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C'est La Voix

Lady Fanny, une geek de la voix

Lady Fanny, une geek de la voix

45min |04/03/2025|

132

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Description

Pour ce nouvel épisode c'est Lady Fanny qui répond à mes questions !


Passionnée de chant et de technique vocale, elle parle de sa carrière, des imitations et de comment elle a réussi à surpasser ses difficultés malgré des problèmes aux cordes vocales.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans C'est la Voix, un podcast où j'invite un mardi sur deux des professionnels de la voix, que ce soit des chanteurs, des coachs vocaux ou d'autres spécialistes. Navré de ne pas avoir pu vous proposer un nouvel épisode il y a deux semaines, un contre-temps m'en a empêché. Pour ce nouvel épisode, je reçois Lady Fanny ou Fanny Yadot. Elle est chanteuse, coach vocale, choriste et directrice artistique dans le monde du doublage. Fanny, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans C'est la Voix.

  • Speaker #1

    Merci, je suis ravie d'être là.

  • Speaker #0

    Alors on va commencer par la question habituelle, est-ce que tu peux nous présenter ton parcours s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors mon parcours, écoute moi je suis née dans une famille de musiciens, donc j'ai fait ma première télé j'avais 8 ans. Mon père m'avait fait chanter un truc dans son émission télé à l'époque sur la 5 chez Bouvard. Et puis donc j'ai toujours fait de la musique, j'ai toujours chanté dans des groupes, j'ai commencé de façon... pas professionnelle, mais à 17-18 ans, dans un groupe de reprise acid jazz. Et puis, j'ai fait des études de communication en parallèle. Et du coup, j'étais programmatrice dans des salles de concert, notamment dans une salle qui s'appelait à l'époque l'Opus Café, qui s'appelle le BizArt maintenant. Ce qui me permettait de pouvoir cumuler mes deux passions, qui étaient la direction artistique, la communication et la musique en parallèle. Et donc j'ai un peu travaillé en parallèle comme ça pendant plusieurs années en ayant un vrai métier avec des gros guillemets et la musique à côté. En fait très tôt j'ai eu des problèmes de voix, de cordes vocales, ce qui fait que ça m'a amenée à m'intéresser à la pédagogie de la voix. J'ai commencé à prendre des cours de chant à 20 ans, après une première opération. Et effectivement, le problème vocal après 5 ans de cours est quand même revenu. Et c'est là que j'ai un peu entamé un parcours un peu plus en profondeur de la voix. Donc je me suis fait opérer une deuxième fois des cordes vocales, j'avais un polype. Et c'est là que j'ai rencontré Bernard Roubaud, qui est un super orthophoniste. Et c'est lui en fait qui m'a vraiment soigné, remis la voix d'aplomb et qui m'a encouragée à donner des cours de chant. Donc suite à ça, parce que je donnais des petits conseils à Ausha droite, mais évidemment je ne me sentais pas la légitimité de... d'être prof de chant et bizarrement forcément j'attirais à moi surtout des gens qui avaient des problèmes de voix pareil qui me disaient ah là je trouve plus d'aigus j'ai des douleurs dans la gorge bon forcément voilà il paraît qu'on apprend le mieux ce qu'on a le plus besoin enfin on enseigne le mieux ce qu'on a le plus besoin d'apprendre paraît-il donc voilà et ensuite donc j'ai fait une première formation au studio des variétés en 2014 2015 donc très super formation qui n'existe plus maintenant et où il y avait notamment Claudia Philips, qui fait partie vraiment de mes mentors, qui m'a beaucoup aidée dans ma carrière de prof et au-delà. Sarah Sanders, Laurent Mercoule, David Ferron. Vraiment, la force de cette formation, c'est qu'on avait une quinzaine d'intervenants dans des domaines différents, autant sur la physiologie de la voix que sur... la méthodologie, que sur la didactique, que sur la pédagogie, que sur la psychopédagogie, etc. Et puis, j'ai eu la chance, dès la fin de cette formation, de beaucoup travailler en tant que prof de chant et coach vocal. Et grâce à Marlène Schaaf aussi, qui m'a mis le pied à l'étrier, j'ai commencé à travailler en télé comme coach vocal. Puis du coup, après c'est du réseau, donc j'ai travaillé dans une école de comédie musicale comme prof de chant. école que tu connais. Ensuite, j'ai commencé à travailler à la MAI, la Musique Académie Internationale, qui est une école qui est à Nancy, qui est une super école d'ailleurs, en tout cas avec des voix hyper intéressantes. Et puis, il y a trois ans, un peu par hasard, je fais aussi partie de la FPC, qui est une association des profs de chant. Un peu par hasard, j'ai rencontré Emmanuel Trinques il y a dix ans, dix-douze ans. Et j'avais beaucoup aimé cette femme et sa façon de voir les choses et la pédagogie. Et parce que j'ai un copain qui faisait la formation cette année-là, il est venu m'observer en cours de chant, notamment d'ailleurs dans l'école de comédie musicale. Et puis en discutant avec lui, il m'a dit « Ah, mais peut-être ça t'intéresserait de faire cette formation » . Et du coup, j'ai fait cette formation en 2023. Je l'ai terminée la fin de l'année dernière. Et voilà, ça m'a encore donné énormément de billes. J'ai encore appris énormément de choses et on n'a jamais fini d'apprendre. Donc voilà, je continue mon petit parcours. Et puis quand je serai grande, j'aimerais bien... Je crois que j'aime bien cette idée de travailler avec des profs de chant et de continuer à... à geeker un peu, à apprendre des choses sur la voix, à apprendre aux autres et puis à moi-même apprendre, à faire cette espèce de choses qui circulent. Donc aujourd'hui, je continue de chanter. J'ai fait l'Eurovision à l'époque comme choriste, j'ai travaillé sur la tournée Star 80 pendant un moment, comme choriste aussi, parce que je n'étais pas une star dans les années 80, évidemment. Et puis voilà, aujourd'hui, je continue de chanter un peu, notamment comme choriste, et puis j'ai fait pas mal de projets avec des... des musiciens de jazz, tout ça, mais c'est vrai que je pense que 70% de mon activité, c'est plutôt la pédagogie. Et c'est vraiment ce dans quoi je m'éclate le plus, puisque ça utilise tout ce que j'aime dans la vie, c'est-à-dire la voix, la pédagogie, l'humain, il y a quelque chose de très direct, et de très... enfin voilà, qui est très direct en fait, c'est-à-dire que je me sens plus utile encore dans ce domaine-là, et j'ai la chance de travailler avec pas mal de... de professionnels donc chanteurs, comédiens, musiciens, instrumentistes, voilà.

  • Speaker #0

    Et alors comment est-ce qu'on en arrive à être choriste pour Bonnie Tyler ?

  • Speaker #1

    Oui alors Bonnie Tyler pourquoi ? Parce que j'ai fait des covers pendant très longtemps. Donc les covers c'est les petites compilations qui sont vendues, enfin qui étaient vendues à l'époque sur les marchés avec écrit en bas en petit réinterprété par la cover team et c'est vrai que j'ai bossé avec eux pendant très longtemps, ils produisaient aussi d'autres artistes. Et puis, on m'a demandé de faire des cœurs sur un titre qui est devenu numéro un des ventes trois semaines après. Et du coup, j'ai fait les cœurs sur son album. Donc voilà, c'était rigolo.

  • Speaker #0

    Mais trop bien ! Mais alors, du coup, ça me rappelle un truc génial, cette histoire de faire des covers. C'est l'histoire folle de Tim Owens. Je ne sais pas si tu as entendu parler.

  • Speaker #1

    Ça me dit quelque chose.

  • Speaker #0

    En gros, le mec faisait un cover band de Judas Priest. Et il est devenu chanteur de Judas Priest. Je veux dire, c'est génial.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça qui est merveilleux avec la musique. On ne sait jamais où... Enfin, avec l'art, quoi. On ne sait jamais où ça va nous mener, les choses. C'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #0

    Et donc, tu es passé par l'EFAP, qui est donc une école...

  • Speaker #1

    d'attaché de presse, école française des attachés de presse effectivement, alors je ne suis pas du tout devenue attachée de presse finalement c'est ça je me suis dit j'ai tout de suite basculé vers j'ai commencé à bosser dans des labels de musique et puis après comme programmation de salles de concert et puis ça m'éclatait bien mais ça m'a bien formé le cerveau quand même c'est très utile finalement de savoir faire plein de métiers parce qu'aujourd'hui qu'on soit artiste ou prof de chant il faut savoir tout faire en fait d'ailleurs Il faut savoir faire sa com, il faut savoir faire son administratif, il faut savoir... Et ça,

  • Speaker #0

    c'est un truc que je reproche un peu aujourd'hui, c'est qu'effectivement, on ne peut plus être juste musicien, interprète, etc., ce qui était au départ, avoir la naissance du truc, c'est-à-dire que tu apprends un instrument, tu apprends à chanter, tu apprends à faire des trucs, etc., ça prend déjà beaucoup de temps, et là, en plus, tu dois maîtriser tes réseaux sociaux, tu dois... pouvoir faire une démo ou un album aujourd'hui. Tu t'auto-produis un album, etc. Et peut-être que tu es signé en label par la suite, et encore, il y en a qui se débrouillent bien avec l'indépendance, etc. Mais ça demande de développer beaucoup plus de skills que ça n'en demandait à une certaine époque.

  • Speaker #1

    Il est évident qu'entre moi, quand j'ai commencé le métier, j'ai commencé, non mais quand j'ai commencé le métier il y a 25 ans, bon j'ai commencé jeune, et maintenant ça a complètement changé puisque les maisons de disques ne font plus le même métier, puisque maintenant ce qu'elles veulent c'est quelqu'un qui a déjà écrit son album, qui a déjà tout enregistré et qui a déjà je ne sais pas combien de followers pour être sûr de pouvoir voir, on ne mise plus maintenant sur, enfin pas uniquement, mais c'est vrai que ça a pratiquement disparu, le fait de miser sur un artiste. Pour le côté artistique, parce qu'on croit dans son projet. Enfin voilà, après, les producteurs sont dans une réalité commerciale où il faut qu'ils rentabilisent assez vite. Donc voilà, on est plus sur du buzz que sur...

  • Speaker #0

    Ouais, c'est quelque chose que je déplore un peu, perso. Moi aussi. Mais bon.

  • Speaker #1

    C'est le jeu, ma pauvre Lucette.

  • Speaker #0

    Tu te définis comme un véritable caméléon de la voix, capable de s'adapter à plusieurs styles. Est-ce que ça passe nécessairement par une pluralité de techniques vocales ?

  • Speaker #1

    C'est intéressant, ça dépend par quel biais on le prend, mais oui, je crois que c'est une bonne question. Je crois que ça peut marcher dans un sens comme dans l'autre. C'est-à-dire que moi, ça a démarré dans un premier sens. On me disait, tiens, est-ce que tu pourrais faire tel cover ? Parce que le mec, quand il m'a engagé au début, il m'a engagé pour un truc. Puis après, il me dit, tu pourrais faire du raga, machin ? Bah vas-y, je ne sais pas, j'essaye. Et donc, en fait, c'est le fait de travailler par imitation. Et finalement, la voix se crée comme ça. C'est pour ça que souvent, on a un peu la même voix que nos parents. ou en tout cas que les gens qui nous ont élevés, puisqu'on se crée des fréquences en fonction de ce qu'on a entendu. C'est la boucle audiophonatoire qui fait ce travail-là. Donc oui, soit par imitation, et puis on fabrique, et puis après on ne sait pas vraiment comment on l'a fait, mais on arrive à le faire. Soit effectivement, c'est la technique vocale, l'outil, donc l'outil technique vocale qui va nous permettre d'accéder à un type de son. Mais ça peut marcher dans un son comme dans l'autre. J'ai envie de dire qu'effectivement, en fonction de l'apprenant, Il y a des gens, ça va être plus utile de fonctionner par évocation ou par imitation, et d'autres qui vont avoir besoin de comprendre la physiologie du geste, exactement comment ça fonctionne. Après, ce qui va être intéressant, c'est qu'effectivement, de passer par la proprioception pour comprendre, c'est-à-dire la sensation, les sensations corporelles, pour essayer de comprendre, quand on a fait tel son, qu'est-ce qui s'est mis en jeu dans le corps pour pouvoir le reproduire après. Un petit peu comme une sorte d'usine d'impression. Oui,

  • Speaker #0

    je comprends. Mais ça me rappelle que quand j'essaye d'imiter Shakira, tu sais, quand on essaie d'imiter Shakira, on fait...

  • Speaker #1

    Absolument. Alors ça, c'est quand tu sais, t'as l'angle qui recule, tu vois. Ah oui ? Voilà. C'est comme Maïté aussi, tu vois. Alors, bonjour, aujourd'hui, nous allons... C'est la même chose, c'est la même chose. Ah, tu fais comme ça ? Ouais.

  • Speaker #0

    Moi, je vais faire un truc, une espèce de... Tu sais, quand t'as un peu d'air coincé. Au niveau du larynx, il y a une espèce de...

  • Speaker #1

    Oui, mais essaye de le faire en tirant la langue de faire ce son-là. Tu vas voir, c'est impossible.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Il y a des choses comme ça. C'est vrai qu'entre justement la sensation qu'on a physique et la réalité physiologique, il y a souvent un énorme gap. Mais après, peu importe tant que tu arrives à le refaire, finalement, peu importe si tu es prof de technique vocale, oui, c'est important que tu comprennes ce qui se passe quand même en physiologie. Souvent les gens me demandent si j'ai besoin, si les bons chanteurs prennent des cours de chant. Alors, j'ai envie de te dire que quand ça devient ton métier, oui, c'est quand même important quand il va falloir chanter tous les soirs. C'est quand même bien d'avoir une boîte à outils un peu intéressante. Mais finalement, c'est toujours la proprioception. C'est les gens qui chantent beaucoup et qui passent par « Ah tiens, si j'essaye ça, qu'est-ce qui se passe ? » et qui arrivent à se faire des sortes de cartographies de leur voix pour arriver à retrouver des chemins. Après voilà ça revient un peu à la question que tu me posais au départ, est-ce que c'est par imitation, est-ce que c'est par sensation ou est-ce que c'est par technique vocale ? Les deux fonctionnent. Ok,

  • Speaker #0

    oui effectivement je comprends. Tu as consacré un mémoire à la technique du twang. Déjà est-ce que tu peux nous définir ce qu'est le twang et nous parler un peu de ce que tu as étudié, ce que tu as mis dans ce mémoire.

  • Speaker #1

    Alors en fait c'était pour la formation justement d'Emmanuel Trinques. Effectivement, moi, avec mes deux opérations des cordes vocales, j'ai toujours forcé un peu sur ma voix, forcé parce que, par sensation de manquer de puissance. Et quand j'ai découvert le twang, à l'époque on ne l'appelait même pas comme ça, ça a vraiment changé quelque chose, ça a boosté mon son, pour des raisons que j'ai comprises après. Et donc, alors le twang, qu'est-ce que c'est ? Alors attention parce que ça fait du bruit, le twang c'est ce son-là un peu texan, c'est... cette espèce de son qui peut sembler un peu canard. C'est un son qui est en général assez perçant, brillant, qui est un peu pincé. Et en fait, ce que ça va faire, c'est que ça va booster la résonance. Et souvent, les trois sphères de la voix, on dit, c'est le souffle, l'affonation et la résonance. Et la sphère la plus déficitaire chez les chanteurs en général, c'est la résonance. Peut-être que vous avez remarqué tous d'ailleurs que quand on est dans une cage d'escalier ou dans un endroit qui résonne super bien, on a tendance à moins se fatiguer la voix, ça sonne naturellement tout de suite beaucoup mieux, c'est parce que ça booste la résonance. Donc le twang, ça va booster ce truc-là. Et l'origine du mot twang, j'ai toujours trouvé ça rigolo, c'est que c'est le bruit que fait une corde d'un arc quand on voit une flèche. Ça viendrait de là en fait. Mais donc en fait, d'un point de vue acoustique, c'est un son qui est nasillant. nasillant ou nasillard, mais pas forcément nasal. C'est-à-dire qu'on a l'impression que ça vient du nez, mais ça ne vient pas forcément du nez. C'est ça d'ailleurs une technique qui est employée, je ne l'ai pas du tout inventée, dans plein de techniques, notamment c'est Estille, je crois Joe Estille, qui en a parlé en premier. Elle, elle distinguait le twang nasal du twang oral. Donc voilà, on s'en rend compte en bouchant son nez, si ça passe par le nez ou pas. On l'utilise aussi pas mal en CVT. Alors en CVT, il parle donc Complete Vocal Technique. Il parle de twang distinct et de twang nécessaire. Donc, pour ne pas s'abîmer la voix, il faudrait de toute façon avoir le twang nécessaire. Ça va de 0 à 50% de twang. Et le twang distinct, ça va de 50 à 100%. Typiquement, les gens qui ont beaucoup de twang dans la voix, Amy Winehouse, Anastasia, Christophe Mahé, Edith Piaf, pour aller prendre dans des domaines très différents. Donc, il y en a chez eux, c'est très distinct. On l'entend. beaucoup, mais par exemple chez tous les chanteurs à voix, enfin les gens qui beltent notamment, donc qui chantent puissamment notamment dans les aigus, ils vont utiliser le twang. Sia, Lady Gaga, Céline Dion. À certains moments, tu sens qu'il y a cette fréquence qui arrive et qui booste le son. Et donc ça va, alors après c'est un peu technique, mais ça va booster une fréquence entre 2500 et 4000 Hz dans la voix, qui fait que ça va, c'est des fréquences plutôt aiguës, et ça va passer au-dessus de l'orchestre, ça va remplir un vide, il y a un vide spectral de l'orchestre à cet endroit-là. Et le twang fait partie des singing formants, donc du formant du chanteur, qui justement permet d'entendre la voix. Beaucoup plus. Donc c'est une des façons d'utiliser le singing formant. Mais tout le monde n'est pas d'accord sur exactement, physiologiquement, ce qui se passe. La théorie la plus avancée pendant très longtemps était de dire que c'est l'épiglotte. Donc l'épiglotte, c'est le petit clapet qui se referme quand on avale pour éviter que la nourriture ou le liquide aille sur les cordes vocales et donc dans la trachée. Donc l'épiglotte, c'est ce petit truc qui bascule. On a souvent dit que c'était les arythénoïdes, la partie arrière des cordes vocales qui se rapproche de l'épiglotte et qui créerait ce son-là. Et ça, d'après Kerry Obert, qui est une orthophoniste américaine, ce serait ce qu'elle appelle, elle, le buzz ou le ring, et qui est le son Shakira, qui est plus vers l'arrière, et qui est utilisé pas mal en musique classique aussi, d'ailleurs. Et que le twang commercial, ce serait une partie... C'est une partie plus haute dans le pharynx qui se resserre. Donc dans tous les cas, c'est toujours une façon de resserrer une partie du conduit vocal qui va booster le son. Par exemple, quand tu veux entendre mieux le haut-parleur de ton téléphone, tu vas le mettre dans un gobelet ou dans un verre et tout d'un coup, le son est boosté. C'est exactement le même principe.

  • Speaker #0

    D'accord. Et toi, tu as choisi de faire ton mémoire sur cette technique vocale en particulier. Tu aurais pu en choisir une autre. Pourquoi est-ce que tu as choisi le twang ?

  • Speaker #1

    D'abord parce que ça permet vraiment de répondre à une majorité de demandes des chanteurs de musique actuelle, d'avoir de la voix mixte. La voix mixte, c'est un peu ce son qui est entre la voix de poitrine et la voix de tête. On ne sait pas trop définir si c'est l'un ou l'autre et surtout, on n'entend pas de passage. Passage qu'on entend dans le yodel, c'est l'inverse du yodel, la voix mixte en gros, qui permet d'accéder aux notes aiguës, qui permet d'accéder aux belts. qui permet de préserver la santé vocale, évidemment, puisque du coup, ça booste sans envoyer beaucoup plus d'air et d'énergie. Et ça permet aussi de faire des voix saturées, notamment dans le métal ou dans le blues, etc. Et puis, parce que, aussi, comme je trouve ça assez rigolo, dans la façon de l'enseigner, on est obligé de passer par des évocations. Est-ce que tu peux me faire la chèvre ? Est-ce que tu peux faire le bébé qui crie ? Etc. Voilà, parce que je trouve que c'est assez... C'est assez... pertinent parce que c'est assez rapide à mettre en place. Le seul petit danger, c'est qu'on a tendance à se crisper un peu quand on fait ce son-là, à tendre, forcément, à faire des constrictions ou des grimaces. Et du coup, dès qu'on crispe quelque chose dans le geste vocal, il faut y faire attention parce que ça risque d'avoir des conséquences. L'idée, c'est que c'est assez facile à utiliser, c'est assez facile à mettre en place. En revanche, ce n'est pas toujours simple après à retrouver. Mais c'est-à-dire que moi, dans ma pratique et de chanteuse et de prof de chant, c'est vraiment quelque chose qui a eu des effets pratiquement magiques sur certaines personnes, notamment sur une émission télé, sur une fille. J'ai eu 15 minutes pour lui chauffer la voix et lui préparer à chanter sa chanson. Elle devait chanter, je ne sais plus, une chanson de Whitney Houston, « I have nothing » . Donc quand même, ça envoie bien. où il y a une modulation, où après ça monte quand même jusqu'au Fa4, donc c'est très aigu. Et en 15 minutes, en fait, j'ai vu, enfin, cet outil a été super à mettre en place, elle a pu l'utiliser tout de suite, et elle m'a dit, mais jamais j'ai réussi à me sentir aussi libre dans mon geste vocal. Et j'ai vu, c'était tellement, j'ai vu dans son regard, mon Dieu, c'est facile, comment j'ai accédé à ce son-là ? Donc voilà, c'est un côté magique, donc c'est pour ça que...

  • Speaker #0

    j'ai consacré un mémoire et puis en plus parce qu'on n'a jamais fini d'apprendre là dessus donc tous les jours quand je le travaille avec des élèves je trouve des nouveaux tips hop je le rajoute dans ma liste d'exploit par rapport aux questions de pédagogie on peut être un peu perdu face à l'étendue des méthodes de champ le nombre de profs etc moi je te demanderais qu'est ce que tu conseillerais un débutant qui cherchent un ou une bonne prof ?

  • Speaker #1

    Je crois que déjà, la première chose, même s'il y a des profs qui sont très bons et qui n'ont jamais fait de formation, mais je dirais que pour être safe, quand soit on débute... C'est d'aller voir quelqu'un qui est diplômé quand même. Parce que, mine de rien, après ça ne veut pas dire que tous les gens diplômés sont très compétents. Mais enfin, quand même, ça raconte quelque chose sur déjà une démarche qu'ils auraient faite de se renseigner. Enfin, je veux dire, on n'irait pas voir un médecin qui n'a pas de diplôme. Et donc, non pas qu'un prof de chant soit un médecin, mais quand même, on peut avoir des conséquences sur la voie qui sont désastreuses quand on a un prof qui n'est pas... qui n'est pas formée ou qui n'est pas à l'écoute, parce que les deux cas sont possibles. Moi, c'est quand même une prof de chant, elle n'a pas vu que je me faisais mal, alors qu'en tant que prof, je me rends bien compte que normalement, tu te rends compte quand un élève appuie au mauvais endroit. Donc, bref, en tout cas, voilà. Pour moi, déjà, ce serait d'aller voir quelqu'un qui a un diplôme de prof de chant. Il y en a plein des super. Il y a effectivement la formation d'Emmanuel Trinques, il y a la TCM, la technique du chanteur moderne, il y a Estil, il y a... Voilà, je pense qu'en tout cas, rien que le fait d'être diplômé, c'est déjà un gage de quelque chose. Même si, encore une fois, je ne dis pas, il y a des profs qui ne sont pas diplômés et qui sont très compétents. Mais bon, voilà, ça raconte quand même déjà quelque chose. C'est quoi cette phrase de Gaston Bachelard qui dit « qui ne continue pas à apprendre est indigne d'enseigner » .

  • Speaker #0

    Ok, maintenant, tu parlais du coup un peu plus tôt de difficultés. parle également dans ta bio d'une asymétrie des cordes vocales. Déjà, est-ce que tu pourrais nous expliquer ce qu'est une asymétrie ? Et je voulais également te demander, voilà, tu as eu des polypes. Comment justement est-ce que tu as appris de ça, en fait ? Et comment on peut éviter soi-même d'avoir des polypes et du coup mieux protéger nos propres cordes vocales ?

