- Speaker #0
Hello tout le monde, c'est Flo.
- Speaker #1
C'est la première fois que tu te présentes. Ouais,
- Speaker #0
c'est vrai. Mais à coups de pas, c'est la deuxième fois qu'on enregistre l'épisode avec Sarah. On est chez Soma. Et la première fois, c'était énorme. C'était top. Ouais, c'était cool. Mais il y a eu un petit souci avec un micro. Et bon, on a essayé de tout faire pour récupérer une source audible. Et finalement,
- Speaker #1
c'était pas terrible.
- Speaker #0
Donc on se revoit aujourd'hui pour réenregistrer. en gros voilà c'est ça donc ça va être et c'est trop bien c'est trop bien ça va être mieux ça va être bien de lâcher prise on verra ce que ça va donner comment ça va Sarah ?
- Speaker #1
ça va merci je suis contente de te retrouver du coup pour la troisième fois mais entre temps on s'est revus tout ça tout ça donc je suis avec Sarah Hamza de Soma le récent nouveau resto du Vieux Lion Exact. On est au 9 Place Saint-Paul. On est dans un lieu vraiment trop sympa. En plus, il fait jour. La première fois qu'on avait enregistré, il faisait nuit. Mais là, il fait jour. C'est très sympa. Je te laisse te présenter.
- Speaker #0
Oui, du coup, je m'appelle Sarah Hamza. Donc, j'ai ouvert Soma, ça fait plus d'un mois présent. C'est vrai que ça reste quand même une sacrée aventure déjà tout au long, depuis le projet jusqu'à l'ouverture. Et tout ce qui s'est suivi en termes d'émotion aussi, toute la clientèle qui sont arrivées, les personnes qui reviennent récemment. Donc petit à petit, je prends mes marques et je suis contente que... Je ne me rends pas compte encore que j'ai pu ouvrir vraiment mon restaurant du sens où ça fait depuis... Des années que j'avais le projet en tête, je ne savais pas dans combien de temps ça allait durer, que Soma allait voir le jour, mais je suis contente du résultat, en tout cas de l'ouverture que ça a pris, et de voir ce qu'il va être de la suite.
- Speaker #1
Tu as raison d'être fière. T'as raison parce qu'en plus nous on est venu manger et c'était délicieux mais bon on parlera tout à l'heure de plats qui sont incroyables.
- Speaker #0
Moi ça fait plaisir.
- Speaker #1
Tu dis que tu te rends pas compte et que c'est un projet que t'avais depuis longtemps. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ton parcours ? Quand est-ce que t'as commencé ? Si t'as fait une école ?
- Speaker #0
Ouais bien sûr. Moi je suis issue d'une famille de 11 frères et sœurs, donc d'une famille nombreuse. J'ai grandi à Condrieu, une campagne moins maintenant. Et du coup j'ai toujours su assez jeune que je voulais faire de la cuisine. J'ai toujours aidé ma mère là-dessus, à aider à concoter les plats le matin, etc. L'aider dans toute cette... cette tâche là qui est quand même une tâche comment dire physique aussi, on ouvre 11 enfants et à partir de là c'est là où j'ai voulu vraiment continuer là dedans. Donc j'ai su très jeune que je voulais faire de la cuisine après j'ai commencé le collège déjà j'ai su à peu près aux alentours du 6e la 5e c'est tout ouais c'est tout en vrai assez tôt je suis contente d'avoir trouvé vraiment Mon chemin, après, je n'ai jamais été vraiment à l'aise au niveau des cours. Honnêtement, je n'étais pas l'élève exemplaire. Mais bon, c'est comme ça. C'est-à-dire que je ne pouvais pas concevoir d'être assise toute la journée à écouter un prof, parler, etc. Et tout ce que je voulais, c'était de m'inscrire à l'école hôtelière et commencer l'aventure culinaire. Donc, je suis partie à Belle-Rive. J'ai commencé là-bas. J'ai fait mes deux années de CAP. Quand je disais à mes parents, surtout à mes frères et sœurs, que je voulais faire de la cuisine, etc. C'était un peu mal vu du sens où faire un CAP, c'est pas bien vu. Là-dessus, de prendre une filière professionnelle surtout.
- Speaker #1
Il faut faire des études.
- Speaker #0
Oui, voilà. La réussite était de faire des études à la générale, etc. Et moi, je sais que je suis quelqu'un d'assez têtu. J'ai quand même voulu enchaîner là-dessus. Prendre ce chemin-là et sans aucun regret. Donc après je suis partie à Saint-Chamond où j'ai fait mon BEP et mon bac. Et là il y a eu pas mal de belles rencontres quand même en termes de, que ce soit mes camarades d'école hôtelière, l'internat aussi, les profs aussi que j'ai pu avoir. Et ensuite quand on me proposait de faire des stages de cuisine, peu importe. où est-ce qu'on m'emmenait, c'est-à-dire quel type de restauration j'allais faire, c'était pourvu que je parte et que je me lance dans l'aventure là-dessus. Donc c'était vraiment une belle école hôtelière, un joli chemin quand même. Ensuite, je suis partie faire 8 ans de saison. Donc ça, j'ai beaucoup aimé les saisons. Je pense que c'est là où j'ai beaucoup appris. Beaucoup appris au niveau du mental, du physique aussi à tenir, c'est-à-dire avoir le rythme, etc. Parce que c'est un métier qui n'est pas facile. C'est-à-dire qu'on part pendant des mois et des mois, on ne voit pas sa famille, on rate les anniversaires, les naissances aussi. Mais bon, ça fait partie du jeu. Ensuite, du coup, je suis restée pendant huit années là-bas. J'ai découvert pas mal de différentes cuisines, que ce soit une cuisine traditionnelle, du terroir, la cuisine brasserie, la cuisine gastro, semi-gastro.
- Speaker #1
Oui, tu as vraiment tout vu.
- Speaker #0
Oui, et puis peut-être pas assez encore. C'est tellement large, la cuisine. On a toujours cette soif d'apprendre, en fait. Donc, on en continue sans cesse à vouloir. Oui, vouloir toujours chercher des nouveaux types de cuisine, des nouvelles techniques, être à l'affût un peu de ce qui se passe aussi autour de nous, que ce soit au niveau de la nature, l'environnement. Et ensuite, j'ai arrêté. J'ai fait quand même des jolis, on va dire, dans... Autre que la cuisine, c'était vraiment l'expérience humaine que j'ai beaucoup aimée aussi. C'est-à-dire que je me souviens... De mes premières saisons coup de cœur, c'était à Villard d'Arennes, pas loin de Serre-Chevalier. C'était David Amieux, mon premier chef de cuisine. C'était la passation entre son père et son fils. C'était vraiment une cuisine du terroir traditionnel. C'était un hôtel restant qui s'appelle le Far-en-Chain. J'ai fait une saison d'été et une saison d'hiver là-bas. C'est là où j'ai voulu axer ma cuisine, plus sur une cuisine terroire où on primait vraiment la nature là-dedans, sur les assiettes en tout cas. Ensuite, je suis partie à Morzine. Je suis restée pendant 4-5 saisons, je crois. J'ai fait la rencontre de Thierry Torrance à la Chamade. où j'ai vraiment bien aimé ce côté la cuisine ouverte aussi, ça n'était pas facile.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu appelles une cuisine ouverte ?
