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Coulisses de micro-crèche

19. Explorez l'importance de l'humain dans les micro-crèches avec Franck Dudt, un parcours inspirant à découvrir

19. Explorez l'importance de l'humain dans les micro-crèches avec Franck Dudt, un parcours inspirant à découvrir

58min |11/05/2025
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Coulisses de micro-crèche

19. Explorez l'importance de l'humain dans les micro-crèches avec Franck Dudt, un parcours inspirant à découvrir

19. Explorez l'importance de l'humain dans les micro-crèches avec Franck Dudt, un parcours inspirant à découvrir

58min |11/05/2025
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Description

Êtes-vous prêt à découvrir les secrets derrière la création d'une micro-crèche qui fait la différence ?


Dans cet épisode de "Coulisses de Micro-crèche", j'ai le plaisir d'accueillir Franck Dudt, un entrepreneur passionné et maire engagé, qui nous dévoile son parcours inspirant dans le monde des structures d'accueil pour enfants.


Franck partage avec nous les motivations qui l'ont poussé à se lancer dans l'aventure de la micro-crèche, fort de son expérience dans le service à la personne et son implication dans les collectivités locales. Il n'hésite pas à aborder les obstacles qu'il a rencontrés, notamment les défis liés aux réglementations en matière de petite enfance et la quête de financements, des étapes cruciales pour réussir dans ce secteur en pleine évolution.


Au fil de notre conversation, il souligne l'importance de l'humain et de la qualité d'accueil dans les structures d'accueil pour enfants. Dans un monde où chaque détail compte, Franck nous rappelle que le bien-être des enfants doit être au cœur de nos préoccupations. Il nous livre également des conseils pratiques pour ceux qui envisagent de créer une micro-crèche, en insistant sur la nécessité de bien s'entourer et de se renseigner auprès des professionnels du secteur. Ces recommandations sont d'une importance capitale pour réussir dans ce domaine exigeant.


En outre, Franck évoque la reconnaissance qu'il a reçue en étant fait chevalier dans l'Ordre national du mérite, un témoignage de son engagement et de son dévouement envers sa communauté. Cela met en lumière l'importance du travail d'équipe et de l'engagement collectif dans la réussite de tout projet, notamment dans la création d'une micro-crèche.


Ne manquez pas cet épisode enrichissant qui vous plongera dans les coulisses de la micro-crèche, un univers où passion et professionnalisme se rencontrent. Que vous soyez un futur entrepreneur ou simplement curieux d'en savoir plus sur le fonctionnement des structures d'accueil pour enfants, cet échange avec Franck Dutte est fait pour vous ! Écoutez dès maintenant et laissez-vous inspirer par son parcours exceptionnel.


Vous pouvez retrouver Franck sur Linkedin : https://www.linkedin.com/in/franckdudt/


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tu rêves de créer ta propre microcrèche ou de donner un nouvel élan à ta structure ? Bienvenue sur Coulisses de Microcrèche, je suis Sophie. Chaque semaine, nous explorons ensemble l'univers passionnant des microcrèches. A travers mes conseils, l'actualité du secteur et des interviews inspirantes avec des professionnels de la petite enfance, découvre comment réussir dans ce domaine en pleine croissance et améliorer la qualité d'accueil. pour les enfants, les familles et ton équipe. Prépare-toi à recevoir des astuces pratiques, des stratégies éprouvées et des idées innovantes pour faire de ta micro-crèche un véritable succès. Alors installe-toi confortablement et plongeons dès maintenant dans l'épisode du jour. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Aujourd'hui j'ai le plaisir d'accueillir Franck Dutte qui est un homme aux multiples casquettes et à l'énergie communicative. Franck, c'est un entrepreneur dans le service à la personne depuis bientôt 6 ans, gestionnaire aussi d'une micro-crèche depuis bientôt 2 ans, et aussi maire de, attention, je vais réussir à le prononcer, j'y crois, au Sulzbach en Alsace depuis bientôt 10 ans. Ce que j'admire honnêtement chez toi, Franck, c'est vraiment ta capacité à pouvoir mener plusieurs projets de front. et toujours avec la même mission de mettre l'humain au cœur des structures d'accueil. Et d'ailleurs, cet engagement t'a valu une belle reconnaissance puisque tu as été fait chevalier dans l'Ordre national du mérite il y a quelques mois. C'est quand même une distinction assez rare et qui vient saluer ton parcours et ton action aussi pour l'intérêt général. Le but de cet épisode, c'est de pouvoir parler avec toi en tout cas de ce qui t'a poussé à créer une micro-crèche, des obstacles que tu as rencontrés. de la façon aussi dont tu vas t'organiser au quotidien avec tes différentes personnalités, de ta vision aussi, de la qualité d'accueil et surtout de l'importance de remettre l'humain au centre de chaque projet. Bien sûr, j'espère qu'on pourra partager aussi avec toi tes conseils précieux en tout cas pour les personnes qui hésitent encore à se lancer. Salut Franck et bienvenue sur cet épisode.

  • Speaker #2

    Salut Sophie, merci de m'accueillir. Très content. de pouvoir passer ce temps avec toi et de pouvoir répondre à tes questions. Et merci pour tout ce que tu as déjà dit.

  • Speaker #1

    Génial. Écoute, on va démarrer déjà dans le vif du sujet. Avant de te lancer dans l'univers, en tout cas, des micro-crèches, tu étais déjà investi, de toute façon, dans le service à la personne. Est-ce que déjà, tu peux nous présenter un petit peu qui tu es en plus ? Parce qu'il est possible que j'ai aussi oublié certaines informations importantes. Et puis déjà, de nous présenter ta société Merci Plus. et nous dire ensuite ce qui t'a poussé aussi à vouloir te lancer dans l'univers des micro-crèches.

  • Speaker #2

    Oui, alors en fait, moi je viens à la base plutôt du domaine des collectivités locales. J'ai travaillé comme directeur de cabinet, directeur général de services dans des communes. Donc j'ai toujours été attiré par la question de l'action publique. Je suis devenu maire entre-temps, effectivement, du village où j'habite. On a même créé une commune nouvelle, c'est-à-dire qu'on a fusionné deux villages en une. en une seule commune. Et j'ai été pendant un certain temps directeur général adjoint d'une très grosse association sur l'agglomération de Mulhouse qui faisait énormément de services, qui avait un service d'aide à domicile pour les personnes âgées, des unités Alzheimer, des centres de soins médicaux, des centres de soins infirmiers. Et on avait également trois micro-crèches. Le passage que j'ai eu là-bas n'a pas forcément été toujours hyper simple, mais ça m'a permis surtout de découvrir ce milieu. Et donc, j'ai décidé après ça de me lancer dans l'entrepreneuriat, de monter ma propre société. Donc, j'ai d'abord commencé à travailler en franchise avec la marque Merci Plus, que tu citais tout à l'heure. Et je suis sous contrat déjà avec eux maintenant depuis six ans. J'ai créé une agence, fait deux reprises de société. J'ai 70 salariés, 500 clients, on fait du ménage, on fait du jardinage. Et on a également une partie aide à domicile pour les seniors depuis peu. Ça aussi, ça a été beaucoup de temps. de travail et en fait le bâtiment dans lequel on est abritait une entreprise au rez-de-chaussée et je me suis toujours dit que le jour où elle partirait ça serait idéal pour y mettre une micro crèche puisque j'avais vu en tant que directeur général adjoint de la structure associative dans laquelle je travaillais tout le potentiel des micro crèches et c'est pour ça que je t'ai contacté quand les locaux se sont vidés pour m'aider à monter ce projet de première micro-crèche qui s'appelle les petits loups de la Ture dans la commune de Vieux-Tannes.

  • Speaker #1

    En Alsace, donc.

  • Speaker #2

    C'est exactement.

  • Speaker #1

    Est-ce que finalement, ce déclic, c'est deux déclics finalement ? C'est de rendre, d'avoir déjà pu... côtoyer le milieu de la micro crèche dans la grosse entreprise où tu où tu étais dg plus finalement le fait aussi de voir ce local potentiel juste en bas de chez toi qui était inoccupé ça c'est exactement ça en fait je pense que spontanément ne

  • Speaker #2

    serai jamais tourné moi même vers le secteur des micro crèches ou des crèches parce que je n'y connaissais rien je voilà il faut il faut quand même être très clair, très honnête. Autant le service à la personne... C'est quelque chose qui me parlait parce qu'en tant que maire, on s'y est confronté. Alors j'y suis confronté aussi en tant qu'élu par rapport aux difficultés que peuvent rencontrer les familles, mais sur le territoire où je suis élu, on avait une structure associative qui gérait des crèches parapubliques en quelque sorte, puisqu'elle était soutenue par la communauté de communes, et on n'avait pas d'acteur privé sur ce territoire-là. Donc de fait, ce n'était pas un domaine vers lequel je me serais tourné si je n'avais pas été directeur général adjoint. dans cette association et vu qu'effectivement il y avait énormément de demandes, tant en zone urbaine qu'en zone rurale, puisqu'en fait la structure en question, on avait trois micro-crèches, deux à Mulhouse, donc en ville, et une dans une petite commune qui s'appelle Vestalten, qui est dans le vignoble alsacien. Il n'y avait rien en fait, s'il n'y avait pas cette micro-crèche, il n'y avait que des assistantes maternelles pour répondre à la demande. Donc ça, je suis confronté déjà en tant que maire. Et quand ce local s'est libéré, j'avais déjà anticipé la chose, je me disais qu'il était adapté au sens de la configuration, il y avait un espace extérieur avec du gazon, c'était vitré, il n'y avait pas beaucoup de travaux à faire, il y avait des murs à casser, des choses, je pense qu'on en parlera plus après, des choses comme ça à faire, et aussi le fait que dans la commune en question de Vieux-Tannes, qui est quand même une commune d'à peu près 4000 à 5000 habitants, Il n'y avait pas de structure d'accueil pour la petite enfance. Il y avait dans les communes voisines, que sont Tannes et Cernay, il y a des structures associatives ou privées, mais dans la commune même, il n'y avait rien. Et donc quand je suis allé voir le maire, que je connaissais évidemment par ailleurs, puisqu'on se connaît généralement tous, il a été très content d'avoir un porteur de projet privé qui ne lui demandait pas d'argent, qui allait pouvoir répondre à une problématique de la part de ses habitants.

  • Speaker #1

    C'est vrai que maintenant, les mairies, de toute façon, elles ne créent plus de nouvelles structures. Donc, de toute façon, elles ne peuvent que faire appel aux structures privées pour pouvoir développer cet aspect-là qui est pourtant très important pour les habitants de leur commune. Donc, j'imagine que ta venue et ton projet, et aussi, je pense, ta casquette de maire, qui montre aussi un aspect différent de porteur de projet, on n'en voit pas tout le temps, à donner encore plus de temps. plus de crédibilité à ton projet aussi ?

  • Speaker #2

    Je pense effectivement que ça joue, mais après, quelqu'un qui veut se lancer là-dedans, évidemment, il n'a pas besoin d'être maire ou élu. Pour mon cas, c'est quand même évidemment quelque chose qui crédibilise la démarche. Ça ne veut pas dire que c'est plus facile, ça ne veut pas dire que toutes les portes s'ouvrent. Ça reste compliqué. Par exemple, je ne sais pas si tu te souviens du coup, quand on a mené ce projet ensemble, puisque tu m'as accompagné jusqu'à l'ouverture, on a quand même essuyé un certain nombre de plâtres, et notamment dans les relations avec la CAF, où effectivement, à un moment donné, dans une des réunions que j'avais avec eux, ils me chatouillaient quand même beaucoup sur l'aspect privé, parce qu'ils n'avaient pas forcément un regard très bienveillant sur le fait qu'on soit un acteur privé, et à un moment donné, j'ai repris ma casquette de mer, et je leur ai effectivement indiqué que les collectivités n'avaient plus les moyens. de répondre à cette demande sur le terrain et qu'ils devraient plutôt se réjouir de voir des acteurs privés qui ne leur demandent rien. Rien, au sens où ils payent quand même le complément de garde. Mais je veux dire, il n'y a pas eu de subvention pour mon projet, par exemple.

  • Speaker #1

    Justement, ça tombe bien que tu abordes un peu ce côté-là parce que créer une micro-crèche, c'est beaucoup plus que remplir un simple dossier d'agrément. C'est un parcours qui est semé d'étapes, de doutes. et de décisions importantes à prendre. J'aimerais bien qu'on puisse se remémorer, mais avec ta version à toi. Comment se sont passés du coup les premiers pas concrets sur « Ok, t'as côtoyé déjà l'univers des micro-crèches, donc ça te parle. T'as un local en bas de ton entreprise où tu vois un potentiel parce que voilà, à l'extérieur, la superficie qui semble correspondre, bon, des travaux à l'intérieur, mais ça, voilà, c'est pas ce qui t'a fait peur. » Entre ce moment-là, ou que ça reste encore un projet et la réalité. Comment ça s'est passé tout ça ?

  • Speaker #2

    Ça a mis beaucoup plus de temps que prévu, puisque l'entreprise était partie en cours d'année, on s'était donné quelques mois pour pouvoir ouvrir, et on a rencontré évidemment un certain nombre de difficultés que... Comme dit, quand on essuie les plates sur un premier projet, normalement on n'est pas censé reproduire les mêmes erreurs d'une certaine manière. Évidemment, il fallait vérifier l'aspect premier, c'est est-ce qu'il y avait le potentiel au niveau des familles et des enfants. De la même manière, sur la question des salariés, c'est une étape qui vient plus tard, mais c'est quand même une étape importante. Est-ce qu'il y a le vivier en ressources humaines ? pour pouvoir répondre également à la demande. Donc moi, ma première idée, ça a été effectivement de trouver quelqu'un qui puisse m'accompagner. Je n'avais jamais mené de tel projet. J'ai beau savoir faire des dossiers de subvention, faire des appels d'offres, des choses comme ça dans le cadre de mes autres fonctions, ça reste quand même quelque chose de très spécifique. Il y a des normes, des cahiers des charges en matière de microcrèche. Moi, c'est quelque chose que je ne connaissais pas. Donc c'est pour ça que j'ai effectivement fait des recherches sur Internet. Je suis tombé sur toi. qui m'a driveé quand même du début à la fin et on a pu mener ces différentes étapes. Après, le fait de trouver le local c'est bien, l'architecte, il faut trouver un architecte, alors j'ai pris un architecte qui avait déjà ouvert une micro-crèche et qui avait déjà fait une MAM, donc qui était quand même au courant des règles à respecter, des normes. puisque voilà il faut, si je me rappelle bien, 7 mètres carrés par enfant, or un certain nombre de locaux, il faut des pièces lumineuses, il faut un agencement qui tienne la route, la salle d'activité doit faire un certain nombre de mètres carrés, etc. Il faut un bureau, il faut que ce soit accessible.

  • Speaker #1

    Plus énorme ERP aussi ? C'est ce que j'allais dire,

  • Speaker #2

    il faut que ce soit accessible au public, donc ERP, PMR, accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. Et donc tout ça, il faut effectivement être accompagné. Donc l'accompagnement de ton côté, c'était sur la partie, ce que j'appelle un petit peu assistance à maîtrise d'ouvrage, pour monter les dossiers, faire les demandes, à qui on s'adresse, il faut aller voir la PMI, la PMI vient visiter le local avant même que les travaux aient commencé, pour donner un avis de base sur le projet, sur plan, on leur fournit des plans. Moi j'ai la chance d'avoir une PMI hyper réactive, et je tiens vraiment à les remercier et à les saluer parce que la PMI dans le coin est vraiment super efficace. Donc, ils sont venus sur place. Ils ont en trois jours pu me dire, OK, avis favorable sur plan et au vu du projet, mais on va suivre le dossier. Ensuite, il faut trouver l'archi, mettre en place les marchés, aller voir les banques, solliciter les financements. Donc, monter un business plan, c'est quand même un point hyper important. Sachant que moi je ne viens pas de ce domaine, donc il fallait une éducatrice de jeunes enfants qui allait diriger la crèche. Donc ça a été un petit peu la première mission. Là j'ai eu énormément de chance, parmi mes collègues maires, j'avais fait savoir ici ou là que peut-être j'avais des endroits où je prévoyais éventuellement dans un temps second de faire une micro crèche. Et donc j'ai un collègue maire qui m'a appelé en me disant écoute j'ai une habitante qui est venue me voir pour la même chose, peut-être que vous devriez vous rencontrer. Et donc, il se trouve que Aline, elle s'appelle Aline, le courant est tout de suite bien passé entre nous quand elle s'est présentée à moi pour me parler de son projet. Et on a conclu ensemble que plutôt que de mener un projet de son côté, alors que moi, j'avais des besoins à un quart d'heure de route entre les deux sites, elle a dit « je vous aide à lancer la première à condition qu'ensuite, on en fasse une dans la commune où j'habite ensemble » . Et c'est comme ça que j'ai pu trouver la… personne ressource et c'est vraiment là je le dis à ceux qui qui nous écoutent et qui ne sont pas du domaine il faut vraiment trouver la bonne éducatrice de jeunes enfants avec qui le courant va passer qui va être en phase avec vous parce que au quotidien c'est elle qui va gérer les équipes les plannings les inscriptions voilà moi je suis en surplomb je fais des arbitrages mais au quotidien c'est qui est qui est là, même si je descends régulièrement la voir, on fait des réunions, etc. Mais au quotidien, ce n'est pas moi. Et donc, j'ai eu la chance de trouver Aline, qui a mené ce projet tout en travaillant encore à côté, dans une autre structure. On a pu suivre tout le chantier, heureusement, elle est arrivée très tôt dans le chantier, donc elle a pu faire un certain nombre de remarques qui lui tenaient à cœur. Je donne un exemple très clair, elle voulait impérativement qu'on fasse les repas sur place. Alors que le projet qu'on avait monté ensemble, avec toi, c'était de se faire livrer en liaison froide ou en liaison chaude, ce n'était pas encore arbitré à ce moment-là, les repas. De la même manière que la PMI va regarder par où rentre le livreur, et que la porte de la cuisine ne soit pas trop éloignée de l'entrée du livreur. Tout ça sont des éléments qui sont pris en compte. Donc on a modifié le projet suffisamment tôt pour faire en sorte que ce soit une cuisine où on allait faire de la préparation de repas. Ça lui tenait à cœur, donc ça rentre aussi dans l'aspect qualité. Moi, j'ai trouvé ça vraiment bien d'avoir quelqu'un de motivé là-dessus. Ça suppose derrière qu'il faille gérer des courses aujourd'hui, au quotidien. Ça suppose qu'il a fallu former l'équipe HACCP, je crois que ça s'appelle. Pour la marche en avant, ne pas mélanger. la nourriture avec la préparation, etc. Ou le sale quand ça revient après que les enfants aient mangé. Donc tout ça, la cuisine a dû être configurée de la sorte. Mais derrière, je trouve qu'en termes de qualité, on apporte quelque chose de vraiment mieux à nos familles. Et c'est un vrai argument commercial quand on reçoit une famille et qu'elle a la possibilité d'aller dans une crèche voisine où les repas sont livrés, où ici, chez nous, c'est préparé sur place. On a le menu à la semaine, comme partout, mais je vais dire, voilà. Moi, j'aime bien, j'y suis descendu tout à l'heure à midi, ça sent bon. Ça sent la préparation sur place.

  • Speaker #1

    Oui, et puis ça remet bien la crèche comme une deuxième maison, finalement. Oui. Oui, il y a les moments où on va préparer le repas aussi, tout comme à la maison, finalement. Dans ce projet-là, est-ce qu'il y a quelque chose qui t'a le plus surpris, bousculé ? Tu sais, quelque chose que tu ne...

  • Speaker #2

    qui attendait pas en fait qui nous on a rencontré un problème qui nous a fait perdre quasiment un an sur le projet on est dans une commune qui est classé en zone 3 radon et le radon c'est pas présent partout c'est un gaz dit radioactif c'est un gaz radioactif ce gaz il peut sortir du sol ça n'a aucune odeur ça n'est pas dangereux si vous restez dix minutes dedans mais si vous êtes exposé au quotidiennement peut-être que très longtemps plus tard ça peut provoquer des cancers Le bâtiment dans lequel on est est en credit buy et donc j'ai un... crédit bailleur dessus et ce crédit bailleur a exigé, alors même que l'Agence régionale de santé, puisque la PMI quand elle émet un avis favorable, elle transmet le dossier à l'Agence régionale de santé qui émet aussi un avis. L'Agence régionale de santé avait émis un avis favorable malgré qu'on soit en zone 3 radons. Donc moi je n'ai pas compris. Les bailleurs me demandent de faire faire des analyses et de vérifier que le taux de radon dans les pièces où étaient les enfants, n'allait pas poser problème. Évidemment, on l'a fait, puisque c'était non seulement une demande, mais qu'en plus, il y a la question des familles et des enfants derrière, donc c'est quand même quelque chose de très important. Sauf que l'étude pour le radon, ça ne se fait qu'en période dite de chauffe, c'est-à-dire entre septembre et mars. Et au moment où on a eu cette info, on était au printemps. Donc on a déjà dû attendre plusieurs mois pour venir poser les capteurs. Et une fois que ces capteurs, je crois qu'ils doivent rester de tête deux mois ou trois mois en place, et après il y a un délai d'à peu près un mois pour les analyses. Et donc vous devez passer par un organisme agréé, type APAV, DECRA, je ne vais pas tous les citer, mais c'est ces organismes-là, et ils vous rendront un rapport. Donc le rapport était, enfin il n'y avait pas de problème par rapport au radon, mais on a perdu.

  • Speaker #1

    Parce que 6 mois, non, à peu près ?

  • Speaker #2

    6 mois, ce qui nous a fait perdre au final, au final c'était quasiment, on a ouvert 12 mois plus tard. Parce qu'avec les aléas du chantier, etc. Donc ça, c'est quelque chose, évidemment, je ne le savais pas et je le saurais pour tout projet futur dans une commune où la première des choses que j'irais vérifier, c'est est-ce qu'il y a du radon ou pas. Alors c'est souvent, je vais peut-être rassurer un petit peu tout le monde, c'est souvent dans les zones de montagne. C'est lié à, je crois que c'est le granit qui amène ça. Mais je crois qu'en Bretagne... Il y en a pas mal aussi, mais je ne suis pas un spécialiste.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, mais en général, moi, c'est vrai que ce que je conseille maintenant à tout porteur de projet qui trouve un local qui l'intéresse, avant même d'imaginer quoi que ce soit, mais si en tout cas, il imagine un potentiel avec ce local-là, avant même de prendre rendez-vous avec la PMI, c'est de filer au service urbanisme de la mairie pour savoir si en fait, le cadastre de ce local... peut devenir une micro-crèche.

  • Speaker #2

    C'est ce que j'allais dire. En tant qu'élu, c'est plutôt la casquette d'élu qui va parler, mais j'aurais tendance à conseiller, vérifier qu'il n'y ait pas de PPRI, donc c'est justement le plan de protection au risque d'inondation. La commune dans laquelle on est, il y a une usine Céveso. Là aussi, on a eu un certain nombre de points, mais qui n'ont pas... posé problème en tant que tel, mais ils étaient à prendre en compte par l'architecte parce qu'il faut une pièce où les enfants puissent être confinés en cas d'alerte, ce genre de choses. Tout ça, c'est des choses qu'on peut prendre en compte. Mais effectivement, le vrai bon conseil, c'est celui-là, c'est de dire aller au service urbanisme et demander, avant même de faire quoi que ce soit, si c'est possible, parce que on va peut-être vous dire, l'autre point, les bâtiments de France, moi, je n'ai pas été embêté non plus, mais dans la commune, il y a une église classée. Là aussi, ça peut être un frein en fonction de ce que vous voulez faire. Si vous voulez construire une micro-crèche à toit plat dans une zone de bâtiment de France, vous ne pourrez pas. Par exemple, quand c'est de la rénovation, c'est plus simple, mais quand c'est de la construction, ça peut poser problème.

  • Speaker #1

    C'est ça, et puis même si la PMI valide le projet, il y a des points un peu cachés qu'il est primordial de faire valider en amont.

  • Speaker #2

    Je rajoute, depuis le 1er janvier de cette année, L'avis conforme du maire ou de l'autorité organisatrice, puisque chez nous en Alsace, c'est souvent les communautés de communes qui ont la compétence à la place des mairies. Donc soit le maire, soit la communauté de communes, en fonction de qui a la compétence. Avant d'avancer sur le projet, il faut déjà s'assurer qu'ils sont bien d'accord de vous accueillir, puisque maintenant, ils peuvent mettre un veto préalable et ce n'est pas la peine de perdre du temps. Moi, je sais que je citerai... pas de commune mais la pmi nous a déjà dit que dans une agglomération du secteur il n'y aura plus de micro crèche qui pourront s'ouvrir parce qu'ils savent que le président de la comcom est hostile au projet privé de micro crèche et qu'il délit qui mettra un avis défavorable systématique quoi et là au moins une fois qu'on a l'info en amont on

  • Speaker #1

    visera une autre une autre commune finalement ce projet là combien de temps en fait il a pris pour devenir concret

  • Speaker #2

    On a mis un an et demi jusqu'à ce qu'on ouvre. Une fois que le chantier était en cours, on a pu avancer sur la question des recrutements, anticiper les recrutements. On a suivi aussi tes conseils sur le fait qu'on n'allait pas recruter tout le monde tout de suite. J'ai eu énormément de chance, puisque à partir du moment où on a commencé à exposer sur les réseaux sociaux, on a utilisé les réseaux sociaux au départ pour annoncer le projet, faire du teasing. même au niveau marketing et ben en fait on a commencé à avoir des candidatures qui arrivaient spontanément quand on a mis les annonces je crois que je me suis arrêté à 45 cv pour cinq places et qu'à un moment donné j'ai stoppé j'ai stoppé les annonces parce qu'on avait on avait trop de cv alors des cv essentiellement de cap petite enfance là aussi je pense qu'on en parlera mais avec le fameux décret du mois d'avril 2025 Il y a aussi des choses à prendre en compte par rapport à ça. Donc, on a pu recruter et là, j'ai fait une erreur. Je n'ai pas écouté Aline qui me disait « commencez à faire des préinscriptions, lancez un site internet, faites de la pub là-dessus » . Et moi, j'avais peur d'un point, qu'on ne respecte pas la date d'ouverture. En fait, on a commencé à communiquer sur la date d'ouverture seulement deux mois avant, quand j'étais sûr que les travaux allaient se terminer, parce qu'en fait, j'avais peur. entre guillemets, de mentir aux familles et de leur dire ça va ouvrir à telle date et que je dois repousser. Et là, j'ai fait une erreur. On aurait mieux fait de s'y prendre plus tôt, d'avoir plus d'inscriptions et de blinder l'affaire en disant on peut éventuellement décaler de 15 jours ou de trois semaines l'ouverture. Ce qui fait qu'on a démarré vraiment avec très peu d'enfants et qu'on a eu un départ un peu poussif. Donc ça aussi, c'est un conseil que je peux donner aux porteurs de projet, communiquer quand même 4-5 mois avant. sur l'ouverture pour pouvoir démarrer un petit peu plus fort votre taux d'occupation.

  • Speaker #1

    Je te rejoins moi aussi sur le fait d'avoir peur. Moi, c'est vrai qu'honnêtement, dans mes structures, j'ai toujours attendu le fait d'être sûre de ma date d'ouverture. Trop peur de communiquer une date qui finalement ne soit pas maintenue jusqu'au bout, que l'engagement finalement des familles soit décalé. et mettre en galère certaines certaines personnes qui n'ont pas maintenu les dates et c'est vrai que de mon côté aussi j'ai toujours eu l'habitude de faire un démarrage lent d'y aller doucement au début que la structure se remplisse petit à petit il y a des avantages et des inconvénients aux deux côtés finalement bien évidemment il y a le côté financier, on ne va pas se le cacher, et l'autre côté à commencer doucement, ça permet aussi dans une première structure, en tout cas, moi c'est mon ressenti, à pouvoir prendre le temps de comprendre les équipes, de les connaître, de mettre en place les protocoles, d'échanger avec elles. Et tu vois, quand tu parlais tout à l'heure de bien choisir sa référente technique, d'avoir en fait ce côté confiance aussi qui arrive, parce que tu peux passer du temps au début, parce qu'il n'y a pas beaucoup d'enfants. à pouvoir échanger aussi avec ton équipe, à les écouter, à mettre en place des valeurs communes, en tout cas. Voilà, donc, tu as un peu des deux côtés, finalement.

  • Speaker #2

    Je suis d'accord avec toi. C'est finalement, effectivement, comme ça que ça s'est passé, c'est que ça a pris du temps. Mais après, tout dépend, en fait, de la capacité financière des uns et des autres, puisque, en l'occurrence, quand tu te retrouves comme ça pendant plusieurs mois avec un... taux d'occupation plus bas que ce que tu avais prévu au business plan, c'est quand même un peu compliqué. Alors maintenant, les choses sont rentrées dans l'ordre. Il y a eu une vague très importante en début d'année. Et donc là, on arrive à un taux d'occupation tout à fait conforme à ce qui était prévu. Finalement, sur 12 mois, on va être bon au niveau de l'occupation, mais on a eu un démarrage un peu plus poussif. Ça nous a aussi… Alors, ça s'est finalement bien passé, mais en fait on avait des... candidats de salariés qui étaient en poste dans d'autres jobs et qui attendaient de nous rejoindre et il y en a une qui a failli ne pas venir parce que ça a été trop long parce que du coup comme on n'atteignait pas les taux d'occupation souhaité ben on n'arrêtait pas de retarder la date ça aussi c'est à prendre en compte quand vous avez des gens sur lesquels vous pouvez compter voilà c'est réglé L'a et toute l'équipe Il y a une super mayonnaise qui a pris entre elles et vraiment, elles travaillent super bien. Elles s'entendent très bien entre elles et avec les familles, donc ça, c'est positif. Mais ça aurait pu nous jouer quelques tours. Je profite aussi pour dire qu'on a vraiment mis le paquet en termes de marketing. On a mis en place un site Internet et puis après, on a utilisé Google Ads. et on a quand même vraiment mis le paquet en début d'année pour sur ce budget en budget de communication pour pouvoir avoir les inscriptions nécessaires pour être plein là au printemps quoi ça a bien fonctionné du coup j'ai jamais testé moi la pub la pub sur les places en crèche tout à fait moi ça a très très bien marché c'est assez simple après on peut faire appel à des sociétés qui vous qui font le boulot pour vous moi j'ai tout fait ça moi même parce que je vois là j'ai pas trouvé ça très compliqué C'est une affaire de combien on met sur la table. Je mettais à peu près 150 euros par mois au plus fort pour drainer du trafic sur le site et avoir des préinscriptions. Mais les faits étaient immédiats.

  • Speaker #1

    C'est génial que tu puisses partager comme ça des vraies infos hyper factuelles aussi auprès des porteurs de projets. Là, aujourd'hui, ta micro-crèche, elle est bien implantée puisque ça fait presque deux ans maintenant qu'elle est ouverte. est-ce que Tu as une vision, un peu, si on parle sur du moyen-long terme, pour l'avenir de ta structure ou même du secteur, plus largement dans l'univers des micro-crèches ? Comment tu vois la suite ?

