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Le podcast du chessboxing

#3 Comment c'était les championnats du monde ? Rencontre avec l'équipe de France (Pt. 2)

#3 Comment c'était les championnats du monde ? Rencontre avec l'équipe de France (Pt. 2)

45min |11/11/2024
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#3 Comment c'était les championnats du monde ? Rencontre avec l'équipe de France (Pt. 2)

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Description

Du 23 au 28 octobre 2024, c’était les championnats du monde de chessboxing. Avec l’équipe de France, on est parti à Yerevan, la capitale de l’Arménie, pour aller chercher des médailles.


Ayant organisé et fait partie du voyage, il me paraissait impensable de ne pas en profiter pour faire un épisode spécial, afin de faire parler les membres de l’équipe de France, combattants ou staff. 


Lundi dernier (04/11/24), j’ai sorti un premier épisode avec une partie de l’équipe de France. 


Voici la suite.


Dans cet épisode :

  • Baptiste Castegnaro, champion de France pro en boxe anglaise et médaillé d’argent en chessboxing

  • Kenza Megzari, seule combattant de l’équipe de France et membre du Chess Boxing Paris

  • Alexis Imbault, fondateur du Chessboxing Grenoble et médaille d’argent 

  • Gurcharan Sing Bagri, médaille de bronze et combattant de Carré Clay

  • Léo Guirlet, combattant de Chess Boxing Paris et médaille de bronze

  • Martin Monnot-Prada, médaille d’or et combattant du Chessboxing Montreuil

  • Emmanuel Kinzonzi, fondateur de Carré Clay, mentor et médaille d’or en chessboxing light

  • Samuel Dallaporta, médaille de bronze et combattant du Chessboxing Toulouse

  • Carl Strugnell, coach échecs & chessboxing de l’équipe de France





Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Né de l'imaginaire d'Anne Kibinal en 1992, puis concrétisé par l'artiste néalandais Yé Pé Rubin en 2003, ce sport qui mélange la boxe anglaise et le jeu d'échec est aujourd'hui en plein essor car il est tout simplement génial. Bienvenue dans le podcast de Chelle Poussier. Il y a deux semaines jour pour jour, j'étais avec l'équipe de France en Arménie, à Yerevan, pour les championnats du monde de chess boxing. A cette occasion, j'ai décidé d'interviewer tous les membres de l'équipe de France, les uns après les autres, pour recueillir leurs ressentis sur cette semaine incroyable. Lundi dernier, j'ai sorti la première partie des entretiens. Voici la suite. Baptiste, c'était ta première sélection cette année au championnat du monde de chess boxing. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a le plus marqué, je pense, c'est la cohésion entre tout le monde. J'ai trouvé l'équipe super soudée et ça j'ai beaucoup apprécié.

  • Speaker #0

    C'est différent de ce que tu as pu voir ailleurs dans la boxe ?

  • Speaker #1

    Non mais c'est un sport quand même individuel. Mais là j'ai trouvé qu'il y avait une forme, on était tous soudés comme une équipe. C'était bien, tout le monde m'a aidé à progresser aux échecs. Je ne sais pas comment expliquer, mais tout le monde était solidaire.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu as raconté à tes proches ou dans ta salle de boxe quand tu es rentré ?

  • Speaker #1

    J'ai raconté à tout le monde de me suivre dans cette aventure et de venir avec moi la prochaine fois. J'essaye de motiver tout le monde et je vais y arriver.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux parler un petit peu de tes combats ? Ton premier combat, ça s'est terminé à la boxe, deuxième aux échecs. Je veux bien que tu m'expliques un petit peu comment ça s'est passé.

  • Speaker #1

    Alors à la boxe, c'était l'idée. Moi, c'est mon point fort. Franchement, le niveau à la boxe n'est pas énorme. Les gens savent boxer, mais ce n'est pas trop compliqué pour moi de gagner à la boxe. Par contre, aux échecs, on avait mis une stratégie en place. Et ça, j'ai bien aimé. La veille, on a travaillé dessus. Pendant un moment, tout le monde m'a aidé. La stratégie, c'était de tenir le temps pour pouvoir faire le premier round de boxe. Malheureusement, je n'ai pas réussi à finir au premier round, même si ça n'était pas loin. Mais ce que je retiens surtout, c'est que la veille, tout le monde m'a aidé à bosser la stratégie. Ça, j'ai bien aimé.

  • Speaker #0

    Tu pensais que ça suffirait un round de boxe pour terminer le combat avec le deuxième combattant ?

  • Speaker #1

    C'est clairement... Dans ma tête, tout le monde me disait qu'il était super bon. Donc, je m'attendais à mieux, en vrai. Et une fois le premier coup de poing au-dessus, je savais. Donc, cette tête-là, ça a été mon défaut. C'est que je me suis précipité.

  • Speaker #0

    C'est ça que tu me disais après ton combat, c'est que tu avais tellement en tête de le mettre KO que finalement, tu n'as pas forcément... Boxer comme t'aurais aimé ? J'ai pas boxé,

  • Speaker #1

    j'ai parti à la bagarre. J'aurais dû le boxer, juste jouer avec lui comme on joue aux échecs, c'est tout. L'amener où je voulais l'amener, au lieu de partir comme un bourrin.

  • Speaker #0

    Et là, en rentrant,

  • Speaker #1

    c'est quoi la prochaine classe ? J'ai pris un engouement pour les échecs, j'y joue tous les soirs, c'est comme une drogue.

  • Speaker #2

    Tous les soirs,

  • Speaker #1

    je me pose et je regarde plus la télé, je joue aux échecs.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux ajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #1

    Super expérience. Franchement, j'ai grave apprécié. Je suis content, tout simplement.

  • Speaker #0

    Kenza, c'est la deuxième année consécutive que tu pars au championnat du monde avec l'équipe de France. Cette année, tu étais la seule femme du groupe. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette année ?

  • Speaker #3

    Ce qui m'a le plus marquée cette année, c'était le combat de Jean-Yves. Ce n'était pas le mien, mais c'était le combat de Jean-Yves. J'étais assise à côté de Dimmer. Et juste avant le combat, il m'annonce que son adversaire avait 30 combats pros. Et j'ai ressenti le stress pour Jean-Yves. Même l'année dernière, je ressentais un petit peu, quand j'étais de l'autre côté du ring, je ressentais le stress pour les autres. Mais là, c'était comme si c'était moi qui allais combattre le mec. Restez. J'ai vraiment ressenti ce stress-là. Et j'ai aussi réalisé que finalement, chez ce boxing, c'était dur. Parce qu'en boxe, jamais 30 combats pros soient contre un zéro combat. Donc, il était dur à regarder ce combat-là. Et il y a aussi le côté, quand Kamal a jeté les penches, j'étais soulagée. Pour Jean-Yves et pour nous tous, parce que je me suis dit, jamais l'équipe de France nous mettra en danger pour... Pour une médaille, je trouvais ça très beau.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu vas raconter aux gens en rentrant ?

  • Speaker #3

    Je pense que c'est un beau sport. Et surtout les moments passés à l'hôtel après les combats. Les moments aussi passés au petit-déj, on est tous ensemble, on prend le petit-déj, on part se soutenir. Même ceux qui n'ont pas le combat, ils sont là pour les autres. Ceux qui ont perdu au début, comme moi, ils sont restés pour les autres. Et c'est vraiment une aventure humaine avant tout. Ce qui m'a marquée aussi, c'est mon adversaire qui me propose des cours d'échecs, parce que c'est une preuve d'échec. C'est ce qui rend le sport beau aussi, de voir plusieurs nations, plusieurs pays, plusieurs cultures, et aussi découvrir un nouveau pays, l'Arménie. C'était différent de l'année dernière, parce que j'étais moins en mode compétition. Avec toute la fatigue de l'année, c'était une année assez difficile. Et j'avoue que j'ai hésité à venir. Je me suis dit, je vais partir pour l'aventure humaine. Et ça m'a aidée à me reconnecter et ça m'a rappelé pourquoi j'aime ce sport. Et ça m'a remotivée. Je retrouve la Kenza de l'année dernière qui était très motivée. C'est vrai qu'avec beaucoup d'entraînement, une année assez chargée, j'ai un petit peu déconnectée. Mais cette semaine-là m'a... connecter, m'a remotivée, m'a donné la niaque que j'avais et je sais que je vais revenir encore plus forte.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as envie de parler un petit peu de ton combat, de ton adversaire, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #3

    C'était un combat différent. Je voulais changer de Sneha. C'est vrai que mes deux seuls combats, c'était contre elle. Je l'adore mais à un moment, je voulais voir ce que je vaux avec une autre personne. Et je suis assez fière de mon round de boxe. Ce n'était pas suffisant mais je suis fière parce que j'ai pu m'exprimer. J'ai pu boxer contre une personne qui a à peu près mon niveau. Parce qu'on a commencé toutes les deux l'année dernière la boxe. C'est vrai qu'il y a un écart de niveau aux échecs. Mais je garde du positif parce qu'au niveau de boxe, j'étais assez fière de moi de me rendre de boxe.

  • Speaker #0

    C'est quoi les plans pour l'année à venir ?

  • Speaker #3

    C'est revenir plus forte en 2025. Et pour ça, vu qu'il n'y a pas beaucoup de femmes, Et j'espère que ça va changer, qu'il y aura plus de femmes. Moi, je n'ai pas d'adversaire, donc je ne peux pas m'entraîner. Je m'entraîne avec des mecs, mais ce n'est pas pareil. Donc, je me suis lancée un challenge cette année. C'est me lancer en boxe amateur pour progresser en boxe et faire des tournois d'échecs pour progresser aux échecs et combiner les deux quand je serai plus forte dans les deux. Je me suis donnée une année pour faire ça. Et si, bien sûr, je vais être des propositions de combat en chess boxing, je suis preneuse. Mais je sais que c'est compliqué. Il n'y a pas beaucoup de femmes. Déjà, je suis la seule à faire ma compétition en France. Et même en Europe, on n'est pas beaucoup. Ce n'est pas aussi développé qu'en Asie. Et c'est vrai qu'attendre les championnats du monde, je ne gagne pas en expérience. Donc, je me suis dit challenge cette année. Je fais les choses autrement et on va progresser dans les deux.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Kanza.

  • Speaker #3

    Merci à toi, Mouna. Merci.

  • Speaker #0

    Alexis, c'était tes premiers championnats du monde cette année. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #4

    Ce qui m'a le plus marqué, c'était avant tout déjà mes premiers combats. Le stress à remonter sur le ring, le ressenti des coups qu'on se prend sur le ring. Du coup, si on faisait une combat sur ma défaite, la rage que je pouvais avoir contre moi-même parce que j'ai fait... c'était un peu la catastrophe sur les échecs. Je me suis posé pour la première fois cette question du pourquoi est-ce que tu fais ça ? Je suis passé un peu partout et c'est vraiment le truc que je retiens de manière personnelle en tout cas.

  • Speaker #0

    Et si tu veux bien le partager avec nous, est-ce que tu as trouvé la réponse à cette question ?

  • Speaker #4

    La réponse, elle est évidente après le combat. Après le combat, on se dit, t'as quand même fait un truc de ouf. T'es monté sur un ring contre un Russe qui voulait t'arracher la tête, toi t'as tenu. C'est justement aussi pour ressentir toutes ces émotions-là. Je pense qu'on n'aurait pas... autant de joie à la fin du combat ou autant de tristesse à la fin du combat si on n'aurait pas tout ce stress en amont du combat. En fait tout ça, ça va de pair et ok on peut se poser la question avant le combat parce qu'on a que ce stress mais après le combat on comprend quoi.

  • Speaker #0

    Et c'est ça que tu as raconté à tes proches et tout ça en rentrant ?

  • Speaker #4

    Ce que j'ai d'abord raconté c'était surtout l'expérience de l'équipe, d'être en équipe de France et de soutenir les uns les autres. d'aller en Arménie pour combattre, juste se dire ça. C'est surtout l'esprit d'équipe que j'ai d'abord raconté à mes proches. Et après, toutes ces émotions-là qui viennent dans un second temps.

  • Speaker #0

    C'est quoi le programme pour l'année à venir ?

  • Speaker #4

    Ça va être de travailler, travailler, travailler. J'ai vraiment gardé un peu en travers de la gorge cette défaite en finale. mais je pense que je la vis assez bien cette défaite. C'est-à-dire qu'elle ne m'empêche pas du tout de dormir la nuit, mais elle va donner cette rage supplémentaire pour... pour continuer à m'entraîner, pour ne pas baisser les bras.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux ajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #4

    Globalement, après, ça a été un peu dit et redit, mais c'est vraiment le fait d'y aller, de rencontrer plein de nouvelles personnes, de passer beaucoup de bons moments avec eux, de toutes les émotions que j'ai eues aussi de manière personnelle, je les ai eues en voyant les combats de ces gens-là. Il y a vraiment eu un esprit d'équipe. que je m'y attendais parce que déjà, il y avait une très bonne ambiance sur des sélections nationales. Mais tout de même, je pense que c'est important de le remarquer. D'ailleurs, c'était quand même les Français qui faisaient beaucoup plus de bruit dans les tribunes que les autres pays. Et je pense que ce n'est pas pour rien. Donc, c'est toutes ces nouvelles rencontres que j'ai faites cette année et d'autres rencontres qui se sont confirmées aussi parce que certains, je les connaissais déjà depuis un an. Tout ça, c'est des choses que je vais retenir de ces championnats du monde.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Alexis. Bon, ça c'est marrant parce que tu es un des premiers chessboxers que j'ai rencontré quand j'ai découvert le chessboxing. Cette année, c'était ta première sélection pour les championnats du monde avec l'équipe de France. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué dans cette semaine ?

  • Speaker #5

    La veille de la finale contre Emmanuel Quinzonzi, j'ai appelé une collègue en FaceTime. qui faisait de l'animation qu'on a organisée avec Cariclet. Elle est avec les petits et elle m'a demandé si je voulais leur parler. Et tous les petits étaient là en train de crier. Et il y a un petit, j'ai envie de dire fouteur de merde, qui prend le téléphone et dans ton posé calme, il commence à me poser des questions, tous plus pertinents les uns que les autres. en affichant un grand sourire. J'ai cru voir les étoiles dans ses yeux à ce moment-là. Pendant le feste, je me suis dit, en fait, peu importe le résultat de demain, j'ai déjà gagné. Parce que je crois avoir réveillé quelque chose en lui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu racontes aux gens entrant ?

  • Speaker #5

    que je raconte aux gens. D'une part, c'est toute l'histoire autour de ce voyage qui a été très compliquée pour moi. Deux jours avant le départ, je n'avais pas mon passeport. Je ne savais pas si j'allais partir ou pas. Mais c'est surtout aussi le combat contre Manu.

  • Speaker #0

    Parle-moi un peu du combat.

  • Speaker #5

    C'était un combat de finale en chaise boxing light. Il avait pris la veille l'adversaire contre qui j'avais perdu. en chaise boxing normale. Et moi, j'avais pris un Allemand que j'ai gagné. Du coup, on était hyper heureux. On ne savait pas comment on allait dérouler la chose, si on y allait vraiment, si on y allait doucement. On ne savait pas exactement ce qu'on voulait faire. Tant que j'y pense, j'aimerais remercier mon club qui ont tenu à venir et à financer ce voyage. ainsi que le soutien de toute ma ville, de tous mes proches. Et du coup, pour en revenir au combat, Emmanuel me dit « On va y aller et on va le faire sérieusement. » Et du coup, je me suis dit « Ok, moi aussi. » De toute façon, je ne pense pas qu'on aurait pu faire du semblant. Il faut aussi savoir que pour moi, ça a été très compliqué le jour même, que sentimentalement, c'était dur. Parce que Manu, c'est... D'une part, le créateur de Cariclet. Et pour moi, c'est un mentor. Je dirais même plus si tu le considères comme un grand frère. Et pour moi, c'est l'exemple de la droiture, de la persévérance. Il est hyper généreux et calme dans quasiment toutes les circonstances.

  • Speaker #0

    Tu disais que c'était compliqué pour toi le lendemain où tu combats ?

  • Speaker #5

    Oui. Emmanuel, je le rencontre la même année que toi, il y a trois ans. De base, je devais faire un stage quelque part. On a commencé à se côtoyer vraiment pendant l'événement. Il m'a appelé pour ton événement. Et juste après, il me demande si j'ai envie de faire une prestation en prison à la maison d'arrêt d'Oni, dans le Val d'Oise. Je me dis, ouais, il est fou en fait, un peu. Parce qu'il veut emmener un... petit jeune de 18 ans en prison pour donner des cours à des tontons. Mais je pense que si je n'avais pas fait ça, je n'aurais pas forcément voulu être un chessboxer. Et pour revenir au jour du combat, tout ça là... Je m'en remémore. Tout ce qu'on a fait ensemble, tous les bons moments, les mauvais aussi. Tout ça, toute la journée, même pendant le combat. À cause de ça, je pense, c'est pas une excuse. Mais j'avais du mal à boxer correctement, comme d'habitude. Jusqu'au bout du troisième round, vers la fin, j'ai réussi à me relâcher un peu. Passer outre... de ce blocage mental. Mais par contre, ce qui est étonnant, je trouve, personnellement, c'est qu'aux échecs, j'ai réussi à garder mon calme. Si j'avais 10 secondes de plus, je l'aurais maté. Mais voilà, j'ai perdu le temps, je suis tombé.

  • Speaker #0

    On a vu ta progression en boxe, mais surtout aux échecs. Et là, c'est quoi ton programme pour l'année à venir, jusqu'au championnat du monde en 2025, qui se feront donc en France ?

  • Speaker #5

    programme que j'ai fait pour préparer ce championnat. Je faisais presque 4 heures d'échec par jour au début. Je faisais hyper attention à ce que je mangeais pour perdre du poids parce que je ne suis pas du tout dans ma catégorie et même là, pour l'instant, il faut que je me soigne. Je me suis blessé à l'épaule. J'ai une fissure au labrum. Il faut qu'on m'en perd. Après ça, je vais essayer de revenir. pour les championnats du monde.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Richard. Donc Léo, ça fait longtemps qu'on se connaît. Tu es au club de Paris depuis un certain temps et tu as déjà commis un IFC. Et c'était cette année ta première sélection avec l'équipe de France de chessboxing pour les championnats du monde en Arménie. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #2

    Beaucoup de choses. Ce qui m'a le plus marqué, je dirais, c'est l'approche des combats. Le plus difficile, c'est de gérer tous les moments qui précèdent vraiment le combat. Après, une fois qu'on est dans le combat, ça vient tout seul, on est sur des rails et le combat se passe plus ou moins bien, mais il se passe. Je dirais que ce qui m'a marqué, c'est vraiment la difficulté de l'avant. Gérer sa préparation, sa montée en intensité, gérer le fait d'avoir une responsabilité aussi, de porter le maillot de l'équipe de France. Ça, c'était énorme pour moi, c'était inespéré, c'était un rêve de gosse qui se réalisait. Donc il y avait cette attente-là que je m'étais mis moi-même. Et puis, cette nouveauté de l'athlète de haut niveau, mine de rien, qui doit préparer sa compétition et qui doit gérer pendant un mois, deux mois, presque trois, l'approche de l'événement pour être optimal, en forme optimale le jour J. Ça vraiment, c'est quelque chose qui m'a transformé, dont je me rappellerai. Et ce stress, cette montée d'intensité, d'adrénaline, le jour qui précède et le moment qui précède le combat, c'est un peu la particularité de l'athlète de haut niveau que je découvrais et qui vraiment a été la principale force, la principale intensité de la semaine. Je suis content d'avoir bien géré ça, d'ailleurs, j'étais fier de moi. Pour le coup, le fait d'avoir déjà 36 ans, je pense que ça aide aussi à prendre ça avec un peu plus de maturité, de lucidité, de bien se connaître, ses forces, ses faiblesses, de savoir comment gérer. Ça, ça m'a été précieux. Je pense qu'à 20, 25 ans, je n'aurais pas du tout géré ça comme ça. Peut-être que j'aurais subi beaucoup plus encore de pression.

  • Speaker #0

    Et du coup, justement, est-ce qu'il y a quelque chose que tu ferais différemment ou que tu feras mieux la prochaine fois ?

  • Speaker #2

    J'espère qu'il y aura une prochaine fois, sans doute. Et oui, je pense que... Je me servirais de cette expérience-là pour me préparer de plus loin encore, de façon à pouvoir produire une meilleure intensité dans l'effort. J'ai à chaud, pas revu toutes les images encore, mais déjà j'ai la sensation qu'il y a moyen de faire mieux en termes de performance. J'ai beaucoup de progrès à faire avec des objectifs que je peux élever et je pense que je peux aussi améliorer. ma préparation en la faisant partir de plus loin, en la faisant monter en intensité. Quand on est inexpérimenté sur une première sélection, il y a tout un tas de choses qui coûtent de l'énergie dans la découverte. Ça consomme de l'énergie. Je pense que sur une deuxième sélection, il y a déjà beaucoup de choses qui sont connues, qui peuvent rouler toutes seules et qui peuvent laisser davantage d'énergie disponible pour être encore mieux préparé, encore plus intense dans l'effort et encore plus optimale, plus efficace.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu racontes à tes proches en rentrant et peut-être aussi aux gens qui t'entourent dans ton travail au quotidien à l'école ?

  • Speaker #2

    Ce n'est pas facile. Plein de choses, on a envie de raconter plein de choses et à la fois, souvent, on ne sait pas par où commencer. D'abord parce que les gens ne connaissent pas encore toujours bien le sport, ils n'ont parfois pas toujours bien compris. Donc, il faut parfois faire un peu de pédagogie et en même temps, on est tellement bouleversés, on est tellement… tellement pris par la force de ce qu'on a vécu qu'on a du mal à être pédagogue. On a juste envie de parler comme si les choses étaient évidentes. Et j'espère que ça viendra très, très vite, qu'on n'aura plus besoin de faire ce travail de pédagogie-là. Donc, ce qui domine, c'est vraiment l'intensité de l'émotion qu'on a vécue, c'est la fierté, c'est le côté un peu fou d'avoir pu représenter le pays comme ça, comme si on était... Joey Fritz, son gars, Zidane, enfin, ou Mbappé, bon bref, de se comparer à ces gars-là, c'est de la folie, alors même si évidemment on n'est pas pro, on n'a pas du tout le même, on ne parle pas de la même chose, mais quand même, malgré tout, c'est ça qu'on a envie de faire partager, et puis c'est une expérience qui, je pense, nous a tous transformés, en fait j'ai l'impression qu'à chaque combat je change à l'intérieur, que je suis une meilleure version de moi-même à la sortie, parce que je me connais mieux, parce que j'ai... J'ai traversé une vraie épreuve, en fait, dans le bon sens du terme. On est complètement pris par notre sport et par nos disciplines. Et puis, on a envie de montrer aux autres qu'ils nous soutiennent, parce que c'est spectaculaire, parce que ça vaut le coup, parce que ça fait vivre des émotions publiques aussi, du moins, on l'espère. On fait ça pour ça, aussi. Moi, j'ai toujours ça en tête à chaque fois. J'essaie d'apporter à ceux qui nous soutiennent. Le combat est quelque chose que je vis moi, mais que l'autre puisse le vivre aussi.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis content d'avoir rencontré tous mes équipiers en équipe de France. Il y a vraiment un bon esprit dans le sport, autant avec l'équipe de France qu'avec les autres participants d'ailleurs, parce qu'il y a un bon esprit, une camaraderie, un partage, même avec des nations, des gens, qui a priori n'auraient pas forcément beaucoup de coups. groupes en commun, j'en sais rien, en tout cas on partage tous cette passion du chessboxing, et puis dans l'équipe de France, que ce soit ceux que je connaissais un peu déjà, ou ceux que je connaissais mal, voire pas du tout, j'étais content de rencontrer des équipiers qui ont tous un petit grain de folie, tous un petit quelque chose de particulier qui est un peu propre au chessboxer, j'ai l'impression. On est amateurs, bien sûr, donc on a tous nos vies à côté, mais chacun, d'une façon ou d'une autre, dans sa personnalité, a un petit... quelque chose de particulier. Donc, j'étais vraiment content de vivre cette aventure humaine aussi. Le mot est un peu galvaudé, mais en même temps, il a tout son sens ici. C'était vraiment ça. Ça, c'était chouette.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Léo.

