- Speaker #0
Hello les meufs, bienvenue dans ce nouvel épisode de Business de Meufs. Aujourd'hui, j'accueille Anansa, la fondatrice de Spicy Ananas. Salut !
- Speaker #1
Salut !
- Speaker #0
Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast, merci d'être là aujourd'hui. Donc Anansa, tu vas nous parler de toi, de ta boîte, de ce que t'as fait, comment t'as lancé, etc. Est-ce que tu peux nous parler de Spicy Ananas ?
- Speaker #1
Alors Spicy Ananas, c'est à commencer par un blog, je crois que c'était en 2018, et c'était pour partager des recettes. montrer ce que je fais. Ça a commencé par une page Facebook et ensuite c'est devenu un blog. C'était pour partager de ce qu'est la cuisine créole, les farines afro-caribéennes, présenter ce que je fais, ce que j'aime et photos en stylisme culinaire. Et aussi, ça a évolué à partir de 2017-2018 parce que j'ai assumé à 100% le sang gluten. Parce que j'ai donné des dénonciations au gluten en décembre 2017. Le blog, ça continue encore à être un blog, mais là, je vais changer mon site pour vraiment mettre en avant mes offres parce que je suis chef en cuisine sans gluten et créole, consultante culinaire pour des marques, pour créer des recettes à partir de leurs produits ou sinon à partir d'un brief, créer des recettes. Et c'est aussi une façon de montrer que le sans gluten peut être gourmand, délicieux, qu'il ne faut pas s'arrêter aux idées reçues dessus.
- Speaker #0
D'accord. Tu as commencé... le blog quand t'as su que t'étais intolérante au gluten ou t'as commencé le blog parce que t'étais passionnée par la cuisine ?
- Speaker #1
J'ai commencé le blog parce que j'étais passionnée par la cuisine et que ça ne me suffisait plus une page Facebook.
- Speaker #0
Donc t'as commencé par une page Facebook, ensuite t'as créé ton blog, t'as tout créé toute seule ?
- Speaker #1
Non, j'ai eu l'aide d'une amie qui est webmaster et m'a dit, vas-y, j'ai besoin de me faire connaître, est-ce que je te fais la trame et tout ? Donc elle a tout fait.
- Speaker #0
D'accord. Et initialement, tu avais été habituée à écrire ou tu as appris à écrire toute seule ?
- Speaker #1
J'ai toujours aimé raconter des histoires. J'ai toujours écrit, mais j'avoue que j'écrivais beaucoup de poèmes à une époque. Et depuis petite, j'aime cuisiner. J'ai commencé très tôt. Donc pour moi, écrire des recettes en tentant de raconter des histoires, ça me va.
- Speaker #0
D'accord, donc tu parlais d'une cuisine particulière.
- Speaker #1
J'étais vraiment axée sur, au début, je voulais être sur la cuisine créole, mais non plus m'enfermer. C'est vrai que je n'ai pas fait cuisine antillaise, mais vraiment créole pour être beaucoup plus ouverte sur le monde.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et j'ai mis après inspiration créole parce que, certes, je garde les codes de la cuisine créole, mais en m'inspirant de mes voyages qui peuvent être aux Etats-Unis, le fait de vivre en France, d'avoir voyagé dans le Méditerranée. Pour moi, c'était important de mélanger différentes cultures pour ouvrir le champ des possibles.
- Speaker #0
Quand tu as commencé ton blog, je t'ai dit inspiration créole. Qu'est-ce que tu parles par inspiration créole ? que... Je pense qu'à la majorité des gens, quand on leur parle de cuisine créole, ils pensent à la cuisine basique, c'est-à-dire des acras, du riz blanc, haricots rouges, lentilles, cochons, colombos, acras et tout ça. Tu t'es inspirée de quoi ? De la cuisine guadeloupéenne, de la cuisine martiniquaise ou de toutes les îles qui étaient à côté ? Je parle notamment de Cuba, Jamaïque, Dominique, etc.
- Speaker #1
J'ai vu encore plus large. La cuisine créole, pour moi, ça va de la Louisiane, la cuisine créole cajun, jusqu'à l'île Maurice. en passant par les Caraïbes. Donc, je me suis inspirée de ça, en me disant que quand on dit cuisinantier, les gens s'arrêtent à te dire, penche à créer boudin. Et donc, je voulais montrer que c'est beaucoup plus vaste et qu'il y a des gastronomies créées, il n'y en a pas qu'une. C'est pourquoi je me suis inspirée de ceux qui se font d'abord, dans ce que je connais, Guadeloupe, Martinique. Après, j'ai vu aussi ce que fait Haïti, à la Jamaïque. Donc,
- Speaker #0
tu voulais mettre à l'honneur la cuisine au sens large.
- Speaker #1
Au sens large, et valoriser les produits à Foucault-Gaïbéen, les faire connaître, parce que... Quand on est sans gluten, on se met à chercher beaucoup de farine. Et il y a plein de farines intéressantes. Il y a plein de produits intéressants qui sont sans gluten. La banne plantain, le fruit à pain, la patate douce, les niams, les cristaux fines, les madères. Il y a plein de choses à faire. Et donc, de là, je me suis dit, ok, j'aime les cuisines créoles. J'aime manger. D'accord.
- Speaker #0
Jusque là, tout va bien.
- Speaker #1
Tout va bien. J'aime bruncher aussi. Et donc, je me suis retrouvée à me dire, mais en fait... pour manger ce que j'aime, je ne le trouve pas forcément sans gluten. Et c'est comme ça que j'ai regardé ce que c'était en cuisine créole et j'ai commencé à reprendre les plats traditionnels de Guadeloupe et de Martinique en version sans gluten. Pour ceux qui comptaient de la farine de blé.
- Speaker #0
D'accord. Donc, en fait, tu as transformé des recettes avec une farine...
- Speaker #1
Afro-caribéenne ou africaine.
- Speaker #0
D'accord. OK. Donc, des choses qu'on peut trouver... Enfin, des choses qui existent, mais qu'on ne pense pas forcément, en fait.
- Speaker #1
C'est ça. Les dombrés, j'adore ça. Pour moi, c'est un plat simple, efficace, basique. Et j'ai commencé à parler dombrés. Et j'ai testé beaucoup de farines avant de trouver les farines qui matchent et qui me permettent de retrouver la texture du dombré que je connaissais. En tout cas, ceux qui s'approchent le plus, pour pouvoir continuer à manger mes dombrés. Mais c'est important, les dombrés.
- Speaker #0
Pour continuer à manger mes dombrés,
- Speaker #1
j'adore. Mais c'est important. Un dombré crevette, c'est super bon.
- Speaker #0
Oui, je ne vais pas te dire le contraire. Ça fait surtout longtemps que je n'en ai pas mangé en plus. Mais oui, mais ce n'était pas compliqué aussi d'avoir les mêmes textures, les mêmes...
- Speaker #1
Il faut faire le... Le terme que je dis, ça va être un peu fort, mais il faut un peu, entre guillemets, faire le deuil. des recettes qu'on a connues, des textures qu'on a connues avant avec du gluten. Parce que sans essayer de se rapprocher, on peut perdre beaucoup de temps et d'argent à essayer d'avoir la texture exacte. Sachant que ce n'est pas la même propriété, il faut rajouter parfois des choses. Donc moi, j'ai pris ce qui se rapprochait le plus et ça me va.
- Speaker #0
Oui, c'est un gros travail qui a été fait. En fait, tu dis que si on veut se rapprocher au maximum de la texture, il faut faire un maximum de recherche et de développement, justement. avoir quelque chose qui en ressemble au maximum. Mais si on veut se rapprocher au plus, il faut juste se mettre d'accord sur la composition qui ne sera pas la même.
- Speaker #1
C'est ça, exactement. Ce n'est pas la même composition. Et se dire, je vais essayer de me rapprocher plus, mais ça n'arrête pas d'être exactement pareil. Mais l'important, c'est que ça reste bon.
