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Corpus Riot

Rencontre avec Bisou Belette : Burlesque, performance et vie sur scène

Rencontre avec Bisou Belette : Burlesque, performance et vie sur scène

30min |27/02/2025
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30min |27/02/2025
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Description

✨Cette semaine, je me suis fait un plaisir d’aller à la rencontre de Bisous Belette, artiste burlesque de la scène lilloise, co-organisatrice du célèbre Pink Pony Club. Dans cet épisode, nous explorons son parcours fascinant et pluridisciplinaire, son lien avec le burlesque, et la manière dont elle célèbre la liberté et le corps à travers cet art. Comment la scène devient un espace d’expression totale, où elle est elle-même à 100%. Venez découvrir ce qu’il se passe dans les coulisses du burlesque et la beauté de cet art qui célèbre la vie, les corps, et la norme. 🎙

Vous retrouvez Bisou Belette :

sur instagram

au pink pony club


Bisou Belette a parlé de :

miss glitter painkiller

Drag king

Tracks

the velvet hammer burlesque
Les reco de festivals burlesque :

sacré burlesque festival à Reims

Picardie burlesque festival à Amiens

alpes burlesques festival à Grenoble

et j'ajouterai :

Fantasma show à Paris


Visuel de Bisou Belette

Musique 'Into the red' par #Uppbeat (free for Creators!) License code: 79VIFZZ5B1UHGNOV


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cette semaine, on va pas se mentir, je me suis vraiment fait plaisir en rencontrant Bisous Belette, artiste burlesque de la Seine-Lilloise avec le célèbre Pink Pony Club. Et moi, j'adore le burlesque, je trouve que c'est une magnifique célébration de la vie et du corps et un art tellement multiple. Donc si vous ne connaissez pas, je vous invite à découvrir à travers cette interview. Et si vous êtes déjà fan comme moi, et bien suivez-moi, je vous emmène en coulisses à la rencontre de Bisous Belette. Moi c'est Viviane et ça c'est Corpus Riot, le pote. hors normes. Bonjour Belette, bienvenue. Bonjour. Merci beaucoup d'avoir accepté ce rendez-vous avec Corpus Filiot pour nous parler de ta vie, de ton œuvre, de tes choix de vie. Moi je t'ai découvert à travers ton travail dans le burlesque. C'est un univers que j'adore, que je trouve magnifique, cette manière de célébrer les corps. Donc merci beaucoup d'être ici et je te laisse tout simplement te présenter pour commencer.

  • Speaker #1

    Alors merci de l'invitation. Moi, c'est Bisous Belette, Belette pour les intimes. Je suis effeuilleuse burlesque depuis, ça fera 15 ans, là en 2025. En parallèle, je suis aussi illustratrice. J'ai été aussi tatoueuse pendant quelques années. J'ai aussi un personnage de Drakking qui est sorti qu'une seule fois, qu'il faudrait que je continue à travailler. Mais voilà, je chante aussi. Je suis... assez pluridisciplinaire, mais vraiment le burlesque, c'est une énorme partie de ma vie.

  • Speaker #0

    Génial. Et donc forcément, avec un parcours comme ça, la question c'est est-ce que tu te considères différente ou hors normes ?

  • Speaker #1

    En fait, pas spécialement, parce que je me considère comme un être humain, comme il en existe énormément, avec un parcours, avec des choix de vie. Et déjà, qu'est-ce que la norme en fait ? Parce que c'est quelque chose de purement sociétal, qui peut être un carcan, ce qu'on nous impose c'est aussi une question de mode. Donc pour moi cette norme en fait c'est quelque chose qui au final n'existe pas vraiment.

  • Speaker #0

    Je comprends tout à fait chacun sa propre norme et que voilà c'est un concept assez abstrait finalement.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, pour moi c'est un concept qui est vraiment abstrait. J'ai croisé des tas de personnes comme tout le monde en fait, et en fait quand on s'intéresse un petit peu à l'humain, on se rend très vite compte que cette norme, oui c'est quelque chose, c'est une construction qui est complètement abstraite.

  • Speaker #0

    Toi en tout cas, qu'est-ce qui a déclenché ton souhait de faire du burlesque ?

  • Speaker #1

    Alors j'étais étudiante, j'ai fait un master 2 en recherche picturale, donc c'est peinture art contemporain. et j'étais dans l'organisation des soirées étudiantes et puis il y a un autre étudiant avec qui je parlais qui m'a dit ça serait bien pour la prochaine soirée Halloween on est du burlesque et je me suis retournée vers lui et je lui ai dit mais pourquoi pas moi et je me suis rendue compte à ce moment là que je m'engageais dans quelque chose que je ne maîtrisais pas du tout et que c'était dans deux semaines c'était deux semaines après et je me suis retrouvée comme ça sur scène un peu par hasard au début, même si je connaissais très bien le burlesque, parce que j'avais travaillé déjà autour de ça, mais que d'un point de vue pictural. Et c'est quelque chose qui me passionne depuis près de 2000, je crois que j'ai découvert ça en 2003-2004. Et l'aventure, en fait, elle a démarré comme ça, un peu par hasard. Et puis je me suis dit, bon, ça serait quand même bien de prendre un cours. Et j'ai pris mon premier cours avec Miss Glitter Pen Killer qui est devenue très vite ma mentor et qui est devenue une amie depuis.

  • Speaker #0

    Comment ça se passe la vie d'une artiste burlesque ?

  • Speaker #1

    Alors au début, pendant ce premier cours, j'ai rencontré deux autres nanas et on a fondé la première troupe de burlesque au nord de Paris puisqu'il n'y avait rien du tout en fait en France dans le nord avant nous. Et on faisait essentiellement des petites dates, dans des bars, sur l'île, des choses comme ça. Et puis moi, je suis partie travailler en région parisienne. Donc là, je me suis lancée en solo en 2012. Et puis oui, ma vie pendant des années et des années, ça a été l'été GV. C'était être sur scène. J'en ai vécu à ce moment-là. J'en ai vécu quand même quelques années. À ce moment-là, je faisais, je dirais, entre deux ans. deux et quatre dates par semaine, dans tous les coins de la France, un peu en Europe aussi. Et le reste du temps, tu répètes, tu bosses sur les costumes. Tu mets sur papier des nouvelles idées. Et puis, vu que moi, je dessine, je dessinais toujours mes costumes ou mes personnages. En fait, c'est la base de mon processus créatif. Voilà. Et les deux communiquent.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, ce n'est pas juste ce qui se passe sur scène. C'est tout le process, la réflexion, la construction. Enfin, voilà. C'est un show complet. Tu as de la danse, tu as la création du costume, comme tu disais. Est-ce que des fois, tu chantes ou pas ? Oui.

  • Speaker #1

    J'ai un numéro chanté qui s'appelle Bel Amour, qui est né en 2015, que je vais ressortir sur scène cette année. Le costume avait évolué déjà depuis un moment. Je le faisais sur bande-son et là je serai accompagnée d'un pianiste.

  • Speaker #0

    Tu parles de tes numéros. Tes numéros vivent avec toi ? Ils évoluent avec toi ? Exactement. Qui est sur scène finalement quand tu es sur scène, quand tu fais du burlesque ? Est-ce que c'est vraiment toi ? Est-ce que c'est un alter ego que tu as ?

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est vraiment propre à chaque artiste. Il y en a beaucoup qui considèrent leur personnage de scène comme un alter ego. Et en fait, moi, c'est l'inverse. C'est moi à 100%, parce qu'en fait, une fois qu'on est sur scène, il y a des barrières qui cèdent. Et c'est un espace de liberté qui est total. Et moi, ça me permet d'être à 100% ce que je suis réellement, mon vrai moi. Et c'est une manière aussi de raconter mon histoire ou des sujets qui me tiennent à cœur. Ou de faire rire, de véhiculer des émotions. Quand je suis sur scène, c'est la vraie moi. Je dis toujours aux gens qui me rencontrent qu'on me connaît. Moi, je ne me connais pas totalement. totalement quand on ne m'a jamais vu sur scène.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire qu'il faudra que tu nous partages tes dates pour qu'on puisse venir te voir sur scène ?

  • Speaker #1

    Pour l'instant, moi je couche vers le Pink Pony Club. Donc là on va reprendre en 2025. Donc je te donnerai, parce qu'on a une petite période de pause, et je te donnerai les dates dès que je les ai, avec promis.

  • Speaker #0

    Ah bah avec plaisir, écoute. On viendra rencontrer la vraie toi. Même si je suis contente de rencontrer ton alter ego de la vie quotidienne, j'aimerais rencontrer la vraie toi effectivement sur scène. Pour parler du corps, forcément, on est d'accord, le burlesque, ça vient quand même, c'est une forme très élaborée du striptease, en tout cas c'est lié au striptease. Comment tu gères justement le fait d'exposer ton corps ? Et de ce coup-là, quelle est ta relation avec ton corps ? J'imagine que c'est très certainement ta relation avec ton corps qui t'a aussi poussé à explorer le burlesque ?

  • Speaker #1

    De manière inconsciente, je pense oui, totalement. Je pense que la relation que j'ai avec mon corps, elle est un petit peu comme beaucoup de personnes, c'est amour-haine. En même temps, c'est mon véhicule pour cette vie, donc c'est quelque chose de génial. Et à la fois, on est tellement confrontés à une image de corps parfait qui évolue avec le temps. J'approche de 40 ans, donc je le vois, le corps parfait d'il y a 10 ans, ce n'est plus du tout celui qu'on voit actuellement. Donc, c'est une mode. La norme, pour moi, je reviens un petit peu à ce que je disais avant, mais pour moi, la norme, c'est vraiment une mode. Et même quand on en a conscience ou c'est quelque chose qui est comme un cheval de bataille, il y a un moment où, quand on est fatigué ou contrarié, ça revient, ça nous rattrape. Donc, c'est le combat d'une vie, en fait. Et je sais que ça l'est pour beaucoup de gens.

  • Speaker #0

    Quand tu es sur scène, est-ce que cette relation avec ton corps change ? Comment est-ce que tu sens ton corps quand tu es sur scène ?

  • Speaker #1

    Justement, ça change vraiment à 100%. C'est qu'une fois sur scène, il y a une telle liberté, c'est une libération, et je perçois mon corps de façon tellement différente que le quotidien. C'est vraiment pour moi un outil. pour véhiculer des émotions aux gens. C'est grâce au corps et aux mouvements, aux expressions du visage. On fait passer, on transmet quelque chose aux autres et je le fais pour les gens. Je ne le fais pas... Oui, je le fais pour moi, pour m'exprimer, mais c'est vraiment pour donner quelque chose à un public et c'est génial de pouvoir le faire avec son corps.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu essaies d'exprimer ? C'est à travers justement les thématiques de tes numéros que tu cherches à t'exprimer dans ton art ?

  • Speaker #1

    C'est ça, oui, exactement. Il y a, ça va, alors mes premiers numéros étaient très comiques, c'était quelque chose... peut-être de plus facile à appréhender pour moi. Et puis, plus le temps a passé, plus j'ai parlé de choses beaucoup plus intimes, mais qui touchent à l'universel. Comme là, je parlais de Bel Amour. C'est un numéro qui parle de deuil. Pas mal de mes numéros qui parlent de choses très, très intimes, mais des épreuves qu'on a tous vécues, en fait, à un moment ou à un autre, ou alors qui parlera forcément à quelqu'un du public. Et une fois qu'on arrive à toucher... quelqu'un, même une seule personne dans le public, à travers ça on a tout gagné.

  • Speaker #0

    Tu as beaucoup de retours du public, est-ce que les gens viennent te voir après les shows, même sur les réseaux sociaux ? Quel est le retour des gens par rapport à tes performances ?

  • Speaker #1

    Alors oui, oui, il y a des gens qui viennent me voir après. Après, en fait, une fois que le spectacle est fini, on est dans un drôle d'état. C'est qu'on est vraiment entre deux eaux. Et du coup, moi, je n'ose pas aller. Je suis absolument pas timide. Je crois que c'est le seul moment dans ma vie où je suis hyper timide. Donc, il y a beaucoup de gens qui n'osent pas, qui prennent ça pour... Je ne sais pas... Peut-être... Ça met comme une barrière, en fait. Alors que non, venez me voir. J'aime beaucoup parler et faire... et faire des câlins quand c'est consenti évidemment. Donc j'aimerais bien avoir plus de retours. Ça fait trop plaisir et puis ça aide à construire aussi.

  • Speaker #0

    Oui complètement. Aller parler aux artistes après le show, ils sont contents. Peut-être pas tous, mais je pense qu'il y en a certains. C'est pour ça après tout que vous faites le show aussi entre autres. C'est pour vous apporter quelque chose de nos spectateurs. Tu parlais tout à l'heure, ça m'intéresse, tu as testé de faire un personnage drague, donc un drag king. Qu'est-ce qui t'a poussé à vouloir explorer la partie drague par rapport au burlesque ? Est-ce que tu vois un lien entre les deux arts ?

  • Speaker #1

    C'est une histoire qui est très particulière parce que quand j'étais étudiante, à mes études de peinture, je peignais un petit peu comme une écriture automatique. Et il y avait toujours un personnage qui revenait, un personnage masculin, assez androgyne, un marin. Et puis, je me suis toujours demandé qui il était, contrairement aux autres personnages. Et puis, je l'ai oublié avec le temps, sans l'avis. C'est que je l'avais complètement oublié. Et un jour, au volant de ma voiture, je me suis souvenu de lui. Et je me suis dit que ce n'était peut-être pas anodin qu'il revienne à la surface après. très très longtemps, après plus d'une décennie, même bien plus que ça. Et j'ai décidé de le faire vivre en fait, pour de vrai, sur scène. Il s'appelle Eden Celeste, pour l'instant il n'a vécu qu'une seule fois. C'est vraiment quelque chose que je voudrais explorer un peu plus, en tout cas avec lui. Lui par contre, c'est un alter ego.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que ça t'a fait justement de pouvoir changer de genre ?