  • Speaker #2

    Je t'en prie.

  • Speaker #0

    Donc Martin, c'était ta première sélection cette année dans l'équipe de France de Chessboxing. Et ça se passe plutôt bien pour toi puisque tu es champion du monde. Je voulais donc te demander d'abord, qu'est-ce qui a été le plus marquant pour toi cette semaine ?

  • Speaker #6

    Moi, il y a beaucoup de choses qui m'ont marqué. Déjà, très content de faire partie de ce podcast, première chose. Mais ouais, il y a beaucoup de choses qui m'ont marqué. Le voyage déjà. Moi, je n'avais jamais mis les pieds en Arménie. C'était un truc de dingue. Même dans l'idée de se dire que tu vas faire la championnat du monde en Arménie, ça rajoute un peps en plus. Ça rajoute un... Ouais, ça rajoute un côté épique. Donc moi, j'ai adoré. Je dirais la deuxième chose, je pense, c'est l'énergie vraiment électrisante qu'on a eue avec l'équipe. Le fait de gueuler pour les copains quand t'es dans les gradins. Moi, j'avais fait déjà plein plein de matchs dans les gradins que j'avais vus, mais jamais à ce niveau-là de sentir une énergie de fou furieux quand tu cries, quand on trouvait des slogans à crier dans les gradins, pour en plus pas forcément que les Russes comprennent toujours ce qu'on disait. de notre côté et y aller à fond jusqu'à s'arracher un poumon et surtout ensuite sentir que après quand toi tu vas aller sur le ring bah les copains ils vont bien les pareils ça c'était trop beau moi en plus je suis pas de base un excellent boxeur ni un excellent joueur d'échecs donc je savais pas trop trop comment ça allait se passer j'appréhendais un peu je connaissais pas trop le niveau des gars en face j'avais un peu d'appréhension quoi en fait en allant sur le ring Et en fait, quand j'ai remarqué que je dominais à la boxe, que je pouvais mater sur l'échecquier, qu'on a fait la levée de pour dans le ring et que Kamel m'a soulevé comme un pourlouchon, c'était trop beau, trop intense pour moi. C'était incroyable.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu vas raconter en rentrant ?

  • Speaker #6

    Des anecdotes, j'en ai énormément sur ce voyage. Je pense que la première, c'est quand même que mon adversaire, qui est quand même un coach de boxe sirénien de 41 ans, Il s'appelle Saman Saeediani. Quand il est venu me voir avant le combat et qu'il m'a dit « Before friends, non before fight, friends. During fight, no friends. But after fight, friends for life. » J'ai trouvé ça trop beau. En plus, s'envoyer des marmites dans la tronche. Et ensuite, juste se faire des gros câlins. Même avant le combat, se faire un gros câlin. Et ensuite, je sais que ce n'est peut-être pas demain la veille, mais si demain je dois aller en Iran, je peux dormir chez lui. Et si un jour lui, il va en France, il pourra m'envoyer un message. Et ça, cette création de communauté, elle est trop belle. La deuxième chose que je raconte à mes copains, c'est la quantité de fou rire qu'on a eu. Et déjà... J'irais avec Jules dans notre chambre d'hôtel, nous on était pliés comme des benets du matin au soir dans la chambre d'hôtel, à tel point que lui à un moment, je lui racontais des histoires de moi avec ma troupe de comédiens, qui est partons faire des voyages, partons faire des week-ends en bus, et lui qui me regarde de manière extrêmement sérieuse, qui me dit « Attends mais j'ai regardé s'il n'y a pas des bus sur le bon coin. » Et nous on était mais pliés de rire quoi. Il y a eu ça, il y a eu... Il y a eu une dernière histoire quand on est parti avec Alexis pour essayer de trouver la pire vodka possible. Et qu'on l'a trouvée. Et qu'on a fêté dignement la fin du championnat tous ensemble. Ça, c'était trop beau aussi. Ouais, je dirais la troisième. Je pense que pour moi, c'est la plus culte. C'est le fait que Valentin l'a dit, Guillaume l'a dit, mais en fait, apparemment, les Russes s'entraînent pour nous battre. Alors ouais, c'est plutôt pour vaincre Jules, Valentin, Paul Sergent maintenant aussi. Moi, je suis encore un petit nouveau dans le game. Mais j'adore imaginer que dans un club de boxe russe, il y a un coach russe qui est en train d'entraîner son poulain russe pour me taper, moi, petit français Martin Monoprada, parce qu'en fait, maintenant, je ne suis plus juste petit français Martin Monoprada, maintenant, en fait, je suis champion du monde. Donc en fait, les mecs, en fait, ils ont peut-être envie de venir me taper, quoi. Et ça, ça me régale, mais à un point, c'est juste inimaginable, quoi. Donc voilà, de toute façon, le chessboxing, ça me parle beaucoup. Moi j'ai un peu tendance à dire que c'est à mi-chemin entre le ridicule et l'épique. Et ça tombe bien parce que c'est vraiment un peu une philosophie de vie pour moi.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #6

    J'ai adoré, c'était une des expériences les plus excitantes de ma vie. Mais j'ai quand même quelque part un peu un petit bout d'inachevé. C'est-à-dire que j'ai fait 3500 kilomètres pour un seul combat. Alors ouais, je l'ai gagné et c'est jamais gagné d'avance. Je suis hyper fier d'avoir mené à... à bien le plan. Mais ouais, quand je vois comment mes camarades se sont donnés comme des tarés, en fait, moi, ça me donne un petit sentiment de frustration parce que moi, je n'ai pas eu besoin de me donner autant pour gagner et pourtant, j'ai gagné après un seul combat parce qu'en fait, on n'était que trois dans ma catégorie. Du coup, je sens que je peux faire mieux. Moi, j'ai envie de m'éclater beaucoup plus sur le ring, d'être plus précis, d'être plus percutant, d'être moins brouillon et puis ouais, j'ai aussi envie de montrer aux copains que je peux donner beaucoup plus ou une horloge. Donc, j'ai hâte de pouvoir défendre mon titre en équipe de France, en France, et de montrer tout ça à l'équipe et à tous ceux et celles qui viennent me soutenir, je l'espère.

  • Speaker #0

    Salut Emmanuel, je voulais revenir avec toi quelques minutes sur ce voyage à Yerevan. Toi, à la base, tu es venu comme accompagnant pour soutenir un des membres de l'équipe de France et tu es rentré avec une médaille d'or. Je voulais te demander d'abord, qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #7

    Salut Mona, merci pour l'invitation. Ce qui m'a marqué le plus à Erevan, c'est le nombre de participants, le nombre de nations qui étaient là. C'est la première fois que je vois autant de gens qui sont hyper motivés, hyper performants au chessboxing. Nous, on a un club sur Villers-Lebel, donc on voit déjà des gens en France. Faire du chess boxing, ça nous encourage énormément. Mais là, quand tu vois d'autres pays, forcément, c'est très réjouissant et ça amène beaucoup d'émotions.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu vas raconter aux gens en rentrant ?

  • Speaker #7

    que c'était pas gagné. Je suis venu effectivement accompagner Ausha, un boxeur qui est avec nous depuis les débuts de Kariklé. C'est le premier que j'ai emmené sur les prestations en prison, le premier que j'ai emmené dans les écoles, dans les entreprises, etc. On l'a accompagné, on l'a mentoré et il était prêt pour disputer sa première compétition grâce à l'accompagnement de l'équipe de France. Et oui, moi, c'est pas prévu que je combatte. Finalement, je fais le championnat light et je me retrouve face à lui en plus en finale.

  • Speaker #0

    C'est exceptionnel.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a donné envie de combattre alors que tu n'étais pas du tout venu pour ça ?

  • Speaker #0

    Je suis venu, j'ai voulu tester en fait le chess boxing. Moi, je vis de ça depuis trois ans. Je me suis dit, j'aimerais bien moi-même devenir champion, pourquoi pas. Là, c'est l'opportunité qui est là. Je m'entraîne depuis peu. Je suis de plus en plus discipliné. Donc, je me suis dit, c'est ma porte, c'est mon destin. Et quand on me dit que tu vas tomber sur le... Le combattant qui a combattu Ausha, je me disais, c'est la vengeance dont je parlais. Il faut absolument que je m'applique et que je donne tout. Donc, c'est ce que j'ai voulu faire et c'est ce que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Et donc, le combat, ça a été contre Ausha, donc ton poulain.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, beaucoup de pression. Je me suis dit, il faut absolument assumer, ne pas lui donner la victoire. Donc, on s'est regardé, on s'est dit, là, on est dans le même club, on a appris la discipline quasi en même temps. Mais c'est un combat, donc ce qu'il faut la victoire, viens la chercher. Moi, je t'ai accompagné jusqu'ici. Mais maintenant, il faut que tu viennes récupérer ce qu'il y a à toi. Donc moi-même, j'ai combattu et je ne lui ai rien lâché. Je ne lui ai rien lâché. En plus, Ausha, il a bien progressé sur la partie échec. En boxe, il était déjà très, très bon. Il a bien progressé aussi avec nos coachs. Donc en fait... Je me battais contre le travail qu'on a fait depuis tant d'années.

  • Speaker #1

    Tu étais très ému après ton combat, après tes deux combats d'ailleurs. C'était vraiment hyper beau à voir. Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #0

    Effectivement, le premier combat, je suis tombé dans les émotions. Pourquoi ? Parce que c'était mon premier combat en vrai. Et j'avais toujours dit à mon père que j'allais faire un combat, que j'allais faire du chess boxing, etc. Mais mon père, il est décédé. Donc il n'a pas pu le voir. Tout de suite, la première émotion que j'ai eue quand j'ai gagné contre ce Russe, c'était de penser à mon père. Forcément, c'était les larmes aux yeux dont je me suis retrouvé. Il n'a pas pu le voir avec ses yeux physiques.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Emmanuel.

  • Speaker #0

    Merci à toi Mona.

  • Speaker #1

    Samuel, je voulais revenir avec toi sur ces premiers championnats du monde. C'était donc ta première année avec l'équipe de France. Tu as fait deux magnifiques combats. Je voulais te poser une première question qui est, qu'est-ce qui toi t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #2

    Ce qui m'a le plus marqué, ce n'est pas forcément mes combats, c'est plutôt l'énergie de l'équipe. Moi, j'étais plus marqué par les combats que j'ai vus que par ce que j'ai fait. Pas forcément par les victoires. Il y a eu des défaites aussi qui étaient hyper prenantes. Et c'est plutôt ça qui m'a marqué. Il y a eu des scénarios de combat qui étaient vraiment fous à suivre. C'est ce qu'on dit souvent sur ce sport, c'est que c'est toujours incertain et qu'il y a des remodissements à chaque fois. On n'est jamais sûr de comment ça va finir. La tension est maximale tout le temps.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un ou plusieurs combats en particulier que tu as en tête ?

  • Speaker #2

    Il y a eu les victoires de Valentin qui étaient toujours très tendues au niveau de la boxe. Et on sentait que ça pouvait vite basculer à tout moment. Il y a eu la défaite de Logan qui était hyper émouvante. Ça, c'était assez fort. Le combat de Logan en finale était très prenant. J'avais l'air mozou à la fin. C'était de voir l'issue du combat. Il y avait Paul aussi où c'était une guerre. On était tous deux survoltés. C'était fort mais différent à chaque fois.

  • Speaker #1

    Comment tu te sens juste après ces championnats du monde ?

  • Speaker #2

    Fier, hyper motivé de continuer à travailler, ça c'est sûr. Beaucoup de fierté d'avoir vécu ça.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu racontes aux gens autour de toi, que ce soit au club de Toulouse ou tes proches ?

  • Speaker #2

    C'est un peu ce que je dis là, c'est un peu ce que j'ai ressenti avec les combats que j'ai vus, l'énergie qu'il y avait dans le gymnase. Et de savoir eux aussi, parce qu'il y en a pas mal qui l'ont suivi, donc voir un peu comment ils l'ont... Si ça leur a plu, comment ils ont... qui pensent du sport, surtout la partie échec. Je me demande un peu comment les gens vivent. Est-ce qu'ils arrivent à suivre ces parties-là ? Ou est-ce que c'est que du spectacle ? Ou est-ce qu'ils arrivent vraiment à ressentir ce qu'on a ressenti nous, l'incertitude et la tension qu'il y a ?

  • Speaker #1

    Et alors ? Tu as eu des ressources ?

  • Speaker #2

    Effectivement, ce qui est dommage, c'est qu'ils passent les échecs. Ils ne font pas l'effort de suivre la partie d'échec, même si je pense que les commentaires de Carl et tout, on peut quand même arriver à suivre même si on ne comprend rien aux échecs. On peut arriver au moins à sentir un peu les moments où ça bascule, où il y a une tension, où au contraire au moins il ne se passe rien. Et il y en a un qui domine clairement la partie, mais rien que d'avoir, de savoir là ça a basculé et là ça va changer quelque chose à la boxe et ça va être différent, ça c'est important de le... de le suivre donc je pense qu'il faut pas que... C'est un peu ça qui est compliqué à faire comprendre aux gens, c'est qu'il faut pas s'arrêter à... C'est pas grave si on comprend pas la partie, on va au moins saisir ces moments-là où ça bascule.

  • Speaker #1

    Et donc toi ton deuxième combat, donc en demi-finale, l'arbitre l'a arrêté en fait parce que tu saignais trop de l'arcade à son goût. Comment t'as vécu cet arrêt de combat ?

  • Speaker #2

    Bizarrement j'ai pas du tout été... J'ai pas du tout été frustré. En fait moi j'étais très content d'avoir gagné le premier combat. C'était vraiment ce qui me faisait stresser, de perdre ce premier combat et que ça s'arrête trop vite. Et non, je n'étais pas du tout énervé ou frustré ou agacé vraiment. Mais je le suis peut-être plus maintenant en fait, où je me rends compte que je m'en fais maintenant en fait. Et quand je vois comment sont terminées les finales, je me suis dit, je vais être un peu plus amoché et ce ne serait pas si grave. Et clairement aux échecs, il était... meilleur et partait bien mieux que moi. Donc voilà, j'ai quitté un peu le combat comme ça en me disant « bon bah t'étais perdant aux échecs, t'aurais du mal quand même à gagner à la boxe » . Maintenant, après être rentré, j'aurais bien aimé faire un deuxième rang de boxe et voir un peu, et ouais, m'exprimer un peu plus à la boxe parce qu'il y a quand même pas mal d'arrêts de jeu aussi qui ont cassé un peu le rythme, mais ça aurait pas changé l'issue du combat.

  • Speaker #1

    Samuel, est-ce qu'il y a quelque chose que tu veux ajouter pour terminer ?

  • Speaker #2

    Non, en fait ce que j'ai vraiment apprécié, et c'est ce que je dis un peu aux gens maintenant, c'est que c'est pas... Juste deux sports mis ensemble et qui restent un peu cloisonnés, c'est vraiment un sport à part. Et ce que je trouve fou, c'est qu'on ne peut pas réciter un peu notre niveau à la boxe et notre niveau aux échecs. On ne peut pas trop le réciter tel quel. C'est toujours un combat différent avec une situation différente. Et en fait, celui qui gagne, c'est celui qui... qui va s'adapter le mieux au combat qui est en cours. Même des fois, on voit des gens, on le dit souvent, mais des gens qui sont perdants aux échecs, perdant la boxe, et qui finissent par gagner autant. Donc, on ne peut pas imposer notre jeu, on ne peut pas réciter ce qu'on connaît. On est obligé de s'adapter à... C'est un peu ce que dit Carl aux échecs, il faut prendre la position telle qu'elle est et pas essayer de forcer un peu le jeu en imposant nos tactiques, en imposant quoi que ce soit. Il faut vraiment prendre la position telle qu'elle est. la boxe et le sport en général du chess boxing, c'est vraiment ça. Il faut prendre le combat tel qu'il est et s'adapter. Survivre et s'adapter au combat qui est en cours. Et ça, c'est ça qui est vraiment trop beau dans ce sport. C'est vraiment que ça. Et donc, on n'est pas forcément... On peut ne pas être gagnant et finalement, à la fin, on s'en sort et on a survécu et on finit par gagner le combat. Donc ça, c'est vraiment ce que j'ai vu et ce qui m'a vraiment touché dans ce... dans les combats et ce qui m'a motivé à continuer. Karl,

  • Speaker #1

    c'est la troisième année consécutive que tu viens au championnat du monde et cette année en tant que coach de l'équipe de France de chessboxing. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué de cette semaine ?

  • Speaker #3

    Alors, je dirais tout d'abord l'ambiance générale, c'est-à-dire qu'auparavant, même en Turquie, Et à Richon, on était installés dans des hôtels pas mal, à Antalya notamment, le ring était dans le lieu où on habitait. Et cette fois-ci, c'était dans un gymnase un petit peu à l'écart. Et là, j'avais vraiment l'impression que sans faire exprès, on est retombé dans la BD, dans la dystopie, toute l'esthétique en fait. de tout le championnat, pas seulement l'endroit, mais quand on a atterri en Arménie, on avait une espèce de ce que j'ai pris pour un central nucléaire en plein milieu du désert. Je ne sais même pas comment ils ont fait pour la construire. Et bon, cinq minutes après, on atterrit à Yeravan et on se demande vraiment où est-ce qu'on est. Et toute l'architecture, même, il y a... Il y a des espèces de falaises qui font partie d'un champ de construction, avec on dirait des hôtels modernes. On ne comprend pas très bien en fait cette ville. Et il y a une pauvreté certaine mélangée avec des gens plutôt aisés aussi d'autre part. Donc voilà, un espèce de mélange de tout. Et une fois arrivé sur le lieu du tournoi, surtout quand la nuit tombait, il y avait un espèce de... lumière de bureau qui tombait du plafond, d'un haut, très haut plafond, et qui éclairait que le ring. Et on avait juste ça sous les yeux, et on était dans les tribunes et on avait des discussions comme si c'était le quotidien. C'était genre dans une banalité absolue. Il y a ces combats de chess boxing dans un vieux gymnase communiste. Donc voilà, c'était juste. cette banalisation de la dystopie qui pour moi était fantastique. Ça, c'est ce que je retiens, on va dire, le plus. Je ne veux pas du tout enlever les mille et une autres choses qui m'ont beaucoup marqué ce périple.

  • Speaker #1

    C'est comment d'être coach de l'équipe de France ?

  • Speaker #3

    C'est fantastique. C'est fantastique d'avoir des gens à qui on peut donner et qui sont prêts à absorber comme un bandage et l'hémoglobine. Ils sont prêts à s'emprégner de son savoir. Tout ce qu'on dit est pris avec des yeux, avec des petits trucs dans les yeux qui sont émerveillés. Peut-être que j'ai débloqué quelque chose, les retours, les remerciements. Moi, j'ai donné beaucoup de cours dans ma vie, en fait, très souvent à des enfants qui n'avaient pas forcément envie d'être là. Bon, on passait des bons moments ensemble quand même. Mais là, en fait, d'avoir affaire à des gens qui sont là, qui ont envie d'être là, pour qui l'envie de progresser... n'est pas juste un luxe, c'est peut-être quelque chose qui va les sauver, qui va, sur le terrain, peut-être que ça va véritablement changer, en fait, leur destin sur cette semaine, qui va véritablement changer leur destin sur une vie, et que chaque instant, en fait, soit pleinement vécu, en fait. Donc, c'est en brise un peu l'atome du temps. C'est pas la... Là, ça fait une semaine que je suis revenu. Je n'ai fait que dormir et me reposer. Et il ne se passe absolument rien. Mais je n'ai aucun regret. Je ne cherche même pas à remplir ce temps. Parce que je comprends bien ce qui s'est passé. C'est que voilà, on a pleinement vécu une aventure. Et du coup, voilà, il est le temps maintenant pour le repos.

  • Speaker #1

    Tu as quand même fini par faire un combat. Ça m'a plutôt empêché.

  • Speaker #3

    Bah non. En fait, j'étais à trois semaines du truc. J'ai vu qu'il y avait un gars qui était en moins de 92, master, tout seul dans sa catégorie. Et voilà, je me suis laissé tenter. Je me suis dit, je l'ai fait pour lui. Je me suis convaincu que je le faisais pour lui. Mais bon, c'était aussi pour remonter en selle. Je ne sais pas si je vais en faire une habitude. Pour ceux qui ne savent pas, j'ai pris un KO trois mois presque jour pour jour avant. Du coup, ce n'était même pas pour gagner, c'était pour remonter en selle, vraiment pour ne pas me taper un blocage plus tard. Moi, en fait, il y a des gens qui rentrent dans la boxe, ils ont pour… pour champion, pour idole, pour modèle des grands champions de boxe, des Duran, des Mike Tyson, machin. Moi, c'est beaucoup plus Brad Pitt dans Snatch. Tu vois, je me prends un pain dans la gueule et puis je me tire sur les cordes et on repart. Et je ne cherche pas à avoir une technique parfaite. Pour moi, c'est beaucoup plus mentalement. Juste, voilà, je suis le gars, tu es là, tu ne t'es pas entraîné, vas-y, tu es prêt à monter dans le ring. ok, vas-y, pourquoi pas, on y va, de répondre du tac au tac à la vie. Et peu importe le résultat du truc, je veux y aller, ce n'est pas passé devant de la cata. Pendant le truc, je me suis dit, si je tiens 30 secondes, c'est bien. Et au final, il s'est fatigué. C'est le problème avec les mecs avec beaucoup de muscles qui sont très puissants, c'est qu'ils se fatiguent assez vite. Et moi, du coup, toute cette pliométrie que je m'entraînais, j'ai pu faire des petits bonds, j'ai pu sautiller hors du danger. Et puis, un petit peu de drame à la fin, j'ai filé une tour sans faire exprès. C'est juste plus rigolo.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Karl.

  • Speaker #3

    Merci à toi, Mona.

Chapters

  • Jingle d'intro

    00:00

  • Introduction de l'épisode

    00:36

  • Baptiste Castegnaro, champion de France de boxe pro et médaille de bronze en chessboxing

    00:54

  • Kenza Megzari, seule femme de l'équipe de France

    03:32

  • Alexis Imbault, fondateur de Chessboxing Grenoble et médaille de bronze

    07:53

  • Gurcharan Sing Bagri, combattant de Carré Clay et médaille de bronze

    11:12

  • Léo Guirlet, combattant de Chess Boxing Paris et médaille de bronze

    16:39

  • Martin Monnot-Prada, médaille d'or et combattant de Chessboxing Montreuil

    22:57

  • Emmanuel Kinzonzi, fondateur de Carré Clay et médaille d'or en chessboxing light

    28:07

  • Samuel Dallaporta, médaille de bronze et combattant du Chessboxing Toulouse

    31:55

  • Carl Strugnell, coach échecs et chessboxing de l'équipe de France

    37:45

Description

Du 23 au 28 octobre 2024, c’était les championnats du monde de chessboxing. Avec l’équipe de France, on est parti à Yerevan, la capitale de l’Arménie, pour aller chercher des médailles.


