Speaker #0Bonjour ! Je suis absolument heureux de vous retrouver aujourd'hui pour découvrir ensemble 8 conseils pour traduire un texte latin plus vite. Et je m'adresse en particulier à celles et ceux d'entre vous qui préparent un concours dans lequel il y a une version latine en temps limité, avec un texte qui est parfois long et que l'on a parfois du mal à traduire jusqu'au bout. Si c'est votre cas, cette vidéo, elle est pour vous ! Alors moi je suis Alexandre Mouchel, je suis professeur agrégé de lettres classiques, je suis le cofondateur de coursdelatin.com et je suis très heureux aujourd'hui de voir avec vous comment est-ce que vous pouvez traduire plus vite, traduire avec plus d'assurance et avec plus d'aisance et finir votre version latine en temps et en heure et avec un sentiment de fierté qui est quand même ce que l'on recherche lorsque l'on traduit un texte latin, c'est ce que l'on veut, non ? En tout cas, j'espère que c'est ce que vous arriverez à ressentir très bientôt. Découvrons ensemble ces 8 conseils. Mon premier conseil, c'est ... de vous inviter à utiliser le gafiot avec parcimonie. Le gafiot, on a tendance à vouloir se jeter dessus parce qu'il contient la réponse à toutes nos interrogations. Quand on est face à un texte qui propose des mots que l'on ne connaît pas encore ou qui nous pose souci, on a envie d'aller dans le gafiot pour vérifier des hypothèses et puis surtout pour qu'il nous rassure, pour qu'il nous guide. On veut avoir l'impression qu'il va nous aider à trouver la réponse à cette difficulté que l'on a face à nous. Moi, j'aurais envie de vous inviter à vous obliger à ne pas consulter le gafio pendant les 30 à 60 premières minutes après avoir commencé à traduire et à lire un texte latin. Pourquoi ? Parce que ces 30 à 60 minutes, elles vont être très précieuses. On va se mettre en mode Sherlock Holmes et on va essayer de formuler des hypothèses, de s'approprier la syntaxe du texte, essayer d'aller regarder Oui. ce que le texte nous dit de sa structure, des compléments qu'on peut essayer de trouver pour tel verbe. Est-ce qu'on peut rapprocher ce mot d'un autre ? Est-ce que ce ne serait pas l'épithète d'un mot, même s'ils n'ont pas la même terminaison ? Essayer d'accumuler les hypothèses à la manière d'un enquêteur, un vrai enquêteur de police, un vrai détective, qui va accumuler les doutes, qui va accumuler les questions que l'on va ensuite poser au gaffio, au bout, des 30 à 60 minutes pendant lesquelles il a été banni. Et c'est vraiment précieux de fonctionner comme ça. Pourquoi ? Parce que ce temps d'hypothèse, ce temps de doute, eh bien si on va chercher trop rapidement dans le dictionnaire, on ne le connaît pas, on ne l'a pas. Et on passe à côté d'une appréhension du texte, d'une compréhension qu'il sera extrêmement utile d'avoir lorsque l'on va passer à la traduction. Donc moi, je vous invite vraiment à considérer le dictionnaire non pas commun ... un support, quelque chose qui va nous sauver de la noyade. Je dis ça parce que moi, c'était comme ça que je pensais, je voyais un peu le gaffier au début. Mais plutôt comme quelque chose, un acolyte qui va venir confirmer ou non nos doutes, nos hypothèses, nos analyses. Ça va vous faire gagner du temps, je vous promets. On a l'impression qu'on perd du temps à ne pas aller chercher le mot tout de suite, le sens du mot que l'on veut traduire. Mais en fait, parce qu'on se construit des repères à travers ce travail d'enquête, on va plus vite. parce qu'on va chercher l'information que l'on veut trouver dans les notices. Mon deuxième conseil, c'est de vous encourager à lire quotidiennement du latin. On peut faire cela avec le petit latin. C'est le conseil que tous les professeurs de latin vous ont donné et vous donneront. Mais on peut le faire aussi avec son cahier de mots. Mon cahier de mots, j'en parle de temps en temps. Je vais vous montrer, je l'ai mis là. Mon cahier de mots, vous voyez, ce sont des... C'est un petit cahier dans lequel vous allez mettre les textes que vous avez déjà traduits, que vous avez bien déjà parfaitement compris, de façon à les relire et à vous familiariser avec le latin au quotidien. Pourquoi c'est important cette lecture quotidienne du latin ? C'est parce que lorsque l'on fait quelque chose de façon régulière, notre