avais un super bel avenir tracé. Et là, je crois que j'ai envie de changer de voie, que j'ai envie de me lancer. J'ai envie de faire autre chose. C'est une catastrophe. Et c'est vrai que ça a été... très, très, très, très challenging. Et encore, je pèse mes mots pour arriver où j'en suis aujourd'hui. Mais je pense que c'est le fait aussi que je voulais vivre sans regret. Et à un moment, je me suis dit parce que Stop TCA, ça fait un peu plus d'un an que je suis à temps de me plaindre dessus. Avant, j'avais toujours mon travail de salarié. Et à un moment, je me suis dit aussi, ok, Céline, tu tapes des 70 heures par semaine, t'as plus de vie sociale, t'es tout le temps fatiguée, tu fais plus de sport, tu fais plus rien. Euh... Ta vie c'est du travail, alors super. Au final, je passais à côté de ma vie alors que je voulais vivre pleinement ma vie. Et donc je me suis dit, soit Stop TCA, ça reste un side project, mais au final, parce que j'étais revenue en France pour lancer Stop TCA aussi, donc au final, tu reviens en France mais tu fais les choses à moitié et tu peux pas développer ta carrière en hôtellerie, soit tu prends le parti de vraiment développer un des deux aspects. Et donc là, je me suis dit, bon, la carrière en hôtellerie, je la mets de côté. Si je vais y revenir, je vais me relancer. Mais par contre, stop TCA, je n'aurai pas deux idées comme ça. Je n'aurai pas deux énergies comme ça pour me lancer. Donc là, je me suis dit, allez, tu as peur, tu as plein de freins. Et vas-y quand même, comme ça, plus tard, tu pourrais dire, je l'ai fait.

  • Speaker #0

    Je vais être fière de réussir. Je pense qu'avec les troubles alimentaires que tu as eus avant, tu as peur. t'as eu l'impression d'être emprisonné, de devoir combattre quelque chose et de ne pas vivre pleinement ta vie. Et là, tu t'es retrouvé dans un secteur professionnel où tu ne pouvais pas être toi-même et tu étais aussi enfermé, où tu devais jouer un rôle. Et là, je t'ai dit, en fait, il faut que... C'est le moment où jamais de t'émanciper un peu de tout ça et de créer ta propre structure et de créer quelque chose par toi-même. Donc, je pense que c'est ça qui a provoqué le déclic.

  • Speaker #1

    Je pense, je pense en partie. Et après aussi, pendant mon master, donc j'ai fait une business school très classique, mais c'est un petit peu à l'américaine. Vous êtes les meilleurs, vous pouvez faire ci, vous pouvez faire ça. Et c'est vrai que ça m'a donné des ailes. Ça m'a donné beaucoup de confiance. Et en même temps, c'est assez ambivalent ce que je veux dire, parce que c'est pendant mon master notamment que j'ai pu reprendre confiance en moi à ce niveau-là, niveau pro et pour développer des idées aussi. pour commencer à me lancer dans ce processus plutôt de création de société. En même temps, c'est à ce moment-là où j'ai bien inscrit le processus de guérison, où j'ai auto-hospitalisé et tout ce qui s'ensuit. Donc ça a été un double enjeu cette année de master.

  • Speaker #0

    D'accord, donc c'est vraiment là où tu t'es dit c'est maintenant, parce que finalement tu as l'impression de perdre un peu tes moyens quand tu es... quand tu as des troubles ou quand tu as des problèmes de santé, parce que tu as l'impression que ce n'est pas toi qui te diriges, mais c'est plutôt la maladie qui te dirige. Et là, tu avais vraiment envie de reprendre les rênes de ta vie.

  • Speaker #1

    Alors, je vais parler en mon nom parce que les troubles alimentaires, ce sont des maladies complexes, multifactorielles, et c'est étroitement lié à l'histoire personnelle. Donc, j'aime à dire qu'il y a autant de TCA que de personnes, parce que c'est vécu de manière très intime. Mais c'est vrai qu'en fait, j'avais l'impression de passer à côté de ma vie. Les troubles alimentaires ont commencé quand j'avais 9 ans, donc c'est très tôt.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc, je me suis développée avec ça. J'ai développé... Alors déjà, l'adolescence, pour la plupart, c'est pas une période facile. Et avec mes TCA, donc j'avais de l'acné, j'avais mes TCA, j'avais les problèmes un peu de famille à gérer. Enfin, c'était un tsunami. Et en fait... Je me trouvais pas belle, je me trouvais pas bien, j'avais pas confiance en moi. Je voyais mes copines qui sortaient, qui vivaient... J'avais l'impression, plus pleinement que moi, qu'ils étaient plus épanouis. C'était une impression que j'avais. Mais qui était mieux que moi, quoi. Et du coup, moi j'étais... J'étais toute triste, quoi. Enfin, j'étais... Mais... C'est quoi cette vie-là ? Et c'est vrai que j'ai été très retenue. En fait, c'est ça, j'ai été très retenue. J'ai... Je me suis mis beaucoup de barrières et les TCA m'ont mis beaucoup de barrières. Et c'est pour ça que je pense qu'après, j'ai eu ce besoin de vivre pleinement, même si j'ai eu la trouille. Avec cette TCA.

  • Speaker #0

    Oui, mais oui, je m'imagine qu'on ne quitte pas un métier dans lequel il y a tout ce qui va avec. Tes revenus, ton statut social, c'est ce que je cherchais comme mot. Voilà, tu te dis, tu mets tout ça en jeu pour monter un projet, mais c'est normal que t'aies la trouille. Et puis en France, je trouve que quand on quitte une situation confortable pour se mettre dans quelque chose qui est un peu moins confortable, mais qui nous convient, enfin confortable, c'est-à-dire, c'est surtout l'argent qui guide un petit peu les gens. Ils comprennent pas en fait, on est un peu incompris dans ce truc, on se dit on va se monter dans un truc qui n'est pas forcément réunir à tort, on quitte quelque chose de confortable, même si c'est confortable mais ça ne me convient pas, c'est difficile à... Comment tu as réussi à te détacher un peu de cette vision que les gens avaient de toi ?

  • Speaker #1

    Oui et puis surtout c'est un métier dur que j'ai quitté mais c'est un métier passion que j'ai quitté aussi. Donc, c'était compliqué parce qu'effectivement, je savais que niveau stabilité financière, là, on n'était pas au même stade. J'allais repartir de très loin. Je savais que ce serait un combat aussi avec mon entourage parce que Céline, comment ça ? Qu'est-ce que tu nous fais là ? Non ? La vie était toute tracée depuis que t'as 14 ans. Tu nous dis que tu vas être dans le management hôtelier, que tu vas être directrice d'hôtel. Et là, qu'est-ce que tu fais ? T'arrêtes tout. Donc, il y avait aussi cet aspect-là. Et puis le fait que j'aimais aussi ce que je faisais, mine de rien.

  • Speaker #0

    Et comment t'as fait un peu le deuil de... Enfin, est-ce que t'as fait un deuil de ta vie passée ? Où tu t'es dit... Je sais pas de... Enfin, je l'ai fait dans un coin de ma tête, et j'y pense pas pour l'instant. Et si j'ai besoin... Je vais le récupérer. Est-ce que ça a été un deuil ou une pause, comme dans une relation, on fait une petite pause et on revient plus tard ?

  • Speaker #1

    Oui, alors j'essaye de ne pas avoir... De ne pas me dicter de choix ? Exact, enfin, de ne pas me dicter de choix. Si, on doit en faire tout le temps des choix, mais en fait, dans les troubles alimentaires aussi, on a une posture où tout est noir, où tout est blanc. Et à chaque fois, on va tout le temps dans les extrêmes. Et ça, c'est mine de rien aussi, c'est une partie de ma personnalité. Et donc j'essaye un petit peu de lisser ça, parce que du coup, tout est extrême. Et quand j'ai quitté le milieu de l'hôtellerie, ça a été très émotionnellement parlant, ça a été très compliqué, parce que justement, je me disais, mais en fait, j'abandonne une partie de moi, une partie de ma vie. Et ça a été très violent. Et après, je me suis dit, mais Céline, t'abandonnes rien du tout, ça fait partie de toi. C'est pas comme si tu fermais la porte et tu pouvais plus du tout y retourner, que tu perdais la clé. Là, tu veux y revenir, tu y reviendras. Et je pense aussi que j'avais besoin de me rassurer parce que je lâchais tout pour rien du tout. J'ai eu même pas une idée. Je voulais juste mettre en place un projet dans les troubles alimentaires. Donc, j'avais même pas une idée précise. Et donc, je me suis dit, tu sais que t'as des contacts, t'as déjà bien avancé dans ce métier-là. Tu peux retourner quand tu veux. Pour le moment, ben... Bien sûr, j'ai ma famille en France, mais je n'ai pas d'enfants. Quand tu as des enfants, de tout ce que je m'imagine, parce que comme je ne suis pas maman, je ne peux pas savoir, j'ai l'idée que tu veux qu'ils aient de la stabilité. Donc, tu vois, je pense que si tu as des enfants, et pour pléthore de raisons, ce n'est pas facile de bouger comme tu le souhaites. Mais là, tu vois, j'ai un chat, un copain. Donc, c'est facile de partir quand tu veux, plus facile du moins. Et donc, je me dis que si j'ai envie de reprendre ma carrière en hôtellerie, je peux le refaire comme ça, mais pour le moment c'est pas d'actualité parce que là Stop TCA, on est vraiment en train de bien décoller et de bien avancer et donc c'est ça, c'est dans ma tête.

  • Speaker #0

    Ça reste quand même une option mais voilà, t'avances et puis tu vois.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement.

  • Speaker #0

    Tu m'expliquais quelle était la réaction de ta famille, tes proches, mais la famille des proches c'est pas forcément ceux qui nous soutiennent le plus. contrairement à ce qu'on peut penser. C'est dingue.

  • Speaker #1

    C'est dingue. Alors, je pense que je n'ai pas eu le soutien souhaité au début parce qu'il y avait beaucoup de peur de la part de mes parents. En fait, il n'y avait principalement que de la peur, je pense, de leur part. Et donc, ils ne m'ont pas dit « Ouais, c'est super, Céline, lance-toi, vis ta vie. » C'était « Mais qu'est-ce que tu nous fais, ma cocotte ? » Et en plus, mes parents habitent en Haute-Savoie. D'accord. Moi, quand je suis revenue en France, je me suis dit, bon, c'est Paris pour commencer. Et j'avais déjà fait mon bachelor ici, donc je connaissais la ville. Et donc, je suis revenue ici, j'étais toute seule. J'avais pas de famille. Donc, il y avait une charge émotionnelle, mais aussi une charge financière, parce que je devais payer mon appart et tout. Mais c'est vrai que mes proches étaient dans la compréhension totale. Et parfois, j'avais des appels. Par exemple, j'ai une tante qui m'a appelée un jour et qui m'a dit « Céline, en fait, je ne comprends pas, qu'est-ce que tu fais ? Mais tu n'as pas de travail, là ? Donc tu ne fais rien de tes journées ? Mais je ne comprends pas, comment tu te lèves ? Qu'est-ce qui te donne l'envie de te lever ? » C'était très, très, très, très violent pour moi. Et je lui disais « Mais tu sais, mettre en place un projet, ça demande beaucoup de préparation, beaucoup de temps. Je ne peux pas... » mettre en place mon idée en claquant des doigts. C'est pas aussi instantané que tu possules un travail, tu vas travailler, t'as du résultat, tu vois. Oui. Faire quelque chose, là, il y a tout à faire.

  • Speaker #0

    Il y a tout à faire, tout à comprendre.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et après aussi, quand... En fait, je me rendais pas compte à quel point... C'était lourd de monter une start-up, un projet. Et quand je m'en suis rendue compte, je me suis dit, oh là là Céline, fais un pas en arrière et endulce-toi. Donc j'ai aussi pris beaucoup de temps pour moi à ce moment-là. Je me suis dit, il faut que tu sois... Qu'est-ce que tu t'as fait dans ta tête ? J'ai rencontré des gens, j'ai fait du sport. Je suis sortie, j'ai essayé de me stabiliser émotionnellement.

  • Speaker #0

    D'accord. Et tu as un peu travaillé ou tu n'as vraiment pas du tout travaillé ? Tu n'as fait que des activités un peu... Je prends du temps pour moi. Ou tu y es allée un petit peu par touche, sans pression ?

  • Speaker #1

    Les premiers mois, je me suis plus concentrée sur moi. Et en fait aussi, j'étais littéralement rongée par la peur. Parce que je n'ai pas forcément de modèle d'entrepreneur dans ma famille. Et donc, c'était tout nouveau. Et donc j'avais énormément de peur qui me retenait. J'étais dans une situation certainement d'évitement. Et donc j'ai préféré me concentrer à 90% sur moi. Et ensuite je commençais à faire des soirées réseautage et autres. Mais c'est vraiment après 6-7 mois que je me suis dit, allez, il faut mettre les pieds dans le plat là aussi. D'accord. On s'attend en fait quand on lance une start-up. On est déjà des clients. Enfin, nous, en l'occurrence, c'est patient-client sur la plateforme. On s'attend déjà à avoir une liste d'attente de personnes qui font la queue pour bénéficier de tes services ou de tes produits. Que nenni, c'est pas tout ça. Non, non, non. Et donc, à un moment, je me suis dit, ok, c'est... T'as mis quand même de l'argent dans Stop TCA. Ça commence pas comme tu le souhaiterais. Au moment où il y a une réalité économique, les parents acceptent de te soutenir un minimum, mais bon. Donc c'est là aussi que j'ai repris un travail en hôtellerie pour être sûre de me stabiliser. C'est là que ça a été un side project pendant les premières années, parce que du coup, le management hôtelier était sur du 50, 60 heures. Quand il manque quelqu'un, il faut que tu le remplaces. Oui. C'est là que c'était très compliqué et donc je n'ai pas pu développer Stop TCA comme je le voulais. Mais en même temps, c'est là que c'est pas au tout noir ou tout blanc. C'est ce qui m'a permis, je pense, de m'apaiser, de me donner de la force pour me permettre de lâcher ce métier-là à un moment. Et comme je voyais que je n'arrivais pas aussi à développer Stop TCA comme je le voulais, ça m'a apporté de la frustration. Et c'est là que je me suis dit, mais en fait, Céline, tu vas perdre et ta carrière en hôtellerie et Stop TCA si tu ne fais pas un choix. Donc à un moment, par la force des choses, j'ai dû trouver la force de prendre une décision nette. Et aussi... Quand j'étais au stade de l'idée, donc tu vois, je te dis que j'étais à 90 ou 90% focus sur moi, mais aussi je me suis dit, bon, j'ai mon passé de patiente, très bien, c'est une expérience perso, mais il faut aussi quand même, si je mets en place un projet dans la santé, il faut quand même que j'ai un minimum d'expérience pro. Donc j'ai décidé de postuler à des programmes, ça s'appelle de l'ETP, Éducation Thérapeutique du Patient. Moi j'ai postulé à la Sorbonne Paris 13 et j'ai eu la chance d'être acceptée. Donc j'ai passé aussi un D.U. en éducation thérapeutique du patient. Et là j'ai pu travailler avec différents professionnels de santé, paramédicaux, d'autres patients, des patients qui ont des maladies chroniques. Et ça m'a apporté cette posture professionnelle. Et j'avais besoin de ça aussi pour être légitime moi déjà, pour me sentir bien dans mes baskets. Et aussi, on joue quand même avec la santé des gens, même si on n'est pas sur une opération à cœur ouvert, mais les personnes mettent beaucoup d'espoir en nous et on se doit d'être un minimum droit dans nos bottes. Et donc j'estimais que c'était la chose que je devais faire au minimum pour aussi bien m'ancrer dans ce top TCA.

