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C'est La Voix

Sébastien Duchange, sous les étoiles du Châtelet

Sébastien Duchange, sous les étoiles du Châtelet

35min |04/02/2025|

21

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C'est La Voix

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35min |04/02/2025|

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Description

Premier épisode de 2025 et je reçois Sébastien Duchange, un comédien et chanteur talentueux qui a, entre autre, interprété Javert dans Les Misérables au théâtre du Châtelet.


On revient sur sa carrière, son amour de la musique, son implication dans le gospel pour 100 voix et son passé de Village People


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Transcription

  • Speaker #0

    Chers auditeurs et auditrices, un petit mot avant de commencer cet épisode. C'est la Voix a désormais un Patreon. En vous y abonnant, vous débloquez la possibilité d'accéder aux épisodes en avance et d'avoir votre nom cité dedans. Et surtout, vous participez à voir grandir ce petit podcast que je prends plaisir à réaliser. C'est la Voix est et restera disponible sur toutes les bonnes plateformes. Et sur ce, bonne écoute. Bonjour à tous et bienvenue... dans C'est la Voix, un podcast où j'invite un mardi sur deux des professionnels de la voix, que ce soit des chanteurs, des coachs bocaux ou d'autres sp��cialistes. Pour ce premier épisode de 2025, je reçois Sébastien Duchange, dont je vous avais déjà parlé dans l'épisode précédent sur Week-end, tant son interprétation de Javert dans les misérables théâtres du Châtelet m'avait ému. Sébastien est comédien, chanteur, il va nous en parler. Sébastien, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans C'est la Voix.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Comme c'est... l'habitude dans le podcast, je vais te demander de présenter ton parcours.

  • Speaker #1

    Mon parcours, moi je viens du coup de la comédie musicale que j'ai commencé il y a une vingtaine d'années à peu près au Centre des Arts Vivants. Je suis arrivé dans la comédie musicale parce que j'ai fait de la musique avant. Pendant six ans, j'étais dans un groupe où on a fait pas mal de rock, d'afrobeat, de reggae et puis ensuite on est allé dans la fusion de jazz rock. Et dans ce groupe là, j'étais musicien, bassiste et puis je chantais aussi de temps en temps quand il y avait du reggae. Et j'ai fait une école de comédie musicale, donc 5-6 ans après. Et je suis arrivé un petit peu par hasard dans la comédie musicale parce que j'avais un ami qui faisait de la percussion et qui prenait des cours avec Game dans ce centre des arts vivants. Et voilà, j'ai découvert la comédie musicale par hasard. Grâce à cette école de comédie musicale, j'ai été repéré par un prof de théâtre avec qui j'ai fait pas mal de classiques, des pièces classiques de théâtre et puis ensuite du gospel, beaucoup, avec gospel pour 100 voix pendant presque dix ans. Et je suis revenu après à la comédie musicale ensuite et entre temps, j'ai composé aussi pas mal de chansons, pas mal de poésie, voilà. Voilà en gros mon parcours.

  • Speaker #0

    Du coup, comme je l'ai dit, tu as incarné Javert dans Les Misérables au Châtelet. Comment est-ce qu'on prépare un rôle comme celui de Javert ?

  • Speaker #1

    Avec passion, avec une grande passion. D'abord, j'ai beaucoup écrit. J'ai lu d'abord le bouquin et puis je me suis rendu compte que dans le livre, on n'était pas exactement sur la même trame que dans la comédie musicale qui est vraiment axée sur Valjean, la traque de... de Javert et Valjean. Là, dans le bouquin, c'est différent. Et puis, il y a moins de choses sur Javert. Donc, du coup, il a fallu faire appel à mon imagination, parce qu'il est assez mystérieux dans le bouquin. On ne sait pas grand-chose sur lui. Donc, je suis parti d'éléments réels, concrets, de Victor Hugo comme point de départ. Et j'ai écrit son enfance, son adolescence. les moments ressorts, voilà, ça a été... Et puis ensuite, j'ai fait un travail sur en quoi je pouvais ressembler à Javert et en quoi il ne me ressemblait pas, et ce qu'il fallait que je fasse pour pouvoir atteindre ces états-là. Et puis j'ai fait un travail aussi avec un prof de chant, ça a été un super prof de chant, Alan Wright, avec qui j'ai bien bossé, et ça m'a permis de tenir la distance parce que... Faire plus de 50 shows sur un mois et demi, c'est colossal, surtout sur une oeuvre comme Les Misérables. Et puis de l'hypnothérapie aussi, parce qu'il a fallu que je fasse un suicide en sautant de 7 mètres, se laisser aller dans le vide. Donc ça demandait pour moi un travail, parce que j'ai le vertige, un travail de lâcher prise, et puis de coaching aussi. Sur le rôle, la préparation mentale, pour moi, c'est très important.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose dont on ne parle pas forcément beaucoup, la préparation mentale pour un rôle. On a tendance à évoquer les aspects théâtre, musique, danse, etc. Mais c'est vrai que quand on entre dans un rôle, ça peut avoir un impact sur nous.

  • Speaker #1

    Complètement, surtout un personnage comme ça, comme... Comme Javert qui est très seul, dans le spectacle, du coup, moi j'avais des... Javert, il n'a pas de moment où il est relâché. Il est toujours dans une tension, il est toujours habité. Et quand je commençais ma préparation de spectacle, voilà, il fallait que je me mette... Moi je suis quelqu'un de plutôt solaire, et là il fallait que je rentre dans un état, dans la peau du personnage, et il me fallait un petit moment de recueillement avant le spectacle, et surtout pendant le spectacle, entre deux scènes, quand il fallait se changer, j'étais dans ma bulle, et c'était important pour moi de rester dans cette bulle-là. Parce que tout ce que je pouvais vivre dans mon parcours hors scène avait un impact après sur scène. Donc j'essayais vraiment d'entretenir entre chaque scène, de me rappeler les enjeux, de laisser infuser tout ce qui se passe dans le parcours. Et pour ça, on est dans quelque chose d'assez lourd. Il se suicide chaque soir, à la fin de chaque spectacle. Donc c'était important pour moi de... après, une fois que le spectacle est terminé, de pouvoir laisser ça de côté et revenir à moi. Donc la préparation mentale, il y a tout un travail dessus pour moi qui a été capital sur quels sont les enjeux de Sébastien au-delà du personnage de Javert.

  • Speaker #0

    Effectivement, au préalable, tu as joué dans notamment par exemple le livre de la jungle, qui est totalement un personnage... complètement différent. Est-ce que c'est la première fois que tu joues un personnage aussi dramatique ?

  • Speaker #1

    Non, j'en avais déjà joué par le passé dans la comédie musicale ILO, créée par Dominique Chanty. Je jouais le rôle d'un Monsanto imaginaire, mais qui avait des teintes qui ressemblaient un peu à Javert. Et puis dans la Révolution française... que j'ai joué juste avant les Misérables, le Robespierre. Vous pouvez avoir des similitudes avec Javert sur certains points. Donc j'avais... Et puis dans le Roi David aussi de Malca, il y a des passages très sombres de la vie du Roi David. Voilà, c'était des terrains... dans lesquels j'étais déjà allé un petit peu.

  • Speaker #0

    Une partie du texte des Misérables a été changée entre la version qu'on connaissait et la nouvelle version. Est-ce que tu saurais nous dire pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce qu'Alain Boublil a souhaité mettre au goût du jour certaines choses dans le phrasé, les rendre plus actuelles, parce qu'aujourd'hui on ne parle pas... de la même manière qu'il y a 45 ans et les mots résonnent d'une manière différente. Donc oui, il a revu à peu près un cinquième du livret.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton morceau préféré des Misérables ?

  • Speaker #1

    L'épilogue, l'épilogue de fin. Je trouve ça sublime. Quand j'ai découvert la comédie musicale Les Misérables, c'était déjà le cas. Et dans ce spectacle... ça l'était encore plus parce que dans la mise en scène de la 10 la chola il ya quelque chose d'assez particulier c'est à dire qu'à la fin il ya javert et eva le genre on est comme dans un paradis quoi et il ya une accolade entre les deux et je trouve que c'est un moment essentiel pour comprendre la pièce et n'est pas les voir comme comme des ennemis Mais comme les éléments d'une même nature, la nature humaine. Ils ont vécu comme ça un pan de leur vie pour s'apprendre l'un de l'autre des choses. Et voilà, après, Javert, il a fait ce qu'il pouvait avec ce qu'il était. Il n'a pas vraiment réussi à s'élever.

  • Speaker #0

    Au départ, tu es guitariste et bassiste.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et donc tu parlais de rock tout à l'heure, est-ce que tu retrouves dans la comédie musicale l'aspect déjà très théâtral du monde du rock ?

  • Speaker #1

    Complètement, complètement, moi j'adore les Misérables pour ça, je trouve qu'il y a un esprit très rock, très rock, et je trouve que c'est un spectacle qui prend aux tripes, il y a beaucoup de révolte, beaucoup d'intensité, il y a quelque chose d'irrévérencieux comme ça que j'aime bien. de provocateur et je trouve que c'est cette intensité là elle est elle est superbe à jouer quoi moi j'adore j'adore jouer ça et en même temps c'est fait avec beaucoup d'élégance quoi donc ouais ça me plaît énormément ce que c'était un peu un peu bestial apprivoisé

  • Speaker #0

    Mais d'ailleurs, je pense à des oeuvres comme A Batard of Hell de Meatloaf, ou Rock of Ages qui font intervenir un monde du rock avec des mises en scène très travaillées. Donc on n'est pas si loin sur l'aspect scénique.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. En plus, il y a un univers que Ladislas Chola a proposé qui était très sombre, très onirique. Quand j'avais vu les plans à l'époque, avant de commencer le spectacle, j'avais l'impression d'être dans le Dark Knight de Batman. Je me disais que c'était hyper intéressant, ce mélange de flammes avec le clair-obscur. Ça me plaisait énormément. L'encre qui vient, qui est très présente comme ça...

  • Speaker #0

    En surimpression ?

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Pour les gens qui n'ont pas forcément vu le spectacle, il y avait un écran qui descendait parfois sur lequel des choses étaient inscrites en surimpression et donc qui permettait de rajouter du détail au spectacle. Tu as été chef de pupitre dans le Gospel pour 100 voix. J'aimerais bien que tu nous en parles de cette expérience, de ce que ça t'a apporté.

  • Speaker #1

    Ça a été une des expériences musicales les plus fortes de ma vie. Parce que le Gospel, il y a quelque chose de l'ordre de la transcendance, de par l'histoire et de par la spiritualité aussi. C'est-à-dire que... Qu'on soit dans Gospel pour Sangwa, pour resituer, c'est la plus grande chorale de gospel en Europe. On est 100 chanteurs. Et quand je suis arrivé là pour la première fois en 2009, ça a été extraordinaire. C'était la première fois que je participais à un spectacle avec des chants spirituels. Et j'ai vu autour de moi une ferveur. un abandon que je ne connaissais pas moi dans le milieu du rock. Oui, il y avait une sorte de trance dans l'afrobeat, dans le reggae et tout ça, mais c'était assez perso. Là, de voir tout le monde converger vers la même chose, avec un cœur qui se déploie et toute une vie, tout un... On dépose ses bagages et on part à l'aventure. Et ça m'a bouleversé. Je suis resté à peu près dix ans dans cette chorale et j'ai vécu des moments extraordinaires. Extraordinaire. Et ça a été pour moi le pic. Et du coup, je recherche toujours une forme de transcendance comme ça. Quand je chante, un abandon, un don de soi. Ouais, c'est quelque chose qui, comme c'est inscrit maintenant dans mon corps, j'ai envie d'aller là-dedans quand je chante.

  • Speaker #0

    Et donc, en fait, j'ai l'impression, d'après ce que tu me dis, que tu te nourris un peu des expériences que tu vis pour bâtir un petit peu ta carrière, ta musique et la manière dont tu chantes.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est complètement ça. Je ne suis pas quelqu'un qui fait, par exemple... Beaucoup de casting parce qu'il n'y a pas beaucoup de choses qui me... Je fais le casting un peu avant l'heure et puis je ne me vois pas faire des spectacles feel good. Ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus moi en tant que spectateur. Et puis en tant qu'interprète, je ne me vois pas forcément faire un spectacle basé sur de l'esthétique vocale ou juste du feel good. Ça m'intéresse moins. Je suis moins attiré par ça.

  • Speaker #0

    mais le gospel c'est pas feel good ?

  • Speaker #1

    c'est pas toujours feel good moi c'est j'ai mis beaucoup de alors oui mais il y a quand même pour moi il y a beaucoup de tristesse aussi dans le gospel il y a cette idée de départ de partir la plupart du temps c'était des gens qui travaillaient dans les champs de mine et pour se donner du courage ils allaient vers la lumière mais ils avaient les pieds dans la boue et Et j'aime bien cette image-là, on n'est pas dans le monde de Barbie et Ken. Oui,

  • Speaker #0

    effectivement, ça vient des champs de travail, ça vient des... de l'aspect de l'esclavage aux Etats-Unis, etc. Parfois, on peut avoir l'impression, dans les musiques un peu religieuses, c'est Praise the Lord, Hallelujah

  • Speaker #1

    Ah oui, il y a des moments comme ça. Moi, ça me va, les passages très… On appelle ça le worship song Je trouve ça très bien, mais il faut que ça soit bien rythmé. Il faut que ça soit dans le spectacle. Il faut qu'il y ait des passages. Ça dépend de la setlist. Mais moi, les morceaux sucrés, ça me va quand c'est bien placé dans la setlist. Mais il faut... J'aime bien quand il y a... C'est un peu à l'image de la vie. Il faut un petit peu de tout. Mais il ne faut pas trop rester longtemps dans le même mood.

  • Speaker #0

    Tu es donc le deuxième Pumba que je reçois dans ce podcast. Parce que tu as joué effectivement dans les Pumbaa à Disneyland.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Dans les rythmes de la Terre, etc. Et donc j'avais reçu en septembre dernier Jeff Brousseau, qui joue Pumbaa à Mogador, donc ça me fait deux Pumbaa. Et est-ce que tu te verrais toi du coup reprendre ce rôle dans le Roi Lion, genre à Mogador ou ailleurs ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, je ne pense pas. Je pense pas, ça a été super à jouer parce que je trouve que c'est quelque part l'apôtre de la joie. Et même si on voit un rigolo sur scène, et voilà, quand il arrive, et quand il y a la chanson Hakuna Matata, c'est vrai que c'est un peu le clou du spectacle. Donc il y a un côté un petit peu racoleur comme ça. Mais je trouve que c'est très inspirant pour notre société de voir des... des personnes comme ça, des troubadours qui arrivent à... qui ont le courage de s'extraire, quelque part, de la société pour aller vivre une vie de poète et... et de pas se définir par rapport à le regard des autres, quoi. Ils ont une liberté, ces deux-là, là, qui est hyper inspirante, quoi.

  • Speaker #0

    Très bohème, hein.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, complètement, ouais. Après, de le faire... Je l'ai fait six mois, deux fois six mois. Oui, ça va. J'ai envie de faire autre chose.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu as envie de t'extraire de l'aspect un peu... Pourtant, tu parlais du fait que tu es très solaire. Oui. Forcément. Tu as envie de t'extraire un peu de ça.

