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BON! #1 - Pourquoi Lyon est la capitale de la gastronomie française cover
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CHER BON!

BON! #1 - Pourquoi Lyon est la capitale de la gastronomie française

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28min |12/05/2025
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28min |12/05/2025
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Description

💥BOOOOOM : nouveau format sur CHER BON! avec un invité trop classe, Vladimir Colovray aka Vlad, l'historien préféré de ton historien préféré. Ensemble (surtout Vlad), on remonte l’histoire de la gastronomie lyonnaise pour comprendre pourquoi Lyon est LA capitale de la gastronomie française (et non c'est pas Paris, sorry not sorry, j'ai rien contre vous les parisiens mais je base tout ce podcast à partir de ce postulat, donc bon). Bonne écoute ! Et dis-moi ce que t'en penses ! Bisous❤️‍🔥


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Animation : Louison Lagneaux (louison@cherbon.fr)
Post-production : Florian Bergeret (florian.bergeret@cherbon.fr)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Coucou, bienvenue dans ce tout nouvel épisode de Bon, le nouveau format du podcast. Alors oui, je vous vois venir, je me suis pas trop foulée sur le nom, mais attendez, j'ai une petite explication. C'est justement l'esprit que j'ai envie de donner à ce projet. Bon, c'est un format plus court, sans prise de tête, mais attention, toujours avec du goût. L'idée c'est de se retrouver toutes les deux semaines pour un épisode plus court, entre 10 et 20 minutes. Promis, on ne fera pas plus long, ou peut-être un peu plus, mais... On reste sur du format court, promis. On va explorer plein de sujets autour de la gastronomie. On aura des portraits de chefs qui ont marqué Lyon, de l'actualité food, des nouvelles rencontres. Parce qu'en fait, je vous explique. J'avais trop envie d'inviter encore plus de monde, de partager nos dernières trouvailles, nos adresses préférées, et surtout de mettre en avant encore plus de monde, des nouveaux métiers, bref. J'étais un peu frustrée de ne pas pouvoir le faire, d'être bloquée un peu avec le format qu'on fait jusqu'ici et qu'on va continuer parce qu'on adore. Mais voilà,

  • Speaker #1

    c'est une bulle plus libre,

  • Speaker #0

    encore plus spontanée pour parler de tout ce qui nous régale, tout ce qui nous fait du bien à Lyon avec de nouveaux invités et toujours en toute simplicité. Ça arrive, je n'ai pas fait exprès, promis. J'espère que ça va vous plaire. Moi, je suis trop contente parce que déjà, j'adore faire du podcast. Et aussi quand même ça fait plus d'un an qu'on bosse sur Cherbon et c'est trop bien, on adore. Mais c'est vrai que ça fait du bien de lancer un nouveau projet, même si c'est pas énorme, mais ça fait trop du bien de, je sais pas, ça redonne un coup de boost à l'ensemble. Bref, je suis trop ravie de vous présenter Bon. Et on commence très fort avec un épisode qui va remettre les points sur les i et les barres sur les t. On va parler d'histoire, on va retracer toute l'histoire de la gastronomie lyonnaise. C'était une évidence pour moi de commencer par là. Et pour en parler, qui est de mieux que l'expert en histoire lyonnaise, Vladimir Kolovray, Vlad de À l'époque. Je suis sûre que vous le connaissez. Je vous laisse avec ce premier épisode et je vous souhaite une bonne écoute.

  • Speaker #1

    Salut Vladimir.

  • Speaker #2

    Salut Louison.

  • Speaker #1

    Comment tu vas ?

  • Speaker #2

    Bah écoute, ça va. Il fait beau, c'est le début du printemps. On est à Hôtel 71 au HIT, on est bien.

  • Speaker #1

    On est d'accord. Qu'est-ce que ce sujet t'inspire déjà avant de commencer ?

  • Speaker #2

    Beaucoup d'émotions, parce que comme tout être humain, j'ai besoin de manger pour vivre. Et parce que la bouffe lyonnaise, c'est la meilleure du monde. Non, je rigole, on ne va pas être trop chauvin dès le début. Mais non, on a une gastronomie qui est vraiment incroyable chez nous. Et d'ailleurs, les Lyonnais aiment le répéter à qui veut l'entendre. On a la meilleure gastronomie du monde. Donc c'est avec grand plaisir que je viens de parler de ça avec toi. J'espère que je serai un bon interlocuteur. Mais en tout cas, en tant que prof d'histoire, on ne peut pas passer à côté de l'histoire de la gastronomie lyonnaise quand on étudie ça. Donc, ça va être un grand plaisir. Je vais parler de ça avec toi.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et oui, donc c'est ça, tu es prof d'histoire. Et en plus de faire tes vidéos pour le compte Instagram à l'époque. Voilà. Donc, c'est pour ça que j'ai fait appel à toi pour avoir tes talents un peu d'historien, parce que je ne suis pas experte en la matière.

  • Speaker #2

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et si tu veux bien, On commence dès maintenant. On avait commencé un peu à en parler avant d'enregistrer. Mais donc, Lyon est connu pour être la capitale de la gastronomie. C'est un certain Kurnonsky qui a balancé cette phrase et depuis, c'est resté. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu les origines de pourquoi un jour ce monsieur a dit ça ?

  • Speaker #2

    Alors oui, quand on dit capitale de la gastronomie, c'est extrêmement pompeux. Mais en fait, c'est très, très récent, cette appellation. Et comme tu l'as dit, c'est un certain Maurice Kurnonski qui a dit ça. En fait, déjà, il faut repartir. Au début, c'était qui ce bonhomme pour balancer un truc comme ça ? En fait, c'était un grand gastronome et un critique culinaire du début du XXe siècle. Vous pouvez retrouver des vidéos de lui, d'ailleurs, sur YouTube. C'est assez rigolo de voir comment il parle de bouffe. Et c'est lui, en 1925, qui a été le premier à qualifier Lyon de capitale de la gastronomie. Et donc, c'est vachement intéressant. Et au vu de ce qu'on sait un petit peu, on pourrait penser que c'est Paris. D'ailleurs, beaucoup de gens le disent.

  • Speaker #1

    Je l'ai entendu il n'y a pas longtemps.

  • Speaker #2

    En fait, à Paris, ce n'est pas du tout la capitale de la gastronomie, mais c'est le lieu en France où se concentrent le plus de restaurants qui ont vu sur le monde. Mais ce qui est intéressant dans ce qu'a dit ce critique-là, Kurnonsky, c'est qu'en fait, quand on étudie... toute l'histoire de la gastronomie lyonnaise, mais vraiment depuis le début. En fait, il y a plein de petits indices qui font que, oui, certainement, Lyon est une grande, grande ville de la gastronomie. Au monde, je ne sais pas, c'est quand même un petit peu abusé de dire ça, mais vu qu'on est chauvin, allez, on le dit. Si,

  • Speaker #1

    si, si. Et donc, on en parlait tout à l'heure aussi, s'il en est venu à dire ça, c'est aussi parce que Lyon a une situation géographique très particulière qui fait qu'on est dans une ville qui est entourée de terroirs hyper riches. Aussi, on en parlait, c'est grâce aussi au Rhône et à la Saône. Est-ce que tu peux raconter un petit peu en quoi le Rhône et la Saône, c'était important pour... Ah, j'arrive pas à finir ma phrase.

  • Speaker #2

    Je vais la finir. Ah,

  • Speaker #1

    super.

  • Speaker #2

    En fait, il faut remonter au tout début de Luc Dunhomme. Alors, j'aurais pas la... On va dire, j'aurais pas les connaissances pour remonter au temps des Celtes. Mais quand les Romains arrivent au tout début du premier millénaire, en fait, à Lyon, ils posent leur valise. Il y a le côté, justement, géographique qui est très important pour eux. Et donc, ça commence par les deux fleuves, comme en fait à Rome, en fait, une ville... la ville aux cinq collines avec le Tibre, c'est ça Rome ? Ouais c'est ça, oulala putain le prof d'histoire qui est en moi va s'auto-engueuler. Mais oui oui non mais c'est le Tibre, putain. Donc en fait quand les Romains arrivent à Lyon, ils voient cette ville aux deux grandes collines et aux fleuves. Mais ils voient pas que ça, ils voient également toute la région lyonnaise. Et alors bon les kilomètres n'existaient pas à l'époque officiellement, mais ils voient qu'au nord, il y a le Beaujolais avec les vignes. où ils vont pouvoir cultiver tout simplement le raisin pour le vin. Il y a aussi énormément de terres agricoles, de terres qui vont pouvoir être utilisées pour l'agriculture. Il y a déjà des élevages de Ausha, il y a 2000 ans. Et en fait, quand ils posent leur valise, ils se disent, bon, c'est un bon spot. En plus, on n'est pas trop loin de Lyon pour rentrer en cas de galère, etc. Et ils vont être tellement bien là, que ça va être... Lugdunum va devenir le primat des Gaules, la capitale des Gaules. Et évidemment, c'est le début des embrouilles. Et la première, je l'avais dit ça je crois dans une vieille vidéo, les gens avaient pas mal réagi. Et la première recette lyonnaise connue de Quenelle, elle nous vient des Romains. C'était déjà avec du brochet, c'était il y a 2000 ans.

  • Speaker #1

    C'est vrai que j'ai vu que nos spécialités venaient pas mal d'Italie. Notamment le cardon qui vient aussi, le gratin de cardon et tout. Il y a plein de choses en fait qui nous viennent d'Italie.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Merci les Italiens.

  • Speaker #2

    Les Italiens, de toute façon, on va les retrouver sur les deux millions de l'histoire de Lyon. Ils ont fondé la ville qu'on connaît actuellement. À la Renaissance, ils l'ont refombriée. Et aussi par la nourriture. On y reviendra. Mais donc voilà, il y a ce côté géographique qui est hyper important dans la ville. Toujours aujourd'hui, on n'a qu'à sortir à moins de 10 minutes en voiture de Lyon pour voir des champs magnifiques, pour aller prendre... cueillir des... Qu'est-ce que je dis prendre ? Cueillir des fruits. On a l'Ardèche qui n'est pas loin, où il y a... On reviendra sur le vin à Ardéchois, qui est important. Mais donc voilà, c'est une ville où la gastronomie est importante et où la géographie, pour en revenir à ça, a été déterminante, en fait, dans le choix des Romains. Et à partir de là, toute une culture culinaire s'est développée.

  • Speaker #1

    Et puis après, il y avait aussi, ces deux fleuves étaient aussi des points de passage pour tous les marchands qui passaient d'un pays à l'autre, d'une ville à l'autre, qui s'arrêtaient par Lyon. Il y avait plein d'échanges commerciaux entre les marchands. Il y a aussi eu, il me semble, j'ai retenu la tête, 1420, tu vas me dire si je me trompe, où c'est le roi Charles VII, j'espère que je ne dis pas de bêtises, qui a accordé à la ville de Lyon d'avoir des foires. Et notamment au début, deux foires. La particularité de ces foires, c'est qu'elles étaient exonérées d'impôts. Donc en fait, il y avait tous les marchands de France et aussi d'Europe qui se retrouvaient à Lyon pour ces foires. Et ils sont passés de deux foires à quatre. donc c'est aussi pour ça que Lyon a concentraient autant de marchands et de métiers de bouche. Voilà, c'est ça que je veux dire. Est-ce que tu peux nous parler un peu de ces foires ?

  • Speaker #2

    Alors, je pourrais pas revenir, là, sans avoir révisé, sur l'exactitude de ce que tu viens de dire concernant Charles VII. Je veux pas m'avancer. Par contre, ce que tu as dit sur les foires est absolument vrai. Faut savoir que les foires... Tiens, d'ailleurs, il y a la foire de Lyon en ce moment. Vous pouvez toujours découvrir dans le Giga Hall 1 toutes les spécialités de l'univers. Ils sont incroyables. Bref, on ferme la parenthèse. Lyon, tout comme de nombreuses villes européennes, en fait, à la Renaissance, a eu une foire. Et là toujours d'ailleurs. Le principe des foires, à cette époque-là, c'était que les marchands, comme tu l'as très bien dit, voyageaient de ville en ville pour vendre leurs produits, exposer leurs produits. Et Lyon, donc, à la Renaissance, devient extrêmement importante de base. dans le domaine des banques, avec notamment à nouveau les Italiens qui viennent s'installer à Lyon, dans le quartier de Saint-Jean. Donc ils vont amener leur culture culinaire. On en reviendra après. Les Allemands aussi, qui étaient des grands férus de foire, viennent s'installer en masse à Lyon. On y reviendra aussi. La quenelle, elle a aussi des origines allemandes. Et les foires qui se déroulent à Lyon prennent une importance incroyable parce qu'en fait, pendant l'espace d'un siècle, un siècle, un siècle, un siècle et demi, Lyon va devenir la capitale européenne, je crois la plus grande capitale économique européenne entre l'invention de l'imprimerie et aussi le développement de la soie, en fait, tout simplement, du commerce de la soie. Et donc, comme tu l'as très bien dit, Louison, il y a un passage incroyable qui se fait à Lyon, un mélange de cultures qui viennent du sud, du nord, de l'est de l'Europe, jusqu'à chez nous. Et donc, ces foires, elles amènent des gens de partout et elles vont permettre à la gastronomie de se développer. Aujourd'hui, on appellera ça de la gastronomie fusion, mais en fait, on a des spécialités qui viennent de partout. avec toujours ce côté terroir local. On y reviendra souvent, mais les gens qui ont apporté leur patrimoine culinaire l'ont tout de suite mélangé avec les aliments qu'on pouvait trouver autour de chez nous.

  • Speaker #1

    Ils se sont adaptés avec ce qu'ils avaient.

  • Speaker #2

    Exactement. La meilleure, je crois que je l'avais fait une petite émission dessus, j'ai un peu oublié, ça fait longtemps, mais la star des salades lyonnaises, la salade lyonnaise, en fait, elle a été la recette qu'on connaît. à peu près aujourd'hui, elle a été commandée par Marie de Médici, qui était installée à Lyon.

  • Speaker #1

    J'ai vu ça.

  • Speaker #2

    Elle adorait la salade et elle en avait marre des salades florentines, en fait. Et quand elle est venue s'installer à Lyon, elle s'est dit en fait, je veux les produits locaux. Alors, je n'ai pas la recette marmiton précise, mais elle s'est dit, on va prendre de la cochonnette ici, des oeufs du Rhône, etc. Et ça a donné la fameuse salade lyonnaise.

  • Speaker #1

    C'est un exemple. Un très bel exemple.

  • Speaker #2

    De la Renaissance en plus.

  • Speaker #1

    Mais je crois qu'il y a beaucoup de personnages comme ça, italiens, qui sont arrivés et qui sont, même encore après, qui sont après allés manger chez les merlionaises. Bref, plein de personnages comme ça. Qu'est-ce qui arrive après ça ? On n'arrive pas encore aux merlionaises. Il y a justement... Attends, il y a quoi après ça ? Comment ça part ?

  • Speaker #2

    Comment ça part ? Je pense que, comme on l'a très bien dit, il y a une espèce de gloobie vulga. de cultures qui vont se rencontrer à Lyon. Clairement, comme on l'a dit, dès le temps des Romains, en fait, Lyon, il n'y a pas un seul peuple qui s'est installé ici. C'est une addition au fil des siècles. On parlait des Italiens, mais la communauté allemande aussi, à la Renaissance, s'installe beaucoup. Et plus on approche du 18e, 19e siècle, plus il y a de nouveaux peuples européens. Alors, on n'est pas encore au XXe siècle où il y aura une forte immigration espagnole, puis italienne, puis après la Seconde Guerre mondiale où on aura une immigration africaine qui va elle-même aussi amener sa gastronomie.

