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Carpediem

Les contes de Perrault : Le Petit Chaperon Rouge 🌻

Les contes de Perrault : Le Petit Chaperon Rouge 🌻

07min |26/07/2024
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Description

Cet été, j'ai choisi de vous partager les grands classiques d'un auteur français du XVIIème siècle : Charles Perrault. Je vous lirai donc au cours des huit prochains épisodes Les contes de la mère de l’Oye. Il s'agit d'un recueil de contes paru en 1697, qui regroupe, malgré ce que l'on pourrait croire, des histoires non seulement pour les enfants, mais aussi pour les plus grands... La moralité de ces contes est parfois plus complexe que ce qu'elle pourrait laisser paraître!


Le troisième épisode de cette mini-série estivale contera l'histoire du Petit Chaperon Rouge !


Si vous voulez en savoir plus au sujet de ce conte :


  1. "Le Petit Chaperon rouge" : retour sur ses origines et sur sa signification (cultea.fr)


Bonne écoute :)🍀


Contact : xupazcarpediem@gmail.com


Musique : Once again - Musique libre de droits de https://audiohub.fr





Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Coucou tout le monde, c'est Xulia Je vous souhaite la bienvenue dans Carpediem. Aujourd'hui, l'épisode est plutôt court, mais pas moins intéressant. Le troisième épisode de cette série estivale qui rassemble les contes de la Mère de Loi, paru en 1697 et écrit par Charles Perrault, sera celui du Petit Chaperon Rouge. Ce conte sanguinaire qui ne connaît pas de fin heureuse, est la preuve que les héros ne sont pas toujours les vainqueurs, et que parfois même, ils meurent dans d'atroces souffrances. Cette version de l'histoire ne vous rappelle rien, vous n'avez rien à faire et vous vous enouyez à mourir, alors je vous propose d'écouter la courte histoire Petit Chaperon Rouge. Bonne écoute ! Il était une fois une petite fille de village, la plus jolie qu'on eût su voir. Sa mère en était folle, et sa mère-grand plus folle encore. Cette bonne femme lui fit faire un petit chaperon rouge, qui lui seyait si bien que partout... on l'appelait le petit chaperon rouge. Un jour, sa mère ayant cuit et fait des galettes, lui dit : "Va voir comme se porte ta mère grand, car on m'a dit qu'elle était malade. Porte-lui une galette et ce petit pot de beurre." Le petit chaperon rouge partit aussitôt pour aller chez sa mère grand, qui demeurait dans un autre village. En passant dans un bois, elle rencontra compère le loup, qui eut bien envie de la manger, mais il n'osa, à cause de quelques bûcherons qui étaient dans la forêt. Il lui demanda où elle allait. La pauvre enfant, qui ne savait pas qu'il est dangereux de s'arrêter à écouter un loup, lui dit : "Je vais voir ma mère grand et lui porter une galette avec un petit pot de beurre que ma mère lui envoie." "Demeure-t-elle bien loin ?" lui dit le loup. "Oh oui, dit le petit chaperon rouge, c'est par-delà le moulin que vous voyez tout là-bas, là-bas à la première maison du village." "Eh bien, dit le loup, je veux l'aller voir aussi. Je m'y envais par ce chemin-ci et toi par ce chemin-là, et nous verrons qui plutôt y sera." Le loup se mit à courir de toute sa force par le chemin qui était le plus court, et la petite fille s'en alla par le chemin qui était le plus long, s'amusant à cueillir des noisettes, à courir après des papillons et à faire des bouquets des petites fleurs qu'elle rencontrait. Le loup ne fut pas longtemps arrivé à la maison de la mère grand. Il heurte. "Qui est là ?" "C'est votre fille, le petit chaperon rouge, dit le loup en contrefaisant sa voix, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma mère vous envoie." La bonne mère grand, qui était dans son lit à cause qu'elle se trouvait un peu mal, lui cria : "Tire la chevillette, la bobinette cherra." Le loup tira la chevillette et la porte s'ouvrit. Il se jeta sur la bonne femme et la dévora en moins de rien, car il y avait plus de trois jours qu'il n'avait mangé. Ensuite, il