- Speaker #0
Le modèle qu'on nous présente d'être marié, d'avoir des gosses, la petite maison, la petite voiture, il est très bien, il est très confortable, mais il ne peut pas être une injonction. Il ne peut pas être l'alpha et l'oméga de tout. Si vous n'étiez pas mère, vous n'étiez pas une vraie femme. Je suis assez gêné moi de voir cette nouvelle mode où ces politiciens ne pas avoir d'enfants. Les intérêts totaux de la chose. Vous êtes plutôt jeune, vous deux. Qu'est-ce que vous attendez ? C'est pour quand ? C'est pour quand ? C'est pour quand ? Alors, c'est pour quand ?
- Speaker #1
Salut, moi c'est Octavia. Dans le podcast Alors, c'est pour quand ? on s'adresse aux indécises, à celles qui ne désirent pas, à celles qui n'ont pas pu. à celles qui ont fait trop tard ou toutes seules. Nous parlons des questions de maternité. J'échange avec des femmes qui ne rentrent pas dans les cases. Des femmes libres qui, à travers leurs histoires, nous montrent qu'il n'y a pas qu'un seul chemin. Il y a quelques années, une amie à moi, 32 ans à l'époque, a effectué une visite de routine auprès d'un gynécologue qu'elle ne connaissait pas. Un échange désagréable avec un monsieur qui lui a... pratiquement ordonné de faire un enfant sur le champ. En gros, étant donné son âge, il était plus que temps qu'elle s'y mette fissa. Le plus étrange, au-delà d'une ingérence un peu grossière dans la vie privée d'une patiente qu'il ne connaissait pas, ce médecin ne s'est absolument pas intéressé à la vie de mon amie. Est-ce qu'elle avait un désir profond de devenir mère ? Est-ce qu'elle était dans une relation stable, épanouissante, durable ? Est-ce qu'elle bénéficiait d'un emploi qui lui permettait de subvenir aux besoins de cette hypothétique enfant ? Non. La seule boussole de ce médecin, le tic-tac de l'horloge. Au fond, peu importe qu'on n'en ait pas envie, pas les moyens psychiques ou financiers, l'heure, c'est l'heure. Pour débunker cette injonction à l'horloge biologique, j'ai la chance de recevoir aujourd'hui Hélène Boyer. Hélène, c'est une badass de fou ! Expatriée au Liban durant 20 ans, elle rencontre son amoureux à 40 ans et devient mère à 46. Salut Hélène !
- Speaker #0
Salut Octavia !
- Speaker #1
Je suis très très heureuse de te recevoir aujourd'hui dans le podcast. Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?
- Speaker #0
Oui, bien sûr. Alors, aujourd'hui j'ai 50 ans. Donc je suis maman aujourd'hui d'un petit garçon qui va bientôt avoir 4 ans au mois de juillet. Plus exactement en fait le 14 juillet. Et comme il est né à l'étranger, c'est un petit peu une date qui nous fait chaud au cœur. C'est un joli clin d'œil, son arrivée le 14 juillet. Voilà. Aujourd'hui, je suis parisienne d'adoption, on va dire, depuis décembre 2020. Ok. Et voilà.
- Speaker #1
Merci. Alors, je vais commencer par une question bateau par rapport au podcast. Mais à quoi te fait penser la question ? Alors, c'est pour quand ?
- Speaker #0
Oui. En fait, avant cette question, c'est pour quand ? Moi, j'ai eu beaucoup de questions où et toi, toujours rien ?
- Speaker #1
Ah, et oui, on a d'autres formulations. Oui,
- Speaker #0
tout à fait. Ce fameux et toi, toujours rien ? Parce que, comme tu l'as dit dans l'introduction, moi, j'ai rencontré mon mari à 41 ou 42, quelque chose comme ça. Et donc, du coup, de ta jeunesse, c'est-à-dire quand tu es à la fac, tu as une vingtaine d'années jusqu'à 41 ou 42, ça fait quand même une vingtaine d'années. Les gens te disent Ah bah toi t'en es où ? Ah bah toi c'est Bourcan, arrête-toi ! Et alors, moi dans ce questionnement-là, j'ai eu beaucoup de chance. C'était jamais une question qui m'a été posée par ma maman ou par mon papa. Et ça c'est des piliers sur lesquels je me suis toujours appuyée. Et c'est quelque chose en plus qui était intuitif. C'est-à-dire que, et je savais qu'ils ne me le poseraient pas, et ils ne l'ont pas fait. Je sais que même eux... Leur entourage leur posait les questions sur moi. Et je sais que ma mère a souvent répondu de manière plus ou moins virulente. Mais c'était une force sur laquelle je savais que je pouvais m'appuyer. Ce n'était pas une pression qui était proche de moi. Ensuite, cette question m'a été souvent posée par des copines. C'est vrai que quand tes copines, à un moment donné, sont toutes casées, tu te dis oui, c'est vrai. Quand il ne t'arrive rien... Tu poses beaucoup la question, tu dis est-ce que c'est mes exigences, est-ce que c'est la vie, est-ce que c'est le patch dance ? Donc cette question-là, c'était plus... Ça a été longtemps plus pour moi par rapport au fait de... Est-ce que j'étais aimable ? Est-ce qu'on pouvait m'aimer ? D'accord. Avant d'en arriver à déjà fonder un foyer.
- Speaker #1
Il y a la question du couple, en fait,
- Speaker #0
qui est primordiale. Tout à fait. Et là, pour le coup, les questions, elles sont à l'infini. Même si tu te connais bien, ça ne veut pas dire que tu saurais quel mec pourrait te correspondre. Clairement. Pile poil, je veux dire. Il n'y a pas ça, quoi. Il n'y a pas de recette. Non, voilà, exactement. Il n'y a pas de recette. Je me suis remémorée aussi une anecdote. Une fois où j'avais une copine qui carrément m'avait dit Tu sais, tant qu'on n'est pas mariée avec des enfants, on n'a pas de stabilité. Je me suis dit Excuse-moi ! Et plus je vieillissais, plus ce qui me rassurait aussi vieillissait. J'avançais dans l'âge, on va dire. Tu m'urissais. Oui, voilà. Plus j'étais rassurée parce qu'en fait, presque toutes... Presque toutes. C'est peut-être exagéré, mais en tous les cas, c'est le souvenir dont j'en ai. À 40 ans, je crois que plus de la moitié de mes copines se divorçaient, ou plus avec le même mec qu'elles étaient à 30 ans. Ou pas avec le père de leurs enfants. Je me suis toujours dit, au moins l'amour. Oui, c'est clair. Et après, c'était même une question... La vie me propose... Tu vois, c'est à la cantine. Le plateau, il était proposé comme ça. Donc je ne pouvais que le recréer comme ça. réapproprier ma propre histoire en me l'expliquant comme ça. J'ai pas de mec, j'ai pas de mec. Par contre, si j'en ai un, il faut que ce soit dans un confort et intellectuel et quelque chose qui me satisfasse. Comme tu disais dans ton introduction, moi je vis au Liban. Tu travaillais là-bas,
- Speaker #1
c'est ça ?
- Speaker #0
Je travaillais là-bas, mais je travaillais en contrat local. Donc j'ai payé avec un lance-pierre, un petit peu quand même. T'as aucune protection ni de chômage, ni de machin, t'as rien. Donc je... Donc... Moi, à la quarantaine, quand j'ai rencontré mon mari, j'étais partie dans l'idée que j'avais bien fait le tour du Liban et que j'allais rentrer en France. Et par contre, j'étais partie dans l'idée, si je rentre en France, je tente l'aventure, une adoption ou si j'avais suffisamment d'argent grâce à des bons revenus, de me faire une PMA toute seule.
