- Speaker #0
Bienvenue au podcast Corporalité, les exploratorices du corps en mouvement. C'est une série d'entretiens sur le corps. Je suis Yael Pankos, exploratrice moi-même et curieuse du mouvement et des pratiques corporelles. J'ai plusieurs casquettes, dont celle de formatrice empinate, danseuse improvisatrice, praticienne de chefs-sous. Tout au long de mon parcours, j'ai découvert de nombreuses personnes inspirantes sur mon chemin. Et j'aimerais partager ces découvertes avec vous. Bienvenue dans l'épisode 10 de Corporalité avec aujourd'hui Alain Couturier qui a une pratique qui s'appelle Movement Practice et tu vas nous présenter un petit peu ton parcours et puis ta pratique.
- Speaker #1
Merci à elle de m'avoir invité. Alors je m'appelle Alain Couturier, comme tu l'as dit, j'ai créé un groupe où maintenant c'est devenu une école de mouvement qui s'appelle Movement Practice Paris et ça va faire presque cinq ans. Maintenant, avant je n'étais pas du tout dans la corporalité. J'ai fait des études supérieures, j'ai été avocat pendant de nombreuses années, puis après j'ai arrêté et j'ai cherché ma voie jusqu'à trouver quelque chose qui m'intéressait. Ça a été le mouvement. J'avais commencé à faire la transition lorsque j'étais avocat, je cherchais des choses pour me réapproprier mon corps. Je sentais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas, je rentrais en bus du travail. Et tu sais, tu as 30 ans et tu as des secousses et je sens que ça secoue un peu. C'était bizarre en fait.
- Speaker #0
Il manquait un petit truc.
- Speaker #1
Oui, je me suis dit, je vais essayer de faire un peu de sport, je vais essayer de trouver quelque chose. Et j'étais tombé sur les vidéos d'Idoportal. 2011, où tu voyais faire des choses incroyables. Je l'ai contacté et il m'a donné ses tarifs. Ça me semblait très cher pour moi, habitué des sports associatifs où tu payes 200 balles l'année. Et j'ai vu qu'il avait un blog gratuit avec beaucoup d'exercices. J'ai commencé par fouiller dedans. Ça a été très difficile déjà d'aller en arrière, de me mettre sur les mains.
- Speaker #0
Tous ces exercices sur la surpourre. À mon époque, j'en ai fait un peu aussi.
- Speaker #1
On n'imagine pas quelqu'un qui a un peu plus de 30 ans qui n'avait jamais fait ça. Le challenge. Ça a été dur. J'avais en tête, mais c'était un peu plus.
- Speaker #0
Alors, Ido Portal, juste pour ceux qui ne connaissent pas, c'est quand même un peu le précurseur de tout ce mouvement de culture. qui est un peu un mix entre les arts martiaux, la danse, certaines luttes, enfin comment tu définis ça ?
- Speaker #1
Hido Portal c'est celui qui a vraiment... compilé ou qui a mis un nom sur un système qui se rapprocherait plus de l'étude du mouvement humain où on vient s'inspirer des différentes disciplines pour des tâches particulières et on essaie d'avoir une vision de la physicalité qui est un peu différente de ce qu'on peut voir par ailleurs à titre d'exemple on va se dire on va travailler une qualité physique qui va être la coordination qu'est-ce qu'on peut faire pour travailler notre coordination On cherche des tâches qui peuvent venir de la capoeira, qui peuvent venir de pratiques des Navy Seals par exemple, ou de choses qu'on peut voir avec notre kiné et on compile comme ça. On veut développer notre sens aérien. Qu'est-ce qu'on fait ? Alors on va chercher des choses dans le parcours. C'est pour ça que parfois ça ressemble à du parcours mais les qualités physiques que l'on veut travailler derrière ne sont pas perceptibles. Donc ça, sur les posts Instagram, sur Google, sur les vidéos, il y a vraiment...
- Speaker #0
Ça part vraiment de la tâche, en fait.
- Speaker #1
On part de la tâche, et après on voit comment est-ce que la pratique nourrit la pratique, et tout est lié, en fait, au corps humain. Voilà, j'ai plus j'en ai été de mon histoire. Ah oui, donc, il est de Portal, il m'écrit, c'est cher, je ne fais pas. C'était compliqué avec son blog, très peu d'expérience, donc je décide de m'inscrire dans une salle de crossfit en bas de mon cabinet. Et ça me va très bien parce que c'est les moments où j'ai commencé à construire de la force de façon très classique, découvrir l'exercice physique intense et un peu plus sentir mon corps. Et ça me... ça m'a quand même lassé parce que c'est assez répétitif et je ne me reconnaissais pas vraiment dans le crossfit, j'en ai quand même fait beaucoup, par exemple j'aimais beaucoup l'haltéro, j'aimais justement chercher à améliorer la technique, le travail de sensation et voilà, j'étais toujours aussi attiré par le travail d'idoportal, je disais ces postes, je ne comprenais absolument rien, j'essayais parfois de repratiquer.
- Speaker #0
C'est assez technique.
- Speaker #1
C'est assez ésotérique parfois, il faut vraiment être dedans. pour comprendre et arrive un moment de ma carrière où je me dis d'avocat, où je me dis bon, j'ai de l'argent, je peux le faire. Et j'ai commencé à entrer dans le programme d'IDO, j'ai fait pas mal d'années, mais toujours avec ce... C'était qu'en ligne, je recevais les programmations, j'avais les retours de... mais j'avais quand même la sensation de devoir faire un entraînement. Et je n'arrivais pas à corréler mon entraînement de ce que lui, il écrivait. Et un jour, j'ai décidé d'aller le voir à Berlin. Il organisait des internships, des petits groupes, et c'était extrêmement cher. Il s'est mis plusieurs années avant de faire le online. Là, il ne fallait pas que je sois trop lent pour le faire, donc j'ai décidé de sauter le pas. Et j'y suis allé. Et là, ça a complètement changé ma vision de la physicalité, de l'actif physique, du rapport au corps, de beaucoup de choses. Et à partir de là, je me suis mis dedans. Et je suis allé le voir à Berlin en juin et je suis retourné le voir à Lisbonne en août de la même année. Et là, il me dit, il n'y a pas de groupe à Paris. Crée un groupe. À côté de moi, j'avais une amie qui a entendu ça, qui était prof de yoga et qui a dit, ouais, excellente idée. Et elle avait une... Notoriété ici à Paris, donc elle a mis un poste, elle a décidé de l'heure et du jour de mon cours, elle a mis un poste et sont arrivées 10 personnes. Donc j'ai pu échanger avec eux, partager avec eux tout ce que j'avais appris depuis ces trois dernières années et ça a été la révélation. Je me suis dit c'est vraiment trop bien, on en parlera plus tard. J'aime ça et j'aime le partager et c'est comme ça que ça a commencé, avec un cours par semaine, sur donation. J'ai vu que les gens exagéraient avec les donations, donc on a commencé à stabiliser les choses. Il y a eu le confinement qui a plutôt été une opportunité pour nous de développer en ligne. Et surtout, le monde entier était dans la même situation. Donc les gens qui étaient un peu du mouvement, ceux qui représentaient la mouvement de culture à cette époque-là, j'ai pu les contacter directement et établir des relations avec eux. Donc je les ai invités à discuter avec mes élèves. aussi partagé avec eux et ça m'a permis en fait de d'exploser faire exploser ma pratique et aussi avait aussi mon groupe et depuis bon bah le groupe à pour pas évoluer d'un groupe de pratiques à une véritable école structurée avec des projets des thèmes des lieux des collaborations tous les ans sauf le samedi mais on compense avec deux cours le jeudi et surtout ce plus cela à donner des cours, à faire une équipe. C'est une équipe, mais c'est mes anciens élèves qui ont été avec moi, qui pratiquaient aussi avec moi, qui ont vu la façon dont je fonctionnais, qui sont venus au workshop donné par les personnes, les professeurs que j'invitais. Donc, on est au même niveau.