ferma la porte et s'alla coucher dans le lit de la mère grand, en attendant le petit chaperon rouge, qui, quelque temps après, vint heurter à la porte. "Qui est là ?" Le petit chaperon rouge qui entendit la grosse voix du loup eut peur d'abord, mais croyant que sa mère grand était enrhumée, répondit : "C'est votre fille, le petit chaperon rouge, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma mère vous envoie." Le loup lui cria en adoucissant un peu sa voix. "Tire la chevillette, la bobinette, chéra !" Le petit chaperon rouge tira la chevillette et la porte s'ouvrit. Le loup, la voyant entrer, lui dit en se cachant dans le lit sous la couverture : "Mets la galette et le petit pot de beurre sur la huche et viens te coucher avec moi." Le petit chaperon rouge se déshabille et va se mettre dans le lit, où elle fut bien étonnée de voir comment sa mère grand était faite dans son déshabillé. Elle lui dit : "Ma mère grand, que vous avez de grands bras." "C'est pour mieux t'embrasser, ma fille." "Ma mère grand, que vous avez de grandes jambes. Ma mère grand, que vous avez de grandes oreilles." "C'est pour mieux écouter, mon enfant." "Ma mère grand, que vous avez de grands yeux." "C'est pour mieux te voir, mon enfant." "Ma mère grand, que vous avez de grandes dents !" "C'est pour te manger !" Et en disant ces mots, le méchant loup se jeta sur le petit chaperon rouge et la mangea. Et voilà, nous arrivons à la fin de ce tragique épisode, qui s'achève avec la mort du petit chaperon rouge, ainsi qu'avec celle de sa grand-mère. Ici, pas de chasseur qui vole à la rescousse ! Cet autre personnage ne fait pas partie du décor conçu par Charles Perrault, mais appartient en réalité à la version des frères Grimm, parue plus d'un siècle plus tard, en 1812. Voilà ce que Charles Perrault aimerait que l'on retienne de ce conte : "On voit ici que de jeunes enfants, surtout de jeunes filles, belles, bien faites et gentilles, font très mal d'écouter toutes sortes de gens, et que ce n'est pas chose étrange s'il en est tant que le loup mange. Je dis le loup car tous les loups ne sont pas de la même sorte. Il en est d'une humeur accorde, sans bruit, sans fiel et sans courroux, qui, privés, complaisants et doux, suivent les jeunes demoiselles jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles. Mais hélas, qui ne sait que ces loups douceureux, de tous les loups, sont les plus dangereux." Dans sa morale, Charles Perrault s'adresse notamment aux jeunes filles, qu'il met en garde contre les loups. Dans l'imaginaire collectif, le loup incarne la figure emblématique du méchant de l'histoire. Ce prédateur, également connu sous le nom du grand méchant loup, est interprété dans de nombreuses analyses du Petit Chaperon Rouge comme une allégorie du prédateur sexuel, abusant de la naïveté des plus jeunes pour parvenir à ses fins. Il englobe toutes sortes d'individus mal intentionnés, puisque pour reprendre les termes de l'auteur, je dis le loup, car tous les loups ne sont pas de la même sorte. Il prévient des apparences trompeuses, car il est des visages bienveillants qui cachent de véritables monstres. Il appelle donc à la méfiance, car qui sait ce qu'il peut se cacher, derrière des allures inoffensives d'un lieu d'une humeur à corps, se déplaçant sans bruit, sans fiel et sans courroux. Le petit chaperon rouge, enfant candide, parcourt le chemin entre sa maison et celle de sa grand-mère, comme le ferait un chevalier sur un sentier semé d'embûches. C'est donc son jeune âge et son manque de méfiance qui la rend vulnérable face aux dangers et à la manipulation, souvent difficiles à discerner. Comme toujours, si vous voulez en savoir plus, vous trouverez un article en fin de description sur le conte du petit chaperon rouge. Nous arrivons à la fin de cet épisode, nous nous retrouverons la semaine prochaine pour le prochain conte de Charles Perrault. Je vous souhaite une bonne semaine, c'était Carpediem et vous avez écouté Xulia. Bye !

