Portrait sonore de Cécile Rousseau, artiste-peintre cover
Portrait sonore de Cécile Rousseau, artiste-peintre cover
CHAMADE

Portrait sonore de Cécile Rousseau, artiste-peintre

Portrait sonore de Cécile Rousseau, artiste-peintre

12min |31/05/2024
Play
Portrait sonore de Cécile Rousseau, artiste-peintre cover
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CHAMADE

Portrait sonore de Cécile Rousseau, artiste-peintre

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12min |31/05/2024
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Description

🎧 Vous vous apprĂȘtez Ă  Ă©couter un objet sonore inĂ©dit.

Il ne s'agit pas d'un épisode de CHAMADE.
Pourtant, il n'existerait pas sans mon podcast.


🎹 Bienvenue dans le Portrait sonore de l'artiste-peintre CĂ©cile Rousseau.


Le Portrait sonore est un objet sensible, poétique et personnel,

Qui parle de l'artiste Ă  la troisiĂšme personne,

Est nourri de nos échanges, de ses messages cruciaux et de ma perception de son art.


Il est orné de sa voix et de la mienne,

HabillĂ© de fragments sonores glanĂ©s dans son espace de travail et d’un univers musical imaginĂ© rien que pour elle.


Et enfin, le Portrait sonore est empreint de ma fantaisie vagabonde.


J'espĂšre que ce portrait vous plaira.


đŸ–Œïž DĂ©couvrez le travail de CĂ©cile Rousseau sur son site Web et sur son compte Instagram.


đŸ€© Pour en savoir plus sur mes Portraits sonores, c'est ici.

✏ Et si vous voulez suivre les coulisses de la crĂ©ation de mes Portraits, lisez mon Journal de bord !


Bonne écoute !


---


Je suis Marie Girardin LĂ©pine et je fabrique de beaux objets sonores : des podcasts et des Portraits sonores pour des gens qui m'inspirent ou m'Ă©meuvent, dont la dĂ©marche mĂ©rite, Ă  mon sens, d'ĂȘtre mise en valeur.
https://lafantaisievagabonde.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Moi, j'ai envie de parler Ă  tout le monde. J'ai envie de parler aux gens qui pensent que l'art, ce n'est pas pour eux. J'ai envie de leur dire, mais regardez, ça vous fait quoi ? Ça vous fait quelque chose ? C'est bon, c'est tout ce qu'on voulait. Si ça vous fait sourire, si vous trouvez que c'est joli dans votre salon, en fait, c'est dĂ©jĂ  rĂ©ussi. ça c'est ça qui m'intĂ©resse moi ce que j'aime c'est vendre mon travail et savoir qu'il apporte cette petite dose de beautĂ© et de bonheur aux gens Moi, j'ai envie de me dire que le jour oĂč j'disparais, j'ai une collection d'Ɠuvres d'art, une vraie d'artistes que j'ai aimĂ©es, qui m'ont parlĂ©, qui m'ont fait vibrer. Et j'aimerais ĂȘtre dans la collection de plein de gens, du coup. Alors lĂ , je pose ma base. Donc en fait, j'utilise de l'enduit pour venir sculpter des reliefs. Et me retrouver dans mon atelier, c'est vraiment le dĂ©lice. Je suis tranquille chez moi, c'est ma bulle, c'est mon refuge. Et la peinture, ça a toujours eu ce rĂŽle-lĂ . Quel que soit l'endroit oĂč j'Ă©tais, le moment de ma vie, c'est vraiment ce qui me ramĂšne le plus Ă  moi-mĂȘme.

  • Speaker #1

    Que vous entriez dans son travail par les yeux, les doigts ou les oreilles, comme maintenant, plongez-y en entier. Allez ! La palette est dense, Ă©clatante. Elle imprĂšgne la rĂ©tine. Les textures convient le bout de l'index ou la main entiĂšre. Ça foisonne, ça bouillonne, ça chante et ça fleurit. Sur chaque mĂ©dium, CĂ©cile Rousseau explore la matiĂšre et les sens. Elle compose sa mĂ©lodie de couleurs vibrations. Elle cherche Ă  inviter les moments de grĂące que nous offre le beau. Et on va bientĂŽt comprendre pourquoi elle suit cette voie-lĂ .

  • Speaker #0

    Dans ma tĂȘte, je suis en lĂ©vitation quand je crĂ©e. Je suis connectĂ©e Ă  quelque chose de plus grand que moi. Quelque chose qui m'Ă©lĂšve, qui m'emmĂšne vers... qui donne du sens. Qui donne du sens Ă  ma vie. Et donc qui est une Ă©vidence totale pour moi. Ça adoucit le bruit du monde. CrĂ©er, c'est une maniĂšre pour moi d'adoucir le monde.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #0

    À la base de toutes mes Ɠuvres, il y a un Ă©lan intĂ©rieur, il y a quelque chose de profondĂ©ment instinctif que je ne m'explique pas, que je refuse volontairement d'explorer. C'est-Ă -dire que j'aime que dans la crĂ©ation d'une Ɠuvre, il y ait une part de mystĂšre qui m'Ă©chappe Ă  moi-mĂȘme. Je sens que j'ai envie de peindre, ou que j'ai envie de crĂ©er quelque chose, que j'ai envie d'explorer un mĂ©dium. Et ce que je vais faire, c'est que je vais prendre le matĂ©riel, puis je vais commencer, et puis un trait, puis un deuxiĂšme, et puis je vais voir oĂč ça va m'emmener. Ça fait partie, je trouve, de la magie de la crĂ©ation, qui est de m'emmener, de nous emmener vers des choses qu'on n'avait pas imaginĂ©es. J'entends souvent dire que l'art c'est mystique ou spirituel, pour moi c'est pas ça. Pour moi c'est vraiment ce qu'il y a de plus rĂ©el, de ce qu'il y a de plus instinctif, de plus Ă©vident, qui remonte Ă  la surface. C'est le moment... C'est des moments de vĂ©ritĂ© totale. C'est des moments oĂč on ne peut pas faire semblant, oĂč on ne peut pas se faire passer pour autre chose que ce qu'on est. Le fait d'ĂȘtre dans un moment de crĂ©ation, et ça concerne absolument tout le monde, pas juste les artistes, le fait d'ĂȘtre dans un moment de crĂ©ation, c'est un moment oĂč on ne peut pas mentir. Le moment oĂč tu te sens vraiment connectĂ© avec l'art, c'est le moment le plus vivant. C'est la raison pour laquelle je suis vivante aujourd'hui, c'est l'art. C'est ce qui m'a sauvĂ© la vie. Au sens complĂštement littĂ©ral. Et c'est ce qui fait que je me lĂšve le matin. Ce que j'aime avec l'encre, c'est de les laisser faire leur vie. Et vraiment, tu les poses et tu attends pour voir ce qui va se passer.