- Speaker #0
C'était une cuisine baie vitrée où les clients pouvaient...
- Speaker #1
Ah oui, vraiment du poulet. Oui,
- Speaker #0
voilà. Donc c'est là où tu apprends en vrai à te tenir carré, à tenir ton poste tout le temps carré parce que tu es regardé, tu es fixé. Donc vraiment penser... Après c'est des choses, à force d'avoir les automatismes comme ça, on apprend vraiment à être propre dans son travail. Donc je suis restée là-bas pendant 4 saisons, 2 saisons d'été et 2 saisons d'hiver. Donc c'était une belle expérience, ça a été dur quand même.
- Speaker #1
Ton rôle là-bas c'était quoi ? Sous-chef ?
- Speaker #0
J'étais chef de partie. Moi j'étais chef de partie viande par la suite. Et après des fois j'étais avec le chef au pass à gérer les bons, les envois, le dressage d'assiettes, etc. Donc on était une brigade à peu près de 15 personnes. Donc c'est vrai que ça a été intense mentalement. Ou que le côté physique, c'était aussi la pression, n'empêche. Ça, c'était quelque chose. Donc on enchaînait beaucoup les jours, les semaines, sans repos, etc. Mais ça, c'était quelque chose. En vrai, on sait pourquoi on fait les saisons aussi. Donc normalement, on est pareil là-dessus. Mais ça, ça m'a donné ce côté, les reins solides, le mental solide et être encore plus forte les jours qui passent. Donc ça c'était une belle expérience et après ensuite à un moment donné, voilà, ça reste quand même une vie assez nomade on va dire. Donc c'est bien le fut un temps de dire allez bon j'ai pris pas mal d'expériences, j'ai fait quand même pas mal de choses donc il est temps de trouver une stabilité et je suis arrivée sur Lyon en 2017 je me souviens.
- Speaker #1
T'avais quel âge ?
- Speaker #0
Je devais avoir 27 ans. Ok. Ouais j'avais 27 ans. C'est là où j'ai fait l'ouverture du Mob Hotel à Confluence. Je n'avais jamais fait d'ouverture, je me suis dit que ça pouvait être cool. À un moment donné, je voulais continuer à faire du foot, donc je voyais les journées continuer. Je n'avais pas la perspective de monter au créneau, d'avoir une carrière ou quoi que ce soit. Ça, ce n'était pas dans mon objectif. À ce moment-là, c'était que j'avais donné énormément pendant les saisons. Du coup, je me suis dit, j'aimerais bien avoir une petite stabilité, avoir une vie à côté. Être posée. Voilà, exactement. Et du coup j'ai rencontré Brice Morvin, qui était le chef exécutif à ce moment-là. Donc il avait fait Top Chef, il est arrivé je crois en demi-finale, la première ou deuxième saison, je ne me souviens plus trop. Donc ça c'était une bonne cuisine, j'ai beaucoup aimé. Très terroir, goûtu, avec des bons produits de saison, donc ça c'était vraiment chouette. Ensuite il est parti et voilà, c'est des groupes hôteliers quand même, donc il y a beaucoup de turnover, beaucoup de chefs va et viennent et on m'a donné l'opportunité par la suite de devenir chef et puis je me suis dit vas-y feu. Là par contre, j'arrête le foot ou quoi que ce soit, mais on sait que je mets les bouchées doubles et on y va et on va voir ce que ça va donner. Quand on me propose, ouais Sarah, est-ce que tu veux que je t'achète ? Bah vas-y, on va voir ce que ça va donner, si je me loupe ou pas. Je pense que c'est des opportunités qui ne se présentent qu'une fois et la liberté aussi de pouvoir vraiment faire entre guillemets ce qu'on veut, même s'il y avait des critères à respecter. Les critères c'était que ça soit 100% bio, enfin 95% bio, on ne peut pas être 100% bio, mais vraiment de respecter certains critères qu'on me donnait à l'époque. Et j'ai pu faire ma carte, je voyais que la clientèle ça plaisait. Donc moi je pense que c'est là où ma créativité, ou comment dire, aussi l'assurance mine de rien, commençait à prendre et c'est là où je me suis dit bon là j'ai envie de... de monter au créneau et d'aller encore plus haut dans ma carrière. Exactement, c'est-à-dire que maintenant, je voulais me poser, avoir ma petite vie à côté, etc. Mais là, c'était vraiment ce côté...
- Speaker #1
Il y a Tony ! Oui, parce qu'il est passé pour le premier épisode. Et comme par hasard, il repasse pour le deuxième.
- Speaker #0
Il arrive avec une réplique de la Coupe du Monde.
- Speaker #1
Ah non, mais c'est excellent ça. Il a une Coupe du Monde. C'est pour toi ?
- Speaker #0
Oui, c'est pour moi.
- Speaker #1
Bah félicitations. Merci beaucoup. C'est une belle coupe. T'inquiète. Ouais, ouais. Tu veux dire un petit mot ? Tu veux dire bonjour ?
- Speaker #0
Allez, vas-y. Je suis pas timide, là. Salut à tous mes fans. À tous mes homies. 6-9, le trim.
- Speaker #1
Oui, du coup, on parlait du mob.
- Speaker #0
Du mob et la rencontre d'ailleurs au mob, c'était Tony Noël qui s'occupait... Ah,
- Speaker #1
vous vous êtes rencontrés au mob ?
- Speaker #0
Exact, ouais.
- Speaker #1
Comme par hasard, tu arrives à ce moment-là.
- Speaker #0
Wesh, meilleur podcast, écoutez bien. Ah, c'est gentil.
- Speaker #1
J'espère.
- Speaker #0
J'espère, on l'espère. On s'est rencontrés au mob avec Tony Noël, donc il était photographe là-bas. Je ne sais pas si c'était un temps plein ou un temps partiel.
- Speaker #1
Il était là.
- Speaker #0
Il était là, donc bonne connexion. Je vois le mob, ça reste une belle expérience de rencontre et de pouvoir exprimer une partie en tout cas de ma cuisine. Après, il y a le Covid qui est arrivé, donc toute l'organisation a changé. Et puis je me suis dit, là... C'est le moment peut-être de se lancer personnellement, enfin personnellement, professionnellement, de penser plus au projet, de dire écoute, ça a marché ta cuisine, ça a plu en tout cas, donc pourquoi pas le faire pour soi. C'est vrai qu'à ce moment-là, le Covid était là, c'était pas la bonne période, donc je me suis pris un refus. C'est la vie, je pense que des fois, il y a des choses que... comment dire... que c'est pas le bon moment. La trajectoire n'était pas à ce moment-là. Donc, je suis contente du chemin qu'il y a eu.
- Speaker #1
Comment tu t'es pris un refus ?
