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EP19 : HOUSE OF MONOCHROMES ft Nico (Abstract) cover
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CHER BON!

EP19 : HOUSE OF MONOCHROMES ft Nico (Abstract)

EP19 : HOUSE OF MONOCHROMES ft Nico (Abstract)

1h31 |03/04/2025
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CHER BON!

EP19 : HOUSE OF MONOCHROMES ft Nico (Abstract)

EP19 : HOUSE OF MONOCHROMES ft Nico (Abstract)

1h31 |03/04/2025
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Description

Coucou ! Bienvenue sur ce nouvel épisode de CHER BON!, je suis Louison Lagneaux, et je vous propose de partir à la rencontre de celles et ceux qui travaillent le bon et qui font du bien !❤️‍🔥


Aujourd'hui, direction le 2 rue Duroc, you know what I mean? On se retrouve dans ce bar rétro aux allures du célèbre tableau Nighthawks d’Edward Hopper.

J'ai eu la chance de rencontrer Nico, un des artistes derrière ce lieu abstrait, l’Abstract House of Monochromes, ou l’AHOM pour les intimes. Nico, c’est un bistrotier, un laborantin, presque un chimiste. La distillation, c’est son truc, et aucun ingrédient n’y échappe. Le tout, c’est de tester.


Dans cet épisode, on parle des origines de ce lieu et de ceux qui ont participé à sa création, on parle de liquide, de monochromes, ces distillats à base d'ingrédients uniques, de recherche sensorielle, de l’art de faire des cocktails comme on en fait plus. On discute aussi de ce que ça veut dire d’ouvrir un lieu qui ne ressemble à aucun autre, et d’aller au bout d’une idée un peu folle.

Et je dois avouer un truc (ah j’ai honte) : au départ, j’avais des a priori un peu idiots sur ce lieu et ce qu’il représentait, en gros, j’me disais que c’était un truc de parisiens (pas cool loulou, mais askip c’est lyonnais de penser comme ça) mais j'avais envie de comprendre. En rencontrant Nico, tout s’est éclairé. J’ai compris que c’était juste un gars chill qui réalisait son rêve, avec beaucoup de passion et une grande humilité.
J’ai adoré le rencontrer. Tout était flou pour moi, et il a réussi à me transmettre son amour pour cet endroit. C’était vibrant. J’espère que vous le ressentirez aussi à travers cet épisode.


Je vous invite très très vivement à aller tester les cocktails, si ce n’est pas déjà fait. De un les prix sont très corrects pour la qualité et le cadre (et les verres, purée qu’ils sont beaux, si vous avez celui avec les petites billes vous êtes un bg), l’équipe est vraiment très adorable, Faustine si tu passes par là keur keur. Et puis si vous êtes pas team cocktails, ils ont depuis peu une très jolie sélection de vins bio et biody (Vinister les best comme d’hab). Bref foncez, et si vous aimez les lieux arty bah c’est vraiment fait pour vous (genre la porte vitrée irrisée holographique…) bon j’arrête avec les parenthèses ça fait beaucoup. Mais j’aime vraiment.🥹


En attendant, prenez un verre (eau acceptée), installez-vous confortablement, et laissez-vous embarquer dans l’univers f(l)ou d’Abstract. Bonne écoute !❤️⚗️👩🏼‍🔬


Louison, Flo & Arsène🫶🏻


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Abstract Mixologie Mixologue Distillation Alcool Cocktails cocktail Bar à cocktails Rémy Savage mixologue Gastronomie Lyon Restaurant Lyonnais Manger Cuisine Entreprendre Food Recette Produits locaux Chef Cheffe Carrière Business Restaurant Restauration Création de restaurant Parcours de chef Inspiration Culinaire Histoire de chefs Passion cuisine Art culinaire Parcours de chefs Food business Expérience Lyon Capitale de la gastronomie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur ce nouvel épisode de Cherbon. Aujourd'hui c'est un peu particulier parce que vous me voyez. Pour ceux qui nous écoutent, l'épisode sera disponible sur YouTube, est disponible sur YouTube. Aujourd'hui on est aux deux rues du rock à Abstract et je vais vous laisser faire la rencontre de Nico qui a co-créé ce lieu d'exception. Et je vous en dis pas plus, et je vous laisse rentrer dans l'univers des monochromes. Bonne écoute

  • Speaker #1

    Allez on y va

  • Speaker #0

    Bon et bien moi je vais lancer ma petite intro. Bonjour à tous, est-ce que tu es confortable

  • Speaker #1

    Tout va bien.

  • Speaker #0

    Ok super. Moi je t'avoue je suis un peu stressée comme je t'ai dit tout à l'heure parce que c'est la première fois qu'on filme l'épisode, l'enregistrement donc tu es l'heureuse élue. On avait déjà fait un test mais on avait complètement foiré voilà. Bon bah essaye de pas le fendrer celui-ci Ouais ouais ouais bon ça va le lieu s'y prête Et normalement on est bien rodé On a du bon matos on devrait s'en sortir Ça a l'air vous êtes en place Donc pour ceux qui nous écoutent on filme aussi Donc vous pourrez retrouver ça sur Youtube Et plein d'extraits sur Instagram Merci Nico d'avoir accepté Mon invitation

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir merci à toi

  • Speaker #0

    Avec plaisir il y a quelques semaines Voir mois non ouais Plusieurs semaines on s'est rencontré C'était en décembre moi je pense Ouais je crois que c'était en décembre Ciao On s'est rencontrés et tu m'as accueilli ici. Vraiment, merci pour l'accueil. Je vais essayer de te recevoir comme tu l'as fait.

  • Speaker #1

    Écoute, ça va être parfait, j'en suis sûr. Bon,

  • Speaker #0

    nickel. Donc, vous l'aurez compris, nous sommes à Abstract, aux deux rues du Roc.

  • Speaker #1

    Je ne me trompe pas Exactement, c'est bien l'adresse.

  • Speaker #0

    On est dans le premier, on est proche des pentes et proche du Jardin des Chartreux, c'est ça Oui,

  • Speaker #1

    juste après le Jardin des Chartreux, tout au bout de la grande ligne droite, juste avant de remonter vers le plateau.

  • Speaker #0

    Très beau lieu et donc je suis accompagnée de Nicolas Minissini. Je peux t'appeler Nico

  • Speaker #1

    Nico ce sera très bien, mis à part ma mère m'appelle Nicolas donc quand j'ai fait une pannerie.

  • Speaker #0

    Ok, comment tu vas

  • Speaker #1

    Écoute ça va bien, on est samedi donc c'est des moments où on est toujours un peu en plein milieu de notre semaine de taf on va dire. Donc un peu fatigué mais non très content d'être là, très content d'être avec vous et on va passer un bon moment.

  • Speaker #0

    Bon trop bien. Et bien si tu veux on va démarrer dès maintenant. Nico tu es co-fondateur de ce bar, donc d'Abstract. Exactement. Quand tu ne sers pas des cocktails, tu distilles aussi.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Tout type d'ingrédients.

  • Speaker #1

    Un peu près, tout ce qu'on nous amène, tout ce qui nous passe par la tête. Tout ce qu'on peut distiller, on essaie de le distiller pour voir ce que ça donne.

  • Speaker #0

    Et ça on en parlera parce que c'est assez spécifique. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur toi, sur qui tu es, d'où tu viens et tes petites expériences jusqu'à la création d'Abstract

  • Speaker #1

    Alors, Nico, je viens de Savoie, d'un petit village avec plus de vaches que d'habitants qui s'appelle Sainte-Foy, perdu au milieu des montagnes. J'ai grandi là-bas, alors je suis né dans l'Est de la France, j'ai grandi en montagne et j'ai toujours été un peu dans la région Rhône-Alpes. J'ai notamment fait mes études ici à Lyon. Et une école de commerce qui était boulevard Vivier-Merle, je crois, dans le troisième. Une école de commerce qui n'avait pas vraiment trop de... Je ne devrais pas dire ça. Une école de commerce classique on va dire. Mais c'était fun, c'était des bonnes années. Et puis après je suis parti à Paris pendant une petite dizaine d'années pour le boulot. Et ça fait maintenant 7-8 ans que je me suis réinstallé à Lyon. L'envie de retrouver la ville et de me rapprocher de mes montagnes. Et voilà, il y a 3 ans maintenant, 3 ans et demi, on a commencé à travailler sur ce projet d'Abstract. Et voilà, maintenant, je vis ici, je dors ici. Je ne connais que ce lieu-là. Je ne sais pas pourquoi j'ai un appart à côté, parce que ça ne me sert vraiment pas à grand-chose.

  • Speaker #0

    Ok, vraiment, tu campes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un peu ça. C'est ma chambre. Bienvenue dans ma chambre, du coup. Super,

  • Speaker #0

    magnifique.

  • Speaker #1

    J'ai essayé de la ranger un peu avant de vous venir.

  • Speaker #0

    Oui, ça se voit. Je ne vois pas ton lit.

  • Speaker #1

    Il est derrière, dans le labo. Il est banqué.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'on ne l'a pas dit, il y a un magnifique labo derrière. On en reparlera aussi tout à l'heure, parce que ça fait partie intégrante du concept du bar. Oui. Je voulais revenir sur, pendant tes études d'école de commerce, est-ce qu'à ce moment-là, tu savais déjà que tu avais envie de bosser dans les spiritueux

  • Speaker #1

    Alors, je pense que c'est assez marrant parce que... Quand on a commencé à travailler sur ce projet d'Abstrax, je me suis remémoré un peu mon passé de ce que j'avais fait, en me disant que c'est quand même assez fou de faire une école de commerce et de terminer par ouvrir une distillerie. Et en fait, c'est là où tu te rends compte souvent que la vie est un peu cyclique, c'est-à-dire qu'avant de faire cette école de commerce, je me suis un peu cherché. et notamment j'avais ce doux rêve à la sortie du lycée d'essayer de vouloir sauver le monde à travers l'environnement et donc j'avais fait une fac de biochimie et en fait ça m'a vite saoulé très clairement j'ai dû faire un semestre je pense que c'est moi je voulais un truc et je voulais un truc plus appliqué et très clairement passer des heures à dessiner des cellules à regarder dans un microscope et dessiner des cellules Ce n'était pas vraiment le truc qui m'éclatait le plus. Moi, j'avais plus une vision, une envie terrain, de me dire d'aller sur le terrain pour essayer de faire des choses et aider en termes d'environnement, d'écologie, etc. Donc, j'ai très vite lâché l'affaire. Mais en fait, je repensais à ça parce que le fait de travailler en distillation et puis de la méthode qu'on a de distillation, ça m'a poussé à devoir me remémorer des cours de biochimie. Et je me suis dit, en fait, il n'y a pas de hasard. À un moment, il y a... On fait des détours pour finalement arriver là où on souhaite aller à la fin. Et donc, ça faisait partie des détours qui étaient nécessaires. Sûrement nécessaires, peut-être pas utiles, mais nécessaires qui m'ont amené jusque là où je suis maintenant.

  • Speaker #0

    Et donc, tu finis tes études de commerce, tu te diriges vers quel...

  • Speaker #1

    Du coup, je finis mes études de commerce et je me dirige vers la communication, le design de produits, de marques, etc. Et il se trouve que par hasard, je fais mon stage de fin d'études dans une agence qui a pour spécialité de travailler sur le design de produits et de marques d'alcool. Et en fait, je commence à me frotter un peu à ce milieu-là, au-delà du fait que j'étais bonfétard aussi et que j'ai toujours eu un peu un lien avec ça, on va dire. Mais non, au-delà du côté festif des années école. C'est plus que là, je me suis vraiment intéressé à ce marché-là, à ce milieu-là, à ces produits-là. Et très vite, c'est devenu une spécialité, puisque je bossais quasiment à 90% que sur des projets de spiritueux, de bières, en travaillant, en faisant du conseil pour les grands groupes des Pernod Ricard, des Nekon, etc. Et c'est un peu ça qui m'a vraiment donné le goût de m'intéresser à ces produits-là, plus que juste les consommer, mais vraiment de comprendre l'histoire qu'il y a derrière, de voir qu'en fait, c'est des produits qui sont... hyper riches parce qu'ils font déjà écho à, je pense que ça fait partie un peu du patrimoine français. On parle d'humains qui sont derrière, d'artisans, de méthodes ancestrales pour fabriquer ces produits-là. Et donc, j'ai découvert un peu toute cette histoire et c'est cette histoire-là qui m'a beaucoup intéressé. Et puis après, avoir un applicatif design et conception de produits a été hyper intéressant.

  • Speaker #0

    Tu avais un peu une vision 360, parce que du coup, tu partais d'une formation marketing. Tu étais plutôt marketing.

  • Speaker #1

    Complètement, ouais.

  • Speaker #0

    Tu t'es dirigé vers la conception du produit.

  • Speaker #1

    En fait, je me suis cherché pendant longtemps, parce que très clairement, sortie du lycée, je pense que tout ce que j'ai essayé en termes d'études, ça ne marchait pas trop. En fait, je m'ennuyais un peu vite. Et puis surtout, ça ne marchait pas bien. Et en fait, il y a eu cette... cette école de marketing. J'ai découvert le marketing en flat, moi je ne connaissais même pas ce mot-là. C'est une de mes meilleures amies qui m'a parlé de ça. Et je me suis dit, en fait, c'était un peu le choix de facilité dans le sens où je pense qu'étant des générations qui sommes vraiment nées dans le monde de la publicité, du marketing, etc., d'un coup, j'avais un truc où je n'avais pas l'impression de bosser parce que ça me paraissait assez... Moi, j'étais très tourné vers la communication plus que le marketing en tant que tel. Ça me faisait un peu de chier de faire tous ces trucs très études de marché. C'était pas ça qui m'intéressait. J'aimais beaucoup plus la partie créative et donc la communication. Et ça me paraissait en fait beaucoup plus évident. Et donc, j'ai pas eu l'impression de travailler pendant mon école de commerce. Et je l'ai terminé en fait, où je me suis dit, ah bah d'accord, il y a cinq ans qui sont passés. Et là, maintenant, j'ai un métier qui s'appelle le planeur stratégique, que je connaissais pas avant, mais que je découvre et qui me plaît beaucoup. Et voilà.

  • Speaker #0

    Donc du coup tu pars à Paris Du coup je pars à Paris,

  • Speaker #1

    je passe 10 ans à faire ce drôle de métier qui s'appelle planeur stratégique mais qui était ultra intéressant parce que, à la différence de beaucoup d'autres métiers en agence de communication, c'est un métier où en fait on nous demande de s'intéresser à tout type de sujet et de pouvoir être très rapidement arrivé à comprendre un peu les grands tenants aboutissants de n'importe quel domaine, de n'importe quel produit, n'importe quel marché. et de comprendre surtout comment les consommateurs vivent les produits et essayer de proposer des choses qui finalement correspondent aux consommateurs, de comprendre les clients plus que d'essayer de comprendre le chef d'entreprise ou le PDG d'un groupe qui essaye de juste faire des millions. Nous, on ne s'intéressait pas aux chiffres, c'est-à-dire que nous, on n'était pas là pour discuter de combien on allait vendre la prestation, du budget qui était lié et tout. Nous, on était juste là à dire. Les gens sont comme ça, en termes socio-démographiques et en termes de façon d'habitude de vie et de consommation, les gens fonctionnent comme ça. Donc, si à un moment, vous voulez que votre produit fonctionne, il faut répondre à quelque chose qui correspond aux gens. Et donc, nous, on avait un peu la facilité de dire, nous, on vous dit juste ce qu'il faut faire. Maintenant, après, c'est vous qui décidez.

  • Speaker #0

    Ça matche avec vos...

  • Speaker #1

    Voilà, après, si vous avez envie juste que ça marche. vous feriez mieux de nous écouter, mais après, il y a sûrement d'autres choses qui comptent là-dedans. Ça ne peut pas être que du kiff et juste se dire c'est simple, c'est comme ça La vie d'une entreprise, c'est plus compliqué que ça. Je l'apprends maintenant, je pense.

  • Speaker #0

    Tu es resté dix ans dans la même boîte

  • Speaker #1

    Non, j'ai fait six ans dans la même boîte. Ok. Pardon. J'ai fait 6 ans dans la même boîte où en fait, je pense que moi, j'ai toujours beaucoup fonctionné à l'humain. C'est-à-dire que c'est l'humain qui m'a... C'est toujours parce que j'ai rencontré des gens, parce que je me suis entendu avec des gens que j'avais envie de me dépasser, de rester déjà à des endroits. Et puis après, en fait, d'essayer de faire mon maximum pour réussir. Et donc, il y a eu une rencontre qui était hyper importante dans ma vie, qui était justement ma première boss, qui était ma maître de stage, puis ma première boss, puisque je suis passé de stagiaire à ensuite employé, et avec qui j'ai passé six ans, où je pense que ça a été les six années les plus fans de ma vie. Difficile aussi, on travaillait beaucoup, mais je pense que ça a été la plus belle rencontre professionnelle que j'ai eue, où elle m'a un peu tout appris, et surtout, on avait un vrai profond respect mutuel l'un et l'autre sur le travail qu'on faisait, sur nos qualités, nos défauts. Je suis un peu un petit con, elle a accepté aussi beaucoup de mes défauts, mais je pense qu'on a été ultra productifs, on a vraiment créé beaucoup de choses ensemble, et on s'est bien entendus, et c'est ce qui m'a fait rester pendant six ans. À un moment, t'as beau aimer ton travail, si t'aimes pas les gens avec qui tu le fais, ça tient pas longtemps. Et inversement, t'as beau faire un métier avec des gens que t'adores, si t'aimes pas ton boulot, tu tiendras pas non plus. Là, c'était un peu un équilibre. qui s'était trouvée. Et donc, j'ai passé six ans avec cette personne-là. C'est long, c'est long. Ma plus grande relation, je dirais. Mais ouais, c'était très chouette. On a passé des belles années. Après, je passais dans une... Il fallait que je... Tu sais, quand tu commences stagiaire, que ensuite tu deviens junior, que tu restes avec finalement toujours la même personne qui est en direction, il y a un moment où il faut couper un peu le cordon ombilical, tu vois, et essayer de... Il faut se challenger un peu aussi, parce que je pense que tu as un peu ce truc de... C'est un peu le confort de rester. Tu connais la personne, tu connais le mode de fonctionnement d'une entreprise. Il y a un certain confort de rester là-dedans. Et c'est toujours un peu... Je pense qu'il y a toujours cette prise de risque et vouloir partir à changer, qui est toujours un peu vertigineuse au début, mais qui est hyper motivante, parce que ça nous oblige aussi un peu à se remettre en question et à essayer de faire les choses différemment, d'essayer de faire encore mieux. Parce que sinon, on a tendance à un peu se... Mettre le dos dans le fauteuil et puis se dire bon bah c'est bon je sais faire, il n'y a pas besoin de pousser plus. Donc au bout de six ans, j'ai décidé de changer d'agence pour partir là plus sur une agence toujours même métier, design, conseil marque, produit, etc. Mais là plus vraiment tourner luxe. Donc en gardant quand même un gros ancrage sur tout ce qui était spiritueux, luxe. Il y avait beaucoup de ça. Après, il y avait quand même un peu d'horlogerie, un peu de mode aussi. Mais essentiellement, de toute façon, on m'avait recruté parce que j'avais un vrai background sur la partie spiritueuse, champagne, etc., boissons alcoolisées de manière générale. Et là, je n'ai pas fait long feu. J'ai dû faire six mois et en fait, je pense que...

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas l'équilibre cette fois Non,

  • Speaker #1

    l'équilibre n'était pas là cette fois-ci. Et je pense que j'arrivais à mes presque, on va dire, huit ans à Paris. Je pense que Paris, c'est un peu...

  • Speaker #0

    Bizarre, t'en as eu marre.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est très difficile. Je pense que... Moi, je montais à Paris quand j'y allais pour mon stage de fin d'études. Je montais à Paris vraiment dans l'idée de... Je quittais Lyon, je m'étais débarrassé de tout, je montais avec une valise et c'était je fais mon stage de fin d'études et après je me barre, je vais faire le tour du monde. Ah ouais Parce que j'ai toujours aimé beaucoup voyager et donc j'étais en mode c'est bon je finis mes études, après je me barre, je fais un tour du monde et puis je verrai derrière. Je ne m'attendais pas en fait à faire un stage de fin d'études et avoir un travail à la fin, ça me paraissait un peu fou et puis surtout ce n'était pas du tout l'envie que j'avais. J'étais là en mode Paris ça va être dur, j'y allais un peu à reculons. Les débuts ont été un peu difficiles, le temps de s'habituer un peu, c'est un rythme particulier, c'est une ville particulière. Et en fait, il y a un peu ce truc d'un moment où on tombe amoureux aussi un peu de cette ville-là. Il se dégage quelque chose à Paris, mais autant qu'il se dégage quelque chose aussi à Lyon, qu'on peut avoir un peu cette... C'est différent, oui. C'est des villes très différentes, avec une atmosphère très différente. Mais Paris, il se passe quelque chose. Et en fait, au fil du temps, j'ai vraiment aimé les années que j'ai passées à Paris. Et puis après, il y a le moment où en fait, ça y est, c'est trop. C'est pas trop, j'ose. Mais tu sens que, tu sais, c'est un peu le genre, quand tu as une relation humaine, amoureuse, qui à un moment a fait son temps. Je préfère qu'on se sépare avant qu'on gâche tout ce qu'on a fait. C'était un peu ça, tu vois. On a passé de pariés, on a passé de belles années, c'était trop bien, j'étais beaucoup aimé. Je pense que c'est le moment qu'on se sépare et qu'on garde juste un bon souvenir tous les deux de notre vie ensemble. C'est joliment dit. Mais c'est vraiment le ressenti. Et même maintenant, j'ai vraiment toujours plaisir à aller à Paris, passer du temps là-bas. Mais je ne me reverrai pas vivre là-bas. Moi, maintenant, ma vie est ici. Je sais pourquoi je suis revenu là et je ne me verrai pas ailleurs.

  • Speaker #0

    Et alors, pourquoi tu es revenu ici Parce que tu aurais pu aller ailleurs dans le sens où... T'étais Savoyard, enfin je veux dire, pourquoi Lyon

  • Speaker #1

    Alors Lyon, il y avait deux choses. Moi à ce moment-là, j'étais encore à travailler en agence. Donc j'ai eu l'opportunité de pouvoir qu'une agence me... T'étais à distance Non, mais me fasse venir travailler ici.

  • Speaker #0

    Ah ok,

  • Speaker #1

    ouais. Pour le compte d'une agence ici à Lyon. Et surtout moi, mon point principal, c'était que je voulais me rapprocher de mes montagnes. C'était vraiment, j'avais ce manque. Lyon, enfin Paris, il faut compter à 6h30 pour retourner en montagne, donc je n'y allais pas assez souvent. Là je voulais vraiment réinstaller à Lyon déjà pour le cadre de vie de Lyon et pour pouvoir avoir cette opportunité de pouvoir rentrer chez moi en 2h30, d'être au milieu de mes montagnes, sur les pistes l'hiver ou au milieu des chemins l'été. Donc ça a été l'élément vraiment principal, ça a été ça. Et donc après de se dire, bon, je ne peux pas non plus aller me mettre dans mon petit village de Savoie parce que je faisais encore un métier à l'époque qui demandait à être quand même dans des villes d'une certaine taille parce que travailler en agence de design communication, on ne trouve pas ça non plus dans le plus petit village qui existe.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, est-ce que tu avais en tête d'ouvrir un lieu comme tu as aujourd'hui Ou ce n'était même pas encore...

  • Speaker #1

    Je pense que le... Déjà, d'une, je n'aurais jamais imaginé ouvrir ça, cette forme que ça a pris. Par contre, ça faisait très longtemps que j'avais cette idée qui me trottait dans la tête d'ouvrir une distillerie. Donc déjà,

  • Speaker #0

    la distillerie. Oui,

  • Speaker #1

    la distillerie, c'était vraiment un peu un rêve, une idée que j'avais qui me trottait dans la tête. En fait, à force de conseiller beaucoup de groupes, de marques, etc., je commençais un peu à... fatigué d'essayer de proposer des bonnes idées, d'essayer de montrer qu'on a un marché des spiritueux qui est assez conventionnel et de vouloir essayer de proposer un peu des choses nouvelles et que finalement, il y avait très peu de choses qui passaient parce que c'est toujours pareil quand tu discutes avec des grands groupes ou des choses comme ça. Il y a une espèce de clé rose du gros groupe qui, eux, en fait, sont ultra focus sur la rentabilité, sur le... Ils ne veulent pas prendre de risques. Eux, ce qu'ils veulent, c'est... OK, ils lanceront un produit quand ils sont sûrs qu'il y a un marché et que derrière, ils vont pouvoir en écouler des caisses et des caisses. Et là, ils se diront OK, c'est bon, là, on va y aller, on proposera un truc nouveau. Outre ça, toute idée qui essaye d'être un peu rupturiste et de changer un peu les choses, ils sont très réfractaires. Ils essayent d'avoir, ils ont tous un peu leur petit labo, tu sais, un peu leur cellule un peu créative où ils essaient de faire des trucs. Mais en fait, finalement, ils sont quand même, c'est généralement en plus des jouets. Ces cellules-là, c'est souvent des jouets des patrons des grands groupes. Ça les éclate un peu d'avoir un truc où ils peuvent s'imaginer faire des trucs, mais ça ne va jamais au bout. C'est surtout des grandes idées qui se retrouvent après face à la réalité. face à la réalité du fonctionnement de gros mastodonts comme ça, qui, en fait, ne laissent rien passer. Donc, je pense qu'à ce moment-là, j'avais déjà l'idée de me dire, OK, mon métier, pour l'instant, il me plaît encore à peu près, mais je sais que le jour où j'arrêterai ce métier-là, ce sera pour ouvrir une distillerie. Je le savais déjà et c'était la volonté que j'avais.

  • Speaker #0

    OK, et donc, c'est arrivé quand, ce moment

  • Speaker #1

    C'est arrivé en... C'est arrivé en... 2010... En... 2000... Non. Attends, on est en quelle date 2024 là 2025 On est en 2025 Le temps passe trop vite C'est 2021 je pense. Ok. 2021-2022, j'ai quitté mon ancien métier, où ça n'allait plus du tout pour plein de raisons. J'étais un peu forcé de quitter l'emploi que j'avais. Et en fait, c'est à ce moment-là où je me suis dit, bon, c'est un signe. qu'il faut en fait, puisque c'est une opportunité, de se dire ok, allons-y, puisque de toute façon, de la maintenant, je me retrouve sans rien, maintenant il faut que je puisse avancer. Et c'est là où je me suis dit, c'est peut-être l'occasion. Et je me suis dit, ok, maintenant, t'as fait suffisamment de temps dans ton ancien métier, là il se trouve que les choses ne se sont pas passées comme tu le souhaitais ou comme tu l'imaginais. C'est le moment de se réinventer et c'est le moment de potentiellement se poser des questions et faire des choses différemment. Et c'est là où j'ai commencé à me pencher sur ce sujet de créer une distillerie.

  • Speaker #0

    Ok. Au début, vous êtes deux à l'avoir créé. Ouais. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu la rencontre avec ton associé et comment vous avez eu l'idée ensemble Comment ça s'est passé en fait Je ne sais pas comment l'expliquer. de l'idée à la création. Comment ça s'est passé

  • Speaker #1

    Je pense que c'est... Alors, tu vois, comme on en parlait avant, je pense que c'est toujours une question d'humain. Les choses se passent toujours humainement. C'est des rencontres qui se font et qui se font parfois de manière complètement inopinée. Et c'est souvent les meilleurs, d'ailleurs. Et c'est souvent les meilleurs, ouais. C'est souvent les meilleurs. Mais en tout cas, c'est celle où il y a aussi beaucoup de... Il y a des histoires à raconter derrière. Et c'est pas des... C'est là où on s'écarte un peu du truc d'avoir un storytelling pour du marketing, mais qui est plus vraiment la vraie vie de ce qui s'est passé. Donc, je commence à regarder, moi n'y connaissant rien, à monter une distillerie. C'est-à-dire que je savais comment s'occuper d'une marque, comment on gérait du design, des choses comme ça. Mais en fait, finalement, créer une distillerie, savoir faire des produits soi-même et tout, j'en avais aucune idée. Donc, je suis parti un peu d'une feuille blanche à commencer à lire plein de choses, à me dire, OK, c'est un peu des questions cons aussi de se dire. Alors, je connaissais quand même le grand principe de la distillation, les bases, on va dire. Mais j'avais plus toute la partie très administrative, toute la partie légale, tout ça. En fait, j'avais aucune idée. C'est comment on crée une entreprise. Qu'est-ce qu'il faut pour créer une entreprise Qu'est-ce qu'il faut pour pouvoir distiller de l'alcool Parce qu'évidemment, c'est un sujet... Il y a une réglementation particulière. Il a fallu découvrir tout ça, essayer de se renseigner. Je partais d'une page longue. Beaucoup de lectures, de témoignages, de choses sur Internet. D'essayer de rencontrer des gens qui étaient aussi en train de lancer leur distillerie ou qui étaient déjà lancés ou qui avaient... Essayer d'avoir emmagasiné... De juste essayer de... Quand tu démarres comme ça à zéro, t'as un peu une espèce de courbe où au début, c'est trop bien parce que t'es hyper excité, t'as envie de découvrir plein de trucs. Et puis plus tu découvres des choses, et plus ça devient vertigineux parce que tu te dis, mais ça s'arrête pas, il y a tout à apprendre. Et surtout, tu commences à mettre le doigt dans un espèce de truc qui te paraît une montagne. Et donc, t'essayes petit à petit de cloisonner un peu les trucs et de se dire, OK, il y a l'aspect légal, il y a l'aspect... Tu essaies de ranger un peu dans des boîtes et de te dire j'ai quelques chantiers sur lesquels je dois travailler et on va y aller petit à petit. Et donc, en rencontrant des gens comme ça, on avait des discussions et évidemment tout le monde me posait un peu la même question que toi qui était comment en fait t'en viens à vouloir monter une distillerie Donc je raconte ce que je t'ai raconté avant et notamment il y avait aussi un truc que je ne t'ai pas raconté c'est qu'à Paris, donc là ça remonte à Mais quand je suis arrivé à Paris et que j'étais stagiaire, évidemment, on ne gagnait que dalle en agence. Et on avait quand même envie de sortir et de faire la fête et tout. Et donc, avec un de mes potes à l'époque, un de mes co-stagiaires, on a eu l'idée de se dire, bon, on va essayer de diminuer notre facture sortie et notre facture boisson par mois. Donc, on va créer, alors c'était avant les Instagram, avant les réseaux sociaux et tout. On a dit, on va créer un blog qui va parler d'alcool. et en fait comme ça on va avoir des produits gratuits on va se faire inviter à des soirées et comme ça ce sera trop bien on va pouvoir moins dépenser donc ça c'est la version off la version officielle, c'était non, on est super intéressé par le marché de l'alcool, on a plein de trucs à dire et tout. Mais en fait, en réalité, les deux versions sont vraies, parce que moi, travaillant sur des marques d'alcool, on avait accès à des informations que peu avaient en avance, et donc ça nous permettait de pouvoir avoir du contenu qui était assez exclusif. Et donc on a monté ce blog-là, qui s'appelait Distiller à l'époque, et qu'on a tenu pendant deux ans, je pense, c'est un truc comme ça, et qui a vachement bien marché, où les marques nous ont assez repéré, parce qu'on avait... En fait, on avait eu envie de se différencier par rapport à ce qui existait sur le marché des blogs à l'époque d'alcool, où tout le monde était très pointilleux et essayait d'avoir une approche très professionnelle, mais presque trop, qui était, on va parler du whisky, des petites notes, de ces choses-là. Et en fait, nous, on n'a pas encore suffisamment de connaissances. On n'est pas des sommeliers, on n'est pas des nés, on n'est pas tout ça. Donc en fait, ce qu'on voulait plutôt raconter, c'était la partie beaucoup plus lifestyle. des sorties de faire un peu des c'était avant l'heure on avait créé l'annuaire des barres des meilleures barres de Paris de dire ok qu'est-ce qu'il te faut chez toi c'est quoi les produits qu'il te faut chez toi si tu veux t'éclater avec tes potes et faire des cocktails chouettes, de présenter les nouveaux produits qui sortaient, c'était tout ce truc là et donc ça nous a permis de potentiellement notamment aussi de pouvoir participer à des événements et de rencontrer en fait finalement des gens du monde de la conception de spiritueux, et aussi des gens du monde du bar. C'est très malin. Ouais, c'était la débrouille. On essayait de se débrouiller comme on pouvait à l'époque, mais c'était hyper intéressant. Moi, j'ai trouvé ça hyper intéressant, parce qu'en plus, j'aime beaucoup écrire, donc c'était chouette de pouvoir aussi travailler là-dessus. Et donc... invité à des événements et tout, ça m'a permis aussi là de connecter avec le monde du bar. Et donc de rencontrer des barmans, de rencontrer des gens qui sont vraiment plutôt du monde, de ce monde un peu plus, on va dire, front de la restauration, un peu en prise directe avec les clients, les consommateurs, etc. Et il se trouve qu'il y a eu un événement où en fait, on avait été invité pour aller visiter une distillerie à... Je ne saurais plus dire si c'était Bénédictine sur la côte atlantique. Et à ce moment-là, j'avais été le seul média, entre guillemets, parce qu'on n'était pas des médias, on était juste deux potes qui écrivaient des bêtises et qui rigolaient avec ça. C'est bien. En tout cas, on essayait surtout de ne pas se prendre au sérieux et on ne se prenait pas pour ce qu'on n'était pas. On a toujours essayé de garder une certaine... distance de juste dire non mais nous ça nous éclate de faire ça et c'est cool et donc je suis invité à ça et en fait je me retrouve à être le seul média et là c'était que des barmans les barmans un peu en vue de Paris qui étaient invités et ça a été la première rencontre avec celui qui deviendra mon associé ici mais c'est une rencontre où en fait on s'est vu le temps d'un week-end mais moi j'étais rien, moi j'étais juste un vieux média et c'était des barmans qui étaient là pour Voilà, qui passaient un bon week-end et qui s'amusaient entre eux, ils se connaissaient tous, évidemment, il y a un peu, que je découvre maintenant depuis quelques années et tout, mais il y a une vraie communauté, mais comme dans tout métier, comme la restauration de manière générale, il y a une vraie communauté qui se crée au sein de ce marché-là.

  • Speaker #0

    Mais donc voilà, ça a été la première fois qu'on s'est vus. Et donc, quand je reviens au moment où je suis... C'est complètement décousu ce que je fais.

  • Speaker #1

    Non mais on fait des petits...

  • Speaker #0

    On fait des allers-retours. Et donc, arrivé au moment où je commençais à chercher un peu ce que je devais faire, ce que je devais faire pour arriver à monter une distillerie, donc je rencontre du monde, et donc, je parle à un moment, quand on me... pose la question de mon baguette, je raconte cette histoire de distiller, sauf que bon, j'aumais la partie de c'était pour moins dépenser et se faire inviter à des soirées et plus la question de crédibilité plus d'essayer de pointer le truc sur, non en fait vraiment intéressé ça nous a permis de faire beaucoup de contacts, de rencontrer pas mal de monde et je me souviens très bien d'une discussion avec une des personnes que j'avais rencontrée et où je lui raconte ça et je lui dis, bah voilà, ça m'a permis de rencontrer et à l'époque des barmans qui étaient un peu bien branchés. Et je cite, parmi les barmans que je cite, je cite notamment le nom de mon associé. Et là, il m'arrête et me dit, ce mec, il est ultra intéressant, il est ultra inspirant. J'aimerais vraiment beaucoup avoir cinq minutes avec lui parce que je pense que c'est vraiment une personne très inspirante sur le marché. Et là, je rentre chez moi et je me dis, mais en fait, c'est con parce que j'ai un contact. Là, je rencontre plein de gens et tout, c'est très cool et c'était super intéressant. En fait, là, j'ai un contact ultra intéressant avec qui je pourrais avoir, en tout cas, où je pourrais avoir des infos. Vraiment, je pense que le premier message que je lui ai envoyé, c'était vraiment plutôt en mode, juste si on pouvait discuter, parce que là, moi, je démarre tout juste un projet perso. Est-ce qu'on peut en discuter Parce que je pense que tu as peut-être des choses à m'apprendre. C'était vraiment très innocent comme première approche. Mais donc je lui envoie ce message-là, je lui dis je sais pas si tu te souviens, on s'était vu un truc, évidemment, ils s'en souvenaient pas, mais normal, je pense que c'est... Mais on avait eu un contact quelques temps avant sur un sujet que je travaillais en agence, enfin on avait eu une première prise de contact là-dessus. Et donc je lui envoie le message et je lui dis bah écoute, j'ai un projet perso, si t'as du temps, j'aimerais bien qu'on en parle. Et il me dit bah écoute, j'ai un train, le lendemain, j'ai une heure de battement, si tu veux on s'appelle à telle heure. Et donc le lendemain on s'appelle et on passe... On passe une heure au téléphone et là, on se découvre plein de points communs. Donc, je lui raconte que j'ai envie de monter une distillerie, mais que je n'ai pas forcément envie de monter une énième marque de gin, que ça me saoule un peu et que j'ai l'impression qu'en fait, il y a une autre voie à prendre sur le marché des spiritueux, qu'on peut essayer d'être plus créatif, faire quelque chose de différent. Lui avait une vraie vision qui commençait à travailler à ce moment-là, qui était encore un peu au stade embryonnaire, mais il avait déjà une certaine vision qu'il voulait porter sur le marché des spiritueux. On se rend compte, il est savoyard, je suis savoyard. Et l'origine de Abstract, c'était au début, on se disait, on va créer cette distillerie en plein milieu des montagnes. On va faire une distillerie un peu folle avec un musée autour du Gou. On aura notre propre endroit où faire pousser ce qu'on utilisera après en distillation. C'est quelque chose qui n'est pas un projet qui est abandonné, mais qui est juste, on s'est dit, on ne va pas partir trop loin tout de suite. On va commencer un peu à une plus petite échelle. On a cette discussion-là. Et en fait on termine la discussion et il me dit écoute Go on monte ça ensemble. Et on sort une heure de call et moi je suis là en mode ok alors c'était pas du tout ce que j'attendais. Enfin je m'attendais pas à ça alors évidemment ultra euphorique, ultra euphorique c'était dingo. Et voilà c'est comme ça que s'est passé le premier contact avec mon associé.

  • Speaker #1

    Donc juste pour info, ton associé qui est Rémi, je ne connais pas du tout le monde des...

  • Speaker #0

    Je pense que c'est important de quitter lui, et surtout tous les gens, parce que je pense qu'ici, c'est vraiment un projet de copains, et de gens qui ne se connaissaient pas forcément à la base, mais je pense qu'on a très vite noué un lien assez fort tous ensemble, et on s'est tous très vite très appréciés. Donc oui, mon associé principal avec qui on a imaginé tout ce... on a commencé à imaginer tout ce projet-là, il s'appelle Rémi Savage. Il est donc né à Chambéry, mais il a grandi à Lyon, chose que finalement peu de gens savent, mais il a grandi à Lyon, il a fait ses débuts de barman à Lyon. Et donc voilà, c'est dans le fond, on est deux Ronalpins, et dont un... encore plus lyonnais que moi qui avons eu envie de venir se réinstaller ici et d'ouvrir notre projet ici.

  • Speaker #1

    Et donc maintenant il y a l'idée de la montagne que vous avez un peu laissé de côté.

  • Speaker #0

    En fait le projet est passé par pas mal de phases. La première phase était vraiment cette idée originale qui était de se dire ok on va monter cette distillerie en plein milieu des montagnes. On avait déjà, lui, il avait déjà cette vision sur les monochromes. On en parlera peut-être après, mais en tout cas sur la façon dont on approche les spiritueux et notre approche qui est particulière. Lui avait déjà... Vraiment, les bases de ça, il avait déjà un peu cette vision-là, qu'il avait commencé à travailler chez lui pendant le confinement à Londres, parce qu'il est installé à Londres maintenant. Mais il travaillait ça déjà à l'époque, et donc on a voulu pousser cette idée-là jusqu'au bout. Mais donc à l'origine, ça devait être en montagne. Et puis après, on s'est dit, c'est beaucoup d'enjeux d'être en montagne. Il y a des enjeux de logistique, il y a des enjeux d'investissement qui sont... pas les mêmes. C'était compliqué de se dire, on va commencer par ça. Sachant que le concept même de ce qu'on voulait faire était déjà très conceptuel. En tout cas, il était très en rupture avec ce qui existait. Donc, il y avait un peu ce truc de on ne va peut-être pas non plus se mettre trop de bâtons dans les roues, en tout cas se complexifier la tâche tout de suite. Et puis surtout, il faut d'abord qu'on fasse une preuve de concept, que l'idée qu'on a, qu'est-ce qu'on veut faire, Une fois qu'on aura résolu ça, après, on pourra s'imaginer partir dans tous les sens et faire les fous. Ensuite, il y a une deuxième phase où on s'est dit qu'on a eu Éco, qui avait un bâtiment absolument incroyable au bord du lac d'Aigbelette qui était vide et où la mairie cherchait des gens pour faire un projet là-dedans. Donc là, on est partis dans tous les sens et on a imaginé un concept de... Ça s'appelait la maison des arts décoratifs avec un hôtel parce qu'on était obligé de garder une partie hôtelière, un bar à cocktail, la distillerie, etc. Mais bref, même chose. Ça, c'était nos débuts. C'était nos débuts où on partait dans tous les sens et on s'est vite rendu compte qu'il fallait qu'on soit un peu plus réaliste que ça et qu'on démarre et qu'on démarre de manière un peu plus calme. Et donc, c'est là où l'idée est venue. Moi, je lui ai proposé. Je lui ai dit écoute, moi, je... Je pense qu'en commençant par un laboratoire à Lyon, on trouve un petit local, on s'installe dans un laboratoire, on installe notre labo à Lyon, on fait une première preuve de concept et ensuite on voit pour la deuxième phase. Parce que moi, je vivais à Lyon, et donc c'était simple. Et lui, l'idée ne lui a plu tout de suite puisque c'était l'occasion pour lui d'avoir en tout cas un projet, un pied-à-terre entre guillemets, qui lui permettrait de revenir régulièrement à Lyon. Il a encore de la famille dans la région, etc. Donc... Lui, c'est un très grand aimant de Lyon et il avait vraiment envie de pouvoir...

  • Speaker #1

    C'est à dire que vous vous êtes retrouvé sur cette idée aussi Ouais,

  • Speaker #0

    voilà, c'est ça. Donc on s'est dit, go, on va faire ça.

  • Speaker #1

    Et il me semble que le lieu, c'est vraiment un coup de cœur.

  • Speaker #0

    Ouais, alors ça ne devait pas du tout être vraiment les premiers lieux qu'on regardait. Ça ne ressemblait pas à ça. C'était vraiment limite, on cherchait une cave ou un garage. C'était juste un espace de production.

  • Speaker #1

    C'était que labo.

  • Speaker #0

    Exactement, l'origine du projet, c'était vraiment... L'idée centrale, c'était ce labo et cette distillerie d'un nouveau genre. C'était vraiment le centre du projet. Donc à ce moment-là, on était encore concentrés là-dessus. Et puis il y a eu ce moment où on a découvert ce lieu-là et où en fait, on ne s'est pas posé de questions. Ça a été vraiment le coup de cœur direct. On s'est dit, OK, c'est là, on va s'installer ici. avec ses qualités et ses défauts dont on fait l'expérience aujourd'hui. Mais on a décidé de s'installer aux deux rues du Roc dans ce bâtiment qui forme un angle qui ressemble un peu au Flatiron français lyonnais on pourrait dire. Il y a un petit côté là-dedans et donc voilà, on a posé nos valises ici. Ce qui était aussi en plus très drôle c'est que Donc, ceux qui nous écoutent ne verront pas les images, ceux qui nous regardent verront peut-être les images, mais il y a une très belle vue. La vue, on l'a découverte qu'une fois qu'on avait récupéré les clés, puisque, évidemment, le lieu était abandonné depuis deux ans ou trois ans. Plus de contrat d'écrite, c'était rien, tous les rideaux de fer tombaient, donc on a fait toutes les visites à la lampe de poche. On a signé le bail en ayant visité uniquement la lampe de poche, ce qui était assez drôle. Et donc, il y avait eu ce moment un peu magique où, quand on a levé les rideaux, on a dit, OK, c'est vraiment très beau.

  • Speaker #1

    C'était quoi avant Une épicerie, c'est ça Un tabac C'est un lieu qui a eu,

  • Speaker #0

    je pense, 1000 vies, qui existe depuis très longtemps. Dans les années 50, ça a été une épicerie. C'est marrant parce que j'ai beaucoup de voisins qui me racontent pas mal d'histoires, et dont des personnes âgées aussi qui ont connu le lieu depuis très longtemps. Et qui me racontait qu'il y avait à l'époque, il y avait cette femme qui tenait l'épicerie dans les années 50. Et puis, on imagine bien un peu le cadre avec cette femme au gros doigt, la grosse travailleuse qui a vraiment, tu vois, qui avait les mains dans le cambouis toute sa vie. Un peu penchée en avant, un peu usée par la vie, mais qui descendait à la cave via une trappe en bois pour remonter des fruits, des légumes qu'elle vendait ici. Puis après, ça a été un... Ça a été un restaurant de quartier, un bar de tabac, un dépôt de pain. Il y a eu vraiment mille vies. Ce qui était marrant aussi, d'ailleurs, c'est qu'il y a une des propriétaires qui a tenu ce lieu-là, qui habite toujours dans l'immeuble au-dessus, au troisième, Marie-Lou, avec qui on a pas mal discuté aussi. C'était assez cool de pouvoir créer un lien entre ce que le lieu a pu être avant et nous qui reprenions l'affaire ici.

  • Speaker #1

    Ok. Donc à ce moment-là, c'est là qu'intervient votre idée de bar. Parce que vous avez un lieu finalement qui devient très grand.

  • Speaker #0

    Ouais, il y a deux choses. Je pense qu'il y a déjà le lieu qui avait suffisamment de place pour faire ça. Évidemment, on découvre aussi, un peu par hasard, qu'il y a une licence 4 liée au lieu.

  • Speaker #1

    Ça qui est plutôt une chance.

  • Speaker #0

    qui est une très grosse chance parce que c'est très compliqué d'en avoir en plus ouais alors je pense que c'est ça peut être compliqué et puis ça coûte vite cher mais donc qu'elle y est déjà sur le lieu tu la repayes pas même si t'as un nouveau là en fait ça dépend tu vas avoir soit ici c'est un format un peu particulier c'est qu'en fait la licence 4 elle est liée au local donc en fait on loue la licence 4 à l'année Et ça fait partie des charges qui sont comprises dans le... Enfin, des charges, ça fait partie des frais de location qu'on a pour l'espace. Mais c'est donc pas à notre nom directement. On n'est pas titulaire de... Enfin, si, on est titulaire puisqu'il y a eu un transfert, mais c'est un transfert partiel. C'est-à-dire que si on part, on ne peut pas emmener la licence 4 avec. Elle reste liée au lieu. Mais bon, comme on ne compte pas partir, de toute façon, tout va bien se passer.

  • Speaker #1

    Bon, ça va. Et donc la licence 4 vous fait vous dire Et donc licence 4,

  • Speaker #0

    on se dit c'est en fait trop bien. S'il y a ça, on va diviser l'espace en deux. On va avoir notre labo derrière et on va pouvoir créer ce bar à cocktail qui va nous permettre à la fois d'aller au bout d'une idée qu'on avait aussi, une idée qu'on projetait sur le monde des bar à cocktail et de la mixologie. Et de pouvoir faire la démonstration d'avoir ce showroom pour les clients. C'était quand même le meilleur moyen d'arriver à commencer à faire vivre l'expérience de nos produits et de faire comprendre comment ils peuvent être utilisés, quel est l'intérêt de travailler de la façon dont on travaille. Donc c'est comme ça qu'on s'est dit qu'on allait ouvrir en plus de Abstract Lab. On va ouvrir Abstract Bistro, qui sera donc le bar à cocktail de la distillerie. C'est une affaire à côté, c'est deux entités séparées. Mais on s'est dit, OK, on va monter ce bar à cocktail. Là, évidemment, c'est Rémi qui a pris le gros lead là-dessus en plus, puisque c'est sa spécialité. Et c'est à ce moment-là aussi qu'on a ramené d'autres gens autour du projet, qui sont maintenant aujourd'hui vraiment des gens que j'aime beaucoup et qui sont des... Des amis, on est une bande de copains maintenant et on s'aime, je pense, tous beaucoup. Mais c'est à ce moment-là qu'ils sont arrivés, Adrien et Sarah Moudoulou, qui sont très proches de Rémi, qui l'accompagnent sur tous ses projets. Ils ont un bar à Paris.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il a un autre bar Oui,

  • Speaker #0

    il a un premier bar. Son premier bar qu'il a ouvert, c'était en 2021, je crois, ou en 2020 ou 2021. C'était à Londres. Ça s'appelle Bar with Shapes for a Name. qui est basé sur le courant, le barhouse et le fonctionnalisme. Parce que son approche à Rémy, c'est qu'à chaque fois il ouvre un bar qui est basé sur un courant artistique. Et c'est de penser entièrement l'expérience du bar basé sur ce courant artistique-là. Donc il y a A Bar With Shapes For A Name à Londres, ensuite il a ouvert la même année que Abstract, il a ouvert à Paris avec Adrien et Sarah, notamment Adrien et Sarah. Il y a aussi Marc qui est associé avec eux. Pareil, très belle bande. Ils sont tous adorables. Donc, ils ont ouvert Bar Nouveau, qui est un bar basé sur l'art nouveau à Paris. Ça, c'était en juin 2023. Et nous, en septembre 2023, on ouvrait Abstract. C'est là où on a ramené Adrien, Sarah, Paul, qui est son associé de Londres, qui s'est associé aussi ici. Et comme on s'est dit qu'on allait faire un peu de food, on a appelé notre copain aussi Guillaume, qui s'est joint à l'aventure avec nous pour ici à Abstract Bistrot.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est ce qui a beaucoup fait parler. Quand vous êtes arrivé à Lyon, c'est Guillaume, qui est, qu'on le rappelle, chef étoilé à Paris, qui a le restaurant Nezo. Donc ça, ça a beaucoup fait parler.