  • Speaker #0

    Comment ça s'est structuré tout ça ? C'est-à-dire que tu es revenue en France. T'as pris du temps pour toi pendant quelques mois, t'as repris un emploi, pendant combien de temps à peu près ?

  • Speaker #1

    Deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Deux ans et demi et tu as mis Stop TCA en side project. T'as fait ton DU en même temps ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    D'accord. Un DU c'est six mois ? Un an ?

  • Speaker #1

    C'est sur un an mais c'est quelques jours par mois donc c'est pas ce qu'il y a de plus prenant.

  • Speaker #0

    En termes de volume ça va ? D'accord. Donc, tu as travaillé deux ans et demi, tu avais les deux. Et quand tu as senti que ça commençait à vraiment prendre, à ce moment-là, tu t'es dit concrètement, je suis prête à me lancer parce que déjà, j'ai pour moi la légitimité, parce que je me sens bien. Parce que je suis apaisée aussi émotionnellement et là maintenant je suis prête à y aller.

  • Speaker #1

    Exactement, je suis prête. C'était vraiment ça, je suis prête.

  • Speaker #0

    Ok. Et est-ce que tu as été, c'est à ce moment-là que tu as été voir des incubateurs peut-être ? Ou tu t'es fait accompagner ? Enfin, comment ça s'est déroulé tout ça ? Tu t'es lancée et après tu t'es dit bon ça va être un peu plus complexe, j'ai besoin d'aide. Aidez-moi, comme on dit moi.

  • Speaker #1

    Alors, le premier incubateur que j'ai fait, c'était pour m'aider à structurer mon idée. Donc, c'était après plusieurs mois après être arrivée en France, revenue en France. Et c'était pendant la période aussi de salariat. D'accord. C'est vrai que j'ai fait plein de choses. Ce n'est pas étonnant que j'ai été très fatiguée après ça.

  • Speaker #0

    Mais quand on est dedans, on ne se rend pas compte.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Pour nous, ce rythme est normal. Et on ne se rend pas compte de toute l'accumulation de choses qu'on fait, de temps qu'on passe. On ne se rend pas compte.

  • Speaker #1

    Non, et c'est vrai que quand mes amis de Haute-Savoie venaient me voir, ils me disaient, mais Céline, mais vous courrez de partout, tu cours de partout. Quand est-ce que tu te poses ? Et j'étais, non, ça va. Mais du coup, j'ai fait mon premier incubateur au stade de l'idée. Et en fait, je sortais des chiffres, par exemple, sur les personnes qui souffrent de troubles alimentaires. Je ne les sortais pas de mon chapeau, tu vois. Et on me disait, mais non, celui-là, ce n'est pas vrai. Il n'y a pas autant de personnes qui souffrent de TSA. en remettant en question constamment mes propos. Et c'est vrai que déjà, je n'avais pas confiance en moi à ce niveau-là. Et donc, à chaque fois qu'on me casse comme ça, et puis en plus quand je pitchais, donc déjà parler devant des gens, pour moi, c'était aussi un challenge. Parler d'une idée qui est bancaire, c'est encore un méga challenge. Mais la seule chose dont j'étais sûre, c'était les chiffres qui venaient de rapports établis par des établissements de santé, des médicaux, des associations. de patients. Et c'était pratiquement la seule chose où on me disait mais non, c'est une, c'est pas heureuse. Donc il y avait ça.

  • Speaker #0

    Pendant que tu faisais tes préparations de pitch ou pendant le pitch ?

  • Speaker #1

    Pendant le pitch et pendant mes préparations.

  • Speaker #0

    Mais c'est quoi ce...

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    moyen.

  • Speaker #1

    Et puis après, quand j'ai trouvé le nom Stop TCA, on a aussi trouvé un nom de start-up, de société, mon Dieu, c'est... Faut sortir les mines en gelade, c'est parti, tchou tchou ! C'est méga compliqué aussi de trouver un nom qui puisse parler, qui n'est pas déjà pris, qui résonne en toi, qui puisse résonner chez les autres. C'est aussi un gros challenge. Et quand je m'étais arrêtée sur Stop TCA, on m'avait dit « Oui, mais Céline, on s'en fiche de ton nom, ça se trouve, personne ne va se souvenir de toi. » Et j'avais écouté beaucoup de romans, pas que, parce que bon, quand même. J'ai bien été aidée mine de rien.

  • Speaker #0

    T'es restée combien de temps dans ce... 6 mois à peu près. Oui, c'est ça. 6 mois.

  • Speaker #1

    J'ai pas continué après. Mais c'est vrai que ça a été lourd parce que je me suis dit oh là. Et parfois je me remets en question. Je me disais mais en fait ça se trouve, il y a raison.

  • Speaker #0

    En fait, hyper fort dans sa tête et hyper convaincue par son idée pour pas se laisser démonter quand même. Ce qu'il faut se dire c'est est-ce que je me fais pas un kiff ? Parce que ça me plaît, donc forcément ça plaît à tout le monde. Ou est-ce qu'il y a vraiment une réalité, ça reste factuel, ça reste cohérent, et que ce soit moi ou quelqu'un d'autre qui le montre, il y a quand même un besoin sur le marché. Donc c'est vrai que là, on peut avoir des doutes sur est-ce que c'est ok ou pas.

  • Speaker #1

    Ah totalement ! Et puis en plus, comme j'étais au stade de l'idée, c'était carrément bancal, et j'étais au début de mon étude de marché. Donc, je n'étais pas sûre du tout du résultat.

  • Speaker #0

    Est-ce que ce que tu leur proposais, c'était déjà l'idée de plateforme ou ça a évolué au fil du temps ?

  • Speaker #1

    Ça a beaucoup, beaucoup changé. Enfin, beaucoup, beaucoup. On est quand même resté dans la même thématique. Oui. Mais oui, ça a bien évolué. Mais en fait, ce n'était pas vraiment, tu vois, sur le...

  • Speaker #0

    Sur le pourquoi ?

  • Speaker #1

    Sur ce que je voulais mettre en place, sur la forme que ça allait prendre. Je pense que c'était vraiment le sujet. Et pour eux, c'était une thématique assez opaque. Et en fait, ils n'étaient pas convaincus qu'il y avait un besoin. Tu vois, c'était plus ça. La forme, c'est pas qu'ils s'en fichent.

  • Speaker #0

    Ils n'étaient pas convaincus par l'idée. Pour eux, ce n'était pas une idée. Ce n'était pas un marché qui était connu et qui était exploitable.

  • Speaker #1

    on n'avait pas lancé une start-up à grande échelle qui allait parler à tout le monde c'était trop niche pour eux alors que bien sûr c'est niche et heureusement qu'il n'y a pas toute la population qui souffre de TCA il y en a déjà pas mal mais

  • Speaker #0

    pour eux c'était encore plus niche que ça ne l'est et encore dans les chiffres je pense que c'est des gens qu'on pense mais il y a des gens qui je pense qu'il y en a beaucoup plus et

  • Speaker #1

    Oui, tous ceux qui ne se font pas diagnostiquer, tous ceux qui ne le disent pas.

  • Speaker #0

    Et comment on se fait diagnostiquer justement quand on a des troubles de comportement alimentaire ?

  • Speaker #1

    Alors, les professionnels. qui peuvent poser un diagnostic, ce sont des médecins. Je vais parler des trois principaux qu'on connaît tous. C'est le médecin généraliste, le psychiatre, le médecin nutritionniste. Il faut que la personne soit médecin pour poser un diagnostic.

  • Speaker #0

    D'accord. Et après, il y a une prise en charge qui est faite par Stop TCA ou en général par des organismes de santé.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous expliquer comment Stop TCA fonctionne et comment Stop TCA prend en charge les patients, contrairement à d'autres types de structures ?

  • Speaker #1

    Alors, je vais essayer d'expliquer très simplement. Tu vois, par exemple, quand tu vas à l'hôpital, je dis n'importe quoi, tu as l'infirmière, l'anesthésiste, le médecin, ils viennent te voir et te prendre en charge. Ils ont un dossier, patients partagés de concernant, et même dans leur réseau après, internet. Donc, ils vont un dossier te concernant pour être sûr de ne pas faire n'importe quoi et de travailler ensemble en équipe et d'être cohérent autour de toi. D'accord. Pour bien te prendre en charge. Et dans les structures, dans les services TCA aussi, c'est ce qui se passe, tu as toute une équipe autour de toi. Et puis après, ils font des réunions, ils échangent entre eux pour être sûr de te proposer l'accompagnement le plus cohérent et pertinent pour toi. Donc, nous, en fait, c'est ce qu'on a cherché à mettre. Je dis non, mais je suis toute seule, la seule fondatrice. Avec les praticiens, je ne suis jamais toute seule parce qu'il y a toute une équipe autour de moi et dans les backstage et sur la plateforme et les différents professionnels. Du coup, ce que j'ai cherché à mettre en place, c'est vraiment une plateforme en ligne où les personnes puissent être accompagnées de manière personnalisée, c'est la base dans le soin, pluridisciplinaire et en équipe. Donc en fait, il y a différents professionnels de santé et paramédicaux. des psychologues, des diététiciens, de sophrologues et d'autres thérapeutes, qui sont bien entendu un des prérequis, c'est d'être formé aux troubles alimentaires. Et par exemple, j'ai un TCA, j'ai besoin d'aide, je vais sur Stop TCA, et là, je vais prendre rendez-vous avec une psychologue et une diététicienne. Donc je prends rendez-vous, et en fait ce qui va se passer, c'est que les professionnels vont travailler ensemble en équipe autour de moi. Alors c'est des consultations classiques en one-to-one, ça se joue après en dehors de la consultation. Mais donc on travaille un peu sous forme de dossier partagé. Et donc il y a deux ports d'entrée, tu vois. Soit tu sais que tu as besoin d'aide, tu vas sur la plateforme et tu trouves les profils qui te conviennent et tu prends un rendez-vous de manière autonome. Soit tu sais que tu as besoin d'aide, mais tu ne sais pas forcément vers quel professionnel de tourner. Et dans ce cas-là, tu prends un rendez-vous gratuit. Pour le moment, c'est avec moi, j'avoue que j'ai dit mal. Je n'ai pas lâché prise avec ça. Est-ce que je connais... C'est moi qui accepte ou pas que les professionnels soient sur la plateforme. Donc, je connais leur profil un minimum et je creuse aussi. Et donc, j'ai du mal à déléguer cette tâche où... De diagnostic un peu. Oh non, ne dis pas diagnostic.

  • Speaker #0

    De... Non.

  • Speaker #1

    Non, non, non. C'est... On échange. les attentes et les besoins.

  • Speaker #0

    De connaissance, de prise de connaissance de la personne.

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    D'accord, diagnostic, c'est à bannir. Ah oui,

  • Speaker #1

    oui, oui, utilise pas de diagnostic. Genre, stop TSA existe toujours, après le podcast. Et donc, en fonction de ses besoins, tu vois, mais on pose des questions très personnelles. Et aussi, les personnes le font parce que la plupart, elles savent que j'en ai souffert et donc ça facilite aussi l'échange. Et en fonction de leurs propos, de leur budget et de leur temps. Et la partie émotionnelle qu'elles peuvent allouer à cette prise en charge, parce que c'est très lourd, je les dirige vers les praticiens que j'estime être les plus adaptés pour elles. Et après, elles mettent en place leur accompagnement. Et donc, on accompagne les patients, mais on accompagne aussi les proches, ça c'est super important. Donc, les proches dans la prise en charge. Et là aussi, c'est des consultations classiques que les patients ont sur la plateforme.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc les proches peuvent aider aussi à mieux comprendre comment fonctionne la personne. En fait, et pour toutes les pathologies, quand on est proche d'une personne qui a un problème, si on parlait de santé, et qu'on veut l'aider, pour l'aider, il faut comprendre. On ne peut pas comprendre tout à 100% et c'est normal. Mais voilà, il faut comprendre un minimum, il faut avoir un discours qui soit le plus adapté possible. Il faut être dans une posture où quand on comprend un peu plus, on est moins dans le jugement. Exactement. Et donc il y a tout cet aspect-là. Et puis aussi il y a l'aspect, quand on est proche, là je retourne dans Laetitia, quand on est proche d'une personne qui souffre de troubles alimentaires, qu'on est conscient de la problématique et qu'on veut l'aider, c'est méga compliqué parce qu'on est là, ok mais qu'est-ce que je dois faire ? Qu'est-ce que je dois dire ? Comment je dois réagir ? Qu'est-ce que je dois faire à manger ? Donc il y a ça. Et puis aussi la personne, elle a ses problèmes à elle. à gérer. Par exemple, les familles qu'on accompagne, les parents, les conjoints, les conjointes, les petits copains, les petites copines, tu vois. Pour eux, ils sont là. Alors moi, j'ai ma vie à gérer, déjà, c'est pas facile. Mais en plus, la personne que j'aime, elle est malade et je sais pas quoi faire et ça me détruit. Enfin, tu vois, donc il y a cet aspect. On accompagne le proche pour le sensibiliser, pour faire au mieux, pour que lui aussi puisse aider la personne qui souffre de TCA.

  • Speaker #1

    Et se faire concerner aussi.

  • Speaker #0

    Et puis on l'aide aussi dans ses problématiques annexes si besoin.

  • Speaker #1

    L'avantage aussi, c'est que la personne qui souffre de troubles peut se faire prendre en charge par toute une équipe qui pourra l'aider dans son processus de guérison.

