Speaker #0Cette semaine à Lille, c'est le festival Série Mania, un festival dédié aux séries. Forcément, vu que je suis dans l'ambiance, j'ai commencé à penser à mes séries préférées, et en particulier les séries avec lesquelles j'ai grandi, qui m'ont vraiment marquée. Alors que je faisais ma petite liste, Parker Lewis ne perd jamais, Xena la princesse guerrière, Gilmore Girls, je me suis rendu compte d'un truc. Toutes ces séries ont un point commun. Le héros... est un freaks populaire. Ce que je veux dire, c'est que ces héros sont à la fois excentriqués différents, mais adorés dans leurs univers respectifs. Alors, cette semaine, je me suis posé la question. Le freaks populaire est-il une pure fiction ou la réalité ? Peut-on vraiment être soi-même bizarre et différent, tout en étant cool et accepté dans le vrai monde ? Moi, c'est Viviane, et ça, c'est Corpus Riot, le podcast Ornan. Avant de rentrer dans le débat, je vous propose une rapide présentation des héros de ces séries qui ont bercé mon enfance, si jamais vous avez suivi d'autres programmes télé ou tout simplement vous êtes né après les années 2000. On commence avec Parker Lewis ne perd jamais, diffusé entre 1990 et 1993. Le pitch est très simple, c'est l'histoire de Parker, un adolescent avec sa vie quotidienne entre le lycée, les parents, la petite sœur et l'amour. Jusque là, rien d'excitant, sauf qu'en fait, Parker Lewis est extrêmement inspiré du film Ferris Bueller. Donc Parker Lewis est un espèce de petit génie, en tout cas super intelligent, et utilise uniquement son intelligence pour en foutre le moins possible au lycée. Mais aussi pour draguer des filles et faire toujours plus chier la préviseur du lycée, Mlle Musso. En fait, Parker vit selon son propre code et ses propres règles, ce qui le rend assez décalé. Il met toujours en place des plans complètement farfelus et bizarres. Et surtout, il porte de magnifiques chemises so années 80. Mais surtout, il est extrêmement populaire dans son lycée. Ensuite, il y a Lorelai Gilmore de la série Gilmore Girls. Attention, Lorelai Gilmore, on parle bien de la mère là, pas de la fille, complètement coincée et totalement insupportable. La série a été diffusée entre 2000 et 2007 et créée par la réalisatrice Ami Sherman-Paladino, aussi connue... pour Miss Maison. Encore une fois, le pitch ne fait pas vraiment rêver puisque c'est l'histoire d'une mère célibataire et de sa fille qui rentre au lycée et qui vit dans un petit village des Etats-Unis. Sauf que Lorelai, la mère, est un personnage incroyable. Une femme excentrique qui est totalement décalée, elle ne carbure qu'au café, parle extrêmement vite, fait des blagues et des références tout le temps et n'a jamais vraiment suivi les règles de la société. Mais, à Starzolo, leur ville au fin fond des Etats-Unis. C'est une figure centrale hyper populaire et aimée par tout le monde. Et enfin, Xena de Xena, princesse guerrière. La série a été diffusée entre 1995 et 2001, et est en fait un spin-off de la série Hercule. En effet, lors d'un épisode, les scénaristes avaient créé le personnage de Xena, qui était l'équivalent féminin d'Hercule, une femme forte, une guerrière forte, qui était capable de tâtonner la gueule à Hercule, et aussi de coucher avec. Et donc le personnage a eu un tel succès qu'il est revenu dans plusieurs épisodes et ils ont fini par faire une série dédiée à Xena. Sauf qu'à la base, Xena c'est quand même une grosse connasse qui massacre des villages, des innocents et tout ça. Et puis en fait la série commence par une sorte de révélation, je ne sais plus pourquoi, mais d'un coup elle se réveille, elle dit à la namar, elle veut tout changer. Et elle donc va utiliser sa super force et ses capacités de combat pour protéger cette fois-ci la veuve et l'orphelin, et puis pour tâtonner la gueule aux méchants. Alors clairement, la série, on ne la regarde pas pour la qualité de réalisation, parce que c'est l'équivalent de Power Rangers, mais dans la Grèce antique. Mais bien vraiment pour le personnage de Xena. Parce que que ce soit dans la Grèce antique, ou dans les années 90, ou même encore vachement aujourd'hui, une meuf qui t'atteigne la gueule de monstres, de créatures mythologiques, de dieux, de demi-dieux et de mecs, ça ne court quand