  • Speaker #1

    Alors, que voit-on ? Que regarde-t-on sur les Ɠuvres de CĂ©cile Rousseau ? De la vie, beaucoup. La recherche de la beautĂ©, partout. Des couleurs qui inspirent la gaietĂ©. Des lignes organiques, vĂ©gĂ©tales. Des tissages de papier. des formes rondes ou liquides qui dansent une folle Ă©nergie. Bien sĂ»r, on pourrait s'arrĂȘter lĂ , sans tenir Ă  la joie, mais si on creusait sous le papier mĂąchĂ©, si on retournait la toile et que l'on Ă©coutait vibrer le cƓur en profondeur, on entendrait la musique que CĂ©cile Ă©coute pour trouver la bonne humeur, pour canaliser l'Ă©nergie et la traduire dans ses Ɠuvres. On sourirait de certains titres ou on ferait les yeux ronds, tant la surprise serait grande parfois. On la regarderait retirer dĂ©licatement ses bijoux, nouer ses cheveux, se mettre confortable pour que son corps s'absente, dit-elle. Elle poserait une toile au sol, Ă©talerait ses boĂźtes de peinture autour. Elle sĂ©lectionnerait sa palette, 5, 6, 7 couleurs et c'est tout, pour ne pas se perdre ou avoir toujours l'assurance de s'y retrouver.

  • Speaker #0

    J'aime bien l'idée que ça soit une posture et une attitude qui est inhabituelle, qui m'amÚne à faire quelque chose que je ne fais pas tous les jours. S'asseoir à un bureau, pour moi, c'est associé à une autre phase de ma vie. Et donc j'aime moins travailler assise à un bureau que je n'aime travailler au sol. Et je n'aime pas du tout travailler debout.

  • Speaker #1

    Alors, on reculerait d'un pas et on comprendrait que Cécile refait jour aprÚs jour le choix de créer. Malgré les douleurs du corps et de l'ùme, malgré la vie, pas toujours trÚs jolie.

  • Speaker #0

    Éblouie par les couleurs la vĂ©gĂ©tation foisonnante, apprendre de nouveaux noms de nouvelles espĂšces, confondre azalĂ©es et rhododendrons, toujours et encore. Ne pas sentir leur parfum et les effleurer du bout du doigt. M'approcher plus prĂšs, toujours plus prĂšs. Et chercher au fond de ma mĂ©moire le souvenir. Le sentir m'Ă©chapper, doublĂ© par les fantĂŽmes qui me hantent. Caresser les pĂ©tales d'une pivoine, retenir mon geste devant les digitales. Savourer les carmins, les safrans, les ivoires et les lavandes sur fond de variations de mousse verte et de mĂ©lĂšze. De la peine Ă  la nostalgie mĂȘlĂ©e, me dire que j'aurais dĂ» prendre davantage de temps pour sentir les fleurs tant que c'Ă©tait possible. Essayer de ne pas regretter et de voir cette beautĂ©, de savoir qu'elle est toujours lĂ . Je ne la sens plus, elle existe encore, pour les autres, pour le monde. Parce que c'est l'ordre des choses et que j'ai fait un pas de cĂŽtĂ©. Je suis sur le bord du chemin, mais toujours lĂ . Sous les doigts, des pĂ©tales Ă  la douceur nuageuse, sous mes yeux, leur nacre dĂ©licate. Des jours Ă  regarder pousser les fleurs. Quand la vie bouscule, quand les mauvaises nouvelles s'enchaĂźnent et semblent ne jamais devoir s'arrĂȘter. Quand le cƓur manque de courage. Prendre sans plus attendre une journĂ©e pour regarder pousser les fleurs. Les fleurs n'ont pas changĂ©, c'est moi qui ne suis plus la mĂȘme. Chercher un nouveau centre de gravitĂ©, un centre oĂč la nature n'a pas d'odeur, mais toujours plus de couleurs, toujours en vie.

  • Speaker #1

    Dans sa collection FenĂȘtres sur le monde, CĂ©cile Rousseau offrait une ouverture, un Ă©veil Ă  un ailleurs. Toujours ce jeu de profondeur entre ce que l'on voit instantanĂ©ment et ce qui nous apparaĂźtra peut-ĂȘtre plus tard. Bien sĂ»r, on peut en rester aux couleurs joyeuses, Ă  la fraĂźcheur. On peut aussi sentir que l'art de CĂ©cile Rousseau, c'est l'union du soleil et de la pluie, de l'absent et du prĂ©sent, du vide et du plein. C'est la lueur qui se fraye toujours un passage, Ă  l'image des paroles de cette chanson de LĂ©onard Cohen que CĂ©cile aime tant. There is a crack in everything, that's how the light gets in. Il y a une fissure en toute chose, c'est ainsi qu'entre la lumiĂšre.

  • Speaker #0

    J'essaye le plus possible de mettre en avant la lumiĂšre. pour rééquilibrer l'Ă©motion qu'il peut y avoir derriĂšre une toile. Certaines de mes Ɠuvres ont Ă©tĂ© créées dans des moments de grand chagrin, mais Ă  travers cette façade de couleurs, ce que j'explore en rĂ©alitĂ©, c'est la complexitĂ© de la vie. C'est la maniĂšre dont, mĂȘme dans les moments les plus sombres, elle est toujours lĂ . Autant il peut y avoir de la gravitĂ© dans ce que j'exprime, autant je cherche Ă  montrer qu'au sein mĂȘme des drames qu'on peut traverser, Il y a toujours cette renaissance. Les choses ne sont jamais figĂ©es, ne sont jamais arrĂȘtĂ©es sur un instant. Et donc, la peinture, la crĂ©ation... vient pour moi reflĂ©ter ce mouvement perpĂ©tuel. Et nous, en tant qu'ĂȘtres humains, on est parfois un petit peu balottĂ©s par ce chaos, par cette puissance qui nous dĂ©passe. Mais justement, dans ma peinture, j'essaye de fixer ces moments-lĂ , de fixer ces instants, pour mesurer ce chemin qu'on parcourt. La derniĂšre sĂ©rie que je suis en train de rĂ©aliser s'appelle Une Ă©chelle du temps et c'est exactement ça en fait. C'est des petits cailloux posĂ©s le long du chemin. Chaque Ɠuvre est un moment de vie qui est Ă  la fois un moment difficile, un moment triste et un moment d'espoir, un moment de renouveau, un moment oĂč quelque chose s'achĂšve et quelque chose renaĂźt en mĂȘme temps. C'est le cycle dans lequel on vit. Et ce que je trouve intĂ©ressant, c'est qu'on n'a pas le choix. Et Ă  chaque instant oĂč on croit que quelque chose se termine, quelque chose d'autre commence en mĂȘme temps. Et c'est ça que l'on peut retrouver dans ma crĂ©ation. Et c'est pour ça qu'il y a un tel sens de couleur et de lĂ©gĂšretĂ©. C'est parce que je suis tout le temps en train de regarder l'image d'aprĂšs. Et donc dans ce moment de noirceur... que je peux ou que n'importe qui d'autre peut traverser, j'essaye de ramener l'image suivante. Ce moment oĂč tout Ă  coup on va revoir la lumiĂšre, on va revoir la vie. Elle est toujours lĂ . Ce n'est pas parce que je ne sens plus les parfums qu'ils ne sont plus lĂ . Et de la mĂȘme maniĂšre, dans notre vie, ce n'est pas parce qu'on ne voit pas la lumiĂšre qu'elle n'existe pas.