  • Speaker #2

    Nous, on a un second projet qui commence à émerger dans la fameuse commune qu'on avait repérée et à laquelle Aline tenait beaucoup. On a été informé qu'un autre porteur de projet s'intéressait à cette zone-là. Donc on a dû accélérer les choses. Il faut avoir les reins solides financièrement, pour pouvoir ouvrir une deuxième aussi rapidement. Mais en même temps, c'est des choix stratégiques. C'est-à-dire qu'à un moment donné, tu ne peux pas avoir deux micro-crèches. Il y a des communes où c'est supportable, il y a des communes où ça ne l'est pas. Donc là, en l'occurrence, ce n'était pas possible.

  • Speaker #0

    Donc, on a pu aller relativement vite sur ce sujet-là. Après, sur le secteur plus général, effectivement, moi, je m'interroge quand même beaucoup sur cette histoire de décret. Je ne sais pas si tu as prévu de faire un podcast sur le sujet, mais je pense que ce serait intéressant de pouvoir répondre aux interrogations des gestionnaires et des référents techniques. Parce que là, par exemple, nous, c'est des questions très pratico-pratiques. Là, on est en train, du coup, de recruter une candidate en apprentissage pour être... auxiliaire de puriculture, pour être dans les clous au moment de la mise en application en septembre 2026, puisque hormis la référente technique qui est éducatrice de jeunes enfants, on n'a que des CAP. Là-dessus, j'ai vraiment du mal à comprendre l'État, dans le sens où ils passent leur temps dans les médias à dire qu'il faut arrêter l'inflation des normes. Il y a eu des scandales à l'échelle nationale avec des grands groupes de crèches, mais je n'ai pas entendu de problème avec des micro-crèches. de fait ça va venir maintenant compliquer un certain nombre de projets. Autant des CAP, j'en ai eu plein des candidatures, autant des AP ou des infirmières péricultrices, je n'en ai pas eu à l'appel. Donc, comme en plus le montant est capé à 10 euros de l'heure maximum, à un moment donné, ça va quand même devenir un peu tendu au point de vue financier et j'ai vraiment du mal à comprendre. Moi, j'ai interpellé les députés, les sénateurs, j'ai la chance de connaître beaucoup de monde. ce domaine-là, ça n'a pas fait bouger d'un iota la ministre, elle a dû signer ce décret. Donc, voilà, moi, on a un deuxième projet qui est lancé, j'aimerais bien quand même que l'État entende tout ça et prenne en compte ces aspects-là.

  • Speaker #1

    Et pourtant, je te rejoins complètement, l'État est pourtant au courant de ça, est au courant qu'en l'État, justement, ce décret-là est difficilement applicable puisque... des éducatrices de jeunes enfants, des auxiliaires de puériculture, donc des personnes qui, par rapport à ce décret, sont jugées comme étant des diplômés, il n'y en a pas, finalement. Il y a une énorme pénurie au niveau national de ces diplômes-là. Vouloir rajouter ces candidats dans une micro-crèche, si on met de côté l'aspect financier, de toute façon, on n'en trouve pas. Pour l'instant, ce décret-là, J'ai l'impression qu'ils l'ont sorti, mais c'est encore trop tôt finalement pour qu'il soit mis en application. On l'a vu sur le décret de toute façon, où il est noté que des arrêtés vont venir le compléter. Il y a plein d'éléments qui restent quand même avec des gros points d'interrogation. Donc, est-ce que des choses vont être revues en prenant en compte, parce qu'ils sont quand même au courant de la pénurie en tout cas de certains diplômes, Est-ce que des choses vont être modifiées dans ces arrêtés pour rendre... le décret plus possible à mettre en place. On verra. Il y a encore plein de points d'interrogation finalement. Il est sorti à la va-vite et laisse en suspens en tout cas plein de questions parce que là, l'État n'est pas complet en fait.

  • Speaker #0

    C'est clair. Après, de la même manière, on peut s'interroger pourquoi la référente technique qui pouvait consacrer un tiers de son temps doit passer à 50%. Je veux dire, si elle a besoin de 50%, oui. mais si elle doit rester au bureau pour le plaisir de rester au bureau et de ne pas pouvoir être avec les équipes sur le terrain, avec les enfants dans les groupes, moi j'ai un peu de mal à saisir ça. Nous, on a fait un choix d'avoir une… Déjà, on avait accordé plus d'heures à la référente technique que le minimum. Le fait de faire les repas sur place fait qu'on est en… À un certain moment, notamment lors de la préparation du repas, on est en surnombre des taux d'encadrement. Donc on avait une qualité d'accueil. Et je pense que l'immense majorité des micro-crèches est plutôt sur cette logique-là, d'être plutôt sur quelque chose de quali et d'être sur des niveaux d'encadrement supérieurs aux simples règles édictées de base. Moi, j'ai un peu l'impression que c'est une course à l'échalote et un message politique qui est passé par rapport à la crise des grands groupes. Je pense qu'on se trompe de cible.

  • Speaker #1

    Tout à fait d'accord avec toi. ils ont voulu... Tout mettre, tout miser sur le secteur de la petite enfance de manière bien générale, en mélangeant aussi bien les grands groupes avec leur propre vision, que les petits groupes dont les gestionnaires de micro-crèches, de petites micro-crèches on va dire, des gestionnaires qui ont ce côté-là à créer quelques micro-crèches, peut-être même juste une, avec donc une vision ultra... familiales, on peut même dire, avec une envie de mettre la qualité en avant énorme et effectivement qui ont du mal en fait à comprendre le sens de tout ça. C'est vrai que la référente technique qui ne s'appellera plus référente technique, qui devient directrice, avec un temps de référence technique plus important. Alors attention, je tiens à préciser quand même que c'est pas spécialement que du temps de bureau. Elle peut rester auprès des enfants, elle peut Elle peut être dans l'observation des enfants, elle peut être dans l'observation des équipes, mais là où le problème, c'est qu'elle ne fait plus partie finalement de l'encadrement. Donc, elle ne compte plus finalement dans ce taux d'encadrement. Elle est là en plus uniquement pour ça. Et c'est vrai que c'est problématique puisque dans des crèches où l'on a un nombre d'enfants restreint, d'énormes charges du personnel, on a du mal à voir si c'est dans une optique en tout cas d'augmenter la qualité d'accueil. Est-ce qu'il n'y aurait pas finalement d'autres moyens de pouvoir mettre en place de la qualité d'accueil que passer par plus de temps de direction auprès de la nouvelle directrice ? J'ai du mal à voir tout le sens derrière ce décret, mais à voir en tout cas les prochains arrêtés pour pouvoir avoir une vision plus complète en tout cas de tout ça. Là en l'état, il y a plein de... Ça ne sera pas possible en tout cas de l'appliquer, il sera inapplicable.

  • Speaker #0

    Après, on dérive. Mais souvent, j'ai pu constater, là c'est de nouveau l'élu qui parle, mais des choses sont annoncées, des dates sont fixées, puis arrivé un mois avant l'échéance, ils te le prolongent de 12 mois, de 18 mois, parce qu'ils se rendent bien compte que c'est inapplicable. Je ne parle pas dans le domaine de la petite enfance, puisque je n'ai pas suffisamment de recul, mais dans énormément d'autres domaines. Et là, vraiment, au niveau des collectivités, on est barre d'énormes de tous les côtés. Très souvent, ils reculent. Arrivé à la date, aujourd'hui, ils reculent parce qu'ils voient que ce n'est pas applicable. Est-ce qu'ils le feront là ?

  • Speaker #1

    L'avenir nous le dira. J'aimerais parler par rapport à toutes tes expériences, Franck, aussi, le fait que derrière chaque projet, il y a des moments de joie, des moments de galère et des moments de bascule. et du coup Bon alors pour ceux qui écouteront le podcast, on ne le voit pas mais quand je vois ton petit tableau derrière toi, tu sais avec l'iceberg et avec tout ce qu'il y a dessous, justement c'est encore plus parlant. Tu sais quand on est porteur de projet, on travaille que le dessous et puis finalement au bout d'un moment, on commence à voir le dessus une fois que la crèche arrive et les personnes ne voient souvent que ça, mais ne voient pas tout ce qu'il y a eu derrière. De manière générale, pour parler de ton parcours, est-ce qu'il y a une réussite ou même à l'inverse, un moment difficile qui t'a marqué plus que les autres ?

  • Speaker #0

    Dans les deux cas, j'ai des exemples. Évidemment, la période Covid, ce n'était pas dans le domaine de la petite enfance, mais la période Covid a été très compliquée parce que je venais de me lancer un an avant. Monter ma boîte et donc se retrouver avec les confinements et toutes les incertitudes alors qu'on était en plein lancement, ça a été assez dur à vivre. De la même manière, de devoir remettre les équipes au travail, ça a été aussi très compliqué parce que les gens avaient peur, ils avaient passé beaucoup de temps à la maison à être payés. Voilà, donc tout ça, ça a été des périodes un peu compliquées. Mais évidemment, quand on a des réussites... Au départ, ça aussi, quand on monte une boîte et qu'on part de rien, et qu'on arrive quelques années après avec 70 salariés, 500 clients, même si je reste un tout petit acteur dans mon département de ce domaine-là, je suis quand même fier de moi. De la même manière, on va inaugurer la micro-crèche officiellement samedi. Je vais avoir le maire, je vais avoir des élus d'un petit peu partout, les familles, les salariés, je vais pouvoir remercier les salariés pour tout le travail qu'ils ont mené depuis. l'ouverture c'est aussi l'occasion de saluer tout ça ça ça va être un très très beau moment qui fait que les petits désagréments ou les gros désagréments qu'on a pu rencontrer qui de temps en temps font qu'on a peut-être envie de jeter l'éponge ça arrive ça arrive à tout le monde de se dire voilà maintenant mais pourquoi je fais tout ça pour tous ces ennuis mais bon le lendemain matin on se lève et puis on repart de l'avant voilà moi je moi je fonctionne comme ça Je ne regarde jamais derrière, je regarde toujours devant. J'ai toujours des projets et de temps en temps, il y en a qui n'aboutissent pas. C'est aussi le principe d'un... d'un entrepreneur et d'un porteur de projet, c'est que de temps en temps, ça n'aboutit pas. Il faut tout de suite passer au suivant. Il faut toujours en avoir l'un ou l'autre dans les cartons. Ma femme, ça l'énerve un peu parce que généralement, je mène deux ou trois projets en même temps. Il y en a toujours un ou l'autre qui ne va pas marcher. Ce n'est pas grave, on fera le reste. Moi, je fonctionne comme ça. Je ne sais pas si ça répond à ta question.

  • Speaker #1

    Oui, c'est trop bien. J'adore. J'aimerais qu'on prenne quand même un petit instant pour... pour parler quand même de cette belle reconnaissance que tu as reçue récemment. Donc tu as été fait chevalier dans l'ordre national du mérite, ce qui est loin d'être anodin. Pour celles qui nous écoutent et qui ne connaissent pas bien cette distinction, tu me dis si je me trompe, mais en tout cas j'ai fait mes petites recherches. J'ai noté que c'était un ordre honorifique qui a été créé par le général de Gaulle dans les années 60, qui récompense en fait des personnes qui ont rendu des services remarquables à la société. que ce soit dans le civil ou même dans le domaine militaire. Il faut souvent au moins dix ans d'engagement significatif pour y prétendre. Et la nomination, elle se fait par proposition officielle qui est validée ensuite par le décret du président de la République. Et donc toi, Franck, tu as reçu cette distinction il n'y a pas si longtemps que ça, c'était il y a quelques mois. Déjà, félicitations. Comment tu as vécu cette nomination ?

  • Speaker #0

    Je ne l'ai pas encore reçue officiellement, on va me la remettre en juin, puisqu'en fait... Il faut qu'il y ait une cérémonie officielle avec un parrain qui est déjà au moins du même grade, qui remette la distinction. Donc moi, ça sera fait dans deux mois. En fait, sur le moment, c'est quand même un grand moment personnel. Et moi, en fait, ce que je veux, c'est associer toutes les personnes qui ont contribué. Parce qu'en fait, c'est moi qui suis honoré. Je suis évidemment fier. Mais derrière, il y a toutes les équipes. parce qu'en fait, il faut des raisons. Sur l'arrêté en question, il est stipulé chef d'entreprise au pluriel, maire et vice-président d'un syndicat d'énergie. Donc, il se trouve que chef d'entreprise, je suis chef de plusieurs entreprises. Donc, c'est a priori le premier point qui a été pris en compte. Maire, ça fait maintenant une dizaine d'années, mais sans compter effectivement les engagements. qui ont été précédemment les miens en tant que directeur général d'une commune, directeur de cabinet et vice-président d'un syndicat d'énergie, ça fait là aussi depuis le début de ce mandat. Donc tout ça, c'est tout ça qui est pris en compte, mais sans dans ma commune mes adjoints, les secrétaires de mairie, sans dans l'entreprise mes collaborateurs au quotidien, les salariés qui... vont tous les jours faire le ménage ou aider des personnes âgées ou les jardiniers qui vont tondre les pelouses chez nos clients sans Aline la directrice de la micro crèche et ses quatre collègues qui s'occupent des enfants et répondent aux besoins des familles tous les jours sans tout ça ben je fais rien voilà je fais rien tout seul donc c'est grâce à toutes ces personnes qui me suivent et qui acceptent de s'engager dans dans les projets que je mène que je peux effectivement être honoré. Donc, c'est aussi ce message-là que j'entends passer le jour où on va me remettre officiellement la distinction. C'est que c'est un engagement de plein de personnes. Évidemment, ma femme, mes enfants, qui doivent supporter mes absences, mes idées tous les quatre matins. Tiens, on pourrait faire ça. Si on se lançait là-dedans, voilà, j'ai de la chance. Ma femme, elle est carrément venue travailler avec moi depuis deux ans, comme ça au moins, elle m'a sous le coude en permanence et elle peut me briver. D'ailleurs souvent, elle plaisante en disant que c'est elle qui aurait dû avoir la médaille et pas moi, mais elle n'a pas tort. Donc oui, c'est toujours un moment très important dans une vie. J'ai la chance d'avoir encore mes deux parents. là aussi c'est quand j'ai appelé ma mère et quand j'ai appelé mon père pour leur dire que je venais d'être informé que mon nom figurait au journal officiel c'est quand même quelque chose qui prend au trip c'est énorme ce

  • Speaker #1

    que j'ai regardé aussi quand j'ai fait mes recherches j'ai vu que en fait c'était pas toi qui l'as demandé alors en fait pour répondre pour expliquer un petit peu la chose Merci.

  • Speaker #0

    L'ordre national du mérite, c'est le deuxième ordre en dessous de la Légion d'honneur. Il est rattaché à la grande chancellerie de la Légion d'honneur, et donc en fait, c'est pas la personne qui la demande. Moi, il se trouve que c'est une sénatrice du département qui m'a demandé si... j'acceptais qu'elle fasse la demande pour moi. A peu près un an avant, je n'avais rien contre, j'étais plutôt honoré déjà qu'elle me propose, mais on n'est évidemment pas certain d'être retenu. Donc il a fallu que je lui transmette un CV. Elle a fait une lettre au Premier ministre, puisqu'en l'occurrence j'ai été nommé sur le quota du Premier ministre. Chaque ministère dispose a priori, si j'ai bien compris, parce que je n'ai pas forcément toutes les explications derrière, mais chaque ministère dispose d'un quota. Le Premier ministre aussi est le Président de la République. Et donc, entre temps, il y a eu quand même trois premiers ministres, entre le moment où elle a envoyé le courrier et le moment où j'ai été nommé. Donc, c'est que ça a quand même suivi son cours. Je ne sais pas exactement comment ça se passe derrière. On m'a dit aussi que même si un ministre le propose, la Grande Chancellerie élimine quand même à peu près un quart des noms. Donc, on me dit, je ne sais pas du tout comment ça se passe derrière. et puis un jour le décret Je crois qu'il y a deux décrets par an, je crois qu'il y en a un le 14 juillet et un le 1er janvier. Et donc le décret paraît, et puis la presse s'empare du truc et dit, voilà, le journal local qui a dit, voilà, la liste des Alsaciens nommés cette année dans l'ordre national du mérite ou l'ordre de la Légion d'honneur, et j'ai découvert...

  • Speaker #1

    Dans le journal ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai quelqu'un qui m'a prévenu le matin, le matin même, très tôt, qui m'a envoyé un message, c'est quelqu'un qui regarde le journal officiel régulièrement. et qui m'a dit j'espère être le premier à te féliciter et je lui ai répondu mais tu me félicites pourquoi ? et il m'a répondu parce que tu as obtenu l'ordre national du mérite voilà donc je n'étais pas informé au préalable la lettre est arrivée trois semaines après c'est bien de comprendre un peu comment c'est arrivé donc une belle surprise en tout cas et

  • Speaker #1

    justement ce qui revient très souvent dans ton discours et tu l'as encore montré c'est aussi cette attention à à lui-même, derrière le chef d'entreprise, il y a tout un tas de personnes aussi qui travaillent, que ce soit dans ta micro-crèche, mais dans la commune ou dans ce que tu entreprends. Et j'aimerais qu'on parle un peu de la qualité, en fait. Pour toi, justement, qu'est-ce que c'est un accueil de qualité dans une micro-crèche ? Qu'est-ce que tu mets en place aussi pour l'assurer avec ton équipe ?

  • Speaker #0

    Déjà, je laisse une grande autonomie à la directrice parce que j'ai senti tout de suite que c'était son. point fort à elle cette demande de qualité elle a travaillé dans des grosses structures elle a travaillé dans des microcrèches également et elle sait ce qu'elle ne veut plus voilà et ça elle l'a fixé dès le départ alors comme je te disais tout à l'heure moi j'aime que les gens me suivent dans mes projets mais je veux dire après chacun doit être à sa place et c'est pas mon rôle à moi de gestionnaire. n'étant pas un professionnel de la petite enfance, de fixer ce cadre-là. Donc, c'est elle qui l'a fixé. Tu nous avais proposé un projet de règlement de fonctionnement et on a souhaité qu'elle y mette sa patte. Donc, on n'a rien transmis à la PMI avant que ce soit sur le côté pédagogique, que ce soit sur le côté fonctionnement. C'est vraiment elle qui a mis ça en place. Je ne dis pas qu'on ne s'en est pas mêlés. On a évidemment regardé si tout ça correspondait à nos valeurs, mais à partir du moment où ça correspondait à nos valeurs, on lui a laissé carte blanche. Derrière, ça amène effectivement un taux d'encadrement plus élevé que la moyenne, ou en tout cas que les règles de base qui sont fixées par les textes. Ça amène cette qualité au niveau de la préparation des repas. Ça amène que les personnes qu'on choisit, on a vérifié aussi qu'elles étaient dans l'état d'esprit et dans les valeurs qui étaient celles de l'équipe. Comme je disais tout à l'heure, j'ai eu 45 candidatures. J'ai aussi eu des gens qui m'ont sollicité. parce que on se connaît, t'es maire, etc. Il y a un côté piston. Non, ce n'est pas moi qui ai dit on va embaucher cette personne parce que cette personne, je la connais. C'est Aline et moi qui avons reçu les gens. Moi, j'avais mon aspect gestionnaire sur la table, mais elle a vraiment travaillé sur tout cet aspect pédagogique, relationnel. On a une équipe... qui allient des gens de très grande expérience, qui ont plus de 20 ans de travail en crèche. On a, pour la plupart des personnes qu'on a recrutées, des gens qui viennent de grosses structures et qui sont venus dans cette micro-crèche parce qu'elles cherchaient un autre lien avec les enfants et un autre lien avec les familles. Et là, clairement, quand je disais tout à l'heure que la mayonnaise, elle a pris, c'est aussi ça qu'a fait que ça a pris. C'est qu'elles ont trouvé chez nous ce qu'elles espéraient. J'en suis très, très heureux et très fier. il y a une... une salariée qu'on a recrutée qui travaillait dans une grosse structure avant, qui a été reprise par un grand groupe qui figure dans le livre de M. Castaner, je ne sais pas le nom du groupe, et qui était un peu au bout du rouleau. Elle a candidaté chez nous, on l'a recrutée, elle fait quand même plus de routes tous les jours pour venir chez nous. Elle fait à peu près 20 minutes de route de plus pour venir chez nous. Donc ça aurait pu être un frein. Et au bout de quelques mois... Je l'ai croisé un jour quand elle partait et je lui dis alors comment ça se passe ? Et elle m'a dit j'ai pris la meilleure décision de ma vie en vous rejoignant et en venant travailler dans cette microcrèche. J'ai retrouvé tout ce que j'attendais et les valeurs pour lesquelles je me suis lancé dans ce métier. Je crois que finalement, c'est la plus belle des choses qu'on puisse entendre. On parlait de l'ordre national du mérite, mais c'est aussi une belle médaille d'avoir des gens qui vous disent « je suis heureux dans ce que je fais et j'ai ma place » . Je suis tout content aussi quand je descends à la microcrèche et que les salariés me disent « bonjour Franck » . Elles ne me tutoient pas, mais il y a un côté un peu… Ce n'est pas le patron. C'est Franck et puis les enfants m'appellent même Francky, donc je trouve ça assez rigolo. C'est aussi pour ça qu'on le fait. Quand tu parlais tout à l'heure, il y a des désagréments, mais il y a aussi des petits bonheurs. Et finalement, les petits bonheurs, c'est aussi tout simplement ça. Quelqu'un qui vous dit « j'ai fait le meilleur choix en vous rejoignant, même si je fais plus de routes tous les jours » .

  • Speaker #1

    Moi, ce qui ressort par rapport à ce que tu dis, c'est un peu à l'inverse des 20 minutes qu'elle fait en plus pour vous rejoindre, mais c'est le côté proximité finalement. Proximité de l'équipe envers les enfants parce qu'elles ont plus de temps à consacrer aussi avec les enfants. Proximité avec la direction. Tu n'es pas sur Paris et elles ne doivent pas t'envoyer un mail à chaque fois qu'elles ont quelque chose à te dire. Ça peut se faire en direct avec des réponses qui se font de manière instantanée, sans devoir demander à Pierre-Paul et Jacques avant d'avoir un retour. Proximité avec les familles aussi. On le voit souvent dans des grosses structures. où le côté transmission doit se faire obligatoirement que par des personnes diplômées. Il y a certains salariés qui sont auprès des enfants, mais qui peuvent se sentir frustrés aussi de ne pas avoir ce lien direct avec les familles. En général, dans une micro-crèche, ça ne se passe pas comme ça. Et donc, il y a vraiment ce côté proximité qui ressort, et on repart sur vraiment le cœur du métier et ce pourquoi on avait envie de travailler auprès des enfants.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. C'est exactement le cas, en fait. de la directrice de trois de ses collègues. Par contre, il y en a une cinquième qui, elle, est toute nouvelle dans le milieu. Elle a une carrière totalement autre chose et elle a décidé de réaliser son rêve. Et elle, elle vient d'assez loin. Pareil, elle a adhéré aux valeurs et c'est quelqu'un, quand on rentre dans le creche, elle respire la bonne humeur, donne le sourire tout de suite. Moi, je suis super content de ça. Il y en a une autre, elle habite à deux maisons à côté. Elle a travaillé en crèche il y a très longtemps. Elle était partie sur autre chose. Et en fait, elle a toujours regretté le fait de ne plus y travailler. Quand elle a vu le panneau de chantier comme quand on allait ouvrir une micro-crèche, elle s'est présentée en disant « voilà, j'habite au bout de la rue » . Et on l'a embauchée. Et en fait, c'est ça aussi. C'est-à-dire que je parlais tout à l'heure du décret, tout ça c'est bien gentil, mais il y a aussi beaucoup de feeling et beaucoup d'humain. Et je crois que c'est quand même un élément clé. En tout cas, dans ce que je fais moi au quotidien, dans tous mes projets, c'est quand même l'élément clé, c'est quand même l'humain. C'est ce qui ressort. Enfin, j'espère que c'est ce qui ressort. En tout cas, c'est comme ça que moi, je ressens les choses.

  • Speaker #1

    Oui. Ah, mais c'est... En tout cas, quand on voit les différents postes que tu occupes ou que tu as occupés, l'humain est au cœur de tout, de toute façon. Donc oui, c'est vraiment ce qui ressort. On arrive doucement à la fin de cet épisode. Tu as partagé beaucoup de conseils. Mais est-ce que tu n'en aurais pas un petit dernier à donner à une personne qui a envie de se lancer ? Moi, j'en vois tellement, pas encore des porteuses de projets, mais bien souvent des femmes qui ont cette envie, mais finalement qui ont peur, qui doutent encore. Est-ce que tu aurais un conseil à donner à ces personnes-là ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas ce qui fait qu'on ne franchit pas le cap. Parce que moi, je pense que j'ai ça en moi, même si j'ai mis très longtemps à l'attention d'avoir. 38 ans avant de devenir entrepreneur, je ne savais pas que j'avais cette fibre en moi. C'est peut-être ça le conseil. Le bon conseil, c'est peut-être ça. C'est que finalement, on ne sait pas forcément qu'on a la fibre entrepreneuriale en soi. On a des envies et parfois, il faut se laisser simplement porter par ces envies. On peut faire des erreurs dans la vie. Quand on est chef de projet, tu as été porteuse de projet de toi-même. Tu fais maintenant les choses de manière différente. Je ne dis pas que dans 10 ans, je ferai toujours la même chose, j'en sais rien. Mais parfois, on fait des choix et chaque choix qu'on fait nous amène à une nouvelle étape. Et puis parfois, on se sert tout simplement de cette étape précédente pour construire la suite. Moi, c'est comme ça que j'ai fonctionné. Donc j'ai envie de dire, si vous le sentez, si vous êtes motivé, évidemment, il y a des périodes de doute, il y a des périodes compliquées, mais vous arriverez toujours à vous relever. Il faut par contre bien s'entourer. bien s'accompagner. C'est pour ça qu'on a fait appel à toi sur la partie qu'on ne maîtrisait pas, même si maintenant je me sens tout à fait capable de mener le deuxième projet sans être accompagné parce que j'ai appris en étape 1. Mais de la même manière, je peux donner un autre conseil, il y a plusieurs fédérations qui existent, il y a la Fédésap, il y a la Fédération française des entreprises de crèche, il y a le Rémi pour les micro-crèches. Peut-être aussi se tourner vers ces structures-là pour ne pas être tout seul. Tu disais dans un de tes podcasts que j'ai écouté. écoutez, que tu avais contacté les gestionnaires de microcrèches des environs et que vous vous voyez peut-être une fois tous les trois mois, mais que vous pouviez partager vos peines, vos doutes, et qu'une a rencontré tel problème, et bien de fait, tu vas rencontrer le même. Et donc, si tu peux t'appuyer sur cette personne, qui généralement, quand on est dans le domaine de la petite enfance, on est bienveillant, donc on ne va pas dire, ah ben non, je ne veux pas te donner le tuyau. Donc voilà, moi je pense que c'est ça, il ne faut pas hésiter à suivre son instinct. Et puis on peut trébucher, l'essentiel c'est de se relever. Je ne sais pas si c'est le bon conseil. Si, moi ce que je...

  • Speaker #1

    C'est ce qui m'est venu. Non mais c'est bien, moi si je devais résumer, en fait c'est un peu s'écouter aussi. Oui. Parce que c'est facile de se dire « ah oui j'ai envie de faire ça » et puis de passer à autre chose et de rester dans le quotidien, de faire en sorte que oui, on a peur, bon ben ok. mais quand même poursuivre si c'est vraiment un projet auquel on croit et la peur elle est toujours plus ou moins là soit on continue d'avoir peur soit on l'affronte je suis d'accord avec toi et puis alors après il y a un autre élément c'est qu'une fois qu'on est dedans et

  • Speaker #0

    que t'as plus le temps de te poser ces questions c'est à dire que t'as le volant entre les mains et faut que tu passes les vitesses et t'as pas le temps de regarder dans le rétro donc de fait une fois que t'es lancé t'avances Tu n'as pas le choix et tu trouves les solutions. Tu trouves les solutions.

  • Speaker #1

    J'ai une super citation justement par rapport à ça et je l'ai notée sur mon cahier parce que des fois, quand je suis un peu en moment de doute, ça me fait du bien de revenir dessus. « Saute et le filet apparaîtra. » Les solutions, elles arriveront au moment où il faudra les trouver en fait et on ne pourra jamais tout anticiper.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Merci énormément, Franck. Tu sais, il est possible que j'ai quelques personnes qui ont quand même des questions à... à te poser peut-être à l'issue de cet épisode. Est-ce qu'il y aurait un moyen qu'elle puisse prendre contact directement avec toi ?

  • Speaker #0

    Oui, il n'y a pas de problème. On me trouve sur les réseaux sociaux, sur LinkedIn. Très facilement, je réponds, il n'y a pas de problème. Elle passe par toi et tu m'envoies un petit mail avec les contacts. Je suis toujours très preneur de ce genre de contacts. Parfois, je ne peux pas répondre dans la journée. prend un rendez-vous sous 10 jours. Je suis toujours très preneur. Et moi-même, on n'en a pas parlé, mais j'ai passé un diplôme accompagné par la FEDESAP chez Kedge Business School, un master spécialisé en management des structures et activités innovantes en santé. Et j'ai dû rendre une thèse professionnelle et j'ai dû rencontrer des dirigeants de très grands groupes pour rédiger ma thèse. Et j'ai notamment Guillaume Richard, le patron d'O2, Franck Nataf, le président de la FEDESAP. Et ils m'ont tous les deux, tous ceux qui ont accepté, ont accordé du temps en visio et autres, alors que je me disais qu'ils n'avaient pas le temps, que c'était des chefs de grandes boîtes et qu'ils n'auraient pas le temps. Et j'ai aussi gardé ça en mémoire, de me dire, il faut toujours, je ne suis pas du tout à leur niveau, il faut toujours rester disponible, parce qu'on apprend tous. On aide les gens à progresser, mais on progresse aussi soi-même en transmettant. C'est aussi pour ça que j'ai accepté de répondre à ton podcast.

  • Speaker #1

    Eh bien merci, merci encore. J'ai trouvé ça super super intéressant et je pense que ça va pouvoir inspirer un grand nombre d'auditeurs en tout cas. Merci. J'espère que tu as trouvé cet épisode aussi inspirant que moi. Si tu as aimé cet épisode, n'oublie pas de t'abonner au podcast Coulisses de Microcrèche, de laisser un avis 5 étoiles et de le partager avec ta communauté. Ça m'aide énormément à faire connaître le podcast et à aider plus de personnes comme toi. Rejoins-moi sur les réseaux sociaux pour encore plus de contenu et d'échanges. Tu peux me retrouver principalement sur Instagram sous le nom Créer sa microcrèche. N'hésite pas à visiter mon site internet créesamicrocrèche.fr pour des ressources exclusives et des articles complémentaires. Merci d'avoir écouté jusqu'au bout et à très vite pour un nouvel épisode.

