- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans Sa Papillion, le podcast qui t'aide à faire évoluer tes habitudes au travail de manière efficace et engageante. Je suis Rosane Lemarchand, formatrice en efficacité professionnelle, et chaque semaine, j'explore des thématiques variées autour de la gestion du temps et de la formation. Je te partagerai des conseils pratiques pour une meilleure organisation au travail et des histoires inspirantes pour t'accompagner sur ton chemin de formation. Ce qui m'importe, c'est de t'aider à faire un pas de côté d'observer tes comportements au travail, de prendre du recul et j'espère te faire avancer. Chaque épisode est une opportunité d'explorer de nouvelles idées et d'acquérir des compétences. Installe-toi confortablement et laisse-toi guider. C'est parti ! Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Sa papillonne. Et cette semaine, c'est une invitée un petit peu spéciale, un peu particulière pour moi qui est là. Non seulement parce que je la connais personnellement, mais aussi parce que j'ai travaillé à ses côtés un petit peu. Mais c'est aussi ma première invitée connue publiquement, puisqu'elle œuvre pour la mixité dans notre société. J'ai nommé Marie-Éloi. Bonjour Marie et bienvenue.
- Speaker #1
Bonjour Rosane, moi aussi je suis heureuse.
- Speaker #0
Merci beaucoup d'avoir accepté cette interview par LinkedIn Interposé. Moi je te suis depuis très longtemps, on se connaît depuis un certain temps et on va expliquer légèrement comment. Donc ça me fait très... Très plaisir que tu aies accepté cette interview, vraiment je t'en suis reconnaissante. Et puis on va essayer de passer un moment assez sympa ensemble. Au top ! Alors, je vais faire une petite présentation rapide pour celles et ceux qui ne te connaissent pas, on ne sait jamais. Un petit récap. Alors déjà, tu as été journaliste à RFI pendant des années. tu as créé une école Montessori dans le 56 à l'Armorbanen qui existe toujours. Tu as créé aussi plusieurs réseaux dont Femmes de Bretagne qui est devenue Femmes des Territoires et le réseau Bouche ta boîte. Tu es conférencière, tu as fait deux TEDx d'ailleurs le deuxième je ne l'ai pas encore vu ça va venir. J'ai vu que sur ton site il y était en replay, je ne l'avais pas vu.
- Speaker #1
Encore ? Non, il n'est pas encore sorti.
- Speaker #0
Il n'est pas sorti ? Ah bah écoute je l'attends. Je l'ai vu le premier j'attends le deuxième. Alors tu fais partie aussi depuis peu du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes. Tu es chroniqueuse pour Les Echos et avec ce média tu as aussi le podcast Elles ont osé. J'adore écouter, il est super bien fait. Merci pour ça. Et tu as aussi écrit un livre qui s'appelle Les femmes sauveront-elles le monde aux éditions Erol qui est sorti cette année. J'en suis, alors Marie elle le voit parce que je ne... personne ne verra cette vidéo et Marie le voit. J'ai donc le bouquin dans les mains et j'en suis à peu près au tiers. Je n'ai pas encore terminé.
- Speaker #1
Il est dense, je sais qu'il est dense.
- Speaker #0
Oui, il est dense. Je fais morceau par morceau, mais il est très, très intéressant. Et ce bouquin-là, d'ailleurs, petite parenthèse, ça y est, je commence à m'éloigner un peu du sujet. En fait, j'aimerais bien l'avoir à côté de moi, tu sais, en réunion de famille ou en repas, tu sais. Alors, tu as posé cette question-là. Alors, j'ai la réponse.
- Speaker #1
c'est vraiment comme ça que je l'ai conçu avec des questions de l'avocat du diable sur tous les sujets liés aux femmes et à la mixité parce que j'ai tellement tout entendu pour pouvoir répondre avec des données chiffrées exactement et puis en fait tu poses tu vois tellement de questions qui
- Speaker #0
se sont posées et que je croise aussi que j'ai déjà entendues et là je me dis attends Marie elle a un super pavé là Je vais te ressortir tout ça, tu vas voir, j'ai des petits arguments pour te répondre. Donc, je le garde précieusement à côté de moi. Bon, avec tout ça, comment vas-tu Marie ?
- Speaker #1
Écoute, ça va. On a passé une période un peu difficile cette année, même très difficile parce que sur Bouche ta boîte, ça a été compliqué. Bouche ta boîte, c'était le plus grand réseau business en France et même en Europe. On était dans 175 villes, on faisait 5000 réunions de travail par an. Donc, c'est gigantesque.
- Speaker #0
C'était énorme.
- Speaker #1
Et on n'a jamais été vraiment soutenus. On a eu des actionnaires les meilleurs du monde qui ont été là, qui ont fait cinq levées de fonds. Et franchement, sans eux, on aurait eu du mal à développer tout ça. Et puis, à part eux, c'était assez compliqué, même si j'ai vraiment frappé à toutes les portes. Et puis, avec la dissolution, tous les chiffres d'affaires liés aux formations dans les organisations ont été... a été abîmée puisque les formations pour les carrières des femmes ont été reportées, ou les buts ont été stupés, etc. Donc notre chiffre d'affaires a baissé. Et avec la crise économique, pour la première fois, nos adhésions ont été en baisse. Et donc on a dû faire un premier plan social, notamment pour protéger... le plus possible les salariés. Et puis, on est repartis sur les routes. Et comme je voyais qu'on n'y arrivait pas, j'ai recherché trois repreneurs. Un qui était plus élevé que les autres, déposé au tribunal, les trois. Et on a travaillé avec lui, avec mandataire judiciaire, avocat, etc. Représentant du personnel. Et le jour de la session, ou plutôt la veille au soir, ils se sont désistés. Ils se sont visités à 20h et le tribunal était à 8h. Et nous, évidemment, on avait prévu tout notre réseau jusqu'à 8h du matin, puisque le jour même, il y avait une session. Et donc, j'ai dû convoquer tous les salariés dans l'heure pour leur dire qu'ils étaient licenciés et non pas repris. Donc, ça a été extrêmement dur. On a une équipe très solidaire. Et puis, on a dû faire, avec les deux neurones qui me restaient, une communication grand public pour dire que le réseau s'arrêtait, alors que la communication prévue était que Bouche ta boîte rejoignait tel grand groupe. Et ça a été assez dur. Et il y a toujours un « et » positif dans toute aventure. Le « et » positif, c'est qu'on a reçu des milliers de messages. Et dans ces milliers de messages, il y en avait certains qui disaient « Marie, on va prendre leur lait » .