- Speaker #1
C'était quand même quelque chose que tu avais en tête.
- Speaker #0
C'est ça qui est marrant par rapport à ça, même si pendant longtemps. j'étais seule célibataire je me suis jamais projetée comme finissant seule jamais, je me suis toujours vue avec, même avec plusieurs enfants du coup, tu vois ce qui me convient très bien parce que moi je suis enfant unique aussi donc c'est un modèle qui me convient très très bien mais je me suis jamais je sais pas si des fois dans la vie il y a quelque chose qu'on sent de nous même, qu'on sent ce qui va nous arriver, je sais pas trop
- Speaker #1
Ouais je suis d'accord Déjà quand t'es enfant, parfois quand t'as un profil un peu atypique, tu sens déjà que t'as un peu un décalage par rapport à d'autres enfants. Là, je parle d'expérience personnelle où j'ai toujours senti un petit truc différent.
- Speaker #0
Et moi donc ? Sans me l'expliquer. Exactement. Tu le subis et en même temps, tu le subis pas. Parce que quelque part, tu sens un petit peu que t'es formatée. C'est constitutif de toi. J'ai toujours pensé que ce qui me posait la question, c'était eux. qui était décalé par rapport à une réalité, laquelle je ne savais pas. Mais je pensais que poser cette question-là, ça ne méritait pas de poser cette question-là. Ce n'est pas dans ces termes-là que les choses doivent être posées.
- Speaker #1
Ah d'accord, c'est intéressant ce que tu dis. En gros, tu sentais que c'était une espèce de fausse injonction.
- Speaker #0
Complètement, c'est exactement ça. C'est-à-dire que le modèle qu'on nous présente d'être mariée, d'avoir des gosses, la petite maison, la petite voiture, le petit verre... Il est très bien, il est très confortable. Et j'essaye de le reproduire tous les jours aujourd'hui, puisque j'ai un enfant, j'ai un mari, et tout ça.
- Speaker #1
Il y a peut-être des gens qui sont heureux aussi dans ce modèle.
- Speaker #0
Tout à fait, tout à fait. Mais il ne peut pas être une injonction. Il ne peut pas être l'alpha et l'oméga de tout. C'est ça. Donc voilà. Et c'est pour ça aussi que j'ai vécu à l'étranger, parce que je savais que de vivre à l'étranger, dans une culture qui est... Du coup, éloigné de la nôtre, le Moyen-Orient, il y a beaucoup de valeurs qui sont inversées. Je savais que j'allais déconstruire des choses qu'on m'avait apportées de ma société et que j'allais forcément en faire un mélange.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Parce que j'avais vu ça aussi de pas mal de Libanais expatriés en France. Quand tu viens de l'étranger, à un moment donné, tu fais une assimilation des deux cultures en toi. Tu prends ce qui te correspond. Et donc par rapport à ce que tu disais, il y a des choses qu'on sait quand on est... qu'on a des appétences pour des trucs et on se sent décalé. Mais je savais que ce décalage-là, j'allais me reconstruire ma propre histoire à travers ce mélange des deux cultures. J'allais prendre ce qui allait me correspondre.
- Speaker #1
Et du coup, une histoire singulière et inspirante, je pense, pour beaucoup de femmes qui vont nous écouter. Je voulais savoir quand même quand tu dis que ta mère répondait aux questions des personnes de votre entourage par rapport au fait que tu sois...
- Speaker #0
Je crois qu'elle répondait du genre, vous savez, mais ma fille, elle est très heureuse comme ça. Et puis c'est tout.
- Speaker #1
Voilà, c'était la réponse d'une maman reine. Oui, oui, oui. C'est très élégant. Bon, alors est-ce qu'on va rentrer un peu plus dans le vif du sujet ? Oui. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu, quand même, comment on devient mère à 46 ans ? Puisque c'est quand même pas quelque chose qu'on entend tous les jours actuellement, même si ça se découvre.
- Speaker #0
Et puis ça devient technique, en fait. On passe dans le côté médical de l'histoire. D'accord. Parce que forcément, c'est pas naturel. Ça peut pas être naturel. Alors vraiment, il y a des miracles, ça arrive. Alors, donc déjà, il faut un papa. Enfin, il y en a qui peuvent choisir de le faire sans papa, mais il faut une tierce personne de toute manière. Donc, on rencontre un papa tardivement. Et du coup, moi, j'ai un papa qui est plus jeune que moi. Mon mari, il a 12 ans de moins que moi. Et donc, déjà, il ne s'y met pas tout de suite. Parce qu'il a 12 ans de moins que moi, lui, il n'est pas très inspiré tout de suite. Donc, ça prend un an, deux ans. Et puis, il faut se marier. Il faut être sûr qu'on s'aime vraiment. Je ne sais plus comment je le savais. Je ne sais plus comment je le savais. Mais je le savais qu'en étant au Liban, c'était des choses, entre guillemets, plus faciles qu'en France.
- Speaker #1
C'était du coup, il y a donc à peu près...
- Speaker #0
Là, on se retrouve, on est en 2016.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Je me suis mariée en 2016. Ce que je savais qui était plus facile au Liban par rapport à la France, c'est que je savais qu'on était dans un secteur médical libéral. Donc, il suffit de payer pour avoir ce qu'on veut. Plus ou moins.
- Speaker #1
Disons que ça a ses avantages et ses inconvénients.
- Speaker #0
Exactement. Gros inconvénient quand t'as pas d'argent. Mais quand tu en as un petit peu, tu peux faire des choses qu'on te propose pas en France ou qu'on te propose avec des freins, et notamment des freins sociaux, des biais psychologiques, etc. J'avais rencontré des nanas et au cours de conversations comme ça, j'avais entendu parler de filles. Je savais pas ce que c'était. Ça m'avait fait tilt. Et c'est très marrant l'histoire parce que quand j'ai épousé mon mari, donc j'avais... J'arrive, j'avais 43 à peu près. Quelque chose comme ça, oui, 43. Et donc, c'est le patron, mon patron, là où je travaillais, qui me dit, Hélène, t'as quel âge ? Alors, il me dit, écoute, va voir tel docteur. Parce qu'avec ma femme, on a eu un parcours un peu compliqué. Il était plus jeune que moi. Sa femme était beaucoup plus jeune que moi.
- Speaker #1
Tu lui avais fait part de ton...... Ah il est plus lourd ?
- Speaker #0
Oui, oui, oui. C'est quelqu'un qui était très intrusive dans la vie. Oui, oui, je sais. En France, c'est très choquant. Moi, ça m'avait fait rire parce que c'est des choses...
- Speaker #1
D'accord,
- Speaker #0
c'est plus culturel aussi. Oui, parce qu'au Liban, pour le coup, il y a un patriarcat. Oui, c'est ça, un patriarcat dans le mode managérial qui est très, très puissant. D'accord. Voilà. On dit boss, on ne dit même pas monsieur ou quoi que ce soit, on dit boss. C'est le boss. Donc bref. Et puis, il était marié avec une Française. Donc du coup, c'est pour ça aussi qu'il s'est perdu, je pense. Et donc, il me dit, va voir le médecin. Bon, ben oui, oui, de toute manière. Il avait raison, je savais qu'il avait raison de toute manière. Et donc du coup, ça s'est enclenché comme ça. Encore une fois, comme au Liban, on est dans la médecine qui est libre, le médecin ne va pas commencer à te poser 50 questions. Vous êtes sûr que vous voulez un bébé ? Vous êtes sûr que si ? On ne va pas te mettre des barrières.
