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Alors, c'est pour quand ?!

Belle-mère, entre amour et injonctions, la parentalité autrement

Belle-mère, entre amour et injonctions, la parentalité autrement

43min |12/01/2025
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Description

En France, près de 500 000 femmes sont belles-mères, et parmi elles, 20 % n’ont pas d’enfants biologiques. Pourtant, ce rôle reste méconnu et souvent teinté de stéréotypes hérités des contes et des représentations culturelles. Que signifie vraiment être belle-mère ? Comment trouver sa place entre amour, responsabilités et attentes sociétales ?


Dans cet épisode, je reçois Safia Caré, belle-mère depuis 2018 et créatrice du podcast Combattantes, dédié à la place des femmes dans les sports de combat. Ensemble, nous explorons les enjeux complexes de ce statut si particulier :


🔹 Le poids des injonctions : Qu’elles viennent de la société, de la famille ou du corps médical, ces attentes pèsent sur les femmes qui ne deviennent pas mères biologiques, mais qui participent activement à l’éducation des enfants de leur partenaire.


🔹 Créer des liens au-delà des liens du sang : Safia partage ses expériences de construction d’une relation avec ses beaux-enfants, entre respect, amour et créativité.


🔹 Dépasser les clichés : Comment redonner ses lettres de noblesse au mot "belle-mère" et se libérer de l’image de la marâtre des contes de fées ?


🔹 Reconstruire son identité : Le deuil de la maternité biologique a conduit Safia à se réapproprier son corps, notamment à travers la pratique de la boxe.


Cet épisode ouvre le débat sur les représentations des belles-mères dans notre société. Comment vivre pleinement ce rôle quand on ne rentre pas dans le moule traditionnel de la parentalité ?


Retrouvez Safia Caré et son podcast Combattantes sur toutes les plateformes d’écoute.


Et pour continuer la conversation, suivez-nous sur Instagram : @alorscestpourquand


Bonne écoute et merci d’être toujours plus nombreux à ouvrir avec nous de nouvelles perspectives !


"Alors, c'est pour quand !?" Le podcast qui brise les tabous et les injonctions autour de la maternité. Si vous aimez ce podcast et que vous souhaitez le soutenir, mettez 5 étoiles sur les plateformes d’écoute et n’hésitez pas à en parler autour de vous. 

Vous souhaitez participer ou échanger à propos des sujets que nous traitons ? 


Retrouvez la communauté du podcast sur Instagram @alorscpourquand


Emission écrite, enregistrée et montée par Octavia.


Si vous voulez en savoir plus sur la création de podcasts, contactez-moi : contact@octavia-communication.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'imaginais pas ma vie sans enfant, même si je peux totalement concevoir qu'on peut imaginer sa vie sans enfant. En tous les cas, j'imaginais pas la mienne sans la présence d'enfant. C'est poser alors la question de, est-ce que c'est important que les enfants que je côtoie soient les miens ou pas ?

  • Speaker #1

    Si vous n'étiez pas mère, vous n'étiez pas une vraie femme. Je suis assez gêné, moi, de voir cette nouvelle mode où ces politiciens ne pas avoir d'enfants.

  • Speaker #0

    C'est un intérêt total de la chose. Vous êtes plutôt jeune, vous deux. Qu'est-ce que vous attendez ? Elle, elle ne veut pas d'enfin... Mais t'es boudie avant 40 ans, vraiment ? Aujourd'hui, je me sens boudée.

  • Speaker #1

    Je suis de nouveau enceinte.

  • Speaker #0

    Cela ne nous regarde pas. C'est pour quand ?

  • Speaker #1

    C'est pour quand ? C'est pour quand ? Alors, c'est pour quand ? Bienvenue dans Alors, c'est pour quand ? Le podcast qui ouvre la voie à celles qui redéfinissent les règles. Je suis Octavia, et ici, je donne la parole à des femmes libres, inspirantes, qui prouvent qu'il n'y a pas qu'un seul chemin en matière de maternité et de non-maternité. En France, on estime à un peu plus d'un million le nombre d'adultes vivant avec les enfants de leurs conjoints. J'ai nommé les beaux-parents. Parmi eux, 500 000 femmes, dont 20% d'entre elles n'ont pas d'enfants biologiques. Dans le film Les enfants des autres de Rebecca Zlotowski, la réalisatrice met en scène le portrait de Rachel, une femme de 40 ans, accomplie mais tiraillée, entre son désir d'être mère et son rôle dans la cellule familiale qui ne lui appartient pas totalement. Elle s'occupe de Leila, la fille de son compagnon. Un film qui met en lumière le poids des injonctions sociales sur les femmes concernant la maternité et la parentalité, tout en célébrant la possibilité de liens familiaux au-delà des normes traditionnelles. Tout est dit, belle-mère, un exercice d'équilibriste entre amour et injonction et attentes irréalistes. Pour parler de ce sujet, je reçois une combattante, Safia Caré, belle-mère de deux enfants depuis 2018, mais aussi créatrice de l'incroyable podcast intitulé Combattante qui parle des femmes, de leur place dans les sports de combat. et donc dans la société. Salut Safia !

  • Speaker #0

    Salut !

  • Speaker #1

    Alors on va commencer direct. À quoi te fait penser la question Alors, c'est pour quand ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, quand j'entends cette question, j'entends le ton qui va avec. Alors, c'est pour quand ? Il y a le côté à la fois complice de la femme qui pose la question parce que j'ai l'impression que... Quand cette question m'a été posée, elle est souvent posée par des femmes. Donc, elle m'évoque une question que j'ai beaucoup entendue, puisque j'ai bientôt 45 ans et je n'ai pas mes propres enfants. Donc, le alors, c'est pour quand ? ça a été quelque chose de récurrent.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous raconter comment tu es devenue belle-mère ? Raconte-nous cette belle histoire, cette rencontre et tout ça.

  • Speaker #0

    Alors, je suis devenue belle-mère parce que je suis tombée amoureuse. J'ai eu la chance de rencontrer quelqu'un qui m'a totalement bouleversée. Dès les premiers instants, j'ai senti que c'était lui et que c'était aussi une chance de pouvoir rencontrer quelqu'un avec qui on pouvait être bien et partager sa vie ou en tous les cas un bout de chemin. C'est finalement nourri de cet amour pour cette personne que j'ai été amenée à devenir belle-mère, puisque lui était papa de... et toujours d'ailleurs, attention ! Papa de deux enfants.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, coup de foudre ?

  • Speaker #0

    Coup de foudre.

  • Speaker #1

    Coup de foudre, pas à Notting Hill.

  • Speaker #0

    Non, pas coup de foudre à Notting Hill, mais on va dire coup de foudre à Dakar, ou presque à Dakar.

  • Speaker #1

    Génial.

  • Speaker #0

    Très vite, il m'a dit que lui ne se projetait pas... pas dans le fait d'avoir à nouveau des enfants. C'était important pour lui de me le communiquer pour que ce soit clair et pour que notre relation soit saine et que si elle devait être amenée à continuer, que chacun puisse savoir où il en est. Ça, ça a été vraiment une première problématique. Ça m'a forcée à faire le point. Est-ce que c'était important pour moi d'avoir mes propres enfants, sachant que je ne m'étais jamais projetée autrement ? C'est-à-dire que je suis l'aînée de quatre enfants. J'ai toujours baigné dans un monde d'enfance, aussi parce que très tôt j'ai été animatrice, c'est quelque chose qui m'anime. J'adore la présence des enfants, j'aime jouer, je suis encore une enfant, j'adore être avec les enfants et donc j'imaginais pas ma vie sans enfants. Même si je peux totalement concevoir qu'on peut imaginer sa vie sans enfants, en tous les cas j'imaginais pas. mais pas la mienne, sans la présence d'enfants. S'est posée alors la question de, est-ce que c'est important que les enfants que je côtoie soient les miens ou pas ? Et donc, je me suis dit que c'était déjà une telle chance de pouvoir être avec quelqu'un qu'on aime profondément. J'avais conscience de cette chance. Ensuite, j'ai réfléchi à, est-ce que c'est important que... les enfants qu'on côtoie soient vraiment les siens ? Est-ce qu'en fait, je m'étais toujours projetée comme étant une future maman de quatre enfants, puisque moi aussi, je voulais avoir une famille nombreuse ? Est-ce qu'en fait, je m'étais déjà vraiment posée la question et je me suis rendue compte que je ne m'étais jamais posée ces questions ?

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, ça t'a amenée à des questionnements nouveaux te concernant finalement et concernant tes choix. Vous en aviez parlé... Très rapidement, tout ça, dès que vous vous êtes rencontrés ?

  • Speaker #0

    On en a parlé assez rapidement, dans le sens où moi, j'avais déjà 37 ans quand je l'ai rencontré, et que lui, on avait déjà 44-45. Donc, on en a parlé rapidement, parce qu'on sait que ça peut être une problématique, en tous les cas, pour les femmes, quand elles approchent la quarantaine. Bien sûr,

  • Speaker #1

    il y a quand même des choix. Il y a des possibilités, mais il y a des choix aussi à faire. On va avancer un petit peu plus dans le temps, justement. Au bout de combien de temps tu as rencontré ces deux enfants ? Je ne sais pas si tu as le droit de dire leur prénom ou pas.

  • Speaker #0

    Ils s'appellent Sacha et Anaé. Je les ai rencontrés assez rapidement, au démarrage, plutôt dans le cadre d'une soirée à la maison, chez eux, où il y avait d'autres amis. Et la rencontre a été très naturelle, justement parce que, comme moi, j'aime beaucoup jouer. Et que je suis arrivée dans cette soirée où il n'y avait que des adultes et ces deux enfants-là. Je me suis dirigée spontanément vers les enfants. De toute façon, c'est souvent la place que j'occupe, même dans ma famille en général, avec mes neveux. Ou avec des amis, en fait, c'est vrai que j'ai une facilité, on va dire, ou un intérêt, une envie d'interagir avec les enfants.

  • Speaker #1

    Des enfants au mariage et tout ça.

  • Speaker #0

    Il se pourrait bien.

  • Speaker #1

    Et ça a été quoi tes premières impressions et sensations finalement quand tu les as rencontrées et quand tu as, j'imagine, commencé à intégrer ce rôle ? que tu allais avoir auprès d'eux, puisque tu es avec leur papa ?

  • Speaker #0

    En fait, ça s'est fait très progressivement. C'est-à-dire qu'au démarrage, ça a été vraiment plutôt une rencontre d'humain à humain. J'ai rencontré ces enfants avec qui je me suis bien entendue. Donc, j'étais très heureuse d'avoir ces nouvelles personnes dans ma vie, sans conscientiser le fait que j'allais devenir une belle-mère. En fait, en plus, c'est un terme, je ne sais pas, je pense que la littérature ou l'imaginaire, tout notre univers culturel fait que le mot belle-mère n'est pas très attrayant. Et donc voilà, du coup, je ne me projetais pas du tout en étant belle-mère. J'étais plus dans un foyer avec des gens que j'aimais beaucoup et où je me suis dit, il faut qu'on arrive à créer un collectif. et c'est ça qui était important pour moi, que chacun puisse se sentir bien et aussi de garder la bonne distance, c'est-à-dire d'être toujours à ma place puisque je suis dans un foyer où en fait on a les enfants une semaine sur deux. Une semaine sur deux, ils sont avec leur maman. Donc le contexte est aussi différent de certaines belles-mères qui peuvent avoir dans certains contextes les enfants tout le temps. Donc là, il faut aussi conjuguer avec deux foyers, avec deux éducations et aussi accepter le fait qu'on n'est pas la maman. C'est un autre rôle que l'on endosse et aussi on n'est pas au fait de ce que traversent les enfants une semaine sur deux. Et donc ça, ça amène aussi quelque chose d'une problématique supplémentaire.

  • Speaker #1

    C'est un statut qui est assez ambivalent quand même que celui de Ausha. Moi, je suis pour qu'on continue d'utiliser le terme de belle-mère et que justement, on lui redonne ces lettres de noblesse qu'on ne pense pas forcément à la marâtre dans son drillon. Parce que je pense que vraiment dans l'imaginaire collectif, mais c'est vraiment problématique, c'est les premières choses qui nous viennent. Si on dit belle-mère, on pense aux contes, on pense à tout ça. Alors qu'en fait, il y a énormément de femmes qui contribuent à la vie quotidienne d'enfants qui ne sont pas les leurs. et de manière hyper positive, comme un pilier dans leurs existences. Donc ce statut qui est ambivalent. Par exemple, est-ce que tu ressens parfois le besoin de préciser, j'en sais rien moi, devant les profs ou les maîtresses d'école, ou maîtres d'école, ou devant les éducateurs sportifs, que tu n'es pas la maman ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je ne ressentais pas nécessairement le besoin de préciser. En revanche, il m'est arrivé de le faire régulièrement, notamment quand les enfants étaient encore plus petits, au démarrage, où les gens de l'entourage pouvaient s'adresser à eux en me désignant comme étant leur maman. Et je sentais que ça créait un trouble, un malaise chez eux. Et donc, c'est plus dans ce contexte-là que j'explicitais le fait que je n'étais pas leur mère. Mais je n'utilisais... toujours pas le terme de belle-mère, le fait vraiment d'asseoir ce mot, en fait, ça a pris plusieurs années.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et en fait, je l'ai utilisé une fois que les enfants eux-mêmes l'avaient utilisé.

  • Speaker #1

    T'as attendu finalement que, on va dire, que le statut soit officiel côté enfant pour toi aussi te l'approprier ? Oui.

  • Speaker #0

    En fait, je l'ai... pas attendu de manière consciente, mais en post-rationalisant, ça s'est fait comme ça et c'est eux qui ont utilisé les premiers le terme.

  • Speaker #1

    D'accord. Et du coup, je me demandais, par rapport à tout ça, comment ça se passe ? Parce que j'imagine, je reviens, j'ai des amis qui sont beaux-parents aussi, je reviens ici au film dont on parlait de Rebecca Zlotowski, parfois les enfants peuvent avoir des maladresses. envers leurs parents, mais leurs parents, c'est leurs parents. Et du coup, s'ils ont une maladresse envers leurs beaux-parents, en les renvoyant au statut du fait qu'ils ne soient pas leurs parents, comment ça se passe ? Ça t'est arrivé ? Est-ce que c'est quelque chose... Déjà, est-ce que ça t'est arrivé ? Comment tu gères ce genre de situation ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai... Ça ne m'est pas encore arrivé, alors maintenant qu'ils sont en train de... Ne le faites pas ! Comme ils sont aujourd'hui adolescents, peut-être que ça va arriver, que ça fait partie aussi de la construction identitaire. En fait, ils m'ont accueillie vraiment chaleureusement. On a tissé des relations, je pense, qui sont tout à fait autres que celles qu'ils ont avec leur mère. C'est-à-dire, quand je disais que tout petit, on a commencé à jouer, en fait, ce qu'on a développé en commun, on a développé un univers en commun qui est celui de la création. On crée beaucoup ensemble. Par exemple, pendant le Covid, où on était tous enfermés, nous en tous les cas dans un petit appartement parisien, pour repousser les murs, on a utilisé notre imaginaire, on a commencé à faire parler des doudous, à créer des sketchs. Je leur ai transmis mon goût pour les histoires, pour le fait de filmer. Je leur ai appris à monter. Donc en fait, on a cet univers-là. qui est assez puissant. Et je pense que c'est dans la création qu'on arrive aussi à partager des émotions fortes. Après, il m'est arrivé de me sentir triste, de me dire que je ne ressentirais jamais ou que je n'aurais jamais, de la part des enfants, ce... Je ne sais pas comment expliquer ce sentiment qui est peut-être plus de l'ordre de l'instinct. On aime de manière inconsidérable parce que, ou en tous les cas dans mon imaginaire, parce que les personnes font partie de ta famille, il y a quelque chose du sang qui est, je ne sais pas comment l'expliquer.

  • Speaker #1

    Le côté viscéral. Oui,

  • Speaker #0

    viscéral. Et en fait, je le vois peut-être, alors moi j'ai une mère qui a un amour qui est très viscéral. Et souvent, quand j'étais petite, elle me disait tu verras quand tu auras tes enfants, tu sentiras tout de suite Donc quelque chose vraiment qui relève de l'instinct. Parmi mes frères et sœurs, certains sont devenus père, mère, donc j'ai pas mal de neveux. Et je sens ce côté viscéral du lien du sang.

  • Speaker #1

    Envers tes neveux et nièces ? Oui. D'accord. Oui,

  • Speaker #0

    enfin qu'il y a quelque chose qui se passe parce que, je ne sais pas, c'est la famille. Et en fait, ce que je trouve beau avec Sacha et Anae, c'est que finalement, il n'y a pas ce lien du sang, mais on est une famille. Et peut-être aussi que j'arrive à avoir peut-être plus d'objectivité, parfois, sur la relation qu'on a, ou là où ils en sont, parce que...

  • Speaker #1

    Plus de recul, enfin...

  • Speaker #0

    Un recul. Peut-être un recul que je n'arriverais peut-être pas à avoir avec... Ouais, avec un recul aussi important avec des enfants. Enfin, je ne sais pas, c'est quelque chose de très instinctif que je dis là, mais je pense que du coup, je suis peut-être plus objective du fait que ce soient mes beaux-enfants que si ça avait été mes enfants.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. Et finalement, vous tissez ce lien qui se construit. Après, je sais qu'il y a aussi des relations, on va dire mère-biologique-enfant qui se construisent. enfin en tout cas de ce que j'ai entendu jusqu'à présent dans le podcast et ailleurs, c'est que souvent à l'accouchement, il y a vraiment plein de possibilités. Il y a celles qui ont ce lien immédiat avec le bébé et d'autres qui vont mettre quelques mois, voire plus de temps, à construire vraiment une relation avec leur bébé. Donc j'imagine que dans la vie et les rencontres qu'on fait, etc., c'est pareil. Finalement, ça dépend. Et puis que ce soit construit dans le temps, que ce soit, on va dire, plus viscéral parce que plus immédiat. Peut-être que l'amour est le même en quelque sorte, c'est juste construit différemment ? Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #0

    En tous les cas, je ne sais pas si l'amour est le même, mais ce que je dirais, c'est que j'aime profondément mes beaux-enfants. Et que je ferai tout pour eux, et que ce qui m'incombe, c'est qu'ils soient heureux, bien, et qu'ils puissent se développer. développer le mieux possible.

  • Speaker #1

    Tu as acquis cette responsabilité énorme vis-à-vis d'eux. Tu es un Ausha.

  • Speaker #0

    Oui, je suis un Ausha. Effectivement, en tous les cas, une semaine sur deux, on est ensemble. Et c'est le système d'éducation aussi qu'on a mis en place avec mon compagnon. Donc, en ce sens-là, je suis un Ausha.

  • Speaker #1

    Étant donné que ton compagnon t'a dit qu'il ne voulait pas avoir d'autres enfants, et bien que tu sois très amoureuse de lui, et que j'imagine que la relation est très belle, est-ce que ça a été difficile de renoncer à tes enfants biologiques potentiels ?

  • Speaker #0

    En fait, je dirais que ça... pas été si difficile que ça, me concernant. Là où c'est devenu plus complexe, c'est davantage dans les échanges que tu peux avoir avec les autres. Le fait de mesurer la chance d'aimer quelqu'un et de vouloir partager sa vie et de ne pas avoir ses propres enfants, par exemple, pour des personnes de mon entourage, ça leur semblait égoïste de la part de mon compagnon. Donc, en fait, c'est plus ça que je trouve difficile et également le statut qui n'est absolument pas reconnu. En fait, j'ai l'impression que les belles-mères, déjà, il y a très, très peu de représentation. C'est un sujet, j'ai la sensation, qui reste assez tabou. Moi, je distingue deux types de belles-mères. Il y a effectivement des belles-mères qui ont parfois... déjà leurs propres enfants ou qui ensuite vont refaire des enfants avec le compagnon. Et en l'occurrence, quand on est belle-mère sans enfant, là c'est encore un cas particulier. J'ai la sensation qu'il y a peu de place dans les représentations dans la société. Et du coup, j'ai pu ressentir plutôt de l'isolement par rapport à ça, du fait que je ne pouvais pas forcément... partager ce type de problématiques.

  • Speaker #1

    D'accord, oui. Oui, c'est vrai que... Parce qu'on parle beaucoup de familles recomposées. Quand on parle de familles recomposées, on pense souvent qu'il y a le petit dernier, la petite dernière, qui sont issues des deux parents qui se sont recomposés. Mais c'est vrai que... Bon, attends, je suis nulle en maths, mais 20% de 500 000, ça fait quand même...

  • Speaker #0

    Ça fait à peu près...

  • Speaker #1

    Ça fait 100 000, quand même ! 100 000 !

  • Speaker #0

    Il faut que je parle à ces femmes-là !

  • Speaker #1

    Tu fasses un podcast. En tout cas, il y a 100 000 femmes en France qui sont belles-mères sans avoir d'enfant biologique, ce qui n'est quand même pas rien du tout. Le fait qu'il n'y ait pas ces représentations, est-ce que tu as senti une forme de jugement, on va dire de la part de la société, de ton entourage, du fait que tu n'es pas d'enfant biologique et que tu t'occupes des enfants de ton amoureux ?

  • Speaker #0

    Je sens des personnes intriguées, je sens des personnes jugées, je sens aussi, peut-être chez ma mère, de la tristesse, que je n'ai pas mes propres enfants. Ça, c'est quelque chose...