- Speaker #0
Ce que j'aime beaucoup dans le parcours que tu décris, c'est que ça vient vraiment d'une curiosité. Ce n'était pas bon, tiens, je vais faire un plan de carrière, maintenant je vais aller dans un endroit, je vais apprendre à devenir prof et je vais devenir prof Il y a vraiment un parcours de découverte et de curiosité. On voit que ça s'est construit un peu organiquement.
- Speaker #1
Ça a été très organique. Ça, je ne l'ai pas parlé, mais quand j'ai décidé d'arrêter mon métier d'avocat, j'ai arrêté je ne savais pas quoi faire il a fallu que je cherche j'ai passé du temps à me dire qu'est ce que je fais j'avais ce qui est le gros site est à la mode je me suis dit bon pourquoi pas faire une salle avec un ami qui lui était grosse fitter et c'est connu mais une fois ça manquait de ça manquait de saveur je le voyais sur le côté business j'avais pas l'impression que ça allait me ça les mots ça va me nourrir et j'ai pas arrêté un métier qui m'a rapporté de l'argent pour en faire un autre rapport de l'argent mais qui ne nourrit pas donc fallait que je trouve quelque chose qui me fasse du bien. Et ça a été ça, cette rencontre avec Ido, la spontanéité de mon ami qui m'a obligé à faire un cours. J'ai aimé le truc. Et voilà, après quand je raconte l'histoire, je me dis, ouais, en fait, c'est vraiment, l'enchaînement est vraiment beau. Le moment où j'ai arrêté, le questionnement que j'ai eu quand j'étais en cabinet, l'arrêt, la recherche, les rencontres et l'arrivée. L'arrivée du groupe.
- Speaker #0
Qui s'est fait presque automatiquement du coup. Tu avais tout de suite déjà un groupe, tu n'avais pas besoin d'aller…
- Speaker #1
Non, je n'ai pas eu besoin.
- Speaker #0
Chercher ou d'aller convaincre les gens ?
- Speaker #1
Non, ça arrivait. Depuis 10 personnes au premier cours, c'était assez exceptionnel. Et quand j'ai... Il y a d'autres personnes qui ont commencé des groupes un peu partout en France. On discute un peu de l'activité. Et eux, même 10, c'est compliqué à avoir. Le public a changé. Les 10 personnes qui sont venues à mon cours sont des personnes qui connaissaient le travail d'Idoportal et qui étaient intéressées par ça. Aujourd'hui, les gens qui viennent à mes cours ne connaissent pas Idoportal. Et puis, ils le savent. ne m'intéresse absolument pas. Et moi, aujourd'hui, quand je fais la promotion de mon activité, je ne parle plus d'idoportal. J'ai aussi ma sensibilité, et ce que je propose, c'est ce que moi, je pense devoir être proposé.
- Speaker #0
Alors, ce serait quoi tes influences ? Je sais que tu travailles avec d'autres personnes, mais de ce monde-là, cette communauté de bonne culture ?
- Speaker #1
Les gens avec qui je travaille, Je travaille directement et il y a essentiellement Marcello Palozzo. Ça va faire plus de trois ans maintenant que je suis avec lui. J'ai organisé beaucoup de workshops avec lui ici à Paris, je suis allé le voir plusieurs fois chez lui et j'ai aussi fait son coaching en ligne et maintenant je suis dans son programme d'études qui s'appelle Young Men's Movement Studies qui réunit une quarantaine de personnes à travers le monde et on propose, enfin il propose un curriculum sur 5 ans, un cursus 5 ans autour... autour du mouvement. C'est vraiment intéressant, c'est très structuré, c'est très bien pensé. Ça c'est ma première source d'inspiration pour le moment. Après j'ai eu le travail d'ido, que j'ai fait, je pratiquais 6 à 8 heures par jour, donc c'est maintenant un mois et j'ai des procès, je sais comment ça se fait.
- Speaker #0
Ah oui, t'es un juste bouddhiste quoi.
- Speaker #1
Je suis passionné.
- Speaker #0
6 à 8 heures par jour,
- Speaker #1
c'est beaucoup de bouddhisme. Oui, et puis je me suis dit quand tu payes cher, il faut vraiment que tu consommes plus.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et ça, le bido encore qui continue à me... J'avais aussi l'internship que j'ai fait avec lui d'une semaine où c'était tellement dense qu'il pouvait passer 4 heures à parler, mais quelque chose qui était pertinent et qui me serve encore aujourd'hui. J'ai fait aussi un mentorship avec les Fighting Monkey qui m'a permis un peu de revoir mon rapport à la pratique physique, quelque chose de beaucoup plus organique et beaucoup plus connecté au corps et loin des dictats de Tito et de ces formules un peu toutes faites, c'était plus un travail philosophique. C'était vraiment intéressant. J'avais besoin de m'écrire un manifeste de ce qu'était le mouvement pour moi. Ça m'a beaucoup aidé pendant 10 mois.
- Speaker #0
J'aime bien l'idée de manifeste.
