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Confidences d'Entrepreneurs

Hors Série : La boite à outils #1 - 60 000 Rebonds

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31min |15/04/2025
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Hors Série : La boite à outils #1 - 60 000 Rebonds

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31min |15/04/2025
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Description

🎙 Aujourd’hui, je vous dévoile un tout nouveau format hors-série : La Boîte à Outils.

Avec La Boîte à Outils, je vous propose de découvrir des associations, des structures, des métiers… tous ces acteurs de l’ombre qui accompagnent les entrepreneurs et dirigeants tout au long de leur parcours. Ce sont de véritables leviers, souvent méconnus, qui méritent d’être mis en lumière.

👉 Après avoir exploré des récits inspirants d’entrepreneurs, j’avais aussi envie de vous faire découvrir l’écosystème qui gravite autour d’eux : ces ressources concrètes, ces mains tendues, ces solutions qui peuvent tout changer à un moment clé de la vie d’une entreprise.

J’ai déjà une belle liste d’idées et de personnes à interviewer, mais n’hésitez surtout pas à m’envoyer vos suggestions sur LinkedIn : il y a sûrement des pépites que je ne connais pas encore !

📌 D’ailleurs, je vous avais promis ce format lors de l’épisode avec Philippe POUPEAU (Épisode 2 – Comment rebondir après avoir perdu sa boîte de 150 salariés suite à une croissance externe mal préparée).

🎧 Pour ce premier épisode de La Boîte à Outils, j’ai le plaisir de recevoir Philippe FOURQUET, président de l’association 60 000 REBONDS, qui accompagne les entrepreneurs après un échec.

🎁 Alors, chose promise, chose due : voici le premier épisode de La Boîte à Outils.

Pour plus de renseignements : https://60000rebonds.com/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Confidence d'entrepreneur. Ici, on vous dévoile de l'intérieur ce qu'un entrepreneur traverse lors d'une opération marquante de son parcours. Je suis Thomas Fertin, entrepreneur et surtout dirigeant du cabinet de fusion-acquisition Conseil, Finance et Transmission. Dans ce podcast, on rentre dans l'esprit d'un dirigeant d'entreprise et on essaye de comprendre sa vision de l'entrepreneuriat. Chaque mois, je vous plonge au cœur d'un récit d'un invité qui nous raconte son parcours jusqu'à une opération marquante. Cela peut être une vente, une acquisition, une association. ou même l'ouverture d'une procédure collective. L'objectif sera de comprendre le changement de paradigme suite à cet événement, afin de mieux saisir ce qu'il a vécu. Aujourd'hui, je vous propose un nouveau concept hors-ciel, la boîte à outils. Avec la boîte à outils, je vais vous présenter des associations, des organismes, des professions, qui sont des outils développés et mis à disposition des dirigeants et entrepreneurs pour les aider à progresser dans leur parcours. Au-delà des parcours d'entrepreneurs qui sont là pour donner envie de se retrousser les manches, j'ai envie de mettre en lumière ces écosystèmes qui existent et qui sont là pour vous aider à entreprendre. J'ai plein d'idées et des demandes d'interviews qui sont dans la nature, mais encore une fois, n'hésitez pas à me suggérer sur LinkedIn des idées d'organismes que je ne pourrais ne pas connaître. Je vous l'avais promis lors du podcast de Philippe Poupot, épisode 2, comment rebondir après avoir perdu ma boîte de 150 salariés à cause d'une croissance externe mal préparée. Pour ce premier épisode, je vous présente donc Philippe Fourquet. président de l'association 60 000 rebonds. Et donc, chose promis, chose due, voici le premier épisode de la boîte à outils. Bonjour Philippe, merci de nous recevoir.

  • Speaker #1

    Bonjour Thomas, content d'être là.

  • Speaker #0

    Alors premièrement,

  • Speaker #1

    est-ce que vous pouvez vous présenter s'il vous plaît Alors Philippe Fourquet, je suis le président de la fédération 60 000 rebonds. 60 000 rebonds qui est une association qui accompagne les entrepreneurs qui malheureusement ont perdu leur entreprise et on les aide à rebondir vers un nouveau projet professionnel. rebondir personnellement et rebondir professionnellement vers un nouveau projet professionnel.

  • Speaker #0

    À partir du moment où on a perdu sa société ou à partir du moment où on a les premières difficultés Uniquement à partir du moment où on a perdu sa société.

  • Speaker #1

    Alors je dirais pourquoi, parce qu'on peut se poser la question, pourquoi vous n'intervenez pas avant Lorsque l'association a été créée en 2012, l'idée était qu'il y avait avant, dans les difficultés, un écosystème, beaucoup d'associations qui pouvaient permettre à l'entrepreneur de trouver une solution pour être accompagné. mais qu'il n'existait rien après la liquidation, après la perte de l'entreprise. C'est pour ça que 60 000 rebonds, c'est vraiment focalisé sur cette partie ou période de vie de l'entrepreneur qui est la pré-liquidation. Mais je dirais néanmoins, si vous savez que vos difficultés vont vous conduire peu ou prou au tribunal de commerce et que vous allez devoir fermer votre entreprise, le plus tôt vous contactez 60 000 rebonds, le mieux c'est. Donc on n'interdit pas à quelqu'un qui sait qu'il va aller vers une liquidation, qui n'a pas encore prononcé cette liquidation, d'aller vers nous.

  • Speaker #0

    Vous êtes présent nationalement Alors oui,

  • Speaker #1

    on est présent en proximité. Ce qui est important, et ça, ça a été dès le départ notre orientation, c'est d'être au plus près des entrepreneurs qu'on a accompagnés. C'est vrai que déjà, ce n'est pas simple pour un entrepreneur de pousser la porte d'une association comme la nôtre, parce que l'entrepreneur, dans sa vie d'entrepreneur, il n'a pas trop eu l'habitude d'être accompagné, d'être aidé. et d'aller demander de l'aide, on va dire ça. Donc, on a 70 implantations, 71 exactement, partout en France, à la fois dans l'Hexagone, mais également aux Outre-mer. On est à La Réunion, on est en Martinique, au Guadeloupe et puis en Guyane également.

  • Speaker #0

    C'est une présence départementale, si je comprends bien. Oui,

  • Speaker #1

    c'est-à-dire qu'on essaye par ces antennes, ces points d'implantation, on essaye de couvrir les départements. Donc, vous voyez, il y a un peu plus d'une centaine de départements en France. Donc, on a encore une trentaine d'antennes à créer. pour demain couvrir la totalité du territoire national.

  • Speaker #0

    Ça s'adresse à tout type d'entrepreneur Est-ce qu'il y a une taille d'entreprise minimum ou quelque chose de la sorte Non,

  • Speaker #1

    on n'a pas souhaité mettre des critères à l'entrée et ça aurait été contraire avec notre statut d'intérêt général. Pour nous, ce qui est important, c'est qu'on soit la bonne association pour accompagner la personne. D'abord, on accompagne la personne. Il n'y a plus d'entreprise. L'entreprise, elle a été liquidée. Donc, c'est l'entrepreneur, l'homme ou la femme. qui va être accompagné. Ce qui est important, c'est qu'on s'assure que c'est notre association qui est la mieux à même de l'aider. Donc souvent, après un premier contact téléphonique, pour expliquer un peu sa situation, où il en est, on lui demande de venir et on passe un moment avec lui. Des bénévoles de notre association passent un moment avec lui. Ce n'est pas un examen de passage, ce n'est pas ça du tout. Mais vraiment, c'est pour faire connaissance et aussi pour voir derrière ce qui l'attend. qui prennent bien conscience que l'accompagnement par 60 000, on aura peut-être l'occasion d'en parler, c'est un engagement de sa part. Ça va être quelque chose qui va décoiffer, comme on dit, qui va sortir un peu de sa zone de confort. Il est dans une période un peu délicate, on le sait, une période difficile de sa vie, mais il faut qu'il ait conscience que, en venant chez 60 000 rebonds, il prend un véritable engagement qui peut durer jusqu'à 16, 18, voire même 24 mois. Donc ça peut être deux ans d'accompagnement avant de voir, comme ils le disent, la lumière au bout du tunnel. Et ça, c'est important. Et que nous, aussi, dans le même temps, on vérifie qu'on est un mieux à même par rapport à sa situation de l'aider et de l'accompagner. Alors,

  • Speaker #0

    comment se matérialise l'accompagnement, justement C'est entre 12 et 24 mois, c'est ça Oui,

  • Speaker #1

    alors, ça peut être parfois beaucoup plus court. Tout dépend du type de rebond. Mais déjà, comment se matérialise l'accompagnement L'accompagnement, il a deux facettes, j'aurais tendance à dire. Il a une première facette importante qui est une facette individuelle. C'est un accompagnement individuel. Donc là, deux bénévoles. vont accompagner cet entrepreneur. Donc former une sorte de trio qui va rester pendant toute la période d'accompagnement. Alors ces deux bénévoles, c'est qui Ce sont pour l'un un coach professionnel, certifié. C'est des coachs d'entreprise, c'est des gens qui ont de l'expérience. On s'assure quand des bénévoles coach veulent venir chez nous accompagner les entrepreneurs bénévolement, on est bien d'accord. Qu'ils cochent un certain nombre de cas, si je puis dire, en termes d'expérience professionnelle. Donc ce coach, qu'est-ce qu'il va faire Il va apporter 7 séances de coaching gratuites à cet entrepreneur pour l'aider à retrouver confiance en soi, à retrouver l'estime de soi, à être de nouveau mieux sur ses deux pieds. Parce que le coup qu'il a pris sur la tête, il est énorme. Et il est d'autant plus énorme que souvent, les entrepreneurs, quand ils arrivent chez 60 000 rebonds, ils ont tout jeté dans la bataille. Ils ont essayé de sauver leur boîte. Jusqu'à la dernière minute, ils ont tout, voilà, ils travaillaient H24. Voilà, ils sont épuisés, ils sont rassés. Ils étaient tout seuls souvent, malheureusement. Et donc, il y a vraiment besoin de ce moment de répit chez nous, avec ce coach, pour retrouver confiance et estime de soi. Et aussi faire un travail que va faire le coach avec l'entrepreneur qu'on accompagne, c'est de comprendre ce qui s'est passé, de mieux comprendre ce qui s'est passé. Parce que souvent, l'entrepreneur, quand il arrive, il peut être dans certains cas dans une posture de déni. C'est de la faute de la terre entière. Mon expert comptable ne m'a pas donné mes comptes. Mon client qui représentait 80% de mon chiffre d'affaires, il m'a planté. Mon banquier m'a retiré ma ligne de découvert. Certes, il peut y avoir ces causes-là qu'ils peuvent expliquer, mais pas que. Alors, il peut être aussi parfois dans une autre posture. C'est la posture de la culpabilité extrême. Alors là, c'est la faute... Il a toute la faute du monde entier sur ses épaules, si je puis dire. Donc, c'est ni l'une ni l'autre des postures est la bonne. Donc, ce qu'on va essayer avec lui, et c'est le coach qui le fait, c'est de dire, voilà, quelle est ta part de responsabilité à toi Qu'est-ce que tu n'as pas bien fait Évidemment, il y a des choses que tu n'as pas bien fait. Pourquoi on fait ça Ça, c'est fondamental parce que c'est ça qui va permettre à l'entrepreneur d'éviter de recommettre les mêmes erreurs dans le nouveau projet sur lequel il ira demain.

  • Speaker #0

    Philippe Poupaud, l'épisode 2, avait évoqué que 60 000 rebonds, le mot d'ordre, c'est pas un échec. C'est une étape. Il y a eu énormément de succès. À un moment, il y a eu une période de crise. Et maintenant, il faut rebondir, justement, et passer à l'étape d'après. C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est un élément. On ne le souhaite pas. On ne le souhaite à personne. Mais quand ça arrive, c'est un élément. Il a raison quand il dit ça. C'est un élément de sa vie. Il faut le prendre comme un élément qui arrive dans sa vie et qui peut faire en sorte, grâce à cet élément, qu'on va grandir. C'est facile à dire devant un micro, c'est facile à dire dans un podcast et c'est beaucoup plus difficile à entendre quand on est au fond du trou et qu'on vient de perdre la boîte. Mais tous nous le disent après avoir vécu ça, ça a été un moment important finalement de ma vie. Ça m'a permis, je me sens différent et je me sens même plus fort après du fait de ce qui m'est arrivé. Voilà, donc ça, il a raison. Donc il y a ce coach, mais il y a aussi un deuxième bénévole qui est très important, c'est le... Le parrain ou la marraine, c'est un chef d'entreprise en activité ou un jeune retraité qui a dirigé une boîte ou dirigé une équipe. et qui va l'aider là, sur la deuxième partie. Une fois que le socle personnel est là, on va travailler sur le rebond. Et on va travailler... Alors, on ne va pas faire à la place de l'entrepreneur, jamais. C'est lui qui en charge sa vie, ce n'est pas nous, très clairement. Mais on va le challenger dans la façon dont il génère son projet ou il repart son nouveau projet, qu'il soit entrepreneurial ou salarial. Et c'est pour ça que parfois, le rebond peut être plus court que 12 mois, parce que souvent, un rebond salarial peut se faire au bout de 7-8 mois.

  • Speaker #0

    Quel est le pourcentage justement de membres de l'association qui rebondissent entre ceux qui arrivent à réentreprendre et la répartition par rapport à ceux qui retrouvent un job peut-être plus salarié Ce qu'il faut voir,

  • Speaker #1

    ça c'est important, c'est une bonne question, c'est que le pourcentage de ceux qui rebondissent vers le salariat, il est très important. On est 64-70% et le reste est en rebond entrepreneurial. Alors il faut faire attention aux chiffres et à l'analyse des chiffres parce que d'abord rebondir en entrepreneuriat après liquidation, C'est extrêmement compliqué, extrêmement difficile. Il faut encore avoir un peu de sous, souvent on est financièrement rassé et autres. Et en plus on a des charges qui tombent au fur et à mesure qui font qu'on a besoin de remplir le frigo ou de remplir le caddie. Donc attention à ce qu'on se dit là. Donc souvent le salariat est une solution de sécurité, dans un premier temps, pour stabiliser la famille, pour stabiliser les ressources du foyer. Mais ça n'est pas forcément le choix définitif. On s'aperçoit que quand on les interroge... Une fois qu'ils ont rebondi dans le salariat, ils nous disent tous, ou une grande partie nous dit, entre 40%, que l'idée de recréer une entreprise est toujours là et qu'ils vont la matérialiser peut-être plus tard.

  • Speaker #0

    60 000 rebonds, pourquoi ce chiffre-là Parce que c'était le nombre de liquidations judiciaires qu'il y avait en

  • Speaker #1

    2012 Oui, plus tard. On avait passé un cap à l'issue de la crise de 2008, on avait passé un cap, on était passé au-dessus des 60 000. D'ailleurs, malheureusement, quand on regarde 2020... parce qu'on a les chiffres de 2024 en défaillances. On a repassé le cap de 60 000, on est à 66 000 défaillances d'entreprises dans notre pays.

  • Speaker #0

    Et sur les 66 000, vous avez combien d'adhérents par an

  • Speaker #1

    Alors, 66 000, il faut faire attention. On parle de défaillances, c'est important, on parle de défaillances d'entreprises. Dans des défaillances, il n'y a pas que des liquidations. Et heureusement d'ailleurs, il y a des gens qui vont au tribunal de commerce pour des redressements judiciaires, ou qui vont au tribunal pour certaines procédures amiables qui passent devant nous. tribunal. Donc tout ne débouche pas sur des liquidations. De mémoire, dans ces 66 000, les liquidations, c'est de l'ordre de 25-30 000. C'est quand même énorme. Dedans, il y a des liquidations dites simplifiées, c'est-à-dire des liquidations, c'est-à-dire que l'entreprise dépose le bilan, elle veut directement la liquidation parce qu'il n'y a pas de salariés, il n'y a pas d'actifs. C'est des toutes petites... Oui,

  • Speaker #0

    il y a aussi beaucoup de boîtes inactives.

  • Speaker #1

    Mais néanmoins, nous, on en accompagne. On en a accompagné l'année dernière 1300. Alors ça peut sembler extrêmement faible. On dit 25-30 000, vous en accompagnez 1300. C'est faible, mais c'est beaucoup parce que par rapport à l'accompagnement dont on parlait tout à l'heure, il faut qu'il reste de qualité, il faut qu'on trouve les bénévoles, les coachs, les parrains et qu'on soit en capacité de faire un accompagnement de qualité sur une longue période. Et deuxièmement, c'est ce qu'on disait aussi tout à l'heure, frapper à la porte de 60 000 n'est pas une évidence pour chaque entrepreneur. Donc il faut qu'on arrive à être connu. C'est une première chose, une fois qu'on est connu. d'arriver à franchir cette barrière qui est de dire Allez, j'y vais, je vais me faire accompagner.

  • Speaker #0

    Alors, ça anticipe la question d'après, mais quels sont vos principaux freins aujourd'hui Est-ce que c'est le manque de coach, le manque de communication, de visibilité peut-être Non,

  • Speaker #1

    le principal frein, c'est un frein psychologique chez l'entrepreneur qui fait qu'il est… Alors, bien sûr, on a toujours à s'améliorer sur notre communication et là-dessus, je n'ai pas de débat. On a toujours à mieux communiquer sur qui est 60 000, ce que peut apporter 60 000. Mais ce frein, il est vraiment très… très psychologique, parce que ça n'est pas dans la psychologie de l'entrepreneur de se faire aider, de se faire accompagner, en tout cas de certains d'entre eux. Ils veulent rebondir très vite, ils repartent sur un autre projet et ils tournent la page, ils mettent, passez-moi l'expression, la poussière un peu sous le tapis, et puis on est reparti sur autre chose. Même parfois chez nous, chez 60 000, quand ils arrivent, on est amené à un peu les freiner par rapport à ce rebond. Alors c'est facile à dire aussi. Parce que comme on disait tout à l'heure, il faut remplir le frigo. Alors ce qu'on fait, c'est qu'on les aide à trouver un job, un job relais. C'est-à-dire qu'on mobilise un peu notre réseau local, puisque comme on est implanté dans les écosystèmes, il y a beaucoup d'entrepreneurs qui sont parrains ou marraines chez nous, donc qui ont un vrai réseau. Donc on va essayer de leur trouver un job. Alors ce n'est pas forcément le job qui correspond, le job de leur rêve et le job qui correspond à leurs compétences. J'en me souviens d'un entrepreneur qui avait une entreprise d'aménagement de bureau. il proposait régulièrement un ou deux de nos entrepreneurs accompagnés de venir aider à porter des plaques de plâtre, des plaques aux plates, des machins, d'assembler des parois de bureaux. Mais ça a plein de vertus de faire ça. Alors indépendamment de remplir le frigo, donner un revenu, mais ça redonne du rythme de vie professionnelle.

  • Speaker #0

    On se lève le matin.

  • Speaker #1

    Ça c'est, on se lève le matin, il rencontre d'autres personnes, il n'est plus isolé, il n'est plus seul. C'est énorme. Et puis ça a un autre avantage, ce que disait l'entrepreneur qui proposait ces jobs, c'est que j'ai aussi un regard d'un ancien chef d'entreprise, un peu, sans être, c'est pas l'œil de Moscou, c'est pas ça, mais sur comment fonctionne ma boîte. Il me dit des trucs sur ma boîte.

  • Speaker #0

    C'est pas trop incognito,

  • Speaker #1

    mais c'est pas trop ça. Exactement. Et ce job relais permet de prendre le temps. une partie de temps de se poser pour comprendre ce qui s'est passé.

