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Le Centre de Soins Non Programmés de Mulhouse cover
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C'est quoi votre secret ?

Le Centre de Soins Non Programmés de Mulhouse

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14min |16/04/2024
Play
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14min |16/04/2024
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Description

Sur le site du Groupe hospitalier régional de Mulhouse et du Sud Alsace, nous sommes allés à la rencontre des fondateurs du Centre de soins non programmés de Mulhouse. Sa particularité : il est indépendant, mais situé en face des urgences dans l’enceinte hospitalière.

Il est piloté par le Dr Emmanuel Vilebois, ancien urgentiste du service, en étroite collaboration avec le Dr Marc Noizet, chef de service des urgences. Tous 2 ont accepté de nous parler de ce projet innovant de coopération ville hôpital.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour !

  • Speaker #1

    Comment ont-ils porté leur projet, dépassé les difficultés,

  • Speaker #2

    bref,

  • Speaker #1

    pourquoi ça a fonctionné ?

  • Speaker #3

    Nous sommes Raphaël,

  • Speaker #2

    Adeline et Arnaud.

  • Speaker #3

    Et aujourd'hui, nous allons vous présenter un projet d'actualité déployé pour répondre en partie à la crise des urgences à l'hôpital. Sur le site du groupe hospitalier régional de Mulhouse du Sud d'Alsace, nous sommes allés à la rencontre des fondateurs du centre de soins non programmé de Mulhouse. La particularité, il est indépendant, mais situé en face des urgences dans l'enceinte hospitalière. Il est piloté par le Dr Emmanuel Villebois, enseignant urgentiste du service, en étroite collaboration avec le Dr Marc Noisé, chef de service des urgences. Tous deux ont accepté de nous parler de ce projet innovant de coopération ville-hôpital.

  • Speaker #0

    Bonjour messieurs, merci beaucoup de nous accorder du temps pour enregistrer ce podcast et nous parler de votre expérience d'un centre de soins non programmé dans la ville de Mulhouse sur le site de l'hôpital Émile Muller. Bonjour,

  • Speaker #1

    je suis Emmanuel Villebois, je suis médecin généraliste en cabinet de groupe dans une ville accolée à Mulhouse et je suis coordonnateur du CSNP de Mulhouse.

  • Speaker #2

    Et pour ma part, Marc Noisé, je suis médecin urgentiste, chef de service des urgences de Mulhouse et du SAMU 68, le SAMU du Haut-Rhin.

  • Speaker #0

    Notre première question, c'est évidemment, comment est né ce projet ?

  • Speaker #2

    Ce projet voit effectivement dur dans un contexte un petit peu particulier où le service des urgences est en difficulté, avec une inadéquation des ressources par rapport à l'activité. Et on cherche par tous les moyens à essayer de diminuer l'activité de ce service. pour diminuer la charge sur le personnel. Et on s'est dit que ces patients qui relèvent des soins non programmés, qui ne sont donc pas des patients spécifiquement d'un service d'urgence, pouvaient très bien être pris en charge dans une autre structure. On s'appuie sur des modèles qui sont existants déjà en France, qui ont mis en place ce type de structure. On se renseigne évidemment, et puis on part sur le principe que de créer à proximité immédiate de l'hôpital ce type de structure permettrait donc d'absorber ce qu'on a évoqué... à une époque aux alentours de 15% de notre activité, d'ailleurs on n'en est pas très très loin, avec une plus-value pour l'établissement, c'est-à-dire qu'il y avait un partenariat qui se mettait en place, qui nous permettait d'une part de mettre à disposition de cette nouvelle structure le plateau technique d'imagerie et le laboratoire, qui était indispensable pour faire tourner cette offre de soins, et deuxièmement qu'on pouvait très bien ensuite récupérer un certain nombre de données. un certain nombre de patients dans la file active des spécialités médicales et chirurgicales derrière une consultation de médecine générale pour approfondir la pathologie du patient.

  • Speaker #0

    Dans ce podcast, on est curieux, on aime connaître les secrets de fabrication. Alors dites-nous, quelles sont les modalités organisationnelles et contractuelles que vous avez construites ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, il faut dire qu'à l'origine, l'objectif initial du centre de soins était de récupérer une partie du flux des patients des urgences. Donc... En termes de modalités pratiques, on a pensé mettre en place des conventions d'exercice. La première convention mise en place, c'est la convention de réadressage. Les urgences nous envoyaient des patients en fonction de certains motifs de tri par l'infirmière d'accueil. Et nous, on a eu la possibilité, si jamais les patients n'étaient pas orientés correctement ou alors s'adressaient directement chez nous et qu'ils n'avaient pas leur place dans une structure de ville, de les adresser directement. directement aux urgences sans qu'ils attendent le temps comme s'ils étaient arrivés initialement aux urgences. La seconde convention qu'on a mis en place, c'est une convention de radiologie. Ça nous permettait, ça nous permet toujours d'avoir accès à des radiographies. En gros, on envoie les patients en radio des urgences et dans les 10 minutes, on a une radio. Pour la biologie, pareil, on a possibilité d'avoir accès à des analyses biologiques avec des... résultats dans l'heure et demie. Et donc ça c'est le partenariat qu'on a avec l'hôpital. Après effectivement on a des spécialistes comme le disait le docteur Noisé qui nous récupèrent des patients de manière à ce qu'on ait des rendez-vous qui soient dans des délais compatibles avec de la semi-urgence. Consultation dans le mois, ça nous permet d'avoir des solutions d'adressage rapide. On a une convention avec une société qui... On fait des orthèses pour pouvoir proposer des orthèses directement au centre. On a une convention par rapport à la pharmacie pour avoir la possibilité d'avoir accès directement à des médicaments dans notre centre. Et avec un cabinet de radiologie, mais cette fois en ville, pour pouvoir faire des échographies et des scanners dans des délais adaptés. Voilà, je pense que j'ai fait le tour en termes de convention.

  • Speaker #0

    Quelle forme juridique vous avez choisi pour fonctionner au sein du centre de soins non programmés avec vos collègues ?

  • Speaker #1

    Alors à l'origine, on a fait un peu le tour des formes juridiques et de ce qu'on s'est vu proposer. Il y en avait deux qui nous permettaient de cocher toutes les cases, à savoir pouvoir exercer en libéral, avoir des salariés et bénéficier des subventions de l'ARS. C'était la CISA et la CELARL. On n'a pas pu partir sur une CISA dans la mesure où le fait d'avoir des infirmiers libéraux dans notre centre présentait des blocages au niveau de l'administration fiscale, au niveau de l'ordre. Donc on nous a déconseillé de partir là-dessus et on a fini par choisir de constituer une CELARL pour le centre. centres de soins non programmés.