  • Speaker #1

    Voilà. tant un costume, mais je pense que plus on travaille cet aspect-là et plus on le vit comme tel. Pour moi, pour l'instant, il existe. Ce n'est pas moi, c'est un peu schizophrène de dire ça, mais ce n'est pas moi, mais il est là, et ce personnage qui est sorti de nulle part il y a longtemps. C'est vraiment lui qui vit et pas moi d'où aussi le changement de pseudo. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Donc, tu aimerais bien apprendre à le connaître finalement. C'est ça. Est-ce que par rapport à tes choix, le fait de faire du burlesque, du tatouage, globalement d'être une artiste, tu as eu des retours de l'extérieur ou des proches qui ont pu t'agresser, te déranger ou au contraire, tu as toujours été soutenue dans tes choix ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas du tout accepté par ma famille. Pourtant ça fait 15 ans et c'est un énorme tabou. Ma mère surtout ne l'accepte pas du tout. Après oui, ça m'a posé des problèmes dans des travails. J'ai été prof dans le public pendant trois ans. Je faisais des remplacements et là par contre il n'y avait aucun souci. Par contre j'ai été prof dans le privé, ça a duré un mois et on m'a convoquée. Et on m'a remercié parce que les parents, en fait... J'ai testé peu de temps après mes études et les élèves ont fait des recherches avec mon prénom, mon nom de famille. Ils sont tombés sur l'ancien site de l'école où il y avait mon pseudo et ça a été jugé comme pornographique par les parents.

  • Speaker #0

    Donc maintenant, plus de travail dans le privé, on est d'accord.

  • Speaker #1

    Non. Non, non, non.

  • Speaker #0

    Tu considères ton travail comme avoir une connotation sexuelle ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Pas du tout. Après, vraiment encore, ça dépend des performers. Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui,

  • Speaker #1

    complètement. Il y a beaucoup, il y a des performeurs qui se sexualisent. Aux États-Unis, c'est aussi, je pense, quelque chose de culturel. Parce qu'aux États-Unis, le burlesque, c'est vraiment le strip, c'est des strippers. Nous, en Europe, on a une version du burlesque qui est beaucoup plus théâtralisée, donc moins sexualisée en tout cas. Mais après, ça ne veut pas dire que l'un est mieux que l'autre. C'est juste une façon différente d'envisager les choses. Et moi, je sexualise en tout cas mon corps sur scène quand je le veux aussi. Et pas tout le temps. Et c'est aussi une forme d'empowerment en fait.

  • Speaker #0

    C'est vrai que maintenant que tu le dis, ça me paraît tellement logique. Effectivement, entre les Américains, en tout cas les Anglo-Saxons qui sont beaucoup plus... pudique et pas habitué à la nudité effectivement dans la culture en général alors que nous francophones on a plutôt voilà je veux dire pendant tellement longtemps on avait les paires de seins en cinéma et c'est d'ailleurs jamais été une problématique c'est quelque chose qui est plus facile chez nous en tant que culture francophone et

  • Speaker #1

    on a aussi cette habitude du cabaret on va dire un peu plus des choses comme ça qui sont et oui le cabaret c'est vraiment une tradition européenne et française Ça, c'est ancré chez nous depuis très longtemps. Et oui, en tout cas, le burlesque, par contre, est né aux États-Unis, et en grande partie. Le burlesque, comme on le connaît, et oui, là-bas, c'est vraiment des strippers.

  • Speaker #0

    Quel était le déclencheur pour toi, on va dire ? Qu'est-ce qui t'a vraiment attiré dans un premier temps dans le burlesque ?

  • Speaker #1

    J'ai découvert le burlesque sur une émission d'Arte qui n'existe plus maintenant, qui s'appelait Trax. Et quand j'étais toute jeune, je devais avoir peut-être 14 ans, ça passait le vendredi soir. Je rentrais de l'école et je regardais ça, c'était le vendredi à 19h. Et ils ont fait un reportage sur le Velvet Hammer, qui est la troupe du revival burlesque dans les années 90. Et ça a été un grand choc en fait, ce moment-là. Et j'ai trouvé ça à la fois très classe et très trash. J'adore les paradoxes. Et je les ai trouvés belles et beaux. Mais jamais à ce moment-là, je me suis dit que moi, j'en serais un jour en fait. C'était pas quelque chose... J'étais beaucoup trop jeune, mais... La réflexion qu'il y avait aussi derrière m'a beaucoup beaucoup plu. Et je suis vraiment restée très imprégnée de ça depuis très très jeune.

  • Speaker #0

    Donc là, tu parlais d'être très très jeune quand tu as découvert ça, d'avoir commencé quand même assez tôt dans tes études. Est-ce que tu penses, est-ce que tu t'es dit, à un âge auquel j'arrêterais de faire du burlesque ?

  • Speaker #1

    J'ai obtenu une deadline tout simplement parce qu'en 2014, on m'avait dit que je serais en fauteuil. Et en fait, c'est grâce aussi à la scène que j'ai surmonté tout ça, même si ça fait encore partie de ma vie. Mais je n'ai jamais voulu lâcher parce que c'est ce qui me maintient en vie. Alors après, peut-être qu'à un moment, ça prendra d'autres formes. Ça, c'est possible. J'évoluerai peut-être vers quelque chose d'autre. Mais non, en fait, la deadline, c'est ma mort et ça sera dans très très longtemps.

  • Speaker #0

    Imaginons que nos budgets, nos limites tout est parfait est-ce qu'il y aurait quelque chose que tu voudrais faire en burlesque une scène, un lieu mythique, un show des danseurs back-off, vas-y ça serait quoi ton rêve en burlesque on va dire ?

  • Speaker #1

    ça serait avoir des costumes encore plus incroyables c'est toi qui les fais aujourd'hui tes costumes ? De moins en moins, par manque de temps. Et au début, je faisais tout moi-même. Je suis une piètre couturière. Je ne sais absolument pas coudre. Donc, je fais faire de plus en plus. Je pense qu'avec... Plus de budget, je ferai encore plus bosser les copines et copains couturiers et couturières. Et j'investirai dans des énormes éventails. Ils font 3 mètres de long en boa, parce que les plumes, il faut aussi se poser la question éthique des plumes dans les costumes. Et avec plus de temps, je ferai aussi des décors peints. pour rejoindre vraiment la peinture, le dessin et sur scène. Donc c'est une question de temps au final. Je pense qu'on peut faire des choses incroyables, même sans budget, mais il faut juste avoir le temps de le faire.

  • Speaker #0

    Sachant que toi, c'est une activité secondaire, tu as une activité principale, on va dire, à côté.

  • Speaker #1

    C'était ma principale pendant longtemps, parce que j'ai eu aussi mon école. pendant un moment. Je produis mes spectacles depuis ça va faire 11 ans. Et oui, ma santé à un moment ne m'a pas permis de continuer ça à 100%. Et puis oui, là je travaille dans le spectacle quand même, en tant que salariée. Mais oui, c'est devenu secondaire.

  • Speaker #0

    Je vais partir dans la partie tips et recommandations pour les auditeurs. Et donc à travers toi, ton expérience, qu'est-ce que le burlesque t'a appris sur toi et tu penses que tout le monde devrait apprendre ou découvrir ?

  • Speaker #1

    C'est clair que ça apprend beaucoup sur soi-même. Ça apprend aussi, même si je suis en plein dans ce travail, et ça aussi c'est le travail d'une vie, à être un petit peu plus tolérant aussi avec soi. Et puis ça apprend tout simplement la tolérance tout court. Maintenant, le burlesque aussi évolue. Moi, ce que je faisais il y a 15 ans, ce n'est plus du tout ce que c'est actuellement. Et on a une dimension maintenant qui est peut-être beaucoup plus queer. Ça m'a appris aussi que je m'étais justement enfermée dans quelque chose de normé par rapport à l'hétérosexualité. J'ai appris grâce à ça que finalement, non. Et c'est une très belle manière de se connaître et de savoir ses points forts, ses points faibles. Et puis aussi, ça apprend le partage avec les autres. Je pense que quelqu'un qui voudrait se lancer à l'heure actuelle, ou même, ça c'est quelque chose que je pense depuis toujours, la meilleure manière, c'est de le faire pour les autres et non pas par égo, pour se montrer. Parce qu'on ne va jamais loin en faisant ça.

  • Speaker #0

    C'est vraiment le retour du public qui te nourrit à ton quotidien.

  • Speaker #1

    Oui. Oui, oui, oui. Le public, il n'y aurait pas de public. En fait, on n'existerait pas. Et en fait, ça, il ne faut jamais l'oublier.

  • Speaker #0

    Est-ce que justement, tu as des tips burlesques qui pourraient servir au quotidien ou qui te servent au quotidien ? C'est quoi les tips burlesque que tu pourrais nous partager pour affronter la vie quotidienne puisque tu disais finalement c'est sur le côté en burlesque que tu es vraiment toi même ?

  • Speaker #1

    Ce qui reste dans le quotidien après c'est aussi une question de personnalité mais dans mon cas c'est peut-être avoir moins de filtres, être beaucoup plus franche aussi et Et ça apprend la tolérance.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, c'est que sur scène, le fait d'enlever tes filtres, ça te permet d'avoir une meilleure relation avec le public. Et peut-être que si on faisait un peu plus ça dans la vie réelle aussi, enlever un peu nos filtres, ça nous permettrait d'être plus vrais aussi.

  • Speaker #1

    C'est exactement ce que je voulais dire. En fait, ça m'a permis de tout assumer, même mes conneries, de ne pas avoir honte en fait. Par exemple hier je suis tombée sur le temps du métro et on en rit, je me suis fait bien mal en plus, mais on en rit aujourd'hui. Je pense que l'autodérision c'est essentiel dans la vie de tous les jours et la scène l'apprend.

  • Speaker #0

    Je pense aussi. Je ne veux pas de scène, mais moi je vois la vie comme une grosse scène et je ne le prends pas au sérieux. Et c'est tellement plus facile. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Ça enlève beaucoup de temps.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu avais des recos d'artistes burlesques autres que toi, pour les gens qui voudraient justement, un peu partout en France, pouvoir découvrir des artistes, ou même dans le monde, en Europe ? J'ai quelques Canadiens, donc n'hésite pas, si tu as des recos à l'artiste, on est tout ouïe. Bien entendu, je mettrai tous les liens, les pseudos dans la description, comme ça tout le monde pourra les retrouver, mais on t'écoute.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Ce qui est bien, c'est que là, la scène est en train de s'étoffer et de revenir en force. Il existe, par exemple, quelques petits festivals en France. C'est génial d'aller voir les festivals, parce que ça permet de découvrir autant des artistes français confirmés que débutants. tant qu'internationaux. Il y a par exemple le sacré burlesque festival à Reims, là Amiens vient de faire son tout premier festival de burlesque. Il y en a un aussi à Grenoble, je crois que c'est le Alpes Burlesque Festival. Donc ça c'est génial en fait, quelqu'un qui veut découvrir ou qui connaît déjà, ça permet de voir aussi plein de styles différents. Après, il existe beaucoup de petites et de grosses scènes. Il y en a beaucoup sur Paris. Il y en a à Lille. Je préfère donner des villes plutôt que des performeurs parce que la liste serait beaucoup trop longue.

  • Speaker #0

    On fera un deuxième épisode dans ce cas-là.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Il y en a aussi sur Nantes. Il y en a vraiment partout. Et ne pas hésiter à se renseigner selon l'endroit où on vit, d'aller voir ce qui se passe. dans le burlesque parce que on a besoin de spectateurs et c'est bien, ils sont toujours là et là je fais le parallèle parce que c'est une autre discipline mais la scène drague a explosé en France, partout dans le monde mais le burlesque existe encore et les deux se mêlent très bien nous on organise le Pink Pony Club Il n'y a pas que du burlesque, c'est une scène pluridisciplinaire où il y a beaucoup de formes de spectacles vivants, dont Burlesque & Drag. Mais surtout, ne pas hésiter à aller voir ce qui se passe chez soi. Il y a une formule que j'adore, c'est support your local stripper. C'est essentiel.

  • Speaker #0

    Moi, en tout cas, en étant spectatrice, on a participé déjà à pas mal de spectacles de burlesque. d'art vivant. Il se passe aussi des trucs dans les salles quand t'es dans le public. Il y a une ambiance aussi qui est totalement différente de beaucoup de shows. Ça n'a rien à voir avec être dans un concert ou au théâtre. Je trouve que tu as vraiment la scène qui vit, qui réagit, tu as une interaction en tout cas. Et c'est aussi une super expérience d'être dans le public quand tu vois un show de burlesque.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un échange d'énergie en fait. C'est très participatif et plus le public réagit et plus nous aussi, on est performant, on est dedans et on est à fond. Donc, c'est vraiment, vraiment quelque chose qui divise, en fait, d'un point de vue de l'expérience spectateur.

  • Speaker #0

    Complètement. Eh bien, bisous Belette. Merci beaucoup d'avoir participé à cette interview. On va te retrouver sur Instagram, forcément. Je mettrai le lien. Est-ce qu'il y a d'autres endroits où on peut te retrouver ? prochainement il y aura des nouvelles dates de show pour toi et le Pink Pony Club et est-ce que tu as un petit mot à rajouter pour la fin ? Open mic, fais-toi plaisir

  • Speaker #1

    Déjà merci, merci à toi de m'avoir conviée à ce podcast et vraiment ça sera un mot pour le public n'hésitez pas à aller soutenir la scène burlesque Ceux qui ne connaissent pas cette discipline peuvent avoir des a priori, des préjugés qui sautent très vite une fois qu'on a été voir un spectacle. Et puis, longue vie au burlesque. Et merci.

  • Speaker #0

    Merci à toi en tout cas d'être venue, d'avoir partagé ton expérience et de nous avoir fait découvrir un peu plus du burlesque. Moi, j'en connaissais un petit peu, mais ça m'a tellement donné envie de refaire un nouveau spectacle. Donc, je vais regarder la programmation. je vais support my local stripper et avec plaisir et donc je mettrai les liens des différents festivals que tu as cités et si tu as d'autres recos de dates n'hésite pas à me les envoyer et puis comme ça on relaiera tout ça et puis on supportera tout ça merci beaucoup en tout cas à bientôt Et voilà, retour à la réalité. Fini les paillettes, les boas et les éventails géants. Mais en fait, pas pour si longtemps que ça, puisqu'on va très vite retrouver Bisous Belette sur scène, et sinon, on pourra aller découvrir tous les magnifiques shows burlesques et festivals burlesques qu'elle nous a vraiment commandés. Je vous rajouterai en plus sur Paris le Fantasma Show, que j'ai aussi eu la chance de voir. De toute façon, vous retrouverez tous les liens en commentaire de cet épisode et sur le compte Instagram, at Corpus Riot. Encore merci à Belette pour son temps, son partage, c'était vraiment génial de comprendre ce qui se passe du côté du performeur justement qui est sur scène et à quel point c'est important de rappeler que sans le public, l'art n'existe pas. Et c'est pareil pour moi, sans vous, je suis juste une vieille folle qui parle toute seule dans un micro. Alors merci d'avance pour votre soutien, que ce soit au Burlesque ou à mon podcast. Et puis je vous donne rendez-vous sur Instagram pour papoter documentaire. Cache tes tons et Granola. Et d'ici là, je vous kiffe.

