- Speaker #0
Coucou, bienvenue dans ce nouvel épisode de Cherbon, ça y est, waouh, enfin de retour, oui oui oui. Je dois avouer que ces dernières semaines ça a été un peu compliqué, mais on n'est pas ici pour le ouin ouin, alors je suis très heureuse d'être de retour dans vos oreilles. Aujourd'hui on part à la rencontre de Marion Guignard, une chef nomade qui s'installe dans les champs, en gros, pour vous offrir des moments hors du temps, avec que des bons produits, énormément de sensibilité et beaucoup de talent. Cet épisode a été merveilleux. enregistré. J'ai envie de dire que le temps s'est complètement arrêté. J'aurais aimé que cet épisode sorte bien avant aujourd'hui. Vous comprendrez mieux pendant l'épisode, mais Marion organisait des événements pendant le mois de juillet. Juin-juillet, il me semble. Et voilà, donc c'est passé. Donc ça va juste trop vous donner envie, mais vous ne pourrez pas y participer puisque c'est passé. Mais attendez, c'est pas fini. C'était le début. Elle a encore plein d'autres projets. Elle a encore... Plein d'événements à réaliser et voilà. Donc je compte sur vous pour aller suivre ça, pour ne pas louper les prochains événements. Et encore mes excuses Marion de sortir cet épisode trop tard. Voilà, ça n'a pas été possible autrement. Je m'en excuse et j'en suis très triste, mais je sais que ceux qui nous écoutent vont adorer ton projet champ de table. D'ailleurs, allez la suivre sur Instagram, tout de suite, hop hop hop. Hashtag, euh pas hashtag, oh là là, mais qu'est-ce que je suis vieille avant l'heure. Euh... Chante-table tout attachée, tout simplement, pourquoi je me prends la tête ? Je compte sur vous pour aller la suivre, pour lui donner de la force, lui envoyer plein d'ondes positives, parce que c'est une merveilleuse personne, mais ça vous allez vous en rendre compte tout seul. Voilà, j'ai beaucoup trop blablaté, je vais vous laisser faire la connaissance de Marion, et je vous souhaite une très bonne écoute ! Est-ce que tu es prête pour qu'on démarre cet épisode toutes les deux ?
- Speaker #1
Je suis prête, merci. C'est parti.
- Speaker #0
Alors Marion, je te laisse te présenter... Non, moi déjà je veux te présenter.
- Speaker #1
Vas-y.
- Speaker #0
Tu es Marion Gaignard, tu es cuisinière itinérante... Non, pas itinérante.
- Speaker #1
Nomade ?
- Speaker #0
Nomade.
- Speaker #1
C'est un peu le même mot, mais oui, on pourrait dire... Alors moi, j'aime bien le mot artisan culinaire. je trouve que ça sera qu'après les gens ne connaissent pas ce que ça veut dire le mot artisan culinaire mais pour moi je l'associe plus au fait qu'il a le côté vraiment de faire avec ses mains le côté artisan tu sais c'est celui qui fait avec ses mains, qui fait de A à Z de tout et en tout cas j'ai envie de comment je pourrais dire un peu casser les codes du chef classique Merci. Mais je mets quand même chef indépendante. Je le mets sur mon CV pour que tout le monde comprenne. Et par contre... Zut ! Non, les fraises ! Mais c'est pas grave, on va en avoir plus.
- Speaker #0
On va les ramasser. On a fait tomber les fraises. Quand j'ai ouvert, je les ai sentis. Ça a tout de suite...
- Speaker #1
Voilà, c'était la petite année.
- Speaker #0
Ah bah voilà ! Tu casses les codes, effectivement.
- Speaker #1
C'est les allées à l'université. Et en pleine nature.
- Speaker #0
On m'a sauvé les fraises. Donc je te laisse te présenter, nous dire d'où tu viens. Tu n'as pas toujours été à Lyon. Oui. Donc d'où tu viens, ta formation.
- Speaker #1
Bienvenue.
- Speaker #0
On va prendre le... Au fil de la conversation, ok.
- Speaker #1
Eh bien moi je me présente Marion Guéniard. Comme je disais, je suis chef indépendante, artisane culinaire, je suis la fondatrice de Chantable, donc le projet que je vais vous expliquer. Je suis du coup autodidacte aussi. Ah ouais ? Oui ! Ça va faire dix ans que je cuisine, dix ans que je suis vraiment dans le monde de la cuisine. J'ai eu une première expérience pendant sept ans à Annecy. Je viens d'Annecy et j'habite à Curie-sur-Mont-d'Or, à côté d'une ferme, parce que mon conjoint est maraîcher et je suis maman d'un petit de 14 mois. Je peux dire quand même que j'ai 40 ans.
- Speaker #0
Ok, et pourquoi c'est important pour toi de le dire ?
- Speaker #1
Parce que le fait que ça fait déjà 10 ans, donc c'est quand même 10 ans que je suis dans la cuisine, parce que 40 ans, c'est un bel âge pour une femme, et puis parce que je viens d'être maman, donc je lance aussi bien mon vrai bébé que mon deuxième bébé qui est chantable. Donc voilà, c'est aussi important.
- Speaker #0
Quand tu dis que tu es autodidacte, c'est que très rapidement, tu as été attirée par la cuisine. Donc, tu as toujours fait de la cuisine ?
- Speaker #1
Non. Donc, moi, j'ai vraiment un parcours un peu atypique. Je suis de base praticienne en bien-être. Donc, j'ai fait mes études.
- Speaker #0
D'où la sensibilité que je ressens chez toi qui est trop agréable.
- Speaker #1
Eh bien, merci. Et c'est pour ça... Du coup, dans le bien-être, moi, mon rêve, à la base, c'était vraiment de toucher les gens. Donc, d'abord, par le toucher par mes mains. et maintenant du coup j'utilise en fait mes mains pour autre chose mais je touche les gens de notre manière en cuisinant, en fabriquant, on peut dire ça comme ça en criant aussi avec mes mains et puis j'utilise mes mains pour aussi bien mettre une table pour cuisiner, pour accueillir, pour servir et donc non, je viens vraiment du bien-être et j'ai eu aussi la chance dans mon parcours dans ce parcours-là de pouvoir aussi avoir des connaissances au niveau des plantes. Donc c'est pour ça que je les utilise. J'ai encore plein, plein, plein de choses à apprendre à ce sujet et j'ai envie vraiment de l'explorer. Et voilà. Et du coup, la cuisine, comment elle est venue ? Parce que j'ai vraiment cette envie, depuis toujours et depuis tout le temps, de rassembler les gens. Déjà, juste le fait de rassembler les gens. Autour d'une table, il y a le côté très convivial, il y a le côté où on est dans une bulle. Et c'est un peu comme si nos problèmes, entre guillemets, ils étaient de côté. Et puis, tu es avec des gens, principalement, tu es toujours avec des gens que tu apprécies autour de toi. Mais le challenge, c'était aussi de rassembler des gens qui ne se connaissent pas forcément. Parce que moi, j'ai vécu une expérience comme ça et je l'ai trouvé extraordinaire. Et c'est ça qui m'a fait dire, je veux faire ça.
- Speaker #0
Ça a été l'élément déclencheur ?
- Speaker #1
Ça a été un des éléments déclencheurs. À la base, en 2015, j'avais démissionné de mon travail en me disant, toi, 30 ans. Donc, côté 30 ans, 40 ans, il y a quelque chose qui se passe dans les dizaines. C'est le fait que j'avais cette intention de créer quelque chose et de rassembler. Je me suis dit, la cuisine, c'est le cœur même de rassemblement. C'est le cœur de convivialité. C'est un mélange de plein de choses, aussi bien de personnes que de saveurs. J'ai créé vraiment de manière très spontanée avec le cœur le poulailler en 2015. Et à la base, ce n'était pas forcément avec un business plan. Ce n'était pas quelque chose qui était écrit. Mon avis, c'était écrit je ne sais où, dans la nature. Mais ce n'était pas écrit. Je n'avais pas fait, comme je te dis, un business plan. ... Et j'ai fait juste une petite saison, donc c'était des copines qui m'aidaient en cuisine, on a eu plein de gens et tout. Mais je suis partie en Thaïlande pour faire une formation qui n'était pas du tout la cuisine. Plutôt bien-être. Plutôt bien-être. J'ai fait ma formation, enfin mon école, j'ai eu mon diplôme. Mais avant de faire mon diplôme, je suis allée à Bangkok, j'ai passé une semaine du coup dans les cuisines, enfin en formation de cuisine thaïlandaise. Ok. Donc là tu te prends vraiment un shot de saveur que tu ne connais pas du tout Parce que c'est assez... Il a beaucoup beaucoup d'herbes Mais il a le côté piment Mais différents... Ouais épicé Quand on parle d'épicé Quand c'est épicé mais c'est aussi le jeu des épices C'est le jeu en fait des cuissons C'est vraiment... Enfin il a aussi la cuisson au feu C'est très particulier en fait la cuisine de taille Et gros coup de coeur
- Speaker #0
Pourquoi tu avais envie de découvrir cette cuisine en particulier ?
- Speaker #1
Ou c'est juste le fait de ton voyage ? Parce que le fait que mon voyage est vraiment profilé là-bas, mais gros coup de cœur, et c'est après ma formation, les opportunités se sont faites. Et le jour de Noël, puisque j'étais encore là-bas, j'étais toute seule, et le jour de Noël, j'ai eu l'occasion d'être invitée dans un hôtel, mais qui avait un immense jardin. Et alors, je ne me rappelle plus des prénoms des personnes qui m'avaient invité, parce que ça fait longtemps. Mais ils avaient invité un de leurs potes qui était sous-chef du Noma, donc le restaurant à Copenhague. Et la soirée, c'était, tu ne connais personne, tu ne connais pas le menu. Je suis très nulle en anglais, donc tu t'imagines en fait, même si j'étais en immersion. En anglais, dans un pays qui parle vraiment en anglais, mais c'était un peu ok. Et en fait, la cuisine, le menu était réalisé uniquement avec ce que lui, il avait vu, ce qu'il avait pris au marché. Et donc, incroyable. Et du coup, j'ai passé une soirée incroyable. Et je me suis dit, mais c'est exactement ça que je veux faire. Ah,
- Speaker #0
c'est génial.
- Speaker #1
C'est la cuisine, en fait, juste intuitive, spontanée, vivante. Dans le sens, vivante dans tous les sens du terme. Aussi bien vivante parce qu'elle venait vraiment du marché. Et puis vivante parce que les gens, ils étaient là. C'est vivant. Tu vois, une table très... Tout le monde se parlait.
- Speaker #0
Même avec la barrière de la langue.
- Speaker #1
Il n'y a plus de barrière de la langue. Donc la cuisine, en fait, elle casse les barrières, elle casse les codes, elle casse tout. Et du coup, je suis revenue en France et j'ai dit c'est ça que je veux faire.
- Speaker #0
Et comment tu t'es passée de cette idée à voilà, c'est ça que je veux faire, à mettre en route les choses ? Est-ce que Chantable existait avant d'être à Lyon ou c'est vraiment le fait que ton mari aussi trouve la ferme à Curice qui a un peu débloqué les choses ?
- Speaker #1
Non, pas forcément. Il a toujours eu l'intention, en tout cas, du bien manger. C'est-à-dire qu'il a toujours eu l'intention du sourcil. Parfois, ce n'est pas toujours évident, parce qu'il a eu des périodes de vie, dans le sens où j'ai eu un restaurant aussi estival au centre d'Annecy. Donc là, c'est... C'est la production de la production, donc pour faire du sourcing, on va dire, plus, plus, plus, local, bio, du coup parfois c'est pas à 100%. Enfin voilà, je veux être aussi honnête.
- Speaker #0
Parce que quand tu produis beaucoup, c'est là où ça devient compliqué de se sourcer ? Je pense que...
- Speaker #1
Je dirais que tout dépend en fait. Oui et non. Ok. Oui et non, parce que c'est vrai que si t'as un restaurant tous les jours, je pense que c'est... On va dire que c'est plus compliqué sur l'organisation, mais c'est possible. Bien sûr, c'est complètement possible. Il faut aller au marché, il faut aller être en lien avec tes producteurs, il faut les connaître, il faut les rencontrer. Et ce n'est pas eux qui vont te livrer, c'est toi qui dois aller en fait. Donc c'est quand même beaucoup de temps à consacrer. Mais ça existe. Il y en a à Lyon qui le font. Et donc non, la question c'était comment... Ah oui, du coup, en fait il y a eu le poulailler. Donc au début c'était vraiment... que des brunchs secrets dans différents lieux à Annecy. Secrets ? Secrets dans le sens où les gens ne connaissaient pas le lieu. Au début, c'était dans un jardin au cœur d'Annecy. Ensuite, après, c'était dans un appartement. Ensuite, après, c'était dans des lieux un peu associatifs. Après, c'était dans une brasserie. Après, c'était dans un restaurant qui fermait le dimanche. Puis c'était aussi pour mettre... Alors là, tu vois, je mettais en avant des lieux, alors que maintenant, je mets en avant des personnes. Donc, tu avais quand même toujours cette intention de mettre en avant quelque chose. et de faire découvrir en tout cas quelque chose. Il n'y avait pas que de faire découvrir la cuisine que je faisais, mais il y avait toujours ce petit truc, ok, là on va faire quelque chose, créer une expérience en fait. Donc c'est passé comme ça, et en fait au fur et à mesure, il y a eu un projet aussi, un projet de ferme urbaine, où là j'ai rencontré mon conjoint, qui devait être le maraîcher, sur ce terrain, ça a avorté, mais j'ai rencontré plein de gens qui m'ouvèrent des portes. dont Chef étoilé, où j'ai pu faire stage. Et en fait, il y avait vraiment cette intention de revenir vraiment un peu à l'autostuffisance, revenir, quel est le pourquoi que je fais de la cuisine ? Parce que produire pour produire, en tout cas, moi, ça ne m'intéressait pas. Manager une dizaine de personnes, ça ne m'intéressait pas. J'avoue, faire tous les jours la même chose, ça ne m'intéresse pas. Mais parce que c'est ma personnalité, parce que ça me... Ça ne me parle pas, en tout cas, et j'ai envie toujours d'être dans le plaisir et pas être dans une limite, on va dire, en fait, il faut toujours satisfaire le client, satisfaire... J'étais plus... J'ai toujours dit, je ne veux pas produire pour produire, je ne suis pas de la cuisine pour ça. La cuisine, en fait, elle doit venir... En tout cas, pour moi, elle vient du cœur, elle vient de la disponibilité, il faut donner du sens aussi à ton assiette, à l'expérience, et donc voilà. Et je perds le fil. Et donc, du coup, pourquoi c'est arrivé ? Eh bien, l'expérience, en fait, de la ferme urbaine qu'a avortée m'a fait un virage en me disant « Ok, en fait, là, t'as pas la ferme. Donc, du coup, qu'est-ce que tu fais ? » En fait, tu vas directement à la source. Donc, j'ai commencé d'abord l'établi quand même un peu à Annecy.
