- Speaker #0
Bienvenue sur Carrière de parent, le podcast qui décomplexe la parentalité dans le monde de l'entreprise. Je suis Delphine et j'accompagne au quotidien les services de ressources humaines et les dirigeants dans la réussite de leurs projets parentalité pour leurs salariés. Dans chaque épisode, nous explorerons comment profiter au mieux de votre vie familiale et de votre vie professionnelle. Nous verrons ensemble toutes les solutions qui s'offrent à vous pour faciliter votre quotidien et vous permettre d'atteindre vos objectifs pros et persos. Pour cela, un jeudi par mois. Je vais partager avec vous des astuces et bonnes pratiques et vous présenter des personnalités ou parcours inspirants. Mais avant toute chose, mettez le podcast dans vos favoris pour ne rater aucun épisode. Je vous souhaite une belle écoute !
- Speaker #1
Bonjour à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode de Carrière de Parent. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Rita Bouzed qui est consultante et coach experte en parentalité. Bonjour Rita !
- Speaker #2
Bonjour Delphine !
- Speaker #1
Je suis ravie de t'accueillir aujourd'hui, merci beaucoup d'avoir répondu présente pour cette invitation. Donc on aura la chance de t'avoir pour deux épisodes. L'épisode qu'on va voir aujourd'hui, on va voir ensemble quelles sont les clés pour trouver son équilibre en tant que parent. Et Rita, dans un premier temps, j'aimerais te demander de te présenter, de nous dire un petit peu qui tu es et qu'est-ce que tu fais.
- Speaker #2
Je m'appelle Rita Bouzade, depuis 2023 j'ai fondé ma société de conseil et de coaching. qui œuvre en faveur de la parentalité en entreprise et de la carrière des femmes. J'ai aussi créé ma marque Empower Mom, qui est mon accompagnement dédié au retour de congé maternité. Et je suis mariée, maman de deux petits garçons de 5 ans et 3 ans.
- Speaker #1
Super, ça fait une vie pro-perso très occupée tout ça.
- Speaker #2
Très riche en effet.
- Speaker #1
Sauf que tu connais bien le sujet.
- Speaker #2
Tout à fait.
- Speaker #1
Ok Rita, donc aujourd'hui tu accompagnes les parents à leur retour de congé maternité notamment. C'est vrai que c'est un gros sujet parce que le retour maternité, et vraiment pour les mamans, c'est une vraie question. C'est quelque chose qui est vécu de plein de façons différentes, mais c'est jamais simple. Pour toi, qu'est-ce qui fait que c'est si compliqué ? Qu'est-ce que c'est les bouleversements qui sont vraiment marquants à ce moment-là, que ce soit dans la sphère perso ou dans la sphère pro ?
- Speaker #2
Alors déjà, l'entrée dans la parentalité, c'est un événement de la vie. mais qui peut aussi avoir un impact sur la carrière et c'est un bouleversement. J'ajouterais que même si c'est un événement positif, en tout cas quand c'est un choix, ce n'est pas forcément facile. Et donc pour moi, l'entrée dans la parentalité, c'est un peu… J'aime bien faire cette comparaison, comme l'émission que tu connais sans doute, qui est Rendez-vous en Terre inconnue. On sait à peu près de quoi on aura besoin, on prépare son sac à dos, son kit de survie, mais on ne connaît pas la destination. On ne sait pas vraiment comment on va voyager, mais on y va, on prend cette décision. Ça peut être à la fois une grande source de joie et d'excitation, mais aussi une source de stress d'aller vers cet inconnu. Et puis le voyage dans la parentalité, c'est pour la vie. Et si je prends spécifiquement le retour de congé maternité, on a tendance, collectivement, à penser qu'il s'agit d'un simple retour à la vie d'avant. Mais pour la mère, la vie d'avant telle qu'on la connaissait, elle n'existe plus vraiment. Donc il y a une première... transition identitaire qui est ce qu'on appelle la matrescence. Pour ceux qui ne le savent pas, c'est la contraction de maternité et adolescence. On a été dans sa bulle pendant quelques mois, on apprend à être cette femme, cette mère que nous sommes devenus, on doit retrouver, trouver même nos repères. Et puis il y a une deuxième transition qui est le retour au travail. Et cette transition, elle peut amener des pensées, des émotions parfois ambivalentes. La joie de reprendre une activité, la tristesse de se séparer de son enfant, le stress de l'inconnu, la peur parfois de ne pas retrouver sa place en entreprise, de ne pas réussir à tout gérer. Et d'ailleurs, si on regarde les dernières études de l'APEC, on voit qu'une femme sur deux juge le retour de congé maternité difficile, voire très difficile. Donc ces bouleversements, c'est quoi ? C'est une identité qui évolue, c'est un équilibre à retrouver à deux, à trois, à quatre, selon le modèle familial. Et c'est aussi cette impression de revenir sur un terrain connu en entreprise, mais qui n'est plus tout à fait le même parce que la vie continue. Des choses ont certainement changé au travail, autour de nous, et qu'on ne contrôle pas tout finalement.
