- Speaker #0
Bienvenue dans Confidence d'entrepreneur. Ici on vous dévoile de l'intérieur ce qu'un entrepreneur traverse lors d'une opération marquante de son parcours. Je suis Thomas Fertin, entrepreneur et surtout dirigeant du cabinet de fusion et acquisition Conseil Finances et Transmissions. Chaque premier mardi du mois nous revenons avec un invité entrepreneur sur son parcours tout en faisant un zoom sur une problématique ou une opération qu'il ou elle a dû traverser. Cela peut être une reprise familiale, une transmission, un dépôt de bilan ou bien même le retournement d'une entreprise. Aujourd'hui, je vous présente une femme de conviction. Je suis fier d'enfin accueillir une femme à mon micro, et pas n'importe laquelle. Fabienne Delahaye est la fondatrice et propriétaire exploitante du Salon d'une Mène in France, qui a lieu tous les ans à Paris et qui accueille plus de 1000 exposants et 100 000 visiteurs. On va parler du comment on crée un salon, de la fameuse histoire de l'œuf et de la poule, entre avoir des exposants pour attirer les visiteurs et inversement, et comment on gère un salon sur toute une année alors qu'il a lieu 4 jours dans l'année. On va aussi parler du Made in France, d'industrie, d'entrepreneuriat dans le monde de l'événementiel. Je m'adresse aux parisiens qui nous écoutent, qui représentent 20% de nos auditeurs. Cet épisode sort le 4 novembre et le salon du MIF Expo est ce week-end, alors n'hésitez pas à y faire un tour, porte de Versailles. C'est gratuit si vous téléchargez vos billets directement sur le site. J'ai un deuxième message encore plus important pour mes auditeurs, je souhaite inviter beaucoup plus de femmes entrepreneurs. Et c'est pas une chose facile, alors aidez-moi en me suggérant des invités ou carrément... en proposant à des femmes que vous connaissez de me contacter afin que je puisse enfin rééquilibrer les forces sur ce podcast. Je compte sur vous. On vient de passer le cap des top 50 podcasts business en France, alors continuez à liker, commenter et à diffuser nos histoires autour de vous. Je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour Fabien.
- Speaker #1
Bonjour Thomas.
- Speaker #0
Merci beaucoup de nous recevoir aujourd'hui dans tes bureaux, à ICI Moulineau, dans la maison du Made in France. Avant de commencer, je voudrais remercier Gilles Ataf, le président d'Origine France Garantie, qui nous a mis en relation. avec qui on a fait un super épisode sur le déclin de l'industrie textile française, malheureusement, mais sur le rebond de l'industrie française. Et c'est ça qui nous intéresse.
- Speaker #1
Formidable, Gilles, c'est un ami, je l'adore. On l'adore, je ne connais personne qui n'aime pas Gilles.
- Speaker #0
Il est incroyable. L'épisode s'appelle « Le phénix du Made in France » parce que c'est quelqu'un qui a su énormément rebondir. Et j'encourage tout le monde à aller écouter cet épisode. Gilles Attaf, président d'Origine France Garantie. Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter rapidement, s'il te plaît ?
- Speaker #1
Alors, je suis Fabienne. De la haie, en tout cas, ce sont les noms qu'on m'a donnés. J'ai créé le salon du Made in France, MIF Expo, il y a une douzaine d'années. Avant, j'étais dans de grands groupes de com, Publicis et Vivendi. J'ai créé avec un associé une société d'organisation de salons. Et il se trouve que quand j'ai souhaité créer le salon du Made in France, mon associé n'y croyait pas du tout. Il ne croyait pas du tout à ce salon, à sa décharge. Personne ne croyait au salon du Made in France et au Made in France en général. Dans le meilleur des cas, c'était considéré comme ringard et dans le pire comme nationaliste. Donc, il y a quelques années, le Made in France n'avait pas la cote qu'il peut avoir aujourd'hui. J'ai créé donc ce salon en 2012 et en novembre se tiendra la 13e édition du salon, les 6, 7, 8, 9 novembre prochains.
- Speaker #0
Comment tu résumerais ton parcours en une phrase ?
- Speaker #1
En une phrase.
- Speaker #0
Ou en un mot ?
- Speaker #1
En un mot, oui. C'est peut-être plus facile. Sinon, je peux faire une phrase longue à la prouste. Peut-être un esprit assez libre et une recherche assez viscérale de liberté. En réalité, je pourrais résumer en une phrase, en quelques mots, mon parcours. D'ailleurs, aussi bien privé que professionnel, c'est « essaie de dépendre le moins possible des autres, dans la mesure du possible » .
- Speaker #0
De dépendre le moins possible de son banquier aussi, ou pas ?
- Speaker #1
Aussi, de tout le monde. dépendent le moins possible des retraites, de subventions. de l'assurance maladie, essaye de dépendre le moins possible. Peut-être parce que j'aime maîtriser les choses. Quand tu dépends des autres, tu ne maîtrises plus. Et puis peut-être par manque de confiance dans les différents systèmes qu'on peut proposer. Je me dis, au moins si je... C'est peut-être une erreur d'ailleurs. C'est peut-être une erreur, mais en tout cas, ça fait partie vraiment de ce que je suis, ça. Cette recherche de liberté, sans même savoir que je le voulais. Mais j'ai compris un jour... que ça faisait partie de mon ADN, en fait.
- Speaker #0
Ok. Comment tu résumerais ton métier à un enfant ?
- Speaker #1
Alors là, ça va être plus qu'une phrase, si j'ai l'autorisation. En fait, d'abord, j'expliquerais c'est quoi un salon ? Pourquoi on fait un salon ? Un salon, et ça d'une manière générale, pour tout le monde. Un salon, c'est la rencontre d'exposants, donc d'entreprises qui veulent vendre la plupart du temps, ou faire de l'image, ou communiquer sur leur entreprise ou leurs produits. Et le visiteur, c'est quelqu'un qui veut ou bien acheter pour un salon au grand public, ou bien découvrir des professionnels de son secteur. Dans le cas du Made in France, les exposants sont des fabricants, ou des marques qui fabriquent sur le territoire. Ce sont les exposants, il y en a mille. Les visiteurs sont des Français, nous tous, qui souhaitent, par leurs achats, participer à créer de la richesse sur le territoire, et qui se disent, je vais acheter une paire de chaussettes Made in France. C'est un emploi dans les Vosges. par exemple, auquel je participe. Je participe à la création de cet emploi.
- Speaker #0
Et ton rôle à toi ?
- Speaker #1
Mon rôle à moi, c'est d'orchestrer ce salon, puisqu'en fait, on part de rien à la base. D'ailleurs, on a créé ce salon, comme tous les salons que j'ai pu créer, parce que ce n'est pas le premier, j'en ai créé sept ou huit. Le salon du Made in France, en fait, au départ, on l'a créé ex nihilo, c'est-à-dire qu'en un, vous avez besoin de savoir est-ce qu'il y a des clients ? Est-ce qu'il y a des clients, est-ce qu'il y a des exposants qui sont prêts à vous faire confiance, à exposer, surtout il y a 12 ans pour la première édition, qui sont prêts à exposer, qui sont prêts donc à payer un stand en vous faisant confiance, c'est-à-dire en pensant qu'ils sortiront plus riches et que leurs produits auront plus de notoriété à la fin du salon que lorsqu'ils ont débuté ?