- Speaker #0
Oui, j'ai vu ça.
- Speaker #1
Et depuis, on a des réseaux et des cercles qui sont nés dans toute la France. Donc, les cercles continuent de se rencontrer. Donc, les ans 75, je ne sais pas combien du coup. Mais ça a fait des petits partout.
- Speaker #0
Mais oui, mais il y avait besoin, en fait. C'était une niche qu'il n'y avait pas, en fait, à l'origine. Parce que j'ai vu le démarrage de Bouge ta boîte. Parce que pour la petite histoire, je travaillais à tes côtés, à Femmes de Bretagne, tout au début.
- Speaker #1
Première coordinatrice.
- Speaker #0
Une des premières. Peut-être pas la première, mais une des premières coordinatrices, oui, dans le Finistère Sud. J'étais accompagnée pour la gestion administrative de l'assaut. On a travaillé un petit peu ensemble. J'ai vu la naissance de Bouche ta boîte et je sais par où, pourquoi tu t'es posée là. C'est parce qu'il y avait un vrai besoin et même moi, je te l'ai dit, c'est super d'avoir un réseau de femmes pour se soutenir dans la création. Mais à un moment donné, on veut passer une étape et on veut passer un truc au-dessus, un petit cap. Et le cap, c'est passer sur quelque chose d'un peu plus business. Mais il y a tellement de mixité, c'est top. On n'a pas assez confiance en nous quand on est à deux, trois ans de démarrage. pour s'affronter en fait ces réseaux-là. Il y en avait besoin d'un truc plus cocooning finalement entre femmes. Et donc, tu as tapé quand même juste puisque ça continue en plus.
- Speaker #1
Oui, c'est assez incroyable. Et tu vois, ce sont vraiment des moments de sororité tellement importants parce qu'en France, on valorise beaucoup la fraternité, mais beaucoup moins la sororité, ce qui est quand même étrange. et on est besoin de ces espaces-là, c'est comme les dîners, tu sais bien, tu sais, les dîners entre couples ou entre mixtes, il y a un ton et une énergie, entre hommes, un ton et une énergie particulière, et entre femmes, un autre ton et une autre énergie, et chacun à sa place. Et les réseaux féminins apportent ça, et malheureusement, dans notre pays, ce n'est pas soutenu. Donc, c'est un gros gâchis, on va dire.
- Speaker #0
Ouais, complètement. Mais du coup, il y a un... Il n'y a pas d'autres projets ? Le fait qu'il y ait des cercles comme ça, qu'ils se soient ouverts un peu partout ? Pour l'instant, il n'y a pas de...
- Speaker #1
Je suis tellement fière, en fait. C'est encore mieux, finalement, parce que j'ai une pensée pour mon équipe et pour Julie Baudin, qui a dirigé Bouge ta boîte avec moi, parce que ça a été des moments très durs. Mais finalement, je me dis, ça peut être une belle suite que tout le monde se retrouve comme ça. En fait, en ayant activé leur propre puissance et en étant elles-mêmes dirigeantes de ces cercles-là, je trouve ça... Il n'y a rien de plus beau, en fait. Il y a même un groupe de bougeuses qui est en train de racheter la marque. On va voir ce qu'elles vont faire. Ouais, franchement, je suis tellement admirative. Donc, je les remercie pour tout ça. Parce que pire de pire, ça aurait été que quelqu'un de mal intentionné rachète la marque, fasse n'importe quoi. Et là, non. Donc, je suis vraiment admirative de tout ce qu'elles font. Et tu sais bien, dans la vie, quand il arrive des choses comme ça, où il y a un coup d'arrêt brutal, c'est souvent qu'il y a autre chose à faire. Et je me dis, si les repreneurs s'étaient désistés deux jours avant, je te jure, j'aurais remué ciel et terre. J'en doute pas. J'aurais trouvé une solution, je suis sûre. Mais la veille au soir, c'était impossible.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
c'est sûr. C'est qu'il fallait qu'il y ait autre chose, donc que le réseau se développe autrement. Et vraiment, merci à... toutes ces dirigeantes qui continuent de se rencontrer. On a tellement besoin de mixité. Et puis, voilà. Donc, c'est comme ça. C'est la vie, en fait.
- Speaker #0
Oui, oui, c'est la vie, mais c'est vrai que c'est beau. C'est vraiment chouette que ça vienne du terrain, en fait, que ce soit les femmes de Bouche ta boîte, enfin, de ex-feu Bouche ta boîte qui remontent ça. Aussi, je trouve ça vraiment très beau. C'est symbolique. C'est hyper beau, c'est chouette. Et alors du coup, avec tout ça, comment est-ce que tu arrives à jongler avec toutes tes différentes obligations professionnelles dans ton quotidien ? Comment tu fais ?
- Speaker #1
Je n'y arrive pas trop.
- Speaker #0
Merci de le dire.
- Speaker #1
En fait, j'ai un principe depuis que j'ai été maman solo pendant 7 ans. C'est très, très formateur. Mon deuxième n'avait que quelques mois. Donc, quand t'es maman solo, tu peux faire que ton mieux, parce que tout est manquable, il n'y a rien de bien, il n'y a rien de parfait, c'est normal, c'est impossible à gérer toute seule. Et donc, du coup, depuis ce moment-là, j'ai ce principe de toujours faire de mon mieux. Et ce qui m'invite d'avoir des regrets, en fait, parce qu'on fait toujours son mieux. Alors, le mieux, il peut être incroyable, il peut des fois être pitoyable, ça dépend vraiment de l'énergie qu'on a. Donc, je fais toujours de mon mieux, des fois, c'est pas terrible, mais je sais que j'ai fait de mon mieux, donc j'ai pas de regrets. et moi Ça, c'est avoir des regrets. Donc là, j'en suis là.