  • Speaker #0

    Alors nous, on s'est fait surprendre un peu par ça. Pour être très honnête, et c'est vraiment pas de la modestie, nous, on était concentrés sur notre projet. Et c'est... Encore une fois, nous, c'est une histoire de copains. On se connaît maintenant bien tous. On a tous créé vraiment des liens ensemble. Et on était très concentrés sur le projet. Et on ne savait pas du tout à quoi s'attendre au moment de l'ouverture. Et moi, je me revois encore en août à essayer. On s'approchait, on avait pris un retard absolument déraisonné. Normalement, on était censé ouvrir en juin. On a ouvert avec trois mois de retard à cause des travaux. On a eu toutes les merdes possibles qu'on aurait pu avoir. On les a toutes vues. On continue à en avoir, mais c'est comme ça qu'on apprend. C'est ouvert. Oui, ça ne bougera pas. Mais donc, il y a eu ce moment un peu étrange où d'un coup, on a compris que peut-être qu'on parlait un peu de nous. On ne savait pas à quoi s'attendre au moment de l'ouverture. Et il se trouve qu'il y a eu, je ne sais plus quel média, qui a posté un premier article. évidemment sans jamais nous consulter, c'est-à-dire que nous on n'a pas envoyé de communiqué de presse, on faisait notre truc de notre côté avec notre petit compte Instagram où on mettait une ou deux photos pour commencer à teaser un peu qu'on allait ouvrir un lieu, mais c'était plus voilà, on va faire un truc et ça va être cool. Et donc il y a eu ce premier média qui a commencé à poster un premier article. Et là, ça a été un peu un effet boule de neige. Je crois qu'on était mi-août, un truc comme ça, début août ou mi-août. Et c'est là où on a commencé à prendre un peu la pression, nous, parce qu'on était là. En fait, ça commence à parler quand même beaucoup de nous, alors que nous, on était encore vraiment loin d'être ouverts. C'est-à-dire que même, je pense que deux semaines avant l'ouverture, on était, je pense qu'on avait encore, il y avait encore tout à faire. La carte n'était pas finie. On était, enfin vraiment, c'était dingue. Petite pression qui... Ouais, petite pression, mais en essayant de rester toujours, en disant, OK, mais bon, c'est... quoi qu'il arrive, de toute façon, on reste concentré sur ce qu'on fait, on reste dans la droite lignée de ce qu'on a en tête et ça ne change rien de ce qui est dit, qu'on parle de nous ou pas, ça ne change rien de ce qu'on doit faire et du travail qu'on a à faire. Le seul problème qu'il y a eu, c'est que c'est de la façon dont on a parlé de nous, c'est-à-dire qu'on nous a présenté comme étant le resto, le futur restaurant de Guillaume. Et en fait, ça, nous, c'était problématique, mais au global, on a tous... c'était problématique pour nous parce qu'on ne voulait pas cet effet déceptif. On n'était pas un restaurant. Et ça n'a jamais été l'objectif d'être un resto. On ne se prend pas pour ce qu'on n'est pas. L'objectif n'a jamais été de créer un resto ici. C'était de créer un bar à cocktails inspiré des bistrots où il se trouve qu'on faisait aussi à manger et que ce n'était pas mauvais. Mais jamais l'idée n'a été de faire un resto. Mais là, du coup, en fait, ces articles tombent. Et tout le monde commence à penser qu'on va ouvrir un restaurant ici. Donc, il a fallu envoyer un ou deux petits mails quand même. Un peu rectifiés. Juste au moins de les prévenir et de leur dire, nous, ce qu'on ne voulait pas, à la rigueur, que les journalistes racontent ce qu'ils veulent. Il n'y a pas de... Ils font ce qu'ils veulent. Et c'est dommage qu'ils ne soient pas plus intéressés. Ils auraient pu nous appeler et nous poser des questions avant de faire ça. Bon, ils ne l'ont pas fait, mais tant pis. Toute communication est bonne à prendre. J'ai appris que toute communication était bonne à prendre. Mais celle-ci, ça aurait été mieux si on avait pu... Si on avait pu leur donner le vrai sujet, de leur dire non, non, mais on est d'abord une distillerie, ensuite un bar à cocktail et ensuite il se trouve qu'on fait un peu un anglais. On va mettre juste une... Juste le milieu du village. Exactement, ouais.

  • Speaker #1

    Il y a peut-être aussi un peu une méfiance qui s'est installée pour les Lyonnais. J'ai eu cette impression aussi où c'était hyper attendu. Il y avait un des gros titres, c'était le bar de l'année, l'ouverture la plus attendue de l'année. une grosse pression et même nous on l'a subi cette pression ce que j'avais j'entendais autour de moi du coup je connaissais c'était vraiment le début où je commençais un peu à m'intéresser à la food et tout et je connaissais même pas Guillaume Sanchez du coup là je me suis intéressée à lui j'ai écouté des podcasts et tout et je me suis dit j'ai commencé à comprendre que les gens se disaient ah c'est genre les parisiens qui viennent s'installer à Lyon et faire leur petit concept un peu farfelu et Donc il y a eu un peu une mauvaise compréhension du lieu.

  • Speaker #0

    Je pense, après, là où nous, on n'a peut-être pas été... On aurait peut-être dû essayer d'expliciter ça un peu plus. On a eu évidemment la perception... Et puis on entend aussi ce qui se dit. Donc évidemment, il y a eu une perception de c'est des Parisiens qui débarquent. La réalité, c'est que c'est d'abord un projet qui a été monté par Rémi. Enfin, qui originellement, c'était Rémi et moi-même. Et puis après, on a pris... les copains autour, mais... Quand Rémi a grandi à Lyon, moi je viens d'un petit village en Savoie, je pense que je suis réinstallé à Lyon depuis très longtemps, j'ai fait mes études ici, moi je n'avais pas du tout l'impression, mais je pense que c'est là où on a peut-être manqué de lucidité aussi, pas de lucidité, mais on a peut-être été un peu trop innocents, je pense, où on s'est dit, nous on connaissait l'histoire derrière, on n'a pas senti le besoin absolument de... rappeler que c'est d'abord un projet de gens qui sont d'ici ou de la région de Ronalpin. Donc bon, après, on a entendu ces bruits de couloir, mais on ne voulait pas aller démentir. Parfois, il y a un peu ce truc de se justifier, c'est s'accuser. Je pense que nous, ce qu'on voulait plutôt, c'était essayer de montrer que ce qu'on fait, c'est cool. Et c'était en fait dommage. Je pense qu'à un moment, quand il y a eu un peu ce mouvement-là, c'était dommage que ce soit concentré sur les personnes et pas sur le projet. Et pas sur ce qu'il y avait dans les verres, ce qu'on fait derrière, ce qu'on servait dans les assiettes. Et c'était ça où le focus aurait dû être fait. Mais ça, je pense que c'est aussi de notre faute et de la façon... Encore une fois, je pense qu'on a été peut-être trop innocents et on ne s'est pas posé la question de ce... de cette espèce d'effet un peu boule de neige qu'il y a eu, qu'il y a pu avoir autour de ça. Donc maintenant, voilà, il n'y a pas de... Et puis après, il n'y a pas de regrets. C'est...

  • Speaker #1

    Oui, ça a été fait comme ça.

  • Speaker #0

    Ça a été fait comme ça. Et de toute façon, d'une, on ne reviendra pas en arrière. Et puis de deux, après, on est resté vachement cohérent par rapport à ce qu'on était. C'est-à-dire, non mais nous, on est resté concentré sur ce qu'on fait, en fait. Et le reste, le reste, ça a finalement... peu d'importance et puis après les ondis disparaissent aussi un jour. Je pense que la meilleure réponse à faire, c'est juste de continuer à faire ce qu'on fait parce qu'on croit vraiment à ce qu'on fait et de montrer que c'est ça qui compte en fait. Plus que des noms, plus que des personnes, je pense qu'ici, on essaie de proposer autre chose. Même si les gens, c'est hyper important, mais je pense que c'est... Le cœur de ce qu'on fait ici, c'est un peu plus grand que ça.

  • Speaker #1

    On va profiter de ce moment pour que tu nous parles justement du cœur de ce que vous faites, donc la distillerie, et notamment les monochromes dont tu as parlé. Est-ce que tu peux nous parler un peu de tout ça, le labo, ce que vous faites, ce que vous fabriquez là-bas, derrière, et donc les monochromes

  • Speaker #0

    Donc ce point central du sujet, c'est cette idée d'essayer de décomplexifier le monde des spiritueux, qui a eu tendance à vraiment, avec le temps, à avoir un peu des couches de complexité qui se sont rajoutées avec le temps, et qui ont en fait créé une certaine distance entre le consommateur final ou l'amateur. qui peut exister de spiritueux et le goût et sa perception du goût. Tout le cœur du projet, c'est de questionner notre relation avec le goût. C'est ça, l'origine même, on va dire, la grande question qu'on s'est posée et qu'on essaye de poser et qu'on essaye de faire vivre, c'est de dire, OK, quel est notre rapport avec le goût et comment, en fait, on peut finalement revenir à ce qui est l'origine du goût, ça veut dire les ingrédients et de se faire fi de tout le reste. Les monochromes, c'est une vision de se dire Ok, on oublie toutes les catégories de spiritueux. On ne parle plus de tequila, on ne parle plus de gin. Parce que finalement, ça a très peu de sens de parler de gin si on ne s'intéresse pas au Béjounia. Ça a très peu de sens de parler de tequila si on ne s'intéresse pas à la gave. Et en fait, c'est ça qui va donner le profil de la typicité aromatique à la fin de chaque spiritueux. C'est vraiment l'ingrédient de base. Et nous, on s'est dit Oublions tout ça, et revenons à l'essence même, et revenons à l'ingrédient. Et on va créer... des spiritueux qui sont basés à chaque fois sur un seul ingrédient et rien d'autre. On prend un ingrédient, de l'alcool et une technique de distillation qui s'appelle la distillation sous vide, qui permet en fait de changer un gros paradigme aussi par rapport à l'utilisation d'alambic classique, c'est que quand on utilise des alambics classiques, finalement les ingrédients se plient à la technique. Or, en utilisant des évaporateurs sous vide, des rotovapes, comment on appelle ça, rotavape, En utilisant ça, d'un coup, c'est la technique qui va venir s'adapter à l'ingrédient. Plus on arrive à adapter la technique à l'ingrédient, plus on va le respecter, plus on va être en mesure de pouvoir extraire les meilleures aromatiques et les exprimer de la meilleure des façons possibles derrière. Et c'était aussi d'essayer de proposer au grand public et à n'importe qui, de dire, revenons juste à l'essence même, c'est de la framboise pour de la framboise, c'est du citron pour du citron, c'est pas une vodka aromatisée au citron, c'est pas un gin aromatisé à la rose. C'est juste de la rose, c'est juste du citron, c'est juste de la framboise, mais c'est la plus pure et la plus juste définition de ce goût-là possible. Et donc, c'est ça les monochromes, c'est de se dire, revenons à la simplicité de compréhension qui est de dire, un ingrédient, un spiritueux, c'est tout. Aussi simple que ça.

  • Speaker #1

    Ça me fascine, vraiment, on en avait déjà parlé, donc je connais un peu l'histoire des monochromes, mais c'est fascinant parce que, du coup, tu fais beaucoup de tests.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs on le voit dans ton labo, il y a plein de bouteilles avec leurs petits noms, donc c'est plein plein de tests. Combien de temps ça t'a pris avant de pouvoir sortir ton premier monochrome

  • Speaker #0

    Alors encore une fois, Rémi lui travaillait déjà un peu à cette idée d'extraction aromatique. C'est une technique qu'il utilise depuis déjà longtemps et où il est vraiment solide là-dessus. C'est aussi une technique qui est utilisée dans son bar à... finalement dans tous les bars, mais qu'ils ont commencé à vraiment mettre en œuvre à Shapes à Bordeaux, avec ce truc d'extraction et de séparer les ingrédients et de prendre chaque ingrédient et essayer d'extraire le meilleur des ingrédients. Donc il avait déjà un peu des premières bases et le premier produit qu'on a, on va dire maîtrisé et qui a été un peu le... Ok, on va commencer par celui-ci, mais on en avait déjà quelques-uns autour. On savait qu'on ne voulait pas on ne voulait pas avoir une approche monoproduit. Justement, tout l'intérêt de ce qu'on fait, c'est de ne pas avoir une approche monoproduit, mais de démultiplier les ingrédients qu'on va utiliser, parce que c'est ça qui devient hyper intéressant. Évidemment, on aime beaucoup l'art, et donc on se compare souvent en se disant si on devait se comparer à l'art, nous, on est des producteurs de couleurs, de peintures. En fait, l'idée, c'est vraiment ça, c'est de dire qu'on est... on est là pour proposer des nouvelles couleurs. Et donc, de se dire qu'on propose des produits qui permettent à des professionnels, à n'importe qui qui s'intéresse à ça et qui a envie d'expérimenter un peu ça, de pouvoir accéder à de nouveaux champs créatifs. C'est-à-dire, quand on distille un homard entier, on se retrouve avec un spiritueux de homard. OK, on le goûte derrière et on se dit, ça nous fait penser à quoi Comment ça peut être utilisé derrière Et en fait... quand on commence à regarder un peu le marché, on se dit il n'y a pas beaucoup de spiritueux de marge. Ce n'est pas un produit qu'on a sorti pour l'instant, c'est vraiment plutôt de l'ordre des bêtises qu'on fait derrière. Mais l'idée c'est ça, c'est aussi d'aller explorer des ingrédients qui sont un peu moins courants. Mais on a commencé par des choses simples. Le premier produit, c'était la framboise qu'on a voulu travailler. Un spiritueux de framboise, donc un monochrome de framboise. C'était le premier qui a été vraiment un peu abouti, où on avait quasiment une recette finie. Le citron est arrivé très vite derrière. Et après, on a commencé à travailler sur un produit qui aujourd'hui fait partie un peu des produits ou je pense qui rend les gens un peu curieux. Et on a pas mal de gens qui passent ici pour goûter ça. Vas-y.

  • Speaker #1

    Le beurre.

  • Speaker #0

    Ouais. Le beurre, ça a été un vrai sujet déjà de travail parce que c'était très complexe d'arriver à avoir une recette. définitive qui soit stable c'est le gros enjeu quand on passe en fait finalement c'est là où Abstract c'est un sujet compliqué aussi c'est que de l'autre côté de la verrière on est une vraie distillerie donc ça veut dire qu'en fait on a une approche qui est pas juste de faire quelques petits échantillons pour une utilisation à un bar c'est que là il y a vraiment une production et quand on fait des produits en fait il y a quelques règles à respecter dont une qui est la stabilité du produit c'est à dire que si à un moment à chaque fois qu'on on va avoir des clients qui vont acheter un produit et qu'à chaque fois, il va être différent. On peut toujours se cacher derrière le truc de dire oui, mais bon, la nature, ce n'est pas tous les jours la même. Oui, OK. Et en même temps, je veux dire, la stabilité dans la production et dans la qualité du produit et dans ce qu'il peut apporter, ça, c'est essentiel. Donc, ça veut dire qu'en fait, il faut être très précis sur ce qu'on fait et il faut avoir une vraie méthode derrière qu'on a mis en place maintenant et qui nous permet en fait de s'assurer que nos produits sont... sont linéaires en termes de goût. Mais le beurre a été un vrai challenge.

  • Speaker #1

    Le beurre, en quoi ça peut évoluer, changer

  • Speaker #0

    En fait, c'était surtout d'arriver à trouver la bonne manière pour vraiment avoir un vrai goût de beurre. Parce que déjà d'une, le beurre, c'est assez délicat en termes d'aromatique. Donc en fait, dès que tu vas le mélanger avec de l'alcool, potentiellement... tu vas avoir ce parfum, cette astringence alcoolique et les parfums d'alcool qui peuvent vite prendre le dessus. Donc il faut arriver à exprimer suffisamment le goût de beurre pour ne pas avoir l'impression de juste boire de l'alcool pur. Et le deuxième truc, c'est que, évidemment, le beurre est composé à 88% de gras. Mais le gras, c'est la vie. Mais en fait, le truc, c'est que là, ça pose une autre problématique qui est, en fait, comment on arrive à créer un échange aromatique entre une solution aqueuse liquide comme de l'alcool ou de l'eau et du gras et sachant que les deux se mélangent pas et que pour arriver en fait à infuser dans un infuser un corps dans un dans une solution il faut qu'il ya un contact entre les molécules de la solution et les molécules aromatiques et les molécules de l'autre produit et le problème c'est que le beurre et le le gras et le et l'eau ça se mélange pas donc il a fallu faire énormément de tests pour arriver à une recette qui était finale et qui était stable et où vraiment elle était très bonne.

  • Speaker #1

    Comment vous avez fait pour que ça se mélange du coup

  • Speaker #0

    On a nos petits secrets. Non mais c'est... Il n'y a pas vraiment de secret derrière. Je pense que c'est plus le travail qu'on a voulu... En fait, je pense que c'est plus aussi où on a évolué sur ce qu'on voulait exprimer du beurre. Et où au début, on était vraiment sur le beurre en tant que tel, la plaquette de beurre qu'on sort. Et très vite, en fait, on a eu envie d'aller vers, finalement, je pense l'odeur qu'on aime le plus dans le beurre, c'est le beurre noisette. De sentir ce beurre un peu caramélisé. D'avoir cette... Sentir un peu ce côté, ces notes un peu de caramel, de réaction de Maillard quand on a un croissant qui a cuisté. Exactement, ouais. Et donc, c'est vraiment quand on a commencé à travailler dans cette direction-là qu'on a commencé à trouver un peu des manières. Et... Déjà une direction en termes de goût. Et ensuite, après, de trouver des petits tweets pour essayer de contrer la physique et la chimie.

  • Speaker #1

    C'est quoi les ingrédients les plus farfelus Bon, déjà, j'en ai vu quelques-uns. J'ai vu des bouteilles,

  • Speaker #0

    mais c'est quoi les ingrédients les plus farfelus que vous avez essayé Je pense que le homard reste un des plus fous. Et le homard en plus, c'est assez drôle parce que c'était pas une volonté de faire un distillat de homard à la base.

  • Speaker #1

    T'avais un homard qui traînait.

  • Speaker #0

    Exact, mais alors attends, tu rigoles, mais c'est exactement ça. En fait, sur la première carte food qu'on avait ici, on servait un lobster roll absolument délicieux. Et donc, on recevait les homards frais. Et voilà, c'était vraiment partait du homard. D'ailleurs, petite dédicace. à Benoît Chapuis qui doit s'en souvenir encore de tous les homards qu'il a traités. Mais en gros, on en avait eu un où à un moment, le homard, il arrivait en date de validité où on ne pouvait plus le servir. Donc ce qu'on a fait, c'est qu'on a pris le homard, on l'a plongé dans un bain d'alcool pur, on l'a mis au frais, on l'a gardé, je ne sais plus combien de temps on l'a laissé comme ça. Et à la fin, on a mixé le tout et on a distillé pour voir ce que ça donnait. Et c'est comme ça qu'on s'est retrouvé avec deux litres ou trois litres de... de distillat de homard et donc on rigole parfois avec... Quand les gens nous posent la question de savoir qu'est-ce qui est le plus fou que vous ayez fait, on dit le homard et on leur fait goûter et ils disent ah ouais, ça sent la mer. Et on dit ouais.

  • Speaker #1

    Il y a eu la sardine aussi.

  • Speaker #0

    La sardine aussi, oui, que tu as sentie tout à l'heure. C'est très particulier. Après, je pense que c'est... Bon, ça, c'est pas du tout des produits finis. Je pense que ce qui est intéressant sur ces parties-là, c'est plus, en fait, au-delà de l'ingrédient en tant que tel. qui est évidemment, il y a un côté fun de se dire qu'on a distillé un homard ou une sardine c'est plutôt de se dire, c'est quoi le résultat à la fin, quelles sont les notes qui vont sortir de ça, et ensuite de se dire comment ces notes là peuvent être utilisées pour venir dans des compositions qui vont en fait peut-être je dis n'importe quoi mais le homard on réfléchissait pourquoi pas à se dire est-ce qu'on fait un Bloody Mary un Bloody Mary basé sur du homard ça aurait du sens Il y a ce cocktail vachement connu, je crois que c'est les Canadiens qui boivent beaucoup ça, le Clamato, où c'est jus de tomate et jus de palourde. Il y a un sens à aller se dire, on peut potentiellement utiliser les fruits de mer dans un cocktail qui va jouer beaucoup plus sur ce côté un peu riche, presque. On est à la frontière entre la cuisine et le cocktail. Mais c'est ça qui est intéressant. Et de se dire peut-être que ça peut amener des notes qui sont vraiment très très cool. Donc c'est vraiment ça notre approche.

  • Speaker #1

    Peut-être que ça recherche le test et voir un peu ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas.

  • Speaker #0

    Ouais c'est beaucoup de tests. Ouais bah je pense qu'il y a un peu ce truc tu sais de... Quand tu commences à avoir, quand tu commences à mettre un peu les doigts dans cette technique là et que tu commences à maîtriser un peu la technique. C'est ça, c'est que tu as envie de tout essayer. C'est n'importe quoi, tu as envie de te dire, ok, on essaye, on regarde ce que ça donne. Et ce qui est marrant, c'est que beaucoup de nos guests qui viennent ici, enfin de nos clients, quand ils viennent ici, tout le monde a toujours au moins... cette phrase une fois et est-ce que vous avez essayé ça Tout le monde a des idées et je pense que nous on foisonne d'idées de choses qu'on a envie de faire après il se trouve que c'est quand même c'est pas un jeu ici donc il faut qu'on a du travail autre mais sinon moi je pourrais passer je pense que je pourrais passer des heures je pourrais passer ma vie ici à juste tester des trucs regarder ce que ça donne, essayer, goûter ouais ok ça a un sens comment après on peut arriver à on peut arriver à l'utiliser dans des boissons. Mais je pense que c'est la vraie chose qui fait que le projet Abstract, dans son ensemble, quand on parle du lab et du bistrot, ce qui est hyper intéressant, ce qui se passe ici, c'est qu'on a une totale maîtrise de l'ingrédient jusqu'au verre. Et en fait, petit point sur le bistrot, c'est que l'unicité qu'on a là, c'est qu'on achète... aucun spiritueux, 100% de notre carte est faite ici la partie spiritueuse, 100% des spiritueux sont uniquement des monochromes ou des distillats d'ingrédients uniques mais tout est basé là-dessus et en fait ça devient hyper intéressant parce que c'est compliqué en termes de process mais intéressant parce que d'un coup on se libère de toute on se libère de tout de toute barrière qu'on pourrait avoir des limites qu'on pourrait avoir avec des produits qui sont issus de marques qui ont déjà fait leurs produits et qui vont avoir des mélanges où il va parfois falloir travailler avec le produit et c'est de contrebalancer certaines choses qu'on n'aime pas dans le produit bah là en fait nous comme on repart directement de l'ingrédient bah en fait c'est nous qui allons décider de quelle orientation on va donner au spiritueux à la fin et donc en fait ça nous donne une liberté d'action qui est totale et qui nous permet de pouvoir partir dans tous les sens et puis après on a aussi la liberté de fonctionner de n'avoir aucun contrat de marque avec personne. Et donc, c'était hyper important pour nous aussi d'avoir cette liberté-là. Alors là, c'est plus sur la partie bistrot, mais d'avoir cette liberté en termes de création sur la carte, sur ce qu'on peut mettre en place. Voilà, c'était très important pour nous.

  • Speaker #1

    Aussi, sur les produits, il me semble que vous sourcez quand même assez localement. Oui,

  • Speaker #0

    l'idée, c'est... Alors... L'idée, c'est de se dire que chaque ingrédient, on travaille en direct avec les ingrédients, en tout cas des spiritueux qu'on vend à l'extérieur sous l'égide monochrome. C'est des ingrédients qu'on va sourcer en direct avec des producteurs. Toujours, en fait, c'était un peu cool aussi de se dire que c'est plus fun de discuter avec des producteurs que de discuter avec des commerciaux qui viennent te vendre des produits. C'est plus enrichissant. Et donc, on travaille en direct avec des producteurs. Et quand on peut, on essaye de faire en local. Et c'est pour ça aussi qu'on s'est installé à Lyon et que ça avait du sens d'installer le projet Abstract à Lyon parce qu'autour de Lyon, c'est un grenier. Il y a des producteurs pour tout et n'importe quoi. C'est mieux d'être installé ici que d'être installé à Paris. C'est évidemment. Et donc, par exemple, nos framboises, nos fraises, elles viennent de Montreau-Thier, de Productrice en direct. Les citrons, ils viennent de Saint-Laurent-du-Var. Le beurre, c'est la maison Bordier. Donc là, c'est un peu plus loin, mais c'était parce qu'on cherchait aussi un beurre de très grande qualité. Et l'idée, c'est vraiment de travailler comme ça, de se dire, identifier le meilleur producteur qui peut nous faire les meilleurs ingrédients, des gens passionnés qui aiment la terre, qui sont passionnés par leur métier. Et je pense que nous, on est passionnés par ce qu'on fait. L'idée, c'est d'avoir un peu cette... Au-delà de la chaîne de valeur, moi, j'aime bien parler de la chaîne de passion, c'est qu'on se transmet un truc. au fur et à mesure de la chaîne et ça part de gens qui ont les mains dans la terre et qui connaissent la terre, qui savent faire pour arriver à faire les meilleurs produits et qui ensuite nous transmettent leur passion à travers leurs ingrédients. Et nous, après, notre passion, on va la transmettre à travers nos verres. Il y a un peu ce truc d'échange qui fait que c'est cool.

  • Speaker #1

    Je regarde mes petites questions parce que je ne sais pas du tout. Je n'ai pas le... truc sous les yeux donc je sais pas depuis combien de temps on enregistre mais j'étais en train de penser qu'on avait pas discuté de la déco qui fait quand même une partie de toute l'ident une grande partie de l'identité d'abstract on passe un peu du coq à l'âne là ouais mais c'est toi qui gère le j'avais trop envie d'en parler parce que c'est vrai que le lieu est... j'ai jamais vu ça ailleurs Merci de s'être écouté. Si tu peux nous parler un petit peu, tu vois, avec ce bar, les banquettes, la verrière. Rien que la verrière, je crois que c'est le...

  • Speaker #0

    Alors, on est très fiers de ce lieu-là. Donc, l'idée de la déco du lieu. Petit clin d'œil quand même à notre architecte Christopher et à tous les artisans qui ont travaillé ici avec nous. L'idée du lieu est complètement inspirée de la Deventure. On s'est vraiment laissé emporter par la Deventure. Encore une fois... Ce lieu, c'est un coup de cœur, avec ses qualités et ses défauts, mais c'est un coup de cœur, c'est une histoire d'amour. Et en fait, on est tombé amoureux de la Deventure. C'est une vieille Deventure rose, défraîchie, qui a vraiment une vraie identité. Et l'idée, c'était de ne pas du tout pervertir ça. Ça aurait été trop facile de repartir complètement à zéro, d'effacer tout ce qui a pu être le lieu avant. et de se dire, venez regarder, on fait une démonstration de futurisme. Ce n'était pas ce qu'on voulait. Nous, on voulait essayer d'avoir un peu cet esprit du... C'est ce qu'on appelle en anglais, ça va faire très prétentieux, mais c'est the sense of the place. C'est aller dans un endroit et respecter l'environnement de l'endroit et l'endroit lui-même. C'est ça, l'âme du lieu, et respecter ça dans la démarche qu'il y a créative derrière. Donc, le lieu est divisé en deux espaces. Il y a l'espace bistrot qui là est un clin d'œil qu'on a voulu faire à cette devanture des années 50. On s'appelle Abstract Bistrot et comme je te disais, l'idée c'était aussi de créer un bar à cocktail qui s'inspire des bistrots, qui essaye de casser un peu avec l'image des bars à cocktail classiques qui sont très feutrés, qui ont cette approche, une certaine approche. architectural et même d'atmosphère au global. Là, nous, l'idée, c'était de se dire comment on fait la rencontre entre les vieux bistrots, les cafés de la place, cafés de la mairie qui ont ce truc d'ultra-accessibilité, d'ultra-simplicité et compréhension de ce qui se passe à l'intérieur. C'est des lieux qu'on connaît tous, en plus. C'est des lieux qu'on a tous fréquentés. Je pense que depuis qu'on est petit, on voit ces cafés du commerce qui traînent un peu partout et où c'est des lieux de vie où vraiment les gens viennent... Quelles que soient les personnes, ils peuvent rentrer, c'est des lieux qui sont généralement très ouverts, très lumineux, etc. À la différence d'un bar à cocktail qui, souvent, est un peu tamisé, sombre, etc. Donc on a eu envie vraiment de travailler ça, de se dire comment on fait cette rencontre entre cette atmosphère du vieux bistrot et la qualité. du travail autour des ingrédients, des mélanges et de ce qu'on sert finalement à boire ou à manger, qui là vient vraiment plutôt du monde classique de la mixologie, des barres à cocktail, etc. Donc on a décoré tout le lieu. En fait, le lieu, on a eu... Il y a un truc qui nous a fait penser... On a pensé à un tableau direct quand on a découvert le lieu une fois ouvert et de nuit. C'est un tableau d'un artiste américain qui s'appelle Edward Hopper, où en fait, on voit ce diner vu d'angle. avec des grandes ouvertures de nuit, ambiance lumineuse. C'est vraiment IC. Alors, le bâtiment lui-même a vraiment un air, rappelle ce tableau-là. Et donc, on a dit qu'on allait s'inspirer de ça, pas que. L'idée, ce n'était pas de faire juste un hommage. En fait, déjà d'une, c'est des choses qui sont quand même déjà... Alors, à travers l'homme, c'est un tableau très, très connu qui a déjà inspiré d'autres lieux dans le monde. au cinéma, etc. Et nous, on ne voulait pas juste faire un hommage à ça et faire une copie de ce tableau-là à l'intérieur. Ce n'était pas l'objectif. C'était par contre de prendre une base d'inspiration là-dessus, mais d'arriver à créer en fait un ensemble qui va créer un peu la surprise. Et qui va être ce qu'on a essayé de... Ce qu'on nommait quand on se posait des questions qui étaient... On cherchait notre... On cherchait notre... Ah, j'ai oublié le nom de ce livre. Notre... Je vais le retrouver, notre rhinocéros, voilà. Parce qu'il y a une pièce... Exactement, le livre est juste derrière toi. C'est une pièce de théâtre qui pose les prémices de ce qu'est l'abstraction versus le surréalisme. Et donc qui définit qu'en fait l'abstraction et donc le rhinocéros, c'est dans un décor qui paraît normal d'avoir un élément qui n'a rien à faire là. Je vais me faire taper sur les doigts quand des gens vont entendre ça, mais je prends un énorme raccourci, mais c'est à peu près ça. Et donc, c'est un rhinocéros au milieu d'une vie normale d'être... Là, nous, notre rhinocéros, on s'est dit, OK, on a dessiné tout le lieu de manière très en hommage à cette période des années 50-60, et il nous fallait cet élément qui vient... créer une rupture et casser ça pour en fait créer vraiment une personnalité à ce lieu-là et pas être juste une copie du tableau. Et donc c'est ce verre dichroïque un peu bizarre. Il est assez mignon pour ceux qui nous écoutent et qui ne le voient pas, mais en gros on a ces deux plaques de verre avec un film dichroïque entre les deux qui en fait va diffracter la lumière et donc va créer tout un arc-en-ciel de lumière. Et en fait c'est la verrière qui sert de séparation entre le lab et le bistrot. Et en fait, c'est très chouette parce qu'avec toutes les ouvertures qu'on a là et le soleil passe devant nos fenêtres toute la journée, le lieu change de couleur au fur et à mesure de la journée. Et il n'y a jamais la même couleur. Et donc ça, on trouvait que ça créait en fait cette espèce d'élément un peu vivant qui animait un peu le lieu. Et puis qui créait cette séparation entre ce côté très nostalgique des années 50-60, des vieux bistrots, etc. Et la partie lab, où là par contre, bon, là c'est brutalisme. On est sur un camailleux de gris, d'inox. Là, d'un coup, on oublie tout le côté vintage. Là, on est vraiment sur presque un futurisme, avec nos machines qui tournent dans tous les sens, avec des alendris que ça ressemble à un laboratoire, à un joli laboratoire.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est très, très artistique. En tout cas, c'est vrai qu'il y a une... Ouais, c'est logique, en fait. Là, la partie très historique. Et après, bam, le mur. qui montre la partie futuriste. Oui, c'est ça. Non, mais incroyable. C'est tellement beau. La première fois que... Déjà, je voyais sur les photos, je me disais, mais c'est dingue. Ça fait des photos trop belles. Enfin bon, bref.

  • Speaker #0

    Peu importe. Merci.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'inspire, toi, aujourd'hui

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui m'inspire aujourd'hui Parce que je sais que tu es très...

  • Speaker #1

    Tu es un peu un artiste.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Tout à l'heure, que tu aimais beaucoup écrire. Je sais que tu fais aussi un peu de musique.

  • Speaker #0

    Ouais, j'aimerais avoir plus le temps aujourd'hui. Aujourd'hui, je pense que je passe ma vie ici et ça occupe le plus clair de mon temps. Ça occupe même tout mon temps. Qu'est-ce qui m'inspire D'aller au bout de ce qu'on est en train de faire. Je pense qu'on est qu'au balbutiement de quelque chose, d'un idéal qu'on a en tête. C'est encore une fois, et je pense à la différence de mon ancien métier, où il fallait faire des études de marché, il fallait avoir des données précises et tout. Là, nous, on fait quelque chose qui d'abord nous plaisait, nous, où on avait l'impression que vraiment c'était quelque chose qui manquait et qu'on voulait avoir d'abord pour nous. Et ensuite, pour se dire que ça peut intéresser plus que juste nous, les 4-5 copains enfermés dans leur labo en haut. Mais ouais, je pense qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de choses qui m'inspirent. Je trouve que Lyon est en train de... Alors, ça fait déjà un moment, mais j'aime beaucoup la scène qui est en train de se passer à Lyon. Il y a beaucoup de super beaux projets partout qui éclosent, que ce soit sur des métiers de bouche, de la restauration de manière générale, mais même au-delà de ça, je trouve que c'est... Il se passe vraiment quelque chose de très chouette ces dernières années à Lyon. Et c'est hyper motivant de pouvoir en faire partie aussi, d'être là. Donc ça, c'est vachement inspirant de regarder ce que font les autres aussi. On avait clin d'œil à nos amis qu'on avait le week-end dernier pour notre événement, à Sarah de Soma et Arthur de Soif, où on a vraiment passé un super bon moment ensemble à faire ce qu'on avait fait là, qu'on avait déjà fait aussi avec Baptiste et Océane de Armada. Donc c'était... Ça, ça nous inspire beaucoup aussi de collaborer, d'être très ouvert. Je pense que tu sais, dans ce que tu disais, en disant qu'on avait eu une perception un peu très parisienne et tout, je pense qu'au-delà du fait que les gens aient pu dire ça, je pense que nous, tout ce qu'on veut, ce qui nous plaît, c'est de pouvoir faire des projets avec des gens, et de créer des choses, de s'amuser ensemble, partager des connaissances, partager des approches. et de pouvoir essayer de créer des choses nouvelles en essayant de se séparer un peu du côté de la tradition pour essayer d'aller vers des choses plus créatives, sans dire que la tradition n'est pas importante. Au contraire, je pense que c'est ce qui donne les racines de ce qu'on fait. C'est bien aussi à des moments de se dire Allez, on pète un peu un plomb et on fait des choses qui sortent un peu de l'ordinaire. Ça, je trouve ça très cool, cette énergie et cette atmosphère qui existent en ce moment. Et puis, il y a plein de choses qui changent, qui sont hyper intéressantes, et qui invitent à toujours se poser la question. Nous, on est loin d'être arrivés, on a mille challenges encore à relever, on a tout à faire, c'est les débuts. Mais par contre, on sent qu'on a plein de choses à proposer, et ça, c'est très motivant aussi.

  • Speaker #1

    En tout cas, tu as toujours la même motivation qu'au début.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai juste plus de cerne et pris 10 ans ou 3 ans. Mais à part ça, la motivation est intacte et toujours aussi contente de ce que je fais. Aucun regret de mon ancienne vie passée. Je pense que c'était le chemin à faire pour arriver jusqu'ici. Et toujours aussi heureux de travailler avec les gens avec qui je travaille. Et de faire tout ce qu'on fait avec tous les gens qu'on rencontre. tous les gens avec qui on passe du temps, c'est trop bien. Et de vous avoir, vous aussi, aujourd'hui, c'est trop cool.

  • Speaker #1

    C'est gentil. C'est quoi ton client idéal

  • Speaker #0

    Ma mère, 75 ans. Non, je pense qu'il n'y a pas de... Oui, déjà, il y a quand même le plaisir de recevoir les amis, la famille et tout. C'est toujours un plaisir. Et je pense qu'on fait ça aussi, on fait ça pour nous, pour eux, pour... Je pense que n'importe qui a envie de... de ressentir un peu la fierté qu'on peut avoir de notre entourage quand on fait quelque chose. Je pense que ça, c'est déjà un premier truc. Et puis après, c'est difficile à dire. Je pense que je n'ai pas de client idéal et je ne voudrais pas en avoir parce que je trouve que ce qui est justement l'intérêt aussi de l'approche qu'on a ici, c'est de déconstruire un peu l'image du bar à cocktail.

  • Speaker #1

    Se fermer à personne.

  • Speaker #0

    C'est de s'ouvrir à tous. Et en fait, c'est... C'est ce qui est beau dans les bistrots, c'est ce qui est beau dans ces lieux, je parle vraiment des bistrots plus authentiques, des vieux râdes, des trucs comme ça. Ce qui est beau, c'est qu'en fait, il y a cette espèce de rencontre de vie tellement différente avec des écorchés de la vie, avec des gens qui peuvent avoir réussi. Peu importe, je dirais, les profils. Ce qui est beau, c'est que c'est vraiment des lieux de partage et de rencontre. Et il y a un très beau film documentaire là-dessus que je vous intéresse à regarder qui s'appelle Atlantic Bar, qui est vraiment très beau sur ces lieux comme ça. Mais je trouve que c'est ça, c'est des histoires qui se retrouvent dans un endroit. J'ai l'impression, en tout cas moi c'est ce qui me plaît, de travailler dans le monde de la restauration, c'est d'avoir ce truc d'être un lieu qui accueille des histoires. d'être là au milieu de ces histoires-là et de participer à ces histoires-là, c'est ça qui est chouette.

  • Speaker #1

    C'est beau, c'est beau ça. Magnifique. Qu'est-ce que tu dirais à... Bon, t'accueilles tout le monde, tout le monde est le bienvenu. Qu'est-ce que tu dirais à quelqu'un qui connaît pas spécialement les cocktails pour qu'il passe... Comment tu conseillerais quelqu'un pour qu'il passe une belle expérience ici

  • Speaker #0

    Alors, je pense que je dirais la même chose que je dis à tous les gens qu'on reçoit, c'est que beaucoup se posent un peu la question, on a essayé aussi de... rationaliser l'approche le menu c'est un sujet très important c'est comment en fait on arrive à penser à aider les gens à comprendre ce vers quoi ils vont, je trouve qu'il n'y a pas en fait il y a deux visions là dessus, une première vision c'est soit t'es dans l'accompagnement et t'essayes d'enlever les possibilités de frustration que tu peux avoir derrière ou en fait t'as proposé t'as mis un menu ou tu joues plutôt sur la carte de la surprise Mais potentiellement, tu peux avoir une grosse déception derrière. Tu peux être un peu mystérieux sur la façon dont tu l'approches. Tu peux te retrouver avec de la déception. Et puis, tu as une autre approche qui est de se dire, OK, en fait, on essaie de simplifier, d'aider à la compréhension. Nous, l'approche qu'on a, c'est vraiment d'être sur la simplification au maximum. C'est-à-dire que notre menu, il est uniquement basé sur les aromatiques qui sont dans le cocktail. Donc, en fait, moi, ce que je dis toujours aux gens, c'est que je leur dis... Juste suivez les ingrédients que vous aimez bien. Si vous aimez bien le citron, allez vers un citron pressé. Vous aimez bien la bergamote, on a un mule. Et l'idée, c'est que vous ne serez pas déçus à la fin parce que c'est marqué...

  • Speaker #1

    C'est le goût que vous allez retrouver.

  • Speaker #0

    C'est le goût qu'on retrouve à la fin. Et nous, c'était hyper important parce que ça, ça fait aussi la démonstration de ce que sont les monochromes. C'est-à-dire que ce n'est pas une interprétation de quelque chose. C'est juste si on dit qu'à un moment, on fait une framboise tonique, il faut que les gens, quand ils goûtent... ils aient le goût de la framboise, ils aient l'amertume du tonic qui sort derrière, c'est tout et si ça on réussit ce pari là, et bah en fait on est sûr que, alors sauf, bon évidemment c'est pas aussi facile que ça mais en tout cas ça nous permet de nous assurer on sait que les gens ils aimeront l'expérience qu'ils vivront Puis après, ce qui est important, c'est les gens, encore une fois. Donc, c'est qui est derrière le bar.

  • Speaker #1

    Ouais. En tout cas, moi, la dernière fois, je les ai goûtés. Ils étaient tous excellents. Et c'est vrai qu'à chaque fois, ça me bousculait un peu, tu vois. Ouais. Surtout le citron. Ouais.

  • Speaker #0

    Avec une clarification. Fromage blanc, ouais.

  • Speaker #1

    Ouais. Fromage blanc.

  • Speaker #0

    Incroyable. Ça, je pense que c'est un très bon exemple de... ce qu'on essaye de faire au-delà de... Nous, on essaye ici d'être le moins possible... Alors, ça va paraître faux quand je le dis là, puisqu'on a parlé beaucoup des monochromes, de la technique qu'il y a derrière et tout, mais la réalité, dans le sens de l'accueil ici, quand les gens viennent en tant que guests, on leur parle finalement très peu. On mentionne juste le fait que 100% des spiritueux qui sont utilisés ici sont fabriqués ici. Mais on ne rentre pas dans une approche de... développer la technique. L'important, c'était un élément très important pour nous aussi dans l'hospitalité qu'on essaie de mettre en place ici, c'est de se dire, nous, en tant qu'hôtes, on n'est pas là pour se mettre en avant. On n'est pas... Les gens ne viennent pas nous voir en spectacle. Les gens viennent passer un moment, c'est nous qui les accueillons et on leur fait passer un bon moment. Donc, en fait, ce n'est pas à nous d'être devant de la scène. C'est notre vision de l'hospitalité, c'est-à-dire que... l'hospitalité peut être faite de plein d'autres manières mais nous en tout cas notre vision et ce qu'on avait envie ici c'était de se dire ok on s'efface sans s'effacer parce qu'on reste les facilitateurs de l'atmosphère qui se passe dans le lieu mais le but c'était de dire ok le moins de techniques possibles il faut que ce soit simple pour les gens qui comprennent qu'on arrive aussi à gérer des zones de frustration qui peuvent exister comme les temps d'attente qui peut y avoir au moment du service les zones d'un peu d'incompréhension donc ça c'était très important pour nous le moins de techniques possibles, et surtout se dire qu'à la fin, sur le verre, il faut qu'il se passe une émotion, il faut qu'il se passe un truc. Qu'on ressente quelque chose. Soit qu'on se dise je redécouvre le goût d'un ingrédient ou alors qu'en fait, ça vienne faire écho à un souvenir d'enfance, ou à quelque chose, une autre expérience qui est différente. Et le citron pressé a cette force-là, c'est que vraiment, il y a ce côté de... Il y a des gens qui vont identifier, ils vont dire j'ai l'impression d'avoir une tarte au citron meringué d'autres qui vont dire ça me rappelle... le petit lait qu'il y a sur les yaourts au citron que je mangeais quand j'étais enfant et tout. Là, ça devient vachement intéressant, en fait. Parce que là, d'un coup, on passe de l'ingrédient pour l'ingrédient, où là, c'est très, on va dire, très terre à terre, mais c'est hyper intéressant parce que se poser la question des arômes, du goût, des saveurs, c'est des questions hyper importantes à se poser, où on essaye d'amener les gens un peu là-dedans. Mais ce qui est bien aussi à la fin, c'est comment on passe de ce côté théorique à... Qu'est-ce que je ressens Et ça doit être... C'est comme... De toute façon, on fait des métiers où on affargue des émotions. Donc le but, c'est un... Je pense qu'un plat qui est... Un plat dont on se souvient, c'est un plat qui nous a procuré une certaine émotion. Bah, c'est la même chose pour un cocktail. C'est la même chose pour finalement tout n'importe quoi. On se souvient de ce qui nous a procuré de l'émotion. Donc nous, c'est ce qu'on essaye de faire à notre petite échelle avec nos petits... Avec les quelques petites idées qu'on essaie d'avoir ici.

  • Speaker #1

    Bah écoute j'espère que ça donnera envie aux gens, mais j'en suis certaine, ça leur donnera envie de venir tester et je suis même sûre et on va terminer... Non attends je voulais faire des petites questions Vas-y J'aime bien à la fin rajouter des petites questions où on répond un peu du tac au tac, je vais pas t'en faire beaucoup parce que je sais que des fois ça peut durer très longtemps. Je vais commencer par laquelle Et ben ça ça m'intéresse. Tes trois restaurants préférés à Lyon

  • Speaker #0

    Euh... Mes trois restaurants préférés à Lyon... Euh... Soma, Armada, et... Euh... Pfff, c'est difficile d'en citer que trois.

  • Speaker #1

    Tu peux dépasser.

  • Speaker #0

    Je sais que... Bon, je dirais... Alors, ok, je vais mettre aussi Leptine, et après j'en rajoute juste un quatrième qui est la Brasserie Georges, parce que pour l'être-moteur, c'est une institution, et je pense qu'à chaque fois qu'on se retrouve avec mes... On finit par au moins se faire un passage là-bas.

  • Speaker #1

    En plus, c'est génial. Ça ouvre jusqu'à... C'est parfait. On peut aller manger à 22h, 23h. Magnifique. Ta musique préférée

  • Speaker #0

    Ma musique... Style de musique ou chanson Un titre.

  • Speaker #1

    Une chanson.

  • Speaker #0

    Un titre.

  • Speaker #1

    Ou celle que tu kiffes en ce moment.

  • Speaker #0

    Ce serait un morceau de Nils Fram, qui est un pianiste, compositeur allemand, et qui s'appelle... Pelle, c'est un mix de trois morceaux qu'il a dedans. Toilet Brush et deux autres. Le nom dit comme ça, ça ne paraît pas ouf, mais il faut vraiment regarder. Le live est incroyable. Je vous invite à aller écouter ça. C'est parfait, ça dure 15 minutes. On se met ça dans les oreilles, on s'endort parfaitement après.

  • Speaker #1

    On ira. Ton lieu préféré à Lyon L'endroit où tu te sens bien.

  • Speaker #0

    Je ne vais pas citer ici parce que ce serait vraiment... Non, je pense que mon lieu préféré à Lyon... Euh... Bah je dirais... C'est difficile. C'est difficile. Mais je dirais mon lit.

  • Speaker #1

    Ton lit magnifique qui est ici finalement.

  • Speaker #0

    Oui j'en ai un deuxième aussi. J'en ai un que je vois moins mais qui...

  • Speaker #1

    Bon super lieu. Qu'est-ce que je voulais dire Ton cocktail préféré. Ça aussi ça doit être dur.

  • Speaker #0

    Ouais, ça va être dur et en même temps, je dirais que mon cocktail du moment là, qui m'obsède, c'est un cocktail qu'on a fait ici à la carte et qui est un mélange de monochrome de coco, monochrome de cacao et monochrome de basilic thaï. C'est absolument délicieux, ça m'obsède beaucoup. Et sinon, après, en plus classique, je pense que Daiquiri, c'est un de mes cocktails préférés.

  • Speaker #1

    Ok. Et on va terminer par... Par quoi on va terminer Parce que je ne les ai pas notées, celles-là. Ouais, c'est... Je viens d'y penser, là. Qu'est-ce que je peux te demander Ton film préféré Tu nous as parlé d'un documentaire tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Mais ton film préféré Mon film préféré Je dirais... Edouard aux mains d'argent.

  • Speaker #1

    Ok. Un bon classique.

  • Speaker #0

    Ouais. à l'ancienne.

  • Speaker #1

    Pas mal. Bon bah écoute, je sais pas du tout depuis combien de temps on enregistre. Moi non plus.

  • Speaker #0

    Euh...

  • Speaker #1

    ça a été... génial. J'espère que t'as aimé pouvoir un peu raconter toute l'histoire d'Aftrak.

  • Speaker #0

    C'était super. C'était... j'ai adoré parler avec toi, c'était très cool. Pfff,

  • Speaker #1

    merci Nico. Merci. J'espère encore une fois que ça va donner envie aux gens de venir découvrir. Au moins pour la déco hein, si vous n'êtes pas cocktail, venez au moins pour la déco. Et euh... Et puis voilà, on a plongé dans l'univers... Des monochromes et de... On est... Enfin bon, c'était trop bien. On est dans ce tableau-là, historique. Incroyable. Enfin, il faut vraiment venir voir la verrière. Je le dis pour tout le monde. Donc si vous êtes à Lyon ou de passage, passez par ici aux deux rues du Roc,

  • Speaker #0

    à Lyon 1. Et exactement, du vendredi au dimanche.

  • Speaker #1

    Et oui, du vendredi au dimanche. On ne l'a pas dit. Oui,

  • Speaker #0

    trois jours par semaine.

  • Speaker #1

    Mais trois jours intenses.

  • Speaker #0

    Mais trois jours intenses, oui. Le reste de la semaine, c'est de la production.