- Speaker #1
Je ne parle pas de votre âge, je ne blanque pas les dents.
- Speaker #0
Non, non, non. Il te dit, c'est quand tu as tes règles, on prend rendez-vous pour la prochaine fois, on ne te parle même pas d'argent, tu sors, et c'est sa secrétaire qui te tend la facture. Tu vois ce que je veux dire ? C'est très, Parce que c'était une clinique privée aussi. Il y a du public au Liban aussi. Mais du coup,
- Speaker #1
tu as une espèce de liberté quand même.
- Speaker #0
Complètement. On est sortis du rendez-vous. J'avais l'impression de ne pas être passée sur le psy, de ne pas être passée dans une machine à laver, d'être passée chez un mec et qu'il allait te dire tu vas prendre des bonbons et puis on va bien rigoler. Et d'ici quelques temps, tu auras ton paquet cadeau qui sera tout fait. Au Liban, c'est la famille avant tout. Il faut créer des familles. Quel que soit le biais par lequel tu vas le faire, c'est le résultat qui te monte. Et donc, faire des enfants, c'était... Aller chez un médecin pour faire des enfants, c'est tellement normal parce que le résultat, c'est de faire des enfants. Même, tu vois, par rapport à ma belle-famille, je me disais, est-ce que ma belle-famille va me mettre la pression à un moment donné en me posant la question, de dire, ah oui, mais c'est quel médecin ? Ah oui, mais c'est quelle méthode ? Tu vois, par exemple, c'est quelle méthode ? Rien du tout. Je sais même qu'une fois, la grand-mère de mon mari, elle, une fois, elle a ouvert le sujet avec mon mari, ça l'avait un petit peu... Ça l'avait un petit peu choqué mon mari. Et il lui dit, au fait Hélène, tu sais aujourd'hui c'est facile, il suffit d'aller chez le docteur. Je te le traduis en français, mais en arabe c'était beaucoup plus mignon. Parce qu'elle disait avec ces mots à elle de personnes qui ne sont pas des mots médicaux en plus de ça. Mais elle lui avait dit, tu sais c'est facile, il suffit de faire trois piqûres et tout va bien. Il y en avait un peu plus que ça des piqûres et ça a pris un peu plus de temps que ça. Mais voilà, le fait que sa grand-mère, qui soit d'une autre génération, Ça aussi m'a beaucoup rassurée dans un contexte libanais. Je me demande si ma propre grand-mère n'aurait pas un peu tiqué en disant Oh là là, pourquoi faire ça ? Pourquoi faire ça ?
- Speaker #1
D'accord, oui. Le côté c'est pas naturel
- Speaker #0
C'est exactement ça. C'est pas naturel C'est pas naturel ce n'est pas justifié. Ben non.
- Speaker #1
Il y a beaucoup de choses qui sont naturelles.
- Speaker #0
La diagnose, c'est pas naturel et il faut en faire aussi.
- Speaker #1
Oui, et puis bon, dans la nature, les femmes, elles accouchent et elles meurent.
- Speaker #0
Et elles meurent, exactement.
- Speaker #1
Moitié, donc à un moment. Eh bien,
- Speaker #0
c'est tout à fait... C'est tout à fait ce que j'ai toujours pensé. C'est-à-dire que je pense que pour ces choses-là, on ne peut pas se permettre de faire confiance au naturel, parce que l'être humain... Je veux dire, on n'est plus des animaux qui accouchent dans la forêt, ce n'est pas vrai du tout. Et que les choses sont devenues beaucoup plus complexes que ça. Beaucoup plus complexes. Oui. Et que médicalement, au contraire, ça doit être hyper surveillé. On peut se permettre de le faire. On est au XXIe siècle. On a toutes les compétences pour le faire. Et voilà. Au contraire, ça devrait être comme des bonbons qu'on peut donner aux filles. Parce que c'est comme aujourd'hui, on parle des problèmes de stérilité liés à l'endométriose. C'est maintenant, en 2020. Ouais, c'est juste. Bon, ça va ?
- Speaker #1
Ouais, ouais. Et d'autant que moi, ce qui m'intéresse, alors attention, on n'est pas en train de critiquer la nature. On dit juste que la justification du biologique ou du naturel n'est pas valable pour énormément de choses. Elle n'est pas plus valable dans la question de reproduction. Tout à fait. Et d'autant que ce qui est intéressant aussi dans ton témoignage, c'est que ça montre quand même une liberté supplémentaire octroyée aux femmes. Finalement, de se dire que, par exemple, à... 35 ans, si tu n'as pas eu d'enfant, potentiellement, jusqu'à 46, tu pourras donner la vie. Ça rallonge pratiquement de 10 années, en fait, les potentialités pour les femmes. Et c'est quand même une liberté énorme. Donc c'est ça aussi, je trouve, qui est intéressant. Et justement, par rapport à ça, je voulais savoir un petit peu, est-ce que tu peux nous raconter comment... Alors comment le milieu médical, que ce soit au Liban, en France, en Espagne,
- Speaker #0
il me semble que tu as eu la démarche.
- Speaker #1
Comment ça s'est passé avec le milieu médical ?
- Speaker #0
Suite à notre premier rendez-vous au Liban, tout était très très facile chaque fois. Alors moi j'ai commencé par faire des fives, donc avec mes propres ovocytes. Au Liban, ça n'a pas marché.
- Speaker #1
Donc fécondation in vitro ?
- Speaker #0
Exactement, et ensuite transfert. Et donc ensuite, protocole pendant 15 jours, le temps que le transfert tienne. Et puis ça ne tenait pas à chaque fois. Du coup, j'avais 44, presque 45. Presque 45, c'est ça. Et donc du coup, je change de médecin. Parce que des fois, je me dis peut-être que changer de médecin, j'avais cru en temps en changement de médecin, changement de protocole. Donc ça pourrait faire quelque chose. Peut-être aussi des fois, il y a des petits déclencheurs psychologiques, je ne sais pas. Donc je croyais à ça, je change de médecin, et le médecin me dit mais là vraiment, vraiment, vraiment, pour que ça marche, c'est plus avec tes ovocytes, ça serait avec un don de gamètes
- Speaker #1
Juste pour les auditrices et auditeurs,
- Speaker #0
si ça marche,
- Speaker #1
en gros, la fécondation in vitro, c'est prendre tes gamètes à toi avec celles de ton mari, et de les féconder hors de ton corps, de les transférer ensuite.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Donc ça, ça n'a pas fonctionné.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Et donc derrière, en fait, on t'a dit, bon, en fait, ce qu'il va falloir faire, plutôt que d'utiliser tes gamètes à toi... Oui,
- Speaker #0
parce que là, pour le coulage, il y avait une date de péremption. Oui. C'est-à-dire qu'en fait... À ce stade-là, mes ovocytes propres à moi ne pouvaient plus être suffisamment performants pour être réimplantés et pour faire des embryons. Donc du coup, il fallait des ovocytes plus jeunes. C'est pour ça que quand on disait 46 ans, 46 ans ça peut être ça. Mais soit on a conservé ses propres ovocytes, soit il faut utiliser un don d'ovocytes. Donc ça, ça a été une première étape. Ça a été une étape psychologique pour moi, parce que faire le deuil... Et de me dire, est-ce que ça va vraiment être mon enfant ? Donc ça a été quelque chose... Le vrai mot, c'est pas compliqué. Ça a été un coup de colère d'une matinée entière.
