- Speaker #0
Bienvenue dans Dance Lab, le podcast dynamique et éducatif où la passion de la danse rencontre le monde de l'entrepreneuriat, du bien-être, de la santé mentale et bien plus encore. Des conseils, des histoires, des conversations captivantes avec des experts et des personnalités où recommandations et partages d'expériences enrichissent le quotidien des danseurs et facules. Je suis Maywen Barmoulé, danseuse professionnelle au Multicasquette, passionnée de danse depuis toute petite, et donc... pour objectif de lever les voiles sur les fantasmes et les clichés du métier. En vous partageant toutes les facettes, les difficultés, les richesses et les challenges que ce métier apporte. Si cet épisode t'a plu, n'hésite pas à le partager autour de toi, à me laisser une note et un commentaire sur Spotify ou Apple Podcast. Et si tu souhaites participer au podcast, écris-moi. Aujourd'hui, j'accueille Rachel Vanier, ancienne directrice de communication de la Station F, cofondatrice de Dancefloor Paris. Rachel a quitté le monde des start-up pour se lancer dans une aventure entrepreneuriale qui a révolutionné l'approche des cours de danse à Paris, créé un lieu où chacun, quel que soit son niveau, peut trouver sa place et s'épanouir à travers la danse. Dance Floor, c'est bien plus qu'un simple studio de danse, c'est un véritable lieu de vie de 400 mètres carrés, situé en plein cœur du 11e arrondissement de Paris, qui propose une expérience immersive, combinant des studios haut de gamme, un café et même un sauna. Que vous rêviez de danser comme Beyoncé en cours de street jazz, de perfectionner votre technique en danse classique ou de vous défouler sur des rythmes afro, Dancefloor offre une incroyable variété de styles pour tous les goûts et tous les niveaux. Le tout encadré par une équipe de professeurs exceptionnels issus de l'Opéra de Paris, du Crazy Horse ou encore ayant accompagné des stars internationales. Avec plus de 100 cours par semaine, des événements spéciaux comme des cours sur le rooftop de Molitor ou sous la verrière de la Samaritaine, et même un gala de danse pour enfants au Café de la Danse, Dance Floor est devenu un acteur incontournable de la scène parisienne. L'ADN de Dance Floor se définit par le plaisir, l'épanouissement et l'accessibilité, l'objectif étant de redonner envie à tous de danser sans jugement et avec exigence. Dans cet épisode, nous aborderons la genèse du projet, la philosophie de Dance Floor, l'importance de l'équipe et bien sûr le parcours inspirant de la cofondatrice Rachel. Comment Rachel et sa cofondatrice Fanny ont-elles réussi à créer un tel lieu ? Quels sont les défis qu'elles ont rencontrés et leurs ambitions pour l'avenir ? C'est ce que nous allons découvrir ensemble dans cet épisode. Salut Rachel !
- Speaker #1
Salut Maïwenn !
- Speaker #0
Comment tu vas ?
- Speaker #1
Ça va et toi ?
- Speaker #0
Très très bien, très heureuse de t'avoir au micro du podcast.
- Speaker #1
Très heureuse, merci de m'avoir invitée.
- Speaker #0
Avec grand plaisir. Et bien écoute, pour commencer, petite question habituelle, peux-tu nous parler de ton parcours professionnel et de celui aussi de danseuse amatrice ?
- Speaker #1
Avec plaisir. Alors dans une autre vie, j'ai travaillé dans les startups et les nouvelles technologies et je m'occupais principalement de faire de la communication. et du marketing. Dernier job corporate si j'ose dire. C'est directrice de la communication de Station F qui est le plus grand incubateur de startups du monde, qui a un projet de Xavier Niel à Paris dans le 13e que j'ai quitté en 2019. Et aujourd'hui donc j'ai co-fondé un studio de danse qui s'appelle Danceplore Paris avec mon associé Fanny Serroca qui a trois ans.
- Speaker #0
Super !
- Speaker #1
Et bon parcours de danseuse amateur. Je pense que comme beaucoup de petites filles, vers une dizaine d'années, j'ai fait des cours de danse classique, un peu de modern jazz. Ça m'a plu de plus en plus. J'ai un peu intensifié ma pratique jusqu'à peut-être deux, trois fois par semaine. Jeune adulte, quand j'étais étudiante. Et après, comme énormément de monde, j'ai arrêté. J'ai fait du yoga, j'ai fait du pilates parce que c'était plus pratique, plus facile. Et là, je dois dire que j'ai repris à fond grâce à Dancefloor. C'est vrai que c'est ce parcours-là qui a été vraiment important dans la création de Dancefloor.
- Speaker #0
Et tu disais justement qu'en off, on en parlait, même j'ai lu dans tous les dossiers que tu m'as envoyés, que Dancefloor, ça évoque un espace de fête et de liberté. Et quelle est l'histoire justement derrière ce choix et comment reflète-t-il la philosophie du studio ?
- Speaker #1
Oui, c'est très bien dit. Merci beaucoup. Je vais t'embaucher pour travailler à la com'de Dancefloor. On pourrait faire autre chose pendant ce temps-là. Dancefloor Paris, effectivement, pour nous, on voulait que ça évoque le plaisir, le kiff. C'est vraiment une de nos valeurs fondamentales. Et le nom, on l'a vraiment trouvé. Ça a été un peu juste la conséquence de toutes ces recherches qu'on a faites. On est allé à l'étranger pour tester des studios. On parlait avec énormément de monde, on a imaginé le studio danse de nos rêves et le nom ça a été un peu une évidence. Je suis très contente que ça évoque la fête et le plaisir puisque c'est ce qu'on essaye de véhiculer au quotidien dans les cours.
- Speaker #0
Ça fait penser complètement aux soirées quand on te dit ouais va te défouler sur le dancefloor Typiquement c'est un espace où tu peux exprimer ce que tu as envie et qui tu as envie d'être. et je trouve que c'est le plus important en danse et c'est ce qui peut manquer aussi parfois quand tu as peut-être peur du regard et du jugement des autres quand tu débarques dans un studio de danse où tu n'as que des pré-pro et des pro c'est pas facile de lâcher prise justement et de se sentir à sa place et comment comment Toi et Fanny, quand vous étiez, parce que vous êtes tous les deux danseuses amatrices, qu'est-ce qui vous a le plus frustré justement dans l'offre de cours de danse à Paris avant de créer Dancefloor et comment cette frustration a-t-elle façonné le concept du studio ?
- Speaker #1
Alors ça a énormément façonné le concept du studio. La création de Dancefloor Paris est vraiment issue de cette frustration. Elle était de deux ordres. La première c'était plutôt au niveau des infrastructures, pour avoir fait de la danse pendant des années et des années à Paris. Il y a des studios vétustes, il y a des studios où il n'y a pas vraiment d'attention qui est portée aux élèves. Il n'y a pas l'acclime, les vestiaires ne sont pas du tout étudiées, il n'y a pas de casier, c'est des douches collectives, il faut faire la queue aux toilettes pendant 20 minutes à chaque fois, etc. Donc on trouvait ça vraiment dommage de ne pas retrouver un peu le confort dont on a besoin quand on vient pour faire son loisir, en fait, dans un environnement urbain hyper stressant où on est pressé, etc. Même moi, il n'y a pas si longtemps, il n'y avait pas possibilité de réserver en ligne un cours par exemple. Il fallait venir 45 minutes à l'avance pour être sûr d'avoir sa place. Ça te prenait la soirée entière. C'était plus en termes d'infrastructure. La deuxième frustration qui est la plus importante, c'était en termes d'atmosphère. Puisqu'il y a beaucoup encore de studios qui proposent uniquement une approche de la danse qui est très compétitive. qui pousse un peu à la comparaison, alors que quand on est adulte et qu'on a envie d'envisager la danse comme un loisir, en général, on n'a pas forcément envie de devenir danseur professionnel ou de se dépasser techniquement, on veut passer un bon moment. Donc on trouvait ça dommage en fait. Ce type d'école est super pour les pré-pro, pour les danseurs confirmés, mais aujourd'hui, si tu as 45 ans et que tu veux commencer la danse classique, Il y a très peu d'endroits où tu peux le faire. Et quand bien même nous, on avait dansé pendant 15 ans, 20 ans auparavant, pour peu que tu aies eu, je ne sais pas, une petite pause dans ta vie, une grossesse. En fait, c'est très difficile de remettre le pied à l'étrier. Et donc, on voulait vraiment essayer de pallier ça.
- Speaker #0
Complètement. Et puis, c'est ce que je disais aussi tout à l'heure, c'est que quand tu débarques dans un studio de pré-pro, pro, et que toi, tu viens juste pour kiffer, et que tu sens que tu ne te sens pas à ta place, ou que tu sens que l'énergie, elle n'est pas alignée avec ce que toi, tu viens. C'est vrai que ça peut vite bloquer et comme tu dis, du coup tu te rabats sur peut-être du yoga ou d'autres sports qui sont géniaux, mais qui te font peut-être moins vibrer que la danse.