  • Speaker #1

    Ça, c'est le plus dur, non ? Oui,

  • Speaker #0

    je pense que ça, c'est un des éléments les plus complexes.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. Parce que c'est vrai que moi, j'ai eu... Alors, pour le coup, pour raconter très rapidement... J'ai eu ma mère un jour qui m'a dit, parce que moi, sur la question des enfants, si je fais ce podcast, c'est bien que je me pose des questions, et qui m'a dit, tu sais, si tu n'as pas d'enfant, tu vas le regretter. Et en fait, je pense que ça serait venu de n'importe qui d'autre. Je me serais dit, bon, enfin, ils ont leur avis. Venant de sa propre mère, il y a un truc qui est un peu dévastateur dans le questionnement quand même et qui fait qu'on se dit... Est-ce que je ne suis pas en train de passer à côté de quelque chose ? Est-ce que je ne suis pas en train de rater tout, carrément ? Moi, après, je suis un peu une drama queen, mais voilà. Voilà comment ça s'est passé dans ma tête. J'imagine que pour toi, c'est peut-être un peu similaire.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends très bien ce que tu dis. D'autant que pour nous, nos mères sont celles qui nous connaissent. Elles nous ont portées, elles nous connaissent parfaitement. Donc, si elles nous disent que si on va passer à... À côté de quelque chose, forcément, ça questionne, ça trouble.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Et en fait aussi parce que je pense que moi, j'ai passé mon enfance, mon adolescence, ma vie de jeune adulte à dire que j'aurais des enfants et une famille nombreuse. Et d'ailleurs, il y a eu une séparation au début de ma trentaine. Pour cette question-là, j'étais avec un compagnon qui ne voulait pas d'enfants. Et on s'est séparés pour ces raisons-là. Oh, c'est cool ! Oui !

  • Speaker #1

    Comme quoi, le destin, la vie, tout ça. On n'est pas maître de tout. Mais donc finalement, on va parler peut-être de deuil quand même. Le deuil que tu as fait de tes enfants biologiques, ça a été presque plus difficile vis-à-vis de potentiellement ton entourage que de toi-même. Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Et là, ça me fait penser, c'est les routines médicales, mais... Bref, je vais chez le gynécologue il y a quelques semaines et il me dit mais c'est incroyable d'avoir une telle activité encore pour une femme. Vous savez que vous pouvez tomber enceinte alors qu'on discutait du fait que non je n'avais pas d'enfant, que je ne voulais pas d'enfant etc. Et en fait c'est très difficile pour les gens d'accepter le fait que quelqu'un puisse prendre ce type de décision j'ai l'impression encore. Et donc... Il me dit ça, il trouvait visiblement que ma machine fonctionnait merveilleusement bien. Ça avait l'air. Merci beaucoup. J'ai dit, écoutez monsieur, c'est la première fois qu'on me complimente comme ça sur le fonctionnement de mon corps. Je n'y suis pour rien a priori. Et donc, le temps que je me rhabille, je sors dans son cabinet. Il avait quand même préparé les papiers pour que je puisse rediscuter avec mon compagnon. Et donc... pour pouvoir faire les tests qu'il fallait ou les bonnes vitamines.

  • Speaker #1

    Ok. T'as pris ça comment, toi, du coup ?

  • Speaker #0

    Je me suis... En fait, avec le corps médical, c'est systématique. Je suis toujours tombée sur des gynécologues qui jugeaient, en tous les cas, mes choix, mon compagnon... trouvais que c'était égoïste, qu'il fallait que je pense à moi, etc. Donc voilà, ça c'est vraiment un sujet parce qu'à chaque fois, à chaque fois, ça remue, finalement.

  • Speaker #1

    Ça remue les gens ou ça remue toi ? Ça remue les gens surtout, non ?

  • Speaker #0

    Alors ça remue les gens et puis ça finit par te remuer aussi parce qu'en fait à chaque fois, tu as l'impression d'avoir fait ton deuil et puis on vient te rouvrir la machine en te disant mais vous savez !

  • Speaker #1

    Oui ! C'est vrai que le corps médical, dans beaucoup d'aspects, est lié justement à la reproduction. J'ai l'impression, de ce que j'en ai entendu, de ce que j'en ai vécu aussi, qu'il y a beaucoup d'ingérence aussi dans la vie privée des personnes. Et si tu as des gens en permanence qui te répètent que tu te trompes, tu finis par te dire que oui, sans doute, tu te trompes. C'est peut-être ça qui met mal.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est ça qui met mal et c'est aussi ça qui creuse un peu davantage l'isolement, en fait, par rapport à ces problématiques-là. C'est que finalement, elles sont non comprises à la fois par le corps médical, par tes proches, par des personnes qui sont nées... Random. Random, exactement. mais qui ont quand même un avis.

  • Speaker #1

    C'est quoi la question ou le commentaire qu'on t'adresse le plus souvent à propos de ton rôle de belle-mère ou belle-maman ?

  • Speaker #0

    Je te disais tout à l'heure que j'aime beaucoup créer avec les enfants, faire des choses. En fait, j'aime partager des expériences globalement avec les gens et du coup, forcément avec les enfants qui partagent ma vie. Et il y a eu des commentaires qu'on m'a faits qui m'ont rendu tellement triste. En fait, c'était de la part de maman qui m'ont dit qu'elles n'aimeraient pas du tout que leur ex se mette avec quelqu'un comme moi, où en fait la belle-mère fait tellement de choses avec les enfants que ça leur mettrait de la pression. Enfin, c'est jamais dit dans l'objectif de blesser la personne, donc c'est aussi là-dessus que j'essaye de prendre du recul quand j'entends ça. Mais c'est plus une peur. de ces mamans-là qui s'expriment.

  • Speaker #1

    C'est aussi cette mise en concurrence sur laquelle on joue depuis, je ne sais pas si des millénaires, je n'y étais pas, mais en tout cas depuis des siècles, entre les femmes, justement, en disant elle est mieux, elle est moins bien sur le physique, sur, j'imagine, les capacités à élever des enfants et tout. Parce que finalement, si tu y penses de manière très rationnelle, ce que tu offres à ces enfants, c'est un cadeau. En tant que mère, si tu souhaites l'épanouissement de tes enfants et que tu constates qu'ils ont la chance aussi d'avoir une belle-mère qui les éveille à plein de choses, qui leur ouvre des portes, en vrai, c'est un cadeau. Mais comme on a souvent cette vision que les femmes doivent être en concurrence, que forcément, si elle, elle est belle, ça veut dire que moi, je suis moche et tous ces trucs-là. C'est vrai que ça génère forcément des remarques un peu de cet ordre-là qui sont quand même terribles. Et toi, comment tu... te remets de cette sorte de remarque ?

  • Speaker #0

    En fait, je trouve ça étonnant dans le sens où je pense que si j'avais des enfants et qu'ils étaient les miens et qu'une semaine sur deux, ils étaient élevés dans un autre foyer avec une autre femme, je pense que ce qui m'incomberait, c'est qu'ils soient le plus heureux, le mieux possible. Et voilà. Après, j'ai la chance que justement la maman des enfants ait... considèrent que c'est une chance que quelqu'un s'occupe d'eux.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est tellement un cadeau. Finalement, en plus, c'est un troisième point de vue. C'est quand même super.

  • Speaker #0

    C'est ça, en fait, que je dis souvent aux enfants. Après, j'ai jamais vécu dans des foyers différents. Je ne peux pas vraiment me mettre à leur place. En l'occurrence, je trouve que ça peut être une chance aussi d'avoir différentes... personnes comme ça qui finalement vont t'éveiller à des choses différentes, des sensibilités différentes, des valeurs différentes, des systèmes d'éducation différents. Ça leur permet à la fois de s'adapter, ça leur permet de se questionner et de leur donner plein de clés pour se trouver eux-mêmes et choisir qui ils veulent devenir.

  • Speaker #1

    Un statut qui est quand même très complexe, d'un point de vue même législatif, il n'y a pas vraiment de choses pour les beaux-parents qui existent.

  • Speaker #0

    Il n'y a rien. Il n'y a rien, voilà,

  • Speaker #1

    bon super. Donc c'est très pratique pour trouver sa place et son statut au sein des familles recomposées. Est-ce que tu as remarqué une différence dans les attentes ou les pressions qui peuvent être exercées sur les femmes par rapport aux hommes, en termes de statut de beaux-parents ?

  • Speaker #0

    J'ai quand même l'impression que ce soit beaux-parents ou absence de parents, que la pression d'avoir un enfant est quand même beaucoup plus... porté sur les femmes. Nous sommes destinés... Voilà, c'est un peu... Donc, en ce sens, les hommes sont plus libres. Dégagés de ce type d'injonction. Un homme qui décide de ne pas avoir d'enfant, voilà, il a ses raisons. Une femme qui décide de ne pas avoir d'enfant, il y a suspicion.

  • Speaker #1

    Il y a suspicion, c'est vrai. Tu crois qu'il y a suspicion de quoi d'ailleurs chez les femmes qui ne veulent pas d'enfant ou qui à un moment se sont dit, moi ma vie me convient comme ça, j'ai pas besoin de plus, en quelque sorte ?

  • Speaker #0

    J'ai l'impression qu'on a tellement évolué avec des normes qui sont, enfin c'est les stéréotypes. C'est à force de nous répéter qu'une femme est destinée à devenir une mère, que son corps est fait pour concevoir, qu'on finit par intégrer les choses. En fait, notre cerveau a besoin de classer. Les stéréotypes, ce n'est pas forcément mauvais. Après, c'est du coup, comment est-ce qu'on se défait de ce qu'on nous répète toujours ? Donc, il y a suspicion parce que... le rôle d'une femme dans les stéréotypes et de devenir mère.

  • Speaker #1

    De manque de féminité, puisque finalement, la féminité, elle est beaucoup ramenée, une fois passée un certain âge, au fait d'être mère.

  • Speaker #0

    Oui, peut-être aussi. Je ne l'avais jamais vue sous ces tangles.

  • Speaker #1

    Je me permets de soulever ce point, parce que je pense que c'est quelque chose, sans doute, que tu traites dans ton podcast Les Combattantes aussi, puisque finalement... En gros, ton podcast met en avant des portraits de femmes qui sont dans les sports de combat. Et que, évidemment, dans les stéréotypes, une femme féminine parce que pour le coup, c'est un qualificatif qui ne veut strictement rien dire, ne boxe pas, ne fait pas du MMA ou des choses comme ça. Et en fait, j'ai l'impression que ça fait partie des thématiques qui te traversent dans la vie. Et cette question aussi de...

  • Speaker #0

    De la liberté, de la place des femmes, de pouvoir prendre possession de son corps, de pouvoir prendre place dans la société. Effectivement, à travers ce podcast, j'interroge la place des femmes dans les sports de combat, donc dans la société. J'interroge le regard qu'on peut avoir sur un corps musclé de femme, par exemple.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ou sur des corps... de femmes qui ont plus de testostérone que la moyenne aussi ? Enfin voilà, c'est des questions. C'est comme si j'ai la sensation d'avoir grandi comme s'il n'y avait qu'une seule manière d'être femme. Alors qu'évidemment, on est tous différents et c'est ça qui fait la beauté des choses. Mais ouais, ce podcast-là, il est important pour ça, pour revendiquer davantage d'égalité. pour exprimer aussi notre liberté par le corps. Moi, c'est ce que j'ai trouvé avec la boxe. En fait, je pense que la boxe est arrivée dans ma vie au même moment où j'ai fait le deuil d'avoir des enfants. Enfin, mes propres enfants. Si jamais Sacha et Yana écoutent ce podcast, évidemment, je les considère tout à fait comme... Enfin, c'est ma famille et je suis tellement heureuse de les avoir rencontrés. Mais la boxe m'a beaucoup aidée à assumer ce choix. Voilà, je veux dire, assumer ses choix.

  • Speaker #1

    C'est beau ce que tu dis et c'est vrai qu'en fait, ça fait réfléchir au fait que parfois, le plus difficile dans les choix qu'on fait, surtout en tant que femme, c'est de réussir à l'assumer pleinement et c'est de ne plus avoir cette petite voix dans notre tête qui a été forgée par la société, mais qu'on a intégrée, qui nous dit tout le temps, attention, tu es en train de faire n'importe quoi. Ce n'est pas vrai de faire des choix aussi nuls. Moi, je sais que je l'ai souvent sur plein de choses. Et c'est vrai que c'est beau ce que tu dis, puisqu'à un moment, c'est cette petite voix qui s'éteint, en fait, pour justement te focaliser sur autre chose. Et aussi, j'imagine, en partie pour le sport, te réapproprier ton corps, enfin, t'approprier ton corps, en faire aussi un outil de force, quoi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    De combat.

  • Speaker #0

    En fait, se réapproprier son corps, parce que moi, pendant très longtemps, en fait, j'ai... J'ai fait du sport, puis après, j'ai travaillé comme une dingue. Et donc, j'ai dédié ma vie au travail et j'ai oublié mon corps, vraiment. Et j'ai pensé que ma tête pouvait guider mon corps, ce qui est absolument pas juste. Et mon corps s'est réveillé pour me dire qu'est-ce que tu fais ? Et en fait, le sport m'a permis de me réapproprier mon corps. Et en me réappropriant mon corps, vraiment, je me suis dit, il a le droit d'être là, il a le droit d'être en mouvement, il a le droit d'être musclé, il a le droit de ne pas être enceinte, de ne jamais être enceinte. En fait, je ne sais pas, ça m'a donné une force et ça m'a donné une meilleure connaissance de moi, qui fait aussi que j'ai plus de confiance pour assumer mes choix.

  • Speaker #1

    Quel message t'aimerais faire passer justement ? Aux personnes qui pensent qu'être belle-mère, c'est pas être... entre gros guillemets,

  • Speaker #0

    une vraie maman ? Je dirais que c'est vrai. Il ne faut pas s'attendre au fait qu'être belle-mère, c'est être mère, parce que c'est vraiment deux rôles différents. En revanche, pour être belle-mère, il faut être maternelle, dans le sens où il faut avoir de l'attention pour les gens, il faut s'intéresser aux enfants, il faut leur apporter de l'amour. Donc, il y a plein de choses en commun. Mais une belle-mère ne sera jamais la mère. Et ça, je pense que c'est super important de l'intérioriser, de l'accepter, parce que c'est ça qui peut justement créer du trouble ou nous rendre un peu malheureux. Non, être belle-mère, ce n'est pas être mère. En revanche, il y a ce soin, bien sûr, en commun.

  • Speaker #1

    Comment le fait que tu sois belle-mère, justement, des enfants de ton amoureux, ça influence votre... dynamique de couple et est-ce que l'équilibre est difficile à trouver ?

  • Speaker #0

    Nous comme on a une semaine sur deux en fait c'est un peu une semaine où on est en mode deux gros célibataires, enfin célibataires au sens pas d'enfants voilà on ne demande pas que nous partons chacun de notre côté, allez tchuss ! Mais voilà on a une semaine où en fait notre couple, après évidemment le travail aussi mais... Notre couple est au cœur, où on va sortir, on va aller danser. On est beaucoup partis danser, aller écouter de la musique, etc. Donc, on se retrouve comme ça. Et après, on a un autre équilibre la semaine où, évidemment, il y a les enfants. Là où je trouve ça parfois difficile de trouver sa place, c'est que j'ai l'impression que, par exemple, moi, mes parents ne se gênaient pas du tout pour dire ce qu'ils pensaient, pour régler leur compte entre eux quand il y avait des choses à... à dire devant leurs enfants. Moi, je ne sais pas si c'est une précaution du fait que je ne sois que la belle-mère. En tous les cas, j'ai envie de les préserver au maximum. Donc, si jamais il y avait des tensions dans le couple, c'est des choses que je ne vais jamais mettre sur le devant, par exemple. Après, ça reste un couple avec un homme, une femme. Donc, même si ce sont ses enfants... Et je le dis facilement, puisqu'il le reconnaît, la charge mentale des enfants, elle est plutôt chez moi.

  • Speaker #1

    C'est toi qui penses aux anives, aux cafés,

  • Speaker #0

    aux vacances, à l'école, aux fournitures scolaires. Et ça, c'est vraiment un sujet qu'on a régulièrement. Non pas que ça me gêne, puisque c'est des choses que j'aime faire. Mais je trouve ça hyper important, comme dans tout qui est évidemment un équilibre. Après, il fait quand même des choses, cet homme.

  • Speaker #1

    On espère,

  • Speaker #0

    on espère. C'est un très bon cuisinier, par exemple. Ça rattrape pas mal. Ça, c'est pas mal, ça. Mais ouais, en fait, je trouve ça étonnant de me dire que finalement, c'est lui le papa et c'est moi la belle-mère. Mais la charge mentale, elle est quand même... Et donc là, je me dis, il y a quand même du taf encore.

  • Speaker #1

    Du coup, est-ce que tu trouves que ton compagnon t'a aidé dès le début aussi à trouver ta place, à savoir quels pouvaient être les sujets sur lesquels tu interviens ? J'imagine qu'il y a aussi... Un certain nombre de limites, puisque tu n'es pas, on va dire, le parent officiel, direct, de ses enfants.

  • Speaker #0

    Il m'a aidée tout de suite à faire ma place. Il y a été vraiment pour beaucoup. Et puis aussi, je pense que lui et son ex-femme, la manière d'éduquer les enfants, ça fait que les enfants aussi m'ont accueillie. Donc, voilà, oui, il a été vraiment une aide pour ça. Ensuite, les règles, elles ont été très claires aussi dès le début, c'est-à-dire que sur des questions vraiment de choix d'éducation spécifique, etc., il y avait des domaines qui étaient forcément, qui relevaient en tous les cas du papa et de la maman. Après, ça, c'était sur le papier. Ensuite, il y a la vie. Il y a la vie et donc forcément, il y a des sujets où à la base, on avait dit que ça ne me regardait pas. Mais finalement, je fais partie de la famille. Après, c'est plus moi qui freinais un peu ou je me disais, non, ce n'est pas moi qui vais mettre des limites sur ce sujet. Je parle plus de l'éducation parce que ça regarde les parents. Et ça, pour moi, c'est aussi hyper important de ne pas jouer contre. C'est-à-dire que, évidemment, quand les enfants ont deux foyers, ils n'ont pas forcément les mêmes règles, la même éducation. Et c'est normal, puisque nous sommes tous différents. Et ça, c'est vraiment pour moi le cœur pour que les choses se déroulent. C'est le respect de base. Pour moi, c'est important surtout de respecter l'éducation qui est choisie et donnée par les parents.

  • Speaker #1

    Tu as eu des moments aussi où Sacha et Anaïs t'ont reconnu ce statut particulier que tu occupes dans leur vie ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai eu cette chance. Alors moi, je suis quelqu'un, j'adore écrire, laisser des petits mots, etc. Et puis, il arrive que j'ai aussi des petits mots des enfants.

  • Speaker #1

    Trop mignon.

  • Speaker #0

    Ou le statut est reconnu. Ou justement, Sacha m'a dit à un moment donné, j'ai la chance d'avoir une belle-mère qui n'est pas celle décrite dans les contes, etc. Voilà. Donc, eux aussi ont conscience de comment est dépeint ce statut de belle-mère.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as en tête l'exemple d'une femme que tu connais, ou d'une femme célèbre, ou d'un personnage de fiction, qui a ce statut de belle-mère, et qu'est-ce qu'elle t'inspire ?

  • Speaker #0

    Justement, je me suis dit, est-ce que j'en connais ? Et en fait, après, à part les belles-mères qu'il y a dans les contes, j'ai pas eu l'impression. D'avoir rencontré une belle-mère qui m'inspirerait. Mais il doit y en avoir des tonnes. Mais je ne les connais pas encore.

  • Speaker #1

    Tu ne les connais pas encore. Il faut que tu vois le film de Rebecca Slotowski, du coup ça en fera une première.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une bonne question à se poser quand on veut savoir si on a des clichés sur des gens. C'est de se demander ce qui nous vient en tête en premier déjà. Et souvent, c'est assez révélateur. Je te remercie beaucoup, Safia, d'être venue dans le studio. Alors, c'est pour quand ? De partager avec nous ton expérience. Avant de se laisser, est-ce que tu peux nous partager un peu tout pour retrouver le podcast Combattante, tes réseaux sociaux, tout ça ?

  • Speaker #0

    Eh bien, vous pouvez retrouver Combattante sur toutes vos plateformes d'écoute préférées. J'ai l'impression d'avoir répété cette phrase mille fois. Il paraît qu'il faut toujours parler tout le temps de son podcast. Et là, en plus, nous sommes dans Sympathias. C'est merveilleux. Une mise en abîme. Voilà, donc sur les plateformes d'écoute ou sur Instagram avec Combatante Podcast. Et surtout, je voudrais remercier Octavia pour ton accueil. Merci Octavia et pour ce sujet que je trouve nécessaire. celui du choix de la maternité ou de la non-maternité et de mettre en avant des parcours de femmes si différents. Je te souhaite le meilleur et longue vie à ton podcast.

  • Speaker #1

    Merci, Safia. Franchement, ça me fait vraiment plaisir. Vous pouvez retrouver le podcast sur Instagram. Alors, c'est pour quand ? Et le C, c'est la lettre C. Voilà. Alors, c'est pour quand ? Tout collé et c'est la lettre C. Je vous remercie pour vos écoutes de plus en plus nombreuses. Et puis, je vous dis à très vite pour un prochain épisode. Salut ! Le sujet vous intéresse ? Vous avez des questions, des suggestions concernant le podcast ? Ça se passe sur Instagram, sur le compte. Alors, c'est, la lettre c'est, pour quand ? Tout attaché. Alors, c'est pour quand ? Tout attaché. Je vous mets le lien dans le descriptif de l'épisode. A bientôt !