  • Speaker #0

    Et on parle de vraie CDI, ce n'est pas un mitant thérapeutique,

  • Speaker #1

    c'est un vrai job. Alors, c'est un job, il peut être CDD ou CDI, mais ce n'est pas un mitant thérapeutique. Et en général, comme la personne, l'employeur, est un bénévole de chez 60 000, il organise un peu l'agenda de la personne pour qu'elle puisse assister à la deuxième partie de l'accompagnement qui existe chez soi, à la fois à ses entretiens avec son coach. et son parrain maintenant qu'on est familier de l'accompagnement. Mais l'autre partie aussi qui est très importante, c'est la réunion mensuelle. Tous les mois, tous les bénévoles et les personnes accompagnées se réunissent, font une grande réunion le matin. Et là, le collectif créé va se mettre au service des entrepreneurs. Ça a beaucoup de vertu, ce collectif-là. Ça permet à l'entrepreneur déjà de voir qu'il n'est pas tout seul, que ce qui lui est arrivé n'est pas propre à lui et que... De ce fait-là, il constate d'autres personnes qui ont eu cette liquidation et qui sont déjà dans une période de reconstruction, qui ont déjà redressé la tête et qui, de ce fait-là, lui donnent un message très positif par rapport à ce qu'il était et par rapport à la situation dans laquelle il était.

  • Speaker #0

    Comment un chef d'entreprise qui souhaite justement pouvoir proposer ses jobs alimentaires, comment est-ce qu'ils peuvent se rapprocher de vous Par quel canal Moi, tous les jours, on me dit il manque du monde, il manque du monde Juste quelqu'un qui se lève le matin et qui est motivé, ça me va.

  • Speaker #1

    Allez sur le site 60 000 rebonds. Sur le site internet 60 000 rebonds, vous trouverez l'antenne et le lieu qui est le plus proche de l'endroit où vous êtes, bien sûr, parce que là, comme on dit, il y a 71 antennes. Donc vous trouverez et contactez cette antenne. Envoyez un message et rapprochez-vous de l'antenne. Et là, pas de souci, on prendra contact avec vous et on verra avec vous comment on peut organiser ce job relais ou alimentaire.

  • Speaker #0

    Bon, je mettrai de toute façon le lien en description de l'épisode. Est-ce qu'il y a une histoire particulièrement marquantes. Alors, on a parlé tout à l'heure, il y a un prix, le prix du rebond. Est-ce qu'on peut en parler un petit peu Oui,

  • Speaker #1

    on a eu l'idée. Vous savez, 60 000 rebonds a été marqué par un événement dramatique extrêmement fort. C'est la disparition brutale de son deuxième président, puisque le premier président fondateur était Philippe Rambaud. Et puis, le deuxième président qui avait repris derrière Philippe, c'était Guillaume Mullier. Et Guillaume Mullier, avec ce nom Mullier, vous doutez bien, Il a incarné ce monde des entrepreneurs et il a incarné aussi fortement notre association, dans laquelle il s'était jeté, je dirais, corps et âme. Et malheureusement, le 13 mars 2023, il a été emporté par une avalanche. Et donc là, on s'est retrouvés confrontés dans notre association à un événement extrêmement fort, extrêmement dramatique. Toute structure, que ce soit associative ou entreprise, face à une disparition aussi brutale. peu rentraient dans une période de turbulence. On a malheureusement chez 60 000 rebonds des entrepreneurs qui sont arrivés chez 60 000 parce que leur entreprise avait perdu des personnes clés ou qu'il y avait eu des événements dramatiques de cette nature. Et donc face à ça, bien évidemment, l'association a essayé de faire preuve de résilience. On ne peut pas entre guillemets prôner la résilience vis-à-vis des entrepreneurs qu'on accompagne ou les aider tout du moins dans ce domaine et ne pas se l'appliquer à soi-même. Bon, et on est reparti. C'est à cette époque-là que j'ai pris le flambeau et j'ai repris la suite. Et on a eu l'idée de dire, Guillaume n'aimait pas les prix. Guillaume n'aimait pas les prix, ça l'énervait, c'était une personnalité franche, entière, comme on les aime. Mais il était passionné d'entrepreneuriat. Et on s'est dit, mais finalement, on va faire un prix pour mettre en avant tous ces entrepreneurs qui ont rebondi. Donc, on est à la deuxième édition, on a fait une première édition le 13 mars 2024. Et là, on va refaire une deuxième édition le 13 mars 2025. Le 13 mars, c'est la date anniversaire de sa disparition. La première édition, on l'a faite à Lyon, qui était sa ville d'adoption. Il n'est pas originaire de là, il est originaire du Nord, comme l'émulier. C'était sa ville d'adoption. Et là, cette fois-ci, on fait à Lille. Donc là, on vient dans son territoire et on a eu plus de 118 dossiers de candidature, de rebonds, de personnes ayant des rebonds qui sont entrepreneuriaux. qu'ils soient salariaux, qu'ils soient insolites. Il n'y a pas d'exclusif pour dire, non, il faut rentrer dans tel critère, il faut répondre à tel truc et tel autre truc pour pouvoir concourir. Il y a 118 de toutes les régions, y compris La Réunion, y compris Antilles-Guyane. Et là, on a fait déjà une première présélection. Il y a un autre jury, un deuxième jury qui va se réunir à partir de cette présélection pour pouvoir, alors je ne vais pas dévoiler le pas encore, puisque le jury ne s'est pas tenu, pour pouvoir remettre ses prix, un repris... rebond entrepreneurial, prix rebond salarial, prix insolite, voire même peut-être un prix coup de cœur, si le jury a un coup de cœur pour une belle histoire d'entrepreneur. Ce qu'on veut, c'est montrer, c'est ce qu'on disait tout à l'heure, on l'a évoqué, certes c'est un moment dramatique dans la vie d'un entrepreneur, perdre sa boîte, comme ils le disent tous, j'ai perdu mon bébé, et s'ils emploient ce terme, ce n'est pas anodin. Mais qu'après Il y a des superbes histoires, des superbes histoires de rebonds, et que tous nous disent, voilà, qu'est-ce que j'en suis sorti différent. Grandi, je n'aime pas trop le terme, parce que ça voulait dire qu'avant j'étais plus petit et que j'ai pris la taille, non Vous voyez dans quel esprit je le dis. Mais j'en suis sorti différent et peut-être plus fort. Et ça, c'est très important. Et ça, c'est aussi un credo qu'on porte chez 60 000 rebonds, c'est... Il faut changer ce regard, il faut changer ce regard sur l'échec. Dans notre pays, l'échec est encore trop, même si ça bouge, considéré comme une marque d'incompétence, très souvent stigmatisée. On dit lui, c'est un loser Attendez, je l'ai entendu et on l'entend encore. Alors que dans des pays type pays anglo-saxons, de cultures différentes, l'échec est considéré comme un élément d'expérience, comme quelque chose qui malheureusement arrive, mais dont on peut tirer une expérience et qui va permettre d'être plus solide dans les projets futurs. Et c'est ça qu'il faudrait qu'on inculque dans notre pays, pour plein de raisons. Déjà, moi je le vois, on le voit chez 60 000 quand je dis moi, mais c'est tous les bénévoles, les 1 800 bénévoles de 60 000 rebonds. Quand ils arrivent, nos entrepreneurs qui ont connu cette perte d'entreprise, ils ne sont pas bien à la cause de la liquidation, mais ils ne sont pas bien aussi parce qu'ils considèrent que le regard des autres a changé. Ils s'auto-stigmatisent, si vous voulez. Ils considèrent que le regard de l'autre, il est différent. C'est comme quand vous avez une maladie. vous avez l'impression que tout le monde est au courant de votre maladie. Non, mais c'est quelque chose qui est fort. Et là, il dit, je ne me suis plus légitime pour aller dans le réseau d'entrepreneurs dans lequel j'étais. Je ne suis plus légitime pour aller voir mes pairs. Mais pourquoi tu dis ça

  • Speaker #0

    Et puis au contraire, c'est une expérience sur laquelle il faut consolider.

  • Speaker #1

    Exactement. Ça, c'est ce que vous dites, vous, et ce que nous, on dit. Mais pour certains, pas tous, ils ne le vivent pas comme ça. Et ça, c'est parce que ce poids de l'échec, ce poids du regard sur l'échec, il est extrêmement fort dans notre vie. pays. Et donc, moi, je dis, rien que déjà pour supprimer cette auto-stigmatisation, entre guillemets, changer ce regard, il serait important. Mais il serait aussi important, je pense, pour permettre à des personnes qui n'osent pas se lancer, peut-être de se lancer. Il y a eu des études qui ont été faites pour comprendre pourquoi certaines personnes ne se lançaient pas dans l'entrepreneuriat. Et la peur de l'échec dans les réponses revenait comme un élément fort. Et je pense que dire il ne faut pas ne plus avoir peur, on a toujours des craintes. Mais il faut que cette peur ne bloque pas. l'envie d'oser, l'envie d'entreprendre. Et de savoir qu'en plus, il y a un filet de sécurité, c'est comme le trapéziste qui se lance, il sait que s'il n'attrape pas le trapèze d'en face pour plein de raisons, en dessous, il y a un filet. Le filet, c'est 60 000 rebonds, j'aime bien cette comparaison. Et bien voilà, et ce n'est pas de dire qu'il faut que tout le monde soit entrepreneur demain, je ne suis pas dans cette logique-là. On le voit bien, chez 60 000, il faut être réaliste. Il y en a qui arrivent là, qui ont malheureusement connu la liquidation, mais qui n'étaient pas faits pour être entrepreneur. Et après le coaching, après le temps passé avec eux, ils le reconnaissent et ils partent vers le salariat. Ils sont très heureux vers le salariat et ils n'auront pas de regrets parce qu'ils auront tenté cette expérience entrepreneuriale. Malheureusement, elle était un peu vouée à l'échec parce qu'ils n'avaient pas tous les codes pour être entrepreneur. Mais finalement, ils repartent vers le salariat et ils sont satisfaits par rapport à ça.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une histoire particulièrement marquante dont vous avez l'exemple pour pouvoir justement que les gens se projettent un peu dans l'accompagnement et le post-accompagnement justement

  • Speaker #1

    Des histoires, je ne vais pas dire que je vais faire la boutade, il y en a 1300. Elle est facile, celle-là. Non, ce n'est pas une pirouette.

  • Speaker #0

    Peut-être le prix Guillaume Uliès de l'année dernière.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce que je ne voudrais pas, la question est bonne, ce que je ne voudrais pas, c'est faire focus sur une belle histoire. J'en ai plein. Mais vous voyez, je vais vous en citer quelques-unes, deux ou trois, qui pour moi sont intéressantes. Une femme, elle se reconnaîtra si elle écoute le podcast. qui finalement a compris après ce parcours que son avenir, ce qu'elle aimait. C'est ça aussi qui est très important chez 60 000. C'est que cet arrêt sur image, il permet de mieux comprendre ce qui nous correspond. Parfois, on s'est retrouvés dans un projet et ça ne nous correspondait pas totalement. Et elle, elle voit que finalement, c'est le spectacle. C'est d'animer un spectacle. Et elle a fait un spectacle de son rebond. Elle anime un one-man show et elle le fait super bien.

  • Speaker #0

    Elle est un peu connue,

  • Speaker #1

    non Marie Guth.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Ah tiens

  • Speaker #0

    Je l'ai vue passer, ouais.

  • Speaker #1

    Eh ben voilà, c'est insolite. Donc vous voyez, je vous m'avais forcé à prononcer son nom. Et je trouve ça formidable. C'est pas... Moi, je suis pas en train de vous dire Ouais, il a créé, il a fait une start-up et maintenant il a levé 12 millions d'euros et il est reparti, il va aller s'introduire en bourse. Oui, mais n'oublions pas, hein, 4 millions, TPE, PME, hein, chez nous, dans notre pays. C'est ça qui constitue notre tissu. Et ce n'est pas que des grandes et belles réussites. Et celles-là, elles sont des réussites du quotidien. Celles-là, je les appelle des réussites du quotidien. Un autre qui, alors malheureusement, s'est replanté. Mais il avait eu l'idée de créer une marketplace. Il avait même réussi à lever des fonds. Après une liquidation, recréer une boîte, recréer une marketplace, avoir des associés, trouver des financements. Malheureusement, le projet a de nouveau capoté. Donc là, vous voyez aussi, on peut avoir de nouveau un échec. C'est pas, je veux dire, l'accompagnement 60 000 rebonds, c'est pas une garantie à 100% que demain, que ce soit dans le salariat ou dans l'entrepreneuriat, tout se passera comme d'un fof tranquille. Alors une autre aussi qui a créé, qui a voulu repartir. dans un autre secteur. Ils sont à deux, ils sont en couple, ils ont racheté une maison dans le sud de l'Italie et ils ont créé, ils ont un superbe gîte dans le sud, dans les Pouilles, dans le sud de l'Italie. Et ils vivent une vie rêvée qui correspond bien mieux à celle qu'ils avaient quand ils étaient tous les deux dans leur boîte et que ça galérait pour essayer de s'en sortir. Je pense que ce qui est plus important, c'est pas dire, et c'est pour ça que ça ne plaisait pas trop à Guillaume, les prix, c'est pas tellement une réussite individuelle. qu'il faut mettre en avant en disant, vous voyez, 60 000 rebonds a permis. C'est autant de réussites qui sont des réussites plus en relation, je veux dire, avec ce qui correspond aux personnes et qui leur font être, je dirais, bien dans leur vie, bien dans leur vie professionnelle. C'est surtout ça qui est important.

  • Speaker #0

    De manière générale, quel est le principal conseil qu'il faut donner à un entrepreneur qui traverse une période de crise

  • Speaker #1

    Le conseil, celui-là, il est évident. C'est le plus tôt vous vous faites accompagner, le mieux c'est. Si vous traversez une période de crise, vous êtes le nez dans le guidon, vous avez envie de sauver votre boîte et là, il n'y a pas de débat là-dessus. Mais voilà, et faire accompagner, ce n'est pas forcément un cabinet de consultant ou quoi que ce soit. Ça peut être un accompagnement par des pairs, par d'autres entrepreneurs. Vous avez beaucoup de réseaux d'entrepreneurs en France. Allez dans ces réseaux, voyez ce qu'ils peuvent vous proposer. Rien que déjà ça, d'avoir d'autres entrepreneurs qui ont plus d'expérience, ont plus d'expérience. d'antériorité sur ces questions-là pourront vous donner les bons conseils, faites-le. Vous avez des structures type second souffle, type le GPA qui peuvent vous aider pour vous accompagner aussi dans ces périodes. C'est des structures gratuites qui vous prennent en charge aussi avec des professionnels. Donc, le plus tôt, on demande, alors le terme, je sais qu'il ne plaît pas aux entrepreneurs, on demande de l'aide. Le mieux c'est pour sauver votre boîte. Ne restez pas seul. A la fois, Il y en a plus dans la tête de plusieurs que dans sa propre tête, parce que là on multiplie le nombre d'expériences, et là vous aurez la capacité. Avec ces expériences complémentaires qui sont autour de vous, de trouver les bonnes solutions, vous vous épuiserez moins physiquement aussi, parce que vous aurez le sentiment d'être épaulé, parce qu'il y a un moment où le fait d'être seul et de faire poser sur ses épaules uniquement la sortie de crise de son entreprise, c'est éreintant physiquement. Et nous on le voit aussi beaucoup dans les entrepreneurs qu'on accompagne, cet épuisement physique. N'oublions pas, la santé du dirigeant, c'est le premier actif immatériel de l'entreprise. Ce n'est pas de moi, c'est d'Olivier Thorez, professeur Olivier Thorez, qui s'est intéressé à la santé des dirigeants depuis des années. Si vous ne prenez pas soin de vous, vous ne prenez pas soin de votre entreprise. Trop d'entrepreneurs nous disent je n'ai pas le temps d'être malade Et encore pire, comme dirait Olivier, je n'ai pas le droit d'être malade Mais attendez, prenez soin de vous, faites du sport, levez la tête, levez le nez du guidon. C'est le meilleur moyen aussi d'être lucide et de voir comment vous pouvez essayer de sauver votre entreprise. En tout cas, tout ce que je vous dis là, c'est ces milliers de personnes qui passent chez 60 000, qui nous le disent. Moi, je ne l'ai pas connu, moi, personnellement, cette liquidation. Donc, on pourrait dire qui il est, là, dans ce podcast, pour évoquer ça. OK, mais je me sens porte-parole de ceux qui l'ont vécu. Parce que j'ai vu tellement de situations, je me dis, ce message-là, il faut qu'il soit connu. Parce que... Si un ou deux entrepreneurs m'entendent, c'est un ou deux entrepreneurs déjà à qui on aura permis de ne pas rester sur le bord du chemin. C'est ça qui est important pour moi. C'est pas... Voilà. Voilà pourquoi je le dis. Et je l'affirme parce que c'est ça qui m'anime aussi. On ne peut pas être impliqué, engagé dans une association comme le sont les 1800 bénévoles s'il n'y a pas quelque chose au fond, une énergie au fond qui vous anime pour faire ça. Et cette énergie pour moi, c'est à la fois cette injustice qui est celle du regard qu'on peut avoir sur ceux qui ont échoué, alors qu'ils ont osé, ils ont pris des risques. Quand ils dirigent une boîte, ce n'est pas pour s'en mettre plein les poches. Les 4 millions de personnes qui font des boîtes, c'est certes pour en vivre, mais c'est aussi parce que c'est un projet, parce qu'ils font vivre aussi des familles, d'autres salariés, ils ont une équipe avec eux, que malheureusement, quand ça en plante, on ne peut pas jeter l'opprobre sur ces gens-là. Je veux dire, ce n'est pas tous des margoulins qui s'en ont mis plein les poches et qui ont laissé la boîte de côté. Non, au contraire. D'ailleurs, ils le disent, la première chose qui les met vraiment au plus mal, c'est tous ces salariés, toute cette équipe qui était avec eux dans la boîte, les quatre ou cinq personnes, parce que les boîtes qui viennent chez 60 000, c'est plutôt des TPE, c'est des gens de TPE, c'est des gens qui ont cinq, six personnes, c'est des belles entreprises. Ils disent, moi, c'était le plus dur, c'est les cinq personnes que j'ai dû mettre sur le carreau dans ma boîte, parce qu'il y avait un lien avec ces personnes, on avait créé ce projet, et ça marchait super bien. À un moment donné, on a pris un truc. en travers et malheureusement on est allé au tapis. Voilà, c'est ça qui moi m'anime et c'est de porter aussi ce message. pour que le plus grand nombre sache que le regard des autres n'a pas changé sur vous. Ne croyez pas. Beaucoup de gens pensent comme moi que ce que vous avez fait, c'était top, que malheureusement, il y a eu plein de choses qui se sont mises en travers et qu'à un moment, vous avez mis un deuxième genou à terre. OK, je l'entends. Mais comme vous le disiez tout à l'heure, et je pense que vous avez raison, Thomas, vous allez rebondir, vous allez voir la lumière au bout du tunnel. Ça va être dur, ça va être une période difficile, mais vous en sortirez plus fort. Et vous ferez de très belles choses demain.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup,

  • Speaker #1

    Philippe. T'en prie.

  • Speaker #0

    Je remercie Thibaut Dupieris pour le montage et les équipes de Conseil, Finances et Transmission pour leur soutien sur cette belle aventure. N'hésitez pas à nous contacter pour nous suggérer des invités ou des thèmes que vous souhaitez aborder. Ce projet n'est pas seulement le mien, je tiens à ce qu'il évolue avec ses auditeurs.

