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D'HYP IMPACT

CHEVEUX et santé mentale : discrimination, systémie, psychologie liées aux cheveux (épisode solo)

CHEVEUX et santé mentale : discrimination, systémie, psychologie liées aux cheveux (épisode solo)

13min |21/11/2024
Play
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Description

Dans cet épisode d'Hyp Impact, je plonge dans le lien complexe entre cheveux et santé mentale, explorant les multiples facettes de ce sujet souvent sous-estimé. J’aborde des thèmes profonds comme le racisme capillaire, en évoquant Michelle Obama, qui a porté ses cheveux naturels seulement après la présidence de son mari, ou les discriminations vécues par les femmes afrodescendantes. Je mets aussi en lumière les normes genrées, avec des figures comme Léna Situation, harcelée pour avoir coupé ses cheveux, ou Elizabeth Gilbert, qui s’est libérée des injonctions sociales en rasant sa tête.

J’explore également des pathologies comme l’alopécie, la trichotillomanie et le syndrome des cheveux incoiffables, ainsi que l’impact psychologique des moqueries dès l’enfance. Je recommande chaleureusement le roman graphique Racine de Lou Lubie, une œuvre riche et documentée qui décrypte l’histoire des cheveux et leurs implications sociales. À travers cet épisode, je t'invite à réfléchir sur les normes, les discriminations et les pressions liées à un aspect souvent perçu comme purement esthétique. Un épisode inspirant et éducatif !


Pour suivre Valérie sur les réseaux : https://www.instagram.com/valerie_stein_hypnose/?hl=fr