  • Speaker #1

    C'est fou, ça. Et oui, et vous livrez partout. à Lyon et aussi ailleurs ça commence trop bien, bravo,

  • Speaker #0

    longue vie à Abstract longue vie au labo longue vie à Charbon et puis à très bientôt ciao Nico merci d'avoir écouté cet épisode,

  • Speaker #1

    j'espère qu'il vous a plu c'était une première pour nous d'enregistrer comme ça avec autant de matériel si ça vous a plu, vous pouvez nous laisser un petit commentaire des étoiles, ça nous aide beaucoup ça aide à faire connaître le podcast je vous invite à venir découvrir abstracte aux deux rues du rock. Voilà, moi je vous dis à la prochaine, sauf charbon, et je vous fais des bisous. Bisous

Description

Coucou ! Bienvenue sur ce nouvel épisode de CHER BON!, je suis Louison Lagneaux, et je vous propose de partir à la rencontre de celles et ceux qui travaillent le bon et qui font du bien !❤️‍🔥


Aujourd'hui, direction le 2 rue Duroc, you know what I mean? On se retrouve dans ce bar rétro aux allures du célèbre tableau Nighthawks d’Edward Hopper.

J'ai eu la chance de rencontrer Nico, un des artistes derrière ce lieu abstrait, l’Abstract House of Monochromes, ou l’AHOM pour les intimes. Nico, c’est un bistrotier, un laborantin, presque un chimiste. La distillation, c’est son truc, et aucun ingrédient n’y échappe. Le tout, c’est de tester.


Dans cet épisode, on parle des origines de ce lieu et de ceux qui ont participé à sa création, on parle de liquide, de monochromes, ces distillats à base d'ingrédients uniques, de recherche sensorielle, de l’art de faire des cocktails comme on en fait plus. On discute aussi de ce que ça veut dire d’ouvrir un lieu qui ne ressemble à aucun autre, et d’aller au bout d’une idée un peu folle.

Et je dois avouer un truc (ah j’ai honte) : au départ, j’avais des a priori un peu idiots sur ce lieu et ce qu’il représentait, en gros, j’me disais que c’était un truc de parisiens (pas cool loulou, mais askip c’est lyonnais de penser comme ça) mais j'avais envie de comprendre. En rencontrant Nico, tout s’est éclairé. J’ai compris que c’était juste un gars chill qui réalisait son rêve, avec beaucoup de passion et une grande humilité.
J’ai adoré le rencontrer. Tout était flou pour moi, et il a réussi à me transmettre son amour pour cet endroit. C’était vibrant. J’espère que vous le ressentirez aussi à travers cet épisode.


Je vous invite très très vivement à aller tester les cocktails, si ce n’est pas déjà fait. De un les prix sont très corrects pour la qualité et le cadre (et les verres, purée qu’ils sont beaux, si vous avez celui avec les petites billes vous êtes un bg), l’équipe est vraiment très adorable, Faustine si tu passes par là keur keur. Et puis si vous êtes pas team cocktails, ils ont depuis peu une très jolie sélection de vins bio et biody (Vinister les best comme d’hab). Bref foncez, et si vous aimez les lieux arty bah c’est vraiment fait pour vous (genre la porte vitrée irrisée holographique…) bon j’arrête avec les parenthèses ça fait beaucoup. Mais j’aime vraiment.🥹


En attendant, prenez un verre (eau acceptée), installez-vous confortablement, et laissez-vous embarquer dans l’univers f(l)ou d’Abstract. Bonne écoute !❤️⚗️👩🏼‍🔬


Louison, Flo & Arsène🫶🏻


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Abstract Mixologie Mixologue Distillation Alcool Cocktails cocktail Bar à cocktails Rémy Savage mixologue Gastronomie Lyon Restaurant Lyonnais Manger Cuisine Entreprendre Food Recette Produits locaux Chef Cheffe Carrière Business Restaurant Restauration Création de restaurant Parcours de chef Inspiration Culinaire Histoire de chefs Passion cuisine Art culinaire Parcours de chefs Food business Expérience Lyon Capitale de la gastronomie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur ce nouvel épisode de Cherbon. Aujourd'hui c'est un peu particulier parce que vous me voyez. Pour ceux qui nous écoutent, l'épisode sera disponible sur YouTube, est disponible sur YouTube. Aujourd'hui on est aux deux rues du rock à Abstract et je vais vous laisser faire la rencontre de Nico qui a co-créé ce lieu d'exception. Et je vous en dis pas plus, et je vous laisse rentrer dans l'univers des monochromes. Bonne écoute

  • Speaker #1

    Allez on y va

  • Speaker #0

    Bon et bien moi je vais lancer ma petite intro. Bonjour à tous, est-ce que tu es confortable

  • Speaker #1

    Tout va bien.

  • Speaker #0

    Ok super. Moi je t'avoue je suis un peu stressée comme je t'ai dit tout à l'heure parce que c'est la première fois qu'on filme l'épisode, l'enregistrement donc tu es l'heureuse élue. On avait déjà fait un test mais on avait complètement foiré voilà. Bon bah essaye de pas le fendrer celui-ci Ouais ouais ouais bon ça va le lieu s'y prête Et normalement on est bien rodé On a du bon matos on devrait s'en sortir Ça a l'air vous êtes en place Donc pour ceux qui nous écoutent on filme aussi Donc vous pourrez retrouver ça sur Youtube Et plein d'extraits sur Instagram Merci Nico d'avoir accepté Mon invitation

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir merci à toi

  • Speaker #0

    Avec plaisir il y a quelques semaines Voir mois non ouais Plusieurs semaines on s'est rencontré C'était en décembre moi je pense Ouais je crois que c'était en décembre Ciao On s'est rencontrés et tu m'as accueilli ici. Vraiment, merci pour l'accueil. Je vais essayer de te recevoir comme tu l'as fait.

  • Speaker #1

    Écoute, ça va être parfait, j'en suis sûr. Bon,

  • Speaker #0

    nickel. Donc, vous l'aurez compris, nous sommes à Abstract, aux deux rues du Roc.

  • Speaker #1

    Je ne me trompe pas Exactement, c'est bien l'adresse.

  • Speaker #0

    On est dans le premier, on est proche des pentes et proche du Jardin des Chartreux, c'est ça Oui,

  • Speaker #1

    juste après le Jardin des Chartreux, tout au bout de la grande ligne droite, juste avant de remonter vers le plateau.

  • Speaker #0

    Très beau lieu et donc je suis accompagnée de Nicolas Minissini. Je peux t'appeler Nico

  • Speaker #1

    Nico ce sera très bien, mis à part ma mère m'appelle Nicolas donc quand j'ai fait une pannerie.

  • Speaker #0

    Ok, comment tu vas

  • Speaker #1

    Écoute ça va bien, on est samedi donc c'est des moments où on est toujours un peu en plein milieu de notre semaine de taf on va dire. Donc un peu fatigué mais non très content d'être là, très content d'être avec vous et on va passer un bon moment.

  • Speaker #0

    Bon trop bien. Et bien si tu veux on va démarrer dès maintenant. Nico tu es co-fondateur de ce bar, donc d'Abstract. Exactement. Quand tu ne sers pas des cocktails, tu distilles aussi.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Tout type d'ingrédients.

  • Speaker #1

    Un peu près, tout ce qu'on nous amène, tout ce qui nous passe par la tête. Tout ce qu'on peut distiller, on essaie de le distiller pour voir ce que ça donne.

  • Speaker #0

    Et ça on en parlera parce que c'est assez spécifique. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur toi, sur qui tu es, d'où tu viens et tes petites expériences jusqu'à la création d'Abstract

  • Speaker #1

    Alors, Nico, je viens de Savoie, d'un petit village avec plus de vaches que d'habitants qui s'appelle Sainte-Foy, perdu au milieu des montagnes. J'ai grandi là-bas, alors je suis né dans l'Est de la France, j'ai grandi en montagne et j'ai toujours été un peu dans la région Rhône-Alpes. J'ai notamment fait mes études ici à Lyon. Et une école de commerce qui était boulevard Vivier-Merle, je crois, dans le troisième. Une école de commerce qui n'avait pas vraiment trop de... Je ne devrais pas dire ça. Une école de commerce classique on va dire. Mais c'était fun, c'était des bonnes années. Et puis après je suis parti à Paris pendant une petite dizaine d'années pour le boulot. Et ça fait maintenant 7-8 ans que je me suis réinstallé à Lyon. L'envie de retrouver la ville et de me rapprocher de mes montagnes. Et voilà, il y a 3 ans maintenant, 3 ans et demi, on a commencé à travailler sur ce projet d'Abstract. Et voilà, maintenant, je vis ici, je dors ici. Je ne connais que ce lieu-là. Je ne sais pas pourquoi j'ai un appart à côté, parce que ça ne me sert vraiment pas à grand-chose.

  • Speaker #0

    Ok, vraiment, tu campes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un peu ça. C'est ma chambre. Bienvenue dans ma chambre, du coup. Super,

  • Speaker #0

    magnifique.

  • Speaker #1

    J'ai essayé de la ranger un peu avant de vous venir.

  • Speaker #0

    Oui, ça se voit. Je ne vois pas ton lit.

  • Speaker #1

    Il est derrière, dans le labo. Il est banqué.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'on ne l'a pas dit, il y a un magnifique labo derrière. On en reparlera aussi tout à l'heure, parce que ça fait partie intégrante du concept du bar. Oui. Je voulais revenir sur, pendant tes études d'école de commerce, est-ce qu'à ce moment-là, tu savais déjà que tu avais envie de bosser dans les spiritueux

  • Speaker #1

    Alors, je pense que c'est assez marrant parce que... Quand on a commencé à travailler sur ce projet d'Abstrax, je me suis remémoré un peu mon passé de ce que j'avais fait, en me disant que c'est quand même assez fou de faire une école de commerce et de terminer par ouvrir une distillerie. Et en fait, c'est là où tu te rends compte souvent que la vie est un peu cyclique, c'est-à-dire qu'avant de faire cette école de commerce, je me suis un peu cherché. et notamment j'avais ce doux rêve à la sortie du lycée d'essayer de vouloir sauver le monde à travers l'environnement et donc j'avais fait une fac de biochimie et en fait ça m'a vite saoulé très clairement j'ai dû faire un semestre je pense que c'est moi je voulais un truc et je voulais un truc plus appliqué et très clairement passer des heures à dessiner des cellules à regarder dans un microscope et dessiner des cellules Ce n'était pas vraiment le truc qui m'éclatait le plus. Moi, j'avais plus une vision, une envie terrain, de me dire d'aller sur le terrain pour essayer de faire des choses et aider en termes d'environnement, d'écologie, etc. Donc, j'ai très vite lâché l'affaire. Mais en fait, je repensais à ça parce que le fait de travailler en distillation et puis de la méthode qu'on a de distillation, ça m'a poussé à devoir me remémorer des cours de biochimie. Et je me suis dit, en fait, il n'y a pas de hasard. À un moment, il y a... On fait des détours pour finalement arriver là où on souhaite aller à la fin. Et donc, ça faisait partie des détours qui étaient nécessaires. Sûrement nécessaires, peut-être pas utiles, mais nécessaires qui m'ont amené jusque là où je suis maintenant.

  • Speaker #0

    Et donc, tu finis tes études de commerce, tu te diriges vers quel...

  • Speaker #1

    Du coup, je finis mes études de commerce et je me dirige vers la communication, le design de produits, de marques, etc. Et il se trouve que par hasard, je fais mon stage de fin d'études dans une agence qui a pour spécialité de travailler sur le design de produits et de marques d'alcool. Et en fait, je commence à me frotter un peu à ce milieu-là, au-delà du fait que j'étais bonfétard aussi et que j'ai toujours eu un peu un lien avec ça, on va dire. Mais non, au-delà du côté festif des années école. C'est plus que là, je me suis vraiment intéressé à ce marché-là, à ce milieu-là, à ces produits-là. Et très vite, c'est devenu une spécialité, puisque je bossais quasiment à 90% que sur des projets de spiritueux, de bières, en travaillant, en faisant du conseil pour les grands groupes des Pernod Ricard, des Nekon, etc. Et c'est un peu ça qui m'a vraiment donné le goût de m'intéresser à ces produits-là, plus que juste les consommer, mais vraiment de comprendre l'histoire qu'il y a derrière, de voir qu'en fait, c'est des produits qui sont... hyper riches parce qu'ils font déjà écho à, je pense que ça fait partie un peu du patrimoine français. On parle d'humains qui sont derrière, d'artisans, de méthodes ancestrales pour fabriquer ces produits-là. Et donc, j'ai découvert un peu toute cette histoire et c'est cette histoire-là qui m'a beaucoup intéressé. Et puis après, avoir un applicatif design et conception de produits a été hyper intéressant.

  • Speaker #0

    Tu avais un peu une vision 360, parce que du coup, tu partais d'une formation marketing. Tu étais plutôt marketing.

  • Speaker #1

    Complètement, ouais.

  • Speaker #0

    Tu t'es dirigé vers la conception du produit.

  • Speaker #1

    En fait, je me suis cherché pendant longtemps, parce que très clairement, sortie du lycée, je pense que tout ce que j'ai essayé en termes d'études, ça ne marchait pas trop. En fait, je m'ennuyais un peu vite. Et puis surtout, ça ne marchait pas bien. Et en fait, il y a eu cette... cette école de marketing. J'ai découvert le marketing en flat, moi je ne connaissais même pas ce mot-là. C'est une de mes meilleures amies qui m'a parlé de ça. Et je me suis dit, en fait, c'était un peu le choix de facilité dans le sens où je pense qu'étant des générations qui sommes vraiment nées dans le monde de la publicité, du marketing, etc., d'un coup, j'avais un truc où je n'avais pas l'impression de bosser parce que ça me paraissait assez... Moi, j'étais très tourné vers la communication plus que le marketing en tant que tel. Ça me faisait un peu de chier de faire tous ces trucs très études de marché. C'était pas ça qui m'intéressait. J'aimais beaucoup plus la partie créative et donc la communication. Et ça me paraissait en fait beaucoup plus évident. Et donc, j'ai pas eu l'impression de travailler pendant mon école de commerce. Et je l'ai terminé en fait, où je me suis dit, ah bah d'accord, il y a cinq ans qui sont passés. Et là, maintenant, j'ai un métier qui s'appelle le planeur stratégique, que je connaissais pas avant, mais que je découvre et qui me plaît beaucoup. Et voilà.

  • Speaker #0

    Donc du coup tu pars à Paris Du coup je pars à Paris,

  • Speaker #1

    je passe 10 ans à faire ce drôle de métier qui s'appelle planeur stratégique mais qui était ultra intéressant parce que, à la différence de beaucoup d'autres métiers en agence de communication, c'est un métier où en fait on nous demande de s'intéresser à tout type de sujet et de pouvoir être très rapidement arrivé à comprendre un peu les grands tenants aboutissants de n'importe quel domaine, de n'importe quel produit, n'importe quel marché. et de comprendre surtout comment les consommateurs vivent les produits et essayer de proposer des choses qui finalement correspondent aux consommateurs, de comprendre les clients plus que d'essayer de comprendre le chef d'entreprise ou le PDG d'un groupe qui essaye de juste faire des millions. Nous, on ne s'intéressait pas aux chiffres, c'est-à-dire que nous, on n'était pas là pour discuter de combien on allait vendre la prestation, du budget qui était lié et tout. Nous, on était juste là à dire. Les gens sont comme ça, en termes socio-démographiques et en termes de façon d'habitude de vie et de consommation, les gens fonctionnent comme ça. Donc, si à un moment, vous voulez que votre produit fonctionne, il faut répondre à quelque chose qui correspond aux gens. Et donc, nous, on avait un peu la facilité de dire, nous, on vous dit juste ce qu'il faut faire. Maintenant, après, c'est vous qui décidez.

  • Speaker #0

    Ça matche avec vos...

  • Speaker #1

    Voilà, après, si vous avez envie juste que ça marche. vous feriez mieux de nous écouter, mais après, il y a sûrement d'autres choses qui comptent là-dedans. Ça ne peut pas être que du kiff et juste se dire c'est simple, c'est comme ça La vie d'une entreprise, c'est plus compliqué que ça. Je l'apprends maintenant, je pense.

  • Speaker #0

    Tu es resté dix ans dans la même boîte

  • Speaker #1

    Non, j'ai fait six ans dans la même boîte. Ok. Pardon. J'ai fait 6 ans dans la même boîte où en fait, je pense que moi, j'ai toujours beaucoup fonctionné à l'humain. C'est-à-dire que c'est l'humain qui m'a... C'est toujours parce que j'ai rencontré des gens, parce que je me suis entendu avec des gens que j'avais envie de me dépasser, de rester déjà à des endroits. Et puis après, en fait, d'essayer de faire mon maximum pour réussir. Et donc, il y a eu une rencontre qui était hyper importante dans ma vie, qui était justement ma première boss, qui était ma maître de stage, puis ma première boss, puisque je suis passé de stagiaire à ensuite employé, et avec qui j'ai passé six ans, où je pense que ça a été les six années les plus fans de ma vie. Difficile aussi, on travaillait beaucoup, mais je pense que ça a été la plus belle rencontre professionnelle que j'ai eue, où elle m'a un peu tout appris, et surtout, on avait un vrai profond respect mutuel l'un et l'autre sur le travail qu'on faisait, sur nos qualités, nos défauts. Je suis un peu un petit con, elle a accepté aussi beaucoup de mes défauts, mais je pense qu'on a été ultra productifs, on a vraiment créé beaucoup de choses ensemble, et on s'est bien entendus, et c'est ce qui m'a fait rester pendant six ans. À un moment, t'as beau aimer ton travail, si t'aimes pas les gens avec qui tu le fais, ça tient pas longtemps. Et inversement, t'as beau faire un métier avec des gens que t'adores, si t'aimes pas ton boulot, tu tiendras pas non plus. Là, c'était un peu un équilibre. qui s'était trouvée. Et donc, j'ai passé six ans avec cette personne-là. C'est long, c'est long. Ma plus grande relation, je dirais. Mais ouais, c'était très chouette. On a passé des belles années. Après, je passais dans une... Il fallait que je... Tu sais, quand tu commences stagiaire, que ensuite tu deviens junior, que tu restes avec finalement toujours la même personne qui est en direction, il y a un moment où il faut couper un peu le cordon ombilical, tu vois, et essayer de... Il faut se challenger un peu aussi, parce que je pense que tu as un peu ce truc de... C'est un peu le confort de rester. Tu connais la personne, tu connais le mode de fonctionnement d'une entreprise. Il y a un certain confort de rester là-dedans. Et c'est toujours un peu... Je pense qu'il y a toujours cette prise de risque et vouloir partir à changer, qui est toujours un peu vertigineuse au début, mais qui est hyper motivante, parce que ça nous oblige aussi un peu à se remettre en question et à essayer de faire les choses différemment, d'essayer de faire encore mieux. Parce que sinon, on a tendance à un peu se... Mettre le dos dans le fauteuil et puis se dire bon bah c'est bon je sais faire, il n'y a pas besoin de pousser plus. Donc au bout de six ans, j'ai décidé de changer d'agence pour partir là plus sur une agence toujours même métier, design, conseil marque, produit, etc. Mais là plus vraiment tourner luxe. Donc en gardant quand même un gros ancrage sur tout ce qui était spiritueux, luxe. Il y avait beaucoup de ça. Après, il y avait quand même un peu d'horlogerie, un peu de mode aussi. Mais essentiellement, de toute façon, on m'avait recruté parce que j'avais un vrai background sur la partie spiritueuse, champagne, etc., boissons alcoolisées de manière générale. Et là, je n'ai pas fait long feu. J'ai dû faire six mois et en fait, je pense que...

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas l'équilibre cette fois Non,

  • Speaker #1

    l'équilibre n'était pas là cette fois-ci. Et je pense que j'arrivais à mes presque, on va dire, huit ans à Paris. Je pense que Paris, c'est un peu...

  • Speaker #0

    Bizarre, t'en as eu marre.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est très difficile. Je pense que... Moi, je montais à Paris quand j'y allais pour mon stage de fin d'études. Je montais à Paris vraiment dans l'idée de... Je quittais Lyon, je m'étais débarrassé de tout, je montais avec une valise et c'était je fais mon stage de fin d'études et après je me barre, je vais faire le tour du monde. Ah ouais Parce que j'ai toujours aimé beaucoup voyager et donc j'étais en mode c'est bon je finis mes études, après je me barre, je fais un tour du monde et puis je verrai derrière. Je ne m'attendais pas en fait à faire un stage de fin d'études et avoir un travail à la fin, ça me paraissait un peu fou et puis surtout ce n'était pas du tout l'envie que j'avais. J'étais là en mode Paris ça va être dur, j'y allais un peu à reculons. Les débuts ont été un peu difficiles, le temps de s'habituer un peu, c'est un rythme particulier, c'est une ville particulière. Et en fait, il y a un peu ce truc d'un moment où on tombe amoureux aussi un peu de cette ville-là. Il se dégage quelque chose à Paris, mais autant qu'il se dégage quelque chose aussi à Lyon, qu'on peut avoir un peu cette... C'est différent, oui. C'est des villes très différentes, avec une atmosphère très différente. Mais Paris, il se passe quelque chose. Et en fait, au fil du temps, j'ai vraiment aimé les années que j'ai passées à Paris. Et puis après, il y a le moment où en fait, ça y est, c'est trop. C'est pas trop, j'ose. Mais tu sens que, tu sais, c'est un peu le genre, quand tu as une relation humaine, amoureuse, qui à un moment a fait son temps. Je préfère qu'on se sépare avant qu'on gâche tout ce qu'on a fait. C'était un peu ça, tu vois. On a passé de pariés, on a passé de belles années, c'était trop bien, j'étais beaucoup aimé. Je pense que c'est le moment qu'on se sépare et qu'on garde juste un bon souvenir tous les deux de notre vie ensemble. C'est joliment dit. Mais c'est vraiment le ressenti. Et même maintenant, j'ai vraiment toujours plaisir à aller à Paris, passer du temps là-bas. Mais je ne me reverrai pas vivre là-bas. Moi, maintenant, ma vie est ici. Je sais pourquoi je suis revenu là et je ne me verrai pas ailleurs.

  • Speaker #0

    Et alors, pourquoi tu es revenu ici Parce que tu aurais pu aller ailleurs dans le sens où... T'étais Savoyard, enfin je veux dire, pourquoi Lyon

  • Speaker #1

    Alors Lyon, il y avait deux choses. Moi à ce moment-là, j'étais encore à travailler en agence. Donc j'ai eu l'opportunité de pouvoir qu'une agence me... T'étais à distance Non, mais me fasse venir travailler ici.

  • Speaker #0

    Ah ok,

  • Speaker #1

    ouais. Pour le compte d'une agence ici à Lyon. Et surtout moi, mon point principal, c'était que je voulais me rapprocher de mes montagnes. C'était vraiment, j'avais ce manque. Lyon, enfin Paris, il faut compter à 6h30 pour retourner en montagne, donc je n'y allais pas assez souvent. Là je voulais vraiment réinstaller à Lyon déjà pour le cadre de vie de Lyon et pour pouvoir avoir cette opportunité de pouvoir rentrer chez moi en 2h30, d'être au milieu de mes montagnes, sur les pistes l'hiver ou au milieu des chemins l'été. Donc ça a été l'élément vraiment principal, ça a été ça. Et donc après de se dire, bon, je ne peux pas non plus aller me mettre dans mon petit village de Savoie parce que je faisais encore un métier à l'époque qui demandait à être quand même dans des villes d'une certaine taille parce que travailler en agence de design communication, on ne trouve pas ça non plus dans le plus petit village qui existe.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, est-ce que tu avais en tête d'ouvrir un lieu comme tu as aujourd'hui Ou ce n'était même pas encore...

  • Speaker #1

    Je pense que le... Déjà, d'une, je n'aurais jamais imaginé ouvrir ça, cette forme que ça a pris. Par contre, ça faisait très longtemps que j'avais cette idée qui me trottait dans la tête d'ouvrir une distillerie. Donc déjà,

  • Speaker #0

    la distillerie. Oui,

  • Speaker #1

    la distillerie, c'était vraiment un peu un rêve, une idée que j'avais qui me trottait dans la tête. En fait, à force de conseiller beaucoup de groupes, de marques, etc., je commençais un peu à... fatigué d'essayer de proposer des bonnes idées, d'essayer de montrer qu'on a un marché des spiritueux qui est assez conventionnel et de vouloir essayer de proposer un peu des choses nouvelles et que finalement, il y avait très peu de choses qui passaient parce que c'est toujours pareil quand tu discutes avec des grands groupes ou des choses comme ça. Il y a une espèce de clé rose du gros groupe qui, eux, en fait, sont ultra focus sur la rentabilité, sur le... Ils ne veulent pas prendre de risques. Eux, ce qu'ils veulent, c'est... OK, ils lanceront un produit quand ils sont sûrs qu'il y a un marché et que derrière, ils vont pouvoir en écouler des caisses et des caisses. Et là, ils se diront OK, c'est bon, là, on va y aller, on proposera un truc nouveau. Outre ça, toute idée qui essaye d'être un peu rupturiste et de changer un peu les choses, ils sont très réfractaires. Ils essayent d'avoir, ils ont tous un peu leur petit labo, tu sais, un peu leur cellule un peu créative où ils essaient de faire des trucs. Mais en fait, finalement, ils sont quand même, c'est généralement en plus des jouets. Ces cellules-là, c'est souvent des jouets des patrons des grands groupes. Ça les éclate un peu d'avoir un truc où ils peuvent s'imaginer faire des trucs, mais ça ne va jamais au bout. C'est surtout des grandes idées qui se retrouvent après face à la réalité. face à la réalité du fonctionnement de gros mastodonts comme ça, qui, en fait, ne laissent rien passer. Donc, je pense qu'à ce moment-là, j'avais déjà l'idée de me dire, OK, mon métier, pour l'instant, il me plaît encore à peu près, mais je sais que le jour où j'arrêterai ce métier-là, ce sera pour ouvrir une distillerie. Je le savais déjà et c'était la volonté que j'avais.

  • Speaker #0

    OK, et donc, c'est arrivé quand, ce moment

  • Speaker #1

    C'est arrivé en... C'est arrivé en... 2010... En... 2000... Non. Attends, on est en quelle date 2024 là 2025 On est en 2025 Le temps passe trop vite C'est 2021 je pense. Ok. 2021-2022, j'ai quitté mon ancien métier, où ça n'allait plus du tout pour plein de raisons. J'étais un peu forcé de quitter l'emploi que j'avais. Et en fait, c'est à ce moment-là où je me suis dit, bon, c'est un signe. qu'il faut en fait, puisque c'est une opportunité, de se dire ok, allons-y, puisque de toute façon, de la maintenant, je me retrouve sans rien, maintenant il faut que je puisse avancer. Et c'est là où je me suis dit, c'est peut-être l'occasion. Et je me suis dit, ok, maintenant, t'as fait suffisamment de temps dans ton ancien métier, là il se trouve que les choses ne se sont pas passées comme tu le souhaitais ou comme tu l'imaginais. C'est le moment de se réinventer et c'est le moment de potentiellement se poser des questions et faire des choses différemment. Et c'est là où j'ai commencé à me pencher sur ce sujet de créer une distillerie.

  • Speaker #0

    Ok. Au début, vous êtes deux à l'avoir créé. Ouais. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu la rencontre avec ton associé et comment vous avez eu l'idée ensemble Comment ça s'est passé en fait Je ne sais pas comment l'expliquer. de l'idée à la création. Comment ça s'est passé

  • Speaker #1

    Je pense que c'est... Alors, tu vois, comme on en parlait avant, je pense que c'est toujours une question d'humain. Les choses se passent toujours humainement. C'est des rencontres qui se font et qui se font parfois de manière complètement inopinée. Et c'est souvent les meilleurs, d'ailleurs. Et c'est souvent les meilleurs, ouais. C'est souvent les meilleurs. Mais en tout cas, c'est celle où il y a aussi beaucoup de... Il y a des histoires à raconter derrière. Et c'est pas des... C'est là où on s'écarte un peu du truc d'avoir un storytelling pour du marketing, mais qui est plus vraiment la vraie vie de ce qui s'est passé. Donc, je commence à regarder, moi n'y connaissant rien, à monter une distillerie. C'est-à-dire que je savais comment s'occuper d'une marque, comment on gérait du design, des choses comme ça. Mais en fait, finalement, créer une distillerie, savoir faire des produits soi-même et tout, j'en avais aucune idée. Donc, je suis parti un peu d'une feuille blanche à commencer à lire plein de choses, à me dire, OK, c'est un peu des questions cons aussi de se dire. Alors, je connaissais quand même le grand principe de la distillation, les bases, on va dire. Mais j'avais plus toute la partie très administrative, toute la partie légale, tout ça. En fait, j'avais aucune idée. C'est comment on crée une entreprise. Qu'est-ce qu'il faut pour créer une entreprise Qu'est-ce qu'il faut pour pouvoir distiller de l'alcool Parce qu'évidemment, c'est un sujet... Il y a une réglementation particulière. Il a fallu découvrir tout ça, essayer de se renseigner. Je partais d'une page longue. Beaucoup de lectures, de témoignages, de choses sur Internet. D'essayer de rencontrer des gens qui étaient aussi en train de lancer leur distillerie ou qui étaient déjà lancés ou qui avaient... Essayer d'avoir emmagasiné... De juste essayer de... Quand tu démarres comme ça à zéro, t'as un peu une espèce de courbe où au début, c'est trop bien parce que t'es hyper excité, t'as envie de découvrir plein de trucs. Et puis plus tu découvres des choses, et plus ça devient vertigineux parce que tu te dis, mais ça s'arrête pas, il y a tout à apprendre. Et surtout, tu commences à mettre le doigt dans un espèce de truc qui te paraît une montagne. Et donc, t'essayes petit à petit de cloisonner un peu les trucs et de se dire, OK, il y a l'aspect légal, il y a l'aspect... Tu essaies de ranger un peu dans des boîtes et de te dire j'ai quelques chantiers sur lesquels je dois travailler et on va y aller petit à petit. Et donc, en rencontrant des gens comme ça, on avait des discussions et évidemment tout le monde me posait un peu la même question que toi qui était comment en fait t'en viens à vouloir monter une distillerie Donc je raconte ce que je t'ai raconté avant et notamment il y avait aussi un truc que je ne t'ai pas raconté c'est qu'à Paris, donc là ça remonte à Mais quand je suis arrivé à Paris et que j'étais stagiaire, évidemment, on ne gagnait que dalle en agence. Et on avait quand même envie de sortir et de faire la fête et tout. Et donc, avec un de mes potes à l'époque, un de mes co-stagiaires, on a eu l'idée de se dire, bon, on va essayer de diminuer notre facture sortie et notre facture boisson par mois. Donc, on va créer, alors c'était avant les Instagram, avant les réseaux sociaux et tout. On a dit, on va créer un blog qui va parler d'alcool. et en fait comme ça on va avoir des produits gratuits on va se faire inviter à des soirées et comme ça ce sera trop bien on va pouvoir moins dépenser donc ça c'est la version off la version officielle, c'était non, on est super intéressé par le marché de l'alcool, on a plein de trucs à dire et tout. Mais en fait, en réalité, les deux versions sont vraies, parce que moi, travaillant sur des marques d'alcool, on avait accès à des informations que peu avaient en avance, et donc ça nous permettait de pouvoir avoir du contenu qui était assez exclusif. Et donc on a monté ce blog-là, qui s'appelait Distiller à l'époque, et qu'on a tenu pendant deux ans, je pense, c'est un truc comme ça, et qui a vachement bien marché, où les marques nous ont assez repéré, parce qu'on avait... En fait, on avait eu envie de se différencier par rapport à ce qui existait sur le marché des blogs à l'époque d'alcool, où tout le monde était très pointilleux et essayait d'avoir une approche très professionnelle, mais presque trop, qui était, on va parler du whisky, des petites notes, de ces choses-là. Et en fait, nous, on n'a pas encore suffisamment de connaissances. On n'est pas des sommeliers, on n'est pas des nés, on n'est pas tout ça. Donc en fait, ce qu'on voulait plutôt raconter, c'était la partie beaucoup plus lifestyle. des sorties de faire un peu des c'était avant l'heure on avait créé l'annuaire des barres des meilleures barres de Paris de dire ok qu'est-ce qu'il te faut chez toi c'est quoi les produits qu'il te faut chez toi si tu veux t'éclater avec tes potes et faire des cocktails chouettes, de présenter les nouveaux produits qui sortaient, c'était tout ce truc là et donc ça nous a permis de potentiellement notamment aussi de pouvoir participer à des événements et de rencontrer en fait finalement des gens du monde de la conception de spiritueux, et aussi des gens du monde du bar. C'est très malin. Ouais, c'était la débrouille. On essayait de se débrouiller comme on pouvait à l'époque, mais c'était hyper intéressant. Moi, j'ai trouvé ça hyper intéressant, parce qu'en plus, j'aime beaucoup écrire, donc c'était chouette de pouvoir aussi travailler là-dessus. Et donc... invité à des événements et tout, ça m'a permis aussi là de connecter avec le monde du bar. Et donc de rencontrer des barmans, de rencontrer des gens qui sont vraiment plutôt du monde, de ce monde un peu plus, on va dire, front de la restauration, un peu en prise directe avec les clients, les consommateurs, etc. Et il se trouve qu'il y a eu un événement où en fait, on avait été invité pour aller visiter une distillerie à... Je ne saurais plus dire si c'était Bénédictine sur la côte atlantique. Et à ce moment-là, j'avais été le seul média, entre guillemets, parce qu'on n'était pas des médias, on était juste deux potes qui écrivaient des bêtises et qui rigolaient avec ça. C'est bien. En tout cas, on essayait surtout de ne pas se prendre au sérieux et on ne se prenait pas pour ce qu'on n'était pas. On a toujours essayé de garder une certaine... distance de juste dire non mais nous ça nous éclate de faire ça et c'est cool et donc je suis invité à ça et en fait je me retrouve à être le seul média et là c'était que des barmans les barmans un peu en vue de Paris qui étaient invités et ça a été la première rencontre avec celui qui deviendra mon associé ici mais c'est une rencontre où en fait on s'est vu le temps d'un week-end mais moi j'étais rien, moi j'étais juste un vieux média et c'était des barmans qui étaient là pour Voilà, qui passaient un bon week-end et qui s'amusaient entre eux, ils se connaissaient tous, évidemment, il y a un peu, que je découvre maintenant depuis quelques années et tout, mais il y a une vraie communauté, mais comme dans tout métier, comme la restauration de manière générale, il y a une vraie communauté qui se crée au sein de ce marché-là.

  • Speaker #0

    Mais donc voilà, ça a été la première fois qu'on s'est vus. Et donc, quand je reviens au moment où je suis... C'est complètement décousu ce que je fais.

  • Speaker #1

    Non mais on fait des petits...

  • Speaker #0

    On fait des allers-retours. Et donc, arrivé au moment où je commençais à chercher un peu ce que je devais faire, ce que je devais faire pour arriver à monter une distillerie, donc je rencontre du monde, et donc, je parle à un moment, quand on me... pose la question de mon baguette, je raconte cette histoire de distiller, sauf que bon, j'aumais la partie de c'était pour moins dépenser et se faire inviter à des soirées et plus la question de crédibilité plus d'essayer de pointer le truc sur, non en fait vraiment intéressé ça nous a permis de faire beaucoup de contacts, de rencontrer pas mal de monde et je me souviens très bien d'une discussion avec une des personnes que j'avais rencontrée et où je lui raconte ça et je lui dis, bah voilà, ça m'a permis de rencontrer et à l'époque des barmans qui étaient un peu bien branchés. Et je cite, parmi les barmans que je cite, je cite notamment le nom de mon associé. Et là, il m'arrête et me dit, ce mec, il est ultra intéressant, il est ultra inspirant. J'aimerais vraiment beaucoup avoir cinq minutes avec lui parce que je pense que c'est vraiment une personne très inspirante sur le marché. Et là, je rentre chez moi et je me dis, mais en fait, c'est con parce que j'ai un contact. Là, je rencontre plein de gens et tout, c'est très cool et c'était super intéressant. En fait, là, j'ai un contact ultra intéressant avec qui je pourrais avoir, en tout cas, où je pourrais avoir des infos. Vraiment, je pense que le premier message que je lui ai envoyé, c'était vraiment plutôt en mode, juste si on pouvait discuter, parce que là, moi, je démarre tout juste un projet perso. Est-ce qu'on peut en discuter Parce que je pense que tu as peut-être des choses à m'apprendre. C'était vraiment très innocent comme première approche. Mais donc je lui envoie ce message-là, je lui dis je sais pas si tu te souviens, on s'était vu un truc, évidemment, ils s'en souvenaient pas, mais normal, je pense que c'est... Mais on avait eu un contact quelques temps avant sur un sujet que je travaillais en agence, enfin on avait eu une première prise de contact là-dessus. Et donc je lui envoie le message et je lui dis bah écoute, j'ai un projet perso, si t'as du temps, j'aimerais bien qu'on en parle. Et il me dit bah écoute, j'ai un train, le lendemain, j'ai une heure de battement, si tu veux on s'appelle à telle heure. Et donc le lendemain on s'appelle et on passe... On passe une heure au téléphone et là, on se découvre plein de points communs. Donc, je lui raconte que j'ai envie de monter une distillerie, mais que je n'ai pas forcément envie de monter une énième marque de gin, que ça me saoule un peu et que j'ai l'impression qu'en fait, il y a une autre voie à prendre sur le marché des spiritueux, qu'on peut essayer d'être plus créatif, faire quelque chose de différent. Lui avait une vraie vision qui commençait à travailler à ce moment-là, qui était encore un peu au stade embryonnaire, mais il avait déjà une certaine vision qu'il voulait porter sur le marché des spiritueux. On se rend compte, il est savoyard, je suis savoyard. Et l'origine de Abstract, c'était au début, on se disait, on va créer cette distillerie en plein milieu des montagnes. On va faire une distillerie un peu folle avec un musée autour du Gou. On aura notre propre endroit où faire pousser ce qu'on utilisera après en distillation. C'est quelque chose qui n'est pas un projet qui est abandonné, mais qui est juste, on s'est dit, on ne va pas partir trop loin tout de suite. On va commencer un peu à une plus petite échelle. On a cette discussion-là. Et en fait on termine la discussion et il me dit écoute Go on monte ça ensemble. Et on sort une heure de call et moi je suis là en mode ok alors c'était pas du tout ce que j'attendais. Enfin je m'attendais pas à ça alors évidemment ultra euphorique, ultra euphorique c'était dingo. Et voilà c'est comme ça que s'est passé le premier contact avec mon associé.

  • Speaker #1

    Donc juste pour info, ton associé qui est Rémi, je ne connais pas du tout le monde des...

  • Speaker #0

    Je pense que c'est important de quitter lui, et surtout tous les gens, parce que je pense qu'ici, c'est vraiment un projet de copains, et de gens qui ne se connaissaient pas forcément à la base, mais je pense qu'on a très vite noué un lien assez fort tous ensemble, et on s'est tous très vite très appréciés. Donc oui, mon associé principal avec qui on a imaginé tout ce... on a commencé à imaginer tout ce projet-là, il s'appelle Rémi Savage. Il est donc né à Chambéry, mais il a grandi à Lyon, chose que finalement peu de gens savent, mais il a grandi à Lyon, il a fait ses débuts de barman à Lyon. Et donc voilà, c'est dans le fond, on est deux Ronalpins, et dont un... encore plus lyonnais que moi qui avons eu envie de venir se réinstaller ici et d'ouvrir notre projet ici.

  • Speaker #1

    Et donc maintenant il y a l'idée de la montagne que vous avez un peu laissé de côté.

  • Speaker #0

    En fait le projet est passé par pas mal de phases. La première phase était vraiment cette idée originale qui était de se dire ok on va monter cette distillerie en plein milieu des montagnes. On avait déjà, lui, il avait déjà cette vision sur les monochromes. On en parlera peut-être après, mais en tout cas sur la façon dont on approche les spiritueux et notre approche qui est particulière. Lui avait déjà... Vraiment, les bases de ça, il avait déjà un peu cette vision-là, qu'il avait commencé à travailler chez lui pendant le confinement à Londres, parce qu'il est installé à Londres maintenant. Mais il travaillait ça déjà à l'époque, et donc on a voulu pousser cette idée-là jusqu'au bout. Mais donc à l'origine, ça devait être en montagne. Et puis après, on s'est dit, c'est beaucoup d'enjeux d'être en montagne. Il y a des enjeux de logistique, il y a des enjeux d'investissement qui sont... pas les mêmes. C'était compliqué de se dire, on va commencer par ça. Sachant que le concept même de ce qu'on voulait faire était déjà très conceptuel. En tout cas, il était très en rupture avec ce qui existait. Donc, il y avait un peu ce truc de on ne va peut-être pas non plus se mettre trop de bâtons dans les roues, en tout cas se complexifier la tâche tout de suite. Et puis surtout, il faut d'abord qu'on fasse une preuve de concept, que l'idée qu'on a, qu'est-ce qu'on veut faire, Une fois qu'on aura résolu ça, après, on pourra s'imaginer partir dans tous les sens et faire les fous. Ensuite, il y a une deuxième phase où on s'est dit qu'on a eu Éco, qui avait un bâtiment absolument incroyable au bord du lac d'Aigbelette qui était vide et où la mairie cherchait des gens pour faire un projet là-dedans. Donc là, on est partis dans tous les sens et on a imaginé un concept de... Ça s'appelait la maison des arts décoratifs avec un hôtel parce qu'on était obligé de garder une partie hôtelière, un bar à cocktail, la distillerie, etc. Mais bref, même chose. Ça, c'était nos débuts. C'était nos débuts où on partait dans tous les sens et on s'est vite rendu compte qu'il fallait qu'on soit un peu plus réaliste que ça et qu'on démarre et qu'on démarre de manière un peu plus calme. Et donc, c'est là où l'idée est venue. Moi, je lui ai proposé. Je lui ai dit écoute, moi, je... Je pense qu'en commençant par un laboratoire à Lyon, on trouve un petit local, on s'installe dans un laboratoire, on installe notre labo à Lyon, on fait une première preuve de concept et ensuite on voit pour la deuxième phase. Parce que moi, je vivais à Lyon, et donc c'était simple. Et lui, l'idée ne lui a plu tout de suite puisque c'était l'occasion pour lui d'avoir en tout cas un projet, un pied-à-terre entre guillemets, qui lui permettrait de revenir régulièrement à Lyon. Il a encore de la famille dans la région, etc. Donc... Lui, c'est un très grand aimant de Lyon et il avait vraiment envie de pouvoir...

  • Speaker #1

    C'est à dire que vous vous êtes retrouvé sur cette idée aussi Ouais,

  • Speaker #0

    voilà, c'est ça. Donc on s'est dit, go, on va faire ça.

  • Speaker #1

    Et il me semble que le lieu, c'est vraiment un coup de cœur.

  • Speaker #0

    Ouais, alors ça ne devait pas du tout être vraiment les premiers lieux qu'on regardait. Ça ne ressemblait pas à ça. C'était vraiment limite, on cherchait une cave ou un garage. C'était juste un espace de production.

  • Speaker #1

    C'était que labo.

  • Speaker #0

    Exactement, l'origine du projet, c'était vraiment... L'idée centrale, c'était ce labo et cette distillerie d'un nouveau genre. C'était vraiment le centre du projet. Donc à ce moment-là, on était encore concentrés là-dessus. Et puis il y a eu ce moment où on a découvert ce lieu-là et où en fait, on ne s'est pas posé de questions. Ça a été vraiment le coup de cœur direct. On s'est dit, OK, c'est là, on va s'installer ici. avec ses qualités et ses défauts dont on fait l'expérience aujourd'hui. Mais on a décidé de s'installer aux deux rues du Roc dans ce bâtiment qui forme un angle qui ressemble un peu au Flatiron français lyonnais on pourrait dire. Il y a un petit côté là-dedans et donc voilà, on a posé nos valises ici. Ce qui était aussi en plus très drôle c'est que Donc, ceux qui nous écoutent ne verront pas les images, ceux qui nous regardent verront peut-être les images, mais il y a une très belle vue. La vue, on l'a découverte qu'une fois qu'on avait récupéré les clés, puisque, évidemment, le lieu était abandonné depuis deux ans ou trois ans. Plus de contrat d'écrite, c'était rien, tous les rideaux de fer tombaient, donc on a fait toutes les visites à la lampe de poche. On a signé le bail en ayant visité uniquement la lampe de poche, ce qui était assez drôle. Et donc, il y avait eu ce moment un peu magique où, quand on a levé les rideaux, on a dit, OK, c'est vraiment très beau.

  • Speaker #1

    C'était quoi avant Une épicerie, c'est ça Un tabac C'est un lieu qui a eu,

  • Speaker #0

    je pense, 1000 vies, qui existe depuis très longtemps. Dans les années 50, ça a été une épicerie. C'est marrant parce que j'ai beaucoup de voisins qui me racontent pas mal d'histoires, et dont des personnes âgées aussi qui ont connu le lieu depuis très longtemps. Et qui me racontait qu'il y avait à l'époque, il y avait cette femme qui tenait l'épicerie dans les années 50. Et puis, on imagine bien un peu le cadre avec cette femme au gros doigt, la grosse travailleuse qui a vraiment, tu vois, qui avait les mains dans le cambouis toute sa vie. Un peu penchée en avant, un peu usée par la vie, mais qui descendait à la cave via une trappe en bois pour remonter des fruits, des légumes qu'elle vendait ici. Puis après, ça a été un... Ça a été un restaurant de quartier, un bar de tabac, un dépôt de pain. Il y a eu vraiment mille vies. Ce qui était marrant aussi, d'ailleurs, c'est qu'il y a une des propriétaires qui a tenu ce lieu-là, qui habite toujours dans l'immeuble au-dessus, au troisième, Marie-Lou, avec qui on a pas mal discuté aussi. C'était assez cool de pouvoir créer un lien entre ce que le lieu a pu être avant et nous qui reprenions l'affaire ici.

  • Speaker #1

    Ok. Donc à ce moment-là, c'est là qu'intervient votre idée de bar. Parce que vous avez un lieu finalement qui devient très grand.

  • Speaker #0

    Ouais, il y a deux choses. Je pense qu'il y a déjà le lieu qui avait suffisamment de place pour faire ça. Évidemment, on découvre aussi, un peu par hasard, qu'il y a une licence 4 liée au lieu.

  • Speaker #1

    Ça qui est plutôt une chance.

  • Speaker #0

    qui est une très grosse chance parce que c'est très compliqué d'en avoir en plus ouais alors je pense que c'est ça peut être compliqué et puis ça coûte vite cher mais donc qu'elle y est déjà sur le lieu tu la repayes pas même si t'as un nouveau là en fait ça dépend tu vas avoir soit ici c'est un format un peu particulier c'est qu'en fait la licence 4 elle est liée au local donc en fait on loue la licence 4 à l'année Et ça fait partie des charges qui sont comprises dans le... Enfin, des charges, ça fait partie des frais de location qu'on a pour l'espace. Mais c'est donc pas à notre nom directement. On n'est pas titulaire de... Enfin, si, on est titulaire puisqu'il y a eu un transfert, mais c'est un transfert partiel. C'est-à-dire que si on part, on ne peut pas emmener la licence 4 avec. Elle reste liée au lieu. Mais bon, comme on ne compte pas partir, de toute façon, tout va bien se passer.

  • Speaker #1

    Bon, ça va. Et donc la licence 4 vous fait vous dire Et donc licence 4,

  • Speaker #0

    on se dit c'est en fait trop bien. S'il y a ça, on va diviser l'espace en deux. On va avoir notre labo derrière et on va pouvoir créer ce bar à cocktail qui va nous permettre à la fois d'aller au bout d'une idée qu'on avait aussi, une idée qu'on projetait sur le monde des bar à cocktail et de la mixologie. Et de pouvoir faire la démonstration d'avoir ce showroom pour les clients. C'était quand même le meilleur moyen d'arriver à commencer à faire vivre l'expérience de nos produits et de faire comprendre comment ils peuvent être utilisés, quel est l'intérêt de travailler de la façon dont on travaille. Donc c'est comme ça qu'on s'est dit qu'on allait ouvrir en plus de Abstract Lab. On va ouvrir Abstract Bistro, qui sera donc le bar à cocktail de la distillerie. C'est une affaire à côté, c'est deux entités séparées. Mais on s'est dit, OK, on va monter ce bar à cocktail. Là, évidemment, c'est Rémi qui a pris le gros lead là-dessus en plus, puisque c'est sa spécialité. Et c'est à ce moment-là aussi qu'on a ramené d'autres gens autour du projet, qui sont maintenant aujourd'hui vraiment des gens que j'aime beaucoup et qui sont des... Des amis, on est une bande de copains maintenant et on s'aime, je pense, tous beaucoup. Mais c'est à ce moment-là qu'ils sont arrivés, Adrien et Sarah Moudoulou, qui sont très proches de Rémi, qui l'accompagnent sur tous ses projets. Ils ont un bar à Paris.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il a un autre bar Oui,

  • Speaker #0

    il a un premier bar. Son premier bar qu'il a ouvert, c'était en 2021, je crois, ou en 2020 ou 2021. C'était à Londres. Ça s'appelle Bar with Shapes for a Name. qui est basé sur le courant, le barhouse et le fonctionnalisme. Parce que son approche à Rémy, c'est qu'à chaque fois il ouvre un bar qui est basé sur un courant artistique. Et c'est de penser entièrement l'expérience du bar basé sur ce courant artistique-là. Donc il y a A Bar With Shapes For A Name à Londres, ensuite il a ouvert la même année que Abstract, il a ouvert à Paris avec Adrien et Sarah, notamment Adrien et Sarah. Il y a aussi Marc qui est associé avec eux. Pareil, très belle bande. Ils sont tous adorables. Donc, ils ont ouvert Bar Nouveau, qui est un bar basé sur l'art nouveau à Paris. Ça, c'était en juin 2023. Et nous, en septembre 2023, on ouvrait Abstract. C'est là où on a ramené Adrien, Sarah, Paul, qui est son associé de Londres, qui s'est associé aussi ici. Et comme on s'est dit qu'on allait faire un peu de food, on a appelé notre copain aussi Guillaume, qui s'est joint à l'aventure avec nous pour ici à Abstract Bistrot.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est ce qui a beaucoup fait parler. Quand vous êtes arrivé à Lyon, c'est Guillaume, qui est, qu'on le rappelle, chef étoilé à Paris, qui a le restaurant Nezo. Donc ça, ça a beaucoup fait parler.