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✨Cette semaine, je me suis fait un plaisir d’aller à la rencontre de Bisous Belette, artiste burlesque de la scène lilloise, co-organisatrice du célèbre Pink Pony Club. Dans cet épisode, nous explorons son parcours fascinant et pluridisciplinaire, son lien avec le burlesque, et la manière dont elle célèbre la liberté et le corps à travers cet art. Comment la scène devient un espace d’expression totale, où elle est elle-même à 100%. Venez découvrir ce qu’il se passe dans les coulisses du burlesque et la beauté de cet art qui célèbre la vie, les corps, et la norme. 🎙

Vous retrouvez Bisou Belette :

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Bisou Belette a parlé de :

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sacré burlesque festival à Reims

Picardie burlesque festival à Amiens

alpes burlesques festival à Grenoble

et j'ajouterai :

Fantasma show à Paris


Visuel de Bisou Belette

Musique 'Into the red' par #Uppbeat (free for Creators!) License code: 79VIFZZ5B1UHGNOV


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cette semaine, on va pas se mentir, je me suis vraiment fait plaisir en rencontrant Bisous Belette, artiste burlesque de la Seine-Lilloise avec le célèbre Pink Pony Club. Et moi, j'adore le burlesque, je trouve que c'est une magnifique célébration de la vie et du corps et un art tellement multiple. Donc si vous ne connaissez pas, je vous invite à découvrir à travers cette interview. Et si vous êtes déjà fan comme moi, et bien suivez-moi, je vous emmène en coulisses à la rencontre de Bisous Belette. Moi c'est Viviane et ça c'est Corpus Riot, le pote. hors normes. Bonjour Belette, bienvenue. Bonjour. Merci beaucoup d'avoir accepté ce rendez-vous avec Corpus Filiot pour nous parler de ta vie, de ton œuvre, de tes choix de vie. Moi je t'ai découvert à travers ton travail dans le burlesque. C'est un univers que j'adore, que je trouve magnifique, cette manière de célébrer les corps. Donc merci beaucoup d'être ici et je te laisse tout simplement te présenter pour commencer.

  • Speaker #1

    Alors merci de l'invitation. Moi, c'est Bisous Belette, Belette pour les intimes. Je suis effeuilleuse burlesque depuis, ça fera 15 ans, là en 2025. En parallèle, je suis aussi illustratrice. J'ai été aussi tatoueuse pendant quelques années. J'ai aussi un personnage de Drakking qui est sorti qu'une seule fois, qu'il faudrait que je continue à travailler. Mais voilà, je chante aussi. Je suis... assez pluridisciplinaire, mais vraiment le burlesque, c'est une énorme partie de ma vie.

  • Speaker #0

    Génial. Et donc forcément, avec un parcours comme ça, la question c'est est-ce que tu te considères différente ou hors normes ?

  • Speaker #1

    En fait, pas spécialement, parce que je me considère comme un être humain, comme il en existe énormément, avec un parcours, avec des choix de vie. Et déjà, qu'est-ce que la norme en fait ? Parce que c'est quelque chose de purement sociétal, qui peut être un carcan, ce qu'on nous impose c'est aussi une question de mode. Donc pour moi cette norme en fait c'est quelque chose qui au final n'existe pas vraiment.

  • Speaker #0

    Je comprends tout à fait chacun sa propre norme et que voilà c'est un concept assez abstrait finalement.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, pour moi c'est un concept qui est vraiment abstrait. J'ai croisé des tas de personnes comme tout le monde en fait, et en fait quand on s'intéresse un petit peu à l'humain, on se rend très vite compte que cette norme, oui c'est quelque chose, c'est une construction qui est complètement abstraite.

  • Speaker #0

    Toi en tout cas, qu'est-ce qui a déclenché ton souhait de faire du burlesque ?

  • Speaker #1

    Alors j'étais étudiante, j'ai fait un master 2 en recherche picturale, donc c'est peinture art contemporain. et j'étais dans l'organisation des soirées étudiantes et puis il y a un autre étudiant avec qui je parlais qui m'a dit ça serait bien pour la prochaine soirée Halloween on est du burlesque et je me suis retournée vers lui et je lui ai dit mais pourquoi pas moi et je me suis rendue compte à ce moment là que je m'engageais dans quelque chose que je ne maîtrisais pas du tout et que c'était dans deux semaines c'était deux semaines après et je me suis retrouvée comme ça sur scène un peu par hasard au début, même si je connaissais très bien le burlesque, parce que j'avais travaillé déjà autour de ça, mais que d'un point de vue pictural. Et c'est quelque chose qui me passionne depuis près de 2000, je crois que j'ai découvert ça en 2003-2004. Et l'aventure, en fait, elle a démarré comme ça, un peu par hasard. Et puis je me suis dit, bon, ça serait quand même bien de prendre un cours. Et j'ai pris mon premier cours avec Miss Glitter Pen Killer qui est devenue très vite ma mentor et qui est devenue une amie depuis.

  • Speaker #0

    Comment ça se passe la vie d'une artiste burlesque ?

  • Speaker #1

    Alors au début, pendant ce premier cours, j'ai rencontré deux autres nanas et on a fondé la première troupe de burlesque au nord de Paris puisqu'il n'y avait rien du tout en fait en France dans le nord avant nous. Et on faisait essentiellement des petites dates, dans des bars, sur l'île, des choses comme ça. Et puis moi, je suis partie travailler en région parisienne. Donc là, je me suis lancée en solo en 2012. Et puis oui, ma vie pendant des années et des années, ça a été l'été GV. C'était être sur scène. J'en ai vécu à ce moment-là. J'en ai vécu quand même quelques années. À ce moment-là, je faisais, je dirais, entre deux ans. deux et quatre dates par semaine, dans tous les coins de la France, un peu en Europe aussi. Et le reste du temps, tu répètes, tu bosses sur les costumes. Tu mets sur papier des nouvelles idées. Et puis, vu que moi, je dessine, je dessinais toujours mes costumes ou mes personnages. En fait, c'est la base de mon processus créatif. Voilà. Et les deux communiquent.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, ce n'est pas juste ce qui se passe sur scène. C'est tout le process, la réflexion, la construction. Enfin, voilà. C'est un show complet. Tu as de la danse, tu as la création du costume, comme tu disais. Est-ce que des fois, tu chantes ou pas ? Oui.

  • Speaker #1

    J'ai un numéro chanté qui s'appelle Bel Amour, qui est né en 2015, que je vais ressortir sur scène cette année. Le costume avait évolué déjà depuis un moment. Je le faisais sur bande-son et là je serai accompagnée d'un pianiste.

  • Speaker #0

    Tu parles de tes numéros. Tes numéros vivent avec toi ? Ils évoluent avec toi ? Exactement. Qui est sur scène finalement quand tu es sur scène, quand tu fais du burlesque ? Est-ce que c'est vraiment toi ? Est-ce que c'est un alter ego que tu as ?

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est vraiment propre à chaque artiste. Il y en a beaucoup qui considèrent leur personnage de scène comme un alter ego. Et en fait, moi, c'est l'inverse. C'est moi à 100%, parce qu'en fait, une fois qu'on est sur scène, il y a des barrières qui cèdent. Et c'est un espace de liberté qui est total. Et moi, ça me permet d'être à 100% ce que je suis réellement, mon vrai moi. Et c'est une manière aussi de raconter mon histoire ou des sujets qui me tiennent à cœur. Ou de faire rire, de véhiculer des émotions. Quand je suis sur scène, c'est la vraie moi. Je dis toujours aux gens qui me rencontrent qu'on me connaît. Moi, je ne me connais pas totalement. totalement quand on ne m'a jamais vu sur scène.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire qu'il faudra que tu nous partages tes dates pour qu'on puisse venir te voir sur scène ?

  • Speaker #1

    Pour l'instant, moi je couche vers le Pink Pony Club. Donc là on va reprendre en 2025. Donc je te donnerai, parce qu'on a une petite période de pause, et je te donnerai les dates dès que je les ai, avec promis.

  • Speaker #0

    Ah bah avec plaisir, écoute. On viendra rencontrer la vraie toi. Même si je suis contente de rencontrer ton alter ego de la vie quotidienne, j'aimerais rencontrer la vraie toi effectivement sur scène. Pour parler du corps, forcément, on est d'accord, le burlesque, ça vient quand même, c'est une forme très élaborée du striptease, en tout cas c'est lié au striptease. Comment tu gères justement le fait d'exposer ton corps ? Et de ce coup-là, quelle est ta relation avec ton corps ? J'imagine que c'est très certainement ta relation avec ton corps qui t'a aussi poussé à explorer le burlesque ?

  • Speaker #1

    De manière inconsciente, je pense oui, totalement. Je pense que la relation que j'ai avec mon corps, elle est un petit peu comme beaucoup de personnes, c'est amour-haine. En même temps, c'est mon véhicule pour cette vie, donc c'est quelque chose de génial. Et à la fois, on est tellement confrontés à une image de corps parfait qui évolue avec le temps. J'approche de 40 ans, donc je le vois, le corps parfait d'il y a 10 ans, ce n'est plus du tout celui qu'on voit actuellement. Donc, c'est une mode. La norme, pour moi, je reviens un petit peu à ce que je disais avant, mais pour moi, la norme, c'est vraiment une mode. Et même quand on en a conscience ou c'est quelque chose qui est comme un cheval de bataille, il y a un moment où, quand on est fatigué ou contrarié, ça revient, ça nous rattrape. Donc, c'est le combat d'une vie, en fait. Et je sais que ça l'est pour beaucoup de gens.

  • Speaker #0

    Quand tu es sur scène, est-ce que cette relation avec ton corps change ? Comment est-ce que tu sens ton corps quand tu es sur scène ?

  • Speaker #1

    Justement, ça change vraiment à 100%. C'est qu'une fois sur scène, il y a une telle liberté, c'est une libération, et je perçois mon corps de façon tellement différente que le quotidien. C'est vraiment pour moi un outil. pour véhiculer des émotions aux gens. C'est grâce au corps et aux mouvements, aux expressions du visage. On fait passer, on transmet quelque chose aux autres et je le fais pour les gens. Je ne le fais pas... Oui, je le fais pour moi, pour m'exprimer, mais c'est vraiment pour donner quelque chose à un public et c'est génial de pouvoir le faire avec son corps.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu essaies d'exprimer ? C'est à travers justement les thématiques de tes numéros que tu cherches à t'exprimer dans ton art ?

  • Speaker #1

    C'est ça, oui, exactement. Il y a, ça va, alors mes premiers numéros étaient très comiques, c'était quelque chose... peut-être de plus facile à appréhender pour moi. Et puis, plus le temps a passé, plus j'ai parlé de choses beaucoup plus intimes, mais qui touchent à l'universel. Comme là, je parlais de Bel Amour. C'est un numéro qui parle de deuil. Pas mal de mes numéros qui parlent de choses très, très intimes, mais des épreuves qu'on a tous vécues, en fait, à un moment ou à un autre, ou alors qui parlera forcément à quelqu'un du public. Et une fois qu'on arrive à toucher... quelqu'un, même une seule personne dans le public, à travers ça on a tout gagné.

  • Speaker #0

    Tu as beaucoup de retours du public, est-ce que les gens viennent te voir après les shows, même sur les réseaux sociaux ? Quel est le retour des gens par rapport à tes performances ?

  • Speaker #1

    Alors oui, oui, il y a des gens qui viennent me voir après. Après, en fait, une fois que le spectacle est fini, on est dans un drôle d'état. C'est qu'on est vraiment entre deux eaux. Et du coup, moi, je n'ose pas aller. Je suis absolument pas timide. Je crois que c'est le seul moment dans ma vie où je suis hyper timide. Donc, il y a beaucoup de gens qui n'osent pas, qui prennent ça pour... Je ne sais pas... Peut-être... Ça met comme une barrière, en fait. Alors que non, venez me voir. J'aime beaucoup parler et faire... et faire des câlins quand c'est consenti évidemment. Donc j'aimerais bien avoir plus de retours. Ça fait trop plaisir et puis ça aide à construire aussi.

  • Speaker #0

    Oui complètement. Aller parler aux artistes après le show, ils sont contents. Peut-être pas tous, mais je pense qu'il y en a certains. C'est pour ça après tout que vous faites le show aussi entre autres. C'est pour vous apporter quelque chose de nos spectateurs. Tu parlais tout à l'heure, ça m'intéresse, tu as testé de faire un personnage drague, donc un drag king. Qu'est-ce qui t'a poussé à vouloir explorer la partie drague par rapport au burlesque ? Est-ce que tu vois un lien entre les deux arts ?

  • Speaker #1

    C'est une histoire qui est très particulière parce que quand j'étais étudiante, à mes études de peinture, je peignais un petit peu comme une écriture automatique. Et il y avait toujours un personnage qui revenait, un personnage masculin, assez androgyne, un marin. Et puis, je me suis toujours demandé qui il était, contrairement aux autres personnages. Et puis, je l'ai oublié avec le temps, sans l'avis. C'est que je l'avais complètement oublié. Et un jour, au volant de ma voiture, je me suis souvenu de lui. Et je me suis dit que ce n'était peut-être pas anodin qu'il revienne à la surface après. très très longtemps, après plus d'une décennie, même bien plus que ça. Et j'ai décidé de le faire vivre en fait, pour de vrai, sur scène. Il s'appelle Eden Celeste, pour l'instant il n'a vécu qu'une seule fois. C'est vraiment quelque chose que je voudrais explorer un peu plus, en tout cas avec lui. Lui par contre, c'est un alter ego.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que ça t'a fait justement de pouvoir changer de genre ?