- Speaker #0
Tu vois, moi j'ai vu une interview de toi qui m'a beaucoup intéressé, c'était le wine business il me semble. Le Wine Business Club, où tu disais que tu étais partie du besoin. Par exemple, pour le salon du taxi, le besoin de l'exposant, c'était d'arriver à rentrer en contact avec les chauffeurs de taxi. Par essence, ils n'ont pas de bureau, pas forcément de site internet, etc.
- Speaker #1
Ça, c'est vrai pour le salon de taxi. Alors, les salons que j'ai créés, enfin, la raison pour laquelle j'ai créé ces différents salons, ce n'est pas toujours la même raison. Effectivement, le salon de taxi... C'est né d'une idée comme ça. À l'époque, j'étais commerciale, je prenais pas mal le taxi. Et je me disais, tiens, quelqu'un qui veut vendre un produit à un taxi, comment il fait ? Parce que ça peut être un artisan, un boucher, un boulanger, vous avez une enseigne, vous pouvez, même si c'est difficile et qu'il n'y a pas forcément le patron dans la boutique, en tout cas, il y a la possibilité de l'approcher. Dans une entreprise, vous avez un organigramme, il y a aussi la possibilité de l'approcher. Je me suis dit, un taxi, en fait, il est par nature. Mobile, donc difficile à joindre. Et je me suis dit, le salon, c'est le produit idéal de communication pour proposer aux fournisseurs du taxi. Parce qu'en fait, je me suis dit, si c'est difficile de joindre des taxis, comment les fournisseurs font pour vendre quelque chose au taxi ? Les véhicules, les équipementiers, les enseignes lumineuses, les banques, les assurances, les logiciels. Enfin, il y a tout un tas de... Il y a un réseau de fournisseurs pour les taxis. Et donc, je me suis dit, le salon... c'est vraiment l'endroit idéal pour que cette rencontre se fasse. C'est comme ça qu'est née l'idée et ça a bien marché. C'est un petit secteur. Et d'ailleurs, c'est un salon que j'ai vendu pour pouvoir créer le salon du Made in France. J'ai vendu tout ce que j'avais pour pouvoir créer ce salon. Alors, pour répondre à ta question, le Made in France est un petit peu différent. C'est-à-dire que je suis moins partie d'un besoin que d'une situation économique par rapport au pays. Je fais partie de cette génération où j'ai fait des études d'économie. Et où on m'a appris que l'industrie s'était terminée, que la richesse devait être créée par les produits à haute valeur ajoutée, le service, IT, etc. Et OK, why not ? Sauf que je m'aperçois, des années plus tard, que le système ne fonctionne pas. Et que la désindustrialisation amène toujours plus de pauvreté, en fait, de désertification des territoires. Tu parlais de Gilles, Gilles en parle très bien de tout ça. Je ne vais pas revenir sur tout ce que tout le monde dit dans l'écosystème du Made in France. Par contre,
- Speaker #0
c'était très novateur en 2012.
- Speaker #1
Alors oui, c'est bien pour ça que personne n'y croyait. Et donc, justement, moi, je me suis aperçue à force de lectures dans des journaux économiques et pas que, à force de documents, de reportages sur l'appauvrissement de certains territoires qui avant étaient riches, sur le chômage structurel qu'on connaissait en France. Et je me suis dit, mais ce n'est pas possible. Qu'est-ce qui fait ? qu'on produit ailleurs ce qu'on savait faire ici, et qu'on laisse tous ces friches-là, tous ces savoir-faire, comment c'est possible qu'un pays si riche de savoir-faire, on arrive à dire, non, non, finalement, on arrête tout, on produit ailleurs, achetez moins cher, toujours moins cher, et le moins-disant, finalement, économiquement, sera le mieux pour vous, pauvres consommateurs que vous êtes. Là, je me suis dit, c'est bizarre, ce modèle, il ne fonctionne pas. Il ne fonctionne pas, puisqu'on devrait avoir plus de richesses, ce n'est pas ce que je vois. Et ce n'est pas parce que les gens achètent moins cher, qu'à la fin, ils sont plus riches, puisque vous achetez moins cher, mais vous n'avez plus d'argent. Votre pouvoir d'achat, en fait, a diminué parce que vous êtes, par exemple, sans emploi, parce que le territoire dans lequel vous étiez a été désindustrialisé. Ça veut dire que vous cherchez des emplois de service où ? Dans les villes. Donc, les loyers augmentaient parce que cette désindustrialisation a provoqué la désertification des territoires, a provoqué un afflux important dans les villes, faisant augmenter le prix au mètre carré, etc. Enfin, il y a une espèce d'effet papillon. délétère qui fait que ça je sais pas pourquoi un jour je me suis dit en fait j'ai quand même appris des âneries à l'école d'ailleurs c'est marrant parce que je pense aux petites digressions aux prospectives en général dans tout ce que j'ai appris au niveau économique à l'école il n'y a pas une prévision qui 20 ans plus tard s'est avérée juste c'est
- Speaker #0
terrible on va dénoncer mais t'as fait tes études où ?
- Speaker #1
non mais c'est j'ai fait à Sorbonne et Dauphine ça va
- Speaker #0
Tu sais ce que tu dis Henry Ford il disait Il payait plutôt bien ses ouvriers Et tout le monde lui disait Pourquoi est-ce que tu payes bien tes ouvriers La création du Fordisme Comme pas un enfant de coeur Tous mes ouvriers auront les moyens d'acheter une Ford T Et donc en fait ils vont auto-alimenter la machine Et en fait, c'est ce que tu expliquais tout à l'heure. C'est que si tu donnes de l'argent à tes ouvriers, tes ouvriers vont consommer. Et comme ils vont consommer, tu vas produire. Et c'est un cercle vertueux.
- Speaker #1
La machine, on l'alimente, mais en Chine, en Inde, on l'alimente ailleurs. Alors, pourquoi pas ? D'ailleurs, il y a une classe moyenne qui, là-bas, est née, qu'on a perdue en France, en réalité. Alors, on pensait, à l'époque, les analystes disaient, oui, mais les emplois perdus dans l'industrie... vont être compensées par les emplois de service. Ça n'a pas été le cas, c'était le cas pour à peu près 20-25%, donc le compte n'y est pas. Et autre chose auquel on n'a pas pensé, c'est que la productivité dans l'industrie est plus importante que dans le service. Et quand vous créez un produit fabriqué sur le territoire, vous créez trois fois plus d'emplois. Et vous créez par ailleurs des emplois de service. Donc c'est un emploi industriel, c'est plus d'autres emplois industriels. Ça s'est frappé au coin du bon sens, parce que si... Par exemple, je ne sais pas, vous faites des jeans, je dis n'importe quoi, vous avez besoin d'un prestataire pour peut-être faire la coloration, une partie pour faire les boutons, etc. Donc, vous faites travailler d'autres prestataires, d'autres fabricants. Quand le produit est importé, fini, toute cette partie-là, déjà, elle n'existe plus, d'une part. Mais vous faites aussi travailler des emplois de service, des fiscalistes, des avocats, des comptables, etc.
- Speaker #0
Le resto du coin qui a besoin de faire bouffer les ouvriers.