- Speaker #0
Ok. Très bien. Merci beaucoup d'avoir répondu aussi sincèrement à cette question. Alors, je t'ai invitée aussi aujourd'hui parce que tu joues un rôle modèle quand même auprès de nombreuses femmes aujourd'hui parce qu'il n'y aurait pas Bouche ta boîte, il n'y aurait pas Femmes de Bretagne, il n'y aurait pas Femmes de Territoire. Et par ton engagement à la mixité, par la création de tes réseaux, tu nous montres qu'il faut oser. Et tu viens de le dire encore. Et dans mon podcast, je souhaite mettre en lumière les différentes manières de travailler, de s'organiser pour montrer et démontrer qu'il n'y a pas qu'une seule organisation unique et magique pour toutes et pour tous, mais bien une organisation adaptée à chaque personne. Voilà, il faut démocratiser le truc de « ah mais je ne fais pas ci, alors ça ne doit pas être bien, je ne fais pas ça, ça ne doit pas être bien » . Et ce qui m'amène à te poser cette question, comment tu vois toi aujourd'hui ton organisation ?
- Speaker #1
Elle est comment ? C'est une très bonne question, Rosel. Elle est... En fait, je n'ai jamais une journée type. Donc, c'est extrêmement difficile d'avoir une vraie organisation. Je suis tout le temps par mons et par veau. Donc, tu vois, demain, je suis à Dijon. Mercredi, je suis à Rennes. Jeudi, je suis au Havre. Donc, mon organisation, c'est de travailler dans les trains, c'est d'accumuler l'administratif en retard et de me dire, mais mon Dieu, il faut que je m'y mette et de le faire un petit après-midi. c'est d'avoir un podcast à réaliser et de me lever très tôt le matin parce que j'ai pas eu le temps de m'en occuper avant c'est une chronique qui va être faite la nuit parce que tout d'un coup j'ai de l'inspiration donc mon organisation elle est vraiment pas au top je suis désolée je vais pas avoir de bons conseils là dessus comme j'ai dit c'est très bien non non c'est pas très bien parce que j'ai accepté beaucoup trop de choses et du coup ça fait partie de mes bonnes résolutions pour 2026 donc déjà d'apprendre à dire non. Donc ça, je le fais de mieux en mieux. À chaque fois, je suis hyper fière de moi quand j'ai dit non. Parce que si tout de suite, je vais dire oui pour être sympa et puis après, je vais tellement le regretter que ça va me prendre... Voilà. Et si je ne peux pas annuler à la dernière minute, évidemment. Donc, je suis hyper fière de moi quand je dis non. Ça, c'est très chouette. Maintenant, j'accepte si c'est important pour les mouvements que je préside. Donc, Femme des Éditoires ou... ou les autres, voilà. Si ça me fait très plaisir, comme aujourd'hui, par exemple.
- Speaker #0
Ah, c'est gentil. Non,
- Speaker #1
je vais dire non.
- Speaker #0
Ouais, bravo.
- Speaker #1
Non, bah non, vache. Il était temps. À 50 ans, il était temps que j'apprenne à...
- Speaker #0
Ouais, mais de toute façon, ça m'étonnerait qu'on ait une organisation parfaite. Je mets vraiment le parfait très, très loin à 20 ans. Je veux dire, c'est aussi l'expérience qui fait qu'on apprend à... gérer, à se gérer soi, à se connaître et à adapter notre quotidien à nous. Et moi, je trouve que c'est quand même parfait parce que tu fais tellement de choses. Tant que tu tiens le coup, c'est...
- Speaker #1
Ça va ? Je ressens un peu plus. C'est davantage, non. Mais c'est un apprentissage.
- Speaker #0
C'est perpétuel.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Est-ce que tu as un outil préféré pour t'y retrouver, pour t'organiser ?
- Speaker #1
Je sais que tu es très organisée. Non.
- Speaker #0
Rien ?
- Speaker #1
J'ai BEAR, tu sais, l'application B-E-A-R. Ah non,
- Speaker #0
je ne connais pas.
- Speaker #1
C'est vraiment le B-A-B de l'organisation où je mets, c'est une note par sujet. Parce que sinon, je ne vais pas retrouver mes choses au lieu d'avoir des papiers partout comme j'avais avant. Je mets tout sur cette appli-là avec le titre. Et c'est vraiment le béabat, j'en suis consciente. Mais ça me permet de tout retrouver et de ne plus avoir des feuilles partout.
- Speaker #0
Écoute, c'est déjà vachement bien. Mais écoute, je ne connaissais pas Berbier. Je ne sais pas comment on le dit.
- Speaker #1
C'est un peu comme Notte, en fait. Ce n'est pas non plus révolutionnaire, mais moi, ça marche bien avec moi.
- Speaker #0
Bah ouais, écoute, tu as trouvé quand même le truc. Au moins, tout est au même endroit. Tu as bien raison. C'est quand même un bon truc, quand même.
- Speaker #1
Non, mais je veux me former à Notion, tout ça. mais tu sais jusqu'à récemment on a eu Alors, j'ai des équipes côté Femmes des Territoires, mais j'essaie de les solliciter le moins possible parce qu'il y a tellement, tellement de travail. Et quand je touche ta boîte, j'avais des équipes aussi avec des outils, etc. Donc là, je suis en train de m'approprier mes propres outils.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
J'avais Teams, par exemple. Tu vois, jusqu'à cet été, on utilisait Teams.
- Speaker #0
Oui, mais c'est vrai que c'est un super outil pour travailler en équipe. Tout seul, c'est beaucoup moins attractif, quoi. Non, c'est clair. Moi, je ne l'utilise pas non plus. si ce n'est en vidéo quand je suis en formation, mais sinon, ce n'est absolument pas un outil que j'utilise au quotidien. Et puis, tu côtoies aussi beaucoup d'entrepreneurs depuis des années, des années. Comment est-ce que tu ressens leur santé mentale aujourd'hui ?