  • Speaker #1

    Vous venez d'écouter le portrait sonore de Cécile Rousseau. Cette création est signée Marie-Gérardin Lépine pour la Fantaisie Vagabonde.

Description

🎧 Vous vous apprĂȘtez Ă  Ă©couter un objet sonore inĂ©dit.

Il ne s'agit pas d'un épisode de CHAMADE.
Pourtant, il n'existerait pas sans mon podcast.


🎹 Bienvenue dans le Portrait sonore de l'artiste-peintre CĂ©cile Rousseau.


Le Portrait sonore est un objet sensible, poétique et personnel,

Qui parle de l'artiste Ă  la troisiĂšme personne,

Est nourri de nos échanges, de ses messages cruciaux et de ma perception de son art.


Il est orné de sa voix et de la mienne,

HabillĂ© de fragments sonores glanĂ©s dans son espace de travail et d’un univers musical imaginĂ© rien que pour elle.


Et enfin, le Portrait sonore est empreint de ma fantaisie vagabonde.


J'espĂšre que ce portrait vous plaira.


đŸ–Œïž DĂ©couvrez le travail de CĂ©cile Rousseau sur son site Web et sur son compte Instagram.


đŸ€© Pour en savoir plus sur mes Portraits sonores, c'est ici.

✏ Et si vous voulez suivre les coulisses de la crĂ©ation de mes Portraits, lisez mon Journal de bord !


Bonne écoute !


---


Je suis Marie Girardin LĂ©pine et je fabrique de beaux objets sonores : des podcasts et des Portraits sonores pour des gens qui m'inspirent ou m'Ă©meuvent, dont la dĂ©marche mĂ©rite, Ă  mon sens, d'ĂȘtre mise en valeur.
https://lafantaisievagabonde.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Moi, j'ai envie de parler Ă  tout le monde. J'ai envie de parler aux gens qui pensent que l'art, ce n'est pas pour eux. J'ai envie de leur dire, mais regardez, ça vous fait quoi ? Ça vous fait quelque chose ? C'est bon, c'est tout ce qu'on voulait. Si ça vous fait sourire, si vous trouvez que c'est joli dans votre salon, en fait, c'est dĂ©jĂ  rĂ©ussi. ça c'est ça qui m'intĂ©resse moi ce que j'aime c'est vendre mon travail et savoir qu'il apporte cette petite dose de beautĂ© et de bonheur aux gens Moi, j'ai envie de me dire que le jour oĂč j'disparais, j'ai une collection d'Ɠuvres d'art, une vraie d'artistes que j'ai aimĂ©es, qui m'ont parlĂ©, qui m'ont fait vibrer. Et j'aimerais ĂȘtre dans la collection de plein de gens, du coup. Alors lĂ , je pose ma base. Donc en fait, j'utilise de l'enduit pour venir sculpter des reliefs. Et me retrouver dans mon atelier, c'est vraiment le dĂ©lice. Je suis tranquille chez moi, c'est ma bulle, c'est mon refuge. Et la peinture, ça a toujours eu ce rĂŽle-lĂ . Quel que soit l'endroit oĂč j'Ă©tais, le moment de ma vie, c'est vraiment ce qui me ramĂšne le plus Ă  moi-mĂȘme.

  • Speaker #1

    Que vous entriez dans son travail par les yeux, les doigts ou les oreilles, comme maintenant, plongez-y en entier. Allez ! La palette est dense, Ă©clatante. Elle imprĂšgne la rĂ©tine. Les textures convient le bout de l'index ou la main entiĂšre. Ça foisonne, ça bouillonne, ça chante et ça fleurit. Sur chaque mĂ©dium, CĂ©cile Rousseau explore la matiĂšre et les sens. Elle compose sa mĂ©lodie de couleurs vibrations. Elle cherche Ă  inviter les moments de grĂące que nous offre le beau. Et on va bientĂŽt comprendre pourquoi elle suit cette voie-lĂ .

  • Speaker #0

    Dans ma tĂȘte, je suis en lĂ©vitation quand je crĂ©e. Je suis connectĂ©e Ă  quelque chose de plus grand que moi. Quelque chose qui m'Ă©lĂšve, qui m'emmĂšne vers... qui donne du sens. Qui donne du sens Ă  ma vie. Et donc qui est une Ă©vidence totale pour moi. Ça adoucit le bruit du monde. CrĂ©er, c'est une maniĂšre pour moi d'adoucir le monde.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #0

    À la base de toutes mes Ɠuvres, il y a un Ă©lan intĂ©rieur, il y a quelque chose de profondĂ©ment instinctif que je ne m'explique pas, que je refuse volontairement d'explorer. C'est-Ă -dire que j'aime que dans la crĂ©ation d'une Ɠuvre, il y ait une part de mystĂšre qui m'Ă©chappe Ă  moi-mĂȘme. Je sens que j'ai envie de peindre, ou que j'ai envie de crĂ©er quelque chose, que j'ai envie d'explorer un mĂ©dium. Et ce que je vais faire, c'est que je vais prendre le matĂ©riel, puis je vais commencer, et puis un trait, puis un deuxiĂšme, et puis je vais voir oĂč ça va m'emmener. Ça fait partie, je trouve, de la magie de la crĂ©ation, qui est de m'emmener, de nous emmener vers des choses qu'on n'avait pas imaginĂ©es. J'entends souvent dire que l'art c'est mystique ou spirituel, pour moi c'est pas ça. Pour moi c'est vraiment ce qu'il y a de plus rĂ©el, de ce qu'il y a de plus instinctif, de plus Ă©vident, qui remonte Ă  la surface. C'est le moment... C'est des moments de vĂ©ritĂ© totale. C'est des moments oĂč on ne peut pas faire semblant, oĂč on ne peut pas se faire passer pour autre chose que ce qu'on est. Le fait d'ĂȘtre dans un moment de crĂ©ation, et ça concerne absolument tout le monde, pas juste les artistes, le fait d'ĂȘtre dans un moment de crĂ©ation, c'est un moment oĂč on ne peut pas mentir. Le moment oĂč tu te sens vraiment connectĂ© avec l'art, c'est le moment le plus vivant. C'est la raison pour laquelle je suis vivante aujourd'hui, c'est l'art. C'est ce qui m'a sauvĂ© la vie. Au sens complĂštement littĂ©ral. Et c'est ce qui fait que je me lĂšve le matin. Ce que j'aime avec l'encre, c'est de les laisser faire leur vie. Et vraiment, tu les poses et tu attends pour voir ce qui va se passer.