  • Speaker #1

    Ça dépend des projets. Là, j'ai envie de découvrir de nouvelles choses. J'ai envie de me surprendre. aller dans des terrains que je n'ai pas eu l'habitude d'explorer, me découvrir à travers des rôles. J'aime bien défendre des belles causes, des choses qui me tiennent à cœur, qui font avancer le schmilblick. En tout cas, dans ma tête, où je me dis que ça me fait avancer moi, et que c'est une belle inspiration pour le monde, pour le public, j'y vais. Mais du coup, je passe un casting par an ou deux. Je ne suis pas du tout l'interprète qui est à fond sur... J'ai un pied dedans et deux pieds dehors.

  • Speaker #0

    Mais du coup, tu arrives à vivre malgré ça ? Parce que l'intermittence, etc., ce n'est pas forcément facile. On voit des gens qui courent après les cachets.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai la chance de... de pouvoir de pouvoir de pas galérer quoi ouais et puis je fais du je fais du doublage aussi à côté donc ça me fait des compléments et donc ouais ouais je j'aime bien faire ça il ya aussi un truc très très dans dans l'instant qui est hyper intéressant tarif tu sais pas trop ce que tu vas tu dois faire donc tu dois être en alerte et et c'est c'est C'est pas très confortable et en même temps c'est hyper intéressant. On fait appel à quelque chose que j'aime beaucoup, c'est à se reposer sur l'instant présent pour créer quelque chose. Et ça pour moi c'est essentiel sur scène de retrouver cet état-là, de ne pas rentrer dans des mécanismes où on ferait tout le temps la même chose, tous les soirs. Et donc je trouve qu'il y a un truc dans le doublage qui est... qui met en alerte par rapport à ça. Et puis après, il y a plein de techniques qui nous permettent sur scène de retrouver cette fraîcheur-là. Et moi, j'aime bien me découvrir. sur scène, me dire tiens, là je l'ai fait différemment. Et sur Les Misérables, il y avait quelque chose d'assez nouveau pour moi, un petit peu comme dans les jeux de rôle, le moment dans l'acte 2, là où il est prisonnier contre le poteau, c'était un moment pivot pour moi dans le spectacle, parce que, un peu comme dans les jeux de rôle, ça m'offrait plusieurs scénarios possibles, en fonction de moi, l'état dans lequel j'étais dans la journée, de ce que j'avais engendré dans l'acte 1. Il y avait plusieurs scénarios possibles que je m'imaginais et qui allaient en quelque sorte dessiner la chanson finale, le suicide, qui est un peu pour moi le vomi de tout son parcours.

  • Speaker #0

    Le vomi, c'est quand même...

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est quelque chose de sale, de dégueulasse, le suicide. Il y a quelque chose vraiment de bestial, de brut. de... Ouais, ouais, j'aimais bien ce moment-là. Je trouvais ça très crade. Il y a des moments de respiration, et puis il y a des moments où ça déverse, des moments où ça retient. Et ouais, ça correspondait bien au rythme du vomi.

  • Speaker #0

    Ok ! Je vais pas te demander ce que tu penses de la performance de Russell Crowe dans le film.

  • Speaker #1

    Ben, c'est... C'est une manière de voir les choses. Il y a différents... Moi, je ne suis pas fan des acteurs qui sont un peu comme Ryan Gosling, qui sont tellement intérieurs que ça en devient un plat. Je n'aime pas voir des comédiens sur scène qui sont un peu coquilles vides. J'aime bien voir que ça bouillonne de l'intérieur. J'aime bien la retenue, par contre. Mais j'aime bien... ressentir ce qui se passe à l'intérieur. Et quand je ne ressens pas grand-chose, et que c'est un peu plat, et qu'il n'y a pas beaucoup de nuances, je peux rapidement m'ennuyer.

  • Speaker #0

    Pour revenir à ton parcours au niveau composition, tu as composé la comédie musicale La Légende du Royaume de Calice. Je n'ai rien trouvé dessus.

  • Speaker #1

    Non, c'était il y a si longtemps. C'était il y a 20 ans, on avait fait une tournée Dans le sud-ouest de la France, on avait joué à l'Espace Chiron, on avait fait une première partie au Casino de Paris, je me souviens. C'était un extrait d'un quart d'heure à l'époque, mais après on en a fait une comédie musicale d'une heure et demie. Et elle n'a jamais vu le jour alors que c'était vraiment un truc très sympa à faire dans le monde un peu heroic fantasy, entre l'ombre et la lumière, avec beaucoup d'arts martiaux. C'était un très bon souvenir.

  • Speaker #0

    Est-ce que la composition d'une comédie musicale, c'est quelque chose que tu aimerais refaire ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, je ne pense pas. C'était il y a 20 ans. Aujourd'hui, je préfère raconter. Je ne sais pas si j'en serais capable déjà. Et deuxièmement, avec ma guitare, j'aime bien soit écrire des textes, soit prendre de la poésie et puis de la mettre en musique. Ça me plaît beaucoup. Mais du coup, c'est une musique beaucoup plus... intimiste que ce que ce que la musique que ce que la comédie musicale propose quoi oui mais après c'est vrai que la comédie musicale et par essence spectaculaire

  • Speaker #0

    où on doit amener il ya une ambiance et des personnages et tout et ce malgré certaines on va dire certaines formations plus

  • Speaker #1

    même chorus line tu vois où c'est juste une ligne mais mais ça reste du spectacle il faut une mise en scène ce que ne propose pas toujours ce genre de musique oui oui oui oui après ça dépend on sait jamais moi je suis je suis chaman dans dans l'esprit donc s'il ya quelqu'un qui vient et qui voilà propose un truc pourquoi pas tu vois ça dépend de de tellement de choses, je ne peux pas définir ça vraiment en avance et dire c'est comme ça. Mais j'ai un certain élan à la tendresse quand je compose avec ma guitare. Et pour l'instant, je ne me projette pas forcément sur une comédie musicale.

  • Speaker #0

    C'est quoi le spectacle qui t'a le plus touché ?

  • Speaker #1

    Miss Saigon.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Pour l'histoire, j'avais vu que Claude-Michel Schoenberg avait été chamboulé d'une photo en noir et blanc. On le voit. Une femme avec un visage interdit qui abandonne son enfant pour qu'il parte aux Etats-Unis. L'abandon, le lien filial comme ça, l'amour. familial et l'abandon c'est des sujets qui qui me touche de très près et c'est tellement bien joué les musiques sont tellement belle ouais que quand je les ai vus je j'étais en larmes pendant tout tout le spectacle et depuis je j'ai acheté le dvd je le lis ouais je le joli je le regarde Une fois tous les deux ans, à peu près, et je suis toujours autant en larmes à chaque fois que je le vois.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, tu sais qu'à Paris, on a deux des personnes qui ont fait partie du cast originel à Londres de Miss Saigon.

  • Speaker #1

    Mais non.

  • Speaker #0

    Si, à Paris, il y a... Alors, Denis, Denis Astorga-Chazelle, qui du coup, lui, ne monte plus trop sur scène. Et Charlie Magali.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà, et les deux... On fait partie du cast original à Londres de Miss Saigon.

  • Speaker #1

    Énorme, énorme.

  • Speaker #0

    C'est génial, c'est génial. Moi j'aime beaucoup Dennis, j'aime beaucoup sa voix, j'aime beaucoup quand je le vois sur scène, etc. Même si ça ne me plaît plus trop, mais voilà. Et bon, Charlie, je l'ai vu aussi sur la scène du Broadway Chic, et génial. Et d'ailleurs, par Sylvain Matisse, voilà, mise en scène de Sylvain Matisse, qui est également un copain, et qui est venu dans le cast. il y a deux ans. Voilà, c'était pourfroid, tu sais. Comme quoi, c'est un petit monde, au final.

  • Speaker #1

    Oui, magnifique. Il y en a une que j'ai vue, la version que j'ai vue en live et que j'ai en DVD, aussi, c'est la version de 2014. Donc, ce n'est pas celle avec Léa Salanga. Mais celle-là, je l'ai vue aussi sur Internet, comme tout le monde.

  • Speaker #0

    Enfin,

  • Speaker #1

    tout le monde. Pas tout le monde, mais...

  • Speaker #0

    Oui. Aujourd'hui, de plus en plus de nouveaux artistes arrivent sur le marché, avec les écoles de comédie musicale, je pense à l'ICOM, je pense à l'ECM, je pense à tout. Est-ce que tu penses que c'est plus difficile de se faire sa place de nos jours ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas du tout, parce que je ne connais pas du tout le milieu, si tu veux. Je ne me sens pas hyper concerné, en fait. Je n'ai pas trop d'avis sur la question, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Tu as joué avec des personnes dont... qui sont parmi, on va dire, un petit peu la crème du milieu de la comédie musicale française, si je puis dire. Oui. Je pense à Camille Ménard ou à Mathilde Carnet ou encore à Benoît Rameau, etc. Des personnes qui ont une certaine réputation dans le milieu.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Après, je ne passe pas beaucoup de casting. J'ai pas beaucoup d'amis dans le milieu de la comédie musicale, donc je me rends pas bien compte. Je sais pas trop répondre à cette question-là.

  • Speaker #0

    Et toi, c'est plutôt quoi ton milieu ? C'est plutôt la musique ?

  • Speaker #1

    Moi, je sais pas vraiment si j'ai un milieu, mais j'aime beaucoup la musique. La musique, c'est vraiment ce qui me touche le plus. Et le théâtre aussi. Mais c'est les univers dans lesquels j'aime bien vibrer. J'aime bien vibrer aussi dans la comédie musicale, mais je me sens plus à l'aise dans le milieu de la musique pure. Et puis j'aime bien aussi défendre des beaux textes. Alors là, j'ai la chance de... On est en train de faire des lectures. Il y a Raphaël Léman qui est en train de monter une pièce sur Nicolas II. dernier des tsars et voilà j'ai le rôle de de rasputine qui m'a été confié et je trouve ça génial de faire des pièces historiques encore un personnage un peu un peu sombre et mystique à jouer ouais je trouve ça je trouve ça je trouve ça hyper intéressant et j'aimerais bien à l'avenir ouais faire plus de plus de musique plus de plus de théâtre

  • Speaker #0

    pas de l'opéra ouais voilà encore être en chemin tu as chanté dans Village Crew donc un hommage aux

  • Speaker #1

    Village People ouais et tu faisais le cow-boy je faisais le cow-boy ça c'était génial est-ce que tu es un fan des Village People au départ mais pas du tout pas du tout et c'est marrant parce que c'est Ça, c'était il y a 15 ans. Oui, c'est ça, il y a 15 ans. Et c'était génial. Bon, j'avais besoin de faire des cachets.

  • Speaker #0

    pour valider mon intermittence. Et j'ai répondu à une annonce. Cherche à monter un groupe disco. Ce n'était pas Village People, c'était groupe disco. Je me suis dit, ah putain, un disco, ça peut être vraiment marrant et tout. Donc, je passe le casting. Et puis, en fait, je me rends compte que c'est pour faire le Village People. Donc, je passe le casting. À l'époque, il y avait Dalé. Daley qui faisait le lead dedans et je l'avais vu sur la nouvelle star et je le trouvais électrique comme chanteur, chanteur soul. C'était génial et quand j'ai su qu'il était dans ce groupe, j'ai fait wow, ok, ça va envoyer. Et j'ai vécu une des plus belles expériences humaines avec les membres du groupe. D'ailleurs pour la plupart on se voit encore. Et ouais ouais, on a fait pas mal de tournées et c'était un souvenir extraordinaire avec le public aussi. Moi j'étais un petit peu surpris parce que, bah musicalement je trouve ça marrant mais sans plus. Et en fait le public rentrait dans une espèce de magie qui faisait que... Il y a un moment dans la soirée, ça basculait et les gens avaient l'impression de vraiment voir les vrais Village People. Et donc il y avait une communion avec eux, même quand on signait les autographes. En plus, on parlait en anglais de A à Z. Alors c'était très drôle parce qu'on avait des privés de joke ensemble. Mais ouais, ça reste un super souvenir de ma vie professionnelle.

  • Speaker #1

    Et t'aurais aimé faire un autre Village People ou le Cowboy, ça t'allait ?

  • Speaker #0

    Non, ça m'allait bien. Ça m'allait bien, j'avais un speech en plus que j'avais... Il y avait un moment, il y avait Dalé qui devait se changer. Donc, il était en policier. Et puis après, il devait passer en personne de l'équipage du Navy. Et donc, il n'avait pas la même tenue. Et là, on m'avait demandé de faire l'intermède de deux minutes. Et je m'étais lancé dans un prêche. Et les premiers jours, ça ne marchait pas. Et j'ai persisté. Et ouais, j'ai fait des trucs de fou. Et quand j'ai trouvé après ma compote, quoi, pour ces deux minutes-là, c'était génial, quoi. Je faisais faire des trucs au public, c'est... Ouais, j'ai adoré, quoi. Ça a été une... C'est des super souvenirs, ça. Et pourtant, sur le papier, c'est pas ce qui m'aurait séduit le plus, mais quand on a des personnes humaines avec qui on s'entend super bien, ça nous fait pousser des ailes et puis on s'éclate, quoi. C'était génial.

  • Speaker #1

    Ça, je comprends complètement. On arrive ! Sur la fin de ce podcast, je vais te demander quelles sont tes recommandations culturelles.

  • Speaker #0

    Alors, recommandations culturelles, là du moment, là ?

  • Speaker #1

    Ouais, des choses que t'as aimées récemment et que t'as envie de recommander.

  • Speaker #0

    Waouh, ok. Ben écoute, j'ai pas eu de vie là. Depuis le mois de septembre jusqu'à début janvier, je suis pas sorti parce que je bossais non-stop.

  • Speaker #1

    Ça peut être séries, films, ça peut être des bouquins.

  • Speaker #0

    Ah ouais, d'accord. Alors dans ce cas-là, en film, je vais citer Baraka. Énorme expérience visuelle, sensorielle. C'est extraordinaire comme film. C'est vraiment un chef-d'oeuvre avec la musique de Dead Can Dance. C'est sublime et à chaque fois qu'on regarde ce documentaire-là, on apprend des choses sur soi, sur sa vie. sur son regard sur le monde. Je trouve que c'est un film magique. Donc Baraka. Et puis un bouquin, je dirais, L'éveil de votre puissance intérieure, de Anthony Robbins.

  • Speaker #1

    Ok, donc du développement personnel.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Ok. Pour ma part, je vais recommander la série Shrinking, qui est avec Jason Segel et... que je trouve excellente sur un psy qui décide de dire ce qu'il pense et toute la vérité à ses patients qui du coup et c'est très sympa parce qu'en fait il y a cet aspect vraiment proximité des personnages on n'a pas un pool énorme de trucs des personnages qui du coup les psy se comportent pas comme t'irais voir ton psy tu vois il y a un côté très honnête très intéressant Moi j'aime bien les séries qui utilisent un thème pour parler de rapport humain. Ma série préférée c'était The Lasso. Il y a The Bear aussi que j'aime beaucoup. Shrinking c'est un peu ça aussi tu vois dans un autre aspect mais qui est hyper intéressant. Donc je recommande ça et...

  • Speaker #0

    Et sur quelle plateforme ? Sur

  • Speaker #1

    Apple TV+. Voilà. Et il y a également du coup la deuxième saison de Severance qui a commencé. Et c'est extraordinaire cette série vraiment je recommande à tout le monde. Donc voilà. Un petit moment de promotion sinon Sébastien ?

  • Speaker #0

    De promotion ? Non, non, non.

  • Speaker #1

    Ok, très bien. Eh bien, merci Sébastien d'avoir été mon invité pour ce nouvel épisode de C'est la Voix.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup,

  • Speaker #1

    Mathieu. On se donne rendez-vous dans deux semaines pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez soin de vous, écoutez de la musique, faites de la musique, surtout ne produisez pas de musique sur tout le monde. Merci. Et puis, prenez soin de vous, à bientôt.