- Speaker #1
etc. Donc... C'est très créateur d'emploi. Alors qu'un emploi de service crée un emploi de service. Donc, toutes ces interrogations, tous ces paramètres m'ont amenée à me questionner et à me dire, tiens, qu'est-ce que toi, tu peux faire d'utile et en même temps d'agréable ? Ton métier, c'est d'organiser des salons. Comment je pourrais faire la promotion de ces entreprises qui fabriquent sur le territoire, qui créent de la richesse en France, qui participent à préserver les emplois et la planète ? et si on les mettait un peu sur le devant de la scène. C'est un petit peu né comme ça. Et puis, il y a eu un autre petit paramètre, mais pas des moindres. C'est qu'il se trouve que je voulais acheter, justement, c'était en l'occurrence des couverts Made in France. Et je me suis faite avoir, je me suis rendue compte que j'avais acheté au prix du Made in France. Je ne m'étais pas suffisamment renseignée, mais j'avais acheté justement sur un salon des produits qui n'étaient pas fabriqués en France. Et alors, c'est très, très drôle parce que je me suis dit, mais j'ai eu comme un sentiment de trahison. en me disant, non, je suis prête à payer plus cher, mais là, ce n'est pas cool. Et en fait, il y a des histoires de marques qui n'ont pas été déposées, etc. Maintenant, je sais, maintenant, je saurais. Et heureusement, quand même, que je sais. C'est des Loyoles que tu as achetées ? Oui, exactement. Mais je ne savais pas du tout. Qui n'ont jamais déposé la baie. Absolument. Et là, je me suis dit, il y a un sujet. Il y a un sujet de, un, faire la promotion des entreprises qui fabriquent en France et, deux, faire en sorte que pendant quelques jours, en un lieu, on puisse réunir le maximum de fabricants ... Et qui puissent non seulement se faire connaître, vendre, inviter les journalistes, inviter les politiques et leur montrer, écoutez, voilà ce qu'on peut trouver sur le territoire. Et ce sont des gens qui vraiment participent à créer de la richesse ici et maintenant. Et j'ai moi-même été étonnée par la diversité des produits qu'on trouvait encore en France. C'est vrai qu'en 2012, c'était un...
- Speaker #0
Tout petit peu tôt, et d'ailleurs, ce que je disais au début de cet entretien, c'est que l'associé avec lequel j'étais partie au départ, on était deux pour créer un certain nombre de salons, n'a pas cru au projet. Donc moi, j'ai vendu tout ce que j'avais, j'ai tout mis sur ce salon du Made in France, sachant que pendant trois ans, j'allais perdre de l'argent, donc il fallait bien que je le finance.
- Speaker #1
Alors, on va justement zoomer là-dessus un petit peu. Le salon du taxi, donc tu as vendu tes parts, donc tu avais 50%. Ça représentait quoi à peu près en termes de chiffre d'affaires, de rentabilité ? Entre guillemets, qu'est-ce que tu as abandonné ?
- Speaker #0
Enfin,
- Speaker #1
vendu, plus exactement.
- Speaker #0
Alors, ça remonte maintenant. Ça remonte le taxi. C'était un chiffre d'affaires autour des 600 000 euros, à peu près 600-700 000 euros. J'ai tous les chiffres en tête. Il y avait une bonne marge, parce qu'il n'y avait pas besoin, contrairement aux emplois de Made in France, de faire des grandes campagnes de grand public. Pas besoin de... C'est un salon pro. Puisque c'est un salon pro. Et donc, c'était facile d'avoir un fichier ciblé à des prix et des coûts extrêmement raisonnables. Et donc, on avait une marge de 50% à peu près. Donc, c'était un salon qui marchait bien, même si c'était une niche. C'était un salon qui marchait bien, mais il y en avait d'autres. En fait, il y avait le 100U Taxi, il y avait un autre salon qu'on a vendu d'ailleurs. Je ne sais plus à quel moment ça revendrait tout ça. Et donc, j'ai vendu, moi, mes parts, la moitié de mes parts de la société. Il n'y avait pas que le taxi dedans, il y avait d'autres choses.
- Speaker #1
Ah oui, il y avait d'autres salons.
- Speaker #0
Et en fait, j'ai tout mis sur le sein du Made in France. Je croyais à ce salon et j'ai eu raison, en fait.
- Speaker #1
Alors ça, on va y revenir que tu as eu raison, mais comment est-ce que tu t'es dit, c'est quoi cette envie de liberté ? Je veux le faire, il ne veut pas le faire, tant pis. Je vends et je prends mon autonomie.
- Speaker #0
Je pense qu'il y avait un sujet. C'est très bizarre. Je me suis dit, ce salon, je pense que... Je suis peut-être un tout petit peu en avance, mais c'est parce qu'en fait, je pars d'un principe assez simple, c'est d'ailleurs ce qui m'anime quand je vends, c'est que je me dis, moi, je suis comme les autres, ni plus ni moins. Et donc, si cette idée me vient à l'esprit, c'est que c'est dans l'air. Je ne vois pas pourquoi, moi, aujourd'hui, je m'intéresse particulièrement au Made in France, alors je ne me posais pas la question il y a deux ans. Donc, comme je suis lambda, ça veut dire que c'est forcément un sujet intéressant. C'est un peu comme ça, et donc j'y ai cru. Parce que, vous savez, c'est un peu comme les prénoms. Vous pensez donner un prénom super original à vos enfants, vous apercevez que la moitié de la classe, elle m'aime. Vous voyez ? En fait, et vous ne vous avez pas copié. C'est que, je ne sais pas, c'est dans l'air.
- Speaker #1
Et pourtant, tu as anticipé un peu, tu as été avant le phénomène Made in France qu'on a eu.
- Speaker #0
Oui, mais je pense que, voilà, petit à petit, ça va prendre. Et donc, ça va peut-être être dur deux ou trois ans. Mais j'étais persuadée qu'il y avait un sujet. Alors, je ne me lance pas non plus sans réflexion. Ce que j'ai fait, d'ailleurs, c'est ce que je conseillerais à... C'est le seul conseil que j'aimerais d'ailleurs à quelqu'un. Ce que j'ai fait à chaque fois que j'ai lancé un salon. Alors avant, comment je l'appelle ? Le logo, la promo, la com, etc. Chercher des financements. J'oublie. Ce n'est vraiment pas mon sujet premier. Mon sujet premier, c'est est-ce que quelqu'un est prêt à payer pour ce produit ? Chiffre d'affaires. Pas investisseur, chiffre d'affaires. Est-ce que quelqu'un... est prêt à acheter un stand. Est-ce que ce que j'ai à lui proposer, ça intéresse quelqu'un ? Et là, c'est ton téléphone. Tu cherches une entreprise qui fabrique en France, c'est quand même possible de trouver un fichier. Et tu vois comment ça marche. Et là, tu t'aperçois. Parce que c'est un bon moyen de savoir, alors même si ça te prend six mois quand même, mais c'est un bon moyen de savoir, est-ce que c'est une bonne idée ? Est-ce que c'est une fausse bonne idée ? Parce que quand tu entreprends quelque chose, c'est bien d'être un peu pugnace, mais c'est fâcheux de ne pas comprendre, quand c'est une mauvaise idée, que c'est une mauvaise idée.