- Speaker #0
En fait, un refus du sens où j'avais visité un local. Donc, j'étais à fond là-dessus. Dans le 7e, je me souviens. Et puis, j'avais présenté le projet. Et puis, c'était pas forcément le bon moment suite au Covid. Et à ce moment-là, je pense que j'étais même personnellement mal rodée sur certaines choses aussi, financièrement également. C'est pour ça, à ce moment-là, j'avais accepté de partir en saison, je me souviens. C'était Maurice Hacot qui avait fait un événement Edo Worldwide à Lyon-Fourvière et puis à Marseille. Je me suis dit, allez, vas-y, je vais voir un peu ce que ça va donner. Donc ça, ça reste plus une expérience. Encore une fois, toute expérience est humaine en vrai. A chaque fois je dis que c'était une expérience humaine, mais toute expérience dans le travail qu'on a, etc., ça reste de l'humain. Mais c'était beaucoup vraiment dans le côté social, dans l'échange aussi, parce qu'il y avait quand même beaucoup de personnes qui ne sont pas forcément issues de la restauration, qui ne savaient pas forcément parler le français, manier un couteau. Donc c'était tout ce côté dans la pédagogie, dans la patience aussi à avoir. Et c'était hyper, hyper intense quand même. C'était cinq mois au total. Donc ça c'était... C'était où ?
- Speaker #1
C'était dans son resto ?
- Speaker #0
Non c'était à Fourvière, dans le Vieux-Lyon d'ailleurs, où on est, au-dessus où il avait... Il s'est accaparé l'Espana de...
- Speaker #1
Ok d'accord, je...
- Speaker #0
Ouais, bon ouais, c'était plus une cuisine street food, je pense qu'il fallait être une cuisine un peu plus... En vrai j'avais pas forcément vraiment regardé à fond le projet de ce qu'il se proposait, donc c'était vraiment de la street food qu'on envoyait, donc beaucoup de prod, je m'occupais vraiment de la partie prod, etc. C'était des portions qui étaient assez énormes. Je devais produire 800 portions par jour. Des fois, c'est sûr qu'il y avait des manquements. Vu le staff qu'on me donnait, des fois, on ne peut pas sortir tout dans un tiroir. Mais c'était vraiment bien. Chaque expérience est bonne à prendre. J'ai su être patiente, essayer de prendre du recul, changer ma méthode de travail avec différents... Personne, parce que de méthode, du sens où, dans la compréhension, ils sont réceptifs aussi. Ensuite Marseille aussi, c'était quelque chose, c'était intense, physiquement et mentalement. Une fois que Marseille était finie, je suis arrivée sur Lyon, donc je me suis remise à mon projet.
- Speaker #1
Juste à fait quoi Marseille ?
- Speaker #0
J'étais aussi responsable de la production pour Moët Sarkozy.
- Speaker #1
Donc tu as continué de faire ça ?
- Speaker #0
Oui, à ce moment-là, en fait, comment dire, côté perso, c'était un peu compliqué. Du coup, je me suis dit, il était temps peut-être de couper un peu avec Lyon. Et honnêtement, c'était une bonne opportunité pour moi de partir à Marseille. Et ça m'a fait du bien. Je ne dis pas que j'ai profité de la canne au bière, mais en vrai c'était cool, c'était cool, c'était bien. J'étais dans un labo dans les quartiers nord, qui s'appelle Mina Traiter. Donc je ne sais pas si un jour elle entendra ce podcast, mais Mina était très très dure. Donc j'espère que par la suite...
- Speaker #1
Je viens de dire on les perd mais du coup j'ai peur de ce que tu entends. Non,
- Speaker #0
je rigole, je vais vite changer.
- Speaker #1
Non, mais tu peux. Peut-être qu'elle n'écoutera pas Mina.
- Speaker #0
Non, mais Mina, en tout cas, qui a été très formatrice mentalement.
- Speaker #1
C'est vraiment bien tourné, quoi.
- Speaker #0
Voilà, très, très bien tourné. Très dur, mais voilà, sans rancune. Et ensuite, une fois que Marseille était finie, ma mission allait finie, je suis revenue sur Lyon. Et on m'avait proposé, en fait, j'allais beaucoup boire des coups à l'atelier, à Place Carnot. Je connaissais Ulrich et Victor, qui étaient des responsables de salle. on va dire, et puis ils m'ont proposé le poste de chef, donc je succédais à Ben, qui était le chef de l'atelier à l'époque. Je me suis dit pourquoi pas dans ma tête, je pensais que j'allais rester six mois parce que j'étais à fond sur le projet. J'avais fait pas mal les démarches, j'avais déjà fait mon prévisionnel, mon business plan, etc.
- Speaker #1
Donc c'était en attendant, tu te mettais chef dans un resto, mais ce n'était pas pour rester bien longtemps.
- Speaker #0
Non, je savais que je n'allais pas rester longtemps et que je n'avais pas envie de m'éterniser. Parce que quand même, le temps passe vite en cuisine. et je voulais vraiment pas encore reporter, mais je ne sais combien de fois le projet. Parce que le temps passe vite et je n'avais pas envie d'avoir des regrets de ne pas le faire et de m'emprisonner dans une cage et avoir des regrets plus tard. Oui,
- Speaker #1
et puis d'avoir trop attendu et du coup, arriver à un moment où tu te dis que ce n'est plus le moment finalement.
- Speaker #0
Voilà, ce n'est plus le moment et puis je suis là. Tu vas prendre un confort dans ton travail. Tu dis, laisse tomber. Au final, je suis bien à l'atelier parce que oui, j'ai une liberté, j'ai une cuisine. Ça a plu. Tant mieux en vrai parce que c'est vrai que j'ai pas la prétention de vouloir révolutionner la cuisine, d'avoir inventé quelque chose, de prétendre être une chef avec une technicité de ouf. Là ce qui se passe pour moi je suis contente, c'est de voir l'engouement qu'il y a autour de ma cuisine, j'aurais jamais cru un jour être publié à peu près dans certains articles ou quoi que ce soit. Je suis contente de Moi tout ce que j'estime c'est de vraiment de faire à fond ma cuisine, de le faire vraiment avec le coeur surtout. Et juste de faire kiffer les gens. Et vraiment avoir cette expérience-là, de rencontrer, être à l'encontre des personnes, et c'est ce que je voulais faire pour Soma. Et je suis contente de ce qui s'est passé à l'atelier, d'avoir travaillé avec Ulrich et Victor. On a fait un bon trio, on a essayé de porter le... on va dire l'atelier le plus haut de ce qu'on pouvait donner par rapport à nos capacités. Ça a été très bien, c'était une très bonne expérience, ça a duré un an. J'ai pu faire Omnivore, rencontrer Elise du Tour des Terroirs, rencontrer pas mal de monde aussi qui m'ont décollab aussi par la suite. Et dès que j'ai fini l'atelier, je me suis rendu compte de l'engouement qu'il y avait autour de ma cuisine, que les gens kiffaient. Quand il y a des personnes qui reviennent plusieurs fois aussi, ça s'étudie. Franchement, c'est bien ça. Si la personne revient trois fois dans la semaine, c'est pas pour rien. C'est aussi. Voilà, exactement. Changer la carte tous les jours, midi et soir. La carte du soir était différente de celle du midi. Ensuite, l'année était vraiment intense. C'est-à-dire que c'était un an, mais un an de taf non-stop. J'étais toute seule en cuisine, à faire la plonge, à réceptionner la marchandise, à proder. Je faisais des fois des 8h jusqu'à 11h30 le soir, non-stop. Je demandais juste si on pouvait avoir à ton parcel un petit plongeur. Je lui disais Ok Encore une fois, c'est ce côté déclic. Attends Sarah, tu es en train de donner à fond, tu utilises toutes les journées comme ça à donner ton énergie. Autant le faire pour toi et pour ta poire. Tu sais que ta cuisine, elle plaît. Peut-être pas forcément tout le monde, et tant mieux. Mais en tout cas une bonne partie est là et ils attendent que ça, qu'ils viennent à ton propre lieu, à recouper à nouveau ta cuisine. Donc j'avais quitté l'atelier. Et c'est là où je me suis dit, il ne faut pas que je m'endorme. C'est-à-dire que là, je me mets en statut auto-entrepreneur et je me mets à faire des événements jusqu'à l'ouverture de mon restaurant. C'est-à-dire que je pouvais gérer mon temps pour le projet, parce qu'il y a pas mal de choses à penser avec les rendez-vous administratifs, la banque, etc., tout remettre en place. J'ai dû refaire au moins trois, quatre fois mon business plan. à trouver la bonne comptable.