- Speaker #1
Je trouve que c'est important d'en avoir un pour son projet de marial, mais aussi pour sa vie. Pas simplement se dire je veux un six pack. C'est quoi ? Qu'est-ce qu'il y a derrière ? Je cherche en pratique. Oui, surtout avec mon corps, me sentir bien, pouvoir être capable de courir derrière le bus, de pouvoir essayer de nouvelles choses sans en avoir peur, tu vois, juste ça déjà, ça peut être bien. D'aller danser, si jamais j'ai dansé, mais me dire que c'est ok. Voilà vraiment un manifeste. Et après, aussi avec les professeurs que j'invite, qui ont bien ou joli des liens d'amitié, on communique beaucoup, on échange. Voilà, pas forcément sur la pratique, l'aspect technique, mais c'est plus sur l'enseignement, quelles sont les idées que l'on veut partager avec les plus jeunes.
- Speaker #0
Moi, j'ai une question, parce que c'est une culture, je ne l'ai pas pratiquée de façon intensive comme toi, mais... C'est une culture que je connais un peu de loin depuis de nombreuses années, puisque comme je suis aussi une personne très curieuse du corps, donc même si j'ai ma pratique d'hôpital qui est très codifiée et que je viens de la danse, j'aime bien tester plein d'autres choses. Donc je regarde ces personnes-là un peu de loin depuis pas mal d'années, donc Ido Portal bien sûr, Tom, Tom Wixler, qui est là au stage. Les Fatim Monkey, je n'ai pas encore participé mais je connais leur travail depuis quelques années déjà. Et puis plein d'autres personnes. Cette culture du mouvement, elle est déjà très présente dans plein d'endroits du monde. Et on est très en retard en France. Il y a eu le parcours qui est arrivé il y a quelques années, il y a une dizaine d'années quand même en France, qui s'est bien développé.
- Speaker #1
Le parcours ? Oui. Le parcours c'est français.
- Speaker #0
Oui, je sais. Mais du coup, il y a cette culture-là qui est un peu du monde du mouvement de culture. mais ça a du mal à prendre. Comment tu verrais ça ? Pourquoi ?
- Speaker #1
Alors déjà, je pense qu'on n'est pas hors tas, parce qu'on regarde sur les réseaux, on voit ce qui est proposé sur les réseaux, mais quand tu vas au Brésil ou en Espagne ou en Italie, il n'y a pas des groupes de mouvements partout. Il y a des groupes de mouvements qui existent dans certaines villes, comme mon groupe existe à Paris. Donc je pense que c'est une culture qui est naissante. Avant, c'était quelque chose qui était un peu pour les geeks, à l'époque de l'idoportal, parce qu'on se disait que c'était impressionnant, il fallait se dire qu'on pouvait faire des instant push-ups ou des équilibres à un bras. Maintenant le message change, il y a tout un travail pour porter ce message au plus grand nombre. Donc non, je pense qu'on n'est pas en retard. En revanche, peut-être que ce qui manque, c'est une unité. les différents groupes pour pouvoir porter le message avec beaucoup plus de force.
- Speaker #0
De cohérence.
- Speaker #1
Exactement, et aussi de cohérence. Quel est vraiment le message qu'on veut porter ? Parce que le mot mouvement, ça reste quand même assez flou. Et les gens vont venir avec beaucoup de profs. J'arrête de dire gens. Les profs vont venir avec leurs sensibilités, leurs backgrounds, ce qu'ils ont pu faire avant. Donc on aura un groupe de mouvement qui va être, je ne sais pas dans quelle ville de France, qui va faire beaucoup de handstand, mais qui vont quand même mettre l'étiquette mouvement. D'autres qui vont être dans le sud de la France, ils vont faire beaucoup de calisthénie, travail de force et pourquoi pas des sprints. Mais ils vont quand même mettre le mot mouvement. Et entre ces deux propositions, en fait, on va avoir du mal à... à avoir un message clair. Et je trouve que c'est un peu dommage. Si on pouvait se mettre sur une base... qui convient à tout le monde. Mais le manifeste, pour le moment, il n'est que pour moi. J'en ai besoin pour mon travail, pour savoir dans quelle direction aller. Et mon manifeste n'est pas forcément le manifeste des autres groupes.
- Speaker #0
Ce que j'en comprends, c'est que le mouvement serait quand même quelque chose qui reprendrait plusieurs qualités. Si je travaille que le handstand, que la force, que la rapidité, je vais toujours me manquer de quelque chose. Ce que je comprends, pour moi, la plus-value, le truc. Ce qui est vraiment intéressant dans le mouvement, c'est que c'est très varié. et qu'on approche justement toute la variété des mouvements. Parce que même dans ma pratique de pilates, il y a des angles morts. Dans toutes tes techniques, tu as des angles morts. Oui, bien sûr. Tu as des choses que tu ne travailles pas trop. Il me semblerait que le mouvement est quelque chose qui peut embrasser un porte-pneu généralement.
- Speaker #1
Tout à fait. Et encore faut-il que la personne qui enseigne soit vraiment ouverte d'esprit. pour se dire, ok, il y a des choses que moi je ne connais pas, des choses qui ne sont pas faciles, et je m'y mets. Il y a des gens qui vont... Les gens. Je vais rester sur gens, parce que visuellement c'est facile, c'est mon mot du jour. Qui ont une sensibilité, qui vont aller dedans, et qui ne vont pas se mettre à la pratique de la méditation, réussir à dessiner son paysage interne. Ça prend du temps, c'est du temps qu'on ne va pas pratiquer sur les mains, on a l'impression de rater quelque chose, alors que non, c'est du temps d'introspection, du temps de travail, de recherche, pour ensuite avoir, comme tu disais, éviter les angles morts. Moi ma vision du mouvement, au-delà même de couvrir tous les angles morts, c'est la philosophie que tu injectes dans ton corps. Ce ne sont pas tant les exercices parce que je pourrais dire en fait que j'arrête de faire des équilibres sur les mains, mais en fait ma pratique sera quand même la même. Les idées que je mets seront les mêmes. Et libre à l'élève de dire tiens, grâce à ces idées-là, j'ouvre mon esprit, je comprends des choses et je vais aller prendre des cours de handstand avec un spécialiste de handstand parce qu'on ne fait pas de danse. Ce que je veux, c'est que les idées que je propose l'incitent à aller faire de la danse ou à aller prendre un cours de boxe ou pourquoi pas aller sauter en parachute. C'est trop difficile de couvrir tous les angles morts. En revanche…
- Speaker #0
Ça me parle bien parce que moi j'aime bien faire toutes ces choses-là.
- Speaker #1
Oui, moi aussi. Mais pourquoi tu les fais ? Qu'est-ce qui t'incite à les faire ? Parce que toi, tu as peut-être ce message, tu as peut-être cette chose en toi qui te doit cette curiosité.