  • Speaker #1

    Je me trompe peut-être, mais tu vas me corriger. On a la révolution industrielle.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et c'est là où il y a des familles, notamment à Lyon, qui vont faire fortune, notamment les soyeux. Et c'est à ce moment-là qu'on va avoir des cuisinières qui vont arriver dans les familles lyonnaises parce que ces familles-là avaient besoin de personnel. Et donc, il y a des jeunes femmes qui arrivent dans ces maisons et qui apprennent la cuisine, qui avaient déjà des bases en cuisine un peu traditionnelle lyonnaise, et qui vont apprendre les codes de la bourgeoisie. Avant ça, il y a eu quand même une première vague de maires lyonnaises, qui étaient plutôt des tenancières de bistrots très classiques, cuisine simple, mais toujours, comme on a dit, des produits de qualité et des produits locaux. Mais il va y avoir cette deuxième vague de maires lyonnaises. qui ont travaillé pour les bourgeois. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #2

    Le concept, enfin c'est pas le concept, les mères lyonnaises, c'est quelque chose de très très très marquant dans l'histoire qu'une heure de la ville. Alors c'est un cliché sur la lyonnaise, la femme lyonnaise, femme de caractère, qui tient la baraque, qui ramène, enfin c'est la femme de Guignol qui le ramène bourré, elle le ramène son mec à la maison, et il met qu'il fait à manger, tu vois. Bon, rien de sexiste là-dedans, c'est un peu traditionnel. Mais donc, pour les mères lyonnaises, à partir du 19e siècle, tu l'as très bien dit, il y a cette volonté de faire de la bonne bouffe, assez riche, qui plâtre, mais avec des ingrédients, on en revient toujours à ça, des ingrédients de haute qualité, du pourtour lyonnais. Et donc, la révolution industrielle, le 19e siècle, c'est l'ouverture de toutes les grandes industries. Alors bon, on n'avait pas de mineurs à Lyon, mais... Que ce soit à Oulin, à Gerland, ville urbaine actuelle, des industries ouvrent de partout. Et donc, il faut nourrir les ouvriers. Aussi bête que ça paraisse, il fallait les faire bouffer. clairement. Et donc, les daronnes à la maison, clairement, elles faisaient de la bouffe généreuse, bien préparée. Le concept de bouchon vient d'ailleurs de là. C'est-à-dire que pour se faire de l'argent en plus, parce qu'il n'y avait que les hommes, presque que les hommes qui travaillaient à l'époque, elles mettaient une espèce de botte de foin au-dessus des portes de leur maison pour dire, vous pouvez venir manger chez moi aussi si vous payez un petit truc.

  • Speaker #1

    Ok. Il y a plusieurs légendes autour du bouchon.

  • Speaker #2

    S'il n'y a pas vraiment de légende, en fait, c'est... plusieurs manières...

  • Speaker #1

    D'expliquer l'origine.

  • Speaker #2

    Exactement. Et d'ailleurs, j'en reviens encore une fois, on en revient à la base, la géographie lyonnaise de la nourriture. Il est dit que c'est les mères lyonnaises à Lyon qui cuisinent. Par contre, c'est les pères lyonnais qui cueillent dans les champs, qui amènent la nourriture. Voilà, c'est les paysans, c'est les agriculteurs, c'est les viticulteurs du Beaujolais. Et donc, c'est les pères lyonnais qui ramènent la bouffe, mais c'est les merlionnaises qui la cuisinent,

  • Speaker #1

    ça c'est hyper important et c'est vrai que j'avais vu une merlionnaise je ne saurais pas plus, je pourrais pas dire son nom, mais qui s'était mariée avec un pêcheur, et du coup elle avait fait de sa spécialité, c'était un plat au poisson, je ne saurais plus dire, mais oui, donc chacune avait sa spécialité, parce qu'elles avaient des affiliations particulières avec...

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Très sympa.

  • Speaker #2

    Et donc, c'est dans cette culture un petit peu des femmes à Lyon qui cuisinent, que paradoxalement va naître le plus grand chef du monde, mais c'est un homme. Mais par contre... toute sa cuisine, il la doit à la mère Brasier et à d'autres mères. C'est le fameux Paul Bocuse. Donc je sais que c'est un peu la rockstar des cuisiniers lyonnais. Et puis là, aujourd'hui, son empreinte, elle est indélabile. Mais lui-même, son savoir-faire, il le tient des mères lyonnaises. Mais surtout, et c'est ça le plus important, il la tient de leur manière de travailler. Et Monsieur Paul, comme on l'appelle, ce n'était pas justement de la... Enfin si, là je vais me prendre une tempête si je dis des bêtises. Qu'est-ce que tu allais dire ? J'allais dire, ce n'était pas de la haute gastronomie, comme on peut l'imaginer un petit peu, vous voyez, dans les clichés, les films. À l'inverse, lui, c'était une cuisine généreuse. D'ailleurs, je crois que c'est toujours le cas aujourd'hui, dans son grand restaurant, là, au Mondor. Mais le vendredi, la spécialité de Paul Bocuse, c'est le poteau-feu. C'est le poteau-feu fait à la Bocuse. Et c'est quelque chose de très terroir, finalement. C'est vrai. Et quand on voit ce chef un petit peu qui a conquis le monde par son expérience, mais ça a toujours été vis-à-vis de cette cuisine simple, généreuse des mères lyonnaises. Ça, il l'a dit je ne sais pas combien de fois dans sa vie. Vous pourrez regarder sur Internet. C'est passionnant à regarder.

  • Speaker #1

    Il a vraiment été éduqué par ses mères lyonnaises, et notamment, comme tu disais, Eugénie Brasier. Exactement. Juste pour rappel, et l'une... et la première femme à avoir eu trois étoiles. Et elle a eu trois étoiles sur deux établissements en même temps. Voilà. C'est fou. Et donc il s'est fait, il a été l'apprenti de Génie Brasier.

  • Speaker #2

    Et ouais. Une cuisine vraiment exceptionnelle. Et quand justement on voit d'où il est parti, voilà. Si je dis pas une bêtise, il est parti, il est allé en apprentissage à 14 ans chez la mère Brasier et c'est là où il a tout fait. Et personnellement, je n'ai encore jamais mangé dans son restaurant. Deux. Allez, on attend que le podcast explose et on y va. C'est clair. On fera un épisode. Non, mais je plaisante. Mais honnêtement, c'est quand même incroyable de voir d'où ça vient. Parce que justement, quand on parle de cuisine française, là, je vais sortir un petit peu du Cap de Lyon. Quand on parle de la cuisine française, c'est la meilleure du monde. C'est des plats. extrêmement raffiné, hérité du temps des rois, etc. Alors c'est vrai, mais cette définition-là, elle s'est développée en fait après la Révolution française. J'essaie d'être assez rapide, mais durant la Révolution française, quand Versailles explose et que la monarchie est en déroute, tous les grands chefs de Versailles, les meilleurs cuisiniers du royaume, en fait, ils partent dans les cours européennes et mis à la France. Il y en a qui vont en Angleterre, en Allemagne. Bref, dans tous les autres pays. Et en fait, c'est là où le savoir culinaire français et la gastronomie à la française, la haute gastronomie, se développent.

  • Speaker #1

    Et se transmet ailleurs.

  • Speaker #2

    Exactement. Sauf qu'à Lyon, comme on en revient à ça, eh bien non, traditionnellement, c'est une cuisine, au contraire, très généreuse et surtout populaire. J'aime bien utiliser ce mot, quoi. C'est populaire. Vous allez dans un bouchon à Lyon, c'est populaire. Et je crois que malgré le fait que... qu'on est avancé dans le temps et tout. Si moi, on me demande de définir la cuisine lyonnaise historique, c'est quelque chose de populaire, de bon marché, de sympa. On ne se prend pas la tête. C'est revenu à la mode ces dernières années, le machon par exemple. C'est aussi un truc pour picoler dès le matin et faire le con, on est d'accord. Mais quand on voit le vrai machon lyonnais, et l'année dernière j'ai fait celui du loup au stade de Jarlan, c'était exceptionnel, on s'est marrés. Mais c'est quelque chose de convivial, de populaire. Ce n'est pas du tout élitiste, comme une image qu'on peut avoir de la gastronomie française à l'international. Désolé, j'étais un peu long.

  • Speaker #1

    Non, t'inquiète, mais t'as raison, populaire et en même temps... J'ai l'impression que c'est des endroits où tout le monde se rassemble sans trop se mettre dans des cases. On va avoir des plus bourgeois, des moins bourgeois. C'est vraiment un mélange de tout le monde et c'est ça je pense qui fait la beauté aussi de ces traditions.

  • Speaker #2

    Et souvent j'en parle avec mes élèves, moi je suis prof actuellement. Et il y a un truc qui est assez fascinant, c'est que ce côté justement très populaire, ce côté très convivial, on va la retrouver aussi dans ce qu'on appelle aujourd'hui plus la street food, et la street food lyonnaise. Et c'est marrant ce que tu disais, qu'un mec de quartier et un bourgeois, aujourd'hui, ils vont se retrouver au tacos, tu vois. Et ils vont se retrouver à la marinade, et ils vont kiffer. Non mais, moi je trouve qu'il y a, je crois, une espèce de patrimoine de tout, tu vois. Et je pense que le patrimoine culinaire lyonnais, c'est ça. Et ça a l'air stupide, mais... Là, aujourd'hui, les jeunes, en 2025, ils vont bouffer un tacos, quoi. Et c'est un truc qui est né à Lyon. C'est rigolo. Ah, c'est sûr. Alors non, non, non. On vous dira Grand Lyon. Ça, c'est l'éternel débat. Tu sais que j'arrive pas à trouver la réponse. Est-ce que c'est né à Villeurbanne ou alors Vau-en-Velin ? Et les mecs sont énervés.

  • Speaker #1

    Moi, j'étais carrément sur Grenoble.

  • Speaker #2

    Non, non, non, ça c'est...

  • Speaker #1

    Ça c'est fini, on n'est plus là.

  • Speaker #2

    Non, ça on arrête. Mauvais délire. Mister V, calme-toi. Enfin bref, t'as capté. En tout cas, c'est un peu le nez de l'histoire de la gastronomie lyonnaise. Mais en tout cas, je trouve que ce côté cuisine du terroir, des aliments qu'on a, plus ce côté populaire, jovial, clairement, par les mères lyonnaises qui auront donné Paul Bocuse plus tard, c'est très important. Et c'est dans l'ADN de la gastronomie lyonnaise depuis le début.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ancré. Et aujourd'hui, malgré ces années qui sont passées, donc on a Paul Bocuse qui a mis un peu Lyon sur la carte du monde par rapport à la gastronomie. Mais aujourd'hui encore, même si Paul Bocuse n'est plus là, on a toujours des gros événements à Lyon qui font que tout le monde se retrouve à Lyon. Je pense notamment au CIRA, tous les deux ans, où c'est le plus, je ne savais pas, mais c'est le plus gros salon de la gastronomie, de la restauration, de l'hôtellerie. Et c'est à Lyon, tous les deux ans. et donc il y a le... Le Bocuse d'or qui est une compétition créée par M. Paul Bocuse. Et c'est pareil, la plus grosse compétition culinaire au monde. Et c'est un truc de fou.

  • Speaker #2

    C'est hallucinant.

  • Speaker #1

    Et il y a toujours des festivals. J'ai toujours envie de dire festivo. Les festivals. C'est bien. Lyon Street Food Festival. Le Tour des Terroirs. Enfin, le Festival des Terroirs. Il y a vraiment une concentration d'événements liés à la gastronomie. Et ça, ça perdure dans le temps.

  • Speaker #2

    C'est marrant que tu parles de cet événement, que je n'ai pas fait encore d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Lequel ?

  • Speaker #2

    Le Syrah. Je n'ai pas eu l'occasion encore, ça viendra. Mais le Syrah, par exemple, on parlait de géographie de la gastronomie lyonnaise. Et je trouve que le Syrah, c'est vachement important parce que qu'est-ce que c'est, avant d'être ce festival ? C'est un cépage de vin art des choix. Alors, c'est dans la région. Et ce qui est fou, je l'ai appris il n'y a pas longtemps. C'est que ce cépage, en fait, c'est celui qui est utilisé dans le Nouveau Monde, Australie, Etats-Unis, etc. C'est le Syrah qui est planté dans ces pays-là pour que ces pays développent du vin. Eh ben ouais, c'est de chez nous, encore une fois. Et ça, je trouve que c'est hallucinant de savoir ça. Et Lyon, c'est vachement moins connu. C'est que Lyon, peu de gens le savent, mais dans l'histoire, a été aussi une capitale horticole et botanique. Au XIXe et le XXe siècle. Entre 1850 et 1916, il y avait près de 40 000 variétés de fruits et de légumes dans la région. Et des gens du monde entier venaient les acheter pour les planter dans leur pays. C'est hallucinant. C'est fou. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas à cause du changement climatique, etc. On a perdu malheureusement un peu de cette richesse. Mais il y a encore une fois ce patrimoine du terroir. Et voilà, c'est complètement fou quand c'est des choses comme ça. Botanique, quoi.

  • Speaker #1

    On n'est pas la capitale de la France, mais par contre, on est la capitale de beaucoup de choses.

  • Speaker #2

    Ah, ça, on aime bien le dire. Il y a peut-être la résistance, il y a peut-être l'extrémisme, il y a peut-être du cinéma. On aura toujours ce petit complexe d'infériorité vis-à-vis de Paris, mais bon. J'aime bien pour ça aussi.

  • Speaker #1

    Non mais tu sais quoi ? Je reviens juste à Kurnonsky. Et j'ai bien aimé quand j'ai fait mes petites recherches sur lui. Il voulait justement prouver que la gastronomie française ne se cantonnait pas à Paris.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc merci monsieur. Et c'est un peu le travail qu'on fait sur Cherbon aussi, c'est qu'il n'y a pas que des chefs à Paris. Même si on les aime beaucoup et qu'ils font du super boulot. Il y en a ailleurs et il y a plein de belles choses ailleurs.

  • Speaker #2

    Alors oui, on est un peu chauvin parce qu'on est lyonnais et ton podcast parle de la bouffe lyonnaise. Mais si on ouvre un peu nos œillères, c'est vrai qu'on est quand même dans un pays en France où il suffit de faire 50 kilomètres pour découvrir de nouvelles choses. C'est hallucinant. Et notre région, la région Auvergne-en-Alpes, franchement, on est au top.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on n'a pas de quoi se plaindre.

  • Speaker #2

    Non, c'est clair.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, j'ai l'impression qu'on a fait un beau... Un beau tour de l'histoire de la gastronomie. Est-ce que tu veux nous donner une dernière petite anecdote, une petite phrase ou quelque chose qui t'a inspiré ?

  • Speaker #2

    Une anecdote comme ça ? Je vais réfléchir. En tout cas, c'était un super podcast. C'était charbon. Voilà, putain. Waouh. Inspiration sur 20. Voilà, écoutez. Non, une petite dernière anecdote. Comme ça, je n'ai pas réfléchi au truc. Voilà, si vous voulez de la bouffe gastronomique lyonnaise issue du... patrimoine, il y a des bouchons exceptionnels à Lyon. J'aurais du mal à en sortir qu'un, donc je vais en sortir plusieurs. Faire plaisir, vous allez au Café des Fédérations, qui est le plus ancien. C'est mon petit chouchou.

  • Speaker #1

    Tu es dans le Vieux Lyon ?

  • Speaker #2

    Non, il est juste à côté de la place des Thérault, à côté du Palais Saint-Pierre. Il y a aussi le comptoir d'Abel, qui est oh là là, qui est fou. Et si je ne dis pas de Bédib, je crois que ça ne va pas changer, les quenelles sont toujours faites sur place. Ils ont encore le labo là-bas. et c'est assez fou et pour les jeunes, je ne vais pas être original mais la marinade meilleure tacos de Lyon et ça aussi c'est lyonnais et voilà, c'est pas Paris

  • Speaker #1

    Magnifique, et on va terminer sur cette petite phrase que j'ai lue très récemment c'est que à Lyon, on ne se connait pas tant qu'on n'a pas mangé ensemble Tacos ou bouchons, allez manger ensemble

  • Speaker #2

    C'est tout à fait vrai,

  • Speaker #1

    merci Louison Merci à toi Vlad, à bientôt

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est la fin de ce premier épisode de Bon, j'espère que ça vous a plu J'adorerais avoir votre retour. Bah oui, bah voilà. Voilà, on va faire ça. Envoyez-moi un DM sur Insta et donnez-moi votre avis sur ce nouveau format. Parce qu'en fait,

  • Speaker #1

    je suis trop curieuse vu que c'était tout nouveau.

  • Speaker #0

    J'ai trop envie d'avoir votre avis. Et surtout, vos idées. Qu'est-ce que vous avez envie d'entendre sur Bon ? Parce qu'on l'a dit, c'est un format libre, spontané et voilà,

  • Speaker #1

    pas prise de tête. Donc,

  • Speaker #0

    je suis preneuse de toutes vos idées. si vous avez aimé cet épisode vous pouvez le partager autour de vous comme d'habitude et nous mettre un commentaire, des étoiles, il y en a déjà beaucoup qui le font donc merci à vous qui avez pris le temps de le faire et ça nous aide vraiment, ça nous permet de remonter dans l'algorithme et de proposer l'épisode à plus de personnes donc voilà si vous voulez participer au développement de Cherbon vous pouvez commencer par là sinon on se retrouve dans deux semaines pour un nouvel épisode de Bon Et dans une semaine pour un épisode de Cherbon. J'espère que c'est clair. Attendez, on se refait un topo. Une semaine,

  • Speaker #1

    on a un long format.

  • Speaker #0

    Et une semaine, on a un format court. Et ainsi de suite. Bref, on se lâche jamais. On se retrouve toutes les semaines. Voilà. Vous n'avez pas fini de m'entendre. D'ici là, régalez-vous bien. Voilà. Faites-vous plaisir. Et on se retrouve la semaine prochaine sur Cherbon.