- Speaker #1
Tu étais aidée pour ça ? Parce que j'imagine que ça doit être simple.
- Speaker #0
J'avais contacté la Chambre des commerces. Ils avaient un bon programme là-dessus. Après, je ne suis plus allée au rendez-vous. Je ne suis pas quelqu'un de très spécifique.
- Speaker #1
Ah, tu l'as dit.
- Speaker #0
Oui, parce que je pense que ça, ça dure depuis que je suis gamine. C'est-à-dire que quand on parle pendant des heures, assis dans un bureau, à un moment donné, ça me fane. tout ce que je voulais alors voilà je décroche et j'ai tendance à décrocher facilement donc tout ce que je voulais alors voilà en fait business plan tac tac fait en fait bla bla bla bla bla c'est pour ça m'a saoulé du coup c'est pas bien j'ai pas c'est pas de bons conseils mais je dis juste moi ça va ouais ouais voilà ça a fonctionné ça fonctionne et des fois il je pense juste que c'est l'instant j'avais peur de Comment dire ? Que je perdais du temps en fait. J'ai perdu de la perte de temps sur certaines choses, donc il fallait que j'aie du résultat, que ça avance vite, bien sûr pas dans la précipitation. J'avais visité pas mal de locaux, j'avais fait pas mal de démarches auprès de beaucoup de personnes. Donc il fallait que ça aboutisse à un moment donné.
- Speaker #1
On a la coupe avec nous, qui fait le podcast. la coupe du monde elle est lourde ou elle ah putain oui quand même une jolie réplique c'est la vraie c'est la vraie comme ça mais ouais donc ça c'était ça c'était vraiment désolé on est distrait par la coupe du monde de Tony
- Speaker #0
Tony qui va nous quitter
- Speaker #1
Ah salut Tony !
- Speaker #0
Salut Tony !
- Speaker #1
Bonne soirée !
- Speaker #0
Ouais !
- Speaker #1
A bientôt !
- Speaker #0
A bientôt, ciao ciao ! Donc voilà quoi, après cette année-là, le projet, il y a eu beaucoup d'événements qui m'ont apporté pas mal de choses. Oui,
- Speaker #1
tu as été chez Jaja. Oui,
- Speaker #0
voilà, la résidence à Jaja. J'avais fait ma résidence à Uzès aussi. J'ai eu un bon lien avec Davia Grandjean, l'ancienne chef de Grive, qui m'avait proposé une première résidence au Prairie Saint-Nicolas. J'ai beaucoup aimé l'endroit. Magnifique. Donc d'autres rencontres aussi. Et Ben qui était l'ancien chef de l'atelier, il m'avait proposé de faire aussi un quatre mains aux insolents. auprès de Kim et Nathan, j'avais beaucoup aimé ce côté un quatre mains en fonction des vins qu'on dégustait. C'est-à-dire qu'on nous imposait du vin et en fonction du vin qu'on goûtait, on s'est dit vas-y, moi je partirai là-dessus, moi je partirai là-dessus Donc tu vois, c'est vraiment des événements aussi qui étaient beaucoup dans l'enrichissement, encore dans la cuisine une nouvelle fois. C'est prendre en compte certaines choses, certains produits, pourquoi on en arrive là, etc. De le transformer et puis avec les univers de chacun. Ça c'est très intéressant, ça m'avait beaucoup plu. Et par la suite, une fois que j'avais potentiellement trouvé le local, ce que j'avais trouvé, ce local-là, ça va faire au moins deux jours en juillet. Je l'avais visité il me semble au mois de mai, c'était ça. C'était beaucoup de réflexion. C'était beaucoup de réflexion du sens où c'était un local qui était en…
- Speaker #1
O.F. Yeah, il y avait beaucoup de travaux à faire, c'est ça.
- Speaker #0
O.F. Des travaux qui étaient quand même délaissés, je trouvais, là-dessus. Donc c'est vrai que quand j'ai fait appel à Yann, mon architecte et mon ami aussi, on a fait des Donc on a fait la contre-visite, il m'a dit Sarah, t'es sûre ? C'est un peu étriqué, je lui ai dit Ouais, je sais, mais fais-moi un plan, regarde si au moins l'électricité, le gaz, tout fonctionne, tu me dis le tarif, pour combien je vais en avoir, etc. Viens, on essaye. Donc il a fait le plan, etc. J'ai dit Ok, d'accord. Donc à moi de négocier à fond le fonds de commerce là-dessus avec... avec le propriétaire et mon intermédiaire, donc le cabinet Hermès. Et c'est passé. Donc bien sûr, elle m'a fait le contre-offre, mais je trouvais que c'était vraiment une offre à ne pas passer à côté, du sens où l'emplacement surtout.
- Speaker #1
C'est ça qui t'a eu le coup de cœur sur l'emplacement ?
- Speaker #0
Oui, l'emplacement grave. Quand elle m'a dit le cinquième, c'était pas mon truc, etc. Elle m'a donné l'adresse. Et je regardais un peu sur Google Maps où ça donnait. Je vais dire, c'est quand même à coller au premier. On a une dizaine de minutes à pied d'hétéro. Non, je me dis, l'emplacement est sur le côté intimiste aussi. C'est-à-dire qu'on est à 9 Place Saint-Paul, il y a un côté, il n'y a pas forcément de passage comme la rue Juvry, la rue du Boeuf, mais il y a ce côté, on sait pourquoi on vient manger à ce moment. C'était vraiment arrivé dans un petit cocon, le côté intimiste aussi, donc c'était vraiment ce que j'imaginais, c'est ce que je voulais. Et je suis contente en fait d'en arriver là, même si je ne me rends pas compte encore.