Description

En France, près de 500 000 femmes sont belles-mères, et parmi elles, 20 % n’ont pas d’enfants biologiques. Pourtant, ce rôle reste méconnu et souvent teinté de stéréotypes hérités des contes et des représentations culturelles. Que signifie vraiment être belle-mère ? Comment trouver sa place entre amour, responsabilités et attentes sociétales ?


Dans cet épisode, je reçois Safia Caré, belle-mère depuis 2018 et créatrice du podcast Combattantes, dédié à la place des femmes dans les sports de combat. Ensemble, nous explorons les enjeux complexes de ce statut si particulier :


🔹 Le poids des injonctions : Qu’elles viennent de la société, de la famille ou du corps médical, ces attentes pèsent sur les femmes qui ne deviennent pas mères biologiques, mais qui participent activement à l’éducation des enfants de leur partenaire.


🔹 Créer des liens au-delà des liens du sang : Safia partage ses expériences de construction d’une relation avec ses beaux-enfants, entre respect, amour et créativité.


🔹 Dépasser les clichés : Comment redonner ses lettres de noblesse au mot "belle-mère" et se libérer de l’image de la marâtre des contes de fées ?


🔹 Reconstruire son identité : Le deuil de la maternité biologique a conduit Safia à se réapproprier son corps, notamment à travers la pratique de la boxe.


Cet épisode ouvre le débat sur les représentations des belles-mères dans notre société. Comment vivre pleinement ce rôle quand on ne rentre pas dans le moule traditionnel de la parentalité ?


Retrouvez Safia Caré et son podcast Combattantes sur toutes les plateformes d’écoute.


Et pour continuer la conversation, suivez-nous sur Instagram : @alorscestpourquand


Bonne écoute et merci d’être toujours plus nombreux à ouvrir avec nous de nouvelles perspectives !


"Alors, c'est pour quand !?" Le podcast qui brise les tabous et les injonctions autour de la maternité. Si vous aimez ce podcast et que vous souhaitez le soutenir, mettez 5 étoiles sur les plateformes d’écoute et n’hésitez pas à en parler autour de vous. 

Vous souhaitez participer ou échanger à propos des sujets que nous traitons ? 


Retrouvez la communauté du podcast sur Instagram @alorscpourquand


Emission écrite, enregistrée et montée par Octavia.


Si vous voulez en savoir plus sur la création de podcasts, contactez-moi : contact@octavia-communication.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'imaginais pas ma vie sans enfant, même si je peux totalement concevoir qu'on peut imaginer sa vie sans enfant. En tous les cas, j'imaginais pas la mienne sans la présence d'enfant. C'est poser alors la question de, est-ce que c'est important que les enfants que je côtoie soient les miens ou pas ?

  • Speaker #1

    Si vous n'étiez pas mère, vous n'étiez pas une vraie femme. Je suis assez gêné, moi, de voir cette nouvelle mode où ces politiciens ne pas avoir d'enfants.

  • Speaker #0

    C'est un intérêt total de la chose. Vous êtes plutôt jeune, vous deux. Qu'est-ce que vous attendez ? Elle, elle ne veut pas d'enfin... Mais t'es boudie avant 40 ans, vraiment ? Aujourd'hui, je me sens boudée.

  • Speaker #1

    Je suis de nouveau enceinte.

  • Speaker #0

    Cela ne nous regarde pas. C'est pour quand ?

  • Speaker #1

    C'est pour quand ? C'est pour quand ? Alors, c'est pour quand ? Bienvenue dans Alors, c'est pour quand ? Le podcast qui ouvre la voie à celles qui redéfinissent les règles. Je suis Octavia, et ici, je donne la parole à des femmes libres, inspirantes, qui prouvent qu'il n'y a pas qu'un seul chemin en matière de maternité et de non-maternité. En France, on estime à un peu plus d'un million le nombre d'adultes vivant avec les enfants de leurs conjoints. J'ai nommé les beaux-parents. Parmi eux, 500 000 femmes, dont 20% d'entre elles n'ont pas d'enfants biologiques. Dans le film Les enfants des autres de Rebecca Zlotowski, la réalisatrice met en scène le portrait de Rachel, une femme de 40 ans, accomplie mais tiraillée, entre son désir d'être mère et son rôle dans la cellule familiale qui ne lui appartient pas totalement. Elle s'occupe de Leila, la fille de son compagnon. Un film qui met en lumière le poids des injonctions sociales sur les femmes concernant la maternité et la parentalité, tout en célébrant la possibilité de liens familiaux au-delà des normes traditionnelles. Tout est dit, belle-mère, un exercice d'équilibriste entre amour et injonction et attentes irréalistes. Pour parler de ce sujet, je reçois une combattante, Safia Caré, belle-mère de deux enfants depuis 2018, mais aussi créatrice de l'incroyable podcast intitulé Combattante qui parle des femmes, de leur place dans les sports de combat. et donc dans la société. Salut Safia !

  • Speaker #0

    Salut !

  • Speaker #1

    Alors on va commencer direct. À quoi te fait penser la question Alors, c'est pour quand ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, quand j'entends cette question, j'entends le ton qui va avec. Alors, c'est pour quand ? Il y a le côté à la fois complice de la femme qui pose la question parce que j'ai l'impression que... Quand cette question m'a été posée, elle est souvent posée par des femmes. Donc, elle m'évoque une question que j'ai beaucoup entendue, puisque j'ai bientôt 45 ans et je n'ai pas mes propres enfants. Donc, le alors, c'est pour quand ? ça a été quelque chose de récurrent.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous raconter comment tu es devenue belle-mère ? Raconte-nous cette belle histoire, cette rencontre et tout ça.

  • Speaker #0

    Alors, je suis devenue belle-mère parce que je suis tombée amoureuse. J'ai eu la chance de rencontrer quelqu'un qui m'a totalement bouleversée. Dès les premiers instants, j'ai senti que c'était lui et que c'était aussi une chance de pouvoir rencontrer quelqu'un avec qui on pouvait être bien et partager sa vie ou en tous les cas un bout de chemin. C'est finalement nourri de cet amour pour cette personne que j'ai été amenée à devenir belle-mère, puisque lui était papa de... et toujours d'ailleurs, attention ! Papa de deux enfants.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, coup de foudre ?

  • Speaker #0

    Coup de foudre.

  • Speaker #1

    Coup de foudre, pas à Notting Hill.

  • Speaker #0

    Non, pas coup de foudre à Notting Hill, mais on va dire coup de foudre à Dakar, ou presque à Dakar.

  • Speaker #1

    Génial.

  • Speaker #0

    Très vite, il m'a dit que lui ne se projetait pas... pas dans le fait d'avoir à nouveau des enfants. C'était important pour lui de me le communiquer pour que ce soit clair et pour que notre relation soit saine et que si elle devait être amenée à continuer, que chacun puisse savoir où il en est. Ça, ça a été vraiment une première problématique. Ça m'a forcée à faire le point. Est-ce que c'était important pour moi d'avoir mes propres enfants, sachant que je ne m'étais jamais projetée autrement ? C'est-à-dire que je suis l'aînée de quatre enfants. J'ai toujours baigné dans un monde d'enfance, aussi parce que très tôt j'ai été animatrice, c'est quelque chose qui m'anime. J'adore la présence des enfants, j'aime jouer, je suis encore une enfant, j'adore être avec les enfants et donc j'imaginais pas ma vie sans enfants. Même si je peux totalement concevoir qu'on peut imaginer sa vie sans enfants, en tous les cas j'imaginais pas. mais pas la mienne, sans la présence d'enfants. S'est posée alors la question de, est-ce que c'est important que les enfants que je côtoie soient les miens ou pas ? Et donc, je me suis dit que c'était déjà une telle chance de pouvoir être avec quelqu'un qu'on aime profondément. J'avais conscience de cette chance. Ensuite, j'ai réfléchi à, est-ce que c'est important que... les enfants qu'on côtoie soient vraiment les siens ? Est-ce qu'en fait, je m'étais toujours projetée comme étant une future maman de quatre enfants, puisque moi aussi, je voulais avoir une famille nombreuse ? Est-ce qu'en fait, je m'étais déjà vraiment posée la question et je me suis rendue compte que je ne m'étais jamais posée ces questions ?

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, ça t'a amenée à des questionnements nouveaux te concernant finalement et concernant tes choix. Vous en aviez parlé... Très rapidement, tout ça, dès que vous vous êtes rencontrés ?

  • Speaker #0

    On en a parlé assez rapidement, dans le sens où moi, j'avais déjà 37 ans quand je l'ai rencontré, et que lui, on avait déjà 44-45. Donc, on en a parlé rapidement, parce qu'on sait que ça peut être une problématique, en tous les cas, pour les femmes, quand elles approchent la quarantaine. Bien sûr,

  • Speaker #1

    il y a quand même des choix. Il y a des possibilités, mais il y a des choix aussi à faire. On va avancer un petit peu plus dans le temps, justement. Au bout de combien de temps tu as rencontré ces deux enfants ? Je ne sais pas si tu as le droit de dire leur prénom ou pas.

  • Speaker #0

    Ils s'appellent Sacha et Anaé. Je les ai rencontrés assez rapidement, au démarrage, plutôt dans le cadre d'une soirée à la maison, chez eux, où il y avait d'autres amis. Et la rencontre a été très naturelle, justement parce que, comme moi, j'aime beaucoup jouer. Et que je suis arrivée dans cette soirée où il n'y avait que des adultes et ces deux enfants-là. Je me suis dirigée spontanément vers les enfants. De toute façon, c'est souvent la place que j'occupe, même dans ma famille en général, avec mes neveux. Ou avec des amis, en fait, c'est vrai que j'ai une facilité, on va dire, ou un intérêt, une envie d'interagir avec les enfants.

  • Speaker #1

    Des enfants au mariage et tout ça.

  • Speaker #0

    Il se pourrait bien.

  • Speaker #1

    Et ça a été quoi tes premières impressions et sensations finalement quand tu les as rencontrées et quand tu as, j'imagine, commencé à intégrer ce rôle ? que tu allais avoir auprès d'eux, puisque tu es avec leur papa ?

  • Speaker #0

    En fait, ça s'est fait très progressivement. C'est-à-dire qu'au démarrage, ça a été vraiment plutôt une rencontre d'humain à humain. J'ai rencontré ces enfants avec qui je me suis bien entendue. Donc, j'étais très heureuse d'avoir ces nouvelles personnes dans ma vie, sans conscientiser le fait que j'allais devenir une belle-mère. En fait, en plus, c'est un terme, je ne sais pas, je pense que la littérature ou l'imaginaire, tout notre univers culturel fait que le mot belle-mère n'est pas très attrayant. Et donc voilà, du coup, je ne me projetais pas du tout en étant belle-mère. J'étais plus dans un foyer avec des gens que j'aimais beaucoup et où je me suis dit, il faut qu'on arrive à créer un collectif. et c'est ça qui était important pour moi, que chacun puisse se sentir bien et aussi de garder la bonne distance, c'est-à-dire d'être toujours à ma place puisque je suis dans un foyer où en fait on a les enfants une semaine sur deux. Une semaine sur deux, ils sont avec leur maman. Donc le contexte est aussi différent de certaines belles-mères qui peuvent avoir dans certains contextes les enfants tout le temps. Donc là, il faut aussi conjuguer avec deux foyers, avec deux éducations et aussi accepter le fait qu'on n'est pas la maman. C'est un autre rôle que l'on endosse et aussi on n'est pas au fait de ce que traversent les enfants une semaine sur deux. Et donc ça, ça amène aussi quelque chose d'une problématique supplémentaire.

  • Speaker #1

    C'est un statut qui est assez ambivalent quand même que celui de Ausha. Moi, je suis pour qu'on continue d'utiliser le terme de belle-mère et que justement, on lui redonne ces lettres de noblesse qu'on ne pense pas forcément à la marâtre dans son drillon. Parce que je pense que vraiment dans l'imaginaire collectif, mais c'est vraiment problématique, c'est les premières choses qui nous viennent. Si on dit belle-mère, on pense aux contes, on pense à tout ça. Alors qu'en fait, il y a énormément de femmes qui contribuent à la vie quotidienne d'enfants qui ne sont pas les leurs. et de manière hyper positive, comme un pilier dans leurs existences. Donc ce statut qui est ambivalent. Par exemple, est-ce que tu ressens parfois le besoin de préciser, j'en sais rien moi, devant les profs ou les maîtresses d'école, ou maîtres d'école, ou devant les éducateurs sportifs, que tu n'es pas la maman ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je ne ressentais pas nécessairement le besoin de préciser. En revanche, il m'est arrivé de le faire régulièrement, notamment quand les enfants étaient encore plus petits, au démarrage, où les gens de l'entourage pouvaient s'adresser à eux en me désignant comme étant leur maman. Et je sentais que ça créait un trouble, un malaise chez eux. Et donc, c'est plus dans ce contexte-là que j'explicitais le fait que je n'étais pas leur mère. Mais je n'utilisais... toujours pas le terme de belle-mère, le fait vraiment d'asseoir ce mot, en fait, ça a pris plusieurs années.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et en fait, je l'ai utilisé une fois que les enfants eux-mêmes l'avaient utilisé.

  • Speaker #1

    T'as attendu finalement que, on va dire, que le statut soit officiel côté enfant pour toi aussi te l'approprier ? Oui.

  • Speaker #0

    En fait, je l'ai... pas attendu de manière consciente, mais en post-rationalisant, ça s'est fait comme ça et c'est eux qui ont utilisé les premiers le terme.

  • Speaker #1

    D'accord. Et du coup, je me demandais, par rapport à tout ça, comment ça se passe ? Parce que j'imagine, je reviens, j'ai des amis qui sont beaux-parents aussi, je reviens ici au film dont on parlait de Rebecca Zlotowski, parfois les enfants peuvent avoir des maladresses. envers leurs parents, mais leurs parents, c'est leurs parents. Et du coup, s'ils ont une maladresse envers leurs beaux-parents, en les renvoyant au statut du fait qu'ils ne soient pas leurs parents, comment ça se passe ? Ça t'est arrivé ? Est-ce que c'est quelque chose... Déjà, est-ce que ça t'est arrivé ? Comment tu gères ce genre de situation ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai... Ça ne m'est pas encore arrivé, alors maintenant qu'ils sont en train de... Ne le faites pas ! Comme ils sont aujourd'hui adolescents, peut-être que ça va arriver, que ça fait partie aussi de la construction identitaire. En fait, ils m'ont accueillie vraiment chaleureusement. On a tissé des relations, je pense, qui sont tout à fait autres que celles qu'ils ont avec leur mère. C'est-à-dire, quand je disais que tout petit, on a commencé à jouer, en fait, ce qu'on a développé en commun, on a développé un univers en commun qui est celui de la création. On crée beaucoup ensemble. Par exemple, pendant le Covid, où on était tous enfermés, nous en tous les cas dans un petit appartement parisien, pour repousser les murs, on a utilisé notre imaginaire, on a commencé à faire parler des doudous, à créer des sketchs. Je leur ai transmis mon goût pour les histoires, pour le fait de filmer. Je leur ai appris à monter. Donc en fait, on a cet univers-là. qui est assez puissant. Et je pense que c'est dans la création qu'on arrive aussi à partager des émotions fortes. Après, il m'est arrivé de me sentir triste, de me dire que je ne ressentirais jamais ou que je n'aurais jamais, de la part des enfants, ce... Je ne sais pas comment expliquer ce sentiment qui est peut-être plus de l'ordre de l'instinct. On aime de manière inconsidérable parce que, ou en tous les cas dans mon imaginaire, parce que les personnes font partie de ta famille, il y a quelque chose du sang qui est, je ne sais pas comment l'expliquer.

  • Speaker #1

    Le côté viscéral. Oui,

  • Speaker #0

    viscéral. Et en fait, je le vois peut-être, alors moi j'ai une mère qui a un amour qui est très viscéral. Et souvent, quand j'étais petite, elle me disait tu verras quand tu auras tes enfants, tu sentiras tout de suite Donc quelque chose vraiment qui relève de l'instinct. Parmi mes frères et sœurs, certains sont devenus père, mère, donc j'ai pas mal de neveux. Et je sens ce côté viscéral du lien du sang.

  • Speaker #1

    Envers tes neveux et nièces ? Oui. D'accord. Oui,

  • Speaker #0

    enfin qu'il y a quelque chose qui se passe parce que, je ne sais pas, c'est la famille. Et en fait, ce que je trouve beau avec Sacha et Anae, c'est que finalement, il n'y a pas ce lien du sang, mais on est une famille. Et peut-être aussi que j'arrive à avoir peut-être plus d'objectivité, parfois, sur la relation qu'on a, ou là où ils en sont, parce que...

  • Speaker #1

    Plus de recul, enfin...

  • Speaker #0

    Un recul. Peut-être un recul que je n'arriverais peut-être pas à avoir avec... Ouais, avec un recul aussi important avec des enfants. Enfin, je ne sais pas, c'est quelque chose de très instinctif que je dis là, mais je pense que du coup, je suis peut-être plus objective du fait que ce soient mes beaux-enfants que si ça avait été mes enfants.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. Et finalement, vous tissez ce lien qui se construit. Après, je sais qu'il y a aussi des relations, on va dire mère-biologique-enfant qui se construisent. enfin en tout cas de ce que j'ai entendu jusqu'à présent dans le podcast et ailleurs, c'est que souvent à l'accouchement, il y a vraiment plein de possibilités. Il y a celles qui ont ce lien immédiat avec le bébé et d'autres qui vont mettre quelques mois, voire plus de temps, à construire vraiment une relation avec leur bébé. Donc j'imagine que dans la vie et les rencontres qu'on fait, etc., c'est pareil. Finalement, ça dépend. Et puis que ce soit construit dans le temps, que ce soit, on va dire, plus viscéral parce que plus immédiat. Peut-être que l'amour est le même en quelque sorte, c'est juste construit différemment ? Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #0

    En tous les cas, je ne sais pas si l'amour est le même, mais ce que je dirais, c'est que j'aime profondément mes beaux-enfants. Et que je ferai tout pour eux, et que ce qui m'incombe, c'est qu'ils soient heureux, bien, et qu'ils puissent se développer. développer le mieux possible.

  • Speaker #1

    Tu as acquis cette responsabilité énorme vis-à-vis d'eux. Tu es un Ausha.

  • Speaker #0

    Oui, je suis un Ausha. Effectivement, en tous les cas, une semaine sur deux, on est ensemble. Et c'est le système d'éducation aussi qu'on a mis en place avec mon compagnon. Donc, en ce sens-là, je suis un Ausha.

  • Speaker #1

    Étant donné que ton compagnon t'a dit qu'il ne voulait pas avoir d'autres enfants, et bien que tu sois très amoureuse de lui, et que j'imagine que la relation est très belle, est-ce que ça a été difficile de renoncer à tes enfants biologiques potentiels ?

  • Speaker #0

    En fait, je dirais que ça... pas été si difficile que ça, me concernant. Là où c'est devenu plus complexe, c'est davantage dans les échanges que tu peux avoir avec les autres. Le fait de mesurer la chance d'aimer quelqu'un et de vouloir partager sa vie et de ne pas avoir ses propres enfants, par exemple, pour des personnes de mon entourage, ça leur semblait égoïste de la part de mon compagnon. Donc, en fait, c'est plus ça que je trouve difficile et également le statut qui n'est absolument pas reconnu. En fait, j'ai l'impression que les belles-mères, déjà, il y a très, très peu de représentation. C'est un sujet, j'ai la sensation, qui reste assez tabou. Moi, je distingue deux types de belles-mères. Il y a effectivement des belles-mères qui ont parfois... déjà leurs propres enfants ou qui ensuite vont refaire des enfants avec le compagnon. Et en l'occurrence, quand on est belle-mère sans enfant, là c'est encore un cas particulier. J'ai la sensation qu'il y a peu de place dans les représentations dans la société. Et du coup, j'ai pu ressentir plutôt de l'isolement par rapport à ça, du fait que je ne pouvais pas forcément... partager ce type de problématiques.

  • Speaker #1

    D'accord, oui. Oui, c'est vrai que... Parce qu'on parle beaucoup de familles recomposées. Quand on parle de familles recomposées, on pense souvent qu'il y a le petit dernier, la petite dernière, qui sont issues des deux parents qui se sont recomposés. Mais c'est vrai que... Bon, attends, je suis nulle en maths, mais 20% de 500 000, ça fait quand même...

  • Speaker #0

    Ça fait à peu près...

  • Speaker #1

    Ça fait 100 000, quand même ! 100 000 !

  • Speaker #0

    Il faut que je parle à ces femmes-là !

  • Speaker #1

    Tu fasses un podcast. En tout cas, il y a 100 000 femmes en France qui sont belles-mères sans avoir d'enfant biologique, ce qui n'est quand même pas rien du tout. Le fait qu'il n'y ait pas ces représentations, est-ce que tu as senti une forme de jugement, on va dire de la part de la société, de ton entourage, du fait que tu n'es pas d'enfant biologique et que tu t'occupes des enfants de ton amoureux ?

  • Speaker #0

    Je sens des personnes intriguées, je sens des personnes jugées, je sens aussi, peut-être chez ma mère, de la tristesse, que je n'ai pas mes propres enfants. Ça, c'est quelque chose...