  • Speaker #0

    Vous avez été accompagné par l'ARS, que ce soit sur la définition du modèle juridique ou après le modèle économique et le fonctionnement de la structure lui-même ?

  • Speaker #1

    Oui, l'ARS nous a mis à disposition une société de conseil qui travaillait avec un cabinet d'avocats spécialisés en droits de la santé. Donc ça, c'était pour le démarrage. Et sur le plan économique, on bénéficie d'une subvention qui est la subvention de la société. qui est garantie pour les trois prochaines années à hauteur de 130 000 euros, qui nous permet de couvrir notamment une grosse partie de notre masse salariale.

  • Speaker #0

    On arrive à notre troisième et dernière partie, qui est consacrée aux freins et aux leviers de votre projet. Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu des freins. Alors par rapport à l'hôpital, pas nécessairement. Il y a eu quelques freins par rapport à... Certains collègues qui ne voulaient pas forcément qu'il y ait une association entre le public et le privé, en termes d'adressage notamment, au niveau de la direction, je ne dirais pas. Je pense que ça a été assez facilitant. Par contre, on a eu des difficultés avec... caisse d'assurance maladie, notamment au démarrage, parce qu'on n'avait pas forcément les bons interlocuteurs, les personnes qui avaient tous les éléments en leur possession. Et donc, on s'est retrouvé à faire pas mal d'administratifs qui n'étaient pas nécessaires. Et pareil pour la récupération des tiers payants, parce qu'il faut savoir que dans le centre, on fait 100% de tiers. La récupération des tiers parents était très difficile la première année avec plusieurs milliers d'euros d'impayés en fin de première année. Donc ça, ça a été une grosse difficulté. Après, l'autre difficulté, ça a été effectivement le modèle choisi dans la mesure où on salarie nos infirmiers. Et contrairement à un modèle où on aurait pu bénéficier, un modèle libéral d'infirmiers, on aurait pu... bénéficier des rémunérations d'actes des infirmiers. Pour le coup, là, c'est nous qui devons assumer la masse salariale. Donc ça, ça a été aussi un frein sur le plan financier.

  • Speaker #0

    Dans la coopération ville-hôpital, est-ce qu'il y a des choses que vous auriez voulu faire que vous n'arrivez pas encore à mettre en œuvre, comme peut-être un adressage coupe-fil vers certains services de consultation spécialisés sur lesquels vous voudriez un peu pouvoir vous appuyer ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Clairement, effectivement, il y en a quelques-uns, quelques spécialités où c'est compliqué. Alors forcément, c'est inhérent au fait que certaines spécialités sont en grosse difficulté sur notre bassin de population. Je pense notamment à la neurologie, où l'effectif, que ce soit à l'hôpital et en ville, est vraiment très restreint. Donc clairement, là, c'est compliqué de mettre en place. Par contre, il y a des spécialités où je pense qu'on gagnerait à rendre plus efficace. C'est pas suffisant la coopération, notamment en chirurgie, parce qu'on fait pas mal de petites traumatologies. Et pour obtenir des avis dans certaines spécialités chirurgicales, c'est un petit peu compliqué. Même au niveau privé, on n'a pas encore réussi à être au top de ce qu'on pourrait faire.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Alors, docteur Noisé, moi, j'ai envie de vous interroger sur les leviers. Qu'est-ce qui fait, d'après vous, que ce partenariat, malgré les freins qui ont été décrits et qui, du coup, ont été dépassés, qu'est-ce qui fait que ça fonctionne aujourd'hui et que ce centre de soins non programmés continue à vivre sur votre site, juste en face de vos locaux, d'ailleurs ?

  • Speaker #2

    Alors en premier lieu, ce qui nous a permis d'être gagnant dans l'initiation du projet et la façon dont il s'est développé, c'est... une histoire d'homme. C'est la connaissance que nous avions l'un de l'autre, Emmanuel Villebois et moi, pour avoir déjà travaillé ensemble et pour avoir déjà une relation de confiance et de connaissance préexistante. Et on savait qu'à partir de là, en portant un projet communément, il n'y avait pas un système qui essayait de contourner ou d'influencer l'autre. mais c'était véritablement un vrai partenariat qui se créait. Donc la connaissance qu'on avait l'un de l'autre nous a permis de rentrer directement dans une relation de confiance et de pouvoir construire quelque chose qui était porteur pour l'avenir. La deuxième chose qui a été déterminante dans ce projet, c'est le contexte dans lequel il a été créé. C'était un contexte difficile d'un service d'urgence qui était en crise et donc il y a un certain nombre de freins qui auraient pu exister. qui existaient notamment du côté de l'administration hospitalière ou même du côté de l'ARS, qui sont tombés parce qu'il y avait un intérêt commun à trouver une solution de sortie qui permette de soulager l'activité des urgences en créant cette structure-là. Donc, de facto, il y a des freins qui auraient pu exister qui sont effondrés parce qu'il y avait un contexte qui était porteur et qu'il y avait une vraie crise dans laquelle il fallait qu'on arrive à sortir. Et le troisième point qui apportait vraiment la réussite de ce projet, c'est l'intérêt bilatéral que chacun avait. Il est clair que côté hôpital, on l'a dit, on avait besoin que cette frange de notre activité puisse être prise en charge, ce qui nous a permis d'ailleurs de limiter nos ressources humaines qui n'étaient plus nécessaires sur ces patients-là. Donc il y avait un véritable intérêt pour l'hôpital, donc il y a mis ce qu'il fallait pour que ça marche. Et de l'autre côté, côté libéral, les médecins qui sont venus travailler dans cette structure-là avaient un véritable intérêt aussi que ça marche pour eux. Donc... notamment le travail en équipe, notamment le fait d'accéder à un aplato technique de manière facilitée, notamment la réalisation de gestes qu'ils ne peuvent plus réaliser au cabinet pour des raisons matérielles ou techniques. Et donc il y avait véritablement la conjonction de ces intérêts croisés qui faisait que, bien forcément c'est motivant collectivement et encore une fois, chacun prend ses difficultés à son compte mais essaye de faire en sorte que le projet puisse être porté. de manière dynamique. C'est véritablement ces trois points qui sont essentiellement les clés de succès, en tous les cas, de celles qu'on a rencontrées.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Merci à tous les deux pour ce partage d'expérience, pour avoir partagé avec nous vos secrets de fabrication de ce centre de soins non programmé.

  • Speaker #3

    C'était C'est quoi votre secret ? Le podcast du partage d'expériences des acteurs de la santé. Merci de l'avoir suivi. Pour être informé de nos prochains podcasts, retrouvez C'est quoi votre secret sur LinkedIn. Et si vous aussi vous souhaitez partager vos expériences d'acteurs de la santé, contactez-nous via la page LinkedIn. N'hésitez pas à nous laisser des commentaires. A très bientôt dans C'est quoi votre secret ?