  • Speaker #1

    Alors... Évidemment, on n'est pas tous égaux devant la santé, c'est impensif, mais c'est vrai. Il y en a qui ont un système vocal plus résistant que le mien. Moi, je pense que le polype, il paraît que c'est typiquement la maladie des déménageurs. C'est-à-dire que c'est ceux qui forcent sur leur voix en mécanisme 1, en mécanisme lourd, ce qu'on peut parfois associer à de la voix de poitrine, qui forcent plutôt dans les médiums de leur voix. Alors que le nodule, c'est plus quelque chose qui arrive aux gens qui chantent en voix de tête. Donc souvent, on dit que les nodules arrivent plus souvent aux femmes et les polypes arrivent plus souvent aux hommes. Bon, tu vois la preuve, c'est pas le cas. Mais moi, je chantais que du Aretha Franklin, des trucs en belt où je gueulais en fait, sans sentir que je forçais. Et donc, je me suis vraiment abîmée la voix comme ça. Et la symétrie des cordes vocales, alors... Aussi, moi, j'ai eu ces polypes deux fois parce que j'ai ce qu'on appelle un sulcus dans une des cordes vocales. Donc le sulcus, c'est une sorte de petite vergeture dans la corde vocale qui fait qu'à force de taper tes cordes vocales de la mauvaise façon, de faire des coups de glotte, etc., ça a créé une ampoule en regard, donc un polype. Après, ce sulcus, je l'ai toujours un peu sur mes cordes vocales. Et cette asymétrie, elle est créée par le fait que j'ai été opérée deux fois, donc normalement, il faut éviter les opérations quand même. Deux fois, c'est déjà beaucoup. De toute façon, il faut commencer par une rééducation de la voix, soit avec un orthophoniste, soit avec un prof qui est formé, et ou les deux d'ailleurs, et apprendre à bien accoler ses cordes vocales, à sentir ce qu'on fait pour éviter de s'en créer. Je dirais aussi que, déjà, ça c'est effectivement une bonne chose, mais je pense que c'est surtout à quel moment rester attentif au fait qu'il faut aller consulter un phognâtre. Donc un phognâtre c'est comme disait Morane un vétérinaire pour chanteuse. J'aime bien cet ORL spécialiste de la voix chantée. Et il faut aller le voir dès qu'on a une fatigue vocale qui est récurrente, qui arrive un peu trop souvent, qu'on a souvent une perte des aphonies régulières, c'est-à-dire perdre complètement sa voix. Quand on sent qu'on a une perte d'aiguë qui dure dans le temps ou une perte de grave. une modification du timbre de la voix, là, ça vaut le coup d'aller voir un phoniatre. Et je vais même te dire, quand on est chanteur professionnel, je pense que c'est de toute façon important et intéressant d'aller voir un phoniatre pour regarder ses cordes vocales, voir son appareil vocal, comment il fonctionne. Et puis, régulièrement, aller faire la révision des 5000. C'est un petit peu ce qui se passe. Voir que tout va bien. Mais après, il ne faut pas s'alerter. Dès que c'est pris tôt, il y a tant, on peut même... éviter le polype, mais simplement être déjà bien en conscience de ce qu'on fait avec sa voix, d'écouter son corps, de voir avec un professionnel régulièrement ce qui se passe. Et puis, évidemment, troisièmement, forcément, d'aller voir un phognâtre ou un spécialiste de la voie dès qu'on sent qu'on a une difficulté.

  • Speaker #0

    Oui, alors ça peut aussi être très cher.

  • Speaker #1

    Alors oui, c'est vrai qu'ils sont souvent secteur 2. Donc avant d'avoir une bonne mutuelle, ça peut être cher. Mais après, on peut aller les consulter dans les hôpitaux. On a quand même la chance en France de pouvoir encore aller à l'hôpital et donc payer rien, en fait. Juste le ticket modérateur. Donc voilà. Après, il y a des très bons ORL qui ne sont pas forcément fauniatres et ça peut tout à fait suffire parfois, et pas forcément nécessaire d'aller voir un fauniatre spécialiste de la voix chante.

  • Speaker #0

    Tu as dit que tu aimerais former des formateurs de chant à ton tour. J'ai envie de te demander comment bien enseigner la pédagogie du chant ?

  • Speaker #1

    Je crois que... Je crois que de toute façon, la pluralité des formations fait vraiment la différence. C'est-à-dire que de la même façon que quand on est apprenant, plus on a de profs. Moi, j'encourage souvent les gens avec qui je travaille à aller voir d'autres profs, parce que formuler différemment, tout d'un coup, ça va faire sens, alors que l'autre prof avait certainement dit la même chose, mais pas de la même façon. Et je reviens sur la question que tu me posais tout à l'heure sur les histoires de méthode. pas de méthode, je crois que c'est peut-être ce qui fait ma force, c'est que je n'ai pas une méthode bien arrêtée où c'est comme ça que je fais et pas autrement. Ce qui est intéressant pour moi, c'est j'essaye un outil, ah ça ne marche pas. J'essaye un deuxième outil, ah ça ne marche pas. Et puis après, à un moment, j'arrive peut-être à bout des outils que j'ai, et bien j'en crée un nouveau pour cette personne-là. Et finalement, c'est ça, je crois, la force du pédagogue, c'est d'arriver à sortir du carcan de ce qu'il a appris et d'essayer de voir comment je peux arriver à transmettre ce truc-là. Presque ça m'intéresse plus quand je suis contente à la fin d'une journée, quand je me dis « Ah ben j'ai créé un nouvel outil ! » parce que ça ne marchait pas. C'est vrai qu'il y a beaucoup de profs qui sont un peu enfermés dans des méthodes et une fois qu'ils t'ont proposé les deux outils qu'ils ont, après c'est « Débrouille-toi, je ne sais pas trop comment faire. » Donc voilà, plus on va se renseigner sur différentes façons de faire et plus on va être efficace comme prof de chant, et bien je crois que c'est pareil au niveau de la méthode pour apprendre à d'autres profs de chant. c'est d'aller voir un peu partout comment ça se fait et puis surtout d'éviter les phrases du type ça ça se passe comme ça ça c'est comme ça mais plutôt ce qu'on a compris ce que j'ai compris jusque là c'est que tatata voilà et de garder suite cette curiosité d'aller chercher ailleurs des informations et parce qu'il n'y a pas de vérité absolue sur la voie on

  • Speaker #0

    en apprend tous les jours et c'est quoi la plus grande difficulté à laquelle tu as été confronté en tant que que professeur de chant ?

  • Speaker #1

    Je dirais que j'ai l'impression que les nouvelles générations, ils ont du mal à faire des erreurs, à ne pas arriver à faire les choses du premier coup. Or, l'être humain, on fonctionne toujours par essais-erreurs. Si tu dis à un enfant, ne mets pas tes mains sur la plaque, tu vas te brûler, il met ses mains sur la plaque. Et pourtant, tu viens de lui dire, mais il a besoin de faire l'erreur pour comprendre, ah ok, ça brûle, il ne faut pas que je mette mes doigts. Et c'est exactement pareil avec l'enseignement de la voix. Je dis souvent... Quand tu apprends à chanter, c'est un peu comme si tu étais à quatre pattes dans une pièce dans le noir et il faut que tu trouves la trappe de sortie. Donc, il faut tâtonner, il faut essayer, il faut se cogner la tête contre le mur. Bon, gentiment, on met de la mousse sur les murs. Mais voilà, il y a un peu... On est obligé de se tromper pour comprendre. Et souvent, j'ai l'impression que les gens, il y a une espèce d'orgueil à se dire « Ah ben, j'y arrive pas ! » Ben, c'est pas grave en fait, c'est normal de ne pas y arriver du premier coup. Au contraire, expérimenter, c'est-à-dire remettre un petit peu au centre... L'erreur, c'est super l'erreur. C'est comme ça qu'on apprend. Un jour, c'est une élève comme ça qui me dit « Ah, je me suis trompée, j'ai fait une erreur. » Et puis moi, tout de suite, j'essaye de minimiser. « Non, non, mais ce n'est pas grave, ce n'est pas une erreur. » Elle me dit « Ah non, non, mais moi, je suis hyper contente d'avoir fait cette erreur parce que comme ça, j'ai compris. » Et quand elle m'a dit ça, je me suis dit « Mais elle a raison, c'est vachement bien de se réjouir d'avoir fait une erreur, en fait. » C'est comme ça qu'on comprend.

  • Speaker #0

    Mais justement, est-ce que... Aujourd'hui les productions et de manière générale les choses qu'on nous montre sur les réseaux sociaux qui sont très lissées, très parfaites, même si bon, j'aime pas trop ce terme, mais qui montrent quelque chose de très abouti, de très produit, n'amènent pas les gens à une espèce de frustration. pas tout de suite arriver à faire ce qu'on entend dans ses vidéos, dans ses sons, etc.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que tu as un peu raison. Et c'est un peu comme les filtres qu'on utilise des fois pour avoir bonne mine. Et c'est vrai qu'après, quand on enlève le filtre, tu te dis « Oulala, j'ai une drôle de tête aujourd'hui » . Mais en fait, c'est ta tête normale. Donc, c'est vrai, c'est un peu… Probablement que la surproduction des choses n'aide pas. Et puis je crois aussi finalement un des dangers, c'est toutes ces choses où en fait il n'y a pas de prof en face qui soit dans l'écoute active de ce qui se passe. C'est-à-dire qu'il y a énormément aujourd'hui de vidéos sur YouTube de profs, de coachs vocaux qui disent tiens voilà, faites cette vocalise et tout ça. Et en soi ce n'est pas leurs vidéos qui ne sont pas bien, leurs vidéos sont très très bien, mais le problème c'est qu'ils ne sont pas là en face pour écouter comment le chanteur reproduit ce geste. Et comment est son geste vocal ? C'est ça le problème, c'est comme d'apprendre dans des livres en fait. C'est-à-dire que quand c'est une pédagogie descendante comme ça, où il n'y a pas de vérification de ce qui a été compris, le danger pour moi il est vraiment là. Donc voilà, parce que souvent les vocalises comme ça qui sont faites sur YouTube, elles vont essayer d'aller beaucoup plus haut que la voix qu'on a besoin de faire. Dans quelle mesure on n'a pas crispé sa voix, dans quelle mesure on n'est pas plus fatigué après avoir fait des vocalises qu'alors qu'on est censé se chauffer la voix et pas forcément... développer des compétences techniques, c'est pas exactement la même chose. Bon, voilà, il y a... Pour moi, le danger, il est là aussi, c'est que maintenant, on est quand même dans une pratique très solitaire des choses en général, et du coup, c'est dommage de pas... Même en vidéo, en prof de chant, ça marche super bien. Enfin, je veux dire, depuis le Covid, on a développé beaucoup cette activité-là des cours de chant en visio, et franchement, quand on a un son correct et qu'on peut mettre le son d'origine, ce qui nous permet d'entendre vraiment la voix du chanteur, franchement, si vous avez un... prof qui est compétent, normalement, on va pouvoir vérifier que le geste vocal a été bien compris.

  • Speaker #0

    Après plus de 25 ans dans le monde de la musique, y a-t-il encore des styles et des techniques que tu as envie d'explorer ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a plein de choses nouvelles qui arrivent tout le temps. En ce moment, je me réintéresse aux voix saturées. Alors moi c'est plus les voix saturées des musiques noires, le blues, la funk, la soul, etc. Mais bon, il y a des techniques qui sont un peu les mêmes que dans les musiques plus rock, metal, etc. Oui, puis en plus on n'a jamais fini d'apprendre. Il y a aussi les mélismes que j'aime beaucoup, ce que les Français appellent les « vibes » , mais en réalité ce sont des « runs » ou des « riffs » . Ça c'est des choses qui m'amusent beaucoup à apprendre et à enseigner. Après, moi, c'est vrai, je reste dans le domaine des musiques actuelles, c'est-à-dire que les musiques classiques, c'est un répertoire que je maîtrise moins. C'est une technique que je maîtrise moins et qui même limite ça. On va vers une esthétique qui est quand même très précise, qui se fait d'une certaine façon et pas de deux. Alors que ce qui est intéressant dans les musiques actuelles, c'est que vraiment, le chanteur vient vous voir et c'est OK. Déjà, un, en termes de confort, est-ce que ça va ? Deuxièmement, en termes d'esthétique, qu'est-ce que tu veux travailler ? Qu'est-ce que tu veux affiner ? Et donc, on va aller chercher son son. Qu'est-ce que... développer dans ta voix ? Et donc, c'est vachement plus intéressant. Bon, évidemment, c'est beaucoup plus vaste, du coup, mais c'est vachement intéressant pour moi parce que là, du coup, on n'a jamais fini d'apprendre. Quand j'ai un nouvel élève qui arrive avec une nouvelle chanson que je ne connais pas, je me dis « Ah ouais, ça, c'est super. Tiens, mais comment ? Comment fait le chanteur, tiens, pour faire ça ? » Et donc, on se met en ce qu'on appelle en neurone miroir pour essayer de... En imitation aussi, un peu, pour comprendre ce qui se joue dans le geste vocal et d'essayer de le reproduire. Puis après, il y a plein de façons de reproduire un geste. Il peut y avoir... plusieurs recettes d'un gâteau au chocolat et ça reste toujours. Donc oui, en fait, je ne peux pas te dire qu'il y en ait une en particulier en ce moment, mais plein de petites choses tout le temps qui amènent de l'eau à mon moulin.

  • Speaker #0

    Dans ta bio, tu parles d'une approche pédagogique unique, combinant technique, interprétation et coaching scénique. Et j'aimerais bien que, si tu veux un peu nous parler de ça, Tu articules ces différents éléments pour ta pédagogie, etc.

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que la technique vocale, moi, je suis une geek de la technique. Donc, j'adore comprendre comment ça fonctionne physiologiquement, quels outils on peut utiliser pour que ça fonctionne. Mais finalement, je dis souvent, la technique vocale, c'est un petit peu comme un GPS de la voix. C'est-à-dire que les premières fois, tu ne sais pas où tu vas. Donc, tu es là coincé sur ton GPS. Ah mince, c'était là qu'il fallait que je tourne à gauche. Mais une fois que tu es sur scène, Il faut enlever le GPS et c'est comme si tu avais des gens dans ta voiture et que tu leur fais visiter. Donc là, tiens, regardez à gauche un parc. Et donc, tu ne peux pas avoir les yeux rivés sur ton GPS. Donc en fait, le geste vocal, tu le travailles en amont avec un prof de technique vocale, mais c'est aussi une porte d'entrée. Il y a plein de choses qui fonctionnent très bien en passant directement par l'intention et l'interprétation. Je ne sais plus, je crois que c'est Sarah Sanders qui disait à l'époque « l'intention guide toujours le son » . Et c'est vrai, c'est-à-dire que c'est pour ça que souvent les comédiens sont des très bons interprètes, parce qu'ils savent te raconter l'histoire et tu vois les images de ce qu'ils sont en train de te raconter. Et souvent, on est juste, juste au sens de la fréquence, de la hauteur du son, mais juste aussi en termes d'interprétation quand on est vraiment dans ce qu'on raconte. Donc voilà, c'est pour ça que pour moi, on ne peut pas dissocier les deux. C'est-à-dire que oui, à un moment, la technique peut servir, mais il y a certaines personnes avec qui je sens que je vais plus aller sur l'interprétation directement et sur l'intention, et ça va régler des choses techniques, ça va régler des choses de justesse. Et le coaching scénique, pourquoi c'est complémentaire ? Ça, c'est vraiment quelque chose auquel je m'intéresse de plus en plus, parce que c'est la même chose pour moi, c'est un travail complet de l'artiste entre le choix du répertoire, Le choix de caler son persona, qu'est-ce qu'il veut raconter sur scène, avec quoi il veut que les gens repartent de son spectacle. Pourquoi je fais ce truc bizarre qui est de monter sur scène et de me mettre sous la lumière et que les gens me regardent. Il y a plein de gens qui chantent très bien mais qui ne sont pas forcément prêts, et moi la première d'ailleurs, qui n'étais pas forcément prête à être l'artiste que les gens viennent voir sur scène. C'est une grosse pression, ça demande... un narcissisme, alors je dis ça en toute enfin voilà c'est très bien le narcissisme je veux dire mais il faut quand même un certain certaine dose de narcissisme pour se dire oui bah les gens vont venir me voir et écouter ce que j'ai à dire et on peut pas une fois qu'on est sur scène s'excuser d'être là si t'as choisi d'être là emmène les gens avec toi dans ce que tu veux leur raconter, sache de quoi tu leur parles donc pour moi le coaching scénique c'est important parce que bien sûr déjà qu'est-ce que tu racontes en termes d'interprétation mais quel voyage tu fais faire aux gens qui viennent te voir sur scène et donc rien ne peut être gratuit sur scène une main qui vient toucher le pied de micro qui vient pourquoi ce qu'à ce moment là je ferme les yeux pourquoi ce qu'à ce moment là j'ai les yeux ouverts à quel endroit je regarde les déplacements sur scène ça veut pas dire que c'est quelque chose qui doit être fixé dans la pierre c'est encore une fois ça doit être guidé par ce que je raconte c'est pas juste faire des placements pour faire un déplacement mais penser vraiment l'artistique et le spectacle comme un spectacle, ce que les Américains font déjà depuis beaucoup plus longtemps que les Français. Mais ça y est, ça arrive un petit peu maintenant aussi. Donc voilà pourquoi, pour moi, ces trois choses-là sont forcément corrélées les unes aux autres et à la fois, on peut passer par différentes portes d'entrée. Mais pour moi, c'est un travail qui est complet, c'est un cheminement qui est complet entre ces trois choses-là.

  • Speaker #0

    Et tu dis quelque chose de très intéressant effectivement concernant le placement, à peu près tout. Je ferais un parallèle quand même lointain, mais avec l'histoire du fusil de Chekhov, qu'on appelle autrement la loi de conservation des détails. En fait, ça s'est appliqué au cinéma, mais ce que je veux dire c'est que chaque détail doit avoir son importance dans ce que tu dis, dans ce que tu mets en scène. Donc effectivement, quand on est jeune comédien, jeune chanteur, On a tendance à pas trop savoir où se placer, pas trop savoir où aller. Quand on a le micro à la main, on sait pas quoi faire de l'autre main. Non mais c'est vrai, je... Et moi on m'en souvent dit, oui, qu'est-ce que tu fais de ta main gauche ? Non, garde-la sur le côté, utilise-la quand il y a des choses signifiantes, ça aura plus d'impact. Voilà, plutôt que de la bouger et tu sais pas trop la mettre, machin, tout. Et c'est normal, et c'est logique.

  • Speaker #1

    Bien sûr, mais je pense qu'effectivement, c'est pareil si tu es complètement dans ce que tu racontes. Quand on parle avec quelqu'un, on parle avec ses mains. On utilise, je pense que c'est à partir du moment où tu es sur scène et où tu es sous les lumières, où tout d'un coup, ça crée une espèce de panique interne de « oh là là, tout le monde me regarde » . Donc, tout d'un coup, on n'est plus dans « de quoi je te parle » , mais on est dans « oh là là, je vais avoir l'air bête si je fais ça » . Donc, finalement, tant que tu n'es plus dans ce que tu dis, mais que tu es dans la forme et pas dans le fond, le problème se repose.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que c'est intéressant aussi, souvent je fais parler le texte aux chanteurs. Parce que souvent ils sont là, effectivement la différence entre parler et chanter, une des grosses différences c'est que quand on chante on allonge les voyelles. Mais effectivement tout d'un coup quand on se remet à parler le texte, tu sais souvent les gens se mettent à le réciter un peu comme une récitation. Sur l'écran noir de mes nuits blanches, moi je me fais mon cinéma. Ben non ! Et déjà si on revient, c'est pour ça que je trouve que la formation de l'acteur, Et le fait d'avoir des intervenants du théâtre pour les chanteurs, c'est super. Parce que bien sûr que quand on est sur scène, il faut qu'on soit aussi un peu acteur. Évidemment, parce qu'il faut avoir des images mentales. C'est aussi, je crois, c'est l'effet coulé de chauffe. Coulé de chauffe, je crois que ça s'appelle. C'est le fait de pouvoir goûter chaque sensation, chaque chose que tu dis. ou d'arriver en tout cas à te faire une image mentale, à te faire le clip de ce que tu es en train de raconter. Souvent, je demande aux élèves, mais comment il s'appelle ? Je ne sais plus, il y avait une élève qui chantait l'homme à la moto. Je lui dis, comment il s'appelle ? Je ne sais pas. Mais il faut que tu saches son prénom au mec. Il faut que tu saches comment il marche, quel parfum il a. Et plus ça va être clair pour toi au niveau de tous tes sens, plus nous, on va pouvoir le visualiser de façon claire.

  • Speaker #0

    Oui, pour revenir... aux histoires de mimétisme vocal. Moi, je voulais savoir quels sont les artistes que tu aimes imiter ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'une des artistes que j'ai le plus imité ou que j'ai le plus aimé aussi plus jeune, et donc je crois que j'ai un peu moulé ma voix, notamment quand je chante en français, je pense que j'ai tendance à prendre beaucoup de ces inflexions. C'est Morane, que j'adore. C'est une chanteuse exceptionnelle. Je crois que j'ai un peu tendance, elle, à l'imiter, enfin à l'imiter, pas à l'imiter, malheureusement, elle est inimitable, mais tant mieux. Mais en tout cas, oui, elle, j'ai eu beaucoup de plaisir à la faire. J'imite tout le temps Véronique Samson. Finalement, j'imite que des gens que j'aime bien quand même. Souvent, parce que je montre aux élèves, tiens, tu vois, tu peux placer ton son un peu à l'arrière, comme Véronique Samson. « Il n'a pas de frontières » un peu comme ça, ou plus à la Morane en milieu de bouche. « Il n'a pas de frontières » ou un peu plus à l'avant, comme les chanteuses de matin. Il n'a pas des frontières. Un peu plus comme ça. Et ça va changer complètement le son. Mais ce qui est intéressant avec ça, dans l'imitation, c'est de pouvoir te dire, tiens, qu'est-ce que j'aime bien là-dedans ? Et qu'est-ce que j'aime bien là-dedans ? Et puis de pouvoir moduler un petit peu ce qu'on fait au milieu de tout ça.

  • Speaker #0

    Eh bien, on arrive sur la fin de ce podcast. Et je vais te demander tes recommandations culturelles.

  • Speaker #1

    Bon, mais moi, j'aime beaucoup la comédie musicale. C'est fini déjà, mais je suis allée voir Les Misérables, que j'ai adoré au Châtelet. Je ne sais pas si vous... tourner mais voilà je trouvais ça hyper émouvant à toutes les voix ensemble quand il ya tout l'ensemble là ça c'est génial extrêmement émouvant ah ouais c'est un des plus beaux spectacles que j'ai vu récemment et ben non je vais faire un peu de promo pour ma super copine amandine bourgeois qui va faire un concert à la bellevilloise ce que c'est bien le 6 mars c'est le 6 mars mais je vais vérifier c'est bien le 6 mars le jeudi 6 mars à la bellevilloise amandine bourgeois qui est vraiment une une super chanteuse dont on a fait l'Eurovision ensemble il y a quelques années. C'est une excellente chanteuse techniquement, mais surtout une interprète incroyable. Elle me chante le beau teint, je pleure. C'est une artiste qui, je trouve, elle avait gagné la Nouvelle Star en 2007, donc ça commence à faire un certain peu. Mais elle fait son petit bonhomme de chemin. Elle a quand même fait quatre albums. J'ai vraiment envie que les gens la découvrent parce que je pense qu'ils ne se rendent pas compte à quel point c'est... C'est une grande artiste.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et alors, pour ma part, récemment, j'ai pris une claque en allant voir Toto.

  • Speaker #1

    Ah ouais.

  • Speaker #0

    C'était, mais alors, génial. Et notamment, ils ont recruté un jeune clavieriste chanteur qui défonce tout, qui s'appelle Dennis Atlas. Le mec est absolument brillant. J'étais, ouais, j'étais soufflé. Il est très, très bon. Donc, ce mec-là est vraiment, vraiment à suivre. Notez le nom de Denis Atlas.

  • Speaker #1

    Ok, super.

  • Speaker #0

    Et puis, alors, dans ce que je suis allé voir aussi cette semaine, il y avait Team Building, par la compagnie iCool Musical. J'ai des copains, copines. C'était vraiment sympa. C'est à la scène parisienne. Il reste une date le 11 mars. Foncez les voir. Et en plus... très très bonne ambiance, c'est très drôle. Ils reprennent un peu des chansons françaises, ils les remixent un peu, très sympa. Je suis allé aussi voir mon pote Jonathan Roger, voilà, que je salue, coucou, qui fait un spectacle qui s'appelle Polyglotte, c'est très sympa. Je suis allé voir au Kibélé et c'est un peu, comme je disais, le spectacle que j'aurais aimé faire moi, donc peut-être qu'un jour je me lancerai. En tout cas, il chante et il parle dans six langues différentes. Donc c'est très chouette. Si vous avez l'occasion, allez lui faire un petit coup. Je ne sais pas s'il refait encore son spectacle prochainement. Mais voilà, en tout cas, j'ai vraiment passé des super moments au théâtre.

  • Speaker #1

    Je vous recommande aussi, tant que j'y pense, il y a Marlène Schaaf dont j'ai parlé tout à l'heure, qui est une super coach vocale, mais une super artiste. Et humainement, un de mes humains préférés. qui va jouer à la Nouvelle-Ève, je pense à partir du 22 mars, et qui a un spectacle... où en fait elle est déguisée en drag queen alors que c'est une femme c'est à dire qu'il y a la voix il y a le côté chaud c'est une super pianiste je l'ai vu ce spectacle et je l'ai adoré très émouvant c'est ce qu'on veut dans un spectacle on veut être ému, on veut rire on veut pleurer je recommande aussi son spectacle chouette merci

  • Speaker #0

    Fanny d'avoir été mon invité aujourd'hui

  • Speaker #1

    Merci à toi Mathieu.