- Speaker #1
C'est ça. Moi et Fanny, on a toujours eu, d'ailleurs on s'est rencontrées quand on était étudiantes, mais on est devenues amies parce qu'on allait à la danse ensemble samedi après-midi. Et effectivement, pour nous, on a fait des études très intenses, ensuite on avait des jobs très intenses. Moi, à Direcom de Station F... J'avais 500 mails par jour, mon téléphone sonnait toute la journée, donc en fait, caser la danse dedans, il fallait vraiment que ce soit facile, bienveillant, que je n'ai pas à me prendre la tête, que je me comparais déjà aux autres tout le reste de la journée, donc je n'avais pas besoin de le faire en plus dans mon cours de danse. Fanny a été avocat d'affaires, jeune maman, donc en fait, pour nous, c'était vraiment fondamental de pouvoir retrouver la danse, parce que pour moi, la danse, c'est la seule pratique où tu te déconnectes avec le monde extérieur. Parce que c'est... tellement holistique, c'est-à-dire qu'il faut être dans la musique, il faut réfléchir à la position de ta tête, tes épaules, ton ventre, tes hanches, tes pieds. C'est impossible de penser à sa liste de course. Alors que parfois, si je fais des abdos fessiers, j'avoue, je réfléchis à ma tout doux, à mon planning, à faut que j'aille chercher ma fille à l'école, enfin voilà. Alors que là-dedans, c'est le seul espace vraiment de liberté que je trouvais et qui me manquait. Donc effectivement, c'est vraiment la raison pour laquelle on a créé ça. Et on voulait vraiment aussi donner l'opportunité à vos autres femmes actives comme nous de retrouver, de reconnecter avec la danse. Et aujourd'hui, quand j'ai des membres qui viennent me voir et qui me disent mais j'avais abandonné la danse, mais grâce à vous, je suis revenue à la danse ou alors je n'avais jamais osé poser un pied dans un studio, j'étais trop intimidée et c'est la révélation pour moi, j'ai 30, 40, 50 ans c'est mon plus beau compliment. Incroyable,
- Speaker #0
trop trop bien. Et justement, ce lieu de vie, Il est aussi un petit peu original parce que vous avez un café, un sauna. Et pourquoi avoir intégré ces espaces et comment contribuent-ils à l'expérience globale de Dancefloor ?
- Speaker #1
Eh bien, pour justement, comme tu l'as très bien dit, proposer une expérience et non un cours de danse. Puisque nos membres sont principalement des personnes de milieu urbain qui ont beaucoup de stress, beaucoup de pression dans leur journée. Donc venir pour recevoir un cours un peu top down comme ça, et puis apprendre une chorégraphie et ensuite rentrer chez soi, ce n'est pas forcément quelque chose qu'on a envie de proposer. Nous, on veut leur proposer une parenthèse dans leur journée. Et ça passe par plein de choses. Ça passe par, évidemment, un cours de qualité avec un contenu adapté, une pédagogie adaptée, etc. Mais aussi le fait de se faire des copines dans le cours de danse. Donc c'est très important pour nous de créer une communauté. Donc le café, ça y participe. Parce que tu peux aller au café avec tes copines,
- Speaker #0
une demi-heure avant.
- Speaker #1
C'est ça, avec les profs, avec le staff, avec tout le monde. Et le sauna. au-delà du fait que c'est un énorme kiff de se faire un sauna après un cours.
- Speaker #0
C'est bien, c'est important aussi pour la récupération musculaire.
- Speaker #1
Alors c'est très bon pour la récupération musculaire.
- Speaker #0
Au-delà du côté bien-être et kiffant.
- Speaker #1
Tout ce qui est l'oxygénation, etc. C'est vachement bien. Et aussi ça contribue au bien-être. De la même manière que tu vas libérer énormément d'endorphines dans ton cours de danse, le sauna aussi a ses propriétés physiologiques qui font que quand tu viens Tu rencontres une copine, tu fais ton cours de danse, tu vas dans les douches, tu te fais un sauna, tu ressors. En général, pas le sourire. Et ça, c'est vraiment, encore une fois, pour moi c'est check, c'est bon, j'ai fait mon job aujourd'hui.
- Speaker #0
Puis ça fait toujours du bien de prendre du temps pour soi et comme tu disais, de donner une parenthèse, parce qu'on est dans des vies où tout va très très vite, où on a des organisations et des emplois du temps ultra chargés, et c'est important en fait de se retrouver... Avec soi-même. Et en parlant d'emploi du temps chargé et de vie à mille à l'heure, quand vous avez lancé Dancefloor, c'était pendant le Covid ? Oui ! Donc c'était déjà, je pense, chargé au niveau logistique, mais ça a dû l'être encore plus au niveau mental. Oui. Et comment cette période a influencé le développement de Dancefloor, notamment avec les cours en ligne ? C'est comme ça que ça a commencé ?
- Speaker #1
Oui, alors la chronologie, c'est que toute fin 2019... Fanny me propose, viens on ouvre une école de danse sur WhatsApp. Vraiment, c'est comme ça que ça s'est passé. Je dis go, elle quitte son travail d'avocate. Moi, j'étais déjà partie de ma précédente boîte. On fait une levée de fonds, on trouve des investisseurs, tout va bien, c'est la fête, c'est janvier 2020. On commence à chercher des locaux et là, confinement. Donc, on s'est sérieusement posé la question, est-ce que tout simplement on rend l'argent, on retrouve un job d'avocate, de communicante, etc. Ou est-ce qu'on se dit... Ça va passer, on s'accroche quelques mois. On s'est dit naïvement, ça va durer trois semaines, puis ensuite on repart. En fait, ça a duré un an, je me rappelle même le premier confinement qu'il y a eu. Ça a duré vraiment longtemps. Assez vite, on s'est dit, faisons des cours en ligne, parce qu'il y avait plein de lives, des pilates de yoga, il y avait très peu de danse. Nous, on avait été beaucoup en contact avec des profs de danse pour notre étude de marché. On leur écrivait, ils nous disaient, je suis au chômage, en fait, je n'ai plus rien à faire, tout a fermé. Donc, on a lancé les cours de danse en ligne vraiment comme ça. J'ai bidouillé un site web. On faisait les cours sur Zoom. On envoyait à la mano les liens aux clientes, etc. C'était un peu marrant. Toutes confinées chez nous. Enfin, chacune chez nous.
- Speaker #0
Et comme quoi, finalement, ce défi-là, ça a été une opportunité finalement pour vous aussi après ?
- Speaker #1
Alors oui, dans notre malheur, on a eu beaucoup de chance parce qu'on n'avait pas de charge. On n'avait pas de loyer à payer. On n'avait pas de salariés. Donc, voilà. plein de studios d'ans qui ont dû faire face à ça et ceux qui ont survécu, franchement, je leur tire mon chapeau parce que ça devait être vraiment intense. Nous, on a testé ce modèle des cours en ligne. Il continue d'exister aujourd'hui. C'est assez marginal dans notre activité, mais ça a le mérite d'exister. Et surtout, ça nous a appris énormément de choses. On a constitué une équipe de profs, on a constitué une communauté de gens qui nous suivent. Quand on a ouvert en 2021,
- Speaker #0
les gens étaient déjà là.
- Speaker #1
Voilà, les gens étaient déjà là. C'était encore le pass sanitaire. C'est pas si évident que ça, quand même. On n'a pas ouvert. C'était quand même dur, l'ouverture. Mais on a appris beaucoup, beaucoup de choses. Et je ne sais pas comment on aurait fait si on n'avait pas pu la prendre comme ça progressivement. Donc, l'un dans l'autre, c'était pas si mal. Le projet a évidemment pris du retard. Mais bon, je pense qu'on a pris peut-être six mois, un an maximum de retard, ce qui n'est pas catastrophique au regard... Du fait que c'était une pandémie mondiale, finalement ça s'est plutôt bien passé. Aujourd'hui on continue de donner quelques cours online et le gros de notre activité ça reste le studio.
- Speaker #0
Vu qu'on est sur l'aspect business, je vais enchaîner directement comme ça, on va parler des... chiffre des coûts qu'on avait prévu le matin, mais finalement comme on en parle un petit peu, donc tu parles d'études de marché, vous avez fait une étude de marché, comment vous avez procédé, c'est quoi une étude de marché, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?