- Speaker #1
Tu ne te rends pas compte ? Dans quelques années peut-être, tu te rends pas compte.
- Speaker #0
C'est vrai que quand on reste focus sur l'ouverture, sur le projet, il y a eu tellement énormément de choses quand même à penser, énormément de choses à gérer. Donc, faire la carte, tout ça. Enfin, la carte, je ne m'en faisais pas un souci, mais c'était beaucoup de pression quand même.
- Speaker #1
Tu crées un lieu, c'est énorme.
- Speaker #0
Oui, tu te dis, voilà, là, c'est mon restaurant, là, je vais accueillir les gens quand même. entre guillemets, je vais pas les nourrir, mais je vais faire découvrir ma cuisine, donc ils vont manger vraiment, ils vont venir pour moi. C'est quelque chose qui est assez... Je trouve qu'il est assez ouf quand même.
- Speaker #1
C'est fort.
- Speaker #0
Ouais, voilà, c'est très fort là-dessus. C'est-à-dire que tu vas transmettre tes propres émotions dans l'assiette, pourquoi tu vas faire tel aliment, tel... leur faire changer un peu, leur passer un moment, couper un peu avec leur quotidien. Donc non, c'est cool. C'est trop bien.
- Speaker #1
Et donc, il y a eu pas mal de travaux ici. Tu partais un peu de zéro dans ce lieu. Enfin, pas de zéro, mais en tout cas, il fallait vraiment tout refaire.
- Speaker #0
C'était vraiment une grosse démolition, tout cassé, les murs. Non, non, c'était vraiment, on est reparti vraiment de zéro. C'était vraiment un risque. À chaque fois quand Yann m'appelait, j'avais peur qu'il me dise, Sarah, là c'est chaud, il n'y a pas d'électricité. Au final, c'était juste pour des petits accords, je suis assez bon. Tant que tu m'appelles, je peux toujours cuisiner, c'est bon, on continue. Et on verra par la suite. Non, c'était vraiment local qui est parti, on est parti de zéro. Et d'un côté tant mieux parce que là c'est vraiment à mon image, à mon identité, à ce que je veux, à ce que je suis aussi. Et j'espère pousser Soma out qu'une espérance culinaire. une échange avec les gens, avec mes personnes, ceux qui viennent, ma clientèle, d'échanger avec eux. Donc pour ça, je voulais vraiment faire cette cuisine ouverte, voir quand ils mangent leur première bouchée, voir les grimaces ou les sourires, je ne sais pas. Mais non, non, non, je suis contente. Je suis contente du résultat et que ça continue comme ça, même si ça fait qu'à moi, il y a pas mal de choses à... à penser, à repenser. Je suis quelqu'un où je me remets tous les jours en question sur ma food. Je prends beaucoup les choses à cœur, peut-être des fois un peu trop, mais je l'estime que c'est ça qui me fait avancer et qui me fait évoluer là-dessus. Donc non, je suis contente.
- Speaker #1
Quand tu dis que tu prends trop à cœur, c'est par exemple si quelqu'un dit qu'il n'aime pas tel plat, ça va te toucher ?
- Speaker #0
Oui, ou c'est pas forcément l'émotion que je voulais vraiment transmettre. Après je suis quelqu'un qui est assez dure avec moi-même sur les assiettes que je vais envoyer. Je me dis Sarah, je ne suis pas encore forcément contente de ma carte, je peux encore faire mieux. Mais c'est là où vu que j'ai commencé toute seule en cuisine, je me rends compte qu'il me faut une personne encore en plus pour encore… faire attention à mon bien-être mental et avoir plus de peps pour évoluer. Mais c'est toujours être à la recherche. Je n'irai pas de la perfection. Comme je disais, je ne cherche pas à créer quelque chose, juste découvrir, faire découvrir des saveurs. Quand tu me parlais des dates méjoules, je suis contente de me dire que vous n'avez pas mangé ailleurs, qu'on n'en trouve qu'ici. C'est vraiment dans cette optique-là que je veux faire de ce moment. C'est découvrir des saveurs uniques. et de faire kiffer vraiment les gens. Est-ce que ça va être clivant de manger une date salée sucrée ? Bien sûr, mais en même temps, c'est le jeu. Je veux juste faire découvrir la food, ma vision de ma cuisine, avec des saveurs au niveau des rencontres que j'ai pu avoir, et même de mon enfance.
- Speaker #1
Et justement, parle-nous de ta carte, parce que chaque plat est le résultat d'une rencontre.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai ça. C'est le résultat d'une rencontre, des échanges avec des personnes. Par exemple, pour revenir, il y avait les tapocatises.
- Speaker #1
Ah, ça c'est une tuerie, vraiment.
- Speaker #0
Je l'ai enlevé, on m'a réclamé, je lui ai dit, là je vais le laisser. Je l'ai enlevé pour cette carte, je me suis dit, vas-y, je vais changer un peu et tout. Et puis je vois que...
- Speaker #1
C'est vraiment de la fable.
- Speaker #0
Non, mais je vais le remettre. Je vais changer sans doute des fois les sauces différentes. Comme ça, je laisserai tout le temps pour la clientèle, pour mes convives. J'aime bien ce mot-là, mes convives. Non, les tapis au cœur, j'avais travaillé avec un Brésilien qui m'a fait découvrir ça. Je lui ai dit, ça c'est ouf. Pour lui, il me dit, ça c'est le truc un peu du pauvre au Brésil, les dindinos. C'est drôle. Une petite idée comme ça. Je suis un messie quand même. je lui ai fait ça c'est une tuerie donc j'ai remasterisé j'aime bien ce mot remasteriser ouais voilà on est dans le thème le micro au casque près de Musa si tu nous entends et du coup j'ai essayé de le peaufiner à ma façon en rajoutant ma petite sous-sarissa le pimenter un peu plus là dessus et ça ça a été quelque chose où les gens ont Les gens ont eu un gros coup de cœur. Ça, c'est une petite gourmandise. Les dates méjeloules, comme je disais, c'était ce côté où c'était farci toujours, avec de la pâte d'amande encore plus dans la sucrosité. Et vu que mon père, lui, ramenait beaucoup, je me souviens des dates d'Algérie. Donc il est originaire de Biscra, vraiment tout au sud, au port du désert. Donc il en ramenait tout le temps. Il en ramenait des colis, des colis, des colis. Je disais, mais pourquoi t'en ramènes autant ? Tiens, t'inquiète, ça se garde bien, etc. Et puis là, c'était la période jusqu'au mois de novembre, jusqu'à juin, juillet, par là. Après, c'est vrai que c'est des dates qui se gardent très, très bien. Et j'ai voulu en fait faire ce petit clin d'œil là, en le reprenant. Là c'est la saison où on m'a donné plein d'ailes des ours, je me suis dit qu'est-ce que je dois faire avec des potes. Tiens Sarah, tiens, ok d'accord. Allez on va faire un petit pesto avec ça, un petit citron confit, puis ça passe bien. Après il y a le tarama panis, panis souvenir de Marseille. Ça c'était un petit côté panis avec tarama, après ça c'est venu comme ça, ce côté... avoir un côté, comment dire, pas croustillant mais... Au niveau du jeu de texture du tarama avec la panisse qui est la farine de pois chiche, ça apporte un équilibre et une saveur qui est un peu originale. Je rajoute toujours avec un petit gel acidulé, je le fais avec de la carotte, le curcuma et le citron. Après on a un plat, qu'est-ce qu'on a en plat déjà ?