  • Speaker #0

    Merci auditeurs et auditrices pour avoir écouté jusqu'au bout. Faites de la musique, chantez, et puis d'ici là, prenez soin de vous. A bientôt.

Description

Pour ce nouvel épisode c'est Lady Fanny qui répond à mes questions !


Passionnée de chant et de technique vocale, elle parle de sa carrière, des imitations et de comment elle a réussi à surpasser ses difficultés malgré des problèmes aux cordes vocales.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans C'est la Voix, un podcast où j'invite un mardi sur deux des professionnels de la voix, que ce soit des chanteurs, des coachs vocaux ou d'autres spécialistes. Navré de ne pas avoir pu vous proposer un nouvel épisode il y a deux semaines, un contre-temps m'en a empêché. Pour ce nouvel épisode, je reçois Lady Fanny ou Fanny Yadot. Elle est chanteuse, coach vocale, choriste et directrice artistique dans le monde du doublage. Fanny, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans C'est la Voix.

  • Speaker #1

    Merci, je suis ravie d'être là.

  • Speaker #0

    Alors on va commencer par la question habituelle, est-ce que tu peux nous présenter ton parcours s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors mon parcours, écoute moi je suis née dans une famille de musiciens, donc j'ai fait ma première télé j'avais 8 ans. Mon père m'avait fait chanter un truc dans son émission télé à l'époque sur la 5 chez Bouvard. Et puis donc j'ai toujours fait de la musique, j'ai toujours chanté dans des groupes, j'ai commencé de façon... pas professionnelle, mais à 17-18 ans, dans un groupe de reprise acid jazz. Et puis, j'ai fait des études de communication en parallèle. Et du coup, j'étais programmatrice dans des salles de concert, notamment dans une salle qui s'appelait à l'époque l'Opus Café, qui s'appelle le BizArt maintenant. Ce qui me permettait de pouvoir cumuler mes deux passions, qui étaient la direction artistique, la communication et la musique en parallèle. Et donc j'ai un peu travaillé en parallèle comme ça pendant plusieurs années en ayant un vrai métier avec des gros guillemets et la musique à côté. En fait très tôt j'ai eu des problèmes de voix, de cordes vocales, ce qui fait que ça m'a amenée à m'intéresser à la pédagogie de la voix. J'ai commencé à prendre des cours de chant à 20 ans, après une première opération. Et effectivement, le problème vocal après 5 ans de cours est quand même revenu. Et c'est là que j'ai un peu entamé un parcours un peu plus en profondeur de la voix. Donc je me suis fait opérer une deuxième fois des cordes vocales, j'avais un polype. Et c'est là que j'ai rencontré Bernard Roubaud, qui est un super orthophoniste. Et c'est lui en fait qui m'a vraiment soigné, remis la voix d'aplomb et qui m'a encouragée à donner des cours de chant. Donc suite à ça, parce que je donnais des petits conseils à Ausha droite, mais évidemment je ne me sentais pas la légitimité de... d'être prof de chant et bizarrement forcément j'attirais à moi surtout des gens qui avaient des problèmes de voix pareil qui me disaient ah là je trouve plus d'aigus j'ai des douleurs dans la gorge bon forcément voilà il paraît qu'on apprend le mieux ce qu'on a le plus besoin enfin on enseigne le mieux ce qu'on a le plus besoin d'apprendre paraît-il donc voilà et ensuite donc j'ai fait une première formation au studio des variétés en 2014 2015 donc très super formation qui n'existe plus maintenant et où il y avait notamment Claudia Philips, qui fait partie vraiment de mes mentors, qui m'a beaucoup aidée dans ma carrière de prof et au-delà. Sarah Sanders, Laurent Mercoule, David Ferron. Vraiment, la force de cette formation, c'est qu'on avait une quinzaine d'intervenants dans des domaines différents, autant sur la physiologie de la voix que sur... la méthodologie, que sur la didactique, que sur la pédagogie, que sur la psychopédagogie, etc. Et puis, j'ai eu la chance, dès la fin de cette formation, de beaucoup travailler en tant que prof de chant et coach vocal. Et grâce à Marlène Schaaf aussi, qui m'a mis le pied à l'étrier, j'ai commencé à travailler en télé comme coach vocal. Puis du coup, après c'est du réseau, donc j'ai travaillé dans une école de comédie musicale comme prof de chant. école que tu connais. Ensuite, j'ai commencé à travailler à la MAI, la Musique Académie Internationale, qui est une école qui est à Nancy, qui est une super école d'ailleurs, en tout cas avec des voix hyper intéressantes. Et puis, il y a trois ans, un peu par hasard, je fais aussi partie de la FPC, qui est une association des profs de chant. Un peu par hasard, j'ai rencontré Emmanuel Trinques il y a dix ans, dix-douze ans. Et j'avais beaucoup aimé cette femme et sa façon de voir les choses et la pédagogie. Et parce que j'ai un copain qui faisait la formation cette année-là, il est venu m'observer en cours de chant, notamment d'ailleurs dans l'école de comédie musicale. Et puis en discutant avec lui, il m'a dit « Ah, mais peut-être ça t'intéresserait de faire cette formation » . Et du coup, j'ai fait cette formation en 2023. Je l'ai terminée la fin de l'année dernière. Et voilà, ça m'a encore donné énormément de billes. J'ai encore appris énormément de choses et on n'a jamais fini d'apprendre. Donc voilà, je continue mon petit parcours. Et puis quand je serai grande, j'aimerais bien... Je crois que j'aime bien cette idée de travailler avec des profs de chant et de continuer à... à geeker un peu, à apprendre des choses sur la voix, à apprendre aux autres et puis à moi-même apprendre, à faire cette espèce de choses qui circulent. Donc aujourd'hui, je continue de chanter. J'ai fait l'Eurovision à l'époque comme choriste, j'ai travaillé sur la tournée Star 80 pendant un moment, comme choriste aussi, parce que je n'étais pas une star dans les années 80, évidemment. Et puis voilà, aujourd'hui, je continue de chanter un peu, notamment comme choriste, et puis j'ai fait pas mal de projets avec des... des musiciens de jazz, tout ça, mais c'est vrai que je pense que 70% de mon activité, c'est plutôt la pédagogie. Et c'est vraiment ce dans quoi je m'éclate le plus, puisque ça utilise tout ce que j'aime dans la vie, c'est-à-dire la voix, la pédagogie, l'humain, il y a quelque chose de très direct, et de très... enfin voilà, qui est très direct en fait, c'est-à-dire que je me sens plus utile encore dans ce domaine-là, et j'ai la chance de travailler avec pas mal de... de professionnels donc chanteurs, comédiens, musiciens, instrumentistes, voilà.

  • Speaker #0

    Et alors comment est-ce qu'on en arrive à être choriste pour Bonnie Tyler ?

  • Speaker #1

    Oui alors Bonnie Tyler pourquoi ? Parce que j'ai fait des covers pendant très longtemps. Donc les covers c'est les petites compilations qui sont vendues, enfin qui étaient vendues à l'époque sur les marchés avec écrit en bas en petit réinterprété par la cover team et c'est vrai que j'ai bossé avec eux pendant très longtemps, ils produisaient aussi d'autres artistes. Et puis, on m'a demandé de faire des cœurs sur un titre qui est devenu numéro un des ventes trois semaines après. Et du coup, j'ai fait les cœurs sur son album. Donc voilà, c'était rigolo.

  • Speaker #0

    Mais trop bien ! Mais alors, du coup, ça me rappelle un truc génial, cette histoire de faire des covers. C'est l'histoire folle de Tim Owens. Je ne sais pas si tu as entendu parler.

  • Speaker #1

    Ça me dit quelque chose.

  • Speaker #0

    En gros, le mec faisait un cover band de Judas Priest. Et il est devenu chanteur de Judas Priest. Je veux dire, c'est génial.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça qui est merveilleux avec la musique. On ne sait jamais où... Enfin, avec l'art, quoi. On ne sait jamais où ça va nous mener, les choses. C'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #0

    Et donc, tu es passé par l'EFAP, qui est donc une école...

  • Speaker #1

    d'attaché de presse, école française des attachés de presse effectivement, alors je ne suis pas du tout devenue attachée de presse finalement c'est ça je me suis dit j'ai tout de suite basculé vers j'ai commencé à bosser dans des labels de musique et puis après comme programmation de salles de concert et puis ça m'éclatait bien mais ça m'a bien formé le cerveau quand même c'est très utile finalement de savoir faire plein de métiers parce qu'aujourd'hui qu'on soit artiste ou prof de chant il faut savoir tout faire en fait d'ailleurs Il faut savoir faire sa com, il faut savoir faire son administratif, il faut savoir... Et ça,

  • Speaker #0

    c'est un truc que je reproche un peu aujourd'hui, c'est qu'effectivement, on ne peut plus être juste musicien, interprète, etc., ce qui était au départ, avoir la naissance du truc, c'est-à-dire que tu apprends un instrument, tu apprends à chanter, tu apprends à faire des trucs, etc., ça prend déjà beaucoup de temps, et là, en plus, tu dois maîtriser tes réseaux sociaux, tu dois... pouvoir faire une démo ou un album aujourd'hui. Tu t'auto-produis un album, etc. Et peut-être que tu es signé en label par la suite, et encore, il y en a qui se débrouillent bien avec l'indépendance, etc. Mais ça demande de développer beaucoup plus de skills que ça n'en demandait à une certaine époque.

  • Speaker #1

    Il est évident qu'entre moi, quand j'ai commencé le métier, j'ai commencé, non mais quand j'ai commencé le métier il y a 25 ans, bon j'ai commencé jeune, et maintenant ça a complètement changé puisque les maisons de disques ne font plus le même métier, puisque maintenant ce qu'elles veulent c'est quelqu'un qui a déjà écrit son album, qui a déjà tout enregistré et qui a déjà je ne sais pas combien de followers pour être sûr de pouvoir voir, on ne mise plus maintenant sur, enfin pas uniquement, mais c'est vrai que ça a pratiquement disparu, le fait de miser sur un artiste. Pour le côté artistique, parce qu'on croit dans son projet. Enfin voilà, après, les producteurs sont dans une réalité commerciale où il faut qu'ils rentabilisent assez vite. Donc voilà, on est plus sur du buzz que sur...

  • Speaker #0

    Ouais, c'est quelque chose que je déplore un peu, perso. Moi aussi. Mais bon.

  • Speaker #1

    C'est le jeu, ma pauvre Lucette.

  • Speaker #0

    Tu te définis comme un véritable caméléon de la voix, capable de s'adapter à plusieurs styles. Est-ce que ça passe nécessairement par une pluralité de techniques vocales ?

  • Speaker #1

    C'est intéressant, ça dépend par quel biais on le prend, mais oui, je crois que c'est une bonne question. Je crois que ça peut marcher dans un sens comme dans l'autre. C'est-à-dire que moi, ça a démarré dans un premier sens. On me disait, tiens, est-ce que tu pourrais faire tel cover ? Parce que le mec, quand il m'a engagé au début, il m'a engagé pour un truc. Puis après, il me dit, tu pourrais faire du raga, machin ? Bah vas-y, je ne sais pas, j'essaye. Et donc, en fait, c'est le fait de travailler par imitation. Et finalement, la voix se crée comme ça. C'est pour ça que souvent, on a un peu la même voix que nos parents. ou en tout cas que les gens qui nous ont élevés, puisqu'on se crée des fréquences en fonction de ce qu'on a entendu. C'est la boucle audiophonatoire qui fait ce travail-là. Donc oui, soit par imitation, et puis on fabrique, et puis après on ne sait pas vraiment comment on l'a fait, mais on arrive à le faire. Soit effectivement, c'est la technique vocale, l'outil, donc l'outil technique vocale qui va nous permettre d'accéder à un type de son. Mais ça peut marcher dans un son comme dans l'autre. J'ai envie de dire qu'effectivement, en fonction de l'apprenant, Il y a des gens, ça va être plus utile de fonctionner par évocation ou par imitation, et d'autres qui vont avoir besoin de comprendre la physiologie du geste, exactement comment ça fonctionne. Après, ce qui va être intéressant, c'est qu'effectivement, de passer par la proprioception pour comprendre, c'est-à-dire la sensation, les sensations corporelles, pour essayer de comprendre, quand on a fait tel son, qu'est-ce qui s'est mis en jeu dans le corps pour pouvoir le reproduire après. Un petit peu comme une sorte d'usine d'impression. Oui,

  • Speaker #0

    je comprends. Mais ça me rappelle que quand j'essaye d'imiter Shakira, tu sais, quand on essaie d'imiter Shakira, on fait...

  • Speaker #1

    Absolument. Alors ça, c'est quand tu sais, t'as l'angle qui recule, tu vois. Ah oui ? Voilà. C'est comme Maïté aussi, tu vois. Alors, bonjour, aujourd'hui, nous allons... C'est la même chose, c'est la même chose. Ah, tu fais comme ça ? Ouais.

  • Speaker #0

    Moi, je vais faire un truc, une espèce de... Tu sais, quand t'as un peu d'air coincé. Au niveau du larynx, il y a une espèce de...

  • Speaker #1

    Oui, mais essaye de le faire en tirant la langue de faire ce son-là. Tu vas voir, c'est impossible.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Il y a des choses comme ça. C'est vrai qu'entre justement la sensation qu'on a physique et la réalité physiologique, il y a souvent un énorme gap. Mais après, peu importe tant que tu arrives à le refaire, finalement, peu importe si tu es prof de technique vocale, oui, c'est important que tu comprennes ce qui se passe quand même en physiologie. Souvent les gens me demandent si j'ai besoin, si les bons chanteurs prennent des cours de chant. Alors, j'ai envie de te dire que quand ça devient ton métier, oui, c'est quand même important quand il va falloir chanter tous les soirs. C'est quand même bien d'avoir une boîte à outils un peu intéressante. Mais finalement, c'est toujours la proprioception. C'est les gens qui chantent beaucoup et qui passent par « Ah tiens, si j'essaye ça, qu'est-ce qui se passe ? » et qui arrivent à se faire des sortes de cartographies de leur voix pour arriver à retrouver des chemins. Après voilà ça revient un peu à la question que tu me posais au départ, est-ce que c'est par imitation, est-ce que c'est par sensation ou est-ce que c'est par technique vocale ? Les deux fonctionnent. Ok,

  • Speaker #0

    oui effectivement je comprends. Tu as consacré un mémoire à la technique du twang. Déjà est-ce que tu peux nous définir ce qu'est le twang et nous parler un peu de ce que tu as étudié, ce que tu as mis dans ce mémoire.

  • Speaker #1

    Alors en fait c'était pour la formation justement d'Emmanuel Trinques. Effectivement, moi, avec mes deux opérations des cordes vocales, j'ai toujours forcé un peu sur ma voix, forcé parce que, par sensation de manquer de puissance. Et quand j'ai découvert le twang, à l'époque on ne l'appelait même pas comme ça, ça a vraiment changé quelque chose, ça a boosté mon son, pour des raisons que j'ai comprises après. Et donc, alors le twang, qu'est-ce que c'est ? Alors attention parce que ça fait du bruit, le twang c'est ce son-là un peu texan, c'est... cette espèce de son qui peut sembler un peu canard. C'est un son qui est en général assez perçant, brillant, qui est un peu pincé. Et en fait, ce que ça va faire, c'est que ça va booster la résonance. Et souvent, les trois sphères de la voix, on dit, c'est le souffle, l'affonation et la résonance. Et la sphère la plus déficitaire chez les chanteurs en général, c'est la résonance. Peut-être que vous avez remarqué tous d'ailleurs que quand on est dans une cage d'escalier ou dans un endroit qui résonne super bien, on a tendance à moins se fatiguer la voix, ça sonne naturellement tout de suite beaucoup mieux, c'est parce que ça booste la résonance. Donc le twang, ça va booster ce truc-là. Et l'origine du mot twang, j'ai toujours trouvé ça rigolo, c'est que c'est le bruit que fait une corde d'un arc quand on voit une flèche. Ça viendrait de là en fait. Mais donc en fait, d'un point de vue acoustique, c'est un son qui est nasillant. nasillant ou nasillard, mais pas forcément nasal. C'est-à-dire qu'on a l'impression que ça vient du nez, mais ça ne vient pas forcément du nez. C'est ça d'ailleurs une technique qui est employée, je ne l'ai pas du tout inventée, dans plein de techniques, notamment c'est Estille, je crois Joe Estille, qui en a parlé en premier. Elle, elle distinguait le twang nasal du twang oral. Donc voilà, on s'en rend compte en bouchant son nez, si ça passe par le nez ou pas. On l'utilise aussi pas mal en CVT. Alors en CVT, il parle donc Complete Vocal Technique. Il parle de twang distinct et de twang nécessaire. Donc, pour ne pas s'abîmer la voix, il faudrait de toute façon avoir le twang nécessaire. Ça va de 0 à 50% de twang. Et le twang distinct, ça va de 50 à 100%. Typiquement, les gens qui ont beaucoup de twang dans la voix, Amy Winehouse, Anastasia, Christophe Mahé, Edith Piaf, pour aller prendre dans des domaines très différents. Donc, il y en a chez eux, c'est très distinct. On l'entend. beaucoup, mais par exemple chez tous les chanteurs à voix, enfin les gens qui beltent notamment, donc qui chantent puissamment notamment dans les aigus, ils vont utiliser le twang. Sia, Lady Gaga, Céline Dion. À certains moments, tu sens qu'il y a cette fréquence qui arrive et qui booste le son. Et donc ça va, alors après c'est un peu technique, mais ça va booster une fréquence entre 2500 et 4000 Hz dans la voix, qui fait que ça va, c'est des fréquences plutôt aiguës, et ça va passer au-dessus de l'orchestre, ça va remplir un vide, il y a un vide spectral de l'orchestre à cet endroit-là. Et le twang fait partie des singing formants, donc du formant du chanteur, qui justement permet d'entendre la voix. Beaucoup plus. Donc c'est une des façons d'utiliser le singing formant. Mais tout le monde n'est pas d'accord sur exactement, physiologiquement, ce qui se passe. La théorie la plus avancée pendant très longtemps était de dire que c'est l'épiglotte. Donc l'épiglotte, c'est le petit clapet qui se referme quand on avale pour éviter que la nourriture ou le liquide aille sur les cordes vocales et donc dans la trachée. Donc l'épiglotte, c'est ce petit truc qui bascule. On a souvent dit que c'était les arythénoïdes, la partie arrière des cordes vocales qui se rapproche de l'épiglotte et qui créerait ce son-là. Et ça, d'après Kerry Obert, qui est une orthophoniste américaine, ce serait ce qu'elle appelle, elle, le buzz ou le ring, et qui est le son Shakira, qui est plus vers l'arrière, et qui est utilisé pas mal en musique classique aussi, d'ailleurs. Et que le twang commercial, ce serait une partie... C'est une partie plus haute dans le pharynx qui se resserre. Donc dans tous les cas, c'est toujours une façon de resserrer une partie du conduit vocal qui va booster le son. Par exemple, quand tu veux entendre mieux le haut-parleur de ton téléphone, tu vas le mettre dans un gobelet ou dans un verre et tout d'un coup, le son est boosté. C'est exactement le même principe.

  • Speaker #0

    D'accord. Et toi, tu as choisi de faire ton mémoire sur cette technique vocale en particulier. Tu aurais pu en choisir une autre. Pourquoi est-ce que tu as choisi le twang ?

  • Speaker #1

    D'abord parce que ça permet vraiment de répondre à une majorité de demandes des chanteurs de musique actuelle, d'avoir de la voix mixte. La voix mixte, c'est un peu ce son qui est entre la voix de poitrine et la voix de tête. On ne sait pas trop définir si c'est l'un ou l'autre et surtout, on n'entend pas de passage. Passage qu'on entend dans le yodel, c'est l'inverse du yodel, la voix mixte en gros, qui permet d'accéder aux notes aiguës, qui permet d'accéder aux belts. qui permet de préserver la santé vocale, évidemment, puisque du coup, ça booste sans envoyer beaucoup plus d'air et d'énergie. Et ça permet aussi de faire des voix saturées, notamment dans le métal ou dans le blues, etc. Et puis, parce que, aussi, comme je trouve ça assez rigolo, dans la façon de l'enseigner, on est obligé de passer par des évocations. Est-ce que tu peux me faire la chèvre ? Est-ce que tu peux faire le bébé qui crie ? Etc. Voilà, parce que je trouve que c'est assez... C'est assez... pertinent parce que c'est assez rapide à mettre en place. Le seul petit danger, c'est qu'on a tendance à se crisper un peu quand on fait ce son-là, à tendre, forcément, à faire des constrictions ou des grimaces. Et du coup, dès qu'on crispe quelque chose dans le geste vocal, il faut y faire attention parce que ça risque d'avoir des conséquences. L'idée, c'est que c'est assez facile à utiliser, c'est assez facile à mettre en place. En revanche, ce n'est pas toujours simple après à retrouver. Mais c'est-à-dire que moi, dans ma pratique et de chanteuse et de prof de chant, c'est vraiment quelque chose qui a eu des effets pratiquement magiques sur certaines personnes, notamment sur une émission télé, sur une fille. J'ai eu 15 minutes pour lui chauffer la voix et lui préparer à chanter sa chanson. Elle devait chanter, je ne sais plus, une chanson de Whitney Houston, « I have nothing » . Donc quand même, ça envoie bien. où il y a une modulation, où après ça monte quand même jusqu'au Fa4, donc c'est très aigu. Et en 15 minutes, en fait, j'ai vu, enfin, cet outil a été super à mettre en place, elle a pu l'utiliser tout de suite, et elle m'a dit, mais jamais j'ai réussi à me sentir aussi libre dans mon geste vocal. Et j'ai vu, c'était tellement, j'ai vu dans son regard, mon Dieu, c'est facile, comment j'ai accédé à ce son-là ? Donc voilà, c'est un côté magique, donc c'est pour ça que...

  • Speaker #0

    j'ai consacré un mémoire et puis en plus parce qu'on n'a jamais fini d'apprendre là dessus donc tous les jours quand je le travaille avec des élèves je trouve des nouveaux tips hop je le rajoute dans ma liste d'exploit par rapport aux questions de pédagogie on peut être un peu perdu face à l'étendue des méthodes de champ le nombre de profs etc moi je te demanderais qu'est ce que tu conseillerais un débutant qui cherchent un ou une bonne prof ?

  • Speaker #1

    Je crois que déjà, la première chose, même s'il y a des profs qui sont très bons et qui n'ont jamais fait de formation, mais je dirais que pour être safe, quand soit on débute... C'est d'aller voir quelqu'un qui est diplômé quand même. Parce que, mine de rien, après ça ne veut pas dire que tous les gens diplômés sont très compétents. Mais enfin, quand même, ça raconte quelque chose sur déjà une démarche qu'ils auraient faite de se renseigner. Enfin, je veux dire, on n'irait pas voir un médecin qui n'a pas de diplôme. Et donc, non pas qu'un prof de chant soit un médecin, mais quand même, on peut avoir des conséquences sur la voie qui sont désastreuses quand on a un prof qui n'est pas... qui n'est pas formée ou qui n'est pas à l'écoute, parce que les deux cas sont possibles. Moi, c'est quand même une prof de chant, elle n'a pas vu que je me faisais mal, alors qu'en tant que prof, je me rends bien compte que normalement, tu te rends compte quand un élève appuie au mauvais endroit. Donc, bref, en tout cas, voilà. Pour moi, déjà, ce serait d'aller voir quelqu'un qui a un diplôme de prof de chant. Il y en a plein des super. Il y a effectivement la formation d'Emmanuel Trinques, il y a la TCM, la technique du chanteur moderne, il y a Estil, il y a... Voilà, je pense qu'en tout cas, rien que le fait d'être diplômé, c'est déjà un gage de quelque chose. Même si, encore une fois, je ne dis pas, il y a des profs qui ne sont pas diplômés et qui sont très compétents. Mais bon, voilà, ça raconte quand même déjà quelque chose. C'est quoi cette phrase de Gaston Bachelard qui dit « qui ne continue pas à apprendre est indigne d'enseigner » .

  • Speaker #0

    Ok, maintenant, tu parlais du coup un peu plus tôt de difficultés. parle également dans ta bio d'une asymétrie des cordes vocales. Déjà, est-ce que tu pourrais nous expliquer ce qu'est une asymétrie ? Et je voulais également te demander, voilà, tu as eu des polypes. Comment justement est-ce que tu as appris de ça, en fait ? Et comment on peut éviter soi-même d'avoir des polypes et du coup mieux protéger nos propres cordes vocales ?