- Speaker #0
C'est vraiment le plaisir du mouvement, c'est le plaisir interne du mouvement. et d'expérimenter un mouvement soit très introspectif, soit un mouvement très extérieur, très énergisant. Tu vois, par exemple, pendant longtemps, j'ai beaucoup compartimenté. Avec le temps, je me rends compte que je n'ai pas besoin de compartimenter mes pratiques. Elles s'imbriquent les unes dans les autres. Parce que j'ai commencé la méditation il y a une dizaine d'années, j'avais une pratique sur le tapis de préparation du corps assez intense avec le pilates. J'ai aussi cette joie de la danse, j'ai fait de la capora un certain nombre d'années. Je n'ai pas beaucoup fait d'air d'armature et tout ce qui va vers la lutte, mais j'ai tout doucement commencé un peu des stages de systéma. J'ai commencé à apprendre à donner des coups, recevoir des coups et me dire Ah ok, c'est chouette ça aussi Donc j'aime bien explorer. Je ne suis pas trop au sport de glisse et tout ça. Je ne suis pas sportive dans le sens de ballon, sport de glisse, j'ai un peu plus de mal. Et pourquoi ? Alors c'est la vitesse, je pense qu'il y a un problème avec la vitesse.
- Speaker #1
Et voilà, tu vois, les messages que je vais faire apporter, c'est essentiellement ça. Tu as des facilités avec certaines pratiques, tu as des envies de certaines pratiques. La vitesse, ça te pose un problème. Et j'aimerais, l'idée, quand je propose mes activités ou j'échange sur la philosophie du mouvement, c'est de te dire, OK, en fait, la vitesse, c'est quelque chose que tu as envie d'explorer. Mais pourquoi est-ce que tu ne l'explores pas, la vitesse ? Peut-être que tu as des peurs, peut-être que... Voilà. L'idée, c'est vraiment de pouvoir travailler soi-même dessus pour se dire Ok, en fait, le champ des possibles, il est ouvert, il est complètement ouvert. Mais c'est un travail qui prend du temps. Et les outils qu'on utilise, c'est le corps, c'est les équilibres sur les mains, ça peut être plein de choses.
- Speaker #0
Le travail du sol aussi, j'avais été faire une pratique, alors c'était pas toi qui l'avais donné, c'était un de tes collaborateurs, de Flowwork. Alors là, moi je me sentais un peu comme à la maison,
- Speaker #1
parce que du coup,
- Speaker #0
c'est un peu menthrive. Mais voilà, peut-être pour les gens qui ont moins l'habitude, tout ce travail de relation avec le sol aussi est super intéressant.
- Speaker #1
Oui. Le travail au sol, coucher sur le sol, assis sur le sol, être inversé sur le sol, donc des roulades par exemple sur la nuque, ou le sens de l'orientation change, on a du mal à se coordonner, est-ce qu'on arrive à sauter et réaliser des tâches en même temps ? Est-ce qu'on arrive à réaliser des tâches de coordination et parler en même temps de notre journée ? Il y a plein de choses, c'est vraiment une pratique physique et cognitive. Être sur le sol, pour toi, c'est facile, mais quand certaines personnes viennent en cours et assistent à une session de floorwork, pour elles, c'est vraiment des énigmes à résoudre. Je suis couché sur le sol, on est couché toutes les nuits, mais comment est-ce que j'arrive à bouger ma main et mon pied pour réaliser ce mouvement-là ? Et pourtant, il y a deux membres à bouger, et ils sont complètement perdus. Et ils arrivent à résoudre le puzzle. Ensuite, on continue à faire des choses beaucoup plus complexes. Même chose, on va les mettre face à un mur, deux murs, il faut qu'ils sautent. Comme moi, ils vont réussir à sauter entre un mur et un mur. d'un mur à l'autre, comment est-ce qu'ils vont réussir à sentir l'impact, puis l'absorption du choc, comment est-ce qu'ils vont réussir à coordonner leurs bras avec leurs seaux. Des tas de choses qui ensuite sont transposables dans toutes les autres pratiques.
- Speaker #0
Et tu organises aussi pas mal de pratiques en extérieur, justement, je vois, souvent vous utilisez un peu le mobilier urbain.
- Speaker #1
On essaie vraiment d'être en contact avec le maximum de choses qu'on veut, et ça c'est une... Une idée qu'on essayait d'insuffler, c'est aussi cette capacité d'adaptation. Parfois les cours sont programmés à l'intérieur et je vois qu'il fait beau, allez on va dehors. Et là il n'y a pas de mur qui rassure. On est exposé à la vue des autres, on est exposé aux aléas de la météo, aux différents sols, à ce qui se passe, ok, qu'est-ce qu'on fait ? Juste pour mettre, en fait c'est possible et c'est ok. Ça fait six mois qu'on est en intérieur, là on va le faire dehors. Il fait un peu froid et en fait tout se passe très bien. C'est possible, c'est ok.
- Speaker #0
Et qu'est-ce que... parce que là on parle de... t'as parlé déjà de travail physique et cognitif... Tu vois... C'est un mot que je n'aime pas beaucoup, le développement personnel, mais forcément, ce que j'entends, c'est que ça vient chatouiller des choses, ça vient travailler sur tes peurs, sur tes limitations, sur ce que tu t'es posé comme cadre de sécurité dans ta vie. Ça vient jouer sur des leviers vraiment... Un terme puissant quoi en fait.
- Speaker #1
Absolument, même s'il y a beaucoup de physicalité, ça reste un travail qui est introspectif. Notre pratique, pour moi et pour des gens qui sont proches, qui sont dedans depuis quelques temps, ça a été véritablement une pratique transformative. Dans le sens où on est dans un certain état quand on commence, on découvre que c'est très bien et puis on passe à certaines épreuves et en fait on se rend compte que tout va bien, qu'on progresse et puis on se transforme. Et cette roue de la transformation, cette espèce de spirale, on peut la faire, pas forcément malement, mais elle peut aller dans tous les sens et on peut le faire avec énormément de choses. Je suis incapable de me mettre sur les mains, je n'ai pas la force, oh mais j'y arrive un peu et puis c'est dur le temps et j'y arrive. On comprend qu'avec du temps, de la pratique, on arrive à se mettre sur les mains. Ce qui était impossible devient possible. L'opération, on la répète. Mais j'ai trop peur de sauter d'un mur à un autre mur où je ne me suis jamais mis sur le sol. Mais en fait, j'y arrive. Et après, on arrive à le transposer dans notre vie de tous les jours. C'est difficile de demander une augmentation à mon boss. Mais pourquoi ? Je peux commencer à discuter avec lui. C'est dur. Beaucoup de travail interne. Et puis en fait, je lui ai demandé. Tu as débloqué quelque chose. Et on continue la spirale de la transformation. Si on arrive vraiment à...
- Speaker #0
Tu peux transposer ça en fait dans ta vie.