Description

Cet été, j'ai choisi de vous partager les grands classiques d'un auteur français du XVIIème siècle : Charles Perrault. Je vous lirai donc au cours des huit prochains épisodes Les contes de la mère de l’Oye. Il s'agit d'un recueil de contes paru en 1697, qui regroupe, malgré ce que l'on pourrait croire, des histoires non seulement pour les enfants, mais aussi pour les plus grands... La moralité de ces contes est parfois plus complexe que ce qu'elle pourrait laisser paraître!


Le troisième épisode de cette mini-série estivale contera l'histoire du Petit Chaperon Rouge !


Si vous voulez en savoir plus au sujet de ce conte :


  1. "Le Petit Chaperon rouge" : retour sur ses origines et sur sa signification (cultea.fr)


Bonne écoute :)🍀


Contact : xupazcarpediem@gmail.com


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Transcription

  • Speaker #0

    Coucou tout le monde, c'est Xulia Je vous souhaite la bienvenue dans Carpediem. Aujourd'hui, l'épisode est plutôt court, mais pas moins intéressant. Le troisième épisode de cette série estivale qui rassemble les contes de la Mère de Loi, paru en 1697 et écrit par Charles Perrault, sera celui du Petit Chaperon Rouge. Ce conte sanguinaire qui ne connaît pas de fin heureuse, est la preuve que les héros ne sont pas toujours les vainqueurs, et que parfois même, ils meurent dans d'atroces souffrances. Cette version de l'histoire ne vous rappelle rien, vous n'avez rien à faire et vous vous enouyez à mourir, alors je vous propose d'écouter la courte histoire Petit Chaperon Rouge. Bonne écoute ! Il était une fois une petite fille de village, la plus jolie qu'on eût su voir. Sa mère en était folle, et sa mère-grand plus folle encore. Cette bonne femme lui fit faire un petit chaperon rouge, qui lui seyait si bien que partout... on l'appelait le petit chaperon rouge. Un jour, sa mère ayant cuit et fait des galettes, lui dit : "Va voir comme se porte ta mère grand, car on m'a dit qu'elle était malade. Porte-lui une galette et ce petit pot de beurre." Le petit chaperon rouge partit aussitôt pour aller chez sa mère grand, qui demeurait dans un autre village. En passant dans un bois, elle rencontra compère le loup, qui eut bien envie de la manger, mais il n'osa, à cause de quelques bûcherons qui étaient dans la forêt. Il lui demanda où elle allait. La pauvre enfant, qui ne savait pas qu'il est dangereux de s'arrêter à écouter un loup, lui dit : "Je vais voir ma mère grand et lui porter une galette avec un petit pot de beurre que ma mère lui envoie." "Demeure-t-elle bien loin ?" lui dit le loup. "Oh oui, dit le petit chaperon rouge, c'est par-delà le moulin que vous voyez tout là-bas, là-bas à la première maison du village." "Eh bien, dit le loup, je veux l'aller voir aussi. Je m'y envais par ce chemin-ci et toi par ce chemin-là, et nous verrons qui plutôt y sera." Le loup se mit à courir de toute sa force par le chemin qui était le plus court, et la petite fille s'en alla par le chemin qui était le plus long, s'amusant à cueillir des noisettes, à courir après des papillons et à faire des bouquets des petites fleurs qu'elle rencontrait. Le loup ne fut pas longtemps arrivé à la maison de la mère grand. Il heurte. "Qui est là ?" "C'est votre fille, le petit chaperon rouge, dit le loup en contrefaisant sa voix, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma mère vous envoie." La bonne mère grand, qui était dans son lit à cause qu'elle se trouvait un peu mal, lui cria : "Tire la chevillette, la bobinette cherra." Le loup tira la chevillette et la porte s'ouvrit. Il se jeta sur la bonne femme et la dévora en moins de rien, car il y avait plus de trois jours qu'il n'avait mangé. Ensuite, il ferma la porte et s'alla coucher dans le lit de la mère grand, en attendant le petit chaperon rouge, qui, quelque temps après, vint