  • Speaker #0

    Exactement. En fait, ce n'est pas une simple plateforme de prise de rendez-vous, mais c'est vraiment un écosystème qu'on construit autour des personnes qui le souhaitent. On construit un accompagnement qui soit le plus solide possible. Et après, j'ai choisi cette direction de plateforme, donc en ligne, où les consultations se font soit par visio, soit par téléphone, pour deux choses. Dans un premier but, dans cette optique de combler un petit peu les déserts médicaux, on peut beaucoup combler les déserts médicaux, on va mettre les mots. Et ensuite, malheureusement, c'est un problème qui est croissant. C'est un problème de santé publique qui ne fait que croître. Au début, je voulais faire... Enfin, je me disais, les personnes qui vont prendre rendez-vous, c'est les personnes qui habitent en province, qui doivent littéralement faire deux heures de route pour un rendez-vous de 40 minutes. Et au final, quand on parle de déserts médicaux, on croirait que c'est qu'en province et loin des grandes villes. Mais à Paris aussi, malheureusement...

  • Speaker #1

    Dans certains départements.

  • Speaker #0

    Mais c'est saturé. Tu veux prendre rendez-vous même chez un médecin généraliste, c'est compliqué. Chez le dentiste, c'est compliqué. Tu veux prendre rendez-vous chez un psychologue formé au TCA. Moi, par exemple, la médecin nutritionniste qui j'avais pris rendez-vous, vous avez vu, lequel que vous... Ça veut dire que ça n'avait pas marché. J'ai eu six mois d'attente.

  • Speaker #1

    Pour avoir...

  • Speaker #0

    Un premier rendez-vous.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Il n'était pas conclu en plus.

  • Speaker #0

    Il n'était pas... Bon, après, il faut tester parce que, aussi, tu vois, il y a cette pression des personnes qui se disent c'est un investissement personnel, financier, il faut que je trouve directement la bonne personne. et je vais rester avec cette personne. Mais l'accompagnement, il est long, il est complexe, les besoins peuvent s'affiner au fur et à mesure du temps, on peut découvrir d'autres problématiques, je dis n'importe quoi, des traumas ou autres, les priorités peuvent changer sur la manière dont on veut tacler la maladie, enfin tu vois. Et donc le processus est long et complexe, et un seul praticien de A à Z, tout seul, est le même. C'est tout. C'est très compliqué. Et donc, on peut changer de professionnel au fur et à mesure aussi. Mais il ne faut pas hésiter. Si un praticien ne convient pas, il ne faut pas le voir comme j'ai gâché de l'argent, j'ai gâché du temps. Non, je ne sais plus ce que je veux, plus ce qui me convient, ce qui ne me convient pas. Vers quel outil me convienne plus ou moins. En fait, c'est un affinage. C'est vraiment ça. Et oui, l'accompagnement pluridisciplinaire dans les troubles alimentaires, il est indispensable. C'est la clé d'une guérison, vraiment.

  • Speaker #1

    Mais une guérison, ça peut prendre combien de temps à peu près ?

  • Speaker #0

    Alors tu vois, quand je pitch auprès d'autres entrepreneurs, souvent la question récurrente qui revient, c'est « Mais pourquoi tu ne fais pas de programme ? » Parce que ça, financièrement parlant, c'est bling bling, super, t'as de l'argent qui rentre. Et je leur dis, mais là, on ne parle pas de trois séances de sport par semaine. On parle d'une maladie mentale, psychiatrique, complexe. Et ce n'est pas simplement le fait d'être trop mince, d'être trop gros, de trop manger, de ne pas assez manger. C'est tellement plus profond que ça. Donc, proposer un programme en disant, ouais, dans six mois, vous serez guéri, c'est une mensonge absolue. Et ça, c'est vraiment jouer sur la détresse des gens. Et je me refuse de faire ça. Alors... Bien sûr, il y a d'autres choses à faire en plus de stop des CA, mais le programme... Il y en a qui le font, mais moi je ne suis pas du tout alignée avec ça, parce que c'est mettre beaucoup d'espoir, beaucoup de pression sur les épaules des professionnels, du patient, et tu ne peux pas... C'est impossible de dire dans deux ans tu seras guéri, dans six mois tu seras guéri, c'est tellement impossible. Comme tu vois, c'est ce que je disais tout à l'heure, les troubles alimentaires c'est multifactoriel et c'est étroitement lié à l'histoire personnelle d'une personne. Donc, il y a X problématiques sur lesquelles travailler, à régler. Et c'est pour ça que tu ne peux pas dire, en trois mots, tu iras mieux. Mais tu vois, quand on est mal, même moi, au tout début, et c'est ce qui a fait que moi, par exemple, j'ai mis 4 ans pour guérir. Et au bout de ces 4 années, à chaque fois, quand on me demandait comment j'allais, je disais, je vais mieux. Mais tu vois j'avais tellement, et je ne savais pas bimbo-riose que c'était une vie sans TSA parce que comme ça a commencé très tôt, je m'étais construite dessus. Je disais tout le temps mais on ne sait jamais, je vais rechuter, je peux rechuter, donc je vais bien. Et cette sensation de vraiment au cas où je suis guérie, elle a mis six mois à arriver après.

  • Speaker #1

    Après la forme.

  • Speaker #0

    Et moi du coup, j'ai été accompagnée pendant quatre ans de manière soutenue. Et au tout début, dans le processus de rétablissement, de guérison, il y a des rechutes. C'est pas parce qu'on commence qu'on va directement mieux, malheureusement. Mais en fait, on est tellement mal. Et même moi, la première, quand j'en souffrais, j'étais tellement mal, je voulais juste aller mieux. Et donc, c'est ce qui faisait qu'à chaque fois, j'arrivais pas à... à prendre la bonne porte, parce qu'en fait, j'allais vers les solutions... Faciles. Exactement.

  • Speaker #1

    Où on avait des belles promesses.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ça ne fonctionnait pas. Et en même temps, c'est ce que je voulais, parce que tu vois, j'étais là, non, je veux juste aller mieux, j'en ai marre. Et souvent, les personnes, elles me disent, ok Céline, mais combien de temps ça va prendre ? Est-ce que vous avez une idée du temps ? Et je sais que ce n'est pas la réponse qu'elles attendent, mais je suis très honnête, ça peut prendre des mois comme des années, on n'est plus sur...

  • Speaker #1

    un an minimum que sur un mois minimum un mois minimum c'est bien que tu aies ce discours qui soit honnête et puis de toute façon comme tu es passée par là tu peux expliquer tu vois tu fais ce travail de pédagogie expliquer pourquoi ça prend du temps et pourquoi tu ne vends pas de solution express non et s'ils veulent une solution express c'est vers toi qu'ils doivent aller c'est ça oui je ne vends pas de solution express c'est pas de solution miracle mais après

  • Speaker #0

    J'essaye de ne pas avoir ce discours qui peut être perçu comme des fétiches, tu vois, quand on est en souffrance. Donc, je leur dis, en fait, le processus va être long, très long, il va être semé d'embûches. C'est un vrai parcours du combattant. Mais ce qui permet aux personnes de tenir, c'est qu'au fur et à mesure, elles vont se dire, « Ah, tiens là, je vais mieux ! » Puis après, « Ah, et là aussi ! » Ah, et là aussi ! Et entre-temps, il y aurait des rechutes aussi. Mais en fait, tu vois, le fait de se dire, ah, ben là, il y a de l'amélioration, et là aussi, et là aussi.

  • Speaker #1

    De prendre conscience, en fait, de son état.

  • Speaker #0

    Étape par étape. Moi, j'aime bien cette expression, petit à petit, il va t'offrir son nid. Là, c'est totalement ça. Exactement. Et j'essaye de faire une communication la plus inclusive possible, parce que les troubles alimentaires, ça concerne tout type de personnes. Hommes, femmes, jeunes, moins jeunes, peu importe la catégorie sociale. Malheureusement, c'est un vrai rouleau compresseur, ça fait... Ça épargne personne. Parfois, il y a des personnes qui nous contactent sur la plateforme, qui ont des troubles alimentaires. Ces personnes, elles sont médecins, elles travaillent à l'hôpital, ou dans la santé, ou autre quoi. Et 95% des cas, c'est « j'ai honte parce que je... »

  • Speaker #1

    « Je suis patiente. »

  • Speaker #0

    Voilà. Et je leur dis tout le temps « mais il faut décorer... » Il y a vous, la personne et votre métier. C'est deux choses différentes. On n'est pas là pour vous dire, ah, vous êtes médecin. Non, non, les TCA, en termes de...

  • Speaker #1

    C'est comme si on disait à un médecin, il ne faut jamais être malade.

  • Speaker #0

    Oui. Et souvent, les personnes ont honte de demander de l'aide parce qu'elles se disent, mais je ne peux pas être malade parce que moi-même, je soigne les gens ou j'aide les gens. Et donc, s'il y a des personnes qui nous écoutent, qui sont aussi professionnelles de santé, il faut totalement déconstruire cette pensée-là. Et il faut vous rapprocher de professionnels avec lesquels vous vous sentez bien en confiance. Et bien entendu que vous aussi, si vous avez besoin d'aide, il ne faut pas hésiter à être au cas d'effort. Mais ça concerne quand même plus les femmes que les hommes. C'est les chiffres. Même si c'est le cas, j'inclue aussi bien les hommes que les femmes dans ma communication.

  • Speaker #1

    Ils viennent facilement ou pas ?

  • Speaker #0

    Bon, facilement, mais ils viennent. Et quand j'ai des hommes au téléphone, je me dis bravo monsieur. Enfin, c'est tellement... C'est tellement bien pour vous, limite j'ai envie de dire que je suis fière de vous, parce que dans notre société, je suppose, je ne suis pas un homme donc je ne peux pas parler pour eux.

  • Speaker #1

    Ils ne peuvent pas trop se montrer fébriles ?

  • Speaker #0

    C'est peut-être certainement plus compliqué pour eux que pour une femme de demander de l'aide. Et donc quand je les ai au téléphone et qu'ils me racontent à cœur ouvert leurs problématiques, je suis là, waouh, vous êtes au bon endroit. vraiment et du coup donc en termes de marketing et de communication je sais que c'est pas ce qu'il faut faire parce qu'on cible pas les personnes qui tu vois les plus prédominantes sur la plateforme on cible on a une communication très ouverte mais j'ai l'impression que c'est plutôt des personnes qui sont en surpoids, en obésité qui souffrent de coulis minis et d'hyperphagie qui nous consultent le plus. On a des personnes qui souffrent d'anorexie aussi, et on est totalement aptes et formées pour. Mais si je me penche vraiment sur les statistiques, c'est plus boulimie, hyperphagie.

  • Speaker #1

    Et ça concerne en tout combien de personnes ? À peu près.

  • Speaker #0

    Alors, ce chiffre, c'est la FFAB, Fédération Française d'Anorexie, qui le dit.

  • Speaker #1

    C'est pas toi qui l'as fait, c'est ton chapeau.

  • Speaker #0

    Pas moi. Si on prend en compte les TCA, le spectre des TCA, ça inclurait 17% de la population française. Donc il y aurait 17% de la population française. qui serait concerné par le spectre des troubles alimentaires. Ah oui.

  • Speaker #1

    Et tu penses que c'est dû à quoi, en fait ? C'est l'environnement ?

  • Speaker #0

    En fait, les facteurs sont différents et sont multiques. Ça peut être biologique, génétique, environnemental, sociétal, la manière dont les émotions sont abordées à la maison, dans la famille, psychologique, trauma ou pas. Tu vois, il y a pléthore de causes. D'accord. Et c'est étroitement lié à l'histoire personnelle. Ce qui n'arrange pas la chose, c'est que, mais ça en fait j'ai l'impression que c'est dire, dire, dire mais malheureusement c'est le cas c'est qu'on est dans une société où il y a beaucoup de virtuels il y a beaucoup de faux, il y a beaucoup de choses qu'on estime être parfaites qu'on voit sur les réseaux sociaux de personnes qu'on voit et on se dit, elle est trop belle elle est trop belle parce que elle est mince donc pour beaucoup, mince, elle est belle elle est belle, tu vois ...

  • Speaker #1

    Il n'y a pas beaucoup de représentation dans la société.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Voilà, sur une typologie qui reste systématiquement la même.

  • Speaker #0

    Tu vois. Et parfois, je fais des interventions dans les collèges lycées. Et donc, on parle beaucoup des réseaux sociaux. Et les jeunes, c'est ça, ont 9, 10, 11, 12, 13 ans. Alors, souvent, je leur dis, OK, oui, à chaque fois, vous êtes conscients que ce que vous voyez sur les réseaux sociaux, ce n'est pas la réalité. que c'est retouché, que même si les personnes ont ce corps que vous estimez être parfait, ça se fait au prix de TCA et de nombreux sacrifices divers et variés. Et donc toutes les personnes, la plupart du temps, me disent « oui, oui, on le sait, on le sait » . Et après quand je leur demande « ok, alors qui est-ce que vous aimez ? À qui est-ce que vous aimeriez ressembler ? » Souvent on me sort des noms de personnes qui sont très belles. mais qui ont fait beaucoup de chirurgie esthétique, ou certaines qui ont même dit qu'elles avaient des TCA, tu vois. Et donc, les jeunes sont pour la plupart conscients de cette réalité du faux sur les réseaux sociaux, mais veulent quand même ressembler à ça. Et donc, ça, c'est très perturbant. Tu vois, c'est pas stable du tout, c'est pas sain du tout. Donc, ça les aide pas dans leur développement. Et puis après, mine de rien... Même si on essaye de déconstruire ça, même si on tend à cette déconstruction de mince égale beau égale critère de beauté, mine de rien on tombe quand même dedans. Malheureusement, oui. Et nous souvent, quand les personnes viennent sur ce top des secs, elles me disent « je veux perdre du poids » , je leur dis « alors attends-tu, bien entendu, on n'est pas en type perte de poids » . Mais le but, ce n'est pas de vous aider à avoir une taille mannequin. Le but, c'est de vous aider à retrouver une alimentation saine. Alors, quand je dis saine, c'est pas salade verte. Saine, mentalement parlant, sereine, apaisée. De retrouver une alimentation à votre corps aussi qui soit sympa, qui soit sereine et apaisée aussi. Le but, ce n'est pas de vous faire perdre 10 kilos.

  • Speaker #1

    Pas une source de stress.

  • Speaker #0

    Une source de problème en plus par la suite.

  • Speaker #1

    En plus alimentation c'est tous les jours donc grosse pression.

  • Speaker #0

    C'est ça tu peux pas faire sans.

  • Speaker #1

    On peut pas faire sans,

  • Speaker #0

    non.

  • Speaker #1

    Je vais te poser une question par rapport à ta plateforme. Comment tu t'es fait entourer par des experts ? Comment tu les as sélectionnés, tu les as trouvés et tout ? Mais est-ce qu'ils t'ont aidé à mettre en place ta plateforme ? Parce que tu sortais de l'hôtellerie. Enfin, après, je sais pas, peut-être que tu fais du code le soir chez toi, en plus de ton début. Enfin, on ne sait jamais. Voilà, comment tu t'es fait accompagner pour la mise en place de la plateforme qui t'a accompagnée, le cahier des charges, etc., tout ça ?