  • Speaker #1

    Ça, c'est le plus dur, non ? Oui,

  • Speaker #0

    je pense que ça, c'est un des éléments les plus complexes.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. Parce que c'est vrai que moi, j'ai eu... Alors, pour le coup, pour raconter très rapidement... J'ai eu ma mère un jour qui m'a dit, parce que moi, sur la question des enfants, si je fais ce podcast, c'est bien que je me pose des questions, et qui m'a dit, tu sais, si tu n'as pas d'enfant, tu vas le regretter. Et en fait, je pense que ça serait venu de n'importe qui d'autre. Je me serais dit, bon, enfin, ils ont leur avis. Venant de sa propre mère, il y a un truc qui est un peu dévastateur dans le questionnement quand même et qui fait qu'on se dit... Est-ce que je ne suis pas en train de passer à côté de quelque chose ? Est-ce que je ne suis pas en train de rater tout, carrément ? Moi, après, je suis un peu une drama queen, mais voilà. Voilà comment ça s'est passé dans ma tête. J'imagine que pour toi, c'est peut-être un peu similaire.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends très bien ce que tu dis. D'autant que pour nous, nos mères sont celles qui nous connaissent. Elles nous ont portées, elles nous connaissent parfaitement. Donc, si elles nous disent que si on va passer à... À côté de quelque chose, forcément, ça questionne, ça trouble.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Et en fait aussi parce que je pense que moi, j'ai passé mon enfance, mon adolescence, ma vie de jeune adulte à dire que j'aurais des enfants et une famille nombreuse. Et d'ailleurs, il y a eu une séparation au début de ma trentaine. Pour cette question-là, j'étais avec un compagnon qui ne voulait pas d'enfants. Et on s'est séparés pour ces raisons-là. Oh, c'est cool ! Oui !

  • Speaker #1

    Comme quoi, le destin, la vie, tout ça. On n'est pas maître de tout. Mais donc finalement, on va parler peut-être de deuil quand même. Le deuil que tu as fait de tes enfants biologiques, ça a été presque plus difficile vis-à-vis de potentiellement ton entourage que de toi-même. Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Et là, ça me fait penser, c'est les routines médicales, mais... Bref, je vais chez le gynécologue il y a quelques semaines et il me dit mais c'est incroyable d'avoir une telle activité encore pour une femme. Vous savez que vous pouvez tomber enceinte alors qu'on discutait du fait que non je n'avais pas d'enfant, que je ne voulais pas d'enfant etc. Et en fait c'est très difficile pour les gens d'accepter le fait que quelqu'un puisse prendre ce type de décision j'ai l'impression encore. Et donc... Il me dit ça, il trouvait visiblement que ma machine fonctionnait merveilleusement bien. Ça avait l'air. Merci beaucoup. J'ai dit, écoutez monsieur, c'est la première fois qu'on me complimente comme ça sur le fonctionnement de mon corps. Je n'y suis pour rien a priori. Et donc, le temps que je me rhabille, je sors dans son cabinet. Il avait quand même préparé les papiers pour que je puisse rediscuter avec mon compagnon. Et donc... pour pouvoir faire les tests qu'il fallait ou les bonnes vitamines.

  • Speaker #1

    Ok. T'as pris ça comment, toi, du coup ?

  • Speaker #0

    Je me suis... En fait, avec le corps médical, c'est systématique. Je suis toujours tombée sur des gynécologues qui jugeaient, en tous les cas, mes choix, mon compagnon... trouvais que c'était égoïste, qu'il fallait que je pense à moi, etc. Donc voilà, ça c'est vraiment un sujet parce qu'à chaque fois, à chaque fois, ça remue, finalement.

  • Speaker #1

    Ça remue les gens ou ça remue toi ? Ça remue les gens surtout, non ?

  • Speaker #0

    Alors ça remue les gens et puis ça finit par te remuer aussi parce qu'en fait à chaque fois, tu as l'impression d'avoir fait ton deuil et puis on vient te rouvrir la machine en te disant mais vous savez !

  • Speaker #1

    Oui ! C'est vrai que le corps médical, dans beaucoup d'aspects, est lié justement à la reproduction. J'ai l'impression, de ce que j'en ai entendu, de ce que j'en ai vécu aussi, qu'il y a beaucoup d'ingérence aussi dans la vie privée des personnes. Et si tu as des gens en permanence qui te répètent que tu te trompes, tu finis par te dire que oui, sans doute, tu te trompes. C'est peut-être ça qui met mal.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est ça qui met mal et c'est aussi ça qui creuse un peu davantage l'isolement, en fait, par rapport à ces problématiques-là. C'est que finalement, elles sont non comprises à la fois par le corps médical, par tes proches, par des personnes qui sont nées... Random. Random, exactement. mais qui ont quand même un avis.

  • Speaker #1

    C'est quoi la question ou le commentaire qu'on t'adresse le plus souvent à propos de ton rôle de belle-mère ou belle-maman ?

  • Speaker #0

    Je te disais tout à l'heure que j'aime beaucoup créer avec les enfants, faire des choses. En fait, j'aime partager des expériences globalement avec les gens et du coup, forcément avec les enfants qui partagent ma vie. Et il y a eu des commentaires qu'on m'a faits qui m'ont rendu tellement triste. En fait, c'était de la part de maman qui m'ont dit qu'elles n'aimeraient pas du tout que leur ex se mette avec quelqu'un comme moi, où en fait la belle-mère fait tellement de choses avec les enfants que ça leur mettrait de la pression. Enfin, c'est jamais dit dans l'objectif de blesser la personne, donc c'est aussi là-dessus que j'essaye de prendre du recul quand j'entends ça. Mais c'est plus une peur. de ces mamans-là qui s'expriment.

  • Speaker #1

    C'est aussi cette mise en concurrence sur laquelle on joue depuis, je ne sais pas si des millénaires, je n'y étais pas, mais en tout cas depuis des siècles, entre les femmes, justement, en disant elle est mieux, elle est moins bien sur le physique, sur, j'imagine, les capacités à élever des enfants et tout. Parce que finalement, si tu y penses de manière très rationnelle, ce que tu offres à ces enfants, c'est un cadeau. En tant que mère, si tu souhaites l'épanouissement de tes enfants et que tu constates qu'ils ont la chance aussi d'avoir une belle-mère qui les éveille à plein de choses, qui leur ouvre des portes, en vrai, c'est un cadeau. Mais comme on a souvent cette vision que les femmes doivent être en concurrence, que forcément, si elle, elle est belle, ça veut dire que moi, je suis moche et tous ces trucs-là. C'est vrai que ça génère forcément des remarques un peu de cet ordre-là qui sont quand même terribles. Et toi, comment tu... te remets de cette sorte de remarque ?

  • Speaker #0

    En fait, je trouve ça étonnant dans le sens où je pense que si j'avais des enfants et qu'ils étaient les miens et qu'une semaine sur deux, ils étaient élevés dans un autre foyer avec une autre femme, je pense que ce qui m'incomberait, c'est qu'ils soient le plus heureux, le mieux possible. Et voilà. Après, j'ai la chance que justement la maman des enfants ait... considèrent que c'est une chance que quelqu'un s'occupe d'eux.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est tellement un cadeau. Finalement, en plus, c'est un troisième point de vue. C'est quand même super.

  • Speaker #0

    C'est ça, en fait, que je dis souvent aux enfants. Après, j'ai jamais vécu dans des foyers différents. Je ne peux pas vraiment me mettre à leur place. En l'occurrence, je trouve que ça peut être une chance aussi d'avoir différentes... personnes comme ça qui finalement vont t'éveiller à des choses différentes, des sensibilités différentes, des valeurs différentes, des systèmes d'éducation différents. Ça leur permet à la fois de s'adapter, ça leur permet de se questionner et de leur donner plein de clés pour se trouver eux-mêmes et choisir qui ils veulent devenir.

  • Speaker #1

    Un statut qui est quand même très complexe, d'un point de vue même législatif, il n'y a pas vraiment de choses pour les beaux-parents qui existent.

  • Speaker #0

    Il n'y a rien. Il n'y a rien, voilà,

  • Speaker #1

    bon super. Donc c'est très pratique pour trouver sa place et son statut au sein des familles recomposées. Est-ce que tu as remarqué une différence dans les attentes ou les pressions qui peuvent être exercées sur les femmes par rapport aux hommes, en termes de statut de beaux-parents ?

  • Speaker #0

    J'ai quand même l'impression que ce soit beaux-parents ou absence de parents, que la pression d'avoir un enfant est quand même beaucoup plus... porté sur les femmes. Nous sommes destinés... Voilà, c'est un peu... Donc, en ce sens, les hommes sont plus libres. Dégagés de ce type d'injonction. Un homme qui décide de ne pas avoir d'enfant, voilà, il a ses raisons. Une femme qui décide de ne pas avoir d'enfant, il y a suspicion.

  • Speaker #1

    Il y a suspicion, c'est vrai. Tu crois qu'il y a suspicion de quoi d'ailleurs chez les femmes qui ne veulent pas d'enfant ou qui à un moment se sont dit, moi ma vie me convient comme ça, j'ai pas besoin de plus, en quelque sorte ?

  • Speaker #0

    J'ai l'impression qu'on a tellement évolué avec des normes qui sont, enfin c'est les stéréotypes. C'est à force de nous répéter qu'une femme est destinée à devenir une mère, que son corps est fait pour concevoir, qu'on finit par intégrer les choses. En fait, notre cerveau a besoin de classer. Les stéréotypes, ce n'est pas forcément mauvais. Après, c'est du coup, comment est-ce qu'on se défait de ce qu'on nous répète toujours ? Donc, il y a suspicion parce que... le rôle d'une femme dans les stéréotypes et de devenir mère.

  • Speaker #1

    De manque de féminité, puisque finalement, la féminité, elle est beaucoup ramenée, une fois passée un certain âge, au fait d'être mère.

  • Speaker #0

    Oui, peut-être aussi. Je ne l'avais jamais vue sous ces tangles.

  • Speaker #1

    Je me permets de soulever ce point, parce que je pense que c'est quelque chose, sans doute, que tu traites dans ton podcast Les Combattantes aussi, puisque finalement... En gros, ton podcast met en avant des portraits de femmes qui sont dans les sports de combat. Et que, évidemment, dans les stéréotypes, une femme féminine parce que pour le coup, c'est un qualificatif qui ne veut strictement rien dire, ne boxe pas, ne fait pas du MMA ou des choses comme ça. Et en fait, j'ai l'impression que ça fait partie des thématiques qui te traversent dans la vie. Et cette question aussi de...

  • Speaker #0

    De la liberté, de la place des femmes, de pouvoir prendre possession de son corps, de pouvoir prendre place dans la société. Effectivement, à travers ce podcast, j'interroge la place des femmes dans les sports de combat, donc dans la société. J'interroge le regard qu'on peut avoir sur un corps musclé de femme, par exemple.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ou sur des corps... de femmes qui ont plus de testostérone que la moyenne aussi ? Enfin voilà, c'est des questions. C'est comme si j'ai la sensation d'avoir grandi comme s'il n'y avait qu'une seule manière d'être femme. Alors qu'évidemment, on est tous différents et c'est ça qui fait la beauté des choses. Mais ouais, ce podcast-là, il est important pour ça, pour revendiquer davantage d'égalité. pour exprimer aussi notre liberté par le corps. Moi, c'est ce que j'ai trouvé avec la boxe. En fait, je pense que la boxe est arrivée dans ma vie au même moment où j'ai fait le deuil d'avoir des enfants. Enfin, mes propres enfants. Si jamais Sacha et Yana écoutent ce podcast, évidemment, je les considère tout à fait comme... Enfin, c'est ma famille et je suis tellement heureuse de les avoir rencontrés. Mais la boxe m'a beaucoup aidée à assumer ce choix. Voilà, je veux dire, assumer ses choix.

  • Speaker #1

    C'est beau ce que tu dis et c'est vrai qu'en fait, ça fait réfléchir au fait que parfois, le plus difficile dans les choix qu'on fait, surtout en tant que femme, c'est de réussir à l'assumer pleinement et c'est de ne plus avoir cette petite voix dans notre tête qui a été forgée par la société, mais qu'on a intégrée, qui nous dit tout le temps, attention, tu es en train de faire n'importe quoi. Ce n'est pas vrai de faire des choix aussi nuls. Moi, je sais que je l'ai souvent sur plein de choses. Et c'est vrai que c'est beau ce que tu dis, puisqu'à un moment, c'est cette petite voix qui s'éteint, en fait, pour justement te focaliser sur autre chose. Et aussi, j'imagine, en partie pour le sport, te réapproprier ton corps, enfin, t'approprier ton corps, en faire aussi un outil de force, quoi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    De combat.

  • Speaker #0

    En fait, se réapproprier son corps, parce que moi, pendant très longtemps, en fait, j'ai... J'ai fait du sport, puis après, j'ai travaillé comme une dingue. Et donc, j'ai dédié ma vie au travail et j'ai oublié mon corps, vraiment. Et j'ai pensé que ma tête pouvait guider mon corps, ce qui est absolument pas juste. Et mon corps s'est réveillé pour me dire qu'est-ce que tu fais ? Et en fait, le sport m'a permis de me réapproprier mon corps. Et en me réappropriant mon corps, vraiment, je me suis dit, il a le droit d'être là, il a le droit d'être en mouvement, il a le droit d'être musclé, il a le droit de ne pas être enceinte, de ne jamais être enceinte. En fait, je ne sais pas, ça m'a donné une force et ça m'a donné une meilleure connaissance de moi, qui fait aussi que j'ai plus de confiance pour assumer mes choix.

  • Speaker #1

    Quel message t'aimerais faire passer justement ? Aux personnes qui pensent qu'être belle-mère, c'est pas être... entre gros guillemets,

  • Speaker #0

    une vraie maman ? Je dirais que c'est vrai. Il ne faut pas s'attendre au fait qu'être belle-mère, c'est être mère, parce que c'est vraiment deux rôles différents. En revanche, pour être belle-mère, il faut être maternelle, dans le sens où il faut avoir de l'attention pour les gens, il faut s'intéresser aux enfants, il faut leur apporter de l'amour. Donc, il y a plein de choses en commun. Mais une belle-mère ne sera jamais la mère. Et ça, je pense que c'est super important de l'intérioriser, de l'accepter, parce que c'est ça qui peut justement créer du trouble ou nous rendre un peu malheureux. Non, être belle-mère, ce n'est pas être mère. En revanche, il y a ce soin, bien sûr, en commun.

  • Speaker #1

    Comment le fait que tu sois belle-mère, justement, des enfants de ton amoureux, ça influence votre... dynamique de couple et est-ce que l'équilibre est difficile à trouver ?

  • Speaker #0

    Nous comme on a une semaine sur deux en fait c'est un peu une semaine où on est en mode deux gros célibataires, enfin célibataires au sens pas d'enfants voilà on ne demande pas que nous partons chacun de notre côté, allez tchuss ! Mais voilà on a une semaine où en fait notre couple, après évidemment le travail aussi mais... Notre couple est au cœur, où on va sortir, on va aller danser. On est beaucoup partis danser, aller écouter de la musique, etc. Donc, on se retrouve comme ça. Et après, on a un autre équilibre la semaine où, évidemment, il y a les enfants. Là où je trouve ça parfois difficile de trouver sa place, c'est que j'ai l'impression que, par exemple, moi, mes parents ne se gênaient pas du tout pour dire ce qu'ils pensaient, pour régler leur compte entre eux quand il y avait des choses à... à dire devant leurs enfants. Moi, je ne sais pas si c'est une précaution du fait que je ne sois que la belle-mère. En tous les cas, j'ai envie de les préserver au maximum. Donc, si jamais il y avait des tensions dans le couple, c'est des choses que je ne vais jamais mettre sur le devant, par exemple. Après, ça reste un couple avec un homme, une femme. Donc, même si ce sont ses enfants... Et je le dis facilement, puisqu'il le reconnaît, la charge mentale des enfants, elle est plutôt chez moi.

  • Speaker #1

    C'est toi qui penses aux anives, aux cafés,

  • Speaker #0

    aux vacances, à l'école, aux fournitures scolaires. Et ça, c'est vraiment un sujet qu'on a régulièrement. Non pas que ça me gêne, puisque c'est des choses que j'aime faire. Mais je trouve ça hyper important, comme dans tout qui est évidemment un équilibre. Après, il fait quand même des choses, cet homme.

  • Speaker #1

    On espère,

  • Speaker #0

    on espère. C'est un très bon cuisinier, par exemple. Ça rattrape pas mal. Ça, c'est pas mal, ça. Mais ouais, en fait, je trouve ça étonnant de me dire que finalement, c'est lui le papa et c'est moi la belle-mère. Mais la charge mentale, elle est quand même... Et donc là, je me dis, il y a quand même du taf encore.

  • Speaker #1

    Du coup, est-ce que tu trouves que ton compagnon t'a aidé dès le début aussi à trouver ta place, à savoir quels pouvaient être les sujets sur lesquels tu interviens ? J'imagine qu'il y a aussi... Un certain nombre de limites, puisque tu n'es pas, on va dire, le parent officiel, direct, de ses enfants.

  • Speaker #0

    Il m'a aidée tout de suite à faire ma place. Il y a été vraiment pour beaucoup. Et puis aussi, je pense que lui et son ex-femme, la manière d'éduquer les enfants, ça fait que les enfants aussi m'ont accueillie. Donc, voilà, oui, il a été vraiment une aide pour ça. Ensuite, les règles, elles ont été très claires aussi dès le début, c'est-à-dire que sur des questions vraiment de choix d'éducation spécifique, etc., il y avait des domaines qui étaient forcément, qui relevaient en tous les cas du papa et de la maman. Après, ça, c'était sur le papier. Ensuite, il y a la vie. Il y a la vie et donc forcément, il y a des sujets où à la base, on avait dit que ça ne me regardait pas. Mais finalement, je fais partie de la famille. Après, c'est plus moi qui freinais un peu ou je me disais, non, ce n'est pas moi qui vais mettre des limites sur ce sujet. Je parle plus de l'éducation parce que ça regarde les parents. Et ça, pour moi, c'est aussi hyper important de ne pas jouer contre. C'est-à-dire que, évidemment, quand les enfants ont deux foyers, ils n'ont pas forcément les mêmes règles, la même éducation. Et c'est normal, puisque nous sommes tous différents. Et ça, c'est vraiment pour moi le cœur pour que les choses se déroulent. C'est le respect de base. Pour moi, c'est important surtout de respecter l'éducation qui est choisie et donnée par les parents.

  • Speaker #1

    Tu as eu des moments aussi où Sacha et Anaïs t'ont reconnu ce statut particulier que tu occupes dans leur vie ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai eu cette chance. Alors moi, je suis quelqu'un, j'adore écrire, laisser des petits mots, etc. Et puis, il arrive que j'ai aussi des petits mots des enfants.

  • Speaker #1

    Trop mignon.

  • Speaker #0

    Ou le statut est reconnu. Ou justement, Sacha m'a dit à un moment donné, j'ai la chance d'avoir une belle-mère qui n'est pas celle décrite dans les contes, etc. Voilà. Donc, eux aussi ont conscience de comment est dépeint ce statut de belle-mère.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as en tête l'exemple d'une femme que tu connais, ou d'une femme célèbre, ou d'un personnage de fiction, qui a ce statut de belle-mère, et qu'est-ce qu'elle t'inspire ?

  • Speaker #0

    Justement, je me suis dit, est-ce que j'en connais ? Et en fait, après, à part les belles-mères qu'il y a dans les contes, j'ai pas eu l'impression. D'avoir rencontré une belle-mère qui m'inspirerait. Mais il doit y en avoir des tonnes. Mais je ne les connais pas encore.

  • Speaker #1

    Tu ne les connais pas encore. Il faut que tu vois le film de Rebecca Slotowski, du coup ça en fera une première.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une bonne question à se poser quand on veut savoir si on a des clichés sur des gens. C'est de se demander ce qui nous vient en tête en premier déjà. Et souvent, c'est assez révélateur. Je te remercie beaucoup, Safia, d'être venue dans le studio. Alors, c'est pour quand ? De partager avec nous ton expérience. Avant de se laisser, est-ce que tu peux nous partager un peu tout pour retrouver le podcast Combattante, tes réseaux sociaux, tout ça ?

  • Speaker #0

    Eh bien, vous pouvez retrouver Combattante sur toutes vos plateformes d'écoute préférées. J'ai l'impression d'avoir répété cette phrase mille fois. Il paraît qu'il faut toujours parler tout le temps de son podcast. Et là, en plus, nous sommes dans Sympathias. C'est merveilleux. Une mise en abîme. Voilà, donc sur les plateformes d'écoute ou sur Instagram avec Combatante Podcast. Et surtout, je voudrais remercier Octavia pour ton accueil. Merci Octavia et pour ce sujet que je trouve nécessaire. celui du choix de la maternité ou de la non-maternité et de mettre en avant des parcours de femmes si différents. Je te souhaite le meilleur et longue vie à ton podcast.

  • Speaker #1

    Merci, Safia. Franchement, ça me fait vraiment plaisir. Vous pouvez retrouver le podcast sur Instagram. Alors, c'est pour quand ? Et le C, c'est la lettre C. Voilà. Alors, c'est pour quand ? Tout collé et c'est la lettre C. Je vous remercie pour vos écoutes de plus en plus nombreuses. Et puis, je vous dis à très vite pour un prochain épisode. Salut ! Le sujet vous intéresse ? Vous avez des questions, des suggestions concernant le podcast ? Ça se passe sur Instagram, sur le compte. Alors, c'est, la lettre c'est, pour quand ? Tout attaché. Alors, c'est pour quand ? Tout attaché. Je vous mets le lien dans le descriptif de l'épisode. A bientôt !