- Speaker #1
Alors oui, c'est vrai, j'ai échangé avec des milliers et des milliers d'entrepreneuses et d'entrepreneurs. Le moral n'est pas très bon, je dois dire. Le moral n'est pas très bon parce que... Les petites entreprises notamment sont les premières à être victimes, c'est un grand mot, donc je ne vais pas utiliser ça, mais à être un peu malmenées quand il y a une crise économique et notamment depuis la dissolution parce qu'évidemment les budgets sont gelés, on voit bien, tout le monde est un peu dans l'attenté. Donc il y a moins de commandes, donc c'est dur d'arriver à... à se retirer du chiffre d'affaires. Je vois bien que c'est difficile. Donc, il y a ça. Il y a aussi une perte d'espoir un peu dans l'avenir qui est forte, qu'il faut absolument remettre parce que c'est dans l'action qu'on trouve la joie aussi. Donc, c'est pour ça que c'est important d'être ensemble. Et dans une période comme celle-ci, on aurait tout intérêt à être de plus en plus ensemble. Et on observe que c'est l'inverse qui se produit, c'est-à-dire qu'il y a de plus en plus d'isolement. Parce qu'être dans un réseau, ça peut coûter un peu cher. C'est pour ça que tu vois, femme de Bretagne ou femme des territoires, c'est très peu cher, soit autour de 60 ou 80 euros l'année pour avoir accès à tout.
- Speaker #0
Tout à fait.
- Speaker #1
Surtout, ne pas se priver de s'entourer dans ces moments-là parce qu'il suffit de se retrouver en présentiel pour se dire, ah mais... Pour repartir avec la pêche.
- Speaker #0
Reposter.
- Speaker #1
Ça change tout dans la façon d'agir et de travailler, de se valoriser aussi. d'être innovant pour son activité, c'est difficile quand on n'a pas le moral. Donc, non, c'est... Vraiment, pour moi, la solution, c'est de s'entourer et puis de participer, de contribuer aux changements sociétaux qui sont actuels, parce qu'on voit bien qu'on a des crises partout, économiques, écologiques, vraiment sociétales, de démocratie, partout, et on se rend compte que c'est vraiment dans l'action qu'on va retrouver cette joie-là. Donc... Y participer comme on peut à travers notre entreprise, avec le plus de sens possible. Je vois bien, de toute façon, on voit bien que chez les femmes, massivement, elles créent leur entreprise pour le sens. Alors parfois, trop pour le sens, au détriment du business, parce qu'il faut vraiment un équilibre pour pouvoir en vivre. Sinon, notre impact, il n'existe pas si on n'en vit pas. Donc, il faut absolument en vivre. C'est vraiment le sens et le business ensemble. Mais on voit bien qu'elles créent massivement pour le sens. Donc ça, normalement, ça permet de faire partie de la transformation. Et quand on est dans l'action, c'est vraiment ça qui permet de garder le moral. Moi, je pense que c'est ce qui m'aide.
- Speaker #0
Oui, carrément. Mais tu as raison, le sens, je me sens complètement concernée par cette affirmation. En effet, on a envie de créer pour être utile, pour faire quelque chose. Et ce côté business, ce côté chiffre d'affaires et tout ça ne vient qu'après gestion d'entreprise, gérer de sa trésorerie et tout ça. Et alors là, moi, je suis en plein dans le moment de se caler un accompagnement en ligne. J'apprends, alors que ça fait dix ans que je suis à mon compte, j'apprends en ce moment à faire du marketing parce que je ne m'y étais pas vraiment mise avant. Donc, je suis complètement dedans. Mais c'est très enrichissant d'aller quand même là-dessus et de se dire si j'ai une valeur, si ce que je vais proposer, c'est super bien, ça aura de l'impact pour les personnes. Et il y a le sens qui est là, mais il y a aussi, moi, je dois vivre et j'ai aussi une valeur. Et ça, je ne peux pas m'asseoir dessus.
- Speaker #1
Oui, c'est tout à fait juste parce que tu vois, être dans l'apprentissage constant et quand on est entrepreneuse ou entrepreneur, on est dans l'apprentissage constant.
- Speaker #0
Effectivement.
- Speaker #1
Et ça aussi, c'est une façon d'aller bien parce que c'est joyeux d'apprendre, d'avoir l'impression de découvrir des nouvelles choses. Moi, j'adore aussi utiliser des nouveaux outils. Ça me plaît énormément. Et après, tu parlais du business. C'est tellement clé parce qu'il y a une très grande précarité des entrepreneuses en France plus que des entrepreneurs, même s'il y en a chez eux aussi. C'est les deux tiers des entrepreneuses qui gagnent moins de 1500 euros par mois, ce qui est quand même catastrophique pour elles, mais aussi pour l'impact économique global des femmes. Et selon l'INSEE, c'est entre 20 et 30 % d'écart de rémunération entre les femmes et les hommes entrepreneurs.
- Speaker #0
Et tu crois que cet écart-là s'est encore affûté, s'est encore agrandi en 2025 ?
- Speaker #1
Je ne sais pas parce qu'on a peu de chiffres, mais par contre, j'ai une crainte, c'est avec l'IA. parce que On voit une fracture notamment chez les entrepreneurs entre les femmes et les hommes sur l'IA.
- Speaker #0
Ah ouais ?
- Speaker #1
Oui. Donc, c'est le moment de prendre le train maintenant.
- Speaker #0
Moi, j'ai sauté dedans. C'est bon ? Je suis dedans, mais c'est parce que j'ai mon mari qui est très geek et qui m'a dit tout au démarrage de ChatGPT, vraiment au tout début de cette première IA, il m'a dit, il faut que tu apprennes à t'en servir. Et ça a été, au départ, je disais, je ne sais pas, tu me saoules avec ton truc. Et maintenant, c'est moi qui dis aux autres, qu'importe, hommes, femmes, je leur dis, il ne faut pas laisser le train passer. En fait, il faut rentrer dedans parce que de toute façon, il va avancer sans vous à un moment donné.