Chapters

  • Introduction à la création de micro-crèches

    00:04

  • Rencontre avec Franck Dudt : parcours et motivations

    00:49

  • Les débuts de Franck dans le secteur des micro-crèches

    02:30

  • Les défis rencontrés lors de la création de la micro-crèche

    04:16

  • Conseils pratiques pour les futurs porteurs de projets

    09:01

  • Vision pour l'avenir et réflexions sur le secteur

    27:48

  • L'importance de la qualité d'accueil dans les micro-crèches

    45:35

Description

Êtes-vous prêt à découvrir les secrets derrière la création d'une micro-crèche qui fait la différence ?


Dans cet épisode de "Coulisses de Micro-crèche", j'ai le plaisir d'accueillir Franck Dudt, un entrepreneur passionné et maire engagé, qui nous dévoile son parcours inspirant dans le monde des structures d'accueil pour enfants.


Franck partage avec nous les motivations qui l'ont poussé à se lancer dans l'aventure de la micro-crèche, fort de son expérience dans le service à la personne et son implication dans les collectivités locales. Il n'hésite pas à aborder les obstacles qu'il a rencontrés, notamment les défis liés aux réglementations en matière de petite enfance et la quête de financements, des étapes cruciales pour réussir dans ce secteur en pleine évolution.


Au fil de notre conversation, il souligne l'importance de l'humain et de la qualité d'accueil dans les structures d'accueil pour enfants. Dans un monde où chaque détail compte, Franck nous rappelle que le bien-être des enfants doit être au cœur de nos préoccupations. Il nous livre également des conseils pratiques pour ceux qui envisagent de créer une micro-crèche, en insistant sur la nécessité de bien s'entourer et de se renseigner auprès des professionnels du secteur. Ces recommandations sont d'une importance capitale pour réussir dans ce domaine exigeant.


En outre, Franck évoque la reconnaissance qu'il a reçue en étant fait chevalier dans l'Ordre national du mérite, un témoignage de son engagement et de son dévouement envers sa communauté. Cela met en lumière l'importance du travail d'équipe et de l'engagement collectif dans la réussite de tout projet, notamment dans la création d'une micro-crèche.


Ne manquez pas cet épisode enrichissant qui vous plongera dans les coulisses de la micro-crèche, un univers où passion et professionnalisme se rencontrent. Que vous soyez un futur entrepreneur ou simplement curieux d'en savoir plus sur le fonctionnement des structures d'accueil pour enfants, cet échange avec Franck Dutte est fait pour vous ! Écoutez dès maintenant et laissez-vous inspirer par son parcours exceptionnel.


Vous pouvez retrouver Franck sur Linkedin : https://www.linkedin.com/in/franckdudt/


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Transcription

  • Speaker #0

    Tu rêves de créer ta propre microcrèche ou de donner un nouvel élan à ta structure ? Bienvenue sur Coulisses de Microcrèche, je suis Sophie. Chaque semaine, nous explorons ensemble l'univers passionnant des microcrèches. A travers mes conseils, l'actualité du secteur et des interviews inspirantes avec des professionnels de la petite enfance, découvre comment réussir dans ce domaine en pleine croissance et améliorer la qualité d'accueil. pour les enfants, les familles et ton équipe. Prépare-toi à recevoir des astuces pratiques, des stratégies éprouvées et des idées innovantes pour faire de ta micro-crèche un véritable succès. Alors installe-toi confortablement et plongeons dès maintenant dans l'épisode du jour. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Aujourd'hui j'ai le plaisir d'accueillir Franck Dutte qui est un homme aux multiples casquettes et à l'énergie communicative. Franck, c'est un entrepreneur dans le service à la personne depuis bientôt 6 ans, gestionnaire aussi d'une micro-crèche depuis bientôt 2 ans, et aussi maire de, attention, je vais réussir à le prononcer, j'y crois, au Sulzbach en Alsace depuis bientôt 10 ans. Ce que j'admire honnêtement chez toi, Franck, c'est vraiment ta capacité à pouvoir mener plusieurs projets de front. et toujours avec la même mission de mettre l'humain au cœur des structures d'accueil. Et d'ailleurs, cet engagement t'a valu une belle reconnaissance puisque tu as été fait chevalier dans l'Ordre national du mérite il y a quelques mois. C'est quand même une distinction assez rare et qui vient saluer ton parcours et ton action aussi pour l'intérêt général. Le but de cet épisode, c'est de pouvoir parler avec toi en tout cas de ce qui t'a poussé à créer une micro-crèche, des obstacles que tu as rencontrés. de la façon aussi dont tu vas t'organiser au quotidien avec tes différentes personnalités, de ta vision aussi, de la qualité d'accueil et surtout de l'importance de remettre l'humain au centre de chaque projet. Bien sûr, j'espère qu'on pourra partager aussi avec toi tes conseils précieux en tout cas pour les personnes qui hésitent encore à se lancer. Salut Franck et bienvenue sur cet épisode.

  • Speaker #2

    Salut Sophie, merci de m'accueillir. Très content. de pouvoir passer ce temps avec toi et de pouvoir répondre à tes questions. Et merci pour tout ce que tu as déjà dit.

  • Speaker #1

    Génial. Écoute, on va démarrer déjà dans le vif du sujet. Avant de te lancer dans l'univers, en tout cas, des micro-crèches, tu étais déjà investi, de toute façon, dans le service à la personne. Est-ce que déjà, tu peux nous présenter un petit peu qui tu es en plus ? Parce qu'il est possible que j'ai aussi oublié certaines informations importantes. Et puis déjà, de nous présenter ta société Merci Plus. et nous dire ensuite ce qui t'a poussé aussi à vouloir te lancer dans l'univers des micro-crèches.

  • Speaker #2

    Oui, alors en fait, moi je viens à la base plutôt du domaine des collectivités locales. J'ai travaillé comme directeur de cabinet, directeur général de services dans des communes. Donc j'ai toujours été attiré par la question de l'action publique. Je suis devenu maire entre-temps, effectivement, du village où j'habite. On a même créé une commune nouvelle, c'est-à-dire qu'on a fusionné deux villages en une. en une seule commune. Et j'ai été pendant un certain temps directeur général adjoint d'une très grosse association sur l'agglomération de Mulhouse qui faisait énormément de services, qui avait un service d'aide à domicile pour les personnes âgées, des unités Alzheimer, des centres de soins médicaux, des centres de soins infirmiers. Et on avait également trois micro-crèches. Le passage que j'ai eu là-bas n'a pas forcément été toujours hyper simple, mais ça m'a permis surtout de découvrir ce milieu. Et donc, j'ai décidé après ça de me lancer dans l'entrepreneuriat, de monter ma propre société. Donc, j'ai d'abord commencé à travailler en franchise avec la marque Merci Plus, que tu citais tout à l'heure. Et je suis sous contrat déjà avec eux maintenant depuis six ans. J'ai créé une agence, fait deux reprises de société. J'ai 70 salariés, 500 clients, on fait du ménage, on fait du jardinage. Et on a également une partie aide à domicile pour les seniors depuis peu. Ça aussi, ça a été beaucoup de temps. de travail et en fait le bâtiment dans lequel on est abritait une entreprise au rez-de-chaussée et je me suis toujours dit que le jour où elle partirait ça serait idéal pour y mettre une micro crèche puisque j'avais vu en tant que directeur général adjoint de la structure associative dans laquelle je travaillais tout le potentiel des micro crèches et c'est pour ça que je t'ai contacté quand les locaux se sont vidés pour m'aider à monter ce projet de première micro-crèche qui s'appelle les petits loups de la Ture dans la commune de Vieux-Tannes.

  • Speaker #1

    En Alsace, donc.

  • Speaker #2

    C'est exactement.

  • Speaker #1

    Est-ce que finalement, ce déclic, c'est deux déclics finalement ? C'est de rendre, d'avoir déjà pu... côtoyer le milieu de la micro crèche dans la grosse entreprise où tu où tu étais dg plus finalement le fait aussi de voir ce local potentiel juste en bas de chez toi qui était inoccupé ça c'est exactement ça en fait je pense que spontanément ne

  • Speaker #2

    serai jamais tourné moi même vers le secteur des micro crèches ou des crèches parce que je n'y connaissais rien je voilà il faut il faut quand même être très clair, très honnête. Autant le service à la personne... C'est quelque chose qui me parlait parce qu'en tant que maire, on s'y est confronté. Alors j'y suis confronté aussi en tant qu'élu par rapport aux difficultés que peuvent rencontrer les familles, mais sur le territoire où je suis élu, on avait une structure associative qui gérait des crèches parapubliques en quelque sorte, puisqu'elle était soutenue par la communauté de communes, et on n'avait pas d'acteur privé sur ce territoire-là. Donc de fait, ce n'était pas un domaine vers lequel je me serais tourné si je n'avais pas été directeur général adjoint. dans cette association et vu qu'effectivement il y avait énormément de demandes, tant en zone urbaine qu'en zone rurale, puisqu'en fait la structure en question, on avait trois micro-crèches, deux à Mulhouse, donc en ville, et une dans une petite commune qui s'appelle Vestalten, qui est dans le vignoble alsacien. Il n'y avait rien en fait, s'il n'y avait pas cette micro-crèche, il n'y avait que des assistantes maternelles pour répondre à la demande. Donc ça, je suis confronté déjà en tant que maire. Et quand ce local s'est libéré, j'avais déjà anticipé la chose, je me disais qu'il était adapté au sens de la configuration, il y avait un espace extérieur avec du gazon, c'était vitré, il n'y avait pas beaucoup de travaux à faire, il y avait des murs à casser, des choses, je pense qu'on en parlera plus après, des choses comme ça à faire, et aussi le fait que dans la commune en question de Vieux-Tannes, qui est quand même une commune d'à peu près 4000 à 5000 habitants, Il n'y avait pas de structure d'accueil pour la petite enfance. Il y avait dans les communes voisines, que sont Tannes et Cernay, il y a des structures associatives ou privées, mais dans la commune même, il n'y avait rien. Et donc quand je suis allé voir le maire, que je connaissais évidemment par ailleurs, puisqu'on se connaît généralement tous, il a été très content d'avoir un porteur de projet privé qui ne lui demandait pas d'argent, qui allait pouvoir répondre à une problématique de la part de ses habitants.

  • Speaker #1

    C'est vrai que maintenant, les mairies, de toute façon, elles ne créent plus de nouvelles structures. Donc, de toute façon, elles ne peuvent que faire appel aux structures privées pour pouvoir développer cet aspect-là qui est pourtant très important pour les habitants de leur commune. Donc, j'imagine que ta venue et ton projet, et aussi, je pense, ta casquette de maire, qui montre aussi un aspect différent de porteur de projet, on n'en voit pas tout le temps, à donner encore plus de temps. plus de crédibilité à ton projet aussi ?

  • Speaker #2

    Je pense effectivement que ça joue, mais après, quelqu'un qui veut se lancer là-dedans, évidemment, il n'a pas besoin d'être maire ou élu. Pour mon cas, c'est quand même évidemment quelque chose qui crédibilise la démarche. Ça ne veut pas dire que c'est plus facile, ça ne veut pas dire que toutes les portes s'ouvrent. Ça reste compliqué. Par exemple, je ne sais pas si tu te souviens du coup, quand on a mené ce projet ensemble, puisque tu m'as accompagné jusqu'à l'ouverture, on a quand même essuyé un certain nombre de plâtres, et notamment dans les relations avec la CAF, où effectivement, à un moment donné, dans une des réunions que j'avais avec eux, ils me chatouillaient quand même beaucoup sur l'aspect privé, parce qu'ils n'avaient pas forcément un regard très bienveillant sur le fait qu'on soit un acteur privé, et à un moment donné, j'ai repris ma casquette de mer, et je leur ai effectivement indiqué que les collectivités n'avaient plus les moyens. de répondre à cette demande sur le terrain et qu'ils devraient plutôt se réjouir de voir des acteurs privés qui ne leur demandent rien. Rien, au sens où ils payent quand même le complément de garde. Mais je veux dire, il n'y a pas eu de subvention pour mon projet, par exemple.

  • Speaker #1

    Justement, ça tombe bien que tu abordes un peu ce côté-là parce que créer une micro-crèche, c'est beaucoup plus que remplir un simple dossier d'agrément. C'est un parcours qui est semé d'étapes, de doutes. et de décisions importantes à prendre. J'aimerais bien qu'on puisse se remémorer, mais avec ta version à toi. Comment se sont passés du coup les premiers pas concrets sur « Ok, t'as côtoyé déjà l'univers des micro-crèches, donc ça te parle. T'as un local en bas de ton entreprise où tu vois un potentiel parce que voilà, à l'extérieur, la superficie qui semble correspondre, bon, des travaux à l'intérieur, mais ça, voilà, c'est pas ce qui t'a fait peur. » Entre ce moment-là, ou que ça reste encore un projet et la réalité. Comment ça s'est passé tout ça ?

  • Speaker #2

    Ça a mis beaucoup plus de temps que prévu, puisque l'entreprise était partie en cours d'année, on s'était donné quelques mois pour pouvoir ouvrir, et on a rencontré évidemment un certain nombre de difficultés que... Comme dit, quand on essuie les plates sur un premier projet, normalement on n'est pas censé reproduire les mêmes erreurs d'une certaine manière. Évidemment, il fallait vérifier l'aspect premier, c'est est-ce qu'il y avait le potentiel au niveau des familles et des enfants. De la même manière, sur la question des salariés, c'est une étape qui vient plus tard, mais c'est quand même une étape importante. Est-ce qu'il y a le vivier en ressources humaines ? pour pouvoir répondre également à la demande. Donc moi, ma première idée, ça a été effectivement de trouver quelqu'un qui puisse m'accompagner. Je n'avais jamais mené de tel projet. J'ai beau savoir faire des dossiers de subvention, faire des appels d'offres, des choses comme ça dans le cadre de mes autres fonctions, ça reste quand même quelque chose de très spécifique. Il y a des normes, des cahiers des charges en matière de microcrèche. Moi, c'est quelque chose que je ne connaissais pas. Donc c'est pour ça que j'ai effectivement fait des recherches sur Internet. Je suis tombé sur toi. qui m'a driveé quand même du début à la fin et on a pu mener ces différentes étapes. Après, le fait de trouver le local c'est bien, l'architecte, il faut trouver un architecte, alors j'ai pris un architecte qui avait déjà ouvert une micro-crèche et qui avait déjà fait une MAM, donc qui était quand même au courant des règles à respecter, des normes. puisque voilà il faut, si je me rappelle bien, 7 mètres carrés par enfant, or un certain nombre de locaux, il faut des pièces lumineuses, il faut un agencement qui tienne la route, la salle d'activité doit faire un certain nombre de mètres carrés, etc. Il faut un bureau, il faut que ce soit accessible.

  • Speaker #1

    Plus énorme ERP aussi ? C'est ce que j'allais dire,

  • Speaker #2

    il faut que ce soit accessible au public, donc ERP, PMR, accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. Et donc tout ça, il faut effectivement être accompagné. Donc l'accompagnement de ton côté, c'était sur la partie, ce que j'appelle un petit peu assistance à maîtrise d'ouvrage, pour monter les dossiers, faire les demandes, à qui on s'adresse, il faut aller voir la PMI, la PMI vient visiter le local avant même que les travaux aient commencé, pour donner un avis de base sur le projet, sur plan, on leur fournit des plans. Moi j'ai la chance d'avoir une PMI hyper réactive, et je tiens vraiment à les remercier et à les saluer parce que la PMI dans le coin est vraiment super efficace. Donc, ils sont venus sur place. Ils ont en trois jours pu me dire, OK, avis favorable sur plan et au vu du projet, mais on va suivre le dossier. Ensuite, il faut trouver l'archi, mettre en place les marchés, aller voir les banques, solliciter les financements. Donc, monter un business plan, c'est quand même un point hyper important. Sachant que moi je ne viens pas de ce domaine, donc il fallait une éducatrice de jeunes enfants qui allait diriger la crèche. Donc ça a été un petit peu la première mission. Là j'ai eu énormément de chance, parmi mes collègues maires, j'avais fait savoir ici ou là que peut-être j'avais des endroits où je prévoyais éventuellement dans un temps second de faire une micro crèche. Et donc j'ai un collègue maire qui m'a appelé en me disant écoute j'ai une habitante qui est venue me voir pour la même chose, peut-être que vous devriez vous rencontrer. Et donc, il se trouve que Aline, elle s'appelle Aline, le courant est tout de suite bien passé entre nous quand elle s'est présentée à moi pour me parler de son projet. Et on a conclu ensemble que plutôt que de mener un projet de son côté, alors que moi, j'avais des besoins à un quart d'heure de route entre les deux sites, elle a dit « je vous aide à lancer la première à condition qu'ensuite, on en fasse une dans la commune où j'habite ensemble » . Et c'est comme ça que j'ai pu trouver la… personne ressource et c'est vraiment là je le dis à ceux qui qui nous écoutent et qui ne sont pas du domaine il faut vraiment trouver la bonne éducatrice de jeunes enfants avec qui le courant va passer qui va être en phase avec vous parce que au quotidien c'est elle qui va gérer les équipes les plannings les inscriptions voilà moi je suis en surplomb je fais des arbitrages mais au quotidien c'est qui est qui est là, même si je descends régulièrement la voir, on fait des réunions, etc. Mais au quotidien, ce n'est pas moi. Et donc, j'ai eu la chance de trouver Aline, qui a mené ce projet tout en travaillant encore à côté, dans une autre structure. On a pu suivre tout le chantier, heureusement, elle est arrivée très tôt dans le chantier, donc elle a pu faire un certain nombre de remarques qui lui tenaient à cœur. Je donne un exemple très clair, elle voulait impérativement qu'on fasse les repas sur place. Alors que le projet qu'on avait monté ensemble, avec toi, c'était de se faire livrer en liaison froide ou en liaison chaude, ce n'était pas encore arbitré à ce moment-là, les repas. De la même manière que la PMI va regarder par où rentre le livreur, et que la porte de la cuisine ne soit pas trop éloignée de l'entrée du livreur. Tout ça sont des éléments qui sont pris en compte. Donc on a modifié le projet suffisamment tôt pour faire en sorte que ce soit une cuisine où on allait faire de la préparation de repas. Ça lui tenait à cœur, donc ça rentre aussi dans l'aspect qualité. Moi, j'ai trouvé ça vraiment bien d'avoir quelqu'un de motivé là-dessus. Ça suppose derrière qu'il faille gérer des courses aujourd'hui, au quotidien. Ça suppose qu'il a fallu former l'équipe HACCP, je crois que ça s'appelle. Pour la marche en avant, ne pas mélanger. la nourriture avec la préparation, etc. Ou le sale quand ça revient après que les enfants aient mangé. Donc tout ça, la cuisine a dû être configurée de la sorte. Mais derrière, je trouve qu'en termes de qualité, on apporte quelque chose de vraiment mieux à nos familles. Et c'est un vrai argument commercial quand on reçoit une famille et qu'elle a la possibilité d'aller dans une crèche voisine où les repas sont livrés, où ici, chez nous, c'est préparé sur place. On a le menu à la semaine, comme partout, mais je vais dire, voilà. Moi, j'aime bien, j'y suis descendu tout à l'heure à midi, ça sent bon. Ça sent la préparation sur place.

  • Speaker #1

    Oui, et puis ça remet bien la crèche comme une deuxième maison, finalement. Oui. Oui, il y a les moments où on va préparer le repas aussi, tout comme à la maison, finalement. Dans ce projet-là, est-ce qu'il y a quelque chose qui t'a le plus surpris, bousculé ? Tu sais, quelque chose que tu ne...

  • Speaker #2

    qui attendait pas en fait qui nous on a rencontré un problème qui nous a fait perdre quasiment un an sur le projet on est dans une commune qui est classé en zone 3 radon et le radon c'est pas présent partout c'est un gaz dit radioactif c'est un gaz radioactif ce gaz il peut sortir du sol ça n'a aucune odeur ça n'est pas dangereux si vous restez dix minutes dedans mais si vous êtes exposé au quotidiennement peut-être que très longtemps plus tard ça peut provoquer des cancers Le bâtiment dans lequel on est est en credit buy et donc j'ai un... crédit bailleur dessus et ce crédit bailleur a exigé, alors même que l'Agence régionale de santé, puisque la PMI quand elle émet un avis favorable, elle transmet le dossier à l'Agence régionale de santé qui émet aussi un avis. L'Agence régionale de santé avait émis un avis favorable malgré qu'on soit en zone 3 radons. Donc moi je n'ai pas compris. Les bailleurs me demandent de faire faire des analyses et de vérifier que le taux de radon dans les pièces où étaient les enfants, n'allait pas poser problème. Évidemment, on l'a fait, puisque c'était non seulement une demande, mais qu'en plus, il y a la question des familles et des enfants derrière, donc c'est quand même quelque chose de très important. Sauf que l'étude pour le radon, ça ne se fait qu'en période dite de chauffe, c'est-à-dire entre septembre et mars. Et au moment où on a eu cette info, on était au printemps. Donc on a déjà dû attendre plusieurs mois pour venir poser les capteurs. Et une fois que ces capteurs, je crois qu'ils doivent rester de tête deux mois ou trois mois en place, et après il y a un délai d'à peu près un mois pour les analyses. Et donc vous devez passer par un organisme agréé, type APAV, DECRA, je ne vais pas tous les citer, mais c'est ces organismes-là, et ils vous rendront un rapport. Donc le rapport était, enfin il n'y avait pas de problème par rapport au radon, mais on a perdu.

  • Speaker #1

    Parce que 6 mois, non, à peu près ?

  • Speaker #2

    6 mois, ce qui nous a fait perdre au final, au final c'était quasiment, on a ouvert 12 mois plus tard. Parce qu'avec les aléas du chantier, etc. Donc ça, c'est quelque chose, évidemment, je ne le savais pas et je le saurais pour tout projet futur dans une commune où la première des choses que j'irais vérifier, c'est est-ce qu'il y a du radon ou pas. Alors c'est souvent, je vais peut-être rassurer un petit peu tout le monde, c'est souvent dans les zones de montagne. C'est lié à, je crois que c'est le granit qui amène ça. Mais je crois qu'en Bretagne... Il y en a pas mal aussi, mais je ne suis pas un spécialiste.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, mais en général, moi, c'est vrai que ce que je conseille maintenant à tout porteur de projet qui trouve un local qui l'intéresse, avant même d'imaginer quoi que ce soit, mais si en tout cas, il imagine un potentiel avec ce local-là, avant même de prendre rendez-vous avec la PMI, c'est de filer au service urbanisme de la mairie pour savoir si en fait, le cadastre de ce local... peut devenir une micro-crèche.

  • Speaker #2

    C'est ce que j'allais dire. En tant qu'élu, c'est plutôt la casquette d'élu qui va parler, mais j'aurais tendance à conseiller, vérifier qu'il n'y ait pas de PPRI, donc c'est justement le plan de protection au risque d'inondation. La commune dans laquelle on est, il y a une usine Céveso. Là aussi, on a eu un certain nombre de points, mais qui n'ont pas... posé problème en tant que tel, mais ils étaient à prendre en compte par l'architecte parce qu'il faut une pièce où les enfants puissent être confinés en cas d'alerte, ce genre de choses. Tout ça, c'est des choses qu'on peut prendre en compte. Mais effectivement, le vrai bon conseil, c'est celui-là, c'est de dire aller au service urbanisme et demander, avant même de faire quoi que ce soit, si c'est possible, parce que on va peut-être vous dire, l'autre point, les bâtiments de France, moi, je n'ai pas été embêté non plus, mais dans la commune, il y a une église classée. Là aussi, ça peut être un frein en fonction de ce que vous voulez faire. Si vous voulez construire une micro-crèche à toit plat dans une zone de bâtiment de France, vous ne pourrez pas. Par exemple, quand c'est de la rénovation, c'est plus simple, mais quand c'est de la construction, ça peut poser problème.

  • Speaker #1

    C'est ça, et puis même si la PMI valide le projet, il y a des points un peu cachés qu'il est primordial de faire valider en amont.

  • Speaker #2

    Je rajoute, depuis le 1er janvier de cette année, L'avis conforme du maire ou de l'autorité organisatrice, puisque chez nous en Alsace, c'est souvent les communautés de communes qui ont la compétence à la place des mairies. Donc soit le maire, soit la communauté de communes, en fonction de qui a la compétence. Avant d'avancer sur le projet, il faut déjà s'assurer qu'ils sont bien d'accord de vous accueillir, puisque maintenant, ils peuvent mettre un veto préalable et ce n'est pas la peine de perdre du temps. Moi, je sais que je citerai... pas de commune mais la pmi nous a déjà dit que dans une agglomération du secteur il n'y aura plus de micro crèche qui pourront s'ouvrir parce qu'ils savent que le président de la comcom est hostile au projet privé de micro crèche et qu'il délit qui mettra un avis défavorable systématique quoi et là au moins une fois qu'on a l'info en amont on

  • Speaker #1

    visera une autre une autre commune finalement ce projet là combien de temps en fait il a pris pour devenir concret

  • Speaker #2

    On a mis un an et demi jusqu'à ce qu'on ouvre. Une fois que le chantier était en cours, on a pu avancer sur la question des recrutements, anticiper les recrutements. On a suivi aussi tes conseils sur le fait qu'on n'allait pas recruter tout le monde tout de suite. J'ai eu énormément de chance, puisque à partir du moment où on a commencé à exposer sur les réseaux sociaux, on a utilisé les réseaux sociaux au départ pour annoncer le projet, faire du teasing. même au niveau marketing et ben en fait on a commencé à avoir des candidatures qui arrivaient spontanément quand on a mis les annonces je crois que je me suis arrêté à 45 cv pour cinq places et qu'à un moment donné j'ai stoppé j'ai stoppé les annonces parce qu'on avait on avait trop de cv alors des cv essentiellement de cap petite enfance là aussi je pense qu'on en parlera mais avec le fameux décret du mois d'avril 2025 Il y a aussi des choses à prendre en compte par rapport à ça. Donc, on a pu recruter et là, j'ai fait une erreur. Je n'ai pas écouté Aline qui me disait « commencez à faire des préinscriptions, lancez un site internet, faites de la pub là-dessus » . Et moi, j'avais peur d'un point, qu'on ne respecte pas la date d'ouverture. En fait, on a commencé à communiquer sur la date d'ouverture seulement deux mois avant, quand j'étais sûr que les travaux allaient se terminer, parce qu'en fait, j'avais peur. entre guillemets, de mentir aux familles et de leur dire ça va ouvrir à telle date et que je dois repousser. Et là, j'ai fait une erreur. On aurait mieux fait de s'y prendre plus tôt, d'avoir plus d'inscriptions et de blinder l'affaire en disant on peut éventuellement décaler de 15 jours ou de trois semaines l'ouverture. Ce qui fait qu'on a démarré vraiment avec très peu d'enfants et qu'on a eu un départ un peu poussif. Donc ça aussi, c'est un conseil que je peux donner aux porteurs de projet, communiquer quand même 4-5 mois avant. sur l'ouverture pour pouvoir démarrer un petit peu plus fort votre taux d'occupation.

  • Speaker #1

    Je te rejoins moi aussi sur le fait d'avoir peur. Moi, c'est vrai qu'honnêtement, dans mes structures, j'ai toujours attendu le fait d'être sûre de ma date d'ouverture. Trop peur de communiquer une date qui finalement ne soit pas maintenue jusqu'au bout, que l'engagement finalement des familles soit décalé. et mettre en galère certaines certaines personnes qui n'ont pas maintenu les dates et c'est vrai que de mon côté aussi j'ai toujours eu l'habitude de faire un démarrage lent d'y aller doucement au début que la structure se remplisse petit à petit il y a des avantages et des inconvénients aux deux côtés finalement bien évidemment il y a le côté financier, on ne va pas se le cacher, et l'autre côté à commencer doucement, ça permet aussi dans une première structure, en tout cas, moi c'est mon ressenti, à pouvoir prendre le temps de comprendre les équipes, de les connaître, de mettre en place les protocoles, d'échanger avec elles. Et tu vois, quand tu parlais tout à l'heure de bien choisir sa référente technique, d'avoir en fait ce côté confiance aussi qui arrive, parce que tu peux passer du temps au début, parce qu'il n'y a pas beaucoup d'enfants. à pouvoir échanger aussi avec ton équipe, à les écouter, à mettre en place des valeurs communes, en tout cas. Voilà, donc, tu as un peu des deux côtés, finalement.

  • Speaker #2

    Je suis d'accord avec toi. C'est finalement, effectivement, comme ça que ça s'est passé, c'est que ça a pris du temps. Mais après, tout dépend, en fait, de la capacité financière des uns et des autres, puisque, en l'occurrence, quand tu te retrouves comme ça pendant plusieurs mois avec un... taux d'occupation plus bas que ce que tu avais prévu au business plan, c'est quand même un peu compliqué. Alors maintenant, les choses sont rentrées dans l'ordre. Il y a eu une vague très importante en début d'année. Et donc là, on arrive à un taux d'occupation tout à fait conforme à ce qui était prévu. Finalement, sur 12 mois, on va être bon au niveau de l'occupation, mais on a eu un démarrage un peu plus poussif. Ça nous a aussi… Alors, ça s'est finalement bien passé, mais en fait on avait des... candidats de salariés qui étaient en poste dans d'autres jobs et qui attendaient de nous rejoindre et il y en a une qui a failli ne pas venir parce que ça a été trop long parce que du coup comme on n'atteignait pas les taux d'occupation souhaité ben on n'arrêtait pas de retarder la date ça aussi c'est à prendre en compte quand vous avez des gens sur lesquels vous pouvez compter voilà c'est réglé L'a et toute l'équipe Il y a une super mayonnaise qui a pris entre elles et vraiment, elles travaillent super bien. Elles s'entendent très bien entre elles et avec les familles, donc ça, c'est positif. Mais ça aurait pu nous jouer quelques tours. Je profite aussi pour dire qu'on a vraiment mis le paquet en termes de marketing. On a mis en place un site Internet et puis après, on a utilisé Google Ads. et on a quand même vraiment mis le paquet en début d'année pour sur ce budget en budget de communication pour pouvoir avoir les inscriptions nécessaires pour être plein là au printemps quoi ça a bien fonctionné du coup j'ai jamais testé moi la pub la pub sur les places en crèche tout à fait moi ça a très très bien marché c'est assez simple après on peut faire appel à des sociétés qui vous qui font le boulot pour vous moi j'ai tout fait ça moi même parce que je vois là j'ai pas trouvé ça très compliqué C'est une affaire de combien on met sur la table. Je mettais à peu près 150 euros par mois au plus fort pour drainer du trafic sur le site et avoir des préinscriptions. Mais les faits étaient immédiats.

  • Speaker #1

    C'est génial que tu puisses partager comme ça des vraies infos hyper factuelles aussi auprès des porteurs de projets. Là, aujourd'hui, ta micro-crèche, elle est bien implantée puisque ça fait presque deux ans maintenant qu'elle est ouverte. est-ce que Tu as une vision, un peu, si on parle sur du moyen-long terme, pour l'avenir de ta structure ou même du secteur, plus largement dans l'univers des micro-crèches ? Comment tu vois la suite ?