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Description

En France, près de 500 000 femmes sont belles-mères, et parmi elles, 20 % n’ont pas d’enfants biologiques. Pourtant, ce rôle reste méconnu et souvent teinté de stéréotypes hérités des contes et des représentations culturelles. Que signifie vraiment être belle-mère ? Comment trouver sa place entre amour, responsabilités et attentes sociétales ?


Dans cet épisode, je reçois Safia Caré, belle-mère depuis 2018 et créatrice du podcast Combattantes, dédié à la place des femmes dans les sports de combat. Ensemble, nous explorons les enjeux complexes de ce statut si particulier :


🔹 Le poids des injonctions : Qu’elles viennent de la société, de la famille ou du corps médical, ces attentes pèsent sur les femmes qui ne deviennent pas mères biologiques, mais qui participent activement à l’éducation des enfants de leur partenaire.


🔹 Créer des liens au-delà des liens du sang : Safia partage ses expériences de construction d’une relation avec ses beaux-enfants, entre respect, amour et créativité.


🔹 Dépasser les clichés : Comment redonner ses lettres de noblesse au mot "belle-mère" et se libérer de l’image de la marâtre des contes de fées ?


🔹 Reconstruire son identité : Le deuil de la maternité biologique a conduit Safia à se réapproprier son corps, notamment à travers la pratique de la boxe.


Cet épisode ouvre le débat sur les représentations des belles-mères dans notre société. Comment vivre pleinement ce rôle quand on ne rentre pas dans le moule traditionnel de la parentalité ?


Retrouvez Safia Caré et son podcast Combattantes sur toutes les plateformes d’écoute.


Et pour continuer la conversation, suivez-nous sur Instagram : @alorscestpourquand


Bonne écoute et merci d’être toujours plus nombreux à ouvrir avec nous de nouvelles perspectives !


"Alors, c'est pour quand !?" Le podcast qui brise les tabous et les injonctions autour de la maternité. Si vous aimez ce podcast et que vous souhaitez le soutenir, mettez 5 étoiles sur les plateformes d’écoute et n’hésitez pas à en parler autour de vous. 

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Retrouvez la communauté du podcast sur Instagram @alorscpourquand


Emission écrite, enregistrée et montée par Octavia.


Si vous voulez en savoir plus sur la création de podcasts, contactez-moi : contact@octavia-communication.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'imaginais pas ma vie sans enfant, même si je peux totalement concevoir qu'on peut imaginer sa vie sans enfant. En tous les cas, j'imaginais pas la mienne sans la présence d'enfant. C'est poser alors la question de, est-ce que c'est important que les enfants que je côtoie soient les miens ou pas ?

  • Speaker #1

    Si vous n'étiez pas mère, vous n'étiez pas une vraie femme. Je suis assez gêné, moi, de voir cette nouvelle mode où ces politiciens ne pas avoir d'enfants.

  • Speaker #0

    C'est un intérêt total de la chose. Vous êtes plutôt jeune, vous deux. Qu'est-ce que vous attendez ? Elle, elle ne veut pas d'enfin... Mais t'es boudie avant 40 ans, vraiment ? Aujourd'hui, je me sens boudée.

  • Speaker #1

    Je suis de nouveau enceinte.

  • Speaker #0

    Cela ne nous regarde pas. C'est pour quand ?

  • Speaker #1

    C'est pour quand ? C'est pour quand ? Alors, c'est pour quand ? Bienvenue dans Alors, c'est pour quand ? Le podcast qui ouvre la voie à celles qui redéfinissent les règles. Je suis Octavia, et ici, je donne la parole à des femmes libres, inspirantes, qui prouvent qu'il n'y a pas qu'un seul chemin en matière de maternité et de non-maternité. En France, on estime à un peu plus d'un million le nombre d'adultes vivant avec les enfants de leurs conjoints. J'ai nommé les beaux-parents. Parmi eux, 500 000 femmes, dont 20% d'entre elles n'ont pas d'enfants biologiques. Dans le film Les enfants des autres de Rebecca Zlotowski, la réalisatrice met en scène le portrait de Rachel, une femme de 40 ans, accomplie mais tiraillée, entre son désir d'être mère et son rôle dans la cellule familiale qui ne lui appartient pas totalement. Elle s'occupe de Leila, la fille de son compagnon. Un film qui met en lumière le poids des injonctions sociales sur les femmes concernant la maternité et la parentalité, tout en célébrant la possibilité de liens familiaux au-delà des normes traditionnelles. Tout est dit, belle-mère, un exercice d'équilibriste entre amour et injonction et attentes irréalistes. Pour parler de ce sujet, je reçois une combattante, Safia Caré, belle-mère de deux enfants depuis 2018, mais aussi créatrice de l'incroyable podcast intitulé Combattante qui parle des femmes, de leur place dans les sports de combat. et donc dans la société. Salut Safia !

  • Speaker #0

    Salut !

  • Speaker #1

    Alors on va commencer direct. À quoi te fait penser la question Alors, c'est pour quand ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, quand j'entends cette question, j'entends le ton qui va avec. Alors, c'est pour quand ? Il y a le côté à la fois complice de la femme qui pose la question parce que j'ai l'impression que... Quand cette question m'a été posée, elle est souvent posée par des femmes. Donc, elle m'évoque une question que j'ai beaucoup entendue, puisque j'ai bientôt 45 ans et je n'ai pas mes propres enfants. Donc, le alors, c'est pour quand ? ça a été quelque chose de récurrent.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous raconter comment tu es devenue belle-mère ? Raconte-nous cette belle histoire, cette rencontre et tout ça.

  • Speaker #0

    Alors, je suis devenue belle-mère parce que je suis tombée amoureuse. J'ai eu la chance de rencontrer quelqu'un qui m'a totalement bouleversée. Dès les premiers instants, j'ai senti que c'était lui et que c'était aussi une chance de pouvoir rencontrer quelqu'un avec qui on pouvait être bien et partager sa vie ou en tous les cas un bout de chemin. C'est finalement nourri de cet amour pour cette personne que j'ai été amenée à devenir belle-mère, puisque lui était papa de... et toujours d'ailleurs, attention ! Papa de deux enfants.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, coup de foudre ?

  • Speaker #0

    Coup de foudre.

  • Speaker #1

    Coup de foudre, pas à Notting Hill.

  • Speaker #0

    Non, pas coup de foudre à Notting Hill, mais on va dire coup de foudre à Dakar, ou presque à Dakar.

  • Speaker #1

    Génial.

  • Speaker #0

    Très vite, il m'a dit que lui ne se projetait pas... pas dans le fait d'avoir à nouveau des enfants. C'était important pour lui de me le communiquer pour que ce soit clair et pour que notre relation soit saine et que si elle devait être amenée à continuer, que chacun puisse savoir où il en est. Ça, ça a été vraiment une première problématique. Ça m'a forcée à faire le point. Est-ce que c'était important pour moi d'avoir mes propres enfants, sachant que je ne m'étais jamais projetée autrement ? C'est-à-dire que je suis l'aînée de quatre enfants. J'ai toujours baigné dans un monde d'enfance, aussi parce que très tôt j'ai été animatrice, c'est quelque chose qui m'anime. J'adore la présence des enfants, j'aime jouer, je suis encore une enfant, j'adore être avec les enfants et donc j'imaginais pas ma vie sans enfants. Même si je peux totalement concevoir qu'on peut imaginer sa vie sans enfants, en tous les cas j'imaginais pas. mais pas la mienne, sans la présence d'enfants. S'est posée alors la question de, est-ce que c'est important que les enfants que je côtoie soient les miens ou pas ? Et donc, je me suis dit que c'était déjà une telle chance de pouvoir être avec quelqu'un qu'on aime profondément. J'avais conscience de cette chance. Ensuite, j'ai réfléchi à, est-ce que c'est important que... les enfants qu'on côtoie soient vraiment les siens ? Est-ce qu'en fait, je m'étais toujours projetée comme étant une future maman de quatre enfants, puisque moi aussi, je voulais avoir une famille nombreuse ? Est-ce qu'en fait, je m'étais déjà vraiment posée la question et je me suis rendue compte que je ne m'étais jamais posée ces questions ?

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, ça t'a amenée à des questionnements nouveaux te concernant finalement et concernant tes choix. Vous en aviez parlé... Très rapidement, tout ça, dès que vous vous êtes rencontrés ?

  • Speaker #0

    On en a parlé assez rapidement, dans le sens où moi, j'avais déjà 37 ans quand je l'ai rencontré, et que lui, on avait déjà 44-45. Donc, on en a parlé rapidement, parce qu'on sait que ça peut être une problématique, en tous les cas, pour les femmes, quand elles approchent la quarantaine. Bien sûr,

  • Speaker #1

    il y a quand même des choix. Il y a des possibilités, mais il y a des choix aussi à faire. On va avancer un petit peu plus dans le temps, justement. Au bout de combien de temps tu as rencontré ces deux enfants ? Je ne sais pas si tu as le droit de dire leur prénom ou pas.

  • Speaker #0

    Ils s'appellent Sacha et Anaé. Je les ai rencontrés assez rapidement, au démarrage, plutôt dans le cadre d'une soirée à la maison, chez eux, où il y avait d'autres amis. Et la rencontre a été très naturelle, justement parce que, comme moi, j'aime beaucoup jouer. Et que je suis arrivée dans cette soirée où il n'y avait que des adultes et ces deux enfants-là. Je me suis dirigée spontanément vers les enfants. De toute façon, c'est souvent la place que j'occupe, même dans ma famille en général, avec mes neveux. Ou avec des amis, en fait, c'est vrai que j'ai une facilité, on va dire, ou un intérêt, une envie d'interagir avec les enfants.

  • Speaker #1

    Des enfants au mariage et tout ça.

  • Speaker #0

    Il se pourrait bien.

  • Speaker #1

    Et ça a été quoi tes premières impressions et sensations finalement quand tu les as rencontrées et quand tu as, j'imagine, commencé à intégrer ce rôle ? que tu allais avoir auprès d'eux, puisque tu es avec leur papa ?

  • Speaker #0

    En fait, ça s'est fait très progressivement. C'est-à-dire qu'au démarrage, ça a été vraiment plutôt une rencontre d'humain à humain. J'ai rencontré ces enfants avec qui je me suis bien entendue. Donc, j'étais très heureuse d'avoir ces nouvelles personnes dans ma vie, sans conscientiser le fait que j'allais devenir une belle-mère. En fait, en plus, c'est un terme, je ne sais pas, je pense que la littérature ou l'imaginaire, tout notre univers culturel fait que le mot belle-mère n'est pas très attrayant. Et donc voilà, du coup, je ne me projetais pas du tout en étant belle-mère. J'étais plus dans un foyer avec des gens que j'aimais beaucoup et où je me suis dit, il faut qu'on arrive à créer un collectif. et c'est ça qui était important pour moi, que chacun puisse se sentir bien et aussi de garder la bonne distance, c'est-à-dire d'être toujours à ma place puisque je suis dans un foyer où en fait on a les enfants une semaine sur deux. Une semaine sur deux, ils sont avec leur maman. Donc le contexte est aussi différent de certaines belles-mères qui peuvent avoir dans certains contextes les enfants tout le temps. Donc là, il faut aussi conjuguer avec deux foyers, avec deux éducations et aussi accepter le fait qu'on n'est pas la maman. C'est un autre rôle que l'on endosse et aussi on n'est pas au fait de ce que traversent les enfants une semaine sur deux. Et donc ça, ça amène aussi quelque chose d'une problématique supplémentaire.

  • Speaker #1

    C'est un statut qui est assez ambivalent quand même que celui de Ausha. Moi, je suis pour qu'on continue d'utiliser le terme de belle-mère et que justement, on lui redonne ces lettres de noblesse qu'on ne pense pas forcément à la marâtre dans son drillon. Parce que je pense que vraiment dans l'imaginaire collectif, mais c'est vraiment problématique, c'est les premières choses qui nous viennent. Si on dit belle-mère, on pense aux contes, on pense à tout ça. Alors qu'en fait, il y a énormément de femmes qui contribuent à la vie quotidienne d'enfants qui ne sont pas les leurs. et de manière hyper positive, comme un pilier dans leurs existences. Donc ce statut qui est ambivalent. Par exemple, est-ce que tu ressens parfois le besoin de préciser, j'en sais rien moi, devant les profs ou les maîtresses d'école, ou maîtres d'école, ou devant les éducateurs sportifs, que tu n'es pas la maman ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je ne ressentais pas nécessairement le besoin de préciser. En revanche, il m'est arrivé de le faire régulièrement, notamment quand les enfants étaient encore plus petits, au démarrage, où les gens de l'entourage pouvaient s'adresser à eux en me désignant comme étant leur maman. Et je sentais que ça créait un trouble, un malaise chez eux. Et donc, c'est plus dans ce contexte-là que j'explicitais le fait que je n'étais pas leur mère. Mais je n'utilisais... toujours pas le terme de belle-mère, le fait vraiment d'asseoir ce mot, en fait, ça a pris plusieurs années.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et en fait, je l'ai utilisé une fois que les enfants eux-mêmes l'avaient utilisé.

  • Speaker #1

    T'as attendu finalement que, on va dire, que le statut soit officiel côté enfant pour toi aussi te l'approprier ? Oui.

  • Speaker #0

    En fait, je l'ai... pas attendu de manière consciente, mais en post-rationalisant, ça s'est fait comme ça et c'est eux qui ont utilisé les premiers le terme.

  • Speaker #1

    D'accord. Et du coup, je me demandais, par rapport à tout ça, comment ça se passe ? Parce que j'imagine, je reviens, j'ai des amis qui sont beaux-parents aussi, je reviens ici au film dont on parlait de Rebecca Zlotowski, parfois les enfants peuvent avoir des maladresses. envers leurs parents, mais leurs parents, c'est leurs parents. Et du coup, s'ils ont une maladresse envers leurs beaux-parents, en les renvoyant au statut du fait qu'ils ne soient pas leurs parents, comment ça se passe ? Ça t'est arrivé ? Est-ce que c'est quelque chose... Déjà, est-ce que ça t'est arrivé ? Comment tu gères ce genre de situation ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai... Ça ne m'est pas encore arrivé, alors maintenant qu'ils sont en train de... Ne le faites pas ! Comme ils sont aujourd'hui adolescents, peut-être que ça va arriver, que ça fait partie aussi de la construction identitaire. En fait, ils m'ont accueillie vraiment chaleureusement. On a tissé des relations, je pense, qui sont tout à fait autres que celles qu'ils ont avec leur mère. C'est-à-dire, quand je disais que tout petit, on a commencé à jouer, en fait, ce qu'on a développé en commun, on a développé un univers en commun qui est celui de la création. On crée beaucoup ensemble. Par exemple, pendant le Covid, où on était tous enfermés, nous en tous les cas dans un petit appartement parisien, pour repousser les murs, on a utilisé notre imaginaire, on a commencé à faire parler des doudous, à créer des sketchs. Je leur ai transmis mon goût pour les histoires, pour le fait de filmer. Je leur ai appris à monter. Donc en fait, on a cet univers-là. qui est assez puissant. Et je pense que c'est dans la création qu'on arrive aussi à partager des émotions fortes. Après, il m'est arrivé de me sentir triste, de me dire que je ne ressentirais jamais ou que je n'aurais jamais, de la part des enfants, ce... Je ne sais pas comment expliquer ce sentiment qui est peut-être plus de l'ordre de l'instinct. On aime de manière inconsidérable parce que, ou en tous les cas dans mon imaginaire, parce que les personnes font partie de ta famille, il y a quelque chose du sang qui est, je ne sais pas comment l'expliquer.

  • Speaker #1

    Le côté viscéral. Oui,

  • Speaker #0

    viscéral. Et en fait, je le vois peut-être, alors moi j'ai une mère qui a un amour qui est très viscéral. Et souvent, quand j'étais petite, elle me disait tu verras quand tu auras tes enfants, tu sentiras tout de suite Donc quelque chose vraiment qui relève de l'instinct. Parmi mes frères et sœurs, certains sont devenus père, mère, donc j'ai pas mal de neveux. Et je sens ce côté viscéral du lien du sang.

  • Speaker #1

    Envers tes neveux et nièces ? Oui. D'accord. Oui,

  • Speaker #0

    enfin qu'il y a quelque chose qui se passe parce que, je ne sais pas, c'est la famille. Et en fait, ce que je trouve beau avec Sacha et Anae, c'est que finalement, il n'y a pas ce lien du sang, mais on est une famille. Et peut-être aussi que j'arrive à avoir peut-être plus d'objectivité, parfois, sur la relation qu'on a, ou là où ils en sont, parce que...

  • Speaker #1

    Plus de recul, enfin...

  • Speaker #0

    Un recul. Peut-être un recul que je n'arriverais peut-être pas à avoir avec... Ouais, avec un recul aussi important avec des enfants. Enfin, je ne sais pas, c'est quelque chose de très instinctif que je dis là, mais je pense que du coup, je suis peut-être plus objective du fait que ce soient mes beaux-enfants que si ça avait été mes enfants.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. Et finalement, vous tissez ce lien qui se construit. Après, je sais qu'il y a aussi des relations, on va dire mère-biologique-enfant qui se construisent. enfin en tout cas de ce que j'ai entendu jusqu'à présent dans le podcast et ailleurs, c'est que souvent à l'accouchement, il y a vraiment plein de possibilités. Il y a celles qui ont ce lien immédiat avec le bébé et d'autres qui vont mettre quelques mois, voire plus de temps, à construire vraiment une relation avec leur bébé. Donc j'imagine que dans la vie et les rencontres qu'on fait, etc., c'est pareil. Finalement, ça dépend. Et puis que ce soit construit dans le temps, que ce soit, on va dire, plus viscéral parce que plus immédiat. Peut-être que l'amour est le même en quelque sorte, c'est juste construit différemment ? Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #0

    En tous les cas, je ne sais pas si l'amour est le même, mais ce que je dirais, c'est que j'aime profondément mes beaux-enfants. Et que je ferai tout pour eux, et que ce qui m'incombe, c'est qu'ils soient heureux, bien, et qu'ils puissent se développer. développer le mieux possible.

  • Speaker #1

    Tu as acquis cette responsabilité énorme vis-à-vis d'eux. Tu es un Ausha.

  • Speaker #0

    Oui, je suis un Ausha. Effectivement, en tous les cas, une semaine sur deux, on est ensemble. Et c'est le système d'éducation aussi qu'on a mis en place avec mon compagnon. Donc, en ce sens-là, je suis un Ausha.

  • Speaker #1

    Étant donné que ton compagnon t'a dit qu'il ne voulait pas avoir d'autres enfants, et bien que tu sois très amoureuse de lui, et que j'imagine que la relation est très belle, est-ce que ça a été difficile de renoncer à tes enfants biologiques potentiels ?

  • Speaker #0

    En fait, je dirais que ça... pas été si difficile que ça, me concernant. Là où c'est devenu plus complexe, c'est davantage dans les échanges que tu peux avoir avec les autres. Le fait de mesurer la chance d'aimer quelqu'un et de vouloir partager sa vie et de ne pas avoir ses propres enfants, par exemple, pour des personnes de mon entourage, ça leur semblait égoïste de la part de mon compagnon. Donc, en fait, c'est plus ça que je trouve difficile et également le statut qui n'est absolument pas reconnu. En fait, j'ai l'impression que les belles-mères, déjà, il y a très, très peu de représentation. C'est un sujet, j'ai la sensation, qui reste assez tabou. Moi, je distingue deux types de belles-mères. Il y a effectivement des belles-mères qui ont parfois... déjà leurs propres enfants ou qui ensuite vont refaire des enfants avec le compagnon. Et en l'occurrence, quand on est belle-mère sans enfant, là c'est encore un cas particulier. J'ai la sensation qu'il y a peu de place dans les représentations dans la société. Et du coup, j'ai pu ressentir plutôt de l'isolement par rapport à ça, du fait que je ne pouvais pas forcément... partager ce type de problématiques.

  • Speaker #1

    D'accord, oui. Oui, c'est vrai que... Parce qu'on parle beaucoup de familles recomposées. Quand on parle de familles recomposées, on pense souvent qu'il y a le petit dernier, la petite dernière, qui sont issues des deux parents qui se sont recomposés. Mais c'est vrai que... Bon, attends, je suis nulle en maths, mais 20% de 500 000, ça fait quand même...

  • Speaker #0

    Ça fait à peu près...

  • Speaker #1

    Ça fait 100 000, quand même ! 100 000 !

  • Speaker #0

    Il faut que je parle à ces femmes-là !

  • Speaker #1

    Tu fasses un podcast. En tout cas, il y a 100 000 femmes en France qui sont belles-mères sans avoir d'enfant biologique, ce qui n'est quand même pas rien du tout. Le fait qu'il n'y ait pas ces représentations, est-ce que tu as senti une forme de jugement, on va dire de la part de la société, de ton entourage, du fait que tu n'es pas d'enfant biologique et que tu t'occupes des enfants de ton amoureux ?

  • Speaker #0

    Je sens des personnes intriguées, je sens des personnes jugées, je sens aussi, peut-être chez ma mère, de la tristesse, que je n'ai pas mes propres enfants. Ça, c'est quelque chose...