ou prendre rendez-vous via mon site : www.steinhypnose.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui je vais te parler d'un sujet très particulier. Je vais te parler du rapport entre cheveux et santé mentale. C'est vrai que la question des cheveux peut paraître assez futile, assez superficielle. Mais tu vas voir qu'en réalité, il y a derrière ce concept de gros enjeux, aussi bien systémiques que psychologiques. Les cheveux ne sont pas seulement un organe protecteur de la famille des fanaires. Dans nos sociétés, ils occupent une place bien particulière. Les cheveux peuvent être objet d'admiration, peuvent être un moyen d'expression, mais peuvent être aussi une source de jugement, de discrimination et de difficultés sociales ou psychologiques. Les cheveux peuvent devenir un enjeu crucial, parfois très lourd à porter pour certaines personnes. Aujourd'hui donc, nous allons explorer les enjeux systémiques, psychologiques, enfin pour le dire plus simplement, l'impact de l'histoire et du regard des autres sur la vie de nos cheveux. Bonjour et bienvenue dans mon podcast Deep Impact. Je suis Valérie Sten et ici je te parlerai... d'hypnose évidemment, mais aussi de santé mentale en général et de tous les sujets d'actualité qui touchent de près ou de loin à l'hypnose ou à la santé mentale. Parfois tu auras affaire à moi toute seule ou à d'autres moments à mes invités. Ils seront tantôt des experts dans leur domaine, tantôt des personnes qui viendront témoigner de leur vécu afin de partager tout ce qu'elles ont traversé. Bonne écoute ! Tout d'abord, je te propose de parler des complexes et de l'impact psychologique dès l'adolescence. Prenons l'exemple de ma cliente Julia. Julia est une jeune adolescente qui a honte de ses cheveux gras. Ses cheveux sont gras malgré un lavage quotidien. C'est sûrement lié à des raisons hormonales ou d'autres choses, peut-être l'alimentation, enfin bref, je ne suis ni dermatologue ni spécialiste des cheveux, mais en tout cas, elle m'a raconté qu'une camarade s'est moquée d'elle au cours d'une séance de sport en lui lançant Et toi là, tu te laves jamais les cheveux ? Et à quel point cette phrase l'avait blessée. Elle passe un temps fou à laver ses cheveux, à essayer tous les produits, tous les shampoings possibles, et rien n'y fait. Le fait qu'on remarque ses cheveux gras, qui sont un vrai complexe pour elle, ça tombe pile là où ça fait mal. Ses moqueries la blessent profondément. Et ses blessures, ça affecte son estime de soi. Ça peut avoir des conséquences sur le long terme. Ce type d'expérience illustre comment, dès le plus jeune âge, les cheveux deviennent une source de stress et de jugement pour certaines personnes. Souvent, ils sont amplifiés par les attentes sociales. Allô ? Non mais allô quoi ? T'es une fille, t'as pas de shampoing. Allô ? Allô ? Je sais pas, vous me recevez ? T'es une fille, t'as pas de shampoing. C'est comme si je te disais, t'es une fille, t'as pas de cheveux. Est-ce que tu connais le syndrome des cheveux incoiffables ? Il existe une maladie rare appelée syndrome des cheveux incoiffables. Le terme scientifique c'est Pili, Trianguli et Caniliculi. Pas facile à dire. Ce syndrome débute généralement pendant l'enfance. Il se caractérise par des cheveux secs, désordonnés, avec une texture particulière. Souvent les cheveux sont blonds argentés ou couleur paille. Les cheveux des personnes qui sont atteintes de ce syndrome poussent dans toutes les directions, au point qu'en fait les cheveux sont impossibles à coiffer. C'est une pathologie rare qui peut isoler les personnes qui en sont atteintes, en particulier les enfants, parce que la différence est souvent mal comprise ou moquée. Je te propose maintenant de parler de cheveux et du lien avec le racisme, parce que les cheveux sont un véritable enjeu historique et social. Les cheveux texturés, crépus ou frisés sont au cœur de nombreuses discriminations. Dans ces essais féministes par exemple, j'avais lu que Shimamanda Gozi Adichie dénonçait le temps qu'elle passait quand elle était enfant à dompter ses cheveux. Ça m'avait beaucoup marqué parce qu'elle expliquait que pour elle, culturellement, c'était vraiment une habitude de passer des heures, en particulier le dimanche, à tresser ses cheveux, à les attacher, à les discipliner. Et puis un jour, elle a pris conscience que... toutes ces heures, elle aurait pu les consacrer à lire, à apprendre, à créer, à faire tout un tas d'autres activités. Alors je vais te donner quelques chiffres assez édifiants. Deux tiers des femmes afrodescendantes changent de coiffure avant un entretien d'embauche. 81% des enfants afro-américains aimeraient avoir des cheveux lisses. 95% des femmes afrodescendantes ont déjà utilisé au moins une fois dans leur vie des produits chimiques de défrisage. Simone Biles est devenue la gymnaste la plus titrée de l'histoire des Etats-Unis. Les internautes ont préféré critiquer ses cheveux plutôt que saluer sa performance. Ils ont critiqué ses cheveux et sa coiffure pendant les épreuves. Elle a répondu La prochaine fois que vous voulez commenter les cheveux d'une fille noire, ne le faites juste pas. Depuis la colonisation, on associe les cheveux crépus à des cheveux laids. Cette perception résulte directement du colonialisme, de la domination blanche. Les esclaves noirs domestiques devaient lisser leurs cheveux pour correspondre au modèle dominant. Depuis 2000 est apparu le mouvement nappy. Alors en anglais, nappy ça signifie crépu. Mais en France, les nappies se sont appropriés ce mot et en ont fait la contraction des mots natural et happy. C'est un mouvement qui est apparu aux USA au début des années 2000. C'est un mouvement initié par les femmes noires qui souhaitaient conserver leurs cheveux crépus. Ce mouvement célèbre les cheveux naturels. Dans le domaine de la coiffure, ce n'est qu'en 2023 que l'État français propose enfin une certification pour coiffer les chevelures texturées, frisées ou crépues. L'UNESCO a classé le défrisage parmi les séquelles psychologiques de la traite négrière. Parlons maintenant des cheveux et de l'agisme, c'est-à-dire la stigmatisation des cheveux blancs. Les cheveux blancs sont souvent associés à la vieillesse, bien qu'en fait leur apparition soit davantage liée à des facteurs génétiques. En 2022, Zazie et Andy McDowell ont été critiqués pour leur choix de garder leurs cheveux blancs. C'est un acte qui peut être perçu comme une rébellion contre les normes sociales. D'ailleurs, que penses-tu du terme assumer ses cheveux blancs Moi, je n'aime pas du tout ce mot. Je trouve qu'il a une connotation que je n'aime pas. Il y a quelque chose dans ce mot assumer Quand tu as les cheveux blancs, tu n'y peux rien. Et faire le choix de ne pas répondre aux injonctions et les modifier chimiquement, est-ce que c'est quelque chose que tu dois supporter, endosser, prendre en charge, voir dont tu es responsable ? C'est ça que signifie le terme assumer Est-ce qu'on assume ses cheveux blancs ou est-ce que juste on a les cheveux blancs ? Un autre témoignage. J'ai eu mon premier cheveu blanc à 17 ans. À 20 ans, ma mère qui passait derrière moi m'a soudain arraché un cheveu blanc sans me demander. Ça m'avait choqué. Je l'aimais bien ce cheveu, moi. Je ne voulais pas l'arracher. Certaines institutions renforcent cette stigmatisation. Par exemple, Air India interdit depuis 2022 à son personnel volant d'avoir des cheveux blancs visibles. Parlons un petit peu cheveux et cancer. Les personnes atteintes de cancer perdent souvent leurs cheveux à cause de la chimiothérapie. Cette perte, particulièrement difficile pour grand nombre de femmes, les pousse souvent à porter des perruques pour éviter le regard insistant ou gênant. Les cheveux sont souvent représentés comme symbole de féminité. Ça devient une bataille supplémentaire dans un parcours déjà éprouvant de devoir perdre ses cheveux. Parlons un petit peu discrimination capillaire au travail. En 2023, le député Olivier Servat a proposé une loi pour reconnaître et sanctionner la discrimination capillaire au travail. Là encore, certains types de cheveux sont perçus et qualifiés de non professionnels. Certains postes ne sont pas accessibles à certaines personnes en raison de leurs cheveux. Je vais parler maintenant des normes genrées et de la taxe rose. Dans une interview récente, j'écoutais l'écrivaine Elisabeth Gilbert, tu sais c'est celle qui a écrit Mange, prie, aime Elle racontait que lors d'un séminaire, elle a soudain pris conscience que toutes les femmes dans la salle portaient un carré blond, tandis que les hommes affichaient des cheveux très courts ou rasés, avec une certaine désinvolture et beaucoup de légèreté. C'est là qu'elle a décidé de se libérer des injonctions et de se raser la tête. Depuis, elle est pleinement satisfaite du temps gagné de l'argent économisé, de la liberté retrouvée, ainsi que du fait de ne plus avoir à se soucier de l'aspect de ses cheveux. Terminer d'y consacrer tant de temps et d'argent. Un autre aspect est le coût. Le prix d'une coupe chez le coiffeur pour une femme est largement supérieur au prix d'une coupe pour homme, y compris sur cheveux courts. Ça n'a rien à voir avec le temps qu'on y passe. Simplement, une coupe femme est plus chère qu'une coupe homme. De même, le prix des produits pour entretenir les cheveux des femmes est beaucoup plus cher que celui des produits pour homme. C'est ce qu'on appelle la taxe rose. Cette différence de prix illustre une discrimination économique uniquement basée sur le genre. Parlons un petit peu des risques psychologiques et de la santé. Certaines pathologies liées aux cheveux peuvent avoir de lourdes conséquences. La dysmorphophobie par exemple. Il s'agit de porter une attention quasi obsessionnelle à une partie de son corps et d'avoir l'impression que cette partie de son corps devrait être différente. Je t'en avais parlé dans l'épisode de podcast sur la grossophobie. Et bien certaines personnes souffrent de dysmorphophobie concernant leurs cheveux. l'apparence de leurs cheveux. L'alopécie, c'est une perte partielle ou totale des cheveux qui est souvent très mal vécue. Il y a plusieurs origines à l'alopécie, ça peut être dû à des allergies, l'utilisation de certains produits ou simplement une origine génétique. La trichotillomanie, c'est un trouble compulsif qui consiste à s'arracher les cheveux. Pour certaines personnes, la trichotillomanie est un véritable problème. Les produits chimiques, tels que les teintures et les produits défrisants, présentent également des dangers. Brûlure de la peau, cheveux brûlés ou abîmés, alopécie, puberté précoce, 30% de risque supplémentaire d'avoir un cancer du sein, 2,5 fois plus de risque d'avoir un cancer de l'utérus. Il existe également un véritable risque d'addiction au défrisage et au recours aux colorations. Parlons des femmes et des injonctions sociales. Dans les années 1920, de nombreuses femmes ont adopté la coupe garçonne, ce qui provoqua des scandales. Beaucoup d'hommes ont même alors annoncé que c'était la fin de la civilisation. En 2021, l'influenceuse Lena Situation a été harcelée pour avoir coupé ses cheveux. Michelle Obama lissait ses cheveux pour ne pas nuire à la carrière de son mari. Ce n'est qu'à la fin de son mandat qu'elle a commencé à porter ses cheveux de manière plus naturelle. Un autre exemple, c'est la discrimination contre les personnes rousses. Les cheveux roux, associés à la sorcellerie au Moyen-Âge, ont longtemps été source de moqueries et de discrimination. Aujourd'hui encore, les personnes rousses font face à des stéréotypes tenaces. Passons maintenant aux recommandations culturelles. Je vous recommande chaleureusement le roman graphique Racine de Loulubi. Dans ce roman graphique, à travers l'histoire de Rose, une jeune fille créole aux cheveux cognés, Loulubi propose une étude fouillée de l'histoire des cheveux, du rapport de la société aux cheveux. C'est extrêmement bien documenté. Elle te donne des éléments scientifiques, notamment sur la texture des cheveux, sur leur nature, plein d'infos super précieuses et super intéressantes. J'ai trouvé que ce roman était extrêmement complet, touchant, plein d'humour et édifiant. Elle t'apprend plein de choses sur l'histoire du cheveu à travers le monde et en particulier pour les personnes qui ont des cheveux crépus. C'est à lire absolument pour mieux comprendre tous les enjeux systémiques et personnels liés à l'apparence des cheveux. Et puis pour finir, je voudrais dédicacer cet épisode à mon oncle, que j'adore, mais qui un jour m'a dit en réunion de famille, on en parle de tes cheveux ? À ce moment-là, j'ai juste répondu non. Parce que vous comprenez bien que c'est un sacré sujet et que ça aurait lancé une sacrée conversation. Donc pour te répondre, tonton, voilà, mes cheveux, on en parle. C'est fait. J'espère que si t'écoutes, t'as plu, que tu as appris des choses, qu'elles t'ont intéressé, je t'invite à faire le tri dans ce qui est intéressant pour toi, dans ce que tu souhaites garder ou dans ce qui ne correspond pas à tes valeurs. Et puis si ce podcast t'a plu, N'hésite pas à t'abonner à ma chaîne, à liker, à partager, enfin à faire tout ce que tu souhaites pour soutenir Deep Impact. A bientôt !