  • Speaker #1

    Voilà. tant un costume, mais je pense que plus on travaille cet aspect-là et plus on le vit comme tel. Pour moi, pour l'instant, il existe. Ce n'est pas moi, c'est un peu schizophrène de dire ça, mais ce n'est pas moi, mais il est là, et ce personnage qui est sorti de nulle part il y a longtemps. C'est vraiment lui qui vit et pas moi d'où aussi le changement de pseudo. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Donc, tu aimerais bien apprendre à le connaître finalement. C'est ça. Est-ce que par rapport à tes choix, le fait de faire du burlesque, du tatouage, globalement d'être une artiste, tu as eu des retours de l'extérieur ou des proches qui ont pu t'agresser, te déranger ou au contraire, tu as toujours été soutenue dans tes choix ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas du tout accepté par ma famille. Pourtant ça fait 15 ans et c'est un énorme tabou. Ma mère surtout ne l'accepte pas du tout. Après oui, ça m'a posé des problèmes dans des travails. J'ai été prof dans le public pendant trois ans. Je faisais des remplacements et là par contre il n'y avait aucun souci. Par contre j'ai été prof dans le privé, ça a duré un mois et on m'a convoquée. Et on m'a remercié parce que les parents, en fait... J'ai testé peu de temps après mes études et les élèves ont fait des recherches avec mon prénom, mon nom de famille. Ils sont tombés sur l'ancien site de l'école où il y avait mon pseudo et ça a été jugé comme pornographique par les parents.

  • Speaker #0

    Donc maintenant, plus de travail dans le privé, on est d'accord.

  • Speaker #1

    Non. Non, non, non.

  • Speaker #0

    Tu considères ton travail comme avoir une connotation sexuelle ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Pas du tout. Après, vraiment encore, ça dépend des performers. Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui,

  • Speaker #1

    complètement. Il y a beaucoup, il y a des performeurs qui se sexualisent. Aux États-Unis, c'est aussi, je pense, quelque chose de culturel. Parce qu'aux États-Unis, le burlesque, c'est vraiment le strip, c'est des strippers. Nous, en Europe, on a une version du burlesque qui est beaucoup plus théâtralisée, donc moins sexualisée en tout cas. Mais après, ça ne veut pas dire que l'un est mieux que l'autre. C'est juste une façon différente d'envisager les choses. Et moi, je sexualise en tout cas mon corps sur scène quand je le veux aussi. Et pas tout le temps. Et c'est aussi une forme d'empowerment en fait.

  • Speaker #0

    C'est vrai que maintenant que tu le dis, ça me paraît tellement logique. Effectivement, entre les Américains, en tout cas les Anglo-Saxons qui sont beaucoup plus... pudique et pas habitué à la nudité effectivement dans la culture en général alors que nous francophones on a plutôt voilà je veux dire pendant tellement longtemps on avait les paires de seins en cinéma et c'est d'ailleurs jamais été une problématique c'est quelque chose qui est plus facile chez nous en tant que culture francophone et

  • Speaker #1

    on a aussi cette habitude du cabaret on va dire un peu plus des choses comme ça qui sont et oui le cabaret c'est vraiment une tradition européenne et française Ça, c'est ancré chez nous depuis très longtemps. Et oui, en tout cas, le burlesque, par contre, est né aux États-Unis, et en grande partie. Le burlesque, comme on le connaît, et oui, là-bas, c'est vraiment des strippers.

  • Speaker #0

    Quel était le déclencheur pour toi, on va dire ? Qu'est-ce qui t'a vraiment attiré dans un premier temps dans le burlesque ?

  • Speaker #1

    J'ai découvert le burlesque sur une émission d'Arte qui n'existe plus maintenant, qui s'appelait Trax. Et quand j'étais toute jeune, je devais avoir peut-être 14 ans, ça passait le vendredi soir. Je rentrais de l'école et je regardais ça, c'était le vendredi à 19h. Et ils ont fait un reportage sur le Velvet Hammer, qui est la troupe du revival burlesque dans les années 90. Et ça a été un grand choc en fait, ce moment-là. Et j'ai trouvé ça à la fois très classe et très trash. J'adore les paradoxes. Et je les ai trouvés belles et beaux. Mais jamais à ce moment-là, je me suis dit que moi, j'en serais un jour en fait. C'était pas quelque chose... J'étais beaucoup trop jeune, mais... La réflexion qu'il y avait aussi derrière m'a beaucoup beaucoup plu. Et je suis vraiment restée très imprégnée de ça depuis très très jeune.

  • Speaker #0

    Donc là, tu parlais d'être très très jeune quand tu as découvert ça, d'avoir commencé quand même assez tôt dans tes études. Est-ce que tu penses, est-ce que tu t'es dit, à un âge auquel j'arrêterais de faire du burlesque ?

  • Speaker #1

    J'ai obtenu une deadline tout simplement parce qu'en 2014, on m'avait dit que je serais en fauteuil. Et en fait, c'est grâce aussi à la scène que j'ai surmonté tout ça, même si ça fait encore partie de ma vie. Mais je n'ai jamais voulu lâcher parce que c'est ce qui me maintient en vie. Alors après, peut-être qu'à un moment, ça prendra d'autres formes. Ça, c'est possible. J'évoluerai peut-être vers quelque chose d'autre. Mais non, en fait, la deadline, c'est ma mort et ça sera dans très très longtemps.

  • Speaker #0

    Imaginons que nos budgets, nos limites tout est parfait est-ce qu'il y aurait quelque chose que tu voudrais faire en burlesque une scène, un lieu mythique, un show des danseurs back-off, vas-y ça serait quoi ton rêve en burlesque on va dire ?

  • Speaker #1

    ça serait avoir des costumes encore plus incroyables c'est toi qui les fais aujourd'hui tes costumes ? De moins en moins, par manque de temps. Et au début, je faisais tout moi-même. Je suis une piètre couturière. Je ne sais absolument pas coudre. Donc, je fais faire de plus en plus. Je pense qu'avec... Plus de budget, je ferai encore plus bosser les copines et copains couturiers et couturières. Et j'investirai dans des énormes éventails. Ils font 3 mètres de long en boa, parce que les plumes, il faut aussi se poser la question éthique des plumes dans les costumes. Et avec plus de temps, je ferai aussi des décors peints. pour rejoindre vraiment la peinture, le dessin et sur scène. Donc c'est une question de temps au final. Je pense qu'on peut faire des choses incroyables, même sans budget, mais il faut juste avoir le temps de le faire.

  • Speaker #0

    Sachant que toi, c'est une activité secondaire, tu as une activité principale, on va dire, à côté.

  • Speaker #1

    C'était ma principale pendant longtemps, parce que j'ai eu aussi mon école. pendant un moment. Je produis mes spectacles depuis ça va faire 11 ans. Et oui, ma santé à un moment ne m'a pas permis de continuer ça à 100%. Et puis oui, là je travaille dans le spectacle quand même, en tant que salariée. Mais oui, c'est devenu secondaire.

  • Speaker #0

    Je vais partir dans la partie tips et recommandations pour les auditeurs. Et donc à travers toi, ton expérience, qu'est-ce que le burlesque t'a appris sur toi et tu penses que tout le monde devrait apprendre ou découvrir ?

  • Speaker #1

    C'est clair que ça apprend beaucoup sur soi-même. Ça apprend aussi, même si je suis en plein dans ce travail, et ça aussi c'est le travail d'une vie, à être un petit peu plus tolérant aussi avec soi. Et puis ça apprend tout simplement la tolérance tout court. Maintenant, le burlesque aussi évolue. Moi, ce que je faisais il y a 15 ans, ce n'est plus du tout ce que c'est actuellement. Et on a une dimension maintenant qui est peut-être beaucoup plus queer. Ça m'a appris aussi que je m'étais justement enfermée dans quelque chose de normé par rapport à l'hétérosexualité. J'ai appris grâce à ça que finalement, non. Et c'est une très belle manière de se connaître et de savoir ses points forts, ses points faibles. Et puis aussi, ça apprend le partage avec les autres. Je pense que quelqu'un qui voudrait se lancer à l'heure actuelle, ou même, ça c'est quelque chose que je pense depuis toujours, la meilleure manière, c'est de le faire pour les autres et non pas par égo, pour se montrer. Parce qu'on ne va jamais loin en faisant ça.

  • Speaker #0

    C'est vraiment le retour du public qui te nourrit à ton quotidien.

  • Speaker #1

    Oui. Oui, oui, oui. Le public, il n'y aurait pas de public. En fait, on n'existerait pas. Et en fait, ça, il ne faut jamais l'oublier.

  • Speaker #0

    Est-ce que justement, tu as des tips burlesques qui pourraient servir au quotidien ou qui te servent au quotidien ? C'est quoi les tips burlesque que tu pourrais nous partager pour affronter la vie quotidienne puisque tu disais finalement c'est sur le côté en burlesque que tu es vraiment toi même ?

  • Speaker #1

    Ce qui reste dans le quotidien après c'est aussi une question de personnalité mais dans mon cas c'est peut-être avoir moins de filtres, être beaucoup plus franche aussi et Et ça apprend la tolérance.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, c'est que sur scène, le fait d'enlever tes filtres, ça te permet d'avoir une meilleure relation avec le public. Et peut-être que si on faisait un peu plus ça dans la vie réelle aussi, enlever un peu nos filtres, ça nous permettrait d'être plus vrais aussi.

  • Speaker #1

    C'est exactement ce que je voulais dire. En fait, ça m'a permis de tout assumer, même mes conneries, de ne pas avoir honte en fait. Par exemple hier je suis tombée sur le temps du métro et on en rit, je me suis fait bien mal en plus, mais on en rit aujourd'hui. Je pense que l'autodérision c'est essentiel dans la vie de tous les jours et la scène l'apprend.

  • Speaker #0

    Je pense aussi. Je ne veux pas de scène, mais moi je vois la vie comme une grosse scène et je ne le prends pas au sérieux. Et c'est tellement plus facile. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Ça enlève beaucoup de temps.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu avais des recos d'artistes burlesques autres que toi, pour les gens qui voudraient justement, un peu partout en France, pouvoir découvrir des artistes, ou même dans le monde, en Europe ? J'ai quelques Canadiens, donc n'hésite pas, si tu as des recos à l'artiste, on est tout ouïe. Bien entendu, je mettrai tous les liens, les pseudos dans la description, comme ça tout le monde pourra les retrouver, mais on t'écoute.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Ce qui est bien, c'est que là, la scène est en train de s'étoffer et de revenir en force. Il existe, par exemple, quelques petits festivals en France. C'est génial d'aller voir les festivals, parce que ça permet de découvrir autant des artistes français confirmés que débutants. tant qu'internationaux. Il y a par exemple le sacré burlesque festival à Reims, là Amiens vient de faire son tout premier festival de burlesque. Il y en a un aussi à Grenoble, je crois que c'est le Alpes Burlesque Festival. Donc ça c'est génial en fait, quelqu'un qui veut découvrir ou qui connaît déjà, ça permet de voir aussi plein de styles différents. Après, il existe beaucoup de petites et de grosses scènes. Il y en a beaucoup sur Paris. Il y en a à Lille. Je préfère donner des villes plutôt que des performeurs parce que la liste serait beaucoup trop longue.

  • Speaker #0

    On fera un deuxième épisode dans ce cas-là.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Il y en a aussi sur Nantes. Il y en a vraiment partout. Et ne pas hésiter à se renseigner selon l'endroit où on vit, d'aller voir ce qui se passe. dans le burlesque parce que on a besoin de spectateurs et c'est bien, ils sont toujours là et là je fais le parallèle parce que c'est une autre discipline mais la scène drague a explosé en France, partout dans le monde mais le burlesque existe encore et les deux se mêlent très bien nous on organise le Pink Pony Club Il n'y a pas que du burlesque, c'est une scène pluridisciplinaire où il y a beaucoup de formes de spectacles vivants, dont Burlesque & Drag. Mais surtout, ne pas hésiter à aller voir ce qui se passe chez soi. Il y a une formule que j'adore, c'est support your local stripper. C'est essentiel.

  • Speaker #0

    Moi, en tout cas, en étant spectatrice, on a participé déjà à pas mal de spectacles de burlesque. d'art vivant. Il se passe aussi des trucs dans les salles quand t'es dans le public. Il y a une ambiance aussi qui est totalement différente de beaucoup de shows. Ça n'a rien à voir avec être dans un concert ou au théâtre. Je trouve que tu as vraiment la scène qui vit, qui réagit, tu as une interaction en tout cas. Et c'est aussi une super expérience d'être dans le public quand tu vois un show de burlesque.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un échange d'énergie en fait. C'est très participatif et plus le public réagit et plus nous aussi, on est performant, on est dedans et on est à fond. Donc, c'est vraiment, vraiment quelque chose qui divise, en fait, d'un point de vue de l'expérience spectateur.

  • Speaker #0

    Complètement. Eh bien, bisous Belette. Merci beaucoup d'avoir participé à cette interview. On va te retrouver sur Instagram, forcément. Je mettrai le lien. Est-ce qu'il y a d'autres endroits où on peut te retrouver ? prochainement il y aura des nouvelles dates de show pour toi et le Pink Pony Club et est-ce que tu as un petit mot à rajouter pour la fin ? Open mic, fais-toi plaisir

  • Speaker #1

    Déjà merci, merci à toi de m'avoir conviée à ce podcast et vraiment ça sera un mot pour le public n'hésitez pas à aller soutenir la scène burlesque Ceux qui ne connaissent pas cette discipline peuvent avoir des a priori, des préjugés qui sautent très vite une fois qu'on a été voir un spectacle. Et puis, longue vie au burlesque. Et merci.

  • Speaker #0

    Merci à toi en tout cas d'être venue, d'avoir partagé ton expérience et de nous avoir fait découvrir un peu plus du burlesque. Moi, j'en connaissais un petit peu, mais ça m'a tellement donné envie de refaire un nouveau spectacle. Donc, je vais regarder la programmation. je vais support my local stripper et avec plaisir et donc je mettrai les liens des différents festivals que tu as cités et si tu as d'autres recos de dates n'hésite pas à me les envoyer et puis comme ça on relaiera tout ça et puis on supportera tout ça merci beaucoup en tout cas à bientôt Et voilà, retour à la réalité. Fini les paillettes, les boas et les éventails géants. Mais en fait, pas pour si longtemps que ça, puisqu'on va très vite retrouver Bisous Belette sur scène, et sinon, on pourra aller découvrir tous les magnifiques shows burlesques et festivals burlesques qu'elle nous a vraiment commandés. Je vous rajouterai en plus sur Paris le Fantasma Show, que j'ai aussi eu la chance de voir. De toute façon, vous retrouverez tous les liens en commentaire de cet épisode et sur le compte Instagram, at Corpus Riot. Encore merci à Belette pour son temps, son partage, c'était vraiment génial de comprendre ce qui se passe du côté du performeur justement qui est sur scène et à quel point c'est important de rappeler que sans le public, l'art n'existe pas. Et c'est pareil pour moi, sans vous, je suis juste une vieille folle qui parle toute seule dans un micro. Alors merci d'avance pour votre soutien, que ce soit au Burlesque ou à mon podcast. Et puis je vous donne rendez-vous sur Instagram pour papoter documentaire. Cache tes tons et Granola. Et d'ici là, je vous kiffe.