même pas les rues et c'est quand même plutôt bizarre. Surtout qu'en plus, elle passe son temps à voyager, n'a pas de maison, n'a pas de famille. et voyage de manière très proche avec sa meilleure amie Gabrielle. Pour la petite histoire, Xena a été diffusée en même temps que les débuts de l'internet grand public. Ce qui fait qu'il y a eu des milliers de sites internet, de Ausha et de fanfictions qui ont été écrites autour justement de ces deux femmes qui vivaient ensemble. Forcément, les réalisateurs s'en sont énormément inspirés et ont volontairement poussé de plus en plus les scénarios Dans ce sens-là, et même les fanfictions, ça arrive à un point que deux des derniers épisodes de la série ont été écrits par une auteure de fanfiction. Mais donc, dans la série, même si Xena a une vie vraiment en dehors des standards, et malgré son lourd passé, eh bien, elle est toujours à la fois crainte et vénérée, mais surtout respectée pour ses capacités, sa force et son intelligence. Mais Parker, Xena et Lorelai ne sont pas les seuls freaks ou marginaux qu'on peut trouver dans la série. En effet, la fiction, que ce soit littérature, cinéma, série ou autre, a tendance à s'emparer justement des personnages hors standard qui vont donner l'opportunité d'avoir une histoire avec des rebondissements, où il va se passer des choses, où ça ne va pas être linéaire. Franchement, personne n'a envie de lire un livre sur métro, boulot, dodo. On fait déjà ça suffisamment au quotidien. La fiction, nous ne l'oublions jamais, est là pour nous faire nous évader. Sauf que la plupart du temps, dans les séries, les marginaux doivent se battre pour se faire accepter et pour faire accepter leur différence. Ou pire encore, changer pour se faire accepter par les autres. Une pensée spéciale pour tous les teen movies des années 2000, avec le fameux moment du glow-up et du relooking. Avec des séries comme Ugly Betty ou Glee, on commence toujours par montrer à quel point Le héros ou les héros sont rejetés avant de réussir à faire leur chemin au travers du nouveau groupe pour devenir appréciés pour leur différence. En fait, ils doivent se battre pour être acceptés. Et d'ailleurs, ils restent souvent toujours un peu raillés. Ce qui est différent avec mes héros, Parker Lewis et Lorelei, c'est qu'ils n'ont pas besoin de faire ce chemin. En fait, ils sont déjà populaires. C'est leur étrangeté qui les rend cool dès le départ. Et même pour Xena, qui fait son chemin du rebranding, elle est toujours respectée et crainte et admirée pendant tout son voyage. Maintenant que j'ai donc compris quel était le dénominateur commun de toutes mes séries que j'adorais tant, le problème, c'est que ces séries m'ont fait croire que je pouvais être exactement moi-même, avec toutes mes bizarreries, et qu'il existait quelque part, un monde, où ça ferait de moi quelqu'un de cool, quelqu'un de populaire. Mais la réalité, c'est que ça marche pas comme ça. Je n'ai jamais été populaire ni cool, ni même acceptée pour ce que j'étais. Ces personnages, aussi inspirants soient-ils, m'ont en fait biaisé, en faisant croire qu'être différent suffirait à être accepté. La réalité est beaucoup plus cruelle que la fiction, et être un freaks, c'est aussi souvent synonyme de rejet, de solitude ou de jugement. Et ça, aucune série ne m'y avait pleinement préparée. Mes chères séries, je ne vous en veux pas de m'avoir vendu du rêve. Ce n'est pas votre faute si le monde réel est bien plus cruel que vos univers fictifs où les frics deviennent cools et même populaires. Mais ce qui compte, c'est que vous m'avez offert un espace pour espérer, pour rêver, pour m'évader. Et ça, je ne l'oublierai jamais. Voilà, j'espère que cet épisode vous a plu et vous a permis de retomber en enfance et dans vos séries préférées. Alors n'hésitez pas à partager quelles sont vos séries préférées et surtout quels traumas ils ont éveillé en vous. Pour cela, rendez-vous sur Instagram, et si vous voulez, on peut aussi parler Comme toujours, je compte sur vous pour votre soutien, pour les partages, pour les likes, et pour tout ce que vous pourrez faire pour prêcher la bonne parole de Corpus Riot et me montrer que je ne suis pas totalement folle, seule derrière mon micro. Et pour ça, je vous kifferai toujours plus.