  • Speaker #2

    Nous, on a un second projet qui commence à émerger dans la fameuse commune qu'on avait repérée et à laquelle Aline tenait beaucoup. On a été informé qu'un autre porteur de projet s'intéressait à cette zone-là. Donc on a dû accélérer les choses. Il faut avoir les reins solides financièrement, pour pouvoir ouvrir une deuxième aussi rapidement. Mais en même temps, c'est des choix stratégiques. C'est-à-dire qu'à un moment donné, tu ne peux pas avoir deux micro-crèches. Il y a des communes où c'est supportable, il y a des communes où ça ne l'est pas. Donc là, en l'occurrence, ce n'était pas possible.

  • Speaker #0

    Donc, on a pu aller relativement vite sur ce sujet-là. Après, sur le secteur plus général, effectivement, moi, je m'interroge quand même beaucoup sur cette histoire de décret. Je ne sais pas si tu as prévu de faire un podcast sur le sujet, mais je pense que ce serait intéressant de pouvoir répondre aux interrogations des gestionnaires et des référents techniques. Parce que là, par exemple, nous, c'est des questions très pratico-pratiques. Là, on est en train, du coup, de recruter une candidate en apprentissage pour être... auxiliaire de puriculture, pour être dans les clous au moment de la mise en application en septembre 2026, puisque hormis la référente technique qui est éducatrice de jeunes enfants, on n'a que des CAP. Là-dessus, j'ai vraiment du mal à comprendre l'État, dans le sens où ils passent leur temps dans les médias à dire qu'il faut arrêter l'inflation des normes. Il y a eu des scandales à l'échelle nationale avec des grands groupes de crèches, mais je n'ai pas entendu de problème avec des micro-crèches. de fait ça va venir maintenant compliquer un certain nombre de projets. Autant des CAP, j'en ai eu plein des candidatures, autant des AP ou des infirmières péricultrices, je n'en ai pas eu à l'appel. Donc, comme en plus le montant est capé à 10 euros de l'heure maximum, à un moment donné, ça va quand même devenir un peu tendu au point de vue financier et j'ai vraiment du mal à comprendre. Moi, j'ai interpellé les députés, les sénateurs, j'ai la chance de connaître beaucoup de monde. ce domaine-là, ça n'a pas fait bouger d'un iota la ministre, elle a dû signer ce décret. Donc, voilà, moi, on a un deuxième projet qui est lancé, j'aimerais bien quand même que l'État entende tout ça et prenne en compte ces aspects-là.

  • Speaker #1

    Et pourtant, je te rejoins complètement, l'État est pourtant au courant de ça, est au courant qu'en l'État, justement, ce décret-là est difficilement applicable puisque... des éducatrices de jeunes enfants, des auxiliaires de puériculture, donc des personnes qui, par rapport à ce décret, sont jugées comme étant des diplômés, il n'y en a pas, finalement. Il y a une énorme pénurie au niveau national de ces diplômes-là. Vouloir rajouter ces candidats dans une micro-crèche, si on met de côté l'aspect financier, de toute façon, on n'en trouve pas. Pour l'instant, ce décret-là, J'ai l'impression qu'ils l'ont sorti, mais c'est encore trop tôt finalement pour qu'il soit mis en application. On l'a vu sur le décret de toute façon, où il est noté que des arrêtés vont venir le compléter. Il y a plein d'éléments qui restent quand même avec des gros points d'interrogation. Donc, est-ce que des choses vont être revues en prenant en compte, parce qu'ils sont quand même au courant de la pénurie en tout cas de certains diplômes, Est-ce que des choses vont être modifiées dans ces arrêtés pour rendre... le décret plus possible à mettre en place. On verra. Il y a encore plein de points d'interrogation finalement. Il est sorti à la va-vite et laisse en suspens en tout cas plein de questions parce que là, l'État n'est pas complet en fait.

  • Speaker #0

    C'est clair. Après, de la même manière, on peut s'interroger pourquoi la référente technique qui pouvait consacrer un tiers de son temps doit passer à 50%. Je veux dire, si elle a besoin de 50%, oui. mais si elle doit rester au bureau pour le plaisir de rester au bureau et de ne pas pouvoir être avec les équipes sur le terrain, avec les enfants dans les groupes, moi j'ai un peu de mal à saisir ça. Nous, on a fait un choix d'avoir une… Déjà, on avait accordé plus d'heures à la référente technique que le minimum. Le fait de faire les repas sur place fait qu'on est en… À un certain moment, notamment lors de la préparation du repas, on est en surnombre des taux d'encadrement. Donc on avait une qualité d'accueil. Et je pense que l'immense majorité des micro-crèches est plutôt sur cette logique-là, d'être plutôt sur quelque chose de quali et d'être sur des niveaux d'encadrement supérieurs aux simples règles édictées de base. Moi, j'ai un peu l'impression que c'est une course à l'échalote et un message politique qui est passé par rapport à la crise des grands groupes. Je pense qu'on se trompe de cible.

  • Speaker #1

    Tout à fait d'accord avec toi. ils ont voulu... Tout mettre, tout miser sur le secteur de la petite enfance de manière bien générale, en mélangeant aussi bien les grands groupes avec leur propre vision, que les petits groupes dont les gestionnaires de micro-crèches, de petites micro-crèches on va dire, des gestionnaires qui ont ce côté-là à créer quelques micro-crèches, peut-être même juste une, avec donc une vision ultra... familiales, on peut même dire, avec une envie de mettre la qualité en avant énorme et effectivement qui ont du mal en fait à comprendre le sens de tout ça. C'est vrai que la référente technique qui ne s'appellera plus référente technique, qui devient directrice, avec un temps de référence technique plus important. Alors attention, je tiens à préciser quand même que c'est pas spécialement que du temps de bureau. Elle peut rester auprès des enfants, elle peut Elle peut être dans l'observation des enfants, elle peut être dans l'observation des équipes, mais là où le problème, c'est qu'elle ne fait plus partie finalement de l'encadrement. Donc, elle ne compte plus finalement dans ce taux d'encadrement. Elle est là en plus uniquement pour ça. Et c'est vrai que c'est problématique puisque dans des crèches où l'on a un nombre d'enfants restreint, d'énormes charges du personnel, on a du mal à voir si c'est dans une optique en tout cas d'augmenter la qualité d'accueil. Est-ce qu'il n'y aurait pas finalement d'autres moyens de pouvoir mettre en place de la qualité d'accueil que passer par plus de temps de direction auprès de la nouvelle directrice ? J'ai du mal à voir tout le sens derrière ce décret, mais à voir en tout cas les prochains arrêtés pour pouvoir avoir une vision plus complète en tout cas de tout ça. Là en l'état, il y a plein de... Ça ne sera pas possible en tout cas de l'appliquer, il sera inapplicable.

  • Speaker #0

    Après, on dérive. Mais souvent, j'ai pu constater, là c'est de nouveau l'élu qui parle, mais des choses sont annoncées, des dates sont fixées, puis arrivé un mois avant l'échéance, ils te le prolongent de 12 mois, de 18 mois, parce qu'ils se rendent bien compte que c'est inapplicable. Je ne parle pas dans le domaine de la petite enfance, puisque je n'ai pas suffisamment de recul, mais dans énormément d'autres domaines. Et là, vraiment, au niveau des collectivités, on est barre d'énormes de tous les côtés. Très souvent, ils reculent. Arrivé à la date, aujourd'hui, ils reculent parce qu'ils voient que ce n'est pas applicable. Est-ce qu'ils le feront là ?

  • Speaker #1

    L'avenir nous le dira. J'aimerais parler par rapport à toutes tes expériences, Franck, aussi, le fait que derrière chaque projet, il y a des moments de joie, des moments de galère et des moments de bascule. et du coup Bon alors pour ceux qui écouteront le podcast, on ne le voit pas mais quand je vois ton petit tableau derrière toi, tu sais avec l'iceberg et avec tout ce qu'il y a dessous, justement c'est encore plus parlant. Tu sais quand on est porteur de projet, on travaille que le dessous et puis finalement au bout d'un moment, on commence à voir le dessus une fois que la crèche arrive et les personnes ne voient souvent que ça, mais ne voient pas tout ce qu'il y a eu derrière. De manière générale, pour parler de ton parcours, est-ce qu'il y a une réussite ou même à l'inverse, un moment difficile qui t'a marqué plus que les autres ?

  • Speaker #0

    Dans les deux cas, j'ai des exemples. Évidemment, la période Covid, ce n'était pas dans le domaine de la petite enfance, mais la période Covid a été très compliquée parce que je venais de me lancer un an avant. Monter ma boîte et donc se retrouver avec les confinements et toutes les incertitudes alors qu'on était en plein lancement, ça a été assez dur à vivre. De la même manière, de devoir remettre les équipes au travail, ça a été aussi très compliqué parce que les gens avaient peur, ils avaient passé beaucoup de temps à la maison à être payés. Voilà, donc tout ça, ça a été des périodes un peu compliquées. Mais évidemment, quand on a des réussites... Au départ, ça aussi, quand on monte une boîte et qu'on part de rien, et qu'on arrive quelques années après avec 70 salariés, 500 clients, même si je reste un tout petit acteur dans mon département de ce domaine-là, je suis quand même fier de moi. De la même manière, on va inaugurer la micro-crèche officiellement samedi. Je vais avoir le maire, je vais avoir des élus d'un petit peu partout, les familles, les salariés, je vais pouvoir remercier les salariés pour tout le travail qu'ils ont mené depuis. l'ouverture c'est aussi l'occasion de saluer tout ça ça ça va être un très très beau moment qui fait que les petits désagréments ou les gros désagréments qu'on a pu rencontrer qui de temps en temps font qu'on a peut-être envie de jeter l'éponge ça arrive ça arrive à tout le monde de se dire voilà maintenant mais pourquoi je fais tout ça pour tous ces ennuis mais bon le lendemain matin on se lève et puis on repart de l'avant voilà moi je moi je fonctionne comme ça Je ne regarde jamais derrière, je regarde toujours devant. J'ai toujours des projets et de temps en temps, il y en a qui n'aboutissent pas. C'est aussi le principe d'un... d'un entrepreneur et d'un porteur de projet, c'est que de temps en temps, ça n'aboutit pas. Il faut tout de suite passer au suivant. Il faut toujours en avoir l'un ou l'autre dans les cartons. Ma femme, ça l'énerve un peu parce que généralement, je mène deux ou trois projets en même temps. Il y en a toujours un ou l'autre qui ne va pas marcher. Ce n'est pas grave, on fera le reste. Moi, je fonctionne comme ça. Je ne sais pas si ça répond à ta question.

  • Speaker #1

    Oui, c'est trop bien. J'adore. J'aimerais qu'on prenne quand même un petit instant pour... pour parler quand même de cette belle reconnaissance que tu as reçue récemment. Donc tu as été fait chevalier dans l'ordre national du mérite, ce qui est loin d'être anodin. Pour celles qui nous écoutent et qui ne connaissent pas bien cette distinction, tu me dis si je me trompe, mais en tout cas j'ai fait mes petites recherches. J'ai noté que c'était un ordre honorifique qui a été créé par le général de Gaulle dans les années 60, qui récompense en fait des personnes qui ont rendu des services remarquables à la société. que ce soit dans le civil ou même dans le domaine militaire. Il faut souvent au moins dix ans d'engagement significatif pour y prétendre. Et la nomination, elle se fait par proposition officielle qui est validée ensuite par le décret du président de la République. Et donc toi, Franck, tu as reçu cette distinction il n'y a pas si longtemps que ça, c'était il y a quelques mois. Déjà, félicitations. Comment tu as vécu cette nomination ?

  • Speaker #0

    Je ne l'ai pas encore reçue officiellement, on va me la remettre en juin, puisqu'en fait... Il faut qu'il y ait une cérémonie officielle avec un parrain qui est déjà au moins du même grade, qui remette la distinction. Donc moi, ça sera fait dans deux mois. En fait, sur le moment, c'est quand même un grand moment personnel. Et moi, en fait, ce que je veux, c'est associer toutes les personnes qui ont contribué. Parce qu'en fait, c'est moi qui suis honoré. Je suis évidemment fier. Mais derrière, il y a toutes les équipes. parce qu'en fait, il faut des raisons. Sur l'arrêté en question, il est stipulé chef d'entreprise au pluriel, maire et vice-président d'un syndicat d'énergie. Donc, il se trouve que chef d'entreprise, je suis chef de plusieurs entreprises. Donc, c'est a priori le premier point qui a été pris en compte. Maire, ça fait maintenant une dizaine d'années, mais sans compter effectivement les engagements. qui ont été précédemment les miens en tant que directeur général d'une commune, directeur de cabinet et vice-président d'un syndicat d'énergie, ça fait là aussi depuis le début de ce mandat. Donc tout ça, c'est tout ça qui est pris en compte, mais sans dans ma commune mes adjoints, les secrétaires de mairie, sans dans l'entreprise mes collaborateurs au quotidien, les salariés qui... vont tous les jours faire le ménage ou aider des personnes âgées ou les jardiniers qui vont tondre les pelouses chez nos clients sans Aline la directrice de la micro crèche et ses quatre collègues qui s'occupent des enfants et répondent aux besoins des familles tous les jours sans tout ça ben je fais rien voilà je fais rien tout seul donc c'est grâce à toutes ces personnes qui me suivent et qui acceptent de s'engager dans dans les projets que je mène que je peux effectivement être honoré. Donc, c'est aussi ce message-là que j'entends passer le jour où on va me remettre officiellement la distinction. C'est que c'est un engagement de plein de personnes. Évidemment, ma femme, mes enfants, qui doivent supporter mes absences, mes idées tous les quatre matins. Tiens, on pourrait faire ça. Si on se lançait là-dedans, voilà, j'ai de la chance. Ma femme, elle est carrément venue travailler avec moi depuis deux ans, comme ça au moins, elle m'a sous le coude en permanence et elle peut me briver. D'ailleurs souvent, elle plaisante en disant que c'est elle qui aurait dû avoir la médaille et pas moi, mais elle n'a pas tort. Donc oui, c'est toujours un moment très important dans une vie. J'ai la chance d'avoir encore mes deux parents. là aussi c'est quand j'ai appelé ma mère et quand j'ai appelé mon père pour leur dire que je venais d'être informé que mon nom figurait au journal officiel c'est quand même quelque chose qui prend au trip c'est énorme ce

  • Speaker #1

    que j'ai regardé aussi quand j'ai fait mes recherches j'ai vu que en fait c'était pas toi qui l'as demandé alors en fait pour répondre pour expliquer un petit peu la chose Merci.

  • Speaker #0

    L'ordre national du mérite, c'est le deuxième ordre en dessous de la Légion d'honneur. Il est rattaché à la grande chancellerie de la Légion d'honneur, et donc en fait, c'est pas la personne qui la demande. Moi, il se trouve que c'est une sénatrice du département qui m'a demandé si... j'acceptais qu'elle fasse la demande pour moi. A peu près un an avant, je n'avais rien contre, j'étais plutôt honoré déjà qu'elle me propose, mais on n'est évidemment pas certain d'être retenu. Donc il a fallu que je lui transmette un CV. Elle a fait une lettre au Premier ministre, puisqu'en l'occurrence j'ai été nommé sur le quota du Premier ministre. Chaque ministère dispose a priori, si j'ai bien compris, parce que je n'ai pas forcément toutes les explications derrière, mais chaque ministère dispose d'un quota. Le Premier ministre aussi est le Président de la République. Et donc, entre temps, il y a eu quand même trois premiers ministres, entre le moment où elle a envoyé le courrier et le moment où j'ai été nommé. Donc, c'est que ça a quand même suivi son cours. Je ne sais pas exactement comment ça se passe derrière. On m'a dit aussi que même si un ministre le propose, la Grande Chancellerie élimine quand même à peu près un quart des noms. Donc, on me dit, je ne sais pas du tout comment ça se passe derrière. et puis un jour le décret Je crois qu'il y a deux décrets par an, je crois qu'il y en a un le 14 juillet et un le 1er janvier. Et donc le décret paraît, et puis la presse s'empare du truc et dit, voilà, le journal local qui a dit, voilà, la liste des Alsaciens nommés cette année dans l'ordre national du mérite ou l'ordre de la Légion d'honneur, et j'ai découvert...

  • Speaker #1

    Dans le journal ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai quelqu'un qui m'a prévenu le matin, le matin même, très tôt, qui m'a envoyé un message, c'est quelqu'un qui regarde le journal officiel régulièrement. et qui m'a dit j'espère être le premier à te féliciter et je lui ai répondu mais tu me félicites pourquoi ? et il m'a répondu parce que tu as obtenu l'ordre national du mérite voilà donc je n'étais pas informé au préalable la lettre est arrivée trois semaines après c'est bien de comprendre un peu comment c'est arrivé donc une belle surprise en tout cas et

  • Speaker #1

    justement ce qui revient très souvent dans ton discours et tu l'as encore montré c'est aussi cette attention à à lui-même, derrière le chef d'entreprise, il y a tout un tas de personnes aussi qui travaillent, que ce soit dans ta micro-crèche, mais dans la commune ou dans ce que tu entreprends. Et j'aimerais qu'on parle un peu de la qualité, en fait. Pour toi, justement, qu'est-ce que c'est un accueil de qualité dans une micro-crèche ? Qu'est-ce que tu mets en place aussi pour l'assurer avec ton équipe ?

  • Speaker #0

    Déjà, je laisse une grande autonomie à la directrice parce que j'ai senti tout de suite que c'était son. point fort à elle cette demande de qualité elle a travaillé dans des grosses structures elle a travaillé dans des microcrèches également et elle sait ce qu'elle ne veut plus voilà et ça elle l'a fixé dès le départ alors comme je te disais tout à l'heure moi j'aime que les gens me suivent dans mes projets mais je veux dire après chacun doit être à sa place et c'est pas mon rôle à moi de gestionnaire. n'étant pas un professionnel de la petite enfance, de fixer ce cadre-là. Donc, c'est elle qui l'a fixé. Tu nous avais proposé un projet de règlement de fonctionnement et on a souhaité qu'elle y mette sa patte. Donc, on n'a rien transmis à la PMI avant que ce soit sur le côté pédagogique, que ce soit sur le côté fonctionnement. C'est vraiment elle qui a mis ça en place. Je ne dis pas qu'on ne s'en est pas mêlés. On a évidemment regardé si tout ça correspondait à nos valeurs, mais à partir du moment où ça correspondait à nos valeurs, on lui a laissé carte blanche. Derrière, ça amène effectivement un taux d'encadrement plus élevé que la moyenne, ou en tout cas que les règles de base qui sont fixées par les textes. Ça amène cette qualité au niveau de la préparation des repas. Ça amène que les personnes qu'on choisit, on a vérifié aussi qu'elles étaient dans l'état d'esprit et dans les valeurs qui étaient celles de l'équipe. Comme je disais tout à l'heure, j'ai eu 45 candidatures. J'ai aussi eu des gens qui m'ont sollicité. parce que on se connaît, t'es maire, etc. Il y a un côté piston. Non, ce n'est pas moi qui ai dit on va embaucher cette personne parce que cette personne, je la connais. C'est Aline et moi qui avons reçu les gens. Moi, j'avais mon aspect gestionnaire sur la table, mais elle a vraiment travaillé sur tout cet aspect pédagogique, relationnel. On a une équipe... qui allient des gens de très grande expérience, qui ont plus de 20 ans de travail en crèche. On a, pour la plupart des personnes qu'on a recrutées, des gens qui viennent de grosses structures et qui sont venus dans cette micro-crèche parce qu'elles cherchaient un autre lien avec les enfants et un autre lien avec les familles. Et là, clairement, quand je disais tout à l'heure que la mayonnaise, elle a pris, c'est aussi ça qu'a fait que ça a pris. C'est qu'elles ont trouvé chez nous ce qu'elles espéraient. J'en suis très, très heureux et très fier. il y a une... une salariée qu'on a recrutée qui travaillait dans une grosse structure avant, qui a été reprise par un grand groupe qui figure dans le livre de M. Castaner, je ne sais pas le nom du groupe, et qui était un peu au bout du rouleau. Elle a candidaté chez nous, on l'a recrutée, elle fait quand même plus de routes tous les jours pour venir chez nous. Elle fait à peu près 20 minutes de route de plus pour venir chez nous. Donc ça aurait pu être un frein. Et au bout de quelques mois... Je l'ai croisé un jour quand elle partait et je lui dis alors comment ça se passe ? Et elle m'a dit j'ai pris la meilleure décision de ma vie en vous rejoignant et en venant travailler dans cette microcrèche. J'ai retrouvé tout ce que j'attendais et les valeurs pour lesquelles je me suis lancé dans ce métier. Je crois que finalement, c'est la plus belle des choses qu'on puisse entendre. On parlait de l'ordre national du mérite, mais c'est aussi une belle médaille d'avoir des gens qui vous disent « je suis heureux dans ce que je fais et j'ai ma place » . Je suis tout content aussi quand je descends à la microcrèche et que les salariés me disent « bonjour Franck » . Elles ne me tutoient pas, mais il y a un côté un peu… Ce n'est pas le patron. C'est Franck et puis les enfants m'appellent même Francky, donc je trouve ça assez rigolo. C'est aussi pour ça qu'on le fait. Quand tu parlais tout à l'heure, il y a des désagréments, mais il y a aussi des petits bonheurs. Et finalement, les petits bonheurs, c'est aussi tout simplement ça. Quelqu'un qui vous dit « j'ai fait le meilleur choix en vous rejoignant, même si je fais plus de routes tous les jours » .

  • Speaker #1

    Moi, ce qui ressort par rapport à ce que tu dis, c'est un peu à l'inverse des 20 minutes qu'elle fait en plus pour vous rejoindre, mais c'est le côté proximité finalement. Proximité de l'équipe envers les enfants parce qu'elles ont plus de temps à consacrer aussi avec les enfants. Proximité avec la direction. Tu n'es pas sur Paris et elles ne doivent pas t'envoyer un mail à chaque fois qu'elles ont quelque chose à te dire. Ça peut se faire en direct avec des réponses qui se font de manière instantanée, sans devoir demander à Pierre-Paul et Jacques avant d'avoir un retour. Proximité avec les familles aussi. On le voit souvent dans des grosses structures. où le côté transmission doit se faire obligatoirement que par des personnes diplômées. Il y a certains salariés qui sont auprès des enfants, mais qui peuvent se sentir frustrés aussi de ne pas avoir ce lien direct avec les familles. En général, dans une micro-crèche, ça ne se passe pas comme ça. Et donc, il y a vraiment ce côté proximité qui ressort, et on repart sur vraiment le cœur du métier et ce pourquoi on avait envie de travailler auprès des enfants.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. C'est exactement le cas, en fait. de la directrice de trois de ses collègues. Par contre, il y en a une cinquième qui, elle, est toute nouvelle dans le milieu. Elle a une carrière totalement autre chose et elle a décidé de réaliser son rêve. Et elle, elle vient d'assez loin. Pareil, elle a adhéré aux valeurs et c'est quelqu'un, quand on rentre dans le creche, elle respire la bonne humeur, donne le sourire tout de suite. Moi, je suis super content de ça. Il y en a une autre, elle habite à deux maisons à côté. Elle a travaillé en crèche il y a très longtemps. Elle était partie sur autre chose. Et en fait, elle a toujours regretté le fait de ne plus y travailler. Quand elle a vu le panneau de chantier comme quand on allait ouvrir une micro-crèche, elle s'est présentée en disant « voilà, j'habite au bout de la rue » . Et on l'a embauchée. Et en fait, c'est ça aussi. C'est-à-dire que je parlais tout à l'heure du décret, tout ça c'est bien gentil, mais il y a aussi beaucoup de feeling et beaucoup d'humain. Et je crois que c'est quand même un élément clé. En tout cas, dans ce que je fais moi au quotidien, dans tous mes projets, c'est quand même l'élément clé, c'est quand même l'humain. C'est ce qui ressort. Enfin, j'espère que c'est ce qui ressort. En tout cas, c'est comme ça que moi, je ressens les choses.

  • Speaker #1

    Oui. Ah, mais c'est... En tout cas, quand on voit les différents postes que tu occupes ou que tu as occupés, l'humain est au cœur de tout, de toute façon. Donc oui, c'est vraiment ce qui ressort. On arrive doucement à la fin de cet épisode. Tu as partagé beaucoup de conseils. Mais est-ce que tu n'en aurais pas un petit dernier à donner à une personne qui a envie de se lancer ? Moi, j'en vois tellement, pas encore des porteuses de projets, mais bien souvent des femmes qui ont cette envie, mais finalement qui ont peur, qui doutent encore. Est-ce que tu aurais un conseil à donner à ces personnes-là ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas ce qui fait qu'on ne franchit pas le cap. Parce que moi, je pense que j'ai ça en moi, même si j'ai mis très longtemps à l'attention d'avoir. 38 ans avant de devenir entrepreneur, je ne savais pas que j'avais cette fibre en moi. C'est peut-être ça le conseil. Le bon conseil, c'est peut-être ça. C'est que finalement, on ne sait pas forcément qu'on a la fibre entrepreneuriale en soi. On a des envies et parfois, il faut se laisser simplement porter par ces envies. On peut faire des erreurs dans la vie. Quand on est chef de projet, tu as été porteuse de projet de toi-même. Tu fais maintenant les choses de manière différente. Je ne dis pas que dans 10 ans, je ferai toujours la même chose, j'en sais rien. Mais parfois, on fait des choix et chaque choix qu'on fait nous amène à une nouvelle étape. Et puis parfois, on se sert tout simplement de cette étape précédente pour construire la suite. Moi, c'est comme ça que j'ai fonctionné. Donc j'ai envie de dire, si vous le sentez, si vous êtes motivé, évidemment, il y a des périodes de doute, il y a des périodes compliquées, mais vous arriverez toujours à vous relever. Il faut par contre bien s'entourer. bien s'accompagner. C'est pour ça qu'on a fait appel à toi sur la partie qu'on ne maîtrisait pas, même si maintenant je me sens tout à fait capable de mener le deuxième projet sans être accompagné parce que j'ai appris en étape 1. Mais de la même manière, je peux donner un autre conseil, il y a plusieurs fédérations qui existent, il y a la Fédésap, il y a la Fédération française des entreprises de crèche, il y a le Rémi pour les micro-crèches. Peut-être aussi se tourner vers ces structures-là pour ne pas être tout seul. Tu disais dans un de tes podcasts que j'ai écouté. écoutez, que tu avais contacté les gestionnaires de microcrèches des environs et que vous vous voyez peut-être une fois tous les trois mois, mais que vous pouviez partager vos peines, vos doutes, et qu'une a rencontré tel problème, et bien de fait, tu vas rencontrer le même. Et donc, si tu peux t'appuyer sur cette personne, qui généralement, quand on est dans le domaine de la petite enfance, on est bienveillant, donc on ne va pas dire, ah ben non, je ne veux pas te donner le tuyau. Donc voilà, moi je pense que c'est ça, il ne faut pas hésiter à suivre son instinct. Et puis on peut trébucher, l'essentiel c'est de se relever. Je ne sais pas si c'est le bon conseil. Si, moi ce que je...

  • Speaker #1

    C'est ce qui m'est venu. Non mais c'est bien, moi si je devais résumer, en fait c'est un peu s'écouter aussi. Oui. Parce que c'est facile de se dire « ah oui j'ai envie de faire ça » et puis de passer à autre chose et de rester dans le quotidien, de faire en sorte que oui, on a peur, bon ben ok. mais quand même poursuivre si c'est vraiment un projet auquel on croit et la peur elle est toujours plus ou moins là soit on continue d'avoir peur soit on l'affronte je suis d'accord avec toi et puis alors après il y a un autre élément c'est qu'une fois qu'on est dedans et

  • Speaker #0

    que t'as plus le temps de te poser ces questions c'est à dire que t'as le volant entre les mains et faut que tu passes les vitesses et t'as pas le temps de regarder dans le rétro donc de fait une fois que t'es lancé t'avances Tu n'as pas le choix et tu trouves les solutions. Tu trouves les solutions.

  • Speaker #1

    J'ai une super citation justement par rapport à ça et je l'ai notée sur mon cahier parce que des fois, quand je suis un peu en moment de doute, ça me fait du bien de revenir dessus. « Saute et le filet apparaîtra. » Les solutions, elles arriveront au moment où il faudra les trouver en fait et on ne pourra jamais tout anticiper.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Merci énormément, Franck. Tu sais, il est possible que j'ai quelques personnes qui ont quand même des questions à... à te poser peut-être à l'issue de cet épisode. Est-ce qu'il y aurait un moyen qu'elle puisse prendre contact directement avec toi ?

  • Speaker #0

    Oui, il n'y a pas de problème. On me trouve sur les réseaux sociaux, sur LinkedIn. Très facilement, je réponds, il n'y a pas de problème. Elle passe par toi et tu m'envoies un petit mail avec les contacts. Je suis toujours très preneur de ce genre de contacts. Parfois, je ne peux pas répondre dans la journée. prend un rendez-vous sous 10 jours. Je suis toujours très preneur. Et moi-même, on n'en a pas parlé, mais j'ai passé un diplôme accompagné par la FEDESAP chez Kedge Business School, un master spécialisé en management des structures et activités innovantes en santé. Et j'ai dû rendre une thèse professionnelle et j'ai dû rencontrer des dirigeants de très grands groupes pour rédiger ma thèse. Et j'ai notamment Guillaume Richard, le patron d'O2, Franck Nataf, le président de la FEDESAP. Et ils m'ont tous les deux, tous ceux qui ont accepté, ont accordé du temps en visio et autres, alors que je me disais qu'ils n'avaient pas le temps, que c'était des chefs de grandes boîtes et qu'ils n'auraient pas le temps. Et j'ai aussi gardé ça en mémoire, de me dire, il faut toujours, je ne suis pas du tout à leur niveau, il faut toujours rester disponible, parce qu'on apprend tous. On aide les gens à progresser, mais on progresse aussi soi-même en transmettant. C'est aussi pour ça que j'ai accepté de répondre à ton podcast.

  • Speaker #1

    Eh bien merci, merci encore. J'ai trouvé ça super super intéressant et je pense que ça va pouvoir inspirer un grand nombre d'auditeurs en tout cas. Merci. J'espère que tu as trouvé cet épisode aussi inspirant que moi. Si tu as aimé cet épisode, n'oublie pas de t'abonner au podcast Coulisses de Microcrèche, de laisser un avis 5 étoiles et de le partager avec ta communauté. Ça m'aide énormément à faire connaître le podcast et à aider plus de personnes comme toi. Rejoins-moi sur les réseaux sociaux pour encore plus de contenu et d'échanges. Tu peux me retrouver principalement sur Instagram sous le nom Créer sa microcrèche. N'hésite pas à visiter mon site internet créesamicrocrèche.fr pour des ressources exclusives et des articles complémentaires. Merci d'avoir écouté jusqu'au bout et à très vite pour un nouvel épisode.

