- Speaker #0
Né de l'imaginaire d'Anke Binal en 1992, puis concrétisé par l'artiste néerlandais Yé Pé Rubin en 2003, ce sport qui mélange la boxe anglaise et le jeu d'échecs est aujourd'hui en plein essor car il est tout simplement génial. Bienvenue dans le podcast de Chelle Tossier. Salut Lara, bienvenue. On se connaît plutôt très bien, on passe beaucoup de temps ensemble, donc je suis absolument ravie de t'enregistrer pour un épisode. Donc Lara Armas, c'est qui ? Tu es donc née en Allemagne, tu es française, tu parles quatre langues, tu as été vice-championne de France moins de 14 ans dans les échecs, tu habites aujourd'hui à Lille avec ton mari. Tu as fait une école de commerce et des études de management et notamment dans le sport. Tu travailles aujourd'hui pour Paris 2024. Tu as été la première chessboxeuse de France, c'est quand même le sujet. Tu es double championne du monde de chessboxing. Et tu es depuis novembre 2023 présidente de la Fédération Internationale de Chessboxing. Est-ce que j'ai oublié quelque chose ?
- Speaker #1
C'est pas mal. C'est pas mal.
- Speaker #0
T'as grandi dans le monde des échecs, tes parents sont tous les deux joueurs d'échecs, tu m'en parleras un petit peu après. Et donc je sais que t'as passé tous tes étés au camping de tes parents, à organiser des tournois, à jouer aux échecs. Est-ce que toi tu voulais jouer aux échecs quand t'étais petite ? Est-ce que ça s'est fait tout seul ? Est-ce que t'aimais ça ? Raconte-moi un petit peu.
- Speaker #1
Je pense que je ne me suis pas posé la question pendant très longtemps. En fait, mes parents étaient tous les deux joueurs d'échecs. Mon père a été joueur pour mon père et roumain. Il a été champion national de Roumanie. ma mère est allemande, elle était championne nationale d'Allemagne j'ai grandi dans le milieu des échecs, on a grandi dans un camping moi et ma petite soeur on a joué aux échecs depuis toute notre vie et on a fait le Trish Mad France on a été on a fait nos petits résultats nous aussi et à un moment donné, on se pose la question un peu plus tard, est-ce que tu veux vraiment devenir professionnel, enfin, est-ce que tu veux devenir professionnel tout court éviter la réponse a quand même été non parce qu'en fait on avait je parle de ma soeur et moi mais moi j'avais oublié de faire plein d'autres choses moi et ma soeur on avait oublié de faire plein d'autres choses et la question s'est jamais trop posée finalement c'est une passion c'était plaisir jamais pensé que ce serait le gain de pain on va dire mon père a été joueur pro et pas facile de vivre des échecs il faut être dans le top... mondiale pour pouvoir bien vivre, alors il faut être coach. En tout cas, la question, c'est jamais trop posée. C'était passion, mais envie de faire plein d'autres choses. Pas joueuse d'échecs pro, en tout cas.
- Speaker #0
Dans plusieurs interviews de toi, et notamment dans le documentaire sur le chessboxing sur Canal+, tu dis souvent que tu n'avais pas eu le même titre que ta sœur, ou que tu étais moins... entre guillemets, tu avais moins bien réussi peut-être au niveau de titre aux échecs, et que du coup, chestboxing, c'était un peu ta revanche. Donc est-ce que toi, ça a été frustrant ? Est-ce que ça a été dur de ne pas peut-être gagner plus de tournois, etc. ? Ou pas spécialement ?
- Speaker #1
Non, c'est vrai que je dis un peu comme blague, j'ai bien expliqué que effectivement mes parents ont été champions nationaux, ma petite soeur aussi, elle a été championne de France Junior, donc moins de 20 ans, et moi j'ai été que... avec des guillemets, vice-championne de France en moins de 14 ans. Et donc aujourd'hui, c'est un peu une blague. Je me suis rendue compte de tout ça, vraiment en mettant au chestboxing, avant le chestboxing, comme on a écrit tout. que tout le monde dans ma famille avait été champion nationale sauf moi mais c'était pas du tout un point de frustration c'est vrai que c'est un petit anecdote un peu rigolote dont je me suis rendue compte et en me rendant compte de ça je me suis dit le chess boxing c'est un titre si je deviens champion du monde c'est un titre qu'a priori ils auront jamais c'est ça c'était un peu plus pour la blague y'a pas eu de frustration entre moi et ma soeur ça a jamais été une volonté d'être bas de 2 il faut travailler en fait les échecs c'est c'est un sport et c'est comme tout on s'entraîne faut passer beaucoup de temps dessus un peu de forme j'étais plutôt touche à tout j'ai fait plein de sports différents j'ai tenté plein de choses et donc tout donner on va dire pour pour gagner des compétitions plus de compétition être champion de france n'était pas un objectif final en soi donc non c'était cool être champion de France, c'était un beau tournoi. J'étais l'outsider en plus, j'étais une outsider donc on s'attendait pas à moi. Donc non c'était une belle surprise en fait au final, que des bons souvenirs.
- Speaker #0
Avant de parler de chestboxing et de parler un peu de ton parcours, je voudrais quand même qu'on parle un petit peu de ta jeunesse et des échecs, parce que ça a été une partie très importante de ta vie. Est-ce que tu as peut-être des histoires, des choses qui t'ont marquées par rapport aux échecs dans ta vie ?
- Speaker #1
Alors, je ne vais pas m'en dire, j'ai eu une enfance fabuleuse. Alors moi j'ai grandi dans un camping effectivement spécialisé dans les échecs, c'était le seul au monde et c'était génial. Et c'était trop bien déjà, dans un camping ça veut dire la nature, été comme hiver, en hiver on s'embête un peu mais... mais en réalité c'est trop bien, on a tous les copains qui viennent au camping, donc c'était juste trop bien. Effectivement, rapidement, vers 14 ans, je me suis mise à aider mes parents sur l'organisation des tournois d'échecs qu'on avait tous les jours, et en fait j'ai adoré ça, j'ai adoré. on avait plein de grands maîtres des coachs super forts qui passaient pour donner des cours et moi j'adorais pouvoir dire à des grands maîtres tu es en retard, tu te mets ici avec les blancs tu joues contre lui avec les noirs vous êtes prêts, on est en sauté les noirs appuient sur la pendule, les blancs jouent et en fait j'adorais ça un peu ce côté autorité que j'avais parce que j'organisais les tournois et j'ai beaucoup limité ma mère qui... a réalisé ces tournois. En grandissant, je me rends compte que j'ai beaucoup invité pendant ces années au camping. Et c'était le kiff. Tous les épisodes d'adolescence, les promis des amourettes aussi au camping, ce genre de choses. Donc c'était chouette.
- Speaker #0
Peut-être des trucs secrets qu'on ne va pas dévoiler dans le podcast. Mais du coup, c'était des joueurs du monde entier ? Ou plutôt que des Français ?
- Speaker #1
Non, du monde entier. mon père comme il a été joueur pro en Roumanie, il connaissait vraiment le gratin mondial à l'époque, à son époque et donc là on a vraiment fait venir du beau monde, ok je pense à des petites anecdotes notamment effectivement des joueurs renommés mondiales on a eu Boris Paski à la maison qui a été donc champion du monde et j'étais toute petite à l'époque et je crois que c'est ma mère qui voulait absolument que je fasse une partie contre lui pour pouvoir dire que j'ai joué contre un champion du monde Et mon père ne voulait pas pour ne pas prendre un bet. Je crois que c'est dans ce sens-là, je ne sais plus trop. Mais voilà, donc j'ai une photo avec Boris Spassky. Je suis genre haute comme trois pommes et c'est rigolo, mais il est passé au campagne, ça c'était ouf. Ensuite, quelques années plus tard, on va dire, mais j'étais ado, on a eu Dvoretsky, Marc Dvoretsky à la maison, considéré comme le meilleur entraîneur au monde. Et il a fait des entraînements avec tout le gratin des joueurs et des joueuses français. donc c'était des personnalités nationales et internationales qui étaient à la maison, qui mangeaient avec nous donc c'était fou au final aussi on a joué au je me rappelle, je crois que c'était les Dominos, on a joué au Domino avec Arthur Yusupov qui est donc un des élèves de Marc Dvresky qui est considéré on va dire le deuxième meilleur entraîneur au monde donc voilà jouer au Domino avec lui et son fils c'est quand même des anecdotes un peu surprenantes, on a le meilleur joueur français Maxime Achelagrave qui a appris à faire du vélo chez moi... C'est mon père qui va préférer du vélo.
- Speaker #0
Trop bien.
- Speaker #1
C'est un peu rigolo. Donc on a côtoyé un peu les grands noms en grandissant. C'est surprenant, c'est rigolo.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a un trait commun à toutes ces personnes qui sont un peu les meilleurs dans leur discipline ?