- Speaker #1
En fait, c'est vraiment le message qu'on veut faire passer. De toute façon, dans nos cours, ça va toujours être ça. On propose toujours des choses qui présentent une certaine complexité et qui représentent un certain challenge. Toujours répéter cette spirale de la transformation. On le fait un peu moins maintenant, mais on avait cette tâche que j'aimais beaucoup qui était la manipulation des émotions où on essayait de créer une émotion. La plus facile, c'était la peur. On jouait avec la hauteur et on... On se mettait au-dessus d'un pont, la passerelle qui est juste à côté de la BNF. Ça fait quelque chose. On s'imaginait suspendu à cette passerelle-là, la tête dans le vide. Ça génère une émotion. On s'est transformé par les techniques que je proposais en cours. Après, on se remettait à regarder le vide et on proposait à la personne Est-ce que tu acceptes d'avoir la tête dans le vide ? On te tient par les chevilles. Et très bizarrement...
- Speaker #0
Vous êtes bien assuré.
- Speaker #1
Parce qu'on a un système pour assurer les gens et tout va, tout est OK. Et en fait, beaucoup de personnes acceptaient. Au début, c'était hors de question. Lorsque la première, la première vision du vide, non, non, mais jamais je ne vais pouvoir faire ça. Pareil, on ressent l'émotion, on la manipule, on la transforme, on s'apaise. Et en fait, c'est possible. Et ça, c'est quelque chose qu'on est, par exemple, cette tâche là, c'était être capable de réaliser avec différentes émotions. Mais mon truc, c'était possible. Donc il n'y a pas que les équilibres sur les mains. C'est vraiment... On a des vidéos sur Instagram. Oui,
- Speaker #0
parce que là, je m'imagine le truc. Je dis là, non, mais pendant que je parle, ça me fait... Mais tu vois, on parlait de... J'ai du mal avec la vitesse, mais alors le vide est quelque chose qui... qui génère quelque chose en moi mais en même temps qui m'attire. J'aime bien sauter du haut. Je n'ai jamais encore sauté en parachute, mais j'ai fait parapente, delta, tout ça. Le vide est quelque chose qui m'attire, par exemple.
- Speaker #1
Mais pas suspendu d'un pont ?
- Speaker #0
J'ai déjà sauté en élastique quand même.
- Speaker #1
Oui, mais là, c'est... D'une grue. OK.
- Speaker #0
Il y a très longtemps, mais j'ai déjà fait ça. Tu vois, on me dit qu'on a des éléments sur lesquels ça me fait quelque chose, mais je suis capable de le faire. D'autres... Tu mets sur un skate, c'est plus compliqué.
- Speaker #1
Ça fait un peu peur. Enfin, j'aurais surtout peur de me blesser et après de ne pas pouvoir travailler.
- Speaker #0
C'est ça, c'est ça.
- Speaker #1
J'ai vraiment envie de le faire.
- Speaker #0
Fais attention, ouais.
- Speaker #1
C'est essentiellement ça la pratique. Et j'aime bien ce que tu disais sur couvrir les angles morts. On essaie un maximum. Il y a des choses qu'on ne peut pas faire. Mais j'ai aussi l'impression que la pratique, la diversité nourrit la diversité. Par exemple, on peut se demander qu'est-ce qui est plus intéressant. Est-ce que faire des acrobaties peut être intéressant pour apprendre l'équilibre sur les mains ? Où est-ce que l'équilibre sur les mains nous aide dans les acrobaties ? En fait, on a fait le test, faire les acrobaties, vraiment s'immerger dedans, sans faire de handstand. Un jour, on décide de se mettre en handstand, on l'a vu en cours, et c'était beaucoup plus facile qu'il était au début, avant de commencer le cycle d'acrobatie. Et l'inverse aussi, avoir cette sécurité de pouvoir se mettre sur les mains, savoir que l'on sent que les épaules le permettent, ça nous permet de nous lancer plus facilement dans les acrobaties. Et le fait aussi de pouvoir se dire, ok, je me mets sur les mains, nous autorise à nous imaginer plus facilement et le faire commencer des tâches propres au parcours. Puis des tâches de danse, puis, puis, puis. Et après, c'est cette espèce aussi de spirale, mais c'est pas transformative, mais où tu complètes tes capacités. C'est comme avoir une biotech, tu as tes références de livres. psychologie, etc. Et là, tu as ta référence de mouvement, tout ce que tu peux faire. Tu le découvres comme tu veux.
- Speaker #0
Un petit temps vocabulaire.
- Speaker #1
Exactement, c'est un vocabulaire que tu construis. Des habitudes, tu nourris ton corps.
- Speaker #0
Oui, c'est très intéressant, parce que dans la vie contemporaine qu'on a, on a un vocabulaire corporel hyper limité. Dans la vie de tous les jours. Dans la vie normale, tu marches, tu t'assoies, tu montes les escaliers. Éventuellement, tu tournes un petit peu à droite, à gauche, et encore. comme ça, tu ne bouge pas trop ta colonne. Et pour la majorité des personnes, c'est juste ça ce vocabulaire corporal. C'est très peu de choses.
- Speaker #1
Moi, venant du monde... de l'entreprise, du rester assis. Mes journées se résumaient à ça. Je faisais un peu de crossfit le matin et j'étais le seul, mais tous mes autres collègues arrivaient, s'asseyaient, prenaient l'affaire, on bossait des heures, le soir, on repartait. Parfois, on allait boire un verre, mais c'était rare parce qu'on était fatigués. Oui, celui-ci, peut-être avec une paille. Et voilà. Et après, ça se limitait à ça. Moi, ça m'avait vraiment... peut-être choqué.
- Speaker #0
J'imaginais pas en sursaut pendant 40 ans.
- Speaker #1
Mon boss, qui n'était pas très vieux, je voyais son corps, quand je l'appelais dans les couloirs pour se retourner, il fait tourner tout son corps, sa tête ne bougeait plus. Et ça m'a fait trop bizarre. Justement, il y a quelque chose qui ne va pas avec lui. Et en fait, c'est peut-être la vie d'évidemment de personnes qui n'ont aucun... qu'une activité physique, qu'on perde ça, qu'on n'a pas de corporalité. Habiter son corps, c'est quelque chose de merveilleux, le sentir, savoir qu'on a ce véhicule toute notre vie.
- Speaker #0
Moi, personnellement, c'est les moments les plus heureux dans ma vie. C'est quand je me sens... en parfaite mobilité partout dans mon corps. Quand je sors d'une pratique ou d'un moment de danse ou quelque chose comme ça, où je me sens vraiment pleinement présente dans mon corps.
- Speaker #1
Parce que tu le sais.