  • Speaker #1

    Allez, bisous !

Description

💥BOOOOOM : nouveau format sur CHER BON! avec un invité trop classe, Vladimir Colovray aka Vlad, l'historien préféré de ton historien préféré. Ensemble (surtout Vlad), on remonte l’histoire de la gastronomie lyonnaise pour comprendre pourquoi Lyon est LA capitale de la gastronomie française (et non c'est pas Paris, sorry not sorry, j'ai rien contre vous les parisiens mais je base tout ce podcast à partir de ce postulat, donc bon). Bonne écoute ! Et dis-moi ce que t'en penses ! Bisous❤️‍🔥


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Animation : Louison Lagneaux (louison@cherbon.fr)
Post-production : Florian Bergeret (florian.bergeret@cherbon.fr)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Coucou, bienvenue dans ce tout nouvel épisode de Bon, le nouveau format du podcast. Alors oui, je vous vois venir, je me suis pas trop foulée sur le nom, mais attendez, j'ai une petite explication. C'est justement l'esprit que j'ai envie de donner à ce projet. Bon, c'est un format plus court, sans prise de tête, mais attention, toujours avec du goût. L'idée c'est de se retrouver toutes les deux semaines pour un épisode plus court, entre 10 et 20 minutes. Promis, on ne fera pas plus long, ou peut-être un peu plus, mais... On reste sur du format court, promis. On va explorer plein de sujets autour de la gastronomie. On aura des portraits de chefs qui ont marqué Lyon, de l'actualité food, des nouvelles rencontres. Parce qu'en fait, je vous explique. J'avais trop envie d'inviter encore plus de monde, de partager nos dernières trouvailles, nos adresses préférées, et surtout de mettre en avant encore plus de monde, des nouveaux métiers, bref. J'étais un peu frustrée de ne pas pouvoir le faire, d'être bloquée un peu avec le format qu'on fait jusqu'ici et qu'on va continuer parce qu'on adore. Mais voilà,

  • Speaker #1

    c'est une bulle plus libre,

  • Speaker #0

    encore plus spontanée pour parler de tout ce qui nous régale, tout ce qui nous fait du bien à Lyon avec de nouveaux invités et toujours en toute simplicité. Ça arrive, je n'ai pas fait exprès, promis. J'espère que ça va vous plaire. Moi, je suis trop contente parce que déjà, j'adore faire du podcast. Et aussi quand même ça fait plus d'un an qu'on bosse sur Cherbon et c'est trop bien, on adore. Mais c'est vrai que ça fait du bien de lancer un nouveau projet, même si c'est pas énorme, mais ça fait trop du bien de, je sais pas, ça redonne un coup de boost à l'ensemble. Bref, je suis trop ravie de vous présenter Bon. Et on commence très fort avec un épisode qui va remettre les points sur les i et les barres sur les t. On va parler d'histoire, on va retracer toute l'histoire de la gastronomie lyonnaise. C'était une évidence pour moi de commencer par là. Et pour en parler, qui est de mieux que l'expert en histoire lyonnaise, Vladimir Kolovray, Vlad de À l'époque. Je suis sûre que vous le connaissez. Je vous laisse avec ce premier épisode et je vous souhaite une bonne écoute.

  • Speaker #1

    Salut Vladimir.

  • Speaker #2

    Salut Louison.

  • Speaker #1

    Comment tu vas ?

  • Speaker #2

    Bah écoute, ça va. Il fait beau, c'est le début du printemps. On est à Hôtel 71 au HIT, on est bien.

  • Speaker #1

    On est d'accord. Qu'est-ce que ce sujet t'inspire déjà avant de commencer ?

  • Speaker #2

    Beaucoup d'émotions, parce que comme tout être humain, j'ai besoin de manger pour vivre. Et parce que la bouffe lyonnaise, c'est la meilleure du monde. Non, je rigole, on ne va pas être trop chauvin dès le début. Mais non, on a une gastronomie qui est vraiment incroyable chez nous. Et d'ailleurs, les Lyonnais aiment le répéter à qui veut l'entendre. On a la meilleure gastronomie du monde. Donc c'est avec grand plaisir que je viens de parler de ça avec toi. J'espère que je serai un bon interlocuteur. Mais en tout cas, en tant que prof d'histoire, on ne peut pas passer à côté de l'histoire de la gastronomie lyonnaise quand on étudie ça. Donc, ça va être un grand plaisir. Je vais parler de ça avec toi.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et oui, donc c'est ça, tu es prof d'histoire. Et en plus de faire tes vidéos pour le compte Instagram à l'époque. Voilà. Donc, c'est pour ça que j'ai fait appel à toi pour avoir tes talents un peu d'historien, parce que je ne suis pas experte en la matière.

  • Speaker #2

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et si tu veux bien, On commence dès maintenant. On avait commencé un peu à en parler avant d'enregistrer. Mais donc, Lyon est connu pour être la capitale de la gastronomie. C'est un certain Kurnonsky qui a balancé cette phrase et depuis, c'est resté. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu les origines de pourquoi un jour ce monsieur a dit ça ?

  • Speaker #2

    Alors oui, quand on dit capitale de la gastronomie, c'est extrêmement pompeux. Mais en fait, c'est très, très récent, cette appellation. Et comme tu l'as dit, c'est un certain Maurice Kurnonski qui a dit ça. En fait, déjà, il faut repartir. Au début, c'était qui ce bonhomme pour balancer un truc comme ça ? En fait, c'était un grand gastronome et un critique culinaire du début du XXe siècle. Vous pouvez retrouver des vidéos de lui, d'ailleurs, sur YouTube. C'est assez rigolo de voir comment il parle de bouffe. Et c'est lui, en 1925, qui a été le premier à qualifier Lyon de capitale de la gastronomie. Et donc, c'est vachement intéressant. Et au vu de ce qu'on sait un petit peu, on pourrait penser que c'est Paris. D'ailleurs, beaucoup de gens le disent.

  • Speaker #1

    Je l'ai entendu il n'y a pas longtemps.

  • Speaker #2

    En fait, à Paris, ce n'est pas du tout la capitale de la gastronomie, mais c'est le lieu en France où se concentrent le plus de restaurants qui ont vu sur le monde. Mais ce qui est intéressant dans ce qu'a dit ce critique-là, Kurnonsky, c'est qu'en fait, quand on étudie... toute l'histoire de la gastronomie lyonnaise, mais vraiment depuis le début. En fait, il y a plein de petits indices qui font que, oui, certainement, Lyon est une grande, grande ville de la gastronomie. Au monde, je ne sais pas, c'est quand même un petit peu abusé de dire ça, mais vu qu'on est chauvin, allez, on le dit. Si,

  • Speaker #1

    si, si. Et donc, on en parlait tout à l'heure aussi, s'il en est venu à dire ça, c'est aussi parce que Lyon a une situation géographique très particulière qui fait qu'on est dans une ville qui est entourée de terroirs hyper riches. Aussi, on en parlait, c'est grâce aussi au Rhône et à la Saône. Est-ce que tu peux raconter un petit peu en quoi le Rhône et la Saône, c'était important pour... Ah, j'arrive pas à finir ma phrase.

  • Speaker #2

    Je vais la finir. Ah,

  • Speaker #1

    super.

  • Speaker #2

    En fait, il faut remonter au tout début de Luc Dunhomme. Alors, j'aurais pas la... On va dire, j'aurais pas les connaissances pour remonter au temps des Celtes. Mais quand les Romains arrivent au tout début du premier millénaire, en fait, à Lyon, ils posent leur valise. Il y a le côté, justement, géographique qui est très important pour eux. Et donc, ça commence par les deux fleuves, comme en fait à Rome, en fait, une ville... la ville aux cinq collines avec le Tibre, c'est ça Rome ? Ouais c'est ça, oulala putain le prof d'histoire qui est en moi va s'auto-engueuler. Mais oui oui non mais c'est le Tibre, putain. Donc en fait quand les Romains arrivent à Lyon, ils voient cette ville aux deux grandes collines et aux fleuves. Mais ils voient pas que ça, ils voient également toute la région lyonnaise. Et alors bon les kilomètres n'existaient pas à l'époque officiellement, mais ils voient qu'au nord, il y a le Beaujolais avec les vignes. où ils vont pouvoir cultiver tout simplement le raisin pour le vin. Il y a aussi énormément de terres agricoles, de terres qui vont pouvoir être utilisées pour l'agriculture. Il y a déjà des élevages de Ausha, il y a 2000 ans. Et en fait, quand ils posent leur valise, ils se disent, bon, c'est un bon spot. En plus, on n'est pas trop loin de Lyon pour rentrer en cas de galère, etc. Et ils vont être tellement bien là, que ça va être... Lugdunum va devenir le primat des Gaules, la capitale des Gaules. Et évidemment, c'est le début des embrouilles. Et la première, je l'avais dit ça je crois dans une vieille vidéo, les gens avaient pas mal réagi. Et la première recette lyonnaise connue de Quenelle, elle nous vient des Romains. C'était déjà avec du brochet, c'était il y a 2000 ans.

  • Speaker #1

    C'est vrai que j'ai vu que nos spécialités venaient pas mal d'Italie. Notamment le cardon qui vient aussi, le gratin de cardon et tout. Il y a plein de choses en fait qui nous viennent d'Italie.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Merci les Italiens.

  • Speaker #2

    Les Italiens, de toute façon, on va les retrouver sur les deux millions de l'histoire de Lyon. Ils ont fondé la ville qu'on connaît actuellement. À la Renaissance, ils l'ont refombriée. Et aussi par la nourriture. On y reviendra. Mais donc voilà, il y a ce côté géographique qui est hyper important dans la ville. Toujours aujourd'hui, on n'a qu'à sortir à moins de 10 minutes en voiture de Lyon pour voir des champs magnifiques, pour aller prendre... cueillir des... Qu'est-ce que je dis prendre ? Cueillir des fruits. On a l'Ardèche qui n'est pas loin, où il y a... On reviendra sur le vin à Ardéchois, qui est important. Mais donc voilà, c'est une ville où la gastronomie est importante et où la géographie, pour en revenir à ça, a été déterminante, en fait, dans le choix des Romains. Et à partir de là, toute une culture culinaire s'est développée.

  • Speaker #1

    Et puis après, il y avait aussi, ces deux fleuves étaient aussi des points de passage pour tous les marchands qui passaient d'un pays à l'autre, d'une ville à l'autre, qui s'arrêtaient par Lyon. Il y avait plein d'échanges commerciaux entre les marchands. Il y a aussi eu, il me semble, j'ai retenu la tête, 1420, tu vas me dire si je me trompe, où c'est le roi Charles VII, j'espère que je ne dis pas de bêtises, qui a accordé à la ville de Lyon d'avoir des foires. Et notamment au début, deux foires. La particularité de ces foires, c'est qu'elles étaient exonérées d'impôts. Donc en fait, il y avait tous les marchands de France et aussi d'Europe qui se retrouvaient à Lyon pour ces foires. Et ils sont passés de deux foires à quatre. donc c'est aussi pour ça que Lyon a concentraient autant de marchands et de métiers de bouche. Voilà, c'est ça que je veux dire. Est-ce que tu peux nous parler un peu de ces foires ?

  • Speaker #2

    Alors, je pourrais pas revenir, là, sans avoir révisé, sur l'exactitude de ce que tu viens de dire concernant Charles VII. Je veux pas m'avancer. Par contre, ce que tu as dit sur les foires est absolument vrai. Faut savoir que les foires... Tiens, d'ailleurs, il y a la foire de Lyon en ce moment. Vous pouvez toujours découvrir dans le Giga Hall 1 toutes les spécialités de l'univers. Ils sont incroyables. Bref, on ferme la parenthèse. Lyon, tout comme de nombreuses villes européennes, en fait, à la Renaissance, a eu une foire. Et là toujours d'ailleurs. Le principe des foires, à cette époque-là, c'était que les marchands, comme tu l'as très bien dit, voyageaient de ville en ville pour vendre leurs produits, exposer leurs produits. Et Lyon, donc, à la Renaissance, devient extrêmement importante de base. dans le domaine des banques, avec notamment à nouveau les Italiens qui viennent s'installer à Lyon, dans le quartier de Saint-Jean. Donc ils vont amener leur culture culinaire. On en reviendra après. Les Allemands aussi, qui étaient des grands férus de foire, viennent s'installer en masse à Lyon. On y reviendra aussi. La quenelle, elle a aussi des origines allemandes. Et les foires qui se déroulent à Lyon prennent une importance incroyable parce qu'en fait, pendant l'espace d'un siècle, un siècle, un siècle, un siècle et demi, Lyon va devenir la capitale européenne, je crois la plus grande capitale économique européenne entre l'invention de l'imprimerie et aussi le développement de la soie, en fait, tout simplement, du commerce de la soie. Et donc, comme tu l'as très bien dit, Louison, il y a un passage incroyable qui se fait à Lyon, un mélange de cultures qui viennent du sud, du nord, de l'est de l'Europe, jusqu'à chez nous. Et donc, ces foires, elles amènent des gens de partout et elles vont permettre à la gastronomie de se développer. Aujourd'hui, on appellera ça de la gastronomie fusion, mais en fait, on a des spécialités qui viennent de partout. avec toujours ce côté terroir local. On y reviendra souvent, mais les gens qui ont apporté leur patrimoine culinaire l'ont tout de suite mélangé avec les aliments qu'on pouvait trouver autour de chez nous.

  • Speaker #1

    Ils se sont adaptés avec ce qu'ils avaient.

  • Speaker #2

    Exactement. La meilleure, je crois que je l'avais fait une petite émission dessus, j'ai un peu oublié, ça fait longtemps, mais la star des salades lyonnaises, la salade lyonnaise, en fait, elle a été la recette qu'on connaît. à peu près aujourd'hui, elle a été commandée par Marie de Médici, qui était installée à Lyon.

  • Speaker #1

    J'ai vu ça.

  • Speaker #2

    Elle adorait la salade et elle en avait marre des salades florentines, en fait. Et quand elle est venue s'installer à Lyon, elle s'est dit en fait, je veux les produits locaux. Alors, je n'ai pas la recette marmiton précise, mais elle s'est dit, on va prendre de la cochonnette ici, des oeufs du Rhône, etc. Et ça a donné la fameuse salade lyonnaise.

  • Speaker #1

    C'est un exemple. Un très bel exemple.

  • Speaker #2

    De la Renaissance en plus.

  • Speaker #1

    Mais je crois qu'il y a beaucoup de personnages comme ça, italiens, qui sont arrivés et qui sont, même encore après, qui sont après allés manger chez les merlionaises. Bref, plein de personnages comme ça. Qu'est-ce qui arrive après ça ? On n'arrive pas encore aux merlionaises. Il y a justement... Attends, il y a quoi après ça ? Comment ça part ?

  • Speaker #2

    Comment ça part ? Je pense que, comme on l'a très bien dit, il y a une espèce de gloobie vulga. de cultures qui vont se rencontrer à Lyon. Clairement, comme on l'a dit, dès le temps des Romains, en fait, Lyon, il n'y a pas un seul peuple qui s'est installé ici. C'est une addition au fil des siècles. On parlait des Italiens, mais la communauté allemande aussi, à la Renaissance, s'installe beaucoup. Et plus on approche du 18e, 19e siècle, plus il y a de nouveaux peuples européens. Alors, on n'est pas encore au XXe siècle où il y aura une forte immigration espagnole, puis italienne, puis après la Seconde Guerre mondiale où on aura une immigration africaine qui va elle-même aussi amener sa gastronomie.