- Speaker #1
Quand on t'a dit ? Oui,
- Speaker #0
oui, là. Alors, quand il me l'a dit, j'étais super en colère. Je crois que j'ai pas dormi de la nuit. Et le lendemain, on a réouvert le sujet avec mon époux. Et j'ai cassé de la vaisselle dans la maison. J'ai bien crié très fort. Mon époux m'a juré que si c'était dans le sens inverse, il accepterait quand même de le faire. C'est-à-dire qu'il fallait un don de sperme. Parce que lui, son sperme ne pouvait pas être performant. Il l'aurait fait. Après, les promesses n'engagent que ceux qui... Voilà, mais il me l'a dit. Mais oui, voilà, il me l'a dit. Et puis voilà, dans le couple, c'est ça l'amour. C'est quelle dose de promesses on se fait et on arrive à tenir. Et puis... Alors, il y a une anecdote. C'est comme, tu vois, des fois, il y a un petit peu des choses qui viennent du ciel, peut-être. Je crois que c'est ce matin-là ou deux matins après, j'écoutais la matinale de repas. D'accord. Et il y avait donc le papa du premier bébé éprouvette, donc le docteur Friedman, qui parlait. Et qui parlait de ça. Et qui disait qu'en France, on avait des protocoles qui n'étaient pas suffisamment performants. Et que l'Espagne avait de l'avance. La Belgique avait de l'avance sur ça. Alors, il le disait avec des mots extrêmement médicaux, extrêmement posés, extrêmement analytiques, qui n'étaient pas dans aucun jugement, dans aucune moralité, etc. Donc déjà, ça me permettait aussi, moi, d'intégrer un discours qui ne soit pas dans le jugement et dans la moralité aussi, par rapport à tout ça. Ça m'a permis d'avaler un petit peu la pilule, on va dire. Et je crois que ça m'a un petit peu déclenchée. Parce que j'ai vu ça comme s'il s'adressait à moi. et je me suis dite écoute, à ce moment-là ce que je vais faire on va se faire des voyages en Europe on va chercher en Espagne ou en Belgique ça me rassurera un petit peu ça me permettra de renouer avec le continent européen et du coup je sentirai plus que ce don de gamètes sera un peu plus proche de moi parce que je reste quand même d'origine européenne Faire attention à ce que je dis, on n'est pas attention.
- Speaker #1
Mais on prend d'extrêmes précautions. Ce que tu expliques, c'est que dans ce don de gamètes, tu cherchais quand même à ce que cet enfant te ressemble, entre guillemets aussi, mais le plus possible par rapport à tes origines.
- Speaker #0
Exactement. Que ça soit proche d'une histoire plus construite. Ce n'est pas comme si j'allais à un impôt de crassé. Oui, voilà. Le don de gamètes, tu peux en prendre de n'importe qui.
- Speaker #1
Partout dans le monde ?
- Speaker #0
Oui, voilà, en fin de compte, oui. Mais je ne vais pas au supermarché pour m'acheter des chewing-gums non plus. Je suis en train d'écrire une histoire que je vais transmettre ou que je vais me raconter à moi-même ou que je vais devoir raconter à un moment donné à un adolescent ou en devenir d'un adulte qui va devoir se construire sur une histoire qui sera suffisamment rassurante, cette histoire-là, pour lui, pour qu'il soit heureux, épanoui et qu'il devienne... ensuite un adulte heureux et épanoui et qui retransmette ça lui peut-être aussi à des enfants donc il faut que dans l'histoire il n'y ait pas un décrochage trop fort pour que ça parte en live donc voilà moi c'était une histoire qui en entendant ce professeur Friedman ça m'a permis d'intégrer une histoire qui me rassurait, qui était racontable pour moi Et donc du coup, à partir du moment où je pouvais la raconter, je pouvais être cette maman qui allait transmettre, qui allait construire quelque chose avec son enfant. Parce que forcément, c'est la maman qui est construite. Il va être neuf mois dans mon ventre. Donc ça reste la maman qui construit, même si le papa ensuite fera aussi du lien. Mais la base, elle est un peu là. Et il y a une histoire de décision dans tout ça. C'est on le fait ou on le fait pas. Donc voilà. Donc du coup, Google. Google, clinique de fertilité Belgique et Espagne. Et puis du coup, on envoyait des e-mails et on a été recontactés très très très vite. Très très très vite. par une clinique espagnole qui parle en français. Un peu cassé, mais qui parle en français. C'est aussi rassurant parce que t'es en train de faire quelque chose qui est un petit peu en moi quand même.
- Speaker #1
Et qui est très important.
- Speaker #0
Voilà. Donc t'as besoin de renouer avec ta langue maternelle. Donc, la personne qui m'appelle dans un français, qui me dit, ben oui, il n'y a pas de souci. Alors qu'on prend le premier rendez-vous, rendez-vous Skype avec votre médecin. Vous voulez rendez-vous avec quelle clinique ? Barcelone, Bilbao, etc. Alors moi, du coup, je dis, ben Barcelone, c'est ton cas. Elle m'a dit, non, le plus tôt possible, j'ai de la place plutôt pour Bilbao. Va pour le musée de Guggenheim.
- Speaker #1
C'est une très jolie ville.
- Speaker #0
Tout à fait. Et donc, du coup, je dis, bon, très bien. Et voilà. Et après, ça s'enclenche et le premier rendez-vous. Et l'avantage de l'Espagne, c'est qu'ils sont tellement professionnalisés sur ça que pour le coup, tu te laisses embarquer parce que toutes les étapes sont hyper bien réglées. C'est cadré. C'est hyper cadré. À la fois les étapes administratives, les étapes où on parle du fric, les étapes où on parle du médical. Tout est extrêmement bien cadré. Donc, tu te laisses embarquer par l'histoire. Et tu n'as plus qu'à prendre les billets d'avion. Et c'est ce qu'on a fait. Et comme on n'avait pas fait de voyage de noces, ça nous a fait... J'ai dû faire trois ou quatre voyages en Espagne. D'accord. Et j'adore Bilbao. On aime Bilbao. On adore Bilbao.
- Speaker #1
Tu t'es sentie accompagnée, vraiment, via cette clinique, de A à Z, finalement.
- Speaker #0
Alors, l'autre, je dirais, petit truc magique, c'est que, quand j'ai fait le premier rendez-vous Skype avec... celle qui m'a suivie, ma tout-bible, quand le Skype s'est ouvert, d'abord, elle avait un visage rayonnant. Et donc, tu te dis, c'est pas comme un vieux médecin, au départ. Tu n'as pas envie d'aller chez ton gynéco parce qu'il est un peu vieux. Tu te dis non.
- Speaker #1
C'est vrai que ça donne un peu confiance.