heurter à la porte. "Qui est là ?" Le petit chaperon rouge qui entendit la grosse voix du loup eut peur d'abord, mais croyant que sa mère grand était enrhumée, répondit : "C'est votre fille, le petit chaperon rouge, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma mère vous envoie." Le loup lui cria en adoucissant un peu sa voix. "Tire la chevillette, la bobinette, chéra !" Le petit chaperon rouge tira la chevillette et la porte s'ouvrit. Le loup, la voyant entrer, lui dit en se cachant dans le lit sous la couverture : "Mets la galette et le petit pot de beurre sur la huche et viens te coucher avec moi." Le petit chaperon rouge se déshabille et va se mettre dans le lit, où elle fut bien étonnée de voir comment sa mère grand était faite dans son déshabillé. Elle lui dit : "Ma mère grand, que vous avez de grands bras." "C'est pour mieux t'embrasser, ma fille." "Ma mère grand, que vous avez de grandes jambes. Ma mère grand, que vous avez de grandes oreilles." "C'est pour mieux écouter, mon enfant." "Ma mère grand, que vous avez de grands yeux." "C'est pour mieux te voir, mon enfant." "Ma mère grand, que vous avez de grandes dents !" "C'est pour te manger !" Et en disant ces mots, le méchant loup se jeta sur le petit chaperon rouge et la mangea. Et voilà, nous arrivons à la fin de ce tragique épisode, qui s'achève avec la mort du petit chaperon rouge, ainsi qu'avec celle de sa grand-mère. Ici, pas de chasseur qui vole à la rescousse ! Cet autre personnage ne fait pas partie du décor conçu par Charles Perrault, mais appartient en réalité à la version des frères Grimm, parue plus d'un siècle plus tard, en 1812. Voilà ce que Charles Perrault aimerait que l'on retienne de ce conte : "On voit ici que de jeunes enfants, surtout de jeunes filles, belles, bien faites et gentilles, font très mal d'écouter toutes sortes de gens, et que ce n'est pas chose étrange s'il en est tant que le loup mange. Je dis le loup car tous les loups ne sont pas de la même sorte. Il en est d'une humeur accorde, sans bruit, sans fiel et sans courroux, qui, privés, complaisants et doux, suivent les jeunes demoiselles jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles. Mais hélas, qui ne sait que ces loups douceureux, de tous les loups, sont les plus dangereux." Dans sa morale, Charles Perrault s'adresse notamment aux jeunes filles, qu'il met en garde contre les loups. Dans l'imaginaire collectif, le loup incarne la figure emblématique du méchant de l'histoire. Ce prédateur, également connu sous le nom du grand méchant loup, est interprété dans de nombreuses analyses du Petit Chaperon Rouge comme une allégorie du prédateur sexuel, abusant de la naïveté des plus jeunes pour parvenir à ses fins. Il englobe toutes sortes d'individus mal intentionnés, puisque pour reprendre les termes de l'auteur, je dis le loup, car tous les loups ne sont pas de la même sorte. Il prévient des apparences trompeuses, car il est des visages bienveillants qui cachent de véritables monstres. Il appelle donc à la méfiance, car qui sait ce qu'il peut se cacher, derrière des allures inoffensives d'un lieu d'une humeur à corps, se déplaçant sans bruit, sans fiel et sans courroux. Le petit chaperon rouge, enfant candide, parcourt le chemin entre sa maison et celle de sa grand-mère, comme le ferait un chevalier sur un sentier semé d'embûches. C'est donc son jeune âge et son manque de méfiance qui la rend vulnérable face aux dangers et à la manipulation, souvent difficiles à discerner. Comme toujours, si vous voulez en savoir plus, vous trouverez un article en fin de description sur le conte du petit chaperon rouge. Nous arrivons à la fin de cet épisode, nous nous retrouverons la semaine prochaine pour le prochain conte de Charles Perrault. Je vous souhaite une bonne semaine, c'était Carpediem et vous avez écouté Xulia. Bye !