Description

Sur le site du Groupe hospitalier régional de Mulhouse et du Sud Alsace, nous sommes allés à la rencontre des fondateurs du Centre de soins non programmés de Mulhouse. Sa particularité : il est indépendant, mais situé en face des urgences dans l’enceinte hospitalière.

Il est piloté par le Dr Emmanuel Vilebois, ancien urgentiste du service, en étroite collaboration avec le Dr Marc Noizet, chef de service des urgences. Tous 2 ont accepté de nous parler de ce projet innovant de coopération ville hôpital.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour !

  • Speaker #1

    Comment ont-ils porté leur projet, dépassé les difficultés,

  • Speaker #2

    bref,

  • Speaker #1

    pourquoi ça a fonctionné ?

  • Speaker #3

    Nous sommes Raphaël,

  • Speaker #2

    Adeline et Arnaud.

  • Speaker #3

    Et aujourd'hui, nous allons vous présenter un projet d'actualité déployé pour répondre en partie à la crise des urgences à l'hôpital. Sur le site du groupe hospitalier régional de Mulhouse du Sud d'Alsace, nous sommes allés à la rencontre des fondateurs du centre de soins non programmé de Mulhouse. La particularité, il est indépendant, mais situé en face des urgences dans l'enceinte hospitalière. Il est piloté par le Dr Emmanuel Villebois, enseignant urgentiste du service, en étroite collaboration avec le Dr Marc Noisé, chef de service des urgences. Tous deux ont accepté de nous parler de ce projet innovant de coopération ville-hôpital.

  • Speaker #0

    Bonjour messieurs, merci beaucoup de nous accorder du temps pour enregistrer ce podcast et nous parler de votre expérience d'un centre de soins non programmé dans la ville de Mulhouse sur le site de l'hôpital Émile Muller. Bonjour,

  • Speaker #1

    je suis Emmanuel Villebois, je suis médecin généraliste en cabinet de groupe dans une ville accolée à Mulhouse et je suis coordonnateur du CSNP de Mulhouse.

  • Speaker #2

    Et pour ma part, Marc Noisé, je suis médecin urgentiste, chef de service des urgences de Mulhouse et du SAMU 68, le SAMU du Haut-Rhin.

  • Speaker #0

    Notre première question, c'est évidemment, comment est né ce projet ?

  • Speaker #2

    Ce projet voit effectivement dur dans un contexte un petit peu particulier où le service des urgences est en difficulté, avec une inadéquation des ressources par rapport à l'activité. Et on cherche par tous les moyens à essayer de diminuer l'activité de ce service. pour diminuer la charge sur le personnel. Et on s'est dit que ces patients qui relèvent des soins non programmés, qui ne sont donc pas des patients spécifiquement d'un service d'urgence, pouvaient très bien être pris en charge dans une autre structure. On s'appuie sur des modèles qui sont existants déjà en France, qui ont mis en place ce type de structure. On se renseigne évidemment, et puis on part sur le principe que de créer à proximité immédiate de l'hôpital ce type de structure permettrait donc d'absorber ce qu'on a évoqué... à une époque aux alentours de 15% de notre activité, d'ailleurs on n'en est pas très très loin, avec une plus-value pour l'établissement, c'est-à-dire qu'il y avait un partenariat qui se mettait en place, qui nous permettait d'une part de mettre à disposition de cette nouvelle structure le plateau technique d'imagerie et le laboratoire, qui était indispensable pour faire tourner cette offre de soins, et deuxièmement qu'on pouvait très bien ensuite récupérer un certain nombre de données. un certain nombre de patients dans la file active des spécialités médicales et chirurgicales derrière une consultation de médecine générale pour approfondir la pathologie du patient.

  • Speaker #0

    Dans ce podcast, on est curieux, on aime connaître les secrets de fabrication. Alors dites-nous, quelles sont les modalités organisationnelles et contractuelles que vous avez construites ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, il faut dire qu'à l'origine, l'objectif initial du centre de soins était de récupérer une partie du flux des patients des urgences. Donc... En termes de modalités pratiques, on a pensé mettre en place des conventions d'exercice. La première convention mise en place, c'est la convention de réadressage. Les urgences nous envoyaient des patients en fonction de certains motifs de tri par l'infirmière d'accueil. Et nous, on a eu la possibilité, si jamais les patients n'étaient pas orientés correctement ou alors s'adressaient directement chez nous et qu'ils n'avaient pas leur place dans une structure de ville, de les adresser directement. directement aux urgences sans qu'ils attendent le temps comme s'ils étaient arrivés initialement aux urgences. La seconde convention qu'on a mis en place, c'est une convention de radiologie. Ça nous permettait, ça nous permet toujours d'avoir accès à des radiographies. En gros, on envoie les patients en radio des urgences et dans les 10 minutes, on a une radio. Pour la biologie, pareil, on a possibilité d'avoir accès à des analyses biologiques avec des... résultats dans l'heure et demie. Et donc ça c'est le partenariat qu'on a avec l'hôpital. Après effectivement on a des spécialistes comme le disait le docteur Noisé qui nous récupèrent des patients de manière à ce qu'on ait des rendez-vous qui soient dans des délais compatibles avec de la semi-urgence. Consultation dans le mois, ça nous permet d'avoir des solutions d'adressage rapide. On a une convention avec une société qui... On fait des orthèses pour pouvoir proposer des orthèses directement au centre. On a une convention par rapport à la pharmacie pour avoir la possibilité d'avoir accès directement à des médicaments dans notre centre. Et avec un cabinet de radiologie, mais cette fois en ville, pour pouvoir faire des échographies et des scanners dans des délais adaptés. Voilà, je pense que j'ai fait le tour en termes de convention.

  • Speaker #0

    Quelle forme juridique vous avez choisi pour fonctionner au sein du centre de soins non programmés avec vos collègues ?

  • Speaker #1

    Alors à l'origine, on a fait un peu le tour des formes juridiques et de ce qu'on s'est vu proposer. Il y en avait deux qui nous permettaient de cocher toutes les cases, à savoir pouvoir exercer en libéral, avoir des salariés et bénéficier des subventions de l'ARS. C'était la CISA et la CELARL. On n'a pas pu partir sur une CISA dans la mesure où le fait d'avoir des infirmiers libéraux dans notre centre présentait des blocages au niveau de l'administration fiscale, au niveau de l'ordre. Donc on nous a déconseillé de partir là-dessus et on a fini par choisir de constituer une CELARL pour le centre. centres de soins non programmés.