  • Speaker #1

    Alors... Évidemment, on n'est pas tous égaux devant la santé, c'est impensif, mais c'est vrai. Il y en a qui ont un système vocal plus résistant que le mien. Moi, je pense que le polype, il paraît que c'est typiquement la maladie des déménageurs. C'est-à-dire que c'est ceux qui forcent sur leur voix en mécanisme 1, en mécanisme lourd, ce qu'on peut parfois associer à de la voix de poitrine, qui forcent plutôt dans les médiums de leur voix. Alors que le nodule, c'est plus quelque chose qui arrive aux gens qui chantent en voix de tête. Donc souvent, on dit que les nodules arrivent plus souvent aux femmes et les polypes arrivent plus souvent aux hommes. Bon, tu vois la preuve, c'est pas le cas. Mais moi, je chantais que du Aretha Franklin, des trucs en belt où je gueulais en fait, sans sentir que je forçais. Et donc, je me suis vraiment abîmée la voix comme ça. Et la symétrie des cordes vocales, alors... Aussi, moi, j'ai eu ces polypes deux fois parce que j'ai ce qu'on appelle un sulcus dans une des cordes vocales. Donc le sulcus, c'est une sorte de petite vergeture dans la corde vocale qui fait qu'à force de taper tes cordes vocales de la mauvaise façon, de faire des coups de glotte, etc., ça a créé une ampoule en regard, donc un polype. Après, ce sulcus, je l'ai toujours un peu sur mes cordes vocales. Et cette asymétrie, elle est créée par le fait que j'ai été opérée deux fois, donc normalement, il faut éviter les opérations quand même. Deux fois, c'est déjà beaucoup. De toute façon, il faut commencer par une rééducation de la voix, soit avec un orthophoniste, soit avec un prof qui est formé, et ou les deux d'ailleurs, et apprendre à bien accoler ses cordes vocales, à sentir ce qu'on fait pour éviter de s'en créer. Je dirais aussi que, déjà, ça c'est effectivement une bonne chose, mais je pense que c'est surtout à quel moment rester attentif au fait qu'il faut aller consulter un phognâtre. Donc un phognâtre c'est comme disait Morane un vétérinaire pour chanteuse. J'aime bien cet ORL spécialiste de la voix chantée. Et il faut aller le voir dès qu'on a une fatigue vocale qui est récurrente, qui arrive un peu trop souvent, qu'on a souvent une perte des aphonies régulières, c'est-à-dire perdre complètement sa voix. Quand on sent qu'on a une perte d'aiguë qui dure dans le temps ou une perte de grave. une modification du timbre de la voix, là, ça vaut le coup d'aller voir un phoniatre. Et je vais même te dire, quand on est chanteur professionnel, je pense que c'est de toute façon important et intéressant d'aller voir un phoniatre pour regarder ses cordes vocales, voir son appareil vocal, comment il fonctionne. Et puis, régulièrement, aller faire la révision des 5000. C'est un petit peu ce qui se passe. Voir que tout va bien. Mais après, il ne faut pas s'alerter. Dès que c'est pris tôt, il y a tant, on peut même... éviter le polype, mais simplement être déjà bien en conscience de ce qu'on fait avec sa voix, d'écouter son corps, de voir avec un professionnel régulièrement ce qui se passe. Et puis, évidemment, troisièmement, forcément, d'aller voir un phognâtre ou un spécialiste de la voie dès qu'on sent qu'on a une difficulté.

  • Speaker #0

    Oui, alors ça peut aussi être très cher.

  • Speaker #1

    Alors oui, c'est vrai qu'ils sont souvent secteur 2. Donc avant d'avoir une bonne mutuelle, ça peut être cher. Mais après, on peut aller les consulter dans les hôpitaux. On a quand même la chance en France de pouvoir encore aller à l'hôpital et donc payer rien, en fait. Juste le ticket modérateur. Donc voilà. Après, il y a des très bons ORL qui ne sont pas forcément fauniatres et ça peut tout à fait suffire parfois, et pas forcément nécessaire d'aller voir un fauniatre spécialiste de la voix chante.

  • Speaker #0

    Tu as dit que tu aimerais former des formateurs de chant à ton tour. J'ai envie de te demander comment bien enseigner la pédagogie du chant ?

  • Speaker #1

    Je crois que... Je crois que de toute façon, la pluralité des formations fait vraiment la différence. C'est-à-dire que de la même façon que quand on est apprenant, plus on a de profs. Moi, j'encourage souvent les gens avec qui je travaille à aller voir d'autres profs, parce que formuler différemment, tout d'un coup, ça va faire sens, alors que l'autre prof avait certainement dit la même chose, mais pas de la même façon. Et je reviens sur la question que tu me posais tout à l'heure sur les histoires de méthode. pas de méthode, je crois que c'est peut-être ce qui fait ma force, c'est que je n'ai pas une méthode bien arrêtée où c'est comme ça que je fais et pas autrement. Ce qui est intéressant pour moi, c'est j'essaye un outil, ah ça ne marche pas. J'essaye un deuxième outil, ah ça ne marche pas. Et puis après, à un moment, j'arrive peut-être à bout des outils que j'ai, et bien j'en crée un nouveau pour cette personne-là. Et finalement, c'est ça, je crois, la force du pédagogue, c'est d'arriver à sortir du carcan de ce qu'il a appris et d'essayer de voir comment je peux arriver à transmettre ce truc-là. Presque ça m'intéresse plus quand je suis contente à la fin d'une journée, quand je me dis « Ah ben j'ai créé un nouvel outil ! » parce que ça ne marchait pas. C'est vrai qu'il y a beaucoup de profs qui sont un peu enfermés dans des méthodes et une fois qu'ils t'ont proposé les deux outils qu'ils ont, après c'est « Débrouille-toi, je ne sais pas trop comment faire. » Donc voilà, plus on va se renseigner sur différentes façons de faire et plus on va être efficace comme prof de chant, et bien je crois que c'est pareil au niveau de la méthode pour apprendre à d'autres profs de chant. c'est d'aller voir un peu partout comment ça se fait et puis surtout d'éviter les phrases du type ça ça se passe comme ça ça c'est comme ça mais plutôt ce qu'on a compris ce que j'ai compris jusque là c'est que tatata voilà et de garder suite cette curiosité d'aller chercher ailleurs des informations et parce qu'il n'y a pas de vérité absolue sur la voie on

  • Speaker #0

    en apprend tous les jours et c'est quoi la plus grande difficulté à laquelle tu as été confronté en tant que que professeur de chant ?

  • Speaker #1

    Je dirais que j'ai l'impression que les nouvelles générations, ils ont du mal à faire des erreurs, à ne pas arriver à faire les choses du premier coup. Or, l'être humain, on fonctionne toujours par essais-erreurs. Si tu dis à un enfant, ne mets pas tes mains sur la plaque, tu vas te brûler, il met ses mains sur la plaque. Et pourtant, tu viens de lui dire, mais il a besoin de faire l'erreur pour comprendre, ah ok, ça brûle, il ne faut pas que je mette mes doigts. Et c'est exactement pareil avec l'enseignement de la voix. Je dis souvent... Quand tu apprends à chanter, c'est un peu comme si tu étais à quatre pattes dans une pièce dans le noir et il faut que tu trouves la trappe de sortie. Donc, il faut tâtonner, il faut essayer, il faut se cogner la tête contre le mur. Bon, gentiment, on met de la mousse sur les murs. Mais voilà, il y a un peu... On est obligé de se tromper pour comprendre. Et souvent, j'ai l'impression que les gens, il y a une espèce d'orgueil à se dire « Ah ben, j'y arrive pas ! » Ben, c'est pas grave en fait, c'est normal de ne pas y arriver du premier coup. Au contraire, expérimenter, c'est-à-dire remettre un petit peu au centre... L'erreur, c'est super l'erreur. C'est comme ça qu'on apprend. Un jour, c'est une élève comme ça qui me dit « Ah, je me suis trompée, j'ai fait une erreur. » Et puis moi, tout de suite, j'essaye de minimiser. « Non, non, mais ce n'est pas grave, ce n'est pas une erreur. » Elle me dit « Ah non, non, mais moi, je suis hyper contente d'avoir fait cette erreur parce que comme ça, j'ai compris. » Et quand elle m'a dit ça, je me suis dit « Mais elle a raison, c'est vachement bien de se réjouir d'avoir fait une erreur, en fait. » C'est comme ça qu'on comprend.

  • Speaker #0

    Mais justement, est-ce que... Aujourd'hui les productions et de manière générale les choses qu'on nous montre sur les réseaux sociaux qui sont très lissées, très parfaites, même si bon, j'aime pas trop ce terme, mais qui montrent quelque chose de très abouti, de très produit, n'amènent pas les gens à une espèce de frustration. pas tout de suite arriver à faire ce qu'on entend dans ses vidéos, dans ses sons, etc.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que tu as un peu raison. Et c'est un peu comme les filtres qu'on utilise des fois pour avoir bonne mine. Et c'est vrai qu'après, quand on enlève le filtre, tu te dis « Oulala, j'ai une drôle de tête aujourd'hui » . Mais en fait, c'est ta tête normale. Donc, c'est vrai, c'est un peu… Probablement que la surproduction des choses n'aide pas. Et puis je crois aussi finalement un des dangers, c'est toutes ces choses où en fait il n'y a pas de prof en face qui soit dans l'écoute active de ce qui se passe. C'est-à-dire qu'il y a énormément aujourd'hui de vidéos sur YouTube de profs, de coachs vocaux qui disent tiens voilà, faites cette vocalise et tout ça. Et en soi ce n'est pas leurs vidéos qui ne sont pas bien, leurs vidéos sont très très bien, mais le problème c'est qu'ils ne sont pas là en face pour écouter comment le chanteur reproduit ce geste. Et comment est son geste vocal ? C'est ça le problème, c'est comme d'apprendre dans des livres en fait. C'est-à-dire que quand c'est une pédagogie descendante comme ça, où il n'y a pas de vérification de ce qui a été compris, le danger pour moi il est vraiment là. Donc voilà, parce que souvent les vocalises comme ça qui sont faites sur YouTube, elles vont essayer d'aller beaucoup plus haut que la voix qu'on a besoin de faire. Dans quelle mesure on n'a pas crispé sa voix, dans quelle mesure on n'est pas plus fatigué après avoir fait des vocalises qu'alors qu'on est censé se chauffer la voix et pas forcément... développer des compétences techniques, c'est pas exactement la même chose. Bon, voilà, il y a... Pour moi, le danger, il est là aussi, c'est que maintenant, on est quand même dans une pratique très solitaire des choses en général, et du coup, c'est dommage de pas... Même en vidéo, en prof de chant, ça marche super bien. Enfin, je veux dire, depuis le Covid, on a développé beaucoup cette activité-là des cours de chant en visio, et franchement, quand on a un son correct et qu'on peut mettre le son d'origine, ce qui nous permet d'entendre vraiment la voix du chanteur, franchement, si vous avez un... prof qui est compétent, normalement, on va pouvoir vérifier que le geste vocal a été bien compris.

  • Speaker #0

    Après plus de 25 ans dans le monde de la musique, y a-t-il encore des styles et des techniques que tu as envie d'explorer ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a plein de choses nouvelles qui arrivent tout le temps. En ce moment, je me réintéresse aux voix saturées. Alors moi c'est plus les voix saturées des musiques noires, le blues, la funk, la soul, etc. Mais bon, il y a des techniques qui sont un peu les mêmes que dans les musiques plus rock, metal, etc. Oui, puis en plus on n'a jamais fini d'apprendre. Il y a aussi les mélismes que j'aime beaucoup, ce que les Français appellent les « vibes » , mais en réalité ce sont des « runs » ou des « riffs » . Ça c'est des choses qui m'amusent beaucoup à apprendre et à enseigner. Après, moi, c'est vrai, je reste dans le domaine des musiques actuelles, c'est-à-dire que les musiques classiques, c'est un répertoire que je maîtrise moins. C'est une technique que je maîtrise moins et qui même limite ça. On va vers une esthétique qui est quand même très précise, qui se fait d'une certaine façon et pas de deux. Alors que ce qui est intéressant dans les musiques actuelles, c'est que vraiment, le chanteur vient vous voir et c'est OK. Déjà, un, en termes de confort, est-ce que ça va ? Deuxièmement, en termes d'esthétique, qu'est-ce que tu veux travailler ? Qu'est-ce que tu veux affiner ? Et donc, on va aller chercher son son. Qu'est-ce que... développer dans ta voix ? Et donc, c'est vachement plus intéressant. Bon, évidemment, c'est beaucoup plus vaste, du coup, mais c'est vachement intéressant pour moi parce que là, du coup, on n'a jamais fini d'apprendre. Quand j'ai un nouvel élève qui arrive avec une nouvelle chanson que je ne connais pas, je me dis « Ah ouais, ça, c'est super. Tiens, mais comment ? Comment fait le chanteur, tiens, pour faire ça ? » Et donc, on se met en ce qu'on appelle en neurone miroir pour essayer de... En imitation aussi, un peu, pour comprendre ce qui se joue dans le geste vocal et d'essayer de le reproduire. Puis après, il y a plein de façons de reproduire un geste. Il peut y avoir... plusieurs recettes d'un gâteau au chocolat et ça reste toujours. Donc oui, en fait, je ne peux pas te dire qu'il y en ait une en particulier en ce moment, mais plein de petites choses tout le temps qui amènent de l'eau à mon moulin.

  • Speaker #0

    Dans ta bio, tu parles d'une approche pédagogique unique, combinant technique, interprétation et coaching scénique. Et j'aimerais bien que, si tu veux un peu nous parler de ça, Tu articules ces différents éléments pour ta pédagogie, etc.

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que la technique vocale, moi, je suis une geek de la technique. Donc, j'adore comprendre comment ça fonctionne physiologiquement, quels outils on peut utiliser pour que ça fonctionne. Mais finalement, je dis souvent, la technique vocale, c'est un petit peu comme un GPS de la voix. C'est-à-dire que les premières fois, tu ne sais pas où tu vas. Donc, tu es là coincé sur ton GPS. Ah mince, c'était là qu'il fallait que je tourne à gauche. Mais une fois que tu es sur scène, Il faut enlever le GPS et c'est comme si tu avais des gens dans ta voiture et que tu leur fais visiter. Donc là, tiens, regardez à gauche un parc. Et donc, tu ne peux pas avoir les yeux rivés sur ton GPS. Donc en fait, le geste vocal, tu le travailles en amont avec un prof de technique vocale, mais c'est aussi une porte d'entrée. Il y a plein de choses qui fonctionnent très bien en passant directement par l'intention et l'interprétation. Je ne sais plus, je crois que c'est Sarah Sanders qui disait à l'époque « l'intention guide toujours le son » . Et c'est vrai, c'est-à-dire que c'est pour ça que souvent les comédiens sont des très bons interprètes, parce qu'ils savent te raconter l'histoire et tu vois les images de ce qu'ils sont en train de te raconter. Et souvent, on est juste, juste au sens de la fréquence, de la hauteur du son, mais juste aussi en termes d'interprétation quand on est vraiment dans ce qu'on raconte. Donc voilà, c'est pour ça que pour moi, on ne peut pas dissocier les deux. C'est-à-dire que oui, à un moment, la technique peut servir, mais il y a certaines personnes avec qui je sens que je vais plus aller sur l'interprétation directement et sur l'intention, et ça va régler des choses techniques, ça va régler des choses de justesse. Et le coaching scénique, pourquoi c'est complémentaire ? Ça, c'est vraiment quelque chose auquel je m'intéresse de plus en plus, parce que c'est la même chose pour moi, c'est un travail complet de l'artiste entre le choix du répertoire, Le choix de caler son persona, qu'est-ce qu'il veut raconter sur scène, avec quoi il veut que les gens repartent de son spectacle. Pourquoi je fais ce truc bizarre qui est de monter sur scène et de me mettre sous la lumière et que les gens me regardent. Il y a plein de gens qui chantent très bien mais qui ne sont pas forcément prêts, et moi la première d'ailleurs, qui n'étais pas forcément prête à être l'artiste que les gens viennent voir sur scène. C'est une grosse pression, ça demande... un narcissisme, alors je dis ça en toute enfin voilà c'est très bien le narcissisme je veux dire mais il faut quand même un certain certaine dose de narcissisme pour se dire oui bah les gens vont venir me voir et écouter ce que j'ai à dire et on peut pas une fois qu'on est sur scène s'excuser d'être là si t'as choisi d'être là emmène les gens avec toi dans ce que tu veux leur raconter, sache de quoi tu leur parles donc pour moi le coaching scénique c'est important parce que bien sûr déjà qu'est-ce que tu racontes en termes d'interprétation mais quel voyage tu fais faire aux gens qui viennent te voir sur scène et donc rien ne peut être gratuit sur scène une main qui vient toucher le pied de micro qui vient pourquoi ce qu'à ce moment là je ferme les yeux pourquoi ce qu'à ce moment là j'ai les yeux ouverts à quel endroit je regarde les déplacements sur scène ça veut pas dire que c'est quelque chose qui doit être fixé dans la pierre c'est encore une fois ça doit être guidé par ce que je raconte c'est pas juste faire des placements pour faire un déplacement mais penser vraiment l'artistique et le spectacle comme un spectacle, ce que les Américains font déjà depuis beaucoup plus longtemps que les Français. Mais ça y est, ça arrive un petit peu maintenant aussi. Donc voilà pourquoi, pour moi, ces trois choses-là sont forcément corrélées les unes aux autres et à la fois, on peut passer par différentes portes d'entrée. Mais pour moi, c'est un travail qui est complet, c'est un cheminement qui est complet entre ces trois choses-là.

  • Speaker #0

    Et tu dis quelque chose de très intéressant effectivement concernant le placement, à peu près tout. Je ferais un parallèle quand même lointain, mais avec l'histoire du fusil de Chekhov, qu'on appelle autrement la loi de conservation des détails. En fait, ça s'est appliqué au cinéma, mais ce que je veux dire c'est que chaque détail doit avoir son importance dans ce que tu dis, dans ce que tu mets en scène. Donc effectivement, quand on est jeune comédien, jeune chanteur, On a tendance à pas trop savoir où se placer, pas trop savoir où aller. Quand on a le micro à la main, on sait pas quoi faire de l'autre main. Non mais c'est vrai, je... Et moi on m'en souvent dit, oui, qu'est-ce que tu fais de ta main gauche ? Non, garde-la sur le côté, utilise-la quand il y a des choses signifiantes, ça aura plus d'impact. Voilà, plutôt que de la bouger et tu sais pas trop la mettre, machin, tout. Et c'est normal, et c'est logique.

  • Speaker #1

    Bien sûr, mais je pense qu'effectivement, c'est pareil si tu es complètement dans ce que tu racontes. Quand on parle avec quelqu'un, on parle avec ses mains. On utilise, je pense que c'est à partir du moment où tu es sur scène et où tu es sous les lumières, où tout d'un coup, ça crée une espèce de panique interne de « oh là là, tout le monde me regarde » . Donc, tout d'un coup, on n'est plus dans « de quoi je te parle » , mais on est dans « oh là là, je vais avoir l'air bête si je fais ça » . Donc, finalement, tant que tu n'es plus dans ce que tu dis, mais que tu es dans la forme et pas dans le fond, le problème se repose.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que c'est intéressant aussi, souvent je fais parler le texte aux chanteurs. Parce que souvent ils sont là, effectivement la différence entre parler et chanter, une des grosses différences c'est que quand on chante on allonge les voyelles. Mais effectivement tout d'un coup quand on se remet à parler le texte, tu sais souvent les gens se mettent à le réciter un peu comme une récitation. Sur l'écran noir de mes nuits blanches, moi je me fais mon cinéma. Ben non ! Et déjà si on revient, c'est pour ça que je trouve que la formation de l'acteur, Et le fait d'avoir des intervenants du théâtre pour les chanteurs, c'est super. Parce que bien sûr que quand on est sur scène, il faut qu'on soit aussi un peu acteur. Évidemment, parce qu'il faut avoir des images mentales. C'est aussi, je crois, c'est l'effet coulé de chauffe. Coulé de chauffe, je crois que ça s'appelle. C'est le fait de pouvoir goûter chaque sensation, chaque chose que tu dis. ou d'arriver en tout cas à te faire une image mentale, à te faire le clip de ce que tu es en train de raconter. Souvent, je demande aux élèves, mais comment il s'appelle ? Je ne sais plus, il y avait une élève qui chantait l'homme à la moto. Je lui dis, comment il s'appelle ? Je ne sais pas. Mais il faut que tu saches son prénom au mec. Il faut que tu saches comment il marche, quel parfum il a. Et plus ça va être clair pour toi au niveau de tous tes sens, plus nous, on va pouvoir le visualiser de façon claire.

  • Speaker #0

    Oui, pour revenir... aux histoires de mimétisme vocal. Moi, je voulais savoir quels sont les artistes que tu aimes imiter ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'une des artistes que j'ai le plus imité ou que j'ai le plus aimé aussi plus jeune, et donc je crois que j'ai un peu moulé ma voix, notamment quand je chante en français, je pense que j'ai tendance à prendre beaucoup de ces inflexions. C'est Morane, que j'adore. C'est une chanteuse exceptionnelle. Je crois que j'ai un peu tendance, elle, à l'imiter, enfin à l'imiter, pas à l'imiter, malheureusement, elle est inimitable, mais tant mieux. Mais en tout cas, oui, elle, j'ai eu beaucoup de plaisir à la faire. J'imite tout le temps Véronique Samson. Finalement, j'imite que des gens que j'aime bien quand même. Souvent, parce que je montre aux élèves, tiens, tu vois, tu peux placer ton son un peu à l'arrière, comme Véronique Samson. « Il n'a pas de frontières » un peu comme ça, ou plus à la Morane en milieu de bouche. « Il n'a pas de frontières » ou un peu plus à l'avant, comme les chanteuses de matin. Il n'a pas des frontières. Un peu plus comme ça. Et ça va changer complètement le son. Mais ce qui est intéressant avec ça, dans l'imitation, c'est de pouvoir te dire, tiens, qu'est-ce que j'aime bien là-dedans ? Et qu'est-ce que j'aime bien là-dedans ? Et puis de pouvoir moduler un petit peu ce qu'on fait au milieu de tout ça.

  • Speaker #0

    Eh bien, on arrive sur la fin de ce podcast. Et je vais te demander tes recommandations culturelles.

  • Speaker #1

    Bon, mais moi, j'aime beaucoup la comédie musicale. C'est fini déjà, mais je suis allée voir Les Misérables, que j'ai adoré au Châtelet. Je ne sais pas si vous... tourner mais voilà je trouvais ça hyper émouvant à toutes les voix ensemble quand il ya tout l'ensemble là ça c'est génial extrêmement émouvant ah ouais c'est un des plus beaux spectacles que j'ai vu récemment et ben non je vais faire un peu de promo pour ma super copine amandine bourgeois qui va faire un concert à la bellevilloise ce que c'est bien le 6 mars c'est le 6 mars mais je vais vérifier c'est bien le 6 mars le jeudi 6 mars à la bellevilloise amandine bourgeois qui est vraiment une une super chanteuse dont on a fait l'Eurovision ensemble il y a quelques années. C'est une excellente chanteuse techniquement, mais surtout une interprète incroyable. Elle me chante le beau teint, je pleure. C'est une artiste qui, je trouve, elle avait gagné la Nouvelle Star en 2007, donc ça commence à faire un certain peu. Mais elle fait son petit bonhomme de chemin. Elle a quand même fait quatre albums. J'ai vraiment envie que les gens la découvrent parce que je pense qu'ils ne se rendent pas compte à quel point c'est... C'est une grande artiste.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et alors, pour ma part, récemment, j'ai pris une claque en allant voir Toto.

  • Speaker #1

    Ah ouais.

  • Speaker #0

    C'était, mais alors, génial. Et notamment, ils ont recruté un jeune clavieriste chanteur qui défonce tout, qui s'appelle Dennis Atlas. Le mec est absolument brillant. J'étais, ouais, j'étais soufflé. Il est très, très bon. Donc, ce mec-là est vraiment, vraiment à suivre. Notez le nom de Denis Atlas.

  • Speaker #1

    Ok, super.

  • Speaker #0

    Et puis, alors, dans ce que je suis allé voir aussi cette semaine, il y avait Team Building, par la compagnie iCool Musical. J'ai des copains, copines. C'était vraiment sympa. C'est à la scène parisienne. Il reste une date le 11 mars. Foncez les voir. Et en plus... très très bonne ambiance, c'est très drôle. Ils reprennent un peu des chansons françaises, ils les remixent un peu, très sympa. Je suis allé aussi voir mon pote Jonathan Roger, voilà, que je salue, coucou, qui fait un spectacle qui s'appelle Polyglotte, c'est très sympa. Je suis allé voir au Kibélé et c'est un peu, comme je disais, le spectacle que j'aurais aimé faire moi, donc peut-être qu'un jour je me lancerai. En tout cas, il chante et il parle dans six langues différentes. Donc c'est très chouette. Si vous avez l'occasion, allez lui faire un petit coup. Je ne sais pas s'il refait encore son spectacle prochainement. Mais voilà, en tout cas, j'ai vraiment passé des super moments au théâtre.

  • Speaker #1

    Je vous recommande aussi, tant que j'y pense, il y a Marlène Schaaf dont j'ai parlé tout à l'heure, qui est une super coach vocale, mais une super artiste. Et humainement, un de mes humains préférés. qui va jouer à la Nouvelle-Ève, je pense à partir du 22 mars, et qui a un spectacle... où en fait elle est déguisée en drag queen alors que c'est une femme c'est à dire qu'il y a la voix il y a le côté chaud c'est une super pianiste je l'ai vu ce spectacle et je l'ai adoré très émouvant c'est ce qu'on veut dans un spectacle on veut être ému, on veut rire on veut pleurer je recommande aussi son spectacle chouette merci

  • Speaker #0

    Fanny d'avoir été mon invité aujourd'hui

  • Speaker #1

    Merci à toi Mathieu.

  • Speaker #0

    Merci auditeurs et auditrices pour avoir écouté jusqu'au bout. Faites de la musique, chantez, et puis d'ici là, prenez soin de vous. A bientôt.