  • Speaker #0

    Au revoir.

Description

Premier épisode de 2025 et je reçois Sébastien Duchange, un comédien et chanteur talentueux qui a, entre autre, interprété Javert dans Les Misérables au théâtre du Châtelet.


On revient sur sa carrière, son amour de la musique, son implication dans le gospel pour 100 voix et son passé de Village People


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Transcription

  • Speaker #0

    Chers auditeurs et auditrices, un petit mot avant de commencer cet épisode. C'est la Voix a désormais un Patreon. En vous y abonnant, vous débloquez la possibilité d'accéder aux épisodes en avance et d'avoir votre nom cité dedans. Et surtout, vous participez à voir grandir ce petit podcast que je prends plaisir à réaliser. C'est la Voix est et restera disponible sur toutes les bonnes plateformes. Et sur ce, bonne écoute. Bonjour à tous et bienvenue... dans C'est la Voix, un podcast où j'invite un mardi sur deux des professionnels de la voix, que ce soit des chanteurs, des coachs bocaux ou d'autres sp��cialistes. Pour ce premier épisode de 2025, je reçois Sébastien Duchange, dont je vous avais déjà parlé dans l'épisode précédent sur Week-end, tant son interprétation de Javert dans les misérables théâtres du Châtelet m'avait ému. Sébastien est comédien, chanteur, il va nous en parler. Sébastien, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans C'est la Voix.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Comme c'est... l'habitude dans le podcast, je vais te demander de présenter ton parcours.

  • Speaker #1

    Mon parcours, moi je viens du coup de la comédie musicale que j'ai commencé il y a une vingtaine d'années à peu près au Centre des Arts Vivants. Je suis arrivé dans la comédie musicale parce que j'ai fait de la musique avant. Pendant six ans, j'étais dans un groupe où on a fait pas mal de rock, d'afrobeat, de reggae et puis ensuite on est allé dans la fusion de jazz rock. Et dans ce groupe là, j'étais musicien, bassiste et puis je chantais aussi de temps en temps quand il y avait du reggae. Et j'ai fait une école de comédie musicale, donc 5-6 ans après. Et je suis arrivé un petit peu par hasard dans la comédie musicale parce que j'avais un ami qui faisait de la percussion et qui prenait des cours avec Game dans ce centre des arts vivants. Et voilà, j'ai découvert la comédie musicale par hasard. Grâce à cette école de comédie musicale, j'ai été repéré par un prof de théâtre avec qui j'ai fait pas mal de classiques, des pièces classiques de théâtre et puis ensuite du gospel, beaucoup, avec gospel pour 100 voix pendant presque dix ans. Et je suis revenu après à la comédie musicale ensuite et entre temps, j'ai composé aussi pas mal de chansons, pas mal de poésie, voilà. Voilà en gros mon parcours.

  • Speaker #0

    Du coup, comme je l'ai dit, tu as incarné Javert dans Les Misérables au Châtelet. Comment est-ce qu'on prépare un rôle comme celui de Javert ?

  • Speaker #1

    Avec passion, avec une grande passion. D'abord, j'ai beaucoup écrit. J'ai lu d'abord le bouquin et puis je me suis rendu compte que dans le livre, on n'était pas exactement sur la même trame que dans la comédie musicale qui est vraiment axée sur Valjean, la traque de... de Javert et Valjean. Là, dans le bouquin, c'est différent. Et puis, il y a moins de choses sur Javert. Donc, du coup, il a fallu faire appel à mon imagination, parce qu'il est assez mystérieux dans le bouquin. On ne sait pas grand-chose sur lui. Donc, je suis parti d'éléments réels, concrets, de Victor Hugo comme point de départ. Et j'ai écrit son enfance, son adolescence. les moments ressorts, voilà, ça a été... Et puis ensuite, j'ai fait un travail sur en quoi je pouvais ressembler à Javert et en quoi il ne me ressemblait pas, et ce qu'il fallait que je fasse pour pouvoir atteindre ces états-là. Et puis j'ai fait un travail aussi avec un prof de chant, ça a été un super prof de chant, Alan Wright, avec qui j'ai bien bossé, et ça m'a permis de tenir la distance parce que... Faire plus de 50 shows sur un mois et demi, c'est colossal, surtout sur une oeuvre comme Les Misérables. Et puis de l'hypnothérapie aussi, parce qu'il a fallu que je fasse un suicide en sautant de 7 mètres, se laisser aller dans le vide. Donc ça demandait pour moi un travail, parce que j'ai le vertige, un travail de lâcher prise, et puis de coaching aussi. Sur le rôle, la préparation mentale, pour moi, c'est très important.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose dont on ne parle pas forcément beaucoup, la préparation mentale pour un rôle. On a tendance à évoquer les aspects théâtre, musique, danse, etc. Mais c'est vrai que quand on entre dans un rôle, ça peut avoir un impact sur nous.

  • Speaker #1

    Complètement, surtout un personnage comme ça, comme... Comme Javert qui est très seul, dans le spectacle, du coup, moi j'avais des... Javert, il n'a pas de moment où il est relâché. Il est toujours dans une tension, il est toujours habité. Et quand je commençais ma préparation de spectacle, voilà, il fallait que je me mette... Moi je suis quelqu'un de plutôt solaire, et là il fallait que je rentre dans un état, dans la peau du personnage, et il me fallait un petit moment de recueillement avant le spectacle, et surtout pendant le spectacle, entre deux scènes, quand il fallait se changer, j'étais dans ma bulle, et c'était important pour moi de rester dans cette bulle-là. Parce que tout ce que je pouvais vivre dans mon parcours hors scène avait un impact après sur scène. Donc j'essayais vraiment d'entretenir entre chaque scène, de me rappeler les enjeux, de laisser infuser tout ce qui se passe dans le parcours. Et pour ça, on est dans quelque chose d'assez lourd. Il se suicide chaque soir, à la fin de chaque spectacle. Donc c'était important pour moi de... après, une fois que le spectacle est terminé, de pouvoir laisser ça de côté et revenir à moi. Donc la préparation mentale, il y a tout un travail dessus pour moi qui a été capital sur quels sont les enjeux de Sébastien au-delà du personnage de Javert.

  • Speaker #0

    Effectivement, au préalable, tu as joué dans notamment par exemple le livre de la jungle, qui est totalement un personnage... complètement différent. Est-ce que c'est la première fois que tu joues un personnage aussi dramatique ?

  • Speaker #1

    Non, j'en avais déjà joué par le passé dans la comédie musicale ILO, créée par Dominique Chanty. Je jouais le rôle d'un Monsanto imaginaire, mais qui avait des teintes qui ressemblaient un peu à Javert. Et puis dans la Révolution française... que j'ai joué juste avant les Misérables, le Robespierre. Vous pouvez avoir des similitudes avec Javert sur certains points. Donc j'avais... Et puis dans le Roi David aussi de Malca, il y a des passages très sombres de la vie du Roi David. Voilà, c'était des terrains... dans lesquels j'étais déjà allé un petit peu.

  • Speaker #0

    Une partie du texte des Misérables a été changée entre la version qu'on connaissait et la nouvelle version. Est-ce que tu saurais nous dire pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce qu'Alain Boublil a souhaité mettre au goût du jour certaines choses dans le phrasé, les rendre plus actuelles, parce qu'aujourd'hui on ne parle pas... de la même manière qu'il y a 45 ans et les mots résonnent d'une manière différente. Donc oui, il a revu à peu près un cinquième du livret.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton morceau préféré des Misérables ?

  • Speaker #1

    L'épilogue, l'épilogue de fin. Je trouve ça sublime. Quand j'ai découvert la comédie musicale Les Misérables, c'était déjà le cas. Et dans ce spectacle... ça l'était encore plus parce que dans la mise en scène de la 10 la chola il ya quelque chose d'assez particulier c'est à dire qu'à la fin il ya javert et eva le genre on est comme dans un paradis quoi et il ya une accolade entre les deux et je trouve que c'est un moment essentiel pour comprendre la pièce et n'est pas les voir comme comme des ennemis Mais comme les éléments d'une même nature, la nature humaine. Ils ont vécu comme ça un pan de leur vie pour s'apprendre l'un de l'autre des choses. Et voilà, après, Javert, il a fait ce qu'il pouvait avec ce qu'il était. Il n'a pas vraiment réussi à s'élever.

  • Speaker #0

    Au départ, tu es guitariste et bassiste.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et donc tu parlais de rock tout à l'heure, est-ce que tu retrouves dans la comédie musicale l'aspect déjà très théâtral du monde du rock ?

  • Speaker #1

    Complètement, complètement, moi j'adore les Misérables pour ça, je trouve qu'il y a un esprit très rock, très rock, et je trouve que c'est un spectacle qui prend aux tripes, il y a beaucoup de révolte, beaucoup d'intensité, il y a quelque chose d'irrévérencieux comme ça que j'aime bien. de provocateur et je trouve que c'est cette intensité là elle est elle est superbe à jouer quoi moi j'adore j'adore jouer ça et en même temps c'est fait avec beaucoup d'élégance quoi donc ouais ça me plaît énormément ce que c'était un peu un peu bestial apprivoisé

  • Speaker #0

    Mais d'ailleurs, je pense à des oeuvres comme A Batard of Hell de Meatloaf, ou Rock of Ages qui font intervenir un monde du rock avec des mises en scène très travaillées. Donc on n'est pas si loin sur l'aspect scénique.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. En plus, il y a un univers que Ladislas Chola a proposé qui était très sombre, très onirique. Quand j'avais vu les plans à l'époque, avant de commencer le spectacle, j'avais l'impression d'être dans le Dark Knight de Batman. Je me disais que c'était hyper intéressant, ce mélange de flammes avec le clair-obscur. Ça me plaisait énormément. L'encre qui vient, qui est très présente comme ça...

  • Speaker #0

    En surimpression ?

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Pour les gens qui n'ont pas forcément vu le spectacle, il y avait un écran qui descendait parfois sur lequel des choses étaient inscrites en surimpression et donc qui permettait de rajouter du détail au spectacle. Tu as été chef de pupitre dans le Gospel pour 100 voix. J'aimerais bien que tu nous en parles de cette expérience, de ce que ça t'a apporté.

  • Speaker #1

    Ça a été une des expériences musicales les plus fortes de ma vie. Parce que le Gospel, il y a quelque chose de l'ordre de la transcendance, de par l'histoire et de par la spiritualité aussi. C'est-à-dire que... Qu'on soit dans Gospel pour Sangwa, pour resituer, c'est la plus grande chorale de gospel en Europe. On est 100 chanteurs. Et quand je suis arrivé là pour la première fois en 2009, ça a été extraordinaire. C'était la première fois que je participais à un spectacle avec des chants spirituels. Et j'ai vu autour de moi une ferveur. un abandon que je ne connaissais pas moi dans le milieu du rock. Oui, il y avait une sorte de trance dans l'afrobeat, dans le reggae et tout ça, mais c'était assez perso. Là, de voir tout le monde converger vers la même chose, avec un cœur qui se déploie et toute une vie, tout un... On dépose ses bagages et on part à l'aventure. Et ça m'a bouleversé. Je suis resté à peu près dix ans dans cette chorale et j'ai vécu des moments extraordinaires. Extraordinaire. Et ça a été pour moi le pic. Et du coup, je recherche toujours une forme de transcendance comme ça. Quand je chante, un abandon, un don de soi. Ouais, c'est quelque chose qui, comme c'est inscrit maintenant dans mon corps, j'ai envie d'aller là-dedans quand je chante.

  • Speaker #0

    Et donc, en fait, j'ai l'impression, d'après ce que tu me dis, que tu te nourris un peu des expériences que tu vis pour bâtir un petit peu ta carrière, ta musique et la manière dont tu chantes.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est complètement ça. Je ne suis pas quelqu'un qui fait, par exemple... Beaucoup de casting parce qu'il n'y a pas beaucoup de choses qui me... Je fais le casting un peu avant l'heure et puis je ne me vois pas faire des spectacles feel good. Ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus moi en tant que spectateur. Et puis en tant qu'interprète, je ne me vois pas forcément faire un spectacle basé sur de l'esthétique vocale ou juste du feel good. Ça m'intéresse moins. Je suis moins attiré par ça.

  • Speaker #0

    mais le gospel c'est pas feel good ?

  • Speaker #1

    c'est pas toujours feel good moi c'est j'ai mis beaucoup de alors oui mais il y a quand même pour moi il y a beaucoup de tristesse aussi dans le gospel il y a cette idée de départ de partir la plupart du temps c'était des gens qui travaillaient dans les champs de mine et pour se donner du courage ils allaient vers la lumière mais ils avaient les pieds dans la boue et Et j'aime bien cette image-là, on n'est pas dans le monde de Barbie et Ken. Oui,

  • Speaker #0

    effectivement, ça vient des champs de travail, ça vient des... de l'aspect de l'esclavage aux Etats-Unis, etc. Parfois, on peut avoir l'impression, dans les musiques un peu religieuses, c'est Praise the Lord, Hallelujah

  • Speaker #1

    Ah oui, il y a des moments comme ça. Moi, ça me va, les passages très… On appelle ça le worship song Je trouve ça très bien, mais il faut que ça soit bien rythmé. Il faut que ça soit dans le spectacle. Il faut qu'il y ait des passages. Ça dépend de la setlist. Mais moi, les morceaux sucrés, ça me va quand c'est bien placé dans la setlist. Mais il faut... J'aime bien quand il y a... C'est un peu à l'image de la vie. Il faut un petit peu de tout. Mais il ne faut pas trop rester longtemps dans le même mood.

  • Speaker #0

    Tu es donc le deuxième Pumba que je reçois dans ce podcast. Parce que tu as joué effectivement dans les Pumbaa à Disneyland.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Dans les rythmes de la Terre, etc. Et donc j'avais reçu en septembre dernier Jeff Brousseau, qui joue Pumbaa à Mogador, donc ça me fait deux Pumbaa. Et est-ce que tu te verrais toi du coup reprendre ce rôle dans le Roi Lion, genre à Mogador ou ailleurs ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, je ne pense pas. Je pense pas, ça a été super à jouer parce que je trouve que c'est quelque part l'apôtre de la joie. Et même si on voit un rigolo sur scène, et voilà, quand il arrive, et quand il y a la chanson Hakuna Matata, c'est vrai que c'est un peu le clou du spectacle. Donc il y a un côté un petit peu racoleur comme ça. Mais je trouve que c'est très inspirant pour notre société de voir des... des personnes comme ça, des troubadours qui arrivent à... qui ont le courage de s'extraire, quelque part, de la société pour aller vivre une vie de poète et... et de pas se définir par rapport à le regard des autres, quoi. Ils ont une liberté, ces deux-là, là, qui est hyper inspirante, quoi.

  • Speaker #0

    Très bohème, hein.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, complètement, ouais. Après, de le faire... Je l'ai fait six mois, deux fois six mois. Oui, ça va. J'ai envie de faire autre chose.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu as envie de t'extraire de l'aspect un peu... Pourtant, tu parlais du fait que tu es très solaire. Oui. Forcément. Tu as envie de t'extraire un peu de ça.

  • Speaker #1

    Ça dépend des projets. Là, j'ai envie de découvrir de nouvelles choses. J'ai envie de me surprendre. aller dans des terrains que je n'ai pas eu l'habitude d'explorer, me découvrir à travers des rôles. J'aime bien défendre des belles causes, des choses qui me tiennent à cœur, qui font avancer le schmilblick. En tout cas, dans ma tête, où je me dis que ça me fait avancer moi, et que c'est une belle inspiration pour le monde, pour le public, j'y vais. Mais du coup, je passe un casting par an ou deux. Je ne suis pas du tout l'interprète qui est à fond sur... J'ai un pied dedans et deux pieds dehors.