- Speaker #1
Bien sûr, alors une étude de marché est donc un business plan qu'on a fait pour pouvoir retrouver des financements. Une étude de marché ça consiste en étudier ton offre et ta demande, Donc pour l'offre, on a diffusé un questionnaire autour de nous pour savoir quelles étaient les pratiques de danse et les frustrations que connaissait un peu notre cible. Ce questionnaire a cartonné, c'est-à-dire qu'on l'a envoyé à quelques copines et en quelques jours, on a eu des centaines de réponses. Des gens qui nous disaient mais oui les filles, faites quelque chose Tout ce qu'on se disait de nous en fait. J'ai arrêté la danse parce que je ne trouvais plus d'endroit où je me sentais à ma place, c'est trop dommage, j'aimerais trop reprendre. Donc... Premier bon indice qu'il y avait quelque chose à faire. Ensuite sur la partie offre, on a interrogé des profs de danse, soit nos anciens profs, soit des amis à nous qui étaient profs. Ensuite on s'est mis en contact les uns avec les autres, donc je ne sais pas, peut-être une quarantaine de profs à qui on a posé des questions sur leurs conditions de travail, de rémunération. Quelles étaient aussi leurs frustrations ? Comment ils voyaient la pédagogie ? On leur a parlé de notre projet, de nos valeurs. On voulait voir si c'était aussi possible pour nous de créer cette pédagogie de danse et cet univers de danse dont on rêvait. Est-ce qu'il y allait avoir des profs qui allaient nous suivre et adapter leur manière de faire à nos exigences ?
- Speaker #0
Complètement.
- Speaker #1
Et après, on s'est attaqués au business plan. Donc le business plan, c'est un très très grand tableau Excel. Avec énormément d'onglets.
- Speaker #0
Le tout grand entrepreneur adore faire. Bien sûr !
- Speaker #1
Mais... Écoute, c'est pas si compliqué, c'est juste très fastidieux. Un business plan, ça consiste en lister tous tes postes de revenus et toutes tes charges. Donc tu te dis, ok, je vais devoir payer l'électricité, t'appelles EDF. J'imagine que j'aurais 400 m² avec un sauna, un frigo, une machine à café, ça va me coûter combien ? Et ensuite tu notes et tu fais ça sur 12 mois, etc.
- Speaker #0
Et tu fais ça sur tous les plans ? Sur tout,
- Speaker #1
tout, tout, tout. Combien ça peut avoir par semaine ? Combien les gens vont payer ? Alors, il y en a qui vont payer un peu plus que d'autres avec des cartes de cours. Donc, dans quelles proportions ils vont venir ? Quel sera mon taux de remplissage ? Si tu bouges un peu le curseur du remplissage, tu te rends compte que tu passes de 1 million à 500 000 euros. Tu te dis, je ne survis pas deux ans. Donc, en fait, il faut que je sois remplie, sinon ça ne marche pas. Toutes ces choses-là, en fait, pour imaginer, est-ce que ça tient ? Est-ce que ça tient avec un pricing qui reste tolérable ? Une rémunération pour les professeurs qui soit correcte, pour nous-mêmes, pour nos salariés, et quelles sont nos perspectives de développement. Et donc, ton business plan, tu le fais sur 3, 6, 10 ans, ça dépend des business. Et c'est un document qui va t'aider à la fois à te projeter sur plein de choses dans ta stratégie, et aussi à trouver des financements si besoin. C'est souvent le cas quand tu as un commerce physique. Oui,
- Speaker #0
pour aller démarcher les investisseurs, leur dire, regardez, j'ai quand même quelque chose de raisonnable. On sait où on va, donc on a besoin.
- Speaker #1
C'est ça, exactement.
- Speaker #0
Et après, vous avez fait une levée de fonds ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Ok.
- Speaker #0
Pourquoi avoir fait une levée de fonds ?
- Speaker #1
Alors, pour ouvrir une école de danse dans Paris, donc de cette dimension-là, à plusieurs centaines de mètres carrés, il faut compter 1,1 million, 1,2 million. Bon, ben, je n'avais pas ça sur mon PEL à titre personnel. Si tu l'as, tant mieux, mais voilà. Donc, il y a une partie que tu peux faire financer par la banque, c'est les travaux, exclusivement. Il y a d'autres postes de coûts qui sont assez conséquentes. Ça va être le dépôt de garantie, par exemple, pour accéder à un local commercial. C'est plusieurs mois de loyer, donc ça se compte en centaines de milliers d'euros tout de suite. Voilà, ce genre de choses. Et pour ça, on s'est inspiré du modèle des startups auxquelles j'étais très acclimatée puisque je travaillais dans ce secteur depuis longtemps, qui consiste en fait en céder une partie du capital de ta société à des actionnaires, des investisseurs. Alors, ça peut être des investisseurs professionnels, ça peut être... des gens qui ont un peu envie d'investir pour défiscaliser, pour potentiellement récupérer leur mise ou même un peu plus si jamais tu revends ta boîte plus tard. Donc tu négocies en fait avec eux, ma boîte j'estime qu'elle vaut tant, donc tu peux acheter 1, 2, 3% pour le temps. Ça c'est le principe d'une levée de fonds. Donc ça se fait beaucoup dans le milieu des startups et dans le secteur des commerces un petit peu moins. Mais donc on s'est inspiré en fait de ce modèle-là. On n'est pas les seuls à inventer ce modèle. Il y a beaucoup d'entreprises dans le secteur du sport qui aujourd'hui sont très modernes. Les Dynamo Cycling, Le Temple, Arcos, Box Escalade, etc. Ce sont des boîtes à forte croissance qu'on peut considérer que c'est des startups, même si elles n'ont pas forcément de nouvelles technologies derrière le produit. Donc on a fait cette levée de fonds avec des super investisseurs. Et on a aussi emprunté de l'argent à la banque pour financer les travaux.
- Speaker #0
Pour faire un parallèle, les levées de fonds, ça s'apparente un peu à l'émission Qui veut être mon associé ? Oui,
- Speaker #1
exactement.
- Speaker #0
Pour avoir peut-être un exemple.
- Speaker #1
Voilà, c'est exactement la même chose. Alors, on n'est pas passé à la télé. On l'a fait en off.
- Speaker #0
Mais en tout cas,
- Speaker #1
c'est le même principe. Tu prends ton business plan, tu fais un PowerPoint avec, tu vas piquer les gens. Des dizaines et des dizaines, il y en a plein qui disent non. Et puis, il y en a quelques-uns qui ont dit oui.
- Speaker #0
Ah bah faut pas lâcher hein ! Faut pas s'attendre de toute façon à ce qu'on te dise oui tout de suite, et tant mieux hein, si on te dit oui tout de suite ! Mais en tout cas c'est un peu comme même le principe des castings de danse, au début on te dit non, on te dit non, et c'est toi, ta résilience, ta force mentale, ton envie, ta passion qui fera qu'un bon domaine fait ça. Ça marchera.
- Speaker #1
La différence que j'imagine quand tu... Je trouve toujours dans le métier de danseur, d'interprète, où tu dois toujours te remettre en question, etc. Le business, c'est plus objectif. C'est-à-dire que tu promets que ton business va être rentable. Alors, tu peux te planter ou pas. Après, pour la petite histoire, ce qui était drôle, c'est qu'on a fait la levée de fonds. Et vraiment, deux mois plus tard, c'était le Covid. Donc, je pense que nos investisseurs se sont tous dit Ciao, mon argent, je lui dis adieu
- Speaker #0
Je n'en verrai jamais.
- Speaker #1
Ça fait partie du jeu. J'ai essayé, j'ai joué, j'ai perdu. Le fait est qu'on est toujours debout. Quelque part, ce n'était pas un si mauvais investissement. Mais il y a ce côté quand même très business, très factuel, assez rationnel. Mais il faut avoir de la force pour emmener les gens dans ton projet. Ça n'existe pas. Je ne suis personne. Je n'ai rien fait dans ma vie. Pas pour... pas grand-chose, en tout cas rien à voir avec la danse et tout, et je vais arriver à ramener des milliers de gens chaque semaine dans mon studio pour danser.
- Speaker #0
Il faut être sûre de ton discours et de ce que tu vas dire aux personnes qui vont venir chez toi. Des investisseurs, vous en avez trouvé combien ?
- Speaker #1
On en a une quinzaine.
- Speaker #0
Et donc, ils ont tous des parts dans l'entreprise. Oui. Tu disais, quand tu investis, tu peux défiscaliser sur les impôts ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait.
- Speaker #0
Comment ça se passe ? Tu saurais dire ou pas ?
- Speaker #1
Alors la règle, elle change chaque année avec la loi de finances. Après, on a un président qui aime beaucoup les startups, donc c'est assez avantageux. Tu te défisquerais peut-être 40% en réduction d'impôt ou en crédit d'impôt, ça dépend de quelle manière tu investis. Mais aujourd'hui, c'est assez démocratique. Toi, tu peux le faire, tu peux investir des tout petits montants via des plateformes qui centralisent. Donc c'est un mécanisme qui marche assez bien.
- Speaker #0
C'est un peu comme du... Toutes formes de dons, tu sais quand tu fais des dons, tu peux défisquer l'identité ?
- Speaker #1
Exactement, c'est la même chose.
- Speaker #0
Le local, vous l'avez trouvé comment ?
- Speaker #1
Alors, on a...
- Speaker #0
En vous baladant dans la rue.