- Speaker #1
Oui, parfaitement. C'est-à-dire que quand tu es jeune parent, comme tu le disais, déjà on ne sait pas du tout à quoi on va être confronté. Et en plus, on ne sait pas du tout quelles vont être nos réactions en tenant compte de tous ces nouveaux paramètres. Donc c'est vraiment... très complexe d'anticiper. On peut avoir mis dans son sac à dos plein de choses et en fait, il y a des choses qui ne nous servirent moins à rien et d'autres qui auraient pu nous servir, mais auxquelles on n'avait pas forcément pensé. Et du coup, on a parlé du côté des parents, mais du côté de l'entreprise aussi, il va y avoir beaucoup de choses qui se jouent. Qu'est-ce qui se passe dans la tête de l'employeur au moment du retour ? Parce qu'on n'a pas toujours l'impression que ces bouleversements sont pris en considération. Et ils sont pourtant évidents. Et pourtant, on a l'impression qu'ils sont surprenants.
- Speaker #2
C'est vrai que ça peut être surprenant pour un employeur. Parce qu'au moment du retour, l'employeur a envie de voir des collaboratrices qui reviennent pleinement efficaces, motivées, qui reprennent le cours de leur dossier rapidement. Peut-être même leur rythme d'avant-départ. et donc on en a On a un employeur qui peut avoir des attentes fortes, mais qui sont en fait pour lui un retour à la normale en quelque sorte. Et il peut y avoir aussi une sorte d'inconfort, je dirais, en tant que manager, on peut se demander qu'est-ce que je peux dire ou ne pas dire ? Est-ce que je peux proposer des dossiers challengeants ? Est-ce que les priorités ont changé ? Et c'est là que naît le décalage, dans cette zone de flou où on va présupposer certaines choses. plutôt que d'encourager finalement un espace d'échange sincère, constructif, et où on va brûler les étapes du retour. Et je suis convaincue que le rôle de l'entreprise, il n'est pas juste d'assurer la continuité opérationnelle, mais de créer les conditions idéales d'un retour soutenu, compris et durable, et pour les salariés et pour l'entreprise.
- Speaker #1
Et l'idée de cet épisode, c'est vraiment de se dire qu'est-ce qu'on peut activer de façon très concrète, très efficace ? sans demander trop d'efforts. Donc j'ai envie de te demander, pour toi, c'est quoi les trois clés pour trouver un équilibre en tant que parent quand on revient, plus précisément ? Et même dans le quotidien d'un parent, quand on est parent, même quand les enfants grandissent, on a toujours besoin de trouver son équilibre, de revenir. Et puis c'est échangeant, la parentalité. On ne se retrouve pas toujours avec les mêmes problématiques que l'enfant est un an, deux ans, six ans, dix ans. Plein de paramètres peuvent venir impacter le quotidien des parents et avoir des impacts sur le quotidien au travail. Donc du coup, c'est quoi pour toi vraiment ce qui est essentiel pour un parent ?
- Speaker #2
Je dirais que la première clé, c'est d'accepter que nos vies ne soient pas linéaires. C'est de créer un équilibre qui soit en mouvement, un équilibre qui se construit, qui s'ajuste, qui évolue dans le temps, qui grandit avec nous et nos enfants finalement. On a le droit d'essayer des choses, on a le droit de se tromper, de choisir de faire différemment. Et c'est ça pour moi l'équilibre en mouvement, c'est d'accepter que certains jours, peut-être que le pro prendra plus de place, d'autres jours ce sera peut-être le perso. Mais la pire chose qu'on puisse faire, c'est de rester figé dans une situation où on ne se sent pas bien, où on se sent en déséquilibre, parce que c'est confortable pour notre cerveau de faire le choix de rester dans une situation qu'il connaît, même si elle ne nous convient pas. C'est là le piège. Et c'est ce qu'on travaille notamment en séance de coaching. Comment est-ce qu'on s'ajuste petit pas par petit pas pour atteindre cet équilibre et venir dire à notre cerveau, ok, là il faut qu'on avance. On fait un petit ajustement pour aller peut-être vers un ajustement plus grand, mais on le fait étape par étape pour ne pas tout chambouler, mais tout de même pour passer à l'action et trouver cet équilibre qui va évoluer.