Description

Dans cet épisode d'Hyp Impact, je plonge dans le lien complexe entre cheveux et santé mentale, explorant les multiples facettes de ce sujet souvent sous-estimé. J’aborde des thèmes profonds comme le racisme capillaire, en évoquant Michelle Obama, qui a porté ses cheveux naturels seulement après la présidence de son mari, ou les discriminations vécues par les femmes afrodescendantes. Je mets aussi en lumière les normes genrées, avec des figures comme Léna Situation, harcelée pour avoir coupé ses cheveux, ou Elizabeth Gilbert, qui s’est libérée des injonctions sociales en rasant sa tête.

J’explore également des pathologies comme l’alopécie, la trichotillomanie et le syndrome des cheveux incoiffables, ainsi que l’impact psychologique des moqueries dès l’enfance. Je recommande chaleureusement le roman graphique Racine de Lou Lubie, une œuvre riche et documentée qui décrypte l’histoire des cheveux et leurs implications sociales. À travers cet épisode, je t'invite à réfléchir sur les normes, les discriminations et les pressions liées à un aspect souvent perçu comme purement esthétique. Un épisode inspirant et éducatif !


Pour suivre Valérie sur les réseaux : https://www.instagram.com/valerie_stein_hypnose/?hl=fr

ou prendre rendez-vous via mon site : www.steinhypnose.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui je vais te parler d'un sujet très particulier. Je vais te parler du rapport entre cheveux et santé mentale. C'est vrai que la question des cheveux peut paraître assez futile, assez superficielle. Mais tu vas voir qu'en réalité, il y a derrière ce concept de gros enjeux, aussi bien systémiques que psychologiques. Les cheveux ne sont pas seulement un organe protecteur de la famille des fanaires. Dans nos sociétés, ils occupent une place bien particulière. Les cheveux peuvent être objet d'admiration, peuvent être un moyen d'expression, mais peuvent être aussi une source de jugement, de discrimination et de difficultés sociales ou psychologiques. Les cheveux peuvent devenir un enjeu crucial, parfois très lourd à porter pour certaines personnes. Aujourd'hui donc, nous allons explorer les enjeux systémiques, psychologiques, enfin pour le dire plus simplement, l'impact de l'histoire et du regard des autres sur la vie de nos cheveux. Bonjour et bienvenue dans mon podcast Deep Impact. Je suis Valérie Sten et ici je te parlerai... d'hypnose évidemment, mais aussi de santé mentale en général et de tous les sujets d'actualité qui touchent de près ou de loin à l'hypnose ou à la santé mentale. Parfois tu auras affaire à moi toute seule ou à d'autres moments à mes invités. Ils seront tantôt des experts dans leur domaine, tantôt des personnes qui viendront témoigner de leur vécu afin de partager tout ce qu'elles ont traversé. Bonne écoute ! Tout d'abord, je te propose de parler des complexes et de l'impact psychologique dès l'adolescence. Prenons l'exemple de ma cliente Julia. Julia est une jeune adolescente qui a honte de ses cheveux gras. Ses cheveux sont gras malgré un lavage quotidien. C'est sûrement lié à des raisons hormonales ou d'autres choses, peut-être l'alimentation, enfin bref, je ne suis ni dermatologue ni spécialiste des cheveux, mais en tout cas, elle m'a raconté qu'une camarade s'est moquée d'elle au cours d'une séance de sport en lui lançant Et toi là, tu te laves jamais les cheveux ? Et à quel point cette phrase l'avait blessée. Elle passe un temps fou à laver ses cheveux, à essayer tous les produits, tous les shampoings possibles, et rien n'y fait. Le fait qu'on remarque ses cheveux gras, qui sont un vrai complexe pour elle, ça tombe pile là où ça fait mal. Ses moqueries la blessent profondément. Et ses blessures, ça affecte son estime de soi. Ça peut avoir des conséquences sur le long terme. Ce type d'expérience illustre comment, dès le plus jeune âge, les cheveux deviennent une source de stress et de jugement pour certaines personnes. Souvent, ils sont amplifiés par les attentes sociales. Allô ? Non mais allô quoi ? T'es une fille, t'as pas de shampoing. Allô ? Allô ? Je sais pas, vous me recevez ? T'es une fille, t'as pas de shampoing. C'est comme si je te disais, t'es une fille, t'as pas de cheveux. Est-ce que tu connais le syndrome des cheveux incoiffables ? Il existe une maladie rare appelée syndrome des cheveux incoiffables. Le terme scientifique c'est Pili, Trianguli et Caniliculi. Pas facile à dire. Ce syndrome débute généralement pendant l'enfance. Il se caractérise par des cheveux secs, désordonnés, avec une texture particulière. Souvent les cheveux sont blonds argentés ou couleur paille. Les cheveux des personnes qui sont atteintes de ce syndrome poussent dans toutes les directions, au point qu'en fait les cheveux sont impossibles à coiffer. C'est une pathologie rare qui peut isoler les personnes qui en sont atteintes, en particulier les enfants, parce que la différence est souvent mal comprise ou moquée. Je te propose maintenant de parler de cheveux et du lien avec le racisme, parce que les cheveux sont un véritable enjeu historique et social. Les cheveux texturés, crépus ou frisés sont au cœur de nombreuses discriminations. Dans ces essais féministes par exemple, j'avais lu que Shimamanda Gozi Adichie dénonçait le temps qu'elle passait quand elle était enfant à dompter ses cheveux. Ça m'avait beaucoup marqué parce qu'elle expliquait que pour elle, culturellement, c'était vraiment une habitude de passer des heures, en particulier le dimanche, à tresser ses cheveux, à les attacher, à les discipliner. Et puis un jour, elle a pris conscience que... toutes ces heures, elle aurait pu les consacrer à lire, à apprendre, à créer, à faire tout un tas d'autres activités. Alors je vais te donner quelques chiffres assez édifiants. Deux tiers des femmes afrodescendantes changent de coiffure avant un entretien d'embauche. 81% des enfants afro-américains aimeraient avoir des cheveux lisses. 95% des femmes afrodescendantes ont déjà utilisé au moins une fois dans leur vie des produits chimiques de défrisage. Simone Biles est devenue la gymnaste la plus titrée de l'histoire des Etats-Unis. Les internautes ont préféré critiquer ses cheveux plutôt que saluer sa performance. Ils ont critiqué ses cheveux et sa coiffure pendant les épreuves. Elle a répondu La prochaine fois que vous voulez commenter les cheveux d'une fille noire, ne le faites juste pas. Depuis la colonisation, on associe les cheveux crépus à des cheveux laids. Cette perception résulte directement du colonialisme, de la domination blanche. Les esclaves noirs domestiques devaient lisser leurs cheveux pour correspondre au modèle dominant. Depuis 2000 est apparu le mouvement nappy. Alors en anglais, nappy ça signifie crépu. Mais en France, les nappies se sont appropriés ce mot et en ont fait la contraction des mots natural et happy. C'est un mouvement qui est apparu aux USA au début des années 2000. C'est un mouvement initié par les femmes noires qui souhaitaient conserver leurs cheveux crépus. Ce mouvement célèbre les cheveux naturels. Dans le domaine de la coiffure, ce n'est qu'en 2023 que l'État français propose enfin une certification pour coiffer les chevelures texturées, frisées ou crépues. L'UNESCO a classé le défrisage