- Speaker #0
De toute façon, on en parle, mais quand on fait un plat, je prends l'exemple pour moi, quand je fais un plat aux Antilles, quand je le fais ici, mais ça n'a pas le même goût. Déjà, l'eau n'est pas la même, les produits ne sont pas les mêmes. mais après, il y a... Il y a plein d'autres choses. Je parle aussi du rhum. Le rhum, quand on le boit aux Antilles et qu'on le ramène ici, le rhum n'a pas le même goût. C'est l'humidité qui n'est pas la même, etc.
- Speaker #1
Ça change. Même les bananes. Moi, je vois toujours ça. Je mange plein de bananes quand je vais là-bas. Et ça n'a pas du tout le même goût. Et je me dis, mais la banane a ce goût-là. Et j'avais oublié, quand je n'étais pas rentrée pendant 5 ans, 4-5 ans, je me suis dit, mais la banane, celle que je mange, en fait, ce n'est pas du tout le même goût.
- Speaker #0
Ça n'a pas du tout le même goût. Après, au début, je pensais que c'était ma cuisine et si mal que j'arrivais à avoir le même goût. J'essayais de me rapprocher avec ça, tu vois. Et du coup, à quel moment t'as décidé de te lancer ? Parce que t'étais salariée avant ?
- Speaker #1
J'ai été salariée pendant un an et demi, environ, en restauration. Ensuite, on m'a... J'ai eu des soucis de santé, donc on m'a déconseillé de continuer à travailler debout. Donc là, j'ai déjà fait une première reconversion justement pour faire de la cuisine. Donc là, c'était un peu le moment d'errance. Qu'est-ce que je peux faire ? Donc j'ai des métiers différents. J'ai fait, j'étais AVS, j'ai été community manager, j'ai été animatrice pour enfants. C'est un peu, ça a été quatre ans, on va dire, quatre ans un peu où je ne savais pas où j'allais. Et je n'avais que son travail et je suis restée un mois et demi à la maison. C'était long. C'est très très long, plus la rééducation derrière. Et là, je me suis dit, non, franchement, il faut que je fasse ce que j'aime. Et de là, je me suis renseignée auprès de comptables. Et les comptables m'ont dit, vaut mieux reprendre un emploi salarié pendant six mois avant de vous lancer. Donc c'est ce que j'ai fait. Et là, c'est la première fois que j'étais chef dans un coffee shop. Et je m'occupais de la carte.
- Speaker #0
Tu as réussi à devenir chef d'un coup ?
- Speaker #1
Oui, après.
- Speaker #0
Enfin, tu avais déjà suivi des études en parallèle ?
- Speaker #1
Oui, j'ai eu un CP cuisine.
- Speaker #0
Ah, donc du coup, ça, tu l'as fait à quel moment ?
- Speaker #1
Mon CP cuisine, j'ai eu en 2012. J'ai été commis de 2012 à décembre 2013. Et ensuite, en 2014, c'est là qu'a commencé un peu l'errance. Et j'ai devenu chef du coffee shop. J'avais un commis. C'était en mars ou avril 2019. Là, je voulais être créative et on me brisait dans ma créativité. Je voulais être inclusive et je ne pouvais pas forcément l'être. Donc, à un moment...
- Speaker #0
T'as envie de mettre ta patte, en fait.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça. Et à un moment, je me retrouvais un peu trop bridée. Et on n'était pas forcément d'accord sur certaines choses. Et pourtant, il doutait. Et quand on essayait, ça marchait. Donc, je me suis dit, je préfère faire mes propres recettes. Et ensuite, je serai plus à l'aise. Et je me sentirai plus libre de faire ce que j'aime.
- Speaker #0
Mais c'était convenu, initialement, que tu changes la carte ?
- Speaker #1
J'ai rédigé la carte.
- Speaker #0
Ah, t'as rédigé la carte. Et t'as apporté tes propres recettes dans le Couchshop.
- Speaker #1
Au début, j'étais très inclusive. Donc il y avait des repas sans gluten, des repas sans gluten, sans lactose, du végétarien. Il y avait toujours un plat carné ou de poisson. Et il y avait toujours une proposition de gâteau ou biscuit ou tarte sans gluten parce que le fonds de commerce avant, la personne qui était là, elle faisait du sans gluten. C'était la seule qui faisait du sans gluten frais dans la ville.
- Speaker #0
Mais qu'est-ce qui n'a pas fonctionné en fait ?
- Speaker #1
Mon patron de l'époque, il avait un concept en vue. Donc il avait commencé comme ça avec le coffee shop de cette façon pour après évoluer vers un autre type de concept food.
- Speaker #0
Vous n'avez pas réussi à vous mettre d'accord sur les trucs. Donc en fait, c'était ton cabinet d'expérimentation ou quoi ?
- Speaker #1
Voilà, j'ai testé et après, je me suis dit que j'aimerais être plus libre de créer ce que je veux. Et donc, c'est pour ça que j'ai décidé de créer en 2020, en mars 2020. Je suis rentrée dans une SCOP, donc CAE, entrepreneur, parce que je ne vais pas me lancer tout de suite, il fallait que je teste mon projet.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux expliquer ce que c'est qu'une...
- Speaker #1
Une CAE, c'est coopérative d'activité d'entrepreneur, si je ne me trompe pas, d'emploi. J'ai toujours un doute, j'espère qu'on peut écouter ça.
- Speaker #0
Je vais aller taguer dessus.
- Speaker #1
Tu m'entends, elle n'a toujours pas compris.
- Speaker #0
Tu es là depuis 2020. Surtout,
- Speaker #1
oui, je suis passée sociétaire il y a quelques semaines. Donc, voilà. Mais en gros, on ne crée pas d'entreprise. Notre activité est chapeautée en quelque sorte par la coopérative, par la CAE, qui fait qu'on a un numéro de sirète, on peut faire des devis, des factures, on a notre activité. Donc, elle prend un pourcentage sur notre surfeu d'affaires. On a des assurances, tout. Et on a aussi des formations. Et on est pollé par un conseiller une fois par mois pour expliquer comment se passe l'activité, comment on va se développer. Donc, ça fait qu'on n'est pas seul face à l'activité. Parce que ce type d'entrepreneur, je connais. Et là, c'est bien parce qu'on n'est pas tout seul. On a vraiment un réseau. On a des nocturnes, on a des salons. C'est une grande famille, en fait. C'est un gros réseau.
- Speaker #0
Ça fonctionne un peu comme un portage salarial. Oui. C'est porté différemment.
- Speaker #1
C'est porté différemment.
- Speaker #0
Mais après, ça te laisse la liberté de pouvoir prospecter tes clients, de pouvoir facturer, mais sans avoir créé une entreprise.
- Speaker #1
Exactement. Et tester le concept. Moi, j'ai testé le concept comme ça.
- Speaker #0
D'accord. Pourquoi tu as décidé de choisir ce type de...
- Speaker #1
Parce que je faisais des animations pour une marque et que je ne vais pas me lancer dans une sorte de création d'entreprise. J'ai été suivie par l'initiative 95. Ils m'ont conseillé de voir une CAE. pour commencer à facturer.
- Speaker #0
D'accord. Pour tester un peu.
- Speaker #1
Pour tester le produit. Enfin,
- Speaker #0
la prestation. D'accord. Donc, c'est de là. Alors, tu as été voir Initiative 95 qui t'a conseillé d'aller dans la scope.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Et du coup, depuis 2020, tu es dans la scope.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Tu ne l'as pas changé. Enfin, tu n'as pas voulu...
- Speaker #1
Si, je dois justement faire pour devenir... passer en auto-entreprise.
- Speaker #0
D'accord. OK. En tant que chef...
- Speaker #1
Traiteur, consultant culinaire.