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Cet été, j'ai choisi de vous partager les grands classiques d'un auteur français du XVIIème siècle : Charles Perrault. Je vous lirai donc au cours des huit prochains épisodes Les contes de la mère de l’Oye. Il s'agit d'un recueil de contes paru en 1697, qui regroupe, malgré ce que l'on pourrait croire, des histoires non seulement pour les enfants, mais aussi pour les plus grands... La moralité de ces contes est parfois plus complexe que ce qu'elle pourrait laisser paraître!


Le troisième épisode de cette mini-série estivale contera l'histoire du Petit Chaperon Rouge !


Si vous voulez en savoir plus au sujet de ce conte :


  1. "Le Petit Chaperon rouge" : retour sur ses origines et sur sa signification (cultea.fr)


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    Coucou tout le monde, c'est Xulia Je vous souhaite la bienvenue dans Carpediem. Aujourd'hui, l'épisode est plutôt court, mais pas moins intéressant. Le troisième épisode de cette série estivale qui rassemble les contes de la Mère de Loi, paru en 1697 et écrit par Charles Perrault, sera celui du Petit Chaperon Rouge. Ce conte sanguinaire qui ne connaît pas de fin heureuse, est la preuve que les héros ne sont pas toujours les vainqueurs, et que parfois même, ils meurent dans d'atroces souffrances. Cette version de l'histoire ne vous rappelle rien, vous n'avez rien à faire et vous vous enouyez à mourir, alors je vous propose d'écouter la courte histoire Petit Chaperon Rouge. Bonne écoute ! Il était une fois une petite fille de village, la plus jolie qu'on eût su voir. Sa mère en était folle, et sa mère-grand plus folle encore. Cette bonne femme lui fit faire un petit chaperon rouge, qui lui seyait si bien que partout... on l'appelait le petit chaperon rouge. Un jour, sa mère ayant cuit et fait des galettes, lui dit : "Va voir comme se porte ta mère grand, car on m'a dit qu'elle était malade. Porte-lui une galette et ce petit pot de beurre." Le petit chaperon rouge partit aussitôt pour aller chez sa mère grand, qui demeurait dans un autre village. En passant dans un bois, elle rencontra compère le loup, qui eut bien envie de la manger, mais il n'osa, à cause de quelques bûcherons qui étaient dans la forêt. Il lui demanda où elle allait. La pauvre enfant, qui ne savait pas qu'il est dangereux de s'arrêter à écouter un loup, lui dit : "Je vais voir ma mère grand et lui porter une galette avec un petit pot de beurre que ma mère lui envoie." "Demeure-t-elle bien loin ?" lui dit le loup. "Oh oui, dit le petit chaperon rouge, c'est par-delà le moulin que vous voyez tout là-bas, là-bas à la première maison du village." "Eh bien, dit le loup, je veux l'aller voir aussi. Je m'y envais par ce chemin-ci et toi par ce chemin-là, et nous verrons qui plutôt y sera." Le loup se mit à courir de toute sa force par le chemin qui était le plus court, et la petite fille s'en alla par le chemin qui était le plus long, s'amusant à cueillir des noisettes, à courir après des papillons et à faire des bouquets des petites fleurs qu'elle rencontrait. Le loup ne fut pas longtemps arrivé à la maison de la mère grand. Il heurte. "Qui est là ?" "C'est votre fille, le petit chaperon rouge, dit le loup en contrefaisant sa voix, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma mère vous envoie." La bonne mère grand, qui était dans son lit à cause qu'elle se trouvait un peu mal, lui cria : "Tire la chevillette, la bobinette cherra." Le loup tira la chevillette et la porte s'ouvrit. Il se jeta sur la bonne femme et la dévora en moins de rien, car il y avait plus de trois jours qu'il n'avait mangé. Ensuite, il ferma la porte et s'alla coucher dans le lit de la mère grand, en attendant le petit chaperon rouge, qui, quelque temps après, vint heurter à la porte. "Qui