cerveau, il va se reconfigurer. Vous êtes au courant, vous connaissez bien cette plasticité cérébrale dont on entend souvent parler. Cette plasticité cérébrale, elle existe et vous allez... pouvoir vraiment bénéficier de cette extraordinaire capacité du cerveau à se reconfigurer, à se reprogrammer. Et pour cela, vous devez impérativement ancrer le latin dans des pratiques de révision et d'études quotidiennes. Et il n'y a pas besoin de faire deux heures de latin chaque jour, 15 minutes chaque jour, ça suffit largement. Troisième conseil, c'est d'accumuler du vocabulaire, d'avoir un lexique de plus en plus étendu qui va vous aider. accéder au sens parce que évidemment lorsque l'on doit chercher le sens d'un mot et bien ça prend du temps si ça prend 10 15 secondes d'aller chercher un mot et bien c'est 10 15 secondes perdu pour la mise en forme et le temps de créer pour la création d'une belle traduction donc plus vous connaîtrez de vocabulaire et moins vous perdrez de temps dans le dictionnaire cela dit C'est inutile d'apprendre du vocabulaire, évidemment, trop rare. Moi, j'avais appris beaucoup de vocabulaire pour l'agrégation, par exemple. J'avais appris la râpe à fromage en grec. Qu'est-ce que j'avais appris ? Je ne sais plus. Mais en tout cas, il n'y a pas besoin d'apprendre autant de vocabulaire rare. Il suffit de se concentrer sur le vocabulaire qui est le plus fréquent. Comme le corpus de littérature en langue latine, comme en langue grecque d'ailleurs, est limité, on n'écrit plus de littérature latine, ou on en écrit très très très peu, eh bien, on est capable de faire des études statistiques sur les occurrences des mots dans la littérature latine. Donc, en étudiant le vocabulaire latin, en privilégiant les mots les plus fréquents, évidemment que vous augmentez la chance, la probabilité de rencontrer dans les textes que vous traduirez des mots que vous connaissez déjà. Et ça, c'est vraiment très précieux, ça fait gagner un temps fou. Vraiment, ça c'est... un conseil très très important et c'est important aussi d'avoir du vocabulaire parce que ça va nous permettre d'éviter de tomber dans des pièges par exemple si je vous dis corpus corpus on pense à dominus on pense à un mot de la deuxième déclinaison et pourtant c'est corpus corporis neutre le corps et savoir cela savoir que corpus est un mot neutre de la troisième déclinaison ça ça va nous éviter de ne pas construire corpus, par exemple, comme un accusatif. comme un COD. Ça va nous permettre de penser à lier à corpus un adjectif épithète qui aurait une terminaison en "-um", et pas en "-us". Donc, vocabulaire, on choisit les mots les plus fréquents, et ça permet d'aller plus vite, de passer moins de temps dans le gafio, et d'éviter de tomber dans les pièges que nous tend parfois la langue latine. Quatrième conseil, c'est de connaître. Connaître par cœur. Vraiment, là, on essaye d'avoir une connaissance extrêmement solide de la syntaxe des mots subordonnants en latin. Par exemple, il faut que vous n'hésitiez jamais sur le sens de « cum » plus indicatif, de « quod » plus subjonctif, de « out » plus subjonctif. C'est absolument essentiel, parce qu'on retrouve ces mots-là extrêmement souvent dans les textes. Si vous ne les maîtrisez pas, vous allez passer un temps fou à regarder les notices du gaffio, à faire des hypothèses un petit peu trop étendues. Cet apprentissage de la syntaxe des mots subordonnants, c'est-à-dire avec quel mode ils se construisent et quel sens ils ont avec tel ou tel mode, C'est un investissement en temps qui me semble minimal et qui peut avoir des résultats extrêmement intéressants et extrêmement rapidement. Donc on maîtrise. Koum, out, ne, kwam, kouad, oubi, kouin, kouad, doum, donek, kouad. Et on n'oublie pas le pronom relatif, évidemment. Ça va vous aider énormément, je vous promets, pour décortiquer les phrases. Si vous n'hésitez pas sur les subordonnants, ça va vous soulager. Ça, j'en suis absolument certain. Cinquième conseil, c'est de repérer les trous noirs. Alors qu'est-ce que j'appelle un trou noir ? Un trou noir, ce sont ces deux lignes, ces deux verres. On n'arrive pas du tout à comprendre le texte. On a beau retourner dans tous les sens, ça ne fait pas sens. Et donc on se retrouve bloqué avec des passages où on se dit « Mais