- Speaker #0
OK, d'accord. Sur les trois. Du coup, est-ce que tu t'es fait accompagner par d'autres organismes, en plus d'Initiatives 95, en plus de l'ASCO, parce que j'ai l'impression que c'est vraiment très, très encadré, t'es privée, etc., assez régulièrement ?
- Speaker #1
J'ai eu l'opportunité de rentrer dans deux incubateurs. Enfin, un incubateur au début, c'était un food lab RER, mais ça n'existe plus. Et ensuite, je suis rentrée en programme d'entrepreneur dans la ville. J'ai fait le starter et ensuite, je suis rentrée dans l'incubateur.
- Speaker #0
D'accord. Et le premier incubateur, c'est vraiment celui qui est dédié à la food ?
- Speaker #1
Oui, j'en ai fait trois, en fait, incubateurs. J'ai fait Baluchon aussi, qui est spécial restauration.
- Speaker #0
Ah oui, d'accord. Donc, les trois t'ont aidé sur des aspects différents. Oui,
- Speaker #1
il y en a un qui a permis de voir comment structurer et s'organiser.
- Speaker #0
En tant qu'entreprise, c'est ça ?
- Speaker #1
En tant qu'entreprise dans la food. Donc, c'était sur quatre mois, si je ne me trompe pas, quatre, cinq mois. Ensuite, c'est les prémices, parce que mon projet a beaucoup évolué entre eux. L'idée de départ qui était de faire des brunchs dans les restaurants fermés le week-end. Là maintenant, j'ai vraiment évolué en quatre ans. Ensuite, d'entrepreneur dans la vie, là j'ai rencontré d'autres entrepreneurs. Donc j'ai commencé à faire un réseau d'entrepreneurs et d'entrepreneuses. Donc c'est des personnes qui savent ce que je vis. On peut échanger, c'est structurer son offre, avoir plus sa stature d'entrepreneur. Et là, ça a duré de 2021 à 2023. Ah oui, parfait. Presque deux ans. C'est 18 mois.
- Speaker #0
Ah oui, d'accord. Donc, en tout, avec le starter plus l'incubateur, tu as quand même deux ans d'accompagnement. Je ne pensais pas que ça durerait aussi longtemps. Si,
- Speaker #1
si. En fait, ça dépend parce que tout le temps, tu as des revues de projets tous les trimestres. Et en fonction de ce que tu présentes, soit tu restes, soit tu pars de l'incubateur. Et toi aussi, tu peux décider de partir de l'incubateur si ça ne te convient plus. D'accord, ok. Et en même temps, on m'a conseillé d'aller à Baluchon, qui était spéciale restauration. Et c'est là que j'ai commencé Baluchon en 2022.
- Speaker #0
En plus de ?
- Speaker #1
en plus d'incubateur, parce que c'est pas la même chose. La même chose, c'est vraiment restauration.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc, tu as tous les conseils de restauration, le labo, les prix, tu as le discours commercial. Tu avais d'autres choses qui étaient complémentaires entreprenant dans la ville. qui est plus généraliste.
- Speaker #0
Oui, c'est plus généraliste. C'est quand tu fais un incubateur spécialisé dans la cosmétique, dans les médias, etc.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
On ne voit pas la même chose. Surtout que c'est assez compliqué de savoir en tant que chef ou en tant que restaurateur, comment tu fixes tes prix, comment tu te vends, le réseau, comment tu approches aussi les différents organismes, comment tu deals aussi tes contrats. Ce n'est pas du tout la même chose que... D'avoir un truc généraliste. Et du coup, tu as trouvé que les deux t'ont permis d'avoir...
- Speaker #1
Oui, beaucoup. Parce que je vois l'évolution de la... On va dire, annonce ça d'il y a quatre ans. Et maintenant, il y a vraiment une vraie évolution dans la façon de faire mes prix. Il y avait une perception des prix qui n'était pas la bonne. Et quand on remet tout à plat, je dis oui. Je comprends que oui. Je vais perdre de l'argent.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Je vais perdre de l'argent. Et en tout cas, Baluchon m'a aidée sur ce côté-là. Et entreprendre dans la ville aussi, comment me positionner. Ça a été totalement, c'était une grosse avancée pour moi.
- Speaker #0
D'accord. Donc, on va dire que ByChance, ça t'a aidé dans la structuration du business plan, des prix, etc. De tout ce qui est un peu financier, comment j'ai un restaurant ou une entité dans la restauration. Et Entrepreneur dans la vie, ça t'a plus apporté le côté un peu, comment tu me positionnes, comment j'amène mon offre. Enfin, plutôt le côté marketing, en fait.
- Speaker #1
C'est ça. Mais comme j'ai beaucoup évolué, j'ai testé en fait. Ça m'a permis de tester, de réajuster, tester, réajuster mes offres. Au début, j'avoue que je n'assumais pas forcément le sans gluten. D'accord. Je ne voulais pas être dans une case. Et j'avais commencé par faire, je faisais une offre avec farine de blé, une offre sans gluten. J'ai fait une revue de projet, je ne sais plus à quel niveau, je crois que c'est le starter. Et ils n'ont pas compris, ils m'ont dit, mais pourquoi il y a un menu sans gluten et un menu de broche avec farine de blé ? Le message n'est pas clair. Il faut vous positionner. J'ai beaucoup de mal à me positionner. Parce que quand j'ai sans gluten, les gens ont l'impression que je disais « va dérailler trop, satanasse » . Donc j'ai appris aussi à changer mon discours et pas dire « sans gluten, mais gluten-free » . Bizarrement, l'anglais, ça passe mieux en France. Nous avons un point.
- Speaker #0
Je me dis, est-ce que c'est si important ça de dire que c'est sans gluten ? Moi, j'ai déjà goûté ce que tu goûtes. Je mange ce que tu fais. Tu me dis que c'est sans gluten, je ne fais même pas. C'est sans gluten. Moi, je vois juste un truc bon, en fait.
- Speaker #1
parce que tu es ouvert d'esprit. Et tu fais partie de mon personnage. Il y a d'autres personnes, quand on dit sans gluten, ça vient vraiment, c'est pas bon. C'est comme tu dis, ouais, je fais une brioche sans beurre. Je dis, est-ce que c'est bon ? Alors que si j'ai fait une brioche, on va dire, est-ce que c'est bon ? C'est pas la même intonation. Quand je disais que je fais du sans gluten, je voyais déjà la posture physique, les gens s'écartent, ils s'éloignent un peu du discours. On sentait qu'il y avait une distance qui se mettait entre ce que je disais et ce que je présentais. alors que quand je mettais en avant euh C'est simple, quand j'ai fait les questionnaires qualitatifs, quand j'étais en starter, je disais, voilà, je me présente, Annonce à 6 millions de Spatialanas, je propose des brunchs sans gluten. La personne fait, ah, le sans gluten, ça ne me dit rien, c'est sec, ce n'est pas bon, ça ne me fait pas envie. je reprends le même discours bonjour je suis je suis chef en cuisine créole et sans gluten je propose des recettes à base de farine d'igname agrémenté de confiture, de papaye muscade, et je veux aussi des gâteaux au chocolat, à base de farine de manioc, de poudre d'amande. Ah bon, on fait des gâteaux avec de la farine de manioc, mais c'est intéressant. Et là, la personne, elle s'avance.
- Speaker #0
D'accord. Mais tu as donné faim en même temps.