  • Speaker #1

    Alors, que voit-on ? Que regarde-t-on sur les Ɠuvres de CĂ©cile Rousseau ? De la vie, beaucoup. La recherche de la beautĂ©, partout. Des couleurs qui inspirent la gaietĂ©. Des lignes organiques, vĂ©gĂ©tales. Des tissages de papier. des formes rondes ou liquides qui dansent une folle Ă©nergie. Bien sĂ»r, on pourrait s'arrĂȘter lĂ , sans tenir Ă  la joie, mais si on creusait sous le papier mĂąchĂ©, si on retournait la toile et que l'on Ă©coutait vibrer le cƓur en profondeur, on entendrait la musique que CĂ©cile Ă©coute pour trouver la bonne humeur, pour canaliser l'Ă©nergie et la traduire dans ses Ɠuvres. On sourirait de certains titres ou on ferait les yeux ronds, tant la surprise serait grande parfois. On la regarderait retirer dĂ©licatement ses bijoux, nouer ses cheveux, se mettre confortable pour que son corps s'absente, dit-elle. Elle poserait une toile au sol, Ă©talerait ses boĂźtes de peinture autour. Elle sĂ©lectionnerait sa palette, 5, 6, 7 couleurs et c'est tout, pour ne pas se perdre ou avoir toujours l'assurance de s'y retrouver.

  • Speaker #0

    J'aime bien l'idée que ça soit une posture et une attitude qui est inhabituelle, qui m'amÚne à faire quelque chose que je ne fais pas tous les jours. S'asseoir à un bureau, pour moi, c'est associé à une autre phase de ma vie. Et donc j'aime moins travailler assise à un bureau que je n'aime travailler au sol. Et je n'aime pas du tout travailler debout.

  • Speaker #1

    Alors, on reculerait d'un pas et on comprendrait que Cécile refait jour aprÚs jour le choix de créer. Malgré les douleurs du corps et de l'ùme, malgré la vie, pas toujours trÚs jolie.

  • Speaker #0

    Éblouie par les couleurs la vĂ©gĂ©tation foisonnante, apprendre de nouveaux noms de nouvelles espĂšces, confondre azalĂ©es et rhododendrons, toujours et encore. Ne pas sentir leur parfum et les effleurer du bout du doigt. M'approcher plus prĂšs, toujours plus prĂšs. Et chercher au fond de ma mĂ©moire le souvenir. Le sentir m'Ă©chapper, doublĂ© par les fantĂŽmes qui me hantent. Caresser les pĂ©tales d'une pivoine, retenir mon geste devant les digitales. Savourer les carmins, les safrans, les ivoires et les lavandes sur fond de variations de mousse verte et de mĂ©lĂšze. De la peine Ă  la nostalgie mĂȘlĂ©e, me dire que j'aurais dĂ» prendre davantage de temps pour sentir les fleurs tant que c'Ă©tait possible. Essayer de ne pas regretter et de voir cette beautĂ©, de savoir qu'elle est toujours lĂ . Je ne la sens plus, elle existe encore, pour les autres, pour le monde. Parce que c'est l'ordre des choses et que j'ai fait un pas de cĂŽtĂ©. Je suis sur le bord du chemin, mais toujours lĂ . Sous les doigts, des pĂ©tales Ă  la douceur nuageuse, sous mes yeux, leur nacre dĂ©licate. Des jours Ă  regarder pousser les fleurs. Quand la vie bouscule, quand les mauvaises nouvelles s'enchaĂźnent et semblent ne jamais devoir s'arrĂȘter. Quand le cƓur manque de courage. Prendre sans plus attendre une journĂ©e pour regarder pousser les fleurs. Les fleurs n'ont pas changĂ©, c'est moi qui ne suis plus la mĂȘme. Chercher un nouveau centre de gravitĂ©, un centre oĂč la nature n'a pas d'odeur, mais toujours plus de couleurs, toujours en vie.

  • Speaker #1

    Dans sa collection FenĂȘtres sur le monde, CĂ©cile Rousseau offrait une ouverture, un Ă©veil Ă  un ailleurs. Toujours ce jeu de profondeur entre ce que l'on voit instantanĂ©ment et ce qui nous apparaĂźtra peut-ĂȘtre plus tard. Bien sĂ»r, on peut en rester aux couleurs joyeuses, Ă  la fraĂźcheur. On peut aussi sentir que l'art de CĂ©cile Rousseau, c'est l'union du soleil et de la pluie, de l'absent et du prĂ©sent, du vide et du plein. C'est la lueur qui se fraye toujours un passage, Ă  l'image des paroles de cette chanson de LĂ©onard Cohen que CĂ©cile aime tant. There is a crack in everything, that's how the light gets in. Il y a une fissure en toute chose, c'est ainsi qu'entre la lumiĂšre.

  • Speaker #0

    J'essaye le plus possible de mettre en avant la lumiĂšre. pour rééquilibrer l'Ă©motion qu'il peut y avoir derriĂšre une toile. Certaines de mes Ɠuvres ont Ă©tĂ© créées dans des moments de grand chagrin, mais Ă  travers cette façade de couleurs, ce que j'explore en rĂ©alitĂ©, c'est la complexitĂ© de la vie. C'est la maniĂšre dont, mĂȘme dans les moments les plus sombres, elle est toujours lĂ . Autant il peut y avoir de la gravitĂ© dans ce que j'exprime, autant je cherche Ă  montrer qu'au sein mĂȘme des drames qu'on peut traverser, Il y a toujours cette renaissance. Les choses ne sont jamais figĂ©es, ne sont jamais arrĂȘtĂ©es sur un instant. Et donc, la peinture, la crĂ©ation... vient pour moi reflĂ©ter ce mouvement perpĂ©tuel. Et nous, en tant qu'ĂȘtres humains, on est parfois un petit peu balottĂ©s par ce chaos, par cette puissance qui nous dĂ©passe. Mais justement, dans ma peinture, j'essaye de fixer ces moments-lĂ , de fixer ces instants, pour mesurer ce chemin qu'on parcourt. La derniĂšre sĂ©rie que je suis en train de rĂ©aliser s'appelle Une Ă©chelle du temps et c'est exactement ça en fait. C'est des petits cailloux posĂ©s le long du chemin. Chaque Ɠuvre est un moment de vie qui est Ă  la fois un moment difficile, un moment triste et un moment d'espoir, un moment de renouveau, un moment oĂč quelque chose s'achĂšve et quelque chose renaĂźt en mĂȘme temps. C'est le cycle dans lequel on vit. Et ce que je trouve intĂ©ressant, c'est qu'on n'a pas le choix. Et Ă  chaque instant oĂč on croit que quelque chose se termine, quelque chose d'autre commence en mĂȘme temps. Et c'est ça que l'on peut retrouver dans ma crĂ©ation. Et c'est pour ça qu'il y a un tel sens de couleur et de lĂ©gĂšretĂ©. C'est parce que je suis tout le temps en train de regarder l'image d'aprĂšs. Et donc dans ce moment de noirceur... que je peux ou que n'importe qui d'autre peut traverser, j'essaye de ramener l'image suivante. Ce moment oĂč tout Ă  coup on va revoir la lumiĂšre, on va revoir la vie. Elle est toujours lĂ . Ce n'est pas parce que je ne sens plus les parfums qu'ils ne sont plus lĂ . Et de la mĂȘme maniĂšre, dans notre vie, ce n'est pas parce qu'on ne voit pas la lumiĂšre qu'elle n'existe pas.