  • Speaker #1

    Ça, c'est le plus dur, non ? Oui,

  • Speaker #0

    je pense que ça, c'est un des éléments les plus complexes.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. Parce que c'est vrai que moi, j'ai eu... Alors, pour le coup, pour raconter très rapidement... J'ai eu ma mère un jour qui m'a dit, parce que moi, sur la question des enfants, si je fais ce podcast, c'est bien que je me pose des questions, et qui m'a dit, tu sais, si tu n'as pas d'enfant, tu vas le regretter. Et en fait, je pense que ça serait venu de n'importe qui d'autre. Je me serais dit, bon, enfin, ils ont leur avis. Venant de sa propre mère, il y a un truc qui est un peu dévastateur dans le questionnement quand même et qui fait qu'on se dit... Est-ce que je ne suis pas en train de passer à côté de quelque chose ? Est-ce que je ne suis pas en train de rater tout, carrément ? Moi, après, je suis un peu une drama queen, mais voilà. Voilà comment ça s'est passé dans ma tête. J'imagine que pour toi, c'est peut-être un peu similaire.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends très bien ce que tu dis. D'autant que pour nous, nos mères sont celles qui nous connaissent. Elles nous ont portées, elles nous connaissent parfaitement. Donc, si elles nous disent que si on va passer à... À côté de quelque chose, forcément, ça questionne, ça trouble.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Et en fait aussi parce que je pense que moi, j'ai passé mon enfance, mon adolescence, ma vie de jeune adulte à dire que j'aurais des enfants et une famille nombreuse. Et d'ailleurs, il y a eu une séparation au début de ma trentaine. Pour cette question-là, j'étais avec un compagnon qui ne voulait pas d'enfants. Et on s'est séparés pour ces raisons-là. Oh, c'est cool ! Oui !

  • Speaker #1

    Comme quoi, le destin, la vie, tout ça. On n'est pas maître de tout. Mais donc finalement, on va parler peut-être de deuil quand même. Le deuil que tu as fait de tes enfants biologiques, ça a été presque plus difficile vis-à-vis de potentiellement ton entourage que de toi-même. Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Et là, ça me fait penser, c'est les routines médicales, mais... Bref, je vais chez le gynécologue il y a quelques semaines et il me dit mais c'est incroyable d'avoir une telle activité encore pour une femme. Vous savez que vous pouvez tomber enceinte alors qu'on discutait du fait que non je n'avais pas d'enfant, que je ne voulais pas d'enfant etc. Et en fait c'est très difficile pour les gens d'accepter le fait que quelqu'un puisse prendre ce type de décision j'ai l'impression encore. Et donc... Il me dit ça, il trouvait visiblement que ma machine fonctionnait merveilleusement bien. Ça avait l'air. Merci beaucoup. J'ai dit, écoutez monsieur, c'est la première fois qu'on me complimente comme ça sur le fonctionnement de mon corps. Je n'y suis pour rien a priori. Et donc, le temps que je me rhabille, je sors dans son cabinet. Il avait quand même préparé les papiers pour que je puisse rediscuter avec mon compagnon. Et donc... pour pouvoir faire les tests qu'il fallait ou les bonnes vitamines.

  • Speaker #1

    Ok. T'as pris ça comment, toi, du coup ?

  • Speaker #0

    Je me suis... En fait, avec le corps médical, c'est systématique. Je suis toujours tombée sur des gynécologues qui jugeaient, en tous les cas, mes choix, mon compagnon... trouvais que c'était égoïste, qu'il fallait que je pense à moi, etc. Donc voilà, ça c'est vraiment un sujet parce qu'à chaque fois, à chaque fois, ça remue, finalement.

  • Speaker #1

    Ça remue les gens ou ça remue toi ? Ça remue les gens surtout, non ?

  • Speaker #0

    Alors ça remue les gens et puis ça finit par te remuer aussi parce qu'en fait à chaque fois, tu as l'impression d'avoir fait ton deuil et puis on vient te rouvrir la machine en te disant mais vous savez !

  • Speaker #1

    Oui ! C'est vrai que le corps médical, dans beaucoup d'aspects, est lié justement à la reproduction. J'ai l'impression, de ce que j'en ai entendu, de ce que j'en ai vécu aussi, qu'il y a beaucoup d'ingérence aussi dans la vie privée des personnes. Et si tu as des gens en permanence qui te répètent que tu te trompes, tu finis par te dire que oui, sans doute, tu te trompes. C'est peut-être ça qui met mal.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est ça qui met mal et c'est aussi ça qui creuse un peu davantage l'isolement, en fait, par rapport à ces problématiques-là. C'est que finalement, elles sont non comprises à la fois par le corps médical, par tes proches, par des personnes qui sont nées... Random. Random, exactement. mais qui ont quand même un avis.

  • Speaker #1

    C'est quoi la question ou le commentaire qu'on t'adresse le plus souvent à propos de ton rôle de belle-mère ou belle-maman ?

  • Speaker #0

    Je te disais tout à l'heure que j'aime beaucoup créer avec les enfants, faire des choses. En fait, j'aime partager des expériences globalement avec les gens et du coup, forcément avec les enfants qui partagent ma vie. Et il y a eu des commentaires qu'on m'a faits qui m'ont rendu tellement triste. En fait, c'était de la part de maman qui m'ont dit qu'elles n'aimeraient pas du tout que leur ex se mette avec quelqu'un comme moi, où en fait la belle-mère fait tellement de choses avec les enfants que ça leur mettrait de la pression. Enfin, c'est jamais dit dans l'objectif de blesser la personne, donc c'est aussi là-dessus que j'essaye de prendre du recul quand j'entends ça. Mais c'est plus une peur. de ces mamans-là qui s'expriment.

  • Speaker #1

    C'est aussi cette mise en concurrence sur laquelle on joue depuis, je ne sais pas si des millénaires, je n'y étais pas, mais en tout cas depuis des siècles, entre les femmes, justement, en disant elle est mieux, elle est moins bien sur le physique, sur, j'imagine, les capacités à élever des enfants et tout. Parce que finalement, si tu y penses de manière très rationnelle, ce que tu offres à ces enfants, c'est un cadeau. En tant que mère, si tu souhaites l'épanouissement de tes enfants et que tu constates qu'ils ont la chance aussi d'avoir une belle-mère qui les éveille à plein de choses, qui leur ouvre des portes, en vrai, c'est un cadeau. Mais comme on a souvent cette vision que les femmes doivent être en concurrence, que forcément, si elle, elle est belle, ça veut dire que moi, je suis moche et tous ces trucs-là. C'est vrai que ça génère forcément des remarques un peu de cet ordre-là qui sont quand même terribles. Et toi, comment tu... te remets de cette sorte de remarque ?

  • Speaker #0

    En fait, je trouve ça étonnant dans le sens où je pense que si j'avais des enfants et qu'ils étaient les miens et qu'une semaine sur deux, ils étaient élevés dans un autre foyer avec une autre femme, je pense que ce qui m'incomberait, c'est qu'ils soient le plus heureux, le mieux possible. Et voilà. Après, j'ai la chance que justement la maman des enfants ait... considèrent que c'est une chance que quelqu'un s'occupe d'eux.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est tellement un cadeau. Finalement, en plus, c'est un troisième point de vue. C'est quand même super.

  • Speaker #0

    C'est ça, en fait, que je dis souvent aux enfants. Après, j'ai jamais vécu dans des foyers différents. Je ne peux pas vraiment me mettre à leur place. En l'occurrence, je trouve que ça peut être une chance aussi d'avoir différentes... personnes comme ça qui finalement vont t'éveiller à des choses différentes, des sensibilités différentes, des valeurs différentes, des systèmes d'éducation différents. Ça leur permet à la fois de s'adapter, ça leur permet de se questionner et de leur donner plein de clés pour se trouver eux-mêmes et choisir qui ils veulent devenir.

  • Speaker #1

    Un statut qui est quand même très complexe, d'un point de vue même législatif, il n'y a pas vraiment de choses pour les beaux-parents qui existent.

  • Speaker #0

    Il n'y a rien. Il n'y a rien, voilà,

  • Speaker #1

    bon super. Donc c'est très pratique pour trouver sa place et son statut au sein des familles recomposées. Est-ce que tu as remarqué une différence dans les attentes ou les pressions qui peuvent être exercées sur les femmes par rapport aux hommes, en termes de statut de beaux-parents ?

  • Speaker #0

    J'ai quand même l'impression que ce soit beaux-parents ou absence de parents, que la pression d'avoir un enfant est quand même beaucoup plus... porté sur les femmes. Nous sommes destinés... Voilà, c'est un peu... Donc, en ce sens, les hommes sont plus libres. Dégagés de ce type d'injonction. Un homme qui décide de ne pas avoir d'enfant, voilà, il a ses raisons. Une femme qui décide de ne pas avoir d'enfant, il y a suspicion.

  • Speaker #1

    Il y a suspicion, c'est vrai. Tu crois qu'il y a suspicion de quoi d'ailleurs chez les femmes qui ne veulent pas d'enfant ou qui à un moment se sont dit, moi ma vie me convient comme ça, j'ai pas besoin de plus, en quelque sorte ?

  • Speaker #0

    J'ai l'impression qu'on a tellement évolué avec des normes qui sont, enfin c'est les stéréotypes. C'est à force de nous répéter qu'une femme est destinée à devenir une mère, que son corps est fait pour concevoir, qu'on finit par intégrer les choses. En fait, notre cerveau a besoin de classer. Les stéréotypes, ce n'est pas forcément mauvais. Après, c'est du coup, comment est-ce qu'on se défait de ce qu'on nous répète toujours ? Donc, il y a suspicion parce que... le rôle d'une femme dans les stéréotypes et de devenir mère.

  • Speaker #1

    De manque de féminité, puisque finalement, la féminité, elle est beaucoup ramenée, une fois passée un certain âge, au fait d'être mère.

  • Speaker #0

    Oui, peut-être aussi. Je ne l'avais jamais vue sous ces tangles.

  • Speaker #1

    Je me permets de soulever ce point, parce que je pense que c'est quelque chose, sans doute, que tu traites dans ton podcast Les Combattantes aussi, puisque finalement... En gros, ton podcast met en avant des portraits de femmes qui sont dans les sports de combat. Et que, évidemment, dans les stéréotypes, une femme féminine parce que pour le coup, c'est un qualificatif qui ne veut strictement rien dire, ne boxe pas, ne fait pas du MMA ou des choses comme ça. Et en fait, j'ai l'impression que ça fait partie des thématiques qui te traversent dans la vie. Et cette question aussi de...

  • Speaker #0

    De la liberté, de la place des femmes, de pouvoir prendre possession de son corps, de pouvoir prendre place dans la société. Effectivement, à travers ce podcast, j'interroge la place des femmes dans les sports de combat, donc dans la société. J'interroge le regard qu'on peut avoir sur un corps musclé de femme, par exemple.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ou sur des corps... de femmes qui ont plus de testostérone que la moyenne aussi ? Enfin voilà, c'est des questions. C'est comme si j'ai la sensation d'avoir grandi comme s'il n'y avait qu'une seule manière d'être femme. Alors qu'évidemment, on est tous différents et c'est ça qui fait la beauté des choses. Mais ouais, ce podcast-là, il est important pour ça, pour revendiquer davantage d'égalité. pour exprimer aussi notre liberté par le corps. Moi, c'est ce que j'ai trouvé avec la boxe. En fait, je pense que la boxe est arrivée dans ma vie au même moment où j'ai fait le deuil d'avoir des enfants. Enfin, mes propres enfants. Si jamais Sacha et Yana écoutent ce podcast, évidemment, je les considère tout à fait comme... Enfin, c'est ma famille et je suis tellement heureuse de les avoir rencontrés. Mais la boxe m'a beaucoup aidée à assumer ce choix. Voilà, je veux dire, assumer ses choix.

  • Speaker #1

    C'est beau ce que tu dis et c'est vrai qu'en fait, ça fait réfléchir au fait que parfois, le plus difficile dans les choix qu'on fait, surtout en tant que femme, c'est de réussir à l'assumer pleinement et c'est de ne plus avoir cette petite voix dans notre tête qui a été forgée par la société, mais qu'on a intégrée, qui nous dit tout le temps, attention, tu es en train de faire n'importe quoi. Ce n'est pas vrai de faire des choix aussi nuls. Moi, je sais que je l'ai souvent sur plein de choses. Et c'est vrai que c'est beau ce que tu dis, puisqu'à un moment, c'est cette petite voix qui s'éteint, en fait, pour justement te focaliser sur autre chose. Et aussi, j'imagine, en partie pour le sport, te réapproprier ton corps, enfin, t'approprier ton corps, en faire aussi un outil de force, quoi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    De combat.

  • Speaker #0

    En fait, se réapproprier son corps, parce que moi, pendant très longtemps, en fait, j'ai... J'ai fait du sport, puis après, j'ai travaillé comme une dingue. Et donc, j'ai dédié ma vie au travail et j'ai oublié mon corps, vraiment. Et j'ai pensé que ma tête pouvait guider mon corps, ce qui est absolument pas juste. Et mon corps s'est réveillé pour me dire qu'est-ce que tu fais ? Et en fait, le sport m'a permis de me réapproprier mon corps. Et en me réappropriant mon corps, vraiment, je me suis dit, il a le droit d'être là, il a le droit d'être en mouvement, il a le droit d'être musclé, il a le droit de ne pas être enceinte, de ne jamais être enceinte. En fait, je ne sais pas, ça m'a donné une force et ça m'a donné une meilleure connaissance de moi, qui fait aussi que j'ai plus de confiance pour assumer mes choix.

  • Speaker #1

    Quel message t'aimerais faire passer justement ? Aux personnes qui pensent qu'être belle-mère, c'est pas être... entre gros guillemets,

  • Speaker #0

    une vraie maman ? Je dirais que c'est vrai. Il ne faut pas s'attendre au fait qu'être belle-mère, c'est être mère, parce que c'est vraiment deux rôles différents. En revanche, pour être belle-mère, il faut être maternelle, dans le sens où il faut avoir de l'attention pour les gens, il faut s'intéresser aux enfants, il faut leur apporter de l'amour. Donc, il y a plein de choses en commun. Mais une belle-mère ne sera jamais la mère. Et ça, je pense que c'est super important de l'intérioriser, de l'accepter, parce que c'est ça qui peut justement créer du trouble ou nous rendre un peu malheureux. Non, être belle-mère, ce n'est pas être mère. En revanche, il y a ce soin, bien sûr, en commun.

  • Speaker #1

    Comment le fait que tu sois belle-mère, justement, des enfants de ton amoureux, ça influence votre... dynamique de couple et est-ce que l'équilibre est difficile à trouver ?

  • Speaker #0

    Nous comme on a une semaine sur deux en fait c'est un peu une semaine où on est en mode deux gros célibataires, enfin célibataires au sens pas d'enfants voilà on ne demande pas que nous partons chacun de notre côté, allez tchuss ! Mais voilà on a une semaine où en fait notre couple, après évidemment le travail aussi mais... Notre couple est au cœur, où on va sortir, on va aller danser. On est beaucoup partis danser, aller écouter de la musique, etc. Donc, on se retrouve comme ça. Et après, on a un autre équilibre la semaine où, évidemment, il y a les enfants. Là où je trouve ça parfois difficile de trouver sa place, c'est que j'ai l'impression que, par exemple, moi, mes parents ne se gênaient pas du tout pour dire ce qu'ils pensaient, pour régler leur compte entre eux quand il y avait des choses à... à dire devant leurs enfants. Moi, je ne sais pas si c'est une précaution du fait que je ne sois que la belle-mère. En tous les cas, j'ai envie de les préserver au maximum. Donc, si jamais il y avait des tensions dans le couple, c'est des choses que je ne vais jamais mettre sur le devant, par exemple. Après, ça reste un couple avec un homme, une femme. Donc, même si ce sont ses enfants... Et je le dis facilement, puisqu'il le reconnaît, la charge mentale des enfants, elle est plutôt chez moi.

  • Speaker #1

    C'est toi qui penses aux anives, aux cafés,

  • Speaker #0

    aux vacances, à l'école, aux fournitures scolaires. Et ça, c'est vraiment un sujet qu'on a régulièrement. Non pas que ça me gêne, puisque c'est des choses que j'aime faire. Mais je trouve ça hyper important, comme dans tout qui est évidemment un équilibre. Après, il fait quand même des choses, cet homme.

  • Speaker #1

    On espère,

  • Speaker #0

    on espère. C'est un très bon cuisinier, par exemple. Ça rattrape pas mal. Ça, c'est pas mal, ça. Mais ouais, en fait, je trouve ça étonnant de me dire que finalement, c'est lui le papa et c'est moi la belle-mère. Mais la charge mentale, elle est quand même... Et donc là, je me dis, il y a quand même du taf encore.

  • Speaker #1

    Du coup, est-ce que tu trouves que ton compagnon t'a aidé dès le début aussi à trouver ta place, à savoir quels pouvaient être les sujets sur lesquels tu interviens ? J'imagine qu'il y a aussi... Un certain nombre de limites, puisque tu n'es pas, on va dire, le parent officiel, direct, de ses enfants.

  • Speaker #0

    Il m'a aidée tout de suite à faire ma place. Il y a été vraiment pour beaucoup. Et puis aussi, je pense que lui et son ex-femme, la manière d'éduquer les enfants, ça fait que les enfants aussi m'ont accueillie. Donc, voilà, oui, il a été vraiment une aide pour ça. Ensuite, les règles, elles ont été très claires aussi dès le début, c'est-à-dire que sur des questions vraiment de choix d'éducation spécifique, etc., il y avait des domaines qui étaient forcément, qui relevaient en tous les cas du papa et de la maman. Après, ça, c'était sur le papier. Ensuite, il y a la vie. Il y a la vie et donc forcément, il y a des sujets où à la base, on avait dit que ça ne me regardait pas. Mais finalement, je fais partie de la famille. Après, c'est plus moi qui freinais un peu ou je me disais, non, ce n'est pas moi qui vais mettre des limites sur ce sujet. Je parle plus de l'éducation parce que ça regarde les parents. Et ça, pour moi, c'est aussi hyper important de ne pas jouer contre. C'est-à-dire que, évidemment, quand les enfants ont deux foyers, ils n'ont pas forcément les mêmes règles, la même éducation. Et c'est normal, puisque nous sommes tous différents. Et ça, c'est vraiment pour moi le cœur pour que les choses se déroulent. C'est le respect de base. Pour moi, c'est important surtout de respecter l'éducation qui est choisie et donnée par les parents.

  • Speaker #1

    Tu as eu des moments aussi où Sacha et Anaïs t'ont reconnu ce statut particulier que tu occupes dans leur vie ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai eu cette chance. Alors moi, je suis quelqu'un, j'adore écrire, laisser des petits mots, etc. Et puis, il arrive que j'ai aussi des petits mots des enfants.

  • Speaker #1

    Trop mignon.

  • Speaker #0

    Ou le statut est reconnu. Ou justement, Sacha m'a dit à un moment donné, j'ai la chance d'avoir une belle-mère qui n'est pas celle décrite dans les contes, etc. Voilà. Donc, eux aussi ont conscience de comment est dépeint ce statut de belle-mère.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as en tête l'exemple d'une femme que tu connais, ou d'une femme célèbre, ou d'un personnage de fiction, qui a ce statut de belle-mère, et qu'est-ce qu'elle t'inspire ?

  • Speaker #0

    Justement, je me suis dit, est-ce que j'en connais ? Et en fait, après, à part les belles-mères qu'il y a dans les contes, j'ai pas eu l'impression. D'avoir rencontré une belle-mère qui m'inspirerait. Mais il doit y en avoir des tonnes. Mais je ne les connais pas encore.

  • Speaker #1

    Tu ne les connais pas encore. Il faut que tu vois le film de Rebecca Slotowski, du coup ça en fera une première.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une bonne question à se poser quand on veut savoir si on a des clichés sur des gens. C'est de se demander ce qui nous vient en tête en premier déjà. Et souvent, c'est assez révélateur. Je te remercie beaucoup, Safia, d'être venue dans le studio. Alors, c'est pour quand ? De partager avec nous ton expérience. Avant de se laisser, est-ce que tu peux nous partager un peu tout pour retrouver le podcast Combattante, tes réseaux sociaux, tout ça ?

  • Speaker #0

    Eh bien, vous pouvez retrouver Combattante sur toutes vos plateformes d'écoute préférées. J'ai l'impression d'avoir répété cette phrase mille fois. Il paraît qu'il faut toujours parler tout le temps de son podcast. Et là, en plus, nous sommes dans Sympathias. C'est merveilleux. Une mise en abîme. Voilà, donc sur les plateformes d'écoute ou sur Instagram avec Combatante Podcast. Et surtout, je voudrais remercier Octavia pour ton accueil. Merci Octavia et pour ce sujet que je trouve nécessaire. celui du choix de la maternité ou de la non-maternité et de mettre en avant des parcours de femmes si différents. Je te souhaite le meilleur et longue vie à ton podcast.

  • Speaker #1

    Merci, Safia. Franchement, ça me fait vraiment plaisir. Vous pouvez retrouver le podcast sur Instagram. Alors, c'est pour quand ? Et le C, c'est la lettre C. Voilà. Alors, c'est pour quand ? Tout collé et c'est la lettre C. Je vous remercie pour vos écoutes de plus en plus nombreuses. Et puis, je vous dis à très vite pour un prochain épisode. Salut ! Le sujet vous intéresse ? Vous avez des questions, des suggestions concernant le podcast ? Ça se passe sur Instagram, sur le compte. Alors, c'est, la lettre c'est, pour quand ? Tout attaché. Alors, c'est pour quand ? Tout attaché. Je vous mets le lien dans le descriptif de l'épisode. A bientôt !