- Speaker #0
Ok, t'as décidé un peu de ce projet.
- Speaker #1
J'ai déjà décidé Annecy. Ça a marché. Et puis, en fait, après, il y a des années qui se sont passées. Mais c'est pour ça que je... Voilà.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a des personnes qui t'ont inspirée dans ce projet-là ? Oui.
- Speaker #1
Il y a notamment Laurent Petit. Chef étoilé, à l'époque, Claude Essence, Annecy, trois étoiles, qui m'a beaucoup inspirée parce que lui, il avait vraiment son jardin, en fait, alors jardin botanique, mais quand même avec toutes ses herbes, toutes ses fleurs comestibles, enfin beaucoup de choses, et en permaculture. Donc oui, c'est lui qui m'a inspirée. J'ai frappé à sa porte, je lui ai envoyé un petit message sur Instagram. Je suis une petite qui... Je suis autodidacte mais j'ai envie quand même de me former, j'ai envie que vous me présentez mon projet et j'ai envie de venir dans vos cuisines. Et du coup, il l'a accepté. Il l'a accepté.
- Speaker #0
Comme quoi, voilà, il faut envoyer des messages sur Instagram.
- Speaker #1
Ben, il faut être culottée. Non mais c'est vrai, là je crois que j'ai eu peur, ce mot-là, quand j'ai envoyé, j'ai fait « Oh, j'ai envoyé ! » et il m'a répondu, il m'a ouvert ses portes et il est même venu me manger à une de mes tables. Génial ! Wow. Donc incroyable et tu vois je l'avais pas vraiment dit toujours parce que quand tu es autodidacte, tu as toujours un peu le syndrome de l'imposteur et donc tu te dis ouais mais non c'est bon c'était une opportunité, c'est de la chance mais non en fait maintenant j'ose le dire et maintenant j'ose me dire ouais j'ai eu l'opportunité, j'ai eu un stage d'un mois chez lui, deux mois dans un autre établissement chez lui. Autodidacte, mais formée aussi. Je me forme, je suis avide de stages, avide d'apprendre auprès de personnes qui m'inspirent. Dernièrement, j'étais à Ravigote pendant un mois, à côté de Xavier qui m'a beaucoup appris, qui m'a vraiment... Puis la cuisine hyper inspirante. Lui, il va au marché, enfin il allait au marché puisque Ravigote a fermé, mais aller au marché au plus près des producteurs. Donc voilà, bien sûr il y a des personnes qui sont hyper inspirantes Et voilà.
- Speaker #0
Ok. C'est fou. Je retourne sur Laurent Petit qui a laissé, qui ouvre ses portes comme ça. Après, j'imagine qu'il a vu en toi quelqu'un de très motivé et que c'est des gens qui sont aussi dans la transmission.
- Speaker #1
Oui. Je pense.
- Speaker #0
J'espère.
- Speaker #1
Oui, oui, oui. Oui, oui, oui. Oui, oui, je pense. Parce que, oui, il m'avait dit, je ne sais pas comment tu fais avec la météo pour faire tes tablés. Parce que j'avais commencé en septembre. 2019, enfin j'en faisais à l'extérieur mais vraiment chez les producteurs. Je... ouais producteur et au bord d'une rivière ou en montagne je faisais vraiment de septembre jusqu'à novembre. Du coup ils me disaient comment tu fais ? J'ai dit mais moi j'ai confiance en la météo. Il y a de la nature,
- Speaker #0
tu vas quand je suis avec moi. C'est sûr.
- Speaker #1
Et bah pour le coup j'ai rarement annulé une... même pas. J'ai dû aller peut-être une fois à cause de la météo. Bon ben voilà.
- Speaker #0
La nature est contente de t'accueillir.
- Speaker #1
J'annonce, cette année, c'est une belle saison. Et du coup, il fera beau. Tout le temps, toutes mes tablilles feraient beau. Non mais oui, c'est là les aléas dans tous les cas. Oui.
- Speaker #0
Et bien justement, on va parler de toute ton organisation. Est-ce que tu peux revenir sur le concept derrière Chant de Table et nous parler du fonctionnement, de comment tu crées ces dîners-là ? que Ça se passe chez des producteurs, chez des vignerons, des vignerons. Comment tu organises tout ça ? Parce que ça doit être une sacrée organisation déjà pour le lieu. Toi, ramener tous tes équipements, ta cuisine, tes aliments. Comment tu gères tout ça ? Ça me paraît...
- Speaker #1
Eh bien, comment je gère ? Déjà, le concept vraiment de Chantable, c'est créer des immersions. En fait, c'est des repas chez les paysans. enfin chez paysans, paysannes, agriculteurs, agricultrices, c'est de créer du lien. Déjà, le pourquoi, c'est créer du lien entre le consommateur, le consommateur et le producteur. Moi, je suis juste le pont, en fait. Donc, c'est vraiment déjà l'intention première. La deuxième intention, c'est aussi créer un peu une parenthèse, juste sortir un peu de son cadre et de sortir... Pour les personnes qui sont en ville, aller à la campagne et avoir une bouffée d'air. Et il y a vraiment aussi cette intention de là on vit juste le moment. Alors c'est très calvinisé de dire toujours ça, le moment présent. Mais en même temps je suis obligée de le dire parce qu'il n'y a pas d'autre mot. Et c'est réellement ça, l'intention c'est tu éteins un peu ton téléphone, tu partages, t'écoutes, t'écoutes les bruits, tu regardes. Donc en fait, tu as vraiment un éveil de tes sens. Tu te reconnectes avec la nature. Pareil, c'est le mot un peu... Mais en même temps, tu te reconnectes avec la nature et tu vis le moment présent. Voilà, bienvenue à Chantable. Ça a donc déjà la première intention, puis c'est aussi donner la parole aux producteurs, de les mettre aussi en avant. Parce que quand on est restaurateur ou chef, c'est un peu nous aussi qui sommes toujours mis en avant. C'est nos plats, c'est... Moi, en vivant avec un maraîcher, je ne trouve pas ça très juste aussi, parce qu'on ne se rend pas compte aussi le nombre d'heures qu'ils font. Toutes les contraintes, mais au-delà des contraintes, c'est toutes les difficultés qu'ils peuvent avoir. Et qui mieux qu'eux, en fait ? peuvent parler de leur métier. Et puis d'aller directement à la source. D'où vient, quand tu vois une assiette, c'est vrai qu'on ne s'interroge pas forcément toujours d'où ça vient. C'est vrai. Comment elle a été cultivée. Parce que nous, en tant que chef, on rend joli le légume, le fruit, les herbes ou autre. Mais en même temps, on n'est pas toujours là à expliquer comment ça a été cultivé. Mais en fait, c'est aussi hyper important à l'heure d'aujourd'hui d'avoir aussi une conscience de ce qui se passe derrière l'assiette ou dans l'assiette.
- Speaker #0
Et du temps qui a été consacré pour faire pousser une tomate, un artichoke.
- Speaker #1
Exactement. Et puis la valeur, la valeur aussi qui est très importante, la valeur du temps de travail, mais la valeur de le prix, par exemple, d'une fraise. Et du coup, pourquoi ça a ce prix là ? Pourquoi ? C'est aussi très important parce que c'est une problématique d'aujourd'hui. C'est une problématique aussi pour nous en tant que chef. Sur le prix, parce qu'au niveau de l'inflation, après on se dit qu'on ne va pas tout le temps chez les producteurs, on n'a pas le temps, on n'a pas ça, ou c'est plus cher, enfin plein de raisons qui appartiennent, et encore je ne juge pas du tout parce que chacun a ses contraintes. Mais voilà, moi j'avais vraiment aussi envie à travers Chantable de montrer ce qu'il y a derrière et ce qu'il y a dans la terre, Et aussi, j'ai cru comprendre qu'il n'y a pas tout le monde qui a envie de... Enfin, pas envie, qui ne sait pas que, je suis désolée, mais les petits pois, là c'est fini, en tout cas pour le boule d'or c'est fini. Et les petits pois, ils n'étaient pas au mois de mars. À Lyon, je suis désolée, il n'y avait pas de petits pois au mois de mars. Donc je connais certains restaurateurs qui ont vraiment subi le fait que les clients se disent « 21 mars, je dois manger petits pois asperges, fraises. » Maintenant, en fait, on ne peut pas toujours manger tout de suite. Ça parce que c'est marqué sur le calendrier printemps, petits pois. Donc voilà, c'est aussi pour remettre un petit peu le vrai dans l'assiette. Donc ça, c'est le concept et l'intention. Après, le côté organisation. Ah là là !
- Speaker #0
Gros sujet !
- Speaker #1
Gros sujet ! Eh bien, il m'a fallu beaucoup de temps, beaucoup d'expérience, justement l'expérience du poulailler, pour me faire aussi la main. Déjà, le lieu. Le lieu, c'est pas le lieu qui se choisit, c'est plutôt les personnes que je vais rencontrer qui vont faire du lieu. Parce que c'est pas le lieu que je vais choisir en premier, ça va être le feeling qu'il va avoir avec le producteur ou la productrice, c'est la manière dont elle travaille. Moi je vais mettre en avant bio et plus que bio. Donc tous ceux que je vais cette année, en tout cas pour la saison 1, sont en bio. Mais ils ont plus ou moins des démarches, plus ou moins engagées. En tout cas, ils sont tous engagés avec différentes techniques. Donc voilà déjà le choix des personnes. Je vais les rencontrer. Il faut qu'il y ait un feeling. Ah bah, en parlant de producteurs. C'est Thibaut. C'est Thibaut.
- Speaker #0
On est sur un chemin et on rencontre des marcheurs.
- Speaker #1
Et du coup, c'est comme tu veux.
- Speaker #0
Comme tu veux. Après, on n'est pas encore comme tu veux. Si tu veux rester, tu peux rester.
- Speaker #1
Déjà, bonjour. Thibaut, mon petit chat. Enchantée. Avec mon petit chat. Et là, le...
- Speaker #0
Avec ton petit de 14 mois dans le dos. Il est trop chaud.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
je pense que dans 20 minutes, on pourra le...
- Speaker #1
Oui, oui. On ne le verra pas. Non, non, non, t'inquiète. Je dirais qu'il allait ramasser le sirop pour du vrai.
- Speaker #0
Ok, ok.
- Speaker #1
Oui donc du coup la logistique, c'est quand même un gros sujet. Non le lieu, non c'était quoi ? Qu'est ce que tu veux ?
- Speaker #0
Oui c'est vrai on était où ? Sur le fait que tu rencontrais déjà la personne pour que ça match vraiment, que tu ressentes. votre lien déjà,
- Speaker #1
le lien que vous pouvez créer ensemble. Exactement, parce que c'est une collaboration. En fait, Chantable aussi, c'est une collaboration. Je ne suis pas toute seule, je collabore. Il faut que la personne comprenne déjà le concept, le projet, que ça lui parle. Mais au-delà de ça, il faut aussi qu'il y ait une alchimie qui se passe entre elle et moi. Et voilà. Après, c'est vraiment des liens humains, en fait. l'humain qui rentre vraiment Un... enjeu.
- Speaker #0
Donc ça peut se passer dans un chai, au milieu des vignes, dans un champ, dans un champ pur.
- Speaker #1
Exactement. Donc c'est vrai qu'au niveau du lieu, si on parle du lieu, tu as des contraintes. Tu as la contrainte aussi de la chaleur. Oui, on parle de la météo. Oui, de la météo, mais là, comme je t'ai montré tout à l'heure, là où la tablée du 28 juin et du 19 juillet sera. on ne peut pas le faire entre midi et deux parce que c'est très chaud, ce n'est pas abrité. Par contre, en soirée, c'est plus approprié. Donc, tu as vraiment la contrainte aussi, est-ce que c'est couvert, est-ce que ce n'est pas couvert ? Tu as la contrainte, comme tu me demandais tout à l'heure, l'électricité. Est-ce que tu as besoin d'électricité ? En fait, tout dépend du lieu. Si le lieu a l'électricité, alors oui, ça va être plutôt pour la lumière. Mais c'est vrai que je n'utilise pas du tout de plaque électrique, j'utilise plutôt du feu, donc au gaz, ou alors le brasero. J'aime beaucoup en fait cuisiner au feu de bois, j'aime bien, enfin voilà, j'aime beaucoup la cuisson du brasero, que ce soit légumes, poissons ou viande. Et après, en termes de logistique, eh bien oui, en fait tu crées vraiment un restaurant hors des murs, c'est ça. Donc le restaurant est hors des murs, ça veut dire que tu as le côté cuisine. Donc en fait, tu as toute la cuisine nomade que tu dois créer. Donc ta petite cuisine, penser à tout, aussi bien tes ustensiles, ton matériel, mais aussi bien penser à l'eau, penser aussi le côté hygiène. Donc la conservation des aliments quand il fait très chaud. donc principalement je loue aussi un Un véhicule frigorifique, donc pour que déjà au niveau du trajet et tout, que ça puisse aussi garder au frais. Et puis après, j'ai toutes mes caisses isothermes. Voilà, donc tu as vraiment tout ce pôle-là qui est très important et qui n'est pas du tout à négliger. C'est notre responsabilité, c'est notre devoir en tant que chef. C'est aussi pour ça que quand tu fais de la cuisine nomade, il faut aussi faire très attention à ça. Et après, toute la logistique, bien sûr, tu as les tables. T'as le côté tablé, donc là on va dire que c'est un peu comme la salle. Donc t'as toute la vaisselle, plusieurs types de vaisselle, plusieurs assiettes, dans des caisses tout bien rangées normalement. Non, non, mais dans des caisses spécifiques, rangées. Heureusement, j'ai un entrepôt qui me permet en fait de tout stocker. Voilà. Et après, il faut être des déménageuses.