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    Vous venez d'écouter le portrait sonore de Cécile Rousseau. Cette création est signée Marie-Gérardin Lépine pour la Fantaisie Vagabonde.

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🎧 Vous vous apprĂȘtez Ă  Ă©couter un objet sonore inĂ©dit.

Il ne s'agit pas d'un épisode de CHAMADE.
Pourtant, il n'existerait pas sans mon podcast.


🎹 Bienvenue dans le Portrait sonore de l'artiste-peintre CĂ©cile Rousseau.


Le Portrait sonore est un objet sensible, poétique et personnel,

Qui parle de l'artiste Ă  la troisiĂšme personne,

Est nourri de nos échanges, de ses messages cruciaux et de ma perception de son art.


Il est orné de sa voix et de la mienne,

HabillĂ© de fragments sonores glanĂ©s dans son espace de travail et d’un univers musical imaginĂ© rien que pour elle.


Et enfin, le Portrait sonore est empreint de ma fantaisie vagabonde.


J'espĂšre que ce portrait vous plaira.


đŸ–Œïž DĂ©couvrez le travail de CĂ©cile Rousseau sur son site Web et sur son compte Instagram.


đŸ€© Pour en savoir plus sur mes Portraits sonores, c'est ici.

✏ Et si vous voulez suivre les coulisses de la crĂ©ation de mes Portraits, lisez mon Journal de bord !


Bonne écoute !


---


Je suis Marie Girardin LĂ©pine et je fabrique de beaux objets sonores : des podcasts et des Portraits sonores pour des gens qui m'inspirent ou m'Ă©meuvent, dont la dĂ©marche mĂ©rite, Ă  mon sens, d'ĂȘtre mise en valeur.
https://lafantaisievagabonde.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Moi, j'ai envie de parler Ă  tout le monde. J'ai envie de parler aux gens qui pensent que l'art, ce n'est pas pour eux. J'ai envie de leur dire, mais regardez, ça vous fait quoi ? Ça vous fait quelque chose ? C'est bon, c'est tout ce qu'on voulait. Si ça vous fait sourire, si vous trouvez que c'est joli dans votre salon, en fait, c'est dĂ©jĂ  rĂ©ussi. ça c'est ça qui m'intĂ©resse moi ce que j'aime c'est vendre mon travail et savoir qu'il apporte cette petite dose de beautĂ© et de bonheur aux gens Moi, j'ai envie de me dire que le jour oĂč j'disparais, j'ai une collection d'Ɠuvres d'art, une vraie d'artistes que j'ai aimĂ©es, qui m'ont parlĂ©, qui m'ont fait vibrer. Et j'aimerais ĂȘtre dans la collection de plein de gens, du coup. Alors lĂ , je pose ma base. Donc en fait, j'utilise de l'enduit pour venir sculpter des reliefs. Et me retrouver dans mon atelier, c'est vraiment le dĂ©lice. Je suis tranquille chez moi, c'est ma bulle, c'est mon refuge. Et la peinture, ça a toujours eu ce rĂŽle-lĂ . Quel que soit l'endroit oĂč j'Ă©tais, le moment de ma vie, c'est vraiment ce qui me ramĂšne le plus Ă  moi-mĂȘme.

  • Speaker #1

    Que vous entriez dans son travail par les yeux, les doigts ou les oreilles, comme maintenant, plongez-y en entier. Allez ! La palette est dense, Ă©clatante. Elle imprĂšgne la rĂ©tine. Les textures convient le bout de l'index ou la main entiĂšre. Ça foisonne, ça bouillonne, ça chante et ça fleurit. Sur chaque mĂ©dium, CĂ©cile Rousseau explore la matiĂšre et les sens. Elle compose sa mĂ©lodie de couleurs vibrations. Elle cherche Ă  inviter les moments de grĂące que nous offre le beau. Et on va bientĂŽt comprendre pourquoi elle suit cette voie-lĂ .

  • Speaker #0

    Dans ma tĂȘte, je suis en lĂ©vitation quand je crĂ©e. Je suis connectĂ©e Ă  quelque chose de plus grand que moi. Quelque chose qui m'Ă©lĂšve, qui m'emmĂšne vers... qui donne du sens. Qui donne du sens Ă  ma vie. Et donc qui est une Ă©vidence totale pour moi. Ça adoucit le bruit du monde. CrĂ©er, c'est une maniĂšre pour moi d'adoucir le monde.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #0

    À la base de toutes mes Ɠuvres, il y a un Ă©lan intĂ©rieur, il y a quelque chose de profondĂ©ment instinctif que je ne m'explique pas, que je refuse volontairement d'explorer. C'est-Ă -dire que j'aime que dans la crĂ©ation d'une Ɠuvre, il y ait une part de mystĂšre qui m'Ă©chappe Ă  moi-mĂȘme. Je sens que j'ai envie de peindre, ou que j'ai envie de crĂ©er quelque chose, que j'ai envie d'explorer un mĂ©dium. Et ce que je vais faire, c'est que je vais prendre le matĂ©riel, puis je vais commencer, et puis un trait, puis un deuxiĂšme, et puis je vais voir oĂč ça va m'emmener. Ça fait partie, je trouve, de la magie de la crĂ©ation, qui est de m'emmener, de nous emmener vers des choses qu'on n'avait pas imaginĂ©es. J'entends souvent dire que l'art c'est mystique ou spirituel, pour moi c'est pas ça. Pour moi c'est vraiment ce qu'il y a de plus rĂ©el, de ce qu'il y a de plus instinctif, de plus Ă©vident, qui remonte Ă  la surface. C'est le moment... C'est des moments de vĂ©ritĂ© totale. C'est des moments oĂč on ne peut pas faire semblant, oĂč on ne peut pas se faire passer pour autre chose que ce qu'on est. Le fait d'ĂȘtre dans un moment de crĂ©ation, et ça concerne absolument tout le monde, pas juste les artistes, le fait d'ĂȘtre dans un moment de crĂ©ation, c'est un moment oĂč on ne peut pas mentir. Le moment oĂč tu te sens vraiment connectĂ© avec l'art, c'est le moment le plus vivant. C'est la raison pour laquelle je suis vivante aujourd'hui, c'est l'art. C'est ce qui m'a sauvĂ© la vie. Au sens complĂštement littĂ©ral. Et c'est ce qui fait que je me lĂšve le matin. Ce que j'aime avec l'encre, c'est de les laisser faire leur vie. Et vraiment, tu les poses et tu attends pour voir ce qui va se passer.