Description

🎙 Aujourd’hui, je vous dévoile un tout nouveau format hors-série : La Boîte à Outils.

Avec La Boîte à Outils, je vous propose de découvrir des associations, des structures, des métiers… tous ces acteurs de l’ombre qui accompagnent les entrepreneurs et dirigeants tout au long de leur parcours. Ce sont de véritables leviers, souvent méconnus, qui méritent d’être mis en lumière.

👉 Après avoir exploré des récits inspirants d’entrepreneurs, j’avais aussi envie de vous faire découvrir l’écosystème qui gravite autour d’eux : ces ressources concrètes, ces mains tendues, ces solutions qui peuvent tout changer à un moment clé de la vie d’une entreprise.

J’ai déjà une belle liste d’idées et de personnes à interviewer, mais n’hésitez surtout pas à m’envoyer vos suggestions sur LinkedIn : il y a sûrement des pépites que je ne connais pas encore !

📌 D’ailleurs, je vous avais promis ce format lors de l’épisode avec Philippe POUPEAU (Épisode 2 – Comment rebondir après avoir perdu sa boîte de 150 salariés suite à une croissance externe mal préparée).

🎧 Pour ce premier épisode de La Boîte à Outils, j’ai le plaisir de recevoir Philippe FOURQUET, président de l’association 60 000 REBONDS, qui accompagne les entrepreneurs après un échec.

🎁 Alors, chose promise, chose due : voici le premier épisode de La Boîte à Outils.

Pour plus de renseignements : https://60000rebonds.com/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Confidence d'entrepreneur. Ici, on vous dévoile de l'intérieur ce qu'un entrepreneur traverse lors d'une opération marquante de son parcours. Je suis Thomas Fertin, entrepreneur et surtout dirigeant du cabinet de fusion-acquisition Conseil, Finance et Transmission. Dans ce podcast, on rentre dans l'esprit d'un dirigeant d'entreprise et on essaye de comprendre sa vision de l'entrepreneuriat. Chaque mois, je vous plonge au cœur d'un récit d'un invité qui nous raconte son parcours jusqu'à une opération marquante. Cela peut être une vente, une acquisition, une association. ou même l'ouverture d'une procédure collective. L'objectif sera de comprendre le changement de paradigme suite à cet événement, afin de mieux saisir ce qu'il a vécu. Aujourd'hui, je vous propose un nouveau concept hors-ciel, la boîte à outils. Avec la boîte à outils, je vais vous présenter des associations, des organismes, des professions, qui sont des outils développés et mis à disposition des dirigeants et entrepreneurs pour les aider à progresser dans leur parcours. Au-delà des parcours d'entrepreneurs qui sont là pour donner envie de se retrousser les manches, j'ai envie de mettre en lumière ces écosystèmes qui existent et qui sont là pour vous aider à entreprendre. J'ai plein d'idées et des demandes d'interviews qui sont dans la nature, mais encore une fois, n'hésitez pas à me suggérer sur LinkedIn des idées d'organismes que je ne pourrais ne pas connaître. Je vous l'avais promis lors du podcast de Philippe Poupot, épisode 2, comment rebondir après avoir perdu ma boîte de 150 salariés à cause d'une croissance externe mal préparée. Pour ce premier épisode, je vous présente donc Philippe Fourquet. président de l'association 60 000 rebonds. Et donc, chose promis, chose due, voici le premier épisode de la boîte à outils. Bonjour Philippe, merci de nous recevoir.

  • Speaker #1

    Bonjour Thomas, content d'être là.

  • Speaker #0

    Alors premièrement,

  • Speaker #1

    est-ce que vous pouvez vous présenter s'il vous plaît Alors Philippe Fourquet, je suis le président de la fédération 60 000 rebonds. 60 000 rebonds qui est une association qui accompagne les entrepreneurs qui malheureusement ont perdu leur entreprise et on les aide à rebondir vers un nouveau projet professionnel. rebondir personnellement et rebondir professionnellement vers un nouveau projet professionnel.

  • Speaker #0

    À partir du moment où on a perdu sa société ou à partir du moment où on a les premières difficultés Uniquement à partir du moment où on a perdu sa société.

  • Speaker #1

    Alors je dirais pourquoi, parce qu'on peut se poser la question, pourquoi vous n'intervenez pas avant Lorsque l'association a été créée en 2012, l'idée était qu'il y avait avant, dans les difficultés, un écosystème, beaucoup d'associations qui pouvaient permettre à l'entrepreneur de trouver une solution pour être accompagné. mais qu'il n'existait rien après la liquidation, après la perte de l'entreprise. C'est pour ça que 60 000 rebonds, c'est vraiment focalisé sur cette partie ou période de vie de l'entrepreneur qui est la pré-liquidation. Mais je dirais néanmoins, si vous savez que vos difficultés vont vous conduire peu ou prou au tribunal de commerce et que vous allez devoir fermer votre entreprise, le plus tôt vous contactez 60 000 rebonds, le mieux c'est. Donc on n'interdit pas à quelqu'un qui sait qu'il va aller vers une liquidation, qui n'a pas encore prononcé cette liquidation, d'aller vers nous.

  • Speaker #0

    Vous êtes présent nationalement Alors oui,

  • Speaker #1

    on est présent en proximité. Ce qui est important, et ça, ça a été dès le départ notre orientation, c'est d'être au plus près des entrepreneurs qu'on a accompagnés. C'est vrai que déjà, ce n'est pas simple pour un entrepreneur de pousser la porte d'une association comme la nôtre, parce que l'entrepreneur, dans sa vie d'entrepreneur, il n'a pas trop eu l'habitude d'être accompagné, d'être aidé. et d'aller demander de l'aide, on va dire ça. Donc, on a 70 implantations, 71 exactement, partout en France, à la fois dans l'Hexagone, mais également aux Outre-mer. On est à La Réunion, on est en Martinique, au Guadeloupe et puis en Guyane également.

  • Speaker #0

    C'est une présence départementale, si je comprends bien. Oui,

  • Speaker #1

    c'est-à-dire qu'on essaye par ces antennes, ces points d'implantation, on essaye de couvrir les départements. Donc, vous voyez, il y a un peu plus d'une centaine de départements en France. Donc, on a encore une trentaine d'antennes à créer. pour demain couvrir la totalité du territoire national.

  • Speaker #0

    Ça s'adresse à tout type d'entrepreneur Est-ce qu'il y a une taille d'entreprise minimum ou quelque chose de la sorte Non,

  • Speaker #1

    on n'a pas souhaité mettre des critères à l'entrée et ça aurait été contraire avec notre statut d'intérêt général. Pour nous, ce qui est important, c'est qu'on soit la bonne association pour accompagner la personne. D'abord, on accompagne la personne. Il n'y a plus d'entreprise. L'entreprise, elle a été liquidée. Donc, c'est l'entrepreneur, l'homme ou la femme. qui va être accompagné. Ce qui est important, c'est qu'on s'assure que c'est notre association qui est la mieux à même de l'aider. Donc souvent, après un premier contact téléphonique, pour expliquer un peu sa situation, où il en est, on lui demande de venir et on passe un moment avec lui. Des bénévoles de notre association passent un moment avec lui. Ce n'est pas un examen de passage, ce n'est pas ça du tout. Mais vraiment, c'est pour faire connaissance et aussi pour voir derrière ce qui l'attend. qui prennent bien conscience que l'accompagnement par 60 000, on aura peut-être l'occasion d'en parler, c'est un engagement de sa part. Ça va être quelque chose qui va décoiffer, comme on dit, qui va sortir un peu de sa zone de confort. Il est dans une période un peu délicate, on le sait, une période difficile de sa vie, mais il faut qu'il ait conscience que, en venant chez 60 000 rebonds, il prend un véritable engagement qui peut durer jusqu'à 16, 18, voire même 24 mois. Donc ça peut être deux ans d'accompagnement avant de voir, comme ils le disent, la lumière au bout du tunnel. Et ça, c'est important. Et que nous, aussi, dans le même temps, on vérifie qu'on est un mieux à même par rapport à sa situation de l'aider et de l'accompagner. Alors,

  • Speaker #0

    comment se matérialise l'accompagnement, justement C'est entre 12 et 24 mois, c'est ça Oui,

  • Speaker #1

    alors, ça peut être parfois beaucoup plus court. Tout dépend du type de rebond. Mais déjà, comment se matérialise l'accompagnement L'accompagnement, il a deux facettes, j'aurais tendance à dire. Il a une première facette importante qui est une facette individuelle. C'est un accompagnement individuel. Donc là, deux bénévoles. vont accompagner cet entrepreneur. Donc former une sorte de trio qui va rester pendant toute la période d'accompagnement. Alors ces deux bénévoles, c'est qui Ce sont pour l'un un coach professionnel, certifié. C'est des coachs d'entreprise, c'est des gens qui ont de l'expérience. On s'assure quand des bénévoles coach veulent venir chez nous accompagner les entrepreneurs bénévolement, on est bien d'accord. Qu'ils cochent un certain nombre de cas, si je puis dire, en termes d'expérience professionnelle. Donc ce coach, qu'est-ce qu'il va faire Il va apporter 7 séances de coaching gratuites à cet entrepreneur pour l'aider à retrouver confiance en soi, à retrouver l'estime de soi, à être de nouveau mieux sur ses deux pieds. Parce que le coup qu'il a pris sur la tête, il est énorme. Et il est d'autant plus énorme que souvent, les entrepreneurs, quand ils arrivent chez 60 000 rebonds, ils ont tout jeté dans la bataille. Ils ont essayé de sauver leur boîte. Jusqu'à la dernière minute, ils ont tout, voilà, ils travaillaient H24. Voilà, ils sont épuisés, ils sont rassés. Ils étaient tout seuls souvent, malheureusement. Et donc, il y a vraiment besoin de ce moment de répit chez nous, avec ce coach, pour retrouver confiance et estime de soi. Et aussi faire un travail que va faire le coach avec l'entrepreneur qu'on accompagne, c'est de comprendre ce qui s'est passé, de mieux comprendre ce qui s'est passé. Parce que souvent, l'entrepreneur, quand il arrive, il peut être dans certains cas dans une posture de déni. C'est de la faute de la terre entière. Mon expert comptable ne m'a pas donné mes comptes. Mon client qui représentait 80% de mon chiffre d'affaires, il m'a planté. Mon banquier m'a retiré ma ligne de découvert. Certes, il peut y avoir ces causes-là qu'ils peuvent expliquer, mais pas que. Alors, il peut être aussi parfois dans une autre posture. C'est la posture de la culpabilité extrême. Alors là, c'est la faute... Il a toute la faute du monde entier sur ses épaules, si je puis dire. Donc, c'est ni l'une ni l'autre des postures est la bonne. Donc, ce qu'on va essayer avec lui, et c'est le coach qui le fait, c'est de dire, voilà, quelle est ta part de responsabilité à toi Qu'est-ce que tu n'as pas bien fait Évidemment, il y a des choses que tu n'as pas bien fait. Pourquoi on fait ça Ça, c'est fondamental parce que c'est ça qui va permettre à l'entrepreneur d'éviter de recommettre les mêmes erreurs dans le nouveau projet sur lequel il ira demain.

  • Speaker #0

    Philippe Poupaud, l'épisode 2, avait évoqué que 60 000 rebonds, le mot d'ordre, c'est pas un échec. C'est une étape. Il y a eu énormément de succès. À un moment, il y a eu une période de crise. Et maintenant, il faut rebondir, justement, et passer à l'étape d'après. C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est un élément. On ne le souhaite pas. On ne le souhaite à personne. Mais quand ça arrive, c'est un élément. Il a raison quand il dit ça. C'est un élément de sa vie. Il faut le prendre comme un élément qui arrive dans sa vie et qui peut faire en sorte, grâce à cet élément, qu'on va grandir. C'est facile à dire devant un micro, c'est facile à dire dans un podcast et c'est beaucoup plus difficile à entendre quand on est au fond du trou et qu'on vient de perdre la boîte. Mais tous nous le disent après avoir vécu ça, ça a été un moment important finalement de ma vie. Ça m'a permis, je me sens différent et je me sens même plus fort après du fait de ce qui m'est arrivé. Voilà, donc ça, il a raison. Donc il y a ce coach, mais il y a aussi un deuxième bénévole qui est très important, c'est le... Le parrain ou la marraine, c'est un chef d'entreprise en activité ou un jeune retraité qui a dirigé une boîte ou dirigé une équipe. et qui va l'aider là, sur la deuxième partie. Une fois que le socle personnel est là, on va travailler sur le rebond. Et on va travailler... Alors, on ne va pas faire à la place de l'entrepreneur, jamais. C'est lui qui en charge sa vie, ce n'est pas nous, très clairement. Mais on va le challenger dans la façon dont il génère son projet ou il repart son nouveau projet, qu'il soit entrepreneurial ou salarial. Et c'est pour ça que parfois, le rebond peut être plus court que 12 mois, parce que souvent, un rebond salarial peut se faire au bout de 7-8 mois.

  • Speaker #0

    Quel est le pourcentage justement de membres de l'association qui rebondissent entre ceux qui arrivent à réentreprendre et la répartition par rapport à ceux qui retrouvent un job peut-être plus salarié Ce qu'il faut voir,

  • Speaker #1

    ça c'est important, c'est une bonne question, c'est que le pourcentage de ceux qui rebondissent vers le salariat, il est très important. On est 64-70% et le reste est en rebond entrepreneurial. Alors il faut faire attention aux chiffres et à l'analyse des chiffres parce que d'abord rebondir en entrepreneuriat après liquidation, C'est extrêmement compliqué, extrêmement difficile. Il faut encore avoir un peu de sous, souvent on est financièrement rassé et autres. Et en plus on a des charges qui tombent au fur et à mesure qui font qu'on a besoin de remplir le frigo ou de remplir le caddie. Donc attention à ce qu'on se dit là. Donc souvent le salariat est une solution de sécurité, dans un premier temps, pour stabiliser la famille, pour stabiliser les ressources du foyer. Mais ça n'est pas forcément le choix définitif. On s'aperçoit que quand on les interroge... Une fois qu'ils ont rebondi dans le salariat, ils nous disent tous, ou une grande partie nous dit, entre 40%, que l'idée de recréer une entreprise est toujours là et qu'ils vont la matérialiser peut-être plus tard.

  • Speaker #0

    60 000 rebonds, pourquoi ce chiffre-là Parce que c'était le nombre de liquidations judiciaires qu'il y avait en

  • Speaker #1

    2012 Oui, plus tard. On avait passé un cap à l'issue de la crise de 2008, on avait passé un cap, on était passé au-dessus des 60 000. D'ailleurs, malheureusement, quand on regarde 2020... parce qu'on a les chiffres de 2024 en défaillances. On a repassé le cap de 60 000, on est à 66 000 défaillances d'entreprises dans notre pays.

  • Speaker #0

    Et sur les 66 000, vous avez combien d'adhérents par an

  • Speaker #1

    Alors, 66 000, il faut faire attention. On parle de défaillances, c'est important, on parle de défaillances d'entreprises. Dans des défaillances, il n'y a pas que des liquidations. Et heureusement d'ailleurs, il y a des gens qui vont au tribunal de commerce pour des redressements judiciaires, ou qui vont au tribunal pour certaines procédures amiables qui passent devant nous. tribunal. Donc tout ne débouche pas sur des liquidations. De mémoire, dans ces 66 000, les liquidations, c'est de l'ordre de 25-30 000. C'est quand même énorme. Dedans, il y a des liquidations dites simplifiées, c'est-à-dire des liquidations, c'est-à-dire que l'entreprise dépose le bilan, elle veut directement la liquidation parce qu'il n'y a pas de salariés, il n'y a pas d'actifs. C'est des toutes petites... Oui,

  • Speaker #0

    il y a aussi beaucoup de boîtes inactives.

  • Speaker #1

    Mais néanmoins, nous, on en accompagne. On en a accompagné l'année dernière 1300. Alors ça peut sembler extrêmement faible. On dit 25-30 000, vous en accompagnez 1300. C'est faible, mais c'est beaucoup parce que par rapport à l'accompagnement dont on parlait tout à l'heure, il faut qu'il reste de qualité, il faut qu'on trouve les bénévoles, les coachs, les parrains et qu'on soit en capacité de faire un accompagnement de qualité sur une longue période. Et deuxièmement, c'est ce qu'on disait aussi tout à l'heure, frapper à la porte de 60 000 n'est pas une évidence pour chaque entrepreneur. Donc il faut qu'on arrive à être connu. C'est une première chose, une fois qu'on est connu. d'arriver à franchir cette barrière qui est de dire Allez, j'y vais, je vais me faire accompagner.

  • Speaker #0

    Alors, ça anticipe la question d'après, mais quels sont vos principaux freins aujourd'hui Est-ce que c'est le manque de coach, le manque de communication, de visibilité peut-être Non,

  • Speaker #1

    le principal frein, c'est un frein psychologique chez l'entrepreneur qui fait qu'il est… Alors, bien sûr, on a toujours à s'améliorer sur notre communication et là-dessus, je n'ai pas de débat. On a toujours à mieux communiquer sur qui est 60 000, ce que peut apporter 60 000. Mais ce frein, il est vraiment très… très psychologique, parce que ça n'est pas dans la psychologie de l'entrepreneur de se faire aider, de se faire accompagner, en tout cas de certains d'entre eux. Ils veulent rebondir très vite, ils repartent sur un autre projet et ils tournent la page, ils mettent, passez-moi l'expression, la poussière un peu sous le tapis, et puis on est reparti sur autre chose. Même parfois chez nous, chez 60 000, quand ils arrivent, on est amené à un peu les freiner par rapport à ce rebond. Alors c'est facile à dire aussi. Parce que comme on disait tout à l'heure, il faut remplir le frigo. Alors ce qu'on fait, c'est qu'on les aide à trouver un job, un job relais. C'est-à-dire qu'on mobilise un peu notre réseau local, puisque comme on est implanté dans les écosystèmes, il y a beaucoup d'entrepreneurs qui sont parrains ou marraines chez nous, donc qui ont un vrai réseau. Donc on va essayer de leur trouver un job. Alors ce n'est pas forcément le job qui correspond, le job de leur rêve et le job qui correspond à leurs compétences. J'en me souviens d'un entrepreneur qui avait une entreprise d'aménagement de bureau. il proposait régulièrement un ou deux de nos entrepreneurs accompagnés de venir aider à porter des plaques de plâtre, des plaques aux plates, des machins, d'assembler des parois de bureaux. Mais ça a plein de vertus de faire ça. Alors indépendamment de remplir le frigo, donner un revenu, mais ça redonne du rythme de vie professionnelle.

  • Speaker #0

    On se lève le matin.

  • Speaker #1

    Ça c'est, on se lève le matin, il rencontre d'autres personnes, il n'est plus isolé, il n'est plus seul. C'est énorme. Et puis ça a un autre avantage, ce que disait l'entrepreneur qui proposait ces jobs, c'est que j'ai aussi un regard d'un ancien chef d'entreprise, un peu, sans être, c'est pas l'œil de Moscou, c'est pas ça, mais sur comment fonctionne ma boîte. Il me dit des trucs sur ma boîte.

  • Speaker #0

    C'est pas trop incognito,

  • Speaker #1

    mais c'est pas trop ça. Exactement. Et ce job relais permet de prendre le temps. une partie de temps de se poser pour comprendre ce qui s'est passé.