parmi les séquelles psychologiques de la traite négrière. Parlons maintenant des cheveux et de l'agisme, c'est-à-dire la stigmatisation des cheveux blancs. Les cheveux blancs sont souvent associés à la vieillesse, bien qu'en fait leur apparition soit davantage liée à des facteurs génétiques. En 2022, Zazie et Andy McDowell ont été critiqués pour leur choix de garder leurs cheveux blancs. C'est un acte qui peut être perçu comme une rébellion contre les normes sociales. D'ailleurs, que penses-tu du terme assumer ses cheveux blancs Moi, je n'aime pas du tout ce mot. Je trouve qu'il a une connotation que je n'aime pas. Il y a quelque chose dans ce mot assumer Quand tu as les cheveux blancs, tu n'y peux rien. Et faire le choix de ne pas répondre aux injonctions et les modifier chimiquement, est-ce que c'est quelque chose que tu dois supporter, endosser, prendre en charge, voir dont tu es responsable ? C'est ça que signifie le terme assumer Est-ce qu'on assume ses cheveux blancs ou est-ce que juste on a les cheveux blancs ? Un autre témoignage. J'ai eu mon premier cheveu blanc à 17 ans. À 20 ans, ma mère qui passait derrière moi m'a soudain arraché un cheveu blanc sans me demander. Ça m'avait choqué. Je l'aimais bien ce cheveu, moi. Je ne voulais pas l'arracher. Certaines institutions renforcent cette stigmatisation. Par exemple, Air India interdit depuis 2022 à son personnel volant d'avoir des cheveux blancs visibles. Parlons un petit peu cheveux et cancer. Les personnes atteintes de cancer perdent souvent leurs cheveux à cause de la chimiothérapie. Cette perte, particulièrement difficile pour grand nombre de femmes, les pousse souvent à porter des perruques pour éviter le regard insistant ou gênant. Les cheveux sont souvent représentés comme symbole de féminité. Ça devient une bataille supplémentaire dans un parcours déjà éprouvant de devoir perdre ses cheveux. Parlons un petit peu discrimination capillaire au travail. En 2023, le député Olivier Servat a proposé une loi pour reconnaître et sanctionner la discrimination capillaire au travail. Là encore, certains types de cheveux sont perçus et qualifiés de non professionnels. Certains postes ne sont pas accessibles à certaines personnes en raison de leurs cheveux. Je vais parler maintenant des normes genrées et de la taxe rose. Dans une interview récente, j'écoutais l'écrivaine Elisabeth Gilbert, tu sais c'est celle qui a écrit Mange, prie, aime Elle racontait que lors d'un séminaire, elle a soudain pris conscience que toutes les femmes dans la salle portaient un carré blond, tandis que les hommes affichaient des cheveux très courts ou rasés, avec une certaine désinvolture et beaucoup de légèreté. C'est là qu'elle a décidé de se libérer des injonctions et de se raser la tête. Depuis, elle est pleinement satisfaite du temps gagné de l'argent économisé, de la liberté retrouvée, ainsi que du fait de ne plus avoir à se soucier de l'aspect de ses cheveux. Terminer d'y consacrer tant de temps et d'argent. Un autre aspect est le coût. Le prix d'une coupe chez le coiffeur pour une femme est largement supérieur au prix d'une coupe pour homme, y compris sur cheveux courts. Ça n'a rien à voir avec le temps qu'on y passe. Simplement, une coupe femme est plus chère qu'une coupe homme. De même, le prix des produits pour entretenir les cheveux des femmes est beaucoup plus cher que celui des produits pour homme. C'est ce qu'on appelle la taxe rose. Cette différence de prix illustre une discrimination économique uniquement basée sur le genre. Parlons un petit peu des risques psychologiques et de la santé. Certaines pathologies liées aux cheveux peuvent avoir de lourdes conséquences. La dysmorphophobie par exemple. Il s'agit de porter une attention quasi obsessionnelle à une partie de son corps et d'avoir l'impression que cette partie de son corps devrait être différente. Je t'en avais parlé dans l'épisode de podcast sur la grossophobie. Et bien certaines personnes souffrent de dysmorphophobie concernant leurs cheveux. l'apparence de leurs cheveux. L'alopécie, c'est une perte partielle ou totale des cheveux qui est souvent très mal vécue. Il y a plusieurs origines à l'alopécie, ça peut être dû à des allergies, l'utilisation de certains produits ou simplement une origine génétique. La trichotillomanie, c'est un trouble compulsif qui consiste à s'arracher les cheveux. Pour certaines personnes, la trichotillomanie est un véritable problème. Les produits chimiques, tels que les teintures et les produits défrisants, présentent également des dangers. Brûlure de la peau, cheveux brûlés ou abîmés, alopécie, puberté précoce, 30% de risque supplémentaire d'avoir un cancer du sein, 2,5 fois plus de risque d'avoir un cancer de l'utérus. Il existe également un véritable risque d'addiction au défrisage et au recours aux colorations. Parlons des femmes et des injonctions sociales. Dans les années 1920, de nombreuses femmes ont adopté la coupe garçonne, ce qui provoqua des scandales. Beaucoup d'hommes ont même alors annoncé que c'était la fin de la civilisation. En 2021, l'influenceuse Lena Situation a été harcelée pour avoir coupé ses cheveux. Michelle Obama lissait ses cheveux pour ne pas nuire à la carrière de son mari. Ce n'est qu'à la fin de son mandat qu'elle a commencé à porter ses cheveux de manière plus naturelle. Un autre exemple, c'est la discrimination contre les personnes rousses. Les cheveux roux, associés à la sorcellerie au Moyen-Âge, ont longtemps été source de moqueries et de discrimination. Aujourd'hui encore, les personnes rousses font face à des stéréotypes tenaces. Passons maintenant aux recommandations culturelles. Je vous recommande chaleureusement le roman graphique Racine de Loulubi. Dans ce roman graphique, à travers l'histoire de Rose, une jeune fille créole aux cheveux cognés, Loulubi propose une étude fouillée de l'histoire des cheveux, du rapport de la société aux cheveux. C'est extrêmement bien documenté. Elle te donne des éléments scientifiques, notamment sur la texture des cheveux, sur leur nature, plein d'infos super précieuses et super intéressantes. J'ai trouvé que ce roman était extrêmement complet, touchant, plein d'humour et édifiant. Elle t'apprend plein de choses sur l'histoire du cheveu à travers le monde et en particulier pour les personnes qui ont des cheveux crépus. C'est à lire absolument pour mieux comprendre tous les enjeux systémiques et personnels liés à l'apparence des cheveux. Et puis pour finir, je voudrais dédicacer cet épisode à mon oncle, que j'adore, mais qui un jour m'a dit en réunion de famille, on en parle de tes cheveux ? À ce moment-là, j'ai juste répondu non. Parce que vous comprenez bien que c'est un sacré sujet et que ça aurait lancé une sacrée conversation. Donc pour te répondre, tonton, voilà, mes cheveux, on en parle. C'est fait. J'espère que si t'écoutes, t'as plu, que tu as appris des choses, qu'elles t'ont intéressé, je t'invite à faire le tri dans ce qui est intéressant pour toi, dans ce que tu souhaites garder ou dans ce qui ne correspond pas à tes valeurs. Et puis si ce podcast t'a plu, N'hésite pas à t'abonner à ma chaîne, à liker, à partager, enfin à faire tout ce que tu souhaites pour soutenir Deep Impact. A bientôt !