  • Speaker #1

    Je me trompe peut-être, mais tu vas me corriger. On a la révolution industrielle.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et c'est là où il y a des familles, notamment à Lyon, qui vont faire fortune, notamment les soyeux. Et c'est à ce moment-là qu'on va avoir des cuisinières qui vont arriver dans les familles lyonnaises parce que ces familles-là avaient besoin de personnel. Et donc, il y a des jeunes femmes qui arrivent dans ces maisons et qui apprennent la cuisine, qui avaient déjà des bases en cuisine un peu traditionnelle lyonnaise, et qui vont apprendre les codes de la bourgeoisie. Avant ça, il y a eu quand même une première vague de maires lyonnaises, qui étaient plutôt des tenancières de bistrots très classiques, cuisine simple, mais toujours, comme on a dit, des produits de qualité et des produits locaux. Mais il va y avoir cette deuxième vague de maires lyonnaises. qui ont travaillé pour les bourgeois. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #2

    Le concept, enfin c'est pas le concept, les mères lyonnaises, c'est quelque chose de très très très marquant dans l'histoire qu'une heure de la ville. Alors c'est un cliché sur la lyonnaise, la femme lyonnaise, femme de caractère, qui tient la baraque, qui ramène, enfin c'est la femme de Guignol qui le ramène bourré, elle le ramène son mec à la maison, et il met qu'il fait à manger, tu vois. Bon, rien de sexiste là-dedans, c'est un peu traditionnel. Mais donc, pour les mères lyonnaises, à partir du 19e siècle, tu l'as très bien dit, il y a cette volonté de faire de la bonne bouffe, assez riche, qui plâtre, mais avec des ingrédients, on en revient toujours à ça, des ingrédients de haute qualité, du pourtour lyonnais. Et donc, la révolution industrielle, le 19e siècle, c'est l'ouverture de toutes les grandes industries. Alors bon, on n'avait pas de mineurs à Lyon, mais... Que ce soit à Oulin, à Gerland, ville urbaine actuelle, des industries ouvrent de partout. Et donc, il faut nourrir les ouvriers. Aussi bête que ça paraisse, il fallait les faire bouffer. clairement. Et donc, les daronnes à la maison, clairement, elles faisaient de la bouffe généreuse, bien préparée. Le concept de bouchon vient d'ailleurs de là. C'est-à-dire que pour se faire de l'argent en plus, parce qu'il n'y avait que les hommes, presque que les hommes qui travaillaient à l'époque, elles mettaient une espèce de botte de foin au-dessus des portes de leur maison pour dire, vous pouvez venir manger chez moi aussi si vous payez un petit truc.

  • Speaker #1

    Ok. Il y a plusieurs légendes autour du bouchon.

  • Speaker #2

    S'il n'y a pas vraiment de légende, en fait, c'est... plusieurs manières...

  • Speaker #1

    D'expliquer l'origine.

  • Speaker #2

    Exactement. Et d'ailleurs, j'en reviens encore une fois, on en revient à la base, la géographie lyonnaise de la nourriture. Il est dit que c'est les mères lyonnaises à Lyon qui cuisinent. Par contre, c'est les pères lyonnais qui cueillent dans les champs, qui amènent la nourriture. Voilà, c'est les paysans, c'est les agriculteurs, c'est les viticulteurs du Beaujolais. Et donc, c'est les pères lyonnais qui ramènent la bouffe, mais c'est les merlionnaises qui la cuisinent,

  • Speaker #1

    ça c'est hyper important et c'est vrai que j'avais vu une merlionnaise je ne saurais pas plus, je pourrais pas dire son nom, mais qui s'était mariée avec un pêcheur, et du coup elle avait fait de sa spécialité, c'était un plat au poisson, je ne saurais plus dire, mais oui, donc chacune avait sa spécialité, parce qu'elles avaient des affiliations particulières avec...

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Très sympa.

  • Speaker #2

    Et donc, c'est dans cette culture un petit peu des femmes à Lyon qui cuisinent, que paradoxalement va naître le plus grand chef du monde, mais c'est un homme. Mais par contre... toute sa cuisine, il la doit à la mère Brasier et à d'autres mères. C'est le fameux Paul Bocuse. Donc je sais que c'est un peu la rockstar des cuisiniers lyonnais. Et puis là, aujourd'hui, son empreinte, elle est indélabile. Mais lui-même, son savoir-faire, il le tient des mères lyonnaises. Mais surtout, et c'est ça le plus important, il la tient de leur manière de travailler. Et Monsieur Paul, comme on l'appelle, ce n'était pas justement de la... Enfin si, là je vais me prendre une tempête si je dis des bêtises. Qu'est-ce que tu allais dire ? J'allais dire, ce n'était pas de la haute gastronomie, comme on peut l'imaginer un petit peu, vous voyez, dans les clichés, les films. À l'inverse, lui, c'était une cuisine généreuse. D'ailleurs, je crois que c'est toujours le cas aujourd'hui, dans son grand restaurant, là, au Mondor. Mais le vendredi, la spécialité de Paul Bocuse, c'est le poteau-feu. C'est le poteau-feu fait à la Bocuse. Et c'est quelque chose de très terroir, finalement. C'est vrai. Et quand on voit ce chef un petit peu qui a conquis le monde par son expérience, mais ça a toujours été vis-à-vis de cette cuisine simple, généreuse des mères lyonnaises. Ça, il l'a dit je ne sais pas combien de fois dans sa vie. Vous pourrez regarder sur Internet. C'est passionnant à regarder.

  • Speaker #1

    Il a vraiment été éduqué par ses mères lyonnaises, et notamment, comme tu disais, Eugénie Brasier. Exactement. Juste pour rappel, et l'une... et la première femme à avoir eu trois étoiles. Et elle a eu trois étoiles sur deux établissements en même temps. Voilà. C'est fou. Et donc il s'est fait, il a été l'apprenti de Génie Brasier.

  • Speaker #2

    Et ouais. Une cuisine vraiment exceptionnelle. Et quand justement on voit d'où il est parti, voilà. Si je dis pas une bêtise, il est parti, il est allé en apprentissage à 14 ans chez la mère Brasier et c'est là où il a tout fait. Et personnellement, je n'ai encore jamais mangé dans son restaurant. Deux. Allez, on attend que le podcast explose et on y va. C'est clair. On fera un épisode. Non, mais je plaisante. Mais honnêtement, c'est quand même incroyable de voir d'où ça vient. Parce que justement, quand on parle de cuisine française, là, je vais sortir un petit peu du Cap de Lyon. Quand on parle de la cuisine française, c'est la meilleure du monde. C'est des plats. extrêmement raffiné, hérité du temps des rois, etc. Alors c'est vrai, mais cette définition-là, elle s'est développée en fait après la Révolution française. J'essaie d'être assez rapide, mais durant la Révolution française, quand Versailles explose et que la monarchie est en déroute, tous les grands chefs de Versailles, les meilleurs cuisiniers du royaume, en fait, ils partent dans les cours européennes et mis à la France. Il y en a qui vont en Angleterre, en Allemagne. Bref, dans tous les autres pays. Et en fait, c'est là où le savoir culinaire français et la gastronomie à la française, la haute gastronomie, se développent.

  • Speaker #1

    Et se transmet ailleurs.

  • Speaker #2

    Exactement. Sauf qu'à Lyon, comme on en revient à ça, eh bien non, traditionnellement, c'est une cuisine, au contraire, très généreuse et surtout populaire. J'aime bien utiliser ce mot, quoi. C'est populaire. Vous allez dans un bouchon à Lyon, c'est populaire. Et je crois que malgré le fait que... qu'on est avancé dans le temps et tout. Si moi, on me demande de définir la cuisine lyonnaise historique, c'est quelque chose de populaire, de bon marché, de sympa. On ne se prend pas la tête. C'est revenu à la mode ces dernières années, le machon par exemple. C'est aussi un truc pour picoler dès le matin et faire le con, on est d'accord. Mais quand on voit le vrai machon lyonnais, et l'année dernière j'ai fait celui du loup au stade de Jarlan, c'était exceptionnel, on s'est marrés. Mais c'est quelque chose de convivial, de populaire. Ce n'est pas du tout élitiste, comme une image qu'on peut avoir de la gastronomie française à l'international. Désolé, j'étais un peu long.

  • Speaker #1

    Non, t'inquiète, mais t'as raison, populaire et en même temps... J'ai l'impression que c'est des endroits où tout le monde se rassemble sans trop se mettre dans des cases. On va avoir des plus bourgeois, des moins bourgeois. C'est vraiment un mélange de tout le monde et c'est ça je pense qui fait la beauté aussi de ces traditions.

  • Speaker #2

    Et souvent j'en parle avec mes élèves, moi je suis prof actuellement. Et il y a un truc qui est assez fascinant, c'est que ce côté justement très populaire, ce côté très convivial, on va la retrouver aussi dans ce qu'on appelle aujourd'hui plus la street food, et la street food lyonnaise. Et c'est marrant ce que tu disais, qu'un mec de quartier et un bourgeois, aujourd'hui, ils vont se retrouver au tacos, tu vois. Et ils vont se retrouver à la marinade, et ils vont kiffer. Non mais, moi je trouve qu'il y a, je crois, une espèce de patrimoine de tout, tu vois. Et je pense que le patrimoine culinaire lyonnais, c'est ça. Et ça a l'air stupide, mais... Là, aujourd'hui, les jeunes, en 2025, ils vont bouffer un tacos, quoi. Et c'est un truc qui est né à Lyon. C'est rigolo. Ah, c'est sûr. Alors non, non, non. On vous dira Grand Lyon. Ça, c'est l'éternel débat. Tu sais que j'arrive pas à trouver la réponse. Est-ce que c'est né à Villeurbanne ou alors Vau-en-Velin ? Et les mecs sont énervés.

  • Speaker #1

    Moi, j'étais carrément sur Grenoble.

  • Speaker #2

    Non, non, non, ça c'est...

  • Speaker #1

    Ça c'est fini, on n'est plus là.

  • Speaker #2

    Non, ça on arrête. Mauvais délire. Mister V, calme-toi. Enfin bref, t'as capté. En tout cas, c'est un peu le nez de l'histoire de la gastronomie lyonnaise. Mais en tout cas, je trouve que ce côté cuisine du terroir, des aliments qu'on a, plus ce côté populaire, jovial, clairement, par les mères lyonnaises qui auront donné Paul Bocuse plus tard, c'est très important. Et c'est dans l'ADN de la gastronomie lyonnaise depuis le début.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ancré. Et aujourd'hui, malgré ces années qui sont passées, donc on a Paul Bocuse qui a mis un peu Lyon sur la carte du monde par rapport à la gastronomie. Mais aujourd'hui encore, même si Paul Bocuse n'est plus là, on a toujours des gros événements à Lyon qui font que tout le monde se retrouve à Lyon. Je pense notamment au CIRA, tous les deux ans, où c'est le plus, je ne savais pas, mais c'est le plus gros salon de la gastronomie, de la restauration, de l'hôtellerie. Et c'est à Lyon, tous les deux ans. et donc il y a le... Le Bocuse d'or qui est une compétition créée par M. Paul Bocuse. Et c'est pareil, la plus grosse compétition culinaire au monde. Et c'est un truc de fou.

  • Speaker #2

    C'est hallucinant.

  • Speaker #1

    Et il y a toujours des festivals. J'ai toujours envie de dire festivo. Les festivals. C'est bien. Lyon Street Food Festival. Le Tour des Terroirs. Enfin, le Festival des Terroirs. Il y a vraiment une concentration d'événements liés à la gastronomie. Et ça, ça perdure dans le temps.

  • Speaker #2

    C'est marrant que tu parles de cet événement, que je n'ai pas fait encore d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Lequel ?

  • Speaker #2

    Le Syrah. Je n'ai pas eu l'occasion encore, ça viendra. Mais le Syrah, par exemple, on parlait de géographie de la gastronomie lyonnaise. Et je trouve que le Syrah, c'est vachement important parce que qu'est-ce que c'est, avant d'être ce festival ? C'est un cépage de vin art des choix. Alors, c'est dans la région. Et ce qui est fou, je l'ai appris il n'y a pas longtemps. C'est que ce cépage, en fait, c'est celui qui est utilisé dans le Nouveau Monde, Australie, Etats-Unis, etc. C'est le Syrah qui est planté dans ces pays-là pour que ces pays développent du vin. Eh ben ouais, c'est de chez nous, encore une fois. Et ça, je trouve que c'est hallucinant de savoir ça. Et Lyon, c'est vachement moins connu. C'est que Lyon, peu de gens le savent, mais dans l'histoire, a été aussi une capitale horticole et botanique. Au XIXe et le XXe siècle. Entre 1850 et 1916, il y avait près de 40 000 variétés de fruits et de légumes dans la région. Et des gens du monde entier venaient les acheter pour les planter dans leur pays. C'est hallucinant. C'est fou. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas à cause du changement climatique, etc. On a perdu malheureusement un peu de cette richesse. Mais il y a encore une fois ce patrimoine du terroir. Et voilà, c'est complètement fou quand c'est des choses comme ça. Botanique, quoi.

  • Speaker #1

    On n'est pas la capitale de la France, mais par contre, on est la capitale de beaucoup de choses.

  • Speaker #2

    Ah, ça, on aime bien le dire. Il y a peut-être la résistance, il y a peut-être l'extrémisme, il y a peut-être du cinéma. On aura toujours ce petit complexe d'infériorité vis-à-vis de Paris, mais bon. J'aime bien pour ça aussi.

  • Speaker #1

    Non mais tu sais quoi ? Je reviens juste à Kurnonsky. Et j'ai bien aimé quand j'ai fait mes petites recherches sur lui. Il voulait justement prouver que la gastronomie française ne se cantonnait pas à Paris.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc merci monsieur. Et c'est un peu le travail qu'on fait sur Cherbon aussi, c'est qu'il n'y a pas que des chefs à Paris. Même si on les aime beaucoup et qu'ils font du super boulot. Il y en a ailleurs et il y a plein de belles choses ailleurs.

  • Speaker #2

    Alors oui, on est un peu chauvin parce qu'on est lyonnais et ton podcast parle de la bouffe lyonnaise. Mais si on ouvre un peu nos œillères, c'est vrai qu'on est quand même dans un pays en France où il suffit de faire 50 kilomètres pour découvrir de nouvelles choses. C'est hallucinant. Et notre région, la région Auvergne-en-Alpes, franchement, on est au top.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on n'a pas de quoi se plaindre.

  • Speaker #2

    Non, c'est clair.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, j'ai l'impression qu'on a fait un beau... Un beau tour de l'histoire de la gastronomie. Est-ce que tu veux nous donner une dernière petite anecdote, une petite phrase ou quelque chose qui t'a inspiré ?

  • Speaker #2

    Une anecdote comme ça ? Je vais réfléchir. En tout cas, c'était un super podcast. C'était charbon. Voilà, putain. Waouh. Inspiration sur 20. Voilà, écoutez. Non, une petite dernière anecdote. Comme ça, je n'ai pas réfléchi au truc. Voilà, si vous voulez de la bouffe gastronomique lyonnaise issue du... patrimoine, il y a des bouchons exceptionnels à Lyon. J'aurais du mal à en sortir qu'un, donc je vais en sortir plusieurs. Faire plaisir, vous allez au Café des Fédérations, qui est le plus ancien. C'est mon petit chouchou.

  • Speaker #1

    Tu es dans le Vieux Lyon ?

  • Speaker #2

    Non, il est juste à côté de la place des Thérault, à côté du Palais Saint-Pierre. Il y a aussi le comptoir d'Abel, qui est oh là là, qui est fou. Et si je ne dis pas de Bédib, je crois que ça ne va pas changer, les quenelles sont toujours faites sur place. Ils ont encore le labo là-bas. et c'est assez fou et pour les jeunes, je ne vais pas être original mais la marinade meilleure tacos de Lyon et ça aussi c'est lyonnais et voilà, c'est pas Paris

  • Speaker #1

    Magnifique, et on va terminer sur cette petite phrase que j'ai lue très récemment c'est que à Lyon, on ne se connait pas tant qu'on n'a pas mangé ensemble Tacos ou bouchons, allez manger ensemble

  • Speaker #2

    C'est tout à fait vrai,

  • Speaker #1

    merci Louison Merci à toi Vlad, à bientôt

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est la fin de ce premier épisode de Bon, j'espère que ça vous a plu J'adorerais avoir votre retour. Bah oui, bah voilà. Voilà, on va faire ça. Envoyez-moi un DM sur Insta et donnez-moi votre avis sur ce nouveau format. Parce qu'en fait,

  • Speaker #1

    je suis trop curieuse vu que c'était tout nouveau.

  • Speaker #0

    J'ai trop envie d'avoir votre avis. Et surtout, vos idées. Qu'est-ce que vous avez envie d'entendre sur Bon ? Parce qu'on l'a dit, c'est un format libre, spontané et voilà,

  • Speaker #1

    pas prise de tête. Donc,

  • Speaker #0

    je suis preneuse de toutes vos idées. si vous avez aimé cet épisode vous pouvez le partager autour de vous comme d'habitude et nous mettre un commentaire, des étoiles, il y en a déjà beaucoup qui le font donc merci à vous qui avez pris le temps de le faire et ça nous aide vraiment, ça nous permet de remonter dans l'algorithme et de proposer l'épisode à plus de personnes donc voilà si vous voulez participer au développement de Cherbon vous pouvez commencer par là sinon on se retrouve dans deux semaines pour un nouvel épisode de Bon Et dans une semaine pour un épisode de Cherbon. J'espère que c'est clair. Attendez, on se refait un topo. Une semaine,

  • Speaker #1

    on a un long format.

  • Speaker #0

    Et une semaine, on a un format court. Et ainsi de suite. Bref, on se lâche jamais. On se retrouve toutes les semaines. Voilà. Vous n'avez pas fini de m'entendre. D'ici là, régalez-vous bien. Voilà. Faites-vous plaisir. Et on se retrouve la semaine prochaine sur Cherbon.