Chapters

  • Introduction à la création de micro-crèches

    00:04

  • Rencontre avec Franck Dudt : parcours et motivations

    00:49

  • Les débuts de Franck dans le secteur des micro-crèches

    02:30

  • Les défis rencontrés lors de la création de la micro-crèche

    04:16

  • Conseils pratiques pour les futurs porteurs de projets

    09:01

  • Vision pour l'avenir et réflexions sur le secteur

    27:48

  • L'importance de la qualité d'accueil dans les micro-crèches

    45:35

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Description

Êtes-vous prêt à découvrir les secrets derrière la création d'une micro-crèche qui fait la différence ?


Dans cet épisode de "Coulisses de Micro-crèche", j'ai le plaisir d'accueillir Franck Dudt, un entrepreneur passionné et maire engagé, qui nous dévoile son parcours inspirant dans le monde des structures d'accueil pour enfants.


Franck partage avec nous les motivations qui l'ont poussé à se lancer dans l'aventure de la micro-crèche, fort de son expérience dans le service à la personne et son implication dans les collectivités locales. Il n'hésite pas à aborder les obstacles qu'il a rencontrés, notamment les défis liés aux réglementations en matière de petite enfance et la quête de financements, des étapes cruciales pour réussir dans ce secteur en pleine évolution.


Au fil de notre conversation, il souligne l'importance de l'humain et de la qualité d'accueil dans les structures d'accueil pour enfants. Dans un monde où chaque détail compte, Franck nous rappelle que le bien-être des enfants doit être au cœur de nos préoccupations. Il nous livre également des conseils pratiques pour ceux qui envisagent de créer une micro-crèche, en insistant sur la nécessité de bien s'entourer et de se renseigner auprès des professionnels du secteur. Ces recommandations sont d'une importance capitale pour réussir dans ce domaine exigeant.


En outre, Franck évoque la reconnaissance qu'il a reçue en étant fait chevalier dans l'Ordre national du mérite, un témoignage de son engagement et de son dévouement envers sa communauté. Cela met en lumière l'importance du travail d'équipe et de l'engagement collectif dans la réussite de tout projet, notamment dans la création d'une micro-crèche.


Ne manquez pas cet épisode enrichissant qui vous plongera dans les coulisses de la micro-crèche, un univers où passion et professionnalisme se rencontrent. Que vous soyez un futur entrepreneur ou simplement curieux d'en savoir plus sur le fonctionnement des structures d'accueil pour enfants, cet échange avec Franck Dutte est fait pour vous ! Écoutez dès maintenant et laissez-vous inspirer par son parcours exceptionnel.


Vous pouvez retrouver Franck sur Linkedin : https://www.linkedin.com/in/franckdudt/


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Transcription

  • Speaker #0

    Tu rêves de créer ta propre microcrèche ou de donner un nouvel élan à ta structure ? Bienvenue sur Coulisses de Microcrèche, je suis Sophie. Chaque semaine, nous explorons ensemble l'univers passionnant des microcrèches. A travers mes conseils, l'actualité du secteur et des interviews inspirantes avec des professionnels de la petite enfance, découvre comment réussir dans ce domaine en pleine croissance et améliorer la qualité d'accueil. pour les enfants, les familles et ton équipe. Prépare-toi à recevoir des astuces pratiques, des stratégies éprouvées et des idées innovantes pour faire de ta micro-crèche un véritable succès. Alors installe-toi confortablement et plongeons dès maintenant dans l'épisode du jour. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Aujourd'hui j'ai le plaisir d'accueillir Franck Dutte qui est un homme aux multiples casquettes et à l'énergie communicative. Franck, c'est un entrepreneur dans le service à la personne depuis bientôt 6 ans, gestionnaire aussi d'une micro-crèche depuis bientôt 2 ans, et aussi maire de, attention, je vais réussir à le prononcer, j'y crois, au Sulzbach en Alsace depuis bientôt 10 ans. Ce que j'admire honnêtement chez toi, Franck, c'est vraiment ta capacité à pouvoir mener plusieurs projets de front. et toujours avec la même mission de mettre l'humain au cœur des structures d'accueil. Et d'ailleurs, cet engagement t'a valu une belle reconnaissance puisque tu as été fait chevalier dans l'Ordre national du mérite il y a quelques mois. C'est quand même une distinction assez rare et qui vient saluer ton parcours et ton action aussi pour l'intérêt général. Le but de cet épisode, c'est de pouvoir parler avec toi en tout cas de ce qui t'a poussé à créer une micro-crèche, des obstacles que tu as rencontrés. de la façon aussi dont tu vas t'organiser au quotidien avec tes différentes personnalités, de ta vision aussi, de la qualité d'accueil et surtout de l'importance de remettre l'humain au centre de chaque projet. Bien sûr, j'espère qu'on pourra partager aussi avec toi tes conseils précieux en tout cas pour les personnes qui hésitent encore à se lancer. Salut Franck et bienvenue sur cet épisode.

  • Speaker #2

    Salut Sophie, merci de m'accueillir. Très content. de pouvoir passer ce temps avec toi et de pouvoir répondre à tes questions. Et merci pour tout ce que tu as déjà dit.

  • Speaker #1

    Génial. Écoute, on va démarrer déjà dans le vif du sujet. Avant de te lancer dans l'univers, en tout cas, des micro-crèches, tu étais déjà investi, de toute façon, dans le service à la personne. Est-ce que déjà, tu peux nous présenter un petit peu qui tu es en plus ? Parce qu'il est possible que j'ai aussi oublié certaines informations importantes. Et puis déjà, de nous présenter ta société Merci Plus. et nous dire ensuite ce qui t'a poussé aussi à vouloir te lancer dans l'univers des micro-crèches.

  • Speaker #2

    Oui, alors en fait, moi je viens à la base plutôt du domaine des collectivités locales. J'ai travaillé comme directeur de cabinet, directeur général de services dans des communes. Donc j'ai toujours été attiré par la question de l'action publique. Je suis devenu maire entre-temps, effectivement, du village où j'habite. On a même créé une commune nouvelle, c'est-à-dire qu'on a fusionné deux villages en une. en une seule commune. Et j'ai été pendant un certain temps directeur général adjoint d'une très grosse association sur l'agglomération de Mulhouse qui faisait énormément de services, qui avait un service d'aide à domicile pour les personnes âgées, des unités Alzheimer, des centres de soins médicaux, des centres de soins infirmiers. Et on avait également trois micro-crèches. Le passage que j'ai eu là-bas n'a pas forcément été toujours hyper simple, mais ça m'a permis surtout de découvrir ce milieu. Et donc, j'ai décidé après ça de me lancer dans l'entrepreneuriat, de monter ma propre société. Donc, j'ai d'abord commencé à travailler en franchise avec la marque Merci Plus, que tu citais tout à l'heure. Et je suis sous contrat déjà avec eux maintenant depuis six ans. J'ai créé une agence, fait deux reprises de société. J'ai 70 salariés, 500 clients, on fait du ménage, on fait du jardinage. Et on a également une partie aide à domicile pour les seniors depuis peu. Ça aussi, ça a été beaucoup de temps. de travail et en fait le bâtiment dans lequel on est abritait une entreprise au rez-de-chaussée et je me suis toujours dit que le jour où elle partirait ça serait idéal pour y mettre une micro crèche puisque j'avais vu en tant que directeur général adjoint de la structure associative dans laquelle je travaillais tout le potentiel des micro crèches et c'est pour ça que je t'ai contacté quand les locaux se sont vidés pour m'aider à monter ce projet de première micro-crèche qui s'appelle les petits loups de la Ture dans la commune de Vieux-Tannes.

  • Speaker #1

    En Alsace, donc.

  • Speaker #2

    C'est exactement.

  • Speaker #1

    Est-ce que finalement, ce déclic, c'est deux déclics finalement ? C'est de rendre, d'avoir déjà pu... côtoyer le milieu de la micro crèche dans la grosse entreprise où tu où tu étais dg plus finalement le fait aussi de voir ce local potentiel juste en bas de chez toi qui était inoccupé ça c'est exactement ça en fait je pense que spontanément ne

  • Speaker #2

    serai jamais tourné moi même vers le secteur des micro crèches ou des crèches parce que je n'y connaissais rien je voilà il faut il faut quand même être très clair, très honnête. Autant le service à la personne... C'est quelque chose qui me parlait parce qu'en tant que maire, on s'y est confronté. Alors j'y suis confronté aussi en tant qu'élu par rapport aux difficultés que peuvent rencontrer les familles, mais sur le territoire où je suis élu, on avait une structure associative qui gérait des crèches parapubliques en quelque sorte, puisqu'elle était soutenue par la communauté de communes, et on n'avait pas d'acteur privé sur ce territoire-là. Donc de fait, ce n'était pas un domaine vers lequel je me serais tourné si je n'avais pas été directeur général adjoint. dans cette association et vu qu'effectivement il y avait énormément de demandes, tant en zone urbaine qu'en zone rurale, puisqu'en fait la structure en question, on avait trois micro-crèches, deux à Mulhouse, donc en ville, et une dans une petite commune qui s'appelle Vestalten, qui est dans le vignoble alsacien. Il n'y avait rien en fait, s'il n'y avait pas cette micro-crèche, il n'y avait que des assistantes maternelles pour répondre à la demande. Donc ça, je suis confronté déjà en tant que maire. Et quand ce local s'est libéré, j'avais déjà anticipé la chose, je me disais qu'il était adapté au sens de la configuration, il y avait un espace extérieur avec du gazon, c'était vitré, il n'y avait pas beaucoup de travaux à faire, il y avait des murs à casser, des choses, je pense qu'on en parlera plus après, des choses comme ça à faire, et aussi le fait que dans la commune en question de Vieux-Tannes, qui est quand même une commune d'à peu près 4000 à 5000 habitants, Il n'y avait pas de structure d'accueil pour la petite enfance. Il y avait dans les communes voisines, que sont Tannes et Cernay, il y a des structures associatives ou privées, mais dans la commune même, il n'y avait rien. Et donc quand je suis allé voir le maire, que je connaissais évidemment par ailleurs, puisqu'on se connaît généralement tous, il a été très content d'avoir un porteur de projet privé qui ne lui demandait pas d'argent, qui allait pouvoir répondre à une problématique de la part de ses habitants.

  • Speaker #1

    C'est vrai que maintenant, les mairies, de toute façon, elles ne créent plus de nouvelles structures. Donc, de toute façon, elles ne peuvent que faire appel aux structures privées pour pouvoir développer cet aspect-là qui est pourtant très important pour les habitants de leur commune. Donc, j'imagine que ta venue et ton projet, et aussi, je pense, ta casquette de maire, qui montre aussi un aspect différent de porteur de projet, on n'en voit pas tout le temps, à donner encore plus de temps. plus de crédibilité à ton projet aussi ?

  • Speaker #2

    Je pense effectivement que ça joue, mais après, quelqu'un qui veut se lancer là-dedans, évidemment, il n'a pas besoin d'être maire ou élu. Pour mon cas, c'est quand même évidemment quelque chose qui crédibilise la démarche. Ça ne veut pas dire que c'est plus facile, ça ne veut pas dire que toutes les portes s'ouvrent. Ça reste compliqué. Par exemple, je ne sais pas si tu te souviens du coup, quand on a mené ce projet ensemble, puisque tu m'as accompagné jusqu'à l'ouverture, on a quand même essuyé un certain nombre de plâtres, et notamment dans les relations avec la CAF, où effectivement, à un moment donné, dans une des réunions que j'avais avec eux, ils me chatouillaient quand même beaucoup sur l'aspect privé, parce qu'ils n'avaient pas forcément un regard très bienveillant sur le fait qu'on soit un acteur privé, et à un moment donné, j'ai repris ma casquette de mer, et je leur ai effectivement indiqué que les collectivités n'avaient plus les moyens. de répondre à cette demande sur le terrain et qu'ils devraient plutôt se réjouir de voir des acteurs privés qui ne leur demandent rien. Rien, au sens où ils payent quand même le complément de garde. Mais je veux dire, il n'y a pas eu de subvention pour mon projet, par exemple.

  • Speaker #1

    Justement, ça tombe bien que tu abordes un peu ce côté-là parce que créer une micro-crèche, c'est beaucoup plus que remplir un simple dossier d'agrément. C'est un parcours qui est semé d'étapes, de doutes. et de décisions importantes à prendre. J'aimerais bien qu'on puisse se remémorer, mais avec ta version à toi. Comment se sont passés du coup les premiers pas concrets sur « Ok, t'as côtoyé déjà l'univers des micro-crèches, donc ça te parle. T'as un local en bas de ton entreprise où tu vois un potentiel parce que voilà, à l'extérieur, la superficie qui semble correspondre, bon, des travaux à l'intérieur, mais ça, voilà, c'est pas ce qui t'a fait peur. » Entre ce moment-là, ou que ça reste encore un projet et la réalité. Comment ça s'est passé tout ça ?

  • Speaker #2

    Ça a mis beaucoup plus de temps que prévu, puisque l'entreprise était partie en cours d'année, on s'était donné quelques mois pour pouvoir ouvrir, et on a rencontré évidemment un certain nombre de difficultés que... Comme dit, quand on essuie les plates sur un premier projet, normalement on n'est pas censé reproduire les mêmes erreurs d'une certaine manière. Évidemment, il fallait vérifier l'aspect premier, c'est est-ce qu'il y avait le potentiel au niveau des familles et des enfants. De la même manière, sur la question des salariés, c'est une étape qui vient plus tard, mais c'est quand même une étape importante. Est-ce qu'il y a le vivier en ressources humaines ? pour pouvoir répondre également à la demande. Donc moi, ma première idée, ça a été effectivement de trouver quelqu'un qui puisse m'accompagner. Je n'avais jamais mené de tel projet. J'ai beau savoir faire des dossiers de subvention, faire des appels d'offres, des choses comme ça dans le cadre de mes autres fonctions, ça reste quand même quelque chose de très spécifique. Il y a des normes, des cahiers des charges en matière de microcrèche. Moi, c'est quelque chose que je ne connaissais pas. Donc c'est pour ça que j'ai effectivement fait des recherches sur Internet. Je suis tombé sur toi. qui m'a driveé quand même du début à la fin et on a pu mener ces différentes étapes. Après, le fait de trouver le local c'est bien, l'architecte, il faut trouver un architecte, alors j'ai pris un architecte qui avait déjà ouvert une micro-crèche et qui avait déjà fait une MAM, donc qui était quand même au courant des règles à respecter, des normes. puisque voilà il faut, si je me rappelle bien, 7 mètres carrés par enfant, or un certain nombre de locaux, il faut des pièces lumineuses, il faut un agencement qui tienne la route, la salle d'activité doit faire un certain nombre de mètres carrés, etc. Il faut un bureau, il faut que ce soit accessible.

  • Speaker #1

    Plus énorme ERP aussi ? C'est ce que j'allais dire,

  • Speaker #2

    il faut que ce soit accessible au public, donc ERP, PMR, accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. Et donc tout ça, il faut effectivement être accompagné. Donc l'accompagnement de ton côté, c'était sur la partie, ce que j'appelle un petit peu assistance à maîtrise d'ouvrage, pour monter les dossiers, faire les demandes, à qui on s'adresse, il faut aller voir la PMI, la PMI vient visiter le local avant même que les travaux aient commencé, pour donner un avis de base sur le projet, sur plan, on leur fournit des plans. Moi j'ai la chance d'avoir une PMI hyper réactive, et je tiens vraiment à les remercier et à les saluer parce que la PMI dans le coin est vraiment super efficace. Donc, ils sont venus sur place. Ils ont en trois jours pu me dire, OK, avis favorable sur plan et au vu du projet, mais on va suivre le dossier. Ensuite, il faut trouver l'archi, mettre en place les marchés, aller voir les banques, solliciter les financements. Donc, monter un business plan, c'est quand même un point hyper important. Sachant que moi je ne viens pas de ce domaine, donc il fallait une éducatrice de jeunes enfants qui allait diriger la crèche. Donc ça a été un petit peu la première mission. Là j'ai eu énormément de chance, parmi mes collègues maires, j'avais fait savoir ici ou là que peut-être j'avais des endroits où je prévoyais éventuellement dans un temps second de faire une micro crèche. Et donc j'ai un collègue maire qui m'a appelé en me disant écoute j'ai une habitante qui est venue me voir pour la même chose, peut-être que vous devriez vous rencontrer. Et donc, il se trouve que Aline, elle s'appelle Aline, le courant est tout de suite bien passé entre nous quand elle s'est présentée à moi pour me parler de son projet. Et on a conclu ensemble que plutôt que de mener un projet de son côté, alors que moi, j'avais des besoins à un quart d'heure de route entre les deux sites, elle a dit « je vous aide à lancer la première à condition qu'ensuite, on en fasse une dans la commune où j'habite ensemble » . Et c'est comme ça que j'ai pu trouver la… personne ressource et c'est vraiment là je le dis à ceux qui qui nous écoutent et qui ne sont pas du domaine il faut vraiment trouver la bonne éducatrice de jeunes enfants avec qui le courant va passer qui va être en phase avec vous parce que au quotidien c'est elle qui va gérer les équipes les plannings les inscriptions voilà moi je suis en surplomb je fais des arbitrages mais au quotidien c'est qui est qui est là, même si je descends régulièrement la voir, on fait des réunions, etc. Mais au quotidien, ce n'est pas moi. Et donc, j'ai eu la chance de trouver Aline, qui a mené ce projet tout en travaillant encore à côté, dans une autre structure. On a pu suivre tout le chantier, heureusement, elle est arrivée très tôt dans le chantier, donc elle a pu faire un certain nombre de remarques qui lui tenaient à cœur. Je donne un exemple très clair, elle voulait impérativement qu'on fasse les repas sur place. Alors que le projet qu'on avait monté ensemble, avec toi, c'était de se faire livrer en liaison froide ou en liaison chaude, ce n'était pas encore arbitré à ce moment-là, les repas. De la même manière que la PMI va regarder par où rentre le livreur, et que la porte de la cuisine ne soit pas trop éloignée de l'entrée du livreur. Tout ça sont des éléments qui sont pris en compte. Donc on a modifié le projet suffisamment tôt pour faire en sorte que ce soit une cuisine où on allait faire de la préparation de repas. Ça lui tenait à cœur, donc ça rentre aussi dans l'aspect qualité. Moi, j'ai trouvé ça vraiment bien d'avoir quelqu'un de motivé là-dessus. Ça suppose derrière qu'il faille gérer des courses aujourd'hui, au quotidien. Ça suppose qu'il a fallu former l'équipe HACCP, je crois que ça s'appelle. Pour la marche en avant, ne pas mélanger. la nourriture avec la préparation, etc. Ou le sale quand ça revient après que les enfants aient mangé. Donc tout ça, la cuisine a dû être configurée de la sorte. Mais derrière, je trouve qu'en termes de qualité, on apporte quelque chose de vraiment mieux à nos familles. Et c'est un vrai argument commercial quand on reçoit une famille et qu'elle a la possibilité d'aller dans une crèche voisine où les repas sont livrés, où ici, chez nous, c'est préparé sur place. On a le menu à la semaine, comme partout, mais je vais dire, voilà. Moi, j'aime bien, j'y suis descendu tout à l'heure à midi, ça sent bon. Ça sent la préparation sur place.

  • Speaker #1

    Oui, et puis ça remet bien la crèche comme une deuxième maison, finalement. Oui. Oui, il y a les moments où on va préparer le repas aussi, tout comme à la maison, finalement. Dans ce projet-là, est-ce qu'il y a quelque chose qui t'a le plus surpris, bousculé ? Tu sais, quelque chose que tu ne...

  • Speaker #2

    qui attendait pas en fait qui nous on a rencontré un problème qui nous a fait perdre quasiment un an sur le projet on est dans une commune qui est classé en zone 3 radon et le radon c'est pas présent partout c'est un gaz dit radioactif c'est un gaz radioactif ce gaz il peut sortir du sol ça n'a aucune odeur ça n'est pas dangereux si vous restez dix minutes dedans mais si vous êtes exposé au quotidiennement peut-être que très longtemps plus tard ça peut provoquer des cancers Le bâtiment dans lequel on est est en credit buy et donc j'ai un... crédit bailleur dessus et ce crédit bailleur a exigé, alors même que l'Agence régionale de santé, puisque la PMI quand elle émet un avis favorable, elle transmet le dossier à l'Agence régionale de santé qui émet aussi un avis. L'Agence régionale de santé avait émis un avis favorable malgré qu'on soit en zone 3 radons. Donc moi je n'ai pas compris. Les bailleurs me demandent de faire faire des analyses et de vérifier que le taux de radon dans les pièces où étaient les enfants, n'allait pas poser problème. Évidemment, on l'a fait, puisque c'était non seulement une demande, mais qu'en plus, il y a la question des familles et des enfants derrière, donc c'est quand même quelque chose de très important. Sauf que l'étude pour le radon, ça ne se fait qu'en période dite de chauffe, c'est-à-dire entre septembre et mars. Et au moment où on a eu cette info, on était au printemps. Donc on a déjà dû attendre plusieurs mois pour venir poser les capteurs. Et une fois que ces capteurs, je crois qu'ils doivent rester de tête deux mois ou trois mois en place, et après il y a un délai d'à peu près un mois pour les analyses. Et donc vous devez passer par un organisme agréé, type APAV, DECRA, je ne vais pas tous les citer, mais c'est ces organismes-là, et ils vous rendront un rapport. Donc le rapport était, enfin il n'y avait pas de problème par rapport au radon, mais on a perdu.

  • Speaker #1

    Parce que 6 mois, non, à peu près ?

  • Speaker #2

    6 mois, ce qui nous a fait perdre au final, au final c'était quasiment, on a ouvert 12 mois plus tard. Parce qu'avec les aléas du chantier, etc. Donc ça, c'est quelque chose, évidemment, je ne le savais pas et je le saurais pour tout projet futur dans une commune où la première des choses que j'irais vérifier, c'est est-ce qu'il y a du radon ou pas. Alors c'est souvent, je vais peut-être rassurer un petit peu tout le monde, c'est souvent dans les zones de montagne. C'est lié à, je crois que c'est le granit qui amène ça. Mais je crois qu'en Bretagne... Il y en a pas mal aussi, mais je ne suis pas un spécialiste.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, mais en général, moi, c'est vrai que ce que je conseille maintenant à tout porteur de projet qui trouve un local qui l'intéresse, avant même d'imaginer quoi que ce soit, mais si en tout cas, il imagine un potentiel avec ce local-là, avant même de prendre rendez-vous avec la PMI, c'est de filer au service urbanisme de la mairie pour savoir si en fait, le cadastre de ce local... peut devenir une micro-crèche.

  • Speaker #2

    C'est ce que j'allais dire. En tant qu'élu, c'est plutôt la casquette d'élu qui va parler, mais j'aurais tendance à conseiller, vérifier qu'il n'y ait pas de PPRI, donc c'est justement le plan de protection au risque d'inondation. La commune dans laquelle on est, il y a une usine Céveso. Là aussi, on a eu un certain nombre de points, mais qui n'ont pas... posé problème en tant que tel, mais ils étaient à prendre en compte par l'architecte parce qu'il faut une pièce où les enfants puissent être confinés en cas d'alerte, ce genre de choses. Tout ça, c'est des choses qu'on peut prendre en compte. Mais effectivement, le vrai bon conseil, c'est celui-là, c'est de dire aller au service urbanisme et demander, avant même de faire quoi que ce soit, si c'est possible, parce que on va peut-être vous dire, l'autre point, les bâtiments de France, moi, je n'ai pas été embêté non plus, mais dans la commune, il y a une église classée. Là aussi, ça peut être un frein en fonction de ce que vous voulez faire. Si vous voulez construire une micro-crèche à toit plat dans une zone de bâtiment de France, vous ne pourrez pas. Par exemple, quand c'est de la rénovation, c'est plus simple, mais quand c'est de la construction, ça peut poser problème.

  • Speaker #1

    C'est ça, et puis même si la PMI valide le projet, il y a des points un peu cachés qu'il est primordial de faire valider en amont.

  • Speaker #2

    Je rajoute, depuis le 1er janvier de cette année, L'avis conforme du maire ou de l'autorité organisatrice, puisque chez nous en Alsace, c'est souvent les communautés de communes qui ont la compétence à la place des mairies. Donc soit le maire, soit la communauté de communes, en fonction de qui a la compétence. Avant d'avancer sur le projet, il faut déjà s'assurer qu'ils sont bien d'accord de vous accueillir, puisque maintenant, ils peuvent mettre un veto préalable et ce n'est pas la peine de perdre du temps. Moi, je sais que je citerai... pas de commune mais la pmi nous a déjà dit que dans une agglomération du secteur il n'y aura plus de micro crèche qui pourront s'ouvrir parce qu'ils savent que le président de la comcom est hostile au projet privé de micro crèche et qu'il délit qui mettra un avis défavorable systématique quoi et là au moins une fois qu'on a l'info en amont on

  • Speaker #1

    visera une autre une autre commune finalement ce projet là combien de temps en fait il a pris pour devenir concret

  • Speaker #2

    On a mis un an et demi jusqu'à ce qu'on ouvre. Une fois que le chantier était en cours, on a pu avancer sur la question des recrutements, anticiper les recrutements. On a suivi aussi tes conseils sur le fait qu'on n'allait pas recruter tout le monde tout de suite. J'ai eu énormément de chance, puisque à partir du moment où on a commencé à exposer sur les réseaux sociaux, on a utilisé les réseaux sociaux au départ pour annoncer le projet, faire du teasing. même au niveau marketing et ben en fait on a commencé à avoir des candidatures qui arrivaient spontanément quand on a mis les annonces je crois que je me suis arrêté à 45 cv pour cinq places et qu'à un moment donné j'ai stoppé j'ai stoppé les annonces parce qu'on avait on avait trop de cv alors des cv essentiellement de cap petite enfance là aussi je pense qu'on en parlera mais avec le fameux décret du mois d'avril 2025 Il y a aussi des choses à prendre en compte par rapport à ça. Donc, on a pu recruter et là, j'ai fait une erreur. Je n'ai pas écouté Aline qui me disait « commencez à faire des préinscriptions, lancez un site internet, faites de la pub là-dessus » . Et moi, j'avais peur d'un point, qu'on ne respecte pas la date d'ouverture. En fait, on a commencé à communiquer sur la date d'ouverture seulement deux mois avant, quand j'étais sûr que les travaux allaient se terminer, parce qu'en fait, j'avais peur. entre guillemets, de mentir aux familles et de leur dire ça va ouvrir à telle date et que je dois repousser. Et là, j'ai fait une erreur. On aurait mieux fait de s'y prendre plus tôt, d'avoir plus d'inscriptions et de blinder l'affaire en disant on peut éventuellement décaler de 15 jours ou de trois semaines l'ouverture. Ce qui fait qu'on a démarré vraiment avec très peu d'enfants et qu'on a eu un départ un peu poussif. Donc ça aussi, c'est un conseil que je peux donner aux porteurs de projet, communiquer quand même 4-5 mois avant. sur l'ouverture pour pouvoir démarrer un petit peu plus fort votre taux d'occupation.

  • Speaker #1

    Je te rejoins moi aussi sur le fait d'avoir peur. Moi, c'est vrai qu'honnêtement, dans mes structures, j'ai toujours attendu le fait d'être sûre de ma date d'ouverture. Trop peur de communiquer une date qui finalement ne soit pas maintenue jusqu'au bout, que l'engagement finalement des familles soit décalé. et mettre en galère certaines certaines personnes qui n'ont pas maintenu les dates et c'est vrai que de mon côté aussi j'ai toujours eu l'habitude de faire un démarrage lent d'y aller doucement au début que la structure se remplisse petit à petit il y a des avantages et des inconvénients aux deux côtés finalement bien évidemment il y a le côté financier, on ne va pas se le cacher, et l'autre côté à commencer doucement, ça permet aussi dans une première structure, en tout cas, moi c'est mon ressenti, à pouvoir prendre le temps de comprendre les équipes, de les connaître, de mettre en place les protocoles, d'échanger avec elles. Et tu vois, quand tu parlais tout à l'heure de bien choisir sa référente technique, d'avoir en fait ce côté confiance aussi qui arrive, parce que tu peux passer du temps au début, parce qu'il n'y a pas beaucoup d'enfants. à pouvoir échanger aussi avec ton équipe, à les écouter, à mettre en place des valeurs communes, en tout cas. Voilà, donc, tu as un peu des deux côtés, finalement.

  • Speaker #2

    Je suis d'accord avec toi. C'est finalement, effectivement, comme ça que ça s'est passé, c'est que ça a pris du temps. Mais après, tout dépend, en fait, de la capacité financière des uns et des autres, puisque, en l'occurrence, quand tu te retrouves comme ça pendant plusieurs mois avec un... taux d'occupation plus bas que ce que tu avais prévu au business plan, c'est quand même un peu compliqué. Alors maintenant, les choses sont rentrées dans l'ordre. Il y a eu une vague très importante en début d'année. Et donc là, on arrive à un taux d'occupation tout à fait conforme à ce qui était prévu. Finalement, sur 12 mois, on va être bon au niveau de l'occupation, mais on a eu un démarrage un peu plus poussif. Ça nous a aussi… Alors, ça s'est finalement bien passé, mais en fait on avait des... candidats de salariés qui étaient en poste dans d'autres jobs et qui attendaient de nous rejoindre et il y en a une qui a failli ne pas venir parce que ça a été trop long parce que du coup comme on n'atteignait pas les taux d'occupation souhaité ben on n'arrêtait pas de retarder la date ça aussi c'est à prendre en compte quand vous avez des gens sur lesquels vous pouvez compter voilà c'est réglé L'a et toute l'équipe Il y a une super mayonnaise qui a pris entre elles et vraiment, elles travaillent super bien. Elles s'entendent très bien entre elles et avec les familles, donc ça, c'est positif. Mais ça aurait pu nous jouer quelques tours. Je profite aussi pour dire qu'on a vraiment mis le paquet en termes de marketing. On a mis en place un site Internet et puis après, on a utilisé Google Ads. et on a quand même vraiment mis le paquet en début d'année pour sur ce budget en budget de communication pour pouvoir avoir les inscriptions nécessaires pour être plein là au printemps quoi ça a bien fonctionné du coup j'ai jamais testé moi la pub la pub sur les places en crèche tout à fait moi ça a très très bien marché c'est assez simple après on peut faire appel à des sociétés qui vous qui font le boulot pour vous moi j'ai tout fait ça moi même parce que je vois là j'ai pas trouvé ça très compliqué C'est une affaire de combien on met sur la table. Je mettais à peu près 150 euros par mois au plus fort pour drainer du trafic sur le site et avoir des préinscriptions. Mais les faits étaient immédiats.

  • Speaker #1

    C'est génial que tu puisses partager comme ça des vraies infos hyper factuelles aussi auprès des porteurs de projets. Là, aujourd'hui, ta micro-crèche, elle est bien implantée puisque ça fait presque deux ans maintenant qu'elle est ouverte. est-ce que Tu as une vision, un peu, si on parle sur du moyen-long terme, pour l'avenir de ta structure ou même du secteur, plus largement dans l'univers des micro-crèches ? Comment tu vois la suite ?