  • Speaker #0

    Et on parle de vraie CDI, ce n'est pas un mitant thérapeutique,

  • Speaker #1

    c'est un vrai job. Alors, c'est un job, il peut être CDD ou CDI, mais ce n'est pas un mitant thérapeutique. Et en général, comme la personne, l'employeur, est un bénévole de chez 60 000, il organise un peu l'agenda de la personne pour qu'elle puisse assister à la deuxième partie de l'accompagnement qui existe chez soi, à la fois à ses entretiens avec son coach. et son parrain maintenant qu'on est familier de l'accompagnement. Mais l'autre partie aussi qui est très importante, c'est la réunion mensuelle. Tous les mois, tous les bénévoles et les personnes accompagnées se réunissent, font une grande réunion le matin. Et là, le collectif créé va se mettre au service des entrepreneurs. Ça a beaucoup de vertu, ce collectif-là. Ça permet à l'entrepreneur déjà de voir qu'il n'est pas tout seul, que ce qui lui est arrivé n'est pas propre à lui et que... De ce fait-là, il constate d'autres personnes qui ont eu cette liquidation et qui sont déjà dans une période de reconstruction, qui ont déjà redressé la tête et qui, de ce fait-là, lui donnent un message très positif par rapport à ce qu'il était et par rapport à la situation dans laquelle il était.

  • Speaker #0

    Comment un chef d'entreprise qui souhaite justement pouvoir proposer ses jobs alimentaires, comment est-ce qu'ils peuvent se rapprocher de vous Par quel canal Moi, tous les jours, on me dit il manque du monde, il manque du monde Juste quelqu'un qui se lève le matin et qui est motivé, ça me va.

  • Speaker #1

    Allez sur le site 60 000 rebonds. Sur le site internet 60 000 rebonds, vous trouverez l'antenne et le lieu qui est le plus proche de l'endroit où vous êtes, bien sûr, parce que là, comme on dit, il y a 71 antennes. Donc vous trouverez et contactez cette antenne. Envoyez un message et rapprochez-vous de l'antenne. Et là, pas de souci, on prendra contact avec vous et on verra avec vous comment on peut organiser ce job relais ou alimentaire.

  • Speaker #0

    Bon, je mettrai de toute façon le lien en description de l'épisode. Est-ce qu'il y a une histoire particulièrement marquantes. Alors, on a parlé tout à l'heure, il y a un prix, le prix du rebond. Est-ce qu'on peut en parler un petit peu Oui,

  • Speaker #1

    on a eu l'idée. Vous savez, 60 000 rebonds a été marqué par un événement dramatique extrêmement fort. C'est la disparition brutale de son deuxième président, puisque le premier président fondateur était Philippe Rambaud. Et puis, le deuxième président qui avait repris derrière Philippe, c'était Guillaume Mullier. Et Guillaume Mullier, avec ce nom Mullier, vous doutez bien, Il a incarné ce monde des entrepreneurs et il a incarné aussi fortement notre association, dans laquelle il s'était jeté, je dirais, corps et âme. Et malheureusement, le 13 mars 2023, il a été emporté par une avalanche. Et donc là, on s'est retrouvés confrontés dans notre association à un événement extrêmement fort, extrêmement dramatique. Toute structure, que ce soit associative ou entreprise, face à une disparition aussi brutale. peu rentraient dans une période de turbulence. On a malheureusement chez 60 000 rebonds des entrepreneurs qui sont arrivés chez 60 000 parce que leur entreprise avait perdu des personnes clés ou qu'il y avait eu des événements dramatiques de cette nature. Et donc face à ça, bien évidemment, l'association a essayé de faire preuve de résilience. On ne peut pas entre guillemets prôner la résilience vis-à-vis des entrepreneurs qu'on accompagne ou les aider tout du moins dans ce domaine et ne pas se l'appliquer à soi-même. Bon, et on est reparti. C'est à cette époque-là que j'ai pris le flambeau et j'ai repris la suite. Et on a eu l'idée de dire, Guillaume n'aimait pas les prix. Guillaume n'aimait pas les prix, ça l'énervait, c'était une personnalité franche, entière, comme on les aime. Mais il était passionné d'entrepreneuriat. Et on s'est dit, mais finalement, on va faire un prix pour mettre en avant tous ces entrepreneurs qui ont rebondi. Donc, on est à la deuxième édition, on a fait une première édition le 13 mars 2024. Et là, on va refaire une deuxième édition le 13 mars 2025. Le 13 mars, c'est la date anniversaire de sa disparition. La première édition, on l'a faite à Lyon, qui était sa ville d'adoption. Il n'est pas originaire de là, il est originaire du Nord, comme l'émulier. C'était sa ville d'adoption. Et là, cette fois-ci, on fait à Lille. Donc là, on vient dans son territoire et on a eu plus de 118 dossiers de candidature, de rebonds, de personnes ayant des rebonds qui sont entrepreneuriaux. qu'ils soient salariaux, qu'ils soient insolites. Il n'y a pas d'exclusif pour dire, non, il faut rentrer dans tel critère, il faut répondre à tel truc et tel autre truc pour pouvoir concourir. Il y a 118 de toutes les régions, y compris La Réunion, y compris Antilles-Guyane. Et là, on a fait déjà une première présélection. Il y a un autre jury, un deuxième jury qui va se réunir à partir de cette présélection pour pouvoir, alors je ne vais pas dévoiler le pas encore, puisque le jury ne s'est pas tenu, pour pouvoir remettre ses prix, un repris... rebond entrepreneurial, prix rebond salarial, prix insolite, voire même peut-être un prix coup de cœur, si le jury a un coup de cœur pour une belle histoire d'entrepreneur. Ce qu'on veut, c'est montrer, c'est ce qu'on disait tout à l'heure, on l'a évoqué, certes c'est un moment dramatique dans la vie d'un entrepreneur, perdre sa boîte, comme ils le disent tous, j'ai perdu mon bébé, et s'ils emploient ce terme, ce n'est pas anodin. Mais qu'après Il y a des superbes histoires, des superbes histoires de rebonds, et que tous nous disent, voilà, qu'est-ce que j'en suis sorti différent. Grandi, je n'aime pas trop le terme, parce que ça voulait dire qu'avant j'étais plus petit et que j'ai pris la taille, non Vous voyez dans quel esprit je le dis. Mais j'en suis sorti différent et peut-être plus fort. Et ça, c'est très important. Et ça, c'est aussi un credo qu'on porte chez 60 000 rebonds, c'est... Il faut changer ce regard, il faut changer ce regard sur l'échec. Dans notre pays, l'échec est encore trop, même si ça bouge, considéré comme une marque d'incompétence, très souvent stigmatisée. On dit lui, c'est un loser Attendez, je l'ai entendu et on l'entend encore. Alors que dans des pays type pays anglo-saxons, de cultures différentes, l'échec est considéré comme un élément d'expérience, comme quelque chose qui malheureusement arrive, mais dont on peut tirer une expérience et qui va permettre d'être plus solide dans les projets futurs. Et c'est ça qu'il faudrait qu'on inculque dans notre pays, pour plein de raisons. Déjà, moi je le vois, on le voit chez 60 000 quand je dis moi, mais c'est tous les bénévoles, les 1 800 bénévoles de 60 000 rebonds. Quand ils arrivent, nos entrepreneurs qui ont connu cette perte d'entreprise, ils ne sont pas bien à la cause de la liquidation, mais ils ne sont pas bien aussi parce qu'ils considèrent que le regard des autres a changé. Ils s'auto-stigmatisent, si vous voulez. Ils considèrent que le regard de l'autre, il est différent. C'est comme quand vous avez une maladie. vous avez l'impression que tout le monde est au courant de votre maladie. Non, mais c'est quelque chose qui est fort. Et là, il dit, je ne me suis plus légitime pour aller dans le réseau d'entrepreneurs dans lequel j'étais. Je ne suis plus légitime pour aller voir mes pairs. Mais pourquoi tu dis ça

  • Speaker #0

    Et puis au contraire, c'est une expérience sur laquelle il faut consolider.

  • Speaker #1

    Exactement. Ça, c'est ce que vous dites, vous, et ce que nous, on dit. Mais pour certains, pas tous, ils ne le vivent pas comme ça. Et ça, c'est parce que ce poids de l'échec, ce poids du regard sur l'échec, il est extrêmement fort dans notre vie. pays. Et donc, moi, je dis, rien que déjà pour supprimer cette auto-stigmatisation, entre guillemets, changer ce regard, il serait important. Mais il serait aussi important, je pense, pour permettre à des personnes qui n'osent pas se lancer, peut-être de se lancer. Il y a eu des études qui ont été faites pour comprendre pourquoi certaines personnes ne se lançaient pas dans l'entrepreneuriat. Et la peur de l'échec dans les réponses revenait comme un élément fort. Et je pense que dire il ne faut pas ne plus avoir peur, on a toujours des craintes. Mais il faut que cette peur ne bloque pas. l'envie d'oser, l'envie d'entreprendre. Et de savoir qu'en plus, il y a un filet de sécurité, c'est comme le trapéziste qui se lance, il sait que s'il n'attrape pas le trapèze d'en face pour plein de raisons, en dessous, il y a un filet. Le filet, c'est 60 000 rebonds, j'aime bien cette comparaison. Et bien voilà, et ce n'est pas de dire qu'il faut que tout le monde soit entrepreneur demain, je ne suis pas dans cette logique-là. On le voit bien, chez 60 000, il faut être réaliste. Il y en a qui arrivent là, qui ont malheureusement connu la liquidation, mais qui n'étaient pas faits pour être entrepreneur. Et après le coaching, après le temps passé avec eux, ils le reconnaissent et ils partent vers le salariat. Ils sont très heureux vers le salariat et ils n'auront pas de regrets parce qu'ils auront tenté cette expérience entrepreneuriale. Malheureusement, elle était un peu vouée à l'échec parce qu'ils n'avaient pas tous les codes pour être entrepreneur. Mais finalement, ils repartent vers le salariat et ils sont satisfaits par rapport à ça.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une histoire particulièrement marquante dont vous avez l'exemple pour pouvoir justement que les gens se projettent un peu dans l'accompagnement et le post-accompagnement justement

  • Speaker #1

    Des histoires, je ne vais pas dire que je vais faire la boutade, il y en a 1300. Elle est facile, celle-là. Non, ce n'est pas une pirouette.

  • Speaker #0

    Peut-être le prix Guillaume Uliès de l'année dernière.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce que je ne voudrais pas, la question est bonne, ce que je ne voudrais pas, c'est faire focus sur une belle histoire. J'en ai plein. Mais vous voyez, je vais vous en citer quelques-unes, deux ou trois, qui pour moi sont intéressantes. Une femme, elle se reconnaîtra si elle écoute le podcast. qui finalement a compris après ce parcours que son avenir, ce qu'elle aimait. C'est ça aussi qui est très important chez 60 000. C'est que cet arrêt sur image, il permet de mieux comprendre ce qui nous correspond. Parfois, on s'est retrouvés dans un projet et ça ne nous correspondait pas totalement. Et elle, elle voit que finalement, c'est le spectacle. C'est d'animer un spectacle. Et elle a fait un spectacle de son rebond. Elle anime un one-man show et elle le fait super bien.

  • Speaker #0

    Elle est un peu connue,

  • Speaker #1

    non Marie Guth.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Ah tiens

  • Speaker #0

    Je l'ai vue passer, ouais.

  • Speaker #1

    Eh ben voilà, c'est insolite. Donc vous voyez, je vous m'avais forcé à prononcer son nom. Et je trouve ça formidable. C'est pas... Moi, je suis pas en train de vous dire Ouais, il a créé, il a fait une start-up et maintenant il a levé 12 millions d'euros et il est reparti, il va aller s'introduire en bourse. Oui, mais n'oublions pas, hein, 4 millions, TPE, PME, hein, chez nous, dans notre pays. C'est ça qui constitue notre tissu. Et ce n'est pas que des grandes et belles réussites. Et celles-là, elles sont des réussites du quotidien. Celles-là, je les appelle des réussites du quotidien. Un autre qui, alors malheureusement, s'est replanté. Mais il avait eu l'idée de créer une marketplace. Il avait même réussi à lever des fonds. Après une liquidation, recréer une boîte, recréer une marketplace, avoir des associés, trouver des financements. Malheureusement, le projet a de nouveau capoté. Donc là, vous voyez aussi, on peut avoir de nouveau un échec. C'est pas, je veux dire, l'accompagnement 60 000 rebonds, c'est pas une garantie à 100% que demain, que ce soit dans le salariat ou dans l'entrepreneuriat, tout se passera comme d'un fof tranquille. Alors une autre aussi qui a créé, qui a voulu repartir. dans un autre secteur. Ils sont à deux, ils sont en couple, ils ont racheté une maison dans le sud de l'Italie et ils ont créé, ils ont un superbe gîte dans le sud, dans les Pouilles, dans le sud de l'Italie. Et ils vivent une vie rêvée qui correspond bien mieux à celle qu'ils avaient quand ils étaient tous les deux dans leur boîte et que ça galérait pour essayer de s'en sortir. Je pense que ce qui est plus important, c'est pas dire, et c'est pour ça que ça ne plaisait pas trop à Guillaume, les prix, c'est pas tellement une réussite individuelle. qu'il faut mettre en avant en disant, vous voyez, 60 000 rebonds a permis. C'est autant de réussites qui sont des réussites plus en relation, je veux dire, avec ce qui correspond aux personnes et qui leur font être, je dirais, bien dans leur vie, bien dans leur vie professionnelle. C'est surtout ça qui est important.

  • Speaker #0

    De manière générale, quel est le principal conseil qu'il faut donner à un entrepreneur qui traverse une période de crise

  • Speaker #1

    Le conseil, celui-là, il est évident. C'est le plus tôt vous vous faites accompagner, le mieux c'est. Si vous traversez une période de crise, vous êtes le nez dans le guidon, vous avez envie de sauver votre boîte et là, il n'y a pas de débat là-dessus. Mais voilà, et faire accompagner, ce n'est pas forcément un cabinet de consultant ou quoi que ce soit. Ça peut être un accompagnement par des pairs, par d'autres entrepreneurs. Vous avez beaucoup de réseaux d'entrepreneurs en France. Allez dans ces réseaux, voyez ce qu'ils peuvent vous proposer. Rien que déjà ça, d'avoir d'autres entrepreneurs qui ont plus d'expérience, ont plus d'expérience. d'antériorité sur ces questions-là pourront vous donner les bons conseils, faites-le. Vous avez des structures type second souffle, type le GPA qui peuvent vous aider pour vous accompagner aussi dans ces périodes. C'est des structures gratuites qui vous prennent en charge aussi avec des professionnels. Donc, le plus tôt, on demande, alors le terme, je sais qu'il ne plaît pas aux entrepreneurs, on demande de l'aide. Le mieux c'est pour sauver votre boîte. Ne restez pas seul. A la fois, Il y en a plus dans la tête de plusieurs que dans sa propre tête, parce que là on multiplie le nombre d'expériences, et là vous aurez la capacité. Avec ces expériences complémentaires qui sont autour de vous, de trouver les bonnes solutions, vous vous épuiserez moins physiquement aussi, parce que vous aurez le sentiment d'être épaulé, parce qu'il y a un moment où le fait d'être seul et de faire poser sur ses épaules uniquement la sortie de crise de son entreprise, c'est éreintant physiquement. Et nous on le voit aussi beaucoup dans les entrepreneurs qu'on accompagne, cet épuisement physique. N'oublions pas, la santé du dirigeant, c'est le premier actif immatériel de l'entreprise. Ce n'est pas de moi, c'est d'Olivier Thorez, professeur Olivier Thorez, qui s'est intéressé à la santé des dirigeants depuis des années. Si vous ne prenez pas soin de vous, vous ne prenez pas soin de votre entreprise. Trop d'entrepreneurs nous disent je n'ai pas le temps d'être malade Et encore pire, comme dirait Olivier, je n'ai pas le droit d'être malade Mais attendez, prenez soin de vous, faites du sport, levez la tête, levez le nez du guidon. C'est le meilleur moyen aussi d'être lucide et de voir comment vous pouvez essayer de sauver votre entreprise. En tout cas, tout ce que je vous dis là, c'est ces milliers de personnes qui passent chez 60 000, qui nous le disent. Moi, je ne l'ai pas connu, moi, personnellement, cette liquidation. Donc, on pourrait dire qui il est, là, dans ce podcast, pour évoquer ça. OK, mais je me sens porte-parole de ceux qui l'ont vécu. Parce que j'ai vu tellement de situations, je me dis, ce message-là, il faut qu'il soit connu. Parce que... Si un ou deux entrepreneurs m'entendent, c'est un ou deux entrepreneurs déjà à qui on aura permis de ne pas rester sur le bord du chemin. C'est ça qui est important pour moi. C'est pas... Voilà. Voilà pourquoi je le dis. Et je l'affirme parce que c'est ça qui m'anime aussi. On ne peut pas être impliqué, engagé dans une association comme le sont les 1800 bénévoles s'il n'y a pas quelque chose au fond, une énergie au fond qui vous anime pour faire ça. Et cette énergie pour moi, c'est à la fois cette injustice qui est celle du regard qu'on peut avoir sur ceux qui ont échoué, alors qu'ils ont osé, ils ont pris des risques. Quand ils dirigent une boîte, ce n'est pas pour s'en mettre plein les poches. Les 4 millions de personnes qui font des boîtes, c'est certes pour en vivre, mais c'est aussi parce que c'est un projet, parce qu'ils font vivre aussi des familles, d'autres salariés, ils ont une équipe avec eux, que malheureusement, quand ça en plante, on ne peut pas jeter l'opprobre sur ces gens-là. Je veux dire, ce n'est pas tous des margoulins qui s'en ont mis plein les poches et qui ont laissé la boîte de côté. Non, au contraire. D'ailleurs, ils le disent, la première chose qui les met vraiment au plus mal, c'est tous ces salariés, toute cette équipe qui était avec eux dans la boîte, les quatre ou cinq personnes, parce que les boîtes qui viennent chez 60 000, c'est plutôt des TPE, c'est des gens de TPE, c'est des gens qui ont cinq, six personnes, c'est des belles entreprises. Ils disent, moi, c'était le plus dur, c'est les cinq personnes que j'ai dû mettre sur le carreau dans ma boîte, parce qu'il y avait un lien avec ces personnes, on avait créé ce projet, et ça marchait super bien. À un moment donné, on a pris un truc. en travers et malheureusement on est allé au tapis. Voilà, c'est ça qui moi m'anime et c'est de porter aussi ce message. pour que le plus grand nombre sache que le regard des autres n'a pas changé sur vous. Ne croyez pas. Beaucoup de gens pensent comme moi que ce que vous avez fait, c'était top, que malheureusement, il y a eu plein de choses qui se sont mises en travers et qu'à un moment, vous avez mis un deuxième genou à terre. OK, je l'entends. Mais comme vous le disiez tout à l'heure, et je pense que vous avez raison, Thomas, vous allez rebondir, vous allez voir la lumière au bout du tunnel. Ça va être dur, ça va être une période difficile, mais vous en sortirez plus fort. Et vous ferez de très belles choses demain.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup,

  • Speaker #1

    Philippe. T'en prie.

  • Speaker #0

    Je remercie Thibaut Dupieris pour le montage et les équipes de Conseil, Finances et Transmission pour leur soutien sur cette belle aventure. N'hésitez pas à nous contacter pour nous suggérer des invités ou des thèmes que vous souhaitez aborder. Ce projet n'est pas seulement le mien, je tiens à ce qu'il évolue avec ses auditeurs.