Ayant organisé et fait partie du voyage, il me paraissait impensable de ne pas en profiter pour faire un épisode spécial, afin de faire parler les membres de l’équipe de France, combattants ou staff. 


Lundi dernier (04/11/24), j’ai sorti un premier épisode avec une partie de l’équipe de France. 


Voici la suite.


Dans cet épisode :

  • Baptiste Castegnaro, champion de France pro en boxe anglaise et médaillé d’argent en chessboxing

  • Kenza Megzari, seule combattant de l’équipe de France et membre du Chess Boxing Paris

  • Alexis Imbault, fondateur du Chessboxing Grenoble et médaille d’argent 

  • Gurcharan Sing Bagri, médaille de bronze et combattant de Carré Clay

  • Léo Guirlet, combattant de Chess Boxing Paris et médaille de bronze

  • Martin Monnot-Prada, médaille d’or et combattant du Chessboxing Montreuil

  • Emmanuel Kinzonzi, fondateur de Carré Clay, mentor et médaille d’or en chessboxing light

  • Samuel Dallaporta, médaille de bronze et combattant du Chessboxing Toulouse

  • Carl Strugnell, coach échecs & chessboxing de l’équipe de France





Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Né de l'imaginaire d'Anne Kibinal en 1992, puis concrétisé par l'artiste néalandais Yé Pé Rubin en 2003, ce sport qui mélange la boxe anglaise et le jeu d'échec est aujourd'hui en plein essor car il est tout simplement génial. Bienvenue dans le podcast de Chelle Poussier. Il y a deux semaines jour pour jour, j'étais avec l'équipe de France en Arménie, à Yerevan, pour les championnats du monde de chess boxing. A cette occasion, j'ai décidé d'interviewer tous les membres de l'équipe de France, les uns après les autres, pour recueillir leurs ressentis sur cette semaine incroyable. Lundi dernier, j'ai sorti la première partie des entretiens. Voici la suite. Baptiste, c'était ta première sélection cette année au championnat du monde de chess boxing. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a le plus marqué, je pense, c'est la cohésion entre tout le monde. J'ai trouvé l'équipe super soudée et ça j'ai beaucoup apprécié.

  • Speaker #0

    C'est différent de ce que tu as pu voir ailleurs dans la boxe ?

  • Speaker #1

    Non mais c'est un sport quand même individuel. Mais là j'ai trouvé qu'il y avait une forme, on était tous soudés comme une équipe. C'était bien, tout le monde m'a aidé à progresser aux échecs. Je ne sais pas comment expliquer, mais tout le monde était solidaire.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu as raconté à tes proches ou dans ta salle de boxe quand tu es rentré ?

  • Speaker #1

    J'ai raconté à tout le monde de me suivre dans cette aventure et de venir avec moi la prochaine fois. J'essaye de motiver tout le monde et je vais y arriver.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux parler un petit peu de tes combats ? Ton premier combat, ça s'est terminé à la boxe, deuxième aux échecs. Je veux bien que tu m'expliques un petit peu comment ça s'est passé.

  • Speaker #1

    Alors à la boxe, c'était l'idée. Moi, c'est mon point fort. Franchement, le niveau à la boxe n'est pas énorme. Les gens savent boxer, mais ce n'est pas trop compliqué pour moi de gagner à la boxe. Par contre, aux échecs, on avait mis une stratégie en place. Et ça, j'ai bien aimé. La veille, on a travaillé dessus. Pendant un moment, tout le monde m'a aidé. La stratégie, c'était de tenir le temps pour pouvoir faire le premier round de boxe. Malheureusement, je n'ai pas réussi à finir au premier round, même si ça n'était pas loin. Mais ce que je retiens surtout, c'est que la veille, tout le monde m'a aidé à bosser la stratégie. Ça, j'ai bien aimé.

  • Speaker #0

    Tu pensais que ça suffirait un round de boxe pour terminer le combat avec le deuxième combattant ?

  • Speaker #1

    C'est clairement... Dans ma tête, tout le monde me disait qu'il était super bon. Donc, je m'attendais à mieux, en vrai. Et une fois le premier coup de poing au-dessus, je savais. Donc, cette tête-là, ça a été mon défaut. C'est que je me suis précipité.

  • Speaker #0

    C'est ça que tu me disais après ton combat, c'est que tu avais tellement en tête de le mettre KO que finalement, tu n'as pas forcément... Boxer comme t'aurais aimé ? J'ai pas boxé,

  • Speaker #1

    j'ai parti à la bagarre. J'aurais dû le boxer, juste jouer avec lui comme on joue aux échecs, c'est tout. L'amener où je voulais l'amener, au lieu de partir comme un bourrin.

  • Speaker #0

    Et là, en rentrant,

  • Speaker #1

    c'est quoi la prochaine classe ? J'ai pris un engouement pour les échecs, j'y joue tous les soirs, c'est comme une drogue.

  • Speaker #2

    Tous les soirs,

  • Speaker #1

    je me pose et je regarde plus la télé, je joue aux échecs.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux ajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #1

    Super expérience. Franchement, j'ai grave apprécié. Je suis content, tout simplement.

  • Speaker #0

    Kenza, c'est la deuxième année consécutive que tu pars au championnat du monde avec l'équipe de France. Cette année, tu étais la seule femme du groupe. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette année ?

  • Speaker #3

    Ce qui m'a le plus marquée cette année, c'était le combat de Jean-Yves. Ce n'était pas le mien, mais c'était le combat de Jean-Yves. J'étais assise à côté de Dimmer. Et juste avant le combat, il m'annonce que son adversaire avait 30 combats pros. Et j'ai ressenti le stress pour Jean-Yves. Même l'année dernière, je ressentais un petit peu, quand j'étais de l'autre côté du ring, je ressentais le stress pour les autres. Mais là, c'était comme si c'était moi qui allais combattre le mec. Restez. J'ai vraiment ressenti ce stress-là. Et j'ai aussi réalisé que finalement, chez ce boxing, c'était dur. Parce qu'en boxe, jamais 30 combats pros soient contre un zéro combat. Donc, il était dur à regarder ce combat-là. Et il y a aussi le côté, quand Kamal a jeté les penches, j'étais soulagée. Pour Jean-Yves et pour nous tous, parce que je me suis dit, jamais l'équipe de France nous mettra en danger pour... Pour une médaille, je trouvais ça très beau.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu vas raconter aux gens en rentrant ?

  • Speaker #3

    Je pense que c'est un beau sport. Et surtout les moments passés à l'hôtel après les combats. Les moments aussi passés au petit-déj, on est tous ensemble, on prend le petit-déj, on part se soutenir. Même ceux qui n'ont pas le combat, ils sont là pour les autres. Ceux qui ont perdu au début, comme moi, ils sont restés pour les autres. Et c'est vraiment une aventure humaine avant tout. Ce qui m'a marquée aussi, c'est mon adversaire qui me propose des cours d'échecs, parce que c'est une preuve d'échec. C'est ce qui rend le sport beau aussi, de voir plusieurs nations, plusieurs pays, plusieurs cultures, et aussi découvrir un nouveau pays, l'Arménie. C'était différent de l'année dernière, parce que j'étais moins en mode compétition. Avec toute la fatigue de l'année, c'était une année assez difficile. Et j'avoue que j'ai hésité à venir. Je me suis dit, je vais partir pour l'aventure humaine. Et ça m'a aidée à me reconnecter et ça m'a rappelé pourquoi j'aime ce sport. Et ça m'a remotivée. Je retrouve la Kenza de l'année dernière qui était très motivée. C'est vrai qu'avec beaucoup d'entraînement, une année assez chargée, j'ai un petit peu déconnectée. Mais cette semaine-là m'a... connecter, m'a remotivée, m'a donné la niaque que j'avais et je sais que je vais revenir encore plus forte.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as envie de parler un petit peu de ton combat, de ton adversaire, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #3

    C'était un combat différent. Je voulais changer de Sneha. C'est vrai que mes deux seuls combats, c'était contre elle. Je l'adore mais à un moment, je voulais voir ce que je vaux avec une autre personne. Et je suis assez fière de mon round de boxe. Ce n'était pas suffisant mais je suis fière parce que j'ai pu m'exprimer. J'ai pu boxer contre une personne qui a à peu près mon niveau. Parce qu'on a commencé toutes les deux l'année dernière la boxe. C'est vrai qu'il y a un écart de niveau aux échecs. Mais je garde du positif parce qu'au niveau de boxe, j'étais assez fière de moi de me rendre de boxe.

  • Speaker #0

    C'est quoi les plans pour l'année à venir ?

  • Speaker #3

    C'est revenir plus forte en 2025. Et pour ça, vu qu'il n'y a pas beaucoup de femmes, Et j'espère que ça va changer, qu'il y aura plus de femmes. Moi, je n'ai pas d'adversaire, donc je ne peux pas m'entraîner. Je m'entraîne avec des mecs, mais ce n'est pas pareil. Donc, je me suis lancée un challenge cette année. C'est me lancer en boxe amateur pour progresser en boxe et faire des tournois d'échecs pour progresser aux échecs et combiner les deux quand je serai plus forte dans les deux. Je me suis donnée une année pour faire ça. Et si, bien sûr, je vais être des propositions de combat en chess boxing, je suis preneuse. Mais je sais que c'est compliqué. Il n'y a pas beaucoup de femmes. Déjà, je suis la seule à faire ma compétition en France. Et même en Europe, on n'est pas beaucoup. Ce n'est pas aussi développé qu'en Asie. Et c'est vrai qu'attendre les championnats du monde, je ne gagne pas en expérience. Donc, je me suis dit challenge cette année. Je fais les choses autrement et on va progresser dans les deux.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Kanza.

  • Speaker #3

    Merci à toi, Mouna. Merci.

  • Speaker #0

    Alexis, c'était tes premiers championnats du monde cette année. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #4

    Ce qui m'a le plus marqué, c'était avant tout déjà mes premiers combats. Le stress à remonter sur le ring, le ressenti des coups qu'on se prend sur le ring. Du coup, si on faisait une combat sur ma défaite, la rage que je pouvais avoir contre moi-même parce que j'ai fait... c'était un peu la catastrophe sur les échecs. Je me suis posé pour la première fois cette question du pourquoi est-ce que tu fais ça ? Je suis passé un peu partout et c'est vraiment le truc que je retiens de manière personnelle en tout cas.

  • Speaker #0

    Et si tu veux bien le partager avec nous, est-ce que tu as trouvé la réponse à cette question ?

  • Speaker #4

    La réponse, elle est évidente après le combat. Après le combat, on se dit, t'as quand même fait un truc de ouf. T'es monté sur un ring contre un Russe qui voulait t'arracher la tête, toi t'as tenu. C'est justement aussi pour ressentir toutes ces émotions-là. Je pense qu'on n'aurait pas... autant de joie à la fin du combat ou autant de tristesse à la fin du combat si on n'aurait pas tout ce stress en amont du combat. En fait tout ça, ça va de pair et ok on peut se poser la question avant le combat parce qu'on a que ce stress mais après le combat on comprend quoi.

  • Speaker #0

    Et c'est ça que tu as raconté à tes proches et tout ça en rentrant ?

  • Speaker #4

    Ce que j'ai d'abord raconté c'était surtout l'expérience de l'équipe, d'être en équipe de France et de soutenir les uns les autres. d'aller en Arménie pour combattre, juste se dire ça. C'est surtout l'esprit d'équipe que j'ai d'abord raconté à mes proches. Et après, toutes ces émotions-là qui viennent dans un second temps.

  • Speaker #0

    C'est quoi le programme pour l'année à venir ?

  • Speaker #4

    Ça va être de travailler, travailler, travailler. J'ai vraiment gardé un peu en travers de la gorge cette défaite en finale. mais je pense que je la vis assez bien cette défaite. C'est-à-dire qu'elle ne m'empêche pas du tout de dormir la nuit, mais elle va donner cette rage supplémentaire pour... pour continuer à m'entraîner, pour ne pas baisser les bras.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux ajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #4

    Globalement, après, ça a été un peu dit et redit, mais c'est vraiment le fait d'y aller, de rencontrer plein de nouvelles personnes, de passer beaucoup de bons moments avec eux, de toutes les émotions que j'ai eues aussi de manière personnelle, je les ai eues en voyant les combats de ces gens-là. Il y a vraiment eu un esprit d'équipe. que je m'y attendais parce que déjà, il y avait une très bonne ambiance sur des sélections nationales. Mais tout de même, je pense que c'est important de le remarquer. D'ailleurs, c'était quand même les Français qui faisaient beaucoup plus de bruit dans les tribunes que les autres pays. Et je pense que ce n'est pas pour rien. Donc, c'est toutes ces nouvelles rencontres que j'ai faites cette année et d'autres rencontres qui se sont confirmées aussi parce que certains, je les connaissais déjà depuis un an. Tout ça, c'est des choses que je vais retenir de ces championnats du monde.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Alexis. Bon, ça c'est marrant parce que tu es un des premiers chessboxers que j'ai rencontré quand j'ai découvert le chessboxing. Cette année, c'était ta première sélection pour les championnats du monde avec l'équipe de France. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué dans cette semaine ?

  • Speaker #5

    La veille de la finale contre Emmanuel Quinzonzi, j'ai appelé une collègue en FaceTime. qui faisait de l'animation qu'on a organisée avec Cariclet. Elle est avec les petits et elle m'a demandé si je voulais leur parler. Et tous les petits étaient là en train de crier. Et il y a un petit, j'ai envie de dire fouteur de merde, qui prend le téléphone et dans ton posé calme, il commence à me poser des questions, tous plus pertinents les uns que les autres. en affichant un grand sourire. J'ai cru voir les étoiles dans ses yeux à ce moment-là. Pendant le feste, je me suis dit, en fait, peu importe le résultat de demain, j'ai déjà gagné. Parce que je crois avoir réveillé quelque chose en lui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu racontes aux gens entrant ?

  • Speaker #5

    que je raconte aux gens. D'une part, c'est toute l'histoire autour de ce voyage qui a été très compliquée pour moi. Deux jours avant le départ, je n'avais pas mon passeport. Je ne savais pas si j'allais partir ou pas. Mais c'est surtout aussi le combat contre Manu.

  • Speaker #0

    Parle-moi un peu du combat.

  • Speaker #5

    C'était un combat de finale en chaise boxing light. Il avait pris la veille l'adversaire contre qui j'avais perdu. en chaise boxing normale. Et moi, j'avais pris un Allemand que j'ai gagné. Du coup, on était hyper heureux. On ne savait pas comment on allait dérouler la chose, si on y allait vraiment, si on y allait doucement. On ne savait pas exactement ce qu'on voulait faire. Tant que j'y pense, j'aimerais remercier mon club qui ont tenu à venir et à financer ce voyage. ainsi que le soutien de toute ma ville, de tous mes proches. Et du coup, pour en revenir au combat, Emmanuel me dit « On va y aller et on va le faire sérieusement. » Et du coup, je me suis dit « Ok, moi aussi. » De toute façon, je ne pense pas qu'on aurait pu faire du semblant. Il faut aussi savoir que pour moi, ça a été très compliqué le jour même, que sentimentalement, c'était dur. Parce que Manu, c'est... D'une part, le créateur de Cariclet. Et pour moi, c'est un mentor. Je dirais même plus si tu le considères comme un grand frère. Et pour moi, c'est l'exemple de la droiture, de la persévérance. Il est hyper généreux et calme dans quasiment toutes les circonstances.

  • Speaker #0

    Tu disais que c'était compliqué pour toi le lendemain où tu combats ?

  • Speaker #5

    Oui. Emmanuel, je le rencontre la même année que toi, il y a trois ans. De base, je devais faire un stage quelque part. On a commencé à se côtoyer vraiment pendant l'événement. Il m'a appelé pour ton événement. Et juste après, il me demande si j'ai envie de faire une prestation en prison à la maison d'arrêt d'Oni, dans le Val d'Oise. Je me dis, ouais, il est fou en fait, un peu. Parce qu'il veut emmener un... petit jeune de 18 ans en prison pour donner des cours à des tontons. Mais je pense que si je n'avais pas fait ça, je n'aurais pas forcément voulu être un chessboxer. Et pour revenir au jour du combat, tout ça là... Je m'en remémore. Tout ce qu'on a fait ensemble, tous les bons moments, les mauvais aussi. Tout ça, toute la journée, même pendant le combat. À cause de ça, je pense, c'est pas une excuse. Mais j'avais du mal à boxer correctement, comme d'habitude. Jusqu'au bout du troisième round, vers la fin, j'ai réussi à me relâcher un peu. Passer outre... de ce blocage mental. Mais par contre, ce qui est étonnant, je trouve, personnellement, c'est qu'aux échecs, j'ai réussi à garder mon calme. Si j'avais 10 secondes de plus, je l'aurais maté. Mais voilà, j'ai perdu le temps, je suis tombé.

  • Speaker #0

    On a vu ta progression en boxe, mais surtout aux échecs. Et là, c'est quoi ton programme pour l'année à venir, jusqu'au championnat du monde en 2025, qui se feront donc en France ?

  • Speaker #5

    programme que j'ai fait pour préparer ce championnat. Je faisais presque 4 heures d'échec par jour au début. Je faisais hyper attention à ce que je mangeais pour perdre du poids parce que je ne suis pas du tout dans ma catégorie et même là, pour l'instant, il faut que je me soigne. Je me suis blessé à l'épaule. J'ai une fissure au labrum. Il faut qu'on m'en perd. Après ça, je vais essayer de revenir. pour les championnats du monde.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Richard. Donc Léo, ça fait longtemps qu'on se connaît. Tu es au club de Paris depuis un certain temps et tu as déjà commis un IFC. Et c'était cette année ta première sélection avec l'équipe de France de chessboxing pour les championnats du monde en Arménie. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #2

    Beaucoup de choses. Ce qui m'a le plus marqué, je dirais, c'est l'approche des combats. Le plus difficile, c'est de gérer tous les moments qui précèdent vraiment le combat. Après, une fois qu'on est dans le combat, ça vient tout seul, on est sur des rails et le combat se passe plus ou moins bien, mais il se passe. Je dirais que ce qui m'a marqué, c'est vraiment la difficulté de l'avant. Gérer sa préparation, sa montée en intensité, gérer le fait d'avoir une responsabilité aussi, de porter le maillot de l'équipe de France. Ça, c'était énorme pour moi, c'était inespéré, c'était un rêve de gosse qui se réalisait. Donc il y avait cette attente-là que je m'étais mis moi-même. Et puis, cette nouveauté de l'athlète de haut niveau, mine de rien, qui doit préparer sa compétition et qui doit gérer pendant un mois, deux mois, presque trois, l'approche de l'événement pour être optimal, en forme optimale le jour J. Ça vraiment, c'est quelque chose qui m'a transformé, dont je me rappellerai. Et ce stress, cette montée d'intensité, d'adrénaline, le jour qui précède et le moment qui précède le combat, c'est un peu la particularité de l'athlète de haut niveau que je découvrais et qui vraiment a été la principale force, la principale intensité de la semaine. Je suis content d'avoir bien géré ça, d'ailleurs, j'étais fier de moi. Pour le coup, le fait d'avoir déjà 36 ans, je pense que ça aide aussi à prendre ça avec un peu plus de maturité, de lucidité, de bien se connaître, ses forces, ses faiblesses, de savoir comment gérer. Ça, ça m'a été précieux. Je pense qu'à 20, 25 ans, je n'aurais pas du tout géré ça comme ça. Peut-être que j'aurais subi beaucoup plus encore de pression.

  • Speaker #0

    Et du coup, justement, est-ce qu'il y a quelque chose que tu ferais différemment ou que tu feras mieux la prochaine fois ?

  • Speaker #2

    J'espère qu'il y aura une prochaine fois, sans doute. Et oui, je pense que... Je me servirais de cette expérience-là pour me préparer de plus loin encore, de façon à pouvoir produire une meilleure intensité dans l'effort. J'ai à chaud, pas revu toutes les images encore, mais déjà j'ai la sensation qu'il y a moyen de faire mieux en termes de performance. J'ai beaucoup de progrès à faire avec des objectifs que je peux élever et je pense que je peux aussi améliorer. ma préparation en la faisant partir de plus loin, en la faisant monter en intensité. Quand on est inexpérimenté sur une première sélection, il y a tout un tas de choses qui coûtent de l'énergie dans la découverte. Ça consomme de l'énergie. Je pense que sur une deuxième sélection, il y a déjà beaucoup de choses qui sont connues, qui peuvent rouler toutes seules et qui peuvent laisser davantage d'énergie disponible pour être encore mieux préparé, encore plus intense dans l'effort et encore plus optimale, plus efficace.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu racontes à tes proches en rentrant et peut-être aussi aux gens qui t'entourent dans ton travail au quotidien à l'école ?

  • Speaker #2

    Ce n'est pas facile. Plein de choses, on a envie de raconter plein de choses et à la fois, souvent, on ne sait pas par où commencer. D'abord parce que les gens ne connaissent pas encore toujours bien le sport, ils n'ont parfois pas toujours bien compris. Donc, il faut parfois faire un peu de pédagogie et en même temps, on est tellement bouleversés, on est tellement… tellement pris par la force de ce qu'on a vécu qu'on a du mal à être pédagogue. On a juste envie de parler comme si les choses étaient évidentes. Et j'espère que ça viendra très, très vite, qu'on n'aura plus besoin de faire ce travail de pédagogie-là. Donc, ce qui domine, c'est vraiment l'intensité de l'émotion qu'on a vécue, c'est la fierté, c'est le côté un peu fou d'avoir pu représenter le pays comme ça, comme si on était... Joey Fritz, son gars, Zidane, enfin, ou Mbappé, bon bref, de se comparer à ces gars-là, c'est de la folie, alors même si évidemment on n'est pas pro, on n'a pas du tout le même, on ne parle pas de la même chose, mais quand même, malgré tout, c'est ça qu'on a envie de faire partager, et puis c'est une expérience qui, je pense, nous a tous transformés, en fait j'ai l'impression qu'à chaque combat je change à l'intérieur, que je suis une meilleure version de moi-même à la sortie, parce que je me connais mieux, parce que j'ai... J'ai traversé une vraie épreuve, en fait, dans le bon sens du terme. On est complètement pris par notre sport et par nos disciplines. Et puis, on a envie de montrer aux autres qu'ils nous soutiennent, parce que c'est spectaculaire, parce que ça vaut le coup, parce que ça fait vivre des émotions publiques aussi, du moins, on l'espère. On fait ça pour ça, aussi. Moi, j'ai toujours ça en tête à chaque fois. J'essaie d'apporter à ceux qui nous soutiennent. Le combat est quelque chose que je vis moi, mais que l'autre puisse le vivre aussi.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis content d'avoir rencontré tous mes équipiers en équipe de France. Il y a vraiment un bon esprit dans le sport, autant avec l'équipe de France qu'avec les autres participants d'ailleurs, parce qu'il y a un bon esprit, une camaraderie, un partage, même avec des nations, des gens, qui a priori n'auraient pas forcément beaucoup de coups. groupes en commun, j'en sais rien, en tout cas on partage tous cette passion du chessboxing, et puis dans l'équipe de France, que ce soit ceux que je connaissais un peu déjà, ou ceux que je connaissais mal, voire pas du tout, j'étais content de rencontrer des équipiers qui ont tous un petit grain de folie, tous un petit quelque chose de particulier qui est un peu propre au chessboxer, j'ai l'impression. On est amateurs, bien sûr, donc on a tous nos vies à côté, mais chacun, d'une façon ou d'une autre, dans sa personnalité, a un petit... quelque chose de particulier. Donc, j'étais vraiment content de vivre cette aventure humaine aussi. Le mot est un peu galvaudé, mais en même temps, il a tout son sens ici. C'était vraiment ça. Ça, c'était chouette.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Léo.