  • Speaker #2

    Nous, on a un second projet qui commence à émerger dans la fameuse commune qu'on avait repérée et à laquelle Aline tenait beaucoup. On a été informé qu'un autre porteur de projet s'intéressait à cette zone-là. Donc on a dû accélérer les choses. Il faut avoir les reins solides financièrement, pour pouvoir ouvrir une deuxième aussi rapidement. Mais en même temps, c'est des choix stratégiques. C'est-à-dire qu'à un moment donné, tu ne peux pas avoir deux micro-crèches. Il y a des communes où c'est supportable, il y a des communes où ça ne l'est pas. Donc là, en l'occurrence, ce n'était pas possible.

  • Speaker #0

    Donc, on a pu aller relativement vite sur ce sujet-là. Après, sur le secteur plus général, effectivement, moi, je m'interroge quand même beaucoup sur cette histoire de décret. Je ne sais pas si tu as prévu de faire un podcast sur le sujet, mais je pense que ce serait intéressant de pouvoir répondre aux interrogations des gestionnaires et des référents techniques. Parce que là, par exemple, nous, c'est des questions très pratico-pratiques. Là, on est en train, du coup, de recruter une candidate en apprentissage pour être... auxiliaire de puriculture, pour être dans les clous au moment de la mise en application en septembre 2026, puisque hormis la référente technique qui est éducatrice de jeunes enfants, on n'a que des CAP. Là-dessus, j'ai vraiment du mal à comprendre l'État, dans le sens où ils passent leur temps dans les médias à dire qu'il faut arrêter l'inflation des normes. Il y a eu des scandales à l'échelle nationale avec des grands groupes de crèches, mais je n'ai pas entendu de problème avec des micro-crèches. de fait ça va venir maintenant compliquer un certain nombre de projets. Autant des CAP, j'en ai eu plein des candidatures, autant des AP ou des infirmières péricultrices, je n'en ai pas eu à l'appel. Donc, comme en plus le montant est capé à 10 euros de l'heure maximum, à un moment donné, ça va quand même devenir un peu tendu au point de vue financier et j'ai vraiment du mal à comprendre. Moi, j'ai interpellé les députés, les sénateurs, j'ai la chance de connaître beaucoup de monde. ce domaine-là, ça n'a pas fait bouger d'un iota la ministre, elle a dû signer ce décret. Donc, voilà, moi, on a un deuxième projet qui est lancé, j'aimerais bien quand même que l'État entende tout ça et prenne en compte ces aspects-là.

  • Speaker #1

    Et pourtant, je te rejoins complètement, l'État est pourtant au courant de ça, est au courant qu'en l'État, justement, ce décret-là est difficilement applicable puisque... des éducatrices de jeunes enfants, des auxiliaires de puériculture, donc des personnes qui, par rapport à ce décret, sont jugées comme étant des diplômés, il n'y en a pas, finalement. Il y a une énorme pénurie au niveau national de ces diplômes-là. Vouloir rajouter ces candidats dans une micro-crèche, si on met de côté l'aspect financier, de toute façon, on n'en trouve pas. Pour l'instant, ce décret-là, J'ai l'impression qu'ils l'ont sorti, mais c'est encore trop tôt finalement pour qu'il soit mis en application. On l'a vu sur le décret de toute façon, où il est noté que des arrêtés vont venir le compléter. Il y a plein d'éléments qui restent quand même avec des gros points d'interrogation. Donc, est-ce que des choses vont être revues en prenant en compte, parce qu'ils sont quand même au courant de la pénurie en tout cas de certains diplômes, Est-ce que des choses vont être modifiées dans ces arrêtés pour rendre... le décret plus possible à mettre en place. On verra. Il y a encore plein de points d'interrogation finalement. Il est sorti à la va-vite et laisse en suspens en tout cas plein de questions parce que là, l'État n'est pas complet en fait.

  • Speaker #0

    C'est clair. Après, de la même manière, on peut s'interroger pourquoi la référente technique qui pouvait consacrer un tiers de son temps doit passer à 50%. Je veux dire, si elle a besoin de 50%, oui. mais si elle doit rester au bureau pour le plaisir de rester au bureau et de ne pas pouvoir être avec les équipes sur le terrain, avec les enfants dans les groupes, moi j'ai un peu de mal à saisir ça. Nous, on a fait un choix d'avoir une… Déjà, on avait accordé plus d'heures à la référente technique que le minimum. Le fait de faire les repas sur place fait qu'on est en… À un certain moment, notamment lors de la préparation du repas, on est en surnombre des taux d'encadrement. Donc on avait une qualité d'accueil. Et je pense que l'immense majorité des micro-crèches est plutôt sur cette logique-là, d'être plutôt sur quelque chose de quali et d'être sur des niveaux d'encadrement supérieurs aux simples règles édictées de base. Moi, j'ai un peu l'impression que c'est une course à l'échalote et un message politique qui est passé par rapport à la crise des grands groupes. Je pense qu'on se trompe de cible.

  • Speaker #1

    Tout à fait d'accord avec toi. ils ont voulu... Tout mettre, tout miser sur le secteur de la petite enfance de manière bien générale, en mélangeant aussi bien les grands groupes avec leur propre vision, que les petits groupes dont les gestionnaires de micro-crèches, de petites micro-crèches on va dire, des gestionnaires qui ont ce côté-là à créer quelques micro-crèches, peut-être même juste une, avec donc une vision ultra... familiales, on peut même dire, avec une envie de mettre la qualité en avant énorme et effectivement qui ont du mal en fait à comprendre le sens de tout ça. C'est vrai que la référente technique qui ne s'appellera plus référente technique, qui devient directrice, avec un temps de référence technique plus important. Alors attention, je tiens à préciser quand même que c'est pas spécialement que du temps de bureau. Elle peut rester auprès des enfants, elle peut Elle peut être dans l'observation des enfants, elle peut être dans l'observation des équipes, mais là où le problème, c'est qu'elle ne fait plus partie finalement de l'encadrement. Donc, elle ne compte plus finalement dans ce taux d'encadrement. Elle est là en plus uniquement pour ça. Et c'est vrai que c'est problématique puisque dans des crèches où l'on a un nombre d'enfants restreint, d'énormes charges du personnel, on a du mal à voir si c'est dans une optique en tout cas d'augmenter la qualité d'accueil. Est-ce qu'il n'y aurait pas finalement d'autres moyens de pouvoir mettre en place de la qualité d'accueil que passer par plus de temps de direction auprès de la nouvelle directrice ? J'ai du mal à voir tout le sens derrière ce décret, mais à voir en tout cas les prochains arrêtés pour pouvoir avoir une vision plus complète en tout cas de tout ça. Là en l'état, il y a plein de... Ça ne sera pas possible en tout cas de l'appliquer, il sera inapplicable.

  • Speaker #0

    Après, on dérive. Mais souvent, j'ai pu constater, là c'est de nouveau l'élu qui parle, mais des choses sont annoncées, des dates sont fixées, puis arrivé un mois avant l'échéance, ils te le prolongent de 12 mois, de 18 mois, parce qu'ils se rendent bien compte que c'est inapplicable. Je ne parle pas dans le domaine de la petite enfance, puisque je n'ai pas suffisamment de recul, mais dans énormément d'autres domaines. Et là, vraiment, au niveau des collectivités, on est barre d'énormes de tous les côtés. Très souvent, ils reculent. Arrivé à la date, aujourd'hui, ils reculent parce qu'ils voient que ce n'est pas applicable. Est-ce qu'ils le feront là ?

  • Speaker #1

    L'avenir nous le dira. J'aimerais parler par rapport à toutes tes expériences, Franck, aussi, le fait que derrière chaque projet, il y a des moments de joie, des moments de galère et des moments de bascule. et du coup Bon alors pour ceux qui écouteront le podcast, on ne le voit pas mais quand je vois ton petit tableau derrière toi, tu sais avec l'iceberg et avec tout ce qu'il y a dessous, justement c'est encore plus parlant. Tu sais quand on est porteur de projet, on travaille que le dessous et puis finalement au bout d'un moment, on commence à voir le dessus une fois que la crèche arrive et les personnes ne voient souvent que ça, mais ne voient pas tout ce qu'il y a eu derrière. De manière générale, pour parler de ton parcours, est-ce qu'il y a une réussite ou même à l'inverse, un moment difficile qui t'a marqué plus que les autres ?

  • Speaker #0

    Dans les deux cas, j'ai des exemples. Évidemment, la période Covid, ce n'était pas dans le domaine de la petite enfance, mais la période Covid a été très compliquée parce que je venais de me lancer un an avant. Monter ma boîte et donc se retrouver avec les confinements et toutes les incertitudes alors qu'on était en plein lancement, ça a été assez dur à vivre. De la même manière, de devoir remettre les équipes au travail, ça a été aussi très compliqué parce que les gens avaient peur, ils avaient passé beaucoup de temps à la maison à être payés. Voilà, donc tout ça, ça a été des périodes un peu compliquées. Mais évidemment, quand on a des réussites... Au départ, ça aussi, quand on monte une boîte et qu'on part de rien, et qu'on arrive quelques années après avec 70 salariés, 500 clients, même si je reste un tout petit acteur dans mon département de ce domaine-là, je suis quand même fier de moi. De la même manière, on va inaugurer la micro-crèche officiellement samedi. Je vais avoir le maire, je vais avoir des élus d'un petit peu partout, les familles, les salariés, je vais pouvoir remercier les salariés pour tout le travail qu'ils ont mené depuis. l'ouverture c'est aussi l'occasion de saluer tout ça ça ça va être un très très beau moment qui fait que les petits désagréments ou les gros désagréments qu'on a pu rencontrer qui de temps en temps font qu'on a peut-être envie de jeter l'éponge ça arrive ça arrive à tout le monde de se dire voilà maintenant mais pourquoi je fais tout ça pour tous ces ennuis mais bon le lendemain matin on se lève et puis on repart de l'avant voilà moi je moi je fonctionne comme ça Je ne regarde jamais derrière, je regarde toujours devant. J'ai toujours des projets et de temps en temps, il y en a qui n'aboutissent pas. C'est aussi le principe d'un... d'un entrepreneur et d'un porteur de projet, c'est que de temps en temps, ça n'aboutit pas. Il faut tout de suite passer au suivant. Il faut toujours en avoir l'un ou l'autre dans les cartons. Ma femme, ça l'énerve un peu parce que généralement, je mène deux ou trois projets en même temps. Il y en a toujours un ou l'autre qui ne va pas marcher. Ce n'est pas grave, on fera le reste. Moi, je fonctionne comme ça. Je ne sais pas si ça répond à ta question.

  • Speaker #1

    Oui, c'est trop bien. J'adore. J'aimerais qu'on prenne quand même un petit instant pour... pour parler quand même de cette belle reconnaissance que tu as reçue récemment. Donc tu as été fait chevalier dans l'ordre national du mérite, ce qui est loin d'être anodin. Pour celles qui nous écoutent et qui ne connaissent pas bien cette distinction, tu me dis si je me trompe, mais en tout cas j'ai fait mes petites recherches. J'ai noté que c'était un ordre honorifique qui a été créé par le général de Gaulle dans les années 60, qui récompense en fait des personnes qui ont rendu des services remarquables à la société. que ce soit dans le civil ou même dans le domaine militaire. Il faut souvent au moins dix ans d'engagement significatif pour y prétendre. Et la nomination, elle se fait par proposition officielle qui est validée ensuite par le décret du président de la République. Et donc toi, Franck, tu as reçu cette distinction il n'y a pas si longtemps que ça, c'était il y a quelques mois. Déjà, félicitations. Comment tu as vécu cette nomination ?

  • Speaker #0

    Je ne l'ai pas encore reçue officiellement, on va me la remettre en juin, puisqu'en fait... Il faut qu'il y ait une cérémonie officielle avec un parrain qui est déjà au moins du même grade, qui remette la distinction. Donc moi, ça sera fait dans deux mois. En fait, sur le moment, c'est quand même un grand moment personnel. Et moi, en fait, ce que je veux, c'est associer toutes les personnes qui ont contribué. Parce qu'en fait, c'est moi qui suis honoré. Je suis évidemment fier. Mais derrière, il y a toutes les équipes. parce qu'en fait, il faut des raisons. Sur l'arrêté en question, il est stipulé chef d'entreprise au pluriel, maire et vice-président d'un syndicat d'énergie. Donc, il se trouve que chef d'entreprise, je suis chef de plusieurs entreprises. Donc, c'est a priori le premier point qui a été pris en compte. Maire, ça fait maintenant une dizaine d'années, mais sans compter effectivement les engagements. qui ont été précédemment les miens en tant que directeur général d'une commune, directeur de cabinet et vice-président d'un syndicat d'énergie, ça fait là aussi depuis le début de ce mandat. Donc tout ça, c'est tout ça qui est pris en compte, mais sans dans ma commune mes adjoints, les secrétaires de mairie, sans dans l'entreprise mes collaborateurs au quotidien, les salariés qui... vont tous les jours faire le ménage ou aider des personnes âgées ou les jardiniers qui vont tondre les pelouses chez nos clients sans Aline la directrice de la micro crèche et ses quatre collègues qui s'occupent des enfants et répondent aux besoins des familles tous les jours sans tout ça ben je fais rien voilà je fais rien tout seul donc c'est grâce à toutes ces personnes qui me suivent et qui acceptent de s'engager dans dans les projets que je mène que je peux effectivement être honoré. Donc, c'est aussi ce message-là que j'entends passer le jour où on va me remettre officiellement la distinction. C'est que c'est un engagement de plein de personnes. Évidemment, ma femme, mes enfants, qui doivent supporter mes absences, mes idées tous les quatre matins. Tiens, on pourrait faire ça. Si on se lançait là-dedans, voilà, j'ai de la chance. Ma femme, elle est carrément venue travailler avec moi depuis deux ans, comme ça au moins, elle m'a sous le coude en permanence et elle peut me briver. D'ailleurs souvent, elle plaisante en disant que c'est elle qui aurait dû avoir la médaille et pas moi, mais elle n'a pas tort. Donc oui, c'est toujours un moment très important dans une vie. J'ai la chance d'avoir encore mes deux parents. là aussi c'est quand j'ai appelé ma mère et quand j'ai appelé mon père pour leur dire que je venais d'être informé que mon nom figurait au journal officiel c'est quand même quelque chose qui prend au trip c'est énorme ce

  • Speaker #1

    que j'ai regardé aussi quand j'ai fait mes recherches j'ai vu que en fait c'était pas toi qui l'as demandé alors en fait pour répondre pour expliquer un petit peu la chose Merci.

  • Speaker #0

    L'ordre national du mérite, c'est le deuxième ordre en dessous de la Légion d'honneur. Il est rattaché à la grande chancellerie de la Légion d'honneur, et donc en fait, c'est pas la personne qui la demande. Moi, il se trouve que c'est une sénatrice du département qui m'a demandé si... j'acceptais qu'elle fasse la demande pour moi. A peu près un an avant, je n'avais rien contre, j'étais plutôt honoré déjà qu'elle me propose, mais on n'est évidemment pas certain d'être retenu. Donc il a fallu que je lui transmette un CV. Elle a fait une lettre au Premier ministre, puisqu'en l'occurrence j'ai été nommé sur le quota du Premier ministre. Chaque ministère dispose a priori, si j'ai bien compris, parce que je n'ai pas forcément toutes les explications derrière, mais chaque ministère dispose d'un quota. Le Premier ministre aussi est le Président de la République. Et donc, entre temps, il y a eu quand même trois premiers ministres, entre le moment où elle a envoyé le courrier et le moment où j'ai été nommé. Donc, c'est que ça a quand même suivi son cours. Je ne sais pas exactement comment ça se passe derrière. On m'a dit aussi que même si un ministre le propose, la Grande Chancellerie élimine quand même à peu près un quart des noms. Donc, on me dit, je ne sais pas du tout comment ça se passe derrière. et puis un jour le décret Je crois qu'il y a deux décrets par an, je crois qu'il y en a un le 14 juillet et un le 1er janvier. Et donc le décret paraît, et puis la presse s'empare du truc et dit, voilà, le journal local qui a dit, voilà, la liste des Alsaciens nommés cette année dans l'ordre national du mérite ou l'ordre de la Légion d'honneur, et j'ai découvert...

  • Speaker #1

    Dans le journal ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai quelqu'un qui m'a prévenu le matin, le matin même, très tôt, qui m'a envoyé un message, c'est quelqu'un qui regarde le journal officiel régulièrement. et qui m'a dit j'espère être le premier à te féliciter et je lui ai répondu mais tu me félicites pourquoi ? et il m'a répondu parce que tu as obtenu l'ordre national du mérite voilà donc je n'étais pas informé au préalable la lettre est arrivée trois semaines après c'est bien de comprendre un peu comment c'est arrivé donc une belle surprise en tout cas et

  • Speaker #1

    justement ce qui revient très souvent dans ton discours et tu l'as encore montré c'est aussi cette attention à à lui-même, derrière le chef d'entreprise, il y a tout un tas de personnes aussi qui travaillent, que ce soit dans ta micro-crèche, mais dans la commune ou dans ce que tu entreprends. Et j'aimerais qu'on parle un peu de la qualité, en fait. Pour toi, justement, qu'est-ce que c'est un accueil de qualité dans une micro-crèche ? Qu'est-ce que tu mets en place aussi pour l'assurer avec ton équipe ?

  • Speaker #0

    Déjà, je laisse une grande autonomie à la directrice parce que j'ai senti tout de suite que c'était son. point fort à elle cette demande de qualité elle a travaillé dans des grosses structures elle a travaillé dans des microcrèches également et elle sait ce qu'elle ne veut plus voilà et ça elle l'a fixé dès le départ alors comme je te disais tout à l'heure moi j'aime que les gens me suivent dans mes projets mais je veux dire après chacun doit être à sa place et c'est pas mon rôle à moi de gestionnaire. n'étant pas un professionnel de la petite enfance, de fixer ce cadre-là. Donc, c'est elle qui l'a fixé. Tu nous avais proposé un projet de règlement de fonctionnement et on a souhaité qu'elle y mette sa patte. Donc, on n'a rien transmis à la PMI avant que ce soit sur le côté pédagogique, que ce soit sur le côté fonctionnement. C'est vraiment elle qui a mis ça en place. Je ne dis pas qu'on ne s'en est pas mêlés. On a évidemment regardé si tout ça correspondait à nos valeurs, mais à partir du moment où ça correspondait à nos valeurs, on lui a laissé carte blanche. Derrière, ça amène effectivement un taux d'encadrement plus élevé que la moyenne, ou en tout cas que les règles de base qui sont fixées par les textes. Ça amène cette qualité au niveau de la préparation des repas. Ça amène que les personnes qu'on choisit, on a vérifié aussi qu'elles étaient dans l'état d'esprit et dans les valeurs qui étaient celles de l'équipe. Comme je disais tout à l'heure, j'ai eu 45 candidatures. J'ai aussi eu des gens qui m'ont sollicité. parce que on se connaît, t'es maire, etc. Il y a un côté piston. Non, ce n'est pas moi qui ai dit on va embaucher cette personne parce que cette personne, je la connais. C'est Aline et moi qui avons reçu les gens. Moi, j'avais mon aspect gestionnaire sur la table, mais elle a vraiment travaillé sur tout cet aspect pédagogique, relationnel. On a une équipe... qui allient des gens de très grande expérience, qui ont plus de 20 ans de travail en crèche. On a, pour la plupart des personnes qu'on a recrutées, des gens qui viennent de grosses structures et qui sont venus dans cette micro-crèche parce qu'elles cherchaient un autre lien avec les enfants et un autre lien avec les familles. Et là, clairement, quand je disais tout à l'heure que la mayonnaise, elle a pris, c'est aussi ça qu'a fait que ça a pris. C'est qu'elles ont trouvé chez nous ce qu'elles espéraient. J'en suis très, très heureux et très fier. il y a une... une salariée qu'on a recrutée qui travaillait dans une grosse structure avant, qui a été reprise par un grand groupe qui figure dans le livre de M. Castaner, je ne sais pas le nom du groupe, et qui était un peu au bout du rouleau. Elle a candidaté chez nous, on l'a recrutée, elle fait quand même plus de routes tous les jours pour venir chez nous. Elle fait à peu près 20 minutes de route de plus pour venir chez nous. Donc ça aurait pu être un frein. Et au bout de quelques mois... Je l'ai croisé un jour quand elle partait et je lui dis alors comment ça se passe ? Et elle m'a dit j'ai pris la meilleure décision de ma vie en vous rejoignant et en venant travailler dans cette microcrèche. J'ai retrouvé tout ce que j'attendais et les valeurs pour lesquelles je me suis lancé dans ce métier. Je crois que finalement, c'est la plus belle des choses qu'on puisse entendre. On parlait de l'ordre national du mérite, mais c'est aussi une belle médaille d'avoir des gens qui vous disent « je suis heureux dans ce que je fais et j'ai ma place » . Je suis tout content aussi quand je descends à la microcrèche et que les salariés me disent « bonjour Franck » . Elles ne me tutoient pas, mais il y a un côté un peu… Ce n'est pas le patron. C'est Franck et puis les enfants m'appellent même Francky, donc je trouve ça assez rigolo. C'est aussi pour ça qu'on le fait. Quand tu parlais tout à l'heure, il y a des désagréments, mais il y a aussi des petits bonheurs. Et finalement, les petits bonheurs, c'est aussi tout simplement ça. Quelqu'un qui vous dit « j'ai fait le meilleur choix en vous rejoignant, même si je fais plus de routes tous les jours » .

  • Speaker #1

    Moi, ce qui ressort par rapport à ce que tu dis, c'est un peu à l'inverse des 20 minutes qu'elle fait en plus pour vous rejoindre, mais c'est le côté proximité finalement. Proximité de l'équipe envers les enfants parce qu'elles ont plus de temps à consacrer aussi avec les enfants. Proximité avec la direction. Tu n'es pas sur Paris et elles ne doivent pas t'envoyer un mail à chaque fois qu'elles ont quelque chose à te dire. Ça peut se faire en direct avec des réponses qui se font de manière instantanée, sans devoir demander à Pierre-Paul et Jacques avant d'avoir un retour. Proximité avec les familles aussi. On le voit souvent dans des grosses structures. où le côté transmission doit se faire obligatoirement que par des personnes diplômées. Il y a certains salariés qui sont auprès des enfants, mais qui peuvent se sentir frustrés aussi de ne pas avoir ce lien direct avec les familles. En général, dans une micro-crèche, ça ne se passe pas comme ça. Et donc, il y a vraiment ce côté proximité qui ressort, et on repart sur vraiment le cœur du métier et ce pourquoi on avait envie de travailler auprès des enfants.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. C'est exactement le cas, en fait. de la directrice de trois de ses collègues. Par contre, il y en a une cinquième qui, elle, est toute nouvelle dans le milieu. Elle a une carrière totalement autre chose et elle a décidé de réaliser son rêve. Et elle, elle vient d'assez loin. Pareil, elle a adhéré aux valeurs et c'est quelqu'un, quand on rentre dans le creche, elle respire la bonne humeur, donne le sourire tout de suite. Moi, je suis super content de ça. Il y en a une autre, elle habite à deux maisons à côté. Elle a travaillé en crèche il y a très longtemps. Elle était partie sur autre chose. Et en fait, elle a toujours regretté le fait de ne plus y travailler. Quand elle a vu le panneau de chantier comme quand on allait ouvrir une micro-crèche, elle s'est présentée en disant « voilà, j'habite au bout de la rue » . Et on l'a embauchée. Et en fait, c'est ça aussi. C'est-à-dire que je parlais tout à l'heure du décret, tout ça c'est bien gentil, mais il y a aussi beaucoup de feeling et beaucoup d'humain. Et je crois que c'est quand même un élément clé. En tout cas, dans ce que je fais moi au quotidien, dans tous mes projets, c'est quand même l'élément clé, c'est quand même l'humain. C'est ce qui ressort. Enfin, j'espère que c'est ce qui ressort. En tout cas, c'est comme ça que moi, je ressens les choses.

  • Speaker #1

    Oui. Ah, mais c'est... En tout cas, quand on voit les différents postes que tu occupes ou que tu as occupés, l'humain est au cœur de tout, de toute façon. Donc oui, c'est vraiment ce qui ressort. On arrive doucement à la fin de cet épisode. Tu as partagé beaucoup de conseils. Mais est-ce que tu n'en aurais pas un petit dernier à donner à une personne qui a envie de se lancer ? Moi, j'en vois tellement, pas encore des porteuses de projets, mais bien souvent des femmes qui ont cette envie, mais finalement qui ont peur, qui doutent encore. Est-ce que tu aurais un conseil à donner à ces personnes-là ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas ce qui fait qu'on ne franchit pas le cap. Parce que moi, je pense que j'ai ça en moi, même si j'ai mis très longtemps à l'attention d'avoir. 38 ans avant de devenir entrepreneur, je ne savais pas que j'avais cette fibre en moi. C'est peut-être ça le conseil. Le bon conseil, c'est peut-être ça. C'est que finalement, on ne sait pas forcément qu'on a la fibre entrepreneuriale en soi. On a des envies et parfois, il faut se laisser simplement porter par ces envies. On peut faire des erreurs dans la vie. Quand on est chef de projet, tu as été porteuse de projet de toi-même. Tu fais maintenant les choses de manière différente. Je ne dis pas que dans 10 ans, je ferai toujours la même chose, j'en sais rien. Mais parfois, on fait des choix et chaque choix qu'on fait nous amène à une nouvelle étape. Et puis parfois, on se sert tout simplement de cette étape précédente pour construire la suite. Moi, c'est comme ça que j'ai fonctionné. Donc j'ai envie de dire, si vous le sentez, si vous êtes motivé, évidemment, il y a des périodes de doute, il y a des périodes compliquées, mais vous arriverez toujours à vous relever. Il faut par contre bien s'entourer. bien s'accompagner. C'est pour ça qu'on a fait appel à toi sur la partie qu'on ne maîtrisait pas, même si maintenant je me sens tout à fait capable de mener le deuxième projet sans être accompagné parce que j'ai appris en étape 1. Mais de la même manière, je peux donner un autre conseil, il y a plusieurs fédérations qui existent, il y a la Fédésap, il y a la Fédération française des entreprises de crèche, il y a le Rémi pour les micro-crèches. Peut-être aussi se tourner vers ces structures-là pour ne pas être tout seul. Tu disais dans un de tes podcasts que j'ai écouté. écoutez, que tu avais contacté les gestionnaires de microcrèches des environs et que vous vous voyez peut-être une fois tous les trois mois, mais que vous pouviez partager vos peines, vos doutes, et qu'une a rencontré tel problème, et bien de fait, tu vas rencontrer le même. Et donc, si tu peux t'appuyer sur cette personne, qui généralement, quand on est dans le domaine de la petite enfance, on est bienveillant, donc on ne va pas dire, ah ben non, je ne veux pas te donner le tuyau. Donc voilà, moi je pense que c'est ça, il ne faut pas hésiter à suivre son instinct. Et puis on peut trébucher, l'essentiel c'est de se relever. Je ne sais pas si c'est le bon conseil. Si, moi ce que je...

  • Speaker #1

    C'est ce qui m'est venu. Non mais c'est bien, moi si je devais résumer, en fait c'est un peu s'écouter aussi. Oui. Parce que c'est facile de se dire « ah oui j'ai envie de faire ça » et puis de passer à autre chose et de rester dans le quotidien, de faire en sorte que oui, on a peur, bon ben ok. mais quand même poursuivre si c'est vraiment un projet auquel on croit et la peur elle est toujours plus ou moins là soit on continue d'avoir peur soit on l'affronte je suis d'accord avec toi et puis alors après il y a un autre élément c'est qu'une fois qu'on est dedans et

  • Speaker #0

    que t'as plus le temps de te poser ces questions c'est à dire que t'as le volant entre les mains et faut que tu passes les vitesses et t'as pas le temps de regarder dans le rétro donc de fait une fois que t'es lancé t'avances Tu n'as pas le choix et tu trouves les solutions. Tu trouves les solutions.

  • Speaker #1

    J'ai une super citation justement par rapport à ça et je l'ai notée sur mon cahier parce que des fois, quand je suis un peu en moment de doute, ça me fait du bien de revenir dessus. « Saute et le filet apparaîtra. » Les solutions, elles arriveront au moment où il faudra les trouver en fait et on ne pourra jamais tout anticiper.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Merci énormément, Franck. Tu sais, il est possible que j'ai quelques personnes qui ont quand même des questions à... à te poser peut-être à l'issue de cet épisode. Est-ce qu'il y aurait un moyen qu'elle puisse prendre contact directement avec toi ?

  • Speaker #0

    Oui, il n'y a pas de problème. On me trouve sur les réseaux sociaux, sur LinkedIn. Très facilement, je réponds, il n'y a pas de problème. Elle passe par toi et tu m'envoies un petit mail avec les contacts. Je suis toujours très preneur de ce genre de contacts. Parfois, je ne peux pas répondre dans la journée. prend un rendez-vous sous 10 jours. Je suis toujours très preneur. Et moi-même, on n'en a pas parlé, mais j'ai passé un diplôme accompagné par la FEDESAP chez Kedge Business School, un master spécialisé en management des structures et activités innovantes en santé. Et j'ai dû rendre une thèse professionnelle et j'ai dû rencontrer des dirigeants de très grands groupes pour rédiger ma thèse. Et j'ai notamment Guillaume Richard, le patron d'O2, Franck Nataf, le président de la FEDESAP. Et ils m'ont tous les deux, tous ceux qui ont accepté, ont accordé du temps en visio et autres, alors que je me disais qu'ils n'avaient pas le temps, que c'était des chefs de grandes boîtes et qu'ils n'auraient pas le temps. Et j'ai aussi gardé ça en mémoire, de me dire, il faut toujours, je ne suis pas du tout à leur niveau, il faut toujours rester disponible, parce qu'on apprend tous. On aide les gens à progresser, mais on progresse aussi soi-même en transmettant. C'est aussi pour ça que j'ai accepté de répondre à ton podcast.

  • Speaker #1

    Eh bien merci, merci encore. J'ai trouvé ça super super intéressant et je pense que ça va pouvoir inspirer un grand nombre d'auditeurs en tout cas. Merci. J'espère que tu as trouvé cet épisode aussi inspirant que moi. Si tu as aimé cet épisode, n'oublie pas de t'abonner au podcast Coulisses de Microcrèche, de laisser un avis 5 étoiles et de le partager avec ta communauté. Ça m'aide énormément à faire connaître le podcast et à aider plus de personnes comme toi. Rejoins-moi sur les réseaux sociaux pour encore plus de contenu et d'échanges. Tu peux me retrouver principalement sur Instagram sous le nom Créer sa microcrèche. N'hésite pas à visiter mon site internet créesamicrocrèche.fr pour des ressources exclusives et des articles complémentaires. Merci d'avoir écouté jusqu'au bout et à très vite pour un nouvel épisode.

Chapters

  • Introduction à la création de micro-crèches

    00:04

  • Rencontre avec Franck Dudt : parcours et motivations

    00:49

  • Les débuts de Franck dans le secteur des micro-crèches

    02:30

  • Les défis rencontrés lors de la création de la micro-crèche

    04:16

  • Conseils pratiques pour les futurs porteurs de projets

    09:01

  • Vision pour l'avenir et réflexions sur le secteur

    27:48

  • L'importance de la qualité d'accueil dans les micro-crèches

    45:35

Description

Êtes-vous prêt à découvrir les secrets derrière la création d'une micro-crèche qui fait la différence ?