- Speaker #0
Tu te sens bien. Mais oui. Et là, elle est jeune et tout ça. Et tu te dis, ça a l'air sympa. Allez, on y va tous à cette fête. C'est pour quand le rendez-vous ? Donc, du coup, c'était rassurant. C'était une Française, donc ce n'était pas un médecin espagnol francophone. Ce n'était pas ça. C'était une Française qui exerçait dans cette clinique-là.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Donc, c'était très rassurant. Et elle m'a dit une phrase tout de suite. Tout de suite. J'essaie de te la redire avec précision. Elle m'a dit, Hélène, l'embryon que je vais te mettre, le même embryon, si je le mets dans une autre femme, ça donnera un autre bébé. L'embryon que je vais te mettre à toi, ça va donner ton bébé. Il aura tes mimiques, tu verras, il va te ressembler. Mais l'embryon que je vais te mettre dans ton ventre, ça va être ton bébé. Je peux mettre le même embryon dans une autre femme ou dans encore une autre femme. Chaque fois, ça donnera un enfant différent. Et ouais, c'était magique.
- Speaker #1
Ouais, j'imagine que c'est le genre de parole qu'on a sans doute besoin, envie, enfin, qui est nécessaire à entendre.
- Speaker #0
Et c'est exactement ça, Octavien. Je te jure, je te jure, quand elle m'a dit ça, c'est comme si je buvais une coupe de champagne la meilleure de toute ma vie. C'est rassurant, revigorant, apaisant. Il y avait tout dans cette phrase. Ce que j'ai trouvé dingue dans cette phrase, c'est qu'elle l'a dite avant que je lui pose la question. C'est là aussi que je pense que leur accompagnement est très bien fait. Je pense qu'ils ont aussi préparé les paroles d'accompagnement. Ça, j'en suis sûre. Donc, même si tu restes une cliente, que tu payes ou quoi que ce soit, mais il y avait un vrai accompagnement. Et ça, je l'ai ressenti.
- Speaker #1
Alors, à partir de là, combien de protocoles à peu près pour arriver à une grossesse ?
- Speaker #0
Oui, oui. Alors, ce qu'on t'explique très bien quand tu vas en Espagne, c'est que tu as 60% de chance. 60% de chance, ça veut dire que si ce n'est pas la première implantation, ça sera la deuxième implantation. Je crois que ça s'appelle le transfert d'ailleurs. C'est énorme. Oui, c'est énorme. C'est énorme parce que je crois même, il faudrait peut-être vérifier, je crois même que la nature telle qu'elle est faite, je ne crois pas qu'on ait 60% de chance. D'accord. Oui, il me semble. Il me semble que c'est ce que m'avaient expliqué les médecins. Donc 60% de chance, c'est cool. Donc en fait, ce qui s'est passé, alors je suis allée une première fois en Espagne où on te fait toute une batterie de tests parce qu'il va falloir trouver la personne donneuse qui est compatible avec toi. Donc on te fait des batteries de tests à la fois sur... les maladies génétiques que tu peux avoir, enfin plein de compatibilités. Et c'est une compatibilité à trois parce qu'il y a le sperme de ton mari, il y a toi et il y a la donneuse. Donc on y va pour ça, on met en place ça. Ensuite il y a la sélection de la donneuse et on t'explique qu'une fois qu'on aura les ovocytes, on fera un premier transfert. Donc le premier transfert n'a pas marché, ce qui était un petit peu une déception et en même temps... déception pour moi, mais pas pour les docteurs parce qu'eux, ils étaient sûrs. Et ça, c'est bien aussi. C'était bien aussi d'avoir des gens en face de toi qui disent Oh, ça n'a pas marché la première fois ? Ah bah mince alors ! C'est comme ça. Ils étaient là On n'est jamais arrivé. Ah bah mince alors ! Bon alors, c'est quand le prochain rendez-vous ? Je me souviens que quand le premier test est arrivé et que le résultat était négatif, tout de suite, ma docteure en Espagne, elle m'a envoyé un message et m'a dit On a rendez-vous sur Skype. demain matin et on se parle. Alors que moi, toute la nuit, j'ai cogité. J'avais arrêté la cigarette, mais je l'ai reprise la nuit. Ça ne sert plus à rien. Autant en profiter. J'ai fait mes cigarettes sur cigarettes et j'ai rebu de l'alcool. Le lendemain, j'étais un peu fracassée. On fait le Skype et elle me dit T'inquiète pas, sur ton prochain cycle, on recommence. Et elle me dit Le prochain, ça sera le bon. Je me dis Attends, ça va. Et elle me dit Non, non, non. On fait comme ça. Ah bon ? On ne se plus rien dire. Tu sais, c'est le tout-bib. Il y a quand même une autorité. Elle nous dit bon d'accord. Elle a dit ça. Elle a dit ça. Bon allez, on s'y met. Et c'est exactement ce qui s'est passé. Elle a un petit peu rectifié le protocole. Alors il faut savoir aussi que les protocoles, c'est beaucoup de piqûres. Il faut avoir les fesses bien rembourrées. J'aime autant te dire. Donc c'est beaucoup de piqûres. C'est aussi quelque chose, je sais que les filles trouvent ça extrêmement stressant. Parce qu'en plus, c'est des piqûres, tu dois les faire le soir et tu dois les faire le matin. Donc en fait, tu as l'impression que toute ta vie tourne autour de ça. Mais en fait, c'est que 15 jours.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
C'est juste le temps. Et après, une fois, moi, quand ça a pris, après, c'était pendant trois mois. Mais c'est une piqûre par jour. Je me suis dit, si j'avais été diabétique, j'aurais aussi ma piqûre tous les jours. Et à vie. Et à vie. Exactement. Exactement. Et là, je me suis dit, bon, OK, je me mets en mode commando. Je ne suis pas en train de me dire, OK, ça va être... ça va être dur, ça ne va pas me plaire, ça va me saouler, mais c'est juste le temps de ça. Le protocole, obligatoirement, il va s'arrêter à un moment donné. Donc voilà, deuxième transfert et ça a marché. Bingo. Bingo, voilà. Donc je crois que je suis arrivée, je crois que c'est à Noël ou au réveillon. Là, j'avais les résultats et effectivement, j'étais enceinte pour le Noël ou pour le réveillon. À Noël, je ne le savais pas.
- Speaker #1
Super cadeau de 100 d'années.
- Speaker #0
Oui, j'étais... Ouais, j'avais la conscience du travail qui était fait, tu sais.
- Speaker #1
Ouais, c'est ça. C'est trop beau. Du coup, on va se projeter un peu plus loin peut-être dans la grossesse. Oui. Quand on a préparé cet entretien, en fait, tu m'as parlé d'un sujet qui est aussi, je trouve, relativement tabou. Ouais. Et pourtant, je pense qu'il est partagé par énormément de femmes.
- Speaker #0
Alors, ouais.
- Speaker #1
Qui est justement la peur de l'accouchement. qui est quand même un truc, je pense que, étant donné ce qu'ont vécu nos ancêtres, c'est ce que je dis sans doute. Mais donc, voilà. Tu peux nous raconter un peu cette peur et comment t'as fait justement avec ton médecin pour que tu la fasses ?
- Speaker #0
Je dirais même plus, pour moi, c'est plus que ça. Alors quand je te disais, même quand j'étais célibataire, je me projetais comme une maman, je ne pensais pas que j'allais, mais je ne me suis jamais projetée ni enceinte, c'est-à-dire je ne me suis jamais projetée en me disant je vais avoir un gros ventre et un bébé dedans et ça va être génial. Jamais, jamais. C'est un fantasme ou une envie. Oui, jamais. Et plus que ça, c'est quelque chose qui me rebute complètement. Je comprends. Oui,
- Speaker #1
je comprends.
- Speaker #0
Alors, on va y aller. Puisque je peux y aller, on y va. Oui, allez-y. Moi, j'aime bien être dans un jean moulant avec des talons aiguilles.