  • Speaker #0

    Alors nous, on s'est fait surprendre un peu par ça. Pour être très honnête, et c'est vraiment pas de la modestie, nous, on était concentrés sur notre projet. Et c'est... Encore une fois, nous, c'est une histoire de copains. On se connaît maintenant bien tous. On a tous créé vraiment des liens ensemble. Et on était très concentrés sur le projet. Et on ne savait pas du tout à quoi s'attendre au moment de l'ouverture. Et moi, je me revois encore en août à essayer. On s'approchait, on avait pris un retard absolument déraisonné. Normalement, on était censé ouvrir en juin. On a ouvert avec trois mois de retard à cause des travaux. On a eu toutes les merdes possibles qu'on aurait pu avoir. On les a toutes vues. On continue à en avoir, mais c'est comme ça qu'on apprend. C'est ouvert. Oui, ça ne bougera pas. Mais donc, il y a eu ce moment un peu étrange où d'un coup, on a compris que peut-être qu'on parlait un peu de nous. On ne savait pas à quoi s'attendre au moment de l'ouverture. Et il se trouve qu'il y a eu, je ne sais plus quel média, qui a posté un premier article. évidemment sans jamais nous consulter, c'est-à-dire que nous on n'a pas envoyé de communiqué de presse, on faisait notre truc de notre côté avec notre petit compte Instagram où on mettait une ou deux photos pour commencer à teaser un peu qu'on allait ouvrir un lieu, mais c'était plus voilà, on va faire un truc et ça va être cool. Et donc il y a eu ce premier média qui a commencé à poster un premier article. Et là, ça a été un peu un effet boule de neige. Je crois qu'on était mi-août, un truc comme ça, début août ou mi-août. Et c'est là où on a commencé à prendre un peu la pression, nous, parce qu'on était là. En fait, ça commence à parler quand même beaucoup de nous, alors que nous, on était encore vraiment loin d'être ouverts. C'est-à-dire que même, je pense que deux semaines avant l'ouverture, on était, je pense qu'on avait encore, il y avait encore tout à faire. La carte n'était pas finie. On était, enfin vraiment, c'était dingue. Petite pression qui... Ouais, petite pression, mais en essayant de rester toujours, en disant, OK, mais bon, c'est... quoi qu'il arrive, de toute façon, on reste concentré sur ce qu'on fait, on reste dans la droite lignée de ce qu'on a en tête et ça ne change rien de ce qui est dit, qu'on parle de nous ou pas, ça ne change rien de ce qu'on doit faire et du travail qu'on a à faire. Le seul problème qu'il y a eu, c'est que c'est de la façon dont on a parlé de nous, c'est-à-dire qu'on nous a présenté comme étant le resto, le futur restaurant de Guillaume. Et en fait, ça, nous, c'était problématique, mais au global, on a tous... c'était problématique pour nous parce qu'on ne voulait pas cet effet déceptif. On n'était pas un restaurant. Et ça n'a jamais été l'objectif d'être un resto. On ne se prend pas pour ce qu'on n'est pas. L'objectif n'a jamais été de créer un resto ici. C'était de créer un bar à cocktails inspiré des bistrots où il se trouve qu'on faisait aussi à manger et que ce n'était pas mauvais. Mais jamais l'idée n'a été de faire un resto. Mais là, du coup, en fait, ces articles tombent. Et tout le monde commence à penser qu'on va ouvrir un restaurant ici. Donc, il a fallu envoyer un ou deux petits mails quand même. Un peu rectifiés. Juste au moins de les prévenir et de leur dire, nous, ce qu'on ne voulait pas, à la rigueur, que les journalistes racontent ce qu'ils veulent. Il n'y a pas de... Ils font ce qu'ils veulent. Et c'est dommage qu'ils ne soient pas plus intéressés. Ils auraient pu nous appeler et nous poser des questions avant de faire ça. Bon, ils ne l'ont pas fait, mais tant pis. Toute communication est bonne à prendre. J'ai appris que toute communication était bonne à prendre. Mais celle-ci, ça aurait été mieux si on avait pu... Si on avait pu leur donner le vrai sujet, de leur dire non, non, mais on est d'abord une distillerie, ensuite un bar à cocktail et ensuite il se trouve qu'on fait un peu un anglais. On va mettre juste une... Juste le milieu du village. Exactement, ouais.

  • Speaker #1

    Il y a peut-être aussi un peu une méfiance qui s'est installée pour les Lyonnais. J'ai eu cette impression aussi où c'était hyper attendu. Il y avait un des gros titres, c'était le bar de l'année, l'ouverture la plus attendue de l'année. une grosse pression et même nous on l'a subi cette pression ce que j'avais j'entendais autour de moi du coup je connaissais c'était vraiment le début où je commençais un peu à m'intéresser à la food et tout et je connaissais même pas Guillaume Sanchez du coup là je me suis intéressée à lui j'ai écouté des podcasts et tout et je me suis dit j'ai commencé à comprendre que les gens se disaient ah c'est genre les parisiens qui viennent s'installer à Lyon et faire leur petit concept un peu farfelu et Donc il y a eu un peu une mauvaise compréhension du lieu.

  • Speaker #0

    Je pense, après, là où nous, on n'a peut-être pas été... On aurait peut-être dû essayer d'expliciter ça un peu plus. On a eu évidemment la perception... Et puis on entend aussi ce qui se dit. Donc évidemment, il y a eu une perception de c'est des Parisiens qui débarquent. La réalité, c'est que c'est d'abord un projet qui a été monté par Rémi. Enfin, qui originellement, c'était Rémi et moi-même. Et puis après, on a pris... les copains autour, mais... Quand Rémi a grandi à Lyon, moi je viens d'un petit village en Savoie, je pense que je suis réinstallé à Lyon depuis très longtemps, j'ai fait mes études ici, moi je n'avais pas du tout l'impression, mais je pense que c'est là où on a peut-être manqué de lucidité aussi, pas de lucidité, mais on a peut-être été un peu trop innocents, je pense, où on s'est dit, nous on connaissait l'histoire derrière, on n'a pas senti le besoin absolument de... rappeler que c'est d'abord un projet de gens qui sont d'ici ou de la région de Ronalpin. Donc bon, après, on a entendu ces bruits de couloir, mais on ne voulait pas aller démentir. Parfois, il y a un peu ce truc de se justifier, c'est s'accuser. Je pense que nous, ce qu'on voulait plutôt, c'était essayer de montrer que ce qu'on fait, c'est cool. Et c'était en fait dommage. Je pense qu'à un moment, quand il y a eu un peu ce mouvement-là, c'était dommage que ce soit concentré sur les personnes et pas sur le projet. Et pas sur ce qu'il y avait dans les verres, ce qu'on fait derrière, ce qu'on servait dans les assiettes. Et c'était ça où le focus aurait dû être fait. Mais ça, je pense que c'est aussi de notre faute et de la façon... Encore une fois, je pense qu'on a été peut-être trop innocents et on ne s'est pas posé la question de ce... de cette espèce d'effet un peu boule de neige qu'il y a eu, qu'il y a pu avoir autour de ça. Donc maintenant, voilà, il n'y a pas de... Et puis après, il n'y a pas de regrets. C'est...

  • Speaker #1

    Oui, ça a été fait comme ça.

  • Speaker #0

    Ça a été fait comme ça. Et de toute façon, d'une, on ne reviendra pas en arrière. Et puis de deux, après, on est resté vachement cohérent par rapport à ce qu'on était. C'est-à-dire, non mais nous, on est resté concentré sur ce qu'on fait, en fait. Et le reste, le reste, ça a finalement... peu d'importance et puis après les ondis disparaissent aussi un jour. Je pense que la meilleure réponse à faire, c'est juste de continuer à faire ce qu'on fait parce qu'on croit vraiment à ce qu'on fait et de montrer que c'est ça qui compte en fait. Plus que des noms, plus que des personnes, je pense qu'ici, on essaie de proposer autre chose. Même si les gens, c'est hyper important, mais je pense que c'est... Le cœur de ce qu'on fait ici, c'est un peu plus grand que ça.

  • Speaker #1

    On va profiter de ce moment pour que tu nous parles justement du cœur de ce que vous faites, donc la distillerie, et notamment les monochromes dont tu as parlé. Est-ce que tu peux nous parler un peu de tout ça, le labo, ce que vous faites, ce que vous fabriquez là-bas, derrière, et donc les monochromes

  • Speaker #0

    Donc ce point central du sujet, c'est cette idée d'essayer de décomplexifier le monde des spiritueux, qui a eu tendance à vraiment, avec le temps, à avoir un peu des couches de complexité qui se sont rajoutées avec le temps, et qui ont en fait créé une certaine distance entre le consommateur final ou l'amateur. qui peut exister de spiritueux et le goût et sa perception du goût. Tout le cœur du projet, c'est de questionner notre relation avec le goût. C'est ça, l'origine même, on va dire, la grande question qu'on s'est posée et qu'on essaye de poser et qu'on essaye de faire vivre, c'est de dire, OK, quel est notre rapport avec le goût et comment, en fait, on peut finalement revenir à ce qui est l'origine du goût, ça veut dire les ingrédients et de se faire fi de tout le reste. Les monochromes, c'est une vision de se dire Ok, on oublie toutes les catégories de spiritueux. On ne parle plus de tequila, on ne parle plus de gin. Parce que finalement, ça a très peu de sens de parler de gin si on ne s'intéresse pas au Béjounia. Ça a très peu de sens de parler de tequila si on ne s'intéresse pas à la gave. Et en fait, c'est ça qui va donner le profil de la typicité aromatique à la fin de chaque spiritueux. C'est vraiment l'ingrédient de base. Et nous, on s'est dit Oublions tout ça, et revenons à l'essence même, et revenons à l'ingrédient. Et on va créer... des spiritueux qui sont basés à chaque fois sur un seul ingrédient et rien d'autre. On prend un ingrédient, de l'alcool et une technique de distillation qui s'appelle la distillation sous vide, qui permet en fait de changer un gros paradigme aussi par rapport à l'utilisation d'alambic classique, c'est que quand on utilise des alambics classiques, finalement les ingrédients se plient à la technique. Or, en utilisant des évaporateurs sous vide, des rotovapes, comment on appelle ça, rotavape, En utilisant ça, d'un coup, c'est la technique qui va venir s'adapter à l'ingrédient. Plus on arrive à adapter la technique à l'ingrédient, plus on va le respecter, plus on va être en mesure de pouvoir extraire les meilleures aromatiques et les exprimer de la meilleure des façons possibles derrière. Et c'était aussi d'essayer de proposer au grand public et à n'importe qui, de dire, revenons juste à l'essence même, c'est de la framboise pour de la framboise, c'est du citron pour du citron, c'est pas une vodka aromatisée au citron, c'est pas un gin aromatisé à la rose. C'est juste de la rose, c'est juste du citron, c'est juste de la framboise, mais c'est la plus pure et la plus juste définition de ce goût-là possible. Et donc, c'est ça les monochromes, c'est de se dire, revenons à la simplicité de compréhension qui est de dire, un ingrédient, un spiritueux, c'est tout. Aussi simple que ça.

  • Speaker #1

    Ça me fascine, vraiment, on en avait déjà parlé, donc je connais un peu l'histoire des monochromes, mais c'est fascinant parce que, du coup, tu fais beaucoup de tests.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs on le voit dans ton labo, il y a plein de bouteilles avec leurs petits noms, donc c'est plein plein de tests. Combien de temps ça t'a pris avant de pouvoir sortir ton premier monochrome

  • Speaker #0

    Alors encore une fois, Rémi lui travaillait déjà un peu à cette idée d'extraction aromatique. C'est une technique qu'il utilise depuis déjà longtemps et où il est vraiment solide là-dessus. C'est aussi une technique qui est utilisée dans son bar à... finalement dans tous les bars, mais qu'ils ont commencé à vraiment mettre en œuvre à Shapes à Bordeaux, avec ce truc d'extraction et de séparer les ingrédients et de prendre chaque ingrédient et essayer d'extraire le meilleur des ingrédients. Donc il avait déjà un peu des premières bases et le premier produit qu'on a, on va dire maîtrisé et qui a été un peu le... Ok, on va commencer par celui-ci, mais on en avait déjà quelques-uns autour. On savait qu'on ne voulait pas on ne voulait pas avoir une approche monoproduit. Justement, tout l'intérêt de ce qu'on fait, c'est de ne pas avoir une approche monoproduit, mais de démultiplier les ingrédients qu'on va utiliser, parce que c'est ça qui devient hyper intéressant. Évidemment, on aime beaucoup l'art, et donc on se compare souvent en se disant si on devait se comparer à l'art, nous, on est des producteurs de couleurs, de peintures. En fait, l'idée, c'est vraiment ça, c'est de dire qu'on est... on est là pour proposer des nouvelles couleurs. Et donc, de se dire qu'on propose des produits qui permettent à des professionnels, à n'importe qui qui s'intéresse à ça et qui a envie d'expérimenter un peu ça, de pouvoir accéder à de nouveaux champs créatifs. C'est-à-dire, quand on distille un homard entier, on se retrouve avec un spiritueux de homard. OK, on le goûte derrière et on se dit, ça nous fait penser à quoi Comment ça peut être utilisé derrière Et en fait... quand on commence à regarder un peu le marché, on se dit il n'y a pas beaucoup de spiritueux de marge. Ce n'est pas un produit qu'on a sorti pour l'instant, c'est vraiment plutôt de l'ordre des bêtises qu'on fait derrière. Mais l'idée c'est ça, c'est aussi d'aller explorer des ingrédients qui sont un peu moins courants. Mais on a commencé par des choses simples. Le premier produit, c'était la framboise qu'on a voulu travailler. Un spiritueux de framboise, donc un monochrome de framboise. C'était le premier qui a été vraiment un peu abouti, où on avait quasiment une recette finie. Le citron est arrivé très vite derrière. Et après, on a commencé à travailler sur un produit qui aujourd'hui fait partie un peu des produits ou je pense qui rend les gens un peu curieux. Et on a pas mal de gens qui passent ici pour goûter ça. Vas-y.

  • Speaker #1

    Le beurre.

  • Speaker #0

    Ouais. Le beurre, ça a été un vrai sujet déjà de travail parce que c'était très complexe d'arriver à avoir une recette. définitive qui soit stable c'est le gros enjeu quand on passe en fait finalement c'est là où Abstract c'est un sujet compliqué aussi c'est que de l'autre côté de la verrière on est une vraie distillerie donc ça veut dire qu'en fait on a une approche qui est pas juste de faire quelques petits échantillons pour une utilisation à un bar c'est que là il y a vraiment une production et quand on fait des produits en fait il y a quelques règles à respecter dont une qui est la stabilité du produit c'est à dire que si à un moment à chaque fois qu'on on va avoir des clients qui vont acheter un produit et qu'à chaque fois, il va être différent. On peut toujours se cacher derrière le truc de dire oui, mais bon, la nature, ce n'est pas tous les jours la même. Oui, OK. Et en même temps, je veux dire, la stabilité dans la production et dans la qualité du produit et dans ce qu'il peut apporter, ça, c'est essentiel. Donc, ça veut dire qu'en fait, il faut être très précis sur ce qu'on fait et il faut avoir une vraie méthode derrière qu'on a mis en place maintenant et qui nous permet en fait de s'assurer que nos produits sont... sont linéaires en termes de goût. Mais le beurre a été un vrai challenge.

  • Speaker #1

    Le beurre, en quoi ça peut évoluer, changer

  • Speaker #0

    En fait, c'était surtout d'arriver à trouver la bonne manière pour vraiment avoir un vrai goût de beurre. Parce que déjà d'une, le beurre, c'est assez délicat en termes d'aromatique. Donc en fait, dès que tu vas le mélanger avec de l'alcool, potentiellement... tu vas avoir ce parfum, cette astringence alcoolique et les parfums d'alcool qui peuvent vite prendre le dessus. Donc il faut arriver à exprimer suffisamment le goût de beurre pour ne pas avoir l'impression de juste boire de l'alcool pur. Et le deuxième truc, c'est que, évidemment, le beurre est composé à 88% de gras. Mais le gras, c'est la vie. Mais en fait, le truc, c'est que là, ça pose une autre problématique qui est, en fait, comment on arrive à créer un échange aromatique entre une solution aqueuse liquide comme de l'alcool ou de l'eau et du gras et sachant que les deux se mélangent pas et que pour arriver en fait à infuser dans un infuser un corps dans un dans une solution il faut qu'il ya un contact entre les molécules de la solution et les molécules aromatiques et les molécules de l'autre produit et le problème c'est que le beurre et le le gras et le et l'eau ça se mélange pas donc il a fallu faire énormément de tests pour arriver à une recette qui était finale et qui était stable et où vraiment elle était très bonne.

  • Speaker #1

    Comment vous avez fait pour que ça se mélange du coup

  • Speaker #0

    On a nos petits secrets. Non mais c'est... Il n'y a pas vraiment de secret derrière. Je pense que c'est plus le travail qu'on a voulu... En fait, je pense que c'est plus aussi où on a évolué sur ce qu'on voulait exprimer du beurre. Et où au début, on était vraiment sur le beurre en tant que tel, la plaquette de beurre qu'on sort. Et très vite, en fait, on a eu envie d'aller vers, finalement, je pense l'odeur qu'on aime le plus dans le beurre, c'est le beurre noisette. De sentir ce beurre un peu caramélisé. D'avoir cette... Sentir un peu ce côté, ces notes un peu de caramel, de réaction de Maillard quand on a un croissant qui a cuisté. Exactement, ouais. Et donc, c'est vraiment quand on a commencé à travailler dans cette direction-là qu'on a commencé à trouver un peu des manières. Et... Déjà une direction en termes de goût. Et ensuite, après, de trouver des petits tweets pour essayer de contrer la physique et la chimie.

  • Speaker #1

    C'est quoi les ingrédients les plus farfelus Bon, déjà, j'en ai vu quelques-uns. J'ai vu des bouteilles,

  • Speaker #0

    mais c'est quoi les ingrédients les plus farfelus que vous avez essayé Je pense que le homard reste un des plus fous. Et le homard en plus, c'est assez drôle parce que c'était pas une volonté de faire un distillat de homard à la base.

  • Speaker #1

    T'avais un homard qui traînait.

  • Speaker #0

    Exact, mais alors attends, tu rigoles, mais c'est exactement ça. En fait, sur la première carte food qu'on avait ici, on servait un lobster roll absolument délicieux. Et donc, on recevait les homards frais. Et voilà, c'était vraiment partait du homard. D'ailleurs, petite dédicace. à Benoît Chapuis qui doit s'en souvenir encore de tous les homards qu'il a traités. Mais en gros, on en avait eu un où à un moment, le homard, il arrivait en date de validité où on ne pouvait plus le servir. Donc ce qu'on a fait, c'est qu'on a pris le homard, on l'a plongé dans un bain d'alcool pur, on l'a mis au frais, on l'a gardé, je ne sais plus combien de temps on l'a laissé comme ça. Et à la fin, on a mixé le tout et on a distillé pour voir ce que ça donnait. Et c'est comme ça qu'on s'est retrouvé avec deux litres ou trois litres de... de distillat de homard et donc on rigole parfois avec... Quand les gens nous posent la question de savoir qu'est-ce qui est le plus fou que vous ayez fait, on dit le homard et on leur fait goûter et ils disent ah ouais, ça sent la mer. Et on dit ouais.

  • Speaker #1

    Il y a eu la sardine aussi.

  • Speaker #0

    La sardine aussi, oui, que tu as sentie tout à l'heure. C'est très particulier. Après, je pense que c'est... Bon, ça, c'est pas du tout des produits finis. Je pense que ce qui est intéressant sur ces parties-là, c'est plus, en fait, au-delà de l'ingrédient en tant que tel. qui est évidemment, il y a un côté fun de se dire qu'on a distillé un homard ou une sardine c'est plutôt de se dire, c'est quoi le résultat à la fin, quelles sont les notes qui vont sortir de ça, et ensuite de se dire comment ces notes là peuvent être utilisées pour venir dans des compositions qui vont en fait peut-être je dis n'importe quoi mais le homard on réfléchissait pourquoi pas à se dire est-ce qu'on fait un Bloody Mary un Bloody Mary basé sur du homard ça aurait du sens Il y a ce cocktail vachement connu, je crois que c'est les Canadiens qui boivent beaucoup ça, le Clamato, où c'est jus de tomate et jus de palourde. Il y a un sens à aller se dire, on peut potentiellement utiliser les fruits de mer dans un cocktail qui va jouer beaucoup plus sur ce côté un peu riche, presque. On est à la frontière entre la cuisine et le cocktail. Mais c'est ça qui est intéressant. Et de se dire peut-être que ça peut amener des notes qui sont vraiment très très cool. Donc c'est vraiment ça notre approche.

  • Speaker #1

    Peut-être que ça recherche le test et voir un peu ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas.

  • Speaker #0

    Ouais c'est beaucoup de tests. Ouais bah je pense qu'il y a un peu ce truc tu sais de... Quand tu commences à avoir, quand tu commences à mettre un peu les doigts dans cette technique là et que tu commences à maîtriser un peu la technique. C'est ça, c'est que tu as envie de tout essayer. C'est n'importe quoi, tu as envie de te dire, ok, on essaye, on regarde ce que ça donne. Et ce qui est marrant, c'est que beaucoup de nos guests qui viennent ici, enfin de nos clients, quand ils viennent ici, tout le monde a toujours au moins... cette phrase une fois et est-ce que vous avez essayé ça Tout le monde a des idées et je pense que nous on foisonne d'idées de choses qu'on a envie de faire après il se trouve que c'est quand même c'est pas un jeu ici donc il faut qu'on a du travail autre mais sinon moi je pourrais passer je pense que je pourrais passer des heures je pourrais passer ma vie ici à juste tester des trucs regarder ce que ça donne, essayer, goûter ouais ok ça a un sens comment après on peut arriver à on peut arriver à l'utiliser dans des boissons. Mais je pense que c'est la vraie chose qui fait que le projet Abstract, dans son ensemble, quand on parle du lab et du bistrot, ce qui est hyper intéressant, ce qui se passe ici, c'est qu'on a une totale maîtrise de l'ingrédient jusqu'au verre. Et en fait, petit point sur le bistrot, c'est que l'unicité qu'on a là, c'est qu'on achète... aucun spiritueux, 100% de notre carte est faite ici la partie spiritueuse, 100% des spiritueux sont uniquement des monochromes ou des distillats d'ingrédients uniques mais tout est basé là-dessus et en fait ça devient hyper intéressant parce que c'est compliqué en termes de process mais intéressant parce que d'un coup on se libère de toute on se libère de tout de toute barrière qu'on pourrait avoir des limites qu'on pourrait avoir avec des produits qui sont issus de marques qui ont déjà fait leurs produits et qui vont avoir des mélanges où il va parfois falloir travailler avec le produit et c'est de contrebalancer certaines choses qu'on n'aime pas dans le produit bah là en fait nous comme on repart directement de l'ingrédient bah en fait c'est nous qui allons décider de quelle orientation on va donner au spiritueux à la fin et donc en fait ça nous donne une liberté d'action qui est totale et qui nous permet de pouvoir partir dans tous les sens et puis après on a aussi la liberté de fonctionner de n'avoir aucun contrat de marque avec personne. Et donc, c'était hyper important pour nous aussi d'avoir cette liberté-là. Alors là, c'est plus sur la partie bistrot, mais d'avoir cette liberté en termes de création sur la carte, sur ce qu'on peut mettre en place. Voilà, c'était très important pour nous.

  • Speaker #1

    Aussi, sur les produits, il me semble que vous sourcez quand même assez localement. Oui,

  • Speaker #0

    l'idée, c'est... Alors... L'idée, c'est de se dire que chaque ingrédient, on travaille en direct avec les ingrédients, en tout cas des spiritueux qu'on vend à l'extérieur sous l'égide monochrome. C'est des ingrédients qu'on va sourcer en direct avec des producteurs. Toujours, en fait, c'était un peu cool aussi de se dire que c'est plus fun de discuter avec des producteurs que de discuter avec des commerciaux qui viennent te vendre des produits. C'est plus enrichissant. Et donc, on travaille en direct avec des producteurs. Et quand on peut, on essaye de faire en local. Et c'est pour ça aussi qu'on s'est installé à Lyon et que ça avait du sens d'installer le projet Abstract à Lyon parce qu'autour de Lyon, c'est un grenier. Il y a des producteurs pour tout et n'importe quoi. C'est mieux d'être installé ici que d'être installé à Paris. C'est évidemment. Et donc, par exemple, nos framboises, nos fraises, elles viennent de Montreau-Thier, de Productrice en direct. Les citrons, ils viennent de Saint-Laurent-du-Var. Le beurre, c'est la maison Bordier. Donc là, c'est un peu plus loin, mais c'était parce qu'on cherchait aussi un beurre de très grande qualité. Et l'idée, c'est vraiment de travailler comme ça, de se dire, identifier le meilleur producteur qui peut nous faire les meilleurs ingrédients, des gens passionnés qui aiment la terre, qui sont passionnés par leur métier. Et je pense que nous, on est passionnés par ce qu'on fait. L'idée, c'est d'avoir un peu cette... Au-delà de la chaîne de valeur, moi, j'aime bien parler de la chaîne de passion, c'est qu'on se transmet un truc. au fur et à mesure de la chaîne et ça part de gens qui ont les mains dans la terre et qui connaissent la terre, qui savent faire pour arriver à faire les meilleurs produits et qui ensuite nous transmettent leur passion à travers leurs ingrédients. Et nous, après, notre passion, on va la transmettre à travers nos verres. Il y a un peu ce truc d'échange qui fait que c'est cool.

  • Speaker #1

    Je regarde mes petites questions parce que je ne sais pas du tout. Je n'ai pas le... truc sous les yeux donc je sais pas depuis combien de temps on enregistre mais j'étais en train de penser qu'on avait pas discuté de la déco qui fait quand même une partie de toute l'ident une grande partie de l'identité d'abstract on passe un peu du coq à l'âne là ouais mais c'est toi qui gère le j'avais trop envie d'en parler parce que c'est vrai que le lieu est... j'ai jamais vu ça ailleurs Merci de s'être écouté. Si tu peux nous parler un petit peu, tu vois, avec ce bar, les banquettes, la verrière. Rien que la verrière, je crois que c'est le...

  • Speaker #0

    Alors, on est très fiers de ce lieu-là. Donc, l'idée de la déco du lieu. Petit clin d'œil quand même à notre architecte Christopher et à tous les artisans qui ont travaillé ici avec nous. L'idée du lieu est complètement inspirée de la Deventure. On s'est vraiment laissé emporter par la Deventure. Encore une fois... Ce lieu, c'est un coup de cœur, avec ses qualités et ses défauts, mais c'est un coup de cœur, c'est une histoire d'amour. Et en fait, on est tombé amoureux de la Deventure. C'est une vieille Deventure rose, défraîchie, qui a vraiment une vraie identité. Et l'idée, c'était de ne pas du tout pervertir ça. Ça aurait été trop facile de repartir complètement à zéro, d'effacer tout ce qui a pu être le lieu avant. et de se dire, venez regarder, on fait une démonstration de futurisme. Ce n'était pas ce qu'on voulait. Nous, on voulait essayer d'avoir un peu cet esprit du... C'est ce qu'on appelle en anglais, ça va faire très prétentieux, mais c'est the sense of the place. C'est aller dans un endroit et respecter l'environnement de l'endroit et l'endroit lui-même. C'est ça, l'âme du lieu, et respecter ça dans la démarche qu'il y a créative derrière. Donc, le lieu est divisé en deux espaces. Il y a l'espace bistrot qui là est un clin d'œil qu'on a voulu faire à cette devanture des années 50. On s'appelle Abstract Bistrot et comme je te disais, l'idée c'était aussi de créer un bar à cocktail qui s'inspire des bistrots, qui essaye de casser un peu avec l'image des bars à cocktail classiques qui sont très feutrés, qui ont cette approche, une certaine approche. architectural et même d'atmosphère au global. Là, nous, l'idée, c'était de se dire comment on fait la rencontre entre les vieux bistrots, les cafés de la place, cafés de la mairie qui ont ce truc d'ultra-accessibilité, d'ultra-simplicité et compréhension de ce qui se passe à l'intérieur. C'est des lieux qu'on connaît tous, en plus. C'est des lieux qu'on a tous fréquentés. Je pense que depuis qu'on est petit, on voit ces cafés du commerce qui traînent un peu partout et où c'est des lieux de vie où vraiment les gens viennent... Quelles que soient les personnes, ils peuvent rentrer, c'est des lieux qui sont généralement très ouverts, très lumineux, etc. À la différence d'un bar à cocktail qui, souvent, est un peu tamisé, sombre, etc. Donc on a eu envie vraiment de travailler ça, de se dire comment on fait cette rencontre entre cette atmosphère du vieux bistrot et la qualité. du travail autour des ingrédients, des mélanges et de ce qu'on sert finalement à boire ou à manger, qui là vient vraiment plutôt du monde classique de la mixologie, des barres à cocktail, etc. Donc on a décoré tout le lieu. En fait, le lieu, on a eu... Il y a un truc qui nous a fait penser... On a pensé à un tableau direct quand on a découvert le lieu une fois ouvert et de nuit. C'est un tableau d'un artiste américain qui s'appelle Edward Hopper, où en fait, on voit ce diner vu d'angle. avec des grandes ouvertures de nuit, ambiance lumineuse. C'est vraiment IC. Alors, le bâtiment lui-même a vraiment un air, rappelle ce tableau-là. Et donc, on a dit qu'on allait s'inspirer de ça, pas que. L'idée, ce n'était pas de faire juste un hommage. En fait, déjà d'une, c'est des choses qui sont quand même déjà... Alors, à travers l'homme, c'est un tableau très, très connu qui a déjà inspiré d'autres lieux dans le monde. au cinéma, etc. Et nous, on ne voulait pas juste faire un hommage à ça et faire une copie de ce tableau-là à l'intérieur. Ce n'était pas l'objectif. C'était par contre de prendre une base d'inspiration là-dessus, mais d'arriver à créer en fait un ensemble qui va créer un peu la surprise. Et qui va être ce qu'on a essayé de... Ce qu'on nommait quand on se posait des questions qui étaient... On cherchait notre... On cherchait notre... Ah, j'ai oublié le nom de ce livre. Notre... Je vais le retrouver, notre rhinocéros, voilà. Parce qu'il y a une pièce... Exactement, le livre est juste derrière toi. C'est une pièce de théâtre qui pose les prémices de ce qu'est l'abstraction versus le surréalisme. Et donc qui définit qu'en fait l'abstraction et donc le rhinocéros, c'est dans un décor qui paraît normal d'avoir un élément qui n'a rien à faire là. Je vais me faire taper sur les doigts quand des gens vont entendre ça, mais je prends un énorme raccourci, mais c'est à peu près ça. Et donc, c'est un rhinocéros au milieu d'une vie normale d'être... Là, nous, notre rhinocéros, on s'est dit, OK, on a dessiné tout le lieu de manière très en hommage à cette période des années 50-60, et il nous fallait cet élément qui vient... créer une rupture et casser ça pour en fait créer vraiment une personnalité à ce lieu-là et pas être juste une copie du tableau. Et donc c'est ce verre dichroïque un peu bizarre. Il est assez mignon pour ceux qui nous écoutent et qui ne le voient pas, mais en gros on a ces deux plaques de verre avec un film dichroïque entre les deux qui en fait va diffracter la lumière et donc va créer tout un arc-en-ciel de lumière. Et en fait c'est la verrière qui sert de séparation entre le lab et le bistrot. Et en fait, c'est très chouette parce qu'avec toutes les ouvertures qu'on a là et le soleil passe devant nos fenêtres toute la journée, le lieu change de couleur au fur et à mesure de la journée. Et il n'y a jamais la même couleur. Et donc ça, on trouvait que ça créait en fait cette espèce d'élément un peu vivant qui animait un peu le lieu. Et puis qui créait cette séparation entre ce côté très nostalgique des années 50-60, des vieux bistrots, etc. Et la partie lab, où là par contre, bon, là c'est brutalisme. On est sur un camailleux de gris, d'inox. Là, d'un coup, on oublie tout le côté vintage. Là, on est vraiment sur presque un futurisme, avec nos machines qui tournent dans tous les sens, avec des alendris que ça ressemble à un laboratoire, à un joli laboratoire.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est très, très artistique. En tout cas, c'est vrai qu'il y a une... Ouais, c'est logique, en fait. Là, la partie très historique. Et après, bam, le mur. qui montre la partie futuriste. Oui, c'est ça. Non, mais incroyable. C'est tellement beau. La première fois que... Déjà, je voyais sur les photos, je me disais, mais c'est dingue. Ça fait des photos trop belles. Enfin bon, bref.

  • Speaker #0

    Peu importe. Merci.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'inspire, toi, aujourd'hui

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui m'inspire aujourd'hui Parce que je sais que tu es très...

  • Speaker #1

    Tu es un peu un artiste.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Tout à l'heure, que tu aimais beaucoup écrire. Je sais que tu fais aussi un peu de musique.

  • Speaker #0

    Ouais, j'aimerais avoir plus le temps aujourd'hui. Aujourd'hui, je pense que je passe ma vie ici et ça occupe le plus clair de mon temps. Ça occupe même tout mon temps. Qu'est-ce qui m'inspire D'aller au bout de ce qu'on est en train de faire. Je pense qu'on est qu'au balbutiement de quelque chose, d'un idéal qu'on a en tête. C'est encore une fois, et je pense à la différence de mon ancien métier, où il fallait faire des études de marché, il fallait avoir des données précises et tout. Là, nous, on fait quelque chose qui d'abord nous plaisait, nous, où on avait l'impression que vraiment c'était quelque chose qui manquait et qu'on voulait avoir d'abord pour nous. Et ensuite, pour se dire que ça peut intéresser plus que juste nous, les 4-5 copains enfermés dans leur labo en haut. Mais ouais, je pense qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de choses qui m'inspirent. Je trouve que Lyon est en train de... Alors, ça fait déjà un moment, mais j'aime beaucoup la scène qui est en train de se passer à Lyon. Il y a beaucoup de super beaux projets partout qui éclosent, que ce soit sur des métiers de bouche, de la restauration de manière générale, mais même au-delà de ça, je trouve que c'est... Il se passe vraiment quelque chose de très chouette ces dernières années à Lyon. Et c'est hyper motivant de pouvoir en faire partie aussi, d'être là. Donc ça, c'est vachement inspirant de regarder ce que font les autres aussi. On avait clin d'œil à nos amis qu'on avait le week-end dernier pour notre événement, à Sarah de Soma et Arthur de Soif, où on a vraiment passé un super bon moment ensemble à faire ce qu'on avait fait là, qu'on avait déjà fait aussi avec Baptiste et Océane de Armada. Donc c'était... Ça, ça nous inspire beaucoup aussi de collaborer, d'être très ouvert. Je pense que tu sais, dans ce que tu disais, en disant qu'on avait eu une perception un peu très parisienne et tout, je pense qu'au-delà du fait que les gens aient pu dire ça, je pense que nous, tout ce qu'on veut, ce qui nous plaît, c'est de pouvoir faire des projets avec des gens, et de créer des choses, de s'amuser ensemble, partager des connaissances, partager des approches. et de pouvoir essayer de créer des choses nouvelles en essayant de se séparer un peu du côté de la tradition pour essayer d'aller vers des choses plus créatives, sans dire que la tradition n'est pas importante. Au contraire, je pense que c'est ce qui donne les racines de ce qu'on fait. C'est bien aussi à des moments de se dire Allez, on pète un peu un plomb et on fait des choses qui sortent un peu de l'ordinaire. Ça, je trouve ça très cool, cette énergie et cette atmosphère qui existent en ce moment. Et puis, il y a plein de choses qui changent, qui sont hyper intéressantes, et qui invitent à toujours se poser la question. Nous, on est loin d'être arrivés, on a mille challenges encore à relever, on a tout à faire, c'est les débuts. Mais par contre, on sent qu'on a plein de choses à proposer, et ça, c'est très motivant aussi.

  • Speaker #1

    En tout cas, tu as toujours la même motivation qu'au début.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai juste plus de cerne et pris 10 ans ou 3 ans. Mais à part ça, la motivation est intacte et toujours aussi contente de ce que je fais. Aucun regret de mon ancienne vie passée. Je pense que c'était le chemin à faire pour arriver jusqu'ici. Et toujours aussi heureux de travailler avec les gens avec qui je travaille. Et de faire tout ce qu'on fait avec tous les gens qu'on rencontre. tous les gens avec qui on passe du temps, c'est trop bien. Et de vous avoir, vous aussi, aujourd'hui, c'est trop cool.

  • Speaker #1

    C'est gentil. C'est quoi ton client idéal

  • Speaker #0

    Ma mère, 75 ans. Non, je pense qu'il n'y a pas de... Oui, déjà, il y a quand même le plaisir de recevoir les amis, la famille et tout. C'est toujours un plaisir. Et je pense qu'on fait ça aussi, on fait ça pour nous, pour eux, pour... Je pense que n'importe qui a envie de... de ressentir un peu la fierté qu'on peut avoir de notre entourage quand on fait quelque chose. Je pense que ça, c'est déjà un premier truc. Et puis après, c'est difficile à dire. Je pense que je n'ai pas de client idéal et je ne voudrais pas en avoir parce que je trouve que ce qui est justement l'intérêt aussi de l'approche qu'on a ici, c'est de déconstruire un peu l'image du bar à cocktail.

  • Speaker #1

    Se fermer à personne.

  • Speaker #0

    C'est de s'ouvrir à tous. Et en fait, c'est... C'est ce qui est beau dans les bistrots, c'est ce qui est beau dans ces lieux, je parle vraiment des bistrots plus authentiques, des vieux râdes, des trucs comme ça. Ce qui est beau, c'est qu'en fait, il y a cette espèce de rencontre de vie tellement différente avec des écorchés de la vie, avec des gens qui peuvent avoir réussi. Peu importe, je dirais, les profils. Ce qui est beau, c'est que c'est vraiment des lieux de partage et de rencontre. Et il y a un très beau film documentaire là-dessus que je vous intéresse à regarder qui s'appelle Atlantic Bar, qui est vraiment très beau sur ces lieux comme ça. Mais je trouve que c'est ça, c'est des histoires qui se retrouvent dans un endroit. J'ai l'impression, en tout cas moi c'est ce qui me plaît, de travailler dans le monde de la restauration, c'est d'avoir ce truc d'être un lieu qui accueille des histoires. d'être là au milieu de ces histoires-là et de participer à ces histoires-là, c'est ça qui est chouette.

  • Speaker #1

    C'est beau, c'est beau ça. Magnifique. Qu'est-ce que tu dirais à... Bon, t'accueilles tout le monde, tout le monde est le bienvenu. Qu'est-ce que tu dirais à quelqu'un qui connaît pas spécialement les cocktails pour qu'il passe... Comment tu conseillerais quelqu'un pour qu'il passe une belle expérience ici

  • Speaker #0

    Alors, je pense que je dirais la même chose que je dis à tous les gens qu'on reçoit, c'est que beaucoup se posent un peu la question, on a essayé aussi de... rationaliser l'approche le menu c'est un sujet très important c'est comment en fait on arrive à penser à aider les gens à comprendre ce vers quoi ils vont, je trouve qu'il n'y a pas en fait il y a deux visions là dessus, une première vision c'est soit t'es dans l'accompagnement et t'essayes d'enlever les possibilités de frustration que tu peux avoir derrière ou en fait t'as proposé t'as mis un menu ou tu joues plutôt sur la carte de la surprise Mais potentiellement, tu peux avoir une grosse déception derrière. Tu peux être un peu mystérieux sur la façon dont tu l'approches. Tu peux te retrouver avec de la déception. Et puis, tu as une autre approche qui est de se dire, OK, en fait, on essaie de simplifier, d'aider à la compréhension. Nous, l'approche qu'on a, c'est vraiment d'être sur la simplification au maximum. C'est-à-dire que notre menu, il est uniquement basé sur les aromatiques qui sont dans le cocktail. Donc, en fait, moi, ce que je dis toujours aux gens, c'est que je leur dis... Juste suivez les ingrédients que vous aimez bien. Si vous aimez bien le citron, allez vers un citron pressé. Vous aimez bien la bergamote, on a un mule. Et l'idée, c'est que vous ne serez pas déçus à la fin parce que c'est marqué...

  • Speaker #1

    C'est le goût que vous allez retrouver.

  • Speaker #0

    C'est le goût qu'on retrouve à la fin. Et nous, c'était hyper important parce que ça, ça fait aussi la démonstration de ce que sont les monochromes. C'est-à-dire que ce n'est pas une interprétation de quelque chose. C'est juste si on dit qu'à un moment, on fait une framboise tonique, il faut que les gens, quand ils goûtent... ils aient le goût de la framboise, ils aient l'amertume du tonic qui sort derrière, c'est tout et si ça on réussit ce pari là, et bah en fait on est sûr que, alors sauf, bon évidemment c'est pas aussi facile que ça mais en tout cas ça nous permet de nous assurer on sait que les gens ils aimeront l'expérience qu'ils vivront Puis après, ce qui est important, c'est les gens, encore une fois. Donc, c'est qui est derrière le bar.

  • Speaker #1

    Ouais. En tout cas, moi, la dernière fois, je les ai goûtés. Ils étaient tous excellents. Et c'est vrai qu'à chaque fois, ça me bousculait un peu, tu vois. Ouais. Surtout le citron. Ouais.

  • Speaker #0

    Avec une clarification. Fromage blanc, ouais.

  • Speaker #1

    Ouais. Fromage blanc.

  • Speaker #0

    Incroyable. Ça, je pense que c'est un très bon exemple de... ce qu'on essaye de faire au-delà de... Nous, on essaye ici d'être le moins possible... Alors, ça va paraître faux quand je le dis là, puisqu'on a parlé beaucoup des monochromes, de la technique qu'il y a derrière et tout, mais la réalité, dans le sens de l'accueil ici, quand les gens viennent en tant que guests, on leur parle finalement très peu. On mentionne juste le fait que 100% des spiritueux qui sont utilisés ici sont fabriqués ici. Mais on ne rentre pas dans une approche de... développer la technique. L'important, c'était un élément très important pour nous aussi dans l'hospitalité qu'on essaie de mettre en place ici, c'est de se dire, nous, en tant qu'hôtes, on n'est pas là pour se mettre en avant. On n'est pas... Les gens ne viennent pas nous voir en spectacle. Les gens viennent passer un moment, c'est nous qui les accueillons et on leur fait passer un bon moment. Donc, en fait, ce n'est pas à nous d'être devant de la scène. C'est notre vision de l'hospitalité, c'est-à-dire que... l'hospitalité peut être faite de plein d'autres manières mais nous en tout cas notre vision et ce qu'on avait envie ici c'était de se dire ok on s'efface sans s'effacer parce qu'on reste les facilitateurs de l'atmosphère qui se passe dans le lieu mais le but c'était de dire ok le moins de techniques possibles il faut que ce soit simple pour les gens qui comprennent qu'on arrive aussi à gérer des zones de frustration qui peuvent exister comme les temps d'attente qui peut y avoir au moment du service les zones d'un peu d'incompréhension donc ça c'était très important pour nous le moins de techniques possibles, et surtout se dire qu'à la fin, sur le verre, il faut qu'il se passe une émotion, il faut qu'il se passe un truc. Qu'on ressente quelque chose. Soit qu'on se dise je redécouvre le goût d'un ingrédient ou alors qu'en fait, ça vienne faire écho à un souvenir d'enfance, ou à quelque chose, une autre expérience qui est différente. Et le citron pressé a cette force-là, c'est que vraiment, il y a ce côté de... Il y a des gens qui vont identifier, ils vont dire j'ai l'impression d'avoir une tarte au citron meringué d'autres qui vont dire ça me rappelle... le petit lait qu'il y a sur les yaourts au citron que je mangeais quand j'étais enfant et tout. Là, ça devient vachement intéressant, en fait. Parce que là, d'un coup, on passe de l'ingrédient pour l'ingrédient, où là, c'est très, on va dire, très terre à terre, mais c'est hyper intéressant parce que se poser la question des arômes, du goût, des saveurs, c'est des questions hyper importantes à se poser, où on essaye d'amener les gens un peu là-dedans. Mais ce qui est bien aussi à la fin, c'est comment on passe de ce côté théorique à... Qu'est-ce que je ressens Et ça doit être... C'est comme... De toute façon, on fait des métiers où on affargue des émotions. Donc le but, c'est un... Je pense qu'un plat qui est... Un plat dont on se souvient, c'est un plat qui nous a procuré une certaine émotion. Bah, c'est la même chose pour un cocktail. C'est la même chose pour finalement tout n'importe quoi. On se souvient de ce qui nous a procuré de l'émotion. Donc nous, c'est ce qu'on essaye de faire à notre petite échelle avec nos petits... Avec les quelques petites idées qu'on essaie d'avoir ici.

  • Speaker #1

    Bah écoute j'espère que ça donnera envie aux gens, mais j'en suis certaine, ça leur donnera envie de venir tester et je suis même sûre et on va terminer... Non attends je voulais faire des petites questions Vas-y J'aime bien à la fin rajouter des petites questions où on répond un peu du tac au tac, je vais pas t'en faire beaucoup parce que je sais que des fois ça peut durer très longtemps. Je vais commencer par laquelle Et ben ça ça m'intéresse. Tes trois restaurants préférés à Lyon

  • Speaker #0

    Euh... Mes trois restaurants préférés à Lyon... Euh... Soma, Armada, et... Euh... Pfff, c'est difficile d'en citer que trois.

  • Speaker #1

    Tu peux dépasser.

  • Speaker #0

    Je sais que... Bon, je dirais... Alors, ok, je vais mettre aussi Leptine, et après j'en rajoute juste un quatrième qui est la Brasserie Georges, parce que pour l'être-moteur, c'est une institution, et je pense qu'à chaque fois qu'on se retrouve avec mes... On finit par au moins se faire un passage là-bas.

  • Speaker #1

    En plus, c'est génial. Ça ouvre jusqu'à... C'est parfait. On peut aller manger à 22h, 23h. Magnifique. Ta musique préférée

  • Speaker #0

    Ma musique... Style de musique ou chanson Un titre.

  • Speaker #1

    Une chanson.

  • Speaker #0

    Un titre.

  • Speaker #1

    Ou celle que tu kiffes en ce moment.

  • Speaker #0

    Ce serait un morceau de Nils Fram, qui est un pianiste, compositeur allemand, et qui s'appelle... Pelle, c'est un mix de trois morceaux qu'il a dedans. Toilet Brush et deux autres. Le nom dit comme ça, ça ne paraît pas ouf, mais il faut vraiment regarder. Le live est incroyable. Je vous invite à aller écouter ça. C'est parfait, ça dure 15 minutes. On se met ça dans les oreilles, on s'endort parfaitement après.

  • Speaker #1

    On ira. Ton lieu préféré à Lyon L'endroit où tu te sens bien.

  • Speaker #0

    Je ne vais pas citer ici parce que ce serait vraiment... Non, je pense que mon lieu préféré à Lyon... Euh... Bah je dirais... C'est difficile. C'est difficile. Mais je dirais mon lit.

  • Speaker #1

    Ton lit magnifique qui est ici finalement.

  • Speaker #0

    Oui j'en ai un deuxième aussi. J'en ai un que je vois moins mais qui...

  • Speaker #1

    Bon super lieu. Qu'est-ce que je voulais dire Ton cocktail préféré. Ça aussi ça doit être dur.

  • Speaker #0

    Ouais, ça va être dur et en même temps, je dirais que mon cocktail du moment là, qui m'obsède, c'est un cocktail qu'on a fait ici à la carte et qui est un mélange de monochrome de coco, monochrome de cacao et monochrome de basilic thaï. C'est absolument délicieux, ça m'obsède beaucoup. Et sinon, après, en plus classique, je pense que Daiquiri, c'est un de mes cocktails préférés.

  • Speaker #1

    Ok. Et on va terminer par... Par quoi on va terminer Parce que je ne les ai pas notées, celles-là. Ouais, c'est... Je viens d'y penser, là. Qu'est-ce que je peux te demander Ton film préféré Tu nous as parlé d'un documentaire tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Mais ton film préféré Mon film préféré Je dirais... Edouard aux mains d'argent.

  • Speaker #1

    Ok. Un bon classique.

  • Speaker #0

    Ouais. à l'ancienne.

  • Speaker #1

    Pas mal. Bon bah écoute, je sais pas du tout depuis combien de temps on enregistre. Moi non plus.

  • Speaker #0

    Euh...

  • Speaker #1

    ça a été... génial. J'espère que t'as aimé pouvoir un peu raconter toute l'histoire d'Aftrak.

  • Speaker #0

    C'était super. C'était... j'ai adoré parler avec toi, c'était très cool. Pfff,

  • Speaker #1

    merci Nico. Merci. J'espère encore une fois que ça va donner envie aux gens de venir découvrir. Au moins pour la déco hein, si vous n'êtes pas cocktail, venez au moins pour la déco. Et euh... Et puis voilà, on a plongé dans l'univers... Des monochromes et de... On est... Enfin bon, c'était trop bien. On est dans ce tableau-là, historique. Incroyable. Enfin, il faut vraiment venir voir la verrière. Je le dis pour tout le monde. Donc si vous êtes à Lyon ou de passage, passez par ici aux deux rues du Roc,

  • Speaker #0

    à Lyon 1. Et exactement, du vendredi au dimanche.

  • Speaker #1

    Et oui, du vendredi au dimanche. On ne l'a pas dit. Oui,

  • Speaker #0

    trois jours par semaine.

  • Speaker #1

    Mais trois jours intenses.

  • Speaker #0

    Mais trois jours intenses, oui. Le reste de la semaine, c'est de la production.