  • Speaker #0

    Vous avez été accompagné par l'ARS, que ce soit sur la définition du modèle juridique ou après le modèle économique et le fonctionnement de la structure lui-même ?

  • Speaker #1

    Oui, l'ARS nous a mis à disposition une société de conseil qui travaillait avec un cabinet d'avocats spécialisés en droits de la santé. Donc ça, c'était pour le démarrage. Et sur le plan économique, on bénéficie d'une subvention qui est la subvention de la société. qui est garantie pour les trois prochaines années à hauteur de 130 000 euros, qui nous permet de couvrir notamment une grosse partie de notre masse salariale.

  • Speaker #0

    On arrive à notre troisième et dernière partie, qui est consacrée aux freins et aux leviers de votre projet. Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu des freins. Alors par rapport à l'hôpital, pas nécessairement. Il y a eu quelques freins par rapport à... Certains collègues qui ne voulaient pas forcément qu'il y ait une association entre le public et le privé, en termes d'adressage notamment, au niveau de la direction, je ne dirais pas. Je pense que ça a été assez facilitant. Par contre, on a eu des difficultés avec... caisse d'assurance maladie, notamment au démarrage, parce qu'on n'avait pas forcément les bons interlocuteurs, les personnes qui avaient tous les éléments en leur possession. Et donc, on s'est retrouvé à faire pas mal d'administratifs qui n'étaient pas nécessaires. Et pareil pour la récupération des tiers payants, parce qu'il faut savoir que dans le centre, on fait 100% de tiers. La récupération des tiers parents était très difficile la première année avec plusieurs milliers d'euros d'impayés en fin de première année. Donc ça, ça a été une grosse difficulté. Après, l'autre difficulté, ça a été effectivement le modèle choisi dans la mesure où on salarie nos infirmiers. Et contrairement à un modèle où on aurait pu bénéficier, un modèle libéral d'infirmiers, on aurait pu... bénéficier des rémunérations d'actes des infirmiers. Pour le coup, là, c'est nous qui devons assumer la masse salariale. Donc ça, ça a été aussi un frein sur le plan financier.

  • Speaker #0

    Dans la coopération ville-hôpital, est-ce qu'il y a des choses que vous auriez voulu faire que vous n'arrivez pas encore à mettre en œuvre, comme peut-être un adressage coupe-fil vers certains services de consultation spécialisés sur lesquels vous voudriez un peu pouvoir vous appuyer ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Clairement, effectivement, il y en a quelques-uns, quelques spécialités où c'est compliqué. Alors forcément, c'est inhérent au fait que certaines spécialités sont en grosse difficulté sur notre bassin de population. Je pense notamment à la neurologie, où l'effectif, que ce soit à l'hôpital et en ville, est vraiment très restreint. Donc clairement, là, c'est compliqué de mettre en place. Par contre, il y a des spécialités où je pense qu'on gagnerait à rendre plus efficace. C'est pas suffisant la coopération, notamment en chirurgie, parce qu'on fait pas mal de petites traumatologies. Et pour obtenir des avis dans certaines spécialités chirurgicales, c'est un petit peu compliqué. Même au niveau privé, on n'a pas encore réussi à être au top de ce qu'on pourrait faire.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Alors, docteur Noisé, moi, j'ai envie de vous interroger sur les leviers. Qu'est-ce qui fait, d'après vous, que ce partenariat, malgré les freins qui ont été décrits et qui, du coup, ont été dépassés, qu'est-ce qui fait que ça fonctionne aujourd'hui et que ce centre de soins non programmés continue à vivre sur votre site, juste en face de vos locaux, d'ailleurs ?

  • Speaker #2

    Alors en premier lieu, ce qui nous a permis d'être gagnant dans l'initiation du projet et la façon dont il s'est développé, c'est... une histoire d'homme. C'est la connaissance que nous avions l'un de l'autre, Emmanuel Villebois et moi, pour avoir déjà travaillé ensemble et pour avoir déjà une relation de confiance et de connaissance préexistante. Et on savait qu'à partir de là, en portant un projet communément, il n'y avait pas un système qui essayait de contourner ou d'influencer l'autre. mais c'était véritablement un vrai partenariat qui se créait. Donc la connaissance qu'on avait l'un de l'autre nous a permis de rentrer directement dans une relation de confiance et de pouvoir construire quelque chose qui était porteur pour l'avenir. La deuxième chose qui a été déterminante dans ce projet, c'est le contexte dans lequel il a été créé. C'était un contexte difficile d'un service d'urgence qui était en crise et donc il y a un certain nombre de freins qui auraient pu exister. qui existaient notamment du côté de l'administration hospitalière ou même du côté de l'ARS, qui sont tombés parce qu'il y avait un intérêt commun à trouver une solution de sortie qui permette de soulager l'activité des urgences en créant cette structure-là. Donc, de facto, il y a des freins qui auraient pu exister qui sont effondrés parce qu'il y avait un contexte qui était porteur et qu'il y avait une vraie crise dans laquelle il fallait qu'on arrive à sortir. Et le troisième point qui apportait vraiment la réussite de ce projet, c'est l'intérêt bilatéral que chacun avait. Il est clair que côté hôpital, on l'a dit, on avait besoin que cette frange de notre activité puisse être prise en charge, ce qui nous a permis d'ailleurs de limiter nos ressources humaines qui n'étaient plus nécessaires sur ces patients-là. Donc il y avait un véritable intérêt pour l'hôpital, donc il y a mis ce qu'il fallait pour que ça marche. Et de l'autre côté, côté libéral, les médecins qui sont venus travailler dans cette structure-là avaient un véritable intérêt aussi que ça marche pour eux. Donc... notamment le travail en équipe, notamment le fait d'accéder à un aplato technique de manière facilitée, notamment la réalisation de gestes qu'ils ne peuvent plus réaliser au cabinet pour des raisons matérielles ou techniques. Et donc il y avait véritablement la conjonction de ces intérêts croisés qui faisait que, bien forcément c'est motivant collectivement et encore une fois, chacun prend ses difficultés à son compte mais essaye de faire en sorte que le projet puisse être porté. de manière dynamique. C'est véritablement ces trois points qui sont essentiellement les clés de succès, en tous les cas, de celles qu'on a rencontrées.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Merci à tous les deux pour ce partage d'expérience, pour avoir partagé avec nous vos secrets de fabrication de ce centre de soins non programmé.

  • Speaker #3

    C'était C'est quoi votre secret ? Le podcast du partage d'expériences des acteurs de la santé. Merci de l'avoir suivi. Pour être informé de nos prochains podcasts, retrouvez C'est quoi votre secret sur LinkedIn. Et si vous aussi vous souhaitez partager vos expériences d'acteurs de la santé, contactez-nous via la page LinkedIn. N'hésitez pas à nous laisser des commentaires. A très bientôt dans C'est quoi votre secret ?