  • Speaker #1

    Alors, que voit-on ? Que regarde-t-on sur les Ɠuvres de CĂ©cile Rousseau ? De la vie, beaucoup. La recherche de la beautĂ©, partout. Des couleurs qui inspirent la gaietĂ©. Des lignes organiques, vĂ©gĂ©tales. Des tissages de papier. des formes rondes ou liquides qui dansent une folle Ă©nergie. Bien sĂ»r, on pourrait s'arrĂȘter lĂ , sans tenir Ă  la joie, mais si on creusait sous le papier mĂąchĂ©, si on retournait la toile et que l'on Ă©coutait vibrer le cƓur en profondeur, on entendrait la musique que CĂ©cile Ă©coute pour trouver la bonne humeur, pour canaliser l'Ă©nergie et la traduire dans ses Ɠuvres. On sourirait de certains titres ou on ferait les yeux ronds, tant la surprise serait grande parfois. On la regarderait retirer dĂ©licatement ses bijoux, nouer ses cheveux, se mettre confortable pour que son corps s'absente, dit-elle. Elle poserait une toile au sol, Ă©talerait ses boĂźtes de peinture autour. Elle sĂ©lectionnerait sa palette, 5, 6, 7 couleurs et c'est tout, pour ne pas se perdre ou avoir toujours l'assurance de s'y retrouver.

  • Speaker #0

    J'aime bien l'idée que ça soit une posture et une attitude qui est inhabituelle, qui m'amÚne à faire quelque chose que je ne fais pas tous les jours. S'asseoir à un bureau, pour moi, c'est associé à une autre phase de ma vie. Et donc j'aime moins travailler assise à un bureau que je n'aime travailler au sol. Et je n'aime pas du tout travailler debout.

  • Speaker #1

    Alors, on reculerait d'un pas et on comprendrait que Cécile refait jour aprÚs jour le choix de créer. Malgré les douleurs du corps et de l'ùme, malgré la vie, pas toujours trÚs jolie.

  • Speaker #0

    Éblouie par les couleurs la vĂ©gĂ©tation foisonnante, apprendre de nouveaux noms de nouvelles espĂšces, confondre azalĂ©es et rhododendrons, toujours et encore. Ne pas sentir leur parfum et les effleurer du bout du doigt. M'approcher plus prĂšs, toujours plus prĂšs. Et chercher au fond de ma mĂ©moire le souvenir. Le sentir m'Ă©chapper, doublĂ© par les fantĂŽmes qui me hantent. Caresser les pĂ©tales d'une pivoine, retenir mon geste devant les digitales. Savourer les carmins, les safrans, les ivoires et les lavandes sur fond de variations de mousse verte et de mĂ©lĂšze. De la peine Ă  la nostalgie mĂȘlĂ©e, me dire que j'aurais dĂ» prendre davantage de temps pour sentir les fleurs tant que c'Ă©tait possible. Essayer de ne pas regretter et de voir cette beautĂ©, de savoir qu'elle est toujours lĂ . Je ne la sens plus, elle existe encore, pour les autres, pour le monde. Parce que c'est l'ordre des choses et que j'ai fait un pas de cĂŽtĂ©. Je suis sur le bord du chemin, mais toujours lĂ . Sous les doigts, des pĂ©tales Ă  la douceur nuageuse, sous mes yeux, leur nacre dĂ©licate. Des jours Ă  regarder pousser les fleurs. Quand la vie bouscule, quand les mauvaises nouvelles s'enchaĂźnent et semblent ne jamais devoir s'arrĂȘter. Quand le cƓur manque de courage. Prendre sans plus attendre une journĂ©e pour regarder pousser les fleurs. Les fleurs n'ont pas changĂ©, c'est moi qui ne suis plus la mĂȘme. Chercher un nouveau centre de gravitĂ©, un centre oĂč la nature n'a pas d'odeur, mais toujours plus de couleurs, toujours en vie.

  • Speaker #1

    Dans sa collection FenĂȘtres sur le monde, CĂ©cile Rousseau offrait une ouverture, un Ă©veil Ă  un ailleurs. Toujours ce jeu de profondeur entre ce que l'on voit instantanĂ©ment et ce qui nous apparaĂźtra peut-ĂȘtre plus tard. Bien sĂ»r, on peut en rester aux couleurs joyeuses, Ă  la fraĂźcheur. On peut aussi sentir que l'art de CĂ©cile Rousseau, c'est l'union du soleil et de la pluie, de l'absent et du prĂ©sent, du vide et du plein. C'est la lueur qui se fraye toujours un passage, Ă  l'image des paroles de cette chanson de LĂ©onard Cohen que CĂ©cile aime tant. There is a crack in everything, that's how the light gets in. Il y a une fissure en toute chose, c'est ainsi qu'entre la lumiĂšre.

  • Speaker #0

    J'essaye le plus possible de mettre en avant la lumiĂšre. pour rééquilibrer l'Ă©motion qu'il peut y avoir derriĂšre une toile. Certaines de mes Ɠuvres ont Ă©tĂ© créées dans des moments de grand chagrin, mais Ă  travers cette façade de couleurs, ce que j'explore en rĂ©alitĂ©, c'est la complexitĂ© de la vie. C'est la maniĂšre dont, mĂȘme dans les moments les plus sombres, elle est toujours lĂ . Autant il peut y avoir de la gravitĂ© dans ce que j'exprime, autant je cherche Ă  montrer qu'au sein mĂȘme des drames qu'on peut traverser, Il y a toujours cette renaissance. Les choses ne sont jamais figĂ©es, ne sont jamais arrĂȘtĂ©es sur un instant. Et donc, la peinture, la crĂ©ation... vient pour moi reflĂ©ter ce mouvement perpĂ©tuel. Et nous, en tant qu'ĂȘtres humains, on est parfois un petit peu balottĂ©s par ce chaos, par cette puissance qui nous dĂ©passe. Mais justement, dans ma peinture, j'essaye de fixer ces moments-lĂ , de fixer ces instants, pour mesurer ce chemin qu'on parcourt. La derniĂšre sĂ©rie que je suis en train de rĂ©aliser s'appelle Une Ă©chelle du temps et c'est exactement ça en fait. C'est des petits cailloux posĂ©s le long du chemin. Chaque Ɠuvre est un moment de vie qui est Ă  la fois un moment difficile, un moment triste et un moment d'espoir, un moment de renouveau, un moment oĂč quelque chose s'achĂšve et quelque chose renaĂźt en mĂȘme temps. C'est le cycle dans lequel on vit. Et ce que je trouve intĂ©ressant, c'est qu'on n'a pas le choix. Et Ă  chaque instant oĂč on croit que quelque chose se termine, quelque chose d'autre commence en mĂȘme temps. Et c'est ça que l'on peut retrouver dans ma crĂ©ation. Et c'est pour ça qu'il y a un tel sens de couleur et de lĂ©gĂšretĂ©. C'est parce que je suis tout le temps en train de regarder l'image d'aprĂšs. Et donc dans ce moment de noirceur... que je peux ou que n'importe qui d'autre peut traverser, j'essaye de ramener l'image suivante. Ce moment oĂč tout Ă  coup on va revoir la lumiĂšre, on va revoir la vie. Elle est toujours lĂ . Ce n'est pas parce que je ne sens plus les parfums qu'ils ne sont plus lĂ . Et de la mĂȘme maniĂšre, dans notre vie, ce n'est pas parce qu'on ne voit pas la lumiĂšre qu'elle n'existe pas.