- Speaker #1
Même si ce n'est pas quelque chose qui, comme tu l'as très bien dit, nous intéresse énormément au démarrage. Le train est là. C'est comme le digital. Tu vois, avant le Covid, on avait énormément d'entrepreneuses qui n'avaient pas de site Internet ou de e-commerce, etc. Et en fait, le Covid a permis vraiment de rattraper l'écart.
- Speaker #0
Complètement.
- Speaker #1
Et là, on voit la même chose sur l'IA. Oui,
- Speaker #0
mais c'est hyper important. Au moins de juste se qualifier, en fait, dans cette partie-là. L'objectif n'est pas de l'utiliser tout le temps, 24 heures sur 24, pour tout. Mais au moins d'apprendre un peu à le connaître, comprendre les enjeux, comprendre les choses négatives, les choses positives, faire attention à certaines choses, apprendre à l'utiliser intelligemment. Et après, trouver vraiment des... Pour moi, en fait, l'IA, c'est mon petit assistant personnel. C'est ma béquille, c'est le remède à la page blanche. Mais il ne va pas faire tout mon travail à ma place, c'est encore heureux. Mais en tout cas, je l'utilise vraiment comme un assistant, un outil gain de temps. Ça fait partie pour moi des outils gain de temps. Et comme je partage en formation plein d'outils gain de temps, je suis obligée de passer par l'IA et d'en parler. Donc en fait, je fais partie des gens qui disséminent l'information en tout cas.
- Speaker #1
Sur les outils gain de temps, il va falloir que tu me formes, Rosel.
- Speaker #0
Écoute, j'ai bientôt un petit accompagnement qui va sortir, Marie. Prêve de plaisanterie je vais te poser alors on va voir si on a le temps une à trois questions on va voir des questions qui sont sorties de mon jeu de cartes que j'ai créé que sur l'organisation la gestion du temps l'organisation professionnelle les réflexions la délégation des tâches j'ai 56 questions je vais te demander un numéro entre 1 et 56 25 ?
- Speaker #1
27.
- Speaker #0
27 ? Alors. Bon. Écoute, tu réponds comme tu peux. Comment assurer-vous un suivi efficace de vos tâches ? Merci.
- Speaker #1
Je n'adore pas d'autres questions. Dans ma tête, j'ai honte en fait en te parlant. Je me dis, il faut vraiment que je me forme. Mais oui, il faut vraiment que je me forme.
- Speaker #0
Donc ta tête, aujourd'hui, elle te sert à beaucoup de choses.
- Speaker #1
Oui, ça ne va pas.
- Speaker #0
On va essayer d'alléger cette petite tête. En tout cas, cette tête, parce qu'en effet, le cerveau n'est pas fait pour garder, sauvegarder. Il est fait pour créer, pour réfléchir. Et donc, plus tu vas lâcher, en même temps, c'est ce que tu fais. Tu m'ébires une note par sujet. Je veux dire, tout est déjà dedans. En fait, tu fais une partie du truc, mais tu gardes tout dans ta tête. Et c'est quelque chose qui est très courant. Ne t'en fais pas. Je vais passer une autre question. Allez, un autre numéro. C'est un peu comme les papillons de Noël, tu sais.
- Speaker #1
Il y a eu 32.
- Speaker #0
Allez, 32. On est parti dans les questions générales. Comment est-ce que tu gères ton stress au travail ?
- Speaker #1
Ouais, ça c'est une très très bonne question parce que je suis quelqu'un de très angoissée de nature. Donc j'ai plein de recettes pour le coup.
- Speaker #0
Ah, vas-y, raconte !
- Speaker #1
Donc déjà, mais tu la connais, j'ai une petite phrase que je me dis tous les matins. Qu'est-ce que je ferais si je n'avais pas peur ? Ça, ça m'aide énormément, je me le dis en fermant les yeux parce que du coup ça me permet d'ouvrir le champ des possibles et d'imaginer comment je me sens si je n'ai pas peur. Ça, ça change beaucoup de choses pour moi parce que franchement, des fois, je fais des choses, je me dis mais pourquoi je m'inflige des trucs pareils ? Tu vois, récemment, mon deuxième TEDx, la veille, même le jour même, je me dis mais pourquoi je fais ça en fait ? Pourquoi, tu vois ? Oui, je sais pourquoi, c'est pour parler de la mixité, pour que le plus de monde possible ait envie de s'en emparer. Mais bon, c'est quand même des moments de stress importants. Donc ça, ça m'aide beaucoup, beaucoup. Je médite, mais je médite depuis que je suis petite. Et j'avais arrêté pendant un temps et là, j'ai repris de manière plus régulière. Ça veut dire trois, quatre fois par semaine au moins.
- Speaker #0
Ah ouais ?
- Speaker #1
Oui, vraiment, ça me fait tellement de bien. J'ai l'impression, ma fille, l'autre jour, elle est entrée alors que j'étais en train de méditer. Elle m'a dit « Maman, on aurait dit que tu avais pris de la drogue » . Je suis vraiment bien, quoi. Je suis vraiment bien quand je médite. Ça m'apaise énormément.
- Speaker #0
Parce que t'as été élevée dans une famille qui faisait beaucoup ça, qui faisait du yoga, qui faisait beaucoup ça.
- Speaker #1
Oui, dans les années 70-80, c'était un peu bizarre à l'époque, mais en fait, ils avaient un temps d'avance. Je me rends compte aujourd'hui. Et donc, oui, ils faisaient du yoga, ils méditaient, on mangeait bio, du moins. Et donc, j'ai repris ça. Je fais du yoga, du coup, et du pilates. Ça, j'adore. C'est vraiment, c'est impossible de rater ça pour moi. Donc, je fais ça chez moi. J'ai une appli.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
d'ailleurs qui a été faite par une copine, ça s'appelle Tigre Yoga et donc j'ai plein de cours, je dirais pas que je les ai tous faits mais j'en ai fait une bonne partie 10 minutes jusqu'à une oeuvre Bah écoute je note parce que
- Speaker #0
Tigre Yoga je connaissais pas et je vais aller voir Merci beaucoup, je me suis mise
- Speaker #1
Et j'adore, ça me rend selon mes humeurs, je vais faire du Yin Yoga pour être sans stress, apaisée, donc c'est tenir des positions pendant 5 minutes sans bouger débattu. Soit je vais faire des trucs plus pour renforcer les muscles profonds. Ça, ça me rend très heureuse. Je fais de l'acupuncture régulièrement, au moins une à deux fois par mois. Et de la réflexologie plantaire, tu sais.