- Speaker #1
Il y a un petit grain de folie. Il y a un petit grain de folie qui les lie parfois. Ça se voit un peu dans la vie de tous les jours. J'ai une autre anecdote qui m'est venue. Ce n'est pas forcément lié. L'Effon Aronian, c'est un très fort joueur de notre époque. Il est venu chez nous avec sa copine. Je ne sais plus comment ça s'est passé. On avait des piments sur la table. Juste pour le défi, le challenge, il a proposé d'en manger. j'ai trois comme ça devant nous, sans aucune raison. Et il l'a fait. Et ça lui a absolument raflé. Il n'a même pas transpiré. C'est juste un peu fou. Mais gentiment fou, mais un peu fou. Et on a d'autres, j'ai d'autres personnes à Internet qui sont venues. Ouais, les joueurs d'échecs sont un peu, ils sont de grands esprits. Je veux dire, mais gentiment, mais un peu fou. Des joueurs aussi, ils aiment jouer.
- Speaker #0
Et justement, j'allais te demander, est-ce que, bon forcément, ils sont tous très compétiteurs, mais bon, ça va quand même, on prend le truc à la rigolade. Ou quand même, les gens prennent toujours tout très au sérieux et ne supportent pas de perdre.
- Speaker #1
Non, non, on est quand même dans la détente aussi. Je pense que justement, il faut savoir faire la part des choses quand on est un sportif de haut niveau. Quel que soit le sport, il faut savoir se détendre aussi. Et ça m'amène à une autre anecdote que j'ai en tête. Chirof, qui a été numéro 2 mondial, que j'ai vu, j'avais 16 ans, on a été à la piscine à un moment donné, et tu sais, les espèces de bouées gonflables, on avait un truc en forme de crocodile, et il a passé la prévision d'essayer de monter dessus. Et à chaque fois, il failait, c'était nul, il n'y arrivait pas. Mais du coup, j'ai quand même vu une petite imprimidie numéro 2 mondiale de sa discipline, essayer de monter sur un crocodile gonflable, et c'était à mourir de rire. Je me voulais ensuite, non pas du tout, ils arrivent aussi à se détendre. Donc c'était chouette de voir aussi ces grands personnages en vacances, et profiter de ma vie.
- Speaker #0
Où est-ce que toi t'en es au niveau échec maintenant ? Depuis 10 ans on va dire.
- Speaker #1
Alors depuis dix ans, je ne joue plus beaucoup. C'est vrai que le moment où je me suis mise à étudier, je suis partie un peu de la maison pour faire les études, ça a été beaucoup moins facile. Déjà j'avais plus les chemins de France jeune. J'ai fait les chemins de France jeune pendant dix ans, je ne sais pas, quelque chose comme ça. Et une fois que la vingtaine est passée, on n'a plus ça, donc c'est un tournoi annuel qui disparaît. Et après, il y a évidemment plein d'autres tournois, mais il faut avoir le temps de les faire. Donc il faut être en vacances scolaires, ce qui peut arriver évidemment. Déjà, c'est moins facile, en fait, une fois que les études ont commencé. Et donc là, effectivement, depuis dix ans, je ne joue plus qu'en équipe, en fait, quasiment. Je fais très peu de tournages. J'en fais peut-être un par an, quand les années sont bonnes, quand les années me le permettent. Je suis maître France adulte, d'habitude. Ça m'a permis de faire la colo fou d'échecs. Je suis animatrice dans une colo que je trouve trop cool. C'est une colo d'échecs et ça se passe pendant le chemin de France adulte. Donc, je trouve ça trop chouette. mais sinon je joue qu'en équipe donc je joue avec le club de mes parents ils ont créé dans le sud-ouest et voilà donc une fois de temps en temps une fois tous les mois ou deux mois je rentre au Bercail pour jouer en équipe et puis c'est à peu près tout
- Speaker #0
Ah donc tu joues quand même à peu près une fois par mois au club de tes parents c'est le club de l'ESPAR, c'est ça ?
- Speaker #1
Exactement, alors ça c'était l'année dernière peut-être que je me trompe, peut-être que c'est toutes les six semaines mais il y a un peu comme ça en fait en National 1 donc c'est la deuxième division, on va dire, aux échecs. Il y a les rencontres inter-club, et c'est à peu près ça, peut-être tous les deux mois. Je ne sais pas, entre six semaines et peut-être huit. Mais c'est assez régulier quand même, parce qu'on a un certain nombre de rondes à faire dans l'année. Et ouais, je suis rentrée pas mal l'année dernière, et cette année, on s'était qualifié pour la première ligue, on va dire, ça s'appelle le top 16, c'est les 16 meilleures équipes de France qui s'affrontent. Et donc cette année, le déroulement... moins était un peu différent, tout se concentre sur 10 jours. Donc on ne fait pas un week-end par-ci par-là pendant un an, c'est vraiment on rencontre les autres équipes de façon très condensée pendant 10 jours. Donc là, je n'ai pas joué cette année par contre, je n'ai pas joué en équipe parce que heureusement, il y avait d'autres joueurs plus forts que moi qui pouvaient se rendre disponibles. Donc cette année, j'ai moins joué que l'année dernière. Mais l'année dernière, effectivement, c'était de façon assez régulière.
- Speaker #0
Donc aujourd'hui, tu es tu es licenciée au club de tes parents, le club de l'Espart, et donc tu joues dans cette équipe-là. Est-ce que ça a toujours été le cas ? Est-ce que tu as grandi là-bas ?
- Speaker #1
Ce qui est un peu rigolo, c'est que ma toute première licence, je l'ai eue... au club de Belfort. Et en fait, mon père était coach, était entraîneur au club de Belfort. Donc, on n'habitait pas encore dans le Sud-Ouest à l'époque. Et en fait, dès que je suis née, le président de l'époque, Jean-Paul Toussé, qui a été un grand personnage dans le monde des échecs, il a créé un très fort club à Belfort. Il m'a tout de suite pris une licence. Et donc, moi, j'ai eu une licence dès que je suis née. Je compare ma licence. Sur les licences, tu vois un peu... Il y a des lettres qui t'aident à... t'orienter par rapport à l'année où t'as pris ta licence. Et moi, quand je compare avec des copains du même âge, j'ai une lettre qui est genre d'être dix ans avant la leur, donc c'est un peu rigolo.
- Speaker #0
Donc t'expliquais que t'as eu une enfance plutôt assez agréable, que t'as été très proche de tes parents, que t'as grandi vraiment dans un cadre, j'ai l'impression, familial hyper agréable. Est-ce que c'était tes parents ou qui pour toi seraient, on va dire, peut-être les trois personnes qui ont eu le plus d'impact sur ta vie, qui t'inspirent le plus ?
- Speaker #1
Quand on est ado, on cherche un peu des role models, je ne sais pas comment dire en français, de l'extérieur, peut-être dans la musique ou ce genre de choses. Je n'ai pas trop eu ça. J'admire beaucoup mes parents, je les admire toujours. Ma mère qui est toujours à la recherche de... de choses nouvelles qui continuent d'apprendre, qui innovent tout le temps. Je suis hyper admiratrice, admirative on dit, de ma mère. Et mon père qui a eu une sacrée histoire aussi, il a déjà écrit un bouquin. mon père donc je l'ai dit il est roumain il a grandi donc dans la Roumanie communiste de Ceausescu qui a des dictatures et c'est les échecs qui lui ont permis de quitter le pays donc à l'époque il a appris quand il était tout petit c'était pas par choix on l'a un peu imposé à l'époque et alors pour un bien ou pour un mal mais ça lui a permis malgré tout de quitter le pays à l'époque donc c'était communiste, personne ne pouvait quitter le pays sauf les sportifs de haut niveau. Il faut savoir que Ceausescu, à l'époque, s'était rendu compte qu'une équipe de basket, admettons, ça coûte quand même beaucoup plus cher à déplacer que les sports individuels. Il avait tout misé sur les sports individuels, les échecs en étaient un. C'est comme ça que mon père a eu l'opportunité de quitter le pays à plusieurs reprises pour faire des tournois à l'étranger. Ce n'était quand même pas tout rose parce qu'on parle de communauté, on n'a aucune idée aujourd'hui à quoi ça ressemble. Tout était rationalisé. Il n'y avait plus de bouffe. Mon père, il faisait la queue pour récupérer quelque chose à manger. Il ne savait pas quoi, mais il faisait la queue pour avoir à manger. Parfois, c'était des œufs, parfois, c'était un peu de viande. Il n'y avait rien dans le pays. Tout le monde était sous écoute. Soit on passait un coup de fil, tout le monde était sous écoute. On ne pouvait pas envoyer de lettres sans que ce soit lu par la sécolitate. Les agents secrets de la Roumanie. Vraiment une époque où on avait des gens qui étaient inimaginable et il a d'ailleurs écrit un bouquin qui s'appelle De l'Est à l'Ouest sur les chiquiers je vous le conseille je te le conseille mais voilà donc une histoire incroyable il a rencontré ma mère via les échecs un tournoi d'échecs qui a été organisé en Roumanie par son club et donc bref je ne vais pas vous gâcher la surprise mais il est parti vers l'Ouest pour être avec ma mère et finalement ils ont créé donc ce... Ce camping d'échecs unique. Mais du coup, voilà. J'ai un papa très inspirant aussi. Une histoire de vie vraiment folle. Et voilà. Et si John C. était une troisième, je vais dire à ma petite soeur. Parce que j'ai pas trop grandi avec des grands-parents. La famille était loin du coup. La famille allemande était en Espagne. Bizarrement. Mais la famille romaine en Roumanie. Et donc bref, j'ai eu assez de... d'inspiration autour de moi. Ma petite sœur aussi, qui est quelqu'un de super intelligent. Alors, ma petite sœur, elle est drôle et elle est ultra intelligente. De toute façon, c'est ma petite sœur, donc c'est la meilleure. Et voilà. Donc, si je devais choisir trois personnes, ce serait très, peut-être naïvement, mais par ma petite sœur.