  • Speaker #0

    Mais du coup, tu arrives à vivre malgré ça ? Parce que l'intermittence, etc., ce n'est pas forcément facile. On voit des gens qui courent après les cachets.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai la chance de... de pouvoir de pouvoir de pas galérer quoi ouais et puis je fais du je fais du doublage aussi à côté donc ça me fait des compléments et donc ouais ouais je j'aime bien faire ça il ya aussi un truc très très dans dans l'instant qui est hyper intéressant tarif tu sais pas trop ce que tu vas tu dois faire donc tu dois être en alerte et et c'est c'est C'est pas très confortable et en même temps c'est hyper intéressant. On fait appel à quelque chose que j'aime beaucoup, c'est à se reposer sur l'instant présent pour créer quelque chose. Et ça pour moi c'est essentiel sur scène de retrouver cet état-là, de ne pas rentrer dans des mécanismes où on ferait tout le temps la même chose, tous les soirs. Et donc je trouve qu'il y a un truc dans le doublage qui est... qui met en alerte par rapport à ça. Et puis après, il y a plein de techniques qui nous permettent sur scène de retrouver cette fraîcheur-là. Et moi, j'aime bien me découvrir. sur scène, me dire tiens, là je l'ai fait différemment. Et sur Les Misérables, il y avait quelque chose d'assez nouveau pour moi, un petit peu comme dans les jeux de rôle, le moment dans l'acte 2, là où il est prisonnier contre le poteau, c'était un moment pivot pour moi dans le spectacle, parce que, un peu comme dans les jeux de rôle, ça m'offrait plusieurs scénarios possibles, en fonction de moi, l'état dans lequel j'étais dans la journée, de ce que j'avais engendré dans l'acte 1. Il y avait plusieurs scénarios possibles que je m'imaginais et qui allaient en quelque sorte dessiner la chanson finale, le suicide, qui est un peu pour moi le vomi de tout son parcours.

  • Speaker #0

    Le vomi, c'est quand même...

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est quelque chose de sale, de dégueulasse, le suicide. Il y a quelque chose vraiment de bestial, de brut. de... Ouais, ouais, j'aimais bien ce moment-là. Je trouvais ça très crade. Il y a des moments de respiration, et puis il y a des moments où ça déverse, des moments où ça retient. Et ouais, ça correspondait bien au rythme du vomi.

  • Speaker #0

    Ok ! Je vais pas te demander ce que tu penses de la performance de Russell Crowe dans le film.

  • Speaker #1

    Ben, c'est... C'est une manière de voir les choses. Il y a différents... Moi, je ne suis pas fan des acteurs qui sont un peu comme Ryan Gosling, qui sont tellement intérieurs que ça en devient un plat. Je n'aime pas voir des comédiens sur scène qui sont un peu coquilles vides. J'aime bien voir que ça bouillonne de l'intérieur. J'aime bien la retenue, par contre. Mais j'aime bien... ressentir ce qui se passe à l'intérieur. Et quand je ne ressens pas grand-chose, et que c'est un peu plat, et qu'il n'y a pas beaucoup de nuances, je peux rapidement m'ennuyer.

  • Speaker #0

    Pour revenir à ton parcours au niveau composition, tu as composé la comédie musicale La Légende du Royaume de Calice. Je n'ai rien trouvé dessus.

  • Speaker #1

    Non, c'était il y a si longtemps. C'était il y a 20 ans, on avait fait une tournée Dans le sud-ouest de la France, on avait joué à l'Espace Chiron, on avait fait une première partie au Casino de Paris, je me souviens. C'était un extrait d'un quart d'heure à l'époque, mais après on en a fait une comédie musicale d'une heure et demie. Et elle n'a jamais vu le jour alors que c'était vraiment un truc très sympa à faire dans le monde un peu heroic fantasy, entre l'ombre et la lumière, avec beaucoup d'arts martiaux. C'était un très bon souvenir.

  • Speaker #0

    Est-ce que la composition d'une comédie musicale, c'est quelque chose que tu aimerais refaire ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, je ne pense pas. C'était il y a 20 ans. Aujourd'hui, je préfère raconter. Je ne sais pas si j'en serais capable déjà. Et deuxièmement, avec ma guitare, j'aime bien soit écrire des textes, soit prendre de la poésie et puis de la mettre en musique. Ça me plaît beaucoup. Mais du coup, c'est une musique beaucoup plus... intimiste que ce que ce que la musique que ce que la comédie musicale propose quoi oui mais après c'est vrai que la comédie musicale et par essence spectaculaire

  • Speaker #0

    où on doit amener il ya une ambiance et des personnages et tout et ce malgré certaines on va dire certaines formations plus

  • Speaker #1

    même chorus line tu vois où c'est juste une ligne mais mais ça reste du spectacle il faut une mise en scène ce que ne propose pas toujours ce genre de musique oui oui oui oui après ça dépend on sait jamais moi je suis je suis chaman dans dans l'esprit donc s'il ya quelqu'un qui vient et qui voilà propose un truc pourquoi pas tu vois ça dépend de de tellement de choses, je ne peux pas définir ça vraiment en avance et dire c'est comme ça. Mais j'ai un certain élan à la tendresse quand je compose avec ma guitare. Et pour l'instant, je ne me projette pas forcément sur une comédie musicale.

  • Speaker #0

    C'est quoi le spectacle qui t'a le plus touché ?

  • Speaker #1

    Miss Saigon.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Pour l'histoire, j'avais vu que Claude-Michel Schoenberg avait été chamboulé d'une photo en noir et blanc. On le voit. Une femme avec un visage interdit qui abandonne son enfant pour qu'il parte aux Etats-Unis. L'abandon, le lien filial comme ça, l'amour. familial et l'abandon c'est des sujets qui qui me touche de très près et c'est tellement bien joué les musiques sont tellement belle ouais que quand je les ai vus je j'étais en larmes pendant tout tout le spectacle et depuis je j'ai acheté le dvd je le lis ouais je le joli je le regarde Une fois tous les deux ans, à peu près, et je suis toujours autant en larmes à chaque fois que je le vois.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, tu sais qu'à Paris, on a deux des personnes qui ont fait partie du cast originel à Londres de Miss Saigon.

  • Speaker #1

    Mais non.

  • Speaker #0

    Si, à Paris, il y a... Alors, Denis, Denis Astorga-Chazelle, qui du coup, lui, ne monte plus trop sur scène. Et Charlie Magali.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà, et les deux... On fait partie du cast original à Londres de Miss Saigon.

  • Speaker #1

    Énorme, énorme.

  • Speaker #0

    C'est génial, c'est génial. Moi j'aime beaucoup Dennis, j'aime beaucoup sa voix, j'aime beaucoup quand je le vois sur scène, etc. Même si ça ne me plaît plus trop, mais voilà. Et bon, Charlie, je l'ai vu aussi sur la scène du Broadway Chic, et génial. Et d'ailleurs, par Sylvain Matisse, voilà, mise en scène de Sylvain Matisse, qui est également un copain, et qui est venu dans le cast. il y a deux ans. Voilà, c'était pourfroid, tu sais. Comme quoi, c'est un petit monde, au final.

  • Speaker #1

    Oui, magnifique. Il y en a une que j'ai vue, la version que j'ai vue en live et que j'ai en DVD, aussi, c'est la version de 2014. Donc, ce n'est pas celle avec Léa Salanga. Mais celle-là, je l'ai vue aussi sur Internet, comme tout le monde.

  • Speaker #0

    Enfin,

  • Speaker #1

    tout le monde. Pas tout le monde, mais...

  • Speaker #0

    Oui. Aujourd'hui, de plus en plus de nouveaux artistes arrivent sur le marché, avec les écoles de comédie musicale, je pense à l'ICOM, je pense à l'ECM, je pense à tout. Est-ce que tu penses que c'est plus difficile de se faire sa place de nos jours ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas du tout, parce que je ne connais pas du tout le milieu, si tu veux. Je ne me sens pas hyper concerné, en fait. Je n'ai pas trop d'avis sur la question, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Tu as joué avec des personnes dont... qui sont parmi, on va dire, un petit peu la crème du milieu de la comédie musicale française, si je puis dire. Oui. Je pense à Camille Ménard ou à Mathilde Carnet ou encore à Benoît Rameau, etc. Des personnes qui ont une certaine réputation dans le milieu.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Après, je ne passe pas beaucoup de casting. J'ai pas beaucoup d'amis dans le milieu de la comédie musicale, donc je me rends pas bien compte. Je sais pas trop répondre à cette question-là.

  • Speaker #0

    Et toi, c'est plutôt quoi ton milieu ? C'est plutôt la musique ?

  • Speaker #1

    Moi, je sais pas vraiment si j'ai un milieu, mais j'aime beaucoup la musique. La musique, c'est vraiment ce qui me touche le plus. Et le théâtre aussi. Mais c'est les univers dans lesquels j'aime bien vibrer. J'aime bien vibrer aussi dans la comédie musicale, mais je me sens plus à l'aise dans le milieu de la musique pure. Et puis j'aime bien aussi défendre des beaux textes. Alors là, j'ai la chance de... On est en train de faire des lectures. Il y a Raphaël Léman qui est en train de monter une pièce sur Nicolas II. dernier des tsars et voilà j'ai le rôle de de rasputine qui m'a été confié et je trouve ça génial de faire des pièces historiques encore un personnage un peu un peu sombre et mystique à jouer ouais je trouve ça je trouve ça je trouve ça hyper intéressant et j'aimerais bien à l'avenir ouais faire plus de plus de musique plus de plus de théâtre

  • Speaker #0

    pas de l'opéra ouais voilà encore être en chemin tu as chanté dans Village Crew donc un hommage aux

  • Speaker #1

    Village People ouais et tu faisais le cow-boy je faisais le cow-boy ça c'était génial est-ce que tu es un fan des Village People au départ mais pas du tout pas du tout et c'est marrant parce que c'est Ça, c'était il y a 15 ans. Oui, c'est ça, il y a 15 ans. Et c'était génial. Bon, j'avais besoin de faire des cachets.

  • Speaker #0

    pour valider mon intermittence. Et j'ai répondu à une annonce. Cherche à monter un groupe disco. Ce n'était pas Village People, c'était groupe disco. Je me suis dit, ah putain, un disco, ça peut être vraiment marrant et tout. Donc, je passe le casting. Et puis, en fait, je me rends compte que c'est pour faire le Village People. Donc, je passe le casting. À l'époque, il y avait Dalé. Daley qui faisait le lead dedans et je l'avais vu sur la nouvelle star et je le trouvais électrique comme chanteur, chanteur soul. C'était génial et quand j'ai su qu'il était dans ce groupe, j'ai fait wow, ok, ça va envoyer. Et j'ai vécu une des plus belles expériences humaines avec les membres du groupe. D'ailleurs pour la plupart on se voit encore. Et ouais ouais, on a fait pas mal de tournées et c'était un souvenir extraordinaire avec le public aussi. Moi j'étais un petit peu surpris parce que, bah musicalement je trouve ça marrant mais sans plus. Et en fait le public rentrait dans une espèce de magie qui faisait que... Il y a un moment dans la soirée, ça basculait et les gens avaient l'impression de vraiment voir les vrais Village People. Et donc il y avait une communion avec eux, même quand on signait les autographes. En plus, on parlait en anglais de A à Z. Alors c'était très drôle parce qu'on avait des privés de joke ensemble. Mais ouais, ça reste un super souvenir de ma vie professionnelle.

  • Speaker #1

    Et t'aurais aimé faire un autre Village People ou le Cowboy, ça t'allait ?

  • Speaker #0

    Non, ça m'allait bien. Ça m'allait bien, j'avais un speech en plus que j'avais... Il y avait un moment, il y avait Dalé qui devait se changer. Donc, il était en policier. Et puis après, il devait passer en personne de l'équipage du Navy. Et donc, il n'avait pas la même tenue. Et là, on m'avait demandé de faire l'intermède de deux minutes. Et je m'étais lancé dans un prêche. Et les premiers jours, ça ne marchait pas. Et j'ai persisté. Et ouais, j'ai fait des trucs de fou. Et quand j'ai trouvé après ma compote, quoi, pour ces deux minutes-là, c'était génial, quoi. Je faisais faire des trucs au public, c'est... Ouais, j'ai adoré, quoi. Ça a été une... C'est des super souvenirs, ça. Et pourtant, sur le papier, c'est pas ce qui m'aurait séduit le plus, mais quand on a des personnes humaines avec qui on s'entend super bien, ça nous fait pousser des ailes et puis on s'éclate, quoi. C'était génial.

  • Speaker #1

    Ça, je comprends complètement. On arrive ! Sur la fin de ce podcast, je vais te demander quelles sont tes recommandations culturelles.

  • Speaker #0

    Alors, recommandations culturelles, là du moment, là ?

  • Speaker #1

    Ouais, des choses que t'as aimées récemment et que t'as envie de recommander.

  • Speaker #0

    Waouh, ok. Ben écoute, j'ai pas eu de vie là. Depuis le mois de septembre jusqu'à début janvier, je suis pas sorti parce que je bossais non-stop.

  • Speaker #1

    Ça peut être séries, films, ça peut être des bouquins.

  • Speaker #0

    Ah ouais, d'accord. Alors dans ce cas-là, en film, je vais citer Baraka. Énorme expérience visuelle, sensorielle. C'est extraordinaire comme film. C'est vraiment un chef-d'oeuvre avec la musique de Dead Can Dance. C'est sublime et à chaque fois qu'on regarde ce documentaire-là, on apprend des choses sur soi, sur sa vie. sur son regard sur le monde. Je trouve que c'est un film magique. Donc Baraka. Et puis un bouquin, je dirais, L'éveil de votre puissance intérieure, de Anthony Robbins.

  • Speaker #1

    Ok, donc du développement personnel.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Ok. Pour ma part, je vais recommander la série Shrinking, qui est avec Jason Segel et... que je trouve excellente sur un psy qui décide de dire ce qu'il pense et toute la vérité à ses patients qui du coup et c'est très sympa parce qu'en fait il y a cet aspect vraiment proximité des personnages on n'a pas un pool énorme de trucs des personnages qui du coup les psy se comportent pas comme t'irais voir ton psy tu vois il y a un côté très honnête très intéressant Moi j'aime bien les séries qui utilisent un thème pour parler de rapport humain. Ma série préférée c'était The Lasso. Il y a The Bear aussi que j'aime beaucoup. Shrinking c'est un peu ça aussi tu vois dans un autre aspect mais qui est hyper intéressant. Donc je recommande ça et...

  • Speaker #0

    Et sur quelle plateforme ? Sur

  • Speaker #1

    Apple TV+. Voilà. Et il y a également du coup la deuxième saison de Severance qui a commencé. Et c'est extraordinaire cette série vraiment je recommande à tout le monde. Donc voilà. Un petit moment de promotion sinon Sébastien ?

  • Speaker #0

    De promotion ? Non, non, non.

  • Speaker #1

    Ok, très bien. Eh bien, merci Sébastien d'avoir été mon invité pour ce nouvel épisode de C'est la Voix.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup,

  • Speaker #1

    Mathieu. On se donne rendez-vous dans deux semaines pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez soin de vous, écoutez de la musique, faites de la musique, surtout ne produisez pas de musique sur tout le monde. Merci. Et puis, prenez soin de vous, à bientôt.