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Description

🎙 Aujourd’hui, je vous dévoile un tout nouveau format hors-série : La Boîte à Outils.

Avec La Boîte à Outils, je vous propose de découvrir des associations, des structures, des métiers… tous ces acteurs de l’ombre qui accompagnent les entrepreneurs et dirigeants tout au long de leur parcours. Ce sont de véritables leviers, souvent méconnus, qui méritent d’être mis en lumière.

👉 Après avoir exploré des récits inspirants d’entrepreneurs, j’avais aussi envie de vous faire découvrir l’écosystème qui gravite autour d’eux : ces ressources concrètes, ces mains tendues, ces solutions qui peuvent tout changer à un moment clé de la vie d’une entreprise.

J’ai déjà une belle liste d’idées et de personnes à interviewer, mais n’hésitez surtout pas à m’envoyer vos suggestions sur LinkedIn : il y a sûrement des pépites que je ne connais pas encore !

📌 D’ailleurs, je vous avais promis ce format lors de l’épisode avec Philippe POUPEAU (Épisode 2 – Comment rebondir après avoir perdu sa boîte de 150 salariés suite à une croissance externe mal préparée).

🎧 Pour ce premier épisode de La Boîte à Outils, j’ai le plaisir de recevoir Philippe FOURQUET, président de l’association 60 000 REBONDS, qui accompagne les entrepreneurs après un échec.

🎁 Alors, chose promise, chose due : voici le premier épisode de La Boîte à Outils.

Pour plus de renseignements : https://60000rebonds.com/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Confidence d'entrepreneur. Ici, on vous dévoile de l'intérieur ce qu'un entrepreneur traverse lors d'une opération marquante de son parcours. Je suis Thomas Fertin, entrepreneur et surtout dirigeant du cabinet de fusion-acquisition Conseil, Finance et Transmission. Dans ce podcast, on rentre dans l'esprit d'un dirigeant d'entreprise et on essaye de comprendre sa vision de l'entrepreneuriat. Chaque mois, je vous plonge au cœur d'un récit d'un invité qui nous raconte son parcours jusqu'à une opération marquante. Cela peut être une vente, une acquisition, une association. ou même l'ouverture d'une procédure collective. L'objectif sera de comprendre le changement de paradigme suite à cet événement, afin de mieux saisir ce qu'il a vécu. Aujourd'hui, je vous propose un nouveau concept hors-ciel, la boîte à outils. Avec la boîte à outils, je vais vous présenter des associations, des organismes, des professions, qui sont des outils développés et mis à disposition des dirigeants et entrepreneurs pour les aider à progresser dans leur parcours. Au-delà des parcours d'entrepreneurs qui sont là pour donner envie de se retrousser les manches, j'ai envie de mettre en lumière ces écosystèmes qui existent et qui sont là pour vous aider à entreprendre. J'ai plein d'idées et des demandes d'interviews qui sont dans la nature, mais encore une fois, n'hésitez pas à me suggérer sur LinkedIn des idées d'organismes que je ne pourrais ne pas connaître. Je vous l'avais promis lors du podcast de Philippe Poupot, épisode 2, comment rebondir après avoir perdu ma boîte de 150 salariés à cause d'une croissance externe mal préparée. Pour ce premier épisode, je vous présente donc Philippe Fourquet. président de l'association 60 000 rebonds. Et donc, chose promis, chose due, voici le premier épisode de la boîte à outils. Bonjour Philippe, merci de nous recevoir.

  • Speaker #1

    Bonjour Thomas, content d'être là.

  • Speaker #0

    Alors premièrement,

  • Speaker #1

    est-ce que vous pouvez vous présenter s'il vous plaît Alors Philippe Fourquet, je suis le président de la fédération 60 000 rebonds. 60 000 rebonds qui est une association qui accompagne les entrepreneurs qui malheureusement ont perdu leur entreprise et on les aide à rebondir vers un nouveau projet professionnel. rebondir personnellement et rebondir professionnellement vers un nouveau projet professionnel.

  • Speaker #0

    À partir du moment où on a perdu sa société ou à partir du moment où on a les premières difficultés Uniquement à partir du moment où on a perdu sa société.

  • Speaker #1

    Alors je dirais pourquoi, parce qu'on peut se poser la question, pourquoi vous n'intervenez pas avant Lorsque l'association a été créée en 2012, l'idée était qu'il y avait avant, dans les difficultés, un écosystème, beaucoup d'associations qui pouvaient permettre à l'entrepreneur de trouver une solution pour être accompagné. mais qu'il n'existait rien après la liquidation, après la perte de l'entreprise. C'est pour ça que 60 000 rebonds, c'est vraiment focalisé sur cette partie ou période de vie de l'entrepreneur qui est la pré-liquidation. Mais je dirais néanmoins, si vous savez que vos difficultés vont vous conduire peu ou prou au tribunal de commerce et que vous allez devoir fermer votre entreprise, le plus tôt vous contactez 60 000 rebonds, le mieux c'est. Donc on n'interdit pas à quelqu'un qui sait qu'il va aller vers une liquidation, qui n'a pas encore prononcé cette liquidation, d'aller vers nous.

  • Speaker #0

    Vous êtes présent nationalement Alors oui,

  • Speaker #1

    on est présent en proximité. Ce qui est important, et ça, ça a été dès le départ notre orientation, c'est d'être au plus près des entrepreneurs qu'on a accompagnés. C'est vrai que déjà, ce n'est pas simple pour un entrepreneur de pousser la porte d'une association comme la nôtre, parce que l'entrepreneur, dans sa vie d'entrepreneur, il n'a pas trop eu l'habitude d'être accompagné, d'être aidé. et d'aller demander de l'aide, on va dire ça. Donc, on a 70 implantations, 71 exactement, partout en France, à la fois dans l'Hexagone, mais également aux Outre-mer. On est à La Réunion, on est en Martinique, au Guadeloupe et puis en Guyane également.

  • Speaker #0

    C'est une présence départementale, si je comprends bien. Oui,

  • Speaker #1

    c'est-à-dire qu'on essaye par ces antennes, ces points d'implantation, on essaye de couvrir les départements. Donc, vous voyez, il y a un peu plus d'une centaine de départements en France. Donc, on a encore une trentaine d'antennes à créer. pour demain couvrir la totalité du territoire national.

  • Speaker #0

    Ça s'adresse à tout type d'entrepreneur Est-ce qu'il y a une taille d'entreprise minimum ou quelque chose de la sorte Non,

  • Speaker #1

    on n'a pas souhaité mettre des critères à l'entrée et ça aurait été contraire avec notre statut d'intérêt général. Pour nous, ce qui est important, c'est qu'on soit la bonne association pour accompagner la personne. D'abord, on accompagne la personne. Il n'y a plus d'entreprise. L'entreprise, elle a été liquidée. Donc, c'est l'entrepreneur, l'homme ou la femme. qui va être accompagné. Ce qui est important, c'est qu'on s'assure que c'est notre association qui est la mieux à même de l'aider. Donc souvent, après un premier contact téléphonique, pour expliquer un peu sa situation, où il en est, on lui demande de venir et on passe un moment avec lui. Des bénévoles de notre association passent un moment avec lui. Ce n'est pas un examen de passage, ce n'est pas ça du tout. Mais vraiment, c'est pour faire connaissance et aussi pour voir derrière ce qui l'attend. qui prennent bien conscience que l'accompagnement par 60 000, on aura peut-être l'occasion d'en parler, c'est un engagement de sa part. Ça va être quelque chose qui va décoiffer, comme on dit, qui va sortir un peu de sa zone de confort. Il est dans une période un peu délicate, on le sait, une période difficile de sa vie, mais il faut qu'il ait conscience que, en venant chez 60 000 rebonds, il prend un véritable engagement qui peut durer jusqu'à 16, 18, voire même 24 mois. Donc ça peut être deux ans d'accompagnement avant de voir, comme ils le disent, la lumière au bout du tunnel. Et ça, c'est important. Et que nous, aussi, dans le même temps, on vérifie qu'on est un mieux à même par rapport à sa situation de l'aider et de l'accompagner. Alors,

  • Speaker #0

    comment se matérialise l'accompagnement, justement C'est entre 12 et 24 mois, c'est ça Oui,

  • Speaker #1

    alors, ça peut être parfois beaucoup plus court. Tout dépend du type de rebond. Mais déjà, comment se matérialise l'accompagnement L'accompagnement, il a deux facettes, j'aurais tendance à dire. Il a une première facette importante qui est une facette individuelle. C'est un accompagnement individuel. Donc là, deux bénévoles. vont accompagner cet entrepreneur. Donc former une sorte de trio qui va rester pendant toute la période d'accompagnement. Alors ces deux bénévoles, c'est qui Ce sont pour l'un un coach professionnel, certifié. C'est des coachs d'entreprise, c'est des gens qui ont de l'expérience. On s'assure quand des bénévoles coach veulent venir chez nous accompagner les entrepreneurs bénévolement, on est bien d'accord. Qu'ils cochent un certain nombre de cas, si je puis dire, en termes d'expérience professionnelle. Donc ce coach, qu'est-ce qu'il va faire Il va apporter 7 séances de coaching gratuites à cet entrepreneur pour l'aider à retrouver confiance en soi, à retrouver l'estime de soi, à être de nouveau mieux sur ses deux pieds. Parce que le coup qu'il a pris sur la tête, il est énorme. Et il est d'autant plus énorme que souvent, les entrepreneurs, quand ils arrivent chez 60 000 rebonds, ils ont tout jeté dans la bataille. Ils ont essayé de sauver leur boîte. Jusqu'à la dernière minute, ils ont tout, voilà, ils travaillaient H24. Voilà, ils sont épuisés, ils sont rassés. Ils étaient tout seuls souvent, malheureusement. Et donc, il y a vraiment besoin de ce moment de répit chez nous, avec ce coach, pour retrouver confiance et estime de soi. Et aussi faire un travail que va faire le coach avec l'entrepreneur qu'on accompagne, c'est de comprendre ce qui s'est passé, de mieux comprendre ce qui s'est passé. Parce que souvent, l'entrepreneur, quand il arrive, il peut être dans certains cas dans une posture de déni. C'est de la faute de la terre entière. Mon expert comptable ne m'a pas donné mes comptes. Mon client qui représentait 80% de mon chiffre d'affaires, il m'a planté. Mon banquier m'a retiré ma ligne de découvert. Certes, il peut y avoir ces causes-là qu'ils peuvent expliquer, mais pas que. Alors, il peut être aussi parfois dans une autre posture. C'est la posture de la culpabilité extrême. Alors là, c'est la faute... Il a toute la faute du monde entier sur ses épaules, si je puis dire. Donc, c'est ni l'une ni l'autre des postures est la bonne. Donc, ce qu'on va essayer avec lui, et c'est le coach qui le fait, c'est de dire, voilà, quelle est ta part de responsabilité à toi Qu'est-ce que tu n'as pas bien fait Évidemment, il y a des choses que tu n'as pas bien fait. Pourquoi on fait ça Ça, c'est fondamental parce que c'est ça qui va permettre à l'entrepreneur d'éviter de recommettre les mêmes erreurs dans le nouveau projet sur lequel il ira demain.

  • Speaker #0

    Philippe Poupaud, l'épisode 2, avait évoqué que 60 000 rebonds, le mot d'ordre, c'est pas un échec. C'est une étape. Il y a eu énormément de succès. À un moment, il y a eu une période de crise. Et maintenant, il faut rebondir, justement, et passer à l'étape d'après. C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est un élément. On ne le souhaite pas. On ne le souhaite à personne. Mais quand ça arrive, c'est un élément. Il a raison quand il dit ça. C'est un élément de sa vie. Il faut le prendre comme un élément qui arrive dans sa vie et qui peut faire en sorte, grâce à cet élément, qu'on va grandir. C'est facile à dire devant un micro, c'est facile à dire dans un podcast et c'est beaucoup plus difficile à entendre quand on est au fond du trou et qu'on vient de perdre la boîte. Mais tous nous le disent après avoir vécu ça, ça a été un moment important finalement de ma vie. Ça m'a permis, je me sens différent et je me sens même plus fort après du fait de ce qui m'est arrivé. Voilà, donc ça, il a raison. Donc il y a ce coach, mais il y a aussi un deuxième bénévole qui est très important, c'est le... Le parrain ou la marraine, c'est un chef d'entreprise en activité ou un jeune retraité qui a dirigé une boîte ou dirigé une équipe. et qui va l'aider là, sur la deuxième partie. Une fois que le socle personnel est là, on va travailler sur le rebond. Et on va travailler... Alors, on ne va pas faire à la place de l'entrepreneur, jamais. C'est lui qui en charge sa vie, ce n'est pas nous, très clairement. Mais on va le challenger dans la façon dont il génère son projet ou il repart son nouveau projet, qu'il soit entrepreneurial ou salarial. Et c'est pour ça que parfois, le rebond peut être plus court que 12 mois, parce que souvent, un rebond salarial peut se faire au bout de 7-8 mois.

  • Speaker #0

    Quel est le pourcentage justement de membres de l'association qui rebondissent entre ceux qui arrivent à réentreprendre et la répartition par rapport à ceux qui retrouvent un job peut-être plus salarié Ce qu'il faut voir,

  • Speaker #1

    ça c'est important, c'est une bonne question, c'est que le pourcentage de ceux qui rebondissent vers le salariat, il est très important. On est 64-70% et le reste est en rebond entrepreneurial. Alors il faut faire attention aux chiffres et à l'analyse des chiffres parce que d'abord rebondir en entrepreneuriat après liquidation, C'est extrêmement compliqué, extrêmement difficile. Il faut encore avoir un peu de sous, souvent on est financièrement rassé et autres. Et en plus on a des charges qui tombent au fur et à mesure qui font qu'on a besoin de remplir le frigo ou de remplir le caddie. Donc attention à ce qu'on se dit là. Donc souvent le salariat est une solution de sécurité, dans un premier temps, pour stabiliser la famille, pour stabiliser les ressources du foyer. Mais ça n'est pas forcément le choix définitif. On s'aperçoit que quand on les interroge... Une fois qu'ils ont rebondi dans le salariat, ils nous disent tous, ou une grande partie nous dit, entre 40%, que l'idée de recréer une entreprise est toujours là et qu'ils vont la matérialiser peut-être plus tard.

  • Speaker #0

    60 000 rebonds, pourquoi ce chiffre-là Parce que c'était le nombre de liquidations judiciaires qu'il y avait en

  • Speaker #1

    2012 Oui, plus tard. On avait passé un cap à l'issue de la crise de 2008, on avait passé un cap, on était passé au-dessus des 60 000. D'ailleurs, malheureusement, quand on regarde 2020... parce qu'on a les chiffres de 2024 en défaillances. On a repassé le cap de 60 000, on est à 66 000 défaillances d'entreprises dans notre pays.

  • Speaker #0

    Et sur les 66 000, vous avez combien d'adhérents par an

  • Speaker #1

    Alors, 66 000, il faut faire attention. On parle de défaillances, c'est important, on parle de défaillances d'entreprises. Dans des défaillances, il n'y a pas que des liquidations. Et heureusement d'ailleurs, il y a des gens qui vont au tribunal de commerce pour des redressements judiciaires, ou qui vont au tribunal pour certaines procédures amiables qui passent devant nous. tribunal. Donc tout ne débouche pas sur des liquidations. De mémoire, dans ces 66 000, les liquidations, c'est de l'ordre de 25-30 000. C'est quand même énorme. Dedans, il y a des liquidations dites simplifiées, c'est-à-dire des liquidations, c'est-à-dire que l'entreprise dépose le bilan, elle veut directement la liquidation parce qu'il n'y a pas de salariés, il n'y a pas d'actifs. C'est des toutes petites... Oui,

  • Speaker #0

    il y a aussi beaucoup de boîtes inactives.

  • Speaker #1

    Mais néanmoins, nous, on en accompagne. On en a accompagné l'année dernière 1300. Alors ça peut sembler extrêmement faible. On dit 25-30 000, vous en accompagnez 1300. C'est faible, mais c'est beaucoup parce que par rapport à l'accompagnement dont on parlait tout à l'heure, il faut qu'il reste de qualité, il faut qu'on trouve les bénévoles, les coachs, les parrains et qu'on soit en capacité de faire un accompagnement de qualité sur une longue période. Et deuxièmement, c'est ce qu'on disait aussi tout à l'heure, frapper à la porte de 60 000 n'est pas une évidence pour chaque entrepreneur. Donc il faut qu'on arrive à être connu. C'est une première chose, une fois qu'on est connu. d'arriver à franchir cette barrière qui est de dire Allez, j'y vais, je vais me faire accompagner.

  • Speaker #0

    Alors, ça anticipe la question d'après, mais quels sont vos principaux freins aujourd'hui Est-ce que c'est le manque de coach, le manque de communication, de visibilité peut-être Non,

  • Speaker #1

    le principal frein, c'est un frein psychologique chez l'entrepreneur qui fait qu'il est… Alors, bien sûr, on a toujours à s'améliorer sur notre communication et là-dessus, je n'ai pas de débat. On a toujours à mieux communiquer sur qui est 60 000, ce que peut apporter 60 000. Mais ce frein, il est vraiment très… très psychologique, parce que ça n'est pas dans la psychologie de l'entrepreneur de se faire aider, de se faire accompagner, en tout cas de certains d'entre eux. Ils veulent rebondir très vite, ils repartent sur un autre projet et ils tournent la page, ils mettent, passez-moi l'expression, la poussière un peu sous le tapis, et puis on est reparti sur autre chose. Même parfois chez nous, chez 60 000, quand ils arrivent, on est amené à un peu les freiner par rapport à ce rebond. Alors c'est facile à dire aussi. Parce que comme on disait tout à l'heure, il faut remplir le frigo. Alors ce qu'on fait, c'est qu'on les aide à trouver un job, un job relais. C'est-à-dire qu'on mobilise un peu notre réseau local, puisque comme on est implanté dans les écosystèmes, il y a beaucoup d'entrepreneurs qui sont parrains ou marraines chez nous, donc qui ont un vrai réseau. Donc on va essayer de leur trouver un job. Alors ce n'est pas forcément le job qui correspond, le job de leur rêve et le job qui correspond à leurs compétences. J'en me souviens d'un entrepreneur qui avait une entreprise d'aménagement de bureau. il proposait régulièrement un ou deux de nos entrepreneurs accompagnés de venir aider à porter des plaques de plâtre, des plaques aux plates, des machins, d'assembler des parois de bureaux. Mais ça a plein de vertus de faire ça. Alors indépendamment de remplir le frigo, donner un revenu, mais ça redonne du rythme de vie professionnelle.

  • Speaker #0

    On se lève le matin.

  • Speaker #1

    Ça c'est, on se lève le matin, il rencontre d'autres personnes, il n'est plus isolé, il n'est plus seul. C'est énorme. Et puis ça a un autre avantage, ce que disait l'entrepreneur qui proposait ces jobs, c'est que j'ai aussi un regard d'un ancien chef d'entreprise, un peu, sans être, c'est pas l'œil de Moscou, c'est pas ça, mais sur comment fonctionne ma boîte. Il me dit des trucs sur ma boîte.

  • Speaker #0

    C'est pas trop incognito,

  • Speaker #1

    mais c'est pas trop ça. Exactement. Et ce job relais permet de prendre le temps. une partie de temps de se poser pour comprendre ce qui s'est passé.