c'est pas possible, c'est pas possible ! » « Qu'est-ce que ça veut dire ce truc ? » Les trous noirs, si on les repère, ça va nous permettre à la fois de leur accorder le temps qu'il leur faut, pour, parce que souvent... quand on décortique bien, on arrive à trouver quelque chose qui devient satisfaisant. Ça va nous permettre de leur accorder le bon temps, le temps qu'il leur faut, mais également d'accorder le temps qu'il faut aux autres parties du texte. Si on perd deux heures sur un petit passage et qu'on néglige le reste, ce sont des points qui sont bêtement perdus. Il valait mieux passer plus de temps sur ce qui entourait ce trou noir plutôt que chercher en vain à trouver une solution au détriment du reste. Donc on repère ces trous noirs. Et on leur consacre le temps qu'il faut. Si au bout de 10 minutes, on n'arrive vraiment rien à en tirer, on passe à la suite. Une fois qu'on a tout traduit ou qu'on est plutôt content de notre traduction du reste, on revient sur notre trou noir, on essaie de décortiquer, on revient à nouveau sur le reste et on essaie de faire des allers-retours avec nos trous noirs, avec nos passages vraiment complexes, vraiment difficiles, qui nous semblent... complètement compliquées, de façon à bien doser l'effort et à ne pas perdre trop de temps sur ces zones qui, par ailleurs, auront été mal, sans doute mal comprises par une grande partie des autres candidats si vous passez un concours et que vous devez faire une version latine. Donc autant se concentrer sur ce qui fait sens pour vous, sur ce que vous arrivez à comprendre, parce que c'est ça qui compte. Petite anecdote, lorsque j'ai fait la version grecque à la grecque, il y avait une phrase, vraiment, je n'en pouvais plus, je suis sorti, mais vraiment, échevelé, énervé, j'avais détesté cette épreuve, parce qu'il y avait une phrase, c'était au milieu du texte, je ne comprenais rien, je n'ai même pas été voir la traduction, donc je ne sais pas ce qu'elle voulait dire, mais ça ne m'a pas empêché d'avoir une très bonne inversion, donc il ne faut surtout pas... Eh bien, passer trop de temps et trop s'énerver sur les trous noirs, il faut se concentrer sur le reste. Et puis d'ailleurs, sans doute que j'avais peut-être bien compris, peut-être que j'ai pas eu tant de malus que ça sur ce passage-là. Donc voilà, repérer les trous noirs et accorder leur le temps qu'il est nécessaire de leur accorder, ni plus ni moins, pour ne pas négliger le reste. Dixième conseil, c'est de mémoriser par cœur la liste des tests qui peuvent vous débloquer. Alors je vais essayer de m'expliquer parce que ce n'est pas forcément très clair. J'ai remarqué que lorsque l'on est face à une difficulté, face à un texte, eh bien on pouvait essayer de leur appliquer des tests, un certain nombre de textes grammaticaux, pour essayer d'en faire dégager le sens. Je pensais par exemple à un certain nombre de tests, la liste n'est pas exhaustive du tout. Les ablatifs absolus, est-ce que ce passage-là qui est un peu compliqué, ça ne pourrait pas être un ablatif absolu ? Est-ce que ce mot-là ne pourrait pas être substantivé ? Est-ce que ça ne pourrait pas être un adjectif ou un participe substantivé ? Est-ce qu'on ne pourrait pas avoir ici une apposition ? Etc. Mon conseil est donc le suivant. Apprenez par cœur une liste de tests grammaticaux. Il y a un début de liste ici. De façon à les challenger volontairement. Un passage qui vous semble compliqué. Ce qui me semble possible de faire, notamment en version latine, c'est d'apprendre par cœur cette liste et de la noter dans un coin de votre brouillon au début de votre travail de traduction. Et lorsqu'il y a un passage qui vous pose difficulté, Vous reprenez la liste que vous avez notée sur une page de brouillon et vous essayez de challenger le texte à partir de cette liste. Et moi, je trouve que ça marche plutôt bien. Ces tests que l'on va venir... qui nous permettent de... j'allais dire de boxer le texte, de lui faire dire tout ce que l'on veut, d'essayer de lui faire cracher son sens, ça me semble être une technique utile. Septième conseil, c'est prendre conscience des réflexes qui nous manquent, qui nous font défaut. Je vais m'expliquer. Par exemple, moi, j'ai tendance à ne pas penser aux constructions attributives. Dès qu'il y a un