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Dans cet épisode d'Hyp Impact, je plonge dans le lien complexe entre cheveux et santé mentale, explorant les multiples facettes de ce sujet souvent sous-estimé. J’aborde des thèmes profonds comme le racisme capillaire, en évoquant Michelle Obama, qui a porté ses cheveux naturels seulement après la présidence de son mari, ou les discriminations vécues par les femmes afrodescendantes. Je mets aussi en lumière les normes genrées, avec des figures comme Léna Situation, harcelée pour avoir coupé ses cheveux, ou Elizabeth Gilbert, qui s’est libérée des injonctions sociales en rasant sa tête.

J’explore également des pathologies comme l’alopécie, la trichotillomanie et le syndrome des cheveux incoiffables, ainsi que l’impact psychologique des moqueries dès l’enfance. Je recommande chaleureusement le roman graphique Racine de Lou Lubie, une œuvre riche et documentée qui décrypte l’histoire des cheveux et leurs implications sociales. À travers cet épisode, je t'invite à réfléchir sur les normes, les discriminations et les pressions liées à un aspect souvent perçu comme purement esthétique. Un épisode inspirant et éducatif !


Pour suivre Valérie sur les réseaux : https://www.instagram.com/valerie_stein_hypnose/?hl=fr

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui je vais te parler d'un sujet très particulier. Je vais te parler du rapport entre cheveux et santé mentale. C'est vrai que la question des cheveux peut paraître assez futile, assez superficielle. Mais tu vas voir qu'en réalité, il y a derrière ce concept de gros enjeux, aussi bien systémiques que psychologiques. Les cheveux ne sont pas seulement un organe protecteur de la famille des fanaires. Dans nos sociétés, ils occupent une place bien particulière. Les cheveux peuvent être objet d'admiration, peuvent être un moyen d'expression, mais peuvent être aussi une source de jugement, de discrimination et de difficultés sociales ou psychologiques. Les cheveux peuvent devenir un enjeu crucial, parfois très lourd à porter pour certaines personnes. Aujourd'hui donc, nous allons explorer les enjeux systémiques, psychologiques, enfin pour le dire plus simplement, l'impact de l'histoire et du regard des autres sur la vie de nos cheveux. Bonjour et bienvenue dans mon podcast Deep Impact. Je suis Valérie Sten et ici je te parlerai... d'hypnose évidemment, mais aussi de santé mentale en général et de tous les sujets d'actualité qui touchent de près ou de loin à l'hypnose ou à la santé mentale. Parfois tu auras affaire à moi toute seule ou à d'autres moments à mes invités. Ils seront tantôt des experts dans leur domaine, tantôt des personnes qui viendront témoigner de leur vécu afin de partager tout ce qu'elles ont traversé. Bonne écoute ! Tout d'abord, je te propose de parler des complexes et de l'impact psychologique dès l'adolescence. Prenons l'exemple de ma cliente Julia. Julia est une jeune adolescente qui a honte de ses cheveux gras. Ses cheveux sont gras malgré un lavage quotidien. C'est sûrement lié à des raisons hormonales ou d'autres choses, peut-être l'alimentation, enfin bref, je ne suis ni dermatologue ni spécialiste des cheveux, mais en tout cas, elle m'a raconté qu'une camarade s'est moquée d'elle au cours d'une séance de sport en lui lançant Et toi là, tu te laves jamais les cheveux ? Et à quel point cette phrase l'avait blessée. Elle passe un temps fou à laver ses cheveux, à essayer tous les produits, tous les shampoings possibles, et rien n'y fait. Le fait qu'on remarque ses cheveux gras, qui sont un vrai complexe pour elle, ça tombe pile là où ça fait mal. Ses moqueries la blessent profondément. Et ses blessures, ça affecte son estime de soi. Ça peut avoir des conséquences sur le long terme. Ce type d'expérience illustre comment, dès le plus jeune âge, les cheveux deviennent une source de stress et de jugement pour certaines personnes. Souvent, ils sont amplifiés par les attentes sociales. Allô ? Non mais allô quoi ? T'es une fille, t'as pas de shampoing. Allô ? Allô ? Je sais pas, vous me recevez ? T'es une fille, t'as pas de shampoing. C'est comme si je te disais, t'es une fille, t'as pas de cheveux. Est-ce que tu connais le syndrome des cheveux incoiffables ? Il existe une maladie rare appelée syndrome des cheveux incoiffables. Le terme scientifique c'est Pili, Trianguli et Caniliculi. Pas facile à dire. Ce syndrome débute généralement pendant l'enfance. Il se caractérise par des cheveux secs, désordonnés, avec une texture particulière. Souvent les cheveux sont blonds argentés ou couleur paille. Les cheveux des personnes qui sont atteintes de ce syndrome poussent dans toutes les directions, au point qu'en fait les cheveux sont impossibles à coiffer. C'est une pathologie rare qui peut isoler les personnes qui en sont atteintes, en particulier les enfants, parce que la différence est souvent mal comprise ou moquée. Je te propose maintenant de parler de cheveux et du lien avec le racisme, parce que les cheveux sont un véritable enjeu historique et social. Les cheveux texturés, crépus ou frisés sont au cœur de nombreuses discriminations. Dans ces essais féministes par exemple, j'avais lu que Shimamanda Gozi Adichie dénonçait le temps qu'elle passait quand elle était enfant à dompter ses cheveux. Ça m'avait beaucoup marqué parce qu'elle expliquait que pour elle, culturellement, c'était vraiment une habitude de passer des heures, en particulier le dimanche, à tresser ses cheveux, à les attacher, à les discipliner. Et puis un jour, elle a pris conscience que... toutes ces heures, elle aurait pu les consacrer à lire, à apprendre, à créer, à faire tout un tas d'autres activités. Alors je vais te donner quelques chiffres assez édifiants. Deux tiers des femmes afrodescendantes changent de coiffure avant un entretien d'embauche. 81% des enfants afro-américains aimeraient avoir des cheveux lisses. 95% des femmes afrodescendantes ont déjà utilisé au moins une fois dans leur vie des produits chimiques de défrisage. Simone Biles est devenue la gymnaste la plus titrée de l'histoire des Etats-Unis. Les internautes ont préféré critiquer ses cheveux plutôt que saluer sa performance. Ils ont critiqué ses cheveux et sa coiffure pendant les épreuves. Elle a répondu La prochaine fois que vous voulez commenter les cheveux d'une fille noire, ne le faites juste pas. Depuis la colonisation, on associe les cheveux crépus à des cheveux laids. Cette perception résulte directement du colonialisme, de la domination blanche. Les esclaves noirs domestiques devaient lisser leurs cheveux pour correspondre au modèle dominant. Depuis 2000 est apparu le mouvement nappy. Alors en anglais, nappy ça signifie crépu. Mais en France, les nappies se sont appropriés ce mot et en ont fait la contraction des mots natural et happy. C'est un mouvement qui est apparu aux USA au début des années 2000. C'est un mouvement initié par les femmes noires qui souhaitaient conserver leurs cheveux crépus. Ce mouvement célèbre les cheveux naturels. Dans le domaine de la coiffure, ce n'est qu'en 2023 que l'État français propose enfin une certification pour coiffer les chevelures texturées, frisées ou crépues. L'UNESCO a classé le défrisage parmi