  • Speaker #2

    Je t'en prie.

  • Speaker #0

    Donc Martin, c'était ta première sélection cette année dans l'équipe de France de Chessboxing. Et ça se passe plutôt bien pour toi puisque tu es champion du monde. Je voulais donc te demander d'abord, qu'est-ce qui a été le plus marquant pour toi cette semaine ?

  • Speaker #6

    Moi, il y a beaucoup de choses qui m'ont marqué. Déjà, très content de faire partie de ce podcast, première chose. Mais ouais, il y a beaucoup de choses qui m'ont marqué. Le voyage déjà. Moi, je n'avais jamais mis les pieds en Arménie. C'était un truc de dingue. Même dans l'idée de se dire que tu vas faire la championnat du monde en Arménie, ça rajoute un peps en plus. Ça rajoute un... Ouais, ça rajoute un côté épique. Donc moi, j'ai adoré. Je dirais la deuxième chose, je pense, c'est l'énergie vraiment électrisante qu'on a eue avec l'équipe. Le fait de gueuler pour les copains quand t'es dans les gradins. Moi, j'avais fait déjà plein plein de matchs dans les gradins que j'avais vus, mais jamais à ce niveau-là de sentir une énergie de fou furieux quand tu cries, quand on trouvait des slogans à crier dans les gradins, pour en plus pas forcément que les Russes comprennent toujours ce qu'on disait. de notre côté et y aller à fond jusqu'à s'arracher un poumon et surtout ensuite sentir que après quand toi tu vas aller sur le ring bah les copains ils vont bien les pareils ça c'était trop beau moi en plus je suis pas de base un excellent boxeur ni un excellent joueur d'échecs donc je savais pas trop trop comment ça allait se passer j'appréhendais un peu je connaissais pas trop le niveau des gars en face j'avais un peu d'appréhension quoi en fait en allant sur le ring Et en fait, quand j'ai remarqué que je dominais à la boxe, que je pouvais mater sur l'échecquier, qu'on a fait la levée de pour dans le ring et que Kamel m'a soulevé comme un pourlouchon, c'était trop beau, trop intense pour moi. C'était incroyable.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu vas raconter en rentrant ?

  • Speaker #6

    Des anecdotes, j'en ai énormément sur ce voyage. Je pense que la première, c'est quand même que mon adversaire, qui est quand même un coach de boxe sirénien de 41 ans, Il s'appelle Saman Saeediani. Quand il est venu me voir avant le combat et qu'il m'a dit « Before friends, non before fight, friends. During fight, no friends. But after fight, friends for life. » J'ai trouvé ça trop beau. En plus, s'envoyer des marmites dans la tronche. Et ensuite, juste se faire des gros câlins. Même avant le combat, se faire un gros câlin. Et ensuite, je sais que ce n'est peut-être pas demain la veille, mais si demain je dois aller en Iran, je peux dormir chez lui. Et si un jour lui, il va en France, il pourra m'envoyer un message. Et ça, cette création de communauté, elle est trop belle. La deuxième chose que je raconte à mes copains, c'est la quantité de fou rire qu'on a eu. Et déjà... J'irais avec Jules dans notre chambre d'hôtel, nous on était pliés comme des benets du matin au soir dans la chambre d'hôtel, à tel point que lui à un moment, je lui racontais des histoires de moi avec ma troupe de comédiens, qui est partons faire des voyages, partons faire des week-ends en bus, et lui qui me regarde de manière extrêmement sérieuse, qui me dit « Attends mais j'ai regardé s'il n'y a pas des bus sur le bon coin. » Et nous on était mais pliés de rire quoi. Il y a eu ça, il y a eu... Il y a eu une dernière histoire quand on est parti avec Alexis pour essayer de trouver la pire vodka possible. Et qu'on l'a trouvée. Et qu'on a fêté dignement la fin du championnat tous ensemble. Ça, c'était trop beau aussi. Ouais, je dirais la troisième. Je pense que pour moi, c'est la plus culte. C'est le fait que Valentin l'a dit, Guillaume l'a dit, mais en fait, apparemment, les Russes s'entraînent pour nous battre. Alors ouais, c'est plutôt pour vaincre Jules, Valentin, Paul Sergent maintenant aussi. Moi, je suis encore un petit nouveau dans le game. Mais j'adore imaginer que dans un club de boxe russe, il y a un coach russe qui est en train d'entraîner son poulain russe pour me taper, moi, petit français Martin Monoprada, parce qu'en fait, maintenant, je ne suis plus juste petit français Martin Monoprada, maintenant, en fait, je suis champion du monde. Donc en fait, les mecs, en fait, ils ont peut-être envie de venir me taper, quoi. Et ça, ça me régale, mais à un point, c'est juste inimaginable, quoi. Donc voilà, de toute façon, le chessboxing, ça me parle beaucoup. Moi j'ai un peu tendance à dire que c'est à mi-chemin entre le ridicule et l'épique. Et ça tombe bien parce que c'est vraiment un peu une philosophie de vie pour moi.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #6

    J'ai adoré, c'était une des expériences les plus excitantes de ma vie. Mais j'ai quand même quelque part un peu un petit bout d'inachevé. C'est-à-dire que j'ai fait 3500 kilomètres pour un seul combat. Alors ouais, je l'ai gagné et c'est jamais gagné d'avance. Je suis hyper fier d'avoir mené à... à bien le plan. Mais ouais, quand je vois comment mes camarades se sont donnés comme des tarés, en fait, moi, ça me donne un petit sentiment de frustration parce que moi, je n'ai pas eu besoin de me donner autant pour gagner et pourtant, j'ai gagné après un seul combat parce qu'en fait, on n'était que trois dans ma catégorie. Du coup, je sens que je peux faire mieux. Moi, j'ai envie de m'éclater beaucoup plus sur le ring, d'être plus précis, d'être plus percutant, d'être moins brouillon et puis ouais, j'ai aussi envie de montrer aux copains que je peux donner beaucoup plus ou une horloge. Donc, j'ai hâte de pouvoir défendre mon titre en équipe de France, en France, et de montrer tout ça à l'équipe et à tous ceux et celles qui viennent me soutenir, je l'espère.

  • Speaker #0

    Salut Emmanuel, je voulais revenir avec toi quelques minutes sur ce voyage à Yerevan. Toi, à la base, tu es venu comme accompagnant pour soutenir un des membres de l'équipe de France et tu es rentré avec une médaille d'or. Je voulais te demander d'abord, qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #7

    Salut Mona, merci pour l'invitation. Ce qui m'a marqué le plus à Erevan, c'est le nombre de participants, le nombre de nations qui étaient là. C'est la première fois que je vois autant de gens qui sont hyper motivés, hyper performants au chessboxing. Nous, on a un club sur Villers-Lebel, donc on voit déjà des gens en France. Faire du chess boxing, ça nous encourage énormément. Mais là, quand tu vois d'autres pays, forcément, c'est très réjouissant et ça amène beaucoup d'émotions.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu vas raconter aux gens en rentrant ?

  • Speaker #7

    que c'était pas gagné. Je suis venu effectivement accompagner Ausha, un boxeur qui est avec nous depuis les débuts de Kariklé. C'est le premier que j'ai emmené sur les prestations en prison, le premier que j'ai emmené dans les écoles, dans les entreprises, etc. On l'a accompagné, on l'a mentoré et il était prêt pour disputer sa première compétition grâce à l'accompagnement de l'équipe de France. Et oui, moi, c'est pas prévu que je combatte. Finalement, je fais le championnat light et je me retrouve face à lui en plus en finale.

  • Speaker #0

    C'est exceptionnel.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a donné envie de combattre alors que tu n'étais pas du tout venu pour ça ?

  • Speaker #0

    Je suis venu, j'ai voulu tester en fait le chess boxing. Moi, je vis de ça depuis trois ans. Je me suis dit, j'aimerais bien moi-même devenir champion, pourquoi pas. Là, c'est l'opportunité qui est là. Je m'entraîne depuis peu. Je suis de plus en plus discipliné. Donc, je me suis dit, c'est ma porte, c'est mon destin. Et quand on me dit que tu vas tomber sur le... Le combattant qui a combattu Ausha, je me disais, c'est la vengeance dont je parlais. Il faut absolument que je m'applique et que je donne tout. Donc, c'est ce que j'ai voulu faire et c'est ce que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Et donc, le combat, ça a été contre Ausha, donc ton poulain.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, beaucoup de pression. Je me suis dit, il faut absolument assumer, ne pas lui donner la victoire. Donc, on s'est regardé, on s'est dit, là, on est dans le même club, on a appris la discipline quasi en même temps. Mais c'est un combat, donc ce qu'il faut la victoire, viens la chercher. Moi, je t'ai accompagné jusqu'ici. Mais maintenant, il faut que tu viennes récupérer ce qu'il y a à toi. Donc moi-même, j'ai combattu et je ne lui ai rien lâché. Je ne lui ai rien lâché. En plus, Ausha, il a bien progressé sur la partie échec. En boxe, il était déjà très, très bon. Il a bien progressé aussi avec nos coachs. Donc en fait... Je me battais contre le travail qu'on a fait depuis tant d'années.

  • Speaker #1

    Tu étais très ému après ton combat, après tes deux combats d'ailleurs. C'était vraiment hyper beau à voir. Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #0

    Effectivement, le premier combat, je suis tombé dans les émotions. Pourquoi ? Parce que c'était mon premier combat en vrai. Et j'avais toujours dit à mon père que j'allais faire un combat, que j'allais faire du chess boxing, etc. Mais mon père, il est décédé. Donc il n'a pas pu le voir. Tout de suite, la première émotion que j'ai eue quand j'ai gagné contre ce Russe, c'était de penser à mon père. Forcément, c'était les larmes aux yeux dont je me suis retrouvé. Il n'a pas pu le voir avec ses yeux physiques.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Emmanuel.

  • Speaker #0

    Merci à toi Mona.

  • Speaker #1

    Samuel, je voulais revenir avec toi sur ces premiers championnats du monde. C'était donc ta première année avec l'équipe de France. Tu as fait deux magnifiques combats. Je voulais te poser une première question qui est, qu'est-ce qui toi t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #2

    Ce qui m'a le plus marqué, ce n'est pas forcément mes combats, c'est plutôt l'énergie de l'équipe. Moi, j'étais plus marqué par les combats que j'ai vus que par ce que j'ai fait. Pas forcément par les victoires. Il y a eu des défaites aussi qui étaient hyper prenantes. Et c'est plutôt ça qui m'a marqué. Il y a eu des scénarios de combat qui étaient vraiment fous à suivre. C'est ce qu'on dit souvent sur ce sport, c'est que c'est toujours incertain et qu'il y a des remodissements à chaque fois. On n'est jamais sûr de comment ça va finir. La tension est maximale tout le temps.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un ou plusieurs combats en particulier que tu as en tête ?

  • Speaker #2

    Il y a eu les victoires de Valentin qui étaient toujours très tendues au niveau de la boxe. Et on sentait que ça pouvait vite basculer à tout moment. Il y a eu la défaite de Logan qui était hyper émouvante. Ça, c'était assez fort. Le combat de Logan en finale était très prenant. J'avais l'air mozou à la fin. C'était de voir l'issue du combat. Il y avait Paul aussi où c'était une guerre. On était tous deux survoltés. C'était fort mais différent à chaque fois.

  • Speaker #1

    Comment tu te sens juste après ces championnats du monde ?

  • Speaker #2

    Fier, hyper motivé de continuer à travailler, ça c'est sûr. Beaucoup de fierté d'avoir vécu ça.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu racontes aux gens autour de toi, que ce soit au club de Toulouse ou tes proches ?

  • Speaker #2

    C'est un peu ce que je dis là, c'est un peu ce que j'ai ressenti avec les combats que j'ai vus, l'énergie qu'il y avait dans le gymnase. Et de savoir eux aussi, parce qu'il y en a pas mal qui l'ont suivi, donc voir un peu comment ils l'ont... Si ça leur a plu, comment ils ont... qui pensent du sport, surtout la partie échec. Je me demande un peu comment les gens vivent. Est-ce qu'ils arrivent à suivre ces parties-là ? Ou est-ce que c'est que du spectacle ? Ou est-ce qu'ils arrivent vraiment à ressentir ce qu'on a ressenti nous, l'incertitude et la tension qu'il y a ?

  • Speaker #1

    Et alors ? Tu as eu des ressources ?

  • Speaker #2

    Effectivement, ce qui est dommage, c'est qu'ils passent les échecs. Ils ne font pas l'effort de suivre la partie d'échec, même si je pense que les commentaires de Carl et tout, on peut quand même arriver à suivre même si on ne comprend rien aux échecs. On peut arriver au moins à sentir un peu les moments où ça bascule, où il y a une tension, où au contraire au moins il ne se passe rien. Et il y en a un qui domine clairement la partie, mais rien que d'avoir, de savoir là ça a basculé et là ça va changer quelque chose à la boxe et ça va être différent, ça c'est important de le... de le suivre donc je pense qu'il faut pas que... C'est un peu ça qui est compliqué à faire comprendre aux gens, c'est qu'il faut pas s'arrêter à... C'est pas grave si on comprend pas la partie, on va au moins saisir ces moments-là où ça bascule.

  • Speaker #1

    Et donc toi ton deuxième combat, donc en demi-finale, l'arbitre l'a arrêté en fait parce que tu saignais trop de l'arcade à son goût. Comment t'as vécu cet arrêt de combat ?

  • Speaker #2

    Bizarrement j'ai pas du tout été... J'ai pas du tout été frustré. En fait moi j'étais très content d'avoir gagné le premier combat. C'était vraiment ce qui me faisait stresser, de perdre ce premier combat et que ça s'arrête trop vite. Et non, je n'étais pas du tout énervé ou frustré ou agacé vraiment. Mais je le suis peut-être plus maintenant en fait, où je me rends compte que je m'en fais maintenant en fait. Et quand je vois comment sont terminées les finales, je me suis dit, je vais être un peu plus amoché et ce ne serait pas si grave. Et clairement aux échecs, il était... meilleur et partait bien mieux que moi. Donc voilà, j'ai quitté un peu le combat comme ça en me disant « bon bah t'étais perdant aux échecs, t'aurais du mal quand même à gagner à la boxe » . Maintenant, après être rentré, j'aurais bien aimé faire un deuxième rang de boxe et voir un peu, et ouais, m'exprimer un peu plus à la boxe parce qu'il y a quand même pas mal d'arrêts de jeu aussi qui ont cassé un peu le rythme, mais ça aurait pas changé l'issue du combat.

  • Speaker #1

    Samuel, est-ce qu'il y a quelque chose que tu veux ajouter pour terminer ?

  • Speaker #2

    Non, en fait ce que j'ai vraiment apprécié, et c'est ce que je dis un peu aux gens maintenant, c'est que c'est pas... Juste deux sports mis ensemble et qui restent un peu cloisonnés, c'est vraiment un sport à part. Et ce que je trouve fou, c'est qu'on ne peut pas réciter un peu notre niveau à la boxe et notre niveau aux échecs. On ne peut pas trop le réciter tel quel. C'est toujours un combat différent avec une situation différente. Et en fait, celui qui gagne, c'est celui qui... qui va s'adapter le mieux au combat qui est en cours. Même des fois, on voit des gens, on le dit souvent, mais des gens qui sont perdants aux échecs, perdant la boxe, et qui finissent par gagner autant. Donc, on ne peut pas imposer notre jeu, on ne peut pas réciter ce qu'on connaît. On est obligé de s'adapter à... C'est un peu ce que dit Carl aux échecs, il faut prendre la position telle qu'elle est et pas essayer de forcer un peu le jeu en imposant nos tactiques, en imposant quoi que ce soit. Il faut vraiment prendre la position telle qu'elle est. la boxe et le sport en général du chess boxing, c'est vraiment ça. Il faut prendre le combat tel qu'il est et s'adapter. Survivre et s'adapter au combat qui est en cours. Et ça, c'est ça qui est vraiment trop beau dans ce sport. C'est vraiment que ça. Et donc, on n'est pas forcément... On peut ne pas être gagnant et finalement, à la fin, on s'en sort et on a survécu et on finit par gagner le combat. Donc ça, c'est vraiment ce que j'ai vu et ce qui m'a vraiment touché dans ce... dans les combats et ce qui m'a motivé à continuer. Karl,

  • Speaker #1

    c'est la troisième année consécutive que tu viens au championnat du monde et cette année en tant que coach de l'équipe de France de chessboxing. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué de cette semaine ?

  • Speaker #3

    Alors, je dirais tout d'abord l'ambiance générale, c'est-à-dire qu'auparavant, même en Turquie, Et à Richon, on était installés dans des hôtels pas mal, à Antalya notamment, le ring était dans le lieu où on habitait. Et cette fois-ci, c'était dans un gymnase un petit peu à l'écart. Et là, j'avais vraiment l'impression que sans faire exprès, on est retombé dans la BD, dans la dystopie, toute l'esthétique en fait. de tout le championnat, pas seulement l'endroit, mais quand on a atterri en Arménie, on avait une espèce de ce que j'ai pris pour un central nucléaire en plein milieu du désert. Je ne sais même pas comment ils ont fait pour la construire. Et bon, cinq minutes après, on atterrit à Yeravan et on se demande vraiment où est-ce qu'on est. Et toute l'architecture, même, il y a... Il y a des espèces de falaises qui font partie d'un champ de construction, avec on dirait des hôtels modernes. On ne comprend pas très bien en fait cette ville. Et il y a une pauvreté certaine mélangée avec des gens plutôt aisés aussi d'autre part. Donc voilà, un espèce de mélange de tout. Et une fois arrivé sur le lieu du tournoi, surtout quand la nuit tombait, il y avait un espèce de... lumière de bureau qui tombait du plafond, d'un haut, très haut plafond, et qui éclairait que le ring. Et on avait juste ça sous les yeux, et on était dans les tribunes et on avait des discussions comme si c'était le quotidien. C'était genre dans une banalité absolue. Il y a ces combats de chess boxing dans un vieux gymnase communiste. Donc voilà, c'était juste. cette banalisation de la dystopie qui pour moi était fantastique. Ça, c'est ce que je retiens, on va dire, le plus. Je ne veux pas du tout enlever les mille et une autres choses qui m'ont beaucoup marqué ce périple.

  • Speaker #1

    C'est comment d'être coach de l'équipe de France ?

  • Speaker #3

    C'est fantastique. C'est fantastique d'avoir des gens à qui on peut donner et qui sont prêts à absorber comme un bandage et l'hémoglobine. Ils sont prêts à s'emprégner de son savoir. Tout ce qu'on dit est pris avec des yeux, avec des petits trucs dans les yeux qui sont émerveillés. Peut-être que j'ai débloqué quelque chose, les retours, les remerciements. Moi, j'ai donné beaucoup de cours dans ma vie, en fait, très souvent à des enfants qui n'avaient pas forcément envie d'être là. Bon, on passait des bons moments ensemble quand même. Mais là, en fait, d'avoir affaire à des gens qui sont là, qui ont envie d'être là, pour qui l'envie de progresser... n'est pas juste un luxe, c'est peut-être quelque chose qui va les sauver, qui va, sur le terrain, peut-être que ça va véritablement changer, en fait, leur destin sur cette semaine, qui va véritablement changer leur destin sur une vie, et que chaque instant, en fait, soit pleinement vécu, en fait. Donc, c'est en brise un peu l'atome du temps. C'est pas la... Là, ça fait une semaine que je suis revenu. Je n'ai fait que dormir et me reposer. Et il ne se passe absolument rien. Mais je n'ai aucun regret. Je ne cherche même pas à remplir ce temps. Parce que je comprends bien ce qui s'est passé. C'est que voilà, on a pleinement vécu une aventure. Et du coup, voilà, il est le temps maintenant pour le repos.

  • Speaker #1

    Tu as quand même fini par faire un combat. Ça m'a plutôt empêché.

  • Speaker #3

    Bah non. En fait, j'étais à trois semaines du truc. J'ai vu qu'il y avait un gars qui était en moins de 92, master, tout seul dans sa catégorie. Et voilà, je me suis laissé tenter. Je me suis dit, je l'ai fait pour lui. Je me suis convaincu que je le faisais pour lui. Mais bon, c'était aussi pour remonter en selle. Je ne sais pas si je vais en faire une habitude. Pour ceux qui ne savent pas, j'ai pris un KO trois mois presque jour pour jour avant. Du coup, ce n'était même pas pour gagner, c'était pour remonter en selle, vraiment pour ne pas me taper un blocage plus tard. Moi, en fait, il y a des gens qui rentrent dans la boxe, ils ont pour… pour champion, pour idole, pour modèle des grands champions de boxe, des Duran, des Mike Tyson, machin. Moi, c'est beaucoup plus Brad Pitt dans Snatch. Tu vois, je me prends un pain dans la gueule et puis je me tire sur les cordes et on repart. Et je ne cherche pas à avoir une technique parfaite. Pour moi, c'est beaucoup plus mentalement. Juste, voilà, je suis le gars, tu es là, tu ne t'es pas entraîné, vas-y, tu es prêt à monter dans le ring. ok, vas-y, pourquoi pas, on y va, de répondre du tac au tac à la vie. Et peu importe le résultat du truc, je veux y aller, ce n'est pas passé devant de la cata. Pendant le truc, je me suis dit, si je tiens 30 secondes, c'est bien. Et au final, il s'est fatigué. C'est le problème avec les mecs avec beaucoup de muscles qui sont très puissants, c'est qu'ils se fatiguent assez vite. Et moi, du coup, toute cette pliométrie que je m'entraînais, j'ai pu faire des petits bonds, j'ai pu sautiller hors du danger. Et puis, un petit peu de drame à la fin, j'ai filé une tour sans faire exprès. C'est juste plus rigolo.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Karl.

  • Speaker #3

    Merci à toi, Mona.

Chapters

  • Jingle d'intro

    00:00

  • Introduction de l'épisode

    00:36

  • Baptiste Castegnaro, champion de France de boxe pro et médaille de bronze en chessboxing

    00:54

  • Kenza Megzari, seule femme de l'équipe de France

    03:32

  • Alexis Imbault, fondateur de Chessboxing Grenoble et médaille de bronze

    07:53

  • Gurcharan Sing Bagri, combattant de Carré Clay et médaille de bronze

    11:12

  • Léo Guirlet, combattant de Chess Boxing Paris et médaille de bronze

    16:39

  • Martin Monnot-Prada, médaille d'or et combattant de Chessboxing Montreuil

    22:57

  • Emmanuel Kinzonzi, fondateur de Carré Clay et médaille d'or en chessboxing light

    28:07

  • Samuel Dallaporta, médaille de bronze et combattant du Chessboxing Toulouse

    31:55

  • Carl Strugnell, coach échecs et chessboxing de l'équipe de France

    37:45

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Description

Du 23 au 28 octobre 2024, c’était les championnats du monde de chessboxing. Avec l’équipe de France, on est parti à Yerevan, la capitale de l’Arménie, pour aller chercher des médailles.