est là ?" Le petit chaperon rouge qui entendit la grosse voix du loup eut peur d'abord, mais croyant que sa mère grand était enrhumée, répondit : "C'est votre fille, le petit chaperon rouge, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma mère vous envoie." Le loup lui cria en adoucissant un peu sa voix. "Tire la chevillette, la bobinette, chéra !" Le petit chaperon rouge tira la chevillette et la porte s'ouvrit. Le loup, la voyant entrer, lui dit en se cachant dans le lit sous la couverture : "Mets la galette et le petit pot de beurre sur la huche et viens te coucher avec moi." Le petit chaperon rouge se déshabille et va se mettre dans le lit, où elle fut bien étonnée de voir comment sa mère grand était faite dans son déshabillé. Elle lui dit : "Ma mère grand, que vous avez de grands bras." "C'est pour mieux t'embrasser, ma fille." "Ma mère grand, que vous avez de grandes jambes. Ma mère grand, que vous avez de grandes oreilles." "C'est pour mieux écouter, mon enfant." "Ma mère grand, que vous avez de grands yeux." "C'est pour mieux te voir, mon enfant." "Ma mère grand, que vous avez de grandes dents !" "C'est pour te manger !" Et en disant ces mots, le méchant loup se jeta sur le petit chaperon rouge et la mangea. Et voilà, nous arrivons à la fin de ce tragique épisode, qui s'achève avec la mort du petit chaperon rouge, ainsi qu'avec celle de sa grand-mère. Ici, pas de chasseur qui vole à la rescousse ! Cet autre personnage ne fait pas partie du décor conçu par Charles Perrault, mais appartient en réalité à la version des frères Grimm, parue plus d'un siècle plus tard, en 1812. Voilà ce que Charles Perrault aimerait que l'on retienne de ce conte : "On voit ici que de jeunes enfants, surtout de jeunes filles, belles, bien faites et gentilles, font très mal d'écouter toutes sortes de gens, et que ce n'est pas chose étrange s'il en est tant que le loup mange. Je dis le loup car tous les loups ne sont pas de la même sorte. Il en est d'une humeur accorde, sans bruit, sans fiel et sans courroux, qui, privés, complaisants et doux, suivent les jeunes demoiselles jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles. Mais hélas, qui ne sait que ces loups douceureux, de tous les loups, sont les plus dangereux." Dans sa morale, Charles Perrault s'adresse notamment aux jeunes filles, qu'il met en garde contre les loups. Dans l'imaginaire collectif, le loup incarne la figure emblématique du méchant de l'histoire. Ce prédateur, également connu sous le nom du grand méchant loup, est interprété dans de nombreuses analyses du Petit Chaperon Rouge comme une allégorie du prédateur sexuel, abusant de la naïveté des plus jeunes pour parvenir à ses fins. Il englobe toutes sortes d'individus mal intentionnés, puisque pour reprendre les termes de l'auteur, je dis le loup, car tous les loups ne sont pas de la même sorte. Il prévient des apparences trompeuses, car il est des visages bienveillants qui cachent de véritables monstres. Il appelle donc à la méfiance, car qui sait ce qu'il peut se cacher, derrière des allures inoffensives d'un lieu d'une humeur à corps, se déplaçant sans bruit, sans fiel et sans courroux. Le petit chaperon rouge, enfant candide, parcourt le chemin entre sa maison et celle de sa grand-mère, comme le ferait un chevalier sur un sentier semé d'embûches. C'est donc son jeune âge et son manque de méfiance qui la rend vulnérable face aux dangers et à la manipulation, souvent difficiles à discerner. Comme toujours, si vous voulez en savoir plus, vous trouverez un article en fin de description sur le conte du petit chaperon rouge. Nous arrivons à la fin de cet épisode, nous nous retrouverons la semaine prochaine pour le prochain conte de Charles Perrault. Je vous souhaite une bonne semaine, c'était Carpediem et vous avez écouté Xulia. Bye !