- Speaker #0
T'es toute seule pour gérer ça ? Non,
- Speaker #1
justement, on est une équipe de trois. Donc, il y a une personne plutôt côté logistique avec moi, qui va être aussi dans l'accueil et qui va aussi être un peu le fil rouge entre le côté pendant la visite, parce que oui, j'ai pas détaillé, mais on y reviendra plus tard, mais comment ça se passe en tout cas, une immersion, mais la visite, donc du coup, la personne qui s'occupe logistique, accueil, et tu as la personne avec moi. en cuisine, qui va m'aider pour les finitions et le dressage. Et après, à trois.
- Speaker #0
Il y a combien de places à chaque fois pour les dîners ? Ça représente combien de couverts ?
- Speaker #1
26 maximum. 26 maximum. Minimum 20. Il faut être comptable aussi. Parce que ça aussi, c'est quelque chose qu'il faut aussi penser. On ne fait pas ça. Je ne fais plus ça pour... Avant, je le faisais justement au revoir prix qui était dérisoire et justement ça m'a un peu rendu malade parce que tu te dis tu donnes tout pour un prix dérisoire et la valeur aussi du travail, la valeur du temps n'est pas du tout en adéquation et donc le prix n'était pas cohérent et donc oui il y a trois personnes et donc 26 personnes maximum pour le côté aussi intimiste parce que voilà il a tu ta table Tu t'attables autour de personnes que tu connais pas forcément, donc il faut rester quand même dans ce côté très intime de petits groupes. Et puis c'est un chouette nombre en fait, voilà pas plus. Pareil pour la visite, bah aussi pour que les personnes puissent aussi avoir, enfin tout le monde puisse aussi échanger et poser des questions, ça aussi c'est important. Voilà.
- Speaker #0
Comment tu sélectionnes les produits que tu vas... Tu l'as dit, tu travailles avec ton mari qui est maraîcher. Mais comment tu me disais... Tu me l'as dit tout à l'heure, donc je connais la réponse. Mais comment tu choisis tes produits ?
- Speaker #1
Donc... Très bonne question parce que ça a un lien avec pourquoi le menu, je ne sais pas si tu allais poser la question, mais on m'a posé la question la dernière fois pour la tablée de Prapin. On m'a dit que ça m'a surpris parce que je n'ai pas du tout le menu et j'étais un peu réticente de venir parce que je n'avais pas le menu.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
donc les menus sont inconnus. Et pour la simple raison, c'est que, enfin pour deux raisons. La première raison, c'est que le menu est vraiment créé en fonction de ce que les maraîchers... récolte. Donc en fait c'est vraiment ce que la terre m'offre, c'est instable et ce que la terre vraiment offre donc c'est aussi voilà c'est le projet de Chantable mais du coup le menu parfois je peux me tromper il y a des fois où j'avais imaginé par exemple j'allais travailler avec du petit pois comme je te parlais tout à l'heure en fait le petit pois cette année on n'a pas eu beaucoup en tout cas au boule d'or mais on a eu mais quand j'ai dit moi je vais faire un petit à base de petits pois. Non, tu n'auras qu'une écosse par personne. Ok, je vais faire autrement. Voilà, en fait, c'est ça, c'est de s'adapter. Et c'est challengeant. Et en même temps, c'est comme ça aussi que j'adore de cuisiner. C'est le côté créatif et tu fais en fonction de la cagette que tu vas avoir deux, trois jours avant. Donc, effectivement, le menu, en fait, il est inconnu pour tout ce côté aléatoire. Et puis aussi pour faire... Et la deuxième raison... C'est que j'ai pu constater que tes sens étaient beaucoup plus en éveil, dans le sens où tu es moins dans l'imaginaire. Je ne sais pas ce que toi tu en penses, mais quand tu as le menu, déjà quand tu vas dans un restaurant et tu attends à quelque chose, tu es une attente. Donc du coup, tu n'es pas dans... On reparle du moment présent. Non mais tu n'es pas du coup dans la découverte. tu es moins dans la découverte parce que tu es dans ton imaginaire. Donc, tu vas être dans l'attente et tes sens n'en sont pas en éveil à 100%. Et voilà, du coup, quand tu ne connais pas le menu, tu fais « Ah, ok ! » En fait, déjà, tu le regardes, tu regardes ton plat, tu vas déguster. Donc, du coup, même tes papilles, en fait, elles ne sont pas pareilles. Enfin, le goût est différent. parce que du coup tu n'es pas dans ton imaginaire. Ça aussi, c'est scientifiquement prouvé, tu n'es pas du tout dans ton imaginaire.
- Speaker #0
Tu sors complètement de ta zone de confort. On reste dans les phrases toutes trouvées. J'adore de tâches.
- Speaker #1
Je ne sais pas si tu es dans les phrases. Alors on a... Ce n'est pas sorti d'un livre. Mais oui, tu es plus en fait, je ne sais pas, dans le goût. C'est ce que les gens m'ont aussi dit. Et je pense aussi que toi, en tant que chef, tu peux plus aussi te faire plaisir ou oser quelque chose. Si tu as envie de mettre une petite herbe, tu oses. Parce que ce n'est pas forcément écrit. Voilà.
- Speaker #0
Donc ce projet-là te permet à toi aussi d'être une cuisinière hyper libre.
- Speaker #1
Oui, enfin ouais. Moi j'aime bien cuisiner de manière intuitive. J'aime bien, après je m'inspire aussi, mais la place inspirée, elle a le côté très visuel. J'aime bien ce qui est beau.
- Speaker #0
Et ça se voit, et je te l'ai déjà dit, que vraiment toute l'identité de Chantable, c'est magnifique.
- Speaker #1
Merci. Tu pourras féliciter Émilie de l'Atelier Milieu.
- Speaker #0
bravo Émilie parce que vraiment c'est très très beau ça donne vraiment envie et c'est hyper important d'avoir un beau visuel même si c'est pas ça qui importe à la fin mais ça permet aussi de bien retranscrire ce que tu veux faire donc
- Speaker #1
bravo tout ce qui est beau j'essaye en tout cas je veux mettre des assiettes joliment dressées ça a quand même son importance bien sûr il y a le goût la saveur qui... qui est l'importance ultime. Mais c'est vrai que quand tu regardes aussi l'assiette, j'aime bien imaginer aussi comment elle va être dressée, et du coup ça m'inspire aussi au niveau du menu, aussi différentes saveurs, différentes textures aussi.
- Speaker #0
Est-ce que selon là où tu es, le ou la productrice, la vigneronne, est sur place, est présent avec toi pendant ce dîner ?
- Speaker #1
Oui, oui, alors là, plus, plus, complètement. C'est-à-dire que, comme je te disais tout à l'heure, c'est vraiment une collaboration. Donc, je ne suis pas là dans le lieu. Oui, ce n'est pas qu'un lieu. Ce n'est pas qu'un lieu. C'est vraiment plus. C'est vraiment, en fait, c'est comme si tu avais deux petits êtres humains qui sont là, qui vont en fait ensemble faire une alchimie, qui vont créer en fait vraiment, non, c'est créer ensemble en fait une immersion. Donc, de A à Z, ils sont là. Et Thibaut pourra t'en parler tout à l'heure, mais puisqu'il a été dans les bacs sèches avant au poulailler, et maintenant qu'il a fait l'expérience en tant que maraîcher, en fait, s'ils s'assoivent avec toi, en fait, toi tu vas venir à l'expérience, et bien déjà tu vas faire une première rencontre. C'est-à-dire qu'ils vont présenter leurs projets, chacun et chacune, ils vont expliquer, ils vont faire visiter, du coup, soit les cultures, soit les vignes, soit le chai, soit les caves. ils vont échanger sur leurs pratiques, ils vont raconter leur histoire, ils vont échanger avec toi. en tout cas avec vous, et ensuite il continue le dialogue à table. Donc c'est ça qui est hyper, qui est encore une expérience un peu inédite, parce que le maraîcher ou le vigneron ou la vigneronne, il ne va pas juste venir présenter son produit et c'est bon je pars. Non, non, en fait il va rester jusqu'au bout de l'expérience, parce que tu vas pouvoir en fait discuter, soit continuer la discussion sur ses cultures, soit en fait juste échanger de la pluie et du beau temps avec lui. Donc aussi en fait ils vont... et ce qui est aussi intéressant pour eux, c'est que ça leur fait vraiment une réelle parenthèse, juste un peu. Une ok, en fait je vois mon métier autrement, je l'explique. En fait là je suis assise autour de personnes qui sont en train de goûter ce que j'ai produit, ce que j'ai fait pendant une année. Là je parle des vignerons mais ce que j'ai fait et du coup tu fais ok. Je sais pourquoi je le fais. Tu vois, t'as vraiment ce... Ah ouais !
- Speaker #0
Prise de conscience. Prise de conscience. Relâcher aussi.
- Speaker #1
De relâcher. Donc pour eux, c'est aussi... Ouais, c'est de leur montrer qu'une autre facette de leur métier. Puisqu'ils n'ont pas toujours... En tout cas, à part à la vente en direct, ils n'ont pas toujours l'opportunité d'expliquer leurs produits, de leur expliquer leur culture, comment ils font, leurs problématiques. Et là en fait ils sont juste là, une discussion, un dialogue. Et moi j'arrive avec mes plats et on continue en fait à dialoguer. Et comme le menu aussi c'est un accord mai-vin, c'est tout un travail aussi qui se fait. Là par exemple Lucie du domaine de Prépa, elle va venir à la maison, on va encore aller plus loin dans notre collaboration, dans ce qu'on veut présenter le vendredi, regoutter les vins. faire ensemble vraiment les menus, se laisser aussi une liberté chacune et en même temps aller plus loin dans qu'est-ce que t'en penses, tel vin avec telle saveur, qu'est-ce que t'en penses, qu'est-ce que tu imagines et c'est génial. Si je pouvais le faire avec tout le monde et ça pouvait être que ça mon métier, ça serait génial. Non mais c'est ça, il a toute une discussion et c'est du temps de travail aussi en amont. En fait, la tablée, c'est pas une expérience insolite, wow, je sors du cadre. On est en train de parler d'humains qui sont en train de travailler. C'est ça aussi qui est important.
- Speaker #0
C'est un soir, un dîner qui résume une énergie dingue de plusieurs personnes.
- Speaker #1
Exactement. Et ce n'est pas qu'on a juste le J-1 ou le H-7. C'est tout le travail qui s'est fait. C'est vrai que... Diane, merci de m'interviewer. Parce que ça permet aussi de voir tout ce qui se passe derrière. Une tablée,
- Speaker #0
oui bien sûr.
- Speaker #1
Donc c'est pas qu'un dîner ou un déjeuner, c'est tout le derrière, c'est l'écoute téléphone, c'est aller sur place, c'est se déplacer dans le Beaujolais, dans le Nord, c'est d'aller dans les monts du Lyonnais, c'est d'aller dans les monts d'Or, c'est de faire des allers-retours plusieurs fois. C'est ça qui est aussi discuté, pourquoi pas faire des immersions, enfin moi par exemple au bouc et la treille. J'ai fait pendant plus de deux ans des vendanges pour essayer de comprendre.
- Speaker #0
Dans cet objectif ? Dans cet objectif,
- Speaker #1
oui. Donc voilà.
- Speaker #0
Trop chouette. C'est un sacré investissement perso.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Aujourd'hui, tu as le retour de bâton. Après, la saison du champ de table n'a pas encore commencé. Le retour de bâton, ce n'est pas le bon terme. Tu sens le retour qui commence à arriver ? l'homme. Je ne sais pas comment expliquer. Le bénéfice de tout ça ?
- Speaker #1
Eh bien, le bénéfice de tout ça, c'est que je peux... Alors, je pourrais dire le bénéfice de mes années, par exemple, du poulailler. Parce qu'effectivement, Chantable, c'est... On va dire Chantable, c'est la continuité du poulailler, avec toute l'expérience. Tout le plus et le moins bon, en fait, du poulailler. Du coup, c'est mis dans Chantable. J'ai envie de te dire que le bénéfice, c'est d'enfin réaliser mon rêve.
- Speaker #0
Oh non ! Oh non mais c'est adorable ! C'est aussi... J'adore ! Pleure !
- Speaker #1
Ça se fait pas plaisir ?
- Speaker #0
C'était ton rêve ? Oh non c'est trop mignon !
- Speaker #1
Ouais bref,
- Speaker #0
tu vois on est à une séance de psy, je te l'avais dit.