- Speaker #1
Oui, mais c'est pour ça que je dis que le discours fait la différence quand on parle de sans gluten. Et donc oui, ça a été dur pour moi de me positionner parce que j'avais peur que ce soit une sorte de rejet du sans gluten. C'est ça, parce que quand je dis sans gluten, c'est autre chose que de l'entendre vegan. Je ne sais pas pourquoi. Sans gluten est égal vegan, alors que le vegan et sans gluten c'est pas du tout la même chose. Parce qu'en fait je pense que c'est le fait que c'est un régime sans, on entend sans gluten on dit c'est bon elle mange pas de viande aussi. Non non, j'ai eu ça que je faisais toujours démarrer mes présentations en montrant une vache qui mange de l'herbe parce que je dis, quand je dis que je suis sans gluten on pense que je mange que de l'herbe, alors que je mange beaucoup plus varié depuis que je mange sans gluten. Et se positionner en tant que femme qui fait du sans gluten, et en plus avec une créole c'était double niche. Donc c'est ça que je me dis, Je présente en disant que c'est la cuisine créole, sans gluten. ou sans gluten créole, parce qu'il y a des personnes qui vont dire « Ah, le créole, c'est épicé, c'est pimenté » , alors qu'il y a une différence entre épicé et pimenté. Et donc, ça fait que je me mets aussi dans une niche, et j'ai une niche dans une niche. Donc, je voulais montrer que le sans gluten peut être bon, c'est pas sans goût, c'est pas sans gourmandise. La cuisine créole est au service de la sans gluten parce que c'est coloré, et ça change la vision de la cuisine créole aussi.
- Speaker #0
Et du coup, tu arrives à trouver des clients variés, ou tu n'as vraiment que des clients de niche ? Tu as des gens de tout horizon qui viennent te...
- Speaker #1
Étonnamment, j'ai plus de personnes qui ne mangent pas sans gluten que de personnes qui mangent sans gluten D'accord J'attire plus ces personnes qui veulent découvrir de nouvelles saveurs, de nouvelles cultures que des sans gluten Donc sans gluten, j'existe, venez me voir
- Speaker #0
Donc si on récapitule, c'est des choses qui te sont arrivées Pardon Qui sont assez compliquées à gérer au quotidien Mais finalement, t'en fais une force
- Speaker #1
Exactement J'avais une double problématique parce que je suis en cuisine Mais aussi avec des allergies alimentaires donc pour moi c'était important d'en parler et je suis sensible à ça pour mes clients, je suis assez inclusive dans les brunchs par exemple, je fais une option sans lactose une option végétarienne parce que je sais qu'il y a des personnes qui sont sans gluten qui ne doivent plus d'allergie au lactose et vice versa, donc je suis assez inclusive dans ma cuisine parce que je sais ce que c'est d'être allergique et de demander, de poser des questions parfois les serveurs ne savent pas ou on envoie un mail et on ne répond pas ou quand on dit les choses, les personnes sont surprises Ils s'étonnent des fois des allergies que je mentionne parce qu'ils ne sont pas... Voilà, les amandes, ils savent déjà tout ça. Mais quand je dis que je suis allergique à la pomme et à la carotte crue, les gens font « Ouah, quoi ? »
- Speaker #0
Maintenant, aujourd'hui, tu te sers de tout ça comme une force pour être force de proposition pour tes clients. Et ça t'apporte aussi toute cette expertise pour la partie consulting.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Mais à quel moment tu t'es dit « Je passe de chef à consultant, en fait ? »
- Speaker #1
Je trouvais que c'était une opportunité d'avoir une autre corde à mon arc.
- Speaker #0
C'est des demandes qui revenaient ou c'est toi qui...
- Speaker #1
J'ai eu des demandes de personnes qui m'ont dit... C'était déjà prévu que je le fasse. J'avais prévu d'évoluer vers ce métier. Et j'avais cherché justement à avoir des professionnels pour qu'ils puissent m'aiguiller. Donc, comment présenter les choses ? Il y a eu très peu de personnes qui ont accepté de discuter. Et ensuite, la proposition est venue d'elle-même. En fait, c'est une amie qui m'a dit, tiens, j'ai une personne qui recherche quelqu'un pour faire telle chose. Est-ce que tu peux t'en occuper parce que c'est ton cœur de métier ? Donc, c'est une créole. Donc, ça a commencé comme ça. J'ai saisi une opportunité.
- Speaker #0
Une opportunité qui t'a fait mieux vers l'idée de... Exactement. Parce qu'en plus de la cuisine, je vais proposer aussi du conseil. Et aujourd'hui, comment tu vides cette activité-là ? Tu m'as dit que tu faisais des brunchs, mais enfin, voilà. Comment aujourd'hui tu vides ça ?
- Speaker #1
Alors, j'ai plusieurs activités. J'anime des ateliers en entreprise, des buildings. Je fais du traiteur pour les particuliers et les entreprises. Le consulting, c'est que pour les entreprises. Et là, je recommence à faire des brunchs pour les particuliers, donc dans des restaurants, et aussi faire des petits déjeuners en entreprise.
- Speaker #0
D'accord, donc tu as une partie B2B. Quelle partie est plus facile à convaincre finalement ?
- Speaker #1
Le B2B.
- Speaker #0
Le B2B ?
- Speaker #1
Oui, c'est plus facile. Un peu facile parce que j'ai proposé des formules aussi, et je travaille avec des entreprises partenaires, donc ça fait que c'est beaucoup plus simple, le B2B. Oui,
- Speaker #0
à traiter. Ok. Qu'est-ce que t'aurais aimé qu'on te dise avant de te lancer ? Enfin, les cinq choses que t'aurais aimé qu'on te dise avant de te lancer.
- Speaker #1
Tu poses des questions. Si tu crois en toi, tu y arriveras. N'abandonne pas même quand c'est difficile. L'entrepreneuriat, c'est beaucoup de haut, mais aussi beaucoup de bas. On doute, mais il faut garder le cap. Je crois que c'est Fabienne Brillé qui le disait. Si tu as une vision, à la base, tu vas garder le cap sur ta vision. Et même quand tu douteras, ta vision va t'aider à garder le cap. Et moi, ça m'est arrivé de douter parce que je voulais faire plein de choses. Et ça, je me dis, il ne faut pas faire trop de choses en même temps. On commence par une première activité, un premier service, on maîtrise ce service, apprendre enfin un autre. Au moment où je m'éparpillais à trop vouloir faire, et vouloir trop faire après, on fait mal. J'ai disparu de mon énergie et qu'à un moment, il fallait recentrer. Et quand j'ai commencé à recentrer, ça a fait plutôt effet boule de neige. Et ensuite, quoi d'autre ? Je dirais toujours se former et assumer ses prix.
- Speaker #0
Oui, parce qu'en plus, tu proposes quelque chose qui est assez pointu. Donc, même les formations que tu as dernières, toute la recherche que tu as pu faire, voilà, ça a un coût. Du coup, les gens, ils vont le comprendre que c'est un peu plus élevé que la moyenne ou pas ?
- Speaker #1
Alors, les sans gluten, oui. Certaines personnes le comprennent, mais d'autres vont se dire, mais non, c'est trop cher. Alors, moi, je dis que ce n'est pas trop cher, ce n'est pas dans votre budget.
- Speaker #0
D'accord, ok.
- Speaker #1
Aussi, un truc important, c'est assumer ses prix, mais calculer toutes ses charges pour fixer son prix. Vraiment, la marge est tout pour ne pas travailler à perte au final.
- Speaker #0
Tu as trouvé que c'était un exercice assez difficile ?
- Speaker #1
Oui, parce que la perception que j'ai de mon prix, des fois, je me mets trop à la place du client. Alors que je pense qu'il faut se mettre à la place du client pour convaincre son client, mais voir aussi qu'on a des charges et qu'il faut en tenir compte.
- Speaker #0
Tu voulais trop faire plaisir, entre guillemets.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Quitte à renier un peu sur ta marge.
- Speaker #1
Quitte à un peu trop passion et pas assez business.
- Speaker #0
Maintenant, tu es un vrai requin ou pas ?