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Cet été, j'ai choisi de vous partager les grands classiques d'un auteur français du XVIIème siècle : Charles Perrault. Je vous lirai donc au cours des huit prochains épisodes Les contes de la mère de l’Oye. Il s'agit d'un recueil de contes paru en 1697, qui regroupe, malgré ce que l'on pourrait croire, des histoires non seulement pour les enfants, mais aussi pour les plus grands... La moralité de ces contes est parfois plus complexe que ce qu'elle pourrait laisser paraître!


Le troisième épisode de cette mini-série estivale contera l'histoire du Petit Chaperon Rouge !


Si vous voulez en savoir plus au sujet de ce conte :


  1. "Le Petit Chaperon rouge" : retour sur ses origines et sur sa signification (cultea.fr)


Bonne écoute :)🍀


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Coucou tout le monde, c'est Xulia Je vous souhaite la bienvenue dans Carpediem. Aujourd'hui, l'épisode est plutôt court, mais pas moins intéressant. Le troisième épisode de cette série estivale qui rassemble les contes de la Mère de Loi, paru en 1697 et écrit par Charles Perrault, sera celui du Petit Chaperon Rouge. Ce conte sanguinaire qui ne connaît pas de fin heureuse, est la preuve que les héros ne sont pas toujours les vainqueurs, et que parfois même, ils meurent dans d'atroces souffrances. Cette version de l'histoire ne vous rappelle rien, vous n'avez rien à faire et vous vous enouyez à mourir, alors je vous propose d'écouter la courte histoire Petit Chaperon Rouge. Bonne écoute ! Il était une fois une petite fille de village, la plus jolie qu'on eût su voir. Sa mère en était folle, et sa mère-grand plus folle encore. Cette bonne femme lui fit faire un petit chaperon rouge, qui lui seyait si bien que partout... on l'appelait le petit chaperon rouge. Un jour, sa mère ayant cuit et fait des galettes, lui dit : "Va voir comme se porte ta mère grand, car on m'a dit qu'elle était malade. Porte-lui une galette et ce petit pot de beurre." Le petit chaperon rouge partit aussitôt pour aller chez sa mère grand, qui demeurait dans un autre village. En passant dans un bois, elle rencontra compère le loup, qui eut bien envie de la manger, mais il n'osa, à cause de quelques bûcherons qui étaient dans la forêt. Il lui demanda où elle allait. La pauvre enfant, qui ne savait pas qu'il est dangereux de s'arrêter à écouter un loup, lui dit : "Je vais voir ma mère grand et lui porter une galette avec un petit pot de beurre que ma mère lui envoie." "Demeure-t-elle bien loin ?" lui dit le loup. "Oh oui, dit le petit chaperon rouge, c'est par-delà le moulin que vous voyez tout là-bas, là-bas à la première maison du village." "Eh bien, dit le loup, je veux l'aller voir aussi. Je m'y envais par ce chemin-ci et toi par ce chemin-là, et nous verrons qui plutôt y sera." Le loup se mit à courir de toute sa force par le chemin qui était le plus court, et la petite fille s'en alla par le chemin qui était le plus long, s'amusant à cueillir des noisettes, à courir après des papillons et à faire des bouquets des petites fleurs qu'elle rencontrait. Le loup ne fut pas longtemps arrivé à la maison de la mère grand. Il heurte. "Qui est là ?" "C'est votre fille, le petit chaperon rouge, dit le loup en contrefaisant sa voix, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma mère vous envoie." La bonne mère grand, qui était dans son lit à cause qu'elle se trouvait un peu mal, lui cria : "Tire la chevillette, la bobinette cherra." Le loup tira la chevillette et la porte s'ouvrit. Il se jeta sur la bonne femme et la dévora en moins de rien, car il y avait plus de trois jours qu'il n'avait mangé. Ensuite, il ferma la porte et s'alla coucher dans le lit de la mère grand, en attendant le petit chaperon rouge, qui, quelque temps après, vint heurter à la porte. "Qui est là ?" Le petit