- Speaker #1
Non mais c'est mouvant parce que j'ai eu une période pas non plus facile, d'après Poulaillé, et du coup j'ai mis du temps. A avoir confiance, avoir confiance en moi, à aussi réoser, de renouer avec cette audace, de me dire mais non mais en fait ça fait sens, ça fait, enfin je sais pas, c'est un projet effectivement qui a beaucoup d'investissement personnel mais c'est un investissement qui... Je te fais pleurer.
- Speaker #0
Non mais c'est...
- Speaker #1
Du coup il a fait pleurer. Parce qu'en fait on parle de, je sais pas, on parle de la nature, on parle de la nature,
- Speaker #0
c'est nul. Moi j'aime bien pleurer dans un chemin au milieu des plantes et avec les oiseaux, ça me dérange pas.
- Speaker #1
Bah du coup, à mes copines, je dis que je pleure pas. Non mais je suis passionnée de... En fait j'adore l'humain, j'adore le vivant, j'adore la terre, j'adore les fleurs. En fait c'est juste que j'ai envie de créer des moments un peu hors du temps. Mais parce que, en fait, je sais pas, dans la vie on a juste envie d'être tous ensemble. Je sais pas... te trinquer à la vie, te célébrer, je sais pas, c'est ça qui est émouvant. Et la cuisine, c'est... Ouais, je sais pas.
- Speaker #0
Ouais, ça rassemble tout le monde, ça met tout le monde d'accord.
- Speaker #1
Donc oui, les bénéfices, ils sont juste à ce que je viens de te dire, c'est de... Je sais pas, je me dis que cette année, c'est une belle année, que du coup, je lance le champ de table et qu'il n'y a pas de raison. Ouais, je me dis que les gens qui ont envie de venir, ils viennent, et ceux qui ont envie de découvrir... de découvrir aussi les personnes qui sont derrière, mais aussi de redécouvrir un terroir. Toi qui es lyonnaise, est-ce que tu n'as pas envie d'aller découvrir ce qui se passe dans le nord du Beaujolais, d'aller discuter avec des personnes qui sont tout autant passionnées qu'on va, qui ne vont peut-être pas pleurer, mais voilà. En fait, mon idéal, ce serait vraiment de raconter l'histoire d'un terroir, mais vraiment différentes petites histoires. Et voilà, je le fais avec la cuisine, mais toi, tu le fais avec les podcasts. C'est ça, c'est de s'ancrer, en fait. Le fait de créer cette expérience-là, c'est aussi de créer des souvenirs, créer des moments.
- Speaker #0
Je ne sais plus quoi dire. Tu m'as cloué le bec.
- Speaker #1
On peut peut-être manger une fraise.
- Speaker #0
Oui, les fraises. Je voulais te ramener les fraises. Il sent bon, je sais pas si t'as senti des fois des petits... Oui,
- Speaker #1
des petits rôlants de fraises. Des fraises, mais je m'y attendais pas.
- Speaker #0
T'as d'autres questions ? Non mais j'en ai plein d'autres, mais c'est trop bien que t'arrives à te... Enfin que tu... Voilà, je sais plus parler. Mais on ressent vraiment ta passion. C'est vrai, c'est au fond de toi et c'est normal que d'en parler ça t'émeut.
- Speaker #1
Ouais c'est
- Speaker #0
Oulala, waouh, j'en perds mon français.
- Speaker #1
Que ça t'émeut.
- Speaker #0
C'est normal et c'est beau. Enfin vraiment, tu le fais vraiment avec le cœur. Là, on ne peut pas dire le contraire.
- Speaker #1
C'est aussi ce que j'ai envie de montrer, c'est que la cuisine, moi j'ai envie de dire que tout le monde peut cuisiner, mais il faut vraiment le faire aussi avec le cœur. Ouais, la cuisine, elle vient du cœur. En fait, c'est un... Je vais faire encore la dite phrase. Allez, c'est parti. C'est un don de soi. Allez, c'est parti.
- Speaker #0
On va faire un recueil des phrases à la fin.
- Speaker #1
Non, mais tu donnes en fait. Mais c'est vrai.
- Speaker #0
Parce que c'est du temps. Et moi, je le vois, je l'ai dit plusieurs fois, mais en fait, moi, j'ai vu mon papa depuis que je suis toute petite. C'est lui qui fait la cuisine à la maison. Et des fois, on se moquait de lui. Alors, on ne se moquait pas, mais un petit peu quand même. Il passait un temps fou dans la cuisine. Mais en fait, c'était sa façon de nous aimer. C'est toujours sa façon de nous aimer. Et c'est de passer du temps en cuisine parce que ce n'est pas un kiff perso. C'est vraiment, il sait que derrière, il va nous préparer des bons petits plats. Et il nous regarde manger comme ça. Et il est trop content si on se resserre, si on en revue. Il va nous en refaire 3 kilos 3 jours après. C'est un vrai don de soi et c'est un geste d'amour sincère. Parce que je le vois aussi quand je cuisine, quand je n'ai pas forcément envie et quand je cuisine pour des personnes en particulier, ça n'a rien à voir.
- Speaker #1
Tu peux faire exactement la même recette et si tu n'es pas dans le même mood, j'allais dire le mot énergie.
- Speaker #0
La même énergie.
- Speaker #1
Non mais si tu n'as pas l'intention, ça n'a pas la même saveur, clairement. Est-ce que tu veux goûter le petit... Je vais sortir. J'ai pris ma mini... J'allais dire gazinière.
- Speaker #0
Tu as ramené ta gazinière.
- Speaker #1
Tu imagines.
- Speaker #0
Non, ta glacière.
- Speaker #1
Ma mini-glacière de 10 litres. Des 4 lignes. Mais ça sert bien.
- Speaker #0
C'est très agréable, cette infusion au sureau.
- Speaker #1
Super. Là, du coup, tu vas...
- Speaker #0
Est-ce que je pourrais te piquer un peu de sureau ?
- Speaker #1
Bien sûr. La tournière, elle va nous en ramener. J'ai cru que je l'entendais.
- Speaker #0
Oui, parce que Thibaut, le maraîcher qui est également ton conjoint et le papa de ton fils, va venir nous donner son point de vue de maraîcher et nous donner plein de petites infos sur son métier, sa réalité et sa contribution à Chantable aussi.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et donc là tu as ramené... Oh dans un petit pot bébé !
- Speaker #1
C'est sa petite... ...lacère donc j'étais... C'est trop mignon.
- Speaker #0
Et alors ça c'est de l'aneth aussi que tu as ramené ?
- Speaker #1
Non, ça ressemble à l'aneth mais je te laisse sentir ce que je vais trouver en...
- Speaker #0
Ah ça me dit quelque chose ! J'ai du mal à...
- Speaker #1
Tu peux sentir... comme j'ai mis quelque chose de sa rose enfin c'est ça je te l'ai dit en plus tout à l'heure je crois ah mince alors je connais cette odeur ouais mais parce que je l'ai je l'ai
- Speaker #0
mis dans un pas à trouver fenouil fenouil bien sûr et là c'est les feuilles de fenouil et donc là c'est les feuilles de fenouil de mon jardin fenouil fenouil Mais alors comment ça se fait qu'il soit aussi petit ? C'est la tige ? Oui,
- Speaker #1
c'est le bout. J'adore le feu de l'eau. J'ai l'impression que je suis, tu sais, comme à France Inter. Tu es l'émission. Oui, on va déguster ? On va déguster ? Allez.
- Speaker #0
Ah oui, c'est excellent. Tu me fais en temps réel une petite assiette.
- Speaker #1
Petite assiette.
- Speaker #0
T'es une pro pour organiser des cuisines en plein air, finalement.
- Speaker #1
Oui. Non, mais clairement, je pense que c'est mon expertise. C'est ce que je préfère. Je ne suis pas faite pour être dans une cuisine. Si, bien sûr, je suis faite pour être dans une cuisine, mais pas tout le temps.
- Speaker #0
T'as besoin de ça.
- Speaker #1
En fait, j'ai besoin que ça bouge.
- Speaker #0
J'ai besoin que ça s'envoie.
- Speaker #1
En fait, je n'aime pas la routine. J'ai un gros souci là-dessus. Mais voilà, c'est comme ça. J'aime quand c'est pas routiné.
- Speaker #0
Elle sent vraiment très très bon. Elle sent très bon les fraises. Et donc ça, tout vient d'ici.
- Speaker #1
Tout vient d'ici. Du coup, j'ai à côté de la maison, j'ai mon petit jardin botanique où donc là, c'est... En fait, quand c'est les feuilles de... C'est vraiment une plante. Tu peux utiliser les feuilles vertes que tu vois dans le fenouil. Tu vois les petites tiges, les petites plantes, tu peux les manger. Mais là, tu as vraiment la plante.
- Speaker #0
Ah, si tu laisses pousser... Exactement.
- Speaker #1
Et puis, tu sais, les petites graines de fenouil, bien du coup, tu as les fleurs. Et donc là, tu vas voir avec les fraises.
- Speaker #0
C'est génial.
- Speaker #1
Donc là aussi, tu as un petit sirop. Donc là, ce petit fenouil, il a été... Je l'ai poché en fait dans du sirop de fraise, tout simplement.
- Speaker #0
Ah ok.
- Speaker #1
Donc quelques minutes. Donc il est aromatisé. Donc il est aromatisé, c'est pour ça que l'odeur, tu ne la trouvais pas forcément, parce que je pense que tu avais encore l'odeur...
- Speaker #0
Je peux en goûter un petit nid de gâteau.
- Speaker #1
Peut-être en mode un petit bonbon.
- Speaker #0
Ah oui, on sent bien la fraise.
- Speaker #1
Tu sens bien la fraise.
- Speaker #0
Et le fenouil.
- Speaker #1
Et le fenouil en même temps.
- Speaker #0
Ils sont super ensemble. J'adore le fenouil. Cette année, je me suis découverte une passion pour le fenouil.
- Speaker #1
Et tu le cuisais comment ?
- Speaker #0
Je l'ai testé ça. Alors, en salade, cru.
- Speaker #1
En salade, ok.
- Speaker #0
Je ne l'ai encore pas testé cuit, mais cru en fines lamelles, avec un petit assaisonnement très simple. Très, très simple, mais j'aime beaucoup. Je n'aimais pas le côté anisé avant. Et le fait que ce soit des très fines lamelles, finalement, ça passe bien. Donc voilà, petite découverte de cette année, le fenouil.
- Speaker #1
Le fenouil. Tu peux le faire braiser, tu peux le faire aussi au miel, au four.
- Speaker #0
J'en ai deux, j'en ai deux là,
- Speaker #1
il faut que je les fasse.
- Speaker #0
Donc là, en ce moment, c'est la saison...
- Speaker #1
Donc là, tu as la saison du fenouil. C'est très beau ce que tu fais.
- Speaker #0
C'est jusqu'à quand le fenouil ?
- Speaker #1
Le fenouil, je dirais que tu as deux saisons. Tu as la saison printemps et tu as la saison aussi hiver. Ok. Donc là, tu as... Je dirais que là, tu l'as jusqu'à début juillet. Ok. Mais ça dure longtemps quand même le fenouil ? Ça dure longtemps, oui. Hop, avec mes petits pots de bébés, mais tu sais qu'ils servent très bien.
- Speaker #0
C'est un format pratique.
- Speaker #1
C'est un format pratique. Hop, petite mélange aussi.
- Speaker #0
Oh non, j'adore.
- Speaker #1
Et puis, je t'ai mis aussi un petit jus.
- Speaker #0
Moi, je m'émerveille vraiment. En même temps, il y a de quoi. Si tu ailles te m'imaginer pendant les dîners, ça doit être tellement agréable. Oui, tu as des retours. Tu as quel genre de retour des convives ?
- Speaker #1
C'était une expérience... Les dernières fois, c'était le côté cuisine subtile. Ok. Déjà, juste pour le côté cuisine. Ouais. Et sinon, l'expérience, ils trouvaient ça génial parce qu'en plus de ça, c'est des clients qui connaissent, par exemple, pour les tablettes prépeins, c'est des clients qui connaissent, enfin pas tous, mais certains clients, en fait, connaissaient le vin.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Mais le fait de découvrir et d'entendre, en fait, ce que Lucie a raconté, ils n'avaient pas du tout la même perception en buvant le vin. Et puis surtout, de voir la corne et le vin. Pour te dire, il y a une personne, elle avait son petit bloc notes. Et elle notait tous les accords. Elle notait en fait toutes les... C'est ça qui est chouette aussi, c'est que du coup, ça peut donner des idées à refaire chez soi, ou enfin, quel que soit. Mais du coup, c'est génial de voir en fait, mais oui, j'ai pris mes petites notes, j'ai bien écouté. Puis du coup, elle me reposait des questions, ou elle posait des questions aussi à Lucie. Et t'es là, tu fais, mais ça, c'est une super satisfaction en fait. Ah ouais, c'est dingue. Donc ça, et pour les personnes qui... qui connaissaient, qui achetaient déjà le vin de Lucie, mais tu es là, tu fais, ah ouais, en fait, ils viennent découvrir une autre perception du vin. Donc une autre manière aussi de le boire chez eux, enfin, notre manière de le boire chez eux. Et puis c'est un moment très convivial, enfin pour eux, il n'y avait aucun... Enfin, tu sentais... Puis tu sens aussi l'énergie de la table, du groupe. Tu sens si ça va durer plus longtemps que prévu. Je ne sais pas, il y a quelque chose qui se passe aussi. Et là, la dernière fois, c'était vraiment très, très chouette.
- Speaker #0
Parce que ça, du coup, au domaine prapins, c'est une fois par mois et le vendredi soir.