  • Speaker #0

    Au revoir.

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Description

Premier épisode de 2025 et je reçois Sébastien Duchange, un comédien et chanteur talentueux qui a, entre autre, interprété Javert dans Les Misérables au théâtre du Châtelet.


On revient sur sa carrière, son amour de la musique, son implication dans le gospel pour 100 voix et son passé de Village People


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Transcription

  • Speaker #0

    Chers auditeurs et auditrices, un petit mot avant de commencer cet épisode. C'est la Voix a désormais un Patreon. En vous y abonnant, vous débloquez la possibilité d'accéder aux épisodes en avance et d'avoir votre nom cité dedans. Et surtout, vous participez à voir grandir ce petit podcast que je prends plaisir à réaliser. C'est la Voix est et restera disponible sur toutes les bonnes plateformes. Et sur ce, bonne écoute. Bonjour à tous et bienvenue... dans C'est la Voix, un podcast où j'invite un mardi sur deux des professionnels de la voix, que ce soit des chanteurs, des coachs bocaux ou d'autres sp��cialistes. Pour ce premier épisode de 2025, je reçois Sébastien Duchange, dont je vous avais déjà parlé dans l'épisode précédent sur Week-end, tant son interprétation de Javert dans les misérables théâtres du Châtelet m'avait ému. Sébastien est comédien, chanteur, il va nous en parler. Sébastien, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans C'est la Voix.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Comme c'est... l'habitude dans le podcast, je vais te demander de présenter ton parcours.

  • Speaker #1

    Mon parcours, moi je viens du coup de la comédie musicale que j'ai commencé il y a une vingtaine d'années à peu près au Centre des Arts Vivants. Je suis arrivé dans la comédie musicale parce que j'ai fait de la musique avant. Pendant six ans, j'étais dans un groupe où on a fait pas mal de rock, d'afrobeat, de reggae et puis ensuite on est allé dans la fusion de jazz rock. Et dans ce groupe là, j'étais musicien, bassiste et puis je chantais aussi de temps en temps quand il y avait du reggae. Et j'ai fait une école de comédie musicale, donc 5-6 ans après. Et je suis arrivé un petit peu par hasard dans la comédie musicale parce que j'avais un ami qui faisait de la percussion et qui prenait des cours avec Game dans ce centre des arts vivants. Et voilà, j'ai découvert la comédie musicale par hasard. Grâce à cette école de comédie musicale, j'ai été repéré par un prof de théâtre avec qui j'ai fait pas mal de classiques, des pièces classiques de théâtre et puis ensuite du gospel, beaucoup, avec gospel pour 100 voix pendant presque dix ans. Et je suis revenu après à la comédie musicale ensuite et entre temps, j'ai composé aussi pas mal de chansons, pas mal de poésie, voilà. Voilà en gros mon parcours.

  • Speaker #0

    Du coup, comme je l'ai dit, tu as incarné Javert dans Les Misérables au Châtelet. Comment est-ce qu'on prépare un rôle comme celui de Javert ?

  • Speaker #1

    Avec passion, avec une grande passion. D'abord, j'ai beaucoup écrit. J'ai lu d'abord le bouquin et puis je me suis rendu compte que dans le livre, on n'était pas exactement sur la même trame que dans la comédie musicale qui est vraiment axée sur Valjean, la traque de... de Javert et Valjean. Là, dans le bouquin, c'est différent. Et puis, il y a moins de choses sur Javert. Donc, du coup, il a fallu faire appel à mon imagination, parce qu'il est assez mystérieux dans le bouquin. On ne sait pas grand-chose sur lui. Donc, je suis parti d'éléments réels, concrets, de Victor Hugo comme point de départ. Et j'ai écrit son enfance, son adolescence. les moments ressorts, voilà, ça a été... Et puis ensuite, j'ai fait un travail sur en quoi je pouvais ressembler à Javert et en quoi il ne me ressemblait pas, et ce qu'il fallait que je fasse pour pouvoir atteindre ces états-là. Et puis j'ai fait un travail aussi avec un prof de chant, ça a été un super prof de chant, Alan Wright, avec qui j'ai bien bossé, et ça m'a permis de tenir la distance parce que... Faire plus de 50 shows sur un mois et demi, c'est colossal, surtout sur une oeuvre comme Les Misérables. Et puis de l'hypnothérapie aussi, parce qu'il a fallu que je fasse un suicide en sautant de 7 mètres, se laisser aller dans le vide. Donc ça demandait pour moi un travail, parce que j'ai le vertige, un travail de lâcher prise, et puis de coaching aussi. Sur le rôle, la préparation mentale, pour moi, c'est très important.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose dont on ne parle pas forcément beaucoup, la préparation mentale pour un rôle. On a tendance à évoquer les aspects théâtre, musique, danse, etc. Mais c'est vrai que quand on entre dans un rôle, ça peut avoir un impact sur nous.

  • Speaker #1

    Complètement, surtout un personnage comme ça, comme... Comme Javert qui est très seul, dans le spectacle, du coup, moi j'avais des... Javert, il n'a pas de moment où il est relâché. Il est toujours dans une tension, il est toujours habité. Et quand je commençais ma préparation de spectacle, voilà, il fallait que je me mette... Moi je suis quelqu'un de plutôt solaire, et là il fallait que je rentre dans un état, dans la peau du personnage, et il me fallait un petit moment de recueillement avant le spectacle, et surtout pendant le spectacle, entre deux scènes, quand il fallait se changer, j'étais dans ma bulle, et c'était important pour moi de rester dans cette bulle-là. Parce que tout ce que je pouvais vivre dans mon parcours hors scène avait un impact après sur scène. Donc j'essayais vraiment d'entretenir entre chaque scène, de me rappeler les enjeux, de laisser infuser tout ce qui se passe dans le parcours. Et pour ça, on est dans quelque chose d'assez lourd. Il se suicide chaque soir, à la fin de chaque spectacle. Donc c'était important pour moi de... après, une fois que le spectacle est terminé, de pouvoir laisser ça de côté et revenir à moi. Donc la préparation mentale, il y a tout un travail dessus pour moi qui a été capital sur quels sont les enjeux de Sébastien au-delà du personnage de Javert.

  • Speaker #0

    Effectivement, au préalable, tu as joué dans notamment par exemple le livre de la jungle, qui est totalement un personnage... complètement différent. Est-ce que c'est la première fois que tu joues un personnage aussi dramatique ?

  • Speaker #1

    Non, j'en avais déjà joué par le passé dans la comédie musicale ILO, créée par Dominique Chanty. Je jouais le rôle d'un Monsanto imaginaire, mais qui avait des teintes qui ressemblaient un peu à Javert. Et puis dans la Révolution française... que j'ai joué juste avant les Misérables, le Robespierre. Vous pouvez avoir des similitudes avec Javert sur certains points. Donc j'avais... Et puis dans le Roi David aussi de Malca, il y a des passages très sombres de la vie du Roi David. Voilà, c'était des terrains... dans lesquels j'étais déjà allé un petit peu.

  • Speaker #0

    Une partie du texte des Misérables a été changée entre la version qu'on connaissait et la nouvelle version. Est-ce que tu saurais nous dire pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce qu'Alain Boublil a souhaité mettre au goût du jour certaines choses dans le phrasé, les rendre plus actuelles, parce qu'aujourd'hui on ne parle pas... de la même manière qu'il y a 45 ans et les mots résonnent d'une manière différente. Donc oui, il a revu à peu près un cinquième du livret.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton morceau préféré des Misérables ?

  • Speaker #1

    L'épilogue, l'épilogue de fin. Je trouve ça sublime. Quand j'ai découvert la comédie musicale Les Misérables, c'était déjà le cas. Et dans ce spectacle... ça l'était encore plus parce que dans la mise en scène de la 10 la chola il ya quelque chose d'assez particulier c'est à dire qu'à la fin il ya javert et eva le genre on est comme dans un paradis quoi et il ya une accolade entre les deux et je trouve que c'est un moment essentiel pour comprendre la pièce et n'est pas les voir comme comme des ennemis Mais comme les éléments d'une même nature, la nature humaine. Ils ont vécu comme ça un pan de leur vie pour s'apprendre l'un de l'autre des choses. Et voilà, après, Javert, il a fait ce qu'il pouvait avec ce qu'il était. Il n'a pas vraiment réussi à s'élever.

  • Speaker #0

    Au départ, tu es guitariste et bassiste.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et donc tu parlais de rock tout à l'heure, est-ce que tu retrouves dans la comédie musicale l'aspect déjà très théâtral du monde du rock ?

  • Speaker #1

    Complètement, complètement, moi j'adore les Misérables pour ça, je trouve qu'il y a un esprit très rock, très rock, et je trouve que c'est un spectacle qui prend aux tripes, il y a beaucoup de révolte, beaucoup d'intensité, il y a quelque chose d'irrévérencieux comme ça que j'aime bien. de provocateur et je trouve que c'est cette intensité là elle est elle est superbe à jouer quoi moi j'adore j'adore jouer ça et en même temps c'est fait avec beaucoup d'élégance quoi donc ouais ça me plaît énormément ce que c'était un peu un peu bestial apprivoisé

  • Speaker #0

    Mais d'ailleurs, je pense à des oeuvres comme A Batard of Hell de Meatloaf, ou Rock of Ages qui font intervenir un monde du rock avec des mises en scène très travaillées. Donc on n'est pas si loin sur l'aspect scénique.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. En plus, il y a un univers que Ladislas Chola a proposé qui était très sombre, très onirique. Quand j'avais vu les plans à l'époque, avant de commencer le spectacle, j'avais l'impression d'être dans le Dark Knight de Batman. Je me disais que c'était hyper intéressant, ce mélange de flammes avec le clair-obscur. Ça me plaisait énormément. L'encre qui vient, qui est très présente comme ça...

  • Speaker #0

    En surimpression ?

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Pour les gens qui n'ont pas forcément vu le spectacle, il y avait un écran qui descendait parfois sur lequel des choses étaient inscrites en surimpression et donc qui permettait de rajouter du détail au spectacle. Tu as été chef de pupitre dans le Gospel pour 100 voix. J'aimerais bien que tu nous en parles de cette expérience, de ce que ça t'a apporté.

  • Speaker #1

    Ça a été une des expériences musicales les plus fortes de ma vie. Parce que le Gospel, il y a quelque chose de l'ordre de la transcendance, de par l'histoire et de par la spiritualité aussi. C'est-à-dire que... Qu'on soit dans Gospel pour Sangwa, pour resituer, c'est la plus grande chorale de gospel en Europe. On est 100 chanteurs. Et quand je suis arrivé là pour la première fois en 2009, ça a été extraordinaire. C'était la première fois que je participais à un spectacle avec des chants spirituels. Et j'ai vu autour de moi une ferveur. un abandon que je ne connaissais pas moi dans le milieu du rock. Oui, il y avait une sorte de trance dans l'afrobeat, dans le reggae et tout ça, mais c'était assez perso. Là, de voir tout le monde converger vers la même chose, avec un cœur qui se déploie et toute une vie, tout un... On dépose ses bagages et on part à l'aventure. Et ça m'a bouleversé. Je suis resté à peu près dix ans dans cette chorale et j'ai vécu des moments extraordinaires. Extraordinaire. Et ça a été pour moi le pic. Et du coup, je recherche toujours une forme de transcendance comme ça. Quand je chante, un abandon, un don de soi. Ouais, c'est quelque chose qui, comme c'est inscrit maintenant dans mon corps, j'ai envie d'aller là-dedans quand je chante.

  • Speaker #0

    Et donc, en fait, j'ai l'impression, d'après ce que tu me dis, que tu te nourris un peu des expériences que tu vis pour bâtir un petit peu ta carrière, ta musique et la manière dont tu chantes.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est complètement ça. Je ne suis pas quelqu'un qui fait, par exemple... Beaucoup de casting parce qu'il n'y a pas beaucoup de choses qui me... Je fais le casting un peu avant l'heure et puis je ne me vois pas faire des spectacles feel good. Ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus moi en tant que spectateur. Et puis en tant qu'interprète, je ne me vois pas forcément faire un spectacle basé sur de l'esthétique vocale ou juste du feel good. Ça m'intéresse moins. Je suis moins attiré par ça.

  • Speaker #0

    mais le gospel c'est pas feel good ?

  • Speaker #1

    c'est pas toujours feel good moi c'est j'ai mis beaucoup de alors oui mais il y a quand même pour moi il y a beaucoup de tristesse aussi dans le gospel il y a cette idée de départ de partir la plupart du temps c'était des gens qui travaillaient dans les champs de mine et pour se donner du courage ils allaient vers la lumière mais ils avaient les pieds dans la boue et Et j'aime bien cette image-là, on n'est pas dans le monde de Barbie et Ken. Oui,

  • Speaker #0

    effectivement, ça vient des champs de travail, ça vient des... de l'aspect de l'esclavage aux Etats-Unis, etc. Parfois, on peut avoir l'impression, dans les musiques un peu religieuses, c'est Praise the Lord, Hallelujah

  • Speaker #1

    Ah oui, il y a des moments comme ça. Moi, ça me va, les passages très… On appelle ça le worship song Je trouve ça très bien, mais il faut que ça soit bien rythmé. Il faut que ça soit dans le spectacle. Il faut qu'il y ait des passages. Ça dépend de la setlist. Mais moi, les morceaux sucrés, ça me va quand c'est bien placé dans la setlist. Mais il faut... J'aime bien quand il y a... C'est un peu à l'image de la vie. Il faut un petit peu de tout. Mais il ne faut pas trop rester longtemps dans le même mood.

  • Speaker #0

    Tu es donc le deuxième Pumba que je reçois dans ce podcast. Parce que tu as joué effectivement dans les Pumbaa à Disneyland.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Dans les rythmes de la Terre, etc. Et donc j'avais reçu en septembre dernier Jeff Brousseau, qui joue Pumbaa à Mogador, donc ça me fait deux Pumbaa. Et est-ce que tu te verrais toi du coup reprendre ce rôle dans le Roi Lion, genre à Mogador ou ailleurs ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, je ne pense pas. Je pense pas, ça a été super à jouer parce que je trouve que c'est quelque part l'apôtre de la joie. Et même si on voit un rigolo sur scène, et voilà, quand il arrive, et quand il y a la chanson Hakuna Matata, c'est vrai que c'est un peu le clou du spectacle. Donc il y a un côté un petit peu racoleur comme ça. Mais je trouve que c'est très inspirant pour notre société de voir des... des personnes comme ça, des troubadours qui arrivent à... qui ont le courage de s'extraire, quelque part, de la société pour aller vivre une vie de poète et... et de pas se définir par rapport à le regard des autres, quoi. Ils ont une liberté, ces deux-là, là, qui est hyper inspirante, quoi.

  • Speaker #0

    Très bohème, hein.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, complètement, ouais. Après, de le faire... Je l'ai fait six mois, deux fois six mois. Oui, ça va. J'ai envie de faire autre chose.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu as envie de t'extraire de l'aspect un peu... Pourtant, tu parlais du fait que tu es très solaire. Oui. Forcément. Tu as envie de t'extraire un peu de ça.

  • Speaker #1

    Ça dépend des projets. Là, j'ai envie de découvrir de nouvelles choses. J'ai envie de me surprendre. aller dans des terrains que je n'ai pas eu l'habitude d'explorer, me découvrir à travers des rôles. J'aime bien défendre des belles causes, des choses qui me tiennent à cœur, qui font avancer le schmilblick. En tout cas, dans ma tête, où je me dis que ça me fait avancer moi, et que c'est une belle inspiration pour le monde, pour le public, j'y vais. Mais du coup, je passe un casting par an ou deux. Je ne suis pas du tout l'interprète qui est à fond sur... J'ai un pied dedans et deux pieds dehors.