- Speaker #0
Ah ouais, je rêve.
- Speaker #1
J'en rêve. La personne qui me fait ça, elle pourrait tuer quelqu'un avec ses doigts tellement elle appuie fort. Et en fait, hop, mon corps, il se remet en marche. Ce qui fait que je suis rarement malade quand même.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Donc voilà, et puis j'essaie de marcher tout le temps. Donc comme j'habite Paris la plupart du temps, je marche entre mes rendez-vous. Et je passe mes coups de fil entre...
- Speaker #0
Oui, je me rappelle d'un...
- Speaker #1
Ça va faire 30 minutes par jour, plus la marche où je passe mes coups de fil. Donc ça ne fait pas tant que ça. J'arrive à le caser dans les journées.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et ça change beaucoup, beaucoup de choses pour moi.
- Speaker #0
Ben oui, parce que je me rappelle d'un temps où tu téléphonais en voiture.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
On avait des appels comme ça en voiture parce que c'était le seul moment où tu pouvais appeler.
- Speaker #1
C'était plus dans le métro ou dans les...
- Speaker #0
Ben ouais, écoute, on s'adapte à la vie qu'on a, en fait, à la ville où on habite. C'est comme ça. OK, ben merci pour toutes ces infos. Donc, très chargée, mais... Quand même, tu arrives à te décharger émotionnellement au niveau du stress avec toutes ces techniques-là régulièrement. Tu arrives à descendre.
- Speaker #1
Oui, parce que ce que je ne veux pas surtout, c'est faire peser sur ma famille, le stress ou les exigences. Donc, il faut que j'arrive à ce qu'il y ait un sas. Donc, je passe un sas avant de les retrouver ou que j'ai suffisamment d'énergie pour la journée. Et puis, quand tu fais des conférences, j'en fais quand même plusieurs fois par semaine des conférences. C'est de l'énergie que tu transmets aussi.
- Speaker #0
Complètement, oui.
- Speaker #1
J'arrive complètement à plat, ce qui m'est arrivé par exemple la semaine dernière, mais toujours avec mon principe de faire de mon mieux. Je leur ai dit je suis désolée en fait, mais après...
- Speaker #0
Quand tu as l'habitude d'en faire, tu as un certain seuil en dessous duquel tu ne descends pas, tu vois.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Et quand tu fais des conférences, tu donnes de l'énergie aussi. Et donc, tu ne peux pas arriver à plat. Ce n'est pas possible.
- Speaker #1
Non, c'est sûr. Oui, oui. OK. Merci pour tout ça. Écoute, on arrive à un moment de l'interview qui me… Moi, qui me plaît. On va laisser de côté les questions organisation. En fait, moi, je me suis dotée d'un jeu qui s'appelle Oser les rencontres authentiques. Je ne sais pas si tu connais. C'est Amélie Garcin qui a fait ça et j'adore son petit jeu parce qu'en fait, ce n'est pas un jeu, ce sont des questions illustrées comme ça de la vie de tous les jours, hyper belles comme carte et je vais te proposer d'en tirer une. Je vais passer dessus avec mon petit doigt et puis tu vas me dire stop, d'accord ? Vas-y, je t'écoute.
- Speaker #0
Stop.
- Speaker #1
Hop, hop. Ah, c'est chouette comme question. On sort complètement de l'organisation, d'accord ? Être riche, ça signifie quoi pour toi ?
- Speaker #0
C'est ce que j'ai aujourd'hui, c'est-à-dire que je fais ce que j'aime.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Donc parler de mixité et essayer de faire bouger les lignes de la société comme je peux. J'aime comment je le fais, c'est-à-dire je le fais en étant vraiment moi-même. Et je suis entourée de personnes que j'aime et qui m'aiment. Enfin, ça, c'est la plus grande richesse absolue. J'ai un mari, alors c'est le deuxième. Mais c'est le deuxième. Et c'est tellement doux et joyeux. Et c'est vraiment un bonheur. Donc, j'ai vraiment la chance de l'avoir et d'avoir nos quatre enfants, donc deux de lui et deux de moi. Et que tout le monde s'entende bien. Et que je garde mes enfants, sont des ados, et qu'on ait des relations aussi chouettes. Tout n'est pas simple. Je sais que je fais partie des immenses privilégiés, tu vois, de pouvoir faire ce que j'aime en étant moi-même et entourée de personnes que j'aime et qui m'aiment.
- Speaker #1
Voilà, de la richesse.
- Speaker #0
Après, c'est sûr, je pourrais dix fois mieux gagner ma vie si je travaillais ailleurs, si je travaillais dans un autre domaine de l'IA, par exemple. L'IA plus que la mixité, par exemple. Mais en fait, ce qui m'intéresse, c'est ça. Et puis qu'on partage des choses qu'on aime ensemble. Et nous, ce qu'on aime vraiment, c'est être au bord de la mer, se balader sur la plage, franchement, et se baigner quand l'eau est gelée. Après, tu ressors, tu as l'impression d'être une héroïne. Moi, ça me galvanise, tu sais, de me baigner quand il fait froid.
- Speaker #1
Oui, et puis moi, je suis admirative de ça. Je n'y arrive toujours pas. J'ai beau habiter en Bretagne depuis 40 ans, plus de 40 ans, je suis née en Bretagne, je vis au bord de la mer depuis beaucoup, beaucoup de temps. jamais je n'ai réussi à me baigner en dehors de juillet-août.
- Speaker #0
Même l'hiver, l'autre fois, il y avait du givre sur la plage, mais j'adore. Mais après, tu te sens tellement warrior, tu vois.
- Speaker #1
Oui, tu peux déplacer des montagnes, j'imagine, oui. C'est top. Non, je n'oserais pas. Je n'arriverais pas, je n'arriverais pas. Mais par contre, j'ai beaucoup aimé à chaque fois les petites vidéos que vous faisiez avec... Julie, avec vos planches de surf sur la plage, j'ai trouvé ça toujours excellent, je trouve super, il faut garder, vous avez un best-of de ça, c'est sûr.