- Speaker #0
Et donc, parlons un peu plus de toi. Donc, tu as fait des études de commerce. Donc, c'est quoi ? C'est du management, un peu du business, de la gestion. Et donc, tu es spécialisée dans le sport. Et après, Après, si je ne m'abuse, tu as travaillé dans l'événementiel juste après tes études. Explique-moi un peu ton parcours entre tes études assez classiques, on va dire école de commerce, à arriver aujourd'hui à travailler pour Paris 2024.
- Speaker #1
Oui, clairement. En fait, quand on est au lycée, on nous demande un moment de réfléchir au projet pro. Moi, j'aimais le sport. Les échecs, c'était une passion dans ma vie, mais j'ai fait plein de sports. Je me suis dit que je suis prête à tout. mais le sport que j'ai le plus pratiqué en dehors des échecs c'était le tennis. J'ai fait du tennis pendant des années et un samedi matin je sais pas pourquoi en me levant pour aller au tennis, c'était 9 heures, je me levais pour aller au tennis et je me suis dit mais vraiment que pour le sport ? que je me lèverai un samedi matin. Je ne suis pas du matin. Et donc, de me lever à 9h un samedi matin, à un moment donné, je ne sais pas, j'ai réalisé, mais il n'y a vraiment que le sport qui me fait me lever un samedi matin. Je me suis dit, mais en fait, c'est ça. C'est le seul truc qui me ferait me lever tous les jours pendant 40 ans. C'est un peu flippant à 16 ans de se dire, il faut que je trouve les études qui vont permettre de trouver un métier, qui va faire que je vais me lever 5 fois par semaine pendant 40 ans. et en fait c'est venu assez rapidement un matin avant de manger au tennis que c'était le sport qui me faisait kiffer et je me suis dit ok en fait je veux bosser dans le sport alors il n'était pas question d'être athlète de haut niveau moi-même j'ai dit déjà 4 fois mais j'aimais beaucoup trop plein de choses pour me fixer sur un seul sport mais par contre avec le camping et avec l'organisation de ces tournois d'échecs je me suis rendu compte que j'adore organiser des tournois J'ai organisé des événements sportifs. En fait, les tournois, c'est quoi ? C'est des événements sportifs. Et je me suis dit, OK, je veux bosser dans l'événement sportif. Et donc, à la sortie du lycée, je me suis vite fait poser la question de ce que je ne veux pas faire, peut-être suivre une formation de traductrice-interprète, parce que j'aimais les langues aussi. Ma mère est allemande, donc je parle allemand depuis toute petite. Mon père est roumain, je le comprends un petit peu. J'adore l'anglais. l'Ecole d'Espagne. Et j'ai posé rapidement la question mais ce n'était pas évident. Bref, je me suis orientée sur une école de commerce qui était beaucoup plus large, qui me permettait de faire plusieurs choses à la sortie de ces études. Et finalement, au bout de quatre ans d'école de commerce, je me suis dit que je voulais toujours bosser dans le sport. Et je n'avais toujours pas cette spécialisation. Donc j'ai fait un master de management du sport. J'ai fait des stages en événementiel. Tout court, j'ai pas réussi à trouver des stages en événementiel sportif, donc j'ai fait des stages en événementiel, et en fait ça m'a pas plu. J'en ai fait deux, pour être sûre, et en fait ça m'a pas plu. Et je me suis dit, ok, je me suis trompée.
- Speaker #0
Et tant pis, il faut que je cherche autre chose. Mais finalement, à la sortie du master, qui était pour le coup orienté sport, j'ai eu l'opportunité, j'étais au bon endroit au bon moment, pour bosser sur l'Euro de foot en 2016. J'étais à Lille et il y avait des matchs de foot pour l'Euro. Et il cherchait un profil comme le mien. Il faut savoir que j'avais été volontaire pour les Jeux paralympiques de Sochi en 2014. J'étais partie parce que... j'avais appris qu'on pouvait être volontaire pour des jeux et je trouvais ça complètement dingue et je me souviens à l'époque où j'ai appris ça j'ai postulé tout de suite et j'aurais tout donné pour être volontaire sur des jeux donc j'aurais nettoyé les toiles mais vraiment j'étais prête à tout j'en ai pas nettoyé donc c'était cool mais j'ai appris qu'on pouvait être volontaire sur des jeux j'ai eu cette expérience en Russie qui était trop cool et je suis revenue et j'ai bossé directement en gestion des volontaires pour cette road foot et en fait, meilleure expérience pro de ma life J'ai pas fait que ça, j'ai encore un peu cherché sur d'autres expériences, mais finalement je suis partie en Australie pour bosser sur les jeux du Commonwealth, aussi en gestion de volontaire. Je suis revenue pour la Coupe du monde féminine de foot en 2019. à Nice, encore une fois, gestion de volontaire. Et puis bon, Covid, donc j'ai fait ce que j'ai pu à cette époque-là. Mais ensuite, Paris 2024, c'était l'objectif de toute ma vie. Ce matin-là, où j'ai 16 ans et je me réveille. en me disant que je veux bosser dans le sport, je me dis que je vais bosser au JO. Mon rêve absolu, c'est de bosser pour les Jeux. Quand on a su en 2017 que c'était Paris qui avait gagné la candidature pour l'organisation des Jeux de 2024, je me suis dit que c'est ces Jeux-là. C'est ça, ma chance. Aujourd'hui, c'est l'aboutissement d'un rêve de bosser pour ces Jeux de Paris 2024.
- Speaker #1
Au moment où on enregistre, on est quelques semaines avant le début des JO. Et... Et donc, combien de personnes est-ce que tu gères ? C'est quoi le quotidien ? Comment est-ce que ça va se présenter pour toi pendant les JO ? Enfin, comment ça se passe ?
- Speaker #0
Moi, je vais gérer environ 1500 volontaires sur les Jeux Olympiques et Paralympiques confondus. Pour les Jeux Olympiques, ça va être à peu près 1000 volontaires. Et mes volontaires, ce seront les assistants des différents comités qui vont venir. Pour les Jeux, par exemple, je ne sais pas, la délégation de l'Argentine, donc l'Argentine qui va venir avec ses athlètes, ses coachs, les masseurs, toute une équipe. Et ils vont avoir besoin d'aide, en fait, au moment où ils vont venir s'installer. rester au village olympique pendant quelques semaines, pendant la durée des Jeux. C'est là où les athlètes vont... Ce sera leur maison loin de chez eux, en fait. Et ils vont avoir besoin d'aide pour faire plein de petites choses. Et donc, c'est mes volontaires qui vont les assister, si on peut dire, leur filer un coup de main sur plein de choses. Et donc, c'est des volontaires du monde entier. C'est ça que j'ai adoré aussi sur cette première expérience pro et sur toutes les autres, c'est que c'est des volontaires... Déjà, le concept du volontaire, c'est quelqu'un qui vient te filer un coup de main de façon bénévole. et juste parce qu'ils ont envie, ils cherchent une aventure humaine, ils cherchent l'unique et ça en fait souvent des personnes fabuleuses avec des super belles histoires et je suis restée en contact avec plein de volontaires au fil des années qui sont devenues de bons copains ou de bonnes copines, c'est vraiment trop chouette et donc voilà, c'est des volontaires qui viennent du monde entier, de tout âge, de tous horizons et donc voilà, c'est un mix que j'adore, un mix aussi que j'avais on va dire peut-être un peu au camping... ce mélange des cultures, d'âge et d'orientation que j'adore en fait et voilà on a passé par plein d'étapes on a fait la sélection des profils parce qu'il y avait 300 000 candidatures au total des jeux de Paris 2024 on cherchait 45 000 volontaires donc moins que 1500 mais au profil au global des jeux beaucoup plus donc il y avait d'abord une phase de sélection des entretiens parce que moi je cherchais des volontaires avec des compétences particulières linguistiques, puisqu'on parle d'accompagner les équipes étrangères quand elles viennent en France. Donc je choisis des personnes qui parlent au moins anglais, qui sont motivées, qui sont disponibles. On a eu une grande étape de recrutement. Et ensuite, on a fait les formations, parce qu'une fois qu'on les a choisies, il faut aussi pouvoir leur dire ce que vous allez faire environ pendant les Jeux. Et là, on est sur les dernières étapes de préparation de... de la phase opérationnelle, de comment on va les accueillir, qu'est-ce qu'on va faire quand ils seront là, comment on va régler les petits soucis. Donc voilà, c'est ce qu'on fait en ce moment. Et on est une équipe, une bonne petite équipe pour gérer tout ça. Donc c'est cool, mais il y a des choses à faire, donc ça nous occupe bien. On sait qu'on est à moins de 50 jours des Jeux.