- Speaker #1
Et ensuite, après, vraiment, la saison, c'est la saison 1, donc c'est juin-juillet. Là, c'est sept tablés. Et ensuite, il y aura une deuxième saison à l'automne. L'heure-là, elle est un peu plus large parce que la taille est vendange. Donc, ça va être entre septembre et novembre. Et après, ça sera saison 3, saison 4. et saison 5 avec différents épisodes c'est un peu comme une série c'est trop bien et donc là tu mets des petits morceaux de meringue j'ai fait c'est très beau oh magnifique moi j'ai envie de prendre une photo c'est trop beau moi j'ai fait plein de photos
- Speaker #0
Tu sais faire vivre des expériences.
- Speaker #1
Une espérance émouvante. Oui, c'est moi. Je ne sais pas quoi dire d'autre.
- Speaker #0
C'est toi. C'est comme ça. Tu ne fais pas autrement. Je ne peux pas mentir.
- Speaker #1
Non,
- Speaker #0
non, mais c'est vrai. C'est dans le sens où je... Ben voilà, c'est... Je suis vraie, quoi.
- Speaker #1
Ce n'est pas un personnage, ce n'est pas une...
- Speaker #0
Ben non, je ne crois pas, non. Non, non,
- Speaker #1
non, non. Je confirme. Tiens, donc alors même... Tu n'es pas obligée de les attendre. Tu es sûre que ça fait pas mal poli ?
- Speaker #0
Mais pas du tout. Il a l'habitude de manger après les... Après tout le monde. Après tout le monde. Non, non, mais... Donc là, c'est une petite crème fouettée, nature, avec du coup, vraiment, les fraises qui ont été récoltées. Et puis, le fenouil. Donc, feuilles de fenouil, mais aussi fenouil qui ont été pochées dans le sirop de fraises. Et la petite meringue.
- Speaker #1
C'est excellent.
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
C'est si frais.
- Speaker #0
Moi aussi, je vais goûter.
- Speaker #1
Ah oui, vas-y. le fenouil en fin de bouche ah c'est excellent les fraises sont délicieuses les fraises sont vraiment c'est une belle année à fraises ah et vraiment ce fenouil c'est très subtil, très léger et ça vient à la fin en fin de bouche ouais c'est ça C'est excellent. Bravo.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #1
Et comment tu as eu l'idée de faire cette association ?
- Speaker #0
Alors, c'est en testant. Puis après, c'est aussi en lisant des livres. Il y a un livre... J'avais... La mission, c'était de remplir une caisse de fleurs de sirop. Pour que je les fasse sécher dans mon petit séchon. J'ai fait un...
- Speaker #1
Bon, il a bien travaillé, elle est bien remplie.
- Speaker #0
Oui, tu as le répertoire des saveurs. Je ne sais pas si tu connais.
- Speaker #1
C'est un livre ?
- Speaker #0
Oui, je te donnerai le nom. Je n'ai plus envie de... C'est bon, Amoré ? Pardon, tu le couperas ?
- Speaker #1
Ah bah oui,
- Speaker #0
mais là, c'est bon. On t'attendait.
- Speaker #1
On t'attendait.
- Speaker #2
C'est là où ?
- Speaker #0
Mais il ne me voit toujours pas, mon... Pardon, tu couperas ce petit truc.
- Speaker #2
Je vais vous voir.
- Speaker #1
C'est votre petit nom. J'ai fait quoi du micro ? Je l'ai mis où ? Est-ce que tu...
- Speaker #0
Tu vas descendre ?
- Speaker #1
Thibaut, je te laisse te présenter et nous parler de ton activité de maraîcher. Bon, vas-y, commence comme ça.
- Speaker #2
Dans l'une de.
- Speaker #1
Oui, alors tu peux rester de là où tu es, ça va à peu près. Oui, il faut faire attention à ne pas toucher la table parce que ça fait beaucoup de bruit après. Voilà.
- Speaker #2
Du coup, moi, je suis Thibaut. je suis un des associés du GEC le boule d'or donc une ferme en maraîchage biologique diversifiée à Curice au Mont-d'Or nous on produit sur 7 hectares tous les légumes les melons, les pastèques, les fraises les artichauts les artichauts ah ouais le champ d'artichauts c'est trop beau là ils vont pas tarder à être en fleurs ça va être super joli c'est incroyable
- Speaker #1
Puis comme je disais à Marion, c'est fou comment ça tient bien alors que c'est lourd à un moment l'artichaut.
- Speaker #2
Oui, mais quand tu vois la taille de la tige,
- Speaker #1
tu veux ça.
- Speaker #2
Et puis encore, ceux qui restent sont les plus petits parce que les plus gros, on en avait déjà un.
- Speaker #1
On en avait déjà un, oui.
- Speaker #2
Voilà, nous on vend tout en vente directe au bâtiment que tu as vu en bas.
- Speaker #1
Ok, vous ne vendez pas du tout à des revendeurs, je ne sais pas comment ça marche.
- Speaker #2
Le concept, c'est vraiment vendre au particulier dans notre magasin. les légumes sont ramassés, ils vont dans la chambre froide et dix mètres à côté, c'est le magasin. Et on invite d'autres producteurs aussi à venir vendre leurs produits. Donc, tu as les œufs, la volaille, le fromage de chèvre, le pain, les confitures, les champignons. Tout un... Des fois même des artisans pour qu'il y ait une offre assez complète et de qualité. Et bio, mais des fois... pas forcément bio mais surtout local. On fait toujours hyper gaffe à comment les gens travaillent avant d'accepter leur requête de venir vendre un marché. Donc on essaie d'avoir un marché avec des produits très qualitatifs et en même temps accessible à tout le monde.
- Speaker #1
C'est quoi aujourd'hui les principales problématiques, enfin pas problématiques parce que c'est négatif mais bon, c'est quand même, les problématiques d'être maraîcher ? Qu'est-ce que... Je ne sais pas si tu comprends ma question.
- Speaker #2
Oui, on a plein de problématiques.
- Speaker #1
Tes préoccupations en tant que maraîcher.
- Speaker #2
Mes principales préoccupations. Ce n'est pas comme beaucoup de maraîchers, à savoir le temps de travail, par exemple. Nous, on a une organisation qui est telle, tous les trois, et avec notre équipe dans les champs, qui fait qu'on bosse au maximum 45 heures par semaine en pleine saison. Et nous, notre lettre motif, c'est l'équilibre vie pro-vie privée. Ça, c'est hyper important. Et ce qui fait que là, en ce moment, on arrive au mois de juin. Mai-juin, c'est une saison vraiment très intense, mais on ne rentre jamais à... Après 17h30, 17h45 à la maison parce qu'on a les enfants. Donc nous, ça, ce n'est pas vraiment notre problématique. Nous, c'est plus des choses techniques, essentiellement dans ce qui s'appelle la protection des cultures. Donc là, c'est tout l'impact des ravageurs. Ce qu'on appelle les ravageurs, c'est des organismes vivants. Ça va des oiseaux aux insectes ou les chevreuils. Ce matin, on a encore constaté des dégâts de chevreuils qui mangent des fraises ou les haricots verts. Donc nous, l'objectif, c'est de voir comment les... Parce qu'ils font partie de l'écosystème, donc comment on les intègre à notre système en essayant de limiter les dégâts.
- Speaker #1
Du coup,
- Speaker #2
comment vous faites ? Les chevreuils, c'est typiquement des barrières physiques. On met des clôtures. Ah non, c'est eux, c'est eux !
- Speaker #1
Parce qu'il y a des blaireaux aussi. Oui. Il y a une famille de blaireaux.
- Speaker #2
Oui. Alors, on ne sait pas combien ils sont. Il faut qu'on... Il faut qu'on fasse un affût pour voir comment bien ils sont. On sait qu'il y en a un, c'est sûr, qui est connu depuis assez longtemps de France Nature Environnement, la FNE, qui je crois, ça fait 10-15 ans qu'ils le pistent. Et il est par là-bas dans la forêt, on sait à peu près où est son terrier, et lui, il vient visiter le maïs et les pastèques. Donc au final, on clôture et il y a moins de dégâts, il en prend quelques-unes. C'est marrant parce qu'il est juste le bol de la peau verte de la pastèque et tout le reste est mangé à l'intérieur.
- Speaker #1
Tout l'intérieur.
- Speaker #2
Mais il y a tellement de pastèques si tu veux que c'est pas très grave. Donc ça c'est les ravageurs plutôt sympas. Après t'as ceux un peu plus difficiles à gérer. Par exemple les pucerons, les doriforts sur les patates, les punaises, les limaces. Les limaces c'est très compliqué à gérer. Et nous il y a plusieurs fois, là encore cette semaine, on a eu... Quand on plante 900 salades, trois jours après, il n'y a plus rien. Donc, il faut replanter. Pareil, on replante. Et au bout d'un moment, on essaie de voir est-ce que c'est nous qui faisons quelque chose qui n'est pas dans le bon sens. L'année dernière était une grosse année à l'IMAS. Donc, si tu veux, ça a été beaucoup d'éclosions, beaucoup d'individus. Donc là, aujourd'hui, cette année, on le paye encore.
- Speaker #1
OK. Parce que du coup, vous ne traitez pas ces...
- Speaker #2
Non, nous... On agit plutôt avec des produits un petit peu purins de plantes en amont. Après, les limaces, il n'y a pas le choix. Les limaces, il n'y a pas le choix, c'est de l'antilimace. C'est un truc qui est autorisé en agriculture bio, mais on n'a pas le choix. Il faut le mettre parce que sinon, on n'a pas de... En fait, tu rentres dans une logique où trop laisser la place aux ravageurs fait que tu as... tu augmentes ta pression et potentiellement le nombre de légumes que tu vas perdre, voire des fois la totalité. Et du coup, là, ça rentre en compte, nous, notre alimentation. De toute façon, faire du maraîchage, c'est aller contre l'écosystème. Parce que quand tu cultives, tu passes ton temps à enlever les autres plantes que tes légumes. Si tu ne fais rien, le truc naturel, c'est que ça retourne vers un milieu forestier. Ce qu'il y a autour de toi, avant c'était un champ. Et en fait, ce qui arrive en premier, c'est les acacias, les frênes, les sureaux. Et après arrivent d'autres types d'arbres, les chênes, les hêtres et compagnie. Mais si tu laisses en friche, c'est le devenir de ton champ. Donc nous, plus on enlève tout ça, plus tu perturbes l'écosystème. Et du coup, forcément, ça favorise certains insectes, certains ravageurs qui doivent faire part de ton...
- Speaker #1
Il ne faut pas non plus les éliminer, de toute façon tu ne peux pas.
- Speaker #2
Il ne faut pas chercher à les éliminer entièrement, ni à les éliminer dès qu'il y en a un. En fait, c'est plutôt une gestion globale. On essaie de favoriser les prédateurs. Les pucerons, ce qui marche le mieux, c'est au final les coccinelles, les larves de chrysope, de syrphe. Ce sont des insectes qui vont beaucoup mieux que nous gérer la pression en puceron. Les limaces, il y a plein d'animaux qui les consomment. Comme quoi ? Pas suffisamment, mais tu as les oiseaux, les pterongeurs, tu as des insectes qui s'appellent les carabes, tu as même d'autres limaces qui mangent des limaces. Il y en a tellement si tu veux que c'est compliqué. Mais ça, c'est une problématique qui concerne tous les maraîchers. Mais c'est plutôt au mois de mai et septembre. Après, il fait trop chaud pour elle et on n'est plus tranquille.
- Speaker #1
Et par rapport au projet de Marion, toi, tu t'interviens comment ? Je le branche. Tu manges déjà, oui.
- Speaker #2
Oui, on est producteurs. C'est super parce que déjà, on est invités à manger à la tablée.
- Speaker #0
Oui, parce que tu m'avais déjà accompagnée, on va dire, en quelque sorte. J'avais le poulailler où du coup, toi, tu étais plutôt dans les backstage. Donc, tu avais été une main quand tu m'avais accompagnée. Du coup, maintenant, c'est plus agréable en fait de vivre l'expérience.
- Speaker #2
Vivre l'expérience, oui. D'avoir été un peu dans l'arrière, ça me permet de vraiment comprendre le métier, toute la logistique que ça implique. Quand Marion, elle calcule son prix, en fait, il y a toute la logistique aussi derrière. Tu montes une cuisine dans un champ, dans un verger, dans un vignoble. C'est hyper complexe et pour l'avoir vécu, tu mesures mieux ce que c'est. Et manger au milieu des convives, c'est hyper intéressant parce que ça leur permet de tout. te poser des questions sur un métier qui n'est pas très connu. C'est notre alimentation, donc c'est important. Mais tant qu'on ne va pas dans les champs, tu ne peux pas mesurer ce que c'est. C'est normal. Et d'où l'intérêt aussi de la visite en amont. Tu en avais fait une tablée l'année dernière ici. Les gens étaient super contents de faire une bonne visite avant. Ça dure un peu. C'est quoi, c'était une heure ? C'est 45. 45 minutes.
- Speaker #1
entre 45 et
- Speaker #0
1h de visite avant de s'établir. Et après tout dépend du lieu, parce que là c'est 7 hectares donc effectivement tu as quand même de la balade à faire. Merci par contre.
- Speaker #1
Ça met en appétit.
- Speaker #2
Ça met en appétit. En fait, ça permet aux gens de... Moi, je suis informé en amont avec Marion des légumes qu'elle va cuisiner. Donc, c'est sympa de les amener aux cultures en question. Et d'expliquer comment fonctionne la culture, certains enjeux de la culture. Et ça permet aussi de sensibiliser sur des enjeux un peu plus globaux. Parce que je te parlais de la protection des cultures, la gestion de l'eau. en climatique, tout ça. C'est des choses, quand tu vois de tes propres yeux, tu mesures un peu mieux.
- Speaker #1
Là, tu vois, par exemple, on a mangé des fraises que Marion nous a préparées. Tu dirais quoi sur la culture des fraises ? Qu'est-ce que ça implique ? C'est long.