  • Speaker #0

    Mais du coup, tu arrives à vivre malgré ça ? Parce que l'intermittence, etc., ce n'est pas forcément facile. On voit des gens qui courent après les cachets.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai la chance de... de pouvoir de pouvoir de pas galérer quoi ouais et puis je fais du je fais du doublage aussi à côté donc ça me fait des compléments et donc ouais ouais je j'aime bien faire ça il ya aussi un truc très très dans dans l'instant qui est hyper intéressant tarif tu sais pas trop ce que tu vas tu dois faire donc tu dois être en alerte et et c'est c'est C'est pas très confortable et en même temps c'est hyper intéressant. On fait appel à quelque chose que j'aime beaucoup, c'est à se reposer sur l'instant présent pour créer quelque chose. Et ça pour moi c'est essentiel sur scène de retrouver cet état-là, de ne pas rentrer dans des mécanismes où on ferait tout le temps la même chose, tous les soirs. Et donc je trouve qu'il y a un truc dans le doublage qui est... qui met en alerte par rapport à ça. Et puis après, il y a plein de techniques qui nous permettent sur scène de retrouver cette fraîcheur-là. Et moi, j'aime bien me découvrir. sur scène, me dire tiens, là je l'ai fait différemment. Et sur Les Misérables, il y avait quelque chose d'assez nouveau pour moi, un petit peu comme dans les jeux de rôle, le moment dans l'acte 2, là où il est prisonnier contre le poteau, c'était un moment pivot pour moi dans le spectacle, parce que, un peu comme dans les jeux de rôle, ça m'offrait plusieurs scénarios possibles, en fonction de moi, l'état dans lequel j'étais dans la journée, de ce que j'avais engendré dans l'acte 1. Il y avait plusieurs scénarios possibles que je m'imaginais et qui allaient en quelque sorte dessiner la chanson finale, le suicide, qui est un peu pour moi le vomi de tout son parcours.

  • Speaker #0

    Le vomi, c'est quand même...

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est quelque chose de sale, de dégueulasse, le suicide. Il y a quelque chose vraiment de bestial, de brut. de... Ouais, ouais, j'aimais bien ce moment-là. Je trouvais ça très crade. Il y a des moments de respiration, et puis il y a des moments où ça déverse, des moments où ça retient. Et ouais, ça correspondait bien au rythme du vomi.

  • Speaker #0

    Ok ! Je vais pas te demander ce que tu penses de la performance de Russell Crowe dans le film.

  • Speaker #1

    Ben, c'est... C'est une manière de voir les choses. Il y a différents... Moi, je ne suis pas fan des acteurs qui sont un peu comme Ryan Gosling, qui sont tellement intérieurs que ça en devient un plat. Je n'aime pas voir des comédiens sur scène qui sont un peu coquilles vides. J'aime bien voir que ça bouillonne de l'intérieur. J'aime bien la retenue, par contre. Mais j'aime bien... ressentir ce qui se passe à l'intérieur. Et quand je ne ressens pas grand-chose, et que c'est un peu plat, et qu'il n'y a pas beaucoup de nuances, je peux rapidement m'ennuyer.

  • Speaker #0

    Pour revenir à ton parcours au niveau composition, tu as composé la comédie musicale La Légende du Royaume de Calice. Je n'ai rien trouvé dessus.

  • Speaker #1

    Non, c'était il y a si longtemps. C'était il y a 20 ans, on avait fait une tournée Dans le sud-ouest de la France, on avait joué à l'Espace Chiron, on avait fait une première partie au Casino de Paris, je me souviens. C'était un extrait d'un quart d'heure à l'époque, mais après on en a fait une comédie musicale d'une heure et demie. Et elle n'a jamais vu le jour alors que c'était vraiment un truc très sympa à faire dans le monde un peu heroic fantasy, entre l'ombre et la lumière, avec beaucoup d'arts martiaux. C'était un très bon souvenir.

  • Speaker #0

    Est-ce que la composition d'une comédie musicale, c'est quelque chose que tu aimerais refaire ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, je ne pense pas. C'était il y a 20 ans. Aujourd'hui, je préfère raconter. Je ne sais pas si j'en serais capable déjà. Et deuxièmement, avec ma guitare, j'aime bien soit écrire des textes, soit prendre de la poésie et puis de la mettre en musique. Ça me plaît beaucoup. Mais du coup, c'est une musique beaucoup plus... intimiste que ce que ce que la musique que ce que la comédie musicale propose quoi oui mais après c'est vrai que la comédie musicale et par essence spectaculaire

  • Speaker #0

    où on doit amener il ya une ambiance et des personnages et tout et ce malgré certaines on va dire certaines formations plus

  • Speaker #1

    même chorus line tu vois où c'est juste une ligne mais mais ça reste du spectacle il faut une mise en scène ce que ne propose pas toujours ce genre de musique oui oui oui oui après ça dépend on sait jamais moi je suis je suis chaman dans dans l'esprit donc s'il ya quelqu'un qui vient et qui voilà propose un truc pourquoi pas tu vois ça dépend de de tellement de choses, je ne peux pas définir ça vraiment en avance et dire c'est comme ça. Mais j'ai un certain élan à la tendresse quand je compose avec ma guitare. Et pour l'instant, je ne me projette pas forcément sur une comédie musicale.

  • Speaker #0

    C'est quoi le spectacle qui t'a le plus touché ?

  • Speaker #1

    Miss Saigon.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Pour l'histoire, j'avais vu que Claude-Michel Schoenberg avait été chamboulé d'une photo en noir et blanc. On le voit. Une femme avec un visage interdit qui abandonne son enfant pour qu'il parte aux Etats-Unis. L'abandon, le lien filial comme ça, l'amour. familial et l'abandon c'est des sujets qui qui me touche de très près et c'est tellement bien joué les musiques sont tellement belle ouais que quand je les ai vus je j'étais en larmes pendant tout tout le spectacle et depuis je j'ai acheté le dvd je le lis ouais je le joli je le regarde Une fois tous les deux ans, à peu près, et je suis toujours autant en larmes à chaque fois que je le vois.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, tu sais qu'à Paris, on a deux des personnes qui ont fait partie du cast originel à Londres de Miss Saigon.

  • Speaker #1

    Mais non.

  • Speaker #0

    Si, à Paris, il y a... Alors, Denis, Denis Astorga-Chazelle, qui du coup, lui, ne monte plus trop sur scène. Et Charlie Magali.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà, et les deux... On fait partie du cast original à Londres de Miss Saigon.

  • Speaker #1

    Énorme, énorme.

  • Speaker #0

    C'est génial, c'est génial. Moi j'aime beaucoup Dennis, j'aime beaucoup sa voix, j'aime beaucoup quand je le vois sur scène, etc. Même si ça ne me plaît plus trop, mais voilà. Et bon, Charlie, je l'ai vu aussi sur la scène du Broadway Chic, et génial. Et d'ailleurs, par Sylvain Matisse, voilà, mise en scène de Sylvain Matisse, qui est également un copain, et qui est venu dans le cast. il y a deux ans. Voilà, c'était pourfroid, tu sais. Comme quoi, c'est un petit monde, au final.

  • Speaker #1

    Oui, magnifique. Il y en a une que j'ai vue, la version que j'ai vue en live et que j'ai en DVD, aussi, c'est la version de 2014. Donc, ce n'est pas celle avec Léa Salanga. Mais celle-là, je l'ai vue aussi sur Internet, comme tout le monde.

  • Speaker #0

    Enfin,

  • Speaker #1

    tout le monde. Pas tout le monde, mais...

  • Speaker #0

    Oui. Aujourd'hui, de plus en plus de nouveaux artistes arrivent sur le marché, avec les écoles de comédie musicale, je pense à l'ICOM, je pense à l'ECM, je pense à tout. Est-ce que tu penses que c'est plus difficile de se faire sa place de nos jours ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas du tout, parce que je ne connais pas du tout le milieu, si tu veux. Je ne me sens pas hyper concerné, en fait. Je n'ai pas trop d'avis sur la question, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Tu as joué avec des personnes dont... qui sont parmi, on va dire, un petit peu la crème du milieu de la comédie musicale française, si je puis dire. Oui. Je pense à Camille Ménard ou à Mathilde Carnet ou encore à Benoît Rameau, etc. Des personnes qui ont une certaine réputation dans le milieu.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Après, je ne passe pas beaucoup de casting. J'ai pas beaucoup d'amis dans le milieu de la comédie musicale, donc je me rends pas bien compte. Je sais pas trop répondre à cette question-là.

  • Speaker #0

    Et toi, c'est plutôt quoi ton milieu ? C'est plutôt la musique ?

  • Speaker #1

    Moi, je sais pas vraiment si j'ai un milieu, mais j'aime beaucoup la musique. La musique, c'est vraiment ce qui me touche le plus. Et le théâtre aussi. Mais c'est les univers dans lesquels j'aime bien vibrer. J'aime bien vibrer aussi dans la comédie musicale, mais je me sens plus à l'aise dans le milieu de la musique pure. Et puis j'aime bien aussi défendre des beaux textes. Alors là, j'ai la chance de... On est en train de faire des lectures. Il y a Raphaël Léman qui est en train de monter une pièce sur Nicolas II. dernier des tsars et voilà j'ai le rôle de de rasputine qui m'a été confié et je trouve ça génial de faire des pièces historiques encore un personnage un peu un peu sombre et mystique à jouer ouais je trouve ça je trouve ça je trouve ça hyper intéressant et j'aimerais bien à l'avenir ouais faire plus de plus de musique plus de plus de théâtre

  • Speaker #0

    pas de l'opéra ouais voilà encore être en chemin tu as chanté dans Village Crew donc un hommage aux

  • Speaker #1

    Village People ouais et tu faisais le cow-boy je faisais le cow-boy ça c'était génial est-ce que tu es un fan des Village People au départ mais pas du tout pas du tout et c'est marrant parce que c'est Ça, c'était il y a 15 ans. Oui, c'est ça, il y a 15 ans. Et c'était génial. Bon, j'avais besoin de faire des cachets.

  • Speaker #0

    pour valider mon intermittence. Et j'ai répondu à une annonce. Cherche à monter un groupe disco. Ce n'était pas Village People, c'était groupe disco. Je me suis dit, ah putain, un disco, ça peut être vraiment marrant et tout. Donc, je passe le casting. Et puis, en fait, je me rends compte que c'est pour faire le Village People. Donc, je passe le casting. À l'époque, il y avait Dalé. Daley qui faisait le lead dedans et je l'avais vu sur la nouvelle star et je le trouvais électrique comme chanteur, chanteur soul. C'était génial et quand j'ai su qu'il était dans ce groupe, j'ai fait wow, ok, ça va envoyer. Et j'ai vécu une des plus belles expériences humaines avec les membres du groupe. D'ailleurs pour la plupart on se voit encore. Et ouais ouais, on a fait pas mal de tournées et c'était un souvenir extraordinaire avec le public aussi. Moi j'étais un petit peu surpris parce que, bah musicalement je trouve ça marrant mais sans plus. Et en fait le public rentrait dans une espèce de magie qui faisait que... Il y a un moment dans la soirée, ça basculait et les gens avaient l'impression de vraiment voir les vrais Village People. Et donc il y avait une communion avec eux, même quand on signait les autographes. En plus, on parlait en anglais de A à Z. Alors c'était très drôle parce qu'on avait des privés de joke ensemble. Mais ouais, ça reste un super souvenir de ma vie professionnelle.

  • Speaker #1

    Et t'aurais aimé faire un autre Village People ou le Cowboy, ça t'allait ?

  • Speaker #0

    Non, ça m'allait bien. Ça m'allait bien, j'avais un speech en plus que j'avais... Il y avait un moment, il y avait Dalé qui devait se changer. Donc, il était en policier. Et puis après, il devait passer en personne de l'équipage du Navy. Et donc, il n'avait pas la même tenue. Et là, on m'avait demandé de faire l'intermède de deux minutes. Et je m'étais lancé dans un prêche. Et les premiers jours, ça ne marchait pas. Et j'ai persisté. Et ouais, j'ai fait des trucs de fou. Et quand j'ai trouvé après ma compote, quoi, pour ces deux minutes-là, c'était génial, quoi. Je faisais faire des trucs au public, c'est... Ouais, j'ai adoré, quoi. Ça a été une... C'est des super souvenirs, ça. Et pourtant, sur le papier, c'est pas ce qui m'aurait séduit le plus, mais quand on a des personnes humaines avec qui on s'entend super bien, ça nous fait pousser des ailes et puis on s'éclate, quoi. C'était génial.

  • Speaker #1

    Ça, je comprends complètement. On arrive ! Sur la fin de ce podcast, je vais te demander quelles sont tes recommandations culturelles.

  • Speaker #0

    Alors, recommandations culturelles, là du moment, là ?

  • Speaker #1

    Ouais, des choses que t'as aimées récemment et que t'as envie de recommander.

  • Speaker #0

    Waouh, ok. Ben écoute, j'ai pas eu de vie là. Depuis le mois de septembre jusqu'à début janvier, je suis pas sorti parce que je bossais non-stop.

  • Speaker #1

    Ça peut être séries, films, ça peut être des bouquins.

  • Speaker #0

    Ah ouais, d'accord. Alors dans ce cas-là, en film, je vais citer Baraka. Énorme expérience visuelle, sensorielle. C'est extraordinaire comme film. C'est vraiment un chef-d'oeuvre avec la musique de Dead Can Dance. C'est sublime et à chaque fois qu'on regarde ce documentaire-là, on apprend des choses sur soi, sur sa vie. sur son regard sur le monde. Je trouve que c'est un film magique. Donc Baraka. Et puis un bouquin, je dirais, L'éveil de votre puissance intérieure, de Anthony Robbins.

  • Speaker #1

    Ok, donc du développement personnel.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Ok. Pour ma part, je vais recommander la série Shrinking, qui est avec Jason Segel et... que je trouve excellente sur un psy qui décide de dire ce qu'il pense et toute la vérité à ses patients qui du coup et c'est très sympa parce qu'en fait il y a cet aspect vraiment proximité des personnages on n'a pas un pool énorme de trucs des personnages qui du coup les psy se comportent pas comme t'irais voir ton psy tu vois il y a un côté très honnête très intéressant Moi j'aime bien les séries qui utilisent un thème pour parler de rapport humain. Ma série préférée c'était The Lasso. Il y a The Bear aussi que j'aime beaucoup. Shrinking c'est un peu ça aussi tu vois dans un autre aspect mais qui est hyper intéressant. Donc je recommande ça et...

  • Speaker #0

    Et sur quelle plateforme ? Sur

  • Speaker #1

    Apple TV+. Voilà. Et il y a également du coup la deuxième saison de Severance qui a commencé. Et c'est extraordinaire cette série vraiment je recommande à tout le monde. Donc voilà. Un petit moment de promotion sinon Sébastien ?

  • Speaker #0

    De promotion ? Non, non, non.

  • Speaker #1

    Ok, très bien. Eh bien, merci Sébastien d'avoir été mon invité pour ce nouvel épisode de C'est la Voix.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup,

  • Speaker #1

    Mathieu. On se donne rendez-vous dans deux semaines pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez soin de vous, écoutez de la musique, faites de la musique, surtout ne produisez pas de musique sur tout le monde. Merci. Et puis, prenez soin de vous, à bientôt.