- Speaker #1
C'est ton corps. Oui,
- Speaker #0
oui, voilà. Moi, je fais partie des gens où, pour moi, le corps est quelque chose de sensuel. C'est un bonheur. On peut faire plein de choses avec. Et donc, du coup, on le soigne. Comme on disait, le médical, c'est pareil. La nature n'est pas super bien faite. On peut rajouter plein de choses. Donc, on rajoute des talons aiguilles. On rajoute de la manicure. On rajoute des mèches blondes. On rajoute des bijoux. On rajoute des décolletés. On rajoute, on rajoute. Grossesse, il y a le mot grosse. Tu vois ce que je veux dire ? Et en plus, j'ai eu une période où j'avais eu une surcharge pandérale à un moment donné dans ma vie. Donc c'est quelque chose qui m'a toujours extrêmement traumatisée. C'est-à-dire, prendre du poids, c'est quelque chose qui m'a toujours extrêmement traumatisée. Ma maman avait des prises de poids et mon papa se moquait d'elle. C'était très rigolo, c'était la blague facile.
- Speaker #1
C'est horrible quand même.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
mais moi,
- Speaker #0
ça m'a complètement... Je pense que même j'ai fait des... période d'anorexie un petit peu par rapport à ça. Parce que c'est quelque chose pour moi qui... Voilà.
- Speaker #1
En tout cas, c'est en toi cette...
- Speaker #0
Ah ouais, c'est une obsession. Il y a eu des périodes d'obsession. Oui, oui,
- Speaker #1
oui. Contrôler quand même. Et que tu ne contrôles plus quand tu es en scène.
- Speaker #0
Et que tu ne contrôles plus.
- Speaker #1
Là,
- Speaker #0
vers ce que tu veux, tu ne contrôles pas. Tu ne contrôles pas. La grossesse, c'est quelque chose de toute ma vie, je n'en voulais pas. Et l'accouchement, alors, j'adore l'émission La Maison des Maternelles, mais à force de nous parler de pré-compli, d'hémorragie, de machin, c'est-à-dire que moi, je vais crever forcément. Quoi qu'il arrive, je me fais un parent crever.
- Speaker #1
Et même, disons que même si tu n'en crèves pas ou que tu n'as pas peur d'en crever, ça semble quelque chose d'une telle brutalité.
- Speaker #0
Complètement.
- Speaker #1
Sortir un humain de son vagin.
- Speaker #0
C'est exactement ça.
- Speaker #1
L'image me traumatise.
- Speaker #0
Mais complètement. D'abord, ce n'est pas un humain, c'est un alien. Ce n'est pas très beau quand ça sort. C'est un espèce de truc complètement écrasé, tout rose.
- Speaker #1
Tu parles de petits bébés.
- Speaker #0
qui dégoulinent et qui font ça, ça va, c'est dégueulasse.
- Speaker #1
Non, mais c'est quelque chose de très brutal. Oui, oui,
- Speaker #0
oui. Et l'air de rien, alors, et en plus, il y a quand même des choses que les nanas, elles finissent par te raconter, où l'air de rien, t'expliques, elles se sont fait charcuter à un moment donné. Oui,
- Speaker #1
on entend des choses.
- Speaker #0
C'est non, quoi. Donc, en quoi, parce que je veux être une maman, c'est-à-dire ce côté, je veux reproduire les bons moments que j'ai eus dans mon enfance. La tartine au goûter tous les quatre heures. Ce moment où ta maman, après le bain, te met du parfum et elle te serre dans ses bras. En quoi le fait que je veuille reproduire ça va faire que je vais avoir un corps qui va se dégrader et que je vais emporter des conséquences toute ma vie ? Donc c'est quelque chose qui m'a toujours fait peur. Et ça, tu as raison. C'est quelque chose que je n'ai jamais pu partager avec personne.
- Speaker #1
Parce que ce n'est pas très acceptable comme parole.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est très partagé. Il y a beaucoup, je pense, de femmes qui se posent des questions, qui s'inquiètent, qui trouvent que c'est...
- Speaker #0
Mais je suis hyper contente que tu soulèves ce sujet parce que du coup, comme je n'ai jamais pu en parler avec personne, je ne sais pas si c'est un sujet que les filles se posent comme question. Je ne sais pas si c'est un sujet. Pour moi, ça l'a été. Ça a été même une obsession. Au Liban, comme on est effectivement dans une médecine qui est très libéralisée, il y a des légendes urbaines qui se racontent. Et je savais qu'il y avait des filles, pour ne pas accoucher, on propose des césariennes. Ok. Voilà. Alors ça, il faut faire très attention parce qu'effectivement, en France, pour le coup, c'est carrément pas. Oui, il se fait pas. Oui, oui. C'est des césariennes de complaisance. Voilà. Donc,
- Speaker #1
pour éviter justement potentiellement une épivio, pour éviter aussi le passage.
- Speaker #0
Exactement. Exactement. Et donc, moi, mon médecin m'a posé la question, en bon franco-libanais qu'il était. Il m'a dit, alors, tu vas coucher ? Je vais la laisser tomber.
- Speaker #1
Par voie naturelle ?
- Speaker #0
Oui, par voie basse, ils appellent ça. Ah oui, voie basse, j'adore. Tu écoutes l'expression par voie basse. Je vais sortir par le haut, si vous voulez bien, avec un peu de dignité. Je me sortirai de cette situation par le haut.
- Speaker #1
C'est vrai que voie basse,
- Speaker #0
c'est une expression. Avec le terme de l'effet. Voie basse, c'est qu'il y a une mise à bas. Je suis une vache, tu vois ce que je veux dire ? Mais oui, c'est bizarre. Et donc du coup, j'ai dit, tu sais quoi, tu vas me faire ton petit travail, tu me le sors et tu me fais un petit ruban et tu me le sors le bébé dans un paquet cadeau. Et ça m'avait fait rire. Il m'a dit, oui, ok. Et donc du coup, c'est une série. Et le fait a été qu'en plus, alors William, c'est mon fils, on parle de William. Il est arrivé cinq semaines d'avance. Et donc, du coup, de toute manière, il aurait fallu faire une césarienne parce que c'était...
- Speaker #1
Voilà,
- Speaker #0
ça tombe totalement. Oui, très bien. Voilà, très, très bien. Du coup, je me sens un petit peu... Quand je suis en France, le discours que je tiens, ce n'est pas le discours qui est j'ai fait le choix d'une césarienne. C'est dire, ah oui, mon fils, il avait cinq semaines d'avance et on a dû faire une césarienne, tu vois. Faire un enfant, ça me faisait peur. Même si tu te sens prêt, même si tu es avec l'homme que tu crois aimer, tu sais que c'est le bon moment. Ça fait peur, ça en remue des choses. Est-ce que je vais réussir à l'éduquer, à le nourrir, à le lever la nuit, à faire ci, à faire ça ? Est-ce que je vais savoir le soigner ? Je me pose la question. Est-ce que toutes ces questions, toutes les nuits, parce que je dormais le jour, mais la nuit, ça tournait dans la tête. Toutes les nuits, ça tournait dans la tête et je faisais des crises d'angoisse. Je me réveillais dans la nuit en pleurant, en hurlant. Et ton cerveau tourne tout seul. J'ai fait plein de rêves et de cauchemars pendant cette période-là.
- Speaker #1
Donc la période de grossesse.
- Speaker #0
Oui, oui. Et une envie de... J'avais l'impression d'être au bord d'un précipice. Mais au bord du prix. Il prend des précipices. Le voyait physiquement.
