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Communication de campagne

Elodie Gadiollet, directrice de Radio B, une radio locale faite avec et pour les habitants

Elodie Gadiollet, directrice de Radio B, une radio locale faite avec et pour les habitants

51min |14/12/2024
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Description

Tu aimes ce podcast sur la ruralité ? Aide-moi à poursuivre l'aventure en participant à la cagnotte sur Tipeee :


https://fr.tipeee.com/communication-de-campagne


Pour ce dernier mois de l'année, je te propose d’écouter ma rencontre avec Elodie Gadiollet, directrice de radio B, une radio locale basée à Bourg-en-Bresse, dans l’Ain.


Cette radio propose des émissions originales, qui met en valeur des initiatives locales, en milieu rural.


Et ce ne sont pas les sujets qui manquent !


Avec Elodie, nous avions abordé l'utilité d'une radio associative et locale située dans une petite ville, son audience sa place aux côtés des radios nationales  ou régionales, ses spécificités, sa capacité à créer du lien social notamment avec les bénévoles qui participent à la vie de la radio, des rencontres, et son rôle d'éducation à l'information et aux medias aux citoyennes et citoyens, dans un monde de plus en plus connecté.


En France, plus de 800 radios sur les 900 autorisées en France métropolitaine sont locales, qu’elles soient associatives, commerciales indépendantes ou affiliées aux réseaux nationaux. Une singularité du paysage radiophonique français.


L'ARCOM les voit comme des outils d’émancipation et de cohésion sociale.


Radio B attire les jeunes alors qu'ils écoutent de moins en moins la radio. Ils peuvent devenir des acteurs d’une information libre, vivante et accessible à tous, là où elle a le plus de sens.


Ondes : 90 FM

https://www.radio-b.fr/

https://www.facebook.com/RadioBOfficiel

https://www.instagram.com/radiob.90

https://www.linkedin.com/in/elodie-gadiollet-b223b385/


Merci à Pascal Terracol-Champin, tippeur de la première heure de ma cagnotte en ligne sur tipeee. com.  Pascal, avec son frère, présentent les prototypes de leurs propres jeux à la Maison de la Saône au port de Belleville-en-Beaujolais, gérée par l'Atelier Selon Toi. . PROTOZOART c'est du 7 au 22 décembre, Entrée gratuite. 

 

 https://www.facebook.com/pascal.terracolchampin


Pour me soutenir, partage ce post et abonne-toi pour recevoir par e-mail l’annonce d’un nouvel épisode mis en ligne.


Tu m’aideras également en en parlant autour de toi, en donnant une note, en laissant un commentaire, en partageant cet épisode et mon podcast.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans le podcast Communication de Campagne. Je suis Gaëlle Lethenet, sa fondatrice. On se retrouve une fois par mois pour parler de ruralité. Comment faire de la ruralité un allié de développement ? Développement économique, mais aussi social, sociétal, environnemental et culturel. Hors des grandes villes, des grandes agglomérations. Pour cela, je vais à la rencontre de celles et ceux qui font de la ruralité une force. Ensemble, on aborde les solutions pour créer du lien, des enclavés pour faire société. Mon intention avec ce podcast est de découvrir des réalisations inspirantes qui ont fait du territoire rural un facteur clé de leur succès. Je les interroge sur l'angle de la communication, qui fait partie des conditions essentielles pour la réussite d'un projet. Si tu apprécies ma démarche, tu peux en parler autour de toi, partager, écrire un commentaire ou donner une note. Si tu veux me contacter, Écris-moi à comdecampagne.com J'écris une cagnotte Tipeee en ligne. En participant à cette cagnotte, tu permets au podcast Communication de Campagne de continuer à exister et tu témoignes de ton soutien à cette aventure. Tu peux participer une fois ou de manière récurrente, de manière mensuelle, en choisissant la somme que tu veux mettre. Il suffit de te connecter à www.tipeee.com et de taper communication de campagne dans la barre de recherche. Le lien vers la cagnotte est également indiqué dans la présentation de cet épisode. Merci à Léopold Durand qui soutient mon podcast communication de campagne Merci à Pascal Terracol-Champin, tipeur de la première heure de ma cagnotte en ligne sur www.tipeee.com. Tu peux rencontrer Pascal à la Maison de la Saône, au port de Belleville en Beaujolais, une maison gérée par l'atelier Selon Toi. Il expose avec son frère tous les prototypes de jeux qu'ils ont réalisés ensemble. Tu pourras tester tous les jeux, participer à leur développement et à leur amélioration. Protozoar, c'est du 7 au 22 décembre. L'entrée est gratuite. Ce mois-ci, je te propose d'aller à la rencontre d'Élodie Gadiollet, directrice de Radio B, une radio locale très dynamique basée à Bourg-en-Bresse, dans l'un, non non, je ne suis pas chauvine, un département rural. L'autre jour, dans ma voiture, je faisais dérouler les stations de radio jusqu'à me décider pour une émission de Radio B qui parlait d'un tiers-lieu qui se développe en zone semi-montagneuse près de chez moi. Malheureusement, c'était la fin de l'émission. Alors rentrée chez moi, j'ai fait une recherche sur internet et je suis tombée sur le site web de la radio qui proposait des podcasts, c'est-à-dire des enregistrements d'émissions à réécouter à tout moment. C'est presque comme mon podcast, sauf que le mien fait partie des podcasts natifs, c'est-à-dire qu'il n'est pas diffusé sur les ondes, pour le moment. Intriguée par leur offre d'émissions très fournies et très locales, je me suis demandé à quoi peut bien servir une radio locale située dans une petite ville ? Quelle audience peut-elle toucher aux côtés de l'offre pléthorique de radio nationale ou régionale et avec une portée d'ongles limitée ? Que peut-elle bien apporter de plus ou de différent aux habitants ? Est-elle un vecteur de relations, de rencontres, de liens entre habitants de zones rurales ? Je suis ensuite allée chercher combien de radios comme Radio B existent en France. Sur le site de l'ARCOM, Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle et Numérique, ex-CSA, j'ai trouvé un livre blanc qui a été publié cet été et qui indique plus de 800 radios sur les 900 autorisées en France métropolitaines sont locales. qu'elles soient associatives, commerciales indépendantes ou affiliées aux réseaux nationaux. Cette dimension locale est une singularité du paysage radiophonique français et fait de la radio en France, plus qu'ailleurs, un outil d'émancipation et de cohésion sociale. Un outil d'émancipation et de cohésion sociale. Tiens, tiens ! Ces termes résonnent en moi et rejoignent la raison d'être de mon podcast. Mettre en lumière les actrices et les acteurs qui œuvrent pour faire société dans les territoires ruraux. J'ai envie de te lire un autre extrait qui ouvre ce livre blanc et qui me plaît bien. L'avantage de la radio sur le cinéma, c'est qu'elle a radio l'écran et plus large. Cette citation qu'on attribue à Orson Welles dit bien la puissance évocatrice d'un média aujourd'hui centenaire, le média de la voix, de l'intime, celui qu'on écoute pour s'informer, se divertir, se cultiver, celui qu'on privilégie pour la découverte musicale et la mobilité, celui avec lequel un Français sur deux commence ses journées, compagnon de route. et témoins privilégiés de notre époque. La citation d'Orson Welles rejoint l'intention de mon podcast, proposer un temps long sur un sujet, un peu comme un large écran. Et le podcast, à l'instar de la radio, c'est aussi le média de la voix par excellence, de l'intime, car on écoute souvent en étant seul et disponible. Notre attention est tout entière absorbée par ce que l'on écoute. Nous sommes en immersion. Les radios associatives comme Radio B occupent un espace souvent méconnu dans le paysage médiatique. Pourtant, ces radios jouent un rôle de contre-pouvoir précieux en offrant une diversité de contenus qui va au-delà de l'actualité nationale ou internationale. Sans tout dévoiler, Radio B propose des ateliers d'éducation à l'information et aux médias. Elle offre ainsi une opportunité aux jeunes pour devenir des acteurs d'une information libre, vivante et accessible à tous. Là où elle a le plus de sens. Elle les encourage en tant que futurs citoyens à développer leur esprit critique et pourquoi pas à prendre en main les manettes d'une émission de radio. Dans cet épisode, on parle de pirates, de liberté d'expression, d'éducation citoyenne aux médias et à l'information, d'audace, d'initiatives en zone rurale, de légitimité à prendre sa place quand on est issu de la campagne et plein d'autres choses. Allez ! C'est parti ! Bonjour Elodie, merci de me recevoir dans les locaux de Radio B. Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Eh bien ça va, malgré la pluie, tout va bien et je suis bien contente de te recevoir.

  • Speaker #0

    Merci de me recevoir ici dans une vraie radio avec des vrais micros et un vrai studio d'enregistrement. J'ai eu envie de te rencontrer car tu es la directrice de cette radio qui est centrée sur le local, les initiatives dans le département de l'Ain, qui est un département rural. Et donc, comme mon podcast cherche à mettre en valeur celles et ceux qui font bouger la ruralité, ça me semblait naturel, totalement en phase, pour te solliciter et te rencontrer. Donc, Radio B, c'est une radio associative. La fréquence, on va la rappeler, c'est donc 90 FM, c'est ça ? C'est ça. Donc, la baseline de Radio B, c'est Les Bonnes Ondes. C'est une radio qui est bien connue des Burgiens. Elle fait partie du paysage radiophonique local depuis un bon bout de temps. Elle fait partie aussi d'un tissu associatif dans le département. 27 000 structures associatives au dernier comptage, ce qui place le département de l'Ain en troisième position des départements français en nombre d'associations. J'ai appris ça il y a quelques jours en préparant cet enregistrement. Mais ça montre la dynamique et l'esprit volontaire des habitants à s'investir dans des projets qui contribuent au vivre ensemble, à faire société. à se retrouver et à se relier. Je vais te laisser présenter plus en détail la radio, mais avant, est-ce que tu peux te présenter, raconter comment tu en es venue à faire de la radio ?

  • Speaker #1

    Oui, alors moi, je m'appelle Élodie Gadiolet, comme mon nom l'indique, je suis une purjue bressane. Les Gadiolets, il y en a pas mal sur la Bresse. Donc voilà, moi, j'ai grandi à Marsona, c'est un village à côté de Morvel en Bresse. J'ai fait mes études... à Bourg-Colissé et puis après je suis partie à Lyon, je fais des études de sciences politiques, j'ai fait Sciences Po à Lyon avec l'objectif à la base d'être critique de cinéma. Je voulais travailler dans des revues cinéma, style cahier du cinéma, les unrocks, j'étais passionnée par le média. Et puis après deux ou trois stages pendant mes études à Sciences Po, je me suis dit que ce n'était pas tout à fait pour moi l'exercice de la critique. Mais par contre, j'aimais bien le secteur culturel. J'aimais bien cet endroit où il se passe des choses, où on rencontre des artistes qui font des trucs improbables pour parler de choses hyper concrètes finalement. Donc j'ai réfléchi à comment je pouvais allier cette passion et mes études. Et j'ai poursuivi avec un Master 2 de gestion des entreprises culturelles. Je suis partie à Dijon pour le faire. Là, j'ai découvert aussi une ville que je ne connaissais pas avec une grande richesse culturelle. Beaucoup de choses qui étaient gratuites pour les jeunes, les étudiants. C'était vraiment super chouette. Je n'ai jamais autant vu de spectacle qu'à Dijon. Et j'ai poursuivi ce master, qui était un master pro, en faisant des stages dans le milieu culturel à Villeurbanne. Découverte d'une politique culturelle. Dingue en fait, puisque à Villeurbanne, l'accès à la culture est gratuit pour les habitants. C'est vraiment une volonté politique. À l'époque où j'y étais, le budget culturel était premier ou deuxième de la municipalité. Donc c'était assez épatant pour moi d'être dans ce milieu. Enfin voilà, puis il y a des grosses institutions à Villeurbanne, il y a le TNP. Donc je me suis spécialisée dans la gestion d'événements culturels. J'ai bossé pendant trois ans suite à mon master à la mairie de Villeurbanne. au service des affaires culturelles en lien avec le directeur de la fête du livre Jeunesse. Donc un univers pas du tout en lien avec la radio, pas du tout en lien avec le journalisme. Et c'est après une pause dans mon parcours professionnel, je suis partie neuf mois à Londres. C'est quand je suis revenue dans la Brest que je cherchais du boulot. Et en fait, c'est vraiment par hasard que j'ai découvert la radio. Alors moi, je la connaissais parce qu'en étant lycéenne ici, j'en avais entendu parler. Mais je suis devenue correspondante pour le progrès sur la rubrique loisirs et je suis venue faire un sujet sur la Diesel Company et le festival qu'elles organisaient à l'époque, Carbure en Seine. Et c'est en rencontrant Christine Larivière, la metteuse en Seine, que j'ai compris qu'elle était aussi coprésidente à l'époque de Radiotropique, l'association. Et ils recrutaient une personne. C'était nouveau, il y avait eu un changement de conseil d'administration et ils recrutaient quelqu'un pour gérer l'association. Alors la mission, ce n'était pas du tout de faire de l'antenne, c'était plutôt développer l'assaut, mettre en place des projets, aller sur du partenariat, etc. Ce qui correspondait un petit peu à ce que j'avais pu faire auparavant. J'ai postulé, je suis passée en entretien et j'ai été recrutée.

  • Speaker #0

    Et tu n'avais pas envie de retourner sur Villeurbanne ou Dijon ? Une ville de plus grande importance que Bourg-en-Bresse ?

  • Speaker #1

    En fait, quand on est revenu de Londres, on s'est posé la question avec mon conjoint de partir plutôt côté suisse. Un des soucis quand même du milieu culturel, c'est ce truc du réseau. Et je n'avais aucun contact à Genève, donc ça allait prendre vraiment beaucoup de temps pour que je puisse trouver la structure qui m'accueille et puis développer après mon réseau. Et puis il y a vraiment eu ce truc, être correspondante pour le progrès, et puis la rencontre avec Christine Larivière, et me dire, mais pourquoi pas, avec un super défi en fait, de partir d'une structure qui était là, dans le paysage, présente depuis les années 80, même un petit peu avant, et de se dire, qu'est-ce qu'on en fait maintenant, comment on la développe ? Enfin voilà, moi j'ai cet esprit-là, j'adore ça, avoir des idées et puis essayer de les développer.

  • Speaker #0

    On va enchaîner sur l'histoire de cette radio. Est-ce que tu peux nous raconter comment elle est née, comment elle a évolué ?

  • Speaker #1

    Elle est née à la fin des années 70. C'est trois étudiants de Bourg-en-Bresse qui se sont retrouvés pour pirater les ondes, puisqu'à l'époque, il n'y avait pas cette pluralité des radios sur la bande FM. Et un peu partout en France, il y a des jeunes plutôt, qui sont allés pirater les ondes et créer leur propre radio pirate. Et donc à Bourg-en-Bresse, ce qui s'est passé, trois étudiants qui ont réussi à capter la fréquence la plus proche de France Inter à l'époque. L'anecdote est vraiment rigolote, ce qui fait que les gens écoutaient France Inter et tout d'un coup ils entendaient trois gugus. Ils puisaient du rock, ils racontaient des âneries à la radio. Donc voilà, déjà gros exploit technique. Deuxième anecdote, ils se sont rejoints à un moment donné au-dessus du café chez la Jeanne. qui est très très connu à Bourg. En bref, c'était leur lieu de ralliement. Oui, c'était leur lieu de ralliement à Bourg. Voilà. Et donc, ça s'est su, en fait. Il y a eu une communication qui s'est faite autour de cette radio pirate. Et petit à petit, de 3, ils sont passés à 10, 20, jusqu'à arriver à être une centaine à un moment donné. Après...

  • Speaker #0

    Que des lycéens ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça a ramené pas mal de monde au fur et à mesure, parce qu'il y avait ce besoin de dire, ça on y reviendra, parce que ça, ça reste dans notre ADN, ce besoin de se dire, nous aussi, on a besoin de transmettre de l'information en tant que citoyen et de s'approprier un média. Il y avait aussi cette envie de diffuser de la musique qu'on n'entendrait pas sur les ondes classiques, on va dire, sur les médias mainstream. Et puis en 1981, c'est l'élection de Mitterrand. Donc il y a encore cet état d'esprit un peu festif autour du culturel. Et c'est Mitterrand qui autorise ces radios. Parce que vraiment, c'était interdit. Les trois étudiants, on les a retrouvés pour nos 40 ans. Ils ont été convoqués par les gendarmes. Il y a la gendarmerie qui se rendait chez eux. Enfin voilà, c'était vraiment... On n'avait pas l'égal.

  • Speaker #0

    On ne rigolait pas avec ça.

  • Speaker #1

    Non, on ne rigolait pas. Donc 80 Mitterrands arrivent au pouvoir et 82, l'association a l'autorisation officielle d'émettre sur la bande FM une autorisation qui est accordée par le CSA.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc là,

  • Speaker #1

    c'est le début de Tropique FM, d'une radio qui fonctionne à plein régime, avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de personnes qui viennent présenter des émissions, raconter des choses, diffuser de la musique. Il y a eu plusieurs lieux. En plus de cette radio, elle a bougé dans la ville. Elle s'est installée à un moment donné à la MJC. Elle a été ensuite au Monastère de Brou.

  • Speaker #0

    Ah oui, carrément, dans les murs.

  • Speaker #1

    Du côté des bureaux.

  • Speaker #0

    Monument préféré des Français.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est incroyable. D'accord. Donc elle était au Monastère de Brou jusqu'à arriver dans les locaux actuels dans les années 90.

  • Speaker #0

    Une radio qui est historique et qui raconte plein de choses, qui rejoint la grande histoire de la radio.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Elle fonctionnait essentiellement avec des bénévoles, où il y avait commencé déjà à se structurer quand même autour de professionnels. Comment ça se passait ? Comment ça se passe aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu différentes périodes en fait. Je crois que rapidement, les bénévoles et les fondateurs de la radio se sont rendus compte qu'ils avaient un outil assez important entre les mains et qu'il fallait peut-être le structurer un peu et aider à le développer. Donc il y a déjà eu en fait cette idée de mettre en place des ateliers de pratiques radio dans les années 90, il y a eu des emplois jeunes, enfin... Oui, il y a eu des salariés assez rapidement. Nous, on n'a rien inventé. C'est dans la poursuite de ce qui avait été lancé. Mais avec différentes périodes, différentes fluctuations et peut-être une stratégie autour des financements un petit peu moins développée qu'aujourd'hui. Mais aussi peut-être parce que moins en lien avec l'actu. Aujourd'hui, je pense que la plupart des structures associatives que vous rencontrez ou que vous allez rencontrer, il y a aussi cette logique d'avoir un... une stratégie financière en fait, puisque les subventions sont moins faciles à obtenir, il y en a moins déjà. Il faut aussi réfléchir à la partie développement de nos propres ressources.

  • Speaker #0

    Et donc comment fait Radio B justement pour fonctionner, pour investir ? J'imagine que le matériel coûte un billet, comme on dit. Comment ça se passe pour Radio B ?

  • Speaker #1

    Peut-être juste dire comment on est devenu Radio B ?

  • Speaker #0

    Ah oui, je vais aller un petit peu plus...

  • Speaker #1

    C'est une étape importante. parce que ça a pu marquer certains de nos auditeurs, nos auditrices et certaines personnes qui auraient gravité autour de Tropique FM. En fait, en 2013, il y a un changement de conseil d'administration assez important au sein de la radio. Et c'est avec ce nouveau conseil d'administration renouvelé qu'il y a aussi un questionnement sur l'avenir de la radio et notamment par le biais d'un DLA, un dispositif local d'accompagnement. En gros, c'est comme une espèce d'audit pour les associations. Et donc là, l'ASSO a la chance de recevoir une présidente de radio associative dans la région parisienne qui a travaillé avec le conseil d'administration, les bénévoles et les salariés de l'époque sur cette radio qui a questionné justement le nom Tropique FM. Donc elle a questionné quand même l'idée de l'ancrage territorial par le nom, ça sert à l'intéressant en termes de communication pour le coup, qui ne relie à rien en fait. Donc elle a questionné ça et puis elle a questionné les perspectives à venir pour cette radio qui avait déjà bien vécu mais qui allait poursuivre sa vie. Donc c'est là qu'il y a eu mon recrutement et l'idée de changer le nom. D'accord. Donc on a lancé un concours auprès de nos auditeurs, on a eu plein de propositions. Il y a eu Radio Marguerite, en lien avec Marguerite d'Autriche.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Radio Zing, puisqu'ici le lieu était un bar a priori auparavant. On a eu des radio à type. piques, enfin bon bref, plein de choses. On a fait notre trajet, on a proposé les dernières suggestions aux membres de l'assaut et en fait, on n'a pas réussi à avoir un nom qui est ressorti. Donc grosse galère. On s'est réunis en CA et on a fait il faut quand même qu'on change de nom parce qu'on l'a annoncé. Et là a surgi Radio B, le plan B. Le plan B, Radio B. Petite anecdote, nous on est une radio de catégorie A, c'est la radio associative.

  • Speaker #0

    D'accord. Comme associatif.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Du coup, on est parti sur A, B, et le plan B, et Bourg, et Brest, et finalement, tout le monde, il met ce qu'il a envie.

  • Speaker #0

    Ça fonctionnait, d'accord.

  • Speaker #1

    C'est ça. Après, ça fait dix ans, cette année, ça fait dix ans qu'on a changé de nom, 2014-2024, et on note qu'on a encore besoin de communiquer sur Tropique FM. Mais ce qui n'est pas du tout grave, en fait, parce que pour le coup, le nom a changé, mais les valeurs restent les mêmes. On est toujours une radio associative. On fonctionne toujours avec des bénévoles. On est toujours dans cette idée d'éducation populaire, citoyenne. On est toujours dans les valeurs d'ancrage, comme vous l'avez dit au début de l'émission, territoriales, d'aller vers l'extérieur, vers le maximum de personnes, des publics hyper différents. Ça, ça n'a pas changé. Simplement, le nom s'est peut-être un peu modernisé et peut-être un peu plus en lien.

  • Speaker #0

    Et l'association s'appelle toujours Radiotropique. On est dans une continuité mais avec un changement de nom. Alors, je reviens à ma question concernant les financements. Comment ça se passe pour exister et puis évoluer, se développer, sachant que les subventions pour la culture, c'est un peu plus compliqué.

  • Speaker #1

    Quand François Mitterrand a libéré les ondes et autorisé les radio-associatives, il a en parallèle créé un fonds spécifique qui s'appelle le Fonds de soutien à l'expression radiophonique. FSER, nous, dans notre jargon. Donc le FSER, c'est une subvention qui émane du ministère de la Culture et qui est directement adressée aux radios associatives. Donc on a ce fonds qui se divise en deux parties. Une partie qui va être une subvention de fonctionnement classique en lien avec notre budget annuel et une subvention qui s'appelle sélective. Sélective parce qu'elle va répondre à des critères en fait. et plus on va mettre en place d'actions, d'émissions, de productions en lien avec les critères choisis. Ça va être des critères autour d'actions éducatives, culturelles, de développement local, autour de l'environnement, de lutte contre les discriminations, de formation des salariés, de formation des bénévoles, de coproduction avec d'autres radios, etc. Plus on aura de points, plus on aura de points, plus on aura d'argent. C'est un énorme dossier. Avant, il déposait par la poste. Il faisait au moins 5 kilos. Je l'apportais chaque année. C'est un dossier annuel au mois d'avril.

  • Speaker #0

    C'est tous les ans.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, ça veut dire qu'il faut qu'on collecte une année de pratiques radio par le biais d'attestations, de conventions, de factures. C'est un gros travail de justification de tout ce qu'on fait à l'année.

  • Speaker #0

    J'imagine.

  • Speaker #1

    5 kilos à l'époque. Maintenant, on envoie tout en numérique. Alors c'est très fastidieux mais ça permet aussi de se rendre compte qu'on fait plein de choses. Et ce qui est intéressant, en 10 ans, moi j'ai vu l'évolution de cette subvention, on a de plus en plus de sous, alors je devrais peut-être pas trop le dire, mais ça montre aussi qu'on a de plus en plus d'actions en face de ces critères et ça c'est super chouette, c'est hyper valorisant aussi pour nous, la structure, pour l'ASSO globalement, pour nos bénévoles, les salariés, il y a vraiment ce travail qui est fait. Donc ça c'est une des premières sources de financement. Ensuite on a un gros soutien de la DRAC au Vergnier-Rhône-Alpes, donc c'est encore le ministère de la Culture, sur toutes nos actions autour de l'éducation aux médias. On est reconnu comme un média référent sur le département pour l'éducation aux médias, donc par le biais de la DRAC on intervient dans les collèges, dans les lycées, mais aussi dans d'autres structures, sur les territoires également. Et puis après, on a la subvention de fonctionnement de la ville de Bourg-en-Bresse. Et pareil, on dépend du service culturel à Bourg-en-Bresse. Et puis après, on va aller chercher des financements un peu à droite, à gauche, selon les appels à projets. Alors, il y en a qui reviennent. On est référencés comme un acteur de la politique de la ville pour des actions sur les quartiers prioritaires de la ville de Bourg-en-Bresse. Ça fait deux ans qu'on dispose d'un financement du FIPDR. C'est le Fonds interministériel pour la prévention de la délinquance et de la radicalisation. C'est un fonds qui va financer des actions que je mène au centre pénitentiaire à Bourg, ou en lien avec de la prévention, toujours de l'éducation aux médias et des théories du complot, parce qu'on a monté un partenariat avec les francas. On a des aides sur certains postes salariés, des aides Fonds ZEP ou du Fonds PEPS. Ça, c'est une aide spéciale. spécifiques pour les radios associatives et les métiers du spectacle. On essaye un petit peu d'aller à la pêche aux subventions, aux appels à projets, comme toutes les structures associatives en ce moment. Et puis après, il faut aussi développer, nous, notre parti fonds ressources propres. Et là, il y a la montée en puissance de nos ateliers radio où on est financé parfois directement par les structures qui nous font intervenir. Donc ça c'est pareil, monter en puissance depuis dix ans avec l'idée de recruter des personnes en face, des personnes qui sont formées à mener des ateliers auprès de publics scolaires ou autres. Et puis le deuxième axe, c'est l'axe éducation en médias, où là ça va être plutôt des ateliers autour de comment fonctionne l'information, qui sont les médias, les journalistes, etc.

  • Speaker #0

    Combien de salariés au centre Radio B ?

  • Speaker #1

    Depuis septembre 2024, on est six. Avec trois temps partiels et une étudiante en alternance.

  • Speaker #0

    Et combien de bénévoles ?

  • Speaker #1

    On doit être à une bonne cinquantaine, on approche peut-être les 60. Ce qui est plutôt chouette aussi, c'est qu'en 10 ans, on ne perd pas de bénévoles, contrairement à certaines assos qui tirent la sonnette d'alarme sur le fait que c'est difficile d'avoir des bénévoles. Nous, on a tout le temps des nouvelles recrues chaque année. Là, cette année 2024, on a lancé un appel à bénévoles et on a une dizaine de personnes qui ont répondu présentes. Donc plutôt chouette et des jeunes. Donc ça, c'est aussi hyper, hyper chouette. Parce qu'on sait quand même, il y a les chiffres sur l'Arcom qui rendent des rapports sur les pratiques d'écoute de la radio. On sait que les jeunes n'écoutent pas trop la radio et pourtant, on arrive quand même à les attirer à Radio B. Donc ça, on est super content.

  • Speaker #0

    Comment ça peut s'expliquer ? Est-ce que justement c'est parce que c'est une radio locale, qu'il y a une bonne visibilité par rapport aux actions qui sont menées localement ?