- Speaker #1
Alors, en plein Covid, visite où je suis allée avec ma voiture, en secret, en toute illégalité, dans un Paris désert. J'avais l'impression d'être dans un film de zombies, tu vois. Je me rappelle de ces moments vraiment hyper étranges. On les a trouvés, on s'est constitué un réseau d'agents immobiliers grâce à notre réseau d'entrepreneurs. En fait, on a rencontré énormément d'entrepreneurs du secteur du sport, mais pas que, en fait, aussi de la restauration. Enfin, tous ceux qui avaient ouvert des lieux physiques dans Paris, qui nous ont donné les contacts des bons agents immo. Et après, Fanny épluchait les annonces, en fait, tous les jours.
- Speaker #0
C'est comme une recherche d'appart, quoi, finalement. Il faut être sur le terrain.
- Speaker #1
C'est ça, exactement.
- Speaker #0
Et après, vous avez visité... un local qui n'était pas du tout un studio de danse ?
- Speaker #1
Non, pas du tout. C'était un commerce à l'abandon depuis plusieurs années qui était vide où effectivement il a fallu faire des gros gros travaux. Après il y a en fait, mis à part une autre école de danse, on ne peut pas vraiment reconvertir un autre commerce en école de danse. Donc quoi qu'il en soit, il faut tout casser, remettre l'électricité, la plomberie, les murs, l'isolation, etc.
- Speaker #0
Oui et puis redessiner les plans en fonction de ce que vous avez envie. On le sait, un studio de danse, il faut de l'espace. Donc si tu as des petites superficies, tu ne peux pas mettre 40 danseurs, ça va être compliqué.
- Speaker #1
C'est compliqué, oui. Je dirais que de tous les sports, je pense que ça doit être le moins rentable. Il faut vraiment être passionné. Parce qu'il faut beaucoup de place pour être danseur. Et à Paris, il n'y a rien de plus cher que le mètre carré. Donc c'est très, très difficile de trouver des locaux pour la danse. Il ne faut pas de poteau porteur. Déjà par confort, après il se trouve que c'est la loi donc si tu ouvres une école de danse en théorie, ils sont censés avoir aucun poteau dans les espaces de danse.
- Speaker #0
Tu verras dans toutes les écoles de danse, il y en a quasiment des poteaux.
- Speaker #1
Ils font comme ils peuvent.
- Speaker #0
On doit s'adapter.
- Speaker #1
C'est ça, c'est assez désagréable d'ailleurs. Donc il y a ça, il faut que ce soit un établissement qui reçoit du public, dont tu as plein de contraintes d'issue de secours, d'accueil des personnes à mobilité réduite etc. Ce n'est pas évident, mais on a réussi, donc c'est possible. Mais c'est beaucoup plus difficile, j'imagine en tout cas, que d'ouvrir une boutique de fringues ou d'alimentaires.
- Speaker #0
À part avoir une réserve. Oui, c'est un moment de contrainte que quand tu dois ouvrir une école de danse. Oui,
- Speaker #1
c'est ça.
- Speaker #0
Vous avez eu d'autres défis quand vous avez lancé Dancefloor ?
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Je pose la question, mais moi, j'ai déjà la réponse.
- Speaker #1
Alors, si je devais lister... Oui, on en avait pour 6 heures de podcast.
- Speaker #0
Alors, problème numéro
- Speaker #1
1. Non, bien sûr, non, non, c'était vraiment une histoire rocambolesque. C'était une épopée de la mythologie grecque d'ouvrir, et encore aujourd'hui, franchement, tous les jours, on vit des trucs assez hallucinants. C'est le rollercoaster de l'entrepreneuriat. Le Covid n'a pas aidé. On a eu un bébé chacune avec mon associé l'année de l'ouverture. Plein de... challenge vis-à-vis de ça. Donc, c'était vraiment pas de tout repos. Après, les plus gros défis, je pense, pour n'importe quel chef d'entreprise, c'est l'humain. un mauvais recrutement, devoir se séparer de quelqu'un, je pense que rien ne t'y prépare et tu peux pas t'habituer. Donc ça c'est vraiment la partie la plus difficile mais tu ne peux pas y échapper, c'est impossible, ça fait partie du jeu. Et après chacune, Fanny ou moi, on a nos zones d'hésitation, on a moins confiance en nous, ou on prend les choses plus personnellement. Moi je gère la relation avec les clients. 95% de mes membres sont adorables et 5% qui m'insultent par Emma et Lo, je me dis mais vraiment en fait je dépense tant d'énergie pour essayer de faire un truc cool c'est hyper difficile parfois de subir les critiques encore une fois,
- Speaker #0
et quand bien même les critiques je trouve que c'est quoi qu'il arrive important d'en avoir pour faire évoluer chaque projet, mais comment c'est amené quoi pour que ce soit constructif parce que les gens je pense que les gens ne se rendent pas compte du travail de la dernière non pas du tout de l'investissement financier personnel mental physique et c'est toujours plus facile de critiquer quand t'es pas à la tête d'une entreprise ou que tu fais pas le quart de ce que les autres font ouais ouais donc la critique elle est bien c'est moi je le dis c'est bien de d'apporter des critiques mais faut qu'elle soit constructive et qu'elle puisse aider l'entrepreneur ou la société ou le projet ah bah si tout le monde pouvait penser comme toi ça serait génial
- Speaker #1
bon, après tu vois au fur et à mesure des années on apprend aussi je me suis fait le cuir tu vois maintenant ça me fait rire j'ai trouvé des petites manières en fait d'évacuer quand ça m'énerve et j'ai toujours répondu très poliment à toutes les personnes qui pouvaient s'énerver contre moi ou mes équipes etc ça c'était une courbe d'apprentissage mais bon globalement tu vois on est toujours debout, on est toujours là donc ça va mais c'était vraiment pas de tout repos faut vraiment s'accrocher comme pour tout je pense que le côté business c'est bon on l'a fait,
- Speaker #0
je reviens un petit peu plus sur l'école et toi aussi en tant que ancienne directrice de communication de la station F comment ton expérience dans l'écosystème entrepreneurial elle a influencé ta gestion et le développement d'Explore et
- Speaker #1
bien... Je pense à plein de niveaux. On en a parlé, on s'est inspiré du modèle startup pour financer le projet, pour le faire sortir de terre. Je pense que pour beaucoup de gens, quand tu dis école de danse, les gens s'imaginent l'ancienne danseuse de l'opéra avec son chignon, avec ses petites élèves en tutu. Nous, on met de l'IA dans notre support client. On a créé plein de process, on a automatisé énormément de choses. Pour se concentrer sur le plus important, c'est-à-dire le contenu des cours, le recrutement des profs.
- Speaker #0
On se donne du génie. Oui,
- Speaker #1
exactement. Et donc ça, c'est une force parce que c'est très chronophage, les process répétitifs, tout ce qui peut être fait par un robot. On a essayé de mettre un logiciel qui le fait à notre place. Donc en ça, ça m'a bien aidée d'être issue de la Startup Nation. C'est ça. Et voilà.
- Speaker #0
Ok. Et... Tu parlais un petit peu des injonctions et des stéréotypes de la prof de danse qui doit être comme ci comme ça. Et je trouve aussi que dans mon entourage, souvent on me dit, et pas qu'à moi, j'entends beaucoup de danseurs qui répètent la même chose de... nos proches, nos parents ou des gens un peu plus lambda qui viennent nous dire Ah, t'es danseuse professionnelle, donc plus tard, du coup, tu vas faire quoi ? Tu seras prof de danse et tu ouvriras ton école. Et je trouve que c'est cool d'avoir des personnes qui ne sont pas danseuses professionnelles ou danseurs professionnels qui ont ouvert leur école parce qu'en fait, ça montre que non, tu peux complètement aller dans un domaine sans y avoir fait des études, sans y avoir été professionnel. Et en quoi, pour vous ? avoir été danseuse amatrice, ça a été un avantage dans la conception de votre école de danse. Est-ce que vous apportez une perspective différente, plus accessible, qui attire un public varié ?
