Speaker #0Les éditions Caracolivre présentent: Contes merveilleux pour enfants, lus par Fabienne Prost. La panthère Il était une fois une veuve qui avait deux filles et un fils. Et un jour, la mère dit à ses filles, Prenez bien soin de la maison, car je vais voir grand-mère avec votre petit frère. Alors les filles lui promirent de le faire, et leur mère s'en alla. En chemin, une panthère la croisa, et lui demanda où elle allait. Elle dit, Je vais avec mon enfant voir ma mère. Ne veux-tu pas te reposer un peu ? demanda la panthère. Oh non ! dit-elle, il est déjà tard, et le chemin est long jusqu'à l'endroit où habite ma mère. Mais la panthère ne cessa de le lui demander et finalement elle céda et s'assit au bord du chemin. Je vais te peigner un peu les cheveux dit la panthère. Et la femme laissa la panthère la coiffer. Mais alors qu'elle passait ses griffes dans ses cheveux, elle lui arracha un peu de peau et la mangea. Arrête ! s'écria la femme. La façon dont tu me peignes me fait mal ! Mais la panthère lui arracha un morceau de peau encore plus gros. La femme voulut alors appeler à l'aide, mais la panthère la saisit et la dévora. Puis elle se tourna vers le fils, le tua aussi, se vêtit des vêtements de la femme et déposa dans son panier les os de l'enfant qu'elle n'avait pas encore mangé. Après cela, elle se rendit chez la femme où se trouvaient ses deux filles et elle cria à la porte. Ouvrez la porte, mes filles. Maman est rentrée à la maison. Mais les filles regardèrent par une fente de la porte et lui dirent: Les yeux de notre mère ne sont pas aussi grands que les tiens. Alors la panthère dit: Je suis allée chez grand-mère et j'ai vu ses poules pondre. Cela m'a ravie et c'est la raison pour laquelle mes yeux sont devenus si grands. Notre mère n'avait pas de tâches sur le visage comme tu en as. Ma grand-mère n'avait pas de lit d'appoint, alors j'ai dû dormir sur les petits pois. C'est pourquoi j'en ai la marque sur le visage. Les pieds de notre mère ne sont pas aussi grands que les tiens. Enfin, c'est stupide ! C'est parce que j'ai parcouru une si grande distance. Allez, ouvrez vite la porte ! Alors les petites filles se dirent: Ça doit être notre mère, quand même ! Et elles ouvrirent la porte. Mais quand la panthère entra, elles virent que ce n'était pas vraiment leur mère. Le soir, alors que les filles étaient déjà au lit, la panthère rongeait encore les os qu'elle avait emportés avec elle. Les filles l'entendirent et lui demandèrent : Mère, qu'est-ce que tu manges ? Je mange des betteraves fut sa réponse. Alors les filles dirent Oh maman ! donne-nous aussi quelques-unes de tes betteraves ! Nous avons tellement faim ! Non, fit la réponse, je ne vous en donnerai pas. Maintenant, taisez-vous et dormez ! Mais les filles continuèrent à demander à manger, jusqu'à ce que la fausse mère leur donne un petit doigt à grignoter. Elles virent alors que c'était le doigt de leur petit frère et elles se dirent: Il faut se dépêcher de s'enfuir, sinon elle nous mangera aussi ! Et sur ce, elles sortirent en courant, grimpèrent dans un arbre dans la cour et crièrent à la fausse mère: On voit le fils de notre voisin célébrer son mariage ! Mais c'était le milieu de la nuit. Alors la fausse mère sortit, et quand elle vit qu'elles étaient assises dans l'arbre, elle cria avec colère. Eh bien, je ne peux pas grimper, moi ! Les filles lui dirent: Monte dans un panier !, lance-nous une corde et nous te tirerons ! La fausse mère fit ce qu'elle dit. Mais quand le panier fut à mi-hauteur, les fillettes commencèrent à le balancer d'avant en arrière et à le cogner contre l'arbre. Alors, de peur de tomber, la fausse mère dut retirer ses vêtements et redevint une panthère. Elle sauta hors du panier et s'enfuit. Petit à petit, le jour arriva. Les filles descendirent de l'arbre, s'assirent sur le seuil de la porte et pleurèrent leur mère. Un vendeur d'aiguilles passa et leur demanda pourquoi elle pleurait. Une panthère a dévoré notre mère et notre frère, dirent les filles. Elle est partie maintenant, mais elle reviendra certainement. Et nous dévorera aussi ! Alors le vendeur d'aiguilles leur donna une paire d'aiguilles et leur dit: Mettez ces aiguilles dans le coussin du fauteuil, la pointe vers le haut ! Les filles le remercièrent et continuèrent à pleurer. Bientôt, un chasseur de scorpions arriva et il leur demanda pourquoi elle pleurait. Une panthère a dévoré notre mère et notre frère ! dirent les filles. Elle est partie maintenant, mais elle reviendra certainement et nous dévorera aussi. L'homme leur donna un scorpion et leur dit: Mettez-le dans le foyer de la cuisine. Les filles le remercièrent et continuèrent à pleurer. Puis un vendeur d'œufs passa et leur demanda pourquoi elle pleurait. Une panthère a dévoré notre mère et notre frère ! dirent les filles. Elle est partie maintenant, mais elle reviendra certainement nous dévorer aussi. Alors il leur donna un œuf et leur dit: Déposez-le sous les cendres du foyer. Les filles le remercièrent et continuèrent à pleurer. Puis un marchand de tortues arriva et elles lui racontèrent leur histoire. Il leur donna une tortue et leur dit : Mettez-la dans le baril d'eau de la cour. Puis arriva un homme qui vendait des bâtons en bois. Il leur demanda pourquoi elle pleurait. Et elles lui racontèrent toute l'histoire. Puis il leur donna deux bâtons en bois et leur dit : Accrochez-les au-dessus de la porte qui donne sur la rue. Les filles le remercièrent et firent ce que tous les hommes leur avaient dit. Le soir, la panthère rentra à la maison. Elle s'assit dans le fauteuil de la pièce. Les aiguilles du coussin la piquèrent fortement. Alors elle courut dans la cuisine pour allumer le feu et voir ce qui lui avait fait mal. C'est alors que le scorpion la piqua de son aiguillon qui pénétra dans sa patte. Quand enfin le feu démarra, l'œuf éclata et l'un des morceaux de sa coque atteignit un de ses yeux, ce qui l'aveugla. Elle courut dans la cour et plongea sa patte dans le baril d'eau pour la refroidir. Mais là, la tortue la mordit. Et quand, dans sa grande douleur, elle sortit en courant dans la rue et passa par la porte, les bâtons de bois lui tombèrent sur la tête. Et patatra ! Ce fut sa fin.