  • Speaker #1

    Allez, bisous !

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Description

💥BOOOOOM : nouveau format sur CHER BON! avec un invité trop classe, Vladimir Colovray aka Vlad, l'historien préféré de ton historien préféré. Ensemble (surtout Vlad), on remonte l’histoire de la gastronomie lyonnaise pour comprendre pourquoi Lyon est LA capitale de la gastronomie française (et non c'est pas Paris, sorry not sorry, j'ai rien contre vous les parisiens mais je base tout ce podcast à partir de ce postulat, donc bon). Bonne écoute ! Et dis-moi ce que t'en penses ! Bisous❤️‍🔥


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Animation : Louison Lagneaux (louison@cherbon.fr)
Post-production : Florian Bergeret (florian.bergeret@cherbon.fr)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Coucou, bienvenue dans ce tout nouvel épisode de Bon, le nouveau format du podcast. Alors oui, je vous vois venir, je me suis pas trop foulée sur le nom, mais attendez, j'ai une petite explication. C'est justement l'esprit que j'ai envie de donner à ce projet. Bon, c'est un format plus court, sans prise de tête, mais attention, toujours avec du goût. L'idée c'est de se retrouver toutes les deux semaines pour un épisode plus court, entre 10 et 20 minutes. Promis, on ne fera pas plus long, ou peut-être un peu plus, mais... On reste sur du format court, promis. On va explorer plein de sujets autour de la gastronomie. On aura des portraits de chefs qui ont marqué Lyon, de l'actualité food, des nouvelles rencontres. Parce qu'en fait, je vous explique. J'avais trop envie d'inviter encore plus de monde, de partager nos dernières trouvailles, nos adresses préférées, et surtout de mettre en avant encore plus de monde, des nouveaux métiers, bref. J'étais un peu frustrée de ne pas pouvoir le faire, d'être bloquée un peu avec le format qu'on fait jusqu'ici et qu'on va continuer parce qu'on adore. Mais voilà,

  • Speaker #1

    c'est une bulle plus libre,

  • Speaker #0

    encore plus spontanée pour parler de tout ce qui nous régale, tout ce qui nous fait du bien à Lyon avec de nouveaux invités et toujours en toute simplicité. Ça arrive, je n'ai pas fait exprès, promis. J'espère que ça va vous plaire. Moi, je suis trop contente parce que déjà, j'adore faire du podcast. Et aussi quand même ça fait plus d'un an qu'on bosse sur Cherbon et c'est trop bien, on adore. Mais c'est vrai que ça fait du bien de lancer un nouveau projet, même si c'est pas énorme, mais ça fait trop du bien de, je sais pas, ça redonne un coup de boost à l'ensemble. Bref, je suis trop ravie de vous présenter Bon. Et on commence très fort avec un épisode qui va remettre les points sur les i et les barres sur les t. On va parler d'histoire, on va retracer toute l'histoire de la gastronomie lyonnaise. C'était une évidence pour moi de commencer par là. Et pour en parler, qui est de mieux que l'expert en histoire lyonnaise, Vladimir Kolovray, Vlad de À l'époque. Je suis sûre que vous le connaissez. Je vous laisse avec ce premier épisode et je vous souhaite une bonne écoute.

  • Speaker #1

    Salut Vladimir.

  • Speaker #2

    Salut Louison.

  • Speaker #1

    Comment tu vas ?

  • Speaker #2

    Bah écoute, ça va. Il fait beau, c'est le début du printemps. On est à Hôtel 71 au HIT, on est bien.

  • Speaker #1

    On est d'accord. Qu'est-ce que ce sujet t'inspire déjà avant de commencer ?

  • Speaker #2

    Beaucoup d'émotions, parce que comme tout être humain, j'ai besoin de manger pour vivre. Et parce que la bouffe lyonnaise, c'est la meilleure du monde. Non, je rigole, on ne va pas être trop chauvin dès le début. Mais non, on a une gastronomie qui est vraiment incroyable chez nous. Et d'ailleurs, les Lyonnais aiment le répéter à qui veut l'entendre. On a la meilleure gastronomie du monde. Donc c'est avec grand plaisir que je viens de parler de ça avec toi. J'espère que je serai un bon interlocuteur. Mais en tout cas, en tant que prof d'histoire, on ne peut pas passer à côté de l'histoire de la gastronomie lyonnaise quand on étudie ça. Donc, ça va être un grand plaisir. Je vais parler de ça avec toi.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et oui, donc c'est ça, tu es prof d'histoire. Et en plus de faire tes vidéos pour le compte Instagram à l'époque. Voilà. Donc, c'est pour ça que j'ai fait appel à toi pour avoir tes talents un peu d'historien, parce que je ne suis pas experte en la matière.

  • Speaker #2

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et si tu veux bien, On commence dès maintenant. On avait commencé un peu à en parler avant d'enregistrer. Mais donc, Lyon est connu pour être la capitale de la gastronomie. C'est un certain Kurnonsky qui a balancé cette phrase et depuis, c'est resté. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu les origines de pourquoi un jour ce monsieur a dit ça ?

  • Speaker #2

    Alors oui, quand on dit capitale de la gastronomie, c'est extrêmement pompeux. Mais en fait, c'est très, très récent, cette appellation. Et comme tu l'as dit, c'est un certain Maurice Kurnonski qui a dit ça. En fait, déjà, il faut repartir. Au début, c'était qui ce bonhomme pour balancer un truc comme ça ? En fait, c'était un grand gastronome et un critique culinaire du début du XXe siècle. Vous pouvez retrouver des vidéos de lui, d'ailleurs, sur YouTube. C'est assez rigolo de voir comment il parle de bouffe. Et c'est lui, en 1925, qui a été le premier à qualifier Lyon de capitale de la gastronomie. Et donc, c'est vachement intéressant. Et au vu de ce qu'on sait un petit peu, on pourrait penser que c'est Paris. D'ailleurs, beaucoup de gens le disent.

  • Speaker #1

    Je l'ai entendu il n'y a pas longtemps.

  • Speaker #2

    En fait, à Paris, ce n'est pas du tout la capitale de la gastronomie, mais c'est le lieu en France où se concentrent le plus de restaurants qui ont vu sur le monde. Mais ce qui est intéressant dans ce qu'a dit ce critique-là, Kurnonsky, c'est qu'en fait, quand on étudie... toute l'histoire de la gastronomie lyonnaise, mais vraiment depuis le début. En fait, il y a plein de petits indices qui font que, oui, certainement, Lyon est une grande, grande ville de la gastronomie. Au monde, je ne sais pas, c'est quand même un petit peu abusé de dire ça, mais vu qu'on est chauvin, allez, on le dit. Si,

  • Speaker #1

    si, si. Et donc, on en parlait tout à l'heure aussi, s'il en est venu à dire ça, c'est aussi parce que Lyon a une situation géographique très particulière qui fait qu'on est dans une ville qui est entourée de terroirs hyper riches. Aussi, on en parlait, c'est grâce aussi au Rhône et à la Saône. Est-ce que tu peux raconter un petit peu en quoi le Rhône et la Saône, c'était important pour... Ah, j'arrive pas à finir ma phrase.

  • Speaker #2

    Je vais la finir. Ah,

  • Speaker #1

    super.

  • Speaker #2

    En fait, il faut remonter au tout début de Luc Dunhomme. Alors, j'aurais pas la... On va dire, j'aurais pas les connaissances pour remonter au temps des Celtes. Mais quand les Romains arrivent au tout début du premier millénaire, en fait, à Lyon, ils posent leur valise. Il y a le côté, justement, géographique qui est très important pour eux. Et donc, ça commence par les deux fleuves, comme en fait à Rome, en fait, une ville... la ville aux cinq collines avec le Tibre, c'est ça Rome ? Ouais c'est ça, oulala putain le prof d'histoire qui est en moi va s'auto-engueuler. Mais oui oui non mais c'est le Tibre, putain. Donc en fait quand les Romains arrivent à Lyon, ils voient cette ville aux deux grandes collines et aux fleuves. Mais ils voient pas que ça, ils voient également toute la région lyonnaise. Et alors bon les kilomètres n'existaient pas à l'époque officiellement, mais ils voient qu'au nord, il y a le Beaujolais avec les vignes. où ils vont pouvoir cultiver tout simplement le raisin pour le vin. Il y a aussi énormément de terres agricoles, de terres qui vont pouvoir être utilisées pour l'agriculture. Il y a déjà des élevages de Ausha, il y a 2000 ans. Et en fait, quand ils posent leur valise, ils se disent, bon, c'est un bon spot. En plus, on n'est pas trop loin de Lyon pour rentrer en cas de galère, etc. Et ils vont être tellement bien là, que ça va être... Lugdunum va devenir le primat des Gaules, la capitale des Gaules. Et évidemment, c'est le début des embrouilles. Et la première, je l'avais dit ça je crois dans une vieille vidéo, les gens avaient pas mal réagi. Et la première recette lyonnaise connue de Quenelle, elle nous vient des Romains. C'était déjà avec du brochet, c'était il y a 2000 ans.

  • Speaker #1

    C'est vrai que j'ai vu que nos spécialités venaient pas mal d'Italie. Notamment le cardon qui vient aussi, le gratin de cardon et tout. Il y a plein de choses en fait qui nous viennent d'Italie.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Merci les Italiens.

  • Speaker #2

    Les Italiens, de toute façon, on va les retrouver sur les deux millions de l'histoire de Lyon. Ils ont fondé la ville qu'on connaît actuellement. À la Renaissance, ils l'ont refombriée. Et aussi par la nourriture. On y reviendra. Mais donc voilà, il y a ce côté géographique qui est hyper important dans la ville. Toujours aujourd'hui, on n'a qu'à sortir à moins de 10 minutes en voiture de Lyon pour voir des champs magnifiques, pour aller prendre... cueillir des... Qu'est-ce que je dis prendre ? Cueillir des fruits. On a l'Ardèche qui n'est pas loin, où il y a... On reviendra sur le vin à Ardéchois, qui est important. Mais donc voilà, c'est une ville où la gastronomie est importante et où la géographie, pour en revenir à ça, a été déterminante, en fait, dans le choix des Romains. Et à partir de là, toute une culture culinaire s'est développée.

  • Speaker #1

    Et puis après, il y avait aussi, ces deux fleuves étaient aussi des points de passage pour tous les marchands qui passaient d'un pays à l'autre, d'une ville à l'autre, qui s'arrêtaient par Lyon. Il y avait plein d'échanges commerciaux entre les marchands. Il y a aussi eu, il me semble, j'ai retenu la tête, 1420, tu vas me dire si je me trompe, où c'est le roi Charles VII, j'espère que je ne dis pas de bêtises, qui a accordé à la ville de Lyon d'avoir des foires. Et notamment au début, deux foires. La particularité de ces foires, c'est qu'elles étaient exonérées d'impôts. Donc en fait, il y avait tous les marchands de France et aussi d'Europe qui se retrouvaient à Lyon pour ces foires. Et ils sont passés de deux foires à quatre. donc c'est aussi pour ça que Lyon a concentraient autant de marchands et de métiers de bouche. Voilà, c'est ça que je veux dire. Est-ce que tu peux nous parler un peu de ces foires ?

  • Speaker #2

    Alors, je pourrais pas revenir, là, sans avoir révisé, sur l'exactitude de ce que tu viens de dire concernant Charles VII. Je veux pas m'avancer. Par contre, ce que tu as dit sur les foires est absolument vrai. Faut savoir que les foires... Tiens, d'ailleurs, il y a la foire de Lyon en ce moment. Vous pouvez toujours découvrir dans le Giga Hall 1 toutes les spécialités de l'univers. Ils sont incroyables. Bref, on ferme la parenthèse. Lyon, tout comme de nombreuses villes européennes, en fait, à la Renaissance, a eu une foire. Et là toujours d'ailleurs. Le principe des foires, à cette époque-là, c'était que les marchands, comme tu l'as très bien dit, voyageaient de ville en ville pour vendre leurs produits, exposer leurs produits. Et Lyon, donc, à la Renaissance, devient extrêmement importante de base. dans le domaine des banques, avec notamment à nouveau les Italiens qui viennent s'installer à Lyon, dans le quartier de Saint-Jean. Donc ils vont amener leur culture culinaire. On en reviendra après. Les Allemands aussi, qui étaient des grands férus de foire, viennent s'installer en masse à Lyon. On y reviendra aussi. La quenelle, elle a aussi des origines allemandes. Et les foires qui se déroulent à Lyon prennent une importance incroyable parce qu'en fait, pendant l'espace d'un siècle, un siècle, un siècle, un siècle et demi, Lyon va devenir la capitale européenne, je crois la plus grande capitale économique européenne entre l'invention de l'imprimerie et aussi le développement de la soie, en fait, tout simplement, du commerce de la soie. Et donc, comme tu l'as très bien dit, Louison, il y a un passage incroyable qui se fait à Lyon, un mélange de cultures qui viennent du sud, du nord, de l'est de l'Europe, jusqu'à chez nous. Et donc, ces foires, elles amènent des gens de partout et elles vont permettre à la gastronomie de se développer. Aujourd'hui, on appellera ça de la gastronomie fusion, mais en fait, on a des spécialités qui viennent de partout. avec toujours ce côté terroir local. On y reviendra souvent, mais les gens qui ont apporté leur patrimoine culinaire l'ont tout de suite mélangé avec les aliments qu'on pouvait trouver autour de chez nous.

  • Speaker #1

    Ils se sont adaptés avec ce qu'ils avaient.

  • Speaker #2

    Exactement. La meilleure, je crois que je l'avais fait une petite émission dessus, j'ai un peu oublié, ça fait longtemps, mais la star des salades lyonnaises, la salade lyonnaise, en fait, elle a été la recette qu'on connaît. à peu près aujourd'hui, elle a été commandée par Marie de Médici, qui était installée à Lyon.

  • Speaker #1

    J'ai vu ça.

  • Speaker #2

    Elle adorait la salade et elle en avait marre des salades florentines, en fait. Et quand elle est venue s'installer à Lyon, elle s'est dit en fait, je veux les produits locaux. Alors, je n'ai pas la recette marmiton précise, mais elle s'est dit, on va prendre de la cochonnette ici, des oeufs du Rhône, etc. Et ça a donné la fameuse salade lyonnaise.

  • Speaker #1

    C'est un exemple. Un très bel exemple.

  • Speaker #2

    De la Renaissance en plus.

  • Speaker #1

    Mais je crois qu'il y a beaucoup de personnages comme ça, italiens, qui sont arrivés et qui sont, même encore après, qui sont après allés manger chez les merlionaises. Bref, plein de personnages comme ça. Qu'est-ce qui arrive après ça ? On n'arrive pas encore aux merlionaises. Il y a justement... Attends, il y a quoi après ça ? Comment ça part ?

  • Speaker #2

    Comment ça part ? Je pense que, comme on l'a très bien dit, il y a une espèce de gloobie vulga. de cultures qui vont se rencontrer à Lyon. Clairement, comme on l'a dit, dès le temps des Romains, en fait, Lyon, il n'y a pas un seul peuple qui s'est installé ici. C'est une addition au fil des siècles. On parlait des Italiens, mais la communauté allemande aussi, à la Renaissance, s'installe beaucoup. Et plus on approche du 18e, 19e siècle, plus il y a de nouveaux peuples européens. Alors, on n'est pas encore au XXe siècle où il y aura une forte immigration espagnole, puis italienne, puis après la Seconde Guerre mondiale où on aura une immigration africaine qui va elle-même aussi amener sa gastronomie.