les séquelles psychologiques de la traite négrière. Parlons maintenant des cheveux et de l'agisme, c'est-à-dire la stigmatisation des cheveux blancs. Les cheveux blancs sont souvent associés à la vieillesse, bien qu'en fait leur apparition soit davantage liée à des facteurs génétiques. En 2022, Zazie et Andy McDowell ont été critiqués pour leur choix de garder leurs cheveux blancs. C'est un acte qui peut être perçu comme une rébellion contre les normes sociales. D'ailleurs, que penses-tu du terme assumer ses cheveux blancs Moi, je n'aime pas du tout ce mot. Je trouve qu'il a une connotation que je n'aime pas. Il y a quelque chose dans ce mot assumer Quand tu as les cheveux blancs, tu n'y peux rien. Et faire le choix de ne pas répondre aux injonctions et les modifier chimiquement, est-ce que c'est quelque chose que tu dois supporter, endosser, prendre en charge, voir dont tu es responsable ? C'est ça que signifie le terme assumer Est-ce qu'on assume ses cheveux blancs ou est-ce que juste on a les cheveux blancs ? Un autre témoignage. J'ai eu mon premier cheveu blanc à 17 ans. À 20 ans, ma mère qui passait derrière moi m'a soudain arraché un cheveu blanc sans me demander. Ça m'avait choqué. Je l'aimais bien ce cheveu, moi. Je ne voulais pas l'arracher. Certaines institutions renforcent cette stigmatisation. Par exemple, Air India interdit depuis 2022 à son personnel volant d'avoir des cheveux blancs visibles. Parlons un petit peu cheveux et cancer. Les personnes atteintes de cancer perdent souvent leurs cheveux à cause de la chimiothérapie. Cette perte, particulièrement difficile pour grand nombre de femmes, les pousse souvent à porter des perruques pour éviter le regard insistant ou gênant. Les cheveux sont souvent représentés comme symbole de féminité. Ça devient une bataille supplémentaire dans un parcours déjà éprouvant de devoir perdre ses cheveux. Parlons un petit peu discrimination capillaire au travail. En 2023, le député Olivier Servat a proposé une loi pour reconnaître et sanctionner la discrimination capillaire au travail. Là encore, certains types de cheveux sont perçus et qualifiés de non professionnels. Certains postes ne sont pas accessibles à certaines personnes en raison de leurs cheveux. Je vais parler maintenant des normes genrées et de la taxe rose. Dans une interview récente, j'écoutais l'écrivaine Elisabeth Gilbert, tu sais c'est celle qui a écrit Mange, prie, aime Elle racontait que lors d'un séminaire, elle a soudain pris conscience que toutes les femmes dans la salle portaient un carré blond, tandis que les hommes affichaient des cheveux très courts ou rasés, avec une certaine désinvolture et beaucoup de légèreté. C'est là qu'elle a décidé de se libérer des injonctions et de se raser la tête. Depuis, elle est pleinement satisfaite du temps gagné de l'argent économisé, de la liberté retrouvée, ainsi que du fait de ne plus avoir à se soucier de l'aspect de ses cheveux. Terminer d'y consacrer tant de temps et d'argent. Un autre aspect est le coût. Le prix d'une coupe chez le coiffeur pour une femme est largement supérieur au prix d'une coupe pour homme, y compris sur cheveux courts. Ça n'a rien à voir avec le temps qu'on y passe. Simplement, une coupe femme est plus chère qu'une coupe homme. De même, le prix des produits pour entretenir les cheveux des femmes est beaucoup plus cher que celui des produits pour homme. C'est ce qu'on appelle la taxe rose. Cette différence de prix illustre une discrimination économique uniquement basée sur le genre. Parlons un petit peu des risques psychologiques et de la santé. Certaines pathologies liées aux cheveux peuvent avoir de lourdes conséquences. La dysmorphophobie par exemple. Il s'agit de porter une attention quasi obsessionnelle à une partie de son corps et d'avoir l'impression que cette partie de son corps devrait être différente. Je t'en avais parlé dans l'épisode de podcast sur la grossophobie. Et bien certaines personnes souffrent de dysmorphophobie concernant leurs cheveux. l'apparence de leurs cheveux. L'alopécie, c'est une perte partielle ou totale des cheveux qui est souvent très mal vécue. Il y a plusieurs origines à l'alopécie, ça peut être dû à des allergies, l'utilisation de certains produits ou simplement une origine génétique. La trichotillomanie, c'est un trouble compulsif qui consiste à s'arracher les cheveux. Pour certaines personnes, la trichotillomanie est un véritable problème. Les produits chimiques, tels que les teintures et les produits défrisants, présentent également des dangers. Brûlure de la peau, cheveux brûlés ou abîmés, alopécie, puberté précoce, 30% de risque supplémentaire d'avoir un cancer du sein, 2,5 fois plus de risque d'avoir un cancer de l'utérus. Il existe également un véritable risque d'addiction au défrisage et au recours aux colorations. Parlons des femmes et des injonctions sociales. Dans les années 1920, de nombreuses femmes ont adopté la coupe garçonne, ce qui provoqua des scandales. Beaucoup d'hommes ont même alors annoncé que c'était la fin de la civilisation. En 2021, l'influenceuse Lena Situation a été harcelée pour avoir coupé ses cheveux. Michelle Obama lissait ses cheveux pour ne pas nuire à la carrière de son mari. Ce n'est qu'à la fin de son mandat qu'elle a commencé à porter ses cheveux de manière plus naturelle. Un autre exemple, c'est la discrimination contre les personnes rousses. Les cheveux roux, associés à la sorcellerie au Moyen-Âge, ont longtemps été source de moqueries et de discrimination. Aujourd'hui encore, les personnes rousses font face à des stéréotypes tenaces. Passons maintenant aux recommandations culturelles. Je vous recommande chaleureusement le roman graphique Racine de Loulubi. Dans ce roman graphique, à travers l'histoire de Rose, une jeune fille créole aux cheveux cognés, Loulubi propose une étude fouillée de l'histoire des cheveux, du rapport de la société aux cheveux. C'est extrêmement bien documenté. Elle te donne des éléments scientifiques, notamment sur la texture des cheveux, sur leur nature, plein d'infos super précieuses et super intéressantes. J'ai trouvé que ce roman était extrêmement complet, touchant, plein d'humour et édifiant. Elle t'apprend plein de choses sur l'histoire du cheveu à travers le monde et en particulier pour les personnes qui ont des cheveux crépus. C'est à lire absolument pour mieux comprendre tous les enjeux systémiques et personnels liés à l'apparence des cheveux. Et puis pour finir, je voudrais dédicacer cet épisode à mon oncle, que j'adore, mais qui un jour m'a dit en réunion de famille, on en parle de tes cheveux ? À ce moment-là, j'ai juste répondu non. Parce que vous comprenez bien que c'est un sacré sujet et que ça aurait lancé une sacrée conversation. Donc pour te répondre, tonton, voilà, mes cheveux, on en parle. C'est fait. J'espère que si t'écoutes, t'as plu, que tu as appris des choses, qu'elles t'ont intéressé, je t'invite à faire le tri dans ce qui est intéressant pour toi, dans ce que tu souhaites garder ou dans ce qui ne correspond pas à tes valeurs. Et puis si ce podcast t'a plu, N'hésite pas à t'abonner à ma chaîne, à liker, à partager, enfin à faire tout ce que tu souhaites pour soutenir Deep Impact. A bientôt !