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✨Cette semaine, je me suis fait un plaisir d’aller à la rencontre de Bisous Belette, artiste burlesque de la scène lilloise, co-organisatrice du célèbre Pink Pony Club. Dans cet épisode, nous explorons son parcours fascinant et pluridisciplinaire, son lien avec le burlesque, et la manière dont elle célèbre la liberté et le corps à travers cet art. Comment la scène devient un espace d’expression totale, où elle est elle-même à 100%. Venez découvrir ce qu’il se passe dans les coulisses du burlesque et la beauté de cet art qui célèbre la vie, les corps, et la norme. 🎙

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  • Speaker #0

    Cette semaine, on va pas se mentir, je me suis vraiment fait plaisir en rencontrant Bisous Belette, artiste burlesque de la Seine-Lilloise avec le célèbre Pink Pony Club. Et moi, j'adore le burlesque, je trouve que c'est une magnifique célébration de la vie et du corps et un art tellement multiple. Donc si vous ne connaissez pas, je vous invite à découvrir à travers cette interview. Et si vous êtes déjà fan comme moi, et bien suivez-moi, je vous emmène en coulisses à la rencontre de Bisous Belette. Moi c'est Viviane et ça c'est Corpus Riot, le pote. hors normes. Bonjour Belette, bienvenue. Bonjour. Merci beaucoup d'avoir accepté ce rendez-vous avec Corpus Filiot pour nous parler de ta vie, de ton œuvre, de tes choix de vie. Moi je t'ai découvert à travers ton travail dans le burlesque. C'est un univers que j'adore, que je trouve magnifique, cette manière de célébrer les corps. Donc merci beaucoup d'être ici et je te laisse tout simplement te présenter pour commencer.

  • Speaker #1

    Alors merci de l'invitation. Moi, c'est Bisous Belette, Belette pour les intimes. Je suis effeuilleuse burlesque depuis, ça fera 15 ans, là en 2025. En parallèle, je suis aussi illustratrice. J'ai été aussi tatoueuse pendant quelques années. J'ai aussi un personnage de Drakking qui est sorti qu'une seule fois, qu'il faudrait que je continue à travailler. Mais voilà, je chante aussi. Je suis... assez pluridisciplinaire, mais vraiment le burlesque, c'est une énorme partie de ma vie.

  • Speaker #0

    Génial. Et donc forcément, avec un parcours comme ça, la question c'est est-ce que tu te considères différente ou hors normes ?

  • Speaker #1

    En fait, pas spécialement, parce que je me considère comme un être humain, comme il en existe énormément, avec un parcours, avec des choix de vie. Et déjà, qu'est-ce que la norme en fait ? Parce que c'est quelque chose de purement sociétal, qui peut être un carcan, ce qu'on nous impose c'est aussi une question de mode. Donc pour moi cette norme en fait c'est quelque chose qui au final n'existe pas vraiment.

  • Speaker #0

    Je comprends tout à fait chacun sa propre norme et que voilà c'est un concept assez abstrait finalement.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, pour moi c'est un concept qui est vraiment abstrait. J'ai croisé des tas de personnes comme tout le monde en fait, et en fait quand on s'intéresse un petit peu à l'humain, on se rend très vite compte que cette norme, oui c'est quelque chose, c'est une construction qui est complètement abstraite.

  • Speaker #0

    Toi en tout cas, qu'est-ce qui a déclenché ton souhait de faire du burlesque ?

  • Speaker #1

    Alors j'étais étudiante, j'ai fait un master 2 en recherche picturale, donc c'est peinture art contemporain. et j'étais dans l'organisation des soirées étudiantes et puis il y a un autre étudiant avec qui je parlais qui m'a dit ça serait bien pour la prochaine soirée Halloween on est du burlesque et je me suis retournée vers lui et je lui ai dit mais pourquoi pas moi et je me suis rendue compte à ce moment là que je m'engageais dans quelque chose que je ne maîtrisais pas du tout et que c'était dans deux semaines c'était deux semaines après et je me suis retrouvée comme ça sur scène un peu par hasard au début, même si je connaissais très bien le burlesque, parce que j'avais travaillé déjà autour de ça, mais que d'un point de vue pictural. Et c'est quelque chose qui me passionne depuis près de 2000, je crois que j'ai découvert ça en 2003-2004. Et l'aventure, en fait, elle a démarré comme ça, un peu par hasard. Et puis je me suis dit, bon, ça serait quand même bien de prendre un cours. Et j'ai pris mon premier cours avec Miss Glitter Pen Killer qui est devenue très vite ma mentor et qui est devenue une amie depuis.

  • Speaker #0

    Comment ça se passe la vie d'une artiste burlesque ?

  • Speaker #1

    Alors au début, pendant ce premier cours, j'ai rencontré deux autres nanas et on a fondé la première troupe de burlesque au nord de Paris puisqu'il n'y avait rien du tout en fait en France dans le nord avant nous. Et on faisait essentiellement des petites dates, dans des bars, sur l'île, des choses comme ça. Et puis moi, je suis partie travailler en région parisienne. Donc là, je me suis lancée en solo en 2012. Et puis oui, ma vie pendant des années et des années, ça a été l'été GV. C'était être sur scène. J'en ai vécu à ce moment-là. J'en ai vécu quand même quelques années. À ce moment-là, je faisais, je dirais, entre deux ans. deux et quatre dates par semaine, dans tous les coins de la France, un peu en Europe aussi. Et le reste du temps, tu répètes, tu bosses sur les costumes. Tu mets sur papier des nouvelles idées. Et puis, vu que moi, je dessine, je dessinais toujours mes costumes ou mes personnages. En fait, c'est la base de mon processus créatif. Voilà. Et les deux communiquent.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, ce n'est pas juste ce qui se passe sur scène. C'est tout le process, la réflexion, la construction. Enfin, voilà. C'est un show complet. Tu as de la danse, tu as la création du costume, comme tu disais. Est-ce que des fois, tu chantes ou pas ? Oui.

  • Speaker #1

    J'ai un numéro chanté qui s'appelle Bel Amour, qui est né en 2015, que je vais ressortir sur scène cette année. Le costume avait évolué déjà depuis un moment. Je le faisais sur bande-son et là je serai accompagnée d'un pianiste.

  • Speaker #0

    Tu parles de tes numéros. Tes numéros vivent avec toi ? Ils évoluent avec toi ? Exactement. Qui est sur scène finalement quand tu es sur scène, quand tu fais du burlesque ? Est-ce que c'est vraiment toi ? Est-ce que c'est un alter ego que tu as ?

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est vraiment propre à chaque artiste. Il y en a beaucoup qui considèrent leur personnage de scène comme un alter ego. Et en fait, moi, c'est l'inverse. C'est moi à 100%, parce qu'en fait, une fois qu'on est sur scène, il y a des barrières qui cèdent. Et c'est un espace de liberté qui est total. Et moi, ça me permet d'être à 100% ce que je suis réellement, mon vrai moi. Et c'est une manière aussi de raconter mon histoire ou des sujets qui me tiennent à cœur. Ou de faire rire, de véhiculer des émotions. Quand je suis sur scène, c'est la vraie moi. Je dis toujours aux gens qui me rencontrent qu'on me connaît. Moi, je ne me connais pas totalement. totalement quand on ne m'a jamais vu sur scène.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire qu'il faudra que tu nous partages tes dates pour qu'on puisse venir te voir sur scène ?

  • Speaker #1

    Pour l'instant, moi je couche vers le Pink Pony Club. Donc là on va reprendre en 2025. Donc je te donnerai, parce qu'on a une petite période de pause, et je te donnerai les dates dès que je les ai, avec promis.

  • Speaker #0

    Ah bah avec plaisir, écoute. On viendra rencontrer la vraie toi. Même si je suis contente de rencontrer ton alter ego de la vie quotidienne, j'aimerais rencontrer la vraie toi effectivement sur scène. Pour parler du corps, forcément, on est d'accord, le burlesque, ça vient quand même, c'est une forme très élaborée du striptease, en tout cas c'est lié au striptease. Comment tu gères justement le fait d'exposer ton corps ? Et de ce coup-là, quelle est ta relation avec ton corps ? J'imagine que c'est très certainement ta relation avec ton corps qui t'a aussi poussé à explorer le burlesque ?

  • Speaker #1

    De manière inconsciente, je pense oui, totalement. Je pense que la relation que j'ai avec mon corps, elle est un petit peu comme beaucoup de personnes, c'est amour-haine. En même temps, c'est mon véhicule pour cette vie, donc c'est quelque chose de génial. Et à la fois, on est tellement confrontés à une image de corps parfait qui évolue avec le temps. J'approche de 40 ans, donc je le vois, le corps parfait d'il y a 10 ans, ce n'est plus du tout celui qu'on voit actuellement. Donc, c'est une mode. La norme, pour moi, je reviens un petit peu à ce que je disais avant, mais pour moi, la norme, c'est vraiment une mode. Et même quand on en a conscience ou c'est quelque chose qui est comme un cheval de bataille, il y a un moment où, quand on est fatigué ou contrarié, ça revient, ça nous rattrape. Donc, c'est le combat d'une vie, en fait. Et je sais que ça l'est pour beaucoup de gens.

  • Speaker #0

    Quand tu es sur scène, est-ce que cette relation avec ton corps change ? Comment est-ce que tu sens ton corps quand tu es sur scène ?

  • Speaker #1

    Justement, ça change vraiment à 100%. C'est qu'une fois sur scène, il y a une telle liberté, c'est une libération, et je perçois mon corps de façon tellement différente que le quotidien. C'est vraiment pour moi un outil. pour véhiculer des émotions aux gens. C'est grâce au corps et aux mouvements, aux expressions du visage. On fait passer, on transmet quelque chose aux autres et je le fais pour les gens. Je ne le fais pas... Oui, je le fais pour moi, pour m'exprimer, mais c'est vraiment pour donner quelque chose à un public et c'est génial de pouvoir le faire avec son corps.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu essaies d'exprimer ? C'est à travers justement les thématiques de tes numéros que tu cherches à t'exprimer dans ton art ?

  • Speaker #1

    C'est ça, oui, exactement. Il y a, ça va, alors mes premiers numéros étaient très comiques, c'était quelque chose... peut-être de plus facile à appréhender pour moi. Et puis, plus le temps a passé, plus j'ai parlé de choses beaucoup plus intimes, mais qui touchent à l'universel. Comme là, je parlais de Bel Amour. C'est un numéro qui parle de deuil. Pas mal de mes numéros qui parlent de choses très, très intimes, mais des épreuves qu'on a tous vécues, en fait, à un moment ou à un autre, ou alors qui parlera forcément à quelqu'un du public. Et une fois qu'on arrive à toucher... quelqu'un, même une seule personne dans le public, à travers ça on a tout gagné.

  • Speaker #0

    Tu as beaucoup de retours du public, est-ce que les gens viennent te voir après les shows, même sur les réseaux sociaux ? Quel est le retour des gens par rapport à tes performances ?

  • Speaker #1

    Alors oui, oui, il y a des gens qui viennent me voir après. Après, en fait, une fois que le spectacle est fini, on est dans un drôle d'état. C'est qu'on est vraiment entre deux eaux. Et du coup, moi, je n'ose pas aller. Je suis absolument pas timide. Je crois que c'est le seul moment dans ma vie où je suis hyper timide. Donc, il y a beaucoup de gens qui n'osent pas, qui prennent ça pour... Je ne sais pas... Peut-être... Ça met comme une barrière, en fait. Alors que non, venez me voir. J'aime beaucoup parler et faire... et faire des câlins quand c'est consenti évidemment. Donc j'aimerais bien avoir plus de retours. Ça fait trop plaisir et puis ça aide à construire aussi.

  • Speaker #0

    Oui complètement. Aller parler aux artistes après le show, ils sont contents. Peut-être pas tous, mais je pense qu'il y en a certains. C'est pour ça après tout que vous faites le show aussi entre autres. C'est pour vous apporter quelque chose de nos spectateurs. Tu parlais tout à l'heure, ça m'intéresse, tu as testé de faire un personnage drague, donc un drag king. Qu'est-ce qui t'a poussé à vouloir explorer la partie drague par rapport au burlesque ? Est-ce que tu vois un lien entre les deux arts ?

  • Speaker #1

    C'est une histoire qui est très particulière parce que quand j'étais étudiante, à mes études de peinture, je peignais un petit peu comme une écriture automatique. Et il y avait toujours un personnage qui revenait, un personnage masculin, assez androgyne, un marin. Et puis, je me suis toujours demandé qui il était, contrairement aux autres personnages. Et puis, je l'ai oublié avec le temps, sans l'avis. C'est que je l'avais complètement oublié. Et un jour, au volant de ma voiture, je me suis souvenu de lui. Et je me suis dit que ce n'était peut-être pas anodin qu'il revienne à la surface après. très très longtemps, après plus d'une décennie, même bien plus que ça. Et j'ai décidé de le faire vivre en fait, pour de vrai, sur scène. Il s'appelle Eden Celeste, pour l'instant il n'a vécu qu'une seule fois. C'est vraiment quelque chose que je voudrais explorer un peu plus, en tout cas avec lui. Lui par contre, c'est un alter ego.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que ça t'a fait justement de pouvoir changer de genre ?

  • Speaker #1

    Voilà. tant un costume, mais je pense que plus on travaille cet aspect-là et plus on le vit comme tel. Pour moi, pour l'instant, il existe. Ce n'est pas moi, c'est un peu schizophrène de dire ça, mais ce n'est pas moi, mais il est là, et ce personnage qui est sorti de nulle part il y a longtemps. C'est vraiment lui qui vit et pas moi d'où aussi le changement de pseudo. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Donc, tu aimerais bien apprendre à le connaître finalement. C'est ça. Est-ce que par rapport à tes choix, le fait de faire du burlesque, du tatouage, globalement d'être une artiste, tu as eu des retours de l'extérieur ou des proches qui ont pu t'agresser, te déranger ou au contraire, tu as toujours été soutenue dans tes choix ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas du tout accepté par ma famille. Pourtant ça fait 15 ans et c'est un énorme tabou. Ma mère surtout ne l'accepte pas du tout. Après oui, ça m'a posé des problèmes dans des travails. J'ai été prof dans le public pendant trois ans. Je faisais des remplacements et là par contre il n'y avait aucun souci. Par contre j'ai été prof dans le privé, ça a duré un mois et on m'a convoquée. Et on m'a remercié parce que les parents, en fait... J'ai testé peu de temps après mes études et les élèves ont fait des recherches avec mon prénom, mon nom de famille. Ils sont tombés sur l'ancien site de l'école où il y avait mon pseudo et ça a été jugé comme pornographique par les parents.