  • Speaker #1

    Je me trompe peut-être, mais tu vas me corriger. On a la révolution industrielle.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et c'est là où il y a des familles, notamment à Lyon, qui vont faire fortune, notamment les soyeux. Et c'est à ce moment-là qu'on va avoir des cuisinières qui vont arriver dans les familles lyonnaises parce que ces familles-là avaient besoin de personnel. Et donc, il y a des jeunes femmes qui arrivent dans ces maisons et qui apprennent la cuisine, qui avaient déjà des bases en cuisine un peu traditionnelle lyonnaise, et qui vont apprendre les codes de la bourgeoisie. Avant ça, il y a eu quand même une première vague de maires lyonnaises, qui étaient plutôt des tenancières de bistrots très classiques, cuisine simple, mais toujours, comme on a dit, des produits de qualité et des produits locaux. Mais il va y avoir cette deuxième vague de maires lyonnaises. qui ont travaillé pour les bourgeois. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #2

    Le concept, enfin c'est pas le concept, les mères lyonnaises, c'est quelque chose de très très très marquant dans l'histoire qu'une heure de la ville. Alors c'est un cliché sur la lyonnaise, la femme lyonnaise, femme de caractère, qui tient la baraque, qui ramène, enfin c'est la femme de Guignol qui le ramène bourré, elle le ramène son mec à la maison, et il met qu'il fait à manger, tu vois. Bon, rien de sexiste là-dedans, c'est un peu traditionnel. Mais donc, pour les mères lyonnaises, à partir du 19e siècle, tu l'as très bien dit, il y a cette volonté de faire de la bonne bouffe, assez riche, qui plâtre, mais avec des ingrédients, on en revient toujours à ça, des ingrédients de haute qualité, du pourtour lyonnais. Et donc, la révolution industrielle, le 19e siècle, c'est l'ouverture de toutes les grandes industries. Alors bon, on n'avait pas de mineurs à Lyon, mais... Que ce soit à Oulin, à Gerland, ville urbaine actuelle, des industries ouvrent de partout. Et donc, il faut nourrir les ouvriers. Aussi bête que ça paraisse, il fallait les faire bouffer. clairement. Et donc, les daronnes à la maison, clairement, elles faisaient de la bouffe généreuse, bien préparée. Le concept de bouchon vient d'ailleurs de là. C'est-à-dire que pour se faire de l'argent en plus, parce qu'il n'y avait que les hommes, presque que les hommes qui travaillaient à l'époque, elles mettaient une espèce de botte de foin au-dessus des portes de leur maison pour dire, vous pouvez venir manger chez moi aussi si vous payez un petit truc.

  • Speaker #1

    Ok. Il y a plusieurs légendes autour du bouchon.

  • Speaker #2

    S'il n'y a pas vraiment de légende, en fait, c'est... plusieurs manières...

  • Speaker #1

    D'expliquer l'origine.

  • Speaker #2

    Exactement. Et d'ailleurs, j'en reviens encore une fois, on en revient à la base, la géographie lyonnaise de la nourriture. Il est dit que c'est les mères lyonnaises à Lyon qui cuisinent. Par contre, c'est les pères lyonnais qui cueillent dans les champs, qui amènent la nourriture. Voilà, c'est les paysans, c'est les agriculteurs, c'est les viticulteurs du Beaujolais. Et donc, c'est les pères lyonnais qui ramènent la bouffe, mais c'est les merlionnaises qui la cuisinent,

  • Speaker #1

    ça c'est hyper important et c'est vrai que j'avais vu une merlionnaise je ne saurais pas plus, je pourrais pas dire son nom, mais qui s'était mariée avec un pêcheur, et du coup elle avait fait de sa spécialité, c'était un plat au poisson, je ne saurais plus dire, mais oui, donc chacune avait sa spécialité, parce qu'elles avaient des affiliations particulières avec...

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Très sympa.

  • Speaker #2

    Et donc, c'est dans cette culture un petit peu des femmes à Lyon qui cuisinent, que paradoxalement va naître le plus grand chef du monde, mais c'est un homme. Mais par contre... toute sa cuisine, il la doit à la mère Brasier et à d'autres mères. C'est le fameux Paul Bocuse. Donc je sais que c'est un peu la rockstar des cuisiniers lyonnais. Et puis là, aujourd'hui, son empreinte, elle est indélabile. Mais lui-même, son savoir-faire, il le tient des mères lyonnaises. Mais surtout, et c'est ça le plus important, il la tient de leur manière de travailler. Et Monsieur Paul, comme on l'appelle, ce n'était pas justement de la... Enfin si, là je vais me prendre une tempête si je dis des bêtises. Qu'est-ce que tu allais dire ? J'allais dire, ce n'était pas de la haute gastronomie, comme on peut l'imaginer un petit peu, vous voyez, dans les clichés, les films. À l'inverse, lui, c'était une cuisine généreuse. D'ailleurs, je crois que c'est toujours le cas aujourd'hui, dans son grand restaurant, là, au Mondor. Mais le vendredi, la spécialité de Paul Bocuse, c'est le poteau-feu. C'est le poteau-feu fait à la Bocuse. Et c'est quelque chose de très terroir, finalement. C'est vrai. Et quand on voit ce chef un petit peu qui a conquis le monde par son expérience, mais ça a toujours été vis-à-vis de cette cuisine simple, généreuse des mères lyonnaises. Ça, il l'a dit je ne sais pas combien de fois dans sa vie. Vous pourrez regarder sur Internet. C'est passionnant à regarder.

  • Speaker #1

    Il a vraiment été éduqué par ses mères lyonnaises, et notamment, comme tu disais, Eugénie Brasier. Exactement. Juste pour rappel, et l'une... et la première femme à avoir eu trois étoiles. Et elle a eu trois étoiles sur deux établissements en même temps. Voilà. C'est fou. Et donc il s'est fait, il a été l'apprenti de Génie Brasier.

  • Speaker #2

    Et ouais. Une cuisine vraiment exceptionnelle. Et quand justement on voit d'où il est parti, voilà. Si je dis pas une bêtise, il est parti, il est allé en apprentissage à 14 ans chez la mère Brasier et c'est là où il a tout fait. Et personnellement, je n'ai encore jamais mangé dans son restaurant. Deux. Allez, on attend que le podcast explose et on y va. C'est clair. On fera un épisode. Non, mais je plaisante. Mais honnêtement, c'est quand même incroyable de voir d'où ça vient. Parce que justement, quand on parle de cuisine française, là, je vais sortir un petit peu du Cap de Lyon. Quand on parle de la cuisine française, c'est la meilleure du monde. C'est des plats. extrêmement raffiné, hérité du temps des rois, etc. Alors c'est vrai, mais cette définition-là, elle s'est développée en fait après la Révolution française. J'essaie d'être assez rapide, mais durant la Révolution française, quand Versailles explose et que la monarchie est en déroute, tous les grands chefs de Versailles, les meilleurs cuisiniers du royaume, en fait, ils partent dans les cours européennes et mis à la France. Il y en a qui vont en Angleterre, en Allemagne. Bref, dans tous les autres pays. Et en fait, c'est là où le savoir culinaire français et la gastronomie à la française, la haute gastronomie, se développent.

  • Speaker #1

    Et se transmet ailleurs.

  • Speaker #2

    Exactement. Sauf qu'à Lyon, comme on en revient à ça, eh bien non, traditionnellement, c'est une cuisine, au contraire, très généreuse et surtout populaire. J'aime bien utiliser ce mot, quoi. C'est populaire. Vous allez dans un bouchon à Lyon, c'est populaire. Et je crois que malgré le fait que... qu'on est avancé dans le temps et tout. Si moi, on me demande de définir la cuisine lyonnaise historique, c'est quelque chose de populaire, de bon marché, de sympa. On ne se prend pas la tête. C'est revenu à la mode ces dernières années, le machon par exemple. C'est aussi un truc pour picoler dès le matin et faire le con, on est d'accord. Mais quand on voit le vrai machon lyonnais, et l'année dernière j'ai fait celui du loup au stade de Jarlan, c'était exceptionnel, on s'est marrés. Mais c'est quelque chose de convivial, de populaire. Ce n'est pas du tout élitiste, comme une image qu'on peut avoir de la gastronomie française à l'international. Désolé, j'étais un peu long.

  • Speaker #1

    Non, t'inquiète, mais t'as raison, populaire et en même temps... J'ai l'impression que c'est des endroits où tout le monde se rassemble sans trop se mettre dans des cases. On va avoir des plus bourgeois, des moins bourgeois. C'est vraiment un mélange de tout le monde et c'est ça je pense qui fait la beauté aussi de ces traditions.

  • Speaker #2

    Et souvent j'en parle avec mes élèves, moi je suis prof actuellement. Et il y a un truc qui est assez fascinant, c'est que ce côté justement très populaire, ce côté très convivial, on va la retrouver aussi dans ce qu'on appelle aujourd'hui plus la street food, et la street food lyonnaise. Et c'est marrant ce que tu disais, qu'un mec de quartier et un bourgeois, aujourd'hui, ils vont se retrouver au tacos, tu vois. Et ils vont se retrouver à la marinade, et ils vont kiffer. Non mais, moi je trouve qu'il y a, je crois, une espèce de patrimoine de tout, tu vois. Et je pense que le patrimoine culinaire lyonnais, c'est ça. Et ça a l'air stupide, mais... Là, aujourd'hui, les jeunes, en 2025, ils vont bouffer un tacos, quoi. Et c'est un truc qui est né à Lyon. C'est rigolo. Ah, c'est sûr. Alors non, non, non. On vous dira Grand Lyon. Ça, c'est l'éternel débat. Tu sais que j'arrive pas à trouver la réponse. Est-ce que c'est né à Villeurbanne ou alors Vau-en-Velin ? Et les mecs sont énervés.

  • Speaker #1

    Moi, j'étais carrément sur Grenoble.

  • Speaker #2

    Non, non, non, ça c'est...

  • Speaker #1

    Ça c'est fini, on n'est plus là.

  • Speaker #2

    Non, ça on arrête. Mauvais délire. Mister V, calme-toi. Enfin bref, t'as capté. En tout cas, c'est un peu le nez de l'histoire de la gastronomie lyonnaise. Mais en tout cas, je trouve que ce côté cuisine du terroir, des aliments qu'on a, plus ce côté populaire, jovial, clairement, par les mères lyonnaises qui auront donné Paul Bocuse plus tard, c'est très important. Et c'est dans l'ADN de la gastronomie lyonnaise depuis le début.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ancré. Et aujourd'hui, malgré ces années qui sont passées, donc on a Paul Bocuse qui a mis un peu Lyon sur la carte du monde par rapport à la gastronomie. Mais aujourd'hui encore, même si Paul Bocuse n'est plus là, on a toujours des gros événements à Lyon qui font que tout le monde se retrouve à Lyon. Je pense notamment au CIRA, tous les deux ans, où c'est le plus, je ne savais pas, mais c'est le plus gros salon de la gastronomie, de la restauration, de l'hôtellerie. Et c'est à Lyon, tous les deux ans. et donc il y a le... Le Bocuse d'or qui est une compétition créée par M. Paul Bocuse. Et c'est pareil, la plus grosse compétition culinaire au monde. Et c'est un truc de fou.

  • Speaker #2

    C'est hallucinant.

  • Speaker #1

    Et il y a toujours des festivals. J'ai toujours envie de dire festivo. Les festivals. C'est bien. Lyon Street Food Festival. Le Tour des Terroirs. Enfin, le Festival des Terroirs. Il y a vraiment une concentration d'événements liés à la gastronomie. Et ça, ça perdure dans le temps.

  • Speaker #2

    C'est marrant que tu parles de cet événement, que je n'ai pas fait encore d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Lequel ?

  • Speaker #2

    Le Syrah. Je n'ai pas eu l'occasion encore, ça viendra. Mais le Syrah, par exemple, on parlait de géographie de la gastronomie lyonnaise. Et je trouve que le Syrah, c'est vachement important parce que qu'est-ce que c'est, avant d'être ce festival ? C'est un cépage de vin art des choix. Alors, c'est dans la région. Et ce qui est fou, je l'ai appris il n'y a pas longtemps. C'est que ce cépage, en fait, c'est celui qui est utilisé dans le Nouveau Monde, Australie, Etats-Unis, etc. C'est le Syrah qui est planté dans ces pays-là pour que ces pays développent du vin. Eh ben ouais, c'est de chez nous, encore une fois. Et ça, je trouve que c'est hallucinant de savoir ça. Et Lyon, c'est vachement moins connu. C'est que Lyon, peu de gens le savent, mais dans l'histoire, a été aussi une capitale horticole et botanique. Au XIXe et le XXe siècle. Entre 1850 et 1916, il y avait près de 40 000 variétés de fruits et de légumes dans la région. Et des gens du monde entier venaient les acheter pour les planter dans leur pays. C'est hallucinant. C'est fou. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas à cause du changement climatique, etc. On a perdu malheureusement un peu de cette richesse. Mais il y a encore une fois ce patrimoine du terroir. Et voilà, c'est complètement fou quand c'est des choses comme ça. Botanique, quoi.

  • Speaker #1

    On n'est pas la capitale de la France, mais par contre, on est la capitale de beaucoup de choses.

  • Speaker #2

    Ah, ça, on aime bien le dire. Il y a peut-être la résistance, il y a peut-être l'extrémisme, il y a peut-être du cinéma. On aura toujours ce petit complexe d'infériorité vis-à-vis de Paris, mais bon. J'aime bien pour ça aussi.

  • Speaker #1

    Non mais tu sais quoi ? Je reviens juste à Kurnonsky. Et j'ai bien aimé quand j'ai fait mes petites recherches sur lui. Il voulait justement prouver que la gastronomie française ne se cantonnait pas à Paris.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc merci monsieur. Et c'est un peu le travail qu'on fait sur Cherbon aussi, c'est qu'il n'y a pas que des chefs à Paris. Même si on les aime beaucoup et qu'ils font du super boulot. Il y en a ailleurs et il y a plein de belles choses ailleurs.

  • Speaker #2

    Alors oui, on est un peu chauvin parce qu'on est lyonnais et ton podcast parle de la bouffe lyonnaise. Mais si on ouvre un peu nos œillères, c'est vrai qu'on est quand même dans un pays en France où il suffit de faire 50 kilomètres pour découvrir de nouvelles choses. C'est hallucinant. Et notre région, la région Auvergne-en-Alpes, franchement, on est au top.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on n'a pas de quoi se plaindre.

  • Speaker #2

    Non, c'est clair.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, j'ai l'impression qu'on a fait un beau... Un beau tour de l'histoire de la gastronomie. Est-ce que tu veux nous donner une dernière petite anecdote, une petite phrase ou quelque chose qui t'a inspiré ?

  • Speaker #2

    Une anecdote comme ça ? Je vais réfléchir. En tout cas, c'était un super podcast. C'était charbon. Voilà, putain. Waouh. Inspiration sur 20. Voilà, écoutez. Non, une petite dernière anecdote. Comme ça, je n'ai pas réfléchi au truc. Voilà, si vous voulez de la bouffe gastronomique lyonnaise issue du... patrimoine, il y a des bouchons exceptionnels à Lyon. J'aurais du mal à en sortir qu'un, donc je vais en sortir plusieurs. Faire plaisir, vous allez au Café des Fédérations, qui est le plus ancien. C'est mon petit chouchou.

  • Speaker #1

    Tu es dans le Vieux Lyon ?

  • Speaker #2

    Non, il est juste à côté de la place des Thérault, à côté du Palais Saint-Pierre. Il y a aussi le comptoir d'Abel, qui est oh là là, qui est fou. Et si je ne dis pas de Bédib, je crois que ça ne va pas changer, les quenelles sont toujours faites sur place. Ils ont encore le labo là-bas. et c'est assez fou et pour les jeunes, je ne vais pas être original mais la marinade meilleure tacos de Lyon et ça aussi c'est lyonnais et voilà, c'est pas Paris

  • Speaker #1

    Magnifique, et on va terminer sur cette petite phrase que j'ai lue très récemment c'est que à Lyon, on ne se connait pas tant qu'on n'a pas mangé ensemble Tacos ou bouchons, allez manger ensemble

  • Speaker #2

    C'est tout à fait vrai,

  • Speaker #1

    merci Louison Merci à toi Vlad, à bientôt

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est la fin de ce premier épisode de Bon, j'espère que ça vous a plu J'adorerais avoir votre retour. Bah oui, bah voilà. Voilà, on va faire ça. Envoyez-moi un DM sur Insta et donnez-moi votre avis sur ce nouveau format. Parce qu'en fait,

  • Speaker #1

    je suis trop curieuse vu que c'était tout nouveau.

  • Speaker #0

    J'ai trop envie d'avoir votre avis. Et surtout, vos idées. Qu'est-ce que vous avez envie d'entendre sur Bon ? Parce qu'on l'a dit, c'est un format libre, spontané et voilà,

  • Speaker #1

    pas prise de tête. Donc,

  • Speaker #0

    je suis preneuse de toutes vos idées. si vous avez aimé cet épisode vous pouvez le partager autour de vous comme d'habitude et nous mettre un commentaire, des étoiles, il y en a déjà beaucoup qui le font donc merci à vous qui avez pris le temps de le faire et ça nous aide vraiment, ça nous permet de remonter dans l'algorithme et de proposer l'épisode à plus de personnes donc voilà si vous voulez participer au développement de Cherbon vous pouvez commencer par là sinon on se retrouve dans deux semaines pour un nouvel épisode de Bon Et dans une semaine pour un épisode de Cherbon. J'espère que c'est clair. Attendez, on se refait un topo. Une semaine,

  • Speaker #1

    on a un long format.

  • Speaker #0

    Et une semaine, on a un format court. Et ainsi de suite. Bref, on se lâche jamais. On se retrouve toutes les semaines. Voilà. Vous n'avez pas fini de m'entendre. D'ici là, régalez-vous bien. Voilà. Faites-vous plaisir. Et on se retrouve la semaine prochaine sur Cherbon.

  • Speaker #1

    Allez, bisous !