- Speaker #1
De t'obstiner, oui.
- Speaker #0
et de s'obstiner quand il n'y a pas de marché. Et j'ai vu qu'il y avait un marché. J'ai vu que le marché n'était pas très riche, mais j'ai vu un intérêt. J'ai vu que, ah bah oui, ça m'intéresse, oui, si ce n'est pas trop cher, ah bah oui, si vous m'aidez à vendre. Et puis, j'ai vu de la, je ne sais pas, comme une lumière, enfin quelque chose d'enthousiasme.
- Speaker #1
Et là,
- Speaker #0
j'ai su qu'il y avait un sujet.
- Speaker #1
Comment tu arrives à convaincre des gens, enfin des usines, des producteurs, alors que t'as pas la queue d'un visiteur pour l'instant
- Speaker #0
Alors, de toute façon, c'est toujours plus difficile de lancer la première édition d'un salon. J'ai beaucoup plus souffert avec 70 exposants ou 78 exposants la première année et 15 000 visiteurs qu'aujourd'hui avec 1 000 exposants et 100 000 visiteurs. C'était beaucoup plus dur. J'ai moins de mal à trouver 1000 exposants aujourd'hui que la première fois 78. Donc, convaincre, ce n'est pas facile. Mais on y parvient. La chose la plus importante, c'est donner confiance à l'autre. Parce qu'on ne vous connaît pas. Je n'avais aucune notoriété sur le Made in France, mais j'avais quand même de l'expérience sur le salon. Ça faisait 10 ans que j'étais dans l'organisation de salon et que je pouvais prouver par A plus B qu'on n'avait jamais planté un salon. ça pouvait être un avantage. Mais je crois qu'on a eu les bons arguments, les bons prix, et on a trouvé les 78 exposants en 8 ou 9 mois, avec Amandine, justement, qui est encore aujourd'hui dans l'équipe. Parce que ce n'est pas je, c'est nous. Et Amandine a été d'une grande efficacité dans la recherche d'entreprises exposantes. D'ailleurs, le salon s'appelle « Salon du Made in France » . Et la société créée s'appelle Adèle. Et Adèle, parce que je m'appelle Delahaye, et le A, c'est le A d'Amandine, en fait, qui m'a suivie. Elle était dans la précédente entreprise que j'ai quittée, j'ai vendu mes parts pour créer ce salon. Amandine m'a suivie, et d'où le A de Adèle. On les a trouvées. On les a trouvées, mais je ne sais pas si là, j'espère qu'il n'y a pas trop d'auditeurs qui sont mes exposants, parce que je ne vais pas les rassurer. C'est qu'en fait, le salon avait lieu le 1er en novembre à l'Espace Champéret. c'était en novembre, septembre Je ne savais pas si j'allais pouvoir le maintenir, le salon. Ah oui ? Ah oui, parce que j'avais, honnêtement, 15 exposants. C'était intenable.
- Speaker #1
Quelle est l'astuce commerciale que tu as utilisée pour arriver à convaincre toutes ces personnes-là, finalement ?
- Speaker #0
Qu'on allait trouver... Alors, moi, j'avais quand même un budget et je savais que je perdais de l'argent. Donc, on a vendu. Il était hors de question de faire des stands gratuits. Je ne crois pas à la gratuité. Enfin, non seulement je ne crois pas, mais je pense que ça a des effets pervers et délétères. Mais j'ai vendu. Pas cher, c'est-à-dire que le risque pour l'entreprise était faible. Si vous prenez un stand entre 500 et 1 000 euros et que vous avez l'espoir de vendre pour 5 à 10 000 euros, vous prenez le risque. Enfin, il y a 78 exposants qui prennent le risque. Et ça s'est très très bien passé. On a pris une agence de presse. Alors moi, je bossais déjà avec l'agence Flag, qui est spécialiste du Made in France, que je conseille. Je conseille l'agence Flag à toute personne, toute entreprise qui veut faire un peu de notoriété. Parce qu'ils m'ont eu tous les JT, ce qui a fait venir beaucoup de monde. Alors, concomitamment, il y a eu en plus, en 2012, l'arrivée d'Arnaud Montebourg, qui était ministre à l'époque du redressement productif et qui, lui, a fait du Made in France son combat. Et ça m'a aidé. Il ne m'a pas aidé en tant que telle sur le salon. Il a aidé tout l'écosystème du Made in France et d'un sujet qui était... ce que je disais dans le meilleur des cas ringard et dans le pire des cas nationaliste, le fait que Montebourg, gouvernement socialiste, s'empare de la cause, on pouvait déjà moins nous traiter de nationalistes. Et les médias se sont emparés du sujet. Et le podcast aujourd'hui que vous faites sur Made in France, il y a 15 ans, vous étiez peut-être pas nés, mais il y a 15 ans, vous ne l'auriez pas fait.
- Speaker #1
15 ans, j'étais né quand même. C'est très gentil, mais j'étais né.
- Speaker #0
Ça a commencé là et j'étais là au bon moment.
- Speaker #1
Mais il y a une vague du podcast. Moi, quand j'ai eu cette idée, il y en avait quelques-uns et aujourd'hui, il y en a un par semaine qui sort. Et j'ai quelques confrères qui en font des très bien, d'ailleurs. Mais c'est vrai qu'il y a cet aspect prénom où la moitié de la classe a le même prénom, finalement.
- Speaker #0
Voilà, c'est ça.
- Speaker #1
C'est amusant.
- Speaker #0
En tout cas, on a su trouver les...
- Speaker #1
Mais comment est-ce qu'on arrive à jongler ? Parce que le business model, il est quand même sur deux faces. Il y a d'un côté les exposants qui payent pour avoir un stand. De l'autre côté, on leur vend des visiteurs. Les visiteurs, on leur vend des stands intéressants. Déjà, on vend deux choses qui peuvent être conjointes. Et au milieu, il faut avoir une salle, un hall d'exposition qui coûte quand même un certain prix. Très cher, s'ils nous entendent.
- Speaker #0
Ils connaissent leur prix, vous savez.
- Speaker #1
Et voilà, comment est-ce qu'on arrive à balancer, à jongler avec ces trois balles qui peuvent être potentiellement antinomiques ? Parce qu'on peut savoir qu'un producteur fait de la camelote et se dire, moi j'ai besoin de vendre mon stand, par exemple.
- Speaker #0
Alors, il y a plusieurs sujets. L'essentiel, effectivement, c'est de trouver les visiteurs. Pas n'importe quel visiteur, des visiteurs consommateurs. L'exposant, il ne veut pas avoir des curieux. Le visiteur, oui, en lui vend, entre guillemets, je vais y revenir, le fait qu'il y ait une certaine diversité de produits et qu'il va découvrir des choses et que ça va être intéressant pour lui de venir. Mais tout est fait sur le salon pour favoriser l'acte d'achat. Et à commencer, justement, par, d'une part, des invitations gratuites. On en envoie 200 000. des invitations gratuites. Et d'autre part, le remboursement pour celui qui n'a pas d'invitation, ce n'est pas open bar, il n'a pas d'invitation, il doit s'acquitter d'un droit d'entrée de 10 euros qu'on rembourse au premier achat. Donc, quand vous payez 10 euros, si vous n'achetez pas, vous perdez 10 euros. Si vous achetez, vous les rentabilisez, si je puis dire. Donc, ça a beaucoup favorisé l'acte d'achat. D'ailleurs, ça, ça a été aussi un point dans les arguments. Ça n'existait pas, personne n'a jamais fait ça. D'où l'intérêt de travailler avec quelqu'un comme Amandine. Un jour, on discute et je lui dis, ce qui serait bien, c'est rembourser le droit d'entrée à un visiteur qui achète. Comme ça, ça incite. Mais bon, ce n'est pas possible. Elle me dit, oui, pourquoi ? Et c'est ça le truc. Et on l'a fait et c'était possible. Parce que l'idée, ce n'était quand même pas de rembourser des gens qui n'avaient pas donné 10 euros. Il fallait faire attention. Parce que c'est arrivé, on nous rembourse 10 euros. Non, non, vous ne les avez pas donnés. Il fallait être sûr que le...