  • Speaker #1

    Il y a plein de raisons. Je pense qu'on est un média local pour les jeunes qui voudraient être journalistes. On est un média local assez accessible. Je pense que c'est un peu plus compliqué de rentrer dans l'équipe du Progrès, par exemple. Je pense qu'il y a peut-être un petit peu plus de contraintes. Les journalistes du Progrès ont peut-être moins de temps à passer avec des jeunes. Après, il faudrait leur demander, mais j'imagine. La Voix de l'Inse est peut-être un petit peu plus accessible, mais idem, c'est des grosses structures, c'est des gros médias par rapport à nous. Donc, c'est peut-être plus compliqué. Donc, nous, on est une porte d'entrée assez accessible sur ça. Et puis, pour la partie technique, pour les jeunes, en fait, c'est un terrain de jeu. Nous, on les met assez rapidement en studio devant la régie. Et puis, allez, on y va. Donc, c'est un bon endroit pour se tester.

  • Speaker #0

    D'accord. Il n'y en a pas un qui a eu envie de faire du podcast,

  • Speaker #1

    par exemple ? Il y en a un. Il y a un exemple qui est hyper concret. C'est Solène Anson qui vient de recevoir un prix de la Glo, je crois. Solène, elle a démarré la radio sur Radio B dans le cadre d'un stage d'été. Et en fait, on ne l'a pas lâchée, nous. On ne l'a pas lâchée. On lui a dit, mais il faut que tu me mettes bénévole. Elle a fait pendant deux, trois ans une émission autour du foot à l'antenne en autonomie complète. Et puis aujourd'hui, elle est journaliste. Elle bosse pour TF1, pour des chaînes nationales. Elle est passée côté télé. Mais voilà, elle bosse à Paris dans des grands médias autour de la question du sport, mais pas que.

  • Speaker #0

    C'est un bon tremplin si on est intéressé, attiré par ce type de métier. Auparavant, j'aimerais citer la présidente et le secrétaire général de l'association.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qui a été élu au mois de juin. Donc, on a un nouveau bureau qui a été élu en septembre. On a des coprésidents, nous, à Radio B. Une coprésidente qui s'appelle Diane Dupont et un coprésident qui s'appelle Rémi Arnault. Et puis ensuite, on a un trésorier. hyper actif et dynamique qui s'appelle Michel Celso et ensuite ils sont 7-8 à gravité autour de ces 3 personnes il y a un CA d'une dizaine de personnes c'est assez fort c'est notre volonté d'avoir un CA avec beaucoup de monde on se voit une fois par mois c'est mon espace de réflexion le CA et c'est vraiment chouette je pense que la façon dont l'association fonctionne il y a une autonomie des salariés je suis référente de l'équipe salariée... mais je suis tout le temps en lien avec le CA. Et ça, c'est hyper important. Ce n'est pas un lien pour contrôler le travail des salariés. Au contraire, c'est un lien pour me permettre d'avoir un endroit où réfléchir ou déposer parfois des petites demandes sur de la gestion RH, qui est quand même quelque chose de plutôt compliqué dans la vie, mais aussi sur les perspectives de développement. Enfin, voilà, on a vraiment ce Ausha dans le CA. Nous, on est dans un bâtiment qui a été acheté dans les années 90 par une SCI. dont l'association Radiotropique est actionnaire. Et ce bâtiment est un peu vieillot, pas très bien isolé, en tout cas pas en lien avec les normes en vigueur en ce moment. On a plutôt chaud l'été et froid l'hiver. Donc il y a une rénovation énergétique qui va être faite. Et on a la chance d'avoir un espace au bout de notre bâtiment qu'on va rénover aussi et transformer en salle d'activité. qui va nous permettre de recevoir les publics avec lesquels on travaille, donc les écoles, les collèges, les lycées, toutes les autres structures. Mais aussi, ça va être un lieu qu'on a appelé, dans le cadre d'une réunion stratégique avec nos bénévoles, le centre de ressources de l'expression citoyenne. Ouais, la classe, hein ? Et donc, l'idée, c'est de faire vivre ce lieu, alors à la fois de le rendre ouvert aux habitants de Bourg-en-Bresse, mais pas que, avec un espace qu'on a appelé médiathèque, aucune concurrence avec les médiathèques. Nous, l'objectif, c'est de présenter des médias alternatifs. Donc, il y aura peut-être un petit post ordi avec un abonnement Mediapart, un lien vers Reporters, vers des podcasts qu'on a envie de mettre en écoute, un abonnement à des revues alternatives, style la Revue 21, alternatives économiques, des médias comme ça. Et puis, on aimerait mettre en place aussi une programmation de saison autour de l'éducation aux médias, avec l'idée d'un vide. d'autres journalistes, d'autres médias, pourquoi pas la représentante de l'Arcom, des chercheurs-chercheuses sur le sujet des médias, etc.

  • Speaker #0

    Pas mal d'idées et ça c'est pour une finalité temporaire.

  • Speaker #1

    Travaux prévus en 2025.

  • Speaker #0

    D'accord, donc un beau mais gros projet aussi à mener. C'est ça. Alors concernant la ruralité, alors ce que je trouve intéressant, c'est que tu as pu travailler dans une grande ville, même si ce n'était pas en radio, ville urbaine, et donc tu peux avoir un œil intéressant. à apporter concernant le travail d'une association au milieu rural, a fortiori une radio, et puis le travail dans une grande ville. A ton avis, quels sont les avantages, les atouts d'être dans une zone rurale et, à contrario, les inconvénients ?

  • Speaker #1

    Un des avantages pour nous, Radio B sur le département de l'Ain, c'est qu'on est les seuls, quasiment, à être sur le créneau sur lequel on est. C'est-à-dire que, alors bien que les autres médias soient en train de développer ça, mais sur l'éducation aux médias et à l'information, on était quand même les premiers à travailler là-dessus dans l'un, les premiers à monter des ateliers de pratiques radio auprès des publics. Donc ça, c'est un avantage incommensurable. C'est sûr que ça nous a permis de développer tout ce qu'on avait pu développer en dix ans. Enfin, je veux dire, j'avais aucune limite, aucune barrière. Je veux dire, tout... Tout était découvert pour les personnes qui étaient en face de moi. Donc ça, c'est vraiment, vraiment chouette. L'inconvénient peut-être, mais c'est un inconvénient qui peut se surmonter, mais c'est que le département de l'Ain est hyper vaste et que du coup, nous, on a du mal à aller toucher toutes les zones du département. Alors déjà, sur notre fréquence, nous, on émet sur la bande FM que sur une partie du département, que sur la moitié ouest. du département puisque la moitié est, il y a trop de montagnes. Donc on ne va pas toucher par exemple au Yonah. Sur la bande FM, c'est sûr qu'on a ce souci-là. Le pays de Gex, c'est très loin d'aller dans le pays de Gex.

  • Speaker #0

    Oui, ça représente une bonne heure et demie, voire une heure trois quarts de voiture. C'est ça. Pour ceux qui ne connaissent pas le département.

  • Speaker #1

    On a quand même ce souci-là sur le département de Lens, c'est qu'il est hyper vaste et en plus avec des zones hyper différentes. C'est-à-dire que si on intervient dans la Dombe, on intervient dans la Bresse ou dans le Buget, ce n'est pas du tout la même ambiance, j'ai envie de dire. Ce ne sont pas du tout les mêmes contraintes, ce ne sont pas du tout les mêmes réalités. Et ça nécessite quand même un effort d'adaptation à chaque fois. On ne peut pas proposer les mêmes choses aux personnes parce qu'elles n'ont pas non plus les mêmes choses à disposition. Il y a des endroits où il y a déjà beaucoup de choses qui se passent, d'autres pas du tout. Donc c'est ça aussi à prendre en compte. Ça fait aussi le lien avec les financeurs parce que souvent les financeurs vont nous orienter vers ces zones où il y a moins de choses. Il faut aussi réfléchir à ça. Ça, ça peut être une contrainte.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous donner un exemple concret des différences ? Entre les différentes zones du département ?

  • Speaker #1

    Un exemple hyper concret, si on revient sur Ausha, Ausha, Bélinia, ces communes, il y a une demande politique d'aller intervenir sur ces zones. Il se passe moins de choses, par exemple, que quand on est à Bourg. Quand on est à Bourg-en-Bresse, au niveau culturel, l'offre est quand même énorme. Après, ça c'est aussi des échanges qu'on peut avoir avec plutôt le ministère de la Culture. Ensuite, on a des communautés de communes qui sont plutôt bien dotées du côté de la Plaine de l'Ain. On sait qu'il y a des financements qui permettent de vivre quasiment en autarcie sans qu'il y ait besoin de Radio B. Et puis, il y a aussi la présence de Lyon sur ces communes. Voilà, tout le secteur Miribel. Il n'y a pas forcément d'intérêt à aller là-bas parce qu'ils sont plutôt tournés côté Lyon. Donc voilà, il va y avoir aussi ces différences-là. Les habitants ne sont pas tournés vers Bourg-en-Bresse. C'est ça aussi. Notre zone d'implantation, c'est aussi Bourg-en-Bresse. Quand on intervient, comme on est intervenu au mois de juillet à Belay. Belay, pour moi, il n'y a aucun lien entre Belay et Bourg-en-Bresse. Je veux dire, on est arrivés dans cette... Moi, je ne connaissais pas trop ce secteur. J'ai eu l'impression de partir en vacances, d'être complètement dépaysée. Alors, c'est super chouette. En plus, la route pour aller là-bas, c'est magnifique.

  • Speaker #0

    On n'est pas très loin du département de la Savoie,

  • Speaker #1

    si je ne dis pas de bêtises. Eux, ils se tournent vers Chambéry. Voilà. Ils n'ont pas du tout le réflexe de voir ce qui se passe du côté de Bourg-en-Bresse.

  • Speaker #0

    On est en limite de département.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et nous, on construit nos actions, ce qu'on transmet comme informations à l'antenne. c'est plutôt centré Bourg-en-Bresse et Grand-Bourg-Caglo. Donc ça, ça va être une...

  • Speaker #0

    Et pourtant, Belay, ça commence par un B aussi, mais c'est vrai qu'on n'est plus tout à fait dans le département de l'Ain, n'en déplaise aux habitants qui sont attachés au département, mais c'est vrai que les habitudes des habitants ne respectent pas les limites d'un département et sont parfois effectivement plus proches ou se sentent plus savoyards ou lyonnais ou de Saône-et-Loire. que Bressan, enfin voilà, de Bourg-en-Bresse. À tes yeux, une radio associative en zone rurale, un acteur super important, une actrice ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Je pense que ça va le devenir. Ça devrait, en fait, le devenir de plus en plus parce qu'on entend beaucoup, quand on fait nos ateliers d'éducation aux médias, De toute façon, les médias, ils sont tous pourris. Les journalistes, ils racontent tous la même chose. La télé, c'est pas la même info. Enfin, on l'entend, ce message. On parle pas assez de nous sur le terrain. De toute façon, c'est toujours les mêmes sujets qui reviennent. Et bah, nous, c'est de dire, bah, écoutez-nous. Écoutez-nous, parce qu'en fait, nous, on est différents. Et globalement, en France, on a encore la chance d'avoir une pluralité des médias qui est assez importante. Donc, il faut aussi prendre le temps d'éteindre la télé et d'être curieux. Alors après, oui, ça nécessite un effort. Il faut avoir envie de faire l'effort.

  • Speaker #0

    Mais on parle du local, de ce qui se passe à côté de nous.

  • Speaker #1

    Un média associatif comme le nôtre qui a une volonté de donner la parole aux citoyens et même d'aller plus loin et de dire aux citoyens et citoyennes, vous êtes capables de vous-même produire de l'information à condition... de respecter bien évidemment des règles, vérifier votre information, ne pas raconter n'importe quoi, sourcer, essayer d'aller varier les points de vue. C'est ce qu'on fait, nous, dans nos ateliers. C'est un outil hyper puissant, en fait. Les citoyens et citoyennes devraient plus s'intéresser à ces médias associatifs parce qu'on est les seuls avec la presse régionale ou locale à être vraiment en lien direct avec eux.

  • Speaker #0

    Un média de proximité qui relie justement les gens entre eux, qui apporte une information, qui peuvent vérifier. Est-ce que toi, tu as une rencontre, une expérience marquante depuis ces dix ans que tu es chez Radio B ? Quelque chose que tu as envie de partager ? Oui,

  • Speaker #1

    il y en a plein. Moi, comme je t'ai dit au début, mon poste, je n'ai pas été recrutée pour faire de la radio. J'en fais. Je fais des émissions parce qu'en fait, une fois que tu es dans la radio, tu as envie de tester. Donc, je me suis formée petit à petit. Il y a eu plein de moments hyper chouettes. Nous, on a eu la chance de faire venir un journaliste qui bossait auparavant à France Culture, qui s'appelle Benoît Bouscarelle, qui était rédacteur en chef de France Culture et responsable du service politique. Donc vraiment une grosse pointure.

  • Speaker #0

    En effet,

  • Speaker #1

    oui. Il nous a accompagnés sur plusieurs années. Il venait faire des week-ends de formation pour nos bénévoles et auxquels les salariés ont... On avait trop envie de participer.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Et en fait, Benoît Bouscarelle, c'est un monsieur qui est rentré à France Culture sans avoir fait d'école de journalisme. Et ça, ça a été aussi pour moi une révélation, parce que j'avais un peu cette question de la légitimité. Est-ce que je suis légitime, moi, de parler dans le micro et faire des émissions de radio ? alors que je ne suis pas formée pour, que je ne sors pas d'une école de journalisme. Et lui, il est plutôt décontracté par rapport à ça, à dire, moi, je me suis formée dans une radio associative. J'ai pu rentrer à France Bleue et puis faire le tour des locales et puis après accéder à France Culture. Et en fait, c'est pas tant ça la question, c'est pas de savoir quel diplôme t'as et ce que t'as fait comme étude, on s'en fiche. L'essentiel, c'est de savoir faire le boulot correctement. Son message, il a été hyper marquant à la fois pour l'équipe salariée, dont je faisais partie, mais aussi pour nos bénévoles. Parce qu'il a donné confiance à plein, plein de nos bénévoles il y a quelques années et ils sont toujours là. Cette question de la légitimité, elle se pose moins. Le crédit apporté aux gens qui viennent de la campagne n'est pas top. Il y a quand même une reproduction aussi sociale entre le rural et le citadin qui est assez importante. Donc voilà, Benoît Bouscarelle, il a réussi à gommer ça. Puis maintenant, en fait, il ne bosse plus du tout à France Culture. Il est à Clermont-Ferrand. Donc il est retourné un peu sur, alors c'est une grande ville, mais sur le rural.

  • Speaker #0

    On n'est pas à Paris quand même. On n'est pas à Paris.

  • Speaker #1

    D'accord. J'aime beaucoup sa démarche.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. On invite les auditrices et les auditeurs à s'intéresser à cette personne avec un parcours relativement atypique et qui montre qu'il n'y a pas forcément besoin d'avoir un diplôme pour se lancer dans le journalisme ou dans la radio.

  • Speaker #1

    Simplement, il ne faut pas hésiter à se lancer. C'est ça aussi, je trouve, le message qui est intéressant et que j'aime propager depuis dix ans. En fait, on est tous capables de le faire, peu importe notre niveau scolaire. Moi, j'interviens au centre pénitentiaire à Bourg-en-Bresse, donc je me retrouve face à des hommes. qui ont des parcours de vie parfois un peu chaotiques, qui ont souvent été en échec scolaire ou en grosses difficultés à l'école. Quand je présente mes ateliers, je dis attention, il va falloir qu'on écrive. Il y a un gros travail d'écriture pour faire de la radio, mais on n'écrit pas comme à l'école. C'est l'inverse de l'école. On va écrire comme on parle. Donc déjà, quand on dit ça, ça rassure. Pour la radio, ce n'est pas important. L'essentiel, c'est de pouvoir vous relire. Et dès que je dis ça, je vois qu'il y a des personnes qui se détendent, qui se disent Ah ouais, déjà là,

  • Speaker #0

    ça va aller Il y a une barrière de l'éclat. Oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr. Et en fait, tant qu'on a quelque chose à dire et la rigueur de travailler sur ce qu'on a à dire et qu'on arrive aussi à faire le pas de côté sur ce qui est de l'opinion, notre point de vue personnel sur un fait, et ce qui est de l'info, ça aussi, c'est un gros travail. Et bien ça, c'est pareil, c'est intéressant et les gens sont capables de faire ce travail. Par contre, ça nécessite d'y passer du temps, d'être en accord avec le fait qu'il va falloir un petit peu se décentrer et se dire qu'on peut se tromper. que c'est pas grave, qu'on a le droit d'évoluer, etc. Ça, c'est intéressant aussi. Et ça, c'est quelque chose que j'ai aussi appris en 10 ans, là, réfléchir sur ça, sur soi, sur les a priori qu'on a pu avoir à tel moment, sur telle info, et se nourrir. C'est ça aussi qui est chouette dans ce travail, en fait. C'est qu'on rencontre plein, plein, plein de monde et les personnes nous apportent plein de choses extraordinaires. Enfin, voilà, c'est vraiment chouette. Et moi, j'aime beaucoup... être remise en question tout le temps. Avoir des certitudes et puis en fait me rendre compte mais oui, non, mais en fait, j'avais pas du tout compris comment ça marche, peut-être qu'il faut que je me réinterroge par rapport à ça Et ça, c'est nos bénévoles, c'est les personnes qu'on interview, c'est les gens qu'on a en atelier qui, parfois, vont nous poser des questions tout à fait innocentes et on va se dire oui, c'est vrai qu'en fait, ils ont raison là-dessus, je fais ça en pilote automatique, mais ouais, je devrais peut-être me questionner sur ça

  • Speaker #0

    Ouais. Est-ce que tu penses qu'en zone rurale, il y a une espèce de complexe vis-à-vis des personnes qui habitent dans les grandes villes ? À être légitime justement, à prendre aussi le micro, à pousser les portes et à se mettre en valeur ? C'est peut-être ça, se mettre en valeur, se mettre dans la lumière.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est lié au milieu rural ? Peut-être. Peut-être parce que dans les médias, on va dire mainstream, le rural c'est l'amour est dans le pré. et des reportages un petit peu classiques au JT à 13h même si le JT je trouve a évolué les 100 péternels reportages sur il n'y a plus la poste dans le village qu'est-ce qu'on va faire ça donne quand même une image du Riral assez cliché, alors après sur France Inter il y a une émission le 20 midi et 2 sur les initiatives de territoire moi je trouve ça hyper chouette ce genre d'émission c'est un peu ce qu'on fait nous dans les radios associatives que j'essaye aussi de faire bah voilà

  • Speaker #0

    Il y a plein de choses.

  • Speaker #1

    Il y a une richesse. C'est génial. Et je pense que le rural, là, est en train de monter en puissance.

  • Speaker #0

    La revanche du rural.

  • Speaker #1

    C'est ça. Simplement, parce que ce que tu vois avec ton podcast, il faut qu'on apprenne à communiquer et qu'on apprenne peut-être aussi, nous, à avoir confiance en nous et nous dire qu'il n'y a pas que Paris. En fait, on est capable, on le sait, on le sait qu'on est capable de faire des grandes choses. Il faut qu'on apprenne peut-être à les vendre. cas à communiquer sur ce qu'on fait faire.

  • Speaker #0

    Justement, en termes de communication, super transition. Une radio, elle est là effectivement pour transmettre des messages, pour valoriser des actions, comme on l'a dit, parler d'initiatives locales, etc. Mais elle, la radio, comment elle fait pour se faire connaître, se démarquer et puis prendre sa place dans le paysage et radiophonique et médiatique ? Et locales et régionales ?

  • Speaker #1

    Comme tu l'as dit, on a la chance d'avoir les ondes qui sont notre puissance de frappe. Après, on a un gros, gros, gros travail de com sur être écouté, en fait. Ce n'est pas le tout d'avoir les ondes et d'avoir l'accord du CSA-Arcom pour diffuser pendant cinq ans sur cette fréquence. Ça, on va dire que c'est plutôt facile, entre guillemets. Ça fait plus de 40 ans que ça dure et que l'Arcom nous fait confiance. Donc, on peut se dire que c'est bon, c'est bien parti. Mais maintenant, savoir qui nous écoute et comment ils nous écoutent et quelles cibles, etc. Toutes ces questions-là, si tu veux, dans les radios associatives, elles ne se posent pas tellement. Parce que comme on l'a dit tout à l'heure, nous, on dépend de subventions. On ne vend pas de publicité. On n'a pas besoin d'aller voir des clients en disant On a 3 millions d'auditeurs entre 7h et 9h les matins. On est la première matinale de France. On n'a pas besoin de faire ça. Je dis, on ne vend pas de publicité, on en vend un petit peu. Nos clients nous demandent les chiffres, etc. Mais on ne les a pas. En tout cas, nous, Radio B, on ne paye pas Médiamétrie pour avoir accès aux chiffres et pour être cité dans les sondages. Juste un petit rappel, Médiamétrie, c'est un sondage quand on entend que France Inter est la radio numéro un le matin, ou que Energy est la radio la plus écoutée, je ne sais pas quelle radio. Ces radios ont payé un sondage qui s'appelle Médiamétrie. C'est un sondage qui se fait par téléphone. Ils vont téléphoner à des gens. et leur demander quelles radios ils écoutent entre 7h et 9h. Et ils vont lister certaines radios. Les radios qu'ils vont lister, c'est les radios qui auront payé. Donc autant vous dire que nous, on n'est jamais listé. Ces chiffres-là, ils ne sont pas très parlants. McVille, de temps en temps, fait un article pour donner les scores médiamétriques des radios. Bon, nous, on est les derniers. On ne va pas cacher cette info. On est les derniers selon ce sondage. Ça démotive un peu l'équipe salariée quand le chiffre tombe. Ça démotive les bénévoles s'ils tombent dessus. Moi, ça ne me démotive pas parce que ce que je dis, c'est qu'on communique aussi par notre relation de proximité. On sait qu'on est, encore une fois, les références sur la partie atelier, éducation et médias. Et on le voit dans le concret, c'est que là, nos agendas sont remplis. L'équipe salariée, on intervient tous en atelier en plus de notre travail du quotidien. Et que ça se remplit encore et encore depuis dix ans. que sur ça, je ne suis pas du tout inquiète. Donc ça, c'est pour la communication, on va dire, de proximité. Après, comme je te l'ai dit tout à l'heure, on a changé de nom il y a 10 ans et on a encore besoin de parler de Tropic FM. Donc ça montre bien que notre processus de communication sur la nouvelle identité de la radio, il est encore en cours de construction. Sur ça, on n'est pas très fort. Parce qu'aussi, on n'a pas une salariée ou un salarié dédié à ça. La com, c'est un métier. Un métier qui prend beaucoup de temps.

  • Speaker #0

    pas dire le contraire. Et ça,

  • Speaker #1

    les gens à l'extérieur, ils ne sont pas souvent au courant de ce métier qui nécessite aussi des compétences. Il faut savoir comment tu communiques, comment tu vends quelque chose, un message, une identité, un produit à un public. Ça, c'est un gros travail. Et nous, on n'a pas le temps pour le moment de le faire. Alors, on le fait un peu chacun, chacune dans la radio. Les salariés se mettent un peu là-dessus. Et les outils qu'on utilise, c'est les outils classiques. Facebook, on a lancé un compte Instagram. Et puis après, on essaye de temps en temps de faire des communiqués de presse, comme toutes les assos, pour dire, il se passe tel événement ou telle action mériterait que vous communiquiez dessus.

  • Speaker #0

    Vous parlez des actualités de la radio.

  • Speaker #1

    Après, on a quand même la difficulté, et là, ça, c'est le bémol, c'est que comme on est un média, les autres médias n'ont pas forcément envie de communiquer sur un autre média. Donc, ce n'est pas forcément hyper simple d'avoir un article dans la presse, par exemple.

  • Speaker #0

    La presse ayant elle-même peut-être parfois besoin de communiquer sur son titre, pourrait comprendre que les autres aussi ont besoin de communiquer ?

  • Speaker #1

    On rentre peut-être un peu dans une logique de concurrence. Pour certains médias locaux, il y a peut-être cette idée de pourquoi on communiquerait sur un autre média. On peut l'entendre. Après, ce n'est pas tous les médias. On a des liens aussi avec certains journalistes qui font qu'on arrive parfois à avoir des sujets. Mais ça va être plus sur nos actions de terrain, quand on va mettre en place un atelier, typiquement à Belay. Belay cet été, on a une journaliste de la Voix de Lens qui est venue faire un reportage parce qu'on est aussi sur quelque chose qui va rentrer dans eux, leur ligne éditoriale.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Alors moi, ce qui m'intéresse en tant que professionnelle de la com, c'est le côté aussi réseau. Tu connais beaucoup de monde, la radio est en relation avec beaucoup, beaucoup de monde. Ça passe aussi par ça, la communication. Ce n'est pas forcément la communication formelle, mais c'est aussi le boucherolle, les relations. C'est parler de son métier. d'éduquer au métier du journalisme. Et ça aussi, ça fait que Radio B est connue de plus en plus. Oui,

  • Speaker #1

    et puis on peut d'ailleurs noter que parmi nos bénévoles animateurs d'émissions, on a quand même une vingtaine d'assos. Donc ça veut dire qu'on a effectivement un gros réseau. Ça va de la GLCA à la DEA. à la MCC, en passant par l'Office municipal des sports. Enfin, je ne peux pas tous les citer. J'espère qu'ils me pardonneront s'ils écoutent ce que je n'ai pas cité.

  • Speaker #0

    27 000, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Mais on a beaucoup de salariés de ces structures associatives qui viennent à la radio pour des temps d'antenne. Et ça, oui, c'est sûr, tu as raison, sur le truc réseau, c'est pareil. Ça a été un travail aussi depuis 10 ans, en fait, à faire connaître. Perso, je suis un peu la vitrine de la radio, parce que c'est moi qui vais aux réunions. de partenariat avec les institutions, les autres dirigeants. Donc c'est aussi mon boulot d'essayer de montrer ce qu'on sait faire, nos capacités. Et oui, je trouve qu'on a aussi gagné là-dessus, c'est qu'on est aussi reconnus comme un média et comme une asso qui a un impact ici à Bourg-Cambresse, enfin j'espère.

  • Speaker #0

    Une dernière question, c'est une question que je pose traditionnellement à mes invités pour cette saison. Si je te donnais une baguette magique, qu'est-ce que tu aimerais modifier, changer, améliorer, supprimer peut-être ? Pour les radios associatives en général, pour Radio B en particulier.

  • Speaker #1

    Revenir au sujet qui fâche, la partie financière. Je trouve que pareil, en dix ans, on se rend compte que... Il y a de moins en moins de subventions de fonctionnement qui permettent d'alléger l'état d'esprit des dirigeants associatifs, mais plus en plus de subventions d'appel à projet qui vont être sur une année et qui sont à renouveler chaque année et qui demandent beaucoup de temps administratif, de bilan, de redéposer un projet et d'incertitude en plus, parce qu'on n'est pas sûr qu'il soit renouvelé d'année en année. Si j'avais une baguette magique, moi, ce serait transformer globalement le fonctionnement politique avec des lignes politiques beaucoup plus claires, avec un programme chiffré, avec des objectifs à atteindre. En fait, ce que nous, on nous demande quand on dépose une demande de subvention, et que nous, on est capable de faire à hauteur d'une association d'assist salariés. Donc, je pense que c'est possible de le faire à hauteur d'un État. Encore faut-il le vouloir.