Description

💥BOOOOOM : nouveau format sur CHER BON! avec un invité trop classe, Vladimir Colovray aka Vlad, l'historien préféré de ton historien préféré. Ensemble (surtout Vlad), on remonte l’histoire de la gastronomie lyonnaise pour comprendre pourquoi Lyon est LA capitale de la gastronomie française (et non c'est pas Paris, sorry not sorry, j'ai rien contre vous les parisiens mais je base tout ce podcast à partir de ce postulat, donc bon). Bonne écoute ! Et dis-moi ce que t'en penses ! Bisous❤️‍🔥


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Animation : Louison Lagneaux (louison@cherbon.fr)
Post-production : Florian Bergeret (florian.bergeret@cherbon.fr)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Coucou, bienvenue dans ce tout nouvel épisode de Bon, le nouveau format du podcast. Alors oui, je vous vois venir, je me suis pas trop foulée sur le nom, mais attendez, j'ai une petite explication. C'est justement l'esprit que j'ai envie de donner à ce projet. Bon, c'est un format plus court, sans prise de tête, mais attention, toujours avec du goût. L'idée c'est de se retrouver toutes les deux semaines pour un épisode plus court, entre 10 et 20 minutes. Promis, on ne fera pas plus long, ou peut-être un peu plus, mais... On reste sur du format court, promis. On va explorer plein de sujets autour de la gastronomie. On aura des portraits de chefs qui ont marqué Lyon, de l'actualité food, des nouvelles rencontres. Parce qu'en fait, je vous explique. J'avais trop envie d'inviter encore plus de monde, de partager nos dernières trouvailles, nos adresses préférées, et surtout de mettre en avant encore plus de monde, des nouveaux métiers, bref. J'étais un peu frustrée de ne pas pouvoir le faire, d'être bloquée un peu avec le format qu'on fait jusqu'ici et qu'on va continuer parce qu'on adore. Mais voilà,

  • Speaker #1

    c'est une bulle plus libre,

  • Speaker #0

    encore plus spontanée pour parler de tout ce qui nous régale, tout ce qui nous fait du bien à Lyon avec de nouveaux invités et toujours en toute simplicité. Ça arrive, je n'ai pas fait exprès, promis. J'espère que ça va vous plaire. Moi, je suis trop contente parce que déjà, j'adore faire du podcast. Et aussi quand même ça fait plus d'un an qu'on bosse sur Cherbon et c'est trop bien, on adore. Mais c'est vrai que ça fait du bien de lancer un nouveau projet, même si c'est pas énorme, mais ça fait trop du bien de, je sais pas, ça redonne un coup de boost à l'ensemble. Bref, je suis trop ravie de vous présenter Bon. Et on commence très fort avec un épisode qui va remettre les points sur les i et les barres sur les t. On va parler d'histoire, on va retracer toute l'histoire de la gastronomie lyonnaise. C'était une évidence pour moi de commencer par là. Et pour en parler, qui est de mieux que l'expert en histoire lyonnaise, Vladimir Kolovray, Vlad de À l'époque. Je suis sûre que vous le connaissez. Je vous laisse avec ce premier épisode et je vous souhaite une bonne écoute.

  • Speaker #1

    Salut Vladimir.

  • Speaker #2

    Salut Louison.

  • Speaker #1

    Comment tu vas ?

  • Speaker #2

    Bah écoute, ça va. Il fait beau, c'est le début du printemps. On est à Hôtel 71 au HIT, on est bien.

  • Speaker #1

    On est d'accord. Qu'est-ce que ce sujet t'inspire déjà avant de commencer ?

  • Speaker #2

    Beaucoup d'émotions, parce que comme tout être humain, j'ai besoin de manger pour vivre. Et parce que la bouffe lyonnaise, c'est la meilleure du monde. Non, je rigole, on ne va pas être trop chauvin dès le début. Mais non, on a une gastronomie qui est vraiment incroyable chez nous. Et d'ailleurs, les Lyonnais aiment le répéter à qui veut l'entendre. On a la meilleure gastronomie du monde. Donc c'est avec grand plaisir que je viens de parler de ça avec toi. J'espère que je serai un bon interlocuteur. Mais en tout cas, en tant que prof d'histoire, on ne peut pas passer à côté de l'histoire de la gastronomie lyonnaise quand on étudie ça. Donc, ça va être un grand plaisir. Je vais parler de ça avec toi.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et oui, donc c'est ça, tu es prof d'histoire. Et en plus de faire tes vidéos pour le compte Instagram à l'époque. Voilà. Donc, c'est pour ça que j'ai fait appel à toi pour avoir tes talents un peu d'historien, parce que je ne suis pas experte en la matière.

  • Speaker #2

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et si tu veux bien, On commence dès maintenant. On avait commencé un peu à en parler avant d'enregistrer. Mais donc, Lyon est connu pour être la capitale de la gastronomie. C'est un certain Kurnonsky qui a balancé cette phrase et depuis, c'est resté. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu les origines de pourquoi un jour ce monsieur a dit ça ?

  • Speaker #2

    Alors oui, quand on dit capitale de la gastronomie, c'est extrêmement pompeux. Mais en fait, c'est très, très récent, cette appellation. Et comme tu l'as dit, c'est un certain Maurice Kurnonski qui a dit ça. En fait, déjà, il faut repartir. Au début, c'était qui ce bonhomme pour balancer un truc comme ça ? En fait, c'était un grand gastronome et un critique culinaire du début du XXe siècle. Vous pouvez retrouver des vidéos de lui, d'ailleurs, sur YouTube. C'est assez rigolo de voir comment il parle de bouffe. Et c'est lui, en 1925, qui a été le premier à qualifier Lyon de capitale de la gastronomie. Et donc, c'est vachement intéressant. Et au vu de ce qu'on sait un petit peu, on pourrait penser que c'est Paris. D'ailleurs, beaucoup de gens le disent.

  • Speaker #1

    Je l'ai entendu il n'y a pas longtemps.

  • Speaker #2

    En fait, à Paris, ce n'est pas du tout la capitale de la gastronomie, mais c'est le lieu en France où se concentrent le plus de restaurants qui ont vu sur le monde. Mais ce qui est intéressant dans ce qu'a dit ce critique-là, Kurnonsky, c'est qu'en fait, quand on étudie... toute l'histoire de la gastronomie lyonnaise, mais vraiment depuis le début. En fait, il y a plein de petits indices qui font que, oui, certainement, Lyon est une grande, grande ville de la gastronomie. Au monde, je ne sais pas, c'est quand même un petit peu abusé de dire ça, mais vu qu'on est chauvin, allez, on le dit. Si,

  • Speaker #1

    si, si. Et donc, on en parlait tout à l'heure aussi, s'il en est venu à dire ça, c'est aussi parce que Lyon a une situation géographique très particulière qui fait qu'on est dans une ville qui est entourée de terroirs hyper riches. Aussi, on en parlait, c'est grâce aussi au Rhône et à la Saône. Est-ce que tu peux raconter un petit peu en quoi le Rhône et la Saône, c'était important pour... Ah, j'arrive pas à finir ma phrase.

  • Speaker #2

    Je vais la finir. Ah,

  • Speaker #1

    super.

  • Speaker #2

    En fait, il faut remonter au tout début de Luc Dunhomme. Alors, j'aurais pas la... On va dire, j'aurais pas les connaissances pour remonter au temps des Celtes. Mais quand les Romains arrivent au tout début du premier millénaire, en fait, à Lyon, ils posent leur valise. Il y a le côté, justement, géographique qui est très important pour eux. Et donc, ça commence par les deux fleuves, comme en fait à Rome, en fait, une ville... la ville aux cinq collines avec le Tibre, c'est ça Rome ? Ouais c'est ça, oulala putain le prof d'histoire qui est en moi va s'auto-engueuler. Mais oui oui non mais c'est le Tibre, putain. Donc en fait quand les Romains arrivent à Lyon, ils voient cette ville aux deux grandes collines et aux fleuves. Mais ils voient pas que ça, ils voient également toute la région lyonnaise. Et alors bon les kilomètres n'existaient pas à l'époque officiellement, mais ils voient qu'au nord, il y a le Beaujolais avec les vignes. où ils vont pouvoir cultiver tout simplement le raisin pour le vin. Il y a aussi énormément de terres agricoles, de terres qui vont pouvoir être utilisées pour l'agriculture. Il y a déjà des élevages de Ausha, il y a 2000 ans. Et en fait, quand ils posent leur valise, ils se disent, bon, c'est un bon spot. En plus, on n'est pas trop loin de Lyon pour rentrer en cas de galère, etc. Et ils vont être tellement bien là, que ça va être... Lugdunum va devenir le primat des Gaules, la capitale des Gaules. Et évidemment, c'est le début des embrouilles. Et la première, je l'avais dit ça je crois dans une vieille vidéo, les gens avaient pas mal réagi. Et la première recette lyonnaise connue de Quenelle, elle nous vient des Romains. C'était déjà avec du brochet, c'était il y a 2000 ans.

  • Speaker #1

    C'est vrai que j'ai vu que nos spécialités venaient pas mal d'Italie. Notamment le cardon qui vient aussi, le gratin de cardon et tout. Il y a plein de choses en fait qui nous viennent d'Italie.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Merci les Italiens.

  • Speaker #2

    Les Italiens, de toute façon, on va les retrouver sur les deux millions de l'histoire de Lyon. Ils ont fondé la ville qu'on connaît actuellement. À la Renaissance, ils l'ont refombriée. Et aussi par la nourriture. On y reviendra. Mais donc voilà, il y a ce côté géographique qui est hyper important dans la ville. Toujours aujourd'hui, on n'a qu'à sortir à moins de 10 minutes en voiture de Lyon pour voir des champs magnifiques, pour aller prendre... cueillir des... Qu'est-ce que je dis prendre ? Cueillir des fruits. On a l'Ardèche qui n'est pas loin, où il y a... On reviendra sur le vin à Ardéchois, qui est important. Mais donc voilà, c'est une ville où la gastronomie est importante et où la géographie, pour en revenir à ça, a été déterminante, en fait, dans le choix des Romains. Et à partir de là, toute une culture culinaire s'est développée.

  • Speaker #1

    Et puis après, il y avait aussi, ces deux fleuves étaient aussi des points de passage pour tous les marchands qui passaient d'un pays à l'autre, d'une ville à l'autre, qui s'arrêtaient par Lyon. Il y avait plein d'échanges commerciaux entre les marchands. Il y a aussi eu, il me semble, j'ai retenu la tête, 1420, tu vas me dire si je me trompe, où c'est le roi Charles VII, j'espère que je ne dis pas de bêtises, qui a accordé à la ville de Lyon d'avoir des foires. Et notamment au début, deux foires. La particularité de ces foires, c'est qu'elles étaient exonérées d'impôts. Donc en fait, il y avait tous les marchands de France et aussi d'Europe qui se retrouvaient à Lyon pour ces foires. Et ils sont passés de deux foires à quatre. donc c'est aussi pour ça que Lyon a concentraient autant de marchands et de métiers de bouche. Voilà, c'est ça que je veux dire. Est-ce que tu peux nous parler un peu de ces foires ?

  • Speaker #2

    Alors, je pourrais pas revenir, là, sans avoir révisé, sur l'exactitude de ce que tu viens de dire concernant Charles VII. Je veux pas m'avancer. Par contre, ce que tu as dit sur les foires est absolument vrai. Faut savoir que les foires... Tiens, d'ailleurs, il y a la foire de Lyon en ce moment. Vous pouvez toujours découvrir dans le Giga Hall 1 toutes les spécialités de l'univers. Ils sont incroyables. Bref, on ferme la parenthèse. Lyon, tout comme de nombreuses villes européennes, en fait, à la Renaissance, a eu une foire. Et là toujours d'ailleurs. Le principe des foires, à cette époque-là, c'était que les marchands, comme tu l'as très bien dit, voyageaient de ville en ville pour vendre leurs produits, exposer leurs produits. Et Lyon, donc, à la Renaissance, devient extrêmement importante de base. dans le domaine des banques, avec notamment à nouveau les Italiens qui viennent s'installer à Lyon, dans le quartier de Saint-Jean. Donc ils vont amener leur culture culinaire. On en reviendra après. Les Allemands aussi, qui étaient des grands férus de foire, viennent s'installer en masse à Lyon. On y reviendra aussi. La quenelle, elle a aussi des origines allemandes. Et les foires qui se déroulent à Lyon prennent une importance incroyable parce qu'en fait, pendant l'espace d'un siècle, un siècle, un siècle, un siècle et demi, Lyon va devenir la capitale européenne, je crois la plus grande capitale économique européenne entre l'invention de l'imprimerie et aussi le développement de la soie, en fait, tout simplement, du commerce de la soie. Et donc, comme tu l'as très bien dit, Louison, il y a un passage incroyable qui se fait à Lyon, un mélange de cultures qui viennent du sud, du nord, de l'est de l'Europe, jusqu'à chez nous. Et donc, ces foires, elles amènent des gens de partout et elles vont permettre à la gastronomie de se développer. Aujourd'hui, on appellera ça de la gastronomie fusion, mais en fait, on a des spécialités qui viennent de partout. avec toujours ce côté terroir local. On y reviendra souvent, mais les gens qui ont apporté leur patrimoine culinaire l'ont tout de suite mélangé avec les aliments qu'on pouvait trouver autour de chez nous.

  • Speaker #1

    Ils se sont adaptés avec ce qu'ils avaient.

  • Speaker #2

    Exactement. La meilleure, je crois que je l'avais fait une petite émission dessus, j'ai un peu oublié, ça fait longtemps, mais la star des salades lyonnaises, la salade lyonnaise, en fait, elle a été la recette qu'on connaît. à peu près aujourd'hui, elle a été commandée par Marie de Médici, qui était installée à Lyon.

  • Speaker #1

    J'ai vu ça.

  • Speaker #2

    Elle adorait la salade et elle en avait marre des salades florentines, en fait. Et quand elle est venue s'installer à Lyon, elle s'est dit en fait, je veux les produits locaux. Alors, je n'ai pas la recette marmiton précise, mais elle s'est dit, on va prendre de la cochonnette ici, des oeufs du Rhône, etc. Et ça a donné la fameuse salade lyonnaise.

  • Speaker #1

    C'est un exemple. Un très bel exemple.

  • Speaker #2

    De la Renaissance en plus.

  • Speaker #1

    Mais je crois qu'il y a beaucoup de personnages comme ça, italiens, qui sont arrivés et qui sont, même encore après, qui sont après allés manger chez les merlionaises. Bref, plein de personnages comme ça. Qu'est-ce qui arrive après ça ? On n'arrive pas encore aux merlionaises. Il y a justement... Attends, il y a quoi après ça ? Comment ça part ?

  • Speaker #2

    Comment ça part ? Je pense que, comme on l'a très bien dit, il y a une espèce de gloobie vulga. de cultures qui vont se rencontrer à Lyon. Clairement, comme on l'a dit, dès le temps des Romains, en fait, Lyon, il n'y a pas un seul peuple qui s'est installé ici. C'est une addition au fil des siècles. On parlait des Italiens, mais la communauté allemande aussi, à la Renaissance, s'installe beaucoup. Et plus on approche du 18e, 19e siècle, plus il y a de nouveaux peuples européens. Alors, on n'est pas encore au XXe siècle où il y aura une forte immigration espagnole, puis italienne, puis après la Seconde Guerre mondiale où on aura une immigration africaine qui va elle-même aussi amener sa gastronomie.

  • Speaker #1

    Je me trompe peut-être, mais tu vas me corriger. On a la révolution industrielle.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et c'est là où il y a des familles, notamment à Lyon, qui vont faire fortune, notamment les soyeux. Et c'est à ce moment-là qu'on va avoir des cuisinières qui vont arriver dans les familles lyonnaises parce que ces familles-là avaient besoin de personnel. Et donc, il y a des jeunes femmes qui arrivent dans ces maisons et qui apprennent la cuisine, qui avaient déjà des bases en cuisine un peu traditionnelle lyonnaise, et qui vont apprendre les codes de la bourgeoisie. Avant ça, il y a eu quand même une première vague de maires lyonnaises, qui étaient plutôt des tenancières de bistrots très classiques, cuisine simple, mais toujours, comme on a dit, des produits de qualité et des produits locaux. Mais il va y avoir cette deuxième vague de maires lyonnaises. qui ont travaillé pour les bourgeois. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #2

    Le concept, enfin c'est pas le concept, les mères lyonnaises, c'est quelque chose de très très très marquant dans l'histoire qu'une heure de la ville. Alors c'est un cliché sur la lyonnaise, la femme lyonnaise, femme de caractère, qui tient la baraque, qui ramène, enfin c'est la femme de Guignol qui le ramène bourré, elle le ramène son mec à la maison, et il met qu'il fait à manger, tu vois. Bon, rien de sexiste là-dedans, c'est un peu traditionnel. Mais donc, pour les mères lyonnaises, à partir du 19e siècle, tu l'as très bien dit, il y a cette volonté de faire de la bonne bouffe, assez riche, qui plâtre, mais avec des ingrédients, on en revient toujours à ça, des ingrédients de haute qualité, du pourtour lyonnais. Et donc, la révolution industrielle, le 19e siècle, c'est l'ouverture de toutes les grandes industries. Alors bon, on n'avait pas de mineurs à Lyon, mais... Que ce soit à Oulin, à Gerland, ville urbaine actuelle, des industries ouvrent de partout. Et donc, il faut nourrir les ouvriers. Aussi bête que ça paraisse, il fallait les faire bouffer. clairement. Et donc, les daronnes à la maison, clairement, elles faisaient de la bouffe généreuse, bien préparée. Le concept de bouchon vient d'ailleurs de là. C'est-à-dire que pour se faire de l'argent en plus, parce qu'il n'y avait que les hommes, presque que les hommes qui travaillaient à l'époque, elles mettaient une espèce de botte de foin au-dessus des portes de leur maison pour dire, vous pouvez venir manger chez moi aussi si vous payez un petit truc.