  • Speaker #1

    Vous venez d'écouter le portrait sonore de Cécile Rousseau. Cette création est signée Marie-Gérardin Lépine pour la Fantaisie Vagabonde.

Description

🎧 Vous vous apprĂȘtez Ă  Ă©couter un objet sonore inĂ©dit.

Il ne s'agit pas d'un épisode de CHAMADE.
Pourtant, il n'existerait pas sans mon podcast.


🎹 Bienvenue dans le Portrait sonore de l'artiste-peintre CĂ©cile Rousseau.


Le Portrait sonore est un objet sensible, poétique et personnel,

Qui parle de l'artiste Ă  la troisiĂšme personne,

Est nourri de nos échanges, de ses messages cruciaux et de ma perception de son art.


Il est orné de sa voix et de la mienne,

HabillĂ© de fragments sonores glanĂ©s dans son espace de travail et d’un univers musical imaginĂ© rien que pour elle.


Et enfin, le Portrait sonore est empreint de ma fantaisie vagabonde.


J'espĂšre que ce portrait vous plaira.


đŸ–Œïž DĂ©couvrez le travail de CĂ©cile Rousseau sur son site Web et sur son compte Instagram.


đŸ€© Pour en savoir plus sur mes Portraits sonores, c'est ici.

✏ Et si vous voulez suivre les coulisses de la crĂ©ation de mes Portraits, lisez mon Journal de bord !


Bonne écoute !


---


Je suis Marie Girardin LĂ©pine et je fabrique de beaux objets sonores : des podcasts et des Portraits sonores pour des gens qui m'inspirent ou m'Ă©meuvent, dont la dĂ©marche mĂ©rite, Ă  mon sens, d'ĂȘtre mise en valeur.
https://lafantaisievagabonde.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Moi, j'ai envie de parler Ă  tout le monde. J'ai envie de parler aux gens qui pensent que l'art, ce n'est pas pour eux. J'ai envie de leur dire, mais regardez, ça vous fait quoi ? Ça vous fait quelque chose ? C'est bon, c'est tout ce qu'on voulait. Si ça vous fait sourire, si vous trouvez que c'est joli dans votre salon, en fait, c'est dĂ©jĂ  rĂ©ussi. ça c'est ça qui m'intĂ©resse moi ce que j'aime c'est vendre mon travail et savoir qu'il apporte cette petite dose de beautĂ© et de bonheur aux gens Moi, j'ai envie de me dire que le jour oĂč j'disparais, j'ai une collection d'Ɠuvres d'art, une vraie d'artistes que j'ai aimĂ©es, qui m'ont parlĂ©, qui m'ont fait vibrer. Et j'aimerais ĂȘtre dans la collection de plein de gens, du coup. Alors lĂ , je pose ma base. Donc en fait, j'utilise de l'enduit pour venir sculpter des reliefs. Et me retrouver dans mon atelier, c'est vraiment le dĂ©lice. Je suis tranquille chez moi, c'est ma bulle, c'est mon refuge. Et la peinture, ça a toujours eu ce rĂŽle-lĂ . Quel que soit l'endroit oĂč j'Ă©tais, le moment de ma vie, c'est vraiment ce qui me ramĂšne le plus Ă  moi-mĂȘme.

  • Speaker #1

    Que vous entriez dans son travail par les yeux, les doigts ou les oreilles, comme maintenant, plongez-y en entier. Allez ! La palette est dense, Ă©clatante. Elle imprĂšgne la rĂ©tine. Les textures convient le bout de l'index ou la main entiĂšre. Ça foisonne, ça bouillonne, ça chante et ça fleurit. Sur chaque mĂ©dium, CĂ©cile Rousseau explore la matiĂšre et les sens. Elle compose sa mĂ©lodie de couleurs vibrations. Elle cherche Ă  inviter les moments de grĂące que nous offre le beau. Et on va bientĂŽt comprendre pourquoi elle suit cette voie-lĂ .

  • Speaker #0

    Dans ma tĂȘte, je suis en lĂ©vitation quand je crĂ©e. Je suis connectĂ©e Ă  quelque chose de plus grand que moi. Quelque chose qui m'Ă©lĂšve, qui m'emmĂšne vers... qui donne du sens. Qui donne du sens Ă  ma vie. Et donc qui est une Ă©vidence totale pour moi. Ça adoucit le bruit du monde. CrĂ©er, c'est une maniĂšre pour moi d'adoucir le monde.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #0

    À la base de toutes mes Ɠuvres, il y a un Ă©lan intĂ©rieur, il y a quelque chose de profondĂ©ment instinctif que je ne m'explique pas, que je refuse volontairement d'explorer. C'est-Ă -dire que j'aime que dans la crĂ©ation d'une Ɠuvre, il y ait une part de mystĂšre qui m'Ă©chappe Ă  moi-mĂȘme. Je sens que j'ai envie de peindre, ou que j'ai envie de crĂ©er quelque chose, que j'ai envie d'explorer un mĂ©dium. Et ce que je vais faire, c'est que je vais prendre le matĂ©riel, puis je vais commencer, et puis un trait, puis un deuxiĂšme, et puis je vais voir oĂč ça va m'emmener. Ça fait partie, je trouve, de la magie de la crĂ©ation, qui est de m'emmener, de nous emmener vers des choses qu'on n'avait pas imaginĂ©es. J'entends souvent dire que l'art c'est mystique ou spirituel, pour moi c'est pas ça. Pour moi c'est vraiment ce qu'il y a de plus rĂ©el, de ce qu'il y a de plus instinctif, de plus Ă©vident, qui remonte Ă  la surface. C'est le moment... C'est des moments de vĂ©ritĂ© totale. C'est des moments oĂč on ne peut pas faire semblant, oĂč on ne peut pas se faire passer pour autre chose que ce qu'on est. Le fait d'ĂȘtre dans un moment de crĂ©ation, et ça concerne absolument tout le monde, pas juste les artistes, le fait d'ĂȘtre dans un moment de crĂ©ation, c'est un moment oĂč on ne peut pas mentir. Le moment oĂč tu te sens vraiment connectĂ© avec l'art, c'est le moment le plus vivant. C'est la raison pour laquelle je suis vivante aujourd'hui, c'est l'art. C'est ce qui m'a sauvĂ© la vie. Au sens complĂštement littĂ©ral. Et c'est ce qui fait que je me lĂšve le matin. Ce que j'aime avec l'encre, c'est de les laisser faire leur vie. Et vraiment, tu les poses et tu attends pour voir ce qui va se passer.