- Speaker #2
C'est vrai,
- Speaker #1
c'est très long.
- Speaker #2
Comme on dit souvent, en rigolant entre nous, on est super contents quand elles arrivent, mais on est super contents quand ça finit.
- Speaker #1
Quand ça s'arrête.
- Speaker #2
Parce que, en fait, le... Le gros truc de la fraise, c'est le temps de récolte que ça implique. C'est un fruit qui est très fragile. L'idéal, c'est quand tu peux le ramasser le matin et le proposer à la vente dès le soir. Parce que dès que tu mets au frigo, souvent, ça commence à altérer le produit, même si ça tient quand même quelques jours. Et en fait, un temps de récolte, il faut te dire que des fois, on ramasse, en pic de production, on est à 7 ou 8 et on peut ramasser pendant 5-6 heures des fraises, deux fois par semaine.
- Speaker #1
Oui, parce qu'en plus, tout est récolté à la main, évidemment. Tout est à la main,
- Speaker #2
donc c'est au kilo qui a un prix, comme les framboises, le cassis, tous les petits fruits, les cerises. Mais en fait, c'est le temps de récolte qui est hyper long. Et tu cueilles vraiment de manière précautionneuse. Tu mets tes doigts comme des... Tu caresses tous les fruits. Tu cueilles pour ne pas arracher le petit pédoncule. Et ça, c'est le grand jeu des fraises. Et après, avant ça, il faut aussi faire en sorte qu'elles soient bonnes.
- Speaker #1
Ça, comment tu le fais ?
- Speaker #2
Ça, en général, on le maîtrise avec l'arrosage.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #2
Quand les premières fraises commencent à rougir, là, on coupe l'arrosage. Ce qui fait qu'elles vont charger en sucre.
- Speaker #1
Oui, OK.
- Speaker #2
C'est la même chose pour les... La dernière,
- Speaker #0
c'était vraiment pas une saison à fraises ?
- Speaker #2
C'était horrible, oui.
- Speaker #0
La fraise, elle avait un goût d'eau. Et après, c'était dû aussi à la météo.
- Speaker #2
Il y avait beaucoup de pluie. L'année dernière, le mois de mai était très pluvieux et le mois de juin aussi.
- Speaker #1
C'est vrai qu'on avait eu une saison pourrie.
- Speaker #2
Et du coup, les fraises, on en a goûté quelques-unes, mais on ne les ramassait même plus.
- Speaker #1
Ah ok, ouais.
- Speaker #2
Évidemment, elles n'étaient pas bonnes.
- Speaker #1
Ok, donc cette année, c'est une année à fraises.
- Speaker #2
Cette année, on est dans une année à fraises, à fruits, il y a plein de cerises. C'est une année qui commence assez bien. Ok,
- Speaker #1
donc venez consommer des fraises et des cerises au boule d'or. Quand est-ce que c'est le marché, le samedi et le mercredi ?
- Speaker #2
C'est le samedi matin, 8h30 à midi et le mercredi soir de 17h30 à
- Speaker #1
19h. Ok. Et tu sais s'il y a des restaurateurs qui viennent ? Mis à part Marion qui fait sa cuisine à partir de vos produits.
- Speaker #2
En ce moment, on n'a pas de restaurateur. Comme je te disais, nous, on favorise notre clientèle particulière. Qui est à peu près à 97% de ce qu'on vend. Et les surplus, on les revend à une épicerie qui n'est pas très loin, à Colonge. Qui travaille avec des produits.
- Speaker #1
La ferme de Colonge ? C'est ça,
- Speaker #2
non ? Non, ça s'appelle Bio Saint Local. Ok. Des milles. C'est un super magasin où Catherine, la gérante, elle ne prend que des produits de producteurs. Ou des produits d'artisans sur des choses qui ne sont pas alimentaires. Et ce qui est sympa, c'est peut-être le seul restaurateur avec lequel on bosse de manière hebdomadaire. C'est un restaurateur qui s'appelle Le Cousu.
- Speaker #1
Oui !
- Speaker #2
Qui est plutôt traiteur.
- Speaker #1
Oui, maintenant traiteur.
- Speaker #2
Et en fait, on a trouvé un fonctionnement où ils viennent à la ferme des milles, à Colombe, et nous, on leur amène un relais. Parce que nous, on ne peut pas livrer sur Lyon, c'est trop compliqué. Et par le passé, on avait un restaurateur qui venait plus souvent et on avait trouvé une formule qui marche bien, c'est-à-dire qu'ils viennent au marché. Nous, on ne peut pas faire des commandes hebdomadaires, dire il me faut 20 salades toutes les semaines. Ça, ce n'est pas gérable.
- Speaker #1
Parce que c'est trop instable pour vous, la récolte ?
- Speaker #2
T'es à ce côté où tu ne peux pas le rassurer, forcément. la quantité qu'ils veulent chaque semaine. Et ça, c'est le truc des restaurateurs, un peu l'ancienne génération. Ceux qui bossent maintenant plus avec les producteurs aujourd'hui, c'est Ipkwenskia.
- Speaker #1
On est conscient qu'ils ne peuvent pas faire leur liste.
- Speaker #2
Ce qui est très contraignant pour eux, parce que des fois, chaque semaine, il faut que tu changes tes menus. Mais c'est ça qui est hyper fort. Et c'est ça où, moi, aujourd'hui, quand on va manger dans des restos à Lyon, qu'ils ont cette démarche... aucun souci pour payer mon entrée plate à faire 30, 35, 40 euros, voire plus parce qu'en fait, tu as un travail derrière de changement des menus. Marion, elle est quand même avec ses tablés, c'est assez pratique parce que c'est prévu en avance et on sait ce qu'il va y avoir à peu près à telle et telle phase, donc elle peut prévoir ses menus. Mais un restaurateur qui fait des couverts tous les jours dans un établissement, c'est C'est pas simple.
- Speaker #1
C'est un sacré boulot, mais ils travaillent main dans la main avec les producteurs.
- Speaker #2
C'est comme ça, le formula que tu trouves, d'augmenter un peu leur prix pour qu'ils puissent s'en sortir et qu'ils puissent prendre ce que toi tu peux leur proposer.
- Speaker #1
Tout à l'heure, Marion me disait que c'était... Oh non, Justin, t'es trop mignon, avec tes petites dents. Tout à l'heure, Marion me disait...
- Speaker #0
Oh non !
- Speaker #1
T'inquiète Justin,
- Speaker #2
vie !
- Speaker #1
Marion me disait que sa démarche aussi à travers Chantable, c'était justement de faire prendre conscience aux convives du temps qui est passé sur les produits qu'elles travaillent, donc les produits que toi tu travailles en amont. C'est quoi ton point de vue là-dessus ? Toi aussi tu as cette sensation qu'on ne parle pas assez des producteurs et que c'est important pour le consommateur, le convive de... d'en prendre de plus en plus conscience ?
- Speaker #2
Complètement, oui.
- Speaker #1
Je ne sais pas si ma question est hyper claire.
- Speaker #2
C'est hyper clair. L'approche que Marion nous amène en tant que producteur, elle est super parce que ça nous permet de toucher des gens directement. Parce que, oui, on ne parle pas suffisamment de ça, mais oui, nous, producteurs, on n'est pas assez à en parler suffisamment. En fait, c'est aussi notre rôle de sortir des champs et d'aller sensibiliser. t'as un peu cette image que nous on essaie de, entre guillemets, de... c'est pas combattre, mais c'est changer un peu la perception. La vision du petit producteur qui fait ci, qui fait ça... Bon déjà, on n'est pas petit, en taille, mais qu'en fait on peut... On peut créer un échange. C'est au consommateur de venir en changeant sa consommation, en changeant les endroits où il va acheter ses produits. Mais à nous aussi de... de promouvoir ça et d'aller vers eux. Et nous, on essaie de le faire dès qu'on a le temps, d'accueillir des classes, d'accueillir des groupes, de participer au tablé de Marion. Des fois, quand on est invité à échanger sur des conférences ou des choses comme ça, quand on est sollicité, il faut y aller. Il faut s'organiser pour y aller. On peut le faire parce que nous, on est associés. Quand on est maraîcher tout seul, c'est pas très simple de se dégager du temps. Mais c'est aux deux parties en fait de se rencontrer. Et du coup la tablée fait qu'on se rencontre.
- Speaker #1
Donc toi tu y participes à chaque fois ?
- Speaker #2
Jusqu'à maintenant oui. Et tant que je peux y participer, j'y participe. Mais mes associés aussi, ils aimeraient bien y participer également pour découvrir en fait ce que c'est. Parce qu'eux aussi sont sensibles à comment sont mis en valeur leurs produits, les produits qu'on fait. Ça nous touche toujours en fait. Nous, on est maraîchers, mais les vignerons, je sais qu'à chaque fois que tu as un vin qui est accordé avec un maitre, une cuvée qui sont faites, tu sens que ça les transcende. Les arboriculteurs, les éleveurs, c'est un truc important de voir comment tes produits réagissent dans les bouches, dans les papilles. C'est hyper important.
- Speaker #1
Oui, ça doit être assez... C'est comme on disait tout à l'heure, c'est leur travail d'une année, pour les vignerons en tout cas, qui est valorisé d'un coup et tu es dans le réel tout de suite, tu vois les réactions, tu te dis en fait je ne fais pas ça pour rien et j'imagine que c'est pareil pour vous avec vos produits.
- Speaker #2
C'est complètement. C'est des temporalités différentes, une culture on va la ramasser quelques semaines. Si on a une qui rate, on a une en parallèle qui va combler.
- Speaker #0
Oui, mais de voir ton produit à l'état brut, qui est transformé, où la valorisation du goût brut est toujours présente, c'est chouette aussi pour vous.
- Speaker #2
C'est l'aboutissement. Tu as l'objectif de nourrir les gens, ça c'est important. Mais nourrir bien les gens, c'est nourrir bien pour leur santé, mais bien aussi pour le bon vivre. L'art de vivre, on promeut ça beaucoup. Oui,
- Speaker #0
on promeut vraiment...
- Speaker #2
Bien manger, le bon vivre, c'est pas forcément si cher que ça. Oui. On a beaucoup de produits aujourd'hui de légumes qui sont aussi chers, voire moins chers que dans des grandes surfaces. Ah ouais ? Parce qu'en fait, tu calcules bien tes... On coûte de revient et certains produits, les salades, les radis, j'en restais inférieur. Et d'autres produits, à contrario, ben... Mettre un prix, c'est aussi valoriser le travail que c'est. Les fraises, on en parlait tout à l'heure, mettre le prix, c'est montrer le travail que c'est. Acheter 6 euros ta barquette de 500 grammes, ou d'un kilo des fois au marché, c'est pas gérable. Parce qu'en fait, ça veut dire que tu l'achètes à des... Pour moi, le problème, c'est pas forcément les revendeurs. les grossistes que tu vois sur les marchés qui eux produisent et proposent ces produits là, eux ils vivent de ça en fait et moi je suis complètement plus ok avec quelqu'un qui vit de la vente de fruits et légumes que de produits industriels ou qui ont moins d'intérêt pour la vie quoi. Mais ça une barquette à 6 euros le kilo de fraises, bah c'est comment c'est produit, comment c'est produit, comment c'est ramassé, les conditions des gens qui font ça. Et quand ça vient du sud de la France ou même d'Espagne, les gens sont dans des conditions de récolte infernales. Et ça, ça ne va pas. Oui, on ne peut pas tous acheter toutes les semaines la barquette de fraises au prix que nous on propose. Ça, on en est bien conscient. Mais c'est comment tu choisis de dépenser tes sous.
- Speaker #1
Oui, réaliser ce que tu... Promouvoir au final, parce que tu promouvois, parce que tu le sais pas forcément, mais ce à quoi tu participes, c'est un peu fort de dire ça, mais te rendre compte. Ouais, comme tu dis, là où tu vas, qu'est-ce que tu vas enrichir ? C'est ça. Qu'est-ce que tu vas pousser derrière ? Moi,
- Speaker #2
je préfère m'acheter toutes les semaines une barquette de fraises plutôt que de changer de pompe tous les deux mois.
- Speaker #1
Ouais, ouais.
- Speaker #2
Et c'est ça aussi, des fois quand tu... T'as beaucoup de personnes quand ils vont te dire, en général c'est les premiers qui vont te dire non mais c'est trop cher, producteur, les produits, tu creuses un peu leur système de dépense. Tu comprends qu'on n'a pas la même répartition de nos charges dans le foyer.
- Speaker #1
Les priorités ne sont pas les mêmes.
- Speaker #2
Et en même temps, tu ne peux pas forcer les gens à prioriser leur pôle de dépense. Mais avant tout, il faut regarder ça. Mais si des fois, de temps en temps, ils vont se dire, on va prendre une barquette de fraises chez un producteur, voir le goût que c'est, pour moi, c'est déjà super.
- Speaker #1
Et puis les priorités peuvent changer. Justement, avec des discours comme tu as et sensibilisés, le coopératif à mesure, ça évoluera.
- Speaker #2
Les habitudes de consommation, ça ne passe pas par marteler les gens de « ce n'est pas bien d'aller au supermarché, ce n'est pas bien de… » En fait, les supermarchés, c'est bien qu'ils soient là. Parce qu'en fait, ils permettent d'accéder à une nourriture… On est tous pareils, on n'a pas le temps de faire nos courses et avoir tout au même endroit, c'est pratique. Et on ne gagne pas tous le même argent par mois. Et du coup, les supermarchés proposent ça. Mais après, c'est à eux de jouer le jeu, de choisir ce qu'ils proposent.
- Speaker #1
C'est là où ça peut être un peu compliqué.
- Speaker #2
C'est là où ça peut être un peu compliqué. Tu as certaines enseignes qui sont des efforts plus ou moins grands, selon les zones.