- Speaker #0
Ça me donne une sensation, je vais même dire le mot de jouissance, tu vois, pour C'est vraiment, c'est un truc, pour moi, ça, c'est un état de grâce.
- Speaker #1
Oui, parce que toi, tu le sais. Tu sais que ton corps doit fonctionner comme ça, mais tu en as beaucoup qui sont emprisonnés dans leur vie et qui n'ont aucune conscience. Ils oublient qu'ils habitent leur corps. Moi, j'étais avec, j'avais une profession intellectuelle avant, et les gens, il faut vraiment une distinction entre le corps et l'esprit. Alors que là, tu viens de le faire, moi. Tu décris ton corps, tu n'es pas moi. Là, c'est plutôt dire, il est fou, lui. Alors que moi, tu parles de ton corps, mais en fait on se déconnecte, on se déconnecte, et tu as raison, on ne va pas en parler, mais on se déconnecte. Réapproprions-nous ce véhicule. C'est vraiment important en fait. On travaille pour la retraite, on va pouvoir profiter de la retraite, donc autant avoir un corps en bonne heure.
- Speaker #0
Si t'arrives en retraite, t'es...
- Speaker #1
Qui nous permettent de jardiner, juste de regarder le ciel. Mon ancien boss qui ne pouvait pas tourner la tête, il avait du mal à regarder le ciel, il fallait qu'il engage la hanche, c'était compliqué pour lui, et je ne croyais pas qu'il n'avait pas 50 ans à l'époque. Donc ouais, ça,
- Speaker #0
on peut pas.
- Speaker #1
Il parlait comme ça mais il l'avait carrément oublié.
- Speaker #0
J'ai un de mes mentors, mon formateur de pilates qui dit qu'il est américain, use it or lose it. Donc si tu ne te réutilises pas régulièrement, tu perds cette capacité. Donc petit à petit ton corps se retrouve enfermé, et moi j'ai l'impression que c'est un peu comme une espèce de prison, alors que pour moi ça pourrait être un outil de communication et de présence au monde incroyable.
- Speaker #1
Oui, on a une responsabilité aussi en tant qu'individu vivant dans une société, on est là pour contribuer au bien-être. de la société en fait, on met de l'énergie dans la société. Si on veut vivre dans une belle société, il faut aussi qu'on mette quelque chose. Si c'est pour simplement être immobile, être à la charge de la sécurité sociale, on ne va pas développer, mais quand même.
- Speaker #0
Oui, ça nous ramène à quelque chose de l'ordre de la responsabilité, de l'autorité. Pour moi, ça, c'est un point essentiel dans la pratique corporelle.
- Speaker #1
même dans la vie en fait être responsable il t'arrive quelque chose sois conscient de ton corps tu parlais de Youssef ou Loussit il y a aussi cette phrase où on devient bon à ce qu'on fait donc passer 8h par jour assis à tapoter sur l'ordinateur on va être hyper bon à faire ça en revanche moi je tapote toujours avec 3 doigts et demi je suis très mauvaise à tapoter sur l'ordinateur c'est ça avec les foot moi je travaille un peu avec l'ordinateur je crois te dire si tu restes beaucoup sur ton canapé en fait tu vas être bon à être sur le canapé mais te mettre en position de squat ou simplement à se faire au sol ça va être perdu moi quand je me suis remis au sol je détestais c'était trop inconfortable et maintenant j'ai le canapé parce que je suis mieux au sol mais j'ai fait des pas ça arrive que les gens ne le fassent pas en tout cas on n'en est pas conscients on parle de confort Le confort c'est quelque chose qui tue et c'est pour ça que mes cours parfois ils sont dans l'intérieur. On va mettre une petite dose de stress, d'inconfort, ça se passe aussi en extérieur. Il va faire froid, ça peut être mouillé, on va peut-être me regarder, peut-être me juger parce que je fais des roues et que je n'arrive pas très bien. C'est ok en fait. C'est ok. Donc voilà, pour la pratique du mouvement, c'est vraiment quelque chose de logistique, connecté et en évolution constante. Au début tu demandais de le décrire, en fait je ne pourrais pas le décrire.
- Speaker #0
Oui, ça n'a pas une forme particulière.
- Speaker #1
Non, parce que le décrire ce serait vraiment le réduire.
- Speaker #0
Donc ce n'est pas codifié, ce n'est pas une pratique qui est codifiée du tout ?
- Speaker #1
Ce n'est pas codifié, mais tout ça pourrait être. Je pense que... C'est peut-être quelque chose que je pourrais rajouter sur le manifeste. Je l'ai codifié pour moi dans les principes, dans les directions où je voulais aller. Pour moi, c'est clair parce que j'ai aussi la sensation de cette chose-là. Mais peut-être que ce serait intéressant de codifier des choses, peut-être prendre les différentes... Je l'ai fait, j'ai essayé de proposer une... une espèce de module ou de structure, qu'est-ce que compose le mouvement. J'ai fait dans mon mini-cours, j'avais mis un mini-cours gratuit sur internet, où j'ai vraiment découpé la partie du mouvement avec le corps. Le corps ça va peut-être faire du floorwork, des acrobaties, prendre soin de soi. La partie qui va être environnement, donc c'est interagir avec son environnement, un peu aux arbres, sauter au mur. J'avais la partie avec partenaire, communication avec l'autre, le jeu, toutes ces tâches-là, comment pratiquer avec quelqu'un. Et après, j'avais le soi, la pratique, dessiner son paysage intérieur, sentir les choses, sentir le corps, prendre soin de l'invisible. Et c'était peut-être un début de codification. Et dans ces catégories, on peut venir injecter des choses qui nous font du bien, et peut-être même pour quelqu'un qui n'attend pas. pas venir en cours, on part de ces quatre idées, on essaie de les nourrir. Ok, je vais nourrir mon corps, qu'est-ce que je fais ? Eh bien, je vais faire de la lutte, je fais un peu de capoeira, et je vais manger et puis faire un peu d'équilibre sur les mains. Je vais jouer avec un partenaire, je vais aller jouer au ballon. Je vais aller sur l'environnement, je vais aller grimper sur un arbre. Et puis après, je vais prendre soin de moi, j'ai fait des techniques de respiration, juste pour se sentir ce qui se passe. Et peut-être avoir dans sa bibliothèque quatre étagères. Et on remplit comme ça. Ça peut être un bon point de départ. Après, je pense que là, je visualise en temps parlant, il peut y avoir des sous-catégories dans ces catégories-là. On va pas faire le travail maintenant, mais ça m'a donné une idée effectivement de développer ça.
- Speaker #0
Donc ça veut dire que ta pratique est toujours en développement et que tu es aussi en recherche. La recherche, ça fait partie de ton travail.