  • Speaker #0

    Quand j'ai commencé à faire, tu sais, des soirées ressortage, je pitchais souvent. Donc là aussi, je pitchais une idée. Mais il y a une chose dont j'étais sûre, comme si c'était dans les troubles alimentaires. C'est que les personnes qui allaient se rallier à moi devaient être formées au trouble alimentaire et avoir cette expertise et avoir une personnalité aussi qui m'attirait. Et en fait, c'est en commençant à pitcher cette idée que j'ai commencé à rallier les premières personnes à mes côtés. Et ensuite, ça a fait boule de neige. Ces professionnels parlaient de moi à d'autres professionnels qui postulaient pour rejoindre la plateforme. Maintenant, j'ai de la chance, 95% des profils de praticiens qui sont sur la plateforme viennent postuler d'eux-mêmes. Donc ça, c'est vraiment top. Ah oui,

  • Speaker #1

    ça signifie le cours.

  • Speaker #0

    Oui. Mais après, tu vois, j'analyse vraiment.

  • Speaker #1

    Le profil, toi, tu fais vraiment attention à ce que les personnes correspondent aussi à ce que tu attends d'un accompagnement, d'un praticien, qui est de la bienveillance.

  • Speaker #0

    Ah là là, tellement, tellement. Je fais attention. Sur la partie, il y a deux points. L'aspect compétence, diplôme, formation. Ça, c'est le premier point. Puis après, il y a l'aspect personnalité. Est-ce que la personne travaille en équipe ? Est-ce qu'elle est sympa ? Est-ce qu'elle est ouverte ? Est-ce qu'elle est dans le jugement ? Il y a tout ça. Il y a tout ce volet personnalité. Bon, après, c'est biaisé parce que je le fais en fonction de moi, de ma vision des choses, que j'estime être bonne. Mais c'est comme ça que j'intègre les personnes sur la plateforme. Je fais très attention à ça. Et ensuite, comment j'ai créé la plateforme ? Alors au début, oui aussi, on me disait, mais tu utilises Word ou Excel pour les dossiers, tu vois, pour le partage d'informations. Enfin, on me dit, mais c'est pas grave. Et moi, je me dis, mais mon Dieu, mais quelle catastrophe de me reposer ça. Mais c'est les conseils que j'avais. Et je ne sais pas du tout coder, malheureusement. Oh là là, j'admire ces personnes qui savent coder. Ils ont une intelligence que je n'ai pas. Donc au départ, j'ai commencé très bêtement à prendre un couple de développeurs qui faisaient notamment du WordPress. Tu vois, je mettais du WordPress comme ça, je vais pouvoir garder un minimum la main dessus. Et tout est fait correctement au niveau sécurité, notamment comme on est avec des données de santé, il ne faut pas rigoler. Et au final, cette fameuse fonctionnalité de dossier partagé, on ne la trouvait pas sur WordPress. Donc on avait déjà dû commencer à faire appel. à des développeurs qui faisaient vraiment du développement from scratch, vraiment, avec du code. Et c'est comme ça qu'on a commencé. Et après, pour optimiser l'expérience, l'utilisation, aussi bien pour les professionnels que pour les patients, pour faire quelque chose d'homogène, après, on a redéveloppé toute la plateforme dans son intégralité. Et là, par contre, on a fait appel à des développeurs. Et encore, parfois, tu vois, je me dis, oh là là, j'aurais dû faire du no-code. Mais le no-code, maintenant, ça devient... Mine de rien, avec l'entretien, le fait de vouloir ajouter des fonctionnalités et tout, moi, je trouve que limite, en termes de prix, ça devient limite aussi cher que du no-code. Et le no-code, ce qui est bien, c'est que j'ai... Enfin, c'est pas moi, mais on a la main dessus avec les devs. Et on peut vraiment faire ce qu'on veut, comme avec du no-code. Mais là, au moins, tu vois, je me dis que la solution, elle appartient à Stop TSA. La solution, entre guillemets, plateforme. Et oui, et parfois, c'est ça, on me dit, mais utilise, tu vois, des bouts de plateforme, Google, Google Drive et tout pour partager les infos. Ah oui, mais... Alors ça, économiquement parlant, en termes de coûts, bah pompez l'up, tu vois, j'aurais pas eu à dépenser des milliers et des milliers d'euros pour mettre en place Top TCA, tu vois. Mais là, en termes de...

  • Speaker #1

    Sécurisation des genoux.

  • Speaker #0

    Zéro, zéro. Et je n'ai pas envie de me retrouver derrière les barreaux. La saison des oranges, mais je n'ai pas envie de manger des oranges derrière les barreaux. Et puis, tu ne peux pas faire ça. Donc, on a décidé de faire appel à des développeurs, voilà, pour être vrais.

  • Speaker #1

    Pour sécuriser les données, pour avoir quelque chose de...

  • Speaker #0

    Et après, j'ai fait appel à une juriste qui est spécialisée dans la protection données de santé et RGPD. Voilà, pour m'assurer qu'on...

  • Speaker #1

    Que tu sois dans les coups.

  • Speaker #0

    Exactement. Oui, oui, parce que ça, on ne peut pas... Après, on ne peut pas dire qu'on est parfait à 3000%. Tu vois, si les craques du code réussissent à pirater Doctolib, l'assurance-médie, des choses comme ça, tu vois, personne ne peut dire que je suis à la brito. Voilà. Mais on fait au mieux et on respecte la législation au max, tu vois, pour... Rien n'est parfait, mais pour toucher du tout à cette perfection et pour être sûre de ne pas faire n'importe quoi.

  • Speaker #1

    Et au niveau du financement, ça s'est passé comment ? Tu as été voir des banques, tu as eu des programmes particuliers, des concours, des choses comme ça, pour financer la plateforme, parce que je pense que ça a dû coûter un petit billet.

  • Speaker #0

    Plusieurs petits gros billets.

  • Speaker #1

    Ou c'était du financement perso ?

  • Speaker #0

    Alors là aussi, j'avais un billet. qui est non je veux pas devoir de l'argent à ma banque pour mon projet et du coup j'ai décidé d'investir mes économies dedans et après mes parents quand ils ont vu que ça tenait la honte ouais voilà que c'était pas trop déconnant bon encore un petit peu parce que franchement ils se sont dit ah mais tu fais ça quand ils ont vu la plateforme pour eux après tu vois c'était juste que jusqu'à la visualisation de la plateforme, jusqu'à ce qu'ils aient vu la plateforme, pour eux, c'était du blabla, quoi. Mais ils se disaient quand même, dis donc, elle s'acharne là-dessus, il y a peut-être, on devrait peut-être l'aider. C'est notique, quand même. Et donc, mes parents m'ont aidée financièrement parlant. Et après, j'ai fait, j'ai limité au maximum les dépenses côté perso. Et j'ai beaucoup investi dans Stop TCA. J'ai pas fait de prêts bancaires. Et en fait, la bêtise que j'ai faite, c'est que je ne me suis pas intéressée aux subventions. Donc en fait, j'ai foncé, tête baissée, juste avec mon argent.

  • Speaker #1

    Après, je pense que pour d'autres problématiques, pour d'autres sujets sur lesquels tu vas développer des choses.

  • Speaker #0

    Oui, totalement. Là, j'ai ça en tête. Oui. Mais après, je me dis que c'est plus challenging parce que tu as moins d'argent pour faire ce que tu veux. Mais en même temps, t'es obligée d'être efficace. Tu veux pas tergiverser. T'es obligée d'être dans la... Enfin, moi, je le vois comme ça. Je le voyais comme j'étais obligée d'être dans la performance. Je pouvais pas changer d'avis tous les 36. Tu vois, je devais. Je devais le faire comme ça. Donc après, c'est... Pourtant, je suis pas si rigoureuse. Mais tu vois, c'était une vraie rigueur. Enfin, ça m'a demandé beaucoup d'énergie parce que là, c'était un cap. Je devais garder ce cap. Et... Mais en même temps, je... Je le vois comme ça, mais je n'avais pas cette pression de me dire « je dois rembourser des investisseurs » ou « j'ai fait un prêt, je dois rembourser la banque » .

  • Speaker #1

    C'était un amour avec toi-même. Je comprends tout à fait. Un fonds propre, quand on peut le faire, c'est nickel. Et pour Stop TCE, c'est quoi la suite ? Tu as quoi comme projet ?

  • Speaker #0

    Déjà, on va vraiment continuer d'asseoir notre présence en France. Donc, on va axer ça sur la communication. On va faire un gros effort de communication pour que les personnes se disent, j'ai un TCA. Ah bah tiens, il y a ce top TCA, tu vois. Et pour que vous soyez bien identifiés. Exactement. Et puis après, commencer à aller en dehors de nos frontières. Oui. Ça, c'est...

  • Speaker #1

    Mais il y a d'autres pays où c'est beaucoup plus avancé. Je pense au Canada, aux choses comme ça, où...

  • Speaker #0

    Eh ben...

  • Speaker #1

    Non. Et ben non !

  • Speaker #0

    Alors la compréhension, les études menées sur ces problématiques, oui, sont beaucoup plus avancées. Mais j'ai des personnes qui nous contactent et qui habitent au Canada et qui nous disent, tu vois c'est tellement vaste aussi, qui nous disent mais moi j'ai rien à proximité de chez moi. Et puis il n'y a plus de place dans les services TCA qui sont à 1000 kilomètres de chez moi. Donc pour le moment j'ai rien. comme solution autour de moi, donc ils consultent sur la plateforme. Donc on a des personnes qui habitent en Belgique, au Canada, dans d'autres pays francophones, et on a aussi des expats qu'on accompagne qui n'ont pas de solution autour d'elles. Donc...

  • Speaker #1

    Quand t'es expat, tu viens d'arriver, t'es confrontée aussi à la langue, t'es pas à l'aise, peut-être que ça crée aussi plus d'anxiété, plus d'angoisse le fait que tu sois loin de chez toi, de ta famille.

  • Speaker #0

    C'est une super aventure, mais c'est aussi très déroutant. Tu vois, t'as plus tes repères, donc il y a beaucoup de choses à remettre en place, ouais. Et du coup, les projets, c'est ça, c'est développer Stop TCA à l'étranger et créer de nouveaux services. additionnelle à la plateforme. Mais alors là j'ai... En fait je suis au stade de l'IT donc...

  • Speaker #1

    T'attends que ça m'y reste un peu ?

  • Speaker #0

    Exactement parce que parler pour parler, tu vois, je trouve que ça n'a pas trop d'intérêt. Mais je suis super excitée parce que j'ai une idée qui ne me lâche pas. J'ai un... Et avec mon mentor, on a échangé à plusieurs reprises dessus et plus j'en parle et plus je me dis mais oui, il faudrait faire ça, ce serait... Trop bien comme service additionnel. Donc, développement de nouveaux services et dire bonjour aux pays francophones.

  • Speaker #1

    Francophones. Très bien. Merci Céline.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Je t'ai ravie de t'avoir. Merci de nous avoir expliqué un petit peu comment tu interviens, comment ta boîte fonctionne, de nous avoir parlé des coulisses. C'était très intéressant.

  • Speaker #0

    Merci à toi de m'avoir reçu. J'ai passé un très bon moment.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir. Merci de nous avoir écoutés. Merci à toutes. N'hésitez pas à laisser vos avis sur cet épisode, nous dire ce que vous avez pensé sur vos plateformes préférées, donc Spotify, Apple, YouTube, Deezer et bien d'autres. Pensez aussi à nous suivre sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn. D'ailleurs, je mets toutes les infos concernant Céline dans la légende du podcast, mais aussi sur les réseaux sociaux. Donc, n'hésitez pas à aller regarder pour la contacter si vous avez besoin. Une grande nouveauté, j'ai ouvert un répondeur. Donc si vous avez des questions sur l'entrepreneuriat ou d'autres sujets, n'hésitez pas à m'écrire ou à me laisser un petit message vocal au 0756 96 90 91. Je vous répondrai avec grand plaisir dans un épisode spécial ou sur une autre forme. On verra. N'oubliez pas aussi de partager cette émission autour de vous. Si vous avez des personnes qui ont des troubles de comportement alimentaire, si vous êtes... Voilà, vous êtes en questionnement sur ce sujet, n'hésitez pas à aller voir Stop TCA, c'est hyper bien, c'est hyper complet. Et puis, n'hésitez pas à nous suivre, Business de Meuf, sur les réseaux sociaux. Plus on est nombreux, plus on rit. Et puis, abonnez-vous et laissez-nous des étoiles sur Apple Podcasts et sur les plateformes d'écoute. Ça m'aidera à faire grandir le podcast. Et merci encore de nous avoir écoutés. Voilà, à bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt.

Description

Dans cet épisode, nous accueillons Céline Casse, fondatrice de StopTCA, une startup innovante dédiée à la prise en charge des troubles du comportement alimentaire.


Elle nous décrit comment l'idée de son projet a germé, ainsi que les étapes essentielles de la création de son entreprise. Du financement à l'accompagnement, en incluant les premiers partenaires stratégiques. Céline dévoile les coulisses de son aventure entrepreneuriale.


Comment sa plateforme a-t-elle été accueillie par les utilisateurs ? Comment a-t-elle su convaincre avec une solution à la fois novatrice et nécessaire ?


Un épisode inspirant qui explore l'entrepreneuriat féminin dans le secteur de la santé et des startups, et qui met en lumière la nécessité d’une approche globale pour lutter contre les troubles du comportement alimentaire.

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L'invitée : Celine

Entreprise : Stop TCA

Site internet  : https://stoptca.fr/

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello les meufs aujourd'hui je vous reçois céline qui est la fondatrice et la dirigeante de stop tca qui est une structure spécialisée dans la santé et le bien-être des troubles alimentaires bonjour céline

  • Speaker #1

    Salut Astrid !

  • Speaker #0

    Merci d'être là aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Alors aujourd'hui Céline, tu vas nous parler de ta structure Stop TCA. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de toi, nous dire qui tu es et qu'est-ce que Stop TCA ?

  • Speaker #1

    Donc j'ai début trentaine, je ne vais pas dire mon âge, ça me perturbe. Je viens d'avoir 32 ans et j'ai fondé Stop TCA il y a déjà quelques années de cela. Donc Stop TCA c'est une plateforme d'accompagnement spécialisée dans les troubles alimentaires. Donc, ce n'est pas une structure physique, c'est une plateforme en ligne. Et j'ai fondé la plateforme puisque j'ai souffert de... Enfin, c'est une des raisons. J'ai souffert de troubles alimentaires pendant plus de 15 ans. J'ai souffert d'anorexie, de boulimie, d'hyperphagie. J'ai été très mince, très maigre. Mais je n'ai jamais été en obésité et j'ai eu un surpoids. D'accord. Et une fois guérie, quelques années après, je me suis dit, c'est l'une. Il faut aussi que tu apportes ta pierre à l'édifice. Et je me suis arrêtée sur une idée autour des troubles alimentaires. Et après une étude de marché assez poussée, j'en suis venue à mettre en place Stop TCA.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui a été déclencheur pour toi dans ta vie de salariée ? Est-ce qu'à un moment, tu as eu envie de changer, d'évoluer ? Comment tu as eu ce cheminement en fait ?

