Speaker #0Les éditions Caracolivres présentent: Contes merveilleux pour enfants, lu par Fabienne Prost. Les yeux de lapin, un conte de fées coréen. Un jour, le roi des poissons tomba malade, et personne ne savait ce qui lui arrivait. Tous les médecins de la mer furent appelés les uns après les autres, et aucun d'eux ne put le guérir. Un jour, alors que les poissons en parlaient, une tortue de mer sortit la tête d'une fissure d'un rocher. C'est dommage, dit la tortue, que personne n'ait jamais pensé à me demander conseil. Je pourrais guérir le roi en un clin d'œil. Il lui suffit d'avaler l'œil d'un lapin vivant et il se rétablira parfaitement. La tortue de mer dit cela, non pas parce qu'elle savait quelque chose à ce sujet, mais parce qu'elle voulait paraître sage devant les poissons. Or, par hasard, l'un des poissons qui l'entendirent était le fils du conseiller du roi. Il nagea directement chez lui et lui raconta ce qu'avait dit la tortue. Le conseiller en informa le roi, et le roi, qui se sentait très malade ce jour-là, ordonna de lui apporter immédiatement la tortue. Lorsque les messagers dirent à la tortue de mer que le roi voulait lui parler, elle fut très effrayée. Elle rentra sa tête et sa queue sous sa carapace et fit semblant de dormir. Mais elle fut finalement obligée d'accompagner les messagers. Ils atteignirent bientôt le palais et la tortue fut immédiatement emmenée là où se trouvait le roi. Il était allongé sur un lit d'algues et il avait l'air très malade. Et tous ses médecins étaient rassemblés autour de lui. Le roi tourna les yeux vers la tortue et parla d'une voix faible. Dis-moi, mon ami, est-il vrai que tu as dit que tu pouvais me guérir ? Oui, c'est vrai. Et que tout ce que j'ai à faire, c'est d'avaler l'œil d'un lapin vivant et je serai rétabli ? Oui, c'est vrai aussi. Alors va chercher un lapin vivant et amène-le ici immédiatement afin que je me rétablisse ! Lorsque la tortue entendit ces mots, elle fut désespérée. Il semblait peu probable qu'elle puisse attraper un lapin et le ramener dans la mer. Mais elle avait tellement peur du roi qu'elle n'osait pas lui expliquer cela. Elle ne dit rien. mais s'éloigna en rampant dès qu'elle le put, souhaitant trouver un endroit où se cacher et ne plus jamais être retrouvée. Soudain, elle se souvient qu'elle avait vu un jour un lapin batifoler sur une colline, non loin du bord de la mer. Et elle résolut de partir à sa recherche. Elle sortit de la mer en rampant et commença à gravir la colline. Elle grimpa et grimpa et après un moment, arriva au sommet. Et là, elle s'assit pour se reposer. Bientôt le lapin arriva et s'arrêta pour lui parler. Bonne journée ! Bonjour ! dit la tortue. Et que fais-tu si loin de la mer ? demanda le lapin. Oh, je suis seulement venue ici pour regarder autour de moi et voir à quoi ressemblait le monde de la nature si verte ! répondit la tortue. Et qu'en penses-tu, maintenant que tu es là ? Oh, ce n'est pas mal, mais vous devriez voir les magnifiques palais et jardins que nous avons sous la mer. La tortue commença à en parler au lapin. Elle en parla si longtemps et dit tant de belles choses à ce sujet que le lapin commença à souhaiter les voir par lui-même. Est-ce que ce serait dur pour moi de vivre sous l'eau ? il lui demanda. Oh non ! dit la tortue. Cela pourrait être un peu gênant au début, mais cela ne durerait pas longtemps. Si tu veux, je te prendrai sur mon dos et je te porterai jusqu'au fond de la mer. Et tu verras par toi-même si tout n'est pas aussi grand et aussi beau que je te l'ai dit. Et le lapin ne put résister à sa curiosité. Il accepta d'accompagner la tortue. Ils se rendirent jusqu'au bord de mer. Puis le lapin monta sur le dos de la tortue. Et ils plongèrent dans l'eau jusqu'au fond de la mer. Au début, le lapin n'aimait pas cela, mais il s'y habitua bientôt. Et quand il vit tous les magnifiques palais et jardins qui s'y trouvaient, il fut émerveillé. La tortue le conduisit directement au palais du roi. Là, elle lui ordonna de descendre de son dos et d'attendre un peu. Et elle promit qu'elle lui présenterait bientôt le roi, propriétaire de tous ses trésors. Le lapin était ravi et accepta volontiers d'attendre là, pendant que la tortue allait l'annoncer au roi. Mais pendant l'absence de la tortue, le lapin entendit deux poissons parler dans la pièce à côté. Comme il était très curieux, il tendit l'oreille et écouta ce qu'ils disaient. Ah ! quelle ne fut son horreur de découvrir qu'on parlait de lui arracher les yeux et de les donner au roi ! Le lapin ne savait pas quoi faire, ni comment échapper à la position dangereuse dans laquelle il se trouvait. Bientôt, la tortue revint, accompagnée du conseiller en chef. Aussitôt, le lapin se mit à parler. Eh bien, dit-il, tout me semble très bien ici et je suis heureux d'être venu. Mais j'aurais aimé avoir amené mes propres yeux avec moi pour mieux voir. Vous voyez, les yeux que j'ai maintenant ne sont que des yeux de verre. J'ai tellement peur de me faire mal aux yeux ou peur de la poussière que je les garde généralement dans un endroit sûr. Et je porte ces yeux en verre à la place. Si j'avais su toutes les merveilles qu'il y avait à voir, j'aurais certainement apporté mes propres yeux. Lorsque la tortue et le conseiller entendirent cela, ils furent très déçus, car ils croyaient que le lapin leur disait la vérité, et que les yeux qu'il avait à ce moment-là n'étaient que des yeux de verre. Je vais te ramener au rivage, dit la tortue. Tu pourras aller chercher tes vrais yeux et revenir, car il y a beaucoup plus de choses à voir ici, des choses encore plus merveilleuses et plus belles que toutes celles que tu vois. Bien sûr, le lapin fut d'accord de faire cela. Il monta sur le dos de la tortue et la tortue nagea avec lui à travers la mer. Dès qu'ils atteignirent le rivage, le lapin sauta du dos de la tortue et s'en alla gravir la colline aussi vite qu'il le put. Il était assez content d'être sorti de cette mauvaise situation, je peux vous le dire. La tortue, quant à elle, attendit, attendit et attendit. Mais le lapin ne revint jamais. Finalement, la tortue fut obligée de rentrer chez elle, sans lui. Quant au roi des poissons, s'il se rétablit un jour, ce ne fut pas par l'œil d'un lapin vivant qu'il guérissa. Vous pouvez en être sûr.