Dans cet épisode de "Coulisses de Micro-crèche", j'ai le plaisir d'accueillir Franck Dudt, un entrepreneur passionné et maire engagé, qui nous dévoile son parcours inspirant dans le monde des structures d'accueil pour enfants.


Franck partage avec nous les motivations qui l'ont poussé à se lancer dans l'aventure de la micro-crèche, fort de son expérience dans le service à la personne et son implication dans les collectivités locales. Il n'hésite pas à aborder les obstacles qu'il a rencontrés, notamment les défis liés aux réglementations en matière de petite enfance et la quête de financements, des étapes cruciales pour réussir dans ce secteur en pleine évolution.


Au fil de notre conversation, il souligne l'importance de l'humain et de la qualité d'accueil dans les structures d'accueil pour enfants. Dans un monde où chaque détail compte, Franck nous rappelle que le bien-être des enfants doit être au cœur de nos préoccupations. Il nous livre également des conseils pratiques pour ceux qui envisagent de créer une micro-crèche, en insistant sur la nécessité de bien s'entourer et de se renseigner auprès des professionnels du secteur. Ces recommandations sont d'une importance capitale pour réussir dans ce domaine exigeant.


En outre, Franck évoque la reconnaissance qu'il a reçue en étant fait chevalier dans l'Ordre national du mérite, un témoignage de son engagement et de son dévouement envers sa communauté. Cela met en lumière l'importance du travail d'équipe et de l'engagement collectif dans la réussite de tout projet, notamment dans la création d'une micro-crèche.


Ne manquez pas cet épisode enrichissant qui vous plongera dans les coulisses de la micro-crèche, un univers où passion et professionnalisme se rencontrent. Que vous soyez un futur entrepreneur ou simplement curieux d'en savoir plus sur le fonctionnement des structures d'accueil pour enfants, cet échange avec Franck Dutte est fait pour vous ! Écoutez dès maintenant et laissez-vous inspirer par son parcours exceptionnel.


Vous pouvez retrouver Franck sur Linkedin : https://www.linkedin.com/in/franckdudt/


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Transcription

  • Speaker #0

    Tu rêves de créer ta propre microcrèche ou de donner un nouvel élan à ta structure ? Bienvenue sur Coulisses de Microcrèche, je suis Sophie. Chaque semaine, nous explorons ensemble l'univers passionnant des microcrèches. A travers mes conseils, l'actualité du secteur et des interviews inspirantes avec des professionnels de la petite enfance, découvre comment réussir dans ce domaine en pleine croissance et améliorer la qualité d'accueil. pour les enfants, les familles et ton équipe. Prépare-toi à recevoir des astuces pratiques, des stratégies éprouvées et des idées innovantes pour faire de ta micro-crèche un véritable succès. Alors installe-toi confortablement et plongeons dès maintenant dans l'épisode du jour. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Aujourd'hui j'ai le plaisir d'accueillir Franck Dutte qui est un homme aux multiples casquettes et à l'énergie communicative. Franck, c'est un entrepreneur dans le service à la personne depuis bientôt 6 ans, gestionnaire aussi d'une micro-crèche depuis bientôt 2 ans, et aussi maire de, attention, je vais réussir à le prononcer, j'y crois, au Sulzbach en Alsace depuis bientôt 10 ans. Ce que j'admire honnêtement chez toi, Franck, c'est vraiment ta capacité à pouvoir mener plusieurs projets de front. et toujours avec la même mission de mettre l'humain au cœur des structures d'accueil. Et d'ailleurs, cet engagement t'a valu une belle reconnaissance puisque tu as été fait chevalier dans l'Ordre national du mérite il y a quelques mois. C'est quand même une distinction assez rare et qui vient saluer ton parcours et ton action aussi pour l'intérêt général. Le but de cet épisode, c'est de pouvoir parler avec toi en tout cas de ce qui t'a poussé à créer une micro-crèche, des obstacles que tu as rencontrés. de la façon aussi dont tu vas t'organiser au quotidien avec tes différentes personnalités, de ta vision aussi, de la qualité d'accueil et surtout de l'importance de remettre l'humain au centre de chaque projet. Bien sûr, j'espère qu'on pourra partager aussi avec toi tes conseils précieux en tout cas pour les personnes qui hésitent encore à se lancer. Salut Franck et bienvenue sur cet épisode.

  • Speaker #2

    Salut Sophie, merci de m'accueillir. Très content. de pouvoir passer ce temps avec toi et de pouvoir répondre à tes questions. Et merci pour tout ce que tu as déjà dit.

  • Speaker #1

    Génial. Écoute, on va démarrer déjà dans le vif du sujet. Avant de te lancer dans l'univers, en tout cas, des micro-crèches, tu étais déjà investi, de toute façon, dans le service à la personne. Est-ce que déjà, tu peux nous présenter un petit peu qui tu es en plus ? Parce qu'il est possible que j'ai aussi oublié certaines informations importantes. Et puis déjà, de nous présenter ta société Merci Plus. et nous dire ensuite ce qui t'a poussé aussi à vouloir te lancer dans l'univers des micro-crèches.

  • Speaker #2

    Oui, alors en fait, moi je viens à la base plutôt du domaine des collectivités locales. J'ai travaillé comme directeur de cabinet, directeur général de services dans des communes. Donc j'ai toujours été attiré par la question de l'action publique. Je suis devenu maire entre-temps, effectivement, du village où j'habite. On a même créé une commune nouvelle, c'est-à-dire qu'on a fusionné deux villages en une. en une seule commune. Et j'ai été pendant un certain temps directeur général adjoint d'une très grosse association sur l'agglomération de Mulhouse qui faisait énormément de services, qui avait un service d'aide à domicile pour les personnes âgées, des unités Alzheimer, des centres de soins médicaux, des centres de soins infirmiers. Et on avait également trois micro-crèches. Le passage que j'ai eu là-bas n'a pas forcément été toujours hyper simple, mais ça m'a permis surtout de découvrir ce milieu. Et donc, j'ai décidé après ça de me lancer dans l'entrepreneuriat, de monter ma propre société. Donc, j'ai d'abord commencé à travailler en franchise avec la marque Merci Plus, que tu citais tout à l'heure. Et je suis sous contrat déjà avec eux maintenant depuis six ans. J'ai créé une agence, fait deux reprises de société. J'ai 70 salariés, 500 clients, on fait du ménage, on fait du jardinage. Et on a également une partie aide à domicile pour les seniors depuis peu. Ça aussi, ça a été beaucoup de temps. de travail et en fait le bâtiment dans lequel on est abritait une entreprise au rez-de-chaussée et je me suis toujours dit que le jour où elle partirait ça serait idéal pour y mettre une micro crèche puisque j'avais vu en tant que directeur général adjoint de la structure associative dans laquelle je travaillais tout le potentiel des micro crèches et c'est pour ça que je t'ai contacté quand les locaux se sont vidés pour m'aider à monter ce projet de première micro-crèche qui s'appelle les petits loups de la Ture dans la commune de Vieux-Tannes.

  • Speaker #1

    En Alsace, donc.

  • Speaker #2

    C'est exactement.

  • Speaker #1

    Est-ce que finalement, ce déclic, c'est deux déclics finalement ? C'est de rendre, d'avoir déjà pu... côtoyer le milieu de la micro crèche dans la grosse entreprise où tu où tu étais dg plus finalement le fait aussi de voir ce local potentiel juste en bas de chez toi qui était inoccupé ça c'est exactement ça en fait je pense que spontanément ne

  • Speaker #2

    serai jamais tourné moi même vers le secteur des micro crèches ou des crèches parce que je n'y connaissais rien je voilà il faut il faut quand même être très clair, très honnête. Autant le service à la personne... C'est quelque chose qui me parlait parce qu'en tant que maire, on s'y est confronté. Alors j'y suis confronté aussi en tant qu'élu par rapport aux difficultés que peuvent rencontrer les familles, mais sur le territoire où je suis élu, on avait une structure associative qui gérait des crèches parapubliques en quelque sorte, puisqu'elle était soutenue par la communauté de communes, et on n'avait pas d'acteur privé sur ce territoire-là. Donc de fait, ce n'était pas un domaine vers lequel je me serais tourné si je n'avais pas été directeur général adjoint. dans cette association et vu qu'effectivement il y avait énormément de demandes, tant en zone urbaine qu'en zone rurale, puisqu'en fait la structure en question, on avait trois micro-crèches, deux à Mulhouse, donc en ville, et une dans une petite commune qui s'appelle Vestalten, qui est dans le vignoble alsacien. Il n'y avait rien en fait, s'il n'y avait pas cette micro-crèche, il n'y avait que des assistantes maternelles pour répondre à la demande. Donc ça, je suis confronté déjà en tant que maire. Et quand ce local s'est libéré, j'avais déjà anticipé la chose, je me disais qu'il était adapté au sens de la configuration, il y avait un espace extérieur avec du gazon, c'était vitré, il n'y avait pas beaucoup de travaux à faire, il y avait des murs à casser, des choses, je pense qu'on en parlera plus après, des choses comme ça à faire, et aussi le fait que dans la commune en question de Vieux-Tannes, qui est quand même une commune d'à peu près 4000 à 5000 habitants, Il n'y avait pas de structure d'accueil pour la petite enfance. Il y avait dans les communes voisines, que sont Tannes et Cernay, il y a des structures associatives ou privées, mais dans la commune même, il n'y avait rien. Et donc quand je suis allé voir le maire, que je connaissais évidemment par ailleurs, puisqu'on se connaît généralement tous, il a été très content d'avoir un porteur de projet privé qui ne lui demandait pas d'argent, qui allait pouvoir répondre à une problématique de la part de ses habitants.

  • Speaker #1

    C'est vrai que maintenant, les mairies, de toute façon, elles ne créent plus de nouvelles structures. Donc, de toute façon, elles ne peuvent que faire appel aux structures privées pour pouvoir développer cet aspect-là qui est pourtant très important pour les habitants de leur commune. Donc, j'imagine que ta venue et ton projet, et aussi, je pense, ta casquette de maire, qui montre aussi un aspect différent de porteur de projet, on n'en voit pas tout le temps, à donner encore plus de temps. plus de crédibilité à ton projet aussi ?

  • Speaker #2

    Je pense effectivement que ça joue, mais après, quelqu'un qui veut se lancer là-dedans, évidemment, il n'a pas besoin d'être maire ou élu. Pour mon cas, c'est quand même évidemment quelque chose qui crédibilise la démarche. Ça ne veut pas dire que c'est plus facile, ça ne veut pas dire que toutes les portes s'ouvrent. Ça reste compliqué. Par exemple, je ne sais pas si tu te souviens du coup, quand on a mené ce projet ensemble, puisque tu m'as accompagné jusqu'à l'ouverture, on a quand même essuyé un certain nombre de plâtres, et notamment dans les relations avec la CAF, où effectivement, à un moment donné, dans une des réunions que j'avais avec eux, ils me chatouillaient quand même beaucoup sur l'aspect privé, parce qu'ils n'avaient pas forcément un regard très bienveillant sur le fait qu'on soit un acteur privé, et à un moment donné, j'ai repris ma casquette de mer, et je leur ai effectivement indiqué que les collectivités n'avaient plus les moyens. de répondre à cette demande sur le terrain et qu'ils devraient plutôt se réjouir de voir des acteurs privés qui ne leur demandent rien. Rien, au sens où ils payent quand même le complément de garde. Mais je veux dire, il n'y a pas eu de subvention pour mon projet, par exemple.

  • Speaker #1

    Justement, ça tombe bien que tu abordes un peu ce côté-là parce que créer une micro-crèche, c'est beaucoup plus que remplir un simple dossier d'agrément. C'est un parcours qui est semé d'étapes, de doutes. et de décisions importantes à prendre. J'aimerais bien qu'on puisse se remémorer, mais avec ta version à toi. Comment se sont passés du coup les premiers pas concrets sur « Ok, t'as côtoyé déjà l'univers des micro-crèches, donc ça te parle. T'as un local en bas de ton entreprise où tu vois un potentiel parce que voilà, à l'extérieur, la superficie qui semble correspondre, bon, des travaux à l'intérieur, mais ça, voilà, c'est pas ce qui t'a fait peur. » Entre ce moment-là, ou que ça reste encore un projet et la réalité. Comment ça s'est passé tout ça ?

  • Speaker #2

    Ça a mis beaucoup plus de temps que prévu, puisque l'entreprise était partie en cours d'année, on s'était donné quelques mois pour pouvoir ouvrir, et on a rencontré évidemment un certain nombre de difficultés que... Comme dit, quand on essuie les plates sur un premier projet, normalement on n'est pas censé reproduire les mêmes erreurs d'une certaine manière. Évidemment, il fallait vérifier l'aspect premier, c'est est-ce qu'il y avait le potentiel au niveau des familles et des enfants. De la même manière, sur la question des salariés, c'est une étape qui vient plus tard, mais c'est quand même une étape importante. Est-ce qu'il y a le vivier en ressources humaines ? pour pouvoir répondre également à la demande. Donc moi, ma première idée, ça a été effectivement de trouver quelqu'un qui puisse m'accompagner. Je n'avais jamais mené de tel projet. J'ai beau savoir faire des dossiers de subvention, faire des appels d'offres, des choses comme ça dans le cadre de mes autres fonctions, ça reste quand même quelque chose de très spécifique. Il y a des normes, des cahiers des charges en matière de microcrèche. Moi, c'est quelque chose que je ne connaissais pas. Donc c'est pour ça que j'ai effectivement fait des recherches sur Internet. Je suis tombé sur toi. qui m'a driveé quand même du début à la fin et on a pu mener ces différentes étapes. Après, le fait de trouver le local c'est bien, l'architecte, il faut trouver un architecte, alors j'ai pris un architecte qui avait déjà ouvert une micro-crèche et qui avait déjà fait une MAM, donc qui était quand même au courant des règles à respecter, des normes. puisque voilà il faut, si je me rappelle bien, 7 mètres carrés par enfant, or un certain nombre de locaux, il faut des pièces lumineuses, il faut un agencement qui tienne la route, la salle d'activité doit faire un certain nombre de mètres carrés, etc. Il faut un bureau, il faut que ce soit accessible.

  • Speaker #1

    Plus énorme ERP aussi ? C'est ce que j'allais dire,

  • Speaker #2

    il faut que ce soit accessible au public, donc ERP, PMR, accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. Et donc tout ça, il faut effectivement être accompagné. Donc l'accompagnement de ton côté, c'était sur la partie, ce que j'appelle un petit peu assistance à maîtrise d'ouvrage, pour monter les dossiers, faire les demandes, à qui on s'adresse, il faut aller voir la PMI, la PMI vient visiter le local avant même que les travaux aient commencé, pour donner un avis de base sur le projet, sur plan, on leur fournit des plans. Moi j'ai la chance d'avoir une PMI hyper réactive, et je tiens vraiment à les remercier et à les saluer parce que la PMI dans le coin est vraiment super efficace. Donc, ils sont venus sur place. Ils ont en trois jours pu me dire, OK, avis favorable sur plan et au vu du projet, mais on va suivre le dossier. Ensuite, il faut trouver l'archi, mettre en place les marchés, aller voir les banques, solliciter les financements. Donc, monter un business plan, c'est quand même un point hyper important. Sachant que moi je ne viens pas de ce domaine, donc il fallait une éducatrice de jeunes enfants qui allait diriger la crèche. Donc ça a été un petit peu la première mission. Là j'ai eu énormément de chance, parmi mes collègues maires, j'avais fait savoir ici ou là que peut-être j'avais des endroits où je prévoyais éventuellement dans un temps second de faire une micro crèche. Et donc j'ai un collègue maire qui m'a appelé en me disant écoute j'ai une habitante qui est venue me voir pour la même chose, peut-être que vous devriez vous rencontrer. Et donc, il se trouve que Aline, elle s'appelle Aline, le courant est tout de suite bien passé entre nous quand elle s'est présentée à moi pour me parler de son projet. Et on a conclu ensemble que plutôt que de mener un projet de son côté, alors que moi, j'avais des besoins à un quart d'heure de route entre les deux sites, elle a dit « je vous aide à lancer la première à condition qu'ensuite, on en fasse une dans la commune où j'habite ensemble » . Et c'est comme ça que j'ai pu trouver la… personne ressource et c'est vraiment là je le dis à ceux qui qui nous écoutent et qui ne sont pas du domaine il faut vraiment trouver la bonne éducatrice de jeunes enfants avec qui le courant va passer qui va être en phase avec vous parce que au quotidien c'est elle qui va gérer les équipes les plannings les inscriptions voilà moi je suis en surplomb je fais des arbitrages mais au quotidien c'est qui est qui est là, même si je descends régulièrement la voir, on fait des réunions, etc. Mais au quotidien, ce n'est pas moi. Et donc, j'ai eu la chance de trouver Aline, qui a mené ce projet tout en travaillant encore à côté, dans une autre structure. On a pu suivre tout le chantier, heureusement, elle est arrivée très tôt dans le chantier, donc elle a pu faire un certain nombre de remarques qui lui tenaient à cœur. Je donne un exemple très clair, elle voulait impérativement qu'on fasse les repas sur place. Alors que le projet qu'on avait monté ensemble, avec toi, c'était de se faire livrer en liaison froide ou en liaison chaude, ce n'était pas encore arbitré à ce moment-là, les repas. De la même manière que la PMI va regarder par où rentre le livreur, et que la porte de la cuisine ne soit pas trop éloignée de l'entrée du livreur. Tout ça sont des éléments qui sont pris en compte. Donc on a modifié le projet suffisamment tôt pour faire en sorte que ce soit une cuisine où on allait faire de la préparation de repas. Ça lui tenait à cœur, donc ça rentre aussi dans l'aspect qualité. Moi, j'ai trouvé ça vraiment bien d'avoir quelqu'un de motivé là-dessus. Ça suppose derrière qu'il faille gérer des courses aujourd'hui, au quotidien. Ça suppose qu'il a fallu former l'équipe HACCP, je crois que ça s'appelle. Pour la marche en avant, ne pas mélanger. la nourriture avec la préparation, etc. Ou le sale quand ça revient après que les enfants aient mangé. Donc tout ça, la cuisine a dû être configurée de la sorte. Mais derrière, je trouve qu'en termes de qualité, on apporte quelque chose de vraiment mieux à nos familles. Et c'est un vrai argument commercial quand on reçoit une famille et qu'elle a la possibilité d'aller dans une crèche voisine où les repas sont livrés, où ici, chez nous, c'est préparé sur place. On a le menu à la semaine, comme partout, mais je vais dire, voilà. Moi, j'aime bien, j'y suis descendu tout à l'heure à midi, ça sent bon. Ça sent la préparation sur place.

  • Speaker #1

    Oui, et puis ça remet bien la crèche comme une deuxième maison, finalement. Oui. Oui, il y a les moments où on va préparer le repas aussi, tout comme à la maison, finalement. Dans ce projet-là, est-ce qu'il y a quelque chose qui t'a le plus surpris, bousculé ? Tu sais, quelque chose que tu ne...

  • Speaker #2

    qui attendait pas en fait qui nous on a rencontré un problème qui nous a fait perdre quasiment un an sur le projet on est dans une commune qui est classé en zone 3 radon et le radon c'est pas présent partout c'est un gaz dit radioactif c'est un gaz radioactif ce gaz il peut sortir du sol ça n'a aucune odeur ça n'est pas dangereux si vous restez dix minutes dedans mais si vous êtes exposé au quotidiennement peut-être que très longtemps plus tard ça peut provoquer des cancers Le bâtiment dans lequel on est est en credit buy et donc j'ai un... crédit bailleur dessus et ce crédit bailleur a exigé, alors même que l'Agence régionale de santé, puisque la PMI quand elle émet un avis favorable, elle transmet le dossier à l'Agence régionale de santé qui émet aussi un avis. L'Agence régionale de santé avait émis un avis favorable malgré qu'on soit en zone 3 radons. Donc moi je n'ai pas compris. Les bailleurs me demandent de faire faire des analyses et de vérifier que le taux de radon dans les pièces où étaient les enfants, n'allait pas poser problème. Évidemment, on l'a fait, puisque c'était non seulement une demande, mais qu'en plus, il y a la question des familles et des enfants derrière, donc c'est quand même quelque chose de très important. Sauf que l'étude pour le radon, ça ne se fait qu'en période dite de chauffe, c'est-à-dire entre septembre et mars. Et au moment où on a eu cette info, on était au printemps. Donc on a déjà dû attendre plusieurs mois pour venir poser les capteurs. Et une fois que ces capteurs, je crois qu'ils doivent rester de tête deux mois ou trois mois en place, et après il y a un délai d'à peu près un mois pour les analyses. Et donc vous devez passer par un organisme agréé, type APAV, DECRA, je ne vais pas tous les citer, mais c'est ces organismes-là, et ils vous rendront un rapport. Donc le rapport était, enfin il n'y avait pas de problème par rapport au radon, mais on a perdu.

  • Speaker #1

    Parce que 6 mois, non, à peu près ?

  • Speaker #2

    6 mois, ce qui nous a fait perdre au final, au final c'était quasiment, on a ouvert 12 mois plus tard. Parce qu'avec les aléas du chantier, etc. Donc ça, c'est quelque chose, évidemment, je ne le savais pas et je le saurais pour tout projet futur dans une commune où la première des choses que j'irais vérifier, c'est est-ce qu'il y a du radon ou pas. Alors c'est souvent, je vais peut-être rassurer un petit peu tout le monde, c'est souvent dans les zones de montagne. C'est lié à, je crois que c'est le granit qui amène ça. Mais je crois qu'en Bretagne... Il y en a pas mal aussi, mais je ne suis pas un spécialiste.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, mais en général, moi, c'est vrai que ce que je conseille maintenant à tout porteur de projet qui trouve un local qui l'intéresse, avant même d'imaginer quoi que ce soit, mais si en tout cas, il imagine un potentiel avec ce local-là, avant même de prendre rendez-vous avec la PMI, c'est de filer au service urbanisme de la mairie pour savoir si en fait, le cadastre de ce local... peut devenir une micro-crèche.

  • Speaker #2

    C'est ce que j'allais dire. En tant qu'élu, c'est plutôt la casquette d'élu qui va parler, mais j'aurais tendance à conseiller, vérifier qu'il n'y ait pas de PPRI, donc c'est justement le plan de protection au risque d'inondation. La commune dans laquelle on est, il y a une usine Céveso. Là aussi, on a eu un certain nombre de points, mais qui n'ont pas... posé problème en tant que tel, mais ils étaient à prendre en compte par l'architecte parce qu'il faut une pièce où les enfants puissent être confinés en cas d'alerte, ce genre de choses. Tout ça, c'est des choses qu'on peut prendre en compte. Mais effectivement, le vrai bon conseil, c'est celui-là, c'est de dire aller au service urbanisme et demander, avant même de faire quoi que ce soit, si c'est possible, parce que on va peut-être vous dire, l'autre point, les bâtiments de France, moi, je n'ai pas été embêté non plus, mais dans la commune, il y a une église classée. Là aussi, ça peut être un frein en fonction de ce que vous voulez faire. Si vous voulez construire une micro-crèche à toit plat dans une zone de bâtiment de France, vous ne pourrez pas. Par exemple, quand c'est de la rénovation, c'est plus simple, mais quand c'est de la construction, ça peut poser problème.

  • Speaker #1

    C'est ça, et puis même si la PMI valide le projet, il y a des points un peu cachés qu'il est primordial de faire valider en amont.

  • Speaker #2

    Je rajoute, depuis le 1er janvier de cette année, L'avis conforme du maire ou de l'autorité organisatrice, puisque chez nous en Alsace, c'est souvent les communautés de communes qui ont la compétence à la place des mairies. Donc soit le maire, soit la communauté de communes, en fonction de qui a la compétence. Avant d'avancer sur le projet, il faut déjà s'assurer qu'ils sont bien d'accord de vous accueillir, puisque maintenant, ils peuvent mettre un veto préalable et ce n'est pas la peine de perdre du temps. Moi, je sais que je citerai... pas de commune mais la pmi nous a déjà dit que dans une agglomération du secteur il n'y aura plus de micro crèche qui pourront s'ouvrir parce qu'ils savent que le président de la comcom est hostile au projet privé de micro crèche et qu'il délit qui mettra un avis défavorable systématique quoi et là au moins une fois qu'on a l'info en amont on

  • Speaker #1

    visera une autre une autre commune finalement ce projet là combien de temps en fait il a pris pour devenir concret

  • Speaker #2

    On a mis un an et demi jusqu'à ce qu'on ouvre. Une fois que le chantier était en cours, on a pu avancer sur la question des recrutements, anticiper les recrutements. On a suivi aussi tes conseils sur le fait qu'on n'allait pas recruter tout le monde tout de suite. J'ai eu énormément de chance, puisque à partir du moment où on a commencé à exposer sur les réseaux sociaux, on a utilisé les réseaux sociaux au départ pour annoncer le projet, faire du teasing. même au niveau marketing et ben en fait on a commencé à avoir des candidatures qui arrivaient spontanément quand on a mis les annonces je crois que je me suis arrêté à 45 cv pour cinq places et qu'à un moment donné j'ai stoppé j'ai stoppé les annonces parce qu'on avait on avait trop de cv alors des cv essentiellement de cap petite enfance là aussi je pense qu'on en parlera mais avec le fameux décret du mois d'avril 2025 Il y a aussi des choses à prendre en compte par rapport à ça. Donc, on a pu recruter et là, j'ai fait une erreur. Je n'ai pas écouté Aline qui me disait « commencez à faire des préinscriptions, lancez un site internet, faites de la pub là-dessus » . Et moi, j'avais peur d'un point, qu'on ne respecte pas la date d'ouverture. En fait, on a commencé à communiquer sur la date d'ouverture seulement deux mois avant, quand j'étais sûr que les travaux allaient se terminer, parce qu'en fait, j'avais peur. entre guillemets, de mentir aux familles et de leur dire ça va ouvrir à telle date et que je dois repousser. Et là, j'ai fait une erreur. On aurait mieux fait de s'y prendre plus tôt, d'avoir plus d'inscriptions et de blinder l'affaire en disant on peut éventuellement décaler de 15 jours ou de trois semaines l'ouverture. Ce qui fait qu'on a démarré vraiment avec très peu d'enfants et qu'on a eu un départ un peu poussif. Donc ça aussi, c'est un conseil que je peux donner aux porteurs de projet, communiquer quand même 4-5 mois avant. sur l'ouverture pour pouvoir démarrer un petit peu plus fort votre taux d'occupation.

  • Speaker #1

    Je te rejoins moi aussi sur le fait d'avoir peur. Moi, c'est vrai qu'honnêtement, dans mes structures, j'ai toujours attendu le fait d'être sûre de ma date d'ouverture. Trop peur de communiquer une date qui finalement ne soit pas maintenue jusqu'au bout, que l'engagement finalement des familles soit décalé. et mettre en galère certaines certaines personnes qui n'ont pas maintenu les dates et c'est vrai que de mon côté aussi j'ai toujours eu l'habitude de faire un démarrage lent d'y aller doucement au début que la structure se remplisse petit à petit il y a des avantages et des inconvénients aux deux côtés finalement bien évidemment il y a le côté financier, on ne va pas se le cacher, et l'autre côté à commencer doucement, ça permet aussi dans une première structure, en tout cas, moi c'est mon ressenti, à pouvoir prendre le temps de comprendre les équipes, de les connaître, de mettre en place les protocoles, d'échanger avec elles. Et tu vois, quand tu parlais tout à l'heure de bien choisir sa référente technique, d'avoir en fait ce côté confiance aussi qui arrive, parce que tu peux passer du temps au début, parce qu'il n'y a pas beaucoup d'enfants. à pouvoir échanger aussi avec ton équipe, à les écouter, à mettre en place des valeurs communes, en tout cas. Voilà, donc, tu as un peu des deux côtés, finalement.

  • Speaker #2

    Je suis d'accord avec toi. C'est finalement, effectivement, comme ça que ça s'est passé, c'est que ça a pris du temps. Mais après, tout dépend, en fait, de la capacité financière des uns et des autres, puisque, en l'occurrence, quand tu te retrouves comme ça pendant plusieurs mois avec un... taux d'occupation plus bas que ce que tu avais prévu au business plan, c'est quand même un peu compliqué. Alors maintenant, les choses sont rentrées dans l'ordre. Il y a eu une vague très importante en début d'année. Et donc là, on arrive à un taux d'occupation tout à fait conforme à ce qui était prévu. Finalement, sur 12 mois, on va être bon au niveau de l'occupation, mais on a eu un démarrage un peu plus poussif. Ça nous a aussi… Alors, ça s'est finalement bien passé, mais en fait on avait des... candidats de salariés qui étaient en poste dans d'autres jobs et qui attendaient de nous rejoindre et il y en a une qui a failli ne pas venir parce que ça a été trop long parce que du coup comme on n'atteignait pas les taux d'occupation souhaité ben on n'arrêtait pas de retarder la date ça aussi c'est à prendre en compte quand vous avez des gens sur lesquels vous pouvez compter voilà c'est réglé L'a et toute l'équipe Il y a une super mayonnaise qui a pris entre elles et vraiment, elles travaillent super bien. Elles s'entendent très bien entre elles et avec les familles, donc ça, c'est positif. Mais ça aurait pu nous jouer quelques tours. Je profite aussi pour dire qu'on a vraiment mis le paquet en termes de marketing. On a mis en place un site Internet et puis après, on a utilisé Google Ads. et on a quand même vraiment mis le paquet en début d'année pour sur ce budget en budget de communication pour pouvoir avoir les inscriptions nécessaires pour être plein là au printemps quoi ça a bien fonctionné du coup j'ai jamais testé moi la pub la pub sur les places en crèche tout à fait moi ça a très très bien marché c'est assez simple après on peut faire appel à des sociétés qui vous qui font le boulot pour vous moi j'ai tout fait ça moi même parce que je vois là j'ai pas trouvé ça très compliqué C'est une affaire de combien on met sur la table. Je mettais à peu près 150 euros par mois au plus fort pour drainer du trafic sur le site et avoir des préinscriptions. Mais les faits étaient immédiats.

  • Speaker #1

    C'est génial que tu puisses partager comme ça des vraies infos hyper factuelles aussi auprès des porteurs de projets. Là, aujourd'hui, ta micro-crèche, elle est bien implantée puisque ça fait presque deux ans maintenant qu'elle est ouverte. est-ce que Tu as une vision, un peu, si on parle sur du moyen-long terme, pour l'avenir de ta structure ou même du secteur, plus largement dans l'univers des micro-crèches ? Comment tu vois la suite ?