chaperon rouge qui entendit la grosse voix du loup eut peur d'abord, mais croyant que sa mère grand était enrhumée, répondit : "C'est votre fille, le petit chaperon rouge, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma mère vous envoie." Le loup lui cria en adoucissant un peu sa voix. "Tire la chevillette, la bobinette, chéra !" Le petit chaperon rouge tira la chevillette et la porte s'ouvrit. Le loup, la voyant entrer, lui dit en se cachant dans le lit sous la couverture : "Mets la galette et le petit pot de beurre sur la huche et viens te coucher avec moi." Le petit chaperon rouge se déshabille et va se mettre dans le lit, où elle fut bien étonnée de voir comment sa mère grand était faite dans son déshabillé. Elle lui dit : "Ma mère grand, que vous avez de grands bras." "C'est pour mieux t'embrasser, ma fille." "Ma mère grand, que vous avez de grandes jambes. Ma mère grand, que vous avez de grandes oreilles." "C'est pour mieux écouter, mon enfant." "Ma mère grand, que vous avez de grands yeux." "C'est pour mieux te voir, mon enfant." "Ma mère grand, que vous avez de grandes dents !" "C'est pour te manger !" Et en disant ces mots, le méchant loup se jeta sur le petit chaperon rouge et la mangea. Et voilà, nous arrivons à la fin de ce tragique épisode, qui s'achève avec la mort du petit chaperon rouge, ainsi qu'avec celle de sa grand-mère. Ici, pas de chasseur qui vole à la rescousse ! Cet autre personnage ne fait pas partie du décor conçu par Charles Perrault, mais appartient en réalité à la version des frères Grimm, parue plus d'un siècle plus tard, en 1812. Voilà ce que Charles Perrault aimerait que l'on retienne de ce conte : "On voit ici que de jeunes enfants, surtout de jeunes filles, belles, bien faites et gentilles, font très mal d'écouter toutes sortes de gens, et que ce n'est pas chose étrange s'il en est tant que le loup mange. Je dis le loup car tous les loups ne sont pas de la même sorte. Il en est d'une humeur accorde, sans bruit, sans fiel et sans courroux, qui, privés, complaisants et doux, suivent les jeunes demoiselles jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles. Mais hélas, qui ne sait que ces loups douceureux, de tous les loups, sont les plus dangereux." Dans sa morale, Charles Perrault s'adresse notamment aux jeunes filles, qu'il met en garde contre les loups. Dans l'imaginaire collectif, le loup incarne la figure emblématique du méchant de l'histoire. Ce prédateur, également connu sous le nom du grand méchant loup, est interprété dans de nombreuses analyses du Petit Chaperon Rouge comme une allégorie du prédateur sexuel, abusant de la naïveté des plus jeunes pour parvenir à ses fins. Il englobe toutes sortes d'individus mal intentionnés, puisque pour reprendre les termes de l'auteur, je dis le loup, car tous les loups ne sont pas de la même sorte. Il prévient des apparences trompeuses, car il est des visages bienveillants qui cachent de véritables monstres. Il appelle donc à la méfiance, car qui sait ce qu'il peut se cacher, derrière des allures inoffensives d'un lieu d'une humeur à corps, se déplaçant sans bruit, sans fiel et sans courroux. Le petit chaperon rouge, enfant candide, parcourt le chemin entre sa maison et celle de sa grand-mère, comme le ferait un chevalier sur un sentier semé d'embûches. C'est donc son jeune âge et son manque de méfiance qui la rend vulnérable face aux dangers et à la manipulation, souvent difficiles à discerner. Comme toujours, si vous voulez en savoir plus, vous trouverez un article en fin de description sur le conte du petit chaperon rouge. Nous arrivons à la fin de cet épisode, nous nous retrouverons la semaine prochaine pour le prochain conte de Charles Perrault. Je vous souhaite une bonne semaine, c'était Carpediem et vous avez écouté Xulia. Bye !

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