- Speaker #1
Que le mécanisme fonctionne bien.
- Speaker #0
Voilà, sans aucune erreur et ça fonctionne très bien. Donc le visiteur, même s'il n'avait pas beaucoup d'exposants, aujourd'hui il y en a mille, donc il y a tout type de produits, tout secteur d'activité, des produits à tous les prix, pour vraiment toutes les bourses. Donc c'est plus simple aujourd'hui de convaincre le visiteur de venir sur le salon parce qu'il va vraiment voir une vraie richesse. Et puis il est intéressé. Ce que nous disent tous les exposants, c'est que le visiteur qui vient sur le salon est un visiteur assez curieux. Il demande avant de parler prix. Le visiteur demande comment c'est fait, par qui c'est fait, où c'est fait, comment ça se passe, etc. Donc, il y a vraiment le goût de la préservation du savoir-faire. Il faut trouver ses visiteurs, évidemment. Mais sur la première année, il y a eu évidemment des campagnes de pub. Mais sur la première année, il y a eu ça, cette recherche de visiteurs qui pouvaient s'intéresser au Made in France. C'était beaucoup plus difficile d'ailleurs la première année que les autres années. Parce que où aller ? Où faire une campagne ? Maintenant, on a appris.
- Speaker #1
mais d'ailleurs on a eu 15 000 visiteurs on en a 100 000 aujourd'hui comment est-ce qu'on arrive à savoir qu'il faut dimensionner le hall comment on sait qu'il y a 15 000 visiteurs parce qu'il faut le savoir, tu venais du B2B donc tu avais quand même une petite idée du nombre de visiteurs etc etc,
- Speaker #0
là tu te lançais dans le B2C c'est pour ça que mon partenaire il avait pas voulu me suivre il m'a dit tu te lances dans le B2C c'est de la folie mais j'ai en fait j'ai appliqué, ça aussi on m'a dit c'est impossible c'est pour ça que je l'ai fait Merci. En fait, j'ai appliqué un modèle B2B à un salon B2C. Normalement, un salon B2C, grosso modo, c'est le cas de beaucoup de salons que je connais. Vous avez le chiffre d'affaires fait par les entreprises, mais une bonne partie du chiffre d'affaires réalisé par les visiteurs qui paient un droit d'entrée. 10 euros, 20 euros, 30 euros. Moi, je me suis dit, si on obère le pouvoir d'achat du visiteur, il ne va pas acheter, ou pas suffisamment. Et donc, les exposants, ils ne reviendront plus. Moi, je ne veux pas faire du one-shot, je veux vraiment faire un salon dans la durée. Donc, il faut que je trouve un moyen pour que les exposants reviennent, parce qu'ils voient des journalistes, parce qu'ils voient des politiques. Voilà, c'est rentable. En fait, je voulais créer le grand rendez-vous de la profession. Donc, pas juste une foire où on achète, on vend. Oui, on achète, on vend, on voit aussi des professionnels, on discute avec d'autres exposants, on peut élaborer des stratégies avec des partenaires, on voit des politiques, on voit des journalistes. c'est le grand rendez-vous. D'ailleurs, aujourd'hui, on nous dit que c'est la grande cousinade. Il n'y a pas d'autre salon dont on parle de cousinade comme ça. Et quand il y a eu le Covid, autre digression, la digression d'une digression d'une digression. C'est le but du podcast. Quand il y a eu le Covid, l'un des exposants fidèles, Labonal, d'ailleurs, qui a fait 100% des salons, il ne m'a pas raté, je l'appelle en disant le salon est annulé, non pas par faute de combattants parce qu'on nous a interdit. en octobre 2020, on nous dit. Le salon, il ne peut pas se tenir. Plus aucun salon n'a le droit de se tenir. Je préviens donc un certain nombre de clients, dont la Bodnale, qui me disent « Ah mais ce n'est pas possible, nous c'est le grand rendez-vous. Moi nous on en profite, comme ils sont en région, on en profite à Paris. Tout le monde se voit, les cousins, la famille, c'est le grand rendez-vous là. On se voit tous. » Sur le salon, on ne peut pas doubler, c'était drôle. Et ça, je pense que c'est ma plus grande fierté justement, c'est d'avoir réussi à faire un endroit de grand rendez-vous, vraiment, du Made in France, sans oublier achat-vente, sans oublier le nerf de la guerre. Et aujourd'hui d'ailleurs, il y a de plus en plus de professionnels qui viennent, de la distribution, français, il y en a quelques étrangers aussi, qui viennent pour sourcer, pour organiser des corners. Made in France, dans leur boutique, ils viennent sourcer sur le salon. Donc, c'est grand public, c'est B2B, c'est le grand rendez-vous aujourd'hui.
- Speaker #1
Pour se rendre compte un petit peu, la première édition, c'est quel engagement financier pour toi ? Entre les RH, les salaires ?
- Speaker #0
Je me souviens que j'ai perdu 300 ou 400 000 euros, mais je ne sais plus combien ça va. En fait, il y a eu très peu de chiffre d'affaires. C'était un petit salon, c'était Espages-Champerey, 78 exposants. Il y a trois grands coûts. dans un salon, grosso modo. C'est le hall.
- Speaker #1
C'est inévitable.
- Speaker #0
La communication. La communication, notamment affichage métro, bus, la com. C'est-à-dire comment... En plus,
- Speaker #1
tu le faisais déjà en novembre à l'époque ?
- Speaker #0
J'ai toujours fait en novembre.
- Speaker #1
Oui, donc juste avant Noël. Donc tout coûte une fortune en communication.
- Speaker #0
Tout coûte une fortune, mais c'était important justement pour être un peu les premiers où vous faites des cadeaux.
- Speaker #1
Pour faire les cadeaux de Noël,
- Speaker #0
oui. Donc Noël, c'était une date importante. et puis on voulait utiliser le 11 novembre pour avoir, parfois ça tombe le samedi ou le dimanche donc c'est pas pratique, mais quand ça tombe le lundi ou le vendredi, ça permet d'avoir 3 jours, le salon c'est sur 4 jours, ça nous permet d'avoir 3 jours consécutifs non travaillés samedi, dimanche, lundi ou vendredi samedi, dimanche et on a un jour, c'est important d'avoir aussi un jour entre guillemets travaillé pour avoir aussi les professionnels, donc mais c'était quoi la question ?