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Description

Pour ce nouvel épisode c'est Lady Fanny qui répond à mes questions !


Passionnée de chant et de technique vocale, elle parle de sa carrière, des imitations et de comment elle a réussi à surpasser ses difficultés malgré des problèmes aux cordes vocales.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans C'est la Voix, un podcast où j'invite un mardi sur deux des professionnels de la voix, que ce soit des chanteurs, des coachs vocaux ou d'autres spécialistes. Navré de ne pas avoir pu vous proposer un nouvel épisode il y a deux semaines, un contre-temps m'en a empêché. Pour ce nouvel épisode, je reçois Lady Fanny ou Fanny Yadot. Elle est chanteuse, coach vocale, choriste et directrice artistique dans le monde du doublage. Fanny, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans C'est la Voix.

  • Speaker #1

    Merci, je suis ravie d'être là.

  • Speaker #0

    Alors on va commencer par la question habituelle, est-ce que tu peux nous présenter ton parcours s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors mon parcours, écoute moi je suis née dans une famille de musiciens, donc j'ai fait ma première télé j'avais 8 ans. Mon père m'avait fait chanter un truc dans son émission télé à l'époque sur la 5 chez Bouvard. Et puis donc j'ai toujours fait de la musique, j'ai toujours chanté dans des groupes, j'ai commencé de façon... pas professionnelle, mais à 17-18 ans, dans un groupe de reprise acid jazz. Et puis, j'ai fait des études de communication en parallèle. Et du coup, j'étais programmatrice dans des salles de concert, notamment dans une salle qui s'appelait à l'époque l'Opus Café, qui s'appelle le BizArt maintenant. Ce qui me permettait de pouvoir cumuler mes deux passions, qui étaient la direction artistique, la communication et la musique en parallèle. Et donc j'ai un peu travaillé en parallèle comme ça pendant plusieurs années en ayant un vrai métier avec des gros guillemets et la musique à côté. En fait très tôt j'ai eu des problèmes de voix, de cordes vocales, ce qui fait que ça m'a amenée à m'intéresser à la pédagogie de la voix. J'ai commencé à prendre des cours de chant à 20 ans, après une première opération. Et effectivement, le problème vocal après 5 ans de cours est quand même revenu. Et c'est là que j'ai un peu entamé un parcours un peu plus en profondeur de la voix. Donc je me suis fait opérer une deuxième fois des cordes vocales, j'avais un polype. Et c'est là que j'ai rencontré Bernard Roubaud, qui est un super orthophoniste. Et c'est lui en fait qui m'a vraiment soigné, remis la voix d'aplomb et qui m'a encouragée à donner des cours de chant. Donc suite à ça, parce que je donnais des petits conseils à Ausha droite, mais évidemment je ne me sentais pas la légitimité de... d'être prof de chant et bizarrement forcément j'attirais à moi surtout des gens qui avaient des problèmes de voix pareil qui me disaient ah là je trouve plus d'aigus j'ai des douleurs dans la gorge bon forcément voilà il paraît qu'on apprend le mieux ce qu'on a le plus besoin enfin on enseigne le mieux ce qu'on a le plus besoin d'apprendre paraît-il donc voilà et ensuite donc j'ai fait une première formation au studio des variétés en 2014 2015 donc très super formation qui n'existe plus maintenant et où il y avait notamment Claudia Philips, qui fait partie vraiment de mes mentors, qui m'a beaucoup aidée dans ma carrière de prof et au-delà. Sarah Sanders, Laurent Mercoule, David Ferron. Vraiment, la force de cette formation, c'est qu'on avait une quinzaine d'intervenants dans des domaines différents, autant sur la physiologie de la voix que sur... la méthodologie, que sur la didactique, que sur la pédagogie, que sur la psychopédagogie, etc. Et puis, j'ai eu la chance, dès la fin de cette formation, de beaucoup travailler en tant que prof de chant et coach vocal. Et grâce à Marlène Schaaf aussi, qui m'a mis le pied à l'étrier, j'ai commencé à travailler en télé comme coach vocal. Puis du coup, après c'est du réseau, donc j'ai travaillé dans une école de comédie musicale comme prof de chant. école que tu connais. Ensuite, j'ai commencé à travailler à la MAI, la Musique Académie Internationale, qui est une école qui est à Nancy, qui est une super école d'ailleurs, en tout cas avec des voix hyper intéressantes. Et puis, il y a trois ans, un peu par hasard, je fais aussi partie de la FPC, qui est une association des profs de chant. Un peu par hasard, j'ai rencontré Emmanuel Trinques il y a dix ans, dix-douze ans. Et j'avais beaucoup aimé cette femme et sa façon de voir les choses et la pédagogie. Et parce que j'ai un copain qui faisait la formation cette année-là, il est venu m'observer en cours de chant, notamment d'ailleurs dans l'école de comédie musicale. Et puis en discutant avec lui, il m'a dit « Ah, mais peut-être ça t'intéresserait de faire cette formation » . Et du coup, j'ai fait cette formation en 2023. Je l'ai terminée la fin de l'année dernière. Et voilà, ça m'a encore donné énormément de billes. J'ai encore appris énormément de choses et on n'a jamais fini d'apprendre. Donc voilà, je continue mon petit parcours. Et puis quand je serai grande, j'aimerais bien... Je crois que j'aime bien cette idée de travailler avec des profs de chant et de continuer à... à geeker un peu, à apprendre des choses sur la voix, à apprendre aux autres et puis à moi-même apprendre, à faire cette espèce de choses qui circulent. Donc aujourd'hui, je continue de chanter. J'ai fait l'Eurovision à l'époque comme choriste, j'ai travaillé sur la tournée Star 80 pendant un moment, comme choriste aussi, parce que je n'étais pas une star dans les années 80, évidemment. Et puis voilà, aujourd'hui, je continue de chanter un peu, notamment comme choriste, et puis j'ai fait pas mal de projets avec des... des musiciens de jazz, tout ça, mais c'est vrai que je pense que 70% de mon activité, c'est plutôt la pédagogie. Et c'est vraiment ce dans quoi je m'éclate le plus, puisque ça utilise tout ce que j'aime dans la vie, c'est-à-dire la voix, la pédagogie, l'humain, il y a quelque chose de très direct, et de très... enfin voilà, qui est très direct en fait, c'est-à-dire que je me sens plus utile encore dans ce domaine-là, et j'ai la chance de travailler avec pas mal de... de professionnels donc chanteurs, comédiens, musiciens, instrumentistes, voilà.

  • Speaker #0

    Et alors comment est-ce qu'on en arrive à être choriste pour Bonnie Tyler ?

  • Speaker #1

    Oui alors Bonnie Tyler pourquoi ? Parce que j'ai fait des covers pendant très longtemps. Donc les covers c'est les petites compilations qui sont vendues, enfin qui étaient vendues à l'époque sur les marchés avec écrit en bas en petit réinterprété par la cover team et c'est vrai que j'ai bossé avec eux pendant très longtemps, ils produisaient aussi d'autres artistes. Et puis, on m'a demandé de faire des cœurs sur un titre qui est devenu numéro un des ventes trois semaines après. Et du coup, j'ai fait les cœurs sur son album. Donc voilà, c'était rigolo.

  • Speaker #0

    Mais trop bien ! Mais alors, du coup, ça me rappelle un truc génial, cette histoire de faire des covers. C'est l'histoire folle de Tim Owens. Je ne sais pas si tu as entendu parler.

  • Speaker #1

    Ça me dit quelque chose.

  • Speaker #0

    En gros, le mec faisait un cover band de Judas Priest. Et il est devenu chanteur de Judas Priest. Je veux dire, c'est génial.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça qui est merveilleux avec la musique. On ne sait jamais où... Enfin, avec l'art, quoi. On ne sait jamais où ça va nous mener, les choses. C'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #0

    Et donc, tu es passé par l'EFAP, qui est donc une école...

  • Speaker #1

    d'attaché de presse, école française des attachés de presse effectivement, alors je ne suis pas du tout devenue attachée de presse finalement c'est ça je me suis dit j'ai tout de suite basculé vers j'ai commencé à bosser dans des labels de musique et puis après comme programmation de salles de concert et puis ça m'éclatait bien mais ça m'a bien formé le cerveau quand même c'est très utile finalement de savoir faire plein de métiers parce qu'aujourd'hui qu'on soit artiste ou prof de chant il faut savoir tout faire en fait d'ailleurs Il faut savoir faire sa com, il faut savoir faire son administratif, il faut savoir... Et ça,

  • Speaker #0

    c'est un truc que je reproche un peu aujourd'hui, c'est qu'effectivement, on ne peut plus être juste musicien, interprète, etc., ce qui était au départ, avoir la naissance du truc, c'est-à-dire que tu apprends un instrument, tu apprends à chanter, tu apprends à faire des trucs, etc., ça prend déjà beaucoup de temps, et là, en plus, tu dois maîtriser tes réseaux sociaux, tu dois... pouvoir faire une démo ou un album aujourd'hui. Tu t'auto-produis un album, etc. Et peut-être que tu es signé en label par la suite, et encore, il y en a qui se débrouillent bien avec l'indépendance, etc. Mais ça demande de développer beaucoup plus de skills que ça n'en demandait à une certaine époque.

  • Speaker #1

    Il est évident qu'entre moi, quand j'ai commencé le métier, j'ai commencé, non mais quand j'ai commencé le métier il y a 25 ans, bon j'ai commencé jeune, et maintenant ça a complètement changé puisque les maisons de disques ne font plus le même métier, puisque maintenant ce qu'elles veulent c'est quelqu'un qui a déjà écrit son album, qui a déjà tout enregistré et qui a déjà je ne sais pas combien de followers pour être sûr de pouvoir voir, on ne mise plus maintenant sur, enfin pas uniquement, mais c'est vrai que ça a pratiquement disparu, le fait de miser sur un artiste. Pour le côté artistique, parce qu'on croit dans son projet. Enfin voilà, après, les producteurs sont dans une réalité commerciale où il faut qu'ils rentabilisent assez vite. Donc voilà, on est plus sur du buzz que sur...

  • Speaker #0

    Ouais, c'est quelque chose que je déplore un peu, perso. Moi aussi. Mais bon.

  • Speaker #1

    C'est le jeu, ma pauvre Lucette.

  • Speaker #0

    Tu te définis comme un véritable caméléon de la voix, capable de s'adapter à plusieurs styles. Est-ce que ça passe nécessairement par une pluralité de techniques vocales ?

  • Speaker #1

    C'est intéressant, ça dépend par quel biais on le prend, mais oui, je crois que c'est une bonne question. Je crois que ça peut marcher dans un sens comme dans l'autre. C'est-à-dire que moi, ça a démarré dans un premier sens. On me disait, tiens, est-ce que tu pourrais faire tel cover ? Parce que le mec, quand il m'a engagé au début, il m'a engagé pour un truc. Puis après, il me dit, tu pourrais faire du raga, machin ? Bah vas-y, je ne sais pas, j'essaye. Et donc, en fait, c'est le fait de travailler par imitation. Et finalement, la voix se crée comme ça. C'est pour ça que souvent, on a un peu la même voix que nos parents. ou en tout cas que les gens qui nous ont élevés, puisqu'on se crée des fréquences en fonction de ce qu'on a entendu. C'est la boucle audiophonatoire qui fait ce travail-là. Donc oui, soit par imitation, et puis on fabrique, et puis après on ne sait pas vraiment comment on l'a fait, mais on arrive à le faire. Soit effectivement, c'est la technique vocale, l'outil, donc l'outil technique vocale qui va nous permettre d'accéder à un type de son. Mais ça peut marcher dans un son comme dans l'autre. J'ai envie de dire qu'effectivement, en fonction de l'apprenant, Il y a des gens, ça va être plus utile de fonctionner par évocation ou par imitation, et d'autres qui vont avoir besoin de comprendre la physiologie du geste, exactement comment ça fonctionne. Après, ce qui va être intéressant, c'est qu'effectivement, de passer par la proprioception pour comprendre, c'est-à-dire la sensation, les sensations corporelles, pour essayer de comprendre, quand on a fait tel son, qu'est-ce qui s'est mis en jeu dans le corps pour pouvoir le reproduire après. Un petit peu comme une sorte d'usine d'impression. Oui,

  • Speaker #0

    je comprends. Mais ça me rappelle que quand j'essaye d'imiter Shakira, tu sais, quand on essaie d'imiter Shakira, on fait...

  • Speaker #1

    Absolument. Alors ça, c'est quand tu sais, t'as l'angle qui recule, tu vois. Ah oui ? Voilà. C'est comme Maïté aussi, tu vois. Alors, bonjour, aujourd'hui, nous allons... C'est la même chose, c'est la même chose. Ah, tu fais comme ça ? Ouais.

  • Speaker #0

    Moi, je vais faire un truc, une espèce de... Tu sais, quand t'as un peu d'air coincé. Au niveau du larynx, il y a une espèce de...

  • Speaker #1

    Oui, mais essaye de le faire en tirant la langue de faire ce son-là. Tu vas voir, c'est impossible.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Il y a des choses comme ça. C'est vrai qu'entre justement la sensation qu'on a physique et la réalité physiologique, il y a souvent un énorme gap. Mais après, peu importe tant que tu arrives à le refaire, finalement, peu importe si tu es prof de technique vocale, oui, c'est important que tu comprennes ce qui se passe quand même en physiologie. Souvent les gens me demandent si j'ai besoin, si les bons chanteurs prennent des cours de chant. Alors, j'ai envie de te dire que quand ça devient ton métier, oui, c'est quand même important quand il va falloir chanter tous les soirs. C'est quand même bien d'avoir une boîte à outils un peu intéressante. Mais finalement, c'est toujours la proprioception. C'est les gens qui chantent beaucoup et qui passent par « Ah tiens, si j'essaye ça, qu'est-ce qui se passe ? » et qui arrivent à se faire des sortes de cartographies de leur voix pour arriver à retrouver des chemins. Après voilà ça revient un peu à la question que tu me posais au départ, est-ce que c'est par imitation, est-ce que c'est par sensation ou est-ce que c'est par technique vocale ? Les deux fonctionnent. Ok,

  • Speaker #0

    oui effectivement je comprends. Tu as consacré un mémoire à la technique du twang. Déjà est-ce que tu peux nous définir ce qu'est le twang et nous parler un peu de ce que tu as étudié, ce que tu as mis dans ce mémoire.

  • Speaker #1

    Alors en fait c'était pour la formation justement d'Emmanuel Trinques. Effectivement, moi, avec mes deux opérations des cordes vocales, j'ai toujours forcé un peu sur ma voix, forcé parce que, par sensation de manquer de puissance. Et quand j'ai découvert le twang, à l'époque on ne l'appelait même pas comme ça, ça a vraiment changé quelque chose, ça a boosté mon son, pour des raisons que j'ai comprises après. Et donc, alors le twang, qu'est-ce que c'est ? Alors attention parce que ça fait du bruit, le twang c'est ce son-là un peu texan, c'est... cette espèce de son qui peut sembler un peu canard. C'est un son qui est en général assez perçant, brillant, qui est un peu pincé. Et en fait, ce que ça va faire, c'est que ça va booster la résonance. Et souvent, les trois sphères de la voix, on dit, c'est le souffle, l'affonation et la résonance. Et la sphère la plus déficitaire chez les chanteurs en général, c'est la résonance. Peut-être que vous avez remarqué tous d'ailleurs que quand on est dans une cage d'escalier ou dans un endroit qui résonne super bien, on a tendance à moins se fatiguer la voix, ça sonne naturellement tout de suite beaucoup mieux, c'est parce que ça booste la résonance. Donc le twang, ça va booster ce truc-là. Et l'origine du mot twang, j'ai toujours trouvé ça rigolo, c'est que c'est le bruit que fait une corde d'un arc quand on voit une flèche. Ça viendrait de là en fait. Mais donc en fait, d'un point de vue acoustique, c'est un son qui est nasillant. nasillant ou nasillard, mais pas forcément nasal. C'est-à-dire qu'on a l'impression que ça vient du nez, mais ça ne vient pas forcément du nez. C'est ça d'ailleurs une technique qui est employée, je ne l'ai pas du tout inventée, dans plein de techniques, notamment c'est Estille, je crois Joe Estille, qui en a parlé en premier. Elle, elle distinguait le twang nasal du twang oral. Donc voilà, on s'en rend compte en bouchant son nez, si ça passe par le nez ou pas. On l'utilise aussi pas mal en CVT. Alors en CVT, il parle donc Complete Vocal Technique. Il parle de twang distinct et de twang nécessaire. Donc, pour ne pas s'abîmer la voix, il faudrait de toute façon avoir le twang nécessaire. Ça va de 0 à 50% de twang. Et le twang distinct, ça va de 50 à 100%. Typiquement, les gens qui ont beaucoup de twang dans la voix, Amy Winehouse, Anastasia, Christophe Mahé, Edith Piaf, pour aller prendre dans des domaines très différents. Donc, il y en a chez eux, c'est très distinct. On l'entend. beaucoup, mais par exemple chez tous les chanteurs à voix, enfin les gens qui beltent notamment, donc qui chantent puissamment notamment dans les aigus, ils vont utiliser le twang. Sia, Lady Gaga, Céline Dion. À certains moments, tu sens qu'il y a cette fréquence qui arrive et qui booste le son. Et donc ça va, alors après c'est un peu technique, mais ça va booster une fréquence entre 2500 et 4000 Hz dans la voix, qui fait que ça va, c'est des fréquences plutôt aiguës, et ça va passer au-dessus de l'orchestre, ça va remplir un vide, il y a un vide spectral de l'orchestre à cet endroit-là. Et le twang fait partie des singing formants, donc du formant du chanteur, qui justement permet d'entendre la voix. Beaucoup plus. Donc c'est une des façons d'utiliser le singing formant. Mais tout le monde n'est pas d'accord sur exactement, physiologiquement, ce qui se passe. La théorie la plus avancée pendant très longtemps était de dire que c'est l'épiglotte. Donc l'épiglotte, c'est le petit clapet qui se referme quand on avale pour éviter que la nourriture ou le liquide aille sur les cordes vocales et donc dans la trachée. Donc l'épiglotte, c'est ce petit truc qui bascule. On a souvent dit que c'était les arythénoïdes, la partie arrière des cordes vocales qui se rapproche de l'épiglotte et qui créerait ce son-là. Et ça, d'après Kerry Obert, qui est une orthophoniste américaine, ce serait ce qu'elle appelle, elle, le buzz ou le ring, et qui est le son Shakira, qui est plus vers l'arrière, et qui est utilisé pas mal en musique classique aussi, d'ailleurs. Et que le twang commercial, ce serait une partie... C'est une partie plus haute dans le pharynx qui se resserre. Donc dans tous les cas, c'est toujours une façon de resserrer une partie du conduit vocal qui va booster le son. Par exemple, quand tu veux entendre mieux le haut-parleur de ton téléphone, tu vas le mettre dans un gobelet ou dans un verre et tout d'un coup, le son est boosté. C'est exactement le même principe.

  • Speaker #0

    D'accord. Et toi, tu as choisi de faire ton mémoire sur cette technique vocale en particulier. Tu aurais pu en choisir une autre. Pourquoi est-ce que tu as choisi le twang ?

  • Speaker #1

    D'abord parce que ça permet vraiment de répondre à une majorité de demandes des chanteurs de musique actuelle, d'avoir de la voix mixte. La voix mixte, c'est un peu ce son qui est entre la voix de poitrine et la voix de tête. On ne sait pas trop définir si c'est l'un ou l'autre et surtout, on n'entend pas de passage. Passage qu'on entend dans le yodel, c'est l'inverse du yodel, la voix mixte en gros, qui permet d'accéder aux notes aiguës, qui permet d'accéder aux belts. qui permet de préserver la santé vocale, évidemment, puisque du coup, ça booste sans envoyer beaucoup plus d'air et d'énergie. Et ça permet aussi de faire des voix saturées, notamment dans le métal ou dans le blues, etc. Et puis, parce que, aussi, comme je trouve ça assez rigolo, dans la façon de l'enseigner, on est obligé de passer par des évocations. Est-ce que tu peux me faire la chèvre ? Est-ce que tu peux faire le bébé qui crie ? Etc. Voilà, parce que je trouve que c'est assez... C'est assez... pertinent parce que c'est assez rapide à mettre en place. Le seul petit danger, c'est qu'on a tendance à se crisper un peu quand on fait ce son-là, à tendre, forcément, à faire des constrictions ou des grimaces. Et du coup, dès qu'on crispe quelque chose dans le geste vocal, il faut y faire attention parce que ça risque d'avoir des conséquences. L'idée, c'est que c'est assez facile à utiliser, c'est assez facile à mettre en place. En revanche, ce n'est pas toujours simple après à retrouver. Mais c'est-à-dire que moi, dans ma pratique et de chanteuse et de prof de chant, c'est vraiment quelque chose qui a eu des effets pratiquement magiques sur certaines personnes, notamment sur une émission télé, sur une fille. J'ai eu 15 minutes pour lui chauffer la voix et lui préparer à chanter sa chanson. Elle devait chanter, je ne sais plus, une chanson de Whitney Houston, « I have nothing » . Donc quand même, ça envoie bien. où il y a une modulation, où après ça monte quand même jusqu'au Fa4, donc c'est très aigu. Et en 15 minutes, en fait, j'ai vu, enfin, cet outil a été super à mettre en place, elle a pu l'utiliser tout de suite, et elle m'a dit, mais jamais j'ai réussi à me sentir aussi libre dans mon geste vocal. Et j'ai vu, c'était tellement, j'ai vu dans son regard, mon Dieu, c'est facile, comment j'ai accédé à ce son-là ? Donc voilà, c'est un côté magique, donc c'est pour ça que...

  • Speaker #0

    j'ai consacré un mémoire et puis en plus parce qu'on n'a jamais fini d'apprendre là dessus donc tous les jours quand je le travaille avec des élèves je trouve des nouveaux tips hop je le rajoute dans ma liste d'exploit par rapport aux questions de pédagogie on peut être un peu perdu face à l'étendue des méthodes de champ le nombre de profs etc moi je te demanderais qu'est ce que tu conseillerais un débutant qui cherchent un ou une bonne prof ?

  • Speaker #1

    Je crois que déjà, la première chose, même s'il y a des profs qui sont très bons et qui n'ont jamais fait de formation, mais je dirais que pour être safe, quand soit on débute... C'est d'aller voir quelqu'un qui est diplômé quand même. Parce que, mine de rien, après ça ne veut pas dire que tous les gens diplômés sont très compétents. Mais enfin, quand même, ça raconte quelque chose sur déjà une démarche qu'ils auraient faite de se renseigner. Enfin, je veux dire, on n'irait pas voir un médecin qui n'a pas de diplôme. Et donc, non pas qu'un prof de chant soit un médecin, mais quand même, on peut avoir des conséquences sur la voie qui sont désastreuses quand on a un prof qui n'est pas... qui n'est pas formée ou qui n'est pas à l'écoute, parce que les deux cas sont possibles. Moi, c'est quand même une prof de chant, elle n'a pas vu que je me faisais mal, alors qu'en tant que prof, je me rends bien compte que normalement, tu te rends compte quand un élève appuie au mauvais endroit. Donc, bref, en tout cas, voilà. Pour moi, déjà, ce serait d'aller voir quelqu'un qui a un diplôme de prof de chant. Il y en a plein des super. Il y a effectivement la formation d'Emmanuel Trinques, il y a la TCM, la technique du chanteur moderne, il y a Estil, il y a... Voilà, je pense qu'en tout cas, rien que le fait d'être diplômé, c'est déjà un gage de quelque chose. Même si, encore une fois, je ne dis pas, il y a des profs qui ne sont pas diplômés et qui sont très compétents. Mais bon, voilà, ça raconte quand même déjà quelque chose. C'est quoi cette phrase de Gaston Bachelard qui dit « qui ne continue pas à apprendre est indigne d'enseigner » .

  • Speaker #0

    Ok, maintenant, tu parlais du coup un peu plus tôt de difficultés. parle également dans ta bio d'une asymétrie des cordes vocales. Déjà, est-ce que tu pourrais nous expliquer ce qu'est une asymétrie ? Et je voulais également te demander, voilà, tu as eu des polypes. Comment justement est-ce que tu as appris de ça, en fait ? Et comment on peut éviter soi-même d'avoir des polypes et du coup mieux protéger nos propres cordes vocales ?