Ayant organisé et fait partie du voyage, il me paraissait impensable de ne pas en profiter pour faire un épisode spécial, afin de faire parler les membres de l’équipe de France, combattants ou staff. 


Lundi dernier (04/11/24), j’ai sorti un premier épisode avec une partie de l’équipe de France. 


Voici la suite.


Dans cet épisode :

  • Baptiste Castegnaro, champion de France pro en boxe anglaise et médaillé d’argent en chessboxing

  • Kenza Megzari, seule combattant de l’équipe de France et membre du Chess Boxing Paris

  • Alexis Imbault, fondateur du Chessboxing Grenoble et médaille d’argent 

  • Gurcharan Sing Bagri, médaille de bronze et combattant de Carré Clay

  • Léo Guirlet, combattant de Chess Boxing Paris et médaille de bronze

  • Martin Monnot-Prada, médaille d’or et combattant du Chessboxing Montreuil

  • Emmanuel Kinzonzi, fondateur de Carré Clay, mentor et médaille d’or en chessboxing light

  • Samuel Dallaporta, médaille de bronze et combattant du Chessboxing Toulouse

  • Carl Strugnell, coach échecs & chessboxing de l’équipe de France





Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Né de l'imaginaire d'Anne Kibinal en 1992, puis concrétisé par l'artiste néalandais Yé Pé Rubin en 2003, ce sport qui mélange la boxe anglaise et le jeu d'échec est aujourd'hui en plein essor car il est tout simplement génial. Bienvenue dans le podcast de Chelle Poussier. Il y a deux semaines jour pour jour, j'étais avec l'équipe de France en Arménie, à Yerevan, pour les championnats du monde de chess boxing. A cette occasion, j'ai décidé d'interviewer tous les membres de l'équipe de France, les uns après les autres, pour recueillir leurs ressentis sur cette semaine incroyable. Lundi dernier, j'ai sorti la première partie des entretiens. Voici la suite. Baptiste, c'était ta première sélection cette année au championnat du monde de chess boxing. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a le plus marqué, je pense, c'est la cohésion entre tout le monde. J'ai trouvé l'équipe super soudée et ça j'ai beaucoup apprécié.

  • Speaker #0

    C'est différent de ce que tu as pu voir ailleurs dans la boxe ?

  • Speaker #1

    Non mais c'est un sport quand même individuel. Mais là j'ai trouvé qu'il y avait une forme, on était tous soudés comme une équipe. C'était bien, tout le monde m'a aidé à progresser aux échecs. Je ne sais pas comment expliquer, mais tout le monde était solidaire.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu as raconté à tes proches ou dans ta salle de boxe quand tu es rentré ?

  • Speaker #1

    J'ai raconté à tout le monde de me suivre dans cette aventure et de venir avec moi la prochaine fois. J'essaye de motiver tout le monde et je vais y arriver.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux parler un petit peu de tes combats ? Ton premier combat, ça s'est terminé à la boxe, deuxième aux échecs. Je veux bien que tu m'expliques un petit peu comment ça s'est passé.

  • Speaker #1

    Alors à la boxe, c'était l'idée. Moi, c'est mon point fort. Franchement, le niveau à la boxe n'est pas énorme. Les gens savent boxer, mais ce n'est pas trop compliqué pour moi de gagner à la boxe. Par contre, aux échecs, on avait mis une stratégie en place. Et ça, j'ai bien aimé. La veille, on a travaillé dessus. Pendant un moment, tout le monde m'a aidé. La stratégie, c'était de tenir le temps pour pouvoir faire le premier round de boxe. Malheureusement, je n'ai pas réussi à finir au premier round, même si ça n'était pas loin. Mais ce que je retiens surtout, c'est que la veille, tout le monde m'a aidé à bosser la stratégie. Ça, j'ai bien aimé.

  • Speaker #0

    Tu pensais que ça suffirait un round de boxe pour terminer le combat avec le deuxième combattant ?

  • Speaker #1

    C'est clairement... Dans ma tête, tout le monde me disait qu'il était super bon. Donc, je m'attendais à mieux, en vrai. Et une fois le premier coup de poing au-dessus, je savais. Donc, cette tête-là, ça a été mon défaut. C'est que je me suis précipité.

  • Speaker #0

    C'est ça que tu me disais après ton combat, c'est que tu avais tellement en tête de le mettre KO que finalement, tu n'as pas forcément... Boxer comme t'aurais aimé ? J'ai pas boxé,

  • Speaker #1

    j'ai parti à la bagarre. J'aurais dû le boxer, juste jouer avec lui comme on joue aux échecs, c'est tout. L'amener où je voulais l'amener, au lieu de partir comme un bourrin.

  • Speaker #0

    Et là, en rentrant,

  • Speaker #1

    c'est quoi la prochaine classe ? J'ai pris un engouement pour les échecs, j'y joue tous les soirs, c'est comme une drogue.

  • Speaker #2

    Tous les soirs,

  • Speaker #1

    je me pose et je regarde plus la télé, je joue aux échecs.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux ajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #1

    Super expérience. Franchement, j'ai grave apprécié. Je suis content, tout simplement.

  • Speaker #0

    Kenza, c'est la deuxième année consécutive que tu pars au championnat du monde avec l'équipe de France. Cette année, tu étais la seule femme du groupe. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette année ?

  • Speaker #3

    Ce qui m'a le plus marquée cette année, c'était le combat de Jean-Yves. Ce n'était pas le mien, mais c'était le combat de Jean-Yves. J'étais assise à côté de Dimmer. Et juste avant le combat, il m'annonce que son adversaire avait 30 combats pros. Et j'ai ressenti le stress pour Jean-Yves. Même l'année dernière, je ressentais un petit peu, quand j'étais de l'autre côté du ring, je ressentais le stress pour les autres. Mais là, c'était comme si c'était moi qui allais combattre le mec. Restez. J'ai vraiment ressenti ce stress-là. Et j'ai aussi réalisé que finalement, chez ce boxing, c'était dur. Parce qu'en boxe, jamais 30 combats pros soient contre un zéro combat. Donc, il était dur à regarder ce combat-là. Et il y a aussi le côté, quand Kamal a jeté les penches, j'étais soulagée. Pour Jean-Yves et pour nous tous, parce que je me suis dit, jamais l'équipe de France nous mettra en danger pour... Pour une médaille, je trouvais ça très beau.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu vas raconter aux gens en rentrant ?

  • Speaker #3

    Je pense que c'est un beau sport. Et surtout les moments passés à l'hôtel après les combats. Les moments aussi passés au petit-déj, on est tous ensemble, on prend le petit-déj, on part se soutenir. Même ceux qui n'ont pas le combat, ils sont là pour les autres. Ceux qui ont perdu au début, comme moi, ils sont restés pour les autres. Et c'est vraiment une aventure humaine avant tout. Ce qui m'a marquée aussi, c'est mon adversaire qui me propose des cours d'échecs, parce que c'est une preuve d'échec. C'est ce qui rend le sport beau aussi, de voir plusieurs nations, plusieurs pays, plusieurs cultures, et aussi découvrir un nouveau pays, l'Arménie. C'était différent de l'année dernière, parce que j'étais moins en mode compétition. Avec toute la fatigue de l'année, c'était une année assez difficile. Et j'avoue que j'ai hésité à venir. Je me suis dit, je vais partir pour l'aventure humaine. Et ça m'a aidée à me reconnecter et ça m'a rappelé pourquoi j'aime ce sport. Et ça m'a remotivée. Je retrouve la Kenza de l'année dernière qui était très motivée. C'est vrai qu'avec beaucoup d'entraînement, une année assez chargée, j'ai un petit peu déconnectée. Mais cette semaine-là m'a... connecter, m'a remotivée, m'a donné la niaque que j'avais et je sais que je vais revenir encore plus forte.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as envie de parler un petit peu de ton combat, de ton adversaire, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #3

    C'était un combat différent. Je voulais changer de Sneha. C'est vrai que mes deux seuls combats, c'était contre elle. Je l'adore mais à un moment, je voulais voir ce que je vaux avec une autre personne. Et je suis assez fière de mon round de boxe. Ce n'était pas suffisant mais je suis fière parce que j'ai pu m'exprimer. J'ai pu boxer contre une personne qui a à peu près mon niveau. Parce qu'on a commencé toutes les deux l'année dernière la boxe. C'est vrai qu'il y a un écart de niveau aux échecs. Mais je garde du positif parce qu'au niveau de boxe, j'étais assez fière de moi de me rendre de boxe.

  • Speaker #0

    C'est quoi les plans pour l'année à venir ?

  • Speaker #3

    C'est revenir plus forte en 2025. Et pour ça, vu qu'il n'y a pas beaucoup de femmes, Et j'espère que ça va changer, qu'il y aura plus de femmes. Moi, je n'ai pas d'adversaire, donc je ne peux pas m'entraîner. Je m'entraîne avec des mecs, mais ce n'est pas pareil. Donc, je me suis lancée un challenge cette année. C'est me lancer en boxe amateur pour progresser en boxe et faire des tournois d'échecs pour progresser aux échecs et combiner les deux quand je serai plus forte dans les deux. Je me suis donnée une année pour faire ça. Et si, bien sûr, je vais être des propositions de combat en chess boxing, je suis preneuse. Mais je sais que c'est compliqué. Il n'y a pas beaucoup de femmes. Déjà, je suis la seule à faire ma compétition en France. Et même en Europe, on n'est pas beaucoup. Ce n'est pas aussi développé qu'en Asie. Et c'est vrai qu'attendre les championnats du monde, je ne gagne pas en expérience. Donc, je me suis dit challenge cette année. Je fais les choses autrement et on va progresser dans les deux.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Kanza.

  • Speaker #3

    Merci à toi, Mouna. Merci.

  • Speaker #0

    Alexis, c'était tes premiers championnats du monde cette année. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #4

    Ce qui m'a le plus marqué, c'était avant tout déjà mes premiers combats. Le stress à remonter sur le ring, le ressenti des coups qu'on se prend sur le ring. Du coup, si on faisait une combat sur ma défaite, la rage que je pouvais avoir contre moi-même parce que j'ai fait... c'était un peu la catastrophe sur les échecs. Je me suis posé pour la première fois cette question du pourquoi est-ce que tu fais ça ? Je suis passé un peu partout et c'est vraiment le truc que je retiens de manière personnelle en tout cas.

  • Speaker #0

    Et si tu veux bien le partager avec nous, est-ce que tu as trouvé la réponse à cette question ?

  • Speaker #4

    La réponse, elle est évidente après le combat. Après le combat, on se dit, t'as quand même fait un truc de ouf. T'es monté sur un ring contre un Russe qui voulait t'arracher la tête, toi t'as tenu. C'est justement aussi pour ressentir toutes ces émotions-là. Je pense qu'on n'aurait pas... autant de joie à la fin du combat ou autant de tristesse à la fin du combat si on n'aurait pas tout ce stress en amont du combat. En fait tout ça, ça va de pair et ok on peut se poser la question avant le combat parce qu'on a que ce stress mais après le combat on comprend quoi.

  • Speaker #0

    Et c'est ça que tu as raconté à tes proches et tout ça en rentrant ?

  • Speaker #4

    Ce que j'ai d'abord raconté c'était surtout l'expérience de l'équipe, d'être en équipe de France et de soutenir les uns les autres. d'aller en Arménie pour combattre, juste se dire ça. C'est surtout l'esprit d'équipe que j'ai d'abord raconté à mes proches. Et après, toutes ces émotions-là qui viennent dans un second temps.

  • Speaker #0

    C'est quoi le programme pour l'année à venir ?

  • Speaker #4

    Ça va être de travailler, travailler, travailler. J'ai vraiment gardé un peu en travers de la gorge cette défaite en finale. mais je pense que je la vis assez bien cette défaite. C'est-à-dire qu'elle ne m'empêche pas du tout de dormir la nuit, mais elle va donner cette rage supplémentaire pour... pour continuer à m'entraîner, pour ne pas baisser les bras.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux ajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #4

    Globalement, après, ça a été un peu dit et redit, mais c'est vraiment le fait d'y aller, de rencontrer plein de nouvelles personnes, de passer beaucoup de bons moments avec eux, de toutes les émotions que j'ai eues aussi de manière personnelle, je les ai eues en voyant les combats de ces gens-là. Il y a vraiment eu un esprit d'équipe. que je m'y attendais parce que déjà, il y avait une très bonne ambiance sur des sélections nationales. Mais tout de même, je pense que c'est important de le remarquer. D'ailleurs, c'était quand même les Français qui faisaient beaucoup plus de bruit dans les tribunes que les autres pays. Et je pense que ce n'est pas pour rien. Donc, c'est toutes ces nouvelles rencontres que j'ai faites cette année et d'autres rencontres qui se sont confirmées aussi parce que certains, je les connaissais déjà depuis un an. Tout ça, c'est des choses que je vais retenir de ces championnats du monde.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Alexis. Bon, ça c'est marrant parce que tu es un des premiers chessboxers que j'ai rencontré quand j'ai découvert le chessboxing. Cette année, c'était ta première sélection pour les championnats du monde avec l'équipe de France. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué dans cette semaine ?

  • Speaker #5

    La veille de la finale contre Emmanuel Quinzonzi, j'ai appelé une collègue en FaceTime. qui faisait de l'animation qu'on a organisée avec Cariclet. Elle est avec les petits et elle m'a demandé si je voulais leur parler. Et tous les petits étaient là en train de crier. Et il y a un petit, j'ai envie de dire fouteur de merde, qui prend le téléphone et dans ton posé calme, il commence à me poser des questions, tous plus pertinents les uns que les autres. en affichant un grand sourire. J'ai cru voir les étoiles dans ses yeux à ce moment-là. Pendant le feste, je me suis dit, en fait, peu importe le résultat de demain, j'ai déjà gagné. Parce que je crois avoir réveillé quelque chose en lui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu racontes aux gens entrant ?

  • Speaker #5

    que je raconte aux gens. D'une part, c'est toute l'histoire autour de ce voyage qui a été très compliquée pour moi. Deux jours avant le départ, je n'avais pas mon passeport. Je ne savais pas si j'allais partir ou pas. Mais c'est surtout aussi le combat contre Manu.

  • Speaker #0

    Parle-moi un peu du combat.

  • Speaker #5

    C'était un combat de finale en chaise boxing light. Il avait pris la veille l'adversaire contre qui j'avais perdu. en chaise boxing normale. Et moi, j'avais pris un Allemand que j'ai gagné. Du coup, on était hyper heureux. On ne savait pas comment on allait dérouler la chose, si on y allait vraiment, si on y allait doucement. On ne savait pas exactement ce qu'on voulait faire. Tant que j'y pense, j'aimerais remercier mon club qui ont tenu à venir et à financer ce voyage. ainsi que le soutien de toute ma ville, de tous mes proches. Et du coup, pour en revenir au combat, Emmanuel me dit « On va y aller et on va le faire sérieusement. » Et du coup, je me suis dit « Ok, moi aussi. » De toute façon, je ne pense pas qu'on aurait pu faire du semblant. Il faut aussi savoir que pour moi, ça a été très compliqué le jour même, que sentimentalement, c'était dur. Parce que Manu, c'est... D'une part, le créateur de Cariclet. Et pour moi, c'est un mentor. Je dirais même plus si tu le considères comme un grand frère. Et pour moi, c'est l'exemple de la droiture, de la persévérance. Il est hyper généreux et calme dans quasiment toutes les circonstances.

  • Speaker #0

    Tu disais que c'était compliqué pour toi le lendemain où tu combats ?

  • Speaker #5

    Oui. Emmanuel, je le rencontre la même année que toi, il y a trois ans. De base, je devais faire un stage quelque part. On a commencé à se côtoyer vraiment pendant l'événement. Il m'a appelé pour ton événement. Et juste après, il me demande si j'ai envie de faire une prestation en prison à la maison d'arrêt d'Oni, dans le Val d'Oise. Je me dis, ouais, il est fou en fait, un peu. Parce qu'il veut emmener un... petit jeune de 18 ans en prison pour donner des cours à des tontons. Mais je pense que si je n'avais pas fait ça, je n'aurais pas forcément voulu être un chessboxer. Et pour revenir au jour du combat, tout ça là... Je m'en remémore. Tout ce qu'on a fait ensemble, tous les bons moments, les mauvais aussi. Tout ça, toute la journée, même pendant le combat. À cause de ça, je pense, c'est pas une excuse. Mais j'avais du mal à boxer correctement, comme d'habitude. Jusqu'au bout du troisième round, vers la fin, j'ai réussi à me relâcher un peu. Passer outre... de ce blocage mental. Mais par contre, ce qui est étonnant, je trouve, personnellement, c'est qu'aux échecs, j'ai réussi à garder mon calme. Si j'avais 10 secondes de plus, je l'aurais maté. Mais voilà, j'ai perdu le temps, je suis tombé.

  • Speaker #0

    On a vu ta progression en boxe, mais surtout aux échecs. Et là, c'est quoi ton programme pour l'année à venir, jusqu'au championnat du monde en 2025, qui se feront donc en France ?

  • Speaker #5

    programme que j'ai fait pour préparer ce championnat. Je faisais presque 4 heures d'échec par jour au début. Je faisais hyper attention à ce que je mangeais pour perdre du poids parce que je ne suis pas du tout dans ma catégorie et même là, pour l'instant, il faut que je me soigne. Je me suis blessé à l'épaule. J'ai une fissure au labrum. Il faut qu'on m'en perd. Après ça, je vais essayer de revenir. pour les championnats du monde.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Richard. Donc Léo, ça fait longtemps qu'on se connaît. Tu es au club de Paris depuis un certain temps et tu as déjà commis un IFC. Et c'était cette année ta première sélection avec l'équipe de France de chessboxing pour les championnats du monde en Arménie. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #2

    Beaucoup de choses. Ce qui m'a le plus marqué, je dirais, c'est l'approche des combats. Le plus difficile, c'est de gérer tous les moments qui précèdent vraiment le combat. Après, une fois qu'on est dans le combat, ça vient tout seul, on est sur des rails et le combat se passe plus ou moins bien, mais il se passe. Je dirais que ce qui m'a marqué, c'est vraiment la difficulté de l'avant. Gérer sa préparation, sa montée en intensité, gérer le fait d'avoir une responsabilité aussi, de porter le maillot de l'équipe de France. Ça, c'était énorme pour moi, c'était inespéré, c'était un rêve de gosse qui se réalisait. Donc il y avait cette attente-là que je m'étais mis moi-même. Et puis, cette nouveauté de l'athlète de haut niveau, mine de rien, qui doit préparer sa compétition et qui doit gérer pendant un mois, deux mois, presque trois, l'approche de l'événement pour être optimal, en forme optimale le jour J. Ça vraiment, c'est quelque chose qui m'a transformé, dont je me rappellerai. Et ce stress, cette montée d'intensité, d'adrénaline, le jour qui précède et le moment qui précède le combat, c'est un peu la particularité de l'athlète de haut niveau que je découvrais et qui vraiment a été la principale force, la principale intensité de la semaine. Je suis content d'avoir bien géré ça, d'ailleurs, j'étais fier de moi. Pour le coup, le fait d'avoir déjà 36 ans, je pense que ça aide aussi à prendre ça avec un peu plus de maturité, de lucidité, de bien se connaître, ses forces, ses faiblesses, de savoir comment gérer. Ça, ça m'a été précieux. Je pense qu'à 20, 25 ans, je n'aurais pas du tout géré ça comme ça. Peut-être que j'aurais subi beaucoup plus encore de pression.

  • Speaker #0

    Et du coup, justement, est-ce qu'il y a quelque chose que tu ferais différemment ou que tu feras mieux la prochaine fois ?

  • Speaker #2

    J'espère qu'il y aura une prochaine fois, sans doute. Et oui, je pense que... Je me servirais de cette expérience-là pour me préparer de plus loin encore, de façon à pouvoir produire une meilleure intensité dans l'effort. J'ai à chaud, pas revu toutes les images encore, mais déjà j'ai la sensation qu'il y a moyen de faire mieux en termes de performance. J'ai beaucoup de progrès à faire avec des objectifs que je peux élever et je pense que je peux aussi améliorer. ma préparation en la faisant partir de plus loin, en la faisant monter en intensité. Quand on est inexpérimenté sur une première sélection, il y a tout un tas de choses qui coûtent de l'énergie dans la découverte. Ça consomme de l'énergie. Je pense que sur une deuxième sélection, il y a déjà beaucoup de choses qui sont connues, qui peuvent rouler toutes seules et qui peuvent laisser davantage d'énergie disponible pour être encore mieux préparé, encore plus intense dans l'effort et encore plus optimale, plus efficace.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu racontes à tes proches en rentrant et peut-être aussi aux gens qui t'entourent dans ton travail au quotidien à l'école ?

  • Speaker #2

    Ce n'est pas facile. Plein de choses, on a envie de raconter plein de choses et à la fois, souvent, on ne sait pas par où commencer. D'abord parce que les gens ne connaissent pas encore toujours bien le sport, ils n'ont parfois pas toujours bien compris. Donc, il faut parfois faire un peu de pédagogie et en même temps, on est tellement bouleversés, on est tellement… tellement pris par la force de ce qu'on a vécu qu'on a du mal à être pédagogue. On a juste envie de parler comme si les choses étaient évidentes. Et j'espère que ça viendra très, très vite, qu'on n'aura plus besoin de faire ce travail de pédagogie-là. Donc, ce qui domine, c'est vraiment l'intensité de l'émotion qu'on a vécue, c'est la fierté, c'est le côté un peu fou d'avoir pu représenter le pays comme ça, comme si on était... Joey Fritz, son gars, Zidane, enfin, ou Mbappé, bon bref, de se comparer à ces gars-là, c'est de la folie, alors même si évidemment on n'est pas pro, on n'a pas du tout le même, on ne parle pas de la même chose, mais quand même, malgré tout, c'est ça qu'on a envie de faire partager, et puis c'est une expérience qui, je pense, nous a tous transformés, en fait j'ai l'impression qu'à chaque combat je change à l'intérieur, que je suis une meilleure version de moi-même à la sortie, parce que je me connais mieux, parce que j'ai... J'ai traversé une vraie épreuve, en fait, dans le bon sens du terme. On est complètement pris par notre sport et par nos disciplines. Et puis, on a envie de montrer aux autres qu'ils nous soutiennent, parce que c'est spectaculaire, parce que ça vaut le coup, parce que ça fait vivre des émotions publiques aussi, du moins, on l'espère. On fait ça pour ça, aussi. Moi, j'ai toujours ça en tête à chaque fois. J'essaie d'apporter à ceux qui nous soutiennent. Le combat est quelque chose que je vis moi, mais que l'autre puisse le vivre aussi.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis content d'avoir rencontré tous mes équipiers en équipe de France. Il y a vraiment un bon esprit dans le sport, autant avec l'équipe de France qu'avec les autres participants d'ailleurs, parce qu'il y a un bon esprit, une camaraderie, un partage, même avec des nations, des gens, qui a priori n'auraient pas forcément beaucoup de coups. groupes en commun, j'en sais rien, en tout cas on partage tous cette passion du chessboxing, et puis dans l'équipe de France, que ce soit ceux que je connaissais un peu déjà, ou ceux que je connaissais mal, voire pas du tout, j'étais content de rencontrer des équipiers qui ont tous un petit grain de folie, tous un petit quelque chose de particulier qui est un peu propre au chessboxer, j'ai l'impression. On est amateurs, bien sûr, donc on a tous nos vies à côté, mais chacun, d'une façon ou d'une autre, dans sa personnalité, a un petit... quelque chose de particulier. Donc, j'étais vraiment content de vivre cette aventure humaine aussi. Le mot est un peu galvaudé, mais en même temps, il a tout son sens ici. C'était vraiment ça. Ça, c'était chouette.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Léo.