- Speaker #1
Je switch un peu, mais c'est quoi la partie que tu préfères dans ton métier ? Qu'est-ce qui te fait tous les matins, qu'est-ce qui te fait vibrer ? Enfin tous les matins, tous les jours.
- Speaker #2
C'est un métier, si tu veux, à 60 ans, si j'exerce toujours ça, j'aurai encore toujours à apprendre. Si tu veux, on arrive le matin, dans ma journée, je suis toute la journée dehors, je passe du temps avec des copains, on écoute de la musique, des podcasts. Je fais des choses intéressantes qui me stimulent. Du coup, je rentre le soir, en fait, je suis bien. Du coup, c'est ça qui me... principalement qui me fait être heureux dans mon métier. Après, le pôle que je préfère, je pense, c'est la production. C'est de me dire... En fait, planter, entretenir les cultures, récolter le fruit de ton travail. Et en tant que maraîcher, on est... Au bout d'un moment, on n'est pas à chaque légume qu'on ramasse. être dans l'émerveillement et de prendre le temps de le ramasser parce qu'on n'aurait pas le temps des fois tu ramasses un peu machinalement mais ça reste quand même quand t'es content d'avoir réussi ta culture plusieurs fois dans la journée j'ai l'occasion de me le dire et te dire ça c'est les gens qui vont le manger tu vas nourrir des familles et ça c'est ce qui est super et la transmission aussi j'aime bien On a un terrain de jeu qui est super pour sensibiliser, transmettre à tout type de public, tout type d'âge. Et ça, c'est hyper enrichissant de transmettre.
- Speaker #1
Très bien. C'est trop bien. J'adore.
- Speaker #2
C'est vrai qu'avec Marion, on se rejoint vraiment. C'est le manger qui fait qu'on s'est rejoint, qu'on s'est reconnu. qu'on est devenus amoureux aussi, qu'aujourd'hui on a créé une famille, et c'est ça qui nous a liés. Et tout ce qu'elle crée avec d'autres producteurs et d'autres vignerons, c'est générer ça aussi, c'est le lien entre ce qu'on mange et d'où ça vient.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu dirais à ceux qui nous écoutent pour les motiver à venir découvrir ce que c'est Chant de Table ?
- Speaker #2
de la volonté de vivre une expérience un peu inédite qui relie ce que je vais manger avec d'où ça vient je redis ce que j'ai dit juste avant mais et le coup ça représente en fait il est juste il est calculé parce qu'en fait Déjà, il y a tout le travail de cuisine de la chef, tout le travail logistique. L'événement, en fait, on vit ça sur plusieurs heures, avec la visite, le temps à table, les discussions. Le mot expérience, là-dedans, c'est le mot qu'est-ce que je vis, en plus de juste manger. On va s'enrichir de connaissances, de discussions. de rencontrer des gens, de découvertes.
- Speaker #0
de métier et pas forcément juste des producteurs. Des fois, c'est juste à table. En fait, on découvre que la personne en face fait un métier qu'on ne connaît pas. Et c'est ça, c'est hyper enrichissant. Donc oui, ça fait sortir un peu de sa zone de confort des fois. Je ne suis pas forcément à deux ou entre amis.
- Speaker #1
Oui, c'est une vraie tablée.
- Speaker #0
En fait, à partir du moment où on passe le cap, on choisit de jouer le jeu et. Et c'est vrai que c'est une expérience assez forte de manger ce qui pousse à 2 mètres de la table. Ouais,
- Speaker #1
c'est...
- Speaker #0
Et ça, on ne le fait pas forcément, même quand on a notre jardin.
- Speaker #1
Oui, c'est sûr.
- Speaker #0
Donc, voir cette possibilité-là, c'est cool.
- Speaker #1
Ok. On est trop bien. Est-ce que tu veux ajouter quelque chose qui te paraît important ?
- Speaker #0
Eh bien, venez découvrir l'établi. Non, oser sortir des limites, du cadre de ce qu'on connaît, de la restauration courante. Oser vivre des expériences hors des murs, manger hors des murs, c'est sympa. Il faut aussi s'offrir ça pour vivre des expériences de vie. Oser.
- Speaker #1
Ok, trop bien. Merci Thibaut.
- Speaker #0
Merci à toi aussi.
- Speaker #1
Ta participation, c'est trop chouette d'avoir le point de vue d'un maraîcher.
- Speaker #0
C'était super en fait. C'est la volonté aussi de lier les deux.
- Speaker #1
Par rapport au projet de Marion, en tout cas, ça me paraissait pas évident. En plus, c'est pratique parce que vous êtes ensemble. C'était facilement faisable.
- Speaker #0
Ça se compilait bien.
- Speaker #1
Oui, c'est trop bien. J'ai trop envie d'en faire maintenant. Je vais en faire toutes les verres.
- Speaker #0
La prochaine, ça va être le soir, là-haut.
- Speaker #1
Oui, elle m'a dit. Au bout du chemin.
- Speaker #0
Donc là, oui, ça va être autour des carottes, pastèques, choux et poireaux. Trop bien.
- Speaker #1
Tu veux dire quelque chose, Justin ? Tu es fière de maman, fière de papa ?
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #1
Un petit air coquin.
- Speaker #2
C'était une bonne idée de lui donner une cuillère. Pas trop de papier sur la table.
- Speaker #1
Si c'était vraiment gênant, je t'aurais dit, on arrête. Justin est insupportable. Non, non, pas du tout. Puis moi, j'aime bien, ça amène de la réalité aussi. On ne va pas tout cacher, tout couper.
- Speaker #2
Non, non,
- Speaker #1
c'est sûr. C'est ta vie. Tu vois, tu te livres aussi dans ce podcast. C'est ça aussi ta vie.
- Speaker #2
Je ne reviens pas que j'ai pleuré.
- Speaker #1
Tu ne pleures pas pendant les dîners ?
- Speaker #2
Non, mais...
- Speaker #1
Ça peut arriver.
- Speaker #2
Ça dépend. C'est déjà arrivé à la fin, oui. À la fin d'un dîner ou... Mais en même temps, ça te va être super. Oui, quand ça s'est très, très... Enfin, en fait, ça se passe toujours très bien. Mais c'est pas ça. C'est que je sais pas s'il y a quelqu'un qui dit quelque chose un peu... Et du coup, ça m'émeut, qui me touche. Bah oui, ou alors quand je fais mon discours ou je me présente, tu sais, tu sens que t'as l'émotion qui monte. Et quand tu expliques le pourquoi, ce que je t'ai dit tout à l'heure, et bah oui, ça... Tu prends la plonge. Tu prends la plonge, là, tu fais waouh, OK. en fait c'est... Mais en fait, comme tu dis, ça fait partie de moi. Puis c'est surtout, ça fait partie de la cuisine aussi que je veux transmettre.
- Speaker #1
Est-ce que c'était trop chouette d'avoir un petit mot, plus qu'un petit mot, de Thibaut ?
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #1
Ça donne tellement envie de... Bref, c'est trop bien. Je trouve ça génial. Je ne sais pas si... Enfin, ça ne doit pas être facile tous les jours comme métier.
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #1
Mais je pense que c'est quand même très... J'ai pas le mot qui me vient, mais ça doit rendre heureux en fait.
- Speaker #2
Ça le rend heureux, nous ça nous rend heureux aussi.
- Speaker #1
Il y en a qui s'éclatent sur la zone là.
- Speaker #2
Ah mais oui, mais en fait oui, c'est parce qu'il y en a qui s'éclatent.
- Speaker #1
Il y a un mec en bateau ou en jet ski qui s'éclate.
- Speaker #2
Non, en tout cas c'est pareil, c'est un passionné de son métier, mais au-delà d'être passionné de son métier, c'est que ça le nourrit. Ça le nourrit vraiment, ça le challenge aussi, ça le... Et puis, on n'en parle pas tous les jours. On essaye, parce qu'on est deux entrepreneurs, donc on essaye de ne pas ramener le travail à la maison. Mais c'est très, très difficile. Non, parce que ça fait partie, en fait, nos métiers font partie de notre quotidien, de notre motif, de notre vie, de ce qui nous inspire, ce qui nous aspire. Donc, du coup, c'est plus difficile. Mais en tout cas, oui, c'est un métier. En tant que maraîcher, c'est... C'est nourrissant, mais après, je pense qu'il t'a expliqué... Tout ce qui... C'est pas... C'est pas que d'être jardinier, de cuisiner des légumes dans son jardin. C'est d'avoir une condition physique, c'est d'avoir... Ouais, de prendre soin de soi aussi, de sa condition physique et mentale, bien sûr. D'où le fait d'être associée à trois. Voilà,
- Speaker #1
mais c'est trop chouette. Est-ce que tu peux nous... J'ai perdu mon petit texte, mais est-ce que tu peux nous... nous rappeler, je n'ai peut-être pas les dates en tête,
- Speaker #2
mais les lieux,
- Speaker #1
les dates, les lieux, la particularité de chaque dîner, parce que j'imagine qu'il n'y a pas de thème à chaque fois, mais il y a des lieux différents. Exactement.
- Speaker #2
Bien du coup, le prochain, c'est un déjeuner, donc là, c'est au bouc et la treille. Donc c'est le 7 juin. Donc là, la particularité, c'est le fait que le déjeuner va vraiment être euh... Au milieu du jardin des simples, il y aura le côté botanique et la vue vraiment où les vignes sont juste à côté. Donc la vue sur une des parcelles de leur domaine et aussi juste à côté le champ de Ludo de Terre d'Éole qui est un paysan boulanger. Donc c'est vraiment les trois, enfin voilà, un lieu qui rassemble trois univers. Et la particularité, c'est vraiment aussi la visite de la cave et puis aussi la petite promenade au milieu, une petite partie des vignes. Donc ça, c'est plutôt sous forme de déjeuner. Donc le rendez-vous, il est à 11h. Après, l'autre rendez-vous, du coup, tu as la bojonomie parce que je participe aussi à la bojonomie avec les frères Pelloux du château des Beaucards. donc là c'est complet mais du coup j'ai vraiment une chance Plus de batterie.
- Speaker #1
Surchauffe,
- Speaker #2
parce qu'il est en plein soleil.
- Speaker #1
Je vais le... Il va se calmer un petit. Vas-y, je t'en prie.
- Speaker #2
Et du coup, alors là, c'est une belle opportunité. On est très heureux parce que ça s'est rempli rapidement. Et donc là, c'est un déjeuner pareil. Le nombre, c'est 26. 26 convives. On a même rajouté une place. Donc, c'est 27 convives. Mais c'est vraiment... Oh, c'est chaud !
- Speaker #1
Justin il a ramené un artichaut c'est toi qui l'as accueilli ?
- Speaker #2
tu vas lui donner ?
- Speaker #1
Justin si tu veux je te le laisse si tu l'adores parce que je comprends tu veux le garder ? oui t'es triste c'est vrai qu'il est très beau magnifique cet artichaut tu veux l'artichaut ? tu veux ? Je te le... Je te le... Je te le...
- Speaker #2
Je te le... Je te le... Je te le... Je te le... Je te le... Je te le... Et puis en plus, on te le...
- Speaker #1
Attends, regarde, un trappel. Wow ! C'est lourd, hein ?
- Speaker #2
Donc du coup, la bojonomie, donc, complet. Ensuite, c'est le 20... 20 juin, donc, tablée de prapins aussi, pareil, c'est complet. Ensuite, il y aura le 28 juin, donc là, c'est en soirée. Donc rendez-vous au boule d'or à Curie-Sauve-Montor à 19h, donc là où on est. Donc là, ça va être vraiment la particularité, c'est déjà, c'est en dîner, Donc, ça va être aussi... Petite luminosité,
- Speaker #1
petite bougie,
- Speaker #2
bras zéro et puis aussi la vue sur les monts d'or et le coucher du soleil. Ça va être vraiment un très bon moment. Deuxième date au boule d'or, c'est le 19 juillet au 6 mars. Ensuite, un week-end, le début juillet, vendredi 4 juin. Du coup, Emmanuel, le rosin taillard que tu connais très bien. Vignerons, Quai de Saint-Julien et Beaujolais aussi. Oui, c'est vrai. Donc là, ravi aussi de faire cette tablée avec lui. La particularité, c'est qu'il va y avoir tout un historique aussi sur le vin. Donc, je vous laisserai découvrir, mais il va y avoir vraiment une dégustation et dans un endroit assez atypique. Et puis le dimanche 6 juillet. Merci. Donc là il y aura du coup dans le Beaujolais, au domaine. Merci.
- Speaker #1
Et Justin.
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #1
Merci à toi. A tout bientôt.
- Speaker #2
Soyez beaux Justin. Salut. Bisous bisous.
- Speaker #0
Et prends un petit artichaut.
- Speaker #1
Oui. Je partirai avec mon petit artichaut. Merci,
- Speaker #2
ciao Et donc au domaine du bon pas donc là à Régnier-Durette dans le Beaujolais avec Anaïs et Nicolas et ça va être une balade dans les vignes mais vraiment une vraie balade avec à un moment donné une dégustation au milieu des vignes et ensuite encore une petite balade et après on s'attable au milieu de leur vie C'est des jeunes vignerons et vraiment à... Super, très très chouette. J'ai hâte aussi, j'ai hâte de toutes les tablées. Et ensuite le vendredi 18, où là il nous reste 4-5 places, domaine de prapins, tablées de prapins.
- Speaker #1
Donc là en fait t'es en train de me dire que tous les dîners sont quasi...