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Sur le site du Groupe hospitalier régional de Mulhouse et du Sud Alsace, nous sommes allés à la rencontre des fondateurs du Centre de soins non programmés de Mulhouse. Sa particularité : il est indépendant, mais situé en face des urgences dans l’enceinte hospitalière.

Il est piloté par le Dr Emmanuel Vilebois, ancien urgentiste du service, en étroite collaboration avec le Dr Marc Noizet, chef de service des urgences. Tous 2 ont accepté de nous parler de ce projet innovant de coopération ville hôpital.


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  • Speaker #0

    Bonjour !

  • Speaker #1

    Comment ont-ils porté leur projet, dépassé les difficultés,

  • Speaker #2

    bref,

  • Speaker #1

    pourquoi ça a fonctionné ?

  • Speaker #3

    Nous sommes Raphaël,

  • Speaker #2

    Adeline et Arnaud.

  • Speaker #3

    Et aujourd'hui, nous allons vous présenter un projet d'actualité déployé pour répondre en partie à la crise des urgences à l'hôpital. Sur le site du groupe hospitalier régional de Mulhouse du Sud d'Alsace, nous sommes allés à la rencontre des fondateurs du centre de soins non programmé de Mulhouse. La particularité, il est indépendant, mais situé en face des urgences dans l'enceinte hospitalière. Il est piloté par le Dr Emmanuel Villebois, enseignant urgentiste du service, en étroite collaboration avec le Dr Marc Noisé, chef de service des urgences. Tous deux ont accepté de nous parler de ce projet innovant de coopération ville-hôpital.

  • Speaker #0

    Bonjour messieurs, merci beaucoup de nous accorder du temps pour enregistrer ce podcast et nous parler de votre expérience d'un centre de soins non programmé dans la ville de Mulhouse sur le site de l'hôpital Émile Muller. Bonjour,

  • Speaker #1

    je suis Emmanuel Villebois, je suis médecin généraliste en cabinet de groupe dans une ville accolée à Mulhouse et je suis coordonnateur du CSNP de Mulhouse.

  • Speaker #2

    Et pour ma part, Marc Noisé, je suis médecin urgentiste, chef de service des urgences de Mulhouse et du SAMU 68, le SAMU du Haut-Rhin.

  • Speaker #0

    Notre première question, c'est évidemment, comment est né ce projet ?

  • Speaker #2

    Ce projet voit effectivement dur dans un contexte un petit peu particulier où le service des urgences est en difficulté, avec une inadéquation des ressources par rapport à l'activité. Et on cherche par tous les moyens à essayer de diminuer l'activité de ce service. pour diminuer la charge sur le personnel. Et on s'est dit que ces patients qui relèvent des soins non programmés, qui ne sont donc pas des patients spécifiquement d'un service d'urgence, pouvaient très bien être pris en charge dans une autre structure. On s'appuie sur des modèles qui sont existants déjà en France, qui ont mis en place ce type de structure. On se renseigne évidemment, et puis on part sur le principe que de créer à proximité immédiate de l'hôpital ce type de structure permettrait donc d'absorber ce qu'on a évoqué... à une époque aux alentours de 15% de notre activité, d'ailleurs on n'en est pas très très loin, avec une plus-value pour l'établissement, c'est-à-dire qu'il y avait un partenariat qui se mettait en place, qui nous permettait d'une part de mettre à disposition de cette nouvelle structure le plateau technique d'imagerie et le laboratoire, qui était indispensable pour faire tourner cette offre de soins, et deuxièmement qu'on pouvait très bien ensuite récupérer un certain nombre de données. un certain nombre de patients dans la file active des spécialités médicales et chirurgicales derrière une consultation de médecine générale pour approfondir la pathologie du patient.

  • Speaker #0

    Dans ce podcast, on est curieux, on aime connaître les secrets de fabrication. Alors dites-nous, quelles sont les modalités organisationnelles et contractuelles que vous avez construites ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, il faut dire qu'à l'origine, l'objectif initial du centre de soins était de récupérer une partie du flux des patients des urgences. Donc... En termes de modalités pratiques, on a pensé mettre en place des conventions d'exercice. La première convention mise en place, c'est la convention de réadressage. Les urgences nous envoyaient des patients en fonction de certains motifs de tri par l'infirmière d'accueil. Et nous, on a eu la possibilité, si jamais les patients n'étaient pas orientés correctement ou alors s'adressaient directement chez nous et qu'ils n'avaient pas leur place dans une structure de ville, de les adresser directement. directement aux urgences sans qu'ils attendent le temps comme s'ils étaient arrivés initialement aux urgences. La seconde convention qu'on a mis en place, c'est une convention de radiologie. Ça nous permettait, ça nous permet toujours d'avoir accès à des radiographies. En gros, on envoie les patients en radio des urgences et dans les 10 minutes, on a une radio. Pour la biologie, pareil, on a possibilité d'avoir accès à des analyses biologiques avec des... résultats dans l'heure et demie. Et donc ça c'est le partenariat qu'on a avec l'hôpital. Après effectivement on a des spécialistes comme le disait le docteur Noisé qui nous récupèrent des patients de manière à ce qu'on ait des rendez-vous qui soient dans des délais compatibles avec de la semi-urgence. Consultation dans le mois, ça nous permet d'avoir des solutions d'adressage rapide. On a une convention avec une société qui... On fait des orthèses pour pouvoir proposer des orthèses directement au centre. On a une convention par rapport à la pharmacie pour avoir la possibilité d'avoir accès directement à des médicaments dans notre centre. Et avec un cabinet de radiologie, mais cette fois en ville, pour pouvoir faire des échographies et des scanners dans des délais adaptés. Voilà, je pense que j'ai fait le tour en termes de convention.

  • Speaker #0

    Quelle forme juridique vous avez choisi pour fonctionner au sein du centre de soins non programmés avec vos collègues ?

  • Speaker #1

    Alors à l'origine, on a fait un peu le tour des formes juridiques et de ce qu'on s'est vu proposer. Il y en avait deux qui nous permettaient de cocher toutes les cases, à savoir pouvoir exercer en libéral, avoir des salariés et bénéficier des subventions de l'ARS. C'était la CISA et la CELARL. On n'a pas pu partir sur une CISA dans la mesure où le fait d'avoir des infirmiers libéraux dans notre centre présentait des blocages au niveau de l'administration fiscale, au niveau de l'ordre. Donc on nous a déconseillé de partir là-dessus et on a fini par choisir de constituer une CELARL pour le centre. centres de soins non programmés.

  • Speaker #0

    Vous avez été accompagné par l'ARS, que ce soit sur la définition du modèle juridique ou après le modèle économique et le fonctionnement de la structure lui-même ?