- Speaker #1
C'est hyper intéressant parce que tu vois je l'avais pas vu venir celle-là pour le coup du début novembre, comme ça, tu as potentiellement un jour férié qui se promène au milieu. C'est pas mal. Non, la question, c'était l'enjeu financier, tu as dit, 300-400 000 euros de pertes. Oui,
- Speaker #0
voilà, qu'on a perdu. On a perdu de l'argent sur les, à peu près, 3-4 premières années. En revanche, je n'ai pas voulu avoir d'investisseurs autres. J'ai 100% des parcs.
- Speaker #1
Tu avais pu emprunter, quand même ?
- Speaker #0
Oui, voilà, il y a eu, c'est ça, il y a eu des emprunts, il y a eu l'argent que j'avais de la boîte que j'avais vendue, les parcs que j'avais vendus, un peu de cavalerie Je m'en suis sortie. En fait, je savais très bien...
- Speaker #1
Tu avais prévu de perdre cet argent ? Autant d'argent, je me sens.
- Speaker #0
Oui, oui, oui. Je savais, mais alors, j'ai réussi à faire de la cavalerie. Je dis des choses que je ne devrais vraiment pas dire. Mais d'un salon sur l'autre, avec les accomptes d'un salon sur l'autre, j'arrive à avoir... J'ai réussi pendant 3-4 ans à avoir une sorte de fond de roulement en m'appuyant sur les accomptes des exposants. Aujourd'hui, je rassure toutes les entreprises qui exposent. Il n'y a plus du tout... tout besoin de faire ça. Tout va bien.
- Speaker #1
Oui, alors aujourd'hui, tes chiffres sont disponibles en ligne, pour ceux qui sont curieux. Aujourd'hui, t'as plus besoin de faire ça. Moi, ça m'intéresse qu'on parle de ça. T'as décidé de le faire toute seule. Tu es seule au capital de ta société. Tu savais que t'allais cramer quelques centaines de milliers d'euros. T'as pas atteint le million, je pense ?
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
Aujourd'hui, il y a plein de gens qui lèvent des fonds rapidement. Récemment, j'ai un dirigeant d'entreprise qui m'a dit, moi, si je me lève le matin pour perdre de l'argent à la fin de l'année, ça sert à rien une entreprise qui perd de l'argent, moi ça ne m'intéresse pas je veux forcément gagner, avec le climat actuel on est en juillet 2025 pas simple il y a des gens qui n'acceptent pas de perdre de l'argent pour eux ça ne rentre pas dans la maîtrise comment est-ce que toi tu t'es dit je vais passer du B2B au B2C je vais faire un salon qui sera au mieux has been au pire nationaliste et je vais accepter de perdre un demi-million d'euros et c'est pas grave parce que je sais que j'ai une bonne idée comment est-ce que tu arrives à se mettre dans cet état d'esprit ou alors tu ne l'avais même pas visualisé si si Merci.
- Speaker #0
En fait, là où je me fais suffisamment confiance, c'est que je sais très bien que si je sais que j'étais capable de m'arrêter et de ne pas m'arrêter si ça me semblait évident que l'idée n'était pas bonne. Mais j'avais besoin de preuves pour savoir que l'idée n'était pas bonne. Or, j'ai eu que des preuves du contraire. c'est-à-dire que 78 exposants première année 150 deuxième année c'est-à-dire que la deuxième année j'ai perdu de l'argent parce que j'ai fait c'est-à-dire plus là de communication parce que je voulais quand même mettre un gros coup. Que je suis partie de Despaches-Champerey, je suis arrivée à Porte de Versailles, donc c'était encore plus cher, que j'ai recruté. C'est-à-dire que je perdais de l'argent parce que j'investissais et pas parce que le produit était... Parce que mon chiffre d'affaires, il était triplé. Je continuais à perdre de l'argent parce que j'investissais, mais pas parce que je n'avais pas de chiffre d'affaires. Or, là encore, je pars toujours du chiffre d'affaires. à partir du moment où tu as des clients tu y vas, je trouve plus sain d'avoir des clients et d'investir plutôt que d'avoir le double d'argent par des fonds, lever de d'argent, mais que derrière, vous n'avez pas suffisamment de clients. Ce n'est pas un modèle, ce n'est pas un schéma qui m'intéresse. J'ai besoin de savoir que j'ai des clients. Sinon, j'ai l'impression de ne servir à rien en plus. Levé des fonds pour lever des fonds.
- Speaker #1
La première ligne du compte de résultat, c'est le gifle d'affaires. Si tu n'as pas ça, tu n'as pas le reste. C'est évident.
- Speaker #0
Oui, mais c'est quelque chose qu'on oublie.
- Speaker #1
Que trop de gens oublient.
- Speaker #0
Je trouve qu'on oublie beaucoup. Beaucoup pensent que l'alpha et l'oméga, c'est lever des fonds. Alors, c'est sans doute vrai pour l'IA, etc. Et puis pour l'industrie qui a besoin de gros capitaux. Mais l'alpha et l'oméga, c'est... Et d'ailleurs, partout. Est-ce qu'à un moment donné, il y a des clients qui sont intéressés par ça ? Il faut être très humble, d'ailleurs. Il ne faut pas se dire, ah bah ouais, c'est mon idée, donc forcément ça intéresse quelqu'un. Non, c'est... Est-ce que tu as des clients ? Et la seule façon de le savoir, c'est de le vérifier. Et ça, la première année, je l'ai vérifié avec 78 clients. Mais quand tu passes de 78 à 150 ou 180 dès la deuxième année, ça veut dire que c'est lancé. Ça veut dire que oui, ça intéresse. Et puis j'avais doublé. les deux 500 euros, c'était 1000 euros. Mais je savais qu'il fallait qu'à 1000 euros, de toute façon, je ne pouvais pas être rentable. Ça, je le savais. Mais à partir du moment où je continuais à développer, à avoir toujours plus de clients, je savais qu'à un moment donné, il faudrait payer le vrai prix, qui est le cas aujourd'hui, mais qui n'était pas le cas à ce moment-là. Et en fait,
- Speaker #1
ça s'est fait comment ? Au fur et à mesure, tu as rééquilibré par rapport à un vrai prix de marché ? Ou tu t'étais fixé un objectif d'exposant ?
- Speaker #0
Alors, un objectif d'exposant plutôt. C'est-à-dire qu'il fallait qu'on soit plus de 500. En fait, pour avoir des tarifs qui tiennent la route. Parce que c'est cher d'organiser un salon à Paris. Je ne voulais pas être à 500 ou 600 euros le mètre carré. Donc, le choix est simple. Ou bien tu es très cher, ou bien tu joues sur la quantité et tu essaies d'avoir plus de clients. Parce qu'en fait, il y a des coûts fixes qui sont les mêmes, notamment en com. Le problème de la communication, c'est que quand tu prends une campagne à plusieurs centaines de milliers d'euros, que tu aies trois exposants ou mille, ta campagne, tout coûte le même prix. Donc, tu as intérêt. à avoir suffisamment de clients pour absorber.
- Speaker #1
À partir de 2016, donc c'est à peu près là où tu as atteint la rentabilité, finalement, tu étais à 155 exposants ?