  • Speaker #0

    Au revoir.

Description

Premier épisode de 2025 et je reçois Sébastien Duchange, un comédien et chanteur talentueux qui a, entre autre, interprété Javert dans Les Misérables au théâtre du Châtelet.


On revient sur sa carrière, son amour de la musique, son implication dans le gospel pour 100 voix et son passé de Village People


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Transcription

  • Speaker #0

    Chers auditeurs et auditrices, un petit mot avant de commencer cet épisode. C'est la Voix a désormais un Patreon. En vous y abonnant, vous débloquez la possibilité d'accéder aux épisodes en avance et d'avoir votre nom cité dedans. Et surtout, vous participez à voir grandir ce petit podcast que je prends plaisir à réaliser. C'est la Voix est et restera disponible sur toutes les bonnes plateformes. Et sur ce, bonne écoute. Bonjour à tous et bienvenue... dans C'est la Voix, un podcast où j'invite un mardi sur deux des professionnels de la voix, que ce soit des chanteurs, des coachs bocaux ou d'autres sp��cialistes. Pour ce premier épisode de 2025, je reçois Sébastien Duchange, dont je vous avais déjà parlé dans l'épisode précédent sur Week-end, tant son interprétation de Javert dans les misérables théâtres du Châtelet m'avait ému. Sébastien est comédien, chanteur, il va nous en parler. Sébastien, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans C'est la Voix.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Comme c'est... l'habitude dans le podcast, je vais te demander de présenter ton parcours.

  • Speaker #1

    Mon parcours, moi je viens du coup de la comédie musicale que j'ai commencé il y a une vingtaine d'années à peu près au Centre des Arts Vivants. Je suis arrivé dans la comédie musicale parce que j'ai fait de la musique avant. Pendant six ans, j'étais dans un groupe où on a fait pas mal de rock, d'afrobeat, de reggae et puis ensuite on est allé dans la fusion de jazz rock. Et dans ce groupe là, j'étais musicien, bassiste et puis je chantais aussi de temps en temps quand il y avait du reggae. Et j'ai fait une école de comédie musicale, donc 5-6 ans après. Et je suis arrivé un petit peu par hasard dans la comédie musicale parce que j'avais un ami qui faisait de la percussion et qui prenait des cours avec Game dans ce centre des arts vivants. Et voilà, j'ai découvert la comédie musicale par hasard. Grâce à cette école de comédie musicale, j'ai été repéré par un prof de théâtre avec qui j'ai fait pas mal de classiques, des pièces classiques de théâtre et puis ensuite du gospel, beaucoup, avec gospel pour 100 voix pendant presque dix ans. Et je suis revenu après à la comédie musicale ensuite et entre temps, j'ai composé aussi pas mal de chansons, pas mal de poésie, voilà. Voilà en gros mon parcours.

  • Speaker #0

    Du coup, comme je l'ai dit, tu as incarné Javert dans Les Misérables au Châtelet. Comment est-ce qu'on prépare un rôle comme celui de Javert ?

  • Speaker #1

    Avec passion, avec une grande passion. D'abord, j'ai beaucoup écrit. J'ai lu d'abord le bouquin et puis je me suis rendu compte que dans le livre, on n'était pas exactement sur la même trame que dans la comédie musicale qui est vraiment axée sur Valjean, la traque de... de Javert et Valjean. Là, dans le bouquin, c'est différent. Et puis, il y a moins de choses sur Javert. Donc, du coup, il a fallu faire appel à mon imagination, parce qu'il est assez mystérieux dans le bouquin. On ne sait pas grand-chose sur lui. Donc, je suis parti d'éléments réels, concrets, de Victor Hugo comme point de départ. Et j'ai écrit son enfance, son adolescence. les moments ressorts, voilà, ça a été... Et puis ensuite, j'ai fait un travail sur en quoi je pouvais ressembler à Javert et en quoi il ne me ressemblait pas, et ce qu'il fallait que je fasse pour pouvoir atteindre ces états-là. Et puis j'ai fait un travail aussi avec un prof de chant, ça a été un super prof de chant, Alan Wright, avec qui j'ai bien bossé, et ça m'a permis de tenir la distance parce que... Faire plus de 50 shows sur un mois et demi, c'est colossal, surtout sur une oeuvre comme Les Misérables. Et puis de l'hypnothérapie aussi, parce qu'il a fallu que je fasse un suicide en sautant de 7 mètres, se laisser aller dans le vide. Donc ça demandait pour moi un travail, parce que j'ai le vertige, un travail de lâcher prise, et puis de coaching aussi. Sur le rôle, la préparation mentale, pour moi, c'est très important.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose dont on ne parle pas forcément beaucoup, la préparation mentale pour un rôle. On a tendance à évoquer les aspects théâtre, musique, danse, etc. Mais c'est vrai que quand on entre dans un rôle, ça peut avoir un impact sur nous.

  • Speaker #1

    Complètement, surtout un personnage comme ça, comme... Comme Javert qui est très seul, dans le spectacle, du coup, moi j'avais des... Javert, il n'a pas de moment où il est relâché. Il est toujours dans une tension, il est toujours habité. Et quand je commençais ma préparation de spectacle, voilà, il fallait que je me mette... Moi je suis quelqu'un de plutôt solaire, et là il fallait que je rentre dans un état, dans la peau du personnage, et il me fallait un petit moment de recueillement avant le spectacle, et surtout pendant le spectacle, entre deux scènes, quand il fallait se changer, j'étais dans ma bulle, et c'était important pour moi de rester dans cette bulle-là. Parce que tout ce que je pouvais vivre dans mon parcours hors scène avait un impact après sur scène. Donc j'essayais vraiment d'entretenir entre chaque scène, de me rappeler les enjeux, de laisser infuser tout ce qui se passe dans le parcours. Et pour ça, on est dans quelque chose d'assez lourd. Il se suicide chaque soir, à la fin de chaque spectacle. Donc c'était important pour moi de... après, une fois que le spectacle est terminé, de pouvoir laisser ça de côté et revenir à moi. Donc la préparation mentale, il y a tout un travail dessus pour moi qui a été capital sur quels sont les enjeux de Sébastien au-delà du personnage de Javert.

  • Speaker #0

    Effectivement, au préalable, tu as joué dans notamment par exemple le livre de la jungle, qui est totalement un personnage... complètement différent. Est-ce que c'est la première fois que tu joues un personnage aussi dramatique ?

  • Speaker #1

    Non, j'en avais déjà joué par le passé dans la comédie musicale ILO, créée par Dominique Chanty. Je jouais le rôle d'un Monsanto imaginaire, mais qui avait des teintes qui ressemblaient un peu à Javert. Et puis dans la Révolution française... que j'ai joué juste avant les Misérables, le Robespierre. Vous pouvez avoir des similitudes avec Javert sur certains points. Donc j'avais... Et puis dans le Roi David aussi de Malca, il y a des passages très sombres de la vie du Roi David. Voilà, c'était des terrains... dans lesquels j'étais déjà allé un petit peu.

  • Speaker #0

    Une partie du texte des Misérables a été changée entre la version qu'on connaissait et la nouvelle version. Est-ce que tu saurais nous dire pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce qu'Alain Boublil a souhaité mettre au goût du jour certaines choses dans le phrasé, les rendre plus actuelles, parce qu'aujourd'hui on ne parle pas... de la même manière qu'il y a 45 ans et les mots résonnent d'une manière différente. Donc oui, il a revu à peu près un cinquième du livret.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton morceau préféré des Misérables ?

  • Speaker #1

    L'épilogue, l'épilogue de fin. Je trouve ça sublime. Quand j'ai découvert la comédie musicale Les Misérables, c'était déjà le cas. Et dans ce spectacle... ça l'était encore plus parce que dans la mise en scène de la 10 la chola il ya quelque chose d'assez particulier c'est à dire qu'à la fin il ya javert et eva le genre on est comme dans un paradis quoi et il ya une accolade entre les deux et je trouve que c'est un moment essentiel pour comprendre la pièce et n'est pas les voir comme comme des ennemis Mais comme les éléments d'une même nature, la nature humaine. Ils ont vécu comme ça un pan de leur vie pour s'apprendre l'un de l'autre des choses. Et voilà, après, Javert, il a fait ce qu'il pouvait avec ce qu'il était. Il n'a pas vraiment réussi à s'élever.

  • Speaker #0

    Au départ, tu es guitariste et bassiste.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et donc tu parlais de rock tout à l'heure, est-ce que tu retrouves dans la comédie musicale l'aspect déjà très théâtral du monde du rock ?

  • Speaker #1

    Complètement, complètement, moi j'adore les Misérables pour ça, je trouve qu'il y a un esprit très rock, très rock, et je trouve que c'est un spectacle qui prend aux tripes, il y a beaucoup de révolte, beaucoup d'intensité, il y a quelque chose d'irrévérencieux comme ça que j'aime bien. de provocateur et je trouve que c'est cette intensité là elle est elle est superbe à jouer quoi moi j'adore j'adore jouer ça et en même temps c'est fait avec beaucoup d'élégance quoi donc ouais ça me plaît énormément ce que c'était un peu un peu bestial apprivoisé

  • Speaker #0

    Mais d'ailleurs, je pense à des oeuvres comme A Batard of Hell de Meatloaf, ou Rock of Ages qui font intervenir un monde du rock avec des mises en scène très travaillées. Donc on n'est pas si loin sur l'aspect scénique.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. En plus, il y a un univers que Ladislas Chola a proposé qui était très sombre, très onirique. Quand j'avais vu les plans à l'époque, avant de commencer le spectacle, j'avais l'impression d'être dans le Dark Knight de Batman. Je me disais que c'était hyper intéressant, ce mélange de flammes avec le clair-obscur. Ça me plaisait énormément. L'encre qui vient, qui est très présente comme ça...

  • Speaker #0

    En surimpression ?

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui. Pour les gens qui n'ont pas forcément vu le spectacle, il y avait un écran qui descendait parfois sur lequel des choses étaient inscrites en surimpression et donc qui permettait de rajouter du détail au spectacle. Tu as été chef de pupitre dans le Gospel pour 100 voix. J'aimerais bien que tu nous en parles de cette expérience, de ce que ça t'a apporté.

  • Speaker #1

    Ça a été une des expériences musicales les plus fortes de ma vie. Parce que le Gospel, il y a quelque chose de l'ordre de la transcendance, de par l'histoire et de par la spiritualité aussi. C'est-à-dire que... Qu'on soit dans Gospel pour Sangwa, pour resituer, c'est la plus grande chorale de gospel en Europe. On est 100 chanteurs. Et quand je suis arrivé là pour la première fois en 2009, ça a été extraordinaire. C'était la première fois que je participais à un spectacle avec des chants spirituels. Et j'ai vu autour de moi une ferveur. un abandon que je ne connaissais pas moi dans le milieu du rock. Oui, il y avait une sorte de trance dans l'afrobeat, dans le reggae et tout ça, mais c'était assez perso. Là, de voir tout le monde converger vers la même chose, avec un cœur qui se déploie et toute une vie, tout un... On dépose ses bagages et on part à l'aventure. Et ça m'a bouleversé. Je suis resté à peu près dix ans dans cette chorale et j'ai vécu des moments extraordinaires. Extraordinaire. Et ça a été pour moi le pic. Et du coup, je recherche toujours une forme de transcendance comme ça. Quand je chante, un abandon, un don de soi. Ouais, c'est quelque chose qui, comme c'est inscrit maintenant dans mon corps, j'ai envie d'aller là-dedans quand je chante.

  • Speaker #0

    Et donc, en fait, j'ai l'impression, d'après ce que tu me dis, que tu te nourris un peu des expériences que tu vis pour bâtir un petit peu ta carrière, ta musique et la manière dont tu chantes.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est complètement ça. Je ne suis pas quelqu'un qui fait, par exemple... Beaucoup de casting parce qu'il n'y a pas beaucoup de choses qui me... Je fais le casting un peu avant l'heure et puis je ne me vois pas faire des spectacles feel good. Ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus moi en tant que spectateur. Et puis en tant qu'interprète, je ne me vois pas forcément faire un spectacle basé sur de l'esthétique vocale ou juste du feel good. Ça m'intéresse moins. Je suis moins attiré par ça.

  • Speaker #0

    mais le gospel c'est pas feel good ?

  • Speaker #1

    c'est pas toujours feel good moi c'est j'ai mis beaucoup de alors oui mais il y a quand même pour moi il y a beaucoup de tristesse aussi dans le gospel il y a cette idée de départ de partir la plupart du temps c'était des gens qui travaillaient dans les champs de mine et pour se donner du courage ils allaient vers la lumière mais ils avaient les pieds dans la boue et Et j'aime bien cette image-là, on n'est pas dans le monde de Barbie et Ken. Oui,

  • Speaker #0

    effectivement, ça vient des champs de travail, ça vient des... de l'aspect de l'esclavage aux Etats-Unis, etc. Parfois, on peut avoir l'impression, dans les musiques un peu religieuses, c'est Praise the Lord, Hallelujah

  • Speaker #1

    Ah oui, il y a des moments comme ça. Moi, ça me va, les passages très… On appelle ça le worship song Je trouve ça très bien, mais il faut que ça soit bien rythmé. Il faut que ça soit dans le spectacle. Il faut qu'il y ait des passages. Ça dépend de la setlist. Mais moi, les morceaux sucrés, ça me va quand c'est bien placé dans la setlist. Mais il faut... J'aime bien quand il y a... C'est un peu à l'image de la vie. Il faut un petit peu de tout. Mais il ne faut pas trop rester longtemps dans le même mood.

  • Speaker #0

    Tu es donc le deuxième Pumba que je reçois dans ce podcast. Parce que tu as joué effectivement dans les Pumbaa à Disneyland.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Dans les rythmes de la Terre, etc. Et donc j'avais reçu en septembre dernier Jeff Brousseau, qui joue Pumbaa à Mogador, donc ça me fait deux Pumbaa. Et est-ce que tu te verrais toi du coup reprendre ce rôle dans le Roi Lion, genre à Mogador ou ailleurs ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, je ne pense pas. Je pense pas, ça a été super à jouer parce que je trouve que c'est quelque part l'apôtre de la joie. Et même si on voit un rigolo sur scène, et voilà, quand il arrive, et quand il y a la chanson Hakuna Matata, c'est vrai que c'est un peu le clou du spectacle. Donc il y a un côté un petit peu racoleur comme ça. Mais je trouve que c'est très inspirant pour notre société de voir des... des personnes comme ça, des troubadours qui arrivent à... qui ont le courage de s'extraire, quelque part, de la société pour aller vivre une vie de poète et... et de pas se définir par rapport à le regard des autres, quoi. Ils ont une liberté, ces deux-là, là, qui est hyper inspirante, quoi.

  • Speaker #0

    Très bohème, hein.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, complètement, ouais. Après, de le faire... Je l'ai fait six mois, deux fois six mois. Oui, ça va. J'ai envie de faire autre chose.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu as envie de t'extraire de l'aspect un peu... Pourtant, tu parlais du fait que tu es très solaire. Oui. Forcément. Tu as envie de t'extraire un peu de ça.

  • Speaker #1

    Ça dépend des projets. Là, j'ai envie de découvrir de nouvelles choses. J'ai envie de me surprendre. aller dans des terrains que je n'ai pas eu l'habitude d'explorer, me découvrir à travers des rôles. J'aime bien défendre des belles causes, des choses qui me tiennent à cœur, qui font avancer le schmilblick. En tout cas, dans ma tête, où je me dis que ça me fait avancer moi, et que c'est une belle inspiration pour le monde, pour le public, j'y vais. Mais du coup, je passe un casting par an ou deux. Je ne suis pas du tout l'interprète qui est à fond sur... J'ai un pied dedans et deux pieds dehors.