  • Speaker #1

    Alors... Évidemment, on n'est pas tous égaux devant la santé, c'est impensif, mais c'est vrai. Il y en a qui ont un système vocal plus résistant que le mien. Moi, je pense que le polype, il paraît que c'est typiquement la maladie des déménageurs. C'est-à-dire que c'est ceux qui forcent sur leur voix en mécanisme 1, en mécanisme lourd, ce qu'on peut parfois associer à de la voix de poitrine, qui forcent plutôt dans les médiums de leur voix. Alors que le nodule, c'est plus quelque chose qui arrive aux gens qui chantent en voix de tête. Donc souvent, on dit que les nodules arrivent plus souvent aux femmes et les polypes arrivent plus souvent aux hommes. Bon, tu vois la preuve, c'est pas le cas. Mais moi, je chantais que du Aretha Franklin, des trucs en belt où je gueulais en fait, sans sentir que je forçais. Et donc, je me suis vraiment abîmée la voix comme ça. Et la symétrie des cordes vocales, alors... Aussi, moi, j'ai eu ces polypes deux fois parce que j'ai ce qu'on appelle un sulcus dans une des cordes vocales. Donc le sulcus, c'est une sorte de petite vergeture dans la corde vocale qui fait qu'à force de taper tes cordes vocales de la mauvaise façon, de faire des coups de glotte, etc., ça a créé une ampoule en regard, donc un polype. Après, ce sulcus, je l'ai toujours un peu sur mes cordes vocales. Et cette asymétrie, elle est créée par le fait que j'ai été opérée deux fois, donc normalement, il faut éviter les opérations quand même. Deux fois, c'est déjà beaucoup. De toute façon, il faut commencer par une rééducation de la voix, soit avec un orthophoniste, soit avec un prof qui est formé, et ou les deux d'ailleurs, et apprendre à bien accoler ses cordes vocales, à sentir ce qu'on fait pour éviter de s'en créer. Je dirais aussi que, déjà, ça c'est effectivement une bonne chose, mais je pense que c'est surtout à quel moment rester attentif au fait qu'il faut aller consulter un phognâtre. Donc un phognâtre c'est comme disait Morane un vétérinaire pour chanteuse. J'aime bien cet ORL spécialiste de la voix chantée. Et il faut aller le voir dès qu'on a une fatigue vocale qui est récurrente, qui arrive un peu trop souvent, qu'on a souvent une perte des aphonies régulières, c'est-à-dire perdre complètement sa voix. Quand on sent qu'on a une perte d'aiguë qui dure dans le temps ou une perte de grave. une modification du timbre de la voix, là, ça vaut le coup d'aller voir un phoniatre. Et je vais même te dire, quand on est chanteur professionnel, je pense que c'est de toute façon important et intéressant d'aller voir un phoniatre pour regarder ses cordes vocales, voir son appareil vocal, comment il fonctionne. Et puis, régulièrement, aller faire la révision des 5000. C'est un petit peu ce qui se passe. Voir que tout va bien. Mais après, il ne faut pas s'alerter. Dès que c'est pris tôt, il y a tant, on peut même... éviter le polype, mais simplement être déjà bien en conscience de ce qu'on fait avec sa voix, d'écouter son corps, de voir avec un professionnel régulièrement ce qui se passe. Et puis, évidemment, troisièmement, forcément, d'aller voir un phognâtre ou un spécialiste de la voie dès qu'on sent qu'on a une difficulté.

  • Speaker #0

    Oui, alors ça peut aussi être très cher.

  • Speaker #1

    Alors oui, c'est vrai qu'ils sont souvent secteur 2. Donc avant d'avoir une bonne mutuelle, ça peut être cher. Mais après, on peut aller les consulter dans les hôpitaux. On a quand même la chance en France de pouvoir encore aller à l'hôpital et donc payer rien, en fait. Juste le ticket modérateur. Donc voilà. Après, il y a des très bons ORL qui ne sont pas forcément fauniatres et ça peut tout à fait suffire parfois, et pas forcément nécessaire d'aller voir un fauniatre spécialiste de la voix chante.

  • Speaker #0

    Tu as dit que tu aimerais former des formateurs de chant à ton tour. J'ai envie de te demander comment bien enseigner la pédagogie du chant ?

  • Speaker #1

    Je crois que... Je crois que de toute façon, la pluralité des formations fait vraiment la différence. C'est-à-dire que de la même façon que quand on est apprenant, plus on a de profs. Moi, j'encourage souvent les gens avec qui je travaille à aller voir d'autres profs, parce que formuler différemment, tout d'un coup, ça va faire sens, alors que l'autre prof avait certainement dit la même chose, mais pas de la même façon. Et je reviens sur la question que tu me posais tout à l'heure sur les histoires de méthode. pas de méthode, je crois que c'est peut-être ce qui fait ma force, c'est que je n'ai pas une méthode bien arrêtée où c'est comme ça que je fais et pas autrement. Ce qui est intéressant pour moi, c'est j'essaye un outil, ah ça ne marche pas. J'essaye un deuxième outil, ah ça ne marche pas. Et puis après, à un moment, j'arrive peut-être à bout des outils que j'ai, et bien j'en crée un nouveau pour cette personne-là. Et finalement, c'est ça, je crois, la force du pédagogue, c'est d'arriver à sortir du carcan de ce qu'il a appris et d'essayer de voir comment je peux arriver à transmettre ce truc-là. Presque ça m'intéresse plus quand je suis contente à la fin d'une journée, quand je me dis « Ah ben j'ai créé un nouvel outil ! » parce que ça ne marchait pas. C'est vrai qu'il y a beaucoup de profs qui sont un peu enfermés dans des méthodes et une fois qu'ils t'ont proposé les deux outils qu'ils ont, après c'est « Débrouille-toi, je ne sais pas trop comment faire. » Donc voilà, plus on va se renseigner sur différentes façons de faire et plus on va être efficace comme prof de chant, et bien je crois que c'est pareil au niveau de la méthode pour apprendre à d'autres profs de chant. c'est d'aller voir un peu partout comment ça se fait et puis surtout d'éviter les phrases du type ça ça se passe comme ça ça c'est comme ça mais plutôt ce qu'on a compris ce que j'ai compris jusque là c'est que tatata voilà et de garder suite cette curiosité d'aller chercher ailleurs des informations et parce qu'il n'y a pas de vérité absolue sur la voie on

  • Speaker #0

    en apprend tous les jours et c'est quoi la plus grande difficulté à laquelle tu as été confronté en tant que que professeur de chant ?

  • Speaker #1

    Je dirais que j'ai l'impression que les nouvelles générations, ils ont du mal à faire des erreurs, à ne pas arriver à faire les choses du premier coup. Or, l'être humain, on fonctionne toujours par essais-erreurs. Si tu dis à un enfant, ne mets pas tes mains sur la plaque, tu vas te brûler, il met ses mains sur la plaque. Et pourtant, tu viens de lui dire, mais il a besoin de faire l'erreur pour comprendre, ah ok, ça brûle, il ne faut pas que je mette mes doigts. Et c'est exactement pareil avec l'enseignement de la voix. Je dis souvent... Quand tu apprends à chanter, c'est un peu comme si tu étais à quatre pattes dans une pièce dans le noir et il faut que tu trouves la trappe de sortie. Donc, il faut tâtonner, il faut essayer, il faut se cogner la tête contre le mur. Bon, gentiment, on met de la mousse sur les murs. Mais voilà, il y a un peu... On est obligé de se tromper pour comprendre. Et souvent, j'ai l'impression que les gens, il y a une espèce d'orgueil à se dire « Ah ben, j'y arrive pas ! » Ben, c'est pas grave en fait, c'est normal de ne pas y arriver du premier coup. Au contraire, expérimenter, c'est-à-dire remettre un petit peu au centre... L'erreur, c'est super l'erreur. C'est comme ça qu'on apprend. Un jour, c'est une élève comme ça qui me dit « Ah, je me suis trompée, j'ai fait une erreur. » Et puis moi, tout de suite, j'essaye de minimiser. « Non, non, mais ce n'est pas grave, ce n'est pas une erreur. » Elle me dit « Ah non, non, mais moi, je suis hyper contente d'avoir fait cette erreur parce que comme ça, j'ai compris. » Et quand elle m'a dit ça, je me suis dit « Mais elle a raison, c'est vachement bien de se réjouir d'avoir fait une erreur, en fait. » C'est comme ça qu'on comprend.

  • Speaker #0

    Mais justement, est-ce que... Aujourd'hui les productions et de manière générale les choses qu'on nous montre sur les réseaux sociaux qui sont très lissées, très parfaites, même si bon, j'aime pas trop ce terme, mais qui montrent quelque chose de très abouti, de très produit, n'amènent pas les gens à une espèce de frustration. pas tout de suite arriver à faire ce qu'on entend dans ses vidéos, dans ses sons, etc.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que tu as un peu raison. Et c'est un peu comme les filtres qu'on utilise des fois pour avoir bonne mine. Et c'est vrai qu'après, quand on enlève le filtre, tu te dis « Oulala, j'ai une drôle de tête aujourd'hui » . Mais en fait, c'est ta tête normale. Donc, c'est vrai, c'est un peu… Probablement que la surproduction des choses n'aide pas. Et puis je crois aussi finalement un des dangers, c'est toutes ces choses où en fait il n'y a pas de prof en face qui soit dans l'écoute active de ce qui se passe. C'est-à-dire qu'il y a énormément aujourd'hui de vidéos sur YouTube de profs, de coachs vocaux qui disent tiens voilà, faites cette vocalise et tout ça. Et en soi ce n'est pas leurs vidéos qui ne sont pas bien, leurs vidéos sont très très bien, mais le problème c'est qu'ils ne sont pas là en face pour écouter comment le chanteur reproduit ce geste. Et comment est son geste vocal ? C'est ça le problème, c'est comme d'apprendre dans des livres en fait. C'est-à-dire que quand c'est une pédagogie descendante comme ça, où il n'y a pas de vérification de ce qui a été compris, le danger pour moi il est vraiment là. Donc voilà, parce que souvent les vocalises comme ça qui sont faites sur YouTube, elles vont essayer d'aller beaucoup plus haut que la voix qu'on a besoin de faire. Dans quelle mesure on n'a pas crispé sa voix, dans quelle mesure on n'est pas plus fatigué après avoir fait des vocalises qu'alors qu'on est censé se chauffer la voix et pas forcément... développer des compétences techniques, c'est pas exactement la même chose. Bon, voilà, il y a... Pour moi, le danger, il est là aussi, c'est que maintenant, on est quand même dans une pratique très solitaire des choses en général, et du coup, c'est dommage de pas... Même en vidéo, en prof de chant, ça marche super bien. Enfin, je veux dire, depuis le Covid, on a développé beaucoup cette activité-là des cours de chant en visio, et franchement, quand on a un son correct et qu'on peut mettre le son d'origine, ce qui nous permet d'entendre vraiment la voix du chanteur, franchement, si vous avez un... prof qui est compétent, normalement, on va pouvoir vérifier que le geste vocal a été bien compris.

  • Speaker #0

    Après plus de 25 ans dans le monde de la musique, y a-t-il encore des styles et des techniques que tu as envie d'explorer ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a plein de choses nouvelles qui arrivent tout le temps. En ce moment, je me réintéresse aux voix saturées. Alors moi c'est plus les voix saturées des musiques noires, le blues, la funk, la soul, etc. Mais bon, il y a des techniques qui sont un peu les mêmes que dans les musiques plus rock, metal, etc. Oui, puis en plus on n'a jamais fini d'apprendre. Il y a aussi les mélismes que j'aime beaucoup, ce que les Français appellent les « vibes » , mais en réalité ce sont des « runs » ou des « riffs » . Ça c'est des choses qui m'amusent beaucoup à apprendre et à enseigner. Après, moi, c'est vrai, je reste dans le domaine des musiques actuelles, c'est-à-dire que les musiques classiques, c'est un répertoire que je maîtrise moins. C'est une technique que je maîtrise moins et qui même limite ça. On va vers une esthétique qui est quand même très précise, qui se fait d'une certaine façon et pas de deux. Alors que ce qui est intéressant dans les musiques actuelles, c'est que vraiment, le chanteur vient vous voir et c'est OK. Déjà, un, en termes de confort, est-ce que ça va ? Deuxièmement, en termes d'esthétique, qu'est-ce que tu veux travailler ? Qu'est-ce que tu veux affiner ? Et donc, on va aller chercher son son. Qu'est-ce que... développer dans ta voix ? Et donc, c'est vachement plus intéressant. Bon, évidemment, c'est beaucoup plus vaste, du coup, mais c'est vachement intéressant pour moi parce que là, du coup, on n'a jamais fini d'apprendre. Quand j'ai un nouvel élève qui arrive avec une nouvelle chanson que je ne connais pas, je me dis « Ah ouais, ça, c'est super. Tiens, mais comment ? Comment fait le chanteur, tiens, pour faire ça ? » Et donc, on se met en ce qu'on appelle en neurone miroir pour essayer de... En imitation aussi, un peu, pour comprendre ce qui se joue dans le geste vocal et d'essayer de le reproduire. Puis après, il y a plein de façons de reproduire un geste. Il peut y avoir... plusieurs recettes d'un gâteau au chocolat et ça reste toujours. Donc oui, en fait, je ne peux pas te dire qu'il y en ait une en particulier en ce moment, mais plein de petites choses tout le temps qui amènent de l'eau à mon moulin.

  • Speaker #0

    Dans ta bio, tu parles d'une approche pédagogique unique, combinant technique, interprétation et coaching scénique. Et j'aimerais bien que, si tu veux un peu nous parler de ça, Tu articules ces différents éléments pour ta pédagogie, etc.

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que la technique vocale, moi, je suis une geek de la technique. Donc, j'adore comprendre comment ça fonctionne physiologiquement, quels outils on peut utiliser pour que ça fonctionne. Mais finalement, je dis souvent, la technique vocale, c'est un petit peu comme un GPS de la voix. C'est-à-dire que les premières fois, tu ne sais pas où tu vas. Donc, tu es là coincé sur ton GPS. Ah mince, c'était là qu'il fallait que je tourne à gauche. Mais une fois que tu es sur scène, Il faut enlever le GPS et c'est comme si tu avais des gens dans ta voiture et que tu leur fais visiter. Donc là, tiens, regardez à gauche un parc. Et donc, tu ne peux pas avoir les yeux rivés sur ton GPS. Donc en fait, le geste vocal, tu le travailles en amont avec un prof de technique vocale, mais c'est aussi une porte d'entrée. Il y a plein de choses qui fonctionnent très bien en passant directement par l'intention et l'interprétation. Je ne sais plus, je crois que c'est Sarah Sanders qui disait à l'époque « l'intention guide toujours le son » . Et c'est vrai, c'est-à-dire que c'est pour ça que souvent les comédiens sont des très bons interprètes, parce qu'ils savent te raconter l'histoire et tu vois les images de ce qu'ils sont en train de te raconter. Et souvent, on est juste, juste au sens de la fréquence, de la hauteur du son, mais juste aussi en termes d'interprétation quand on est vraiment dans ce qu'on raconte. Donc voilà, c'est pour ça que pour moi, on ne peut pas dissocier les deux. C'est-à-dire que oui, à un moment, la technique peut servir, mais il y a certaines personnes avec qui je sens que je vais plus aller sur l'interprétation directement et sur l'intention, et ça va régler des choses techniques, ça va régler des choses de justesse. Et le coaching scénique, pourquoi c'est complémentaire ? Ça, c'est vraiment quelque chose auquel je m'intéresse de plus en plus, parce que c'est la même chose pour moi, c'est un travail complet de l'artiste entre le choix du répertoire, Le choix de caler son persona, qu'est-ce qu'il veut raconter sur scène, avec quoi il veut que les gens repartent de son spectacle. Pourquoi je fais ce truc bizarre qui est de monter sur scène et de me mettre sous la lumière et que les gens me regardent. Il y a plein de gens qui chantent très bien mais qui ne sont pas forcément prêts, et moi la première d'ailleurs, qui n'étais pas forcément prête à être l'artiste que les gens viennent voir sur scène. C'est une grosse pression, ça demande... un narcissisme, alors je dis ça en toute enfin voilà c'est très bien le narcissisme je veux dire mais il faut quand même un certain certaine dose de narcissisme pour se dire oui bah les gens vont venir me voir et écouter ce que j'ai à dire et on peut pas une fois qu'on est sur scène s'excuser d'être là si t'as choisi d'être là emmène les gens avec toi dans ce que tu veux leur raconter, sache de quoi tu leur parles donc pour moi le coaching scénique c'est important parce que bien sûr déjà qu'est-ce que tu racontes en termes d'interprétation mais quel voyage tu fais faire aux gens qui viennent te voir sur scène et donc rien ne peut être gratuit sur scène une main qui vient toucher le pied de micro qui vient pourquoi ce qu'à ce moment là je ferme les yeux pourquoi ce qu'à ce moment là j'ai les yeux ouverts à quel endroit je regarde les déplacements sur scène ça veut pas dire que c'est quelque chose qui doit être fixé dans la pierre c'est encore une fois ça doit être guidé par ce que je raconte c'est pas juste faire des placements pour faire un déplacement mais penser vraiment l'artistique et le spectacle comme un spectacle, ce que les Américains font déjà depuis beaucoup plus longtemps que les Français. Mais ça y est, ça arrive un petit peu maintenant aussi. Donc voilà pourquoi, pour moi, ces trois choses-là sont forcément corrélées les unes aux autres et à la fois, on peut passer par différentes portes d'entrée. Mais pour moi, c'est un travail qui est complet, c'est un cheminement qui est complet entre ces trois choses-là.

  • Speaker #0

    Et tu dis quelque chose de très intéressant effectivement concernant le placement, à peu près tout. Je ferais un parallèle quand même lointain, mais avec l'histoire du fusil de Chekhov, qu'on appelle autrement la loi de conservation des détails. En fait, ça s'est appliqué au cinéma, mais ce que je veux dire c'est que chaque détail doit avoir son importance dans ce que tu dis, dans ce que tu mets en scène. Donc effectivement, quand on est jeune comédien, jeune chanteur, On a tendance à pas trop savoir où se placer, pas trop savoir où aller. Quand on a le micro à la main, on sait pas quoi faire de l'autre main. Non mais c'est vrai, je... Et moi on m'en souvent dit, oui, qu'est-ce que tu fais de ta main gauche ? Non, garde-la sur le côté, utilise-la quand il y a des choses signifiantes, ça aura plus d'impact. Voilà, plutôt que de la bouger et tu sais pas trop la mettre, machin, tout. Et c'est normal, et c'est logique.

  • Speaker #1

    Bien sûr, mais je pense qu'effectivement, c'est pareil si tu es complètement dans ce que tu racontes. Quand on parle avec quelqu'un, on parle avec ses mains. On utilise, je pense que c'est à partir du moment où tu es sur scène et où tu es sous les lumières, où tout d'un coup, ça crée une espèce de panique interne de « oh là là, tout le monde me regarde » . Donc, tout d'un coup, on n'est plus dans « de quoi je te parle » , mais on est dans « oh là là, je vais avoir l'air bête si je fais ça » . Donc, finalement, tant que tu n'es plus dans ce que tu dis, mais que tu es dans la forme et pas dans le fond, le problème se repose.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que c'est intéressant aussi, souvent je fais parler le texte aux chanteurs. Parce que souvent ils sont là, effectivement la différence entre parler et chanter, une des grosses différences c'est que quand on chante on allonge les voyelles. Mais effectivement tout d'un coup quand on se remet à parler le texte, tu sais souvent les gens se mettent à le réciter un peu comme une récitation. Sur l'écran noir de mes nuits blanches, moi je me fais mon cinéma. Ben non ! Et déjà si on revient, c'est pour ça que je trouve que la formation de l'acteur, Et le fait d'avoir des intervenants du théâtre pour les chanteurs, c'est super. Parce que bien sûr que quand on est sur scène, il faut qu'on soit aussi un peu acteur. Évidemment, parce qu'il faut avoir des images mentales. C'est aussi, je crois, c'est l'effet coulé de chauffe. Coulé de chauffe, je crois que ça s'appelle. C'est le fait de pouvoir goûter chaque sensation, chaque chose que tu dis. ou d'arriver en tout cas à te faire une image mentale, à te faire le clip de ce que tu es en train de raconter. Souvent, je demande aux élèves, mais comment il s'appelle ? Je ne sais plus, il y avait une élève qui chantait l'homme à la moto. Je lui dis, comment il s'appelle ? Je ne sais pas. Mais il faut que tu saches son prénom au mec. Il faut que tu saches comment il marche, quel parfum il a. Et plus ça va être clair pour toi au niveau de tous tes sens, plus nous, on va pouvoir le visualiser de façon claire.

  • Speaker #0

    Oui, pour revenir... aux histoires de mimétisme vocal. Moi, je voulais savoir quels sont les artistes que tu aimes imiter ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'une des artistes que j'ai le plus imité ou que j'ai le plus aimé aussi plus jeune, et donc je crois que j'ai un peu moulé ma voix, notamment quand je chante en français, je pense que j'ai tendance à prendre beaucoup de ces inflexions. C'est Morane, que j'adore. C'est une chanteuse exceptionnelle. Je crois que j'ai un peu tendance, elle, à l'imiter, enfin à l'imiter, pas à l'imiter, malheureusement, elle est inimitable, mais tant mieux. Mais en tout cas, oui, elle, j'ai eu beaucoup de plaisir à la faire. J'imite tout le temps Véronique Samson. Finalement, j'imite que des gens que j'aime bien quand même. Souvent, parce que je montre aux élèves, tiens, tu vois, tu peux placer ton son un peu à l'arrière, comme Véronique Samson. « Il n'a pas de frontières » un peu comme ça, ou plus à la Morane en milieu de bouche. « Il n'a pas de frontières » ou un peu plus à l'avant, comme les chanteuses de matin. Il n'a pas des frontières. Un peu plus comme ça. Et ça va changer complètement le son. Mais ce qui est intéressant avec ça, dans l'imitation, c'est de pouvoir te dire, tiens, qu'est-ce que j'aime bien là-dedans ? Et qu'est-ce que j'aime bien là-dedans ? Et puis de pouvoir moduler un petit peu ce qu'on fait au milieu de tout ça.

  • Speaker #0

    Eh bien, on arrive sur la fin de ce podcast. Et je vais te demander tes recommandations culturelles.

  • Speaker #1

    Bon, mais moi, j'aime beaucoup la comédie musicale. C'est fini déjà, mais je suis allée voir Les Misérables, que j'ai adoré au Châtelet. Je ne sais pas si vous... tourner mais voilà je trouvais ça hyper émouvant à toutes les voix ensemble quand il ya tout l'ensemble là ça c'est génial extrêmement émouvant ah ouais c'est un des plus beaux spectacles que j'ai vu récemment et ben non je vais faire un peu de promo pour ma super copine amandine bourgeois qui va faire un concert à la bellevilloise ce que c'est bien le 6 mars c'est le 6 mars mais je vais vérifier c'est bien le 6 mars le jeudi 6 mars à la bellevilloise amandine bourgeois qui est vraiment une une super chanteuse dont on a fait l'Eurovision ensemble il y a quelques années. C'est une excellente chanteuse techniquement, mais surtout une interprète incroyable. Elle me chante le beau teint, je pleure. C'est une artiste qui, je trouve, elle avait gagné la Nouvelle Star en 2007, donc ça commence à faire un certain peu. Mais elle fait son petit bonhomme de chemin. Elle a quand même fait quatre albums. J'ai vraiment envie que les gens la découvrent parce que je pense qu'ils ne se rendent pas compte à quel point c'est... C'est une grande artiste.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et alors, pour ma part, récemment, j'ai pris une claque en allant voir Toto.

  • Speaker #1

    Ah ouais.

  • Speaker #0

    C'était, mais alors, génial. Et notamment, ils ont recruté un jeune clavieriste chanteur qui défonce tout, qui s'appelle Dennis Atlas. Le mec est absolument brillant. J'étais, ouais, j'étais soufflé. Il est très, très bon. Donc, ce mec-là est vraiment, vraiment à suivre. Notez le nom de Denis Atlas.

  • Speaker #1

    Ok, super.

  • Speaker #0

    Et puis, alors, dans ce que je suis allé voir aussi cette semaine, il y avait Team Building, par la compagnie iCool Musical. J'ai des copains, copines. C'était vraiment sympa. C'est à la scène parisienne. Il reste une date le 11 mars. Foncez les voir. Et en plus... très très bonne ambiance, c'est très drôle. Ils reprennent un peu des chansons françaises, ils les remixent un peu, très sympa. Je suis allé aussi voir mon pote Jonathan Roger, voilà, que je salue, coucou, qui fait un spectacle qui s'appelle Polyglotte, c'est très sympa. Je suis allé voir au Kibélé et c'est un peu, comme je disais, le spectacle que j'aurais aimé faire moi, donc peut-être qu'un jour je me lancerai. En tout cas, il chante et il parle dans six langues différentes. Donc c'est très chouette. Si vous avez l'occasion, allez lui faire un petit coup. Je ne sais pas s'il refait encore son spectacle prochainement. Mais voilà, en tout cas, j'ai vraiment passé des super moments au théâtre.

  • Speaker #1

    Je vous recommande aussi, tant que j'y pense, il y a Marlène Schaaf dont j'ai parlé tout à l'heure, qui est une super coach vocale, mais une super artiste. Et humainement, un de mes humains préférés. qui va jouer à la Nouvelle-Ève, je pense à partir du 22 mars, et qui a un spectacle... où en fait elle est déguisée en drag queen alors que c'est une femme c'est à dire qu'il y a la voix il y a le côté chaud c'est une super pianiste je l'ai vu ce spectacle et je l'ai adoré très émouvant c'est ce qu'on veut dans un spectacle on veut être ému, on veut rire on veut pleurer je recommande aussi son spectacle chouette merci

  • Speaker #0

    Fanny d'avoir été mon invité aujourd'hui

  • Speaker #1

    Merci à toi Mathieu.

  • Speaker #0

    Merci auditeurs et auditrices pour avoir écouté jusqu'au bout. Faites de la musique, chantez, et puis d'ici là, prenez soin de vous. A bientôt.