  • Speaker #1

    Alors, Stop TCA, c'est vraiment un projet de vie. Et à côté de ça, la passion que j'ai, professionnellement parlant en tant que salariée, c'est le management hôtelier haut de gamme de luxe. Donc avant de me lancer dans ce TAP TCA, je manageais des équipes dans les hôtels haut de gamme. Et j'ai fait tout mon parcours scolaire dans le management et le management hôtelier. Mais c'est vrai que c'est quand même très lourd parce que... Très lourd émotionnellement parlant dans le fait où tu peux pas être toi-même à 3000%. Et forcément parfois t'auras envie de dire des choses, de faire des choses et tu peux pas le faire. Parce que... Tu dois parler d'une certaine manière au client, parce que tu dois te comporter comme si, comme ça. Et c'est vrai que parfois j'étais très... je me sentais très frustrée parce que j'arrivais pas à ressentir le fait que je pouvais atteindre mon plein potentiel à ce niveau-là, au niveau de ma personnalité. Et oui, je me sentais un petit peu emprisonnée. Donc ça c'est vraiment un point important. Et ça je pense que c'est dû au TCA. TSA, c'est l'acronyme de trouble du comportement alimentaire. Depuis ma guérison, depuis que je suis guérie, j'ai ce besoin de ressentir que je vis pleinement et que je n'ai pas envie de passer à côté de certaines choses. J'ai eu plusieurs expériences après mes études en hôtellerie. Et en fait, je me disais, non, Céline, il faut que tu fasses autre chose. Tu es un petit peu emprisonnée. Et j'ai eu cette idée autour des troubles alimentaires. Et quand je l'ai eue, le dilemme était assez compliqué parce que... Bac plus 5 dans le management de société et dans le management hôtelier. Donc mes parents aussi avaient beaucoup dépensé d'argent, avaient beaucoup investi en moi. Exactement. Tout était tracé, j'avais un super bel avenir tracé. Et là, je crois que j'ai envie de changer de voie, que j'ai envie de me lancer. J'ai envie de faire autre chose. C'est une catastrophe. Et c'est vrai que ça a été... très, très, très, très challenging. Et encore, je pèse mes mots pour arriver où j'en suis aujourd'hui. Mais je pense que c'est le fait aussi que je voulais vivre sans regret. Et à un moment, je me suis dit parce que Stop TCA, ça fait un peu plus d'un an que je suis à temps de me plaindre dessus. Avant, j'avais toujours mon travail de salarié. Et à un moment, je me suis dit aussi, ok, Céline, tu tapes des 70 heures par semaine, t'as plus de vie sociale, t'es tout le temps fatiguée, tu fais plus de sport, tu fais plus rien. Euh... Ta vie c'est du travail, alors super. Au final, je passais à côté de ma vie alors que je voulais vivre pleinement ma vie. Et donc je me suis dit, soit Stop TCA, ça reste un side project, mais au final, parce que j'étais revenue en France pour lancer Stop TCA aussi, donc au final, tu reviens en France mais tu fais les choses à moitié et tu peux pas développer ta carrière en hôtellerie, soit tu prends le parti de vraiment développer un des deux aspects. Et donc là, je me suis dit, bon, la carrière en hôtellerie, je la mets de côté. Si je vais y revenir, je vais me relancer. Mais par contre, stop TCA, je n'aurai pas deux idées comme ça. Je n'aurai pas deux énergies comme ça pour me lancer. Donc là, je me suis dit, allez, tu as peur, tu as plein de freins. Et vas-y quand même, comme ça, plus tard, tu pourrais dire, je l'ai fait.

  • Speaker #0

    Je vais être fière de réussir. Je pense qu'avec les troubles alimentaires que tu as eus avant, tu as peur. t'as eu l'impression d'être emprisonné, de devoir combattre quelque chose et de ne pas vivre pleinement ta vie. Et là, tu t'es retrouvé dans un secteur professionnel où tu ne pouvais pas être toi-même et tu étais aussi enfermé, où tu devais jouer un rôle. Et là, je t'ai dit, en fait, il faut que... C'est le moment où jamais de t'émanciper un peu de tout ça et de créer ta propre structure et de créer quelque chose par toi-même. Donc, je pense que c'est ça qui a provoqué le déclic.

  • Speaker #1

    Je pense, je pense en partie. Et après aussi, pendant mon master, donc j'ai fait une business school très classique, mais c'est un petit peu à l'américaine. Vous êtes les meilleurs, vous pouvez faire ci, vous pouvez faire ça. Et c'est vrai que ça m'a donné des ailes. Ça m'a donné beaucoup de confiance. Et en même temps, c'est assez ambivalent ce que je veux dire, parce que c'est pendant mon master notamment que j'ai pu reprendre confiance en moi à ce niveau-là, niveau pro et pour développer des idées aussi. pour commencer à me lancer dans ce processus plutôt de création de société. En même temps, c'est à ce moment-là où j'ai bien inscrit le processus de guérison, où j'ai auto-hospitalisé et tout ce qui s'ensuit. Donc ça a été un double enjeu cette année de master.

  • Speaker #0

    D'accord, donc c'est vraiment là où tu t'es dit c'est maintenant, parce que finalement tu as l'impression de perdre un peu tes moyens quand tu es... quand tu as des troubles ou quand tu as des problèmes de santé, parce que tu as l'impression que ce n'est pas toi qui te diriges, mais c'est plutôt la maladie qui te dirige. Et là, tu avais vraiment envie de reprendre les rênes de ta vie.

  • Speaker #1

    Alors, je vais parler en mon nom parce que les troubles alimentaires, ce sont des maladies complexes, multifactorielles, et c'est étroitement lié à l'histoire personnelle. Donc, j'aime à dire qu'il y a autant de TCA que de personnes, parce que c'est vécu de manière très intime. Mais c'est vrai qu'en fait, j'avais l'impression de passer à côté de ma vie. Les troubles alimentaires ont commencé quand j'avais 9 ans, donc c'est très tôt.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc, je me suis développée avec ça. J'ai développé... Alors déjà, l'adolescence, pour la plupart, c'est pas une période facile. Et avec mes TCA, donc j'avais de l'acné, j'avais mes TCA, j'avais les problèmes un peu de famille à gérer. Enfin, c'était un tsunami. Et en fait... Je me trouvais pas belle, je me trouvais pas bien, j'avais pas confiance en moi. Je voyais mes copines qui sortaient, qui vivaient... J'avais l'impression, plus pleinement que moi, qu'ils étaient plus épanouis. C'était une impression que j'avais. Mais qui était mieux que moi, quoi. Et du coup, moi j'étais... J'étais toute triste, quoi. Enfin, j'étais... Mais... C'est quoi cette vie-là ? Et c'est vrai que j'ai été très retenue. En fait, c'est ça, j'ai été très retenue. J'ai... Je me suis mis beaucoup de barrières et les TCA m'ont mis beaucoup de barrières. Et c'est pour ça que je pense qu'après, j'ai eu ce besoin de vivre pleinement, même si j'ai eu la trouille. Avec cette TCA.

  • Speaker #0

    Oui, mais oui, je m'imagine qu'on ne quitte pas un métier dans lequel il y a tout ce qui va avec. Tes revenus, ton statut social, c'est ce que je cherchais comme mot. Voilà, tu te dis, tu mets tout ça en jeu pour monter un projet, mais c'est normal que t'aies la trouille. Et puis en France, je trouve que quand on quitte une situation confortable pour se mettre dans quelque chose qui est un peu moins confortable, mais qui nous convient, enfin confortable, c'est-à-dire, c'est surtout l'argent qui guide un petit peu les gens. Ils comprennent pas en fait, on est un peu incompris dans ce truc, on se dit on va se monter dans un truc qui n'est pas forcément réunir à tort, on quitte quelque chose de confortable, même si c'est confortable mais ça ne me convient pas, c'est difficile à... Comment tu as réussi à te détacher un peu de cette vision que les gens avaient de toi ?

  • Speaker #1

    Oui et puis surtout c'est un métier dur que j'ai quitté mais c'est un métier passion que j'ai quitté aussi. Donc, c'était compliqué parce qu'effectivement, je savais que niveau stabilité financière, là, on n'était pas au même stade. J'allais repartir de très loin. Je savais que ce serait un combat aussi avec mon entourage parce que Céline, comment ça ? Qu'est-ce que tu nous fais là ? Non ? La vie était toute tracée depuis que t'as 14 ans. Tu nous dis que tu vas être dans le management hôtelier, que tu vas être directrice d'hôtel. Et là, qu'est-ce que tu fais ? T'arrêtes tout. Donc, il y avait aussi cet aspect-là. Et puis le fait que j'aimais aussi ce que je faisais, mine de rien.

  • Speaker #0

    Et comment t'as fait un peu le deuil de... Enfin, est-ce que t'as fait un deuil de ta vie passée ? Où tu t'es dit... Je sais pas de... Enfin, je l'ai fait dans un coin de ma tête, et j'y pense pas pour l'instant. Et si j'ai besoin... Je vais le récupérer. Est-ce que ça a été un deuil ou une pause, comme dans une relation, on fait une petite pause et on revient plus tard ?

  • Speaker #1

    Oui, alors j'essaye de ne pas avoir... De ne pas me dicter de choix ? Exact, enfin, de ne pas me dicter de choix. Si, on doit en faire tout le temps des choix, mais en fait, dans les troubles alimentaires aussi, on a une posture où tout est noir, où tout est blanc. Et à chaque fois, on va tout le temps dans les extrêmes. Et ça, c'est mine de rien aussi, c'est une partie de ma personnalité. Et donc j'essaye un petit peu de lisser ça, parce que du coup, tout est extrême. Et quand j'ai quitté le milieu de l'hôtellerie, ça a été très émotionnellement parlant, ça a été très compliqué, parce que justement, je me disais, mais en fait, j'abandonne une partie de moi, une partie de ma vie. Et ça a été très violent. Et après, je me suis dit, mais Céline, t'abandonnes rien du tout, ça fait partie de toi. C'est pas comme si tu fermais la porte et tu pouvais plus du tout y retourner, que tu perdais la clé. Là, tu veux y revenir, tu y reviendras. Et je pense aussi que j'avais besoin de me rassurer parce que je lâchais tout pour rien du tout. J'ai eu même pas une idée. Je voulais juste mettre en place un projet dans les troubles alimentaires. Donc, j'avais même pas une idée précise. Et donc, je me suis dit, tu sais que t'as des contacts, t'as déjà bien avancé dans ce métier-là. Tu peux retourner quand tu veux. Pour le moment, ben... Bien sûr, j'ai ma famille en France, mais je n'ai pas d'enfants. Quand tu as des enfants, de tout ce que je m'imagine, parce que comme je ne suis pas maman, je ne peux pas savoir, j'ai l'idée que tu veux qu'ils aient de la stabilité. Donc, tu vois, je pense que si tu as des enfants, et pour pléthore de raisons, ce n'est pas facile de bouger comme tu le souhaites. Mais là, tu vois, j'ai un chat, un copain. Donc, c'est facile de partir quand tu veux, plus facile du moins. Et donc, je me dis que si j'ai envie de reprendre ma carrière en hôtellerie, je peux le refaire comme ça, mais pour le moment c'est pas d'actualité parce que là Stop TCA, on est vraiment en train de bien décoller et de bien avancer et donc c'est ça, c'est dans ma tête.

  • Speaker #0

    Ça reste quand même une option mais voilà, t'avances et puis tu vois.

  • Speaker #1

    Exactement, exactement.

  • Speaker #0

    Tu m'expliquais quelle était la réaction de ta famille, tes proches, mais la famille des proches c'est pas forcément ceux qui nous soutiennent le plus. contrairement à ce qu'on peut penser. C'est dingue.

  • Speaker #1

    C'est dingue. Alors, je pense que je n'ai pas eu le soutien souhaité au début parce qu'il y avait beaucoup de peur de la part de mes parents. En fait, il n'y avait principalement que de la peur, je pense, de leur part. Et donc, ils ne m'ont pas dit « Ouais, c'est super, Céline, lance-toi, vis ta vie. » C'était « Mais qu'est-ce que tu nous fais, ma cocotte ? » Et en plus, mes parents habitent en Haute-Savoie. D'accord. Moi, quand je suis revenue en France, je me suis dit, bon, c'est Paris pour commencer. Et j'avais déjà fait mon bachelor ici, donc je connaissais la ville. Et donc, je suis revenue ici, j'étais toute seule. J'avais pas de famille. Donc, il y avait une charge émotionnelle, mais aussi une charge financière, parce que je devais payer mon appart et tout. Mais c'est vrai que mes proches étaient dans la compréhension totale. Et parfois, j'avais des appels. Par exemple, j'ai une tante qui m'a appelée un jour et qui m'a dit « Céline, en fait, je ne comprends pas, qu'est-ce que tu fais ? Mais tu n'as pas de travail, là ? Donc tu ne fais rien de tes journées ? Mais je ne comprends pas, comment tu te lèves ? Qu'est-ce qui te donne l'envie de te lever ? » C'était très, très, très, très violent pour moi. Et je lui disais « Mais tu sais, mettre en place un projet, ça demande beaucoup de préparation, beaucoup de temps. Je ne peux pas... » mettre en place mon idée en claquant des doigts. C'est pas aussi instantané que tu possules un travail, tu vas travailler, t'as du résultat, tu vois. Oui. Faire quelque chose, là, il y a tout à faire.

  • Speaker #0

    Il y a tout à faire, tout à comprendre.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et après aussi, quand... En fait, je me rendais pas compte à quel point... C'était lourd de monter une start-up, un projet. Et quand je m'en suis rendue compte, je me suis dit, oh là là Céline, fais un pas en arrière et endulce-toi. Donc j'ai aussi pris beaucoup de temps pour moi à ce moment-là. Je me suis dit, il faut que tu sois... Qu'est-ce que tu t'as fait dans ta tête ? J'ai rencontré des gens, j'ai fait du sport. Je suis sortie, j'ai essayé de me stabiliser émotionnellement.

  • Speaker #0

    D'accord. Et tu as un peu travaillé ou tu n'as vraiment pas du tout travaillé ? Tu n'as fait que des activités un peu... Je prends du temps pour moi. Ou tu y es allée un petit peu par touche, sans pression ?