- Speaker #1
La shawarma.
- Speaker #0
Ah oui, le shawarma. Ça c'est un de mes plats signature, je le faisais énormément, même pendant les événements. Je faisais beaucoup, vu que j'ai grandi à Condrieu, avec ma petite sœur, on allait, je pense une fois tous les deux semaines à Lyon, on prenait le train. Et on avait l'impression que Lyon c'était, on va partir à New York, c'est une grosse ville. Alors que non, c'est Lyon. Mais quand t'es ado, t'as l'impression que tu vas dans une ville, c'est waouh. A chaque fois, on avait notre habitude, on prenait le shawarma, on se posait sur les cakes comme ça, on avait l'impression qu'on mangeait un truc de ouf. C'est juste un sandwich galette et un poulet et j'avais envie de le retravailler à ma façon pour ce souvenir-là. Donc ma petite sœur Soraya, avec qui on a passé vraiment une adolescence soudée on va dire. Donc j'ai voulu reprendre le shawarma à ma façon. Après, là, je me suis dit, il est temps de le changer, de le pourfiner encore plus, etc. Donc, le shawarma, c'est resté beaucoup dans ma cuisine. Il y a eu le riz de veau aussi. Le riz de veau, ça, j'ai beaucoup travaillé le riz de veau auparavant avec... quand j'étais chef de parti viande à la Chamade. Et c'est pour ça que je me suis dit, j'ouvre ce côté bistrot moderne. Il fallait que j'arrive en fait à trouver cet équilibre entre cette culture méditerranéenne et la culture française. Et ce côté bistrot est arrivé en fait à rassembler les deux. Parce que ça reste à mon image, je suis d'origine algérienne, mes parents sont venus à ces tours en France. Il y a cette culture, l'éducation que ma mère m'a donnée, nous a donnée. Et la culture... française due à l'école hôtelière, à l'école tout court et à la rencontre des chefs. Donc il n'y a pas de choix à faire, c'est d'assumer les deux et d'essayer d'allier et d'être à mon image. C'est ce que j'ai toujours voulu faire, ce côté levain aussi qui prend une place sur la carte, les épices aussi. Donc là tu vois les petites boîtes, c'est des épices que ma mère m'a ramenées du bled aussi d'Algérie. donc elles m'en ramènent tout le temps à chaque fois je dis si tu veux en Algérie ramène moi toujours fais une valise là t'as pas mal de petites boîtes là ouais il y en a pas mal, il y a du carvi du curcuma, la serenote aussi du piment du gingembre moulu donc non je suis contente de mélanger en fait ces deux mondes qui se marient très bien ouais et puis c'est toi quoi oui voilà c'est moi
- Speaker #1
Qui est le nouveau personnage ? On a encore un personnage qui arrive. C'est Arsène ! Viens dire bonjour ! Arsène, tu dois venir dire bonjour. Salut les gars ! Super !
- Speaker #0
Ça va ?
- Speaker #1
Ça va bien, on enregistre. Je te dérange ? Non, tu ne te déranges pas. La coupe du fin.
- Speaker #0
C'est la vraie.
- Speaker #1
Prends-la, tu vas voir, c'est la vraie.
- Speaker #0
Il y a la date en dessous, les dates 98. Ah, c'est bien.
- Speaker #1
Elle va aller à côté de Dijon ?
- Speaker #0
Ah oui. Dijon, il va venir un jour à Soma.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
il t'a dit. Oui, il m'a dit. Sarah, écoute-moi, j'espère que tu vas bien.
- Speaker #1
Je vais passer. Ah, mais non, on espère, attends.
- Speaker #0
Non, on espère grave.
- Speaker #1
En tout cas, il est attendu.
- Speaker #0
Il est invité, il est attendu. Donc, j'espère que son agent, même lui, il va bien voir toutes ces pages qu'on fait, toutes ces identifications sur Insta. On lâche rien.
- Speaker #1
On va le réidentifier, ouais.
- Speaker #0
On va l'identifier là-dessus.
- Speaker #1
Ah là là, oui, parce qu'on n'a pas parlé de cette déco. En fait, c'est clair parce qu'on a déjà eu cette conversation pour le premier épisode, mais qui ne sortira jamais. Ta déco, elle est quand même très cool. En fait, tu as une étagère qui fait toute la longueur du resto avec un peu plein de trucs. On a Zizou, on a des plantes, on a... Vas-y, dis-nous ce qu'on a.
- Speaker #0
On a des vinyles aussi.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Le discours de Maghreb. On a le vinyle de NTM Paris sous les bombes. Laurénylle aussi, l'unique album de Laurénylle qu'elle a fait pour moi. J'aime beaucoup Laurénylle. À chaque fois que j'arrive en cuisine le matin, une fois sur deux, je vais mettre ça.
- Speaker #1
Tu mets ça ?
- Speaker #0
Ouais, c'est... J'aime beaucoup ce qu'elle a fait, ce qu'elle a dans sa carrière. Et puis après, il y a des bouteilles de vin, bien sûr, pour changer. On a aussi un artiste que j'aime beaucoup, qui est venu manger, qui s'appelle Kairos. Donc c'est l'homme à l'oiseau, donc il m'a fait une petite dédicace aussi. Donc c'est vraiment un mélange de ce que je kiffe, que ce soit au niveau de ma musique, le vin, tout ce qui me passe par la tête.
- Speaker #1
On est vraiment chez toi quand on est dans ton retard.
- Speaker #0
Que ce soit vraiment mon identité et pas essayer de m'approprier quoi que ce soit. Là il y a la rose des sables que j'ai pris chez ma darone quand je suis partie à Condrieu. Donc je me suis dit, vas-y, je vais mettre une rose des sables. Même si ce n'est pas ce que je quitte, mais je me suis dit, il fallait qu'il y ait un petit truc de la daronne.
- Speaker #1
Tu as forcé à tout le monde.
- Speaker #0
Oui, voilà. Là, on a le tableau de Tony Noël. Eh oui,
- Speaker #1
une grande photo.
- Speaker #0
Voilà, une grande photo. Là, il était en mouvement, donc il avait cité son vernissage. Et je lui ai dit, Tony, celui-là, je le veux trop à mon resto. Il m'a dit, ok, ça marche. Il me l'a mis. Ça, c'est cool. C'est vrai que c'est beau. Ça reste vraiment dans le thème du reste de la déco. Enfin, je pense.
- Speaker #1
Ouais, ouais, ouais, carrément.