Description

Pour ce nouvel épisode c'est Lady Fanny qui répond à mes questions !


Passionnée de chant et de technique vocale, elle parle de sa carrière, des imitations et de comment elle a réussi à surpasser ses difficultés malgré des problèmes aux cordes vocales.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans C'est la Voix, un podcast où j'invite un mardi sur deux des professionnels de la voix, que ce soit des chanteurs, des coachs vocaux ou d'autres spécialistes. Navré de ne pas avoir pu vous proposer un nouvel épisode il y a deux semaines, un contre-temps m'en a empêché. Pour ce nouvel épisode, je reçois Lady Fanny ou Fanny Yadot. Elle est chanteuse, coach vocale, choriste et directrice artistique dans le monde du doublage. Fanny, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans C'est la Voix.

  • Speaker #1

    Merci, je suis ravie d'être là.

  • Speaker #0

    Alors on va commencer par la question habituelle, est-ce que tu peux nous présenter ton parcours s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors mon parcours, écoute moi je suis née dans une famille de musiciens, donc j'ai fait ma première télé j'avais 8 ans. Mon père m'avait fait chanter un truc dans son émission télé à l'époque sur la 5 chez Bouvard. Et puis donc j'ai toujours fait de la musique, j'ai toujours chanté dans des groupes, j'ai commencé de façon... pas professionnelle, mais à 17-18 ans, dans un groupe de reprise acid jazz. Et puis, j'ai fait des études de communication en parallèle. Et du coup, j'étais programmatrice dans des salles de concert, notamment dans une salle qui s'appelait à l'époque l'Opus Café, qui s'appelle le BizArt maintenant. Ce qui me permettait de pouvoir cumuler mes deux passions, qui étaient la direction artistique, la communication et la musique en parallèle. Et donc j'ai un peu travaillé en parallèle comme ça pendant plusieurs années en ayant un vrai métier avec des gros guillemets et la musique à côté. En fait très tôt j'ai eu des problèmes de voix, de cordes vocales, ce qui fait que ça m'a amenée à m'intéresser à la pédagogie de la voix. J'ai commencé à prendre des cours de chant à 20 ans, après une première opération. Et effectivement, le problème vocal après 5 ans de cours est quand même revenu. Et c'est là que j'ai un peu entamé un parcours un peu plus en profondeur de la voix. Donc je me suis fait opérer une deuxième fois des cordes vocales, j'avais un polype. Et c'est là que j'ai rencontré Bernard Roubaud, qui est un super orthophoniste. Et c'est lui en fait qui m'a vraiment soigné, remis la voix d'aplomb et qui m'a encouragée à donner des cours de chant. Donc suite à ça, parce que je donnais des petits conseils à Ausha droite, mais évidemment je ne me sentais pas la légitimité de... d'être prof de chant et bizarrement forcément j'attirais à moi surtout des gens qui avaient des problèmes de voix pareil qui me disaient ah là je trouve plus d'aigus j'ai des douleurs dans la gorge bon forcément voilà il paraît qu'on apprend le mieux ce qu'on a le plus besoin enfin on enseigne le mieux ce qu'on a le plus besoin d'apprendre paraît-il donc voilà et ensuite donc j'ai fait une première formation au studio des variétés en 2014 2015 donc très super formation qui n'existe plus maintenant et où il y avait notamment Claudia Philips, qui fait partie vraiment de mes mentors, qui m'a beaucoup aidée dans ma carrière de prof et au-delà. Sarah Sanders, Laurent Mercoule, David Ferron. Vraiment, la force de cette formation, c'est qu'on avait une quinzaine d'intervenants dans des domaines différents, autant sur la physiologie de la voix que sur... la méthodologie, que sur la didactique, que sur la pédagogie, que sur la psychopédagogie, etc. Et puis, j'ai eu la chance, dès la fin de cette formation, de beaucoup travailler en tant que prof de chant et coach vocal. Et grâce à Marlène Schaaf aussi, qui m'a mis le pied à l'étrier, j'ai commencé à travailler en télé comme coach vocal. Puis du coup, après c'est du réseau, donc j'ai travaillé dans une école de comédie musicale comme prof de chant. école que tu connais. Ensuite, j'ai commencé à travailler à la MAI, la Musique Académie Internationale, qui est une école qui est à Nancy, qui est une super école d'ailleurs, en tout cas avec des voix hyper intéressantes. Et puis, il y a trois ans, un peu par hasard, je fais aussi partie de la FPC, qui est une association des profs de chant. Un peu par hasard, j'ai rencontré Emmanuel Trinques il y a dix ans, dix-douze ans. Et j'avais beaucoup aimé cette femme et sa façon de voir les choses et la pédagogie. Et parce que j'ai un copain qui faisait la formation cette année-là, il est venu m'observer en cours de chant, notamment d'ailleurs dans l'école de comédie musicale. Et puis en discutant avec lui, il m'a dit « Ah, mais peut-être ça t'intéresserait de faire cette formation » . Et du coup, j'ai fait cette formation en 2023. Je l'ai terminée la fin de l'année dernière. Et voilà, ça m'a encore donné énormément de billes. J'ai encore appris énormément de choses et on n'a jamais fini d'apprendre. Donc voilà, je continue mon petit parcours. Et puis quand je serai grande, j'aimerais bien... Je crois que j'aime bien cette idée de travailler avec des profs de chant et de continuer à... à geeker un peu, à apprendre des choses sur la voix, à apprendre aux autres et puis à moi-même apprendre, à faire cette espèce de choses qui circulent. Donc aujourd'hui, je continue de chanter. J'ai fait l'Eurovision à l'époque comme choriste, j'ai travaillé sur la tournée Star 80 pendant un moment, comme choriste aussi, parce que je n'étais pas une star dans les années 80, évidemment. Et puis voilà, aujourd'hui, je continue de chanter un peu, notamment comme choriste, et puis j'ai fait pas mal de projets avec des... des musiciens de jazz, tout ça, mais c'est vrai que je pense que 70% de mon activité, c'est plutôt la pédagogie. Et c'est vraiment ce dans quoi je m'éclate le plus, puisque ça utilise tout ce que j'aime dans la vie, c'est-à-dire la voix, la pédagogie, l'humain, il y a quelque chose de très direct, et de très... enfin voilà, qui est très direct en fait, c'est-à-dire que je me sens plus utile encore dans ce domaine-là, et j'ai la chance de travailler avec pas mal de... de professionnels donc chanteurs, comédiens, musiciens, instrumentistes, voilà.

  • Speaker #0

    Et alors comment est-ce qu'on en arrive à être choriste pour Bonnie Tyler ?

  • Speaker #1

    Oui alors Bonnie Tyler pourquoi ? Parce que j'ai fait des covers pendant très longtemps. Donc les covers c'est les petites compilations qui sont vendues, enfin qui étaient vendues à l'époque sur les marchés avec écrit en bas en petit réinterprété par la cover team et c'est vrai que j'ai bossé avec eux pendant très longtemps, ils produisaient aussi d'autres artistes. Et puis, on m'a demandé de faire des cœurs sur un titre qui est devenu numéro un des ventes trois semaines après. Et du coup, j'ai fait les cœurs sur son album. Donc voilà, c'était rigolo.

  • Speaker #0

    Mais trop bien ! Mais alors, du coup, ça me rappelle un truc génial, cette histoire de faire des covers. C'est l'histoire folle de Tim Owens. Je ne sais pas si tu as entendu parler.

  • Speaker #1

    Ça me dit quelque chose.

  • Speaker #0

    En gros, le mec faisait un cover band de Judas Priest. Et il est devenu chanteur de Judas Priest. Je veux dire, c'est génial.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça qui est merveilleux avec la musique. On ne sait jamais où... Enfin, avec l'art, quoi. On ne sait jamais où ça va nous mener, les choses. C'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #0

    Et donc, tu es passé par l'EFAP, qui est donc une école...

  • Speaker #1

    d'attaché de presse, école française des attachés de presse effectivement, alors je ne suis pas du tout devenue attachée de presse finalement c'est ça je me suis dit j'ai tout de suite basculé vers j'ai commencé à bosser dans des labels de musique et puis après comme programmation de salles de concert et puis ça m'éclatait bien mais ça m'a bien formé le cerveau quand même c'est très utile finalement de savoir faire plein de métiers parce qu'aujourd'hui qu'on soit artiste ou prof de chant il faut savoir tout faire en fait d'ailleurs Il faut savoir faire sa com, il faut savoir faire son administratif, il faut savoir... Et ça,

  • Speaker #0

    c'est un truc que je reproche un peu aujourd'hui, c'est qu'effectivement, on ne peut plus être juste musicien, interprète, etc., ce qui était au départ, avoir la naissance du truc, c'est-à-dire que tu apprends un instrument, tu apprends à chanter, tu apprends à faire des trucs, etc., ça prend déjà beaucoup de temps, et là, en plus, tu dois maîtriser tes réseaux sociaux, tu dois... pouvoir faire une démo ou un album aujourd'hui. Tu t'auto-produis un album, etc. Et peut-être que tu es signé en label par la suite, et encore, il y en a qui se débrouillent bien avec l'indépendance, etc. Mais ça demande de développer beaucoup plus de skills que ça n'en demandait à une certaine époque.

  • Speaker #1

    Il est évident qu'entre moi, quand j'ai commencé le métier, j'ai commencé, non mais quand j'ai commencé le métier il y a 25 ans, bon j'ai commencé jeune, et maintenant ça a complètement changé puisque les maisons de disques ne font plus le même métier, puisque maintenant ce qu'elles veulent c'est quelqu'un qui a déjà écrit son album, qui a déjà tout enregistré et qui a déjà je ne sais pas combien de followers pour être sûr de pouvoir voir, on ne mise plus maintenant sur, enfin pas uniquement, mais c'est vrai que ça a pratiquement disparu, le fait de miser sur un artiste. Pour le côté artistique, parce qu'on croit dans son projet. Enfin voilà, après, les producteurs sont dans une réalité commerciale où il faut qu'ils rentabilisent assez vite. Donc voilà, on est plus sur du buzz que sur...

  • Speaker #0

    Ouais, c'est quelque chose que je déplore un peu, perso. Moi aussi. Mais bon.

  • Speaker #1

    C'est le jeu, ma pauvre Lucette.

  • Speaker #0

    Tu te définis comme un véritable caméléon de la voix, capable de s'adapter à plusieurs styles. Est-ce que ça passe nécessairement par une pluralité de techniques vocales ?

  • Speaker #1

    C'est intéressant, ça dépend par quel biais on le prend, mais oui, je crois que c'est une bonne question. Je crois que ça peut marcher dans un sens comme dans l'autre. C'est-à-dire que moi, ça a démarré dans un premier sens. On me disait, tiens, est-ce que tu pourrais faire tel cover ? Parce que le mec, quand il m'a engagé au début, il m'a engagé pour un truc. Puis après, il me dit, tu pourrais faire du raga, machin ? Bah vas-y, je ne sais pas, j'essaye. Et donc, en fait, c'est le fait de travailler par imitation. Et finalement, la voix se crée comme ça. C'est pour ça que souvent, on a un peu la même voix que nos parents. ou en tout cas que les gens qui nous ont élevés, puisqu'on se crée des fréquences en fonction de ce qu'on a entendu. C'est la boucle audiophonatoire qui fait ce travail-là. Donc oui, soit par imitation, et puis on fabrique, et puis après on ne sait pas vraiment comment on l'a fait, mais on arrive à le faire. Soit effectivement, c'est la technique vocale, l'outil, donc l'outil technique vocale qui va nous permettre d'accéder à un type de son. Mais ça peut marcher dans un son comme dans l'autre. J'ai envie de dire qu'effectivement, en fonction de l'apprenant, Il y a des gens, ça va être plus utile de fonctionner par évocation ou par imitation, et d'autres qui vont avoir besoin de comprendre la physiologie du geste, exactement comment ça fonctionne. Après, ce qui va être intéressant, c'est qu'effectivement, de passer par la proprioception pour comprendre, c'est-à-dire la sensation, les sensations corporelles, pour essayer de comprendre, quand on a fait tel son, qu'est-ce qui s'est mis en jeu dans le corps pour pouvoir le reproduire après. Un petit peu comme une sorte d'usine d'impression. Oui,

  • Speaker #0

    je comprends. Mais ça me rappelle que quand j'essaye d'imiter Shakira, tu sais, quand on essaie d'imiter Shakira, on fait...

  • Speaker #1

    Absolument. Alors ça, c'est quand tu sais, t'as l'angle qui recule, tu vois. Ah oui ? Voilà. C'est comme Maïté aussi, tu vois. Alors, bonjour, aujourd'hui, nous allons... C'est la même chose, c'est la même chose. Ah, tu fais comme ça ? Ouais.

  • Speaker #0

    Moi, je vais faire un truc, une espèce de... Tu sais, quand t'as un peu d'air coincé. Au niveau du larynx, il y a une espèce de...

  • Speaker #1

    Oui, mais essaye de le faire en tirant la langue de faire ce son-là. Tu vas voir, c'est impossible.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Il y a des choses comme ça. C'est vrai qu'entre justement la sensation qu'on a physique et la réalité physiologique, il y a souvent un énorme gap. Mais après, peu importe tant que tu arrives à le refaire, finalement, peu importe si tu es prof de technique vocale, oui, c'est important que tu comprennes ce qui se passe quand même en physiologie. Souvent les gens me demandent si j'ai besoin, si les bons chanteurs prennent des cours de chant. Alors, j'ai envie de te dire que quand ça devient ton métier, oui, c'est quand même important quand il va falloir chanter tous les soirs. C'est quand même bien d'avoir une boîte à outils un peu intéressante. Mais finalement, c'est toujours la proprioception. C'est les gens qui chantent beaucoup et qui passent par « Ah tiens, si j'essaye ça, qu'est-ce qui se passe ? » et qui arrivent à se faire des sortes de cartographies de leur voix pour arriver à retrouver des chemins. Après voilà ça revient un peu à la question que tu me posais au départ, est-ce que c'est par imitation, est-ce que c'est par sensation ou est-ce que c'est par technique vocale ? Les deux fonctionnent. Ok,

  • Speaker #0

    oui effectivement je comprends. Tu as consacré un mémoire à la technique du twang. Déjà est-ce que tu peux nous définir ce qu'est le twang et nous parler un peu de ce que tu as étudié, ce que tu as mis dans ce mémoire.

  • Speaker #1

    Alors en fait c'était pour la formation justement d'Emmanuel Trinques. Effectivement, moi, avec mes deux opérations des cordes vocales, j'ai toujours forcé un peu sur ma voix, forcé parce que, par sensation de manquer de puissance. Et quand j'ai découvert le twang, à l'époque on ne l'appelait même pas comme ça, ça a vraiment changé quelque chose, ça a boosté mon son, pour des raisons que j'ai comprises après. Et donc, alors le twang, qu'est-ce que c'est ? Alors attention parce que ça fait du bruit, le twang c'est ce son-là un peu texan, c'est... cette espèce de son qui peut sembler un peu canard. C'est un son qui est en général assez perçant, brillant, qui est un peu pincé. Et en fait, ce que ça va faire, c'est que ça va booster la résonance. Et souvent, les trois sphères de la voix, on dit, c'est le souffle, l'affonation et la résonance. Et la sphère la plus déficitaire chez les chanteurs en général, c'est la résonance. Peut-être que vous avez remarqué tous d'ailleurs que quand on est dans une cage d'escalier ou dans un endroit qui résonne super bien, on a tendance à moins se fatiguer la voix, ça sonne naturellement tout de suite beaucoup mieux, c'est parce que ça booste la résonance. Donc le twang, ça va booster ce truc-là. Et l'origine du mot twang, j'ai toujours trouvé ça rigolo, c'est que c'est le bruit que fait une corde d'un arc quand on voit une flèche. Ça viendrait de là en fait. Mais donc en fait, d'un point de vue acoustique, c'est un son qui est nasillant. nasillant ou nasillard, mais pas forcément nasal. C'est-à-dire qu'on a l'impression que ça vient du nez, mais ça ne vient pas forcément du nez. C'est ça d'ailleurs une technique qui est employée, je ne l'ai pas du tout inventée, dans plein de techniques, notamment c'est Estille, je crois Joe Estille, qui en a parlé en premier. Elle, elle distinguait le twang nasal du twang oral. Donc voilà, on s'en rend compte en bouchant son nez, si ça passe par le nez ou pas. On l'utilise aussi pas mal en CVT. Alors en CVT, il parle donc Complete Vocal Technique. Il parle de twang distinct et de twang nécessaire. Donc, pour ne pas s'abîmer la voix, il faudrait de toute façon avoir le twang nécessaire. Ça va de 0 à 50% de twang. Et le twang distinct, ça va de 50 à 100%. Typiquement, les gens qui ont beaucoup de twang dans la voix, Amy Winehouse, Anastasia, Christophe Mahé, Edith Piaf, pour aller prendre dans des domaines très différents. Donc, il y en a chez eux, c'est très distinct. On l'entend. beaucoup, mais par exemple chez tous les chanteurs à voix, enfin les gens qui beltent notamment, donc qui chantent puissamment notamment dans les aigus, ils vont utiliser le twang. Sia, Lady Gaga, Céline Dion. À certains moments, tu sens qu'il y a cette fréquence qui arrive et qui booste le son. Et donc ça va, alors après c'est un peu technique, mais ça va booster une fréquence entre 2500 et 4000 Hz dans la voix, qui fait que ça va, c'est des fréquences plutôt aiguës, et ça va passer au-dessus de l'orchestre, ça va remplir un vide, il y a un vide spectral de l'orchestre à cet endroit-là. Et le twang fait partie des singing formants, donc du formant du chanteur, qui justement permet d'entendre la voix. Beaucoup plus. Donc c'est une des façons d'utiliser le singing formant. Mais tout le monde n'est pas d'accord sur exactement, physiologiquement, ce qui se passe. La théorie la plus avancée pendant très longtemps était de dire que c'est l'épiglotte. Donc l'épiglotte, c'est le petit clapet qui se referme quand on avale pour éviter que la nourriture ou le liquide aille sur les cordes vocales et donc dans la trachée. Donc l'épiglotte, c'est ce petit truc qui bascule. On a souvent dit que c'était les arythénoïdes, la partie arrière des cordes vocales qui se rapproche de l'épiglotte et qui créerait ce son-là. Et ça, d'après Kerry Obert, qui est une orthophoniste américaine, ce serait ce qu'elle appelle, elle, le buzz ou le ring, et qui est le son Shakira, qui est plus vers l'arrière, et qui est utilisé pas mal en musique classique aussi, d'ailleurs. Et que le twang commercial, ce serait une partie... C'est une partie plus haute dans le pharynx qui se resserre. Donc dans tous les cas, c'est toujours une façon de resserrer une partie du conduit vocal qui va booster le son. Par exemple, quand tu veux entendre mieux le haut-parleur de ton téléphone, tu vas le mettre dans un gobelet ou dans un verre et tout d'un coup, le son est boosté. C'est exactement le même principe.

  • Speaker #0

    D'accord. Et toi, tu as choisi de faire ton mémoire sur cette technique vocale en particulier. Tu aurais pu en choisir une autre. Pourquoi est-ce que tu as choisi le twang ?

  • Speaker #1

    D'abord parce que ça permet vraiment de répondre à une majorité de demandes des chanteurs de musique actuelle, d'avoir de la voix mixte. La voix mixte, c'est un peu ce son qui est entre la voix de poitrine et la voix de tête. On ne sait pas trop définir si c'est l'un ou l'autre et surtout, on n'entend pas de passage. Passage qu'on entend dans le yodel, c'est l'inverse du yodel, la voix mixte en gros, qui permet d'accéder aux notes aiguës, qui permet d'accéder aux belts. qui permet de préserver la santé vocale, évidemment, puisque du coup, ça booste sans envoyer beaucoup plus d'air et d'énergie. Et ça permet aussi de faire des voix saturées, notamment dans le métal ou dans le blues, etc. Et puis, parce que, aussi, comme je trouve ça assez rigolo, dans la façon de l'enseigner, on est obligé de passer par des évocations. Est-ce que tu peux me faire la chèvre ? Est-ce que tu peux faire le bébé qui crie ? Etc. Voilà, parce que je trouve que c'est assez... C'est assez... pertinent parce que c'est assez rapide à mettre en place. Le seul petit danger, c'est qu'on a tendance à se crisper un peu quand on fait ce son-là, à tendre, forcément, à faire des constrictions ou des grimaces. Et du coup, dès qu'on crispe quelque chose dans le geste vocal, il faut y faire attention parce que ça risque d'avoir des conséquences. L'idée, c'est que c'est assez facile à utiliser, c'est assez facile à mettre en place. En revanche, ce n'est pas toujours simple après à retrouver. Mais c'est-à-dire que moi, dans ma pratique et de chanteuse et de prof de chant, c'est vraiment quelque chose qui a eu des effets pratiquement magiques sur certaines personnes, notamment sur une émission télé, sur une fille. J'ai eu 15 minutes pour lui chauffer la voix et lui préparer à chanter sa chanson. Elle devait chanter, je ne sais plus, une chanson de Whitney Houston, « I have nothing » . Donc quand même, ça envoie bien. où il y a une modulation, où après ça monte quand même jusqu'au Fa4, donc c'est très aigu. Et en 15 minutes, en fait, j'ai vu, enfin, cet outil a été super à mettre en place, elle a pu l'utiliser tout de suite, et elle m'a dit, mais jamais j'ai réussi à me sentir aussi libre dans mon geste vocal. Et j'ai vu, c'était tellement, j'ai vu dans son regard, mon Dieu, c'est facile, comment j'ai accédé à ce son-là ? Donc voilà, c'est un côté magique, donc c'est pour ça que...

  • Speaker #0

    j'ai consacré un mémoire et puis en plus parce qu'on n'a jamais fini d'apprendre là dessus donc tous les jours quand je le travaille avec des élèves je trouve des nouveaux tips hop je le rajoute dans ma liste d'exploit par rapport aux questions de pédagogie on peut être un peu perdu face à l'étendue des méthodes de champ le nombre de profs etc moi je te demanderais qu'est ce que tu conseillerais un débutant qui cherchent un ou une bonne prof ?

  • Speaker #1

    Je crois que déjà, la première chose, même s'il y a des profs qui sont très bons et qui n'ont jamais fait de formation, mais je dirais que pour être safe, quand soit on débute... C'est d'aller voir quelqu'un qui est diplômé quand même. Parce que, mine de rien, après ça ne veut pas dire que tous les gens diplômés sont très compétents. Mais enfin, quand même, ça raconte quelque chose sur déjà une démarche qu'ils auraient faite de se renseigner. Enfin, je veux dire, on n'irait pas voir un médecin qui n'a pas de diplôme. Et donc, non pas qu'un prof de chant soit un médecin, mais quand même, on peut avoir des conséquences sur la voie qui sont désastreuses quand on a un prof qui n'est pas... qui n'est pas formée ou qui n'est pas à l'écoute, parce que les deux cas sont possibles. Moi, c'est quand même une prof de chant, elle n'a pas vu que je me faisais mal, alors qu'en tant que prof, je me rends bien compte que normalement, tu te rends compte quand un élève appuie au mauvais endroit. Donc, bref, en tout cas, voilà. Pour moi, déjà, ce serait d'aller voir quelqu'un qui a un diplôme de prof de chant. Il y en a plein des super. Il y a effectivement la formation d'Emmanuel Trinques, il y a la TCM, la technique du chanteur moderne, il y a Estil, il y a... Voilà, je pense qu'en tout cas, rien que le fait d'être diplômé, c'est déjà un gage de quelque chose. Même si, encore une fois, je ne dis pas, il y a des profs qui ne sont pas diplômés et qui sont très compétents. Mais bon, voilà, ça raconte quand même déjà quelque chose. C'est quoi cette phrase de Gaston Bachelard qui dit « qui ne continue pas à apprendre est indigne d'enseigner » .

  • Speaker #0

    Ok, maintenant, tu parlais du coup un peu plus tôt de difficultés. parle également dans ta bio d'une asymétrie des cordes vocales. Déjà, est-ce que tu pourrais nous expliquer ce qu'est une asymétrie ? Et je voulais également te demander, voilà, tu as eu des polypes. Comment justement est-ce que tu as appris de ça, en fait ? Et comment on peut éviter soi-même d'avoir des polypes et du coup mieux protéger nos propres cordes vocales ?