  • Speaker #1

    Ok. Il y a plusieurs légendes autour du bouchon.

  • Speaker #2

    S'il n'y a pas vraiment de légende, en fait, c'est... plusieurs manières...

  • Speaker #1

    D'expliquer l'origine.

  • Speaker #2

    Exactement. Et d'ailleurs, j'en reviens encore une fois, on en revient à la base, la géographie lyonnaise de la nourriture. Il est dit que c'est les mères lyonnaises à Lyon qui cuisinent. Par contre, c'est les pères lyonnais qui cueillent dans les champs, qui amènent la nourriture. Voilà, c'est les paysans, c'est les agriculteurs, c'est les viticulteurs du Beaujolais. Et donc, c'est les pères lyonnais qui ramènent la bouffe, mais c'est les merlionnaises qui la cuisinent,

  • Speaker #1

    ça c'est hyper important et c'est vrai que j'avais vu une merlionnaise je ne saurais pas plus, je pourrais pas dire son nom, mais qui s'était mariée avec un pêcheur, et du coup elle avait fait de sa spécialité, c'était un plat au poisson, je ne saurais plus dire, mais oui, donc chacune avait sa spécialité, parce qu'elles avaient des affiliations particulières avec...

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Très sympa.

  • Speaker #2

    Et donc, c'est dans cette culture un petit peu des femmes à Lyon qui cuisinent, que paradoxalement va naître le plus grand chef du monde, mais c'est un homme. Mais par contre... toute sa cuisine, il la doit à la mère Brasier et à d'autres mères. C'est le fameux Paul Bocuse. Donc je sais que c'est un peu la rockstar des cuisiniers lyonnais. Et puis là, aujourd'hui, son empreinte, elle est indélabile. Mais lui-même, son savoir-faire, il le tient des mères lyonnaises. Mais surtout, et c'est ça le plus important, il la tient de leur manière de travailler. Et Monsieur Paul, comme on l'appelle, ce n'était pas justement de la... Enfin si, là je vais me prendre une tempête si je dis des bêtises. Qu'est-ce que tu allais dire ? J'allais dire, ce n'était pas de la haute gastronomie, comme on peut l'imaginer un petit peu, vous voyez, dans les clichés, les films. À l'inverse, lui, c'était une cuisine généreuse. D'ailleurs, je crois que c'est toujours le cas aujourd'hui, dans son grand restaurant, là, au Mondor. Mais le vendredi, la spécialité de Paul Bocuse, c'est le poteau-feu. C'est le poteau-feu fait à la Bocuse. Et c'est quelque chose de très terroir, finalement. C'est vrai. Et quand on voit ce chef un petit peu qui a conquis le monde par son expérience, mais ça a toujours été vis-à-vis de cette cuisine simple, généreuse des mères lyonnaises. Ça, il l'a dit je ne sais pas combien de fois dans sa vie. Vous pourrez regarder sur Internet. C'est passionnant à regarder.

  • Speaker #1

    Il a vraiment été éduqué par ses mères lyonnaises, et notamment, comme tu disais, Eugénie Brasier. Exactement. Juste pour rappel, et l'une... et la première femme à avoir eu trois étoiles. Et elle a eu trois étoiles sur deux établissements en même temps. Voilà. C'est fou. Et donc il s'est fait, il a été l'apprenti de Génie Brasier.

  • Speaker #2

    Et ouais. Une cuisine vraiment exceptionnelle. Et quand justement on voit d'où il est parti, voilà. Si je dis pas une bêtise, il est parti, il est allé en apprentissage à 14 ans chez la mère Brasier et c'est là où il a tout fait. Et personnellement, je n'ai encore jamais mangé dans son restaurant. Deux. Allez, on attend que le podcast explose et on y va. C'est clair. On fera un épisode. Non, mais je plaisante. Mais honnêtement, c'est quand même incroyable de voir d'où ça vient. Parce que justement, quand on parle de cuisine française, là, je vais sortir un petit peu du Cap de Lyon. Quand on parle de la cuisine française, c'est la meilleure du monde. C'est des plats. extrêmement raffiné, hérité du temps des rois, etc. Alors c'est vrai, mais cette définition-là, elle s'est développée en fait après la Révolution française. J'essaie d'être assez rapide, mais durant la Révolution française, quand Versailles explose et que la monarchie est en déroute, tous les grands chefs de Versailles, les meilleurs cuisiniers du royaume, en fait, ils partent dans les cours européennes et mis à la France. Il y en a qui vont en Angleterre, en Allemagne. Bref, dans tous les autres pays. Et en fait, c'est là où le savoir culinaire français et la gastronomie à la française, la haute gastronomie, se développent.

  • Speaker #1

    Et se transmet ailleurs.

  • Speaker #2

    Exactement. Sauf qu'à Lyon, comme on en revient à ça, eh bien non, traditionnellement, c'est une cuisine, au contraire, très généreuse et surtout populaire. J'aime bien utiliser ce mot, quoi. C'est populaire. Vous allez dans un bouchon à Lyon, c'est populaire. Et je crois que malgré le fait que... qu'on est avancé dans le temps et tout. Si moi, on me demande de définir la cuisine lyonnaise historique, c'est quelque chose de populaire, de bon marché, de sympa. On ne se prend pas la tête. C'est revenu à la mode ces dernières années, le machon par exemple. C'est aussi un truc pour picoler dès le matin et faire le con, on est d'accord. Mais quand on voit le vrai machon lyonnais, et l'année dernière j'ai fait celui du loup au stade de Jarlan, c'était exceptionnel, on s'est marrés. Mais c'est quelque chose de convivial, de populaire. Ce n'est pas du tout élitiste, comme une image qu'on peut avoir de la gastronomie française à l'international. Désolé, j'étais un peu long.

  • Speaker #1

    Non, t'inquiète, mais t'as raison, populaire et en même temps... J'ai l'impression que c'est des endroits où tout le monde se rassemble sans trop se mettre dans des cases. On va avoir des plus bourgeois, des moins bourgeois. C'est vraiment un mélange de tout le monde et c'est ça je pense qui fait la beauté aussi de ces traditions.

  • Speaker #2

    Et souvent j'en parle avec mes élèves, moi je suis prof actuellement. Et il y a un truc qui est assez fascinant, c'est que ce côté justement très populaire, ce côté très convivial, on va la retrouver aussi dans ce qu'on appelle aujourd'hui plus la street food, et la street food lyonnaise. Et c'est marrant ce que tu disais, qu'un mec de quartier et un bourgeois, aujourd'hui, ils vont se retrouver au tacos, tu vois. Et ils vont se retrouver à la marinade, et ils vont kiffer. Non mais, moi je trouve qu'il y a, je crois, une espèce de patrimoine de tout, tu vois. Et je pense que le patrimoine culinaire lyonnais, c'est ça. Et ça a l'air stupide, mais... Là, aujourd'hui, les jeunes, en 2025, ils vont bouffer un tacos, quoi. Et c'est un truc qui est né à Lyon. C'est rigolo. Ah, c'est sûr. Alors non, non, non. On vous dira Grand Lyon. Ça, c'est l'éternel débat. Tu sais que j'arrive pas à trouver la réponse. Est-ce que c'est né à Villeurbanne ou alors Vau-en-Velin ? Et les mecs sont énervés.

  • Speaker #1

    Moi, j'étais carrément sur Grenoble.

  • Speaker #2

    Non, non, non, ça c'est...

  • Speaker #1

    Ça c'est fini, on n'est plus là.

  • Speaker #2

    Non, ça on arrête. Mauvais délire. Mister V, calme-toi. Enfin bref, t'as capté. En tout cas, c'est un peu le nez de l'histoire de la gastronomie lyonnaise. Mais en tout cas, je trouve que ce côté cuisine du terroir, des aliments qu'on a, plus ce côté populaire, jovial, clairement, par les mères lyonnaises qui auront donné Paul Bocuse plus tard, c'est très important. Et c'est dans l'ADN de la gastronomie lyonnaise depuis le début.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ancré. Et aujourd'hui, malgré ces années qui sont passées, donc on a Paul Bocuse qui a mis un peu Lyon sur la carte du monde par rapport à la gastronomie. Mais aujourd'hui encore, même si Paul Bocuse n'est plus là, on a toujours des gros événements à Lyon qui font que tout le monde se retrouve à Lyon. Je pense notamment au CIRA, tous les deux ans, où c'est le plus, je ne savais pas, mais c'est le plus gros salon de la gastronomie, de la restauration, de l'hôtellerie. Et c'est à Lyon, tous les deux ans. et donc il y a le... Le Bocuse d'or qui est une compétition créée par M. Paul Bocuse. Et c'est pareil, la plus grosse compétition culinaire au monde. Et c'est un truc de fou.

  • Speaker #2

    C'est hallucinant.

  • Speaker #1

    Et il y a toujours des festivals. J'ai toujours envie de dire festivo. Les festivals. C'est bien. Lyon Street Food Festival. Le Tour des Terroirs. Enfin, le Festival des Terroirs. Il y a vraiment une concentration d'événements liés à la gastronomie. Et ça, ça perdure dans le temps.

  • Speaker #2

    C'est marrant que tu parles de cet événement, que je n'ai pas fait encore d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Lequel ?

  • Speaker #2

    Le Syrah. Je n'ai pas eu l'occasion encore, ça viendra. Mais le Syrah, par exemple, on parlait de géographie de la gastronomie lyonnaise. Et je trouve que le Syrah, c'est vachement important parce que qu'est-ce que c'est, avant d'être ce festival ? C'est un cépage de vin art des choix. Alors, c'est dans la région. Et ce qui est fou, je l'ai appris il n'y a pas longtemps. C'est que ce cépage, en fait, c'est celui qui est utilisé dans le Nouveau Monde, Australie, Etats-Unis, etc. C'est le Syrah qui est planté dans ces pays-là pour que ces pays développent du vin. Eh ben ouais, c'est de chez nous, encore une fois. Et ça, je trouve que c'est hallucinant de savoir ça. Et Lyon, c'est vachement moins connu. C'est que Lyon, peu de gens le savent, mais dans l'histoire, a été aussi une capitale horticole et botanique. Au XIXe et le XXe siècle. Entre 1850 et 1916, il y avait près de 40 000 variétés de fruits et de légumes dans la région. Et des gens du monde entier venaient les acheter pour les planter dans leur pays. C'est hallucinant. C'est fou. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas à cause du changement climatique, etc. On a perdu malheureusement un peu de cette richesse. Mais il y a encore une fois ce patrimoine du terroir. Et voilà, c'est complètement fou quand c'est des choses comme ça. Botanique, quoi.

  • Speaker #1

    On n'est pas la capitale de la France, mais par contre, on est la capitale de beaucoup de choses.

  • Speaker #2

    Ah, ça, on aime bien le dire. Il y a peut-être la résistance, il y a peut-être l'extrémisme, il y a peut-être du cinéma. On aura toujours ce petit complexe d'infériorité vis-à-vis de Paris, mais bon. J'aime bien pour ça aussi.

  • Speaker #1

    Non mais tu sais quoi ? Je reviens juste à Kurnonsky. Et j'ai bien aimé quand j'ai fait mes petites recherches sur lui. Il voulait justement prouver que la gastronomie française ne se cantonnait pas à Paris.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc merci monsieur. Et c'est un peu le travail qu'on fait sur Cherbon aussi, c'est qu'il n'y a pas que des chefs à Paris. Même si on les aime beaucoup et qu'ils font du super boulot. Il y en a ailleurs et il y a plein de belles choses ailleurs.

  • Speaker #2

    Alors oui, on est un peu chauvin parce qu'on est lyonnais et ton podcast parle de la bouffe lyonnaise. Mais si on ouvre un peu nos œillères, c'est vrai qu'on est quand même dans un pays en France où il suffit de faire 50 kilomètres pour découvrir de nouvelles choses. C'est hallucinant. Et notre région, la région Auvergne-en-Alpes, franchement, on est au top.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on n'a pas de quoi se plaindre.

  • Speaker #2

    Non, c'est clair.

  • Speaker #1

    Bon, écoute, j'ai l'impression qu'on a fait un beau... Un beau tour de l'histoire de la gastronomie. Est-ce que tu veux nous donner une dernière petite anecdote, une petite phrase ou quelque chose qui t'a inspiré ?

  • Speaker #2

    Une anecdote comme ça ? Je vais réfléchir. En tout cas, c'était un super podcast. C'était charbon. Voilà, putain. Waouh. Inspiration sur 20. Voilà, écoutez. Non, une petite dernière anecdote. Comme ça, je n'ai pas réfléchi au truc. Voilà, si vous voulez de la bouffe gastronomique lyonnaise issue du... patrimoine, il y a des bouchons exceptionnels à Lyon. J'aurais du mal à en sortir qu'un, donc je vais en sortir plusieurs. Faire plaisir, vous allez au Café des Fédérations, qui est le plus ancien. C'est mon petit chouchou.

  • Speaker #1

    Tu es dans le Vieux Lyon ?

  • Speaker #2

    Non, il est juste à côté de la place des Thérault, à côté du Palais Saint-Pierre. Il y a aussi le comptoir d'Abel, qui est oh là là, qui est fou. Et si je ne dis pas de Bédib, je crois que ça ne va pas changer, les quenelles sont toujours faites sur place. Ils ont encore le labo là-bas. et c'est assez fou et pour les jeunes, je ne vais pas être original mais la marinade meilleure tacos de Lyon et ça aussi c'est lyonnais et voilà, c'est pas Paris

  • Speaker #1

    Magnifique, et on va terminer sur cette petite phrase que j'ai lue très récemment c'est que à Lyon, on ne se connait pas tant qu'on n'a pas mangé ensemble Tacos ou bouchons, allez manger ensemble

  • Speaker #2

    C'est tout à fait vrai,

  • Speaker #1

    merci Louison Merci à toi Vlad, à bientôt

  • Speaker #0

    Et voilà, c'est la fin de ce premier épisode de Bon, j'espère que ça vous a plu J'adorerais avoir votre retour. Bah oui, bah voilà. Voilà, on va faire ça. Envoyez-moi un DM sur Insta et donnez-moi votre avis sur ce nouveau format. Parce qu'en fait,

  • Speaker #1

    je suis trop curieuse vu que c'était tout nouveau.

  • Speaker #0

    J'ai trop envie d'avoir votre avis. Et surtout, vos idées. Qu'est-ce que vous avez envie d'entendre sur Bon ? Parce qu'on l'a dit, c'est un format libre, spontané et voilà,

  • Speaker #1

    pas prise de tête. Donc,

  • Speaker #0

    je suis preneuse de toutes vos idées. si vous avez aimé cet épisode vous pouvez le partager autour de vous comme d'habitude et nous mettre un commentaire, des étoiles, il y en a déjà beaucoup qui le font donc merci à vous qui avez pris le temps de le faire et ça nous aide vraiment, ça nous permet de remonter dans l'algorithme et de proposer l'épisode à plus de personnes donc voilà si vous voulez participer au développement de Cherbon vous pouvez commencer par là sinon on se retrouve dans deux semaines pour un nouvel épisode de Bon Et dans une semaine pour un épisode de Cherbon. J'espère que c'est clair. Attendez, on se refait un topo. Une semaine,

  • Speaker #1

    on a un long format.

  • Speaker #0

    Et une semaine, on a un format court. Et ainsi de suite. Bref, on se lâche jamais. On se retrouve toutes les semaines. Voilà. Vous n'avez pas fini de m'entendre. D'ici là, régalez-vous bien. Voilà. Faites-vous plaisir. Et on se retrouve la semaine prochaine sur Cherbon.

  • Speaker #1

    Allez, bisous !

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