- Speaker #2
Alors pour les tablées de prapins c'est quasiment complet, mais par contre ça reprend en octobre, novembre et décembre. Il y a les dates qui sont sur le site. Chantdetable.com publicité et ensuite après, ça c'est la première saison donc il reste encore des places pour les autres que je t'ai dit et moi j'ai hâte de vraiment démarrer même si j'ai déjà démarré avec les deux dates au domaine de Prépin avec Lucie mais voilà j'ai hâte aussi de faire à l'extérieur j'ai hâte de vous rencontrer enfin de rencontrer ouais Salut ! de vivre cette expérience aussi avec les convives et de cuisiner, de mettre au fourneau et voilà, trop bien ça va être chouette et puis après je vous en dirai plus suivre les aventures sur Instagram et sur le site aussi l'idée c'est que je puisse aussi vous partager Moi je suis plus dans l'écriture que...
- Speaker #1
Je me suis dit que tu avais inscrite à la newsletter. J'espère qu'elle en envoie souvent.
- Speaker #2
Du coup il faut que je la crée ! Ah ! Bon. Non, non, mais voilà, il faut que... L'idée c'est que ça soit une newsletter, alors pas souvent, mais en tout cas, soit tous les deux mois, soit... Mais l'idée c'est d'avoir aussi un portrait de producteur, des recettes, des petits tips, et puis de raconter aussi un petit peu ce qui se passe pour Chanta dans les coulisses. Très bien.
- Speaker #1
Alors, ça c'est drôle, ça m'a fait rire. J'ai vu sur le site, tu sais, il y a des petits... Tu as mis en évidence des avis clients. Oui ! Il y a un avis de Patrick. C'est un homologue ou c'est lui ?
- Speaker #2
Eh bien non, c'est vraiment lui. Il m'a dit la même chose. C'est fou ! Oui, parce que je travaillais pendant deux ans. J'étais le traiteur officiel de Bonlieu Scène Nationale, qui est une scène nationale de théâtre. Donc, moi, j'étais avec les artistes et... Pendant 15 jours, j'ai nourri Patrick Timsit. Et je lui ai amené son petit... Je ne peux pas dire d'autre chose, mais il aimait bien manger souvent la même chose. C'était très drôle et c'était assez chouette parce qu'il est hyper accessible. Il est hyper cool. Enfin, vraiment très accessible. Mais voilà, c'était Taylor et dans ce moment-là, le petit papier craft. Et puis, du coup, l'amener sur scène. Ça, c'était vraiment chouette aussi comme expérience de travailler avec certains artistes et au théâtre. C'est vraiment vrai.
- Speaker #1
Encore une fois, ce n'est pas routinier, ça.
- Speaker #2
Ah non, ce n'est pas du tout routinier.
- Speaker #1
C'est pour ça que, pour qui n'aime pas la routine, ça te convenait bien.
- Speaker #2
Oui, c'est pour ça aussi que quand on me dit « mais pourquoi tu n'as pas de restaurant ? » Parce que voilà, je n'ai pas envie d'être enfermée entre quatre murs. Par contre, faire des résidences pendant quelques semaines ou un mois, ça, vraiment avec plaisir. Parce que pareil, c'est un challenge. C'est aussi créer une carte pendant un temps qui est ta carte. C'est montrer aussi ton travail. Donc ça, avec grand plaisir. Mais avoir son restaurant, non pas spécialement.
- Speaker #1
Peut-être pas pour l'instant.
- Speaker #2
Pas pour l'instant.
- Speaker #1
C'est vrai qu'on ne sait pas.
- Speaker #2
C'est vrai, on ne sait pas. Je ne peux pas dire, c'est vrai.
- Speaker #1
On verra. Pour l'instant, c'est sur table.
- Speaker #2
C'est dans les champs. C'est la cuisine vivante, c'est des moments vivants. Et voilà, j'ai bien venu quoi.
- Speaker #1
En tout cas, je te souhaite plein de belles choses pour Chantable. Merci. Je suis sûre que ça va être des moments vraiment de partage et fort en émotions et en goût.
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #1
Ah oui, si je voulais savoir, est-ce que tu as une anecdote par rapport à tes... à tes précédents dîners, déjeuners, une anecdote ou un moment fort que t'as vécu et que t'aimerais partager ? Quelque chose qui t'a...
- Speaker #2
J'en ai deux. J'en ai une, c'était la première tablée dans les vergers à Cercier, donc c'est en Haute-Savoie, où vraiment je me suis dit « Waouh, en fait c'est un aboutissement, c'est génial ! » Quand c'est ta première, tu as une émotion toute particulière et c'était en septembre, c'était vraiment l'été indien, c'était tout autour des pommes, des poires, c'était un menu tout autour de ces deux ingrédients. Mais ça c'était fort parce que c'était vraiment la vraie première entre guillemets. Donc tu as toujours cette émotion. Et non, l'autre, la particularité, c'est d'avoir fait quand même une tablée au milieu du marché d'Annecy. Ah oui ? Et ça, ouais, ça c'est quand même...
- Speaker #1
Donc avec tous les gens qui faisaient le marché ? Eh bien,
- Speaker #2
en fait, pas tous les gens, mais j'avais sélectionné, c'était mes producteurs, à qui je travaillais. Et du coup, c'est quand même pas commun parce que tu dois demander une autorisation. donc j'avais euh J'avais demandé à un torréfacteur, le Pannier Café, qui demande une autorisation. Bref, ça s'est fait, mais normalement c'est quand même une autorisation. Ce qui était vraiment chouette, c'était deux choses. La première chose, c'est que les gens ne pensaient pas du tout, enfin ils savaient que c'était allé au marché, mais ils ne comprenaient pas trop. Je leur avais donné rendez-vous devant un stand. C'était mon fromager que j'avais l'habitude de travailler. avec qui j'avais l'habitude de travailler. Et donc ils avaient juste en fait un menu que je leur avais donné, mais c'était même pas un menu, c'était par exemple courgettes, je sais plus exactement, mais courgettes ou fraises ou... Non parce qu'il y avait plus de fraises, mais... abricots parce que j'avais fait une tâte, ouais. Enfin voilà, et donc il y avait juste les noms.
- Speaker #1
Donc pas de détails.
- Speaker #2
Pas de détails, juste en fait le légume et le producteur en dessous. Trop bien. Donc ça, c'était vraiment assez magique et à chaque fois, En fait, on allait de stand en stand. Et là, les producteurs présentaient en direct. Donc, il y avait plusieurs producteurs. Et puis, c'était vraiment l'énergie du marché d'Annecy le samedi matin. Et ensuite, ils ne s'attendaient pas. Ils voyaient la table. Ils disaient, en fait, on va manger là. Et tu sais, tu as tous les gens un peu qui regardent. Mais qu'est-ce qui se passe ? Et là, le deuxième truc un petit peu fou, ce que je te disais tout à l'heure, un peu foufou. J'avais dit, oui, mais il faut laisser deux places et tout. Je vous dis pas... Je vous dis rien. Et là, qui arrive et voilà, j'étais pas sûre qu'on s'était bien compris, j'étais pas sûre qu'il allait venir et tout. Et Laurent Petit est venu avec sa femme.
- Speaker #1
C'était à ce moment-là.
- Speaker #2
Et c'est à ce moment-là, il est venu et j'avais insisté par tes partenaires.
- Speaker #1
T'étais pas sûre en plus ?
- Speaker #2
Bah non, parce que tu sais jamais, mais voilà. Et du coup, il est venu incognito et en fait, rien ne s'est... Enfin voilà, les gens se disaient, mais on le connaît, on le connaît. Mais voilà, et donc... manger on était je sais plus si c'était 15 ou 12 fois je sais plus c'est une petite table et tout et c'est une expérience vraiment bas stressante tu te dis si bien à t'intérêt que ça soit super bon Et en même temps d'agro challenge parce que forcément c'était en plein milieu de du marché d'annecy et je me rappelle j'avais oublié je m'étais que j'étais confondu le fromage j'avais pas de billets pris le bon fromage frais Bref, mais c'était l'excitation et c'est aussi de faire sur le moment et c'est de rebondir, c'est de voir aussi le vrai lien que tu as avec tes producteurs et qu'ils puissent vraiment t'accompagner. Et puis il y en a qui sont venus aussi dire bonjour après, c'était vraiment trop chouette.
- Speaker #1
Beau son coup.
- Speaker #2
Oui, très beau souvenir et puis là tous les autres beaux souvenirs aussi que je vais créer avec chacun. Et c'est la magie de se mettre à table un petit peu dans un lieu qui fait sens et qui parle.
- Speaker #1
Incroyables histoires, incroyables...
- Speaker #2
Après j'en ai d'autres, mais ça sera en off. Il faudra venir au dîner pour les entendre et poser des questions.
- Speaker #1
Donc pour ceux qui nous écoutent, on peut retrouver... Il y a une biétrie, c'est ça ?
- Speaker #2
Voilà, exactement. mais en fait le... Vous avez sur le site internet l'onglet tabler et il y a toutes les dates. Et du coup, vous pouvez réserver. Ce qui est très important aussi, c'est que n'hésitez pas à me mettre si vous avez des intolérances. En tout cas, des intolérances ou allergies alimentaires. Parce que je fais le menu aussi en fonction. me dire aussi si vous êtes végétarien ou pas, je fais le menu aussi en fonction et ensuite après j'échange toujours, j'envoie toujours un message quelques jours en fait aussi avant pour un rappel, pour aussi de créer ce lien parce qu'en fait le lien il est juste d'abord sur la réservation donc là je crée le premier lien, j'explique aussi comment ça va se passer comment aussi vous pouvez vous habiller parce que tout dépend aussi, la température où on est, est-ce qu'on a besoin de baskets, comme ici on a besoin quand même de baskets et pas de claquettes comme je suis. Voilà, et puis ensuite après voilà, c'est le rendez-vous et c'est l'accueil, donc l'accueil où c'est soit une boisson, une infusion que je fais moi-même quand on est ici au Bouledor, ou alors un verre d'accueil par les vignerons, vignerones. Et après, l'expérience, elle est partie. Et on commence par la visite. Et ensuite, on se bat à table. Et j'explique aussi comment j'ai composé mon menu. J'explique d'où viennent chaque produit et pourquoi j'ai fait ça. Et je raconte une histoire tout autant qu'eux racontent, en tout cas, ceux chez qui on est racontent aussi leur histoire. Et c'est vraiment un dialogue qui se fait.
- Speaker #1
Trop chouette, ça donne trop envie.
- Speaker #2
En tout cas, tu es la bienvenue. Viens quand tu veux.
- Speaker #1
Je vais aller regarder la biétrie. Je vais aller regarder les dates. Ah ouais, ça donne vraiment trop envie. C'est un magnifique projet, bravo.
- Speaker #2
Merci.
- Speaker #1
Bravo. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter ? C'est quoi ton rêve ultime ?
- Speaker #2
Déjà que ça démarre bien. Et que ça se pérennise. Mon rêve ultime, c'est que ça dure le plus longtemps possible. que ça puisse aussi semer des graines aussi bien chez les producteurs que chez les convives qu'il y ait quelque chose qui ressort à la fin continue à prendre plaisir à cuisiner que tu peux me souhaiter et que ça soit toujours un plaisir trop bien,
- Speaker #1
je te souhaite tout ça merci beaucoup, j'espère que ça va passer un bon moment oui,
- Speaker #2
très très bon moment C'était très émouvant, très drôle et c'est très chouette.
- Speaker #1
Je n'ai pas terminé, mais je vais terminer.
- Speaker #2
Oui, vas-y.
- Speaker #1
On parle en même temps, mais je vais terminer parce que c'était excellent. Merci à toi de m'avoir accueillie chez vous, au Bouledor, de t'être livrée au micro de Cherbon, de t'être livrée très sincèrement. Et je suis trop contente de pouvoir te laisser le micro et te laisser te raconter, raconter... le projet. J'espère que ça fera écho aussi chez ceux qui nous écoutent et que ça les motivera aussi à venir tester ta cuisine. En tout cas, vivre ces expériences. Et voilà.
- Speaker #2
Merci !
- Speaker #1
Je te souhaite plein de belles choses et je te dis à bientôt.
- Speaker #2
A bientôt, Louison.
- Speaker #1
Ça y est, cet épisode est terminé. J'espère qu'il vous a plu et que vous avez passé un agréable moment avec nous. Merci infiniment Marion pour plein de choses. Pour ton temps, pour ta patience, ta bienveillance. Notre enregistrement m'a beaucoup marquée et j'en garde un souvenir absolument incroyable. Je suis tellement triste de ne pas avoir pu participer à la promotion de tes événements en temps et en heure. Ça a été un échec pour moi de ne pas le sortir à temps. Mais voilà, j'espère que ceux qui nous écoutent ou ceux qui nous ont écoutés ont capté ta sensibilité, ont capté ton talent et juste ont extrêmement envie de comprendre ta cuisine et de la vivre. En tout cas, je leur souhaite et moi aussi, j'ai hâte de vivre un de tes événements. Donc, je vais également suivre ça de très, très près, bien évidemment. Merci énormément à Thibaut aussi de nous avoir fait la magnifique surprise de participer à cet épisode. Ça a rendu le moment encore plus magique. Voilà, je vous invite à suivre tout ça de très près parce que je sais que Marion ne va pas s'arrêter là. Il n'y aura pas que les événements de juillet. Il y en aura plein d'autres. En tout cas, je lui souhaite. N'oubliez pas son compte Instagram, champ de table tout attaché. On follow. Allez, on y va. votre petite B.A. de la journée. Enfin, dans tous les cas, je sais que vous avez follow parce que vous avez kiffé. Voilà, je sais. Je lis dans vos pensées. Merci énormément d'avoir écouté cet épisode. Merci de nous suivre, même si on n'est pas présents. Mais là, ça y est, ça y est, ça y est. On est de retour. On est de retour et on ne va pas vous lâcher. Vous nous avez manqué. Oui, beaucoup. Allez, je vous dis à très très vite sur Cherbon et je vous fais des bisous. Ciao. C'est pas comme ça que je termine normalement. Je termine avec un bisou !