Description

En France, près de 500 000 femmes sont belles-mères, et parmi elles, 20 % n’ont pas d’enfants biologiques. Pourtant, ce rôle reste méconnu et souvent teinté de stéréotypes hérités des contes et des représentations culturelles. Que signifie vraiment être belle-mère ? Comment trouver sa place entre amour, responsabilités et attentes sociétales ?


Dans cet épisode, je reçois Safia Caré, belle-mère depuis 2018 et créatrice du podcast Combattantes, dédié à la place des femmes dans les sports de combat. Ensemble, nous explorons les enjeux complexes de ce statut si particulier :


🔹 Le poids des injonctions : Qu’elles viennent de la société, de la famille ou du corps médical, ces attentes pèsent sur les femmes qui ne deviennent pas mères biologiques, mais qui participent activement à l’éducation des enfants de leur partenaire.


🔹 Créer des liens au-delà des liens du sang : Safia partage ses expériences de construction d’une relation avec ses beaux-enfants, entre respect, amour et créativité.


🔹 Dépasser les clichés : Comment redonner ses lettres de noblesse au mot "belle-mère" et se libérer de l’image de la marâtre des contes de fées ?


🔹 Reconstruire son identité : Le deuil de la maternité biologique a conduit Safia à se réapproprier son corps, notamment à travers la pratique de la boxe.


Cet épisode ouvre le débat sur les représentations des belles-mères dans notre société. Comment vivre pleinement ce rôle quand on ne rentre pas dans le moule traditionnel de la parentalité ?


Retrouvez Safia Caré et son podcast Combattantes sur toutes les plateformes d’écoute.


Et pour continuer la conversation, suivez-nous sur Instagram : @alorscestpourquand


Bonne écoute et merci d’être toujours plus nombreux à ouvrir avec nous de nouvelles perspectives !


"Alors, c'est pour quand !?" Le podcast qui brise les tabous et les injonctions autour de la maternité. Si vous aimez ce podcast et que vous souhaitez le soutenir, mettez 5 étoiles sur les plateformes d’écoute et n’hésitez pas à en parler autour de vous. 

Vous souhaitez participer ou échanger à propos des sujets que nous traitons ? 


Retrouvez la communauté du podcast sur Instagram @alorscpourquand


Emission écrite, enregistrée et montée par Octavia.


Si vous voulez en savoir plus sur la création de podcasts, contactez-moi : contact@octavia-communication.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'imaginais pas ma vie sans enfant, même si je peux totalement concevoir qu'on peut imaginer sa vie sans enfant. En tous les cas, j'imaginais pas la mienne sans la présence d'enfant. C'est poser alors la question de, est-ce que c'est important que les enfants que je côtoie soient les miens ou pas ?

  • Speaker #1

    Si vous n'étiez pas mère, vous n'étiez pas une vraie femme. Je suis assez gêné, moi, de voir cette nouvelle mode où ces politiciens ne pas avoir d'enfants.

  • Speaker #0

    C'est un intérêt total de la chose. Vous êtes plutôt jeune, vous deux. Qu'est-ce que vous attendez ? Elle, elle ne veut pas d'enfin... Mais t'es boudie avant 40 ans, vraiment ? Aujourd'hui, je me sens boudée.

  • Speaker #1

    Je suis de nouveau enceinte.

  • Speaker #0

    Cela ne nous regarde pas. C'est pour quand ?

  • Speaker #1

    C'est pour quand ? C'est pour quand ? Alors, c'est pour quand ? Bienvenue dans Alors, c'est pour quand ? Le podcast qui ouvre la voie à celles qui redéfinissent les règles. Je suis Octavia, et ici, je donne la parole à des femmes libres, inspirantes, qui prouvent qu'il n'y a pas qu'un seul chemin en matière de maternité et de non-maternité. En France, on estime à un peu plus d'un million le nombre d'adultes vivant avec les enfants de leurs conjoints. J'ai nommé les beaux-parents. Parmi eux, 500 000 femmes, dont 20% d'entre elles n'ont pas d'enfants biologiques. Dans le film Les enfants des autres de Rebecca Zlotowski, la réalisatrice met en scène le portrait de Rachel, une femme de 40 ans, accomplie mais tiraillée, entre son désir d'être mère et son rôle dans la cellule familiale qui ne lui appartient pas totalement. Elle s'occupe de Leila, la fille de son compagnon. Un film qui met en lumière le poids des injonctions sociales sur les femmes concernant la maternité et la parentalité, tout en célébrant la possibilité de liens familiaux au-delà des normes traditionnelles. Tout est dit, belle-mère, un exercice d'équilibriste entre amour et injonction et attentes irréalistes. Pour parler de ce sujet, je reçois une combattante, Safia Caré, belle-mère de deux enfants depuis 2018, mais aussi créatrice de l'incroyable podcast intitulé Combattante qui parle des femmes, de leur place dans les sports de combat. et donc dans la société. Salut Safia !

  • Speaker #0

    Salut !

  • Speaker #1

    Alors on va commencer direct. À quoi te fait penser la question Alors, c'est pour quand ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, quand j'entends cette question, j'entends le ton qui va avec. Alors, c'est pour quand ? Il y a le côté à la fois complice de la femme qui pose la question parce que j'ai l'impression que... Quand cette question m'a été posée, elle est souvent posée par des femmes. Donc, elle m'évoque une question que j'ai beaucoup entendue, puisque j'ai bientôt 45 ans et je n'ai pas mes propres enfants. Donc, le alors, c'est pour quand ? ça a été quelque chose de récurrent.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous raconter comment tu es devenue belle-mère ? Raconte-nous cette belle histoire, cette rencontre et tout ça.

  • Speaker #0

    Alors, je suis devenue belle-mère parce que je suis tombée amoureuse. J'ai eu la chance de rencontrer quelqu'un qui m'a totalement bouleversée. Dès les premiers instants, j'ai senti que c'était lui et que c'était aussi une chance de pouvoir rencontrer quelqu'un avec qui on pouvait être bien et partager sa vie ou en tous les cas un bout de chemin. C'est finalement nourri de cet amour pour cette personne que j'ai été amenée à devenir belle-mère, puisque lui était papa de... et toujours d'ailleurs, attention ! Papa de deux enfants.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, coup de foudre ?

  • Speaker #0

    Coup de foudre.

  • Speaker #1

    Coup de foudre, pas à Notting Hill.

  • Speaker #0

    Non, pas coup de foudre à Notting Hill, mais on va dire coup de foudre à Dakar, ou presque à Dakar.

  • Speaker #1

    Génial.

  • Speaker #0

    Très vite, il m'a dit que lui ne se projetait pas... pas dans le fait d'avoir à nouveau des enfants. C'était important pour lui de me le communiquer pour que ce soit clair et pour que notre relation soit saine et que si elle devait être amenée à continuer, que chacun puisse savoir où il en est. Ça, ça a été vraiment une première problématique. Ça m'a forcée à faire le point. Est-ce que c'était important pour moi d'avoir mes propres enfants, sachant que je ne m'étais jamais projetée autrement ? C'est-à-dire que je suis l'aînée de quatre enfants. J'ai toujours baigné dans un monde d'enfance, aussi parce que très tôt j'ai été animatrice, c'est quelque chose qui m'anime. J'adore la présence des enfants, j'aime jouer, je suis encore une enfant, j'adore être avec les enfants et donc j'imaginais pas ma vie sans enfants. Même si je peux totalement concevoir qu'on peut imaginer sa vie sans enfants, en tous les cas j'imaginais pas. mais pas la mienne, sans la présence d'enfants. S'est posée alors la question de, est-ce que c'est important que les enfants que je côtoie soient les miens ou pas ? Et donc, je me suis dit que c'était déjà une telle chance de pouvoir être avec quelqu'un qu'on aime profondément. J'avais conscience de cette chance. Ensuite, j'ai réfléchi à, est-ce que c'est important que... les enfants qu'on côtoie soient vraiment les siens ? Est-ce qu'en fait, je m'étais toujours projetée comme étant une future maman de quatre enfants, puisque moi aussi, je voulais avoir une famille nombreuse ? Est-ce qu'en fait, je m'étais déjà vraiment posée la question et je me suis rendue compte que je ne m'étais jamais posée ces questions ?

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, ça t'a amenée à des questionnements nouveaux te concernant finalement et concernant tes choix. Vous en aviez parlé... Très rapidement, tout ça, dès que vous vous êtes rencontrés ?

  • Speaker #0

    On en a parlé assez rapidement, dans le sens où moi, j'avais déjà 37 ans quand je l'ai rencontré, et que lui, on avait déjà 44-45. Donc, on en a parlé rapidement, parce qu'on sait que ça peut être une problématique, en tous les cas, pour les femmes, quand elles approchent la quarantaine. Bien sûr,

  • Speaker #1

    il y a quand même des choix. Il y a des possibilités, mais il y a des choix aussi à faire. On va avancer un petit peu plus dans le temps, justement. Au bout de combien de temps tu as rencontré ces deux enfants ? Je ne sais pas si tu as le droit de dire leur prénom ou pas.

  • Speaker #0

    Ils s'appellent Sacha et Anaé. Je les ai rencontrés assez rapidement, au démarrage, plutôt dans le cadre d'une soirée à la maison, chez eux, où il y avait d'autres amis. Et la rencontre a été très naturelle, justement parce que, comme moi, j'aime beaucoup jouer. Et que je suis arrivée dans cette soirée où il n'y avait que des adultes et ces deux enfants-là. Je me suis dirigée spontanément vers les enfants. De toute façon, c'est souvent la place que j'occupe, même dans ma famille en général, avec mes neveux. Ou avec des amis, en fait, c'est vrai que j'ai une facilité, on va dire, ou un intérêt, une envie d'interagir avec les enfants.

  • Speaker #1

    Des enfants au mariage et tout ça.

  • Speaker #0

    Il se pourrait bien.

  • Speaker #1

    Et ça a été quoi tes premières impressions et sensations finalement quand tu les as rencontrées et quand tu as, j'imagine, commencé à intégrer ce rôle ? que tu allais avoir auprès d'eux, puisque tu es avec leur papa ?

  • Speaker #0

    En fait, ça s'est fait très progressivement. C'est-à-dire qu'au démarrage, ça a été vraiment plutôt une rencontre d'humain à humain. J'ai rencontré ces enfants avec qui je me suis bien entendue. Donc, j'étais très heureuse d'avoir ces nouvelles personnes dans ma vie, sans conscientiser le fait que j'allais devenir une belle-mère. En fait, en plus, c'est un terme, je ne sais pas, je pense que la littérature ou l'imaginaire, tout notre univers culturel fait que le mot belle-mère n'est pas très attrayant. Et donc voilà, du coup, je ne me projetais pas du tout en étant belle-mère. J'étais plus dans un foyer avec des gens que j'aimais beaucoup et où je me suis dit, il faut qu'on arrive à créer un collectif. et c'est ça qui était important pour moi, que chacun puisse se sentir bien et aussi de garder la bonne distance, c'est-à-dire d'être toujours à ma place puisque je suis dans un foyer où en fait on a les enfants une semaine sur deux. Une semaine sur deux, ils sont avec leur maman. Donc le contexte est aussi différent de certaines belles-mères qui peuvent avoir dans certains contextes les enfants tout le temps. Donc là, il faut aussi conjuguer avec deux foyers, avec deux éducations et aussi accepter le fait qu'on n'est pas la maman. C'est un autre rôle que l'on endosse et aussi on n'est pas au fait de ce que traversent les enfants une semaine sur deux. Et donc ça, ça amène aussi quelque chose d'une problématique supplémentaire.

  • Speaker #1

    C'est un statut qui est assez ambivalent quand même que celui de Ausha. Moi, je suis pour qu'on continue d'utiliser le terme de belle-mère et que justement, on lui redonne ces lettres de noblesse qu'on ne pense pas forcément à la marâtre dans son drillon. Parce que je pense que vraiment dans l'imaginaire collectif, mais c'est vraiment problématique, c'est les premières choses qui nous viennent. Si on dit belle-mère, on pense aux contes, on pense à tout ça. Alors qu'en fait, il y a énormément de femmes qui contribuent à la vie quotidienne d'enfants qui ne sont pas les leurs. et de manière hyper positive, comme un pilier dans leurs existences. Donc ce statut qui est ambivalent. Par exemple, est-ce que tu ressens parfois le besoin de préciser, j'en sais rien moi, devant les profs ou les maîtresses d'école, ou maîtres d'école, ou devant les éducateurs sportifs, que tu n'es pas la maman ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je ne ressentais pas nécessairement le besoin de préciser. En revanche, il m'est arrivé de le faire régulièrement, notamment quand les enfants étaient encore plus petits, au démarrage, où les gens de l'entourage pouvaient s'adresser à eux en me désignant comme étant leur maman. Et je sentais que ça créait un trouble, un malaise chez eux. Et donc, c'est plus dans ce contexte-là que j'explicitais le fait que je n'étais pas leur mère. Mais je n'utilisais... toujours pas le terme de belle-mère, le fait vraiment d'asseoir ce mot, en fait, ça a pris plusieurs années.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et en fait, je l'ai utilisé une fois que les enfants eux-mêmes l'avaient utilisé.

  • Speaker #1

    T'as attendu finalement que, on va dire, que le statut soit officiel côté enfant pour toi aussi te l'approprier ? Oui.

  • Speaker #0

    En fait, je l'ai... pas attendu de manière consciente, mais en post-rationalisant, ça s'est fait comme ça et c'est eux qui ont utilisé les premiers le terme.

  • Speaker #1

    D'accord. Et du coup, je me demandais, par rapport à tout ça, comment ça se passe ? Parce que j'imagine, je reviens, j'ai des amis qui sont beaux-parents aussi, je reviens ici au film dont on parlait de Rebecca Zlotowski, parfois les enfants peuvent avoir des maladresses. envers leurs parents, mais leurs parents, c'est leurs parents. Et du coup, s'ils ont une maladresse envers leurs beaux-parents, en les renvoyant au statut du fait qu'ils ne soient pas leurs parents, comment ça se passe ? Ça t'est arrivé ? Est-ce que c'est quelque chose... Déjà, est-ce que ça t'est arrivé ? Comment tu gères ce genre de situation ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai... Ça ne m'est pas encore arrivé, alors maintenant qu'ils sont en train de... Ne le faites pas ! Comme ils sont aujourd'hui adolescents, peut-être que ça va arriver, que ça fait partie aussi de la construction identitaire. En fait, ils m'ont accueillie vraiment chaleureusement. On a tissé des relations, je pense, qui sont tout à fait autres que celles qu'ils ont avec leur mère. C'est-à-dire, quand je disais que tout petit, on a commencé à jouer, en fait, ce qu'on a développé en commun, on a développé un univers en commun qui est celui de la création. On crée beaucoup ensemble. Par exemple, pendant le Covid, où on était tous enfermés, nous en tous les cas dans un petit appartement parisien, pour repousser les murs, on a utilisé notre imaginaire, on a commencé à faire parler des doudous, à créer des sketchs. Je leur ai transmis mon goût pour les histoires, pour le fait de filmer. Je leur ai appris à monter. Donc en fait, on a cet univers-là. qui est assez puissant. Et je pense que c'est dans la création qu'on arrive aussi à partager des émotions fortes. Après, il m'est arrivé de me sentir triste, de me dire que je ne ressentirais jamais ou que je n'aurais jamais, de la part des enfants, ce... Je ne sais pas comment expliquer ce sentiment qui est peut-être plus de l'ordre de l'instinct. On aime de manière inconsidérable parce que, ou en tous les cas dans mon imaginaire, parce que les personnes font partie de ta famille, il y a quelque chose du sang qui est, je ne sais pas comment l'expliquer.

  • Speaker #1

    Le côté viscéral. Oui,

  • Speaker #0

    viscéral. Et en fait, je le vois peut-être, alors moi j'ai une mère qui a un amour qui est très viscéral. Et souvent, quand j'étais petite, elle me disait tu verras quand tu auras tes enfants, tu sentiras tout de suite Donc quelque chose vraiment qui relève de l'instinct. Parmi mes frères et sœurs, certains sont devenus père, mère, donc j'ai pas mal de neveux. Et je sens ce côté viscéral du lien du sang.

  • Speaker #1

    Envers tes neveux et nièces ? Oui. D'accord. Oui,

  • Speaker #0

    enfin qu'il y a quelque chose qui se passe parce que, je ne sais pas, c'est la famille. Et en fait, ce que je trouve beau avec Sacha et Anae, c'est que finalement, il n'y a pas ce lien du sang, mais on est une famille. Et peut-être aussi que j'arrive à avoir peut-être plus d'objectivité, parfois, sur la relation qu'on a, ou là où ils en sont, parce que...

  • Speaker #1

    Plus de recul, enfin...

  • Speaker #0

    Un recul. Peut-être un recul que je n'arriverais peut-être pas à avoir avec... Ouais, avec un recul aussi important avec des enfants. Enfin, je ne sais pas, c'est quelque chose de très instinctif que je dis là, mais je pense que du coup, je suis peut-être plus objective du fait que ce soient mes beaux-enfants que si ça avait été mes enfants.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. Et finalement, vous tissez ce lien qui se construit. Après, je sais qu'il y a aussi des relations, on va dire mère-biologique-enfant qui se construisent. enfin en tout cas de ce que j'ai entendu jusqu'à présent dans le podcast et ailleurs, c'est que souvent à l'accouchement, il y a vraiment plein de possibilités. Il y a celles qui ont ce lien immédiat avec le bébé et d'autres qui vont mettre quelques mois, voire plus de temps, à construire vraiment une relation avec leur bébé. Donc j'imagine que dans la vie et les rencontres qu'on fait, etc., c'est pareil. Finalement, ça dépend. Et puis que ce soit construit dans le temps, que ce soit, on va dire, plus viscéral parce que plus immédiat. Peut-être que l'amour est le même en quelque sorte, c'est juste construit différemment ? Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Speaker #0

    En tous les cas, je ne sais pas si l'amour est le même, mais ce que je dirais, c'est que j'aime profondément mes beaux-enfants. Et que je ferai tout pour eux, et que ce qui m'incombe, c'est qu'ils soient heureux, bien, et qu'ils puissent se développer. développer le mieux possible.

  • Speaker #1

    Tu as acquis cette responsabilité énorme vis-à-vis d'eux. Tu es un Ausha.

  • Speaker #0

    Oui, je suis un Ausha. Effectivement, en tous les cas, une semaine sur deux, on est ensemble. Et c'est le système d'éducation aussi qu'on a mis en place avec mon compagnon. Donc, en ce sens-là, je suis un Ausha.

  • Speaker #1

    Étant donné que ton compagnon t'a dit qu'il ne voulait pas avoir d'autres enfants, et bien que tu sois très amoureuse de lui, et que j'imagine que la relation est très belle, est-ce que ça a été difficile de renoncer à tes enfants biologiques potentiels ?

  • Speaker #0

    En fait, je dirais que ça... pas été si difficile que ça, me concernant. Là où c'est devenu plus complexe, c'est davantage dans les échanges que tu peux avoir avec les autres. Le fait de mesurer la chance d'aimer quelqu'un et de vouloir partager sa vie et de ne pas avoir ses propres enfants, par exemple, pour des personnes de mon entourage, ça leur semblait égoïste de la part de mon compagnon. Donc, en fait, c'est plus ça que je trouve difficile et également le statut qui n'est absolument pas reconnu. En fait, j'ai l'impression que les belles-mères, déjà, il y a très, très peu de représentation. C'est un sujet, j'ai la sensation, qui reste assez tabou. Moi, je distingue deux types de belles-mères. Il y a effectivement des belles-mères qui ont parfois... déjà leurs propres enfants ou qui ensuite vont refaire des enfants avec le compagnon. Et en l'occurrence, quand on est belle-mère sans enfant, là c'est encore un cas particulier. J'ai la sensation qu'il y a peu de place dans les représentations dans la société. Et du coup, j'ai pu ressentir plutôt de l'isolement par rapport à ça, du fait que je ne pouvais pas forcément... partager ce type de problématiques.

  • Speaker #1

    D'accord, oui. Oui, c'est vrai que... Parce qu'on parle beaucoup de familles recomposées. Quand on parle de familles recomposées, on pense souvent qu'il y a le petit dernier, la petite dernière, qui sont issues des deux parents qui se sont recomposés. Mais c'est vrai que... Bon, attends, je suis nulle en maths, mais 20% de 500 000, ça fait quand même...

  • Speaker #0

    Ça fait à peu près...

  • Speaker #1

    Ça fait 100 000, quand même ! 100 000 !

  • Speaker #0

    Il faut que je parle à ces femmes-là !

  • Speaker #1

    Tu fasses un podcast. En tout cas, il y a 100 000 femmes en France qui sont belles-mères sans avoir d'enfant biologique, ce qui n'est quand même pas rien du tout. Le fait qu'il n'y ait pas ces représentations, est-ce que tu as senti une forme de jugement, on va dire de la part de la société, de ton entourage, du fait que tu n'es pas d'enfant biologique et que tu t'occupes des enfants de ton amoureux ?

  • Speaker #0

    Je sens des personnes intriguées, je sens des personnes jugées, je sens aussi, peut-être chez ma mère, de la tristesse, que je n'ai pas mes propres enfants. Ça, c'est quelque chose...