- Speaker #1
Exactement. Et ce que j'enseignais il y a cinq ans n'est pas ce que j'enseigne aujourd'hui. J'ai aussi pris de l'âge, j'aime mes centres d'intérêt qui évoluent, qui changent. Moi j'aime beaucoup tout ce que j'appelle la pratique de l'invisible, c'est prendre soin de son corps sans pour autant que ce soit instagrammable. Il n'y a pas que la méditation, c'est la qualité du sommeil, ce que tu manges, est-ce qu'on peut avoir un effet sur... sur nos hormones, avec notre alimentation, au sommeil, toutes ces choses là. C'est vraiment très large. Tu mets ce que tu veux. Pas du tout que ce soit invisible, tu mets ce que tu veux dedans. En tout cas, lié à ton corps, c'est possible. Ton travail émotionnel, aller voir un thérapeute si tu en as besoin, ça est partie de ces... de cette catégorie-là. Bref, je trouve qu'il y a beaucoup de choses. On en parlait tout à l'heure, il faudrait, tu as des profs qui ont encore une appétence calisténique, une appétence Einstein. C'est comment réunir sous le nom mouvement quelque chose qui soit un peu semblable partout pour que les élèves puissent s'y retrouver. Parce que le nom, il est un peu galvaudé. Tu le vois sur... Sur Instagram, tu as des gens qui mettent Calisténie mouvement par exemple. J'ai envie de dire que la calisténie fait partie du mouvement qui est à proposition mouvement. Donc ça crée de la confusion. On ne sait pas trop quoi proposer. Je m'imagine que dans le pilates, ce n'est pas ça, parce que ça va être très codifié.
- Speaker #0
Codifié, oui. Après, tu as des lignées, tu as un petit peu des sensibilités, ou des écoles, on va dire. Mais le pilates, c'est une technique qui a été codifiée, écrite, transmise. Je dirais que la problématique qu'on va avoir, de mon point de vue, c'est un peu ce que je recherche en ce moment, c'est comment on déborde un peu du cadre, comment on se permet de déborder de ce cadre qui est très précis, qui peut être un peu contraignant. Un cadre, c'est très bien, mais comment de temps en temps je me permets d'en sortir et comment je me nourris d'autre chose.
- Speaker #1
T'as des idées ?
- Speaker #0
J'ai des idées. Après, moi, je suis très imprégnée du travail des techniques somatiques. Et pour moi, on voit beaucoup le pilates s'est développé, mais ça fera l'objet d'un autre entretien avec une collègue, certains de mes collègues. Mais oui, on voit beaucoup un pilates de fitness se développer et on va faire beaucoup le raccourci de pilates égale renforcement musculaire. Et pour moi, c'est un peu ce que tu viens de dire, c'est que oui, mais pas que. Ça peut être du renforcement musculaire, mais ça peut être juste de l'amélioration de la prise de conscience, ça peut être de l'organisation musculo-squelettique, ça peut être un travail de... plein d'autres choses en fait. Donc ça reste beaucoup dans le corps. quand même l'hôpital mais ça part pas dans les choses spirituelles etc mais c'est beaucoup plus que du renforcement musculaire et malheureusement ce qu'on voit beaucoup se développer en ce moment c'est un truc un peu réducteur de mon point de vue renforcement musculaire ? et voilà ça peut être mais parce que c'est ça c'est un travail invisible donc c'est pas instagramable c'est tout ce qui nourrit ton pré-mouvement ton état intérieur etc Ta sensation, ta prise de conscience, voilà. Pour moi, la précieusité du travail, elle est là. Et après le résultat, une conséquence de ce qui s'est passé en amont, ce que tu as trouvé avant.
- Speaker #1
C'est intéressant parce que si c'est codifié, ce ne va pas être facile de sortir des cadres de discipline. C'est un peu complexe. C'est codifié mais il y a beaucoup de travail parce que même le mouvement, c'était ça aussi, ça a été au départ initié par Udo, donc c'était codifié par ce que Udo proposait. Puis après, il y a eu des gens qui se sont mis avec d'autres sensibilités qui proposaient autre chose. Et après, c'est devenu le sens beaucoup de choses, trop peut-être. Alors que l'essence même était vraiment de développer un corps capable.
- Speaker #0
Oui, d'avoir toute cette capacité. D'ailleurs, il l'a écrit, ça c'est un peu des… parce qu'il n'a pas sorti de bouquin d'ailleurs.
- Speaker #1
Il n'a pas sorti de bouquin, mais… C'est étonnant. Il a écrit un livre. Je ne sais pas trop. C'est vrai que quand je suis allé à son stage à Berlin, il disait qu'il n'écrirait pas de bouquin sur le sujet. Je parle peut-être aussi parce que ses idées sont constamment en mouvement et elles évoluent. Il est figé dans un texte. Ce n'est peut-être pas une bonne chose. En revanche, il écrit beaucoup. Il a beaucoup écrit sur son blog. Il a fait des interviews. Donc, si on veut de la matière... On peut trouver, mais sinon...
- Speaker #0
Non, parce que ça serait l'idée des principes, qu'elles seraient un peu les tâches, on va dire, ou les compétences corporelles, parce qu'on a parlé de force, de vitesse, de coordination, je ne sais pas, un peu les...
- Speaker #1
Je suis un peu embêté de parler de ça, parce que ce serait encore avoir des ambitions pour des personnes, alors que ce n'est pas du tout ce que j'ai envie de proposer. Je vous ai dit tout à l'heure, ma proposition, c'est vraiment de pratiquer sans ambition.
- Speaker #0
Je te dis que j'aimais beaucoup cette idée-là.
- Speaker #1
On a des tâches, on peut réussir une certaine acrobatie qui peut être impressionnante. Mais j'explique que le but, ce n'est pas forcément de réaliser la tâche, simplement d'essayer, d'explorer, de s'ouvrir, de rater, de comprendre que rater, c'est OK. Puis après, si on a envie de plonger un peu plus dans la tâche, de réussir. Mon but n'est pas de construire, ma mission, ma vision, ce n'est pas d'avoir des gens qui soient capables de faire des roues en attendant le bus. En revanche, ce que j'aimerais, c'est que, comme pour moi, c'est vraiment retrouver cette vitalité dans le corps qu'on perd, en fait. Tu vois, vivre à la ville, l'absence d'activité, en fait, c'est comme si on s'éteignait. Alors qu'on peut retrouver de la vitalité simplement comme les enfants. En fait, les enfants, tu leur dis, je leur montre une roue trop belle et OK, je sais la faire. Ils font un truc complètement aléatoire, mais ils sont trop contents et je vois que ça les nourrit. OK, c'est trop bien. Je voudrais la même chose pour... pour nous, c'est vraiment retrouver la vitalité. C'est vieillir jeune, avec cet esprit un peu d'enfant qui fait un truc, et ouais, ça fait du bien. C'est suffisant. Après, si on veut, on veut. Mais vraiment, l'ambition, on la met de côté. L'ambition, c'est facteur de stress, c'est facteur de gêne quand on n'y arrive pas, on ne va pas oser en parler. Non, c'est autre chose.