- Speaker #0
Il faudrait qu'on en fasse un, parce qu'en plus il y en a plein qu'on n'a pas diffusé du coup, c'est drôle on la diffusera peut-être un jour mais ça fait partie aussi des choses pour me réancrer dans la nature Rien que de voir des arbres, d'être sur la plage, quand on a la possibilité d'habiter près de la mer. Il y en a d'autres, c'est les montagnes qui vont les ressourcer. Moi, c'est vraiment rien que ça. Ça fait descendre la tension d'un courant.
- Speaker #1
Et tu arrives à revenir en Bretagne régulièrement quand même ?
- Speaker #0
Oui, bien sûr. Ça fait partie de mes priorités, en fait.
- Speaker #1
Oui, OK. Alors, on arrive tout doucement vers la fin de l'épisode. Tranquillou. Je voudrais juste te demander quel est ton challenge du moment, Marie ?
- Speaker #0
Les challenges du moment ?
- Speaker #1
Ah ! Ok, ok, pluriel.
- Speaker #0
Non, non, je viens de recréer une boîte pour pouvoir diffuser mes conférences. C'est incroyable parce que ça fonctionne déjà très bien. Donc, mes conférences à la fois sur la mixité et aussi sur l'audace, donc se mettre en action. Donc, j'en ai deux. Et c'est pour ça que je suis partie au Québec récemment. C'est tellement incroyable d'être là-bas, de voir à quel point ils sont en avance sur certains sujets concernant la mixité. Ça m'a fait beaucoup, beaucoup de bien. Donc, faire des conférences là-bas, ou ici en France, tu vois, j'en fais trois cette semaine. C'est des choses que j'adore faire. Donc, ça, c'est le challenge, c'est arriver à tout bien structurer, arriver à mieux m'organiser. Ça, c'est un vrai challenge, Rosane. On est en train de faire un roman graphique à partir de mon livre ?
- Speaker #1
Alors ça, alors moi je suis toute oui pour cette idée alors je soutiens à 100% si tu savais, bon j'ai deux garçons à la maison, je l'ai dit sur les réseaux, quand j'ai vu le truc je fais mais oui je veux un bouquin comme ça donc ce serait de traduire ton livre Les Femmes sauvent l'hôtel le monde en BD pour que ce soit accessible à un maximum de monde
- Speaker #0
Voilà, un roman graphique avec de l'humour, et vraiment en allant droit au but et en rendant ça le plus accessible possible. Alors, vous pouvez écrire à mon éditrice, Thierolle, pour lui dire que vous voulez vraiment le...
- Speaker #1
Ah oui, moi je le veux !
- Speaker #0
On est en train d'y travailler, voilà. Et après, ce qui me rendrait très très heureuse aussi, parce que je vois bien que la situation est très complexe au niveau environnemental, démocratie,
- Speaker #1
paix,
- Speaker #0
etc., économie. Et on sait que plus il y a de mixité, c'est vraiment tout l'objet de mon livre, plus il y a de mixité, plus l'environnement est protégé. C'est même le critère le plus déterminant pour protéger l'environnement. Plus il y a de mixité, plus il y a de paix. Aujourd'hui, dans 90% des accords et des négociations de paix, il n'y a aucune femme. C'est pareil pour la démocratie, c'est pareil pour une économie résiliente et inclusive. Et ce n'est pas du tout utilisé, la mixité. Et donc... pour prendre conscience de ce sujet, j'aimerais vraiment qu'on arrive à créer un mouvement qui s'inspirait de l'Islande. Tu connais cette histoire de l'Islande ?
- Speaker #1
Oui, du coup, oui, j'ai entendu, oui.
- Speaker #0
En 1975, ce n'était pas du tout un pays égalitaire. Il n'y avait que 5% de femmes députées. Et les Islandaises, pendant une journée, donc il y a 50 ans, elles ont dit stop. Et 90% des Islandaises sont descendues dans la rue et ont tout arrêté. Au niveau professionnel, et à la maison. Donc le pays était complètement bloqué, c'était une catastrophe. Il n'y avait même plus de liaison téléphonique parce qu'il n'y avait plus de stardistes. Il y avait des enfants qui mangeaient des bonbons et des saucisses toute la journée. Et ça a été hyper efficace parce que quelques mois après, une loi en faveur de l'égalité a été votée. Un an après, est élue la première femme chef d'État au monde et depuis, l'Islande est le pays le plus égalitaire. Rien qu'une journée. 50 ans après, c'est toujours le pays le plus égalitaire. L'un des pays où l'environnement est le mieux protégé, les habitants sont les plus heureux, parce que c'est intrinsèquement lié. C'est vraiment ce que je démontre dans mon livre, que l'environnement, le bonheur et l'égalité sont liés. Et je me dis, si on arrivait à faire la même chose avec toutes les femmes qu'ils peuvent au niveau mondial, t'imagines ? Avec les hommes alliés, bien sûr, les hommes alliés qui prendraient le relais sur les tâches essentielles, parce que le cœur est incompressible, toutes les tâches auprès de bébés, enfants, malades, personnes âgées. L'alimentation, l'eau potable, il faut bien quelqu'un pour s'en occuper. Et aujourd'hui, c'est les femmes de manière très importante, bénévoles. Et donc, si toutes les femmes s'arrêtaient, celles qu'elles peuvent, à quoi ressemblerait le monde ? Alors, quand je dis ça dans mes conférences, souvent on me dit « ça serait le chaos, ça serait la fin du monde » . En fait, ça serait la fin de ce monde. Surtout, si on en profite pour demander l'instauration des outils efficaces pour faire advenir la mixité. Les outils efficaces, on les connaît, ils ne sont juste pas utilisés. Comme par exemple... Les quotas, un congé de deuxième parent digne de ce nom, etc. Il y a toute une liste. Et donc, je voudrais qu'on arrive à faire ça, parce que je me dis, bien sûr, il y a 0,1% de chances qu'on y arrive. Mais si jamais on y arrive, ça pourrait complètement changer les priorités du monde qui ne sont pas les bonnes aujourd'hui. On n'est pas du tout sur la paix, on n'est pas sur l'environnement, on n'est pas sur le mieux vivre ensemble, on est sur tout l'inverse. Et donc, on va vers des dystopies. Et donc, il faut absolument qu'on soit ensemble vers ces objectifs-là. Donc, je pense que c'est possible parce qu'Erika Chenoweth, qui est professeure à Harvard, a démontré qu'il suffit de 3,5% de la population active qui participe de manière pacifique pour complètement changer le cours de l'histoire. 3,5%.