  • Speaker #1

    C'est fou, ça. Et oui, et vous livrez partout. à Lyon et aussi ailleurs ça commence trop bien, bravo,

  • Speaker #0

    longue vie à Abstract longue vie au labo longue vie à Charbon et puis à très bientôt ciao Nico merci d'avoir écouté cet épisode,

  • Speaker #1

    j'espère qu'il vous a plu c'était une première pour nous d'enregistrer comme ça avec autant de matériel si ça vous a plu, vous pouvez nous laisser un petit commentaire des étoiles, ça nous aide beaucoup ça aide à faire connaître le podcast je vous invite à venir découvrir abstracte aux deux rues du rock. Voilà, moi je vous dis à la prochaine, sauf charbon, et je vous fais des bisous. Bisous

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Description

Coucou ! Bienvenue sur ce nouvel épisode de CHER BON!, je suis Louison Lagneaux, et je vous propose de partir à la rencontre de celles et ceux qui travaillent le bon et qui font du bien !❤️‍🔥


Aujourd'hui, direction le 2 rue Duroc, you know what I mean? On se retrouve dans ce bar rétro aux allures du célèbre tableau Nighthawks d’Edward Hopper.

J'ai eu la chance de rencontrer Nico, un des artistes derrière ce lieu abstrait, l’Abstract House of Monochromes, ou l’AHOM pour les intimes. Nico, c’est un bistrotier, un laborantin, presque un chimiste. La distillation, c’est son truc, et aucun ingrédient n’y échappe. Le tout, c’est de tester.


Dans cet épisode, on parle des origines de ce lieu et de ceux qui ont participé à sa création, on parle de liquide, de monochromes, ces distillats à base d'ingrédients uniques, de recherche sensorielle, de l’art de faire des cocktails comme on en fait plus. On discute aussi de ce que ça veut dire d’ouvrir un lieu qui ne ressemble à aucun autre, et d’aller au bout d’une idée un peu folle.

Et je dois avouer un truc (ah j’ai honte) : au départ, j’avais des a priori un peu idiots sur ce lieu et ce qu’il représentait, en gros, j’me disais que c’était un truc de parisiens (pas cool loulou, mais askip c’est lyonnais de penser comme ça) mais j'avais envie de comprendre. En rencontrant Nico, tout s’est éclairé. J’ai compris que c’était juste un gars chill qui réalisait son rêve, avec beaucoup de passion et une grande humilité.
J’ai adoré le rencontrer. Tout était flou pour moi, et il a réussi à me transmettre son amour pour cet endroit. C’était vibrant. J’espère que vous le ressentirez aussi à travers cet épisode.


Je vous invite très très vivement à aller tester les cocktails, si ce n’est pas déjà fait. De un les prix sont très corrects pour la qualité et le cadre (et les verres, purée qu’ils sont beaux, si vous avez celui avec les petites billes vous êtes un bg), l’équipe est vraiment très adorable, Faustine si tu passes par là keur keur. Et puis si vous êtes pas team cocktails, ils ont depuis peu une très jolie sélection de vins bio et biody (Vinister les best comme d’hab). Bref foncez, et si vous aimez les lieux arty bah c’est vraiment fait pour vous (genre la porte vitrée irrisée holographique…) bon j’arrête avec les parenthèses ça fait beaucoup. Mais j’aime vraiment.🥹


En attendant, prenez un verre (eau acceptée), installez-vous confortablement, et laissez-vous embarquer dans l’univers f(l)ou d’Abstract. Bonne écoute !❤️⚗️👩🏼‍🔬


Louison, Flo & Arsène🫶🏻


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Abstract Mixologie Mixologue Distillation Alcool Cocktails cocktail Bar à cocktails Rémy Savage mixologue Gastronomie Lyon Restaurant Lyonnais Manger Cuisine Entreprendre Food Recette Produits locaux Chef Cheffe Carrière Business Restaurant Restauration Création de restaurant Parcours de chef Inspiration Culinaire Histoire de chefs Passion cuisine Art culinaire Parcours de chefs Food business Expérience Lyon Capitale de la gastronomie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur ce nouvel épisode de Cherbon. Aujourd'hui c'est un peu particulier parce que vous me voyez. Pour ceux qui nous écoutent, l'épisode sera disponible sur YouTube, est disponible sur YouTube. Aujourd'hui on est aux deux rues du rock à Abstract et je vais vous laisser faire la rencontre de Nico qui a co-créé ce lieu d'exception. Et je vous en dis pas plus, et je vous laisse rentrer dans l'univers des monochromes. Bonne écoute

  • Speaker #1

    Allez on y va

  • Speaker #0

    Bon et bien moi je vais lancer ma petite intro. Bonjour à tous, est-ce que tu es confortable

  • Speaker #1

    Tout va bien.

  • Speaker #0

    Ok super. Moi je t'avoue je suis un peu stressée comme je t'ai dit tout à l'heure parce que c'est la première fois qu'on filme l'épisode, l'enregistrement donc tu es l'heureuse élue. On avait déjà fait un test mais on avait complètement foiré voilà. Bon bah essaye de pas le fendrer celui-ci Ouais ouais ouais bon ça va le lieu s'y prête Et normalement on est bien rodé On a du bon matos on devrait s'en sortir Ça a l'air vous êtes en place Donc pour ceux qui nous écoutent on filme aussi Donc vous pourrez retrouver ça sur Youtube Et plein d'extraits sur Instagram Merci Nico d'avoir accepté Mon invitation

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir merci à toi

  • Speaker #0

    Avec plaisir il y a quelques semaines Voir mois non ouais Plusieurs semaines on s'est rencontré C'était en décembre moi je pense Ouais je crois que c'était en décembre Ciao On s'est rencontrés et tu m'as accueilli ici. Vraiment, merci pour l'accueil. Je vais essayer de te recevoir comme tu l'as fait.

  • Speaker #1

    Écoute, ça va être parfait, j'en suis sûr. Bon,

  • Speaker #0

    nickel. Donc, vous l'aurez compris, nous sommes à Abstract, aux deux rues du Roc.

  • Speaker #1

    Je ne me trompe pas Exactement, c'est bien l'adresse.

  • Speaker #0

    On est dans le premier, on est proche des pentes et proche du Jardin des Chartreux, c'est ça Oui,

  • Speaker #1

    juste après le Jardin des Chartreux, tout au bout de la grande ligne droite, juste avant de remonter vers le plateau.

  • Speaker #0

    Très beau lieu et donc je suis accompagnée de Nicolas Minissini. Je peux t'appeler Nico

  • Speaker #1

    Nico ce sera très bien, mis à part ma mère m'appelle Nicolas donc quand j'ai fait une pannerie.

  • Speaker #0

    Ok, comment tu vas

  • Speaker #1

    Écoute ça va bien, on est samedi donc c'est des moments où on est toujours un peu en plein milieu de notre semaine de taf on va dire. Donc un peu fatigué mais non très content d'être là, très content d'être avec vous et on va passer un bon moment.

  • Speaker #0

    Bon trop bien. Et bien si tu veux on va démarrer dès maintenant. Nico tu es co-fondateur de ce bar, donc d'Abstract. Exactement. Quand tu ne sers pas des cocktails, tu distilles aussi.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Tout type d'ingrédients.

  • Speaker #1

    Un peu près, tout ce qu'on nous amène, tout ce qui nous passe par la tête. Tout ce qu'on peut distiller, on essaie de le distiller pour voir ce que ça donne.

  • Speaker #0

    Et ça on en parlera parce que c'est assez spécifique. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur toi, sur qui tu es, d'où tu viens et tes petites expériences jusqu'à la création d'Abstract

  • Speaker #1

    Alors, Nico, je viens de Savoie, d'un petit village avec plus de vaches que d'habitants qui s'appelle Sainte-Foy, perdu au milieu des montagnes. J'ai grandi là-bas, alors je suis né dans l'Est de la France, j'ai grandi en montagne et j'ai toujours été un peu dans la région Rhône-Alpes. J'ai notamment fait mes études ici à Lyon. Et une école de commerce qui était boulevard Vivier-Merle, je crois, dans le troisième. Une école de commerce qui n'avait pas vraiment trop de... Je ne devrais pas dire ça. Une école de commerce classique on va dire. Mais c'était fun, c'était des bonnes années. Et puis après je suis parti à Paris pendant une petite dizaine d'années pour le boulot. Et ça fait maintenant 7-8 ans que je me suis réinstallé à Lyon. L'envie de retrouver la ville et de me rapprocher de mes montagnes. Et voilà, il y a 3 ans maintenant, 3 ans et demi, on a commencé à travailler sur ce projet d'Abstract. Et voilà, maintenant, je vis ici, je dors ici. Je ne connais que ce lieu-là. Je ne sais pas pourquoi j'ai un appart à côté, parce que ça ne me sert vraiment pas à grand-chose.

  • Speaker #0

    Ok, vraiment, tu campes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un peu ça. C'est ma chambre. Bienvenue dans ma chambre, du coup. Super,

  • Speaker #0

    magnifique.

  • Speaker #1

    J'ai essayé de la ranger un peu avant de vous venir.

  • Speaker #0

    Oui, ça se voit. Je ne vois pas ton lit.

  • Speaker #1

    Il est derrière, dans le labo. Il est banqué.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'on ne l'a pas dit, il y a un magnifique labo derrière. On en reparlera aussi tout à l'heure, parce que ça fait partie intégrante du concept du bar. Oui. Je voulais revenir sur, pendant tes études d'école de commerce, est-ce qu'à ce moment-là, tu savais déjà que tu avais envie de bosser dans les spiritueux

  • Speaker #1

    Alors, je pense que c'est assez marrant parce que... Quand on a commencé à travailler sur ce projet d'Abstrax, je me suis remémoré un peu mon passé de ce que j'avais fait, en me disant que c'est quand même assez fou de faire une école de commerce et de terminer par ouvrir une distillerie. Et en fait, c'est là où tu te rends compte souvent que la vie est un peu cyclique, c'est-à-dire qu'avant de faire cette école de commerce, je me suis un peu cherché. et notamment j'avais ce doux rêve à la sortie du lycée d'essayer de vouloir sauver le monde à travers l'environnement et donc j'avais fait une fac de biochimie et en fait ça m'a vite saoulé très clairement j'ai dû faire un semestre je pense que c'est moi je voulais un truc et je voulais un truc plus appliqué et très clairement passer des heures à dessiner des cellules à regarder dans un microscope et dessiner des cellules Ce n'était pas vraiment le truc qui m'éclatait le plus. Moi, j'avais plus une vision, une envie terrain, de me dire d'aller sur le terrain pour essayer de faire des choses et aider en termes d'environnement, d'écologie, etc. Donc, j'ai très vite lâché l'affaire. Mais en fait, je repensais à ça parce que le fait de travailler en distillation et puis de la méthode qu'on a de distillation, ça m'a poussé à devoir me remémorer des cours de biochimie. Et je me suis dit, en fait, il n'y a pas de hasard. À un moment, il y a... On fait des détours pour finalement arriver là où on souhaite aller à la fin. Et donc, ça faisait partie des détours qui étaient nécessaires. Sûrement nécessaires, peut-être pas utiles, mais nécessaires qui m'ont amené jusque là où je suis maintenant.

  • Speaker #0

    Et donc, tu finis tes études de commerce, tu te diriges vers quel...

  • Speaker #1

    Du coup, je finis mes études de commerce et je me dirige vers la communication, le design de produits, de marques, etc. Et il se trouve que par hasard, je fais mon stage de fin d'études dans une agence qui a pour spécialité de travailler sur le design de produits et de marques d'alcool. Et en fait, je commence à me frotter un peu à ce milieu-là, au-delà du fait que j'étais bonfétard aussi et que j'ai toujours eu un peu un lien avec ça, on va dire. Mais non, au-delà du côté festif des années école. C'est plus que là, je me suis vraiment intéressé à ce marché-là, à ce milieu-là, à ces produits-là. Et très vite, c'est devenu une spécialité, puisque je bossais quasiment à 90% que sur des projets de spiritueux, de bières, en travaillant, en faisant du conseil pour les grands groupes des Pernod Ricard, des Nekon, etc. Et c'est un peu ça qui m'a vraiment donné le goût de m'intéresser à ces produits-là, plus que juste les consommer, mais vraiment de comprendre l'histoire qu'il y a derrière, de voir qu'en fait, c'est des produits qui sont... hyper riches parce qu'ils font déjà écho à, je pense que ça fait partie un peu du patrimoine français. On parle d'humains qui sont derrière, d'artisans, de méthodes ancestrales pour fabriquer ces produits-là. Et donc, j'ai découvert un peu toute cette histoire et c'est cette histoire-là qui m'a beaucoup intéressé. Et puis après, avoir un applicatif design et conception de produits a été hyper intéressant.

  • Speaker #0

    Tu avais un peu une vision 360, parce que du coup, tu partais d'une formation marketing. Tu étais plutôt marketing.

  • Speaker #1

    Complètement, ouais.

  • Speaker #0

    Tu t'es dirigé vers la conception du produit.

  • Speaker #1

    En fait, je me suis cherché pendant longtemps, parce que très clairement, sortie du lycée, je pense que tout ce que j'ai essayé en termes d'études, ça ne marchait pas trop. En fait, je m'ennuyais un peu vite. Et puis surtout, ça ne marchait pas bien. Et en fait, il y a eu cette... cette école de marketing. J'ai découvert le marketing en flat, moi je ne connaissais même pas ce mot-là. C'est une de mes meilleures amies qui m'a parlé de ça. Et je me suis dit, en fait, c'était un peu le choix de facilité dans le sens où je pense qu'étant des générations qui sommes vraiment nées dans le monde de la publicité, du marketing, etc., d'un coup, j'avais un truc où je n'avais pas l'impression de bosser parce que ça me paraissait assez... Moi, j'étais très tourné vers la communication plus que le marketing en tant que tel. Ça me faisait un peu de chier de faire tous ces trucs très études de marché. C'était pas ça qui m'intéressait. J'aimais beaucoup plus la partie créative et donc la communication. Et ça me paraissait en fait beaucoup plus évident. Et donc, j'ai pas eu l'impression de travailler pendant mon école de commerce. Et je l'ai terminé en fait, où je me suis dit, ah bah d'accord, il y a cinq ans qui sont passés. Et là, maintenant, j'ai un métier qui s'appelle le planeur stratégique, que je connaissais pas avant, mais que je découvre et qui me plaît beaucoup. Et voilà.

  • Speaker #0

    Donc du coup tu pars à Paris Du coup je pars à Paris,

  • Speaker #1

    je passe 10 ans à faire ce drôle de métier qui s'appelle planeur stratégique mais qui était ultra intéressant parce que, à la différence de beaucoup d'autres métiers en agence de communication, c'est un métier où en fait on nous demande de s'intéresser à tout type de sujet et de pouvoir être très rapidement arrivé à comprendre un peu les grands tenants aboutissants de n'importe quel domaine, de n'importe quel produit, n'importe quel marché. et de comprendre surtout comment les consommateurs vivent les produits et essayer de proposer des choses qui finalement correspondent aux consommateurs, de comprendre les clients plus que d'essayer de comprendre le chef d'entreprise ou le PDG d'un groupe qui essaye de juste faire des millions. Nous, on ne s'intéressait pas aux chiffres, c'est-à-dire que nous, on n'était pas là pour discuter de combien on allait vendre la prestation, du budget qui était lié et tout. Nous, on était juste là à dire. Les gens sont comme ça, en termes socio-démographiques et en termes de façon d'habitude de vie et de consommation, les gens fonctionnent comme ça. Donc, si à un moment, vous voulez que votre produit fonctionne, il faut répondre à quelque chose qui correspond aux gens. Et donc, nous, on avait un peu la facilité de dire, nous, on vous dit juste ce qu'il faut faire. Maintenant, après, c'est vous qui décidez.

  • Speaker #0

    Ça matche avec vos...

  • Speaker #1

    Voilà, après, si vous avez envie juste que ça marche. vous feriez mieux de nous écouter, mais après, il y a sûrement d'autres choses qui comptent là-dedans. Ça ne peut pas être que du kiff et juste se dire c'est simple, c'est comme ça La vie d'une entreprise, c'est plus compliqué que ça. Je l'apprends maintenant, je pense.

  • Speaker #0

    Tu es resté dix ans dans la même boîte

  • Speaker #1

    Non, j'ai fait six ans dans la même boîte. Ok. Pardon. J'ai fait 6 ans dans la même boîte où en fait, je pense que moi, j'ai toujours beaucoup fonctionné à l'humain. C'est-à-dire que c'est l'humain qui m'a... C'est toujours parce que j'ai rencontré des gens, parce que je me suis entendu avec des gens que j'avais envie de me dépasser, de rester déjà à des endroits. Et puis après, en fait, d'essayer de faire mon maximum pour réussir. Et donc, il y a eu une rencontre qui était hyper importante dans ma vie, qui était justement ma première boss, qui était ma maître de stage, puis ma première boss, puisque je suis passé de stagiaire à ensuite employé, et avec qui j'ai passé six ans, où je pense que ça a été les six années les plus fans de ma vie. Difficile aussi, on travaillait beaucoup, mais je pense que ça a été la plus belle rencontre professionnelle que j'ai eue, où elle m'a un peu tout appris, et surtout, on avait un vrai profond respect mutuel l'un et l'autre sur le travail qu'on faisait, sur nos qualités, nos défauts. Je suis un peu un petit con, elle a accepté aussi beaucoup de mes défauts, mais je pense qu'on a été ultra productifs, on a vraiment créé beaucoup de choses ensemble, et on s'est bien entendus, et c'est ce qui m'a fait rester pendant six ans. À un moment, t'as beau aimer ton travail, si t'aimes pas les gens avec qui tu le fais, ça tient pas longtemps. Et inversement, t'as beau faire un métier avec des gens que t'adores, si t'aimes pas ton boulot, tu tiendras pas non plus. Là, c'était un peu un équilibre. qui s'était trouvée. Et donc, j'ai passé six ans avec cette personne-là. C'est long, c'est long. Ma plus grande relation, je dirais. Mais ouais, c'était très chouette. On a passé des belles années. Après, je passais dans une... Il fallait que je... Tu sais, quand tu commences stagiaire, que ensuite tu deviens junior, que tu restes avec finalement toujours la même personne qui est en direction, il y a un moment où il faut couper un peu le cordon ombilical, tu vois, et essayer de... Il faut se challenger un peu aussi, parce que je pense que tu as un peu ce truc de... C'est un peu le confort de rester. Tu connais la personne, tu connais le mode de fonctionnement d'une entreprise. Il y a un certain confort de rester là-dedans. Et c'est toujours un peu... Je pense qu'il y a toujours cette prise de risque et vouloir partir à changer, qui est toujours un peu vertigineuse au début, mais qui est hyper motivante, parce que ça nous oblige aussi un peu à se remettre en question et à essayer de faire les choses différemment, d'essayer de faire encore mieux. Parce que sinon, on a tendance à un peu se... Mettre le dos dans le fauteuil et puis se dire bon bah c'est bon je sais faire, il n'y a pas besoin de pousser plus. Donc au bout de six ans, j'ai décidé de changer d'agence pour partir là plus sur une agence toujours même métier, design, conseil marque, produit, etc. Mais là plus vraiment tourner luxe. Donc en gardant quand même un gros ancrage sur tout ce qui était spiritueux, luxe. Il y avait beaucoup de ça. Après, il y avait quand même un peu d'horlogerie, un peu de mode aussi. Mais essentiellement, de toute façon, on m'avait recruté parce que j'avais un vrai background sur la partie spiritueuse, champagne, etc., boissons alcoolisées de manière générale. Et là, je n'ai pas fait long feu. J'ai dû faire six mois et en fait, je pense que...

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas l'équilibre cette fois Non,

  • Speaker #1

    l'équilibre n'était pas là cette fois-ci. Et je pense que j'arrivais à mes presque, on va dire, huit ans à Paris. Je pense que Paris, c'est un peu...

  • Speaker #0

    Bizarre, t'en as eu marre.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est très difficile. Je pense que... Moi, je montais à Paris quand j'y allais pour mon stage de fin d'études. Je montais à Paris vraiment dans l'idée de... Je quittais Lyon, je m'étais débarrassé de tout, je montais avec une valise et c'était je fais mon stage de fin d'études et après je me barre, je vais faire le tour du monde. Ah ouais Parce que j'ai toujours aimé beaucoup voyager et donc j'étais en mode c'est bon je finis mes études, après je me barre, je fais un tour du monde et puis je verrai derrière. Je ne m'attendais pas en fait à faire un stage de fin d'études et avoir un travail à la fin, ça me paraissait un peu fou et puis surtout ce n'était pas du tout l'envie que j'avais. J'étais là en mode Paris ça va être dur, j'y allais un peu à reculons. Les débuts ont été un peu difficiles, le temps de s'habituer un peu, c'est un rythme particulier, c'est une ville particulière. Et en fait, il y a un peu ce truc d'un moment où on tombe amoureux aussi un peu de cette ville-là. Il se dégage quelque chose à Paris, mais autant qu'il se dégage quelque chose aussi à Lyon, qu'on peut avoir un peu cette... C'est différent, oui. C'est des villes très différentes, avec une atmosphère très différente. Mais Paris, il se passe quelque chose. Et en fait, au fil du temps, j'ai vraiment aimé les années que j'ai passées à Paris. Et puis après, il y a le moment où en fait, ça y est, c'est trop. C'est pas trop, j'ose. Mais tu sens que, tu sais, c'est un peu le genre, quand tu as une relation humaine, amoureuse, qui à un moment a fait son temps. Je préfère qu'on se sépare avant qu'on gâche tout ce qu'on a fait. C'était un peu ça, tu vois. On a passé de pariés, on a passé de belles années, c'était trop bien, j'étais beaucoup aimé. Je pense que c'est le moment qu'on se sépare et qu'on garde juste un bon souvenir tous les deux de notre vie ensemble. C'est joliment dit. Mais c'est vraiment le ressenti. Et même maintenant, j'ai vraiment toujours plaisir à aller à Paris, passer du temps là-bas. Mais je ne me reverrai pas vivre là-bas. Moi, maintenant, ma vie est ici. Je sais pourquoi je suis revenu là et je ne me verrai pas ailleurs.

  • Speaker #0

    Et alors, pourquoi tu es revenu ici Parce que tu aurais pu aller ailleurs dans le sens où... T'étais Savoyard, enfin je veux dire, pourquoi Lyon

  • Speaker #1

    Alors Lyon, il y avait deux choses. Moi à ce moment-là, j'étais encore à travailler en agence. Donc j'ai eu l'opportunité de pouvoir qu'une agence me... T'étais à distance Non, mais me fasse venir travailler ici.

  • Speaker #0

    Ah ok,

  • Speaker #1

    ouais. Pour le compte d'une agence ici à Lyon. Et surtout moi, mon point principal, c'était que je voulais me rapprocher de mes montagnes. C'était vraiment, j'avais ce manque. Lyon, enfin Paris, il faut compter à 6h30 pour retourner en montagne, donc je n'y allais pas assez souvent. Là je voulais vraiment réinstaller à Lyon déjà pour le cadre de vie de Lyon et pour pouvoir avoir cette opportunité de pouvoir rentrer chez moi en 2h30, d'être au milieu de mes montagnes, sur les pistes l'hiver ou au milieu des chemins l'été. Donc ça a été l'élément vraiment principal, ça a été ça. Et donc après de se dire, bon, je ne peux pas non plus aller me mettre dans mon petit village de Savoie parce que je faisais encore un métier à l'époque qui demandait à être quand même dans des villes d'une certaine taille parce que travailler en agence de design communication, on ne trouve pas ça non plus dans le plus petit village qui existe.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, est-ce que tu avais en tête d'ouvrir un lieu comme tu as aujourd'hui Ou ce n'était même pas encore...

  • Speaker #1

    Je pense que le... Déjà, d'une, je n'aurais jamais imaginé ouvrir ça, cette forme que ça a pris. Par contre, ça faisait très longtemps que j'avais cette idée qui me trottait dans la tête d'ouvrir une distillerie. Donc déjà,

  • Speaker #0

    la distillerie. Oui,

  • Speaker #1

    la distillerie, c'était vraiment un peu un rêve, une idée que j'avais qui me trottait dans la tête. En fait, à force de conseiller beaucoup de groupes, de marques, etc., je commençais un peu à... fatigué d'essayer de proposer des bonnes idées, d'essayer de montrer qu'on a un marché des spiritueux qui est assez conventionnel et de vouloir essayer de proposer un peu des choses nouvelles et que finalement, il y avait très peu de choses qui passaient parce que c'est toujours pareil quand tu discutes avec des grands groupes ou des choses comme ça. Il y a une espèce de clé rose du gros groupe qui, eux, en fait, sont ultra focus sur la rentabilité, sur le... Ils ne veulent pas prendre de risques. Eux, ce qu'ils veulent, c'est... OK, ils lanceront un produit quand ils sont sûrs qu'il y a un marché et que derrière, ils vont pouvoir en écouler des caisses et des caisses. Et là, ils se diront OK, c'est bon, là, on va y aller, on proposera un truc nouveau. Outre ça, toute idée qui essaye d'être un peu rupturiste et de changer un peu les choses, ils sont très réfractaires. Ils essayent d'avoir, ils ont tous un peu leur petit labo, tu sais, un peu leur cellule un peu créative où ils essaient de faire des trucs. Mais en fait, finalement, ils sont quand même, c'est généralement en plus des jouets. Ces cellules-là, c'est souvent des jouets des patrons des grands groupes. Ça les éclate un peu d'avoir un truc où ils peuvent s'imaginer faire des trucs, mais ça ne va jamais au bout. C'est surtout des grandes idées qui se retrouvent après face à la réalité. face à la réalité du fonctionnement de gros mastodonts comme ça, qui, en fait, ne laissent rien passer. Donc, je pense qu'à ce moment-là, j'avais déjà l'idée de me dire, OK, mon métier, pour l'instant, il me plaît encore à peu près, mais je sais que le jour où j'arrêterai ce métier-là, ce sera pour ouvrir une distillerie. Je le savais déjà et c'était la volonté que j'avais.

  • Speaker #0

    OK, et donc, c'est arrivé quand, ce moment

  • Speaker #1

    C'est arrivé en... C'est arrivé en... 2010... En... 2000... Non. Attends, on est en quelle date 2024 là 2025 On est en 2025 Le temps passe trop vite C'est 2021 je pense. Ok. 2021-2022, j'ai quitté mon ancien métier, où ça n'allait plus du tout pour plein de raisons. J'étais un peu forcé de quitter l'emploi que j'avais. Et en fait, c'est à ce moment-là où je me suis dit, bon, c'est un signe. qu'il faut en fait, puisque c'est une opportunité, de se dire ok, allons-y, puisque de toute façon, de la maintenant, je me retrouve sans rien, maintenant il faut que je puisse avancer. Et c'est là où je me suis dit, c'est peut-être l'occasion. Et je me suis dit, ok, maintenant, t'as fait suffisamment de temps dans ton ancien métier, là il se trouve que les choses ne se sont pas passées comme tu le souhaitais ou comme tu l'imaginais. C'est le moment de se réinventer et c'est le moment de potentiellement se poser des questions et faire des choses différemment. Et c'est là où j'ai commencé à me pencher sur ce sujet de créer une distillerie.

  • Speaker #0

    Ok. Au début, vous êtes deux à l'avoir créé. Ouais. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu la rencontre avec ton associé et comment vous avez eu l'idée ensemble Comment ça s'est passé en fait Je ne sais pas comment l'expliquer. de l'idée à la création. Comment ça s'est passé

  • Speaker #1

    Je pense que c'est... Alors, tu vois, comme on en parlait avant, je pense que c'est toujours une question d'humain. Les choses se passent toujours humainement. C'est des rencontres qui se font et qui se font parfois de manière complètement inopinée. Et c'est souvent les meilleurs, d'ailleurs. Et c'est souvent les meilleurs, ouais. C'est souvent les meilleurs. Mais en tout cas, c'est celle où il y a aussi beaucoup de... Il y a des histoires à raconter derrière. Et c'est pas des... C'est là où on s'écarte un peu du truc d'avoir un storytelling pour du marketing, mais qui est plus vraiment la vraie vie de ce qui s'est passé. Donc, je commence à regarder, moi n'y connaissant rien, à monter une distillerie. C'est-à-dire que je savais comment s'occuper d'une marque, comment on gérait du design, des choses comme ça. Mais en fait, finalement, créer une distillerie, savoir faire des produits soi-même et tout, j'en avais aucune idée. Donc, je suis parti un peu d'une feuille blanche à commencer à lire plein de choses, à me dire, OK, c'est un peu des questions cons aussi de se dire. Alors, je connaissais quand même le grand principe de la distillation, les bases, on va dire. Mais j'avais plus toute la partie très administrative, toute la partie légale, tout ça. En fait, j'avais aucune idée. C'est comment on crée une entreprise. Qu'est-ce qu'il faut pour créer une entreprise Qu'est-ce qu'il faut pour pouvoir distiller de l'alcool Parce qu'évidemment, c'est un sujet... Il y a une réglementation particulière. Il a fallu découvrir tout ça, essayer de se renseigner. Je partais d'une page longue. Beaucoup de lectures, de témoignages, de choses sur Internet. D'essayer de rencontrer des gens qui étaient aussi en train de lancer leur distillerie ou qui étaient déjà lancés ou qui avaient... Essayer d'avoir emmagasiné... De juste essayer de... Quand tu démarres comme ça à zéro, t'as un peu une espèce de courbe où au début, c'est trop bien parce que t'es hyper excité, t'as envie de découvrir plein de trucs. Et puis plus tu découvres des choses, et plus ça devient vertigineux parce que tu te dis, mais ça s'arrête pas, il y a tout à apprendre. Et surtout, tu commences à mettre le doigt dans un espèce de truc qui te paraît une montagne. Et donc, t'essayes petit à petit de cloisonner un peu les trucs et de se dire, OK, il y a l'aspect légal, il y a l'aspect... Tu essaies de ranger un peu dans des boîtes et de te dire j'ai quelques chantiers sur lesquels je dois travailler et on va y aller petit à petit. Et donc, en rencontrant des gens comme ça, on avait des discussions et évidemment tout le monde me posait un peu la même question que toi qui était comment en fait t'en viens à vouloir monter une distillerie Donc je raconte ce que je t'ai raconté avant et notamment il y avait aussi un truc que je ne t'ai pas raconté c'est qu'à Paris, donc là ça remonte à Mais quand je suis arrivé à Paris et que j'étais stagiaire, évidemment, on ne gagnait que dalle en agence. Et on avait quand même envie de sortir et de faire la fête et tout. Et donc, avec un de mes potes à l'époque, un de mes co-stagiaires, on a eu l'idée de se dire, bon, on va essayer de diminuer notre facture sortie et notre facture boisson par mois. Donc, on va créer, alors c'était avant les Instagram, avant les réseaux sociaux et tout. On a dit, on va créer un blog qui va parler d'alcool. et en fait comme ça on va avoir des produits gratuits on va se faire inviter à des soirées et comme ça ce sera trop bien on va pouvoir moins dépenser donc ça c'est la version off la version officielle, c'était non, on est super intéressé par le marché de l'alcool, on a plein de trucs à dire et tout. Mais en fait, en réalité, les deux versions sont vraies, parce que moi, travaillant sur des marques d'alcool, on avait accès à des informations que peu avaient en avance, et donc ça nous permettait de pouvoir avoir du contenu qui était assez exclusif. Et donc on a monté ce blog-là, qui s'appelait Distiller à l'époque, et qu'on a tenu pendant deux ans, je pense, c'est un truc comme ça, et qui a vachement bien marché, où les marques nous ont assez repéré, parce qu'on avait... En fait, on avait eu envie de se différencier par rapport à ce qui existait sur le marché des blogs à l'époque d'alcool, où tout le monde était très pointilleux et essayait d'avoir une approche très professionnelle, mais presque trop, qui était, on va parler du whisky, des petites notes, de ces choses-là. Et en fait, nous, on n'a pas encore suffisamment de connaissances. On n'est pas des sommeliers, on n'est pas des nés, on n'est pas tout ça. Donc en fait, ce qu'on voulait plutôt raconter, c'était la partie beaucoup plus lifestyle. des sorties de faire un peu des c'était avant l'heure on avait créé l'annuaire des barres des meilleures barres de Paris de dire ok qu'est-ce qu'il te faut chez toi c'est quoi les produits qu'il te faut chez toi si tu veux t'éclater avec tes potes et faire des cocktails chouettes, de présenter les nouveaux produits qui sortaient, c'était tout ce truc là et donc ça nous a permis de potentiellement notamment aussi de pouvoir participer à des événements et de rencontrer en fait finalement des gens du monde de la conception de spiritueux, et aussi des gens du monde du bar. C'est très malin. Ouais, c'était la débrouille. On essayait de se débrouiller comme on pouvait à l'époque, mais c'était hyper intéressant. Moi, j'ai trouvé ça hyper intéressant, parce qu'en plus, j'aime beaucoup écrire, donc c'était chouette de pouvoir aussi travailler là-dessus. Et donc... invité à des événements et tout, ça m'a permis aussi là de connecter avec le monde du bar. Et donc de rencontrer des barmans, de rencontrer des gens qui sont vraiment plutôt du monde, de ce monde un peu plus, on va dire, front de la restauration, un peu en prise directe avec les clients, les consommateurs, etc. Et il se trouve qu'il y a eu un événement où en fait, on avait été invité pour aller visiter une distillerie à... Je ne saurais plus dire si c'était Bénédictine sur la côte atlantique. Et à ce moment-là, j'avais été le seul média, entre guillemets, parce qu'on n'était pas des médias, on était juste deux potes qui écrivaient des bêtises et qui rigolaient avec ça. C'est bien. En tout cas, on essayait surtout de ne pas se prendre au sérieux et on ne se prenait pas pour ce qu'on n'était pas. On a toujours essayé de garder une certaine... distance de juste dire non mais nous ça nous éclate de faire ça et c'est cool et donc je suis invité à ça et en fait je me retrouve à être le seul média et là c'était que des barmans les barmans un peu en vue de Paris qui étaient invités et ça a été la première rencontre avec celui qui deviendra mon associé ici mais c'est une rencontre où en fait on s'est vu le temps d'un week-end mais moi j'étais rien, moi j'étais juste un vieux média et c'était des barmans qui étaient là pour Voilà, qui passaient un bon week-end et qui s'amusaient entre eux, ils se connaissaient tous, évidemment, il y a un peu, que je découvre maintenant depuis quelques années et tout, mais il y a une vraie communauté, mais comme dans tout métier, comme la restauration de manière générale, il y a une vraie communauté qui se crée au sein de ce marché-là.

  • Speaker #0

    Mais donc voilà, ça a été la première fois qu'on s'est vus. Et donc, quand je reviens au moment où je suis... C'est complètement décousu ce que je fais.

  • Speaker #1

    Non mais on fait des petits...

  • Speaker #0

    On fait des allers-retours. Et donc, arrivé au moment où je commençais à chercher un peu ce que je devais faire, ce que je devais faire pour arriver à monter une distillerie, donc je rencontre du monde, et donc, je parle à un moment, quand on me... pose la question de mon baguette, je raconte cette histoire de distiller, sauf que bon, j'aumais la partie de c'était pour moins dépenser et se faire inviter à des soirées et plus la question de crédibilité plus d'essayer de pointer le truc sur, non en fait vraiment intéressé ça nous a permis de faire beaucoup de contacts, de rencontrer pas mal de monde et je me souviens très bien d'une discussion avec une des personnes que j'avais rencontrée et où je lui raconte ça et je lui dis, bah voilà, ça m'a permis de rencontrer et à l'époque des barmans qui étaient un peu bien branchés. Et je cite, parmi les barmans que je cite, je cite notamment le nom de mon associé. Et là, il m'arrête et me dit, ce mec, il est ultra intéressant, il est ultra inspirant. J'aimerais vraiment beaucoup avoir cinq minutes avec lui parce que je pense que c'est vraiment une personne très inspirante sur le marché. Et là, je rentre chez moi et je me dis, mais en fait, c'est con parce que j'ai un contact. Là, je rencontre plein de gens et tout, c'est très cool et c'était super intéressant. En fait, là, j'ai un contact ultra intéressant avec qui je pourrais avoir, en tout cas, où je pourrais avoir des infos. Vraiment, je pense que le premier message que je lui ai envoyé, c'était vraiment plutôt en mode, juste si on pouvait discuter, parce que là, moi, je démarre tout juste un projet perso. Est-ce qu'on peut en discuter Parce que je pense que tu as peut-être des choses à m'apprendre. C'était vraiment très innocent comme première approche. Mais donc je lui envoie ce message-là, je lui dis je sais pas si tu te souviens, on s'était vu un truc, évidemment, ils s'en souvenaient pas, mais normal, je pense que c'est... Mais on avait eu un contact quelques temps avant sur un sujet que je travaillais en agence, enfin on avait eu une première prise de contact là-dessus. Et donc je lui envoie le message et je lui dis bah écoute, j'ai un projet perso, si t'as du temps, j'aimerais bien qu'on en parle. Et il me dit bah écoute, j'ai un train, le lendemain, j'ai une heure de battement, si tu veux on s'appelle à telle heure. Et donc le lendemain on s'appelle et on passe... On passe une heure au téléphone et là, on se découvre plein de points communs. Donc, je lui raconte que j'ai envie de monter une distillerie, mais que je n'ai pas forcément envie de monter une énième marque de gin, que ça me saoule un peu et que j'ai l'impression qu'en fait, il y a une autre voie à prendre sur le marché des spiritueux, qu'on peut essayer d'être plus créatif, faire quelque chose de différent. Lui avait une vraie vision qui commençait à travailler à ce moment-là, qui était encore un peu au stade embryonnaire, mais il avait déjà une certaine vision qu'il voulait porter sur le marché des spiritueux. On se rend compte, il est savoyard, je suis savoyard. Et l'origine de Abstract, c'était au début, on se disait, on va créer cette distillerie en plein milieu des montagnes. On va faire une distillerie un peu folle avec un musée autour du Gou. On aura notre propre endroit où faire pousser ce qu'on utilisera après en distillation. C'est quelque chose qui n'est pas un projet qui est abandonné, mais qui est juste, on s'est dit, on ne va pas partir trop loin tout de suite. On va commencer un peu à une plus petite échelle. On a cette discussion-là. Et en fait on termine la discussion et il me dit écoute Go on monte ça ensemble. Et on sort une heure de call et moi je suis là en mode ok alors c'était pas du tout ce que j'attendais. Enfin je m'attendais pas à ça alors évidemment ultra euphorique, ultra euphorique c'était dingo. Et voilà c'est comme ça que s'est passé le premier contact avec mon associé.

  • Speaker #1

    Donc juste pour info, ton associé qui est Rémi, je ne connais pas du tout le monde des...

  • Speaker #0

    Je pense que c'est important de quitter lui, et surtout tous les gens, parce que je pense qu'ici, c'est vraiment un projet de copains, et de gens qui ne se connaissaient pas forcément à la base, mais je pense qu'on a très vite noué un lien assez fort tous ensemble, et on s'est tous très vite très appréciés. Donc oui, mon associé principal avec qui on a imaginé tout ce... on a commencé à imaginer tout ce projet-là, il s'appelle Rémi Savage. Il est donc né à Chambéry, mais il a grandi à Lyon, chose que finalement peu de gens savent, mais il a grandi à Lyon, il a fait ses débuts de barman à Lyon. Et donc voilà, c'est dans le fond, on est deux Ronalpins, et dont un... encore plus lyonnais que moi qui avons eu envie de venir se réinstaller ici et d'ouvrir notre projet ici.

  • Speaker #1

    Et donc maintenant il y a l'idée de la montagne que vous avez un peu laissé de côté.

  • Speaker #0

    En fait le projet est passé par pas mal de phases. La première phase était vraiment cette idée originale qui était de se dire ok on va monter cette distillerie en plein milieu des montagnes. On avait déjà, lui, il avait déjà cette vision sur les monochromes. On en parlera peut-être après, mais en tout cas sur la façon dont on approche les spiritueux et notre approche qui est particulière. Lui avait déjà... Vraiment, les bases de ça, il avait déjà un peu cette vision-là, qu'il avait commencé à travailler chez lui pendant le confinement à Londres, parce qu'il est installé à Londres maintenant. Mais il travaillait ça déjà à l'époque, et donc on a voulu pousser cette idée-là jusqu'au bout. Mais donc à l'origine, ça devait être en montagne. Et puis après, on s'est dit, c'est beaucoup d'enjeux d'être en montagne. Il y a des enjeux de logistique, il y a des enjeux d'investissement qui sont... pas les mêmes. C'était compliqué de se dire, on va commencer par ça. Sachant que le concept même de ce qu'on voulait faire était déjà très conceptuel. En tout cas, il était très en rupture avec ce qui existait. Donc, il y avait un peu ce truc de on ne va peut-être pas non plus se mettre trop de bâtons dans les roues, en tout cas se complexifier la tâche tout de suite. Et puis surtout, il faut d'abord qu'on fasse une preuve de concept, que l'idée qu'on a, qu'est-ce qu'on veut faire, Une fois qu'on aura résolu ça, après, on pourra s'imaginer partir dans tous les sens et faire les fous. Ensuite, il y a une deuxième phase où on s'est dit qu'on a eu Éco, qui avait un bâtiment absolument incroyable au bord du lac d'Aigbelette qui était vide et où la mairie cherchait des gens pour faire un projet là-dedans. Donc là, on est partis dans tous les sens et on a imaginé un concept de... Ça s'appelait la maison des arts décoratifs avec un hôtel parce qu'on était obligé de garder une partie hôtelière, un bar à cocktail, la distillerie, etc. Mais bref, même chose. Ça, c'était nos débuts. C'était nos débuts où on partait dans tous les sens et on s'est vite rendu compte qu'il fallait qu'on soit un peu plus réaliste que ça et qu'on démarre et qu'on démarre de manière un peu plus calme. Et donc, c'est là où l'idée est venue. Moi, je lui ai proposé. Je lui ai dit écoute, moi, je... Je pense qu'en commençant par un laboratoire à Lyon, on trouve un petit local, on s'installe dans un laboratoire, on installe notre labo à Lyon, on fait une première preuve de concept et ensuite on voit pour la deuxième phase. Parce que moi, je vivais à Lyon, et donc c'était simple. Et lui, l'idée ne lui a plu tout de suite puisque c'était l'occasion pour lui d'avoir en tout cas un projet, un pied-à-terre entre guillemets, qui lui permettrait de revenir régulièrement à Lyon. Il a encore de la famille dans la région, etc. Donc... Lui, c'est un très grand aimant de Lyon et il avait vraiment envie de pouvoir...

  • Speaker #1

    C'est à dire que vous vous êtes retrouvé sur cette idée aussi Ouais,

  • Speaker #0

    voilà, c'est ça. Donc on s'est dit, go, on va faire ça.

  • Speaker #1

    Et il me semble que le lieu, c'est vraiment un coup de cœur.

  • Speaker #0

    Ouais, alors ça ne devait pas du tout être vraiment les premiers lieux qu'on regardait. Ça ne ressemblait pas à ça. C'était vraiment limite, on cherchait une cave ou un garage. C'était juste un espace de production.

  • Speaker #1

    C'était que labo.

  • Speaker #0

    Exactement, l'origine du projet, c'était vraiment... L'idée centrale, c'était ce labo et cette distillerie d'un nouveau genre. C'était vraiment le centre du projet. Donc à ce moment-là, on était encore concentrés là-dessus. Et puis il y a eu ce moment où on a découvert ce lieu-là et où en fait, on ne s'est pas posé de questions. Ça a été vraiment le coup de cœur direct. On s'est dit, OK, c'est là, on va s'installer ici. avec ses qualités et ses défauts dont on fait l'expérience aujourd'hui. Mais on a décidé de s'installer aux deux rues du Roc dans ce bâtiment qui forme un angle qui ressemble un peu au Flatiron français lyonnais on pourrait dire. Il y a un petit côté là-dedans et donc voilà, on a posé nos valises ici. Ce qui était aussi en plus très drôle c'est que Donc, ceux qui nous écoutent ne verront pas les images, ceux qui nous regardent verront peut-être les images, mais il y a une très belle vue. La vue, on l'a découverte qu'une fois qu'on avait récupéré les clés, puisque, évidemment, le lieu était abandonné depuis deux ans ou trois ans. Plus de contrat d'écrite, c'était rien, tous les rideaux de fer tombaient, donc on a fait toutes les visites à la lampe de poche. On a signé le bail en ayant visité uniquement la lampe de poche, ce qui était assez drôle. Et donc, il y avait eu ce moment un peu magique où, quand on a levé les rideaux, on a dit, OK, c'est vraiment très beau.

  • Speaker #1

    C'était quoi avant Une épicerie, c'est ça Un tabac C'est un lieu qui a eu,

  • Speaker #0

    je pense, 1000 vies, qui existe depuis très longtemps. Dans les années 50, ça a été une épicerie. C'est marrant parce que j'ai beaucoup de voisins qui me racontent pas mal d'histoires, et dont des personnes âgées aussi qui ont connu le lieu depuis très longtemps. Et qui me racontait qu'il y avait à l'époque, il y avait cette femme qui tenait l'épicerie dans les années 50. Et puis, on imagine bien un peu le cadre avec cette femme au gros doigt, la grosse travailleuse qui a vraiment, tu vois, qui avait les mains dans le cambouis toute sa vie. Un peu penchée en avant, un peu usée par la vie, mais qui descendait à la cave via une trappe en bois pour remonter des fruits, des légumes qu'elle vendait ici. Puis après, ça a été un... Ça a été un restaurant de quartier, un bar de tabac, un dépôt de pain. Il y a eu vraiment mille vies. Ce qui était marrant aussi, d'ailleurs, c'est qu'il y a une des propriétaires qui a tenu ce lieu-là, qui habite toujours dans l'immeuble au-dessus, au troisième, Marie-Lou, avec qui on a pas mal discuté aussi. C'était assez cool de pouvoir créer un lien entre ce que le lieu a pu être avant et nous qui reprenions l'affaire ici.

  • Speaker #1

    Ok. Donc à ce moment-là, c'est là qu'intervient votre idée de bar. Parce que vous avez un lieu finalement qui devient très grand.

  • Speaker #0

    Ouais, il y a deux choses. Je pense qu'il y a déjà le lieu qui avait suffisamment de place pour faire ça. Évidemment, on découvre aussi, un peu par hasard, qu'il y a une licence 4 liée au lieu.

  • Speaker #1

    Ça qui est plutôt une chance.

  • Speaker #0

    qui est une très grosse chance parce que c'est très compliqué d'en avoir en plus ouais alors je pense que c'est ça peut être compliqué et puis ça coûte vite cher mais donc qu'elle y est déjà sur le lieu tu la repayes pas même si t'as un nouveau là en fait ça dépend tu vas avoir soit ici c'est un format un peu particulier c'est qu'en fait la licence 4 elle est liée au local donc en fait on loue la licence 4 à l'année Et ça fait partie des charges qui sont comprises dans le... Enfin, des charges, ça fait partie des frais de location qu'on a pour l'espace. Mais c'est donc pas à notre nom directement. On n'est pas titulaire de... Enfin, si, on est titulaire puisqu'il y a eu un transfert, mais c'est un transfert partiel. C'est-à-dire que si on part, on ne peut pas emmener la licence 4 avec. Elle reste liée au lieu. Mais bon, comme on ne compte pas partir, de toute façon, tout va bien se passer.

  • Speaker #1

    Bon, ça va. Et donc la licence 4 vous fait vous dire Et donc licence 4,

  • Speaker #0

    on se dit c'est en fait trop bien. S'il y a ça, on va diviser l'espace en deux. On va avoir notre labo derrière et on va pouvoir créer ce bar à cocktail qui va nous permettre à la fois d'aller au bout d'une idée qu'on avait aussi, une idée qu'on projetait sur le monde des bar à cocktail et de la mixologie. Et de pouvoir faire la démonstration d'avoir ce showroom pour les clients. C'était quand même le meilleur moyen d'arriver à commencer à faire vivre l'expérience de nos produits et de faire comprendre comment ils peuvent être utilisés, quel est l'intérêt de travailler de la façon dont on travaille. Donc c'est comme ça qu'on s'est dit qu'on allait ouvrir en plus de Abstract Lab. On va ouvrir Abstract Bistro, qui sera donc le bar à cocktail de la distillerie. C'est une affaire à côté, c'est deux entités séparées. Mais on s'est dit, OK, on va monter ce bar à cocktail. Là, évidemment, c'est Rémi qui a pris le gros lead là-dessus en plus, puisque c'est sa spécialité. Et c'est à ce moment-là aussi qu'on a ramené d'autres gens autour du projet, qui sont maintenant aujourd'hui vraiment des gens que j'aime beaucoup et qui sont des... Des amis, on est une bande de copains maintenant et on s'aime, je pense, tous beaucoup. Mais c'est à ce moment-là qu'ils sont arrivés, Adrien et Sarah Moudoulou, qui sont très proches de Rémi, qui l'accompagnent sur tous ses projets. Ils ont un bar à Paris.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il a un autre bar Oui,

  • Speaker #0

    il a un premier bar. Son premier bar qu'il a ouvert, c'était en 2021, je crois, ou en 2020 ou 2021. C'était à Londres. Ça s'appelle Bar with Shapes for a Name. qui est basé sur le courant, le barhouse et le fonctionnalisme. Parce que son approche à Rémy, c'est qu'à chaque fois il ouvre un bar qui est basé sur un courant artistique. Et c'est de penser entièrement l'expérience du bar basé sur ce courant artistique-là. Donc il y a A Bar With Shapes For A Name à Londres, ensuite il a ouvert la même année que Abstract, il a ouvert à Paris avec Adrien et Sarah, notamment Adrien et Sarah. Il y a aussi Marc qui est associé avec eux. Pareil, très belle bande. Ils sont tous adorables. Donc, ils ont ouvert Bar Nouveau, qui est un bar basé sur l'art nouveau à Paris. Ça, c'était en juin 2023. Et nous, en septembre 2023, on ouvrait Abstract. C'est là où on a ramené Adrien, Sarah, Paul, qui est son associé de Londres, qui s'est associé aussi ici. Et comme on s'est dit qu'on allait faire un peu de food, on a appelé notre copain aussi Guillaume, qui s'est joint à l'aventure avec nous pour ici à Abstract Bistrot.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est ce qui a beaucoup fait parler. Quand vous êtes arrivé à Lyon, c'est Guillaume, qui est, qu'on le rappelle, chef étoilé à Paris, qui a le restaurant Nezo. Donc ça, ça a beaucoup fait parler.