  • Speaker #0

    Et on parle de vraie CDI, ce n'est pas un mitant thérapeutique,

  • Speaker #1

    c'est un vrai job. Alors, c'est un job, il peut être CDD ou CDI, mais ce n'est pas un mitant thérapeutique. Et en général, comme la personne, l'employeur, est un bénévole de chez 60 000, il organise un peu l'agenda de la personne pour qu'elle puisse assister à la deuxième partie de l'accompagnement qui existe chez soi, à la fois à ses entretiens avec son coach. et son parrain maintenant qu'on est familier de l'accompagnement. Mais l'autre partie aussi qui est très importante, c'est la réunion mensuelle. Tous les mois, tous les bénévoles et les personnes accompagnées se réunissent, font une grande réunion le matin. Et là, le collectif créé va se mettre au service des entrepreneurs. Ça a beaucoup de vertu, ce collectif-là. Ça permet à l'entrepreneur déjà de voir qu'il n'est pas tout seul, que ce qui lui est arrivé n'est pas propre à lui et que... De ce fait-là, il constate d'autres personnes qui ont eu cette liquidation et qui sont déjà dans une période de reconstruction, qui ont déjà redressé la tête et qui, de ce fait-là, lui donnent un message très positif par rapport à ce qu'il était et par rapport à la situation dans laquelle il était.

  • Speaker #0

    Comment un chef d'entreprise qui souhaite justement pouvoir proposer ses jobs alimentaires, comment est-ce qu'ils peuvent se rapprocher de vous Par quel canal Moi, tous les jours, on me dit il manque du monde, il manque du monde Juste quelqu'un qui se lève le matin et qui est motivé, ça me va.

  • Speaker #1

    Allez sur le site 60 000 rebonds. Sur le site internet 60 000 rebonds, vous trouverez l'antenne et le lieu qui est le plus proche de l'endroit où vous êtes, bien sûr, parce que là, comme on dit, il y a 71 antennes. Donc vous trouverez et contactez cette antenne. Envoyez un message et rapprochez-vous de l'antenne. Et là, pas de souci, on prendra contact avec vous et on verra avec vous comment on peut organiser ce job relais ou alimentaire.

  • Speaker #0

    Bon, je mettrai de toute façon le lien en description de l'épisode. Est-ce qu'il y a une histoire particulièrement marquantes. Alors, on a parlé tout à l'heure, il y a un prix, le prix du rebond. Est-ce qu'on peut en parler un petit peu Oui,

  • Speaker #1

    on a eu l'idée. Vous savez, 60 000 rebonds a été marqué par un événement dramatique extrêmement fort. C'est la disparition brutale de son deuxième président, puisque le premier président fondateur était Philippe Rambaud. Et puis, le deuxième président qui avait repris derrière Philippe, c'était Guillaume Mullier. Et Guillaume Mullier, avec ce nom Mullier, vous doutez bien, Il a incarné ce monde des entrepreneurs et il a incarné aussi fortement notre association, dans laquelle il s'était jeté, je dirais, corps et âme. Et malheureusement, le 13 mars 2023, il a été emporté par une avalanche. Et donc là, on s'est retrouvés confrontés dans notre association à un événement extrêmement fort, extrêmement dramatique. Toute structure, que ce soit associative ou entreprise, face à une disparition aussi brutale. peu rentraient dans une période de turbulence. On a malheureusement chez 60 000 rebonds des entrepreneurs qui sont arrivés chez 60 000 parce que leur entreprise avait perdu des personnes clés ou qu'il y avait eu des événements dramatiques de cette nature. Et donc face à ça, bien évidemment, l'association a essayé de faire preuve de résilience. On ne peut pas entre guillemets prôner la résilience vis-à-vis des entrepreneurs qu'on accompagne ou les aider tout du moins dans ce domaine et ne pas se l'appliquer à soi-même. Bon, et on est reparti. C'est à cette époque-là que j'ai pris le flambeau et j'ai repris la suite. Et on a eu l'idée de dire, Guillaume n'aimait pas les prix. Guillaume n'aimait pas les prix, ça l'énervait, c'était une personnalité franche, entière, comme on les aime. Mais il était passionné d'entrepreneuriat. Et on s'est dit, mais finalement, on va faire un prix pour mettre en avant tous ces entrepreneurs qui ont rebondi. Donc, on est à la deuxième édition, on a fait une première édition le 13 mars 2024. Et là, on va refaire une deuxième édition le 13 mars 2025. Le 13 mars, c'est la date anniversaire de sa disparition. La première édition, on l'a faite à Lyon, qui était sa ville d'adoption. Il n'est pas originaire de là, il est originaire du Nord, comme l'émulier. C'était sa ville d'adoption. Et là, cette fois-ci, on fait à Lille. Donc là, on vient dans son territoire et on a eu plus de 118 dossiers de candidature, de rebonds, de personnes ayant des rebonds qui sont entrepreneuriaux. qu'ils soient salariaux, qu'ils soient insolites. Il n'y a pas d'exclusif pour dire, non, il faut rentrer dans tel critère, il faut répondre à tel truc et tel autre truc pour pouvoir concourir. Il y a 118 de toutes les régions, y compris La Réunion, y compris Antilles-Guyane. Et là, on a fait déjà une première présélection. Il y a un autre jury, un deuxième jury qui va se réunir à partir de cette présélection pour pouvoir, alors je ne vais pas dévoiler le pas encore, puisque le jury ne s'est pas tenu, pour pouvoir remettre ses prix, un repris... rebond entrepreneurial, prix rebond salarial, prix insolite, voire même peut-être un prix coup de cœur, si le jury a un coup de cœur pour une belle histoire d'entrepreneur. Ce qu'on veut, c'est montrer, c'est ce qu'on disait tout à l'heure, on l'a évoqué, certes c'est un moment dramatique dans la vie d'un entrepreneur, perdre sa boîte, comme ils le disent tous, j'ai perdu mon bébé, et s'ils emploient ce terme, ce n'est pas anodin. Mais qu'après Il y a des superbes histoires, des superbes histoires de rebonds, et que tous nous disent, voilà, qu'est-ce que j'en suis sorti différent. Grandi, je n'aime pas trop le terme, parce que ça voulait dire qu'avant j'étais plus petit et que j'ai pris la taille, non Vous voyez dans quel esprit je le dis. Mais j'en suis sorti différent et peut-être plus fort. Et ça, c'est très important. Et ça, c'est aussi un credo qu'on porte chez 60 000 rebonds, c'est... Il faut changer ce regard, il faut changer ce regard sur l'échec. Dans notre pays, l'échec est encore trop, même si ça bouge, considéré comme une marque d'incompétence, très souvent stigmatisée. On dit lui, c'est un loser Attendez, je l'ai entendu et on l'entend encore. Alors que dans des pays type pays anglo-saxons, de cultures différentes, l'échec est considéré comme un élément d'expérience, comme quelque chose qui malheureusement arrive, mais dont on peut tirer une expérience et qui va permettre d'être plus solide dans les projets futurs. Et c'est ça qu'il faudrait qu'on inculque dans notre pays, pour plein de raisons. Déjà, moi je le vois, on le voit chez 60 000 quand je dis moi, mais c'est tous les bénévoles, les 1 800 bénévoles de 60 000 rebonds. Quand ils arrivent, nos entrepreneurs qui ont connu cette perte d'entreprise, ils ne sont pas bien à la cause de la liquidation, mais ils ne sont pas bien aussi parce qu'ils considèrent que le regard des autres a changé. Ils s'auto-stigmatisent, si vous voulez. Ils considèrent que le regard de l'autre, il est différent. C'est comme quand vous avez une maladie. vous avez l'impression que tout le monde est au courant de votre maladie. Non, mais c'est quelque chose qui est fort. Et là, il dit, je ne me suis plus légitime pour aller dans le réseau d'entrepreneurs dans lequel j'étais. Je ne suis plus légitime pour aller voir mes pairs. Mais pourquoi tu dis ça

  • Speaker #0

    Et puis au contraire, c'est une expérience sur laquelle il faut consolider.

  • Speaker #1

    Exactement. Ça, c'est ce que vous dites, vous, et ce que nous, on dit. Mais pour certains, pas tous, ils ne le vivent pas comme ça. Et ça, c'est parce que ce poids de l'échec, ce poids du regard sur l'échec, il est extrêmement fort dans notre vie. pays. Et donc, moi, je dis, rien que déjà pour supprimer cette auto-stigmatisation, entre guillemets, changer ce regard, il serait important. Mais il serait aussi important, je pense, pour permettre à des personnes qui n'osent pas se lancer, peut-être de se lancer. Il y a eu des études qui ont été faites pour comprendre pourquoi certaines personnes ne se lançaient pas dans l'entrepreneuriat. Et la peur de l'échec dans les réponses revenait comme un élément fort. Et je pense que dire il ne faut pas ne plus avoir peur, on a toujours des craintes. Mais il faut que cette peur ne bloque pas. l'envie d'oser, l'envie d'entreprendre. Et de savoir qu'en plus, il y a un filet de sécurité, c'est comme le trapéziste qui se lance, il sait que s'il n'attrape pas le trapèze d'en face pour plein de raisons, en dessous, il y a un filet. Le filet, c'est 60 000 rebonds, j'aime bien cette comparaison. Et bien voilà, et ce n'est pas de dire qu'il faut que tout le monde soit entrepreneur demain, je ne suis pas dans cette logique-là. On le voit bien, chez 60 000, il faut être réaliste. Il y en a qui arrivent là, qui ont malheureusement connu la liquidation, mais qui n'étaient pas faits pour être entrepreneur. Et après le coaching, après le temps passé avec eux, ils le reconnaissent et ils partent vers le salariat. Ils sont très heureux vers le salariat et ils n'auront pas de regrets parce qu'ils auront tenté cette expérience entrepreneuriale. Malheureusement, elle était un peu vouée à l'échec parce qu'ils n'avaient pas tous les codes pour être entrepreneur. Mais finalement, ils repartent vers le salariat et ils sont satisfaits par rapport à ça.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une histoire particulièrement marquante dont vous avez l'exemple pour pouvoir justement que les gens se projettent un peu dans l'accompagnement et le post-accompagnement justement

  • Speaker #1

    Des histoires, je ne vais pas dire que je vais faire la boutade, il y en a 1300. Elle est facile, celle-là. Non, ce n'est pas une pirouette.

  • Speaker #0

    Peut-être le prix Guillaume Uliès de l'année dernière.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce que je ne voudrais pas, la question est bonne, ce que je ne voudrais pas, c'est faire focus sur une belle histoire. J'en ai plein. Mais vous voyez, je vais vous en citer quelques-unes, deux ou trois, qui pour moi sont intéressantes. Une femme, elle se reconnaîtra si elle écoute le podcast. qui finalement a compris après ce parcours que son avenir, ce qu'elle aimait. C'est ça aussi qui est très important chez 60 000. C'est que cet arrêt sur image, il permet de mieux comprendre ce qui nous correspond. Parfois, on s'est retrouvés dans un projet et ça ne nous correspondait pas totalement. Et elle, elle voit que finalement, c'est le spectacle. C'est d'animer un spectacle. Et elle a fait un spectacle de son rebond. Elle anime un one-man show et elle le fait super bien.

  • Speaker #0

    Elle est un peu connue,

  • Speaker #1

    non Marie Guth.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Ah tiens

  • Speaker #0

    Je l'ai vue passer, ouais.

  • Speaker #1

    Eh ben voilà, c'est insolite. Donc vous voyez, je vous m'avais forcé à prononcer son nom. Et je trouve ça formidable. C'est pas... Moi, je suis pas en train de vous dire Ouais, il a créé, il a fait une start-up et maintenant il a levé 12 millions d'euros et il est reparti, il va aller s'introduire en bourse. Oui, mais n'oublions pas, hein, 4 millions, TPE, PME, hein, chez nous, dans notre pays. C'est ça qui constitue notre tissu. Et ce n'est pas que des grandes et belles réussites. Et celles-là, elles sont des réussites du quotidien. Celles-là, je les appelle des réussites du quotidien. Un autre qui, alors malheureusement, s'est replanté. Mais il avait eu l'idée de créer une marketplace. Il avait même réussi à lever des fonds. Après une liquidation, recréer une boîte, recréer une marketplace, avoir des associés, trouver des financements. Malheureusement, le projet a de nouveau capoté. Donc là, vous voyez aussi, on peut avoir de nouveau un échec. C'est pas, je veux dire, l'accompagnement 60 000 rebonds, c'est pas une garantie à 100% que demain, que ce soit dans le salariat ou dans l'entrepreneuriat, tout se passera comme d'un fof tranquille. Alors une autre aussi qui a créé, qui a voulu repartir. dans un autre secteur. Ils sont à deux, ils sont en couple, ils ont racheté une maison dans le sud de l'Italie et ils ont créé, ils ont un superbe gîte dans le sud, dans les Pouilles, dans le sud de l'Italie. Et ils vivent une vie rêvée qui correspond bien mieux à celle qu'ils avaient quand ils étaient tous les deux dans leur boîte et que ça galérait pour essayer de s'en sortir. Je pense que ce qui est plus important, c'est pas dire, et c'est pour ça que ça ne plaisait pas trop à Guillaume, les prix, c'est pas tellement une réussite individuelle. qu'il faut mettre en avant en disant, vous voyez, 60 000 rebonds a permis. C'est autant de réussites qui sont des réussites plus en relation, je veux dire, avec ce qui correspond aux personnes et qui leur font être, je dirais, bien dans leur vie, bien dans leur vie professionnelle. C'est surtout ça qui est important.

  • Speaker #0

    De manière générale, quel est le principal conseil qu'il faut donner à un entrepreneur qui traverse une période de crise

  • Speaker #1

    Le conseil, celui-là, il est évident. C'est le plus tôt vous vous faites accompagner, le mieux c'est. Si vous traversez une période de crise, vous êtes le nez dans le guidon, vous avez envie de sauver votre boîte et là, il n'y a pas de débat là-dessus. Mais voilà, et faire accompagner, ce n'est pas forcément un cabinet de consultant ou quoi que ce soit. Ça peut être un accompagnement par des pairs, par d'autres entrepreneurs. Vous avez beaucoup de réseaux d'entrepreneurs en France. Allez dans ces réseaux, voyez ce qu'ils peuvent vous proposer. Rien que déjà ça, d'avoir d'autres entrepreneurs qui ont plus d'expérience, ont plus d'expérience. d'antériorité sur ces questions-là pourront vous donner les bons conseils, faites-le. Vous avez des structures type second souffle, type le GPA qui peuvent vous aider pour vous accompagner aussi dans ces périodes. C'est des structures gratuites qui vous prennent en charge aussi avec des professionnels. Donc, le plus tôt, on demande, alors le terme, je sais qu'il ne plaît pas aux entrepreneurs, on demande de l'aide. Le mieux c'est pour sauver votre boîte. Ne restez pas seul. A la fois, Il y en a plus dans la tête de plusieurs que dans sa propre tête, parce que là on multiplie le nombre d'expériences, et là vous aurez la capacité. Avec ces expériences complémentaires qui sont autour de vous, de trouver les bonnes solutions, vous vous épuiserez moins physiquement aussi, parce que vous aurez le sentiment d'être épaulé, parce qu'il y a un moment où le fait d'être seul et de faire poser sur ses épaules uniquement la sortie de crise de son entreprise, c'est éreintant physiquement. Et nous on le voit aussi beaucoup dans les entrepreneurs qu'on accompagne, cet épuisement physique. N'oublions pas, la santé du dirigeant, c'est le premier actif immatériel de l'entreprise. Ce n'est pas de moi, c'est d'Olivier Thorez, professeur Olivier Thorez, qui s'est intéressé à la santé des dirigeants depuis des années. Si vous ne prenez pas soin de vous, vous ne prenez pas soin de votre entreprise. Trop d'entrepreneurs nous disent je n'ai pas le temps d'être malade Et encore pire, comme dirait Olivier, je n'ai pas le droit d'être malade Mais attendez, prenez soin de vous, faites du sport, levez la tête, levez le nez du guidon. C'est le meilleur moyen aussi d'être lucide et de voir comment vous pouvez essayer de sauver votre entreprise. En tout cas, tout ce que je vous dis là, c'est ces milliers de personnes qui passent chez 60 000, qui nous le disent. Moi, je ne l'ai pas connu, moi, personnellement, cette liquidation. Donc, on pourrait dire qui il est, là, dans ce podcast, pour évoquer ça. OK, mais je me sens porte-parole de ceux qui l'ont vécu. Parce que j'ai vu tellement de situations, je me dis, ce message-là, il faut qu'il soit connu. Parce que... Si un ou deux entrepreneurs m'entendent, c'est un ou deux entrepreneurs déjà à qui on aura permis de ne pas rester sur le bord du chemin. C'est ça qui est important pour moi. C'est pas... Voilà. Voilà pourquoi je le dis. Et je l'affirme parce que c'est ça qui m'anime aussi. On ne peut pas être impliqué, engagé dans une association comme le sont les 1800 bénévoles s'il n'y a pas quelque chose au fond, une énergie au fond qui vous anime pour faire ça. Et cette énergie pour moi, c'est à la fois cette injustice qui est celle du regard qu'on peut avoir sur ceux qui ont échoué, alors qu'ils ont osé, ils ont pris des risques. Quand ils dirigent une boîte, ce n'est pas pour s'en mettre plein les poches. Les 4 millions de personnes qui font des boîtes, c'est certes pour en vivre, mais c'est aussi parce que c'est un projet, parce qu'ils font vivre aussi des familles, d'autres salariés, ils ont une équipe avec eux, que malheureusement, quand ça en plante, on ne peut pas jeter l'opprobre sur ces gens-là. Je veux dire, ce n'est pas tous des margoulins qui s'en ont mis plein les poches et qui ont laissé la boîte de côté. Non, au contraire. D'ailleurs, ils le disent, la première chose qui les met vraiment au plus mal, c'est tous ces salariés, toute cette équipe qui était avec eux dans la boîte, les quatre ou cinq personnes, parce que les boîtes qui viennent chez 60 000, c'est plutôt des TPE, c'est des gens de TPE, c'est des gens qui ont cinq, six personnes, c'est des belles entreprises. Ils disent, moi, c'était le plus dur, c'est les cinq personnes que j'ai dû mettre sur le carreau dans ma boîte, parce qu'il y avait un lien avec ces personnes, on avait créé ce projet, et ça marchait super bien. À un moment donné, on a pris un truc. en travers et malheureusement on est allé au tapis. Voilà, c'est ça qui moi m'anime et c'est de porter aussi ce message. pour que le plus grand nombre sache que le regard des autres n'a pas changé sur vous. Ne croyez pas. Beaucoup de gens pensent comme moi que ce que vous avez fait, c'était top, que malheureusement, il y a eu plein de choses qui se sont mises en travers et qu'à un moment, vous avez mis un deuxième genou à terre. OK, je l'entends. Mais comme vous le disiez tout à l'heure, et je pense que vous avez raison, Thomas, vous allez rebondir, vous allez voir la lumière au bout du tunnel. Ça va être dur, ça va être une période difficile, mais vous en sortirez plus fort. Et vous ferez de très belles choses demain.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup,

  • Speaker #1

    Philippe. T'en prie.

  • Speaker #0

    Je remercie Thibaut Dupieris pour le montage et les équipes de Conseil, Finances et Transmission pour leur soutien sur cette belle aventure. N'hésitez pas à nous contacter pour nous suggérer des invités ou des thèmes que vous souhaitez aborder. Ce projet n'est pas seulement le mien, je tiens à ce qu'il évolue avec ses auditeurs.