- Speaker #1
Voilà,
- Speaker #0
oui. Et moi, ça devient hyper concret, hyper esthétique, trop bien, parce que c'est ce qu'on veut, forcément. On cherche cette euphorie des Jeux. Et à la fois, on se rend compte qu'il reste des choses à faire. Donc, on accélère la cadence, forcément, mais ça approche. On est tous trop contents. Ça va être trop cool.
- Speaker #1
Et toi, pendant les Jeux, tu vas être sur place ? Tu vas être au village olympique ? Comment ça va se passer ? Ou tu vas être dans les bureaux ?
- Speaker #0
Non c'est ça, je serai au village olympique pendant les jeux olympiques et au village paralympique pendant les jeux para. On sera au centre des services pour les comités. Donc il y a vraiment tout un espace qui est dédié aux comités. En fait il faut se rappeler que les jeux on les organise pour qui ? On les organise pour les athlètes. c'est vraiment les athlètes qui sont au coeur des jeux et tout ce qu'on fait on va ton fait avec les athlètes voilà au coeur de nos décisions et et donc les athlètes, il y a toute une équipe qui les encadre. Et donc, voilà, c'est toutes ces délégations-là qu'on chute un peu vraiment du mieux qu'on peut. Et donc, on a toute une équipe de... je veux dire, de collègues qui sont en relation avec ces comités depuis des mois, voire même des années, pour bien préparer leur éreve aux Jeux. Ils ont plein de choses à faire. Et donc, on a tout un centre de services qui leur est dédié. Voilà, un service à la transport, à la création, le logement, la restauration. Enfin, là, il y a plein de thématiques, évidemment, aussi. qui impacte directement les athlètes. Moi, je serai basée dans ce centre des services, parce que nous, le service qu'on propose, c'est les volontaires. On sera basé là-bas, que ce soit dans les Jeux olympiques ou paralympiques. Et voilà.
- Speaker #1
Et donc, pour toi, l'aboutissement de tout ça ?
- Speaker #0
Je ne sais pas, je suis juste hyper excitée. Déjà, un des premiers buts ultimes, c'était d'avoir été sélectionnée pour avoir eu le boulot. C'était déjà énorme. Mais je pense que le premier jour où les comités vont arriver... et nos volontaires vont arriver en même temps. Ça va être une journée de folie, de rush absolu. On va se rendre compte qu'il y a plein de choses qui ne marchent pas, on va devoir revoir plein de choses. Mais c'est ça qui est trop cool dans l'événement Célecy, ça qu'on aime. Et peut-être le premier jour d'arriver dans des délégations et qui coïncide avec le jour d'arrivée des volontaires, ça va être fou.
- Speaker #1
Ça, c'est quelle date ?
- Speaker #0
C'est le 12 juillet.
- Speaker #1
Ok, donc on s'en rapproche, on est le 10 juin, donc dans un mois et deux jours.
- Speaker #0
Et ensuite, il y a la date historique de l'ouverture, donc la cérémonie d'ouverture sur la Seine, qui est un événement inédit, ça ne s'est jamais fait. Une cérémonie d'ouverture de Jeux Olympiques ou Paralympiques à l'extérieur d'un stade, ça ne s'est jamais fait. Donc c'est ultra, ultra innovant. Tout le monde attend cette cérémonie avec impatience. Et moi aussi, je dois dire, ça va être un problème.
- Speaker #1
Et du coup, le jour où ce podcast sera publié, ce jour-là aura eu... eu lieu. Et donc, je pense que peut-être qu'on se reparlera à ce moment-là et on fera le point. A voir. C'est possible qu'on fasse ça. Sans transition, on va passer sur un autre sujet qui est quand même un des trucs qui nous intéresse dans tout ça. On a parlé d'échecs, on a parlé de sport, on a parlé des émotions que tu peux avoir dans ton travail avec les bénévoles, tous ces sportifs pour lesquels vous travaillez, parce que c'est vraiment le centre de ton travail. Et donc, parlons des athlètes, parlons des sportifs. Et parlons du chestboxing. Je sais qu'on t'a déjà posé cette question beaucoup de fois, que tu as répondu beaucoup de fois, mais je suis quand même obligée de te la poser. Comment tu as découvert le chestboxing et qu'est-ce qui t'a décidé de t'y mettre ?
- Speaker #0
ouais donc je disais moi je joue aux échecs depuis que je suis toute petite il y a plein de gens qui sont passés dans le camping de mes parents dont Carl Strugnell qui est un un joueur d'échecs gallois et voilà qui est venu faire un tournoi dans mon camping et donc j'ai su via lui que le chess boxing existait parce qu'il en faisait ok il en faisait au pays de Galles je sais pas trop et j'ai eu cette information je m'en ai pas fait grand chose parce que j'avais 16 ans et puis et voilà et Et après avoir bossé sur l'euro, j'en parlais tout à l'heure, j'ai fait une expérience pro à Londres. Je suis partie au Royaume-Uni. Et là, au détour de, je ne sais plus si c'était une page Facebook, un flyer, bref, je me rends compte, j'apprends qu'il y a des combats de chess boxing à Londres. Alors évidemment, du coup, je connais ces concepts. Évidemment, ça parle d'échecs, donc je vais voir. Et je m'attendais à trop appeler un ton du... je veux dire, dans l'événement, à personne, à ce que personne ne regarde cet événement. Et en fait... Bien au contraire, c'était salle comble. Il y avait 300 personnes autour du ring. Et pendant l'événement, il y avait un jeu de lumière, il y avait de la musique, il y avait un commentateur, un animateur un peu pour la présentation des combattants. Il y avait la pom-pom-fille, la pom-pom-girl. son petit panneau et son petit short qui faisait le tour du ring c'était vraiment un show à l'américaine et du coup j'étais bluffée donc je découvre le chestboxing en vrai et donc alternance d'échec et de boxe, forcément la partie échec que je maîtrise, la boxe, complètement nouveau pour moi et j'étais choquée du nombre de personnes qu'il y avait je demande à mon voisin lorsqu'on était assis je demande est-ce que, genre, improbable mais ok, est-ce que vous faites de la boxe, vous êtes boxeur il fait non pas du tout, encore moins improbable genre mais vous êtes joueur d'échec à ce moment là non non, pas du tout alors je ne comprenais pas, je me disais mais qu'est-ce que vous faites là moi j'étais en train que je bosse d'échec, je m'attendais à ce que tout le monde soit soit joueur d'échecs, soit boxeur. Et non, il m'a dit, il cherchait une sortie à faire avec sa copine. Ils se sont dit, pourquoi pas ? Donc, folie pour moi de me dire, ça attire des néophytes. Ça attire des gens qui ne sont ni joueurs d'échecs, ni boxeurs. Il y a vraiment un truc avec ce show. Et bref, je me suis mise au chess boxing après cette soirée. J'ai vu qu'il y avait un club à Londres. Et je me suis initiée à la boxe parce que les échecs, ça allait. Je connais ça un petit peu. Mais la boxe anglaise, je partais de zéro. Donc, je me suis mise au chess boxing. et puis rapidement on a cherché à me faire un combat et en fait il y avait un programme de dix semaines je me suis j'ai trouvé un truc trop bien un programme de dix semaines avec trois ou quatre entraînements de boxe par semaine que pour les femmes que débutantes l'idée à la fin c'était qu'on faisait des combats et on faisait tout un événement et les gens payaient pour l'entrée pour pour nous voir combattre on veut devenir évidemment nos potes les collègues la famille et donc c'est vendredi et tout l'argent allait pour une cause. Là, c'était le cancer du sein, je crois. Et donc, voilà comment je me suis retrouvée dans un truc trop parfait. Dix semaines à m'entraîner avec d'autres nanas qui commençaient comme moi. Et afin ça, j'ai fait mon premier combat, mon seul d'ailleurs combat d'anglaise. Et j'ai gagné. Donc, c'était cool. Mes parents se sont finis. Ma mère a stressé comme jamais. Il y a une vidéo rigolote sur YouTube où elle crie, qui m'entend crier les clics de son. tout ce qu'elle a d'une maman qui voit sa fille boxer pour la première fois,
- Speaker #1
bref c'était rigolo comment est-ce qu'on passe de 4 mois de boxe dans une salle à Londres par hasard à championne du monde de chessboxing il y a quand même un peu un gap entre les deux donc je veux bien que tu m'expliques ça quand même ok ouais,
- Speaker #0
donc je me mets au chessboxing et je raconte ça à ma famille forcément et ma petite soeur qui donc elle aussi joue aux échecs elle a fait un parcours quasi identique au mien enfin similaire elle me dit me parle de Thomas Cazeneuve. Ah, tu connais Thomas Cazeneuve ? Tu sais, Thomas Cazeneuve, c'est un Français, il est déjà champion du monde de chestboxing. Et à l'époque, ce que je ne savais pas, c'est que Thomas, je t'adore, je suis désolée, Thomas était passé en camping. Thomas était venu au camping de mes parents, et donc on se connaît depuis qu'on est tout petits. Mais Thomas, encore une fois, je suis désolée. Mais je ne m'en souvenais pas. Et donc, il se trouve que ma soeur, elle est dans la même catégorie d'âge, elle l'a rencontré plusieurs fois en tournoi et donc bref je rentre en contact avec Thomas et pour lui poser un peu des questions demander des conseils,
- Speaker #1
lui parler un peu de chessboxing et ça c'était en quelle année ?