  • Speaker #0

    Alors nous, on s'est fait surprendre un peu par ça. Pour être très honnête, et c'est vraiment pas de la modestie, nous, on était concentrés sur notre projet. Et c'est... Encore une fois, nous, c'est une histoire de copains. On se connaît maintenant bien tous. On a tous créé vraiment des liens ensemble. Et on était très concentrés sur le projet. Et on ne savait pas du tout à quoi s'attendre au moment de l'ouverture. Et moi, je me revois encore en août à essayer. On s'approchait, on avait pris un retard absolument déraisonné. Normalement, on était censé ouvrir en juin. On a ouvert avec trois mois de retard à cause des travaux. On a eu toutes les merdes possibles qu'on aurait pu avoir. On les a toutes vues. On continue à en avoir, mais c'est comme ça qu'on apprend. C'est ouvert. Oui, ça ne bougera pas. Mais donc, il y a eu ce moment un peu étrange où d'un coup, on a compris que peut-être qu'on parlait un peu de nous. On ne savait pas à quoi s'attendre au moment de l'ouverture. Et il se trouve qu'il y a eu, je ne sais plus quel média, qui a posté un premier article. évidemment sans jamais nous consulter, c'est-à-dire que nous on n'a pas envoyé de communiqué de presse, on faisait notre truc de notre côté avec notre petit compte Instagram où on mettait une ou deux photos pour commencer à teaser un peu qu'on allait ouvrir un lieu, mais c'était plus voilà, on va faire un truc et ça va être cool. Et donc il y a eu ce premier média qui a commencé à poster un premier article. Et là, ça a été un peu un effet boule de neige. Je crois qu'on était mi-août, un truc comme ça, début août ou mi-août. Et c'est là où on a commencé à prendre un peu la pression, nous, parce qu'on était là. En fait, ça commence à parler quand même beaucoup de nous, alors que nous, on était encore vraiment loin d'être ouverts. C'est-à-dire que même, je pense que deux semaines avant l'ouverture, on était, je pense qu'on avait encore, il y avait encore tout à faire. La carte n'était pas finie. On était, enfin vraiment, c'était dingue. Petite pression qui... Ouais, petite pression, mais en essayant de rester toujours, en disant, OK, mais bon, c'est... quoi qu'il arrive, de toute façon, on reste concentré sur ce qu'on fait, on reste dans la droite lignée de ce qu'on a en tête et ça ne change rien de ce qui est dit, qu'on parle de nous ou pas, ça ne change rien de ce qu'on doit faire et du travail qu'on a à faire. Le seul problème qu'il y a eu, c'est que c'est de la façon dont on a parlé de nous, c'est-à-dire qu'on nous a présenté comme étant le resto, le futur restaurant de Guillaume. Et en fait, ça, nous, c'était problématique, mais au global, on a tous... c'était problématique pour nous parce qu'on ne voulait pas cet effet déceptif. On n'était pas un restaurant. Et ça n'a jamais été l'objectif d'être un resto. On ne se prend pas pour ce qu'on n'est pas. L'objectif n'a jamais été de créer un resto ici. C'était de créer un bar à cocktails inspiré des bistrots où il se trouve qu'on faisait aussi à manger et que ce n'était pas mauvais. Mais jamais l'idée n'a été de faire un resto. Mais là, du coup, en fait, ces articles tombent. Et tout le monde commence à penser qu'on va ouvrir un restaurant ici. Donc, il a fallu envoyer un ou deux petits mails quand même. Un peu rectifiés. Juste au moins de les prévenir et de leur dire, nous, ce qu'on ne voulait pas, à la rigueur, que les journalistes racontent ce qu'ils veulent. Il n'y a pas de... Ils font ce qu'ils veulent. Et c'est dommage qu'ils ne soient pas plus intéressés. Ils auraient pu nous appeler et nous poser des questions avant de faire ça. Bon, ils ne l'ont pas fait, mais tant pis. Toute communication est bonne à prendre. J'ai appris que toute communication était bonne à prendre. Mais celle-ci, ça aurait été mieux si on avait pu... Si on avait pu leur donner le vrai sujet, de leur dire non, non, mais on est d'abord une distillerie, ensuite un bar à cocktail et ensuite il se trouve qu'on fait un peu un anglais. On va mettre juste une... Juste le milieu du village. Exactement, ouais.

  • Speaker #1

    Il y a peut-être aussi un peu une méfiance qui s'est installée pour les Lyonnais. J'ai eu cette impression aussi où c'était hyper attendu. Il y avait un des gros titres, c'était le bar de l'année, l'ouverture la plus attendue de l'année. une grosse pression et même nous on l'a subi cette pression ce que j'avais j'entendais autour de moi du coup je connaissais c'était vraiment le début où je commençais un peu à m'intéresser à la food et tout et je connaissais même pas Guillaume Sanchez du coup là je me suis intéressée à lui j'ai écouté des podcasts et tout et je me suis dit j'ai commencé à comprendre que les gens se disaient ah c'est genre les parisiens qui viennent s'installer à Lyon et faire leur petit concept un peu farfelu et Donc il y a eu un peu une mauvaise compréhension du lieu.

  • Speaker #0

    Je pense, après, là où nous, on n'a peut-être pas été... On aurait peut-être dû essayer d'expliciter ça un peu plus. On a eu évidemment la perception... Et puis on entend aussi ce qui se dit. Donc évidemment, il y a eu une perception de c'est des Parisiens qui débarquent. La réalité, c'est que c'est d'abord un projet qui a été monté par Rémi. Enfin, qui originellement, c'était Rémi et moi-même. Et puis après, on a pris... les copains autour, mais... Quand Rémi a grandi à Lyon, moi je viens d'un petit village en Savoie, je pense que je suis réinstallé à Lyon depuis très longtemps, j'ai fait mes études ici, moi je n'avais pas du tout l'impression, mais je pense que c'est là où on a peut-être manqué de lucidité aussi, pas de lucidité, mais on a peut-être été un peu trop innocents, je pense, où on s'est dit, nous on connaissait l'histoire derrière, on n'a pas senti le besoin absolument de... rappeler que c'est d'abord un projet de gens qui sont d'ici ou de la région de Ronalpin. Donc bon, après, on a entendu ces bruits de couloir, mais on ne voulait pas aller démentir. Parfois, il y a un peu ce truc de se justifier, c'est s'accuser. Je pense que nous, ce qu'on voulait plutôt, c'était essayer de montrer que ce qu'on fait, c'est cool. Et c'était en fait dommage. Je pense qu'à un moment, quand il y a eu un peu ce mouvement-là, c'était dommage que ce soit concentré sur les personnes et pas sur le projet. Et pas sur ce qu'il y avait dans les verres, ce qu'on fait derrière, ce qu'on servait dans les assiettes. Et c'était ça où le focus aurait dû être fait. Mais ça, je pense que c'est aussi de notre faute et de la façon... Encore une fois, je pense qu'on a été peut-être trop innocents et on ne s'est pas posé la question de ce... de cette espèce d'effet un peu boule de neige qu'il y a eu, qu'il y a pu avoir autour de ça. Donc maintenant, voilà, il n'y a pas de... Et puis après, il n'y a pas de regrets. C'est...

  • Speaker #1

    Oui, ça a été fait comme ça.

  • Speaker #0

    Ça a été fait comme ça. Et de toute façon, d'une, on ne reviendra pas en arrière. Et puis de deux, après, on est resté vachement cohérent par rapport à ce qu'on était. C'est-à-dire, non mais nous, on est resté concentré sur ce qu'on fait, en fait. Et le reste, le reste, ça a finalement... peu d'importance et puis après les ondis disparaissent aussi un jour. Je pense que la meilleure réponse à faire, c'est juste de continuer à faire ce qu'on fait parce qu'on croit vraiment à ce qu'on fait et de montrer que c'est ça qui compte en fait. Plus que des noms, plus que des personnes, je pense qu'ici, on essaie de proposer autre chose. Même si les gens, c'est hyper important, mais je pense que c'est... Le cœur de ce qu'on fait ici, c'est un peu plus grand que ça.

  • Speaker #1

    On va profiter de ce moment pour que tu nous parles justement du cœur de ce que vous faites, donc la distillerie, et notamment les monochromes dont tu as parlé. Est-ce que tu peux nous parler un peu de tout ça, le labo, ce que vous faites, ce que vous fabriquez là-bas, derrière, et donc les monochromes

  • Speaker #0

    Donc ce point central du sujet, c'est cette idée d'essayer de décomplexifier le monde des spiritueux, qui a eu tendance à vraiment, avec le temps, à avoir un peu des couches de complexité qui se sont rajoutées avec le temps, et qui ont en fait créé une certaine distance entre le consommateur final ou l'amateur. qui peut exister de spiritueux et le goût et sa perception du goût. Tout le cœur du projet, c'est de questionner notre relation avec le goût. C'est ça, l'origine même, on va dire, la grande question qu'on s'est posée et qu'on essaye de poser et qu'on essaye de faire vivre, c'est de dire, OK, quel est notre rapport avec le goût et comment, en fait, on peut finalement revenir à ce qui est l'origine du goût, ça veut dire les ingrédients et de se faire fi de tout le reste. Les monochromes, c'est une vision de se dire Ok, on oublie toutes les catégories de spiritueux. On ne parle plus de tequila, on ne parle plus de gin. Parce que finalement, ça a très peu de sens de parler de gin si on ne s'intéresse pas au Béjounia. Ça a très peu de sens de parler de tequila si on ne s'intéresse pas à la gave. Et en fait, c'est ça qui va donner le profil de la typicité aromatique à la fin de chaque spiritueux. C'est vraiment l'ingrédient de base. Et nous, on s'est dit Oublions tout ça, et revenons à l'essence même, et revenons à l'ingrédient. Et on va créer... des spiritueux qui sont basés à chaque fois sur un seul ingrédient et rien d'autre. On prend un ingrédient, de l'alcool et une technique de distillation qui s'appelle la distillation sous vide, qui permet en fait de changer un gros paradigme aussi par rapport à l'utilisation d'alambic classique, c'est que quand on utilise des alambics classiques, finalement les ingrédients se plient à la technique. Or, en utilisant des évaporateurs sous vide, des rotovapes, comment on appelle ça, rotavape, En utilisant ça, d'un coup, c'est la technique qui va venir s'adapter à l'ingrédient. Plus on arrive à adapter la technique à l'ingrédient, plus on va le respecter, plus on va être en mesure de pouvoir extraire les meilleures aromatiques et les exprimer de la meilleure des façons possibles derrière. Et c'était aussi d'essayer de proposer au grand public et à n'importe qui, de dire, revenons juste à l'essence même, c'est de la framboise pour de la framboise, c'est du citron pour du citron, c'est pas une vodka aromatisée au citron, c'est pas un gin aromatisé à la rose. C'est juste de la rose, c'est juste du citron, c'est juste de la framboise, mais c'est la plus pure et la plus juste définition de ce goût-là possible. Et donc, c'est ça les monochromes, c'est de se dire, revenons à la simplicité de compréhension qui est de dire, un ingrédient, un spiritueux, c'est tout. Aussi simple que ça.

  • Speaker #1

    Ça me fascine, vraiment, on en avait déjà parlé, donc je connais un peu l'histoire des monochromes, mais c'est fascinant parce que, du coup, tu fais beaucoup de tests.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs on le voit dans ton labo, il y a plein de bouteilles avec leurs petits noms, donc c'est plein plein de tests. Combien de temps ça t'a pris avant de pouvoir sortir ton premier monochrome

  • Speaker #0

    Alors encore une fois, Rémi lui travaillait déjà un peu à cette idée d'extraction aromatique. C'est une technique qu'il utilise depuis déjà longtemps et où il est vraiment solide là-dessus. C'est aussi une technique qui est utilisée dans son bar à... finalement dans tous les bars, mais qu'ils ont commencé à vraiment mettre en œuvre à Shapes à Bordeaux, avec ce truc d'extraction et de séparer les ingrédients et de prendre chaque ingrédient et essayer d'extraire le meilleur des ingrédients. Donc il avait déjà un peu des premières bases et le premier produit qu'on a, on va dire maîtrisé et qui a été un peu le... Ok, on va commencer par celui-ci, mais on en avait déjà quelques-uns autour. On savait qu'on ne voulait pas on ne voulait pas avoir une approche monoproduit. Justement, tout l'intérêt de ce qu'on fait, c'est de ne pas avoir une approche monoproduit, mais de démultiplier les ingrédients qu'on va utiliser, parce que c'est ça qui devient hyper intéressant. Évidemment, on aime beaucoup l'art, et donc on se compare souvent en se disant si on devait se comparer à l'art, nous, on est des producteurs de couleurs, de peintures. En fait, l'idée, c'est vraiment ça, c'est de dire qu'on est... on est là pour proposer des nouvelles couleurs. Et donc, de se dire qu'on propose des produits qui permettent à des professionnels, à n'importe qui qui s'intéresse à ça et qui a envie d'expérimenter un peu ça, de pouvoir accéder à de nouveaux champs créatifs. C'est-à-dire, quand on distille un homard entier, on se retrouve avec un spiritueux de homard. OK, on le goûte derrière et on se dit, ça nous fait penser à quoi Comment ça peut être utilisé derrière Et en fait... quand on commence à regarder un peu le marché, on se dit il n'y a pas beaucoup de spiritueux de marge. Ce n'est pas un produit qu'on a sorti pour l'instant, c'est vraiment plutôt de l'ordre des bêtises qu'on fait derrière. Mais l'idée c'est ça, c'est aussi d'aller explorer des ingrédients qui sont un peu moins courants. Mais on a commencé par des choses simples. Le premier produit, c'était la framboise qu'on a voulu travailler. Un spiritueux de framboise, donc un monochrome de framboise. C'était le premier qui a été vraiment un peu abouti, où on avait quasiment une recette finie. Le citron est arrivé très vite derrière. Et après, on a commencé à travailler sur un produit qui aujourd'hui fait partie un peu des produits ou je pense qui rend les gens un peu curieux. Et on a pas mal de gens qui passent ici pour goûter ça. Vas-y.

  • Speaker #1

    Le beurre.

  • Speaker #0

    Ouais. Le beurre, ça a été un vrai sujet déjà de travail parce que c'était très complexe d'arriver à avoir une recette. définitive qui soit stable c'est le gros enjeu quand on passe en fait finalement c'est là où Abstract c'est un sujet compliqué aussi c'est que de l'autre côté de la verrière on est une vraie distillerie donc ça veut dire qu'en fait on a une approche qui est pas juste de faire quelques petits échantillons pour une utilisation à un bar c'est que là il y a vraiment une production et quand on fait des produits en fait il y a quelques règles à respecter dont une qui est la stabilité du produit c'est à dire que si à un moment à chaque fois qu'on on va avoir des clients qui vont acheter un produit et qu'à chaque fois, il va être différent. On peut toujours se cacher derrière le truc de dire oui, mais bon, la nature, ce n'est pas tous les jours la même. Oui, OK. Et en même temps, je veux dire, la stabilité dans la production et dans la qualité du produit et dans ce qu'il peut apporter, ça, c'est essentiel. Donc, ça veut dire qu'en fait, il faut être très précis sur ce qu'on fait et il faut avoir une vraie méthode derrière qu'on a mis en place maintenant et qui nous permet en fait de s'assurer que nos produits sont... sont linéaires en termes de goût. Mais le beurre a été un vrai challenge.

  • Speaker #1

    Le beurre, en quoi ça peut évoluer, changer

  • Speaker #0

    En fait, c'était surtout d'arriver à trouver la bonne manière pour vraiment avoir un vrai goût de beurre. Parce que déjà d'une, le beurre, c'est assez délicat en termes d'aromatique. Donc en fait, dès que tu vas le mélanger avec de l'alcool, potentiellement... tu vas avoir ce parfum, cette astringence alcoolique et les parfums d'alcool qui peuvent vite prendre le dessus. Donc il faut arriver à exprimer suffisamment le goût de beurre pour ne pas avoir l'impression de juste boire de l'alcool pur. Et le deuxième truc, c'est que, évidemment, le beurre est composé à 88% de gras. Mais le gras, c'est la vie. Mais en fait, le truc, c'est que là, ça pose une autre problématique qui est, en fait, comment on arrive à créer un échange aromatique entre une solution aqueuse liquide comme de l'alcool ou de l'eau et du gras et sachant que les deux se mélangent pas et que pour arriver en fait à infuser dans un infuser un corps dans un dans une solution il faut qu'il ya un contact entre les molécules de la solution et les molécules aromatiques et les molécules de l'autre produit et le problème c'est que le beurre et le le gras et le et l'eau ça se mélange pas donc il a fallu faire énormément de tests pour arriver à une recette qui était finale et qui était stable et où vraiment elle était très bonne.

  • Speaker #1

    Comment vous avez fait pour que ça se mélange du coup

  • Speaker #0

    On a nos petits secrets. Non mais c'est... Il n'y a pas vraiment de secret derrière. Je pense que c'est plus le travail qu'on a voulu... En fait, je pense que c'est plus aussi où on a évolué sur ce qu'on voulait exprimer du beurre. Et où au début, on était vraiment sur le beurre en tant que tel, la plaquette de beurre qu'on sort. Et très vite, en fait, on a eu envie d'aller vers, finalement, je pense l'odeur qu'on aime le plus dans le beurre, c'est le beurre noisette. De sentir ce beurre un peu caramélisé. D'avoir cette... Sentir un peu ce côté, ces notes un peu de caramel, de réaction de Maillard quand on a un croissant qui a cuisté. Exactement, ouais. Et donc, c'est vraiment quand on a commencé à travailler dans cette direction-là qu'on a commencé à trouver un peu des manières. Et... Déjà une direction en termes de goût. Et ensuite, après, de trouver des petits tweets pour essayer de contrer la physique et la chimie.

  • Speaker #1

    C'est quoi les ingrédients les plus farfelus Bon, déjà, j'en ai vu quelques-uns. J'ai vu des bouteilles,

  • Speaker #0

    mais c'est quoi les ingrédients les plus farfelus que vous avez essayé Je pense que le homard reste un des plus fous. Et le homard en plus, c'est assez drôle parce que c'était pas une volonté de faire un distillat de homard à la base.

  • Speaker #1

    T'avais un homard qui traînait.

  • Speaker #0

    Exact, mais alors attends, tu rigoles, mais c'est exactement ça. En fait, sur la première carte food qu'on avait ici, on servait un lobster roll absolument délicieux. Et donc, on recevait les homards frais. Et voilà, c'était vraiment partait du homard. D'ailleurs, petite dédicace. à Benoît Chapuis qui doit s'en souvenir encore de tous les homards qu'il a traités. Mais en gros, on en avait eu un où à un moment, le homard, il arrivait en date de validité où on ne pouvait plus le servir. Donc ce qu'on a fait, c'est qu'on a pris le homard, on l'a plongé dans un bain d'alcool pur, on l'a mis au frais, on l'a gardé, je ne sais plus combien de temps on l'a laissé comme ça. Et à la fin, on a mixé le tout et on a distillé pour voir ce que ça donnait. Et c'est comme ça qu'on s'est retrouvé avec deux litres ou trois litres de... de distillat de homard et donc on rigole parfois avec... Quand les gens nous posent la question de savoir qu'est-ce qui est le plus fou que vous ayez fait, on dit le homard et on leur fait goûter et ils disent ah ouais, ça sent la mer. Et on dit ouais.

  • Speaker #1

    Il y a eu la sardine aussi.

  • Speaker #0

    La sardine aussi, oui, que tu as sentie tout à l'heure. C'est très particulier. Après, je pense que c'est... Bon, ça, c'est pas du tout des produits finis. Je pense que ce qui est intéressant sur ces parties-là, c'est plus, en fait, au-delà de l'ingrédient en tant que tel. qui est évidemment, il y a un côté fun de se dire qu'on a distillé un homard ou une sardine c'est plutôt de se dire, c'est quoi le résultat à la fin, quelles sont les notes qui vont sortir de ça, et ensuite de se dire comment ces notes là peuvent être utilisées pour venir dans des compositions qui vont en fait peut-être je dis n'importe quoi mais le homard on réfléchissait pourquoi pas à se dire est-ce qu'on fait un Bloody Mary un Bloody Mary basé sur du homard ça aurait du sens Il y a ce cocktail vachement connu, je crois que c'est les Canadiens qui boivent beaucoup ça, le Clamato, où c'est jus de tomate et jus de palourde. Il y a un sens à aller se dire, on peut potentiellement utiliser les fruits de mer dans un cocktail qui va jouer beaucoup plus sur ce côté un peu riche, presque. On est à la frontière entre la cuisine et le cocktail. Mais c'est ça qui est intéressant. Et de se dire peut-être que ça peut amener des notes qui sont vraiment très très cool. Donc c'est vraiment ça notre approche.

  • Speaker #1

    Peut-être que ça recherche le test et voir un peu ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas.

  • Speaker #0

    Ouais c'est beaucoup de tests. Ouais bah je pense qu'il y a un peu ce truc tu sais de... Quand tu commences à avoir, quand tu commences à mettre un peu les doigts dans cette technique là et que tu commences à maîtriser un peu la technique. C'est ça, c'est que tu as envie de tout essayer. C'est n'importe quoi, tu as envie de te dire, ok, on essaye, on regarde ce que ça donne. Et ce qui est marrant, c'est que beaucoup de nos guests qui viennent ici, enfin de nos clients, quand ils viennent ici, tout le monde a toujours au moins... cette phrase une fois et est-ce que vous avez essayé ça Tout le monde a des idées et je pense que nous on foisonne d'idées de choses qu'on a envie de faire après il se trouve que c'est quand même c'est pas un jeu ici donc il faut qu'on a du travail autre mais sinon moi je pourrais passer je pense que je pourrais passer des heures je pourrais passer ma vie ici à juste tester des trucs regarder ce que ça donne, essayer, goûter ouais ok ça a un sens comment après on peut arriver à on peut arriver à l'utiliser dans des boissons. Mais je pense que c'est la vraie chose qui fait que le projet Abstract, dans son ensemble, quand on parle du lab et du bistrot, ce qui est hyper intéressant, ce qui se passe ici, c'est qu'on a une totale maîtrise de l'ingrédient jusqu'au verre. Et en fait, petit point sur le bistrot, c'est que l'unicité qu'on a là, c'est qu'on achète... aucun spiritueux, 100% de notre carte est faite ici la partie spiritueuse, 100% des spiritueux sont uniquement des monochromes ou des distillats d'ingrédients uniques mais tout est basé là-dessus et en fait ça devient hyper intéressant parce que c'est compliqué en termes de process mais intéressant parce que d'un coup on se libère de toute on se libère de tout de toute barrière qu'on pourrait avoir des limites qu'on pourrait avoir avec des produits qui sont issus de marques qui ont déjà fait leurs produits et qui vont avoir des mélanges où il va parfois falloir travailler avec le produit et c'est de contrebalancer certaines choses qu'on n'aime pas dans le produit bah là en fait nous comme on repart directement de l'ingrédient bah en fait c'est nous qui allons décider de quelle orientation on va donner au spiritueux à la fin et donc en fait ça nous donne une liberté d'action qui est totale et qui nous permet de pouvoir partir dans tous les sens et puis après on a aussi la liberté de fonctionner de n'avoir aucun contrat de marque avec personne. Et donc, c'était hyper important pour nous aussi d'avoir cette liberté-là. Alors là, c'est plus sur la partie bistrot, mais d'avoir cette liberté en termes de création sur la carte, sur ce qu'on peut mettre en place. Voilà, c'était très important pour nous.

  • Speaker #1

    Aussi, sur les produits, il me semble que vous sourcez quand même assez localement. Oui,

  • Speaker #0

    l'idée, c'est... Alors... L'idée, c'est de se dire que chaque ingrédient, on travaille en direct avec les ingrédients, en tout cas des spiritueux qu'on vend à l'extérieur sous l'égide monochrome. C'est des ingrédients qu'on va sourcer en direct avec des producteurs. Toujours, en fait, c'était un peu cool aussi de se dire que c'est plus fun de discuter avec des producteurs que de discuter avec des commerciaux qui viennent te vendre des produits. C'est plus enrichissant. Et donc, on travaille en direct avec des producteurs. Et quand on peut, on essaye de faire en local. Et c'est pour ça aussi qu'on s'est installé à Lyon et que ça avait du sens d'installer le projet Abstract à Lyon parce qu'autour de Lyon, c'est un grenier. Il y a des producteurs pour tout et n'importe quoi. C'est mieux d'être installé ici que d'être installé à Paris. C'est évidemment. Et donc, par exemple, nos framboises, nos fraises, elles viennent de Montreau-Thier, de Productrice en direct. Les citrons, ils viennent de Saint-Laurent-du-Var. Le beurre, c'est la maison Bordier. Donc là, c'est un peu plus loin, mais c'était parce qu'on cherchait aussi un beurre de très grande qualité. Et l'idée, c'est vraiment de travailler comme ça, de se dire, identifier le meilleur producteur qui peut nous faire les meilleurs ingrédients, des gens passionnés qui aiment la terre, qui sont passionnés par leur métier. Et je pense que nous, on est passionnés par ce qu'on fait. L'idée, c'est d'avoir un peu cette... Au-delà de la chaîne de valeur, moi, j'aime bien parler de la chaîne de passion, c'est qu'on se transmet un truc. au fur et à mesure de la chaîne et ça part de gens qui ont les mains dans la terre et qui connaissent la terre, qui savent faire pour arriver à faire les meilleurs produits et qui ensuite nous transmettent leur passion à travers leurs ingrédients. Et nous, après, notre passion, on va la transmettre à travers nos verres. Il y a un peu ce truc d'échange qui fait que c'est cool.

  • Speaker #1

    Je regarde mes petites questions parce que je ne sais pas du tout. Je n'ai pas le... truc sous les yeux donc je sais pas depuis combien de temps on enregistre mais j'étais en train de penser qu'on avait pas discuté de la déco qui fait quand même une partie de toute l'ident une grande partie de l'identité d'abstract on passe un peu du coq à l'âne là ouais mais c'est toi qui gère le j'avais trop envie d'en parler parce que c'est vrai que le lieu est... j'ai jamais vu ça ailleurs Merci de s'être écouté. Si tu peux nous parler un petit peu, tu vois, avec ce bar, les banquettes, la verrière. Rien que la verrière, je crois que c'est le...

  • Speaker #0

    Alors, on est très fiers de ce lieu-là. Donc, l'idée de la déco du lieu. Petit clin d'œil quand même à notre architecte Christopher et à tous les artisans qui ont travaillé ici avec nous. L'idée du lieu est complètement inspirée de la Deventure. On s'est vraiment laissé emporter par la Deventure. Encore une fois... Ce lieu, c'est un coup de cœur, avec ses qualités et ses défauts, mais c'est un coup de cœur, c'est une histoire d'amour. Et en fait, on est tombé amoureux de la Deventure. C'est une vieille Deventure rose, défraîchie, qui a vraiment une vraie identité. Et l'idée, c'était de ne pas du tout pervertir ça. Ça aurait été trop facile de repartir complètement à zéro, d'effacer tout ce qui a pu être le lieu avant. et de se dire, venez regarder, on fait une démonstration de futurisme. Ce n'était pas ce qu'on voulait. Nous, on voulait essayer d'avoir un peu cet esprit du... C'est ce qu'on appelle en anglais, ça va faire très prétentieux, mais c'est the sense of the place. C'est aller dans un endroit et respecter l'environnement de l'endroit et l'endroit lui-même. C'est ça, l'âme du lieu, et respecter ça dans la démarche qu'il y a créative derrière. Donc, le lieu est divisé en deux espaces. Il y a l'espace bistrot qui là est un clin d'œil qu'on a voulu faire à cette devanture des années 50. On s'appelle Abstract Bistrot et comme je te disais, l'idée c'était aussi de créer un bar à cocktail qui s'inspire des bistrots, qui essaye de casser un peu avec l'image des bars à cocktail classiques qui sont très feutrés, qui ont cette approche, une certaine approche. architectural et même d'atmosphère au global. Là, nous, l'idée, c'était de se dire comment on fait la rencontre entre les vieux bistrots, les cafés de la place, cafés de la mairie qui ont ce truc d'ultra-accessibilité, d'ultra-simplicité et compréhension de ce qui se passe à l'intérieur. C'est des lieux qu'on connaît tous, en plus. C'est des lieux qu'on a tous fréquentés. Je pense que depuis qu'on est petit, on voit ces cafés du commerce qui traînent un peu partout et où c'est des lieux de vie où vraiment les gens viennent... Quelles que soient les personnes, ils peuvent rentrer, c'est des lieux qui sont généralement très ouverts, très lumineux, etc. À la différence d'un bar à cocktail qui, souvent, est un peu tamisé, sombre, etc. Donc on a eu envie vraiment de travailler ça, de se dire comment on fait cette rencontre entre cette atmosphère du vieux bistrot et la qualité. du travail autour des ingrédients, des mélanges et de ce qu'on sert finalement à boire ou à manger, qui là vient vraiment plutôt du monde classique de la mixologie, des barres à cocktail, etc. Donc on a décoré tout le lieu. En fait, le lieu, on a eu... Il y a un truc qui nous a fait penser... On a pensé à un tableau direct quand on a découvert le lieu une fois ouvert et de nuit. C'est un tableau d'un artiste américain qui s'appelle Edward Hopper, où en fait, on voit ce diner vu d'angle. avec des grandes ouvertures de nuit, ambiance lumineuse. C'est vraiment IC. Alors, le bâtiment lui-même a vraiment un air, rappelle ce tableau-là. Et donc, on a dit qu'on allait s'inspirer de ça, pas que. L'idée, ce n'était pas de faire juste un hommage. En fait, déjà d'une, c'est des choses qui sont quand même déjà... Alors, à travers l'homme, c'est un tableau très, très connu qui a déjà inspiré d'autres lieux dans le monde. au cinéma, etc. Et nous, on ne voulait pas juste faire un hommage à ça et faire une copie de ce tableau-là à l'intérieur. Ce n'était pas l'objectif. C'était par contre de prendre une base d'inspiration là-dessus, mais d'arriver à créer en fait un ensemble qui va créer un peu la surprise. Et qui va être ce qu'on a essayé de... Ce qu'on nommait quand on se posait des questions qui étaient... On cherchait notre... On cherchait notre... Ah, j'ai oublié le nom de ce livre. Notre... Je vais le retrouver, notre rhinocéros, voilà. Parce qu'il y a une pièce... Exactement, le livre est juste derrière toi. C'est une pièce de théâtre qui pose les prémices de ce qu'est l'abstraction versus le surréalisme. Et donc qui définit qu'en fait l'abstraction et donc le rhinocéros, c'est dans un décor qui paraît normal d'avoir un élément qui n'a rien à faire là. Je vais me faire taper sur les doigts quand des gens vont entendre ça, mais je prends un énorme raccourci, mais c'est à peu près ça. Et donc, c'est un rhinocéros au milieu d'une vie normale d'être... Là, nous, notre rhinocéros, on s'est dit, OK, on a dessiné tout le lieu de manière très en hommage à cette période des années 50-60, et il nous fallait cet élément qui vient... créer une rupture et casser ça pour en fait créer vraiment une personnalité à ce lieu-là et pas être juste une copie du tableau. Et donc c'est ce verre dichroïque un peu bizarre. Il est assez mignon pour ceux qui nous écoutent et qui ne le voient pas, mais en gros on a ces deux plaques de verre avec un film dichroïque entre les deux qui en fait va diffracter la lumière et donc va créer tout un arc-en-ciel de lumière. Et en fait c'est la verrière qui sert de séparation entre le lab et le bistrot. Et en fait, c'est très chouette parce qu'avec toutes les ouvertures qu'on a là et le soleil passe devant nos fenêtres toute la journée, le lieu change de couleur au fur et à mesure de la journée. Et il n'y a jamais la même couleur. Et donc ça, on trouvait que ça créait en fait cette espèce d'élément un peu vivant qui animait un peu le lieu. Et puis qui créait cette séparation entre ce côté très nostalgique des années 50-60, des vieux bistrots, etc. Et la partie lab, où là par contre, bon, là c'est brutalisme. On est sur un camailleux de gris, d'inox. Là, d'un coup, on oublie tout le côté vintage. Là, on est vraiment sur presque un futurisme, avec nos machines qui tournent dans tous les sens, avec des alendris que ça ressemble à un laboratoire, à un joli laboratoire.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est très, très artistique. En tout cas, c'est vrai qu'il y a une... Ouais, c'est logique, en fait. Là, la partie très historique. Et après, bam, le mur. qui montre la partie futuriste. Oui, c'est ça. Non, mais incroyable. C'est tellement beau. La première fois que... Déjà, je voyais sur les photos, je me disais, mais c'est dingue. Ça fait des photos trop belles. Enfin bon, bref.

  • Speaker #0

    Peu importe. Merci.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'inspire, toi, aujourd'hui

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui m'inspire aujourd'hui Parce que je sais que tu es très...

  • Speaker #1

    Tu es un peu un artiste.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Tout à l'heure, que tu aimais beaucoup écrire. Je sais que tu fais aussi un peu de musique.

  • Speaker #0

    Ouais, j'aimerais avoir plus le temps aujourd'hui. Aujourd'hui, je pense que je passe ma vie ici et ça occupe le plus clair de mon temps. Ça occupe même tout mon temps. Qu'est-ce qui m'inspire D'aller au bout de ce qu'on est en train de faire. Je pense qu'on est qu'au balbutiement de quelque chose, d'un idéal qu'on a en tête. C'est encore une fois, et je pense à la différence de mon ancien métier, où il fallait faire des études de marché, il fallait avoir des données précises et tout. Là, nous, on fait quelque chose qui d'abord nous plaisait, nous, où on avait l'impression que vraiment c'était quelque chose qui manquait et qu'on voulait avoir d'abord pour nous. Et ensuite, pour se dire que ça peut intéresser plus que juste nous, les 4-5 copains enfermés dans leur labo en haut. Mais ouais, je pense qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de choses qui m'inspirent. Je trouve que Lyon est en train de... Alors, ça fait déjà un moment, mais j'aime beaucoup la scène qui est en train de se passer à Lyon. Il y a beaucoup de super beaux projets partout qui éclosent, que ce soit sur des métiers de bouche, de la restauration de manière générale, mais même au-delà de ça, je trouve que c'est... Il se passe vraiment quelque chose de très chouette ces dernières années à Lyon. Et c'est hyper motivant de pouvoir en faire partie aussi, d'être là. Donc ça, c'est vachement inspirant de regarder ce que font les autres aussi. On avait clin d'œil à nos amis qu'on avait le week-end dernier pour notre événement, à Sarah de Soma et Arthur de Soif, où on a vraiment passé un super bon moment ensemble à faire ce qu'on avait fait là, qu'on avait déjà fait aussi avec Baptiste et Océane de Armada. Donc c'était... Ça, ça nous inspire beaucoup aussi de collaborer, d'être très ouvert. Je pense que tu sais, dans ce que tu disais, en disant qu'on avait eu une perception un peu très parisienne et tout, je pense qu'au-delà du fait que les gens aient pu dire ça, je pense que nous, tout ce qu'on veut, ce qui nous plaît, c'est de pouvoir faire des projets avec des gens, et de créer des choses, de s'amuser ensemble, partager des connaissances, partager des approches. et de pouvoir essayer de créer des choses nouvelles en essayant de se séparer un peu du côté de la tradition pour essayer d'aller vers des choses plus créatives, sans dire que la tradition n'est pas importante. Au contraire, je pense que c'est ce qui donne les racines de ce qu'on fait. C'est bien aussi à des moments de se dire Allez, on pète un peu un plomb et on fait des choses qui sortent un peu de l'ordinaire. Ça, je trouve ça très cool, cette énergie et cette atmosphère qui existent en ce moment. Et puis, il y a plein de choses qui changent, qui sont hyper intéressantes, et qui invitent à toujours se poser la question. Nous, on est loin d'être arrivés, on a mille challenges encore à relever, on a tout à faire, c'est les débuts. Mais par contre, on sent qu'on a plein de choses à proposer, et ça, c'est très motivant aussi.

  • Speaker #1

    En tout cas, tu as toujours la même motivation qu'au début.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai juste plus de cerne et pris 10 ans ou 3 ans. Mais à part ça, la motivation est intacte et toujours aussi contente de ce que je fais. Aucun regret de mon ancienne vie passée. Je pense que c'était le chemin à faire pour arriver jusqu'ici. Et toujours aussi heureux de travailler avec les gens avec qui je travaille. Et de faire tout ce qu'on fait avec tous les gens qu'on rencontre. tous les gens avec qui on passe du temps, c'est trop bien. Et de vous avoir, vous aussi, aujourd'hui, c'est trop cool.

  • Speaker #1

    C'est gentil. C'est quoi ton client idéal

  • Speaker #0

    Ma mère, 75 ans. Non, je pense qu'il n'y a pas de... Oui, déjà, il y a quand même le plaisir de recevoir les amis, la famille et tout. C'est toujours un plaisir. Et je pense qu'on fait ça aussi, on fait ça pour nous, pour eux, pour... Je pense que n'importe qui a envie de... de ressentir un peu la fierté qu'on peut avoir de notre entourage quand on fait quelque chose. Je pense que ça, c'est déjà un premier truc. Et puis après, c'est difficile à dire. Je pense que je n'ai pas de client idéal et je ne voudrais pas en avoir parce que je trouve que ce qui est justement l'intérêt aussi de l'approche qu'on a ici, c'est de déconstruire un peu l'image du bar à cocktail.

  • Speaker #1

    Se fermer à personne.

  • Speaker #0

    C'est de s'ouvrir à tous. Et en fait, c'est... C'est ce qui est beau dans les bistrots, c'est ce qui est beau dans ces lieux, je parle vraiment des bistrots plus authentiques, des vieux râdes, des trucs comme ça. Ce qui est beau, c'est qu'en fait, il y a cette espèce de rencontre de vie tellement différente avec des écorchés de la vie, avec des gens qui peuvent avoir réussi. Peu importe, je dirais, les profils. Ce qui est beau, c'est que c'est vraiment des lieux de partage et de rencontre. Et il y a un très beau film documentaire là-dessus que je vous intéresse à regarder qui s'appelle Atlantic Bar, qui est vraiment très beau sur ces lieux comme ça. Mais je trouve que c'est ça, c'est des histoires qui se retrouvent dans un endroit. J'ai l'impression, en tout cas moi c'est ce qui me plaît, de travailler dans le monde de la restauration, c'est d'avoir ce truc d'être un lieu qui accueille des histoires. d'être là au milieu de ces histoires-là et de participer à ces histoires-là, c'est ça qui est chouette.

  • Speaker #1

    C'est beau, c'est beau ça. Magnifique. Qu'est-ce que tu dirais à... Bon, t'accueilles tout le monde, tout le monde est le bienvenu. Qu'est-ce que tu dirais à quelqu'un qui connaît pas spécialement les cocktails pour qu'il passe... Comment tu conseillerais quelqu'un pour qu'il passe une belle expérience ici

  • Speaker #0

    Alors, je pense que je dirais la même chose que je dis à tous les gens qu'on reçoit, c'est que beaucoup se posent un peu la question, on a essayé aussi de... rationaliser l'approche le menu c'est un sujet très important c'est comment en fait on arrive à penser à aider les gens à comprendre ce vers quoi ils vont, je trouve qu'il n'y a pas en fait il y a deux visions là dessus, une première vision c'est soit t'es dans l'accompagnement et t'essayes d'enlever les possibilités de frustration que tu peux avoir derrière ou en fait t'as proposé t'as mis un menu ou tu joues plutôt sur la carte de la surprise Mais potentiellement, tu peux avoir une grosse déception derrière. Tu peux être un peu mystérieux sur la façon dont tu l'approches. Tu peux te retrouver avec de la déception. Et puis, tu as une autre approche qui est de se dire, OK, en fait, on essaie de simplifier, d'aider à la compréhension. Nous, l'approche qu'on a, c'est vraiment d'être sur la simplification au maximum. C'est-à-dire que notre menu, il est uniquement basé sur les aromatiques qui sont dans le cocktail. Donc, en fait, moi, ce que je dis toujours aux gens, c'est que je leur dis... Juste suivez les ingrédients que vous aimez bien. Si vous aimez bien le citron, allez vers un citron pressé. Vous aimez bien la bergamote, on a un mule. Et l'idée, c'est que vous ne serez pas déçus à la fin parce que c'est marqué...

  • Speaker #1

    C'est le goût que vous allez retrouver.

  • Speaker #0

    C'est le goût qu'on retrouve à la fin. Et nous, c'était hyper important parce que ça, ça fait aussi la démonstration de ce que sont les monochromes. C'est-à-dire que ce n'est pas une interprétation de quelque chose. C'est juste si on dit qu'à un moment, on fait une framboise tonique, il faut que les gens, quand ils goûtent... ils aient le goût de la framboise, ils aient l'amertume du tonic qui sort derrière, c'est tout et si ça on réussit ce pari là, et bah en fait on est sûr que, alors sauf, bon évidemment c'est pas aussi facile que ça mais en tout cas ça nous permet de nous assurer on sait que les gens ils aimeront l'expérience qu'ils vivront Puis après, ce qui est important, c'est les gens, encore une fois. Donc, c'est qui est derrière le bar.

  • Speaker #1

    Ouais. En tout cas, moi, la dernière fois, je les ai goûtés. Ils étaient tous excellents. Et c'est vrai qu'à chaque fois, ça me bousculait un peu, tu vois. Ouais. Surtout le citron. Ouais.

  • Speaker #0

    Avec une clarification. Fromage blanc, ouais.

  • Speaker #1

    Ouais. Fromage blanc.

  • Speaker #0

    Incroyable. Ça, je pense que c'est un très bon exemple de... ce qu'on essaye de faire au-delà de... Nous, on essaye ici d'être le moins possible... Alors, ça va paraître faux quand je le dis là, puisqu'on a parlé beaucoup des monochromes, de la technique qu'il y a derrière et tout, mais la réalité, dans le sens de l'accueil ici, quand les gens viennent en tant que guests, on leur parle finalement très peu. On mentionne juste le fait que 100% des spiritueux qui sont utilisés ici sont fabriqués ici. Mais on ne rentre pas dans une approche de... développer la technique. L'important, c'était un élément très important pour nous aussi dans l'hospitalité qu'on essaie de mettre en place ici, c'est de se dire, nous, en tant qu'hôtes, on n'est pas là pour se mettre en avant. On n'est pas... Les gens ne viennent pas nous voir en spectacle. Les gens viennent passer un moment, c'est nous qui les accueillons et on leur fait passer un bon moment. Donc, en fait, ce n'est pas à nous d'être devant de la scène. C'est notre vision de l'hospitalité, c'est-à-dire que... l'hospitalité peut être faite de plein d'autres manières mais nous en tout cas notre vision et ce qu'on avait envie ici c'était de se dire ok on s'efface sans s'effacer parce qu'on reste les facilitateurs de l'atmosphère qui se passe dans le lieu mais le but c'était de dire ok le moins de techniques possibles il faut que ce soit simple pour les gens qui comprennent qu'on arrive aussi à gérer des zones de frustration qui peuvent exister comme les temps d'attente qui peut y avoir au moment du service les zones d'un peu d'incompréhension donc ça c'était très important pour nous le moins de techniques possibles, et surtout se dire qu'à la fin, sur le verre, il faut qu'il se passe une émotion, il faut qu'il se passe un truc. Qu'on ressente quelque chose. Soit qu'on se dise je redécouvre le goût d'un ingrédient ou alors qu'en fait, ça vienne faire écho à un souvenir d'enfance, ou à quelque chose, une autre expérience qui est différente. Et le citron pressé a cette force-là, c'est que vraiment, il y a ce côté de... Il y a des gens qui vont identifier, ils vont dire j'ai l'impression d'avoir une tarte au citron meringué d'autres qui vont dire ça me rappelle... le petit lait qu'il y a sur les yaourts au citron que je mangeais quand j'étais enfant et tout. Là, ça devient vachement intéressant, en fait. Parce que là, d'un coup, on passe de l'ingrédient pour l'ingrédient, où là, c'est très, on va dire, très terre à terre, mais c'est hyper intéressant parce que se poser la question des arômes, du goût, des saveurs, c'est des questions hyper importantes à se poser, où on essaye d'amener les gens un peu là-dedans. Mais ce qui est bien aussi à la fin, c'est comment on passe de ce côté théorique à... Qu'est-ce que je ressens Et ça doit être... C'est comme... De toute façon, on fait des métiers où on affargue des émotions. Donc le but, c'est un... Je pense qu'un plat qui est... Un plat dont on se souvient, c'est un plat qui nous a procuré une certaine émotion. Bah, c'est la même chose pour un cocktail. C'est la même chose pour finalement tout n'importe quoi. On se souvient de ce qui nous a procuré de l'émotion. Donc nous, c'est ce qu'on essaye de faire à notre petite échelle avec nos petits... Avec les quelques petites idées qu'on essaie d'avoir ici.

  • Speaker #1

    Bah écoute j'espère que ça donnera envie aux gens, mais j'en suis certaine, ça leur donnera envie de venir tester et je suis même sûre et on va terminer... Non attends je voulais faire des petites questions Vas-y J'aime bien à la fin rajouter des petites questions où on répond un peu du tac au tac, je vais pas t'en faire beaucoup parce que je sais que des fois ça peut durer très longtemps. Je vais commencer par laquelle Et ben ça ça m'intéresse. Tes trois restaurants préférés à Lyon

  • Speaker #0

    Euh... Mes trois restaurants préférés à Lyon... Euh... Soma, Armada, et... Euh... Pfff, c'est difficile d'en citer que trois.

  • Speaker #1

    Tu peux dépasser.

  • Speaker #0

    Je sais que... Bon, je dirais... Alors, ok, je vais mettre aussi Leptine, et après j'en rajoute juste un quatrième qui est la Brasserie Georges, parce que pour l'être-moteur, c'est une institution, et je pense qu'à chaque fois qu'on se retrouve avec mes... On finit par au moins se faire un passage là-bas.

  • Speaker #1

    En plus, c'est génial. Ça ouvre jusqu'à... C'est parfait. On peut aller manger à 22h, 23h. Magnifique. Ta musique préférée

  • Speaker #0

    Ma musique... Style de musique ou chanson Un titre.

  • Speaker #1

    Une chanson.

  • Speaker #0

    Un titre.

  • Speaker #1

    Ou celle que tu kiffes en ce moment.

  • Speaker #0

    Ce serait un morceau de Nils Fram, qui est un pianiste, compositeur allemand, et qui s'appelle... Pelle, c'est un mix de trois morceaux qu'il a dedans. Toilet Brush et deux autres. Le nom dit comme ça, ça ne paraît pas ouf, mais il faut vraiment regarder. Le live est incroyable. Je vous invite à aller écouter ça. C'est parfait, ça dure 15 minutes. On se met ça dans les oreilles, on s'endort parfaitement après.

  • Speaker #1

    On ira. Ton lieu préféré à Lyon L'endroit où tu te sens bien.

  • Speaker #0

    Je ne vais pas citer ici parce que ce serait vraiment... Non, je pense que mon lieu préféré à Lyon... Euh... Bah je dirais... C'est difficile. C'est difficile. Mais je dirais mon lit.

  • Speaker #1

    Ton lit magnifique qui est ici finalement.

  • Speaker #0

    Oui j'en ai un deuxième aussi. J'en ai un que je vois moins mais qui...

  • Speaker #1

    Bon super lieu. Qu'est-ce que je voulais dire Ton cocktail préféré. Ça aussi ça doit être dur.

  • Speaker #0

    Ouais, ça va être dur et en même temps, je dirais que mon cocktail du moment là, qui m'obsède, c'est un cocktail qu'on a fait ici à la carte et qui est un mélange de monochrome de coco, monochrome de cacao et monochrome de basilic thaï. C'est absolument délicieux, ça m'obsède beaucoup. Et sinon, après, en plus classique, je pense que Daiquiri, c'est un de mes cocktails préférés.

  • Speaker #1

    Ok. Et on va terminer par... Par quoi on va terminer Parce que je ne les ai pas notées, celles-là. Ouais, c'est... Je viens d'y penser, là. Qu'est-ce que je peux te demander Ton film préféré Tu nous as parlé d'un documentaire tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Mais ton film préféré Mon film préféré Je dirais... Edouard aux mains d'argent.

  • Speaker #1

    Ok. Un bon classique.

  • Speaker #0

    Ouais. à l'ancienne.

  • Speaker #1

    Pas mal. Bon bah écoute, je sais pas du tout depuis combien de temps on enregistre. Moi non plus.

  • Speaker #0

    Euh...

  • Speaker #1

    ça a été... génial. J'espère que t'as aimé pouvoir un peu raconter toute l'histoire d'Aftrak.

  • Speaker #0

    C'était super. C'était... j'ai adoré parler avec toi, c'était très cool. Pfff,

  • Speaker #1

    merci Nico. Merci. J'espère encore une fois que ça va donner envie aux gens de venir découvrir. Au moins pour la déco hein, si vous n'êtes pas cocktail, venez au moins pour la déco. Et euh... Et puis voilà, on a plongé dans l'univers... Des monochromes et de... On est... Enfin bon, c'était trop bien. On est dans ce tableau-là, historique. Incroyable. Enfin, il faut vraiment venir voir la verrière. Je le dis pour tout le monde. Donc si vous êtes à Lyon ou de passage, passez par ici aux deux rues du Roc,

  • Speaker #0

    à Lyon 1. Et exactement, du vendredi au dimanche.

  • Speaker #1

    Et oui, du vendredi au dimanche. On ne l'a pas dit. Oui,

  • Speaker #0

    trois jours par semaine.

  • Speaker #1

    Mais trois jours intenses.

  • Speaker #0

    Mais trois jours intenses, oui. Le reste de la semaine, c'est de la production.

  • Speaker #1

    C'est fou, ça. Et oui, et vous livrez partout. à Lyon et aussi ailleurs ça commence trop bien, bravo,

  • Speaker #0

    longue vie à Abstract longue vie au labo longue vie à Charbon et puis à très bientôt ciao Nico merci d'avoir écouté cet épisode,

  • Speaker #1

    j'espère qu'il vous a plu c'était une première pour nous d'enregistrer comme ça avec autant de matériel si ça vous a plu, vous pouvez nous laisser un petit commentaire des étoiles, ça nous aide beaucoup ça aide à faire connaître le podcast je vous invite à venir découvrir abstracte aux deux rues du rock. Voilà, moi je vous dis à la prochaine, sauf charbon, et je vous fais des bisous. Bisous

Description

Coucou ! Bienvenue sur ce nouvel épisode de CHER BON!, je suis Louison Lagneaux, et je vous propose de partir à la rencontre de celles et ceux qui travaillent le bon et qui font du bien !❤️‍🔥


Aujourd'hui, direction le 2 rue Duroc, you know what I mean? On se retrouve dans ce bar rétro aux allures du célèbre tableau Nighthawks d’Edward Hopper.