- Speaker #0
Non, plus que ça. Je devais être déjà à 300, 400.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Tu sais, on est arrivé à 1 000 depuis... Et là, j'arrête, en fait. On ne veut pas avoir plus pour l'instant. J'ai des raisons. 2012, 78, 150, très vite 300, 500, 800. Ça a été assez exponentiel. C'est pour ça que je savais que... Que je ne me trompe pas.
- Speaker #1
Et aujourd'hui, tu fais rester à 1 000, pourquoi ? Pour monter en qualité d'exposants ? Ou parce que, au bout d'un moment, c'est trop d'investissement ?
- Speaker #0
Non, par souci d'honnêteté et de qualité. C'est-à-dire que je ne pense pas, je ne suis pas certaine en tout cas, ils font un nombre de visiteurs proportionnel au nombre d'exposants. D'ailleurs, tu vois, on était 78-80, 15 000 visiteurs. Quand on a fait un salon à Bordeaux, il y avait 10 000 visiteurs sans exposants. Enfin, tu vois, il y a des ratios. Là,
- Speaker #1
1 000,
- Speaker #0
1 100 000. 1 %. Grosso modo, ça peut être. Mais si je passe à 1 500 exposants, je ne suis pas du tout certaine d'avoir en contrepartie la même augmentation des visiteurs. Et ça, je ne souhaite pas. Ça, c'est la première chose. Et puis la deuxième chose, pour garder quand même cette convivialité, cette grande cousinade du made in France, je pense qu'il faut qu'on soit quand même de taille humide. En revanche, j'aimerais bien... développer, peut-être avoir plus de grands industriels à la limite, qui ne seraient pas là pour vendre, mais de voir des avions, de voir des bateaux, de voir tout ce qu'on est capable de faire en France. Ça, ça m'intéresserait, comment on fait une bombe nucléaire. Non, mais tout ce qu'on sait faire, tout notre génie, comment on pourrait le mettre en scène ? Ce serait le salon du savoir-faire. Mais là, ce ne serait pas pour vendre. Donc là, c'est différent. Je n'ai pas besoin d'un nombre de 200 000 visiteurs. Peut-être que ce type de développement-là est possible, mais je ne souhaite pas avoir plus de 1000 exposants actuellement.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu retiens de ton parcours entrepreneurial à ce stade, finalement ? Au-delà de la liberté, qu'il faut croire en ses idées ?
- Speaker #0
Pas forcément, parce qu'il faut être capable. Le pire, je trouve que le pire, ce n'est pas de croire à son idée. Je pense que le pire, c'est d'accepter d'avoir une mauvaise idée et de l'arrêter. quand il est encore temps. Je pense que c'est très dur, ça.
- Speaker #1
Tu t'étais mis des garde-fous ?
- Speaker #0
Oui, mais dès la deuxième année. C'est de 78 exposants. J'étais restée à 78 exposants, j'arrêtais. C'était sûr. Oui, bien sûr. Donc, j'ai oublié la question. Qu'est-ce que...
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu retiens de ton parcours ?
- Speaker #0
Qu'est-ce que je retiens de mon parcours ? Moi, je suis assez heureuse. Je suis assez heureuse. Je suis heureuse par nature, déjà, parce que je trouve qu'en plus, plus on vieillit, plus on a intérêt à être heureux, parce que franchement... autant profiter de ce qui nous reste. Mais plus sérieusement, je suis assez heureuse d'avoir réussi à monter ce salon auquel personne ne croyait. Je trouve ça dingue. Parce que... C'est un salon de dingue. Non mais vraiment. C'est-à-dire, il y a une ambiance, j'en ai fait plein des salons. Ce salon est... C'est...
- Speaker #1
Une grande cousinade.
- Speaker #0
Voilà, exactement. Non mais est-ce que tu connais un seul salon pour lequel on parlerait de grande cousinade ? Ça n'existe pas. Il n'y a que le salon du Made in France.
- Speaker #1
Est-ce que tu as eu d'autres idées de salons ? Depuis ?
- Speaker #0
Ah, depuis, oui.
- Speaker #1
Et pourquoi tu ne t'es pas lancée ? Parce que ça te prend trop de temps celui-ci ?
- Speaker #0
J'ai un fils de 20 ans, tu sais ce qu'il dirait ? La flemme.
- Speaker #1
Après, si tu as de quoi t'occuper suffisamment, etc. Enfin, c'est quand même un... On n'en a pas trop parlé, mais le rétro-planning sur une année, on va dire que le jour 1, c'est la fin du salon, finalement.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Ou ce n'est pas juste.
- Speaker #0
En fait, oui. D'ailleurs, le rétro-planning correspond à des métiers différents, en réalité. Et on aura fait tous les métiers du salon, parce que nous, on fait tout. On fait aussi bien les plans, la logistique, la commercialisation, ce qu'on ne fait pas et ce qu'on délègue à des entreprises qui sont en France. C'est la comptabilité, l'informatique, les standards téléphoniques, les choses comme ça. Mais sinon, tout le reste, on le fait nous. Si on part de la fin du salon, donc le 9 novembre pour le prochain, tout le monde est en vacances la semaine d'après. Ça commence par des vacances, en fait. Notre activité commence par des vacances. Et ensuite, en fait, on reprend un peu ce qui est basique, ce qui a été, ce qui a moins été, etc. Et on fait le plan ici, en interne. D'ailleurs, 15e digression. Quand il y a eu justement le Covid, c'est en ça que j'ai une équipe qui n'est vraiment pas comme les autres. Je ne suis pas sûre que ça existe chez aucun organisateur de salon. Quand il y a eu le Covid, l'équipe, alors notamment, je vous ai parlé d'Amandine, mais il y a Léa aussi. En fait, j'ai deux bras droits. Avec moi, ça fait trois. En fait, on a trois bras. C'est Léa et Amandine. Quand il y a eu le Covid et que donc on ne pouvait pas faire de manifestation, elles m'ont dit, écoute, c'est une bonne occasion. Est-ce qu'on ne pourrait pas faire une petite formation AutoCAD ? AutoCAD, c'est la formation, le logiciel d'un architecte pour pouvoir faire les plans soi-même. Il n'y a pas un commercial d'organisateur de salon qui fait cette formation-là. Des fois, c'est des bureaux d'études qui vont faire les trucs. Et elles n'ont plus d'attendre, là aussi, de dépendre de quelqu'un. Et donc, on fait ça en interne maintenant. Donc, pour répondre à ta question, on fait ça. Les plans, suite à nos vacances, en fait. Donc, on fait les plans pour le nouveau salon, la nouvelle plaquette commerciale, la vidéo. Alors ça, ça prend quand même plus de temps, puisqu'il y a quelqu'un qui vient filmer, qui interroge les exposants, et en fait, 3-4 minutes. Parce que je trouve que c'est bien de faire une plaquette sous forme de vidéo, c'est plus ludique. Et donc là, on commercialise la partie 1, on commercialise le salon pour l'année d'après. Et donc ça, à partir de janvier, en fait, une fois qu'on a fait tout ça, les débriefs, c'est décembre. Donc janvier, on attaque vraiment la première semaine de janvier. Et là, c'est grosse bataille navale. Tout le monde veut les stands les mieux placés sur à peu près un mois, deux mois. Et là, il y a 50% du salon qui est vendu. Là, c'est vraiment toute la partie commerciale. La partie com commence petit