- Speaker #0
ça c'est 2017 et donc bref j'entre en contact avec Thomas je fais mon petit combat d'anglaise voilà c'est tout quoi et deux ans plus tard je crois après des passages sporadiques je vais dire au club club de boxe, j'ai pas mal voyagé donc j'ai fait un petit peu de boxe je pense par-ci par-là bref, deux ans plus tard Thomas me rappelle et il me dit salut Lara, est-ce que t'es toujours intéressée par le chess boxing ? Comme ça, genre depuis d'emblanc, et moi j'étais en train de faire un tournoi d'échecs et je lui dis bah ouais intéressée oui mais ok j'ai pas pratiqué depuis j'avais pas fait de boxe depuis on était en octobre ou novembre 2019 j'avais pas fait de boxe depuis février la même année et je m'étais blessée en plus pendant l'été donc j'avais pas fait de sport depuis quelques mois donc je dis ouais intéressé oui mais genre ça dépend de quoi il s'agit mais on a créé une fédération française on part au chemin du monde dans un mois vient avec nous et c'était un métier t'es fou t'as entendu ce que je viens de te dire je suis blessée j'ai pas fait de sport depuis genre des mois et encore plus longtemps depuis que j'ai fait de la boxe C'est pas possible, je me suis dit, non, c'est pas possible, je peux pas. Il fait, ok, je comprends pas, peut-être l'année prochaine. Et on raccroche. Et là commence une semaine où je réfléchis, j'arrête pas de penser à ça. Et au bout d'une semaine, en fait, j'en peux plus. Je le rappelle, je lui fais, Thomas, j'ai changé la vie. Si vous voulez toujours de moi, je viens avec vous. Et tant pis, j'y vais, je vais sur une jambe, mais c'est pas grave, je viens avec vous. Et donc j'ai eu un mois pour m'entraîner. Comme une dingue, comme j'ai pu, pour être prête au chemin du monde un mois plus tard. Alors encore une fois, ce n'était pas les échecs qui me paniquaient forcément, c'était le côté boxe. J'avais peur de me faire tabasser. Et donc là, j'ai commencé un mois à faire quatre entraînements de boxe par semaine, à aller courir. deux fois par fin du midi deux fois par semaine à nénager faire de fin voilà juste à m'entraîner comme j'ai pu pendant un mois et donc voilà je suis parti je m'allume on s'était entalé en turquie j'ai rencontré l'équipe à l'aise au port et et voilà j'ai rencontré le reste de l'équipe qui fait partie du documentaire de mental combat qui a été donc fait sur cette année sur la création de l'équipe, de la fédération et les premiers chemins du monde. Moi, j'ai rencontré tout le monde à l'aéroport et puis voilà comment on va d'un combat d'anglaise à Londres au chemin du monde de jazz boxing deux ans plus tard. J'ai jamais autant stressé pendant ces quelques jours avant mon combat parce que la grande question, c'était quel niveau de boxe en face. Moi, je savais que ma stratégie, c'était de gagner le plus vite possible aux échecs et de survivre à la boxe. Et quand on ne connaît pas le niveau de boxe qu'on a en face, c'est hyper flippant. Je pense que même en le connaissant, ça fait peur. Mais là, sans savoir, j'avais juste peur de mourir. Pas de mourir, évidemment, mais d'avoir mal. Et on se croisait dans les couloirs, je voyais les autres indiennes, je me disais, peut-être que c'est elle, non ? Elle a l'air peut-être un peu trop grande, peut-être que c'est elle. Ça doit être elle. Et en voyant, en fait, les copains boxer, parce que comme j'étais en finale, je suis passée vers la fin des... des combats, dans la fin des journées. Donc on a eu plusieurs jours où j'ai pas combattu et j'ai vu les copains le faire. Et il y avait plusieurs indiens et on a vu un peu le style de boxe des autres indiens et on s'est dit, ok, elle va peut-être avoir le même style de boxe. Et donc je me suis vraiment préparée avec, on avait un préparateur fixe sur place, ça c'était trop cool. Donc voilà, je me suis pris des clades de pao, donc des grosses pattes d'ours. Et j'ai vraiment fait ma stratégie de boxe pour le coup, pour... pour le style des Indiens. Et ça a marché. Sur les échecs, j'étais plus forte. Ce qui est bien aux échecs, c'est que... Tu peux voir, il y a des bases de données des joueurs et des adversaires. Et mon adversaire n'était pas dedans. Je n'ai pas trouvé de partie d'elle. A priori, ça veut dire qu'elle n'avait pas trop fait de tournois. Donc plutôt, peut-être pas trop une joueuse d'échecs. A priori, je devais avoir l'avantage aux échecs. Et donc, il fallait survivre à la boxe. Et donc, cette préparation mentale, slash physique, contre l'Indien à la boxe m'a vraiment aidée parce que sur le coup j'avais peur de me figer et de ne plus bouger parce que le style des Indiens c'était très rafale, c'était un peu street box donc pas une boxe anglaise très académique mais juste rafale du coup quoi et tu t'en prends un que tu vois pas et tu risques de tomber donc c'était flippant et donc voilà bien préparée à la boxe comme j'ai pu écoute ça suffit quoi je me suis... je ne me suis pas faite défoncer au contraire,
- Speaker #1
donc c'était cool On va rappeler que le chessboxing c'est 6 rounds d'échecs 5 rounds de boxe, qu'on commence toujours par les échecs donc combien il y a eu de rounds d'échecs de boxe jusqu'à ce que tu gagnes ?
- Speaker #0
Alors l'un était dans une finale, mais malgré tout le format c'était 5 rounds au total donc là on est sur 3 rounds d'échecs et 2 rounds de boxe mais c'était un peu particulier, aujourd'hui ça ne se fait plus comme ça mais à l'époque c'était ça et et j'ai gagné au deuxième rang d'échecs, donc au troisième rang dans tout. Donc le premier rang d'échecs, j'ai quand même vu assez rapidement que j'allais la battre aux échecs. C'était une question de temps et aussi de savoir comment ça se passe à la boxe. boxe. Et donc, on passe à la boxe au moment où je suis déjà gagnante aux échecs. Mais encore une fois, il faut tenir la boxe. Et je ne me suis pas trop mal sortie à la boxe, ce qui a fait que je n'ai pas trop souffert. Donc, on est revenu aux échecs et elle a joué trop vite. Et donc, elle a fait des bêtises et j'ai réussi à la mater au deuxième rang d'échecs, donc au troisième rang en tout.
- Speaker #1
Et je crois que tu m'as dit que c'était un de tes plus beaux souvenirs. Et on va parler après rapidement des championnats du monde. Donc, en 2020. 2020-2021, il n'y en a pas eu. Il y en a eu en 2022-2023, donc on va en parler après rapidement. Il me semble que tu m'as déjà dit que c'était un des moments les plus marquants dans ta carrière de chessboxing, un des plus émouvants.
- Speaker #0
Ouais carrément, je pense que la première ça reste un moment très fort pour tout le monde.
- Speaker #1
Mais pas que la victoire, plutôt l'expérience globale.
- Speaker #0
Tout à fait, non vraiment l'expérience globale où... C'est dur à expliquer mais je sais pas si t'as déjà... le sentiment quand tu vas faire une compétition sportive ou t'es dans une bulle avec ton équipe, ton groupe, tes amis, et il n'y a que toi et les gens qui vivaient cette expérience qui savaient, qui évoquent vous. vous qui savez ce qui s'y passe, ce qu'on y a vécu. Et au bout d'une semaine, c'était vraiment, t'es dans une bulle, tu parles que ça, tu respires que ça, tu rêves de ça, tu stresses de ça. Moi, j'ai vu mes nouveaux copains, on va dire, se faire taper dessus. C'est quand même... hyper dur émotionnellement. C'était vraiment tout le monde stressé, tout le monde s'encourager, tout le monde avait peur pour l'autre, tout le monde se féliciter quand il y avait des victoires, même quand il y avait des défaites. C'est dur en fait. Et c'est beau à la fois, et c'était stressant, et c'était excitant, et tellement d'émotion à la fois. Et vraiment, on est dans une bulle. Et au bout de cette semaine, quand tu reviens chez toi et qu'on te demande Alors, c'était comment ? Il n'y a pas les mots, en fait. Ça ne suffit pas, tu ne peux pas. Il fallait y être, quoi. Donc, tu réponds, c'était trop cool. Et tu passes à autre chose. Tu ne peux pas expliquer. Il n'y a que les gens qui ont vécu ça qui savent. Et pour moi, c'est vraiment une de ces semaines comme ça où il y a des moments comme ça dans la vie où... bah tu peux pas expliquer ce qui s'est passé c'était tellement intense les émotions qu'on a vécu c'était tellement intense et nouveau aussi pour moi mais moi j'ai jamais été aussi stressé de ma vie que quand je suis monté sur ce ring quoi et Et il y a une photo qui capte bien un peu le soulagement que j'ai à la fin. À la fin de mon combat, je pleure, mais de soulagement, parce que le stress était tellement intense que juste je relâche tout et je pleure. Et je me prends les bras dans le camé qui était dans mon corner, qui m'a vachement encouragée et soutenue. Et juste, le bonheur est aussi grand que le stress qu'il y avait avant. Bien sûr.