- Speaker #1
Ce qui est intéressant dans ce que tu dis, c'est qu'on peut avoir une vision de l'équilibre si on prend une image comme une balance. C'est-à-dire qu'il faut qu'il y ait le pro, le perso de façon un petit peu statique. Alors qu'en fait, ce que tu décris, ça me fait plus penser à l'image d'un vélo, c'est-à-dire t'avances, mais en fonction de là où tu dois être et là où est la priorité, en fait, tu réajustes ta position.
- Speaker #2
Complètement, c'est une fausse idée. Je dois dire que je déteste cette image de la balance avec la vie pro d'un côté et la vie perso de l'autre. Ce n'est pas ça la vie. La vie, c'est plein d'autres choses. C'est fait de plein d'autres pans. Et quand on travaille ça d'ailleurs en coaching, on parle souvent des domaines de vie. On va parler de la vie professionnelle, mais qui est qu'une partie en fait de nos domaines de vie. Et dans la vie personnelle, on va avoir la vie de famille, le couple, l'épanouissement, la spiritualité. les finances, il y a plein de choses qui vont rentrer en ligne de compte. Et c'est important de tenir compte de tout ça et de se dire « Ok, c'est quoi mes priorités du moment ? » Et mes priorités, ça peut être même au jour le jour. Et c'est vraiment important de se dire que quand on parle d'équilibre, ce n'est pas un objectif forcément à un an, deux ans, trois ans. C'est aussi apprendre à « piloter » sa vie au quotidien en fonction des aléas de la vie. et de ce qui va arriver dans les prochains jours, dans les prochaines semaines. C'est illusoire de penser qu'on peut tout contrôler. Alors oui, c'est bien de se fixer des objectifs. On a besoin d'avoir des projets, on a besoin d'avoir des objectifs. Mais il y a aussi la réalité de la vie, et c'est important d'en tenir compte dans notre quotidien et surtout dans une transition telle que l'entrée dans la parentalité. La deuxième clé, je dirais que c'est de construire cet équilibre au quotidien en s'appuyant sur d'autres personnes. Pour tenir dans la durée, on parle souvent du fait de construire son propre village. Et c'est vrai qu'en tant que parent, c'est important de pouvoir aller activer les ressources qu'on va avoir autour de soi à différents moments. Donc ça peut être l'entourage, les grands-parents, les amis, ça peut être aussi des aides externes, des aides à domicile, des nounous. mais aussi des professionnels de santé, des thérapeutes, des coachs, des mentors. Donc l'idée, c'est vraiment d'avoir son équipe, son village, et de se défaire du mythe du parent parfait qui doit tout gérer seul. Cette idée, elle a été façonnée par notre mode de vie, nos sociétés modernes, mais on se rend bien compte que ce n'est pas un modèle qui est viable aujourd'hui, et certainement pas sur la durée. Les parents ont besoin de soutien, et ce soutien, il peut prendre différentes formes, et c'est important de l'accepter.
- Speaker #1
Ok, donc c'est de structurer en fait son environnement. Et quand on dit village, on pense forcément parce que c'est un proverbe africain. Donc on sait que dans ces civilisations, c'est vraiment tous les proches qui s'occupent de l'enfant avec la famille. C'est vraiment ancré dans les mentalités. Et aujourd'hui, dans notre société très occidentalisée, on a tendance à vivre un petit peu tous à côté les uns des autres. Parfois, on n'a même pas sa famille à proximité. et donc ce que tu nous dis c'est que ce village finalement c'est pas forcément le village familial, le voisinage, ça peut être aussi des aides externes professionnelles, des professionnels en termes de soins et des professionnels aussi en termes d'accompagnement ou des aides sur tout ce qui va être le ménage, tout ce qui est repassage, la préparation des courses, etc. Ça, ça peut être aussi des aides, peut-être même des sorties scolaires pour aller chercher les enfants, etc.