- Speaker #1
Complètement. Je pense que c'est un énorme atout qu'on soit danseuse amateur à tous les niveaux. Dans le recrutement des profs, nous, on a la position du danseur débutant. Moi, j'ai beau avoir fait de la danse toute ma vie, je suis assez nulle. régulièrement la plus nulle du cours je n'ai aucun je n'ai aucune qualité naturelle de danseuse on va dire je suis une cérébrale j'ai jamais été hyper forte en sport ou quoi, j'adore les cours de danse vraiment mais voilà c'est pas mon truc naturellement donc tu me mets dans un cours de hip hop, je ne sais rien faire et donc c'est super parce que du coup quand j'ai un prof qui vient me dire oui bien sûr je sais faire des cours débutants, je lui dis bah vas-y montre moi on va voir si tu sais vraiment hum créer des chorégraphies adaptées, encourager, créer un échauffement qui soit respectueux du corps des danseurs non professionnels, etc. Donc ça, c'est un énorme atout. Et aussi, moi et Fanny, on est ces nanas qui ont dû retourner dans un studio après une grossesse, qui se sont senties nulles dans le miroir, se sont trouvées trop grosses, se sont trouvées trop moches, se sont comparées aux autres. Donc je peux avec Fanny aller voir mes futures clientes et leur dire mais rassurez-vous en fait. Je sais leur parler, je sais les rassurer et c'est ça qui fait que Dancefloor a cette spécificité je trouve. Aujourd'hui, il y a plein d'écoles de danse qui sont dirigées par des danseurs amateurs ou pas du tout des danseurs. Donc de la même manière que je ne me permettrais pas moi de donner un cours de danse, je ne vais pas demander à mon prof de faire ma compta ou mon marketing en fait. chacun son truc et je serai bien gardée et voilà c'est tout comme on l'a un peu évoqué c'est quand même pas évident de monter de trouver un local, des financements etc des compétences qui sont pas forcément artistiques et tout donc voilà pour moi c'est très complémentaire et le fait que par contre Fanny et moi on fait beaucoup de danse dans nos vies, qu'on aime vraiment ça qu'on est passionné et qu'on a ce côté hum Vraiment, on valorise la danse en tant que loisir. Ça nous aide beaucoup dans notre quotidien. Complètement. On ne pourra peut-être pas le faire toute notre vie quand on aura 60 ans. On n'aura peut-être plus la force de faire des cours test avec les profs et tout, tu vois. On va trouver une autre méthode. Mais pour l'instant, on est très impliqués, en fait. On fait les cours, on les teste, on les évalue. Nous-mêmes, quoi. On est très proches de nos membres, en fait. On incarne vraiment notre client type. C'est vraiment nous.
- Speaker #0
Et vous n'avez pas eu du coup de pression de devoir être professionnelle pour être légitime ? Vous n'avez pas ressenti ça de la part de quiconque ?
- Speaker #1
Non. Ok,
- Speaker #0
bon ça c'est cool.
- Speaker #1
Si quelqu'un a bitché, tu peux me le dire en off. Non,
- Speaker #0
je n'ai pas cette information-là. Mais non, c'est une question que je me posais. Parce que souvent, tu sais, ça parle beaucoup dans la danse aussi. Tu en parles de la classe.
- Speaker #1
C'est jamais revenu à mes oreilles. Donc on va dire que personne ne m'a jamais critiqué. On va rester sur ça. Non, je peux imaginer que... Il y a certaines choses qu'on a faites qui sont en contradiction avec les habitudes. Par exemple, on a décidé que les cours duraient une heure et quart chez nous. Et pas une heure et demie qui est le standard dans la danse, une heure et demie, deux heures en général. Parce qu'on trouve qu'une heure et quart, voire une heure, parfois on fait des cours dans une heure, c'est plus adapté aux contraintes des femmes actives qui n'ont pas le temps, qui doivent caser ça dans une vie déjà très remplie. Donc si un prof dit ah non moi je ne sais pas donner un cours d'unorica, moi je ne peux pas adapter ma poétique, c'est impossible, ou alors on dit aux profs alors faut faire attention c'est des cours open, ça veut dire qu'il y a des gens qui peuvent venir à n'importe quel moment de l'année, il faut que tu puisses reprendre la chorégraphie du début etc. Enfin on leur impose quand même beaucoup de choses donc il faut qu'on trouve des profs qui soient ok avec ça et qui comprennent en fait l'objectif final et que ça ne dérange pas. Alors Par contre, je conçois totalement qu'il y ait des profs qui n'ont pas du tout envie de faire ça et qui veulent appliquer une autre pédagogie, une autre méthodologie, d'autres timings, d'autres formats. C'est tout à fait fine et le monde de la danse est assez vaste pour tout le monde. Exactement.
- Speaker #0
Puis tu sais, les cours d'une heure et quart, maintenant, il y en a de plus en plus dans les studios, même pro-pré-pro. Parce que je pense qu'en termes de logistique, beaucoup se sont rendus compte que le temps que 80 élèves sortent, d'un cours de danse et que 80 autres élèves sortent d'un cours de danse, ça ne se fait pas en une minute. Et c'est vrai que ce quart d'heure, alors oui, ça nous enlève un quart d'heure de danse et de kiff, mais c'est un quart d'heure qui est aussi important pour que chacun puisse sortir tranquillement du cours sans se sentir poussé à la sortie et dire, voilà, fin du cours, vous devez sortir et il y a un autre cours après. C'est important. Et puis même de pouvoir arriver dans une salle où ça a été un minimum aéré. Toutes ces choses-là, on ne pense pas, mais quand tu arrives dans une salle de danse... ou 80 personnes ont transpiré pendant une heure et quart, ça fait du bien d'avoir peut-être ce quart d'heure entre ces deux cours pour aussi aérer.
- Speaker #1
C'est ça. Et nous, on a un positionnement vraiment très axé sur les débutants. Le plus haut niveau, entre guillemets, que tu puisses avoir chez Dancefloor, c'est moyen inter, ce qui correspond à une pratique régulière à l'âge adulte. Mais le gros de nos cours sont des cours débutants. Et bien, en fait, il faut tenir une heure et demie, c'est long. Aussi. Donc, une heure et quart. Moi, à bout d'une heure et quart, je suis morte. Je ne peux pas faire 15 minutes de plus. donc c'est aussi adapté en fait à notre public.
- Speaker #0
Complètement, et puis la danse, c'est pas que physique, c'est aussi entre guillemets mental, dans le sens où il faut mémoriser, il faut écouter la musicalité, donc ça demande aussi beaucoup de concentration, et même si t'es pas en train entre guillemets de gesticuler dans tous les sens, ça te prend quand même une énergie folle, donc ouais, une heure et demie à devoir, ok je comprends, et la jambe et le pied pointés, comme si le bras, tu vois les épaules, tout ce qu'on disait en début, Ça prend de l'énergie. Quand tu n'as pas l'habitude d'être dans ça parce que tu fais un autre métier qui n'est pas de l'ordre du physique, une heure et demie, c'est très, très, très, très long et très épuisant. Dans vos cours, vous mettez l'accent sur la bienveillance et le plaisir tout en maintenant un niveau d'exigence que tu disais. Comment est-ce que vous parvenez avec Fanny à équilibrer ces deux aspects ?
- Speaker #1
Oui, c'est une très bonne question. Je ne suis pas sûre d'avoir la réponse. C'est un challenge au quotidien. on voulait pas créer un club qui soit exclusivement inspiré de la danse, mais pour juste s'éclater, comme tu peux le retrouver dans la danse libre ou dans les cours de cardio dance par exemple, où t'as pas vraiment d'apprentissage chorégraphique, c'est pas le même objectif. Nous on voulait vraiment créer des cours de danse. Pourquoi ? Parce que Fanny, comme moi, comme plein de gens de notre génération, c'est peut-être un peu jeune pour ça, On a fait les clips de Britney Spears dans notre chambre, avec le CD de titre qu'on avait piqué à notre grande sœur. Donc on voulait retrouver ce kiff-là de l'enfance, de l'adolescence, d'apprendre la choré. Et bon, il faut un peu de technique pour apprendre une chorégraphie. Il faut l'apprendre progressivement, il faut que ce soit adapté. Il faut évidemment que la chorégraphie de Britney, qui est hyper dure, tu peux l'adapter pour les débutants. Mais on voulait retrouver ce côté-là. pas juste gesticuler comme tu disais un peu dans tous les sens, ce qui peut être vraiment bien, mais encore une fois, ce n'est juste pas notre démarche. Donc, on voulait mêler ce côté, c'est accessible à tous, vous allez vous éclater, mais par contre, pour apprendre une chorégraphie, il faut y aller, il faut bien s'échauffer, il faut apprendre les pas techniques, il faut que le niveau du cours soit adapté. Combien de fois on allait dans un studio où c'était écrit, dans ce classique débutant, on se retrouvait avec la moitié de l'Opéra de Paris dans le cours, et du coup, ce n'était pas du tout une pédagogie adaptée au début de plan. Donc nous, on a créé ces niveaux débutant 1, débutant 2, moyen inter. Et c'est un énorme travail au quotidien, en fait, d'aller voir les cours, de dire, attention, ta chorale est trop dure, c'est plus du débat, simplifie, attention, tes élèves, elles ont progressé, mais ton cours, il s'appelle débutant, il faut qu'on l'appelle moyen inter maintenant. C'est tous ces questionnements-là qu'on a toutes les semaines, ça nous fait des débats pendant des heures.