J'ai eu la chance de rencontrer Nico, un des artistes derrière ce lieu abstrait, l’Abstract House of Monochromes, ou l’AHOM pour les intimes. Nico, c’est un bistrotier, un laborantin, presque un chimiste. La distillation, c’est son truc, et aucun ingrédient n’y échappe. Le tout, c’est de tester.


Dans cet épisode, on parle des origines de ce lieu et de ceux qui ont participé à sa création, on parle de liquide, de monochromes, ces distillats à base d'ingrédients uniques, de recherche sensorielle, de l’art de faire des cocktails comme on en fait plus. On discute aussi de ce que ça veut dire d’ouvrir un lieu qui ne ressemble à aucun autre, et d’aller au bout d’une idée un peu folle.

Et je dois avouer un truc (ah j’ai honte) : au départ, j’avais des a priori un peu idiots sur ce lieu et ce qu’il représentait, en gros, j’me disais que c’était un truc de parisiens (pas cool loulou, mais askip c’est lyonnais de penser comme ça) mais j'avais envie de comprendre. En rencontrant Nico, tout s’est éclairé. J’ai compris que c’était juste un gars chill qui réalisait son rêve, avec beaucoup de passion et une grande humilité.
J’ai adoré le rencontrer. Tout était flou pour moi, et il a réussi à me transmettre son amour pour cet endroit. C’était vibrant. J’espère que vous le ressentirez aussi à travers cet épisode.


Je vous invite très très vivement à aller tester les cocktails, si ce n’est pas déjà fait. De un les prix sont très corrects pour la qualité et le cadre (et les verres, purée qu’ils sont beaux, si vous avez celui avec les petites billes vous êtes un bg), l’équipe est vraiment très adorable, Faustine si tu passes par là keur keur. Et puis si vous êtes pas team cocktails, ils ont depuis peu une très jolie sélection de vins bio et biody (Vinister les best comme d’hab). Bref foncez, et si vous aimez les lieux arty bah c’est vraiment fait pour vous (genre la porte vitrée irrisée holographique…) bon j’arrête avec les parenthèses ça fait beaucoup. Mais j’aime vraiment.🥹


En attendant, prenez un verre (eau acceptée), installez-vous confortablement, et laissez-vous embarquer dans l’univers f(l)ou d’Abstract. Bonne écoute !❤️⚗️👩🏼‍🔬


Louison, Flo & Arsène🫶🏻


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Abstract Mixologie Mixologue Distillation Alcool Cocktails cocktail Bar à cocktails Rémy Savage mixologue Gastronomie Lyon Restaurant Lyonnais Manger Cuisine Entreprendre Food Recette Produits locaux Chef Cheffe Carrière Business Restaurant Restauration Création de restaurant Parcours de chef Inspiration Culinaire Histoire de chefs Passion cuisine Art culinaire Parcours de chefs Food business Expérience Lyon Capitale de la gastronomie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur ce nouvel épisode de Cherbon. Aujourd'hui c'est un peu particulier parce que vous me voyez. Pour ceux qui nous écoutent, l'épisode sera disponible sur YouTube, est disponible sur YouTube. Aujourd'hui on est aux deux rues du rock à Abstract et je vais vous laisser faire la rencontre de Nico qui a co-créé ce lieu d'exception. Et je vous en dis pas plus, et je vous laisse rentrer dans l'univers des monochromes. Bonne écoute

  • Speaker #1

    Allez on y va

  • Speaker #0

    Bon et bien moi je vais lancer ma petite intro. Bonjour à tous, est-ce que tu es confortable

  • Speaker #1

    Tout va bien.

  • Speaker #0

    Ok super. Moi je t'avoue je suis un peu stressée comme je t'ai dit tout à l'heure parce que c'est la première fois qu'on filme l'épisode, l'enregistrement donc tu es l'heureuse élue. On avait déjà fait un test mais on avait complètement foiré voilà. Bon bah essaye de pas le fendrer celui-ci Ouais ouais ouais bon ça va le lieu s'y prête Et normalement on est bien rodé On a du bon matos on devrait s'en sortir Ça a l'air vous êtes en place Donc pour ceux qui nous écoutent on filme aussi Donc vous pourrez retrouver ça sur Youtube Et plein d'extraits sur Instagram Merci Nico d'avoir accepté Mon invitation

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir merci à toi

  • Speaker #0

    Avec plaisir il y a quelques semaines Voir mois non ouais Plusieurs semaines on s'est rencontré C'était en décembre moi je pense Ouais je crois que c'était en décembre Ciao On s'est rencontrés et tu m'as accueilli ici. Vraiment, merci pour l'accueil. Je vais essayer de te recevoir comme tu l'as fait.

  • Speaker #1

    Écoute, ça va être parfait, j'en suis sûr. Bon,

  • Speaker #0

    nickel. Donc, vous l'aurez compris, nous sommes à Abstract, aux deux rues du Roc.

  • Speaker #1

    Je ne me trompe pas Exactement, c'est bien l'adresse.

  • Speaker #0

    On est dans le premier, on est proche des pentes et proche du Jardin des Chartreux, c'est ça Oui,

  • Speaker #1

    juste après le Jardin des Chartreux, tout au bout de la grande ligne droite, juste avant de remonter vers le plateau.

  • Speaker #0

    Très beau lieu et donc je suis accompagnée de Nicolas Minissini. Je peux t'appeler Nico

  • Speaker #1

    Nico ce sera très bien, mis à part ma mère m'appelle Nicolas donc quand j'ai fait une pannerie.

  • Speaker #0

    Ok, comment tu vas

  • Speaker #1

    Écoute ça va bien, on est samedi donc c'est des moments où on est toujours un peu en plein milieu de notre semaine de taf on va dire. Donc un peu fatigué mais non très content d'être là, très content d'être avec vous et on va passer un bon moment.

  • Speaker #0

    Bon trop bien. Et bien si tu veux on va démarrer dès maintenant. Nico tu es co-fondateur de ce bar, donc d'Abstract. Exactement. Quand tu ne sers pas des cocktails, tu distilles aussi.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Tout type d'ingrédients.

  • Speaker #1

    Un peu près, tout ce qu'on nous amène, tout ce qui nous passe par la tête. Tout ce qu'on peut distiller, on essaie de le distiller pour voir ce que ça donne.

  • Speaker #0

    Et ça on en parlera parce que c'est assez spécifique. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur toi, sur qui tu es, d'où tu viens et tes petites expériences jusqu'à la création d'Abstract

  • Speaker #1

    Alors, Nico, je viens de Savoie, d'un petit village avec plus de vaches que d'habitants qui s'appelle Sainte-Foy, perdu au milieu des montagnes. J'ai grandi là-bas, alors je suis né dans l'Est de la France, j'ai grandi en montagne et j'ai toujours été un peu dans la région Rhône-Alpes. J'ai notamment fait mes études ici à Lyon. Et une école de commerce qui était boulevard Vivier-Merle, je crois, dans le troisième. Une école de commerce qui n'avait pas vraiment trop de... Je ne devrais pas dire ça. Une école de commerce classique on va dire. Mais c'était fun, c'était des bonnes années. Et puis après je suis parti à Paris pendant une petite dizaine d'années pour le boulot. Et ça fait maintenant 7-8 ans que je me suis réinstallé à Lyon. L'envie de retrouver la ville et de me rapprocher de mes montagnes. Et voilà, il y a 3 ans maintenant, 3 ans et demi, on a commencé à travailler sur ce projet d'Abstract. Et voilà, maintenant, je vis ici, je dors ici. Je ne connais que ce lieu-là. Je ne sais pas pourquoi j'ai un appart à côté, parce que ça ne me sert vraiment pas à grand-chose.

  • Speaker #0

    Ok, vraiment, tu campes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un peu ça. C'est ma chambre. Bienvenue dans ma chambre, du coup. Super,

  • Speaker #0

    magnifique.

  • Speaker #1

    J'ai essayé de la ranger un peu avant de vous venir.

  • Speaker #0

    Oui, ça se voit. Je ne vois pas ton lit.

  • Speaker #1

    Il est derrière, dans le labo. Il est banqué.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'on ne l'a pas dit, il y a un magnifique labo derrière. On en reparlera aussi tout à l'heure, parce que ça fait partie intégrante du concept du bar. Oui. Je voulais revenir sur, pendant tes études d'école de commerce, est-ce qu'à ce moment-là, tu savais déjà que tu avais envie de bosser dans les spiritueux

  • Speaker #1

    Alors, je pense que c'est assez marrant parce que... Quand on a commencé à travailler sur ce projet d'Abstrax, je me suis remémoré un peu mon passé de ce que j'avais fait, en me disant que c'est quand même assez fou de faire une école de commerce et de terminer par ouvrir une distillerie. Et en fait, c'est là où tu te rends compte souvent que la vie est un peu cyclique, c'est-à-dire qu'avant de faire cette école de commerce, je me suis un peu cherché. et notamment j'avais ce doux rêve à la sortie du lycée d'essayer de vouloir sauver le monde à travers l'environnement et donc j'avais fait une fac de biochimie et en fait ça m'a vite saoulé très clairement j'ai dû faire un semestre je pense que c'est moi je voulais un truc et je voulais un truc plus appliqué et très clairement passer des heures à dessiner des cellules à regarder dans un microscope et dessiner des cellules Ce n'était pas vraiment le truc qui m'éclatait le plus. Moi, j'avais plus une vision, une envie terrain, de me dire d'aller sur le terrain pour essayer de faire des choses et aider en termes d'environnement, d'écologie, etc. Donc, j'ai très vite lâché l'affaire. Mais en fait, je repensais à ça parce que le fait de travailler en distillation et puis de la méthode qu'on a de distillation, ça m'a poussé à devoir me remémorer des cours de biochimie. Et je me suis dit, en fait, il n'y a pas de hasard. À un moment, il y a... On fait des détours pour finalement arriver là où on souhaite aller à la fin. Et donc, ça faisait partie des détours qui étaient nécessaires. Sûrement nécessaires, peut-être pas utiles, mais nécessaires qui m'ont amené jusque là où je suis maintenant.

  • Speaker #0

    Et donc, tu finis tes études de commerce, tu te diriges vers quel...

  • Speaker #1

    Du coup, je finis mes études de commerce et je me dirige vers la communication, le design de produits, de marques, etc. Et il se trouve que par hasard, je fais mon stage de fin d'études dans une agence qui a pour spécialité de travailler sur le design de produits et de marques d'alcool. Et en fait, je commence à me frotter un peu à ce milieu-là, au-delà du fait que j'étais bonfétard aussi et que j'ai toujours eu un peu un lien avec ça, on va dire. Mais non, au-delà du côté festif des années école. C'est plus que là, je me suis vraiment intéressé à ce marché-là, à ce milieu-là, à ces produits-là. Et très vite, c'est devenu une spécialité, puisque je bossais quasiment à 90% que sur des projets de spiritueux, de bières, en travaillant, en faisant du conseil pour les grands groupes des Pernod Ricard, des Nekon, etc. Et c'est un peu ça qui m'a vraiment donné le goût de m'intéresser à ces produits-là, plus que juste les consommer, mais vraiment de comprendre l'histoire qu'il y a derrière, de voir qu'en fait, c'est des produits qui sont... hyper riches parce qu'ils font déjà écho à, je pense que ça fait partie un peu du patrimoine français. On parle d'humains qui sont derrière, d'artisans, de méthodes ancestrales pour fabriquer ces produits-là. Et donc, j'ai découvert un peu toute cette histoire et c'est cette histoire-là qui m'a beaucoup intéressé. Et puis après, avoir un applicatif design et conception de produits a été hyper intéressant.

  • Speaker #0

    Tu avais un peu une vision 360, parce que du coup, tu partais d'une formation marketing. Tu étais plutôt marketing.

  • Speaker #1

    Complètement, ouais.

  • Speaker #0

    Tu t'es dirigé vers la conception du produit.

  • Speaker #1

    En fait, je me suis cherché pendant longtemps, parce que très clairement, sortie du lycée, je pense que tout ce que j'ai essayé en termes d'études, ça ne marchait pas trop. En fait, je m'ennuyais un peu vite. Et puis surtout, ça ne marchait pas bien. Et en fait, il y a eu cette... cette école de marketing. J'ai découvert le marketing en flat, moi je ne connaissais même pas ce mot-là. C'est une de mes meilleures amies qui m'a parlé de ça. Et je me suis dit, en fait, c'était un peu le choix de facilité dans le sens où je pense qu'étant des générations qui sommes vraiment nées dans le monde de la publicité, du marketing, etc., d'un coup, j'avais un truc où je n'avais pas l'impression de bosser parce que ça me paraissait assez... Moi, j'étais très tourné vers la communication plus que le marketing en tant que tel. Ça me faisait un peu de chier de faire tous ces trucs très études de marché. C'était pas ça qui m'intéressait. J'aimais beaucoup plus la partie créative et donc la communication. Et ça me paraissait en fait beaucoup plus évident. Et donc, j'ai pas eu l'impression de travailler pendant mon école de commerce. Et je l'ai terminé en fait, où je me suis dit, ah bah d'accord, il y a cinq ans qui sont passés. Et là, maintenant, j'ai un métier qui s'appelle le planeur stratégique, que je connaissais pas avant, mais que je découvre et qui me plaît beaucoup. Et voilà.

  • Speaker #0

    Donc du coup tu pars à Paris Du coup je pars à Paris,

  • Speaker #1

    je passe 10 ans à faire ce drôle de métier qui s'appelle planeur stratégique mais qui était ultra intéressant parce que, à la différence de beaucoup d'autres métiers en agence de communication, c'est un métier où en fait on nous demande de s'intéresser à tout type de sujet et de pouvoir être très rapidement arrivé à comprendre un peu les grands tenants aboutissants de n'importe quel domaine, de n'importe quel produit, n'importe quel marché. et de comprendre surtout comment les consommateurs vivent les produits et essayer de proposer des choses qui finalement correspondent aux consommateurs, de comprendre les clients plus que d'essayer de comprendre le chef d'entreprise ou le PDG d'un groupe qui essaye de juste faire des millions. Nous, on ne s'intéressait pas aux chiffres, c'est-à-dire que nous, on n'était pas là pour discuter de combien on allait vendre la prestation, du budget qui était lié et tout. Nous, on était juste là à dire. Les gens sont comme ça, en termes socio-démographiques et en termes de façon d'habitude de vie et de consommation, les gens fonctionnent comme ça. Donc, si à un moment, vous voulez que votre produit fonctionne, il faut répondre à quelque chose qui correspond aux gens. Et donc, nous, on avait un peu la facilité de dire, nous, on vous dit juste ce qu'il faut faire. Maintenant, après, c'est vous qui décidez.

  • Speaker #0

    Ça matche avec vos...

  • Speaker #1

    Voilà, après, si vous avez envie juste que ça marche. vous feriez mieux de nous écouter, mais après, il y a sûrement d'autres choses qui comptent là-dedans. Ça ne peut pas être que du kiff et juste se dire c'est simple, c'est comme ça La vie d'une entreprise, c'est plus compliqué que ça. Je l'apprends maintenant, je pense.

  • Speaker #0

    Tu es resté dix ans dans la même boîte

  • Speaker #1

    Non, j'ai fait six ans dans la même boîte. Ok. Pardon. J'ai fait 6 ans dans la même boîte où en fait, je pense que moi, j'ai toujours beaucoup fonctionné à l'humain. C'est-à-dire que c'est l'humain qui m'a... C'est toujours parce que j'ai rencontré des gens, parce que je me suis entendu avec des gens que j'avais envie de me dépasser, de rester déjà à des endroits. Et puis après, en fait, d'essayer de faire mon maximum pour réussir. Et donc, il y a eu une rencontre qui était hyper importante dans ma vie, qui était justement ma première boss, qui était ma maître de stage, puis ma première boss, puisque je suis passé de stagiaire à ensuite employé, et avec qui j'ai passé six ans, où je pense que ça a été les six années les plus fans de ma vie. Difficile aussi, on travaillait beaucoup, mais je pense que ça a été la plus belle rencontre professionnelle que j'ai eue, où elle m'a un peu tout appris, et surtout, on avait un vrai profond respect mutuel l'un et l'autre sur le travail qu'on faisait, sur nos qualités, nos défauts. Je suis un peu un petit con, elle a accepté aussi beaucoup de mes défauts, mais je pense qu'on a été ultra productifs, on a vraiment créé beaucoup de choses ensemble, et on s'est bien entendus, et c'est ce qui m'a fait rester pendant six ans. À un moment, t'as beau aimer ton travail, si t'aimes pas les gens avec qui tu le fais, ça tient pas longtemps. Et inversement, t'as beau faire un métier avec des gens que t'adores, si t'aimes pas ton boulot, tu tiendras pas non plus. Là, c'était un peu un équilibre. qui s'était trouvée. Et donc, j'ai passé six ans avec cette personne-là. C'est long, c'est long. Ma plus grande relation, je dirais. Mais ouais, c'était très chouette. On a passé des belles années. Après, je passais dans une... Il fallait que je... Tu sais, quand tu commences stagiaire, que ensuite tu deviens junior, que tu restes avec finalement toujours la même personne qui est en direction, il y a un moment où il faut couper un peu le cordon ombilical, tu vois, et essayer de... Il faut se challenger un peu aussi, parce que je pense que tu as un peu ce truc de... C'est un peu le confort de rester. Tu connais la personne, tu connais le mode de fonctionnement d'une entreprise. Il y a un certain confort de rester là-dedans. Et c'est toujours un peu... Je pense qu'il y a toujours cette prise de risque et vouloir partir à changer, qui est toujours un peu vertigineuse au début, mais qui est hyper motivante, parce que ça nous oblige aussi un peu à se remettre en question et à essayer de faire les choses différemment, d'essayer de faire encore mieux. Parce que sinon, on a tendance à un peu se... Mettre le dos dans le fauteuil et puis se dire bon bah c'est bon je sais faire, il n'y a pas besoin de pousser plus. Donc au bout de six ans, j'ai décidé de changer d'agence pour partir là plus sur une agence toujours même métier, design, conseil marque, produit, etc. Mais là plus vraiment tourner luxe. Donc en gardant quand même un gros ancrage sur tout ce qui était spiritueux, luxe. Il y avait beaucoup de ça. Après, il y avait quand même un peu d'horlogerie, un peu de mode aussi. Mais essentiellement, de toute façon, on m'avait recruté parce que j'avais un vrai background sur la partie spiritueuse, champagne, etc., boissons alcoolisées de manière générale. Et là, je n'ai pas fait long feu. J'ai dû faire six mois et en fait, je pense que...

  • Speaker #0

    Il n'y avait pas l'équilibre cette fois Non,

  • Speaker #1

    l'équilibre n'était pas là cette fois-ci. Et je pense que j'arrivais à mes presque, on va dire, huit ans à Paris. Je pense que Paris, c'est un peu...

  • Speaker #0

    Bizarre, t'en as eu marre.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est très difficile. Je pense que... Moi, je montais à Paris quand j'y allais pour mon stage de fin d'études. Je montais à Paris vraiment dans l'idée de... Je quittais Lyon, je m'étais débarrassé de tout, je montais avec une valise et c'était je fais mon stage de fin d'études et après je me barre, je vais faire le tour du monde. Ah ouais Parce que j'ai toujours aimé beaucoup voyager et donc j'étais en mode c'est bon je finis mes études, après je me barre, je fais un tour du monde et puis je verrai derrière. Je ne m'attendais pas en fait à faire un stage de fin d'études et avoir un travail à la fin, ça me paraissait un peu fou et puis surtout ce n'était pas du tout l'envie que j'avais. J'étais là en mode Paris ça va être dur, j'y allais un peu à reculons. Les débuts ont été un peu difficiles, le temps de s'habituer un peu, c'est un rythme particulier, c'est une ville particulière. Et en fait, il y a un peu ce truc d'un moment où on tombe amoureux aussi un peu de cette ville-là. Il se dégage quelque chose à Paris, mais autant qu'il se dégage quelque chose aussi à Lyon, qu'on peut avoir un peu cette... C'est différent, oui. C'est des villes très différentes, avec une atmosphère très différente. Mais Paris, il se passe quelque chose. Et en fait, au fil du temps, j'ai vraiment aimé les années que j'ai passées à Paris. Et puis après, il y a le moment où en fait, ça y est, c'est trop. C'est pas trop, j'ose. Mais tu sens que, tu sais, c'est un peu le genre, quand tu as une relation humaine, amoureuse, qui à un moment a fait son temps. Je préfère qu'on se sépare avant qu'on gâche tout ce qu'on a fait. C'était un peu ça, tu vois. On a passé de pariés, on a passé de belles années, c'était trop bien, j'étais beaucoup aimé. Je pense que c'est le moment qu'on se sépare et qu'on garde juste un bon souvenir tous les deux de notre vie ensemble. C'est joliment dit. Mais c'est vraiment le ressenti. Et même maintenant, j'ai vraiment toujours plaisir à aller à Paris, passer du temps là-bas. Mais je ne me reverrai pas vivre là-bas. Moi, maintenant, ma vie est ici. Je sais pourquoi je suis revenu là et je ne me verrai pas ailleurs.

  • Speaker #0

    Et alors, pourquoi tu es revenu ici Parce que tu aurais pu aller ailleurs dans le sens où... T'étais Savoyard, enfin je veux dire, pourquoi Lyon

  • Speaker #1

    Alors Lyon, il y avait deux choses. Moi à ce moment-là, j'étais encore à travailler en agence. Donc j'ai eu l'opportunité de pouvoir qu'une agence me... T'étais à distance Non, mais me fasse venir travailler ici.

  • Speaker #0

    Ah ok,

  • Speaker #1

    ouais. Pour le compte d'une agence ici à Lyon. Et surtout moi, mon point principal, c'était que je voulais me rapprocher de mes montagnes. C'était vraiment, j'avais ce manque. Lyon, enfin Paris, il faut compter à 6h30 pour retourner en montagne, donc je n'y allais pas assez souvent. Là je voulais vraiment réinstaller à Lyon déjà pour le cadre de vie de Lyon et pour pouvoir avoir cette opportunité de pouvoir rentrer chez moi en 2h30, d'être au milieu de mes montagnes, sur les pistes l'hiver ou au milieu des chemins l'été. Donc ça a été l'élément vraiment principal, ça a été ça. Et donc après de se dire, bon, je ne peux pas non plus aller me mettre dans mon petit village de Savoie parce que je faisais encore un métier à l'époque qui demandait à être quand même dans des villes d'une certaine taille parce que travailler en agence de design communication, on ne trouve pas ça non plus dans le plus petit village qui existe.

  • Speaker #0

    Et à ce moment-là, est-ce que tu avais en tête d'ouvrir un lieu comme tu as aujourd'hui Ou ce n'était même pas encore...

  • Speaker #1

    Je pense que le... Déjà, d'une, je n'aurais jamais imaginé ouvrir ça, cette forme que ça a pris. Par contre, ça faisait très longtemps que j'avais cette idée qui me trottait dans la tête d'ouvrir une distillerie. Donc déjà,

  • Speaker #0

    la distillerie. Oui,

  • Speaker #1

    la distillerie, c'était vraiment un peu un rêve, une idée que j'avais qui me trottait dans la tête. En fait, à force de conseiller beaucoup de groupes, de marques, etc., je commençais un peu à... fatigué d'essayer de proposer des bonnes idées, d'essayer de montrer qu'on a un marché des spiritueux qui est assez conventionnel et de vouloir essayer de proposer un peu des choses nouvelles et que finalement, il y avait très peu de choses qui passaient parce que c'est toujours pareil quand tu discutes avec des grands groupes ou des choses comme ça. Il y a une espèce de clé rose du gros groupe qui, eux, en fait, sont ultra focus sur la rentabilité, sur le... Ils ne veulent pas prendre de risques. Eux, ce qu'ils veulent, c'est... OK, ils lanceront un produit quand ils sont sûrs qu'il y a un marché et que derrière, ils vont pouvoir en écouler des caisses et des caisses. Et là, ils se diront OK, c'est bon, là, on va y aller, on proposera un truc nouveau. Outre ça, toute idée qui essaye d'être un peu rupturiste et de changer un peu les choses, ils sont très réfractaires. Ils essayent d'avoir, ils ont tous un peu leur petit labo, tu sais, un peu leur cellule un peu créative où ils essaient de faire des trucs. Mais en fait, finalement, ils sont quand même, c'est généralement en plus des jouets. Ces cellules-là, c'est souvent des jouets des patrons des grands groupes. Ça les éclate un peu d'avoir un truc où ils peuvent s'imaginer faire des trucs, mais ça ne va jamais au bout. C'est surtout des grandes idées qui se retrouvent après face à la réalité. face à la réalité du fonctionnement de gros mastodonts comme ça, qui, en fait, ne laissent rien passer. Donc, je pense qu'à ce moment-là, j'avais déjà l'idée de me dire, OK, mon métier, pour l'instant, il me plaît encore à peu près, mais je sais que le jour où j'arrêterai ce métier-là, ce sera pour ouvrir une distillerie. Je le savais déjà et c'était la volonté que j'avais.

  • Speaker #0

    OK, et donc, c'est arrivé quand, ce moment

  • Speaker #1

    C'est arrivé en... C'est arrivé en... 2010... En... 2000... Non. Attends, on est en quelle date 2024 là 2025 On est en 2025 Le temps passe trop vite C'est 2021 je pense. Ok. 2021-2022, j'ai quitté mon ancien métier, où ça n'allait plus du tout pour plein de raisons. J'étais un peu forcé de quitter l'emploi que j'avais. Et en fait, c'est à ce moment-là où je me suis dit, bon, c'est un signe. qu'il faut en fait, puisque c'est une opportunité, de se dire ok, allons-y, puisque de toute façon, de la maintenant, je me retrouve sans rien, maintenant il faut que je puisse avancer. Et c'est là où je me suis dit, c'est peut-être l'occasion. Et je me suis dit, ok, maintenant, t'as fait suffisamment de temps dans ton ancien métier, là il se trouve que les choses ne se sont pas passées comme tu le souhaitais ou comme tu l'imaginais. C'est le moment de se réinventer et c'est le moment de potentiellement se poser des questions et faire des choses différemment. Et c'est là où j'ai commencé à me pencher sur ce sujet de créer une distillerie.

  • Speaker #0

    Ok. Au début, vous êtes deux à l'avoir créé. Ouais. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu la rencontre avec ton associé et comment vous avez eu l'idée ensemble Comment ça s'est passé en fait Je ne sais pas comment l'expliquer. de l'idée à la création. Comment ça s'est passé

  • Speaker #1

    Je pense que c'est... Alors, tu vois, comme on en parlait avant, je pense que c'est toujours une question d'humain. Les choses se passent toujours humainement. C'est des rencontres qui se font et qui se font parfois de manière complètement inopinée. Et c'est souvent les meilleurs, d'ailleurs. Et c'est souvent les meilleurs, ouais. C'est souvent les meilleurs. Mais en tout cas, c'est celle où il y a aussi beaucoup de... Il y a des histoires à raconter derrière. Et c'est pas des... C'est là où on s'écarte un peu du truc d'avoir un storytelling pour du marketing, mais qui est plus vraiment la vraie vie de ce qui s'est passé. Donc, je commence à regarder, moi n'y connaissant rien, à monter une distillerie. C'est-à-dire que je savais comment s'occuper d'une marque, comment on gérait du design, des choses comme ça. Mais en fait, finalement, créer une distillerie, savoir faire des produits soi-même et tout, j'en avais aucune idée. Donc, je suis parti un peu d'une feuille blanche à commencer à lire plein de choses, à me dire, OK, c'est un peu des questions cons aussi de se dire. Alors, je connaissais quand même le grand principe de la distillation, les bases, on va dire. Mais j'avais plus toute la partie très administrative, toute la partie légale, tout ça. En fait, j'avais aucune idée. C'est comment on crée une entreprise. Qu'est-ce qu'il faut pour créer une entreprise Qu'est-ce qu'il faut pour pouvoir distiller de l'alcool Parce qu'évidemment, c'est un sujet... Il y a une réglementation particulière. Il a fallu découvrir tout ça, essayer de se renseigner. Je partais d'une page longue. Beaucoup de lectures, de témoignages, de choses sur Internet. D'essayer de rencontrer des gens qui étaient aussi en train de lancer leur distillerie ou qui étaient déjà lancés ou qui avaient... Essayer d'avoir emmagasiné... De juste essayer de... Quand tu démarres comme ça à zéro, t'as un peu une espèce de courbe où au début, c'est trop bien parce que t'es hyper excité, t'as envie de découvrir plein de trucs. Et puis plus tu découvres des choses, et plus ça devient vertigineux parce que tu te dis, mais ça s'arrête pas, il y a tout à apprendre. Et surtout, tu commences à mettre le doigt dans un espèce de truc qui te paraît une montagne. Et donc, t'essayes petit à petit de cloisonner un peu les trucs et de se dire, OK, il y a l'aspect légal, il y a l'aspect... Tu essaies de ranger un peu dans des boîtes et de te dire j'ai quelques chantiers sur lesquels je dois travailler et on va y aller petit à petit. Et donc, en rencontrant des gens comme ça, on avait des discussions et évidemment tout le monde me posait un peu la même question que toi qui était comment en fait t'en viens à vouloir monter une distillerie Donc je raconte ce que je t'ai raconté avant et notamment il y avait aussi un truc que je ne t'ai pas raconté c'est qu'à Paris, donc là ça remonte à Mais quand je suis arrivé à Paris et que j'étais stagiaire, évidemment, on ne gagnait que dalle en agence. Et on avait quand même envie de sortir et de faire la fête et tout. Et donc, avec un de mes potes à l'époque, un de mes co-stagiaires, on a eu l'idée de se dire, bon, on va essayer de diminuer notre facture sortie et notre facture boisson par mois. Donc, on va créer, alors c'était avant les Instagram, avant les réseaux sociaux et tout. On a dit, on va créer un blog qui va parler d'alcool. et en fait comme ça on va avoir des produits gratuits on va se faire inviter à des soirées et comme ça ce sera trop bien on va pouvoir moins dépenser donc ça c'est la version off la version officielle, c'était non, on est super intéressé par le marché de l'alcool, on a plein de trucs à dire et tout. Mais en fait, en réalité, les deux versions sont vraies, parce que moi, travaillant sur des marques d'alcool, on avait accès à des informations que peu avaient en avance, et donc ça nous permettait de pouvoir avoir du contenu qui était assez exclusif. Et donc on a monté ce blog-là, qui s'appelait Distiller à l'époque, et qu'on a tenu pendant deux ans, je pense, c'est un truc comme ça, et qui a vachement bien marché, où les marques nous ont assez repéré, parce qu'on avait... En fait, on avait eu envie de se différencier par rapport à ce qui existait sur le marché des blogs à l'époque d'alcool, où tout le monde était très pointilleux et essayait d'avoir une approche très professionnelle, mais presque trop, qui était, on va parler du whisky, des petites notes, de ces choses-là. Et en fait, nous, on n'a pas encore suffisamment de connaissances. On n'est pas des sommeliers, on n'est pas des nés, on n'est pas tout ça. Donc en fait, ce qu'on voulait plutôt raconter, c'était la partie beaucoup plus lifestyle. des sorties de faire un peu des c'était avant l'heure on avait créé l'annuaire des barres des meilleures barres de Paris de dire ok qu'est-ce qu'il te faut chez toi c'est quoi les produits qu'il te faut chez toi si tu veux t'éclater avec tes potes et faire des cocktails chouettes, de présenter les nouveaux produits qui sortaient, c'était tout ce truc là et donc ça nous a permis de potentiellement notamment aussi de pouvoir participer à des événements et de rencontrer en fait finalement des gens du monde de la conception de spiritueux, et aussi des gens du monde du bar. C'est très malin. Ouais, c'était la débrouille. On essayait de se débrouiller comme on pouvait à l'époque, mais c'était hyper intéressant. Moi, j'ai trouvé ça hyper intéressant, parce qu'en plus, j'aime beaucoup écrire, donc c'était chouette de pouvoir aussi travailler là-dessus. Et donc... invité à des événements et tout, ça m'a permis aussi là de connecter avec le monde du bar. Et donc de rencontrer des barmans, de rencontrer des gens qui sont vraiment plutôt du monde, de ce monde un peu plus, on va dire, front de la restauration, un peu en prise directe avec les clients, les consommateurs, etc. Et il se trouve qu'il y a eu un événement où en fait, on avait été invité pour aller visiter une distillerie à... Je ne saurais plus dire si c'était Bénédictine sur la côte atlantique. Et à ce moment-là, j'avais été le seul média, entre guillemets, parce qu'on n'était pas des médias, on était juste deux potes qui écrivaient des bêtises et qui rigolaient avec ça. C'est bien. En tout cas, on essayait surtout de ne pas se prendre au sérieux et on ne se prenait pas pour ce qu'on n'était pas. On a toujours essayé de garder une certaine... distance de juste dire non mais nous ça nous éclate de faire ça et c'est cool et donc je suis invité à ça et en fait je me retrouve à être le seul média et là c'était que des barmans les barmans un peu en vue de Paris qui étaient invités et ça a été la première rencontre avec celui qui deviendra mon associé ici mais c'est une rencontre où en fait on s'est vu le temps d'un week-end mais moi j'étais rien, moi j'étais juste un vieux média et c'était des barmans qui étaient là pour Voilà, qui passaient un bon week-end et qui s'amusaient entre eux, ils se connaissaient tous, évidemment, il y a un peu, que je découvre maintenant depuis quelques années et tout, mais il y a une vraie communauté, mais comme dans tout métier, comme la restauration de manière générale, il y a une vraie communauté qui se crée au sein de ce marché-là.

  • Speaker #0

    Mais donc voilà, ça a été la première fois qu'on s'est vus. Et donc, quand je reviens au moment où je suis... C'est complètement décousu ce que je fais.

  • Speaker #1

    Non mais on fait des petits...

  • Speaker #0

    On fait des allers-retours. Et donc, arrivé au moment où je commençais à chercher un peu ce que je devais faire, ce que je devais faire pour arriver à monter une distillerie, donc je rencontre du monde, et donc, je parle à un moment, quand on me... pose la question de mon baguette, je raconte cette histoire de distiller, sauf que bon, j'aumais la partie de c'était pour moins dépenser et se faire inviter à des soirées et plus la question de crédibilité plus d'essayer de pointer le truc sur, non en fait vraiment intéressé ça nous a permis de faire beaucoup de contacts, de rencontrer pas mal de monde et je me souviens très bien d'une discussion avec une des personnes que j'avais rencontrée et où je lui raconte ça et je lui dis, bah voilà, ça m'a permis de rencontrer et à l'époque des barmans qui étaient un peu bien branchés. Et je cite, parmi les barmans que je cite, je cite notamment le nom de mon associé. Et là, il m'arrête et me dit, ce mec, il est ultra intéressant, il est ultra inspirant. J'aimerais vraiment beaucoup avoir cinq minutes avec lui parce que je pense que c'est vraiment une personne très inspirante sur le marché. Et là, je rentre chez moi et je me dis, mais en fait, c'est con parce que j'ai un contact. Là, je rencontre plein de gens et tout, c'est très cool et c'était super intéressant. En fait, là, j'ai un contact ultra intéressant avec qui je pourrais avoir, en tout cas, où je pourrais avoir des infos. Vraiment, je pense que le premier message que je lui ai envoyé, c'était vraiment plutôt en mode, juste si on pouvait discuter, parce que là, moi, je démarre tout juste un projet perso. Est-ce qu'on peut en discuter Parce que je pense que tu as peut-être des choses à m'apprendre. C'était vraiment très innocent comme première approche. Mais donc je lui envoie ce message-là, je lui dis je sais pas si tu te souviens, on s'était vu un truc, évidemment, ils s'en souvenaient pas, mais normal, je pense que c'est... Mais on avait eu un contact quelques temps avant sur un sujet que je travaillais en agence, enfin on avait eu une première prise de contact là-dessus. Et donc je lui envoie le message et je lui dis bah écoute, j'ai un projet perso, si t'as du temps, j'aimerais bien qu'on en parle. Et il me dit bah écoute, j'ai un train, le lendemain, j'ai une heure de battement, si tu veux on s'appelle à telle heure. Et donc le lendemain on s'appelle et on passe... On passe une heure au téléphone et là, on se découvre plein de points communs. Donc, je lui raconte que j'ai envie de monter une distillerie, mais que je n'ai pas forcément envie de monter une énième marque de gin, que ça me saoule un peu et que j'ai l'impression qu'en fait, il y a une autre voie à prendre sur le marché des spiritueux, qu'on peut essayer d'être plus créatif, faire quelque chose de différent. Lui avait une vraie vision qui commençait à travailler à ce moment-là, qui était encore un peu au stade embryonnaire, mais il avait déjà une certaine vision qu'il voulait porter sur le marché des spiritueux. On se rend compte, il est savoyard, je suis savoyard. Et l'origine de Abstract, c'était au début, on se disait, on va créer cette distillerie en plein milieu des montagnes. On va faire une distillerie un peu folle avec un musée autour du Gou. On aura notre propre endroit où faire pousser ce qu'on utilisera après en distillation. C'est quelque chose qui n'est pas un projet qui est abandonné, mais qui est juste, on s'est dit, on ne va pas partir trop loin tout de suite. On va commencer un peu à une plus petite échelle. On a cette discussion-là. Et en fait on termine la discussion et il me dit écoute Go on monte ça ensemble. Et on sort une heure de call et moi je suis là en mode ok alors c'était pas du tout ce que j'attendais. Enfin je m'attendais pas à ça alors évidemment ultra euphorique, ultra euphorique c'était dingo. Et voilà c'est comme ça que s'est passé le premier contact avec mon associé.

  • Speaker #1

    Donc juste pour info, ton associé qui est Rémi, je ne connais pas du tout le monde des...

  • Speaker #0

    Je pense que c'est important de quitter lui, et surtout tous les gens, parce que je pense qu'ici, c'est vraiment un projet de copains, et de gens qui ne se connaissaient pas forcément à la base, mais je pense qu'on a très vite noué un lien assez fort tous ensemble, et on s'est tous très vite très appréciés. Donc oui, mon associé principal avec qui on a imaginé tout ce... on a commencé à imaginer tout ce projet-là, il s'appelle Rémi Savage. Il est donc né à Chambéry, mais il a grandi à Lyon, chose que finalement peu de gens savent, mais il a grandi à Lyon, il a fait ses débuts de barman à Lyon. Et donc voilà, c'est dans le fond, on est deux Ronalpins, et dont un... encore plus lyonnais que moi qui avons eu envie de venir se réinstaller ici et d'ouvrir notre projet ici.

  • Speaker #1

    Et donc maintenant il y a l'idée de la montagne que vous avez un peu laissé de côté.

  • Speaker #0

    En fait le projet est passé par pas mal de phases. La première phase était vraiment cette idée originale qui était de se dire ok on va monter cette distillerie en plein milieu des montagnes. On avait déjà, lui, il avait déjà cette vision sur les monochromes. On en parlera peut-être après, mais en tout cas sur la façon dont on approche les spiritueux et notre approche qui est particulière. Lui avait déjà... Vraiment, les bases de ça, il avait déjà un peu cette vision-là, qu'il avait commencé à travailler chez lui pendant le confinement à Londres, parce qu'il est installé à Londres maintenant. Mais il travaillait ça déjà à l'époque, et donc on a voulu pousser cette idée-là jusqu'au bout. Mais donc à l'origine, ça devait être en montagne. Et puis après, on s'est dit, c'est beaucoup d'enjeux d'être en montagne. Il y a des enjeux de logistique, il y a des enjeux d'investissement qui sont... pas les mêmes. C'était compliqué de se dire, on va commencer par ça. Sachant que le concept même de ce qu'on voulait faire était déjà très conceptuel. En tout cas, il était très en rupture avec ce qui existait. Donc, il y avait un peu ce truc de on ne va peut-être pas non plus se mettre trop de bâtons dans les roues, en tout cas se complexifier la tâche tout de suite. Et puis surtout, il faut d'abord qu'on fasse une preuve de concept, que l'idée qu'on a, qu'est-ce qu'on veut faire, Une fois qu'on aura résolu ça, après, on pourra s'imaginer partir dans tous les sens et faire les fous. Ensuite, il y a une deuxième phase où on s'est dit qu'on a eu Éco, qui avait un bâtiment absolument incroyable au bord du lac d'Aigbelette qui était vide et où la mairie cherchait des gens pour faire un projet là-dedans. Donc là, on est partis dans tous les sens et on a imaginé un concept de... Ça s'appelait la maison des arts décoratifs avec un hôtel parce qu'on était obligé de garder une partie hôtelière, un bar à cocktail, la distillerie, etc. Mais bref, même chose. Ça, c'était nos débuts. C'était nos débuts où on partait dans tous les sens et on s'est vite rendu compte qu'il fallait qu'on soit un peu plus réaliste que ça et qu'on démarre et qu'on démarre de manière un peu plus calme. Et donc, c'est là où l'idée est venue. Moi, je lui ai proposé. Je lui ai dit écoute, moi, je... Je pense qu'en commençant par un laboratoire à Lyon, on trouve un petit local, on s'installe dans un laboratoire, on installe notre labo à Lyon, on fait une première preuve de concept et ensuite on voit pour la deuxième phase. Parce que moi, je vivais à Lyon, et donc c'était simple. Et lui, l'idée ne lui a plu tout de suite puisque c'était l'occasion pour lui d'avoir en tout cas un projet, un pied-à-terre entre guillemets, qui lui permettrait de revenir régulièrement à Lyon. Il a encore de la famille dans la région, etc. Donc... Lui, c'est un très grand aimant de Lyon et il avait vraiment envie de pouvoir...

  • Speaker #1

    C'est à dire que vous vous êtes retrouvé sur cette idée aussi Ouais,

  • Speaker #0

    voilà, c'est ça. Donc on s'est dit, go, on va faire ça.

  • Speaker #1

    Et il me semble que le lieu, c'est vraiment un coup de cœur.

  • Speaker #0

    Ouais, alors ça ne devait pas du tout être vraiment les premiers lieux qu'on regardait. Ça ne ressemblait pas à ça. C'était vraiment limite, on cherchait une cave ou un garage. C'était juste un espace de production.

  • Speaker #1

    C'était que labo.

  • Speaker #0

    Exactement, l'origine du projet, c'était vraiment... L'idée centrale, c'était ce labo et cette distillerie d'un nouveau genre. C'était vraiment le centre du projet. Donc à ce moment-là, on était encore concentrés là-dessus. Et puis il y a eu ce moment où on a découvert ce lieu-là et où en fait, on ne s'est pas posé de questions. Ça a été vraiment le coup de cœur direct. On s'est dit, OK, c'est là, on va s'installer ici. avec ses qualités et ses défauts dont on fait l'expérience aujourd'hui. Mais on a décidé de s'installer aux deux rues du Roc dans ce bâtiment qui forme un angle qui ressemble un peu au Flatiron français lyonnais on pourrait dire. Il y a un petit côté là-dedans et donc voilà, on a posé nos valises ici. Ce qui était aussi en plus très drôle c'est que Donc, ceux qui nous écoutent ne verront pas les images, ceux qui nous regardent verront peut-être les images, mais il y a une très belle vue. La vue, on l'a découverte qu'une fois qu'on avait récupéré les clés, puisque, évidemment, le lieu était abandonné depuis deux ans ou trois ans. Plus de contrat d'écrite, c'était rien, tous les rideaux de fer tombaient, donc on a fait toutes les visites à la lampe de poche. On a signé le bail en ayant visité uniquement la lampe de poche, ce qui était assez drôle. Et donc, il y avait eu ce moment un peu magique où, quand on a levé les rideaux, on a dit, OK, c'est vraiment très beau.

  • Speaker #1

    C'était quoi avant Une épicerie, c'est ça Un tabac C'est un lieu qui a eu,

  • Speaker #0

    je pense, 1000 vies, qui existe depuis très longtemps. Dans les années 50, ça a été une épicerie. C'est marrant parce que j'ai beaucoup de voisins qui me racontent pas mal d'histoires, et dont des personnes âgées aussi qui ont connu le lieu depuis très longtemps. Et qui me racontait qu'il y avait à l'époque, il y avait cette femme qui tenait l'épicerie dans les années 50. Et puis, on imagine bien un peu le cadre avec cette femme au gros doigt, la grosse travailleuse qui a vraiment, tu vois, qui avait les mains dans le cambouis toute sa vie. Un peu penchée en avant, un peu usée par la vie, mais qui descendait à la cave via une trappe en bois pour remonter des fruits, des légumes qu'elle vendait ici. Puis après, ça a été un... Ça a été un restaurant de quartier, un bar de tabac, un dépôt de pain. Il y a eu vraiment mille vies. Ce qui était marrant aussi, d'ailleurs, c'est qu'il y a une des propriétaires qui a tenu ce lieu-là, qui habite toujours dans l'immeuble au-dessus, au troisième, Marie-Lou, avec qui on a pas mal discuté aussi. C'était assez cool de pouvoir créer un lien entre ce que le lieu a pu être avant et nous qui reprenions l'affaire ici.

  • Speaker #1

    Ok. Donc à ce moment-là, c'est là qu'intervient votre idée de bar. Parce que vous avez un lieu finalement qui devient très grand.

  • Speaker #0

    Ouais, il y a deux choses. Je pense qu'il y a déjà le lieu qui avait suffisamment de place pour faire ça. Évidemment, on découvre aussi, un peu par hasard, qu'il y a une licence 4 liée au lieu.

  • Speaker #1

    Ça qui est plutôt une chance.

  • Speaker #0

    qui est une très grosse chance parce que c'est très compliqué d'en avoir en plus ouais alors je pense que c'est ça peut être compliqué et puis ça coûte vite cher mais donc qu'elle y est déjà sur le lieu tu la repayes pas même si t'as un nouveau là en fait ça dépend tu vas avoir soit ici c'est un format un peu particulier c'est qu'en fait la licence 4 elle est liée au local donc en fait on loue la licence 4 à l'année Et ça fait partie des charges qui sont comprises dans le... Enfin, des charges, ça fait partie des frais de location qu'on a pour l'espace. Mais c'est donc pas à notre nom directement. On n'est pas titulaire de... Enfin, si, on est titulaire puisqu'il y a eu un transfert, mais c'est un transfert partiel. C'est-à-dire que si on part, on ne peut pas emmener la licence 4 avec. Elle reste liée au lieu. Mais bon, comme on ne compte pas partir, de toute façon, tout va bien se passer.

  • Speaker #1

    Bon, ça va. Et donc la licence 4 vous fait vous dire Et donc licence 4,

  • Speaker #0

    on se dit c'est en fait trop bien. S'il y a ça, on va diviser l'espace en deux. On va avoir notre labo derrière et on va pouvoir créer ce bar à cocktail qui va nous permettre à la fois d'aller au bout d'une idée qu'on avait aussi, une idée qu'on projetait sur le monde des bar à cocktail et de la mixologie. Et de pouvoir faire la démonstration d'avoir ce showroom pour les clients. C'était quand même le meilleur moyen d'arriver à commencer à faire vivre l'expérience de nos produits et de faire comprendre comment ils peuvent être utilisés, quel est l'intérêt de travailler de la façon dont on travaille. Donc c'est comme ça qu'on s'est dit qu'on allait ouvrir en plus de Abstract Lab. On va ouvrir Abstract Bistro, qui sera donc le bar à cocktail de la distillerie. C'est une affaire à côté, c'est deux entités séparées. Mais on s'est dit, OK, on va monter ce bar à cocktail. Là, évidemment, c'est Rémi qui a pris le gros lead là-dessus en plus, puisque c'est sa spécialité. Et c'est à ce moment-là aussi qu'on a ramené d'autres gens autour du projet, qui sont maintenant aujourd'hui vraiment des gens que j'aime beaucoup et qui sont des... Des amis, on est une bande de copains maintenant et on s'aime, je pense, tous beaucoup. Mais c'est à ce moment-là qu'ils sont arrivés, Adrien et Sarah Moudoulou, qui sont très proches de Rémi, qui l'accompagnent sur tous ses projets. Ils ont un bar à Paris.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il a un autre bar Oui,

  • Speaker #0

    il a un premier bar. Son premier bar qu'il a ouvert, c'était en 2021, je crois, ou en 2020 ou 2021. C'était à Londres. Ça s'appelle Bar with Shapes for a Name. qui est basé sur le courant, le barhouse et le fonctionnalisme. Parce que son approche à Rémy, c'est qu'à chaque fois il ouvre un bar qui est basé sur un courant artistique. Et c'est de penser entièrement l'expérience du bar basé sur ce courant artistique-là. Donc il y a A Bar With Shapes For A Name à Londres, ensuite il a ouvert la même année que Abstract, il a ouvert à Paris avec Adrien et Sarah, notamment Adrien et Sarah. Il y a aussi Marc qui est associé avec eux. Pareil, très belle bande. Ils sont tous adorables. Donc, ils ont ouvert Bar Nouveau, qui est un bar basé sur l'art nouveau à Paris. Ça, c'était en juin 2023. Et nous, en septembre 2023, on ouvrait Abstract. C'est là où on a ramené Adrien, Sarah, Paul, qui est son associé de Londres, qui s'est associé aussi ici. Et comme on s'est dit qu'on allait faire un peu de food, on a appelé notre copain aussi Guillaume, qui s'est joint à l'aventure avec nous pour ici à Abstract Bistrot.

  • Speaker #1

    Et ça, c'est ce qui a beaucoup fait parler. Quand vous êtes arrivé à Lyon, c'est Guillaume, qui est, qu'on le rappelle, chef étoilé à Paris, qui a le restaurant Nezo. Donc ça, ça a beaucoup fait parler.