- Speaker #0
C'est ce que je veux et que ça continuera aussi. Bien sûr, petit à petit, il manque des petits trucs. Je vais mettre à miroir les choses comme ça, mais...
- Speaker #1
mais voilà ça se peaufine ça se peaufine exactement et on parlait du coup de la création de Soma et je me souviens que la première fois qu'on s'est rencontré tu m'avais parlé de l'importance d'être bien entourée et toi tu as été entourée par par Cricquette tu peux me parler de tout ça et justement pourquoi pour toi c'était important d'être entourée
- Speaker #0
C'était important vu que je suis toute seule dans le projet, en amont sur la création de mon restaurant, etc. Et mine de rien, je ne pensais pas que ça allait être autant compliqué là-dessus. C'est-à-dire pour moi, même s'il y a des organismes qui aident les porteurs de projets, etc. Il y a des choses à laquelle on n'y pense pas ou on oublie. qu'il faut mettre en priorité, les choses à ne pas oublier. Donc ça, c'était vraiment une grosse démarche. Et puis du coup, j'ai fait la rencontre de Gabriel et Kylian. Ça s'était fait naturellement d'ailleurs, Gabriel venait souvent manger à l'atelier et Kylian, on avait bu des cours à la madone et puis il était là et il disait moi j'ai une agence de cricket mais je connais bien Gabriel, ça s'est fait comme ça Et à un moment donné je me suis dit je vais rester seule, je vais faire mon truc seule Des fois quand on est buté, on a l'impression que si on demande de l'aide, pas que c'est mal vu mais que quelqu'un le fait ou quoi que ce soit, on parle quand même d'un projet d'un restaurant ou… C'est un projet de toute une vie. Le Minetorien, c'est hyper important. Donc, il ne fallait pas que je sois. Je sais que j'étais attendue, Minetorien, sur l'ouverture de Soma. Et je me suis dit, bon, ok, je vais faire appel. À la base, c'était pour la terrasse. Ils m'avaient mis des arceaux à vélo du jour au lendemain. Je me souviens de ça. Et là, je me suis dit, mais qu'est-ce que je vais faire ? Comment je vais pomper les arceaux, etc. Parce que là bientôt il y aura une terrasse assommable.
- Speaker #1
Ah ça, ça va être vraiment cool. Franchement le lieu on ne se rend pas compte parce qu'évidemment les gens ne sont pas avec nous mais le lieu est vraiment sympa comme tu disais. On se sent bien quoi, c'est intimiste, on est un peu dans un coin face à la gare. Donc là une petite terrasse, pépite.
- Speaker #0
Ouais voilà, une petite terrasse et tout. Donc je vais faire des petites formules par la suite, je ne vais pas en dire plus. Mais bon, c'est ce que je voulais. Du coup, j'ai fait appel à Gabriel sur la demande de terrasse, etc. Et puis après, il m'a aidé sur quelques petites missions, sur les rencontres avec les vignerons, sur sauturer une carte des vins. Parce que, mine de rien, vu que j'ai toujours été en cuisine. Il y a des choses que je ne maîtrise pas ou qui m'est inconnue là-dessus. Donc sur une ouverture, je pense que c'est bien vraiment d'être bien entourée. Et puis il y a les relations aussi qui changent, mine de rien. Donc on voit ceux qui sont vraiment là aussi à t'épauler, à vouloir t'aider jusqu'au bout et ceux qui partent aussi. Donc c'est comme ça. C'est la vie. Voilà, c'est la vie. On continue d'avancer et d'évoluer encore plus. ça donne encore plus la niac, encore plus la force. Donc là, je suis contente. Le premier mois, ça a été un très bon mois. J'espère qu'il n'y a pas le côté nouveauté ou quoi que ce soit. Mais j'espère et je pense que je fais tout pour d'avoir cette régularité, d'avoir ce côté... soit de durée aussi. Parce que là, on parle vraiment d'un marathon, ce n'est pas un événement comme je faisais d'un mois. Là, il faut que je fasse attention même à moi-même. à pas muser dès le début, de vouloir trop en faire aussi, de faire les choses petit à petit et de le faire le mieux possible. Donc ça, c'est important.
- Speaker #1
Oui, pour que ça perdure, il faut faire aussi attention à sa santé mentale et savoir se poser, même si Soma, c'est ton bébé, donc forcément, ça doit être hyper dur de le lâcher un petit peu de temps en temps.
- Speaker #0
De dire, allez là, vas-y, je coupe, telle journée. Mais des fois... On ne peut pas, surtout bien sûr que c'est le début, mais c'est être le plus carré possible et puis toujours rester fidèle à soi-même surtout. C'est rester fidèle à soi-même, à ne pas mentir aux clients. Bien sûr, j'ai une cuisine qui est différente des autres. C'est bien sûr de respecter la saisonnalité. Bien sûr que je prends des épices qui viennent carrément d'Algérie, peut-être d'autres. Des dates méjoules qui viennent aussi d'Algérie. Mais ça fait partie de moi. J'ai envie de faire découvrir des saveurs que les gens n'ont pas l'habitude. Et puis voilà. Je pense que la démarche, tant qu'elle reste sincère et honnête là-dessus, je ne vois pas pourquoi ça ne réussit pas la suite.
- Speaker #1
et c'est trop bien moi j'adore tout ce que tu fais je suis venue avec mon chéri c'était trop bien je t'ai pas accueillie t'as pris toute la carte bah oui parce qu'en fait on voit la carte tu peux pas choisir c'est impossible en
- Speaker #0
plus c'est un morphale c'est trop bien c'est un bon épicuriel on a fait c'est incroyable j'avais une petite question
- Speaker #1
Je m'étais demandé... En fait, je réfléchis à ma question parce que je me souviens que je l'avais posée la première fois et elle était bien. Ça y est, je l'ai. Toi qui as beaucoup bougé en saison à Marseille, pourquoi Lyon ? Pourquoi être venue t'installer à Lyon ?
- Speaker #0
Lyon, c'était... Déjà, de base, c'est une vie qui m'a toujours attirée. Même si j'ai grandi à Condrieu, à Trois-Quarts d'Or de Lyon, il y a ma famille, etc. Il y a cette approche aussi que je voulais garder. Depuis des années en saison, j'ai raté plein de choses. Comme je disais, des mariages de certains de mes frères et sœurs, des naissances aussi, des anniversaires. C'est le jeu de la restauration. Lyon, ça m'a toujours attiré, même de la ville, par l'histoire de sa cuisine aussi. Je me suis dit qu'il y avait une place à prendre. Paris, pour moi, c'était trop... Ça ne me correspondait pas à ce que je suis. C'est-à-dire, c'est une ville qui bouge. Et par contre, je kiffe, il y a vraiment... Il y a vraiment une cuisine, ça se développe hyper bien, c'est ouvert, etc. Mais je trouve qu'à Lyon, il y a ce côté où on est encore au tard, mais on peut à la fois apporter quelque chose. Je ne pouvais pas arriver avec ma cuisine à Paris, il y en a d'autres qui le font très bien. Je me suis dit, Lyon, il fallait que j'arrive. Et puis il y avait ce côté, ça reste une ville, on dirait une mi-ville, mi-village à la fin. Ce côté tout est petit, il y a le côté vraiment humain que j'aime beaucoup et que je voulais vraiment rester là-dessus. Donc le nom Lyon, ça m'a... Je n'ai jamais hésité une seule seconde de m'installer à Lyon directement. Même de partir ailleurs. Peut-être à 50 ans, je quitterai Lyon, je ne sais pas. Mais là, je suis très bien. Ça va,
- Speaker #1
50 ans, tu as le temps.