- Speaker #2
Oui, parfois on n'y pense pas, on pense juste à… à l'aspect logistique uniquement, mais en fait l'aide peut être beaucoup plus grande et elle peut varier en fonction des besoins de chacun. Il y a cette notion d'isolement aussi dans le fait de vouloir construire son village parce que comme tu dis, parfois on n'a pas la famille à côté, on peut se sentir isolé même dans nos grandes villes. Et donc c'est important d'avoir des gens avec qui échanger simplement parfois et si on a envie d'aller plus loin, de pouvoir se faire entourer. de personnes qui vont pouvoir nous tendre la main et être là à différents instants de notre vie en fonction de nos besoins. La dernière clé c'est la communication. C'est vraiment une des clés les plus importantes je dirais parce que communiquer de manière régulière c'est vraiment important et en famille et au travail. Quand on devient parent tout change mais souvent on oublie d'en parler ou en tout cas on n'en parle pas forcément de la bonne façon. En couple on pense souvent que l'autre devrait tout deviner. mais on n'a pas ce pouvoir, en tout cas moi je ne l'ai pas, et a priori la plupart des gens non plus. Mais on a besoin d'échanger, on a besoin de se remettre en question, de prendre le temps d'observer ce qui fonctionne, ce qui fonctionne moins bien peut-être. Et là je parle à la fois de logistique, mais aussi sur le plan relationnel, sur le plan émotionnel. On a des rythmes effrénés, on est beaucoup sur nos to-do list, on veut avoir tout coché à la fin de la journée, parce que ça nous apporte tout de même une sorte de satisfaction. Mais on a aussi besoin de faire un pas de côté, de prendre le recul nécessaire pour analyser certaines situations et surtout en parler, pour voir ensemble comment faire mieux, comment faire différemment.
- Speaker #1
Et puis tu le disais aujourd'hui, tu parlais aussi du manager et du fait d'exprimer ses besoins, ses attentes au niveau du travail. Parce qu'effectivement, en tant que manager, on peut aussi penser parce qu'on l'a vécu de cette façon ou parce qu'on n'a pas du tout vécu la situation. que par exemple une maman qui revient de congé maternité va se dire j'ai envie de lever le pied donc on lui donne moins de dossiers alors que ce n'est pas du tout ce dont elle a besoin ou à l'inverse on va faire comme si de rien n'était et ce dont elle a besoin c'est de revenir progressivement. Donc c'est important aussi d'avoir des échanges francs, réguliers sur les besoins qu'on a sans avoir de culpabilité ni rien et il faut que le manager aussi puisse ouvrir cet espace de dialogue.
- Speaker #2
Pour le placement, c'est essentiel d'avoir des temps d'échange qui ne soient pas juste liés à l'opérationnel, surtout dans une période de transition. Il y a le jour J, bien sûr, il y a l'accueil quand on revient de congé maternité, mais il y a aussi la suite, ou même pour un papa, ça marche aussi, de voir comment la personne se sent, de pouvoir partager ses ressentis sur les dernières semaines, de partager sa vision des choses aussi pour la suite, ses difficultés, ses ambitions. Et comme tu le dis, c'est important d'ouvrir cet espace de dialogue. Et si le manager ne le fait pas, je conseille vivement aux parents, aux salariés parents, d'encourager et d'engager cette conversation, de demander ces espaces d'échange, parce qu'on en a tous besoin. Et on a besoin d'avoir des points réguliers, et pas juste au moment du retour, mais que ce soit quelque chose qui soit ancré sur la durée pour qu'il y ait un véritable suivi.
- Speaker #1
Oui, effectivement, je vois tout à fait de quoi tu parles. Et il y a les périodes où tout se passe bien aussi, il y a d'autres périodes qui peuvent être plus intenses, beaucoup plus intenses, des rentrées, des surcharges, quand on ne dort pas la nuit et que le lendemain, il faut quand même être opérationnel. En tant que parent, quels sont les réflexes qu'on peut adopter pour ne pas s'effondrer et pour tenir bon ?