- Speaker #1
Finalement, donner la vie, c'est quand même un précipice. Je ne veux pas. Mais c'est quand même un engagement énorme. Oui, oui. C'est quelque chose de...
- Speaker #0
Et ça aussi, c'était quelque chose que... Je me dis, je ne peux en parler à personne. Avec qui je vais dire que moi, cette grossesse-là... Enfin, je veux cet enfant. Mais je n'en veux pas, cette grossesse.
- Speaker #1
Tu le fais comme une démarche avec tout.
- Speaker #0
Mais cette grossesse, je n'en veux pas. Je ne veux pas de ce que je suis en train de vivre là maintenant. Et ça m'angoisse. Et je sens que je ne vais pas y arriver. Franchement, j'ai senti que je ne vais pas y arriver. Il y avait même des moments où j'avais du mal à marcher parce que je le voyais physiquement. Un vertige. Complètement.
- Speaker #1
Et du coup, après que tu aies accouché, ce vertige...
- Speaker #0
Octavia. C'est le moment émotion.
- Speaker #1
Oh non !
- Speaker #0
Ah non,
- Speaker #1
ça va me faire pleurer.
- Speaker #0
William est arrivé plus tôt, mais la césarienne, ça a été le plus beau moment de ma vie. Parce que ça prend 7 minutes, montre en main. J'avais l'horloge en face, elle me souvient, je te jure. Ça a pris 7 minutes, montre en main, entre le moment où il me pique dans le dos. C'est comme une péridurale, mais ce n'est pas vraiment une péridurale. Je crois que c'est quelque chose d'un peu plus fort. Je ne sais plus trop quoi. J'ai versé ma petite larme parce que j'ai appelé l'infirmière, j'ai dit tiens moi la main, je crois que je vais mourir maintenant tout de suite. Elle a éclaté de rire, elle me dit c'est mignon parce qu'il y avait des expressions que j'adorais en libanais. Et elle me dit la walaou qui est une expression très très douce pour dire mais non j'aimais de la vie, ouais j'aime bien. Et donc ça m'avait fait du bien. Et je me dis bon si elle me dit ça, elle doit avoir un peu l'habitude quand même cette infirmière, c'est pas possible. Si on meurt plus sur un bloc, c'est que je ne vais pas en mourir. Donc c'est peut-être un petit moment à serrer les dents. Et en fait, ce que m'avait expliqué mon docteur, il m'a dit tu ne vas rien ressentir. Tu ne ressentiras rien, on va te piquer. La piqûre, elle fait un peu mal parce que ça reste une piqûre. Tu la sens, mais la piqûre c'est une fraction de seconde. Donc tu sens la piqûre, et puis on t'allonge, et puis on fait ce qu'il y a à faire. Et je me souviens juste, j'avais quand même beaucoup fermé les yeux. Je ne suis pas restée, ça y est les mecs, je ne suis pas gentille. J'avais quand même beaucoup fermé les yeux. Alors, on te met un rideau, parce que la césarienne, on ne va pas te voir. Ça, pour le coup, ça doit être traumatisant de voir son corps complètement écartelé. Donc, on te met un rideau, tu ne vois rien. Et je me souviens que pendant toute cette grossesse et pendant les deux jours où j'étais, où j'avais attendu que William arrive, dans une clinique d'accouchement, tu entends les autres bébés. Tu entends les cris des autres bébés, forcément, à un moment donné, le temps qui passe dans un couloir, etc. Tu les entends. Et chaque fois, j'entendais le cri d'un bébé. J'ai dit, j'aime pas ce cri. J'aime pas comment il crie, celui-là. J'aime pas ça. Et je me suis toujours dit, le jour où il va crier le mien, comment je vais faire ? Est-ce que je vais aimer son cri ? Je sais pas. Et il est sorti de mon ventre et j'entends... Et je dis au docteur. Et je lui dis, il s'appelait Hadi. J'ai dit, Hadi, c'est lui qui crie ? Il me dit, ouais, c'est lui. J'adore comment il crie. Et après, il se met à crier plus fort. Et là, il me dit, tu aimes toujours ? Je fais, oui, je te jure, j'adore comment il crie. Et donc, les filles, les infirmières, elles enveloppent le bébé. Et je vois bien qu'elles font le tour du parvent qui m'empêchait de voir la césarienne. Et en faisant le tour, j'ai vu dans le plafond s'ouvrir. Comme un gros ciel bleu. Tous les nuages qui assombrissaient mon ciel pendant cette grossesse-là sont partis. Et j'ai vu le ciel bleu. Et c'est un ciel bleu que j'ai gardé jusqu'à présent. Jusqu'à présent, aujourd'hui, je sais que je vis dans un ciel bleu. C'est incroyable. C'est dingue. C'est dingue. C'est trop beau. Et elle m'apporte le bébé. Et je savais que c'était un garçon, parce que j'avais su le sexe avant. Moi, j'ai toujours rêvé d'avoir une fille. Donc l'acceptation du garçon, elle avait été très... Ça va être très compliqué pour moi. Mais au moment où elle me l'a apporté, je ne sais pas pourquoi, j'ai vu ce bébé, j'ai trouvé sa tête, j'ai vu le visage de ma mère dans son regard. Donc j'avais le lien. Parce que comme c'est un donvocide, j'ai toujours pensé que le premier regard que j'aurais sur cet enfant, il ressemblerait pour goutte à mon mari. Donc du coup, il ne me ressemblerait pas. Et en fait, non. J'ai vu le visage de ma maman dans cet enfant, tout mâchouillé qui venait vers moi, et j'ai entendu Mais c'est toi ma maman ? Je ne sais pas pourquoi j'ai entendu ça, mais je suis sûre que je l'ai entendu. Je suis sûre que quand mon fils est arrivé, je suis rentrée dans un ciel bleu avec quelqu'un qui m'a dit c'est toi ma maman C'est fou. Je veux et je peux témoigner que, effectivement, déjà c'est jamais comme on l'a vraiment prévu, mais qu'il faut se laisser une petite porte au bonheur qu'on n'a pas imaginé pour nous-mêmes. Le lien, je l'ai eu. Dès que mon fils est sorti de mon ventre. Et ça, je trouve ça génial.
- Speaker #1
C'est des choses qui arrivent aussi. C'est vrai que pas à chaque fois, effectivement. On explique que des fois, ça prend plus de temps.
- Speaker #0
Voilà. Mais ça arrive aussi quand on est un peu en soins moules. Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas un truc obligatoire. Il faut se donner la possibilité de croire en ce lien aussi. Tu vois ? Oui, complètement. Enlever la peur, ce n'est pas facile. Mais il faut se donner la possibilité de croire en ce lien. Ce que je ne me suis pas donné comme possibilité pendant ma grossesse. J'ai toujours pensé pendant tout le monde. Mais après, il m'est tombé dessus. Donc, j'ai eu cette chance-là. Et du coup, maintenant, je suis dans le surdouan. C'est-à-dire, moi, c'est mon fils. Mon fils, je ne crois même pas que je l'appelle William. Je l'appelle mon fils.
- Speaker #1
Tu as eu William à 46 ans. Eh oui. Moi, je voulais savoir si tu penses qu'il y a un tabou ou un jugement, notamment en France, puisque tu es ici.
- Speaker #0
Oui, oui.