  • Speaker #2

    Je t'en prie.

  • Speaker #0

    Donc Martin, c'était ta première sélection cette année dans l'équipe de France de Chessboxing. Et ça se passe plutôt bien pour toi puisque tu es champion du monde. Je voulais donc te demander d'abord, qu'est-ce qui a été le plus marquant pour toi cette semaine ?

  • Speaker #6

    Moi, il y a beaucoup de choses qui m'ont marqué. Déjà, très content de faire partie de ce podcast, première chose. Mais ouais, il y a beaucoup de choses qui m'ont marqué. Le voyage déjà. Moi, je n'avais jamais mis les pieds en Arménie. C'était un truc de dingue. Même dans l'idée de se dire que tu vas faire la championnat du monde en Arménie, ça rajoute un peps en plus. Ça rajoute un... Ouais, ça rajoute un côté épique. Donc moi, j'ai adoré. Je dirais la deuxième chose, je pense, c'est l'énergie vraiment électrisante qu'on a eue avec l'équipe. Le fait de gueuler pour les copains quand t'es dans les gradins. Moi, j'avais fait déjà plein plein de matchs dans les gradins que j'avais vus, mais jamais à ce niveau-là de sentir une énergie de fou furieux quand tu cries, quand on trouvait des slogans à crier dans les gradins, pour en plus pas forcément que les Russes comprennent toujours ce qu'on disait. de notre côté et y aller à fond jusqu'à s'arracher un poumon et surtout ensuite sentir que après quand toi tu vas aller sur le ring bah les copains ils vont bien les pareils ça c'était trop beau moi en plus je suis pas de base un excellent boxeur ni un excellent joueur d'échecs donc je savais pas trop trop comment ça allait se passer j'appréhendais un peu je connaissais pas trop le niveau des gars en face j'avais un peu d'appréhension quoi en fait en allant sur le ring Et en fait, quand j'ai remarqué que je dominais à la boxe, que je pouvais mater sur l'échecquier, qu'on a fait la levée de pour dans le ring et que Kamel m'a soulevé comme un pourlouchon, c'était trop beau, trop intense pour moi. C'était incroyable.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu vas raconter en rentrant ?

  • Speaker #6

    Des anecdotes, j'en ai énormément sur ce voyage. Je pense que la première, c'est quand même que mon adversaire, qui est quand même un coach de boxe sirénien de 41 ans, Il s'appelle Saman Saeediani. Quand il est venu me voir avant le combat et qu'il m'a dit « Before friends, non before fight, friends. During fight, no friends. But after fight, friends for life. » J'ai trouvé ça trop beau. En plus, s'envoyer des marmites dans la tronche. Et ensuite, juste se faire des gros câlins. Même avant le combat, se faire un gros câlin. Et ensuite, je sais que ce n'est peut-être pas demain la veille, mais si demain je dois aller en Iran, je peux dormir chez lui. Et si un jour lui, il va en France, il pourra m'envoyer un message. Et ça, cette création de communauté, elle est trop belle. La deuxième chose que je raconte à mes copains, c'est la quantité de fou rire qu'on a eu. Et déjà... J'irais avec Jules dans notre chambre d'hôtel, nous on était pliés comme des benets du matin au soir dans la chambre d'hôtel, à tel point que lui à un moment, je lui racontais des histoires de moi avec ma troupe de comédiens, qui est partons faire des voyages, partons faire des week-ends en bus, et lui qui me regarde de manière extrêmement sérieuse, qui me dit « Attends mais j'ai regardé s'il n'y a pas des bus sur le bon coin. » Et nous on était mais pliés de rire quoi. Il y a eu ça, il y a eu... Il y a eu une dernière histoire quand on est parti avec Alexis pour essayer de trouver la pire vodka possible. Et qu'on l'a trouvée. Et qu'on a fêté dignement la fin du championnat tous ensemble. Ça, c'était trop beau aussi. Ouais, je dirais la troisième. Je pense que pour moi, c'est la plus culte. C'est le fait que Valentin l'a dit, Guillaume l'a dit, mais en fait, apparemment, les Russes s'entraînent pour nous battre. Alors ouais, c'est plutôt pour vaincre Jules, Valentin, Paul Sergent maintenant aussi. Moi, je suis encore un petit nouveau dans le game. Mais j'adore imaginer que dans un club de boxe russe, il y a un coach russe qui est en train d'entraîner son poulain russe pour me taper, moi, petit français Martin Monoprada, parce qu'en fait, maintenant, je ne suis plus juste petit français Martin Monoprada, maintenant, en fait, je suis champion du monde. Donc en fait, les mecs, en fait, ils ont peut-être envie de venir me taper, quoi. Et ça, ça me régale, mais à un point, c'est juste inimaginable, quoi. Donc voilà, de toute façon, le chessboxing, ça me parle beaucoup. Moi j'ai un peu tendance à dire que c'est à mi-chemin entre le ridicule et l'épique. Et ça tombe bien parce que c'est vraiment un peu une philosophie de vie pour moi.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #6

    J'ai adoré, c'était une des expériences les plus excitantes de ma vie. Mais j'ai quand même quelque part un peu un petit bout d'inachevé. C'est-à-dire que j'ai fait 3500 kilomètres pour un seul combat. Alors ouais, je l'ai gagné et c'est jamais gagné d'avance. Je suis hyper fier d'avoir mené à... à bien le plan. Mais ouais, quand je vois comment mes camarades se sont donnés comme des tarés, en fait, moi, ça me donne un petit sentiment de frustration parce que moi, je n'ai pas eu besoin de me donner autant pour gagner et pourtant, j'ai gagné après un seul combat parce qu'en fait, on n'était que trois dans ma catégorie. Du coup, je sens que je peux faire mieux. Moi, j'ai envie de m'éclater beaucoup plus sur le ring, d'être plus précis, d'être plus percutant, d'être moins brouillon et puis ouais, j'ai aussi envie de montrer aux copains que je peux donner beaucoup plus ou une horloge. Donc, j'ai hâte de pouvoir défendre mon titre en équipe de France, en France, et de montrer tout ça à l'équipe et à tous ceux et celles qui viennent me soutenir, je l'espère.

  • Speaker #0

    Salut Emmanuel, je voulais revenir avec toi quelques minutes sur ce voyage à Yerevan. Toi, à la base, tu es venu comme accompagnant pour soutenir un des membres de l'équipe de France et tu es rentré avec une médaille d'or. Je voulais te demander d'abord, qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #7

    Salut Mona, merci pour l'invitation. Ce qui m'a marqué le plus à Erevan, c'est le nombre de participants, le nombre de nations qui étaient là. C'est la première fois que je vois autant de gens qui sont hyper motivés, hyper performants au chessboxing. Nous, on a un club sur Villers-Lebel, donc on voit déjà des gens en France. Faire du chess boxing, ça nous encourage énormément. Mais là, quand tu vois d'autres pays, forcément, c'est très réjouissant et ça amène beaucoup d'émotions.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu vas raconter aux gens en rentrant ?

  • Speaker #7

    que c'était pas gagné. Je suis venu effectivement accompagner Ausha, un boxeur qui est avec nous depuis les débuts de Kariklé. C'est le premier que j'ai emmené sur les prestations en prison, le premier que j'ai emmené dans les écoles, dans les entreprises, etc. On l'a accompagné, on l'a mentoré et il était prêt pour disputer sa première compétition grâce à l'accompagnement de l'équipe de France. Et oui, moi, c'est pas prévu que je combatte. Finalement, je fais le championnat light et je me retrouve face à lui en plus en finale.

  • Speaker #0

    C'est exceptionnel.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a donné envie de combattre alors que tu n'étais pas du tout venu pour ça ?

  • Speaker #0

    Je suis venu, j'ai voulu tester en fait le chess boxing. Moi, je vis de ça depuis trois ans. Je me suis dit, j'aimerais bien moi-même devenir champion, pourquoi pas. Là, c'est l'opportunité qui est là. Je m'entraîne depuis peu. Je suis de plus en plus discipliné. Donc, je me suis dit, c'est ma porte, c'est mon destin. Et quand on me dit que tu vas tomber sur le... Le combattant qui a combattu Ausha, je me disais, c'est la vengeance dont je parlais. Il faut absolument que je m'applique et que je donne tout. Donc, c'est ce que j'ai voulu faire et c'est ce que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Et donc, le combat, ça a été contre Ausha, donc ton poulain.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, beaucoup de pression. Je me suis dit, il faut absolument assumer, ne pas lui donner la victoire. Donc, on s'est regardé, on s'est dit, là, on est dans le même club, on a appris la discipline quasi en même temps. Mais c'est un combat, donc ce qu'il faut la victoire, viens la chercher. Moi, je t'ai accompagné jusqu'ici. Mais maintenant, il faut que tu viennes récupérer ce qu'il y a à toi. Donc moi-même, j'ai combattu et je ne lui ai rien lâché. Je ne lui ai rien lâché. En plus, Ausha, il a bien progressé sur la partie échec. En boxe, il était déjà très, très bon. Il a bien progressé aussi avec nos coachs. Donc en fait... Je me battais contre le travail qu'on a fait depuis tant d'années.

  • Speaker #1

    Tu étais très ému après ton combat, après tes deux combats d'ailleurs. C'était vraiment hyper beau à voir. Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #0

    Effectivement, le premier combat, je suis tombé dans les émotions. Pourquoi ? Parce que c'était mon premier combat en vrai. Et j'avais toujours dit à mon père que j'allais faire un combat, que j'allais faire du chess boxing, etc. Mais mon père, il est décédé. Donc il n'a pas pu le voir. Tout de suite, la première émotion que j'ai eue quand j'ai gagné contre ce Russe, c'était de penser à mon père. Forcément, c'était les larmes aux yeux dont je me suis retrouvé. Il n'a pas pu le voir avec ses yeux physiques.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Emmanuel.

  • Speaker #0

    Merci à toi Mona.

  • Speaker #1

    Samuel, je voulais revenir avec toi sur ces premiers championnats du monde. C'était donc ta première année avec l'équipe de France. Tu as fait deux magnifiques combats. Je voulais te poser une première question qui est, qu'est-ce qui toi t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #2

    Ce qui m'a le plus marqué, ce n'est pas forcément mes combats, c'est plutôt l'énergie de l'équipe. Moi, j'étais plus marqué par les combats que j'ai vus que par ce que j'ai fait. Pas forcément par les victoires. Il y a eu des défaites aussi qui étaient hyper prenantes. Et c'est plutôt ça qui m'a marqué. Il y a eu des scénarios de combat qui étaient vraiment fous à suivre. C'est ce qu'on dit souvent sur ce sport, c'est que c'est toujours incertain et qu'il y a des remodissements à chaque fois. On n'est jamais sûr de comment ça va finir. La tension est maximale tout le temps.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un ou plusieurs combats en particulier que tu as en tête ?

  • Speaker #2

    Il y a eu les victoires de Valentin qui étaient toujours très tendues au niveau de la boxe. Et on sentait que ça pouvait vite basculer à tout moment. Il y a eu la défaite de Logan qui était hyper émouvante. Ça, c'était assez fort. Le combat de Logan en finale était très prenant. J'avais l'air mozou à la fin. C'était de voir l'issue du combat. Il y avait Paul aussi où c'était une guerre. On était tous deux survoltés. C'était fort mais différent à chaque fois.

  • Speaker #1

    Comment tu te sens juste après ces championnats du monde ?

  • Speaker #2

    Fier, hyper motivé de continuer à travailler, ça c'est sûr. Beaucoup de fierté d'avoir vécu ça.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu racontes aux gens autour de toi, que ce soit au club de Toulouse ou tes proches ?

  • Speaker #2

    C'est un peu ce que je dis là, c'est un peu ce que j'ai ressenti avec les combats que j'ai vus, l'énergie qu'il y avait dans le gymnase. Et de savoir eux aussi, parce qu'il y en a pas mal qui l'ont suivi, donc voir un peu comment ils l'ont... Si ça leur a plu, comment ils ont... qui pensent du sport, surtout la partie échec. Je me demande un peu comment les gens vivent. Est-ce qu'ils arrivent à suivre ces parties-là ? Ou est-ce que c'est que du spectacle ? Ou est-ce qu'ils arrivent vraiment à ressentir ce qu'on a ressenti nous, l'incertitude et la tension qu'il y a ?

  • Speaker #1

    Et alors ? Tu as eu des ressources ?

  • Speaker #2

    Effectivement, ce qui est dommage, c'est qu'ils passent les échecs. Ils ne font pas l'effort de suivre la partie d'échec, même si je pense que les commentaires de Carl et tout, on peut quand même arriver à suivre même si on ne comprend rien aux échecs. On peut arriver au moins à sentir un peu les moments où ça bascule, où il y a une tension, où au contraire au moins il ne se passe rien. Et il y en a un qui domine clairement la partie, mais rien que d'avoir, de savoir là ça a basculé et là ça va changer quelque chose à la boxe et ça va être différent, ça c'est important de le... de le suivre donc je pense qu'il faut pas que... C'est un peu ça qui est compliqué à faire comprendre aux gens, c'est qu'il faut pas s'arrêter à... C'est pas grave si on comprend pas la partie, on va au moins saisir ces moments-là où ça bascule.

  • Speaker #1

    Et donc toi ton deuxième combat, donc en demi-finale, l'arbitre l'a arrêté en fait parce que tu saignais trop de l'arcade à son goût. Comment t'as vécu cet arrêt de combat ?

  • Speaker #2

    Bizarrement j'ai pas du tout été... J'ai pas du tout été frustré. En fait moi j'étais très content d'avoir gagné le premier combat. C'était vraiment ce qui me faisait stresser, de perdre ce premier combat et que ça s'arrête trop vite. Et non, je n'étais pas du tout énervé ou frustré ou agacé vraiment. Mais je le suis peut-être plus maintenant en fait, où je me rends compte que je m'en fais maintenant en fait. Et quand je vois comment sont terminées les finales, je me suis dit, je vais être un peu plus amoché et ce ne serait pas si grave. Et clairement aux échecs, il était... meilleur et partait bien mieux que moi. Donc voilà, j'ai quitté un peu le combat comme ça en me disant « bon bah t'étais perdant aux échecs, t'aurais du mal quand même à gagner à la boxe » . Maintenant, après être rentré, j'aurais bien aimé faire un deuxième rang de boxe et voir un peu, et ouais, m'exprimer un peu plus à la boxe parce qu'il y a quand même pas mal d'arrêts de jeu aussi qui ont cassé un peu le rythme, mais ça aurait pas changé l'issue du combat.

  • Speaker #1

    Samuel, est-ce qu'il y a quelque chose que tu veux ajouter pour terminer ?

  • Speaker #2

    Non, en fait ce que j'ai vraiment apprécié, et c'est ce que je dis un peu aux gens maintenant, c'est que c'est pas... Juste deux sports mis ensemble et qui restent un peu cloisonnés, c'est vraiment un sport à part. Et ce que je trouve fou, c'est qu'on ne peut pas réciter un peu notre niveau à la boxe et notre niveau aux échecs. On ne peut pas trop le réciter tel quel. C'est toujours un combat différent avec une situation différente. Et en fait, celui qui gagne, c'est celui qui... qui va s'adapter le mieux au combat qui est en cours. Même des fois, on voit des gens, on le dit souvent, mais des gens qui sont perdants aux échecs, perdant la boxe, et qui finissent par gagner autant. Donc, on ne peut pas imposer notre jeu, on ne peut pas réciter ce qu'on connaît. On est obligé de s'adapter à... C'est un peu ce que dit Carl aux échecs, il faut prendre la position telle qu'elle est et pas essayer de forcer un peu le jeu en imposant nos tactiques, en imposant quoi que ce soit. Il faut vraiment prendre la position telle qu'elle est. la boxe et le sport en général du chess boxing, c'est vraiment ça. Il faut prendre le combat tel qu'il est et s'adapter. Survivre et s'adapter au combat qui est en cours. Et ça, c'est ça qui est vraiment trop beau dans ce sport. C'est vraiment que ça. Et donc, on n'est pas forcément... On peut ne pas être gagnant et finalement, à la fin, on s'en sort et on a survécu et on finit par gagner le combat. Donc ça, c'est vraiment ce que j'ai vu et ce qui m'a vraiment touché dans ce... dans les combats et ce qui m'a motivé à continuer. Karl,

  • Speaker #1

    c'est la troisième année consécutive que tu viens au championnat du monde et cette année en tant que coach de l'équipe de France de chessboxing. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué de cette semaine ?

  • Speaker #3

    Alors, je dirais tout d'abord l'ambiance générale, c'est-à-dire qu'auparavant, même en Turquie, Et à Richon, on était installés dans des hôtels pas mal, à Antalya notamment, le ring était dans le lieu où on habitait. Et cette fois-ci, c'était dans un gymnase un petit peu à l'écart. Et là, j'avais vraiment l'impression que sans faire exprès, on est retombé dans la BD, dans la dystopie, toute l'esthétique en fait. de tout le championnat, pas seulement l'endroit, mais quand on a atterri en Arménie, on avait une espèce de ce que j'ai pris pour un central nucléaire en plein milieu du désert. Je ne sais même pas comment ils ont fait pour la construire. Et bon, cinq minutes après, on atterrit à Yeravan et on se demande vraiment où est-ce qu'on est. Et toute l'architecture, même, il y a... Il y a des espèces de falaises qui font partie d'un champ de construction, avec on dirait des hôtels modernes. On ne comprend pas très bien en fait cette ville. Et il y a une pauvreté certaine mélangée avec des gens plutôt aisés aussi d'autre part. Donc voilà, un espèce de mélange de tout. Et une fois arrivé sur le lieu du tournoi, surtout quand la nuit tombait, il y avait un espèce de... lumière de bureau qui tombait du plafond, d'un haut, très haut plafond, et qui éclairait que le ring. Et on avait juste ça sous les yeux, et on était dans les tribunes et on avait des discussions comme si c'était le quotidien. C'était genre dans une banalité absolue. Il y a ces combats de chess boxing dans un vieux gymnase communiste. Donc voilà, c'était juste. cette banalisation de la dystopie qui pour moi était fantastique. Ça, c'est ce que je retiens, on va dire, le plus. Je ne veux pas du tout enlever les mille et une autres choses qui m'ont beaucoup marqué ce périple.

  • Speaker #1

    C'est comment d'être coach de l'équipe de France ?

  • Speaker #3

    C'est fantastique. C'est fantastique d'avoir des gens à qui on peut donner et qui sont prêts à absorber comme un bandage et l'hémoglobine. Ils sont prêts à s'emprégner de son savoir. Tout ce qu'on dit est pris avec des yeux, avec des petits trucs dans les yeux qui sont émerveillés. Peut-être que j'ai débloqué quelque chose, les retours, les remerciements. Moi, j'ai donné beaucoup de cours dans ma vie, en fait, très souvent à des enfants qui n'avaient pas forcément envie d'être là. Bon, on passait des bons moments ensemble quand même. Mais là, en fait, d'avoir affaire à des gens qui sont là, qui ont envie d'être là, pour qui l'envie de progresser... n'est pas juste un luxe, c'est peut-être quelque chose qui va les sauver, qui va, sur le terrain, peut-être que ça va véritablement changer, en fait, leur destin sur cette semaine, qui va véritablement changer leur destin sur une vie, et que chaque instant, en fait, soit pleinement vécu, en fait. Donc, c'est en brise un peu l'atome du temps. C'est pas la... Là, ça fait une semaine que je suis revenu. Je n'ai fait que dormir et me reposer. Et il ne se passe absolument rien. Mais je n'ai aucun regret. Je ne cherche même pas à remplir ce temps. Parce que je comprends bien ce qui s'est passé. C'est que voilà, on a pleinement vécu une aventure. Et du coup, voilà, il est le temps maintenant pour le repos.

  • Speaker #1

    Tu as quand même fini par faire un combat. Ça m'a plutôt empêché.

  • Speaker #3

    Bah non. En fait, j'étais à trois semaines du truc. J'ai vu qu'il y avait un gars qui était en moins de 92, master, tout seul dans sa catégorie. Et voilà, je me suis laissé tenter. Je me suis dit, je l'ai fait pour lui. Je me suis convaincu que je le faisais pour lui. Mais bon, c'était aussi pour remonter en selle. Je ne sais pas si je vais en faire une habitude. Pour ceux qui ne savent pas, j'ai pris un KO trois mois presque jour pour jour avant. Du coup, ce n'était même pas pour gagner, c'était pour remonter en selle, vraiment pour ne pas me taper un blocage plus tard. Moi, en fait, il y a des gens qui rentrent dans la boxe, ils ont pour… pour champion, pour idole, pour modèle des grands champions de boxe, des Duran, des Mike Tyson, machin. Moi, c'est beaucoup plus Brad Pitt dans Snatch. Tu vois, je me prends un pain dans la gueule et puis je me tire sur les cordes et on repart. Et je ne cherche pas à avoir une technique parfaite. Pour moi, c'est beaucoup plus mentalement. Juste, voilà, je suis le gars, tu es là, tu ne t'es pas entraîné, vas-y, tu es prêt à monter dans le ring. ok, vas-y, pourquoi pas, on y va, de répondre du tac au tac à la vie. Et peu importe le résultat du truc, je veux y aller, ce n'est pas passé devant de la cata. Pendant le truc, je me suis dit, si je tiens 30 secondes, c'est bien. Et au final, il s'est fatigué. C'est le problème avec les mecs avec beaucoup de muscles qui sont très puissants, c'est qu'ils se fatiguent assez vite. Et moi, du coup, toute cette pliométrie que je m'entraînais, j'ai pu faire des petits bonds, j'ai pu sautiller hors du danger. Et puis, un petit peu de drame à la fin, j'ai filé une tour sans faire exprès. C'est juste plus rigolo.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Karl.

  • Speaker #3

    Merci à toi, Mona.

Chapters

  • Jingle d'intro

    00:00

  • Introduction de l'épisode

    00:36

  • Baptiste Castegnaro, champion de France de boxe pro et médaille de bronze en chessboxing

    00:54

  • Kenza Megzari, seule femme de l'équipe de France

    03:32

  • Alexis Imbault, fondateur de Chessboxing Grenoble et médaille de bronze

    07:53

  • Gurcharan Sing Bagri, combattant de Carré Clay et médaille de bronze

    11:12

  • Léo Guirlet, combattant de Chess Boxing Paris et médaille de bronze

    16:39

  • Martin Monnot-Prada, médaille d'or et combattant de Chessboxing Montreuil

    22:57

  • Emmanuel Kinzonzi, fondateur de Carré Clay et médaille d'or en chessboxing light

    28:07

  • Samuel Dallaporta, médaille de bronze et combattant du Chessboxing Toulouse

    31:55

  • Carl Strugnell, coach échecs et chessboxing de l'équipe de France

    37:45

Description

Du 23 au 28 octobre 2024, c’était les championnats du monde de chessboxing. Avec l’équipe de France, on est parti à Yerevan, la capitale de l’Arménie, pour aller chercher des médailles.