- Speaker #1
Je ne suis pas un requin, mais je peux dire que j'aime ce que je fais. J'ai toujours ma passion, mais je calcule et je peux dire non, là, ce prix en dessous de ça, je ne suis pas rentable. Et quand je vois certaines choses que vous avez fait au tout début, les prix que je donnais. Et quand je revois maintenant en disant, mais rien qu'en faisant le calcul, j'ai un tableau Excel où je rentre, prix de revient, le taux de marge, taux de marge et taux de marque et tout. Et je me dis, mais je faisais n'importe quoi là. J'étais pas...
- Speaker #0
Oui, mais après...
- Speaker #1
Après, on apprend.
- Speaker #0
Oui. Est-ce que t'as rencontré d'autres chefs qui t'ont aussi partagé aussi des tips ou t'as vraiment appris tout sur le tas et un peu dans la douleur à certains moments ?
- Speaker #1
J'ai rencontré des chefs. qui m'ont conseillé, donc ça a permis d'ajuster au fur et à mesure. Mais c'est vrai que comme mon projet a beaucoup évolué, il fallait ajuster, ajuster. Je rencontre pas forcément des personnes qui avaient la même problématique que moi pour pouvoir m'aider à ajuster exactement. Mais avec un tableau Excel, Excel m'a beaucoup aidée.
- Speaker #0
Pas de chef, mais un tableau Excel.
- Speaker #1
Un tableau Excel et des comptes aussi. Il y a beaucoup de comptes entrepreneurs sur Insta, sur LinkedIn, qui fait que j'ai revu ma façon de penser pour être rentable.
- Speaker #0
OK. Donc, tu as revu tes chiffres et tu as revu aussi ta manière de penser.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Oui. Mais je trouve que c'est un travail qui est tellement dur tout le temps de toujours te dire, ouais, OK, c'est bon, je garde le cap, je ne me laisse pas démonter et tout. Enfin, je trouve que c'est... Des fois, c'est un peu épuisant, mais je me dis, en fait, si tu n'as pas un bon mindset, si tu ne te mets pas au taquet, tu n'y arrives pas,
- Speaker #1
quoi. Je suis 100% d'accord. On peut se faire aider. On peut aussi côtoyer d'autres entrepreneurs qui vivent la même chose que nous. Donc ça va être quand on est au même niveau, on s'aide mutuellement. Et il y a aussi, j'ai oublié un truc qui serait important de dire, quand on commence l'entrepreneuriat, c'est l'intuition. Parce que des fois, on a l'intuition que ça va être galère. On a l'intuition que ça pue. On y va quand même. Alors qu'on sent que ça pue. Mais ça pue. Mais on se dit, mais non, c'est une opportunité de dingue et tout. Il faut que j'y aille, voilà. Mais ça pue. Mais on se dit, mais non, peut-être que c'est moi. J'ai peur et tout. Mais... Mais non, mais tu rigoles, mais c'est vrai.
- Speaker #0
Non, mais je rigole parce que j'ai déjà senti cette odeur,
- Speaker #1
tu vois. Et tu y vas et tu te dis, mais purée, j'ai envie de m'écouter, ça pue, ça puait. Et j'y suis allée. Et tu vois, ça m'est encore arrivé de me dire, j'ai l'intuition que ça va être... Je sens un truc, mais je dis, mais non, c'est pas ça. Je sens et j'ai dit, j'y vais quand même. Et quand j'y suis allée, je dis, ah non, j'aurais dû lâcher la fête.
- Speaker #0
Non, mais en fait, moi, j'imagine juste ma tête quand t'es dedans. La tête de déception.
- Speaker #1
Ah, mais j'ai une déception. Une déception qui n'a pas passé longtemps. Et je me suis dit, mais je sentais le truc. Je sentais et je ne me suis pas imposée en disant, je ne vais pas perdre ce client. C'est un projet intéressant. Enfin, ce prospect. Parce que le prospect n'est pas encore client. Parce que le temps que tu n'aies pas signé ton contrat, ton livre de vie, tu n'as pas passé des comptes. Concrètement.
- Speaker #0
Des fois, c'est vrai, on ne se fait pas assez confiance. Mais des fois, à l'instant, tu sens que ça va être compliqué.
- Speaker #1
Mais grave. et j'ai pas écouté mon intuition Et donc ça, c'est important qu'on est entrepreneur de se dire, je ne le sens pas. Même si ça a l'air beau, ça brille, tout ça. Si on ne le sent pas, pas une question de peur, parce que je fais la différence entre ne pas sentir et avoir peur. Là, il y avait des trucs qui alertaient et je n'ai pas voulu les écouter.
- Speaker #0
Tu n'as pas voulu voir, non ? En fait,
- Speaker #1
j'ai vu, mais je me suis dit, mais non. Ça ne sera pas comme ça. Mais non. Mais non. C'est vrai que je comprends qu'il y a des personnes que ça est plus dur en affaire maintenant. On dit, mais je ne crois pas, la personne n'est pas du tout flexible, elle n'est pas souple. Mais je peux comprendre qu'on a été souple auparavant et que des personnes, on donne la main et la personne prend le bras. Oui,
- Speaker #0
mais... Enfin, je ne sais pas, mais il faut trouver un juste équilibre parce que des fois, c'est un peu trop...
- Speaker #1
Tu vois ? Je suis d'accord avec toi.
- Speaker #0
C'est comme si on avait fermé une porte dans la gueule. Des fois, je trouve que c'est un peu surdimensionné.
- Speaker #1
Je trouve les personnes un peu dures. Je ne connais pas son histoire personnelle. Et c'est pour ça qu'elle réagit. Ce n'est pas contre moi. Elle revit une situation qu'elle n'avait qu'auparavant. Elle se dit, mais j'y fais quoi cette fois ? Et voilà ce que c'est passé.
- Speaker #0
Je pense qu'il faut aussi se détacher de certaines choses. C'est-à-dire qu'il faut prendre de la distance avec des choses comme ça. Tu dis non, mais tu prends de la distance avec ça aussi. Tu dis, bon, j'ai dit non, mais ce n'est pas grave en fait. Tu dis non, mais tu es en train d'y penser toute la nuit. J'ai dit non. Comment il va le prendre ? Est-ce que je ne l'ai pas vexé ?
- Speaker #1
Qu'est-ce qu'on va dire de moi ?
- Speaker #0
Ma réputation ? En fait, tu leur as dit non. Je ne sais pas, ils pensent à autre chose le lendemain. Je ne sais pas. Après, on a ce truc aussi d'être déçue de ne pas avoir fait plaisir à quelqu'un.
- Speaker #1
Exactement. Mais des fois, j'ai dit oui.
- Speaker #0
et à contre-cœur. Et après, le oui à contre-cœur, ça peut avoir des répercussions énormes. Donc maintenant, je préfère dire, vaut mieux un non franc et qui après pourrait peut-être évoluer par un oui dans d'autres circonstances, que dire un oui à contre-cœur et après les choses se passent pas comme on le souhaitait et qu'on se dit ah j'aurais dû dire non.
- Speaker #1
Mais ça prend du temps, tu dis bon, j'ai pas trop confiance, mais si je dis non, je pourrais pas faire mes preuves, on va me demander d'autres trucs, machin, etc. Mais au final, il faut se dire, ça viendra quand ça viendra. Et puis, il faut faire confiance à l'avenir.
- Speaker #0
Oui, il faut se faire confiance. Et ça encore, c'est autre chose. Je pense vraiment qu'il ne faut pas non plus s'autoflageller et prendre le temps de voir qu'on grandit aussi. On n'est pas entrepreneur, on le devient. Et ça prend du temps.
- Speaker #1
Et du coup, comment tu as travaillé un peu cette confiance ?
- Speaker #0
Alors, je la travaille toujours. Je regardais des vidéos sur la manifestation.
- Speaker #1
La loi de l'attraction.