- Speaker #0
C'est bien, parce que du coup, il y a toujours une remise en question, en fait, de l'ex-flor. Et... Et je trouve que même pour les professeurs, c'est challengeant au quotidien. De ne pas se dire, OK, tous les lundis soirs, j'ai mon cours débutant. Et peut-être se dire, finalement, on passe en moyen inter. Comment, moi, dans mon approche pédagogique, je peux rajouter un petit peu de difficultés pour challenger aussi les élèves ? Parce que c'est important de... On en parlait en off, tu disais, comme c'est une école amateur, tu as des personnes qui arrivent, qui débutent. Mais tu as aussi des personnes qui progressent très rapidement ou qui, au bout d'un an, ont des levels de semi-pro-pro. Et comment aussi continuer à garder ces élèves-là pour les faire kiffer, qu'ils ne s'ennuient pas. C'est toute une remise en question perpétuelle. Et c'est important de l'avoir.
- Speaker #1
Exactement. C'est vraiment faire rentrer des drôles dans des carrés. Chaque élève a une évolution qui est différente. Il y a des élèves qui vont progresser très vite parce qu'ils ont un groove. Alors dans les disciplines qui le nécessitent, ils vont faire des progrès colossaux. Il y en a qui vont avoir naturellement une technique jazz ou une technique classique et ils vont progresser très vite. D'autres, au contraire, comme moi, vont vraiment vous plavonner pendant longtemps. Donc ils seront très contents de rester dans le cours débutant. Et donc le prof, en fait, à tous ces gens-là, dans un cours débutant avec 25 élèves, T'as une hétérogénéité énorme de niveau et d'envie et de rapidité d'apprentissage, etc. Donc on leur confie ce travail qui n'est pas évident et nous derrière, on se prend la tête tous les jours pour essayer de vérifier, contrôler, mais en même temps laisser de la liberté aux profs, etc. C'est pas évident. En tout cas, ce qu'on veut, c'est vraiment laisser transparaître que c'est un espace de kiff. de loisirs, de bien-être, mais où tu vas aussi pouvoir te challenger physiquement, artistiquement, dans la bienveillance.
- Speaker #0
Complètement. Et oui, quand tu parles d'accessibilité, effectivement, il faut que la danse reste accessible, mais en même temps, il ne faut pas se dire ah bah c'est facile, donc j'y vais Non, il faut quand même avoir une certaine discipline, une certaine rigueur, et voir aussi que les progrès ne se font pas du jour au lendemain, que ça demande du temps, que ça demande du travail, de la patience, de la résilience. Parce que c'est vrai qu'on a tendance à beaucoup voir sur les réseaux sociaux le produit fini. Des danseurs qui dansent de ouf et c'est trop cool. Mais il ne faut pas oublier que derrière, il y a du travail. Et je reprends ça, ce que tu me disais en off, sur une de tes danseuses qui a fait une évolution fulgurante en un an. Mais ce n'est pas arrivé par hasard, il y a eu du travail. Donc c'est accessible, mais à quel prix aussi ?
- Speaker #1
C'est ça, il ne faut pas confondre. C'est accessible au début. temps, c'est feel good, etc. avec je vais y arriver au bout de deux cours. Pas du tout. Malheureusement, la danse c'est dur. C'est vraiment une discipline. Il y a assez peu de disciplines qui nécessitent autant de compétences différentes en fait. Cardio, musculaire, souplesse, musicalité, interprétation, mémoire. Et donc je pense que la vidéo dont tu parles, c'est effectivement une vidéo qui a buzzé sur les réseaux sociaux. On voit une de nos élèves qui a fait son tout premier cours de danse sur Paris. et qui s'est filmée au fur et à mesure des mois. Et aujourd'hui, elle danse super bien. Elle danse dans plein de studios, beaucoup plus axés sur les danseurs avancés ou pré-professionnels. Et c'est super parce qu'on voit vraiment sa progression au fur et à mesure des mois. Et c'est ce que j'essaye d'expliquer à mes clientes ou mes futures clientes en leur disant ne vous inquiétez pas, vous allez galérer un cours, deux cours, trois cours, c'est normal. Après, vous allez apprendre. Mais ce qu'il y a de génial, c'est que En fait, le chemin, il est hyper intéressant. Il n'y a pas que l'objectif. Oui, donc une grosse partie de mon travail, c'est justement de discuter avec mes futures clientes. Je parle au féminin, on accueille aussi les hommes, mais je ne suis principalement pas les femmes. C'est de discuter avec mes futures clientes pour leur dire, bon ben voilà, la danse c'est dur, vous allez galérer les premiers cours. C'est 100% normal, tout le monde traverse cette phase-là. Si vous vous attendez à faire un TikTok à un million de vues au bout du troisième cours, Je pense que malheureusement, ça va être difficile. Il faut venir, si vous avez envie, de traverser ce chemin-là, d'apprendre progressivement. Quelle chance on a, nous, les danseurs amateurs adultes, d'avoir l'opportunité d'apprendre quelque chose. On ne va plus à l'école. Et quand tu fais un cours de danse, on n'attend rien de toi. En fait, chez Dancefloor, l'idée n'est pas du tout de devenir professionnelle. Le prof va te faire t'épanouir, etc. C'est le chemin qui est intéressant, pas le résultat. On ne s'attend pas à faire une vidéo TikTok à un million au bout du troisième cours. Déjà, c'est impossible. Et puis, ce n'est vraiment pas la démarche. Donc, il ne faut pas confondre c'est ouvert aux débutants etc. à vous allez y arriver tout de suite C'est ouvert aux débutants, c'est-à-dire que la pédagogie va être adaptée tout au long de votre parcours de danse, quel que soit votre objectif. Si vous voulez vous challenger à fond et vraiment maîtriser la technique, c'est possible. chez Tensflor, mais ça se fera toujours dans un environnement bienveillant. On va veiller très attentivement à ce qu'il n'y ait pas de compétition entre les élèves. On proscrit, par exemple, tous les termes de body shaming, summer body, etc. Tout ça. On crée une atmosphère très bienveillante.
- Speaker #0
Et j'imagine que les professeurs en font partie aussi. Comment vous avez constitué cette équipe de professeurs ? Et quels critères ont été les plus importants dans votre sélection ? Parce que je vois que vous avez aussi une équipe de profs qui viennent de l'Opéra de Paris, du Crazy Horse, donc qui ont quand même aussi une certaine expérience à apporter. Mais j'imagine qu'il n'y a pas que des professeurs qui ont bossé pour des stars ou fait des lieux emblématiques. Il y a des personnes qui ont avant tout, surtout de la pédagogie, de la bienveillance et toutes les valeurs que vous incarnez.
- Speaker #1
Exactement. Un bon interprète n'est pas forcément un bon prof et vice versa. tout début, on a principalement constitué l'équipe de profs avec notre réseau, nos anciens profs. Fanny, elle est assez forte pour aller chasser un peu sur Instagram. Mais tu vois, elle ne va pas regarder le nombre de followers, ça n'a aucune importance. Merci. Ça nous permet.
- Speaker #0
Il faut le dire. En fait, les followers, et j'en parle aussi beaucoup avec les invités que j'ai dans le podcast, pour moi, je n'invite pas forcément des personnes en fonction du nombre de followers parce que le nombre de followers ne détermine pas la valeur d'une personne. Et c'est important de le rappeler. C'est pas parce que vous n'avez pas 10 000 followers que vous avez raté votre vie. Bien sûr.
- Speaker #1
Voilà. Tout à fait. Donc on regarde pas le nombre de followers. En revanche, si on a des vidéos, on va regarder, pas si c'est des vidéos d'une scène prestigieuse, on va regarder les vidéos de cours et on va regarder les élèves derrière le prof. On va regarder est-ce qu'ils suivent la chorégraphie, est-ce que le prof les regarde, est-ce qu'il les encourage, est-ce que la chorégraphie est adaptée aux débutants, voilà. Donc elle va spotter un peu des talents comme ça. Aujourd'hui, on reçoit plein de candidatures entrantes, c'est le gros de notre recrutement. Et comment est-ce qu'on les sélectionne ? Il y a d'abord un premier entretien téléphonique entre Fanny et les profs où elle explique la jeunesse du projet, les valeurs, pour vérifier qu'on est aligné sur comment est-ce qu'on voit la pédagogie de la danse, etc. Et après, on fait un court test. C'est là où le fait d'être danseuse amateur a son importance, puisqu'effectivement, on n'a pas des corps de danseuse. Donc, on va regarder la qualité de l'échauffement. Sans avoir été nous-mêmes formés à la pédagogie de la danse, il y a des choses qui sont assez évidentes, que parfois certains profs oublient. Par exemple, s'il n'y a pas d'abdos, on dit attention, en fait les danseurs amateurs n'ont pas la sangle abdominale pour tenir un cours. Donc si tu ne fais pas d'abdos dans ton échauffement, ça ne va pas marcher, il y aura des blessures. Si tu ne parles pas du périnée alors qu'on a 95% de jeunes mamans dans nos cours, ça ne va pas non plus. Enfin plein de petits détails comme ça en fait. Et après on va regarder la qualité de la chorégraphie etc. Et après, le plus important, on va chercher ce je ne sais quoi en fait, d'humanité, de bienveillance, et on va trouver des profs. Enfin, je te donne un exemple. Moi, quand je me balade dans mon studio, que je vois les cours, je vois des danseurs débutants, il y en a qui dansent parfois depuis une semaine, quinze jours, c'est leur tout premier cours. Je les trouve magnifiques, je trouve ça sublime, je trouve qu'il y a quelque chose de beau dans... l'effort qu'ils fournissent, tu vois, dans le fait qu'ils se dépassent, dans le fait qu'ils sortent de leur zone de confort, etc. Donc moi, quand je fais un court test de hip-hop, objectivement, je ne suis pas belle. C'est-à-dire, je ne suis pas au standard de la danse, j'ai zéro groove, enfin vraiment, ça ne va pas du tout. Si le prof me regarde, et que sincèrement, il me regarde dans les yeux, il me dit, waouh, t'es trop belle, sans mentir, je le vois, je le sens. Donc on va chercher ces profs-là, ceux qui trouvent que les danseurs amateurs, notamment les débutants, sont beaux et qu'il y a quelque chose de sublime en fait dans ce moment-là du cours de danse. Et ces petits moments de magie-là, c'est tout bénef.