Description

🎙 Aujourd’hui, je vous dévoile un tout nouveau format hors-série : La Boîte à Outils.

Avec La Boîte à Outils, je vous propose de découvrir des associations, des structures, des métiers… tous ces acteurs de l’ombre qui accompagnent les entrepreneurs et dirigeants tout au long de leur parcours. Ce sont de véritables leviers, souvent méconnus, qui méritent d’être mis en lumière.

👉 Après avoir exploré des récits inspirants d’entrepreneurs, j’avais aussi envie de vous faire découvrir l’écosystème qui gravite autour d’eux : ces ressources concrètes, ces mains tendues, ces solutions qui peuvent tout changer à un moment clé de la vie d’une entreprise.

J’ai déjà une belle liste d’idées et de personnes à interviewer, mais n’hésitez surtout pas à m’envoyer vos suggestions sur LinkedIn : il y a sûrement des pépites que je ne connais pas encore !

📌 D’ailleurs, je vous avais promis ce format lors de l’épisode avec Philippe POUPEAU (Épisode 2 – Comment rebondir après avoir perdu sa boîte de 150 salariés suite à une croissance externe mal préparée).

🎧 Pour ce premier épisode de La Boîte à Outils, j’ai le plaisir de recevoir Philippe FOURQUET, président de l’association 60 000 REBONDS, qui accompagne les entrepreneurs après un échec.

🎁 Alors, chose promise, chose due : voici le premier épisode de La Boîte à Outils.

Pour plus de renseignements : https://60000rebonds.com/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Confidence d'entrepreneur. Ici, on vous dévoile de l'intérieur ce qu'un entrepreneur traverse lors d'une opération marquante de son parcours. Je suis Thomas Fertin, entrepreneur et surtout dirigeant du cabinet de fusion-acquisition Conseil, Finance et Transmission. Dans ce podcast, on rentre dans l'esprit d'un dirigeant d'entreprise et on essaye de comprendre sa vision de l'entrepreneuriat. Chaque mois, je vous plonge au cœur d'un récit d'un invité qui nous raconte son parcours jusqu'à une opération marquante. Cela peut être une vente, une acquisition, une association. ou même l'ouverture d'une procédure collective. L'objectif sera de comprendre le changement de paradigme suite à cet événement, afin de mieux saisir ce qu'il a vécu. Aujourd'hui, je vous propose un nouveau concept hors-ciel, la boîte à outils. Avec la boîte à outils, je vais vous présenter des associations, des organismes, des professions, qui sont des outils développés et mis à disposition des dirigeants et entrepreneurs pour les aider à progresser dans leur parcours. Au-delà des parcours d'entrepreneurs qui sont là pour donner envie de se retrousser les manches, j'ai envie de mettre en lumière ces écosystèmes qui existent et qui sont là pour vous aider à entreprendre. J'ai plein d'idées et des demandes d'interviews qui sont dans la nature, mais encore une fois, n'hésitez pas à me suggérer sur LinkedIn des idées d'organismes que je ne pourrais ne pas connaître. Je vous l'avais promis lors du podcast de Philippe Poupot, épisode 2, comment rebondir après avoir perdu ma boîte de 150 salariés à cause d'une croissance externe mal préparée. Pour ce premier épisode, je vous présente donc Philippe Fourquet. président de l'association 60 000 rebonds. Et donc, chose promis, chose due, voici le premier épisode de la boîte à outils. Bonjour Philippe, merci de nous recevoir.

  • Speaker #1

    Bonjour Thomas, content d'être là.

  • Speaker #0

    Alors premièrement,

  • Speaker #1

    est-ce que vous pouvez vous présenter s'il vous plaît Alors Philippe Fourquet, je suis le président de la fédération 60 000 rebonds. 60 000 rebonds qui est une association qui accompagne les entrepreneurs qui malheureusement ont perdu leur entreprise et on les aide à rebondir vers un nouveau projet professionnel. rebondir personnellement et rebondir professionnellement vers un nouveau projet professionnel.

  • Speaker #0

    À partir du moment où on a perdu sa société ou à partir du moment où on a les premières difficultés Uniquement à partir du moment où on a perdu sa société.

  • Speaker #1

    Alors je dirais pourquoi, parce qu'on peut se poser la question, pourquoi vous n'intervenez pas avant Lorsque l'association a été créée en 2012, l'idée était qu'il y avait avant, dans les difficultés, un écosystème, beaucoup d'associations qui pouvaient permettre à l'entrepreneur de trouver une solution pour être accompagné. mais qu'il n'existait rien après la liquidation, après la perte de l'entreprise. C'est pour ça que 60 000 rebonds, c'est vraiment focalisé sur cette partie ou période de vie de l'entrepreneur qui est la pré-liquidation. Mais je dirais néanmoins, si vous savez que vos difficultés vont vous conduire peu ou prou au tribunal de commerce et que vous allez devoir fermer votre entreprise, le plus tôt vous contactez 60 000 rebonds, le mieux c'est. Donc on n'interdit pas à quelqu'un qui sait qu'il va aller vers une liquidation, qui n'a pas encore prononcé cette liquidation, d'aller vers nous.

  • Speaker #0

    Vous êtes présent nationalement Alors oui,

  • Speaker #1

    on est présent en proximité. Ce qui est important, et ça, ça a été dès le départ notre orientation, c'est d'être au plus près des entrepreneurs qu'on a accompagnés. C'est vrai que déjà, ce n'est pas simple pour un entrepreneur de pousser la porte d'une association comme la nôtre, parce que l'entrepreneur, dans sa vie d'entrepreneur, il n'a pas trop eu l'habitude d'être accompagné, d'être aidé. et d'aller demander de l'aide, on va dire ça. Donc, on a 70 implantations, 71 exactement, partout en France, à la fois dans l'Hexagone, mais également aux Outre-mer. On est à La Réunion, on est en Martinique, au Guadeloupe et puis en Guyane également.

  • Speaker #0

    C'est une présence départementale, si je comprends bien. Oui,

  • Speaker #1

    c'est-à-dire qu'on essaye par ces antennes, ces points d'implantation, on essaye de couvrir les départements. Donc, vous voyez, il y a un peu plus d'une centaine de départements en France. Donc, on a encore une trentaine d'antennes à créer. pour demain couvrir la totalité du territoire national.

  • Speaker #0

    Ça s'adresse à tout type d'entrepreneur Est-ce qu'il y a une taille d'entreprise minimum ou quelque chose de la sorte Non,

  • Speaker #1

    on n'a pas souhaité mettre des critères à l'entrée et ça aurait été contraire avec notre statut d'intérêt général. Pour nous, ce qui est important, c'est qu'on soit la bonne association pour accompagner la personne. D'abord, on accompagne la personne. Il n'y a plus d'entreprise. L'entreprise, elle a été liquidée. Donc, c'est l'entrepreneur, l'homme ou la femme. qui va être accompagné. Ce qui est important, c'est qu'on s'assure que c'est notre association qui est la mieux à même de l'aider. Donc souvent, après un premier contact téléphonique, pour expliquer un peu sa situation, où il en est, on lui demande de venir et on passe un moment avec lui. Des bénévoles de notre association passent un moment avec lui. Ce n'est pas un examen de passage, ce n'est pas ça du tout. Mais vraiment, c'est pour faire connaissance et aussi pour voir derrière ce qui l'attend. qui prennent bien conscience que l'accompagnement par 60 000, on aura peut-être l'occasion d'en parler, c'est un engagement de sa part. Ça va être quelque chose qui va décoiffer, comme on dit, qui va sortir un peu de sa zone de confort. Il est dans une période un peu délicate, on le sait, une période difficile de sa vie, mais il faut qu'il ait conscience que, en venant chez 60 000 rebonds, il prend un véritable engagement qui peut durer jusqu'à 16, 18, voire même 24 mois. Donc ça peut être deux ans d'accompagnement avant de voir, comme ils le disent, la lumière au bout du tunnel. Et ça, c'est important. Et que nous, aussi, dans le même temps, on vérifie qu'on est un mieux à même par rapport à sa situation de l'aider et de l'accompagner. Alors,

  • Speaker #0

    comment se matérialise l'accompagnement, justement C'est entre 12 et 24 mois, c'est ça Oui,

  • Speaker #1

    alors, ça peut être parfois beaucoup plus court. Tout dépend du type de rebond. Mais déjà, comment se matérialise l'accompagnement L'accompagnement, il a deux facettes, j'aurais tendance à dire. Il a une première facette importante qui est une facette individuelle. C'est un accompagnement individuel. Donc là, deux bénévoles. vont accompagner cet entrepreneur. Donc former une sorte de trio qui va rester pendant toute la période d'accompagnement. Alors ces deux bénévoles, c'est qui Ce sont pour l'un un coach professionnel, certifié. C'est des coachs d'entreprise, c'est des gens qui ont de l'expérience. On s'assure quand des bénévoles coach veulent venir chez nous accompagner les entrepreneurs bénévolement, on est bien d'accord. Qu'ils cochent un certain nombre de cas, si je puis dire, en termes d'expérience professionnelle. Donc ce coach, qu'est-ce qu'il va faire Il va apporter 7 séances de coaching gratuites à cet entrepreneur pour l'aider à retrouver confiance en soi, à retrouver l'estime de soi, à être de nouveau mieux sur ses deux pieds. Parce que le coup qu'il a pris sur la tête, il est énorme. Et il est d'autant plus énorme que souvent, les entrepreneurs, quand ils arrivent chez 60 000 rebonds, ils ont tout jeté dans la bataille. Ils ont essayé de sauver leur boîte. Jusqu'à la dernière minute, ils ont tout, voilà, ils travaillaient H24. Voilà, ils sont épuisés, ils sont rassés. Ils étaient tout seuls souvent, malheureusement. Et donc, il y a vraiment besoin de ce moment de répit chez nous, avec ce coach, pour retrouver confiance et estime de soi. Et aussi faire un travail que va faire le coach avec l'entrepreneur qu'on accompagne, c'est de comprendre ce qui s'est passé, de mieux comprendre ce qui s'est passé. Parce que souvent, l'entrepreneur, quand il arrive, il peut être dans certains cas dans une posture de déni. C'est de la faute de la terre entière. Mon expert comptable ne m'a pas donné mes comptes. Mon client qui représentait 80% de mon chiffre d'affaires, il m'a planté. Mon banquier m'a retiré ma ligne de découvert. Certes, il peut y avoir ces causes-là qu'ils peuvent expliquer, mais pas que. Alors, il peut être aussi parfois dans une autre posture. C'est la posture de la culpabilité extrême. Alors là, c'est la faute... Il a toute la faute du monde entier sur ses épaules, si je puis dire. Donc, c'est ni l'une ni l'autre des postures est la bonne. Donc, ce qu'on va essayer avec lui, et c'est le coach qui le fait, c'est de dire, voilà, quelle est ta part de responsabilité à toi Qu'est-ce que tu n'as pas bien fait Évidemment, il y a des choses que tu n'as pas bien fait. Pourquoi on fait ça Ça, c'est fondamental parce que c'est ça qui va permettre à l'entrepreneur d'éviter de recommettre les mêmes erreurs dans le nouveau projet sur lequel il ira demain.

  • Speaker #0

    Philippe Poupaud, l'épisode 2, avait évoqué que 60 000 rebonds, le mot d'ordre, c'est pas un échec. C'est une étape. Il y a eu énormément de succès. À un moment, il y a eu une période de crise. Et maintenant, il faut rebondir, justement, et passer à l'étape d'après. C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est un élément. On ne le souhaite pas. On ne le souhaite à personne. Mais quand ça arrive, c'est un élément. Il a raison quand il dit ça. C'est un élément de sa vie. Il faut le prendre comme un élément qui arrive dans sa vie et qui peut faire en sorte, grâce à cet élément, qu'on va grandir. C'est facile à dire devant un micro, c'est facile à dire dans un podcast et c'est beaucoup plus difficile à entendre quand on est au fond du trou et qu'on vient de perdre la boîte. Mais tous nous le disent après avoir vécu ça, ça a été un moment important finalement de ma vie. Ça m'a permis, je me sens différent et je me sens même plus fort après du fait de ce qui m'est arrivé. Voilà, donc ça, il a raison. Donc il y a ce coach, mais il y a aussi un deuxième bénévole qui est très important, c'est le... Le parrain ou la marraine, c'est un chef d'entreprise en activité ou un jeune retraité qui a dirigé une boîte ou dirigé une équipe. et qui va l'aider là, sur la deuxième partie. Une fois que le socle personnel est là, on va travailler sur le rebond. Et on va travailler... Alors, on ne va pas faire à la place de l'entrepreneur, jamais. C'est lui qui en charge sa vie, ce n'est pas nous, très clairement. Mais on va le challenger dans la façon dont il génère son projet ou il repart son nouveau projet, qu'il soit entrepreneurial ou salarial. Et c'est pour ça que parfois, le rebond peut être plus court que 12 mois, parce que souvent, un rebond salarial peut se faire au bout de 7-8 mois.

  • Speaker #0

    Quel est le pourcentage justement de membres de l'association qui rebondissent entre ceux qui arrivent à réentreprendre et la répartition par rapport à ceux qui retrouvent un job peut-être plus salarié Ce qu'il faut voir,

  • Speaker #1

    ça c'est important, c'est une bonne question, c'est que le pourcentage de ceux qui rebondissent vers le salariat, il est très important. On est 64-70% et le reste est en rebond entrepreneurial. Alors il faut faire attention aux chiffres et à l'analyse des chiffres parce que d'abord rebondir en entrepreneuriat après liquidation, C'est extrêmement compliqué, extrêmement difficile. Il faut encore avoir un peu de sous, souvent on est financièrement rassé et autres. Et en plus on a des charges qui tombent au fur et à mesure qui font qu'on a besoin de remplir le frigo ou de remplir le caddie. Donc attention à ce qu'on se dit là. Donc souvent le salariat est une solution de sécurité, dans un premier temps, pour stabiliser la famille, pour stabiliser les ressources du foyer. Mais ça n'est pas forcément le choix définitif. On s'aperçoit que quand on les interroge... Une fois qu'ils ont rebondi dans le salariat, ils nous disent tous, ou une grande partie nous dit, entre 40%, que l'idée de recréer une entreprise est toujours là et qu'ils vont la matérialiser peut-être plus tard.

  • Speaker #0

    60 000 rebonds, pourquoi ce chiffre-là Parce que c'était le nombre de liquidations judiciaires qu'il y avait en

  • Speaker #1

    2012 Oui, plus tard. On avait passé un cap à l'issue de la crise de 2008, on avait passé un cap, on était passé au-dessus des 60 000. D'ailleurs, malheureusement, quand on regarde 2020... parce qu'on a les chiffres de 2024 en défaillances. On a repassé le cap de 60 000, on est à 66 000 défaillances d'entreprises dans notre pays.

  • Speaker #0

    Et sur les 66 000, vous avez combien d'adhérents par an

  • Speaker #1

    Alors, 66 000, il faut faire attention. On parle de défaillances, c'est important, on parle de défaillances d'entreprises. Dans des défaillances, il n'y a pas que des liquidations. Et heureusement d'ailleurs, il y a des gens qui vont au tribunal de commerce pour des redressements judiciaires, ou qui vont au tribunal pour certaines procédures amiables qui passent devant nous. tribunal. Donc tout ne débouche pas sur des liquidations. De mémoire, dans ces 66 000, les liquidations, c'est de l'ordre de 25-30 000. C'est quand même énorme. Dedans, il y a des liquidations dites simplifiées, c'est-à-dire des liquidations, c'est-à-dire que l'entreprise dépose le bilan, elle veut directement la liquidation parce qu'il n'y a pas de salariés, il n'y a pas d'actifs. C'est des toutes petites... Oui,

  • Speaker #0

    il y a aussi beaucoup de boîtes inactives.

  • Speaker #1

    Mais néanmoins, nous, on en accompagne. On en a accompagné l'année dernière 1300. Alors ça peut sembler extrêmement faible. On dit 25-30 000, vous en accompagnez 1300. C'est faible, mais c'est beaucoup parce que par rapport à l'accompagnement dont on parlait tout à l'heure, il faut qu'il reste de qualité, il faut qu'on trouve les bénévoles, les coachs, les parrains et qu'on soit en capacité de faire un accompagnement de qualité sur une longue période. Et deuxièmement, c'est ce qu'on disait aussi tout à l'heure, frapper à la porte de 60 000 n'est pas une évidence pour chaque entrepreneur. Donc il faut qu'on arrive à être connu. C'est une première chose, une fois qu'on est connu. d'arriver à franchir cette barrière qui est de dire Allez, j'y vais, je vais me faire accompagner.

  • Speaker #0

    Alors, ça anticipe la question d'après, mais quels sont vos principaux freins aujourd'hui Est-ce que c'est le manque de coach, le manque de communication, de visibilité peut-être Non,

  • Speaker #1

    le principal frein, c'est un frein psychologique chez l'entrepreneur qui fait qu'il est… Alors, bien sûr, on a toujours à s'améliorer sur notre communication et là-dessus, je n'ai pas de débat. On a toujours à mieux communiquer sur qui est 60 000, ce que peut apporter 60 000. Mais ce frein, il est vraiment très… très psychologique, parce que ça n'est pas dans la psychologie de l'entrepreneur de se faire aider, de se faire accompagner, en tout cas de certains d'entre eux. Ils veulent rebondir très vite, ils repartent sur un autre projet et ils tournent la page, ils mettent, passez-moi l'expression, la poussière un peu sous le tapis, et puis on est reparti sur autre chose. Même parfois chez nous, chez 60 000, quand ils arrivent, on est amené à un peu les freiner par rapport à ce rebond. Alors c'est facile à dire aussi. Parce que comme on disait tout à l'heure, il faut remplir le frigo. Alors ce qu'on fait, c'est qu'on les aide à trouver un job, un job relais. C'est-à-dire qu'on mobilise un peu notre réseau local, puisque comme on est implanté dans les écosystèmes, il y a beaucoup d'entrepreneurs qui sont parrains ou marraines chez nous, donc qui ont un vrai réseau. Donc on va essayer de leur trouver un job. Alors ce n'est pas forcément le job qui correspond, le job de leur rêve et le job qui correspond à leurs compétences. J'en me souviens d'un entrepreneur qui avait une entreprise d'aménagement de bureau. il proposait régulièrement un ou deux de nos entrepreneurs accompagnés de venir aider à porter des plaques de plâtre, des plaques aux plates, des machins, d'assembler des parois de bureaux. Mais ça a plein de vertus de faire ça. Alors indépendamment de remplir le frigo, donner un revenu, mais ça redonne du rythme de vie professionnelle.

  • Speaker #0

    On se lève le matin.

  • Speaker #1

    Ça c'est, on se lève le matin, il rencontre d'autres personnes, il n'est plus isolé, il n'est plus seul. C'est énorme. Et puis ça a un autre avantage, ce que disait l'entrepreneur qui proposait ces jobs, c'est que j'ai aussi un regard d'un ancien chef d'entreprise, un peu, sans être, c'est pas l'œil de Moscou, c'est pas ça, mais sur comment fonctionne ma boîte. Il me dit des trucs sur ma boîte.

  • Speaker #0

    C'est pas trop incognito,

  • Speaker #1

    mais c'est pas trop ça. Exactement. Et ce job relais permet de prendre le temps. une partie de temps de se poser pour comprendre ce qui s'est passé.