- Speaker #0
La loi de l'attraction. En fait, j'aime bien, je regarde les choses positives, parce qu'à un moment, j'ai trouvé que c'était assez anxiogène. À partir du Covid, j'ai trouvé que les infos étaient assez anxiogènes. Donc, j'ai préféré me détacher de tout ça, écouter des podcasts, des podcasts entrepreneurs, vraiment intéressants, et qui m'ont fait dire, mais en fait, c'est tout à fait normal, ça arrive à plein d'autres entrepreneurs, c'est pas moi, en fait. C'est le processus qui est comme ça. Ensuite, je me suis fait coacher. Et ça m'a beaucoup aidé à passer à l'action.
- Speaker #1
C'était un coach business ?
- Speaker #0
Ça m'élève un peu business, confiance en soi, vie perso. Et je me suis fait coacher, ça m'a beaucoup aidé à me casser les croyances limitantes, et briser, et à passer à l'action. Et de faire des choses que je n'osais pas faire, en me disant, mais je n'ai pas les capacités, je n'en suis pas capable, je ne suis pas compétente. Au final, quand on les fait, ça ne peut pas être parfait déjà. La perfection, c'est compliqué à l'atteindre. Mais j'ai fait, et c'est en fait, c'est en faisant qu'on fait. Mais la perfection me paralysait, ça fait que je ne faisais rien.
- Speaker #1
Oui, d'accord.
- Speaker #0
Donc, c'est bien d'avoir fait des choses que je n'aurais jamais faites.
- Speaker #1
C'est le jugement que tu avais envers toi qui était dur, et tu te disais que je ne suis pas à la hauteur, donc...
- Speaker #0
Ouais, c'est ça, ou je n'ai jamais fait. Je me dis, je fais quelque chose que je n'ai jamais fait, donc comment je peux bien faire les choses que je n'ai jamais faites auparavant ? Ça devient un cercle vicieux. Donc, en fait, on ne fait rien, on procrastine, on ne bouge pas et on se dit mais je ne crois pas, ça n'avance pas ça n'augmente pas, mais c'est sûr que si on fait rien, ça n'apporte rien.
- Speaker #1
D'accord, donc passer à l'action, en fait.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Ok, donc passer à l'action t'a permis de gagner en confiance.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Mais est-ce que tu peux nous donner quelques rêves de podcast que t'as pu écouter ?
- Speaker #0
Ah bien, ma business de neuf, déjà. J'ai fait toutes les saisons. J'ai découvert des profils de femmes hyper intéressantes. Et on voit qu'il n'y a pas un profil d'entrepreneuse, il y a différents profils. Et c'est intéressant. d'ailleurs un épisode m'avait beaucoup émue elle se rendait dans les maisons de retraite c'était Aline ? je sais plus son prénom mais elle écrivait des livres avec l'aide de la famille des personnes pour qu'après que le savoir de la personne âgée ne se perde pas je le trouvais très émouvant et ensuite il y a Pauline Légnaud elle a fait la bijouterie Gémiot Merci. Donc j'écoute. Après, il y en a une, c'est Aline.
- Speaker #1
Je peux pas, j'ai business ?
- Speaker #0
Je peux pas, j'ai business. D'accord. The Be Boost. The Be Boost, voilà. Et un autre, c'est Marketing Square.
- Speaker #1
D'accord, ok. Donc t'écoutes quoi les top, top ?
- Speaker #0
En fait, c'est ceux-là. Il y a aussi Suitacom de Leïla. L'Eveloppe ton bise. Voilà, c'est bon, je l'ai. Il venait pas.
- Speaker #1
Ouais, mais en fait, tu écoutes beaucoup de podcasts.
- Speaker #0
Moi,
- Speaker #1
je ne te soupçonnais pas.
- Speaker #0
Je cuisine beaucoup. Donc, en fait, je cuisine. J'ai différentes phases. Soit je regarde des trucs. J'adore l'histoire. Donc, soit j'écoute des podcasts d'histoire. Ou je regarde YouTube histoire. Je mets YouTube. Soit je regarde des séries. Soit j'écoute des podcasts. Selon mon humeur, j'aime bien que mon temps soit bien utilisé. Quand je marche, j'écoute des podcasts. Quand je conduis, j'écoute des podcasts. Et quand j'ai livré, des fois, je peux passer des heures sur la route. Donc je mets un podcast. Et en fait, j'ai trouvé que c'était intéressant de faire deux choses en même temps. Et que ce soit utile et que j'apprenne des choses.
- Speaker #1
Ouais,
- Speaker #0
d'accord. C'est pas du temps perdu, en fait. Le temps est optimisé à fond.
- Speaker #1
Tu m'as dit que tu écoutais des podcasts, mais je pensais pas que tu en écoutais beaucoup, en fait.
- Speaker #0
Ah, mais j'ai podcast histoire, podcast économie, finance. Par exemple, j'aime bien écouter... Il y a un truc, c'est les investisseurs. Il y a des podcasts sur l'éducation financière. Oui. Pour les femmes. Et ensuite, je regarde... Tu vois, le truc s'appelle Gare de Business. Ça, j'adore.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Gare de Business, je kippe.
- Speaker #1
Ah non, mais moi, niveau podcast, c'est tout. Mais je vais même pas t'aider. Moi, j'écoute Scandale.
- Speaker #0
C'est quoi ?
- Speaker #1
Mais c'est un podcast sur les célébrités qui racontent leur histoire. Enfin, voilà, c'est hyper léger. Et après, j'écoute un autre podcast de Elle qui s'appelle Première Foire, un truc comme ça. Mais moi, j'écoute que des... Enfin, franchement... Ou sinon, j'écoute aussi un podcast qui est très bien. J'ai peur, donc j'y vais. C'est une coach qui fait ça.
- Speaker #0
C'est pas mal, ça.
- Speaker #1
Hyper, hyper bien.
- Speaker #0
J'ai bien.
- Speaker #1
Hyper cool.
- Speaker #0
J'ai bien. Je regarderai. et bien je l'ajouterai du coup. Oui. Il y en a un aussi que j'écoute d'une ancienne Miss France. Et il est très léger et j'aime bien aussi.
- Speaker #1
C'est pas l'Ori Tin Man, Comment t'as fait ? Ouais, ça doit être ça.
- Speaker #0
Voilà, mais après, des fois, je déconnecte. Je regarde des choses qui sont plus terre à terre. Et des fois, quand j'en ai marre de penser à trop de choses, eh bien, j'aime un truc plus léger. Ou sinon, je fais des apéroquiz aussi, par podcast.
- Speaker #1
Ah oui, moi aussi, je l'ai fait.
- Speaker #0
voilà j'étais toute seule dans mon lien en train de répondre au question moi aussi mais j'adore parce que j'apprends des choses et ça fait que ça me détend un peu le cerveau parce que j'ai pas tout le temps à penser business business,
- Speaker #1
finance ouais mais après c'est prenant mais tu fais quoi du coup pour à part les podcasts pour couper pour répondre du dessin de la peinture ok de la peinture de la peinture là j'étais sur une toile sur presque un an ah oui sur l'art aborigène ouais et
- Speaker #0
j'y fais pas de petits points des petits points des petits points des petits points Ah ça fait du pointillisme ! En fait, ça part de l'apprentissage, mais c'est sur l'arabe origine. Et avec un bâton, un pic à brochettes. J'ai différents types de pics à brochettes. Maintenant, je suis qu'à plein de diamètres différents. Et je me suis amusée. Et c'est hyper... Ça détend, en fait, de faire des points.
- Speaker #1
D'accord, ok.