- Speaker #0
Donc, ton objectif, c'est ramener de la vitalité. Il y a un mot que j'aime beaucoup, qui est un mot très simple, c'est le mot de la joie. Le mot de la joie. à pratiquer, à sentir son corps, à se sentir vivant.
- Speaker #1
Oui, aussi. Mais moi, la vitalité, je la vois vraiment plus sur le long terme. Ce n'est pas uniquement au cours de la séance. C'est nourrir un peu son corps de plein de choses et laisser cette vitalité, éradier le corps et comprendre qu'on peut l'avoir et qu'on peut la nourrir. Mettre de côté tout ce qui pourrait être négatif. L'ambition. peut l'être, à beaucoup d'égards. Et en plus, alors que l'exploration, essayer...
- Speaker #0
C'est-à-dire que tu valorises plus le parcours que le résultat.
- Speaker #1
Le résultat, c'est vraiment la cerise sur le gâteau, c'est accessoire. On ne peut plus jamais prendre un résultat, on ne cherche pas à l'avoir. Vraiment, ce qui est intéressant, c'est la proposition et ce que va en faire l'élève qui accepte d'essayer. Tu as des gens ? en cours qui se sentaient incapables de se mettre sur les mains. Maintenant, ils savent comment se mettre sur les mains. Il y a le mur, il y a la forme qui est un peu en banane, etc. Avec le mur. Mais c'est OK, en fait, parce qu'ils sont passés d'un état de ce n'est pas possible à être trop heureux de se rendre compte qu'ils peuvent se mettre sur les mains. Et jamais ils chercheront le handstand complet sans le mur, etc. Pour eux, c'est suffisant et ils sont trop contents. Et c'est largement suffisant. Et on a d'autres qui ont besoin d'aller vers le handstand, parce qu'ils ont besoin de la vitalité, mais ils ont aussi besoin de remplir... De faire formance. Oui, de... mettre une croix dans la doudou et c'est OK aussi parce que c'est leur forme à eux de nourrir cette vitalité-là. Mais sinon, vraiment, c'est la pratique, j'aime bien on pratique sans ambition. On va se dire plein de choses et rien à la fois, mais vous l'aurez compris, on pratique sans ambition. Mais j'arrive à faire la même chose, tu quand on cuisine, OK, il y a ce plat qui est trop bon, OK, je vais tester. Parce que c'est possible parce que sinon, on se lance, oh, mais c'est trop dur, je n'ai jamais Oublie ça, juste fais, essaye. OK.
- Speaker #0
Et donc, si on veut pratiquer sans ambition ?
- Speaker #1
Si on veut pratiquer sans ambition, je pense qu'une des qualités à avoir, c'est d'être curieux et d'accepter de ne pas savoir. Pour pratiquer à Paris, il suffit de me contacter sur le site tout attaché, www.movementpracticeparis.com ou sur notre Instagram du même nom, www.movementpracticeparis.
- Speaker #0
Je mettrai les liens aussi. Voilà,
- Speaker #1
et si je peux rajouter un mot pour la fin pour les personnes qui sont assises et qui me regardent ?
- Speaker #0
Peut-être qu'en fait ils ont bougé pendant le passé. Ah bah j'essaie ! Je me disais, est-ce qu'on ferait l'interview en mouvement ?
- Speaker #1
Non, pour ces personnes-là, je leur invite à mettre plus de mouvement dans leur vie, pas forcément en revenant à mes cours, c'est pas le but mais… en se disant ok offrez-vous la chose que vous avez toujours voulu essayer ce cours de bachata ou cette séance de krav maga ou simplement cette retraite spirituelle juste offrez vous offrez vous ça et commencer cette exploration sans ambition même la retraite au bout de deux jours si vous voulez la quitter vous la quitter au cours de krav maga au bout de 20 minutes ça vous plaît pas mais y aller et simplement écouter ce que je sens en fait que le corps parfois il nous parle on l'écoutent pas du tout on le tait Et après on a des sensations désagréables, on dit non, c'est parce que non en fait il y a quelque chose qui se passe, qui se dirige, il y a cette pulsion à l'intérieur, c'est peut-être même cette pulsion qu'il a de l'enfance, allez mais fais quelque chose ! Et ok, il faut peut-être l'écouter. Juste accepter, faites un peu de folie, un peu de panache. Juste un peu de panache.
- Speaker #0
J'aime bien ce mot.
- Speaker #1
Vous aussi. Parfois, je suis dans une phase où je travaille beaucoup et je sens, je suis beaucoup sur l'ordinateur et je sens mon corps, il me dit, vas-y, va dehors. Je sens que les mollets, ça me donne... Oui, il fait des choses. Ok, je l'écoute. 20 minutes. Oh purée, qu'est-ce que ça fait du bien. Je n'ai pas eu le sens. Moi aussi, je sens que...
- Speaker #0
Totalement. Il y a un truc qui se détend à l'intérieur. il faut l'accepter mais pour certains le message il est trop loin pour qu'ils l'entendent donc écoutez offrez-vous ça un peu de panache faites-vous ce cadeau du mouvement super merci Alain merci à elle merci d'avoir écouté cet épisode si tu as aimé partage-le avec ta communauté et laisse un like ou un commentaire sur ta plateforme d'écoute cela m'aidera à rendre le podcast plus visible je tenais à remercier Philippe Baden-Powell d'avoir si généreusement composé la musique originale de cette émission La musique rythme nos vies et apporte de la joie au cœur. Avoir une musique qui me ressemble pour accompagner votre écoute est un vrai cadeau. J'aimerais maintenant vous partager mon actualité de l'été. Road Camp, du 7 au 12 juillet, ou à mots d'étoile dans les Cévennes. Road Camp, c'est la retraite où tu nourris tes racines profondément. Ce sont 5 jours au milieu de la nature pour vous ressourcer et pratiquer, accompagnés d'une équipe de 4 intervenantes. avec Julie Brocken-Michel en Lujong, Cécile Angloro en Barosol, Garuda et Yin Yoga, Virginie Deville en Danse libre et moi-même en Pilates et méditation de pleine conscience. Tu trouveras toutes les infos sur mon site www.equilibre-pilates.com et sur mon compte Instagram yaelpancos.mouvement