  • Speaker #1

    Les premiers mois, je me suis plus concentrée sur moi. Et en fait aussi, j'étais littéralement rongée par la peur. Parce que je n'ai pas forcément de modèle d'entrepreneur dans ma famille. Et donc, c'était tout nouveau. Et donc j'avais énormément de peur qui me retenait. J'étais dans une situation certainement d'évitement. Et donc j'ai préféré me concentrer à 90% sur moi. Et ensuite je commençais à faire des soirées réseautage et autres. Mais c'est vraiment après 6-7 mois que je me suis dit, allez, il faut mettre les pieds dans le plat là aussi. D'accord. On s'attend en fait quand on lance une start-up. On est déjà des clients. Enfin, nous, en l'occurrence, c'est patient-client sur la plateforme. On s'attend déjà à avoir une liste d'attente de personnes qui font la queue pour bénéficier de tes services ou de tes produits. Que nenni, c'est pas tout ça. Non, non, non. Et donc, à un moment, je me suis dit, ok, c'est... T'as mis quand même de l'argent dans Stop TCA. Ça commence pas comme tu le souhaiterais. Au moment où il y a une réalité économique, les parents acceptent de te soutenir un minimum, mais bon. Donc c'est là aussi que j'ai repris un travail en hôtellerie pour être sûre de me stabiliser. C'est là que ça a été un side project pendant les premières années, parce que du coup, le management hôtelier était sur du 50, 60 heures. Quand il manque quelqu'un, il faut que tu le remplaces. Oui. C'est là que c'était très compliqué et donc je n'ai pas pu développer Stop TCA comme je le voulais. Mais en même temps, c'est là que c'est pas au tout noir ou tout blanc. C'est ce qui m'a permis, je pense, de m'apaiser, de me donner de la force pour me permettre de lâcher ce métier-là à un moment. Et comme je voyais que je n'arrivais pas aussi à développer Stop TCA comme je le voulais, ça m'a apporté de la frustration. Et c'est là que je me suis dit, mais en fait, Céline, tu vas perdre et ta carrière en hôtellerie et Stop TCA si tu ne fais pas un choix. Donc à un moment, par la force des choses, j'ai dû trouver la force de prendre une décision nette. Et aussi... Quand j'étais au stade de l'idée, donc tu vois, je te dis que j'étais à 90 ou 90% focus sur moi, mais aussi je me suis dit, bon, j'ai mon passé de patiente, très bien, c'est une expérience perso, mais il faut aussi quand même, si je mets en place un projet dans la santé, il faut quand même que j'ai un minimum d'expérience pro. Donc j'ai décidé de postuler à des programmes, ça s'appelle de l'ETP, Éducation Thérapeutique du Patient. Moi j'ai postulé à la Sorbonne Paris 13 et j'ai eu la chance d'être acceptée. Donc j'ai passé aussi un D.U. en éducation thérapeutique du patient. Et là j'ai pu travailler avec différents professionnels de santé, paramédicaux, d'autres patients, des patients qui ont des maladies chroniques. Et ça m'a apporté cette posture professionnelle. Et j'avais besoin de ça aussi pour être légitime moi déjà, pour me sentir bien dans mes baskets. Et aussi, on joue quand même avec la santé des gens, même si on n'est pas sur une opération à cœur ouvert, mais les personnes mettent beaucoup d'espoir en nous et on se doit d'être un minimum droit dans nos bottes. Et donc j'estimais que c'était la chose que je devais faire au minimum pour aussi bien m'ancrer dans ce top TCA.

  • Speaker #0

    Comment ça s'est structuré tout ça ? C'est-à-dire que tu es revenue en France. T'as pris du temps pour toi pendant quelques mois, t'as repris un emploi, pendant combien de temps à peu près ?

  • Speaker #1

    Deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Deux ans et demi et tu as mis Stop TCA en side project. T'as fait ton DU en même temps ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    D'accord. Un DU c'est six mois ? Un an ?

  • Speaker #1

    C'est sur un an mais c'est quelques jours par mois donc c'est pas ce qu'il y a de plus prenant.

  • Speaker #0

    En termes de volume ça va ? D'accord. Donc, tu as travaillé deux ans et demi, tu avais les deux. Et quand tu as senti que ça commençait à vraiment prendre, à ce moment-là, tu t'es dit concrètement, je suis prête à me lancer parce que déjà, j'ai pour moi la légitimité, parce que je me sens bien. Parce que je suis apaisée aussi émotionnellement et là maintenant je suis prête à y aller.

  • Speaker #1

    Exactement, je suis prête. C'était vraiment ça, je suis prête.

  • Speaker #0

    Ok. Et est-ce que tu as été, c'est à ce moment-là que tu as été voir des incubateurs peut-être ? Ou tu t'es fait accompagner ? Enfin, comment ça s'est déroulé tout ça ? Tu t'es lancée et après tu t'es dit bon ça va être un peu plus complexe, j'ai besoin d'aide. Aidez-moi, comme on dit moi.

  • Speaker #1

    Alors, le premier incubateur que j'ai fait, c'était pour m'aider à structurer mon idée. Donc, c'était après plusieurs mois après être arrivée en France, revenue en France. Et c'était pendant la période aussi de salariat. D'accord. C'est vrai que j'ai fait plein de choses. Ce n'est pas étonnant que j'ai été très fatiguée après ça.

  • Speaker #0

    Mais quand on est dedans, on ne se rend pas compte.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Pour nous, ce rythme est normal. Et on ne se rend pas compte de toute l'accumulation de choses qu'on fait, de temps qu'on passe. On ne se rend pas compte.

  • Speaker #1

    Non, et c'est vrai que quand mes amis de Haute-Savoie venaient me voir, ils me disaient, mais Céline, mais vous courrez de partout, tu cours de partout. Quand est-ce que tu te poses ? Et j'étais, non, ça va. Mais du coup, j'ai fait mon premier incubateur au stade de l'idée. Et en fait, je sortais des chiffres, par exemple, sur les personnes qui souffrent de troubles alimentaires. Je ne les sortais pas de mon chapeau, tu vois. Et on me disait, mais non, celui-là, ce n'est pas vrai. Il n'y a pas autant de personnes qui souffrent de TSA. en remettant en question constamment mes propos. Et c'est vrai que déjà, je n'avais pas confiance en moi à ce niveau-là. Et donc, à chaque fois qu'on me casse comme ça, et puis en plus quand je pitchais, donc déjà parler devant des gens, pour moi, c'était aussi un challenge. Parler d'une idée qui est bancaire, c'est encore un méga challenge. Mais la seule chose dont j'étais sûre, c'était les chiffres qui venaient de rapports établis par des établissements de santé, des médicaux, des associations. de patients. Et c'était pratiquement la seule chose où on me disait mais non, c'est une, c'est pas heureuse. Donc il y avait ça.

  • Speaker #0

    Pendant que tu faisais tes préparations de pitch ou pendant le pitch ?

  • Speaker #1

    Pendant le pitch et pendant mes préparations.

  • Speaker #0

    Mais c'est quoi ce...

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    moyen.

  • Speaker #1

    Et puis après, quand j'ai trouvé le nom Stop TCA, on a aussi trouvé un nom de start-up, de société, mon Dieu, c'est... Faut sortir les mines en gelade, c'est parti, tchou tchou ! C'est méga compliqué aussi de trouver un nom qui puisse parler, qui n'est pas déjà pris, qui résonne en toi, qui puisse résonner chez les autres. C'est aussi un gros challenge. Et quand je m'étais arrêtée sur Stop TCA, on m'avait dit « Oui, mais Céline, on s'en fiche de ton nom, ça se trouve, personne ne va se souvenir de toi. » Et j'avais écouté beaucoup de romans, pas que, parce que bon, quand même. J'ai bien été aidée mine de rien.

  • Speaker #0

    T'es restée combien de temps dans ce... 6 mois à peu près. Oui, c'est ça. 6 mois.

  • Speaker #1

    J'ai pas continué après. Mais c'est vrai que ça a été lourd parce que je me suis dit oh là. Et parfois je me remets en question. Je me disais mais en fait ça se trouve, il y a raison.

  • Speaker #0

    En fait, hyper fort dans sa tête et hyper convaincue par son idée pour pas se laisser démonter quand même. Ce qu'il faut se dire c'est est-ce que je me fais pas un kiff ? Parce que ça me plaît, donc forcément ça plaît à tout le monde. Ou est-ce qu'il y a vraiment une réalité, ça reste factuel, ça reste cohérent, et que ce soit moi ou quelqu'un d'autre qui le montre, il y a quand même un besoin sur le marché. Donc c'est vrai que là, on peut avoir des doutes sur est-ce que c'est ok ou pas.

  • Speaker #1

    Ah totalement ! Et puis en plus, comme j'étais au stade de l'idée, c'était carrément bancal, et j'étais au début de mon étude de marché. Donc, je n'étais pas sûre du tout du résultat.

  • Speaker #0

    Est-ce que ce que tu leur proposais, c'était déjà l'idée de plateforme ou ça a évolué au fil du temps ?

  • Speaker #1

    Ça a beaucoup, beaucoup changé. Enfin, beaucoup, beaucoup. On est quand même resté dans la même thématique. Oui. Mais oui, ça a bien évolué. Mais en fait, ce n'était pas vraiment, tu vois, sur le...

  • Speaker #0

    Sur le pourquoi ?

  • Speaker #1

    Sur ce que je voulais mettre en place, sur la forme que ça allait prendre. Je pense que c'était vraiment le sujet. Et pour eux, c'était une thématique assez opaque. Et en fait, ils n'étaient pas convaincus qu'il y avait un besoin. Tu vois, c'était plus ça. La forme, c'est pas qu'ils s'en fichent.

  • Speaker #0

    Ils n'étaient pas convaincus par l'idée. Pour eux, ce n'était pas une idée. Ce n'était pas un marché qui était connu et qui était exploitable.

  • Speaker #1

    on n'avait pas lancé une start-up à grande échelle qui allait parler à tout le monde c'était trop niche pour eux alors que bien sûr c'est niche et heureusement qu'il n'y a pas toute la population qui souffre de TCA il y en a déjà pas mal mais

  • Speaker #0

    pour eux c'était encore plus niche que ça ne l'est et encore dans les chiffres je pense que c'est des gens qu'on pense mais il y a des gens qui je pense qu'il y en a beaucoup plus et

  • Speaker #1

    Oui, tous ceux qui ne se font pas diagnostiquer, tous ceux qui ne le disent pas.

  • Speaker #0

    Et comment on se fait diagnostiquer justement quand on a des troubles de comportement alimentaire ?

  • Speaker #1

    Alors, les professionnels. qui peuvent poser un diagnostic, ce sont des médecins. Je vais parler des trois principaux qu'on connaît tous. C'est le médecin généraliste, le psychiatre, le médecin nutritionniste. Il faut que la personne soit médecin pour poser un diagnostic.

  • Speaker #0

    D'accord. Et après, il y a une prise en charge qui est faite par Stop TCA ou en général par des organismes de santé.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous expliquer comment Stop TCA fonctionne et comment Stop TCA prend en charge les patients, contrairement à d'autres types de structures ?

  • Speaker #1

    Alors, je vais essayer d'expliquer très simplement. Tu vois, par exemple, quand tu vas à l'hôpital, je dis n'importe quoi, tu as l'infirmière, l'anesthésiste, le médecin, ils viennent te voir et te prendre en charge. Ils ont un dossier, patients partagés de concernant, et même dans leur réseau après, internet. Donc, ils vont un dossier te concernant pour être sûr de ne pas faire n'importe quoi et de travailler ensemble en équipe et d'être cohérent autour de toi. D'accord. Pour bien te prendre en charge. Et dans les structures, dans les services TCA aussi, c'est ce qui se passe, tu as toute une équipe autour de toi. Et puis après, ils font des réunions, ils échangent entre eux pour être sûr de te proposer l'accompagnement le plus cohérent et pertinent pour toi. Donc, nous, en fait, c'est ce qu'on a cherché à mettre. Je dis non, mais je suis toute seule, la seule fondatrice. Avec les praticiens, je ne suis jamais toute seule parce qu'il y a toute une équipe autour de moi et dans les backstage et sur la plateforme et les différents professionnels. Du coup, ce que j'ai cherché à mettre en place, c'est vraiment une plateforme en ligne où les personnes puissent être accompagnées de manière personnalisée, c'est la base dans le soin, pluridisciplinaire et en équipe. Donc en fait, il y a différents professionnels de santé et paramédicaux. des psychologues, des diététiciens, de sophrologues et d'autres thérapeutes, qui sont bien entendu un des prérequis, c'est d'être formé aux troubles alimentaires. Et par exemple, j'ai un TCA, j'ai besoin d'aide, je vais sur Stop TCA, et là, je vais prendre rendez-vous avec une psychologue et une diététicienne. Donc je prends rendez-vous, et en fait ce qui va se passer, c'est que les professionnels vont travailler ensemble en équipe autour de moi. Alors c'est des consultations classiques en one-to-one, ça se joue après en dehors de la consultation. Mais donc on travaille un peu sous forme de dossier partagé. Et donc il y a deux ports d'entrée, tu vois. Soit tu sais que tu as besoin d'aide, tu vas sur la plateforme et tu trouves les profils qui te conviennent et tu prends un rendez-vous de manière autonome. Soit tu sais que tu as besoin d'aide, mais tu ne sais pas forcément vers quel professionnel de tourner. Et dans ce cas-là, tu prends un rendez-vous gratuit. Pour le moment, c'est avec moi, j'avoue que j'ai dit mal. Je n'ai pas lâché prise avec ça. Est-ce que je connais... C'est moi qui accepte ou pas que les professionnels soient sur la plateforme. Donc, je connais leur profil un minimum et je creuse aussi. Et donc, j'ai du mal à déléguer cette tâche où... De diagnostic un peu. Oh non, ne dis pas diagnostic.

  • Speaker #0

    De... Non.

  • Speaker #1

    Non, non, non. C'est... On échange. les attentes et les besoins.

  • Speaker #0

    De connaissance, de prise de connaissance de la personne.