à petit à reprendre un petit peu de vie. On fait des petits sponsors, mais pas du tout les mêmes qu'à partir de septembre. Là, c'est beaucoup d'argent. On fait des réels, etc. On anime. Et tout ça, c'est de janvier à peu près à juin. C'est un peu caricatural, mais disons jusqu'à juin, c'est vraiment commercialisation, animation par la com, et puis les grands prix aussi mis en place, de nos grands prix du Made in France. Donc ça veut dire faire en sorte d'avoir des candidats. On a quand même plusieurs centaines de candidats, les sélectionner, faire la promo pour que les gens s'inscrivent, etc. Tout ça, c'est vraiment de grosses parties de commercialisation entre janvier et mars. Continuité de la commercialisation entre mars et juin. Et là, la com qui se met vraiment en route pour notamment les grands prix. Et bon, juillet-août, on est en France. Et donc là, septembre, même si on a commencé avant, la logistique. Donc on a vraiment la commerciale comme logistique, c'est-à-dire la mise en place vraiment. du salon, de tout ce qui se passe. On vérifie tous les plans, est-ce qu'ils sont partis. C'est du salon grand public, tu ne peux pas ouvrir un salon comme ça. Il y a des plans, on les envoie à la préfecture, il faut avoir les autorisations. C'est toute l'installation, l'IG, ce qu'on appelle l'installation générale, les stands, les moquettes, les hôtesses, le gardiennage, la sécurité. Là, j'ai 150 prestataires. Donc ça, on met ça en place. On finalise la commercialisation. Et puis là, il y a un gros travail avec les... Les exposants, est-ce que vous avez les badges ? Il nous manque les badges. Vous n'avez pas rempli tel ou tel formulaire, etc. Et il y a effectivement la partie aussi relance, facturation, etc. Quand tu prends ton stand, tu signes un bulletin. et tu payes un accompte. Et le deuxième accompte, le solde est en mois d'août. Idéalement, en septembre, on ne veut plus s'occuper de ces problèmes pour pouvoir être complètement focus sur la logistique. Et là, la com, c'est tous les jours. Tous les jours, on fait quoi ? Parce que là, c'est le métro, ça peut être les bus. Les JT. Toute la partie com avec Flag, l'agence Flag, dont le rôle, c'est effectivement de trouver des journalistes pour parler du salon. C'est des newsletters, tout le budget com part entre septembre et novembre.
- Speaker #1
Comment est-ce que tu gères le stress ? L'événementiel, c'est beaucoup de stress. Est-ce que tu as des astuces pour arriver sur ce dernier trimestre de rush avant le début novembre ?
- Speaker #0
On stresse de moins en moins parce que l'expérience, on a un vrai savoir-faire maintenant sur le salon. Et je dis, on sait vraiment toute l'équipe. Il faudrait leur poser des questions à elles, parce que je me repose quand même beaucoup. Je dis elles, elles, parce qu'on nous appelle les meufs du MIF, parce qu'on est des filles. Sauf qu'on a recruté depuis quelques mois un garçon, donc nous sommes les meufs du MIF et JB. Voilà, en fait. Alors moi, je dirais oméga 3, vitamine B, c'est pas bien aussi, un peu de C, du zinc. Et c'est la... Je digresse, tant digresser, mais je suis assez passionnée de comment être en forme sans s'intoxiquer de mes docs. Et donc, il y a des choses effectivement qui existent. C'est l'alimentation saine, un peu de sport. Ça paraît banal, mais ça marche vachement bien. Si tu veux te réveiller en forme, non mais sérieusement, tous les matins en forme, sans être jamais de mauvaise humeur, un, t'arrêtes le sucre. Deux, voilà, un peu de... Omega 3, vitamine B, vitamine C, un peu de zinc. On manque beaucoup tous de magnésium. Enfin bref, parce qu'on ne mange pas les bonnes choses. Tu fais à manger toi-même, c'est-à-dire, c'est simple, tu manges de tout, mais pas de produits transformés, simple, pas de sucre. Et puis un peu de sport. Alors ça paraît des contraintes, mais en contrepartie, tu es quand même sacrément en forme.
- Speaker #1
Est-ce que tu as fait une erreur majeure ? On fait tous des erreurs tous les jours, mais est-ce que tu en as fait une majeure ?
- Speaker #0
Alors oui, et je m'en suis rendue compte il n'y a pas longtemps. C'est dommage parce que j'aurais corrigé avant. Je pense que ma plus grande erreur, c'est de ne pas avoir su utiliser mon carnet d'adresse. Non mais c'est pathologique, sérieusement. C'est-à-dire, alors je veux dire, en gros pour deux raisons. C'est-à-dire, au fur et à mesure des années, j'en ai connu des gens. On a créé quand même une dizaine de salons. Et alors, quand tu connais des gens, ton carnet d'adresse, tu as les gens que tu aimes bien. Et donc eux, j'ose pas. leur demander quelque chose. Je leur dis, je les aime bien, ils vont croire que je suis intéressée, opportuniste. Donc, je ne leur demande pas. Et puis, il y a ceux que tu aimes moins. Et eux, je n'ai pas envie de leur demander quelque chose puisque je ne les aime pas trop. Et donc, je n'ai pas su de façon pathologique utiliser mon carnet d'adresse. C'est une erreur qui m'a coûté 15 ans, je pense, 10 ou 15 ans. C'est-à-dire, tu perds du temps en réalité. Et aujourd'hui, je suis un peu plus douée pour ça. mais je sais pas je pense l'éducation je sais pas pourquoi j'ai su si peu utiliser mes connaissances c'est vraiment une erreur je pense que c'est la plus grave erreur que j'ai faite et
- Speaker #1
à l'inverse ta meilleure idée ?
- Speaker #0
de manger correctement ah non mais ça m'a changé la vie franchement ça m'a changé la vie d'avoir la pêche comme ça ... Mais je pense, et qui me permet, je pense que tout ça me permet de ne pas avoir peur. Pourtant, je crois que je suis plutôt peureuse, tu vois. Je ne suis pas quelqu'un de particulièrement courageux.
- Speaker #1
Pour créer un salon du Ménine France en 2012 ?
- Speaker #0
Oui, parce que je n'ai pas peur de perdre de l'argent. C'est ça le truc.
- Speaker #1
Vous l'aurez certainement remarqué, mais il manque une conclusion à cet épisode. Nous avons eu un problème technique lors de cet enregistrement en juillet dernier avec Fabienne. Depuis, nous avons recalé deux autres enregistrements, mais pour diverses raisons, nous n'avons jamais réussi à reprendre là où nous étions arrêtés. Ce sont malheureusement les aléas du non-direct, comme quoi en entrepreneuriat comme en podcast, il faut savoir rester souple et improviser. Je vous remercie sincèrement d'avoir écouté l'épisode jusqu'ici, merci d'avance pour votre indulgence, et on se retrouve le mois prochain pour un épisode complet. Je remercie Thibaut Dupieris pour le montage. et les équipes de conseils, finances et transmission pour leur soutien sur cette belle aventure. N'hésitez pas à nous contacter pour nous suggérer des invités ou des thèmes que vous souhaitez aborder. Ce projet n'est pas seulement le mien, je tiens à ce qu'il évolue avec ses auditeurs.