  • Speaker #0

    Donc maintenant, plus de travail dans le privé, on est d'accord.

  • Speaker #1

    Non. Non, non, non.

  • Speaker #0

    Tu considères ton travail comme avoir une connotation sexuelle ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Pas du tout. Après, vraiment encore, ça dépend des performers. Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui,

  • Speaker #1

    complètement. Il y a beaucoup, il y a des performeurs qui se sexualisent. Aux États-Unis, c'est aussi, je pense, quelque chose de culturel. Parce qu'aux États-Unis, le burlesque, c'est vraiment le strip, c'est des strippers. Nous, en Europe, on a une version du burlesque qui est beaucoup plus théâtralisée, donc moins sexualisée en tout cas. Mais après, ça ne veut pas dire que l'un est mieux que l'autre. C'est juste une façon différente d'envisager les choses. Et moi, je sexualise en tout cas mon corps sur scène quand je le veux aussi. Et pas tout le temps. Et c'est aussi une forme d'empowerment en fait.

  • Speaker #0

    C'est vrai que maintenant que tu le dis, ça me paraît tellement logique. Effectivement, entre les Américains, en tout cas les Anglo-Saxons qui sont beaucoup plus... pudique et pas habitué à la nudité effectivement dans la culture en général alors que nous francophones on a plutôt voilà je veux dire pendant tellement longtemps on avait les paires de seins en cinéma et c'est d'ailleurs jamais été une problématique c'est quelque chose qui est plus facile chez nous en tant que culture francophone et

  • Speaker #1

    on a aussi cette habitude du cabaret on va dire un peu plus des choses comme ça qui sont et oui le cabaret c'est vraiment une tradition européenne et française Ça, c'est ancré chez nous depuis très longtemps. Et oui, en tout cas, le burlesque, par contre, est né aux États-Unis, et en grande partie. Le burlesque, comme on le connaît, et oui, là-bas, c'est vraiment des strippers.

  • Speaker #0

    Quel était le déclencheur pour toi, on va dire ? Qu'est-ce qui t'a vraiment attiré dans un premier temps dans le burlesque ?

  • Speaker #1

    J'ai découvert le burlesque sur une émission d'Arte qui n'existe plus maintenant, qui s'appelait Trax. Et quand j'étais toute jeune, je devais avoir peut-être 14 ans, ça passait le vendredi soir. Je rentrais de l'école et je regardais ça, c'était le vendredi à 19h. Et ils ont fait un reportage sur le Velvet Hammer, qui est la troupe du revival burlesque dans les années 90. Et ça a été un grand choc en fait, ce moment-là. Et j'ai trouvé ça à la fois très classe et très trash. J'adore les paradoxes. Et je les ai trouvés belles et beaux. Mais jamais à ce moment-là, je me suis dit que moi, j'en serais un jour en fait. C'était pas quelque chose... J'étais beaucoup trop jeune, mais... La réflexion qu'il y avait aussi derrière m'a beaucoup beaucoup plu. Et je suis vraiment restée très imprégnée de ça depuis très très jeune.

  • Speaker #0

    Donc là, tu parlais d'être très très jeune quand tu as découvert ça, d'avoir commencé quand même assez tôt dans tes études. Est-ce que tu penses, est-ce que tu t'es dit, à un âge auquel j'arrêterais de faire du burlesque ?

  • Speaker #1

    J'ai obtenu une deadline tout simplement parce qu'en 2014, on m'avait dit que je serais en fauteuil. Et en fait, c'est grâce aussi à la scène que j'ai surmonté tout ça, même si ça fait encore partie de ma vie. Mais je n'ai jamais voulu lâcher parce que c'est ce qui me maintient en vie. Alors après, peut-être qu'à un moment, ça prendra d'autres formes. Ça, c'est possible. J'évoluerai peut-être vers quelque chose d'autre. Mais non, en fait, la deadline, c'est ma mort et ça sera dans très très longtemps.

  • Speaker #0

    Imaginons que nos budgets, nos limites tout est parfait est-ce qu'il y aurait quelque chose que tu voudrais faire en burlesque une scène, un lieu mythique, un show des danseurs back-off, vas-y ça serait quoi ton rêve en burlesque on va dire ?

  • Speaker #1

    ça serait avoir des costumes encore plus incroyables c'est toi qui les fais aujourd'hui tes costumes ? De moins en moins, par manque de temps. Et au début, je faisais tout moi-même. Je suis une piètre couturière. Je ne sais absolument pas coudre. Donc, je fais faire de plus en plus. Je pense qu'avec... Plus de budget, je ferai encore plus bosser les copines et copains couturiers et couturières. Et j'investirai dans des énormes éventails. Ils font 3 mètres de long en boa, parce que les plumes, il faut aussi se poser la question éthique des plumes dans les costumes. Et avec plus de temps, je ferai aussi des décors peints. pour rejoindre vraiment la peinture, le dessin et sur scène. Donc c'est une question de temps au final. Je pense qu'on peut faire des choses incroyables, même sans budget, mais il faut juste avoir le temps de le faire.

  • Speaker #0

    Sachant que toi, c'est une activité secondaire, tu as une activité principale, on va dire, à côté.

  • Speaker #1

    C'était ma principale pendant longtemps, parce que j'ai eu aussi mon école. pendant un moment. Je produis mes spectacles depuis ça va faire 11 ans. Et oui, ma santé à un moment ne m'a pas permis de continuer ça à 100%. Et puis oui, là je travaille dans le spectacle quand même, en tant que salariée. Mais oui, c'est devenu secondaire.

  • Speaker #0

    Je vais partir dans la partie tips et recommandations pour les auditeurs. Et donc à travers toi, ton expérience, qu'est-ce que le burlesque t'a appris sur toi et tu penses que tout le monde devrait apprendre ou découvrir ?

  • Speaker #1

    C'est clair que ça apprend beaucoup sur soi-même. Ça apprend aussi, même si je suis en plein dans ce travail, et ça aussi c'est le travail d'une vie, à être un petit peu plus tolérant aussi avec soi. Et puis ça apprend tout simplement la tolérance tout court. Maintenant, le burlesque aussi évolue. Moi, ce que je faisais il y a 15 ans, ce n'est plus du tout ce que c'est actuellement. Et on a une dimension maintenant qui est peut-être beaucoup plus queer. Ça m'a appris aussi que je m'étais justement enfermée dans quelque chose de normé par rapport à l'hétérosexualité. J'ai appris grâce à ça que finalement, non. Et c'est une très belle manière de se connaître et de savoir ses points forts, ses points faibles. Et puis aussi, ça apprend le partage avec les autres. Je pense que quelqu'un qui voudrait se lancer à l'heure actuelle, ou même, ça c'est quelque chose que je pense depuis toujours, la meilleure manière, c'est de le faire pour les autres et non pas par égo, pour se montrer. Parce qu'on ne va jamais loin en faisant ça.

  • Speaker #0

    C'est vraiment le retour du public qui te nourrit à ton quotidien.

  • Speaker #1

    Oui. Oui, oui, oui. Le public, il n'y aurait pas de public. En fait, on n'existerait pas. Et en fait, ça, il ne faut jamais l'oublier.

  • Speaker #0

    Est-ce que justement, tu as des tips burlesques qui pourraient servir au quotidien ou qui te servent au quotidien ? C'est quoi les tips burlesque que tu pourrais nous partager pour affronter la vie quotidienne puisque tu disais finalement c'est sur le côté en burlesque que tu es vraiment toi même ?

  • Speaker #1

    Ce qui reste dans le quotidien après c'est aussi une question de personnalité mais dans mon cas c'est peut-être avoir moins de filtres, être beaucoup plus franche aussi et Et ça apprend la tolérance.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, c'est que sur scène, le fait d'enlever tes filtres, ça te permet d'avoir une meilleure relation avec le public. Et peut-être que si on faisait un peu plus ça dans la vie réelle aussi, enlever un peu nos filtres, ça nous permettrait d'être plus vrais aussi.

  • Speaker #1

    C'est exactement ce que je voulais dire. En fait, ça m'a permis de tout assumer, même mes conneries, de ne pas avoir honte en fait. Par exemple hier je suis tombée sur le temps du métro et on en rit, je me suis fait bien mal en plus, mais on en rit aujourd'hui. Je pense que l'autodérision c'est essentiel dans la vie de tous les jours et la scène l'apprend.

  • Speaker #0

    Je pense aussi. Je ne veux pas de scène, mais moi je vois la vie comme une grosse scène et je ne le prends pas au sérieux. Et c'est tellement plus facile. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Ça enlève beaucoup de temps.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu avais des recos d'artistes burlesques autres que toi, pour les gens qui voudraient justement, un peu partout en France, pouvoir découvrir des artistes, ou même dans le monde, en Europe ? J'ai quelques Canadiens, donc n'hésite pas, si tu as des recos à l'artiste, on est tout ouïe. Bien entendu, je mettrai tous les liens, les pseudos dans la description, comme ça tout le monde pourra les retrouver, mais on t'écoute.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Ce qui est bien, c'est que là, la scène est en train de s'étoffer et de revenir en force. Il existe, par exemple, quelques petits festivals en France. C'est génial d'aller voir les festivals, parce que ça permet de découvrir autant des artistes français confirmés que débutants. tant qu'internationaux. Il y a par exemple le sacré burlesque festival à Reims, là Amiens vient de faire son tout premier festival de burlesque. Il y en a un aussi à Grenoble, je crois que c'est le Alpes Burlesque Festival. Donc ça c'est génial en fait, quelqu'un qui veut découvrir ou qui connaît déjà, ça permet de voir aussi plein de styles différents. Après, il existe beaucoup de petites et de grosses scènes. Il y en a beaucoup sur Paris. Il y en a à Lille. Je préfère donner des villes plutôt que des performeurs parce que la liste serait beaucoup trop longue.

  • Speaker #0

    On fera un deuxième épisode dans ce cas-là.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Il y en a aussi sur Nantes. Il y en a vraiment partout. Et ne pas hésiter à se renseigner selon l'endroit où on vit, d'aller voir ce qui se passe. dans le burlesque parce que on a besoin de spectateurs et c'est bien, ils sont toujours là et là je fais le parallèle parce que c'est une autre discipline mais la scène drague a explosé en France, partout dans le monde mais le burlesque existe encore et les deux se mêlent très bien nous on organise le Pink Pony Club Il n'y a pas que du burlesque, c'est une scène pluridisciplinaire où il y a beaucoup de formes de spectacles vivants, dont Burlesque & Drag. Mais surtout, ne pas hésiter à aller voir ce qui se passe chez soi. Il y a une formule que j'adore, c'est support your local stripper. C'est essentiel.

  • Speaker #0

    Moi, en tout cas, en étant spectatrice, on a participé déjà à pas mal de spectacles de burlesque. d'art vivant. Il se passe aussi des trucs dans les salles quand t'es dans le public. Il y a une ambiance aussi qui est totalement différente de beaucoup de shows. Ça n'a rien à voir avec être dans un concert ou au théâtre. Je trouve que tu as vraiment la scène qui vit, qui réagit, tu as une interaction en tout cas. Et c'est aussi une super expérience d'être dans le public quand tu vois un show de burlesque.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un échange d'énergie en fait. C'est très participatif et plus le public réagit et plus nous aussi, on est performant, on est dedans et on est à fond. Donc, c'est vraiment, vraiment quelque chose qui divise, en fait, d'un point de vue de l'expérience spectateur.

  • Speaker #0

    Complètement. Eh bien, bisous Belette. Merci beaucoup d'avoir participé à cette interview. On va te retrouver sur Instagram, forcément. Je mettrai le lien. Est-ce qu'il y a d'autres endroits où on peut te retrouver ? prochainement il y aura des nouvelles dates de show pour toi et le Pink Pony Club et est-ce que tu as un petit mot à rajouter pour la fin ? Open mic, fais-toi plaisir

  • Speaker #1

    Déjà merci, merci à toi de m'avoir conviée à ce podcast et vraiment ça sera un mot pour le public n'hésitez pas à aller soutenir la scène burlesque Ceux qui ne connaissent pas cette discipline peuvent avoir des a priori, des préjugés qui sautent très vite une fois qu'on a été voir un spectacle. Et puis, longue vie au burlesque. Et merci.

  • Speaker #0

    Merci à toi en tout cas d'être venue, d'avoir partagé ton expérience et de nous avoir fait découvrir un peu plus du burlesque. Moi, j'en connaissais un petit peu, mais ça m'a tellement donné envie de refaire un nouveau spectacle. Donc, je vais regarder la programmation. je vais support my local stripper et avec plaisir et donc je mettrai les liens des différents festivals que tu as cités et si tu as d'autres recos de dates n'hésite pas à me les envoyer et puis comme ça on relaiera tout ça et puis on supportera tout ça merci beaucoup en tout cas à bientôt Et voilà, retour à la réalité. Fini les paillettes, les boas et les éventails géants. Mais en fait, pas pour si longtemps que ça, puisqu'on va très vite retrouver Bisous Belette sur scène, et sinon, on pourra aller découvrir tous les magnifiques shows burlesques et festivals burlesques qu'elle nous a vraiment commandés. Je vous rajouterai en plus sur Paris le Fantasma Show, que j'ai aussi eu la chance de voir. De toute façon, vous retrouverez tous les liens en commentaire de cet épisode et sur le compte Instagram, at Corpus Riot. Encore merci à Belette pour son temps, son partage, c'était vraiment génial de comprendre ce qui se passe du côté du performeur justement qui est sur scène et à quel point c'est important de rappeler que sans le public, l'art n'existe pas. Et c'est pareil pour moi, sans vous, je suis juste une vieille folle qui parle toute seule dans un micro. Alors merci d'avance pour votre soutien, que ce soit au Burlesque ou à mon podcast. Et puis je vous donne rendez-vous sur Instagram pour papoter documentaire. Cache tes tons et Granola. Et d'ici là, je vous kiffe.