- Speaker #1
C'était fou. Tu es la première équipe de France à aller aux championnats du monde quand même. Donc, il y a aussi un... un côté assez symbolique et assez fort, encore plus fort parce que du coup il y en a eu en 2022 et en 2023 où tu as été également d'ailleurs mais c'est vrai que j'imagine que la première fois qu'on y va c'est encore plus que les autres quoi.
- Speaker #0
Carrément on découvre tout, c'est nouveau pour tout le monde, c'est la première expérience de tout le monde, sauf Thomas qui avait déjà été lui en Inde par ses propres moyens chercher son titre de champion du monde mais la plupart d'entre nous c'était la nouveauté c'était, je pense, excitant et flippant pour tout le monde. Et ça renforce les émotions qu'on y a vécues. Et effectivement, 2022-2023, c'était déjà écoulé deux ans, on a eu le Covid, donc l'excitation est un peu retombée aussi. Et on est partis avec une plus petite équipe aussi en 2022. On était, je crois, cinq combattants versus peut-être douze, je ne sais plus trop, en 2019. Donc plus petite équipe, pas la même ambiance. Donc... plus tout simplement en fait c'est comme ça et t'as gagné quand même d'ailleurs j'ai gagné quand même mais j'avoue j'étais beaucoup moins préparée j'avais pas fait ce mois ou plus d'entraînement intense, j'ai toujours voulu le faire mais j'ai jamais fait et du coup je suis arrivée beaucoup moins prête physiquement et contre l'adversaire, meilleure en boxe aussi alors au niveau des GEC c'était à peu près le même niveau donc j'étais quand même supérieure mais à la boxe j'étais pas prête et donc j'ai vraiment vraiment pris cher et je m'en suis sortie beaucoup plus néctrémiste en 2019, j'avais bien maîtrisé la partie de boxe aussi alors qu'en 2022 j'ai vraiment pris chine à des seuls points que quand je suis rentrée dans le j'ai fini le premier rang de boxe je retourne aux échecs et donc j'enlève mon protège-dents je crois que j'avais un casque, je sais même plus en tout cas j'enlève mon protège-dents, je vais boire un coup et donc c'est Paul qui est dans le corner qui peut utiliser mon protège-dents dans le documentaire du Montréal-Combat et il me dit Lara, il ne faut pas retourner à la boxe. On ne veut pas recommencer ça. Et moi, je fais sans déconner.
- Speaker #1
N'oublions pas quand même quelque chose d'important. Donc, tu as en effet raccroché tes gants mais il s'est quand même passé quelque chose après, enfin en tout cas pendant cette semaine de championnat du monde de 2023, c'est que tu as été élue présidente de la Fédération Internationale de Chess Boxing, qui s'appelle la WCBO, la World Chess Boxing Organization. Donc tu es maintenant la présidente, la première présidente femme de la Fédération Internationale de Chess Boxing. Donc tu ne pratiqueras plus, mais on peut quand même dire que tu as un rôle significatif d'un sport en plein essor.
- Speaker #0
Ouais, c'est exact. Tu as des bonnes sources.
- Speaker #1
Et du coup, une question que j'ai envie de poser aux gens que je vais inviter sur ce podcast, c'est qu'est-ce que tu ferais si tu étais président de la Fédération Internationale ?
- Speaker #0
C'est une très bonne question. C'est pas facile de répondre à tout ça. Moi, je suis passée, comme tu l'as dit, de combattante à présidente. Je ne vais pas dire par opportunité, mais il y avait un besoin et cherchait effectivement un nouveau candidat à la présidence et plusieurs personnes, donc les présidents de plusieurs pays. de chess boxing, ont estimé que j'avais le bon profil pour et donc évidemment je me suis proposée et j'ai été élue. Ça ne veut pas dire que j'ai les réponses à tout ou que j'ai une vision sur 30 ans, vraiment je n'ai pas encore. encore ça. Après, par contre, j'ai bossé sur des événements sportifs. Mes parents géraient un petit club d'échecs, mais malgré tout, le bénévolat, l'associatif, je suis petite. J'ai été aussi, j'ai fait partie de la Fédération Française des Échecs. J'étais membre du comité directeur. J'étais membre du comité directeur de la Fédération de Cliquettes aussi, un autre sport que j'ai pratiqué. Et voilà, donc j'ai... Voilà, je comprends un petit peu le monde fédéral et tout ça, mais encore une fois, je suis loin d'avoir beaucoup d'expérience dans ce monde-là. Et donc j'apprends encore, je découvre. Je découvre ce qui se passe à l'international, parce que quand on passe de combattant à présidente, il y a plein de choses qu'on ne sait pas. Effectivement, il y a le passif aussi, que je découvre, ce qui s'est passé. Avant, avec l'ancien président, les anciens présidents, on va dire quels sont les pays qui sont intéressés, quelle est la structure, comment est-ce qu'on s'organise. Donc voilà, je suis encore en apprentissage aujourd'hui. Mais la vision, ça va être peut-être un peu culotté de dire ça alors que je viens de dire que je découvre tout, mais la vision, c'est pourquoi pas les JO. Clairement, c'est mon milieu, c'est là-dedans que je bosse actuellement. Et aujourd'hui, on est plusieurs. plusieurs à en être persuadés, c'est que le jazz boxing, on a un truc super entre les mains. Ça fait sens. En fait, on a vraiment un sport qui fait sens. C'est le corps et l'esprit. C'est un vecteur. C'est un sport qui est vecteur de développement personnel pour personne en toute situation. Encore une fois, c'est le sport esprit, donc on peut être peut-être pas sûr de soi physiquement. Le côté de bord, ça va aider. Le côté échec, ça va permettre de prendre confiance en soi plutôt sur la partie individuelle. C'est un outil qu'on utilise aujourd'hui dans la Fédération française, tu le sais mieux que moi, dans les prisons. Tu pourras en parler, encore une fois, beaucoup mieux que moi, mais ça plaît aux enfants, ça plaît aux néophytes, ça plaît aux moins jeunes, ça plaît à tout le monde et il y a vraiment cette notion. notion de mélange d'intellectuel et de physique qui en fait un mélange étonnant et qui fonctionne super bien. Bref, on a quelque chose de super entre les mains. Et comment en faire un sport pour les JO, c'est encore la question qu'il faut que je travaille. Mais voilà, on est sur une professionnalisation, on va dire, une meilleure structuration déjà de la fédération internationale, des différentes fédérations au niveau national. arrive à les aider, mais c'est vrai que chaque pays a ses normes. Pour l'instant, on est plus sur chacun s'auto-gère dans le pays, mais le gros événement qu'on organise, c'est les chemins du monde. On essaie aussi de se restructurer ça, de clarifier les règles, de professionnaliser ça, d'avoir de plus en plus de combattants. Évidemment, c'est ça l'objectif, c'est d'avoir de plus en plus de pays qui participent, de plus en plus de combattants, de combattantes également, et de plus en plus de médias. il y a de plus en plus de sponsors pour avoir des sous, pour développer encore plus. Après, chaque pays a sa stratégie. En France, toi, tu participes à la création des différents clubs. En France, c'est super. Les Allemands font plutôt des événements. Aux Etats-Unis, ça prend aussi un autre format. Il y a plein de façons de faire du chess boxing au niveau national. Pour l'instant, au niveau de la Fédération internationale, on essaie de structurer, clarifier, s'organiser. améliorer ce qu'on a déjà, qui sont les chemins du monde, de clarifier les statuts, qui descendent, qui attitent. On a un beau chantier, comme tu disais, et il y a plein de choses à faire. Et t'avoues qu'après les Jeux olympiques et paralympiques, j'aurais déjà plus de temps pour me pencher sur le sujet. C'est quelque chose qui va prendre du temps et qu'il faut juste mettre sur le papier et y aller. Mais j'aurais ce temps un peu plus à... après les Jeux. Donc là, on est surtout sur l'organisation des prochains championnats du monde et puis, et ensuite, on se refait un deuxième podcast et on en reparle après si tu veux.
- Speaker #1
Par exemple, aujourd'hui, il y a combien de pays qui participent aux championnats du monde ? Enfin, la fédération, il y a combien de pays ? enregistrer ?