  • Speaker #0

    Et on parle de vraie CDI, ce n'est pas un mitant thérapeutique,

  • Speaker #1

    c'est un vrai job. Alors, c'est un job, il peut être CDD ou CDI, mais ce n'est pas un mitant thérapeutique. Et en général, comme la personne, l'employeur, est un bénévole de chez 60 000, il organise un peu l'agenda de la personne pour qu'elle puisse assister à la deuxième partie de l'accompagnement qui existe chez soi, à la fois à ses entretiens avec son coach. et son parrain maintenant qu'on est familier de l'accompagnement. Mais l'autre partie aussi qui est très importante, c'est la réunion mensuelle. Tous les mois, tous les bénévoles et les personnes accompagnées se réunissent, font une grande réunion le matin. Et là, le collectif créé va se mettre au service des entrepreneurs. Ça a beaucoup de vertu, ce collectif-là. Ça permet à l'entrepreneur déjà de voir qu'il n'est pas tout seul, que ce qui lui est arrivé n'est pas propre à lui et que... De ce fait-là, il constate d'autres personnes qui ont eu cette liquidation et qui sont déjà dans une période de reconstruction, qui ont déjà redressé la tête et qui, de ce fait-là, lui donnent un message très positif par rapport à ce qu'il était et par rapport à la situation dans laquelle il était.

  • Speaker #0

    Comment un chef d'entreprise qui souhaite justement pouvoir proposer ses jobs alimentaires, comment est-ce qu'ils peuvent se rapprocher de vous Par quel canal Moi, tous les jours, on me dit il manque du monde, il manque du monde Juste quelqu'un qui se lève le matin et qui est motivé, ça me va.

  • Speaker #1

    Allez sur le site 60 000 rebonds. Sur le site internet 60 000 rebonds, vous trouverez l'antenne et le lieu qui est le plus proche de l'endroit où vous êtes, bien sûr, parce que là, comme on dit, il y a 71 antennes. Donc vous trouverez et contactez cette antenne. Envoyez un message et rapprochez-vous de l'antenne. Et là, pas de souci, on prendra contact avec vous et on verra avec vous comment on peut organiser ce job relais ou alimentaire.

  • Speaker #0

    Bon, je mettrai de toute façon le lien en description de l'épisode. Est-ce qu'il y a une histoire particulièrement marquantes. Alors, on a parlé tout à l'heure, il y a un prix, le prix du rebond. Est-ce qu'on peut en parler un petit peu Oui,

  • Speaker #1

    on a eu l'idée. Vous savez, 60 000 rebonds a été marqué par un événement dramatique extrêmement fort. C'est la disparition brutale de son deuxième président, puisque le premier président fondateur était Philippe Rambaud. Et puis, le deuxième président qui avait repris derrière Philippe, c'était Guillaume Mullier. Et Guillaume Mullier, avec ce nom Mullier, vous doutez bien, Il a incarné ce monde des entrepreneurs et il a incarné aussi fortement notre association, dans laquelle il s'était jeté, je dirais, corps et âme. Et malheureusement, le 13 mars 2023, il a été emporté par une avalanche. Et donc là, on s'est retrouvés confrontés dans notre association à un événement extrêmement fort, extrêmement dramatique. Toute structure, que ce soit associative ou entreprise, face à une disparition aussi brutale. peu rentraient dans une période de turbulence. On a malheureusement chez 60 000 rebonds des entrepreneurs qui sont arrivés chez 60 000 parce que leur entreprise avait perdu des personnes clés ou qu'il y avait eu des événements dramatiques de cette nature. Et donc face à ça, bien évidemment, l'association a essayé de faire preuve de résilience. On ne peut pas entre guillemets prôner la résilience vis-à-vis des entrepreneurs qu'on accompagne ou les aider tout du moins dans ce domaine et ne pas se l'appliquer à soi-même. Bon, et on est reparti. C'est à cette époque-là que j'ai pris le flambeau et j'ai repris la suite. Et on a eu l'idée de dire, Guillaume n'aimait pas les prix. Guillaume n'aimait pas les prix, ça l'énervait, c'était une personnalité franche, entière, comme on les aime. Mais il était passionné d'entrepreneuriat. Et on s'est dit, mais finalement, on va faire un prix pour mettre en avant tous ces entrepreneurs qui ont rebondi. Donc, on est à la deuxième édition, on a fait une première édition le 13 mars 2024. Et là, on va refaire une deuxième édition le 13 mars 2025. Le 13 mars, c'est la date anniversaire de sa disparition. La première édition, on l'a faite à Lyon, qui était sa ville d'adoption. Il n'est pas originaire de là, il est originaire du Nord, comme l'émulier. C'était sa ville d'adoption. Et là, cette fois-ci, on fait à Lille. Donc là, on vient dans son territoire et on a eu plus de 118 dossiers de candidature, de rebonds, de personnes ayant des rebonds qui sont entrepreneuriaux. qu'ils soient salariaux, qu'ils soient insolites. Il n'y a pas d'exclusif pour dire, non, il faut rentrer dans tel critère, il faut répondre à tel truc et tel autre truc pour pouvoir concourir. Il y a 118 de toutes les régions, y compris La Réunion, y compris Antilles-Guyane. Et là, on a fait déjà une première présélection. Il y a un autre jury, un deuxième jury qui va se réunir à partir de cette présélection pour pouvoir, alors je ne vais pas dévoiler le pas encore, puisque le jury ne s'est pas tenu, pour pouvoir remettre ses prix, un repris... rebond entrepreneurial, prix rebond salarial, prix insolite, voire même peut-être un prix coup de cœur, si le jury a un coup de cœur pour une belle histoire d'entrepreneur. Ce qu'on veut, c'est montrer, c'est ce qu'on disait tout à l'heure, on l'a évoqué, certes c'est un moment dramatique dans la vie d'un entrepreneur, perdre sa boîte, comme ils le disent tous, j'ai perdu mon bébé, et s'ils emploient ce terme, ce n'est pas anodin. Mais qu'après Il y a des superbes histoires, des superbes histoires de rebonds, et que tous nous disent, voilà, qu'est-ce que j'en suis sorti différent. Grandi, je n'aime pas trop le terme, parce que ça voulait dire qu'avant j'étais plus petit et que j'ai pris la taille, non Vous voyez dans quel esprit je le dis. Mais j'en suis sorti différent et peut-être plus fort. Et ça, c'est très important. Et ça, c'est aussi un credo qu'on porte chez 60 000 rebonds, c'est... Il faut changer ce regard, il faut changer ce regard sur l'échec. Dans notre pays, l'échec est encore trop, même si ça bouge, considéré comme une marque d'incompétence, très souvent stigmatisée. On dit lui, c'est un loser Attendez, je l'ai entendu et on l'entend encore. Alors que dans des pays type pays anglo-saxons, de cultures différentes, l'échec est considéré comme un élément d'expérience, comme quelque chose qui malheureusement arrive, mais dont on peut tirer une expérience et qui va permettre d'être plus solide dans les projets futurs. Et c'est ça qu'il faudrait qu'on inculque dans notre pays, pour plein de raisons. Déjà, moi je le vois, on le voit chez 60 000 quand je dis moi, mais c'est tous les bénévoles, les 1 800 bénévoles de 60 000 rebonds. Quand ils arrivent, nos entrepreneurs qui ont connu cette perte d'entreprise, ils ne sont pas bien à la cause de la liquidation, mais ils ne sont pas bien aussi parce qu'ils considèrent que le regard des autres a changé. Ils s'auto-stigmatisent, si vous voulez. Ils considèrent que le regard de l'autre, il est différent. C'est comme quand vous avez une maladie. vous avez l'impression que tout le monde est au courant de votre maladie. Non, mais c'est quelque chose qui est fort. Et là, il dit, je ne me suis plus légitime pour aller dans le réseau d'entrepreneurs dans lequel j'étais. Je ne suis plus légitime pour aller voir mes pairs. Mais pourquoi tu dis ça

  • Speaker #0

    Et puis au contraire, c'est une expérience sur laquelle il faut consolider.

  • Speaker #1

    Exactement. Ça, c'est ce que vous dites, vous, et ce que nous, on dit. Mais pour certains, pas tous, ils ne le vivent pas comme ça. Et ça, c'est parce que ce poids de l'échec, ce poids du regard sur l'échec, il est extrêmement fort dans notre vie. pays. Et donc, moi, je dis, rien que déjà pour supprimer cette auto-stigmatisation, entre guillemets, changer ce regard, il serait important. Mais il serait aussi important, je pense, pour permettre à des personnes qui n'osent pas se lancer, peut-être de se lancer. Il y a eu des études qui ont été faites pour comprendre pourquoi certaines personnes ne se lançaient pas dans l'entrepreneuriat. Et la peur de l'échec dans les réponses revenait comme un élément fort. Et je pense que dire il ne faut pas ne plus avoir peur, on a toujours des craintes. Mais il faut que cette peur ne bloque pas. l'envie d'oser, l'envie d'entreprendre. Et de savoir qu'en plus, il y a un filet de sécurité, c'est comme le trapéziste qui se lance, il sait que s'il n'attrape pas le trapèze d'en face pour plein de raisons, en dessous, il y a un filet. Le filet, c'est 60 000 rebonds, j'aime bien cette comparaison. Et bien voilà, et ce n'est pas de dire qu'il faut que tout le monde soit entrepreneur demain, je ne suis pas dans cette logique-là. On le voit bien, chez 60 000, il faut être réaliste. Il y en a qui arrivent là, qui ont malheureusement connu la liquidation, mais qui n'étaient pas faits pour être entrepreneur. Et après le coaching, après le temps passé avec eux, ils le reconnaissent et ils partent vers le salariat. Ils sont très heureux vers le salariat et ils n'auront pas de regrets parce qu'ils auront tenté cette expérience entrepreneuriale. Malheureusement, elle était un peu vouée à l'échec parce qu'ils n'avaient pas tous les codes pour être entrepreneur. Mais finalement, ils repartent vers le salariat et ils sont satisfaits par rapport à ça.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une histoire particulièrement marquante dont vous avez l'exemple pour pouvoir justement que les gens se projettent un peu dans l'accompagnement et le post-accompagnement justement

  • Speaker #1

    Des histoires, je ne vais pas dire que je vais faire la boutade, il y en a 1300. Elle est facile, celle-là. Non, ce n'est pas une pirouette.

  • Speaker #0

    Peut-être le prix Guillaume Uliès de l'année dernière.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce que je ne voudrais pas, la question est bonne, ce que je ne voudrais pas, c'est faire focus sur une belle histoire. J'en ai plein. Mais vous voyez, je vais vous en citer quelques-unes, deux ou trois, qui pour moi sont intéressantes. Une femme, elle se reconnaîtra si elle écoute le podcast. qui finalement a compris après ce parcours que son avenir, ce qu'elle aimait. C'est ça aussi qui est très important chez 60 000. C'est que cet arrêt sur image, il permet de mieux comprendre ce qui nous correspond. Parfois, on s'est retrouvés dans un projet et ça ne nous correspondait pas totalement. Et elle, elle voit que finalement, c'est le spectacle. C'est d'animer un spectacle. Et elle a fait un spectacle de son rebond. Elle anime un one-man show et elle le fait super bien.

  • Speaker #0

    Elle est un peu connue,

  • Speaker #1

    non Marie Guth.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Ah tiens

  • Speaker #0

    Je l'ai vue passer, ouais.

  • Speaker #1

    Eh ben voilà, c'est insolite. Donc vous voyez, je vous m'avais forcé à prononcer son nom. Et je trouve ça formidable. C'est pas... Moi, je suis pas en train de vous dire Ouais, il a créé, il a fait une start-up et maintenant il a levé 12 millions d'euros et il est reparti, il va aller s'introduire en bourse. Oui, mais n'oublions pas, hein, 4 millions, TPE, PME, hein, chez nous, dans notre pays. C'est ça qui constitue notre tissu. Et ce n'est pas que des grandes et belles réussites. Et celles-là, elles sont des réussites du quotidien. Celles-là, je les appelle des réussites du quotidien. Un autre qui, alors malheureusement, s'est replanté. Mais il avait eu l'idée de créer une marketplace. Il avait même réussi à lever des fonds. Après une liquidation, recréer une boîte, recréer une marketplace, avoir des associés, trouver des financements. Malheureusement, le projet a de nouveau capoté. Donc là, vous voyez aussi, on peut avoir de nouveau un échec. C'est pas, je veux dire, l'accompagnement 60 000 rebonds, c'est pas une garantie à 100% que demain, que ce soit dans le salariat ou dans l'entrepreneuriat, tout se passera comme d'un fof tranquille. Alors une autre aussi qui a créé, qui a voulu repartir. dans un autre secteur. Ils sont à deux, ils sont en couple, ils ont racheté une maison dans le sud de l'Italie et ils ont créé, ils ont un superbe gîte dans le sud, dans les Pouilles, dans le sud de l'Italie. Et ils vivent une vie rêvée qui correspond bien mieux à celle qu'ils avaient quand ils étaient tous les deux dans leur boîte et que ça galérait pour essayer de s'en sortir. Je pense que ce qui est plus important, c'est pas dire, et c'est pour ça que ça ne plaisait pas trop à Guillaume, les prix, c'est pas tellement une réussite individuelle. qu'il faut mettre en avant en disant, vous voyez, 60 000 rebonds a permis. C'est autant de réussites qui sont des réussites plus en relation, je veux dire, avec ce qui correspond aux personnes et qui leur font être, je dirais, bien dans leur vie, bien dans leur vie professionnelle. C'est surtout ça qui est important.

  • Speaker #0

    De manière générale, quel est le principal conseil qu'il faut donner à un entrepreneur qui traverse une période de crise

  • Speaker #1

    Le conseil, celui-là, il est évident. C'est le plus tôt vous vous faites accompagner, le mieux c'est. Si vous traversez une période de crise, vous êtes le nez dans le guidon, vous avez envie de sauver votre boîte et là, il n'y a pas de débat là-dessus. Mais voilà, et faire accompagner, ce n'est pas forcément un cabinet de consultant ou quoi que ce soit. Ça peut être un accompagnement par des pairs, par d'autres entrepreneurs. Vous avez beaucoup de réseaux d'entrepreneurs en France. Allez dans ces réseaux, voyez ce qu'ils peuvent vous proposer. Rien que déjà ça, d'avoir d'autres entrepreneurs qui ont plus d'expérience, ont plus d'expérience. d'antériorité sur ces questions-là pourront vous donner les bons conseils, faites-le. Vous avez des structures type second souffle, type le GPA qui peuvent vous aider pour vous accompagner aussi dans ces périodes. C'est des structures gratuites qui vous prennent en charge aussi avec des professionnels. Donc, le plus tôt, on demande, alors le terme, je sais qu'il ne plaît pas aux entrepreneurs, on demande de l'aide. Le mieux c'est pour sauver votre boîte. Ne restez pas seul. A la fois, Il y en a plus dans la tête de plusieurs que dans sa propre tête, parce que là on multiplie le nombre d'expériences, et là vous aurez la capacité. Avec ces expériences complémentaires qui sont autour de vous, de trouver les bonnes solutions, vous vous épuiserez moins physiquement aussi, parce que vous aurez le sentiment d'être épaulé, parce qu'il y a un moment où le fait d'être seul et de faire poser sur ses épaules uniquement la sortie de crise de son entreprise, c'est éreintant physiquement. Et nous on le voit aussi beaucoup dans les entrepreneurs qu'on accompagne, cet épuisement physique. N'oublions pas, la santé du dirigeant, c'est le premier actif immatériel de l'entreprise. Ce n'est pas de moi, c'est d'Olivier Thorez, professeur Olivier Thorez, qui s'est intéressé à la santé des dirigeants depuis des années. Si vous ne prenez pas soin de vous, vous ne prenez pas soin de votre entreprise. Trop d'entrepreneurs nous disent je n'ai pas le temps d'être malade Et encore pire, comme dirait Olivier, je n'ai pas le droit d'être malade Mais attendez, prenez soin de vous, faites du sport, levez la tête, levez le nez du guidon. C'est le meilleur moyen aussi d'être lucide et de voir comment vous pouvez essayer de sauver votre entreprise. En tout cas, tout ce que je vous dis là, c'est ces milliers de personnes qui passent chez 60 000, qui nous le disent. Moi, je ne l'ai pas connu, moi, personnellement, cette liquidation. Donc, on pourrait dire qui il est, là, dans ce podcast, pour évoquer ça. OK, mais je me sens porte-parole de ceux qui l'ont vécu. Parce que j'ai vu tellement de situations, je me dis, ce message-là, il faut qu'il soit connu. Parce que... Si un ou deux entrepreneurs m'entendent, c'est un ou deux entrepreneurs déjà à qui on aura permis de ne pas rester sur le bord du chemin. C'est ça qui est important pour moi. C'est pas... Voilà. Voilà pourquoi je le dis. Et je l'affirme parce que c'est ça qui m'anime aussi. On ne peut pas être impliqué, engagé dans une association comme le sont les 1800 bénévoles s'il n'y a pas quelque chose au fond, une énergie au fond qui vous anime pour faire ça. Et cette énergie pour moi, c'est à la fois cette injustice qui est celle du regard qu'on peut avoir sur ceux qui ont échoué, alors qu'ils ont osé, ils ont pris des risques. Quand ils dirigent une boîte, ce n'est pas pour s'en mettre plein les poches. Les 4 millions de personnes qui font des boîtes, c'est certes pour en vivre, mais c'est aussi parce que c'est un projet, parce qu'ils font vivre aussi des familles, d'autres salariés, ils ont une équipe avec eux, que malheureusement, quand ça en plante, on ne peut pas jeter l'opprobre sur ces gens-là. Je veux dire, ce n'est pas tous des margoulins qui s'en ont mis plein les poches et qui ont laissé la boîte de côté. Non, au contraire. D'ailleurs, ils le disent, la première chose qui les met vraiment au plus mal, c'est tous ces salariés, toute cette équipe qui était avec eux dans la boîte, les quatre ou cinq personnes, parce que les boîtes qui viennent chez 60 000, c'est plutôt des TPE, c'est des gens de TPE, c'est des gens qui ont cinq, six personnes, c'est des belles entreprises. Ils disent, moi, c'était le plus dur, c'est les cinq personnes que j'ai dû mettre sur le carreau dans ma boîte, parce qu'il y avait un lien avec ces personnes, on avait créé ce projet, et ça marchait super bien. À un moment donné, on a pris un truc. en travers et malheureusement on est allé au tapis. Voilà, c'est ça qui moi m'anime et c'est de porter aussi ce message. pour que le plus grand nombre sache que le regard des autres n'a pas changé sur vous. Ne croyez pas. Beaucoup de gens pensent comme moi que ce que vous avez fait, c'était top, que malheureusement, il y a eu plein de choses qui se sont mises en travers et qu'à un moment, vous avez mis un deuxième genou à terre. OK, je l'entends. Mais comme vous le disiez tout à l'heure, et je pense que vous avez raison, Thomas, vous allez rebondir, vous allez voir la lumière au bout du tunnel. Ça va être dur, ça va être une période difficile, mais vous en sortirez plus fort. Et vous ferez de très belles choses demain.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup,

  • Speaker #1

    Philippe. T'en prie.

  • Speaker #0

    Je remercie Thibaut Dupieris pour le montage et les équipes de Conseil, Finances et Transmission pour leur soutien sur cette belle aventure. N'hésitez pas à nous contacter pour nous suggérer des invités ou des thèmes que vous souhaitez aborder. Ce projet n'est pas seulement le mien, je tiens à ce qu'il évolue avec ses auditeurs.

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