  • Speaker #0

    Mais du coup, tu arrives à vivre malgré ça ? Parce que l'intermittence, etc., ce n'est pas forcément facile. On voit des gens qui courent après les cachets.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai la chance de... de pouvoir de pouvoir de pas galérer quoi ouais et puis je fais du je fais du doublage aussi à côté donc ça me fait des compléments et donc ouais ouais je j'aime bien faire ça il ya aussi un truc très très dans dans l'instant qui est hyper intéressant tarif tu sais pas trop ce que tu vas tu dois faire donc tu dois être en alerte et et c'est c'est C'est pas très confortable et en même temps c'est hyper intéressant. On fait appel à quelque chose que j'aime beaucoup, c'est à se reposer sur l'instant présent pour créer quelque chose. Et ça pour moi c'est essentiel sur scène de retrouver cet état-là, de ne pas rentrer dans des mécanismes où on ferait tout le temps la même chose, tous les soirs. Et donc je trouve qu'il y a un truc dans le doublage qui est... qui met en alerte par rapport à ça. Et puis après, il y a plein de techniques qui nous permettent sur scène de retrouver cette fraîcheur-là. Et moi, j'aime bien me découvrir. sur scène, me dire tiens, là je l'ai fait différemment. Et sur Les Misérables, il y avait quelque chose d'assez nouveau pour moi, un petit peu comme dans les jeux de rôle, le moment dans l'acte 2, là où il est prisonnier contre le poteau, c'était un moment pivot pour moi dans le spectacle, parce que, un peu comme dans les jeux de rôle, ça m'offrait plusieurs scénarios possibles, en fonction de moi, l'état dans lequel j'étais dans la journée, de ce que j'avais engendré dans l'acte 1. Il y avait plusieurs scénarios possibles que je m'imaginais et qui allaient en quelque sorte dessiner la chanson finale, le suicide, qui est un peu pour moi le vomi de tout son parcours.

  • Speaker #0

    Le vomi, c'est quand même...

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est quelque chose de sale, de dégueulasse, le suicide. Il y a quelque chose vraiment de bestial, de brut. de... Ouais, ouais, j'aimais bien ce moment-là. Je trouvais ça très crade. Il y a des moments de respiration, et puis il y a des moments où ça déverse, des moments où ça retient. Et ouais, ça correspondait bien au rythme du vomi.

  • Speaker #0

    Ok ! Je vais pas te demander ce que tu penses de la performance de Russell Crowe dans le film.

  • Speaker #1

    Ben, c'est... C'est une manière de voir les choses. Il y a différents... Moi, je ne suis pas fan des acteurs qui sont un peu comme Ryan Gosling, qui sont tellement intérieurs que ça en devient un plat. Je n'aime pas voir des comédiens sur scène qui sont un peu coquilles vides. J'aime bien voir que ça bouillonne de l'intérieur. J'aime bien la retenue, par contre. Mais j'aime bien... ressentir ce qui se passe à l'intérieur. Et quand je ne ressens pas grand-chose, et que c'est un peu plat, et qu'il n'y a pas beaucoup de nuances, je peux rapidement m'ennuyer.

  • Speaker #0

    Pour revenir à ton parcours au niveau composition, tu as composé la comédie musicale La Légende du Royaume de Calice. Je n'ai rien trouvé dessus.

  • Speaker #1

    Non, c'était il y a si longtemps. C'était il y a 20 ans, on avait fait une tournée Dans le sud-ouest de la France, on avait joué à l'Espace Chiron, on avait fait une première partie au Casino de Paris, je me souviens. C'était un extrait d'un quart d'heure à l'époque, mais après on en a fait une comédie musicale d'une heure et demie. Et elle n'a jamais vu le jour alors que c'était vraiment un truc très sympa à faire dans le monde un peu heroic fantasy, entre l'ombre et la lumière, avec beaucoup d'arts martiaux. C'était un très bon souvenir.

  • Speaker #0

    Est-ce que la composition d'une comédie musicale, c'est quelque chose que tu aimerais refaire ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, je ne pense pas. C'était il y a 20 ans. Aujourd'hui, je préfère raconter. Je ne sais pas si j'en serais capable déjà. Et deuxièmement, avec ma guitare, j'aime bien soit écrire des textes, soit prendre de la poésie et puis de la mettre en musique. Ça me plaît beaucoup. Mais du coup, c'est une musique beaucoup plus... intimiste que ce que ce que la musique que ce que la comédie musicale propose quoi oui mais après c'est vrai que la comédie musicale et par essence spectaculaire

  • Speaker #0

    où on doit amener il ya une ambiance et des personnages et tout et ce malgré certaines on va dire certaines formations plus

  • Speaker #1

    même chorus line tu vois où c'est juste une ligne mais mais ça reste du spectacle il faut une mise en scène ce que ne propose pas toujours ce genre de musique oui oui oui oui après ça dépend on sait jamais moi je suis je suis chaman dans dans l'esprit donc s'il ya quelqu'un qui vient et qui voilà propose un truc pourquoi pas tu vois ça dépend de de tellement de choses, je ne peux pas définir ça vraiment en avance et dire c'est comme ça. Mais j'ai un certain élan à la tendresse quand je compose avec ma guitare. Et pour l'instant, je ne me projette pas forcément sur une comédie musicale.

  • Speaker #0

    C'est quoi le spectacle qui t'a le plus touché ?

  • Speaker #1

    Miss Saigon.

  • Speaker #0

    Et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Pour l'histoire, j'avais vu que Claude-Michel Schoenberg avait été chamboulé d'une photo en noir et blanc. On le voit. Une femme avec un visage interdit qui abandonne son enfant pour qu'il parte aux Etats-Unis. L'abandon, le lien filial comme ça, l'amour. familial et l'abandon c'est des sujets qui qui me touche de très près et c'est tellement bien joué les musiques sont tellement belle ouais que quand je les ai vus je j'étais en larmes pendant tout tout le spectacle et depuis je j'ai acheté le dvd je le lis ouais je le joli je le regarde Une fois tous les deux ans, à peu près, et je suis toujours autant en larmes à chaque fois que je le vois.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, tu sais qu'à Paris, on a deux des personnes qui ont fait partie du cast originel à Londres de Miss Saigon.

  • Speaker #1

    Mais non.

  • Speaker #0

    Si, à Paris, il y a... Alors, Denis, Denis Astorga-Chazelle, qui du coup, lui, ne monte plus trop sur scène. Et Charlie Magali.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà, et les deux... On fait partie du cast original à Londres de Miss Saigon.

  • Speaker #1

    Énorme, énorme.

  • Speaker #0

    C'est génial, c'est génial. Moi j'aime beaucoup Dennis, j'aime beaucoup sa voix, j'aime beaucoup quand je le vois sur scène, etc. Même si ça ne me plaît plus trop, mais voilà. Et bon, Charlie, je l'ai vu aussi sur la scène du Broadway Chic, et génial. Et d'ailleurs, par Sylvain Matisse, voilà, mise en scène de Sylvain Matisse, qui est également un copain, et qui est venu dans le cast. il y a deux ans. Voilà, c'était pourfroid, tu sais. Comme quoi, c'est un petit monde, au final.

  • Speaker #1

    Oui, magnifique. Il y en a une que j'ai vue, la version que j'ai vue en live et que j'ai en DVD, aussi, c'est la version de 2014. Donc, ce n'est pas celle avec Léa Salanga. Mais celle-là, je l'ai vue aussi sur Internet, comme tout le monde.

  • Speaker #0

    Enfin,

  • Speaker #1

    tout le monde. Pas tout le monde, mais...

  • Speaker #0

    Oui. Aujourd'hui, de plus en plus de nouveaux artistes arrivent sur le marché, avec les écoles de comédie musicale, je pense à l'ICOM, je pense à l'ECM, je pense à tout. Est-ce que tu penses que c'est plus difficile de se faire sa place de nos jours ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas du tout, parce que je ne connais pas du tout le milieu, si tu veux. Je ne me sens pas hyper concerné, en fait. Je n'ai pas trop d'avis sur la question, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Tu as joué avec des personnes dont... qui sont parmi, on va dire, un petit peu la crème du milieu de la comédie musicale française, si je puis dire. Oui. Je pense à Camille Ménard ou à Mathilde Carnet ou encore à Benoît Rameau, etc. Des personnes qui ont une certaine réputation dans le milieu.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Après, je ne passe pas beaucoup de casting. J'ai pas beaucoup d'amis dans le milieu de la comédie musicale, donc je me rends pas bien compte. Je sais pas trop répondre à cette question-là.

  • Speaker #0

    Et toi, c'est plutôt quoi ton milieu ? C'est plutôt la musique ?

  • Speaker #1

    Moi, je sais pas vraiment si j'ai un milieu, mais j'aime beaucoup la musique. La musique, c'est vraiment ce qui me touche le plus. Et le théâtre aussi. Mais c'est les univers dans lesquels j'aime bien vibrer. J'aime bien vibrer aussi dans la comédie musicale, mais je me sens plus à l'aise dans le milieu de la musique pure. Et puis j'aime bien aussi défendre des beaux textes. Alors là, j'ai la chance de... On est en train de faire des lectures. Il y a Raphaël Léman qui est en train de monter une pièce sur Nicolas II. dernier des tsars et voilà j'ai le rôle de de rasputine qui m'a été confié et je trouve ça génial de faire des pièces historiques encore un personnage un peu un peu sombre et mystique à jouer ouais je trouve ça je trouve ça je trouve ça hyper intéressant et j'aimerais bien à l'avenir ouais faire plus de plus de musique plus de plus de théâtre

  • Speaker #0

    pas de l'opéra ouais voilà encore être en chemin tu as chanté dans Village Crew donc un hommage aux

  • Speaker #1

    Village People ouais et tu faisais le cow-boy je faisais le cow-boy ça c'était génial est-ce que tu es un fan des Village People au départ mais pas du tout pas du tout et c'est marrant parce que c'est Ça, c'était il y a 15 ans. Oui, c'est ça, il y a 15 ans. Et c'était génial. Bon, j'avais besoin de faire des cachets.

  • Speaker #0

    pour valider mon intermittence. Et j'ai répondu à une annonce. Cherche à monter un groupe disco. Ce n'était pas Village People, c'était groupe disco. Je me suis dit, ah putain, un disco, ça peut être vraiment marrant et tout. Donc, je passe le casting. Et puis, en fait, je me rends compte que c'est pour faire le Village People. Donc, je passe le casting. À l'époque, il y avait Dalé. Daley qui faisait le lead dedans et je l'avais vu sur la nouvelle star et je le trouvais électrique comme chanteur, chanteur soul. C'était génial et quand j'ai su qu'il était dans ce groupe, j'ai fait wow, ok, ça va envoyer. Et j'ai vécu une des plus belles expériences humaines avec les membres du groupe. D'ailleurs pour la plupart on se voit encore. Et ouais ouais, on a fait pas mal de tournées et c'était un souvenir extraordinaire avec le public aussi. Moi j'étais un petit peu surpris parce que, bah musicalement je trouve ça marrant mais sans plus. Et en fait le public rentrait dans une espèce de magie qui faisait que... Il y a un moment dans la soirée, ça basculait et les gens avaient l'impression de vraiment voir les vrais Village People. Et donc il y avait une communion avec eux, même quand on signait les autographes. En plus, on parlait en anglais de A à Z. Alors c'était très drôle parce qu'on avait des privés de joke ensemble. Mais ouais, ça reste un super souvenir de ma vie professionnelle.

  • Speaker #1

    Et t'aurais aimé faire un autre Village People ou le Cowboy, ça t'allait ?

  • Speaker #0

    Non, ça m'allait bien. Ça m'allait bien, j'avais un speech en plus que j'avais... Il y avait un moment, il y avait Dalé qui devait se changer. Donc, il était en policier. Et puis après, il devait passer en personne de l'équipage du Navy. Et donc, il n'avait pas la même tenue. Et là, on m'avait demandé de faire l'intermède de deux minutes. Et je m'étais lancé dans un prêche. Et les premiers jours, ça ne marchait pas. Et j'ai persisté. Et ouais, j'ai fait des trucs de fou. Et quand j'ai trouvé après ma compote, quoi, pour ces deux minutes-là, c'était génial, quoi. Je faisais faire des trucs au public, c'est... Ouais, j'ai adoré, quoi. Ça a été une... C'est des super souvenirs, ça. Et pourtant, sur le papier, c'est pas ce qui m'aurait séduit le plus, mais quand on a des personnes humaines avec qui on s'entend super bien, ça nous fait pousser des ailes et puis on s'éclate, quoi. C'était génial.

  • Speaker #1

    Ça, je comprends complètement. On arrive ! Sur la fin de ce podcast, je vais te demander quelles sont tes recommandations culturelles.

  • Speaker #0

    Alors, recommandations culturelles, là du moment, là ?

  • Speaker #1

    Ouais, des choses que t'as aimées récemment et que t'as envie de recommander.

  • Speaker #0

    Waouh, ok. Ben écoute, j'ai pas eu de vie là. Depuis le mois de septembre jusqu'à début janvier, je suis pas sorti parce que je bossais non-stop.

  • Speaker #1

    Ça peut être séries, films, ça peut être des bouquins.

  • Speaker #0

    Ah ouais, d'accord. Alors dans ce cas-là, en film, je vais citer Baraka. Énorme expérience visuelle, sensorielle. C'est extraordinaire comme film. C'est vraiment un chef-d'oeuvre avec la musique de Dead Can Dance. C'est sublime et à chaque fois qu'on regarde ce documentaire-là, on apprend des choses sur soi, sur sa vie. sur son regard sur le monde. Je trouve que c'est un film magique. Donc Baraka. Et puis un bouquin, je dirais, L'éveil de votre puissance intérieure, de Anthony Robbins.

  • Speaker #1

    Ok, donc du développement personnel.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Ok. Pour ma part, je vais recommander la série Shrinking, qui est avec Jason Segel et... que je trouve excellente sur un psy qui décide de dire ce qu'il pense et toute la vérité à ses patients qui du coup et c'est très sympa parce qu'en fait il y a cet aspect vraiment proximité des personnages on n'a pas un pool énorme de trucs des personnages qui du coup les psy se comportent pas comme t'irais voir ton psy tu vois il y a un côté très honnête très intéressant Moi j'aime bien les séries qui utilisent un thème pour parler de rapport humain. Ma série préférée c'était The Lasso. Il y a The Bear aussi que j'aime beaucoup. Shrinking c'est un peu ça aussi tu vois dans un autre aspect mais qui est hyper intéressant. Donc je recommande ça et...

  • Speaker #0

    Et sur quelle plateforme ? Sur

  • Speaker #1

    Apple TV+. Voilà. Et il y a également du coup la deuxième saison de Severance qui a commencé. Et c'est extraordinaire cette série vraiment je recommande à tout le monde. Donc voilà. Un petit moment de promotion sinon Sébastien ?

  • Speaker #0

    De promotion ? Non, non, non.

  • Speaker #1

    Ok, très bien. Eh bien, merci Sébastien d'avoir été mon invité pour ce nouvel épisode de C'est la Voix.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup,

  • Speaker #1

    Mathieu. On se donne rendez-vous dans deux semaines pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez soin de vous, écoutez de la musique, faites de la musique, surtout ne produisez pas de musique sur tout le monde. Merci. Et puis, prenez soin de vous, à bientôt.

  • Speaker #0

    Au revoir.

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