Description

Dans cet épisode d'Hyp Impact, je plonge dans le lien complexe entre cheveux et santé mentale, explorant les multiples facettes de ce sujet souvent sous-estimé. J’aborde des thèmes profonds comme le racisme capillaire, en évoquant Michelle Obama, qui a porté ses cheveux naturels seulement après la présidence de son mari, ou les discriminations vécues par les femmes afrodescendantes. Je mets aussi en lumière les normes genrées, avec des figures comme Léna Situation, harcelée pour avoir coupé ses cheveux, ou Elizabeth Gilbert, qui s’est libérée des injonctions sociales en rasant sa tête.

J’explore également des pathologies comme l’alopécie, la trichotillomanie et le syndrome des cheveux incoiffables, ainsi que l’impact psychologique des moqueries dès l’enfance. Je recommande chaleureusement le roman graphique Racine de Lou Lubie, une œuvre riche et documentée qui décrypte l’histoire des cheveux et leurs implications sociales. À travers cet épisode, je t'invite à réfléchir sur les normes, les discriminations et les pressions liées à un aspect souvent perçu comme purement esthétique. Un épisode inspirant et éducatif !


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Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui je vais te parler d'un sujet très particulier. Je vais te parler du rapport entre cheveux et santé mentale. C'est vrai que la question des cheveux peut paraître assez futile, assez superficielle. Mais tu vas voir qu'en réalité, il y a derrière ce concept de gros enjeux, aussi bien systémiques que psychologiques. Les cheveux ne sont pas seulement un organe protecteur de la famille des fanaires. Dans nos sociétés, ils occupent une place bien particulière. Les cheveux peuvent être objet d'admiration, peuvent être un moyen d'expression, mais peuvent être aussi une source de jugement, de discrimination et de difficultés sociales ou psychologiques. Les cheveux peuvent devenir un enjeu crucial, parfois très lourd à porter pour certaines personnes. Aujourd'hui donc, nous allons explorer les enjeux systémiques, psychologiques, enfin pour le dire plus simplement, l'impact de l'histoire et du regard des autres sur la vie de nos cheveux. Bonjour et bienvenue dans mon podcast Deep Impact. Je suis Valérie Sten et ici je te parlerai... d'hypnose évidemment, mais aussi de santé mentale en général et de tous les sujets d'actualité qui touchent de près ou de loin à l'hypnose ou à la santé mentale. Parfois tu auras affaire à moi toute seule ou à d'autres moments à mes invités. Ils seront tantôt des experts dans leur domaine, tantôt des personnes qui viendront témoigner de leur vécu afin de partager tout ce qu'elles ont traversé. Bonne écoute ! Tout d'abord, je te propose de parler des complexes et de l'impact psychologique dès l'adolescence. Prenons l'exemple de ma cliente Julia. Julia est une jeune adolescente qui a honte de ses cheveux gras. Ses cheveux sont gras malgré un lavage quotidien. C'est sûrement lié à des raisons hormonales ou d'autres choses, peut-être l'alimentation, enfin bref, je ne suis ni dermatologue ni spécialiste des cheveux, mais en tout cas, elle m'a raconté qu'une camarade s'est moquée d'elle au cours d'une séance de sport en lui lançant Et toi là, tu te laves jamais les cheveux ? Et à quel point cette phrase l'avait blessée. Elle passe un temps fou à laver ses cheveux, à essayer tous les produits, tous les shampoings possibles, et rien n'y fait. Le fait qu'on remarque ses cheveux gras, qui sont un vrai complexe pour elle, ça tombe pile là où ça fait mal. Ses moqueries la blessent profondément. Et ses blessures, ça affecte son estime de soi. Ça peut avoir des conséquences sur le long terme. Ce type d'expérience illustre comment, dès le plus jeune âge, les cheveux deviennent une source de stress et de jugement pour certaines personnes. Souvent, ils sont amplifiés par les attentes sociales. Allô ? Non mais allô quoi ? T'es une fille, t'as pas de shampoing. Allô ? Allô ? Je sais pas, vous me recevez ? T'es une fille, t'as pas de shampoing. C'est comme si je te disais, t'es une fille, t'as pas de cheveux. Est-ce que tu connais le syndrome des cheveux incoiffables ? Il existe une maladie rare appelée syndrome des cheveux incoiffables. Le terme scientifique c'est Pili, Trianguli et Caniliculi. Pas facile à dire. Ce syndrome débute généralement pendant l'enfance. Il se caractérise par des cheveux secs, désordonnés, avec une texture particulière. Souvent les cheveux sont blonds argentés ou couleur paille. Les cheveux des personnes qui sont atteintes de ce syndrome poussent dans toutes les directions, au point qu'en fait les cheveux sont impossibles à coiffer. C'est une pathologie rare qui peut isoler les personnes qui en sont atteintes, en particulier les enfants, parce que la différence est souvent mal comprise ou moquée. Je te propose maintenant de parler de cheveux et du lien avec le racisme, parce que les cheveux sont un véritable enjeu historique et social. Les cheveux texturés, crépus ou frisés sont au cœur de nombreuses discriminations. Dans ces essais féministes par exemple, j'avais lu que Shimamanda Gozi Adichie dénonçait le temps qu'elle passait quand elle était enfant à dompter ses cheveux. Ça m'avait beaucoup marqué parce qu'elle expliquait que pour elle, culturellement, c'était vraiment une habitude de passer des heures, en particulier le dimanche, à tresser ses cheveux, à les attacher, à les discipliner. Et puis un jour, elle a pris conscience que... toutes ces heures, elle aurait pu les consacrer à lire, à apprendre, à créer, à faire tout un tas d'autres activités. Alors je vais te donner quelques chiffres assez édifiants. Deux tiers des femmes afrodescendantes changent de coiffure avant un entretien d'embauche. 81% des enfants afro-américains aimeraient avoir des cheveux lisses. 95% des femmes afrodescendantes ont déjà utilisé au moins une fois dans leur vie des produits chimiques de défrisage. Simone Biles est devenue la gymnaste la plus titrée de l'histoire des Etats-Unis. Les internautes ont préféré critiquer ses cheveux plutôt que saluer sa performance. Ils ont critiqué ses cheveux et sa coiffure pendant les épreuves. Elle a répondu La prochaine fois que vous voulez commenter les cheveux d'une fille noire, ne le faites juste pas. Depuis la colonisation, on associe les cheveux crépus à des cheveux laids. Cette perception résulte directement du colonialisme, de la domination blanche. Les esclaves noirs domestiques devaient lisser leurs cheveux pour correspondre au modèle dominant. Depuis 2000 est apparu le mouvement nappy. Alors en anglais, nappy ça signifie crépu. Mais en France, les nappies se sont appropriés ce mot et en ont fait la contraction des mots natural et happy. C'est un mouvement qui est apparu aux USA au début des années 2000. C'est un mouvement initié par les femmes noires qui souhaitaient conserver leurs cheveux crépus. Ce mouvement célèbre les cheveux naturels. Dans le domaine de la coiffure, ce n'est qu'en 2023 que l'État français propose enfin une certification pour coiffer les chevelures texturées, frisées ou crépues. L'UNESCO a classé le défrisage parmi les séquelles psychologiques de la traite négrière. Parlons maintenant