  • Speaker #0

    Bon, ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup, Élodie. C'était fort intéressant, fort instructif. Et puis, je souhaite encore de belles années à Radio B.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Au revoir. C'est ainsi que ce podcast s'achève. Merci pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a plu, qu'il vous donne envie d'en parler autour de vous, de le partager. Rendez-vous dans un mois pour découvrir le prochain épisode. D'ici là, vous pouvez consulter mon site www.glc-du6com.com slash podcast. Ma page est dédiée aux notes backstage, info inédite, sur ce podcast. À très bientôt !

Description

Tu aimes ce podcast sur la ruralité ? Aide-moi à poursuivre l'aventure en participant à la cagnotte sur Tipeee :


https://fr.tipeee.com/communication-de-campagne


Pour ce dernier mois de l'année, je te propose d’écouter ma rencontre avec Elodie Gadiollet, directrice de radio B, une radio locale basée à Bourg-en-Bresse, dans l’Ain.


Cette radio propose des émissions originales, qui met en valeur des initiatives locales, en milieu rural.


Et ce ne sont pas les sujets qui manquent !


Avec Elodie, nous avions abordé l'utilité d'une radio associative et locale située dans une petite ville, son audience sa place aux côtés des radios nationales  ou régionales, ses spécificités, sa capacité à créer du lien social notamment avec les bénévoles qui participent à la vie de la radio, des rencontres, et son rôle d'éducation à l'information et aux medias aux citoyennes et citoyens, dans un monde de plus en plus connecté.


En France, plus de 800 radios sur les 900 autorisées en France métropolitaine sont locales, qu’elles soient associatives, commerciales indépendantes ou affiliées aux réseaux nationaux. Une singularité du paysage radiophonique français.


L'ARCOM les voit comme des outils d’émancipation et de cohésion sociale.


Radio B attire les jeunes alors qu'ils écoutent de moins en moins la radio. Ils peuvent devenir des acteurs d’une information libre, vivante et accessible à tous, là où elle a le plus de sens.


Ondes : 90 FM

https://www.radio-b.fr/

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Merci à Pascal Terracol-Champin, tippeur de la première heure de ma cagnotte en ligne sur tipeee. com.  Pascal, avec son frère, présentent les prototypes de leurs propres jeux à la Maison de la Saône au port de Belleville-en-Beaujolais, gérée par l'Atelier Selon Toi. . PROTOZOART c'est du 7 au 22 décembre, Entrée gratuite. 

 

 https://www.facebook.com/pascal.terracolchampin


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans le podcast Communication de Campagne. Je suis Gaëlle Lethenet, sa fondatrice. On se retrouve une fois par mois pour parler de ruralité. Comment faire de la ruralité un allié de développement ? Développement économique, mais aussi social, sociétal, environnemental et culturel. Hors des grandes villes, des grandes agglomérations. Pour cela, je vais à la rencontre de celles et ceux qui font de la ruralité une force. Ensemble, on aborde les solutions pour créer du lien, des enclavés pour faire société. Mon intention avec ce podcast est de découvrir des réalisations inspirantes qui ont fait du territoire rural un facteur clé de leur succès. Je les interroge sur l'angle de la communication, qui fait partie des conditions essentielles pour la réussite d'un projet. Si tu apprécies ma démarche, tu peux en parler autour de toi, partager, écrire un commentaire ou donner une note. Si tu veux me contacter, Écris-moi à comdecampagne.com J'écris une cagnotte Tipeee en ligne. En participant à cette cagnotte, tu permets au podcast Communication de Campagne de continuer à exister et tu témoignes de ton soutien à cette aventure. Tu peux participer une fois ou de manière récurrente, de manière mensuelle, en choisissant la somme que tu veux mettre. Il suffit de te connecter à www.tipeee.com et de taper communication de campagne dans la barre de recherche. Le lien vers la cagnotte est également indiqué dans la présentation de cet épisode. Merci à Léopold Durand qui soutient mon podcast communication de campagne Merci à Pascal Terracol-Champin, tipeur de la première heure de ma cagnotte en ligne sur www.tipeee.com. Tu peux rencontrer Pascal à la Maison de la Saône, au port de Belleville en Beaujolais, une maison gérée par l'atelier Selon Toi. Il expose avec son frère tous les prototypes de jeux qu'ils ont réalisés ensemble. Tu pourras tester tous les jeux, participer à leur développement et à leur amélioration. Protozoar, c'est du 7 au 22 décembre. L'entrée est gratuite. Ce mois-ci, je te propose d'aller à la rencontre d'Élodie Gadiollet, directrice de Radio B, une radio locale très dynamique basée à Bourg-en-Bresse, dans l'un, non non, je ne suis pas chauvine, un département rural. L'autre jour, dans ma voiture, je faisais dérouler les stations de radio jusqu'à me décider pour une émission de Radio B qui parlait d'un tiers-lieu qui se développe en zone semi-montagneuse près de chez moi. Malheureusement, c'était la fin de l'émission. Alors rentrée chez moi, j'ai fait une recherche sur internet et je suis tombée sur le site web de la radio qui proposait des podcasts, c'est-à-dire des enregistrements d'émissions à réécouter à tout moment. C'est presque comme mon podcast, sauf que le mien fait partie des podcasts natifs, c'est-à-dire qu'il n'est pas diffusé sur les ondes, pour le moment. Intriguée par leur offre d'émissions très fournies et très locales, je me suis demandé à quoi peut bien servir une radio locale située dans une petite ville ? Quelle audience peut-elle toucher aux côtés de l'offre pléthorique de radio nationale ou régionale et avec une portée d'ongles limitée ? Que peut-elle bien apporter de plus ou de différent aux habitants ? Est-elle un vecteur de relations, de rencontres, de liens entre habitants de zones rurales ? Je suis ensuite allée chercher combien de radios comme Radio B existent en France. Sur le site de l'ARCOM, Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle et Numérique, ex-CSA, j'ai trouvé un livre blanc qui a été publié cet été et qui indique plus de 800 radios sur les 900 autorisées en France métropolitaines sont locales. qu'elles soient associatives, commerciales indépendantes ou affiliées aux réseaux nationaux. Cette dimension locale est une singularité du paysage radiophonique français et fait de la radio en France, plus qu'ailleurs, un outil d'émancipation et de cohésion sociale. Un outil d'émancipation et de cohésion sociale. Tiens, tiens ! Ces termes résonnent en moi et rejoignent la raison d'être de mon podcast. Mettre en lumière les actrices et les acteurs qui œuvrent pour faire société dans les territoires ruraux. J'ai envie de te lire un autre extrait qui ouvre ce livre blanc et qui me plaît bien. L'avantage de la radio sur le cinéma, c'est qu'elle a radio l'écran et plus large. Cette citation qu'on attribue à Orson Welles dit bien la puissance évocatrice d'un média aujourd'hui centenaire, le média de la voix, de l'intime, celui qu'on écoute pour s'informer, se divertir, se cultiver, celui qu'on privilégie pour la découverte musicale et la mobilité, celui avec lequel un Français sur deux commence ses journées, compagnon de route. et témoins privilégiés de notre époque. La citation d'Orson Welles rejoint l'intention de mon podcast, proposer un temps long sur un sujet, un peu comme un large écran. Et le podcast, à l'instar de la radio, c'est aussi le média de la voix par excellence, de l'intime, car on écoute souvent en étant seul et disponible. Notre attention est tout entière absorbée par ce que l'on écoute. Nous sommes en immersion. Les radios associatives comme Radio B occupent un espace souvent méconnu dans le paysage médiatique. Pourtant, ces radios jouent un rôle de contre-pouvoir précieux en offrant une diversité de contenus qui va au-delà de l'actualité nationale ou internationale. Sans tout dévoiler, Radio B propose des ateliers d'éducation à l'information et aux médias. Elle offre ainsi une opportunité aux jeunes pour devenir des acteurs d'une information libre, vivante et accessible à tous. Là où elle a le plus de sens. Elle les encourage en tant que futurs citoyens à développer leur esprit critique et pourquoi pas à prendre en main les manettes d'une émission de radio. Dans cet épisode, on parle de pirates, de liberté d'expression, d'éducation citoyenne aux médias et à l'information, d'audace, d'initiatives en zone rurale, de légitimité à prendre sa place quand on est issu de la campagne et plein d'autres choses. Allez ! C'est parti ! Bonjour Elodie, merci de me recevoir dans les locaux de Radio B. Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Eh bien ça va, malgré la pluie, tout va bien et je suis bien contente de te recevoir.

  • Speaker #0

    Merci de me recevoir ici dans une vraie radio avec des vrais micros et un vrai studio d'enregistrement. J'ai eu envie de te rencontrer car tu es la directrice de cette radio qui est centrée sur le local, les initiatives dans le département de l'Ain, qui est un département rural. Et donc, comme mon podcast cherche à mettre en valeur celles et ceux qui font bouger la ruralité, ça me semblait naturel, totalement en phase, pour te solliciter et te rencontrer. Donc, Radio B, c'est une radio associative. La fréquence, on va la rappeler, c'est donc 90 FM, c'est ça ? C'est ça. Donc, la baseline de Radio B, c'est Les Bonnes Ondes. C'est une radio qui est bien connue des Burgiens. Elle fait partie du paysage radiophonique local depuis un bon bout de temps. Elle fait partie aussi d'un tissu associatif dans le département. 27 000 structures associatives au dernier comptage, ce qui place le département de l'Ain en troisième position des départements français en nombre d'associations. J'ai appris ça il y a quelques jours en préparant cet enregistrement. Mais ça montre la dynamique et l'esprit volontaire des habitants à s'investir dans des projets qui contribuent au vivre ensemble, à faire société. à se retrouver et à se relier. Je vais te laisser présenter plus en détail la radio, mais avant, est-ce que tu peux te présenter, raconter comment tu en es venue à faire de la radio ?

  • Speaker #1

    Oui, alors moi, je m'appelle Élodie Gadiolet, comme mon nom l'indique, je suis une purjue bressane. Les Gadiolets, il y en a pas mal sur la Bresse. Donc voilà, moi, j'ai grandi à Marsona, c'est un village à côté de Morvel en Bresse. J'ai fait mes études... à Bourg-Colissé et puis après je suis partie à Lyon, je fais des études de sciences politiques, j'ai fait Sciences Po à Lyon avec l'objectif à la base d'être critique de cinéma. Je voulais travailler dans des revues cinéma, style cahier du cinéma, les unrocks, j'étais passionnée par le média. Et puis après deux ou trois stages pendant mes études à Sciences Po, je me suis dit que ce n'était pas tout à fait pour moi l'exercice de la critique. Mais par contre, j'aimais bien le secteur culturel. J'aimais bien cet endroit où il se passe des choses, où on rencontre des artistes qui font des trucs improbables pour parler de choses hyper concrètes finalement. Donc j'ai réfléchi à comment je pouvais allier cette passion et mes études. Et j'ai poursuivi avec un Master 2 de gestion des entreprises culturelles. Je suis partie à Dijon pour le faire. Là, j'ai découvert aussi une ville que je ne connaissais pas avec une grande richesse culturelle. Beaucoup de choses qui étaient gratuites pour les jeunes, les étudiants. C'était vraiment super chouette. Je n'ai jamais autant vu de spectacle qu'à Dijon. Et j'ai poursuivi ce master, qui était un master pro, en faisant des stages dans le milieu culturel à Villeurbanne. Découverte d'une politique culturelle. Dingue en fait, puisque à Villeurbanne, l'accès à la culture est gratuit pour les habitants. C'est vraiment une volonté politique. À l'époque où j'y étais, le budget culturel était premier ou deuxième de la municipalité. Donc c'était assez épatant pour moi d'être dans ce milieu. Enfin voilà, puis il y a des grosses institutions à Villeurbanne, il y a le TNP. Donc je me suis spécialisée dans la gestion d'événements culturels. J'ai bossé pendant trois ans suite à mon master à la mairie de Villeurbanne. au service des affaires culturelles en lien avec le directeur de la fête du livre Jeunesse. Donc un univers pas du tout en lien avec la radio, pas du tout en lien avec le journalisme. Et c'est après une pause dans mon parcours professionnel, je suis partie neuf mois à Londres. C'est quand je suis revenue dans la Brest que je cherchais du boulot. Et en fait, c'est vraiment par hasard que j'ai découvert la radio. Alors moi, je la connaissais parce qu'en étant lycéenne ici, j'en avais entendu parler. Mais je suis devenue correspondante pour le progrès sur la rubrique loisirs et je suis venue faire un sujet sur la Diesel Company et le festival qu'elles organisaient à l'époque, Carbure en Seine. Et c'est en rencontrant Christine Larivière, la metteuse en Seine, que j'ai compris qu'elle était aussi coprésidente à l'époque de Radiotropique, l'association. Et ils recrutaient une personne. C'était nouveau, il y avait eu un changement de conseil d'administration et ils recrutaient quelqu'un pour gérer l'association. Alors la mission, ce n'était pas du tout de faire de l'antenne, c'était plutôt développer l'assaut, mettre en place des projets, aller sur du partenariat, etc. Ce qui correspondait un petit peu à ce que j'avais pu faire auparavant. J'ai postulé, je suis passée en entretien et j'ai été recrutée.

  • Speaker #0

    Et tu n'avais pas envie de retourner sur Villeurbanne ou Dijon ? Une ville de plus grande importance que Bourg-en-Bresse ?

  • Speaker #1

    En fait, quand on est revenu de Londres, on s'est posé la question avec mon conjoint de partir plutôt côté suisse. Un des soucis quand même du milieu culturel, c'est ce truc du réseau. Et je n'avais aucun contact à Genève, donc ça allait prendre vraiment beaucoup de temps pour que je puisse trouver la structure qui m'accueille et puis développer après mon réseau. Et puis il y a vraiment eu ce truc, être correspondante pour le progrès, et puis la rencontre avec Christine Larivière, et me dire, mais pourquoi pas, avec un super défi en fait, de partir d'une structure qui était là, dans le paysage, présente depuis les années 80, même un petit peu avant, et de se dire, qu'est-ce qu'on en fait maintenant, comment on la développe ? Enfin voilà, moi j'ai cet esprit-là, j'adore ça, avoir des idées et puis essayer de les développer.

  • Speaker #0

    On va enchaîner sur l'histoire de cette radio. Est-ce que tu peux nous raconter comment elle est née, comment elle a évolué ?

  • Speaker #1

    Elle est née à la fin des années 70. C'est trois étudiants de Bourg-en-Bresse qui se sont retrouvés pour pirater les ondes, puisqu'à l'époque, il n'y avait pas cette pluralité des radios sur la bande FM. Et un peu partout en France, il y a des jeunes plutôt, qui sont allés pirater les ondes et créer leur propre radio pirate. Et donc à Bourg-en-Bresse, ce qui s'est passé, trois étudiants qui ont réussi à capter la fréquence la plus proche de France Inter à l'époque. L'anecdote est vraiment rigolote, ce qui fait que les gens écoutaient France Inter et tout d'un coup ils entendaient trois gugus. Ils puisaient du rock, ils racontaient des âneries à la radio. Donc voilà, déjà gros exploit technique. Deuxième anecdote, ils se sont rejoints à un moment donné au-dessus du café chez la Jeanne. qui est très très connu à Bourg. En bref, c'était leur lieu de ralliement. Oui, c'était leur lieu de ralliement à Bourg. Voilà. Et donc, ça s'est su, en fait. Il y a eu une communication qui s'est faite autour de cette radio pirate. Et petit à petit, de 3, ils sont passés à 10, 20, jusqu'à arriver à être une centaine à un moment donné. Après...

  • Speaker #0

    Que des lycéens ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça a ramené pas mal de monde au fur et à mesure, parce qu'il y avait ce besoin de dire, ça on y reviendra, parce que ça, ça reste dans notre ADN, ce besoin de se dire, nous aussi, on a besoin de transmettre de l'information en tant que citoyen et de s'approprier un média. Il y avait aussi cette envie de diffuser de la musique qu'on n'entendrait pas sur les ondes classiques, on va dire, sur les médias mainstream. Et puis en 1981, c'est l'élection de Mitterrand. Donc il y a encore cet état d'esprit un peu festif autour du culturel. Et c'est Mitterrand qui autorise ces radios. Parce que vraiment, c'était interdit. Les trois étudiants, on les a retrouvés pour nos 40 ans. Ils ont été convoqués par les gendarmes. Il y a la gendarmerie qui se rendait chez eux. Enfin voilà, c'était vraiment... On n'avait pas l'égal.

  • Speaker #0

    On ne rigolait pas avec ça.

  • Speaker #1

    Non, on ne rigolait pas. Donc 80 Mitterrands arrivent au pouvoir et 82, l'association a l'autorisation officielle d'émettre sur la bande FM une autorisation qui est accordée par le CSA.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc là,

  • Speaker #1

    c'est le début de Tropique FM, d'une radio qui fonctionne à plein régime, avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de personnes qui viennent présenter des émissions, raconter des choses, diffuser de la musique. Il y a eu plusieurs lieux. En plus de cette radio, elle a bougé dans la ville. Elle s'est installée à un moment donné à la MJC. Elle a été ensuite au Monastère de Brou.

  • Speaker #0

    Ah oui, carrément, dans les murs.

  • Speaker #1

    Du côté des bureaux.

  • Speaker #0

    Monument préféré des Français.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est incroyable. D'accord. Donc elle était au Monastère de Brou jusqu'à arriver dans les locaux actuels dans les années 90.

  • Speaker #0

    Une radio qui est historique et qui raconte plein de choses, qui rejoint la grande histoire de la radio.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Elle fonctionnait essentiellement avec des bénévoles, où il y avait commencé déjà à se structurer quand même autour de professionnels. Comment ça se passait ? Comment ça se passe aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu différentes périodes en fait. Je crois que rapidement, les bénévoles et les fondateurs de la radio se sont rendus compte qu'ils avaient un outil assez important entre les mains et qu'il fallait peut-être le structurer un peu et aider à le développer. Donc il y a déjà eu en fait cette idée de mettre en place des ateliers de pratiques radio dans les années 90, il y a eu des emplois jeunes, enfin... Oui, il y a eu des salariés assez rapidement. Nous, on n'a rien inventé. C'est dans la poursuite de ce qui avait été lancé. Mais avec différentes périodes, différentes fluctuations et peut-être une stratégie autour des financements un petit peu moins développée qu'aujourd'hui. Mais aussi peut-être parce que moins en lien avec l'actu. Aujourd'hui, je pense que la plupart des structures associatives que vous rencontrez ou que vous allez rencontrer, il y a aussi cette logique d'avoir un... une stratégie financière en fait, puisque les subventions sont moins faciles à obtenir, il y en a moins déjà. Il faut aussi réfléchir à la partie développement de nos propres ressources.

  • Speaker #0

    Et donc comment fait Radio B justement pour fonctionner, pour investir ? J'imagine que le matériel coûte un billet, comme on dit. Comment ça se passe pour Radio B ?

  • Speaker #1

    Peut-être juste dire comment on est devenu Radio B ?

  • Speaker #0

    Ah oui, je vais aller un petit peu plus...

  • Speaker #1

    C'est une étape importante. parce que ça a pu marquer certains de nos auditeurs, nos auditrices et certaines personnes qui auraient gravité autour de Tropique FM. En fait, en 2013, il y a un changement de conseil d'administration assez important au sein de la radio. Et c'est avec ce nouveau conseil d'administration renouvelé qu'il y a aussi un questionnement sur l'avenir de la radio et notamment par le biais d'un DLA, un dispositif local d'accompagnement. En gros, c'est comme une espèce d'audit pour les associations. Et donc là, l'ASSO a la chance de recevoir une présidente de radio associative dans la région parisienne qui a travaillé avec le conseil d'administration, les bénévoles et les salariés de l'époque sur cette radio qui a questionné justement le nom Tropique FM. Donc elle a questionné quand même l'idée de l'ancrage territorial par le nom, ça sert à l'intéressant en termes de communication pour le coup, qui ne relie à rien en fait. Donc elle a questionné ça et puis elle a questionné les perspectives à venir pour cette radio qui avait déjà bien vécu mais qui allait poursuivre sa vie. Donc c'est là qu'il y a eu mon recrutement et l'idée de changer le nom. D'accord. Donc on a lancé un concours auprès de nos auditeurs, on a eu plein de propositions. Il y a eu Radio Marguerite, en lien avec Marguerite d'Autriche.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Radio Zing, puisqu'ici le lieu était un bar a priori auparavant. On a eu des radio à type. piques, enfin bon bref, plein de choses. On a fait notre trajet, on a proposé les dernières suggestions aux membres de l'assaut et en fait, on n'a pas réussi à avoir un nom qui est ressorti. Donc grosse galère. On s'est réunis en CA et on a fait il faut quand même qu'on change de nom parce qu'on l'a annoncé. Et là a surgi Radio B, le plan B. Le plan B, Radio B. Petite anecdote, nous on est une radio de catégorie A, c'est la radio associative.

  • Speaker #0

    D'accord. Comme associatif.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Du coup, on est parti sur A, B, et le plan B, et Bourg, et Brest, et finalement, tout le monde, il met ce qu'il a envie.

  • Speaker #0

    Ça fonctionnait, d'accord.

  • Speaker #1

    C'est ça. Après, ça fait dix ans, cette année, ça fait dix ans qu'on a changé de nom, 2014-2024, et on note qu'on a encore besoin de communiquer sur Tropique FM. Mais ce qui n'est pas du tout grave, en fait, parce que pour le coup, le nom a changé, mais les valeurs restent les mêmes. On est toujours une radio associative. On fonctionne toujours avec des bénévoles. On est toujours dans cette idée d'éducation populaire, citoyenne. On est toujours dans les valeurs d'ancrage, comme vous l'avez dit au début de l'émission, territoriales, d'aller vers l'extérieur, vers le maximum de personnes, des publics hyper différents. Ça, ça n'a pas changé. Simplement, le nom s'est peut-être un peu modernisé et peut-être un peu plus en lien.

  • Speaker #0

    Et l'association s'appelle toujours Radiotropique. On est dans une continuité mais avec un changement de nom. Alors, je reviens à ma question concernant les financements. Comment ça se passe pour exister et puis évoluer, se développer, sachant que les subventions pour la culture, c'est un peu plus compliqué.

  • Speaker #1

    Quand François Mitterrand a libéré les ondes et autorisé les radio-associatives, il a en parallèle créé un fonds spécifique qui s'appelle le Fonds de soutien à l'expression radiophonique. FSER, nous, dans notre jargon. Donc le FSER, c'est une subvention qui émane du ministère de la Culture et qui est directement adressée aux radios associatives. Donc on a ce fonds qui se divise en deux parties. Une partie qui va être une subvention de fonctionnement classique en lien avec notre budget annuel et une subvention qui s'appelle sélective. Sélective parce qu'elle va répondre à des critères en fait. et plus on va mettre en place d'actions, d'émissions, de productions en lien avec les critères choisis. Ça va être des critères autour d'actions éducatives, culturelles, de développement local, autour de l'environnement, de lutte contre les discriminations, de formation des salariés, de formation des bénévoles, de coproduction avec d'autres radios, etc. Plus on aura de points, plus on aura de points, plus on aura d'argent. C'est un énorme dossier. Avant, il déposait par la poste. Il faisait au moins 5 kilos. Je l'apportais chaque année. C'est un dossier annuel au mois d'avril.

  • Speaker #0

    C'est tous les ans.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, ça veut dire qu'il faut qu'on collecte une année de pratiques radio par le biais d'attestations, de conventions, de factures. C'est un gros travail de justification de tout ce qu'on fait à l'année.

  • Speaker #0

    J'imagine.

  • Speaker #1

    5 kilos à l'époque. Maintenant, on envoie tout en numérique. Alors c'est très fastidieux mais ça permet aussi de se rendre compte qu'on fait plein de choses. Et ce qui est intéressant, en 10 ans, moi j'ai vu l'évolution de cette subvention, on a de plus en plus de sous, alors je devrais peut-être pas trop le dire, mais ça montre aussi qu'on a de plus en plus d'actions en face de ces critères et ça c'est super chouette, c'est hyper valorisant aussi pour nous, la structure, pour l'ASSO globalement, pour nos bénévoles, les salariés, il y a vraiment ce travail qui est fait. Donc ça c'est une des premières sources de financement. Ensuite on a un gros soutien de la DRAC au Vergnier-Rhône-Alpes, donc c'est encore le ministère de la Culture, sur toutes nos actions autour de l'éducation aux médias. On est reconnu comme un média référent sur le département pour l'éducation aux médias, donc par le biais de la DRAC on intervient dans les collèges, dans les lycées, mais aussi dans d'autres structures, sur les territoires également. Et puis après, on a la subvention de fonctionnement de la ville de Bourg-en-Bresse. Et pareil, on dépend du service culturel à Bourg-en-Bresse. Et puis après, on va aller chercher des financements un peu à droite, à gauche, selon les appels à projets. Alors, il y en a qui reviennent. On est référencés comme un acteur de la politique de la ville pour des actions sur les quartiers prioritaires de la ville de Bourg-en-Bresse. Ça fait deux ans qu'on dispose d'un financement du FIPDR. C'est le Fonds interministériel pour la prévention de la délinquance et de la radicalisation. C'est un fonds qui va financer des actions que je mène au centre pénitentiaire à Bourg, ou en lien avec de la prévention, toujours de l'éducation aux médias et des théories du complot, parce qu'on a monté un partenariat avec les francas. On a des aides sur certains postes salariés, des aides Fonds ZEP ou du Fonds PEPS. Ça, c'est une aide spéciale. spécifiques pour les radios associatives et les métiers du spectacle. On essaye un petit peu d'aller à la pêche aux subventions, aux appels à projets, comme toutes les structures associatives en ce moment. Et puis après, il faut aussi développer, nous, notre parti fonds ressources propres. Et là, il y a la montée en puissance de nos ateliers radio où on est financé parfois directement par les structures qui nous font intervenir. Donc ça c'est pareil, monter en puissance depuis dix ans avec l'idée de recruter des personnes en face, des personnes qui sont formées à mener des ateliers auprès de publics scolaires ou autres. Et puis le deuxième axe, c'est l'axe éducation en médias, où là ça va être plutôt des ateliers autour de comment fonctionne l'information, qui sont les médias, les journalistes, etc.

  • Speaker #0

    Combien de salariés au centre Radio B ?

  • Speaker #1

    Depuis septembre 2024, on est six. Avec trois temps partiels et une étudiante en alternance.

  • Speaker #0

    Et combien de bénévoles ?

  • Speaker #1

    On doit être à une bonne cinquantaine, on approche peut-être les 60. Ce qui est plutôt chouette aussi, c'est qu'en 10 ans, on ne perd pas de bénévoles, contrairement à certaines assos qui tirent la sonnette d'alarme sur le fait que c'est difficile d'avoir des bénévoles. Nous, on a tout le temps des nouvelles recrues chaque année. Là, cette année 2024, on a lancé un appel à bénévoles et on a une dizaine de personnes qui ont répondu présentes. Donc plutôt chouette et des jeunes. Donc ça, c'est aussi hyper, hyper chouette. Parce qu'on sait quand même, il y a les chiffres sur l'Arcom qui rendent des rapports sur les pratiques d'écoute de la radio. On sait que les jeunes n'écoutent pas trop la radio et pourtant, on arrive quand même à les attirer à Radio B. Donc ça, on est super content.

  • Speaker #0

    Comment ça peut s'expliquer ? Est-ce que justement c'est parce que c'est une radio locale, qu'il y a une bonne visibilité par rapport aux actions qui sont menées localement ?