Ayant organisé et fait partie du voyage, il me paraissait impensable de ne pas en profiter pour faire un épisode spécial, afin de faire parler les membres de l’équipe de France, combattants ou staff. 


Lundi dernier (04/11/24), j’ai sorti un premier épisode avec une partie de l’équipe de France. 


Voici la suite.


Dans cet épisode :

  • Baptiste Castegnaro, champion de France pro en boxe anglaise et médaillé d’argent en chessboxing

  • Kenza Megzari, seule combattant de l’équipe de France et membre du Chess Boxing Paris

  • Alexis Imbault, fondateur du Chessboxing Grenoble et médaille d’argent 

  • Gurcharan Sing Bagri, médaille de bronze et combattant de Carré Clay

  • Léo Guirlet, combattant de Chess Boxing Paris et médaille de bronze

  • Martin Monnot-Prada, médaille d’or et combattant du Chessboxing Montreuil

  • Emmanuel Kinzonzi, fondateur de Carré Clay, mentor et médaille d’or en chessboxing light

  • Samuel Dallaporta, médaille de bronze et combattant du Chessboxing Toulouse

  • Carl Strugnell, coach échecs & chessboxing de l’équipe de France





Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Né de l'imaginaire d'Anne Kibinal en 1992, puis concrétisé par l'artiste néalandais Yé Pé Rubin en 2003, ce sport qui mélange la boxe anglaise et le jeu d'échec est aujourd'hui en plein essor car il est tout simplement génial. Bienvenue dans le podcast de Chelle Poussier. Il y a deux semaines jour pour jour, j'étais avec l'équipe de France en Arménie, à Yerevan, pour les championnats du monde de chess boxing. A cette occasion, j'ai décidé d'interviewer tous les membres de l'équipe de France, les uns après les autres, pour recueillir leurs ressentis sur cette semaine incroyable. Lundi dernier, j'ai sorti la première partie des entretiens. Voici la suite. Baptiste, c'était ta première sélection cette année au championnat du monde de chess boxing. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a le plus marqué, je pense, c'est la cohésion entre tout le monde. J'ai trouvé l'équipe super soudée et ça j'ai beaucoup apprécié.

  • Speaker #0

    C'est différent de ce que tu as pu voir ailleurs dans la boxe ?

  • Speaker #1

    Non mais c'est un sport quand même individuel. Mais là j'ai trouvé qu'il y avait une forme, on était tous soudés comme une équipe. C'était bien, tout le monde m'a aidé à progresser aux échecs. Je ne sais pas comment expliquer, mais tout le monde était solidaire.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu as raconté à tes proches ou dans ta salle de boxe quand tu es rentré ?

  • Speaker #1

    J'ai raconté à tout le monde de me suivre dans cette aventure et de venir avec moi la prochaine fois. J'essaye de motiver tout le monde et je vais y arriver.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux parler un petit peu de tes combats ? Ton premier combat, ça s'est terminé à la boxe, deuxième aux échecs. Je veux bien que tu m'expliques un petit peu comment ça s'est passé.

  • Speaker #1

    Alors à la boxe, c'était l'idée. Moi, c'est mon point fort. Franchement, le niveau à la boxe n'est pas énorme. Les gens savent boxer, mais ce n'est pas trop compliqué pour moi de gagner à la boxe. Par contre, aux échecs, on avait mis une stratégie en place. Et ça, j'ai bien aimé. La veille, on a travaillé dessus. Pendant un moment, tout le monde m'a aidé. La stratégie, c'était de tenir le temps pour pouvoir faire le premier round de boxe. Malheureusement, je n'ai pas réussi à finir au premier round, même si ça n'était pas loin. Mais ce que je retiens surtout, c'est que la veille, tout le monde m'a aidé à bosser la stratégie. Ça, j'ai bien aimé.

  • Speaker #0

    Tu pensais que ça suffirait un round de boxe pour terminer le combat avec le deuxième combattant ?

  • Speaker #1

    C'est clairement... Dans ma tête, tout le monde me disait qu'il était super bon. Donc, je m'attendais à mieux, en vrai. Et une fois le premier coup de poing au-dessus, je savais. Donc, cette tête-là, ça a été mon défaut. C'est que je me suis précipité.

  • Speaker #0

    C'est ça que tu me disais après ton combat, c'est que tu avais tellement en tête de le mettre KO que finalement, tu n'as pas forcément... Boxer comme t'aurais aimé ? J'ai pas boxé,

  • Speaker #1

    j'ai parti à la bagarre. J'aurais dû le boxer, juste jouer avec lui comme on joue aux échecs, c'est tout. L'amener où je voulais l'amener, au lieu de partir comme un bourrin.

  • Speaker #0

    Et là, en rentrant,

  • Speaker #1

    c'est quoi la prochaine classe ? J'ai pris un engouement pour les échecs, j'y joue tous les soirs, c'est comme une drogue.

  • Speaker #2

    Tous les soirs,

  • Speaker #1

    je me pose et je regarde plus la télé, je joue aux échecs.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux ajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #1

    Super expérience. Franchement, j'ai grave apprécié. Je suis content, tout simplement.

  • Speaker #0

    Kenza, c'est la deuxième année consécutive que tu pars au championnat du monde avec l'équipe de France. Cette année, tu étais la seule femme du groupe. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette année ?

  • Speaker #3

    Ce qui m'a le plus marquée cette année, c'était le combat de Jean-Yves. Ce n'était pas le mien, mais c'était le combat de Jean-Yves. J'étais assise à côté de Dimmer. Et juste avant le combat, il m'annonce que son adversaire avait 30 combats pros. Et j'ai ressenti le stress pour Jean-Yves. Même l'année dernière, je ressentais un petit peu, quand j'étais de l'autre côté du ring, je ressentais le stress pour les autres. Mais là, c'était comme si c'était moi qui allais combattre le mec. Restez. J'ai vraiment ressenti ce stress-là. Et j'ai aussi réalisé que finalement, chez ce boxing, c'était dur. Parce qu'en boxe, jamais 30 combats pros soient contre un zéro combat. Donc, il était dur à regarder ce combat-là. Et il y a aussi le côté, quand Kamal a jeté les penches, j'étais soulagée. Pour Jean-Yves et pour nous tous, parce que je me suis dit, jamais l'équipe de France nous mettra en danger pour... Pour une médaille, je trouvais ça très beau.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu vas raconter aux gens en rentrant ?

  • Speaker #3

    Je pense que c'est un beau sport. Et surtout les moments passés à l'hôtel après les combats. Les moments aussi passés au petit-déj, on est tous ensemble, on prend le petit-déj, on part se soutenir. Même ceux qui n'ont pas le combat, ils sont là pour les autres. Ceux qui ont perdu au début, comme moi, ils sont restés pour les autres. Et c'est vraiment une aventure humaine avant tout. Ce qui m'a marquée aussi, c'est mon adversaire qui me propose des cours d'échecs, parce que c'est une preuve d'échec. C'est ce qui rend le sport beau aussi, de voir plusieurs nations, plusieurs pays, plusieurs cultures, et aussi découvrir un nouveau pays, l'Arménie. C'était différent de l'année dernière, parce que j'étais moins en mode compétition. Avec toute la fatigue de l'année, c'était une année assez difficile. Et j'avoue que j'ai hésité à venir. Je me suis dit, je vais partir pour l'aventure humaine. Et ça m'a aidée à me reconnecter et ça m'a rappelé pourquoi j'aime ce sport. Et ça m'a remotivée. Je retrouve la Kenza de l'année dernière qui était très motivée. C'est vrai qu'avec beaucoup d'entraînement, une année assez chargée, j'ai un petit peu déconnectée. Mais cette semaine-là m'a... connecter, m'a remotivée, m'a donné la niaque que j'avais et je sais que je vais revenir encore plus forte.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as envie de parler un petit peu de ton combat, de ton adversaire, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #3

    C'était un combat différent. Je voulais changer de Sneha. C'est vrai que mes deux seuls combats, c'était contre elle. Je l'adore mais à un moment, je voulais voir ce que je vaux avec une autre personne. Et je suis assez fière de mon round de boxe. Ce n'était pas suffisant mais je suis fière parce que j'ai pu m'exprimer. J'ai pu boxer contre une personne qui a à peu près mon niveau. Parce qu'on a commencé toutes les deux l'année dernière la boxe. C'est vrai qu'il y a un écart de niveau aux échecs. Mais je garde du positif parce qu'au niveau de boxe, j'étais assez fière de moi de me rendre de boxe.

  • Speaker #0

    C'est quoi les plans pour l'année à venir ?

  • Speaker #3

    C'est revenir plus forte en 2025. Et pour ça, vu qu'il n'y a pas beaucoup de femmes, Et j'espère que ça va changer, qu'il y aura plus de femmes. Moi, je n'ai pas d'adversaire, donc je ne peux pas m'entraîner. Je m'entraîne avec des mecs, mais ce n'est pas pareil. Donc, je me suis lancée un challenge cette année. C'est me lancer en boxe amateur pour progresser en boxe et faire des tournois d'échecs pour progresser aux échecs et combiner les deux quand je serai plus forte dans les deux. Je me suis donnée une année pour faire ça. Et si, bien sûr, je vais être des propositions de combat en chess boxing, je suis preneuse. Mais je sais que c'est compliqué. Il n'y a pas beaucoup de femmes. Déjà, je suis la seule à faire ma compétition en France. Et même en Europe, on n'est pas beaucoup. Ce n'est pas aussi développé qu'en Asie. Et c'est vrai qu'attendre les championnats du monde, je ne gagne pas en expérience. Donc, je me suis dit challenge cette année. Je fais les choses autrement et on va progresser dans les deux.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Kanza.

  • Speaker #3

    Merci à toi, Mouna. Merci.

  • Speaker #0

    Alexis, c'était tes premiers championnats du monde cette année. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #4

    Ce qui m'a le plus marqué, c'était avant tout déjà mes premiers combats. Le stress à remonter sur le ring, le ressenti des coups qu'on se prend sur le ring. Du coup, si on faisait une combat sur ma défaite, la rage que je pouvais avoir contre moi-même parce que j'ai fait... c'était un peu la catastrophe sur les échecs. Je me suis posé pour la première fois cette question du pourquoi est-ce que tu fais ça ? Je suis passé un peu partout et c'est vraiment le truc que je retiens de manière personnelle en tout cas.

  • Speaker #0

    Et si tu veux bien le partager avec nous, est-ce que tu as trouvé la réponse à cette question ?

  • Speaker #4

    La réponse, elle est évidente après le combat. Après le combat, on se dit, t'as quand même fait un truc de ouf. T'es monté sur un ring contre un Russe qui voulait t'arracher la tête, toi t'as tenu. C'est justement aussi pour ressentir toutes ces émotions-là. Je pense qu'on n'aurait pas... autant de joie à la fin du combat ou autant de tristesse à la fin du combat si on n'aurait pas tout ce stress en amont du combat. En fait tout ça, ça va de pair et ok on peut se poser la question avant le combat parce qu'on a que ce stress mais après le combat on comprend quoi.

  • Speaker #0

    Et c'est ça que tu as raconté à tes proches et tout ça en rentrant ?

  • Speaker #4

    Ce que j'ai d'abord raconté c'était surtout l'expérience de l'équipe, d'être en équipe de France et de soutenir les uns les autres. d'aller en Arménie pour combattre, juste se dire ça. C'est surtout l'esprit d'équipe que j'ai d'abord raconté à mes proches. Et après, toutes ces émotions-là qui viennent dans un second temps.

  • Speaker #0

    C'est quoi le programme pour l'année à venir ?

  • Speaker #4

    Ça va être de travailler, travailler, travailler. J'ai vraiment gardé un peu en travers de la gorge cette défaite en finale. mais je pense que je la vis assez bien cette défaite. C'est-à-dire qu'elle ne m'empêche pas du tout de dormir la nuit, mais elle va donner cette rage supplémentaire pour... pour continuer à m'entraîner, pour ne pas baisser les bras.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux ajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #4

    Globalement, après, ça a été un peu dit et redit, mais c'est vraiment le fait d'y aller, de rencontrer plein de nouvelles personnes, de passer beaucoup de bons moments avec eux, de toutes les émotions que j'ai eues aussi de manière personnelle, je les ai eues en voyant les combats de ces gens-là. Il y a vraiment eu un esprit d'équipe. que je m'y attendais parce que déjà, il y avait une très bonne ambiance sur des sélections nationales. Mais tout de même, je pense que c'est important de le remarquer. D'ailleurs, c'était quand même les Français qui faisaient beaucoup plus de bruit dans les tribunes que les autres pays. Et je pense que ce n'est pas pour rien. Donc, c'est toutes ces nouvelles rencontres que j'ai faites cette année et d'autres rencontres qui se sont confirmées aussi parce que certains, je les connaissais déjà depuis un an. Tout ça, c'est des choses que je vais retenir de ces championnats du monde.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Alexis. Bon, ça c'est marrant parce que tu es un des premiers chessboxers que j'ai rencontré quand j'ai découvert le chessboxing. Cette année, c'était ta première sélection pour les championnats du monde avec l'équipe de France. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué dans cette semaine ?

  • Speaker #5

    La veille de la finale contre Emmanuel Quinzonzi, j'ai appelé une collègue en FaceTime. qui faisait de l'animation qu'on a organisée avec Cariclet. Elle est avec les petits et elle m'a demandé si je voulais leur parler. Et tous les petits étaient là en train de crier. Et il y a un petit, j'ai envie de dire fouteur de merde, qui prend le téléphone et dans ton posé calme, il commence à me poser des questions, tous plus pertinents les uns que les autres. en affichant un grand sourire. J'ai cru voir les étoiles dans ses yeux à ce moment-là. Pendant le feste, je me suis dit, en fait, peu importe le résultat de demain, j'ai déjà gagné. Parce que je crois avoir réveillé quelque chose en lui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu racontes aux gens entrant ?

  • Speaker #5

    que je raconte aux gens. D'une part, c'est toute l'histoire autour de ce voyage qui a été très compliquée pour moi. Deux jours avant le départ, je n'avais pas mon passeport. Je ne savais pas si j'allais partir ou pas. Mais c'est surtout aussi le combat contre Manu.

  • Speaker #0

    Parle-moi un peu du combat.

  • Speaker #5

    C'était un combat de finale en chaise boxing light. Il avait pris la veille l'adversaire contre qui j'avais perdu. en chaise boxing normale. Et moi, j'avais pris un Allemand que j'ai gagné. Du coup, on était hyper heureux. On ne savait pas comment on allait dérouler la chose, si on y allait vraiment, si on y allait doucement. On ne savait pas exactement ce qu'on voulait faire. Tant que j'y pense, j'aimerais remercier mon club qui ont tenu à venir et à financer ce voyage. ainsi que le soutien de toute ma ville, de tous mes proches. Et du coup, pour en revenir au combat, Emmanuel me dit « On va y aller et on va le faire sérieusement. » Et du coup, je me suis dit « Ok, moi aussi. » De toute façon, je ne pense pas qu'on aurait pu faire du semblant. Il faut aussi savoir que pour moi, ça a été très compliqué le jour même, que sentimentalement, c'était dur. Parce que Manu, c'est... D'une part, le créateur de Cariclet. Et pour moi, c'est un mentor. Je dirais même plus si tu le considères comme un grand frère. Et pour moi, c'est l'exemple de la droiture, de la persévérance. Il est hyper généreux et calme dans quasiment toutes les circonstances.

  • Speaker #0

    Tu disais que c'était compliqué pour toi le lendemain où tu combats ?

  • Speaker #5

    Oui. Emmanuel, je le rencontre la même année que toi, il y a trois ans. De base, je devais faire un stage quelque part. On a commencé à se côtoyer vraiment pendant l'événement. Il m'a appelé pour ton événement. Et juste après, il me demande si j'ai envie de faire une prestation en prison à la maison d'arrêt d'Oni, dans le Val d'Oise. Je me dis, ouais, il est fou en fait, un peu. Parce qu'il veut emmener un... petit jeune de 18 ans en prison pour donner des cours à des tontons. Mais je pense que si je n'avais pas fait ça, je n'aurais pas forcément voulu être un chessboxer. Et pour revenir au jour du combat, tout ça là... Je m'en remémore. Tout ce qu'on a fait ensemble, tous les bons moments, les mauvais aussi. Tout ça, toute la journée, même pendant le combat. À cause de ça, je pense, c'est pas une excuse. Mais j'avais du mal à boxer correctement, comme d'habitude. Jusqu'au bout du troisième round, vers la fin, j'ai réussi à me relâcher un peu. Passer outre... de ce blocage mental. Mais par contre, ce qui est étonnant, je trouve, personnellement, c'est qu'aux échecs, j'ai réussi à garder mon calme. Si j'avais 10 secondes de plus, je l'aurais maté. Mais voilà, j'ai perdu le temps, je suis tombé.

  • Speaker #0

    On a vu ta progression en boxe, mais surtout aux échecs. Et là, c'est quoi ton programme pour l'année à venir, jusqu'au championnat du monde en 2025, qui se feront donc en France ?

  • Speaker #5

    programme que j'ai fait pour préparer ce championnat. Je faisais presque 4 heures d'échec par jour au début. Je faisais hyper attention à ce que je mangeais pour perdre du poids parce que je ne suis pas du tout dans ma catégorie et même là, pour l'instant, il faut que je me soigne. Je me suis blessé à l'épaule. J'ai une fissure au labrum. Il faut qu'on m'en perd. Après ça, je vais essayer de revenir. pour les championnats du monde.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Richard. Donc Léo, ça fait longtemps qu'on se connaît. Tu es au club de Paris depuis un certain temps et tu as déjà commis un IFC. Et c'était cette année ta première sélection avec l'équipe de France de chessboxing pour les championnats du monde en Arménie. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #2

    Beaucoup de choses. Ce qui m'a le plus marqué, je dirais, c'est l'approche des combats. Le plus difficile, c'est de gérer tous les moments qui précèdent vraiment le combat. Après, une fois qu'on est dans le combat, ça vient tout seul, on est sur des rails et le combat se passe plus ou moins bien, mais il se passe. Je dirais que ce qui m'a marqué, c'est vraiment la difficulté de l'avant. Gérer sa préparation, sa montée en intensité, gérer le fait d'avoir une responsabilité aussi, de porter le maillot de l'équipe de France. Ça, c'était énorme pour moi, c'était inespéré, c'était un rêve de gosse qui se réalisait. Donc il y avait cette attente-là que je m'étais mis moi-même. Et puis, cette nouveauté de l'athlète de haut niveau, mine de rien, qui doit préparer sa compétition et qui doit gérer pendant un mois, deux mois, presque trois, l'approche de l'événement pour être optimal, en forme optimale le jour J. Ça vraiment, c'est quelque chose qui m'a transformé, dont je me rappellerai. Et ce stress, cette montée d'intensité, d'adrénaline, le jour qui précède et le moment qui précède le combat, c'est un peu la particularité de l'athlète de haut niveau que je découvrais et qui vraiment a été la principale force, la principale intensité de la semaine. Je suis content d'avoir bien géré ça, d'ailleurs, j'étais fier de moi. Pour le coup, le fait d'avoir déjà 36 ans, je pense que ça aide aussi à prendre ça avec un peu plus de maturité, de lucidité, de bien se connaître, ses forces, ses faiblesses, de savoir comment gérer. Ça, ça m'a été précieux. Je pense qu'à 20, 25 ans, je n'aurais pas du tout géré ça comme ça. Peut-être que j'aurais subi beaucoup plus encore de pression.

  • Speaker #0

    Et du coup, justement, est-ce qu'il y a quelque chose que tu ferais différemment ou que tu feras mieux la prochaine fois ?

  • Speaker #2

    J'espère qu'il y aura une prochaine fois, sans doute. Et oui, je pense que... Je me servirais de cette expérience-là pour me préparer de plus loin encore, de façon à pouvoir produire une meilleure intensité dans l'effort. J'ai à chaud, pas revu toutes les images encore, mais déjà j'ai la sensation qu'il y a moyen de faire mieux en termes de performance. J'ai beaucoup de progrès à faire avec des objectifs que je peux élever et je pense que je peux aussi améliorer. ma préparation en la faisant partir de plus loin, en la faisant monter en intensité. Quand on est inexpérimenté sur une première sélection, il y a tout un tas de choses qui coûtent de l'énergie dans la découverte. Ça consomme de l'énergie. Je pense que sur une deuxième sélection, il y a déjà beaucoup de choses qui sont connues, qui peuvent rouler toutes seules et qui peuvent laisser davantage d'énergie disponible pour être encore mieux préparé, encore plus intense dans l'effort et encore plus optimale, plus efficace.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu racontes à tes proches en rentrant et peut-être aussi aux gens qui t'entourent dans ton travail au quotidien à l'école ?

  • Speaker #2

    Ce n'est pas facile. Plein de choses, on a envie de raconter plein de choses et à la fois, souvent, on ne sait pas par où commencer. D'abord parce que les gens ne connaissent pas encore toujours bien le sport, ils n'ont parfois pas toujours bien compris. Donc, il faut parfois faire un peu de pédagogie et en même temps, on est tellement bouleversés, on est tellement… tellement pris par la force de ce qu'on a vécu qu'on a du mal à être pédagogue. On a juste envie de parler comme si les choses étaient évidentes. Et j'espère que ça viendra très, très vite, qu'on n'aura plus besoin de faire ce travail de pédagogie-là. Donc, ce qui domine, c'est vraiment l'intensité de l'émotion qu'on a vécue, c'est la fierté, c'est le côté un peu fou d'avoir pu représenter le pays comme ça, comme si on était... Joey Fritz, son gars, Zidane, enfin, ou Mbappé, bon bref, de se comparer à ces gars-là, c'est de la folie, alors même si évidemment on n'est pas pro, on n'a pas du tout le même, on ne parle pas de la même chose, mais quand même, malgré tout, c'est ça qu'on a envie de faire partager, et puis c'est une expérience qui, je pense, nous a tous transformés, en fait j'ai l'impression qu'à chaque combat je change à l'intérieur, que je suis une meilleure version de moi-même à la sortie, parce que je me connais mieux, parce que j'ai... J'ai traversé une vraie épreuve, en fait, dans le bon sens du terme. On est complètement pris par notre sport et par nos disciplines. Et puis, on a envie de montrer aux autres qu'ils nous soutiennent, parce que c'est spectaculaire, parce que ça vaut le coup, parce que ça fait vivre des émotions publiques aussi, du moins, on l'espère. On fait ça pour ça, aussi. Moi, j'ai toujours ça en tête à chaque fois. J'essaie d'apporter à ceux qui nous soutiennent. Le combat est quelque chose que je vis moi, mais que l'autre puisse le vivre aussi.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis content d'avoir rencontré tous mes équipiers en équipe de France. Il y a vraiment un bon esprit dans le sport, autant avec l'équipe de France qu'avec les autres participants d'ailleurs, parce qu'il y a un bon esprit, une camaraderie, un partage, même avec des nations, des gens, qui a priori n'auraient pas forcément beaucoup de coups. groupes en commun, j'en sais rien, en tout cas on partage tous cette passion du chessboxing, et puis dans l'équipe de France, que ce soit ceux que je connaissais un peu déjà, ou ceux que je connaissais mal, voire pas du tout, j'étais content de rencontrer des équipiers qui ont tous un petit grain de folie, tous un petit quelque chose de particulier qui est un peu propre au chessboxer, j'ai l'impression. On est amateurs, bien sûr, donc on a tous nos vies à côté, mais chacun, d'une façon ou d'une autre, dans sa personnalité, a un petit... quelque chose de particulier. Donc, j'étais vraiment content de vivre cette aventure humaine aussi. Le mot est un peu galvaudé, mais en même temps, il a tout son sens ici. C'était vraiment ça. Ça, c'était chouette.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Léo.