- Speaker #0
Alors je sais que quand j'ai fait mes premiers Chopard du Monde en 2019, on était une quinzaine, entre 15 et 20. Et aujourd'hui, en tant que président, je me rends compte qu'il y a une quinzaine de pays en plus que vous ne savez pas qui faisaient du chess boxing. Donc aujourd'hui, on doit être entre, allez, peut-être 35, entre 30 et 40 fédérations qui font du chess boxing. Il y a vraiment des fédérations qui sont beaucoup plus importantes que d'autres pays. On a la fédération indienne qui est très importante. Les Turcs sont nombreux. Les Russes sont nombreux aussi. Les Américains, cette année, vont débarquer pour la première fois. Hyper excitée à l'idée de voir avec quelle équipe ils vont venir. Parce qu'ils sont hyper chauds. Ils sont menés par Matt Thomas, qui est un ancien combattant lui aussi. Et qui a vraiment envie de développer ça. Et donc, je pense qu'il va nous amener de très très beaux combattants. Et on a quelques... combattants, on a des... De nombreux combattants d'Allemagne aussi. Puis après, on a plusieurs pays avec beaucoup moins de combattants. On a quelques combattants en Italie, quelques combattants des Pays-Bas. On avait un combattant, en tout cas à l'époque, des Pays-Bas. Du Kazakhstan, on en a un qui est venu de la Gambie, un Australien, un Canadien. Donc ça commence vraiment à se développer petit à petit. J'espère que cette année, on sera évidemment beaucoup plus nombreux. Mais on va ouvrir les inscriptions pour ces prochains championnats du monde là très rapidement, prochainement. Donc je pourrais te répondre beaucoup plus précisément bientôt. Mais de toute façon, l'objectif, c'est toujours de faire plus que l'année dernière.
- Speaker #1
Une autre question par rapport aux femmes. Tu disais qu'en effet, il n'y a vraiment pas beaucoup de femmes entrées au championnat du monde. Pareil, c'est des questions assez complexes. Mais qu'est-ce qu'on peut faire pour faire évoluer ça ?
- Speaker #0
C'est effectivement... Une question que je me pose et à laquelle il n'y a pas de réponse évidente. Tu l'as dit, les deux sports sont de base un peu plus masculins, mais on n'a pas ce problème partout. Par exemple, l'équipe indienne, il y a de nombreuses combattantes. Et vraiment, ils viennent, je ne sais pas, leur délégation doit être 50% d'hommes et 50% de femmes. c'est que c'est faisable. Les Russes aussi ont de nombreuses combattantes dans chaque catégorie de poids, ils ont des femmes donc c'est pas que les femmes ne veulent pas faire du chessbox, c'est vraiment, on est loin de là. En tout cas on s'en est rendu compte, dans les clubs il y a des femmes qui viennent, alors moins que les hommes, mais malgré tout il y a des femmes qui viennent et il faut le dire, leurs chances aux championnats du monde sont meilleures que celles des hommes puisqu'il y a moins de femmes, donc il y a des opportunités pour elles. Mais malgré tout, il y a un blocage. Et c'est vrai qu'il faut essayer d'identifier ce blocage et proposer des choses. Mais c'est propre à chaque pays, vraiment, je pense. En France, je ne sais pas. Il faut qu'on y réfléchisse à deux, d'ailleurs. Mais c'est ça. Vous verrez bien des portes ouvertes. Je sais qu'il y en a déjà qui sont faites, notamment au Club de Paris. Mais expliquez peut-être aussi les opportunités qu'il y a au chemin du monde. Mais bon, ça, ce serait plutôt en France. Au niveau global, c'est une question qui n'est évidemment pas facile. Il n'y a pas de solution, de réponse toute faite, en fait. Mais voir avec chaque pays comment ils font. J'avais posé la question au président de la Fédération indienne, parce qu'ils ont... vraiment beaucoup et il faudrait que je retravaille un petit peu les données entre ce que font les russes, ce que font les indiens pour voir s'il y a un peu un roadbook.
- Speaker #1
Parce que c'est vrai que peut-être que les femmes ont un peu peur, alors je pense qu'il y a un truc un peu d'intimidation à la fois sur les échecs et pour la boxe, pour le coup je pense qu'il y a aussi un truc un peu qui fait peur, peur de la violence, peur d'avoir mal etc.
- Speaker #0
Oui, les Indiens, l'Inde est un grand pays. pour les joueurs d'échecs. Il se trouve que la délégation indienne de chess boxing soit essentiellement des boxeurs. Il n'y en a quasiment aucun qui vient du monde des échecs. En France, on est pour la plupart, on est une majorité, je pense, qui venons des échecs et qui nous sommes mis à la boxe ou qui en faisions déjà un peu des sports de combat. Alors que vraiment, en Inde, on remarque l'effet inverse. C'est vraiment plutôt des boxeurs qui vont se mettre aux échecs. Et donc oui, l'Inde est un grand pays pour les joueurs d'échecs. Ils ont des... des joueurs du top niveau mondial, mais au chess boxing, ce n'est pas venu par là. Et c'est le cas aussi pour les Russes, c'est plutôt des boxeurs qui se sont mis aux échecs. Et donc, il est difficile de faire des généralités. Alors oui, il y a moins de femmes qui jouent aux échecs et moins qui font de la boxe, mais malgré tout, dans d'autres pays, ça fonctionne mieux qu'ici. Donc il faut creuser. J'ai l'impression qu'en France, on fait beaucoup la promotion du sport. santé et peut-être que le sport de compétition de manière générale attire peut-être moins les femmes peut-être que à l'étranger en inde en russie ces sports compétition tout le temps peut-être qu'en inde mon mari est indien donc je me permet d'en parler, en tout cas ce que j'imagine, tout est une compétition en Inde. Il faut réussir à s'individualiser alors qu'ils sont plus d'un milliard. Il faut être le meilleur dans quelque chose. Vraiment, tout le monde essaie de faire quelque chose pour sortir du lot. Et donc, la compétition, je pense que c'est naturel à tout niveau, à tout âge, sur tous les domaines. Est-ce qu'en Russie, c'est pareil ? Je pense qu'en Russie, pour le coup, c'est une autre école, une autre approche des activités de manière générale aux échecs. Par exemple, il y a une vraie école... russe l'école soviétique de l'époque aux échecs c'était un c'était un vrai modèle C'était, ils prenaient les enfants, ils les enlevaient, alors ils les enlevaient pas, ils les kidnappaient pas, mais ils les enlevaient de chez leurs parents. À 8 ans, ils faisaient des, voilà, ils faisaient échecs, école, échecs, quoi. Ils rentraient plus à la maison, c'était après l'école, il y avait des cours d'échecs, c'était vraiment, l'école soviétique, c'était un vrai modèle pour ça. Ils, voilà, ils se spécialisaient à fond, très jeunes, en ne faisant, en ne pratiquant que ça, que leur activité. Là, en l'occurrence, c'est des échecs. Donc, il y a une vraie école. Je pense aussi qu'il y a un héritage de cette école soviétique, peut-être sur d'autres disciplines. Et à mon avis, le chess boxing n'est pas manqué. La boxe n'a pas dû y échapper. Du coup, le chess boxing se retrouve aussi dans ce modèle-là pour les Russes. En Inde, on a ce côté, ce besoin de s'individualiser, de se prouver, de faire quelque chose d'exceptionnel pour se démasquer du lot. Et encore une fois, c'est ma propre analyse, donc ne prenez pas tout ce que je dis. La science-scientifique, ça ne l'est vraiment pas. Mais c'est un peu mon analyse. Et en France, on n'a pas besoin de tout ça. On fait du sport pour être en bonne santé, pas pour faire la compétition et pour gagner. On n'a pas besoin de ça aujourd'hui. Et ce qu'on a identifié en France, c'est qu'on est plus des joueurs d'échecs qui ont le courage, on va dire, de nous mettre à la boxe. Et le contraire n'est peut-être pas aussi excitant pour les boxeurs. Quel intérêt pour un boxeur de se mettre aux échecs ? Le courage, il l'a déjà. Il est boxeur ou elle est boxeuse, il monte sur un ring. Oui. C'est ça qui demande beaucoup de courage au final. Donc se mettre aux échecs, est-ce que c'est vraiment un challenge pour un boxeur ? Peut-être moins. Il y a des choses à creuser dans ce sens-là, de challenge, d'aller chercher le côté intellectuel des boxeurs. Et on est déjà... Pas mal ancré et on a de la reconnaissance au niveau des joueurs d'échecs en France. C'est marrant, j'ai parlé de top 16 tout à l'heure, de ce championnat de France, des 16 meilleurs clubs. Et des gens que moi je connais depuis tout de suite, parce que c'est les champions de France, parce que c'est des gens que papa connaît, que mon père a évolué. Ces gens aujourd'hui me disent bonjour. Et j'ai été choquée. J'ai été super surprise. Et en fait, on m'appelle Madame la Présidente ou genre Madame la Championne du Monde. Donc, il y a un vrai truc. J'ai acquis une genre de, je ne sais pas, de reconnaissance, quelque chose, de légitimité, quelque chose qui font qu'aujourd'hui, les gens savent qui je suis et connaissent le chessboxing. Et donc, ça a un engouement. Au niveau des échecs, il y a un engouement. Il y a quelque chose au niveau national français. Il y a vraiment peu de gens qui ne connaissent plus le chessboxing. ça c'est trop cool il faudrait qu'on arrive à faire ça aussi peut-être chez les boxeurs on aurait plus de combattants parce que il y a moins cette peur de monter sur le ring quand on regarde encore une fois les russes et les indiens ce sont plus des boxeurs ils n'ont pas peur de monter sur le ring et en France on est encore parmi les joueurs d'échecs chez qui ça va demander beaucoup de courage et donc encore une fois tu l'as dit moins de joueurs d'échecs moins de joueuses d'échecs donc aussi moins de combattantes merci Ce qui est intéressant aussi, c'est le Chess Boxing Light. Ça va permettre d'aller peut-être chercher des joueuses d'échecs qui ont peut-être peur de monter sur le ring. Alors le Chess Boxing Light, c'est quoi ? C'est une version du Chess Boxing où on commence par la boxe. Mais surtout, la grande différence, c'est que... on ne marque pas les coups à la boxe on ne va pas chercher le KO ou la blessure, on va vraiment juste chercher la touche c'est un système de touche à la boxe on ne met pas de poids dans les coups qui sont portés et donc on commence par la boxe, on enchaîne avec les échecs et le principe reste à peu près le même mais ça fait moins peur, ça permet à plus de personnes de monter sur le ring puisqu'il n'y a pas cet aspect... Je vais me faire mal, on va me faire mal, je vais porter des coups, je vais prendre des coups. Ce qui a permis aux derniers chambas du monde à des gens de monter sur le ring qu'ils ne l'avaient jamais fait. Par exemple, mon mari, qui est monté sur le ring des boxe pour la toute première fois et qui a fait du chestboxing. Et donc peut-être, je ne sais pas, c'est une hypothèse, peut-être aller chercher ses joueuses d'échecs. via le biais d'abord du chess boxing light de leur donner un petit peu l'envié de se rendre compte que en fait ça va on se prend un petit peu des coups mais on en rend en fait si on se protège bien ça va on a un protégé dans un casque on a tout ce qu'il faut et donc de l'autre côté allez peut-être chercher les boxeurs, les boxeuses, en peut-être leur montrant que c'est excitant aussi les échecs. Parce que peut-être qu'en tant que boxeur, par exemple, on se dit peut-être que les échecs, c'est chiant. Ça paraît pas accessible, mais ça l'est. Vraiment, ça l'est. Et donc, peut-être un double axe.