- Speaker #0
Puis de toute façon, quand on voit un danseur amateur s'exprimer, on le voit tout de suite quand il est en train de sortir de sa zone de confort. Il y a une lueur dans son regard qui est en train de changer. Peut-être qu'il galère, mais ce n'est pas de la mauvaise galère. C'est OK, là, il est en train de se surpasser. Il ne se rend pas compte parce que forcément, quand tu débutes quelque part, toi, tu es dans ton truc, tu as l'impression que ce n'est pas assez bien. Mais quand tu as un regard extérieur et que tu vois que l'élève est en train de progresser, c'est trop bien et c'est important de le dire aussi pour redonner confiance et inciter à revenir aussi.
- Speaker #1
C'est ça, exactement. Moi, j'adore recevoir les compliments. Quand bien même je sais que c'est faux, c'est pas vraiment faux, mais je vois ce que le prof veut dire quand il dit Ah, c'est très beau Je sais que je ne correspond pas aux idées ou aux techniques de la danse, mais il y a une vraie beauté. Moi, je trouve que le prof de danse, c'est un métier magnifique. Il y a quelques profs qui font ça à titre alimentaire. Je peux le comprendre, ce n'est pas forcément un quotidien évident pour tout le monde. Mais quel bonheur de permettre à ces gens de sortir de leur quotidien, de grandir, de retrouver confiance en eux. C'est quasiment une thérapie pour les danseurs amateurs de venir en cours. C'est quand même magique d'être provider de bonheur, gratos. C'est d'être rémunéré pour ça. Et puis voilà, toutes les semaines, chorégraphe, tu crées ta choré, tu as ta scène, tu as ta troupe, je ne sais pas, c'est vachement bien.
- Speaker #0
Ça rend fier aussi de voir des humains juste évoluer et peut-être se reconnecter à leur féminité, à leur masculinité, retrouver confiance en eux. Parce que ce n'est pas facile quand tu es danseur, amateur ou pas, tu es H24 devant un miroir, tu te regardes tout le temps. Et moi-même encore, des fois aujourd'hui, je me dis, je ne suis pas top aujourd'hui. Je ne suis pas top. Non, en fait, je vais très bien. Je suis en bonne santé. Tout va bien. Il faut aussi remettre un peu les pieds sur terre et se dire qu'on est juste là pour kiffer. Et c'est surtout ça, la danse.
- Speaker #1
C'est très difficile dans les sociétés actuelles de s'autoriser à prendre du plaisir sans forcément atteindre des objectifs. Moi, j'adore les cours de danse. Et aujourd'hui, j'ai appris à apprécier. Faire une chorégraphie, quand bien même je n'ai pas du tout la technique et je ne l'aurai probablement jamais. Et donc aujourd'hui c'est notre mission de réussir à faire en sorte que les gens ressentent ce bonheur-là. C'est pas du tout évident, il faut trouver les bons profs, donc le recrutement c'est crucial, l'évaluation aussi, et la manière de trouver les clients, de leur expliquer le concept, etc. C'est tout un ensemble, mais ouais c'est vachement bien.
- Speaker #0
Trop chouette ! Écoute, l'épisode touche bientôt à sa fin. Il y a encore quelques questions pour conclure. Moi, je voulais savoir... Depuis son ouverture, Dancefloor a connu une croissance rapide. Il y a eu des cours sur le rooftop de Molitor. Vous avez fait des collaborations avec la Samaritaine aussi. Comment, Fanny et toi, vous envisagez le développement futur de Dancefloor ?
- Speaker #1
On a toujours voulu plusieurs studios. Je ne peux rien te dire de très précis. Mais à priori, notre vision devrait se réaliser dans un futur plus ou moins proche. Si vous êtes prof de danse, c'est le moment d'envoyer votre CV. Et vos vidéos. Donc, on a toujours voulu ouvrir plusieurs studios à Paris. Et après, franchement, le monde est notre huître. On va pouvoir... Enfin, on a plein d'idées, quoi. On pourrait ouvrir ailleurs en France. On pourrait développer d'autres concepts. On pourrait acheter d'autres concepts et avoir plusieurs marques. Enfin, franchement, on a plein d'idées. Tout est possible. Là-dedans, c'est un secteur hyper intéressant. Très porteur. Et je trouve que... Il y a encore plein de choses à faire, plein de choses à dépoussiérer. Donc on n'a pas du tout fini.
- Speaker #0
Trop bien, ça laisse le champ des possibles.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Et est-ce que vos objectifs au lancement ont été atteints ? Et où est-ce que vous avez d'autres objectifs ?
- Speaker #1
Franchement, notre objectif principal était de tenir la promesse qu'on avait faite de proposer une nouvelle approche de la danse où les gens ne se sentent bien. On voulait aller récupérer les déçus de la danse. et on voulait permettre aux gens qui en rêvaient depuis toujours de sauter le pain. Et aujourd'hui, tous les jours à l'accueil, j'ai une cliente qui vient me dire Mais grâce à vous, j'ai pu reconnecter avec l'annonce, etc. Évidemment, ce n'est pas que nous, c'est les profs, c'est plein de choses, nos équipes et tout, qui font un travail extraordinaire. Mais pour moi, ça, c'est un objectif réussi. Et après, comme je te le disais, on a toujours voulu au moins deux studios. Donc, quand on ouvrira le deuxième... on pourra dire ok ça c'est fait et ça c'est très chouette donc moi aussi à titre personnel je voulais trouver un métier qui ait du sens pour moi où je me sente bien donc c'est vraiment actuellement vraiment une source de bonheur pour moi de gérer dans une flore au quotidien donc
- Speaker #0
que demander de plus quand atteindre des objectifs très souvent tu as toujours envie d'aller plus loin donc tu as aussi de nouveaux objectifs qui arrivent en cours de route qu'elle n'avait pas forcément pensé ou aussi la vie qui t'envoie des choses encore plus belles que ce que tu espérais. Et je pense qu'il faut faire confiance au processus et à la vie. Et pour toi, quand tu as des retours de tes clients, c'est un peu une forme de satisfaction. Est-ce qu'il y a eu d'autres grandes satisfactions que tu retires de l'aventure d'Enflore jusqu'à présent ?
- Speaker #1
C'est une bonne question. C'est vrai que je fais souvent des fixettes sur les commentaires négatifs que je peux recevoir, alors que ça représente 1% des commentaires en général. Les gens ont tendance à exprimer plutôt leur désaccord et leur énervement, pensent rarement à faire des compliments. Si vous avez un commerce que vous avez de retour, je vais vous penser à leur dire parce que franchement, ça fait vraiment chaud au cœur. Et puis ça ne coûte rien. Ça coûte rien, c'est gratuit. C'est gratuit. Pendant l'année, c'est Noël.
- Speaker #0
De mettre un like, de commenter, de partager, de mettre une note. C'est beaucoup,
- Speaker #1
en fait.
- Speaker #0
Pour certains, ça paraît pas grand-chose, mais c'est beaucoup. Moi, je me rends compte que, oui, maintenant, quand tu achètes un produit ou un service, tu regardes un avis, tu regardes les retours clients. Donc, c'est hyper important, vraiment, faites-le, ça coûte rien, ça aide. Et vous participez aussi, du coup, à la... à la progression, la croissance d'un projet, d'une entreprise. Donc, faites-le. Voilà, ça fait plaisir à tout le monde. Pardon, du coup, je t'ai coupée.