- Speaker #0
Je vais être illustratrice. Pourquoi je vais être illustratrice ? Parce que j'ai toujours aimé lire. Alors, je lis beaucoup. et je veux être illustratrice et en quatrième le conseiller pédagogique il a été horrible avec moi il m'a dit que je n'aurais aucun avenir que je serais au chômage ah oui quand même il était sympa toi il a dit parce que j'ai commencé le conservatoire en sixième et je vais intégrer l'école boule d'accord donc j'ai commencé le conservatoire en sixième et donc j'ai fait quatre ans de conservatoire et le mec me dit non mais vous n'arriverez à rien enfin il me tutoyait Mais qu'en gros, j'étais partie à un échec total. Et moi, je dis non, je veux devenir illustratrice. C'est mon rêve. Et comme on me dit ce que je voulais faire, je dis je veux être illustratrice. Parce que je voulais allier mon plaisir de la lecture avec le dessin. Il faut savoir que quand je suis rentrée en 6e, mon but, c'était de lire tous les livres du CDI. Donc, j'y sais beaucoup, beaucoup, beaucoup. Je voulais remplir ma carte de bibliothèque. Et donc, en gros, je disais non, je veux être illustratrice. Il a convoqué mes parents. Il a... Qu'on n'est que parents, que les livres n'existeraient plus à l'époque où je serais majeure, et que je n'aurais aucune carrière, aucune évolution professionnelle. Je vais avoir la misère. Bon, il a réussi à les convaincre. Et donc, comment on dit de changer de voie ? Et je pense que c'est là qu'a commencé le moment où j'ai erri. Dans des études, des choses que je voulais faire. J'ai pensé à faire du droit, après de la communication. Quand j'ai compris la communication, je me suis rendu compte que ceux que je voulais faire, j'aurais dû faire un autre bac. Il fallait faire une école. Donc en fait, je pense que c'est là que ça a commencé. parce que... Ce que je voulais faire, on m'a détournée. Alors que j'ai une personne qui est créative et passionnée. Je suis très art plastique. Je suis très créer des choses, découper, coller, inventer. Et j'étais partie dans la mauvaise direction.
- Speaker #1
Ok. Et de fil en aiguille ?
- Speaker #0
De fil en aiguille, je dis qu'il y a plusieurs vies dans une vie. C'est ça qui est intéressant. C'est de Wolinski. J'ai oublié son prénom. Et j'ai eu plusieurs vies, j'ai fait plusieurs choses, et quand on me dit que je ne peux pas, je dis que je peux. Que c'est pas parce que toi tu ne peux pas, que moi je peux pas, et qu'on n'a pas me projeté ces peurs. En fait les personnes elles ont projeté leurs peurs inconscientes sur les autres parce qu'ils n'osent pas faire les choses. Quand j'ai changé plusieurs fois de métier, pas par chance et par nécessité, et qu'on m'a dit que j'étais une personne instable, alors que je dis non, parce qu'il y a un cursus dans ce que je fais, quand je suis arrêtée la restauration, je faisais de l'animation dans les trains. C'était job alimentaire, mais j'ai fait des ateliers de pâtisserie avec les enfants. À côté, pendant que j'étais AVS, je faisais des ateliers de pâtisserie. Et ensuite, je suis aussi devenue community manager dans une startup des arts de la table. Donc, il y a toujours un fil conducteur et j'en venais toujours à la cuisine. Et quand j'ai vu que j'en venais toujours à la cuisine, je me suis dit que j'allais y rester. Parce qu'en fait, j'ai voulu arrêter mes études en 2003. Donc, j'avais une année de Dug. En communication, j'avais validé mon année, mais j'ai mes parents, c'est bon, je vais faire de l'hôtellerie et de la restauration. Et moi, regardez, pour les entiers qui écoutent, vous savez comment les parents entiers peuvent être convaincants. Ils m'ont dit mais comment ça tu veux arrêter en plus je suis l'aînée de la famille tu vois donc tu fais arrêter tes études mais tu as réussi tu as validé l'année pourquoi tu veux arrêter c'est un métier d'homme c'est compliqué. Et en plus j'ai passé une carrière plutôt intellectuelle à du manuel donc c'est plutôt mal vu et on n'était pas à l'époque où Top Chef c'était je crois que c'était le début de Top Chef donc au moment où on voit la cuisine d'une certaine façon.
- Speaker #1
Top Chef c'est à 15 ans.
- Speaker #0
C'est à 15 ans donc ça a dû commencer en 2009.
- Speaker #1
Ouais c'était en 2010.
- Speaker #0
comme un truc par là. Donc, c'est le début où on voit la cuisine et tout. Mais ce n'était pas encore... Pour une femme, c'était toujours compliqué.
- Speaker #1
Mais en fait, ça a démocratisé aussi le métier et ça l'a rendu plus crédible aux yeux de plein de personnes.
- Speaker #0
Et c'est très difficile, en fait, le métier de la cuisine. Mes parents, ils me disaient, mais il n'y a pas beaucoup de femmes et tout ça. Donc, ils m'ont dit, ben, continue tes études et après, tu pourras faire ce que tu veux.
- Speaker #1
Mais en plus, tes parents, ils ont un restaurateur, c'est ça ?
- Speaker #0
Ils ont un stagmal. il n'était pas encore à l'époque.
- Speaker #1
D'accord, ok.
- Speaker #0
Et donc, finalement, j'ai fait mon master en deux ans. Mon master 2, j'ai fait un master communication en médias recherche. Donc, comme quoi, j'aime beaucoup lire parce que j'étais vraiment sur le verbe, analyser les images médiatiques, le discours médiatique. Il y aurait beaucoup de choses à dire dans le contexte actuel. Oui.
- Speaker #1
Mais bon,
- Speaker #0
c'est ça. Donc, c'est sûr que moi, quand je regarde les journaux télévisés, je vois les choses différemment parce que c'était le cœur de mon master. Et ensuite, on m'a proposé de faire un doctorat et de continuer sur une problématique qui n'était pas très étudiée sur les Outre-mer. Le discours médiatique par rapport à l'Outre-mer. Et j'ai dit non, j'en pouvais plus. J'ai dit non, non. Oui,
- Speaker #1
quand même.
- Speaker #0
Oui. Et j'ai passé ma soutenance et le lendemain, je faisais. Je commençais les... C'est en 2010, j'ai commencé les interviews, enfin les interviews, les entretiens pour rentrer en CAP. Et c'était très compliqué. Parce que j'avais un master 2.
- Speaker #1
Ah ! C'était compliqué.
- Speaker #0
Parce que j'avais des diplômes.
- Speaker #1
De revenir à un CAP.
- Speaker #0
Oui, parce que j'ai dépassé les 25 ans. Donc en France, si vous voulez vous former, et vous avez moins de 25 ans, formez-vous maintenant, parce que passer 25 ans, c'est plus compliqué.
- Speaker #1
Mais ça, c'était il y a...
- Speaker #0
Il y a 12 ans. Il y a 12 ans,
- Speaker #1
mais après, ça...
- Speaker #0
Non, il y a 14 ans, parce que j'ai commencé à chercher en 2010.
- Speaker #1
Mais ça a évolué maintenant, avec la loi qui est passée sur les reconversions professionnelles. Maintenant, on a les formations continues,
- Speaker #0
etc. C'était une galère.
- Speaker #1
Oui, mais j'imagine bien. Moi, j'ai revu un cursus et tout, il y a très très longtemps, il y a bientôt 15 ans. Et c'était compliqué de changer de voie et de revenir à autre chose.
- Speaker #0
En France, on n'est pas... Comme les anglo-saxons, c'est prouve-le que tu peux le faire. En France, c'est montre-moi que tu as la théorie et après, tu me prouveras que tu sais faire. C'est plutôt comme ça que je vois les choses. Et donc, de 2010 à 2011, j'ai galéré à trouver... un CAP qui m'accepte. J'avais un ultimatum. Mon père m'a dit « si t'as rien en décembre 2011, il faut que tu trouves un travail » . Donc de 2010 à septembre-octobre 2011, j'ai cherché. J'avais même postulé en Guadeloupe pour un CAP et je voulais rentrer au lycée hôtelier du Gauzier.
- Speaker #1
Et en formation continue, c'était pas possible ça ?