- Speaker #1
Je crois qu'il y a un truc de virus avec les échecs, c'est qu'il faudrait réussir à faire que les boxeurs... En fait, je crois que les... Je ne sais pas comment ça se passe en Russie ou en Inde, mais j'ai l'impression que il faut qu'un... Si le boxeur, il comprend le truc, et une fois que tu choppes le truc des échecs, après, tu as envie de faire du chess boxing, quoi. Mais en fait, si tu ne comprends pas, ça paraît inaccessible. Et c'est vrai qu'on a fait des interventions dans des entreprises, etc., avec la Fédération française. Et... Et on a interrogé des femmes par rapport à ce sujet-là. Justement, on essaie de creuser sur ce sujet en leur demandant comment on pourrait vous amener à ça. Et en fait, certaines disaient en effet, ouais, moi, j'ai pas envie de prendre des coups, j'ai peur, etc. Mais aussi, peut-être la moitié disait, ah non, mais les échecs, c'est trop dur, je me sens pas capable, je suis pas assez intelligente. Enfin, il y a vraiment ce truc impressionnant, quoi.
- Speaker #0
Ouais, c'est hyper intéressant. Mais encore une fois, on se rend compte qu'en France versus Inde et Russie, on est sur des profils différents. Ils ont réussi à attirer les boxeurs et les mettre aux échecs. Et nous, ça, c'est un truc qu'on n'a pas encore réussi à faire. On est plutôt parti sur les joueurs d'échecs. Donc, à voir comment on peut faire ça. Et c'est vrai, tu l'as dit, en Inde comme en Russie, ils ont une culture du jeu d'échecs qui est beaucoup plus rébrouillante que chez nous. au plus de joueurs, de très forts joueurs dans le top mondial j'ai parlé d'école soviétique et l'école des échecs en Russie c'était quelque chose de très développé répandu et organisé donc voilà,
- Speaker #1
on a des choses à faire des gros challenges en France et donc à l'international et dans le monde évidemment aussi on parle de trois pays mais il y en a d'autres qui...
- Speaker #0
J'ai vraiment très envie de voir ce qui va se passer aux Etats-Unis. Je pense qu'on va avoir de très belles surprises cette année. J'ai déjà entendu parler de Russie contre les Etats-Unis. Mais voilà, un bon enfant évidemment, dans le cadre du sport, donc c'est cool. Et voilà, on l'a évoqué tout à l'heure, il y a le Canada, il y a l'Australie, donc des pays qui nous paraissent très lointains, qui commencent à s'y intéresser. Un pays en Afrique, c'est la Gambie. On a l'Iran qui a l'accord. qui est un des seuls pays aujourd'hui à avoir l'agrément sport avec sa fédération, donc leur ministre des sports. C'est le cas aussi pour le Chili. C'est des pays aujourd'hui qui ont cet agrément sport qu'on n'a pas nous-mêmes en France. n'a pas en Allemagne, alors qu'ils ont la médaille de bronze des nations. C'est eux qui ont fini sur la troisième marche en termes de nombre de médailles des pays l'année dernière au Chemin du Monde. Mais la fédération... Il n'y a pas de fédération en Allemagne, par exemple. On a deux gros clubs, mais il n'y a pas de fédération. Donc il y a des choses à faire en Allemagne, mais il y a aussi des choses à faire en Iran et en Chili. C'est deux pays qui ont l'agrément en sport, mais qui aujourd'hui n'ont pas réussi encore à envoyer de combattants. il y a un engouement au Kazakhstan il y a des choses à faire clairement mais on l'a dit tout ça, ça prend du temps il n'y a pas de recette magique du temps c'est du bénévolat c'est des heures passées par les présidents les présidentes à développer leur sport à faire des combats, à organiser des événements et donc il n'y a pas de secret tout ça, du temps et un peu d'argent avec le Trudam ça va le faire,
- Speaker #1
mais ça prend du temps et donc j'ai une dernière question pour finir cet entretien est-ce que Est-ce que toi, tu penses que cette conclusion sur ce qu'est le chestboxing, c'est un peu ce qu'on dit sur tous les sports et au final, c'est un sport comme un autre ? Ou est-ce que pour toi, il y a quand même quelque chose de spécial ou en tout cas un petit peu différent des autres sports que tu peux connaître ?
- Speaker #0
Alors, forcément, je pense qu'il y a quelque chose de différent. Sinon, je ne serais pas là, je pense. Pour moi, j'ai dit au début, il y a déjà ce côté un peu nouveau et différent. Les gens sont souvent choqués par le contraste, par les échecs à la boxe. Ah oui, rien à voir, quel mélange ! fou. Et oui et non. Oui, on ne s'attend pas parce que sport cérébral versus sport physique, très très physique. Mais à l'époque, je ne sais pas comment le biathlon a été accepté. Moi, à chaque fois... fois qu'on me faisait cette remarque, je me dis, oui, mais aujourd'hui, le biathlon, quel rapport entre le tir et le ski de fond, à un moment donné ? Bon, ok, on m'a expliqué qu'en fait, c'est des chasseurs, enfin, bon, apparemment, il y a un lien. Mais bon, ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui, le biathlon, c'est... complètement démocratisé. Et c'est un sport fantastique. On a des champions extraordinaires que tout le monde connaît. C'est pas pour comparer le chess boxing au biathlon. C'est des sports qui sont malgré tout différents. Mais ce qui rend le sport si intéressant, c'est ce mélange, justement, c'est ce passage de l'un à l'autre. Ce qui est hyper difficile, et ce qu'aucun joueur d'échecs ni boxeur peut se rendre compte, c'est se remettre à une partie d'échecs après la boxe. C'est un exercice qui est hyper difficile et on se rend compte que quand on l'a fait et se mettre à boxer après avoir fait une partie d'échec. qui est extrêmement crevant, fatigant énergivore également il faut le vivre pour s'en rendre compte et c'est ça qui en fait un sport si intéressant c'est ce mélange on a appris le sport qui existait mais c'est ce mélange qui rend le truc étonnant et tout le monde pense que les échecs et la boxe sont complètement antonymes et non en fait ils fonctionnent très bien ensemble parce que il y a une vraie lutte sur les chiquis aux échecs, il y a une vraie lutte. Il y a cette envie de maîtriser l'autre, de battre l'autre. Et à la fois à la boxe, il y a cet aspect stratégique que l'on n'imagine pas, mais j'en ai parlé tout à l'heure, qu'elles sont assez faibles, si elles ne se protègent pas, il y a une ouverture et soit j'avance un pion, soit je mets un coup. Et donc il y a vraiment un lien, on peut trouver, il y a un point commun entre les deux sports qui est... qui est là et c'est pour ça que le chestboxing est différent et que ça en fait un sport extraordinaire
- Speaker #1
Merci Lara Merci d'être venue
- Speaker #0
Merci à toi de m'avoir invitée
- Speaker #1
Et puis écoute, on refait le point dans un an Avec plaisir Merci