  • Speaker #1

    Il y a plein de raisons. Je pense qu'on est un média local pour les jeunes qui voudraient être journalistes. On est un média local assez accessible. Je pense que c'est un peu plus compliqué de rentrer dans l'équipe du Progrès, par exemple. Je pense qu'il y a peut-être un petit peu plus de contraintes. Les journalistes du Progrès ont peut-être moins de temps à passer avec des jeunes. Après, il faudrait leur demander, mais j'imagine. La Voix de l'Inse est peut-être un petit peu plus accessible, mais idem, c'est des grosses structures, c'est des gros médias par rapport à nous. Donc, c'est peut-être plus compliqué. Donc, nous, on est une porte d'entrée assez accessible sur ça. Et puis, pour la partie technique, pour les jeunes, en fait, c'est un terrain de jeu. Nous, on les met assez rapidement en studio devant la régie. Et puis, allez, on y va. Donc, c'est un bon endroit pour se tester.

  • Speaker #0

    D'accord. Il n'y en a pas un qui a eu envie de faire du podcast,

  • Speaker #1

    par exemple ? Il y en a un. Il y a un exemple qui est hyper concret. C'est Solène Anson qui vient de recevoir un prix de la Glo, je crois. Solène, elle a démarré la radio sur Radio B dans le cadre d'un stage d'été. Et en fait, on ne l'a pas lâchée, nous. On ne l'a pas lâchée. On lui a dit, mais il faut que tu me mettes bénévole. Elle a fait pendant deux, trois ans une émission autour du foot à l'antenne en autonomie complète. Et puis aujourd'hui, elle est journaliste. Elle bosse pour TF1, pour des chaînes nationales. Elle est passée côté télé. Mais voilà, elle bosse à Paris dans des grands médias autour de la question du sport, mais pas que.

  • Speaker #0

    C'est un bon tremplin si on est intéressé, attiré par ce type de métier. Auparavant, j'aimerais citer la présidente et le secrétaire général de l'association.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qui a été élu au mois de juin. Donc, on a un nouveau bureau qui a été élu en septembre. On a des coprésidents, nous, à Radio B. Une coprésidente qui s'appelle Diane Dupont et un coprésident qui s'appelle Rémi Arnault. Et puis ensuite, on a un trésorier. hyper actif et dynamique qui s'appelle Michel Celso et ensuite ils sont 7-8 à gravité autour de ces 3 personnes il y a un CA d'une dizaine de personnes c'est assez fort c'est notre volonté d'avoir un CA avec beaucoup de monde on se voit une fois par mois c'est mon espace de réflexion le CA et c'est vraiment chouette je pense que la façon dont l'association fonctionne il y a une autonomie des salariés je suis référente de l'équipe salariée... mais je suis tout le temps en lien avec le CA. Et ça, c'est hyper important. Ce n'est pas un lien pour contrôler le travail des salariés. Au contraire, c'est un lien pour me permettre d'avoir un endroit où réfléchir ou déposer parfois des petites demandes sur de la gestion RH, qui est quand même quelque chose de plutôt compliqué dans la vie, mais aussi sur les perspectives de développement. Enfin, voilà, on a vraiment ce Ausha dans le CA. Nous, on est dans un bâtiment qui a été acheté dans les années 90 par une SCI. dont l'association Radiotropique est actionnaire. Et ce bâtiment est un peu vieillot, pas très bien isolé, en tout cas pas en lien avec les normes en vigueur en ce moment. On a plutôt chaud l'été et froid l'hiver. Donc il y a une rénovation énergétique qui va être faite. Et on a la chance d'avoir un espace au bout de notre bâtiment qu'on va rénover aussi et transformer en salle d'activité. qui va nous permettre de recevoir les publics avec lesquels on travaille, donc les écoles, les collèges, les lycées, toutes les autres structures. Mais aussi, ça va être un lieu qu'on a appelé, dans le cadre d'une réunion stratégique avec nos bénévoles, le centre de ressources de l'expression citoyenne. Ouais, la classe, hein ? Et donc, l'idée, c'est de faire vivre ce lieu, alors à la fois de le rendre ouvert aux habitants de Bourg-en-Bresse, mais pas que, avec un espace qu'on a appelé médiathèque, aucune concurrence avec les médiathèques. Nous, l'objectif, c'est de présenter des médias alternatifs. Donc, il y aura peut-être un petit post ordi avec un abonnement Mediapart, un lien vers Reporters, vers des podcasts qu'on a envie de mettre en écoute, un abonnement à des revues alternatives, style la Revue 21, alternatives économiques, des médias comme ça. Et puis, on aimerait mettre en place aussi une programmation de saison autour de l'éducation aux médias, avec l'idée d'un vide. d'autres journalistes, d'autres médias, pourquoi pas la représentante de l'Arcom, des chercheurs-chercheuses sur le sujet des médias, etc.

  • Speaker #0

    Pas mal d'idées et ça c'est pour une finalité temporaire.

  • Speaker #1

    Travaux prévus en 2025.

  • Speaker #0

    D'accord, donc un beau mais gros projet aussi à mener. C'est ça. Alors concernant la ruralité, alors ce que je trouve intéressant, c'est que tu as pu travailler dans une grande ville, même si ce n'était pas en radio, ville urbaine, et donc tu peux avoir un œil intéressant. à apporter concernant le travail d'une association au milieu rural, a fortiori une radio, et puis le travail dans une grande ville. A ton avis, quels sont les avantages, les atouts d'être dans une zone rurale et, à contrario, les inconvénients ?

  • Speaker #1

    Un des avantages pour nous, Radio B sur le département de l'Ain, c'est qu'on est les seuls, quasiment, à être sur le créneau sur lequel on est. C'est-à-dire que, alors bien que les autres médias soient en train de développer ça, mais sur l'éducation aux médias et à l'information, on était quand même les premiers à travailler là-dessus dans l'un, les premiers à monter des ateliers de pratiques radio auprès des publics. Donc ça, c'est un avantage incommensurable. C'est sûr que ça nous a permis de développer tout ce qu'on avait pu développer en dix ans. Enfin, je veux dire, j'avais aucune limite, aucune barrière. Je veux dire, tout... Tout était découvert pour les personnes qui étaient en face de moi. Donc ça, c'est vraiment, vraiment chouette. L'inconvénient peut-être, mais c'est un inconvénient qui peut se surmonter, mais c'est que le département de l'Ain est hyper vaste et que du coup, nous, on a du mal à aller toucher toutes les zones du département. Alors déjà, sur notre fréquence, nous, on émet sur la bande FM que sur une partie du département, que sur la moitié ouest. du département puisque la moitié est, il y a trop de montagnes. Donc on ne va pas toucher par exemple au Yonah. Sur la bande FM, c'est sûr qu'on a ce souci-là. Le pays de Gex, c'est très loin d'aller dans le pays de Gex.

  • Speaker #0

    Oui, ça représente une bonne heure et demie, voire une heure trois quarts de voiture. C'est ça. Pour ceux qui ne connaissent pas le département.

  • Speaker #1

    On a quand même ce souci-là sur le département de Lens, c'est qu'il est hyper vaste et en plus avec des zones hyper différentes. C'est-à-dire que si on intervient dans la Dombe, on intervient dans la Bresse ou dans le Buget, ce n'est pas du tout la même ambiance, j'ai envie de dire. Ce ne sont pas du tout les mêmes contraintes, ce ne sont pas du tout les mêmes réalités. Et ça nécessite quand même un effort d'adaptation à chaque fois. On ne peut pas proposer les mêmes choses aux personnes parce qu'elles n'ont pas non plus les mêmes choses à disposition. Il y a des endroits où il y a déjà beaucoup de choses qui se passent, d'autres pas du tout. Donc c'est ça aussi à prendre en compte. Ça fait aussi le lien avec les financeurs parce que souvent les financeurs vont nous orienter vers ces zones où il y a moins de choses. Il faut aussi réfléchir à ça. Ça, ça peut être une contrainte.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous donner un exemple concret des différences ? Entre les différentes zones du département ?

  • Speaker #1

    Un exemple hyper concret, si on revient sur Ausha, Ausha, Bélinia, ces communes, il y a une demande politique d'aller intervenir sur ces zones. Il se passe moins de choses, par exemple, que quand on est à Bourg. Quand on est à Bourg-en-Bresse, au niveau culturel, l'offre est quand même énorme. Après, ça c'est aussi des échanges qu'on peut avoir avec plutôt le ministère de la Culture. Ensuite, on a des communautés de communes qui sont plutôt bien dotées du côté de la Plaine de l'Ain. On sait qu'il y a des financements qui permettent de vivre quasiment en autarcie sans qu'il y ait besoin de Radio B. Et puis, il y a aussi la présence de Lyon sur ces communes. Voilà, tout le secteur Miribel. Il n'y a pas forcément d'intérêt à aller là-bas parce qu'ils sont plutôt tournés côté Lyon. Donc voilà, il va y avoir aussi ces différences-là. Les habitants ne sont pas tournés vers Bourg-en-Bresse. C'est ça aussi. Notre zone d'implantation, c'est aussi Bourg-en-Bresse. Quand on intervient, comme on est intervenu au mois de juillet à Belay. Belay, pour moi, il n'y a aucun lien entre Belay et Bourg-en-Bresse. Je veux dire, on est arrivés dans cette... Moi, je ne connaissais pas trop ce secteur. J'ai eu l'impression de partir en vacances, d'être complètement dépaysée. Alors, c'est super chouette. En plus, la route pour aller là-bas, c'est magnifique.

  • Speaker #0

    On n'est pas très loin du département de la Savoie,

  • Speaker #1

    si je ne dis pas de bêtises. Eux, ils se tournent vers Chambéry. Voilà. Ils n'ont pas du tout le réflexe de voir ce qui se passe du côté de Bourg-en-Bresse.

  • Speaker #0

    On est en limite de département.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et nous, on construit nos actions, ce qu'on transmet comme informations à l'antenne. c'est plutôt centré Bourg-en-Bresse et Grand-Bourg-Caglo. Donc ça, ça va être une...

  • Speaker #0

    Et pourtant, Belay, ça commence par un B aussi, mais c'est vrai qu'on n'est plus tout à fait dans le département de l'Ain, n'en déplaise aux habitants qui sont attachés au département, mais c'est vrai que les habitudes des habitants ne respectent pas les limites d'un département et sont parfois effectivement plus proches ou se sentent plus savoyards ou lyonnais ou de Saône-et-Loire. que Bressan, enfin voilà, de Bourg-en-Bresse. À tes yeux, une radio associative en zone rurale, un acteur super important, une actrice ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Je pense que ça va le devenir. Ça devrait, en fait, le devenir de plus en plus parce qu'on entend beaucoup, quand on fait nos ateliers d'éducation aux médias, De toute façon, les médias, ils sont tous pourris. Les journalistes, ils racontent tous la même chose. La télé, c'est pas la même info. Enfin, on l'entend, ce message. On parle pas assez de nous sur le terrain. De toute façon, c'est toujours les mêmes sujets qui reviennent. Et bah, nous, c'est de dire, bah, écoutez-nous. Écoutez-nous, parce qu'en fait, nous, on est différents. Et globalement, en France, on a encore la chance d'avoir une pluralité des médias qui est assez importante. Donc, il faut aussi prendre le temps d'éteindre la télé et d'être curieux. Alors après, oui, ça nécessite un effort. Il faut avoir envie de faire l'effort.

  • Speaker #0

    Mais on parle du local, de ce qui se passe à côté de nous.

  • Speaker #1

    Un média associatif comme le nôtre qui a une volonté de donner la parole aux citoyens et même d'aller plus loin et de dire aux citoyens et citoyennes, vous êtes capables de vous-même produire de l'information à condition... de respecter bien évidemment des règles, vérifier votre information, ne pas raconter n'importe quoi, sourcer, essayer d'aller varier les points de vue. C'est ce qu'on fait, nous, dans nos ateliers. C'est un outil hyper puissant, en fait. Les citoyens et citoyennes devraient plus s'intéresser à ces médias associatifs parce qu'on est les seuls avec la presse régionale ou locale à être vraiment en lien direct avec eux.

  • Speaker #0

    Un média de proximité qui relie justement les gens entre eux, qui apporte une information, qui peuvent vérifier. Est-ce que toi, tu as une rencontre, une expérience marquante depuis ces dix ans que tu es chez Radio B ? Quelque chose que tu as envie de partager ? Oui,

  • Speaker #1

    il y en a plein. Moi, comme je t'ai dit au début, mon poste, je n'ai pas été recrutée pour faire de la radio. J'en fais. Je fais des émissions parce qu'en fait, une fois que tu es dans la radio, tu as envie de tester. Donc, je me suis formée petit à petit. Il y a eu plein de moments hyper chouettes. Nous, on a eu la chance de faire venir un journaliste qui bossait auparavant à France Culture, qui s'appelle Benoît Bouscarelle, qui était rédacteur en chef de France Culture et responsable du service politique. Donc vraiment une grosse pointure.

  • Speaker #0

    En effet,

  • Speaker #1

    oui. Il nous a accompagnés sur plusieurs années. Il venait faire des week-ends de formation pour nos bénévoles et auxquels les salariés ont... On avait trop envie de participer.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Et en fait, Benoît Bouscarelle, c'est un monsieur qui est rentré à France Culture sans avoir fait d'école de journalisme. Et ça, ça a été aussi pour moi une révélation, parce que j'avais un peu cette question de la légitimité. Est-ce que je suis légitime, moi, de parler dans le micro et faire des émissions de radio ? alors que je ne suis pas formée pour, que je ne sors pas d'une école de journalisme. Et lui, il est plutôt décontracté par rapport à ça, à dire, moi, je me suis formée dans une radio associative. J'ai pu rentrer à France Bleue et puis faire le tour des locales et puis après accéder à France Culture. Et en fait, c'est pas tant ça la question, c'est pas de savoir quel diplôme t'as et ce que t'as fait comme étude, on s'en fiche. L'essentiel, c'est de savoir faire le boulot correctement. Son message, il a été hyper marquant à la fois pour l'équipe salariée, dont je faisais partie, mais aussi pour nos bénévoles. Parce qu'il a donné confiance à plein, plein de nos bénévoles il y a quelques années et ils sont toujours là. Cette question de la légitimité, elle se pose moins. Le crédit apporté aux gens qui viennent de la campagne n'est pas top. Il y a quand même une reproduction aussi sociale entre le rural et le citadin qui est assez importante. Donc voilà, Benoît Bouscarelle, il a réussi à gommer ça. Puis maintenant, en fait, il ne bosse plus du tout à France Culture. Il est à Clermont-Ferrand. Donc il est retourné un peu sur, alors c'est une grande ville, mais sur le rural.

  • Speaker #0

    On n'est pas à Paris quand même. On n'est pas à Paris.

  • Speaker #1

    D'accord. J'aime beaucoup sa démarche.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. On invite les auditrices et les auditeurs à s'intéresser à cette personne avec un parcours relativement atypique et qui montre qu'il n'y a pas forcément besoin d'avoir un diplôme pour se lancer dans le journalisme ou dans la radio.

  • Speaker #1

    Simplement, il ne faut pas hésiter à se lancer. C'est ça aussi, je trouve, le message qui est intéressant et que j'aime propager depuis dix ans. En fait, on est tous capables de le faire, peu importe notre niveau scolaire. Moi, j'interviens au centre pénitentiaire à Bourg-en-Bresse, donc je me retrouve face à des hommes. qui ont des parcours de vie parfois un peu chaotiques, qui ont souvent été en échec scolaire ou en grosses difficultés à l'école. Quand je présente mes ateliers, je dis attention, il va falloir qu'on écrive. Il y a un gros travail d'écriture pour faire de la radio, mais on n'écrit pas comme à l'école. C'est l'inverse de l'école. On va écrire comme on parle. Donc déjà, quand on dit ça, ça rassure. Pour la radio, ce n'est pas important. L'essentiel, c'est de pouvoir vous relire. Et dès que je dis ça, je vois qu'il y a des personnes qui se détendent, qui se disent Ah ouais, déjà là,

  • Speaker #0

    ça va aller Il y a une barrière de l'éclat. Oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr. Et en fait, tant qu'on a quelque chose à dire et la rigueur de travailler sur ce qu'on a à dire et qu'on arrive aussi à faire le pas de côté sur ce qui est de l'opinion, notre point de vue personnel sur un fait, et ce qui est de l'info, ça aussi, c'est un gros travail. Et bien ça, c'est pareil, c'est intéressant et les gens sont capables de faire ce travail. Par contre, ça nécessite d'y passer du temps, d'être en accord avec le fait qu'il va falloir un petit peu se décentrer et se dire qu'on peut se tromper. que c'est pas grave, qu'on a le droit d'évoluer, etc. Ça, c'est intéressant aussi. Et ça, c'est quelque chose que j'ai aussi appris en 10 ans, là, réfléchir sur ça, sur soi, sur les a priori qu'on a pu avoir à tel moment, sur telle info, et se nourrir. C'est ça aussi qui est chouette dans ce travail, en fait. C'est qu'on rencontre plein, plein, plein de monde et les personnes nous apportent plein de choses extraordinaires. Enfin, voilà, c'est vraiment chouette. Et moi, j'aime beaucoup... être remise en question tout le temps. Avoir des certitudes et puis en fait me rendre compte mais oui, non, mais en fait, j'avais pas du tout compris comment ça marche, peut-être qu'il faut que je me réinterroge par rapport à ça Et ça, c'est nos bénévoles, c'est les personnes qu'on interview, c'est les gens qu'on a en atelier qui, parfois, vont nous poser des questions tout à fait innocentes et on va se dire oui, c'est vrai qu'en fait, ils ont raison là-dessus, je fais ça en pilote automatique, mais ouais, je devrais peut-être me questionner sur ça

  • Speaker #0

    Ouais. Est-ce que tu penses qu'en zone rurale, il y a une espèce de complexe vis-à-vis des personnes qui habitent dans les grandes villes ? À être légitime justement, à prendre aussi le micro, à pousser les portes et à se mettre en valeur ? C'est peut-être ça, se mettre en valeur, se mettre dans la lumière.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est lié au milieu rural ? Peut-être. Peut-être parce que dans les médias, on va dire mainstream, le rural c'est l'amour est dans le pré. et des reportages un petit peu classiques au JT à 13h même si le JT je trouve a évolué les 100 péternels reportages sur il n'y a plus la poste dans le village qu'est-ce qu'on va faire ça donne quand même une image du Riral assez cliché, alors après sur France Inter il y a une émission le 20 midi et 2 sur les initiatives de territoire moi je trouve ça hyper chouette ce genre d'émission c'est un peu ce qu'on fait nous dans les radios associatives que j'essaye aussi de faire bah voilà

  • Speaker #0

    Il y a plein de choses.

  • Speaker #1

    Il y a une richesse. C'est génial. Et je pense que le rural, là, est en train de monter en puissance.

  • Speaker #0

    La revanche du rural.

  • Speaker #1

    C'est ça. Simplement, parce que ce que tu vois avec ton podcast, il faut qu'on apprenne à communiquer et qu'on apprenne peut-être aussi, nous, à avoir confiance en nous et nous dire qu'il n'y a pas que Paris. En fait, on est capable, on le sait, on le sait qu'on est capable de faire des grandes choses. Il faut qu'on apprenne peut-être à les vendre. cas à communiquer sur ce qu'on fait faire.

  • Speaker #0

    Justement, en termes de communication, super transition. Une radio, elle est là effectivement pour transmettre des messages, pour valoriser des actions, comme on l'a dit, parler d'initiatives locales, etc. Mais elle, la radio, comment elle fait pour se faire connaître, se démarquer et puis prendre sa place dans le paysage et radiophonique et médiatique ? Et locales et régionales ?

  • Speaker #1

    Comme tu l'as dit, on a la chance d'avoir les ondes qui sont notre puissance de frappe. Après, on a un gros, gros, gros travail de com sur être écouté, en fait. Ce n'est pas le tout d'avoir les ondes et d'avoir l'accord du CSA-Arcom pour diffuser pendant cinq ans sur cette fréquence. Ça, on va dire que c'est plutôt facile, entre guillemets. Ça fait plus de 40 ans que ça dure et que l'Arcom nous fait confiance. Donc, on peut se dire que c'est bon, c'est bien parti. Mais maintenant, savoir qui nous écoute et comment ils nous écoutent et quelles cibles, etc. Toutes ces questions-là, si tu veux, dans les radios associatives, elles ne se posent pas tellement. Parce que comme on l'a dit tout à l'heure, nous, on dépend de subventions. On ne vend pas de publicité. On n'a pas besoin d'aller voir des clients en disant On a 3 millions d'auditeurs entre 7h et 9h les matins. On est la première matinale de France. On n'a pas besoin de faire ça. Je dis, on ne vend pas de publicité, on en vend un petit peu. Nos clients nous demandent les chiffres, etc. Mais on ne les a pas. En tout cas, nous, Radio B, on ne paye pas Médiamétrie pour avoir accès aux chiffres et pour être cité dans les sondages. Juste un petit rappel, Médiamétrie, c'est un sondage quand on entend que France Inter est la radio numéro un le matin, ou que Energy est la radio la plus écoutée, je ne sais pas quelle radio. Ces radios ont payé un sondage qui s'appelle Médiamétrie. C'est un sondage qui se fait par téléphone. Ils vont téléphoner à des gens. et leur demander quelles radios ils écoutent entre 7h et 9h. Et ils vont lister certaines radios. Les radios qu'ils vont lister, c'est les radios qui auront payé. Donc autant vous dire que nous, on n'est jamais listé. Ces chiffres-là, ils ne sont pas très parlants. McVille, de temps en temps, fait un article pour donner les scores médiamétriques des radios. Bon, nous, on est les derniers. On ne va pas cacher cette info. On est les derniers selon ce sondage. Ça démotive un peu l'équipe salariée quand le chiffre tombe. Ça démotive les bénévoles s'ils tombent dessus. Moi, ça ne me démotive pas parce que ce que je dis, c'est qu'on communique aussi par notre relation de proximité. On sait qu'on est, encore une fois, les références sur la partie atelier, éducation et médias. Et on le voit dans le concret, c'est que là, nos agendas sont remplis. L'équipe salariée, on intervient tous en atelier en plus de notre travail du quotidien. Et que ça se remplit encore et encore depuis dix ans. que sur ça, je ne suis pas du tout inquiète. Donc ça, c'est pour la communication, on va dire, de proximité. Après, comme je te l'ai dit tout à l'heure, on a changé de nom il y a 10 ans et on a encore besoin de parler de Tropic FM. Donc ça montre bien que notre processus de communication sur la nouvelle identité de la radio, il est encore en cours de construction. Sur ça, on n'est pas très fort. Parce qu'aussi, on n'a pas une salariée ou un salarié dédié à ça. La com, c'est un métier. Un métier qui prend beaucoup de temps.

  • Speaker #0

    pas dire le contraire. Et ça,

  • Speaker #1

    les gens à l'extérieur, ils ne sont pas souvent au courant de ce métier qui nécessite aussi des compétences. Il faut savoir comment tu communiques, comment tu vends quelque chose, un message, une identité, un produit à un public. Ça, c'est un gros travail. Et nous, on n'a pas le temps pour le moment de le faire. Alors, on le fait un peu chacun, chacune dans la radio. Les salariés se mettent un peu là-dessus. Et les outils qu'on utilise, c'est les outils classiques. Facebook, on a lancé un compte Instagram. Et puis après, on essaye de temps en temps de faire des communiqués de presse, comme toutes les assos, pour dire, il se passe tel événement ou telle action mériterait que vous communiquiez dessus.

  • Speaker #0

    Vous parlez des actualités de la radio.

  • Speaker #1

    Après, on a quand même la difficulté, et là, ça, c'est le bémol, c'est que comme on est un média, les autres médias n'ont pas forcément envie de communiquer sur un autre média. Donc, ce n'est pas forcément hyper simple d'avoir un article dans la presse, par exemple.

  • Speaker #0

    La presse ayant elle-même peut-être parfois besoin de communiquer sur son titre, pourrait comprendre que les autres aussi ont besoin de communiquer ?

  • Speaker #1

    On rentre peut-être un peu dans une logique de concurrence. Pour certains médias locaux, il y a peut-être cette idée de pourquoi on communiquerait sur un autre média. On peut l'entendre. Après, ce n'est pas tous les médias. On a des liens aussi avec certains journalistes qui font qu'on arrive parfois à avoir des sujets. Mais ça va être plus sur nos actions de terrain, quand on va mettre en place un atelier, typiquement à Belay. Belay cet été, on a une journaliste de la Voix de Lens qui est venue faire un reportage parce qu'on est aussi sur quelque chose qui va rentrer dans eux, leur ligne éditoriale.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Alors moi, ce qui m'intéresse en tant que professionnelle de la com, c'est le côté aussi réseau. Tu connais beaucoup de monde, la radio est en relation avec beaucoup, beaucoup de monde. Ça passe aussi par ça, la communication. Ce n'est pas forcément la communication formelle, mais c'est aussi le boucherolle, les relations. C'est parler de son métier. d'éduquer au métier du journalisme. Et ça aussi, ça fait que Radio B est connue de plus en plus. Oui,

  • Speaker #1

    et puis on peut d'ailleurs noter que parmi nos bénévoles animateurs d'émissions, on a quand même une vingtaine d'assos. Donc ça veut dire qu'on a effectivement un gros réseau. Ça va de la GLCA à la DEA. à la MCC, en passant par l'Office municipal des sports. Enfin, je ne peux pas tous les citer. J'espère qu'ils me pardonneront s'ils écoutent ce que je n'ai pas cité.

  • Speaker #0

    27 000, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Mais on a beaucoup de salariés de ces structures associatives qui viennent à la radio pour des temps d'antenne. Et ça, oui, c'est sûr, tu as raison, sur le truc réseau, c'est pareil. Ça a été un travail aussi depuis 10 ans, en fait, à faire connaître. Perso, je suis un peu la vitrine de la radio, parce que c'est moi qui vais aux réunions. de partenariat avec les institutions, les autres dirigeants. Donc c'est aussi mon boulot d'essayer de montrer ce qu'on sait faire, nos capacités. Et oui, je trouve qu'on a aussi gagné là-dessus, c'est qu'on est aussi reconnus comme un média et comme une asso qui a un impact ici à Bourg-Cambresse, enfin j'espère.

  • Speaker #0

    Une dernière question, c'est une question que je pose traditionnellement à mes invités pour cette saison. Si je te donnais une baguette magique, qu'est-ce que tu aimerais modifier, changer, améliorer, supprimer peut-être ? Pour les radios associatives en général, pour Radio B en particulier.

  • Speaker #1

    Revenir au sujet qui fâche, la partie financière. Je trouve que pareil, en dix ans, on se rend compte que... Il y a de moins en moins de subventions de fonctionnement qui permettent d'alléger l'état d'esprit des dirigeants associatifs, mais plus en plus de subventions d'appel à projet qui vont être sur une année et qui sont à renouveler chaque année et qui demandent beaucoup de temps administratif, de bilan, de redéposer un projet et d'incertitude en plus, parce qu'on n'est pas sûr qu'il soit renouvelé d'année en année. Si j'avais une baguette magique, moi, ce serait transformer globalement le fonctionnement politique avec des lignes politiques beaucoup plus claires, avec un programme chiffré, avec des objectifs à atteindre. En fait, ce que nous, on nous demande quand on dépose une demande de subvention, et que nous, on est capable de faire à hauteur d'une association d'assist salariés. Donc, je pense que c'est possible de le faire à hauteur d'un État. Encore faut-il le vouloir.

  • Speaker #0

    Bon, ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup, Élodie. C'était fort intéressant, fort instructif. Et puis, je souhaite encore de belles années à Radio B.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Au revoir. C'est ainsi que ce podcast s'achève. Merci pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a plu, qu'il vous donne envie d'en parler autour de vous, de le partager. Rendez-vous dans un mois pour découvrir le prochain épisode. D'ici là, vous pouvez consulter mon site www.glc-du6com.com slash podcast. Ma page est dédiée aux notes backstage, info inédite, sur ce podcast. À très bientôt !