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    D'accord, diagnostic, c'est à bannir. Ah oui,

  • Speaker #1

    oui, oui, utilise pas de diagnostic. Genre, stop TSA existe toujours, après le podcast. Et donc, en fonction de ses besoins, tu vois, mais on pose des questions très personnelles. Et aussi, les personnes le font parce que la plupart, elles savent que j'en ai souffert et donc ça facilite aussi l'échange. Et en fonction de leurs propos, de leur budget et de leur temps. Et la partie émotionnelle qu'elles peuvent allouer à cette prise en charge, parce que c'est très lourd, je les dirige vers les praticiens que j'estime être les plus adaptés pour elles. Et après, elles mettent en place leur accompagnement. Et donc, on accompagne les patients, mais on accompagne aussi les proches, ça c'est super important. Donc, les proches dans la prise en charge. Et là aussi, c'est des consultations classiques que les patients ont sur la plateforme.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc les proches peuvent aider aussi à mieux comprendre comment fonctionne la personne. En fait, et pour toutes les pathologies, quand on est proche d'une personne qui a un problème, si on parlait de santé, et qu'on veut l'aider, pour l'aider, il faut comprendre. On ne peut pas comprendre tout à 100% et c'est normal. Mais voilà, il faut comprendre un minimum, il faut avoir un discours qui soit le plus adapté possible. Il faut être dans une posture où quand on comprend un peu plus, on est moins dans le jugement. Exactement. Et donc il y a tout cet aspect-là. Et puis aussi il y a l'aspect, quand on est proche, là je retourne dans Laetitia, quand on est proche d'une personne qui souffre de troubles alimentaires, qu'on est conscient de la problématique et qu'on veut l'aider, c'est méga compliqué parce qu'on est là, ok mais qu'est-ce que je dois faire ? Qu'est-ce que je dois dire ? Comment je dois réagir ? Qu'est-ce que je dois faire à manger ? Donc il y a ça. Et puis aussi la personne, elle a ses problèmes à elle. à gérer. Par exemple, les familles qu'on accompagne, les parents, les conjoints, les conjointes, les petits copains, les petites copines, tu vois. Pour eux, ils sont là. Alors moi, j'ai ma vie à gérer, déjà, c'est pas facile. Mais en plus, la personne que j'aime, elle est malade et je sais pas quoi faire et ça me détruit. Enfin, tu vois, donc il y a cet aspect. On accompagne le proche pour le sensibiliser, pour faire au mieux, pour que lui aussi puisse aider la personne qui souffre de TCA.

  • Speaker #1

    Et se faire concerner aussi.

  • Speaker #0

    Et puis on l'aide aussi dans ses problématiques annexes si besoin.

  • Speaker #1

    L'avantage aussi, c'est que la personne qui souffre de troubles peut se faire prendre en charge par toute une équipe qui pourra l'aider dans son processus de guérison.

  • Speaker #0

    Exactement. En fait, ce n'est pas une simple plateforme de prise de rendez-vous, mais c'est vraiment un écosystème qu'on construit autour des personnes qui le souhaitent. On construit un accompagnement qui soit le plus solide possible. Et après, j'ai choisi cette direction de plateforme, donc en ligne, où les consultations se font soit par visio, soit par téléphone, pour deux choses. Dans un premier but, dans cette optique de combler un petit peu les déserts médicaux, on peut beaucoup combler les déserts médicaux, on va mettre les mots. Et ensuite, malheureusement, c'est un problème qui est croissant. C'est un problème de santé publique qui ne fait que croître. Au début, je voulais faire... Enfin, je me disais, les personnes qui vont prendre rendez-vous, c'est les personnes qui habitent en province, qui doivent littéralement faire deux heures de route pour un rendez-vous de 40 minutes. Et au final, quand on parle de déserts médicaux, on croirait que c'est qu'en province et loin des grandes villes. Mais à Paris aussi, malheureusement...

  • Speaker #1

    Dans certains départements.

  • Speaker #0

    Mais c'est saturé. Tu veux prendre rendez-vous même chez un médecin généraliste, c'est compliqué. Chez le dentiste, c'est compliqué. Tu veux prendre rendez-vous chez un psychologue formé au TCA. Moi, par exemple, la médecin nutritionniste qui j'avais pris rendez-vous, vous avez vu, lequel que vous... Ça veut dire que ça n'avait pas marché. J'ai eu six mois d'attente.

  • Speaker #1

    Pour avoir...

  • Speaker #0

    Un premier rendez-vous.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Il n'était pas conclu en plus.

  • Speaker #0

    Il n'était pas... Bon, après, il faut tester parce que, aussi, tu vois, il y a cette pression des personnes qui se disent c'est un investissement personnel, financier, il faut que je trouve directement la bonne personne. et je vais rester avec cette personne. Mais l'accompagnement, il est long, il est complexe, les besoins peuvent s'affiner au fur et à mesure du temps, on peut découvrir d'autres problématiques, je dis n'importe quoi, des traumas ou autres, les priorités peuvent changer sur la manière dont on veut tacler la maladie, enfin tu vois. Et donc le processus est long et complexe, et un seul praticien de A à Z, tout seul, est le même. C'est tout. C'est très compliqué. Et donc, on peut changer de professionnel au fur et à mesure aussi. Mais il ne faut pas hésiter. Si un praticien ne convient pas, il ne faut pas le voir comme j'ai gâché de l'argent, j'ai gâché du temps. Non, je ne sais plus ce que je veux, plus ce qui me convient, ce qui ne me convient pas. Vers quel outil me convienne plus ou moins. En fait, c'est un affinage. C'est vraiment ça. Et oui, l'accompagnement pluridisciplinaire dans les troubles alimentaires, il est indispensable. C'est la clé d'une guérison, vraiment.

  • Speaker #1

    Mais une guérison, ça peut prendre combien de temps à peu près ?

  • Speaker #0

    Alors tu vois, quand je pitch auprès d'autres entrepreneurs, souvent la question récurrente qui revient, c'est « Mais pourquoi tu ne fais pas de programme ? » Parce que ça, financièrement parlant, c'est bling bling, super, t'as de l'argent qui rentre. Et je leur dis, mais là, on ne parle pas de trois séances de sport par semaine. On parle d'une maladie mentale, psychiatrique, complexe. Et ce n'est pas simplement le fait d'être trop mince, d'être trop gros, de trop manger, de ne pas assez manger. C'est tellement plus profond que ça. Donc, proposer un programme en disant, ouais, dans six mois, vous serez guéri, c'est une mensonge absolue. Et ça, c'est vraiment jouer sur la détresse des gens. Et je me refuse de faire ça. Alors... Bien sûr, il y a d'autres choses à faire en plus de stop des CA, mais le programme... Il y en a qui le font, mais moi je ne suis pas du tout alignée avec ça, parce que c'est mettre beaucoup d'espoir, beaucoup de pression sur les épaules des professionnels, du patient, et tu ne peux pas... C'est impossible de dire dans deux ans tu seras guéri, dans six mois tu seras guéri, c'est tellement impossible. Comme tu vois, c'est ce que je disais tout à l'heure, les troubles alimentaires c'est multifactoriel et c'est étroitement lié à l'histoire personnelle d'une personne. Donc, il y a X problématiques sur lesquelles travailler, à régler. Et c'est pour ça que tu ne peux pas dire, en trois mots, tu iras mieux. Mais tu vois, quand on est mal, même moi, au tout début, et c'est ce qui a fait que moi, par exemple, j'ai mis 4 ans pour guérir. Et au bout de ces 4 années, à chaque fois, quand on me demandait comment j'allais, je disais, je vais mieux. Mais tu vois j'avais tellement, et je ne savais pas bimbo-riose que c'était une vie sans TSA parce que comme ça a commencé très tôt, je m'étais construite dessus. Je disais tout le temps mais on ne sait jamais, je vais rechuter, je peux rechuter, donc je vais bien. Et cette sensation de vraiment au cas où je suis guérie, elle a mis six mois à arriver après.

  • Speaker #1

    Après la forme.

  • Speaker #0

    Et moi du coup, j'ai été accompagnée pendant quatre ans de manière soutenue. Et au tout début, dans le processus de rétablissement, de guérison, il y a des rechutes. C'est pas parce qu'on commence qu'on va directement mieux, malheureusement. Mais en fait, on est tellement mal. Et même moi, la première, quand j'en souffrais, j'étais tellement mal, je voulais juste aller mieux. Et donc, c'est ce qui faisait qu'à chaque fois, j'arrivais pas à... à prendre la bonne porte, parce qu'en fait, j'allais vers les solutions... Faciles. Exactement.

  • Speaker #1

    Où on avait des belles promesses.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ça ne fonctionnait pas. Et en même temps, c'est ce que je voulais, parce que tu vois, j'étais là, non, je veux juste aller mieux, j'en ai marre. Et souvent, les personnes, elles me disent, ok Céline, mais combien de temps ça va prendre ? Est-ce que vous avez une idée du temps ? Et je sais que ce n'est pas la réponse qu'elles attendent, mais je suis très honnête, ça peut prendre des mois comme des années, on n'est plus sur...

  • Speaker #1

    un an minimum que sur un mois minimum un mois minimum c'est bien que tu aies ce discours qui soit honnête et puis de toute façon comme tu es passée par là tu peux expliquer tu vois tu fais ce travail de pédagogie expliquer pourquoi ça prend du temps et pourquoi tu ne vends pas de solution express non et s'ils veulent une solution express c'est vers toi qu'ils doivent aller c'est ça oui je ne vends pas de solution express c'est pas de solution miracle mais après

  • Speaker #0

    J'essaye de ne pas avoir ce discours qui peut être perçu comme des fétiches, tu vois, quand on est en souffrance. Donc, je leur dis, en fait, le processus va être long, très long, il va être semé d'embûches. C'est un vrai parcours du combattant. Mais ce qui permet aux personnes de tenir, c'est qu'au fur et à mesure, elles vont se dire, « Ah, tiens là, je vais mieux ! » Puis après, « Ah, et là aussi ! » Ah, et là aussi ! Et entre-temps, il y aurait des rechutes aussi. Mais en fait, tu vois, le fait de se dire, ah, ben là, il y a de l'amélioration, et là aussi, et là aussi.

  • Speaker #1

    De prendre conscience, en fait, de son état.

  • Speaker #0

    Étape par étape. Moi, j'aime bien cette expression, petit à petit, il va t'offrir son nid. Là, c'est totalement ça. Exactement. Et j'essaye de faire une communication la plus inclusive possible, parce que les troubles alimentaires, ça concerne tout type de personnes. Hommes, femmes, jeunes, moins jeunes, peu importe la catégorie sociale. Malheureusement, c'est un vrai rouleau compresseur, ça fait... Ça épargne personne. Parfois, il y a des personnes qui nous contactent sur la plateforme, qui ont des troubles alimentaires. Ces personnes, elles sont médecins, elles travaillent à l'hôpital, ou dans la santé, ou autre quoi. Et 95% des cas, c'est « j'ai honte parce que je... »

  • Speaker #1

    « Je suis patiente. »

  • Speaker #0

    Voilà. Et je leur dis tout le temps « mais il faut décorer... » Il y a vous, la personne et votre métier. C'est deux choses différentes. On n'est pas là pour vous dire, ah, vous êtes médecin. Non, non, les TCA, en termes de...

  • Speaker #1

    C'est comme si on disait à un médecin, il ne faut jamais être malade.

  • Speaker #0

    Oui. Et souvent, les personnes ont honte de demander de l'aide parce qu'elles se disent, mais je ne peux pas être malade parce que moi-même, je soigne les gens ou j'aide les gens. Et donc, s'il y a des personnes qui nous écoutent, qui sont aussi professionnelles de santé, il faut totalement déconstruire cette pensée-là. Et il faut vous rapprocher de professionnels avec lesquels vous vous sentez bien en confiance. Et bien entendu que vous aussi, si vous avez besoin d'aide, il ne faut pas hésiter à être au cas d'effort. Mais ça concerne quand même plus les femmes que les hommes. C'est les chiffres. Même si c'est le cas, j'inclue aussi bien les hommes que les femmes dans ma communication.

  • Speaker #1

    Ils viennent facilement ou pas ?

  • Speaker #0

    Bon, facilement, mais ils viennent. Et quand j'ai des hommes au téléphone, je me dis bravo monsieur. Enfin, c'est tellement... C'est tellement bien pour vous, limite j'ai envie de dire que je suis fière de vous, parce que dans notre société, je suppose, je ne suis pas un homme donc je ne peux pas parler pour eux.

  • Speaker #1

    Ils ne peuvent pas trop se montrer fébriles ?

  • Speaker #0

    C'est peut-être certainement plus compliqué pour eux que pour une femme de demander de l'aide. Et donc quand je les ai au téléphone et qu'ils me racontent à cœur ouvert leurs problématiques, je suis là, waouh, vous êtes au bon endroit. vraiment et du coup donc en termes de marketing et de communication je sais que c'est pas ce qu'il faut faire parce qu'on cible pas les personnes qui tu vois les plus prédominantes sur la plateforme on cible on a une communication très ouverte mais j'ai l'impression que c'est plutôt des personnes qui sont en surpoids, en obésité qui souffrent de coulis minis et d'hyperphagie qui nous consultent le plus. On a des personnes qui souffrent d'anorexie aussi, et on est totalement aptes et formées pour. Mais si je me penche vraiment sur les statistiques, c'est plus boulimie, hyperphagie.

  • Speaker #1

    Et ça concerne en tout combien de personnes ? À peu près.

  • Speaker #0

    Alors, ce chiffre, c'est la FFAB, Fédération Française d'Anorexie, qui le dit.

  • Speaker #1

    C'est pas toi qui l'as fait, c'est ton chapeau.

  • Speaker #0

    Pas moi. Si on prend en compte les TCA, le spectre des TCA, ça inclurait 17% de la population française. Donc il y aurait 17% de la population française. qui serait concerné par le spectre des troubles alimentaires. Ah oui.

  • Speaker #1

    Et tu penses que c'est dû à quoi, en fait ? C'est l'environnement ?

  • Speaker #0

    En fait, les facteurs sont différents et sont multiques. Ça peut être biologique, génétique, environnemental, sociétal, la manière dont les émotions sont abordées à la maison, dans la famille, psychologique, trauma ou pas. Tu vois, il y a pléthore de causes. D'accord. Et c'est étroitement lié à l'histoire personnelle. Ce qui n'arrange pas la chose, c'est que, mais ça en fait j'ai l'impression que c'est dire, dire, dire mais malheureusement c'est le cas c'est qu'on est dans une société où il y a beaucoup de virtuels il y a beaucoup de faux, il y a beaucoup de choses qu'on estime être parfaites qu'on voit sur les réseaux sociaux de personnes qu'on voit et on se dit, elle est trop belle elle est trop belle parce que elle est mince donc pour beaucoup, mince, elle est belle elle est belle, tu vois ...

  • Speaker #1

    Il n'y a pas beaucoup de représentation dans la société.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Voilà, sur une typologie qui reste systématiquement la même.