- Speaker #0
J'ai le temps pour le moment.
- Speaker #1
Oui, tu es bien installée ici. Oui, il flotte. Il flotte bien, ma foi. Tu es bien installée ici. Je ne sais pas depuis combien de temps on enregistre. Je n'en ai aucune idée. 49 minutes. Bon, je n'ai pas vu le temps passer, je ne sais pas toi.
- Speaker #0
Non, non plus. C'était chill, tranquille, comme le premier en soi.
- Speaker #1
On s'était déjà entraînés.
- Speaker #0
On s'était entraînés.
- Speaker #1
Eh bien, je te remercie vraiment d'avoir pris le temps de nous recevoir encore.
- Speaker #0
Avec plaisir en tout cas. Un plaisir de vous revoir aussi.
- Speaker #1
C'était cool. Ouais, grave. Bye. Ouais, on a fait exprès. On a vraiment aimé du coup.
- Speaker #0
Trop bien ça.
- Speaker #1
Ah oui, une dernière question. Quel chef tu verrais sur Charbon ?
- Speaker #0
Quel chef je verrais sur Charbon ? Alors moi, j'ai ces deux chefs du coup, c'est Nassem et Corinne de Ayla. Ok. Ouais, j'aime beaucoup ce duo. On se connaît avec Nassem qui était venu faire... un essai je me souviens au Mob et du coup on a un bon lien même à travers les réseaux, on se soutient mutuellement et j'ai beaucoup aimé leur cuisine leur restaurant Aïla ils font du libanais ? c'est à dire qu'ils arrivent à mélanger leur cuisine cette influence libanaise avec la cuisine du terroir français j'ai eu un gros coup de coeur aussi, c'était pour le Kébé au Zaba de Ritvo ouais c'était ça c'est très bon
- Speaker #1
donc maintenant ces deux là je les verrai bien sur Cher Bon je note tout ça ah bah grave c'est un bon listing de chefs ouais ouais et puis on a des petits épisodes en stock là c'est trop bien on s'est motivé on en a fait pas mal
- Speaker #0
et bien je te remercie vraiment encore une fois c'était trop cool c'était vraiment trop bien j'espère que les gens qui nous écoutent vont venir ou sont déjà venus ils sont déjà venus et puis que le podcast ça va tourner à fond je vais l'envoyer on va lui envoyer je vais l'envoyer on espère que...
- Speaker #1
oui Arsène tu veux dire attends mais viens le dire au micro viens le dire au micro On a parlé 500 fois des dates. Mais...
- Speaker #0
Mais les dates... Ah, ça fait plaisir ! Je vais dire à Sarah que les dates,
- Speaker #1
mais parler...
- Speaker #0
Ah mais sérieux, je vous promets.
- Speaker #1
Il faut dire quand c'est bon.
- Speaker #0
J'ai touché des gens comme ça, ça a marqué. Trop cool. Ouais. Ah ça fait plaisir. Je suis contente. Les dates, vas-y, je vais les laisser un bon petit moment.
- Speaker #1
Si bien que toi.
- Speaker #0
Moi je reviens juste pour les dates. Ouais, après écoute, les dates c'est bon. C'est vrai.
- Speaker #1
Il y avait du fromage dedans. C'est bizarre.
- Speaker #0
Ouais, ouais. Là tu vois, c'est l'excuse pour que les gens viennent pour découvrir vraiment la date. Ça, ça fait plaisir. Parce que c'est vrai que la date, déjà, il y a différentes variétés. Il y en a énormément. Puis la méjoule, c'est...
- Speaker #1
Différentes variétés de dates ?
- Speaker #0
Oui, il y a beaucoup de variétés de dates. Il y a des dates qui sont un peu plus secs, d'autres un peu plus... Celles-ci, elles sont plus charnues, plus dans la sucrosité. Et puis, je me dis, vas-y, je vais le casser en mode salé. Et puis, je suis contente, en fait, que les gens, ils ont vraiment... C'est comme le moche que tu mets à l'intérieur ? Alors, j'ai mis de la mentale. J'avais testé avec Scaramozza Ricotta et c'est ouf mais l'Elemental il ressort plus boutu quoi. Parce qu'il apporte le côté vraiment salé qui casse avec le pesto aussi à côté et le citron confit. C'est parfait.
- Speaker #1
C'est vraiment une petite frappe, Sedat.
- Speaker #0
Une frappe atomique.
- Speaker #1
Une petite frappe atomique. Et moi, j'aime bien quand vous intervenez comme ça.
- Speaker #0
Ouais, c'est cool.
- Speaker #1
On a deux micros, donc j'étais un peu en galère. Mais non, c'est cool.
- Speaker #0
Ça fait plaisir parce que vous avez vu, comment dire, tout au début, le premier podcast qu'on avait fait. Et puis, entre-temps, il y a eu l'ouverture. Et puis, vous êtes venu pendant l'inauguration. Vous avez pu goûter et voir un peu le délire de ce que... Ah bah merci d'être venue Ah contente que ça continue
- Speaker #1
Bon et ben cette fois c'est vraiment la fin on va vraiment se dire au revoir pour des vrais on va te laisser tranquille Adios Non merci beaucoup et puis longue vie à Soma
- Speaker #0
Longue vie à Soma et que ça continue
- Speaker #1
Allez
- Speaker #0
C'est le début Non Ça va pas
- Speaker #1
J'espère qu'on t'a pas entendu.
- Speaker #0
C'est de la musique. Oui, ouais. Ah oui. Les paroles de la musique.
- Speaker #1
Bon bref, bisous bisous tout le monde.
- Speaker #0
Bisous tout le monde, à très bientôt.
- Speaker #1
Salut Sarah.
- Speaker #0
Salut Louison. Ciao.
- Speaker #1
Merci d'être arrivé jusque là. On a passé un moment vraiment agréable avec Sarah. C'était vrai et simple et j'espère que vous l'avez ressenti aussi. Depuis cet enregistrement, je suis allée manger chez elle et c'était à l'image de notre échange. Je suis sortie du restaurant les deux fois heureuse. Voilà, je ne sais pas si j'en fais trop, mais quand c'est fait avec le cœur, on voit la différence. Merci à Flo et Arsène qui m'aident à réaliser ce projet. Et n'hésitez pas à m'envoyer vos retours, vos recommandations, des conseils ou juste du love aussi. C'est cool parce que tout ça, c'est très précieux pour moi. Et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode de Cherbon. Bisous !