  • Speaker #1

    Oui, l'ARS nous a mis à disposition une société de conseil qui travaillait avec un cabinet d'avocats spécialisés en droits de la santé. Donc ça, c'était pour le démarrage. Et sur le plan économique, on bénéficie d'une subvention qui est la subvention de la société. qui est garantie pour les trois prochaines années à hauteur de 130 000 euros, qui nous permet de couvrir notamment une grosse partie de notre masse salariale.

  • Speaker #0

    On arrive à notre troisième et dernière partie, qui est consacrée aux freins et aux leviers de votre projet. Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu des freins. Alors par rapport à l'hôpital, pas nécessairement. Il y a eu quelques freins par rapport à... Certains collègues qui ne voulaient pas forcément qu'il y ait une association entre le public et le privé, en termes d'adressage notamment, au niveau de la direction, je ne dirais pas. Je pense que ça a été assez facilitant. Par contre, on a eu des difficultés avec... caisse d'assurance maladie, notamment au démarrage, parce qu'on n'avait pas forcément les bons interlocuteurs, les personnes qui avaient tous les éléments en leur possession. Et donc, on s'est retrouvé à faire pas mal d'administratifs qui n'étaient pas nécessaires. Et pareil pour la récupération des tiers payants, parce qu'il faut savoir que dans le centre, on fait 100% de tiers. La récupération des tiers parents était très difficile la première année avec plusieurs milliers d'euros d'impayés en fin de première année. Donc ça, ça a été une grosse difficulté. Après, l'autre difficulté, ça a été effectivement le modèle choisi dans la mesure où on salarie nos infirmiers. Et contrairement à un modèle où on aurait pu bénéficier, un modèle libéral d'infirmiers, on aurait pu... bénéficier des rémunérations d'actes des infirmiers. Pour le coup, là, c'est nous qui devons assumer la masse salariale. Donc ça, ça a été aussi un frein sur le plan financier.

  • Speaker #0

    Dans la coopération ville-hôpital, est-ce qu'il y a des choses que vous auriez voulu faire que vous n'arrivez pas encore à mettre en œuvre, comme peut-être un adressage coupe-fil vers certains services de consultation spécialisés sur lesquels vous voudriez un peu pouvoir vous appuyer ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Clairement, effectivement, il y en a quelques-uns, quelques spécialités où c'est compliqué. Alors forcément, c'est inhérent au fait que certaines spécialités sont en grosse difficulté sur notre bassin de population. Je pense notamment à la neurologie, où l'effectif, que ce soit à l'hôpital et en ville, est vraiment très restreint. Donc clairement, là, c'est compliqué de mettre en place. Par contre, il y a des spécialités où je pense qu'on gagnerait à rendre plus efficace. C'est pas suffisant la coopération, notamment en chirurgie, parce qu'on fait pas mal de petites traumatologies. Et pour obtenir des avis dans certaines spécialités chirurgicales, c'est un petit peu compliqué. Même au niveau privé, on n'a pas encore réussi à être au top de ce qu'on pourrait faire.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Alors, docteur Noisé, moi, j'ai envie de vous interroger sur les leviers. Qu'est-ce qui fait, d'après vous, que ce partenariat, malgré les freins qui ont été décrits et qui, du coup, ont été dépassés, qu'est-ce qui fait que ça fonctionne aujourd'hui et que ce centre de soins non programmés continue à vivre sur votre site, juste en face de vos locaux, d'ailleurs ?

  • Speaker #2

    Alors en premier lieu, ce qui nous a permis d'être gagnant dans l'initiation du projet et la façon dont il s'est développé, c'est... une histoire d'homme. C'est la connaissance que nous avions l'un de l'autre, Emmanuel Villebois et moi, pour avoir déjà travaillé ensemble et pour avoir déjà une relation de confiance et de connaissance préexistante. Et on savait qu'à partir de là, en portant un projet communément, il n'y avait pas un système qui essayait de contourner ou d'influencer l'autre. mais c'était véritablement un vrai partenariat qui se créait. Donc la connaissance qu'on avait l'un de l'autre nous a permis de rentrer directement dans une relation de confiance et de pouvoir construire quelque chose qui était porteur pour l'avenir. La deuxième chose qui a été déterminante dans ce projet, c'est le contexte dans lequel il a été créé. C'était un contexte difficile d'un service d'urgence qui était en crise et donc il y a un certain nombre de freins qui auraient pu exister. qui existaient notamment du côté de l'administration hospitalière ou même du côté de l'ARS, qui sont tombés parce qu'il y avait un intérêt commun à trouver une solution de sortie qui permette de soulager l'activité des urgences en créant cette structure-là. Donc, de facto, il y a des freins qui auraient pu exister qui sont effondrés parce qu'il y avait un contexte qui était porteur et qu'il y avait une vraie crise dans laquelle il fallait qu'on arrive à sortir. Et le troisième point qui apportait vraiment la réussite de ce projet, c'est l'intérêt bilatéral que chacun avait. Il est clair que côté hôpital, on l'a dit, on avait besoin que cette frange de notre activité puisse être prise en charge, ce qui nous a permis d'ailleurs de limiter nos ressources humaines qui n'étaient plus nécessaires sur ces patients-là. Donc il y avait un véritable intérêt pour l'hôpital, donc il y a mis ce qu'il fallait pour que ça marche. Et de l'autre côté, côté libéral, les médecins qui sont venus travailler dans cette structure-là avaient un véritable intérêt aussi que ça marche pour eux. Donc... notamment le travail en équipe, notamment le fait d'accéder à un aplato technique de manière facilitée, notamment la réalisation de gestes qu'ils ne peuvent plus réaliser au cabinet pour des raisons matérielles ou techniques. Et donc il y avait véritablement la conjonction de ces intérêts croisés qui faisait que, bien forcément c'est motivant collectivement et encore une fois, chacun prend ses difficultés à son compte mais essaye de faire en sorte que le projet puisse être porté. de manière dynamique. C'est véritablement ces trois points qui sont essentiellement les clés de succès, en tous les cas, de celles qu'on a rencontrées.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Merci à tous les deux pour ce partage d'expérience, pour avoir partagé avec nous vos secrets de fabrication de ce centre de soins non programmé.

  • Speaker #3

    C'était C'est quoi votre secret ? Le podcast du partage d'expériences des acteurs de la santé. Merci de l'avoir suivi. Pour être informé de nos prochains podcasts, retrouvez C'est quoi votre secret sur LinkedIn. Et si vous aussi vous souhaitez partager vos expériences d'acteurs de la santé, contactez-nous via la page LinkedIn. N'hésitez pas à nous laisser des commentaires. A très bientôt dans C'est quoi votre secret ?