des cheveux et de l'agisme, c'est-à-dire la stigmatisation des cheveux blancs. Les cheveux blancs sont souvent associés à la vieillesse, bien qu'en fait leur apparition soit davantage liée à des facteurs génétiques. En 2022, Zazie et Andy McDowell ont été critiqués pour leur choix de garder leurs cheveux blancs. C'est un acte qui peut être perçu comme une rébellion contre les normes sociales. D'ailleurs, que penses-tu du terme assumer ses cheveux blancs Moi, je n'aime pas du tout ce mot. Je trouve qu'il a une connotation que je n'aime pas. Il y a quelque chose dans ce mot assumer Quand tu as les cheveux blancs, tu n'y peux rien. Et faire le choix de ne pas répondre aux injonctions et les modifier chimiquement, est-ce que c'est quelque chose que tu dois supporter, endosser, prendre en charge, voir dont tu es responsable ? C'est ça que signifie le terme assumer Est-ce qu'on assume ses cheveux blancs ou est-ce que juste on a les cheveux blancs ? Un autre témoignage. J'ai eu mon premier cheveu blanc à 17 ans. À 20 ans, ma mère qui passait derrière moi m'a soudain arraché un cheveu blanc sans me demander. Ça m'avait choqué. Je l'aimais bien ce cheveu, moi. Je ne voulais pas l'arracher. Certaines institutions renforcent cette stigmatisation. Par exemple, Air India interdit depuis 2022 à son personnel volant d'avoir des cheveux blancs visibles. Parlons un petit peu cheveux et cancer. Les personnes atteintes de cancer perdent souvent leurs cheveux à cause de la chimiothérapie. Cette perte, particulièrement difficile pour grand nombre de femmes, les pousse souvent à porter des perruques pour éviter le regard insistant ou gênant. Les cheveux sont souvent représentés comme symbole de féminité. Ça devient une bataille supplémentaire dans un parcours déjà éprouvant de devoir perdre ses cheveux. Parlons un petit peu discrimination capillaire au travail. En 2023, le député Olivier Servat a proposé une loi pour reconnaître et sanctionner la discrimination capillaire au travail. Là encore, certains types de cheveux sont perçus et qualifiés de non professionnels. Certains postes ne sont pas accessibles à certaines personnes en raison de leurs cheveux. Je vais parler maintenant des normes genrées et de la taxe rose. Dans une interview récente, j'écoutais l'écrivaine Elisabeth Gilbert, tu sais c'est celle qui a écrit Mange, prie, aime Elle racontait que lors d'un séminaire, elle a soudain pris conscience que toutes les femmes dans la salle portaient un carré blond, tandis que les hommes affichaient des cheveux très courts ou rasés, avec une certaine désinvolture et beaucoup de légèreté. C'est là qu'elle a décidé de se libérer des injonctions et de se raser la tête. Depuis, elle est pleinement satisfaite du temps gagné de l'argent économisé, de la liberté retrouvée, ainsi que du fait de ne plus avoir à se soucier de l'aspect de ses cheveux. Terminer d'y consacrer tant de temps et d'argent. Un autre aspect est le coût. Le prix d'une coupe chez le coiffeur pour une femme est largement supérieur au prix d'une coupe pour homme, y compris sur cheveux courts. Ça n'a rien à voir avec le temps qu'on y passe. Simplement, une coupe femme est plus chère qu'une coupe homme. De même, le prix des produits pour entretenir les cheveux des femmes est beaucoup plus cher que celui des produits pour homme. C'est ce qu'on appelle la taxe rose. Cette différence de prix illustre une discrimination économique uniquement basée sur le genre. Parlons un petit peu des risques psychologiques et de la santé. Certaines pathologies liées aux cheveux peuvent avoir de lourdes conséquences. La dysmorphophobie par exemple. Il s'agit de porter une attention quasi obsessionnelle à une partie de son corps et d'avoir l'impression que cette partie de son corps devrait être différente. Je t'en avais parlé dans l'épisode de podcast sur la grossophobie. Et bien certaines personnes souffrent de dysmorphophobie concernant leurs cheveux. l'apparence de leurs cheveux. L'alopécie, c'est une perte partielle ou totale des cheveux qui est souvent très mal vécue. Il y a plusieurs origines à l'alopécie, ça peut être dû à des allergies, l'utilisation de certains produits ou simplement une origine génétique. La trichotillomanie, c'est un trouble compulsif qui consiste à s'arracher les cheveux. Pour certaines personnes, la trichotillomanie est un véritable problème. Les produits chimiques, tels que les teintures et les produits défrisants, présentent également des dangers. Brûlure de la peau, cheveux brûlés ou abîmés, alopécie, puberté précoce, 30% de risque supplémentaire d'avoir un cancer du sein, 2,5 fois plus de risque d'avoir un cancer de l'utérus. Il existe également un véritable risque d'addiction au défrisage et au recours aux colorations. Parlons des femmes et des injonctions sociales. Dans les années 1920, de nombreuses femmes ont adopté la coupe garçonne, ce qui provoqua des scandales. Beaucoup d'hommes ont même alors annoncé que c'était la fin de la civilisation. En 2021, l'influenceuse Lena Situation a été harcelée pour avoir coupé ses cheveux. Michelle Obama lissait ses cheveux pour ne pas nuire à la carrière de son mari. Ce n'est qu'à la fin de son mandat qu'elle a commencé à porter ses cheveux de manière plus naturelle. Un autre exemple, c'est la discrimination contre les personnes rousses. Les cheveux roux, associés à la sorcellerie au Moyen-Âge, ont longtemps été source de moqueries et de discrimination. Aujourd'hui encore, les personnes rousses font face à des stéréotypes tenaces. Passons maintenant aux recommandations culturelles. Je vous recommande chaleureusement le roman graphique Racine de Loulubi. Dans ce roman graphique, à travers l'histoire de Rose, une jeune fille créole aux cheveux cognés, Loulubi propose une étude fouillée de l'histoire des cheveux, du rapport de la société aux cheveux. C'est extrêmement bien documenté. Elle te donne des éléments scientifiques, notamment sur la texture des cheveux, sur leur nature, plein d'infos super précieuses et super intéressantes. J'ai trouvé que ce roman était extrêmement complet, touchant, plein d'humour et édifiant. Elle t'apprend plein de choses sur l'histoire du cheveu à travers le monde et en particulier pour les personnes qui ont des cheveux crépus. C'est à lire absolument pour mieux comprendre tous les enjeux systémiques et personnels liés à l'apparence des cheveux. Et puis pour finir, je voudrais dédicacer cet épisode à mon oncle, que j'adore, mais qui un jour m'a dit en réunion de famille, on en parle de tes cheveux ? À ce moment-là, j'ai juste répondu non. Parce que vous comprenez bien que c'est un sacré sujet et que ça aurait lancé une sacrée conversation. Donc pour te répondre, tonton, voilà, mes cheveux, on en parle. C'est fait. J'espère que si t'écoutes, t'as plu, que tu as appris des choses, qu'elles t'ont intéressé, je t'invite à faire le tri dans ce qui est intéressant pour toi, dans ce que tu souhaites garder ou dans ce qui ne correspond pas à tes valeurs. Et puis si ce podcast t'a plu, N'hésite pas à t'abonner à ma chaîne, à liker, à partager, enfin à faire tout ce que tu souhaites pour soutenir Deep Impact. A bientôt !

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