- Speaker #0
En fait, j'ai déposé plein de dossiers, j'ai fait tellement de trucs, je sais même plus ce qui s'était dit ou pas. Et au final, j'ai trouvé une asso qui a accepté mon dossier de CAP. Et donc, finalement, c'est comme ça que j'ai pu passer mon CAP cuisine. Mais ça n'a pas été fini parce que je me suis retrouvée alitée pendant trois semaines avant mon examen pratique. Donc, j'ai failli ne pas passer mon examen et le passer en septembre.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
C'était épique.
- Speaker #1
Oui. Mais et puis, à l'époque, c'était mal vu de rétrograde.
- Speaker #0
C'est ça, exactement.
- Speaker #1
De être rétrogradée, de passer d'un master à un CAP.
- Speaker #0
C'était très mal vu, oui.
- Speaker #1
Surtout que la finesse et la douceur t'accompagnent dans tes choix. Et c'est qu'un moment après que tu discutes avec tes parents et tu dis « Ah oui, je t'avais dit ça ! » « Ah oui, mais machin... » Il y a aussi ce truc, il y a la pression familiale qui est assez forte et tout. Et je pense que maintenant, tes parents, ils voient les choses autrement, enfin, plus ou moins.
- Speaker #0
Plus ou moins.
- Speaker #1
Plus ou moins, mais après, tu as les preuves que maintenant, tu as monté ton business, que tu as envie.
- Speaker #0
Voilà, c'est un long processus. En quatre ans, je me suis découragée, j'ai recommencé. Je me suis dit, je vais arrêter. Je me suis mis des dates butoirs. Et après, je me suis dit, il faut faire des choses différemment et continuer, persévérer dans les choses différemment.
- Speaker #1
Mais c'est dur d'avancer, mais sans l'aval de ses parents, c'est chaud.
- Speaker #0
C'est chaud, mais je savais que si je ne faisais pas, j'aurais des regrets.
- Speaker #1
Oui, toi, personnellement.
- Speaker #0
Mais c'était dur de se dire que même vis-à-vis de la société, quand tu dis que tu as un CAP, on ne te regarde pas de la même façon. En France, on a beaucoup, pendant longtemps, dévalorisé, je trouve, la filière technologique, la filière manuelle. Et que maintenant, on voit ça différemment. Mais les filières manuelles, il y a des personnes qui ont beaucoup de diplômes et qui n'ont pas forcément de travail. Alors que les filières manuelles, il y en a plus que des personnes qui ont beaucoup de diplômes.
- Speaker #1
Ah bah oui.
- Speaker #0
Ça commence à inverser la tendance, mais je vois encore... Il y a encore des façons de parler d'Affilière Manuel.
- Speaker #1
Mais dans la food, c'est bien vu, parce qu'on a des pâtissiers, des cuisiniers stars.
- Speaker #0
C'est les émissions qui ont fait ça.
- Speaker #1
Voilà, je pense à Cédric Grolet, à Yann Couvreur...
- Speaker #0
Christophe Adam.
- Speaker #1
Tous ces gars-là qui nous font des pâtisseries hors de prix et qu'on achète et qu'on bouffe.
- Speaker #0
Et qu'on ne peut pas manger parce qu'elles ne sont pas sans gluten.
- Speaker #1
Voilà. Mais en tout cas, je peux te dire que c'est très bon. Merci. Voilà, je pense à Pierre Hermé, etc. Enfin, toutes ces personnes qui sont médiatisées et qui, aujourd'hui, on voit... Enfin, c'est plus la cuisine d'antan, mais tu vois, la cuisine, la restauration, la pâtisserie, c'est très bien vu, mais d'autres métiers manuels, plombier, etc. Voilà, je vois personne à la télé en train de parler, il n'y a pas de plombistas, quoi. Oui, c'est vrai. Donc, il y a encore cette limite-là, on a rendu la pâtisserie, le truc glamour, maintenant ça se voit un peu plus, mais franchement, on regarde encore avec des gros yeux aussi, on dit que t'es plombier, ah ok, c'est intéressant, et bim, les gens se tournent les talons et ils te calculent pas, quoi. C'est très vite que les gens te jugent par rapport à qui tu es, ce que t'as, voilà.
- Speaker #0
Je faisais ça, quand j'ai eu mon CAP, je disais oui, j'ai eu un master 2 et après je me suis reconvertie comme si il fallait justifier que j'avais des diplômes. Et je me dis mais je n'ai pas à avoir honte d'avoir changé de voie et d'avoir suivi ce que j'aime. Et je pense que je ne changerai peut-être pas encore, peut-être pas changer, je continuerai à faire de la cuisine toujours, peut-être d'une autre façon. Mais c'est moi en fait, il y a différentes facettes et je les assume.
- Speaker #1
Oui mais dès que les gens voient que tu ne rentres pas dans la case ou tu ne rentres pas dans une case... Pour eux, t'es quelqu'un d'instable et tout. Alors qu'on fonctionne pas tous de la même manière, en fait.
- Speaker #0
Non, enfin, la société française, c'est plutôt on fait des diplômes et après, on a un parcours. Non, ça change, les reconversions. De montrer qu'il y a de plus en plus de reconversions, qu'on a plusieurs vies dans une vie. Mais avant, c'était... C'était quand même parfois la même boîte. 30 ans, 40 ans, maintenant, on change de boîte.
- Speaker #1
Tous les 5 ans. Mais même, je trouve qu'il y a encore des profils, notamment que je vois en accompagnement, etc., mais qui ont du mal, en fait, de... à entrer dans le cas dans le moule parce qu'au final il se retrouve pas et la société ne permet pas en fait de soi autrement que parce qu'ils ont décidé de catégoriser en fait et en fait il ya beaucoup d'errance moi je te comprends quand tu me dis qu'il ya eu des renseignements que tu savais pas que c'était enfin c'était compliqué mais en plus surtout au moment où tu l'avais fait c'était encore plus compliqué parce que maintenant ça se démocratise on parlait les multipotentiels, les gens qui ont des visions, des parcours différents. On parle beaucoup de reconversion, mais c'est maintenant qu'on en parle et maintenant que c'est un peu démocratisé, maintenant qu'on commence à comprendre, qu'on commence à accepter, qu'on commence à envisager certains profils. Mais je pense qu'il y a des gens qui sont malheureux ou des gens qui ont été malheureux peut-être toute leur carrière. Maintenant, ils peuvent se dire qu'ils peuvent commencer à envisager les choses autrement.
- Speaker #0
Oui, après, il y a tout ce qui... En fait, l'instabilité du début peut faire peur. Je me suis posé la question, je n'ai pas repris mon emploi salarié. Et je me dis, pourquoi pas, je peux très bien en reprendre un.
- Speaker #1
Mais oui, mais quand tu as goûté à l'entrepreneuriat, c'est comme une drogue.
- Speaker #0
La liberté, c'est quelque chose. De pouvoir bouger, par exemple, me dire, je peux très bien voyager et proposer des prestations, je peux cuisiner n'importe où. Je me dis, oui, c'est ça que je peux dire aussi à un entrepreneur. Tu as dit cinq trucs, mais j'ai plus que cinq points à donner. C'est penser vraiment, ne pas tout à la tête dans le guidon, mais prendre une pause. Parce que le burn-out de l'entrepreneur, ça existe aussi. et que... Il est nécessaire de prendre deux semaines, trois semaines, de se déconnecter sans penser à la finance, sans penser aux commandes, budget, quoi, pour vraiment après revenir tout frais, toute fraîche, pour reprendre le travail et continuer à garder le cap.
- Speaker #1
Merci beaucoup d'avoir partagé tout ça avec moi aujourd'hui et bientôt avec nous, toutes. celles qui nous écoutent merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode merci à toi alain de ça vous pouvez retrouver toutes les descriptions tous les liens voilà pour y voir tous les bruns j'amène ça à goûter ses gâteaux qui sont excellents vous retrouvez tout dans la bio et puis je vous dis à bientôt dans un nouvel épisode de business de meuf ciao ciao