Description

Sur le site du Groupe hospitalier régional de Mulhouse et du Sud Alsace, nous sommes allés à la rencontre des fondateurs du Centre de soins non programmés de Mulhouse. Sa particularité : il est indépendant, mais situé en face des urgences dans l’enceinte hospitalière.

Il est piloté par le Dr Emmanuel Vilebois, ancien urgentiste du service, en étroite collaboration avec le Dr Marc Noizet, chef de service des urgences. Tous 2 ont accepté de nous parler de ce projet innovant de coopération ville hôpital.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour !

  • Speaker #1

    Comment ont-ils porté leur projet, dépassé les difficultés,

  • Speaker #2

    bref,

  • Speaker #1

    pourquoi ça a fonctionné ?

  • Speaker #3

    Nous sommes Raphaël,

  • Speaker #2

    Adeline et Arnaud.

  • Speaker #3

    Et aujourd'hui, nous allons vous présenter un projet d'actualité déployé pour répondre en partie à la crise des urgences à l'hôpital. Sur le site du groupe hospitalier régional de Mulhouse du Sud d'Alsace, nous sommes allés à la rencontre des fondateurs du centre de soins non programmé de Mulhouse. La particularité, il est indépendant, mais situé en face des urgences dans l'enceinte hospitalière. Il est piloté par le Dr Emmanuel Villebois, enseignant urgentiste du service, en étroite collaboration avec le Dr Marc Noisé, chef de service des urgences. Tous deux ont accepté de nous parler de ce projet innovant de coopération ville-hôpital.

  • Speaker #0

    Bonjour messieurs, merci beaucoup de nous accorder du temps pour enregistrer ce podcast et nous parler de votre expérience d'un centre de soins non programmé dans la ville de Mulhouse sur le site de l'hôpital Émile Muller. Bonjour,

  • Speaker #1

    je suis Emmanuel Villebois, je suis médecin généraliste en cabinet de groupe dans une ville accolée à Mulhouse et je suis coordonnateur du CSNP de Mulhouse.

  • Speaker #2

    Et pour ma part, Marc Noisé, je suis médecin urgentiste, chef de service des urgences de Mulhouse et du SAMU 68, le SAMU du Haut-Rhin.

  • Speaker #0

    Notre première question, c'est évidemment, comment est né ce projet ?

  • Speaker #2

    Ce projet voit effectivement dur dans un contexte un petit peu particulier où le service des urgences est en difficulté, avec une inadéquation des ressources par rapport à l'activité. Et on cherche par tous les moyens à essayer de diminuer l'activité de ce service. pour diminuer la charge sur le personnel. Et on s'est dit que ces patients qui relèvent des soins non programmés, qui ne sont donc pas des patients spécifiquement d'un service d'urgence, pouvaient très bien être pris en charge dans une autre structure. On s'appuie sur des modèles qui sont existants déjà en France, qui ont mis en place ce type de structure. On se renseigne évidemment, et puis on part sur le principe que de créer à proximité immédiate de l'hôpital ce type de structure permettrait donc d'absorber ce qu'on a évoqué... à une époque aux alentours de 15% de notre activité, d'ailleurs on n'en est pas très très loin, avec une plus-value pour l'établissement, c'est-à-dire qu'il y avait un partenariat qui se mettait en place, qui nous permettait d'une part de mettre à disposition de cette nouvelle structure le plateau technique d'imagerie et le laboratoire, qui était indispensable pour faire tourner cette offre de soins, et deuxièmement qu'on pouvait très bien ensuite récupérer un certain nombre de données. un certain nombre de patients dans la file active des spécialités médicales et chirurgicales derrière une consultation de médecine générale pour approfondir la pathologie du patient.

  • Speaker #0

    Dans ce podcast, on est curieux, on aime connaître les secrets de fabrication. Alors dites-nous, quelles sont les modalités organisationnelles et contractuelles que vous avez construites ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, il faut dire qu'à l'origine, l'objectif initial du centre de soins était de récupérer une partie du flux des patients des urgences. Donc... En termes de modalités pratiques, on a pensé mettre en place des conventions d'exercice. La première convention mise en place, c'est la convention de réadressage. Les urgences nous envoyaient des patients en fonction de certains motifs de tri par l'infirmière d'accueil. Et nous, on a eu la possibilité, si jamais les patients n'étaient pas orientés correctement ou alors s'adressaient directement chez nous et qu'ils n'avaient pas leur place dans une structure de ville, de les adresser directement. directement aux urgences sans qu'ils attendent le temps comme s'ils étaient arrivés initialement aux urgences. La seconde convention qu'on a mis en place, c'est une convention de radiologie. Ça nous permettait, ça nous permet toujours d'avoir accès à des radiographies. En gros, on envoie les patients en radio des urgences et dans les 10 minutes, on a une radio. Pour la biologie, pareil, on a possibilité d'avoir accès à des analyses biologiques avec des... résultats dans l'heure et demie. Et donc ça c'est le partenariat qu'on a avec l'hôpital. Après effectivement on a des spécialistes comme le disait le docteur Noisé qui nous récupèrent des patients de manière à ce qu'on ait des rendez-vous qui soient dans des délais compatibles avec de la semi-urgence. Consultation dans le mois, ça nous permet d'avoir des solutions d'adressage rapide. On a une convention avec une société qui... On fait des orthèses pour pouvoir proposer des orthèses directement au centre. On a une convention par rapport à la pharmacie pour avoir la possibilité d'avoir accès directement à des médicaments dans notre centre. Et avec un cabinet de radiologie, mais cette fois en ville, pour pouvoir faire des échographies et des scanners dans des délais adaptés. Voilà, je pense que j'ai fait le tour en termes de convention.

  • Speaker #0

    Quelle forme juridique vous avez choisi pour fonctionner au sein du centre de soins non programmés avec vos collègues ?

  • Speaker #1

    Alors à l'origine, on a fait un peu le tour des formes juridiques et de ce qu'on s'est vu proposer. Il y en avait deux qui nous permettaient de cocher toutes les cases, à savoir pouvoir exercer en libéral, avoir des salariés et bénéficier des subventions de l'ARS. C'était la CISA et la CELARL. On n'a pas pu partir sur une CISA dans la mesure où le fait d'avoir des infirmiers libéraux dans notre centre présentait des blocages au niveau de l'administration fiscale, au niveau de l'ordre. Donc on nous a déconseillé de partir là-dessus et on a fini par choisir de constituer une CELARL pour le centre. centres de soins non programmés.

  • Speaker #0

    Vous avez été accompagné par l'ARS, que ce soit sur la définition du modèle juridique ou après le modèle économique et le fonctionnement de la structure lui-même ?