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Tu aimes ce podcast sur la ruralité ? Aide-moi à poursuivre l'aventure en participant à la cagnotte sur Tipeee :


https://fr.tipeee.com/communication-de-campagne


Pour ce dernier mois de l'année, je te propose d’écouter ma rencontre avec Elodie Gadiollet, directrice de radio B, une radio locale basée à Bourg-en-Bresse, dans l’Ain.


Cette radio propose des émissions originales, qui met en valeur des initiatives locales, en milieu rural.


Et ce ne sont pas les sujets qui manquent !


Avec Elodie, nous avions abordé l'utilité d'une radio associative et locale située dans une petite ville, son audience sa place aux côtés des radios nationales  ou régionales, ses spécificités, sa capacité à créer du lien social notamment avec les bénévoles qui participent à la vie de la radio, des rencontres, et son rôle d'éducation à l'information et aux medias aux citoyennes et citoyens, dans un monde de plus en plus connecté.


En France, plus de 800 radios sur les 900 autorisées en France métropolitaine sont locales, qu’elles soient associatives, commerciales indépendantes ou affiliées aux réseaux nationaux. Une singularité du paysage radiophonique français.


L'ARCOM les voit comme des outils d’émancipation et de cohésion sociale.


Radio B attire les jeunes alors qu'ils écoutent de moins en moins la radio. Ils peuvent devenir des acteurs d’une information libre, vivante et accessible à tous, là où elle a le plus de sens.


Ondes : 90 FM

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https://www.linkedin.com/in/elodie-gadiollet-b223b385/


Merci à Pascal Terracol-Champin, tippeur de la première heure de ma cagnotte en ligne sur tipeee. com.  Pascal, avec son frère, présentent les prototypes de leurs propres jeux à la Maison de la Saône au port de Belleville-en-Beaujolais, gérée par l'Atelier Selon Toi. . PROTOZOART c'est du 7 au 22 décembre, Entrée gratuite. 

 

 https://www.facebook.com/pascal.terracolchampin


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Tu m’aideras également en en parlant autour de toi, en donnant une note, en laissant un commentaire, en partageant cet épisode et mon podcast.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans le podcast Communication de Campagne. Je suis Gaëlle Lethenet, sa fondatrice. On se retrouve une fois par mois pour parler de ruralité. Comment faire de la ruralité un allié de développement ? Développement économique, mais aussi social, sociétal, environnemental et culturel. Hors des grandes villes, des grandes agglomérations. Pour cela, je vais à la rencontre de celles et ceux qui font de la ruralité une force. Ensemble, on aborde les solutions pour créer du lien, des enclavés pour faire société. Mon intention avec ce podcast est de découvrir des réalisations inspirantes qui ont fait du territoire rural un facteur clé de leur succès. Je les interroge sur l'angle de la communication, qui fait partie des conditions essentielles pour la réussite d'un projet. Si tu apprécies ma démarche, tu peux en parler autour de toi, partager, écrire un commentaire ou donner une note. Si tu veux me contacter, Écris-moi à comdecampagne.com J'écris une cagnotte Tipeee en ligne. En participant à cette cagnotte, tu permets au podcast Communication de Campagne de continuer à exister et tu témoignes de ton soutien à cette aventure. Tu peux participer une fois ou de manière récurrente, de manière mensuelle, en choisissant la somme que tu veux mettre. Il suffit de te connecter à www.tipeee.com et de taper communication de campagne dans la barre de recherche. Le lien vers la cagnotte est également indiqué dans la présentation de cet épisode. Merci à Léopold Durand qui soutient mon podcast communication de campagne Merci à Pascal Terracol-Champin, tipeur de la première heure de ma cagnotte en ligne sur www.tipeee.com. Tu peux rencontrer Pascal à la Maison de la Saône, au port de Belleville en Beaujolais, une maison gérée par l'atelier Selon Toi. Il expose avec son frère tous les prototypes de jeux qu'ils ont réalisés ensemble. Tu pourras tester tous les jeux, participer à leur développement et à leur amélioration. Protozoar, c'est du 7 au 22 décembre. L'entrée est gratuite. Ce mois-ci, je te propose d'aller à la rencontre d'Élodie Gadiollet, directrice de Radio B, une radio locale très dynamique basée à Bourg-en-Bresse, dans l'un, non non, je ne suis pas chauvine, un département rural. L'autre jour, dans ma voiture, je faisais dérouler les stations de radio jusqu'à me décider pour une émission de Radio B qui parlait d'un tiers-lieu qui se développe en zone semi-montagneuse près de chez moi. Malheureusement, c'était la fin de l'émission. Alors rentrée chez moi, j'ai fait une recherche sur internet et je suis tombée sur le site web de la radio qui proposait des podcasts, c'est-à-dire des enregistrements d'émissions à réécouter à tout moment. C'est presque comme mon podcast, sauf que le mien fait partie des podcasts natifs, c'est-à-dire qu'il n'est pas diffusé sur les ondes, pour le moment. Intriguée par leur offre d'émissions très fournies et très locales, je me suis demandé à quoi peut bien servir une radio locale située dans une petite ville ? Quelle audience peut-elle toucher aux côtés de l'offre pléthorique de radio nationale ou régionale et avec une portée d'ongles limitée ? Que peut-elle bien apporter de plus ou de différent aux habitants ? Est-elle un vecteur de relations, de rencontres, de liens entre habitants de zones rurales ? Je suis ensuite allée chercher combien de radios comme Radio B existent en France. Sur le site de l'ARCOM, Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle et Numérique, ex-CSA, j'ai trouvé un livre blanc qui a été publié cet été et qui indique plus de 800 radios sur les 900 autorisées en France métropolitaines sont locales. qu'elles soient associatives, commerciales indépendantes ou affiliées aux réseaux nationaux. Cette dimension locale est une singularité du paysage radiophonique français et fait de la radio en France, plus qu'ailleurs, un outil d'émancipation et de cohésion sociale. Un outil d'émancipation et de cohésion sociale. Tiens, tiens ! Ces termes résonnent en moi et rejoignent la raison d'être de mon podcast. Mettre en lumière les actrices et les acteurs qui œuvrent pour faire société dans les territoires ruraux. J'ai envie de te lire un autre extrait qui ouvre ce livre blanc et qui me plaît bien. L'avantage de la radio sur le cinéma, c'est qu'elle a radio l'écran et plus large. Cette citation qu'on attribue à Orson Welles dit bien la puissance évocatrice d'un média aujourd'hui centenaire, le média de la voix, de l'intime, celui qu'on écoute pour s'informer, se divertir, se cultiver, celui qu'on privilégie pour la découverte musicale et la mobilité, celui avec lequel un Français sur deux commence ses journées, compagnon de route. et témoins privilégiés de notre époque. La citation d'Orson Welles rejoint l'intention de mon podcast, proposer un temps long sur un sujet, un peu comme un large écran. Et le podcast, à l'instar de la radio, c'est aussi le média de la voix par excellence, de l'intime, car on écoute souvent en étant seul et disponible. Notre attention est tout entière absorbée par ce que l'on écoute. Nous sommes en immersion. Les radios associatives comme Radio B occupent un espace souvent méconnu dans le paysage médiatique. Pourtant, ces radios jouent un rôle de contre-pouvoir précieux en offrant une diversité de contenus qui va au-delà de l'actualité nationale ou internationale. Sans tout dévoiler, Radio B propose des ateliers d'éducation à l'information et aux médias. Elle offre ainsi une opportunité aux jeunes pour devenir des acteurs d'une information libre, vivante et accessible à tous. Là où elle a le plus de sens. Elle les encourage en tant que futurs citoyens à développer leur esprit critique et pourquoi pas à prendre en main les manettes d'une émission de radio. Dans cet épisode, on parle de pirates, de liberté d'expression, d'éducation citoyenne aux médias et à l'information, d'audace, d'initiatives en zone rurale, de légitimité à prendre sa place quand on est issu de la campagne et plein d'autres choses. Allez ! C'est parti ! Bonjour Elodie, merci de me recevoir dans les locaux de Radio B. Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Eh bien ça va, malgré la pluie, tout va bien et je suis bien contente de te recevoir.

  • Speaker #0

    Merci de me recevoir ici dans une vraie radio avec des vrais micros et un vrai studio d'enregistrement. J'ai eu envie de te rencontrer car tu es la directrice de cette radio qui est centrée sur le local, les initiatives dans le département de l'Ain, qui est un département rural. Et donc, comme mon podcast cherche à mettre en valeur celles et ceux qui font bouger la ruralité, ça me semblait naturel, totalement en phase, pour te solliciter et te rencontrer. Donc, Radio B, c'est une radio associative. La fréquence, on va la rappeler, c'est donc 90 FM, c'est ça ? C'est ça. Donc, la baseline de Radio B, c'est Les Bonnes Ondes. C'est une radio qui est bien connue des Burgiens. Elle fait partie du paysage radiophonique local depuis un bon bout de temps. Elle fait partie aussi d'un tissu associatif dans le département. 27 000 structures associatives au dernier comptage, ce qui place le département de l'Ain en troisième position des départements français en nombre d'associations. J'ai appris ça il y a quelques jours en préparant cet enregistrement. Mais ça montre la dynamique et l'esprit volontaire des habitants à s'investir dans des projets qui contribuent au vivre ensemble, à faire société. à se retrouver et à se relier. Je vais te laisser présenter plus en détail la radio, mais avant, est-ce que tu peux te présenter, raconter comment tu en es venue à faire de la radio ?

  • Speaker #1

    Oui, alors moi, je m'appelle Élodie Gadiolet, comme mon nom l'indique, je suis une purjue bressane. Les Gadiolets, il y en a pas mal sur la Bresse. Donc voilà, moi, j'ai grandi à Marsona, c'est un village à côté de Morvel en Bresse. J'ai fait mes études... à Bourg-Colissé et puis après je suis partie à Lyon, je fais des études de sciences politiques, j'ai fait Sciences Po à Lyon avec l'objectif à la base d'être critique de cinéma. Je voulais travailler dans des revues cinéma, style cahier du cinéma, les unrocks, j'étais passionnée par le média. Et puis après deux ou trois stages pendant mes études à Sciences Po, je me suis dit que ce n'était pas tout à fait pour moi l'exercice de la critique. Mais par contre, j'aimais bien le secteur culturel. J'aimais bien cet endroit où il se passe des choses, où on rencontre des artistes qui font des trucs improbables pour parler de choses hyper concrètes finalement. Donc j'ai réfléchi à comment je pouvais allier cette passion et mes études. Et j'ai poursuivi avec un Master 2 de gestion des entreprises culturelles. Je suis partie à Dijon pour le faire. Là, j'ai découvert aussi une ville que je ne connaissais pas avec une grande richesse culturelle. Beaucoup de choses qui étaient gratuites pour les jeunes, les étudiants. C'était vraiment super chouette. Je n'ai jamais autant vu de spectacle qu'à Dijon. Et j'ai poursuivi ce master, qui était un master pro, en faisant des stages dans le milieu culturel à Villeurbanne. Découverte d'une politique culturelle. Dingue en fait, puisque à Villeurbanne, l'accès à la culture est gratuit pour les habitants. C'est vraiment une volonté politique. À l'époque où j'y étais, le budget culturel était premier ou deuxième de la municipalité. Donc c'était assez épatant pour moi d'être dans ce milieu. Enfin voilà, puis il y a des grosses institutions à Villeurbanne, il y a le TNP. Donc je me suis spécialisée dans la gestion d'événements culturels. J'ai bossé pendant trois ans suite à mon master à la mairie de Villeurbanne. au service des affaires culturelles en lien avec le directeur de la fête du livre Jeunesse. Donc un univers pas du tout en lien avec la radio, pas du tout en lien avec le journalisme. Et c'est après une pause dans mon parcours professionnel, je suis partie neuf mois à Londres. C'est quand je suis revenue dans la Brest que je cherchais du boulot. Et en fait, c'est vraiment par hasard que j'ai découvert la radio. Alors moi, je la connaissais parce qu'en étant lycéenne ici, j'en avais entendu parler. Mais je suis devenue correspondante pour le progrès sur la rubrique loisirs et je suis venue faire un sujet sur la Diesel Company et le festival qu'elles organisaient à l'époque, Carbure en Seine. Et c'est en rencontrant Christine Larivière, la metteuse en Seine, que j'ai compris qu'elle était aussi coprésidente à l'époque de Radiotropique, l'association. Et ils recrutaient une personne. C'était nouveau, il y avait eu un changement de conseil d'administration et ils recrutaient quelqu'un pour gérer l'association. Alors la mission, ce n'était pas du tout de faire de l'antenne, c'était plutôt développer l'assaut, mettre en place des projets, aller sur du partenariat, etc. Ce qui correspondait un petit peu à ce que j'avais pu faire auparavant. J'ai postulé, je suis passée en entretien et j'ai été recrutée.

  • Speaker #0

    Et tu n'avais pas envie de retourner sur Villeurbanne ou Dijon ? Une ville de plus grande importance que Bourg-en-Bresse ?

  • Speaker #1

    En fait, quand on est revenu de Londres, on s'est posé la question avec mon conjoint de partir plutôt côté suisse. Un des soucis quand même du milieu culturel, c'est ce truc du réseau. Et je n'avais aucun contact à Genève, donc ça allait prendre vraiment beaucoup de temps pour que je puisse trouver la structure qui m'accueille et puis développer après mon réseau. Et puis il y a vraiment eu ce truc, être correspondante pour le progrès, et puis la rencontre avec Christine Larivière, et me dire, mais pourquoi pas, avec un super défi en fait, de partir d'une structure qui était là, dans le paysage, présente depuis les années 80, même un petit peu avant, et de se dire, qu'est-ce qu'on en fait maintenant, comment on la développe ? Enfin voilà, moi j'ai cet esprit-là, j'adore ça, avoir des idées et puis essayer de les développer.

  • Speaker #0

    On va enchaîner sur l'histoire de cette radio. Est-ce que tu peux nous raconter comment elle est née, comment elle a évolué ?

  • Speaker #1

    Elle est née à la fin des années 70. C'est trois étudiants de Bourg-en-Bresse qui se sont retrouvés pour pirater les ondes, puisqu'à l'époque, il n'y avait pas cette pluralité des radios sur la bande FM. Et un peu partout en France, il y a des jeunes plutôt, qui sont allés pirater les ondes et créer leur propre radio pirate. Et donc à Bourg-en-Bresse, ce qui s'est passé, trois étudiants qui ont réussi à capter la fréquence la plus proche de France Inter à l'époque. L'anecdote est vraiment rigolote, ce qui fait que les gens écoutaient France Inter et tout d'un coup ils entendaient trois gugus. Ils puisaient du rock, ils racontaient des âneries à la radio. Donc voilà, déjà gros exploit technique. Deuxième anecdote, ils se sont rejoints à un moment donné au-dessus du café chez la Jeanne. qui est très très connu à Bourg. En bref, c'était leur lieu de ralliement. Oui, c'était leur lieu de ralliement à Bourg. Voilà. Et donc, ça s'est su, en fait. Il y a eu une communication qui s'est faite autour de cette radio pirate. Et petit à petit, de 3, ils sont passés à 10, 20, jusqu'à arriver à être une centaine à un moment donné. Après...

  • Speaker #0

    Que des lycéens ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça a ramené pas mal de monde au fur et à mesure, parce qu'il y avait ce besoin de dire, ça on y reviendra, parce que ça, ça reste dans notre ADN, ce besoin de se dire, nous aussi, on a besoin de transmettre de l'information en tant que citoyen et de s'approprier un média. Il y avait aussi cette envie de diffuser de la musique qu'on n'entendrait pas sur les ondes classiques, on va dire, sur les médias mainstream. Et puis en 1981, c'est l'élection de Mitterrand. Donc il y a encore cet état d'esprit un peu festif autour du culturel. Et c'est Mitterrand qui autorise ces radios. Parce que vraiment, c'était interdit. Les trois étudiants, on les a retrouvés pour nos 40 ans. Ils ont été convoqués par les gendarmes. Il y a la gendarmerie qui se rendait chez eux. Enfin voilà, c'était vraiment... On n'avait pas l'égal.

  • Speaker #0

    On ne rigolait pas avec ça.

  • Speaker #1

    Non, on ne rigolait pas. Donc 80 Mitterrands arrivent au pouvoir et 82, l'association a l'autorisation officielle d'émettre sur la bande FM une autorisation qui est accordée par le CSA.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc là,

  • Speaker #1

    c'est le début de Tropique FM, d'une radio qui fonctionne à plein régime, avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de personnes qui viennent présenter des émissions, raconter des choses, diffuser de la musique. Il y a eu plusieurs lieux. En plus de cette radio, elle a bougé dans la ville. Elle s'est installée à un moment donné à la MJC. Elle a été ensuite au Monastère de Brou.

  • Speaker #0

    Ah oui, carrément, dans les murs.

  • Speaker #1

    Du côté des bureaux.

  • Speaker #0

    Monument préféré des Français.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est incroyable. D'accord. Donc elle était au Monastère de Brou jusqu'à arriver dans les locaux actuels dans les années 90.

  • Speaker #0

    Une radio qui est historique et qui raconte plein de choses, qui rejoint la grande histoire de la radio.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Elle fonctionnait essentiellement avec des bénévoles, où il y avait commencé déjà à se structurer quand même autour de professionnels. Comment ça se passait ? Comment ça se passe aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu différentes périodes en fait. Je crois que rapidement, les bénévoles et les fondateurs de la radio se sont rendus compte qu'ils avaient un outil assez important entre les mains et qu'il fallait peut-être le structurer un peu et aider à le développer. Donc il y a déjà eu en fait cette idée de mettre en place des ateliers de pratiques radio dans les années 90, il y a eu des emplois jeunes, enfin... Oui, il y a eu des salariés assez rapidement. Nous, on n'a rien inventé. C'est dans la poursuite de ce qui avait été lancé. Mais avec différentes périodes, différentes fluctuations et peut-être une stratégie autour des financements un petit peu moins développée qu'aujourd'hui. Mais aussi peut-être parce que moins en lien avec l'actu. Aujourd'hui, je pense que la plupart des structures associatives que vous rencontrez ou que vous allez rencontrer, il y a aussi cette logique d'avoir un... une stratégie financière en fait, puisque les subventions sont moins faciles à obtenir, il y en a moins déjà. Il faut aussi réfléchir à la partie développement de nos propres ressources.

  • Speaker #0

    Et donc comment fait Radio B justement pour fonctionner, pour investir ? J'imagine que le matériel coûte un billet, comme on dit. Comment ça se passe pour Radio B ?

  • Speaker #1

    Peut-être juste dire comment on est devenu Radio B ?

  • Speaker #0

    Ah oui, je vais aller un petit peu plus...

  • Speaker #1

    C'est une étape importante. parce que ça a pu marquer certains de nos auditeurs, nos auditrices et certaines personnes qui auraient gravité autour de Tropique FM. En fait, en 2013, il y a un changement de conseil d'administration assez important au sein de la radio. Et c'est avec ce nouveau conseil d'administration renouvelé qu'il y a aussi un questionnement sur l'avenir de la radio et notamment par le biais d'un DLA, un dispositif local d'accompagnement. En gros, c'est comme une espèce d'audit pour les associations. Et donc là, l'ASSO a la chance de recevoir une présidente de radio associative dans la région parisienne qui a travaillé avec le conseil d'administration, les bénévoles et les salariés de l'époque sur cette radio qui a questionné justement le nom Tropique FM. Donc elle a questionné quand même l'idée de l'ancrage territorial par le nom, ça sert à l'intéressant en termes de communication pour le coup, qui ne relie à rien en fait. Donc elle a questionné ça et puis elle a questionné les perspectives à venir pour cette radio qui avait déjà bien vécu mais qui allait poursuivre sa vie. Donc c'est là qu'il y a eu mon recrutement et l'idée de changer le nom. D'accord. Donc on a lancé un concours auprès de nos auditeurs, on a eu plein de propositions. Il y a eu Radio Marguerite, en lien avec Marguerite d'Autriche.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Radio Zing, puisqu'ici le lieu était un bar a priori auparavant. On a eu des radio à type. piques, enfin bon bref, plein de choses. On a fait notre trajet, on a proposé les dernières suggestions aux membres de l'assaut et en fait, on n'a pas réussi à avoir un nom qui est ressorti. Donc grosse galère. On s'est réunis en CA et on a fait il faut quand même qu'on change de nom parce qu'on l'a annoncé. Et là a surgi Radio B, le plan B. Le plan B, Radio B. Petite anecdote, nous on est une radio de catégorie A, c'est la radio associative.

  • Speaker #0

    D'accord. Comme associatif.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Du coup, on est parti sur A, B, et le plan B, et Bourg, et Brest, et finalement, tout le monde, il met ce qu'il a envie.

  • Speaker #0

    Ça fonctionnait, d'accord.

  • Speaker #1

    C'est ça. Après, ça fait dix ans, cette année, ça fait dix ans qu'on a changé de nom, 2014-2024, et on note qu'on a encore besoin de communiquer sur Tropique FM. Mais ce qui n'est pas du tout grave, en fait, parce que pour le coup, le nom a changé, mais les valeurs restent les mêmes. On est toujours une radio associative. On fonctionne toujours avec des bénévoles. On est toujours dans cette idée d'éducation populaire, citoyenne. On est toujours dans les valeurs d'ancrage, comme vous l'avez dit au début de l'émission, territoriales, d'aller vers l'extérieur, vers le maximum de personnes, des publics hyper différents. Ça, ça n'a pas changé. Simplement, le nom s'est peut-être un peu modernisé et peut-être un peu plus en lien.

  • Speaker #0

    Et l'association s'appelle toujours Radiotropique. On est dans une continuité mais avec un changement de nom. Alors, je reviens à ma question concernant les financements. Comment ça se passe pour exister et puis évoluer, se développer, sachant que les subventions pour la culture, c'est un peu plus compliqué.

  • Speaker #1

    Quand François Mitterrand a libéré les ondes et autorisé les radio-associatives, il a en parallèle créé un fonds spécifique qui s'appelle le Fonds de soutien à l'expression radiophonique. FSER, nous, dans notre jargon. Donc le FSER, c'est une subvention qui émane du ministère de la Culture et qui est directement adressée aux radios associatives. Donc on a ce fonds qui se divise en deux parties. Une partie qui va être une subvention de fonctionnement classique en lien avec notre budget annuel et une subvention qui s'appelle sélective. Sélective parce qu'elle va répondre à des critères en fait. et plus on va mettre en place d'actions, d'émissions, de productions en lien avec les critères choisis. Ça va être des critères autour d'actions éducatives, culturelles, de développement local, autour de l'environnement, de lutte contre les discriminations, de formation des salariés, de formation des bénévoles, de coproduction avec d'autres radios, etc. Plus on aura de points, plus on aura de points, plus on aura d'argent. C'est un énorme dossier. Avant, il déposait par la poste. Il faisait au moins 5 kilos. Je l'apportais chaque année. C'est un dossier annuel au mois d'avril.

  • Speaker #0

    C'est tous les ans.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, ça veut dire qu'il faut qu'on collecte une année de pratiques radio par le biais d'attestations, de conventions, de factures. C'est un gros travail de justification de tout ce qu'on fait à l'année.

  • Speaker #0

    J'imagine.

  • Speaker #1

    5 kilos à l'époque. Maintenant, on envoie tout en numérique. Alors c'est très fastidieux mais ça permet aussi de se rendre compte qu'on fait plein de choses. Et ce qui est intéressant, en 10 ans, moi j'ai vu l'évolution de cette subvention, on a de plus en plus de sous, alors je devrais peut-être pas trop le dire, mais ça montre aussi qu'on a de plus en plus d'actions en face de ces critères et ça c'est super chouette, c'est hyper valorisant aussi pour nous, la structure, pour l'ASSO globalement, pour nos bénévoles, les salariés, il y a vraiment ce travail qui est fait. Donc ça c'est une des premières sources de financement. Ensuite on a un gros soutien de la DRAC au Vergnier-Rhône-Alpes, donc c'est encore le ministère de la Culture, sur toutes nos actions autour de l'éducation aux médias. On est reconnu comme un média référent sur le département pour l'éducation aux médias, donc par le biais de la DRAC on intervient dans les collèges, dans les lycées, mais aussi dans d'autres structures, sur les territoires également. Et puis après, on a la subvention de fonctionnement de la ville de Bourg-en-Bresse. Et pareil, on dépend du service culturel à Bourg-en-Bresse. Et puis après, on va aller chercher des financements un peu à droite, à gauche, selon les appels à projets. Alors, il y en a qui reviennent. On est référencés comme un acteur de la politique de la ville pour des actions sur les quartiers prioritaires de la ville de Bourg-en-Bresse. Ça fait deux ans qu'on dispose d'un financement du FIPDR. C'est le Fonds interministériel pour la prévention de la délinquance et de la radicalisation. C'est un fonds qui va financer des actions que je mène au centre pénitentiaire à Bourg, ou en lien avec de la prévention, toujours de l'éducation aux médias et des théories du complot, parce qu'on a monté un partenariat avec les francas. On a des aides sur certains postes salariés, des aides Fonds ZEP ou du Fonds PEPS. Ça, c'est une aide spéciale. spécifiques pour les radios associatives et les métiers du spectacle. On essaye un petit peu d'aller à la pêche aux subventions, aux appels à projets, comme toutes les structures associatives en ce moment. Et puis après, il faut aussi développer, nous, notre parti fonds ressources propres. Et là, il y a la montée en puissance de nos ateliers radio où on est financé parfois directement par les structures qui nous font intervenir. Donc ça c'est pareil, monter en puissance depuis dix ans avec l'idée de recruter des personnes en face, des personnes qui sont formées à mener des ateliers auprès de publics scolaires ou autres. Et puis le deuxième axe, c'est l'axe éducation en médias, où là ça va être plutôt des ateliers autour de comment fonctionne l'information, qui sont les médias, les journalistes, etc.

  • Speaker #0

    Combien de salariés au centre Radio B ?

  • Speaker #1

    Depuis septembre 2024, on est six. Avec trois temps partiels et une étudiante en alternance.

  • Speaker #0

    Et combien de bénévoles ?

  • Speaker #1

    On doit être à une bonne cinquantaine, on approche peut-être les 60. Ce qui est plutôt chouette aussi, c'est qu'en 10 ans, on ne perd pas de bénévoles, contrairement à certaines assos qui tirent la sonnette d'alarme sur le fait que c'est difficile d'avoir des bénévoles. Nous, on a tout le temps des nouvelles recrues chaque année. Là, cette année 2024, on a lancé un appel à bénévoles et on a une dizaine de personnes qui ont répondu présentes. Donc plutôt chouette et des jeunes. Donc ça, c'est aussi hyper, hyper chouette. Parce qu'on sait quand même, il y a les chiffres sur l'Arcom qui rendent des rapports sur les pratiques d'écoute de la radio. On sait que les jeunes n'écoutent pas trop la radio et pourtant, on arrive quand même à les attirer à Radio B. Donc ça, on est super content.

  • Speaker #0

    Comment ça peut s'expliquer ? Est-ce que justement c'est parce que c'est une radio locale, qu'il y a une bonne visibilité par rapport aux actions qui sont menées localement ?