Description

✨Cette semaine, je me suis fait un plaisir d’aller à la rencontre de Bisous Belette, artiste burlesque de la scène lilloise, co-organisatrice du célèbre Pink Pony Club. Dans cet épisode, nous explorons son parcours fascinant et pluridisciplinaire, son lien avec le burlesque, et la manière dont elle célèbre la liberté et le corps à travers cet art. Comment la scène devient un espace d’expression totale, où elle est elle-même à 100%. Venez découvrir ce qu’il se passe dans les coulisses du burlesque et la beauté de cet art qui célèbre la vie, les corps, et la norme. 🎙

Vous retrouvez Bisou Belette :

sur instagram

au pink pony club


Bisou Belette a parlé de :

miss glitter painkiller

Drag king

Tracks

the velvet hammer burlesque
Les reco de festivals burlesque :

sacré burlesque festival à Reims

Picardie burlesque festival à Amiens

alpes burlesques festival à Grenoble

et j'ajouterai :

Fantasma show à Paris


Visuel de Bisou Belette

Musique 'Into the red' par #Uppbeat (free for Creators!) License code: 79VIFZZ5B1UHGNOV


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cette semaine, on va pas se mentir, je me suis vraiment fait plaisir en rencontrant Bisous Belette, artiste burlesque de la Seine-Lilloise avec le célèbre Pink Pony Club. Et moi, j'adore le burlesque, je trouve que c'est une magnifique célébration de la vie et du corps et un art tellement multiple. Donc si vous ne connaissez pas, je vous invite à découvrir à travers cette interview. Et si vous êtes déjà fan comme moi, et bien suivez-moi, je vous emmène en coulisses à la rencontre de Bisous Belette. Moi c'est Viviane et ça c'est Corpus Riot, le pote. hors normes. Bonjour Belette, bienvenue. Bonjour. Merci beaucoup d'avoir accepté ce rendez-vous avec Corpus Filiot pour nous parler de ta vie, de ton œuvre, de tes choix de vie. Moi je t'ai découvert à travers ton travail dans le burlesque. C'est un univers que j'adore, que je trouve magnifique, cette manière de célébrer les corps. Donc merci beaucoup d'être ici et je te laisse tout simplement te présenter pour commencer.

  • Speaker #1

    Alors merci de l'invitation. Moi, c'est Bisous Belette, Belette pour les intimes. Je suis effeuilleuse burlesque depuis, ça fera 15 ans, là en 2025. En parallèle, je suis aussi illustratrice. J'ai été aussi tatoueuse pendant quelques années. J'ai aussi un personnage de Drakking qui est sorti qu'une seule fois, qu'il faudrait que je continue à travailler. Mais voilà, je chante aussi. Je suis... assez pluridisciplinaire, mais vraiment le burlesque, c'est une énorme partie de ma vie.

  • Speaker #0

    Génial. Et donc forcément, avec un parcours comme ça, la question c'est est-ce que tu te considères différente ou hors normes ?

  • Speaker #1

    En fait, pas spécialement, parce que je me considère comme un être humain, comme il en existe énormément, avec un parcours, avec des choix de vie. Et déjà, qu'est-ce que la norme en fait ? Parce que c'est quelque chose de purement sociétal, qui peut être un carcan, ce qu'on nous impose c'est aussi une question de mode. Donc pour moi cette norme en fait c'est quelque chose qui au final n'existe pas vraiment.

  • Speaker #0

    Je comprends tout à fait chacun sa propre norme et que voilà c'est un concept assez abstrait finalement.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, pour moi c'est un concept qui est vraiment abstrait. J'ai croisé des tas de personnes comme tout le monde en fait, et en fait quand on s'intéresse un petit peu à l'humain, on se rend très vite compte que cette norme, oui c'est quelque chose, c'est une construction qui est complètement abstraite.

  • Speaker #0

    Toi en tout cas, qu'est-ce qui a déclenché ton souhait de faire du burlesque ?

  • Speaker #1

    Alors j'étais étudiante, j'ai fait un master 2 en recherche picturale, donc c'est peinture art contemporain. et j'étais dans l'organisation des soirées étudiantes et puis il y a un autre étudiant avec qui je parlais qui m'a dit ça serait bien pour la prochaine soirée Halloween on est du burlesque et je me suis retournée vers lui et je lui ai dit mais pourquoi pas moi et je me suis rendue compte à ce moment là que je m'engageais dans quelque chose que je ne maîtrisais pas du tout et que c'était dans deux semaines c'était deux semaines après et je me suis retrouvée comme ça sur scène un peu par hasard au début, même si je connaissais très bien le burlesque, parce que j'avais travaillé déjà autour de ça, mais que d'un point de vue pictural. Et c'est quelque chose qui me passionne depuis près de 2000, je crois que j'ai découvert ça en 2003-2004. Et l'aventure, en fait, elle a démarré comme ça, un peu par hasard. Et puis je me suis dit, bon, ça serait quand même bien de prendre un cours. Et j'ai pris mon premier cours avec Miss Glitter Pen Killer qui est devenue très vite ma mentor et qui est devenue une amie depuis.

  • Speaker #0

    Comment ça se passe la vie d'une artiste burlesque ?

  • Speaker #1

    Alors au début, pendant ce premier cours, j'ai rencontré deux autres nanas et on a fondé la première troupe de burlesque au nord de Paris puisqu'il n'y avait rien du tout en fait en France dans le nord avant nous. Et on faisait essentiellement des petites dates, dans des bars, sur l'île, des choses comme ça. Et puis moi, je suis partie travailler en région parisienne. Donc là, je me suis lancée en solo en 2012. Et puis oui, ma vie pendant des années et des années, ça a été l'été GV. C'était être sur scène. J'en ai vécu à ce moment-là. J'en ai vécu quand même quelques années. À ce moment-là, je faisais, je dirais, entre deux ans. deux et quatre dates par semaine, dans tous les coins de la France, un peu en Europe aussi. Et le reste du temps, tu répètes, tu bosses sur les costumes. Tu mets sur papier des nouvelles idées. Et puis, vu que moi, je dessine, je dessinais toujours mes costumes ou mes personnages. En fait, c'est la base de mon processus créatif. Voilà. Et les deux communiquent.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, ce n'est pas juste ce qui se passe sur scène. C'est tout le process, la réflexion, la construction. Enfin, voilà. C'est un show complet. Tu as de la danse, tu as la création du costume, comme tu disais. Est-ce que des fois, tu chantes ou pas ? Oui.

  • Speaker #1

    J'ai un numéro chanté qui s'appelle Bel Amour, qui est né en 2015, que je vais ressortir sur scène cette année. Le costume avait évolué déjà depuis un moment. Je le faisais sur bande-son et là je serai accompagnée d'un pianiste.

  • Speaker #0

    Tu parles de tes numéros. Tes numéros vivent avec toi ? Ils évoluent avec toi ? Exactement. Qui est sur scène finalement quand tu es sur scène, quand tu fais du burlesque ? Est-ce que c'est vraiment toi ? Est-ce que c'est un alter ego que tu as ?

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est vraiment propre à chaque artiste. Il y en a beaucoup qui considèrent leur personnage de scène comme un alter ego. Et en fait, moi, c'est l'inverse. C'est moi à 100%, parce qu'en fait, une fois qu'on est sur scène, il y a des barrières qui cèdent. Et c'est un espace de liberté qui est total. Et moi, ça me permet d'être à 100% ce que je suis réellement, mon vrai moi. Et c'est une manière aussi de raconter mon histoire ou des sujets qui me tiennent à cœur. Ou de faire rire, de véhiculer des émotions. Quand je suis sur scène, c'est la vraie moi. Je dis toujours aux gens qui me rencontrent qu'on me connaît. Moi, je ne me connais pas totalement. totalement quand on ne m'a jamais vu sur scène.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire qu'il faudra que tu nous partages tes dates pour qu'on puisse venir te voir sur scène ?

  • Speaker #1

    Pour l'instant, moi je couche vers le Pink Pony Club. Donc là on va reprendre en 2025. Donc je te donnerai, parce qu'on a une petite période de pause, et je te donnerai les dates dès que je les ai, avec promis.

  • Speaker #0

    Ah bah avec plaisir, écoute. On viendra rencontrer la vraie toi. Même si je suis contente de rencontrer ton alter ego de la vie quotidienne, j'aimerais rencontrer la vraie toi effectivement sur scène. Pour parler du corps, forcément, on est d'accord, le burlesque, ça vient quand même, c'est une forme très élaborée du striptease, en tout cas c'est lié au striptease. Comment tu gères justement le fait d'exposer ton corps ? Et de ce coup-là, quelle est ta relation avec ton corps ? J'imagine que c'est très certainement ta relation avec ton corps qui t'a aussi poussé à explorer le burlesque ?

  • Speaker #1

    De manière inconsciente, je pense oui, totalement. Je pense que la relation que j'ai avec mon corps, elle est un petit peu comme beaucoup de personnes, c'est amour-haine. En même temps, c'est mon véhicule pour cette vie, donc c'est quelque chose de génial. Et à la fois, on est tellement confrontés à une image de corps parfait qui évolue avec le temps. J'approche de 40 ans, donc je le vois, le corps parfait d'il y a 10 ans, ce n'est plus du tout celui qu'on voit actuellement. Donc, c'est une mode. La norme, pour moi, je reviens un petit peu à ce que je disais avant, mais pour moi, la norme, c'est vraiment une mode. Et même quand on en a conscience ou c'est quelque chose qui est comme un cheval de bataille, il y a un moment où, quand on est fatigué ou contrarié, ça revient, ça nous rattrape. Donc, c'est le combat d'une vie, en fait. Et je sais que ça l'est pour beaucoup de gens.

  • Speaker #0

    Quand tu es sur scène, est-ce que cette relation avec ton corps change ? Comment est-ce que tu sens ton corps quand tu es sur scène ?

  • Speaker #1

    Justement, ça change vraiment à 100%. C'est qu'une fois sur scène, il y a une telle liberté, c'est une libération, et je perçois mon corps de façon tellement différente que le quotidien. C'est vraiment pour moi un outil. pour véhiculer des émotions aux gens. C'est grâce au corps et aux mouvements, aux expressions du visage. On fait passer, on transmet quelque chose aux autres et je le fais pour les gens. Je ne le fais pas... Oui, je le fais pour moi, pour m'exprimer, mais c'est vraiment pour donner quelque chose à un public et c'est génial de pouvoir le faire avec son corps.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu essaies d'exprimer ? C'est à travers justement les thématiques de tes numéros que tu cherches à t'exprimer dans ton art ?

  • Speaker #1

    C'est ça, oui, exactement. Il y a, ça va, alors mes premiers numéros étaient très comiques, c'était quelque chose... peut-être de plus facile à appréhender pour moi. Et puis, plus le temps a passé, plus j'ai parlé de choses beaucoup plus intimes, mais qui touchent à l'universel. Comme là, je parlais de Bel Amour. C'est un numéro qui parle de deuil. Pas mal de mes numéros qui parlent de choses très, très intimes, mais des épreuves qu'on a tous vécues, en fait, à un moment ou à un autre, ou alors qui parlera forcément à quelqu'un du public. Et une fois qu'on arrive à toucher... quelqu'un, même une seule personne dans le public, à travers ça on a tout gagné.

  • Speaker #0

    Tu as beaucoup de retours du public, est-ce que les gens viennent te voir après les shows, même sur les réseaux sociaux ? Quel est le retour des gens par rapport à tes performances ?

  • Speaker #1

    Alors oui, oui, il y a des gens qui viennent me voir après. Après, en fait, une fois que le spectacle est fini, on est dans un drôle d'état. C'est qu'on est vraiment entre deux eaux. Et du coup, moi, je n'ose pas aller. Je suis absolument pas timide. Je crois que c'est le seul moment dans ma vie où je suis hyper timide. Donc, il y a beaucoup de gens qui n'osent pas, qui prennent ça pour... Je ne sais pas... Peut-être... Ça met comme une barrière, en fait. Alors que non, venez me voir. J'aime beaucoup parler et faire... et faire des câlins quand c'est consenti évidemment. Donc j'aimerais bien avoir plus de retours. Ça fait trop plaisir et puis ça aide à construire aussi.

  • Speaker #0

    Oui complètement. Aller parler aux artistes après le show, ils sont contents. Peut-être pas tous, mais je pense qu'il y en a certains. C'est pour ça après tout que vous faites le show aussi entre autres. C'est pour vous apporter quelque chose de nos spectateurs. Tu parlais tout à l'heure, ça m'intéresse, tu as testé de faire un personnage drague, donc un drag king. Qu'est-ce qui t'a poussé à vouloir explorer la partie drague par rapport au burlesque ? Est-ce que tu vois un lien entre les deux arts ?

  • Speaker #1

    C'est une histoire qui est très particulière parce que quand j'étais étudiante, à mes études de peinture, je peignais un petit peu comme une écriture automatique. Et il y avait toujours un personnage qui revenait, un personnage masculin, assez androgyne, un marin. Et puis, je me suis toujours demandé qui il était, contrairement aux autres personnages. Et puis, je l'ai oublié avec le temps, sans l'avis. C'est que je l'avais complètement oublié. Et un jour, au volant de ma voiture, je me suis souvenu de lui. Et je me suis dit que ce n'était peut-être pas anodin qu'il revienne à la surface après. très très longtemps, après plus d'une décennie, même bien plus que ça. Et j'ai décidé de le faire vivre en fait, pour de vrai, sur scène. Il s'appelle Eden Celeste, pour l'instant il n'a vécu qu'une seule fois. C'est vraiment quelque chose que je voudrais explorer un peu plus, en tout cas avec lui. Lui par contre, c'est un alter ego.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que ça t'a fait justement de pouvoir changer de genre ?

  • Speaker #1

    Voilà. tant un costume, mais je pense que plus on travaille cet aspect-là et plus on le vit comme tel. Pour moi, pour l'instant, il existe. Ce n'est pas moi, c'est un peu schizophrène de dire ça, mais ce n'est pas moi, mais il est là, et ce personnage qui est sorti de nulle part il y a longtemps. C'est vraiment lui qui vit et pas moi d'où aussi le changement de pseudo. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Donc, tu aimerais bien apprendre à le connaître finalement. C'est ça. Est-ce que par rapport à tes choix, le fait de faire du burlesque, du tatouage, globalement d'être une artiste, tu as eu des retours de l'extérieur ou des proches qui ont pu t'agresser, te déranger ou au contraire, tu as toujours été soutenue dans tes choix ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas du tout accepté par ma famille. Pourtant ça fait 15 ans et c'est un énorme tabou. Ma mère surtout ne l'accepte pas du tout. Après oui, ça m'a posé des problèmes dans des travails. J'ai été prof dans le public pendant trois ans. Je faisais des remplacements et là par contre il n'y avait aucun souci. Par contre j'ai été prof dans le privé, ça a duré un mois et on m'a convoquée. Et on m'a remercié parce que les parents, en fait... J'ai testé peu de temps après mes études et les élèves ont fait des recherches avec mon prénom, mon nom de famille. Ils sont tombés sur l'ancien site de l'école où il y avait mon pseudo et ça a été jugé comme pornographique par les parents.