- Speaker #1
3,5%, c'est tout ?
- Speaker #0
Oui, donc c'est tout à fait atteignable. Et en fait, le problème, c'est qu'on est toutes et tous en train de se dire « Ah oui, mais à quoi bon ? C'est pas moi qui vais changer le monde. Je suis impuissante, impuissante. » Et résultat, on n'agit pas ensemble. Alors que si on sait qu'il faut que 3,5% et qu'on crée une action pour ça, je me dis que c'est possible. Après, on me dit « Mais t'es complètement utopique avec ton truc sur la mixité. » Très bien, mais envoyer un million de personnes sur Mars,
- Speaker #1
c'est pas utopique.
- Speaker #0
Non, mais ça, c'est pas utopique parce que ça, c'est financé. la mixité l'est pas, mais ça c'est financier donc qu'est-ce qu'il y a de plus ? difficile en fait, c'est pas d'instaurer la mixité sur Terre. Donc ça c'est mon rêve.
- Speaker #1
Ouais c'est ton challenge, mais c'est pas le challenge du moment, c'est ton challenge sur encore plusieurs années.
- Speaker #0
On n'a pas tant de temps que ça. Si on arrive à faire cette journée, pour moi on arrive à instaurer la mixité sous 10 ans alors que là, tel qu'on est parti, c'est sous 300 ans, selon nous.
- Speaker #1
Oui. Et est-ce que tu penses qu'on pourra le faire juste en France déjà ?
- Speaker #0
Non, ça ne marchera pas. Il faut vraiment que ça soit global.
- Speaker #1
Il faut que ce soit mondial. OK. Bon, 3,5 %. Retrouvons-nous à ce moment-là.
- Speaker #0
115 millions de personnes, ce n'est pas tant que ça. Non,
- Speaker #1
c'est clair. C'est clair. C'est un petit... Oui, c'est deux fois la France.
- Speaker #0
115 millions de personnes actives. J'ai pris que les personnes actives. C'est 115 millions. Kim Kardashian a trois fois plus de followers. C'est 4 fois plus, franchement.
- Speaker #1
Mais si Kim Kardashian faisait en effet cet appel-là, c'est bon, on est OK.
- Speaker #0
C'est la multitude des actions qui va compter. Et donc, c'est vraiment faire prendre conscience qu'on a cette capacité d'agir là en nous, qu'on n'est pas obligé d'accepter le monde vers lequel on va et qu'on peut remettre le bon sens au cœur de nos priorités, de nos décisions, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
- Speaker #1
Non, c'est clair. et puis C'est bien indiqué dans ton livre, il y a tous les contre-arguments, en tout cas, qui sont, comment dire, argumentés, en contre. Je ne sais même plus comment créer ma phrase, mais il y a tellement de questions et de réflexions complètement patriarcales, anciennes, qui datent, qu'on entend depuis tellement longtemps. C'est une volonté de rester là-dedans parce que c'est confortable de ne pas changer. C'est tellement dur d'apporter du changement. Le cerveau n'aime pas le changement. Imagine 60 millions de cerveaux à changer. Déjà, un, c'est compliqué. 60 millions d'un coup ou des milliards d'un coup, c'est très dur. Forcément, le cerveau nous pousse à rester dans le confort. Et la situation dans laquelle on est, c'est confortable, mais pas pour tout le monde.
- Speaker #0
Et pas pour l'environnement.
- Speaker #1
Et pas pour l'environnement, encore moins. Merci beaucoup Marie pour tout ça Pour terminer sur une note positive il y a de l'espoir Bien sûr qu'il y a de l'espoir tant qu'on est là nous il y a de l'espoir Merci en tout cas pour tout ça et j'aimerais juste clore cet échange sur une phrase que j'adore et que tu dis à la fin de ton podcast à toi tu la connais par coeur j'imagine
- Speaker #0
allez vas-y quoi que tu rêves d'entreprendre commence le l'audace a du pouvoir du génie de la magie ah j'adore j'adore cette phrase elle est dès que tu l'entends en fait tu dis mais oui tout est possible exactement
- Speaker #1
ça on aurait pu le rajouter dans les trucs anti-stress ouais c'est vrai et puis se positionner aussi comme ça là tu vois un petit peu s'ancrer dans ses pieds Oui, c'est ça, exactement.
- Speaker #0
Écoute,
- Speaker #1
merci Marie.
- Speaker #0
Merci à toi Rosette, c'était très chouette. J'ai progressé sur l'organisation, mais j'espère que tout le monde sera indulgent.
- Speaker #1
Mais bien sûr que oui. Et puis, vraiment, au-delà de la joke, j'ai vraiment un accompagnement à partir de janvier qui s'ouvre. En distanciel sur six semaines.
- Speaker #0
C'est bien, donc c'est tout.
- Speaker #1
On ne sait jamais. Merci en tout cas de m'avoir accordé un petit peu de ton temps. Pour les auditeurs, je vous retrouve très bientôt dans un nouvel épisode de Sa papillonne. Merci Marie, très bonne journée.
- Speaker #0
À bientôt.
- Speaker #1
Merci d'avoir écouté cet épisode. Si tu as aimé, je t'invite à t'abonner, à laisser un avis ou des étoiles et à partager avec tes amis. Je suis aussi à ton écoute. Alors propose-moi des sujets à aborder et je me ferai un plaisir de creuser le sujet. On se retrouve la semaine prochaine. prochaine pour une nouvelle conversation passionnante. Salut !