  • Speaker #1

    Il y a plein de raisons. Je pense qu'on est un média local pour les jeunes qui voudraient être journalistes. On est un média local assez accessible. Je pense que c'est un peu plus compliqué de rentrer dans l'équipe du Progrès, par exemple. Je pense qu'il y a peut-être un petit peu plus de contraintes. Les journalistes du Progrès ont peut-être moins de temps à passer avec des jeunes. Après, il faudrait leur demander, mais j'imagine. La Voix de l'Inse est peut-être un petit peu plus accessible, mais idem, c'est des grosses structures, c'est des gros médias par rapport à nous. Donc, c'est peut-être plus compliqué. Donc, nous, on est une porte d'entrée assez accessible sur ça. Et puis, pour la partie technique, pour les jeunes, en fait, c'est un terrain de jeu. Nous, on les met assez rapidement en studio devant la régie. Et puis, allez, on y va. Donc, c'est un bon endroit pour se tester.

  • Speaker #0

    D'accord. Il n'y en a pas un qui a eu envie de faire du podcast,

  • Speaker #1

    par exemple ? Il y en a un. Il y a un exemple qui est hyper concret. C'est Solène Anson qui vient de recevoir un prix de la Glo, je crois. Solène, elle a démarré la radio sur Radio B dans le cadre d'un stage d'été. Et en fait, on ne l'a pas lâchée, nous. On ne l'a pas lâchée. On lui a dit, mais il faut que tu me mettes bénévole. Elle a fait pendant deux, trois ans une émission autour du foot à l'antenne en autonomie complète. Et puis aujourd'hui, elle est journaliste. Elle bosse pour TF1, pour des chaînes nationales. Elle est passée côté télé. Mais voilà, elle bosse à Paris dans des grands médias autour de la question du sport, mais pas que.

  • Speaker #0

    C'est un bon tremplin si on est intéressé, attiré par ce type de métier. Auparavant, j'aimerais citer la présidente et le secrétaire général de l'association.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qui a été élu au mois de juin. Donc, on a un nouveau bureau qui a été élu en septembre. On a des coprésidents, nous, à Radio B. Une coprésidente qui s'appelle Diane Dupont et un coprésident qui s'appelle Rémi Arnault. Et puis ensuite, on a un trésorier. hyper actif et dynamique qui s'appelle Michel Celso et ensuite ils sont 7-8 à gravité autour de ces 3 personnes il y a un CA d'une dizaine de personnes c'est assez fort c'est notre volonté d'avoir un CA avec beaucoup de monde on se voit une fois par mois c'est mon espace de réflexion le CA et c'est vraiment chouette je pense que la façon dont l'association fonctionne il y a une autonomie des salariés je suis référente de l'équipe salariée... mais je suis tout le temps en lien avec le CA. Et ça, c'est hyper important. Ce n'est pas un lien pour contrôler le travail des salariés. Au contraire, c'est un lien pour me permettre d'avoir un endroit où réfléchir ou déposer parfois des petites demandes sur de la gestion RH, qui est quand même quelque chose de plutôt compliqué dans la vie, mais aussi sur les perspectives de développement. Enfin, voilà, on a vraiment ce Ausha dans le CA. Nous, on est dans un bâtiment qui a été acheté dans les années 90 par une SCI. dont l'association Radiotropique est actionnaire. Et ce bâtiment est un peu vieillot, pas très bien isolé, en tout cas pas en lien avec les normes en vigueur en ce moment. On a plutôt chaud l'été et froid l'hiver. Donc il y a une rénovation énergétique qui va être faite. Et on a la chance d'avoir un espace au bout de notre bâtiment qu'on va rénover aussi et transformer en salle d'activité. qui va nous permettre de recevoir les publics avec lesquels on travaille, donc les écoles, les collèges, les lycées, toutes les autres structures. Mais aussi, ça va être un lieu qu'on a appelé, dans le cadre d'une réunion stratégique avec nos bénévoles, le centre de ressources de l'expression citoyenne. Ouais, la classe, hein ? Et donc, l'idée, c'est de faire vivre ce lieu, alors à la fois de le rendre ouvert aux habitants de Bourg-en-Bresse, mais pas que, avec un espace qu'on a appelé médiathèque, aucune concurrence avec les médiathèques. Nous, l'objectif, c'est de présenter des médias alternatifs. Donc, il y aura peut-être un petit post ordi avec un abonnement Mediapart, un lien vers Reporters, vers des podcasts qu'on a envie de mettre en écoute, un abonnement à des revues alternatives, style la Revue 21, alternatives économiques, des médias comme ça. Et puis, on aimerait mettre en place aussi une programmation de saison autour de l'éducation aux médias, avec l'idée d'un vide. d'autres journalistes, d'autres médias, pourquoi pas la représentante de l'Arcom, des chercheurs-chercheuses sur le sujet des médias, etc.

  • Speaker #0

    Pas mal d'idées et ça c'est pour une finalité temporaire.

  • Speaker #1

    Travaux prévus en 2025.

  • Speaker #0

    D'accord, donc un beau mais gros projet aussi à mener. C'est ça. Alors concernant la ruralité, alors ce que je trouve intéressant, c'est que tu as pu travailler dans une grande ville, même si ce n'était pas en radio, ville urbaine, et donc tu peux avoir un œil intéressant. à apporter concernant le travail d'une association au milieu rural, a fortiori une radio, et puis le travail dans une grande ville. A ton avis, quels sont les avantages, les atouts d'être dans une zone rurale et, à contrario, les inconvénients ?

  • Speaker #1

    Un des avantages pour nous, Radio B sur le département de l'Ain, c'est qu'on est les seuls, quasiment, à être sur le créneau sur lequel on est. C'est-à-dire que, alors bien que les autres médias soient en train de développer ça, mais sur l'éducation aux médias et à l'information, on était quand même les premiers à travailler là-dessus dans l'un, les premiers à monter des ateliers de pratiques radio auprès des publics. Donc ça, c'est un avantage incommensurable. C'est sûr que ça nous a permis de développer tout ce qu'on avait pu développer en dix ans. Enfin, je veux dire, j'avais aucune limite, aucune barrière. Je veux dire, tout... Tout était découvert pour les personnes qui étaient en face de moi. Donc ça, c'est vraiment, vraiment chouette. L'inconvénient peut-être, mais c'est un inconvénient qui peut se surmonter, mais c'est que le département de l'Ain est hyper vaste et que du coup, nous, on a du mal à aller toucher toutes les zones du département. Alors déjà, sur notre fréquence, nous, on émet sur la bande FM que sur une partie du département, que sur la moitié ouest. du département puisque la moitié est, il y a trop de montagnes. Donc on ne va pas toucher par exemple au Yonah. Sur la bande FM, c'est sûr qu'on a ce souci-là. Le pays de Gex, c'est très loin d'aller dans le pays de Gex.

  • Speaker #0

    Oui, ça représente une bonne heure et demie, voire une heure trois quarts de voiture. C'est ça. Pour ceux qui ne connaissent pas le département.

  • Speaker #1

    On a quand même ce souci-là sur le département de Lens, c'est qu'il est hyper vaste et en plus avec des zones hyper différentes. C'est-à-dire que si on intervient dans la Dombe, on intervient dans la Bresse ou dans le Buget, ce n'est pas du tout la même ambiance, j'ai envie de dire. Ce ne sont pas du tout les mêmes contraintes, ce ne sont pas du tout les mêmes réalités. Et ça nécessite quand même un effort d'adaptation à chaque fois. On ne peut pas proposer les mêmes choses aux personnes parce qu'elles n'ont pas non plus les mêmes choses à disposition. Il y a des endroits où il y a déjà beaucoup de choses qui se passent, d'autres pas du tout. Donc c'est ça aussi à prendre en compte. Ça fait aussi le lien avec les financeurs parce que souvent les financeurs vont nous orienter vers ces zones où il y a moins de choses. Il faut aussi réfléchir à ça. Ça, ça peut être une contrainte.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous donner un exemple concret des différences ? Entre les différentes zones du département ?

  • Speaker #1

    Un exemple hyper concret, si on revient sur Ausha, Ausha, Bélinia, ces communes, il y a une demande politique d'aller intervenir sur ces zones. Il se passe moins de choses, par exemple, que quand on est à Bourg. Quand on est à Bourg-en-Bresse, au niveau culturel, l'offre est quand même énorme. Après, ça c'est aussi des échanges qu'on peut avoir avec plutôt le ministère de la Culture. Ensuite, on a des communautés de communes qui sont plutôt bien dotées du côté de la Plaine de l'Ain. On sait qu'il y a des financements qui permettent de vivre quasiment en autarcie sans qu'il y ait besoin de Radio B. Et puis, il y a aussi la présence de Lyon sur ces communes. Voilà, tout le secteur Miribel. Il n'y a pas forcément d'intérêt à aller là-bas parce qu'ils sont plutôt tournés côté Lyon. Donc voilà, il va y avoir aussi ces différences-là. Les habitants ne sont pas tournés vers Bourg-en-Bresse. C'est ça aussi. Notre zone d'implantation, c'est aussi Bourg-en-Bresse. Quand on intervient, comme on est intervenu au mois de juillet à Belay. Belay, pour moi, il n'y a aucun lien entre Belay et Bourg-en-Bresse. Je veux dire, on est arrivés dans cette... Moi, je ne connaissais pas trop ce secteur. J'ai eu l'impression de partir en vacances, d'être complètement dépaysée. Alors, c'est super chouette. En plus, la route pour aller là-bas, c'est magnifique.

  • Speaker #0

    On n'est pas très loin du département de la Savoie,

  • Speaker #1

    si je ne dis pas de bêtises. Eux, ils se tournent vers Chambéry. Voilà. Ils n'ont pas du tout le réflexe de voir ce qui se passe du côté de Bourg-en-Bresse.

  • Speaker #0

    On est en limite de département.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et nous, on construit nos actions, ce qu'on transmet comme informations à l'antenne. c'est plutôt centré Bourg-en-Bresse et Grand-Bourg-Caglo. Donc ça, ça va être une...

  • Speaker #0

    Et pourtant, Belay, ça commence par un B aussi, mais c'est vrai qu'on n'est plus tout à fait dans le département de l'Ain, n'en déplaise aux habitants qui sont attachés au département, mais c'est vrai que les habitudes des habitants ne respectent pas les limites d'un département et sont parfois effectivement plus proches ou se sentent plus savoyards ou lyonnais ou de Saône-et-Loire. que Bressan, enfin voilà, de Bourg-en-Bresse. À tes yeux, une radio associative en zone rurale, un acteur super important, une actrice ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Je pense que ça va le devenir. Ça devrait, en fait, le devenir de plus en plus parce qu'on entend beaucoup, quand on fait nos ateliers d'éducation aux médias, De toute façon, les médias, ils sont tous pourris. Les journalistes, ils racontent tous la même chose. La télé, c'est pas la même info. Enfin, on l'entend, ce message. On parle pas assez de nous sur le terrain. De toute façon, c'est toujours les mêmes sujets qui reviennent. Et bah, nous, c'est de dire, bah, écoutez-nous. Écoutez-nous, parce qu'en fait, nous, on est différents. Et globalement, en France, on a encore la chance d'avoir une pluralité des médias qui est assez importante. Donc, il faut aussi prendre le temps d'éteindre la télé et d'être curieux. Alors après, oui, ça nécessite un effort. Il faut avoir envie de faire l'effort.

  • Speaker #0

    Mais on parle du local, de ce qui se passe à côté de nous.

  • Speaker #1

    Un média associatif comme le nôtre qui a une volonté de donner la parole aux citoyens et même d'aller plus loin et de dire aux citoyens et citoyennes, vous êtes capables de vous-même produire de l'information à condition... de respecter bien évidemment des règles, vérifier votre information, ne pas raconter n'importe quoi, sourcer, essayer d'aller varier les points de vue. C'est ce qu'on fait, nous, dans nos ateliers. C'est un outil hyper puissant, en fait. Les citoyens et citoyennes devraient plus s'intéresser à ces médias associatifs parce qu'on est les seuls avec la presse régionale ou locale à être vraiment en lien direct avec eux.

  • Speaker #0

    Un média de proximité qui relie justement les gens entre eux, qui apporte une information, qui peuvent vérifier. Est-ce que toi, tu as une rencontre, une expérience marquante depuis ces dix ans que tu es chez Radio B ? Quelque chose que tu as envie de partager ? Oui,

  • Speaker #1

    il y en a plein. Moi, comme je t'ai dit au début, mon poste, je n'ai pas été recrutée pour faire de la radio. J'en fais. Je fais des émissions parce qu'en fait, une fois que tu es dans la radio, tu as envie de tester. Donc, je me suis formée petit à petit. Il y a eu plein de moments hyper chouettes. Nous, on a eu la chance de faire venir un journaliste qui bossait auparavant à France Culture, qui s'appelle Benoît Bouscarelle, qui était rédacteur en chef de France Culture et responsable du service politique. Donc vraiment une grosse pointure.

  • Speaker #0

    En effet,

  • Speaker #1

    oui. Il nous a accompagnés sur plusieurs années. Il venait faire des week-ends de formation pour nos bénévoles et auxquels les salariés ont... On avait trop envie de participer.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Et en fait, Benoît Bouscarelle, c'est un monsieur qui est rentré à France Culture sans avoir fait d'école de journalisme. Et ça, ça a été aussi pour moi une révélation, parce que j'avais un peu cette question de la légitimité. Est-ce que je suis légitime, moi, de parler dans le micro et faire des émissions de radio ? alors que je ne suis pas formée pour, que je ne sors pas d'une école de journalisme. Et lui, il est plutôt décontracté par rapport à ça, à dire, moi, je me suis formée dans une radio associative. J'ai pu rentrer à France Bleue et puis faire le tour des locales et puis après accéder à France Culture. Et en fait, c'est pas tant ça la question, c'est pas de savoir quel diplôme t'as et ce que t'as fait comme étude, on s'en fiche. L'essentiel, c'est de savoir faire le boulot correctement. Son message, il a été hyper marquant à la fois pour l'équipe salariée, dont je faisais partie, mais aussi pour nos bénévoles. Parce qu'il a donné confiance à plein, plein de nos bénévoles il y a quelques années et ils sont toujours là. Cette question de la légitimité, elle se pose moins. Le crédit apporté aux gens qui viennent de la campagne n'est pas top. Il y a quand même une reproduction aussi sociale entre le rural et le citadin qui est assez importante. Donc voilà, Benoît Bouscarelle, il a réussi à gommer ça. Puis maintenant, en fait, il ne bosse plus du tout à France Culture. Il est à Clermont-Ferrand. Donc il est retourné un peu sur, alors c'est une grande ville, mais sur le rural.

  • Speaker #0

    On n'est pas à Paris quand même. On n'est pas à Paris.

  • Speaker #1

    D'accord. J'aime beaucoup sa démarche.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. On invite les auditrices et les auditeurs à s'intéresser à cette personne avec un parcours relativement atypique et qui montre qu'il n'y a pas forcément besoin d'avoir un diplôme pour se lancer dans le journalisme ou dans la radio.

  • Speaker #1

    Simplement, il ne faut pas hésiter à se lancer. C'est ça aussi, je trouve, le message qui est intéressant et que j'aime propager depuis dix ans. En fait, on est tous capables de le faire, peu importe notre niveau scolaire. Moi, j'interviens au centre pénitentiaire à Bourg-en-Bresse, donc je me retrouve face à des hommes. qui ont des parcours de vie parfois un peu chaotiques, qui ont souvent été en échec scolaire ou en grosses difficultés à l'école. Quand je présente mes ateliers, je dis attention, il va falloir qu'on écrive. Il y a un gros travail d'écriture pour faire de la radio, mais on n'écrit pas comme à l'école. C'est l'inverse de l'école. On va écrire comme on parle. Donc déjà, quand on dit ça, ça rassure. Pour la radio, ce n'est pas important. L'essentiel, c'est de pouvoir vous relire. Et dès que je dis ça, je vois qu'il y a des personnes qui se détendent, qui se disent Ah ouais, déjà là,

  • Speaker #0

    ça va aller Il y a une barrière de l'éclat. Oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr. Et en fait, tant qu'on a quelque chose à dire et la rigueur de travailler sur ce qu'on a à dire et qu'on arrive aussi à faire le pas de côté sur ce qui est de l'opinion, notre point de vue personnel sur un fait, et ce qui est de l'info, ça aussi, c'est un gros travail. Et bien ça, c'est pareil, c'est intéressant et les gens sont capables de faire ce travail. Par contre, ça nécessite d'y passer du temps, d'être en accord avec le fait qu'il va falloir un petit peu se décentrer et se dire qu'on peut se tromper. que c'est pas grave, qu'on a le droit d'évoluer, etc. Ça, c'est intéressant aussi. Et ça, c'est quelque chose que j'ai aussi appris en 10 ans, là, réfléchir sur ça, sur soi, sur les a priori qu'on a pu avoir à tel moment, sur telle info, et se nourrir. C'est ça aussi qui est chouette dans ce travail, en fait. C'est qu'on rencontre plein, plein, plein de monde et les personnes nous apportent plein de choses extraordinaires. Enfin, voilà, c'est vraiment chouette. Et moi, j'aime beaucoup... être remise en question tout le temps. Avoir des certitudes et puis en fait me rendre compte mais oui, non, mais en fait, j'avais pas du tout compris comment ça marche, peut-être qu'il faut que je me réinterroge par rapport à ça Et ça, c'est nos bénévoles, c'est les personnes qu'on interview, c'est les gens qu'on a en atelier qui, parfois, vont nous poser des questions tout à fait innocentes et on va se dire oui, c'est vrai qu'en fait, ils ont raison là-dessus, je fais ça en pilote automatique, mais ouais, je devrais peut-être me questionner sur ça

  • Speaker #0

    Ouais. Est-ce que tu penses qu'en zone rurale, il y a une espèce de complexe vis-à-vis des personnes qui habitent dans les grandes villes ? À être légitime justement, à prendre aussi le micro, à pousser les portes et à se mettre en valeur ? C'est peut-être ça, se mettre en valeur, se mettre dans la lumière.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est lié au milieu rural ? Peut-être. Peut-être parce que dans les médias, on va dire mainstream, le rural c'est l'amour est dans le pré. et des reportages un petit peu classiques au JT à 13h même si le JT je trouve a évolué les 100 péternels reportages sur il n'y a plus la poste dans le village qu'est-ce qu'on va faire ça donne quand même une image du Riral assez cliché, alors après sur France Inter il y a une émission le 20 midi et 2 sur les initiatives de territoire moi je trouve ça hyper chouette ce genre d'émission c'est un peu ce qu'on fait nous dans les radios associatives que j'essaye aussi de faire bah voilà

  • Speaker #0

    Il y a plein de choses.

  • Speaker #1

    Il y a une richesse. C'est génial. Et je pense que le rural, là, est en train de monter en puissance.

  • Speaker #0

    La revanche du rural.

  • Speaker #1

    C'est ça. Simplement, parce que ce que tu vois avec ton podcast, il faut qu'on apprenne à communiquer et qu'on apprenne peut-être aussi, nous, à avoir confiance en nous et nous dire qu'il n'y a pas que Paris. En fait, on est capable, on le sait, on le sait qu'on est capable de faire des grandes choses. Il faut qu'on apprenne peut-être à les vendre. cas à communiquer sur ce qu'on fait faire.

  • Speaker #0

    Justement, en termes de communication, super transition. Une radio, elle est là effectivement pour transmettre des messages, pour valoriser des actions, comme on l'a dit, parler d'initiatives locales, etc. Mais elle, la radio, comment elle fait pour se faire connaître, se démarquer et puis prendre sa place dans le paysage et radiophonique et médiatique ? Et locales et régionales ?

  • Speaker #1

    Comme tu l'as dit, on a la chance d'avoir les ondes qui sont notre puissance de frappe. Après, on a un gros, gros, gros travail de com sur être écouté, en fait. Ce n'est pas le tout d'avoir les ondes et d'avoir l'accord du CSA-Arcom pour diffuser pendant cinq ans sur cette fréquence. Ça, on va dire que c'est plutôt facile, entre guillemets. Ça fait plus de 40 ans que ça dure et que l'Arcom nous fait confiance. Donc, on peut se dire que c'est bon, c'est bien parti. Mais maintenant, savoir qui nous écoute et comment ils nous écoutent et quelles cibles, etc. Toutes ces questions-là, si tu veux, dans les radios associatives, elles ne se posent pas tellement. Parce que comme on l'a dit tout à l'heure, nous, on dépend de subventions. On ne vend pas de publicité. On n'a pas besoin d'aller voir des clients en disant On a 3 millions d'auditeurs entre 7h et 9h les matins. On est la première matinale de France. On n'a pas besoin de faire ça. Je dis, on ne vend pas de publicité, on en vend un petit peu. Nos clients nous demandent les chiffres, etc. Mais on ne les a pas. En tout cas, nous, Radio B, on ne paye pas Médiamétrie pour avoir accès aux chiffres et pour être cité dans les sondages. Juste un petit rappel, Médiamétrie, c'est un sondage quand on entend que France Inter est la radio numéro un le matin, ou que Energy est la radio la plus écoutée, je ne sais pas quelle radio. Ces radios ont payé un sondage qui s'appelle Médiamétrie. C'est un sondage qui se fait par téléphone. Ils vont téléphoner à des gens. et leur demander quelles radios ils écoutent entre 7h et 9h. Et ils vont lister certaines radios. Les radios qu'ils vont lister, c'est les radios qui auront payé. Donc autant vous dire que nous, on n'est jamais listé. Ces chiffres-là, ils ne sont pas très parlants. McVille, de temps en temps, fait un article pour donner les scores médiamétriques des radios. Bon, nous, on est les derniers. On ne va pas cacher cette info. On est les derniers selon ce sondage. Ça démotive un peu l'équipe salariée quand le chiffre tombe. Ça démotive les bénévoles s'ils tombent dessus. Moi, ça ne me démotive pas parce que ce que je dis, c'est qu'on communique aussi par notre relation de proximité. On sait qu'on est, encore une fois, les références sur la partie atelier, éducation et médias. Et on le voit dans le concret, c'est que là, nos agendas sont remplis. L'équipe salariée, on intervient tous en atelier en plus de notre travail du quotidien. Et que ça se remplit encore et encore depuis dix ans. que sur ça, je ne suis pas du tout inquiète. Donc ça, c'est pour la communication, on va dire, de proximité. Après, comme je te l'ai dit tout à l'heure, on a changé de nom il y a 10 ans et on a encore besoin de parler de Tropic FM. Donc ça montre bien que notre processus de communication sur la nouvelle identité de la radio, il est encore en cours de construction. Sur ça, on n'est pas très fort. Parce qu'aussi, on n'a pas une salariée ou un salarié dédié à ça. La com, c'est un métier. Un métier qui prend beaucoup de temps.

  • Speaker #0

    pas dire le contraire. Et ça,

  • Speaker #1

    les gens à l'extérieur, ils ne sont pas souvent au courant de ce métier qui nécessite aussi des compétences. Il faut savoir comment tu communiques, comment tu vends quelque chose, un message, une identité, un produit à un public. Ça, c'est un gros travail. Et nous, on n'a pas le temps pour le moment de le faire. Alors, on le fait un peu chacun, chacune dans la radio. Les salariés se mettent un peu là-dessus. Et les outils qu'on utilise, c'est les outils classiques. Facebook, on a lancé un compte Instagram. Et puis après, on essaye de temps en temps de faire des communiqués de presse, comme toutes les assos, pour dire, il se passe tel événement ou telle action mériterait que vous communiquiez dessus.

  • Speaker #0

    Vous parlez des actualités de la radio.

  • Speaker #1

    Après, on a quand même la difficulté, et là, ça, c'est le bémol, c'est que comme on est un média, les autres médias n'ont pas forcément envie de communiquer sur un autre média. Donc, ce n'est pas forcément hyper simple d'avoir un article dans la presse, par exemple.

  • Speaker #0

    La presse ayant elle-même peut-être parfois besoin de communiquer sur son titre, pourrait comprendre que les autres aussi ont besoin de communiquer ?

  • Speaker #1

    On rentre peut-être un peu dans une logique de concurrence. Pour certains médias locaux, il y a peut-être cette idée de pourquoi on communiquerait sur un autre média. On peut l'entendre. Après, ce n'est pas tous les médias. On a des liens aussi avec certains journalistes qui font qu'on arrive parfois à avoir des sujets. Mais ça va être plus sur nos actions de terrain, quand on va mettre en place un atelier, typiquement à Belay. Belay cet été, on a une journaliste de la Voix de Lens qui est venue faire un reportage parce qu'on est aussi sur quelque chose qui va rentrer dans eux, leur ligne éditoriale.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Alors moi, ce qui m'intéresse en tant que professionnelle de la com, c'est le côté aussi réseau. Tu connais beaucoup de monde, la radio est en relation avec beaucoup, beaucoup de monde. Ça passe aussi par ça, la communication. Ce n'est pas forcément la communication formelle, mais c'est aussi le boucherolle, les relations. C'est parler de son métier. d'éduquer au métier du journalisme. Et ça aussi, ça fait que Radio B est connue de plus en plus. Oui,

  • Speaker #1

    et puis on peut d'ailleurs noter que parmi nos bénévoles animateurs d'émissions, on a quand même une vingtaine d'assos. Donc ça veut dire qu'on a effectivement un gros réseau. Ça va de la GLCA à la DEA. à la MCC, en passant par l'Office municipal des sports. Enfin, je ne peux pas tous les citer. J'espère qu'ils me pardonneront s'ils écoutent ce que je n'ai pas cité.

  • Speaker #0

    27 000, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Mais on a beaucoup de salariés de ces structures associatives qui viennent à la radio pour des temps d'antenne. Et ça, oui, c'est sûr, tu as raison, sur le truc réseau, c'est pareil. Ça a été un travail aussi depuis 10 ans, en fait, à faire connaître. Perso, je suis un peu la vitrine de la radio, parce que c'est moi qui vais aux réunions. de partenariat avec les institutions, les autres dirigeants. Donc c'est aussi mon boulot d'essayer de montrer ce qu'on sait faire, nos capacités. Et oui, je trouve qu'on a aussi gagné là-dessus, c'est qu'on est aussi reconnus comme un média et comme une asso qui a un impact ici à Bourg-Cambresse, enfin j'espère.

  • Speaker #0

    Une dernière question, c'est une question que je pose traditionnellement à mes invités pour cette saison. Si je te donnais une baguette magique, qu'est-ce que tu aimerais modifier, changer, améliorer, supprimer peut-être ? Pour les radios associatives en général, pour Radio B en particulier.

  • Speaker #1

    Revenir au sujet qui fâche, la partie financière. Je trouve que pareil, en dix ans, on se rend compte que... Il y a de moins en moins de subventions de fonctionnement qui permettent d'alléger l'état d'esprit des dirigeants associatifs, mais plus en plus de subventions d'appel à projet qui vont être sur une année et qui sont à renouveler chaque année et qui demandent beaucoup de temps administratif, de bilan, de redéposer un projet et d'incertitude en plus, parce qu'on n'est pas sûr qu'il soit renouvelé d'année en année. Si j'avais une baguette magique, moi, ce serait transformer globalement le fonctionnement politique avec des lignes politiques beaucoup plus claires, avec un programme chiffré, avec des objectifs à atteindre. En fait, ce que nous, on nous demande quand on dépose une demande de subvention, et que nous, on est capable de faire à hauteur d'une association d'assist salariés. Donc, je pense que c'est possible de le faire à hauteur d'un État. Encore faut-il le vouloir.

  • Speaker #0

    Bon, ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup, Élodie. C'était fort intéressant, fort instructif. Et puis, je souhaite encore de belles années à Radio B.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Au revoir. C'est ainsi que ce podcast s'achève. Merci pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a plu, qu'il vous donne envie d'en parler autour de vous, de le partager. Rendez-vous dans un mois pour découvrir le prochain épisode. D'ici là, vous pouvez consulter mon site www.glc-du6com.com slash podcast. Ma page est dédiée aux notes backstage, info inédite, sur ce podcast. À très bientôt !