  • Speaker #2

    Je t'en prie.

  • Speaker #0

    Donc Martin, c'était ta première sélection cette année dans l'équipe de France de Chessboxing. Et ça se passe plutôt bien pour toi puisque tu es champion du monde. Je voulais donc te demander d'abord, qu'est-ce qui a été le plus marquant pour toi cette semaine ?

  • Speaker #6

    Moi, il y a beaucoup de choses qui m'ont marqué. Déjà, très content de faire partie de ce podcast, première chose. Mais ouais, il y a beaucoup de choses qui m'ont marqué. Le voyage déjà. Moi, je n'avais jamais mis les pieds en Arménie. C'était un truc de dingue. Même dans l'idée de se dire que tu vas faire la championnat du monde en Arménie, ça rajoute un peps en plus. Ça rajoute un... Ouais, ça rajoute un côté épique. Donc moi, j'ai adoré. Je dirais la deuxième chose, je pense, c'est l'énergie vraiment électrisante qu'on a eue avec l'équipe. Le fait de gueuler pour les copains quand t'es dans les gradins. Moi, j'avais fait déjà plein plein de matchs dans les gradins que j'avais vus, mais jamais à ce niveau-là de sentir une énergie de fou furieux quand tu cries, quand on trouvait des slogans à crier dans les gradins, pour en plus pas forcément que les Russes comprennent toujours ce qu'on disait. de notre côté et y aller à fond jusqu'à s'arracher un poumon et surtout ensuite sentir que après quand toi tu vas aller sur le ring bah les copains ils vont bien les pareils ça c'était trop beau moi en plus je suis pas de base un excellent boxeur ni un excellent joueur d'échecs donc je savais pas trop trop comment ça allait se passer j'appréhendais un peu je connaissais pas trop le niveau des gars en face j'avais un peu d'appréhension quoi en fait en allant sur le ring Et en fait, quand j'ai remarqué que je dominais à la boxe, que je pouvais mater sur l'échecquier, qu'on a fait la levée de pour dans le ring et que Kamel m'a soulevé comme un pourlouchon, c'était trop beau, trop intense pour moi. C'était incroyable.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu vas raconter en rentrant ?

  • Speaker #6

    Des anecdotes, j'en ai énormément sur ce voyage. Je pense que la première, c'est quand même que mon adversaire, qui est quand même un coach de boxe sirénien de 41 ans, Il s'appelle Saman Saeediani. Quand il est venu me voir avant le combat et qu'il m'a dit « Before friends, non before fight, friends. During fight, no friends. But after fight, friends for life. » J'ai trouvé ça trop beau. En plus, s'envoyer des marmites dans la tronche. Et ensuite, juste se faire des gros câlins. Même avant le combat, se faire un gros câlin. Et ensuite, je sais que ce n'est peut-être pas demain la veille, mais si demain je dois aller en Iran, je peux dormir chez lui. Et si un jour lui, il va en France, il pourra m'envoyer un message. Et ça, cette création de communauté, elle est trop belle. La deuxième chose que je raconte à mes copains, c'est la quantité de fou rire qu'on a eu. Et déjà... J'irais avec Jules dans notre chambre d'hôtel, nous on était pliés comme des benets du matin au soir dans la chambre d'hôtel, à tel point que lui à un moment, je lui racontais des histoires de moi avec ma troupe de comédiens, qui est partons faire des voyages, partons faire des week-ends en bus, et lui qui me regarde de manière extrêmement sérieuse, qui me dit « Attends mais j'ai regardé s'il n'y a pas des bus sur le bon coin. » Et nous on était mais pliés de rire quoi. Il y a eu ça, il y a eu... Il y a eu une dernière histoire quand on est parti avec Alexis pour essayer de trouver la pire vodka possible. Et qu'on l'a trouvée. Et qu'on a fêté dignement la fin du championnat tous ensemble. Ça, c'était trop beau aussi. Ouais, je dirais la troisième. Je pense que pour moi, c'est la plus culte. C'est le fait que Valentin l'a dit, Guillaume l'a dit, mais en fait, apparemment, les Russes s'entraînent pour nous battre. Alors ouais, c'est plutôt pour vaincre Jules, Valentin, Paul Sergent maintenant aussi. Moi, je suis encore un petit nouveau dans le game. Mais j'adore imaginer que dans un club de boxe russe, il y a un coach russe qui est en train d'entraîner son poulain russe pour me taper, moi, petit français Martin Monoprada, parce qu'en fait, maintenant, je ne suis plus juste petit français Martin Monoprada, maintenant, en fait, je suis champion du monde. Donc en fait, les mecs, en fait, ils ont peut-être envie de venir me taper, quoi. Et ça, ça me régale, mais à un point, c'est juste inimaginable, quoi. Donc voilà, de toute façon, le chessboxing, ça me parle beaucoup. Moi j'ai un peu tendance à dire que c'est à mi-chemin entre le ridicule et l'épique. Et ça tombe bien parce que c'est vraiment un peu une philosophie de vie pour moi.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #6

    J'ai adoré, c'était une des expériences les plus excitantes de ma vie. Mais j'ai quand même quelque part un peu un petit bout d'inachevé. C'est-à-dire que j'ai fait 3500 kilomètres pour un seul combat. Alors ouais, je l'ai gagné et c'est jamais gagné d'avance. Je suis hyper fier d'avoir mené à... à bien le plan. Mais ouais, quand je vois comment mes camarades se sont donnés comme des tarés, en fait, moi, ça me donne un petit sentiment de frustration parce que moi, je n'ai pas eu besoin de me donner autant pour gagner et pourtant, j'ai gagné après un seul combat parce qu'en fait, on n'était que trois dans ma catégorie. Du coup, je sens que je peux faire mieux. Moi, j'ai envie de m'éclater beaucoup plus sur le ring, d'être plus précis, d'être plus percutant, d'être moins brouillon et puis ouais, j'ai aussi envie de montrer aux copains que je peux donner beaucoup plus ou une horloge. Donc, j'ai hâte de pouvoir défendre mon titre en équipe de France, en France, et de montrer tout ça à l'équipe et à tous ceux et celles qui viennent me soutenir, je l'espère.

  • Speaker #0

    Salut Emmanuel, je voulais revenir avec toi quelques minutes sur ce voyage à Yerevan. Toi, à la base, tu es venu comme accompagnant pour soutenir un des membres de l'équipe de France et tu es rentré avec une médaille d'or. Je voulais te demander d'abord, qu'est-ce qui t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #7

    Salut Mona, merci pour l'invitation. Ce qui m'a marqué le plus à Erevan, c'est le nombre de participants, le nombre de nations qui étaient là. C'est la première fois que je vois autant de gens qui sont hyper motivés, hyper performants au chessboxing. Nous, on a un club sur Villers-Lebel, donc on voit déjà des gens en France. Faire du chess boxing, ça nous encourage énormément. Mais là, quand tu vois d'autres pays, forcément, c'est très réjouissant et ça amène beaucoup d'émotions.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu vas raconter aux gens en rentrant ?

  • Speaker #7

    que c'était pas gagné. Je suis venu effectivement accompagner Ausha, un boxeur qui est avec nous depuis les débuts de Kariklé. C'est le premier que j'ai emmené sur les prestations en prison, le premier que j'ai emmené dans les écoles, dans les entreprises, etc. On l'a accompagné, on l'a mentoré et il était prêt pour disputer sa première compétition grâce à l'accompagnement de l'équipe de France. Et oui, moi, c'est pas prévu que je combatte. Finalement, je fais le championnat light et je me retrouve face à lui en plus en finale.

  • Speaker #0

    C'est exceptionnel.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a donné envie de combattre alors que tu n'étais pas du tout venu pour ça ?

  • Speaker #0

    Je suis venu, j'ai voulu tester en fait le chess boxing. Moi, je vis de ça depuis trois ans. Je me suis dit, j'aimerais bien moi-même devenir champion, pourquoi pas. Là, c'est l'opportunité qui est là. Je m'entraîne depuis peu. Je suis de plus en plus discipliné. Donc, je me suis dit, c'est ma porte, c'est mon destin. Et quand on me dit que tu vas tomber sur le... Le combattant qui a combattu Ausha, je me disais, c'est la vengeance dont je parlais. Il faut absolument que je m'applique et que je donne tout. Donc, c'est ce que j'ai voulu faire et c'est ce que j'ai fait.

  • Speaker #1

    Et donc, le combat, ça a été contre Ausha, donc ton poulain.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, beaucoup de pression. Je me suis dit, il faut absolument assumer, ne pas lui donner la victoire. Donc, on s'est regardé, on s'est dit, là, on est dans le même club, on a appris la discipline quasi en même temps. Mais c'est un combat, donc ce qu'il faut la victoire, viens la chercher. Moi, je t'ai accompagné jusqu'ici. Mais maintenant, il faut que tu viennes récupérer ce qu'il y a à toi. Donc moi-même, j'ai combattu et je ne lui ai rien lâché. Je ne lui ai rien lâché. En plus, Ausha, il a bien progressé sur la partie échec. En boxe, il était déjà très, très bon. Il a bien progressé aussi avec nos coachs. Donc en fait... Je me battais contre le travail qu'on a fait depuis tant d'années.

  • Speaker #1

    Tu étais très ému après ton combat, après tes deux combats d'ailleurs. C'était vraiment hyper beau à voir. Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour terminer ?

  • Speaker #0

    Effectivement, le premier combat, je suis tombé dans les émotions. Pourquoi ? Parce que c'était mon premier combat en vrai. Et j'avais toujours dit à mon père que j'allais faire un combat, que j'allais faire du chess boxing, etc. Mais mon père, il est décédé. Donc il n'a pas pu le voir. Tout de suite, la première émotion que j'ai eue quand j'ai gagné contre ce Russe, c'était de penser à mon père. Forcément, c'était les larmes aux yeux dont je me suis retrouvé. Il n'a pas pu le voir avec ses yeux physiques.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Emmanuel.

  • Speaker #0

    Merci à toi Mona.

  • Speaker #1

    Samuel, je voulais revenir avec toi sur ces premiers championnats du monde. C'était donc ta première année avec l'équipe de France. Tu as fait deux magnifiques combats. Je voulais te poser une première question qui est, qu'est-ce qui toi t'a le plus marqué cette semaine ?

  • Speaker #2

    Ce qui m'a le plus marqué, ce n'est pas forcément mes combats, c'est plutôt l'énergie de l'équipe. Moi, j'étais plus marqué par les combats que j'ai vus que par ce que j'ai fait. Pas forcément par les victoires. Il y a eu des défaites aussi qui étaient hyper prenantes. Et c'est plutôt ça qui m'a marqué. Il y a eu des scénarios de combat qui étaient vraiment fous à suivre. C'est ce qu'on dit souvent sur ce sport, c'est que c'est toujours incertain et qu'il y a des remodissements à chaque fois. On n'est jamais sûr de comment ça va finir. La tension est maximale tout le temps.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un ou plusieurs combats en particulier que tu as en tête ?

  • Speaker #2

    Il y a eu les victoires de Valentin qui étaient toujours très tendues au niveau de la boxe. Et on sentait que ça pouvait vite basculer à tout moment. Il y a eu la défaite de Logan qui était hyper émouvante. Ça, c'était assez fort. Le combat de Logan en finale était très prenant. J'avais l'air mozou à la fin. C'était de voir l'issue du combat. Il y avait Paul aussi où c'était une guerre. On était tous deux survoltés. C'était fort mais différent à chaque fois.

  • Speaker #1

    Comment tu te sens juste après ces championnats du monde ?

  • Speaker #2

    Fier, hyper motivé de continuer à travailler, ça c'est sûr. Beaucoup de fierté d'avoir vécu ça.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu racontes aux gens autour de toi, que ce soit au club de Toulouse ou tes proches ?

  • Speaker #2

    C'est un peu ce que je dis là, c'est un peu ce que j'ai ressenti avec les combats que j'ai vus, l'énergie qu'il y avait dans le gymnase. Et de savoir eux aussi, parce qu'il y en a pas mal qui l'ont suivi, donc voir un peu comment ils l'ont... Si ça leur a plu, comment ils ont... qui pensent du sport, surtout la partie échec. Je me demande un peu comment les gens vivent. Est-ce qu'ils arrivent à suivre ces parties-là ? Ou est-ce que c'est que du spectacle ? Ou est-ce qu'ils arrivent vraiment à ressentir ce qu'on a ressenti nous, l'incertitude et la tension qu'il y a ?

  • Speaker #1

    Et alors ? Tu as eu des ressources ?

  • Speaker #2

    Effectivement, ce qui est dommage, c'est qu'ils passent les échecs. Ils ne font pas l'effort de suivre la partie d'échec, même si je pense que les commentaires de Carl et tout, on peut quand même arriver à suivre même si on ne comprend rien aux échecs. On peut arriver au moins à sentir un peu les moments où ça bascule, où il y a une tension, où au contraire au moins il ne se passe rien. Et il y en a un qui domine clairement la partie, mais rien que d'avoir, de savoir là ça a basculé et là ça va changer quelque chose à la boxe et ça va être différent, ça c'est important de le... de le suivre donc je pense qu'il faut pas que... C'est un peu ça qui est compliqué à faire comprendre aux gens, c'est qu'il faut pas s'arrêter à... C'est pas grave si on comprend pas la partie, on va au moins saisir ces moments-là où ça bascule.

  • Speaker #1

    Et donc toi ton deuxième combat, donc en demi-finale, l'arbitre l'a arrêté en fait parce que tu saignais trop de l'arcade à son goût. Comment t'as vécu cet arrêt de combat ?

  • Speaker #2

    Bizarrement j'ai pas du tout été... J'ai pas du tout été frustré. En fait moi j'étais très content d'avoir gagné le premier combat. C'était vraiment ce qui me faisait stresser, de perdre ce premier combat et que ça s'arrête trop vite. Et non, je n'étais pas du tout énervé ou frustré ou agacé vraiment. Mais je le suis peut-être plus maintenant en fait, où je me rends compte que je m'en fais maintenant en fait. Et quand je vois comment sont terminées les finales, je me suis dit, je vais être un peu plus amoché et ce ne serait pas si grave. Et clairement aux échecs, il était... meilleur et partait bien mieux que moi. Donc voilà, j'ai quitté un peu le combat comme ça en me disant « bon bah t'étais perdant aux échecs, t'aurais du mal quand même à gagner à la boxe » . Maintenant, après être rentré, j'aurais bien aimé faire un deuxième rang de boxe et voir un peu, et ouais, m'exprimer un peu plus à la boxe parce qu'il y a quand même pas mal d'arrêts de jeu aussi qui ont cassé un peu le rythme, mais ça aurait pas changé l'issue du combat.

  • Speaker #1

    Samuel, est-ce qu'il y a quelque chose que tu veux ajouter pour terminer ?

  • Speaker #2

    Non, en fait ce que j'ai vraiment apprécié, et c'est ce que je dis un peu aux gens maintenant, c'est que c'est pas... Juste deux sports mis ensemble et qui restent un peu cloisonnés, c'est vraiment un sport à part. Et ce que je trouve fou, c'est qu'on ne peut pas réciter un peu notre niveau à la boxe et notre niveau aux échecs. On ne peut pas trop le réciter tel quel. C'est toujours un combat différent avec une situation différente. Et en fait, celui qui gagne, c'est celui qui... qui va s'adapter le mieux au combat qui est en cours. Même des fois, on voit des gens, on le dit souvent, mais des gens qui sont perdants aux échecs, perdant la boxe, et qui finissent par gagner autant. Donc, on ne peut pas imposer notre jeu, on ne peut pas réciter ce qu'on connaît. On est obligé de s'adapter à... C'est un peu ce que dit Carl aux échecs, il faut prendre la position telle qu'elle est et pas essayer de forcer un peu le jeu en imposant nos tactiques, en imposant quoi que ce soit. Il faut vraiment prendre la position telle qu'elle est. la boxe et le sport en général du chess boxing, c'est vraiment ça. Il faut prendre le combat tel qu'il est et s'adapter. Survivre et s'adapter au combat qui est en cours. Et ça, c'est ça qui est vraiment trop beau dans ce sport. C'est vraiment que ça. Et donc, on n'est pas forcément... On peut ne pas être gagnant et finalement, à la fin, on s'en sort et on a survécu et on finit par gagner le combat. Donc ça, c'est vraiment ce que j'ai vu et ce qui m'a vraiment touché dans ce... dans les combats et ce qui m'a motivé à continuer. Karl,

  • Speaker #1

    c'est la troisième année consécutive que tu viens au championnat du monde et cette année en tant que coach de l'équipe de France de chessboxing. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué de cette semaine ?

  • Speaker #3

    Alors, je dirais tout d'abord l'ambiance générale, c'est-à-dire qu'auparavant, même en Turquie, Et à Richon, on était installés dans des hôtels pas mal, à Antalya notamment, le ring était dans le lieu où on habitait. Et cette fois-ci, c'était dans un gymnase un petit peu à l'écart. Et là, j'avais vraiment l'impression que sans faire exprès, on est retombé dans la BD, dans la dystopie, toute l'esthétique en fait. de tout le championnat, pas seulement l'endroit, mais quand on a atterri en Arménie, on avait une espèce de ce que j'ai pris pour un central nucléaire en plein milieu du désert. Je ne sais même pas comment ils ont fait pour la construire. Et bon, cinq minutes après, on atterrit à Yeravan et on se demande vraiment où est-ce qu'on est. Et toute l'architecture, même, il y a... Il y a des espèces de falaises qui font partie d'un champ de construction, avec on dirait des hôtels modernes. On ne comprend pas très bien en fait cette ville. Et il y a une pauvreté certaine mélangée avec des gens plutôt aisés aussi d'autre part. Donc voilà, un espèce de mélange de tout. Et une fois arrivé sur le lieu du tournoi, surtout quand la nuit tombait, il y avait un espèce de... lumière de bureau qui tombait du plafond, d'un haut, très haut plafond, et qui éclairait que le ring. Et on avait juste ça sous les yeux, et on était dans les tribunes et on avait des discussions comme si c'était le quotidien. C'était genre dans une banalité absolue. Il y a ces combats de chess boxing dans un vieux gymnase communiste. Donc voilà, c'était juste. cette banalisation de la dystopie qui pour moi était fantastique. Ça, c'est ce que je retiens, on va dire, le plus. Je ne veux pas du tout enlever les mille et une autres choses qui m'ont beaucoup marqué ce périple.

  • Speaker #1

    C'est comment d'être coach de l'équipe de France ?

  • Speaker #3

    C'est fantastique. C'est fantastique d'avoir des gens à qui on peut donner et qui sont prêts à absorber comme un bandage et l'hémoglobine. Ils sont prêts à s'emprégner de son savoir. Tout ce qu'on dit est pris avec des yeux, avec des petits trucs dans les yeux qui sont émerveillés. Peut-être que j'ai débloqué quelque chose, les retours, les remerciements. Moi, j'ai donné beaucoup de cours dans ma vie, en fait, très souvent à des enfants qui n'avaient pas forcément envie d'être là. Bon, on passait des bons moments ensemble quand même. Mais là, en fait, d'avoir affaire à des gens qui sont là, qui ont envie d'être là, pour qui l'envie de progresser... n'est pas juste un luxe, c'est peut-être quelque chose qui va les sauver, qui va, sur le terrain, peut-être que ça va véritablement changer, en fait, leur destin sur cette semaine, qui va véritablement changer leur destin sur une vie, et que chaque instant, en fait, soit pleinement vécu, en fait. Donc, c'est en brise un peu l'atome du temps. C'est pas la... Là, ça fait une semaine que je suis revenu. Je n'ai fait que dormir et me reposer. Et il ne se passe absolument rien. Mais je n'ai aucun regret. Je ne cherche même pas à remplir ce temps. Parce que je comprends bien ce qui s'est passé. C'est que voilà, on a pleinement vécu une aventure. Et du coup, voilà, il est le temps maintenant pour le repos.

  • Speaker #1

    Tu as quand même fini par faire un combat. Ça m'a plutôt empêché.

  • Speaker #3

    Bah non. En fait, j'étais à trois semaines du truc. J'ai vu qu'il y avait un gars qui était en moins de 92, master, tout seul dans sa catégorie. Et voilà, je me suis laissé tenter. Je me suis dit, je l'ai fait pour lui. Je me suis convaincu que je le faisais pour lui. Mais bon, c'était aussi pour remonter en selle. Je ne sais pas si je vais en faire une habitude. Pour ceux qui ne savent pas, j'ai pris un KO trois mois presque jour pour jour avant. Du coup, ce n'était même pas pour gagner, c'était pour remonter en selle, vraiment pour ne pas me taper un blocage plus tard. Moi, en fait, il y a des gens qui rentrent dans la boxe, ils ont pour… pour champion, pour idole, pour modèle des grands champions de boxe, des Duran, des Mike Tyson, machin. Moi, c'est beaucoup plus Brad Pitt dans Snatch. Tu vois, je me prends un pain dans la gueule et puis je me tire sur les cordes et on repart. Et je ne cherche pas à avoir une technique parfaite. Pour moi, c'est beaucoup plus mentalement. Juste, voilà, je suis le gars, tu es là, tu ne t'es pas entraîné, vas-y, tu es prêt à monter dans le ring. ok, vas-y, pourquoi pas, on y va, de répondre du tac au tac à la vie. Et peu importe le résultat du truc, je veux y aller, ce n'est pas passé devant de la cata. Pendant le truc, je me suis dit, si je tiens 30 secondes, c'est bien. Et au final, il s'est fatigué. C'est le problème avec les mecs avec beaucoup de muscles qui sont très puissants, c'est qu'ils se fatiguent assez vite. Et moi, du coup, toute cette pliométrie que je m'entraînais, j'ai pu faire des petits bonds, j'ai pu sautiller hors du danger. Et puis, un petit peu de drame à la fin, j'ai filé une tour sans faire exprès. C'est juste plus rigolo.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Karl.

  • Speaker #3

    Merci à toi, Mona.

Chapters

  • Jingle d'intro

    00:00

  • Introduction de l'épisode

    00:36

  • Baptiste Castegnaro, champion de France de boxe pro et médaille de bronze en chessboxing

    00:54

  • Kenza Megzari, seule femme de l'équipe de France

    03:32

  • Alexis Imbault, fondateur de Chessboxing Grenoble et médaille de bronze

    07:53

  • Gurcharan Sing Bagri, combattant de Carré Clay et médaille de bronze

    11:12

  • Léo Guirlet, combattant de Chess Boxing Paris et médaille de bronze

    16:39

  • Martin Monnot-Prada, médaille d'or et combattant de Chessboxing Montreuil

    22:57

  • Emmanuel Kinzonzi, fondateur de Carré Clay et médaille d'or en chessboxing light

    28:07

  • Samuel Dallaporta, médaille de bronze et combattant du Chessboxing Toulouse

    31:55

  • Carl Strugnell, coach échecs et chessboxing de l'équipe de France

    37:45

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