  • Speaker #1

    Ça, c'est le plus dur, non ? Oui,

  • Speaker #0

    je pense que ça, c'est un des éléments les plus complexes.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. Parce que c'est vrai que moi, j'ai eu... Alors, pour le coup, pour raconter très rapidement... J'ai eu ma mère un jour qui m'a dit, parce que moi, sur la question des enfants, si je fais ce podcast, c'est bien que je me pose des questions, et qui m'a dit, tu sais, si tu n'as pas d'enfant, tu vas le regretter. Et en fait, je pense que ça serait venu de n'importe qui d'autre. Je me serais dit, bon, enfin, ils ont leur avis. Venant de sa propre mère, il y a un truc qui est un peu dévastateur dans le questionnement quand même et qui fait qu'on se dit... Est-ce que je ne suis pas en train de passer à côté de quelque chose ? Est-ce que je ne suis pas en train de rater tout, carrément ? Moi, après, je suis un peu une drama queen, mais voilà. Voilà comment ça s'est passé dans ma tête. J'imagine que pour toi, c'est peut-être un peu similaire.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends très bien ce que tu dis. D'autant que pour nous, nos mères sont celles qui nous connaissent. Elles nous ont portées, elles nous connaissent parfaitement. Donc, si elles nous disent que si on va passer à... À côté de quelque chose, forcément, ça questionne, ça trouble.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #0

    Et en fait aussi parce que je pense que moi, j'ai passé mon enfance, mon adolescence, ma vie de jeune adulte à dire que j'aurais des enfants et une famille nombreuse. Et d'ailleurs, il y a eu une séparation au début de ma trentaine. Pour cette question-là, j'étais avec un compagnon qui ne voulait pas d'enfants. Et on s'est séparés pour ces raisons-là. Oh, c'est cool ! Oui !

  • Speaker #1

    Comme quoi, le destin, la vie, tout ça. On n'est pas maître de tout. Mais donc finalement, on va parler peut-être de deuil quand même. Le deuil que tu as fait de tes enfants biologiques, ça a été presque plus difficile vis-à-vis de potentiellement ton entourage que de toi-même. Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Et là, ça me fait penser, c'est les routines médicales, mais... Bref, je vais chez le gynécologue il y a quelques semaines et il me dit mais c'est incroyable d'avoir une telle activité encore pour une femme. Vous savez que vous pouvez tomber enceinte alors qu'on discutait du fait que non je n'avais pas d'enfant, que je ne voulais pas d'enfant etc. Et en fait c'est très difficile pour les gens d'accepter le fait que quelqu'un puisse prendre ce type de décision j'ai l'impression encore. Et donc... Il me dit ça, il trouvait visiblement que ma machine fonctionnait merveilleusement bien. Ça avait l'air. Merci beaucoup. J'ai dit, écoutez monsieur, c'est la première fois qu'on me complimente comme ça sur le fonctionnement de mon corps. Je n'y suis pour rien a priori. Et donc, le temps que je me rhabille, je sors dans son cabinet. Il avait quand même préparé les papiers pour que je puisse rediscuter avec mon compagnon. Et donc... pour pouvoir faire les tests qu'il fallait ou les bonnes vitamines.

  • Speaker #1

    Ok. T'as pris ça comment, toi, du coup ?

  • Speaker #0

    Je me suis... En fait, avec le corps médical, c'est systématique. Je suis toujours tombée sur des gynécologues qui jugeaient, en tous les cas, mes choix, mon compagnon... trouvais que c'était égoïste, qu'il fallait que je pense à moi, etc. Donc voilà, ça c'est vraiment un sujet parce qu'à chaque fois, à chaque fois, ça remue, finalement.

  • Speaker #1

    Ça remue les gens ou ça remue toi ? Ça remue les gens surtout, non ?

  • Speaker #0

    Alors ça remue les gens et puis ça finit par te remuer aussi parce qu'en fait à chaque fois, tu as l'impression d'avoir fait ton deuil et puis on vient te rouvrir la machine en te disant mais vous savez !

  • Speaker #1

    Oui ! C'est vrai que le corps médical, dans beaucoup d'aspects, est lié justement à la reproduction. J'ai l'impression, de ce que j'en ai entendu, de ce que j'en ai vécu aussi, qu'il y a beaucoup d'ingérence aussi dans la vie privée des personnes. Et si tu as des gens en permanence qui te répètent que tu te trompes, tu finis par te dire que oui, sans doute, tu te trompes. C'est peut-être ça qui met mal.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est ça qui met mal et c'est aussi ça qui creuse un peu davantage l'isolement, en fait, par rapport à ces problématiques-là. C'est que finalement, elles sont non comprises à la fois par le corps médical, par tes proches, par des personnes qui sont nées... Random. Random, exactement. mais qui ont quand même un avis.

  • Speaker #1

    C'est quoi la question ou le commentaire qu'on t'adresse le plus souvent à propos de ton rôle de belle-mère ou belle-maman ?

  • Speaker #0

    Je te disais tout à l'heure que j'aime beaucoup créer avec les enfants, faire des choses. En fait, j'aime partager des expériences globalement avec les gens et du coup, forcément avec les enfants qui partagent ma vie. Et il y a eu des commentaires qu'on m'a faits qui m'ont rendu tellement triste. En fait, c'était de la part de maman qui m'ont dit qu'elles n'aimeraient pas du tout que leur ex se mette avec quelqu'un comme moi, où en fait la belle-mère fait tellement de choses avec les enfants que ça leur mettrait de la pression. Enfin, c'est jamais dit dans l'objectif de blesser la personne, donc c'est aussi là-dessus que j'essaye de prendre du recul quand j'entends ça. Mais c'est plus une peur. de ces mamans-là qui s'expriment.

  • Speaker #1

    C'est aussi cette mise en concurrence sur laquelle on joue depuis, je ne sais pas si des millénaires, je n'y étais pas, mais en tout cas depuis des siècles, entre les femmes, justement, en disant elle est mieux, elle est moins bien sur le physique, sur, j'imagine, les capacités à élever des enfants et tout. Parce que finalement, si tu y penses de manière très rationnelle, ce que tu offres à ces enfants, c'est un cadeau. En tant que mère, si tu souhaites l'épanouissement de tes enfants et que tu constates qu'ils ont la chance aussi d'avoir une belle-mère qui les éveille à plein de choses, qui leur ouvre des portes, en vrai, c'est un cadeau. Mais comme on a souvent cette vision que les femmes doivent être en concurrence, que forcément, si elle, elle est belle, ça veut dire que moi, je suis moche et tous ces trucs-là. C'est vrai que ça génère forcément des remarques un peu de cet ordre-là qui sont quand même terribles. Et toi, comment tu... te remets de cette sorte de remarque ?

  • Speaker #0

    En fait, je trouve ça étonnant dans le sens où je pense que si j'avais des enfants et qu'ils étaient les miens et qu'une semaine sur deux, ils étaient élevés dans un autre foyer avec une autre femme, je pense que ce qui m'incomberait, c'est qu'ils soient le plus heureux, le mieux possible. Et voilà. Après, j'ai la chance que justement la maman des enfants ait... considèrent que c'est une chance que quelqu'un s'occupe d'eux.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est tellement un cadeau. Finalement, en plus, c'est un troisième point de vue. C'est quand même super.

  • Speaker #0

    C'est ça, en fait, que je dis souvent aux enfants. Après, j'ai jamais vécu dans des foyers différents. Je ne peux pas vraiment me mettre à leur place. En l'occurrence, je trouve que ça peut être une chance aussi d'avoir différentes... personnes comme ça qui finalement vont t'éveiller à des choses différentes, des sensibilités différentes, des valeurs différentes, des systèmes d'éducation différents. Ça leur permet à la fois de s'adapter, ça leur permet de se questionner et de leur donner plein de clés pour se trouver eux-mêmes et choisir qui ils veulent devenir.

  • Speaker #1

    Un statut qui est quand même très complexe, d'un point de vue même législatif, il n'y a pas vraiment de choses pour les beaux-parents qui existent.

  • Speaker #0

    Il n'y a rien. Il n'y a rien, voilà,

  • Speaker #1

    bon super. Donc c'est très pratique pour trouver sa place et son statut au sein des familles recomposées. Est-ce que tu as remarqué une différence dans les attentes ou les pressions qui peuvent être exercées sur les femmes par rapport aux hommes, en termes de statut de beaux-parents ?

  • Speaker #0

    J'ai quand même l'impression que ce soit beaux-parents ou absence de parents, que la pression d'avoir un enfant est quand même beaucoup plus... porté sur les femmes. Nous sommes destinés... Voilà, c'est un peu... Donc, en ce sens, les hommes sont plus libres. Dégagés de ce type d'injonction. Un homme qui décide de ne pas avoir d'enfant, voilà, il a ses raisons. Une femme qui décide de ne pas avoir d'enfant, il y a suspicion.

  • Speaker #1

    Il y a suspicion, c'est vrai. Tu crois qu'il y a suspicion de quoi d'ailleurs chez les femmes qui ne veulent pas d'enfant ou qui à un moment se sont dit, moi ma vie me convient comme ça, j'ai pas besoin de plus, en quelque sorte ?

  • Speaker #0

    J'ai l'impression qu'on a tellement évolué avec des normes qui sont, enfin c'est les stéréotypes. C'est à force de nous répéter qu'une femme est destinée à devenir une mère, que son corps est fait pour concevoir, qu'on finit par intégrer les choses. En fait, notre cerveau a besoin de classer. Les stéréotypes, ce n'est pas forcément mauvais. Après, c'est du coup, comment est-ce qu'on se défait de ce qu'on nous répète toujours ? Donc, il y a suspicion parce que... le rôle d'une femme dans les stéréotypes et de devenir mère.

  • Speaker #1

    De manque de féminité, puisque finalement, la féminité, elle est beaucoup ramenée, une fois passée un certain âge, au fait d'être mère.

  • Speaker #0

    Oui, peut-être aussi. Je ne l'avais jamais vue sous ces tangles.

  • Speaker #1

    Je me permets de soulever ce point, parce que je pense que c'est quelque chose, sans doute, que tu traites dans ton podcast Les Combattantes aussi, puisque finalement... En gros, ton podcast met en avant des portraits de femmes qui sont dans les sports de combat. Et que, évidemment, dans les stéréotypes, une femme féminine parce que pour le coup, c'est un qualificatif qui ne veut strictement rien dire, ne boxe pas, ne fait pas du MMA ou des choses comme ça. Et en fait, j'ai l'impression que ça fait partie des thématiques qui te traversent dans la vie. Et cette question aussi de...

  • Speaker #0

    De la liberté, de la place des femmes, de pouvoir prendre possession de son corps, de pouvoir prendre place dans la société. Effectivement, à travers ce podcast, j'interroge la place des femmes dans les sports de combat, donc dans la société. J'interroge le regard qu'on peut avoir sur un corps musclé de femme, par exemple.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ou sur des corps... de femmes qui ont plus de testostérone que la moyenne aussi ? Enfin voilà, c'est des questions. C'est comme si j'ai la sensation d'avoir grandi comme s'il n'y avait qu'une seule manière d'être femme. Alors qu'évidemment, on est tous différents et c'est ça qui fait la beauté des choses. Mais ouais, ce podcast-là, il est important pour ça, pour revendiquer davantage d'égalité. pour exprimer aussi notre liberté par le corps. Moi, c'est ce que j'ai trouvé avec la boxe. En fait, je pense que la boxe est arrivée dans ma vie au même moment où j'ai fait le deuil d'avoir des enfants. Enfin, mes propres enfants. Si jamais Sacha et Yana écoutent ce podcast, évidemment, je les considère tout à fait comme... Enfin, c'est ma famille et je suis tellement heureuse de les avoir rencontrés. Mais la boxe m'a beaucoup aidée à assumer ce choix. Voilà, je veux dire, assumer ses choix.

  • Speaker #1

    C'est beau ce que tu dis et c'est vrai qu'en fait, ça fait réfléchir au fait que parfois, le plus difficile dans les choix qu'on fait, surtout en tant que femme, c'est de réussir à l'assumer pleinement et c'est de ne plus avoir cette petite voix dans notre tête qui a été forgée par la société, mais qu'on a intégrée, qui nous dit tout le temps, attention, tu es en train de faire n'importe quoi. Ce n'est pas vrai de faire des choix aussi nuls. Moi, je sais que je l'ai souvent sur plein de choses. Et c'est vrai que c'est beau ce que tu dis, puisqu'à un moment, c'est cette petite voix qui s'éteint, en fait, pour justement te focaliser sur autre chose. Et aussi, j'imagine, en partie pour le sport, te réapproprier ton corps, enfin, t'approprier ton corps, en faire aussi un outil de force, quoi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    De combat.

  • Speaker #0

    En fait, se réapproprier son corps, parce que moi, pendant très longtemps, en fait, j'ai... J'ai fait du sport, puis après, j'ai travaillé comme une dingue. Et donc, j'ai dédié ma vie au travail et j'ai oublié mon corps, vraiment. Et j'ai pensé que ma tête pouvait guider mon corps, ce qui est absolument pas juste. Et mon corps s'est réveillé pour me dire qu'est-ce que tu fais ? Et en fait, le sport m'a permis de me réapproprier mon corps. Et en me réappropriant mon corps, vraiment, je me suis dit, il a le droit d'être là, il a le droit d'être en mouvement, il a le droit d'être musclé, il a le droit de ne pas être enceinte, de ne jamais être enceinte. En fait, je ne sais pas, ça m'a donné une force et ça m'a donné une meilleure connaissance de moi, qui fait aussi que j'ai plus de confiance pour assumer mes choix.

  • Speaker #1

    Quel message t'aimerais faire passer justement ? Aux personnes qui pensent qu'être belle-mère, c'est pas être... entre gros guillemets,

  • Speaker #0

    une vraie maman ? Je dirais que c'est vrai. Il ne faut pas s'attendre au fait qu'être belle-mère, c'est être mère, parce que c'est vraiment deux rôles différents. En revanche, pour être belle-mère, il faut être maternelle, dans le sens où il faut avoir de l'attention pour les gens, il faut s'intéresser aux enfants, il faut leur apporter de l'amour. Donc, il y a plein de choses en commun. Mais une belle-mère ne sera jamais la mère. Et ça, je pense que c'est super important de l'intérioriser, de l'accepter, parce que c'est ça qui peut justement créer du trouble ou nous rendre un peu malheureux. Non, être belle-mère, ce n'est pas être mère. En revanche, il y a ce soin, bien sûr, en commun.

  • Speaker #1

    Comment le fait que tu sois belle-mère, justement, des enfants de ton amoureux, ça influence votre... dynamique de couple et est-ce que l'équilibre est difficile à trouver ?

  • Speaker #0

    Nous comme on a une semaine sur deux en fait c'est un peu une semaine où on est en mode deux gros célibataires, enfin célibataires au sens pas d'enfants voilà on ne demande pas que nous partons chacun de notre côté, allez tchuss ! Mais voilà on a une semaine où en fait notre couple, après évidemment le travail aussi mais... Notre couple est au cœur, où on va sortir, on va aller danser. On est beaucoup partis danser, aller écouter de la musique, etc. Donc, on se retrouve comme ça. Et après, on a un autre équilibre la semaine où, évidemment, il y a les enfants. Là où je trouve ça parfois difficile de trouver sa place, c'est que j'ai l'impression que, par exemple, moi, mes parents ne se gênaient pas du tout pour dire ce qu'ils pensaient, pour régler leur compte entre eux quand il y avait des choses à... à dire devant leurs enfants. Moi, je ne sais pas si c'est une précaution du fait que je ne sois que la belle-mère. En tous les cas, j'ai envie de les préserver au maximum. Donc, si jamais il y avait des tensions dans le couple, c'est des choses que je ne vais jamais mettre sur le devant, par exemple. Après, ça reste un couple avec un homme, une femme. Donc, même si ce sont ses enfants... Et je le dis facilement, puisqu'il le reconnaît, la charge mentale des enfants, elle est plutôt chez moi.

  • Speaker #1

    C'est toi qui penses aux anives, aux cafés,

  • Speaker #0

    aux vacances, à l'école, aux fournitures scolaires. Et ça, c'est vraiment un sujet qu'on a régulièrement. Non pas que ça me gêne, puisque c'est des choses que j'aime faire. Mais je trouve ça hyper important, comme dans tout qui est évidemment un équilibre. Après, il fait quand même des choses, cet homme.

  • Speaker #1

    On espère,

  • Speaker #0

    on espère. C'est un très bon cuisinier, par exemple. Ça rattrape pas mal. Ça, c'est pas mal, ça. Mais ouais, en fait, je trouve ça étonnant de me dire que finalement, c'est lui le papa et c'est moi la belle-mère. Mais la charge mentale, elle est quand même... Et donc là, je me dis, il y a quand même du taf encore.

  • Speaker #1

    Du coup, est-ce que tu trouves que ton compagnon t'a aidé dès le début aussi à trouver ta place, à savoir quels pouvaient être les sujets sur lesquels tu interviens ? J'imagine qu'il y a aussi... Un certain nombre de limites, puisque tu n'es pas, on va dire, le parent officiel, direct, de ses enfants.

  • Speaker #0

    Il m'a aidée tout de suite à faire ma place. Il y a été vraiment pour beaucoup. Et puis aussi, je pense que lui et son ex-femme, la manière d'éduquer les enfants, ça fait que les enfants aussi m'ont accueillie. Donc, voilà, oui, il a été vraiment une aide pour ça. Ensuite, les règles, elles ont été très claires aussi dès le début, c'est-à-dire que sur des questions vraiment de choix d'éducation spécifique, etc., il y avait des domaines qui étaient forcément, qui relevaient en tous les cas du papa et de la maman. Après, ça, c'était sur le papier. Ensuite, il y a la vie. Il y a la vie et donc forcément, il y a des sujets où à la base, on avait dit que ça ne me regardait pas. Mais finalement, je fais partie de la famille. Après, c'est plus moi qui freinais un peu ou je me disais, non, ce n'est pas moi qui vais mettre des limites sur ce sujet. Je parle plus de l'éducation parce que ça regarde les parents. Et ça, pour moi, c'est aussi hyper important de ne pas jouer contre. C'est-à-dire que, évidemment, quand les enfants ont deux foyers, ils n'ont pas forcément les mêmes règles, la même éducation. Et c'est normal, puisque nous sommes tous différents. Et ça, c'est vraiment pour moi le cœur pour que les choses se déroulent. C'est le respect de base. Pour moi, c'est important surtout de respecter l'éducation qui est choisie et donnée par les parents.

  • Speaker #1

    Tu as eu des moments aussi où Sacha et Anaïs t'ont reconnu ce statut particulier que tu occupes dans leur vie ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai eu cette chance. Alors moi, je suis quelqu'un, j'adore écrire, laisser des petits mots, etc. Et puis, il arrive que j'ai aussi des petits mots des enfants.

  • Speaker #1

    Trop mignon.

  • Speaker #0

    Ou le statut est reconnu. Ou justement, Sacha m'a dit à un moment donné, j'ai la chance d'avoir une belle-mère qui n'est pas celle décrite dans les contes, etc. Voilà. Donc, eux aussi ont conscience de comment est dépeint ce statut de belle-mère.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as en tête l'exemple d'une femme que tu connais, ou d'une femme célèbre, ou d'un personnage de fiction, qui a ce statut de belle-mère, et qu'est-ce qu'elle t'inspire ?

  • Speaker #0

    Justement, je me suis dit, est-ce que j'en connais ? Et en fait, après, à part les belles-mères qu'il y a dans les contes, j'ai pas eu l'impression. D'avoir rencontré une belle-mère qui m'inspirerait. Mais il doit y en avoir des tonnes. Mais je ne les connais pas encore.

  • Speaker #1

    Tu ne les connais pas encore. Il faut que tu vois le film de Rebecca Slotowski, du coup ça en fera une première.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une bonne question à se poser quand on veut savoir si on a des clichés sur des gens. C'est de se demander ce qui nous vient en tête en premier déjà. Et souvent, c'est assez révélateur. Je te remercie beaucoup, Safia, d'être venue dans le studio. Alors, c'est pour quand ? De partager avec nous ton expérience. Avant de se laisser, est-ce que tu peux nous partager un peu tout pour retrouver le podcast Combattante, tes réseaux sociaux, tout ça ?

  • Speaker #0

    Eh bien, vous pouvez retrouver Combattante sur toutes vos plateformes d'écoute préférées. J'ai l'impression d'avoir répété cette phrase mille fois. Il paraît qu'il faut toujours parler tout le temps de son podcast. Et là, en plus, nous sommes dans Sympathias. C'est merveilleux. Une mise en abîme. Voilà, donc sur les plateformes d'écoute ou sur Instagram avec Combatante Podcast. Et surtout, je voudrais remercier Octavia pour ton accueil. Merci Octavia et pour ce sujet que je trouve nécessaire. celui du choix de la maternité ou de la non-maternité et de mettre en avant des parcours de femmes si différents. Je te souhaite le meilleur et longue vie à ton podcast.

  • Speaker #1

    Merci, Safia. Franchement, ça me fait vraiment plaisir. Vous pouvez retrouver le podcast sur Instagram. Alors, c'est pour quand ? Et le C, c'est la lettre C. Voilà. Alors, c'est pour quand ? Tout collé et c'est la lettre C. Je vous remercie pour vos écoutes de plus en plus nombreuses. Et puis, je vous dis à très vite pour un prochain épisode. Salut ! Le sujet vous intéresse ? Vous avez des questions, des suggestions concernant le podcast ? Ça se passe sur Instagram, sur le compte. Alors, c'est, la lettre c'est, pour quand ? Tout attaché. Alors, c'est pour quand ? Tout attaché. Je vous mets le lien dans le descriptif de l'épisode. A bientôt !

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