Description

Tu aimes ce podcast sur la ruralité ? Aide-moi à poursuivre l'aventure en participant à la cagnotte sur Tipeee :


https://fr.tipeee.com/communication-de-campagne


Pour ce dernier mois de l'année, je te propose d’écouter ma rencontre avec Elodie Gadiollet, directrice de radio B, une radio locale basée à Bourg-en-Bresse, dans l’Ain.


Cette radio propose des émissions originales, qui met en valeur des initiatives locales, en milieu rural.


Et ce ne sont pas les sujets qui manquent !


Avec Elodie, nous avions abordé l'utilité d'une radio associative et locale située dans une petite ville, son audience sa place aux côtés des radios nationales  ou régionales, ses spécificités, sa capacité à créer du lien social notamment avec les bénévoles qui participent à la vie de la radio, des rencontres, et son rôle d'éducation à l'information et aux medias aux citoyennes et citoyens, dans un monde de plus en plus connecté.


En France, plus de 800 radios sur les 900 autorisées en France métropolitaine sont locales, qu’elles soient associatives, commerciales indépendantes ou affiliées aux réseaux nationaux. Une singularité du paysage radiophonique français.


L'ARCOM les voit comme des outils d’émancipation et de cohésion sociale.


Radio B attire les jeunes alors qu'ils écoutent de moins en moins la radio. Ils peuvent devenir des acteurs d’une information libre, vivante et accessible à tous, là où elle a le plus de sens.


Ondes : 90 FM

https://www.radio-b.fr/

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https://www.instagram.com/radiob.90

https://www.linkedin.com/in/elodie-gadiollet-b223b385/


Merci à Pascal Terracol-Champin, tippeur de la première heure de ma cagnotte en ligne sur tipeee. com.  Pascal, avec son frère, présentent les prototypes de leurs propres jeux à la Maison de la Saône au port de Belleville-en-Beaujolais, gérée par l'Atelier Selon Toi. . PROTOZOART c'est du 7 au 22 décembre, Entrée gratuite. 

 

 https://www.facebook.com/pascal.terracolchampin


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, bienvenue dans le podcast Communication de Campagne. Je suis Gaëlle Lethenet, sa fondatrice. On se retrouve une fois par mois pour parler de ruralité. Comment faire de la ruralité un allié de développement ? Développement économique, mais aussi social, sociétal, environnemental et culturel. Hors des grandes villes, des grandes agglomérations. Pour cela, je vais à la rencontre de celles et ceux qui font de la ruralité une force. Ensemble, on aborde les solutions pour créer du lien, des enclavés pour faire société. Mon intention avec ce podcast est de découvrir des réalisations inspirantes qui ont fait du territoire rural un facteur clé de leur succès. Je les interroge sur l'angle de la communication, qui fait partie des conditions essentielles pour la réussite d'un projet. Si tu apprécies ma démarche, tu peux en parler autour de toi, partager, écrire un commentaire ou donner une note. Si tu veux me contacter, Écris-moi à comdecampagne.com J'écris une cagnotte Tipeee en ligne. En participant à cette cagnotte, tu permets au podcast Communication de Campagne de continuer à exister et tu témoignes de ton soutien à cette aventure. Tu peux participer une fois ou de manière récurrente, de manière mensuelle, en choisissant la somme que tu veux mettre. Il suffit de te connecter à www.tipeee.com et de taper communication de campagne dans la barre de recherche. Le lien vers la cagnotte est également indiqué dans la présentation de cet épisode. Merci à Léopold Durand qui soutient mon podcast communication de campagne Merci à Pascal Terracol-Champin, tipeur de la première heure de ma cagnotte en ligne sur www.tipeee.com. Tu peux rencontrer Pascal à la Maison de la Saône, au port de Belleville en Beaujolais, une maison gérée par l'atelier Selon Toi. Il expose avec son frère tous les prototypes de jeux qu'ils ont réalisés ensemble. Tu pourras tester tous les jeux, participer à leur développement et à leur amélioration. Protozoar, c'est du 7 au 22 décembre. L'entrée est gratuite. Ce mois-ci, je te propose d'aller à la rencontre d'Élodie Gadiollet, directrice de Radio B, une radio locale très dynamique basée à Bourg-en-Bresse, dans l'un, non non, je ne suis pas chauvine, un département rural. L'autre jour, dans ma voiture, je faisais dérouler les stations de radio jusqu'à me décider pour une émission de Radio B qui parlait d'un tiers-lieu qui se développe en zone semi-montagneuse près de chez moi. Malheureusement, c'était la fin de l'émission. Alors rentrée chez moi, j'ai fait une recherche sur internet et je suis tombée sur le site web de la radio qui proposait des podcasts, c'est-à-dire des enregistrements d'émissions à réécouter à tout moment. C'est presque comme mon podcast, sauf que le mien fait partie des podcasts natifs, c'est-à-dire qu'il n'est pas diffusé sur les ondes, pour le moment. Intriguée par leur offre d'émissions très fournies et très locales, je me suis demandé à quoi peut bien servir une radio locale située dans une petite ville ? Quelle audience peut-elle toucher aux côtés de l'offre pléthorique de radio nationale ou régionale et avec une portée d'ongles limitée ? Que peut-elle bien apporter de plus ou de différent aux habitants ? Est-elle un vecteur de relations, de rencontres, de liens entre habitants de zones rurales ? Je suis ensuite allée chercher combien de radios comme Radio B existent en France. Sur le site de l'ARCOM, Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle et Numérique, ex-CSA, j'ai trouvé un livre blanc qui a été publié cet été et qui indique plus de 800 radios sur les 900 autorisées en France métropolitaines sont locales. qu'elles soient associatives, commerciales indépendantes ou affiliées aux réseaux nationaux. Cette dimension locale est une singularité du paysage radiophonique français et fait de la radio en France, plus qu'ailleurs, un outil d'émancipation et de cohésion sociale. Un outil d'émancipation et de cohésion sociale. Tiens, tiens ! Ces termes résonnent en moi et rejoignent la raison d'être de mon podcast. Mettre en lumière les actrices et les acteurs qui œuvrent pour faire société dans les territoires ruraux. J'ai envie de te lire un autre extrait qui ouvre ce livre blanc et qui me plaît bien. L'avantage de la radio sur le cinéma, c'est qu'elle a radio l'écran et plus large. Cette citation qu'on attribue à Orson Welles dit bien la puissance évocatrice d'un média aujourd'hui centenaire, le média de la voix, de l'intime, celui qu'on écoute pour s'informer, se divertir, se cultiver, celui qu'on privilégie pour la découverte musicale et la mobilité, celui avec lequel un Français sur deux commence ses journées, compagnon de route. et témoins privilégiés de notre époque. La citation d'Orson Welles rejoint l'intention de mon podcast, proposer un temps long sur un sujet, un peu comme un large écran. Et le podcast, à l'instar de la radio, c'est aussi le média de la voix par excellence, de l'intime, car on écoute souvent en étant seul et disponible. Notre attention est tout entière absorbée par ce que l'on écoute. Nous sommes en immersion. Les radios associatives comme Radio B occupent un espace souvent méconnu dans le paysage médiatique. Pourtant, ces radios jouent un rôle de contre-pouvoir précieux en offrant une diversité de contenus qui va au-delà de l'actualité nationale ou internationale. Sans tout dévoiler, Radio B propose des ateliers d'éducation à l'information et aux médias. Elle offre ainsi une opportunité aux jeunes pour devenir des acteurs d'une information libre, vivante et accessible à tous. Là où elle a le plus de sens. Elle les encourage en tant que futurs citoyens à développer leur esprit critique et pourquoi pas à prendre en main les manettes d'une émission de radio. Dans cet épisode, on parle de pirates, de liberté d'expression, d'éducation citoyenne aux médias et à l'information, d'audace, d'initiatives en zone rurale, de légitimité à prendre sa place quand on est issu de la campagne et plein d'autres choses. Allez ! C'est parti ! Bonjour Elodie, merci de me recevoir dans les locaux de Radio B. Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Eh bien ça va, malgré la pluie, tout va bien et je suis bien contente de te recevoir.

  • Speaker #0

    Merci de me recevoir ici dans une vraie radio avec des vrais micros et un vrai studio d'enregistrement. J'ai eu envie de te rencontrer car tu es la directrice de cette radio qui est centrée sur le local, les initiatives dans le département de l'Ain, qui est un département rural. Et donc, comme mon podcast cherche à mettre en valeur celles et ceux qui font bouger la ruralité, ça me semblait naturel, totalement en phase, pour te solliciter et te rencontrer. Donc, Radio B, c'est une radio associative. La fréquence, on va la rappeler, c'est donc 90 FM, c'est ça ? C'est ça. Donc, la baseline de Radio B, c'est Les Bonnes Ondes. C'est une radio qui est bien connue des Burgiens. Elle fait partie du paysage radiophonique local depuis un bon bout de temps. Elle fait partie aussi d'un tissu associatif dans le département. 27 000 structures associatives au dernier comptage, ce qui place le département de l'Ain en troisième position des départements français en nombre d'associations. J'ai appris ça il y a quelques jours en préparant cet enregistrement. Mais ça montre la dynamique et l'esprit volontaire des habitants à s'investir dans des projets qui contribuent au vivre ensemble, à faire société. à se retrouver et à se relier. Je vais te laisser présenter plus en détail la radio, mais avant, est-ce que tu peux te présenter, raconter comment tu en es venue à faire de la radio ?

  • Speaker #1

    Oui, alors moi, je m'appelle Élodie Gadiolet, comme mon nom l'indique, je suis une purjue bressane. Les Gadiolets, il y en a pas mal sur la Bresse. Donc voilà, moi, j'ai grandi à Marsona, c'est un village à côté de Morvel en Bresse. J'ai fait mes études... à Bourg-Colissé et puis après je suis partie à Lyon, je fais des études de sciences politiques, j'ai fait Sciences Po à Lyon avec l'objectif à la base d'être critique de cinéma. Je voulais travailler dans des revues cinéma, style cahier du cinéma, les unrocks, j'étais passionnée par le média. Et puis après deux ou trois stages pendant mes études à Sciences Po, je me suis dit que ce n'était pas tout à fait pour moi l'exercice de la critique. Mais par contre, j'aimais bien le secteur culturel. J'aimais bien cet endroit où il se passe des choses, où on rencontre des artistes qui font des trucs improbables pour parler de choses hyper concrètes finalement. Donc j'ai réfléchi à comment je pouvais allier cette passion et mes études. Et j'ai poursuivi avec un Master 2 de gestion des entreprises culturelles. Je suis partie à Dijon pour le faire. Là, j'ai découvert aussi une ville que je ne connaissais pas avec une grande richesse culturelle. Beaucoup de choses qui étaient gratuites pour les jeunes, les étudiants. C'était vraiment super chouette. Je n'ai jamais autant vu de spectacle qu'à Dijon. Et j'ai poursuivi ce master, qui était un master pro, en faisant des stages dans le milieu culturel à Villeurbanne. Découverte d'une politique culturelle. Dingue en fait, puisque à Villeurbanne, l'accès à la culture est gratuit pour les habitants. C'est vraiment une volonté politique. À l'époque où j'y étais, le budget culturel était premier ou deuxième de la municipalité. Donc c'était assez épatant pour moi d'être dans ce milieu. Enfin voilà, puis il y a des grosses institutions à Villeurbanne, il y a le TNP. Donc je me suis spécialisée dans la gestion d'événements culturels. J'ai bossé pendant trois ans suite à mon master à la mairie de Villeurbanne. au service des affaires culturelles en lien avec le directeur de la fête du livre Jeunesse. Donc un univers pas du tout en lien avec la radio, pas du tout en lien avec le journalisme. Et c'est après une pause dans mon parcours professionnel, je suis partie neuf mois à Londres. C'est quand je suis revenue dans la Brest que je cherchais du boulot. Et en fait, c'est vraiment par hasard que j'ai découvert la radio. Alors moi, je la connaissais parce qu'en étant lycéenne ici, j'en avais entendu parler. Mais je suis devenue correspondante pour le progrès sur la rubrique loisirs et je suis venue faire un sujet sur la Diesel Company et le festival qu'elles organisaient à l'époque, Carbure en Seine. Et c'est en rencontrant Christine Larivière, la metteuse en Seine, que j'ai compris qu'elle était aussi coprésidente à l'époque de Radiotropique, l'association. Et ils recrutaient une personne. C'était nouveau, il y avait eu un changement de conseil d'administration et ils recrutaient quelqu'un pour gérer l'association. Alors la mission, ce n'était pas du tout de faire de l'antenne, c'était plutôt développer l'assaut, mettre en place des projets, aller sur du partenariat, etc. Ce qui correspondait un petit peu à ce que j'avais pu faire auparavant. J'ai postulé, je suis passée en entretien et j'ai été recrutée.

  • Speaker #0

    Et tu n'avais pas envie de retourner sur Villeurbanne ou Dijon ? Une ville de plus grande importance que Bourg-en-Bresse ?

  • Speaker #1

    En fait, quand on est revenu de Londres, on s'est posé la question avec mon conjoint de partir plutôt côté suisse. Un des soucis quand même du milieu culturel, c'est ce truc du réseau. Et je n'avais aucun contact à Genève, donc ça allait prendre vraiment beaucoup de temps pour que je puisse trouver la structure qui m'accueille et puis développer après mon réseau. Et puis il y a vraiment eu ce truc, être correspondante pour le progrès, et puis la rencontre avec Christine Larivière, et me dire, mais pourquoi pas, avec un super défi en fait, de partir d'une structure qui était là, dans le paysage, présente depuis les années 80, même un petit peu avant, et de se dire, qu'est-ce qu'on en fait maintenant, comment on la développe ? Enfin voilà, moi j'ai cet esprit-là, j'adore ça, avoir des idées et puis essayer de les développer.

  • Speaker #0

    On va enchaîner sur l'histoire de cette radio. Est-ce que tu peux nous raconter comment elle est née, comment elle a évolué ?

  • Speaker #1

    Elle est née à la fin des années 70. C'est trois étudiants de Bourg-en-Bresse qui se sont retrouvés pour pirater les ondes, puisqu'à l'époque, il n'y avait pas cette pluralité des radios sur la bande FM. Et un peu partout en France, il y a des jeunes plutôt, qui sont allés pirater les ondes et créer leur propre radio pirate. Et donc à Bourg-en-Bresse, ce qui s'est passé, trois étudiants qui ont réussi à capter la fréquence la plus proche de France Inter à l'époque. L'anecdote est vraiment rigolote, ce qui fait que les gens écoutaient France Inter et tout d'un coup ils entendaient trois gugus. Ils puisaient du rock, ils racontaient des âneries à la radio. Donc voilà, déjà gros exploit technique. Deuxième anecdote, ils se sont rejoints à un moment donné au-dessus du café chez la Jeanne. qui est très très connu à Bourg. En bref, c'était leur lieu de ralliement. Oui, c'était leur lieu de ralliement à Bourg. Voilà. Et donc, ça s'est su, en fait. Il y a eu une communication qui s'est faite autour de cette radio pirate. Et petit à petit, de 3, ils sont passés à 10, 20, jusqu'à arriver à être une centaine à un moment donné. Après...

  • Speaker #0

    Que des lycéens ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça a ramené pas mal de monde au fur et à mesure, parce qu'il y avait ce besoin de dire, ça on y reviendra, parce que ça, ça reste dans notre ADN, ce besoin de se dire, nous aussi, on a besoin de transmettre de l'information en tant que citoyen et de s'approprier un média. Il y avait aussi cette envie de diffuser de la musique qu'on n'entendrait pas sur les ondes classiques, on va dire, sur les médias mainstream. Et puis en 1981, c'est l'élection de Mitterrand. Donc il y a encore cet état d'esprit un peu festif autour du culturel. Et c'est Mitterrand qui autorise ces radios. Parce que vraiment, c'était interdit. Les trois étudiants, on les a retrouvés pour nos 40 ans. Ils ont été convoqués par les gendarmes. Il y a la gendarmerie qui se rendait chez eux. Enfin voilà, c'était vraiment... On n'avait pas l'égal.

  • Speaker #0

    On ne rigolait pas avec ça.

  • Speaker #1

    Non, on ne rigolait pas. Donc 80 Mitterrands arrivent au pouvoir et 82, l'association a l'autorisation officielle d'émettre sur la bande FM une autorisation qui est accordée par le CSA.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc là,

  • Speaker #1

    c'est le début de Tropique FM, d'une radio qui fonctionne à plein régime, avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de personnes qui viennent présenter des émissions, raconter des choses, diffuser de la musique. Il y a eu plusieurs lieux. En plus de cette radio, elle a bougé dans la ville. Elle s'est installée à un moment donné à la MJC. Elle a été ensuite au Monastère de Brou.

  • Speaker #0

    Ah oui, carrément, dans les murs.

  • Speaker #1

    Du côté des bureaux.

  • Speaker #0

    Monument préféré des Français.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est incroyable. D'accord. Donc elle était au Monastère de Brou jusqu'à arriver dans les locaux actuels dans les années 90.

  • Speaker #0

    Une radio qui est historique et qui raconte plein de choses, qui rejoint la grande histoire de la radio.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Elle fonctionnait essentiellement avec des bénévoles, où il y avait commencé déjà à se structurer quand même autour de professionnels. Comment ça se passait ? Comment ça se passe aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a eu différentes périodes en fait. Je crois que rapidement, les bénévoles et les fondateurs de la radio se sont rendus compte qu'ils avaient un outil assez important entre les mains et qu'il fallait peut-être le structurer un peu et aider à le développer. Donc il y a déjà eu en fait cette idée de mettre en place des ateliers de pratiques radio dans les années 90, il y a eu des emplois jeunes, enfin... Oui, il y a eu des salariés assez rapidement. Nous, on n'a rien inventé. C'est dans la poursuite de ce qui avait été lancé. Mais avec différentes périodes, différentes fluctuations et peut-être une stratégie autour des financements un petit peu moins développée qu'aujourd'hui. Mais aussi peut-être parce que moins en lien avec l'actu. Aujourd'hui, je pense que la plupart des structures associatives que vous rencontrez ou que vous allez rencontrer, il y a aussi cette logique d'avoir un... une stratégie financière en fait, puisque les subventions sont moins faciles à obtenir, il y en a moins déjà. Il faut aussi réfléchir à la partie développement de nos propres ressources.

  • Speaker #0

    Et donc comment fait Radio B justement pour fonctionner, pour investir ? J'imagine que le matériel coûte un billet, comme on dit. Comment ça se passe pour Radio B ?

  • Speaker #1

    Peut-être juste dire comment on est devenu Radio B ?

  • Speaker #0

    Ah oui, je vais aller un petit peu plus...

  • Speaker #1

    C'est une étape importante. parce que ça a pu marquer certains de nos auditeurs, nos auditrices et certaines personnes qui auraient gravité autour de Tropique FM. En fait, en 2013, il y a un changement de conseil d'administration assez important au sein de la radio. Et c'est avec ce nouveau conseil d'administration renouvelé qu'il y a aussi un questionnement sur l'avenir de la radio et notamment par le biais d'un DLA, un dispositif local d'accompagnement. En gros, c'est comme une espèce d'audit pour les associations. Et donc là, l'ASSO a la chance de recevoir une présidente de radio associative dans la région parisienne qui a travaillé avec le conseil d'administration, les bénévoles et les salariés de l'époque sur cette radio qui a questionné justement le nom Tropique FM. Donc elle a questionné quand même l'idée de l'ancrage territorial par le nom, ça sert à l'intéressant en termes de communication pour le coup, qui ne relie à rien en fait. Donc elle a questionné ça et puis elle a questionné les perspectives à venir pour cette radio qui avait déjà bien vécu mais qui allait poursuivre sa vie. Donc c'est là qu'il y a eu mon recrutement et l'idée de changer le nom. D'accord. Donc on a lancé un concours auprès de nos auditeurs, on a eu plein de propositions. Il y a eu Radio Marguerite, en lien avec Marguerite d'Autriche.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Radio Zing, puisqu'ici le lieu était un bar a priori auparavant. On a eu des radio à type. piques, enfin bon bref, plein de choses. On a fait notre trajet, on a proposé les dernières suggestions aux membres de l'assaut et en fait, on n'a pas réussi à avoir un nom qui est ressorti. Donc grosse galère. On s'est réunis en CA et on a fait il faut quand même qu'on change de nom parce qu'on l'a annoncé. Et là a surgi Radio B, le plan B. Le plan B, Radio B. Petite anecdote, nous on est une radio de catégorie A, c'est la radio associative.

  • Speaker #0

    D'accord. Comme associatif.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Du coup, on est parti sur A, B, et le plan B, et Bourg, et Brest, et finalement, tout le monde, il met ce qu'il a envie.

  • Speaker #0

    Ça fonctionnait, d'accord.

  • Speaker #1

    C'est ça. Après, ça fait dix ans, cette année, ça fait dix ans qu'on a changé de nom, 2014-2024, et on note qu'on a encore besoin de communiquer sur Tropique FM. Mais ce qui n'est pas du tout grave, en fait, parce que pour le coup, le nom a changé, mais les valeurs restent les mêmes. On est toujours une radio associative. On fonctionne toujours avec des bénévoles. On est toujours dans cette idée d'éducation populaire, citoyenne. On est toujours dans les valeurs d'ancrage, comme vous l'avez dit au début de l'émission, territoriales, d'aller vers l'extérieur, vers le maximum de personnes, des publics hyper différents. Ça, ça n'a pas changé. Simplement, le nom s'est peut-être un peu modernisé et peut-être un peu plus en lien.

  • Speaker #0

    Et l'association s'appelle toujours Radiotropique. On est dans une continuité mais avec un changement de nom. Alors, je reviens à ma question concernant les financements. Comment ça se passe pour exister et puis évoluer, se développer, sachant que les subventions pour la culture, c'est un peu plus compliqué.

  • Speaker #1

    Quand François Mitterrand a libéré les ondes et autorisé les radio-associatives, il a en parallèle créé un fonds spécifique qui s'appelle le Fonds de soutien à l'expression radiophonique. FSER, nous, dans notre jargon. Donc le FSER, c'est une subvention qui émane du ministère de la Culture et qui est directement adressée aux radios associatives. Donc on a ce fonds qui se divise en deux parties. Une partie qui va être une subvention de fonctionnement classique en lien avec notre budget annuel et une subvention qui s'appelle sélective. Sélective parce qu'elle va répondre à des critères en fait. et plus on va mettre en place d'actions, d'émissions, de productions en lien avec les critères choisis. Ça va être des critères autour d'actions éducatives, culturelles, de développement local, autour de l'environnement, de lutte contre les discriminations, de formation des salariés, de formation des bénévoles, de coproduction avec d'autres radios, etc. Plus on aura de points, plus on aura de points, plus on aura d'argent. C'est un énorme dossier. Avant, il déposait par la poste. Il faisait au moins 5 kilos. Je l'apportais chaque année. C'est un dossier annuel au mois d'avril.

  • Speaker #0

    C'est tous les ans.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, ça veut dire qu'il faut qu'on collecte une année de pratiques radio par le biais d'attestations, de conventions, de factures. C'est un gros travail de justification de tout ce qu'on fait à l'année.

  • Speaker #0

    J'imagine.

  • Speaker #1

    5 kilos à l'époque. Maintenant, on envoie tout en numérique. Alors c'est très fastidieux mais ça permet aussi de se rendre compte qu'on fait plein de choses. Et ce qui est intéressant, en 10 ans, moi j'ai vu l'évolution de cette subvention, on a de plus en plus de sous, alors je devrais peut-être pas trop le dire, mais ça montre aussi qu'on a de plus en plus d'actions en face de ces critères et ça c'est super chouette, c'est hyper valorisant aussi pour nous, la structure, pour l'ASSO globalement, pour nos bénévoles, les salariés, il y a vraiment ce travail qui est fait. Donc ça c'est une des premières sources de financement. Ensuite on a un gros soutien de la DRAC au Vergnier-Rhône-Alpes, donc c'est encore le ministère de la Culture, sur toutes nos actions autour de l'éducation aux médias. On est reconnu comme un média référent sur le département pour l'éducation aux médias, donc par le biais de la DRAC on intervient dans les collèges, dans les lycées, mais aussi dans d'autres structures, sur les territoires également. Et puis après, on a la subvention de fonctionnement de la ville de Bourg-en-Bresse. Et pareil, on dépend du service culturel à Bourg-en-Bresse. Et puis après, on va aller chercher des financements un peu à droite, à gauche, selon les appels à projets. Alors, il y en a qui reviennent. On est référencés comme un acteur de la politique de la ville pour des actions sur les quartiers prioritaires de la ville de Bourg-en-Bresse. Ça fait deux ans qu'on dispose d'un financement du FIPDR. C'est le Fonds interministériel pour la prévention de la délinquance et de la radicalisation. C'est un fonds qui va financer des actions que je mène au centre pénitentiaire à Bourg, ou en lien avec de la prévention, toujours de l'éducation aux médias et des théories du complot, parce qu'on a monté un partenariat avec les francas. On a des aides sur certains postes salariés, des aides Fonds ZEP ou du Fonds PEPS. Ça, c'est une aide spéciale. spécifiques pour les radios associatives et les métiers du spectacle. On essaye un petit peu d'aller à la pêche aux subventions, aux appels à projets, comme toutes les structures associatives en ce moment. Et puis après, il faut aussi développer, nous, notre parti fonds ressources propres. Et là, il y a la montée en puissance de nos ateliers radio où on est financé parfois directement par les structures qui nous font intervenir. Donc ça c'est pareil, monter en puissance depuis dix ans avec l'idée de recruter des personnes en face, des personnes qui sont formées à mener des ateliers auprès de publics scolaires ou autres. Et puis le deuxième axe, c'est l'axe éducation en médias, où là ça va être plutôt des ateliers autour de comment fonctionne l'information, qui sont les médias, les journalistes, etc.

  • Speaker #0

    Combien de salariés au centre Radio B ?

  • Speaker #1

    Depuis septembre 2024, on est six. Avec trois temps partiels et une étudiante en alternance.

  • Speaker #0

    Et combien de bénévoles ?

  • Speaker #1

    On doit être à une bonne cinquantaine, on approche peut-être les 60. Ce qui est plutôt chouette aussi, c'est qu'en 10 ans, on ne perd pas de bénévoles, contrairement à certaines assos qui tirent la sonnette d'alarme sur le fait que c'est difficile d'avoir des bénévoles. Nous, on a tout le temps des nouvelles recrues chaque année. Là, cette année 2024, on a lancé un appel à bénévoles et on a une dizaine de personnes qui ont répondu présentes. Donc plutôt chouette et des jeunes. Donc ça, c'est aussi hyper, hyper chouette. Parce qu'on sait quand même, il y a les chiffres sur l'Arcom qui rendent des rapports sur les pratiques d'écoute de la radio. On sait que les jeunes n'écoutent pas trop la radio et pourtant, on arrive quand même à les attirer à Radio B. Donc ça, on est super content.

  • Speaker #0

    Comment ça peut s'expliquer ? Est-ce que justement c'est parce que c'est une radio locale, qu'il y a une bonne visibilité par rapport aux actions qui sont menées localement ?