  • Speaker #2

    Nous, on a un second projet qui commence à émerger dans la fameuse commune qu'on avait repérée et à laquelle Aline tenait beaucoup. On a été informé qu'un autre porteur de projet s'intéressait à cette zone-là. Donc on a dû accélérer les choses. Il faut avoir les reins solides financièrement, pour pouvoir ouvrir une deuxième aussi rapidement. Mais en même temps, c'est des choix stratégiques. C'est-à-dire qu'à un moment donné, tu ne peux pas avoir deux micro-crèches. Il y a des communes où c'est supportable, il y a des communes où ça ne l'est pas. Donc là, en l'occurrence, ce n'était pas possible.

  • Speaker #0

    Donc, on a pu aller relativement vite sur ce sujet-là. Après, sur le secteur plus général, effectivement, moi, je m'interroge quand même beaucoup sur cette histoire de décret. Je ne sais pas si tu as prévu de faire un podcast sur le sujet, mais je pense que ce serait intéressant de pouvoir répondre aux interrogations des gestionnaires et des référents techniques. Parce que là, par exemple, nous, c'est des questions très pratico-pratiques. Là, on est en train, du coup, de recruter une candidate en apprentissage pour être... auxiliaire de puriculture, pour être dans les clous au moment de la mise en application en septembre 2026, puisque hormis la référente technique qui est éducatrice de jeunes enfants, on n'a que des CAP. Là-dessus, j'ai vraiment du mal à comprendre l'État, dans le sens où ils passent leur temps dans les médias à dire qu'il faut arrêter l'inflation des normes. Il y a eu des scandales à l'échelle nationale avec des grands groupes de crèches, mais je n'ai pas entendu de problème avec des micro-crèches. de fait ça va venir maintenant compliquer un certain nombre de projets. Autant des CAP, j'en ai eu plein des candidatures, autant des AP ou des infirmières péricultrices, je n'en ai pas eu à l'appel. Donc, comme en plus le montant est capé à 10 euros de l'heure maximum, à un moment donné, ça va quand même devenir un peu tendu au point de vue financier et j'ai vraiment du mal à comprendre. Moi, j'ai interpellé les députés, les sénateurs, j'ai la chance de connaître beaucoup de monde. ce domaine-là, ça n'a pas fait bouger d'un iota la ministre, elle a dû signer ce décret. Donc, voilà, moi, on a un deuxième projet qui est lancé, j'aimerais bien quand même que l'État entende tout ça et prenne en compte ces aspects-là.

  • Speaker #1

    Et pourtant, je te rejoins complètement, l'État est pourtant au courant de ça, est au courant qu'en l'État, justement, ce décret-là est difficilement applicable puisque... des éducatrices de jeunes enfants, des auxiliaires de puériculture, donc des personnes qui, par rapport à ce décret, sont jugées comme étant des diplômés, il n'y en a pas, finalement. Il y a une énorme pénurie au niveau national de ces diplômes-là. Vouloir rajouter ces candidats dans une micro-crèche, si on met de côté l'aspect financier, de toute façon, on n'en trouve pas. Pour l'instant, ce décret-là, J'ai l'impression qu'ils l'ont sorti, mais c'est encore trop tôt finalement pour qu'il soit mis en application. On l'a vu sur le décret de toute façon, où il est noté que des arrêtés vont venir le compléter. Il y a plein d'éléments qui restent quand même avec des gros points d'interrogation. Donc, est-ce que des choses vont être revues en prenant en compte, parce qu'ils sont quand même au courant de la pénurie en tout cas de certains diplômes, Est-ce que des choses vont être modifiées dans ces arrêtés pour rendre... le décret plus possible à mettre en place. On verra. Il y a encore plein de points d'interrogation finalement. Il est sorti à la va-vite et laisse en suspens en tout cas plein de questions parce que là, l'État n'est pas complet en fait.

  • Speaker #0

    C'est clair. Après, de la même manière, on peut s'interroger pourquoi la référente technique qui pouvait consacrer un tiers de son temps doit passer à 50%. Je veux dire, si elle a besoin de 50%, oui. mais si elle doit rester au bureau pour le plaisir de rester au bureau et de ne pas pouvoir être avec les équipes sur le terrain, avec les enfants dans les groupes, moi j'ai un peu de mal à saisir ça. Nous, on a fait un choix d'avoir une… Déjà, on avait accordé plus d'heures à la référente technique que le minimum. Le fait de faire les repas sur place fait qu'on est en… À un certain moment, notamment lors de la préparation du repas, on est en surnombre des taux d'encadrement. Donc on avait une qualité d'accueil. Et je pense que l'immense majorité des micro-crèches est plutôt sur cette logique-là, d'être plutôt sur quelque chose de quali et d'être sur des niveaux d'encadrement supérieurs aux simples règles édictées de base. Moi, j'ai un peu l'impression que c'est une course à l'échalote et un message politique qui est passé par rapport à la crise des grands groupes. Je pense qu'on se trompe de cible.

  • Speaker #1

    Tout à fait d'accord avec toi. ils ont voulu... Tout mettre, tout miser sur le secteur de la petite enfance de manière bien générale, en mélangeant aussi bien les grands groupes avec leur propre vision, que les petits groupes dont les gestionnaires de micro-crèches, de petites micro-crèches on va dire, des gestionnaires qui ont ce côté-là à créer quelques micro-crèches, peut-être même juste une, avec donc une vision ultra... familiales, on peut même dire, avec une envie de mettre la qualité en avant énorme et effectivement qui ont du mal en fait à comprendre le sens de tout ça. C'est vrai que la référente technique qui ne s'appellera plus référente technique, qui devient directrice, avec un temps de référence technique plus important. Alors attention, je tiens à préciser quand même que c'est pas spécialement que du temps de bureau. Elle peut rester auprès des enfants, elle peut Elle peut être dans l'observation des enfants, elle peut être dans l'observation des équipes, mais là où le problème, c'est qu'elle ne fait plus partie finalement de l'encadrement. Donc, elle ne compte plus finalement dans ce taux d'encadrement. Elle est là en plus uniquement pour ça. Et c'est vrai que c'est problématique puisque dans des crèches où l'on a un nombre d'enfants restreint, d'énormes charges du personnel, on a du mal à voir si c'est dans une optique en tout cas d'augmenter la qualité d'accueil. Est-ce qu'il n'y aurait pas finalement d'autres moyens de pouvoir mettre en place de la qualité d'accueil que passer par plus de temps de direction auprès de la nouvelle directrice ? J'ai du mal à voir tout le sens derrière ce décret, mais à voir en tout cas les prochains arrêtés pour pouvoir avoir une vision plus complète en tout cas de tout ça. Là en l'état, il y a plein de... Ça ne sera pas possible en tout cas de l'appliquer, il sera inapplicable.

  • Speaker #0

    Après, on dérive. Mais souvent, j'ai pu constater, là c'est de nouveau l'élu qui parle, mais des choses sont annoncées, des dates sont fixées, puis arrivé un mois avant l'échéance, ils te le prolongent de 12 mois, de 18 mois, parce qu'ils se rendent bien compte que c'est inapplicable. Je ne parle pas dans le domaine de la petite enfance, puisque je n'ai pas suffisamment de recul, mais dans énormément d'autres domaines. Et là, vraiment, au niveau des collectivités, on est barre d'énormes de tous les côtés. Très souvent, ils reculent. Arrivé à la date, aujourd'hui, ils reculent parce qu'ils voient que ce n'est pas applicable. Est-ce qu'ils le feront là ?

  • Speaker #1

    L'avenir nous le dira. J'aimerais parler par rapport à toutes tes expériences, Franck, aussi, le fait que derrière chaque projet, il y a des moments de joie, des moments de galère et des moments de bascule. et du coup Bon alors pour ceux qui écouteront le podcast, on ne le voit pas mais quand je vois ton petit tableau derrière toi, tu sais avec l'iceberg et avec tout ce qu'il y a dessous, justement c'est encore plus parlant. Tu sais quand on est porteur de projet, on travaille que le dessous et puis finalement au bout d'un moment, on commence à voir le dessus une fois que la crèche arrive et les personnes ne voient souvent que ça, mais ne voient pas tout ce qu'il y a eu derrière. De manière générale, pour parler de ton parcours, est-ce qu'il y a une réussite ou même à l'inverse, un moment difficile qui t'a marqué plus que les autres ?

  • Speaker #0

    Dans les deux cas, j'ai des exemples. Évidemment, la période Covid, ce n'était pas dans le domaine de la petite enfance, mais la période Covid a été très compliquée parce que je venais de me lancer un an avant. Monter ma boîte et donc se retrouver avec les confinements et toutes les incertitudes alors qu'on était en plein lancement, ça a été assez dur à vivre. De la même manière, de devoir remettre les équipes au travail, ça a été aussi très compliqué parce que les gens avaient peur, ils avaient passé beaucoup de temps à la maison à être payés. Voilà, donc tout ça, ça a été des périodes un peu compliquées. Mais évidemment, quand on a des réussites... Au départ, ça aussi, quand on monte une boîte et qu'on part de rien, et qu'on arrive quelques années après avec 70 salariés, 500 clients, même si je reste un tout petit acteur dans mon département de ce domaine-là, je suis quand même fier de moi. De la même manière, on va inaugurer la micro-crèche officiellement samedi. Je vais avoir le maire, je vais avoir des élus d'un petit peu partout, les familles, les salariés, je vais pouvoir remercier les salariés pour tout le travail qu'ils ont mené depuis. l'ouverture c'est aussi l'occasion de saluer tout ça ça ça va être un très très beau moment qui fait que les petits désagréments ou les gros désagréments qu'on a pu rencontrer qui de temps en temps font qu'on a peut-être envie de jeter l'éponge ça arrive ça arrive à tout le monde de se dire voilà maintenant mais pourquoi je fais tout ça pour tous ces ennuis mais bon le lendemain matin on se lève et puis on repart de l'avant voilà moi je moi je fonctionne comme ça Je ne regarde jamais derrière, je regarde toujours devant. J'ai toujours des projets et de temps en temps, il y en a qui n'aboutissent pas. C'est aussi le principe d'un... d'un entrepreneur et d'un porteur de projet, c'est que de temps en temps, ça n'aboutit pas. Il faut tout de suite passer au suivant. Il faut toujours en avoir l'un ou l'autre dans les cartons. Ma femme, ça l'énerve un peu parce que généralement, je mène deux ou trois projets en même temps. Il y en a toujours un ou l'autre qui ne va pas marcher. Ce n'est pas grave, on fera le reste. Moi, je fonctionne comme ça. Je ne sais pas si ça répond à ta question.

  • Speaker #1

    Oui, c'est trop bien. J'adore. J'aimerais qu'on prenne quand même un petit instant pour... pour parler quand même de cette belle reconnaissance que tu as reçue récemment. Donc tu as été fait chevalier dans l'ordre national du mérite, ce qui est loin d'être anodin. Pour celles qui nous écoutent et qui ne connaissent pas bien cette distinction, tu me dis si je me trompe, mais en tout cas j'ai fait mes petites recherches. J'ai noté que c'était un ordre honorifique qui a été créé par le général de Gaulle dans les années 60, qui récompense en fait des personnes qui ont rendu des services remarquables à la société. que ce soit dans le civil ou même dans le domaine militaire. Il faut souvent au moins dix ans d'engagement significatif pour y prétendre. Et la nomination, elle se fait par proposition officielle qui est validée ensuite par le décret du président de la République. Et donc toi, Franck, tu as reçu cette distinction il n'y a pas si longtemps que ça, c'était il y a quelques mois. Déjà, félicitations. Comment tu as vécu cette nomination ?

  • Speaker #0

    Je ne l'ai pas encore reçue officiellement, on va me la remettre en juin, puisqu'en fait... Il faut qu'il y ait une cérémonie officielle avec un parrain qui est déjà au moins du même grade, qui remette la distinction. Donc moi, ça sera fait dans deux mois. En fait, sur le moment, c'est quand même un grand moment personnel. Et moi, en fait, ce que je veux, c'est associer toutes les personnes qui ont contribué. Parce qu'en fait, c'est moi qui suis honoré. Je suis évidemment fier. Mais derrière, il y a toutes les équipes. parce qu'en fait, il faut des raisons. Sur l'arrêté en question, il est stipulé chef d'entreprise au pluriel, maire et vice-président d'un syndicat d'énergie. Donc, il se trouve que chef d'entreprise, je suis chef de plusieurs entreprises. Donc, c'est a priori le premier point qui a été pris en compte. Maire, ça fait maintenant une dizaine d'années, mais sans compter effectivement les engagements. qui ont été précédemment les miens en tant que directeur général d'une commune, directeur de cabinet et vice-président d'un syndicat d'énergie, ça fait là aussi depuis le début de ce mandat. Donc tout ça, c'est tout ça qui est pris en compte, mais sans dans ma commune mes adjoints, les secrétaires de mairie, sans dans l'entreprise mes collaborateurs au quotidien, les salariés qui... vont tous les jours faire le ménage ou aider des personnes âgées ou les jardiniers qui vont tondre les pelouses chez nos clients sans Aline la directrice de la micro crèche et ses quatre collègues qui s'occupent des enfants et répondent aux besoins des familles tous les jours sans tout ça ben je fais rien voilà je fais rien tout seul donc c'est grâce à toutes ces personnes qui me suivent et qui acceptent de s'engager dans dans les projets que je mène que je peux effectivement être honoré. Donc, c'est aussi ce message-là que j'entends passer le jour où on va me remettre officiellement la distinction. C'est que c'est un engagement de plein de personnes. Évidemment, ma femme, mes enfants, qui doivent supporter mes absences, mes idées tous les quatre matins. Tiens, on pourrait faire ça. Si on se lançait là-dedans, voilà, j'ai de la chance. Ma femme, elle est carrément venue travailler avec moi depuis deux ans, comme ça au moins, elle m'a sous le coude en permanence et elle peut me briver. D'ailleurs souvent, elle plaisante en disant que c'est elle qui aurait dû avoir la médaille et pas moi, mais elle n'a pas tort. Donc oui, c'est toujours un moment très important dans une vie. J'ai la chance d'avoir encore mes deux parents. là aussi c'est quand j'ai appelé ma mère et quand j'ai appelé mon père pour leur dire que je venais d'être informé que mon nom figurait au journal officiel c'est quand même quelque chose qui prend au trip c'est énorme ce

  • Speaker #1

    que j'ai regardé aussi quand j'ai fait mes recherches j'ai vu que en fait c'était pas toi qui l'as demandé alors en fait pour répondre pour expliquer un petit peu la chose Merci.

  • Speaker #0

    L'ordre national du mérite, c'est le deuxième ordre en dessous de la Légion d'honneur. Il est rattaché à la grande chancellerie de la Légion d'honneur, et donc en fait, c'est pas la personne qui la demande. Moi, il se trouve que c'est une sénatrice du département qui m'a demandé si... j'acceptais qu'elle fasse la demande pour moi. A peu près un an avant, je n'avais rien contre, j'étais plutôt honoré déjà qu'elle me propose, mais on n'est évidemment pas certain d'être retenu. Donc il a fallu que je lui transmette un CV. Elle a fait une lettre au Premier ministre, puisqu'en l'occurrence j'ai été nommé sur le quota du Premier ministre. Chaque ministère dispose a priori, si j'ai bien compris, parce que je n'ai pas forcément toutes les explications derrière, mais chaque ministère dispose d'un quota. Le Premier ministre aussi est le Président de la République. Et donc, entre temps, il y a eu quand même trois premiers ministres, entre le moment où elle a envoyé le courrier et le moment où j'ai été nommé. Donc, c'est que ça a quand même suivi son cours. Je ne sais pas exactement comment ça se passe derrière. On m'a dit aussi que même si un ministre le propose, la Grande Chancellerie élimine quand même à peu près un quart des noms. Donc, on me dit, je ne sais pas du tout comment ça se passe derrière. et puis un jour le décret Je crois qu'il y a deux décrets par an, je crois qu'il y en a un le 14 juillet et un le 1er janvier. Et donc le décret paraît, et puis la presse s'empare du truc et dit, voilà, le journal local qui a dit, voilà, la liste des Alsaciens nommés cette année dans l'ordre national du mérite ou l'ordre de la Légion d'honneur, et j'ai découvert...

  • Speaker #1

    Dans le journal ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai quelqu'un qui m'a prévenu le matin, le matin même, très tôt, qui m'a envoyé un message, c'est quelqu'un qui regarde le journal officiel régulièrement. et qui m'a dit j'espère être le premier à te féliciter et je lui ai répondu mais tu me félicites pourquoi ? et il m'a répondu parce que tu as obtenu l'ordre national du mérite voilà donc je n'étais pas informé au préalable la lettre est arrivée trois semaines après c'est bien de comprendre un peu comment c'est arrivé donc une belle surprise en tout cas et

  • Speaker #1

    justement ce qui revient très souvent dans ton discours et tu l'as encore montré c'est aussi cette attention à à lui-même, derrière le chef d'entreprise, il y a tout un tas de personnes aussi qui travaillent, que ce soit dans ta micro-crèche, mais dans la commune ou dans ce que tu entreprends. Et j'aimerais qu'on parle un peu de la qualité, en fait. Pour toi, justement, qu'est-ce que c'est un accueil de qualité dans une micro-crèche ? Qu'est-ce que tu mets en place aussi pour l'assurer avec ton équipe ?

  • Speaker #0

    Déjà, je laisse une grande autonomie à la directrice parce que j'ai senti tout de suite que c'était son. point fort à elle cette demande de qualité elle a travaillé dans des grosses structures elle a travaillé dans des microcrèches également et elle sait ce qu'elle ne veut plus voilà et ça elle l'a fixé dès le départ alors comme je te disais tout à l'heure moi j'aime que les gens me suivent dans mes projets mais je veux dire après chacun doit être à sa place et c'est pas mon rôle à moi de gestionnaire. n'étant pas un professionnel de la petite enfance, de fixer ce cadre-là. Donc, c'est elle qui l'a fixé. Tu nous avais proposé un projet de règlement de fonctionnement et on a souhaité qu'elle y mette sa patte. Donc, on n'a rien transmis à la PMI avant que ce soit sur le côté pédagogique, que ce soit sur le côté fonctionnement. C'est vraiment elle qui a mis ça en place. Je ne dis pas qu'on ne s'en est pas mêlés. On a évidemment regardé si tout ça correspondait à nos valeurs, mais à partir du moment où ça correspondait à nos valeurs, on lui a laissé carte blanche. Derrière, ça amène effectivement un taux d'encadrement plus élevé que la moyenne, ou en tout cas que les règles de base qui sont fixées par les textes. Ça amène cette qualité au niveau de la préparation des repas. Ça amène que les personnes qu'on choisit, on a vérifié aussi qu'elles étaient dans l'état d'esprit et dans les valeurs qui étaient celles de l'équipe. Comme je disais tout à l'heure, j'ai eu 45 candidatures. J'ai aussi eu des gens qui m'ont sollicité. parce que on se connaît, t'es maire, etc. Il y a un côté piston. Non, ce n'est pas moi qui ai dit on va embaucher cette personne parce que cette personne, je la connais. C'est Aline et moi qui avons reçu les gens. Moi, j'avais mon aspect gestionnaire sur la table, mais elle a vraiment travaillé sur tout cet aspect pédagogique, relationnel. On a une équipe... qui allient des gens de très grande expérience, qui ont plus de 20 ans de travail en crèche. On a, pour la plupart des personnes qu'on a recrutées, des gens qui viennent de grosses structures et qui sont venus dans cette micro-crèche parce qu'elles cherchaient un autre lien avec les enfants et un autre lien avec les familles. Et là, clairement, quand je disais tout à l'heure que la mayonnaise, elle a pris, c'est aussi ça qu'a fait que ça a pris. C'est qu'elles ont trouvé chez nous ce qu'elles espéraient. J'en suis très, très heureux et très fier. il y a une... une salariée qu'on a recrutée qui travaillait dans une grosse structure avant, qui a été reprise par un grand groupe qui figure dans le livre de M. Castaner, je ne sais pas le nom du groupe, et qui était un peu au bout du rouleau. Elle a candidaté chez nous, on l'a recrutée, elle fait quand même plus de routes tous les jours pour venir chez nous. Elle fait à peu près 20 minutes de route de plus pour venir chez nous. Donc ça aurait pu être un frein. Et au bout de quelques mois... Je l'ai croisé un jour quand elle partait et je lui dis alors comment ça se passe ? Et elle m'a dit j'ai pris la meilleure décision de ma vie en vous rejoignant et en venant travailler dans cette microcrèche. J'ai retrouvé tout ce que j'attendais et les valeurs pour lesquelles je me suis lancé dans ce métier. Je crois que finalement, c'est la plus belle des choses qu'on puisse entendre. On parlait de l'ordre national du mérite, mais c'est aussi une belle médaille d'avoir des gens qui vous disent « je suis heureux dans ce que je fais et j'ai ma place » . Je suis tout content aussi quand je descends à la microcrèche et que les salariés me disent « bonjour Franck » . Elles ne me tutoient pas, mais il y a un côté un peu… Ce n'est pas le patron. C'est Franck et puis les enfants m'appellent même Francky, donc je trouve ça assez rigolo. C'est aussi pour ça qu'on le fait. Quand tu parlais tout à l'heure, il y a des désagréments, mais il y a aussi des petits bonheurs. Et finalement, les petits bonheurs, c'est aussi tout simplement ça. Quelqu'un qui vous dit « j'ai fait le meilleur choix en vous rejoignant, même si je fais plus de routes tous les jours » .

  • Speaker #1

    Moi, ce qui ressort par rapport à ce que tu dis, c'est un peu à l'inverse des 20 minutes qu'elle fait en plus pour vous rejoindre, mais c'est le côté proximité finalement. Proximité de l'équipe envers les enfants parce qu'elles ont plus de temps à consacrer aussi avec les enfants. Proximité avec la direction. Tu n'es pas sur Paris et elles ne doivent pas t'envoyer un mail à chaque fois qu'elles ont quelque chose à te dire. Ça peut se faire en direct avec des réponses qui se font de manière instantanée, sans devoir demander à Pierre-Paul et Jacques avant d'avoir un retour. Proximité avec les familles aussi. On le voit souvent dans des grosses structures. où le côté transmission doit se faire obligatoirement que par des personnes diplômées. Il y a certains salariés qui sont auprès des enfants, mais qui peuvent se sentir frustrés aussi de ne pas avoir ce lien direct avec les familles. En général, dans une micro-crèche, ça ne se passe pas comme ça. Et donc, il y a vraiment ce côté proximité qui ressort, et on repart sur vraiment le cœur du métier et ce pourquoi on avait envie de travailler auprès des enfants.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. C'est exactement le cas, en fait. de la directrice de trois de ses collègues. Par contre, il y en a une cinquième qui, elle, est toute nouvelle dans le milieu. Elle a une carrière totalement autre chose et elle a décidé de réaliser son rêve. Et elle, elle vient d'assez loin. Pareil, elle a adhéré aux valeurs et c'est quelqu'un, quand on rentre dans le creche, elle respire la bonne humeur, donne le sourire tout de suite. Moi, je suis super content de ça. Il y en a une autre, elle habite à deux maisons à côté. Elle a travaillé en crèche il y a très longtemps. Elle était partie sur autre chose. Et en fait, elle a toujours regretté le fait de ne plus y travailler. Quand elle a vu le panneau de chantier comme quand on allait ouvrir une micro-crèche, elle s'est présentée en disant « voilà, j'habite au bout de la rue » . Et on l'a embauchée. Et en fait, c'est ça aussi. C'est-à-dire que je parlais tout à l'heure du décret, tout ça c'est bien gentil, mais il y a aussi beaucoup de feeling et beaucoup d'humain. Et je crois que c'est quand même un élément clé. En tout cas, dans ce que je fais moi au quotidien, dans tous mes projets, c'est quand même l'élément clé, c'est quand même l'humain. C'est ce qui ressort. Enfin, j'espère que c'est ce qui ressort. En tout cas, c'est comme ça que moi, je ressens les choses.

  • Speaker #1

    Oui. Ah, mais c'est... En tout cas, quand on voit les différents postes que tu occupes ou que tu as occupés, l'humain est au cœur de tout, de toute façon. Donc oui, c'est vraiment ce qui ressort. On arrive doucement à la fin de cet épisode. Tu as partagé beaucoup de conseils. Mais est-ce que tu n'en aurais pas un petit dernier à donner à une personne qui a envie de se lancer ? Moi, j'en vois tellement, pas encore des porteuses de projets, mais bien souvent des femmes qui ont cette envie, mais finalement qui ont peur, qui doutent encore. Est-ce que tu aurais un conseil à donner à ces personnes-là ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas ce qui fait qu'on ne franchit pas le cap. Parce que moi, je pense que j'ai ça en moi, même si j'ai mis très longtemps à l'attention d'avoir. 38 ans avant de devenir entrepreneur, je ne savais pas que j'avais cette fibre en moi. C'est peut-être ça le conseil. Le bon conseil, c'est peut-être ça. C'est que finalement, on ne sait pas forcément qu'on a la fibre entrepreneuriale en soi. On a des envies et parfois, il faut se laisser simplement porter par ces envies. On peut faire des erreurs dans la vie. Quand on est chef de projet, tu as été porteuse de projet de toi-même. Tu fais maintenant les choses de manière différente. Je ne dis pas que dans 10 ans, je ferai toujours la même chose, j'en sais rien. Mais parfois, on fait des choix et chaque choix qu'on fait nous amène à une nouvelle étape. Et puis parfois, on se sert tout simplement de cette étape précédente pour construire la suite. Moi, c'est comme ça que j'ai fonctionné. Donc j'ai envie de dire, si vous le sentez, si vous êtes motivé, évidemment, il y a des périodes de doute, il y a des périodes compliquées, mais vous arriverez toujours à vous relever. Il faut par contre bien s'entourer. bien s'accompagner. C'est pour ça qu'on a fait appel à toi sur la partie qu'on ne maîtrisait pas, même si maintenant je me sens tout à fait capable de mener le deuxième projet sans être accompagné parce que j'ai appris en étape 1. Mais de la même manière, je peux donner un autre conseil, il y a plusieurs fédérations qui existent, il y a la Fédésap, il y a la Fédération française des entreprises de crèche, il y a le Rémi pour les micro-crèches. Peut-être aussi se tourner vers ces structures-là pour ne pas être tout seul. Tu disais dans un de tes podcasts que j'ai écouté. écoutez, que tu avais contacté les gestionnaires de microcrèches des environs et que vous vous voyez peut-être une fois tous les trois mois, mais que vous pouviez partager vos peines, vos doutes, et qu'une a rencontré tel problème, et bien de fait, tu vas rencontrer le même. Et donc, si tu peux t'appuyer sur cette personne, qui généralement, quand on est dans le domaine de la petite enfance, on est bienveillant, donc on ne va pas dire, ah ben non, je ne veux pas te donner le tuyau. Donc voilà, moi je pense que c'est ça, il ne faut pas hésiter à suivre son instinct. Et puis on peut trébucher, l'essentiel c'est de se relever. Je ne sais pas si c'est le bon conseil. Si, moi ce que je...

  • Speaker #1

    C'est ce qui m'est venu. Non mais c'est bien, moi si je devais résumer, en fait c'est un peu s'écouter aussi. Oui. Parce que c'est facile de se dire « ah oui j'ai envie de faire ça » et puis de passer à autre chose et de rester dans le quotidien, de faire en sorte que oui, on a peur, bon ben ok. mais quand même poursuivre si c'est vraiment un projet auquel on croit et la peur elle est toujours plus ou moins là soit on continue d'avoir peur soit on l'affronte je suis d'accord avec toi et puis alors après il y a un autre élément c'est qu'une fois qu'on est dedans et

  • Speaker #0

    que t'as plus le temps de te poser ces questions c'est à dire que t'as le volant entre les mains et faut que tu passes les vitesses et t'as pas le temps de regarder dans le rétro donc de fait une fois que t'es lancé t'avances Tu n'as pas le choix et tu trouves les solutions. Tu trouves les solutions.

  • Speaker #1

    J'ai une super citation justement par rapport à ça et je l'ai notée sur mon cahier parce que des fois, quand je suis un peu en moment de doute, ça me fait du bien de revenir dessus. « Saute et le filet apparaîtra. » Les solutions, elles arriveront au moment où il faudra les trouver en fait et on ne pourra jamais tout anticiper.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Merci énormément, Franck. Tu sais, il est possible que j'ai quelques personnes qui ont quand même des questions à... à te poser peut-être à l'issue de cet épisode. Est-ce qu'il y aurait un moyen qu'elle puisse prendre contact directement avec toi ?

  • Speaker #0

    Oui, il n'y a pas de problème. On me trouve sur les réseaux sociaux, sur LinkedIn. Très facilement, je réponds, il n'y a pas de problème. Elle passe par toi et tu m'envoies un petit mail avec les contacts. Je suis toujours très preneur de ce genre de contacts. Parfois, je ne peux pas répondre dans la journée. prend un rendez-vous sous 10 jours. Je suis toujours très preneur. Et moi-même, on n'en a pas parlé, mais j'ai passé un diplôme accompagné par la FEDESAP chez Kedge Business School, un master spécialisé en management des structures et activités innovantes en santé. Et j'ai dû rendre une thèse professionnelle et j'ai dû rencontrer des dirigeants de très grands groupes pour rédiger ma thèse. Et j'ai notamment Guillaume Richard, le patron d'O2, Franck Nataf, le président de la FEDESAP. Et ils m'ont tous les deux, tous ceux qui ont accepté, ont accordé du temps en visio et autres, alors que je me disais qu'ils n'avaient pas le temps, que c'était des chefs de grandes boîtes et qu'ils n'auraient pas le temps. Et j'ai aussi gardé ça en mémoire, de me dire, il faut toujours, je ne suis pas du tout à leur niveau, il faut toujours rester disponible, parce qu'on apprend tous. On aide les gens à progresser, mais on progresse aussi soi-même en transmettant. C'est aussi pour ça que j'ai accepté de répondre à ton podcast.

  • Speaker #1

    Eh bien merci, merci encore. J'ai trouvé ça super super intéressant et je pense que ça va pouvoir inspirer un grand nombre d'auditeurs en tout cas. Merci. J'espère que tu as trouvé cet épisode aussi inspirant que moi. Si tu as aimé cet épisode, n'oublie pas de t'abonner au podcast Coulisses de Microcrèche, de laisser un avis 5 étoiles et de le partager avec ta communauté. Ça m'aide énormément à faire connaître le podcast et à aider plus de personnes comme toi. Rejoins-moi sur les réseaux sociaux pour encore plus de contenu et d'échanges. Tu peux me retrouver principalement sur Instagram sous le nom Créer sa microcrèche. N'hésite pas à visiter mon site internet créesamicrocrèche.fr pour des ressources exclusives et des articles complémentaires. Merci d'avoir écouté jusqu'au bout et à très vite pour un nouvel épisode.

Chapters

  • Introduction à la création de micro-crèches

    00:04

  • Rencontre avec Franck Dudt : parcours et motivations

    00:49

  • Les débuts de Franck dans le secteur des micro-crèches

    02:30

  • Les défis rencontrés lors de la création de la micro-crèche

    04:16

  • Conseils pratiques pour les futurs porteurs de projets

    09:01

  • Vision pour l'avenir et réflexions sur le secteur

    27:48

  • L'importance de la qualité d'accueil dans les micro-crèches

    45:35

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