- Speaker #2
Les bons réflexes, je dirais que c'est déjà d'identifier les signaux d'alerte. Tu l'as dit, je ne dors pas bien, j'ai une fatigue intense, j'oublie plein de choses, je n'arrive pas à me concentrer, je m'énerve pour un rien. Donc tous ces signaux-là, c'est le corps qui nous l'envoie, c'est le corps, c'est le mental aussi. Et donc il ne faut pas les minimiser, il faut les écouter. S'ils sont là, c'est pour nous envoyer un message et donc il est nécessaire de l'écouter. Le deuxième réflexe, je dirais que c'est l'anticipation. C'est tout l'aspect organisation, anticipation, des ressources dans lesquelles on va pouvoir puiser. Tu connais le dicton mieux vaut prévenir que guérir c'est vraiment ça l'idée c'est de sacraliser des temps pour soi alors je sais qu'il y a une sorte d'injonction à prendre du temps pour soi et c'est parfois difficile mais l'idée ici c'est pas de prendre une heure tous les jours dans son agenda sauf si vous pouvez le faire évidemment mais d'avoir des moments ressources dans la semaine ça peut être 10-15 minutes par ci par là pour se ressourcer ça peut être simplement sortir marcher écouter un podcast, méditer, faire un peu d'exercice, de la respiration, une micro-sieste même, rigoler avec une amie, peu importe en fait, juste avoir des temps pour recharger les batteries de manière régulière pour que les moments où littéralement la coupe est pleine, on a les ressources dans lesquelles puiser. On ne peut pas s'occuper des autres, on ne peut pas s'occuper de ses enfants, on ne peut pas donner le maximum au travail si on est épuisé et si on n'a plus les ressources. nécessaire, en fait on peut plus aller puiser dedans, tu puises dans un seau complètement vide et tu t'épuises. Donc l'idée c'est d'anticiper. Et ensuite le dernier réflexe c'est d'anticiper mais là les périodes de rush quand on sait justement que la rentrée arrive, qu'il va y avoir des périodes chargées au travail, c'est d'essayer d'alléger, de prioriser et de travailler son organisation pour qu'elle soit la plus optimale possible.
- Speaker #1
Et parfois on s'y prend pas à temps, on a l'émotionnel qui déborde. Alors là, tout s'enchaîne, la culpabilité qui entraîne de l'isolement, qui entraîne de la culpabilité de nouveau, qui génère de la fatigue. Tout s'accumule. Est-ce que c'est quelque chose qu'on peut dire en entreprise ? Et si on peut le dire, on le dit de quelle façon ?
- Speaker #2
Alors évidemment, on devrait pouvoir en parler en entreprise parce que nos émotions, elles finissent toujours d'une manière ou d'une autre par ressortir et pas toujours de la façon la plus juste ou pas forcément au bon moment. Je pense que ça nous est tous arrivé d'avoir une parole qui nous échappe en réunion parce qu'on est à bout ce jour-là, qu'on a très mal dormi. Et donc nos émotions, elles sont là. Même quand on cherche à les masquer, même quand on est au bureau, ce n'est pas juste un costume qu'on laisse simplement à la porte d'entrée, ce serait beaucoup trop simple. Alors évidemment, l'entreprise n'est pas un espace « thérapeutique » , mais elle peut, elle doit même devenir un endroit où l'humain a toute sa place et dans son entièreté. Alors concrètement, comment est-ce qu'on fait ça ? Comment est-ce qu'on parle des émotions ? Ça peut être déjà en formant les managers à l'écoute active. Ça peut être en créant des espaces d'échange et de parole, des cercles entre parents, des moments de pause. Et puis c'est peut-être le point le plus difficile dans le milieu professionnel, mais c'est en autorisant la vulnérabilité. Qu'un salarié se sente suffisamment en confiance pour dire « je suis épuisé » ou « je doute, je me sens dépassé » sans en faire un drame, sans que ce soit vu comme une faiblesse, mais plutôt comme un signal fort. une prise de responsabilité, d'engagement de la part du salarié. Donc oui, on peut parler d'émotions en entreprise, mais surtout, je dirais qu'on doit apprendre à les entendre.
- Speaker #1
Je suis bien d'accord avec toi. Merci beaucoup Rita pour ce premier épisode. La prochaine fois, justement, on va évoquer ensemble quels sont les leviers pour former son équipe à la parentalité, et notamment les managers. Merci beaucoup pour ton intervention.
- Speaker #2
Merci à toi Delphine, à bientôt.
- Speaker #1
Et à très bientôt. Au revoir.
- Speaker #0
Merci d'avoir écouté cet épisode. Si le sujet vous a parlé,
- Speaker #1
si le thème vous a fait du bien,
- Speaker #0
alors pensez à une personne à qui il pourrait aussi faire écho et partagez-le avec elle. Vous pouvez aussi noter le podcast 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée et me laisser un commentaire pour me dire ce que vous en avez retiré.
- Speaker #1
Parce qu'en parlant, en écoutant,
- Speaker #0
en partageant, on s'aime quelque chose.
- Speaker #1
Et c'est comme ça, petit à petit, qu'on change le monde. Je vous dis à très bientôt.
- Speaker #0
Prenez soin de vous et de votre famille.