- Speaker #1
Quand on devient mère... Sur le tard quand même, parce que là, c'est voilà. Qu'est-ce que t'en penses, toi ? Je précise qu'Hélène ne fait pas du tout 50 ans. Je ne veux pas m'en vanter,
- Speaker #0
ça ne va pas bien. Les gens ne se posent pas de questions et les gens vivent leur vie. Je ne suis pas regardée comme ça et je ne me sens pas regardée comme ça.
- Speaker #1
Aussi peut-être parce que, je ne sais pas, mais comme on vit à Paris... Il y a aussi ce truc un peu d'autonomie, de chacun vit sa vie, on ne passe pas notre temps à scrupuler.
- Speaker #0
Il y a trop de monde. Voilà, c'est exactement ça. Donc pour le coup, j'ai envie de dire, dans les grandes villes, je ne crois pas à ça. Je ne crois pas qu'il y ait ça. Peut-être un peu plus quand après tu vas, quand tu es en rendez-vous chez le pédiatre et que là, il fait le dossier et qu'il remplit les fiches et qu'il peut avoir un mot malheureux ou des choses comme ça. Peut-être et peut-être pas tous. Je ne suis pas sûre. Donc non, moi j'ai pas l'impression qu'il y a un jugement sur ça. Après, je sais qu'une fois avec une copine, il y a des phrases faciles qui sont du genre Quand t'auras 60 ans et on aura à peine 20 et peut-être que lui quand il va se marier, tu seras... tu seras morte parce qu'il se marie à 40 ans. Voilà, tu vois ce que je veux dire ?
- Speaker #1
Ça, moi, je l'ai entendu pour des stars, des personnes connues du type, je crois que c'est Cameron Diaz ou Virginie Effira qui ont eu des enfants justement à 46 ou 47 ans. J'ai entendu de la part de personnes variées.
- Speaker #0
Tous les parents qui ont des enfants un peu tard, en fait, ça leur donne une deuxième jeunesse. Donc, tu n'as pas 60 ans et tu es fatiguée de ta vie. Pas du tout. Tu as 60 ans et tu es en phase avec l'histoire que tu es en train de vivre. Donc moi, je sais très bien qu'à 60 ans, quand mon fils aura le bac, je serai rayonnante sur la photo avec le bac. Je suis sûre de ça et je n'attends que ça. Trop bien. Mais oui, franchement.
- Speaker #1
Dernière question avant de clôturer cet échange passionnant. Est-ce que tu as en tête l'exemple d'une femme que tu connais ou d'une femme célèbre ou d'un personnage de fiction qui a eu un enfant tardivement ? Et qu'est-ce qu'elle t'inspire ?
- Speaker #0
Qu'est-ce qu'elle m'inspire ? J'aurais jamais cru que cette personne-là m'inspirerait. Mais en fait, il s'agit d'Adriana Carambe. Qui en fait a presque le même parcours que moi. Alors je ne sais pas si elle a eu un enfant de manière médicalisée ou pas, ça je ne sais rien. Mais je sais, pour l'avoir vue dans quelques émissions où elle se livrait, et c'est des émissions que je suis énormément, donc qui me... qui me tiennent à cœur. La dernière fois, je l'ai vue dans une émission où on se livre. Elle s'est mise à pleurer quand il y a eu une chanson. C'est une chanson sur laquelle moi-même, je pleure tout le temps. C'est marrant. Et elle disait aussi une chose. Elle dit Depuis que j'ai eu ma fille, je me sens une lionne. C'est des expressions aussi que j'avais entendues quand j'étais enfant. Je trouvais ça cul cul, la praline, la maman m'attend, les filles, la lionne. T'as qu'à aller bosser, tu verras s'il ne faut pas essayer de faire la lionne avant d'avoir un enfant. Donc c'est toujours des expressions qui m'ont un petit peu énervée. Mais il est vrai que quand je me posais la question de savoir est-ce que je suis capable de me lever la nuit pour lui donner deux ou trois biberons, ça dépend, ou juste me lever la nuit comme cette nuit où il fait de la fièvre, etc. puis me relever le matin pour aller au boulot. Eh bien, ouais, je peux le faire.
- Speaker #1
Tu sens que tu as cette force ?
- Speaker #0
Complètement. Je te parlais tout à l'heure de ce que j'ai vécu en salle d'accouchement. Et en même temps, depuis qu'il est là, j'ai l'impression que c'est l'enfant-pensement. C'est-à-dire, ça m'a soigné plein de maux que j'avais sur moi. Des peurs. Je me fais confiance. Ce que je n'ai jamais fait avant.
- Speaker #1
Et c'est vrai que c'est ce que dit Adriana Carambeu, justement, je ne sais pas si on a vu les mêmes émissions, mais effectivement, elle parle de ça aussi, de cette guérison de certaines choses de son enfant.
- Speaker #0
C'est exactement ça. C'est-à-dire qu'en fait, moi, je me suis rendu compte qu'avant mon fils, j'étais en train tout le temps de m'imaginer ma vie, de me dire demain, j'ai un rendez-vous. Donc, si le rendez-vous se passe comme ça, je vais m'habiller comme si je m'habillais comme ça. Quand je veux dire bonjour, je le dirai comme si. Puis après, il va se passer ça et puis s'il passe comme ça, je... J'anticipais les choses. Très souvent aussi, à force d'anticiper les choses, je ne les faisais pas. Depuis que j'ai mon fils, il y a aussi la maturité de la cinquantaine, on ne va pas se mentir.
- Speaker #1
Peut-être aussi un bon âge pour avoir un enfant.
- Speaker #0
Tu sais, je pense que la quarantaine, c'est le bon âge pour faire sa vie. Et qu'avant, on est juste en test de ce que peut être la vie. Mais qu'à 40 ans... On me l'avait toujours dit, et j'y avais toujours cru, cette fameuse quarantaine où tu poses les armes sur pas mal de choses. C'est exactement ce qui m'est arrivé. Et alors la cinquantaine, je n'en parle même pas. On peut en assurer. On peut en assurer. On peut en assurer. Et donc du coup, tu vois, et là maintenant, et mon fils a confirmé ça, accéléré ça. Et surtout, je le ressens même physiquement. C'est-à-dire que quand je me lève le matin, je me dis voilà. je suis dans la vie et je le vis et je vis et je me souviens très bien donc quand je suis allée à l'hôpital parce que j'avais perdu les os et que je suis arrivée à l'hôpital et que je rentre dans la chambre et je me suis dit ma petite fille c'est plus la peine d'imaginer ce qui va arriver c'est plus la peine de passer les 8 mois que tu viens de passer en t'imaginant quel pyjama tu vas acheter ou t'imaginant quel doudou tu vas acheter c'est maintenant que ça commence et c'est maintenant Il ne peut plus te poser de questions. Et tu vas faire. Et tu vas rentrer dans l'action.
- Speaker #1
Place à l'action.
- Speaker #0
Place à l'action.
- Speaker #1
Eh bien, super. Merci beaucoup, Hélène, pour cet échange incroyable. Et j'espère que ça va inspirer toutes nos auditeurs.
- Speaker #0
Merci pour tout le moment.
- Speaker #1
Merci mille fois. Et moi, je vous dis à très vite. Merci encore. Le sujet vous intéresse ? Vous avez des questions, des suggestions concernant le podcast ? Ça se passe sur Instagram, sur le compte. Alors, c'est, la lettre c'est, pour quand ? Tout attaché. Alors, c'est pour quand ? Tout attaché. Je vous mets le lien dans le descriptif de l'épisode. A bientôt !