  • Speaker #0

    Alors nous, on s'est fait surprendre un peu par ça. Pour être très honnête, et c'est vraiment pas de la modestie, nous, on était concentrés sur notre projet. Et c'est... Encore une fois, nous, c'est une histoire de copains. On se connaît maintenant bien tous. On a tous créé vraiment des liens ensemble. Et on était très concentrés sur le projet. Et on ne savait pas du tout à quoi s'attendre au moment de l'ouverture. Et moi, je me revois encore en août à essayer. On s'approchait, on avait pris un retard absolument déraisonné. Normalement, on était censé ouvrir en juin. On a ouvert avec trois mois de retard à cause des travaux. On a eu toutes les merdes possibles qu'on aurait pu avoir. On les a toutes vues. On continue à en avoir, mais c'est comme ça qu'on apprend. C'est ouvert. Oui, ça ne bougera pas. Mais donc, il y a eu ce moment un peu étrange où d'un coup, on a compris que peut-être qu'on parlait un peu de nous. On ne savait pas à quoi s'attendre au moment de l'ouverture. Et il se trouve qu'il y a eu, je ne sais plus quel média, qui a posté un premier article. évidemment sans jamais nous consulter, c'est-à-dire que nous on n'a pas envoyé de communiqué de presse, on faisait notre truc de notre côté avec notre petit compte Instagram où on mettait une ou deux photos pour commencer à teaser un peu qu'on allait ouvrir un lieu, mais c'était plus voilà, on va faire un truc et ça va être cool. Et donc il y a eu ce premier média qui a commencé à poster un premier article. Et là, ça a été un peu un effet boule de neige. Je crois qu'on était mi-août, un truc comme ça, début août ou mi-août. Et c'est là où on a commencé à prendre un peu la pression, nous, parce qu'on était là. En fait, ça commence à parler quand même beaucoup de nous, alors que nous, on était encore vraiment loin d'être ouverts. C'est-à-dire que même, je pense que deux semaines avant l'ouverture, on était, je pense qu'on avait encore, il y avait encore tout à faire. La carte n'était pas finie. On était, enfin vraiment, c'était dingue. Petite pression qui... Ouais, petite pression, mais en essayant de rester toujours, en disant, OK, mais bon, c'est... quoi qu'il arrive, de toute façon, on reste concentré sur ce qu'on fait, on reste dans la droite lignée de ce qu'on a en tête et ça ne change rien de ce qui est dit, qu'on parle de nous ou pas, ça ne change rien de ce qu'on doit faire et du travail qu'on a à faire. Le seul problème qu'il y a eu, c'est que c'est de la façon dont on a parlé de nous, c'est-à-dire qu'on nous a présenté comme étant le resto, le futur restaurant de Guillaume. Et en fait, ça, nous, c'était problématique, mais au global, on a tous... c'était problématique pour nous parce qu'on ne voulait pas cet effet déceptif. On n'était pas un restaurant. Et ça n'a jamais été l'objectif d'être un resto. On ne se prend pas pour ce qu'on n'est pas. L'objectif n'a jamais été de créer un resto ici. C'était de créer un bar à cocktails inspiré des bistrots où il se trouve qu'on faisait aussi à manger et que ce n'était pas mauvais. Mais jamais l'idée n'a été de faire un resto. Mais là, du coup, en fait, ces articles tombent. Et tout le monde commence à penser qu'on va ouvrir un restaurant ici. Donc, il a fallu envoyer un ou deux petits mails quand même. Un peu rectifiés. Juste au moins de les prévenir et de leur dire, nous, ce qu'on ne voulait pas, à la rigueur, que les journalistes racontent ce qu'ils veulent. Il n'y a pas de... Ils font ce qu'ils veulent. Et c'est dommage qu'ils ne soient pas plus intéressés. Ils auraient pu nous appeler et nous poser des questions avant de faire ça. Bon, ils ne l'ont pas fait, mais tant pis. Toute communication est bonne à prendre. J'ai appris que toute communication était bonne à prendre. Mais celle-ci, ça aurait été mieux si on avait pu... Si on avait pu leur donner le vrai sujet, de leur dire non, non, mais on est d'abord une distillerie, ensuite un bar à cocktail et ensuite il se trouve qu'on fait un peu un anglais. On va mettre juste une... Juste le milieu du village. Exactement, ouais.

  • Speaker #1

    Il y a peut-être aussi un peu une méfiance qui s'est installée pour les Lyonnais. J'ai eu cette impression aussi où c'était hyper attendu. Il y avait un des gros titres, c'était le bar de l'année, l'ouverture la plus attendue de l'année. une grosse pression et même nous on l'a subi cette pression ce que j'avais j'entendais autour de moi du coup je connaissais c'était vraiment le début où je commençais un peu à m'intéresser à la food et tout et je connaissais même pas Guillaume Sanchez du coup là je me suis intéressée à lui j'ai écouté des podcasts et tout et je me suis dit j'ai commencé à comprendre que les gens se disaient ah c'est genre les parisiens qui viennent s'installer à Lyon et faire leur petit concept un peu farfelu et Donc il y a eu un peu une mauvaise compréhension du lieu.

  • Speaker #0

    Je pense, après, là où nous, on n'a peut-être pas été... On aurait peut-être dû essayer d'expliciter ça un peu plus. On a eu évidemment la perception... Et puis on entend aussi ce qui se dit. Donc évidemment, il y a eu une perception de c'est des Parisiens qui débarquent. La réalité, c'est que c'est d'abord un projet qui a été monté par Rémi. Enfin, qui originellement, c'était Rémi et moi-même. Et puis après, on a pris... les copains autour, mais... Quand Rémi a grandi à Lyon, moi je viens d'un petit village en Savoie, je pense que je suis réinstallé à Lyon depuis très longtemps, j'ai fait mes études ici, moi je n'avais pas du tout l'impression, mais je pense que c'est là où on a peut-être manqué de lucidité aussi, pas de lucidité, mais on a peut-être été un peu trop innocents, je pense, où on s'est dit, nous on connaissait l'histoire derrière, on n'a pas senti le besoin absolument de... rappeler que c'est d'abord un projet de gens qui sont d'ici ou de la région de Ronalpin. Donc bon, après, on a entendu ces bruits de couloir, mais on ne voulait pas aller démentir. Parfois, il y a un peu ce truc de se justifier, c'est s'accuser. Je pense que nous, ce qu'on voulait plutôt, c'était essayer de montrer que ce qu'on fait, c'est cool. Et c'était en fait dommage. Je pense qu'à un moment, quand il y a eu un peu ce mouvement-là, c'était dommage que ce soit concentré sur les personnes et pas sur le projet. Et pas sur ce qu'il y avait dans les verres, ce qu'on fait derrière, ce qu'on servait dans les assiettes. Et c'était ça où le focus aurait dû être fait. Mais ça, je pense que c'est aussi de notre faute et de la façon... Encore une fois, je pense qu'on a été peut-être trop innocents et on ne s'est pas posé la question de ce... de cette espèce d'effet un peu boule de neige qu'il y a eu, qu'il y a pu avoir autour de ça. Donc maintenant, voilà, il n'y a pas de... Et puis après, il n'y a pas de regrets. C'est...

  • Speaker #1

    Oui, ça a été fait comme ça.

  • Speaker #0

    Ça a été fait comme ça. Et de toute façon, d'une, on ne reviendra pas en arrière. Et puis de deux, après, on est resté vachement cohérent par rapport à ce qu'on était. C'est-à-dire, non mais nous, on est resté concentré sur ce qu'on fait, en fait. Et le reste, le reste, ça a finalement... peu d'importance et puis après les ondis disparaissent aussi un jour. Je pense que la meilleure réponse à faire, c'est juste de continuer à faire ce qu'on fait parce qu'on croit vraiment à ce qu'on fait et de montrer que c'est ça qui compte en fait. Plus que des noms, plus que des personnes, je pense qu'ici, on essaie de proposer autre chose. Même si les gens, c'est hyper important, mais je pense que c'est... Le cœur de ce qu'on fait ici, c'est un peu plus grand que ça.

  • Speaker #1

    On va profiter de ce moment pour que tu nous parles justement du cœur de ce que vous faites, donc la distillerie, et notamment les monochromes dont tu as parlé. Est-ce que tu peux nous parler un peu de tout ça, le labo, ce que vous faites, ce que vous fabriquez là-bas, derrière, et donc les monochromes

  • Speaker #0

    Donc ce point central du sujet, c'est cette idée d'essayer de décomplexifier le monde des spiritueux, qui a eu tendance à vraiment, avec le temps, à avoir un peu des couches de complexité qui se sont rajoutées avec le temps, et qui ont en fait créé une certaine distance entre le consommateur final ou l'amateur. qui peut exister de spiritueux et le goût et sa perception du goût. Tout le cœur du projet, c'est de questionner notre relation avec le goût. C'est ça, l'origine même, on va dire, la grande question qu'on s'est posée et qu'on essaye de poser et qu'on essaye de faire vivre, c'est de dire, OK, quel est notre rapport avec le goût et comment, en fait, on peut finalement revenir à ce qui est l'origine du goût, ça veut dire les ingrédients et de se faire fi de tout le reste. Les monochromes, c'est une vision de se dire Ok, on oublie toutes les catégories de spiritueux. On ne parle plus de tequila, on ne parle plus de gin. Parce que finalement, ça a très peu de sens de parler de gin si on ne s'intéresse pas au Béjounia. Ça a très peu de sens de parler de tequila si on ne s'intéresse pas à la gave. Et en fait, c'est ça qui va donner le profil de la typicité aromatique à la fin de chaque spiritueux. C'est vraiment l'ingrédient de base. Et nous, on s'est dit Oublions tout ça, et revenons à l'essence même, et revenons à l'ingrédient. Et on va créer... des spiritueux qui sont basés à chaque fois sur un seul ingrédient et rien d'autre. On prend un ingrédient, de l'alcool et une technique de distillation qui s'appelle la distillation sous vide, qui permet en fait de changer un gros paradigme aussi par rapport à l'utilisation d'alambic classique, c'est que quand on utilise des alambics classiques, finalement les ingrédients se plient à la technique. Or, en utilisant des évaporateurs sous vide, des rotovapes, comment on appelle ça, rotavape, En utilisant ça, d'un coup, c'est la technique qui va venir s'adapter à l'ingrédient. Plus on arrive à adapter la technique à l'ingrédient, plus on va le respecter, plus on va être en mesure de pouvoir extraire les meilleures aromatiques et les exprimer de la meilleure des façons possibles derrière. Et c'était aussi d'essayer de proposer au grand public et à n'importe qui, de dire, revenons juste à l'essence même, c'est de la framboise pour de la framboise, c'est du citron pour du citron, c'est pas une vodka aromatisée au citron, c'est pas un gin aromatisé à la rose. C'est juste de la rose, c'est juste du citron, c'est juste de la framboise, mais c'est la plus pure et la plus juste définition de ce goût-là possible. Et donc, c'est ça les monochromes, c'est de se dire, revenons à la simplicité de compréhension qui est de dire, un ingrédient, un spiritueux, c'est tout. Aussi simple que ça.

  • Speaker #1

    Ça me fascine, vraiment, on en avait déjà parlé, donc je connais un peu l'histoire des monochromes, mais c'est fascinant parce que, du coup, tu fais beaucoup de tests.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs on le voit dans ton labo, il y a plein de bouteilles avec leurs petits noms, donc c'est plein plein de tests. Combien de temps ça t'a pris avant de pouvoir sortir ton premier monochrome

  • Speaker #0

    Alors encore une fois, Rémi lui travaillait déjà un peu à cette idée d'extraction aromatique. C'est une technique qu'il utilise depuis déjà longtemps et où il est vraiment solide là-dessus. C'est aussi une technique qui est utilisée dans son bar à... finalement dans tous les bars, mais qu'ils ont commencé à vraiment mettre en œuvre à Shapes à Bordeaux, avec ce truc d'extraction et de séparer les ingrédients et de prendre chaque ingrédient et essayer d'extraire le meilleur des ingrédients. Donc il avait déjà un peu des premières bases et le premier produit qu'on a, on va dire maîtrisé et qui a été un peu le... Ok, on va commencer par celui-ci, mais on en avait déjà quelques-uns autour. On savait qu'on ne voulait pas on ne voulait pas avoir une approche monoproduit. Justement, tout l'intérêt de ce qu'on fait, c'est de ne pas avoir une approche monoproduit, mais de démultiplier les ingrédients qu'on va utiliser, parce que c'est ça qui devient hyper intéressant. Évidemment, on aime beaucoup l'art, et donc on se compare souvent en se disant si on devait se comparer à l'art, nous, on est des producteurs de couleurs, de peintures. En fait, l'idée, c'est vraiment ça, c'est de dire qu'on est... on est là pour proposer des nouvelles couleurs. Et donc, de se dire qu'on propose des produits qui permettent à des professionnels, à n'importe qui qui s'intéresse à ça et qui a envie d'expérimenter un peu ça, de pouvoir accéder à de nouveaux champs créatifs. C'est-à-dire, quand on distille un homard entier, on se retrouve avec un spiritueux de homard. OK, on le goûte derrière et on se dit, ça nous fait penser à quoi Comment ça peut être utilisé derrière Et en fait... quand on commence à regarder un peu le marché, on se dit il n'y a pas beaucoup de spiritueux de marge. Ce n'est pas un produit qu'on a sorti pour l'instant, c'est vraiment plutôt de l'ordre des bêtises qu'on fait derrière. Mais l'idée c'est ça, c'est aussi d'aller explorer des ingrédients qui sont un peu moins courants. Mais on a commencé par des choses simples. Le premier produit, c'était la framboise qu'on a voulu travailler. Un spiritueux de framboise, donc un monochrome de framboise. C'était le premier qui a été vraiment un peu abouti, où on avait quasiment une recette finie. Le citron est arrivé très vite derrière. Et après, on a commencé à travailler sur un produit qui aujourd'hui fait partie un peu des produits ou je pense qui rend les gens un peu curieux. Et on a pas mal de gens qui passent ici pour goûter ça. Vas-y.

  • Speaker #1

    Le beurre.

  • Speaker #0

    Ouais. Le beurre, ça a été un vrai sujet déjà de travail parce que c'était très complexe d'arriver à avoir une recette. définitive qui soit stable c'est le gros enjeu quand on passe en fait finalement c'est là où Abstract c'est un sujet compliqué aussi c'est que de l'autre côté de la verrière on est une vraie distillerie donc ça veut dire qu'en fait on a une approche qui est pas juste de faire quelques petits échantillons pour une utilisation à un bar c'est que là il y a vraiment une production et quand on fait des produits en fait il y a quelques règles à respecter dont une qui est la stabilité du produit c'est à dire que si à un moment à chaque fois qu'on on va avoir des clients qui vont acheter un produit et qu'à chaque fois, il va être différent. On peut toujours se cacher derrière le truc de dire oui, mais bon, la nature, ce n'est pas tous les jours la même. Oui, OK. Et en même temps, je veux dire, la stabilité dans la production et dans la qualité du produit et dans ce qu'il peut apporter, ça, c'est essentiel. Donc, ça veut dire qu'en fait, il faut être très précis sur ce qu'on fait et il faut avoir une vraie méthode derrière qu'on a mis en place maintenant et qui nous permet en fait de s'assurer que nos produits sont... sont linéaires en termes de goût. Mais le beurre a été un vrai challenge.

  • Speaker #1

    Le beurre, en quoi ça peut évoluer, changer

  • Speaker #0

    En fait, c'était surtout d'arriver à trouver la bonne manière pour vraiment avoir un vrai goût de beurre. Parce que déjà d'une, le beurre, c'est assez délicat en termes d'aromatique. Donc en fait, dès que tu vas le mélanger avec de l'alcool, potentiellement... tu vas avoir ce parfum, cette astringence alcoolique et les parfums d'alcool qui peuvent vite prendre le dessus. Donc il faut arriver à exprimer suffisamment le goût de beurre pour ne pas avoir l'impression de juste boire de l'alcool pur. Et le deuxième truc, c'est que, évidemment, le beurre est composé à 88% de gras. Mais le gras, c'est la vie. Mais en fait, le truc, c'est que là, ça pose une autre problématique qui est, en fait, comment on arrive à créer un échange aromatique entre une solution aqueuse liquide comme de l'alcool ou de l'eau et du gras et sachant que les deux se mélangent pas et que pour arriver en fait à infuser dans un infuser un corps dans un dans une solution il faut qu'il ya un contact entre les molécules de la solution et les molécules aromatiques et les molécules de l'autre produit et le problème c'est que le beurre et le le gras et le et l'eau ça se mélange pas donc il a fallu faire énormément de tests pour arriver à une recette qui était finale et qui était stable et où vraiment elle était très bonne.

  • Speaker #1

    Comment vous avez fait pour que ça se mélange du coup

  • Speaker #0

    On a nos petits secrets. Non mais c'est... Il n'y a pas vraiment de secret derrière. Je pense que c'est plus le travail qu'on a voulu... En fait, je pense que c'est plus aussi où on a évolué sur ce qu'on voulait exprimer du beurre. Et où au début, on était vraiment sur le beurre en tant que tel, la plaquette de beurre qu'on sort. Et très vite, en fait, on a eu envie d'aller vers, finalement, je pense l'odeur qu'on aime le plus dans le beurre, c'est le beurre noisette. De sentir ce beurre un peu caramélisé. D'avoir cette... Sentir un peu ce côté, ces notes un peu de caramel, de réaction de Maillard quand on a un croissant qui a cuisté. Exactement, ouais. Et donc, c'est vraiment quand on a commencé à travailler dans cette direction-là qu'on a commencé à trouver un peu des manières. Et... Déjà une direction en termes de goût. Et ensuite, après, de trouver des petits tweets pour essayer de contrer la physique et la chimie.

  • Speaker #1

    C'est quoi les ingrédients les plus farfelus Bon, déjà, j'en ai vu quelques-uns. J'ai vu des bouteilles,

  • Speaker #0

    mais c'est quoi les ingrédients les plus farfelus que vous avez essayé Je pense que le homard reste un des plus fous. Et le homard en plus, c'est assez drôle parce que c'était pas une volonté de faire un distillat de homard à la base.

  • Speaker #1

    T'avais un homard qui traînait.

  • Speaker #0

    Exact, mais alors attends, tu rigoles, mais c'est exactement ça. En fait, sur la première carte food qu'on avait ici, on servait un lobster roll absolument délicieux. Et donc, on recevait les homards frais. Et voilà, c'était vraiment partait du homard. D'ailleurs, petite dédicace. à Benoît Chapuis qui doit s'en souvenir encore de tous les homards qu'il a traités. Mais en gros, on en avait eu un où à un moment, le homard, il arrivait en date de validité où on ne pouvait plus le servir. Donc ce qu'on a fait, c'est qu'on a pris le homard, on l'a plongé dans un bain d'alcool pur, on l'a mis au frais, on l'a gardé, je ne sais plus combien de temps on l'a laissé comme ça. Et à la fin, on a mixé le tout et on a distillé pour voir ce que ça donnait. Et c'est comme ça qu'on s'est retrouvé avec deux litres ou trois litres de... de distillat de homard et donc on rigole parfois avec... Quand les gens nous posent la question de savoir qu'est-ce qui est le plus fou que vous ayez fait, on dit le homard et on leur fait goûter et ils disent ah ouais, ça sent la mer. Et on dit ouais.

  • Speaker #1

    Il y a eu la sardine aussi.

  • Speaker #0

    La sardine aussi, oui, que tu as sentie tout à l'heure. C'est très particulier. Après, je pense que c'est... Bon, ça, c'est pas du tout des produits finis. Je pense que ce qui est intéressant sur ces parties-là, c'est plus, en fait, au-delà de l'ingrédient en tant que tel. qui est évidemment, il y a un côté fun de se dire qu'on a distillé un homard ou une sardine c'est plutôt de se dire, c'est quoi le résultat à la fin, quelles sont les notes qui vont sortir de ça, et ensuite de se dire comment ces notes là peuvent être utilisées pour venir dans des compositions qui vont en fait peut-être je dis n'importe quoi mais le homard on réfléchissait pourquoi pas à se dire est-ce qu'on fait un Bloody Mary un Bloody Mary basé sur du homard ça aurait du sens Il y a ce cocktail vachement connu, je crois que c'est les Canadiens qui boivent beaucoup ça, le Clamato, où c'est jus de tomate et jus de palourde. Il y a un sens à aller se dire, on peut potentiellement utiliser les fruits de mer dans un cocktail qui va jouer beaucoup plus sur ce côté un peu riche, presque. On est à la frontière entre la cuisine et le cocktail. Mais c'est ça qui est intéressant. Et de se dire peut-être que ça peut amener des notes qui sont vraiment très très cool. Donc c'est vraiment ça notre approche.

  • Speaker #1

    Peut-être que ça recherche le test et voir un peu ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas.

  • Speaker #0

    Ouais c'est beaucoup de tests. Ouais bah je pense qu'il y a un peu ce truc tu sais de... Quand tu commences à avoir, quand tu commences à mettre un peu les doigts dans cette technique là et que tu commences à maîtriser un peu la technique. C'est ça, c'est que tu as envie de tout essayer. C'est n'importe quoi, tu as envie de te dire, ok, on essaye, on regarde ce que ça donne. Et ce qui est marrant, c'est que beaucoup de nos guests qui viennent ici, enfin de nos clients, quand ils viennent ici, tout le monde a toujours au moins... cette phrase une fois et est-ce que vous avez essayé ça Tout le monde a des idées et je pense que nous on foisonne d'idées de choses qu'on a envie de faire après il se trouve que c'est quand même c'est pas un jeu ici donc il faut qu'on a du travail autre mais sinon moi je pourrais passer je pense que je pourrais passer des heures je pourrais passer ma vie ici à juste tester des trucs regarder ce que ça donne, essayer, goûter ouais ok ça a un sens comment après on peut arriver à on peut arriver à l'utiliser dans des boissons. Mais je pense que c'est la vraie chose qui fait que le projet Abstract, dans son ensemble, quand on parle du lab et du bistrot, ce qui est hyper intéressant, ce qui se passe ici, c'est qu'on a une totale maîtrise de l'ingrédient jusqu'au verre. Et en fait, petit point sur le bistrot, c'est que l'unicité qu'on a là, c'est qu'on achète... aucun spiritueux, 100% de notre carte est faite ici la partie spiritueuse, 100% des spiritueux sont uniquement des monochromes ou des distillats d'ingrédients uniques mais tout est basé là-dessus et en fait ça devient hyper intéressant parce que c'est compliqué en termes de process mais intéressant parce que d'un coup on se libère de toute on se libère de tout de toute barrière qu'on pourrait avoir des limites qu'on pourrait avoir avec des produits qui sont issus de marques qui ont déjà fait leurs produits et qui vont avoir des mélanges où il va parfois falloir travailler avec le produit et c'est de contrebalancer certaines choses qu'on n'aime pas dans le produit bah là en fait nous comme on repart directement de l'ingrédient bah en fait c'est nous qui allons décider de quelle orientation on va donner au spiritueux à la fin et donc en fait ça nous donne une liberté d'action qui est totale et qui nous permet de pouvoir partir dans tous les sens et puis après on a aussi la liberté de fonctionner de n'avoir aucun contrat de marque avec personne. Et donc, c'était hyper important pour nous aussi d'avoir cette liberté-là. Alors là, c'est plus sur la partie bistrot, mais d'avoir cette liberté en termes de création sur la carte, sur ce qu'on peut mettre en place. Voilà, c'était très important pour nous.

  • Speaker #1

    Aussi, sur les produits, il me semble que vous sourcez quand même assez localement. Oui,

  • Speaker #0

    l'idée, c'est... Alors... L'idée, c'est de se dire que chaque ingrédient, on travaille en direct avec les ingrédients, en tout cas des spiritueux qu'on vend à l'extérieur sous l'égide monochrome. C'est des ingrédients qu'on va sourcer en direct avec des producteurs. Toujours, en fait, c'était un peu cool aussi de se dire que c'est plus fun de discuter avec des producteurs que de discuter avec des commerciaux qui viennent te vendre des produits. C'est plus enrichissant. Et donc, on travaille en direct avec des producteurs. Et quand on peut, on essaye de faire en local. Et c'est pour ça aussi qu'on s'est installé à Lyon et que ça avait du sens d'installer le projet Abstract à Lyon parce qu'autour de Lyon, c'est un grenier. Il y a des producteurs pour tout et n'importe quoi. C'est mieux d'être installé ici que d'être installé à Paris. C'est évidemment. Et donc, par exemple, nos framboises, nos fraises, elles viennent de Montreau-Thier, de Productrice en direct. Les citrons, ils viennent de Saint-Laurent-du-Var. Le beurre, c'est la maison Bordier. Donc là, c'est un peu plus loin, mais c'était parce qu'on cherchait aussi un beurre de très grande qualité. Et l'idée, c'est vraiment de travailler comme ça, de se dire, identifier le meilleur producteur qui peut nous faire les meilleurs ingrédients, des gens passionnés qui aiment la terre, qui sont passionnés par leur métier. Et je pense que nous, on est passionnés par ce qu'on fait. L'idée, c'est d'avoir un peu cette... Au-delà de la chaîne de valeur, moi, j'aime bien parler de la chaîne de passion, c'est qu'on se transmet un truc. au fur et à mesure de la chaîne et ça part de gens qui ont les mains dans la terre et qui connaissent la terre, qui savent faire pour arriver à faire les meilleurs produits et qui ensuite nous transmettent leur passion à travers leurs ingrédients. Et nous, après, notre passion, on va la transmettre à travers nos verres. Il y a un peu ce truc d'échange qui fait que c'est cool.

  • Speaker #1

    Je regarde mes petites questions parce que je ne sais pas du tout. Je n'ai pas le... truc sous les yeux donc je sais pas depuis combien de temps on enregistre mais j'étais en train de penser qu'on avait pas discuté de la déco qui fait quand même une partie de toute l'ident une grande partie de l'identité d'abstract on passe un peu du coq à l'âne là ouais mais c'est toi qui gère le j'avais trop envie d'en parler parce que c'est vrai que le lieu est... j'ai jamais vu ça ailleurs Merci de s'être écouté. Si tu peux nous parler un petit peu, tu vois, avec ce bar, les banquettes, la verrière. Rien que la verrière, je crois que c'est le...

  • Speaker #0

    Alors, on est très fiers de ce lieu-là. Donc, l'idée de la déco du lieu. Petit clin d'œil quand même à notre architecte Christopher et à tous les artisans qui ont travaillé ici avec nous. L'idée du lieu est complètement inspirée de la Deventure. On s'est vraiment laissé emporter par la Deventure. Encore une fois... Ce lieu, c'est un coup de cœur, avec ses qualités et ses défauts, mais c'est un coup de cœur, c'est une histoire d'amour. Et en fait, on est tombé amoureux de la Deventure. C'est une vieille Deventure rose, défraîchie, qui a vraiment une vraie identité. Et l'idée, c'était de ne pas du tout pervertir ça. Ça aurait été trop facile de repartir complètement à zéro, d'effacer tout ce qui a pu être le lieu avant. et de se dire, venez regarder, on fait une démonstration de futurisme. Ce n'était pas ce qu'on voulait. Nous, on voulait essayer d'avoir un peu cet esprit du... C'est ce qu'on appelle en anglais, ça va faire très prétentieux, mais c'est the sense of the place. C'est aller dans un endroit et respecter l'environnement de l'endroit et l'endroit lui-même. C'est ça, l'âme du lieu, et respecter ça dans la démarche qu'il y a créative derrière. Donc, le lieu est divisé en deux espaces. Il y a l'espace bistrot qui là est un clin d'œil qu'on a voulu faire à cette devanture des années 50. On s'appelle Abstract Bistrot et comme je te disais, l'idée c'était aussi de créer un bar à cocktail qui s'inspire des bistrots, qui essaye de casser un peu avec l'image des bars à cocktail classiques qui sont très feutrés, qui ont cette approche, une certaine approche. architectural et même d'atmosphère au global. Là, nous, l'idée, c'était de se dire comment on fait la rencontre entre les vieux bistrots, les cafés de la place, cafés de la mairie qui ont ce truc d'ultra-accessibilité, d'ultra-simplicité et compréhension de ce qui se passe à l'intérieur. C'est des lieux qu'on connaît tous, en plus. C'est des lieux qu'on a tous fréquentés. Je pense que depuis qu'on est petit, on voit ces cafés du commerce qui traînent un peu partout et où c'est des lieux de vie où vraiment les gens viennent... Quelles que soient les personnes, ils peuvent rentrer, c'est des lieux qui sont généralement très ouverts, très lumineux, etc. À la différence d'un bar à cocktail qui, souvent, est un peu tamisé, sombre, etc. Donc on a eu envie vraiment de travailler ça, de se dire comment on fait cette rencontre entre cette atmosphère du vieux bistrot et la qualité. du travail autour des ingrédients, des mélanges et de ce qu'on sert finalement à boire ou à manger, qui là vient vraiment plutôt du monde classique de la mixologie, des barres à cocktail, etc. Donc on a décoré tout le lieu. En fait, le lieu, on a eu... Il y a un truc qui nous a fait penser... On a pensé à un tableau direct quand on a découvert le lieu une fois ouvert et de nuit. C'est un tableau d'un artiste américain qui s'appelle Edward Hopper, où en fait, on voit ce diner vu d'angle. avec des grandes ouvertures de nuit, ambiance lumineuse. C'est vraiment IC. Alors, le bâtiment lui-même a vraiment un air, rappelle ce tableau-là. Et donc, on a dit qu'on allait s'inspirer de ça, pas que. L'idée, ce n'était pas de faire juste un hommage. En fait, déjà d'une, c'est des choses qui sont quand même déjà... Alors, à travers l'homme, c'est un tableau très, très connu qui a déjà inspiré d'autres lieux dans le monde. au cinéma, etc. Et nous, on ne voulait pas juste faire un hommage à ça et faire une copie de ce tableau-là à l'intérieur. Ce n'était pas l'objectif. C'était par contre de prendre une base d'inspiration là-dessus, mais d'arriver à créer en fait un ensemble qui va créer un peu la surprise. Et qui va être ce qu'on a essayé de... Ce qu'on nommait quand on se posait des questions qui étaient... On cherchait notre... On cherchait notre... Ah, j'ai oublié le nom de ce livre. Notre... Je vais le retrouver, notre rhinocéros, voilà. Parce qu'il y a une pièce... Exactement, le livre est juste derrière toi. C'est une pièce de théâtre qui pose les prémices de ce qu'est l'abstraction versus le surréalisme. Et donc qui définit qu'en fait l'abstraction et donc le rhinocéros, c'est dans un décor qui paraît normal d'avoir un élément qui n'a rien à faire là. Je vais me faire taper sur les doigts quand des gens vont entendre ça, mais je prends un énorme raccourci, mais c'est à peu près ça. Et donc, c'est un rhinocéros au milieu d'une vie normale d'être... Là, nous, notre rhinocéros, on s'est dit, OK, on a dessiné tout le lieu de manière très en hommage à cette période des années 50-60, et il nous fallait cet élément qui vient... créer une rupture et casser ça pour en fait créer vraiment une personnalité à ce lieu-là et pas être juste une copie du tableau. Et donc c'est ce verre dichroïque un peu bizarre. Il est assez mignon pour ceux qui nous écoutent et qui ne le voient pas, mais en gros on a ces deux plaques de verre avec un film dichroïque entre les deux qui en fait va diffracter la lumière et donc va créer tout un arc-en-ciel de lumière. Et en fait c'est la verrière qui sert de séparation entre le lab et le bistrot. Et en fait, c'est très chouette parce qu'avec toutes les ouvertures qu'on a là et le soleil passe devant nos fenêtres toute la journée, le lieu change de couleur au fur et à mesure de la journée. Et il n'y a jamais la même couleur. Et donc ça, on trouvait que ça créait en fait cette espèce d'élément un peu vivant qui animait un peu le lieu. Et puis qui créait cette séparation entre ce côté très nostalgique des années 50-60, des vieux bistrots, etc. Et la partie lab, où là par contre, bon, là c'est brutalisme. On est sur un camailleux de gris, d'inox. Là, d'un coup, on oublie tout le côté vintage. Là, on est vraiment sur presque un futurisme, avec nos machines qui tournent dans tous les sens, avec des alendris que ça ressemble à un laboratoire, à un joli laboratoire.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est très, très artistique. En tout cas, c'est vrai qu'il y a une... Ouais, c'est logique, en fait. Là, la partie très historique. Et après, bam, le mur. qui montre la partie futuriste. Oui, c'est ça. Non, mais incroyable. C'est tellement beau. La première fois que... Déjà, je voyais sur les photos, je me disais, mais c'est dingue. Ça fait des photos trop belles. Enfin bon, bref.

  • Speaker #0

    Peu importe. Merci.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'inspire, toi, aujourd'hui

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui m'inspire aujourd'hui Parce que je sais que tu es très...

  • Speaker #1

    Tu es un peu un artiste.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Tout à l'heure, que tu aimais beaucoup écrire. Je sais que tu fais aussi un peu de musique.

  • Speaker #0

    Ouais, j'aimerais avoir plus le temps aujourd'hui. Aujourd'hui, je pense que je passe ma vie ici et ça occupe le plus clair de mon temps. Ça occupe même tout mon temps. Qu'est-ce qui m'inspire D'aller au bout de ce qu'on est en train de faire. Je pense qu'on est qu'au balbutiement de quelque chose, d'un idéal qu'on a en tête. C'est encore une fois, et je pense à la différence de mon ancien métier, où il fallait faire des études de marché, il fallait avoir des données précises et tout. Là, nous, on fait quelque chose qui d'abord nous plaisait, nous, où on avait l'impression que vraiment c'était quelque chose qui manquait et qu'on voulait avoir d'abord pour nous. Et ensuite, pour se dire que ça peut intéresser plus que juste nous, les 4-5 copains enfermés dans leur labo en haut. Mais ouais, je pense qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de choses qui m'inspirent. Je trouve que Lyon est en train de... Alors, ça fait déjà un moment, mais j'aime beaucoup la scène qui est en train de se passer à Lyon. Il y a beaucoup de super beaux projets partout qui éclosent, que ce soit sur des métiers de bouche, de la restauration de manière générale, mais même au-delà de ça, je trouve que c'est... Il se passe vraiment quelque chose de très chouette ces dernières années à Lyon. Et c'est hyper motivant de pouvoir en faire partie aussi, d'être là. Donc ça, c'est vachement inspirant de regarder ce que font les autres aussi. On avait clin d'œil à nos amis qu'on avait le week-end dernier pour notre événement, à Sarah de Soma et Arthur de Soif, où on a vraiment passé un super bon moment ensemble à faire ce qu'on avait fait là, qu'on avait déjà fait aussi avec Baptiste et Océane de Armada. Donc c'était... Ça, ça nous inspire beaucoup aussi de collaborer, d'être très ouvert. Je pense que tu sais, dans ce que tu disais, en disant qu'on avait eu une perception un peu très parisienne et tout, je pense qu'au-delà du fait que les gens aient pu dire ça, je pense que nous, tout ce qu'on veut, ce qui nous plaît, c'est de pouvoir faire des projets avec des gens, et de créer des choses, de s'amuser ensemble, partager des connaissances, partager des approches. et de pouvoir essayer de créer des choses nouvelles en essayant de se séparer un peu du côté de la tradition pour essayer d'aller vers des choses plus créatives, sans dire que la tradition n'est pas importante. Au contraire, je pense que c'est ce qui donne les racines de ce qu'on fait. C'est bien aussi à des moments de se dire Allez, on pète un peu un plomb et on fait des choses qui sortent un peu de l'ordinaire. Ça, je trouve ça très cool, cette énergie et cette atmosphère qui existent en ce moment. Et puis, il y a plein de choses qui changent, qui sont hyper intéressantes, et qui invitent à toujours se poser la question. Nous, on est loin d'être arrivés, on a mille challenges encore à relever, on a tout à faire, c'est les débuts. Mais par contre, on sent qu'on a plein de choses à proposer, et ça, c'est très motivant aussi.

  • Speaker #1

    En tout cas, tu as toujours la même motivation qu'au début.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai juste plus de cerne et pris 10 ans ou 3 ans. Mais à part ça, la motivation est intacte et toujours aussi contente de ce que je fais. Aucun regret de mon ancienne vie passée. Je pense que c'était le chemin à faire pour arriver jusqu'ici. Et toujours aussi heureux de travailler avec les gens avec qui je travaille. Et de faire tout ce qu'on fait avec tous les gens qu'on rencontre. tous les gens avec qui on passe du temps, c'est trop bien. Et de vous avoir, vous aussi, aujourd'hui, c'est trop cool.

  • Speaker #1

    C'est gentil. C'est quoi ton client idéal

  • Speaker #0

    Ma mère, 75 ans. Non, je pense qu'il n'y a pas de... Oui, déjà, il y a quand même le plaisir de recevoir les amis, la famille et tout. C'est toujours un plaisir. Et je pense qu'on fait ça aussi, on fait ça pour nous, pour eux, pour... Je pense que n'importe qui a envie de... de ressentir un peu la fierté qu'on peut avoir de notre entourage quand on fait quelque chose. Je pense que ça, c'est déjà un premier truc. Et puis après, c'est difficile à dire. Je pense que je n'ai pas de client idéal et je ne voudrais pas en avoir parce que je trouve que ce qui est justement l'intérêt aussi de l'approche qu'on a ici, c'est de déconstruire un peu l'image du bar à cocktail.

  • Speaker #1

    Se fermer à personne.

  • Speaker #0

    C'est de s'ouvrir à tous. Et en fait, c'est... C'est ce qui est beau dans les bistrots, c'est ce qui est beau dans ces lieux, je parle vraiment des bistrots plus authentiques, des vieux râdes, des trucs comme ça. Ce qui est beau, c'est qu'en fait, il y a cette espèce de rencontre de vie tellement différente avec des écorchés de la vie, avec des gens qui peuvent avoir réussi. Peu importe, je dirais, les profils. Ce qui est beau, c'est que c'est vraiment des lieux de partage et de rencontre. Et il y a un très beau film documentaire là-dessus que je vous intéresse à regarder qui s'appelle Atlantic Bar, qui est vraiment très beau sur ces lieux comme ça. Mais je trouve que c'est ça, c'est des histoires qui se retrouvent dans un endroit. J'ai l'impression, en tout cas moi c'est ce qui me plaît, de travailler dans le monde de la restauration, c'est d'avoir ce truc d'être un lieu qui accueille des histoires. d'être là au milieu de ces histoires-là et de participer à ces histoires-là, c'est ça qui est chouette.

  • Speaker #1

    C'est beau, c'est beau ça. Magnifique. Qu'est-ce que tu dirais à... Bon, t'accueilles tout le monde, tout le monde est le bienvenu. Qu'est-ce que tu dirais à quelqu'un qui connaît pas spécialement les cocktails pour qu'il passe... Comment tu conseillerais quelqu'un pour qu'il passe une belle expérience ici

  • Speaker #0

    Alors, je pense que je dirais la même chose que je dis à tous les gens qu'on reçoit, c'est que beaucoup se posent un peu la question, on a essayé aussi de... rationaliser l'approche le menu c'est un sujet très important c'est comment en fait on arrive à penser à aider les gens à comprendre ce vers quoi ils vont, je trouve qu'il n'y a pas en fait il y a deux visions là dessus, une première vision c'est soit t'es dans l'accompagnement et t'essayes d'enlever les possibilités de frustration que tu peux avoir derrière ou en fait t'as proposé t'as mis un menu ou tu joues plutôt sur la carte de la surprise Mais potentiellement, tu peux avoir une grosse déception derrière. Tu peux être un peu mystérieux sur la façon dont tu l'approches. Tu peux te retrouver avec de la déception. Et puis, tu as une autre approche qui est de se dire, OK, en fait, on essaie de simplifier, d'aider à la compréhension. Nous, l'approche qu'on a, c'est vraiment d'être sur la simplification au maximum. C'est-à-dire que notre menu, il est uniquement basé sur les aromatiques qui sont dans le cocktail. Donc, en fait, moi, ce que je dis toujours aux gens, c'est que je leur dis... Juste suivez les ingrédients que vous aimez bien. Si vous aimez bien le citron, allez vers un citron pressé. Vous aimez bien la bergamote, on a un mule. Et l'idée, c'est que vous ne serez pas déçus à la fin parce que c'est marqué...

  • Speaker #1

    C'est le goût que vous allez retrouver.

  • Speaker #0

    C'est le goût qu'on retrouve à la fin. Et nous, c'était hyper important parce que ça, ça fait aussi la démonstration de ce que sont les monochromes. C'est-à-dire que ce n'est pas une interprétation de quelque chose. C'est juste si on dit qu'à un moment, on fait une framboise tonique, il faut que les gens, quand ils goûtent... ils aient le goût de la framboise, ils aient l'amertume du tonic qui sort derrière, c'est tout et si ça on réussit ce pari là, et bah en fait on est sûr que, alors sauf, bon évidemment c'est pas aussi facile que ça mais en tout cas ça nous permet de nous assurer on sait que les gens ils aimeront l'expérience qu'ils vivront Puis après, ce qui est important, c'est les gens, encore une fois. Donc, c'est qui est derrière le bar.

  • Speaker #1

    Ouais. En tout cas, moi, la dernière fois, je les ai goûtés. Ils étaient tous excellents. Et c'est vrai qu'à chaque fois, ça me bousculait un peu, tu vois. Ouais. Surtout le citron. Ouais.

  • Speaker #0

    Avec une clarification. Fromage blanc, ouais.

  • Speaker #1

    Ouais. Fromage blanc.

  • Speaker #0

    Incroyable. Ça, je pense que c'est un très bon exemple de... ce qu'on essaye de faire au-delà de... Nous, on essaye ici d'être le moins possible... Alors, ça va paraître faux quand je le dis là, puisqu'on a parlé beaucoup des monochromes, de la technique qu'il y a derrière et tout, mais la réalité, dans le sens de l'accueil ici, quand les gens viennent en tant que guests, on leur parle finalement très peu. On mentionne juste le fait que 100% des spiritueux qui sont utilisés ici sont fabriqués ici. Mais on ne rentre pas dans une approche de... développer la technique. L'important, c'était un élément très important pour nous aussi dans l'hospitalité qu'on essaie de mettre en place ici, c'est de se dire, nous, en tant qu'hôtes, on n'est pas là pour se mettre en avant. On n'est pas... Les gens ne viennent pas nous voir en spectacle. Les gens viennent passer un moment, c'est nous qui les accueillons et on leur fait passer un bon moment. Donc, en fait, ce n'est pas à nous d'être devant de la scène. C'est notre vision de l'hospitalité, c'est-à-dire que... l'hospitalité peut être faite de plein d'autres manières mais nous en tout cas notre vision et ce qu'on avait envie ici c'était de se dire ok on s'efface sans s'effacer parce qu'on reste les facilitateurs de l'atmosphère qui se passe dans le lieu mais le but c'était de dire ok le moins de techniques possibles il faut que ce soit simple pour les gens qui comprennent qu'on arrive aussi à gérer des zones de frustration qui peuvent exister comme les temps d'attente qui peut y avoir au moment du service les zones d'un peu d'incompréhension donc ça c'était très important pour nous le moins de techniques possibles, et surtout se dire qu'à la fin, sur le verre, il faut qu'il se passe une émotion, il faut qu'il se passe un truc. Qu'on ressente quelque chose. Soit qu'on se dise je redécouvre le goût d'un ingrédient ou alors qu'en fait, ça vienne faire écho à un souvenir d'enfance, ou à quelque chose, une autre expérience qui est différente. Et le citron pressé a cette force-là, c'est que vraiment, il y a ce côté de... Il y a des gens qui vont identifier, ils vont dire j'ai l'impression d'avoir une tarte au citron meringué d'autres qui vont dire ça me rappelle... le petit lait qu'il y a sur les yaourts au citron que je mangeais quand j'étais enfant et tout. Là, ça devient vachement intéressant, en fait. Parce que là, d'un coup, on passe de l'ingrédient pour l'ingrédient, où là, c'est très, on va dire, très terre à terre, mais c'est hyper intéressant parce que se poser la question des arômes, du goût, des saveurs, c'est des questions hyper importantes à se poser, où on essaye d'amener les gens un peu là-dedans. Mais ce qui est bien aussi à la fin, c'est comment on passe de ce côté théorique à... Qu'est-ce que je ressens Et ça doit être... C'est comme... De toute façon, on fait des métiers où on affargue des émotions. Donc le but, c'est un... Je pense qu'un plat qui est... Un plat dont on se souvient, c'est un plat qui nous a procuré une certaine émotion. Bah, c'est la même chose pour un cocktail. C'est la même chose pour finalement tout n'importe quoi. On se souvient de ce qui nous a procuré de l'émotion. Donc nous, c'est ce qu'on essaye de faire à notre petite échelle avec nos petits... Avec les quelques petites idées qu'on essaie d'avoir ici.

  • Speaker #1

    Bah écoute j'espère que ça donnera envie aux gens, mais j'en suis certaine, ça leur donnera envie de venir tester et je suis même sûre et on va terminer... Non attends je voulais faire des petites questions Vas-y J'aime bien à la fin rajouter des petites questions où on répond un peu du tac au tac, je vais pas t'en faire beaucoup parce que je sais que des fois ça peut durer très longtemps. Je vais commencer par laquelle Et ben ça ça m'intéresse. Tes trois restaurants préférés à Lyon

  • Speaker #0

    Euh... Mes trois restaurants préférés à Lyon... Euh... Soma, Armada, et... Euh... Pfff, c'est difficile d'en citer que trois.

  • Speaker #1

    Tu peux dépasser.

  • Speaker #0

    Je sais que... Bon, je dirais... Alors, ok, je vais mettre aussi Leptine, et après j'en rajoute juste un quatrième qui est la Brasserie Georges, parce que pour l'être-moteur, c'est une institution, et je pense qu'à chaque fois qu'on se retrouve avec mes... On finit par au moins se faire un passage là-bas.

  • Speaker #1

    En plus, c'est génial. Ça ouvre jusqu'à... C'est parfait. On peut aller manger à 22h, 23h. Magnifique. Ta musique préférée

  • Speaker #0

    Ma musique... Style de musique ou chanson Un titre.

  • Speaker #1

    Une chanson.

  • Speaker #0

    Un titre.

  • Speaker #1

    Ou celle que tu kiffes en ce moment.

  • Speaker #0

    Ce serait un morceau de Nils Fram, qui est un pianiste, compositeur allemand, et qui s'appelle... Pelle, c'est un mix de trois morceaux qu'il a dedans. Toilet Brush et deux autres. Le nom dit comme ça, ça ne paraît pas ouf, mais il faut vraiment regarder. Le live est incroyable. Je vous invite à aller écouter ça. C'est parfait, ça dure 15 minutes. On se met ça dans les oreilles, on s'endort parfaitement après.

  • Speaker #1

    On ira. Ton lieu préféré à Lyon L'endroit où tu te sens bien.

  • Speaker #0

    Je ne vais pas citer ici parce que ce serait vraiment... Non, je pense que mon lieu préféré à Lyon... Euh... Bah je dirais... C'est difficile. C'est difficile. Mais je dirais mon lit.

  • Speaker #1

    Ton lit magnifique qui est ici finalement.

  • Speaker #0

    Oui j'en ai un deuxième aussi. J'en ai un que je vois moins mais qui...

  • Speaker #1

    Bon super lieu. Qu'est-ce que je voulais dire Ton cocktail préféré. Ça aussi ça doit être dur.

  • Speaker #0

    Ouais, ça va être dur et en même temps, je dirais que mon cocktail du moment là, qui m'obsède, c'est un cocktail qu'on a fait ici à la carte et qui est un mélange de monochrome de coco, monochrome de cacao et monochrome de basilic thaï. C'est absolument délicieux, ça m'obsède beaucoup. Et sinon, après, en plus classique, je pense que Daiquiri, c'est un de mes cocktails préférés.

  • Speaker #1

    Ok. Et on va terminer par... Par quoi on va terminer Parce que je ne les ai pas notées, celles-là. Ouais, c'est... Je viens d'y penser, là. Qu'est-ce que je peux te demander Ton film préféré Tu nous as parlé d'un documentaire tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Mais ton film préféré Mon film préféré Je dirais... Edouard aux mains d'argent.

  • Speaker #1

    Ok. Un bon classique.

  • Speaker #0

    Ouais. à l'ancienne.

  • Speaker #1

    Pas mal. Bon bah écoute, je sais pas du tout depuis combien de temps on enregistre. Moi non plus.

  • Speaker #0

    Euh...

  • Speaker #1

    ça a été... génial. J'espère que t'as aimé pouvoir un peu raconter toute l'histoire d'Aftrak.

  • Speaker #0

    C'était super. C'était... j'ai adoré parler avec toi, c'était très cool. Pfff,

  • Speaker #1

    merci Nico. Merci. J'espère encore une fois que ça va donner envie aux gens de venir découvrir. Au moins pour la déco hein, si vous n'êtes pas cocktail, venez au moins pour la déco. Et euh... Et puis voilà, on a plongé dans l'univers... Des monochromes et de... On est... Enfin bon, c'était trop bien. On est dans ce tableau-là, historique. Incroyable. Enfin, il faut vraiment venir voir la verrière. Je le dis pour tout le monde. Donc si vous êtes à Lyon ou de passage, passez par ici aux deux rues du Roc,

  • Speaker #0

    à Lyon 1. Et exactement, du vendredi au dimanche.

  • Speaker #1

    Et oui, du vendredi au dimanche. On ne l'a pas dit. Oui,

  • Speaker #0

    trois jours par semaine.

  • Speaker #1

    Mais trois jours intenses.

  • Speaker #0

    Mais trois jours intenses, oui. Le reste de la semaine, c'est de la production.

  • Speaker #1

    C'est fou, ça. Et oui, et vous livrez partout. à Lyon et aussi ailleurs ça commence trop bien, bravo,

  • Speaker #0

    longue vie à Abstract longue vie au labo longue vie à Charbon et puis à très bientôt ciao Nico merci d'avoir écouté cet épisode,

  • Speaker #1

    j'espère qu'il vous a plu c'était une première pour nous d'enregistrer comme ça avec autant de matériel si ça vous a plu, vous pouvez nous laisser un petit commentaire des étoiles, ça nous aide beaucoup ça aide à faire connaître le podcast je vous invite à venir découvrir abstracte aux deux rues du rock. Voilà, moi je vous dis à la prochaine, sauf charbon, et je vous fais des bisous. Bisous

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