  • Speaker #0

    Tu vois. Et parfois, je fais des interventions dans les collèges lycées. Et donc, on parle beaucoup des réseaux sociaux. Et les jeunes, c'est ça, ont 9, 10, 11, 12, 13 ans. Alors, souvent, je leur dis, OK, oui, à chaque fois, vous êtes conscients que ce que vous voyez sur les réseaux sociaux, ce n'est pas la réalité. que c'est retouché, que même si les personnes ont ce corps que vous estimez être parfait, ça se fait au prix de TCA et de nombreux sacrifices divers et variés. Et donc toutes les personnes, la plupart du temps, me disent « oui, oui, on le sait, on le sait » . Et après quand je leur demande « ok, alors qui est-ce que vous aimez ? À qui est-ce que vous aimeriez ressembler ? » Souvent on me sort des noms de personnes qui sont très belles. mais qui ont fait beaucoup de chirurgie esthétique, ou certaines qui ont même dit qu'elles avaient des TCA, tu vois. Et donc, les jeunes sont pour la plupart conscients de cette réalité du faux sur les réseaux sociaux, mais veulent quand même ressembler à ça. Et donc, ça, c'est très perturbant. Tu vois, c'est pas stable du tout, c'est pas sain du tout. Donc, ça les aide pas dans leur développement. Et puis après, mine de rien... Même si on essaye de déconstruire ça, même si on tend à cette déconstruction de mince égale beau égale critère de beauté, mine de rien on tombe quand même dedans. Malheureusement, oui. Et nous souvent, quand les personnes viennent sur ce top des secs, elles me disent « je veux perdre du poids » , je leur dis « alors attends-tu, bien entendu, on n'est pas en type perte de poids » . Mais le but, ce n'est pas de vous aider à avoir une taille mannequin. Le but, c'est de vous aider à retrouver une alimentation saine. Alors, quand je dis saine, c'est pas salade verte. Saine, mentalement parlant, sereine, apaisée. De retrouver une alimentation à votre corps aussi qui soit sympa, qui soit sereine et apaisée aussi. Le but, ce n'est pas de vous faire perdre 10 kilos.

  • Speaker #1

    Pas une source de stress.

  • Speaker #0

    Une source de problème en plus par la suite.

  • Speaker #1

    En plus alimentation c'est tous les jours donc grosse pression.

  • Speaker #0

    C'est ça tu peux pas faire sans.

  • Speaker #1

    On peut pas faire sans,

  • Speaker #0

    non.

  • Speaker #1

    Je vais te poser une question par rapport à ta plateforme. Comment tu t'es fait entourer par des experts ? Comment tu les as sélectionnés, tu les as trouvés et tout ? Mais est-ce qu'ils t'ont aidé à mettre en place ta plateforme ? Parce que tu sortais de l'hôtellerie. Enfin, après, je sais pas, peut-être que tu fais du code le soir chez toi, en plus de ton début. Enfin, on ne sait jamais. Voilà, comment tu t'es fait accompagner pour la mise en place de la plateforme qui t'a accompagnée, le cahier des charges, etc., tout ça ?

  • Speaker #0

    Quand j'ai commencé à faire, tu sais, des soirées ressortage, je pitchais souvent. Donc là aussi, je pitchais une idée. Mais il y a une chose dont j'étais sûre, comme si c'était dans les troubles alimentaires. C'est que les personnes qui allaient se rallier à moi devaient être formées au trouble alimentaire et avoir cette expertise et avoir une personnalité aussi qui m'attirait. Et en fait, c'est en commençant à pitcher cette idée que j'ai commencé à rallier les premières personnes à mes côtés. Et ensuite, ça a fait boule de neige. Ces professionnels parlaient de moi à d'autres professionnels qui postulaient pour rejoindre la plateforme. Maintenant, j'ai de la chance, 95% des profils de praticiens qui sont sur la plateforme viennent postuler d'eux-mêmes. Donc ça, c'est vraiment top. Ah oui,

  • Speaker #1

    ça signifie le cours.

  • Speaker #0

    Oui. Mais après, tu vois, j'analyse vraiment.

  • Speaker #1

    Le profil, toi, tu fais vraiment attention à ce que les personnes correspondent aussi à ce que tu attends d'un accompagnement, d'un praticien, qui est de la bienveillance.

  • Speaker #0

    Ah là là, tellement, tellement. Je fais attention. Sur la partie, il y a deux points. L'aspect compétence, diplôme, formation. Ça, c'est le premier point. Puis après, il y a l'aspect personnalité. Est-ce que la personne travaille en équipe ? Est-ce qu'elle est sympa ? Est-ce qu'elle est ouverte ? Est-ce qu'elle est dans le jugement ? Il y a tout ça. Il y a tout ce volet personnalité. Bon, après, c'est biaisé parce que je le fais en fonction de moi, de ma vision des choses, que j'estime être bonne. Mais c'est comme ça que j'intègre les personnes sur la plateforme. Je fais très attention à ça. Et ensuite, comment j'ai créé la plateforme ? Alors au début, oui aussi, on me disait, mais tu utilises Word ou Excel pour les dossiers, tu vois, pour le partage d'informations. Enfin, on me dit, mais c'est pas grave. Et moi, je me dis, mais mon Dieu, mais quelle catastrophe de me reposer ça. Mais c'est les conseils que j'avais. Et je ne sais pas du tout coder, malheureusement. Oh là là, j'admire ces personnes qui savent coder. Ils ont une intelligence que je n'ai pas. Donc au départ, j'ai commencé très bêtement à prendre un couple de développeurs qui faisaient notamment du WordPress. Tu vois, je mettais du WordPress comme ça, je vais pouvoir garder un minimum la main dessus. Et tout est fait correctement au niveau sécurité, notamment comme on est avec des données de santé, il ne faut pas rigoler. Et au final, cette fameuse fonctionnalité de dossier partagé, on ne la trouvait pas sur WordPress. Donc on avait déjà dû commencer à faire appel. à des développeurs qui faisaient vraiment du développement from scratch, vraiment, avec du code. Et c'est comme ça qu'on a commencé. Et après, pour optimiser l'expérience, l'utilisation, aussi bien pour les professionnels que pour les patients, pour faire quelque chose d'homogène, après, on a redéveloppé toute la plateforme dans son intégralité. Et là, par contre, on a fait appel à des développeurs. Et encore, parfois, tu vois, je me dis, oh là là, j'aurais dû faire du no-code. Mais le no-code, maintenant, ça devient... Mine de rien, avec l'entretien, le fait de vouloir ajouter des fonctionnalités et tout, moi, je trouve que limite, en termes de prix, ça devient limite aussi cher que du no-code. Et le no-code, ce qui est bien, c'est que j'ai... Enfin, c'est pas moi, mais on a la main dessus avec les devs. Et on peut vraiment faire ce qu'on veut, comme avec du no-code. Mais là, au moins, tu vois, je me dis que la solution, elle appartient à Stop TSA. La solution, entre guillemets, plateforme. Et oui, et parfois, c'est ça, on me dit, mais utilise, tu vois, des bouts de plateforme, Google, Google Drive et tout pour partager les infos. Ah oui, mais... Alors ça, économiquement parlant, en termes de coûts, bah pompez l'up, tu vois, j'aurais pas eu à dépenser des milliers et des milliers d'euros pour mettre en place Top TCA, tu vois. Mais là, en termes de...

  • Speaker #1

    Sécurisation des genoux.

  • Speaker #0

    Zéro, zéro. Et je n'ai pas envie de me retrouver derrière les barreaux. La saison des oranges, mais je n'ai pas envie de manger des oranges derrière les barreaux. Et puis, tu ne peux pas faire ça. Donc, on a décidé de faire appel à des développeurs, voilà, pour être vrais.

  • Speaker #1

    Pour sécuriser les données, pour avoir quelque chose de...

  • Speaker #0

    Et après, j'ai fait appel à une juriste qui est spécialisée dans la protection données de santé et RGPD. Voilà, pour m'assurer qu'on...

  • Speaker #1

    Que tu sois dans les coups.

  • Speaker #0

    Exactement. Oui, oui, parce que ça, on ne peut pas... Après, on ne peut pas dire qu'on est parfait à 3000%. Tu vois, si les craques du code réussissent à pirater Doctolib, l'assurance-médie, des choses comme ça, tu vois, personne ne peut dire que je suis à la brito. Voilà. Mais on fait au mieux et on respecte la législation au max, tu vois, pour... Rien n'est parfait, mais pour toucher du tout à cette perfection et pour être sûre de ne pas faire n'importe quoi.

  • Speaker #1

    Et au niveau du financement, ça s'est passé comment ? Tu as été voir des banques, tu as eu des programmes particuliers, des concours, des choses comme ça, pour financer la plateforme, parce que je pense que ça a dû coûter un petit billet.

  • Speaker #0

    Plusieurs petits gros billets.

  • Speaker #1

    Ou c'était du financement perso ?

  • Speaker #0

    Alors là aussi, j'avais un billet. qui est non je veux pas devoir de l'argent à ma banque pour mon projet et du coup j'ai décidé d'investir mes économies dedans et après mes parents quand ils ont vu que ça tenait la honte ouais voilà que c'était pas trop déconnant bon encore un petit peu parce que franchement ils se sont dit ah mais tu fais ça quand ils ont vu la plateforme pour eux après tu vois c'était juste que jusqu'à la visualisation de la plateforme, jusqu'à ce qu'ils aient vu la plateforme, pour eux, c'était du blabla, quoi. Mais ils se disaient quand même, dis donc, elle s'acharne là-dessus, il y a peut-être, on devrait peut-être l'aider. C'est notique, quand même. Et donc, mes parents m'ont aidée financièrement parlant. Et après, j'ai fait, j'ai limité au maximum les dépenses côté perso. Et j'ai beaucoup investi dans Stop TCA. J'ai pas fait de prêts bancaires. Et en fait, la bêtise que j'ai faite, c'est que je ne me suis pas intéressée aux subventions. Donc en fait, j'ai foncé, tête baissée, juste avec mon argent.

  • Speaker #1

    Après, je pense que pour d'autres problématiques, pour d'autres sujets sur lesquels tu vas développer des choses.

  • Speaker #0

    Oui, totalement. Là, j'ai ça en tête. Oui. Mais après, je me dis que c'est plus challenging parce que tu as moins d'argent pour faire ce que tu veux. Mais en même temps, t'es obligée d'être efficace. Tu veux pas tergiverser. T'es obligée d'être dans la... Enfin, moi, je le vois comme ça. Je le voyais comme j'étais obligée d'être dans la performance. Je pouvais pas changer d'avis tous les 36. Tu vois, je devais. Je devais le faire comme ça. Donc après, c'est... Pourtant, je suis pas si rigoureuse. Mais tu vois, c'était une vraie rigueur. Enfin, ça m'a demandé beaucoup d'énergie parce que là, c'était un cap. Je devais garder ce cap. Et... Mais en même temps, je... Je le vois comme ça, mais je n'avais pas cette pression de me dire « je dois rembourser des investisseurs » ou « j'ai fait un prêt, je dois rembourser la banque » .

  • Speaker #1

    C'était un amour avec toi-même. Je comprends tout à fait. Un fonds propre, quand on peut le faire, c'est nickel. Et pour Stop TCE, c'est quoi la suite ? Tu as quoi comme projet ?

  • Speaker #0

    Déjà, on va vraiment continuer d'asseoir notre présence en France. Donc, on va axer ça sur la communication. On va faire un gros effort de communication pour que les personnes se disent, j'ai un TCA. Ah bah tiens, il y a ce top TCA, tu vois. Et pour que vous soyez bien identifiés. Exactement. Et puis après, commencer à aller en dehors de nos frontières. Oui. Ça, c'est...

  • Speaker #1

    Mais il y a d'autres pays où c'est beaucoup plus avancé. Je pense au Canada, aux choses comme ça, où...

  • Speaker #0

    Eh ben...

  • Speaker #1

    Non. Et ben non !

  • Speaker #0

    Alors la compréhension, les études menées sur ces problématiques, oui, sont beaucoup plus avancées. Mais j'ai des personnes qui nous contactent et qui habitent au Canada et qui nous disent, tu vois c'est tellement vaste aussi, qui nous disent mais moi j'ai rien à proximité de chez moi. Et puis il n'y a plus de place dans les services TCA qui sont à 1000 kilomètres de chez moi. Donc pour le moment j'ai rien. comme solution autour de moi, donc ils consultent sur la plateforme. Donc on a des personnes qui habitent en Belgique, au Canada, dans d'autres pays francophones, et on a aussi des expats qu'on accompagne qui n'ont pas de solution autour d'elles. Donc...

  • Speaker #1

    Quand t'es expat, tu viens d'arriver, t'es confrontée aussi à la langue, t'es pas à l'aise, peut-être que ça crée aussi plus d'anxiété, plus d'angoisse le fait que tu sois loin de chez toi, de ta famille.

  • Speaker #0

    C'est une super aventure, mais c'est aussi très déroutant. Tu vois, t'as plus tes repères, donc il y a beaucoup de choses à remettre en place, ouais. Et du coup, les projets, c'est ça, c'est développer Stop TCA à l'étranger et créer de nouveaux services. additionnelle à la plateforme. Mais alors là j'ai... En fait je suis au stade de l'IT donc...

  • Speaker #1

    T'attends que ça m'y reste un peu ?

  • Speaker #0

    Exactement parce que parler pour parler, tu vois, je trouve que ça n'a pas trop d'intérêt. Mais je suis super excitée parce que j'ai une idée qui ne me lâche pas. J'ai un... Et avec mon mentor, on a échangé à plusieurs reprises dessus et plus j'en parle et plus je me dis mais oui, il faudrait faire ça, ce serait... Trop bien comme service additionnel. Donc, développement de nouveaux services et dire bonjour aux pays francophones.

  • Speaker #1

    Francophones. Très bien. Merci Céline.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Je t'ai ravie de t'avoir. Merci de nous avoir expliqué un petit peu comment tu interviens, comment ta boîte fonctionne, de nous avoir parlé des coulisses. C'était très intéressant.

  • Speaker #0

    Merci à toi de m'avoir reçu. J'ai passé un très bon moment.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir. Merci de nous avoir écoutés. Merci à toutes. N'hésitez pas à laisser vos avis sur cet épisode, nous dire ce que vous avez pensé sur vos plateformes préférées, donc Spotify, Apple, YouTube, Deezer et bien d'autres. Pensez aussi à nous suivre sur les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn. D'ailleurs, je mets toutes les infos concernant Céline dans la légende du podcast, mais aussi sur les réseaux sociaux. Donc, n'hésitez pas à aller regarder pour la contacter si vous avez besoin. Une grande nouveauté, j'ai ouvert un répondeur. Donc si vous avez des questions sur l'entrepreneuriat ou d'autres sujets, n'hésitez pas à m'écrire ou à me laisser un petit message vocal au 0756 96 90 91. Je vous répondrai avec grand plaisir dans un épisode spécial ou sur une autre forme. On verra. N'oubliez pas aussi de partager cette émission autour de vous. Si vous avez des personnes qui ont des troubles de comportement alimentaire, si vous êtes... Voilà, vous êtes en questionnement sur ce sujet, n'hésitez pas à aller voir Stop TCA, c'est hyper bien, c'est hyper complet. Et puis, n'hésitez pas à nous suivre, Business de Meuf, sur les réseaux sociaux. Plus on est nombreux, plus on rit. Et puis, abonnez-vous et laissez-nous des étoiles sur Apple Podcasts et sur les plateformes d'écoute. Ça m'aidera à faire grandir le podcast. Et merci encore de nous avoir écoutés. Voilà, à bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt.

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