  • Speaker #1

    Alors... Évidemment, on n'est pas tous égaux devant la santé, c'est impensif, mais c'est vrai. Il y en a qui ont un système vocal plus résistant que le mien. Moi, je pense que le polype, il paraît que c'est typiquement la maladie des déménageurs. C'est-à-dire que c'est ceux qui forcent sur leur voix en mécanisme 1, en mécanisme lourd, ce qu'on peut parfois associer à de la voix de poitrine, qui forcent plutôt dans les médiums de leur voix. Alors que le nodule, c'est plus quelque chose qui arrive aux gens qui chantent en voix de tête. Donc souvent, on dit que les nodules arrivent plus souvent aux femmes et les polypes arrivent plus souvent aux hommes. Bon, tu vois la preuve, c'est pas le cas. Mais moi, je chantais que du Aretha Franklin, des trucs en belt où je gueulais en fait, sans sentir que je forçais. Et donc, je me suis vraiment abîmée la voix comme ça. Et la symétrie des cordes vocales, alors... Aussi, moi, j'ai eu ces polypes deux fois parce que j'ai ce qu'on appelle un sulcus dans une des cordes vocales. Donc le sulcus, c'est une sorte de petite vergeture dans la corde vocale qui fait qu'à force de taper tes cordes vocales de la mauvaise façon, de faire des coups de glotte, etc., ça a créé une ampoule en regard, donc un polype. Après, ce sulcus, je l'ai toujours un peu sur mes cordes vocales. Et cette asymétrie, elle est créée par le fait que j'ai été opérée deux fois, donc normalement, il faut éviter les opérations quand même. Deux fois, c'est déjà beaucoup. De toute façon, il faut commencer par une rééducation de la voix, soit avec un orthophoniste, soit avec un prof qui est formé, et ou les deux d'ailleurs, et apprendre à bien accoler ses cordes vocales, à sentir ce qu'on fait pour éviter de s'en créer. Je dirais aussi que, déjà, ça c'est effectivement une bonne chose, mais je pense que c'est surtout à quel moment rester attentif au fait qu'il faut aller consulter un phognâtre. Donc un phognâtre c'est comme disait Morane un vétérinaire pour chanteuse. J'aime bien cet ORL spécialiste de la voix chantée. Et il faut aller le voir dès qu'on a une fatigue vocale qui est récurrente, qui arrive un peu trop souvent, qu'on a souvent une perte des aphonies régulières, c'est-à-dire perdre complètement sa voix. Quand on sent qu'on a une perte d'aiguë qui dure dans le temps ou une perte de grave. une modification du timbre de la voix, là, ça vaut le coup d'aller voir un phoniatre. Et je vais même te dire, quand on est chanteur professionnel, je pense que c'est de toute façon important et intéressant d'aller voir un phoniatre pour regarder ses cordes vocales, voir son appareil vocal, comment il fonctionne. Et puis, régulièrement, aller faire la révision des 5000. C'est un petit peu ce qui se passe. Voir que tout va bien. Mais après, il ne faut pas s'alerter. Dès que c'est pris tôt, il y a tant, on peut même... éviter le polype, mais simplement être déjà bien en conscience de ce qu'on fait avec sa voix, d'écouter son corps, de voir avec un professionnel régulièrement ce qui se passe. Et puis, évidemment, troisièmement, forcément, d'aller voir un phognâtre ou un spécialiste de la voie dès qu'on sent qu'on a une difficulté.

  • Speaker #0

    Oui, alors ça peut aussi être très cher.

  • Speaker #1

    Alors oui, c'est vrai qu'ils sont souvent secteur 2. Donc avant d'avoir une bonne mutuelle, ça peut être cher. Mais après, on peut aller les consulter dans les hôpitaux. On a quand même la chance en France de pouvoir encore aller à l'hôpital et donc payer rien, en fait. Juste le ticket modérateur. Donc voilà. Après, il y a des très bons ORL qui ne sont pas forcément fauniatres et ça peut tout à fait suffire parfois, et pas forcément nécessaire d'aller voir un fauniatre spécialiste de la voix chante.

  • Speaker #0

    Tu as dit que tu aimerais former des formateurs de chant à ton tour. J'ai envie de te demander comment bien enseigner la pédagogie du chant ?

  • Speaker #1

    Je crois que... Je crois que de toute façon, la pluralité des formations fait vraiment la différence. C'est-à-dire que de la même façon que quand on est apprenant, plus on a de profs. Moi, j'encourage souvent les gens avec qui je travaille à aller voir d'autres profs, parce que formuler différemment, tout d'un coup, ça va faire sens, alors que l'autre prof avait certainement dit la même chose, mais pas de la même façon. Et je reviens sur la question que tu me posais tout à l'heure sur les histoires de méthode. pas de méthode, je crois que c'est peut-être ce qui fait ma force, c'est que je n'ai pas une méthode bien arrêtée où c'est comme ça que je fais et pas autrement. Ce qui est intéressant pour moi, c'est j'essaye un outil, ah ça ne marche pas. J'essaye un deuxième outil, ah ça ne marche pas. Et puis après, à un moment, j'arrive peut-être à bout des outils que j'ai, et bien j'en crée un nouveau pour cette personne-là. Et finalement, c'est ça, je crois, la force du pédagogue, c'est d'arriver à sortir du carcan de ce qu'il a appris et d'essayer de voir comment je peux arriver à transmettre ce truc-là. Presque ça m'intéresse plus quand je suis contente à la fin d'une journée, quand je me dis « Ah ben j'ai créé un nouvel outil ! » parce que ça ne marchait pas. C'est vrai qu'il y a beaucoup de profs qui sont un peu enfermés dans des méthodes et une fois qu'ils t'ont proposé les deux outils qu'ils ont, après c'est « Débrouille-toi, je ne sais pas trop comment faire. » Donc voilà, plus on va se renseigner sur différentes façons de faire et plus on va être efficace comme prof de chant, et bien je crois que c'est pareil au niveau de la méthode pour apprendre à d'autres profs de chant. c'est d'aller voir un peu partout comment ça se fait et puis surtout d'éviter les phrases du type ça ça se passe comme ça ça c'est comme ça mais plutôt ce qu'on a compris ce que j'ai compris jusque là c'est que tatata voilà et de garder suite cette curiosité d'aller chercher ailleurs des informations et parce qu'il n'y a pas de vérité absolue sur la voie on

  • Speaker #0

    en apprend tous les jours et c'est quoi la plus grande difficulté à laquelle tu as été confronté en tant que que professeur de chant ?

  • Speaker #1

    Je dirais que j'ai l'impression que les nouvelles générations, ils ont du mal à faire des erreurs, à ne pas arriver à faire les choses du premier coup. Or, l'être humain, on fonctionne toujours par essais-erreurs. Si tu dis à un enfant, ne mets pas tes mains sur la plaque, tu vas te brûler, il met ses mains sur la plaque. Et pourtant, tu viens de lui dire, mais il a besoin de faire l'erreur pour comprendre, ah ok, ça brûle, il ne faut pas que je mette mes doigts. Et c'est exactement pareil avec l'enseignement de la voix. Je dis souvent... Quand tu apprends à chanter, c'est un peu comme si tu étais à quatre pattes dans une pièce dans le noir et il faut que tu trouves la trappe de sortie. Donc, il faut tâtonner, il faut essayer, il faut se cogner la tête contre le mur. Bon, gentiment, on met de la mousse sur les murs. Mais voilà, il y a un peu... On est obligé de se tromper pour comprendre. Et souvent, j'ai l'impression que les gens, il y a une espèce d'orgueil à se dire « Ah ben, j'y arrive pas ! » Ben, c'est pas grave en fait, c'est normal de ne pas y arriver du premier coup. Au contraire, expérimenter, c'est-à-dire remettre un petit peu au centre... L'erreur, c'est super l'erreur. C'est comme ça qu'on apprend. Un jour, c'est une élève comme ça qui me dit « Ah, je me suis trompée, j'ai fait une erreur. » Et puis moi, tout de suite, j'essaye de minimiser. « Non, non, mais ce n'est pas grave, ce n'est pas une erreur. » Elle me dit « Ah non, non, mais moi, je suis hyper contente d'avoir fait cette erreur parce que comme ça, j'ai compris. » Et quand elle m'a dit ça, je me suis dit « Mais elle a raison, c'est vachement bien de se réjouir d'avoir fait une erreur, en fait. » C'est comme ça qu'on comprend.

  • Speaker #0

    Mais justement, est-ce que... Aujourd'hui les productions et de manière générale les choses qu'on nous montre sur les réseaux sociaux qui sont très lissées, très parfaites, même si bon, j'aime pas trop ce terme, mais qui montrent quelque chose de très abouti, de très produit, n'amènent pas les gens à une espèce de frustration. pas tout de suite arriver à faire ce qu'on entend dans ses vidéos, dans ses sons, etc.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que tu as un peu raison. Et c'est un peu comme les filtres qu'on utilise des fois pour avoir bonne mine. Et c'est vrai qu'après, quand on enlève le filtre, tu te dis « Oulala, j'ai une drôle de tête aujourd'hui » . Mais en fait, c'est ta tête normale. Donc, c'est vrai, c'est un peu… Probablement que la surproduction des choses n'aide pas. Et puis je crois aussi finalement un des dangers, c'est toutes ces choses où en fait il n'y a pas de prof en face qui soit dans l'écoute active de ce qui se passe. C'est-à-dire qu'il y a énormément aujourd'hui de vidéos sur YouTube de profs, de coachs vocaux qui disent tiens voilà, faites cette vocalise et tout ça. Et en soi ce n'est pas leurs vidéos qui ne sont pas bien, leurs vidéos sont très très bien, mais le problème c'est qu'ils ne sont pas là en face pour écouter comment le chanteur reproduit ce geste. Et comment est son geste vocal ? C'est ça le problème, c'est comme d'apprendre dans des livres en fait. C'est-à-dire que quand c'est une pédagogie descendante comme ça, où il n'y a pas de vérification de ce qui a été compris, le danger pour moi il est vraiment là. Donc voilà, parce que souvent les vocalises comme ça qui sont faites sur YouTube, elles vont essayer d'aller beaucoup plus haut que la voix qu'on a besoin de faire. Dans quelle mesure on n'a pas crispé sa voix, dans quelle mesure on n'est pas plus fatigué après avoir fait des vocalises qu'alors qu'on est censé se chauffer la voix et pas forcément... développer des compétences techniques, c'est pas exactement la même chose. Bon, voilà, il y a... Pour moi, le danger, il est là aussi, c'est que maintenant, on est quand même dans une pratique très solitaire des choses en général, et du coup, c'est dommage de pas... Même en vidéo, en prof de chant, ça marche super bien. Enfin, je veux dire, depuis le Covid, on a développé beaucoup cette activité-là des cours de chant en visio, et franchement, quand on a un son correct et qu'on peut mettre le son d'origine, ce qui nous permet d'entendre vraiment la voix du chanteur, franchement, si vous avez un... prof qui est compétent, normalement, on va pouvoir vérifier que le geste vocal a été bien compris.

  • Speaker #0

    Après plus de 25 ans dans le monde de la musique, y a-t-il encore des styles et des techniques que tu as envie d'explorer ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a plein de choses nouvelles qui arrivent tout le temps. En ce moment, je me réintéresse aux voix saturées. Alors moi c'est plus les voix saturées des musiques noires, le blues, la funk, la soul, etc. Mais bon, il y a des techniques qui sont un peu les mêmes que dans les musiques plus rock, metal, etc. Oui, puis en plus on n'a jamais fini d'apprendre. Il y a aussi les mélismes que j'aime beaucoup, ce que les Français appellent les « vibes » , mais en réalité ce sont des « runs » ou des « riffs » . Ça c'est des choses qui m'amusent beaucoup à apprendre et à enseigner. Après, moi, c'est vrai, je reste dans le domaine des musiques actuelles, c'est-à-dire que les musiques classiques, c'est un répertoire que je maîtrise moins. C'est une technique que je maîtrise moins et qui même limite ça. On va vers une esthétique qui est quand même très précise, qui se fait d'une certaine façon et pas de deux. Alors que ce qui est intéressant dans les musiques actuelles, c'est que vraiment, le chanteur vient vous voir et c'est OK. Déjà, un, en termes de confort, est-ce que ça va ? Deuxièmement, en termes d'esthétique, qu'est-ce que tu veux travailler ? Qu'est-ce que tu veux affiner ? Et donc, on va aller chercher son son. Qu'est-ce que... développer dans ta voix ? Et donc, c'est vachement plus intéressant. Bon, évidemment, c'est beaucoup plus vaste, du coup, mais c'est vachement intéressant pour moi parce que là, du coup, on n'a jamais fini d'apprendre. Quand j'ai un nouvel élève qui arrive avec une nouvelle chanson que je ne connais pas, je me dis « Ah ouais, ça, c'est super. Tiens, mais comment ? Comment fait le chanteur, tiens, pour faire ça ? » Et donc, on se met en ce qu'on appelle en neurone miroir pour essayer de... En imitation aussi, un peu, pour comprendre ce qui se joue dans le geste vocal et d'essayer de le reproduire. Puis après, il y a plein de façons de reproduire un geste. Il peut y avoir... plusieurs recettes d'un gâteau au chocolat et ça reste toujours. Donc oui, en fait, je ne peux pas te dire qu'il y en ait une en particulier en ce moment, mais plein de petites choses tout le temps qui amènent de l'eau à mon moulin.

  • Speaker #0

    Dans ta bio, tu parles d'une approche pédagogique unique, combinant technique, interprétation et coaching scénique. Et j'aimerais bien que, si tu veux un peu nous parler de ça, Tu articules ces différents éléments pour ta pédagogie, etc.

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que la technique vocale, moi, je suis une geek de la technique. Donc, j'adore comprendre comment ça fonctionne physiologiquement, quels outils on peut utiliser pour que ça fonctionne. Mais finalement, je dis souvent, la technique vocale, c'est un petit peu comme un GPS de la voix. C'est-à-dire que les premières fois, tu ne sais pas où tu vas. Donc, tu es là coincé sur ton GPS. Ah mince, c'était là qu'il fallait que je tourne à gauche. Mais une fois que tu es sur scène, Il faut enlever le GPS et c'est comme si tu avais des gens dans ta voiture et que tu leur fais visiter. Donc là, tiens, regardez à gauche un parc. Et donc, tu ne peux pas avoir les yeux rivés sur ton GPS. Donc en fait, le geste vocal, tu le travailles en amont avec un prof de technique vocale, mais c'est aussi une porte d'entrée. Il y a plein de choses qui fonctionnent très bien en passant directement par l'intention et l'interprétation. Je ne sais plus, je crois que c'est Sarah Sanders qui disait à l'époque « l'intention guide toujours le son » . Et c'est vrai, c'est-à-dire que c'est pour ça que souvent les comédiens sont des très bons interprètes, parce qu'ils savent te raconter l'histoire et tu vois les images de ce qu'ils sont en train de te raconter. Et souvent, on est juste, juste au sens de la fréquence, de la hauteur du son, mais juste aussi en termes d'interprétation quand on est vraiment dans ce qu'on raconte. Donc voilà, c'est pour ça que pour moi, on ne peut pas dissocier les deux. C'est-à-dire que oui, à un moment, la technique peut servir, mais il y a certaines personnes avec qui je sens que je vais plus aller sur l'interprétation directement et sur l'intention, et ça va régler des choses techniques, ça va régler des choses de justesse. Et le coaching scénique, pourquoi c'est complémentaire ? Ça, c'est vraiment quelque chose auquel je m'intéresse de plus en plus, parce que c'est la même chose pour moi, c'est un travail complet de l'artiste entre le choix du répertoire, Le choix de caler son persona, qu'est-ce qu'il veut raconter sur scène, avec quoi il veut que les gens repartent de son spectacle. Pourquoi je fais ce truc bizarre qui est de monter sur scène et de me mettre sous la lumière et que les gens me regardent. Il y a plein de gens qui chantent très bien mais qui ne sont pas forcément prêts, et moi la première d'ailleurs, qui n'étais pas forcément prête à être l'artiste que les gens viennent voir sur scène. C'est une grosse pression, ça demande... un narcissisme, alors je dis ça en toute enfin voilà c'est très bien le narcissisme je veux dire mais il faut quand même un certain certaine dose de narcissisme pour se dire oui bah les gens vont venir me voir et écouter ce que j'ai à dire et on peut pas une fois qu'on est sur scène s'excuser d'être là si t'as choisi d'être là emmène les gens avec toi dans ce que tu veux leur raconter, sache de quoi tu leur parles donc pour moi le coaching scénique c'est important parce que bien sûr déjà qu'est-ce que tu racontes en termes d'interprétation mais quel voyage tu fais faire aux gens qui viennent te voir sur scène et donc rien ne peut être gratuit sur scène une main qui vient toucher le pied de micro qui vient pourquoi ce qu'à ce moment là je ferme les yeux pourquoi ce qu'à ce moment là j'ai les yeux ouverts à quel endroit je regarde les déplacements sur scène ça veut pas dire que c'est quelque chose qui doit être fixé dans la pierre c'est encore une fois ça doit être guidé par ce que je raconte c'est pas juste faire des placements pour faire un déplacement mais penser vraiment l'artistique et le spectacle comme un spectacle, ce que les Américains font déjà depuis beaucoup plus longtemps que les Français. Mais ça y est, ça arrive un petit peu maintenant aussi. Donc voilà pourquoi, pour moi, ces trois choses-là sont forcément corrélées les unes aux autres et à la fois, on peut passer par différentes portes d'entrée. Mais pour moi, c'est un travail qui est complet, c'est un cheminement qui est complet entre ces trois choses-là.

  • Speaker #0

    Et tu dis quelque chose de très intéressant effectivement concernant le placement, à peu près tout. Je ferais un parallèle quand même lointain, mais avec l'histoire du fusil de Chekhov, qu'on appelle autrement la loi de conservation des détails. En fait, ça s'est appliqué au cinéma, mais ce que je veux dire c'est que chaque détail doit avoir son importance dans ce que tu dis, dans ce que tu mets en scène. Donc effectivement, quand on est jeune comédien, jeune chanteur, On a tendance à pas trop savoir où se placer, pas trop savoir où aller. Quand on a le micro à la main, on sait pas quoi faire de l'autre main. Non mais c'est vrai, je... Et moi on m'en souvent dit, oui, qu'est-ce que tu fais de ta main gauche ? Non, garde-la sur le côté, utilise-la quand il y a des choses signifiantes, ça aura plus d'impact. Voilà, plutôt que de la bouger et tu sais pas trop la mettre, machin, tout. Et c'est normal, et c'est logique.

  • Speaker #1

    Bien sûr, mais je pense qu'effectivement, c'est pareil si tu es complètement dans ce que tu racontes. Quand on parle avec quelqu'un, on parle avec ses mains. On utilise, je pense que c'est à partir du moment où tu es sur scène et où tu es sous les lumières, où tout d'un coup, ça crée une espèce de panique interne de « oh là là, tout le monde me regarde » . Donc, tout d'un coup, on n'est plus dans « de quoi je te parle » , mais on est dans « oh là là, je vais avoir l'air bête si je fais ça » . Donc, finalement, tant que tu n'es plus dans ce que tu dis, mais que tu es dans la forme et pas dans le fond, le problème se repose.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que c'est intéressant aussi, souvent je fais parler le texte aux chanteurs. Parce que souvent ils sont là, effectivement la différence entre parler et chanter, une des grosses différences c'est que quand on chante on allonge les voyelles. Mais effectivement tout d'un coup quand on se remet à parler le texte, tu sais souvent les gens se mettent à le réciter un peu comme une récitation. Sur l'écran noir de mes nuits blanches, moi je me fais mon cinéma. Ben non ! Et déjà si on revient, c'est pour ça que je trouve que la formation de l'acteur, Et le fait d'avoir des intervenants du théâtre pour les chanteurs, c'est super. Parce que bien sûr que quand on est sur scène, il faut qu'on soit aussi un peu acteur. Évidemment, parce qu'il faut avoir des images mentales. C'est aussi, je crois, c'est l'effet coulé de chauffe. Coulé de chauffe, je crois que ça s'appelle. C'est le fait de pouvoir goûter chaque sensation, chaque chose que tu dis. ou d'arriver en tout cas à te faire une image mentale, à te faire le clip de ce que tu es en train de raconter. Souvent, je demande aux élèves, mais comment il s'appelle ? Je ne sais plus, il y avait une élève qui chantait l'homme à la moto. Je lui dis, comment il s'appelle ? Je ne sais pas. Mais il faut que tu saches son prénom au mec. Il faut que tu saches comment il marche, quel parfum il a. Et plus ça va être clair pour toi au niveau de tous tes sens, plus nous, on va pouvoir le visualiser de façon claire.

  • Speaker #0

    Oui, pour revenir... aux histoires de mimétisme vocal. Moi, je voulais savoir quels sont les artistes que tu aimes imiter ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'une des artistes que j'ai le plus imité ou que j'ai le plus aimé aussi plus jeune, et donc je crois que j'ai un peu moulé ma voix, notamment quand je chante en français, je pense que j'ai tendance à prendre beaucoup de ces inflexions. C'est Morane, que j'adore. C'est une chanteuse exceptionnelle. Je crois que j'ai un peu tendance, elle, à l'imiter, enfin à l'imiter, pas à l'imiter, malheureusement, elle est inimitable, mais tant mieux. Mais en tout cas, oui, elle, j'ai eu beaucoup de plaisir à la faire. J'imite tout le temps Véronique Samson. Finalement, j'imite que des gens que j'aime bien quand même. Souvent, parce que je montre aux élèves, tiens, tu vois, tu peux placer ton son un peu à l'arrière, comme Véronique Samson. « Il n'a pas de frontières » un peu comme ça, ou plus à la Morane en milieu de bouche. « Il n'a pas de frontières » ou un peu plus à l'avant, comme les chanteuses de matin. Il n'a pas des frontières. Un peu plus comme ça. Et ça va changer complètement le son. Mais ce qui est intéressant avec ça, dans l'imitation, c'est de pouvoir te dire, tiens, qu'est-ce que j'aime bien là-dedans ? Et qu'est-ce que j'aime bien là-dedans ? Et puis de pouvoir moduler un petit peu ce qu'on fait au milieu de tout ça.

  • Speaker #0

    Eh bien, on arrive sur la fin de ce podcast. Et je vais te demander tes recommandations culturelles.

  • Speaker #1

    Bon, mais moi, j'aime beaucoup la comédie musicale. C'est fini déjà, mais je suis allée voir Les Misérables, que j'ai adoré au Châtelet. Je ne sais pas si vous... tourner mais voilà je trouvais ça hyper émouvant à toutes les voix ensemble quand il ya tout l'ensemble là ça c'est génial extrêmement émouvant ah ouais c'est un des plus beaux spectacles que j'ai vu récemment et ben non je vais faire un peu de promo pour ma super copine amandine bourgeois qui va faire un concert à la bellevilloise ce que c'est bien le 6 mars c'est le 6 mars mais je vais vérifier c'est bien le 6 mars le jeudi 6 mars à la bellevilloise amandine bourgeois qui est vraiment une une super chanteuse dont on a fait l'Eurovision ensemble il y a quelques années. C'est une excellente chanteuse techniquement, mais surtout une interprète incroyable. Elle me chante le beau teint, je pleure. C'est une artiste qui, je trouve, elle avait gagné la Nouvelle Star en 2007, donc ça commence à faire un certain peu. Mais elle fait son petit bonhomme de chemin. Elle a quand même fait quatre albums. J'ai vraiment envie que les gens la découvrent parce que je pense qu'ils ne se rendent pas compte à quel point c'est... C'est une grande artiste.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et alors, pour ma part, récemment, j'ai pris une claque en allant voir Toto.

  • Speaker #1

    Ah ouais.

  • Speaker #0

    C'était, mais alors, génial. Et notamment, ils ont recruté un jeune clavieriste chanteur qui défonce tout, qui s'appelle Dennis Atlas. Le mec est absolument brillant. J'étais, ouais, j'étais soufflé. Il est très, très bon. Donc, ce mec-là est vraiment, vraiment à suivre. Notez le nom de Denis Atlas.

  • Speaker #1

    Ok, super.

  • Speaker #0

    Et puis, alors, dans ce que je suis allé voir aussi cette semaine, il y avait Team Building, par la compagnie iCool Musical. J'ai des copains, copines. C'était vraiment sympa. C'est à la scène parisienne. Il reste une date le 11 mars. Foncez les voir. Et en plus... très très bonne ambiance, c'est très drôle. Ils reprennent un peu des chansons françaises, ils les remixent un peu, très sympa. Je suis allé aussi voir mon pote Jonathan Roger, voilà, que je salue, coucou, qui fait un spectacle qui s'appelle Polyglotte, c'est très sympa. Je suis allé voir au Kibélé et c'est un peu, comme je disais, le spectacle que j'aurais aimé faire moi, donc peut-être qu'un jour je me lancerai. En tout cas, il chante et il parle dans six langues différentes. Donc c'est très chouette. Si vous avez l'occasion, allez lui faire un petit coup. Je ne sais pas s'il refait encore son spectacle prochainement. Mais voilà, en tout cas, j'ai vraiment passé des super moments au théâtre.

  • Speaker #1

    Je vous recommande aussi, tant que j'y pense, il y a Marlène Schaaf dont j'ai parlé tout à l'heure, qui est une super coach vocale, mais une super artiste. Et humainement, un de mes humains préférés. qui va jouer à la Nouvelle-Ève, je pense à partir du 22 mars, et qui a un spectacle... où en fait elle est déguisée en drag queen alors que c'est une femme c'est à dire qu'il y a la voix il y a le côté chaud c'est une super pianiste je l'ai vu ce spectacle et je l'ai adoré très émouvant c'est ce qu'on veut dans un spectacle on veut être ému, on veut rire on veut pleurer je recommande aussi son spectacle chouette merci

  • Speaker #0

    Fanny d'avoir été mon invité aujourd'hui

  • Speaker #1

    Merci à toi Mathieu.

  • Speaker #0

    Merci auditeurs et auditrices pour avoir écouté jusqu'au bout. Faites de la musique, chantez, et puis d'ici là, prenez soin de vous. A bientôt.

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