- Speaker #1
C'est pas grave du tout. Les autres satisfactions, je dirais, ce qui me fait vraiment plaisir aussi, c'est de voir les liens se créer, les opportunités se créer, complètement en dehors de notre volonté, d'avoir juste créé une espèce d'infrastructure qui permet aux gens de se rencontrer. Aujourd'hui, parfois, je spot des clientes qui sont devenues copines, qui ressortent un peu bras-dessus-bras-dessous pour aller au resto après leur cours. Je vois des profs qui ont créé des collabs, qui se filent des plans pour des auditions, des castings. Et je trouve ça vraiment super de se dire qu'en fait, on a planté une petite graine et ensuite, la graine, elle a poussé. Parfois, nous aussi, on a fait des paris sur des gens ou des concepts. Par exemple... On a une nana qui travaillait à l'accueil du studio et elle était danseuse par ailleurs. Et puis au fur et à mesure de mois, elle nous a dit moi je fais la dancehall gyal, c'est un style, c'est une espèce de sous-famille de la dancehall, très féminin et tout. Et nous on ne connaissait pas particulièrement, c'était encore pas très connu il y a quelques années. Puis un jour elle nous a dit vous voulez pas faire un court test ? On a dit bah ouais, bonne idée, on va faire un court test. Tout à fait d'Headsflore, c'est tout à fait dans notre ligne éditoriale, dans notre philosophie de vie. Et donc on l'a mise au planning et aujourd'hui elle a quatre cours par semaine, c'est l'un de nos trois les plus en vogue. On l'adore. Donc tu vois, plein plein plein de petites histoires comme ça au quotidien.
- Speaker #0
Qui sont gratifiantes.
- Speaker #1
Ouais, c'est très gratifiant. C'est... Il y a plein de moments qui sont durs, on parlait des défis, où il y a une fuite de plomberie et tout, et c'est vraiment le gros du quotidien, c'est beaucoup ça. Mais c'est vrai qu'à la fin de la journée, tu respires et tu vois un peu tout ce que ça crée. Le nombre de gens qui sont venus chez Denslore, qui sont sortis le sourire aux lèvres, ça, ça n'a pas de prix.
- Speaker #0
C'est ça, et tu sais pourquoi du coup tu le fais. Je me pose les mêmes questions des fois avec le podcast, je me dis mais en fait, pourquoi tu fais ça ? Qui t'a dit de faire ça ? Et finalement, quand je reçois... tous les jours des petits messages, un petit mot, un petit commentaire, je me dis, en fait, c'est pour ça que je le fais. C'est parce que derrière, il y a des vrais retombées, il y a des vrais retours, ça aide les autres, ça permet à tout un chacun de grandir, de s'épanouir. Chacun y trouve de l'inspiration, de la motivation, et c'est ça qui est... Il n'y a rien de plus beau, je pense, de voir les autres avec le sourire aux lèvres, et je pense que c'est pour ça qu'on fait ça.
- Speaker #1
Ouais, continue, ton podcast est vachement bien. Je trouve. Mais oui, oui, tu as raison. Il faut vraiment savoir pourquoi tu le fais. Parce que je pense qu'on n'aura jamais de gloire ou on ne fera jamais fortune. Mais on a créé un projet dont on peut être fière. C'est assez rare de s'auto-congratuler. Tu as bien bossé, c'est sympa. Mais en fait, on a vraiment... plein d'erreurs qu'on a faites, il y a probablement des gens qu'on a vexés ou tu vois on a peut-être pas géré tout au mieux mais globalement on a toujours essayé d'être droite dans nos bottes de véhiculer nos valeurs qui sont des bonnes valeurs et ça c'est très chouette complètement,
- Speaker #0
et bah moi je vous souhaite la gloire et la fortune à mon mari il faut se le souhaiter c'est vrai avec grand plaisir on récolte le fruit de ses efforts, les sourires c'est bien la routine c'est bien aussi quand même faut être honnête Quel dernier message souhaiterais-tu adresser aux auditeurs qui hésitent encore à franchir les portes d'un studio de danse ?
- Speaker #1
En fait, peut-être qu'il faut qu'ils se disent, s'ils sont arrivés jusqu'au bout de ce podcast, qui va durer, je ne sais pas, une heure, trois heures et demie, j'ai l'impression, c'est que probablement, le destin voulait qu'il y ait un petit push pour qu'ils se lancent dans le cours de danse. Donc considérez ça comme... Un signe du destin, les planètes s'alignent. C'est aujourd'hui que vous devez réserver vos premiers cours de danse. Si vous le faites chez Dancefloor Paris, vous avez la garantie d'arriver dans un environnement bienveillant, que ça sera facile de réserver, que le prof vous demandera comment vous vous appelez, est-ce que vous avez déjà dansé, est-ce que vous avez des blessures, et que tout l'environnement sera fait pour que vous passiez un bon moment, que vous allez galérer, mais ça c'est normal ! Qu'ensuite vous allez vous faire un petit sauna, que vous fourniez les serviettes, que tout est cosy dans les vestiaires. et que vous ressortirez avec un sourire aux lèvres.
- Speaker #0
Yes.
- Speaker #1
Et si je peux adresser un dernier message aux profs de danse, parce que je pense qu'ils en ont beaucoup qui écoutent ce podcast, mine de rien, c'est que si jamais ça vous a parlé, tout ce dont on a parlé, le fait de valoriser la danse comme un loisir, d'avoir envie de participer à l'épanouissement personnel de ces femmes et ces hommes danseurs amateurs qui font ça en plus de toute leur vie bien chargée. Si ça vous parle, n'hésitez pas à nous contacter parce que c'est des qualités humaines qu'on valorise beaucoup et on est vraiment ravis de rencontrer tous les professionnels de la danse qui partagent ces valeurs-là.
- Speaker #0
Je ne peux qu'encourager les danseurs, les profs à envoyer vos candidatures. Ouais. Nickel. Écoute, on a un dernier petit jeu.
- Speaker #1
Ah oui, j'ai peur.
- Speaker #0
Non, franchement, c'est mignon. Bon, j'ai rien inventé, c'est ce que je dis à chaque fois. C'est un concept qui vient de Konbini, mais je trouvais qu'il n'y en avait pas trop dans la danse. Donc, je me suis permise de le récupérer. Donc, les règles sont très simples. Il faut choisir entre ça et ça le plus vite possible. Et voilà, c'est parti. C'est parti. T'es prête ? Yes. Ok, cours intimiste ou cours bondé ?
- Speaker #1
Intimiste.
- Speaker #0
Talents aiguilles ou basket ?
- Speaker #1
Basket.
- Speaker #0
Beyoncé ou Britney ? T'as le droit à un joker. Ah,
- Speaker #1
j'ai un joker. Ok, bah Joker.
- Speaker #0
Ok, les deux. Café entre amis ou sauna relaxant après un cours ?
- Speaker #1
Café entre amis.
- Speaker #0
Danse classique ou afro ?
- Speaker #1
J'aurais pas dit d'autant mon Joker avant. Afro.
- Speaker #0
Opéra de Paris ou Crazy Horse ?
- Speaker #1
Crazy.
- Speaker #0
Cours en ligne ou cours au studio ?
- Speaker #1
Plutôt au studio.
- Speaker #0
Levé de fonds ou autofinancement ?
- Speaker #1
Il n'y a pas de... Il n'y a pas à avoir honte de l'un ou de l'autre. donc autofinancement si tu peux tout garder ton capital tant mieux pour toi
- Speaker #0
Yes. Rooftop Molitor ou Samaritaine ?
- Speaker #1
Ah waouh les deux étaient extraordinaires Rooftop au soleil vu tout réfait, la Samaritaine sous la verre c'était à Noël, on a fait plein de trucs sur Noël et tout bon c'est Noël donc je vais dire Samaritaine
- Speaker #0
Pour danseurs amateurs ou professionnels ?
- Speaker #1
Ah bah écoutez, moi j'adore les amateurs, c'est mon dada, je trouve ça vraiment génial de pouvoir danser en amateur, donc amateur.
- Speaker #0
Évidemment. Professeur star ou ambiance familiale ?
- Speaker #1
Ambiance familiale.
- Speaker #0
Chorégraphie ou improvisation ?
- Speaker #1
Les deux sont super et l'impro c'est encore plus dur que la chorégraphie, donc je vais dire chorégraphie.
- Speaker #0
Et passion ou raison ?
- Speaker #1
Ah là là, tu parles à la personne qui gère la comptabilité de Gamesfloor, donc je vais dire raison.
- Speaker #0
Mais pas si j'en suis, c'est quand même... Bah ouais, je comprends. Bah voilà, c'est tout.
- Speaker #1
Bah c'était super, merci beaucoup.
- Speaker #0
Merci beaucoup Rachel, merci pour ton temps. Merci à toi. Tes précieuses paroles et ton partage, je te souhaite tout le meilleur et je vous souhaite tout le meilleur avec Fanny. le futur développement d'Ensport, tout ce que tu disais en off que moi je sais et que je garderai bien pour moi. Voilà, je vous souhaite le meilleur à tous les deux et j'ai hâte de finir faire un petit cours aussi chez d'Ensport. Merci beaucoup Rachel. Merci à toi, à bientôt.