  • Speaker #0

    Donc maintenant, plus de travail dans le privé, on est d'accord.

  • Speaker #1

    Non. Non, non, non.

  • Speaker #0

    Tu considères ton travail comme avoir une connotation sexuelle ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Pas du tout. Après, vraiment encore, ça dépend des performers. Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui,

  • Speaker #1

    complètement. Il y a beaucoup, il y a des performeurs qui se sexualisent. Aux États-Unis, c'est aussi, je pense, quelque chose de culturel. Parce qu'aux États-Unis, le burlesque, c'est vraiment le strip, c'est des strippers. Nous, en Europe, on a une version du burlesque qui est beaucoup plus théâtralisée, donc moins sexualisée en tout cas. Mais après, ça ne veut pas dire que l'un est mieux que l'autre. C'est juste une façon différente d'envisager les choses. Et moi, je sexualise en tout cas mon corps sur scène quand je le veux aussi. Et pas tout le temps. Et c'est aussi une forme d'empowerment en fait.

  • Speaker #0

    C'est vrai que maintenant que tu le dis, ça me paraît tellement logique. Effectivement, entre les Américains, en tout cas les Anglo-Saxons qui sont beaucoup plus... pudique et pas habitué à la nudité effectivement dans la culture en général alors que nous francophones on a plutôt voilà je veux dire pendant tellement longtemps on avait les paires de seins en cinéma et c'est d'ailleurs jamais été une problématique c'est quelque chose qui est plus facile chez nous en tant que culture francophone et

  • Speaker #1

    on a aussi cette habitude du cabaret on va dire un peu plus des choses comme ça qui sont et oui le cabaret c'est vraiment une tradition européenne et française Ça, c'est ancré chez nous depuis très longtemps. Et oui, en tout cas, le burlesque, par contre, est né aux États-Unis, et en grande partie. Le burlesque, comme on le connaît, et oui, là-bas, c'est vraiment des strippers.

  • Speaker #0

    Quel était le déclencheur pour toi, on va dire ? Qu'est-ce qui t'a vraiment attiré dans un premier temps dans le burlesque ?

  • Speaker #1

    J'ai découvert le burlesque sur une émission d'Arte qui n'existe plus maintenant, qui s'appelait Trax. Et quand j'étais toute jeune, je devais avoir peut-être 14 ans, ça passait le vendredi soir. Je rentrais de l'école et je regardais ça, c'était le vendredi à 19h. Et ils ont fait un reportage sur le Velvet Hammer, qui est la troupe du revival burlesque dans les années 90. Et ça a été un grand choc en fait, ce moment-là. Et j'ai trouvé ça à la fois très classe et très trash. J'adore les paradoxes. Et je les ai trouvés belles et beaux. Mais jamais à ce moment-là, je me suis dit que moi, j'en serais un jour en fait. C'était pas quelque chose... J'étais beaucoup trop jeune, mais... La réflexion qu'il y avait aussi derrière m'a beaucoup beaucoup plu. Et je suis vraiment restée très imprégnée de ça depuis très très jeune.

  • Speaker #0

    Donc là, tu parlais d'être très très jeune quand tu as découvert ça, d'avoir commencé quand même assez tôt dans tes études. Est-ce que tu penses, est-ce que tu t'es dit, à un âge auquel j'arrêterais de faire du burlesque ?

  • Speaker #1

    J'ai obtenu une deadline tout simplement parce qu'en 2014, on m'avait dit que je serais en fauteuil. Et en fait, c'est grâce aussi à la scène que j'ai surmonté tout ça, même si ça fait encore partie de ma vie. Mais je n'ai jamais voulu lâcher parce que c'est ce qui me maintient en vie. Alors après, peut-être qu'à un moment, ça prendra d'autres formes. Ça, c'est possible. J'évoluerai peut-être vers quelque chose d'autre. Mais non, en fait, la deadline, c'est ma mort et ça sera dans très très longtemps.

  • Speaker #0

    Imaginons que nos budgets, nos limites tout est parfait est-ce qu'il y aurait quelque chose que tu voudrais faire en burlesque une scène, un lieu mythique, un show des danseurs back-off, vas-y ça serait quoi ton rêve en burlesque on va dire ?

  • Speaker #1

    ça serait avoir des costumes encore plus incroyables c'est toi qui les fais aujourd'hui tes costumes ? De moins en moins, par manque de temps. Et au début, je faisais tout moi-même. Je suis une piètre couturière. Je ne sais absolument pas coudre. Donc, je fais faire de plus en plus. Je pense qu'avec... Plus de budget, je ferai encore plus bosser les copines et copains couturiers et couturières. Et j'investirai dans des énormes éventails. Ils font 3 mètres de long en boa, parce que les plumes, il faut aussi se poser la question éthique des plumes dans les costumes. Et avec plus de temps, je ferai aussi des décors peints. pour rejoindre vraiment la peinture, le dessin et sur scène. Donc c'est une question de temps au final. Je pense qu'on peut faire des choses incroyables, même sans budget, mais il faut juste avoir le temps de le faire.

  • Speaker #0

    Sachant que toi, c'est une activité secondaire, tu as une activité principale, on va dire, à côté.

  • Speaker #1

    C'était ma principale pendant longtemps, parce que j'ai eu aussi mon école. pendant un moment. Je produis mes spectacles depuis ça va faire 11 ans. Et oui, ma santé à un moment ne m'a pas permis de continuer ça à 100%. Et puis oui, là je travaille dans le spectacle quand même, en tant que salariée. Mais oui, c'est devenu secondaire.

  • Speaker #0

    Je vais partir dans la partie tips et recommandations pour les auditeurs. Et donc à travers toi, ton expérience, qu'est-ce que le burlesque t'a appris sur toi et tu penses que tout le monde devrait apprendre ou découvrir ?

  • Speaker #1

    C'est clair que ça apprend beaucoup sur soi-même. Ça apprend aussi, même si je suis en plein dans ce travail, et ça aussi c'est le travail d'une vie, à être un petit peu plus tolérant aussi avec soi. Et puis ça apprend tout simplement la tolérance tout court. Maintenant, le burlesque aussi évolue. Moi, ce que je faisais il y a 15 ans, ce n'est plus du tout ce que c'est actuellement. Et on a une dimension maintenant qui est peut-être beaucoup plus queer. Ça m'a appris aussi que je m'étais justement enfermée dans quelque chose de normé par rapport à l'hétérosexualité. J'ai appris grâce à ça que finalement, non. Et c'est une très belle manière de se connaître et de savoir ses points forts, ses points faibles. Et puis aussi, ça apprend le partage avec les autres. Je pense que quelqu'un qui voudrait se lancer à l'heure actuelle, ou même, ça c'est quelque chose que je pense depuis toujours, la meilleure manière, c'est de le faire pour les autres et non pas par égo, pour se montrer. Parce qu'on ne va jamais loin en faisant ça.

  • Speaker #0

    C'est vraiment le retour du public qui te nourrit à ton quotidien.

  • Speaker #1

    Oui. Oui, oui, oui. Le public, il n'y aurait pas de public. En fait, on n'existerait pas. Et en fait, ça, il ne faut jamais l'oublier.

  • Speaker #0

    Est-ce que justement, tu as des tips burlesques qui pourraient servir au quotidien ou qui te servent au quotidien ? C'est quoi les tips burlesque que tu pourrais nous partager pour affronter la vie quotidienne puisque tu disais finalement c'est sur le côté en burlesque que tu es vraiment toi même ?

  • Speaker #1

    Ce qui reste dans le quotidien après c'est aussi une question de personnalité mais dans mon cas c'est peut-être avoir moins de filtres, être beaucoup plus franche aussi et Et ça apprend la tolérance.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, c'est que sur scène, le fait d'enlever tes filtres, ça te permet d'avoir une meilleure relation avec le public. Et peut-être que si on faisait un peu plus ça dans la vie réelle aussi, enlever un peu nos filtres, ça nous permettrait d'être plus vrais aussi.

  • Speaker #1

    C'est exactement ce que je voulais dire. En fait, ça m'a permis de tout assumer, même mes conneries, de ne pas avoir honte en fait. Par exemple hier je suis tombée sur le temps du métro et on en rit, je me suis fait bien mal en plus, mais on en rit aujourd'hui. Je pense que l'autodérision c'est essentiel dans la vie de tous les jours et la scène l'apprend.

  • Speaker #0

    Je pense aussi. Je ne veux pas de scène, mais moi je vois la vie comme une grosse scène et je ne le prends pas au sérieux. Et c'est tellement plus facile. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Ça enlève beaucoup de temps.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu avais des recos d'artistes burlesques autres que toi, pour les gens qui voudraient justement, un peu partout en France, pouvoir découvrir des artistes, ou même dans le monde, en Europe ? J'ai quelques Canadiens, donc n'hésite pas, si tu as des recos à l'artiste, on est tout ouïe. Bien entendu, je mettrai tous les liens, les pseudos dans la description, comme ça tout le monde pourra les retrouver, mais on t'écoute.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Ce qui est bien, c'est que là, la scène est en train de s'étoffer et de revenir en force. Il existe, par exemple, quelques petits festivals en France. C'est génial d'aller voir les festivals, parce que ça permet de découvrir autant des artistes français confirmés que débutants. tant qu'internationaux. Il y a par exemple le sacré burlesque festival à Reims, là Amiens vient de faire son tout premier festival de burlesque. Il y en a un aussi à Grenoble, je crois que c'est le Alpes Burlesque Festival. Donc ça c'est génial en fait, quelqu'un qui veut découvrir ou qui connaît déjà, ça permet de voir aussi plein de styles différents. Après, il existe beaucoup de petites et de grosses scènes. Il y en a beaucoup sur Paris. Il y en a à Lille. Je préfère donner des villes plutôt que des performeurs parce que la liste serait beaucoup trop longue.

  • Speaker #0

    On fera un deuxième épisode dans ce cas-là.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Il y en a aussi sur Nantes. Il y en a vraiment partout. Et ne pas hésiter à se renseigner selon l'endroit où on vit, d'aller voir ce qui se passe. dans le burlesque parce que on a besoin de spectateurs et c'est bien, ils sont toujours là et là je fais le parallèle parce que c'est une autre discipline mais la scène drague a explosé en France, partout dans le monde mais le burlesque existe encore et les deux se mêlent très bien nous on organise le Pink Pony Club Il n'y a pas que du burlesque, c'est une scène pluridisciplinaire où il y a beaucoup de formes de spectacles vivants, dont Burlesque & Drag. Mais surtout, ne pas hésiter à aller voir ce qui se passe chez soi. Il y a une formule que j'adore, c'est support your local stripper. C'est essentiel.

  • Speaker #0

    Moi, en tout cas, en étant spectatrice, on a participé déjà à pas mal de spectacles de burlesque. d'art vivant. Il se passe aussi des trucs dans les salles quand t'es dans le public. Il y a une ambiance aussi qui est totalement différente de beaucoup de shows. Ça n'a rien à voir avec être dans un concert ou au théâtre. Je trouve que tu as vraiment la scène qui vit, qui réagit, tu as une interaction en tout cas. Et c'est aussi une super expérience d'être dans le public quand tu vois un show de burlesque.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un échange d'énergie en fait. C'est très participatif et plus le public réagit et plus nous aussi, on est performant, on est dedans et on est à fond. Donc, c'est vraiment, vraiment quelque chose qui divise, en fait, d'un point de vue de l'expérience spectateur.

  • Speaker #0

    Complètement. Eh bien, bisous Belette. Merci beaucoup d'avoir participé à cette interview. On va te retrouver sur Instagram, forcément. Je mettrai le lien. Est-ce qu'il y a d'autres endroits où on peut te retrouver ? prochainement il y aura des nouvelles dates de show pour toi et le Pink Pony Club et est-ce que tu as un petit mot à rajouter pour la fin ? Open mic, fais-toi plaisir

  • Speaker #1

    Déjà merci, merci à toi de m'avoir conviée à ce podcast et vraiment ça sera un mot pour le public n'hésitez pas à aller soutenir la scène burlesque Ceux qui ne connaissent pas cette discipline peuvent avoir des a priori, des préjugés qui sautent très vite une fois qu'on a été voir un spectacle. Et puis, longue vie au burlesque. Et merci.

  • Speaker #0

    Merci à toi en tout cas d'être venue, d'avoir partagé ton expérience et de nous avoir fait découvrir un peu plus du burlesque. Moi, j'en connaissais un petit peu, mais ça m'a tellement donné envie de refaire un nouveau spectacle. Donc, je vais regarder la programmation. je vais support my local stripper et avec plaisir et donc je mettrai les liens des différents festivals que tu as cités et si tu as d'autres recos de dates n'hésite pas à me les envoyer et puis comme ça on relaiera tout ça et puis on supportera tout ça merci beaucoup en tout cas à bientôt Et voilà, retour à la réalité. Fini les paillettes, les boas et les éventails géants. Mais en fait, pas pour si longtemps que ça, puisqu'on va très vite retrouver Bisous Belette sur scène, et sinon, on pourra aller découvrir tous les magnifiques shows burlesques et festivals burlesques qu'elle nous a vraiment commandés. Je vous rajouterai en plus sur Paris le Fantasma Show, que j'ai aussi eu la chance de voir. De toute façon, vous retrouverez tous les liens en commentaire de cet épisode et sur le compte Instagram, at Corpus Riot. Encore merci à Belette pour son temps, son partage, c'était vraiment génial de comprendre ce qui se passe du côté du performeur justement qui est sur scène et à quel point c'est important de rappeler que sans le public, l'art n'existe pas. Et c'est pareil pour moi, sans vous, je suis juste une vieille folle qui parle toute seule dans un micro. Alors merci d'avance pour votre soutien, que ce soit au Burlesque ou à mon podcast. Et puis je vous donne rendez-vous sur Instagram pour papoter documentaire. Cache tes tons et Granola. Et d'ici là, je vous kiffe.

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