attribut, vous pouvez être sûr que je ne le vois pas. Donc, j'essaie de... je fais plein d'hypothèses très complexes. Alors, j'arrive à trouver des choses très, très complexes. C'est très logique. Mais en fait, c'était tout simplement un attribut. Ça, c'est ce que j'appelle un réflexe qui me manque. Et je le sais. Et donc, lorsque je suis dans le versu latine, je m'écris en gros attribut, comme ça, en haut d'une feuille. Parce que, tout simplement, je n'y pense pas. Je ne sais pas pourquoi, dans mon cerveau, ça ne marche pas. Je vous invite donc à reprendre les textes que vous avez déjà traduits, ou versions que vous avez déjà faites, de façon à repérer les réflexes qui vous manquent, les réflexes que vous aimeriez avoir, pour ne pas passer du temps à vous prendre trop le chou sur les textes, les textes latins que vous avez à traduire, pour aller plus vite. Notre sujet, c'était aller plus vite. Donc, ça me semble être... une chose à faire. En tout cas, moi, c'est ce que je fais et je crois que ça m'a bien aidé en de nombreuses occasions. Huitième conseil, c'est d'accepter l'imperfection. Pourquoi ? Parce que lorsque l'on fait une version latine, lorsque l'on traduit un texte, notre esprit peut avoir tendance à accumuler les pensées négatives. Et les pensées négatives, elles sont destructrices. Les pensées négatives, on n'en a pas besoin. Les pensées négatives, c'est l'indice que quelque chose se passe, qu'il y a une insatisfaction. Et donc, c'est un... C'est un signal qui est intéressant, qu'il faut attraper, qu'il faut reconnaître. Mais malheureusement, la pensée négative, elle peut nous entraîner dans quelque chose qui est négatif, quelque chose qui va venir nous faire perdre du temps, perdre la motivation par l'accumulation de doutes. Et ces doutes, ils ne peuvent pas être une force négative qui nous tire vers le bas. C'est pourquoi je vous invite, lorsque vous êtes face à un texte devant lequel vous n'êtes pas certain d'avoir la bonne solution, qui vous pose des difficultés et bien d'essayer de vous dire ce n'est pas parfait je fais du mieux que je peux j'analyse de façon honnête avec mes compétences actuelles le texte du mieux que je peux et bien si ce n'est pas parfait tant pis j'aurais fait du mieux que je peux ce sera ma version représentera il ya le maximum que je pouvais faire face à ce texte je suis capable de progresser je suis capable d'avancer et je suis actuellement capable dans le temps qu'il me reste dans le temps qui met. imparti, et bien de faire du mieux que je peux. L'idée de ce huitième point, c'est de réussir à attraper au vol le signal qui est contenu dans la pensée négative, mais de ne pas être ralenti par elle, et réussir à vraiment toujours donner le meilleur de soi-même, en toutes circonstances. Parce que c'est ça qui va venir améliorer notre production finale, et c'est absolument Absolument certain. J'espère que cette vidéo vous aura plu, qu'elle vous aura intéressé. Je vous invite à vous rendre sur cours-de-latin.com pour télécharger. Eh bien, ce petit livre que j'ai écrit qui s'appelle « Version latine, comment progresser ? » dans lequel je vous donne 3,5 techniques pour progresser en version et commencer à mettre en place des habitudes, des méthodes de travail qui vont vous faire décoller. En version latine, c'est mon objectif, c'est l'objectif de ce livre. Et je suis absolument certain qu'il va vous aider, donc n'hésitez surtout pas à le télécharger. En attendant, je vous souhaite une très bonne journée. Merci d'avoir écouté cette vidéo jusqu'à la fin. N'hésitez pas à mettre un petit pouce et à vous abonner, puisque c'est ce qu'il faut dire sur YouTube, si j'ai bien compris. Je vous remercie encore. Essayez de prendre le plus de plaisir possible. devant un texte, même si vous ne comprenez pas tout, c'est pas grave. L'idée, c'est évidemment de progresser, d'accumuler petit à petit une maîtrise de la langue latine qui vous permette à la fin, dans le futur, d'être à l'aise avec cette langue et avec ces textes qui sont tous, peut-être pas tous, mais en tout cas qui sont pour la grande majorité d'entre eux extrêmement intéressants, extrêmement précieux, et qu'on est très très heureux d'avoir conservé jusqu'à nos jours. Je vous remercie, je vous souhaite une très bonne journée, à très bientôt !