  • Speaker #1

    Il y a plein de raisons. Je pense qu'on est un média local pour les jeunes qui voudraient être journalistes. On est un média local assez accessible. Je pense que c'est un peu plus compliqué de rentrer dans l'équipe du Progrès, par exemple. Je pense qu'il y a peut-être un petit peu plus de contraintes. Les journalistes du Progrès ont peut-être moins de temps à passer avec des jeunes. Après, il faudrait leur demander, mais j'imagine. La Voix de l'Inse est peut-être un petit peu plus accessible, mais idem, c'est des grosses structures, c'est des gros médias par rapport à nous. Donc, c'est peut-être plus compliqué. Donc, nous, on est une porte d'entrée assez accessible sur ça. Et puis, pour la partie technique, pour les jeunes, en fait, c'est un terrain de jeu. Nous, on les met assez rapidement en studio devant la régie. Et puis, allez, on y va. Donc, c'est un bon endroit pour se tester.

  • Speaker #0

    D'accord. Il n'y en a pas un qui a eu envie de faire du podcast,

  • Speaker #1

    par exemple ? Il y en a un. Il y a un exemple qui est hyper concret. C'est Solène Anson qui vient de recevoir un prix de la Glo, je crois. Solène, elle a démarré la radio sur Radio B dans le cadre d'un stage d'été. Et en fait, on ne l'a pas lâchée, nous. On ne l'a pas lâchée. On lui a dit, mais il faut que tu me mettes bénévole. Elle a fait pendant deux, trois ans une émission autour du foot à l'antenne en autonomie complète. Et puis aujourd'hui, elle est journaliste. Elle bosse pour TF1, pour des chaînes nationales. Elle est passée côté télé. Mais voilà, elle bosse à Paris dans des grands médias autour de la question du sport, mais pas que.

  • Speaker #0

    C'est un bon tremplin si on est intéressé, attiré par ce type de métier. Auparavant, j'aimerais citer la présidente et le secrétaire général de l'association.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qui a été élu au mois de juin. Donc, on a un nouveau bureau qui a été élu en septembre. On a des coprésidents, nous, à Radio B. Une coprésidente qui s'appelle Diane Dupont et un coprésident qui s'appelle Rémi Arnault. Et puis ensuite, on a un trésorier. hyper actif et dynamique qui s'appelle Michel Celso et ensuite ils sont 7-8 à gravité autour de ces 3 personnes il y a un CA d'une dizaine de personnes c'est assez fort c'est notre volonté d'avoir un CA avec beaucoup de monde on se voit une fois par mois c'est mon espace de réflexion le CA et c'est vraiment chouette je pense que la façon dont l'association fonctionne il y a une autonomie des salariés je suis référente de l'équipe salariée... mais je suis tout le temps en lien avec le CA. Et ça, c'est hyper important. Ce n'est pas un lien pour contrôler le travail des salariés. Au contraire, c'est un lien pour me permettre d'avoir un endroit où réfléchir ou déposer parfois des petites demandes sur de la gestion RH, qui est quand même quelque chose de plutôt compliqué dans la vie, mais aussi sur les perspectives de développement. Enfin, voilà, on a vraiment ce Ausha dans le CA. Nous, on est dans un bâtiment qui a été acheté dans les années 90 par une SCI. dont l'association Radiotropique est actionnaire. Et ce bâtiment est un peu vieillot, pas très bien isolé, en tout cas pas en lien avec les normes en vigueur en ce moment. On a plutôt chaud l'été et froid l'hiver. Donc il y a une rénovation énergétique qui va être faite. Et on a la chance d'avoir un espace au bout de notre bâtiment qu'on va rénover aussi et transformer en salle d'activité. qui va nous permettre de recevoir les publics avec lesquels on travaille, donc les écoles, les collèges, les lycées, toutes les autres structures. Mais aussi, ça va être un lieu qu'on a appelé, dans le cadre d'une réunion stratégique avec nos bénévoles, le centre de ressources de l'expression citoyenne. Ouais, la classe, hein ? Et donc, l'idée, c'est de faire vivre ce lieu, alors à la fois de le rendre ouvert aux habitants de Bourg-en-Bresse, mais pas que, avec un espace qu'on a appelé médiathèque, aucune concurrence avec les médiathèques. Nous, l'objectif, c'est de présenter des médias alternatifs. Donc, il y aura peut-être un petit post ordi avec un abonnement Mediapart, un lien vers Reporters, vers des podcasts qu'on a envie de mettre en écoute, un abonnement à des revues alternatives, style la Revue 21, alternatives économiques, des médias comme ça. Et puis, on aimerait mettre en place aussi une programmation de saison autour de l'éducation aux médias, avec l'idée d'un vide. d'autres journalistes, d'autres médias, pourquoi pas la représentante de l'Arcom, des chercheurs-chercheuses sur le sujet des médias, etc.

  • Speaker #0

    Pas mal d'idées et ça c'est pour une finalité temporaire.

  • Speaker #1

    Travaux prévus en 2025.

  • Speaker #0

    D'accord, donc un beau mais gros projet aussi à mener. C'est ça. Alors concernant la ruralité, alors ce que je trouve intéressant, c'est que tu as pu travailler dans une grande ville, même si ce n'était pas en radio, ville urbaine, et donc tu peux avoir un œil intéressant. à apporter concernant le travail d'une association au milieu rural, a fortiori une radio, et puis le travail dans une grande ville. A ton avis, quels sont les avantages, les atouts d'être dans une zone rurale et, à contrario, les inconvénients ?

  • Speaker #1

    Un des avantages pour nous, Radio B sur le département de l'Ain, c'est qu'on est les seuls, quasiment, à être sur le créneau sur lequel on est. C'est-à-dire que, alors bien que les autres médias soient en train de développer ça, mais sur l'éducation aux médias et à l'information, on était quand même les premiers à travailler là-dessus dans l'un, les premiers à monter des ateliers de pratiques radio auprès des publics. Donc ça, c'est un avantage incommensurable. C'est sûr que ça nous a permis de développer tout ce qu'on avait pu développer en dix ans. Enfin, je veux dire, j'avais aucune limite, aucune barrière. Je veux dire, tout... Tout était découvert pour les personnes qui étaient en face de moi. Donc ça, c'est vraiment, vraiment chouette. L'inconvénient peut-être, mais c'est un inconvénient qui peut se surmonter, mais c'est que le département de l'Ain est hyper vaste et que du coup, nous, on a du mal à aller toucher toutes les zones du département. Alors déjà, sur notre fréquence, nous, on émet sur la bande FM que sur une partie du département, que sur la moitié ouest. du département puisque la moitié est, il y a trop de montagnes. Donc on ne va pas toucher par exemple au Yonah. Sur la bande FM, c'est sûr qu'on a ce souci-là. Le pays de Gex, c'est très loin d'aller dans le pays de Gex.

  • Speaker #0

    Oui, ça représente une bonne heure et demie, voire une heure trois quarts de voiture. C'est ça. Pour ceux qui ne connaissent pas le département.

  • Speaker #1

    On a quand même ce souci-là sur le département de Lens, c'est qu'il est hyper vaste et en plus avec des zones hyper différentes. C'est-à-dire que si on intervient dans la Dombe, on intervient dans la Bresse ou dans le Buget, ce n'est pas du tout la même ambiance, j'ai envie de dire. Ce ne sont pas du tout les mêmes contraintes, ce ne sont pas du tout les mêmes réalités. Et ça nécessite quand même un effort d'adaptation à chaque fois. On ne peut pas proposer les mêmes choses aux personnes parce qu'elles n'ont pas non plus les mêmes choses à disposition. Il y a des endroits où il y a déjà beaucoup de choses qui se passent, d'autres pas du tout. Donc c'est ça aussi à prendre en compte. Ça fait aussi le lien avec les financeurs parce que souvent les financeurs vont nous orienter vers ces zones où il y a moins de choses. Il faut aussi réfléchir à ça. Ça, ça peut être une contrainte.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous donner un exemple concret des différences ? Entre les différentes zones du département ?

  • Speaker #1

    Un exemple hyper concret, si on revient sur Ausha, Ausha, Bélinia, ces communes, il y a une demande politique d'aller intervenir sur ces zones. Il se passe moins de choses, par exemple, que quand on est à Bourg. Quand on est à Bourg-en-Bresse, au niveau culturel, l'offre est quand même énorme. Après, ça c'est aussi des échanges qu'on peut avoir avec plutôt le ministère de la Culture. Ensuite, on a des communautés de communes qui sont plutôt bien dotées du côté de la Plaine de l'Ain. On sait qu'il y a des financements qui permettent de vivre quasiment en autarcie sans qu'il y ait besoin de Radio B. Et puis, il y a aussi la présence de Lyon sur ces communes. Voilà, tout le secteur Miribel. Il n'y a pas forcément d'intérêt à aller là-bas parce qu'ils sont plutôt tournés côté Lyon. Donc voilà, il va y avoir aussi ces différences-là. Les habitants ne sont pas tournés vers Bourg-en-Bresse. C'est ça aussi. Notre zone d'implantation, c'est aussi Bourg-en-Bresse. Quand on intervient, comme on est intervenu au mois de juillet à Belay. Belay, pour moi, il n'y a aucun lien entre Belay et Bourg-en-Bresse. Je veux dire, on est arrivés dans cette... Moi, je ne connaissais pas trop ce secteur. J'ai eu l'impression de partir en vacances, d'être complètement dépaysée. Alors, c'est super chouette. En plus, la route pour aller là-bas, c'est magnifique.

  • Speaker #0

    On n'est pas très loin du département de la Savoie,

  • Speaker #1

    si je ne dis pas de bêtises. Eux, ils se tournent vers Chambéry. Voilà. Ils n'ont pas du tout le réflexe de voir ce qui se passe du côté de Bourg-en-Bresse.

  • Speaker #0

    On est en limite de département.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et nous, on construit nos actions, ce qu'on transmet comme informations à l'antenne. c'est plutôt centré Bourg-en-Bresse et Grand-Bourg-Caglo. Donc ça, ça va être une...

  • Speaker #0

    Et pourtant, Belay, ça commence par un B aussi, mais c'est vrai qu'on n'est plus tout à fait dans le département de l'Ain, n'en déplaise aux habitants qui sont attachés au département, mais c'est vrai que les habitudes des habitants ne respectent pas les limites d'un département et sont parfois effectivement plus proches ou se sentent plus savoyards ou lyonnais ou de Saône-et-Loire. que Bressan, enfin voilà, de Bourg-en-Bresse. À tes yeux, une radio associative en zone rurale, un acteur super important, une actrice ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr. Je pense que ça va le devenir. Ça devrait, en fait, le devenir de plus en plus parce qu'on entend beaucoup, quand on fait nos ateliers d'éducation aux médias, De toute façon, les médias, ils sont tous pourris. Les journalistes, ils racontent tous la même chose. La télé, c'est pas la même info. Enfin, on l'entend, ce message. On parle pas assez de nous sur le terrain. De toute façon, c'est toujours les mêmes sujets qui reviennent. Et bah, nous, c'est de dire, bah, écoutez-nous. Écoutez-nous, parce qu'en fait, nous, on est différents. Et globalement, en France, on a encore la chance d'avoir une pluralité des médias qui est assez importante. Donc, il faut aussi prendre le temps d'éteindre la télé et d'être curieux. Alors après, oui, ça nécessite un effort. Il faut avoir envie de faire l'effort.

  • Speaker #0

    Mais on parle du local, de ce qui se passe à côté de nous.

  • Speaker #1

    Un média associatif comme le nôtre qui a une volonté de donner la parole aux citoyens et même d'aller plus loin et de dire aux citoyens et citoyennes, vous êtes capables de vous-même produire de l'information à condition... de respecter bien évidemment des règles, vérifier votre information, ne pas raconter n'importe quoi, sourcer, essayer d'aller varier les points de vue. C'est ce qu'on fait, nous, dans nos ateliers. C'est un outil hyper puissant, en fait. Les citoyens et citoyennes devraient plus s'intéresser à ces médias associatifs parce qu'on est les seuls avec la presse régionale ou locale à être vraiment en lien direct avec eux.

  • Speaker #0

    Un média de proximité qui relie justement les gens entre eux, qui apporte une information, qui peuvent vérifier. Est-ce que toi, tu as une rencontre, une expérience marquante depuis ces dix ans que tu es chez Radio B ? Quelque chose que tu as envie de partager ? Oui,

  • Speaker #1

    il y en a plein. Moi, comme je t'ai dit au début, mon poste, je n'ai pas été recrutée pour faire de la radio. J'en fais. Je fais des émissions parce qu'en fait, une fois que tu es dans la radio, tu as envie de tester. Donc, je me suis formée petit à petit. Il y a eu plein de moments hyper chouettes. Nous, on a eu la chance de faire venir un journaliste qui bossait auparavant à France Culture, qui s'appelle Benoît Bouscarelle, qui était rédacteur en chef de France Culture et responsable du service politique. Donc vraiment une grosse pointure.

  • Speaker #0

    En effet,

  • Speaker #1

    oui. Il nous a accompagnés sur plusieurs années. Il venait faire des week-ends de formation pour nos bénévoles et auxquels les salariés ont... On avait trop envie de participer.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Et en fait, Benoît Bouscarelle, c'est un monsieur qui est rentré à France Culture sans avoir fait d'école de journalisme. Et ça, ça a été aussi pour moi une révélation, parce que j'avais un peu cette question de la légitimité. Est-ce que je suis légitime, moi, de parler dans le micro et faire des émissions de radio ? alors que je ne suis pas formée pour, que je ne sors pas d'une école de journalisme. Et lui, il est plutôt décontracté par rapport à ça, à dire, moi, je me suis formée dans une radio associative. J'ai pu rentrer à France Bleue et puis faire le tour des locales et puis après accéder à France Culture. Et en fait, c'est pas tant ça la question, c'est pas de savoir quel diplôme t'as et ce que t'as fait comme étude, on s'en fiche. L'essentiel, c'est de savoir faire le boulot correctement. Son message, il a été hyper marquant à la fois pour l'équipe salariée, dont je faisais partie, mais aussi pour nos bénévoles. Parce qu'il a donné confiance à plein, plein de nos bénévoles il y a quelques années et ils sont toujours là. Cette question de la légitimité, elle se pose moins. Le crédit apporté aux gens qui viennent de la campagne n'est pas top. Il y a quand même une reproduction aussi sociale entre le rural et le citadin qui est assez importante. Donc voilà, Benoît Bouscarelle, il a réussi à gommer ça. Puis maintenant, en fait, il ne bosse plus du tout à France Culture. Il est à Clermont-Ferrand. Donc il est retourné un peu sur, alors c'est une grande ville, mais sur le rural.

  • Speaker #0

    On n'est pas à Paris quand même. On n'est pas à Paris.

  • Speaker #1

    D'accord. J'aime beaucoup sa démarche.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. On invite les auditrices et les auditeurs à s'intéresser à cette personne avec un parcours relativement atypique et qui montre qu'il n'y a pas forcément besoin d'avoir un diplôme pour se lancer dans le journalisme ou dans la radio.

  • Speaker #1

    Simplement, il ne faut pas hésiter à se lancer. C'est ça aussi, je trouve, le message qui est intéressant et que j'aime propager depuis dix ans. En fait, on est tous capables de le faire, peu importe notre niveau scolaire. Moi, j'interviens au centre pénitentiaire à Bourg-en-Bresse, donc je me retrouve face à des hommes. qui ont des parcours de vie parfois un peu chaotiques, qui ont souvent été en échec scolaire ou en grosses difficultés à l'école. Quand je présente mes ateliers, je dis attention, il va falloir qu'on écrive. Il y a un gros travail d'écriture pour faire de la radio, mais on n'écrit pas comme à l'école. C'est l'inverse de l'école. On va écrire comme on parle. Donc déjà, quand on dit ça, ça rassure. Pour la radio, ce n'est pas important. L'essentiel, c'est de pouvoir vous relire. Et dès que je dis ça, je vois qu'il y a des personnes qui se détendent, qui se disent Ah ouais, déjà là,

  • Speaker #0

    ça va aller Il y a une barrière de l'éclat. Oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr. Et en fait, tant qu'on a quelque chose à dire et la rigueur de travailler sur ce qu'on a à dire et qu'on arrive aussi à faire le pas de côté sur ce qui est de l'opinion, notre point de vue personnel sur un fait, et ce qui est de l'info, ça aussi, c'est un gros travail. Et bien ça, c'est pareil, c'est intéressant et les gens sont capables de faire ce travail. Par contre, ça nécessite d'y passer du temps, d'être en accord avec le fait qu'il va falloir un petit peu se décentrer et se dire qu'on peut se tromper. que c'est pas grave, qu'on a le droit d'évoluer, etc. Ça, c'est intéressant aussi. Et ça, c'est quelque chose que j'ai aussi appris en 10 ans, là, réfléchir sur ça, sur soi, sur les a priori qu'on a pu avoir à tel moment, sur telle info, et se nourrir. C'est ça aussi qui est chouette dans ce travail, en fait. C'est qu'on rencontre plein, plein, plein de monde et les personnes nous apportent plein de choses extraordinaires. Enfin, voilà, c'est vraiment chouette. Et moi, j'aime beaucoup... être remise en question tout le temps. Avoir des certitudes et puis en fait me rendre compte mais oui, non, mais en fait, j'avais pas du tout compris comment ça marche, peut-être qu'il faut que je me réinterroge par rapport à ça Et ça, c'est nos bénévoles, c'est les personnes qu'on interview, c'est les gens qu'on a en atelier qui, parfois, vont nous poser des questions tout à fait innocentes et on va se dire oui, c'est vrai qu'en fait, ils ont raison là-dessus, je fais ça en pilote automatique, mais ouais, je devrais peut-être me questionner sur ça

  • Speaker #0

    Ouais. Est-ce que tu penses qu'en zone rurale, il y a une espèce de complexe vis-à-vis des personnes qui habitent dans les grandes villes ? À être légitime justement, à prendre aussi le micro, à pousser les portes et à se mettre en valeur ? C'est peut-être ça, se mettre en valeur, se mettre dans la lumière.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est lié au milieu rural ? Peut-être. Peut-être parce que dans les médias, on va dire mainstream, le rural c'est l'amour est dans le pré. et des reportages un petit peu classiques au JT à 13h même si le JT je trouve a évolué les 100 péternels reportages sur il n'y a plus la poste dans le village qu'est-ce qu'on va faire ça donne quand même une image du Riral assez cliché, alors après sur France Inter il y a une émission le 20 midi et 2 sur les initiatives de territoire moi je trouve ça hyper chouette ce genre d'émission c'est un peu ce qu'on fait nous dans les radios associatives que j'essaye aussi de faire bah voilà

  • Speaker #0

    Il y a plein de choses.

  • Speaker #1

    Il y a une richesse. C'est génial. Et je pense que le rural, là, est en train de monter en puissance.

  • Speaker #0

    La revanche du rural.

  • Speaker #1

    C'est ça. Simplement, parce que ce que tu vois avec ton podcast, il faut qu'on apprenne à communiquer et qu'on apprenne peut-être aussi, nous, à avoir confiance en nous et nous dire qu'il n'y a pas que Paris. En fait, on est capable, on le sait, on le sait qu'on est capable de faire des grandes choses. Il faut qu'on apprenne peut-être à les vendre. cas à communiquer sur ce qu'on fait faire.

  • Speaker #0

    Justement, en termes de communication, super transition. Une radio, elle est là effectivement pour transmettre des messages, pour valoriser des actions, comme on l'a dit, parler d'initiatives locales, etc. Mais elle, la radio, comment elle fait pour se faire connaître, se démarquer et puis prendre sa place dans le paysage et radiophonique et médiatique ? Et locales et régionales ?

  • Speaker #1

    Comme tu l'as dit, on a la chance d'avoir les ondes qui sont notre puissance de frappe. Après, on a un gros, gros, gros travail de com sur être écouté, en fait. Ce n'est pas le tout d'avoir les ondes et d'avoir l'accord du CSA-Arcom pour diffuser pendant cinq ans sur cette fréquence. Ça, on va dire que c'est plutôt facile, entre guillemets. Ça fait plus de 40 ans que ça dure et que l'Arcom nous fait confiance. Donc, on peut se dire que c'est bon, c'est bien parti. Mais maintenant, savoir qui nous écoute et comment ils nous écoutent et quelles cibles, etc. Toutes ces questions-là, si tu veux, dans les radios associatives, elles ne se posent pas tellement. Parce que comme on l'a dit tout à l'heure, nous, on dépend de subventions. On ne vend pas de publicité. On n'a pas besoin d'aller voir des clients en disant On a 3 millions d'auditeurs entre 7h et 9h les matins. On est la première matinale de France. On n'a pas besoin de faire ça. Je dis, on ne vend pas de publicité, on en vend un petit peu. Nos clients nous demandent les chiffres, etc. Mais on ne les a pas. En tout cas, nous, Radio B, on ne paye pas Médiamétrie pour avoir accès aux chiffres et pour être cité dans les sondages. Juste un petit rappel, Médiamétrie, c'est un sondage quand on entend que France Inter est la radio numéro un le matin, ou que Energy est la radio la plus écoutée, je ne sais pas quelle radio. Ces radios ont payé un sondage qui s'appelle Médiamétrie. C'est un sondage qui se fait par téléphone. Ils vont téléphoner à des gens. et leur demander quelles radios ils écoutent entre 7h et 9h. Et ils vont lister certaines radios. Les radios qu'ils vont lister, c'est les radios qui auront payé. Donc autant vous dire que nous, on n'est jamais listé. Ces chiffres-là, ils ne sont pas très parlants. McVille, de temps en temps, fait un article pour donner les scores médiamétriques des radios. Bon, nous, on est les derniers. On ne va pas cacher cette info. On est les derniers selon ce sondage. Ça démotive un peu l'équipe salariée quand le chiffre tombe. Ça démotive les bénévoles s'ils tombent dessus. Moi, ça ne me démotive pas parce que ce que je dis, c'est qu'on communique aussi par notre relation de proximité. On sait qu'on est, encore une fois, les références sur la partie atelier, éducation et médias. Et on le voit dans le concret, c'est que là, nos agendas sont remplis. L'équipe salariée, on intervient tous en atelier en plus de notre travail du quotidien. Et que ça se remplit encore et encore depuis dix ans. que sur ça, je ne suis pas du tout inquiète. Donc ça, c'est pour la communication, on va dire, de proximité. Après, comme je te l'ai dit tout à l'heure, on a changé de nom il y a 10 ans et on a encore besoin de parler de Tropic FM. Donc ça montre bien que notre processus de communication sur la nouvelle identité de la radio, il est encore en cours de construction. Sur ça, on n'est pas très fort. Parce qu'aussi, on n'a pas une salariée ou un salarié dédié à ça. La com, c'est un métier. Un métier qui prend beaucoup de temps.

  • Speaker #0

    pas dire le contraire. Et ça,

  • Speaker #1

    les gens à l'extérieur, ils ne sont pas souvent au courant de ce métier qui nécessite aussi des compétences. Il faut savoir comment tu communiques, comment tu vends quelque chose, un message, une identité, un produit à un public. Ça, c'est un gros travail. Et nous, on n'a pas le temps pour le moment de le faire. Alors, on le fait un peu chacun, chacune dans la radio. Les salariés se mettent un peu là-dessus. Et les outils qu'on utilise, c'est les outils classiques. Facebook, on a lancé un compte Instagram. Et puis après, on essaye de temps en temps de faire des communiqués de presse, comme toutes les assos, pour dire, il se passe tel événement ou telle action mériterait que vous communiquiez dessus.

  • Speaker #0

    Vous parlez des actualités de la radio.

  • Speaker #1

    Après, on a quand même la difficulté, et là, ça, c'est le bémol, c'est que comme on est un média, les autres médias n'ont pas forcément envie de communiquer sur un autre média. Donc, ce n'est pas forcément hyper simple d'avoir un article dans la presse, par exemple.

  • Speaker #0

    La presse ayant elle-même peut-être parfois besoin de communiquer sur son titre, pourrait comprendre que les autres aussi ont besoin de communiquer ?

  • Speaker #1

    On rentre peut-être un peu dans une logique de concurrence. Pour certains médias locaux, il y a peut-être cette idée de pourquoi on communiquerait sur un autre média. On peut l'entendre. Après, ce n'est pas tous les médias. On a des liens aussi avec certains journalistes qui font qu'on arrive parfois à avoir des sujets. Mais ça va être plus sur nos actions de terrain, quand on va mettre en place un atelier, typiquement à Belay. Belay cet été, on a une journaliste de la Voix de Lens qui est venue faire un reportage parce qu'on est aussi sur quelque chose qui va rentrer dans eux, leur ligne éditoriale.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Alors moi, ce qui m'intéresse en tant que professionnelle de la com, c'est le côté aussi réseau. Tu connais beaucoup de monde, la radio est en relation avec beaucoup, beaucoup de monde. Ça passe aussi par ça, la communication. Ce n'est pas forcément la communication formelle, mais c'est aussi le boucherolle, les relations. C'est parler de son métier. d'éduquer au métier du journalisme. Et ça aussi, ça fait que Radio B est connue de plus en plus. Oui,

  • Speaker #1

    et puis on peut d'ailleurs noter que parmi nos bénévoles animateurs d'émissions, on a quand même une vingtaine d'assos. Donc ça veut dire qu'on a effectivement un gros réseau. Ça va de la GLCA à la DEA. à la MCC, en passant par l'Office municipal des sports. Enfin, je ne peux pas tous les citer. J'espère qu'ils me pardonneront s'ils écoutent ce que je n'ai pas cité.

  • Speaker #0

    27 000, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Mais on a beaucoup de salariés de ces structures associatives qui viennent à la radio pour des temps d'antenne. Et ça, oui, c'est sûr, tu as raison, sur le truc réseau, c'est pareil. Ça a été un travail aussi depuis 10 ans, en fait, à faire connaître. Perso, je suis un peu la vitrine de la radio, parce que c'est moi qui vais aux réunions. de partenariat avec les institutions, les autres dirigeants. Donc c'est aussi mon boulot d'essayer de montrer ce qu'on sait faire, nos capacités. Et oui, je trouve qu'on a aussi gagné là-dessus, c'est qu'on est aussi reconnus comme un média et comme une asso qui a un impact ici à Bourg-Cambresse, enfin j'espère.

  • Speaker #0

    Une dernière question, c'est une question que je pose traditionnellement à mes invités pour cette saison. Si je te donnais une baguette magique, qu'est-ce que tu aimerais modifier, changer, améliorer, supprimer peut-être ? Pour les radios associatives en général, pour Radio B en particulier.

  • Speaker #1

    Revenir au sujet qui fâche, la partie financière. Je trouve que pareil, en dix ans, on se rend compte que... Il y a de moins en moins de subventions de fonctionnement qui permettent d'alléger l'état d'esprit des dirigeants associatifs, mais plus en plus de subventions d'appel à projet qui vont être sur une année et qui sont à renouveler chaque année et qui demandent beaucoup de temps administratif, de bilan, de redéposer un projet et d'incertitude en plus, parce qu'on n'est pas sûr qu'il soit renouvelé d'année en année. Si j'avais une baguette magique, moi, ce serait transformer globalement le fonctionnement politique avec des lignes politiques beaucoup plus claires, avec un programme chiffré, avec des objectifs à atteindre. En fait, ce que nous, on nous demande quand on dépose une demande de subvention, et que nous, on est capable de faire à hauteur d'une association d'assist salariés. Donc, je pense que c'est possible de le faire à hauteur d'un État. Encore faut-il le vouloir.

  • Speaker #0

    Bon, ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup, Élodie. C'était fort intéressant, fort instructif. Et puis, je souhaite encore de belles années à Radio B.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Au revoir. C'est ainsi que ce podcast s'achève. Merci pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a plu, qu'il vous donne envie d'en parler autour de vous, de le partager. Rendez-vous dans un mois pour découvrir le prochain épisode. D'ici là, vous pouvez consulter mon site www.glc-du6com.com slash podcast. Ma page est dédiée aux notes backstage, info inédite, sur ce podcast. À très bientôt !

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