  • Speaker #1

    Oui, l'ARS nous a mis à disposition une société de conseil qui travaillait avec un cabinet d'avocats spécialisés en droits de la santé. Donc ça, c'était pour le démarrage. Et sur le plan économique, on bénéficie d'une subvention qui est la subvention de la société. qui est garantie pour les trois prochaines années à hauteur de 130 000 euros, qui nous permet de couvrir notamment une grosse partie de notre masse salariale.

  • Speaker #0

    On arrive à notre troisième et dernière partie, qui est consacrée aux freins et aux leviers de votre projet. Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu des freins. Alors par rapport à l'hôpital, pas nécessairement. Il y a eu quelques freins par rapport à... Certains collègues qui ne voulaient pas forcément qu'il y ait une association entre le public et le privé, en termes d'adressage notamment, au niveau de la direction, je ne dirais pas. Je pense que ça a été assez facilitant. Par contre, on a eu des difficultés avec... caisse d'assurance maladie, notamment au démarrage, parce qu'on n'avait pas forcément les bons interlocuteurs, les personnes qui avaient tous les éléments en leur possession. Et donc, on s'est retrouvé à faire pas mal d'administratifs qui n'étaient pas nécessaires. Et pareil pour la récupération des tiers payants, parce qu'il faut savoir que dans le centre, on fait 100% de tiers. La récupération des tiers parents était très difficile la première année avec plusieurs milliers d'euros d'impayés en fin de première année. Donc ça, ça a été une grosse difficulté. Après, l'autre difficulté, ça a été effectivement le modèle choisi dans la mesure où on salarie nos infirmiers. Et contrairement à un modèle où on aurait pu bénéficier, un modèle libéral d'infirmiers, on aurait pu... bénéficier des rémunérations d'actes des infirmiers. Pour le coup, là, c'est nous qui devons assumer la masse salariale. Donc ça, ça a été aussi un frein sur le plan financier.

  • Speaker #0

    Dans la coopération ville-hôpital, est-ce qu'il y a des choses que vous auriez voulu faire que vous n'arrivez pas encore à mettre en œuvre, comme peut-être un adressage coupe-fil vers certains services de consultation spécialisés sur lesquels vous voudriez un peu pouvoir vous appuyer ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Clairement, effectivement, il y en a quelques-uns, quelques spécialités où c'est compliqué. Alors forcément, c'est inhérent au fait que certaines spécialités sont en grosse difficulté sur notre bassin de population. Je pense notamment à la neurologie, où l'effectif, que ce soit à l'hôpital et en ville, est vraiment très restreint. Donc clairement, là, c'est compliqué de mettre en place. Par contre, il y a des spécialités où je pense qu'on gagnerait à rendre plus efficace. C'est pas suffisant la coopération, notamment en chirurgie, parce qu'on fait pas mal de petites traumatologies. Et pour obtenir des avis dans certaines spécialités chirurgicales, c'est un petit peu compliqué. Même au niveau privé, on n'a pas encore réussi à être au top de ce qu'on pourrait faire.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Alors, docteur Noisé, moi, j'ai envie de vous interroger sur les leviers. Qu'est-ce qui fait, d'après vous, que ce partenariat, malgré les freins qui ont été décrits et qui, du coup, ont été dépassés, qu'est-ce qui fait que ça fonctionne aujourd'hui et que ce centre de soins non programmés continue à vivre sur votre site, juste en face de vos locaux, d'ailleurs ?

  • Speaker #2

    Alors en premier lieu, ce qui nous a permis d'être gagnant dans l'initiation du projet et la façon dont il s'est développé, c'est... une histoire d'homme. C'est la connaissance que nous avions l'un de l'autre, Emmanuel Villebois et moi, pour avoir déjà travaillé ensemble et pour avoir déjà une relation de confiance et de connaissance préexistante. Et on savait qu'à partir de là, en portant un projet communément, il n'y avait pas un système qui essayait de contourner ou d'influencer l'autre. mais c'était véritablement un vrai partenariat qui se créait. Donc la connaissance qu'on avait l'un de l'autre nous a permis de rentrer directement dans une relation de confiance et de pouvoir construire quelque chose qui était porteur pour l'avenir. La deuxième chose qui a été déterminante dans ce projet, c'est le contexte dans lequel il a été créé. C'était un contexte difficile d'un service d'urgence qui était en crise et donc il y a un certain nombre de freins qui auraient pu exister. qui existaient notamment du côté de l'administration hospitalière ou même du côté de l'ARS, qui sont tombés parce qu'il y avait un intérêt commun à trouver une solution de sortie qui permette de soulager l'activité des urgences en créant cette structure-là. Donc, de facto, il y a des freins qui auraient pu exister qui sont effondrés parce qu'il y avait un contexte qui était porteur et qu'il y avait une vraie crise dans laquelle il fallait qu'on arrive à sortir. Et le troisième point qui apportait vraiment la réussite de ce projet, c'est l'intérêt bilatéral que chacun avait. Il est clair que côté hôpital, on l'a dit, on avait besoin que cette frange de notre activité puisse être prise en charge, ce qui nous a permis d'ailleurs de limiter nos ressources humaines qui n'étaient plus nécessaires sur ces patients-là. Donc il y avait un véritable intérêt pour l'hôpital, donc il y a mis ce qu'il fallait pour que ça marche. Et de l'autre côté, côté libéral, les médecins qui sont venus travailler dans cette structure-là avaient un véritable intérêt aussi que ça marche pour eux. Donc... notamment le travail en équipe, notamment le fait d'accéder à un aplato technique de manière facilitée, notamment la réalisation de gestes qu'ils ne peuvent plus réaliser au cabinet pour des raisons matérielles ou techniques. Et donc il y avait véritablement la conjonction de ces intérêts croisés qui faisait que, bien forcément c'est motivant collectivement et encore une fois, chacun prend ses difficultés à son compte mais essaye de faire en sorte que le projet puisse être porté. de manière dynamique. C'est véritablement ces trois points qui sont essentiellement les clés de succès, en tous les cas, de celles qu'on a rencontrées.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Merci à tous les deux pour ce partage d'expérience, pour avoir partagé avec nous vos secrets de fabrication de ce centre de soins non programmé.

  • Speaker #3

    C'était C'est quoi votre secret ? Le podcast du partage d'expériences des acteurs de la santé. Merci de l'avoir suivi. Pour être informé de nos prochains podcasts, retrouvez C'est quoi votre secret sur LinkedIn. Et si vous aussi vous souhaitez partager vos expériences d'acteurs de la santé, contactez-nous via la page LinkedIn. N'hésitez pas à nous laisser des commentaires. A très bientôt dans C'est quoi votre secret ?

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