  • Speaker #1

    Alors, que voit-on ? Que regarde-t-on sur les Ɠuvres de CĂ©cile Rousseau ? De la vie, beaucoup. La recherche de la beautĂ©, partout. Des couleurs qui inspirent la gaietĂ©. Des lignes organiques, vĂ©gĂ©tales. Des tissages de papier. des formes rondes ou liquides qui dansent une folle Ă©nergie. Bien sĂ»r, on pourrait s'arrĂȘter lĂ , sans tenir Ă  la joie, mais si on creusait sous le papier mĂąchĂ©, si on retournait la toile et que l'on Ă©coutait vibrer le cƓur en profondeur, on entendrait la musique que CĂ©cile Ă©coute pour trouver la bonne humeur, pour canaliser l'Ă©nergie et la traduire dans ses Ɠuvres. On sourirait de certains titres ou on ferait les yeux ronds, tant la surprise serait grande parfois. On la regarderait retirer dĂ©licatement ses bijoux, nouer ses cheveux, se mettre confortable pour que son corps s'absente, dit-elle. Elle poserait une toile au sol, Ă©talerait ses boĂźtes de peinture autour. Elle sĂ©lectionnerait sa palette, 5, 6, 7 couleurs et c'est tout, pour ne pas se perdre ou avoir toujours l'assurance de s'y retrouver.

  • Speaker #0

    J'aime bien l'idée que ça soit une posture et une attitude qui est inhabituelle, qui m'amÚne à faire quelque chose que je ne fais pas tous les jours. S'asseoir à un bureau, pour moi, c'est associé à une autre phase de ma vie. Et donc j'aime moins travailler assise à un bureau que je n'aime travailler au sol. Et je n'aime pas du tout travailler debout.

  • Speaker #1

    Alors, on reculerait d'un pas et on comprendrait que Cécile refait jour aprÚs jour le choix de créer. Malgré les douleurs du corps et de l'ùme, malgré la vie, pas toujours trÚs jolie.

  • Speaker #0

    Éblouie par les couleurs la vĂ©gĂ©tation foisonnante, apprendre de nouveaux noms de nouvelles espĂšces, confondre azalĂ©es et rhododendrons, toujours et encore. Ne pas sentir leur parfum et les effleurer du bout du doigt. M'approcher plus prĂšs, toujours plus prĂšs. Et chercher au fond de ma mĂ©moire le souvenir. Le sentir m'Ă©chapper, doublĂ© par les fantĂŽmes qui me hantent. Caresser les pĂ©tales d'une pivoine, retenir mon geste devant les digitales. Savourer les carmins, les safrans, les ivoires et les lavandes sur fond de variations de mousse verte et de mĂ©lĂšze. De la peine Ă  la nostalgie mĂȘlĂ©e, me dire que j'aurais dĂ» prendre davantage de temps pour sentir les fleurs tant que c'Ă©tait possible. Essayer de ne pas regretter et de voir cette beautĂ©, de savoir qu'elle est toujours lĂ . Je ne la sens plus, elle existe encore, pour les autres, pour le monde. Parce que c'est l'ordre des choses et que j'ai fait un pas de cĂŽtĂ©. Je suis sur le bord du chemin, mais toujours lĂ . Sous les doigts, des pĂ©tales Ă  la douceur nuageuse, sous mes yeux, leur nacre dĂ©licate. Des jours Ă  regarder pousser les fleurs. Quand la vie bouscule, quand les mauvaises nouvelles s'enchaĂźnent et semblent ne jamais devoir s'arrĂȘter. Quand le cƓur manque de courage. Prendre sans plus attendre une journĂ©e pour regarder pousser les fleurs. Les fleurs n'ont pas changĂ©, c'est moi qui ne suis plus la mĂȘme. Chercher un nouveau centre de gravitĂ©, un centre oĂč la nature n'a pas d'odeur, mais toujours plus de couleurs, toujours en vie.

  • Speaker #1

    Dans sa collection FenĂȘtres sur le monde, CĂ©cile Rousseau offrait une ouverture, un Ă©veil Ă  un ailleurs. Toujours ce jeu de profondeur entre ce que l'on voit instantanĂ©ment et ce qui nous apparaĂźtra peut-ĂȘtre plus tard. Bien sĂ»r, on peut en rester aux couleurs joyeuses, Ă  la fraĂźcheur. On peut aussi sentir que l'art de CĂ©cile Rousseau, c'est l'union du soleil et de la pluie, de l'absent et du prĂ©sent, du vide et du plein. C'est la lueur qui se fraye toujours un passage, Ă  l'image des paroles de cette chanson de LĂ©onard Cohen que CĂ©cile aime tant. There is a crack in everything, that's how the light gets in. Il y a une fissure en toute chose, c'est ainsi qu'entre la lumiĂšre.

  • Speaker #0

    J'essaye le plus possible de mettre en avant la lumiĂšre. pour rééquilibrer l'Ă©motion qu'il peut y avoir derriĂšre une toile. Certaines de mes Ɠuvres ont Ă©tĂ© créées dans des moments de grand chagrin, mais Ă  travers cette façade de couleurs, ce que j'explore en rĂ©alitĂ©, c'est la complexitĂ© de la vie. C'est la maniĂšre dont, mĂȘme dans les moments les plus sombres, elle est toujours lĂ . Autant il peut y avoir de la gravitĂ© dans ce que j'exprime, autant je cherche Ă  montrer qu'au sein mĂȘme des drames qu'on peut traverser, Il y a toujours cette renaissance. Les choses ne sont jamais figĂ©es, ne sont jamais arrĂȘtĂ©es sur un instant. Et donc, la peinture, la crĂ©ation... vient pour moi reflĂ©ter ce mouvement perpĂ©tuel. Et nous, en tant qu'ĂȘtres humains, on est parfois un petit peu balottĂ©s par ce chaos, par cette puissance qui nous dĂ©passe. Mais justement, dans ma peinture, j'essaye de fixer ces moments-lĂ , de fixer ces instants, pour mesurer ce chemin qu'on parcourt. La derniĂšre sĂ©rie que je suis en train de rĂ©aliser s'appelle Une Ă©chelle du temps et c'est exactement ça en fait. C'est des petits cailloux posĂ©s le long du chemin. Chaque Ɠuvre est un moment de vie qui est Ă  la fois un moment difficile, un moment triste et un moment d'espoir, un moment de renouveau, un moment oĂč quelque chose s'achĂšve et quelque chose renaĂźt en mĂȘme temps. C'est le cycle dans lequel on vit. Et ce que je trouve intĂ©ressant, c'est qu'on n'a pas le choix. Et Ă  chaque instant oĂč on croit que quelque chose se termine, quelque chose d'autre commence en mĂȘme temps. Et c'est ça que l'on peut retrouver dans ma crĂ©ation. Et c'est pour ça qu'il y a un tel sens de couleur et de lĂ©gĂšretĂ©. C'est parce que je suis tout le temps en train de regarder l'image d'aprĂšs. Et donc dans ce moment de noirceur... que je peux ou que n'importe qui d'autre peut traverser, j'essaye de ramener l'image suivante. Ce moment oĂč tout Ă  coup on va revoir la lumiĂšre, on va revoir la vie. Elle est toujours lĂ . Ce n'est pas parce que je ne sens plus les parfums qu'ils ne sont plus lĂ . Et de la mĂȘme maniĂšre, dans notre vie, ce n'est pas parce qu'on ne voit pas la lumiĂšre qu'elle n'existe pas.

  • Speaker #1

    Vous venez d'écouter le portrait sonore de Cécile Rousseau. Cette création est signée Marie-Gérardin Lépine pour la Fantaisie Vagabonde.

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